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Magazine professionnel indépendant pour la distribution de produi

E.R. : Niko D’hont – Paraît 5 fois par an (février, avril, juin, septembre, novembre) – juin/juillet/août 2008 – 1ère année de publication P802085 – Bureau de dépôt: Anvers X – Nederlandstalige versie op eenvoudige aanvraag.

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ts biologiques, écologiques, végétariens et diététiques dans le Benelux et en France

Aliments sans gluten: une croissance en flèche LE NOUVEAU Valérie Cupillard MAGAZINE Les shampooings plus NATURELS DES PROFESSIONNELS DES CÉREALES DE PETIT-DÉJEUNER plus nutritives


Nous partageons votre passion !

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n peut imaginer des tas de raisons d’exploiter un magasin d’alimentation naturelle et tout autant de raisons capables de convaincre les exploitants d’un restaurant ou d’un bistro d’opter résolument pour des produits bio. Mais nous ne serons probablement pas loin de la vérité en disant que vous commercialisez ces produits parce qu’ils sont bons pour l’homme et la nature. Et bien sûr aussi parce qu’ils sont si délicieux. Ces dernières années, nous aussi avons développé une passion pour l’alimentation biologique, les produits écologiques et les endroits où l’on peut les déguster ou en acheter : les magasins d’alimentation naturelle et les restaurants bio. Mais du fait que notre vocation première est celle de créer des magazines et d’écrire des articles, nous avons décidé de suivre de près ce secteur particulièrement passionnant et d’éditer un magazine pour tous les fans du bio qui, chaque jour, s’intéressent à ces produits dans un cadre professionnel. Dorénavant, vous et les autres professionnels trouverez notre magazine gratuitement dans votre boîte tous les deux mois. Nous vous informerons à chaque fois sur les produits présents dans vos rayons et les lois pertinentes, nous nous rendrons à des salons ici et à l’étranger, nous nous entretiendrons avec des leaders d’opinion et vous apporterons toutes les petites et grandes nouvelles. Nous donnerons aussi chaque fois la parole à des collègues aux Pays-Bas, en France et en Belgique et regarderons parfois aussi au-delà de l’Europe de l’Ouest. Peut-être même que nous nous rencontrerons en personne un jour ! Nous nous en réjouissons déjà. Nous vous souhaitons une agréable lecture en portant un regard vers l’avenir, qui, nous l’espérons, sera plus beau et plus vert que jamais ! De plus en plus de consommateurs se rendent en effet compte que les produits que vous vendez ou cuisinez quotidiennement contribuent à solutionner les problèmes auxquels notre Terre est confrontée aujourd’hui !

Niko D’hont, Sarah Braekman PS : Pour toute question, suggestion ou pensée ou si vous désirez simplement partager une histoire intéressante avec nous, n’ hésitez pas à nous envoyer un courriel !

niko@organicretail.net sarah@organicretail.net


Organic Pro - juin 2008

Organic Pro édition 1 • Organic News • Interview: l’auteur de livres de cuisine Valérie Cupillard raffole du bio

Valérie Cupillard rédige des livres de cuisine, qui s’intègrent comme nul autre dans notre secteur. Tous ses ouvrages reflètent une passion infinie pour les produits biologiques. De plus, elle étale un talent exceptionnel pour relier gastronomie et cohérence diététique. Un entretien exhaustif…

• Shopping EN BelgiQUE: Het Natuurhuis, un pionnier en région anversoise

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Il y a 31 ans, Jacques Van Den Heuvel et Josée Huybrechts ont ouvert leur petit magasin diététique dans la Bredabaan, à Anvers. Entre temps, leur commerce s’est dédoublé en deux magasins biologiques tout en un situés à Anvers et non loin de là, à Merksem.

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• Les céréales pour le petit-déjeuner: plus de variété, plus de plaisir et tout aussi nutritif

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• DOSSIER: Le shampooing et le problème que pose la mousse

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• Publireportage: Grâce à son unité de production ultramoderne, Biokorn Biscuits dispose de place pour grandir et innover

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• Chef’s Corner: le bio dans les cuisines de collectivité belges, un aperçu de la situation…

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L’assortiment de céréales pour le petit-déjeuner se diversifie de plus en plus. Organic PRO s’est entretenu avec quelques fabricants et s’est informé sur l’offre, la valeur nutritive et la qualité.

Un dérivé d’huile de coco et de sucres (un tensioactif de sucre) offre aux fabricants la possibilité de produire des shampooings moussants au moyen d’ingrédients naturels. Nous examinerons également ce qui se passe sur le marché des shampooings naturels.

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Un pourcentage non négligeable de l’agriculture biologique n’arrive pas dans les magasins, mais se retrouve dans les cuisines de collectivité. En moyenne, chaque Belge mange une fois par jour à l’extérieur. Le bio peut donc également jouer un rôle important dans la consommation hors domicile. Quelques spécialistes expriment leurs points de vue.

• DOSSIER: SANS GLUTEN * Une interview avec les associations belges de cœliaquie * Les produits sans gluten : un assortiment grandissant

• SupplementS: La vitamine K2 achemine le calcium au bon endroit

Des chercheurs de l’Université de Maastricht ont découvert l’importance de la vitamine K2 dans la lutte contre l’ostéoporose et l’artériosclérose.

• Shopping aux Pays-Bas: Simply Delicious à Velp (Arnhem)

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• Le marché bio néerlandais connaît une croissance de 13,3 %

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Jillis De Winter et Marlene Zwart ont partagé leurs expériences et passions et ont essayé de créer le magasin d’alimentation naturelle idéal. Le résultat vaut le détour !

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• Le marché bio belge croît de 10 % • Shopping en France: Chlorophylle à Nantes

Dans quelques mois, l’enseigne d’alimentation naturelle nantaise Chlorophylle ouvrira son troisième point de vente dans cette ville de l’ouest de la France qu’est Nantes. Cette enseigne, qui a débuté en tant que coopérative alimentaire, est aujourd’hui devenue la référence par excellence pour acheter du bio dans la ville de Nantes, au bord de la Loire.

• Compléments alimentaires en Belgique

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• Cosmétiques naturels: Plus d’essais sur les animaux pour les cosmétiques dans l’UE ?

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• Nouveaux produits

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NAREDI lance un avertissement concernant les conséquences du commerce des compléments alimentaires non réglementaires

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Magazine professionnel indépendant pour la distribution de produits biologiques, écologiques, végétariens et diététiques dans le Benelux et en France Par le biais d’une communication indépendante, le but d’Organic PRO consiste à apporter sa contribution au secteur biologique. La rédaction est indépendante de la régie publicitaire. Éditeur responsable Niko D’hont Jozef Guislainstraat 44 boîte 1, B-9000 Gand Tél. +32 (0)9 329 66 96 – Fax +32 (0)9 270 32 01 niko@organicretail.net

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Photo en couverture: Isabelle Persyn Tarifs publicitaires www.organicretail.net

Design ‘79 design, Courtrai (matthias.halsberghe@telenet.be)

Rédaction Sarah Braekman (sarah@organicretail.net) Niko D’hont (niko@organicretail.net)

Impression Druk in de Weer – Gand

Traduction AF Translation Photographie Lyra Alves (www.lyra-photography.net) Isabelle Persyn (www.isabellepersyn.com) Niko D’hont Sarah Braekman

L’éditeur ne peut pas être tenu responsable du contenu des publicités publiées. L’autorisation de publier du contenu dans ce magazine vaut également pour la mise à disposition de ce contenu via n’importe quelle forme/voie électronique. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite sans l’autorisation écrite de l’éditeur responsable. Nederlandstalige versie op eenvoudige aanvraag.

Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier recyclé.

Contenu


Organic News PAYS-BAS Les Néerlandais du Nord sont enthousiastes au sujet du bio La province de Hollande du Nord a récemment conduit une étude sur l’attitude et le comportement de ses habitants vis-à-vis de l’alimentation biologique. Il s’est avéré que la plupart des habitants de Hollande du Nord sont très positifs au sujet du bio et qu’ils apprécient le fait que la province promeut ces produits. La plupart des habitants de Hollande du Nord connaissent le bio et ils associent cette qualification à des concepts tels que la santé, l’écologie et le bien-être des animaux. Plus de 50 % des habitants de la province achètent consciemment de l’alimentation biologique, généralement des légumes ou de la viande. Plus de 40 % achètent même du bio plusieurs fois par mois. Surtout parce que le bio a meilleur goût et qu’il est plus sain, plus soucieux du bien-être des animaux et plus écologique. Pour ceux qui n’achètent pas de produits bio, la plus importante raison de ne pas les acheter est le prix. Pourtant, 2 personnes sur 10 qui n’achètent pas de bio disent qu’ils comptent acheter plus souvent des produits biologiques à l’avenir et 4 personnes sur 10 y réfléchissent. D’autres raisons de ne pas acheter du bio sont la visibilité limitée en magasin et le choix et la disponibilité limités.

Twofood va promouvoir la Bionade aux Pays-Bas

La nature, source d’inspiration.

Notre ferme dénombre plus de deux cents chèvres dont le lait cru est immédiatement transformé dans notre fromagerie. Ce processus de transformation rapide débouche sur un produit fini de qualité supérieure. Notre large gamme comprend des petits fromages tendres, bouchées apéritives, entrées, yaourts, fromages à pâte dure et affinés, de la Geta (une feta à base de lait de chèvre), de même que des bûchettes natures pouvant entrer dans la composition de toutes sortes de plats.

Ferme biologique de chèvres ‘De Volle Maan’ Yshoute 70, B-9520 Sint-Lievens-Houtem, Tél & Fax 09 362 31 55 info@devollemaan.be, www.devollemaan.be

L’importateur néerlandais Twofood veut promouvoir la Bionade aux Pays-Bas. En Allemagne, cette boisson fermentée a connu un franc succès. En 2007, on en a vendu 200 millions. Cela fait de la Bionade la boisson fraîche la plus populaire après le Fanta et le Sprite. Twofood aimerait reproduire ce succès aux Pays-Bas et s’est entre autres entretenu avec Bijenkorf afin de commercialiser la boisson auprès des restaurants. La demande de Bionade dans les autres restaurants et cafés s’accroît également. Le client débourse de 2,50 à 3,50 euros pour une Bionade. La Bionade est une boisson fermentée sans alcool à base d’eau et de malt, qui est produite par la brasserie Leipold, à Ostheim vor der Röhn, en Allemagne. Après fermentation, Leipold ajoute des jus de fruits et du gaz carbonique à la boisson. Coca-Cola a d’ailleurs déjà fait une offre pour acquérir la Bionade, mais la brasserie ne l’a pas retenue.

Campina offre une prime de reconversion aux éleveurs de bétail laitier La demande de lait biologique augmente, mais l’offre n’augmente pas en parallèle. Selon Tony Van Gucht de la Büllinger Butterei, il existe en Europe un manque de 300 millions de litres de lait biologique. Voilà pourquoi le producteur de produits laitiers Campina offre une prime de reconversion à tous ses fournisseurs qui décident d’effectuer la transition vers l’élevage biologique de bétail. De tels élevages


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de bétail engendrent en effet des frais conséquents pendant deux ans et rien en retour. Campina a décidé d’octroyer un bonus de 2 euros par 100 kg de lait à ces entreprises pendant deux ans. De plus, l’entreprise garantit une prime bio de 7,78 euros par 100 kg de lait à ces éleveurs une fois qu’ils travailleront de manière entièrement biologique. Actuellement, plus de 100 fournisseurs parmi les 6000 fournisseurs de Campina sont des agriculteurs biologiques. En Belgique, BioForum s’investit pour soutenir le marché laitier biologique. Dans un avenir proche, BioForum souhaite promouvoir le lait biologique. Par le biais d’un dépliant et d’un site web (entre autres), il portera cinq bonnes raisons d’opter pour des produits laitiers biologiques à l’attention du public. La coopération des éleveurs de bétail laitier biologiques anglais, l’Omsco, a d’ailleurs prouvé qu’une action de marketing ciblée peut vraiment porter ses fruits dans le cadre des ventes de lait biologique. En effet, chaque fois que la coopération a organisé une action promotionnelle spécifique, les ventes de lait biologique ont considérablement augmenté.

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la section Agriculture et Pisciculture, département Développement Durable de l’A griculture du gouvernement flamand. Certains points de vente, qui vendent directement leurs produits aux consommateurs en bout de chaîne, peuvent cependant obtenir une dispense. La condition est qu’ils ne produisent, préparent, stockent ou importent pas les produits eux-mêmes. Les points de vente qui ne vendent que des articles préemballés ou qui, au total, achètent pour moins de 5000 euros (prix d’achat) de produits en vrac non préemballés par an peuvent eux aussi bénéficier de cette dispense. Une dispense de contrôle ne sous-entend naturellement pas qu’ils seront dispensés de respecter la législation.

Fit Food déménage sa nouvelle unité de production à Tournai

BELGIQUE BioForum Vlaanderen et Probila-Unitrab vont cohabiter Depuis 2000, BioForum Vlaanderen (la section flamande de BioForum) est l’organisation coupole du secteur biologique en région flamande. Malgré cela, le secteur a connu un manque d’unité. Jusqu’à il y a peu, Belbior (l’association professionnelle flamande des agriculteurs biologiques), Probila-Unitrab (l’association professionnelle belge des transformateurs et distributeurs des produits de l’agriculture biologique) et Biogarantie agissaient indépendamment. Les associations ont décidé d’unir leurs moyens financiers afin de rendre leur organisation plus efficace. Ainsi, ils espèrent rapprocher BioForum du marché et avoir ainsi plus d’impact. Un premier pas dans cette direction a été la journée d’étude qui a eu lieu en avril 2008. Celleci n’aurait pas pu avoir lieu sans la susdite fusion. Le comité de gestion de BioForum Vlaanderen est maintenant en grande partie composé d’acteurs du marché. On y retrouve 3 producteurs, 3 transformateurs et 2 vendeurs. Son président est Johan Broeckx, un éleveur indépendant de bétail biologique. BioForum sera subdivisé en fonction de trois catégories : les transformateurs, les agriculteurs et les commerçants. Ainsi, la communication pourra être adaptée aux besoins spécifiques des interlocuteurs. Il a été décidé de ne pas uniquement fusionner sur le plan organisationnel, mais également sur le plan physique. Les nouveaux bureaux de BioForum Vlaanderen se trouvent dans la Quellinstraat à Anvers.

Le contrôle des points de vente de produits biologiques est obligatoire Chaque acteur du marché qui produit, prépare, stocke, importe ou vend des produits biologiques doit déclarer ses activités auprès d’une des deux organisations de contrôle certifiées (le département Blik d’Integra ou Certisys) et se faire contrôler. C’est ce qu’annonce

En avril, Fit Food (le producteur belge de produits végétariens et végétariens bio) a emménagé dans sa nouvelle unité de production, près de Tournai. L’ancienne unité de production de Drongen (près de Gand) a été fermée. Le déménagement cadre dans la croissance constante de l’entreprise. Le nouveau bâtiment, dans le zoning industriel de Blandain, est conforme aux plus strictes normes de sécurité alimentaire émises par le BRC. Fit Food produit une vaste gamme de produits végétariens à base de blé, de céréales, de légumes et de protéines qui ne contiennent pas de soja : des saucisses, des garnitures pour le pain, des hamburgers, du hachis, des salades, etc. Fit Food distribue ses produits dans de nombreux pays européens, dans les pays du Golfe Persique et également dans quelques pays d’Extrême-Orient.

En juin, Oxfam met son assortiment bio à l’honneur Juin est le mois du bio chez Oxfam Fairtrade. C’est durant ce mois qu’Oxfam Fairtrade passera le cap des 60 produits biologiques issus du commerce équitable. Un tiers de tout l’assortiment de produits alimentaires d’Oxfam Fairtrade sera alors orné des labels Fair Trade et bio. Les biscuits bio sont la toute dernière nouveauté dans l’assortiment. Il s’agit de petits biscuits au chocolat légers et croquants au quinoa des Andes, au cacao de la République Dominicaine, au sucre de canne du Paraguay et au miel du Mexique. Pendant la Semaine du Bio, Oxfam Fairtrade présentera aussi son ‘livre de cuisine Fairtrade – Bio’. Ce petit livre propose 4 idées de menus complètement élaborées avec des recettes provenant des quatre coins du globe. Les recettes utilisent toutes un produit Oxfam Fairtrade comme point de départ (p.ex. le riz basmati bio, le quinoa bio ou les mangues bio séchées) et vous permettront de préparer une assiette pleine de délices exotiques dans le respect de l’homme et de l’environnement.

>> s uite à la page 6

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Organic News >> Suite de la page 39 ‘Simply Delicious’

L’édulcorant Tagatose de Damhert remporte un grand succès Le producteur d’alimentation saine et fonctionnelle pour supermarchés Damhert a développé une technologie pour produire et commercialiser du Tagatose de façon bon marché. Le Tagatose est un nouvel édulcorant entièrement naturel, qui est conseillé aux diabétiques, aux personnes obèses et aux gens qui sont à la recherche d’une alternative saine au sucre traditionnel ou aux édulcorants synthétiques. L’édulcorant est produit à partir de lactose. Le lactose est séparé en glucose et en galactose par hydrolyse. Un procédé enzymatique permet ensuite de produire le D-Tagatose. Cette substance est purifiée, pour ensuite être emballée ou utilisée dans la préparation de produits sucrés. Les produits finis ne présentent plus de traces de lactose ou de glucose ; ils conviennent donc également aux personnes intolérantes au lactose. Le produit a été développé par un groupe pharmaceutique américain afin de permettre aux patients qui se remettent d’un cancer des intestins de reconstituer leur flore intestinale. Le Tagatose a en effet une action prébiotique et non laxative, contrairement à de nombreux édulcorants. De plus, il a une faible valeur calorique, son index glycémique est pratiquement nul, il n’agresse pas les dents et résiste aux températures élevées. Le goût du Tagatose est comparable à celui du sucre traditionnel. Un producteur de produits laitiers danois a acheté les droits sur le produit, mais n’a pas réussi à maintenir les frais de production assez bas. En revanche, Damhert a su le faire avec la collaboration de son entreprise sœur Nutrilab. Ensemble, les deux entreprises commercialisent un assortiment de produits au Tagatose : Tagatesse (du sucre de table pur), Tagacao (un cacao sucré), Tagachoco (une pâte chocolatée à tartiner) et Tagaconfi (une confiture). Le produit rencontre un énorme succès au niveau mondial.

Ecover soutient un projet relatif à l’eau en Ethiopie  Le producteur de produits de lessive et de nettoyage ECOVER a conclu un partenariat de trois ans avec l’organisation internationale WaterAid. Ce projet d’ECOVER visant l’usage écologique et durable de l’eau se focalise surtout sur des sujets tels que l’approvisionnement en eau, l’amélioration de l’infrastructure sanitaire et l’enseignement de l’hygiène personnelle. Grâce au soutien d’ECOVER, plus de 15.000 hommes, femmes et enfants de la région d’Hintalo-Wajerat auront accès à de l’eau propre et sûre et aux facilités sanitaires nécessaires. Le projet qu’ECOVER finance en Ethiopie s’étend à 11 villages. En premier lieu on fera en sorte que de l’eau propre et sûre soit mise à disposition des villageois, ainsi qu’un enseignement sur l’hygiène. « La situation en Ethiopie est inquiétante. Le manque d’eau propre cause des maladies et des décès. Nous voulons apporter notre contribution pour améliorer la qualité de vie de plus de 15.000 hommes, femmes et enfants », nous annonce Mick Bremans, Administrateur Délégué d’ECOVER. « Dans la pratique, l’accès à de l’eau sûre sera combiné à des campagnes d’enseignement et de sensibilisation portant sur l’hygiène personnelle. Des choses simples, comme se laver les mains au savon après avoir été aux toilettes et avant de manger et le nettoyage des sanitaires, réduisent les risques d’infection. Ainsi, la santé générale des habitants sera fortement améliorée.

Journée portes ouvertes chez Biofresh

Après le succès de l’année dernière, le grossiste et spécialiste du frais Biofresh a à nouveau organisé une journée portes ouvertes (le 20 avril dernier) pour ses clients d’Onze-Lieve-Vrouw-Waver. En tout, près de 150 visiteurs se sont rendus au ‘festin bio’. Des commerçants et autres intéressés ont pu y découvrir des fournisseurs et des producteurs, ainsi que leurs produits. Ils ont également pu assister à des démonstrations informatives et à des présentations culinaires et un coin pour les enfants avait été aménagé.

Les ‘journées des clients’ chez Hagor Bioservice Les 25 et 26 mai dernier, Hagor Bioservice a organisé ses premières ‘journées des clients’. Quelques ateliers ont été organisés à cette occasion. Outre une dégustation de vins bio fort appréciée, il y avait aussi un petit ‘magasin de démonstration’ destiné à attirer l’attention sur les produits nouveaux et existants de l’assortiment de Hagor Bioservice. Peter, le cuistot de service, a fait pour les invités quelques prouesses culinaires, en majorité composées de nouveaux produits. Après les évènements, Dina De Cuyper (chef de produit chez Hagor) semblait très satisfaite : « Ce fut l’occasion rêvée de rencontrer les clients et de papoter dans le foyer, au bar ou dans la salle de dégustation. Tant l’endroit que le concept ont été bien accueillis par nos clients. Tous ont apprécié l’agréable ambiance. Nous réitérerons certainement cette initiative. Nous vous donnons donc d’ores et déjà rendez-vous pour l’année prochaine ! ».

Vitasana, le salon professionnel de la vie saine, à Flanders Expo, à Gand (Belgique) La onzième édition de Vitasana aura lieu les dimanche 5 et lundi 6 octobre à Flanders Expo, à Gand. Ce salon professionnel propose une vue d’ensemble du marché de l’alimentation naturelle biologique et complète, de l’alimentation de régime, des compléments de vitamines et de minéraux, des cosmétiques naturels, des produits de soin naturels pour le corps, des produits de nettoyage, de lavage et d’entretien écologiques et des produits cadrant dans un environnement et un style de vie sains. Les organisateurs s’attendent à nouveau à pouvoir accueillir plus de 2000 professionnels. Une analyse des données du public ayant visité le salon l’année passée a révélé que 52 % des visiteurs étaient détaillants, que 13 % étaient grossistes, que 23 % étaient thérapeutes de la santé et que 12 % possédaient un autre profil (il s’agissait entre autres d’instituts de beauté, de restaurants végétariens, de pharmaciens, de diététiciens, d’ostéopathes, d’herboristes, d’homéopathes, de naturopathes, etc.). Cette année également, les organisateurs concocteront une présentation groupée des nouveaux produits lancés sur le marché. Tout comme l’année dernière, les nouveautés seront les points d’intérêt que nul visiteur ne pourra ignorer. Une enquête menée auprès des visiteurs a révélé que 80 % d’entre eux trouvaient


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cette exposition très claire et informative. Quand on les a interrogés au sujet de la raison principale pour laquelle ils visitaient le salon, ils ont répondu qu’ils désiraient avant tout rassembler de l’information d’ordre général. Le placement de commandes n’arrivait qu’en troisième position des raisons pour lesquelles on se rendait à Vitasana.

Dimanche 5 octobre 2008 de 10 h à 18 h Lundi 6 octobre 2008 de 10 h à 17 h Hall 8, Flanders Expo, Gand (Belgique) www.vitasanaexpo.be

Codex Alimentarius Depuis peu, il circule des appels sur le web nous incitant à nous faire des soucis au sujet du Codex Alimentarius (la référence en matière de commerce alimentaire international créée par les Nations Unies). La Commission du Codex Alimentarius est sous la responsabilité de la World Health Organisation et de la Food and Agricultural Organisation et est gérée par 173 pays. C’est surtout la Natural Solutions Foundation, une association américaine qui désire protéger les droits et la liberté en matière de santé, qui critique le Codex Alimentarius. Selon elle, le Codex prônerait que chaque animal destiné à des fins alimentaires doit être traité aux antibiotiques et aux hormones de croissance exotiques et que toute nourriture doit être irradiée, que les compléments alimentaires deviendront illégaux et que les médicaments alternatifs ne seront bientôt plus disponibles que sur ordonnance. De telles règles seraient évidemment néfastes pour les marchés de l’agriculture biologique et des compléments alimentaires. Seulement, il est difficile d’estimer si les allégations du Dr. Laibow de la Natural Solutions Foundations sont fondées. Organic PRO a consulté le site officiel du Codex afin de trouver des indices confirmant les mises en garde du Dr. Laibow, mais nous n’avons rien trouvé. La réglementation relative aux hormones stipule que l’emploi d’hormones est permis, mais pas obligatoire. La législation européenne interdit l’usage d’hormones. Selon le Codex, l’irradiation est également autorisée, mais pas obligatoire. Quant aux compléments alimentaires, ils devraient répondre à certains critères avant qu’ils puissent bénéficier de la dénomination de complément alimentaire. Il n’est mentionné nulle part que les compléments alimentaires seront interdits. Bart Staes, le délégué du parti Vert européen, prend ces incertitudes au sérieux et étudie le sujet en profondeur. Jusqu’à présent, il n’a trouvé aucune preuve justifiant les allégations du Dr. Laibow, mais il partage son opinion quant à l’opacité actuelle de la Commission et au fait que cette dernière possède trop d’autorité pour pouvoir agir de façon si opaque. De ce fait, il essaiera donc d’intégrer ce problème à l’agenda. BioForum a réagi aux derniers développements relatifs au Codex. L’association a effectué des recherches qui prouvent que cette information est incorrecte et que la production d’aliments biologiques ne risque rien. En outre, Leen Laenens de BioForum représente le secteur biologique dans le conseil consultatif en matière de politique alimentaire et d’utilisation d’autres produits de consommation, où l’on fera entre autres le point sur les activités du Codex. Il va de soi qu’Organic Pro suit ces développements de près.

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Les consommateurs danois achètent le plus de bio En moyenne, les Danois dépensent environ 80 euros par an en produits biologiques. Cela fait d’eux les plus grands consommateurs de bio en Europe. Leurs dépenses en matière d’alimentation biologique concernent surtout des produits laitiers, qui représentent environ 40 % de l’entièreté de leur consommation de produits bio. Voilà une bonne raison de faire du Danemark le pays-thème de la prochaine édition de Biofach 2009 (à Nuremberg).

683 cantines d’école en Italie L’Italie compte 683 cantines d’école biologiques. Cela signifie que, chaque jour, plus de 900.000 repas biologiques ou repas préparés à base d’ingrédients biologiques sont consommés, surtout dans les écoles maternelles et primaires. L’offre diffère aussi au niveau du degré de présence d’éléments biologiques dans les repas proposés par les différentes écoles. Certains repas sont entièrement biologiques, tandis que d’autres ne proposent que quelques produits biologiques ou d’autres encore proposent les repas biologiques en option. Ainsi, le secteur biologique espère former une masse critique composée d’enfants en phase de croissance, qui apprennent consciemment à faire des choix entre une alimentation biologique ou ordinaire.

FRANCE 4 Français sur 10 ont sporadiquement mangé bio en 2007 L’année dernière, environ 4 Français sur 10 ont consommé des produits issus de l’agriculture biologique. Voilà ce que nous annonce l’organisation française ‘L’agence Bio’. Ce qui est remarquable, c’est que 78 % des parents préfèreraient que les cantines des écoles proposent une alimentation biologique à leurs enfants, tant pour des raisons de santé que pour des raisons écologiques. L’année passée, le secteur français du bio a rapporté 1,9 milliard d’euros. Ainsi, 1,2 % de l’alimentation vendue en France est bio.

2% de la viticulture en France sont bio 1639 viticulteurs français, représentant 19.000 ha de vignobles, sont reconnus en tant que producteurs de vin bio. Ces chiffres permettent à la France de se placer en deuxième position sur la liste européenne des vins bio, où l’on retrouve l’Italie en tête, avec ses 30.000 ha. L’Espagne se retrouve en troisième position avec 15.000 ha. L’A llemagne possède 2.000 ha de vignobles bio. Les experts estiment que les vignobles bio représentent environ 4 % des terres viticoles européennes. Jusqu’aux années cinquante, tous les vins français pouvaient être considérés comme étant bio. Depuis les années soixante, l’extermination chimique des mauvaises herbes et l’usage de pesticides ont connu un énorme essor. Selon les chiffres du journal français Le Figaro, 50 % de tous les pesticides fournis au secteur viticole mondial se retrouveraient dans des vignobles français, alors que la France ne représente que 17 % des terres viticoles mondiales.

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Interview > L’auteur culinaire Valérie Cupillard

«Ce serait fantastique si la haute gastronomie française optait résolument pour le bio» Cela fait déjà plus de quinze ans que la Française Valérie Cupillard rédige des livres de cuisine qui s’intègrent comme nul autre dans notre secteur. Tous ses ouvrages reflètent une passion infinie pour les produits biologiques et elle étale un talent exceptionnel pour relier gastronomie et cohérence diététique. Dans ses travaux plus récents, elle révèle entre autres les possibilités qu’offrent les graines germées et le potentiel inconnu des huiles essentielles et des eaux florales dans la cuisine. Pour cette interview, Organic PRO s’est rendu à la ferme Dagatti, une entreprise agricole biodynamique, où l’on retrouve également un agréable et joli magasin d’alimentation naturelle, près d’Aix-en-Provence. photo: Emmanuel Cupillard - biogourmand.com

L’expérience que Valérie Cupillard possède dans le cadre de l’utilisation des huiles essentielles et des eaux florales dans la cuisine l’a récemment encore menée à l’île Maurice (Océan Indien). Là-bas, elle a collaboré à un projet culinaire basé sur l’énergie des sept couleurs selon les chakras : la Seven Colours Energy Cuisine du luxueux Heritage Golf & Spa Resort, dont les menus ont été imaginés par le Chef cuisinier de l’hôtel, Philippe Rozel, avec l’expertise de Valérie Cupillard dans l’utilisation des huiles essentielles culinaires. Comment vous a-t-on connue à l’île Maurice ? « À travers mon travail de consultante et mon livre sur la cuisine aux huiles essentielles et eaux florales. Les spas des hôtels du groupe Veranda à l’île Maurice ont été développés sur le concept « Seven Colours ». Pour l’hôtel Heritage Golf and Spa resort, il a été imaginé de prolonger la découverte des sens et de l’énergie des couleurs selon les 7 chakras par la création d’un restaurant « Seven Colours Energy Cuisine ». Le groupe Veranda m’a proposé d’accompagner son projet, sachant que j’avais travaillé sur les huiles essentielles culinaires. Les parfums des eaux florales et des huiles essentielles s’inscrivent en effet parfaitement dans l’univers Seven Colours. » Comment en êtes-vous arrivée à écrire des livres de cuisine ? Vous n’avez apparemment jamais été à une école de cuisine… « C’est exact. Depuis mon enfance, j’ai toujours été passionnée par la cuisine. Je suis issue d’une famille où les femmes transmettaient facilement leur affection envers leurs proches par le biais de la cuisine. J’ai été stimulée et soutenue, et on m’a toujours permis d’expérimenter. Pour moi, cuisiner était quelque chose d’évident, quelque chose que j’aimais faire et qui faisait plaisir à mon entourage. Quand ma mère partait travailler, je pouvais l’aider en m’occupant de la cuisine. En outre, j’étais libre de composer le menu. Déjà pendant le week-end, je m’imaginais ce que je pourrais préparer au cours de la semaine à venir. Si j’utilisais une recette de base de ma mère, j’y ajoutais souvent ma touche personnelle. S’il y avait des restes de table, j’essayais toujours de les intégrer dans une autre recette au lieu de simplement les réchauffer le lendemain. » « J’ai aussi toujours connu un petit potager dans le jardin, grâce à mon père qui semait quelques rangs de légumes. Quand j’étais adolescente, ma mère – qui s’intéressait à la diététique pour ses enfants – nous achetait dans le petit magasin La Vie Claire qui s’était installé

dans notre ville certains ingrédients pour compléter une alimentation qui était par ailleurs tout à fait classique et conventionnelle. C’était de temps en temps du pain complet, des boissons aux céréales pour le petit-déjeuner, de la levure à saupoudrer sur les potages, etc. « Plus tard, je me suis orientée vers le secteur touristique. J’étais attirée par les voyages et cela m’a semblé la meilleure option. Mais parallèlement à cette vie professionnelle, je continuais à investir beaucoup de temps dans la cuisine et dans mes expérimentations culinaires. Entre-temps, j’étais déjà passée à une alimentation biologique. Mon conjoint avait un potager et attachait beaucoup d’importance aux légumes naturels cultivés de manière écologique. Et c’est ainsi que nous nous sommes finalement mis à chercher d’autres ingrédients

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Interview

> Valérie Cupillard

de qualité, du meilleur pain, de meilleures huiles végétales, etc. Nous étions également passionnés par la nature et attachions beaucoup d’importance à l’environnement. Nous voulions donc agir en conséquence en achetant des produits aussi écologiques que possible. Du fait que nous achetions notre alimentation dans des magasins d’alimentation naturelle, nous avons pu découvrir les produits typiques que l’on y vend. Beaucoup d’ingrédients m’étaient nouveaux et il fallait donc que j’expérimente dans la façon de les utiliser. » « En même temps, je sauvegardais toutes mes recettes dans mon ordinateur pour les classer de manière pratique. J’utilisais un classement alphabétique par ingrédient de façon à retrouver facilement une liste de recettes contenant cet ingrédient. Mes recettes étaient toujours rapides, ce qui est logique, puisque je cuisinais après mes heures de travail et n’avais donc pas beaucoup de temps à y consacrer. Je voulais faire des recettes goûteuses et simples pour laisser la place aux bons produits, mais aussi adaptées à mon rythme de vie. Petit à petit, le volume de mes recettes a grossi, je me suis passionnée pour la diététique et pour la naturopathie… J’ai eu envie de transmettre mon enthousiasme pour la cuisine bio. J’ai été sollicitée pour animer des ateliers de cuisine où l’on utilisait des produits biologiques. Ma façon de parler des ingrédients a plu. J’avais écrit des recettes pour moi, et de fil en aiguille, le succès de ces ateliers m’a incitée à rédiger mon premier livre de cuisine biologique. C’est ainsi que ma carrière professionnelle a pris un tournant. » (ndlr : entre-temps, 16 livres de cuisine du même auteur sont déjà parus) Comment distinguez-vous les légumes biologiques de leurs homologues issus de l’agriculture traditionnelle ? « Je trouve qu’ils ont souvent une autre densité. La betterave rouge est un bon exemple. À une époque, j’avais trouvé un petit cultivateur bio local à qui j’achetais des betteraves rouges, dès qu’on les entaillait, on était frappé par leur remarquable densité et par leur chair aux tons violets. Et quel goût ! Beaucoup de gens n’aiment pas la betterave rouge car ils ont fait l’expérience d’une betterave, certes rouge, mais sans goût, qui après cuisson donne une texture molle et sans intérêt. Mais lorsque j’animais des cours de cuisine et que je leur faisais goûter des variétés biologiques, ils étaient séduits par le croquant, la couleur et le goût. Je coupais la betterave crue en petits dés, en rondelles façon carpaccio et aussi en bâtonnets, pour la donner à déguster différemment. J’ai le sentiment que ce légume est peu apprécié parce que les gens ont trop souvent goûté à une variété de moindre qualité dans leur assiette. » Certains considèrent encore toujours le bio comme une mode. « Les modes sont éphémères, alors que je constate que les gens qui achètent du bio depuis des années continuent à le faire encore plus aujourd’hui. La différence entre le bio et le conventionnel est assez évidente. Notre corps le ressent et on constate que le goût est meilleur… On ne peut nier le fait que l’histoire du bio soit très cohérente et convaincante. La santé, l’environnement, le respect envers l’homme et l’animal… voilà tous des sujets auxquels on consacre aujourd’hui beaucoup d’attention. Pendant les premières années d’existence du bio, ceux qui s’y intéressaient étaient très vite qualifiés d’excentriques. Maintenant, de plus en plus de monde se rend compte que le bio est simplement « logique » et qu’il offre des solutions à beaucoup de questions. L’exemple ici de La Ferme Dagatti (où a lieu l’interview) est un endroit ou l’on peut acheter des fruits et légumes qui ont poussé en biodynamie, mais c’est aussi un espace qui joue un rôle social. Ici, il y a un accueil et du temps pour chaque client.

Il y a toujours des boissons et des gâteaux faits maison pour accueillir les clients, les enfants peuvent jouer, tout le monde finit par se connaître. Michèle, Jean-Marie et leurs fils Pierre, qui travaillent ici, prennent leur temps pour donner quelques conseils ou entamer une conversation. Je trouve que c’est un point très important sur lequel les magasins bio doivent vraiment travailler pour tenter de préserver ce climat de confiance. Ici, l’ambiance est agréable ; c’est un espace où l’on peut faire plus que simplement acheter et vendre des produits. J’espère qu’ici et dans d’autres endroits semblables, on conservera toujours ce contact humain. » On ne trouve quasiment pas de produits laitiers dans vos livres… « C’est exact, hormis le fromage de chèvre dans certains de mes livres. De toute manière, les produits laitiers ne sont pas essentiels dans mes recettes. Ceux qui le souhaitent peuvent en ajouter, chacun devant bien sûr adapter selon ses goûts. Dans mes


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recettes, j’aime opter pour des solutions moins évidentes et moins classiques que du fromage râpé ou de la crème fraîche. Dans un gratin, on peut bien entendu utiliser du parmesan, mais je préfère surprendre mes lecteurs avec un ‘parmesan de noisettes’ (des noisettes broyées en poudre), ce qui peut être délicieux. J’utilise avec beaucoup de plaisir la purée de noix de cajou, qui transforme une béchamel ou un fond de sauce. » Avez-vous un légume favori ? « Le choix est difficile. En fait, j’aime tous les légumes et, plus précisément, les légumes de saison. Je ressens vraiment l’envie de manger des tomates quand il fait chaud et j’aime les aubergines cuisinées avec les légumes d’été et les recettes à base de courge en hiver. J’aime bien savourer des légumes qui passent brièvement dans l’année : les petits pois, les asperges… c’est comme une surprise. J’essaye donc de travailler en tenant compte des saisons.» « À vrai dire, il y a trop peu de diversité dans l’offre de légumes. Je pense que les magasins biologiques doivent être vigilants en ce qui concerne leur offre dans ce rayon, pour ne pas proposer les mêmes légumes toute l’année, avec certains venant de très loin et parfois hors saison. C’est tellement enthousiasmant quand on trouve chez un producteur des étalages d’aubergines de variétés différentes, un grand choix de tomates de variétés anciennes, des courges de toutes les formes… Car tout en restant avec le même légume de saison, on découvre des saveurs différentes. Entre des aubergines blanches poêlées et une terrine d’aubergines violettes, par exemple, le goût diffère. Ce serait formidable que tout le monde puisse les trouver facilement. » Que pensez-vous du bio dans les restaurants français ? « Dans la restauration, on me parle souvent du prix élevé et des difficultés d’approvisionnement des ingrédients. C’est parfois vrai, mais à l’inverse, le prix d’un ingrédient conventionnel est souvent trop élevé pour ce que c’est. Surtout si l’on en calcule les répercussions écologiques. La gastronomie française demeure une référence au niveau mondial. Si la haute gastronomie pouvait opter résolument pour le bio, ce serait fantastique. Des ingrédients et des matières premières de la meilleure qualité sont des bases indispensables. Farine, sucre ou huiles végétales raffinés, ne sont pas, à mon sens, des produits « nobles » compatibles avec l’image d’une grande cuisine. Je pense que les fruits et légumes bio de petits producteurs ou les huiles essentielles et les eaux florales de petits distillateurs méritent plus que d’autres d’être cuisinés et portés par le talent des grands chefs. C’est une belle reconnaissance quand cela existe. »

Où Valérie Cupillard fait-elle ses courses ? « Je fais tous mes achats dans des magasins bio. J’y achète autant mes ingrédients pour le quotidien que ceux nécessaires pour mes cours ou mes démonstrations culinaires. Pour les fruits et légumes, je vais directement chez des producteurs bio ou sur un marché bio. Je ne vais que rarement au supermarché, sauf pour me tenir un peu au courant de la disponibilité de certains produits bio, car j’ai aussi des lecteurs dont c’est le lieu d’approvisionnement. Certains ont découvert le bio dans les rayons des grands magasins et cela a suscité leur intérêt envers les magasins bio où ils peuvent trouver un choix plus large et bénéficier de conseils personnalisés. » De quelle recette êtes-vous la plus fière ? « C’est difficile à dire… Disons que je suis surtout fière des recettes pour lesquelles les lecteurs m’écrivent ou me racontent qu’ils les ont appréciées. Je suis fière des recettes qui sont « utiles » au quotidien et de celles qui ont réussi à faire découvrir ou apprécier un ingrédient. S’il faut en citer une, je parlerai donc de ma mousse au chocolat à base de tofu soyeux. Surtout parce qu’elle a suscité tant de réactions positives. J’ai beaucoup aimé partir à la recherche d’une texture de mousse et j’ai fait évoluer les proportions, surtout pour mes cours avec les huiles essentielles. Entre-temps, cette recette a déjà souvent été reprise – ce qui fait toujours plaisir – par des cuisiniers de restaurants bio, des traiteurs, des personnes qui donnent des cours de cuisine aussi… La mousse au chocolat à base de tofu soyeux n’est certainement pas la plus élaborée de mes recettes, mais ce qu’elle a d’agréable, c’est qu’elle constitue une base idéale pour travailler avec des huiles essentielles. On peut vraiment la transformer de façon extraordinaire en y ajoutant une petite pointe d’huile essentielle d’orange ou de menthe douce. » Merci de nous avoir accordé cette interview. Nous sommes déjà impatients de découvrir votre prochain livre !

Dans la restauration collective ordinaire, cela semble également difficile… « Oui, dans la restauration collective, le bio est encore anecdotique, bien que certaines écoles proposent un menu bio par semaine par exemple. On me parle souvent de budgets très restreints et du fait qu’il n’est pas acceptable que l’alimentation pour les écoliers doive être si bon marché. De nombreux parents aimeraient qu’une alimentation goûteuse, saine et équilibrée soit proposée aux enfants en pleine croissance. La cuisine bio peut réellement s’accompagner d’un éveil au goût et d’une sensibilisation tant à la nature et à l’environnement qu’à la connaissance des besoins de chacun en matière de nutrition.

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Belgique

Het Natuurhuis, un pionnier en région anversoise Il y a 31 ans, Jacques Van Den Heuvel et Josée Huybrechts ont ouvert leur petit magasin diététique dans la Bredabaan, à Anvers. Entre temps, leur commerce s’est dédoublé en deux magasins biologiques tout en un situés à Anvers et non loin de là, à Merksem.

Les chariots En 1977, Jacques Van Den Heuvel a fondé un petit magasin diététique qui, peu à peu, est devenu un vrai magasin bio proposant des produits frais et des cosmétiques naturels. Josée, l’épouse de Jacques, a alors décidé d’abandonner son emploi d’enseignante pour rejoindre son mari dans le magasin. Ensemble, ils se sont complètement immergés dans la pensée et le secteur biologiques. Des années plus tard, le petit magasin était plein à craquer et ils ont dû déménager dans un bâtiment de la Oude Bareellei disposant d’une surface commerciale de 120 m2. Leur magasin était le premier magasin bio équipé de chariots. Jacques : « Ces chariots étaient indispensables vu la surface du magasin. Mais en tant que magasin bio, nous ne pouvions pas nous permettre d’utiliser des chariots en plastique ou en métal. Nos clients entretenaient une relation très émotionnelle avec les produits naturels et n’auraient pas accepté un environnement qui n’eût pas été naturel. Nous sommes donc partis en quête d’un menuisier qui utilisait du bois écologique et l’avons trouvé. Le résultat fut un chariot en bois équipé d’un sac en jute. Ce fut coûteux, mais nous trouvions que cela en valait la peine. Entre-temps, notre clientèle a évolué et compte des personnes qui s’intéressent au bio en raison d’une allergie ou de l’amour qu’ils portent envers leurs enfants. Ils ne se préoccupent plus du métal ou du plastique qui sont utilisés pour fabriquer les chariots ».

notre seule crainte, car à terme, ils sont capables de proposer des prix imbattables, mais nous savons que nous avons d’autres atouts. Chez nous, vous pouvez obtenir des conseils professionnels à n’importe quel sujet, ce qui est moins le cas dans les grandes surfaces bio ».

Service traiteur Josée et Jacques croient fortement au succès basé sur l’individualité. Tout au long de leur carrière, ils ont également développé leur propre boulangerie et un service traiteur en interne. Jacques : « Il y a environ 25 ans, nous avons décidé de faire notre propre pain. Nous avions remarqué que les gens essayaient plus facilement des produits bio simples comme du pain pour essayer d’autres produits par la suite. Seulement, il n’y avait pas de fournisseurs de pain bio à l’époque. Mon frère, qui était boulanger, nous a formés. Depuis, nos pains frais du jour sont un de nos produits à grand succès. Plus tard, nous avons ouvert un restaurant proposant des repas de midi à Anvers. Tout s’y passait bien, mais financièrement, nous n’arrivions pas à nos fins et avons donc décidé de déménager la cuisine à Merksem. Ici, nous préparons quotidiennement des plats du jour et des plats préparés que les clients peuvent emmener chez eux ou manger sur place sur l’heure de midi. Dans la boulangerie, nos clients peuvent également déguster un sandwich garni ».

Instructif

Relookage

Au fil des années, le simple magasin bio est devenu deux véritables magasins tout en un dans le centre d’Anvers et à Merksem. Jacques : « Depuis trois ans, nous exploitons deux magasins qui sont en perpétuelle expansion et cela est passionnant, car le nouveau nous a amené un type de clientèle de plus. À Anvers, nous accueillons beaucoup de jeunes qui font un saut quotidien dans le magasin, tandis que les clients de Merksem viennent faire de grandes courses une fois par semaine. Cela requiert une autre approche, ce qui est à nouveau très instructif. Nous avons grandi dans la bonne direction au fil des années et avons toujours offert une solution aux problématiques du moment. Lors de la crise de la dioxine, nous avons connu une croissance explosive. Nous avons connu une légère régression lorsque les supermarchés se sont mis à vendre du bio. Actuellement, nous misons sur la tradition et le professionnalisme. Les supermarchés bio sont actuellement

L’année dernière, le magasin de Merksem a dû être complètement relooké. Jacques : « Je trouve qu’il faut constamment professionnaliser. En fait, un magasin bio doit offrir le même confort qu’un supermarché ordinaire, mais il doit le faire d’une manière biologique. Nous avons donc dernièrement investi dans un système informatique élaboré pour gérer les caisses et les stocks. L’allure du magasin est devenue plus moderne, des emplacements de parking ont été créés, la hauteur des rayons a été réduite, les produits frais ont été placés à l’avant du magasin pour attirer plus l’attention et un rayon herboristerie a été créé. Ce dernier doit devenir un havre de paix au cœur du magasin. Nous y avons aussi prévu un espace où les clients peuvent consulter des livres et où ils seront conseillés de façon professionnelle par notre

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Belgique

matin au soir pour le bien de leur commerce et de leurs clients. Tout est plus simple pour les supermarchés ordinaires. Les fabricants de produits courants pour supermarchés organisent de nombreuses promotions. Dans notre secteur, il en va autrement : les magasins bio doivent assumer toute la communication vers les consommateurs ». Nous voyons aussi apparaître de plus en plus de produits sur le marché, ce qui complique l’administration. Et il est également très difficile de trouver du bon personnel motivé dans ce secteur. Beaucoup de gens qui pensent bio préfèrent travailler à mi-temps, mais cela est assez compliqué et plus coûteux. Ces gens sont cependant très utiles, du fait qu’ils suivent souvent des formations pendant leurs heures libres, ce qui est très intéressant pour pouvoir donner de bons conseils aux clients. D’autre part, il y a aussi des gens qui n’ont que peu d’affinités avec le secteur biologique et qui aiment travailler à temps plein, mais ils ne sont pas assez intéressés dans le secteur. Si une démarche positive pouvait émaner du gouvernement belge, ce serait une bonne chose. Si le gouvernement pensait plus bio, il y aurait un pilier solide pour développer ce secteur ».

Œuvrer à un monde meilleur

expert en alimentation orthomoléculaire. Les livres se sont révélés un succès. Apparemment, les gens manifestent toujours un intérêt actif envers ce qu’ils achètent et ils désirent s’informer. Le ‘client bio’ doit d’ailleurs faire preuve de beaucoup de créativité. De nouveaux ingrédients nécessitent en effet de nouvelles façons de cuisiner… ».

On peut toujours mieux faire Bien que Josée et Jacques retirent beaucoup de satisfaction de leurs activités, ils trouvent qu’il manque encore quelques choses ou que certaines choses peuvent encore être améliorées dans le monde biologique. Jacques : « Nous aimerions que les grossistes fassent davantage d’efforts de communication. Lorsqu’ils proposent de nouveaux produits, nous voudrions bénéficier d’un peu plus de renseignements, ce qui nous permettrait d’informer les clients au sujet des raisons pour lesquelles ces produits pourraient représenter une plus-value pour eux. Ortis est un très bon exemple. L’entreprise organise des ateliers et des tournées de présentation relatifs à ses nouveaux produits. Mais nous serions déjà contents de pouvoir lire un agréable article concernant la nouvelle entreprise.

Qu’une chose soit claire : Josée et Jacques sont des propriétaires vraiment heureux et fiers. Le secteur biologique leur offre une grande satisfaction. Jacques : « En fin de compte, nous faisons quelque chose de bien. Nos produits contribuent à un monde meilleur et plus honnête et nos clients nous en sont plus que reconnaissants. Nous changeons le mode alimentaire et ce que nous vendons représente une plus-value. Le secteur biologique a d’ailleurs déjà quelques mérites à son actif. Qui a stimulé l’apparition sur le marché de produits cadrant dans des habitudes telles que la consommation de jus de fruits, de pain complet et de crudités ? Le secteur biologique ! De plus, cela fait du bien de constater qu’un client qui vient de découvrir qu’il est allergique entre dans le magasin – plein de doutes et de questions – et qu’il en ressort avec un panier rempli de délices, tandis qu’il pensait ne plus rien pouvoir manger. Nous aspirons à offrir un lieu de référence à nos clients, où ils sont sûrs de recevoir des conseils fiables. Nos trois enfants ont d’ailleurs suivi nos pas. Ils exploitent maintenant le magasin d’Anvers. Ce n’est pas mal, n’est-ce pas ? Je trouve que nous pouvons être fiers de tout cela ».

Nous remarquons que les nouveaux produits n’ont pas toujours un succès immédiat. Des lancements sont souvent un échec et nous supposons que cela est dû au manque de communication. De plus, ces lancements (qui sont en outre très peu ou pas du tout soutenus par le grossiste) requièrent beaucoup d’énergie et de temps de la part des commerçants. Organiser des dégustations de produits issus de son propre stock coûte du temps et de l’argent, mais peut parfois s’avérer efficace. Ce que nous faisons, c’est envoyer deux bons de 10 % quelque fois par an aux clients ; ces bons sont valables pendant le mois où l’action promotionnelle a lieu. Pendant ce mois, nous organisons des dégustations, des ateliers, etc. ». Le secteur bio est en pleine expansion, mais il nécessite encore beaucoup de travail. Jacques : « Il y a encore tant de choses à améliorer. De nombreux exploitants de petits magasins de produits naturels s’investissent du photos: Isabelle Persyn


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céréales pour le petit-déjeuner

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Plus de variété, plus de plaisir et tout aussi nutritif Cela fait des années que les ventes de céréales pour le petit-déjeuner sont en hausse. Ce sont apparemment surtout les jeunes qui préfèrent les céréales (mélangées à du lait, du jus de fruits ou du yaourt) au pain. Ces dernières années, l’image saine des céréales est mise en question dans quelques enquêtes menées auprès des consommateurs du fait que certaines variétés disponibles en supermarché contiennent remarquablement peu de fibres, mais surtout beaucoup de graisses et de sucres. Une rapide comparaison des valeurs nutritionnelles présentes sur les paquets suffit pour conclure que les produits disponibles dans le secteur bio et dans celui de l’alimentation naturelle, en revanche, tiennent leurs promesses vis-à-vis de l’image saine qu’ils projettent. Ici également, l’assortiment devient de plus en plus créatif, mais sans faire de concessions au niveau nutritionnel. Ce sont des médecins qui, au début du vingtième siècle, ont conçu les céréales pour le petit-déjeuner telles que nous les connaissons aujourd’hui. L’Américain John Harvey Kellogg a créé les corn flakes et le Suisse Maximilian Bircher-Benner a développé la première recette de muesli. Les motifs de ces deux messieurs étaient clairs : pouvoir proposer un petit-déjeuner plus sain à leurs patients. À peine quelques années après avoir inventé ses corn flakes, John Harvey Kellogg a dû constater que tout le monde n’attachait pas une grande importance à l’aspect sain des corn flakes. Il eût des mots avec son frère William Keith Kellogg au sujet de l’adjonction de sucre aux corn flakes. John était contre, mais William trouvait que cela était plus intéressant d’un point de vue commercial. C’est ainsi que les routes des deux frères se séparèrent. Tous deux ont fondé leur propre entreprise de produits alimentaires et c’est celle de William qui est devenue la multinationale Kellogg’s que nous connaissons tous. D’un point de vue commercial, c’est donc William qui avait fait le meilleur choix… La ‘guerre du sucre’ entre les deux frères Kellogg était cependant un signe annonciateur des critiques auxquelles certains producteurs de céréales pour le petit-déjeuner doivent faire face aujourd’hui.

photo: Isabelle Persyn

Kellogg et Bircher-Benner

Trop de sucre Cela fait quelques années déjà que l’adjonction de quantités toujours plus importantes de sucre, mais aussi de sel et de graisses, aux corn flakes et aux flocons de riz dans les produits ordinaires destinés à la vente en supermarché (et notamment dans les variétés ayant pour public cible les enfants), suscite des débats. La conclusion de divers tests en laboratoire était en effet univoque : certains produits pour le petit-déjeuner ne sont pas plus sains que des chips ou des barres chocolatées. Il s’agit là d’une conclusion assez inquiétante, vu la popularité de ces produits auprès de jeunes. Tout aussi remarquable est le fait que ces produits sont généralement considérés comme étant une alternative saine au petit-déjeuner des jeunes. Et les chiffres confirment cela : en France, pas moins de 85 % des mères d’enfants âgés de moins de 15 ans achètent ces produits pour leurs petits chéris et 92 % des personnes

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Dossier

> céréales pour le petit-déjeuner

qui achètent des céréales pour le petit-déjeuner le font entre autres parce qu’ils sont nutritifs. D’autres études françaises nous apprennent que les céréales pour le petit-déjeuner destinées aux enfants et aux adolescents représentent plus de 50 % du marché global. L’offre dans le secteur bio prouve que les céréales pour le petit-déjeuner saines peuvent elles aussi être fun, tant pour les adultes que pour les enfants. Ceux qui lisent les emballages constateront en outre que les taux de graisses, de sucres et de sel sont considérablement inférieurs. Hélas, la part de marché des céréales biologiques ne représente que 0,5 % du marché global.

Un panel de test Ceux qui comparent les produits courants aux produits disponibles dans les magasins ou rayons bio remarqueront donc que ces derniers sont bien moins sucrés. L’expérience vécue il y a quelques années par le spécialiste des céréales pour le petit-déjeuner De Halm prouve que cela peut aussi être un critère néfaste au producteur. L’union néerlandaise des consommateurs avait publié à l’époque un test comparatif entre diverses céréales pour le petit-déjeuner. Outre des produits issus des supermarchés connus de tous, le panel de test avait aussi goûté un produit de De Halm. « Notre produit obtint un mauvais score. Mais la raison à cela n’est pas difficile à deviner : lorsque l’on goûte nos céréales après avoir goûté toute une série de produits riches en sucres et en graisses, notre produit aura un goût quelque peu plus fade. La comparaison est tout bonnement injuste. Dans la plupart des cas, nos produits ne contiennent pas de sucres ajoutés et tout le monde sait que les gens préfèrent les produits sucrés – au détriment de leur santé. Malgré cette explication, nous n’avons pas eu de droit

de réponse. Mais nous ne devons pas trop regretter ce qui s’est passé. Depuis la parution des résultats de ces tests, nos produits sont devenus de plus en plus populaires. Il existe clairement un public qui préfère les produits plus sains, plus nutritifs et naturels, et ce public grandit de jour en jour », nous raconte Rob van den Berg. La plupart des fabricants du secteur ont déclaré ne pas ajouter de sucres à leurs produits, sauf s’ils ne savent pas faire autrement. Ils utilisent alors généralement du sucre de canne ou du sirop de blé, qui sont des édulcorants sains. En ajoutant des fruits secs ou des granulés de chocolat dans le muesli, il n’est généralement pas nécessaire d’ajouter du sucre. Ces dernières années, l’offre du secteur s’est énormément développée. Chaque producteur essaie toutefois de se distinguer des producteurs traditionnels. Cela se fait de diverses façons : en combinant plusieurs céréales, en utilisant des céréales spéciales telles que le quinoa, l’épeautre, l’amarante, etc. Dans l’assortiment destiné aux enfants, on essaie d’être tout aussi original et créatif qu’on ne l’est pour les produits ordinaires du secteur qui sont proposés en supermarché et on utilise surtout des céréales extrudées, en prenant toutefois soin de préserver leurs caractéristiques nutritives, biologiques et écologiques.

La parole aux producteurs Trois marques ont répondu à nos questions : Joseph Favrichon (le spécialiste français des céréales bio pour le petit-déjeuner), De Halm (le spécialiste néerlandais des céréales pour le petit-déjeuner) et Oxfam Fairtrade (le distributeur belge de produits issus du commerce équitable).

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Depuis quelque temps, Favrichon permet aux commerçants de choisir entre un conditionnement en boîte (double) ou en sacs en plastique. Depuis des années, les produits de Favrichon n’étaient disponibles qu’en boîtes. Nancy Mériaux explique ce nouveau choix : « En tant que producteur, nous avons toujours beaucoup communiqué avec les consommateurs en bout de chaîne. Sur ces boîtes, les clients pouvaient apprendre beaucoup de choses au sujet des ingrédients et des valeurs nutritionnelles. Sur les sacs, cela était bien plus compliqué. Une chaîne de magasins d’alimentation naturelle nous a cependant demandé d’adapter nos emballages du fait que les boîtes représentaient un surplus de déchets. Voilà pourquoi nous laissons les commerçants choisir eux-mêmes s’ils désirent un emballage en plastique ou nos boîtes traditionnelles ». Chez Oxfam, l’assortiment se limite à deux variétés : muesli et cruncho. « Il n’est pas évident de faire en sorte que tous nos fournisseurs effectuent la transition vers une production biologique. De ce fait, ces produits ne sont pas entièrement bio. En revanche, nous utilisons des ingrédients de qualité très sains et particulièrement nutritifs. Nos produits contiennent du quinoa (soufflé), des raisins secs, des noix d’Amazonie, du sucre de canne Mascobado, des mangues, etc. ». Joseph Favrichon est un vrai spécialiste des céréales (pour le petitdéjeuner) et propose un assortiment très vaste – tant avec que sans gluten. La marque a créé quatre gammes pour pouvoir répondre aux différents desideratas et aux besoins de divers groupes cibles et afin d’éviter que le consommateur se perde dans l’assortiment. Nancy Mériaux, responsable de la qualité, de la recherche et du développement explique : « La gamme « Bien-être » contient des produits qui se focalisent sur la santé et qui sont riches en fibres. On y trouve également des produits sans gluten. La gamme « Ligne » se caractérise par des produits sans sucre et riches en protéines et en fibres. La gamme « Vitalité » s’adresse plutôt aux enfants. Ces produits contiennent moins de sucre et plus de minéraux (magnésium, calcium et phosphore). Pour cette gamme, nous avons décidé de ne pas entièrement bannir le sucre. Les enfants aiment les choses sucrées et ont aussi besoin d’un peu de sucre. Le taux en sucres de ces produits est cependant bien inférieur à celui des produits ordinaires vendus en supermarché. Pour conclure, la gamme « Plaisir » met surtout l’accent sur le plaisir que l’on éprouve en mangeant. Le goût y est combiné à des nutriments de grande qualité ». Favrichon attache beaucoup d’importance à la communication avec le consommateur et cela se remarque très bien au niveau des emballages. Nancy Mériaux : « Nous tenons à mettre l’accent sur l’importance que revêt une alimentation saine et fournissons beaucoup d’informations quant à la valeur nutritionnelle de nos produits. Depuis la fondation de notre entreprise, produire des produits sains est notre souci primaire. Nous ne voulons cependant pas faire cela d’une manière ennuyeuse et tenons à régulièrement innover et surprendre avec de nouveaux goûts. Ainsi, nous avons récemment utilisé beaucoup de graines de courge et de lin. Ces ingrédients contiennent beaucoup d’oméga-3 et de plus, leur goût est original et délicieux. Et le consommateur les apprécie lui aussi ! ». Outre un assortiment de produits classiques qui connaissent un succès constant, comme p.ex. le muesli aux fruits des bois, Favrichon se veut aussi original. « Récemment, nous avons lancé une variété à la coriandre et au gingembre et une autre au thé vert de Chine. Notre plus grande nouveauté était le muesli croquant au romarin, qui est très bon pour la digestion et dont le goût est très original ».

Outre le caractère biologique de ses produits, un des atouts de De Halm est que la marque préfère les matières premières d’origine locale. Tout ce qui est disponible localement (de préférence dans sa propre province du Brabant du Nord, aux Pays-Bas) a sa préférence. Les agriculteurs des environs sont des fournisseurs fixes. De plus, De Halm collabore étroitement avec l’organisation ‘Brabants landschap’ (paysage du Brabant), qui prône la préservation de la nature et la variation des végétaux cultivés. De Halm contribue à la diversité dans le secteur agricole en achetant ses différentes céréales localement. Les clients ont le choix entre des produits contenant une seule céréale et plusieurs mélanges. Ces derniers temps, l’offre est surtout enrichie de mueslis et de variétés crunchy. Rob van den Berg de De Halm indique toutefois que les céréales traditionnelles ont encore beaucoup de succès, les flocons d’avoine restant en tête de peloton. « Nous constatons que, ces derniers temps, les ventes des flocons d’avoine augmentent. J’attribue cela aux aspects salutaires que l’on associe de plus en plus à l’avoine. Outre son aspect particulièrement nourrissant, elle aiderait aussi à faire baisser le taux de cholestérol. Le muesli mixte aux fruits remporte lui aussi de plus en plus de succès ».

Plus qu’un petit-déjeuner ou un dessert Généralement, les céréales pour le petit-déjeuner se mangent au petitdéjeuner. De nombreux adeptes ajoutent aussi du muesli à leur dessert (yaourt). Le livre de recettes publié par De Halm prouve cependant qu’il existe encore de nombreuses autres possibilités culinaires. La créatrice culinaire Corry Duquesnoy y propose quelques recettes originales à base de céréales. Quelques exemples : soupe italienne aux légumes et aux céréales, gratin de légumes aux flocons d’avoine, burgers aux quatre céréales pour le barbecue, salade de fruits au muesli croquant, au miel et à la crème, etc.

Le choix de la jeune génération Cela fait déjà des années que les ventes de céréales pour le petitdéjeuner connaissent une croissance fulgurante et font sérieusement concurrence au pain (qui reste dominant) que l’on mange le matin. Aux Pays-Bas, 17 % de la population mangent des céréales pour le petitdéjeuner. En Belgique, on atteint 16 % et la consommation annuelle par habitant dépasse 1,5 kg. Les chiffres français évoquent 1,82 kg par habitant et bien 65 % des familles consommant des céréales pour le petit-déjeuner. Partout, on constate que ce sont surtout les jeunes qui mangent des céréales pour le petit-déjeuner. Si ces jeunes continuent à opter pour les céréales au petit-déjeuner, les ventes de ces produits sont garanties pour les années à venir.

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Dossier > Shampooing

La mousse des shampooings peut actuellement être obtenue de façon écologique

photo: Isabelle Persyn

Jusqu’à il y a peu, produire un shampooing biologique ou écologique n’était pas une sinécure. Ça ne l’est toujours pas de nos jours, mais depuis un an, les nombreuses recherches scientifiques rendent les choses un rien plus faciles. L’essententiel d’un shampooing (à savoir : mousser et laver) est en effet le point délicat sur lequel beaucoup de fabricants de cosmétiques naturels trébuchent au cours du développement d’un shampooing. Auparavant, ils faisaient appel à des substances chimiques connues que l’on retrouve dans les shampooings ordinaires et devaient donc renoncer à leurs ambitions consistant à fabriquer des produits écologiques et/ou biologiques. Un dérivé d’huile de coco et de sucres (un tensioactif de sucre) a mis fin à cette situation équivoque.


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Substances actives de lavage Pour obtenir des cheveux propres et laver le cuir chevelu, un shampooing a besoin de substances lavantes actives. Ces substances ont la caractéristique de former de la mousse et de nettoyer les surfaces avec lesquelles elles entrent en contact par le biais de cette mousse. Pour ce faire, les shampooings ordinaires contiennent souvent du Laureth sulfate de Sodium ou de Lauryl sulfate de Sodium. Ces deux substances chimiques ont été plusieurs fois remises en cause, du fait qu’elles seraient cancérigènes. Cette polémique a été déclenchée par une société de cosmétiques américaine. Jusqu’à ce jour, il n’y a aucune preuve en ce qui concerne la nocivité de ces substances, mais pour l’opinion publique, elles ont acquis une connotation négative. Ce qui est sûr, c’est que le Laureth et le Lauryl sulfate de Sodium causent de petites ulcérations dans la bouche et que les molécules de ces substances sont si petites qu’elles pénètrent dans le cuir chevelu et l’irritent. Et pourtant, le producteur biologique était quasiment obligé d’utiliser ces substances pour mettre un shampooing moussant sur le marché. Les producteurs de shampooing se trouvaient donc confrontés à un dilemme. Ils pouvaient choisir de ne pas utiliser de produits synthétiques, mais cela aurait signifié qu’ils n’auraient pas pu fournir de shampooing tel que nous le connaissons sur le marché ordinaire. La plupart des producteurs ont pourtant choisi d’inclure un shampooing moussant dans leur gamme, mais en opérant une distinction claire. De cette façon, le consommateur pouvait lui-même définir quelles étaient ses priorités. Entre-temps, tous les producteurs se sont mis au travail pour trouver une alternative naturelle aux sulfates. Pieter De Cooman de Weleda Belgique retrace les faits : « Jadis, on se lavait les cheveux en utilisant de la terre de lave. Malheureusement, cela les rendait ternes. Au cours du vingtième siècle, on est parti à la recherche d’alternatives, que l’on a finalement trouvées dans l’industrie chimique. C’est alors que les shampooings tels que nous les connaissons ont été inventés. À cette époque, les producteurs étaient fiers de leurs composants chimiques. Tout était en effet nouveau et excitant. Entre-temps, on a découvert que ces substances ne sont pas toujours saines pour l’être humain et qu’il faut chercher des alternatives aux ingrédients chimiques dans le cadre de la production de shampooing tel que nous le connaissons. » Bastiaan Budding, de l’entreprise néerlandaise productrice de miels et cosmétiques De Traay : « Il n’est effectivement pas simple de produire un shampooing entièrement naturel. À ma connaissance, on ne peut que garantir l’origine biologique des huiles essentielles. Les substances actives de lavage représentent un problème. Jusqu’à il y a peu, on ne pouvait les obtenir que par le biais de procédés chimiques. Heureusement, cela est en train de changer. »

Les solutions En effet, entre-temps, une alternative a été trouvée. Les études ont démontré que les dérivés de l’huile de coco et des sucres avaient les mêmes caractéristiques que les sulfates chimiques, sans en avoir les inconvénients. Ces substances, parfois combinées aux acides aminés actifs de lavage, moussent, lavent et sont plus faciles à fabriquer au moyen de composants biologiques que leurs homologues chimiques. De ce fait, les fabricants de shampooing actuels fabriquent non seulement des produits plus sûrs et plus doux, mais aussi plus biologiques. En outre, ces tensioactifs de sucre et autres dérivés de coco sont très écologiques. Lorsque l’on lie p.ex. de l’huile de coco avec du glucose de maïs, on obtient un tensioactif de sucre qui dissout les graisses, chose que l’eau ordinaire ne fait pas. Le tensioactif lie la graisse et l’eau, de sorte que

la graisse puisse être rincée en même temps que l’eau. En outre, ces tensioactifs abaissent la tension superficielle du shampooing, ce qui le fait mousser plus facilement. Les tensioactifs sont composés de plus grandes molécules que le Laureth et le Lauryl sulfate de Sodium et, de ce fait, ne pénètrent pas dans le cuir chevelu et causent beaucoup moins d’irritation. Ces tensioactifs sont connus sous les noms suivants : tensioactifs de glycine (une variante très douce), lamepon, glucosides de noix de coco, huile de coco et sirop de maïs saponifiés, huile de noix de coco et de palme… Étant donné qu’il existe désormais une alternative valable, les shampooings contenant des substances chimiques ne sont plus acceptés par différents labels de biogarantie. Tous les producteurs de shampooing adaptent actuellement les formules de leurs shampooings. Cela ne se fait pas en une seule fois, ce qui fait que les consommateurs adeptes de produits bio devront avoir encore un peu de patience ou acheter les variantes déjà adaptées. Pieter De Cooman (Weleda): « Beaucoup de consommateurs nous ont demandé des gels douche. Nous avons décidé d’avant tout nous concentrer sur le développement de bons gels douche pour ensuite progressivement adapter les formules de nos anciens shampooings. La nouvelle ligne de produits pour bébés comprend aussi un shampooing. Ce dernier est déjà entièrement adapté à la nouvelle situation. » Bastiaan Budding (De Traay): « Nous aussi avons décidé d’avant tout lancer notre nouvelle ligne de laits et de beurres pour le corps, relooker les emballages pour ensuite faire le nécessaire pour adapter nos shampooings. » Peter Malaise (Ecover): « Ces dernières années, Ecover a travaillé sur quatre projets dans le cadre des tensioactifs. Étant donné que le secteur était un peu à la traîne, nous avons décidé de faire nos propres recherches et nous en sommes très contents. Pas uniquement pour notre shampooing, mais également pour nos autres produits de lavage. »

Voici un exemple d’un cahier des charges d’un shampooing Le cahier des charges d’Ecogarantie en matière de shampooings met l’accent sur les aspects suivants : 1 les matières premières et les emballages doivent être le plus possible renouvelables 2 les ingrédients doivent être d’origine biologique, à moins que l’on puisse prouver qu’ils ne sont pas disponibles 3 pas de chimie halogène 4 pas d’organismes génétiquement modifiés 5 pas de tests sur les animaux avec le produit fini 6 présence d’une liste des ingrédients sur l’emballage 7 une utilisation minimale de minéraux nuisibles 8 les ingrédients synthétisés chimiquement sont interdits, sauf si l’on ne dispose pas d’une alternative à court terme et que leur utilisation est vitale pour l’efficacité du produit

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Dossier > Shampooing Tendances et réussites En matière de shampooing, il y a en ce moment peu de tendances, étant donné que le marché se focalise surtout sur les gels de douche, les gammes de produits pour hommes et les produits pour bébé. Par contre, ce que nous remarquons, c’est que l’on passe d’une catégorisation en fonction des ingrédients à une catégorisation en fonction du type de cheveux. Ainsi, il devient plus facile pour le nouveau type de client qui ne connaît pas les effets des herbes de choisir un shampooing qui lui convient. Les meilleures ventes restent toutefois les shampooings au romarin ou aux roses. Dans les magasins biologiques, les gens cherchent un shampooing naturel ordinaire ou un shampooing ultra doux pour cuir chevelu irrité. Bastiaan Budding (De Traay): « Là où autrefois nous mettions l’accent sur les ingrédients, nous voudrions à l’avenir également distinguer les propriétés de ces ingrédients en les catégorisant selon le type de cheveux. Cela rend les choses un peu plus aisées pour le consommateur. » Dans ce cadre, Ecover est une exception. Ce fabricant a en effet décidé de s’en tenir à un seul shampooing simple. Peter Malaise (Ecover) : « Les cheveux sont en effet le miroir de l’organisme. S’ils sont secs, c’est que la régulation hygrométrique du

corps est perturbée. Et selon moi, cela ne peut être résolu avec un shampooing, mais plutôt par le biais d’une alimentation correcte et de soins internes adéquats. Nous plaidons en faveur d’un shampooing non irritant, qui ne dégraisse pas trop et qui remplace les protéines éliminées lors du lavage. À vrai dire, un shampooing doit avant tout conditionner. Il doit donc procurer des substances nourrissantes pour les cheveux. Et de préférence, pas de substances étrangères au corps, comme la silicone. Pour être honnêtes, nous nous sentirions des imposteurs si nous promettions aux gens que notre shampooing sait magiquement faire disparaître le gras de leurs cheveux, car nous n’y croyons pas. Nous envisagerions éventuellement de varier les fragrances. Les gens ont des souhaits spécifiques en ce qui concerne les odeurs de leurs cosmétiques et nous répondons volontiers à ces souhaits. Une autre catégorisation qui nous semble plus logique est la catégorisation selon la couleur des cheveux. Toutes les teintes de cheveux blonds paraissent en effet posséder des caractéristiques très similaires et il en va de même pour les teintes de cheveux foncés. Il me semble donc plus logique de proposer un shampooing en fonction de la couleur des cheveux plutôt que de prendre en considération le fait que les cheveux soient secs ou gras. La régulation hormonale de l’être humain étant variable, le fait d’avoir les cheveux secs ou gras est une caractéristique variable dans le temps. »

Comment peut-on aider le client à choisir ? Lorsqu’un consommateur s’apprête à choisir un shampooing, il constate rapidement que le choix est extrêmement vaste. Il existe du shampooing pour cheveux secs, gras ou normaux, du shampooing à particules brillantes, du shampooing volumateur, du shampooing pour cheveux bouclés, etc. Les possibilités sont légion. Nous vous procurons quelques astuces pour pouvoir aider vos clients lorsqu’ils vous demandent, emplis de doute, quel shampooing pourrait leur convenir. Pourquoi du shampooing biologique ou écologique ? Pour commencer, les consommateurs aiment savoir pourquoi ils devraient acheter une certaine sorte de shampooing. Il en va de même pour les shampooings biologiques ou écologiques. Il y a assez de choix sur le marché courant. Pourquoi quelqu’un choisiraitil alors une alternative ? Il va de soi que tous les arguments qui vantent les produits biologiques et écologiques sont aussi valables pour les shampooings, mais cette catégorie de produits possède un atout en plus, et pas le moindre ! Les producteurs de shampooings ordinaires utilisent en effet des ingrédients qui ont déjà été mis en cause, mais pour lesquels il n’existe pas encore de réglementation: ¯ les parabens: ces agents conservateurs provoquent des irritations et peuvent avoir un lien avec le cancer du sein, de par leur fonctionnement pseudo-œstrogène ¯ phénoxyéthanol: cet agent conservateur cause également des réactions allergiques ¯ cocamide DEA: cet agent moussant est considéré comme étant cancérigène ¯ phtalates: ces émollients ont déjà causé des anomalies génitales chez les sujets masculins dans le passé

¯ alcool propylique: ce solvant cause des réactions allergiques et perturbe les processus hormonaux ¯ propylène glycol: cet agent dégraissant peut causer des troubles du rythme cardiaque, des dommages rénaux et des déficiences du foie ¯ PEG (polyéthylène glycol): cette substance est extrêmement dégraissante Ces ingrédients ne sont pas utilisés dans les shampooings naturels et/ou biologiques. Une fois que le client est persuadé de l’utilité des shampooings naturels, il peut faire son choix en fonction de ses souhaits. Si le consommateur est à la recherche d’un shampooing écologique similaire à un shampooing ordinaire, c’est qu’il cherche un shampooing moussant avec une odeur agréable. Ce consommateur peut opter pour presque toutes marques naturelles disponibles sur le marché. Si le besoin du consommateur est surtout axé sur l’aspect biologique et qu’il veut donc un produit dont le but essentiel est de proposer un maximum d’ingrédients biologiques, il se sentira peut-être mieux avec un produit à base d’argile. Pas que l’argile soit biologique, puisqu’elle est un minéral et elle ne peut donc pas être appelée ‘biologique’, mais ce type de clients s’oriente vers des produits ayant nécessité peu de procédés chimiques et ils retrouvent cela dans les shampooings de ce type. Si le client à une peau hypersensible, il sera le mieux servi avec un produit inodore et ultra doux. Parmi ces catégories, le client peut alors décider lui-même ce qu’il préfère.


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Weleda

Aperçu des produits Nous allons encore citer les particularités de la gamme de shampooings de quelques producteurs : Weleda: Jusqu’à il y a peu, les shampooings de Weleda ont été parmi les moins promus des produits de la marque. La raison principale était la présence de Laureth sulfate de Sodium qui ne concordait pas avec la philosophie de Weleda. Le nouveau shampooing pour bébés n’est toutefois plus lié à ce problème. Le shampooing au romarin et le shampooing aux châtaignes subiront bientôt un relookage complet et suivront l’exemple du shampooing naturel pour bébés. Le Lauryl sulfate de Sodium est balayé une fois pour toutes.

Ecover

De Traay: De Traay a commencé par lancer une gamme de shampooings aux produits apicoles. Ensuite, a suivi toute une série de shampooings, de conditionneurs et d’après-shampooings. D’ici peu, l’emballage sera relooké selon le modèle des nouveaux produits de soins pour le corps après que l’accent ait été mis sur l’application des shampooings et, ensuite sur les ingrédients. De Traay veut offrir des cosmétiques honnêtes et 100 % naturels qui bénéficient d’une qualité représentative et d’un bon prix. Annemarie Börlind: Le groupe Börlind propose trois marques qui mettent chacune l’accent sur d’autres aspects. Annemarie Börlind même propose des produits de qualité qui sont très proches des shampooings conventionnels. Tautropfen propose du shampooing à base d’argile. Ce shampooing est 100 % Demeter. L’expérience a révélé qu’il profite surtout aux gens qui ont les cheveux secs. Dado a été conçue pour les personnes allergiques. Les produits de Dado sont extrêmement doux et ne contiennent ni colorants, ni parfums.

De Traay

Logona: Logona propose un vaste choix de shampooings naturels, catégorisés selon le type de cheveux. Les meilleures ventes dans la gamme de Logona sont le shampooing vitalité et le shampooing volumateur. Santé: Étant donné que Sante préfère se plonger dans les cosmétiques décoratifs, la marque ne propose qu’une gamme restreinte mais de qualité. Urtekram: La philosophie d’Urtekram est « propre et simple ». Avec sa gamme au sucre, Urtekram joue sur cette nouvelle tendance qui existe dans le monde biologique qu’est le commerce équitable.

Urtekram

Ciel d’Azur: CielCiel d’A zur utilise de la pâte de rhassoul d’A frique du Nord. Elle assure ainsi la conservation du pH naturel du cuir chevelu, ainsi que des cheveux doux et volumineux. La pâte de rhassoul est indiquée pour les cuirs chevelus extrêmement sensibles. Lavera: Lavera utilise surtout des laits naturels. Chaque lait a été extrait d’un produit naturel comme la pomme, le bleuet ou la mangue et présente son avantage spécifique convenant à un certain type de cheveux. Voilà pourquoi la gamme a été divisée en catégories tant en fonction du type de cheveux que des ingrédients. Ecover: Ecover ne propose qu’un seul shampooing, mais il est si doux qu’il convient à tout le monde. Ecover ne croit pas à l’utilité des suppléments dans les shampooings et plaide donc pour des soins d’ordre général doux, en combinaison avec une alimentation adaptée. Biover a opté pour une gamme de gels de douche biologiquement certifiés qui conviennent tant pour le corps que pour les cheveux. Les produits sont formulés à base de tensioactifs de sucre extrêmement doux (Lauryl glucoside, sodium Lauryl glucose carboxylate), de sarcosinates et d’une bétaïne. Biover

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«De la place pour grandir Grâce à sa nouvelle unité de production, de nouvelles possibilités s’ouvrent à CRV Corthouts, le producteur des biscuits Biokorn et Activa Cela fait environ un an que CRV Corthouts, le producteur des biscuits biologiques Biokorn et des biscuits diététiques Activa, a déménagé vers une toute nouvelle unité de production dans le zoning industriel de Diest (Belgique). Ce déménagement a marqué le début d’une nouvelle ère pour l’entreprise. Le fabricant a investi dans un nouveau bâtiment de 7000 m2 et dans une toute nouvelle ligne de production. Ainsi, il a constitué la base qui lui permettra de réaliser une belle croissance dans les années à venir. laissait également à désirer en termes d’efficacité. Seul un système à deux équipes pouvait nous permettre de perpétuer notre essor. Cela coûte hélas très cher et exige aussi beaucoup d’efforts sur le plan humain de la part du personnel. Du fait qu’il n’y avait pas assez de place pour agrandir le bâtiment, notre seule option était de construire une toute nouvelle usine beaucoup plus spacieuse », explique Jos Corthouts.

Une méthode de production sophistiquée

Artisanal Initialement, c’est le père de Jos Corthouts (l’actuel directeur de l’entreprise), qui était un simple boulanger de village, qui a été pris d’une grande passion pour le pain de qualité préparé avec des céréales nutritives en tant qu’alternative au pain blanc, qui était si populaire à l’époque. À la demande de ses clients, il fabriquait aussi du pain, de la pâtisserie et toutes sortes de biscuits qui répondaient à divers besoins diététiques. Rapidement, l’entreprise de Corthouts-père se forgea une solide réputation et commença à fournir ses produits aux magasins d’alimentation naturelle de tous les coins du pays. Au fil des années, la boulangerie a connu une forte croissance, mais ses méthodes de production sont restées très artisanales.

Spécialisation En 1985, lorsque Jos Corthouts est entré au service de l’entreprise de son père, il décida de tenter une nouvelle approche. Jos Corthouts ne se focaliserait dorénavant que sur une partie de la production : la production de biscuits. Corthouts-père continuait de consacrer toute son attention à la production de pain. « Il était clair que nous devions adopter une approche plus professionnelle et que nous devions nous spécialiser ». Le résultat de toute cette opération fut la construction d’une nouvelle unité de production dans le zoning industriel de Diest, qui était destinée à la production des biscuits. Corthouts-père resta actif dans la production de pain dans l’ancien bâtiment. Le choix qu’avait fait Jos Corthouts s’est avéré le bon, car l’entreprise a continué son expansion au fil des années. Au début des années 90, elle fut une des premières en Belgique à obtenir le label Biogarantie. « Il y a quelques années, il s’est toutefois avéré qu’après 20 ans de production dans le bâtiment construit en 1985, nous avions atteint notre plafond. Ce bâtiment ne répondait plus aux normes actuelles et

« Le nouveau bâtiment, que nous avons mis en service l’année passée, a une surface de 7000 m² et accueille cinq lignes de production », nous raconte Jos Corthouts. La nouvelle halle de production est spacieuse, mais le patron sait très bien pourquoi : «  Nous ne voulons pas être à nouveau confrontés à un manque de place dans les années à venir. Pour attirer de nouveaux clients, il faut pouvoir prouver que l’on saura répondre sans problèmes à une demande plus importante. Dans nos anciens bâtiments, on m’a souvent demandé (et non à tort) si nous pouvions réaliser des missions plus laborieuses. Maintenant, nous disposons également d’une grande aire de préparation et de production de pâte, ainsi que de suffisamment d’espace de stockage conditionné pour les matières premières et pour les produits finis, d’une zone d’expédition, d’un labo, d’une boulangerie d’essai, etc. De plus, nos bureaux et commodités pour le personnel ont eux aussi été conçus de façon à pouvoir permettre une expansion de nos activités ».

Deux gammes de produits, divers canaux de distribution Avec son savoir et sa production, CRV Corthouts s’adresse à deux segments du marché des biscuits : • Biokorn Biscuits s’adresse aux amateurs de biscuits de qualité entièrement composés d’ingrédients biologiques. La gamme contient (entre autres) les Bis Kids pour enfants dès l’âge de 6 mois, les JamJam fourrés aux fruits, les biscuits au chocolat Cassachoc, les ‘Fair Trade’ portant le label Max Havelaar, les biscuits sportifs riches en énergie et en nutriments Biokorn+ et les Du-bio à la crème de cacao. • Activa Biscuits est une vaste gamme de biscuits diététiques sans sucres ajoutés, édulcorés au maltitol et disponibles en divers goûts (citron, amande, coco, chocolat, abricot, fraise, etc.). Les biscuits Biokorn et Activa sont distribués via les magasins d’alimentation naturelle, les magasins d’alimentation diététique, les détaillants, les services de restauration sociale (hôpitaux et maisons de repos), etc.


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et innover» Des normes internationales L’investissement dans la nouvelle unité de production n’offre pas seulement une capacité de croissance supplémentaire. Le déménagement a aussi catapulté CRV Corthouts au sommet du marché en matière de technologie de production et d’hygiène. La ligne de production de 140 m de long est flambant neuve et très sophistiquée. L’obtention des certificats de conformité à la norme du BRC (British Retail Consortium)* et à la norme IFS (International Food Standard)* en sont une conséquence logique. (* Deux importantes normes de qualité internationales dans l’ industrie alimentaire.) En outre, cela fait des années qu’offrir une traçabilité parfaite nous semble une évidence, ce que nous faisons grâce à notre système informatique ERP. « En un rien de temps, nous pouvons tracer la provenance de tous les ingrédients (et autres) de chaque biscuit qui quitte la bande transporteuse ». De plus, la nouvelle ligne de production permet aussi une grande diversité dans la création de biscuits. « Des biscuits fourrés au chocolat ou aux fruits : tout cela est désormais possible grâce à nos machines de coextrusion. Tout comme des biscuits en forme de tartelettes fourrés aux fruits, des biscuits sandwich fourrés à la crème, des biscuits entièrement ou partiellement enrobés de chocolat et tant d’autres choses. Très peu de fabricants de biscuits disposent d’une telle variété de techniques dans le secteur du bio et du diététique. En plus, tout cela nous permet de laisser libre cours à notre imagination dans le cadre du développement de nouveaux produits. Nous disposons désormais d’encore plus de possibilités technologiques qu’auparavant. Elles nous permettent aussi de nous distinguer des autres acteurs du marché. Nos divers moyens de production se remarquent d’ailleurs clairement dans la diversité de notre assortiment. Et cela porte ses fruits ».

Une croissance internationale Les produits et la philosophie de CRV Corthouts ont en effet du succès, tant en Belgique que dans les pays voisins et le reste de l’Europe. Jos Corthouts nous parle de leur importance : « Nous sommes très contents de nos ventes nationales, mais en tant que fabricant de produits de niche, l’exportation est aussi très importante. Entretemps, nos biscuits se vendent dans pratiquement tous les pays de l’Europe de l’Ouest. En outre, nous exportons aussi de plus en plus vers l’Europe Centrale et l’Europe de l’Est, et même vers le Canada et parfois vers d’autres destinations plus ‘exotiques’ ».

Un produit adulte Ces dernières années, le marché bio a fortement évolué ; il n’attend plus de biscuits artisanaux », nous confie Jos Corthouts. « Autrefois, les fans de biscuits biologiques se méfiaient des produits dont la qualité de production était parfaitement homogène. Aujourd’hui, les choses sont différentes : le consommateur veut des biscuits bio qui sont délicieux et qui n’on rien à envier à l’offre traditionnelle en termes de qualité. D’autre part, il y a aussi le marché en plein essor des biscuits sans sucre ajouté, pauvres en graisses, riches en fibres ou ayant d’autres fins utiles. Notre gamme propose aussi divers biscuits qui répondent à ce segment du marché (les biscuits Activa). Un biscuit se mange par plaisir ; voilà pourquoi le goût demeurera toujours un important facteur de choix pour le consommateur final. Nous pouvons parfaitement satisfaire cette demande grâce à nos années d’expérience et aux possibilités qu’offre notre nouvelle usine ».

Les prix « En tant que producteur, nous misons fortement sur l’efficacité, qui doit entre autres nous permettre d’éviter que l’écart de prix entre les biscuits bio ou diététiques et les biscuits ordinaires devienne trop grand. Nous tenons donc à limiter l’écart de prix par rapport aux produits courants d’une qualité comparable à 15 à 25 %. Notre nouvelle ligne de production et une automatisation poussée nous permettent d’offrir à nos clients une qualité optimale à un prix honnête ».

De nouveaux chapitres Depuis son plus jeune âge, Jos Corthouts est familiarisé avec le marché biologique. Ses collaborateurs et lui ont aussi déjà pu s’intéresser à des sujets plus évolués que la simple fabrication de biscuits au moyen de matières premières biologiques. « Récemment, un de nos clients a très bien décrit notre histoire : notre assortiment de produits est comme un livre auquel nous ajoutons à chaque fois un nouveau chapitre. Autrefois, on pouvait encore surprendre ses clients en utilisant des matières premières biologiques, mais aujourd’hui, nous voulons leur offrir bien plus que cela. L’utilisation de sirops de céréales ou de concentrés de fruits en tant que succédanés du sucre de betterave ou de canne, l’utilisation d’ingrédients issus du commerce équitable (ou ‘Fair Trade’) et la plus-value du chocolat ne sont que quelques exemples. Notre assortiment de produits Fair Trade est d’ailleurs une référence dans le monde du bio. Nous pouvons tranquillement affirmer que nous sommes des pionniers en termes d’utilisation de matières premières issues du commerce équitable. Cela fait donc un bout de temps que nous disposons du label Max Havelaar ». « Tout cela nous permet, en tant qu’entreprise moderne bien structurée dans un marché de niche, de tenir tête aux fabricants de biscuits traditionnels », conclut Jos Corthouts.

CRV Corthouts est un fabricant moderne de biscuits biologiques et diététiques vendus sous sa propre marque et sous des marques de distributeurs. L’entreprise a plus de 25 ans d’expérience et consacre une attention constante à la qualité, l’innovation et l’hygiène. «Notre succès présent et futur repose sur la grande diversité des produits que nous proposons, notre présence internationale et notre équipe de collaborateurs motivés.»

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Commerce équitable? Les paysans gagnent trop peu sur le marché commun pour leur café, cacao et sucre. Oxfam Fairtrade lutte contre cette situation injuste. Elle achète des produits alimentaires chez des petits et moyens producteurs dans le Sud et paie un prix honnête pour ces produits. Elle avance l’argent pour les commandes et développe des relations commerciales à long terme. Grâce au commerce équitable, les paysans et ouvriers peuvent investir dans des conditions de travail meilleures, formation, santé publique, accommodation, infrastructure, etc. Bref, ils peuvent s’occuper eux-mêmes de leur développement.

Fairtrade et bio respect pour l’homme et pour l’environnement

Oxfam Fairtrade offre plus de 60 produits biologiques de commerce équitable. Et ce n’est bien sûr pas par hasard. Par respect pour l’être humain et l’environnement, Oxfam Fairtrade opte pour le développement durable, aussi dans le Sud. Le développement durable signifie non seulement tenir en compte les aspects sociaux, mais également les frontières écologiques. Quoi qu’il qu’en soit, le commerce équitable a un fort impact économique et social, et avec notre choix pour les produits bios, nous suivons aussi sur le plan écologique.

oft.be

Oxfam Fairtrade

Commerce équitable

Avec 180 produits alimentaires, Oxfam Fairtrade est le symbole du commerce équitable. Les produits finis, ou les ingrédients avec lesquels nous préparons nos produits, viennent de plus de 100 producteurs en Afrique, Asie et Amérique latine.


Oxfam Fairtrade dans votre supermarché Une grande étude de marché démontre que beaucoup de consommateurs sont prêts à acheter des produits fairtrade, mais ils n’ont pas l’habitude d’entrer dans un magasin spécialisé. De là vient la nouvelle tendance d’offrir des produits fairtrade dans les supermarchés. Au début, les produits d’Oxfam Fairtrade étaient dispersés dans le magasin. L’année passée, nous avons lancé le principe « shop-in-the-shop », c’est-à-dire un rayon uniquement réservé aux produits Oxfam Fairtrade. Les réactions étaient très positives, non seulement des magasins mais aussi des clients. A cause de ces réactions positives, nous avons continué à développer ce rayon. A présent, nous disposons de deux différents types de rayons: un grand rayon pour les supermarchés et un plus petit pour les magasins de proximité. Les deux rayons respirent l’image d’Oxfam Fairtrade: ils sont construits en bois durable et donnent plus d’info sur le commerce équitable. Si vous voulez plus d’informations ou intégrer ce rayon dans votre magasin, prenez contact avec Filip.hebbrecht@oft.be ou téléphonez: +32 (0)9 218 88 99.

Vous trouvez la large gamme d’Oxfam Fairtrade non seulement dans les magasins du monde en Flandre et en Wallonie, mais aussi de plus en plus dans les supermarchés. Les cafés, restaurants, écoles, gouvernements et entreprises découvrent aussi Oxfam Fairtrade.


Chef’s Corner > Belgique photo: Lyra Alves

Le bio à grande échelle

Le bio dans les cuisines de collectivité: est-ce réalisable ?

Un pourcentage non négligeable de l’agriculture biologique n’arrive pas dans les magasins, mais se retrouve dans les cuisines de collectivité. En moyenne, chaque Belge mange une fois par jour à l’extérieur. Le bio peut donc également jouer un rôle important dans la consommation hors domicile. De ce fait, il existe de nombreuses opportunités dans le secteur des cuisines de collectivité permettant d’élaborer et de diffuser la pensée biologique. Si ce n’est qu’en Belgique, la combinaison bio et cuisine de collectivité n’en est encore qu’à ses débuts. Organic PRO s’est entretenu avec plusieurs spécialistes.

Pas à pas En février 2006, Probila-Unitrab (l’association professionnelle belge des transformateurs et distributeurs des Produits de l’A griculture Biologique) a lancé un projet s’inscrivant dans le cadre du secteur de la restauration. Les objectifs les plus importants de ce projet étaient l’intégration des produits biologiques dans la restauration institutionnelle et la professionnalisation de la chaîne d’approvisionnement des cuisines de collectivité biologiques. En se basant sur le modèle finlandais, l’association a opté pour une méthode en étapes qui garantit une intégration graduelle à long terme d’un certain pourcentage de produits biologiques dans le monde de la cuisine de collectivité. Le représentant d’une cuisine de collectivité qui souhaite adhérer au projet doit d’abord passer par une entrevue exploratoire avec des experts. Ensuite, il est guidé dans l’exploration des marchés des produits bio par le biais d’une base de données exhaustive des fournisseurs et dans l’adaptation de sa stratégie d’achat. Probila-Unitrab propose successivement une formation au personnel de la cuisine de collectivité. Ce dernier y réapprend à travailler avec des produits non traités et des ingrédients oubliés. Ce n’est qu’alors que la cuisine est prête à remplacer le premier produit (ou groupe de produits) courant par une variante bio. Cette dernière étape est soumise à un test et

éventuellement réorientée par Probila-Unitrab. Probila-Unitrab propose donc une formation du personnel de cuisine, des conseils fournis par des experts en alimentation, un accompagnement professionnel sur mesure, une base de données en ligne reprenant des fournisseurs, de pratiques instruments de travail, une assistance dans le cadre de l’éducation des clients et un vaste réseau.

Du bio pour les employés Le chef cuisinier Philippe Renard, qui a amené la cuisine de société de l’assureur Ethias à 80 % de bio en l’espace de 5 ans, est un pionnier de cette méthode de travail en Belgique. Cette transition a été initialement motivée par le chef cuisinier lui-même. Sur base de son expérience acquise dans des cuisines de restaurants, il trouvait que l’offre pour cuisines de collectivité proposée sur le marché ordinaire était pitoyable et il est donc parti à la recherche d’alternatives valables dans le circuit biologique. Pas à pas, il s’est mis en quête d’ingrédients biologiques et de leurs fournisseurs. Tout a commencé avec des pâtes biologiques, pour évoluer vers une cuisine où 80 % des ingrédients sont biologiques. Philippe Renard n’a encore jamais eu à regretter son choix. Il aime sa cuisine et prépare avec satisfaction les plats bio avec la collaboration d’une équipe extrêmement motivée. Les coûts ne représentent pas un obstacle. Bien que les produits


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bio soient plus chers, Philippe Renard remarque que les ingrédients lui permettent d’atteindre un meilleur rendement. La viande bio, p.ex., contient moins d’eau et 1 kg de pommes de terre biologiques permet un rendement supérieur de 25 %. En outre, le cuistot utilise également plus de céréales, telles que le quinoa ou le boulghour, qui sont nettement moins chères que les pommes de terre, et il choisit des produits de saison. La communication que Probila-Unitrab entretient envers les clients de ces restaurants biologiques repose sur trois piliers : santé, écologie et commerce équitable. C’est à ces critères-là que le public semble attacher le plus d’importance. Actuellement, Probila-Unitrab espère surtout que le gouvernement montrera de l’intérêt envers le plan en étapes. Le rôle moteur de cette énorme institution ne peut en effet pas être sous-estimé. L’expérience a d’ailleurs démontré que tant le personnel de cuisine que les employés d’Ethias optent également consciemment pour le bio à la maison. Si cet effet pouvait être similaire dans les institutions gouvernementales, une masse critique indispensable à l’avancement de la pensée biologique pourrait faire son apparition.

Une certification adéquate Actuellement, Probila-Unitrab est en train de développer un système adéquat de contrôle et de certification. Du fait que les restaurateurs ont une méthode de travail différente et plus complexe par rapport à celle des agriculteurs bio, qu’ils sont sujets à d’autres limitations et qu’ils se noient en fait déjà sous les contrôles, ils ont été exclus du nouveau règlement européen relatif à la production biologique. Voilà pourquoi Probila-Unitrab développe une méthode adéquate de certification et de contrôle, basée sur le système qui a été développé en Allemagne. Les phases de la certification reposent sur le plan en étapes.

Dans un premier temps, le restaurateur choisit la phase du plan en étape qui lui convient, ainsi que la façon dont il compte intégrer le bio dans sa cuisine. Optera-t-il pour des plats biologiques, des éléments biologiques ou des ingrédients biologiques ? Et comment compte-t-il communiquer avec le client à ce sujet ? Par la suite, il prépare la première inspection. Les organismes d’inspection demandent souvent un plan de la cuisine et des espaces de stockage, un organigramme du personnel, une liste de tous les fournisseurs et des exemples de matériel promotionnel servant à promouvoir le bio. Ainsi, ils peuvent plus facilement contrôler sur place si les ingrédients biologiques sont séparés des ingrédients conventionnels, si les livraisons sont clairement étiquetées, etc.

Du bio 4 étoiles

E

n Angleterre et en Finlande, le système en étapes est interprété d’une manière plus ludique et plus compétitive. Le Finnish Organic Catering Center distingue les cuisines bio ‘regular’ (qui utilisent deux ingrédients biologiques), les cuisines ‘moderate’ (où l’on propose quotidiennement et hebdomadairement 4 ingrédients biologiques), les cuisines ‘extensive’ (qui utilisent surtout des ingrédients biologiques, mais qui n’ont pas encore été certifiées) et les ‘Organic Kitchen’ certifiées. Du fait que chaque Finlandais mange au moins une fois par jour hors de son domicile, une énorme masse critique avide de bio s’est formée. En Angleterre, Food For Life (l’organisation qui prône une meilleure alimentation dans les écoles) remet des médailles. Lorsqu’une école décide de proposer des ingrédients saisonniers, elle peut se voir décerner une médaille de bronze. Les écoles qui optent pour une alimentation biologique (30 % du repas) remportent la médaille d’argent. La médaille d’or est décernée pour une alimentation biologique (30 %) et basée sur des produits de saison (50 %).

Kevin Storms: «Tout est possible, moyennant la motivation et la créativité nécessaires» Kevin Storms, cuisinier pour l’entreprise gantoise Soulfood Catering, cuisine bio et végétarien depuis des années. Pour lui, transposer l’importance que revêt cette alimentation dans notre société dans des assiettes débordant de bonne santé est devenu plus qu’une passion. Son expérience en matière d’utilisation d’ingrédients biologiques dans les cuisines de collectivité fait de lui un interlocuteur idéal pour répondre à la question « Le bio est-il vraiment impossible dans le cadre d’une cuisine de collectivité ? ». K.S.: « Tout est possible, moyennant la motivation et la créativité nécessaires. Nous-mêmes travaillons le plus possible avec des produits biologiques, du fait que nous soutenons à 100 % la philosophie et l’éthique qui vont de pair. Parfois, nous avons affaire à des problèmes d’approvisionnement lorsque nous voulons proposer un certain plat. Si nous voulons intégrer du potiron au menu et qu’il n’y a pas de potirons bio, on se retrouve face à un problème. Nous cherchons alors des solutions créatives. Soit nous adaptons le plat, soit nous nous adressons directement à des fermiers biodynamiques de la région. Il s’agit de fermiers dont nous savons qu’ils travaillent de façon biologique, mais qui ne bénéficient pas nécessairement d’un label de biogarantie. Cela requiert naturellement une connaissance approfondie du secteur, mais cela nous a déjà été très utile à maintes reprises. En Belgique, tout comme dans la plupart des pays, il n’y a pas assez de produits biologiques pour approvisionner toute la population. À ce sujet, nous pouvons prendre exemple sur l’Angleterre, où l’on retrouve un vaste assortiment de légumes dits ‘local unsprayed’ (non traités et d’origine locale) en plus de l’énorme assortiment bio. Cela nous rappelle l’histoire des fermiers qui

cultivent de façon biologique, mais qui n’ont pas de label de garantie. Cette approche exige évidemment beaucoup de confiance et de recherche, mais on reçoit une abondance de délicieux légumes en retour ».

«Local—Unsprayed» K.S.: « Une autre solution consiste à s’adresser aux fermes en phase de transition. Celles-ci non plus ne disposent pas encore d’un label, mais les organismes de contrôle leur ont donné le temps de faire en sorte que leurs récoltes soient de plus en plus biologiques. Heureusement, nous remarquons que des marques ordinaires de qualité connues, comme p.ex. Flandria, se mettent à proposer un assortiment bio sur le marché. Ces entreprises servent d’exemple pour les autres grandes pointures. Nous espérons qu’ainsi, le problème de l’approvisionnement sera résolu durant les années à venir et que le bio deviendra davantage une règle plutôt qu’une exception. On peut aussi choisir d’importer des produits bio, mais à mon opinion, cela va à l’encontre de toute la pensée relative à la bioculture. Le fait d’importer requiert en effet beaucoup d’énergie, ce qui n’est pas >> suite à la page 28

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Chef’s Corner > Belgique >> suite de la page 27 Kevin Storms

les légumes ordinaires sont eux aussi coûteux. Du fait que le prix du bio a toujours été notre seul souci, nous commençons à présent aussi à ressentir les effets de l’augmentation générale. Nous remarquons que nous devons réduire le volume, utiliser moins d’ingrédients et cuisiner des plats plus fins afin de conserver la valeur culinaire des plats ».

La créativité

écologique du tout. Pour nous, ‘bio’ signifie que les produits ont été cultivés localement et sans pesticides ».

100% bio K.S.: « Du fait que la qualification ‘100 % bio’ est très utopique, puisque la nature est tout sauf cela, on envisage de réduire ce pourcentage à des proportions plus réalistes. Ainsi, un restaurateur peut boucher les trous existant sur le marché. À Anvers, le restaurant Cullinan travaille avec 70 % de bio et est en plein essor ces dernières années. On peut aussi demander une sorte de dispense (durant p.ex. trois mois) qui exempte le cuisinier d’utiliser des produits bio sans pour autant perdre sa licence de cuisinier biologique. De telles dispenses sont attribuées lorsque les récoltes bio ont vraiment été insuffisantes. Nous avons été confrontés à ce problème durant les six mois derniers. La récolte avait été pauvre et les légumes étaient petits. De tels cas de force majeure peuvent avoir un impact important sur les cuistots bio. Une dispense est alors très utile ».

«Leur mentalité épouse la pensée biologique et représente un atout sans équivoque» Les prix K.S.: « Un autre obstacle peut être le budget limité d’une cuisine de collectivité. Tout doit être produit le moins cher possible. Il est un fait que le bio est plus cher ; un conflit pourrait donc surgir, mais à ce niveau, les cuisines de collectivité ont un immense avantage : la simplicité des plats. La cuisine de collectivité n’utilise généralement pas beaucoup d’ingrédients simultanément. Une saucisse avec des choux rouges et des pommes de terre ne sera pas bien plus coûteuse en version bio. De plus, le bio va souvent de pair avec des plats végétariens et cela épargne l’investissement dans des machines pour le traitement de la viande. Actuellement, ce n’est pas que le bio qui est cher ;

K.S.: « Les choses principales que les cuisiniers désireux de faire la transition ne doivent pas perdre de vue sont la créativité, la tradition et la mentalité. Les obstacles requièrent de la créativité au niveau de l’utilisation des ingrédients, mais aussi au niveau du choix de ces ingrédients et de l’organisation. Un conseil que je peux donner, c’est de retourner à nos racines. Avant les guerres mondiales, tous les gens mangeaient des produits biologiques. Ils étaient plus pauvres et le climat était plus rude ; ils devaient donc utiliser de façon créative les produits dont ils disposaient. Ainsi, ils conservaient des légumes en bocaux et ne mangeaient quasiment pas de viande. En cuisine biologique, il est utile d’en revenir à ces techniques traditionnelles que nous avons oubliées, mais qui permettaient de préparer de délicieux plats. ». « Plusieurs choses devront aussi changer au niveau de la mentalité. On travaille en effet avec des légumes frais ; il y aura donc plus de travail pour les nettoyer, mais cela est amplement compensé par la passion qui règne dans le secteur biologique. Les gens qui s’investissent dans le bio sont des gens passionnés et flexibles. Ils sont moins souvent malades et sont plus engagés. Leur mentalité épouse la pensée biologique et représente un atout sans équivoque », conclut Kevin

Stefan Peeters: «Le gouvernement doit donner l’exemple» Sa grande expérience dans les secteurs biologique et ordinaire a permis à Stefan Peeters d’Epicurus Food d’avoir une bonne vue sur les difficultés et les opportunités que représente l’alimentation biologique dans les cuisines de collectivité. Grâce à son intérêt personnel, il a eu l’occasion de travailler en tant que food designer chez Provamel et en tant que directeur de chaîne pour le secteur de l’agriculture biologique pour le VLAM (l’office flamand de l’agro-marketing). C’est via le VLAM qu’il a pu étudier les difficultés qui règnent dans toute la chaîne. Parmi celles-ci, il en a identifié 4 principales qui nuisent au succès des produits biologiques dans les cuisines de collectivité: le prix, la logistique, la qualité et la législation.

Le prix S.P.: « Les produits biologiques sont plus chers. C’est un fait. Et cela est un problème tant pour la restauration commerciale que non commerciale. Le monde de la restauration commerciale est plutôt intéressé, mais il est lié à des contrats qui fixent le prix d’un repas. C’est donc au restaurateur qu’incombe la tâche consistant à maintenir les coûts le plus bas possible afin de réaliser un maximum de gain. Les entreprises ne peuvent en effet pas se permettre d’im-


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poser des repas de midi plus chers, car les syndicats protesteraient. Le monde de la restauration sociale, par contre, doit se tenir à des prix bas imposés par les autorités. En outre, les personnes à faibles revenus n’ont que faire d’un repas plus cher mais biologique. Ils veulent manger à leur faim avant tout ».

La logistique et la qualité S.P.: « Au niveau de la logistique, je trouve que les progrès des ces dernières années ont été considérables. Auparavant, le restaurateur devait aller chercher lui-même ses produits chez le fermier ou au marché matinal. Il existe désormais quelques grossistes qui viennent livrer les produits, mais les emballages laissent toujours à désirer. En effet, il n’existe que très peu de grands emballages et les légumes sont livrés comme s’ils venaient droit du champ, tandis que les normes d’hygiène dans les restaurants exigent assez souvent que les produits soient lavés et coupés avant qu’ils arrivent en cuisine. Les légumes qui sont fournis aux restaurants et aux restaurateurs devraient donc répondre à des normes de qualité et d’hygiène plus strictes ».

La législation S.P.: « Selon moi, c’est la législation belge qui pose le plus gros problème. En effet, le contrôle de la transformation des produits biologiques dans les usines est ici complètement transposé dans le secteur des cuisines de collectivité. Le seul hic est que l’on ne peut pas comparer le processus de production dans une usine à celui d’une cuisine. Dans nos pays voisins, une autre procédure de contrôle est appliquée aux cuisines – une procédure qui convient bien mieux aux circonstances. Un contrôle basé sur les ingrédients serait en effet plus logique et bien plus facile à réaliser que les contrôles de processus actuels. Cela nous permettrait de ne plus parler d’un restaurant biologique, mais d’un restaurant qui utilise des ingrédients biologiques. On pourrait même travailler avec un pourcentage global !

Les opportunités S.P.: « Actuellement, les produits biologiques dans les cuisines de collectivité sont très demandés ; les cuisiniers s’en rendent très bien compte. Seulement, cette demande reste latente. À mon avis, notre gouvernement pourrait jouer un rôle important dans ce segment du

«Les gens désirent retrouver ces produits du terroir dans leur assiette et cela se reflète dans les activités bio des fermes qui proposent des produits ‘local unsprayed’» marché biologique en lui donnant un coup de pouce, ce qui profiterait automatiquement à l’entièreté du secteur. Ainsi, le gouvernement pourrait donner l’exemple en proposant des repas biologiques au personnel des services gouvernementaux. Aux Pays-Bas, tous les fonctionnaires du ministère de l’agriculture mangent bio à midi. Cela engendre une masse critique, qui élargira le marché. Même chez nous, il y a suffisamment d’exemples. Au Parlement Européen p.ex., on mange bio et on peut aussi opter pour un repas biologique dans les cantines de nos chaînes de radio et de télévision nationales (RTBF – VRT). En Angleterre, le succès du bio est d’un tout autre ordre. Il y règne au sein de la population un grand intérêt envers les produits régionaux. Les gens désirent retrouver ces produits du terroir dans leur assiette et cela se reflète dans les activités bio des fermes qui proposent des produits ‘local unsprayed’. On y utilise donc beaucoup moins de labels bio, tandis que le caractère local des produits domine. Pour les Anglais, la plus-value des produits biologiques réside dans le caractère local de ces derniers et c’est justement une telle mentalité qui devrait adoptée en Belgique : il faudrait identifier la plus-value des produits bio. Le ‘biologique’ reste en effet toujours une notion fort vague. Ce qui s’avère être une plus-value pour le consommateur l’est évidemment aussi pour la cuisine, mais la culture biologique a encore plus d’atouts à apporter à la cuisine de collectivité. Et ces atouts ne sont pas suffisamment mis en valeur. Les produits biologiques ont meilleur goût, ont des caractéristiques techno culinaires fantastiques et permettent un plus grand rendement. Voilà pourquoi je pense que, tous ensemble, nous devons tenter de faire pencher la balance pour convaincre le gouvernement de changer la législation relative aux contrôles, de créer une plus-value et de servir d’exemple. Tout cela rentrera alors dans l’ordre… l’ordre naturel, cela va sans dire ! ».

Stefan Peeters

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Sans gluten

«La Cœliaquie est peut être méconnue, mais n’est certainement pas une maladie rare» Les patients souffrant de cœliaquie désirent surtout des produits sans gluten meilleurs et moins chers

La Société Belge de Cœliaquie existe depuis presque 30 ans. Pourtant, aujourd’hui encore, la cœliaquie et ses conséquences pour le mode alimentaire des personnes qui en souffrent sont peu connues auprès de la population. Organic PRO s’est entretenu avec Geneviève Jadoul de la Société Belge de la Cœliaquie (SBC francophone) et avec Mieke Vande Meulebroucke et Chantal Devue de la Vlaamse Cœliakievereniging (VCV néerlandophone). L’interview avec ces trois dames qui défendent les intérêts des personnes souffrant de cœliaquie en Belgique a eu lieu après un entretien commun avec les fonctionnaires de l’assurance maladie belge (INAMI) au sujet de l’allocation mensuelle pour les patients cœliaques. Ces trois représentantes sont porteuses de bonnes nouvelles : Laurette Onckelinckx, ministre de la Santé Publique a annoncé que l’allocation pour les personnes cœliaques en Belgique sera portée de 19 à 38 euros par mois. Maintenant, il reste à espérer pour ces patients que le gouvernement belge tienne suffisamment longtemps pour pourvoir traduire cette promesse en texte de loi.

Alimentation 3 à 4 fois plus chère L’augmentation de l’allocation ne couvrirait toutefois pas encore les coûts supplémentaires auxquels les cœliaques doivent faire face quotidiennement afin de pouvoir manger des produits garantis sans gluten. Chantal Devue : « Tous les produits sont considérablement plus chers. L’année passée, nous avons établi une comparaison entre ce qu’une personne sans allergie au gluten dépense hebdomadairement pour son alimentation et ce que doit payer quelqu’un avec cœliaquie pour ces mêmes produits d’alimentation quotidiens. Il s’agit ici de choses toutes ordinaires comme du pain, des pâtes,

De droite à gauche : Mieke Vande Meulebroucke, Chantal Devue et Geneviève Jadoul


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des biscuits, de la chapelure, etc. L’addition s’élevait à 28,45 euros pour les produits sans gluten et à 10 euros pour les produits en contenant, ce qui équivaut donc presque au triple. En un mois, la cœliaquie signifie des coûts supplémentaires pour le patient de près de 90 euros. Pour certains de nos membres, cela représente un véritable problème. Une grande partie des patients cœliaques souffrent aussi d’une intolérance au lactose, ce qui représente encore des frais supplémentaires pour se procurer des alternatives aux produits laitiers classiques. ».

À nouveau en bonne santé

À vrai dire, la maladie n’est pas difficile à détecter, mais ces tests ne sont pas compris dans une recherche de routine normale. On doit donc aller spécifiquement à la recherche de la maladie cœliaque pour la trouver.

Les trois dames avec qui nous nous attablons dans un café du quartier de l’avenue de Tervuren, à quelques pas des bureaux de l’INAMI, sont toutes trois atteintes de cœliaquie. Ce qui ne se remarque cependant en rien. Toutes trois semblent en parfaite santé et se sentent également ainsi, mais jusqu’au moment où le diagnostic «cœliaquie » est tombé, leur vie était bien plus difficile. Geneviève Jadoul : « J’étais en fait fatiguée de façon chronique. Pourtant, j’ai réussi à terminer mes études de médecine (Geneviève est généraliste). Mais aussi bien mes études que mon travail m’ont coûté beaucoup de peine. À l’école, on me reprochait parfois d’être paresseuse, mais en réalité j’étais malade. Un jour, mon conjoint - qui est lui aussi médecin - a lu un article dans un magazine scientifique au sujet de la maladie cœliaque mentionnant que les patients atteints se plaignaient beaucoup de fatigue. Je me suis laissé tester avec le résultat connu. En mangeant sans gluten, j’ai spectaculairement amélioré ma qualité de vie. Maintenant, mon mari dit qu’il a « une nouvelle femme » et en quelque sorte, c’est bien le cas !

Le secteur de la restauration

Mieke Vande Meulebroucke : « Chez moi aussi, le diagnostic s’est longtemps fait attendre. Pendant toute ma jeunesse, j’ai été une mangeuse difficile. Mes parents ont toujours dû insister pour que je termine mon assiette. Bien des années plus tard, ce diagnostic a finalement été posé. » Chantal nous raconte une histoire identique : « J’ai toujours pensé que j’avais les intestins très sensibles. Je souffrais souvent de diarrhées et en avais pris mon parti, croyant que c’était mon mode de transit normal ».

Diverses réactions

Des connaissances lacunaires L’aspect le plus difficile de la cœliaque n’est pas spécialement l’alimentation sans gluten, mais surtout la quasi-ignorance qui règne au sein du reste de la population. Geneviève : « C’est en fait dramatique. Même la plupart des généralistes en savent encore trop peu. ». Chantal : « En tant qu’infirmière, j’ai un jour demandé aux étudiants de médecine ce qu’on leur apprenait à l’université au sujet de notre maladie. Apparemment, dans le cours de pédiatrie, 1,5 page y aurait été consacrée et dans le cours de maladies internes, seulement 1 page… Lorsqu’à 36 ans, on me communiqua le diagnostic de cœliaquie et que j’en ai ensuite fait part à mon généraliste, il a dû fort réfléchir. Malgré plusieurs années de symptômes (diarrhée récurrente, carences en fer, etc.), il ne s’est jamais arrêté à la possibilité d’une maladie cœliaque. ». Geneviève : « Il faut plus sensibiliser les gens et plus particulièrement les généralistes. À vrai dire, la maladie n’est pas difficile à détecter, mais ces tests ne sont pas compris dans une recherche de routine normale. On doit donc aller spécifiquement à la recherche de la maladie cœliaque pour la trouver. Les généralistes font trop peu le lien entre les symptômes et la maladie. Je continuerai à m’investir activement dans ce domaine à l’avenir. ».

« Une fois que l’on sait quelle alimentation on peut consommer et laquelle il faut éviter, tout se passe plutôt bien. Sauf qu’il faut préparer beaucoup soi-même. La plupart des patients cuisent par exemple leur propre pain. On n’obtient cependant de bons résultats qu’en préparant ses repas soi-même. Dès que l’on est ailleurs ou que l’on doit manger à l’extérieur ou en voyage, cela devient un défi énorme », raconte Mieke. « Le secteur de la restauration n’est encore que très peu au courant. Il faut expliquer beaucoup de choses au serveur et souvent et le cuistot vient demander d’ultérieures précisions au sujet de ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Pour cette raison nous avons également développé un dépliant compréhensible et complet pour le secteur de la restauration. Celui-ci explique brièvement la maladie et cite la liste complète des ingrédients interdits pour les patients cœliaques. On y explique aussi très clairement comment éviter la ‘contamination’ par les produits contenant du gluten. ».

Les conséquences de l’absorption de nourriture contenant du gluten varient d’une personne à l’autre. « Chez l’une, cela provoque une réaction immédiate du corps, tandis que l’autre n’a subjectivement pas de plaintes. Si l’on examinait l’intestin grêle de ce patient, on en verrait pourtant toujours les conséquences. Donc, même si un patient a mangé du gluten et qu’il n’en a rien ressenti, la muqueuse de l’intestin grêle peut être attaquée. ». « Chez certains patients, l’ingestion de nourriture contenant du gluten déclenche des crampes intenses et des diarrhées dans l’heure. Elles sont de courte durée, mais très intenses et obligent à interrompre immédiatement toute activité. D’autres patients souffrent de migraine suite à l’ingestion de gluten. Chez d’autres encore, les conséquences ne sont perceptibles qu’après plusieurs heures. Et ces personnes sont alors malades pendant plus longtemps (parfois plusieurs jours). Chez certains, la consommation de gluten mène à la constipation. La nature et l’intensité des réactions au gluten diffèrent donc fortement d’un sujet à l’autre. Mais tous les patients cœliaques ont en commun qu’ils ont la muqueuse de l’intestin grêle endommagée », raconte Chantal.

Des complications graves La muqueuse endommagée de l’intestin grêle mène indirectement à d’autres affections. Geneviève : « Quand la muqueuse de l’intestin grêle est endommagée, survient une baisse de capacité d’absorption de substances essentielles comme le fer, l’acide folique, la vitamine B12, etc. La fonction de l’intestin grêle est de libérer d’importantes substances nutritives dans le sang. Donc, si la muqueuse est attaquée par le gluten, cette fonction est réduite. Un manque de calcium survient souvent et mène à son tour à l’ostéoporose. >> Suite à la page 32

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Cela est également très grave pour les enfants atteints de cette maladie. Étant donné que la maladie cœliaque est une maladie auto-immunitaire, il y a présence d’anticorps chez les patients. Ces anticorps mènent à la fatigue chronique, l’amaigrissement, la dépression, les affections neurologiques (atteintes nerveuses par carence de vitamine B), ainsi qu’à la dermatite herpétiforme (des vésicules rouges entraînant de fortes démangeaisons). À long terme, la consommation permanente de gluten peut mener à des complications graves comme le lymphome et le cancer du colon. ».

La maladie n’est pas rare Apparemment, seul un nombre restreint de personnes souffrant de cœliaquie le sait. Mieke : « Malgré le fait que la cœliaquie est méconnue par le grand public, ce n’est pas une maladie rare. L’association flamande compte un peu plus de 1800 membres, la francophone plus de 800… et il s’agit là des uniques données chiffrées dont nous disposons. Les études scientifiques citent toutefois qu’un individu sur 100 ou sur 300 souffrirait de cœliaquie. » Geneviève : « Le nombre des personnes cœliaques qu’il y a dans un pays est difficile à estimer. On a organisé un screening auprès du personnel de l’hôpital universitaire de Bruxelles. Chez 1200 employés, on a découvert 4 malades qui ne savaient pas qu’ils l’étaient. On peut croire qu’en réalité, ce nombre est encore un peu plus élevé, car le screening ne s’intéressait qu’à des personnes actives et un certain nombre de cœliaques ne sont pas en état de travailler. Il est toutefois certain qu’encore beaucoup de personnes luttent contre les symptômes de la maladie cœliaque sans s’en rendre compte. »

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La Finlande Il est remarquable que la cœliaquie est plus fréquente dans certains pays. « Il y a p.ex. beaucoup plus de patients en Finlande (1/60), en Irlande et en Italie. En Finlande, une association de patients obtient un budget de fonctionnement élevé. Grâce à cela, elle peut employer une personne de contact à temps plein pour les fournisseurs d’alimentation. Il est évident qu’ainsi, il est plus facile de trouver une alimentation adéquate. L’université de Tampere conduit aussi des recherches permanentes sur la cœliaquie, tandis qu’ici en Belgique, cela n’existe pas », commente Chantal. « En Norvège aussi, c’est plus facile. Lorsque j’y étais en vacances, nous avons fait un arrêt dans une petite bourgade et je me suis rendue chez un petit épicier local. Il y avait tout un coin proposant un vaste choix de produits sans gluten et dans le comptoir réfrigéré, il y avait une tarte sans gluten. Ma fille, qui est toujours très enthousiaste lorsqu’elle peut me trouver des produits sans gluten, est venue me le dire avec empressement », dit Geneviève, en souriant.

La boucherie En Belgique, ce n’est malheureusement pas si facile. Où les patients de cœliaquie font-ils leurs courses ? Mieke : « Un peu partout : dans les magasins d’alimentation diététique/naturelle et bien entendu aussi dans les supermarchés. Il y a aussi les petits marchés présents lors des événements organisés par des membres de nos associations, où l’on retrouve des produits sans gluten. En tant que cœliaque, on lit toujours avec grande attention les étiquettes des produits alimentaires en essayant d’y détecter d’éventuels ingrédients pouvant contenir du gluten. On n’est cependant jamais sûr si l’emballage ne reprend pas la mention « sans gluten » ; c’est cela qui complique le tout. Depuis quelques années, de plus en plus de produits spécifiques sans gluten font leur apparition sur le marché. Certaines personnes pensent aussi que ce n’est pas si compliqué parce que le gluten est en premier lieu lié aux céréales. Elles ne se rendent cependant pas compte que le gluten peut également se trouver en faibles quantités dans beaucoup d’autres produits. Chez le boucher aussi, nous éprouvons des problèmes : le jambon cuit par exemple et d’autres préparations à la viande contiennent des liants ou de la chapelure à base de gluten. Parfois, le haché préparé en contient aussi. Il faut donc toujours s’informer. Les commerçants bien informés ont bien entendu notre préférence. ». La saveur de certains produits sans gluten laisse malheureusement aussi fort à désirer. Et c’est en partie compréhensible. Ce n’est pas simple de conférer un bon goût au pain sans gluten préemballé. Cela explique aussi pourquoi la plupart des patients cuisent toujours eux-mêmes leur pain. La plupart des biscuits sans gluten sont extrêmement secs, tandis que d’autres sont plus appétissants. Et tout cela est évidemment beaucoup plus cher que les produits ordinaires au gluten. « Soit… nous sommes déjà contents que ces produits existent et que l’offre devient toujours plus vaste, ainsi que qualitativement meilleure », conclut Chantal.


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On s’attend à une forte hausse des ventes des produits sans gluten Des études scientifiques révèlent qu’un Européen sur 100 à 300 souffre d’une intolérance au gluten due à la cœliaquie. Étonnamment, le diagnostic de la cœliaquie n’a été posé par un médecin que pour 1 sur 10 d’entre eux. Les autres souffrent sans bénéficier d’un diagnostic correct, du fait que leurs symptômes ne sont souvent pas indicateurs de problèmes gastro-intestinaux. On prévoit que le nombre de patients diagnostiqués augmentera fortement dans les années à venir, une fois que les médecins et le public connaîtront mieux la maladie. La conséquence logique de cela sera une forte augmentation des ventes de produits sans gluten.

Plus difficile qu’il n’y parait Pour manger sans gluten, il faut bannir le blé, le seigle, l’avoine, l’orge, l’épeautre et le kamut. Mais ce n’est pas tout. Car, outre tous les produits composés en majorité des céréales susmentionnées (pain, pâtes, biscuits et pâtisseries), de nombreux produits à première vue anodins peuvent contenir du gluten en petites quantités. Pour de nombreux cœliaques, une concentration minime de gluten suffit pour tomber gravement malade pendant un ou plusieurs jours. Voilà pourquoi il est crucial d’acheter des produits vraiment exempts de gluten. La seule certitude dont ces personnes bénéficient est la mention ‘sans gluten’, car dans de nombreux cas, le mal se cache dans un liant, un colorant ou un stabilisateur. Même un produit en principe exempt de gluten, comme la fécule de maïs (le maïs ne contient pas de gluten), peut contenir des traces de gluten, du fait que le produit est p.ex. emballé dans une usine ou l’on transforme des produits contenant du gluten. Les cœliaques sont donc tous obligés de lire en détail les informations présentes sur les emballages des aliments ou mieux encore, d’acheter un produit portant la mention ‘sans gluten’.

Une intolérance au lactose Les producteurs d’aliments sans gluten bannissent souvent aussi le lait. Chez certains cœliaques, la maladie engendre une carence en lactase dans l’intestin grêle. La lactase métabolise le lactose (sucre de lait). Après avoir mangé ou bu des produits laitiers, ces patients souffrent de diarrhées. L’alimentation conseillée à ces patients est non seulement sans gluten, mais également sans lactose. Ce régime sans lactose est normalement temporaire. Une fois la paroi intestinale rétablie, l’intolérance au lactose disparaît souvent d’elle-même.

200 ppm : la norme Le Codex Alimentarius a fixé la concentration maximale de gluten permise dans l’alimentation dite sans gluten à 200 ppm (parties par million). Bien que le Codex n’ait pas valeur légale, tous les producteurs l’acceptent comme norme dans le cadre de la mention ‘sans gluten’. Les fabricants qui apposent cette mention sur leurs emballages se tiennent tous à cette norme et ils nous ont communiqué que la plupart

des produits sont largement sous cette limite. Très bientôt, le Codex Alimentarius sera d’ailleurs adapté et la norme ‘sans gluten’ descendra à 20 ppm, ce à quoi de nombreuses associations de patients aspirent. Dans de très rares cas, des cœliaques ont en effet déjà présenté des réactions à des concentrations inférieures à la norme de 20 ppm.

Les chiffres du marché américain On ne dispose que de très peu de chiffres relatifs au marché européen des produits sans gluten. Il en va autrement aux États-Unis, où les pronostics économiques sont très optimistes. Actuellement, 3 millions d’Américains souffriraient de cœliaquie. En 2007, les ventes de produits sans gluten ont augmenté de 20 % aux États-Unis, atteignant 1,3 milliard de dollars. Les meilleures ventes sur le marché américain des produits sans gluten sont les succédanés de lait (308 millions de $), les vitamines (232 millions de $), les produits secs (230 millions de $), les produits laitiers et les desserts (161 millions de $), la viande préemballée (73 millions de $), les soupes (39,7 millions de $) et les snacks (34 millions de $). On fait également état d’un nombre croissant de consommateurs qui ne sont pas atteints de la maladie, mais qui désirent limiter la quantité de gluten qu’ils ingèrent dans leur alimentation, comme p.ex. les patients souffrant du syndrome du côlon irritable et les patients souffrant d’un trouble déficitaire de l’attention (TDA).

La parole aux producteurs Notre rédaction s’est aussi entretenue avec quelques producteurs d’alimentation sans gluten. Voici un aperçu de leurs expériences et de leurs projets pour l’avenir. Cela fait dix ans déjà que Procelli, le spécialiste espagnol du pain, de la pâtisserie et des pâtes, commercialise des produits sans gluten et, entre-temps, son nom est devenu célèbre auprès des cœliaques. « Les produits que nous vendons le mieux sont les mini pains, les croissants, les pains pour hamburgers, les sandwiches, les ciabattas et la pâte pour pizzas ». Les points de vente les plus importants pour leurs produits sont les magasins diététiques et les pharmacies. On peut constater qu’il y a un intérêt grandissant envers leurs produits de la part des

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Sans Gluten

La cœliaquie: cause, diagnostic et rétablissement

Être hypersensible au gluten signifie que l’on ne digère pas le gluten présent dans la nourriture. Le gluten est une protéine que l’on retrouve dans le blé, le seigle, l’avoine, l’orge, l’épeautre et le kamut. L’organisme d’une personne atteinte de cœliaquie produit des anticorps qui combattent le gluten. Cette réaction allergique endommage la muqueuse de l’intestin grêle, qui est crucial dans la digestion et l’absorption de nutriments. Si la paroi intestinale est endommagée, le corps absorbera trop peu de vitamines, de minéraux et d’autres nutriments. Pour pouvoir diagnostiquer la cœliaquie, il faut d’abord contrôler si le sang contient des anticorps contre le gluten. On ne peut être entièrement sûr qu’après une biopsie de l’intestin grêle. Pour ce faire, on ôte de petits fragments de la muqueuse de la paroi intestinale et on les examine au microscope. En cas de cœliaquie, les villosités manquent en partie ou complètement. Lorsque l’on suit son régime de façon stricte, les plaintes diminuent très rapidement. Le rétablissement complet des muqueuses de l’intestin peut prendre de quelques mois à un an.

Silhouette d’un enfant souffrant de coeliaquie

On découvre la maladie tant chez les adultes que chez les enfants. Chez les enfants, on la décèle lorsqu’ils passent d’une alimentation lactée à une alimentation ordinaire. Les caractéristiques types des enfants souffrant de cœliaquie sont qu’ils pleurent facilement, qu’ils sont dépressifs et que leur abdomen est gonflé.

supermarchés. « Nous constatons aussi que la concurrence augmente et que les clients sont donc un peu moins fidèles à la marque. Le nouvel assortiment a beaucoup de succès. Le défi, tant pour nous que pour nos concurrents, reste celui de proposer des produits de bonne qualité qui offrent une alternative appétissante aux produits contenant du gluten ». Dans le cadre de l’article sur les céréales pour le petit-déjeuner qui se trouve dans ce même numéro, nous nous sommes également informés au sujet de l’assortiment sans gluten proposé par deux de nos interlocuteurs. Favrichon, le spécialiste des céréales, propose diverses alternatives sans gluten. Nancy Mériaux : « Pour nous également, les alternatives sans gluten gagnent en importance. Il y a plusieurs raisons à cela. Il y a de plus en plus de patients chez qui on diagnostique la cœliaquie, mais nombreuses sont également les personnes qui désirent limiter la présence de gluten dans leur alimentation ou qui appliquent les idées du Dr. Seignalet. L’écart de prix par rapport aux produits ordinaires contenant du gluten n’est pas si grand. Les ingrédients que nous utilisons pour cet assortiment ne sont pas vraiment plus chers non plus. Le prix est simplement un peu plus élevé en raison des tests en laboratoire et du nettoyage qui s’ajoutent au procédé de production. Après la production de céréales pour le petit-déjeuner contenant du gluten, nous avons besoin d’environ huit heures pour libérer la ligne de production de toute trace de gluten. Ensuite, on peut lancer la production, mais nous prélevons aussi toute une série d’échantillons pour être sûrs que la limite de 20 ppm ne soit pas franchie ». Chez Favrichon, on croît dur comme fer au développement ultérieur de ce marché. « À l’avenir, nous allons produire encore d’autres variétés sans gluten. Nous utiliserons notamment plus de châtaignes et de riz ».

La marque néerlandaise De Halm compte elle aussi satisfaire davantage la demande en produits sans gluten. Rob van de Berg: « Jusqu’à présent, nous proposions bien un certain nombre de produits pauvres en gluten, mais du fait que nous ne pouvions pas garantir que chaque paquet ne dépasse pas les 20 ppm, nous ne proposions pas de variétés sans gluten. Cela changera au cours de cette année. Nous allons investir dans des variétés vraiment exemptes de gluten ». Damhert Nutrition est un important acteur sur le vaste marché des produits diététiques distribués en supermarché. Cette marque produit elle aussi de plus en plus de produits sans gluten (qui sont distribués sous la marque Haagland dans les magasins d’alimentation naturelle). L’assortiment comprend entre autres des biscuits, du cake et des pâtes. « Créer un biscuit sans farine de blé qui ne soit pas sec n’est pas une chose évidente. Mais si on y réussit, on le remarque très vite aux ventes. Le pain préemballé sans gluten est un défi du même ordre, bien qu’il ne puisse pas rivaliser avec le pain frais classique. La plupart des clients grillent le pain, ce qui le rend appétissant ». Damhert se rend aussi compte que les cœliaques doivent encore toujours passer beaucoup de temps en cuisine. « Voilà pourquoi nous avons récemment lancé un nouveau mélange pour la cuisson de pain, de cake et de crêpes ». Sur le marché des produits sans gluten, il reste surtout encore de la place pour de succulents produits qui sont pratiques pour les cœliaques. S’ils veulent vraiment bien manger, ils doivent souvent encore passer beaucoup de temps dans leur cuisine afin de préparer une variante sans gluten des plats qui leur sont ‘interdits’. Du fait qu’elles contiennent de la chapelure, même les croquettes de pommes de terre sont proscrites. Tom Desmet, qui est cuistot dans le restaurant ‘t Stil Genot (à Ardooie, en Flandre Occidentale), a développé une croquette de pommes de terre sans gluten pour une amie atteinte d’une intolérance au gluten. La croquette a eu un succès fou, ce qui a donné l’idée à Tom Desmet de fonder sa propre petite entreprise : Glutenvrij.nu. Les croquettes (de pommes de terre, aux crevettes ou au fromage) sont fabriquées artisanalement et Tom désire ne pas en dire trop sur les ingrédients qu’il utilise, ce qui est compréhensible. Une chose est sûre, c’est qu’elles sont délicieuses et exemptes de gluten. Certains cœliaques les commandent directement chez Tom, mais ce dernier voudrait aussi distribuer ses croquettes via les meilleurs magasins d’alimentation naturelle ou diététique. La cœliaquie fait aussi surgir des questions sur les produits qui, de prime abord, semblent exempts de gluten. Un bon exemple est celui de la charcuterie (jambon, pâté, saucisse, hamburgers, salami, etc.). Du fait que l’on utilise des conservateurs, de la chapelure et d’autres produits contenant de l’amidon pour la fabriquer, elle n’est souvent pas exempte de gluten et est donc proscrite pour les cœliaques. Pascal De Puydt, un charcutier d’Ypres, a développé une nouvelle entreprise qui lui permet de répondre aux demandes des personnes souffrant de cœliaquie ou de n’importe quelle autre allergie : « Noglut, la Charcuterie ». Via son site web, toutes les personnes qui souffrent d’une allergie ou d’une intolérance peuvent acheter de la charcuterie 100 % sûre.


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La liste est longue : gluten, lactose, soja, blé, œufs, fructose, cacahuètes, céleri, protéines de lait de vache, moutarde, poisson et crustacés. L’histoire de PDP est insolite, mais très entraînante. Fils d’une famille active dans le secteur de la viande depuis 150 ans, il reprit le commerce de son père en 1997. Diverses crises alimentaires (dioxine, peste porcine, ESB) lui ont d’emblée compliqué la vie et il devint déçu par la qualité médiocre de la viande qu’il devait transformer en charcuterie. Ce manque de qualité, dû à l’usage d’antibiotiques et de nourritures bon marché, lui rendait pratiquement impossible de produire les produits de qualité que sa nature perfectionniste lui inspire. En 2005, il eut une idée : il allait développer sa propre ferme en Mazurie (Pologne). PDP explique : « Cette région est la plus grande réserve naturelle d’Europe et les normes environnementales y sont très strictes. J’y ai lancé mon propre élevage de vaches limousines et de cochons. Ces animaux sont nourris au blé et aux pommes de terre issus de l’agriculture biologique (non contrôlée). Ils vivent dans des conditions optimales et sont élevés sans

Pascal De Puydt

hormones ni antibiotiques. Les cochons doivent vivre obligatoirement sur la paille et non sur des grilles au-dessus de leur propres déjections et de leur ammoniac étouffant, comme c’est le cas en Belgique ». Les animaux sont abattus en régie propre, pour ensuite être transportés vers la Belgique, pour que leur viande y soit transformée. C’est ainsi que PDP obtient la viande de qualité qu’il désire. Il est cependant tout aussi strict dans la sélection des autres matières premières : les condiments sont achetés séparément, les mayonnaises sont préparées maison et tout se passe de façon entièrement artisanale et naturelle. En raison de cette approche, De Puydt et son entreprise Noglut sont uniques dans notre pays, voire dans toute l’Europe. À terme, il voudrait aussi distribuer les produits de Noglut au niveau international. Depuis peu, l’entreprise française Nature & Compagnie est présente sur le marché avec une gamme très innovante de repas prêts à consommer sans gluten, qui, de surcroît, sont bio. Il s’agit de lasagnes, de pizzas, de cakes salés et de tartes aux légumes de la marque ‘J’aime le Bio’ qu’il suffit de réchauffer avant de pouvoir les consommer. La qualité de ces produits leur permet d’être aussi consommés par des personnes ne souffrant pas d’une intolérance au gluten. Ces produits sont déjà distribués en France par de nombreux grossistes ; en Belgique, ils le sont par Biofresh (actuellement, il n’y a pas encore de distribution pour ces produits aux Pays-Bas).

>> Suite de ‘Simply Delicious’ en page 39

désirons pouvoir les aider en répondant à toutes leur questions ». Et cela semble assez bien réussir : chaque client qui entre dans le magasin est accueilli personnellement par Jillis, Marlene ou un de leurs collaborateurs. Récemment, une des collaboratrices fixes de Simply Delicious a eu un bébé. Plus d’un client est passé remettre un petit cadeau pour la mère et son enfant. « C’est vraiment très agréable de constater que les gens se sentent si impliqués dans notre magasin et face à nos collaborateurs », nous confie Marlene, visiblement très contente.

La santé Quelles sont les questions que posent les clients de Simply Delicious ? Jillis : « Il posent surtout des questions relatives à leur santé. Ils nous demandent parfois carrément à quel point un certain produit peut contribuer à leur santé. C’est presque étonnant, car cela n’est pas vraiment le but primaire du magasin. Avant tout, nous nous soucions de la qualité, de l’aspect gustatif et du plaisir que l’on peut éprouver à manger nos produits alimentaires. Nous savons bien entendu aussi ce que l’on dit au sujet des effets salutaires de certains aliments. Mais nous avons des difficultés à raconter cela de but en blanc. L’aspect alimentaire a tellement de facettes au niveau de la santé. Et il arrive même que les études scientifiques se contredisent ». « Nous remarquons aussi toujours les nouvelles tendances en matière de santé. Pendant un certain mois, de nombreux clients peuvent être à la recherche d’une baie sud-américaine, tandis que la semaine suivante, ils s’intéressent à un certain légume qui contient tant d’antioxydants », nous raconte Jillis avec amusement.

Petit Café Simply Delicious est aussi un lieu de rencontre pour ses clients.

« Nous constatons que de nombreux clients papotent dans le magasin ou devant la porte. Et il y a bien sûr ‘Le Petit Café’. Les gens peuvent y savourer un café avec un morceau de tarte, une salade-repas, une soupe du jour ou un sandwich garni. « La section restauration du magasin est une nouvelle expérience. Het Groene Dal n’a pas de buvette. Nous voulions vraiment faire cela en plus. Dans Le Petit Café, nous désirons proposer la même qualité que dans le magasin. Tout a commencé tout simplement avec du café et de la tarte de qualité et nous avons ensuite créé un menu complet pour le midi. À terme, nous espérons développer cette initiative pour offrir également des repas en soirée. Beaucoup de nos clients sont d’ailleurs demandeurs. Mais nous ne comptons pas nous presser ; tout cela fait partie du processus de développement de Simply Delicious et nous nous y mettrons lorsque le moment propice sera venu ».

Une large plage horaire Auparavant, Simply Delicious était ouvert jusqu’à 21 h une fois par semaine. Mais cela n’a pas eu le succès escompté. « Voilà pourquoi nous avons décidé d’être ouverts jusqu’à 19 h tous les jours, en semaine. Cette initiative, par contre, est un succès, car il y a encore beaucoup de monde ici entre 18 et 19 h ». Les clients prennent d’ailleurs tout leur temps pour faire leurs courses et pour flâner entre les rayons. « Tout comme nous, beaucoup de nos clients recherchent de la qualité et des produits originaux. Cela se remarque au temps qu’ils passent dans notre magasin ». Marlene et Jillis sont manifestement très fiers de leur magasin. Mais qu’une chose soit claire : il faut travailler dur. « Nous travaillons tous les jours, du petit matin jusqu’à tard le soir. Mais comme c’est si agréable et que nous retirons tant de satisfaction des contacts avec les clients et les fournisseurs, nous aimons ce que nous faisons – tous les jours », concluent-ils.

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Suppléments

La vitamine K2 achemine le calcium au bon endroit

La vitamine K2 protège contre l’ostéoporose et l’artériosclérose

La vitamine K est reconnue depuis longtemps comme la vitamine qui, dans le corps humain, est responsable de la coagulation sanguine. Par contre, ce que l’on sait beaucoup moins, c’est que la vitamine K, et plus exactement la variante K2, est très utile dans la lutte contre l’artériosclérose et l’ostéoporose. Même les médecins connaissent mal ce fait. Comme la vitamine K2 n’est quasi pas présente dans l’alimentation occidentale, un supplément de vitamine K2 est fortement recommandé – tant pour les jeunes que pour les personnes plus âgées.

Un paradoxe Dans les cercles scientifiques, on cite parfois le paradoxe du calcium : le phénomène par lequel le calcium de l’alimentation est fixé dans les artères, mais pas ou pas assez dans les os. Dans le premier cas, le phénomène mène à des maladies cardiovasculaires et dans le second, il mène à l’ostéoporose. Depuis bien des décennies, on voit donc que les patients atteints d’ostéoporose courent également un risque accru de contracter des maladies cardio-vasculaires, ou inversement. VitaK, un groupe de recherche de l’université de Maastricht, sous la direction du professeur Cees Vermeer, effectue depuis des années des recherches sur la vitamine K et son influence sur l’apport en calcium aux os et le dépôt de calcium dans les vaisseaux sanguins. Les recherches effectuées par VitaK et par des collègues-spécialistes aux États-Unis et au Japon ont révélé que la vitamine K2 peut jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre l’ostéoporose et l’artériosclérose.

De nombreuses recherches Ces dernières années, VitaK a mené des recherches détaillées sur l’action de la vitamine K dans la lutte contre l’artériosclérose et l’ostéoporose. Chez des rats souffrant d’artériosclérose auxquels on a administré de la vitamine K, on a constaté, à court terme, une amélioration spectaculaire de leur état. D’autre part, des études à grande échelle ont été menées sur des femmes postménopausées. Leurs schémas alimentaires et la présence de vitamine K dans leur alimentation ont été mis en corrélation avec la calcification de leurs vaisseaux sanguins et le risque d’infarctus et le lien était plus que flagrant. Ensuite, on a étudié si l’administration de vitamine K à ces femmes menait à la préservation des os et des vaisseaux sanguins. Là aussi, les résultats ont été plus que satisfaisants : non seulement la teneur en calcium des os avait augmenté, mais dans certains cas on a aussi réellement constaté une augmentation du col du fémur (qui est fort sujet aux fractures de la hanche). Dans le même groupe de recherche, on a aussi constaté que, chez les femmes ayant reçu un supplément de vitamine K2, la qualité des vaisseaux sanguins est restée constante, alors que dans le groupe de contrôle, l’élasticité des vaisseaux sanguins avait diminué d’environ 12 % suite aux dépôts de calcium.

Ostéoporose Quelle est l’incidence de la vitamine K dans la production de calcium dans nos os ? Sous l’influence de la vitamine D, les cellules osseuses produisent de l’ostéocalcine (une protéine osseuse). Pour pouvoir renforcer les os, l’ostéocalcine doit lier le calcium aux minéraux osseux et, au cours de ce processus, la vitamine K joue un rôle important. En cas de carence de vitamine K, ce processus devient boiteux. L’ostéocalcine est mal activée lorsqu’il n’y a pas assez de vitamine K. Plusieurs études

ont d’ailleurs démontré que, chez les sujets sains, 30 % de l’ostéocalcine ne sont pas activés.

Artériosclérose Comment la vitamine K réussit-elle en fait à sauvegarder nos veines de dépôts calcaires ? Des GLA-protéines osseuses sont produites quotidiennement dans nos vaisseaux sanguins. Grâce à la vitamine K, ces protéines luttent activement contre l’artériosclérose. Sans vitamine K, la protéine est bien présente, mais elle perd de sa « force de frappe » contre l’artériosclérose. Quand la vitamine K fait défaut, la calcification se poursuit et avec l’âge, les conséquences et les risques qui en découlent ne font qu’augmenter. Contrairement à ce que l’on suppose généralement, 90 % des « dépôts » trouvés dans les artères sont composés de calcium et non pas de cholestérol.

Alimentation La vitamine K est donc très importante dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires et l’ostéoporose. La vitamine K ne se trouvet-elle pas dans notre alimentation ? Bien sûr que si : la vitamine K1 est présente notamment dans les légumes feuillus verts, comme les épinards, les brocolis et différentes variétés de choux et dans les huiles végétales. Ces produits alimentaires pourvoient en moyenne 60 μg de vitamine K par jour. Le rôle de la vitamine K1 se limite toutefois à la coagulation du sang du fait qu’elle est surtout acheminée vers le foie (qui produit les protéines de coagulation). De plus, sa demivie de 1 h 30 ne suffit pas à jouer un rôle significatif contre l’artériosclérose et l’ostéoporose.


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Heureusement, il y a la vitamine K2 : avec sa demi-vie de plus de 50 h, cette variante de la vitamine K peut jouer un rôle significatif. Elle est transportée par la lipoprotéine LDL (également connue Le natto, source de vitamine K2 comme transporteuse de « mauvais cholestérol ») dans le corps et acheminée vers les organes et les tissus. Toutefois, la vitamine K2 n’est pratiquement pas présente dans le schéma alimentaire traditionnel occidental. Seuls le fromage blanc et le fromage semblent être une relativement bonne source de vitamine K2.

Le Japon Celui qui veut retirer sa vitamine K2 de son alimentation doit s’orienter vers la cuisine japonaise : le natto (à savoir, des fèves de soja fermentées) semble être une fantastique source de vitamine K2. Cinq grammes de natto suffisent à fournir la dose quotidienne conseillée de 50 μg de vitamine K2, soit 50 % de la dose quotidienne recommandée. Les statistiques de santé japonaises indiquent d’ailleurs que le natto est une excellente source de vitamine K2. Dans le nord du Japon, où le natto est particulièrement populaire au petit-déjeuner, tant l’ostéoporose que les maladies cardio-vasculaires sont beaucoup moins fréquentes. Chose remarquable : l’incidence de l’ostéoporose dans le sud du Japon, où l’on apprécie beaucoup moins le natto, est nettement plus élevée. Que ceux qui, après cette lecture, décident promptement de se

procurer du natto sachent que la plupart des Occidentaux trouvent ce plat carrément répugnant. L’odeur, le goût et l’aspect filandreux des fèves de soja fermentées ne répondent pas directement aux exigences de l’œil et des papilles gustatives des gourmets occidentaux. Pour la plupart d’entre nous, un supplément alimentaire comme la ménaquinone-7 (appellation chimique) est une alternative beaucoup plus savoureuse et évidente.

De la vitamine K2 pour tout le monde ! L’utilité de suppléments de vitamine K2 est encore insuffisamment connue par le monde médical. Ainsi, les médecins prescrivent des suppléments de calcium et de vitamine D (qui est également importante pour la fixation de calcium dans les os) aux patients atteints d’ostéoporose, mais ils oublient la vitamine K2. Le professeur Vermeer de l’université de Maastricht plaide pour une combinaison de calcium, de vitamine D et ménaquinone-7. Notons toutefois que les patients qui ont des problèmes de coagulation sanguine, doivent demander conseil à leur médecin avant la prise de suppléments de vitamine K2. Les personnes en parfaite santé et même les enfants peuvent tirer des bénéfices de la prise de vitamine K2. Cette dernière permet en effet de maintenir l’élasticité des artères et fortifie les os. Il est évident que les enfants en pleine croissance peuvent renforcer considérablement leurs os en prenant de la vitamine K2.

La dose Mais en définitive, quelle est la quantité quotidienne indiquée de vitamine K2 ? Pour le professeur Vermeer et son équipe, il est question d’une dose d’entre 45 et 180 µg par jour pour une action optimale contre l’ostéoporose et l’artériosclérose.

DES OS SOLIDES ET UN BON MÉTABOLISME OSSEUX La vitamine K contribue à la fixation du calcium. Des études scientifiques récentes montrent que la vitamine K2 (ménaquinone-7), notamment, joue un rôle capital dans l’ossification et dans la solidité osseuse.

VITAMINE D

NATUREL

MenaQ7 contient 5 mcg de vitamine D, pour une bonne synergie avec la vitamine K2.

MenaQ7 [menaku-seven] contient cette forme naturelle de vitamine K2 présente en quantité élevée dans le natto. Le natto est un plat traditionnel japonais préparé à partir de soja fermenté. La vitamine K2 naturelle est facilement assimilable par l’organisme.

menaQ7

vitamine K2

La vitamine D favorise la fixation du calcium dans les os. La consommation de vitamine D est surtout conseillée aux personnes âgées, comme moyen préventif contre la perte osseuse.

CIRCULATION OPTIMALE MenaQ7 contribue à la santé des vaisseaux. Il est donc bénéfique également à la circulation sanguine.

MenaQ7 - vitamine K2 (nut/pl 1149/1) Conditionnement: 60 gélules (45 mcg de vitamine K2 et 5 mcg de vitamine D par gélule) Prix recommandé: € 18,95 (disponible chez Hagor Bioservice) Springfield Nutraceuticals Belgium BVBA Heist-op-den-Berg Tel. 015 - 349 113 • Email: infobel@springfieldnutra.com

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Shopping >

Pays-Bas

«Du bio, parce que c’est délicieux» Chez Simply Delicious, on aime raconter l’histoire des produits proposés

Depuis deux ans et demi, Velp (aux abords d’Arnhem) a un magasin d’alimentation naturelle et de produits d’épicerie fine qui fait également office de ‘petit café’. « En nous basant sur nos expériences et nos passions, nous avons essayé de créer le magasin idéal », nous racontent Jillis De Winter et Marlene Zwart de Simply Delicious. Voici le récit de notre visite au magasin d’alimentation naturelle où tout sort de l’ordinaire.

Le concept Depuis son adolescence, Jillis De Winter est actif dans le monde de l’alimentation biologique. Tout a commencé lorsqu’il a découvert le reggae et l’idéologie des rastafaris qui va de pair ! « Les rastafaris plaident pour une consommation de nourriture cultivée soi-même ou localement et m’ont appris à me conduire de manière responsable sur Terre. Cet esprit m’a rapidement mené aux produits cultivés de manière biologique. J’ai alors commencé à manger du pain biologique et, ado, je suis allé travailler chez un agriculteur bio. Plus tard, j’ai suivi une formation en agriculture biodynamique. J’ai ensuite travaillé pour quelques entreprises agricoles biologiques. Quelques années plus tard, je suis tombé chez Odin, un grossiste en alimentation naturelle. L’idée d’ouvrir mon propre magasin d’alimentation naturelle m’est venue il y a une dizaine d’années. Ce magasin, situé à Oosterbeek, fut baptisé Het Groene Dal ». Jillis exploite toujours ce magasin (actuellement en combinaison avec Simply Delicious). Pour Marlene Zwart, le parcours qui l’a conduite dans ce secteur a été totalement différent. « J’ai suivi une formation de coiffeuse et maquilleuse, pour ensuite partir à la découverte du monde. J’ai travaillé dans des pays anglophones pendant 20 ans, notamment en Angleterre, au Canada et aux États-Unis. Ces pays sont tout de même une sorte de paradis pour les amateurs de produits bio, ainsi

que pour les fans de cosmétiques naturels. Au fil des années, je me suis mise à manger végétarien et biologique et à travailler avec des cosmétiques naturels. Il y a de cela quelques années, lorsque je suis revenue aux Pays-Bas pour m’occuper de ma mère qui était malade, je me ravitaillais chez Het Groene Dal, le magasin de Jillis. C’est ainsi que nous nous sommes rencontrés. Je suis devenue une cliente habituelle et, plus tard, bien plus que cela », nous explique Marlene en riant. « Ensemble, Jillis et moi avons alors développé davantage Het Groene Dal. Entre-temps, nous nous sommes mis à réfléchir à quoi notre magasin idéal ressemblerait. C’est ainsi qu’est né Simply Delicious ».

Les deux se complètent Et leur magasin est-il idéal à présent ? « On n’atteint jamais la perfection », s’empressent-ils de dire. « Nous devons constamment apporter des modifications. Mais nous sommes très heureux du magasin tel qu’il est aujourd’hui. Nos clients nous font aussi de nombreux commentaires positifs et cela est très satisfaisant ». Ce n’est pas que dans leur vie privée que le couple se complète parfaitement. Tous deux ont également leurs atouts à offrir dans le cadre du concept du magasin. « Mon expérience en tant que maquilleuse et coiffeuse se révèle très utile pour notre section de cosmétiques naturels. Bien que je m’attendais à plus de questions de la part des clients. La plupart des gens savent parfaitement ce qu’ils désirent avant même d’entrer dans le magasin ». En tant que professionnelle, Marlene est convaincue de la plus-value des cosmétiques naturels depuis des années déjà. Des marques telles que Lavera et Dr. Hauschka sont vraiment de bonne qualité et le fait de savoir que les ingrédients des produits que l’on applique sur son visage sont naturels n’est pas négligeable non plus. En apprenant ce que d’autres produits peuvent contenir, on frémit plus d’une fois ».


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Tout comme nous, beaucoup de nos clients recherchent de la qualité et des produits originaux. Cela se remarque au temps qu’ils passent dans notre magasin.

Des produits anglais Le reste de l’assortiment de Simply Delicious est également différent de ce que l’on retrouve dans la plupart des autres magasins d’alimentation naturelle néerlandais. Outre les produits traditionnels, on y retrouve aussi de nombreux produits culinaires (biologiques) qui ont le look d’un produit d’épicerie fine. Des soupes prêtes à consommer biologiques, des chocolats spéciaux aux goûts particuliers (shiitake), etc. Le magasin recèle aussi une multitude de produits anglais. Et cela n’est pas une coïncidence. Jillis : « Nous avons un faible pour l’A ngleterre et nous adorons les produits biologiques anglais. Ils sont délicieux et aussi très différents de ceux que l’on trouve sur le continent européen. Ils cachent souvent une très belle histoire et leur emballage et leur allure sont splendides ».

La petite histoire des produits

Marlene n’excelle pas seulement dans le rayon cosmétiques, puisqu’elle a aussi l’œil pour la présentation de produits, nous confie Jillis. « Je suis du genre à placer nos produits en magasin dans leur carton, mais Marlene arrive alors rapidement à la rescousse avec un joli panier de présentation ». Marlene n’est pas avare en compliments non plus. « Le point fort de Jillis, c’est qu’il arrive à adapter l’assortiment à la clientèle. Il cherche aussi constamment des produits biologiques encore meilleurs pour nos clients ».

Des fromages au lait cru L’assortiment de fromages de Simply Delicious illustre parfaitement cette démarche consistant à rechercher de meilleurs produits bio. Le magnifique assortiment de fromages des Pays-Bas et d’ailleurs au lait cru biologique étonne les clients à chaque fois : du Blue Stilton original d’Angleterre, du véritable Emmental de Suisse, du Brie de Meaux, du Morbier et de la Tomme d’Auvergne, du Gorgonzola dolce et du Pecorino italiens, etc. « Nous achetons ces fromages via un collectionneur allemand. Cet homme est lui aussi un mordu des fromages et dispose de très bons contacts partout en Europe. En raison de notre passion pour ces fromages, nous avons d’ailleurs fondé une petite entreprise séparée qui nous permet d’également fournir ces fromages à quelques restaurants et à d’autres magasins d’alimentation naturelle aux Pays-Bas ».

De ce fait, Simply Delicious importe de nombreux produits en direct d’A ngleterre. « Nous partons vraiment à la recherche de ces produits. Voilà pourquoi nous nous rendons aussi au salon Natural and Organic Products Europe à Londres et nous nous intéressons vraiment à la petite histoire de ces produits ». Et ce n’est apparemment pas que l’histoire de leurs produits anglais qui intéresse le couple. « Dans notre magasin, nous voulons proposer des produits qui ont une plusvalue – pas n’importe quoi. En effet, nous nous entretenons avec les producteurs et nous rendons à de nombreux salons à l’étranger. En général, nous adorons cela. On peut y rencontrer les personnes qui se trouvent derrière les produits et y apprendre beaucoup de choses au sujet de la qualité des produits. Par la suite, nous pouvons également partager ces informations avec nos clients, qui les apprécient eux aussi ». Le fait de pouvoir raconter toute l’histoire d’un produit aux clients présente encore d’autres avantages. « Nous avons notre propre réserve d’huile d’olive en provenance de Crète. Les clients peuvent venir remplir leurs bouteilles à partir de cette réserve. Ainsi, lorsque notre fût est vide, les clients comprennent mieux qu’ils doivent patienter encore un peu jusqu’à ce que la nouvelle récolte ait eu lieu. Et il y a des tas d’autres exemples dans ce genre ».

Un petit cadeau Jillis raconte que ce qui est le plus important dans le magasin, c’est de pouvoir offrir un contact personnel et un bon service aux clients. « Nous tenons à entretenir d’excellents contacts avec nos clients et >> Suite à la page 35

Le fait que la qualité soit mise au premier plan se remarque aussi aux quatre différents fournisseurs de pain. Jillis : « Nous choisissons les meilleurs pains chez chaque boulanger. Et l’A llemagne ne se trouve pas trop loin d’ici ; là aussi, nous travaillons donc avec un fournisseur d’excellents pains. Cela est en partie dû au fait que les céréales ne sont moulues que peu avant la cuisson. On le goûte vraiment ! ».

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Chiffres du marché >

Pays-Bas

Le marché bio néerlandais connaît une croissance de 13,3% 2007 a été une année très fructueuse pour le secteur néerlandais du bio: plus de 13% de croissance, c’est beaucoup ! Même beaucoup plus que le taux de croissance moyen du bio au niveau mondial observé durant ces cinq dernières années. Il n’est peut-être pas tout à fait surprenant que le plus haut taux de croissance se soit manifesté dans des canaux de distribution tout nouveaux pour le bio: la restauration et les magasins en ligne. Le seul bémol dans cet envol triomphal nous vient de l’agriculture biologique aux Pays-Bas, qui n’arrive pas à afficher une croissance et qui reste donc dans un statu quo, avec 1,9 million d’hectares. Cela est d’ailleurs un problème auquel plusieurs autres pays européens sont confrontés. Les données chiffrées révèlent également que le bio en tant qu’argu-

x milion €

L’année passée, les consommateurs néerlandais ont dépensé 518,9 millions d’euros en produits alimentaires biologiques. Par rapport à 2006, cela représente une hausse de 13,3 %. De plus, lorsque l’on compare la croissance du marché de l’alimentation bio avec celle du marché alimentaire global, on apprend que le bio se développe plus vite que les produits alimentaires issus de l’agriculture ordinaire (ces derniers ont affiché une hausse de 6,7 %). Dans tous les canaux de vente, on a constaté une augmentation des dépenses en produits bio. La hausse est de bien 33,7 % dans le secteur de la restauration, de 15,2 % dans les supermarchés et de 9,5 % dans les commerces spécialisés.

Ventes bio

2006

2007

Par canal de distribution (en millions d’euros)

6

4

Croissance par rapport à 2006

Supermarchés

Magasins spécialisés

+15,2%

+9,5%

Restauration concédée +33,7%

49,0

23,4

17,5

0

43,0

215,9

197,2

230,6

200,2

1

Autres canaux commerciaux

Total pour les Pays-Bas

+14,0%

+13,3%

gique Parts de marché de l’alimentation biolo Par groupe de produits, en %

4,5

2006

Total de l’alimentation

2006

2007

2006

2007

26,2 18,8

26,0 19,2

13,9 12,7

13,6 13,2

13,1

13,7

16,4

15,8

6,4

6,4

5,8

5,9

35,5

34,7

51,2

51,5

100,0

100,0

100,0

100,0

2007

Supermarchés

43,7

44,5

Magasins spécialisés

43,1

41,6

Restauration concédée

3,8

4,5

Autres canaux commerciaux

9,4

9,4

100,0

100,0

Tout comme c’est le cas pour les entreprises agricoles ordinaires, le nombre d’entreprises agricoles biologiques est en baisse aux Pays-Bas. Heureusement, les entreprises qui perdurent deviennent en moyenne toujours plus grandes. Le nombre d’entreprises agricoles biologiques a chuté de 3,4 %. La superficie totale dédiée à l’agriculture et à l’horticulture aux Pays-Bas demeure inchangée depuis des années. Vu la demande croissante en alimentation biologique, tout cela constitue tout de même un important point critique pour le gouvernement néerlandais. (Source: Biologica)

L’agriculture et l'horticulture aux Pays-Bas

Nombre d'entreprises

100 000

4,0 3,5

Fruits et légumes frais Produits laitiers et œufs frais Viande fraîche, charcuterie et substituts de viande Pain frais Autre alimentation et repas prêts à servir Total

Total

Lorsque l’on compare les divers groupes de produits biologiques, on constate que la hausse se situe surtout au niveau de la viande fraîche, du beurre, du fromage, des pommes de terre, des légumes et des fruits. 5,0

Alimentation biologique

2006

3

2

Répartition des dépenses des consommateurs en alimentation biologique par groupe de produits (%)

Répartition des dépenses des consommateurs en alimentation biologique par canal de vente (%)

518,9

457,9

5

ment de vente a le plus d’effet auprès des consommateurs lorsqu’il s’agit de produits frais, tels que des légumes, des fruits, des produits laitiers, des œufs et du pain.

3,8

3,9

3,9

85,510

2007

3,5

83,890

81,830

80 000

3,0 2,5

79,510

76,741

60 000

2,0

1,9 1,5

1,3

1,0

1,5

2,1

2,1 40 000

1,6 1,3

1,4 20 000

0,5 0,0

Fruits et Produits laitiers légumes frais frais (fromage et beurre non compris)

Beurre et fromage

Viande fraîche

Pain frais

Autres aliments (entre autres, les produits d’épicerie secs)

Superficie totale (ha) Superficie moyenne (ha)

2003

2004

1 923 100 22,5

1 924 500 22,9

2005

2006

1 922 500 1 919 704 23,5 24,2

2007 1 914 330 24,9


Chiffres du marché >

Organic Pro - juin 2008

Belgique

Le marché bio belge croît de 10% En 2007, le marché bio belge a connu une croissance d’un peu moins de 10 %. Plus concrètement, un chiffre d’affaires d’environ 283 millions a été réalisé pour une part de marché des produits bio de 1,87 %. En moyenne, chaque famille belge a dépensé 27 euros en alimentation biologique. Ce chiffre est très proche de la moyenne européenne (28,50 euros par an).

Plus de la moitié des produits bio ont été achetés dans les supermarchés. 28 % de tous les produits bio ont cependant été vendus dans des magasins d’alimentation naturelle. Le consommateur de bio a acheté 10 % de ses produits directement chez l’agriculteur, au marché, par le biais d’un colis de légumes ou dans un magasin à la ferme.

Le marché bio mondial est estimé à 30,12 milliards d’euros. 52 % de ce chiffre d’affaires sont réalisés en Europe. Dans quasiment toute l’Europe, la demande est plus grande que l’offre. Les pays leaders du marché européen sont : l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et la France. Au Danemark et en Suisse, la part de marché de l’alimentation biologique s’élève respectivement à 5 % et 4,5 %, ce qui confère ainsi à ces pays la plus grande part de marché au monde.

bio Ventes globales de produits 2007 réparties par canal de distribution pour

5%

28%

2007

2% 3% 3%

Supermarchés

59%

165 746 596

11,77%

Magasins bio spécialisés

80 500 000

7,33%

Ventes à la ferme

13 401 427

8%

8 280 847

8,5%

8 245 000

7,72%

Marchés Abonnements Autres Totaal

Consommation de produits bio dans les pays européens en 2006

Croissance

6 955 640

6,32%

6 955 640

9,95%

Part de marché de l’alimentation bio par rapport à l’alimentation totale = 1,87 % (Ventes totales d’alimentation en 2007 = 15,15 milliards d’euros – source : Fedis)

Chiffre d’affaires 2006 (en millions d’euros)*

Part de marché 2006 (en %)

Dépenses annuelles

Allemagne

4600 (+18% par rapport à 2005)

3

55

Royaume-Uni

2542 (+27%)

1,6

45

Italie

1800

1,6

30

France

1800

1,1

30

Suisse

565

4,5

81

Autriche

531

5

64

Danemark

454

5,1

83,70

Pays-Bas

458

1,9

28

Belgique

244

1,65

23,3

par habitant en 2006 (en euros)

*NIS, www.statbel.fgov.be

Nombre d’entreprises certifiées

675

Wallonie

Flandres

Wallonie

Flandres

900

Wallonie

en Belgique en 2005, 2006 et 2007

Flandres

Du côté de la production, on ne remarque pas une croissance aussi importante. Au total, la production de produits bio a augmenté de 6 % en Belgique. Au niveau des ventes réalisées par les fermiers bio, on a pu constater une légère baisse en Flandre et une hausse de 7 % en Wallonie. Le nombre d’entreprises transformatrices de produits bio a augmenté, tant en Flandre qu’en Wallonie, bien que pas avec la même vigueur. En Flandre, l’augmentation était de l’ordre de 24 %, tandis qu’en Wallonie, elle n’a été que de 15 %. La disproportion entre la croissance du côté des consommateurs et celle du côté des producteurs fait que l’importation de produits biologiques augmente. Il existe donc encore des opportunités de croissance au sein du marché belge.

Transformateurs bio

Agriculteurs bio 450

225

2005

2006

2007

Fl. Wall.

Fl. Wall.

Fl. Wall.

Agriculteurs bio 236

497

232

582

230

622

Transformateurs bio 421

206

465

223

577

257

0

2005

2006

2007

En Wallonie, le nombre d’agriculteurs bio a augmenté de 7 % en 2007 et le nombre d’entreprises transformatrices a augmenté de 15 %. En Flandres, le nombre d’agriculteurs bio a légèrement chuté (-1 %) ; le nombre d’entreprises transformatrices a augmenté de 24 %. Au niveau belge, le nombre d’agriculteurs bio a augmenté de 6 %, tandis que le nombre total d’agriculteurs (ordinaires et bio ensemble) a chuté de 49.850 à 48.013, soit de 3,8 %. La part des agriculteurs bio a donc légèrement augmenté d’1,6 % en 2006 à 1,77 % en 2007.

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Shopping >

France

« Une forte croissance et un dialogue ouvert avec les clients et les fournisseurs »

Chlorophylle à Nantes : d’une coopérative alimentaire à un magasin d’alimentation naturelle fort prisé

Dans quelques mois, l’enseigne d’alimentation naturelle nantaise Chlorophylle ouvrira son troisième point de vente dans cette ville de l’ouest de la France qu’est Nantes. Cette enseigne, qui a débuté en tant que coopérative alimentaire, est aujourd’hui devenue la référence par excellence pour acheter du bio dans la ville de Nantes, au bord de la Loire. Deux magasins reprenant plus de 7000 références offrent aux clients la crème de ce que l’on peut acheter dans le secteur bio. Grâce à une qualité soignée et à un bon dialogue avec ses membres et ses clients, ce commerce a connu une forte croissance durant ces dernières années.

Un troisième magasin En 1985, une dizaine de personnes ont décidé de louer un local de 15 m² pour y stocker des fruits et légumes biologiques qu’elles avaient achetés ensemble. Au fil des années, le nombre de membres de la coopérative alimentaire a grandi rapidement et, quelques années plus tard, la décision fut prise d’ouvrir un magasin à part entière : Chlorophylle était né. Ces dernières années ont été profitables pour Chlorophylle, puisque son chiffre d’affaires a grimpé de 10 à 15 % par an. Après avoir ouvert un deuxième point de vente, un troisième se prépare désormais à ouvrir ses portes. Cédric Cadoret, le directeur de Chlorophylle, raconte : « Nos clients nous demandaient d’ouvrir un troisième point de vente dans le sud de Nantes. Cela est en partie dû aux nombreux embouteillages dans la ville et aux prix élevés du carburant. Les gens préfèrent faire leurs courses près de chez eux et, de plus, cette initiative profite également à l’environnement et au budget. Entretemps, nous avons trouvé un endroit où implanter le troisième point de vente. Maintenant, il faut attendre les autorisations nécessaires ».

Les membres « Avant le passage de la coopérative alimentaire au magasin d’alimentation naturelle, les gens devaient payer une cotisation d’affiliation. Actuellement, ce système existe toujours, mais on laisse le choix aux gens. Les membres payent une cotisation unique de 32 euros et bénéficient dès lors de 10 % de ristourne à vie. Ceux qui choisissent de ne pas devenir membre payent les prix affichés. « Le montant de la cotisation d’affiliation est intéressant car, dès que l’on achète pour plus de 320 euros, on y gagne. Nous avons d’ailleurs déjà plus de 12.000 membres. Nous estimons qu’environ 80 % de nos clients sont affiliés », nous explique Cédric Cadoret.

Chez Chlorophylle, on sait de quoi on parle. Il y a quelque temps, une étude a été effectuée visant à établir le profil des membres. Cédric Cadoret: « On ne peut naturellement pas généraliser, mais nous avons constaté que notre clientèle habituée compte de nombreux retraités, ainsi que des cadres d’entreprises (donc des personnes à hauts revenus). Mais attention : notre clientèle inclut aussi des clients sans emploi ou des personnes vivant du RMI. Parmi les jeunes clients, nous retrouvons surtout de jeunes parents qui viennent faire leurs achats chez Chlorophylle spécialement pour leurs enfants. Ils veulent miser sur la sécurité et choisissent de ne donner que le meilleur à leurs enfants, ce qu’ils trouvent facilement dans notre magasin. Ce qui frappe surtout, c’est qu’au début, ils n’achètent que des produits pour leurs enfants. Petit à petit, ils se mettent à acheter des produits pour eux-mêmes et certains deviennent même des clients enthousiastes et convaincus ».


Organic Pro - juin 2008

Un dialogue ouvert Le système d’affiliation de Chlorophylle permet au client de se sentir impliqué dans le magasin, tout en ayant le droit de se montrer critique. « Nous sommes ouverts aux commentaires des clients. Il y a un livre où les gens notent leurs suggestions, mais la plupart des questions nous arrivent par le biais de nos collaborateurs. Lorsque cela est possible (quasiment toujours), nous tenons compte des questions ou suggestions des clients ». Le dialogue est ouvert à tous les niveaux. « Nous sommes très raisonnables et humains, dans tout ce que nous faisons : nos marges de gain, les négociations avec nos fournisseurs et la rémunération de notre personnel ! », nous raconte Cédric Cadoret. Chlorophylle est né d’une initiative privée et faire des bénéfices n’est pas le souci prioritaire. « Les bénéfices que nous réalisons sont réinvestis dans l’entreprise ».

Jaune ou rouge Un tour du magasin nous apprend que l’assortiment de légumes et de fruits de Chlorophylle est riche, de grande qualité et très frais. « Cela a en effet toujours été notre point fort et nos clients l’apprécient, ce qui en fait le rayon leader des points de ventes ». Bientôt, le magasin lancera aussi un nouveau système de couleurs pour les étiquettes. Le jaune signifiera que les fruits ou légumes viennent de France ou de pays voisins ; le rouge sera synonyme de provenance d’un pays lointain. « Ainsi, les clients pourront plus facilement déterminer si un produit vient de près ou de loin. Et s’ils le désirent, ils pourront se limiter aux produits locaux ». Cédric ne sait toutefois pas s’il vaut toujours mieux systématiquement opter pour des légumes produits localement. « Lorsqu’une qualité satisfaisante est disponible sur

place, il ne faut naturellement pas aller voir plus loin. Mais cela n’est pas toujours le cas. En effet, si nous n’achetions que des produits provenant de la région, notre assortiment serait moins concurrentiel et la plupart des clients risqueraient alors d’aller voir ailleurs. De plus, on peut se poser la question de savoir s’il ne serait pas au contraire positif d’acheter du bio qui nous vient de loin. Cela peut contribuer au développement des pays plus pauvres et cela y stimule également la transition vers l’agriculture biologique. Cela dit, nous laissons le libre choix au client », nous dit-il en souriant.

Sans gluten Cédric ne doit pas réfléchir lorsque nous lui demandons quels produits ont affiché la plus grande hausse durant ces dernières années. « Il s’agit sans aucun doute des produits sans gluten. Il y a quelques années, leur assortiment était très limité dans notre magasin. Aujourd’hui, le marché propose de plus en plus de produits sans gluten, et la demande de la part des clients est aussi en hausse constante. J’estime que, pendant ces deux dernières années, nos ventes d’alimentation sans gluten ont quintuplé ! », nous confie Cédric.

Les prix La montée en flèche des prix des produits alimentaires sur le marché mondial a récemment causé beaucoup de remous. Quel en a été l’impact chez Chlorophylle ? « À vrai dire, en tant que coopérative, Chlorophylle a joué le jeu en diminuant ses marges pour que les clients ne soient pas les seuls à assumer la hausse des matières premières. Il se pourrait même que nous ayons baissé les prix de plus d’articles que nous en avons augmentés ces derniers mois. Il va de soi que certains produits sont devenus plus chers, mais je n’ai pas le sentiment que le niveau général des prix dans notre magasin ait vraiment augmenté. Il y a eu beaucoup de remue-ménage dans les médias et je suspecte que les supermarchés en aient joyeusement profité pour instaurer d’importantes hausses de prix. La forte hausse des prix du carburant affecte évidemment le pouvoir d’achat, mais en ce moment, nous ne le ressentons pas encore au niveau des dépenses de nos clients. Le fait que la plupart des clients fassent partie d’une catégorie de revenus plus élevée pourrait être l’explication. Nous pensons d’ailleurs que les clients qui achètent ici et qui ont un revenu un peu plus bas attachent simplement beaucoup d’importance à la qualité de nos produits, à leur origine biologique et à leur santé. », conclut Cédric.

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Compléments alimentaires >

Belgique

NAREDI lance un avertissement concernant les conséquences du commerce des compléments alimentaires non réglementaire En automne 2007, l’AFSCA1 (Agence belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire) a lancé une campagne de contrôles dans toutes les provinces de Belgique. Cette campagne a pour objectif de mieux cerner le secteur des compléments alimentaires et de le sensibiliser au respect de la législation belge relative aux compléments alimentaires. La fédération belge de l’industrie et du commerce des Compléments alimentaires, Produits naturels, de Réforme et de Diététique (NAREDI) s’exprime en détails à ce sujet. Les contrôles ont principalement lieu dans les points de vente et remontent également vers les fournisseurs de ces points de vente (fabricants et grossistes). Lors de cette campagne, l’A FSCA vérifie le respect de certaines règles de la législation belge et principalement que l’opérateur soit connu de l’A FSCA via son autorisation ou son enregistrement, que les compléments alimentaires aient bien été ‘notifiés’ au Service Public Fédéral Santé publique2 et que l’étiquetage des compléments alimentaires et surtout les allégations de santé soient bien conformes à la législation.

NAREDI demande que l’AFSCA informe mieux ses inspecteurs au sujet de la législation. Ainsi, des saisies et procès-verbaux injustifiés seront évités. Saisies Au cours de ces contrôles, nombreux sont les produits qui ont été saisis à différents endroits et principalement dans les magasins d’alimentation naturelle. Dans certains cas, cette saisie était pleinement justifiée (complément alimentaire contenant des ingrédients interdits ou une teneur en vitamines dépassant la norme légale). Dans d’autres cas par contre, le contrôleur a saisi le produit de façon injustifiée, suite à un manque de connaissance de la législation ou à une mauvaise interprétation de celle-ci (produit disposant d’un numéro de notification et en règle avec la législation). Le secteur des compléments alimentaires, représenté en Belgique par NAREDI3, est intervenu auprès de l’A FSCA pour demander que dorénavant les contrôles se fassent correctement. En réponse, l’A FSCA s’est engagée à améliorer la situation et a pris des mesures en ce sens.

Amendes de 25 à 5000 euros Suite aux contrôles, certains magasins ou entreprises ont reçu un procès-verbal suivi d’une proposition d’amende dont le montant à payer varie de 25 € à 5.000 €. De ce fait, NAREDI lance un avertissement signalant que le non-respect de la législation peut engendrer de graves conséquences financières et administratives. NAREDI rappelle à ce sujet que chaque acteur du secteur des compléments alimentaires est responsable pour la ou les activités qu’il exerce. Ainsi, toute personne qui importe ou vend des compléments alimentaires, quel que soit le circuit de distribution (magasin d’alimentation naturelle, grande surface, pharmacie, Internet, etc.), est responsable des produits qu’elle vend aux consommateurs même si ce n’est pas elle qui les a fabriqués. Elle doit donc veiller à vendre des compléments alimentaires conformes à la législation, ce qui implique notamment que ceux-ci doivent disposer d’un numéro de notification.

Tout le monde en règle NAREDI s’attend à ce que la campagne de contrôles de l’A FSCA incitera tous les acteurs du secteur des compléments alimentaires à se mettre davantage en ordre vis-à-vis de la législation. Pour limiter les dégâts lors des contrôles, tant le contrôleur que le contrôlé doivent prendre leurs responsabilités. NAREDI insiste donc pour que tant l’A FSCA que toutes les entreprises impliquées veillent à prendre les mesures nécessaires et soient au courant de la législation et s’y conforment. Négliger les contrôles et la législation ne restera clairement pas sans conséquences.


Cosmétique >

Législation

Organic Pro - juin 2008

Plus d’essais sur les animaux après 2009? En 2003, une loi européenne interdisant les essais de produits cosmétiques sur les animaux à partir de 2009 a été émise. À partir de 2013 il sera également interdit de vendre des produits cosmétiques provenant d’un pays ne faisant pas partie de l’Union européenne qui ont été testés sur des animaux. Quel sera l’impact de cette nouvelle loi sur le marché des cosmétiques ? À quoi les producteurs devront-ils veiller ? Et quel sera l’impact de cette loi sur le marché biologique ? Le professeur Rogiers, chef du service de toxicologie et de dermato cosmétologie de l’Université Libre de Bruxelles a suivi la création de la loi de près et a quelques réserves vis-à-vis de cette dernière. Il y a en effet trop peu de méthodes alternatives de test approuvées disponibles. Le Prof. Rogiers : « Jusqu’à présent, nous ne disposons que d’alternatives aux tests à court terme. Pour tous les tests locaux et aigus, nous disposons d’une alternative, mais lorsqu’il s’agit de tests à long terme, comme la toxicocinétique (qui teste la toxicité de substances à long terme) et la toxicologie du développement, nous devons toujours faire appel aux essais sur les animaux. À partir de 2009, il deviendra donc très difficile d’introduire de nouveaux ingrédients dans le secteur des cosmétiques. À terme, le marché européen en reviendra à l’utilisation d’ingrédients anciennement utilisés et cela peut être dangereux pour le marché. En première instance, il faudra même trouver refuge dans des pays situés hors de l’UE pour le développement, la recherche et finalement même pour la vente et, successivement, un marché noir naîtra. Actuellement, le marché européen des cosmétiques est en avance et est suivi par les marchés américain et japonais, mais cela changera lorsque ces marchés auront plus de liberté de mouvement que le nôtre. L’Europe deviendra plutôt un phénomène. Le marché cosmétique repose en effet presque entièrement sur l’innovation. Dans le milieu, on parle surtout de nouveaux agents de conservation et de filtres solaires, mais vis-à-vis des clients, on évoque surtout de nouvelles substances actives. Je suppose que, maintenant plus que jamais, les producteurs communiqueront que leur produit est « revu », alors qu’aucun changement n’a été apporté à la formule ou que l’on en a juste changé le parfum. Cela fonctionnera pendant une période auprès des clients ordinaires acheteurs de cosmétiques, mais les gens qui approfondissent un tant soit peu la matière se feront livrer leurs cosmétiques en provenance d’autres continents. Et un tel marché noir est difficile à contrôler. ».

Une approche mondiale Le Prof. Rogiers : « Qu’une chose soit claire : je ne plaide pas en faveur des essais sur les animaux. Il y a assez de preuves qui démontrent que les essais sur les animaux ne sont pas toujours idéaux, mais le système a fait ses preuves et n’a pas causé de trop graves accidents. Étant donné que 2009 est la date limite pour trouver des alternatives, on inonde actuellement en catastrophe le marché de toutes sortes de tests alternatifs qui, à mon avis, ne sont pas encore au point. Et c’est là que réside un immense danger. Je crains qu’il faille reparler de la législation. Peut-être que les étapes doivent être plus progressives et qu’il faudra d’abord faire en sorte que le Japon et l’A mérique suivent le mouvement. Cela me semble une solution plus constructive. Pour 2013, il faut trouver une solution, sans quoi, de nombreux géants du secteur des cosmétiques risqueraient de tourner le dos à l’Europe.

Les organisations pour les droits des animaux reprochent au secteur de faire preuve d’un manque de bonne volonté. Cette dernière existe pourtant, bien qu’il faille parfois attendre très longtemps avant

Les points essentiels du texte légal: « … le but principal demeure la protection de la santé publique… » « … l’article 7 exige que les essais sur les animaux soient remplacés par des méthodes alternatives, si de telles alternatives existent et qu’elles sont suffisamment fondées sur le plan scientifique… » « … réduire le nombre d’animaux testés ou diminuer la souffrance des animaux n’est PAS une méthode alternative… » « … seules les méthodes alternatives approuvées par le CEVMA ou l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE) entrent en ligne de compte… » « … les cosmétiques finis peuvent être considérés comme sûrs sur base des tests ayant été effectués sur leurs ingrédients… » « … étant donné qu’il n’existe pas encore d’alternatives permettant d’évaluer la toxicité en cas de doses répétées, la toxicité pour la reproduction et la toxicocinétique, la date limite pour ces alternatives est repoussée de dix ans maximum… » « … la sécurité de ces tests alternatifs sera adéquatement communiquée vers d’autres continents afin de prévenir que l’exportation de cosmétiques soit empêchée… »

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Le Centre européen pour la Validation des Méthodes Alternatives (CEVMA) attend à brève échéance une proposition portant sur les systèmes de contrôle et de pénalisation. qu’une méthode alternative ait été testée de manière adéquate et soit utilisable. Il faudrait établir un compromis entre les deux camps. Dans un esprit du genre : « Nous travaillons ferme, mais donnez-nous encore un peu de temps. »

Le scepticisme des organisations pour les droits des animaux Ann Degreef, membre de l’organisation belge des droits des animaux Gaia, émet d’autres réflexions : « Nous sommes satisfaits de la loi même, mais craignons que les stratèges du marché exercent des pressions pour obtenir un nouveau report. Annuellement, rien qu’en Europe, on utilise 30.000 animaux. Faites vous-même le calcul pour déterminer de combien d’animaux il s’agirait en cas d’un report ultérieur. En outre, à ce jour, plus de 8.000 ingrédients ont été enregistrés comme étant sûrs. Pourquoi doit-on absolument continuer à chercher de nouveaux ingrédients ? De plus, si nous utilisions plus de produits doux et naturels, il n’y aurait aucun danger. Ce que nous attendons surtout, ce sont des audits corrects. Il est absurde que certains producteurs de cosmétiques revendiquent qu’ils ne font pas de tests sur les animaux, alors qu’ils ne se laissent pas contrôler. Il nous ne semble pas opportun d’encore faire pression pour rendre l’audit obligatoire, car cela entraînerait certainement un report de l’entrée en vigueur de la loi. Nous demandons donc aux producteurs de se laisser contrôler selon le Humane Cosmetics Standard ». Ann Degreef : « Nous pensons qu’il n’est pas nécessairement justifié d’affirmer que la loi sera désavantageuse pour le marché cosmétique. Supposer que la loi constitue un danger de migration vers l’A mérique ou le Japon revient à plaider pour l’immobilisme. En outre, nous ne trouvons pas que le marché cosmétique européen sera relégué à l’arrière-plan, mais qu’il sera un exemple en matière de cosmétologie respectueuse. Nous trouvons étrange que les scientifiques ne suivent pas la mouvance novatrice prônant les méthodes de test respectueux et qu’ils s’obstinent à utiliser des méthodes révolues, qui causent tant de souffrance animale. Les résultats de ces tests sur les animaux se sont d’ailleurs révélés ne pas toujours être extrapolables dans une optique d’utilisation des produits sur les humains. Il y a suffisamment d’exemples de produits qui se sont avérés inoffensifs pour les animaux durant des tests, mais qui sont nuisibles pour l’homme. D’autre part, nous avons le sentiment que nous avons octroyé suffisamment de temps au secteur. Le débat a été lancé dans les années 80. Actuellement, nous sommes en 2008. L’industrie a eu suffisamment de temps. »

photo: Lyra Alves

Le cosmétique en quelques chiffres Les chiffres suivants illustrent que l’industrie cosmétique est un marché à ne pas sous-estimer : < En moyenne, un Européen dépense environ 150 euros en cosmétiques par an < L’Européen moyen a déjà utilisé 7 produits cosmétiques avant même d’être sorti de chez lui le matin < En Europe, il y a quelque 2000 sociétés de cosmétiques qui, au total, réalisent un chiffre d’affaires de 65 billions d’euros. Le chiffre d’affaires mondial est de 230 billions de dollars. < Chaque année, 22000 nouveautés sont lancées de par le monde, dont 5000 ont été développées en Europe. < Chaque année, 5 billions de produits cosmétiques sont vendus en Europe < Pour chaque nouveau produit, 25 % du chiffre d’affaires global sont réalisés durant les 6 premiers mois après son lancement. L’innovation est donc un élément clé pour le secteur cosmétique.

Le Centre européen pour la Validation des Méthodes Alternatives (CEVMA) attend à brève échéance une proposition portant sur les systèmes de contrôle et de pénalisation. Le secteur des cosmétiques naturels suit tout cela de près, mais se fait peu de soucis. En effet, cela fait des années déjà que les producteurs de cosmétiques ne font plus de tests sur les animaux. Cela est d’ailleurs clairement communiqué aux consommateurs et fait partie du marketing. Il est possible qu’à terme, cet argument de vente tombe à l’eau, parce que les tests sur les animaux ne pourront en principe même plus être utilisés pour les produits courants. Mais même dans ce cas, le secteur biologique pourra faire appel à ses nombreuses années d’expertise dans le secteur et représentera toujours la source la plus fiable. Un profilage encore plus argumenté des cosmétiques naturels sur d’autres plans s’impose et est parfaitement possible, puisqu’un cosmétique non testé sur des animaux n’a pas les mêmes caractéristiques qu’un produit cosmétique naturel biologique ou écologique.


Organic Pro - juin 2008

Nouveaux produits Weleda: Crème hydratante pour hommes Depuis peu, les hommes ont adopté l’utilisation des cosmétiques et sont partis en quête de produits de soin de qualité pour la peau. Pour répondre à cette demande, Weleda a lancé sa gamme de soins intensifs du visage pour hommes, qui a récemment accueilli un nouveau produit en son sein : la crème hydratante pour hommes. Cette crème est facile à appliquer, rend la peau douce et souple, régule la production de sébum et convient à tous les types de peau, même les plus sensibles. Le principal ingrédient actif est la racine de guimauve, qui convient parfaitement à l’épiderme masculin et qui lui offre ses propriétés calmantes et hydratantes. Les huiles biologiques de sésame et de jojoba nourrissent la peau masculine et les cires d’abeilles et de carnauba la protègent contre les agressions extérieures. La crème hydratante pour hommes de Weleda a récemment remporté l’Astir Award, un prix que les Pays-Bas remettent aux produits cosmétiques exceptionnels qui ont été lancés sur le marché durant l’année écoulée. Le produit a terminé lauréat dans la catégorie « Soins pour hommes dans le segment du marché de masse ». Le prix de vente conseillé de cette crème est de 9,15 €

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(sans les chauffer – il faut les ajouter après la cuisson) ou les manger séparément. Les germes de blé confèrent un agréable goût sucré aux plats. Le sachet repliable dans lequel ils sont emballés les protège de l’air et de la lumière et ils sont disponibles en 2 versions : crus (100 % naturels, 100 % d’enzymes actives) ou améliorés (ayant subi un traitement thermique de suppression de l’amertume, mais non grillés). Prix de vente conseillés : 8,45 € (crus) et 7,95 € (améliorés).

De Volle Maan: Fromage de chèvre au pesto de basilic

De Volle Maan présente un petit fromage de chèvre frais bio au pesto de basilic biologique. Le petit fromage de chèvre frais est extrait du caillé au moyen d’une louche, ce qui garantit une texture plus onctueuse. La combinaison du fromage de chèvre et du pesto vert au basilic est idéale pour les plats chauds (p.ex. sur du pain grillé ou sur des pâtes). Prix de vente conseillé: 2,75 €

Lima: les chips au riz Crocks

De Traay: Bee Natural, une nouvelle gamme de produits de soin pour le corps

De Traay nous déballe une double innovation. Les étiquettes des laits pour le corps exhiberont un nouveau style, où le monde de l’apiculture sera présenté dans toute sa simplicité naturelle. De plus, les produits seront conditionnés dans de pratiques flacons à pompe doseuse dotés d’un look frais (grâce à leur finition mate). L’assortiment de laits pour le corps sera aussi élargi grâce à l’arrivée de 5 nouvelles variétés et se décline dans les délicieux parfums ‘mûre et myrtille’, ‘miel’, ‘lavande’, ‘olive et citron’, ‘patchouli’, ‘romarin’, ‘roses’ et ‘tiaré et monoï’. La gamme de produits de soin pour le corps sera également élargie grâce à un beurre pour le corps et d’une crème gommante pour le corps. Le beurre pour le corps offre un soin intensif aux zones sèches et rugueuses. La crème gommante s’attaque aux cellules mortes pour vous procurer une peau lisse, souple et douce. Les deux produits sont fournis dans un pratique pot équipé d’un couvercle à charnière. Prix de vente conseillés : 5,45  € (lait pour le corps), 8,75  € (beurre pour le corps) et 8,95  € (crème gommante).

Aman Prana: Des germes de blé améliorés Les germes de blé représentent l’essence même de la vie du grain de blé. C’est à partir du germe que se développera une nouvelle plante. Il est une réserve de vitamines, de minéraux, de protéines, d’acides gras salutaires oméga-3, oméga-6 et oméga-9, de fibres et d’une foule d’autres bonnes substances nutritives et d’antioxydants tels que la lécithine et l’acide alphalipoïque. On peut en saupoudrer dans des boissons, du muesli, de la soupe, du yoghourt, des sauces, des pâtes, du riz et des pommes de terre, ainsi que sur les légumes, les salades et le pain

Lima lance un nouveau snack à grignoter : les Crocks au riz et maïs à la tomate et au basilic, au paprika ou au curry indien. Les Crocks sont 100 % biologiques et pauvres en acides gras saturés. La teneur lipidique de ce nouvel en-cas est inférieure de 70 % à celle des chips traditionnelles. Voilà la solution idéale si vous désirez donner à vos enfants un snack sain à manger à l’école ou si vous avez besoin d’une petite gâterie. Prix de vente conseillé: 0,99 €

Thylbert: Kiesjell Thylbert lance une nouveauté polyvalente et probiotique sur le marché : le Kiesjell (ou pain vivant). Pour obtenir le Kiesjell, les grains entiers des céréales issues de l’agriculture biodynamique sont brièvement bouillis, puis laissés à macérer pour ensuite être mis à fermenter avec des bactéries lactiques et moulus. Il se forme ainsi un ‘pain vivant’ concentré que l’on peut utiliser de plusieurs façons. Mélangé à du jus de fruits, de l’eau ou du lait, il fait office de petit-déjeuner, mais également de repas complet. Son action probiotique profite à la santé des intestins. Le Kiesjell contient tous les acides aminés essentiels, des acides gras, des minéraux, des hydrates de carbone, des enzymes et des vitamines et il est exempt d’allergènes (hormis le gluten d’orge, de seigle, d’épeautre et d’avoine). Prix de vente conseillé: 1,48 €

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Photo Jackie Borromeo • Concept Marathon 00 32 3 653 33 77

GLUTEN 0%

▲ Fibres/farine de noix de coco pauvres en calories et selles aisées

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▲ Okinawa Omega-3/6/7/9 à base de l’huile de perilla

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