Brochure Les Bibliothèques de l'Odéon 2014-15

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Les Bibliothèques de l’odéon

Odéon – Théâtre de l’Europe Direction Luc Bondy


«Il n’y a peut-être pas de jours de notre enfance que nous ayons si pleinement vécus que ceux que nous avons cru laisser sans les vivre, ceux que nous avons passés avec un livre préféré.»

Marcel Proust, Sur la lecture (préface à Sésame et les lys de John Ruskin, Mercure de France, 1906, repris sous le titre de Journées de lecture préface à «Pastiches et mélanges», NRF, 1919)


La nouvelle saison des Bibliothèques de l’Odéon poursuit en Grande salle, en fidélité et complicité avec France Inter et France Culture, les rendezvous littéraires et philosophiques qui ont fait le succès des deux premières éditions. Ces rencontres où la pensée se partage librement, présentées en dispositif radiophonique, sont ensuite rediffusées sur les ondes de ces deux grandes radios de service public. On retrouvera donc Exils, qui après avoir exploré Mitteleuropa et grands auteurs américains pousse ses horizons plus au Sud ; les après-midi philosophiques de Raphaël Enthoven qui se consacrent aux Politiques de la pensée et Voix de femmes avec le Monde des Livres. Enfin, Les Inattendus ambitionnent de présenter sur le plateau des formes plus spectaculaires où la musique fait contrepoint aux textes. Plus intime, le salon Roger Blin poursuivra ses collaborations avec de grandes maisons d’éditions (Gallimard, Seuil, Flammarion), le Centre des Monuments Nationaux et s’ouvrira, pour le plaisir des apprentis philosophes et des jeunes lecteurs à une programmation conçue avec Les petits Platons et le Conservatoire contemporain de Littérature Orale. Nous accueillerons de nouveaux partenaires qui nous aideront à mieux envisager l’Europe (Citoyennes pour l’Europe, Initiatives pour une Europe plurilingue) ou à mieux comprendre la fabrique de la haine (département de Philosophie de l’école Normale Supérieure de la rue d’Ulm). Qu’il s’agisse d’éclairer les relations complexes qui nous lient à l’outremer et à notre indocile et pourtant commune histoire (Festival des Outre-Mers) ou encore d’œuvrer modestement aux côtés du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de l’Essonne, de la Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, et de la ville de Sarcelles, l’Odéon réaffirme son ouverture aux problématiques de société les plus contemporaines. Enfin, en accueillant les rencontres du Centre national du Théâtre, les nouvelles voix théâtrales et un colloque sur le regard au théâtre nous voulons laisser une place à l’émergence et à ceux qui écrivent et pensent le théâtre aujourd’hui.

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Sommaire

LITTÉRATURE 5 VOIX DE FEMMES 6 – 13 EXILS 14 – 29 LES INATTENDUS 30 – 37 VOYAGES EN LITTÉRATURE 38 – 41 MA BIBLIOTHÈQUE IDÉALE 44 – 47 PETER HANDKE. QUE FERAIS-JE SANS LES MOTS ? 48 – 49

PHILOSOPHIE ET SOCIÉTÉ

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POLITIQUE DE LA PENSÉE 52 – 57 L’EUROPE INSPIRÉE 58 – 61 L’ÉPREUVE DE LA HAINE 62 – 63 À QUOI TENONS-NOUS VRAIMENT ? 64 – 67 FESTIVAL DES OUTRE-MERS 68 – 69

PETITES ET GRANDES HISTOIRES à partir de 8-9 ans

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LES PETITS PLATONS À L’ODÉON 72 – 75 MYTHES ET ÉPOPÉES 78 – 81

LES AVANT-SCÈNES 83 lire le théâtre 84 – 89 FLEURY EN SCÈNE 90 chacun sa route, chacun son chemin 91 XXIe scène 92 – 93 LES RENDEZ-VOUS DU CNT 94 L’ŒIL ET LE THÉÂTRE 95

CALENDRIER 96 – 97 informations pratiques 98 – 99

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Ce programme est donné sous réserve de modifications


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LITTÉRATURE

VOIX DE FEMMES

6 – 13

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . EXILS 14 – 29

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LES INATTENDUS

30 – 37

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VOYAGES EN LITTÉRATURE

38 – 41

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MA BIBLIOTHÈQUE IDÉALE

44 – 47

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PETER HANDKE. QUE FERAIS-JE SANS LES MOTS ?

48 – 49

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voix de femmes

Dans son livre intitulé Les Femmes ou les silences de l’histoire (Flammarion, 1998), l’historienne Michelle Perrot montre que l’inégalité des sexes se traduit non seulement par le partage inégal des tâches au quotidien, mais aussi par la distribution inégale des traces dans l’histoire. Pour résumer cet état de fait, Michelle Perrot a spontanément recours à l’image de la scène : «Au Théâtre de la mémoire, les femmes sont ombre légère», et c’est à la lumière de la littérature qu’il est possible de remettre à l’honneur leurs mots étouffés. Telle est aussi la conviction du cycle Voix de femmes, qui donne encore à entendre, cette année et pour sa deuxième saison, des voix d’écrivaines, femmes de lettres et d’idées. Chacune de ces soirées se déroule de la même manière, de façon à ménager les échos sensibles, les effets de résonance : d’abord, une grande comédienne porte les mots de l’auteure invitée, en lisant des extraits d’une œuvre adaptée pour la radio ou le théâtre ; ensuite, l’auteure s’entretient avec Jean Birnbaum. Entre mots proclamés et écriture scénique, textes relancés et réflexions partagées, on verra que sur le plateau de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, les femmes sont tout autre chose qu’une «ombre légère» : une présence éclairante.

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Voix de femmes

Lectures / rencontres présenté par Jean Birnbaum réalisé par Blandine Masson et Marguerite Gateau lectures préparées par Caroline Ouazana

Catherine Millet

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Linda Lê

10 – 11

Amélie Nothomb

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à l’heure où nous imprimons la brochure, nous apprenons que Mona Ozouf sera l’invitée de Voix de Femmes du lundi 15 juin / 20h. Précisions données ultérieurement.

Longtemps producteur sur France Culture, Jean Birnbaum est aujourd’hui journaliste au Monde. Il dirige le Monde des Livres depuis 2011. Rediffusions radiophoniques sur France Culture dans Théâtre & Cie Dates communiquées ultérieurement sur theatre-odeon.eu

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en coproduction avec France Culture en partenariat avec le Monde des Livres


Voix de femmes

Lundi 6 octobre / 20h

Catherine Millet Une enfance de rêve On peut manquer d’un toit, d’amour, d’espoir, de tout, mais ne pas disposer des mots qui désignent sa souffrance est à mes yeux le malheur extrême. Je n’éprouve jamais autant de commisération que devant un enfant malheureux qui n’a pas encore complètement acquis le langage, ou un esprit simple, prisonnier d’un registre étroit de mots dépourvus de nuance et de second degré, ou encore devant un animal dont l’attente éperdue est toute entière dans le regard. Les mots marquent la distance minimale qu’il est permis de mettre entre soi et la douleur. L’espace de quelques signes conventionnels, le temps de prononcer quelques syllabes, sont un espace et un temps que, par delà une solitude physique ou morale, et quand bien même serions-nous dans la situation de ne pouvoir tenir qu’un monologue intérieur, nous partageons avec les autres, plus reliés à eux par la faculté de la parole que par la génitalité. Catherine Millet, Une enfance de rêve, Flammarion, 2014

«J’appartenais à la petite bourgeoisie, mon père avait une auto-école, ma mère était secrétaire, et moi, je rêvais d’être comme Sagan. Je passais mon temps, adolescente, à lire des romans et à écrire des poèmes. Je savais que j’étais destinée à lire et à écrire. En somme, j’avais la vocation bien avant de savoir ce sur quoi j’écrirais.» Fondatrice et directrice de rédaction de la revue Art press, Catherine Millet est entre autres spécialiste de Yves Klein et Dalí. Elle a publié La vie sexuelle de Catherine M. (Seuil, 2001) et Jour de souffrance (Flammarion, 2008). Son mari, le photographe et écrivain Jacques Henric lui a consacré un livre Légendes de Catherine M. (Denoël, 2001).

Illustration : Het seksuele leven van Catherine M. (La Vie sexuelle de Catherine M.), De Standaard, Belgique, 2008

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Voix de femmes

Lundi 2 février / 20h

Linda Lê

Illustration : Lame de fond, Christian Bourgois, 2012

Oui il y avait bien Vicky. Elle avait une turne dans les quartiers chauds et elle était la mascotte de ses clients. Elle avait déjà la soixantaine quand Sorel l’avait rencontrée, mais elle avait encore beaucoup de succès auprès de ceux qui venaient chez elle, et la plupart la voyait moins pour le sexe que pour avoir ce qu’on appelle le lait de la tendresse humaine. Vicky était leur amie, leur psychologue, leur nounou, leur cartomancienne et même leur écrivain public, elle rédigeait pour eux des lettres à l’administration ou à leur famille. Elle ne les faisait pas payer cher mais certains n’avaient pas un centime, ils ne lui demandaient que de les consoler un peu lorsqu’ils avaient trop le bourdon, et ils repartaient tout ragaillardis. Bref, elle était la providence des immigrés, car presque tous ses clients étaient des Maghrébins ou des Africains. Si elle n’était pas morte il y a deux ans, elle aurait peut-être empêché Antoine d’en finir… Linda Lê, Œuvres vives, Christian Bourgois, 2014

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«La littérature n’est pas faite pour les acquittés, elle n’est pas faite pour les élus. Elle est dans le camp des victimes et des sacrifiés, dans le camp des condamnés qui essayent, comme moi, de trouver leur salut et qui se cassent les dents.» Linda Lê est née en 1963. Depuis Dalat, sa ville natale du Vietnam, jusqu’à Paris, il y a eu de nombreuses étapes : Saïgon d’abord et ses études au lycée français, puis après la chute de Saïgon, son rapatriement en France avec sa mère française et sa sœur. Aux éditions Christian Bourgois elle a publié Calomnies (1993), Les Dits d’un idiot (1995), Les Trois Parques et Voix (1998), Lettre morte (1999), Personne (2003), Kriss suivi de L’homme de Porlock (2004), In Memoriam (2007), Cronos (2010), Lame de fond (2012).


Voix de femmes

Lundi 16 mars / 20h

Amélie Nothomb L’ivresse ne s’improvise pas. Elle relève de l’art, qui exige don et souci. Boire au hasard ne mène nulle part... J’étais une romancière de trente ans qui débarquait à Paris. Les libraires m’invitaient à dédicacer chez eux, je ne refusais jamais. Les gens affluaient pour me voir, je les accueillais avec le sourire. «Elle est gentille», disait-on. En vérité je pratiquais une chasse passive. Proie des curieux, je les regardais tous en me demandant ce que chacun vaudrait comme compagnon de beuverie. Prédation combien hasardeuse, car enfin, à quel signe détecte-t-on un tel individu ? Déjà, le mot «compagnon» n’allait pas, qui a pour étymologie le partage du pain. Il me fallait un convignon ou une convigne. Certains libraires avaient l’heureuse initiative de me servir du vin, parfois même du champagne, ce qui me permettait de jauger dans l’œil des gens l’étincelle du désir. J’aimais que l’on ait pour mon verre un regard de convoitise, pourvu qu’il ne fut pas Amélie Nothomb, Pétronille, Albin Michel, 2014 trop appuyé.

Illustration : Hủy Hoạ i Vì Yêu (Le Sabotage amoureux), éd. KOMO, Vietnam

«La France est pour moi l’exotisme absolu ; on dira jamais assez à quel point je ne suis pas française.» Fille de diplomate belge, Amélie Nothomb est né en 1967 à Kobé, au Japon. Depuis 1992 et Hygiène de l’assassin, son premier roman, tous les livres d’Amélie Nothomb ont été publiés en France aux éditions Albin Michel. Elle a reçu, entre autres, le prix Chardonne, le Grand prix du roman de l’Académie française, le prix de Flore, et le Grand prix Jean Giono pour l’ensemble de son œuvre qui est traduite dans quarante langues, des USA au Japon.

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Exils

Une troisième saison pour explorer la vie et l’œuvre d’écrivains marqués par le déracinement. Exils se tourne cette fois vers le sud, par delà Méditerranée et Atlantique. Chaque soirée convoque sur le plateau un écrivain dont le travail témoigne d’affinités électives avec l’auteur abordé ainsi qu’un comédien pour lui prêter sa voix.

«Tu lascerai ogne cosa diletta più caramente ; e questo è quello strale che l’arco de lo essilio pria saetta.» Dante Alighieri, La Commedia, Fulginei per Joannem Numeister, 1472

«Tu laisseras tout ce que tu aimes le plus chèrement ; et c’est la flèche que l’arc de l’exil décoche pour commencer.» Dante Alighieri, La Divine Comédie, «Le Paradis», chant 17, éd. Flammarion, GF, 2004, traduit par Jacqueline Risset

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Exils

Rencontres littéraires animé par Paula Jacques assistée de Christophe Mager réalisation Fabrice Laigle

Gabriel García Márquez / Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz

16 – 17

sociétaire de la Comédie-Française

Elsa Morante / Simonetta Greggio Textes lus par Fanny Ardant*

18 – 19

Albert Cohen / Tobie Nathan Textes lus par Bruno Abraham-Kremer

20 – 21

Kateb Yacine Textes lus par Jean-Damien Barbin

22 – 23

Clarice Lispector / Hélène Cixous Textes lus par Hélène Fillières

24 – 25

Jorge Luis Borges / Hugo Santiago Textes lus par Denis Podalydès

26 – 27

sociétaire de la Comédie-Française

Ovide / Marie Darrieussecq Textes lus par évelyne Didi

28 – 29 * sous réserve

Née au Caire dans une famille juive, obligée de quitter l’égypte en 1957, Paula Jacques passe son enfance en Israël dans un kibboutz, avant de venir s’installer en France. à Paris, elle exerce toutes sortes de «petits métiers», puis elle fait de l’animation culturelle à la Comédie de SaintÉtienne. Depuis 1975, elle est journaliste dans la presse écrite et productrice à Radio France. Elle anime depuis 1999 le magazine culturel Cosmopolitaine sur France Inter. Elle est aussi romancière publiée au Mercure de France et membre du prix Femina. Rediffusions radiophoniques sur France Inter 15

en coproduction avec France Inter


Exils

Lundi 13 octobre / 20h

Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire de la Comédie-Française

Le pays qu’on pourrait composer avec tous les exilés et émigrés forcés d’Amérique latine serait plus peuplé que la Norvège. J’ose penser que c’est cette réalité monstrueuse – et non pas seulement son expression littéraire – qui, cette année, a mérité l’attention de l’académie suédoise des lettres. Une réalité qui n’est pas celle du papier, mais qui vit avec nous et détermine chaque instant de nos innombrables morts quotidiennes, et qui nourrit une source de création insatiable, pleine de douleur et de beauté, où le colombien que voici, errant et nostalgique, n’est qu’un chiffre parmi d’autres, distingué par la chance. Poètes et mendiants, musiciens et prophètes, guerriers et truands, nous tous, créatures de cette réalité effrénée, nous n’avons pas eu à solliciter beaucoup notre imagination, car le plus grand défi que nous ayons eu à surmonter, ce fut que les moyens conventionnels ne suffisaient pas à rendre notre vie croyable. C’est là, mes amis, le nœud de notre solitude. Gabriel García Márquez, Discours de réception au prix Nobel en 1982 (extrait)

Illustration : couverture de Cien años de soledad (Cent ans de solitude) éd. Edhasa, Barcelone, première édition espagnole, 1969

Romancier, novelliste, mais également journaliste et activiste politique, affectueusement connu sous le surnom de «Gabo» en Amérique latine, Gabriel José de la Concordia García Márquez, né le 6 mars 1927 à Aracataca (Colombie) obtient le prix Nobel de littérature en 1982 pour «ses romans et ses nouvelles, dans lesquels le fantastique et le réalisme sont combinés dans un univers à l’imagination très riche, reflétant la vie d’un continent et ses conflits». Il étudie le journalisme et le droit à l’Université nationale de Colombie. Très tôt, il prend des distances avec son pays même s’il n’y est pas véritablement contraint. Il voyage énormément, en raison de son métier de correspondant : en Suisse, en France, en Italie et en Espagne puis en Allemagne de l’Est, en Hongrie, avant de repasser par l’Europe de l’Ouest. Il s’établit ensuite à Mexico, écrit des scénarios et des nouvelles, mais ce sont ses romans, tels que Cent ans de solitude (1967), Chronique d’une mort annoncée (1981) et L’Amour aux temps du choléra (1985) qui lui apporteront la reconnaissance de la critique littéraire ainsi qu’un large succès international. Il meurt le 17 avril 2014 à Mexico.

Diffusion sur France Inter le dimanche 26 octobre à 14h dans Cosmopolitaine

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Exils

Lundi 3 novembre / 20h

Elsa Morante En présence de Simonetta Greggio Textes lus par Fanny Ardant*

Illustration : couverture de Invito alla lettura di Elsa Morante, éd. Ugo Mursia Italie, 2012

Elle avait beau continuer d’envisager diverses solutions, examinant tous les continents et tous les pays, pour elle, sur le globe entier, il n’y avait pas la moindre trace. Et pourtant au fur et à mesure que les jours passaient, la nécessité et l’urgence de fuir s’imposaient à son cerveau enfiévré. Au cours des derniers mois, elle avait entendu parler, probablement à la radio, d’émigrations juives en Palestine, venues de l’Europe toute entière. Bien qu’en connaissant elle ne savait absolument rien du sionisme. Quant à la Palestine, tout ce qu’elle en savait, c’est que c’était la patrie biblique des Juifs et que sa capitale était Jérusalem. Mais pourtant elle finit par conclure que le seul lieu où elle pouvait être accueillie, en tant que juive en fuite, par un peuple de juifs, c’était la Palestine. Et cependant que s’avançait déjà la chaleur torride de l’été, un soir, elle décida de s’enfuir séance tenante, même sans passeport. Elsa Morante, La Storia, Folio Gallimard, 2004, traduit de l’italien par Michel Arnaud Elsa Morante, née le 18 août 1912 à Rome, passe son enfance dans le quartier populaire du Testaccio. Fille d’une institutrice de confession juive et d’un employé des postes, elle est reconnue par Augusto Morante, surveillant dans une maison de correction. Elle publie très jeune des récits dans plusieurs journaux pour enfants et à dix-huit ans, elle décide de se consacrer à l’écriture, quittant famille et études. Elle collabore à l’hebdomadaire Oggi. Elle épouse l’écrivain Alberto Moravia qu’elle suivra dans l’exil décrété par les fascistes de 1943 à 1944. Ils s’installent à la campagne, dans le Latium méridiona. Elle publie Mensonge et Sortilège en 1948 puis L’Île d’Arturo en 1957. Elle voyage en Espagne, en URSS, en Chine et en 1960 aux États-Unis, où elle se lie avec un jeune peintre, Bill Morrow, qui se suicide en 1962. Elle participe ensuite à la préparation du film de Pier Paolo Pasolini L’Évangile selon Saint Matthieu, sorti en 1964. En 1974, elle publie La Storia, immense succès populaire en même temps qu’il déclenche une vive polémique. Malade des suites d’une fracture du fémur, elle tente de se suicider en 1983 et meurt à Rome deux ans plus tard, le 25 novembre, dans le plus total dénuement. * sous réserve

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Diffusion sur France Inter le dimanche 30 novembre à 14h dans Cosmopolitaine


Exils

Lundi 19 janvier / 20h

Albert Cohen En présence de Tobie Nathan Textes lus par Bruno Abraham-Kremer

Ézéchiel, mettant de l’eau dans son encrier. Comment t’appelles-tu ? Jérémie Attendez, je vais voir sur mon passeport. (il sort de sa besace un grand nombre de documents.) Ceci est le permis de chasse d’un lord anglais. Il me sert de passeport quelquefois. Il est très bon à cause du cachet. Ceci est un diplôme de pédicure. Il m’a servi de passeport en Perse. Ceci est mon vrai passeport. Il ne me sert jamais. Ceci (acte de décès) ah, non, ceci, non, ce n’est rien. Ah, voilà mon passeport actuel. Je m’appelle, je m’appelle... (il feuillette puis lit avec difficulté : ) Gaston de Montmorency. ézéchiel Comment ? Jérémie Gaston de Montmorency. Eh bien, à cause de ce nom, j’ai eu des difficultés aussi. Qu’est-ce qu’ils trouvent de mal à ce nom ? Il est pourtant joli. Mais ce diable à Strasbourg a fait semblant de ne pas comprendre que ce nom est la traduction de Jérémie Israël. [...] Albert Cohen, Ézéchiel, Gallimard, NRF, 1956

Illustration : couverture de Bella del Señor (Belle du Seigneur), Espagne

Quittant à l’âge de cinq ans son île natale de Corfou – où il est né le 16 août 1895 – avec ses parents, Albert Cohen émigre en France, à Marseille où il aurait eu à l’âge de dix ans l’expérience du rejet et de l’humiliation se faisant traiter de «youpin». Il relatera cet événement dans Ô vous, frères humains. En 1926, il est attaché à la division diplomatique du Bureau international du travail, à Genève. C’est à cette époque qu’il commence la rédaction de Belle du Seigneur qui ne paraîtra qu’en 1968 chez Gallimard. Pendant la guerre, il est à Londres le conseiller juridique du Comité intergouvernemental pour les réfugiés. En cette qualité, il est chargé de l’élaboration de l’accord international du 15 octobre 1946 relatif à la protection des réfugiés. Après la guerre, il est directeur d’une des institutions spécialisées des Nations Unies, et il refuse d’occuper le poste d’ambassadeur d’Israël. Il consacre les dernières années de sa vie à la promotion de son œuvre. Il meurt le 17 octobre 1981 à Genève.

Diffusion sur France Inter le dimanche 25 janvier à 14h dans Cosmopolitaine

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Exils

Lundi 9 février / 20h

Kateb Yacine Textes lus par Jean-Damien Barbin

Illustration : couverture de Kateb Yacine, éditions Nathan, 1983

Mon père pris soudain la décision irrévocable de me fourrer sans plus tarder dans «la gueule du loup», c’est-à-dire à l’école française. Il le faisait le cœur serré : – Laisse l’arabe pour l’instant. Je ne veux pas que comme moi tu sois assis entre deux chaises. […] La langue française domine. Il te faudra la dominer, et laisser en arrière tout ce que nous t’avons inculqué dans ta plus tendre enfance. Mais une fois passé maître dans la langue française, tu pourras sans danger revenir avec nous à ton point de départ. [...] Jamais je n’ai cessé, même aux jours de succès près de l’institutrice, de ressentir au fond de moi cette seconde rupture du lien ombilical, cet exil intérieur qui ne rapprochait plus l’écolier de sa mère que pour les arracher, chaque fois un peu plus, au murmure du sang, aux frémissements réprobateurs d’une langue bannie, secrètement, d’un même accord, aussitôt brisé que conclu… Ainsi avais-je perdu tout à la fois ma mère et son langage, les seuls trésors inaliénables – et pourtant aliénés ! Kateb Yacine, Le Polygone étoilé, Le Seuil, 1966 «J’écris en français pour dire aux français que je ne suis pas français» déclarera Kateb Yacine. Son père avait une double culture, française et musulmane. Né le 2 août 1929 à Constantine (Algérie), il entre à l’école du lycée français, après l’école coranique. Il participe, à Sétif, en 1945, à la grande manifestation des musulmans algériens contre la situation qui leur est imposée par le pouvoir colonial français. Il est alors arrêté et emprisonné quatre mois durant. Il ne peut pas reprendre ses études et se rend à Annaba, puis en France. De retour en Algérie, en 1948, il entre au quotidien Alger Républicain et y reste jusqu’en 1951. Puis il s’installe à Paris jusqu’en 1959, où il se lie avec Armand Gatti et, en 1954, s’entretient longuement avec Bertolt Brecht. En 1954 la revue Esprit publie Le cadavre encerclé qui est mis en scène par Jean-Marie Serreau mais interdit en France. Nedjma paraît en 1956 puis part à l’étranger (Italie, Tunisie, Belgique, Allemagne...). S’établissant plus durablement en Algérie, il commence à travailler à l’élaboration d’un théâtre populaire, épique et satirique, joué en arabe dialectal. Son œuvre traduit la quête d’identité d’un pays aux multiples cultures. Il meurt le 28 octobre 1989 à Grenoble.

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Diffusion sur France Inter le dimanche 22 février à 14h dans Cosmopolitaine


Exils

Lundi 23 mars / 20h

Clarice Lispector En présence d’Hélène Cixous Textes lus par Hélène Fillières

C’est une terre que je n’ai jamais foulée : j’y ai voyagé dans les bras de ma mère. Mais je me rappelle un soir en Pologne, chez un des secrétaires de l’ambassade : je suis sortie seule sur la terrasse, une grande forêt noire me montrait de façon émouvante le chemin de l’Ukraine. J’ai senti l’appel. La Russie m’avait également. Mais j’appartiens au Brésil. Clarice Lispector, La Découverte du monde, éd. des femmes, 1995

Une russe de vingt-et-un ans et qui est au Brésil depuis vingt-et-un ans moins quelques mois. Qui ne parle pas un mot de russe, mais pense, parle, écrit et agit en portugais, faisant de cette langue sa profession, et s’appuyant sur elle pour faire ses projets d’avenir proche ou lointain. Qui n’a ni père, ni mère – le premier, tout comme les sœurs de la signataire, naturalisé brésilien – et qui, pour toutes ces raisons, ne se sent aucun lien avec le pays d’où elle vient, pas même à travers les histoires qu’elle a entendues à son sujet. Qui, forcée de retourner en Russie, se sentirait là-bas irrémédiablement étrangère, sans ami, sans profession, sans espérance. Lettre au président Vargas pour sa naturalisation, 3 juin 1942, in «Le seul moyen de vivre, Lettres», éd. Payot & Rivages, 2010

Illustration : couverture de Near to the Wild Heart, A Breath of Life, Água Viva, The Passion According to G.H. (Perto do coração selvagem, Um Sopro de Vida, The Stream of Life, A Paixão segundo G.H.), New Directions Books, états-Unis, 2012

«Je suis si mystérieuse que je ne me comprends pas moi-même». Née le 10 décembre 1920 à Tchéchelnik (Ukraine), Clarice Lispector, petite fille, inventait des histoires magiques pour sa mère, meurtrie par des violences subies lors de la guerre civile en Ukraine ; elle n’abandonnera jamais sa croyance dans la force magique du langage. Après la mort de sa mère en 1929, sa famille se déplace à Rio de Janeiro, elle y étudie le droit et rencontre son mari diplomate. Elle le suit partout, en Europe, à Washington puis retourne au Brésil en 1959. Clarice Lispector parle l’anglais, le français et maîtrise plusieurs autres langues, particulièrement l’italien et l’allemand. En 1944 elle publie son premier roman Près du cœur sauvage. Comme toutes les œuvres à venir ce roman est marqué par une focalisation intense sur les états intérieurs, les émotions les plus profondes. Elle meurt le 9 décembre 1977 à Rio de Janeiro.

Diffusion sur France Inter le dimanche 29 mars à 14h dans Cosmopolitaine

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Exils

Lundi 18 mai / 20h

Jorge Luis Borges En présence de Hugo Santiago Textes lus par Denis Podalydès sociétaire de la Comédie-Française

Illustration : couverture de Fervor de Buenos Aires, première édtion, 1923 ; image de Norah Borges © Department of Special Collections, Stanford University Libraries Espagnol

LIMITES [...] Et mon passé d’Europe, aujourd’hui si réel, Et ce Rhône incessant, et son lac, et le Tage ? Ils connaîtront bientôt le néant de Carthage Qu’effaça le latin par la flamme et le sel. Je crois entendre au loin des rumeurs qui s’agitent, Désordre de départs au levant embrumé ; Une foule m’oublie après m’avoir aimé ; Voilà le temps, l’espace et Borges qui me quittent. Jorge Luis Borges, Œuvre poétique, Gallimard, 1970, mis en vers français par Ibarra

D’origine hispano-anglo-portugaise, Jorge Luis Borges, né le 24 août 1899, grandit à Palermo, haut lieu du tango à Buenos Aires. Chez lui, on parle aussi bien l’espagnol que l’anglais, et depuis sa plus tendre enfance. Pendant la première guerre mondiale sa famille s’installe à Genève puis en Espagne. Il écrit ses premiers poèmes en 1918. à son retour à Buenos Aires en 1921, il se fait une réputation de poète, traducteur et essayiste. En publiant Pierre Ménard, auteur du «Quichotte» en 1939, son premier conte fantastique, il se détourne peu à peu de la poésie pour le genre qui fera sa notoriété : la nouvelle. C’est dans les années 1960 que sa carrière prend réellement une tournure internationale. En 1961, il reçoit le Prix international des éditeurs, qu’il partage avec Samuel Beckett. Écrivain hors du commun et grand amateur de voyages, Borges, reconnu comme l’un des maîtres du réalisme magique a toujours considéré la littérature comme un terrain d’évasion et d’absolu. Il souffre d’une grave maladie qui entraîne une cécité progressive, laquelle deviendra définitive en 1955. Borges avait choisi, à la fin de sa vie, de retourner à Genève où il meurt d’un cancer le 14 juin 1986.

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Diffusion sur France Inter le dimanche 31 mai à 14h dans Cosmopolitaine


Exils

Lundi 8 juin / 20h

Ovide

En présence de Marie Darrieussecq Textes lus par évelyne Didi

Va, petit livre, j’y consens, va sans moi dans cette ville où, hélas ! il ne m’est point permis d’aller, à moi qui suis ton père ; va, mais sans ornements, comme il convient au fils de l’exilé ; et malheureux, adopte les insignes du malheur. Que le vaciet ne te farde point de sa teinture de pourpre ; cette couleur n’est pas la couleur du deuil ; que le vermillon ne donne pas de lustre à ton titre, ni l’huile de cèdre à tes feuillets. Qu’on ne voie point de blanches pommettes se détacher sur tes pages noires ; cet appareil peut orner des livres heureux, mais toi, tu ne dois pas oublier ma misère ; que ta double surface ne soit point polie par la tendre pierre-ponce ; présente-toi hérissé de poils épars çà et là, et ne sois pas honteux de quelques tâches : celui qui les verra y reconnaîtra l’effet de mes larmes. Va, mon livre, et salue de ma part les lieux qui me sont chers ; j’y pénétrerai ainsi par la seule voie qui me reste ouverte. Ovide, Les Tristes – livre premier, élégie I –, in «œuvres complètes», éd. J. J. Dubochet et Cie, 1838

Illustration : couverture de Ovyde Hys Booke of Methamorphose, (Les Métamorphoses), Blackwell, Angleterre, 1924

Ovide (Publius Ovidius Naso) – né en 43 av. J.-C. à Sulmone (Italie) – est très tôt intéressé par la poésie, mais il étudie le droit à Rome et exerce le métier d’avocat pour contenter son père, après avoir voyagé en Grèce et en Sicile. Il publie en 15 av. J.-C. Les Amours (Amores), un recueil de poèmes, et Les Héroïdes, un recueil de lettres écrites en vers par des héroïnes de la mythologie et destinées à leurs amants. Il écrit ensuite Les Métamorphoses, un poème de 230 fables (15 livres) qui racontent les transformations d’êtres humains en plantes, minéraux, animaux. En 8 ap. J.-C., il est contraint à l’exil, à Tomes (actuelle Roumanie), par Auguste (peut-être à cause de la légèreté de son Ars amatoria, un manuel de séduction), où il meurt en 17 ou 18 ap. J.-C. Malgré la mort d’Auguste en 14, Ovide n’est pas rappelé à Rome. Il écrit Tristes Pontiques, recueil de lettres élégiaques adressées à sa femme et à ses amis.

Diffusion sur France Inter le dimanche 28 juin à 14h dans Cosmopolitaine

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les inattendus

«Un bonheur inconnu puisé à même l’inépuisable inattendu.» Maurice Maeterlinck, La Mort, éd. Fasquelle, 1913

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Les Inattendus

Gainsbourg, poète majeur Jane Birkin, Michel Piccoli, Hervé Pierre

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La Vie matérielle / Marguerite Duras Laure Adler et Sonia Wieder-Atherton

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Bestiaire d’amour Isabella Rossellini

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Attention, Gainsbourg, poète majeur et Bestiaire d’amour ne sont pas accessibles avec la Carte des Bibliothèques de l’Odéon. Un tarif préférentiel est cependant consenti aux abonnés Odéon et aux détenteurs de la Carte Les Bibliothèques de l’Odéon. Tarifs exceptionnels (cf. p. 99) Les Inattendus : annoncé précédemment sous le titre Voix et partitions

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en partenariat avec France Culture


Les Inattendus

Lundi 24 – Mardi 25 novembre / 20h

Gainsbourg, poète majeur Lecture à trois voix

Jane Birkin, Michel Piccoli, Hervé Pierre, sociétaire de la Comédie-Française Accompagnement au piano par Fred Maggi Conception artistique de Philippe Lerichomme

On se souvient de la phrase de Serge Gainsbourg : «Je pratique un art mineur destiné aux mineures.» Provocation ! En réalité ses maîtres étaient Huysmans, Picabia ou encore Rimbaud qu’il disait «vouloir approcher…» Ne concédait-il pas dans sa dernière interview que certaines de ses œuvres «n’étaient pas dégueu…» ? Jane Birkin, Michel Piccoli et Hervé Pierre en attestent dans leur lecture inspirée de soixante textes choisis dans l’intégralité de l’œuvre du poète et compositeur Serge Gainsbourg.

Illustration : Jane Birkin sur la pochette de l’album Histoire de Melody Nelson, Philips, 1971 ; photo de Tony Frank

Exercice en forme de Z Zazie à sa visite au zoo Zazie suçant son zan S’amusait d’un vers luisant D’Isidore Isou Quand zut ! Un vent blizzard Fusant de son falzar Voici zigzaguant dans les airs Zazie et son Blazer

Zazie Sur les vents alizés S’éclate dans l’azur Aussi légère que bulle d’Alka Selzer Elle visionne le zoo Survolant chimpanzés Gazelles lézards zébus buses et grizzlis d’Asie

L’oiseau Des îles est pris au zoom Par un paparazzi Zigouilleur visionnaire De scherzi de Mozart Drôle de zigoto Zieuteur du genre blasé Mateur de photos osées

L’oiseau Des îles est pris au zoom Par l’autre zèbre, bonne zigue Zazie le fusillant d’un bisou Lui fait voir son bazar Son zip et son Zippo Fendu de A jusqu’à Zo

Serge Gainsbourg in «Ex-Fan des Sixties», 1978, écrit et composé pour Jane Birkin

Tarifs exceptionnels (cf. p. 99) production Les Visiteurs du Soir coréalisation Odéon-Théâtre de l’Europe

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Les Inattendus

Lundi 8 décembre / 20h

La Vie matérielle de Marguerite Duras Lecture musicale

Lu par Laure Adler Accompagnée au violoncelle par Sonia Wieder-Atherton Musique, extraits de Vita Monteverdi – Scelsi

On me dit que j’exagère. On me dit tout le temps : Vous exagérez. Vous croyez que c’est le mot ? Vous dites, idéalisation, que j’idéaliserais la femme ? C’est possible. Qui le dit ? Ça ne lui fait pas de mal à la femme, qu’on l’idéalise. Marguerite Duras, La Vie matérielle, éd. P.O.L., 1987

Illustration : Älskaren (L’Amant), Bonnier Pocket, Suède, 2011

Lire Marguerite Duras à haute voix c’était pour moi une première, une étrange expérience à la fois physique et psychique qui me donnait l’impression d’entrer dans les intuitions, les cheminements même de sa pensée. Duras écrit quelquefois comme on se jette dans une mer glacée. Au début on croit mourir et puis on résiste. Duras ne fait pas le tri entre ce qui peut paraître important et ce qui pourrait sembler banal. Pour elle, ce qu’elle vit, ce qu’elle voit, est toujours objet de méditation ou nouvelle prise de risque. Laure Adler

Sonia Wieder-Atherton Violoncelliste, concertiste, Sonia Wieder-Atherton, en plus d’être l’interprète d’un large répertoire, est l’auteur de nombreux projets qui, inlassablement, questionnent la notion de répertoire. Ses nombreux enregistrements témoignent de son parcours.

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Laure Adler Écrivain, historienne, journaliste et productrice à France Culture, auteur de plusieurs ouvrages. La biographie Marguerite Duras (Gallimard, 1998) a reçu le Prix Femina de l’essai. Elle vient de publier aux éditions Flammarion un album Marguerite Duras, somme impressionnante de documents, photographies, manuscrits, notes, et articles.


Les Inattendus

Lundi 29 – Mardi 30 juin / 20h

Isabella Rossellini Bestiaire d’amour

d’après la série Green Porno Lecture conférence par Isabella Rossellini Texte Isabella Rossellini et Jean Claude Carrière Complicité artistique Muriel Mayette Conception lumière et vidéo Antoine Manichon Qui a inventé le sexe ? Pourquoi ? Comment ? Isabella Rossellini et Jean-Claude Carrière tentent de répondre à ces questions, en interrogeant le monde animal, des pachydermes aux moucherons.

J’ai toujours aimé les animaux, toujours été fascinée par la diversité de la nature. Ma famille en sait quelque chose. Dans ma plus tendre enfance, je ramenais à la maison des chiens et chats errants, mais aussi des vers de terre, grenouilles, insectes... J’ai beaucoup lu sur le sujet et suivi des cours de biologie à l’université. Parce que ce sont mes carrières de mannequin puis d’actrice qui ont pris le devant, cet intérêt est resté longtemps inconnu du grand public. Mais lorsque j’ai commencé à écrire et réaliser des films, l’étude de la nature est devenue mon inspiration principale. Encouragée par l’acteur-réalisateur Robert Redford qui soutient avec beaucoup d’enthousiasme les films expérimentaux et indépendants et est également très concerné par l’environnement, j’ai réalisé quelques courts-métrages comiques sur les animaux : Green Porno sur leur reproduction, Seduce Me sur leurs techniques de séduction et Mammas sur leurs différents comportements maternels. Comme dit Robert Redford à propos de mes films : «Nous autres, les artistes, racontons des choses sérieuses sous la forme la plus accessible et divertissante possible». Jean-Claude Carrière qui a créé la version scénique de mon travail sur les animaux, dit à propos de mon émerveillement face à la nature : «Comment peut-on se lasser ? La biologie est en effet le plus grand spectacle sur Terre». Isabella Rossellini

Illustration : Histoire naturelle des mammifères, des oiseaux, des reptiles et des poissons, éd. Peltier et Mulo, 1864

Tarifs exceptionnels (cf. p. 99) production Les Visiteurs du Soir coréalisation Odéon-Théâtre de l’Europe

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VOYAGES EN LITTÉRATURE Lectures

Le voyage hante la littérature, qu’il soit entendu comme la plus modeste ou la plus vertigineuse des traversées : du village aux confins de l’univers, de la chambre au centre de la terre. Comme la saison passée, les lectures nées au salon Roger Blin s’invitent dans les Monuments Nationaux, dessinant ainsi une géographie de la littérature. Le Centre des Monuments Nationaux conserve, restaure, gère, anime, ouvre à la visite près de cent monuments nationaux, propriété de l’État. Abbayes, châteaux, grottes préhistoriques, sites archéologiques… tous illustrent par leur diversité la richesse du patrimoine français.

«Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent D’espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers.» Charles Baudelaire, Le Voyage, in «Les Fleurs du mal», éd. Poulet-Malassis et de Broise, 1861

en partenariat avec le Centre des Monuments Nationaux #Motsnus

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Voyages en littérature

Mercredi 4 février / 18h

Au cœur des Himalayas D’Alexandra David-Néel Lu par Claire Sermonne

Le but de mes voyages a toujours uniquement été la satisfaction de ma curiosité, et cette curiosité concerne ce que j’appelle des «paysages». J’applique ce terme, suivant son acception ordinaire, à la nature physique. [...] Mais j’entends aussi «paysage» dans un autre sens que je lui ai donné. «Paysage» [...] ce sont les idées, les pensées, les croyances, les désirs, les amours et les haines, les peurs, les espoirs et tout le contenu de ce que les gens d’Occident appellent l’âme et qui, loin d’être «contenu» dans une âme, constitue, sans doute, l’ensemble mouvant qui est l’âme elle-même. reprise le 6 février Maison de George Sand – Nohant

Chopin, Liszt, Delacroix, Balzac, Flaubert, Théophile Gautier, Alexandre Dumas fils, Ivan Tourgueniev..., que de fantômes y dînèrent. «Point de luxe, et pourtant la richesse ; aucun détail qui mérite de fixer l’attention, mais un vaste ensemble dont l’harmonie vous pénètre peu à peu, et fait entrer dans l’âme le sentiment de repos.»

Mercredi 4 mars / 18h

En canoë sur les rivières du nord De Robert Louis Stevenson Lu par Thibault de Montalembert

Des pluies persistantes avaient gonflé la rivière. Elle coulait sur tout le parcours de Vadencourt à Origny, avec une rapidité accrue, reprenant force neuve à chaque kilomètre, et courant comme si elle sentait déjà la mer. […] Le canoë ressemblait à une feuille dans le courant qui le soulevait, le secouait et l’emportait tyranniquement, tel un centaure ravissant une nymphe. Conserver quelque pouvoir de direction sur les barques réclamait beaucoup d’adresse et d’activité dans le maniement de l’aviron. Tant la rivière était impatiente d’atteindre la mer. reprise le 6 mars Palais Jacques Cœur – Bourges

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Chef-d’œuvre de l’architecture gothique tardive, cet édifice est né de la volonté de Jacques Cœur, marchand, aventurier et argentier du roi Charles VII, de bâtir une «grand’ maison» dans sa ville natale. Jacques Cœur, tombé en disgrâce en 1451, n'en profita guère.


Voyages en littérature

Mercredi 1er avril / 18h

Les Cavaliers De Joseph Kessel Lu par Jean-Damien Barbin*

Ouroz plissa les paupières... Pas de retour, cela, de toute manière, était sûr. Et le but ? La frontière russe était proche. Ensuite Tachkent, Samarcande. [...] Ouroz laissa aller Jehol au pas... Samarcande... oui... Il y avait aussi, du côté de l'Iran, ces déserts impitoyables, inconnus. Il pouvait s'y enfoncer, s'y perdre... Et aussi l'horizon où le soleil se lève. Après la province de Mazar, après le Kataghan, après le Badakchan, au bout de la terre Afghane, il y avait le Qual En Panja, le couloir du mystère, si haut, si haut qu'il touchait au toit du Monde... On y voyageait sur des buffles à fourrure blanche... L'homme des neiges y habitait... Ainsi rêvant, Ouroz sortit du domaine. Alors, pensées, projets ou songes – rien n'eut de sens pour lui. Rien que la steppe. Devant lui. à lui. Le Château superpose de manière harmonieuse l'architecture militaire du Moyen Âge et les styles gothique et Renaissance. Le donjon se dresse sur éperon rocheux autour duquel se développa la vieille ville. Le reste du Château fut construit à l'aplomb de la falaise et se dresse à une soixantaine de mètres au-dessus du lit du Loir.

reprise le 3 avril Château de Chateaudun

Mercredi 13 mai / 18h

Michel Strogoff De Jules Verne Lu par Thomas Matalou

Après une heure de repos, il reprit donc sa course à travers la steppe... La température était supportable. La nuit, très courte à cette époque, mais éclairée de cette demi-clarté de la lune qui se tamise à travers les nuages, rendait la route praticable. Michel Strogoff allait, d’ailleurs, en homme sûr de son chemin, sans un doute, sans une hésitation. Malgré les pensées douloureuses qui l’obsédaient, il avait conservé une extrême lucidité d’esprit et marchait à son but, comme si ce but eût été visible à l’horizon. Mâchicoulis, courtine, donjon, pont-levis, salle des gardes, toits en poivrière, dédale de galeries, de voûtes et d'escaliers tournants, décors de personnages et d'animaux fantastiques... Rien ne manque à ce Château fort démantelé au XVIIe siècle et recréé au XIXe siècle par l'architecte Viollet-le-Duc en une extraordinaire interprétation du Moyen Âge et de la Renaissance.

reprise le 6 juin Château de Pierrefonds

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Voyages en littérature

Mercredi 17 juin / 18h

La Croisière sur le Snark De Jack London Lu par Luc-Antoine Diquéro

L'aventure procure au jeune homme l’occasion unique de connaître non seulement les merveilles du monde extérieur – pays, peuples et climats –, mais encore de jeter un regard en soi-même, de converser familièrement avec son âme. [...] Aussi reviendra-t-il de pareil voyage plus grand et meilleur. Et n’est-ce pas un sport royal que de partir seul autour du monde, d’accomplir tout de ses deux mains, sans dépendre de personne ? Quelle joie de revenir au point de départ et de pouvoir se dire : «Je l’ai fait, j’ai réalisé moi-même cette prouesse : faire le tour de cette sphère tourbillonnant à travers l’espace. [...] Incapable de voler vers les autres astres, du moins suis-je le maître de celui-ci.» reprise le 19 juin Hôtel de Sade – Saint-Rémy de Provence

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Construit sur les ruines d’un monument gallo-romain, il fut d’abord un prieuré, avant de devenir la première église paroissiale de Saint-Rémy. Utilisé ensuite comme grenier à grain, c’est au XVe siècle qu’Hélène Hugolin de Fos entreprend la construction d’un hôtel particulier. Le mariage qui l’unira quelques années plus tard à Balthazar de Sade, les verra s’installer dans cet hôtel.

* sous réserve

Illustration p. 42-43 : couverture de Géographie de la France et du Monde, éd. Magnard, 1945


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ma bibliothèque idéale Rencontres animé par Daniel Loayza

La GF-Flammarion est la bibliothèque idéale où se côtoient tous les classiques – d’Homère à Stefan Zweig, des Mille et Une Nuits à la Divine Comédie, de Platon à Bergson. Pour la saison 2014-2015, à l’occasion des 50 ans de la collection, nous avons demandé à cinq écrivains de puiser dans le catalogue de la GF et de constituer leur bibliothèque idéale. Que vous vous sentiez paresseux avec Claro, solitaire comme Vincent Delecroix, fauché comme Thomas Clerc, cosmopolite comme Dany Lafferière ou grands pieds comme Céline Minard, chacun d’eux parlera forcément d’un classique qui vous ressemble.

«Me, poor man, my library Was dukedom large enough!» William Shakespeare, The Tempest (I, 2)

«Pour moi, pauvre homme, ma bibliothèque M’était un duché suffisant.» William Shakespeare, La Tempête (I, 2), traduit de l’anglais par Daniel Loayza

en partenariat avec Flammarion, dans le cadre des 50 ans de la GF avec le soutien de BibliObs

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Ma bibliothèque idéale

Mardi 4 novembre / 18h

Le paresseux En présence de Claro Claro est auteur d’une quinzaine de fictions et traducteur de l’américain. Il est membre du collectif Inculte et tient un blog littéraire : «Le Clavier cannibale»

La paresse a toujours été mon point fort. Je n’ai aucun mérite : c’est un don. Peu le possèdent. Les fainéants sont légion, tout comme les lambins, mais un authentique paresseux est une espèce rare. Il n’est pas homme à traîner, les mains dans les poches. Au contraire, il est toujours extrêmement occupé, c’est là sa caractéristique la plus surprenante. Il est impossible de jouir pleinement de la paresse si l’on n’est pas débordé de travail. Où est le plaisir de ne rien faire, quand on n’a rien à faire ? Perdre son temps devient alors une simple occupation, et fort épuisante. Pour être douce, la paresse, comme les baisers, doit être volée. Jerome K. Jerome, Pensées paresseuses d’un paresseux, présenté par Claro, GF-Flammarion, 2014

Mardi 2 décembre / 18h

Le solitaire En présence de Vincent Delecroix

Vincent Delecroix est philosophe et romancier. Il enseigne la philosophie des religions. Tombeau d’Achille (Gallimard, 2008), lui a valu le grand Prix de littérature de l’Académie française

La plupart des hommes ne pensent qu’aux quelques avantages que peut leur procurer la multitude des amis, et ne voient pas les inconvénients qui en résultent. Ils ne sentent pas qu’en recevant les services des autres, ils contractent l’obligation du retour. Le géant Briarée qui, avec ses cent mains, remplissait cinquante estomacs, n’était pas plus nourri que chacun de nous qui n’en remplissons qu’un avec nos deux mains. Ainsi, l’utilité qu’on retire de la pluralité des amis entraîne l’embarras de rendre plus de services, et de partager leurs peines, leurs travaux et leurs tourments. […] En cherchant une foule d’amis, on tombe souvent, sans y penser, dans un essaim d’ennemis. Plutarque, De l’inconvénient d’avoir trop d’amis, présenté par Vincent Delecroix, GF-Flammarion, 2014

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Ma bibliothèque idéale

Mardi 13 janvier / 18h

Le cosmopolite En présence de Dany Laferrière, de l’Académie française

Quand on compare un peuple du Midi à un peuple du Nord, on n’a que des extrêmes à rapprocher : mais la France, sous un ciel tempéré, changeante dans ses manières et ne pouvant se fixer elle-même, parvient pourtant à fixer tous les goûts. Les peuples du Nord viennent y chercher et trouver l’homme du Midi, et les peuples du Midi y cherchent et y trouvent l’homme du Nord. […] Que devient maintenant le reproche si souvent fait au Français qu’il n’a pas le caractère de l’Anglais ? Ne voudrait-on pas aussi qu’il parlât la même langue ? La nature, en lui donnant la douceur d’un climat, ne pouvait lui donner la rudesse d’un autre : elle l’a fait l’homme de toutes les nations.

Dany Laferrière est romancier, journaliste, chroniqueur, auteur entre autres de ce qu’il appellera son autobiographie américaine, romans qui dressent un portrait de l’Amérique, d’Haïti à Montréal

Antoine de Rivarol, De l’Universalité de la langue française, présenté par Dany Laferrière, GF-Flammarion, 2014

Mardi 10 février / 18h

Les grands pieds En présence de Céline Minard

Quiconque a observé ce que l’on emploie de temps à gravir les montagnes du centre des Alpes ne saurait reconnaître sans surprise la facilité que l’on trouve dans les Pyrénées à parvenir à une élévation considérable. […] Bien que des marcheurs moins exercés entreprissent probablement sans succès des voyages de cette espèce, il n’en est pas moins vrai que je n’aurais pu réussir, dans les Alpes, à parvenir aussi promptement à des hauteurs égales. […] Les rochers sont le théâtre où l’agilité du montagnard aime à s’exercer. Quand la tête est bonne, la marche y est affermie par les aspérités dont ils sont hérissés.

Céline Minard étudie la philosophie avant de devenir romancière. Elle est entre autres lauréate du prix Livre Inter avec son dernier roman, Faillir être flingué (Rivages, 2014)

Louis Ramond de Carbonnières, Observations faites dans les Pyrénées, présenté par Céline Minard, GF-Flammarion, 2015

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Ma bibliothèque idéale

Mardi 10 mars / 18h

Le fauché En présence de Thomas Clerc Thomas Clerc est écrivain et critique littéraire, auteur entre autres d’Intérieur (Gallimard, 2013)

La tristesse du grand homme était une tristesse vulgaire, terre à terre, ignoble, honteuse et ridicule ; il se trouvait dans ce cas mortifiant que nous connaissons tous, où chaque minute qui s’envole emporte sur ses ailes une chance de salut ; où, l’œil fixé sur l’horloge, le génie de l’invention sent la nécessité de doubler, tripler, décupler ses forces dans la proportion du temps qui diminue, et de la vitesse approchante de l’heure fatale. L’illustre auteur de la Théorie de la lettre de change avait le lendemain un billet de douze cents francs à payer, et la soirée était fort avancée. En ces sortes de cas, il arrive parfois que, pressé, accablé, pétri, écrasé sous le piston de la nécessité, l’esprit s’élance subitement hors de sa prison par un jet inattendu et victorieux. C’est ce qui arriva probablement au grand romancier… Charles Baudelaire, Comment on paie ses dettes quand on a du génie, présenté par Thomas Clerc, GF-Flammarion, 2015

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PETER HANDKE Que feraiS-je sans les mots ?

Lectures Textes de Peter Handke Lus par Sophie Semin

La lecture m’oblige «à aller vers» moi, elle me canalise, m’adoucit, la lecture m’ouvre à mes propres sentiments, comme Filip Kobal, le héros du Recommencement qui part pour aller vers le pays bien aimé de ses ancêtres la Slovénie en Yougoslavie, comme l’acteur de La Grande Chute qui quitte la maison de la femme dans une banlieue élevée pour aller vers le centre, vers les autres, vers l’aventure, vers l’amour. Sophie Semin

«Les mots portent jusqu’à l’horizon. Que ferais-je sans eux ? Qu’en serait-il de moi sans les mots ? Dehors, que les mots (les mots lus) deviennent féconds.» Peter Handke, Hier en chemin, éditions Verdier, 2011, traduit de l’allemand par Olivier Le Lay

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Peter Handke. Que ferais-je sans les mots ?

Mardi 24 mars / 18h

Le recommencement Narration, mon Saint des Saints, rien n’est plus que toi de ce monde, rien n’est plus juste que toi… Narration, le plus spacieux de tous les véhicules, char céleste… Bleu du ciel, descends jusqu’à l’abîme de la narration… Narration recommence, c’est-à-dire renouvelle ; repousse encore et à nouveau une décision qui ne doit pas être. Fenêtres aveugles et parcs à bestiaux vides, soyez l’aiguillon et le filigrane de la narration... Que le soleil de la narration brille éternellement sur le Neuvième pays qui ne verra sa destruction qu’au dernier souffle de la vie. Peter Handke, Le recommencement, éd. Gallimard, 1989, traduit par Claude Porcell

Mercredi 25 mars / 18h

Encore une fois pour Thucydide Il manque encore une épopée (non, il en manque beaucoup) : celle des vers luisants, «tout à coup là», comme hier par exemple..., dans le Frioul sur le chemin entre les champs ; ce n’était pas une lueur, c’était un clignement ; ils étaient là sur le sentier, ils illuminaient…, l’un d’entre eux, sur le plat de la main du marcheur nocturne, redessinait les lignes, une grande lueur exactement à côté de la ligne de vie... Peter Handke, Encore une fois pour Thucydide, éd. Christian Bourgois, 1996, traduit par Georges-Arthur Goldschmidt

Jeudi 26 mars / 18h

La Grande Chute Devant le bar du Destin, encore beaucoup de gens. Il reconnut la femme de loin. Elle semblait avoir une mission elle aussi, mais, contrairement à la sienne, une mission qu’on découvrait dès le premier regard, et, comme à chaque fois, elle fit exprès de ne pas regarder dans sa direction. Elle avait soif… Faim et soif, soif et faim. Son cœur battait comme un cheval sauvage qui rue.

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Peter Handke, La Grande Chute, éd Gallimard, 2014, traduit par Olivier Le Lay


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PHILOSOPHIE ET SOCIÉTÉ

POLITIQUE DE LA PENSÉE

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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’EUROPE INSPIRÉE

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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’ÉPREUVE DE LA HAINE

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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . À QUOI TENONS-NOUS VRAIMENT ? Un monde à réinventer

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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . FESTIVAL DES OUTRE-MERS

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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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politique de la pensée

Comment se fait-il que, dans leur grande majorité, les philosophes se méfient de la démocratie ? À quoi tient le rêve du philosophe-roi ? Pourquoi un véritable débat est-il une chose rarissime ? La pratique de la philosophie guérit-elle du militantisme ? Ou est-ce l’inverse ?

«La politique est partout. On ne peut lui échapper en se réfugiant dans le royaume de l’art pour l’art et de la pensée pure, pas plus d’ailleurs que dans celui de l’objectivité désintéressée ou de la théorie transcendantale.» Edward W. Saïd, Des intellectuels et du Pouvoir, éd. Seuil.essais, 1994

en coproduction avec France Culture

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Politique de la pensée

Lectures / rencontres préparé et animé par Raphaël Enthoven assisté de Julien Tricard

Platon : en haine de la démocratie 54 Machiavel : les vertus du cynisme 54 Hannah Arendt : qu’est-ce qu’un monde commun ? 55 Pascal : le pouvoir imaginaire 55 Marx : comment être matérialiste 56 et révolutionnaire à la fois ? Tocqueville : un nouveau monde est-il possible ? 56

Raphaël Enthoven enseigne la philosophie sur France Culture depuis neuf ans. Après avoir construit une bibliothèque orale de 2003 à 2006 dans le cadre de l’émission Commentaires, il a produit et animé les Nouveaux chemins de la connaissance de 2007 à 2011, tout en présentant l’émission Philosophie sur ARTE. Depuis septembre 2012, toujours sur France Culture, il anime Le Gai Savoir tous les dimanches.

Rediffusions radiophoniques sur France Culture Dates communiquées ultérieurement sur theatre-odeon.eu

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Politique de la pensée

Samedi 24 janvier / 15h

Platon

En haine de la démocratie Comment éviter le chaos quand la politique renonce à la vérité ? En présence de Fulcran Teisserenc

«Donc le genre humain ne mettra pas fin à ses maux avant que la race de ceux qui, dans la rectitude et la vérité s’adonnent à la philosophie, n’ait accédé à l’autorité politique ou que ceux qui sont au pouvoir dans les cités ne s’adonnent véritablement à la philosophie, en vertu de quelque dispensation divine.» (République V) Pour Platon, les hommes sont, par ignorance, dans un état naturel de discorde et d’injustice. Seul un législateur qui tourne son regard vers l’idée éternelle de Justice et la connaît sans reste, saura en retour modeler la cité où les hommes pourront enfin vivre heureux. Mais n’est-ce pas sacrifier la liberté à la vérité ? Y a-t-il seulement une vérité politique ? Samedi 7 février / 15h

Machiavel

Les vertus du cynisme Bien mal acquis profite parfois, mais à quel prix ? En présence de Jean-Louis Fournel

«Il faut que le prince ait l’entendement prêt à tourner selon que les vents de la fortune et variations des choses lui commandent, et comme je l’ai déjà dit, ne pas s’éloigner du bien, mais savoir entrer au mal s’il le faut.» (Le Prince, ch. XVIII) Le but de la politique, selon Machiavel, est la lutte pour l’acquisition et la conservation du pouvoir, et le salut public rime avec celui du Prince. Est-ce à dire que les catégories de «bien» et de «mal» n’ont plus aucune valeur politique ? Ou plutôt : en quoi consiste leur usage spécifiquement politique, par le peuple ou bien par le Prince ?

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Politique de la pensée

Samedi 14 mars / 15h

Hannah Arendt

Qu’est-ce qu’un monde commun ? Où trouver la force et le courage de sacrifier sa petite vie à la liberté du monde ? En présence d’étienne Tassin

«Nous avons coutume aujourd’hui de ne voir dans l’amitié qu’un phénomène de l’intimité, où les amis s’ouvrent leur âme sans tenir compte du monde. Ainsi nous est-il difficile de comprendre l’importance politique de l’amitié. Mais lorsque nous lisons chez Aristote que la philia, l’amitié entre citoyens, est l’une des conditions fondamentales du bienêtre commun, nous avons tendance à croire qu’il parle seulement de l’absence de factions et de guerre civile au sein de la cité. Mais pour les Grecs, seul un «parler-ensemble» constant unissait les citoyens en une polis. Le dialogue (à la différence des conversations intimes où les âmes individuelles parlent d’elles-mêmes) est ce qui se soucie du monde commun, qui reste «inhumain» en un sens très littéral, tant que des hommes n’en débattent pas constamment.» (Vies politiques) Samedi 11 avril / 15h

Pascal

Le pouvoir imaginaire Le pouvoir est une illusion qui ne repose pas tant sur l’ignorance, que sur le désir collectif d’être dupe. En présence de Christian Lazzeri

«Ainsi tout le titre par lequel vous possédez votre royaume n’est pas un titre de nature, mais d’un établissement humain. Un autre tour d’imagination dans ceux qui ont fait les lois vous aurait rendu pauvre ; et ce n’est que cette rencontre du hasard qui vous a fait naître, avec la fantaisie des lois favorables à votre égard, qui vous met en possession de tous ces biens. Que s’ensuit-il de là ? que vous devez avoir, comme cet homme dont nous avons parlé, une double pensée ; et que si vous agissez extérieurement avec les hommes selon votre rang, vous devez reconnaître, par une pensée plus cachée mais plus véritable, que vous n’avez rien naturellement au-dessus d’eux.» (Trois discours sur la condition des grands) 55


Politique de la pensée

Samedi 30 mai / 15h

Marx

Comment être matérialiste et révolutionnaire à la fois ? N’est-il pas contradictoire de soutenir que rien n’existe hors de la matière, tout en espérant l’avènement d’un autre monde ? En présence de Florian Nicodème

Si rien n’existe en dehors de la matière, quelle existence peuvent avoir les valeurs communistes ? Lutter, renverser les dominations, agir en commun dans l’histoire, au nom d’un monde qui n’existe pas, n’estce pas la dernière des illusions idéologiques ? Traditionnellement, le matérialisme est une doctrine qui dissipe ce genre de fantasmes : la supériorité de l’âme sur le corps, de la fin sur les moyens, de la pensée sur l’activité. Il faut donc comprendre comment, à partir des conditions et moyens matériels de vie, Marx entend dégager une fin politique que l’homme doit réaliser dans l’histoire. Samedi 13 juin / 15h

Tocqueville

Un nouveau monde est-il possible ? Qu’est-ce qu’une démocratie dans une nation qui n’a jamais connu la monarchie ?

«Il ne s’agit plus, il est vrai, de savoir si nous aurons en France la royauté ou la république ; mais il nous reste à apprendre si nous aurons une république agitée ou une république tranquille. Suivant que nous aurons la liberté démocratique ou la tyrannie démocratique, la destinée du monde sera différente, et l’on peut dire qu’il dépend aujour­d’hui de nous que la république finisse par être établie partout ou abolie partout. Or, ce problème que nous venons seulement de poser, l’Amé­rique l’a résolu il y a plus de soixante ans. Presque toute l’Europe était bouleversée par des révolutions ; l’Amérique n’avait pas même d’émeutes : la république n’y était pas perturbatrice, mais conservatrice de tous les droits ; l’anar­chie y restait aussi inconnue que le despotisme. Où pourrions-nous trouver ailleurs de plus grandes espé­rances et de plus grandes leçons !» (De la démocratie en Amérique)

Illustration : couverture de Hannah Arendt, éd. Universitetsforlaget, Norvège, 2001

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l’europe inspirée Rencontres / lectures animé par Martine Méheut Pour célébrer les multiples visages de l’Europe, des personnalités issues du monde politique et du monde des arts dialoguent librement sur les origines du projet européen, de la Grèce aux Lumières, cette Europe enlevée, berceau du roman, lieu de liberté et d’intranquillité où les femmes tiennent une place singulière. L’Europe, un horizon qui reste à conquérir.

«L’effort de l’homme européen a consisté à se projeter infatigablement, vers un monde et une Cité toujours à l’horizon, inatteignables. Le paysage européen est un pur horizon.» Maria Zambrano, La Agonía de Europa, Universidad politécnica de Valencia, 1998

L’association Citoyennes pour l’Europe (Martine Méheut – présidente –, Renée Combal-Weiss, Catherine Véglio-Boileau) a été créée pour que l’Europe devienne enfin un vécu partagé. Elle se tourne vers les femmes européennes pour qu’elles donnent à l’Europe un visage plus humain, une réelle existence répondant au magnifique projet de ses origines. Elle forme un réseau de femmes et d’hommes proposant aux citoyennes européennes d’écouter et de faire entendre leurs attentes, leurs espoirs, leurs projets pour vivre et faire vivre l’Europe. Initiatives pour une Europe plurilingue (Annie Dommanget) œuvre à la promotion de la diversité culturelle et linguistique dans le cadre de la construction européenne. Les événements et débats organisés autour des enjeux culturels européens permettent la rencontre du grand public avec les élus et les acteurs institutionnels. Les activités développées contribuent à la diffusion des démarches qui favorisent le passage d’une langue à l’autre.

en partenariat avec Initiatives pour une Europe plurilingue et Citoyennes pour l’Europe

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L’Europe inspirée

Samedi 15 novembre / 17h

L’enlèvement d’Europe dans les Beaux Arts En présence de Jose Maria Gil-Roblès Lecture de textes de Moschos de Syracuse, Ovide, Arthur Rimbaud, Jacques Derrida

Si le paysage européen est un pur horizon nourri de tant d’interrogations, nous introduirons le cycle par ce thème troublant de l’enlèvement, du geste de la séparation. En quoi le mythe de l’enlèvement de la Princesse Europe par Zeus seraitil fondateur de cette Europe comme utopia, comme acte de l’esprit ? L’Europe, espace sans délimitation serait-elle celui des contraires, des singuliers, le sans lieu ? Jose Maria Gil-Roblès, ancien président du Parlement européen

Samedi 13 décembre / 17h

Racines de l’Europe – de la Grèce aux Lumières En présence de Heinz Wismann et Jean-Louis Bourlanges Lecture de textes de Paul Valéry, Denis de Rougemont, Jacques Le Goff

Selon quels critères et quelle historicité pourrait-on reconnaître à l’Europe des racines culturelles aujourd’hui perdues dans la multitude des traductions ? Certains iraient jusqu’à penser qu’elle est née sous X. Il conviendra, dès lors, de peser le poids de la reconnaissance ou de l’ignorance de ces filiations par l’Europe actuelle. Heinz Wismann, philologue et philosophe Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen, essayiste

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L’Europe inspirée

Samedi 17 janvier / 17h

L’Europe – berceau du roman. Lieu de liberté, lieu d’intranquillité En présence de Pascal Lamy Lecture de textes de Stefan Zweig, Romain Rolland, Fernando Pessoa, Romain Gary, Thomas Mann

C’est l’Europe qui a engendré le roman courtois au XIIe siècle. Nous nous interrogerons sur le lien entre cette Europe plurielle et polycentrique et le pacte de générosité qu’est le roman par la confiance mutuelle qu’il établit entre auteur et lecteur. Pourquoi une telle courtoisie réciproque laisse à l’autre toute sa liberté, son intranquillité, disposition où se mêlent désir de communication et respect devant l’incommunicable ? Pascal Lamy, ancien commissaire européen, président d’honneur de Notre Europe – Institut Jacques Delors

Samedi 7 mars / 17h

La femme audacieuse – une figure européenne En présence de Sandra Kalniete Lecture de textes de Rita Levi-Montalcini, Virginia Woolf

Pourquoi y a-t-il en Europe, au long des siècles, des femmes qui osent penser, écrire et dire jusqu’à l’engagement politique ce qui les scandalise et ce qu’elles espèrent ? Leur statut privilégié en Europe n’a-t-il été imposé que par leurs luttes et leurs victoires ? Ne faut-il pas plutôt reconnaître dans la civilisation européenne un espace déjà propice au courage de la femme audacieuse ? Sandra Kalniete, eurodéputée de Lettonie et écrivain

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L’Europe inspirée

Samedi 28 mars / 17h

L’identité européenne – quête incessante d’un horizon En présence de Julia Kristeva et Enrico Letta Lecture de textes de Jan Patočka, Imre Kertész, George Steiner, Leszak Kołakowski Par Anne Alvaro

étymologiquement Euryopa est celle qui voit au loin. L’Europe a toujours été un projet, une espérance. Plutôt que de chercher la possible identité substantielle de l’Europe, nous tenterons de débusquer, dans ses pérégrinations interrogatives et flottantes, sa quête de sens. Quête nourrie des altérités qui la composent et tendue vers un horizon aux couleurs d’utopie. Julia Kristeva, philosophe, psychanalyste et écrivain Enrico Letta, ancien président du conseil italien

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l’épreuve de la haine Rencontres philosophiques et littéraires animé par Marc Crépon La haine présente un défi non seulement pour ceux qui veulent s’opposer à elle, parce qu’ils ont conscience de ses ravages, comme Romain Rolland à l’automne 1914, mais également pour ceux qui l’ont déclenchée et qui ne savent plus comment l’arrêter, enfin et surtout pour ceux qui héritent d’une situation politique et d’un climat moral, d’un contexte humain, qu’elle a, depuis longtemps, profondément gangrené — comme ce fut, plus tard dans le siècle, le cas de Gandhi, de Martin Luther King et de Nelson Mandela. Or vaincre la haine, la contrer, la surmonter, la dépasser, c’est d’abord suspendre ces violences et inverser, renverser le cours d’une histoire qu’elle domine. Et c’est, donc, distiller dans les cœurs et les esprits, voir imposer aux institutions une forme déterminée de «non-violence», en trouvant les ressources nécessaires pour échapper à l’enchaînement des destructions. Toute la question alors est de savoir où puiser les ressources, indissociablement morales et politiques, spirituelles peut-être, de cette interruption, de cette voie de dégagement, de ce retournement même de la destruction mutuelle en construction commune. Tel est le problème partagé par les grandes figures, les voix, les destins évoqués à l’instant, comme autant de phares de cette non-violence dans le siècle. Marc Crépon

Marc Crépon est directeur du département de philosophie de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm.

en partenariat avec l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm / département de Philosophie avec la participation des étudiants du Département d’histoire et de théorie des arts de l’École Normale Supérieure

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L’épreuve de la haine

Vendredi 16 janvier / 18h

1914, l’indépendance de l’esprit à l’épreuve de la guerre En présence de Frédéric Worms Lecture de textes de Romain Rolland et Alain Frédéric Worms est professeur de philosophie à l’École Normale Supérieure, où il dirige le centre d’étude de la philosophie française contemporaine, et membre du comité consultatif national d’éthique. Il a récemment fait paraître La vie qui unit et qui sépare (Manuels Payot, 2013) et Penser à quelqu’un (Flammarion, 2014).

Vendredi 6 février / 18h

La lutte pour les droits civiques aux USA En présence de Marc Crépon Lecture de textes de Martin Luther King Marc Crépon est directeur de recherches au CNRS (Archives Husserl), il dirige actuellement le département de philosophie de l’école Normale Supérieure. Il travaille en philosophie morale et politique, avec pour fil conducteur la question de la violence. Il a publié récemment La vocation de l’écriture, La littérature et la philosophie à l’épreuve de la violence (Odile Jacob, 2014).

Vendredi 6 mars / 18h

De la décolonisation de l’Inde à la fin de l’apartheid En présence de Barbara Cassin Lecture de textes de Gandhi et Nelson Mandela Barbara Cassin (CNRS), est philologue et philosophe, spécialiste de philosophie grecque, rhétorique, sophistique. Professeur invitée à l’Université de Cape Town, elle a travaillé sur la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud (Vérité, réconciliation, réparation. Le Genre humain N°43, Seuil, 2004).

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à quoi tenons-nous vraiment ? un monde à réinventer

Rencontres philosophiques animé par Catherine Portevin conçu par Isabelle Creusot Notre monde est en pleine mutation, nos certitudes vacillent. Ce constat est largement partagé et devenu presque banal. De là découle l’urgente nécessité à réfléchir collectivement et individuellement afin de faire face à cet ébranlement. Cinq rencontres avec des penseurs qui chacun vont tenter de nous aider à ne pas céder à la fatalité et à la résignation mais au contraire à édifier un espace des possibles, une utopie du présent, imaginer une nouvelle grammaire d’action (ou un nouveau logiciel pour agir). La partie n’est pas terminée, il y a tout un monde à réinventer. Tenons bon ! Catherine Portevin est journaliste, spécialisée dans la vie des idées. Après avoir dirigé les rubriques «Débats» et «Essais» de Télérama, elle est depuis 2011 chef de la rubrique Livres de Philosophie magazine. Elle a notamment publié Devoirs et Délices. Une vie de passeur, entretiens avec Tzvetan Todorov (Seuil, 2002).

«Mais aux lieux du péril croît aussi ce qui sauve.» Friedrich Hölderlin, Patmos, in «Œuvres», éd. Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1967

en partenariat avec Le Seuil et Philosophie magazine

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à quoi tenons-nous vraiment ? Un monde à réinventer

Jeudi 6 novembre / 18h

Lire c’est vivre En présence de Cécile Ladjali à propos de l’ouvrage : Cécile Ladjali, Ma bibliothèque Seuil, 2014

Héritière de Proust tout en étant auteur de fictions résolument contemporaines, Cécile Ladjali conduit son lecteur à travers le labyrinthe des œuvres : elle l’attire dans l’intimité de son va-et-vient entre lecture et écriture. Elle oppose la fiction à notre présent d’immédiateté, nous obligeant ainsi à déplacer notre point de vue, à nous décaler, à penser le dédale des formes et du sens, et même à nous installer à notre tour à la place de l’écrivain. Agrégée de lettres modernes, Cécile Ladjali enseigne la littérature à l’Université de Paris III (Sorbonne Nouvelle). Elle a entre autres publié trois romans chez Actes Sud et un essai Mauvaise langue (Seuil, 2007), couronné par le prix Femina pour la défense de la langue française.

Jeudi 18 décembre / 18h

à quoi, à qui faut-il donc accorder notre attention ? En présence d’Yves Citton à propos de l’ouvrage : Yves Citton, Pour une écologie de l’attention Seuil, 2014

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Oui, la sur-sollicitation de notre attention (accès virtuellement illimité à l’écrit, au son et aux écrans) est une question à mettre au cœur de nos analyses économiques, de nos préoccupations pédagogiques, de nos réflexions éthiques et de nos luttes politiques ; mais non l’avènement du numérique ne nous condamne pas à une distraction abrutissante. Dès lors comment nous positionner, comment poser les bases d’une écologie de l’attention qui serve d’alternative à une suroccupation qui nous écrase ? Auteur de nombreux ouvrages et articles sur la pensée des Lumières et l’histoire de l’économie politique, Yves Citton est professeur de littérature à l’Université de Grenoble-Alpes. Il est co-directeur de la revue Multitudes.


à quoi tenons-nous vraiment ? Un monde à réinventer

Jeudi 22 janvier / 18h

Papier, écrans, un nouveau vagabondage En présence de Françoise Benhamou

à l’heure du numérique tout est à réinventer. Il s’agit de questionner les séparations familières entre le journal et le livre, entre le blog et l’article, entre le manuscrit et le texte édité, car le numérique impose un continuum mais aussi de nouvelles ruptures entre toutes les formes de l’écrit. Il modifie tous les aspects de la chaîne de l’imprimé – financier, industriel, juridique, intellectuel et artistique – et remet en perspective le métier de tous ceux qui y travaillent. Quel monde naîtra des bouleversements que le livre affronte aujourd’hui ?

à propos de l’ouvrage : Françoise Benhamou, Le livre à l’heure du numérique Seuil, 2014

Économiste, professeur à l’Université Paris-XIII, Françoise Benhamou est spécialiste de l’économie de la culture et des médias. Depuis le 6 janvier 2012, elle est membre de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes.

Jeudi 12 février / 18h

Le cogito gourmand En présence de Corine Pelluchon

Les nourritures désignent tout ce dont nous vivons. Dans une phénoménologie des nourritures, l’écologie est installée au cœur de l’existence. Bien plus, la description de l’alimentation fait surgir un cogito gourmand qui montre que, dans nos gestes quotidiens, nous sommes déjà en rapport avec les autres hommes et avec les autres espèces. Il s’agira de voir comment cette éco-phénoménologie renouvelle le sens de l’éthique et de la justice, ouvrant la voie à la redéfinition du problème politique et à un nouveau contrat social.

à propos de l’ouvrage : Corine Pelluchon, Les Nourritures. Philosophie du corps politique Seuil, 2015

Professeur de philosophie à l’Université de Franche-Comté (Besançon), Corine Pelluchon est spécialiste de philosophie politique et d’éthique appliquée (éthique médicale et biomédicale ; question animale ; philosophie de l’environnement).

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à quoi tenons-nous vraiment ? Un monde à réinventer

Jeudi 12 mars / 18h

Défier la transparence En présence de José Morel Cinq-Mars à propos de l’ouvrage : José Morel Cinq-Mars, Du côté de chez soi Seuil, 2012

Qui veut garder le silence sur son intimité, n’en révéler que des faits choisis à des interlocuteurs choisis, fait figure d’être fragile et inhibé. Qui au contraire se révèle sans retenue, apparaît comme une personnalité sûre d’elle et épanouie. Comment et pourquoi, dans le demi-siècle écoulé, la reconnaissance des espaces d’intimité a fait place au droit et même au devoir de (se) montrer ? Et comment peut vivre une démocratie qui n’accorde ni place ni valeur au for intérieur ? Car l’intime, le noyau de vérité d’un être, est la condition même de la liberté – de parole, de pensée, de création. José Morel Cinq-Mars est docteur en psychanalyse et psychopathologie. Elle travaille depuis vingt ans dans un service de protection maternelle et infantile de la région parisienne. Elle a déjà publié Quand la pudeur prend corps (PUF, 2002), un des premiers ouvrages à thématiser la pudeur, Psy de banlieue (Ères, 2010) et Le Deuil ensauvagé (2010, PUF).

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Festival des Outre-Mers Rencontres / débats animé par Christian Tortel, journaliste Considérons qu’il y a, en Europe, en Afrique, en Amérique, des peuples et des territoires depuis longtemps liés, une Histoire dense qu’il faut revisiter, des géographies éparses et pourtant proches, des passés insensibles à l’oubli, des présents parfois tortueux, des avenirs à construire sans cesse. Au public, nous proposons chaque année d’être le témoin volontaire, ému et engagé, de cette complexité contemporaine à travers des débats, des rencontres et des projections. Gérard Lamoureux, délégué général du Festival des Outre-Mers

Vendredi 10 octobre / 18h

Le Bataillon créole De et en présence de Raphaël Confiant

En novembre 2013, dans une interview à Libération à l’occasion de la parution de son dernier livre Le Bataillon créole (Guerre de 1914-1918), Raphaël Confiant affirmait : «je n’écris pas de romans historiques, je crée mes personnages et je tresse autour d’eux en liaison avec la toile de fond historique». Avec ce nouvel opus, l’auteur poursuit sa «comédie créole», projet initié en 1988 avec Le Nègre et l’Amiral et qui «vise à revisiter les trajectoires historiques des différentes populations qui ont constitué le peuple martiniquais : les Noirs, les Blancs, les Indiens, les Chinois et les Syro-libanais». Raphaël Confiant est né en 1951 au Lorrain en Martinique. Il a effectué ses études supérieures à l’Université d’Aix-en-Provence (sciences-politiques et anglais), il a aussi un doctorat en Langues et cultures régionales. Militant de la cause créole dès les années 1970, il participe avec Jean Bernabé et Patrick Chamoiseau à la création du Mouvement de la créolité. Écrivain reconnu tant en créole qu’en français, il écrit dans les deux langues. Maître de conférences à l’Université des Antilles et de la Guyane, il est l’auteur de plus de trente romans, essais ou récits.

en partenariat avec le Festival des outre-Mers

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Festival des Outre-Mers

Vendredi 17 octobre / 18h

être esclave De et en présence de Catherine Coquery-Vidrovitch et éric Mesnard Texte lu par Claire Yanan et Danhiez Kelliany

En Afrique, aux Antilles et sur le continent américain, les esclaves ont été des acteurs majeurs et pourtant largement mésestimés de l’histoire de l’esclavage. À rebours de l’historiographie dominante, ce livre, qui repose notamment sur les nombreux récits de vie qu’ils ont écrits ou transmis, s’attache ainsi à montrer qu’ils ont contribué à l’évolution culturelle et sociale des côtes et de l’arrière pays africains, à la création de nouvelles sociétés métissées aux Amériques, ou à l’invention de formes de résistance dont la révolution haïtienne marqua le sommet. En restituant l’intensité des échanges noués entre l’Afrique et les Amériques, notamment du point de vue des esclaves, et sans négliger le rôle qu’y ont tenu les Européens, Être esclave offre une synthèse particulièrement efficace des apports les plus récents de l’historiographie internationale sur l’esclavage. Catherine Coquery-Vidrovitch, ancienne élève de l’École normale supérieure et agrégée de l’Université, est professeure émérite, spécialiste d’histoire africaine, et l’auteure entre autres de Petite histoire de l’Afrique (La découverte, 2011) et, en poche, Les Africaines (2013). Éric Mesnard enseigne l’histoire et la géographie à l’Université Paris-Est Créteil. Il travaille depuis de nombreuses années sur l’histoire des Antilles et de l’esclavage colonial et est l’auteur de plusieurs articles et livres sur la question.

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PETITES ET GRANDES HISTOIRES à partir de 8-9 ans

LES PETITS PLATONS À L’ODÉON

72 – 75

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MYTHES ET ÉPOPÉES

78 – 81

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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les petits platons à l’odéon Rencontres à partir de huit ans «Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire», disait Diderot. Répondant à cette injonction, les malicieux albums publiés par Les petits Platons prennent leurs quartiers à l’Odéon, et proposent aux jeunes penseurs, dès 8 ans, de cheminer avec Socrate, érasme, Pascal ou Kant, le temps d’une rencontre avec un auteur de la collection.

«Que puis-je connaître ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? Quand est-ce qu’on mange ?» Jean-Paul Mongin, La folle journée du Professeur Kant, éd. Les petits Platons, 2013

Après un master de philosophie en Sorbonne, Jean-Paul Mongin a brièvement enseigné, puis a développé la série des Inventeurs de formes chez l’éditeur Images modernes. Directeur de la collection Les petits Platons, il a écrit les premiers titres de la collection. Il a entre autres sondé la foi chrétienne grâce à la théologie négative de Denys l’Aréopagite, et la théologie négative de Denys l’Aréopagite grâce aux Monty Python : «Ni, ni ! Nous sommes les chevaliers qui disent ‘ni’ !» Sacré Graal !

en partenariat avec Les petits Platons ce cycle s’inscrit dans La belle saison des Arts vivants avec l’enfance et la jeunesse

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Les petits Platons à l’Odéon

Samedi 24 janvier / 15h

à partir de 8 ans

La mort du divin Socrate Avec Jean-Paul Mongin Si la philosophie est l’amour de la sagesse, Jean-Paul Mongin, qui n’est pas du tout sage, est pourtant amoureux de la philosophie. Il vit et travaille à Paris.

Socrate (470 — 399 av. J.-C.) Socrate va par les rues d’Athènes, invitant ceux qu’il rencontre à chercher la sagesse. Ce n’est pas du goût des Athéniens : au terme d’un procès, Socrate est condamné à boire la ciguë. Va-t-il s’enfuir ? Un philosophe doit-il craindre la mort ? Et si la mort est, comme on le dit, une traversée vers les Enfers ; si on peut y rencontrer Homère, Hésiode et Orphée, les poètes d’autrefois, et les plus grands héros, Ajax, Ulysse ; si on peut y interroger la sagesse des milliers d’hommes du passé sans risquer d’être condamné, quel bien plus grand y aurait-il ?

Samedi 7 février / 15h

Érasme et le grelot de la folie

à partir de 8 ans

Avec Claude-Henri Rocquet Fort jeune, ClaudeHenri Rocquet étudia la peinture du Nord à Bruxelles, où il fut un jour invité avec ses condisciples à la maison d’Érasme. Entre les murs tendus de cuir vert et gaufré d’or, quel festin ! C’était la maison d’un ami...

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Érasme (vers 1466 — 1536) Sous la lune toute ronde qui s’encadre dans la lucarne ornée d’une licorne, un jeune homme n’arrive pas à s’endormir, et tourne et se retourne dans son lit, qui craque, grince, couine, alors que la nuit va bientôt laisser place à l’aube, à l’aurore aux doigts de rose, et que les premiers éclats de la lumière du jour vont toucher le bois des vieilles poutres du grenier et laurer d’or le front du jeune homme. Qu’est-ce donc qui le tourmente ? La lune ? La pleine lune ? On dit qu’elle tourneboule les esprits.


Les petits Platons à l’Odéon

Samedi 14 mars / 15h

à partir de 8 ans

Le théâtre d’Hannah Arendt Avec Marion Muller-Colard

Hannah Arendt (1906—1975) Hannah Arendt a écrit : «Celui qui contraint tout pays et toute mer à servir de théâtre à son audace n’a nul besoin d’expert en mots». Lorsqu’un matin une petite fille surgit du miroir et réclame avec insistance une histoire, la vieille dame la conduit jusqu’à un théâtre. C’est sur scène qu’elle racontera à l’enfant la grande histoire des affaires humaines, de l’Agora aux temps les plus sombres du XXe siècle. Aristote, un loup, un renard, un homme-bureau... autant de personnages qui donnent la réplique à la petite fille et lui font découvrir qu’une vie n’est une vie que si elle est politique», si l’on sort des coulisses pour apparaître aux yeux du monde et participer à l’Histoire.

Samedi 11 avril / 15h

Marion Muller-Colard partage avec Hannah Arendt la foi en l’imprévisible : il est permis d’espérer, tant que l’arrivée permanente de nouveaux venus sur terre assure l’infinie possibilité de recommencements. Aussi salue-t-elle avec enthousiasme l’entrée en scène d’enfants philosophes.

à partir de 8 ans

Visite d’un jeune libertin à Blaise Pascal Avec Claude-Henri Rocquet

Blaise Pascal (1623 —1662) Sous le règne du Roi-Soleil, un mystérieux aristocrate espagnol, curieux de toutes choses, rend visite au mathématicien, homme de sciences et philosophe Blaise Pascal. Trouver la maison de Pascal n’avait pas été facile. C’était en dehors de la ville presque à la campagne, et, aux alentours de l’endroit qu’on lui avait indiqué sur un plan, le nom illustre de Blaise Pascal ne disait rien à personne. Vit-il à ce point hors du monde ? Le gentilhomme était surpris et presque indigné. Un tel génie et dont les découvertes auraient pu lui donner assez d’argent pour se bâtir une demeure de prince ou de grand bourgeois, par quelle bizarrerie a-t-il choisi d’habiter une masure ?

Né à Dunkerque, quai des Quatre-Écluses, Claude-Henri Rocquet vit le plus souvent à Paris et parfois dans le Vaucluse. Il a publié des poèmes, des récits et des essais, des pièces de théâtre, et c’est en auteur dramatique qu’il a composé cette «Visite». Pascal, parmi les philosophes, lui est essentiel, depuis toujours.

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Les petits Platons à l’Odéon

Samedi 30 mai / 15h

à partir de 8 ans

Diogène l’Homme Chien Avec Yan Marchand Docteur en philosophie et écrivain Yan Marchand vit à Brest où il fait, dit-on, un temps de chien. Pour autant il ne souhaite pas devenir cynique.

Diogène (413 —327 av. J.-C.) Athènes. L’air est doux, la ville est éblouissante, pleine de vie. Les habitants portent des vêtements superbes. Au marché, les étals croulent sous le poids des marchandises. Des temples merveilleux sont construits en l’honneur des dieux... Fuyez l’Agora, Diogène arrive ! Il va vous croquer les mollets, lever la patte sur vos richesses, il mettra vos vanités en pièces ! Personne ne peut l’arrêter ; il est enragé ! Même Alexandre le Grand s’est fait mordre. Car Diogène est un vrai chien : libre, furieux, increvable ; mais il est aussi le meilleur ami de l’Homme.

Samedi 13 juin / 15h

La folle journée du Professeur Kant

à partir de 8 ans

Avec Jean-Paul Mongin Spécialiste de philosophie allemande, Jean-Paul Mongin a brièvement enseigné, mais il préfère écrire des histoires. Depuis qu’il est papa, il croit fermement que les enfants vont changer le monde.

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Emmanuel Kant (1724 — 1804) Que puis-je connaître ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? à Königsberg, le sévère professeur Kant répondit à ces questions et à quelques autres, au cours d’une journée si folle qu’il devait en oublier sa promenade... Or cette promenade habituellement si régulière, était devenue la véritable horloge de Königsberg. Depuis toujours les Königsbourgeois réglaient leur pendule au passage du philosophe après le déjeuner. Aussi cette promenade manquée plongea-t-elle Königsberg et l’Univers entier dans le chaos. Illustration p. 76-77 : Donatien Mary, in «Le Fantôme de Karl Marx», éd. Les petits Platons, 2011


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MYTHES et épopées Récits à partir de neuf ans

Parmi les œuvres du patrimoine oral de l’humanité, les épopées sont les plus emblématiques de l’aventure des hommes. Elles tiennent rassemblées des communautés en perpétuant leurs langues, croyances, traditions et valeurs fondatrices. Si elles parlent toujours de courage, c’est surtout du courage silencieux de l’humain face aux dieux et au destin. Les mythes quant à eux sont des récits fondateurs, anonymes et collectifs. Ils servent d’explication du monde. Ce sont des récits de création et de fin du monde. Ce sont des faits et gestes de dieux et de héros. Ce sont encore des superstitions qui restent puissantes car les mythologies renferment toute la poésie et la passion dont est capable l’esprit humain. CLiO a construit un cycle épique et mythologique qui donne à entendre quelques uns de ces récits qui ont marqué notre continent.

Fondé en 1981 par Bruno de La Salle, le CLiO, Conservatoire contemporain de Littérature Orale, a pour objet de promouvoir et encourager la connaissance et la pratique de la littérature orale. Pour ce faire, le CLiO accueille des conteurs et les accompagne dans leurs productions, il propose des cycles de formations courtes ou longues à l’art du récit et organise des festivals de promotion du conte et de l’épopée. www.clio.org

«Regarde le monde. Il est plus extraordinaire que tous les rêves fabriqués ou achetés en usine.» Ray Bradbury, Farenheit 451, Folio SF, 2000

en partenariat avec CLiO (Conservatoire contemporain de Littérature Orale) – Centre de ressources pour le conte et la littérature orale ce cycle s’inscrit dans La belle saison des Arts vivants avec l’enfance et la jeunesse

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Mythes et épopées

Mercredi 15 octobre / 15h

Le Chant de l’Odyssée

à partir de 10 ans

épopée grecque d’après Homère Par Bruno de La Salle récit, chant, cristal Baschet

De retour de la guerre de Troie dans laquelle il a joué un rôle déterminant, Ulysse met dix ans à revenir dans son île d’Ithaque, pour y retrouver son épouse Pénélope, qu’il délivre de ses prétendants, et son fils Télémaque. Au cours de son voyage en mer, rendu périlleux par le courroux du dieu Poséidon, Ulysse rencontre de nombreux personnages mythologiques, comme la nymphe Calypso, la princesse Nausicaa, le Cyclope à l’œil unique ou la magicienne Circé. Figure majeure du renouveau du conte en France dans les années 1970, Bruno de La Salle est connu pour ses grandes narrations (Le Chant de l’Odyssée, Le Récit de Shéhérazade, Le Cycle Arthurien, Le Récit ancien du Déluge), accueillies par le Festival d’Avignon et enregistrées par France Culture. Il est le fondateur et le directeur du CLiO.

Mercredi 12 novembre / 15h

à partir de 10 ans

Les navigations d’Erik le Rouge saga islandaise

Par Isabelle Sauvage

Autour de l’an 874, des navigateurs norvégiens fondent un état libre en Islande, une île des extrêmes pour des caractères hors du commun. Ils sont proscrits, certes, mais surtout hardis navigateurs, cultivateurs et poètes. Erik dit le Rouge est l’un d’entre eux. Un jour, contraint de reprendre la mer, il part vers l’ouest pour voir s’il existe une terre au-delà de la ligne d’horizon. Il découvre le Groenland. Son fils, Leif, part à son tour, toujours plus à l’ouest, jusqu’en Amérique ? Thérapeute, Isabelle Sauvage découvre l’art du récit en 1992 et va s’y consacrer jusqu’à aujourd’hui. Elle participe à toutes les grandes narrations collectives initiées par le CLiO. Depuis plusieurs années, elle allie ses deux spécialités pour proposer un cycle de spectacles pour «Conter la science». 79


Mythes et épopées

Mercredi 10 décembre / 15h

Heraklès

à partir de 9 ans

mythe grec d’après plusieurs versions du mythe Par Magda Kossidas accompagnée de Petros Satrazanis (percussions, cordes)

Heraklès, mythe fondateur de la culture hellénique, raconte le combat qui oppose la force divine à la faiblesse humaine. Quoi qu’il en soit, cette lutte a engendré l’être le plus tragique de l’univers : le héros ! Heraklès est l’histoire d’un héros, du seul héros, dont les exploits furent nommés des travaux ! Magda Kossidas raconte, en français comme en grec, dans une langue très poétique, mythes et histoires de son pays d’origine. Son expérience de plus de dix ans de conte au sein de divers types d’établissements scolaires l’a conduite à acquérir une connaissance très fine de l’exploitation psycho-pédagogique des contes.

Mercredi 14 janvier / 15h

à partir de 10 ans

Le Chant du Rossignol Brigand byline russe d’après «Ilia Mouromietz et le rossignol brigand» d’Elli Kronauer Par Magda Lena Gorska récit, chant, accordéon

Ilia, fils de pauvres paysans, est paralysé depuis trente longues années. Trois vieux pèlerins le délivrent de son infirmité. Alors qu’il se croyait à jamais condamné à l’immobilité, Ilia découvre de nouveaux pouvoirs et devient le héros libérateur de son pays dévasté par les catastrophes nucléaires. Il va en chasser le principal responsable de son malheur, le Rossignol Brigand, et son maître, Vladimir le Brillant, le Radieux Soleil. Magda Lena Gorska s’est formée à l’art du récit auprès de Bruno de La Salle. Elle est l’une des principales initiatrices du renouveau des arts du récit en Pologne où elle a fondé le Festival International de l’Art du Conte de Varsovie.

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Mythes et épopées

Mercredi 11 février / 15h

Les Lions du Sassoun

à partir de 10 ans

épopée arménienne d’après «David de Sassoun» Par Christine Kiffer accompagnée de Girayr Haroutiounian (chant et tar)

«Sanazar, mon garçon, je suis Quarante-Tresses-Blondes, fille du roi des génies de la ville d’Airain. Je t’ai vu en rêve, tu me plais beaucoup. Si tu t’es lavé les cheveux, n’attends pas qu’ils sèchent. Mets-toi en route et viens me chercher». Les Lions du Sassoun est un récit amoureux, épique et humoristique, une épopée qui répond comme un reflet à l’aspiration universelle des hommes de vivre en paix avec leurs voisins. Conteuse d’origine arménienne, Christine Kiffer raconte au jeune public et aux adultes tout en se formant au théâtre et à l’acrobatie. Auteure de La Chèvre Biscornue en 2008, elle a reçu le Prix des Jeunes Lecteurs Nord-Isère et le Prix Jeunes Lecteurs, et a été remarquée par Télérama.

Mercredi 18 mars / 15h

L’Exil des Fils d’Uisliu

à partir de 10 ans

épopée irlandaise d’après plusieurs versions du mythe Par Patrick Caudal accompagné de Birgit Yew (violoncelle)

Ce récit est l’une des pièces maîtresses du Cycle d’Ulster, le plus grand et le plus ancien des cycles épiques celtiques. Il relate les hauts faits du Roi d’Ulster, Conchubur, et de ses champions, les héros de la «Branche Rouge». L’Exil des Fils d’Uisliu est l’un des récits introductifs de ce cycle. À cause de l’amour tragique de la belle Deirdre pour le héros Noisiu, bannissements, vengeances et combats sans merci vont ébranler puis embraser le royaume d’Ulster. Linguiste au CNRS, spécialiste du discours, Patrick Caudal est également conteur professionnel depuis quinze ans. Après avoir fondé et dirigé avec Katy Cawkwell l’association de conteurs «Oxford Storytelling Society» en 1996, il se forme à l’art du récit épique auprès de Bruno de La Salle. Son répertoire puise aux sources celtes et aborigène.

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LES AVANT-SCÈNES

Lire le théâtre

84 – 89

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . FLEURY EN SCÈNE 90

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . chacun sa route, chacun son chemin 91

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXIe scène nouvelles voix contemporaines

92 – 93

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LES RENDEZ-VOUS DU CNT Centre national du Théâtre 94

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’œIL ET LE THÉÂTRE 95

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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lire le théâtre Lectures / rencontres animé par Jean-Yves Tadié

Nous poursuivons avec Jean-Yves Tadié et ses invités la découverte ou l’exploration des grands textes du répertoire théâtral.

Spécialiste de Proust – il a dirigé la nouvelle édition de à la recherche du temps perdu dans la collection de la Pléiade – Jean-Yves Tadié dirige la collection Folio Théâtre chez Gallimard, qui publie les plus grandes pièces classiques et contemporaines du répertoire français et étranger.

«Pour les deux, le metteur en scène et l’acteur, le texte de l’auteur est une espèce de bistouri qui nous permet de nous ouvrir nous-mêmes, de nous transcender, pour trouver ce qui est caché en nous et accomplir l’acte de rencontrer les autres.» Jerzi Grotowski, Vers un théâtre pauvre, éd. L’âge d’Homme, 1993

en partenariat avec Folio Théâtre

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Lire le théâtre

Mardi 7 octobre / 18h

Les Nègres Jean Genet

En présence de Michel Corvin Texte lu par Marie Micla et Michel Corvin

La pièce des Nègres, écrite sur commande est, selon les termes mêmes de Jean Genet, une «clownerie». Clownerie sartrienne destinée à montrer sur le mode ludique du théâtre dans et sur le théâtre, que le nègre n’est rien d’autre qu’un Noir vu dans le prisme avilissant du Blanc. C’est par là que la pièce atteint un niveau de réflexion politique que les minorités (noires, mais pas exclusivement) ont considéré comme un support efficace pour exalter leurs revendications aussi bien culturelles et sociales qu’anticolonialistes. Mardi 25 novembre / 18h

Le Prince de Hombourg

Heinrich von Kleist

En présence de Michel Corvin Texte lu par Martin Juvanon du Vachat

Prussien et militariste ou rêveur idéaliste, tel est le dilemme dans lequel la postérité a enfermé Henrich von Kleist, auteur en 1811, avant de se suicider à 34 ans, de sa dernière œuvre théâtrale. La connaissance, par sa correspondance, de cet aristocrate marginal, fait litière d’une conception simpliste qui réduirait sa pièce aux seules valeurs guerrières (discipline, obéissance aveugle aux ordres). à l’image de son créateur, Friedrich von Hombourg est patriote mais plus encore emporté dans un ailleurs de méditation onirique dont il garde le secret. à tenir l’accord avec soi-même pour un absolu refusant par principe tout compromis, il se situe au-delà de l’humanité moyenne.

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Illustration p. 86-87 : couverture de Corbeille de mots, Méthode active de vocabulaire et langage (détail), éd. Bourrelier, 1949


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Lire le théâtre

Mardi 9 décembre / 18h

Médée

Sénèque En présence de Blandine Le Callet Texte lu par Marie Micla

La tragédie de Médée a pour point de départ une situation, au fond, tristement banale : mère de famille passionnément amoureuse d’un mari à qui elle a tout sacrifié, Médée se voit abandonnée au profit d’une femme plus jeune. Désespérée, furieuse, elle cherche à se venger. Cela pourrait être la trame d’une comédie bourgeoise ou d’un mélodrame. L’extraordinaire personnalité de Médée en fait une tragédie d’une noirceur absolue : dotée d’un potentiel maléfique hors du commun, Médée va mettre toute son énergie, toute sa volonté dans la recherche, puis l’accomplissement, de l’acte le plus atroce qu’elle puisse imaginer : le meurtre de ses deux fils. Mais cette héroïne dont la monstruosité ébranle l’ordre du monde est aussi une justicière chargée de punir l’homme qui, en organisant l’expédition des Argonautes, a transgressé les frontières fixées par les dieux. Mardi 3 février / 18h

Numance

Miguel de Cervantès En présence de Jean Canavaggio Texte lu par Martin Juvanon du Vachat

Encerclés en 133 av. J.-C. par les légions de Scipion, les défenseurs de Numance ont préféré le suicide à la reddition, privant le général romain de son triomphe. Tel est le sujet qu’à son retour des bagnes d’Alger, dans les années 1580, Cervantès a porté à la scène, dix ans avant l’apparition de Lope de Vega et l’avènement de la Comedia nueva. Ce faisant, il n’a pas seulement proposé à l’Espagne de Philippe II, alors au faîte de sa puissance, l’exemple de la «science guerrière» de Scipion et, au-delà, celui de Rome dont elle se voulait l’héritière : à travers le sacrifice des habitants de la cité celtibère, il a exalté une aspiration essentielle à l’indépendance, à la justice et à la liberté.

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Lire le théâtre

Mardi 17 mars / 18h

La Tour de Nesle Alexandre Dumas En présence de Claude Schopp Texte lu par Marie Micla

Chef-d’œuvre du théâtre populaire, la flamboyante Tour de Nesle fut sans contredit la pièce la plus courue du xixe siècle, au cours duquel elle fut représentée plus de huit-cents fois. Contemporaine du choléra de 1832 et des émeutes républicaines, jetant violemment le mythe d’Œdipe dans le moule du mélodrame, elle fut dénoncée par les pouvoirs qui tentèrent en vain de l’étouffer, car, du premier acte jusqu’au dernier, elle ne présentait, estimaient les censeurs, qu’adultères, incestes, assassinats et déclarations injurieuses contre les hautes classes de la société.

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Fleury en scène Création collective dirigé par Sylvie Nordheim Samedi 21 mars / 15h et 17h

All in Hall

Trafics, palabres et petits miracles autour d’un ascenseur en panne

Fleury en scène revient au salon Roger Blin avec une nouvelle création, réunissant une douzaine d’hommes détenus. Finis les stades et les matchs improbables. All in Hall nous plongera dans l’univers d’une cité de banlieue, plus exactement au pied d’une tour où se croiseront toutes sortes d’individus hauts en couleur (dealers, flics, gardien d’immeuble, facteur, livreur de pizzas, VRP, élus locaux, voyous et voisins plus ou moins sympathiques, chômeurs longue durée, fils prodige ou cancre, éducateur, reporters avides de sensationnel, etc.). Bref, toute une faune d’où émergera un jeune rappeur dont le talent sera enfin reconnu du public et même salué par une grande figure du rap. à l’heure où nous imprimons ce programme, nous nous embarquons tout juste pour cette odyssée «odéonesque» sans trop connaître le rivage où nous jetterons l’ancre. Mais notre meilleure boussole, c’est notre complicité et le plaisir que nous avons à renouveler un genre que nous défendons avec fierté : la comédie. Nous aimons brasser des idées, imaginer des scènes cocasses, bricoler des intrigues, des quiproquos et des rebondissements, étoffer et peaufiner des personnages. Nous obstiner aussi sur des nœuds inextricables en finissant par nous rendre à l’évidence : nos faibles moyens ne nous permettront aucuns effets spéciaux. Et c’est tant mieux ! À nous d’être astucieux et de transcender les difficultés.

Depuis 2010, Sylvie Nordheim intervient à la Maison d’arrêt de FleuryMérogis où, grâce au soutien du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de l’Essonne et de l’association Léo Lagrange, elle dirige un atelier de théâtre créatif, réunissant une douzaine d’hommes détenus.

en partenariat avec le SPIP de l’Essonne, la Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, l’association Léo Lagrange île-de-France

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Chacun sa route, chacun son chemin Lecture collective

Samedi 20 juin / 15h et 17h

Tous les ans entre 140 000 et 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans aucun diplôme. Ainsi, le décrochage scolaire est le fléau du système scolaire au XXIe siècle. L’Odéon-Théâtre de l’Europe a proposé un voyage philosophique avec la maison d’édition Les petits Platons, sous les auspices de son fondateur Jean-Paul Mongin, à douze élèves de cinquième du Collège Jean-Lurçat de Sarcelles. Ces jeunes adolescents sont intégrés dans un programme de lutte contre le décrochage, programme unique en France, dans le cadre de l’Alliance des Mécènes. Pendant une année, ils vont s’initier à la philosophie. Si vous vous demandez pourquoi le choix de la philosophie ? Nous répondrons parce que la philosophie en réalité ne sert à rien. Personne n’est obligé d’y adhérer. Mais, ce que nous savons déjà, c’est que par le truchement d’une initiation à la philosophie, ces jeunes en devenir, ces élèves, vont trouver des éléments de réponse à leurs interrogations ou inquiétudes suscitées par les vicissitudes de leur vie quotidienne. Entrer en philosophie pour ainsi dire s’inscrit dans une démarche de formation de la pensée, de sa propre pensée. Nos petits philosophes sarcellois vont se confronter au monde des idées tout au long de l’année. C’est-à-dire à des œuvres dans le but ultime de pouvoir exister, de savoir regarder, écouter les bruits, les bruissements du monde, de respecter les autres et enfin de retrouver la qualité d’Homme. Eh ! petit Homme bon vent et trace les sillons de ton existence... Ce cheminement philosophique sous forme d’atelier d’écriture aura pour finalité une lecture publique proposée par ces jeunes adolescents.

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ce projet est rendu possible grâce aux petits Platons et à la ville de Sarcelles en partenariat avec la Fondation pour l’éducation Deloitte


XXIe scène

nouvelles voix contemporaines

une proposition de Sophie Loucachevsky assistée de Jules Audry avec la participation des acteurs de l’ESAD

Lire les textes dramatiques contemporains cela s’apprend et s’expérimente. Il existe de nombreux comités de lecture mais peu ont la chance de lire et passer au plateau dans la même séance. Pourtant sans la scène, le travail de lecture n’est pas achevé. Certains textes résistent au travail. D’autres au contraire nous font découvrir de nouvelles écritures scéniques. C’est ce que ce groupe de jeunes acteurs de l’ESAD, (école nationale dans laquelle j’ai créé cette «classe des écritures contemporaines») vous propose de découvrir cette saison. De nouvelles voix, de nouvelles dramaturgies et leurs auteurs, parfois de très jeunes auteurs dits par de jeunes acteurs. Le choix a été fait par eux et moi, pour vous. En ce qui concerne les auteurs français invités, le choix s’est fait en lien avec leur appartenance à un collectif. Samuel Gallet : La Coopérative. Moreau et Carine Lacroix : Le train de vie. Lancelot Hamelin et Philippe Malone : Petrol. En ce qui concerne les auteurs étrangers, Fausto Paravidino nous parlera du théâtre qu’il occupe à Rome, le Théâtre Valle. Puis nous inviterons deux jeunes auteurs anglais : Sam Hocroft et Allistair Mac Dowell. Et enfin deux jeunes auteurs allemands : Wolfram Höll et Nis-Momme Stockmann. Sophie Loucachevsky

avec la participation de l’ESAD–école Supérieure d’Art Dramatique de la ville de Paris et la compagnie Les Amis...

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XXI e Scène nouvelles voix contemporaines

Six cartes blanches Six auteurs invités Samuel Gallet lundi 13 octobre / 18h (La Coopérative) invité : Jean-Philippe Albizzati Fausto Paravidino invités : Jean-Paul Manganaro et les acteurs du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique Carine Lacroix et Moreau (Collectif Le train de vie) Sam Holcroft et Allistair Mac Dowell Wolfram Höll et Nis-Momme Stockmann Lancelot Hamelin et Philippe Malone (Petrol) invité : Sébastien Chassagne

lundi 24 novembre / 18h

lundi 8 décembre / 18h

lundi 19 janvier / 18h lundi 23 mars / 18h lundi 18 mai / 18h

Déroulé de la carte blanche : L’auteur a un temps de parole libre de quinze minutes. Suit une mise en voix de 20 à 30 minutes d’une pièce de l’auteur invité. Puis conversation ouverte avec les spectateurs.

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Studio Gémier, entrée libre sur réservation daniele.girones@orange.fr


Les rendez-vous du CNT Centre national du Théâtre

Lundi 15 décembre / 19h30

La Finance lieu de théâtre ? Table ronde

animé par Daniel Loyaza En présence de David Lescot, Nathalie Fillion, Arnaud Meunier, Fausto Paravidino, Alexandre Plank

Quels rapports entre le Théâtre et la Finance ? La Finance est-elle génératrice de fictions, les thèmes sont-ils suffisamment forts pour dépasser le strict documentaire et devenir le moteur scénaristique d’une pièce ? Traders, banquiers, lobbyistes ont inspiré les pièces remarquées ces derniers temps. Pourquoi cet intérêt ? Est-ce une façon d’éloigner la menace en tentant de l’apprivoiser ? Voilà bien matière à discussion fort à propos et riche en questionnement. Lundi 23 mars / 15h30

Que lisent les apprentis-comédiens ? Rencontre professionnelle

En présence de Serge Tranvouez, Sophie Loucachevsky, Mathieu Bertholet, Guillaume Lévêque, Thomas Pondevie, Nathalie Fillion (en cours)

La place des écritures contemporaines dans la formation de l’acteur. D’aucuns déplorent que les acteurs ne lisent pas assez et connaissent mal les auteurs contemporains. Pourtant, dès leurs années de formation, les jeunes comédiens ont en main des textes, rencontrent des auteurs, et portent leur voix au plateau. Comment s’opèrent ces rencontres ? Quels en sont les instigateurs, en France et à l’étranger ? Le CNT, à l’occasion des lectures organisées par l’ESAD au Théâtre de l’Odéon, s’interroge avec ces deux partenaires sur la transmission des écritures contemporaines et ses enjeux.

en partenariat avec le Centre national du Théâtre et theatrecontemporain.net

entrée libre sur réservation au 01 44 61 84 85 accueil@cnt.asso.fr

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L’œil et le théâtre

Vendredi 10 avril

La question du regard au tournant des XIXe et XXe siècles Colloque

Avec notamment la participation d’Emmanuelle André (Université Denis Diderot – Paris VII), Olivier Bara (Université Lyon 2), Mireille Berton (Université de Lausanne), Marco Consolini, (Sorbonne Nouvelle), André Gunthert (EHESS), Ulrike Hass (Université de Bochum), Kerstin Hausbei (Sorbonne Nouvelle), Nic Leonhardt (Université de Munich), Pierre Longuenesse (Université d’Artois), Mireille Losco (E.N.S.A.T.T.), Sophie Lucet (Université Paris VII), Ariane Martinez (Université de Grenoble), Romain Piana (Sorbonne Nouvelle), Kati Röttger (Université d’Amsterdam), Arnaud Rykner (Sorbonne Nouvelle), Stéphane Tralongo (Université de Lausanne)

informations et inscriptions Florence Baillet

florence.baillet@gmail.com (CEREG, Paris 3)

Mireille Losco-Lena

m.losco@free.fr (ENSATT)

Arnaud Rykner

arnaud.rykner@univ-paris3.fr (IRET, Paris 3)

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La «poussée du regard» qui affecte le théâtre au XIXe siècle et dont le tournant du XIXe-XXe siècles constitue un climax se manifeste non seulement par l’hypertrophie du visuel, mais aussi par des mutations qualitatives et l’émergence d’autres façons de regarder. Ce colloque, qui aura lieu du 9 au 11 avril 2015 au Théâtre de l’Odéon, à la Maison Heinrich Heine (Cité internationale) et à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, se demandera dans quelle mesure de nouvelles modalités du regard émergent ainsi, dont l’art théâtral constitue un lieu privilégié à la fois de développement, d’observation, de mise en abyme et de questionnement. Il accueillera aussi bien des études de cas que des réflexions plus théoriques, sur les arts du spectacle dans les grandes villes européennes (particulièrement Paris, Berlin et Vienne) du XIXe au tournant du XXe siècle. colloque organisé par le Centre de Recherche en Études Germaniques et l’Institut de Recherches en Études Théâtrales de la Sorbonne Nouvelle, et l’École Nationale des Arts et Techniques du Théâtre avec le soutien de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, de la Région île-de-France, et du Conseil Scientifique de la Sorbonne Nouvelle


calendrier 14/15

octobre

novembre

décembre

janvier

février

lun 6 mar 7 ven 10 lun 13 mer 15 ven 17

Voix de femmes / Catherine Millet 20h p. 8 Lire le théâtre / Les Nègres – Genet 18h p. 85 Festival des Outre-Mers / Le Bataillon créole 18h p. 68 XXIe Scène / Samuel Gallet 18h p. 93 Exils / Gabriel García Márquez / Zoé Valdés 20h p. 16 Mythes et épopées / Le Chant de l’Odyssée 15h p. 79 Festival des Outre-Mers / être esclave 18h p. 69

lun 3 mar 4 jeu 6 mer 12 sam 15 lun 24 mar 25

Exils / Elsa Morante / Simonetta Greggio 20h p. 19 Ma bibliothèque idéale / Le paresseux / Claro 18h p. 45 à quoi tenons-nous vraiment ? / Lire c’est vivre 18h p. 65 Mythes et épopées / Les navigations d’Erik le Rouge 15h p. 79 L’Europe inspirée / L’enlèvement d’Europe dans les Beaux Arts 17h p. 59 XXIe Scène / Fausto Paravidino 18h p. 93 Les Inattendus / Gainsbourg, poète majeur 20h p. 32 Lire le théâtre / Le Prince de Hombourg – Kleist 18h p. 85 Les Inattendus / Gainsbourg, poète majeur 20h p. 32

mar 2 lun 8 mar 9 mer 10 sam 13 lun 15 jeu 18

Ma bibliothèque idéale / Le solitaire / Vincent Delecroix XXIe Scène / Carine Lacroix et Moreau Les Inattendus / La Vie matérielle / Marguerite Duras Lire le théâtre / Médée – Sénèque Mythes et épopées / Heraklès L’Europe inspirée / Racines de l’Europe – de la Grèce aux Lumières Les rendez-vous du CNT à quoi tenons-nous vraiment ? / à quoi, à qui faut-il donc accorder...

18h 18h 20h 18h 15h 17h 19h30 18h

p. 45 p. 93 p. 35 p. 88 p. 80 p. 59 p. 94 p. 65

mar 13 mer 14 ven 16 sam 17 lun 19 jeu 22 sam 24

Ma bibliothèque idéale / Le cosmopolite / Dany Laferrière 18h Mythes et épopées / Le Chant du Rossignol Brigand 15h L’épreuve de la haine / 1914, l’indépendance de l’esprit... 18h L’Europe inspirée / L’Europe – berceau du roman... 17h XXIe Scène / Sam Holcroft et Allistair Mac Dowell 18h Exils / Albert Cohen / Tobie Nathan 20h à quoi tenons-nous vraiment ? / Papier, écrans, un nouveau vagabondage 18h Politique de la pensée / Platon : en haine de la démocratie 15h Les petits Platons / La mort du divin Socrate 15h

p. 46 p. 80 p. 63 p. 60 p. 93 p. 20 p. 66 p. 54 p. 73

lun 2 mar 3 mer 4 ven 6 sam 7 lun 9 mar 10 mer 11 jeu 12

Voix de femmes / Linda Lê 20h Lire le théâtre / Numance – Cervantès 18h Voyages en littérature / Au cœur des Himalayas 18h L’épreuve de la haine / La lutte pour les droits civiques aux USA 18h Politique de la pensée / Machiavel : les vertus du cynisme 15h Les petits Platons / érasme et le grelot de la folie 15h Exils / Kateb Yacine 20h Ma bibliothèque idéale / Les grands pieds / Céline Minard 18h Mythes et épopées / Les Lions du Sassoun 15h à quoi tenons-nous vraiment ? / Le cogito gourmand 18h

p. 11 p. 88 p. 39 p. 63 p. 54 p. 73 p. 23 p. 46 p. 81 p. 66

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mars

avril

mai

juin

mer 4 ven 6 sam 7 mar 10 jeu 12 sam 14 lun 16 mar 17 mer 18 sam 21 lun 23 mar 24 mer 25 jeu 26 sam 28

Voyages en littérature / En canoë sur les rivières du nord 18h L’épreuve de la haine / De la décolonisation de l’Inde... 18h L’Europe inspirée / La femme audacieuse – une figure européenne 17h Ma bibliothèque idéale / Le fauché / Thomas Clerc 18h à quoi tenons-nous vraiment ? / Défier la transparence 18h Politique de la pensée / Hannah Arendt : qu’est-ce qu’un monde commun ? 15h Les petits Platons / Le théâtre d’Hannah Arendt 15h Voix de femmes / Amélie Nothomb 20h Lire le théâtre / La Tour de Nesle – Dumas 18h Mythes et épopées / L’Exil des Fils d’Uisliu 15h Fleury en scène / All in Hall 15h/17h Les rendez-vous du CNT 15h30 XXI e Scène / Wolfram Höll et Nis-Momme Stockmann 18h Exils / Clarice Lispector / Hélène Cixous 20h Peter Handke. Que ferais-je sans les mots ? / Le recommencement 18h Peter Handke. Que ferais-je sans les mots ? / Encore une fois pour Thucydide 18h Peter Handke. Que ferais-je sans les mots ? / La Grande Chute 18h L’Europe inspirée / L’identité européenne – quête incessante d’un horizon 17h

p. 39 p. 63 p. 60 p. 47 p. 67 p. 55 p. 74 p. 12 p. 89 p. 81 p. 90 p. 94 p. 93 p. 24 p. 49 p. 49 p. 49 p. 61

mer 1er ven 10 sam 11

Voyages en littérature / Les Cavaliers 18h Colloque / L’œil et le théâtre Politique de la pensée / Pascal : le pouvoir imaginaire 15h Les petits Platons / Visite d’un jeune libertin à Blaise Pascal 15h

p. 40 p. 95 p. 55 p. 74

mer 13 lun 18 sam 30

Voyages en littérature / Michel Strogoff 18h XXIe Scène / Lancelot Hamelin et Philippe Malone 18h Exils / Jorge Luis Borges / Hugo Santiago 20h Politique de la pensée / Marx : comment être matérialiste... 15h Les petits Platons / Diogène l’Homme Chien 15h

p. 40 p. 93 p. 27 p. 56 p. 75

lun 8 sam 13 lun 15 mer 17 sam 20 lun 29 mar 30

Exils / Ovide / Marie Darrieussecq 20h Politique de la pensée / Tocqueville : un nouveau monde est-il possible ? 15h Les petits Platons / La folle journée du Professeur Kant 15h Voix de femmes / Mona Ozouf 20h Voyages en littérature / La Croisière sur le Snark 18h Chacun sa route, chacun son chemin 15h/17h Les Inattendus / Bestiaire d’amour 20h Les Inattendus / Bestiaire d’amour 20h

p. 28 p. 56 p. 75

• Grande salle 97

• Salon Roger Blin

p. 41 p. 91 p. 36 p. 36

• Studio gémier


informations pratiques

Librairie La librairie du théâtre installée au premier étage du Théâtre de l’Odéon, dans le salon Roger Blin, est tenue par L’échappée littéraire. Elle offre un large choix d’ouvrages en lien avec la programmation. ouverture de la location La location est ouverte pour l’ensemble de la programmation des Bibliothèques de l’Odéon. 01 44 85 40 40 / theatre-odeon.eu Accès Place de l’Odéon Paris 6 e Métro Odéon (lignes 4 et 10) – RER B Luxembourg Bus : 63, 87, 86, 70, 96, 58 Vélib : 6 rue des Quatre Vents (station 6028) ; 34 rue de Condé (station 6017) ; 11 rue Danton (station 6016) Public en situation de handicap Pour les personnes dont la mobilité est réduite Accès par la place Paul Claudel (à l’arrière du théâtre) puis sous les arcades de la rue Corneille ; accès à la salle par ascenseur (au vestiaire et au bar du foyer). Pour une facilité d’accès 01 44 85 40 40 Renseignements Marylène Bouland les.bibliotheques@theatre-odeon.fr / 01 44 85 40 68 @BibliOdeon

La revue des libraires nous accompagne sur la saison 14/15 des Bibliothèques de l’Odéon (www.pagedeslibraires.fr).

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tarifs

* Justificatif indispensable lors du retrait des places

Théâtre de l’Odéon 6 e Grande salle Roger Blin Plein tarif 10 € 6 € Moins de 28 ans, étudiant, 6 € 6€ bénéficiaire du RSA* Public en situation de handicap Demandeur d’emploi* 6 € 6 € Élève d’école de théâtre* 6 € 6 €

tarifs exceptionnels (Gainbourg, poète majeur / Bestiaire d’amour)

* Justificatif indispensable lors du retrait des places

Théâtre de l’Odéon 6 e Grande salle série 1 série 2 série 3 série 4 Plein tarif 38 € 26 € 16 € 12 € Carte Les Bibliothèques de l’Odéon, 28 € 19 € 12 € 6€ Abonné Odéon Moins de 28 ans, étudiant, 19 € 13 € 8 € 6€ bénéficiaire du RSA* Public en situation de handicap Demandeur d’emploi* 20 € 16 € 10 € 6€ Élève d’école de théâtre* 6 € 6 € 6 € 6€ (2h avant la représentation)

CARTE LES BIBLIOTHÈQUES DE L'ODÉON Carte 10 entrées 50€ (à l'exception de Gainsbourg, poète majeur et Bestiaire d’amour) Carte à utiliser librement ; une ou plusieurs places lors de la même manifestation. Réservation fortement conseillée.

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Attention : pour Gainsbourg, poète majeur et Bestiaire d’amour, un tarif préférentiel est cependant consenti aux abonnés Odéon et aux détenteurs de la Carte Les Bibliothèques de l’Odéon (cf. tarifs exceptionnels, voir ci-dessus).


Photo de couverture, pages 2 et 100 © DR / photo Werner Jeker (détail) Licence d’entrepreneur de spectacles 1064581

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Une série exceptionnelle à Collectionner Des classiques impertinents préfacés par des écrivains d’aujourd’hui

présenté é é par

Jérôme Garcin

présenté é é par

Vincent Delecroix

présenté é é par

Éric Chevillard 101

présenté é é par

Thomas Clerc

présenté é é par

Dany Laferrière

présenté é é par

Édouard Launet

présenté é é par

Frédéric Schiffter

présenté é é par

Claro


Chaque mois, l’actualitĂŠ ĂŠclairĂŠe par la philosophie MENSUEL N° 83

Octobre 2014

LibertĂŠ InĂŠgalitĂŠ ImmortalitĂŠ

Le monde que vous prĂŠpare la Silicon Valley

Mensuel / France : 5,50 â‚Ź Bel./Lux./Port. cont. : 6,50 â‚Ź Suisse : 11 CHF Andorre : 6,20 â‚Ź Allemagne : 6,90 â‚Ź Canada : 11,50 $CA DOM : 8 â‚Ź COM :1 000 XPF Maroc : 60 DH

EnquĂŞte exclusive en Californie AU PARAGUAY

Les aventuriers du nietzschĂŠisme perdu

AUTOMOBILE

M 09521 - 83 - F: 5,50 E - RD

3’:HIKTPC=VUZZU^:?k@a@s@d@a";

L’existence prĂŠcède-t-elle l’essence ?

Simone

Weil et L’Enracinement PrÊface Pierre Pachet

Simone Weil et l’enracinement

Par Pierre Pachet et Jacques Julliard

1. Note xxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxx 1. Note xxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxx

1 / Simone Weil et L’Enracinement

! !

MENSUEL N° 82

MENSUEL N° 81

Septembre 2014

ÉtÊ 2014

OÙ VA L’IRAN ?

GÉNÉRATION TATOUAGE Enquête sur un art de l’irrÊversible

COURANT DE PENSÉE

RÉGIS DEBRAY ÂŤ La philosophie, ça sert Ă simplifier Âť

Enquête à Qom chez les ayatollahs L’offensive du nouveau rÊalisme

VERTIGE MÉTAPHYSIQUE Vivons-nous dans une simulation informatique ?

PrÊface Gisèle Siguier-SaunÊ Traduction Marc Ballanfat

La Bhagavad-GÎtâ 1. Note xxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxx 1. Note xxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxx

1 / Bhagavad-GÎtâ Le joyau de la pensÊe indienne

Par Michel Hulin et Gisèle Siguier-SaunÊ

Le classique de la pensĂŠe indienne

Tu veux ou tu veux pas ? Comment savoir ce que l’on veut vraiment JankÊlÊvitch et le charme de l’instant

dans Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien n° 81

Š Ne peut ĂŞtre vendu sĂŠparĂŠment. Illustration : ÉloĂŻse Oddos pour PM ; photo droits d’inspiration : Louis Monier/GAMMA.

Le joyau de la pensĂŠe indienne

supplĂŠment offert

" !#" !

Mensuel / France : 5,50 â‚Ź Bel./Lux./Port. cont. : 6,50 â‚Ź Suisse : 11 CHF Andorre : 6,20 â‚Ź Allemagne : 6,90 â‚Ź Canada : 11,50 $CA DOM : 8 â‚Ź COM :1 000 XPF Maroc : 60 DH

Bhagavad-GÎtâ n° 82

M 09521 - 82 - F: 5,50 E - RD

Comment savoir ce que l’on veut vraiment

3’:HIKTPC=VUZZU^:?k@a@i@m@a";

ou Qu’est-ce que l’intelligence ? Š Ne peut ĂŞtre vendu sĂŠparĂŠment. Illustration : Albane Simon pour PM ; photo-droits d’inspiration : DR.

Mensuel / France : 5,50 â‚Ź Bel./Lux./Port. cont. : 6,50 â‚Ź Suisse : 11 CHF Andorre : 6,20 â‚Ź Allemagne : 6,90 â‚Ź Canada : 11,50 $CA DOM : 8 â‚Ź COM :1 000 XPF Maroc : 60 DH

SIRI HUSTVEDT ÂŤ Notre identitĂŠ ne cesse de changer Âť

supplĂŠment offert

PrĂŠface Sylvain Tesson

JankĂŠlĂŠvitch 1. Note xxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxx 1. Note xxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxx

1 / JankÊlÊvitch et le charme de l’instant dans Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien

" !#" !

Par Cynthia Fleury et Sylvain Tesson

et le charme de l’instant

www.philomag.com

M 09521 - 81 - F: 5,50 E - RD

supplĂŠment offert

3’:HIKTPC=VUZZU^:?k@a@i@b@k";

Š Ne peut ĂŞtre vendu sĂŠparĂŠment. Illustration : Emmanuel Polanco pour PM ; photo-droits d’inspiration : DR.

n° 83

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