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© Eco Maires
QUI SONT LES LAURÉATS DU CONCOURS « LES OUTRE-MER DURABLES » 2022 ?
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Organisé par les Éco Maires, le concours « Les Outre-Mer Durables » récompense et valorise le travail des collectivités territoriales ultramarines engagées dans une démarche d’amélioration continue de l’environnement sur leur territoire. Ce concours « répond à l’ambition des outre-mer de valoriser à la fois l’exceptionnel patrimoine naturel de leurs territoires et de démontrer l’exemplarité des politiques locales en matière de protection de l’environnement et de promotion des valeurs du développement durable ».
Cette année, la cérémonie de remise des prix a eu lieu le 6 avril à l’Assemblée nationale. Le 1er prix a été décerné à la commune de Morne-à-l’Eau en Guadeloupe pour son action « Quand manger rime avec Pot’ages à domicile ». Le principe ? Lutter contre l’isolement des personnes âgées et en situation de handicap, en proposant un service de portage de repas. Tous les déchets sont triés et recyclés et alimentent un compost. L’association Bwa Kapab a rejoint le projet en mars en offrant aux personnes âgées des ateliers de jardins potagers cultivés en permaculture.
À Mayotte, la Communauté d’agglomération DembéniMamoudzou (Cadema) remporte le 2ème prix avec son action de gestion de la salubrité au quotidien « Cadema Urahafu » , que nous vous présentions dans l’e-mag n°6. Le lauréat du 3ème prix est la commune martiniquaise de Rivière-Salée, pour sa mise en valeur durable de l’entrée de Petit-Bourg à travers une installation paysagère sur un espace de 6 000 m2 . Enfin, le prix coup de cœur du jury revient à SaintLaurent du Maroni, qui contribue auprès des jeunes à la connaissance des oiseaux de Guyane.
À CHAQUE DÉCHET SA FILIÈRE !

© Cadema
En outre-mer, la pression foncière rend compliquée l’installation de nouvelles déchetteries et, a fortiori, de sites d’enfouissement, lesquels sont gourmands en espace et par ailleurs responsables d’importantes pollutions sur le long terme. Dans ce contexte, le tri à la source, ainsi que l’ouverture aux usagers de lieux de collecte d’équipements réutilisables, s’affichent comme des réponses concrètes à la gestion des déchets.
Les spécificités ultramarines font émerger des projets adaptés aux territoires : déchetteries mobiles à Mayotte – une solution en attendant les déchetteries fixes –, concept de « déchetterie inversée 1 » testé à La Réunion... Et de nouvelles filières se développent, ce qu’évoque l’ADEME dans sa dernière publication « ADEME Outre-mer » : « En Guyane, le verre est broyé pour renforcer les sous-couches des routes. En Nouvelle-Calédonie, il devient sable de filtration de piscine, ou granulé de décoration. À Saint-Pierre de La Réunion, une filière de recyclage des déchets de plâtre, pour réintroduction dans la fabrication des ciments élaborés sur l’île, évite leur enfouissement ou leur exportation.… ». Autant d’innovations qui permettent de préserver les ressources naturelles, tout en générant de l’emploi non délocalisable.
UN PREMIER PLAN NATIONAL POUR LUTTER CONTRE LES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES

Originaire d’Amérique centrale et du Sud, l’arbre Miconia calvescens, surnommé « cancer vert » en Polynésie française, est en train d’apparaître en Guadeloupe et Martinique. © ONF
Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont des animaux ou végétaux présents dans un milieu différent de leur milieu naturel, et qui vont s’y propager jusqu’à véritablement « envahir » leur nouveau territoire. Lorsqu’elles sont installées, les EEE sont extrêmement difficiles à éradiquer. À l’échelle de la planète, ces espèces représentent aujourd’hui une des premières causes d’érosion de la biodiversité.
Les écosystèmes ultramarins, majoritairement insulaires, hébergent près de 80 % de la biodiversité française et sont particulièrement menacés par ces EEE : on en dénombre ainsi plus de 400 en outre-mer – et plus de 2 000 sur l’ensemble du territoire national.
Le ministère de la Transition écologique et l’OFB ont lancé un premier « Plan national d’action pour prévenir l’introduction et la propagation des espèces exotiques envahissantes ». Ce plan 2022-2030 s’articule autour de 4 priorités d’intervention visant à agir le plus en amont possible, en sensibilisant et formant les particuliers et les professionnels concernés, en élaborant des guides d’informations pratiques, en consolidant le cadre réglementaire et en renforçant la surveillance et le contrôle, notamment celui des importations en outre-mer. Ce plan devrait améliorer la coordination des acteurs et s’accompagne, pour 2022-2025, de 500 opérations « coup de poing », afin de réagir vite face aux nouvelles EEE susceptibles de s’installer.
LANCEMENT DU « SOCLE GÉNÉRAL » DE LA STRATÉGIE NATIONALE BIODIVERSITÉ 2030

La France s’est engagée, en ratifiant la Convention sur la diversité biologique des Nations unies en 1994, à établir des stratégies et plans d’action en faveur de la biodiversité. Dans le contexte actuel de « 6ème extinction de masse », la 3ème Stratégie nationale biodiversité se donne pour objectif « d’inverser la trajectoire du déclin » d’ici à 2030.
Ce premier volet de cette stratégie repose sur 3 principes : la sobriété dans l’usage des ressources naturelles, la cohérence des actions, l’opérationnalité. 72 mesures concrètes seront déclinées pour protéger et restaurer les écosystèmes, utiliser équitablement et durablement les ressources naturelles, et enfin sensibiliser et mobiliser la société dans son ensemble.
Outre-mer, la stratégie se traduira par le renforcement des actions de protection des espèces menacées, de restauration des continuités écologiques, de lutte contre les atteintes à l’environnement, le soutien aux solutions fondées sur la nature, ou encore l’appui à la recherche et à l’acquisition de connaissances.
Ce « socle général » de la Stratégie nationale biodiversité 2030 sera mis à jour au second semestre 2022 en ce qui concerne les aspects « gouvernance » et « financement » et aussi pour aligner les enjeux internationaux et nationaux.