Catalogue :: Beaux-arts :: avril-juillet 2024 :: Serendip & Paon

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Ishaghpour

Éditions du Canoë

2023

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3 octobre

Une rétrospective Rothko se tiendra à la Fondation Louis Vuitton du 18 octobre 2023 au 2 avril 2024. Genre : essai Préface de Michaël de Saint-Chéron Format : 12 x 18,5 cm Pages : 112 Prix : 14 € ISBN : 978-2-490251-87-2 Né en 1940 à Téhéran, ayant vécu en France depuis 1958, Youssef Ishaghpour était le plus français des Iraniens. Après des études de cinéma à l’école Louis-Lumière et à l’IDHEC, il étudia la philosophie, l’histoire de l’art et la sociologie à l’École pratique des hautes études et à la Sorbonne. Docteur d’État, il a été professeur en histoire de l’art et en histoire du cinéma à l’IUT de l’université Paris-Descartes. Élève de Lucien Goldmann dont il a publié l’ouvrage posthume Lukács et Heidegger, il s’initia à l’œuvre du jeune Lukács. Formé par la lecture des œuvres de Walter Benjamin et de Theodor Adorno, il poursuit une réflexion nourrie par la philosophie, l’histoire, la politique et l’esthétique.

Son œuvre se démultiplie dans ces différents domaines : peinture, littérature, photographie, cinéma. Mais qu’il s’agisse de Fautrier, Twombly, Courbet, Morandi, Rothko, Duchamp, Nizan, Canetti ou Orson Welles à qui il a consacré une magistrale étude en 3 volumes, il est toujours question d’essayer de chercher la compréhension de notre époque à travers ce qu’elle a produit de plus remarquable. Il a publié aux Éditions du Canoë Le Poncif d’Adorno : le poème après Auschwitz et Kiefer : la Ruine, au commencement, en 2021. Il meurt brusquement avant la parution du livre, le 15 octobre 2021 à Paris.

« La peinture réduite à elle-même : des couleurs sur une surface, l’absolu de la peinture et une peinture absolue. Silencieusement. Le matériau porté à l’incandescence. Le symbolique pur de toute signification, objet, image. Quelques plages de couleurs : la l­umière qui en émane, irradie d’elles comme l’obscurité qui les hante, ­inconnue, inconnaissable. » Ainsi s’ouvre ce bref essai publié autrefois en coédition par Léo Scheer et Farrago, aujourd’hui complètement épuisé, alors que s’ouvre à la Fondation Vuitton une grande rétrospective Rothko. On comprend que cette œuvre splendide ait fasciné Ishaghpour. Elle incarne l’impossible mariage entre une tradition juive intériorisée qui interdisait les images et la peinture dont l’histoire même magnifie l’image. Rothko, né Rotkovičs à Dvinsk, dans l’actuelle Lettonie, en 1903, venu à l’âge de 10 ans à Portland en Oregon, n’était pas destiné à devenir peintre. Sa culture juive le conduisait à l’étude. Sa rencontre avec la peinture prend la forme d’un parcours de misères. Mais ses rencontres avec Newman, Still, De Kooning, dans une Amérique en quête d’affirmation par rapport à la peinture européenne, lui permettra de réaliser sa recherche d’absolu en créant une épiphanie visible de la lumière qui n’est pas avant les couleurs mais en elles. Un essai grandiose, indispensable.

Contact presse : Tambour Major - Emmanuelle Toubiana                       Téléphone : 06 77 12 54 08 Contact : colette.lambrichs@gmail.com Relation libraires : jean-luc.remaud@wanadoo.fr Éditions Du Canoë : 9, place Gustave Sudre 33710 Bourg-sur-Gironde

Téléphone : 06 60 40 19 16 Téléphone : 06 62 68 55 13 Local parisien : 2, rue du Regard 75006 Paris c/o Galerie Exils

Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip


AU R É L I E N C AT I N

NOTRE CONDITION ESSAI SUR LE SALAIRE AU TRAVAIL ARTISTIQUE

Avec cet essai sur la condition des artistes-auteur·es, nous allons jeter en pleine lumière toute une production de valeur maquillée en passion et en amour de l’art. En nous posant comme des travailleur·ses, nous allons déborder du champ de la culture pour entrer dans celui de la lutte. Au-delà de la question de notre rémunération, l’enjeu du salaire se situe au niveau du rapport politique que nous entretenons avec les structures économiques et sociales qui déterminent notre activité. À l’heure d’un durcissement du capitalisme qui se traduit par l’uberisation de la société, et dans nos milieux par la prise de pouvoir des fondations d’entreprise et des groupes d’édition, il est temps que le travail artistique soit rendu visible afin que nous puissions l’émanciper des puissances d’argent. Derrière le cas des artistes-auteur·es, c’est bien la question d’un devenir commun qui transparaît, car à force de régressions et de renoncements, le travail a été ravalé au rang de mal nécessaire nous entraînant vers une catastrophe anthropologique et environnementale. En nous organisant pour transformer notre condition, nous allons apprendre à déjouer cette prétendue fatalité.


Format : 12 x 18,3 cm, 68 pages ISBN : 978-2-9571574-0-2 Prix : 10 euros Rayons : Beaux arts / Essais Thèmes : Art contemporain / Siences sociales Sortie : Février 2020

À PROPOS DE L’AUTEUR Aurélien Catin est auteur et militant pour les droits économiques. Membre de l’association d’éducation populaire Réseau Salariat, il étudie la notion de « salaire à vie » en particulier dans le champ des arts visuels. Il fait partie du collectif La Buse qui rassemble des plasticien·ne·s, des commissaires d’exposition et des chercheur·se·s en vue de conquérir un véritable statut de travailleur·euse·s de l’art.

SOMMAIRE Avant-propos – p. 7 Note sur l’engagement – p. 13 De la propriété intellectuelle au travail artistique – p. 17 Du salaire pour les artistes – p. 25 Pour une extension du régime des intermittent·es – p. 33 Vers une Sécurité sociale de la culture – p. 41 Conclusion – p. 51

AURÉLIEN CATIN – NOTRE CONDITION


EXTRAITS Nous pourrons toujours exposer dans des lieux alternatifs, publier dans des médias indépendants, performer sur des plateaux confidentiels en périphérie des grandes villes. Cependant, il ne suffit pas d’être libres dans la marge si partout ailleurs nous nous soumettons à des règles iniques. Face à la régression sociale, nous devons porter le fer au cœur du dispositif, livrer bataille au sein même de notre milieu de travail. Les arts visuels et le livre ne sont pas en lévitation au-dessus de la société. Ce sont des domaines occupés, ni plus ni moins que les autres activités humaines. La logique du profit les gouverne et les façonne selon des principes qui ont fait la preuve de leur nocivité. […] Nous ne mettrons pas fin à l’exploitation que nous dénonçons à longueur de tribunes, ou à mots couverts entre quatre murs, par des chartes de bonnes pratiques. Nous ne conquerrons pas de droits nouveaux en nous accrochant à des prérogatives de rentiers, aussi nécessaires soient-elles en l’état. Nous ne libérerons pas le partage des œuvres et des idées en défendant la propriété intellectuelle. Au contraire, nous nous rendrons complices de leur accaparement. Nous ne serons pas solidaires de nos camarades curateur·rices, médiateur·rices, installateur·rices, correcteur·rices, professeur·es, critiques, si nous n’assumons pas d’être également des travailleur·ses de l’art. Cette proposition est une manière de contrecarrer une situation intenable, qui nous est imposée d’autant plus facilement qu’elle n’est jamais débattue. Nous allons jeter en pleine lumière toute une production de valeur maquillée en passion, en vocation, en amour de l’art. Avant-propos, p. 7-10 Une première idée serait de revendiquer l’augmentation de la part du salaire dans nos revenus au détriment de la facture et de la note de droits d’auteur. Pour bien saisir le sens de cette proposition, il faut distinguer le salaire proprement dit des autres formes de rémunération que sont l’aide à la création, la bourse, les honoraires et le droit d’auteur. Là où ces revenus visent à satisfaire des besoins ou à contrebalancer des frais, le salaire valide un travail. En même temps qu’il reconnaît une contribution à la production de valeur, il pointe un profit, c’est-à-dire le fait qu’un tiers s’approprie une part de la valeur produite. Ainsi, l’obtention du salaire n’est pas l’aboutissement de la lutte mais son point de départ. Pour Silvia Federici, l’objectif n’est pas seulement d’arracher un peu d’argent aux capitalistes mais d’ouvrir une « perspective politique » en enchâssant l’activité dans un contrat social qui puisse être négocié, débattu et contesté. Chapitre 2, p. 27-28 Avec notre condition, c’est notre milieu professionnel qu’il faut changer. Dans sa forme actuelle, l’économie de l’art est violente et inégalitaire : quelques puissances la dominent et l’orientent en fonction de leurs intérêts tandis qu’une multitude de collectifs et de structures se débattent dans une précarité insoutenable. Pour résister au mécénat d’entreprise, à la spéculation sur les biens culturels, à la marchandisation de la littérature et à l’exploitation des travailleur·ses de l’art, il faut s’attaquer à la racine du problème et opposer une puissance collective à la force des groupes capitalistes. Par son pouvoir d’investissement, une Sécurité sociale de la culture supplanterait les investisseurs toxiques et soutiendrait l’émergence d’entreprises et de structures publiques ou alternatives plus intéressées par les pratiques artistiques que par les pirouettes entrepreneuriales. Nous pourrions ainsi produire et diffuser selon des modalités librement choisies, offrir une reconnaissance à des formes plastiques et littéraires restées marginales, présenter des discours qu’on n’entend jamais et faire émerger des artistes issu·es de milieux peu ou mal représentés. Conclusion, p. 54-55

AURÉLIEN CATIN – NOTRE CONDITION


ARTICLES & ENTRETIENS Entretien avec Aurélien Catin dans Documentations : https://documentations.art/Entretien-Aurelien-Catin-Notre-condition-essai-sur-le-salaire-au Article d’Aurélien Catin dans Le Monde diplomatique : https://www.monde-diplomatique.fr/2020/08/CATIN/62102 Entretien avec Aurélien sur Hors-Série : https://www.hors-serie.net/Aux-Ressources/2021-04-10/Art-work-is-work-id444 Article d’Auréien Catin dans la revue L’art même, no 84 : « Où en sommes-nous ? Une relecture de Notre condition à l’heure du coronavirus »

NOTES Lorsque son écriture a été terminée, Notre condition a été mis en ligne au format PDF et rendu disponible au téléchargement sur le site de Riot Éditions : https://riot-editions.fr/wp-content/uploads/2020/02/Notre_condition-Aurelien_Catin.pdf Tous les exemplaires de ce livre sont imprimés en risographie, reliés et façonnés par Riot Éditions à Saint-Étienne.

AURÉLIEN CATIN – NOTRE CONDITION


ARGUMENTAIRE

SERGEY KONONOV .1

EN LIBRAIRIE DECEMBRE 2023

commenté par Julie de Chaizemartin et Laura de Pontcharra

D

epuis sa première exposition personnelle à Paris en 2016, l’artiste ukrainien Sergey Kononov a très vite été considéré comme l’un des peintres les plus intéressants de sa génération. Empruntant au « style sévère » de la peinture soviétique des années 1950, au portrait baroque, à l’expressionnisme et même à l’iconographie byzantine, l’artiste impose sa personnalité avec force et intelligence. Il dépeint avec tendresse et acharnement ses contemporains, amis proches pour la plupart, dans leurs doutes, leur rage et leurs désirs. Si les sujets restent, la peinture, elle, évolue en même temps que l’âge de ses modèles.. Cette première monographie de l’artiste rassemble une sélection d’œuvres emblématiques de 2015, date de son installation à Paris, à 2023.

978 2 493458 00 1 40 ¤ TTC 144 pages, relié, 21x25,5 cm

Le livre est introduit par un texte de la critique Julie Chaizemartin, clôturé par une interview de l’artiste et présenté en 6 parties chronologiques, chacune précédée d’un court texte contextuel.

Avec le soutien aux galeries / publication du Centre national des arts plastiques

OUVRAGE BILINGUE FRANÇAIS/ANGLAIS

L’ARTISTE Sergey KONONOV est né à Odessa (Ukraine) en 1994. Il vit et travaille à Paris. Il intègre le Collège d’Art d’Odessa en 2009, puis l’Académie d’Etat de Génie Civil et d’Architecture d’Odessa en 2013, avant de rejoindre l’Ecole des Beaux- Arts de Paris en septembre 2015, dont il est diplômé en juin 2021. Vite considéré comme un des artistes ukrainiens les plus prometteurs, il présente Olympic Reserve au Museum of Modern Art d’Odessa en 2014, puis est invité à l’exposition Enfants Terrible à l’Ukraine National Art Museum de Kiev en 2015. La Galerie Lazarew Paris organise sa première exposition personnelle en juin 2016 (Rouge), qui marque le début d’une collaboration suivie, relayée par de nombreux projets à l’étranger à partir de 2023. MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris contact@mkfeditions.com

Plus d’informations sur : WWW.MKFEDITIONS.COM

également disponible en version ebook

Distribution/Diffusion : Serendip Livres


ARGUMENTAIRE

La cascade 2021, Huile sur toile, 91,5 x 85,5 cm

courtesy de la galerie

Francisco 2023, Huile sur toile, 88 x 68 cm

courtesy de la galerie

MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris contact@mkfeditions.com

Plus d’informations sur : WWW.MKFEDITIONS.COM

Distribution/Diffusion : Serendip Livres



rayon art

genre monographie

parution 5 avril 2024

Portrait

art&fiction

MUMA

La liberté au jour le jour Si liberté il y a, elle est d’abord dans la possibilité pour l’artiste de se réinventer chaque jour sous des formes et des identités multiples dans une constante tension entre © Chris Morgan

la toile de lin et l’étoile des autres.

Dans quelle direction va l’artiste sans territoire ? Vers l’intérieur ou vers les marges ? Vers le bruit ou vers le blanc ? Vers la fable ou vers le récit ? Pour Muma, catalan vivant au bord du lac Léman, ces questions sont l’occasion d’une oscillation qu’il choisit de nommer, car il est aussi un furieux optimiste, la liberté au jour le jour. Jusqu’à s’inventer des identités multiples. Ce faisant, il crée une œuvre multiforme et puissante, à la signature reconnaissable. Signature qui devient, comme pour Gustave Roud avant lui, un jeu de

EXPOSITION MUMA: TERRITOIRES ESPACE ARLAUD, LAUSANNE 02 MAI – 14 JUILLET 2024

miroirs   dire son origine, son nom, son métier, ce qui fait de lui un homme parmi les hommes. Au long des pages de cette monographie publiée à l’occasion d’une exposition retrospective, l’écriture vient perturber l’inventaire visuel, déranger les tentatives de classification. L’obsession des signes. Contre toute assignation à un seul territoire.

co-édition Association des amis de Muma textes et entretien de I. Bratschi, L. Golay, O. Moeschler et F. Panese

collection CAT. Monographies format 21 x 27 cm, 240 p., relié isbn 978-2-88964-075-1 prix CHF 45 / € 38

si vous aimez les sculptures sociales, les installations, Joseph Beuys, les actions politiques et iconoclastes

Né à Barcelone en 1957, Muma est le cinquième d’une famille de onze enfants. Musicien pendant cinq ans, puis un voyage à vélo abracadabrant – BarceloneKatmandou, aller-retour, seize mois, trois paires de pneus, un cerveau nouveau, Muma arrive à Lausanne en 1986. Licence en poche, il devient artiste. Peinture, dessin. Puis FIAT LUX : il crée 40 sculptures sociales, œuvres d’art participatives avec des centaines ou des milliers de volontaires. Il joue avec le feu et il fait jouer les autres. Avec ça, il voyage beaucoup : Vallauris, Cordoue, Barcelone, Angoulême, Neuchâtel, Zurich. Puis, il pense. Puis il écrit. Il a publié à ce jour quatre textes : Nouvelle méthode pour apprendre à décourager les artistes en général et les peintres en particulier (1999), Mémoires anticipés du Professeur Croûton l’Ancien (2004) et Art Basel Survival Kit (2011). Je ne suis pas d’accord avec moimême (2018). Ils sont presque tous épuisés, introuvables. Lui pas.


Portrait

Muma | La liberté au jour le jour

performances 2000 2003 2004 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

2014

2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2023

expositions collectives (sélection)

Perdre le Temps Col·legi d’Aparelladors de Barcelona (Cat) Encenguem Girona !, Girona (Cat) Allumons Assens ! (CH) Allumons Vallauris ! (F) Allumons Lausanne ! (CH) Allumons le Lac Bleu ! (CH) Allumons Vallauris (F) Lueurs de l’arbre et de la fontaine, Théâtre de l’Octogone, Pully (CH) Le Jardin des Lumières, Musée National Suisse – Château de Prangins (CH) Encenguem la mar [Allumons la mer], Barcelona (Cat) Caminos de fuego, Córdoba (E) Art Basel Survival Kit, Genève, Théâtre Les Salons (peinture, installation vidéo, théâtre) (CH) Pieds ardents/Une leçon des ténèbres, Romainmôtier (CH) Illuminons la ville millénaire, Neuchâtel (CH) Lucioles, Festival de la Cité, Lausanne (CH) Zwei wie Sterne funkelnde Geraden treffen sich im Bodmerhof, Zurich (CH) Les Lumières du 28 mars, Le Touquet-Paris-Plage (F) Sardanes auf dem Platz, Zurich (CH) Infiniment ? Festival Poésie en arrosoir, Evologia-Cernier (CH) Cercle ouvert – Le Miroir de l’autre, Cité du Genévrier – St-Légier (CH) 23,3 cm La distancia que nos separa, Centro Galileo, Mardrid (E) Signes de Feu, Bibliothèque Chauderon, Lausanne (CH) Cucurbita Ardens, Carouge – Genève (CH) Lumière tibétaine, Festival BDFIL, Lausanne (CH) X-Fragile, Place de l’Europe, Lausanne (CH) Der Himmel auf Erden/ Le Ciel sur la Terre, Coire (GR, CH) Broderie ardente, Château de Champs-sur-Marne, Paris (F) Ungreifbare Regulakirche, Coire (GR, CH) Lumière tibétaine, Festival PULP La Ferme du Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée (F) Feu de tout bois ? Pièces d’été (F) Les Lumières de la Paix, Melun, Seine & Marne (F) Fleurs de Feu, Musée National Suisse – Château de Prangins (CH) Illuminons le Château, Sucy-en-Brie (F) Amb l’ajuda de tots [Avec l’aide de tous], La Marató de TV3, Barcelona H. de Sant Pau (Cat) Le Feu, La Nuit, Nous, Musée et Jardins Botaniques Cantonaux, Lausanne (CH) Ritardando, Cumpadials, Grisons (CH) Festival international de la Bande Dessinée, Angoulême (F)

expositions personnelles (sélection) 1995 1997 1999 2000 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2009 2011 2012 2013 2014 2016 2018 2019 2020 2021-22 2024

Portrait

Muma | La liberté au jour le jour

Galerie Niu d’Art, Hôtel de Ville, Lausanne (CH) Le Bateau Lavoir, Paris (F) Le Manoir de la Ville, Martigny (CH) Galerie du Passage, Moutier (CH) CHUV, Lausanne (CH) Col·legi d’Aparelladors de Barcelona (Cat) UAC – Unité d’Art Contemporain, Université de Lausanne (CH) Galerie Aulos Musica, Genève (CH) Centre Cultural La Mercè, Girona (Cat) Galerie Andersen, Zurich (CH) Espace Culturel, Assens (CH) Galerie Arts & Lettres, Vevey (CH) Musée Historique de Lausanne (CH) Musée de Vallauris (F) Galerie de l’Univers, Lausanne (CH) Livres d’artiste, dessins, sérigraphies, Le Cabinet d’Amateur, Neuchâtel (CH) Illuminations, Galerie Andersen, Zurich (CH) L’Homme qui marche & Arbres, Galerie de L’Univers, Lausanne (CH) Galerie Aulos Musica, Genève (CH) Work in Progress (Crêtes & Arbres), Grand Hôtel Kurhaus, Arolla (CH) Crêtes & Arbres, Galerie J.-J. Hofstetter, Fribourg (CH) Lausannensis, Galerie de L’Univers, Lausanne (CH) Dormance, Musée et Jardins Botaniques Cantonaux, Lausanne (CH) Ville – Montagne, Galerie Aulos Musica, Genève (CH) Territoires, Espace Arlaud, Lausanne (CH)

1994 1995 1996 1999 2002 2005 2007 2010 2012 2013 2015 2016 2017 2019 2022

Kunst 94, Galerie Andersen, Zurich (CH) Salon de la Jeune Peinture, Paris (F) Kunst 95, Galerie Andersen, Zurich (CH) Journées portes ouvertes d’Artistes à la Bastille, Paris (F) Fulcrum (N.Y.) Art Basel 02, Polígrafa Galerie Andersen, Zurich (CH) Musée de Pully (CH) Mit Blick auf die Berge, Galerie Andersen, Zurich (CH) Mode de vie, Halle Nord, Genève (CH) ÆNVERS GIRONA_MAPES INTANGIBLES, Girona (Cat) Centro Galileo, Madrid (E) RARISSIMA (achats BCU 2011-14), Bibliothèque cantonale Lausanne (CH) INTRA MUROS, Fonds des arts plastiques, Hôtel de Ville de Lausanne (CH) Motif végétal, Galerie Andersen, Zurich (CH) Feu de tout bois ? Pièces d’été, Quatriennale d’art contemporain en plein air, Malbuisson (F) #Identitats,Commissaire Chus Diaz Bacchetta, La Menuiserie, Lutry (CH) Sélection dans le Prix de peinture Fundació VILA-CASAS, Barcelona (Cat). Exposition 4 juillet-18 septembre.

livres de bibliophile illustrés par l’artiste 1993 1995 1995 2000 2004 2007 2011 2014 2018

Der Mensch ist der Mensch des Menschen de Beat Christen, avec sept gravures Eaux de Beat Christen, avec trois lithographies Clavegueram [Égouts] de Joan Brossa, avec sept gravures Nouvelle Méthode pour apprendre à décourager les artistes en général et les peintres en particulier, texte et sérigraphies de l’artiste Mémoires anticipés du Professeur Croûton l’Ancien, Art & Fiction, Lausanne Fourmis cosmiques de Daniel Maggetti, Remarques, Lausanne Signa Tura de Beat Christen, texte français-allemand avec une sérigraphie, Lausanne Carnet de bord de Jacques Roman, avec un dessin original de l’artiste. Tirage Limité, Lausanne ART BASEL SURVIVAL, texte et tamponnages de l’artiste Communication au monde de l’art sur le secret aveuglant de la Joconde de Jacques Roman et Christophe Fovanna, exemplaire unique manuscrit par l’artiste, agencé et illustré aussi sous forme d’un faux manuscrit de 16 pages, BCU Je ne suis pas d’accord avec moi-même, Lausanne, Art & Fiction, avec 7 aphorismes croûtonesques

publications VU.CH, Collection d’art à l’hôpital, CHUV. Gollion, Infolio, 2022 (pp.156-157) COSTA PAILLET, Sylvie, DIAZ BACCHETTA, Chus, #Identitats. Catalogue d’exposition. Lutry, La Menuiserie, 2019 (pp.26-29) Musée historique de Lausanne 100 ans. Lausanne , Favre, 2018 (p.48) PLEINS FEUX ! Collection d’art de la Ville de Lausanne. Lausanne , Art & Fiction, 2017 (pp.128 et 129) Mode de vie. Lausanne, Art & Fiction, 2010 (pp.166-167 ; 177) CHALARD Samuel, Muma allume Lausanne. DVD, La Chaux-de-Fonds, 2006 CHALARD Samuel, RUBLI Joëlle, Histoire d’une exposition. DVD, La Chaux-de-Fonds, 2006 GOLAY Laurent, EIDENBENZ Céline, PANESE Francesco, Comment allumer une ville (Muma). Lausanne, Art & Fiction, 2006 CHRISTEN Beat, GOLAY Laurent, REICHLER Claude, Muma, histoires d’art. Somogy, Paris, 2006 Voie-ages/Via-tges catalogue d’exposition Girona (E) Assens (CH) Barcelona. Editions Mediterrània, 2004, avec textes de EUGENE et Joan-Francesc AINAUD Collection d’art Nestlé – Acquisitions 1990-2000. Vevey , éditions Nestlé, 2001 (pp.65 et 48) JAUNIN Françoise, Métaphorismes. Genève , Galerie Aulos Musica, 2000 … du temps… Catalogue d’exposition numéro 64, Martigny, Le Manoir, 1999 PANESE Francesco, De signature en signature. CD-rom de l’exposition, Lausanne, Gal. Shakan, 1997 GORIK-COSTAS Laura, Du spirituel dans les égouts. Catalogue de l’exposition. Galerie Niu d’Art/Hôtel-de-Ville à Lausanne, 1995 CHALUMEAU Jean-Luc, Regard critique, in Catalogue Jeune Peinture 95, Paris, 1995 PROUST Barbara, VUST Elisabeth, Livres du XXe siècle illustrés d’estampes originales (tome 1). Lausanne , Bibliothèque cantonale et universitaire,1994

collections publiques Bibliothèque Cantonale et Universitaire (VD) Bibliothèque Nationale Suisse (BE) Ville de Lausanne, décoration de la STEP à Vidy Crédit Suisse (VD) Nestlé, Vevey CHUV, Lausanne Groupe Mutuel Assurance, Martigny Fundació Joan Miró (fons bibliogràfic), Barcelona Biblioteca de Catalunya (Barcelona) MACBA-Musée d’Art Contemporain de Barcelone (fons documental)

Musée de Pully (Suisse) Musée National Suisse – Château de Prangins Museu Marítim i Reials Drassanes de Barcelona Musée de Carouge (Suisse) Vaudoise Assurances (VD) Collection MHL – Musée Historique Lausanne Collection Musée et Jardins Botaniques Cantonaux, Lausanne

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AUTRE PARUTION CHEZ ART&FICTION UN TOUT PETIT ÉVENTAIL DE POSSIBILITÉS EN LIBRAIRIE LE 7 JUIN 2024 Textes et entretien : Isabelle Bratschi Laurent Golay Olivier Moeschler et Francesco Panese

art&fiction publications Association des Amis de Muma


Extraits

Muma | La liberté au jour le jour

Extraits

Muma | La liberté au jour le jour

Et c’est là, dans ce gompa haut perché, dans ce temple tibétain reculé, que je l’ai rencontré. Un gompa un brin particulier, car moines et nonnes partagent leur célibat à un étage de distance. Sophie Taeuber entre par effraction par la porte des grands hommes. Le Lama errant à la barbe tressée est en train d’arriver. Il vient de loin, ça se voit, mais il avance très lentement : longueur du corps après ́ couché puis levé, ́ longueur du corps, couché puis levé, comme s’il voulait mesurer l’intimité ́ du monde. L’écrivain attaque la face nord de la profondeur. Le Blanchisseur de l’âme regarde le tout avec ́ Beurre rance, chèvres bienveillance et curiosité. poilues, yaks. Odeur grasse et entêtante. Encens, riz, offrandes. Soudain, déferlante de hautbois primitifs (rgya gling). Tambours, tambours, tambours. ZANG TUMB TUMB, ZANG TUMB TUMB. ́ Litanies. Le Galeriste a des Paroles en liberté. problèmes avec son gazon dru. Il se connecte et, dans le doute, achète, plutôt qu’un, trois Soutter. L’Artificier rit en ce moment précis. C’est là, dans ce territoire hybride, dans les marges du monde, ́ que tout a commencé. (Je ne suis pas d’accord avec moi-même)

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Extraits

Muma | La liberté au jour le jour

Bonjour Monsieur Muma

Alors même que l’œuvre de Muma adopte largement, à certaines périodes de sa création, le principe de la citation formelle – par l’inclusion ou l’irruption de motifs empruntés à Caspar David Friedrich, Piet Mondrian, Andy Warhol, Caravaggio ou Jean Huber –, un des marqueurs du caractère fondamentalement original de son travail réside dans la non-appartenance. Cherchant par commodité à classifier, on tente de débusquer ici ou là dans ses œuvres les indices témoignant d’une filiation artistique, des éléments de langage attestant de son adhésion à un courant, quel qu’il soit. En vain, pour ce qui me concerne. De la même manière, Muma, citoyen engagé, ne peint pourtant pas en militant, ne fait pas de ses toiles une surface programmatique, porteuse d’un combat. Exception faite cependant pour ce qui ressort à la place de la création et à la valeur que notre société lui accorde, ou pas. Ainsi le manifeste Art Basel Survival Kit (2010), mixant les cubes Brillo warholiens, le PQ (p-cubes ?) M-Budget et l’estampille Art Basel. Le tout construit au cordeau. Les plots tiennent à la fois des pyramides promotionnelles des hypermarchés (c’est le grand Martial Raysse, qui fut pour quelques mois l’artiste français vivant le plus cher au monde, qui aurait lancé dans les années 1960 « Les Prisunic sont les nouveaux musées d’art moderne » ), et des jeux d’éveil pour les plus petits.

Extraits

Muma | La liberté au jour le jour

Car il y a de l’arpenteur chez Muma qui, à l’instar du Courbet de la toile de 1854, parcourt et sillonne le territoire, tous les territoires, urbains comme alpins, les quartiers lausannois comme les sites du val d’Hérens, explorant et prospectant, à l’affût des points de vue. Ceux-ci dénichés, Muma fait alors parler de conserve son talent de peintre et son inventio, dans l’acception étymologique du terme, ce qu’il « trouve par son imagination ». Les toiles magistrales de Lausannensis illustrent admirablement ce processus. Par le truchement d’un dessin virtuose, il ouvre des perspectives et des fenêtres résolument inédites, même pour qui croit connaître parfaitement cette ville. Par le traitement de la couleur et la mise en valeur du support de sa peinture – cette toile écrue, à la trame plus ou moins grossière –, il magnifie le contraste entre le monde urbain, minéral (nous sommes en hiver, les arbres, fines et noires silhouettes d’un théâtre d’ombres, ont perdu leurs feuilles) et une nature lointaine, mais imposante et éclatante de blancheur. On sent le Catalan complètement pris, presque hypnotisé, par ces montagnes, comme l’ont été avant lui Caspar Wolf, Rudolf Koller ou Johann Heinrich Wüest. Mais la représentation qu’il en fait contient sans doute une mise en abyme, en forme d’avertissement : en voie de disparition, la lactescence bleutée des névés et des glaciers ne fera bientôt plus partie du décor. L’œuvre de Muma, elle, est là pour durer.

Laurent Golay

Un manifeste tartamuttien (Art Basel Survival Kit est signé « R. Tartamutt », la fontaine de Duchamp n’est pas loin) aussi isolé – dans la production de Muma, même si Duchamp ad æternam [2003-2005] et Caravage-Buren [2005] en constituaient peut-être les prémices – que courageux (à l’image de l’ensemble de son œuvre). Mais à ce moment-là, je le confesse, je me suis mis à douter. Le Muma baroque des premières années du siècle, qui m’avait tant emballé et que j’ai eu le privilège de présenter au Musée Historique Lausanne en y accrochant des œuvres d’un souffle remarquable, s’égarait peut-être dans de stériles dénonciations ? En aucun cas, puisqu’il démontra de façon éblouissante avec ses grandes toiles de l’ensemble Crêtes et arbres (2015-2016), la singulière série Lausannensis (dès 2016) et récemment Pyrénées (2023), comment chacune de ses périodes exploratoires, chacun des champs parcourus le portaient plus en avant, là où on ne l’attendait pas. Tout en se démarquant encore et toujours de la création homologuée.

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Muma | La liberté au jour le jour

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Territoire du partage

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Même un bouchon humain dans les Escaliers du Marché,

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Muma | La liberté au jour le jour

Allumons Lausanne ! Place Auberjonois, Lausanne, 2006


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Muma | La liberté au jour le jour

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Croquis Gaudí manipulé (Park Güell), 2008, acrylique sur photo A4

Allumons la mer, Passeig del Born, Barcelone, 2009 Allumons la mer, Fossar de les Moreres, Barcelone, 2009

Croquis Vallauris (France), 2007, crayon et acrylique sur papier, 24 x 33 cm

Ritardando, Casa San Giusep, Cumpadials, 2021 Allumons le lac Bleu ! Arolla, 2008

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Jardin des Lumières, Musée national suisse – Château de Prangins, 2008

Jardin des Lumières, Musée national suisse – Château de Prangins, 2008

Fleurs de Feu, Musée national suisse – Château de Prangins, 2018 Caminos de Fuego, Cordoue, 2009

Amb l’ajuda de tots, Téléthon de la Télévision catalane, Hospital de Sant Pau, Barcelone, 2020

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Broderie ardente, photomontage, Château de Champs-sur-Marne, France, 2016

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Territoire de l’art

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La Bataille vue avec les yeux de James Ensor, 1999, acrylique, crayons, rouille sur bois, 135 x 270 cm

Croquis préparatoires pour le tableau La Bataille vue avec les yeux de James Ensor Préparatoire 1, 28.09.1999, crayon sur papier Arches, 50 x 65 cm Préparatoire 2, 8.09.1999, crayon et acrylique sur papier Arches, 27,5 x 54,5 cm Préparatoire 3, 7.09.1999, crayon et acrylique sur carton gris, 26 x 33 cm

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CHÈRE MADAME DELART, Imaginons un moment une soi-disant œuvre qui perdrait sa signification en cours de route (un peu comme dans la Conférence sur [le] rien de John Cage), et sur laquelle les gens trébucheraient, comme sur une gêne, comme sur un obstacle inattendu.

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(Je ne suis pas d’accord avec moi-même)

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Serait-elle encore une œuvre d’art, ou deviendrait-elle quelque chose d’autre, un accident par exemple ?

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d’appels insistants : « Je suis là. Reconnais-moi, dis-moi que j’existe, Cygne devant triptyque, fais-moi signe s’il te plaît! 2011, acrylique et crayon sur toile, 135 x 270 cm Rends-moi signifiant ! »

TEMPS, hommage aux constructivistes, 1998, bois brûlé, scié, taillé, poli, 103 x 16 x 7 cm

(Je ne suis pas d’accord avec moi-même)

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Podium der Kunst, 2009, installation, sérigraphie sur cubes, 40 x 80 x 120 cm

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Duchamp ad æternam, 2005, technique mixte sur papier Arches, 113 x 60 cm

Temple d’Apollon au Val d’Hérens, 2006, crayon et acrylique sur toile de lin écrue, 69 x 123 cm

Toteminsel et Voltaire, 2004, technique mixte sur papier, 40 x 30 cm

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Extraits

Muma | La liberté au jour le jour

JE SUIS EN PRÉSENCE DU TRIBUNAL DE L’INJUSTICE DANS LA PEINTURE. Mais de quoi m’accuse-t-on, au juste ?

Territoire du corps

De crayonnage diurne ? De brouillage intentionnel des pistes ? D’incontinence sémiotique ? Vœux d’animal. Sueur. Mouille. Je dois parler de moi-même. Je dois avouer qui je suis réellement. Guantánamo est à Cuba mais c’est l’Oncle Sam qui l’administre. Non ! Je ne veux pas retourner à l’École des Beaux-Arts !

Je suis innocent !

À cet instant précis je deviens fou […]

(Mémoires anticipés du professeur Croûton l’Ancien)

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Tacet, 2004, crayons divers sur papier, 33 x 24 cm

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Enragé, 1993, ciment et acrylique sur toile, 70 x 60 cm

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Tête de bus, 1994, technique mixte sur papier rouge, 65 x 46 cm

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Il faut dire, à leur défense, qu’en face de l’entrée une photo avec deux seins avantageux activait la pulsion scopique à la façon de la voix d’une sirène…

Vénus sur papier recyclé, entre Pauline Borghese et Aloïse, 1993-2006, technique mixte sur papier, 49 x 74,5 cm

À quoi bon ? 2004, crayon et transfert sur papier, 24 x 33 cm


densité

NOUVEAUTÉ AVRIL 2024

Collection DISCOGONIE

Air : Music For Museum de Régis Cotentin

editionsdensite.fr

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Volume très à part de la collection Discogonie, qui marquera un double 10e anniversaire (celui de la collection et du disque), Music For Museum d i est s cleorécit deglaocréation n i e de la toute première « musique originale de musée » créée par le groupe Air à l’invitation du Palais des beaux-arts de Lille en 2014, et gravée sur vinyle en tirage limité à cette occasion. En écho aux œuvres exposées, Music For Museum est une œuvre elle-même répartie dans les différents espaces du musée comme sur 4 faces de vinyle. Le livre développe des correspondances intéressantes pour les fans du groupe, ainsi que pour les artistes contemporains, les scénographes et les institutions qui produisent des expositions ouvertes aux croisements des disciplines artistiques. En appui sur les entretiens avec les deux membres du groupe Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin et de la plupart des intervenants de cette commande artistique, Régis Cotentin décrit le processus de création hors norme de cette expérience jusqu’à sa diffusion particulière. 4 faces instrumentales des fers de lance de la french touch en b.o. d’un musée

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RÉGIS COTENTIN

L.A. WOMAN

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L’auteur : Régis Cotentin est commissaire d’exposition et responsable de l’art contemporain au Palais des beaux-arts de Lille. Deux de ses livres ont paru en 2021 : Wonder Women et le catalogue de l’exposition Expérience Goya, édités par la Réunion des musées nationaux. Il a contribué très directement à cet Open Museum du groupe Air au musée de Lille. Il vit entre Lille et Vire en Normandie.

THE DOORS

AIR MUSIC FOR MUSEUM

Air : Music For Museum 12 € ISBN 9782919296446 10 x 18 cm, 96 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 discogonie

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À SUIVRE : Pixies Doolittle, Jean-Louis Murat Le Moujik et sa femme, NTM Paris sous les bombes


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NATHALIE LELEU 06 03 00 19 48 nl@collec io. o


collection La vie priv e des oeuvres

CLAIRE STOULLIG

une histoire dont un objet d'art est le h ros

LE CADEAU

SECTEUR DITORIAL BEAUX-ARTS / ESSAI

Résumé

lectorat adulte amateurs d art et lecteurs sur l actualit des arts, des collections et des e positions

n 1 de la collection 56 pages 10,5 17 cm, broch couverture souple avec rabats 12 euros TTC diffus et distribu par Paon Serendip parution : 05/04/2024 ISBN 978-2-9589543-0-7

15 rue Gambetta 93100 Montreuil Nathalie Leleu nl@collectio.pro 06 03 00 19 48

l t 1545, La D l a i n le Ch i m de Bron ino quitte le calme d une chapelle florentine pour la compagnie d hommes qui ne pensent qu la guerre sans avoir un poil qui pense la pai (Machiavel). Un concours de circonstances a chang le destin de ce tableau aussi audacieu que troublant. Il est l objet d un cadeau diplomatique grandiose entre puissants de l Europe du XVIe si cle : C me Ier de M dicis, duc de Florence, remercie l empereur Charles Quint pour son soutien militaire, travers son ministre d tat Nicolas Perrenot de Granvelle. Agnolo Bron ino est le portraitiste de la famille ducale. Incarnant le g nie florentin, alliant naturalisme et sophistication, il produit de superbes images la gloire des M dicis : La D l a i n en fait partie.

cinq illustrations couleurs sur les plats de couverture, int rieur au noir : pr sentation de la collection, biographie de l auteure, te te, notes et bibliographie, deu illustrations n&b Tirage : 1 000 e emplaires dans la m me collection Isabelle Limousin, D le "G e nica n2

Mais au-del de sa n cessit diplomatique, le don de ce tableau o la terre rivalise avec le Ciel, est-il un sacrifice ou un soulagement pour le duc de Florence ? Cet pisode de la vie d un chef-d uvre du mani risme jette un clairage singulier sur la nature de l art au service du pouvoir.

À propos de l'auteure Claire Stoullig est critique d art, commissaire d'e position et conservatrice g n rale du Patrimoine honoraire. Elle a t la directrice du mus e des Beau -Arts et d Arch ologie de Besan on, ville o est conserv e depuis 1545 La D l a i n le Ch i m d Agnolo Bron ino. Claire Stoullig a d but sa carri re Paris au mus e national d Art moderne - Centre Pompidou, puis a t la conservatrice du cabinet des dessins du mus e d Art et d Histoire de Gen ve. Apr s Besan on, elle a dirig le mus e des Beau -Arts de Nanc . Elle est aujourd hui consultante en mus ographie. Claire Stoullig a t la r dactrice en chef de la revue critique A di et a collabor de nombreuses revues d art contemporain.


collection La vie priv e des oeuvres une histoire dont un objet d'art est le h ros

SECTEUR DITORIAL BEAUX-ARTS / ESSAI lectorat adulte amateurs d art et lecteurs sur l actualit des arts, des collections et des e positions

n 1 de la collection 56 pages 10,5 17 cm, broch couverture souple avec rabats 12 euros TTC diffus et distribu par Paon Serendip parution : 05/04/2024 ISBN 978-2-9589543-0-7

cinq illustrations couleurs sur les plats de couverture, int rieur au noir : pr sentation de la collection, biographie de l auteure, te te, notes et bibliographie, deu illustrations n&b Tirage : 1 000 e emplaires dans la m me collection Isabelle Limousin, D le "G e nica n2

CLAIRE STOULLIG

LE CADEAU

15 rue Gambetta 93100 Montreuil Nathalie Leleu nl@collectio.pro 06 03 00 19 48

Argumentaire La collection La vie priv e des uvres combine le petit format, le genre narratif et les fruits de la recherche pour proposer un objet facile trouver, emporter et lire, concernant un domaine r put l inverse : l histoire de l art. Le Cadea de Claire Stoullig se positionne comme un livre de caisse proposer au amateurs d art comme une histoire de poche tous points de vue : celle d une uvre d art, La D l a i n le Ch i m de Bron ino, devenue un cadeau diplomatique grandiose. Claire Stoullig met en perspective le d tail historique que constitue le cadeau diplomatique, clairant ainsi l chiquier politique de l Europe la fin de la Renaissance et les r volutions esth tiques qui le traversent. L'h poth se qu'elle formule sur le choi de l uvre par C me Ier de M dicis r sulte de son intimit avec l'objet comme avec son image. C est une histoire (et non un roman) qui, d laissant l approche monographique ou th matique traditionnelle, promeut une lecture vue d uvre des rapports de l art et de l Histoire, la lueur des divers enjeu qui ont pes sur son destin. Les moments d action prennent le pas sur la contemplation. Ce n est pas une histoire cach e que rapporte Le Cadea : c est une histoire devenue accessible qui n est pas familier de la litt rature sp cialis e. Une histoire fond e sur des sources et des r f rences en premier lieu les archives du mus e des Beau -Arts et d Arch ologie de Besan on o l uvre de Bron ino est conserv e. Le Cadea est un livre et non un album. C est la part litt raire de la collection : le r cit produit ses propres images. Cependant, un support est offert au lecteur en couverture (1e, 2e, 3e plats et rabats) : les portraits des protagonistes (Charles Quint, C me Ier de M dicis, l onore de Tol de et Nicolas Perrenot de Granvelle), issus de grandes collections mus ales, accompagnent le tableau de Bron ino.


collection La vie priv e des oeuvres

CLAIRE STOULLIG

une histoire dont un objet d'art est le h ros

LE CADEAU

SECTEUR DITORIAL BEAUX-ARTS / ESSAI

Environnement commercial

lectorat adulte amateurs d art et lecteurs sur l actualit des arts, des collections et des e positions

n 1 de la collection 56 pages 10,5 17 cm, broch couverture souple avec rabats 12 euros TTC diffus et distribu par Paon Serendip parution : 05/04/2024 ISBN 978-2-9589543-0-7

cinq illustrations couleurs sur les plats de couverture, int rieur au noir : pr sentation de la collection, biographie de l auteure, te te, notes et bibliographie, deu illustrations n&b Tirage : 1 000 e emplaires dans la m me collection Isabelle Limousin, D le "G e nica n2

15 rue Gambetta 93100 Montreuil Nathalie Leleu nl@collectio.pro 06 03 00 19 48

sur l

u re de Bron ino

Issu d'une p riode historique ch rie du public, La D l a i n le Ch i m d Agnolo Bron ino est un chef-d uvre reconnu du mani risme naissant, li un th me populaire (la piet ). Bron ino est facilement identifi comme l un des ma tres de l art florentin, notamment gr ce au portrait d l onore de Tol de et de son fils (reproduit dans le livre), dont le mus e des Offices de Florence a fait l une de ses ic nes. De nombreuses informations sur l uvre sont parpill es entre catalogues d e positions et ouvrages th matiques (signal s dans la bibliographie). Le titre de r f rence est une monographie de l uvre publi e en 2007 (MBAA Besan on / Somog , 25 euros), avec des contenus scientifiques et techniques de haut niveau. Ce beau-livre (24,6 28 cm, 144 pages, 146 ill.) est pr sent comme une chronique augment e de l ultime restauration de l uvre. Le Cadea de Claire Stoullig se situe avantageusement entre cet ouvrage sp cialis (et aujourd hui puis ) et la notice du guide du mus e de Besan on : le livre propose une alternative d namique en termes d angle, de format et de traitement de l information. La sortie du Cadea donne l opportunit de revoir sur le march ditorial La D l a i n le Ch i m , gr ce un produit instructif qui sort l uvre du mus e pour la projeter dans l action de son temps.

sur la collection La ie pri

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Plus qu un article de catalogue, moins qu un essai, historique et narratif : La vie priv e des uvres s inscrit dans un segment alternatif au produits ditoriau traditionnels sur l art, les uvres et les artistes - la monographie et le catalogue d e position rudits, lourds et chers, dont le public est moins friand. Cette offre, qui e iste depuis quelques ann es sur le march , pratique diversement le petit format, le genre narratif fictionnel ou non-fictionnel, et la bande dessin e.


Claire Stoullig Le Cadeau Extrait (maquette en cours, nov. 2023)


Un cadeau diplomatique grandiose

forteresses toscanes encore aux mains de l’empereur, en versant 200 000 écus d’or au compte de ce dernier, toujours à court d’argent, et par l’entregent de Perrenot de Granvelle. Les constants services rendus par ce dernier valent bien un cadeau. Mais les cadeaux favorisent aussi les services à rendre. Le contexte concurrentiel entre familles ducales pour les faveurs du SaintEmpire les pousse à une générosité qui regarde aussi vers l’avenir. Le don promis à Granvelle en 1541 d’un buste de Jupiter 12 a sans doute eu cette fonction anticipatrice. À travers ce prestigieux présent antique, Marguerite d’Autriche, fille de Charles Quint, faisait la promotion à long terme des intérêts de son mari, Octave Farnèse, et de son illustre famille. Il se trouve qu’en 1545, Octave Farnèse et Côme de Médicis sont tous deux en lice pour intégrer la plus haute des institutions chevaleresques de l’Empire : l’ordre de la Toison d’or. Les nouvelles nominations doivent intervenir lors du prochain chapitre de l’ordre, à partir du mois de décembre 1545. Cette circonstance éclaire le

En 1543, Côme de Médicis règne en maître sur la ville de Florence, et son immense fortune lui permet d’accroître son pouvoir, notamment militaire, indispensable en ces temps de guerres et d’instabilité territoriale. Le roi de France et l’empereur du Saint-Empire romain germanique sont en constante compétition et se disputent duchés et autres comtés italiens. Partout, et plus encore sur cette terre italienne, il faut se défendre envers et contre tout, et, selon les conclusions de Nicolas Machiavel : « Il ne faut penser qu’à la guerre sans avoir un poil qui pense à la paix 11. » En cette même année, le duc de Florence obtient de Charles Quint la restitution des diverses

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calendrier des événements qui conduiront au succès du « plus beau des cadeaux » à l’été 1545. À peine terminée et installée dans la chapelle privée d’Éléonore de Tolède en juillet 1545, La Déploration lui est brutalement retirée pour être envoyée à Nicolas Perrenot de Granvelle, qui séjourne brièvement sur ses terres avant son départ pour les Flandres. Côme de Médicis est pressé de régler tambour battant les affaires de la cité, mais ce geste d’impatience est troublant : le panneau ne sera resté en bonne place qu’un petit mois. Oserait-on imaginer que le couple n’est tout simplement guère enthousiaste d’une déploration inondée de bleu ? Alors que les personnages principaux sont en grande lamentation, cette couleur est en effet si lumineuse, chatoyante au point de rendre l’atmosphère enchantée, qu’elle peut paraître tout à fait impropre, voire outrageante à la scène, et pourrait être considérée finalement comme un sacrilège. Car il n’est pas ordinaire, ce bleu outremer, et a fait en son temps couler beaucoup d’encre. En atteste la

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correspondance entre le peintre et son seigneur. Bronzino se plaint régulièrement de manquer du pigment – ce qui expliquerait peut-être sa lenteur d’exécution – et en réclame à cor et à cri. Et le duc de répondre qu’il juge excessif le coût de ce bleu. Et pour cause, il provient du lapis-lazuli, une pierre précieuse importée d’Orient, donc extrêmement onéreuse. Hélas ! elle est la seule capable de donner cette luminosité et cet éclat. Au palais de la Seigneurie, une copie conforme est commandée à Bronzino dès le départ de l’original pour Besançon afin de combler son absence de l’oratoire. Le peintre a repéré et copié les grandes lignes de sa composition avant son enlèvement. Cette fois-ci, il se contente de bleu azurite, infiniment moins subtil dans ses nuances. Avec le temps, la couleur du doublon virera en une tonalité brune, ce qui modifie singulièrement son effet et diminue son incomparable valeur. La réplique ne sera livrée qu’en 1553, huit ans après la commande. Dans l’intervalle une tapisserie sur le même sujet sera substituée au panneau absent. C’est que Bronzino est lent. Une lenteur déjà dénoncée par

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Le Cadeau

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ses protecteurs, et qui se manifeste d’autant plus qu’Éléonore de Tolède n’est plus présente ni dans sa chapelle ni dans ses appartements. En effet, le couple emménage en 1549 au palais Pitti, de l’autre côté de l’Arno. Quelques années plus tard, la duchesse ira se soigner à la campagne, près de Pise où elle décédera de la malaria en 1562. Loin du regard des commanditaires, cette copie de remplacement ne répond à aucune urgence ni nécessité pour Bronzino, dont la célébrité dépasse le territoire du duché. Le cadeau à Granvelle de La Déploration est-il un sacrifice ou un « bon débarras ! » pour les Médicis ? C’est en tout cas une affaire menée dans des délais remarquables. Au mois d’août 1545, le duc de Florence donne l’ordre de construire rapidement un cadre en vue du transport, sachant que le seigneur Granvelle est peu de temps sur ses terres. Le retable, faisant partie d’un ensemble, n’a pas de bordure, selon l’expression consacrée de l’époque, c’est-à-dire qu’il est encastré à bords vifs dans une niche. Ce léger renfoncement du mur de

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face de la chapelle permet une parfaite continuité de la surface du décor environnant, comme l’est actuellement sa réplique. La caisse est robuste, mais rustique. De grandes dimensions, sommairement plus grandes que le tableau lui-même (264 × 173 cm), elle doit contenir les cinq planches qui constituent le support du tableau, assemblées à joints vifs grâce à une colle animale et recouvertes d’un badigeon blanc. Bien que l’assemblage fût renforcé par deux traverses placées au dos, le support est, à l’évidence, plus fragile qu’une simple toile qui aurait été roulée pour le voyage. Cet enlèvement hâtif n’est pas sans dommage. Car vite fait, mal fait : la poix, utilisée comme colle pour mastiquer la caisse d’emballage, sèche improprement et insuffisamment longtemps. Le panneau étant ballotté pendant le transport, la poix se répand sur le bâti, se dépose malheureusement sur le bois du retable et l’abîme. Mais le tableau arrive à bon port. Granvelle est d’autant plus flatté de ce cadeau qu’il en connaît l’artiste. Le seigneur de Besançon est un familier du grand-duché et connu pour son engouement pour

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l’art florentin. Du temps de ses voyages en ces contrées lointaines en tant que redoutable négociateur avec les papes, il n’a pas pu ignorer le peintre de la cour du duc de Florence et ne pas lui accorder grande estime. Pour tenir son rang, le puissant Granvelle, à l’instar de son maître, se doit d’apprécier les arts de son temps et d’être collectionneur. Aussi accepte-t-il des cadeaux. Entre le désir de paraître et celui d’imiter les grands du monde, Nicolas de Granvelle ne cesse de s’enrichir et aime également donner à voir. En atteste notamment son portrait peint par Titien 13, sans doute en écho à celui de Charles Quint 14. En peu de temps, son palais construit entre 1534 et 1540, sur le modèle des bâtiments toscans prestigieux, devient le lieu privilégié pour admirer les meilleures expressions de la Renaissance italienne, flamande, espagnole, française et allemande. Granvelle complète son enrichissement personnel en trésors artistiques, avec nombre de manuscrits, livres d’heures, gravures, intailles, médailles, tapisseries, tableaux et sculptures, mais également de statues antiques, l’ensemble constituant une collection

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exceptionnelle pour son époque. Elle comptait de son vivant plusieurs centaines d’objets et une bibliothèque composée d’in-folio aux magnifiques reliures en cuir de Cordoue. Fort pieux, Granvelle désire installer le tableau dans la chapelle de l’église des Carmes destinée à sa sépulture. Aussi, toujours soucieux d’apparat, il entreprend de la rénover. Mais déjà reparti pour Augsbourg en Souabe bavaroise, il meurt au loin en 1550, et ne voit pas la fin de ce chantier. Le tableau est enfin installé dans la nouvelle chapelle des Carmes consacrée le 6 décembre 1551. Comme tout Granvelle qui se respecte, le fils, Antoine, qui a pris la suite des fonctions de son père auprès de Charles Quint, est aussi préoccupé de rendre hommage à son ascendance, au besoin pour la magnifier. Aussi commande-t-il, en 1572, une copie du retable au peintre bisontin Pierre d’Argent pour leur chapelle dans l’église paroissiale Saint-Laurent d’Ornans, berceau de la famille situé à quelques kilomètres de Besançon. Respectant le même schéma, la composition s’applique à reproduire à

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Le Cadeau

Un cadeau diplomatique grandiose


l’identique le style maniériste. Cependant, Pierre d’Argent, soucieux de poursuivre la tradition d’actualiser la scène biblique, remplace le visage de Pontormo par celui du commanditaire, le cardinal Antoine de Granvelle. La copie d’Ornans, comme celle du palais de la Seigneurie, a perdu ce bleu qui lui conférait une originalité si éblouissante. De valeur ocre dans son ensemble, la couleur se conforme sans grande audace au caractère dramatique du sujet. Cette multiplication des copies, en FrancheComté et bien plus loin, confirme la séduction qu’exerce le retable et la réputation de son auteur, qui perdure bien au-delà de son temps, de même que l’application à faire connaître et à faire circuler sa formule stylistique. Alors que la collection de Granvelle est finalement dilapidée par ses héritiers, le retable reste dans la chapelle et demeure à cet emplacement jusqu’à la Révolution. Il disparaît alors mystérieusement, passant sans doute sous la protection de citoyens conscients de son histoire et soucieux de sa conservation, ou plus simplement respectueux de la mémoire de

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l’auguste famille, et surtout de son illustre ancêtre, le sieur Nicolas Perrenot de Granvelle. Le tableau est mentionné en 1799 dans une liste d’œuvres placées à l’École centrale de Besançon, installée dans l’ancien collège des jésuites, puis est localisé peu après à l’hôtel de ville. À partir de 1836, le peintre romantique et conservateur du nouveau musée de peinture municipal Joseph-Ferdinand Lancrenon entreprend la restauration du retable, qui a subi d’importantes dégradations depuis son retrait de la chapelle. Mais, jamais complètes, les interventions, dont les techniques ont grandement évolué au fil des découvertes scientifiques, se sont succédé plusieurs fois, jusqu’à cet orage de juin 2002 à l’origine de la renaissance du tableau. La Déploration sur le Christ mort a aujourd’hui retrouvé toute sa splendeur, depuis la restauration complète achevée en 2007. Le bleu incomparable – et scandaleux ? – plonge désormais toute la composition dans une atmosphère miraculeuse, qui fait entrevoir par sa seule couleur le temps de la résurrection.

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Le Cadeau

Un cadeau diplomatique grandiose


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NATHALIE LELEU 06 03 00 19 48 nl@collec io. o


collection La ie pri

e des oeu res

IS BELLE LIMOUSIN

une histoire dont un objet d'art est le h ros

DEROULER GUERNIC

SECTEUR DITORIAL BEAUX-ARTS / ESSAI

Résumé

lectorat adulte amateurs d art et lecteurs sur l actualit des arts, des collections et des e positions

n 2 de la collection 56 pages 10,5 17 cm, broch cou erture souple a ec rabats 12 euros TTC diffus et distribu par Paon Serendip parution : 05/04/2024 ISBN 978-2-9589543-1-4

15 rue Gambetta 93100 Montreuil Nathalie Leleu nl@collectio.pro 06 03 00 19 48

Les ingt-sept m tres carr s du c l bre tableau Guernica de Pablo Picasso ont beaucoup o ag , enroul s sur un a e et cal s dans une longue caisse de bois. Dans la foul e de sa premi re pr sentation au pa illon espagnol de l E position uni erselle de Paris de 1937, Guernica d bute une premi re tourn e en jan ier 1938 dans les pa s scandina es et en Angleterre, puis prend la mer sur le somptueu paquebot Normandie en a ril 1939 destination de Ne York. Apr s plus de quarante ann es d e il am ricain, son retour d finitif en Europe, Madrid, se fait par les airs et sous haute s curit , en septembre 1981. Pourquoi une telle u re d art, que ses dimensions monumentales auraient d contraindre un destin moins o ageur, a-t-elle circul pendant pr s d un demi-si cle a ec autant d intensit ?

trois illustrations n&b sur les plats de cou erture int rieur au noir : pr sentation de la collection, biographie de l auteure, te te, notes et bibliographie, Tirage : 1 000 e emplaires dans la m me collection Claire Stoullig, Le Cadeau n1

Ses p r grinations apport rent Guernica la fer eur qui lui a ait fait d faut Paris : son aura s est ritablement construite au fil de ses o ages. Chaque e position du gigantesque tableau de Picasso, pour qui l art constituait un instrument de guerre offensi e et d fensi e contre l ennemi , a ser i la cause des r publicains espagnols, mais aussi des int r ts plus di ers. Par sa puissance et sa pr sence, Guernica est un objet politique qui a contribu crire l histoire du e si cle et ce jusqu nos jours, bien qu elle soit accroch e, depuis longtemps immobile, au Museo Centro de Arte Reina Sofia de Madrid.

À propos de l'auteure Isabelle Limousin, conser atrice en chef du Patrimoine, a t responsable des peintures au mus e national Picasso-Paris et a partag le commissariat de l e position Picasso et la guerre au mus e de l Arm e en 2019. Dipl m e de la Sorbonne nou elle, de l cole du Lou re et de l Institut national du Patrimoine, Isabelle Limousin est sp cialiste d art moderne et contemporain et l auteure de nombreu articles, essais et inter entions portant sur l u re de Pablo Picasso et sur l art contemporain, notamment sur ses rapports a ec la science-fiction. Elle a t co-directrice du colloque Le Musée, demain organis au centre culturel international de Ceris en 2014.


collection La vie priv e des oeuvres une histoire dont un objet d'art est le h ros

SECTEUR DITORIAL BEAUX-ARTS / ESSAI lectorat adulte amateurs d art et lecteurs sur l actualit des arts, des collections et des e positions

n 2 de la collection 56 pages 10,5 17 cm, broch couverture souple avec rabats 12 euros TTC diffus et distribu par Paon Serendip parution : 05/04/2024 ISBN 978-2-9589543-1-4

trois illustrations n&b sur les plats de couverture int rieur au noir : pr sentation de la collection, biographie de l auteure, te te, notes et bibliographie, Tirage : 1 000 e emplaires dans la m me collection Claire Stoullig, Le Cadea n1

IS BELLE LIMOUSIN

DEROULER GUERNIC

15 rue Gambetta 93100 Montreuil Nathalie Leleu nl@collectio.pro 06 03 00 19 48

g e a e La collection La vie priv e des uvres combine le petit format, le genre narratif et les fruits de la recherche pour proposer un objet facile trouver, emporter et lire, concernant un domaine r put l inverse : l histoire de l art. D le G e ica d Isabelle Limousin se positionne comme un livre de caisse proposer au amateurs d art et d Histoire comme une histoire de poche : quelques di aines de pages sur les vo ages e traordinaires du monumental G e ica de Pablo Picasso. D le G e ica aborde l histoire du tableau sous l angle de la mati re et du mouvement (d clar d s la couverture). On conna t l image de G e ica, all gorie de la guerre et ic ne occidentale du pacifisme, mais on conna t peu l objet, l vidence malais manipuler, transporter ou fi er au mur. La peinture a pourtant t plus d une trentaine de fois roul e, emball e, e p di e, d roul e, tendue sur son ch ssis et accroch e. Et G e ica a r sist tout. Dans le sillage de la grande caisse de bois du tableau, Isabelle Limousin claircit les tenants et aboutissants des diff rents itin raires de G e ica - et d un e il devenu une errance depuis les incontournables circonstances politiques de sa cr ation. C est une histoire (et non un roman) qui, d laissant l approche monographique ou th matique traditionnelle, promeut une lecture vue d uvre des rapports de l art et de l Histoire, la lueur des divers enjeu qui ont pes sur son destin. Les moments d action prennent le pas sur la contemplation. Une histoire fond e sur des sources et des r f rences en premier lieu les archives du Mus e national Picasso-Paris, du Museum of Modern Art de Ne York et du Museo Centro de Arte Reina Sofia (avec son e ceptionnel site Repensar G e ica ), o l uvre est actuellement conserv e. D le G e ica est un livre et non un album. C est la part litt raire de la collection : le r cit produit ses propres images. La liste des vo ages de G e ica, d roul e entre plats et rabats, participe de la construction de l imaginaire. Un support est offert sur les plats de couverture : trois images e traites du reportage du photographe Kar H. Lasch lors de l arriv e de la caisse de G e ica Stockholm en octobre 1956, puis de son d ballage dans les locau en travau du futur Moderna Museet.


collection La vie priv e des oeuvres

IS BELLE LIMOUSIN

une histoire dont un objet d'art est le h ros

DEROULER GUERNIC

SECTEUR DITORIAL BEAUX-ARTS / ESSAI

g e a e

lectorat adulte amateurs d art et lecteurs sur l actualit des arts, des collections et des e positions

n 2 de la collection 56 pages 10,5 17 cm, broch couverture souple avec rabats 12 euros TTC diffus et distribu par Paon Serendip parution : 05/04/2024 ISBN 978-2-9589543-1-4

trois illustrations n&b sur les plats de couverture int rieur au noir : pr sentation de la collection, biographie de l auteure, te te, notes et bibliographie,

15 rue Gambetta 93100 Montreuil Nathalie Leleu nl@collectio.pro 06 03 00 19 48

Picasso est pr sent, par sa personne et par ses uvres, dans tous les secteurs ditoriau , tous les formats et tous les genres litt raires. Beau -livre, bandes dessin es, roman, documentaire, biographie et m me science-fiction : c est un cas e ceptionnel. Avec plus de vingt e positions Picasso ouvrant dans le monde chaque semaine (dont la moiti en Europe occidentale), l actualit de l artiste est constante. La comm moration en 2023-2024 du cinquanti me anniversaire de la mort de Picasso (42 e positions en FR, en ESP et au USA) a relanc la machine ditoriale. Cependant, l offre pl thorique et la r putation contest e de l artiste peuvent faire craindre une lassitude, voire une d saffection (qui ne s est jamais confirm e). Dans ce conte te de flu , et conform ment sa ligne ditoriale, Archivio compte sur l attraction d une l gende qui n est pas Picasso au premier chef, mais la plus c l bre de ses uvres : G e ica. Tout est l gendaire dans G e ica : ses dimensions, son processus de cr ation, son iconographie, son destin. D le G e ica joue sur le contraste avec la l gende : petit format, peu d images, histoire br ve et petit pri , mais un point de vue document et volontairement d cal . Une fa on originale d aborder le monument G e ica.

Tirage : 1 000 e emplaires dans la m me collection Claire Stoullig, Le Cadea n1

Dans le registre traditionnel du beau-livre, le catalogue de l e position G e ica au mus e national Picasso-Paris ( d. de la RMN, 25 32 2,8 cm, 2018, 320 p., 42 euros) est l ultime r f rence francophone sur le sujet, avec de nombreu te tes et illustrations (dont beaucoup d archives). Plus qu un livre concurrent sur le march , D le G e ica est un ouvrage introductif et/ou compl mentaire ce catalogue. En non-fiction, G e ica , hi i e ec e d ablea de Germain Latour ( d. du Seuil, 15 22 cm, 2013, 304 p., 21 euros) raconte l histoire du tableau avec un d veloppement sur l histoire politique espagnole au moment du dernier vo age de G e ica Madrid. Un livre dans un registre plus sp cialis que D le G e ica .

Plus qu un article de catalogue, moins qu un essai, historique et narratif : La vie priv e des uvres s inscrit dans un segment alternatif au produits ditoriau traditionnels sur l art, les uvres et les artistes - la monographie et le catalogue d e position rudits, lourds et chers, dont le public est moins friand. Cette offre, qui e iste depuis quelques ann es sur le march , pratique diversement le petit format, le genre narratif fictionnel ou non-fictionnel et la bande dessin e.


Isabelle Limousin Dérouler ‘Guernica’ Extrait (maquette en cours, nov. 2023)


ensemble d’environ quatre-vingt-quinze œuvres. Si ce dépôt permet de les protéger pendant la guerre, il confirme la primauté du jeune musée new-yorkais comme institution de référence pour l’art moderne outre-Atlantique. À Paris, pendant ce temps, Picasso traverse la sombre période de l’Occupation. Mais Guernica, désormais aux États-Unis, revient à lui indirectement, comme il le raconte dans un entretien paru en mars 1945 : « — Elle est vraie, Picasso, cette histoire qui a couru le monde ? Un jour, un officier de la Gestapo brandit une reproduction de votre Guernica et vous demande : “C’est vous qui avez fait cela ?” Et vous auriez répondu : “Non, c’est vous.” — Oui, dit Picasso en riant, c’est vrai, c’est à peu près vrai. Quelques fois il y avait des boches qui venaient chez moi sous prétexte d’admirer mes tableaux : je leur distribuais des cartes reproduisant ma toile Guernica, et je leur disais : “Emportez. Souvenir ! Souvenir !” […] Non, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi 7. »

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Sur l’échiquier de la guerre froide Les œuvres vont rester à la garde du MoMA bien au-delà la Seconde Guerre mondiale. Cet ensemble qui possède une importance si particulière pour l’artiste comme pour la mémoire de la guerre civile perdue par les républicains est une cause à laquelle l’artiste reste extrêmement attaché. Pourquoi ne retourne-t-il pas dans son atelier parisien ? À qui d’ailleurs appartiennent véritablement les œuvres ? Il faut à ce sujet distinguer la grande peinture murale, qui a fait l’objet d’une commande, de la soixantaine d’esquisses préparatoires et post-scriptum. Appartiennent-elles à Picasso, dont la rémunération n’aurait pas été intégralement versée ? À l’Espagne ? Celle du gouvernement républicain qui a été renversé, ou celle du général Franco, désormais au pouvoir ? Après la Libération de Paris, alors que l’artiste

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pourrait demander le retour de ses œuvres, le musée entreprend à son tour de négocier. Alfred H. Barr écrit ainsi à l’artiste : « Je me permets de vous écrire cette fois au nom du Museum of Modern Art pour vous prier de nous considérer en premier lieu pour l’achat de certaines de vos œuvres que nous avons gardées ici pendant la guerre dans l’éventualité que vous soyez disposé à en céder une ou plusieurs. On désirerait d’acheter [sic] surtout Guernica et les dessins 280 à 326 dans notre catalogue 8. » À défaut de réponse peut-être, la situation temporaire s’installe et l’œuvre reste au MoMA pendant une décennie. Le monde entre dans la guerre froide. L’art a un rôle à jouer sur l’échiquier complexe de ce nouvel équilibre géopolitique, Picasso aussi. Adhérent du Parti communiste français depuis 1944, l’artiste met son image au service de cette organisation politique et répond à de nombreuses sollicitations, mais son art demeure éloigné des préceptes du réalisme socialiste et du combat contre l’impérialisme américain. Sur le fil étroit des antagonismes, Picasso choisit avec habileté les idées, causes et situations qu’il soutient.

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Dans ce contexte, un nouveau cycle d’expositions commence pour Guernica en 1953. Chaque projet est l’objet d’échanges et de négociations entre l’artiste, les institutions emprunteuses et le MoMa qui gère les multiples engagements décidés par Picasso. Présentée tantôt dans des expositions rétrospectives, tantôt avec ses esquisses préparatoires, l’œuvre possède dorénavant un rôle mémoriel et civilisationnel. Placée au cœur d’enjeux internationaux, elle devient la porteparole du monde occidental, alors que les relations diplomatiques évoluent au fil des conflits de décolonisation en Indochine (1946-1954), Corée (1950-1953), Algérie (1954-1962) ou encore au Vietnam (1955-1975), et que la menace de conflit nucléaire se fait pressante. À l’initiative d’un sénateur romain communiste, une exposition Mostra di Picasso est d’abord programmée à Rome, puis, après la victoire du Parti aux élections, au Palazzo Reale de Milan. L’artiste, qui conduit l’opération à distance, sélectionne un ensemble d’œuvres engagées pour la seconde manifestation : Guernica, de retour en Europe et choisie pour l’affiche, Le Charnier (1944-1945),

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Dérouler Guernica

Sur l’échiquier de la guerre froide


Massacre en Corée (1951) ainsi que les panneaux de La Guerre et La Paix (1952), avant leur installation dans la chapelle de Vallauris. Les peintures de guerre font écho aux stigmates des bombardements alliés, toujours visibles dans la célèbre salle des Cariatides. Toujours en 1953, Guernica traverse à nouveau l’Atlantique vers le Brésil, pour son unique séjour en Amérique du Sud, à la deuxième Biennale de São Paulo. À la demande de Picasso, l’historien de l’art Maurice Jardot organise ce projet qui aura un important retentissement auprès des artistes brésiliens et favorisera le développement local d’un mouvement abstrait. Les deux années suivantes, Guernica est intégrée au parcours itinérant de l’exposition Picasso. Peintures, 1900-1955 au musée des Arts décoratifs. Plus de vingt ans après l’exposition de la galerie Georges Petit, l’artiste est très attentif à cette nouvelle rétrospective parisienne. Également organisée par Maurice Jardot, son retentissement est important alors que le cycle des quinze Femmes d’Alger (1954-1955), inspiré de Delacroix, entre en résonance avec la guerre d’Algérie, qui divise profondément la France.

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Après Paris, l’exposition circule en Allemagne, à Munich, Cologne et Hambourg. À Munich, elle se tient à la Haus der Kunst, qui fut l’un des hauts lieux de l’art à l’époque nazie, où s’était tenue, en même temps que l’Exposition internationale de Paris en 1937, l’exposition Entartete Kunst (« Art dégénéré »), réponse fasciste à la mobilisation de l’avant-garde artistique européenne. Programmées à une période clé de l’histoire européenne, les trois manifestations se déroulent en même temps que le rétablissement de la souveraineté allemande et l’intégration de la République fédérale à l’Otan en 1955. Le rôle de la légion Condor et la responsabilité de l’Allemagne nazie dans le massacre survenu à Guernica sont cependant passés sous silence dans les discours d’inauguration. À un rythme toujours soutenu, Guernica est exposée à la suite, en 1956, avec ses esquisses préparatoires à Bruxelles, Amsterdam, puis Stockholm. Lorsque le traité de Rome marquant la naissance de la Communauté économique européenne (CEE) est signé en 1957 par l’Allemagne de l’Ouest,

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Dérouler Guernica

Sur l’échiquier de la guerre froide


la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas, Guernica a déjà été exposée dans presque tous ces pays. Cet événement médiatique et artistique considérable a contribué à cimenter leur entente après une guerre encore récente et une phase de repentance. Il participe aussi à la consécration de Picasso, et plus largement de l’art moderne comme force de transformation. Une décision importante est prise après l’exposition Picasso: 75th Anniversary, qui se tient à partir de mai 1957 d’abord au MoMA, puis à Chicago et Philadelphie. Les œuvres prêtées pour la première exposition de 1939, et déposées par l’artiste à l’institution à la suite en raison du conflit mondial, lui sont finalement restituées à sa demande, près de vingt ans plus tard. Guernica et la soixantaine d’études demeurent dans le musée américain, mais ne seront plus prêtées afin d’assurer leur préservation.

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« Le dernier

Dix ans plus tard, une campagne offensive est lancée dans la presse française. Le 24 octobre 1969, l’article « Guernica à Madrid ? » parait dans Le Monde : « “Le gouvernement du général Franco estime que la place de Guernica — chef-d’œuvre de Pablo Picasso — est à Madrid”, a déclaré à un déjeuner de presse M. Florentino Pérez Embid, directeur des Beaux-Arts. […] Depuis plusieurs années, Madrid tente de récupérer ses enfants prodigues soumis à la contradiction qui les déchire entre leur opposition au régime de Franco et leur attachement à l’Espagne. […] Pour héberger Guernica, les autorités madrilènes envisagent le musée d’Art contemporain espagnol, actuellement en construction et qui sera terminé l’année prochaine, à la Cité universitaire de Madrid. Selon le directeur des Beaux-Arts, le gouvernement espagnol ne verrait pas d’objection à ce que

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Dérouler Guernica

exilé »


Guernica occupe la place centrale de ce musée. Il a toutefois précisé que Madrid désirerait que Guernica vienne en Espagne avec le consentement de Picasso et “n’envisagerait pas de contester juridiquement la propriété du chefd’œuvre”, commandé par le gouvernement républicain, pour le stand espagnol de la foire internationale de 1937 et pour lequel Picasso n’avait pas été complètement payé. » Face à cette manœuvre, la réponse de Picasso se fait entendre le mois suivant par la voix de son avocat Me Roland Dumas, reproduite et commentée dans le même quotidien : « “Pablo Picasso a clairement fait connaître à l’époque […] que cette œuvre devrait être remise au gouvernement de la République espagnole le jour où la république serait restaurée en Espagne. Picasso n’a pas changé d’intention quant à la destination de cette œuvre d’art. […]” Des mandataires, s’exprimant au nom du gouvernement espagnol, ont tenté récemment de prendre contact avec Picasso, pour lui demander s’il accepterait que Guernica soit remis aux autorités de Madrid, pour figurer soit au musée

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d’Art contemporain soit au Prado ; selon l’avocat du peintre, “ces démarches reposent sur une équivoque entretenue par le gouvernement espagnol, qui feint de croire que Pablo Picasso aurait, dans le passé, fait don de cette œuvre ‘à la jeunesse espagnole’, et que cette jeunesse souhaiterait pouvoir la contempler en Espagne même. Cette version des faits est inexacte”… Voilà l’équivoque levée 9. » La tentative de récupération est immédiatement stoppée par l’artiste. Le gouvernement de Franco, qui a essayé d’usurper l’œuvre, désirait plus encore neutraliser, voire capter son aura. Plus de trente ans après le bombardement de la ville basque, ce projet, qui constituait une insulte à la mémoire des civils massacrés comme à la vérité historique, visait à établir une relation plus apaisée avec Picasso. Par sa force contestataire, le soutien qu’il apporte aux réseaux d’entraide, aux campagnes d’amnisties de prisonniers politiques et ses prises de position publiques, il incarne tant en Espagne qu’à l’étranger la lutte antifranquiste, encore renforcée par la circulation de son œuvre, qui inspire intellectuels et artistes de gauche dans son pays.

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Le 15 décembre 1969, Picasso donne formellement des instructions à son avocat quant au devenir de l’œuvre : « Ce tableau doit revenir à l’Espagne, mais seulement au jour où un gouvernement républicain aura été réinstallé dans mon pays d’origine. D’ici-là ce tableau et les études qui y sont jointes resteront en dépôt et sous la garde du Museum of Modern Art 10. » Picasso meurt le 8 avril 1973. Franco le 20 novembre 1975. Avec le soutien du roi Juan Carlos, Adolfo Suárez porte la transition démocratique en Espagne, engage les réformes politiques en ce sens, puis organise des élections jusqu’à l’adoption en décembre 1978 d’une nouvelle Constitution. Les négociations liées à l’arrivée de Guernica sont toutefois longues et complexes. Roland Dumas, chargé par l’artiste de procéder à la restitution de l’œuvre à l’État espagnol, est en contact depuis de nombreuses années avec les responsables politiques du pays. Ces derniers mesurent en effet combien sa présence serait essentielle à la consolidation du processus politique et social en cours. Le 23 février 1981, alors que les négociations sont près d’aboutir,

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les forces ultra-conservatrices tentent un nouveau coup d’État, cette fois-ci déjoué. La république est bien restaurée en Espagne. Huit ans après le décès de l’artiste et une dernière exposition d’adieu, l’immense toile peinte est une nouvelle fois déposée de son châssis, puis roulée. Guernica quitte le MoMA, New York et les ÉtatsUnis. La peinture traverse à nouveau l’Atlantique et rejoint Madrid par avion de ligne, le 10 septembre 1981. C’est un événement international majeur à l’immense couverture médiatique. Plus de quarante-quatre ans après sa création dans l’atelier de la rue des Grands-Augustins, l’œuvre si intimement liée à Picasso, à la guerre civile qui a déchiré le pays et aux années noires de la dictature arrive enfin sur les terres qui sont les siennes. L’arrivée du « dernier exilé 11 », selon les termes employés par Íñigo Cavero, ministre espagnol de la Culture à l’époque, marque la fin d’une époque. Dans des conditions de sûreté maximale sous la vigilance de la Guardia Civil, protégée dans un immense caisson qui la met à l’abri de toute action extrémiste, Guernica est présentée au public dans le Casón del Buen Retiro, ancienne salle de bal du

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réinstallée après son retour de voyage 12. » Le restaurateur recommanda de fixer cette toile sur un nouveau châssis afin de lui redonner une tension adéquate. L’intervention fut réalisée pour la réouverture du MoMA dans un nouvel édifice en 1964, à l’occasion du trente-cinquième anniversaire de cette institution. Comme c’est l’usage dans les musées, les éléments du châssis d’origine furent préservés. Comme cela se produit parfois, ils ont été oubliés au fil du temps. Au moment de procéder à son transfert en Espagne, le MoMA communique officiellement sur l’événement : « Aujourd’hui comme hier, nous sommes fiers de poursuivre l’engagement du MoMA pour l’histoire de l’art moderne, en envoyant le châssis original de Guernica au Reina Sofia pour enrichir les archives de l’œuvre, afin que le récit de cette peinture d’histoire puisse être pleinement raconté 13. » Présentée au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía depuis 1992, à Madrid, Guernica est désormais exposée en majesté dans une vaste salle. Elle semble y être depuis toujours. Les visiteurs se succèdent devant elle. Les gardiens qui

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l’encadrent veillent à sa préservation. Dans le silence de ce grand musée, elle ne quitte désormais plus sa cimaise. L’œuvre résiste à tout. Guernica est enfin déroulée.

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Dérouler Guernica

Souvenir de New York



ARGUMENTAIRE

MERVEILLES AQUATIQUES

EN LIBRAIRIE MAI 2024

l’art de représenter le vivant Sous la direction de

Thomas Changeux, Daniel Faget & Anne -Sophie Tribot

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uels poissons mangeait-on hier ? Lesquels mangerons-nous demain ? Comment les représentations passées nous renseignent sur la biodiversité marine aujourd’hui ? Qu’est-ce que l’art nous apprend de notre relation au vivant ? Dans une approche originale et étonnante, à la croisée de l’art et de la science, des biologistes et des historiens internationaux ont analysé des œuvres d’art antiques, modernes et contemporaines pour étudier l’évolution de la biodiversité aquatique, mais aussi l’impact des activités humaines sur ces ressources. L’art est ici l’occasion d’explorer l’évolution des écosystèmes, mais aussi de nos imaginaires à travers le temps.

978-2-493458-01-8 37 ¤ 168 pages, relié cartonné embossé, 24 x 24 cm

LES DIRECTEURS D’OUVRAGE Thomas CHANGEUX est ingénieur de recherche à l’RD. Il est spécialiste des ressources aquatiques et de leur exploitation durable tant en eau douce que dans le milieu marin. Daniel FAGET est maître de conférences et chercheur en histoire moderne à l’Université Aix-Marseille. Spécialiste de l’étude du milieu marin méditerranéen, il analyse sur le temps long l’évolution de la biodiversité marine, des communautés de pêche, des pollutions marines. Anne-Sophie TRIBOT est chercheuse à l’Université d’Aix-Marseille. Écologue de formation, elle est spécialiste en sociologie et psychologie environnementales, perception et valeur esthétique de la biodiversité.

MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres

Fruit d’une collaboration entre chercheurs, artistes contemporains, artisans pêcheurs ou cuisiniers, cet ouvrage richement illustré est une invitation à la découverte autant qu’à la rêverie et à l’émerveillement.

LES POINTS FORTS • Un livre richement illustré, mêlant toutes les périodes, de l’Antiquité à l’art contemporain • Une manière originale et étonnante d’utiliser l’Histoire de l’art pour étudier et comprendre la biodiversité • La complémentarité de regards croisés de chercheurs internationaux de différentes disciplines, mais aussi d’artiste contemporain, de pêcheurs ou de cuisiniers

Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM

également disponible en version ebook

Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com


ARGUMENTAIRE SOMMAIRE Préface

Embouteillages — Le poulpe — Ludovic Alussi

— Daniel Pauly

Introduction — Anne-Sophie Tribot

Les ouvrages naturalistes savants, le codex de Liberale et l’album Gessner-Platter — Florike Egmond

Partie I Comprendre

Le corail, un matériau des arts décoratifs — Olivier Raveux

L’analyse historique, un outil de la conservation — Andrea Travaglini et Massimiliano Bottaro Les désirs aquatiques du roi, l’introduction de poissons et d’écrevisses en Espagne au XVIe siècle — Miguel Clavero Des baleines en images et en os, étudier les interactions homme-animal pour comprendre le passé — Nina Vieira, Joana Baço et Cristina Brito

Les céramiques à « rustiques figulines » de Bernard Palissy — Gaël Denys et Françoise Barbe La madrague ou la pêche au thon, représenter une pêche — Ambra Zambernardi L’ombrelle des mers, une histoire en images — Anne-Sophie Tribot

Encarts espèce La grande nacre — D. Faget L ’ éponges — D. Faget Le mulet — M.-L. de Nicolo Le poulpe — D. Faget L’esturgeon — T. Changeux L’huître — T. Changeux

Partie III Liens vivants

L’anguille — T. Changeux

Une discussion avec Luc Coupez — Améthyste Graille

L a sardine — D. Faget

Partie II Représenter

Cuisiner ou l’art de construire des relations entre les vivants — Christian Qui

Le calamar — D. Faget

Quand l’Art déco rencontre l’Antiquité, les vases cycladiques de style « marin » — Muriel Garsson

Une discussion avec Mehdi Bourou — Améthyste Graille

Le mystère du poisson à la tête coupée, cuisiner à travers le temps — Christian Qui

Les richesses de l’Océan au XVIIe siècle — Anne-Sophie Tribot Crustacés et Vanités — Guy Charmantier Chose ou animal ? Quand le poisson devient un aliment — Clara Langer

L’Herbier des Aquadétritus — Ludovic Alussi Une fresque participative, interroger nos représentations de la mer — Anne-Sophie Tribot et Améthyste Graille

Conclusion

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L a patelle — D. Faget Le phoque moine — D. Faget


rayon art

genre récit

parution 3 mai 2024

Portrait

art&fiction

RAPHAËL AUBERT

Le voyage à Paris. Un carnet de Pierre Aubert « Lundi soir, 27. 9. 71. Mon Cher Raphaël, mes bons messages depuis Montparnasse. Je suis devant le Dôme et viens de manger chez Mme Jean. Il a plu un peu

EXPOSITIONS LES PAYS DE PIERRE AUBERT MAISON VISINAND, MONTREUX 18.04 – 02.06 2024 — PIERRE AUBERT, MAÎTRE DES BOIS MUSÉE JENISCH, VEVEY 17.04 – 18.08 2024

aujourd’hui, mais j’ai pu peindre. » Depuis la fenêtre du train qui le mène à Paris, le graveur Pierre Aubert (1919-1987) saisit les paysages brièvement aperçus, les gares traversées, jusqu’à l’arrivée dans la capitale. Puis, c’est la plongée dans le métro, les quais, Vavin, qui fut son quartier de prédilection, la brasserie du Dôme à Montparnasse, où l’artiste avait ses habitudes. Pour commenter le carnet du Voyage à Paris, il fallait un témoin privilégié: Raphaël Aubert, le fils de l’artiste. Dans un texte rédigé à partir de documents souvent inédits, ce dernier raconte ce qu’a représenté pour le Vaudois cette ouverture parisienne, ses premiers voyages avant et après la guerre. L’écrivain nous livre des souvenirs sur son père, nous dévoilant un peu de son intimité.

co-édition Fondation Pierre Aubert nouvelle édition en format poche postface de Philippe Kaenel

collection San Remo format 11 x 17,5 cm, 108 p., broché isbn 978-2-88964-074-4 prix CHF 16.50 / € 13

Fils du graveur Pierre Aubert, Raphaël Aubert est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages. Il a notamment publié plusieurs essais remarqués sur Balthus, Malraux et Picasso. Il a également collaboré au Dictionnaire Malraux (CNRS, 2011). Son dernier roman Qu’une seule âme sur la Terre (BuchetChastel, 2022) a reçu un accueil favorable du public et de la critique. En 2014, Raphaël Aubert s’est vu remettre le Prix de Littérature de l’État de Vaud et, en 2015, il a été fait chevalier des Arts et des Lettres par le ministère français de la Culture. Il vit entre Lausanne et le Midi de la France.

si vous aimez la gravure, le dessin, le Paris des années 1960-1970, les carnets de voyage, Montparnasse, le Salon des Indépendants


Raphaël Aubert | Le voyage à Paris. Un carnet de Pierre Aubert

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Raphaël Aubert | Le voyage à Paris. Un carnet de Pierre Aubert

Raphaël Aubert

LE VOYAGE À PARIS. UN CARNET DE PIERRE AUBERT

suivi de « Kaléidoscope sans fin » : le graveur et le dessin, par Philippe Kaenel

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Si le travail de graveur de Pierre Aubert (1910-1987), l’un des maîtres de l’estampe en Suisse au XXe siècle, est bien connu, celui du dessinateur virtuose, qu’il a été également, l’est beaucoup moins. Une suite dessinée raconte, en toute liberté, le voyage à Paris si souvent accompli par le Vaudois. Depuis la fenêtre du train, Pierre Aubert saisit les paysages brièvement aperçus, les gares traversées, jusqu’à l’arrivée dans la capitale. Puis, c’est la plongée dans le métro, les quais, Vavin, qui fut son quartier de prédilection, la brasserie du Dôme à Montparnasse, où l’artiste avait ses habitudes. Raphaël Aubert, le fils de l’artiste, nous livre des souvenirs sur son père, nous dévoilant un peu de son intimité. Nous pénétrons en quelque sorte dans la « salle des machines » de la création. Où l’art et la vie, plus que jamais, ne font qu’un. Photo de couverture : Pierre Aubert avec son épouse Gilberte et son fils en compagnie de Raymond Duncan, rue de Seine, 1956.

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I. Dans la vie et l’œuvre de Pierre Aubert, à l’instar de beaucoup d’autres artistes du XXe siècle 1, Paris, avec ses musées, ses salons de peinture, ses galeries, ses cafés, a énormément compté. Son premier séjour, en compagnie d’un ami d’enfance du Brassus, remonte à 1934 déjà. Il a à peine vingt-quatre ans. Et, dès la fin de la guerre, à partir de 1949, l’artiste vaudois s’y rend très régulièrement, quatre, cinq fois par année, souvent même davantage, et parfois pour plusieurs semaines d’affilée. Ici, il convient de tordre le cou définitivement à une idée reçue. Il est tout à fait faux d’affirmer, ainsi qu’on l’a trop souvent lu, notamment dans les articles de journaux qui lui furent consacrés de son vivant, que Pierre Aubert s’est initié seul à l’art, en complet autodidacte. Rien n’est moins vrai. Certes n’a-t-il jamais suivi d’école d’art. Sa situation modeste, le manque 1

Voir par exemple Sarah Wilson (éd.), Paris : capitale des arts, 1900- 1968, Paris, Hazan, 2002.

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d’argent, l’obligation qui lui était faite en tant que fils unique de seconder son père, horloger-paysan, au domaine, le lui a interdit. Il n’en a pas moins accompli durant plusieurs années un véritable apprentissage de peintre, acquérant un métier solide – de fait sa seule profession. Et cela auprès d’un artiste reconnu de sa Vallée de Joux natale, le peintre Tell Rochat (1898-1939). Bien des années après, et jusqu’à la fin, il ne cessera de témoigner sa reconnaissance à son aîné. Combien de fois ai-je entendu mon père évoquer avec émotion celui qu’il considérait comme son maître ? Et, dans son journal, le souvenir des heures passées dans l’atelier du Pont revient à la manière d’un leitmotiv, comme l’un des premiers grands moments de bonheur de sa jeune vie d’artiste. Ainsi, mais je pourrais en citer beaucoup d’autres, cette notation du 16 novembre 1974 : « Si je ne me trompe, c’est l’anniversaire de Tell Rochat, mort en 1939. Déjà trente-cinq ans. Je ne peux qu’avoir une pensée de reconnaissance pour tout ce qu’il m’a donné pendant nos quelques années d’amitié. Que de fois ne m’a-t-il pas répété : ‹ Continuez, continuez, on ne

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sait pas ce que l’on peut devenir. › Et tout ce qu’il m’a appris sur le plan technique et tous les à-côtés […]. Sans cette rencontre que serait mon existence2 ? » Issu d’une famille de paysans, devenu bûcheron pour vivre, Tell Rochat s’initie au dessin et à la peinture à l’Académie Loup, à Lausanne, puis à Paris. Il y travaille notamment sous la direction de Paul Albert Laurens (1870-1934) et surtout d’ André Lhote (1885-1962), l’un des théoriciens du cubisme. Comme Pierre Aubert plus tard, il dessine à l’ Académie de la Grande Chaumière et, ce qui n’ira pas sans influencer non plus son élève, il apprend la technique de la xylographie au contact de Constant Le Breton (1895-1985), à qui l’on doit les illustrations de plusieurs volumes de la fameuse collection populaire « Le Livre de demain » de la librairie Arthème Fayard3. 2

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Pierre Aubert, Journal d’un artiste, édition établie et annotée par Raphaël Aubert, préface de Nicole Minder, Vevey, Éditions de l’Aire, 2015, p. 84. La particularité de cette collection, publiée entre 1923 et 1947, et qui compta quelque deux cent cinquante titres, était de comporter pour chaque ouvrage une série de xylographies inédites créées tout exprès par des artistes parfois de renom, Foujita, Charles-Jean Hallo, Jean Lébédeff, Morin-Jean. Cf.

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À deux reprises, en 1931 et 1932, Tell Rochat obtient l’une des Bourses fédérales de peinture – aujourd’hui les Swiss Art Awards. Ce qui montre quelle place le peintre de la Vallée de Joux commence alors à occuper au sein du paysage artistique helvétique. Malheureusement, cette notoriété naissante va subir un brutal coup d’arrêt avec la disparition prématurée de l’artiste. Si à l’initiale de ces pages, je me suis arrêté quelques instants sur le peintre Tell Rochat, que l’on redécouvre seulement maintenant4, c’est parce que, encore une fois, il est pour beaucoup dans les orientations que prendront l’œuvre5 et la carrière artistique de Pierre Aubert. Y compris dans ses liens avec Paris.

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Le Livre de demain de la librairie Arthème Fayard : Étude bibliographique d’une collection illustrée par la gravure sur bois, 1923-1947, par Jean-Étienne Huret, Tusson, Éditions du Lérot, 2011. Ainsi le travail de recherche de Loïc Rochat, inventorié aux Archives cantonales vaudoises sous la cote PP 872, et qui devrait déboucher prochainement sur une monographie consacrée au peintre du Pont. L’importance, par exemple, qu’Aubert ne cesse d’accorder à la composition, héritage direct, à travers l’enseignement de Tell Rochat, d’André Lhote.

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II. C’est donc en 1934 que Pierre Aubert se rend pour la première fois dans la capitale française, accompagné de son ami Daniel Capt, instituteur et musicien – il avait suivi des cours de composition et de direction d’orchestre au Conservatoire de Lausanne. Il s’agit d’un déplacement de quelques jours seulement. Ce qui n’empêche nullement nos deux jeunes gens de courir aux quatre coins de Paris, ainsi qu’en témoignent les gravures 6 qu’Aubert réalisera à la suite de ce premier séjour. Car il a bien sûr emmené avec lui carnets de croquis et boîte de couleurs. Une habitude qu’il conservera toute sa vie. Il dessine la vieille église Saint-Pierre à Montmartre, le Panthéon depuis la rue Soufflot, l’église Saint-Étienne-du-Mont sur la montagne Sainte-Geneviève, l’île de la Cité et le Pont-Neuf vus des quais de la rive gauche de la Seine.

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Elles sont toutes reproduites dans le catalogue raisonné Pierre Aubert : L’œuvre gravé, par Ana Vulić, Milan, 5 Continents Éditions, 2007.

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Le soir, nos deux amis se rendent au théâtre et à l’opéra. On y donne le Don Juan de Mozart, dans la nouvelle version française d’Adolphe Boschot (1871-1955), sous la direction du grand Bruno Walter7, qui vient de fuir l’Allemagne à la suite de l’arrivée au pouvoir des nazis. Mais ce qui émerveille avant tout le graveur, c’est le musée du Louvre. Jusque-là, il n’en connaissait les œuvres qu’au travers des reproductions – en noir et blanc ! – du Grand Larousse familial et celles étudiées dans les ouvrages d’art prêtés par Tell Rochat.

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jusqu’au milieu des années 1980 encore, il ne manquera jamais de s’y rendre et d’y passer de longues heures. Souvent le dimanche matin. La visite dominicale au Louvre deviendra une sorte de rite auquel il n’aurait dérogé pour rien au monde.

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Ce qui permet par ailleurs de situer définitivement ce premier voyage parisien en mars, la représentation de Don Juan ayant eu lieu le mercredi 14. Voir à ce sujet www.data.bnf.fr/39578642/don_ juan_spectacle_1934/. Consulté le 24.03.2017.

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III. Quinze ans vont pourtant s’écouler avant que Pierre Aubert ne retourne à Paris. Dans l’intervalle, le Vaudois s’est rendu en Bourgogne et en Haute-Loire ; il est descendu dans le Midi, jusqu’à Marseille, visitant Avignon, Les Baux-de-Provence, Arles, Nîmes, Le Grau-du-Roi. Puis c’est la guerre, qui le confine en Suisse. En 1942, aux côtés de Germaine Ernst (1905-1996), Aldo Patocchi (1907-1986) et Albert Yersin (1905-1984), Pierre Aubert est l’un des membres fondateurs du groupe de graveurs romands « Tailles et Morsures8 »avec lequel il expose à Zurich, à Berne et à Lausanne, et, lorsque les frontières s’ouvriront à nouveau, à Paris. C’est à l’occasion précisément d’une exposition de « Tailles et Morsures » à la Bibliothèque nationale de France, dans laquelle figurent deux de ses gravures, qu’il reprend le chemin de Paris, en avril 1949. Deux ans

Gilberte Aubert, épouse de l’artiste, devant le Musée d’art moderne, 1952.

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Cf. à ce sujet Bernard Wyder, catalogue de l’exposition Tailles et Morsures, Manoir, Martigny, du 23 mars au 27 avril 1980.

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auparavant, il s’est marié9. Et c’est donc en compagnie de son épouse qu’il s’y rend. On imagine sans peine quelle est alors son impatience. Car au cours de toutes ces années, ses pensées n’ont jamais cessé de se tourner vers la capitale française. On en a notamment la preuve avec une sorte de guide10 manuscrit que l’artiste a réalisé à son propre usage dans la perspective d’un futur séjour. À côté de quelques notices historiques, il comporte plusieurs plans, réalisés au crayon, à la plume et à l’aquarelle, de quartiers parisiens : «Louvre, gare de Lyon», «Portes d’Orléans et d’Italie », « NotreDame, Musée de Cluny, Place Maubert »11, etc. On y trouve également une carte des gares, des portes et des ponts ainsi qu’un plan de la nef de la cathédrale Notre-Dame. L’artiste a aussi noté diverses informations toutes pratiques, telles que des indications d’horaire de chemin de fer : « départ de Paris, 8 heures 30, arrivée à Vallorbe, 15 9

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heures 28. » Ainsi que des adresses : celles du Consulat suisse et de l’Académie de la Grande Chaumière, ou encore l’adresse d’un appartement, 82 rue de l’Amiral-Mouchez, dans le quartier du parc Montsouris – propriété d’une amie de la Vallée de Joux, Pierre Aubert y logea lors de son premier séjour parisien de l’après-guerre. Le voyage d’avril 194912 sera suivi, je l’ai dit, de beaucoup d’autres. Notamment, deux ans plus tard, en 1951, d’une durée de presque deux semaines, du lundi 2 au samedi 14 avril. De ce séjour, toujours en compagnie de Gilberte, sa femme, Pierre Aubert a tenu un journal, rédigé dans un exemplaire d’un catalogue du Musée Bourdelle 13. Écrit au crayon, il couvre la dernière page ainsi que la page de couverture intérieure. À quoi s’ajoute une feuille volante, glissée à l’intérieur, sur laquelle l’artiste a partiellement mis au propre ses notes à la plume.

Lorsque j’interrogerai mon père au sujet de ce premier voyage à Paris, le questionnant sur ce qui l’avait avant tout marqué, il me répondra tout à trac, sans la moindre hésitation : « la découverte d’un grand musée ». On trouve d’ailleurs dans ses cartons à dessins quelques copies déjà réalisées au Louvre lors de sa visite du printemps 1934. Par la suite, à chacun de ses séjours à Paris, à partir de la fin de la guerre et

Avec Gilberte, elle aussi née Aubert (1916-2005), institutrice, élève du violoniste et chef d’orchestre Edmond Appia (18941961) et du sculpteur François L. Simecek (1898-1950). 10Collection particulière. Deux pages en sont reproduites dans le catalogue raisonné Pierre Aubert : L’œuvre gravé, op.cit., p. 23. 11La ponctuation est de notre fait.

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Il peut être intéressant de s’y attarder, car il nous permet de suivre, pour ainsi dire « en direct », les pérégrinations parisiennes du Pierre Aubert de quarante ans. Ses rencontres, sa façon de vivre, ses plaisirs. Ainsi le mardi 3 avril : « Grève d’autobus et de métro14. Aussi on va à pied chez Constantin Andréou. On passe le long de la Seine où je dessine pendant que Gilberte me tire en photo. On monte près du Panthéon et on flâne au jardin du Luxembourg où on pique-nique sur un banc : il fait doux malgré le ciel gris. Par l’avenue de l’Observatoire, on gagne le boulevard Montparnasse, puis la rue de la Gaîté. Et voici C. Andréou, heureux de nous revoir. Au début de la soirée, on rentre par la rue de Rennes ; on soupe au restaurant des Beaux-Arts. Retour à l’hôtel15 par les bords de la Seine. » Ami de Pierre Aubert, Constantin Andréou (1917-2007) était un sculpteur d’origine

12 Gilberte Aubert en donne un compte-rendu assez détaillé dans son ouvrage Pierre Aubert, graveur et peintre vaudois, Lausanne, L.E.P. Loisirs et Pédagogie, 1997, p. 62s. 13 Yvon Bizardel (préf.), Ateliers Antoine Bourdelle, Paris, Ville de Paris, 1949. Le journal d’Aubert, que nous citons ici, est totalement inédit.

14 Si le texte est reproduit comme tel, la ponctuation a été complétée par nos soins. 15 Il s’agit presque certainement de l’hôtel Jacques de Brosse, à la rue de l’Hôtel-de-Ville, dont l’adresse figure dans le guide dont j’ai parlé plus haut, hôtel aujourd’hui disparu.

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grecque, rencontré par l’intermédiaire d’une amie commune. Comme plusieurs autres artistes avant lui, dont le Douanier Rousseau avant la guerre de 1914-18, il occupait un vieil atelier rue Vercingétorix, dans le 14 e arrondissement. Aujourd’hui, l’immeuble et la sorte d’impasse pavée sur laquelle donnaient les ateliers ont bien sûr disparu depuis longtemps. Le quartier a subi d’importants bouleversements à la suite du projet, qui n’aboutira finalement pas, de radiale devant relier l’autoroute A10 au centre de Paris. Mais au milieu des années 1970 encore, je me souviens d’avoir vu le nom d’Andréou sur la porte de l’atelier qui était toujours le sien, mais où il ne travaillait sans doute plus guère16. « (Mercredi) 4 avril. Ce matin, il pleut, mais les autobus marchent. On va au Louvre et l’après-midi à l’Académie Julian, rue de Berri17, pour y dessiner et 16 Une photographie montre Pierre Aubert au côté du sculpteur dans son atelier [p. 37]. Bien des années après encore, Andréou évoquait son amitié pour Pierre Aubert, ainsi que me l’a confié le professeur Christos Nikou, qui l’avait rencontré sur l’île d’Égine, quelques années avant son décès à Athènes. 17 Dans l’immédiat après-guerre, l’Académie Julian dispose encore de plusieurs ateliers, notamment 31 rue du Dragon, dans le 6e arrondissement, et 5 rue de Berri, dans le 8e.

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C. Andréou nous y rejoint. On gagne la gare de Montparnasse où on flâne, puis, avec C. Andréou, on va dîner au restaurant des B.A. Il est tard quand l’autobus nous ramène à la gare de Lyon. » Le restaurant des Beaux-Arts, mentionné ici, s’appelait en réalité Chez Poussineau. Je l’ai moi-même bien connu et beaucoup fréquenté. Comme enfant et adolescent, j’y ai souvent déjeuné et dîné avec mes parents, et, par la suite, bien après encore, seul ou en compagnie d’amis à qui je faisais découvrir Paris. Situé rive gauche, dans le 6e arrondissement, non loin de la Seine, en face de l’École des Beaux-Arts, il se trouvait à l’angle de la rue Bonaparte et de la rue des BeauxArts. La cuisine, ouverte et visible de tous, avec ses fourneaux en fonte et son comptoir, occupait, côté rue Bonaparte, toute une paroi à gauche de l’entrée, face à une rangée de petites tables. Au fond, au bout de cette sorte de couloir, à droite, s’ouvrait la salle du restaurant, dont les fenêtres donnaient sur la rue des Beaux-Arts. Au-dessus, à l’étage, il y avait encore une autre salle à manger. L’établissement était


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rayon beaux-arts

genre écrit d’artiste

parution 7 juin 2024

Portrait

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MUMA

Un tout petit éventail de possibilités Regarder un tableau n’est pas tout à fait sans risque. Le professeur Croûton n’en mène pas large quand les pinceaux, les couleurs, les motifs, les toiles lui disent ses quatre vérités. Voici un texte atypique sur l’art, sur la pratique de l’art, sur la façon dont il se produit. Atypique parce que ce sont les œuvres, les médiums qui parlent aussi bien que tous les éléments concrets qui entourent l’artiste, comme ses toiles en lin, les arbres dont le bois fait les cadres et même le café ingurgité en grande quantité. Ils parlent, s’adressent à l’ artiste, se moquent parfois de lui, le bousculent toujours. Et ils portent sur lui un regard critique, décalé, malicieux, ironique et rarement bienveillant. C’est ainsi qu’on traverse les âges : de la préhistoire jusqu’à l’atelier du professeur Croûton, à Lausanne au XXIe siècle. L’histoire de l’art et des techniques croisent l’anthropologie et la vie pleine de déplacements du fameux Professeur si bien que ces perspectives abstraites et mordantes forment curieusement une drôle d’autobiographie. L’irrévérencieux professeur Croûton (énigmatique penseur de l’impensable, pédant parfois, écervelé toujours) passe tout à la moulinette. Tout et d’abord lui-même. Sans tabou. Qu’il souffre du syndrome de l’imposteur ne surprendra personne.

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Né à Barcelone en 1957, Muma est le cinquième d’une famille de onze enfants. Musicien pendant cinq ans, puis un voyage à vélo abracadabrant – Barcelone-Katmandou, aller-retour, seize mois, trois paires de pneus, un cerveau nouveau, Muma arrive à Lausanne en 1986. Licence en poche, il devient artiste. Peinture, dessin. Puis FIAT LUX : il crée 40 sculptures sociales, œuvres d’art participatives avec des centaines ou des milliers de volontaires. Il joue avec le feu et il fait jouer les autres. Avec ça, il voyage beaucoup : Vallauris, Cordoue, Barcelone, Angoulême, Neuchâtel, Zurich. Puis, il pense. Puis il écrit. Il a publié à ce jour quatre textes : Nouvelle méthode pour apprendre à décourager les artistes en général et les peintres en particulier (1999), Mémoires anticipés du Professeur Croûton l’Ancien (2004) et Art Basel Survival Kit (2011). Je ne suis pas d’accord avec moi-même (2018). Ils sont presque tous épuisés, introuvables. Lui pas.

si vous aimez l’histoire de l’art, l’auto-critique, l’anthropologie, le jeu, le taquin




Nouveau titre 2023-2024

Communiqué

LETTRES UKRAINIENNES Un printemps avant l’hiver

Cette publication, intitulée Lettres ukrainiennes en référence au célèbre recueil de nouvelles de Nicolaï Gogol, Mirgorod, a pour objectif de promouvoir le travail d’artistes et performeurs ukrainiens ainsi que de photographes internationaux qui ont réalisé un travail conséquent à propos de l’Ukraine et entretiennent une relation intime avec ce pays. Cet éclairage sur la scène artistique d’un pays en guerre sera mis en oeuvre à travers les échanges de trois intervenantes: Anne-Françoise Lesuisse (Directrice de la Biennale de l’Image Possible), Lara Gasparotto (Photographe et curatrice) et Ira Lupu (Photographe et curatrice).

Artistes : Lesha Berezovskiy, Mishka Boshkarev, Jura Kanevski, Vadim Khudoliy, Ira Lupu, Roma Moskalenko, Christopher Nunn, Kristina Po dobed, Olga Vorobyova, Vova Vorotniov, Yelena Yemchuk.

Diffusion : Paon Diffusion 44 Rue Auguste Poullain, 93200 Saint-Denis, France +33 7 88 97 35 80 contact@paon-diffusion.com

Auteurs :

Anne-Françoise Lesuisse, Lara Gasparotto et Ira Lupu

Prix public : N° de pages : Format : Reliure : Poids : Tirage : Impression :

10.00 € 64 pages 15 × 20 cm Broché, avec jaquette 250 g. 300 exemplaires IMPRIM, Visé

Distribution : Serendip Livres (Belgique, France, Europe) et Servidis (Suisse)

Conception graphique et mise en page : NNstudio.

Hématomes Éditions 2, Quai de la Dérivation 4020 Liège Belgique +32 (0) 4 277 01 75 info@hematomes.be

Dépôt légal : D/2023/14941/02 ISBN : 978-2-931237-02-1 © 2023 Les artistes, pour les images. © 2023 Les auteurs, pour les textes. © 2022 Hématomes, pour la présente édition


Les artistes Yelena Yemchuk Née à Kiev (1970) Vit et travaille à NY La production de Yelena Yemchuk en tant qu’artiste visuelle est immédiatement reconnaissable, quel que soit le support. Née à Kiev, en Ukraine, Yelena a immigré aux États-Unis avec ses parents lorsqu’elle avait onze ans. Yelena s’est intéressée à la photographie lorsque son père lui a offert un appareil Minolta 35 mm pour son quatorzième anniversaire. Elle a ensuite étudié l’art à Parsons à New York et la photographie à l’Art Center de Pasadena. Mme Yemchuk a exposé ses peintures, ses films et ses photographies dans des galeries et des musées du monde entier. Elle a photographié pour le New Yorker, le New York Times, Another, ID, Vogue et d’autres. Yemchuk a sorti son premier livre Gidropark, publié par Damiani en avril 2011, suivi d’Anna Maria, publié par United Vagabonds en septembre 2017. Yemchuk a fait ses premiers pas institutionnels avec son projet Mabel, Betty & Bette, une œuvre photographique et vidéo au Dallas Contemporary Museum. Une monographie portant le même titre a été publiée par Kominek Books en mars 2021. Son dernier livre, Odesa, sera publié en mai 2022 par Gost Books. Ira Lupu née à Odessa (1989) Vit et travaille à NY Ira Lupu est une photographe, artiste visuelle et conservatrice née à Odesa, en Ukraine, et actuellement basée à New York. Elle est diplômée de l’International Center of Photography et de l’école de photographie de Viktor Marushchenko (Kiev). Ses œuvres ont été exposées dans toute l’Europe et aux États-Unis, notamment chez Christie’s Londres et Paris, au Festival de la photo de Copenhague, à la Semaine des arts de Rotterdam et à Dallas Contemporary. Elles ont également été publiées dans le New York Times, Vogue Italia et le British Journal of Photography, entre autres. Membre de Diversify.Photo, elle est représentée sur Artsy par

la galerie IFAC, à New York. En mars 2022, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle a coorganisé et lancé, avec le doyen émérite de l’ICP, Fred Ritchin, «In Ukraine», une exposition de photographie et d’art ukrainien destinée à collecter des fonds. L’exposition a été présentée pour la première fois à la galerie Dobbin Mews à Brooklyn et, depuis juillet 2022, elle a voyagé à La Haye, à Ljubljana et au parc Wembley à Londres. Kristina Podobed 1994 Odessa Vit et travaille en France Kristina Podobed est née à Odessa en 1994. Elle a commencé son voyage photographique en 2011, se documentant principalement sur elle-même et ses amies. Même si votre position sur les corps, la nudité et la sexualité dans la photographie est assez libre, les photographies de Kristina Podobed sont là pour vous prendre au dépourvu, pour vous pousser aux limites où l’intimité et la vulgarité fusionnent soudainement pour créer une image brute et honnête. Ce sont les photographes qui marchent sur cette fine ligne qui finissent par remettre en question le statu quo moral de la société - et ce sont ces photographes dont nous avons le plus besoin aujourd’hui. En 2015 et 2016, Kristina a étudié à l’école internationale d’été de photographie en Lettonie (ateliers Jim Goldberg et Anouk Kruithof ) Depuis 2016, elle participe à différentes expositions. Parmi elles : The Ladies Network Exhibition (TinyTaylor Gallery, Sydney, Australie), UKRAINE SRTON (Gängeviertel, Hambourg), Live Is Ours (Galerie, en collaboration avec le magazine Nhude, Prague, République tchèque), «Your picture - our future (JW_Anderson, Londres). Elle travaille individuellement et en tant que membre du collectif créatif «Join The Cool» . Actuellement, Kristina vit et travaille à Kiev, en Ukraine. Olga Vorobyova Née à Crimée (1991) Vit et travaille à Moscou Olga Vorobyova est née en 1991 à Crimée. En 2014, elle termine ses études de métallurgie au sein de l’Université polytechnique de Kiev. Elle étudie ensuite la photographie documentaire au sein de l’École d’art Rodchenko de Moscou.


Gena Kagermanov Né en Azerbaijan Vit à travaille à Bruxelles (1990) est un photographe et un écrivain basé à Bruxelles, en Belgique. Il a grandi dans la région du Caucase avant de s’installer en Belgique en 2000. Le principal domaine d’intérêt de Kagermanov se situe dans le paysage politique post-soviétique et la migration. Son travail questionne la construction de l’identité et les stratégies narratives dans les sociétés en transition. Choisissant l’approche documentaire, son travail photographique traite de la question de la représentation et de l’éthique, en s’éloignant toujours de sa relation personnelle au sujet. Vova Vorotiov Kiev 19984 Vit et travaille à Berlin Vorotniov est un artiste et un activiste connu pour son expérience dans l’art du graffiti. Il a étudié la philosophie à l’université Taras Shevchenko de Kiev et à l’Académie de Kiev-Mohyla. Dans ses recherches en tant qu’ethnographe urbain, Vorotniov retrace la disparition de la culture matérielle soviétique et sa transformation en formes post-soviétiques, en se concentrant sur les processus de décommunisation, le vandalisme, l’architecture spontanée ukrainienne contemporaine et la culture trash. Il a participé à diverses expositions en Ukraine et à l’étranger et est représenté par la galerie Czulosc à Varsovie en tant que photographe. L’année dernière, il a participé à l’initiative d’artistes et à l’exposition De ne de à Kiev, consacrée à la décommunisation en Ukraine. Son projet DECKommunismus a récemment été exposé dans le cadre de l’exposition collective Dependence Degree à la galerie BWA Awangarda de Wroclaw, en Pologne. Mishka Boshkaryov Kiev1989 vit et travaille à Krementchouk Ukraine Je suis né en Ukraine, en 1989, deux ans avant la chute de l’Union soviétique. En grandissant, je me suis rendu compte à quel point sa dissolution avait influencé ma propre perception de l’esthétique. Pendant mon enfance, j’ai changé de lycée, où j’ai

étudié l’histoire de l’art et voyagé avec ma famille. C’est à cette époque que j’ai eu mes premiers appareils photo et vidéo et que j’ai commencé à documenter les choses qui m’entourent. Le quartier dans lequel je vivais comportait des bâtiments industriels et des voies ferrées. Ma mémoire conserve ces images jusqu’à aujourd’hui et influence la perception de mon environnement. Plus tard, j’ai étudié les services publics dans mon collège technique local, ce qui a lancé de manière inattendue ma carrière de chef cuisinier. J’étais cuisinier mais j’aimais quand même documenter tout ce qui m’entourait. À un moment donné de ma vie, j’ai décidé d’abandonner la cuisine pour me consacrer entièrement à la photographie et à la vidéo. J’ai compris que mon cœur se trouvait dans la photographie de rue. La possibilité de faire des recherches anthropologiques, d’étudier l’environnement, les réactions et les émotions des gens me stupéfie. J’explore les rues tous les jours, à la recherche de détails particuliers, qui peuvent apparaître dans les ombres, les emballages, les actions ou les émotions des gens, ou dans les endroits les plus inattendus, invisibles pour les passants. Christopher Nunn Londres 1983 Vit et Traville à Londres Le travail de Christopher Nunn offre un aperçu rare de la vie quotidienne dans la région du Donbas située à l’est de l’Ukraine. Il a étudié la photographie BA au Bradford College et a exercé divers emplois pendant des années avant de se consacrer plus sérieusement à la photographie. Influences : «J’aime le côté brut de photographes tels que Gordon Parks, Chris Killip et Boris Mikhailov, l’aspect humain de leur travail. Mais la plupart de mon inspiration vient des gens que je rencontre, des histoires qu’ils partagent et des événements qui se produisent.» Jura Kanevski Né a Kiev en 1985 Vit er travaille à Kiev Ukraine. Jura est un photographe diplômé de L’Université de design et Technologies de KievSon travail photographique extrêmement sensible se dévoile tout en douceur dans une série de photographies de paysage et de nature morte aussi mélancolique qu’envoûtante.


Roma Moskalenko Kiev 1995 et travaille à Kiev Roma est un photographe basé à Kyiv. Il a été diplômé de l’Université d’Europe Centrale en 2017. L’axe principal de son travail est le paysage urbain et les traces de l’expérience humaine. Il a participé à plusieurs exposition de groupe notamment au Centre Photographique de Seattle aux Etats-Unis et au photo days de Odessa. Il a publié un fanzine aux editions Alt Press ( NY) Lesha Berezovskiy 1991 Kiev Vit et Travaille à Kiev Lesha Berezovskiy (né en 1991) est un photographe autodidacte ukrainien et un cycliste enthousiaste basé à Kiev. Ses photos sont simples et se suffisent à elles-mêmes. La réalité des images de Berezovskiy est tangible et vivante. Avec une approche semidocumentaire dans sa pratique, l’artiste essaie de montrer de petites choses sans significations supplémentaires inutiles. Il explore la nature sauvage et le rôle des artefacts humains dans celle-ci. Il a travaillé avec des magazines tels que i-D magazine, ZEITmagazine, Monocle, M Le Monde, Dazed et The Calvert Journal. Il est également connu pour avoir documenté la culture rave en Ukraine. Aujourd’hui, il oscille entre projets commerciaux et personnels. Vadim Khudoliy Né à Simferopol, en Crimé 1988 Vit et travaille à Kiev Diplômé de l’école d’art et d’architecture de Crimée, il travaille dans l’industrie de la production cinématographique depuis 2008. En 2006, j’ai déménagé à Kiev pour entamer une carrière de journaliste. Mes projets artistiques multidisciplinaires personnels incluent l’art visuel, la photographie et le cinéma d’auteur. En 2016, j’ai publié ma première anthologie de photographies, intitulée «DREAM», consacrée à l’expérience de l’annexion de la Crimée et à la perte de mon foyer ; et l’année suivante, le film «Light of the Light» a vu le jour. 2021 livre de photos «ESTRANGEMENT».


Quelques images extraites du livre





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Les Dahlias Nolwenn Brod


« J’ai rencontré exclusivement des femmes dans cette petite ville peu animée. La plupart vivaient seules avec leurs enfants. Certaines d’entre elles avaient vécu la mort de leur compagnon par accident ou par suicide, ou la violence conjugale. Cette violence subie se traduira

Les DAHLIAS / Nolwenn BROD

Les Dahlias

parfois dans les corps en tension, la torsion des arbres, le vent dans les feuillages, autant d’états émotionnels que de saisons passagers. J’ai recherché la rondeur de l’être, cette concentration de vie en son centre jamais dispersée mais qui peut se déformer. A vouloir étreindre le réel ou l’effleurer au moyen de la photographie, l’ambiguïté des situations, l’ambivalence de sentiments, la tendresse et la volupté, aussi, s’introduisaient progressivement dans, et entre les êtres. » N. BROD Les Dahlias sont le fruit d’une résidence de création dans la petite ville de Chartres sur une invitation de

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la galerie Le Carré d’Art. La résidence a été initiée en 2021, interrompue en 2022 et terminée cette année 2023.

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Les DAHLIAS / Nolwenn BROD

Les DAHLIAS Photographies / Nolwenn BROD Texte / Marcelline Delbecq Coordination éditoriale et conception graphique / Sur la Crête éditions 30 € ISBN : 978-2-494272-05-7 Chemise imprimée sur carton recyclé contenant 2 livres : - 1 livre au format 180x260 cm. 60 pages / 37 photographies couleurs et Noir/Blanc Impression sur Arena rough Ivory 100g/m2 Piqûre Singer 3 points. - 1 livret au format 150x210 cm. 12 pages / texte de Marcelline Delbecq Impression sur Woodstock Grigio 110g/m2 Piqûre Singer 3 points. Parution : novembre 2023 Tirage : 500 exemplaires

Nolwenn Brod, est une photographe et vidéaste française basée à Paris. Depuis quelques années elle construit une photographie phénoménologique, de celles qui place la rencontre au cœur du processus créatif. C’est une photographie minière, qui creuse son sujet dans la durée, dans l’épaisseur des noirs de l’image photographique. À mesure que les projets se succèdent, on observe la photographe en quête de son rapport à l’autre, traversée dont la photographie constitue autant le témoin que le véhicule. L’ailleurs de la résidence, le point d’ancrage exogène que cela incarne, constitue son mode opératoire privilégié. Dernièrement à Beyrouth au Liban, à Lodz en Pologne, en Bretagne, ou plus récemment à Dublin, elle entre doucement en relation, au gré des rencontres fortuites qui bientôt se concrétisent en photographies, au creux de l’être et ses mouvements contraires, entre vulnérabilité

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et force, fragilité et affirmation. Aux portraits, elle adjoint des fragments de corps, des détails, des vues urbaines souvent nocturnes, intérieurs parcellaires, comme autant de points de cette cartographie délicate de l’ailleurs que constitue l’autre. Le travail se fait dans la longueur de la relation et dans l’espace filmique pour certains projets. Son travail est représenté par la Galerie VU’, elle est membre de l’Agence VU’. Ses œuvres figurent dans la collection Agnès b, la Villa Noailles, le Musée de Bretagne, le fonds d’entreprise Neuflize OBC et quelques artothèques.

Marcelline Delbecq est artiste écrivaine, traductrice et docteure du programme SACRe à l’Ecole Normale Supérieure. Après des études de photographie aux Etats-Unis puis de beaux-arts et de critique d’art en France, sa

pratique s’est éloignée de la production matérielle pour se concentrer sur la potentialité de l’écriture à faire image. Ses textes existent tant sous forme de publications (Envolée, collection Fléchette, Sun/ sun, 2023 ; Camera, Ugly Duckling Presse, New York, 2019 ; Dialogue, avec Ellie Ga, Shelter Press, 2017 ; Oublier, voir Manuella éditions et Fondation Cartier, 2015…), de lectures en public (Fondation Cartier, Petit Palais, Musée d’Orsay, Ferme du Buisson, Montevideo…), de collaborations (Forward backward et Memorabilia avec le musicien Eric Chenaux, L’usage du terrain avec le chorégraphe Rémy Héritier, Landscapes et Tornades avec la photographe Marina Gadonneix) et de contributions pour Trafic, AOC, les Carnets du Paysage et The Art Newspaper. Sur La Crête éditions


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Les DAHLIAS / Nolwenn BROD


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www.editionsurlacrete.com



Avril 2024

Pierre Rahier

Namur

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Avec NAMUR, Pierre Rahier s’expose aux rues d’une ville qui lui est chère. Ici la volonté se laisse guider par les rencontres fortuites qui retiennent son attention. Il y a une autre forme d’ouverture à l’altérité. Il y a une curiosité à s’arrêter entre les rides des visages, entre les histoires imperceptibles, entre les sensations qui s’annoncent. Qu’est-ce que Namur ? Quels sont ces gens qui me croisent? Ils font partie de mon existence pour un instant. Encore un souvenir, une envie, un moment, mais cette fois c’est plus troublant. La diversité qui devient malaise entre en nous et se manifeste dans un spectacle qui surgit librement à nos yeux. Alors que tout s’écoule rapidement et sans cesse, je ressens l’illusion que quelque chose reste. Les précieuses récoltes visuelles de Pierre réalisées au fil de plusieurs années nous parlent d’une patience prudente, d’une attente prolongée, d’un apprentissage et d’une lente maturation. Ce sont des visions soigneusement sélectionnées avec la conscience que tout ne peut pas être conservé dans la vie. Steve Bisson, Directeur de l’institut Urbanautica

Langue Français

bulk 100 gr (pages intérieures), Sirio Color 290 gr (couverture), 2 triptyques

Format 16x23 cm à la française

Prix 35 euros ttc

Nombre de pages 132

ISBN 978-2-930754-33-8

Données techniques Reliure suisse, coucou, quadri, Arena

Éditions du Caïd

Pierre Rahier (1979, Namur, Belgique) habite Thon Samson non loin de Namur. Arrivé à la photographie par hasard à l’âge de 27 ans, il suit un atelier de photographie argentique avec le photographe belge Baudoin Lotin. Depuis plus de 10 ans, il développe des projets personnels toujours liés à un territoire défini et relativement exigu.


Pierre Rahier

Namur


Pierre Rahier

Namur


Pierre Rahier

Namur


Pierre Rahier

Namur


Avril 2024

Natalie Malisse

La grande maison

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La grande maison est un projet photographique qui pose un regard rétrospectif sur la violence intrafamiliale. Il met en images les fragments de mémoire peuplant les cauchemars de l’artiste, pour mieux apprivoiser “la nuit [qui] nous ramène aux souvenirs que nos jours s’efforcent d’oublier”. Les photographies en noir et blanc et les textes brefs traquent les ombres muettes et les blessures invisibles de l’enfance dans la maison paternelle : objets et corps, étranges sculptures, deviennent le réceptacle presque abstrait des déchirements intérieurs, mais aussi des souffles de consolation.

Langue Français/Anglais Format 15,7x22,2 cm à la française Nombre de pages 92 Collection Première lame

Intérieur Munken Lynx 130 gr. Offset : Bichromie Couverture Cartonné toilé, cousu, embossage Prix 30 euros ttc ISBN 978-2-930754-50-5

Éditions du Caïd

Natalie Malisse (1998) est une photographe belge, diplômée de l’ESA « Le 75 » à Bruxelles (où elle vit et travaille) et du KASK/Conservatorium à Gand. Son projet “La grande maison” a été sélectionné en 2023 dans le cadre de Circulation(s), le festival de la jeune photographie européenne (Paris, ClermontFerrand).


Natalie Malisse

La grande maison


Natalie Malisse

La grande maison


Natalie Malisse

La grande maison


Natalie Malisse

La grande maison


Pascal Grimaud L’Hortus

Pascal Grimaud

L’ HORTUS

Hors collection 24 x 19,40 cm 96 pages 978-2-493242-11-2 27 € 5 avril 2024

En 2017, Pascal Grimaud commence à réaménager une vieille bâtisse familiale à Eygalières, dans la région des Alpilles. Il décide d’aborder le territoire sous un angle résolument biographique, mais ouvert à une certaine dimension spéculative. Le paysage rural constitue le motif central de ses photographies à la chambre, qui rendent compte des mutations en cours, avec des friches et un habitat pavillonnaire qui prolifèrent sous la pression de la métropole d’Aix-Marseille. Or c’est aussi tout un imaginaire qui est convoqué dans ces prises de vue, cinématographique (le western et la science fiction post-apocalyptique) et photographique (The New Topographics : Lewis Baltz, Robert Adams, notamment), dont Pascal Grimaud semble parfois reprendre les codes pour mieux les déplacer. Dans ses paysages, l’anthropisation du monde apparaît comme un processus achevé, les espaces bétonnés ressemblent souvent à des ruines ou des vestiges au milieu desquels se laisse percevoir un foisonnement et une avancée du végétal. Au centre de cet espace hybride, le chantier de la vieille bâtisse familiale ; et l’utopie qu’il comporte, le but étant d’en faire un lieu de séjour et d’y installer un laboratoire argentique. L’hortus propose en définitive une approche radicalement subjective d’un territoire vu et vécu à travers l’optique d’une certaine histoire de la photographie.

* Pascal Grimaud est photographe. En 2001, il obtient le prix Révélation du festival Terres d’images de Biarritz. Il travaille sur des questions liées à l’aménagement du territoire en milieu périurbain. Il a publié plusieurs ouvrages, dont Le temps présent (Filigranes, 2016) et, en 2015, le Cahier n° 5 aux éditions Zoème.







Avril 2024

Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin

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Dans ce livre, trois mondes cohabitent : - Mon modèle, c’est mon petit-fils Louis, un petit garçon qui joue dans le jardin avec l’insouciance de l’enfance. - La table, c’est mon studio en plein air, où je dépose les fruits tombés des arbres. Elle donne naissance à une variété de plantes. Louis a élu cette même table pour y faire un circuit pour ses petites voiture. Elle est devenue son point d’attache au jardin. - Le jardin c’est le domaine des arbres fruitiers, du potager et des fleurs. C’est le monde où l’enfant gambade et fait des découvertes. Les chats adorent également s’y prélasser...

Langue Français/Anglais Format 22x32 cm à la française Nombre de pages 96 Données techniques Reliure Suisse, Volume dos carré

cousu, Arena Rough Natural 300 gr (couverture), Lessebo design 1.3 (intérieur) Prix 45 euros ttc ISBN 978-2-930754-40-6

Éditions du Caïd

LUCIA RADOCHONSKA, née en 1948 en Pologne, vit en Belgique depuis 1958. Elle étudie la photographie à Saint-Luc Liège (1969-72). Elle expose dans le monde entier depuis 1973. Depuis 2012, elle est exposée au MOMA de New York dans la salle consacrée aux femmes. Première monographie publiée en 2009 (Ed. Yellow Now), couvrant 30 ans de création.


Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin


Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin


Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin


Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin


Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin


Mai 2024

Matthieu Litt

Oasis

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Parfois on croit qu’il n’y a rien à voir... rien ne se passe, rien à dire. Mais laissez les choses changer, tolérez qu’elles vous soient ôtées, et vous vous rendrez compte de ce que vous avez perdu. Un être, une paix, une parole, une image même, et tout bascule. Certes, nous avons appris à vivre dans un présent que l’avenir menace… mais si tout est menacé (et l’inquiétude ne devient-elle pas une stratégie politique ?), finalement rien ne semble l’être. Or le Ry-Ponet, lui, l’est. Petit paysage fragile qui est avant tout un paysage d’images. Et si ténu qu’il pourrait passer inaperçu.

L’univers énigmatique et poétique de Matthieu Litt se décline tant par la création d’images proprement dites que par leur présentation sous forme d’édition ou dans des scénographies étudiées. Cette reconstruction permet de trouver des angles critiques alternatifs visant à mettre en lumière nos liens à (re)construire avec tous les domaines du vivant.

Langue Français/Anglais textes Karel Logist Format 24x36 cm à la française Nombre de pages 198

Données techniques Papier Ibo One 60gr, Papier fluo une face, pliages encartés, reliure libre Prix 45 euros ttc ISBN 978-2-930754-37-6

Éditions du Caïd

Il est l’auteur de deux premiers livres très remarqués par la critique et les amateurs, Horsehead Nebula d’abord (avec des images d’anciennes républiques soviétiques), puis Tidal Horizon (éd. du Caïd, 2018), qui brasse des images prises lors d’une résidence d’artiste en Norvège. Utilisant essentiellement la photographie, mais sans exclusivité, il contribue à un nombre croissant de projets éditoriaux.


Matthieu Litt

Oasis


Matthieu Litt

Oasis


Matthieu Litt

Oasis


Voir & Flairer

Jean-Luc Cramatte & Jacques Roman

PRÉSENTATION Sous sa plume, penser et flairer ont le même sens

En librairie mai 2024 Format : 14 x 21 cm Pages: 112 p. 28 illustrations Reliure : broché, collé rayons : Littérature & Beaux-arts Prix: 22 € ISBN 978-2-8290-0686-9

DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE Éditions d’en bas Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net

DIFFUSION ET DISTRIBUTION FRANCE SERENDIP livres

D’abord, entrez dans les instants capturés par Jean-Luc Cramatte, autant d’arrêts sur image qui ouvrent sur des univers singuliers. Puis, à travers le regard de Jacques Roman, sa sensibilité, les histoires qu’il fait naître, repensez ces mondes au-delà de l’objectif. Un dialogue silencieux entre deux auteurs, une danse subtile à laquelle ils nous convient. Quelle lecture faisons-nous d'une image? Jacques Roman, ne connaissait rien des photographies lorsqu'il a écrit ses textes, ni le lieu, ni la date, ni les circonstances. Les deux auteurs nous invitent à nous ouvrir à nos propres visions. Alors que l'image est omniprésente elle n'est plus regardée, juste vue. Ouvrons l’œil et écoutons la musique des mots.

AUTEURS Jean-Luc Cramatte Né dans le Jura Suisse en 1959, il découvre la photographie par l’ornithologie et achète son premier appareil photographique pour photographier les oiseaux. Il veut devenir bûcheron, mais sa mère insiste pour qu’il travaille « au chaud » dans un bureau. Il travaille d’abord pour la presse et réalise un premier essai photographique sur la dernière gardebarrière en 1983. Il s’éloigne peu à peu de la presse quotidienne pour mener à bien ses travaux artistiques. Collectionneur obsessionnel, il pense et travaille en séries, accumule ses images comme celles des autres. Il ne craint ni le rebutant, ni la monotonie et culmine dans une sorte de poésie de l’ordinaire. Jacques Roman Né en France en 1948, il arrive en Suisse en 1969, par un coup du destin. Le même destin le voit se consacrer à la culture : théâtre, lectures, radio, cinéma, enseignement, écriture (auteur d’une œuvre poétique importante), et ce durant plus de cinquante ans, un demi-siècle. Il ne doute pas que ce soit cette longévité biographique qui l’ai fait se pencher en penseur sur l’agoniagraphie et la thanatographie, sur le passage du temps et l’éternel retour, sur l’impossible inscription de la vie sur catalogue.

SERENDIP livres – 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L'Île-St-Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom 3019000119404


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Force et noblesse Ici l’acte du photographe a fait se lever le fantôme de l’un de ses prédécesseurs. Je pense à Walker Evans parcourant l’Amérique rurale des années 30, Evans né dans le Missouri en 1903, disparu en 1975. De cette photographie-là émane une atmosphère dans laquelle, de derrière la réalité crue, de derrière la réalité rude, de derrière la réalité sociale, se donne à voir une silencieuse humanité dont au premier coup d’œil je perçois force et noblesse. Ces deux femmes, amies ou sœurs, assises autour des reliefs d’un repas partagé dans la cambuse, éveillent pour moi des récits d’aventure. Si elles ont consenti à ce qu’on leur tire le portrait, ce n’est certes pas sous le regard d’un chasseur de primes. On ne voit ni les couteaux ni les revolvers, mais la bande est bien au complet, solide, déterminée, gardant le repaire et ses secrets. Ce que l’une, encore en tablier, a fait mijoter, nous ne le saurons pas. Mais à la voir fumer la pipe on apprend, si l’on sait ce que fumer la pipe ou le cigare veut dire, qu’elle partage avec sa consœur le rêve d’un temps qui pour n’avoir jamais existé demeure un rêve corsaire, un rêve d’aventure. J’ai dit force et noblesse, là où les présences en l’image ont déchiré celle-ci de leur humanité pour m’inviter à entendre…

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L’élégance Un jour, je saisis l’image, je la regarde longuement, puis je la repose sur mon bureau. Passent les jours, je reprends l’image, la regarde et la repose à nouveau. Je sais que les quelques mots qui me viennent en tête ne vont faire que souligner quelque épais cliché… La tentative de description peut-elle à elle seule dire le sentiment que fait se lever l’image photographique ? Peut-on écrivant à propos d’une photographie échapper au récit, sa subjectivité ? Rien dans cette photo ne m’est étranger, sinon le paysage. Si je recouvre d’un doigt la silhouette de l’homme qui va de l’avant sur cette route glacée, ce paysage, malgré la présence fantôme de chalets, ne m’apparaît plus comme habitat. Il me plonge dans sa grisaille, car c’est ça aussi la photo en noir et blanc : des gammes de gris. Si je retourne à l’homme sur la route, le paysage, et jusqu’au ciel, me redevient accueillant. C’est la présence tonique de l’homme élégant dans son costume hors de saison, chemise ouverte, qui m’hypnotise et me donne à partager tout ce blanc comme une radieuse nouvelle. Dans l’espace immense, cet homme, le pied ne lui manque pas. Il ne pense pas à ce qui est en-dessous de lui, mais à ce qu’il voit devant lui. Oui, tout est devant nous. Accompagné de quelle force, de quelle faculté, parcourt-il, allègre, le monde ? À découvrir ? À réinventer ? Ici, le photographe ouvre une frontière.

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Vu passer quatre mules… Ni parade, ni invasion, ni libérateurs… Tandis que l’on flânait au centre-ville, on s’est trouvé par hasard sur l’itinéraire d’un convoi militaire en route pour une région de montagne. On se rappelle le lourd et bruyant grondement du moteur des camions. Aurait-on même tourné la tête si ne nous était parvenu le bref braiement d’un animal, et si l’on n’avait pas respiré des effluves d’écurie ? Pas de doute, le chauffeur transporte quatre mules. L’animal a la réputation d’avoir le pied sûr, mais aussi un caractère têtu, deux qualités essentielles qui assurent son engagement militaire ainsi que celui du soldat qui l’accompagne. Les services rendus par l’animal ne lui valent aucunement l’attribution d’une accession quelconque dans la hiérarchie, mais lui offrent en contrepartie le gîte et le couvert ainsi que divers soins prodigués par les palefreniers. Le temps de tourner la tête on s’est réjouit durant quelques secondes de voir passer, ainsi que l’on aurait assisté à l’entrée d’un Cirque dans la ville, de pacifiques mules, oreilles au garde-à-vous, museaux au vent, en alerte, comme alignées au départ d’une course… Ce nous fut une attraction détournant un instant notre regard des forces combattantes.

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NOUVEAUTÉ AVRIL 2024 ARTS • CINÉMA • CINÉMA D’ANIMATION

BLINK BLANK

La revue du film d’animation Numéro 9 Printemps/été 2024 Résumé www.revue-blinkblank.com

19,5x24,7 cm à la française 160 pages illustrées quadri couverture souple isbn 978-2-493524-10-2 parution : 3 avril 2024 prix de vente public 20€TTC

Première publication régulière en langue française consacrée au film d’animation et à ses enjeux, Blink Blank permet de rendre compte, deux fois par an et en 160 pages, de la créativité de l’animation : partager l’actualité du film d’animation ; mettre en valeur ses talents ; comprendre ses enjeux artistiques ; connaître son histoire ; appréhender ses horizons techniques, géographiques, ses nouveaux défis. La revue donne la parole aux critiques, historiens, chercheurs, observateurs attentifs de la vie des formes animées et aux artistes eux-mêmes.

Sommaire indicatif du n°9 Entretiens inédits, points de vue critiques sur l’actualité, incursions dans les coulisses de la création, éclairages historiques.

- Dossier : L’animal dans le cinéma d’animation - Films & Séries : la TRÈS riche actualité des courts et des longs métrages - Rencontres : William Kentridge ; Liu Jian ; Pablo Berger ; Nicolas Deveaux ; Anne-Laure Daffis et Léo Marchand - Passé Présent : Les génériques animés - En chantier : Dans la forêt sombre et mystérieuse de Vincent Paronnaud (Winshluss) et Alexis Ducord, La mort n’existe pas de Felix Dufour-Laperrière Grandpa & Grandma Made the Revolution de Agnès Patron et Sophie NivelleCardinale - La Fabrique de l’animation : Un métier ; texte inédit de Solweig Von Kleist ; Portfolio de Laura Gonçalves - Voix Off Points-clés Nos engagements Maison d’édition indépendante, membre du Coll.Libris et de la Fedei. Impression en Pays de la Loire (label Imprim’Vert, ISO14001). Éditions WARM infos@warm-ed.fr warm-ed.fr

- revue semestrielle de référence sur le film d’animation créée en 2020 - le fruit d’une coédition WARM, NEF Animation et la Cinémathèque québécoise. - destinée à celles et ceux qui aiment le film d’animation et qui souhaitent en approfondir la connaissance - les numéros parus sont disponibles (sauf le n°1)

Diffusion-distribution Serendip Livres

21 bis rue Arnold Géreaux 93450 L’île Saint-Denis Tél. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404


BLINK BLANK

Revue de référence indispensable aux étudiants, professionnels et amateurs de l’animation Parlez-en à vos partenaires (écoles de cinéma, bibliothèques, salles, associations et festivals de cinéma…).

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Tous les numéros parus sont disponibles auprès de SerendipLivres (sauf le n°1).

Épuisé


BLINK BLANK


BLINK BLANK

Revue de presse (extraits) :

« To blink, en français, c’est cligner de l’œil, et blank « Rétrospectivement, il est remarquable de c’est un vide, un blanc, dans le son ou l’image… D’où le titre de ce célèbre court métrage de Norman McLaren, Blinkity Blank (1955), qui jouait sur le temps de perception le plus bref de l’œil, cinq minutes de graffitis contrôlés sur pellicule - où un Truffaut en transe vit « toute la fantaisie de Giraudoux, la maîtrise d’Hitchcock et l’imagination de Cocteau » ! Ce petit

bijou a inspiré le titre de cette nouvelle revue entièrement consacrée au cinéma d’animation. (…) L’ensemble est vraiment remarquable et devrait vite s’imposer comme indispensable aux cinéphiles en général étant donné l’importance qu’a pris l’animation dans le 7e art. » Bernard Génin, Positif n°711, 2020

constater que cette revue a trouvé sa cohérence dès son premier numéro qui imposait un chemin

de fer précis entre un gros dossier thématique, des entretiens avec les réalisateurs qui signaient les films d’animation les plus importants du moment, des analyses de films récents, la découverte d’un métier de l’animation, des longs métrages qui ne sont pas encore terminés, une réflexion exclusive de Michael Dudok de Wit en philosophe des images et Michel Chion en analyste passionné de la fabrication du son dans le cinéma d’animation mainstream. Voilà

déjà un programme ambitieux à la hauteur de l’effervescence de la production contemporaine du cinéma d’animation dans sa large diversité d’esthétiques et de récits. (…) » Cédric Lépine, Médiapart, 2021

« Riche, variée, Blink Blank propose une approche très dynamique du cinéma d’animation – des auteurs les

plus connus aux plus originaux –, nous faisant découvrir, avec une grande joie avouons-le, des univers plastiques, des formes de narration puissantes, vives, nécessaires. On y découvre une actualité plurielle en même temps que des pratiques, emportés par une revue qui est tout à la fois généraliste, informative, didactique, militante aussi, en ne renonçant pas à un discours savant et informé. Après l’avoir lue, on est surtout pris par des envies de cinéma, poussés par le désir de découvrir et de se plonger dans des univers très variés qui nous rappellent l’importance et la nécessité d’une forme de cinéma propre, d’un discours qui réarticule nos imaginaires et nos mémoires, les stimule, les incarne autrement, leur offre une voix puissante ! Hugo Pradelle, Ent’revues, 2021

»


BLINK BLANK

Blink Blank#8



ÉDI TI ON S L U R L U R E visuel provisoire

PARUTION JUILLET 2024

LES BURLESQUES OU PARADE DES SOMNAMBULES

Petr Král Genre : Essai Collection : Critique Prix : 28 euros Format : 140 x 210 mm Nombre de pages : 400 pages illustrées de photographies noir et blanc ISBN : 979-10-95997-60-3

> La suite du Burlesque ou Morale de la tarte à la crème, ouvrage unanimement salué par la critique > Pour redécouvrir les plus grands noms du cinéma burlesque, de Chaplin à Laurel et Hardy en passant par Keaton

LE LIVRE Réédition du second tome de la somme magistrale de Petr Král consacrée au burlesque au cinéma (première édition chez Stock, 1986). Si le premier volume, Le Burlesque ou Morale de la tarte à la crème, réédité chez Lurlure en 2021, traitait du burlesque cinématographique dans son ensemble, ce second tome s’attache surtout à l’analyse des œuvres personnelles des principaux noms du genre, de Chaplin à Laurel et Hardy en passant par Keaton, mais aussi des comiques plus méconnus tels que Fatty, Harry Langdon ou Larry Semon. Au fil des pages, éclairées par des vues cinéphiles aussi bien qu’esthétiques et biographiques, les comiques apparaissent comme des poètes subtils et profondément modernes qui, encore aujourd’hui, nous apprennent à voir, à mieux percevoir le monde dans ses défaillances et ses tromperies, son grotesque et son absurdité, mais également dans ce qu’il cache toujours de merveilleux.

L’AUTEUR Petr Král (1941-2020) est un écrivain tchèque. Poète, membre du groupe surréaliste tchèque, il quitte son pays natal pour Paris au moment du Printemps de Prague en 1968. Également essayiste sur le cinéma et la poésie, la plupart de ses livres sont écrits en français. Petr Král a reçu en 2016 le Prix Jean Arp de littérature francophone pour l’ensemble de son œuvre, et, en 2019, le Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française. Les éditions Lurlure ont publié en 2020 le dernier recueil de poésie paru de son vivant, Déploiement.

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REVUE DE PRESSE (extraits) LE BURLESQUE OU MORALE DE LA TARTE À LA CRÈME (Lurlure, 2021) “Král vient de démontrer l’ampleur de son talent… Ses connaissances lui ont permis de saisir le sens profond des films burlesques d’une façon inattendue et pénétrante.” Milan KUNDERA “D’une érudition incroyable, d’une intelligence constante, ce livre se lit comme un roman.” LE FIGARO MAGAZINE “Un ouvrage destiné à faire date.” LIRE / MAGAZINE LITTÉRAIRE “Ce livre nous replonge avec poésie, humour, légèreté et érudition tout à la fois dans un cinéma qui a marqué beaucoup d’entre nous.” L’ÉCRAN “Admirable… C’est peut-être la première fois qu’une étude cinématographique témoigne de si belles qualités littéraires.” LE MATIN “On peut aisément avancer qu’il s’agit d’une encyclopédie par chapitres tant les aspects les plus divers de ce cinéma si particulier sont abordés, de la sociologie à l’esthétique en passant par la psychologie.” LE MATRICULE DES ANGES “Que dire pour ne pas s’égarer dans ce labyrinthe fabuleux qu’il convient d’arpenter, de manière peut-être un peu enfantine, en ayant en tête les films dont P. Král parle, ce qui n’est pas si difficile tant ils se sont inscrits, et continuent de s’inscrire, dans toutes les mémoires – les principaux acteurs/réalisateurs étant restés fameux et, pour certains, adorés par un public toujours renouvelé ?” DIACRITIK “Si Petr Král connaît parfaitement les techniques du cinéma, ce n’est pas par ce biais qu’il évoque le burlesque dans son livre. Il préfère l’approcher par la poésie telle qu’il la ressent, dans « la chair des images », attentif aux moindres détails que révèle la caméra, parfois à l’insu du cinéaste et du jeu des acteurs.” EN ATTENDANT NADEAU

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SOMMAIRE DU LIVRE 1. Le jeu des comiques L’auteur et son acteur Un moi pluriel Le héros ou l’Unique Le geste et son objet L’acteur et son auteur 2. Le défilé Linder le prétendant Fatty ou la viande rêveuse Chaplin, la fourmi danseuse 1. La fièvre d’exister 2. L’objet et la métaphore 3. La danse et l’affrontement 4. Misérable dans le manteau de sa bière 5. Le vagabond et le dandy ou Maison impossible 6. La nonchalance contre le néant 7. Malgré tout Buster K., géomètre 1. Malec prisonnier 2. Malec constructeur 3. Malec bricoleur 4. Malec démonstrateur 5. Malec et le balancier du monde 6. Malec pessimiste 7. Malec visionnaire Harry, ailleurs 1. Univers fondant 2. Un enfant ? 3. Un comique surréaliste 4. L’écart absolu 5. Hésitation et jouissance 6. Érotisme... et moralité 7. De la durée des anges Larry, un pâle dans les ronces Harold ou l’élégance d’une machine infernale Stan et Ollie ou l’Unique et son double Post-scriptum

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EXTRAIT 1 : L’auteur et son acteur “L’énigme des comiques du burlesque – et de leurs héros – est à la fois individuelle et universelle : leurs traits sont singuliers, mais mis invariablement en évidence par le même maquillage blanc. Mieux, ils atteignent l’« effica­cité » qui pouvait sembler réservée aux héros tragiques, à un Othello ou un Hamlet (que Bergson, en ce sens, oppose à l’Avare) : ils agissent sur nous, dans toute leur singularité, comme des figures mythiques. Plus que des personnages, ils incarnent nos envies et nos craintes intimes, voire immémoriales. Le fait que leurs films les présentent en même temps directement comme des êtres physiques, et à travers leur vision poétique – qu’ils soient seulement acteurs ou aussi réalisateurs et scénaristes –, ne peut que renforcer cette intimité du propos : on les regarde, incarnant leurs gags, comme on se regarde, en rêve, réaliser ses propres fantasmes.” EXTRAIT 2 : L’acteur et son auteur “En dehors de son jeu – et en étroite liaison avec lui – , la vision personnelle du comique, bien sûr, s’affirme avant tout dans ses gags. En même temps qu’une façon de démythifier nos habitudes – et de nous en faire rire – , le gag, pour le comique, est aussi une manière de donner corps à sa sensibilité et à ses « fantasmes » : il est un langage concret et, simultanément, une occasion de se réaliser. Ce fait n’est qu’apparemment contredit par ce que le gag a de foncièrement impersonnel, au point que certaines idées comiques peuvent être indifféremment reprises dans des films concurrents. Les emprunts entre les comiques sont en fait à ce point fréquents qu’ils ne sauraient fournir, à eux seuls, aucune preuve décisive de manque d’originalité ou d’invention. Les grands comi­ques non seulement empruntent aussi facilement aux autres que les petits, qui n’hésitent pas à emprunter aux petits comiques eux-mêmes. La fameuse danse des pains de The Gold Rush (La Ruée vers l’or, 1925), devenue un des « emblèmes » les plus notoires de Chaplin (et de son Charlot), apparaît ainsi, huit ans avant la première du film, dans The Rough House de (et avec) Roscoe Arbuckle (Fatty chez lui, 1917). Il se pourrait, certes, que celui-ci l’ait lui-même empruntée à un numéro de cirque ou de music-hall... Souvent, dans le burlesque actuel – qui est fatalement, depuis un bon moment, réduit surtout à des variations sur les gags connus – , un gag est d’ailleurs repris tout à fait ouvertement, en hommage délibéré à son inventeur ; ainsi quand Jerry Lewis, dans The Disorderly Orderly (Jerry chez les cinoques, 1964), fait jaillir la flamme de son pouce comme d’un briquet, en souvenir d’un célèbre gag de Laurel. Depuis Lautréamont au moins, ne l’oublions pas, le plagiat a tendance à se confondre avec le « détournement » (le collage) et à devenir un des procédés familiers de tout l’art moderne.” EXTRAIT 3 : Chaplin, la fourmi danseuse “Tout le monde connaît Chaplin, ou mieux « Charlot » : c’est le triple (ou quadruple) graphisme noir de la mous­tache, des sourcils et du melon, les grosses chaussures tournées vers le ciel et atteintes d’un strabisme notoire, la badine, le gilet dépassant d’un veston étriqué et de toute part étiré, le pantalon grotesquement ballonné en toile de sac. C’est, davantage encore, la démarche dandinante,

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les dérapages sur un seul pied, dans les tournants – l’autre jambe frétillant triomphalement en l’air –, la badine brandie brusquement vers autrui comme une antenne, pour attirer ou pour repousser, le coup de pied sournois avec un reniflement simultané, un rien pincé. Si Chaplin nous parle, c’est d’abord dans son jeu même, comme un acteur qui est bel et bien venu affronter la caméra pour se montrer. Il s’agite, fourmi noire, il occupe à lui seul tout l’écran ; il est là et il entend en profiter. Même quand, d’aventure, il arrive qu’on le jette dehors, regardez bien ; il est là encore. Fondement de tout son génie, son jeu d’acteur fut pourtant constamment éclipsé. Au comédien proprement prodigieux, poète dans sa seule façon de courir, de remuer, de bâiller, on n’a pas cessé de superposer Chaplin l’auteur, plus ou moins séparé du premier à coups d’exégèses littéraires. Certains de ses prodiges gestuels, malgré l’abondance des études qu’on lui a consacrées, n’ont d’ailleurs même jamais été « enregistrés ». [...] Il y a d’ailleurs gros à parier que les simples spectateurs, eux, ont certains de ces prodiges toujours présents à l’esprit ; tant leur rôle a dû être capital dans la formation de ce qu’il convient, désormais, d’ap­peler le mythe de Charlot.” EXTRAIT 4 : Buster K., géomètre “Chaplin, sur les pages précédentes, est plusieurs fois mis en parallèle avec Buster Keaton. La tentation était en effet trop grande : ils s’opposent presque en tout, au point d’apparaître comme le négatif l’un de l’autre. Dans son allure, déjà, Keaton est un véritable « anti-Charlot ». La silhouette de Chaplin, noire et ramassée, se replie cons­tamment vers son propre centre – le visage du comique – où ne cessent de se lire, par mimiques interposées, les états d’âme et les émotions dont elle est habitée. Keaton, rectiligne et carré, se présente d’emblée plutôt comme un mètre étalon destiné à mesurer l’espace où il s’inscrit, et qu’il tend en même temps à réduire à ses seuls aspects géométriques. [...] Son visage, désormais légendaire, est par contre l’im­pénétrable même. Sa bouche, simple trait droit, repose aussi calmement dans ce visage que le fameux chapeau se tient sur la tête ; réduite elle-même à une géométrie sommaire, elle semble être là, en quelque sorte, pour la seule raison qu’il en faut bel et bien une, de bouche. L’œil, il est vrai, est constamment aux aguets ; immobile de nature, le visage n’en réagit que plus vivement – encore que discrètement – aux sollicitations de la réalité am­biante. Là encore, pourtant, ce n’est que pour lui en renvoyer l’écho ; Keaton lui-même ne se raconte pas, si ce n’est à travers ses actes. Aussi fondamentalement « objec­tif » que Chaplin est « expressif », il affirme son existence sans s’attarder à la justifier. Tendu de tout son être vers le but qu’il s’est fixé, comme personnage autant que comme acteur (et comme auteur), il n’a pas le temps de nous lancer des œillades. Il cherche l’efficacité, pas les applau­dissements.”

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NOUVEAUTÉ AVRIL 2024

Collection DISCOGONIE

Air : Music For Museum de Régis Cotentin

editionsdensite.fr

discogonie

Volume très à part de la collection Discogonie, qui marquera un double 10e anniversaire (celui de la collection et du disque), Music For Museum d i est s cleorécit deglaocréation n i e de la toute première « musique originale de musée » créée par le groupe Air à l’invitation du Palais des beaux-arts de Lille en 2014, et gravée sur vinyle en tirage limité à cette occasion. En écho aux œuvres exposées, Music For Museum est une œuvre elle-même répartie dans les différents espaces du musée comme sur 4 faces de vinyle. Le livre développe des correspondances intéressantes pour les fans du groupe, ainsi que pour les artistes contemporains, les scénographes et les institutions qui produisent des expositions ouvertes aux croisements des disciplines artistiques. En appui sur les entretiens avec les deux membres du groupe Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin et de la plupart des intervenants de cette commande artistique, Régis Cotentin décrit le processus de création hors norme de cette expérience jusqu’à sa diffusion particulière. 4 faces instrumentales des fers de lance de la french touch en b.o. d’un musée

discogonie

gonie

RÉGIS COTENTIN

L.A. WOMAN

disco

L’auteur : Régis Cotentin est commissaire d’exposition et responsable de l’art contemporain au Palais des beaux-arts de Lille. Deux de ses livres ont paru en 2021 : Wonder Women et le catalogue de l’exposition Expérience Goya, édités par la Réunion des musées nationaux. Il a contribué très directement à cet Open Museum du groupe Air au musée de Lille. Il vit entre Lille et Vire en Normandie.

THE DOORS

AIR MUSIC FOR MUSEUM

Air : Music For Museum 12 € ISBN 9782919296446 10 x 18 cm, 96 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 discogonie

disco

gonie

À SUIVRE : Pixies Doolittle, Jean-Louis Murat Le Moujik et sa femme, NTM Paris sous les bombes


densité

NOUVEAUTÉ AVRIL 2024

Collection DISCOGONIE

The Beach Boys : Smile de Diego Gil

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discogonie

Fantasmé dans plusieurs configurations, Smile n’aura peut-être jamais le statut de chef-d’œuvre canonique et immuable. N’existant longtemps d iqu’en s c opièces détachées, g o n i e objet de manipulations diverses par ses impétrants (maison de disque, Brian Wilson, les autres Beach Boys) et à travers les âges, Smile ou Smiley Smile ou Smile Sessions ou Brian Wilson Presents Smile reste une œuvre ouverte, inachevable, perdue pour le panthéon. Ce livre essaie de proposer une lecture aussi fragmentée que son sujet, à partir de la chronologie du travail en studio. Enfonçant le clou de la quête obsessive de Brian Wilson de la symphonie pop parfaite, les sessions d’enregistrement sont transformée en laboratoire et perdent tout le monde en chemin, y compris Wilson lui-même. Les tensions dans le groupe, la chimie des drogues et l’inachèvement enrayent durablement la machine à tubes californienne. L’album devient un graal, les pirates s’en emparent pour livrer leurs versions (aujourd’hui la plupart en ligne) et le livre voudrait en rendre compte. « Good Vibrations », « Heroes and villains », « Surf’s up », « Cabin Essence »

discogonie

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DIEGO GIL

L.A. WOMAN

disco

SMILE

THE DOORS

THE BEACH BOYS

L’auteur : Diego Gil est chroniqueur musical dans le magazine Longueurs d’Ondes et dans le fanzine Groupie. Il a écrit une histoire des Basques à Bordeaux (éditions Confluences). Passionné de musique, il est à l’origine de Bordeaux destination rock autour de la scène bordelaise et de ses albums emblématiques (Castor Astral), une biographie décalée sur Ian Curtis (éditions Le Boulon) et Something to hide : exploration des messages cachés du rock (éditions Le Blouson noir).

The Beach Boys : Smile 12 € ISBN 9782919296453 10 x 18 cm, 96 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs discogonie

disco

Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404

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À SUIVRE : Pixies Doolittle, Jean-Louis Murat Le Moujik et sa femme, NTM Paris sous les bombes


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NOUVEAUTÉ AVRIL 2024

Collection DISCOGONIE

Suicide : Suicide de Pedro Peñas Robles

editionsdensite.fr

discogonie

En 1977, le groupe le plus punk au monde n’était vraisemblablement pas les Sex Pistols, The Damned ou The Clash, mais un duo de rockabilly électronique d i s cvenu o du fingfond o nde i ela zone de Brooklyn, physiquement intimidant, exprimant par sa création musicale le délabrement social et architectural de la Grosse Pomme. L’étoile sanguinolante qui représente l’image du groupe pour ce premier album, comme le patronyme choisi, participe d’une esthétique à rebours du bon goût. Sur scène, entre 1970 et 1975, Suicide ressemblait alors davantage à un groupe punk que n’importe quelle autre formation à guitares. Leur musique minimaliste, chaotique et épileptique, avait cette particularité de créer des réactions de rejet, de haine et de violence, de la part d’un public qui souhaitait en découdre avec ces deux marginaux bruitistes et guerriers. Aidés d’une vieille boîte à rythme de bal, d’un orgue Farfisa déglingué couplé à quelques effets basiques, et d’un micro trempé dans une réverbération monstrueuse et un écho fantomatique, Martin Rev (aux machines) et Alan Vega (au chant) ont engendré un ovni sonore et organique qui, des décennies plus tard, n’a pas pris la moindre ride…

1er album : « Frankie Teardrop » / « Che » / « Ghost Rider » / « Rocket U.S.A. »

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PEDRO PEÑAS ROBLES

L.A. WOMAN

disco

L’auteur : Pedro Peñas Y Robles est DJ (ex-résident de la Guinguette du rock et du Trolleybus), musicien (sous le nom d’HIV+ ou Adan & Ilse), auteur de plusieurs ouvrages sur la musique (chez Camion Blanc ou aux éditions Le Boulon) et patron du label Unknown Pleasures Records. Titulaire d’un diplôme d’arts plastiques (beaux-arts d’Avignon – 1991) et d’un master de lettres et langues hispaniques (université d’Aix-enProvence – 2000), Pedro est aussi chroniqueur pour le magazine Gonzaï et la revue Persona.

THE DOORS

SUICIDE SUICIDE

Suicide : Suicide 12 € ISBN 9782919296460 10 x 18 cm, 96 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 discogonie

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À SUIVRE : Pixies Doolittle, Jean-Louis Murat Le Moujik et sa femme, NTM Paris sous les bombes




sortie le 5 avril 2024 CotCotCot Éditions

Laisse de mer de Marie Saille

tous publics ISBN 978-2-930941-51-6 format : 10,5 x 15,5 cm coll. Baladeur, des livres qui aiment à se déplacer sans but précis couverture souple à rabats ; dos carré cousu-collé 104 pages • [12 €]

• livre relié • guide nature

La laisse de mer est une bande de débris déposés au gré des marées sur les bords de mer. Elle se compose d’éléments naturels – végétaux, crustacés et mollusques –, et malheureusement encore bien trop souvent de déchets issus des activités humaines. On la dit sale et malodorante, elle constitue pourtant un lieu de vie précieux pour toute une chaîne alimentaire, qui y trouve refuge et nourriture !

Au sommaire : – cordon dunaire ; – estran ; – laisse de mer ; – plantes et algues ; – crustacés ; – mollusques ; – autres ; – déchets anthropiques ; – dune de débris

Illustration : photographie + tablette graphique Thèmes : mer/océan • laisse de mer • animaux et plantes marins • plage/estran • écologie • nature • documentaire • activités Argumentaire : • Un petit recueil pour découvrir une partie des merveilles constituant la laisse de mer et les fonds marins. • Sensibilisation à la protection des bords de mer, à l’impact de la pollution. • Déroulé d’une promenade depuis le chemin dans les dunes jusqu’à l’estran. Au coucher de coucher de soleil, la constitution d’une petite bande faite de trésors récoltés pour consolider la dune avant de partir... Les balades sur les bords de mer vont prendre une autre dimension !


D’abord collectionneuse de peaux de serpent, de mues de scarabées et autres petites traces de vie, puis enseignante et artiste-photographe, la nature est sa source d’inspiration. Après une pratique explorant les notions de représentation du paysage, notamment auprès de Thibaut Cuisset*, Marie Saille s’oriente de plus en plus vers le détail, vers l’expérimentation de la matière, vers la beauté des formes. Elle souhaite inviter les enfants à s’interroger sur le monde qui nous entoure en portant un autre regard sur les choses et les êtres.

► Relecture effectuée par Nicolas Montagné, Maître de Conférences à l’iEES/Institut d’Écologie et des Sciences de l’Environnement (CNRS - INRAE - IRD - Sorbonne Université).

* photographe paysagiste français

CotCotCot éditions | contact presse : odile Flament - odile@cotcotcot-apps.com | tél. belge +32 472 25 77 83 | tél. français + 33 6 65 38 43 96

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MON GRAND EST Mon Grand Est propose une immersion intime et singulière dans le territoire du Grand Est. Ce livre-paysage mêle un texte inédit de Nicolas Mathieu et dix images emblématiques d’illustrateur.ices contemporain.es du Grand Est. À la manière de cartes postales, ces illustrations dressent le portrait de la région : agriculture-viticulture, architecture, cathédrales, Europe, forêts, fleuves et l’eau, gastronomie, mémoire des conflits, métiers d’art, patrimoine industriel.

Visuel non contractuel

Le graphisme fait écho à l’idée du paysage et à la présence de la nature : format à l’italienne, texte imprimé sur un papier teinté dans la masse.

NOUVEAUTÉ 2024 MON GRAND EST 14 x 18 cm, 32 pages Couverture cartonnée ISBN 979-10-90475-36-6 14 €

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Texte : Nicolas Mathieu Illustrations : André Derainne, Jochen Gerner, Mona Leu-Leu, Saehan Parc, Émilie Vast Direction éditoriale : Alexandre Chaize Conception graphique : Fanette Mellier Dépôt légal : 2nd trimestre 2023

Éditions du livre 15 rue Charles Grad 67 000 Strasbourg editionsdulivre.com Contact : Alexandre Chaize 06 78 22 89 46 hello@editionsdulivre.com

Commanditaire de l’ouvrage : La Région Grand Est


MON GRAND EST

Car au fond, et quoi que j’en dise, ce Grand-Est est désormais la boite où repose mes souvenirs […] Nicolas Mathieu

Photo © AFP - Joel Saget

[…] Le Grand Est, c’est évidemment la cathédrale de Strasbourg et le champagne, les derbys Nancy-Metz et le Bateau ivre, les tranchées et le Honeck où la Moselle prend sa source, la choucroute et les plaines de la Meuse, si vastes, vertes, grasses, lorsqu’on part vers l’Ouest. Et puis les Vosges, le ski, Jacques Calot, la Guerre de 30 ans, les maisons à colombages, le parlement européen, l’affaire Grégory, le Centre Pompidou-Metz, Jeanne d’Arc, tout un monde hétéroclite et presque trop grand, La Grande Illusion, Sedan, Michel Platini, les mines et les marchés de Noël, j’en passe. Et comme je suis écrivain et n’ai aucun mandat, je n’ai pas à équilibrer ma récolte, servir chaque bled, satisfaire la fierté de chaque département, ménager telle ou telle susceptibilité. Je peux dans mes filets dérivants prendre ce qui vient, des faits divers, des monuments, un hiver de neige à Saint-Dié qui pèse plus que le Rhin, les aigles du Haut-Koenigsbourg et montagne des singes qui furent l’émerveillement de mes dix ans. NICOLAS MATHIEU Nicolas Mathieu, né le 2 juin 1978 à Épinal dans les Vosges, est un écrivain français. Son roman Leurs enfants après eux, publié en 2018, est récompensé par le prix Goncourt la même année. Son œuvre aborde les conséquences de la désindustrialisation sur la classe ouvrière française. Nicolas Mathieu vit et travaille à Nancy.

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LES ILLUSTRATEUR.ICES

JOCHEN GERNER

ANDRÉ DERAINNE

Jochen Gerner est un artiste polymorphe. Son travail est ancré dans l’analyse des perceptions du langage et de l’image : il utilise les codes visuels communs en les détournant. L’œuvre de Gerner est issue d’un profond intérêt pour le sens caché des motifs quotidiens et sa pratique fluctue perpétuellement entre différentes formes.

André est auteur et illustrateur. Il travaille régulièrement pour la presse en France et à l’étranger. Son travail mélange diverses techniques comme l’encre, le collage, la peinture. Il est passionné de cuisine vietnamienne, sujet de son dernier ouvrage, Un orage par jour.

Photo © Pauline Gouablin

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André Derainne vit et travaille à Strasbourg. Photo © Arno Paul

Jochen Gerner vit et travaille à Nancy.


MONA LEU-LEU

SAEHAN PARC

Mona Leu-Leu est une autrice, illustratrice et peintre française née à Paris et qui travaille en France et à l’international. Ses peintures contemplatives et vertigineuses se retrouvent aujourd’hui dans les multiples domaines de l’illustration et de l’édition contemporaine. Parmi ses clients, on retrouve Le Monde, Le New York Times, Le Seuil, le CNRS, l’Office français pour la biodiversité et bien d’autres.

Saehan Parc est une autrice-illustratrice coréenne installée à Strasbourg. Prisée pour ses illustrations géométriques naïves réalisées au moyen de ronds et d’ovales et de lignes tracées à la règle et rehaussés de couleurs fraîches et radiantes, elle réalise des illustrations dans la presse internationale, pour le New York Times, Bloomberg Business week ou encore Süddeutsche Zeitung. Son premier livre, Papa Ballon, a été récompensé par le Prix Révélation de l’ADAGP.

Mona Leu-Leu vit et travaille à Troyes.

Saehan Parc vit et travaille à Strasbourg.

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Bus et, conetur eperibust odi od estrum res ducim alis quam et quiaest otatem recataq uiassum quae si blaborem am none verem. Et voluptatur rehenemque culpa net molectaeprem autestia volesci enienim harunt, optaqua simporias vel im seque si occus, sime prae nest, santem aute cus num enihiciae qui offici dolupta velessi dolore estiusa et eium sed ullorunt

ÉMILIE VAST

experci ullabor ionsequas earuntem aliquae labore parchitiore pel is consequo te di de nihicia voluptas reicitam fugitat debite pa nest ex et mos ma sumque vero te nonestibus quae voluptae restemp errovid que qui num excesequi vendus

Illustratrice, autrice et plasticienne, Émilie Vast joue avec les lignes pures, la couleur en aplat et le contraste. Inspirée par les arts graphiques du passé, amoureuse de la nature, elle met en scène plantes et animaux, comme autant de personnages venant raconter leurs histoires dans des illustrations stylisées, douces et poétiques.

ne vent ma ditem qui cum qui quam vella doluptas con natiorem nimpor aborenecus qui simi, solo dolor sequid que consectur, sam, te voluptatibus doluptas aut oditate landis que dolorro volor re nis re plique liqui cus eos volorest, volorendis denisquid ut 10

Émilie Vast vit et travaille à Reims.

Bus et, conetur eperibust odi od estrum res ducim alis quam et quiaest otatem recataq uiassum quae si blaborem am none verem. Et voluptatur rehenemque culpa net molectaeprem autestia volesci enienim harunt, optaqua simporias vel im seque si occus, sime prae nest, santem aute cus num enihiciae qui offici dolupta velessi dolore estiusa et eium sed ullorunt experci ullabor ionsequas earuntem aliquae labore parchitiore pel is consequo te di de nihicia voluptas reicitam fugitat debite pa nest ex et mos ma sumque vero te nonestibus quae voluptae restemp errovid que qui num excesequi vendus

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Visuels non contractuels

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Photo © Romu Ducros

ne vent ma ditem qui cum qui quam vella doluptas con natiorem nimpor aborenecus qui simi, solo dolor sequid que consectur, sam, te voluptatibus doluptas aut oditate landis que dolorro volor



ARGUMENTAIRE

MERVEILLES AQUATIQUES

EN LIBRAIRIE MAI 2024

l’art de représenter le vivant Sous la direction de

Thomas Changeux, Daniel Faget & Anne -Sophie Tribot

Q

uels poissons mangeait-on hier ? Lesquels mangerons-nous demain ? Comment les représentations passées nous renseignent sur la biodiversité marine aujourd’hui ? Qu’est-ce que l’art nous apprend de notre relation au vivant ? Dans une approche originale et étonnante, à la croisée de l’art et de la science, des biologistes et des historiens internationaux ont analysé des œuvres d’art antiques, modernes et contemporaines pour étudier l’évolution de la biodiversité aquatique, mais aussi l’impact des activités humaines sur ces ressources. L’art est ici l’occasion d’explorer l’évolution des écosystèmes, mais aussi de nos imaginaires à travers le temps.

978-2-493458-01-8 37 ¤ 168 pages, relié cartonné embossé, 24 x 24 cm

LES DIRECTEURS D’OUVRAGE Thomas CHANGEUX est ingénieur de recherche à l’RD. Il est spécialiste des ressources aquatiques et de leur exploitation durable tant en eau douce que dans le milieu marin. Daniel FAGET est maître de conférences et chercheur en histoire moderne à l’Université Aix-Marseille. Spécialiste de l’étude du milieu marin méditerranéen, il analyse sur le temps long l’évolution de la biodiversité marine, des communautés de pêche, des pollutions marines. Anne-Sophie TRIBOT est chercheuse à l’Université d’Aix-Marseille. Écologue de formation, elle est spécialiste en sociologie et psychologie environnementales, perception et valeur esthétique de la biodiversité.

MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres

Fruit d’une collaboration entre chercheurs, artistes contemporains, artisans pêcheurs ou cuisiniers, cet ouvrage richement illustré est une invitation à la découverte autant qu’à la rêverie et à l’émerveillement.

LES POINTS FORTS • Un livre richement illustré, mêlant toutes les périodes, de l’Antiquité à l’art contemporain • Une manière originale et étonnante d’utiliser l’Histoire de l’art pour étudier et comprendre la biodiversité • La complémentarité de regards croisés de chercheurs internationaux de différentes disciplines, mais aussi d’artiste contemporain, de pêcheurs ou de cuisiniers

Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM

également disponible en version ebook

Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com


ARGUMENTAIRE SOMMAIRE Préface

Embouteillages — Le poulpe — Ludovic Alussi

— Daniel Pauly

Introduction — Anne-Sophie Tribot

Les ouvrages naturalistes savants, le codex de Liberale et l’album Gessner-Platter — Florike Egmond

Partie I Comprendre

Le corail, un matériau des arts décoratifs — Olivier Raveux

L’analyse historique, un outil de la conservation — Andrea Travaglini et Massimiliano Bottaro Les désirs aquatiques du roi, l’introduction de poissons et d’écrevisses en Espagne au XVIe siècle — Miguel Clavero Des baleines en images et en os, étudier les interactions homme-animal pour comprendre le passé — Nina Vieira, Joana Baço et Cristina Brito

Les céramiques à « rustiques figulines » de Bernard Palissy — Gaël Denys et Françoise Barbe La madrague ou la pêche au thon, représenter une pêche — Ambra Zambernardi L’ombrelle des mers, une histoire en images — Anne-Sophie Tribot

Encarts espèce La grande nacre — D. Faget L ’ éponges — D. Faget Le mulet — M.-L. de Nicolo Le poulpe — D. Faget L’esturgeon — T. Changeux L’huître — T. Changeux

Partie III Liens vivants

L’anguille — T. Changeux

Une discussion avec Luc Coupez — Améthyste Graille

L a sardine — D. Faget

Partie II Représenter

Cuisiner ou l’art de construire des relations entre les vivants — Christian Qui

Le calamar — D. Faget

Quand l’Art déco rencontre l’Antiquité, les vases cycladiques de style « marin » — Muriel Garsson

Une discussion avec Mehdi Bourou — Améthyste Graille

Le mystère du poisson à la tête coupée, cuisiner à travers le temps — Christian Qui

Les richesses de l’Océan au XVIIe siècle — Anne-Sophie Tribot Crustacés et Vanités — Guy Charmantier Chose ou animal ? Quand le poisson devient un aliment — Clara Langer

L’Herbier des Aquadétritus — Ludovic Alussi Une fresque participative, interroger nos représentations de la mer — Anne-Sophie Tribot et Améthyste Graille

Conclusion

Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM

L a patelle — D. Faget Le phoque moine — D. Faget


Avril 2024

Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin

9

782930

754406

Dans ce livre, trois mondes cohabitent : - Mon modèle, c’est mon petit-fils Louis, un petit garçon qui joue dans le jardin avec l’insouciance de l’enfance. - La table, c’est mon studio en plein air, où je dépose les fruits tombés des arbres. Elle donne naissance à une variété de plantes. Louis a élu cette même table pour y faire un circuit pour ses petites voiture. Elle est devenue son point d’attache au jardin. - Le jardin c’est le domaine des arbres fruitiers, du potager et des fleurs. C’est le monde où l’enfant gambade et fait des découvertes. Les chats adorent également s’y prélasser...

Langue Français/Anglais Format 22x32 cm à la française Nombre de pages 96 Données techniques Reliure Suisse, Volume dos carré

cousu, Arena Rough Natural 300 gr (couverture), Lessebo design 1.3 (intérieur) Prix 45 euros ttc ISBN 978-2-930754-40-6

Éditions du Caïd

LUCIA RADOCHONSKA, née en 1948 en Pologne, vit en Belgique depuis 1958. Elle étudie la photographie à Saint-Luc Liège (1969-72). Elle expose dans le monde entier depuis 1973. Depuis 2012, elle est exposée au MOMA de New York dans la salle consacrée aux femmes. Première monographie publiée en 2009 (Ed. Yellow Now), couvrant 30 ans de création.


Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin


Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin


Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin


Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin


Lucia Radochonska

L’enfant, la table et le jardin



rayon bande dessinée

genre dessin

parution 7 juin 2024

Portrait

art&fiction

ANAËLLE CLOT

Germinations Ruminations Chaque page nous laisse une graine de beauté qui germe, chaque feuille nous offre une fragilité perdue que l’on rumine.

Germinations Ruminations est une collection de dessins à la plume et à l’encre de végétaux tracés avec finesse, attention et inquiétude. L’artiste Anaëlle Clot nous invite à parcourir des pages luxurieuses et aériennes, nous emmenant dans un sous-bois d’émerveillement avec une tristesse sourde comme devant un monde sublime dont on s’est aliéné. Sa ligne et ses entrelacs explorent les formes structurelles de la nature et du vivant, les textures riches du foisonnement et parfois même les mots dans une approche à la fois rigoureuse, émotionnelle et ornementale. Son travail, qui allie complexité et lisibilité, semble nous rappeler que l’humain est une maille dans un tissu qui le constitue, mais dont il s’est échappé.

collection Sonar format 16 x 22,5 cm, 64 p., broché isbn 978-2-88964-062-1 prix CHF 24 / € 19

ÊTRE SPECTATRICE À LA FOIS DE NOS FUTURS MORTIFÈRES ET DU JARDIN OÙ LA VIE PROMET DE NE JAMAIS CESSER DE CROÎTRE.

Après une formation de graphiste et quelques années d’activités à Lausanne, Anaëlle Clot est retournée à la campagne. Dans ses dessins, sa sensibilité et son intranquillité face au chaos du monde se révèlent : les constructions picturales organiques s’assombrissent parfois et jouent avec l’indéterminé : des imbroglios, des superpositions et des enchevêtrements d’espèces ; comme pour transmettre son mélange d’anxiété et d’émerveillement ; telle la spectatrice à la fois de nos futurs mortifères et du jardin où la vie promet de ne jamais cesser de croître. Anaëlle Clot est également membre du collectif Aristide qui édite la revue de dessin du même nom et autour de laquelle s’égrènent au fil des ans des éditions de sérigraphies, des installations et des expositions…

si vous aimez et vous vous intéressez aux plantes, à l’environnement, à l’éco-anxiété, à l’ornement


Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

Extraits

Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

Extraits


Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

Extraits

Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

Extraits


Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

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Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

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Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

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Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

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Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

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Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

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Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

Extraits

Anaëlle Clot | Germinations Ruminations

Extraits


sortie le 7 juin 2024

CotCotCot Éditions

Marie Colot & Noémie Marsily

森 MORI Graines de géants dans les forêts urbaines du botaniste japonais Akira Miyawaki

13+ ISBN 978-2-930941-63-9 format : 17 x 24 cm coll. Les Randonnées Graphiques (GR03) +/-200 pages | couverture souple à rabats | 24 € • roman graphique • docu-fiction

Au Japon, la création d’une forêt urbaine par le botaniste Akira Miyawaki fait se rencontrer Mikiko et Kazuhō… L’occasion de découvrir la méthode Miyawaki, qui consiste à planter densément des essences ligneuses issues de la végétation naturelle potentielle, sur des sols dégradés. C’est une des solutions rapides pour créer des forêts urbaines pérennes, semblables aux forêts primaires. Illustration : encre de chine • aquarelle Thèmes : nature • forêt et plantes • écologie • protection de l’environnement • botanique • ville durable

Argumentaire : •

• •

Vers la création d’écosystèmes diversifiés : végétalisation des espaces urbains dans un contexte d’urgence climatique ; réhabilitation de sites industriels dans les centres urbains et périurbains pour une transition socio-environnementale des espaces citadins ; Multiplication des associations, qui travaillent en collaboration avec les collectivités territoriales, les écoles et les initiatives citoyennes locales : Boomforest, MiniBigforest, UrbanForest… Pour les botanistes en herbe et les amoureux·se de la culture japonaise.


► Premiers titres de la collection

à propos des forêts urbaines

Les Randonnées Graphiques

Donner corps à une « forêt Miyawaki » consiste à planter un vaste cortège d’essences d’arbres et d’arbustes indigènes différentes (jusqu’à trente espèces) d’une même classe d’âge, sélectionnées après étude pédoclimatique de la zone à boiser, sur une surface de quelques centaines de mètres carrés. D’après la FAO, les forêts urbaines sont « des réseaux ou des systèmes incluant toutes les surfaces boisées, les groupes d’arbres et les arbres individuels se trouvant en zone urbaine et périurbaine, y compris, donc, les forêts, les arbres des rues, les arbres des parcs et des jardins, et les arbres d’endroits abandonnés. Elles sont les piliers des infrastructures vertes, reliant les zones rurales aux zones urbaines et améliorant l’empreinte environnementale des villes. » En 1974, le « premier forestier urbain » Erik Jorgensen a décrit la foresterie urbaine comme étant « un secteur spécialisé des sciences forestières dont l’objectif est la culture et la gestion des arbres en vue d’assurer leur contribution actuelle et future au bien-être physiologique, social et économique de la société urbaine. Sont inclus dans cette contribution, les bienfaits environnementaux, les activités récréatives et l’utilité publique des arbres. »

[GR01] Tant qu’on l’aura sous les pieds (déc. 2022) de Chloé Pince Sélection ► White Ravens 2023

[GR02] Henrietta Lacks (nov. 2023) de Martina Aranda & Clémentine B. Sélection ► Coup de cœur de la BnF/CNLJ ....

[document de travail]

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>> la forêt urbaine ne s’arrête pas aux limites de la ville. >> Les microforêts Miyawaki sont à rattacher aux micropeuplements denses. cofcofcof .k.Jifioi,,s

Sources : Arbres Canada, La gazette des communes, Muséum national d’histoire naturelle

[GR03] Mori (juin 2024) de Marie Colot & Noémie Marsily

[GR04] Le voyage d’Irma (nov. 2024) de Mathias Baijot

CotCotCot éditions | contact presse : odile Flament - odile@cotcotcot-apps.com | tél. belge +32 472 25 77 83 | tél. français + 33 6 65 38 43 96


Une enfant grandit à mesure que les arbres poussent et qu’une forêt se développe à deux pas de chez elle. Des racines et des branches s’entremêlent comme les précieuses relations naissent et permettent à chacun de se déployer au fil des années. Voilà ce que je souhaitais raconter dans cette histoire où la nature reconquiert une place dans la ville et les vies.

Livre déjà paru chez CotCotCot : Des mots en fleurs (juin 2022) ill. Karolien Vanderstappen

J’ai été touchée par le personnage de Mikiko, qui grandit et s’ouvre au monde en même temps que la forêt se développe en s’entremêlant avec la ville. Je voulais qu’on sente cette croissance organique dans les dessins. Je me suis beaucoup documentée, dans un premier temps : j’ai rassemblé un maximum d’images sur les microforêts japonaises ainsi que sur Tokyo, où je ne suis jamais allée. Ensuite, j’ai essayé de digérer toutes ces informations avant de plonger simplement dans le plaisir des couleurs et de l’encre, du pinceau et de la plume pour exprimer le plus spontanément possible ce que j’avais ressenti à travers le texte de Marie Colot.

À propos de Marie Colot

À propos de Noémie Marsily

Marie Colot a passé son enfance à inventer des mondes, fabriquer des livres et lire passionnément. Après plusieurs années en tant que professeure de français, elle se consacre désormais à l’écriture. Marie Colot écrit des histoires pour les adolescents et les enfants avec un plaisir sans cesse renouvelé. Ses romans et ses albums jeunesse ont été récompensés par plusieurs prix en Belgique et en France. Marie Colot réside à Mons, en Belgique.

Belge de naissance, Noémie Marsily grave, peint, dessine des images qui bougent la plupart du temps. Elle suit des études en illustration à Saint-Luc Bruxelles et participe à de nombreux fanzines, livres collectifs, expositions. En parallèle, elle réalise plusieurs courts métrages d’animation, tous multiprimés. Sa pratique artistique évolue depuis plusieurs années, au fil des projets et des rencontres, entre bande dessinée, illustration, cinéma d’animation et enseignement. Noémie Marsily réside à Bruxelles.

Bibliographie récente (romans uniquement) : – Petite mer, ill. de M. Ferry (éd.Pourquoi Pas, 2022) – Les pêcheurs d’éternité, ill. de S. Mourrain (Actes Sud Junior, 2021) ► Prix Coup de Cœur Jeunesse (Lire à Limoges), Escapages et Bataille des Livres – Des mots en fleurs, ill. de Karolien Vanderstappen (CotCotCot éd., coll. Écrire et lire deux fois, 2021) ► sélection Petite fureur – Deux secondes en moins, roman à quatre mains (éd. Magnard, 2018) ► lauréat du Prix des Incorruptibles, du Prix Farniente et bien d’autres prix – Jusqu’ici tout va bien (éd. Magnard, 2017) ► prix Première-Victor ; liste d’Honneur de l’IBBY

Bibliographie récente (B.D. et album jeunesse) : – Memet, scénario Isabella Cieli (l’Employé du Moi, 2019) ► Ragazzi Award de la B.D. “Middle Grade” en 2021 – Le musée de la moufle (Sarbacane, 2014) – Fétiche (Les Requins Marteaux, 2013) – Fouillis feuillu (collectif Nos restes, 2010) Films d’animation produits par Zorobabel, : – en solo : Ce qui bouge est vivant (2022) – en duo avec Carl Roosens : Je ne sens plus rien (2016, avec l’ONF), Moustique (2014), avec Canal+), Autour du Lac (2013), C aniche (2010)

CotCotCot éditions | contact presse : odile Flament - odile@cotcotcot-apps.com | tél. belge +32 472 25 77 83 | tél. français + 33 6 65 38 43 96


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Événements/rencontres et contact Presse…

CotCotCot Éditions

Odile Flament, directrice littéraire www.cotcotcot-editions.com odile@cotcotcot-apps.com Tél. : +33 6 65 38 43 96 Tél. : +32 472 25 77 83

Diffusion-distribution :

Serendip Livres commandes@serendip-livres.fr Tél. : +33 1 40 38 18 14



ÉDITIONS DES GRANDS CHAMPS

Laure Belhassen FEMMES ANIMALES Bestiaire métaphorique

Nouvelle disponibilité au 7 avril 2023 144 pages, 14 euros 105 x 148 mm, environ 70 illustrations n&b ISBN : 978-2-9574223-4-0 • nouveau tirage enrichi de trois entrées (la dragonne, la maquerelle et la chamelle) et, en annexe, de cartes géographiques répertoriant les principaux lieux de vie des femmes animales • une recension des métaphores dont se sont vues affublées les femelles humaines à travers les âges et les continents • un style piquant • une iconographie étonnante, puisant aux origines de l’illustration naturaliste

Convoquant les sources classiques aussi bien que la culture populaire, Laure Belhassen s’est penchée sur les plus significatives d’entre elles. Quelques lignes lui suffisent pour cerner chacune de ces 58 femmes animales, lesquelles se partagent inconstance, perversité, gloutonnerie ou encore vanité. S’il semble bien nous tendre un miroir aux sorcières, ce petit livre au ton enlevé et pétillant se feuillette aussi comme un album. L’iconographie, tirée pour l’essentiel d’ouvrages de Gessner, Aldrovandi ou encore Jonston, en est riche et soignée. Elle laisse entrevoir les fondements d’un imaginaire florissant, hérité du bestiaire médiéval. Femmes animales réactualise ces correspondances qui posent une question majeure de la gent masculine : qui sont-elles ? PRESSE L’ALAMBLOG • 17 octobre 2019 « Métaphore vilaine » par Éric Dussert Avec la langue, on chope tout. Mais, dans le même mouvement, tout achoppe, en particulier les faux-semblants. Avec la langue, on dit toujours plus que l’on ne le souhaite, ou beaucoup moins, et c’est pour cela que la langue et son vecteur, les phrases, et la littérature en général, donnent à celles et ceux qui les maîtrisent un ascendant sans nom. En revanche, la langue est terrible pour les apprentis magiciens qui, comme dans la parabole de Goethe tentent d’utiliser les outils du maître. C’est ainsi que sur le sujet du féminisme, puisqu’on va en parler, fatalement, on lit tant de choses convenues, ressassées, recuites, terrassées même par l’innocuité et l’arrogante naïveté de leurs auteur(e)s, qu’on en vient à se méfier des portes ouvertes du langage et des matériaux bouffés aux vers du bois de la langue que l’on reconnaît désormais bien vite. On n’apprend plus aux singesses et singes d’âge les beuahbah. Pendant ce temps que de vaines personnes occupent dans les médias, d’autres et d’autresses, évidement, tirent des coups marquants en prenant l’air de rien.

editionsgrandschamps@gmail.com • editionsgrandschamps.fr • tél. Julia Curiel 06 87 07 22 45 / Stéfani de Loppinot 06 68 18 86 35


En quelques mots, paf, la cible. Il y a donc cela d’inégalitaire dans la vie du langage que certains prétendent faire du bruit avec leur pensée et ne produisent que des borborygmes, épicés, parfois, un peu de fumée, tandis que d’autres pointent en prenant leur temps, et marquent précisément. Laure Belhassen est de celles qui marquent, et pourtant, elle ne dessine pas. Laure Belhassen aime les mots. Et elle est à l’évidence de celles qui pointent puisqu’il ne lui faut que cent pages pour souligner ce que la langue a de profondément misogyne. Chapeau ! La femme est à plumes, à crinières, en sabots ou tout en griffe (le livre commence avec les « griffues à poil soyeux »), elle est linotte, bitch ou chatte, bref. on a compris ce que Laure Belhassen nous raconte dans de petits paragraphes d’esprit sautillant et jovial. Provocateur aussi, c’est bien le moins, mais avec un délicieux air de ne pas y toucher. Pas de thèse donc, juste un plaisant tour au pays des métaphores, d’où il ressort, nous dit la naturaliste, que la femme est toujours comparée à un animal dès lors que l’on souhaite la décrire, ou décrire son état (1). À côté de Klemperer et de ses copains ajoutons donc Belhassen et sa délicate contestation du patriarcat mis en Verbe. Comme toujours aux éditions des Grands Champs, le livre est admirablement servi, agréable en main et très fourni en très belles illustrations sorties de Gessner, Aldrovandi ou Jonston. Le parfait cadeau à se faire.

MÉDIAPART / EN ATTENDANT NADEAU • 23 octobre/ 5 novembre 2019 - n°88 « Des belles et des bêtes » par Cécile Dutheil C’est un précieux bréviaire, brillant d’humour et d’intelligence. De petit format et intitulé Femme animales – Bestiaire métaphorique, il est signé Laure Belhassen, dont c’est le premier livre publié. Qu’est-ce donc que ce bestiaire ? Un dictionnaire qui recense tous les noms d’animaux (et d’oiseaux) dont les femmes sont affublées depuis la nuit des temps et en tous lieux. Facétieuse, l’auteure classe ces noms en dix catégories apparemment farfelues, mais en vérité très sérieuses : « Les griffues à poils soyeux », « Celles qui ont des plumes », « Celles qui piquent et sucent »… Lesquelles catégories dévoilent le fabuleux éventail de tous ces animaux auxquelles, nous, ambassadrices du sexe faible, sommes comparées : panthère, lionne, grue, truie, vache, poule, teigne… Vous riez ? Vous avez raison parce que le livre irradie d’un esprit délicieux et libérateur. Vous riez jaune ? Vous auriez tort parce qu’il révèle entre les lignes une subtilité

2 • Laure Belhassen, Femmes animales, éditions des grands champs

qui vaut tous les anathèmes convenus et les thèses les plus pesantes. Il est vrai que le livre de Laure Belhassen révèle un monde sexué, plutôt que genré. Voyez le tableau qui figure dans les annexes et résume les « principaux défauts associés aux femmes » derrière ces noms d’animaux : vénalité, gloutonnerie, voracité sexuelle, laideur, surpoids… Tout ce qui se voit, se touche, se sent, se palpe, se devine et se pénètre a la part belle. La chose sexuelle est très présente. La prostituée a droit à une variété de qualificatifs animaliers vertigineuse. Le regard des hommes est cru, apparemment dominant, et leur verdict est cruel. Serait-ce que Laure Belhassen endosse ce regard ? Loin de là. L’air de rien, elle le sape à la racine. Sous sa plume, chaque entrée donne lieu à une définition unique où se croisent littérature, étymologie, analyse et goût de l’ailleurs. Chaque cartel de texte est concis, enlevé, resserré, mais voluptueux. L’auteur n’oublie rien, ni les sens qu’un même nom revêt dans la langue arabe, la langue hébraïque ou la langue danoise. Ni l’histoire quand elle rappelle qui étaient les grisettes et ce que sont les fauvettes grisettes. Ni le continent africain quand elle intègre un proverbe nigérien qui égale celui d’un paysan normand. Ni l’époque quand elle étrille délicatement la paresse des rappeurs francophones usant du mot bitch (la chienne) : « Si la poétique rap est bornée à ce seul animal, c’est qu’il fait office de caution dans un milieu où l’hétérosexualité est le premier des commandements. On sait bien que les rappeurs ne sont pas très gay friendly », écrit-elle. Il faut beaucoup de sagacité pour arriver à se moquer de nos temps modernes avec autant de bienveillance. Le regard de Laure Belhassen est à la fois perçant et décalé. Elle est observatrice. Elle ne regrette pas. Elle ne condamne pas le présent pour pleurer le passé. Elle dégage des permanences et des invariants en repérant les subtiles métamorphoses d’une image ou d’un signe. Elle file les métaphores et les épuise, ou alors repère le moment où la métaphore s’épuise d’elle-même. Elle révèle une sensibilité très aiguë aux mots, leurs nuances, leurs inflexions et leurs mues à travers le temps et l’espace. Son ton est libre et pince-sans-rire – c’est un plaisir. Laure Belhassen aime la cuisine et enseigne le français aux étrangers. Il fallait s’y attendre, car sa sensibilité au lexique et à la syntaxe est manifeste, et son goût de l’étrange et du piquant l’est autant. Les citations, les emprunts et les exemples sur lesquels elle s’appuie appartiennent à des registres aux antipodes. Ses définitions enchaînent les ruptures de ton et d’époque. Pline l’Ancien croise Gérard de Villiers, Sémonide d’Amorgos côtoie Reiser, Francis Ponge et quelques anonymes. On devine derrière ce cabinet de curiosités une femme de lettres qui préfère le rire à l’indignation. L’exercice demande de l’élégance et du savoir. L’originalité de ce bestiaire est soulignée par les illustrations qui l’accompagnent : exclusivement des gravures en noir et blanc empruntées aux plus grands artistes et naturalistes des siècles précédents. Elles ajoutent évidemment une dimension esthétique au texte, mais elles font plus : elles l’agrandissent et l’universalisent, elles le tirent à la fois vers la science et vers la fantaisie. Cette complémentarité entre les mots et les images ne doit rien au hasard : le


livre est édité par les éditions des Grands Champs, une maison indépendante, créée en 2012, dont le premier ouvrage était la réédition de la Vie privée et publique des animaux illustrée par Grandville, et le deuxième, la réédition de Clairs de lune et autres textes de Camille Flammarion. À tous ceux qui sont avides de lectures hors des sentiers battus, qui préfèrent la rentrée off à la rentrée in, ce petit livre fera les délices des esprits indépendants, car on s’y amuse beaucoup, sans amertume ni animosité. Il rappelle que l’édition est une entreprise artisanale dont la gratuité est essentielle à notre survie. LA NOUVELLE QUINZAINE LITTÉRAIRE • 31 décembre 2019 - no 1222 « Animales » par Eddie Breuil Des éditeurs tentent régulièrement le difficile pari de reprendre des ouvrages naturalistes ou plus généralement scientifiques dans l’optique de les dépayser, de les considérer avec un regard curieux. Les éditions des Grands Champs avaient ainsi permis de relire les Clairs de lune de Camille Flammarion ou Vie privée et publique des animaux sous la direction de Pierre-Jules Hetzel. L’émerveillement face à la nature était l’objectif de ces vulgarisateurs du XIXe siècle. Et notre œil contemporain double cet émerveillement, à cause du dépaysement, de la distance chronologique qui nous sépare de ces publications. Avec ses Femmes animales, Laure Belhassen renverse l’approche : elle compose avec le regard d’un naturaliste la faune linguistique que nous avons constituée et qui nous est désormais familière. Ce n’est plus une autre époque que nous observons avec un regard scientifique, mais la nôtre. Et notre capacité à faire proliférer un vocabulaire dépréciatif pour évoquer la femme. Tout l’ouvrage joue sur une double lecture : la première, littérale, autorisée par le style neutre, objectif, bref naturaliste ; et l’autre, allégorique, imposant le parallèle entre l’animal décrit et la femme. Cette seconde lecture se rappelle systématiquement à notre possible lecture naïve et, sans être directive, évoque la réalité cruelle de ce patrimoine linguistique. L’ouvrage, tout le contraire de bavard, se lit par brèves notices à l’humour piquant. La voix de Laure Belhassen s’entend souvent, avec une tonalité non revancharde, mais ironique. Elle ne suit pas de longues argumentations pour convaincre de la misogynie profonde de certaines formulations a priori anodines, voire affectives, mais se contente d’un mot, d’une citation du canon littéraire (Pline, Perrault, Huysmans, Flaubert, Cendrars, Zola…) ou d’une expression ordinaire dans une langue étrangère. L’ouvrage se lit vite, mais l’on s’arrête souvent, tant il y a à lire entre les lignes. Dès les titres des parties, l’ambivalence s’impose : « Celles qui ont des plumes » ; « Celles qui peinent à trouver chaussure à leur pied » ; « Celles qui piquent et sucent »… Après avoir dressé les caractéristiques physiques et morales de chaque espèce, on nous rappelle comment l’on « dresse » la bête. Le glissement est parfois radical, définitif. Ainsi, la fourmi « nettoie, frotte, brosse, récure, range, trie, ravaude,

repasse, gratte, dégraisse, désosse, cisaille, découpe, hache, taillade puis ficelle… » La métaphore animalière dont nous usons est paradoxalement cloisonnée, on s’en doute, au domaine sexuel : « [L’action de la tique] finit par incommoder et l’on se résout à s’en débarrasser. Il faut alors agir avec délicatesse et lui demander poliment de desserrer les dents. » La belette est « libertine à l’excès », « elle aime les caresses, le repos et le sommeil. Manger, être caressée et dormir… tout un programme. » Et l’explication nous est donnée sur les décharges de la méduse : « Comment pourrait-elle dire autrement qu’elle n’aime pas qu’on la tripote ? » Pour parfaire la ressemblance avec un ouvrage naturaliste, les annexes proposent « La langue des femmes » (une série de verbes associés au mode conversationnel de la femme : jacasser, piailler, glousser, etc.), un « Arbre généalogique » et un « Tableau des principaux défauts associés aux femmes ». Quelques remarques linguistiques enfin : « Combinée avec un pronom possessif et éventuellement avec un adjectif, la métaphore se transforme par enchantement en formule affectueuse : mon petit lapin, ma petite poule, ou encore ma bichette, ma petite poulette. L’ajout du célèbre diminutif -ette est une astuce supplémentaire pour renforcer la portée sentimentale de la formule. » Finalement, plus qu’un cheminement à travers les espèces féminines, ce bestiaire est une étude du langage d’une espèce : l’homme. L’OPINION • 4 janvier 2020 Bernard Quiriny Je profite des 500 signes qui me restent pour vous recommander un autre livre, plus court: Femmes animales, de Laure Belhassen. Ce bestiaire métaphorique recense les noms d’animaux usuellement donnés aux femmes dans la littérature et le langage courant, classés par catégories (poils, plumes, sabots, etc.). La gazelle côtoie la cougar, la colombe et la tigresse, mais aussi la truie, la sangsue, la vipère, la guenon. Pétillantes d’érudition et remplies d’humour, les notices de l’auteur sont accompagnées de gravures tirées d’ouvrages anciens, remontant jusqu’au XIVe siècle. Must-have pour tout cabinet de curiosités qui se respecte, ce livre objet fera office de cadeau de Noël idéal pour les retardataires.

Laure Belhassen, Femmes animales, éditions des grands champs • 3


ÇA M’INTÉRESSE • hiver 2020 « Visiter une ménagerie », rubrique « Bibliothérapie » Voici un répertoire critique, drôle et illustré de gravures anciennes qui recense 55 métaphores animalières pour qualifier les femmes. À la gazelle inspiratrice de désir et la lionne combative s’opposent la chienne, forcément lubrique, la cougar sans limites et la chatte câline. À poils ou à plumes, les bêtes ont inspiré un vaste vocabulaire sexiste et sexuel présent dans la culture populaire du monde entier. Les noms d’oiseaux (grue, poule, bécasse) y côtoient les animaux marins (morue, baleine et crevette). Mi-femme mi-poisson, la sirène s’en sort mieux, passant du statut de monstre aquatique mangeuse d’hommes à celui de séductrice de dessin animé à cheveux longs. L’HUMANITÉ • 12 décembre 2019 « Bestiaire féminin, entre clichés et fantasmes » par Sophie Joubert Quelle femme n’a jamais été surnommée « ma souris », « ma puce » ou « ma colombe » (on notera au passage l’emploi de l’adjectif possessif) ? Si elles sont parfois affectueuses, les métaphores animalières accolées au genre féminin sont bien souvent synonymes d’insultes ou associées à des défauts. On vous traite de pie ? Vous êtes bavarde. De baleine ? Vous êtes obèse. De hyène ? Vous êtes laide, sournoise et féroce. Recensant avec humour cinquante-cinq noms de femelles d’animaux à poils, à plumes ou à écailles, Laure Belhassen établit un réjouissant bestiaire qui puise autour du monde dans la culture populaire ou savante. De la panthère dont le « magnétisme érotique » fait des ravages dans la série noire à la fourmi industrieuse, convoquée par Italo Svevo pour qualifier l’épouse de Zeno, ce petit livre drôle et érudit, illustré par des dessins de Cuvier, Brueghel ou Geoffroy Saint-Hilaire, invite à réfléchir sur la représentation des femmes dans l’art et la littérature et à déconstruire un imaginaire stéréotypé. AXELLE • Hors-série janvier-février 2021 « Animales, le mot ne fait pas la femme », par Vanessa D’Hooghe et Marion Sellenet Dans la philosophie dominante occidentale, humanité et animalité ont été construites en miroir. […] Dans son livre Femmes animales. Bestiaire métaphorique (Grands Champs 2019), Laure Belhassen nous propose une plongée dans l’étendue de ce champ lexical, qui n’a pas son équivalent masculin. Avec poésie et impertinence, l’auteure classe les noms d’animaux en catégories parmi lesquelles on retrouve des animaux à poils, à plumes, des animaux marins ou encore des nuisibles : si la (petite) puce est un mot affectueux, la punaise désigne une femme à la méchanceté piquante. Une fois les termes alignés, on se rend compte que l’animalisation vise toujours les mêmes thèmes : la maternité (la louve), la conjugalité (la poule), la sexualité « déviante » (la chienne), le manque d’intelligence (la bécasse), le physique (la femme laide est un thon ou une

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baleine, sa version grosso­phobe) ou la dangerosité… pour l’homme (la veuve noire, qui tue son partenaire pour ramasser l’héritage). À chaque « défaut » féminin, sa métaphore animalière : le bavardage (la pie), la vénalité (la poule… de luxe, celle qui se fait entretenir), la perfidie (la vipère, la morue ou la vieille chouette sont les équivalents animaliers de la mégère). Seules l’abeille et la fourmi, sobres et travailleuses, sont bonnes à marier, quoiqu’un peu ennuyeuses. Certains exemples traversent toutes les langues : la vache désigne en français une femme manquant de gentillesse (la peau de vache), en russe une femme à l’embonpoint marqué et dans la langue arabe, la passivité féminine. Ils n’appartiennent pas qu’au passé, notre société crée de nouvelles images : la cougar, femme d’âge mûr qui cherche à séduire des hommes plus jeunes qu’elle, naît en 2009 avec la série télévisée Cougar Town. Très populaire, ce terme péjoratif issu de l’anglais entre au dictionnaire dès 2012. Comme quoi, la langue française n’est pas toujours lente à se moderniser. […]


Les griffues à poiL soyeux

CeLLes qui peinent à

La Panthère • La Lionne • La Tigresse • La Chatte • La Cougar • La Chienne • La Bitch • La Renarde

trouver Chaussure

CeLLes qui portent

Les grandes baigneuses

des sabots

La Truie • La Vache • La Jument • L’Ânesse • La Chèvre • La Gazelle

La Morue • Le Thon, la Baleine et l’Hippopotame • La Pieuvre • La Méduse • La Crevette

CeLLes qui ont des pLumes

CeLLes qui piquent et suCent

La Poule, la Dinde, la Pintade • La Caille • L’ Oie blanche • La Grue • La Fauvette grisette • La Pie • L’ Autruche • La Chouette • La Bécasse et la Bécassine • La Colombe

La Puce • La Sangsue, la Tique et la Punaise • La Teigne • La Veuve noire • La Mante réligieuse

CeLLes qui tiennent dans

L’Abeille • La Fourmi

La Guenon • La Hyène • La Vipère • L’Éléphant

CeLLes qui sont bonnes à marier

La Souris • La Fouine • La Belette • Le Lapin • La Lapine

La grande disparue

sur Les trois suivantes, iL

annexes

ne faut pas refermer La main

Le Papillon • La Guêpe • Le Colibri

La Sirène

La panthère Son regard du retour éternel des barreaux s’est tellement lassé qu’il ne saisit plus rien2.

En matière de séduction, elle éclipse toute la ménagerie par des atouts incomparables. Elle exhale naturellement un parfum suave qui attire irrésistiblement ses proies tandis que, bien tapie dans les fourrés, elle sommeille. Elle exerce donc une chasse passive, griffes rétractées. Les zoologistes la définissent comme « solitaire et opportuniste ». Dans la nature, elle règne sans partage ni compagnie sur un territoire de 16 à 38 km2, ce qui n’est pas rien. Paris, avec ses 105 km2 ferait un royaume pour quatre panthères. Elle a la faveur de l’illustre Dante, qui en a fait la métaphore d’une langue et d’un amour parfaits « odorant en tous lieux, en nul n’apparaissant ». Certains signalent cependant que, pour l’attraper, 2. R. M. Rilke, « La Panthère », Jardin des Plantes, trad. C. Vigée, Paris, 1907. 13

(maquette et iconographie non définitives)

une main ouverte ou fermée

à Leur pied

Laure Belhassen Femmes animales EXTRAIT

SOMMAIRE


souvent au détriment d’un partenaire masculin. Le Graal de la féline est une montagne de billets de banque où se couler nue pour ressentir le bruissement magique et voluptueux du papier froissé. C’est exactement ce que fait une certaine Virginia4, avant de dilapider sa fortune en futilités onéreuses, souvent brillantes. Emportée par la jalousie, une femme ordinaire peut plus ou moins durablement se transformer en panthère : « Ah ça, vous la prenez donc tous pour une panthère. Je n’ai jamais vu une terreur pareille5.»

La lionne

Femme est lion pour dévorer 6.

Dans la série des carnassières, la lionne est une femme combative, dont l’ardeur guerrière s’exprime dans les banques, les cabinets d’avocats et toutes les entreprises cotées au Nasdaq. Elle est prête à tous les coups de crocs pour se tailler la part du gâteau (ou du lion). 4. Elliott Chaze, Black Wings Has my Angel, 1953. 5. Louis-Émile-Edmond Duranty, Le Malheur d’Henriette Gérard, 1860. 6. Poème « Le Blasme des fames », v. 38, Nouveaux recueils de fabliaux et contes, A. Jubinal, 1842.

3. Larch, 1880. 14

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il suffit de verser de l’alcool aux sources où elle se désaltère. Ralentie par l’ivresse, on peut alors la piéger et tenter son dressage. Depuis la Grèce où la panthère est une courtisane très respectée, la métaphore traverse 2400 ans et renaît en France au xixe siècle pour désigner « les beautés à la mode3 ». Ce sont des prostituées frayant dans la haute société, bien logées dans des hôtels particuliers. Leur entretien, extrêmement coûteux, implique souvent plusieurs mécènes rivalisant de prodigalités pour se ruiner. Encore un petit saut dans le temps et elles investissent les séries noires. Leur magnétisme érotique y fait des ravages. La panthère entretient avec l’argent une relation exubérante et passionnelle qui se joue


Surnommée « Mouche d’or » puis tour à tour quali­ fiée de cocotte, oie, caille, couleuvre, pouliche, chatte et lionne, la Nana de Zola est la plus bestiale de la ménagerie littéraire. Verdict : vérole. C’est ainsi que l’on assassine les prostituées dans la littérature. Le Moyen­Âge fut aussi très sévère avec celles qui faisaient commerce de leur corps. On leur coupait parfois le nez. On pouvait aussi s’aider de différents outils pour mettre un terme à cette activité. Écou­ tons Rutebeuf : Je dis que l’on devrait, à coups de massue ou de pioche, Tuer la femme qui fait de sa chair un négoce ; Qu’elle ne vaut pas mieux que la queue d’un vieil aigle, D’un bœuf ou d’une truie que l’on vend au détail7.

La tigresse Moins vénale que ses cousines, elle libère une sen­ sualité sauvage faite de griffes et de crocs. Parce qu’ils lui supposent un érotisme rebelle et joueur, certains hommes se verraient bien la dompter ; d’autres au contraire la redoutent et la fuient.

7. Rutebeuf (1230­1285). 16

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La métaphore s’applique aussi à la mère particulièrement protectrice, en écho à Louve, autre mammifère auquel on prête un instinct maternel très développé. Au xixe siècle, Lionne désigne une prostituée ; si elle n’égale la panthère ni en élégance ni en fortune, elle est tout aussi carnassière. Moins douée pour les économies, elle finit souvent sur la paille, tuberculeuse ou vérolée.


Tigresse, lionne et panthère forment une ménagerie que les auteurs de séries noires et autres romans d’action exploitent régulièrement pour dépeindre un érotisme torride et agressif.

La souris Une souris verte qui courait dans l’herbe, je l’attrape par la queue, je la montre à ces messieurs…

Jeune fille ou amante, la souris est une sorte d’éternel féminin qui se trouve partout. Elle n’a pas de caractéristique particulière, si ce n’est, peut-être, une minceur propice à la discrétion. Souris est fréquemment précédée d’un possessif ; « c’est ma souris qui me mange tout, je suis un pauvre vieillard38 ». Il y a aussi les souris d’hôtel, de bibliothèque ou de remparts ; dans ce dernier cas, elles commercent leurs charmes avec les soldats.

Cet emprunt se vérifie dans la vaste série des s.a.s. (Son Altesse Sérénissime) au fil de laquelle quelque quatre cents créatures féminines secouent leur crinière, retroussent leurs lèvres, puis griffent, rugissent et feulent : « Son épaisse lèvre supérieure se retroussa soudain sur ses dents, comme un fauve ; elle ajouta 18

38. Huysmans, Les Sœurs Vatard, 1879.

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[…]

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dans la ménagerie des félines


La fouine Je ne fouine pas, je m’informe !

Parente de la belette quoique plus corpulente, le mot désigne une épouse très curieuse et commettant des indiscrétions aux conséquences fâcheuses ou salutaires, comme le divorce. La fouine est réputée faire les poches de son compagnon nocturnement en vue d’y trouver des informations utiles à le confondre. Notons que l’on peut passer d’autruche à fouine sous le feu du soupçon,

métamorphose déroutante pour le conjoint. L’animal a donné naissance à l’adjectif « fouineuse » et au verbe « fouiner ». À l’heure des nouvelles technologies et de la dématérialisation, la pratique ne relève plus de l’artisanat mais de la maîtrise de solides compétences en informatique ; la fouine de demain est une hackeuse.

La belette Une créature qui conçoit par l’oreille et enfante par la bouche 39.

Le nom se forme de -bel et du suffixe -ette qui nous donne petite belle. Dans le monde paysan, ce tout petit mammifère (47 grammes) est craint pour ses ravages dans les basses-cours et l’on tente, par ce compliment, de modérer ses redoutables ardeurs carnassières. La belette n’a pas son pareil pour se couler dans le volailler où elle « se plaît à répandre le sang dont elle se saoûle40 ». Mieux, par pure joie sanguinaire et « sans être fatiguée du carnage, elle tue dix ou douze poussins de suite41 ». Elle ne les mange pas tous. 39. Physiologus, Le Bestiaire des bestiaires. 40. Buffon, « Animaux carnassiers », in Œuvres complètes, tome v. 41. Ibid.

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En Russie, les souris se disputent la place avec les rats [Крыса], femmes taciturnes, froides et grises se consacrant à la vaste et volumineuse paperasse administrative.


Draw Draw une maison

de caractères

Traverser la rivière Un manuel technique de Mathias Forge Illustré de 4 gravures dans le bois De Jean-Baptiste Cautain


Extrait :

LA TRAVERSÉE est un voyage.

Il y a un avant, un pendant et un après. On change de rive, et de point de vue, a priori. On change de bord, en éprouvant l’entre-deux. Cet écart peut sembler élastique, vertigineux. Un moment hors du temps, un trajet hors sol. La traversée est un devenir, un passage, une transformation, une quête. Elle consiste à passer au-dessus, au-dedans, ou au-dessous du cours d’eau, systématiquement en travers de celui-ci. Traverser par le dedans de la rivière implique de mouiller au moins une partie de son propre corps, ou bien nécessite un habit plus ou moins imperméable et de circonstance, qui empêchera l’eau d’atteindre directement la partie du corps immergée, et qui réduira l’humidification du corps impliqué dans la traversée.


Mathias Forge est né à Roanne en 1984. Il a su esquiver jusqu’ici la question en affirmant : « Je suis musicien ». Aujourd’hui, il est obligé d’avouer que ce n’est qu’une partie de l’intrigue. Il parvient même à s’en réjouir. Il prête une attention particulière à l’écoute, la présence, le contexte. Une tendre obsession à suivre des lignes : de bus, de train, GR, rivières…. Il écrit, joue et danse pour le dehors avec la cie Jeanne Simone et la cie 1watt. Parfois, il effleure la musique expérimentale, la performance, le spectacle. Il continue de lire des livres afin de prendre soin de sa propre confusion.

Jean-Baptiste Cautain est né en Bretagne, Où il pratique la gravure en taille d’épargne depuis 2010. Il s’intéresse à l’architecture et aux paysages, et plus particulièrement aux paysages industriels, à la beauté singulière et peu évidente. L’Homme est visuellement absent de ses gravures, mais sa trace est pourtant bien présente : un élément bâti, un sentier dans le paysage, un outil laissé à l’abandon, autant d’indices qui laissent place à l’imaginaire des regardeurs.

auteur: Mathias Forge Illustrateur: J-B Cautain titre: TRAVERSER LA RIVIÈRE format : 16 x 23 cm poids : 230 g. pages: 48 prix : 22 € tirage : 500 ex. isbn : 978-2-9583440-5-4


Atlas des plantes de mauvaise vie Un herbier de l’infraordinaire

Olivia Molnár et Aldwin Raoul

En arpentant les rues de Bruxelles, du centre-ville à ses périphéries, plus de trente plantes communes peuvent être identifiées. Ces adventices, ces plantes qui n’ont pas été semées par l’homme, font partie de nos quotidiens, de nos paysages, et de nos histoires. Pour chacune d’elle, une dizaine de noms vernaculaires sont à dénoter dans les divers idiomes savants et dialectes francophones. En explorant ces noms, leurs évocations, mais également en creusant dans les herbiers, les encyclopédies et les guides botaniques, une multitude de mondes et d’imaginaires émergent de ces plantes qui nous côtoient depuis bien longtemps.

Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Distribution Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch

Distribution France - Belgique : Serendip-Livres 21 bis rue Arnold Géraux FR - 93450 L’Île-Saint Denis Tél.: ++33 14 038 18 14 www.serendip-livres.fr

Fruit d’un long travail d’observation et de recherche, cet Atlas ne se conçoit pas comme une somme académique, exhaustive et par trop systématique pour (re)découvrir ces voisines de nos existences. Au contraire, suivant le patronage de Georges Perrec, les deux auteurs se sont permis d’aller à la découverte de l’infra-ordinaire. C’est-àdire de ces mondes qui existent sous nos pieds et qu’aucun roman d’aventure, aucun Jules Vernes ou Robert Louis Stevenson, n’ont pensé à transformer en protagonistes digne d’intérêt. Ouvrant la porte du mystérieux, de la co-occurence et de l’énumération, les deux auteurs mêlent au contraire l’érudition et le folklore, l’humour, le magique et la botanique à un travail d’illustration riche et envoûtant. Chaque plante est laissée à son ambivalence, mais également à toutes ces histoires qu’elles permettent de raconter sur les étranges bipèdes que nous sommes. Ni botanistes, ni ethnologues, mais détenteurs d’un doctorat en curiosité et une distinction honoris causa à l’université de la patience. Olivia Molnàr est grande prêtresse des ciseaux et détentrice de la magnificente loupe d’illustratrice de cet ouvrage. Aldwin Raoul, arpenteur de grimoire et d’herbier et soufflepoussière décrit .

— Collection : Ellipse et laps Genre : Atlas botanique Sujets abordés : Ecologie urbaine ; Folklore ; Magie et grimoires — Format 19x30 cm, 72 pages ISBN 978-2-940700-26-4 CHF 30 / EUR 24


FAMILLE | PAPAVERACEAE

LE COQUELICOT (PAPAVER RHOEAS)

NOMS VERNACULAIRES Pavot-coq, Pavot rouge des champs, Pavot sauvage, Pavot bâtard, Poinceau, Coprose, Confanon, Grave-otte, Mahon, Moine, Coquelicoq, Rose de loup, Rose de cochon, Feu d’enfer, Feu sauvage, Pavot des moissons, Fleur d’orage, Fleur de tonnerre (Fleur d’oradje et Fleur de tonwêre en wallon), Fleur de sorcière (Kollenbloem en néerlandais), Sangsue (Bloedzuiper en néerlandais).

M PAVOT COQ Cocorico, fit le coq francophone au matin du monde. Dans d’autres territoires, il fit chicchirichì, kukuriku, ou encore cock-a-doodle-do. Qu’à cela ne tienne, cette fleur rouge vif que l’on voit lever la tête au milieu des champs portera, en français, le nom de Coquelicot, déformation florale du coquerico, comme on disait en ancien français. PAVOT SAUVAGE Bien plus discret que son alter ego aviaire, le Coquelicot n’en est pas moins puissant. Parlez-en à ma voisine à qui, bébé, l’on en faisait boire des décoctions pour l’envoyer au lit d’un sommeil opiacé. Car le Coquelicot est un proche cousin du Papaver Somniferum, duquel on extrait l’opium, et possède des vertus sédatives qui lui ont valu d’être beaucoup mentionné dans la pharmacopée ancienne. KOLLENBLOEM En néerlandais bloem vaut pour « fleur » et kol pour « sorcière ». Ces dernières, herboristes à n’en pas douter, étaient réputées capables de soigner, embellir, amocher, empoisonner qui de droit, et n’ont pas dû se priver de l’usage du Coquelicot, plante toujours prompte à se faire repérer de mai à août, sauf dans le verre de vin rouge que vous venez d’engloutir alors que vos paupières se font lourdes. PAPAVER RHOEAS Une probable étymologie voudrait que papaver vienne de la racine indoeuropéenne papa qui signifie « bouillie », qui avalise l’idée que les graines sont cuites en bouillie par les humains depuis sacrément longtemps. Rhoeas désignait le Coquelicot en latin, dérivant du grec rhoias qui signifie « écoulement », se rapportant au suc qui s’écoule lorsque l’on blesse la tige.

ROSE DE COCHON Cette fleur humble et fragile a été le témoin silencieux des pires massacres de l’histoire. On dit de cette rose de cochon qu’elle poussait volontiers au bord des tranchées de la Première Guerre mondiale. On dit que sa couleur rouge est celle du sang qu’elle a bu pendant tous ces siècles. On raconte qu’après le passage de ses troupes, sur le champ de bataille encore fumant, Gengis Khan avait l’habitude de disperser des graines de Coquelicot. L’histoire ignore s’il le faisait par délicatesse pour ses soldats morts au combat, par crainte d’un dieu quelconque ou pour signifier « ici j’ai vaincu », comme on écrit « Gengis Khan was here » dans les toilettes d’un bar. Mais la botanique moderne chuchote que Gengis Khan n’y est pour rien. En vérité, les graines du Coquelicot sont photosensibles et ne peuvent germer qu’à la surface du sol. C’est pourquoi cette plante affectionne les terrains perturbés par les hordes mongoles, les obus ou les herses de tracteurs. C’est l’occasion pour sa graine, restée en dormance en profondeur, de refaire surface, germer et fleurir. Il est estimé que quarante ans après son enfouissement, une graine sur six reste capable de germer. FLEUR DE TONWÊRE, BLOEDZUIPER Les enfants, on le sait, ça a tendance à courir dans les champs de céréales, fouler les épis de blé avec leurs petits sabots et ainsi gâter la récolte. En Flandre, les parents d’antan avaient trouvé une parade: « Va courir dans les champs si tu veux, mais rappelletoi : les Coquelicots sont des suceurs de sang » (bloed, « sang » et zuiper, « suceur »). En Wallonie, autre stratagème : cueillir ces fleurs engendre immédiatement l’orage. FEU SAUVAGE Les champs de Coquelicots, immortalisés par Claude Monet, ont avec la généralisation des pesticides, un temps disparu des campagnes. En effet, les champs traités avec certains pesticides sélectifs n’accueillaient plus de Coquelicot. L’agriculture intensive a cru un moment avoir éteint l’incendie sauvage provoqué par ces rouges compagnons des moissons. Mais aujourd’hui, le Coquelicot a développé une résistance aux poisons qui étaient censés l’anéantir. C’est à peine s’il ne tire pas la langue aux bipèdes qui viennent épandre les pesticides, et refleurit dans les champs dont il avait été chassé.

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FAMILLE | ASTERACEAE

LE PISSENLIT

(TARAXACUM RUDERALIA) NOMS VERNACULAIRES Pisse-au-lit, Dent-de-lion, Florin d’or, Laitue de chien, Cochet, Groin de porc, Salade de taupe, Fausse chicorée, Tête de prêtre, Couronne de moine, Cramiat, Chandelle, Lanterne, Lampion, Soleil, Lune, Soufflet, Souffle de la vierge, Vol-au-vent, Voyageuse, Chicorée de lapin (Chicorèye di lapin en wallon), Tampopo (タンポポ en japonais).

M PISSE-AU-LIT Le Pissenlit est diurétique à n’en pas douter. Son nom est là pour le rappeler. Et nous, pour enfoncer des portes ouvertes. VOL-AU-VENT Outre sa fameuse tête jaune, l’image immanquablement associée à notre plante est celle que l’on a vue des milliers de fois sur la couverture cartonnée des dictionnaires Larousse, du temps où les livres existaient encore: une femme soufflant sur la caboche ébouriffée du Pissenlit, immortalisé par le peintre Eugène Grasset. « La connaissance semée à tous vents » est le leitmotiv du dictionnaire. Aucun rapport avec la béchamel. VOYAGEUSE Cette stratégie de dissémination des graines s’appelle l’anémochorie 1, c’est-à-dire la dispersion par le vent. La petite touffe de poils plumeux, nommée aigrette ou pappus, surplombe le fruit et agit comme un parapente. Cela peut aisément l’aider à se déplacer jusqu’à quelques kilomètres de la plante-mère. Quand on sait que chaque fleur de Pissenlit est en vérité un capitule, c’est-à-dire un agglomérat de plus de 300 fleurs distinctes qui chacune donnera naissance à une graine, on comprend mieux l’hégémonie jaune des Pissenlits dans le printemps naissant. SOUFFLET, CHANDELLE Difficile de résister au plaisir d’arracher une tête duveteuse de Pissenlit et de souffler dessus. Il existe d’ailleurs une infinité de rituels païens transformant cette simple action en activité divinatoire. Florilège: « Si sur le fruit déplumé par une fille, il reste encore un fragment d’aigrette, c’est signe de bataille entre ses amoureux rivaux »; « Une fille demande à la fleur ailée si elle sera : veuve, reine, vierge ou mariée ? Si le fruit n’est pas soufflé du tout, elle restera vierge; s’il l’est complètement, elle sera reine, et s’il l’est incomplètement, elle sera mariée ou veuve 2. » Mesdames, vous êtes prévenues.

DENT-DE-LION Les Italiens, les Espagnols, les Anglais, les Roumains, les Portugais, les Gallois, les Allemands, les Danois, les Norvégiens, les Néerlandais, les Belges et les Français sont d’accord sur une chose, laquelle ? Sur le fait que les feuilles dentelées du Pissenlit ressemblent à des dents de lion. Ce n’est peut-être pas un terreau suffisant pour construire une réelle communauté européenne, mais c’est suffisant pour se demander: quand ont-ils vu un lion de près pour la dernière fois ? 3 SALADE DE TAUPE, LAITUE DE CHIEN, GROIN DE PORC, CHICORÈYE DE LAPIN La richesse bestiale de ses surnoms est sans appel: il y a du monde qui se presse pour la grignoter. Et nous autres bipèdes ne faisons pas exception, car elle est consommée depuis l’Antiquité: ses feuilles en salade, ses fleurs en tisane, ou pour colorer le beurre, ses racines torréfiées comme la chicorée et ses boutons floraux en pickles. COURONNE DE MOINE, FLORIN D’OR L’origine de ces deux noms vernaculaires reste très obscure. Serait-ce la couleur faussement dorée qui pourrait figurer une pièce sans valeur financière au moine qui a fait vœu de pauvreté ? Ou bien est-ce la facilité avec laquelle un souffle peut tonsurer la fragile fleur à l’instar des cheveux du religieux dégarni ? TARAXACUM RUDERALIA Son épithète ruderalia vient du latin rudus, « décombre ». Comme la plupart des plantes qui peuplent ce livre, c’est effectivement une plante rudérale, une aficionada des décombres, ou plus précisément des milieux anthropisés, c’est-àdire fortement perturbés par l’homme. Son appétit en azote, présent en abondance dans ces milieux bouleversés, facilite sa colonisation de l’espace au détriment d’autres plantes endémiques au régime nutritif plus délicat 4. CRAMIAT Ce nom étrange à la couleur du brûlé est utilisé en Suisse francophone. Il dérive probablement de la crémaillère, ce dispositif mécanique comprenant une barre à crans et d’une roue dentelée qui permettait, notamment dans les foyers, de faire pendre le chaudron au-dessus de l’âtre à la distance souhaitée. Pratique pour faire de la cramalliote 5.

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FAMILLE | POACEAE

LE RAY-GRASS ANGLAIS (LOLIUM PERENNE)

NOMS VERNACULAIRES Ray-grass commun, Ivraie vivace, Zizanie, Bonne herbe.

M BONNE HERBE D’où viennent les brins d’herbe ? Cette question au ras des pâquerettes cache une forêt. L’herbe, qu’elle soit pelouse de terrain de foot ou prairie touffue de graminées, est issue de la famille des Poaceae (Poa désignant, en grec ancien, l’herbe broutée par les animaux). Si on la laisse grandir, elle fait souvent tige, puis fleur et produit des graines. Les céréales dont l’humanité a fait son socle (blé, riz, maïs pour parler des plus importantes) sont toutes des Poaceae. En ville, chaque rainure, fissure, lézarde, crevasse, craquelure est un sillon où le Ray-grass anglais ne tardera pas à germer, accompagné de ses multiples compagnons herbacés tels que la Houlque laineuse et le Chiendent commun. ZIZANIE Si l’humain cultive, il attend et exige le meilleur d’une récolte, il y va de la survie des siens. Mais dans une récolte de céréales viennent souvent se glisser des herbes indésirables, dont fait crânement partie le Ray-grass anglais, aussi surnommé Zizanie. 2000 ans avant Monsanto, l’apôtre saint Mathieu nous met en garde: « Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son

champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de la zizanie parmi le blé, et s’en alla.» Plus prosaïquement, la Zizanie provoque une baisse de rendement importante et affecte la qualité de la farine. Finalement, « semer la zizanie », c’est un peu cracher dans la soupe du voisin. IVRAIE VIVACE Si vous n’êtes pas porté sur le glyphosate, cet herbicide total foliaire systémique1, vous savez désormais qu’il vous faudra séparer le bon grain de l’ivraie, sous-entendu le mauvais grain, pour ne pas se retrouver avec une farine minable. Mais ce n’est pas tout. Le mot ivraie, dérivé du latin, dissimule une autre menace: l’ivresse. Dans le temps, la plante passait pour avoir des propriétés enivrantes. En réalité, ce sont les graines de sa cousine Lolium temulentum (aussi appelée herbe d’ivrogne ou ivraie enivrante) qui étaient souvent infestées par un champignon produisant de l’acide lysergique, une substance stupéfiante dont dérive le LSD. Dans cette histoire, le champignon et la plante forment une symbiose qui leur est profitable à tous les deux. La plante nourrit le champignon tandis que de son côté le champignon aide la plante à se protéger de la sècheresse et, grâce à son poison, des insectes, des ruminants et accessoirement des êtres humains qui n’ont pas spécialement envie de découvrir ce qui se cache derrière les portes de la perception 2.

L’ORGE DES RATS (HORDEUM MURINUM)

NOMS VERNACULAIRES Orge des souris, Orge des lièvres, Orge queue-de-rat, Orge des murs, Orge sauvage, Voyageur, Monta-diable, Spigaou, Trou-sac, Grimpe-en-haut (Skrap-d’al-laez en breton), Fléchettes de puce (Flea dart en anglais).

M ORGE SAUVAGE, ORGE DES SOURIS Les grains, malgré leur petite taille, peuvent fournir une belle farine. C’est un grenier à piller à ciel ouvert pour les rongeurs amateurs tandis que l’humain le dédaigne. MONTA-DIABLE, GRIMPE-EN-HAUT La rugosité des inflorescences empêche l’épi de glisser en arrière. Ce qui peut s’avérer embêtant, mais drôle, une fois glissé dans la manche d’un ou d’une camarade. Et fatal chez certains animaux: si les épis s’introduisent

dans les oreilles ou les naseaux, ils ne pourront ressortir. Pourtant ce n’est pas l’intention de la plante que de faire du mal à ceux qu’elle considère comme ses véhicules à semence attitrés. ORGE DES MURS Cet Orge sauvage très commun a servi dans des temps pas si reculés que ça, à la divination enfantine. En Wallonie, les petiots égrenaient un épi pour prévoir le futur en disant: « Paix, guerre, famine, bon temps », puis reprenaient au début, et lorsque la dernière graine leur restait en main, ils étaient fixés pour l’année à venir. Dans le sud-ouest de la France, c’était une variante plus gourmande: « Pain, vin, viande, foin. » En Wallonie encore, la jeune fille curieuse de savoir à quelle sauce elle sera mangée pouvait opter pour la variante « un droit, un cron (bossu), un chalé (boiteux), un djône, un vix, un vef », pour savoir à quoi ressemblera son futur époux.

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FAMILLE | GERANIACEAE

LE GÉRANIUM HERBE À ROBERT (GERANIUM ROBERTIANUM)

NOMS VERNACULAIRES Herbe à robert, Herbe rouge, Bec de grue, Bec de cigogne, Aiguille NotreDame, Cerfeuil sauvage, Epingle de la vierge, Fourchette du diable, Aiguille de pasteur, Géranion, Herbe-à-l’esquinancie, Persil-marsigouin, Patte d’alouette, Pied de colombe, Pied de pigeon, Herbe à la fleur, Clôt-doigts, Chancrée rouge, Piche-sang, Robinet rouge, Robertin, Herbe au chancre, Herbe du feu (Jèbe du feu en wallon), Dragone.

M HERBE À ROBERT Mais qui est donc ce Robert qui a donné son nom à une herbe ? Est-ce Rupert, premier évêque de Salzbourg, qui utilisait cette plante contre les hémorragies ? Ou bien Robert tout court, un bonhomme à la main verte et ami avec un naturaliste ? Nenni. Robert est une déformation francisée du latin ruber, « rouge ». Les anciens l’appelaient Herba ruber, ce qui dans l’oreille des non-latinistes a fini par se transformer en Herbe à robert. Et si vous étiez un peu attentif, il vous serait difficile de nier que les tiges et les feuilles de ce géranium sauvage, présent presque partout en ville, depuis les anfractuosités du trottoir jusque dans les vieux bacs à fleurs que vous pensiez abandonnés, ont tendance à s’empourprer, affichant une palette allant du vert bouteille au rouge alizarine 1. BEC DE GRUE, GÉRANION La plupart des noms vernaculaires du géranium Herbe à robert proviennent de la morphologie bien particulière de son fruit, qui se termine par un aiguillon prononcé. Les sépales associés à ce bec pointu ont tôt fait de former — dans les esprits fertiles — un bec de grue ou de cigogne. Son nom en latin en porte déjà les stigmates puisque Geranium dérive du grec ancien geranos, qui déjà désignait la grue. ÉPINGLE DE LA VIERGE, FOURCHETTE DU DIABLE Bien que diamétralement opposés dans leur fonction — l’une sert à aiguiller le pêcheur vers le droit chemin, tandis que l’autre sert à rôtir celui qui s’en est éloigné — ces deux noms vernaculaires se réconcilient autour de ce fruit.

PATTE D’ALOUETTE, PIED DE PIGEON, PIED DE COLOMBE, CERFEUIL SAUVAGE Encore une fois ici, c’est l’apparence qui détermine ces autres noms populaires. La feuille évoque le persil, mais avec une délicatesse de cerfeuil. Et c’est sa forme tripennée qui lui a valu ces sobriquets d’emplumés. Mais, comme souvent, les noms vernaculaires n’ont que faire de la nomenclature officielle et plusieurs autres espèces, bien que parfois très éloignées, portent également les sobriquets de Patte d’alouette et Pied de colombe. HERBE À L’ESQUINANCIE Ce mot à consonance druidique ne désigne finalement rien d’autre que l’angine, par un gauchissement du grec savoureux. Le mot ࣀȣȞȐȖȤȘ, « esquinancie » est composé de : ࣀȪȦȞ, « chien », et ਙȖȤİȚȞ, « étrangler ». En d’autres termes, l’esquinancie est à l’homme ce que le collier est au chien : quelque chose qui nous fait tirer la langue, en nous comprimant la gorge. De fait, cette herbe est connue pour protéger et restaurer les muqueuses abîmées. DRAGONE, HERBE À LA FLEUR La feuille de l’Herbe à robert était aussi considérée comme utile dans le traitement des affections inflammatoires de l’œil. Inflammations que l’on appelait dans un autre temps « fleur » ou bien « dragon ». Dans le foisonnant dictionnaire de la Furetière (XVIe siècle) on voit apparaître ce mot dans cette description : « Le deffaut des yeux, c’est d’estre enfoncez, creux, lousches, bigles, chassieux, pleureux, esgarez, troubles, battus, rouges. Cet homme a des yeux de cochon, de furet, des yeux de perdrix. Un oeuil borgne, qui est crevé. Un oeuil de verre ou d’esmail est un faux oeuil. On dit aussi, avoir des tayes, des dragons, des cataractes sur les yeux. » ROBERTIN Malgré son nom passe-partout, notre géranium dissimule un engin balistique surprenant: une catapulte à cinq branches ! Les cinq styles, qui forment le fameux bec de grue, accueillent en leur extrémité une graine dans une petite besace ouverte. En séchant, les cinq styles vont progressivement se mettre sous tension et, le moment venu, brusquement tout relâcher, et expulser ainsi leurs missiles-graines au loin. Au lieu de semer panique et désolation, ils germeront pour donner naissance à d’autres rejetons.

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Draw Draw une maison

de caractères




auteur: Fernand Deroussen illustrateur: Paatrice titre: CALENDRIER SONORE DE LA VOIX DES ANIMAUX EN FRANCE format : 24 x 16 cm pages: 32 prix : 25 € tirage : 1500 ex. isbn : 978-29555626-9-7

(Ceci est une maquette)

Quand on lui demande, Paatrice dit qu’il sait « parler et dessiner un grand nombre de langues imaginaires. » Il a ici réalisé une série d’illustrations réalistes et délicates, sur un grand poster 40 x 60 cm, imprimé en deux couleurs, en risographie, à l’atelier Quintal.


Cet ouvrage propose de faire entendre 68 espèces d’animaux qui nous côtoient : batraciens, mammifères, oiseaux et insectes. Pour chaque animal, une ligne de calendrier montre, très simplement, les périodes de chants et le type de chants (territoire, accouplement...) Il contient : - un poster A2 (40 x 60 cm) illustré par Paatrice Marchand, imprimé en risographie par l’atelier Quintal. - Un livret pratique, entièrement composé à la main et imprimé sur presse typographique en 6 couleurs. - Un CD, dont la composition a été réalisée par Fernand Deroussen à partir de sa fantastique banque de données sonores personnelle. - Un lien de téléchargement pour les malheureux qui n’ont plus de lecteur CD.

« La composition et la création audio-naturaliste consistent à utiliser le microphone comme un stylo, un pinceau ou des crayons, et ensuite, à recomposer à l’aide des enregistrements de terrain une création artistique comme une œuvre sonore la plus réaliste possible, offrant à l’écoute toute l’émotion que procure un pur moment de nature. »

On peut entendre Fernand Deroussen parler de son travail dans l’émission La tête au carré, sur France Inter (22/04/2021). Ou s’immerger dans la série de podcasts PUR - que dit la nature, produits par France télévision.



Éditions du livre 15 rue Charles Grad 67 000 Strasbourg, France +33 (0)6 78 22 89 46 editionsdulivre.com 1


DEUXIÈME ÉDITION

Bloom est un livre circulaire dont les pages s’ouvrent comme des pétales et font apparaître un délicat bouquet de fleurs. Couleurs vives et pastel, superpositions : il suffit de déployer l’ouvrage de Julie Safirstein pour entrer dans un jardin poétique et chromatique. Ce livre pop-up tout en plis fait appel au jeu et à l’imagination.

Photo © Maurizio Pighizzini

BLOOM Julie Safirstein, 2022 10 pages, 14 x 14 cm Livre pop-up à 360° Impression 5 tons directs ISBN 979-10-90475-32-8 20 €

JULIE SAFIRSTEIN Julie Safirstein est artiste visuelle. Son travail s’articule autour de la couleur et se développe dans différents champs : éditions pour la jeunesse, œuvre peint, scénographies, installations immersives ou encore web-séries. juliesafirstein.com


Bloom (Deuxième édition, 2022)


ARGUMENTAIRE

Collection

BEAU-LIVRE

DANS LES FILETS

EN LIBRAIRIE JUILLET 2022

Prises accessoires de la pêche thonière Préface de Guillaume LECOINTRE

Textes de Bernard SÉRET et Pascal BACH Dessins de Jean-François DEJOUANNET

L

e terme « prise accessoire » désigne toute capture faite pendant la pêche et qui ne correspond pas aux espèces et tailles des poissons recherchés. Selon le WWF, ce sont 38 millions de tonnes d’animaux marins qui sont capturées accidentellement chaque année, soit 40 % des prises halieutiques mondiales ! Si certaines de ces espèces sont conservées à bord pour être commercialisées, la majorité sont rejetées — mortes ou vives — car protégées par la législation internationale ou sans intérêts commerciaux. Cet ouvrage présente 104 aquarelles d’espèces dessinées à bord d’un navire thonier dans l’océan Pacifique. Chaque dessin est accompagné d’informations précises pour découvrir ces espèces qui intéresseront tout autant les passionnés de la mer ou de pêche, les amoureux de l’histoire naturelle ou les citoyens désireux d’avoir des données pour nourrir leurs actes de consommation d’une éthique pour l’environnement.

9791092305869 35 ¤ TTC Relié cartonné - 256 pages - 25x19 cm

Un beau-livre relié cartonné à la fabrication soignée, imprimé sur un papier premium integralement recyclé.

LES AUTEURS Jean-François Dejouannet est un dessinateur scientifique de l’IRD, affecté au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. Bernard Séret est biologiste marin. Spécialiste internationalement reconnu des raies et des requins, il est l’auteur de plus de 200 publications et descripteur de 63 espèces nouvelles.

MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris contact@mkfeditions.com

Pascal Bach est un biologiste marin, halieute, spécialiste des pêches cotières et au large en particulier des pêches thonières. Il est l’auteur de plus de 100 publications et rapports d’expertise sur ces pêches. Guillaume Lecointre est un zoologiste et systématicien. Spécialiste des poissons, il a publié plusieurs ouvrages sur le sujet et a également été chroniqueur pour le journal Charlie Hebdo pour lequel il écrivait des articles de vulgarisation scientifique.

Plus d’informations sur : WWW.MKFEDITIONS.COM

également disponible en version ebook

Distribution/Diffusion : Serendip Livres


ARGUMENTAIRE

Collection

BEAU-LIVRE

DANS LES FILETS APERÇU DE LA MAQUETTE

• Une page contenant les informations de l’espèce. • L’aquarelle de Jean-François Dejouannet mise e n valeur e n pleine page. • Un système d’encadrés de tailles variables qui s’adaptent selon les besoins e t les informations sur chaque poisson.

Dessin zoom pour montrer u ne particularité, un détail.

REQUIN-TAUPE BLEU

Pêche Prise accessoire des pêches thonières (palangrier) 13 200 tonnes en 2014 dont 8 300 tonnes par l’Europe

ISURUS OXYRINCHUS (RAFINESQUE, 1801)

Commercialisé pour sa chair et ses ailerons, ses mächoires et ses dents ! Conservation

396 cm LT

Silhouette de l’espèce avec les informations principales : taille, poids, classification...

Classification

Longevité

Chondrichthyes Elasmobranchii Lamniformes Lamnidae

29-32 ans

IUCN : vulnérable globalement VU en danger critique d’extinction en méditerranée CR CMS: annexe II

max 505 kg Nourriture poisson, calmars, petits cétacés

0

Habitat : océanique Cosmopolite des mers tropicales et tempérées chaudes

Reproduction ovovivipare portée : de 4 à 25 petits Gestation : de 15 à 18 mois Cycles reproductif : 3 ans Age de maturité des mâles : 8 ans Taille maturité des mâles : 203-220 cm LT Age de maturité des femelles : 18 ans Taille maturité des femelles : 275-293 cm LT Taille à la naissance : 60-70 cm LT

Comportement

0,50 m

-600 m

Excellent nageur Grand migrateur Vitesse de pointe 100 km/h

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Carte : habitat et profondeur SAUMONS DES DIEUX

Pêche

(RAFINESQUE, 1801)

Prise accessoire des pêches thonières (sennes, palangre) 1331 tonnes en 2019 principalement dans le Pacifique.

ISURUS OXYRINCHUS Classification

Commercialisé pour leur chair réputée excellente

Actinoptérygiens Lampriformes Lampridae Nourriture poisson, calmars, méduses

Conservation IUCN : préoccupation mineur LC

max 89 kg

max 200 cm LT 163 cm FL 0

Comportement Solitaires Nagent par battement de ses pectorales Effectuent des mouvements verticaux entre la surface et 500 m de profondeur, notement la nuit.

Reproduction ovovipare

Habitat : océanique Cosmopolite des mers tropicales et tempérées chaudes

Le savez-vous ? L’Opah a le sang chaud ! Il est capable de maintenir la température de son corps de 3 à 6° au-dessus de la température ambiante grâce au battements (activité musculaire) permanents de ses pectorales !

0,20 m -500 m

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MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris contact@mkfeditions.com

Plus d’informations sur : WWW.MKFEDITIONS.COM

Distribution/Diffusion : Serendip Livres


ÉDITIONS DES GRANDS CHAMPS

PHILIPPE ANNOCQUE

Nouvelles notes sur les noms de la nature illustrations de Florence Lelièvre En librairie le 7 avril 2023 40 pages, 12 euros L 110 mm x H 180 mm, illustrations n&b EAN : 9782957422333 Second volet des Notes sur les noms de la nature paru en 2017 aux éditions des Grands Champs.

Présentation Ce petit opus illustré est une suite d’aphorismes poétiques et cocasses sur une poignée d’appellations, savantes ou non, données aux êtres vivants. Faux-semblants, coïncidences, double-sens, ironies du sort, failles sémantiques… on y découvre, intrigués, un monde où les bizarreries de la nature rivalisent avec les approximations et fantaisies du langage.

L’auteur

(couverture provisoire)

Philippe Annocque a publié une quinzaine d’essais et romans hétéroclites dont le dernier, Biotope et anatomie de l’homme domestique, a paru aux éditions Louise Bottu en 2021.

L’illustratrice Florence Lelièvre enseigne les arts plastiques à Lille. Ses illustrations remarquées pour le premier volume de ces Notes l’ont tout naturellement portée à exposer une série de dessins à l’encre sur le yoga des mouches.

À propos du premier volume « l’auteur réinvente le haïku, […] capable en quelques mots de raconter une histoire, une atmosphère, de peindre un tableau, de vous faire entrer dans son paysage. Ce petit recueil à la fois érudit et naïf, comique et poétique, est instructif pour qui veut comprendre […], comme une lucarne ouverte sur une leçon de choses […]. Le recueil est superbement illustré par Florence Lelièvre. » (blog L’Avis textuel de Marie M.)

«Le microtyran à calotte noire n’a pourtant pas l’air si terrible.»

editionsgrandschamps@gmail.com • editionsgrandschamps.fr • tél. Julia Curiel 06 87 07 22 45 / Stéfani de Loppinot 06 68 18 86 35


EXTRAITS

2 • Philippe Annocque, Nouvelles notes sur les noms de la nature, éditions des Grands Champs


Philippe Annocque, Nouvelles notes sur les noms de la nature, éditions des Grands Champs • 3


4 • Philippe Annocque, Nouvelles notes sur les noms de la nature, éditions des Grands Champs


ÉDITIONS DES GRANDS CHAMPS

PHILIPPE ANNOCQUE

Notes sur les noms de la nature illustrations de Florence Lelièvre À nouveau en librairie le 7 avril 2023 40 pages, 12 euros L 110 mm x H 180 mm, illustrations n&b EAN : 9782954021164 À l’occasion de la parution des Nouvelles notes sur les noms de la nature, le premier volet, initialement paru en 2017 aux éditions des Grands Champs, sera à nouveau disponible.

Présentation La relation du langage au monde est la substance de ces Notes : la créature, élue parmi oiseaux, arthropodes, plantes, champignons…, surgit du nom que lui a donné l’homme. Les voilà condensés en un bref fragment – deux à dix lignes, il n’en faut guère plus à l’auteur pour faire émerger un petit monde –, fixés dans la mutuelle image qu’ils renvoient.

L’auteur Philippe Annocque a publié une quinzaine d’essais et romans hétéroclites dont le dernier, Biotope et anatomie de l’homme domestique, a paru aux éditions Louise Bottu en 2021.

L’illustratrice Florence Lelièvre enseigne les arts plastiques à Lille. Pour jouer avec ces Notes, elle a croqué et pioché en allant dans la nature, au musée d’Histoire naturelle ou au bout du pinceau et du fusain, afin de trouver un peu de justesse quand décidément, non, le dictionnaire ne pouvait plus rien pour elle.

« Le nom donne à voir ce qui nous échappait. Depuis que je sais le nom de l’accenteur mouchet il y en a plein mon jardin. »

Extrait presse • « l’auteur réinvente le haïku, […] capable en quelques mots de raconter une histoire, une atmosphère, de peindre un tableau, de vous faire entrer dans son paysage. Ce petit recueil à la fois érudit et naïf, comique et poétique, est instructif pour qui veut comprendre […], comme une lucarne ouverte sur une leçon de choses […]. Le recueil est superbement illustré par Florence Lelièvre. » (blog L’Avis textuel de Marie M.) • « Philippe Annocque a beaucoup à nous apprendre sur la nature. Sur la poésie naturelle. Sur l’imagination de la nature. » (librairie À la page, Vichy) editionsgrandschamps@gmail.com • editionsgrandschamps.fr • tél. Julia Curiel 06 87 07 22 45 / Stéfani de Loppinot 06 68 18 86 35


EXTRAITS

2 • Philippe Annocque, Notes sur les noms de la nature, éditions des Grands Champs


Philippe Annocque, Notes sur les noms de la nature, éditions des Grands Champs • 3


4 • Philippe Annocque, Notes sur les noms de la nature, éditions des Grands Champs



éditions

automne 2023

Duo d’illustrateurs, Raphaële Enjary et Olivier Philipponneau entament leur collaboration dès leurs études à Paris et développent rapidement un intérêt commun pour la gravure sur bois. Sensibles aux impressions artisanales, ils voient le tirage de leurs estampes comme une étape essentielle pour donner vie et chaleur à la simplicité de leurs images. D’albums jeunesse écrits par Alice Brière-Haquet pour la plupart, en expositions accompagnées de jeux en bois originaux, l’illustration est pour eux le moyen de raconter des histoires, quel que soit le support. Leurs animaux au dessin tendre et stylisé ainsi que les motifs géométriques de leurs paysages sont autant de ponts entre leur travail de graphiste et leur intérêt pour l’art aborigène et la culture japonaise. ★ lauréats Villa Kujoyama 2017

Sérigraphies Amimots Série de 8 sérigraphies extraites des micro-éditions 3œil Animots et Légumots ainsi que du livre Amimots aux éditions Albin Michel jeunesse. Ces estampes ont été exposées à la Fête du livre jeunesse de Villeurbanne, à Une Saison Graphique au Havre et au Salon de littérature jeunesse d’Arcachon.

INFOS TECHNIQUES format 50 x 70 cm impression sérigraphies 2 couleurs papier laurier 250g (100% coton sans acide) estampes numérotées et signées édition limitée à 100 exemplaires

prix de vente 40 €

Bibliographie sélective - Spectacle au potager éd. MeMo, 2024 - Philonimo 1 et 3 éd 3œil, 2020-2021 - Amimots éd Albin Michel Jeunesse, 2019 - Légumots éd. 3œil, 2017 - 1, 2, 3 banquise éd. MeMo, 2014

DIFFUSION ET DISTRIBUTION Serendip . 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’Île-St-Denis . 01 40 38 18 14 . contact@serendip-livres.fr . gencod dilicom 3019000119404 éditions 3œil . www.3oeil.fr

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Cargo

Fusée

T-rex

Banane

Cerbère

Yéti

Fantôme

Momie

DIFFUSION ET DISTRIBUTION Serendip . 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’Île-St-Denis . 01 40 38 18 14 . contact@serendip-livres.fr . gencod dilicom 3019000119404 éditions 3œil . www.3oeil.fr

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revue de presse

amimots “Sur le principe des cadavres exquis, cet album à rabats joue à merveille avec ces drôles de coïncidences graphiques.“ “Beaucoup de génie et de facétie dans les replis de ce livre qui élargit l’esprit.“ Marine Landrot

“ On adore ces animaux qui, sous leurs airs patelins, cachent d’autres êtres souvent plus effrayants et avec une dose d’irréalité supérieure.“ “Fabuleux, on vous dit !“

“Comment un hareng devient-il un fantôme ? Une cigale peutelle se transformer en diable ? Et, qu’ont à voir un ours et un djinn ou encore un ouistiti et une sorcière ? Dans ce petit livre au format carré, aux couleurs en tons directs, où le bleu roi tranche avec le vert fluo, on joue avec les mots à l’envi. Amimots nous donne une réponse poétique à ces questionnements : par coupages et collages de différents mots, d’autres apparaissent par magie, grâce à l’espiègle police de caractère inventée par ALIS : « la police coupable ».“

Fabienne Jacob

“C’est à la fois beau et ludo-pédago-magique ! “ DIFFUSION ET DISTRIBUTION Serendip . 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’Île-St-Denis . 01 40 38 18 14 . contact@serendip-livres.fr . gencod dilicom 3019000119404 éditions 3œil . www.3oeil.fr

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Risographie Adrien Herda Livres et multiples conçus en collaboration étroite avec des artistes, illustrateurs et designers. Du catalogue monographique au zine, nos publications sont des projets d’artistes sur papier. Risographie réalisée lors de l’exposition Le Grand Salon en l’été 2023. Signées par l’artiste. Imprimée en juillet 2023 au Studio Fotokino 4 couleurs Papier/Paper : Munken Lynx 170g Format/Size : A3 30€


Affiche : Collection L’Inédite

Fidèle éditions

Janvier 2023

Cueillette sur Mars, L’Inédite 1 Manon Cezaro et Alexis Jamet Affiche, 30 x 40 cm, 200 exemplaires, 29 euros « La technique diffère mais le processus est le même. Alexis peint à l’encre des formes qu’il dessine et découpe pour faire un travail de pochoir sur papier. Manon dessine des formes qu’elle coule en plâtre et qu’elle vient teinter à l’aérographe. « L’inédite » est la combinaison des deux. L’image est un dialogue, l’un commence, l’autre répond. La fusion est une seconde phase de recherche à partir de ce que chacun a produit. Les plâtres sont scannés pour être mêlés aux arabesques aux contours nets et aux couleurs diffuses, entre sculpture et mobile. »

Première affiche de la série L’Inédite, une collection invitant différents artistes à produire une image personnelle faisant appel à leur pratique du moment, leur processus de travail en cours, ou simplement leurs actualités.

4a Villa du Lavoir, 75010 Paris +33 1 48 03 06 70

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Affiche : Collection L’Inédite

Fidèle éditions

Février 2023

Le jeu de l’oie, L’Inédite 2 Fien Jorissen Affiche, 30 x 40 cm, 150 exemplaires, 29 euros « Le jeu de l’oie”, une métaphore du processus créatif : l’action de rouler les dés, d’avancer son pion, de prendre des risques, de tomber sur la mauvaise case et de tout recommencer à nouveau. La quête excitante mais terrifiante avant d’atteindre la case numéro 63. Comme dans un jeu ayant des règles qui lui sont propres, Fien crée une grille dans laquelle elle dessine une illustration divisée en plusieurs cases, en se basant sur des restrictions et des exercices de style formels. Pas simplement pour jouer mais aussi pour trouver différentes approches permettant de conquérir un obstacle ou pour structurer du sens. Son but est de créer une image intemporelle et de souligner l’idée que l’oie est la protagoniste d’un des jeux de plateau les plus connus, trouvant ainsi de la beauté dans la simplicité tels que les gestes de notre vie quotidienne. »

L’Inédite est une collection invitant différents artistes à produire une image personnelle faisant appel à leur pratique du moment, leur processus de travail en cours, ou simplement leurs actualités. Fien travaille sur des imbrications de détails, comme un enchevêtrement de possibilités.

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Affiche : Collection L’Inédite

Fidèle éditions

Mars 2023

ATLAS, L’Inédite 3 Mathilde Vizet Affiche, 30 x 40 cm, 150 exemplaires, 29 euros « C’est le soir que la lumière est la plus belle. Lorsque les montagnes de l’Atlas se transforment en une palette de teintes allant du rouge au rose. Les pentes rocheuses ne forment plus que des lignes qui s’entrecroisent, se perdent puis se rejoignent. Atlas est la première image d’une série en cours sur le relief aride et irrégulier du massif marocain. Mon envie de dessiner part toujours d’un territoire, d’un souvenir que j’aime pouvoir placer sur une carte. Le situer pour l’identifier. Une fois cet espace géographique déterminé, je cherche des cadrages et des ambiances dans mes photographies, puis je me mets à dessiner. Je peux passer des heures à repasser mes lignes, sur papier. La colorisation, elle, est très impulsive. Je précise ensuite ma palette selon le procédé d’impression. Mon métier d’imprimeuse me pousse à une certaine exigence dans la colorimétrie de mes visuels, dont j’ajuste les nuances jusqu’au dernier moment. »

L’Inédite est une collection invitant différents artistes à produire une image personnelle faisant appel à leur pratique du moment, leur processus de travail en cours, ou simplement leurs actualités.

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Affiche : Collection L’Inédite

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Avril 2023

Le jeune homme de Catane, L’Inédite 4 Camille Deschiens Affiche, 30 x 40 cm, 150 exemplaires, 29 euros « En Sicile, j’ai vu toutes sortes de sculptures d’hommes. Des statues à l’effigie de dieux, des hommes insolents de puissance, le torse bombé et les muscles saillants. À côté de ces hommes forts, souvent les femmes supplient, implorent ou minaudent. Les sculptures, et l’Art en général, sont à peu près partout en Italie, en Sicile aussi. Dans les églises, dans les jardins, dans les écoles. À Catane, je suis passée devant la porte d’une fac, et j’ai trouvé ce garçon qui semble se cacher, fragile, gêné peut-être, sûrement vulnérable. Il était différent et j’ai eu envie de le prendre dans mes bras. »

L’Inédite est une collection invitant différents artistes à produire une image personnelle faisant appel à leur pratique du moment, leur processus de travail en cours, ou simplement leurs actualités.

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Mai 2023

Chanter pour ne pas dépérir, L’Inédite 5 Sébastien Sans-Arcidet Affiche, 30 x 40 cm, 150 exemplaires, 29 euros « Par habitude, le titre arrive après l’image, comme pour la compléter. C’est un geste de médiation, mais aussi un signe de confiance que je porte à mon geste artistique, je laisse l’idée première me guider en terres inconnues, permet au sujet de s’approfondir par lui-même tout en restant bien loin de toute considération didactique. Ici, c’est tout l’inverse : c’est par mes notes et par une succession de titres écrits à la suite les uns des autres qu’en est ressorti « Chanter pour ne pas dépérir ». La chanson est quelque chose de très important dans ma vie et ce n’est que très récemment que je me suis rendu compte que chanter m’aidait à mieux naviguer mes périodes d’angoisses, que ce soit par le contrôle du souffle ou par la projection dans des histoires qui ne demandent pas à être plus qu’elles ne sont. Les chansons sont une des plus grandes sources de plaisir dans ma vie. »

L’Inédite est une collection invitant différents artistes à produire une image personnelle faisant appel à leur pratique du moment, leur processus de travail en cours, ou simplement leurs actualités.

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Affiche : Collection L’Inédite

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Juin 2023

Bye bye ames, L’Inédite 6 Melek Zertal Affiche, 30 x 40 cm, 100 exemplaires, 29 euros « Je reviens aux mêmes choses – des paysages, des visages mélancoliques, une lumière rasante. On a mis un mot sur le sentiment de nostalgie d’une ère que l’on ne connaît pas : « Anemoia ». Il correspond très bien à cette imagerie américaine à laquelle nous avons tous.tes été élevé.es. C’est la première peinture que je fais, je travaille habituellement aux marqueurs à alcool. Leur caractère éphémère et leur impact environnemental me dit qu’il est temps de trouver un nouveau médium… Tout reprendre du début est à la fois angoissant et exaltant; on s’offre la possibilité de pouvoir se voir dire, dans le futur, en regardant cette première oeuvre : « putain c’était vraiment nul. »

L’Inédite est une collection invitant différents artistes à produire une image personnelle faisant appel à leur pratique du moment, leur processus de travail en cours, ou simplement leurs actualités.

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Affiche : Collection L’Inédite

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À paraître en septembre 2023

Prendre l’air, L’Inédite 7 Maxime Mouysset Affiche, 30 x 40 cm, 100 exemplaires, 29 euros « À côté de l’illustration de presse, lorsque le temps me le permet, j’essaie de varier mon style. Ces essais restent très souvent au stade de feuilles volantes A4 rangés sous mon bureau. " L’Inédite ” était l’occasion de pousser un peu plus loin ces expérimentations. Je m’intéresse à la vue aérienne depuis longtemps. Cela me permet de jouer avec les raccourcis. En exagérant cette technique de dessin, je cherche à revoir des formes du quotidien. Aidé par les couleurs, je tente un pas de côté avec la figuration. »

L’Inédite est une collection invitant différents artistes à produire une image personnelle faisant appel à leur pratique du moment, leur processus de travail en cours, ou simplement leurs actualités.

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Alexandra Kollantaï Florian Huet Format : Affiche / 29,7 x 42 cm Impression : jet d'encre offset Papier : Canson Imagine 200g Prix : 20 € TTC (prix public conseillé)


Dolores Ibárruri Florian Huet Format : Affiche / 29,7 x 42 cm Impression : jet d'encre offset Papier : Canson Imagine 200g Prix : 20 € TTC (prix public conseillé)


Louise Michel Florian Huet Format : Affiche / 29,7 x 42 cm Impression : jet d'encre offset Papier : Canson Imagine 200g Prix : 20 € TTC (prix public conseillé)


Vive la commune Florian Huet Format : Affiche / 29,7 x 42 cm Impression : jet d'encre offset Papier : Canson Imagine 200g Prix : 20 € TTC (prix public conseillé)


le 16 février 1936, la poussée d’émancipation est si forte, le désir populaire d’auto-gestion si puissant, que l’union des forces de gauche, le Frente Popular, remporte la bataille électorale ! Le drapeau rouge flotte sur Madrid.

Le chantier est énorme, tous les secteurs de la vie sont concernés. L’éducation, l’agriculture, la place de l’église dans une société laïque, l’autonomie des régions… … et en Espagne c’est pas rien … les conditions de travail, la propriété terrienne mais aussi les droits des femmes.

ané anti par le fr anquisme 4 0 ANS de dictature



CARTES PRINTANIÈRES Juliette Maroni Les éditions du Trainailleur proposent une série de six cartes printanières. Dessinées par Juliette Maroni, ces six cartes aux tons chatoyants accueilleront des petits mots glissés derrière la couverture, accrochés au frigo ou envoyés classiquement par voie postale. Elles sont vendues par lot de six cartes différentes, accompagnées de leurs jolies enveloppes orange.

Cartes postales | 15 x 10,5 cm | Lot 6 cartes et enveloppes | 2 couleurs offset | 1000 exemplaires 12 € (prix public conseillé) soit 2 € par carte + enveloppe Disponibilité : Juin 2022

2 place de la Concorde de Sèvre 44200 Nantes

06 43 67 50 12 contact@trainailleur.fr

http://trainailleur.fr siret n° 812 204 774 00010



Renaud Perrin / Mineolux

Renaud Perrin / Mineolux

Renaud Perrin / Mineolux

Renaud Perrin / Mineolux

Renaud Perrin / Mineolux



Puzzle 1000 pièces - Jean Mallard

Les puzzles Sulo sont fabriqués en France, produits de manière responsable, et élaborés en collaboration avec des artistes du monde entier. En 2020, Sulo naît d'une envie de confronter un jeu traditionnel, le puzzle, à une iconographie contemporaine et acidulée. Sulo propose aux passionnés et aux curieux une gamme de puzzles aux esthétiques variées et donne à voir les créations d’artistes émergents et reconnus du monde entier. Chaque collaboration donne naissance à une oeuvre exclusive, produite en édition limitée, et dont la fabrication garantit la gestion durable de nos forêts. Artiste : Jean Mallard Biographie : Jean Mallard est né à Paris en 1997. Il passe son enfance à dévorer les BD de Moebius et à voyager dans les lms de Hayao Miyazaki. Très vite, il tombe amoureux du dessin, et développe une pratique quotidienne de l’aquarelle et de la gouache. Il crée son univers en contemplant les miniatures indiennes et persanes, les estampes japonaises et le courant Naïf. Il part vivre à Naples en 2019, où il découvre l'atmosphère des anciennes cités méditerranéennes qui lui inspireront ses deux principales expositions : Via Miracoli en 2020, puis L'Heure Bleue en 2022 à la Slow Galerie. Il travaille en tant qu'illustrateur dans di érents domaines tels que la littérature jeunesse, la musique, le cinéma, la presse et autres, en ayant toujours à cœur de créer des mondes in nis et ouverts à toutes et à tous.

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Description de l’oeuvre par l’artiste : Vision d'un soir, au détour d'un parc. Tout est calme, les gens sont rentrés chez eux, les petites lumières s'allument. Quand surgit soudain à travers les


feuillages, la balançoire infernale d'une fête foraine. Je reste un long moment à regarder les drôles d'oiseaux tournoyer dans les airs, dans l'ivresse multicolore, savourant les derniers morceaux de l'été.

Caractéristiques techniques : Puzzle 1000 pièces Taille : 48x68,5cm Puzzle réalisé en carton bleu spécial puzzle 945g Papier recto plateau couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Conditionné dans un sachet en tissu avec sticker, carte postale et image modèle Caractéristiques des boîtes 1000 pièces Taille : 218.5 x 218.5 x 45mm Réalisée en carton 900 g Couvercle et fond habillé d'un papier couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Poids des produits : 700g Puzzles livrés sous film plastique.


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Puzzle 1000 pièces - Ugo Bienvenu

Les puzzles Sulo sont fabriqués en France, produits de manière responsable, et élaborés en collaboration avec des artistes du monde entier. En 2020, Sulo naît d'une envie de confronter un jeu traditionnel, le puzzle, à une iconographie contemporaine et acidulée. Sulo propose aux passionnés et aux curieux une gamme de puzzles aux esthétiques variées et donne à voir les créations d’artistes émergents et reconnus du monde entier. Chaque collaboration donne naissance à une oeuvre exclusive, produite en édition limitée, et dont la fabrication garantit la gestion durable de nos forêts. Artiste : Ugo Bienvenu Biographie : Ugo Bienvenu s’est formé sur les bancs de l’école Estienne, des Gobelins, de la CalArts ainsi que des Arts décoratifs de Paris et d'Animation Sans Frontières. En tant que dessinateur, il a signé beaucoup de dessins pour la presse, plusieurs pochettes d’albums, de livres, des campagnes pour de grandes marques. Depuis 4 ans, il dessine des carrés pour la maison Hermès. Auteur de bande dessinée, il a signé sept albums chez Denoël Graphic, aux Requins Marteaux et chez Realistes, maison d’édition qu’il a créée avec Cédric Kpannou et Charles Ameline. Éditeur, il a publié plus de quinze livres d’une dizaine d’auteurs. Réalisateur de lms d’animation, il a réalisé plusieurs courts-métrages, clips musicaux, parties animées de documentaires, campagnes publicitaires pour des marques de luxe, ainsi qu’une mini-série pour Marvel et Disney. Il développe et produit actuellement son premier long-métrage chez Remembers qu’il dirige avec Félix de Givry.


Description de l’oeuvre par l’artiste : Demain la machine, comme les cow-boys en Amérique, aura conquis nos territoires, ceux de l'imaginaire, du travail, de notre intimité, de nos libertés, de notre libre arbitre. Nos enfants seront les derniers Mohicans, les derniers résistants de notre humanité. Plusieurs choix s'offriront à eux: céder, résister, s'imposer ou jouer avec elle, vivre en harmonie avec elle. Je leur souhaite le meilleur, quelle que soit la forme que cela prendra.

Caractéristiques techniques : Puzzle 1000 pièces Taille : 68,5x48cm Puzzle réalisé en carton bleu spécial puzzle 945g Papier recto plateau couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Conditionné dans un sachet en tissu avec sticker, carte postale et image modèle Caractéristiques des boîtes 1000 pièces Taille : 218.5 x 218.5 x 45mm Réalisée en carton 900 g Couvercle et fond habillé d'un papier couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Poids des produits : 700g Puzzles livrés sous film plastique.


Puzzle 1000 pièces - Mona Leu Leu

Les puzzles Sulo sont fabriqués en France, produits de manière responsable, et élaborés en collaboration avec des artistes du monde entier. En 2020, Sulo naît d'une envie de confronter un jeu traditionnel, le puzzle, à une iconographie contemporaine et acidulée. Sulo propose aux passionnés et aux curieux une gamme de puzzles aux esthétiques variées et donne à voir les créations d’artistes émergents et reconnus du monde entier. Chaque collaboration donne naissance à une oeuvre exclusive, produite en édition limitée, et dont la fabrication garantit la gestion durable de nos forêts. Artiste : Mona Leu Leu Biographie : Mona Leu-Leu est une auteure, illustratrice et peintre française née à Paris et qui travaille en France et à l'international. Ses peintures contemplatives et vertigineuses se retrouvent aujourd’hui dans les multiples domaines de l’illustration et de l'édition contemporaine. Parmi ses clients, on retrouve Le Monde, Le New York Times, Le Seuil, le CNRS, l'Office français pour la biodiversité et bien d'autres. Description de l’oeuvre par l’artiste : Point culminant du Haut Atlas marocain, le djebel Toubkal s'élève à 4167 mètres, faisant de lui le plus haut sommet d'Afrique du Nord. Dans l'Odyssée d'Homère, le titan Atlas est le porteur de la voûte céleste, il se métamorphose et devient la chaîne de montagnes à qui il donnera son nom, une montagne si haute qu'elle touche le ciel. Caractéristiques techniques : Puzzle 1000 pièces Taille : 68,5x48cm


Puzzle réalisé en carton bleu spécial puzzle 945g Papier recto plateau couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Conditionné dans un sachet en tissu avec sticker, carte postale et image modèle Caractéristiques des boîtes 1000 pièces Taille : 218.5 x 218.5 x 45mm Réalisée en carton 900 g Couvercle et fond habillé d'un papier couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Poids des produits : 700g Puzzles livrés sous film plastique.


Puzzle 1000 pièces - Adrien Yeung

Les puzzles Sulo sont fabriqués en France, produits de manière responsable, et élaborés en collaboration avec des artistes du monde entier. En 2020, Sulo naît d'une envie de confronter un jeu traditionnel, le puzzle, à une iconographie contemporaine et acidulée. Sulo propose aux passionnés et aux curieux une gamme de puzzles aux esthétiques variées et donne à voir les créations d’artistes émergents et reconnus du monde entier. Chaque collaboration donne naissance à une oeuvre exclusive, produite en édition limitée, et dont la fabrication garantit la gestion durable de nos forêts. Artiste : Adrien Yeung Biographie : Diplômé en 2019 à l'École de l'Image d'Angoulême, Adrien Yeung habite aujourd'hui à Strasbourg. Il a fait son entrée dans le monde de la bande dessinée par le fanzine et la microédition, avec le collectif Next Revel. Depuis, il a sorti deux compilations d'histoires courtes aux éditions Même Pas Mal et une aventure de superhéros de la maçonnerie chez L’Articho. Il collabore également avec des médias comme TILT pour traiter de sujets d'actualité. Son style se caractérise par un humour absurde et une énergie colorée, forçant volontairement la naïveté pour faire face à une époque dure à comprendre. Description de l’oeuvre par l’artiste : La grande course maritime internationale arrive à son terme, les différents navires arrivent aux coude à coude vers la ligne d'arrivée ! Quel est le nom du bateau qui remportera cette compétition extrêmement serrée ? Vous le saurez en reconstituant l'histoire de ce périple fort en rebondissement.


Caractéristiques techniques : Puzzle 1000 pièces Taille : 68x49cm Puzzle réalisé en carton bleu spécial puzzle 945g Papier recto plateau couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Conditionné dans un sachet en tissu avec sticker, carte postale et image modèle Caractéristiques des boîtes 1000 pièces Taille : 218.5 x 218.5 x 45mm Réalisée en carton 900 g Couvercle et fond habillé d'un papier couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Poids des produits : 700g Puzzles livrés sous film plastique.


Puzzle 1000 pièces - Saitemiss

Les puzzles Sulo sont fabriqués en France, produits de manière responsable, et élaborés en collaboration avec des artistes du monde entier. En 2020, Sulo naît d'une envie de confronter un jeu traditionnel, le puzzle, à une iconographie contemporaine et acidulée. Sulo propose aux passionnés et aux curieux une gamme de puzzles aux esthétiques variées et donne à voir les créations d’artistes émergents et reconnus du monde entier. Chaque collaboration donne naissance à une oeuvre exclusive, produite en édition limitée, et dont la fabrication garantit la gestion durable de nos forêts. Artiste : Saitemiss Biographie : Derrière le pseudonyme énigmatique Saitemiss se cache l'artiste taïwanaise Jhong Yi-Ting. Le travail de l'illustratrice basée à Taipei constitue un clin d'œil saisissant à la fois à une enfance faite de manga, mais aussi à la disparition d'une sous-culture remplie d'humour et d'empathie qu'elle affectionne particulièrement. Description de l’oeuvre par l’artiste : Les roses sont cultivées ici, au Rose Garden Club, afin d’être utilisées tout au long de l’année comme décorations lors des événements scolaires. Caractéristiques techniques : Puzzle 1000 pièces Taille : 48x68,5cm Puzzle réalisé en carton bleu spécial puzzle 945g Papier recto plateau couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Conditionné dans un sachet en tissu avec sticker, carte postale et image modèle


Caractéristiques des boîtes 1000 pièces Taille : 218.5 x 218.5 x 45mm Réalisée en carton 900 g Couvercle et fond habillé d'un papier couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Poids des produits : 700g Puzzles livrés sous film plastique.


Puzzle 1000 pièces - Maria Jesus Contreras

Les puzzles Sulo sont fabriqués en France, produits de manière responsable, et élaborés en collaboration avec des artistes du monde entier. En 2020, Sulo naît d'une envie de confronter un jeu traditionnel, le puzzle, à une iconographie contemporaine et acidulée. Sulo propose aux passionnés et aux curieux une gamme de puzzles aux esthétiques variées et donne à voir les créations d’artistes émergents et reconnus du monde entier. Chaque collaboration donne naissance à une oeuvre exclusive, produite en édition limitée, et dont la fabrication garantit la gestion durable de nos forêts. Artiste : Maria Jesus Contreras Bio : María Jesús Contreras est une illustratrice qui est née et a grandi dans une petite ville pluvieuse au sud du Chili. Elle a étudié le graphisme à la Pontificia Universidad Católica de Chile à Santiago où elle vit actuellement. Son art, qui joue avec des couleurs fortes et saturées, est rempli de souvenirs d'enfance. Maria est obsédée par la conception de créatures, qu'elles soient humaines ou animales ou même des objets inanimés. La peur et l'humour sont ses deux motivations. En édition, elle travaille pour des clients comme le New York Times, The Atlantic, Texas Monthly, Penguin Random House, NPR, The New Yorker, The Telegraph, Los Angeles Times et Berliner Zeitung, et on retrouve son travail dans It's Nice that, Domestika, Wetransfer ou encore Colossal. Caractéristiques techniques : Puzzle 1000 pièces Taille : 680 x 490mm ou 490 x 680mm Puzzle réalisé en carton bleu spécial puzzle 945g Papier recto plateau couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Conditionné dans un sachet en tissu avec sticker et image modèle Caractéristiques des boîtes 1000 pièces Taille : 218.5 x 218.5 x 45mm Réalisée en carton 900 g Couvercle et fond habillé d'un papier couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Poids des produits : 700g Puzzles livrés sous film plastique.



Puzzle 1000 pièces - We are out of office

Les puzzles Sulo sont fabriqués en France, produits de manière responsable, et élaborés en collaboration avec des artistes du monde entier. En 2020, Sulo naît d'une envie de confronter un jeu traditionnel, le puzzle, à une iconographie contemporaine et acidulée. Sulo propose aux passionnés et aux curieux une gamme de puzzles aux esthétiques variées et donne à voir les créations d’artistes émergents et reconnus du monde entier. Chaque collaboration donne naissance à une oeuvre exclusive, produite en édition limitée, et dont la fabrication garantit la gestion durable de nos forêts. Artiste : We are out of office Bio : Winneke de Groot et Felix van Dam sont deux artistes travaillant sous le nom de ‘We are out of office’. Ils ont une approche très « Do it yourself » de l’art qu’ils expriment en tant que sérigraphes, peintres et illustrateurs. Ensemble, ils dirigent un petit studio comprenant un atelier de sérigraphie et de risographie basé dans une cerisaie juste à côté d’Utrecht, aux Pays-Bas. Leur travail s'inspire de petites raretés et de souvenirs qu'ils collectent au quotidien et le duo utilise une large gamme de supports couvrant l'impression, la peinture, la sculpture, le textile et plus encore. Leur style, très reconnaissable, possède une esthétique audacieuse et colorée et reflète leur formation artistique. Caractéristiques techniques : Puzzle 1000 pièces Taille : 680 x 490mm ou 490 x 680mm Puzzle réalisé en carton bleu spécial puzzle 945g Papier recto plateau couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Conditionné dans un sachet en tissu avec sticker et image modèle Caractéristiques des boîtes 1000 pièces Taille : 218.5 x 218.5 x 45mm Réalisée en carton 900 g Couvercle et fond habillé d'un papier couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Poids des produits : 700g Puzzles livrés sous film plastique.



Puzzle 1000 pièces - Clément Vuillier

Les puzzles Sulo sont fabriqués en France, produits de manière responsable, et élaborés en collaboration avec des artistes du monde entier. En 2020, Sulo naît d'une envie de confronter un jeu traditionnel, le puzzle, à une iconographie contemporaine et acidulée. Sulo propose aux passionnés et aux curieux une gamme de puzzles aux esthétiques variées et donne à voir les créations d’artistes émergents et reconnus du monde entier. Chaque collaboration donne naissance à une oeuvre exclusive, produite en édition limitée, et dont la fabrication garantit la gestion durable de nos forêts. Artiste : Clément Vuillier Bio : Né en 1989 dans les Pyrénées, Clément Vuillier est diplômé d’illustration de l’école Estienne, avant de poursuivre son parcours à Strasbourg à la Haute École des Arts Décoratifs. À la fois dessinateur et graphiste, il organise son travail suivant ces deux domaines de création, alternant publications de livres, commandes graphiques et conceptions d’œuvres originales. En 2021, il reçoit le 1er prix de l'Académie des beaux-arts en dessin (Prix Pierre David-Weill). Co-créateur de la maison d’édition 3 fois par jour au sein de laquelle il publie régulièrement (Nous partîmes 500, Canicule, Taïho!, L’oracle de Delft... ), Clément collabore également avec Les Éditions 2024 (Le Voyage céleste extatique, L'Année de la comète, Terre Rare ), la revue RELIEFS, la RMN Grand-Palais, le Muséum d'Histoire Naturelle, Maison Dada, le Festival We Love Green, Télérama... Caractéristiques techniques : Puzzle 1000 pièces Taille : 680 x 490mm ou 490 x 680mm Puzzle réalisé en carton bleu spécial puzzle 945g Papier recto plateau couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Conditionné dans un sachet en tissu avec sticker et image modèle Caractéristiques des boîtes 1000 pièces Taille : 218.5 x 218.5 x 45mm Réalisée en carton 900 g Couvercle et fond habillé d'un papier couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Poids des produits : 700g Puzzles livrés sous film plastique.



Puzzle 1000 pièces - Cristina Daura

Les puzzles Sulo sont fabriqués en France, produits de manière responsable, et élaborés en collaboration avec des artistes du monde entier. En 2020, Sulo naît d'une envie de confronter un jeu traditionnel, le puzzle, à une iconographie contemporaine et acidulée. Sulo propose aux passionnés et aux curieux une gamme de puzzles aux esthétiques variées et donne à voir les créations d’artistes émergents et reconnus du monde entier. Chaque collaboration donne naissance à une oeuvre exclusive, produite en édition limitée, et dont la fabrication garantit la gestion durable de nos forêts. Artiste : Cristina Daura Bio : Cristina Daura est née en 1988 à Barcelone, en Espagne. Après avoir étudié l'illustration à l'école La Massana, elle a terminé ses études au Maryland Institute Collage of Art (Baltimore, États-Unis). Après plusieurs années à travailler malgré elle dans des secteurs qui n'avaient aucun rapport avec l'art, elle décide un jour de tout abandonner pour se concentrer uniquement sur ce qu'elle a toujours voulu faire : illustrer et dessiner des bandes dessinées à sa façon. À son grand étonnement, les choses commencèrent à bien marcher pour elle, au point où elle réussit à en vivre de son art. Aujourd'hui, elle travaille à plein temps comme illustratrice avec des clients tels que : The New York Times, The New Yorker, Die Zenit, Süddeutsche Magazine, El País, Penguin Books, Blackie Books, Planeta, Nike, etc. Son travail a été exposé à Barcelone, Bilbao, Paris, Lyon, Marseille, Hambourg, Mexico et Rosario. Ses illustrations ont une esthétique enfantine, mais avec la perversion d'une personne démente. La bande dessinée et le fauvisme sont deux de ses influences les plus importantes. Avec la télévision et internet. Caractéristiques techniques : Puzzle 1000 pièces Taille : 680 x 490mm ou 490 x 680mm Puzzle réalisé en carton bleu spécial puzzle 945g Papier recto plateau couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Conditionné dans un sachet en tissu avec sticker et image modèle Caractéristiques des boîtes 1000 pièces Taille : 218.5 x 218.5 x 45mm Réalisée en carton 900 g Couvercle et fond habillé d'un papier couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Poids des produits : 700g Puzzles livrés sous film plastique.



Puzzle 1000 pièces - Camille Blandin

Les puzzles Sulo sont fabriqués en France, produits de manière responsable, et élaborés en collaboration avec des artistes du monde entier. En 2020, Sulo naît d'une envie de confronter un jeu traditionnel, le puzzle, à une iconographie contemporaine et acidulée. Sulo propose aux passionnés et aux curieux une gamme de puzzles aux esthétiques variées et donne à voir les créations d’artistes émergents et reconnus du monde entier. Chaque collaboration donne naissance à une oeuvre exclusive, produite en édition limitée, et dont la fabrication garantit la gestion durable de nos forêts. Concept Sulo stories : Puzzle Sulo Stories ! Sulo Stories, c'est un format inédit mêlant puzzle et bande dessinée. Sur les boites, les bulles sont vides, mais rassurez vous, les textes figurent bien sur les pièces du puzzle. Résultat : l’histoire ne se révèle qu’une fois le puzzle assemblé ! Artiste : Camille Blandin Bio : Né en 1998, Camille Blandin est un auteur de bande dessinée et illustrateur. Il vit et travaille à Toulouse, ville dans laquelle il a obtenu un diplôme en design graphique aux beaux-arts. Son univers est très coloré, quelle que soit la technique employée (principalement le feutre, l’acrylique, ou le numérique). Il y développe un humour absurde qu’il publie régulièrement sur son compte Instagram @strrripclub. Ses bandes dessinées parlent de tout et à tout le monde, même aux fantômes et aux loups-garous, lectorat méconnu et souvent oublié. Caractéristiques techniques : Puzzle 1000 pièces Taille : 680 x 490mm ou 490 x 680mm Puzzle réalisé en carton bleu spécial puzzle 945g Papier recto plateau couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Conditionné dans un sachet en tissu avec sticker et image modèle Caractéristiques des boîtes 1000 pièces Taille : 218.5 x 218.5 x 45mm Réalisée en carton 900 g Couvercle et fond habillé d'un papier couché 1 face 120g imprimé quadri + vernis Poids des produits : 700g Puzzles livrés sous film plastique.



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