Bus&Car Connexion n° 1102

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ÉNERGIE

Dossier

Méthanisation : le secteur agricole appelé à jouer un rôle croissant Le rapport préconise de « développer de manière prioritaire la méthanisation », de « la coupler de plus souvent possible à la méthanation », « et d’accroître les ambitions trop modestes de la PPE sur le biogaz ». Le potentiel ne manque pas, et les exemples de concrétisation existent : « Il y a 900 méthaniseurs en France, contre 9 000 en Allemagne, remarque Jean-Luc Fugit, député du Rhône, co-rapporteur du rapport de l’OPCST, qui fut également rapporteur de la Loi d’orientation des mobilités (Lom). Mais il ne peut pas

la production de biométhane, aux côtés des intercommunalités. La démarche répond à la prise de conscience née en partie de la crise sanitaire, sur la nécessité de relocaliser les ressources : 75 % de la valeur ajoutée de la filière méthanisation reste en France, et en Europe pour les 25 % restant. L’engagement des collectivités locales devrait notamment permettre d’améliorer le maillage en stations d’avitaillement, aujourd’hui essentiellement porté par le secteur privé. La PPE prévoit d’ailleurs un total de 350 à 850 stations d’ici à 2028. Une fourchette suffisamment large pour que l’objectif ait toutes les chances d’être atteint, sachant que l’on devrait compter 250 stations en 2021 sur le territoire français.

exister de production énergétique d’origine agricole sans soutien public. » Surtout, le rapport de l’OPCST propose de renforcer le rôle du Parlement dans le suivi des objectifs français en matière de développement des énergies renouvelables. Parallèlement, il est recommandé de déployer des projets de territoire pour la production d’énergie dans le secteur agricole. La maîtrise du foncier est également identifiée comme un paramètre clé, ce qui implique un nouveau cadre législatif.

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Le 21 juillet, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPCST) remettait à la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, un rapport, consacré à « L’Agriculture face aux défis de la production d’énergie ». Selon le rapport, dans notre pays, « 50 000 exploitations agricoles sont déjà engagées dans la production d’énergie, et fournissent 20 % de la production d’énergies renouvelables (396 GWh, soit 3,5 % de la production nationale d’énergie). Le secteur agricole produit est ainsi à l’origine de 26 % de la production de biogaz. Selon les scénarios de l’Ademe, de NégaWatt ou encore de Solagro, cette production est amenée à croître rapidement pour atteindre l’objectif de neutralité carbone fixé par le Gouvernement à 2050. Une multiplication par trois, passant de 4,6 Mtep à 15,8 Mtep est envisagée ». Si les auteurs du rapport rappellent la nécessité de conserver la priorité aux cultures alimentaires, ils insistent également sur le rôle pivot que peut et doit jouer le monde agricole, à la croisée des enjeux climatiques et énergétiques.

Reste à s’assurer que le bioGNV, qui représente actuellement 17 % de la consommation de GNV en France, pourra suivre le rythme de la demande. L’objectif est de passer à 20 % en 2023, 40 % en 2030, pour atteindre 100 % en 2050. La stratégie de développement pour la mobilité propre, énoncée dans le cadre de la PPE, prévoit que 60 % des camions en France rouleront au bioGNV en 2050, ce qui correspond à un besoin de 80 TWh. En France, le potentiel de production par méthanisation est estimé, selon l’Ademe, à 140 TWh avec les ressources actuelles. La production actuelle est de 2,6 TWh, et la réserve est de 25 TWh. 41 % du biométhane produit est destiné à un usage carburant. ■

Karrgreen, des stations bioGNV de proximité Spécialiste breton des énergies renouvelables, Liger Bioconcept a ouvert en 2015 sa première station-service Karrgreen entièrement dédiée aux énergies renouvelables, électricité et bioGNV. Les déchets agricoles, graisses industrielles ou autres, sont méthanisés pour produire du bioGNV. Karrgreen ambitionne désormais de développer un réseau de 150 stations dans les trois ans. Les stations, conçues en partenariat avec Prodeval, nécessitent un investissement de 1 million d’euros chacune. Leur financement repose sur la mobilisation d’utilisateurs locaux, à hauteur de 70% du total.

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Associés à un projet de station GNV Karrgreen, les Voyages Ferron ont testé durant l’été un véhicule Iveco.

4 au 17 septembre 2020 - Bus  &  Car - Connexion

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