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Île de La Réunion
COULISSES D'UN TOURNAGE SUBAQUATIQUE : « LA RÉUNION, UNE GOUTTE D’EAU DOUCE DANS L’OCÉAN INDIEN »
Ci-dessus : à La Réunion, si 13 rivières irriguent l’île toute l’année, jusqu’à 750 cours d’eau sont actifs en période de fortes pluies et de cyclones durant l’été austral, de décembre à mars.
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La Réunion a accueilli le tournage d’un 52 minutes qui sera intitulé « La Réunion, une goutte d’eau douce dans l’Océan Indien ». Ce documentaire formera le 3ème volet de la série « Au fil de l’eau » qui a eu lieu en Polynésie française et en Corse, avec Ushuaïa TV. Zoom sur un tournage en eau douce, dans les rivières Fleurs Jaunes, Langevin, des Marsouins...
C’est un tournage original que La Réunion a accueilli du 6 au 16 mars dans ses rivières et cascades. Au programme : des rencontres et discussions au fil de l’eau avec des passionnés de milieux aquatiques, scientifiques, riverains... En effet, La Réunion regorge d’eau douce, dont la répartition s’avère très inégale, avec des records de pluviométrie à l’Est, et une façade ouest plus protégée des intempéries, et donc plutôt sèche.
Dans le futur film, Anne-Cécile Monnier s’immerge à la rencontre de quelques-unes des 25 espèces de poissons indigènes d’eau douce, dont le célèbre alevin du cabot bouche ronde consommé traditionnellement en « carry bichique ». Ce joyau des rivières, dont une espèce est endémique des Mascareignes, a vu ses populations s’effondrer, et sa survie pourrait être compromise en raison de la surpêche, mais aussi des aménagements nuisant à la continuité écologique des cours d’eau. Le cycle de vie de ce poisson migrateur diadrome, c’est-à-dire qui se déplace entre rivière et océan pour accomplir son développement – est le fil conducteur du documentaire. Un pêcheur rapporte qu’il n’observe quasiment plus de remontées de bichiques vers les rivières, alors que la pression de pêche se poursuit, bien qu’encadrée par une période d’interdiction. D’où le constat de l’urgence des mesures de conservation et d’une gestion raisonnée de la ressource, avant qu’elle ne disparaisse.
Dans le film, Anne-Cécile, hydrobiologiste et photographe subaquatique, cherche à comprendre les interactions des humains avec les rivières, les usages de l’eau et les actions menées pour préserver la biodiversité aquatique, souvent fragile et méconnue.
TÉMOIGNAGE
AURÉLIE DUBARD-GRONDIN, FONDATRICE DE L’ASSOCIATION O’SPHÈRE, BASÉE À L’ENTRE-DEUX
« Engagés avec passion dans des projets d’éveil à la nature, au sein de l’association O’Sphère nous mettons l’accent sur la préservation des écosystèmes. Objectif ? Faire naître une véritable conscience de la biodiversité réunionnaise et encourager les jeunes générations à en devenir les ambassadrices. Nous leur confions la gestion d’aires terrestres éducatives, où faune, flore et activités humaines sont étudiées. Les élèves mettent en œuvre des actions concrètes sur le terrain : inventaires, chantiers écologiques de lutte contre les espèces exotiques... accompagnés par des spécialistes tels que la Fédération de Pêche, Plant Ali et l’Office de l’Eau. Dans ce film “Au fil de l’eau” dédié à La Réunion, c’est à travers ce reportage que nos ambassadeurs ont su révéler la beauté de leur terrain d’action : le Bras de la Plaine. »