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Cinéma - Catherine Paillé
CATHERINE PAILLÉ Le cinéma dans la plume
« L’émotion au bout du film »… Scénariste en herbe, Catherine Paillé originaire de La Chaume, enchaîne depuis six ans l’écriture de courts et longs métrages. Elle a endossé pour la première fois la casquette de réalisatrice pour un film court sur l’amour déçu d’un jeune marin-pêcheur chaumois.
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Cet hiver, seule sur la scène du cinéma La Gargamoëlle au Château-d’Olonne , elle appelle un à un les acteurs sablais et chaumois non-professionnels qui ont participé à son premier court-métrage en tant que réalisatrice. Catherine Paillé, jeune trentenaire, savoure l’instant. Cela fait plus d’un an qu’elle a tourné « Le bel été », une histoire d’amour de vacances déclinante entre un jeune marin-pêcheur sablais et une étudiante. Mais c’est la première fois que ses proches et acteurs peuvent se voir en grand. « Le problème avec les courts-métrages, c’est que ta famille ne peut pas aller les voir en salle comme les autres films », explique la jeune fille qui a grandi à La Chaume. Pourtant, partager ce film avec ses proches est important : Catherine y a mis « les émotions de son enfance qu’elle trouvait cinématographiques : la chaleur, les marins pêcheurs, l’ambiance des Sables en fin d’été. »
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C’est au cœur des marais de L’Ile-d’Olonne que Catherine Paillé a tourné une grande partie de son court-métrage « Le bel été ».
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ECRIRE DES TEXTES VOUÉS À DEVENIR DES IMAGES
Si cette fois, Catherine Paillé a pris la casquette de réalisatrice, son vrai rôle au cinéma, c’est scénariste. « Quand j’étais petite, ma mère ne me laissait ni regarder la télé ni aller au cinéma car elle trouvait la programmation trop médiocre. Alors, je me plongeais dans les livres tout en rêvant un jour d’écrire des textes voués à devenir des images », se souvientelle. Forte de ce besoin viscéral d’animer l’écriture, elle entre au lycée Guist’Hau à Nantes en seconde option cinéma. Puis, elle réussit le concours de l’école de cinéma La Femis à Paris. Durant quatre ans, elle « y grandit, affine ses goûts et ses désirs de cinéma » comme elle dit, et passe ses moments libres dans les salles à s’imprégner des films de Rozier, Doillon, Cassavetes. « J’aime les films à la fois réalistes et esthétisants. »
RÉCOMPENSÉE À LA MOSTRA DE VENISE
En 2005, pour le film de fin d’études, elle aide un de ses amis, Samuel Collardey, à écrire son scénario.
Anthony Frécourt et Océane Ruciak sont les personnages principaux du « Bel été ». Tous deux sont originaires des Sables et de La Chaume. Ce sera « Du soleil en hiver », un courtmétrageprimé dans plusieurs festivals de cinéma en Europe. Forts de ce succès, ils travaillent ensemble sur leur premier long-métrage « L’Apprenti », lui en tant que réalisateur, elle, scénariste. Le docu-fiction, qui relate la vie d’un jeune apprenti agricole, reçoit en 2008 le Prix de La Semaine de la Critique à la Mostra de Venise. « Avec Samuel, l’acteur et le producteur, on était allés à Venise, assez flippés, pour présenter le film. Alors qu’on était au restaurant, le téléphone a sonné : l’un des organisateurs nous a dit de rester car on avait un prix. C’était dingue ! On était survoltés, tout était surréaliste ! » Le film est sorti dans 300 salles dont celle de La Roche-surYon. « Ma mère pouvait enfin voir au cinéma un film que j’avais écrit ! »
Depuis toute petite, la jeune scénariste originaire de La Chaume était fascinée par cette maison. Ce fut donc très émouvant pour elle d’y tourner des scènes de son premier film en tant que réalisatrice.
UN FILM AVEC GUILLAUME CANET
Depuis le début de sa jeune carrière, Catherine Paillé a écrit les scénarios d’une dizaine de courts et long-métrages : des films français mais aussi lituaniens et chinois. Elle les écrit de Pigalle à Paris où elle a un appartement et des pays où sont tournés les films. Son compagnon, rencontré à La Femis, en produit certains. Cette année, elle a terminé l’écriture du dernier film de Cédric Kahn « Une vie meilleure », avec Guillaume Canet. Des scènes ont été tournées en février aux Sables-d’Olonne. « J’étais impressionnée de collaborer avec Cédric Kahn, je me demandais ce que je pourrais lui apporter. Finalement, on a écrit à quatre mains, on s’est complété. Quelque part, en tant que scénariste, tu aides les réalisateurs à accoucher de leur projet. » Le film sortira à la fin de l’année. Pour la suite, Catherine rêve d’enchaîner les rôles de scénaristes, pourquoi pas avec Rozier et Doillon, et d’endosser la casquette de réalisatrice de temps en temps. « Mon envie de faire du cinéma, c’est de transmettre une émotion, une émotion indicible avec les mots. Etre ému et émouvoir l’autre, c’est peut-être ce qu’il y a de plus important dans l’existence. »
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