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PAYS DE LA LOIRE
Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire, a posé la première pierre du site de production d’hydrogène « vert » de Bouin, en Vendée.
Pays de la Loire soutient la filière hydrogène
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ÉNERGIE. Lhyfe construit en Vendée le premier site européen de production d’hydrogène « vert ». Une démarche soutenue par la Région, qui ambitionne de prendre une place de leader dans la filière hydrogène en France. Olivier Constant
Pour la pose de la première pierre du site de production d’hydrogène propre de Lhyfe et de son centre R&D situés à Bouin (Vendée), Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire, a confirmé sa feuille de la route : « D’ici dix ans, nous voulons faire des Pays de la Loire la première Région de l’hydrogène en
France. » Elle y consacrera 100 millions d’euros, une enveloppe intégrant également des fonds européens.
Positionné idéalement à proximité immédiate d’un champ d’éoliennes et de l’océan Atlantique, le site de production de
Bouin devrait être livré mi-mars 2021. Puis, le site pourra commencer à produire au rythme de 300 kg d’hydrogène quotidiens. Cette capacité pourra être triplée par la suite en fonction des besoins. Présentant la spécificité d’utiliser également l’eau de mer, le site de Bouin sera adossé à un centre de recherche et développement dédié à l’offshore. Il travaillera initialement sur la création d’un démonstrateur en mer, qui sera situé au large du Croisic. Utilisant l’énergie des éoliennes, il pourrait être opérationnel entre 2022 et 2023. Globalement, ce sont ainsi
7,5 millions d’euros qui devraient être consacrés à la R&D au cours des prochaines années pour faire baisser les coûts de production. « Le bon prix pour l’hydrogène se situe entre 6 et 7 euros le kilo à la pompe distribué. Nous devrions, ainsi, parvenir à une parité H2 / carburant fossile aux alentours de 2024/2025 », ajoute Matthieu Guesné, président de Lhyfe.
Ce tarif plus attractif pourrait susciter l’intérêt de Nantes Métropole et de son réseau TAN. Ce dernier met en œuvre le Navibus H2 pour les dessertes fluviales. Pour l’heure, l’hydrogène qui l’alimente est facturé à 18 € le kilo. « Cette hypothèse d’approvisionnement en hydrogène décarboné est à étudier », selon les termes employés par la direction du réseau. Il pourrait aussi inclure les besoins découlant d’une très hypothétique commande de bus à hydrogène. Le prochain marché de renouvellement du parc de bus devrait concerner une centaine d’exemplaires, courant 2022.
Marché groupé sur les bus
Le réseau nantais pourrait faire un pas supplémentaire en faveur de la transition écologique et entretenir son image innovatrice. Reste à savoir si l’absence de site de production sur le territoire de la métropole ne constituera pas finalement un obstacle de poids à l’acquisition d’une telle flotte de bus. En attendant, Bouin pourvoira à l’alimentation des premiers bus à hydrogène de la ville du Mans.
Sous la houlette d’Alain Lebœuf, président du SyDEV et de Vendée Energie, la Vendée « est aux avant-postes en matière de mobilité durable ». Elle va donc consommer, pour partie, l’hydrogène vert produit à Bouin. Des lignes desservies par des bus à hydrogène vont ainsi être mises en place à titre d’expérimentation à La Roche-sur-Yon et aux Sables d’Olonne. « Nous pensons, à cette fin, lancer un appel à marché groupé, incluant d’autres villes vendéennes, pour des livraisons en 2021, au moment de l’ouverture de notre première station d’avitaillement », explique Alain Lebœuf.
À La Roche-sur-Yon, où la fréquentation du réseau est passée de 2,4 millions de voyageurs en 2012 à 3,2 millions en 2019, un premier exemplaire sera donc approvisionné à cette station ouverte au grand public en mai-juin 2021. Cette installation pourvoira également aux besoins des collectivités ayant fait le choix de s’équiper de bennes à ordures ménagères H2. D’autres stations suivront pour mailler le territoire, et celles délivrant du bioGNV seront également dotées d’une piste distribuant de l’hydrogène. De 10 à 40 projets en l’espace de six mois
En prolongement de l’annonce par la France et l’Allemagne de plans de développement massifs de l’hydrogène, Lhyfe entend consolider ses positions sur la production d’hydrogène vert renouvelable. En l’espace de six mois seulement, le nombre de projets sur lesquels la société travaillait est passé de 10 à 40. Et c’est en premier lieu le Grand Ouest qui va bénéficier du déploiement de nouveaux sites de production. Onze demandes ont été déposées auprès de la DREAL pour une mise en service échelonnée sur la période 2022-2023. Au-delà du Grand Ouest, le Sud-Ouest et le Nord de la France constituent également une cible pour l’implantation de nouveaux sites de production pouvant aussi bien être alimentés par des énergies renouvelables comme la biomasse, le solaire et l’éolien. À terme, la société souhaite disposer d’une unité de production par département afin que les circuits de distribution soient les plus courts possible.
« Ce réseau permettra d’adresser les besoins de la mobilité urbaine et périurbaine, car c’est là notre cible prioritaire. Il permettra d’alimenter jusqu’à une centaine de bus de 12 mètres, mais également des voitures, explique Matthieu Guesné. Au-delà des exploitants qui ont déjà répondu positivement comme à La Roche-sur-Yon, nous travaillons avec les collectivités fortes de plus de 100 000 habitants. »
Réduire le TCO
Pleinement conscient qu’il conviendra de multiplier par dix le nombre de bus pour obtenir le même coût d’acquisition qu’un bus fonctionnant au GNV, le dirigeant précise encore que le facteur déclenchant d’achat de bus à hydrogène « est la combinaison de trois facteurs : l’existence de subventions de soutien apportées par l’État et l’Europe, la disponibilité d’hydrogène vert grâce à des stations de production comme les nôtres, et une offre de matériel roulant plus étendue. Avant, on était dans l’expérimentation. Désormais, ce n’est plus le cas, de grandes métropoles comme Hambourg et Édimbourg ayant réussi à déverminer ce nouveau mode de propulsion zéro émission ».
Les développements de Lhyfe ne concerneront donc pas que la France. Déjà, la société vient d’implanter une filiale en Allemagne, pour l’installation d’un premier site de production mi-2022. D’autres déploiements pourraient suivre rapidement, en Espagne ou en Italie. ■
L’hydrogène, des catamarans aux trains Au travers de son plan régional pour le développement de la filière hydrogène, la Région Pays-de-la-Loire a détaillé les projets de verdissement dans le domaine des transports dont elle a la compétence. Ainsi, dans le cadre du renouvellement à l’horizon 2025 de sa flotte de catamarans assurant les liaisons Continent-Île d’Yeu, elle souhaite faire évoluer la motorisation de ses navires, en intégrant la possibilité d’une propulsion à hydrogène. D’ici là, l’expérimentation d’un car à motorisation hydrogène pourrait être menée. Pour les matériels ferroviaires, cette perspective est renvoyée à l’horizon 2030. La Région a prévu d’engager des discussions avec ses voisines, Normandie et Centre-Val de Loire, pour mutualiser un pool d’engins H2 destinés à
assurer la desserte de la ligne interrégionale Caen-Le Mans-Tours.
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