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Exposition - L’art du collage

Eduardo Arroyo

« Ramoneur », 1980 Papier de verre, 99,5 x 90 cm Collection privée, Courtesy galerie Louis Carré & Cie, Paris © Galerie Louis Carré & Cie, Paris

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Eduardo Arroyo

« Sherlock Holmes I », 2009 Collage papier 61 x 50 cm © Galerie Louis Carré & Cie, Paris

Eduardo Arroyo & Hervé Télémaque

Hervé Télémaque

« La gourmandise », 1974 Collage 100 x 66 cm Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris © Jacques Faujour

Hervé Télémaque

« Maison voiture (fleurie) », 1981 Collage 100 x 70 cm © Galerie Louis Carré & Cie, Paris

L’ART DU COLLAGE

Deux figures de l’Art contemporain.

Du 26 juin 2011 au 6 novembre 2011, au musée de l’Abbaye Sainte-Croix, un face à face à ne pas manquer !

Eduardo Arroyo, né en 1937, est Espagnol. Il fuit le régime franquiste et arrive à Paris en 1958. Hervé Télémaque, né la même année en Haïti, fait son apprentissage artistique à New York avant de s’installer définitivement en France en 1961. Leur histoire personnelle, marquée par l’exil et le déracinement, sous-tend leur engagement artistique. Les deux hommes se sont rencontrés et croisés au début des années soixante, de loin en loin, au sein du groupe fluctuant de la Figuration Narrative, qui fit long feu en 1972. Chacun alors a poursuivi sa route. Celle d’Arroyo, figure flamboyante, en perpétuelle rupture de ban, progresse en zigzag, par à-coups, coups d’éclat et coups de sang. Télémaque trace plutôt la sienne en profondeur, creuse un unique sillon pétri de ses contradictions. Aux saccades de l’un s’oppose l’insistance de l’autre, à l’instabilité la ténacité. Il n’empêche qu’au-delà de leurs différences, ces deux-là s’apprécient et partagent quelques traits artistiques communs : le contour qui délimite les formes de leur peinture en est un. Qu’il soit laissé en réserve chez Arroyo ou marqué par la ligne claire chez Télémaque, il renvoie à l’aspect tranché d’un papier découpé. Quand de surcroît il se décline en un jeu combinatoire et citationnel d’éléments hétérogènes, il évoque franchement la technique du collage, trouvaille fondamentale des avant-gardes du début du 20e siècle. A ce compte-là, la tentation était grande d’opérer un focus sur leur propre pratique du collage. Stricto sensu. Chez Télémaque, les collages prennent à plusieurs reprises le pas sur la peinture et s’incarnent dans quelques séries magistrales totalement autonomes. Chez Arroyo, ils l’accompagnent plutôt, et se piquent de temps en temps au jeu de la déclinaison thématique. Loin d’êtres anecdotiques, ils s’intègrent parfaitement dans leur démarche artistique engagée dans l’histoire, en prise directe avec le monde. A travers une cinquantaine d’œuvres, des collages exclusivement, l’exposition privilégie la rencontre, le passage de mano a mano entre deux œuvres rarement associés. Le fil conducteur, éminemment littéraire, emprunte à l’autofiction, au roman noir et au carnet de voyage. Mais au bout du compte, ces multiples jeux de masques et de rôles ne nous laissent pas dupes : le roman reste autobiographique.

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