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Saint-Barthélemy
Une 10ème bougie pour l’ATE !
Ci-dessus : l’île Fourchue. © ATE
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Depuis une décennie, l’Agence territoriale de l’environnement (ATE) œuvre au maintien de la biodiversité sur l’île de Saint-Barthélemy. Le point avec Marie-Angèle Aubin, sa présidente, également 3ème vice-présidente de la Collectivité de Saint-Barthélemy.
INTERVIEW
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MARIE-ANGÈLE AUBIN, PRÉSIDENTE DE L’AGENCE TERRITORIALE DE L’ENVIRONNEMENT (ATE) DE SAINT-BARTHÉLEMY
• En 10 ans, quels ont été les principaux faits marquants à l’ATE ?
- L’ATE a été créée en mai 2013, avec des missions initialement centrées autour de la gestion de la Réserve naturelle, qui se sont peu à peu élargies et diversifiées. Un fait marquant a été la validation de la première version du Code de l’environnement de l’île. Une seconde version a été validée à la fin de l’année 2022, bien qu’incomplète. L’ATE s’adapte, mais rencontre des difficultés notamment au niveau de l’application des sanctions. Autre fait important, le commissionnement et l’assermentation des agents en 2016 qui a tout de même permis de faire appliquer plus efficacement la réglementation de la Réserve naturelle, puis dans un second temps de la pêche maritime.
Le passage d’Irma a eu un impact très important sur les milieux naturels, mais a aussi permis de constater que certains milieux, lorsqu’ils sont soumis en temps normal à des pressions relativement limitées, peuvent faire preuve d’une résilience impressionnante.
En octobre 2021, la Réserve naturelle a fêté ses 25 ans d’existence, et est désormais perçue comme un atout touristique pour l’île. Différents suivis scientifiques ont mis en évidence un « effet réserve » perceptible sur le nombre de poissons, ainsi que leurs tailles et diversités spécifiques, qui sont plus élevés dans la Réserve qu’à l’extérieur.
Enfin, en mars 2022 l’équipe de l’ATE a déménagé sur les hauteurs de Gustavia sur le site de l’ancien espace météo, dans des locaux plus adaptés.
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Vue sur Gustavia depuis les nouveaux locaux de l’ATE.
© ATE
• Quel bilan tirez-vous de ces 10 années ?
- L’ATE reste un établissement public relativement jeune avec un statut et des missions particulières. L’île jouit d’une biodiversité terrestre et marine particulièrement remarquable compte tenu de sa superficie, mais est soumise à une pression urbanistique et démographique très importante.
À Saint-Barthélemy peut-être plus qu’ailleurs, la petitesse du territoire fait que la moindre action ou le moindre projet peut avoir des répercussions positives ou négatives vite perceptibles. Ici la compétence environnement permet d’étoffer et d’ajuster plus rapidement le levier réglementaire afin de mettre en place des règles en adéquation avec la réalité et le contexte du territoire.
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Structure créée à partir de fibres végétales visant à favoriser la captation de larves d’oursins diadèmes.
© ATE
• Quels sont les prochains grands défis à relever ?
- Les prochains grands défis seront la création d’une Réserve naturelle terrestre, la Réserve étant exclusivement marine. 60 % de la superficie de l’île est classée en zone naturelle par la carte de l’urbanisme. Si les travaux et aménagements possibles y sont limités, ces zones ne sont pas pour autant protégées. Il n’est pas possible d’y envisager des actions de restauration, de limitation des espèces exotiques envahissantes ou de réintroduction sans l’accord des propriétaires.
Le contrôle des espèces exotiques envahissantes – notamment les chèvres et chats divagants – est un autre défi pour lequel plusieurs actions sont actuellement déjà en cours. Ces espèces sont une des premières causes de disparition de la biodiversité insulaire. Saint-Barthélemy ne fait pas exception à ce constat. L’île dispose de peu de ressources naturelles et est totalement dépendante des importations. Il conviendra donc de mettre en place les règles et infrastructures nécessaires pour empêcher l’arrivée d’espèces exotiques envahissantes et limiter l’impact de celles déjà présentes sur le territoire.
Plus généralement, le réchauffement climatique est un sujet qui nous préoccupe, la montée des eaux mais aussi la disparition de nos plages avec des phénomènes cycloniques de plus en plus forts.
L’arrivée des sargasses est également une préoccupation. Les échouages sont de plus en plus denses et répétitifs et l’impact est irrémédiable sur les espèces et les milieux marins.
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Un membre de l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barthélemy en mission de surveillance sur l’île Fourchue.
© ATE
• Un message à adresser à vos partenaires, collaborateurs ?
- Nous avons la chance d’avoir une équipe motivée, passionnée et totalement investie dans ses missions et surtout composée de scientifiques aguerris.
L’ATE a par ailleurs tissé avec les associations environnementales un lien particulier, elle est assistée dans ses missions par de nombreux bénévoles. Les associations sont très actives et apportent une aide précieuse à nos agents. Je tiens particulièrement à les remercier tous pour leurs actions et leur implication.
Intégrée dans plusieurs réseaux régionaux et nationaux, l’ATE bénéficie des expertises et du concours de ces organismes. Elle reste ouverte à tout partenariat ou à toute collaboration ou projet de recherche dont les objectifs pourraient coïncider avec ses missions.
Rédaction et interview : Sandrine Chopot
PRINCIPALES MISSIONS DE L’ATE :
- Maintenir la biodiversité de Saint-Barthélemy à travers des actions de sensibilisation, de communication et d’éducation.
- Améliorer les connaissances par le biais d’inventaires ou de suivis scientifiques visant à optimiser la protection des espèces et habitats les plus sensibles.
- Réaliser des missions de police de l’environnement, ainsi que des inventaires et avis sur les demandes d’autorisation de défrichement..
- Veiller au bon respect des règles d’importation d’animaux et végétaux sur le territoire. L’ATE est également en charge de la gestion des espèces exotiques envahissantes