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Publi-communiqué de l'ODE Martinique
Ci-dessus : « L’oiseau de paradis » a été sélectionné comme plante locale idéale pour la technologie employée par CARIBSAN.
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L’ASSAINISSEMENT PAR LES PLANTES AVEC LE PROJET DE COOPÉRATION CARIBSAN
Piloté par l’Office de l’Eau Martinique et mis en œuvre par l’Office international de l’eau (OiEau) et l’INRAE, le projet INTERREG Caraïbes 2 CARIBSAN vise à préserver l’environnement et la santé des personnes par la valorisation des filtres plantés de végétaux, comme technique de traitement des eaux usées adaptée au contexte tropical.
La majorité de la population caribéenne vit sur les zones côtières, aux abords d’écosystèmes sensibles où les infrastructures d’assainissement sont souvent insuffisantes. Pour traiter ces eaux usées, le projet de coopération Caribsan utilise une technologie à la fois écologique, sans béton ni produits chimiques, et économique, car ses coûts de construction et d’exploitation sont inférieurs à ceux des stations d’épuration classiques. De plus, cette technologie est résiliente au changement climatique. Les stations de filtres plantés ont par ailleurs une valeur esthétique paysagère en produisant des champs de fleurs. Elles favorisent ainsi la biodiversité et ne posent aucun problème d’odeur.
CARIBSAN, QUELS ACTEURS ?
L’inauguration officielle et virtuelle du projet CARIB- SAN s’est tenue en septembre 2021 devant de hauts responsables politiques de Sainte-Lucie, la Dominique, Cuba, Guadeloupe et la Martinique. La mise en œuvre de la programmation de l’OiEau et l’INRAE s’appuie sur les opérateurs des services d’eau et d’assainissement de Sainte-Lucie (WASCO), de la Dominique (DOWASCO), de Cuba (INRH) et sur la CAWASA (Association caraïbéenne de l’eau et de l’assainissement), les Offices de l’Eau Guadeloupe et Martinique. L’Europe et l’AFD sont les financeurs majoritaires.
CARIBSAN EN QUELQUES CHIFFRES
5 îles de la Caraïbe, 7 acteurs, plus de 20 ingénieurs mobilisés, 4 financeurs (Europe, AFD, Offices de l’eau Martinique et Guadeloupe), 1,7 M€, 18 mois de programmation
LA TECHNOLOGIE EN QUESTION
Cette technologie d’assainissement fondée sur la nature existe depuis longtemps dans les zones au climat tempéré, comme l’illustre le traitement à l’aide des filtres plantés de roseaux. L’adaptation au climat tropical a fait l’objet d’un programme de recherche aux Antilles françaises impliquant un large consortium d’acteurs. Après 3 ans d’expérimentation en Martinique et en Guadeloupe (2012-2014), Heliconia Psittacorum, encore appelé « oiseau de paradis », est choisi comme plante locale tropicale idéale.
Une adaptation par la recherche qui a reçu le 1 er prix du génie écologique du ministère de l’Écologie et qui est utilisée en Martinique et Guadeloupe en routine.
LE FILTRE PLANTÉ DE VÉGÉTAUX (FPV), COMMENT ÇA FONCTIONNE ?
Le procédé est relativement simple. Les eaux usées arrivent dans de grands bassins qui contiennent des couches successives de graviers de différentes tailles. À l’intérieur de ces lits de matériaux, se trouvent les bactéries qui digèrent la pollution organique contenue dans les eaux usées circulant à travers les graviers. Les racines des plantes permettent une aération, au moyen de trous dans le lit de sable, pour la circulation des eaux usées.
Les bactéries ayant besoin d’oxygène pour mener à bien leur travail d’épuration, les racines d’Heliconia Psittacorum contribuent aux échanges gazeux avec les micro-organismes. Elles jouent aussi un rôle mécanique en évitant le colmatage du gravier en surface.
LES TEMPS FORTS DE CARIBSAN…
• Une mission de terrain réalisée à Sainte-Lucie et à la Dominique en janvier dernier a permis la tenue de riches discussions entre homologues français et services en charge de l’eau et de l’assainissement de la DOWASCO, la WASCO et la CAWASA.
• Par ailleurs, une série de webinaires de formation a été organisée avec l’aide de la CAWASA. Les Caraïbéens anglophones, francophones et hispanophones ont ainsi pu recevoir des connaissances spécifiques sur le procédé d’épuration des filtres plantés de végétaux.
•La journée mondiale de l’Eau du 22 mars a été l’occasion pour les partenaires CARIBSAN de sensibiliser le public aux problématiques locales de l’assainissement.
• À venir, une mission institutionnelle et technique est programmée en mai à Cuba (partenaire INRH). La délégation internationale composée de tous les partenaires permettra la tenue d’échanges institutionnels sur les politiques de coopération dans la Caraïbe dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.
CARIBSAN, LA SUITE !
La première phase de CARIBSAN consacrée aux études et au lancement des formations s’achèvera fin 2022 avec une conférence régionale en Martinique. Une phase 2 du projet est en réflexion (construction de stations d’épuration à FPV). Cette phase intégrera une composante d’acceptation sociale en impliquant les usagers dès la conception du projet. Ce sera aussi l’occasion d’étendre les missions de CARIBSAN 1 à d’autres pays volontaires de la Caraïbe.
Le projet CARIBSAN, programme européen favorisant la coopération dans la Caraïbe, est cofinancé par le programme INTERREG Caraïbes au titre du Fonds européen de développement régional, par l’Agence française de développement (AFD), ainsi que par les Offices de l’Eau Martinique et Guadeloupe.