Yann Lecomte, le graphisme allié à la modernité

from LES SABLES MAGAZINE N°19

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Les marins pêcheurs dans l’objectif d’Antoine Martineau

Yann Lecomte

Le graphisme allié à la modernité

Photographe créateur, Yann Lecomte porte un regard aiguisé sur la cité balnéaire et l’une de ses principales forces : le remblai. Il le parcourt d’un bout à l’autre, observant les promeneurs, leurs attitudes, animé par l’envie de capter ces instants de détente. Par la volonté de mettre en lumière l’architecture du lieu.

Postés sur le sable à profiter de l’instant présent, tantôt le regard tourné vers l’horizon, tantôt les yeux rivés sur le spectacle que nous offrent la plage et ceux qui, comme nous, s’y prélassent, on observe. Les yeux fermés, on écoute. Le bruit des vagues, des raquettes qui frappent les balles et des enfants qui jouent. Les conversations de nos voisins de plage… Et souvent, on s’amuse. C’est un peu la même chose derrière l’objectif de Yann Lecomte. Originaire des Sables-d’Olonne, le photographe a beaucoup voyagé. Sur l’île de la Réunion, où il a vécu pendant 8 ans, il s’est intéressé à la photographie en découvrant le travail d’Edgar Marsy. « Cet artiste rend compte de la vie de l’île à sa manière et se questionne sur la société réunionnaise en y mêlant humour et anachronisme », explique-t-il installé sur la banquette d’un café sablais. Yann Lecomte, n’a pas appris l’art de la photographie en lisant des manuels mais en regardant et en cherchant à comprendre le travail de photographes comme Martin Parr, Henri CartierBresson…

UNE « SABLOGRAPHIE » EN NOIR ET BLANC Comme il écrirait une histoire avec un stylo, l’artiste a choisi de le faire par le biais de son appareil. Depuis son retour aux Sables-d’Olonne en 2010, il porte un regard de « voyageur » sur la ville où il a passé son enfance et son adolescence. Yann Lecomte a intitulé cette série de photos Sablographie. « J’aime montrer ce qu’il se passe autour de moi. Je me balade avec mon appareil et je photographie ce qui me touche. On appelle ça la street photographie (de la photographie de rue urbaine). » Ses histoires, il a choisi de les écrire en noir et blanc avec un appareil numérique. « J’aime ce côté intemporel qui tranche avec la photo touristique classique. La plupart de mes clichés sont pris sur le remblai parce qu’ici, les gens se baladent, sont en vacances, ils sont libres et ils se lâchent », glisse-t-il en souriant. En plus de la recherche graphique, l’humour n’est jamais bien loin dans ses clichés. Un gamin qui éclabousse une grand-mère… Une famille où chaque membre est tiré à quatre épingles pour une simple balade sur la plage… Tout est source d’inspiration. L’image dépeinte ? Eh bien… C’est nous ! « Je ne prends pas de photos du port, des bateaux, parce que c’est presque banal. Je trouve le côté balnéaire plus amusant à photographier. » « APPRENDRE À S’ASSEOIR ET REGARDER » Yann Lecomte s’intéresse aussi beaucoup aux immeubles et autres édifices érigés sur le remblai. « On passe d’une villa bourgeoise à un immeuble sans grand intérêt pour certains. J’espère que mon travail peut aider à faire découvrir aux locaux le poids de l’architecture sablaise, parfois critiquée. » Le photographe vend ses clichés au Comptoir des arts. « Ce sont des tirages d’art, donc ils sont limités de cinq à quinze exemplaires. Avec le tireur et l’encadreur, on fait un travail d’équipe. Ils contribuent à la mise en valeur des photos. » L’artiste présentera une soixantaine de photographies au Prieuré Saint-Nicolas, du 30 mai au 8 juin. D’ici-là, il compte bien continuer à arpenter le remblai pour enrichir sa série déjà abondante. Sans jamais oublier de prendre le temps de « s’asseoir, ne rien faire et regarder » .