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Les Bibliothèques de l’odéon
Odéon – Théâtre de l’Europe Direction Luc Bondy
Savourer le plaisir des textes dits à voix haute, aller à la rencontre des auteurs, inviter au partage de la pensée : Les Bibliothèques ont l’ambition de réunir une communauté de lecteurs et de faire partager le rapport personnel à la lecture et à l’écrit. Rencontres, dialogues, lectures, débats, cartes blanches sont autant de rendez-vous auxquels l’Odéon et ses partenaires vous convient pour une quatrième édition. Avec France Culture, nous accueillerons les grandes voix de la littérature étrangère et nous inviterons des artistes présents dans la saison à dévoiler les sources de leur imaginaire. En partenariat avec France Inter, nous partirons sur les traces littéraires des écrivains de l’exil avec des auteurs contemporains pour guides. Associés à l’Institut français, nous recevrons des intellectuels et des universitaires français et étrangers pour débattre de grandes problématiques contemporaines. Raphaël Enthoven et Les petits Platons inviteront à philosopher entre songe et réalité, les adultes en grande salle, les plus jeunes en atelier au salon Roger Blin. Nous rendrons hommage à l’homme de lettres François Maspero, et fêterons en 2016 le cinquantième anniversaire des éditions Bourgois. Dans un rapport plus intime, le salon Roger Blin accueillera bien d’autres rendez-vous littéraires et philosophiques. Quelques inattendus ponctueront cette saison : un concert-lecture par Jean-Philippe Toussaint et The Delano Orchestra, ou encore des promenades littéraires qui nous mèneront de l’Odéon à des lieux tenus secrets... Comme chaque saison depuis quatre ans, Les Bibliothèques vous attendent. Parce qu’il est des idées, des présences, des émotions, qu’on ne rencontre que face à face.
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Sommaire LITTÉRATURE 4 Liv(r)e ; un auteur, une œuvre Ian McEwan
6–9
Exils 10 – 13 Alexandre Soljénitsyne, Joseph Conrad, Irène Némirovsky, Joseph Kessel, Giacomo Casanova Festival des Outre-Mers Nouvelle-Calédonie
14 – 15
François Maspero 16 – 17 Une poétique de la résistance Paroles de soldats 18 d’Hubert le Roux & Antoine Sabbagh Pinocchio 19 de Carlo Collodi éditions Bourgois 20 – 21 Cinquante ans d’éditions
PHILOSOPHIE 22 Dire la honte 24 – 25 La vie comme un songe Descartes, Shakespeare, L’Utopie, Spinoza, Bachelard, Freud
26 – 29
Les petits Platons à l’odéon Descartes, Socrate, épictète, Leibniz, Bachelard, Freud
30 – 33
LA SOCIÉTÉ EN QUESTIONS
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Les dialogues du contemporain
36 – 39
L’Europe des artistes 40 – 41 Penser ; passé, présent 42 – 45 Roland Barthes, Pierre Bourdieu, Didier Fassin, Michaël Fœssel
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AVANT-SCÈNES 46 Scènes imaginaires 48 – 51 Angélica Liddell, Romeo Castellucci, Richard Peduzzi, Krzysztof Warlikowski, Thomas Ostermeier Pour Louis de Funès 52 – 53 de Valère Novarina Lire le théâtre 54 – 55 Richard III, Othello, La Mouette Words, words, words… Les grands monologues shakespeariens
56 – 59
XXIe scène nouvelles voix contemporaines
60 – 61
LES INATTENDUS 62 JEAN-Philippe Toussaint & The Delano Orchestra 64 – 65 Marie Madeleine Marguerite de Montalte Un dimanche à… 66 – 67 promenades littéraires
Ce programme est donné sous réserve de modifications
informations pratiques 68 – 69 CALENDRIER 70 – 71
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LITTÉRATURE
LIV(R)E ; UN AUTEUR, UNE ŒUVRE
6–9
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . EXILS 10 – 13
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . FESTIVAL DES OUTRE-MERS Nouvelle-Calédonie
14 – 15
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . FRANÇOIS MASPERO Une poétique de la résistance
16 – 17
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PAROLES DE SOLDATS d’Hubert le Roux & Antoine Sabbagh
18
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PINOCCHIO de Carlo Collodi
19
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . éditions BOURGOIS Cinquante ans d’éditions
20 – 21
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LIV(R)E ; UN AUTEUR, UNE ŒUVRE Dialogues avec des écrivains étrangers présenté par Sylvain Bourmeau La découverte littéraire prend souvent la forme d’un choc : on se souvient longtemps du moment et du lieu où l’on a lu pour la première fois un auteur qui soudainement compte. Le compagnonnage littéraire offre quant à lui d’autres plaisirs, moins fulgurants peut-être mais aussi durables. D’ailleurs le compagnonnage naît souvent de l’un de ces coups de foudre littéraire : dès les premières lignes, l’on pressent qu’on vient de rencontrer un auteur que l’on ne perdra pas sitôt de vue. Dès lors, ce ne sont plus seulement ses livres qu’on lit mais, au-delà, la forme d’une œuvre que l’on guette. LIV(R) E se propose de visiter ces univers particuliers que forment les œuvres littéraires, avec leurs auteurs pour guide. Pour cette toute première édition nous nous attacherons à la littérature étrangère et profiterons d’une actualité éditoriale pour convier sur le plateau des auteurs rarement présents en France. Ces soirées prendront la forme d’entretiens entrecoupés de textes lus dont un par l’auteur dans sa langue originale, afin que résonnent dans la salle ces grandes voix de la littérature venue d’ailleurs.
Sylvain Bourmeau est journaliste, producteur de La suite dans les idées sur France Culture et professeur associé à l’École des hautes études en sciences sociales.
Rediffusions sur France Culture (grille d’été)
en partenariat avec France Culture
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Liv(r) e ; un auteur, une œuvre
Lundi 5 octobre / 20h
Ian McEwan Lorsque la cour se leva à l’entrée de Fiona, il était un peu plus de vingt et une heures quinze. Tandis que tout le monde se rasseyait, elle perçut l’agacement des journalistes. Au mieux, si la juge se montrait concise, le scoop pourrait figurer dans les éditions du soir. Juste devant elle, les divers représentants de la défense et Marina Greene étaient disposés comme précédemment, avec plus de place, mais Mr Henry se retrouvait seul derrière son avocat, sans son épouse. Sitôt assise Fiona entama ses remarques d’introduction. «La direction d’un hôpital requiert d’urgence l’autorisation de la cour pour administrer contre son gré à un adolescent, que nous appellerons A, le traitement conventionnel qu’elle estime médicalement approprié, et qui comporte dans ce cas précis des transfusions sanguines. Elle demande à être couverte par une ordonnance spécifique... Je rentre d’une visite à l’hôpital où j’ai vu A, en présence de Mrs Marina Greene, des services sociaux. J’ai passé une heure à son chevet. La gravité de sa maladie est évidente. Cependant son intelligence n’est en rien altérée et il a pu me faire connaître très clairement sa volonté. L’hématologue qui le suit a expliqué à la cour qu’à partir de demain, le pronostic vital de A sera engagé, raison pour laquelle je rends mon jugement à cette heure tardive un mardi soir.» L’Intérêt de l’enfant, p. 132-133, traduction France Camus-Pichon, Gallimard, 2015.
Ian McEwan, né en 1948, passe une grande partie de sa jeunesse en Extrême-Orient, en Afrique du Nord, et en Allemagne, où son père, officier dans l’armée britannique, est envoyé. Il fait ses études à l’université du Sussex et à l’université d’East Anglia, où il est le premier diplômé du cours d’écriture créative créé par Malcolm Bradbury. Insolite et insolente, provocatrice, hautement originale, son œuvre est faite de concision et d’humour et affiche une parenté lointaine avec l’énigme policière. Les prochains rendez-vous de Liv(r) e vous seront communiqués ultérieurement 8
L’Enfant volé – 1993 Amsterdam – 2001 Expiation – 2003 Samedi – 2006 L’Intérêt de l’enfant – 2015
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EXILS
Explorer l’œuvre d’écrivains marqués par le déracinement présenté par Paula Jacques assisté de Christophe Mager réalisé par Michèle Soulier La remise en cause de l’appartenance à une «patrie», les écrivains du cycle Exils en ont partagé l’expérience : Soljénitsyne déchu de sa nationalité, Conrad devenu citoyen britannique, Némirovsky apatride puis déportée, Kessel né par hasard en Argentine ou Casanova expulsé de sa chère Venise. Choisie ou subie, cette remise en cause a laissé des traces dans leur œuvre littéraire. Ce sont ces traces qu’Exils vous propose de suivre sous la conduite de Paula Jacques et de ses invités. Alexandre Soljénitsyne vu par Georges Nivat Joseph Conrad vu par Mathias énard
lundi 12 octobre / 20h
lundi 14 décembre / 20h
Irène Némirovsky vu par Olivier Philipponnat
lundi 1er février / 20h
Joseph Kessel vu par Olivier Weber
lundi 11 avril / 20h
Giacomo Casanova vu par Chantal Thomas
lundi 6 juin / 20h
Depuis 1975, Paula Jacques est journaliste dans la presse écrite et productrice à Radio France. Elle anime depuis 1999 le magazine culturel Cosmopolitaine sur France Inter. Elle est aussi romancière et membre du prix Femina. Dernier roman publié, Au moins il ne pleut pas (Stock, 2015).
Rediffusions sur France Inter dans Cosmopolitaine
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en coproduction avec France Inter
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Exils
Lundi 12 octobre / 20h
Alexandre Soljénitsyne
1918-2008
vu par Georges Nivat textes lus par Michel Vuillermoz sociétaire de la Comédie-Française
Critique vis à vis de Staline, Soljénitsyne est condamné au bagne. Dès sa libération il raconte l’horreur des camps et publie en 1962 Une journée dans la vie d’Ivan Denissovitch. En 1970 il obtient le prix Nobel de littérature. L’Archipel du Goulag est publié à Paris, en russe, en 1973. Soljénitsyne est arrêté l’année suivante et privé de sa citoyenneté. C’est l’exil, en Allemagne, en Suisse puis aux États-Unis. Il attendra la dislocation de l’URSS pour revenir en 1994 à Moscou.
Georges Nivat est historien des idées et slavisant, traducteur et spécialiste du monde russe. Il est entre autres l’auteur de Le Phénomène Soljénitsyne (Fayard, 2009), et de Les Trois Âges russes (Fayard, 2015).
Lundi 14 décembre / 20h
Joseph Conrad
1857-1924
vu par Mathias énard textes lus par Jean-Damien Barbin
Orphelin et élevé à Cracovie, dans l’empire Austro-Hongrois, Conrad choisit, à dix-sept ans, de s’embarquer. Il demeurera pendant plus de seize ans dans la marine marchande anglaise. Devenu citoyen britannique en 1886, il décide d’écrire dans la langue de sa patrie. En 1890, il est engagé comme capitaine de steamer au Congo. Ce sera la matière de son roman Au cœur des ténèbres. Malade, désespérant de retrouver un commandement, il écrit à un ami «il ne me reste que la littérature comme moyen d’existence».
Mathias Énard est romancier, grand admirateur de Conrad. Il a préfacé Au cœur des ténèbres dans le cadre d’une série associant un écrivain contemporain à un classique GF (Flammarion, 2012). Dernier roman paru Boussole (Actes Sud, 2015).
Lundi 1er février / 20h
Irène Némirovsky
1903-1942
vu par Olivier Philipponnat textes lus par Claire Sermonne
Elle a quinze ans quand la révolution la chasse de Russie avec sa famille. À dix-huit ans, elle publie à Paris ses premiers contes. En 1929 David Golder fait sa renommée, aussitôt traduit dans le monde entier et porté à l’écran. Une dizaine de romans et de nombreuses nouvelles suivront, dictés par son environnement familial, le souvenir d’être russe, l’étrangeté d’être juive. Apatride au regard de la loi, elle est arrêtée puis déportée à Auschwitz, en juillet 1942, où elle meurt un mois plus tard. 12
Auteur, traducteur et éditeur, Olivier Philipponnat a co-écrit avec Patrick Lienhardt La Vie d’Irène Némirovsky (Grasset/ Denoël, 2007). Il a été commissaire de l’exposition Irène Némirovsky présentée au Mémorial de la Shoah en 2010.
Exils
Lundi 11 avril / 20h
Joseph Kessel
1898-1979
vu par Olivier Weber textes lus par Thibault de Montalembert Olivier Weber est écrivain, diplomate, grand reporter et correspondant de guerre. Il préside les prix Joseph Kessel et Albert Londres. Il est auteur de la biographie Kessel, le nomade éternel (Arthaud, 2006).
D’origine lituanienne, né par hasard en Argentine, élevé à proximité du Kazakhstan, il part adolescent pour Paris où il pense devenir comédien. Ce sera le journalisme. Après la Grande Guerre il est reporter et arpente le monde. La Seconde Guerre mondiale l’envoie à Londres où il compose Le Chant des partisans et publie L’Armée des ombres. Tiré de ses souvenirs du Kenya, Le Lion lui vaudra son plus grand succès. En 1963, il fait son entrée à l’Académie française. Lundi 6 juin / 20h
Giacomo Casanova
1725-1798
vu par Chantal Thomas textes lus par Denis Podalydès sociétaire de la Comédie-Française Chantal Thomas est écrivain, spécialiste du XVIIIe siècle, en particulier de Sade et de Casanova. Elle est l’auteur de Casanova un voyage libertin (Denoël, 1985/Folio, 1998). Elle a récemment publié Pour Roland Barthes (Seuil, 2015).
Aventurier insolite et surprenant écrivain, grand voyageur, bibliothécaire, gastronome, escroc, espion, joueur, libertin, homme des Lumières et témoin d’une société qui s’écroule, Giacomo Casanova reste avant tout un vénitien, bien qu’il ait dû fuir sa ville après son évasion de la prison des Plombs en 1756. Il n’y retourne qu’en 1774, après avoir parcouru l’Europe. Expulsé à nouveau pour avoir moqué la noblesse vénitienne, Giacomo Casanova pose enfin ses bagages en Bohème en 1785 et rédige ses mémoires.
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Festival des Outre-Mers Nouvelle-Calédonie, un archipel d’histoires
Rencontres animé par Christian Tortel, journaliste Créé par Gérard Lamoureux en 2011, le Festival des Outre-Mers invite à la découverte de créateurs singuliers venus de territoires hors du commun. Chaque année un pays est l’invité principal. La Nouvelle-Calédonie est à l’affiche de cette cinquième édition. Trois figures majeures de la scène littéraire calédonienne sont présentes : Frédéric Ohlen, Denis Pourawa et Paul Wamo. Selon les éditions, à travers la littérature, les sciences humaines, la musique, le cinéma, les arts plastiques ou la photographie, le Festival des Outre-Mers ouvre des fenêtres inattendues sur la diversité du monde et des cultures.
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en partenariat avec le Festival des outre-Mers festival-outremers.com
Festival des Outre-Mers
Samedi 17 octobre / 15h
Quintet pour une terre rencontre avec l’écrivain Frédéric Ohlen Quintet a paru dans la collection «Continents noirs», Gallimard, 2014.
Quintet est un livre d’aventures, un récit où l’on sent, entre swing et silences, le battement du sang. C’est l’épopée d’un continent oublié, et d’un pays : la Nouvelle-Calédonie. À la toute fin, enfant raflé, enlevé à son île, Fidély se confie. Des blackbirders féroces le font passer, en quelques semaines, du Dream Time à l’âge du fer, de l’oralité à l’écriture. Mais ce roman musical n’est pas une suite pour violoncelle seul. Cinq voix s’y mêlent, cinq vies reliées à la manière d’un quintet de jazz. De Maria, l’infirmière intrépide, à Heinrich, le bâtisseur, de Monsieur Gustin, jeune instituteur, au très cavalier capitaine de Rieu, c’est toute une frange d’histoire(s) qui s’ouvre à la magie des origines, à la raison laïque, à la passion humaniste, au bonheur comme au blues. Samedi 17 octobre / 17h
Poètes en scène
rencontre avec Denis Pourawa & Paul Wamo La Tarodière a paru aux éditions «Vents d’ailleurs», 2010.
Dans La Tarodière, son dernier recueil, Denis Pourawa nous laisse parcourir ses terres kanakes où chaque pas et chaque plan sont une étape entre l’homme ancestral et l’homme inscrit dans son temps. Auteur de la nouvelle génération, celle qui a choisi avec force la moderne complexité d’une écriture de combat et d’une libre parole, Denis Pourawa nous entraîne à nourrir notre propre jardin. Autre poète kanak de Nouvelle-Calédonie, poète rhizome aux racines horizontales et à l’épiderme multicolore, Paul Wamo est un passeur, écrivain et orateur à la fois. Son rythme respire le groove de son île et les battements du Tout-Monde. «Il ne faut pas chercher à fixer l’homme puisque son destin est d’être lâché» disait Frantz Fanon. C’est de cette part d’universalité dans le grand banquet des hommes que Paul Wamo se réclame.
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François Maspero Une poétique de la résistance
Soirée d’hommage animé par Frédéric Bonnaud Lundi 19 octobre / 20h La première librairie de François Maspero, L’Escalier, était située rue Monsieur le Prince, à deux pas du Théâtre de l’Odéon. Voilà pourquoi l’Odéon était le lieu qu’il fallait pour rendre compte d’une vie entièrement consacrée aux livres car comme le disait Chris Marker «Maspero c’est quelqu’un pour qui les mots ont un sens». Résistant de la première à la dernière heure, libraire, éditeur, créateur de revues, voyageur étonné, traducteur et indocile écrivain d’une œuvre où l’écriture de soi, la mémoire tragique, respirent l’air du large. François Maspero est cet Homme phare par temps de détresse auquel ses amis rendent hommage.
Interventions-témoignages
Leïla Shahid, Régis Debray, Annie Morvan, Bruno Guichard, Selma Hellal, Marcel-Francis Kahn, Akila Aïssat, Edwy Plenel, Jean-Yves Potel, Julien Hage, Nils Andersson.
Projections
Les mots ont un sens de Chris Marker François Maspero, les chemins de la liberté de Yves Campagna, Jean-François Raynaud, Bruno Guichard.
Montage photographique Patrick Lescure
Lectures
Catherine Arditi, Capitaine Alexandre, Benjamin Stora
Musique & chansons
Paco Ibañez viendra de Barcelone chanter pour François Maspero qui avait l’Espagne au cœur (le premier livre des éditions Maspero était La Guerre d’Espagne de Pietro Nenni).
entrée libre sur réservation : theatre-odeon.eu / 01 44 85 40 40
en partenariat avec la Maison de l’Amérique latine, les éditions du Seuil, la Maison des Passages, Mediapart
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paroles de soldats d’Hubert le Roux & Antoine Sabbagh
Lectures dirigé par Marc Sussi avec Victoire Du Bois, William Edimo, Ambroise Sabbagh, Pierre Yvon Vendredi 20 novembre / 18h Samedi 21 novembre / 15h Paroles de soldats nous rappelle que la guerre est toujours présente pour des milliers de français engagés dans des conflits extérieurs depuis plus de trente ans. Cet ouvrage rassemble les témoignages exceptionnels et bouleversants de soldats confrontés à des guerres urbaines, des massacres, des embuscades, en Bosnie, au Rwanda, en Afghanistan… Des acteurs du Jeune théâtre national prêtent leurs voix à quelques-uns de ces témoins pour nous faire partager leurs peurs et leurs angoisses face à la brutalité de ces combats dont on ne revient jamais indemne.
Je n’ai jamais rien lu sur le Rwanda, regardé aucune émission, aucun film. Quand je suis rentré en France, la mission était finie et tout était fini. Je voulais plus en entendre parler. De toute ma carrière militaire, c’est le moment le plus difficile, pas douloureux mais difficile... à cause de tous ces gens qui sont morts et jetés comme ça sans aucune considération. Ici en France, on ferait pas ça avec des bêtes. Je garde tout ça au fond, bien au fond de moi. Ceux qui étaient avec moi, oui : ils ont compris. De temps en temps ça m’arrive d’y repenser mais j’évite. J’y repense quand je discute avec des gens qui se plaignent de petites choses de la vie. Alors ça refait surface et je me dis qu’il faut relativiser quand même, par rapport à ce que ces gens ont connu. Jean-Louis adjudant, circulateur Propos recueillis au Fort Neuf de Vincennes, le 14 octobre 2013
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en partenariat avec le Jeune théâtre national
Paroles de soldats d’Hubert le Roux et Antoine Sabbagh, éd. Tallandier, 2015
Pinocchio de Carlo Collodi
Lecture extraits lus par Thibault de Montalembert Samedi 28 novembre / 15h
Arrivé chez lui, Geppetto prit sans attendre ses outils et se mit à tailler le morceau de bois afin de confectionner sa marionnette. — Quel nom lui donner ? se demanda-t-il. Je l’appellerai bien Pinocchio. Ce nom lui portera bonheur. J’ai connu une famille entière de Pinocchio. Le père, la mère, les enfants, tous se la coulaient douce. Et le plus aisé d’entre eux se contentait de mendier. Ayant trouvé le nom de sa marionnette, il se mit à travailler sérieusement. Il commença par sculpter la chevelure, puis le front et les yeux. Les yeux terminés, imaginez son étonnement quand il s’aperçut qu’ils bougeaient et le regardaient avec impudence. Ces deux yeux qui le fixaient énervèrent Geppetto. Il dit d’un ton irrité : — Gros yeux du bois, pourquoi me regardez-vous ainsi ? Pas de réponse. Alors il fit le nez, mais le nez à peine fini commença à grandir. Il grandit, grandit, grandit tellement qu’il devint, en quelques minutes, un nez d’une longueur incroyable. Le pauvre Geppetto avait beau s’éreinter à le retailler, plus il le retaillait pour le raccourcir, plus ce nez impertinent s’allongeait ! Carlo Collodi, Les aventures de Pinocchio ; Histoire d’une marionnette , traduction de Claude Sartirano, «Ebooks libres et gratuits»
Thibault de Montalembert a été formé au cours Florent par Francis Huster, puis à l’École des Amandiers de Nanterre. Il joue entre autres sous la direction de Luc Bondy. En 1994 il entre comme pensionnaire à la Comédie-Française pour deux ans. Il est présent au théâtre, au cinéma, à la télévision, à la radio et enregistre de nombreux livres-disques.
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éditions Bourgois Cinquante ans d’éditions
Soirée exceptionnelle orchestré par Georges Lavaudant Lundi 8 février / 20h Au cœur de cette soirée, nous entendrons les textes d’auteurs aussi différents que Witold Gombrowicz, António Lobo Antunes, Georges Perec ou Carlo Emilio Gadda parmi d’autres, retraçant un parcours littéraire, témoin de la richesse d’un catalogue nourri de cinquante années d’exigence éditoriale.
«La cohérence du catalogue est pour moi essentielle : il dit à la fois ce qu’il revendique et, en creux, ce qu’il refuse, exclut, hors de tout à priori sur ce que veulent prétendument les lecteurs. Je suis sur ce point en parfait accord avec le grand éditeur allemand Fischer qui affirmait que l’excellence de notre métier est justement de publier des livres que le public n’attend pas, qu’il ne veut pas […]. Je crois avoir composé mon catalogue avec le constant souci qu’il exprime au plus près mes préférences littéraires et esthétiques, et le désir que les auteurs convoqués à figurer dans ce catalogue, sinon se reconnaissent dans la diversité de mes choix éditoriaux, du moins y trouvent leur compte sans jamais avoir l’impression de céder sur leurs propres exigences.» «C’est alors que j’ai appris qu’un éditeur doit savoir également être sectaire, injuste, qu’il doit avoir des convictions, bref, qu’éditer c’est toujours éditer contre. Très vite, je sus que c’est sur ce terrain des «littératures autres» que j’aurais quelque chance d’inventer ce catalogue dont je rêvais. L’affaire n’était pas gagnée d’avance, et on pouvait même se demander si elle était jouable. Heureusement, de nombreux passeurs, au premier rang desquels les traducteurs, agents ou libraires et surtout les auteurs eux-mêmes […] m’ont convaincu de tenter l’aventure, surtout de la poursuivre coûte que coûte.» «Discours de Réception du Prix Merito Editorial 2007» dicté par Christian Bourgois à l’occasion de la 21 Feria Internacional del Libro de Guadalajara (Mexique) en partenariat avec les éditions Christian Bourgois
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philosophie
DIRE LA HONTE
24 – 25
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LA VIE COMME UN SONGE 26 – 29
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LES PETITS PLATONS à l’odéon
30 – 33
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Venez en famille ! Les cycles philosophiques La Vie comme un songe et Les petits Platons à l’Odéon sont programmés les mêmes jours au même horaire. Pendant que Raphaël Enthoven philosophe pour les adultes en grande salle, les plus jeunes sont accueillis pour des ateliers au salon Roger Blin. 23
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DIRE LA HONTE
Dialogues philosophiques conçu et animé par Marc Crépon textes lus par les étudiants du département d’histoire et de théorie des arts de l’ENS L’expérience de la honte est ambivalente. D’un côté, elle apparaît comme une nécessité éthique : un complément de la révolte, lorsque nous sommes confrontés au spectacle désastreux de ce que les hommes sont susceptibles de s’infliger les uns aux autres : au faire mourir et au laisser mourir. Mais d’un autre côté, elle constitue une arme de destruction intime, chaque fois qu’elle est utilisée pour humilier l’autre, en privé ou publiquement. C’est à l’exploration, littéraire et philosophique, de cette ambivalence que seront consacrées les quatre séances proposées par Marc Crépon et ses invités.
Aux origines de la honte textes de La Bible, Jean-Paul Sartre, Emmanuel Levinas avec Marc de Launay
jeudi 15 octobre / 18h
Honte et catastrophe jeudi 12 novembre / 18h textes de Kenzaburō ōe, Günther Anders avec Guillaume Le Blanc Honte et humiliation jeudi 21 janvier / 18h textes de Friedrich Nietzsche, Jean Améry avec Frédéric Worms La honte faite aux femmes jeudi 18 février / 18h choix des textes en cours avec Fabienne Brugère
Marc Crépon est directeur du département de philosophie de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm.
en partenariat avec l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm
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LA VIE COMME UN SONGE
Conférences philosophiques conçu et animé par Raphaël Enthoven assisté de Julien Tricard Aucun homme n’est en mesure d’affirmer avec une certitude absolue que sa vie n’est pas un songe. Il suffit d’y «songer» un instant, pour en douter. Si convaincu soit-on de l’existence du monde qui nous entoure, demeure un doute, un intervalle, un minuscule abîme entre l’objet perçu et la perception qu’on en a… Pourquoi suffirait-il d’ouvrir les yeux pour voir vraiment ? Et si nous rêvons nos vies, est-ce si grave ? Qu’y a-t-il de dangereux, à finalement se laisser couler dans le bain du rêve ? Et si le songe nous éloigne du monde, est-ce que la rêverie n’est pas un moyen de nous en rapprocher ? C’est ce fossé, entre rêve et réalité qu’il s’agit de creuser, en s’interrogeant sur le dispositif conceptuel (cartésien) qui lui a donné naissance, et sur les trouvailles théâtrales et poétiques auquel son irrésolution donne le jour (ou la nuit)…
René Descartes
samedi 23 janvier / 14h30
William Skakespeare
samedi 13 février / 14h30
L’Utopie
samedi 2 avril / 14h30
Spinoza
samedi 16 avril / 14h30
Gaston Bachelard
samedi 28 mai / 14h30
Sigmund Freud
samedi 11 juin / 14h30
Raphaël Enthoven est professeur de philosophie, animateur de radio et de télévision. Depuis 2007 il présente l’émission Philosophie sur Arte. Sur France Culture il a produit les Nouveaux chemins de la connaissance de 2007 à 2011 et Le Gai Savoir de 2012 à 2015. En août 2015, il rejoint l’antenne d’Europe 1 pour La morale de l’info chaque matin et Qui-vive ? le samedi. 26
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La Vie comme un songe
Samedi 23 janvier / 14h30
René Descartes,
pouvons-nous sortir de la Matrix ?
Comment distinguer la veille et le songe ? Que signifie l’incapacité d’y parvenir complètement ? Ce que nous enseigne Descartes, c’est qu’une fois que le problème est posé, nous sommes condamnés à l’affronter sans le résoudre. Une fois ouverte la faille entre nous et l’extériorité, nous ne savons plus la refermer. Que faire de ce doute, que nous ne pouvons dissiper ? Samedi 13 février / 14h30
William Shakespeare, «nous sommes de l’étoffe dont les songes sont faits»
«Nos divertissements sont finis. Ces acteurs, j’eus soin de le dire, étaient tous des esprits : ils se sont dissipés dans l’air, dans l’air subtil. Tout de même que ce fantasme sans assises, les temples solennels et ce grand globe même avec tous ceux qui l’habitent, se dissoudront, s’évanouiront tel ce spectacle incorporel sans laisser derrière eux ne fût-ce qu’un brouillard. Nous sommes de la même étoffe que les songes, et notre vie infime est cernée de sommeil...» La Tempête, acte IV, scène 1 Samedi 2 avril / 14h30
L’Utopie,
est-elle un rêve efficace ou mortifère ?
À quoi servent les utopies ? Une utopie n’est pas un rêve individuel. C’est l’imagination d’un espace nouveau, qu’un esprit conçoit et propose à tous ses contemporains. L’utopie, c’est l’idéal qu’il faut viser pour agir et améliorer le réel. Mais du rêve qui ravive au rêve éveillé, il n’y a qu’un pas… Et si l’utopie, loin de libérer le monde, l’endormait ? Et si dans cette somnolence, l’utopie nous poussait à prendre nos désirs pour des réalités, au lieu de les réaliser…?
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La Vie comme un songe
Samedi 16 avril / 14h30
Spinoza,
la solitude du sage
Quelle meilleure façon de découvrir la pensée de Spinoza que d’entendre sa correspondance ? Le contrepoint d’interlocuteurs vindicatifs (Albert Burgh), pusillanimes (Guillaume de Blyenbergh) ou tout simplement idiots (Hugo Boxel) offre au joyeux paria l’occasion d’affiner sa pensée en la confrontant au dogmatisme, de clarifier son propos sans en simplifier la teneur, et même de raconter ses rêves… Samedi 28 mai / 14h30
Gaston Bachelard, la rêverie et son poème
«Une rêverie, à la différence du rêve, ne se raconte pas. Pour la communiquer, il faut l’écrire, l’écrire avec émotion, avec goût, en la revivant d’autant mieux qu’on la récrit. Nous touchons là au domaine de l’amour écrit. Tous les sens s’éveillent et s’harmonisent dans la rêverie poétique. C’est cette polyphonie des sens que la rêverie poétique écoute et que la conscience poétique doit enregistrer.» Poétique de la rêverie Samedi 11 juin / 14h30
Sigmund Freud,
l’interprétation des rêves
«La vie est un songe». Et si cette hypothèse était à prendre au pied de la lettre ? Et si nous devions penser que notre vie est tissée de songes, et comme taillée dans l’étoffe de nos rêves ? Loin de se réduire au temps de veille, notre vie est l’alternance entre la nuit et le jour ; entre le règne de l’inconscient, et le moment où s’épanchent les symptômes qui l’expriment. Faisons avec Freud l’hypothèse que la nuit détermine le jour, et que nos songes dessinent l’armature de notre réalité. Et si, comme un musicien joue sa partition, notre vie n’était que l’interprétation de nos rêves ?
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LES PETITS PLATONS à l’odéon Ateliers philosophiques à partir de 8 ans Avec les auteurs de la collection Les petits Platons dirigée par Jean Paul Mongin, les enfants de huit à douze ans sont eux aussi invités à s’interroger sur le rapport du réel et du rêve, en partant à la découverte des univers imaginés par les philosophes !
«On fait quoi, là ? – On parle. – Comment sais-tu que je te parle ? – J’entends quelque chose, je vois tes lèvres bouger. – Cette nuit, j’ai rêvé que j’étais poursuivi par un gros monstre vert, avec des tentacules. Je le voyais comme tu me vois. Je l’entendais comme tu m’entends. Alors, pourquoi ne serais-tu pas en train de rêver ?» Le Malin Génie de Monsieur Descartes
samedi 23 janvier / 14h30
Socrate sort de l’ombre
samedi 13 février / 14h30
La Révolte d’Épictète
samedi 2 avril / 14h30
Leibniz ou le Meilleur des Mondes possibles
samedi 16 avril / 14h30
Les Rêveries de Gaston Bachelard
samedi 28 mai / 14h30
Le Professeur Freud parle aux poissons
samedi 11 juin / 14h30
Après un master de philosophie à la Sorbonne, Jean Paul Mongin a brièvement enseigné, puis a développé la série des Inventeurs de formes chez l’éditeur Images modernes. Directeur de la collection «Les petits Platons», il a écrit les premiers titres de la collection.
en partenariat avec Les petits Platons
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Les petits Platons à l’Odéon
Samedi 23 janvier / 14h30
Le Malin Génie de Monsieur Descartes raconté par Jean Paul Mongin
Par une froide nuit d’hiver, alors que toute la ville était plongée dans la torpeur, Monsieur Descartes doutait : était-il en train de rêver ? Pensait-il qu’il rêvait ou rêvait-il qu’il pensait rêver ? «Si le ciel, l’air, la terre, les couleurs, les figures, les sons, si mes mains, mes yeux, mes sens, ne sont que les morceaux d’un rêve, de quoi puis-je être vraiment certain ?» Samedi 13 février / 14h30
Socrate sort de l’ombre raconté par Yan Marchand
Tous les citoyens seront enchaînés au fond d’une caverne depuis l’enfance. Quand Socrate aura soif, il tendra les lèvres vers des ombres de vin, quand il aura faim ses mains iront vers des ombres de pain. Lorsqu’il parlera à un ami, il s’adressera à son ombre. Mais il aura beau tendre les paumes, les lèvres, démultiplier les amitiés, il ne parviendra jamais à se sentir comblé. En effet comment être rempli par des songes ? Samedi 2 avril / 14h30
La Révolte d’Épictète raconté par Yan Marchand
La vie est une escale dans une auberge. Tu peux jouir des meubles et du lit, mais rien n’est à toi. Un jour, il faudra tout abandonner. Le Dieu prête une villa. Il peut la reprendre. Le Dieu prête un titre glorieux comme celui de prince, il peut le reprendre. Il te donne une vie d’esclave, il peut la reprendre. Il te donne un corps, il peut le reprendre. Personne ne possède rien.
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Les petits Platons à l’Odéon
Samedi 16 avril / 14h30
Leibniz ou le Meilleur des Mondes possibles raconté par Jean Paul Mongin
Gottfried Wilhelm von Leibniz se leva péniblement, puis clopina jusqu’à la fenêtre où l’attirait un firmament limpide. Le vieux philosophe avait toujours trouvé ridicules les fables des astrologues, mais parfois le ciel étoilé lui rappelait le très curieux paysage que dessinait les courbes de ses équations mathématiques, avec leurs cols, leurs spirales, leurs foyers. Samedi 28 mai / 14h30
Les Rêveries de Gaston Bachelard raconté par Jean-Philippe Pierron
Dans sa chambre parisienne, Gaston médite. Il rêve la flamme de la chandelle qui danse sur le coin du bureau. Avec elle, c’est toute sa vie qui danse devant lui car cette flamme n’est pas que l’émanation d’un morceau de cire. Elle est stimulation de l’imagination. Elle détourne de l’utile, ouvrant à une autre dimension du monde. Samedi 11 juin / 14h30
Le Professeur Freud parle aux poissons raconté par Marion Muller-Colard
Prêcher aux poissons, voilà une drôle d’expression, songe Sigmund Freud, affalé sur son bureau. Pourquoi a-t-il écrit cela ? De tout ce qu’il a appris durant toutes ces années, le professeur Freud a retenu une chose importante : les rêves sont le meilleur outil pour suivre le fil lorsqu’il semble coupé. En conséquence un petit somme ne lui fera pas de mal.
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la SOCIÉTÉ en questions
les dialogues du contemporain
36 – 39
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’EUROPE DES ARTISTES 40 – 41
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PENSER ; PASSÉ, PRÉSENT
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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LES DIALOGUES DU CONTEMPORAIN Conversations conçu et animé par Laurent de Sutter Gilles Deleuze, dans une célèbre conférence à la FEMIS en 1987, expliquait qu’il n’y avait pas d’idées en général : encore faut-il un mode d’expression pour leur donner forme. Les idées ne sont pas le monopole de la pensée professionnelle ; elles sont partout où s’inventent et se réinventent des modes d’expression – littérature, cinéma, télévision, arts plastiques, sciences ou arts de la scène. Les saisir suppose, aussi, d’être à l’écoute de ce qui se joue au-delà de nos frontières, dans une confrontation féconde entre la création française et internationale. C’est cette intuition que Les Dialogues du contemporain souhaitent creuser. En partenariat, l’Institut français et l’Odéon-Théâtre de l’Europe y invitent intellectuels français et étrangers de toutes disciplines, pour des rencontres inédites à la recherche des idées qui définissent le moment présent. Philosophes, sociologues, psychanalystes, historiens, théoriciens de la littérature ou du cinéma, s’y confronteront à quelques-unes des questions les plus urgentes du contemporain. De la politique à l’esthétique, de l’éthique à l’écologie, des sciences à l’histoire ou au genre, Les Dialogues du contemporain traceront une cartographie vivante des grandes pensées de notre temps, ainsi que des questions qui les animent. Ce cycle souhaite ainsi proposer au fil de cette saison un panorama de ce que l’on pourrait appeler la pensée de création : comment le monde se donne-t-il à comprendre, à même les œuvres, les récits et les images d’aujourd’hui ?
Laurent de Sutter est essayiste et éditeur, auteur de nombreux livres consacrés au lieu entre loi et transgression. Directeur de la collection «Perspectives Critiques» aux PUF.
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en partenariat avec l’Institut français
Les Dialogues du contemporain
Mardi 17 novembre / 18h
Que reste-t-il de l’autorité ? avec Avital Ronell & Pierre Alféri
L’autorité ne se manifeste pas clairement, il faut la traquer, y compris dans les lieux de sa perte. Car il existe deux formes d’autorité fondamentales : celle qui donne une puissance sans pouvoir de coercition, qui encourage et protège, permet de résister à la tyrannie et à l’injustice ; celle qui glisse vers les positions autoritaires, brutales et bruyantes. Ce que proposent Avital Ronell et Pierre Alféri est de tenter de redonner ses lettres de noblesse à l’autorité naturelle, aux figures bienveillantes et fortes que Hannah Arendt ou Alexandre Kojève ont brandies pour lutter contre la plus grande tyrannie, et qui nous manquent aujourd’hui. Et ainsi, de répondre à la multiplication des gestes autoritaires et à l’émergence des perdants qui, des cadres de l’État Islamique aux gouvernants va-t-en-guerre, se vengent sur le monde de leur propre échec.
Avital Ronell, philosophe et critique littéraire américaine, professeur de littérature comparée à l’Université de New York. Elle a récemment publié Losers – Les figures perdues de l’autorité (Vrin, 2015). Pierre Alféri, romancier, poète et essayiste français, co-fondateur, avec Olivier Cadiot, de la Revue de littérature générale. Dernier roman publié : Kiwi (POL, 2012).
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Les Dialogues du contemporain
Pour une politique des corps avec Giorgio Agamben & Emanuele Coccia*
Pris entre l’univers des choses et celui des personnes, les corps sont les oubliés de la pensée politique. Pourtant, c’est sur les corps que se portent les menaces, et ce sont les corps qui, les premiers, résistent. Comment leur faire place ?
La radicalité de l’amour avec Zoltán Horváth & Slavoj žižek*
Deux siècles après le romantisme, qu’est devenue l’idée selon laquelle l’amour n’est pas un simple sentiment privé, mais un élan révolutionnaire ? Notre pratique de l’amour est-elle encore à transformer et à réinventer ?
Accueillir les non-humains avec Vinciane Despret & Philippe Descola
Si les arbres et les rochers, les animaux et les esprits, les gratte-ciels et les micro-processeurs sont autre chose que des choses offertes à notre maîtrise, comment penser notre coexistence avec eux ?
L’écologie des autres
avec Eduardo Viveiros de Castro & Patrice Maniglier*
Le mot d’«environnement» nous place, implicitement, au centre du monde. Il y a pourtant bien d’autres façons, pour les peuples et les cultures, de voir ce qui les entoure : quelles leçons en tirer, pour la pensée et pour l’action ?
Qu’est-ce que le mal, aujourd’hui ? avec Michael Haneke & Sarah Chiche*
Devant le mal, nous détournons volontiers le regard. Mais y voir un scandale, un drame ou un mystère, n’est-ce pas se priver de repérer les nouveaux visages que le mal prend aujourd’hui et d’en comprendre les ressorts ? Les dates à venir vous seront communiquées ultérieurement 38
* sous réserve
Les dialogues du contemporain
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L’EUROPE DES ARTISTES Rencontres présenté par Martine Méheut Cette année, toujours en quête de sens à travers les altérités qui composent l’Europe, nous inviterons, lors de chaque rencontre, un artiste européen pour échanger avec des jeunes étudiants (successivement dans le domaine des arts plastiques, de l’opéra, du cinéma, puis de la chorégraphie). Ces personnalités peuvent-elles contribuer à réenchanter l’Europe ?
«L’avenir de l’Europe se joue sur le terrain culturel. Tisser notre avenir passe par l’émotion, celle qui naît de nos relations individuelles, hommes et femmes de tous ces pays, grands et petits, qui recèlent tant de trésors.» Jérôme Clément, Le Monde, 14 nov. 1998
L’association Citoyennes pour l’Europe a été créée pour que les citoyennes européennes fassent vivre l’Europe dans le respect de sa culture pluraliste et démocratique. À cette fin l’association forme un réseau de femmes et d’hommes à l’écoute des citoyennes européennes pour faire entendre leurs attentes, leurs espoirs, leurs projets d’une Europe offrant la chaleur d’un vivre-ensemble solidaire et hospitalier.
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en partenariat avec Citoyennes pour l’Europe
L’Europe des artistes
Samedi 14 novembre / 17h
Regard sur les arts plastiques avec Yvon Lambert 1936 Galeriste et marchand d’art contemporain Français
Pour ouvrir ce cycle nous demanderons au galeriste et collectionneur d’art Yvon Lambert quelle source d’inspiration pour les artistes peut encore être le corps humain, lui qui n’a cessé de fasciner, depuis le nu féminin de Praxitèle et les premiers portraits peints romains. Samedi 12 décembre / 17h
Regard sur l’opéra avec Lukas Hemleb 1960 Metteur en scène Allemand
Lukas Hemleb, revenant récemment aux racines grecques de notre civilisation avec la mise en scène d’Iphigénie en Tauride de Gluck, viendra témoigner de son expérience à travers l’Europe. Pourquoi la tragédie grecque fascine-t-elle encore les artistes européens et leur public ? Samedi 16 janvier / 17h
Regard sur le cinéma avec Stanley Weber 1986 Acteur Metteur en scène Français
Pourquoi, alors que le film est le meilleur moyen pour investir et partager les multiples cultures en Europe et combattre ainsi les populismes qui se développent partout sur le continent, les productions européennes souffrent-elles de désamour ? C’est à un jeune acteur, Stanley Weber, qui fait mentir cette affirmation en incarnant par exemple Juan Borgia avec succès, que nous poserons cette question. Samedi 6 février / 17h
Regard sur la chorégraphie avec Guillaume Siard 1974 Directeur artistique de la compagnie Preljocaj Français
Puisque c’est en Europe qu’est née la chorégraphie, art qui permet au créateur, par son vocabulaire personnel de la gestuelle corporelle, d’exprimer une interrogation face au monde, il nous faudra chercher avec lui, ce que son émotion lui dit, aujourd’hui, devant l’horizon européen.
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penser ; passé, présent
Rencontres animé par Catherine Portevin Comprendre des œuvres passées, analyser le monde d’aujourd’hui, inventer le monde de demain, voici ce qui a guidé l’élaboration de cette nouvelle édition. Comment hériter de la génération des grandes figures intellectuelles que furent Barthes, Bourdieu, Foucault, Ricoeur et d’autres encore ; cette génération si précieuse, si présente mais si pesante parfois ? Accueillir ce legs sans se laisser dominer, se raccorder à cette séquence de la vie des idées au vingtième siècle, s’y confronter en une démarche tout à la fois fidèle et critique pour dessiner des voies nouvelles et fécondes.
Roland Barthes une vie à l’œuvre
jeudi 19 novembre / 18h
Pierre Bourdieu une introduction à la sociologie générale
jeudi 10 décembre / 18h
Didier Fassin penser l’état pénal contemporain
jeudi 14 janvier / 18h
Michaël Fœssel le Temps de la consolation
jeudi 11 février / 18h
Catherine Portevin est journaliste, spécialisée dans la vie des idées. Après avoir dirigé les rubriques «Débats» et «Essais» de Télérama, elle est depuis 2011 à la tête de la rubrique «Livres» de Philosophie magazine.
en partenariat avec Le Seuil
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Penser ; passé, présent
Jeudi 19 novembre / 18h
Roland Barthes une vie à l’œuvre avec Tiphaine Samoyault
Figure centrale de la pensée de son temps, Roland Barthes était aussi un être à la marge. Un père mort à la Première Guerre, l’amour inaltérable d’une mère, de longues années passées en sanatorium, la découverte précoce de son homosexualité lui donnent très tôt le sentiment de sa différence. Il a vécu à distance les grands événements de l’histoire contemporaine. Pourtant sa vie est prise dans le mouvement précipité, violent et intense de ce siècle qu’il a contribué à rendre intelligible.
à propos de l’ouvrage : Roland Barthes, Tiphaine Samoyault, Seuil, 2015.
Tiphaine Samoyault vit à Paris où elle enseigne la littérature comparée à l’Université Paris 3. Elle a récemment publié Bête de cirque (Seuil, 2013) et collabore à La Quinzaine littéraire. Elle est l’auteur d’essais, de récits et de traductions littéraires.
Jeudi 10 décembre / 18h
Pierre Bourdieu
une introduction à la sociologie générale avec Patrick Champagne & Julien Duval
Conçues comme un cours de sociologie générale, les leçons présentées ici constituent une introduction aux sciences sociales. Bourdieu se propose de faire comprendre ce qu’est la démarche sociologique : un mode de pensée particulier qui s’appuie sur toutes les disciplines des sciences humaines (histoire, ethnologie, linguistique, philosophie, etc.). Ces cours montrent le sociologue au travail, élaborant et précisant sa théorie d’une manière particulièrement claire et accessible à travers de nombreux exemples. Patrick Champagne est sociologue à l’INRA et au Centre de sociologie européenne, auteur entre autres de L’héritage refusé. La crise de la reproduction sociale de la paysannerie en France (Points Essais, 2002). Julien Duval est chargé de recherche au CNRS et spécialiste de sociologie du journalisme et de sociologie économique, auteur entre autres de Le mythe du «trou de la Sécu» (Raisons d’agir, 2007). 44
à propos de l’ouvrage : Sociologie générale vol. 1 - Cours au Collège de France 1982-1984, Pierre Bourdieu, Seuil, 2015.
Penser ; passé, présent
Jeudi 14 janvier / 18h
Didier Fassin
penser l’État pénal contemporain avec Didier Fassin à propos de l’ouvrage : L’Ombre du monde, une anthropologie de la condition carcérale, Didier Fassin, Seuil, 2015.
Invention récente puisqu’elle n’a guère plus de deux siècles, la prison est devenue, partout dans le monde, la peine de référence. L’atteste, en France, le doublement de la population carcérale au cours des trois dernières décennies. Comment comprendre la place qu’elle occupe dans la société contemporaine ? Et quelle expérience en ont ceux qui y sont enfermés et ceux qui y travaillent ? Pour tenter de répondre à ces questions, Didier Fassin a conduit quatre années durant une enquête dans une maison d’arrêt. Didier Fassin est professeur de sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d’études à l’EHESS. Il a notamment publié La Force de l’ordre (Seuil, 2011) et La Raison humanitaire (Gallimard-Seuil, «Hautes Études», 2010).
Jeudi 11 février / 18h
Michaël Fœssel le Temps de la consolation avec Michaël Fœssel
à propos de l’ouvrage : Le Temps de la consolation,Michaël Fœssel, Seuil, 2015.
Un geste ou une parole devraient suffire, et pourtant… Consoler est une activité difficile qui implique de prendre la parole sur une souffrance que l’on ne partage pas, mais à laquelle on cherche à prendre part. Acte social, la consolation est une manière d’être ensemble malgré la séparation. Comment, sans la trahir, se frayer un chemin jusqu’à l’intimité de l’autre ? L’auteur reprend à sa manière les travaux de Paul Ricoeur (et bien d’autres philosophes) et plaide pour une pensée non pas inconsolable mais inconsolée. Michaël Fœssel est philosophe, professeur à l’École polytechnique. Il est notamment l’auteur de La Privation de l’intime (Seuil, 2008) et d’Après la fin du monde. Critique de la raison apocalyptique (Seuil, 2012).
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AVANT-SCÈNES
Scènes imaginaires
48 – 51
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pour Louis de Funès de Valère Novarina
52 – 53
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lire le théâtre
54 – 55
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Words, words, words… Les grands monologues shakespeariens
56 – 59
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXIe scène nouvelles voix contemporaines
60 – 61
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Scènes imaginaires
Cartes blanches aux artistes invités animé par Arnaud Laporte réalisé par Baptiste Guiton Le principe est simple : un artiste inscrit dans la programmation de l’Odéon choisit et partage avec le public les œuvres qui ont fondé et jalonné sa vie artistique. Il s’agit finalement de s’interroger sur un «art d’hériter» et de remonter le fil de la transmission pour des metteurs en scène qui ont choisi de mettre le texte au cœur de leur pratique artistique. Avec ces Scènes imaginaires, nous cherchons à composer un portrait de l’artiste, dessiné sur le vif à travers un long entretien entrecoupé de lectures de textes de toute nature choisis par l’artiste et lus par des comédiens qui lui sont chers.
Angélica Liddell Romeo Castellucci Richard Peduzzi
vendredi 6 novembre / 20h samedi 5 décembre / 14h30 samedi 30 janvier / 14h30
Krzysztof Warlikowski*
samedi 9 avril / 14h30
Thomas Ostermeier*
samedi 4 juin / 14h30 * sous réserve
Arnaud Laporte est producteur de l’émission La Dispute sur France Culture.
Rediffusions sur France Culture dans Théâtre&Cie
en partenariat avec France Culture
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Scènes imaginaires
Vendredi 6 novembre / 20h
Angélica Liddell Je ne sais plus comment garder mon corps et mon âme réunis. Je marche sur la roche sacrée et j’ai la sensation d’être non née en regardant la présence de ton absence, comme si les dieux versaient une fine pluie d’or qui, en retombant sur le volume invisible de ton corps, révélait la forme de ton esprit, je suis dans un état antérieur à la naissance, libre du poids charnel, je me sens capable de vivre en mangeant des pierres.
Théâtre de l’Odéon 6e 10 – 15 novembre Primera carta de San Pablo a los Corintios
12 juin 2014, Athènes. La fiancée du Fossoyeur. Journal. Les Solitaires Intempestifs, 2014 Samedi 5 décembre / 14h30
Romeo Castellucci
Le seul universel qui m’intéresse est celui que je ne parviens pas à décrire et qui ne se laisse pas décrire par des mots. […] Je travaille sur ma mémoire pour la faire ensuite exploser dans les choses et dans la matière, laquelle, comme on sait, est parfaitement indifférente à l’homme. Je crois toutefois que la beauté ne peut se dégager que de la rencontre, sur un terrain commun, de l’humain et de l’inhumain. Au fond, c’est exactement cela que la tragédie semble nous dire. Nous éloigner de l’humain pour que nous puissions nous apercevoir de sa fragile existence qui nous interroge.
Théâtre de l’Odéon 6e 2 – 20 décembre Orestie (une comédie organique ?) d’après Eschyle
Itinera. Trajectoires de la forme, Tragedia Endogonidia. Actes Sud, 2008 Samedi 30 janvier / 14h30
Richard Peduzzi
Faire des décors de théâtre, pour moi, c’est une façon d’échapper à l’enfermement. C’est jongler avec le temps, c’est jouer avec le monde dans l’espace restreint d’une cage de scène. […] Je n’ai jamais su ce que j’ai vu ou entendu autour de moi, ce qui m’a marqué, blessé, ce que j’ai attrapé au vol ou dérobé au temps. J’ai trouvé dans ce métier un moyen de comprendre l’existence, de batailler contre l’inquiétude. Au fond, ce que je cherche depuis ma toute petite enfance, c’est une porte de sortie, c’est m’extraire de moi, explorer comme un scaphandrier et redessiner les souterrains situés au plus profond de moi-même. Là-bas, c’est dehors. Actes Sud, 2014
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Ateliers Berthier 17 e 28 janvier – 23 avril Othello de William Shakespeare mise en scène Luc Bondy
Scènes imaginaires
Samedi 9 avril / 14h30
Krzysztof Warlikowski Théâtre de l’Odéon 6 17 mars – 13 mai Phèdre(s) L’Amour de Phèdre de Sarah Kane ; Euripide, Sénèque, J. M. Coetzee e
Je me suis dit que le théâtre était un jeu en toute sécurité. Même si l’on veut recréer la vie sur scène sans compromis, la réalité est toujours plus cruelle et plus douloureuse qu’on ne peut l’imaginer. […] Il faut aussi se souvenir que les créateurs de théâtre fuient dans la fiction pour ne pas vivre. La vie devient alors dépendante du théâtre, ce qui est très dangereux. [...] Je pensais que la vie pouvait attendre, car j’avais beaucoup de choses à faire au théâtre, beaucoup de choses à dire, à changer, à obtenir, à réaliser. Mais à un certain moment, la fiction recule au second plan et la vie la submerge totalement. Théâtre écorché. Coll. Le Temps du théâtre, Actes Sud, 2007 Samedi 4 juin / 14h30
Thomas Ostermeier Théâtre de l’Odéon 6 20 mai – 25 juin La Mouette d’Anton Tchekhov
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Je suis, si l’on veut, le petit frère des Déconstructivistes ; mes grands frères ont tout fait voler en éclats, alors il faut bien quelqu’un pour rassembler les morceaux et les recoller – c’est ce que je fais. Mais dans l’espoir de rendre visible les points de raccord. La culture japonaise a un mot pour cela : Kintsugi. Un objet en céramique n’atteint la perfection de sa beauté qu’une fois qu’il a été cassé puis recollé. Le but de cette esthétique est de donner à voir les lignes de fracture. Je ne déconstruis pas, je reconstruis. Je raconte à nouveau des histoires. Ostermeier backstage, L’Arche Éditeur, 2015
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Pour Louis de Funès de Valère Novarina
Lecture / performance par Frédéric Le Sacripan Mardi 3 novembre / 18h Mercredi 4 novembre / 18h Être acteur ? Qu’est-ce que c’est que cette maladie là ? Être acteur «c’est pas aimer paraître, c’est aimer énormément disparaître». «Le vrai acteur qui joue aspire à rien avec autant de violence qu’à pas être là.» Quel paradoxe ! Comme c’est fascinant ! J’entends Rimbaud qui me souffle son «Je est un autre» et dans mon panthéon personnel, Mère Thérésa lui répond d’un «On ne devient soi-même que dans l’oubli de soi.» Ouf ! Voici l’homme ! Voici l’acteur ! Faites entrer Louis de Funès ! Et que l’hommage aux grands acteurs nous fasse entrer en danse ! Allez Valère ! Comme au bal musette ! Pour Bruno Sermonne, Daniel Znyk, Jules Berry, Michel Simon, Arletty, Bette Davis et aussi pour Jack Nicholson, Gérard Depardieu, Michel Galabru et Michel Fau... et aussi pour mon Père ! Allez venez, venons, dansons comme au bal musette portés par les mots, le souffle au joyeux trou du monde ! En scène !
«Je voudrais qu’on éteigne la lumière sur le théâtre maintenant et que tous ceux qui savent, qui croient savoir reviennent au théâtre dans le noir, non pour encore et toujours regarder mais pour y prendre une leçon d’obscurité, boire la pénombre, souffrir du monde et hurler de rire. Souffrir du mètre, du temps, des nombres, des quatres dimensions. Entrer dans la musique. Venez, vous qui n’êtes pas d’ici. Entrez, enfants doués d’obscurité, vous qui vous savez nés de l’obscurité, venez ! Venons, assistons ensemble à la levée du trou. Car le théâtre n’est sur scène rien d’autre que la représentation d’un trou. Voilà l’idée à creuser. Voilà l’idée que Louis de Funès voulait creuser pour moi.» Pour Louis de Funès de Valère Novarina, Actes Sud, 1986
Frédéric Le Sacripan a été formé au Conservatoire national de Région de Grenoble, puis dans la classe libre du cours Florent et enfin au Conservatoire national supérieur d’Art dramatique. Il joue régulièrement dans les mises en scène d’Olivier Py et de Benjamin Moreau. 53
Lire le théâtre
Lectures commentées animé par Jean-Yves Tadié «Le théâtre est fait pour être lu. Sur la scène, on perd tout», écrit Jacques Chardonne à Paul Morand. Ce pourrait être la justification des trois volumes publiés chez Gallimard que nous présenterons en 2016 : Richard III, La Mouette et Othello. On perd tout sauf si on a lu à l’avance les deux histoires que raconte le théâtre alternativement : celle d’un monstre ou celle d’une victime. Richard III et Iago sont les monstres. Desdémone et La Mouette sont les victimes. Ensuite vient l’illustration scénique toujours variable suivant les époques et les talents. Le texte seul est fixe. Richard III de William Shakespeare avec Jean-Michel Déprats & Gisèle Venet extraits lus par Martin Juvanon du Vachat
mardi 12 janvier / 18h
Othello de William Shakespeare avec Yves Bonnefoy & Daniel Loayza extraits lus par Martin Juvanon du Vachat
mardi 2 février / 18h
La Mouette d’Anton Tchekhov avec Roger Grenier extraits lus par Marie Micla
mardi 24 mai / 18h
Jean-Yves Tadié dirige la collection Folio Théâtre chez Gallimard qui publie des pièces classiques et contemporaines des répertoires français et étrangers. Il est par ailleurs un spécialiste reconnu de Proust.
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en partenariat avec Folio Théâtre / Gallimard
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Words, words, words… LES GRANDS MONOLOGUES shakespearIENS
Rencontres / lectures animé par Daniel Loayza en présence de Dominique Goy-Blanquet & Florence Naugrette Shakespeare, comme le cosmos, se laisse observer à différentes échelles, depuis les composants ultimes de sa phrase (mots, voire sons) jusqu’au mouvement dramatique d’ensemble de ses pièces. Entre les deux s’ouvre ce domaine aux frontières mouvantes où les répliques commencent à s’enchaîner, les situations à se dessiner, les personnages à manifester leur caractère. À l’occasion du 400e anniversaire de sa mort, Dominique Goy-Blanquet, Florence Naugrette et Daniel Loayza, qui avaient déjà célébré ensemble les 450 ans de sa naissance par une série de rencontres au Salon Roger Blin, vous proposent de retraverser son œuvre par la voie des grandes tirades, des monologues célèbres et autres morceaux de bravoure qui balisent les paysages shakespeariens. De Richard III proposant son «royaume pour un cheval» à Hamlet dialoguant avec le crâne du «pauvre Yorick», de Richard II méditant sur la mort des rois à Bottom s’éveillant de ce qu’il croit n’être qu’un songe en passant par Jaques le doux-amer pour qui «le monde entier n’est qu’une scène», ce parcours sera l’occasion de revisiter quelques-unes des plus grandes figures et des plus beaux moments d’une œuvre-monde inépuisable. Le drame historique
mardi 19 janvier / 18h
La tragédie
mardi 16 février / 18h
La comédie
mardi 15 mars / 18h
La romance
mardi 12 avril / 18h
Daniel Loayza, conseiller littéraire de l’Odéon-Théâtre de l’Europe et traducteur. Dominique Goy-Blanquet est Professeur émérite de littérature élisabéthaine à l’Université de Picardie et spécialiste du Moyen Âge européen. Florence Naugrette est Professeur de littérature française, d’histoire et de théorie du théâtre à l’Université Paris-Sorbonne.
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en partenariat avec Flammarion GF
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Words, Words, Words...
Mardi 19 janvier / 18h
Le drame historique
Shakespeare est l’auteur d’un cycle dramatique couvrant près d’un siècle d’histoire de l’Angleterre en huit pièces. Les cinq règnes de Richard II, Henry IV, Henry V, Henry VI et Richard III lui offrent l’occasion de nous faire pénétrer, sur fond d’épopée, dans l’intimité des grands de ce monde tandis qu’ils méditent sur la mortalité et la solitude des rois. Mais c’est aussi en ces œuvres que loge l’une de ses plus puissantes créations comiques, le plus lâche des voleurs, le plus spirituel des ivrognes : l’humain, tellement humain, l’irrépressible Falstaff...
Le chœur Ah ! Que n’ai-je une Muse de feu, prête à s’élever au ciel le plus radieux de l’imagination ! Que n’ai-je pour théâtre un royaume, pour acteurs des princes, et des monarques pour spectateurs de ces scènes sublimes ! Alors Harry le belliqueux, sous son vrai jour, prendrait l’aspect de Mars, tandis qu’à ses talons, comme des chiens en laisse, Épée, Famine et Feu mendieraient du service. Mais pardonnez, doux amis, aux esprits plats, rampants, qui ont osé sur cette indigne estrade produire un si vaste sujet. Henry V, acte I, sc. 1, trad. Sylvère Monod Mardi 16 février / 18h
La tragédie
À partir de Jules César (1599) et jusqu’à Coriolan (1608), Shakespeare, qui avait déjà signé Titus Andronicus, puis Roméo et Juliette, porte le genre tragique à une hauteur inégalée, présentant successivement Hamlet, Othello, Le Roi Lear, Macbeth, Antoine et Cléopâtre. Le monologue devient sous sa plume un instrument d’analyse et d’expression de l’individu d’une acuité nouvelle, faisant de son œuvre l’un des seuils de notre modernité. Entre autres jalons essentiels, l’on retrouvera ici les méditations d’un prince du Danemark, le suicide d’un Maure, ou les délires d’un vieux roi perdu sur la lande...
Macbeth Éteins-toi, petite chandelle ! La vie n’est qu’une ombre en marche, un pauvre acteur Qui s’agite pendant une heure sur la scène Et alors on ne l’entend plus ; c’est un récit Conté par un idiot, plein de son et furie, Ne signifiant rien. Macbeth, acte V, sc. 5, trad. Pierre Jean Jouve 58
Words, Words, Words...
Mardi 15 mars / 18h
La comédie
La comédie shakespearienne est à très large spectre. L’une de ses premières œuvres, La Comédie des erreurs, propose une intrigue à la Plaute où permutent deux couples de jumeaux ; moins de dix ans plus tard, il crée avec Rosalinde, héroïne ultra-moderne de Comme il vous plaira, l’un de ses plus subtils portraits de femme (travestie en homme qui va se déguiser en femme !). L’égarement amoureux – les errances du désir, voire ses naufrages – lui ont inspiré des scènes magnifiques, où son lyrisme souriant se teinte parfois d’un soupçon de mélancolie...
Thésée Le fou, l’amoureux et le poète sont farcis d’imagination : l’un voit plus de démons que le vaste enfer n’en peut contenir et c’est le fou. L’amoureux, aussi fou que lui, découvre la beauté d’Hélène sur le front d’une moricaude. Et l’œil du poète, roulant dans un beau délire, voyage du ciel à la terre et de la terre au ciel. Et comme l’imagination dote d’un corps les choses inconnues, la plume du poète leur trouve des formes et accorde à un rien dans l’air une demeure précise et un nom.
Le Songe d’une nuit d’été, acte V, sc. 1, trad. Jean-Louis Supervielle
Mardi 12 avril / 18h
La romance
Shakespeare a travaillé jusqu’au bout à se renouveler par l’exploration de thèmes et de formes inédits. L’œuvre en collaboration qu’est Périclès (vers 1608) paraît lui avoir inspiré un dernier cycle : celui des romances plays, où la vraisemblance dramatique importe moins qu’un sens ravivé (et d’ailleurs non dépourvu d’ironie) de la merveille et de l’émerveillement. Ce qu’on pourrait appeler le Wonderland shakespearien couvre trois derniers poèmes débordants de fantaisie et d’une fascinante étrangeté. Bienvenue sur les côtes de la Bohême ou sur l’île du mage Prospero...
Gonzalo Dans ma république, je ferais toute chose À rebours : je n’y tolérerais aucun trafic ; Aucun titre de magistrat ; nul n’y saurait Ses lettres ; on n’y connaîtrait riches ni pauvres Non plus que serviteurs ; et ni legs ni contrats... La Tempête, acte II, sc. 1, trad. Pierre Leyris
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XXIe scène nouvelles voix contemporaines
Cinq cartes blanches à cinq auteurs une proposition de Sophie Loucachevsky collaboration artistique Jules Audry lectures par les acteurs du CNSAD Ce projet a pour ambition de réunir les écoles nationales autour des écritures contemporaines afin d’ouvrir le champ des nouvelles voix du théâtre. C’est à l’ESAD qu’ont été choisis les auteurs invités cette année, souvent de jeunes auteurs, pas forcément édités ou tout juste traduits, découverts grâce à l’Arche éditeur, le Centre national du théâtre, la Maison Antoine Vitez. Ces séances s’articuleront autour d’une lecture d’un texte dramatique choisi par l’auteur suivie d’une conversation autour des enjeux actuels de l’écriture pour la scène. Parallèlement et en amont de ces cartes blanches un atelier est prévu avec l’auteur invité et sous la houlette d’un metteur en scène – B. Seth et R. Montllò Guberna, L. Gutmann, M. Borja, J.-P. Albizzati. Ces ateliers sont prioritairement réservés aux Cycles spécialisés de la Mairie de Paris.
Mariette Navarro Linda McLean
lundi 26 octobre / 19h lundi 16 novembre / 19h
Lauréat du grand prix du CNT
lundi 11 janvier / 19h
Leonore Confino
lundi 15 février / 19h
La section auteur de l’ENSATT Écritures dramatiques et écritures de plateau
lundi 14 mars / 19h
Studio Gémier, entrée libre sur réservation : daniele.girones@orange.fr
en partenariat avec le Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, le Cycle spécialisé théâtre des Conservatoires de la Ville de Paris, l’École nationale supérieure d’arts et techniques du théâtre, le Centre national du théâtre et la Compagnie Les Amis de...
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les inattendus
Jean-Philippe Toussaint & The Delano Orchestra Marie Madeleine Marguerite de Montalte
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Jean-Philippe Toussaint & The Delano Orchestra Lecture musicale Lundi 4 avril / 20h
Marie Madeleine Marguerite de Montalte Ce projet singulier est né d’une rencontre entre l’écrivain Jean-Philippe Toussaint et Alexandre Rochon, compositeur, chanteur et guitariste du groupe The Delano Orchestra. Marie Madeleine Marguerite de Montalte se présente comme un concert littéraire ou une lecture musicale avec projection d’images vidéos, dont l’origine se situe dans la tétralogie que Jean-Philippe Toussaint a consacrée à son héroïne, cette «MMMM» créatrice de mode, présentée comme la compagne du narrateur.
«L’orage, la nuit, le vent, la pluie, le feu, les éclairs, le sexe et la mort. Plus tard, en repensant aux heures sombres de cette nuit caniculaire, je me suis rendu compte que nous avions fait l’amour au même moment, Marie et moi, mais pas ensemble.» La Vérité sur Marie, Jean-Philippe Toussaint, Minuit, 2009
Jean-Philippe Toussaint, né à Bruxelles, est l’auteur de douze livres publiés chez Minuit et traduits en une vingtaine de langues. En 2005, il a obtenu le Prix Médicis pour Fuir et en 2009 le Prix Décembre pour La Vérité sur Marie. Il a réalisé quatre longs métrages pour le cinéma.
Alexandre Rochon est chanteur et compositeur du groupe clermontois The Delano Orchestra dont la musique invite au voyage sur une écriture d’inspiration folk. Il est fondateur et directeur artistique du label Kütu Folk Records. Tarifs exceptionnels (cf. p. 69)
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créé le 14 mars 2016 à la Comédie de Clermont-Ferrand, scène nationale production la Comédie de Clermont-Ferrand, scène nationale
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Un dimanche à …
Promenades littéraires accompagné par Léon Bonnaffé Pour la troisième année consécutive, le Centre des Monuments Nationaux a le plaisir de s’associer au Théâtre de l’Odéon pour une série de trois rendez-vous insolites à la découverte du patrimoine historique et littéraire. Après deux cycles de lectures consacrés aux récits de voyages et à la littérature fantastique, proposés dans les monuments du réseau à Paris et à travers la France, Un dimanche à… invite les spectateurs de l’Odéon à une promenade décalée en compagnie d’un guide-comédien vers un lieu tenu secret.
Accordez-vous 30 minutes de hasard vers une destination inconnue, au seul rythme des mots qui conduiront la danse. Venez sacrifier un dimanche à la curiosité d’une errance poétique. Du Théâtre de l’Odéon vers Dieu sait où, vous serez baladés par un guide certifié incompétent et garanti bavard. Fermez les yeux, ouvrez les oreilles, le temps passera au mot à mot. Si le hasard fait bien les choses, une lecture vous attendra à destination, choisie pour faire écho aux murs qui l’accueilleront. Vers un premier lieu secret dimanche 13 mars / 16h30 Vers un deuxième lieu secret
dimanche 17 avril / 16h30
Vers un troisième lieu secret
dimanche 22 mai / 16h30
Léon Bonnaffé, auteur, comédien, en un mot, parleur. Manipulateur d’à peu près haute définition, bavard intempestif sur scène et en coulisse, capable de réciter l’alphabet à l’envers et La Fontaine à l’endroit, avec ou sans les mains.
AVERTISSEMENT sans être acrobatiques, ces promenades littéraires sont déconseillées aux personnes génées par la marche ou la montée d’escaliers.
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en partenariat avec le Centre des Monuments Nationaux
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informations pratiques
Librairie La librairie du théâtre installée au premier étage du Théâtre de l’Odéon, dans l’antichambre du salon Roger Blin, est gérée par Le Coupe-Papier. Elle offre un large choix d’ouvrages en lien avec la programmation. ouverture de la location La location est ouverte pour l’ensemble de la programmation des Bibliothèques de l’Odéon. 01 44 85 40 40 / theatre-odeon.eu Accès Place de l’Odéon Paris 6 e Métro Odéon (lignes 4 et 10) – RER B Luxembourg Bus : 63, 87, 86, 70, 96, 58 Vélib : 6 rue des Quatre Vents (station 6028) ; 34 rue de Condé (station 6017) ; 11 rue Danton (station 6016) Public en situation de handicap Pour les personnes dont la mobilité est réduite Accès par la place Paul Claudel (à l’arrière du théâtre) puis sous les arcades de la rue Corneille ; accès à la salle par ascenseur (au vestiaire et au bar du foyer). Pour une facilité d’accès 01 44 85 40 40 Renseignements Marylène Bouland les.bibliotheques@theatre-odeon.fr / 01 44 85 40 68
#BibliOdeon Participez activement à la saison des Bibliothèques de l’Odéon en devenant nos ambassadeurs sur les réseaux sociaux. Renseignement et inscription : livetweet@theatre-odeon.fr
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tarifs
* Justificatif indispensable lors du retrait des places
Théâtre de l’Odéon 6 e Grande salle Roger Blin & Un dimanche à... Plein tarif 10 € 6 € Abonné Odéon 6 € 6 € Moins de 28 ans 6 € 6€ Bénéficiaire du RSA* Demandeur d’emploi* 6 € 6€ Public en situation de handicap* Élève d’école de théâtre* 6 € 6 €
tarifs exceptionnels
* Justificatif indispensable lors du retrait des places
Théâtre de l’Odéon 6 e Grande salle série 1 série 2 série 3 série 4 Plein tarif 22 € 18 € 12 € 8€ Carte Les Bibliothèques de l’Odéon 11 € 9 € 6€ 4€ Abonné Odéon Moins de 28 ans 11 € 9 € 6€ 4€ Bénéficiaire du RSA* Demandeur d’emploi* 11 € 9 € 6€ 4€ Public en situation de handicap* Élève d’école de théâtre* 11 € 9€ 6 € 4 €
CARTE LES BIBLIOTHÈQUES DE L'ODÉON Carte 10 entrées 50€ Carte à utiliser librement au cours de la saison 15/16 ; une ou plusieurs places lors de la même manifestation. Réservation fortement conseillée. Certaines manifestations aux tarifs exceptionnels ne sont pas accessibles avec cette carte. Un tarif préférentiel est cependant consenti aux abonnés Odéon et aux détenteurs de la Carte (cf. tarifs exceptionnels, voir ci-dessus).
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calendrier 15/16
octobre
lun 5 Ian McEwan / Liv(r)e ; un auteur, une œuvre lun 12 Alexandre Soljénitsyne / Georges Nivat / Exils jeu 15 Aux origines de la honte / Dire la honte sam 17 La Nouvelle-Calédonie / Festival des Outre-Mers lun 19 François Maspero / Une poétique de la résistance lun 26 Mariette Navarro / XXIe scène
novembre
mar 3 Pour Louis de Funès de Valère Novarina / Lecture 18h mer 4 Pour Louis de Funès de Valère Novarina / Lecture 18h ven 6 Angélica Liddell / Scènes imaginaires 20h jeu 12 Honte et catastrophe / Dire la honte 18h sam 14 Regard sur les arts plastiques – Yvon Lambert / L’Europe des artistes 17h e lun 16 Linda McLean / XXI scène 19h mar 17 Que reste-t-il de l’autorité ? / Les Dialogues du contemporain 18h jeu 19 Roland Barthes / Penser ; passé, présent 18h ven 20 Paroles de soldats d’Hubert le Roux & Antoine Sabbagh / Lecture 18h sam 21 Paroles de soldats d’Hubert le Roux & Antoine Sabbagh / Lecture 15h sam 28 Pinocchio de Carlo Collodi / Lecture 15h
p. 53 p. 53 p. 50 p. 25 p. 41 p. 61 p. 37 p. 44 p. 18 p. 18 p. 19
décembre
sam 5 jeu 10 sam 12 lun 14
14h30 18h 17h 20h
p. 50 p. 44 p. 41 p. 12
janvier
lun 11 Lauréat du grand prix du CNT / XXIe scène mar 12 Richard III de William Shakespeare / Lire le théâtre jeu 14 Didier Fassin / Penser ; passé, présent sam 16 Regard sur le cinéma – Stanley Weber / L’Europe des artistes mar 19 Le drame historique / Shakespeare / Words, Words, Words... jeu 21 Honte et humiliation / Dire la honte sam 23 René Descartes / La Vie comme un songe sam 23 Le Malin Génie de Monsieur Descartes / Les petits Platons sam 30 Richard Peduzzi / Scènes imaginaires
19h 18h 18h 17h 18h 18h 14h30 14h30 14h30
p. 61 p. 54 p. 45 p. 41 p. 58 p. 25 p. 28 p. 32 p. 50
février
lun 1er Irène Némirovsky / Olivier Philipponnat / Exils mar 2 Othello de William Shakespeare / Lire le théâtre sam 6 Regard sur la chorégraphie – Guillaume Siard / L’Europe des artistes lun 8 Éditions Bourgois / Cinquante ans d’éditions jeu 11 Michaël Fœssel / Penser ; passé, présent sam 13 William Shakespeare / La Vie comme un songe sam 13 Socrate sort de l’ombre / Les petits Platons lun 15 Leonore Confino / XXIe scène mar 16 La tragédie / Shakespeare / Words, Words, Words... jeu 18 La honte faite aux femmes / Dire la honte
20h 18h 17h 20h 18h 14h30 14h30 19h 18h 18h
p. 12 p. 54 p. 41 p. 21 p. 45 p. 28 p. 32 p. 61 p. 58 p. 25
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Romeo Castellucci / Scènes imaginaires Pierre Bourdieu / Penser ; passé, présent Regard sur l’opéra – Lukas Hemleb / L’Europe des artistes Joseph Conrad / Mathias Énard / Exils
20h p. 8 20h p. 12 18h p. 25 15h/17h p. 15 20h p. 17 19h p. 61
mars
dim 13 Un dimanche à... lun 14 La section auteur de l’ENSATT / XXIe scène mar 15 La comédie / Shakespeare / Words, Words, Words...
16h30 19h 18h
p. 66 p. 61 p. 59
avril
sam 2 L’Utopie / La Vie comme un songe sam 2 La Révolte d’Épictète / Les petits Platons lun 4 Jean-Philippe Toussaint & The Delano Orchestra sam 9 Krzysztof Warlikowski / Scènes imaginaires* lun 11 Joseph Kessel / Olivier Weber / Exils mar 12 La romance / Shakespeare / Words, Words, Words... sam 16 Spinoza / la solitude du sage sam 16 Leibniz ou le Meilleur des Mondes possibles / Les petits Platons dim 17 Un dimanche à...
14h30 14h30 20h 14h30 20h 18h 14h30 14h30 16h30
p. 28 p. 32 p. 64 p. 51 p. 13 p. 59 p. 29 p. 33 p. 66
mai
dim 22 Un dimanche à... mar 24 La Mouette d’Anton Tchekhov / Lire le théâtre sam 28 Gaston Bachelard / La Vie comme un songe sam 28 Les Rêveries de Gaston Bachelard / Les petits Platons
16h30 18h 14h30 14h30
p. 66 p. 54 p. 28 p. 33
juin
sam 4 Thomas Ostermeier / Scènes imaginaires* lun 6 Giacomo Casanova / Chantal Thomas / Exils sam 11 Sigmund Freud / La Vie comme un songe sam 11 Le Professeur Freud parle aux poissons / Les petits Platons
14h30 20h 14h30 14h30
p. 51 p. 13 p. 29 p. 33
*sous réserve
• Grande salle
• Salon Roger Blin
• Studio gémier
• Hors les murs
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Crédits Couverture : Robert The, Readers’ Digest (cake book) © Rosemary Furtak Collection, Walker Art Center Library Page 6 : Jean-Luc Moulène, 10 05 11 Bibliothèque Gallimard © Adagp, Paris 2015 Page 9 : couverture de The Children Act, Ian McEwan, Nan A. Talese, 2014 Page 11 : Homme sur le pont d’un bateau (Norvège), vers 1920 © adoc-photos Page 16 : Lettre inédite de Michel Piccoli à François Maspero, in «François Maspero et les paysages humains», éd. À plus d’un titre / La fosse aux ours, 2009 Page 20 : Portrait de Christian Bourgois © DR Page 24 : Accusé d’avoir tué son frère d’une balle de revolver à Vincennes (France). Photographie publiée dans «Le Petit Parisien» le 26 décembre 1926 © adoc-photos Page 27 : Photomontage (France), vers 1930 © adoc-photos Page 30 : Illustration de Julia Wauters, in «Leibniz ou le Meilleur des Mondes possibles», raconté par Jean Paul Mongin, éd. Les petits Platons, 2012 Page 39 : Man Ray, Le Monde. Rayogramme extrait de «Électricité» publié en 1931. Photogravure © Man Ray trust / Adagp, Paris 2015 © adoc-photos Page 42 : Djan Seylan, un arrêt de bus dans le quartier de Taksim à Istanbul (Turquie), 1989 (détail) © Djan Seylan / adoc-photos Page 48 : Benjamin Chelly, intérieur des Ateliers Berthier de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Paris 2015 Page 52 : Photogramme du film L’Homme orchestre de Serge Korber, 1970 (détail) Page 55 : Portrait de Firmin Gémier (1869-1933), acteur, metteur en scène et directeur de théâtre français, 1910 © adoc-photos Page 57 : Giulia Lazzarini & Tino Carraro dans La Tempesta (La Tempête) de William Shakespeare, mise en scène de Giorgio Strehler, 1977-78 © Luigi Ciminaghi / coll. Piccolo Teatro di Milano – Teatro d’Europa Page 60 : © Laure Vasconi (détail) Page 65 : Alexandre Rochon © Émilie Fernandez Page 67 : Fred Stein, homme lisant le plan du métro à Paris (France), 1935 © Fred Stein Archive / Adagp, Paris 2015 © adoc-photos 72
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Odéon – Théâtre de l’Europe
2 octobre – 1er novembre / Odéon 6e IVANOV d’Anton Tchekhov mise en scène Luc Bondy 10 octobre – 21 novembre / Berthier 17 e VU DU PONT d’Arthur Miller mise en scène Ivo van Hove création 10 – 15 novembre / Odéon 6e PRIMERA CARTA DE SAN PABLO A LOS CORINTIOS d’Angélica Liddell en espagnol et suédois, surtitré 2 – 20 décembre / Odéon 6e ORESTIE (une comédie organique ?) d’après Eschyle de Romeo Castellucci 5 – 20 décembre / Berthier 17 e PINOCCHIO d’après Carlo Collodi de Joël Pommerat 6 janvier – 13 février / Odéon 6e RICHARD III de William Shakespeare mise en scène Thomas Jolly
28 janvier – 23 avril / Berthier 17 e OTHELLO de William Shakespeare mise en scène Luc Bondy création 17 mars – 13 mai / Odéon 6e PHÈDRE(s) L’Amour de Phèdre de Sarah Kane ; Euripide, Sénèque, J. M. Coetzee mise en scène Krzysztof Warlikowski création 13 – 29 mai / Berthier 17 e NOUS SOMMES REPUS MAIS PAS REPENTIS (Déjeuner chez Wittgenstein) de Thomas Bernhard mise en scène Séverine Chavrier 20 mai – 25 juin / Odéon 6e LA MOUETTE d’Anton Tchekhov mise en scène Thomas Ostermeier 3 – 25 juin / Berthier 17 e LES PALMIERS SAUVAGES d’après William Faulkner mise en scène Séverine Chavrier octobre 2015 – juin 2016 LES BIBLIOTHÈQUES DE L’ODÉON
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