Vision Est - Juin 2015

Page 1

517 | JUIN 2015

Bulletin mensuel de la Mission chrétienne pour les pays de l‘Est

RAPPORT ANNUEL 2014


rapportannuel

visionest Journal mensuel édité par la MISSION CHRETIENNE POUR LES PAYS DE L‘EST (MCE Suisse)

N° 517 : Juin 2015 Abonnement annuel : CHF 15.– Rédaction : Georges Dubi

Sommaire Editorial

3

Le mot du responsable de la mission

4

Profil de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est

5

Entraide surmontons ensemble les urgences et catastrophes

6–11

Protection mettons fin à la traite des femmes et des enfants

12–15

Croissance soutenons la formation et l’économie de proximité

16–21

Nous, les enfants de moldavie

22–23

Bénévolat

24

Action paquets de Noël

25

Parrainages

26–27

Adresse : Téléphone : Fax : E-mail : Internet :

MCE, Bodengasse 14, case postale 312 3076 Worb BE 021 626 47 91 031 839 63 44 mail@ostmission.ch www.ostmission.ch

Compte postal :

Mission chrétienne pour les pays de l‘Est, Worb, Lausanne 10-13461-0

Compte bancaire :

Spar + Leihkasse Münsingen 16 0.264.720.06

Contrôle comptabilité : UNICO, Berthoud Tous les cantons admettent la défal­c ation des dons. Renseignements au se­crétariat. Si les dons dépassent ce qui est nécessaire à un projet, le surplus sera affecté à des buts si­mi­lai­res.

Sources d‘images : MCE Sans mention, les personnes photogra­phiées n‘ont aucun rapport avec les exemples cités. Graphisme : Thomas Martin Impression : Stämpfli AG, Berne Papier : Le rapport annuel est imprimé sur papier certifié FSC et blanchi sans chlore. Direction de l‘entreprise : Georges Dubi, directeur de la mission Gallus Tannheimer Stephan Schär Conseil de fondation : Mario Brühlmann, Orpund, président Thomas Hurni, pasteur, Leutwil, vice-président Lilo Hadorn, Selzach Christian Bock, Seedorf Thomas Haller, Langenthal Jürg Maurer, pasteur, Hirschthal

Mandataire du Conseil de fondation : Günther Baumann La Mission chrétienne pour les pays de l’Est a signé le Code d’honneur. Ce label de qualité engage le signataire à une utilisation responsable des dons reçus.

Facebook

Twitter


rapportannuel

3

editorial

Oui, l’aide arrive à destination Chers Amis de la mission,

« Votre aide parvient-elle vraiment à ceux qui en ont besoin ? » On me pose souvent cette question. Je le comprends. En Suisse, beaucoup de personnes aimeraient soutenir les projets judicieux et des personnes ou œuvres d’entraide qui en ont besoin. Mais ils aimeraient être sûrs que leur contribution arrive au bon endroit. Effectivement, il n’est pas si simple pour les œuvres d’entraide d’élaborer des projets judicieux et de contrôler leur mise en œuvre à toutes les étapes. Le chemin pour arriver chez les personnes dans le besoin comporte de nombreux obstacles qu’il s’agit de surmonter. Malheureusement, la bureaucratie et la corruption sont toujours un sujet d’actualité dans le monde entier. Notamment dans les pays en voie de développement et les pays émergents, la tentation est grande pour de nombreux fonctionnaires de s’approprier illégalement une part de la manne provenant des projets d’entraide. Une gestion trop crédule des projets serait naïve et risquerait de faire tomber des moyens dans de mauvaises mains. Au sein de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est, nous nous occupons de ce sujet depuis des dizaines d’années. Nous avons ainsi appris à examiner de manière approfondie les partenaires de projets. Ceci a porté ses fruits. Une collaboration sur plusieurs années nous lie à un grand nombre d’entre eux. Nous avons appris à examiner systématiquement le ratio coût – effet des projets. Nos responsables de projets se rendent souvent dans les pays destinataires pour avoir une vision personnelle du déroulement du travail et de son effet pour les bénéficiaires. Ils y appliquent des méthodes de management de projet professionnelles. Ceci porte également de

grands fruits. Nous sommes ainsi constamment informés de l’avancement des projets. En cas de besoin, nous pouvons réagir rapidement et par exemple stopper des projets ou allouer des moyens supplémentaires. Nous avons de bonnes raisons de dire : Oui, l’aide parvient vraiment à ceux qui en ont besoin ! Mais pour cela, il y a encore d’autres raisons. Il n’y a pas que les méthodes. Dans nos projets, nous sommes constamment engagés dans un combat spirituel. Pas tout le monde se réjouit lorsque des valeurs chrétiennes et le message libérateur de Jésus-Christ sont annoncés. En fin de compte, c’est le fait de se tourner vers Jésus-Christ qui provoque les changements dans la vie des personnes. Ceci est particulièrement vrai pour les personnes pau­ vres et indigentes de nos pays cibles. Nous sommes ainsi dépendants du Saint-Esprit qui nous guide dans notre travail professionnel et nous donne la sagesse. Aussi dans les questions tournant autour de la bureaucratie et la corruption. Nous pouvons souvent expérimenter pratiquement comment Dieu nous guide. Ce sont peut-être vos prières qui ont mis en mouvement la main de Dieu, afin qu’il nous ouvre les bonnes portes, qui amènent à des projets bénis ou en ferme d’autres, afin de nous protéger de mésaventures. C’est pour cette raison que nous sommes très reconnaissants pour tous les encouragements, dons et prières. Que notre Seigneur vous bénisse en retour. Unis en Christ,

Mario Brühlmann président

« En effet, toute personne qui demande reçoit, celui qui cherche trouve et l’on ouvre à celui qui frappe. » Matthieu 7 : 8


rapportannuel

Le mot du responsable de la mission Oh Saint-Esprit, oh Dieu Saint ; Toi, la vie qui traverse le monde ; Toi, le feu qui éclaire le monde ; Toi, la parole, qui résonne dans le monde. Abraham Emanuel Fröhlich

La Mission – complètement tendance Pour les chrétiens occidentaux, il est devenu difficile de parler de leur foi. Beaucoup de nos contemporains considèrent les chrétiens comme dérangeants, comme quelque chose qui n’a plus sa place dans notre monde moderne et éclairé. Le mot « mission » est même devenu un mot-tabou. En parallèle, il y a une grande activité missionnaire dans notre société. Il n’y a que peu de groupements, aussi petits qu’ils soient, qui ne nous confrontent pas à leurs convictions et les prônent comme indispensables à la survie et politiquement corrects. On nous apprend ce qu’est la justice, comment nous devons vivre et croire et ce qu’il n’est plus correct de croire. Le monde vit une vraie fièvre missionnaire. Il y a juste les chrétiens qui ne sont plus autorisés à avoir une activité missionnaire. Plus encore : en public, peu de personnes sont autant humiliées, raillées et ridiculisées que des chrétiens engagés. Ceci est quand même étonnant, lorsqu’on se rappelle que ce sont les chrétiens, églises, organisations et missions chrétiennes qui ont rendu possible dans le monde occidental les valeurs sociales et la justice. Ces acquis constituent jusqu’à aujourd’hui le fondement de notre société.

Nous pouvons nous souvenir de cela avec beaucoup de reconnaissance. Et nous devons réapprendre à en parler. Car lorsque Dieu est renié et « aboli », la source de vie tarit. Sans Dieu, pas de vie. Dans les pays bénéficiant de ses projets, la Mission chrétienne pour les pays de l’Est rencontre beaucoup d’impiété, injustice, pauvreté, chagrin et souffrance. Elle s’occupe des personnes dans le besoin, indépendamment de leur origine et de leur religion. Elle les aide, les encourage et les accompagne sur leur chemin de vie. Pour les collaborateurs de la mission, il est important que ces personnes sentent et expérimentent qu’en dehors du monde sombre dans lequel elles vivent, il y a autre chose. Qu’il y a Dieu qui les considère comme précieux et les aime. Que ce Dieu peut dépasser les injustices humaines et la souffrance, qu’il est la source de vie. La mission a un passé et un avenir, un avenir fascinant ! Georges Dubi responsable de la mission


rapportannuel

PROFIL DE LA MISSION CHRÉTIENNE POUR LES PAYS DE L’ESTI Depuis plus de quarante ans, la Mission chrétienne pour les pays de l’Est s’engage en Europe de l’Est, en Asie centrale et en Asie du sud-est en faveur de personnes démunies, per­ sécutées, défavorisées et exploitées. La mission poursuit une aide globale dont l’objectif est de libérer des hommes et des femmes de leur pauvreté et de les guider vers une vie digne et autonome.

ENTRAIDE nous surmontons ensemble les urgences et catastrophes Dans certains pays de l’ancienne Union soviétique, la moitié des habitants vit au-dessous du minimum vital, souvent dans une extrême pauvreté. La MCE s’occupe d’eux. Elle les soutient par des aliments, des vêtements et des médicaments. Cela les aide à surmonter des crises ou des pénuries passagères. Pour beaucoup, cette aide est un véritable encouragement, leur permettant de reprendre pied et de vivre à nouveau par leurs propres moyens.

PROTECTION nous mettons fin à la traite de femmes et d’enfants Chaque année, plus de 2,5 millions de personnes sont victimes de la traite d’êtres humains. La Mission chrétienne pour les pays de l’Est combat ce crime sur divers plans : nous nous engageons dans la prévention et aidons des femmes et des enfants à se libérer des griffes des trafiquants. Nous aidons des victimes à trouver un abri sûr où elles sont encadrées et soutenues jusqu’à leur réintégration. La mission cherche des familles d’accueil indigènes pour des enfants vulnérables.

CROISSANCE nous soutenons la formation et l’économie de proximité Des personnes sans travail vivent dans la pauvreté. La promotion de l’artisanat et de l’agriculture crée des emplois et aide de nombreux habitants à s’affranchir de la pauvreté et du désespoir. Depuis plus de 20 ans, la MCE forme des candidats intéressés et les conseille pour la fondation de leur entreprise. Des entrepreneurs couronnés de succès assurent leur subsistance et celle de leurs familles – et ils participent à la lutte contre la pauvreté et l’injustice dans leurs pays.

5


6

rapportannuel

ENTRAIDE surmontons ensemble les urgences et catastrophes

« JE NE POUVAIS Y CROIRE :  CE N’ÉTAIT ENCORE JAMAIS ARRIVÉ QUE QUELQU’UN VIENNE CHEZ NOUS AVEC UNE TELLE AIDE ! »


7

Ruth Thomann responsable du projet

L’AIDE IMMÉDIATE REDONNE DU COURAGE AUX INDIGENTS Par des églises locales, des organi­ sations d’entraide et des assistances sociales, la Mission chrétienne pour les pays de l’Est procure aliments, vêtements, chaussures et combus­ tible aux indigents. L’aide ciblée li­ bère les bénéficiaires de la plus pro­ fonde misère et leur redonne du cou­ rage. L’aide immédiate atteint des milliers de nécessiteux. Nos organisations partenaires ont un contact personnel avec les destinataires, elles connaissent leurs problèmes et leurs besoins. En plus de l’aide matérielle, elles sont également toujours ouvertes pour des entretiens et offrent un encadrement spirituel. Les aliments de base – quelque 700 tonnes par année – sont achetés sur les lieux et dis-

tribués par nos partenaires aux démunis. En plus, nous offrons vêtements, lingerie et chaussures : quelque 200 tonnes sont collectées, triées et empaquetées chaque année en Suisse. Nous les amenons par camion à nos vestiaires, aux églises, associations de handicapés et assistances sociales, qui les remettent gratuitement aux nécessiteux. Une autre forme d’aide immédiate sont les colonies de vacances pour enfants de familles en difficultés. D’innombrables enfants rêvent de pouvoir participer à une colonie d’été. Pour plus de 6000, leur rêve s’est réalisé en 2014. Les colonies en Europe orientale et en Asie centrale sont organisées par des églises et cofinancées par la mission. Partout où c’est possible, les moniteurs des colonies restent en contact avec les enfants et continuent de les suivre dans leur vie quotidienne.

L’AIDE D’URGENCE

MATÉRIEL D’ENTRAIDE, PAQUETS DE NOËL ET COLONIES D’ÉTÉ 2014 1

Moldavie – L’hiver passé, Lioudmilla et sa famille ont pu chauffer leur appartement grâce au charbon offert par des donateurs.

Moldavie Aide alimentaire 331 tonnes Vêtements, lingerie 100 tonnes Paquets de Noël 60 tonnes Colonies d’été 3000 enfants, 4 colonies

2

Roumanie Aide alimentaire 30 tonnes Vêtements, chauss., lingerie 12,5 tonnes Colonies d’été 370 enfants, 2 colonies

3

Ukraine Aide alimentaire 71 tonnes Vêtements, chauss., lingerie 12,5 tonnes Paquets de Noël 30 tonnes Colonies d’été 1200 enfants, 9 colonies

4

Russie (Kaliningrad) Aide alimentaire 32 tonnes Colonies d’été 340 enfants, 2 colonies

5

Asie centrale Aide alimentaire 30 tonnes Colonies d’été 690 enfants, 4 colonies

6

Biélorussie Aide alimentaire 140 tonnes Vêtements, chauss., lingerie 75 tonnes Paquets de Noël 45 tonnes Colonies d’été 750 enfants, 2 colonies

4 6 3 2

1

5


8

rapportannuel

ENTRAIDE

surmontons ensemble les urgences et catastrophes

NOUVEL ESPOIR GRÂCE AUX ALIMENTS ET VÊTEMENTS Ruth Thomann responsable du projet

MOLDAVIE Svetlana vit avec ses enfants à Stur­ zovca, un petit village au nord de la Moldavie. Elle est un exemple parmi des milliers d’indigents d’Europe de l’Est soutenus par la Mission chré­ tienne pour les pays de l’Est. Svetlana T., une mère de 45 ans seule à assumer l’éducation de ses quatre enfants âgés de 5 à 14 ans, raconte : «  Je suis atteinte de déficience visuelle congénitale et suis incapable de travailler. Déjà lors de notre mariage, mon mari et moi avions l’idée d’offrir une bonne formation à nos enfants, afin qu’ils aient de meilleures chances dans la vie. Au début, tout a marché comme prévu. Tania, notre fille aînée, est venue au monde, une année plus tard notre fils Maxime. Lena est venue trois ans plus tard. A cette époque, mon mari a perdu son emploi. Ce fut une période très difficile, nous ne savions souvent pas comment continuer. Mon mari s’est donné une énorme peine et a finalement trouvé un nouvel emploi. Le nouveau travail sur le chantier était dur pour lui, mais le salaire était correct pour la campagne. Bien qu’il n’y avait pas beaucoup de travail en hiver, nous pouvions en vivre et avions tout ce dont une famille a besoin.

Les paquets alimentaires sont un immense cadeau pour Svetlana.

Notre cadet, Pjotr, est né il y a cinq ans - avec le même handicap que moi. Ce fut très difficile. De manière complètement inattendue, mon mari est décédé d’un infarctus en 2013.


9

Je tente depuis de me débrouiller avec ma famille. Avec ma rente et celle de mon fils handicapé, nous avons un revenu mensuel d’une centaine de francs. Une famille de cinq personnes ne peut pas survivre avec cela en Moldavie. L’argent ne suffit pas, surtout en hiver, quand nous avons des frais de chauffage et parfois besoin de médicaments. J’achetais toujours uniquement les articles vraiment indispensables. Les enfants n’ont ainsi jamais souffert de la faim. Mais je ne pouvais plus leur offrir une alimentation vraiment bonne. Pour avoir assez à manger, je devais toujours m’endetter au magasin du village vers la fin du mois. C’était impossible d’acheter des vêtements. Et je ne pouvais plus du tout songer à une bonne formation pour les enfants. En automne 2013, six mois après le décès de mon mari, j’ai fait connaissance de collaborateurs de la mission. Ils nous ont visités en nous apportant un paquet alimentaire volumineux. Qui n’a pas vécu dans ma situation

ne peut s’imaginer ce que cela signifiait pour moi : j’avais enfin de nouveau la certitude que mes enfants auraient assez à manger ! Nous avons également reçu des vêtements pour

« Qui n’a pas vécu dans ma situation ne peut s’imaginer ce qu’un paquet alimentaire signifiait pour moi ! » l’hiver tout proche. Ce fut un immense cadeau pour moi. Peu à peu, j’ai pu régler mes dettes. Un grand merci à toutes les personnes ayant rendu courage et confiance à notre famille ! » La mission approvisionne régulièrement Svetlana et sa famille par des paquets alimentaires et deux fois par année par des vêtements.

Depuis le décès de son mari il y a deux ans, Svetlana essaye de se débrouiller seule avec les enfants.


10

rapportannuel

ENTRAIDE

surmontons ensemble les urgences et catastrophes

PROJET SPITEX BÉTHANIE, BIÉLORUSSIE Depuis 1998, des équipes Spitex soignent et soulagent des habitants indigents handicapés et âgés dans les villes de Minsk, Moguilev, Grodno et Gomel. Pour beaucoup, les sœurs soignantes Spitex sont leur unique contact avec l’extérieur. Anna B., 85 ans, est déficiente visuellement et veuve depuis sept ans. Elle raconte : « Mon mari m’aidait et faisait tout ce que je ne pouvais pas faire à cause de mon handicap. Lorsqu’il est décédé, je ne savais pas comment continuer ma vie. Je n’avais plus personne. Des sœurs soignantes Spitex m’ont alors visitée. Elles ont demandé comment j’allais et de quoi j’avais besoin. Au début, j’étais sceptique, car je n’avais pas l’habitude que des personnes étrangères s’adressent à moi. Mais j’avais grandement besoin d’aide et j’ai ainsi accepté l’offre. Aujourd’hui, les sœurs soignantes sont mes personnes les plus proches. Je ne sais pas ce que je ferais sans elles. Je dis toujours : elles sont le rayon de soleil que je ne peux plus voir moi-même. Je suis tellement reconnaissante, pas seulement pour l’aide pratique, mais aussi pour les entretiens et le temps qu’elles me consacrent ! »

Soins attentifs pour seniors et malades

CLINIQUE DENTAIRE DENTA, RUSSIE La clinique dentaire Denta se trouve à Kaliningrad, une enclave russe au bord de la mer Baltique. Elle effectue quelque 3’000 traitements par année. Comme l’Etat ne fait rien dans ce domaine, les responsables portent leur attention sur le traitement des enfants et l’enseignement préventif des soins dentaires dans les écoles. La clinique travaille également dans des foyers de handicapés qui, autrement, n’auraient qu’à peine accès à des soins dentaires.

La plupart des patients sont des enfants.


11

MISÈRE DE LA GUERRE EN UKRAINE ORIENTALE La guerre règne en Ukraine depuis le printemps 2014 et a fait des centaines de milliers de réfugiés. Leurs maisons sont détruites, ils ont perdu des proches et tous leurs biens. Les réfugiés cherchent un abri dans les régions épargnées par les hostilités à l’ouest de l’Ukraine ou en Russie. Des réfugiés arrivent chaque jour à Saporochie, une ville située à une centaine de kilomètres de la zone actuelle des combats. Des chrétiens de diverses églises ont fondé une société d’entraide commune pour les aider. Dans leur centre, ils reçoivent chaque jour des centaines de réfugiés et leur procurent aliments, articles de toilette et vêtements. En plus, ces nouveaux habitants en recherche d’aide éprouvent aussi le besoin de parler. L’équipe du centre d’entraide prend du temps pour des entretiens, du réconfort et un encadrement spirituel. La Mission chrétienne pour les pays de l’Est soutient ce travail par une dizaine de tonnes de vêtements par mois. En outre, nous procurons au centre d’entraide vêtements, chaussures et articles de toilette pour la distribution aux réfugiés. Les chrétiens de Saporochie aident également directement dans la zone des combats. Ils apportent régulièrement des aliments à la population civile dans les régions en guerre. La MCE finance ces transports. Marina K., une réfugiée, vivait dans un quartier proche de l’aéroport de Donetsk. Son mari a disparu dans le chaos de la guerre. Elle raconte : « Notre appartement a été touché par un missile et n’était plus habitable. J’ai pu m’enfuir avec notre fillette et ma sœur. Nous sommes simplement montées dans un bus et par hasard arrivées

ici. Nous ne connaissons personne à Saporochie. Nous avons chacune pu emporter une valise avec l’indispensable. Nous sommes reconnaissantes d’avoir survécu. Je n’aurais jamais imaginé une telle situation possible chez nous en Ukraine.

« Un grand merci à toutes les personnes qui partagent nos souffrances ! » J’ai reçu un gros paquet alimentaire au centre d’entraide. C’est une immense aide pour nous. Ma sœur et moi tentons de trouver du travail. Mais c’est très difficile. Je suis contente que Tatiana, la responsable du centre, m’ait consacré du temps. Elle m’a écoutée et m’a donné des conseils pour trouver éventuellement un emploi. Je suis très reconnaissante de pouvoir parler avec quelqu’un de ce que nous avons vécu et vivrons encore. Un grand merci à toutes les personnes qui partagent nos souffrances ! »

Des chrétiens de Saporochie apportent des aliments à la population civile dans les zones de conflits.


12

rapportannuel

PROTECTION mettons fin à la traite des femmes et des enfants

« JE SAIS MAINTENANT : J’AI LE DROIT DE DÉCIDER MOI-MÊME ET DE VIVRE SANS PEUR. »


13

Beatrice Käufeler responsable du projet

QUAND L’HUMAIN N’EST PLUS UN ÊTRE HUMAIN La traite d’êtres humains est un igno­ ble crime commis chaque année en­ vers 2,5 millions de personnes. Les victimes sont véritablement déshu­ manisées : leurs droits sont bafoués, leur volonté brisée, leur valeur ré­ duite à une somme d’argent. Elles sont vendues et exploitées comme une marchandise. « Je ne savais plus si j’étais un humain ou un animal. » Ce sont les mots d’une jeune femme, ancienne victime de la traite d’êtres humains et encadrée par la Mission chrétienne pour les pays de l’Est pour venir à bout de ses expériences traumatisantes. Ses récits font entrevoir comment les tortionnaires humilient, abaissent et détruisent leurs victimes. Un hu-

main, être unique à l’image de Dieu, est horriblement harcelé, son identité est détruite. Une stratégie diabolique. Nous sommes reconnaissants de voir comment Dieu intervient et comment les victimes réapprennent qu’elles sont merveilleuses et précieuses. Traite d’êtres humains en chiffres Dans le monde entier

2,5 millions de victimes par année (80% de femmes et d’enfants)

Dans l’UE

500 000 victimes par année (20 à 40% en Europe de l’Est)

En Suisse

officiellement 1500 à 3000 victimes par année (chiffre non connu élevé)

Chiffre d’affaires 3,5 milliards de francs par année Industrie du sexe en Suisse

LA TRAITE DES FEMMES ET DES ENFANTS

PAYS ET PROJETS 1

Suisse

4

2

Moldavie

• Places d’accueil, de vacances et d’adoption pour enfants de foyers dans des familles moldaves • Soutien et encadrement scolaire d’enfants vulnérables issus de familles socialement défavorisées • Maison protectrice pour victimes, aide psychologique et médicale, formations • Suivi d’anciennes victimes à leur domicile • Informations et relations publiques 3

Inde

• Centre de jour et crèche de nuit pour enfants dans un quartier chaud • Interception d’enfants dans les gares, avant qu’ils ne tombent dans une situation d’exploitation • Centres de jour dans des villages où des enfants sont vendus • Fondation de groupes d’aide autogérée, soutien du développement villageois

Népal

• Maison protectrice pour mères et leurs enfants, encadrement global • Interception de filles et femmes à la frontière entre le Népal et l’Inde avant qu’elles ne soient vendues à des maisons closes, accompagnement, rapatriement • Informations dans des villages par des filles spécialement formées pour cela

• Relations publiques • Travail en réseau avec d’autres organisations • Formation de bénévoles pour actions de sensibilisation • Réseau de prière national contre la traite d’êtres humains

5

Cambodge

• Encadrement, formation et réintégration d’anciennes victimes • Soutien scolaire d’enfants traumatisés ou vulnérables 6

Afghanistan

• Maison protectrice pour femmes et enfants exploités, formations, aide à la réintégration 7

Roumanie

• Travail d’information auprès des groupes à risque (Roms, jeunes dans des écoles professionnelles, enfants de foyers) 8

Ukraine

• Encadrement des victimes, relations publiques et engagement politique

8

1

7

2

6 4 3

5


14

rapportannuel

PROTECTION mettons fin à la traite des femmes et des enfants

DUR RETOUR À LA VIE MOLDAVIE

-

Beatrice Käufeler responsable du projet

Il y a de l‘espoir pour des femmes qui ont été exploitées.

Yelena*, 33 ans, est mère célibataire. Elle a été victime de marchands d’êtres humains. Aujourd’hui, elle est libre. Elle obtient de l’aide pour trou­ ver le chemin vers une vie normale. La moitié de la vie de Yelena a été marquée par la douleur et l’exploitation. Elle a été violée par sept hommes lorsqu’elle avait 15 ans. Plus tard, elle a été vendue six fois - en Roumanie, en Turquie, en Israël et en Grèce. Partout, elle devait se prostituer. Elle s’est enfuie plusieurs fois, mais est toujours retombée dans le réseau des trafiquants. Elle a finalement réussi à s’enfuir d’une maison close en Turquie et à retourner en Moldavie.

Dans un hôpital où l’on soignait Yelena et son fils, elle a fait connaissance de nos partenaires. Elle allait très mal et avait grandement besoin d’aide psychologique. Après son séjour hospitalier, elle vivait avec son fils dans la maison protectrice de nos partenaires et était suivie pour assimiler son passé. Tous deux se sont bien remis. Ils vivent aujourd’hui dans un village moldave et essayent de reprendre pied dans la vie. C’est un processus difficile qui demande beaucoup de force. Nos partenaires visitent régulièrement Yelena et continuent à l’encadrer.

*Nom fictif pour des raisons de sécurité.


VENDUE PAR SON AMIE

Beatrice Käufeler responsable du projet

Laxmi*, une jolie femme de 25 ans avec de longs cheveux, passe ici et là au centre de jour pour enfants sou­ tenus par la MCE. Son histoire est un exemple typique du destin de nom­ breuses femmes travaillant dans le quartier chaud de Kamatipura.

INDE

Laxmi vient de Calcutta, où elle a grandi avec un frère aîné dans une famille pauvre. Elle raconte : « Ma mère est femme de ménage, mon père travaille sur le champ d’un propriétaire foncier. Son salaire ne suffisait même pas pour couvrir nos besoins élémentaires. J’ai donc dû arrêter l’école après huit ans et travailler dans un ménage étranger. Mes parents m’ont mariée lorsque j’avais 16 ans. Au début, je me plaisais bien dans la nouvelle famille et j’ai eu deux enfants. Ensuite, la relation avec mon mari est devenue très difficile. Dans ma détresse, je me suis adressée à une amie. Elle m’a conseillée de partir et d’accepter un emploi comme femme de ménage à Mumbai. J’y gagnerais bien plus et pourrais mieux soutenir ma famille. Je lui ai fait confiance, car elle était mon amie. Piégée Elle m’a amenée à Mumbai. Dans le quartier chaud de Kamatipura, elle m’a présentée à un proxénète. Je n’ai pas remarqué où je me trouvais. Et je ne comprenais pas la langue locale, le marathi. Mon amie m’a vendue à ce proxénète pour 10 000 roupies (environ 150 francs suisses). Il m’a enfermée dans une chambre où ses clients me violaient. Il encaissait l’argent qu’ils payaient pour cela. Après sept ans dans la maison close, j’avais enfin remboursé le prix de mon achat et

Le centre de jour – un endroit où femmes et enfants obtiennent de l’aide.

le proxénète m’a rendu la liberté. Depuis, j’ai continué à travailler comme prostituée pour pouvoir envoyer de l’argent à mes parents. Mais je veux m’en sortir. Je veux commencer une nouvelle vie, suivre une formation. J’ai grande envie d’avoir une autre vie ! Ici et là, je viens au centre de jour et parle avec les responsables. Ils disent qu’ils peuvent m’aider. » Laxmi est pleine d’espoir. Nos collaboratrices locales l’accompagnent sur son chemin. Une place est prête pour elle dans notre maison protectrice. A côté, elle aura la possibilité de faire une formation. Dans le quartier chaud, il y a de nombreuses femmes comme Laxmi qui sont forcées à la prostitution. Grâce à l’intervention divine et à l’aide de nos partenaires, une vingtaine arrivent à s’en sortir chaque année.


16

rapportannuel

CROISSANCE soutenons la formation et l’économie de proximité

« QUI EST HONNÊTE PEUT RÉALISER DE GRANDES CHOSES. »


17

Gallus Tannheimer responsable du projet

FORMER DES ENTREPRENEURS SIGNIFIE COMBATTRE LA PAUVRETÉ La promotion des petites entreprises a une longue tra­ dition à la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Nous formons des entrepreneurs depuis bientôt 25 ans. Au début en Europe orientale, ensuite également en Asie centrale et du Sud-est. La formation orientée vers la pratique procure des instruments importants aux en­ trepreneurs. Selon la situation, la MCE accorde ou transmet aussi des crédits aux entrepreneurs. La mission conseille les entrepreneurs pour des défis et les aide à résoudre des problèmes. L’importante formation de base a été complétée par des cours sur des sujets tels que la gestion du temps, techniques de négociation, la résolution des conflits ou la gestion de projet. Les entrepreneurs sont encouragés à créer des réseaux locaux et à se soutenir mutuellement. Moldavie En Moldavie, la MCE offre une formation en collaboration avec l’université chrétienne Divitia Gratiae. Elle est ouverte tant aux étudiants qu’aux entrepreneurs. Les étudiants peuvent acquérir un bachelor en gestion d’entreprises. Roumanie ROMCOM, la filiale roumaine de la MCE, accorde et transmet à des entrepreneurs des crédits et des fonds de soutien de l’UE. En outre, ROMCOM offre des formations et des séminaires dans les domaines les plus divers. Dans le passé, ROMCOM était financé par des dons de Suisse, mais maintenant, l’organisation s’autofinance depuis des années. La Mission chrétienne pour les pays de l’Est permet que des

enseignants suisses travaillent à l’université Emmanuel d’Oradea. Dans les domaines de la gestion d’entreprises, ils donnent des cours sur des sujets tels que la gestion du temps, les stratégies de direction et la gestion de projets. Népal – entreprises familiales Au Népal, la MCE forme des coaches locaux qui aideront des habitants à fonder leur propre entreprise familiale. La matière des séminaires est différente de celle de la promotion classique des petites entreprises, car elle est adaptée aux besoins particuliers d’entreprises familiales. Nous formons quelque 200 coaches par année. Vietnam Au Vietnam, la MCE travaille tant dans le développement de villages que dans la formation d’entrepreneurs. Ces formations sont très appréciées ; en 2014, la 6e classe a déjà terminé les séminaires de base. La MCE a lancé en 2014 des inspections d’entreprises pour pouvoir remettre le Swiss Create Award. Cette distinction honorifique sera décernée pour la première fois en 2015. Elle motive les entrepreneurs à s’améliorer continuellement.

LA MISSION CHRÉTIENNE POUR LES PAYS DE L’EST PROMEUT DES PETITES ENTREPRISES DANS LES PAYS SUIVANTS :

Habitants en millions

1

Vietnam – des entreprises fonctionnant bien créent des emplois et des perspectives d'avenir.

2 3 4 5

Produit intérieur brut par habitant en US$

Moldavie Roumanie Vietnam Népal Asie  centrale Suisse

Alphabétisation

3,6 3 800 99,1 % 21,7 14 400 97,7 % 93,4 4 000 93,4 % 30,9 1 500 57,5 % 86,3 6 833 99 % 8,1 54 800 99 %

Source : World Factbook, CIA (2013)

1

5

2 4 3


18

rapportannuel

CROISSANCE soutenons la formation et l‘économie de proximité

IDU RÊVE D’ENFANCE AU COMMERCE COURONNÉ DE SUCCÈS

MOLDAVIE

Gallus Tannheimer responsable du projet

La base du succès de l’entreprise d’Ion et Olga est fondée sur leur créativité et leur offre de tourtes spéciales.

Il n’y avait aucun emploi au village. La ville avec ses possibilités de re­ venu était bien loin. Que faire ? Ion et Olga Istrati ont ouvert une pâtisse­ rie avec cafétéria. Leur succès est aussi le fruit des cours de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est qu’ils ont suivis ensemble. Ion et Olga Istrati vivent dans le district de Stefan-Voda au sud de la Moldavie. Les emplois sont rares dans la région et les salaires

ne suffisent pas pour nourrir une famille. Déjà lorsqu’elle avait 14 ans, Olga rêvait de devenir pâtissière. Elle surprenait régulièrement sa famille et ses amis par de délicieuses tartes et les étonnait par son talent et sa créativité. Plus tard, elle a travaillé dans un restaurant à Chisinau comme enseignante en cuisine. Mais elle gagnait très peu et vivait loin de sa famille. Lorsque Olga et Ion se sont mariés, leurs familles les ont encouragés à fonder leur


19

propre entreprise. Au début, Olga faisait les tourtes et les gâteaux à la maison, car ils ne trouvaient pas de locaux convenables. Leurs friandises ont bientôt été connues dans tout le village, les gens étaient enthousiasmés par le délicieux goût et la bonne qualité. Plus tard, Ion et Olga ont pu louer des locaux au centre de Stefan-Voda. Pour Olga, c’est une véritable joie de voir chaque jour de nombreux clients venir acheter ses produits.

Les connaissances acquises par Ion et Olga dans les cours ont été décisives pour leur succès. Base du succès Le couple a suivi la formation de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. La matière apprise s’orientait vers la pratique et pouvait être mise en œuvre immédiatement. Ce que Ion et Olga ont appris a été décisif pour leur succès. Ils ont compris l’importance d’offrir uniquement la meilleure qualité, d’être inno-

La confiserie offre uniquement des produits de meilleure qualité.

vateurs et d’avoir des clients satisfaits. Ion et Olga tiennent beaucoup à travailler avec des ingrédients naturels. Le succès de leur entreprise se base sur leur créativité et l’offre de tourtes spéciales pouvant être commandées pour diverses occasions. Ils pensent déjà à livrer également dans d’autres régions. Appréciés dans le village Lorsque Olga et Ion ont voulu construire une terrasse pour leur café, il y a d’abord eu de l’opposition de la part de voisins et des autorités. Mais comme ils s’engagent aussi sur le plan social, ils ont finalement obtenu l’autorisation. Ils ont aménagé une place de jeux pour les enfants. Ceci est très apprécié des habitants, ils peuvent ainsi nouer des contacts. Clients satisfaits On peut choisir parmi un grand nombre de soupes, menus et tartes au Café Smile. Même si la cafétéria semble plutôt rustique et petite au premier abord, elle est un point de rencontre pour de nombreux habitants du village : fonctionnaires, employés de banque, policiers, enseignants et étudiants – ils viennent tous ici pour un délicieux repas.


20

rapportannuel

CROISSANCE soutenons la formation et l‘économie de proximité

ISITUATION DIFFICILE POUR LES CHRÉTIENS EN ASIE CENTRALE

Georges Dubi responsable de la mission

MOLDAVIE, ASIE CENTRALE Les chrétiens ne peuvent pas vivre li­ brement leur foi en Asie centrale. De nombreux obstacles, parfois même la persécution, font partie de leur quo­tidien. Malgré cela, des chrétiens sont prêts à se mettre au service des églises. Ils s’y préparent à l’uni­ versité chrétienne de Chisinau, par­ tenaire de longue date de la MCE. Une grande partie des étudiants de l’université chrétienne « Divitia Gratiae » de Chisinau viennent d’Asie centrale. Malgré les conditions difficiles dans leurs patries, la plupart d’entre eux y retournent après leur diplôme. Dès l’automne, les deux branches universitaires théologie et travail social seront complétées par un cours de gestion d’entreprises en russe. Cette offre a une signification particulière pour les étudiants d’Asie centrale. En plus de leur formation de pasteur, d’assistant social ou d’enseignant en religion, ils obtiennent ainsi les outils nécessaires pour une activité d’entrepreneur. C’est important, car la plupart n’obtiendront pas de salaire de leur église après leur retour. A côté de leur service dans la communauté, ils doivent avoir une activité rémunérée pour gagner leur vie.

La plupart des étudiants veulent servir Dieu dans leur patrie.

Prête pour le service malgré tout Vuila, une étudiante de l’université chrétienne, vient d’Ouzbékistan. Le gouvernement y exerce une énorme pression sur les chrétiens et les communautés. Les églises n’obtiennent pas d’autorisation et sont sévèrement surveillées. Des réunions de plus


21

de trois personnes sont illégales et punies par l’Etat. Des rencontres de chrétiens sont perçues comme acte criminel et sont impitoyablement sanctionnées. Les chrétiens ne peuvent donc se rencontrer que dans des maisons privées. Les pasteurs sont régulièrement interrogés et emprisonnés.

Des rencontres de chrétiens sont perçues comme acte criminel et sont impitoyablement sanctionnées. Vuila a grandi dans une famille chrétienne, son père est pasteur. Une église où son père travaillait a été fermée. La famille a alors dû changer de domicile. Elle sait donc ce qui l’attend. Malgré cela, elle retournera dans son pays après ses études. Elle aimerait travailler auprès des familles et enfants dans une région rurale. Nouveaux dirigeants pour l’Eglise kirghize Huan vient du Kirghizstan, il a grandi dans une famille chrétienne. Quatre-vingt pour cent de ses compatriotes sont musulmans. Au Kirghizstan, qui se convertit au christianisme ou vit ouvertement sa foi doit s’attendre à des persécutions. Quand les autorités constatent que des Kirghizes ont eu des visites de l’étranger, une perquisition suit en général. Il y a des interrogatoires et des amendes élevées. Transmettre de la littérature chrétienne est interdit. Mais les difficultés ne proviennent pas seulement de l’Etat, elles viennent souvent aussi des familles qui rejettent les chrétiens. La famille joue un rôle très important dans la société kirghize : Elle est le réseau social portant chaque individu. Si quelqu’un est exclu de sa famille, il a beaucoup de problèmes pour construire sa propre existence.

Depuis un certain temps, de plus en plus de groupements islamiques fondamentalistes s’installent dans ce pays. Des musulmans radicalisés font des attentats contre des personnes n’ayant pas la bonne religion à leurs yeux. Malgré cela, Huan veut rentrer dans sa patrie et s’engager pour son pays. Il est persuadé que l’Eglise kirghize a besoin de nouveaux dirigeants. Qui possède une bible est puni Dirshot vient d’Ouzbékistan. Il est devenu chrétien en l’an 2000. Son épouse avait déjà fait ce pas deux ans plus tôt. Ils sont les seuls chrétiens dans leur famille. Difficultés et persécutions font partie de leur vie. L’islam est très fortement ancré dans la région d’où vient Dirshot. Qui organise des manifestations chrétiennes publiques se met lui-même et aussi l’église en danger. Qui possède une bible doit s’attendre à une amende de 500 dollars. Cela fait beaucoup d’argent en Ouzbékistan et peut signifier que la famille aura à souffrir de la faim. Les tracasseries et d’éventuelles persécutions ont pour conséquence que de nombreux habitants ont peur de vivre en chrétiens. Avec sa femme, Dirshot se prépare pour son service d’église dans sa patrie – malgré tous les problèmes et la menace d’être persécuté.

Pour des raisons de sécurité, les personnes photographiées n’ont aucun lien avec celles évoquées dans l’article.

Les bibles sont souvent interdites dans les pays d’Asie centrale.


22

rapportannuel

IECRIVONS L’HISTOIRE ENSEMBLE MOLDAVIE


23

Georges Dubi responsable de la mission

« Nous, enfants de Moldavie », c’est l’histoire de 250 000 filles et gar­ çons vivant dans une grande pau­ vreté et souvent sans présence pa­ rentale. En 2014, nous avons décidé de lancer une vaste action d’entraide en leur faveur. Une orientation vers le bien est possible avec votre aide. L’extrême pauvreté, la migration et des familles ébranlées font que de nombreux enfants appelés «  orphelins sociaux » grandissent en Moldavie. Deux adultes sur cinq capables de travailler quittent le pays. Ils espèrent trouver du travail à l’étranger. Les enfants restent là. Beaucoup sont laissés chez des proches, d’autres doivent se débrouiller absolument seuls. Nous ne les abandonnons pas La Mission chrétienne pour les pays de l’Est s’engage depuis de nombreuses années en faveur d’enfants et jeunes en Moldavie. Maintenant, nous voulons nous occuper des orphelins sociaux à l’échelle nationale. En collaboration avec une université moldave, ainsi que des paroisses locales, organisations et autorités, nous entreprenons tout pour offrir un avenir digne à ces enfants.

formation. Notre objectif principal : offrir un avenir digne à 250 000 orphelins sociaux et à leur pays.

« Il s’agit de l’avenir de 250 000 enfants – et de l’avenir de la Moldavie ! » Comment l’histoire continue ? Ecrivez le prochain chapitre avec nous ! Vous pouvez : • Souscrire un parrainage pour les enfants de Moldavie. Un coupon se trouve au milieu de ce rapport annuel. • Soutenir le projet par un don. • Parler à vos amis et connaissances de la possibilité de soutenir des enfants et leur passer notre rapport annuel. Vous pouvez commander des flyers avec des bulletins d’inscription supplémentaires pour les parrainages sur notre site Internet ou avec le coupon au milieu de ce bulletin. Merci de tout cœur pour votre aide !

Mener à bonne fin la destinée des enfants Si tout continue comme jusque-là, ces enfants n’ont pas d’avenir. Pourtant, en unissant nos forces, nous pouvons changer en bien le prochain chapitre de leur histoire. Les enfants de Moldavie, les paroisses, les organisations locales, ainsi que la Mission chrétienne pour les pays de l’Est sont prêts à agir. Voulez-vous nous rejoindre ? Avec le projet « Nous, enfants de Moldavie », nous voulons améliorer la vie des enfants défavorisés et délaissés. Un repas chaud leur sera servi chaque jour. Des personnes de confiance les encadreront, les encourageront avec amour et les protègeront de divers dangers. Les enfants seront secondés dans leur choix d’un métier et suivis pendant leur

Chaque jour un repas chaud


24

rapportannuel

NOUS AVONS BESOIN DE VOUS ! Barbara Inäbnit responsable collecte de vêtements

Chaque année, une vingtaine de camions char­ gés de vêtements, chaussures et paquets de Noël quittent Worb en direction de la Roumanie, Mol­ davie, Biélorussie et Ukraine. Ceci représente une aide et un encouragement pour des dizaines de milliers d’habitants indigents. Cette aide est possible grâce à plus de 200 bénévoles.

Aimeriez-vous aussi aider ? • Réception des vêtements à Worb : Réception et tri des vêtements pour nos transports de matériel d’entraide en Roumanie, Moldavie, Biélorussie et Ukraine. Un domicile à proximité de Berne est idéal. • Transports : Transports de vêtements dans toute la Suisse avec une camionnette. Les chauffeurs doivent avoir le permis de conduire catégorie B. Un domicile à proximité de Berne est idéal. • Mener un point de collecte de vêtements : Aimeriez-vous ouvrir ou mener un point de collecte de vêtements pour la Mission chrétienne pour les pays de l’Est ? Nous cherchons des bénévoles prenant cette responsabilité. • Action paquets de Noël : Aide à un lieu de collecte (toute la Suisse), réceptionner et entreposer des paquets de Noël. Cette tâche demande une bonne constitution physique. • Traite de femmes et d’enfants : Sensibiliser les autres à ce sujet. La traite d’êtres humains tire profit du silence. Pour les victimes – des femmes et des enfants désespérés – il est décisif que d’autres élèvent la voix et s’enga­gent en leur faveur. Nous cherchons des collaboratrices et collaborateurs nous aidant à sensibiliser leur entourage personnel et faisant connaître l’engagement de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Avez-vous de l’intérêt pour l’un de ces engagements ? Prenez contact, nous nous réjouissons de votre appel ! Téléphone : 031 838 12 12

Ce serait impossible sans l’engagement des bénévoles !


25

JOIE DE NOËL 2014 ACTION PAQUETS DE NOËL Kathrin Bürki paquets de Noël

En Europe de l’Est, 91 100 enfants et adultes indigents ont reçu un pa­ quet de Noël ! Nous avons collecté des articles et même des paquets entiers dans des épiceries et des centres commerciaux. Des cercles privés, des voisins et des éclaireurs ont confectionné des paquets ensemble. Des églises, des journaux, des écoles et de nombreuses personnes seules ont ouvert leur cœur à notre action. Les paquets ont été récoltés à 490 points de collecte dans toute la Suisse. 30 semi-remorques ont transporté la cargaison précieuse en Albanie, Bulgarie, Moldavie, Roumanie, Serbie, Biélorussie et Ukraine. Là, des enfants et des adultes ont bénéficié de l’amour encourageant de Dieu à travers les cadeaux. Destinataires surpris Ion, cinq ans, sort avec enthousiasme un chocolat après l’autre du sachet rouge trouvé dans son paquet. La montagne croissante de douceurs l’impressionne. Lorsque le sachet est vide, il les remet dedans l’un après l’autre avec le même soin. Rayonnant, il continue d’examiner son paquet, surpris de voir tous ces trésors.

Son frère de onze ans, Vasile, est assis à côté. Il a également tout sorti de son paquet avec étonnement et ensuite remis le tout dans la boite. Il attend que les visites soient parties avant d’en apprécier le contenu en paix. Il a laissé dehors deux petites voitures et joue rêveusement avec. Ces deux garçons ont-ils une fois déjà reçu un si formidable cadeau ? Dans l’autre chambre, leurs sœurs aînées ouvrent leurs paquets. Alina, 15 ans, aime bien aller à l’école et se réjouit particulièrement du joli étui. Carolina, 18 ans, est mariée depuis un mois et enceinte. Son mari et sa fillette de cinq ans vivent également dans la maisonnette, on partage les lits. Ion n’a jamais connu son père. Il est décédé lorsque sa mère Maria l’attendait. Depuis, elle nourrit sa famille tant bien que mal par des emplois occasionnels et les rentes. Reconnaissante, elle observe ses enfants ouvrir les paquets de Suisse. Maria garde son propre paquet avec ses trésors pour plus tard. Elle s’en réjouit Ion est surpris par les douceurs dans son paquet de Noël.

L’Action paquets de Noël est un projet commun de CACP, Aide aux Eglises dans le monde (AEM), Licht im Osten (LIO) et de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est (MCE). Vous trouvez d’autres informations sur www.paquetsdenoel.ch


26

rapportannuel

PARRAINAGES DE PROJETS :   UNE AIDE DURABLE

te

ou

e

z e n e dev

in a r r pa e n i a r m ar


27

Les parrainages de projets apportent une aide continue à des familles, des enfants, des personnes âgées ou des villages entiers. Ils symbolisent pour les bénéficiaires un encouragement et l’espoir d’un avenir meilleur.

PARRAINAGE TRAITE DE FEMMES ET D’ENFANTS

PARRAINAGE ALIMENTAIRE

A choix CHF 50.– ou CHF 100.– par mois

A choix CHF 45.– ou CHF 90.– par mois

Par un parrainage de projet « Traite de femmes et d’enfants », vous offrez :

Par un parrainage de projet « alimentaire », vous offrez :

Protection, assimilation du passé et promotion de femmes et d’enfants exploités. Scolarité, formation et intégration professionnelle. Prévention et campagnes d’informations dans les pays d’origine.

Distribution d’aliments de base et aide d’hiver à des familles indigentes, des retraités isolés, des handicapés et des malades en Europe de l’Est.

PARRAINAGE SPITEX « BÉTHANIE » EN BIÉLORUSSIE

PARRAINAGE «  DES ENFANTS AVEC UN AVENIR »

CHF 50.– par mois

A choix CHF 50.– ou CHF 100.– par mois

Par un parrainage de projet « Spitex Béthanie » en Biélorussie, vous offrez :

Par un parrainage de projet « Des enfants avec un avenir », vous offrez :

Encadrement de personnes invalides délaissées, âgées et malades isolées, aide pour les soins personnels et ménagers, ainsi que soins médicaux de base.

Protection, encadrement, soutien et formation scolaire pour filles et garçons vulnérables. Médiation avec des familles d’accueil locales pour enfants de foyers.

Dans les domaines Mission, Inde, Cambodge et Albanie, nous poursuivons les parrainages existants, mais n’en concluons pas de nouveaux.


rapportannuel

NOUS OFFRONS AUX ENFANTS PROTECTION, ABRI ET SÉCURITÉ – DANS UN ENTOURAGE OÙ ILS SONT SOUTENUS ET S’ÉPANOUISSENT.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.