Portfolio 2017

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Mon projet préféré? C’est le prochain! - Frank Lloyd Wright

p o r t f o l i o Olivia

Jazz

47 rue Doudeauville, 75018 Paris

Davis

+33 6 68 42 07 40

2017

olivia.jazz@yahoo.fr



sommaire

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Curriculum Vitae

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Avant-propos

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50 Logements : 96 boulevard Paul Vaillant Couturier, Ivry-sur-Seine

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Bellastock : Festival de Constructions Ephémères

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Maison du Canal : Quai de Jemmapes, Paris 19e

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Arias Arquitectos : Stage à Santiago, Chili

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(CANAL)iser : Projet Urbain entre Paris et Aubervilliers

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Musée des Beaux-Arts de Reims

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Projet de Fin d’études : Recycl(Âges)

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Mémoire de Fin d’études : Le vide habité

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Jean-Paul Viguier et Associés : Stage de formation pratique

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Remerciements

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expérience AVRIL - JUILLET 2017 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2016 DÉCEMBRE 2013 - FÉVRIER 2014 MARS - AVRIL 2013 NOVEMBRE 2012 - FÉVRIER 2017

Stagiaire chez Jean-Paul Viguier et Associés, Paris 13e Assistante architecte chez Atelier ARAGO, Paris 13e Stagiaire chez Arias Arquitectos, Santiago, Chili Stagiaire chez Fabrice Dusapin Architecte, Paris 13e Vendeuse pour l’Etudiant Magazine

2011 - 2012

Membre de l’association InterArchi IDF Regroupement des 7 écoles nationales supérieures d’architecture d’Île-de-France en partenariat avec l’Ordre des Architectes et la Maison de l’Architecture Île-de-France

2011 - 2012

Responsable Événementiel du Bureau des Étudiants de l’ENSA Paris Val de Seine

AVRIL 2011

Stage ouvrier dans l’entreprise LVP (Saint-Ouen, 93)

2010 - 2011

Secrétaire Générale du Bureau des Étudiants de l’ENSA Paris Val de Seine

formation 2009 - 2017

JUIN 2009

Master en Art et Architecture École Nationale Supérieure d’Architecture Paris Val de Seine, 13e arrondissement Baccalauréat Scientifique, spécialité Mathématiques, option Arts Plastiques Lycée Charles le Chauve à Roissy-en-Brie (77), Mention Bien 5

logiciels PHOTOSHOP

ARTLANTIS

INDESIGN

ARCHICAD

ILLUSTRATOR

REVIT

AUTOCAD

GRASSHOPPER

SkETCHUP

MICROSOFT OFFICE

compétences

Bilingue Anglais-Français, Espagnol bon niveau (lu, parlé), Allemand (lu) Permis de conduire B français - Permis A2 en cours d’aquisition

activités Loisirs: Poterie, lecture, équitation, randonnée, snowboard, chant

curriculum

vitae

Olivia Jazz Davis Née le 24 Juin 199 1 à Bosto n, Mas s achu s ett s (U S A) 47 rue Doudeauville, 75018 Paris +33 6 68 42 07 40 olivia.jazz@yahoo.fr

Voyages: Allemagne, Barbade, Belgique, Canada, Cap Vert, Chili, Egypte, Espagne, France, Grèce, Guatemala, Honduras, Inde, Italie, Luxembourg, Maroc, Mexique, Pologne, Pays- Bas, Portugal, Royaume-Uni, Salvador, Suisse, Thaïlande, USA.


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avant-propos Ce portfolio résume certaines de mes expériences scolaires et extra-scolaires de la troisième à la dernière année en école d’Architecture. Arrivée au terme de mes études, je cherche aujourd’hui le moyen le plus pertinent d’arriver à mon objectif de travailler sur le développement de métropoles sud-américaines, africaines ou asiatiques dans des structures comme ONU Habitat ou UNOPS. J’aimerais, avant cela, travailler auprès d’un architecte-urbaniste afin de vivre une nouvelle expérience professionnelle et me faire une idée plus concrète de la réalité de cette profession. Cette expérience me permettra de confirmer mon envie de compléter ma formation par un master en urbanisme à Sciences Po, l’AMUR, ou l’ENSA de Marne-la-Vallée entre-autres - ou au contraire de prendre un autre chemin. 7


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50 Logements à Ivry-sur-Seine

Ces logements s’implantent dans un tissu urbain en évolution. La parcelle est à la frontière d’un Ivry-sur-Seine à un ou deux étages, résidentiel, à l’échelle du piéton, et, d’un Ivry dont l’ambition est d’accentuer son rayonnement intercommunal par l’implantation d’un pôle commercial, bureautique et universitaire culminant en moyenne à 32 m de hauteur. Le projet se construit à un endroit clef de cette frontière. Elle est traversée par des modes de circulation doux et se situe au début d’une promenade vers la Seine, placant le bâtiment à projeter au centre de la perspective. Une implantation en diagonale permet au bâtiment d’accompagner ce flux de personnes. La percée urbaine permet une vue dégagée sur la Seine à partir d’une altitude de 12 m, d’où une forte densification à cet endroit. La tour en début de parcelle permet aussi la création d’un signal à la hauteur des ambitions d’Ivry-sur-Seine tout en prévoyant l’évolution de l’ilôt. La morpholgie hybride du bâtiment a pour but de répondre aux deux tissus limitrophes par une baisse progressive de la hauteur en fond de parcelle. D’autre part, le rez-de-chaussée perméable insère l’immeuble dans une promenade de transition d’une échelle à l’autre.

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Plan d’étage courant de la tour

Même qu'on se dit souvent Qu'on aura une maison Avec des tas de fenêtres Avec presque pas de murs Et qu'on vivra dedans Et qu'il fera bon y être -Jacques Brel, Ces Gens-Là


Faille entre tour et logements-terrasses

Depuis la seine

Salons et coursives mutualisables grâce à une fenêtre en accordéon

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Greenwashing 12

© Bellastock


Bellastock La Ville en un Souffle - Le Grand Détournement - Greenwashing

L’association Bellastock répartit ses efforts sur plusieurs champs d’activités complémentaires qui aboutissent chaque année, lors du festival, à la création d’une ville éphémère. Le festival est un moyen de recherche architecturale, motivée par l’expérimentation et la concrétisation de micro-projets autour d’un thème. L’objectif est de valoriser l’expérimentation comme vecteur de recherche architecturale. En amont du festival, les cycles de conférences-débats permettent d’échanger autour du thème annuel. La parole est donnée à des spécialistes, sur les enjeux majeurs des renouvellements architecturaux et urbains ainsi que des transformations territoriales. Les conférienciers - architectes, collectifs, élus, professeurs, chercheurs, associations, paysagistes, sociologues, historiens, directeurs de stratégie... - rendent compte de l’immense diversité des acteurs qui créent la ville, et surtout partagent des manières inattendues de questionner un même sujet. L’essence du travail de l’association est la méthodologie de travail collectif, les questionnements sur les cycles de la matière, et la réalisation à l’échelle 1:1 des projets. Il faut aussi savoir composer avec des matériaux parfois insuffisants ou bien pas tout à fait conformes à ceux prévus au départ. Être flexible, inventif, se concerter et se coordonner rapidement : l’espoir de dormir au chaud, au sec et sans que le toit s’écroule est une motivation colossale pour découvrir ces qualités en soi ! Le festival est l’occasion d’expérimenter la ville de demain, celle qui sera durable. Des étudiants étrangers venus étudier en France remportent le festival dans leurs valises. C’est ainsi que Bellastock a fait des petits et se déroule maintenant dans neuf autres pays : Chine, Turquie, Danemark, Chili, Grèce, Mexique, Canada, Espagne et Allemagne. Bellastock est l’occasion privilégiée de nourrir son réseau de personnes motivées et inventives de tous bords. La majorité des participants étant étudiants en architecture, même les moments de détente permettent d’échanger et de confronter - dans la bonne humeur - les méthodologies de travail et d’autres manières d’enseigner cette discipline.

Coupe projet greenwashing

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© aliki christofourou

© alexis leclercq

La ville en un Souffle

Le Grand Détournement

CONSOMMATION Matières Premières

+

INCINERATION STOCKAGE

PRODUCTION

Déchets Dangereux

DIB* 1.

Déchets r, ite ité br ss ’a éce t

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2.

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Logique de mise en oeuvre

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Le Grand Détournement

p

CONSTRUCTION

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* Déchets Industriels Banals ** Matières Premières Secondaires

le ris i lo plo yab Va éem plo r em du ré au

du

© Bellastock

Capacité programmatique

3.

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4.

REUTILISATION

Projection spatiale

Prestataires pour la valorisation

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CT

E

TR

Souvenir de l’objet réemployé

Imagination constructive & déconstructive

RECYCLAGE

MPS**

© Bellastock


Bellastock La Ville en un Souffle - Le Grand Détournement - Greenwashing

L’association Bellastock répartit ses efforts sur plusieurs champs d’activités complémentaires qui aboutissent chaque année, lors du festival, à la création d’une ville éphémère. Le festival est un moyen de recherche architecturale, motivée par l’expérimentation et la concrétisation de micro-projets autour d’un thème. L’objectif est de valoriser l’expérimentation comme vecteur de recherche architecturale. En amont du festival, les cycles de conférences-débats permettent d’échanger autour du thème annuel. La parole est donnée à des spécialistes, sur les enjeux majeurs des renouvellements architecturaux et urbains ainsi que des transformations territoriales. Les conférienciers - architectes, collectifs, élus, professeurs, chercheurs, associations, paysagistes, sociologues, historiens, directeurs de stratégie... - rendent compte de l’immense diversité des acteurs qui créent la ville, et surtout partagent des manières inattendues de questionner un même sujet. L’essence du travail de l’association est la méthodologie de travail collectif, les questionnements sur les cycles de la matière, et la réalisation à l’échelle 1:1 des projets. Il faut aussi savoir composer avec des matériaux parfois insuffisants ou bien pas tout à fait conformes à ceux prévus au départ. Être flexible, inventif, se concerter et se coordonner rapidement : l’espoir de dormir au chaud, au sec et sans que le toit s’écroule est une motivation colossale pour découvrir ces qualités en soi ! Le festival est l’occasion d’expérimenter la ville de demain, celle qui sera durable. Des étudiants étrangers venus étudier en France remportent le festival dans leurs valises. C’est ainsi que Bellastock a fait des petits et se déroule maintenant dans neuf autres pays : Chine, Turquie, Danemark, Chili, Grèce, Mexique, Canada, Espagne et Allemagne. Bellastock est l’occasion privilégiée de nourrir son réseau de personnes motivées et inventives de tous bords. La majorité des participants étant étudiants en architecture, même les moments de détente permettent d’échanger et de confronter - dans la bonne humeur - les méthodologies de travail et d’autres manières d’enseigner cette discipline.

Coupe projet greenwashing

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Vue depuis la rue Lafayette

Faรงade sur canal


Maison du Canal

Les quais parisiens se déclinent généralement en un quai haut et un quai bas. Le projet se veut un lien entre ces deux niveaux tout en offrant la possibilité de voir le canal d’une manière que le site n’offre pas a priori : le canal au ras de l’eau. La maison du canal est un centre d’information qui se situe au début d’une promenade de plus de 96 km au bord du canal de l’Ourcq. Il se divise en: des espaces d’information, deux espaces d’exposition - une permanente et l’autre temporaire - un lieu de restauration, une boutique ainsi que des bureaux pour ceux qui y travaillent. La contrainte de ce site est son étroitesse et sa longueur. Le bâtiment déborde donc sur le canal afin de pouvoir s’élargir et offrir une vue au ras de l’eau. Le choix a été de fermer toutes les vues sauf celle qui rase l’eau à l’intérieur du bâtiment et d’offrir une passerelle qui offre une perspective lointaine sur le canal et une terrasse panoramique en écho au quai haut.

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Maquette 1:1000


Salle d’exposition au ras de l’eau 17

Maquette 1:50


participation citoyenne - réunion autour de la reconstruction de l’église de coinco suite au séisme de 2010

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workshop autour de la technique du pisé

rénovation de patrimoine en terre crue - construction parasimique en terre crue (méthode inspirée de la quincha)


Arias Arquitectos Santiago, Chili

Arias Arquitectos se développe principalement dans deux domaines: l’architecture de terre contemporaine et la conservation et restauration de patrimoine bâti en terre crue. Dans chacun de leurs projets, en plus d’expérimenter avec la matière première: la terre, l’agence travaille sur l’utilisation de systèmes constructifs anti-sismiques et technologies «vertes» qui permettent l’utilisation efficace des ressources tant naturelles qu’énergétiques. L’innovation technologique: Terra Pannel©, système de construction mixte combinant l’argile léger a l’acier, a les qualités de l’adobe avec une meilleure performance sismique. Après le tremblement de terre de 2010, Arias Arquitectos et sa filiale Surtierra Arquitectura travaillent principalement dans la région six au centre du Chili. Pour acquérir une compréhension globale de la terre comme matériau de construction et de l’architecture vernaculaire au Chili, l’agence développe des projets de préservation du patrimoine et bâtiments traditionnels construits principalement d’adobe et de chaume. Dans ce cadre, pendant mon stage, nous avons effectué plusieurs workshops autour des techniques de mise en œuvre de la terre. Les citoyens se mobilisant autour de la reconstruction de leur patrimoine, les projets sur lesquels j’ai eu la chance de travailler au cours du stage ont été l’occasion de réunions avec les associations, les élus et l’agence. C’était une opportunité formidable de voir les proccessus de négociation, d’écoute et communication nécessaires dans ce type de démarche. La confiance, l’autonomie et l’écoute, que mes maîtres de stage m’ont accordées, ont fait de cette expérience un moment d’enrichissement personnel et professionnel incroyable pour lequel je les remercie infiniment.

Croquis conceptuel : appel d’offre d’un auvent protégeant les ruines de l’Aldea Tulor

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Plan de rez-de-chausée - dépot du permis de construire pour l’église de Coinco


Arias Arquitectos Santiago, Chili

Arias Arquitectos se développe principalement dans deux domaines: l’architecture de terre contemporaine et la conservation et restauration de patrimoine bâti en terre crue. Dans chacun de leurs projets, en plus d’expérimenter avec la matière première: la terre, l’agence travaille sur l’utilisation de systèmes constructifs anti-sismiques et technologies «vertes» qui permettent l’utilisation efficace des ressources tant naturelles qu’énergétiques. L’innovation technologique: Terra Pannel©, système de construction mixte combinant l’argile léger a l’acier, a les qualités de l’adobe avec une meilleure performance sismique. Après le tremblement de terre de 2010, Arias Arquitectos et sa filiale Surtierra Arquitectura travaillent principalement dans la région six au centre du Chili. Pour acquérir une compréhension globale de la terre comme matériau de construction et de l’architecture vernaculaire au Chili, l’agence développe des projets de préservation du patrimoine et bâtiments traditionnels construits principalement d’adobe et de chaume. Dans ce cadre, pendant mon stage, nous avons effectué plusieurs workshops autour des techniques de mise en œuvre de la terre. Les citoyens se mobilisant autour de la reconstruction de leur patrimoine, les projets sur lesquels j’ai eu la chance de travailler au cours du stage ont été l’occasion de réunions avec les associations, les élus et l’agence. C’était une opportunité formidable de voir les proccessus de négociation, d’écoute et communication nécessaires dans ce type de démarche. La confiance, l’autonomie et l’écoute, que mes maîtres de stage m’ont accordées, ont fait de cette expérience un moment d’enrichissement personnel et professionnel incroyable pour lequel je les remercie infiniment.

Croquis conceptuel : appel d’offre d’un auvent protégeant les ruines de l’Aldea Tulor

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Plan de situation 20

coupe longitudinale Coupe longitudinale


( Canal ) iser Aubervilliers - Saint-Denis - Pantin

Depuis 2011, un nouveau quartier émerge aux portes du territoire de Plaine Commune et de Paris. Ce lieu, la ZAC Canal - Porte d’Aubervilliers se situe le long du canal Saint-Denis, à deux pas du Parc de La Villette. Par groupe de quatre, nous avons proposé un aménagement urbain. L’enjeu principal est de reconnecter Aubervilliers au canal Saint-Denis. Les bâtiments se situent donc le long des flux transversaux du site. L’implantation des bâtiments reprend par ailleurs la trame des entrepôts qui s’y situaient afin de préserver la trace du lieu. Sur ce terrain de 19,4 hectares seront aménagés des logements, des activités tertiaires, un hôtel, des commerces et des espaces publics. Une nouvelle ligne de tram, arrêt supplémentaire du métro 7 sur la place Auguste Baron, un nouvel arrêt du RER E au croisement du boulevard Macdonald et l’avenue de la Porte de la Villette, et une ligne de bus supplémentaire passant par le centre commercial le Millénaire permettront de mieux désservir le site. Nous proposons aussi de créer sur la partie est entre le périphérique et la voie de RER une cité du sport dans la continuité des équipements sportifs situés tout autour de Paris sur les traces de l’enceinte de Thiers. Le périmètre d’étude se situe sur la limite communale entre Paris et Aubervilliers. Le boulevard périphérique et la voie de RER constituent de véritables obstacles à la traversée longitudinale du site. L’enjeu est donc double: relier Paris et Auberviliers tout en marquant un franchissment d’une ville à l’autre - c’est-à-dire créer une continuité urbaine tout en protégeant Aubervilliers des velléités expansionnistes de Paris.

continuité de la voierie existante

perméabilité du quartier

zone piétonne et parkings

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Programme

Perspective sur la place du stade

esplanade du marché

squares en bord de canal intérieur d’ilôt

stade central

grand parc

Typologies d’espaces publics

Plan masse


( Canal ) iser Aubervilliers - Saint-Denis - Pantin

Depuis 2011, un nouveau quartier émerge aux portes du territoire de Plaine Commune et de Paris. Ce lieu, la ZAC Canal - Porte d’Aubervilliers se situe le long du canal Saint-Denis, à deux pas du Parc de La Villette. Par groupe de quatre, nous avons proposé un aménagement urbain. L’enjeu principal est de reconnecter Aubervilliers au canal Saint-Denis. Les bâtiments se situent donc le long des flux transversaux du site. L’implantation des bâtiments reprend par ailleurs la trame des entrepôts qui s’y situaient afin de préserver la trace du lieu. Sur ce terrain de 19,4 hectares seront aménagés des logements, des activités tertiaires, un hôtel, des commerces et des espaces publics. Une nouvelle ligne de tram, arrêt supplémentaire du métro 7 sur la place Auguste Baron, un nouvel arrêt du RER E au croisement du boulevard Macdonald et l’avenue de la Porte de la Villette, et une ligne de bus supplémentaire passant par le centre commercial le Millénaire permettront de mieux désservir le site. Nous proposons aussi de créer sur la partie est entre le périphérique et la voie de RER une cité du sport dans la continuité des équipements sportifs situés tout autour de Paris sur les traces de l’enceinte de Thiers. Le périmètre d’étude se situe sur la limite communale entre Paris et Aubervilliers. Le boulevard périphérique et la voie de RER constituent de véritables obstacles à la traversée longitudinale du site. L’enjeu est donc double: relier Paris et Auberviliers tout en marquant un franchissment d’une ville à l’autre - c’est-à-dire créer une continuité urbaine tout en protégeant Aubervilliers des velléités expansionnistes de Paris.

continuité de la voierie existante

perméabilité du quartier

zone piétonne et parkings

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Axonométrie du projet de la darse - en rouge les édifices plus détaillés en raison de leur emplacement stratégique Afin de revaloriser l’espace entre le RER et le périphérique nous créons une double centralité: avec la création d’un stade (lieu fédérateur des différentes communautés d’Aubervilliers) et en creusant une nouvelle darse, inspirés par l’opération de la ville de Bréda au Pays-Bas (Breda : Faire la ville durable - Ariella Masboungi, 2008). En phase individuelle, chacun a sélectionné une partie du projet à préciser. à mon sens la nouvelle darse, présente le plus gros enjeux : elle articule les 4 “zones” créées (cité du sport, quartier étudiant, centre d’affaires et écoquartier), la liaison Paris-Aubervilliers ainsi que les flux nouveaux et existants. Un travail sur l’éclairage, la végétalisation des places, l’ouverture des rez-de-chaussée a permis de créer un dynamisme le long de la darse, ainsi que sur certaines voies transversales, tout en aménageant des lieux de pause que les habitants et les visiteurs pourront s’approprier.

actives - bleu : rues calmes

Zone d’intervention - flux existants/neufs

terrasses sud et ouest

Terrasses sud et ouest

dilatations végétales programme

Dilatations végétales


Différentiation de nuit des rues menant vers la darse

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Ambiance de nuit promenade active

Place de l’école de danse et jardin


Phare de la darse (modifié)

Lycée sportif

Immeuble signal

Faculté de médecine

Théâtre / école de danse

“High-line”

Axe central

Gare RER / Centre Commercial

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maquette 1:1000 Cette maquette a été présentée lors du travail en groupe. Le plan, le programme ainsi que certaines hauteurs ont été modifiés lors du travail individuel.


e nuit

programme

Programme

jaune: voiesactives actives / Bleu: voies: calmes jaune : rues - bleu rues calmes

De nouvelles perspectives Cette zone du projet urbain est à la confluence de l’ensemble des axes, neufs et existants qui irriguent ce site. Cependant la volonté n’a pas été de créer un carrefour mais un lieu de vie. Ainsi, tout en développant son caractère traversable et la vision du lieu depuis ces axes, j’ai souhaité travailler sur les moments de pause et d’arrêt depuis lesquels les habitants et promeneurs apprécieront le quartier. L’immeuble de bureaux attenant au pont a été surélevé et s’avance sur l’eau afin d’accentuer le changement de direction de l’axe central entre la cité de sport et celui qui traverse le quartier résidentiel. Sur la voie de circulation piétonnes et cyclables dans l’esprit de la rénovation de la Highline de New York, une place végétalisée permet d’apprécier la perspective longue sur la darse. Un jardin est aussi mis en place à proximité du lycée sportif pour les pauses et déjeuners des étudiants. L’ouverture généreuse des bars et restaurants, commerces et équipements publics au rez-de-chaussée permet à l’activité interne à ces bâtiments d’être visible depuis la promenade et de participer son animation. L’ensemble des terrasses sont situés sur la berge orientée sud afin de profiter du soleil. éclairage L’étude de l’éclairage artificiel traduit une volonté de voir vivre ce quartier de nuit. Les bars, restaurants, et commerces, éclairent les voies dynamiques. Au commencement de la darse, l’éclat du théâtre de l’école de danse baigne la place de lumière créant une arrivée spectaculaire dans ce nouveau quartier. Afin de marquer la porte d’Aubervilliers nous avons choisi d’y augmenter la hauteur des bâtiments. La lumière émanant de ces bâtiments renforce cet effet de signal de nuit. L’immeuble qui marque l’angle de l’axe entre la cité de sport et celui qui traverse le quartier résidentiel, a été surélevé et s’avance sur l’eau - le phare de la darse”. La hauteur de ces bâtiments - les rendant perceptibles depuis les axes rapides entourant le site - justifie leur éclairage vif et théâtral. En effet, la vitesse ne permet pas une lecture des détails, mais seulement une perception des effets forts. à l’inverse, la lumière des halls des bâtiments éclairent plus subtilement les voies résidentielles. rsion nalVe ucatio GSEd

Je souhaitais à certains endroits utiliser l’éclairage de nuit des édifices afin de pouvoir se passer d’un éclairage urbain supplémentaire. L’objectif principal étant de rendre limpide la lecture de ce pôle central et distributif par active la lumière.- 1:500 promenade Une attractivité naissante Cet endroit à la périphérie de Paris était fortement désavantagé par les nuisances générées par le olivia jaZZ davis s7 // m1 // janvier 2015 boulevard périphérique, l’avenue de la Porte de la Villette et le passage des trains. Aux grands maux les grands remèdes ! La création d’une darse, l’implantation de commerces, d’écoles, de lieux de travail et d’équipements publics desservis par un nouvel arrêt de RER restructurent fortement ce site. Un intérêt particulier a ensuite été porté à la perception du lieu : de jour comme de nuit, à allure lente ou rapide, par les habitants ou les visiteurs.

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Matérialité verre: ouverture

calcaire: territoire

chrome: modernité

pierre: urbanité


Musée des Beaux-Arts de Reims

Le 9 Juin 2011, la ville de Reims publie un avis de concours pour remplacer son musée des Beaux-Arts devenu trop exigu pour la très grande collection qu’elle abrite en exposition comme en réserve. En groupe, de quatre dans un premier temps, pour analyser le site et étudier l’histoire du musée, puis de deux pour le dessin du bâtiment, nous avons travaillé ce sujet pendant quatre mois. Nous avons eu la chance d’avoir accès aux vrais documents du concours - imposant hauteurs, luminosité, parcours, tailles de réserves, normes spécifiques aux ERP - ce qui nous a permis de travailler des aspects beaucoup plus techniques dans le dessin du projet. Le site retenu pour ce nouveau musée est voisin d’un élément fort du patrimoine rémois: les Halles Boulingrin, rénovés en 2010 par l’agence François Châtillon. Des ruines romaines sont dans le sous-sol de la parcelle et un monument romain du IIIe siècle, la porte de Mars, est situé à une dizaine de mètres. Ces nombreux éléments porteurs d’histoire et d’identité ont été des composantes fortes du projet. Le site est aussi à la croisée de grands axes dans la ville. La gare SNCF inscrit le musée dans une échelle nationale et régionale. La ligne de tramway relie le musée au centre urbain plus ancien et touristique. Les “Promenades” connectent le site à la Coulée Verte de Reims - une balade douce le long de la rivière Vesle d’environ 12 km. Ces flux variés sont donc un vrai potentiel pour permettre le rayonnement du musée. Ce musée racontera tout à la fois un terroir unique - celui de la Champagne - un patrimoine qui remonte jusqu’à l’époque romaine et l’envie de la ville d’exprimer sa modernité et son urbanité, tout en mettant en valeur une collection des Beaux-Arts riche de plus de 50 000 pièces.

Raconter le territoire rémois église Saint Thomas

halles SNCF

Porte de Mars

presbytère Saint-André

cathédrale N-D

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Dimensionner

Ouvrir

écarter - Aligner

Pénétrer

Protéger

Le bâtiment a été conçu afin de permettre une pénétration de l’ensemble des flux jusqu’au cœur du musée. La faille centrale est créée dans l’axe des “Promenades”, en écartant chaque moitié du bâtiment jusqu’à l’alignement avec la rue d’un côté et les Halles Boulingrin de l’autre. D’autres portiques sont aussi façonnés dans l’axe des rues ou en correspondance avec les ouvertures des constructions environnantes permettant une vue directe de l’accueil du musée depuis tous les points d’arrivée sur le lieu. Le rez-de-chaussée est donc extrêmemet perméable et concentre les éléments de programme les plus publics comme la bibliothèque, la cafétéria, la boutique - des lieux ne necessitant pas l’achat d’un billet afin d’attirer un public néophyte. La visibilité, dés l’entrée, d’une première partie de l’exposition temporaire et des ruines romaines, à travers un sol vitré, tente d’attiser la curiosité du promeneur et donner l’envie de découvrir l’ensemble du musée. Le parcours muséal est organisé de manière à toujours revenir à la faille centrale. À chaque extrémité des “bras” du bâtiment, la vue est ouverte sur des éléments patrimoniaux rémois de plus en plus lointains au à fur et à mesure de l’ascension. Une terrasse panoramique termine ce cheminement et offre une vue sur la cathédrale Notre-Dame à l’ouest, les paysages verts de Reims qui s’étend jusqu’aux vignobles au sud-ouest et la base aérienne de Bétheny (dont la réhabilitation est proposée dans le plan urbain) au nord. 28

Plan masse


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Vue de l’entrée du musée - la faille centrale

Coupe longitudinale


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écarter - Aligner

Pénétrer

Protéger

Le bâtiment a été conçu afin de permettre une pénétration de l’ensemble des flux jusqu’au cœur du musée. La faille centrale est créée dans l’axe des “Promenades”, en écartant chaque moitié du bâtiment jusqu’à l’alignement avec la rue d’un côté et les Halles Boulingrin de l’autre. D’autres portiques sont aussi façonnés dans l’axe des rues ou en correspondance avec les ouvertures des constructions environnantes permettant une vue directe de l’accueil du musée depuis tous les points d’arrivée sur le lieu. Le rez-de-chaussée est donc extrêmemet perméable et concentre les éléments de programme les plus publics comme la bibliothèque, la cafétéria, la boutique - des lieux ne necessitant pas l’achat d’un billet afin d’attirer un public néophyte. La visibilité, dés l’entrée, d’une première partie de l’exposition temporaire et des ruines romaines, à travers un sol vitré, tente d’attiser la curiosité du promeneur et donner l’envie de découvrir l’ensemble du musée. Le parcours muséal est organisé de manière à toujours revenir à la faille centrale. À chaque extrémité des “bras” du bâtiment, la vue est ouverte sur des éléments patrimoniaux rémois de plus en plus lointains au à fur et à mesure de l’ascension. Une terrasse panoramique termine ce cheminement et offre une vue sur la cathédrale Notre-Dame à l’ouest, les paysages verts de Reims qui s’étend jusqu’aux vignobles au sud-ouest et la base aérienne de Bétheny (dont la réhabilitation est proposée dans le plan urbain) au nord. 28

Plan masse


R+5

GSEducationalVersion GSPublisherEngine 356.0.1.100

R+4

GSEducationalVersion GSPublisherEngine 356.0.1.100

Rez-de chaussée R+3

GSEducationalVersion GSPublisherEngine 356.0.1.100

Premier Sous-sol R+2

GSEducationalVersion GSPublisherEngine 356.0.1.100

GSEducationalVersion GSPublisherEngine 356.0.1.100

Deuxième Sous-sol GSEducationalVersion GSPublisherEngine 356.0.1.100

R+1 GSEducationalVersion GSPublisherEngine 356.0.1.100


Espace d’exposition modulable XIXe siècle

La filtration de la lumière a été très étudiée, au vu de la fragitilité de certains pièces et leur tolérance plus ou moins importante de la lumière du soleil. Chaque espace a donc sa lumière propre, créant à certains moments de contrastes forts dans le parcours. Les vitraux, une des dernières collections présentées, sont accrochés sur des armatures métalliques dans la faille centrale. Le soleil les traverse et permet à la lumière colorée d’éclairer d’autres niveaux, variant en fonction de l’heure de la journée et des saisons. L’ordre de découverte des collections était imposé dans le concours. Les musées évoluent pourtant rapidement, et les muséographes tentent de satisfaire les attentes des visiteurs en termes de nouveautés et de surprises. Les espaces et parcours sont donc flexibles avec de très grandes surfaces d’accroche. La structure porteuse en façade permet à l’intérieur du musée de s’organiser grâce à des parois légères et mobiles. Le parcours au sein du musée est donc flexible et le bâtiment ne sera pas un frein à l’évolution des collections présentées dans le futur.

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Le musée des Beaux-Arts de Reims conserve une prestigieuse collection qui illustre les plus grands mouvements artistiques d’une période allant du XVIe au XXIe siècle, à travers peintures, sculptures ainsi que mobiliers et objets d’art. Les collections sont présentées dans un ordre chronologique. Nous avons eu envie de “casser” cette linéarité temporelle en permettant la vue simultanée d’œuvres de différentes époques. À plusieurs endroits du parcours, grâce à un jeu d’ouvertures et de mezzanines, il est donc possible de voir des espaces déjà visités et des collections plus anciennes, ce qui permet de rafraîchir le regard porté sur les pièces présentées. Dans le même but, la circulation autour de la faille centrale permet régulièrement d’apercevoir des fragments des collections de chaque époque. Cette vue d’ensemble, qui varie au fur et à mesure que l’on avance dans la visite, permet métaphoriquement de mettre en abîme les cinq siècles d’art présentés en ce lieu. Un mur en craie à belmnites - la craie qui rend le terroir champenois si unique - est continu du sous-sol jusqu’à la terrasse panoramique. Il est, comme le faille, un élément récurrent du parcours et donne l’identité du musée, l’ancrant dans sa région.


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DĂŠtails constructifs


Nous avons souhaité garder un rapport d’échelle aux halles Boulingrin, tout en incorporant de très grandes surfaces d’exposition et de réserve. L’utilisation de poutres alvéolaires a donc permis de réduire l’épaisseur de plancher - qui peut être de 2-3 m pour certains musées contemporains - et donc la hauteur du bâtiment. Les systèmes de ventilation et d’éclairage - essentiels pour la bonne conservation des œuvres - passent donc dans la même épaisseur que la structure porteuse. Les dimensions des calepinages de béton, des trames et épaisseur des menuiseries, et de l’épaisseur des planchers au contact de la façade ont rythmé le dessin des élévations. L’idée récurrente de ce travail est l’intégration, du plan urbain au dernier boulon. L’intégration à un tissu urbain, l’harmonie avec un bâtiment remarquable, le lien avec la région, son histoire et son sol si particulier et surtout un lien avec les gens - les habitants, les visiteurs - pour faire du musée non pas un temple de l’art, mais un lieu humain, familier et intégré à la vie quotidienne. 33

Façade nord

Façade sud


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Recycl(âges) Lomé, Togo

Le projet de fin d’étude a été l’occasion pour moi de travailler sur des phénomènes de société que je n’avais pas eu l’occasion d’aborder à un autre moment de mes études : le vieillissement de la population mondiale et l’urbanisation éffrénée des villes de l’hémisphère Sud. 20% de la population mondiale devrait avoir plus de 60 ans en 2050, une évolution démographique qui induit forcément des modifications profondes en termes d’architecture et d’urbanisme. Dans un contexte hyper-mondialisé, les migrations du troisième âge vers les régions touristiques ont acquis une place nouvelle dans les migrations internationales et ce, plus particulièrement, depuis environ vingt-cinq ans. Les quelques reportages que j’avais vu avant de commencer mon travail montraient des ghettos de riches européens âgés, ce qui s’apparentaient plus à de la néo-colonisation qu’à du tourisme, et j’ai donc souhaité explorer une autre manière de fare. Mon interrogation principale était: comment faire du phénomène d’expatriation des retraités une opportunité de développement, non seulement économique, mais aussi sanitaire, culturel et social d’un pays en voie de développement. Cette question m’a permis d’étudier conjointement l’urbanisation et le vieillissment mondiaux au sein d’un même thème. Des villes à travers le monde cherchent à attirer les retraités qui s’expatrient : la problématique étudiée était donc applicable n’importe où sur Terre avec un climat clément. Le choix du Togo relève moins d’une étude comparative des villes adaptées qu’à une envie personnelle de découvrir l’Afrique sub-saharienne que je n’avais jamais visitée. J’avais donc une superbe excuse pour organiser une voyage d’étude - essentielle d’après moi pour éviter la caricature d’une culture qui m’était inconnue. Pendant trois semaines en Février 2016 j’ai donc essayé d’interroger un maximum de personnes de tous âges - locaux, expatriés et touristes - testé la facilité de se déplacer seule en moto, en taxi et à pied, de visiter les sites touristiques les plus proches de Lomé (la plage, la réserve naturelle de Kpalimé, Aného et la frontier béninoise, le lag Togo...), fait des relevés du site et visité les différents ministères afin d’obtenir les projets déjà en cours dans la ville pour donner plus de crédibilité à mon projet urbain. Le choc culturel surprenant que j’y ai vécu m’a permis de porter un regard moins naïf sur la mixité et la réalité de faire cohabiter des personnes aux cultures et coutumes très distinctes. Ce projet a aussi été l’occasion de découvrir des techniques de construction innovantes à l’œuvre dans la région ainsi que de mettre a profit des connaissances sur l’architecture en terre aquises au cours de mon stage à Santiago du Chili en 2014.

France 2015

Togo 2015

Togo 2100

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Site

Vues in situ


En rentrant de mon voyage d’étude, je me suis rendue compte que les premieurs enjeux à traiter pour que le projet soit crédible étaient: l’assainissement de la ville et la temporalité, afin que locaux et retraités expatriés apprennent à vivre ensemble. Aujourd’hui, en effet, la capitale togolaise est surnommée “Lomé la poubelle” par ses habitants et ses infrastructures routières et sanitaires sont dans un état délabré suite à 15 ans sans aide internationale pour sanctionner le régime répressif du président Gnassingbé Eyadéma. Pourtant, cette ville a un potentiel énorme pour implanter le type de programme que j’ai imaginé au cours de ce semestre. Lomé, la capitale, est située en bord de mer. Autrefois surnommée “Lomé la Belle” ou “Lomé la Cité de Paix”, elle était considérée comme l’une des villes les plus agréables d’Afrique de l’Ouest avec ses plages de sable fin, sa lagune paisible, une végétation luxuriante et surtout sa grande sécurité. Grâce à climat politique et social hérité de son histoire coloniale unique, Lomé présente une particularité rare en Afrique : l’absence de ségrégation sociale dans l’espace. Les paysages urbains sont donc peu contrastés et caractérisés par le mélange des types d’habitat. Cette mixité spontanée est une opportunité pour l’intégration des retraités français dans une ville étrangère. Le site choisi est une trentaine d’hectares dans la zone lagunaire de Lomé, délimité à l’est par le marché aux fruits tropicaux d’Ahanoukopé, au sud par le Grand Canal, à l’ouest par le Lac Ouest et au Nord par des lotissements. Actuellement, l’endroit est cultivé par des maraîchers qui produisent bananes, mangues, noix de palme, maniocs et ignames à l’ouest du chemin de fer qui traverse le site. À l’est des rails est un dépotoir sauvage majoritairement composé de sacs et autres emballages plastiques, cartons et tailles de plantes. Le nettoyage du site, et plus largement de la ville est la première condition de faisabilité du projet - les touristes n’étant pas attirés par les décharges à ciel ouvert. C’est pour cette raison que le déchet plastique transformé est le matériaux de construction prédominant. Les colons allemands reconnaissent dés leur installation, allant jusqu’à l’officialiser par un premier cadastre, la propriété du sol aux Loméens, fait quasi unique en Afrique. Les Loméens ont donc toujours été maîtres, malgré la colonisation, de la fabrication de leur tissu urbain. Ils ont donc une culture architecturale et urbaine contemporaine et j’ai pu puiser des idées ailleurs que dans l’architecture vernaculaire. L’urbanisme togolais et leur philosophie du bâtir ont été une base riche pour l’élaboration du projet urbain. Le concept du “chez” - autre mot pour la maison que les Loméens se bâtissent - a aussi été une inspiration pour créer la temporalité longue du projet, essentielle pour mélanger doucement expatriés et locaux. La construction de la maison traditionnelle togolaise commence par un mur d’enceinte puis par ajouts successifs de pièces autour d’une cour qui est un véritable salon extérieur. Les pièces sont ajoutées dés que le propriétaire a économisé suffisamment d’argent pour effectuer des travaux ou lorsque la famille s’agrandit. C’est donc une manière de construire très évolutive et personnalisable. Des formes hybrides de maison existent aussi pour le logement collectif ou plusieurs logements s’organisent autour d’une cour dont plusieurs familles partagent l’usage, ou divisent en sections plus ou moins privées.

Axonométries de cours d’habitation existantes

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Limite mĂŠridional du site - le Grand Canal


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Maquette de matérialité 1:5 réalisée en bouteilles de sérum physiologique recouvertes d’argile sur un socle en béton


Détails constructifs

Les photos du site montrent la très grande quantité de déchets plastiques présente sur le site. Voir ces déchets comme une matière première, permet dans un premier temps de nettoyer le site et de s’adapter à un contexte économique local en s’approvisionnant à très bas coût sur place. Dans un second temps, le pôle de transformation des déchets plastiques s’intégrera à l’économie informelle de chiffonniers en place depuis que le service de collecte des déchets s’est effondré pendant la dictature. Le recyclage et le tri des déchets pourraient ainsi devenir une nouvelle habitude à Lomé. Il m’a fallu trouver différentes manières d’utiliser le plastique qui répondait à des exigences esthétiques j’imaginais difficilement des expatriés retraités intéressés de vivre dans un bidonville - et techniques c’est-à-dire nécessitant peu d’outillage lourd et couteux. Le centre de transformation est donc un outil pédagogique, permettant aux particuliers d’apprendre les différentes techniques pour finalement décentraliser le traitement des déchets et fournir une nouvelle source de revenus pour certains Loméens. Les images ci-dessous montrent les différentes manières de construire avec du plastique recyclé que j’ai retenues pour le projet. Certaines sont déjà utilisées avec succès à Lomé, comme le pavé en bas à droite. La maquette au 1:5 m’a permis de mieux me rendre compte de la matérialité rugueuse et irrégulière des bouteilles de plastique enduites d’argile. Les murs d’enceinte qui sont le squelette du projet urbain sont donc une alternance entre ces différentes matérialités brutes et d’autres plus lisses comme le béton, le pisé et les parpaings enduits. La photo de la double page précédente montre les jacinthes d’eau qui envahissent le canal longeant ce site. Elles sont séchées puis tissées pour créer des parois plus légères pour des utilisations temporaires, des séparations de jardin ou des persiennes.

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équipements attractifs Afin de pousser à sauter le pas, sont proposés des installations supérieures à la plupart des EHPAD de la métropôle. La piscine est aussi un nouvel équipement pour le quartier en dehors des horaires de thérapie rééducative.

Spécialisation en gériatrie La formation est un volet essentiel du projet afin de pouvoir employer un personnel de qualité localement. La gériatrie n’est pas une spécialité actuellement enseignée au Togo.

Adapter les infrastructures Rénovation dans un rayon d’environ 500 mètres des routes et connecter les futurs parcelles où s’installeront des retraités au nouveau quartier.

Rencontres interculturelles Créer un nouveau rapport au “uovo” nongrâce à la prise en compte de la médecine traditionnelle togolaise dans le centre de recherche et à un premier contact avec les volontaires venus nettoyer le site.

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Conditions Sanitaires Cette première étape est essentielle pour que le projet soit envisageable. Dans un premier temps le plastique utilisé pour construire briques et pavés proviendra du site mais, progressivement, une dynamique de tri et une économie informelle s’installera autour de la collecte de sacs plastiques et autres déchets qui seront rachetés par le centre. L’hopital sera construit aux normes européennes.


Ce projet veut reconnaître les identités complexes des retraités et le potentiel du site choisi, grâce à de nombreuses problématiques complémentaires : - reconnaître les multiples capacités et ressources des aînés -favoriser la participation et la contribution des aînés dans tous les domaines de la vie locale -intégrer progressivement des personnes âgées françaises dans cette communauté -mettre en valeur un nouvel axe paysager -permettre le “vieillissement actif” à Lomé -introduire la notion de tri des déchets grâce à l’utilisation du déchet plastique dans la construction -créer un nouveau rapport à l’eau et la lagune -cohabiter avec l’agroforesterie urbaine déjà en place sur le site -faciliter la mixité culturelle et générationnelle -construire dans le respect des formes et des traditions togolaises -reconnaître la richesse de la culture animiste locale en l’intégrant à la recherche pharmaceutique -introduire la notion de gériatrie par un lieu de formation et de soins Les modes de fabrication de l’urbain à Lomé sont pertinentes pour fabriquer un lieu où les séniors pourront participer activement à la communauté tout en créant un endroit où les Loméens se sentiront tout à fait chez eux. J’ai donc choisi de travailler avec cette typologie de cours qui se développent par constellation autour de pôles correspondant aux différents obstacles que doit franchir le projet. L’implantation du projet est donc progressive et longue - environ 50 ans - afin que les retraités et les Loméens puissent ensemble créer l’identité de ce nouveau quartier. Les différents éléments de programme ont pour but de pallier à un manque d’équipements sanitaires, sportifs, pédagogiques, associatifs et artistiques à travers la ville. Le programme est évidemment étudié pour que les personnes âgées du troisième âge et du quatrième âge soient acteurs de ce développement. 43

Centre de revalorisation de déchets plastiques


enceinte

construction

densification

actuel

ouverture

désaxement

cour commune

cour publique

équipement partagé

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quartier 2025

quartier 2050


La cour comme typologie proprement loméenne est intéressante pour générer l’urbanité de ce nouveau quartier. Le projet urbain est un jeu de ce qui la constitue : les murs, l’espace central, les cellules qui l’entourent, le temps long et l’évolutivité. Afin de créer une variété d’espaces à vivre chaque cour est caractérisée par des thèmes liés au vieillissement (savoir, loisirs, vie associative, intergénérationnalité), à la revalorisation des déchets (artisanat, agriculture), à la culture togolaise (arbres fruitiers, fleurs, élevage, cuisine en plein air, tissus wax) et à des aspects plus paysagers du site (eau, terre, ciel). Ces cours ont été générées à partir des différents pôles et se raccordent aux rues qui arrivent sur le site. Le positionnement des cours en fonction des rues et éléments régulateurs (rails, cours d’eau, le soleil) créé des désaxements qui orientent le parcours à travers le quartier. Les endroits où les cours se superposent déterminent l’emplacement d’équipements de quartier, de commerces et d’espaces communs entre deux cours. La cour est un espace collectif et commun. Son intériorité en fait une vraie pièce à vivre extérieur. Ce dispositif a été agrandi et décliné au travers des trente hectares de la cour collective mais privée à la place publique. La diversité des cours permet aux habitants de choisir le degré d’intimité qu’ils souhaitent partager avec leurs voisins. La logique de la cour est inversée lorsque l’espace central devient public. Les cours sont délimitées par un mur d’enceinte bordé d’un espace à bâtir d’environ 8 mètres. On propose l’installation de cellules pour les retraités européens mais des lots sont laissés vides afin d’intégrer la mentalité du “chez” loméen et l’installation future de séniors togolais. Ces espaces à bâtir sont aussi disponibles pour des ménages loméens plus jeunes afin de créer de la mixité générationnelle. 45

Cour “Eau”


Nord

Plan de rez-de-chaussĂŠe


La cour comme typologie proprement loméenne est intéressante pour générer l’urbanité de ce nouveau quartier. Le projet urbain est un jeu de ce qui la constitue : les murs, l’espace central, les cellules qui l’entourent, le temps long et l’évolutivité. Afin de créer une variété d’espaces à vivre chaque cour est caractérisée par des thèmes liés au vieillissement (savoir, loisirs, vie associative, intergénérationnalité), à la revalorisation des déchets (artisanat, agriculture), à la culture togolaise (arbres fruitiers, fleurs, élevage, cuisine en plein air, tissus wax) et à des aspects plus paysagers du site (eau, terre, ciel). Ces cours ont été générées à partir des différents pôles et se raccordent aux rues qui arrivent sur le site. Le positionnement des cours en fonction des rues et éléments régulateurs (rails, cours d’eau, le soleil) créé des désaxements qui orientent le parcours à travers le quartier. Les endroits où les cours se superposent déterminent l’emplacement d’équipements de quartier, de commerces et d’espaces communs entre deux cours. La cour est un espace collectif et commun. Son intériorité en fait une vraie pièce à vivre extérieur. Ce dispositif a été agrandi et décliné au travers des trente hectares de la cour collective mais privée à la place publique. La diversité des cours permet aux habitants de choisir le degré d’intimité qu’ils souhaitent partager avec leurs voisins. La logique de la cour est inversée lorsque l’espace central devient public. Les cours sont délimitées par un mur d’enceinte bordé d’un espace à bâtir d’environ 8 mètres. On propose l’installation de cellules pour les retraités européens mais des lots sont laissés vides afin d’intégrer la mentalité du “chez” loméen et l’installation future de séniors togolais. Ces espaces à bâtir sont aussi disponibles pour des ménages loméens plus jeunes afin de créer de la mixité générationnelle. 45

Cour “Eau”


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Centre Alzeihmer


Façade est

L’ensemble du travail a été de fabriquer une règle du jeu claire mais souple et interactive. La forme travaillée pour mon PFE est seulement une hypothèse, une parmi mille formes possibles. Cette forme évoluera d’année an année, à chaque impulsion donné par les habitants. C’est cette règle du jeu qui crée l’identité du projet - les matériaux, la végétation, les désaxements qui orientent le parcours... L’analyse des envies et besoins des troisième et quatrième âges qui migrent ont permis d’imaginer une histoire pour créer le projet. Ce nouveau quartier est à prédominante piétonnier, prenant en compte la vitesse de déplacement des personnes âgées et offrant une variété d’espaces publics où s’arrêter, discuter, partager, enseigner et apprendre. Ce travail avait pour but de montrer que les retraités peuvent être un levier de transformation urbaine dynamique et changer le paradigme quant à la manière de voir les “vieux” qui, plutôt que faibles et dépendants, ont encore beaucoup de façons de contribuer à la société. Il s’agissait à la fois d’explorer un des phénomènes liés à la crise des retraités en Europe et de traiter la question du vieillissement démographique dans un pays en voie de développement - de leur trouver une place dans les deux sens du terme - avant que leur société n’évolue comme la nôtre avec la perte du respect, du lien social et d’un regard positif pour nos aînés. Le programme, étudié afin de correspondre à la fois aux retraités arrivant et aux besoins et envie des Loméens, présente l’endroit comme un pôle atttractif de la ville où des thématiques commes les déchets et la vieillesse généralement vues comme des problèmes deviennent une ressource, une richesse même, et marquent l’identité d’une ville en devenir.

Le jury a décidé d’attribuer la note de 16/20 et la mention très bien avec les remarques suivantes : Le jury a apprécié l’originalité de l’approche, l’intelligence du propos, l’élégance de la réponse architecturale et le courage de prendre à bras le corps des problématiques contemporaines.

Flashez pour avoir accès au rapport de PFE complet:

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Le vide habité Mémoire de fin d’études

Ce mémoire marque la clôture de mes études en école d’architecture. J’ai donc souhaité profiter de cette occasion pour me poser des questions fondamentales par rapport à l’espace et sur le rôle d’un architecte aujourd’hui. Il est intéressant que la grande majorité des constructions à travers le monde sont érigées, de manière informelle, sans architecte. Cela signifie-t-il que le monde n’a pas besoin de nous ? Peut-être notre époque exige-t-elle, pour aborder les enjeux comme l’urbanisation mondiale et le développement durable, une architecture de la suggestion plutôt qu’une architecture de la réponse. Pour comprendre par quels moyens les architectes peuvent suggérer des formes ou inviter à l’appropriation il m’a semblé nécessaire de d’abord me poser la question: qu’est-ce qui rend un espace appropriable ? Les cinq articles de ce mémoire sont des réflexions indépendantes autour de la valeur de vide dans l’environnement quotidien et dans sa capacité à être habitée de manière temporaire ou permanente. Ils sont des variations sur un thème allant de l’interprétation historique à des comparaisons avec la notion de vide dans d’autres disciplines comme la biologie, la physique ou la philosophie. Ayant grandie dans les suburbs de Boston aux états-Unis, puis en milieu “rurbain” autour de Marne-la-Vallée et vivant aujourd’hui dans le 18e arrondissement de Paris, ce mémoire était aussi l’occasion pour moi d’approfondir ma compréhension d’espaces vécus, appréciés ou critiqués. La chance que j’ai eue de pouvoir énormément voyager et plus récemment de travailler à Santiago du Chili et mener des recherches pour mon projet de fin d’étude à Lomé au Togo, façonne aussi mon regard sur l’espace et m’a fait interroger l’espace architectural occidental dans un monde vaste, hétéroclite et en perpétuelle évolution. Le vide habité est un regard sur l’espace non-bâti par rapport à la vie qu’il abrite ou est susceptible d’abriter.

Le jury a décidé d’attribuer la note de 16/20 et la mention très bien avec les remarques suivantes : Le jury souligne un questionnement audacieux et une forme de mémoire atypique mais efficace et argumenté, qui ne tombe pas dans le tout-théorique. Les exemples présentés en fin de travail montrent la pertinence du propos en termes de “suspension” spatiale et de potentialités du vide. Il aurait pourtant été souhaitable que les temporalités soient mieux prises en compte dans cette même logique de “suspension”.

Flashez pour avoir accès au texte intégral de Le vide habité:

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Jean-Paul Viguier et Associés Stage de formation pratique

130 personnes travaillent chez Jean-Paul Viguier et Associés, une agence d‘architecture et d’urbanisme. Il s’agissait de ma première expérience professionnelle dans une agence de cette dimension. Elle conçoit et réalise, des projets allant du plan d’urbanisme, du paysage, de l’aménagement intérieur au mobilier urbain, couvrant des projets publics ou privés de bureaux, d’habitation, d’équipements et de commerces. Le projet qui a occupé la majorité des 17 semaines de mon stage était 300 logements à Asnières-sur-Seine, un “archipel” de petites tours organisées autour de jardins privés et semi-privés et de places publiques. Le travail effectué en phase APS, en dialogue permanent la société de promotion immobilière et l’association de riverains, m’a permis d’entrevoir le rôle d’entremetteur, de communicant et de négociateur de l’architecte. Ce projet a été l’occasion de travailler sur la granulométrie des appartements et sur les coupes et les façades, d’assister aux réunions avec la maitrise d’ouvrage (MOA) et d’effectuer les comptes-rendus, de préparer les images et présentations pour les riverains et la MOA et de faire un modèle 3D pour des études d’ensoleillement. À plusieurs reprises, j’ai aussi été responsable d’effectuer des levées de réserve sur la chantier du complexe d’affaires « SEASON » dans la ZAC Clichy-Batignolles dans le nord de Paris. Cela m’a donné une nouvelle vue des rapports entre maitrise d’œuvre, maitrise d’ouvrage, et sociétés de construction lors de l’édification d’un bâtiment. J’ai beaucoup aimé l’ambiance sur le chantier, le rapport entre chaque corps de métier présent et le côté technique qui donne forme., littéralement, aux dessins d’architecture. Lors des dernières semaines de mon stage, j’ai terminé une étude de faisabilité pour l’agradissement d’un centre commercial à la périphérie de Lille. Ce travail qui concernait principalement la quantité de places de parking et le ratio entre la surface commerciale et la surface du mail, était une nouveauté pour moi. Travailler dans une agence de comme celle-ce m’a permis de voir comment on s’organise dans une structure très hierarchisée, sur des équipements et logements de grande envergure. Il était aussi intéressant d’entretenir des rapports avec les architectes d’intérieur, les paysagistes et l’atelier maquette tous présents au sein de l’agence - à la fois lors de réunions à propos de bâtiments sur lesquels nous intervenions ensemble, mais aussi par la simple proximité et grâce à la possibilité de pouvoir de poser des questions sur le travail qu’ils affichaient à leur étage sur d’autres projets en cours.

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Olivia Jazz Davis 47 rue Doudeauville, 75018 Paris +33 6 68 42 07 40 ol ivia.jazz@yahoo.fr


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