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Ministère de la Transition écologique
UN PLAN EAU DOM POUR ACCOMPAGNER LES COLLECTIVITÉS VERS UNE GESTION DURABLE DE L’EAU
Ci-dessus : lagune de traitement des eaux usées d’Apatou en Guyane. © Najib Mahfoudhi | Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (MTECT)
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Lancé en 2016, le Plan eau DOM a vocation à accompagner durant 10 ans les collectivités ultramarines compétentes dans l’amélioration du service rendu à leurs usagers en matière d’eau potable et d’assainissement. Le point sur les avancées permises par ce dispositif de l’État.
Le Plan eau DOM a été mis en place en mai 2016 par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, par le ministère des Outremer et le ministère de la Santé pour apporter dans six territoires ultramarins des réponses aux défaillances observées dans la gestion publique de l’eau et de l’assainissement, ayant des conséquences sanitaires, sociales et écologiques.
Les collectivités de Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Mayotte et Saint-Martin bénéficient ainsi d’un accompagnement spécifique pour les amener à se saisir pleinement de leurs compétences en matière d’eau et assainissement.
Au travers de contrats de progrès, les collectivités peuvent par conséquent augmenter leurs capacités d’investissements, renforcer leurs compétences d’ingénierie, bénéficier de formations, ou encore disposer d’études et d’expertises scientifiques 1
À ce jour, le Plan eau DOM a déjà permis, dans l’ensemble de ces territoires, une structuration des acteurs de l’eau et de l’assainissement et la réalisation d’infrastructures majeures, pour un meilleur service rendu aux populations ultramarines.
INTERVIEW
NAJIB MAHFOUDHI, COORDINATEUR INTERMINISTÉRIEL DU PLAN EAU DOM À LA DIRECTION DE L’EAU ET DE LA BIODIVERSITÉ (DGALN)
• Quels sont les principaux résultats du Plan eau DOM à ce jour ?
- Après sept ans de mise en œuvre, on observe aujourd’hui différents facteurs de réussite dans les territoires. Même si les attentes, il est vrai, sont fortes, la mobilisation est importante avec 29 contrats de progrès signés. Le plan de relance a été mis à contribution. En termes d’infrastructures par exemple, une nouvelle station d’épuration verra le jour dans la commune de Koungou à Mayotte, et un réservoir d’eau potable a été réalisé à Saint-Laurent du Maroni en Guyane, ainsi qu’une usine de traitement d’eau potable à Saint-Pierre, sur l’île de La Réunion.
Des initiatives prometteuses émergent. La Communauté intercommunale du nord de La Réunion (CINOR) a créé une filière de valorisation et de traitement des boues. En Martinique, une expertise a été apportée sur l’usage de filtres plantés de végétaux pour l’assainissement. En Guadeloupe, l’État et les collectivités locales, dans le cadre d’une démarche partenariale inédite, accompagnent la structuration du syndicat unique créé en avril 2021. Le Plan eau DOM concourt à cette mobilisation.
• Comment s’articule ce Plan eau DOM avec les mesures du « Plan eau » national ?
- Le « Plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau », également connu sous le nom de « Plan eau », apporte un véritable changement de paradigme dans notre rapport à l’eau, au regard des effets du changement climatique. Ce « Plan eau » national a été présenté le 30 mars 2023 par le chef de l’État. Il prévoit des moyens spécifiques qui seront mobilisés pour l’outre-mer, de même qu’un important renfort en termes d’ingénierie afin d’accompagner les collectivités. Récemment, c’est 35 millions supplémentaires qui leur seront ainsi consacrés, dans le cadre de la solidarité interbassins.
Le « Plan eau » national s’inscrit donc en renfort du « Plan eau DOM » et intégrera pour les territoires ultramarins de nouvelles thématiques, telles que : la gestion quantitative de la ressource, la gestion des milieux aquatiques, la prévention des inondations ou la valorisation des eaux non conventionnelles.
• Que deviendra ce « Plan eau DOM » en 2026 ?
- L’objectif à terme serait de ne plus avoir de « Plan eau DOM », car cela signifierait que les collectivités sont autonomes quant à leur gestion de l’eau et de l’assainissement. Nous souhaiterions pouvoir, en 2026, compter sur des services publics structurés et parfaitement autonomes. Il restera ensuite de nombreux autres enjeux sur lesquels continuer à travailler, comme l’altération des milieux naturels, la réutilisation des eaux traitées ou pluviales, le recours aux solutions fondées sur la nature, par exemple pour l’assainissement, ou encore la résilience des territoires face au changement climatique.