« L'Europe sociale » : une dangereuse illusion réformiste Nous abordons la question européenne dans notre Contribution. Nous souhaitons ici faire quelques rappels nécessaires pour ouvrir et/ou approfondir le débat :
L’UE : une union au service du capital Il est intéressant de se replonger dans les méandres de la construction européenne. Dans les origines, on parle souvent de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier), entrée en vigueur en 1952, … et on en oublierait le projet de Communauté Européenne de Défense (CED), traité signé la même année 1952. Il s’agissait d’un projet de création d'une armée européenne, avec des institutions supranationales, placées sous la supervision du commandant en chef de l'OTAN, qui était lui-même nommé par le président des États-Unis…. Le visage de la construction européenne se dévoilait nettement : il s’agissait de prêter allégeance aux Etats-Unis contre l’URSS et l’ensemble des démocraties populaires ! Il s’agissait aussi du réarmement allemand (Allemagne de l’Ouest bien sûr !), contraire pourtant aux accords de Potsdam de fin de guerre, réarmement souhaité par les Etats-Unis dès 1948 ; le projet de CED est directement une trouvaille française (Jean Monnet étant à la manœuvre) pour faire accepter le réarmement allemand dans un cadre « supranational » soi-disant contraignant. Il faudra l’efficace campagne du Parti Communiste Français contre l’inféodation de l’armée française aux Etats-Unis et contre la remilitarisation de l’Allemagne pour permettre le rejet de ce traité par les parlementaires en 1954 et la mort de cette Communauté Européenne de Défense ! Battue dans le domaine militaire, les initiateurs de la CED se concentrèrent sur la construction économique, avec la CECA puis, en allant au-delà des seuls domaines du charbon et de l’acier, avec la fondation de la CEE en 1957. La construction européenne prend la forme d’une alliance au service des bourgeoisies pour maximiser leurs profits. Avec la CECA, les mines, la sidérurgie française sont contraintes à la disparition pour assurer l’omnipotence de l’industrie allemande. Il s’agit d’organiser Ia prospérité économique de la RFA pour s’en servir comme d’une vitrine de propagande contre les démocraties populaires, et notamment l’Allemagne de l’Est ! La mise en place du marché commun organisée par le Traité de Rome de 1957 ruine, entre autres, l’agriculture paysanne française pour le seul profit des trusts des grands éleveurs et des grands céréaliers de l’agriculture organisés dans la FNSEA ! La mise en place du marché commun abolit les frontières pour le capital et le travail qui doivent pouvoir circuler librement. C’est la mise en concurrence des travailleurs pour le moins disant social ! Les critères de convergence du Traité de Maastricht en 1992 condamnent les Etats européens à l’austérité sans fin. Ceci entraîne donc mécaniquement la casse des services publics et de la protection sociale en justifiant leur privatisation pour le plus grand plaisir des actionnaires et des banquiers. La souveraineté économique des peuples européens, garante de toute souveraineté nationale, est bradée sur l’autel de la construction européenne ! Un pas supplémentaire dans l’abandon de cette souveraineté est fait avec l’arrivée de l’euro au 1er janvier 2002 pour le plus grand bénéfice de l’Allemagne ! L’Europe allemande, en imposant sa vision monétaire, affirme sa suprématie au détriment des économies les plus fragiles qui s’enlisent dans la récession ! Dans toutes ces étapes, le domaine social est, bien entendu, laissé à l’illusoire théorie du ruissellement ! Depuis, nous sommes contraints de devoir respecter le contenu des Traités et donc de rendre conforme le droit national aux directives de l'UE. Les mauvais coups contre les peuples privés de leur souveraineté s’accélèrent. A commencer par l’Allemagne qui construit sa réussite économique sur le dos de ses travailleurs : en effet 9,7% de sa population dotée d’un emploi vit sous le seuil de pauvreté ! La RFA d’aujourd’hui n’a plus besoin d’être un leurre de prospérité capitaliste dans la guerre contre le socialisme…. La sordide réalité de cette réussite économique éclate au grand jour : le retour deux siècles en arrière pour les travailleurs ! Ceci a pris la forme des lois Harz en Allemagne mais les autres pays ne sont pas exempts de ce rouleau compresseur antisocial : loi Peeters en Belgique, job act en Italie, contrats de travail à zéro heure en Angleterre. En France, la liste est longue des actes saignant le peuple : loi Macron, loi El 1