Nouveauté octobre 2023
Orange jardin Clémence Sabbagh, Magali Dulain Quel est ce gourmand qui a dévoré les kakis et les carottes ? Regarde, il a laissé ses empreintes dans la terre. Suis ses traces avec les doigts, cherche et trouve les restes de son repas. Le voici ! Tu l’as vu ? C’est l’écureuil. Suis-le jusqu’à son nid. Tu peux l’aider à faire sa toilette matinale et à enfouir ses provisions dans la terre.
17 x 17 cm 32 pages 12,50€ À partir de 1 an ISBN 979-10-94908-37-2 Sortie prévue le 03 octobre Thèmes : jardin, nature, activité,
écureuil, interactivité
À travers une enquête interactive, Clémence Sabbagh fait découvrir aux enfants cet animal discret et si mignon. Ils pourront aussi jouer avec les plantes et animaux oranges au jardin, apprendre leurs noms et reconnaître leurs cris. Ce cinquième tome de la série Couleurs jardin aborde un nouvel aspect de la nature : la vie d’un petit mammifère. Et pour poursuivre la découverte, une activité adaptée aux tout-petits est proposée en fin d’ouvrage. Couleur jardin, une série qui célèbre la biodiversité au jardin sous toutes ses couleurs.
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Clémence Sabbagh, autrice toulousaine Bibliographie sélective : Les Grrr éd. le diplodocus Bonjour le monde éd. maison Eliza La grande course des Jean éd. les fourmis rouges Magali Dulain, illustratrice lilloise La belle échappée éd. le diplodocus Où tu lis toi ? éd. Didier jeunesse Louise éd. L’étagère du bas
le diplodocus 14 rue du Dr Rocheblave 30260 Quissac www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
Diffusion & Distribution Serendip-livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’île St Denis 01 40 38 18 14 gencod dilicom : 3019000119404
Nouveauté octobre 2023
Orange jardin
Scans temporaires sans texte. La police et le graphisme seront identiques aux précedents tomes
............................................................................ Retrouvez les autres tomes de la série Couleurs jardin Sortie le 5 mars 2021 Texte Clémence Sabbagh Illustration Teresa Arroyo Corcobado
Sortie le 7 mai 2021 Texte Clémence Sabbagh Illustration Margaux Grappe
Sortie le 3 septembre 2021 Texte Clémence Sabbagh Illustration Flora Descamps
Sortie le 5 mai 2023 Texte Clémence Sabbagh Illustration Élo
Nouveauté octobre 2023
Orange jardin
Nouveauté mai 2023
Brun jardin Clémence Sabbagh & Élo re rai o p em t v cou
Brun jardin, quatrième tome de la série Couleurs jardin, est centré sur ce qui est marron dans la nature et plus particulièrement sur ce qui se passe sur et sous la terre. Encore une fois les enfants vont devoir chercher, suivre du doigt, compter, etc. Et cette fois-ci nous allons suivre un ver de terre dans une aventure mouvementée. Parmi toutes les crottes devinez laquelle n’appartient pas au chien, mais plutôt au ver de terre ! Aidez le lombric à échapper au hérisson. Découvrez où vivent les fourmis et attention à la pluie qui remplit les galeries souterraines ! Mais surtout, surtout... attention à la taupe !
17 x 17 cm 32 pages ISBN 979-10-94908-33-4 12,50€ À partir de 2 ans Sortie prévue le 5 mai
Thèmes : terre, taupe, ver de terre, caca, nature
Monsieur… dame. e-Monsieur.
le diplodocus 14 rue du docteur Rocheblave 30260 Quissac www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
Il e
i Ì i iÃÌ ÕÃÌÀj >ÛiV Li>ÕV Õ« `½ Õ ÕÀ iÌ `½ivwV>cité par Elo. Un imagier ludique et interactif qui accompagnera les plus jeunes enfants dans la découverte d’un nouvel aspect de la nature.
......................................................... Clémence Sabbagh, autrice Bibliographie sélective : Une histoire de regards (2022), le diplodocus Poulette (2022), les fourmis rouges Les Grrr en vacances (2021), le diplodocus
Élo, illustratrice Bibliographie sélective : Contes culottés (2022), les 400 coups Mon petit imagier Chaud (2022), Sarbacane Mon petit imagier Chaud (2022), Sarbacane
Diffusion & Distribution Serendip-livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’île St Denis 01 40 38 18 14 gencod dilicom : 3019000119404
Nouveauté mai 2022
Brun jardin
As-tu vu mon chien ? Il adore se cacher dans le jardin
Peux-tu m’aider à le trouver ? Appelle-le :
Jean-Henri ! viens ici !
Illustrations temporaires - chemin de fer
Ho hisse…. Petit Ver avance sur le sol : il se plie et se déplie façon accordéon. Petit Ver a faim ! Montre-lui le chemin pour arriver jusqu’aux feuilles mortes.
Brun jardin
Nouveauté mai 2023
MIAM !
Oh, un mille-pattes ! En a-t-il vraiment mille ?? Compte-les pour le savoir !
Petit Ver va les grignoter. Mais… il va devoir partager. Quel monde ici !
Hello l’escargot, salut les cloportes.
Illustrations temporaires - chemin de fer
SIP SIP La grive a vu le Petit Ver tout nu.
le e so us la terr
.
su is-
on do igt,
Vite, vit
er
!
Mmmh…
elle veut le gober tout cru.
Fuis Petit V
e, vite !
Ave ct
j’jj’ai ’ai ai s suivi uiivii lle e trac ttracé racé é ma mai mais is ttu is u peu pe peux ux u x lle e modifier colle m odifier pour pour que e ça ç co olle mieux m ieux avec le e texte
Brun jardin
Nouveauté avril 2022
PLIC PL OC La pluie mouille la terre
PLIC
PLOC
elle remplit les galeries.
Aide-le à trouver le chemin le plus court jusqu’au jardin.
Mais Petit Ver ne sait pas nager. Il doit sortir d’ici !
Juste à temps !
C’est le hérisson venu pique-niquer au potager. Montre-lui les bêtes qui s’y sont cachées…
Brun jardin
Nouveauté avril 2023
Hélas, la taupe l’a entendu, elle aussi… Et d’un terrible
TCHIC TCHA C BOUM
le taille en pièce
BOUM
BOUM
BOU M Elle se dirige droit sur lui. et l’englouti aussi sec.
Tu as peut-être trouvé des coquilles d’escargots vides en te promenant dans la nature. Récupère-les pour créer :
un jardin miniature !
Il te faut : des coquilles d’escargots vides du terreau de la mousse des graines (lentilles, courges, petits pois…) un vaporisateur 1. Lave délicatement les coquilles. 2. Remplis-les de terreau. 3. Ajoute une graine dans chaque coquille. 4. Recouvre d’un peu de mousse. Tasse légèrement et vaporise quelques gouttes. 5. Dispose les coquilles sur une coupelle près d’une fenêtre : pour germer les graines ont besoin de chaleur et de lumière ! 6. Sois patient ! Reviens chaque jour observer tes escargots. N’oublie pas de les humidifer légèrement. 7. Surprise ! Les premières pousses apparaissent au bout de quelques jours. Tu n’as pas trouvé de coquilles d’escargots vides ? Utilise des coquilles d’oeufs !
Nouveauté mai 2021
Rouge jardin Clémence Sabbagh, Margaux Grappe Oups ! La rondelle de tomate est tombée par terre. Recouvre-la d’un peu de terre et découvre ce qu’il va se passer… En décrivant le cycle de vie de la tomate, cet imagier ludique et interactif accompagne les plus jeunes enfants dans la découverte de la nature. Aide la pluie à tomber en tapotant, cherche les pucerons pour la coccinelle ou suit les rayons du soleil pour qu’ils arrivent jusqu’au fruit. Clémence Sabbagh nous offre une poésie vivante qui invite à l’initiative et nous rapproche de ce végétal si familier. 17 x 17 cm 32 pages ISBN 979-10-94908-22-8 11,90€ À partir de 1 an Sortie prévue le 7 mai Thèmes : tomate, nature, activité
Après Bleu jardin, illustré par Teresa Arroyo Corcobado, le deuxième tome de la trilogie Couleurs jardin est illustré tout en délicatesse et simplicité par Margaux Grappe. Et pour poursuivre la découverte, une recette adaptée aux tout-petits est proposée en fin d’ouvrage. Du livre à l’assiette, en passant par le jardin, Couleurs jardin est une trilogie à croquer.
............................................................................ Clémence Sabbagh, autrice toulousaine Bibliographie sélective : Les Grrr (2018), le diplodocus Bonjour le monde (2019), maison Eliza La grande course des Jean (2020), les fourmis rouges Margaux Grappe, illustratrice bisontine Bibliographie : Pour être un bon gros méchant loup (2019), Voce verso Bonjour le monde (2019), maison Eliza
le diplodocus 94E rue Basse 30260 Liouc www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
Diffusion & Distribution Serendip-livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01.40.38.18.14 gencod dilicom : 3019000119404
Nouveauté septembre 2021
Rouge jardin
............................................................................ Retrouvez les deux autres tomes de la trilogie Couleurs jardin Sortie le 5 mars Texte Clémence Sabbagh Illustration Teresa Arroyo Corcobado
Sortie le 24 août Texte Clémence Sabbagh Illustration Flora Descamps
Nouveauté mars 2021
Bleu jardin
Clémence Sabbagh, Teresa Arroyo Corcobado « Elle vole, elle vole la mésange, la mésange au chapeau bleu. Cherche-la dans le jardin ou le ciel bleu ! »
17 x 17 cm 32 pages ISBN 979-10-94908-21-1 11,90€ À partir de 1 an Sortie prévue le 5 mars
En décrivant la vie des mésanges bleues, cet imagier ludique et intéractif accompagnera les plus jeunes enfants dans la découverte de la nature. Chercher sa cachette dans le jardin ou suivre son vol dans le ciel… compter ses œufs puis aider les oisillons à appeler leurs parents... Clémence Sabbagh nous offre de jolies petites poésies qui invitent à l’initative et nous rapprochent de cet animal si familier et pourtant pas si facile à approcher. Ce premier tome de la trilogie Couleurs jardin est sublimement illustré par Teresa Arroyo Corcobado dans un ballet de couleurs qui va tour à tour cacher ou dévoiler la nature, comme une mésange qui saute de branche en branche.
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Thèmes : oiseau, nature, activité
................................................ Clémence Sabbagh, autrice toulousaine Bibliographie sélective : Les Grrr (2018), le diplodocus Bonjour le monde (2019), maison Eliza
Teresa Arroyo Corcobado, illustratrice espagnole Bibliographie : Lola sur le rivage (2018), Versant sud Un Portugal (2020), maison Eliza
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Diffusion & Distribution Serendip-livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01.40.38.18.14 gencod dilicom : 3019000119404
Nouveauté septembre 2021
Vert jardin Clémence Sabbagh, Flora Descamps 3, 2, 1 : allons au jardin cueillir des raisins, et au potager, ramasser des fruits et des légumes pour le déjeuner. À la faveur d’une balade au jardin, cet imagier ludique et interactif accompagne les plus jeunes enfants dans la découverte de la nature. Retrouve le trèfle à quatre feuilles, secoue le livre pour faire tomber les pommes et attention aux orties : elles piquent !
17 x 17 cm 32 pages ISBN 979-10-94908-23-5 11,90€ À partir de 1 an Sortie prévue le 24 août Thèmes : jardin, nature, activité
Clémence Sabbagh nous offre une promenade poétique qui invite à l’initiative et à la découverte de tout ce qui est vert dans la nature. Ce troisième tome de la trilogie Couleurs jardin nous plonge dans l’univers spontané tout en nuances de vert de Flora Descamps. Et pour poursuivre la découverte, une recette adaptée aux tout-petits est proposée en fin d’ouvrage. Du livre à l’assiette, en passant par le jardin, Couleurs jardin est une trilogie à croquer.
............................................................................ Clémence Sabbagh, autrice toulousaine Bibliographie sélective : Les Grrr (2018), le diplodocus Bonjour le monde (2019), maison Eliza La grande course des Jean (2020), les fourmis rouges Flora Descamps, illustratrice montpelliéraine Vert jardin est son premier livre
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Nouveauté septembre 2021
Vert jardin
............................................................................ Retrouvez les deux autres tomes de la trilogie Couleurs jardin Sortie le 5 mars Texte Clémence Sabbagh Illustration Teresa Arroyo Corcobado
Sortie le 7 mai Texte Clémence Sabbagh Illustration Margaux Grappe
Éditions du livre 15 rue Charles Grad 67 000 Strasbourg editionsdulivre.com
Contact : Alexandre Chaize 06 78 22 89 46 hello@editionsdulivre.com
NOUVEAUTÉS 2023
DAMIEN POULAIN Damien Poulain est un artiste qui répond à diverses invitations, s’engageant dans le design, l’architecture et les environnements construits et naturels. Sa pratique transmute les influences des symbologies shintoïstes, primitives et héraldiques, ainsi que de la culture matérielle et numérique contemporaine, pour proposer un langage visuel universel. Par le biais d’une gamme évolutive de formats comprenant le textile, la peinture, la sculpture et les volumes architecturaux éphémères, il conçoit des systèmes glyphiques de géométrie et de couleur. Ces codes soulèvent des questions sur la façon dont les humains se rapportent les uns aux autres, à leur environnement et au mystère de l’existence. Le travail de Poulain est nomade et contextuel par nature. Son empreinte s’étend des interventions monumentales aux peintures à petite échelle, qu’il produit dans des séries continues liées au lieu et au temps. Il souhaite que ses projets invitent à l’engagement interculturel et construisent des communautés, en diffusant un message universel d’amour, de beauté et de possibilités. Damien Poulain vit à Paris et travaille dans le monde entier.
Photo © Paul Rousteau
damienpoulain.com
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Love has no size, Tunisie, 2019 LOVE HAVE NO SIZE Love Have No Size est une série de peintures murales, explorant les multiples facettes humaines et les possibilités de l’amour à travers une œuvre géométrique. En peignant dans des espaces urbains, Poulain souhaite diffuser un message simple mais complexe d’amour et sur l’amour dans diverses parties du monde, confronter les gens à un message universel sur la beauté, les possibilités et choix.
3 Love has no size, Séoul, 2021
Love has no size, Iran, 2019
NOUVEAUTÉ 2023 LOVE Damien Poulain
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NOUVEAUTÉ 2023 LOVE Damien Poulain 10,5 x 15 cm, 16 pages, impression 4 tons directs Livre pêle-mêle tout carton ISBN 979-10-90475-34-2 15 €
Love est un livre pêle-mêle qui permet d’explorer les variations typographiques du mot LOVE. Damien Poulain joue avec les formes géométriques et colorées pour mettre en lettre ce mot universel. Tournez les pages et jouez avec les formes. Ce livre diffuse un message d’amour, de beauté et de possibilités.
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THE POTSDAMER BIRDS Sculptures et palissades Berlin, 2022 Les oiseaux de Potsdamer sont des représentations totémiques d’oiseaux colorés, autrefois gardiens de la région, ils gardent un œil attentif sur nous et la population de la Platz. Leurs couleurs sont une transposition de tous les souvenirs colorés et lumineux dont ils ont été témoins au fil du temps.
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NOUVEAUTÉ 2023 BIRDS Damien Poulain
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NOUVEAUTÉ 2023 BIRDS Damien Poulain 14 x 14 cm, 16 pages, impression 4 tons directs Livre pêle-mêle tout carton ISBN 979-10-90475-35-9 15 €
Birds est un livre pêle-mêle qui permet de créer 50 oiseaux étonnants. Utilisant un langage visuel universel, Damien Poulain imagine une série d’oiseaux totémiques, géométriques et colorés. Tournez les pages pour composer vos propres figures d’oiseaux, guidé par le plaisir du mouvement et des couleurs.
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Réimpression septembre 2023
L’enfant fleuve
Cécile Elma Roger & Ève Gentilhomme
25 x 20 cm 48 pages ISBN 979-10-94908-19-8 14,50€ À partir de 5 ans Sortie prévue le 1er septembre
Thèmes : écologie, imagination, rêves, avenir
Tout à l’heure, devant tout le monde, Abel a déclaré fièrement : « Moi, quand je serai grand je serai un fleuve. » Et malgré les autres enfants qui tentent de saccager son rêve insensé, il persévére, la tête haute, dans son optimisme. S’il était un fleuve, il n’aurait peut-être plus de jambes, mais pourtant il galoperait plus vite que jamais et traverserait des continents entiers. Et on pourrait le croire seul, mais il serait accompagné de poissons, de crustacés... et même de sirènes... Jusqu’au moment où l’évocation de la pollution ne laisse plus place à l’optimisme ! Heureusement, tous les enfants décident de nettoyer ces eaux souillées pour rendre à Abel toute la beauté de son rêve. Et finalement, s’il n’y a absolument aucun problème à devenir un fleuve, pourquoi ne pas devenir à notre tour un désert, une montagne, un arbre... ? L’enfant fleuve est une fable sur le pouvoir de l’imagination qui s’offre le luxe de nous sensibiliser à l’écologie. Portée par le dessin puissant et coloré d’Éve Gentilhomme, la langue prophétique de Cécile Elma Roger nous transporte dans un monde fantastique : celui de l’imagination sans borne d’un enfant.
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Cécile Elma Roger autrice et comédienne Il y a un loup dans la chambre de mamie (les 400 coups), Une nuit à pas de velours (Seuil Jeunesse) Ève Gentilhomme illustratrice et graphiste La nuit tombe, maman rêve (la tête ailleurs), Cher corps (Delcourt)
le diplodocus 14 rue du dr Rocheblave 30260 Quissac www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
L’enfant fleuve est initialement sorti fin octobre 2020. Sélectionné au prix Danielle Grondein, au prix des p’tits loups, au prix Jérôme Main et au prix Lire et faire lire. Il a également été présélectionné au prix des Incorruptibles. Traduit en 3 langues (anglais (USA), italien et turque), il a éga-
lement séduit la presse :
« Une fable écologique pleine d’allant, poétique mais bien ancrée dans le réel. » Télérama « En plus de raconter la force infinie et incorruptible de l’imagination, le récit se colore d’une teinte écologiste, dans un appel discret et sincère au respect de l’environnement. » France inter
« Un travail minutieux, audacieux, abouti, pour un merveilleux album de deux jeunes créatrices talentueuses et novatrices : à suivre ! » Ricochet Diffusion & Distribution Serendip-livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’île-Saint-Denis Tél. : 01.40.38.18.14 gencod dilicom : 3019000119404
Réimpression septembre 2023
L’enfant fleuve
Réimpression septembre 2023
Il n’y aurait personne avec toi pour partager tout ça. Tu serais tout seul…
Tu n’aurais plus de jambes !
Tu ne pourrais plus du tout parler.
L’enfant fleuve
Il y a des monstres dans ma chambre Fanny Pageaud Genre : Album A partir de 4 ans Prix : 19 € Format : 18x 20cm 60 pages Sortie : septembre 2023 ISBN : 9782930787923 Un livre mystérieux sur la peur du noir. Bizarrement, les pages sont blanches… Mais ne vous fiez pas aux apparences, l’album joue avec la transparence ! Des monstres se cachent dans les pages et n’apparaissent en ombres que lorsque de la lumière traverse le papier. Comme ces monstres ont peur de la lumière, il faut se mettre dans le noir pour les mettre à l’aise. Pendant la lecture, fais passer la lumière de ta lampe derrière les pages, ils ne se rendront pas compte que tu les observes ! En refermant ce livre, ils seront tous piégés et tu pourras dormir tranquillement.
Fanny Pageaud taille ses crayons dans la ville rose, parallèlement à son activité d’illustratrice, elle mène un travail d’artiste du livre, concevant des objets éditoriaux inédits. Son Musée des museaux amusants a reçu le Prix socière en 2019. Elle vient de publier Dessus Dessous Devant Dedans aux éditions Des grandes personnes.
Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip - Livres • 21 bis, rue A. Géraux 93450 L'Île-St-Denis • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
Fanny Pageaud
Des monstres se cachent dans les pages de ce livre.
munis-toi d’une lampe !
Comme ces monstres ont peur de la lumière, il faut se mettre dans le noir pour les mettre à l’aise. Pendant la lecture, fais passer la lumière de ta lampe derrière les pages, ils ne se rendront pas compte que tu les observes ! En refermant ce livre, ils seront tous piégés et tu pourras dormir tranquillement.
ISBN 978-2-930787-92-3 19€
Il y a des monstres dans ma chambre
Pour les faire apparaître,
Il y a des monstres
dans ma chambre
Il y a des monstres dans ma chambre.
Personne ne me croit, parce que personne ne les voit.
Ils sont pourtant là, tout près...
Je sens leur présence.
Ils se cachent...
sortie le 1er sept.
À hauteur d’enfant Lisette LOMBÉ & 10ème ARTE
Quand les vers puissants et éloquents de la slameuse-poétesse Lisette LOMBÉ entrent en collision avec l’univers graphique élégant et [im]pertinent du collectif de street art 10ème ARTE, il en résulte un objet poétique peu conventionnel !
6+ | adultes ISBN 978-2-930941-49-3 coll. Les Carnets (#02) format A4 papier Fedrigoni couverture souple avec gaufrage ; coins arrondis ; découpes (die-cut) [22 €]
Techniques d’illustration : • palette graphique Thèmes : • poésie • apprentissage de la vie • grand/petit ; enfant/adulte • stéréotypes ; représentations • questions/philosophie : conception du bonheur, de la vérité et de la justice
Argumentaire : • Lisette Lombé, poétesse nationale 2024-2025 en Belgique. • cohérence avec notre ligne éditoriale : s’adresse au futur adulte chez l’enfant, à l’enfant intérieur des adultes ! • collaboration entre artistes qui permettent d’envisager autrement le slam et le street art. © Amin Ben Driss
Avoir une âme, une intériorité dont les appétits ne sauraient se satisfaire des biens matériels seuls...
Respectivement nées en Espagne et Italie, Almudena Pano et Elisa Sartori se rencontrent dans l’atelier d’illustration d’Anne Quévy aux Beaux-Arts de Bruxelles. Dans la foulée, elles forment le collectif de street art 10ème ARTE en parallèle de leurs pratiques individuelles. Leurs créations épurées et joyeuses abordent des thèmes tels que les stéréotypes, la consommation ou l’écologie, et détonnent dans le paysage urbain !
Dans À hauteur d’enfant, Lisette LOMBÉ interroge astucieusement nos points de vue et croyances en nous plaçant à hauteur d’enfant dans un poème illustré avec raffinement par Almudena PANO et Elisa SARTORI du collectif 10ème ARTE.
Poétesse, slameuse et plasticienne, Lisette Lombé crée des objets poétiques hors des sentiers battus – textes, collages, performances, installations –, qui nous font voyager d’un côté à l’autre de la Méditerranée. Parmi ses ouvrages récents : Venus Poetica (Arbre à paroles, 2020), le recueil Brûler, brûler, brûler (L’Iconoclaste, 2020), Enfants poètes (Robert Laffont, 2023) ; et à paraître : La Nostalgie des ventres (Le Seuil, rentrée littéraire 2023). « La vie. La poésie. », tel un mantra, ce sont ces mots qui l’accompagnent en toutes circonstances et le point d’insémination de son travail, sa vision de la poésie, ce sont ces quelques lignes : « Au dos des étiquettes, brûle une langue de feu, espiègle et généreuse. Elle bondit hors des livres pour réchauffer les cœurs. Elle se partage et ne se polit qu’en passant de main en main. On l’appelle souffle, chant, urgence de dire, grésil du monde, danse, braises collectives. » (source : Le Carnet et les Instants)
Née dans les Pyrénées espagnoles, Almudena Pano, a étudié le graphisme, la publicité et les relations publiques, notamment à l’université Complutense de Madrid. Titulaire d’une bourse Erasmus, elle s’installe à Bruxelles, où elle suit des études d’illustration à l’Académie des beaux-arts. Son livre Histoire en morceaux (Versant Sud, 2021), soutenu par le CNL, lui a valu le Prix de la première œuvre en littérature jeunesse 2022, décerné par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle a récemment publié Gloria (Rue de l’échiquier, 2023), bande dessinée adulte.
Née à Crémone, Elisa Sartori commence ses études à l’Académie des beaux-arts de Venise pour ensuite les poursuivre à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, au sein de l’atelier d’illustrations. Son livre accordéon Je connais peu de mots (Cotcotcot, 2021) lui a valu le Prix de la première œuvre en littérature jeunesse 2021, décerné par la Fédération Wallonie-Bruxelles. À paraître prochainement aux éditions Thierry Magnier Les Polis Topilins, album illustré par Nina Neuray.
Le rapport texte-images se fait en plusieurs temps : 1/ trois découpes (die-cut) « trompe l’oeil » installent un jeu entre intérieur-extérieur ;
2/ un va-et-vient entre illustrations stylisées et illustrations plus enfantines pour marquer ce qu’on perçoit en tant qu’adulte et ce qu’on vit à hauteur d’enfant ; 3/ des éléments ou motifs restent/ reviennent d’une page à l’autre ;
4/ une police différente pour les questions et le récit ;
5/ des échos du texte dans les pages précédentes ou suivantes.
Nouveauté septembre 2023
Murmures Thomas Scotto, Lucie Albon Une enfant traverse la ville, tantôt sirène, tantôt bergère d’un troupeau de songes, se transforme et s’adapte à l’environnement urbain pour s’épanouir et découvrir sa propre liberté. En envahissant un quartier de Lyon avec ses collages géants, Lucie Albon propose à ses habitants d’inventer l’histoire d’une jeune fille. Comme une réponse à ces images, Thomas Scotto s’est emparé des photos que Matthieu Perret a prises des collages pour dialoguer avec cette enfant et lui raconter qui elle est. Un album poétique – empreint de multiples sens et de jeux de mots – qui donne à voir la ville comme un monde de possibles.
MURMURES Thomas Scotto & Lucie Albon
15 x 19,3 cm 40 pages Quadri + 1 pantone 14€ À partir de 5 ans ISBN 979-10-94908-35-8 Sortie prévue le 1er septembre Thèmes : street-art, poésie, liberté, photographie, collage
Murmures est la deuxième collaboration de Thomas Scotto et Lucie Albon après Le grand écart publié également au diplodocus en septembre 2015.
Et c’est la troisième collaboration de Lucie Albon avec le diplodocus après Des villes à colorier paru en juin 2016
.................................................................................. Thomas Scotto auteur Bibliographie sélective : Le roi de la blague (2022) À pas de loups Votez Victoire (2022) L’école des loisirs La révolte de Sable (2022) Éd. du pourquoi pas Lucie Albon illustratrice Bibliographie sélective : Regarde ça bouge (2021) Poutan jeunesse Ezima, le jeu des trois sauts (2020) Utopique Les couleurs de Lili (2018) L’élan vert
le diplodocus 14 rue du dr Rocheblave 30260 Quissac www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
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Nouveauté septembre 2023
Murmures
Nouveauté septembre 2023
Murmures
Nouveauté septembre 2023
Murmures
Nouveauté septembre 2023
Murmures
LA KAHUTE Autrice : Donatienne RANC Illustrateur : Kam
ALBUM couv souple avec rabats à partir de 8 / 9 ans format : 200 / 200 mm nombre de pages : 32 prix : 13.00 € Septembre 2023 / ISBN : 979-10-92353-82-2
ECOLOGIE / HUMANISME / MIGRANTS / MER / POLLUTION
Une île. Une toute petite île perdue au milieu des flots et des temps. Couverte d’objets échoués, patinés. Ramenés des tempêtes. Abandonnés de tous. Comme tous les matins, un homme s’installe face à la mer et pêche des boîtes de sardines rouillées, des vieilles casseroles rongées… Mais ce matin, la canne à pêche de Vick attrape une bien étrange histoire... POINTS FORTS Un bel album réalisé en papier Mun-
ken (intérieur et couverture texte lauréat du concours
"Émergences" de la Charte des Auteurs de jeunesse en 2021 Un texte pour FAIRE SOCIETE au tra-
vers de 2 sujets majeurs : la pollution des océans et la migration de peuples Des illustrations réalisées à la pein-
ture, qui transcendent le texte et favorisent l’imaginaire. Donatienne RANC, enseignante, formatrice, auteure, comédienne, est une jardinière des mots qui sème ses pages de contes et d’histoires, de feuilles en fleurs, de la terre… aux tréteaux. Car si ses doigts verts écrivent, elle fait aussi fleurir sur scène ses récits. Son univers tout en poésie, façonné de finesse et d’enfance, questionne le monde avec philosophie… Elle est lauréate du concours Émergences de la Charte des Auteurs de jeunesse en 2021. Kam (Camille Gérard), après sa formation à l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine– site d’Epinal, partage son talent, sa passion et ses compétences à la maison de l’illustration de Sarrant (32) où il anime de nombreux ateliers artistiques, notamment en sérigraphie. Il signe pour l’occasion, sa 2ème collaboration avec les EDPP, après AMOUR BLEU.
NOTE D’INTENTION DE L’AUTRICE L'écriture de La Kahute m'est directement venue de la création de mon premier spectacle intitulé L'Il'O avec ma compagnie Les Arts Buissonniers. Dans cette pièce, un vieux pêcheur s'est retiré du monde sur un îlot fait de déchets ramenés par les tempêtes. Il vit là, sourd aux Hommes et solitaire, construisant son espace de vie au gré des bouts de bois, de fer, de tôle et de plastique récupérés. Un jour une jeune naufragée se retrouve sur l'île par une nuit de tempête. Si dans le spectacle, cette jeune fille incarne une femme suractive, consommatrice et désireuse de retrouver son continent moderne, dans La kahute, au contraire, le naufragé est un enfant migrant. J’ai voulu que ce texte rende visible une part de l'humanité, trop souvent malmenée et que représente ce garçon traversant la mer à ses risques et périls. La kahute confronte donc deux problématiques cinglantes, écologique d'une part et sociologique d'autre part : la pollution des océans et la migration de peuples déconsidérés. La tempête de La Kahute est une métaphore de cette explosion des valeurs liées au vivant, vivant océan et vivant humain. Pourtant, cette histoire est un creuset d'espoir. Il y a l'amitié, la douceur, la créativité, l'écoute du monde... Le concours Émergences crée par la Charte des Auteurs de jeunesse a été une chance pour cette histoire de naître sous ma plume sous forme de nouvelle. Sélectionnée, La kahute a pu voir la lumière des pages d'un recueil des nouvelles lauréates édité par la Charte des Auteurs de jeunesse fin 2021. Cette publication a pu être le tremplin d'une parution de La kahute en 2023 sous forme d'album de jeunesse aux éditions du Pourquoi pas. En résonance à ce texte, j'ai décidé de créer en 2022 le spectacle tout public Conte & Contrebasse http://lesartsbuissonniers.org/index.php/spectacle/ où j'offre La kahute comme une partition sonore qui mêle ma voix à celle d'une contrebasse. La voix comme une voile, la contrebasse comme une coque et un mât... car La kahute est bien ce bateau qui voyage... vers la couleur et qui sait, le bonheur ? Donatienne RANC LES LIVRES DE L’ILLUSTRATEUR AUX EDPP : Kam : AMOUR BLEU
Comme tous les matins, un homme s’installe face à la mer et pêche… des boîtes de sardine rouillées, de vieux bidons, des casseroles rongées par le sel. C’est paraît-il le septième continent, celui des débris humains que les courants font converger.
Pourtant, Vick se penche plus avant au-dessus du ponton. Il devine une silhouette ensablée par le ressac de la mer. Un enfant ! Instinctivement, Vick l'extirpe et le jette sur son épaule. Il l'allonge brusquement dans la hutte. La peau du garçon est gelée, son teint poudré de sable. Vick secoue fortement le petit corps. Il ne respire pas. Vick comprend. Il s’écarte, regarde le large. Puis Sara la Sardine. Que faire ? Le rejeter à la mer ? L’abandonner aux débris de l’îlot ?
Au loin, le petit d'homme s'est réveillé. À côté de Sara la sardine, il observe, immobile, comme figé par le choc de cette nuit terrifiante. Mais ses yeux sont brillants. Il n'a pas peur. L'homme est bon. Il le sait. Il le sent. Bientôt il aura un abri. Ici. Lui que la guerre a fait fuir. Lui qui a perdu ses parents. Lui qui s'est sauvé sur une barque de fortune en compagnie de tant d'hommes. Lui que même la mer aura rejeté.
À la recherche du petit sommeil perdu Julia Chausson Genre : Album A partir de : 3 ans Prix : 16 € Format : 24x 20cm 40 pages Sortie : octobre 2023 ISBN : 9782930787930
Voilà une enquête menée tambour battant parmi les légumes du potager au milieu de la nuit. À quoi ressemble un petit sommeil ? Où peut-il bien se cacher ? Notre personnage explore avec courage le creux d’une citrouille, grimpe au sommet d’un brocoli, plonge au cœur d’un artichaut… Après de nombreuses aventures, le petit sommeil semble introuvable. L’enquêteur commence à se frotter les yeux, se désole, se fatigue. L’histoire aborde la peur d’aller dormir avec humour et philosophie. « Petit sommeil, faut-il fermer les yeux pour te trouver ? »
Depuis leur conception jusqu’à l’impression des gravures sur bois, les livres de Julia Chausson sont ses terrains d’expérimentation. Le matériau des contes fait partie de ses recherches artistiques. Elle vit à Paris et a publié une trentaine de livres, dont une collection de comptines gravées pour les tout-petits. Chez A pas de loups : La clef sous la porte, Le petit chaperon rouge et Les trois petits cochons. Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip - Livres • 21 bis, rue A. Géraux 93450 L'Île-St-Denis • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
Les trois petits cochons Julia Chausson Genre : Album A partir de : 3 ans Prix : 16 € Format : 23x 30cm 32 pages Sortie : 05 novembre 2021 ISBN : 9782930787756
Dans cette version peu connue et rarement éditée, on savoure la ruse du plus petit qui sait déjouer la gourmandise du loup. A les voir vivre côte à côte, le lecteur frissonne. Pourtant c’est bien le Petit Cochon qui mène la danse et tient le loup par le bout du nez. Voilà un loup tour à tour suppliant, menaçant, intimidé et même obéissant. Un conte au suspens haletant, tendu par des dialogues et des situations comiques.
Depuis leur conception jusqu’à l’impression des gravures sur bois, les livres de Julia Chausson sont ses terrains d’expérimentation. Le matériau des contes fait partie de ses recherches artistiques. Elle vit à Paris et a publié une trentaine de livres chez divers éditeurs, dont une collection de comptines gravées pour les tout petits (Rue du monde). Chez A pas de loups : La clef sous la porte et Le petit chaperon rouge. Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip - Livres • 21 bis, rue A. Géraux 93450 L'Île-St-Denis • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
Le petit chaperon rouge Julia Chausson Genre : Album A partir de : 7 ans Prix : 15 € Format : 18,5 x 1_,5cm 40 pages Sortie : 5 octobre 2019 ISBN : 9782930787572
Vous connaissez sûrement le Petit Chaperon Rouge des frères Grimm. Mais connaissez-vous cette version orale nivernaise pleine d’expression surannées, de patois et d’images sauvages ? Julia Chausson se réapproprie ce joyau brut et l’illustre. Ses magnifiques gravures noires et rouges plongent le lecteur dans une atmosphère féroce et inquiétante. Entrez donc dans la forêt : vous n’avez jamais vu le Petit Chaperon comme ça ! Depuis leur conception jusqu’à l’impression des gravures sur bois, les livres de Julia Chausson sont ses terrains d’expérimentation. Le matériau des contes fait partie de ses recherches artistiques. Elle a publié une trentaine de livres chez divers éditeurs, dont Petits (Rue du monde, 2009), Le poisson rouge de Matisse (Hélium/Palette), Boucle d’or (Actes sud), La pluie est amoureuse du ruisseau (Rue du monde), ainsi qu’une collection de comptines gravées pour les tout petits (Rue du monde). Chez A pas de loups, elle a déjà sorti La clef sous la porte, aussi inspiré de l’univers des contes. Elle vit à Paris. Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
13 petites annonces, un trousseau de clés et la visite peut commencer !
La clé sous la porte Julia Chausson
A partir de 5 ans 18 x 18 cm – 32 pages 23 avril 2018 14 €
Les sept nains déménagent, l’Ogre met la clé sous la porte, Barbe Bleue quitte le quartier… Des enquêtes à mener pour retrouver les contes classiques qui se cachent derrière les maisons. Un texte sous forme de petites annonces, les magnifiques gravures de Julia Chausson, voilà le lecteur plongé dans l’atmosphère des contes ! Grâce aux deux rabats, l’un avec les clés et l’autre avec les habitants, il va pouvoir mener l’enquête : quels sont les propriétaires de ces demeures ? En dernière page on retrouve les 13 contes classiques.
L’autrice/illustratrice : Diplômée de scénographie à l’Ecole des arts décoratifs de Paris puis formée à la gravure, Julia Chausson vit à Paris et travaille à Pantin. Depuis plusieurs années, elle explore l'objet livre sous toutes ses formes ; pratique qui lui apporte une grande liberté de création. Depuis la conception jusqu’à l’impression des gravures sur bois, ses livres d’artiste sont des terrains d’expérimentation et l’empreinte de sa personnalité. Le matériau des contes fait partie de ses recherches artistiques. Elle a publié une trentaine de livres chez divers éditeurs, dont Petits (Rue du monde, 2009), Le poisson rouge de Matisse (Hélium/Palette), Boucle d’or (Actes sud) et La pluie est amoureuse du ruisseau (Rue du monde). Ainsi qu’une collection de comptines gravées pour les tout petits (Rue du monde). À pas de loups -‐ Maison d’édition jeunesse // Laurence Nobécourt -‐ Editrice // -‐ contact@apasdeloups.com // www.apasdeloups.com
sortie le 3 oct.
Ö
de Guridi
3+ ISBN 978-2-930941-62-2 format : 20 x 25 cm 40 pages
• album tout en images • L’ours·e Ö a décidé de ne pas hiberner ! L’occasion pour Guridi d’aborder le thème de l’écologie ainsi que les questions d’identité. Illustration : aquarelle Thèmes : identité/comportement identitaire • solitude • carpe diem • nature • environment • hiver/neige
Argumentaire : • Interroge la norme : qu’est-ce qu’un comportement « normal » dans un environnement de moins en moins normal ? • Pose la problématique du réchauffement climatique, de la pollution de manière simple et intelligible – quel que soit l’âge, sans injonction ou leçon de morale (complémentaire de l’album Le Crayon de Hye-Eun KIM). • Un livre de saison parfait, même lorsqu’il ne neige pas !
Né à Séville, Raúl Guridi a grandi avec une mère peintre et un père dessinateur. Il étudie aux Beaux-Arts de Séville avant de travailler dans le design graphique et la publicité. Son travail est régulièrement primé. Deux chemins (éd. Chocolat ! jeunesse) a été récompensé à Bologne en 2018. En plus de son travail d’illustrateur et auteur jeunesse, il est professeur de dessin dans l’enseignement secondaire.
Titres publiés chez CotCotCot
traduit par Anne Casterman paru en 2021 – Prix IBBY Belgique francophone du meilleur album jeunesse 2022 Sélections : – Petite fureur 2022-2023 – Printemps des Poètes 2023
texte de François David paru en 2021
livre tout en images à paraître en oct. 2023
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Comment mettre une baleine dans une valise ? Guridi
Traduction de l'espagnol : Anne Casterman.
Sortie le 15 juin 2021
q
feuilleter le livre
Si vous deviez partir précipitamment, sans promesse de retour, qu’aimeriez-vous absolument emporter avec vous ? Il existe des valises pour presque tout : pour violons, pour trompettes, pour bouteilles, pour jumelles, pour manteaux… mais pas pour baleines !
6 ans et plus ISBN 978-2-930941-33-2 format 17,5 x 24,5 cm 32 pages 13,50€ ᴥ dossier pédagogique disponible gratuitement
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Techniques d'illustration • Aquarelle • Photomontage Thèmes • migration / exil • humanité / humanisme • altérité • apprentissage de la vie • émotions / empathie
• Le traitement à l’aquarelle, dans une économie de moyens, confère une atmosphère douce et poétique à un propos âpre, qui révèle la brutalité du déracinement vécu par le personnage ; • Comme en photographie, Guridi porte une attention particulière à l’espace négatif (ici, l’arrière-plan) dans ses illustrations. En isolant les deux personnages dans la composition, le vide revêt une symbolique d'autant plus forte et poignante. • Enfin, Guridi laisse la liberté aux lecteur·rices d'imaginer ce que représente la baleine : questions, souvenirs, angoisse, peurs…
J' ai décidé de faire un voyage. Ce sera un long voyage, très long . C' est pourquoi j' emporterai ce que j' aime le plus : ma baleine.
« L'Occident a une mé connaissance de ce qui se passe dans d'autres pays, en partie par complaisance, mais aussi en raison de la désinformation autour des crises migratoires. Nous vivons une époque où les frontières sont fermées comme jamais auparavant, où nous utili sons les ressources d’autres pays, tandis que nous les laissons mourir dans l'indifférence, sans leur permettre de subsister. Ce livre peut nous aider à enlever le masque, à devenir des citoyens du monde, à nous glisser dans une valise et à voir ce qui se passe quand notre imagination est tout ce qu’il nous reste du regard d’un enfant qui s’enfuit et ne sait pas pourquoi. C'est un livre vindicatif, un message direct au cœur, s'il nous en reste. » – entretien de Guridi avec Art of the picture book
Nouveauté octobre 2023
Vilaine Corneille Antoine Blaclard
Les colères de Sasha se manifestent d’une manière spectaculaire : à chaque fois, iel se transforme en une gigantesque corneille, aussi impressionnante que sa fureur. Les passants, sa famille, ses camarades, tout son entourage devient la proie de l’animal furieux qui se réveille à chaque frustration, même minime. Jusqu’au jour où la colère prend une proportion monstrueuse et la corneille s’enfuit au loin. Sasha atterrit inconscient.e auprès d’une femme morse qui va lui permettre d’apprendre à faire la paix avec sa corneille.
23 x 18 cm 64 pages 15,50 € À partir de 5 ans ISBN 979-10-94908-36-5 Sortie prévue le 3 octobre
Un récit d’apprentissage intelligent et très graphique qui célèbre la différence et nous fait réfléchir à la difficulté de gérer ses émotions.
Thèmes : Colère, amitié, gestion des émotions, animaux, voyage initiatique, célébration de la différence
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Antoine Blaclard, auteur bordelais Vilaine Corneille est son premier album
le diplodocus 14 rue du Dr Rocheblave 30260 Quissac www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
Diffusion & Distribution Serendip-livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’île St Denis 01 40 38 18 14 gencod dilicom : 3019000119404
Vilaine Corneille
Nouveauté octobre 2021
Vilaine Corneille
Nouveauté octobre 2021
Thomas Grand
Le vieux qui aplatissait les enfants Dans une maison au milieu des bois, vit un vieil homme reclus qui malgré ses efforts n’a su trouver une place parmi ses semblables. Il s’est construit un univers protégé, où il entreprend tant bien que mal d’en découdre avec les normes : les enfants et les animaux sont ses amis, il décide donc de les aplatir et de les conserver dans un étrange herbier, pensant les mettre ainsi à l’abri de la cruauté du monde extérieur. Jusqu’à ce jour de beau temps où, sortie de nulle part, une petite fille aussi curieuse qu’intrépide vient bousculer ses convictions et son quotidien.
Cet album est le premier livre pour enfants de l’illustrateur genevois Thomas Grand, présenté à l’état de projet lors d’une exposition collective du Bolo Klub à la Villa Bernasconi en janvier 2022. Pour ses dessins, il a développé un mélange de techniques en utilisant de l’aquarelle, de l’acrylique, de l’encre et du crayon de couleur. Racontée du point de vue décalé d’un vieil homme effrayant, grincheux, tendre et attendrissant tout à la fois, l’histoire aborde avec légèreté le sentiment de solitude et la tentative de comprendre comment fonctionne cette chose étrange qu’est l’amitié. Avec humour et douceur, Thomas Grand rend hommage aux auteur·e·s qui ont influencé de près ou de loin son approche du dessin et de la narration pour un jeune public.
« Au fond de la forêt, au moins je suis en paix. Pas de klaxon. Pas de tromblon. Pas d’escarmouche ou de gens louches. » En librairie en Suisse, France et Belgique le 3 octobre 2023
THOMAS GRAND – LE VIEUX QUI APLATISSAIT LES ENFANTS
FORMAT 27 x 19 cm, 44 pages ISBN 978-2-9701571-1-3 PRIX DE VENTE € 18.DIFFUSION ET DISTRIBUTION Paon Diffusion, Saint-Denis / Serendip Livres, L’île-Saint-Denis DROITS ÉTRANGERS Hannele & associates, Bordeaux GENRE album jeunesse SUJETS ABORDÉS isolement, normes sociales,
« Au fond de la forêt, au moins je suis en paix. Pas de klaxon. Pas de tromblon. Pas d’escarmouche ou de gens louches. »
amitié intergénérationnelle
Thomas Grand est graphiste et musicien. Formé à l’École supérieure des arts décoratifs de Genève, il fonde son propre atelier en 2003 dans cette même ville. Il réalise de nombreuses affiches de spectacles, des illustrations, mais aussi de la signalétique et de l’habillage d’exposition pour différents musées genevois. En 2016, il approfondit sa formation en illustration à la School of Visual Art de New York. Inspiré par la naissance de sa fille, il se lance dans un projet de livre jeunesse qui a été sélectionné pour le projet de mentorat du Bolo Klub en 2020 – 2021. Les influences qu’il invoque dans son travail sont, entre autres, Quentin Blake, Sempé ou encore Tomi Ungerer.
THOMAS GRAND – LE VIEUX QUI APLATISSAIT LES ENFANTS
THOMAS GRAND – LE VIEUX QUI APLATISSAIT LES ENFANTS
THOMAS GRAND – LE VIEUX QUI APLATISSAIT LES ENFANTS
Dans ma maison Maxime Derouen Genre : Album A partir de : 3 ans Prix : 15,50 € Format : 20x 20cm 32 pages Sortie : octobre 2023 ISBN : 9782930787947
Dans ma maison il y a une girafe, des zèbres, des ours, des pieuvres, des oiseaux, des éléphants… Laissez-vous guider par cette drôle de ménagerie et venez découvrir avec moi chacune des pièces de ma maison. Un livre pour jouer, s’amuser, découvrir, regarder, compter et finalement plonger au cœur des rêves des tout-petits. C’est le plus beau voyage du monde, c’est le voyage entre le rêve…et la réalité !
Maxime Derouen vit à Bordeaux. Philosophe de formation, il a longtemps tracé des mots avant de troquer sa plume pour s’essayer aux formes. Dans ses histoires, il aime mettre en scène avec tendresse et humour, le monde animal. Il travaille en atelier, entouré de dessinateurs, et cherche avant tout dans ses livres à réconcilier les rêves et la pensée.
Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip - Livres • 21 bis, rue A. Géraux 93450 L'Île-St-Denis • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
Abécédaire des animaux imaginaires
Maxime Derouen Genre : Album A partir de : 8 ans Prix : 16,50 € Format : 20 x 25 cm 64 pages Sortie : 2 novembre 2018 ISBN : 9 782930 787473
Comme les animaux qu’il dépeint, cet abécédaire est une chimère : pour moitié, c’est un hommage aux gravures d’histoire naturelle du XIXème siècle ; l’autre moitié est faite de jeux de mots, de corps et de formes dignes de l’OuLiPo. De l’alligatortue au zébuse, du plus comique au plus effrayant, les créations de Maxime Derouen raviront les lecteurs. Chacun pourra s’amuser à découvrir quels animaux réels se dissimulent derrière leurs équivalents imaginaires. On pourra même prolonger le plaisir en inventant de nouvelles créatures.
Dans les marécages délétères d’Angleterre. Les alligatortues protègent leur vertu.
Dans les plateaux fleuris d’Italie. Le vieil impalama voit le panorama.
Après avoir étudié et enseigné la philosophie, Maxime Derouen a décidé de se consacrer à l’écriture et l’illustration pour la jeunesse. Il fait partie de Flambant Neuf, un collectif bordelais d’auteurs jeunesse et de bande dessinée. Il a précédemment publié Le bestiaire fabuleux aux éditions Gautier-Languereau et tourné avec un spectacle musical basé sur ce livre. L’abécédaire des animaux imaginaires est son premier projet chez A pas de loups. Il vit à Bordeaux.
Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
Nouveauté novembre 2023
Les Grrr fêtent Noël
Clémence Sabbagh & Agathe Moreau Ils sont plus râleurs que jamais et ils sont de retour pour fêter Noël en famille. Comme d’habitude ça ne va pas être un cadeau : entre le voyage, la nuit en dortoir et le partage des taches, les Grrr ne vont pas se gêner pour se plaindre. Mais un événement extraordinaire va bousculer leurs habitudes ronchonnes : le Père Noël a décidé de se mettre en grève. Portés par le trait dynamique et expressif d’Agathe Moreau, les personnages toujours aussi rigolos de Clémence Sabbagh caricaturent avec humour notre mauvaise humeur face aux petits tracas des fêtes de famille. Un malicieux conte de Noël qui nous rappelle de prendre la vie du bon côté !
20 x 23 cm 40 pages ISBN 979-10-94908-38-9 13,90€ À partir de 4 ans Sortie prévue le 02 novembre
Thèmes : Noël, optimisme,
Les Grrr fêtent Noël fait partie de la série des Grrr avec : - Les Grrr, sorti en octobre 2018, sélectionné au prix Atout lire 2019-2020 et présélectionné pour le prix des Incorruptibles 2020-2021. - et Les Grrr en vacances, sorti en juin 2021 qui a reçu le prix jeunesse du livre d’hiver 2022.
bêtises, cuisine
.................................................................. Clémence Sabbagh, autrice toulousaine Bibliographie sélective : chez le diplodocus : Une histoire de regards 2022, Les Grrr 2018, Les Grrr en vacances 2021, Série Couleurs Jardin chez maison Eliza : Bonjour le monde 2019 chez les fourmis rouges : La grande course des Jean 2020 Agathe Moreau, illustratrice toulousaine Bibliographie sélective : Tiluron et la pêche à la lune 2019, L’atelier du poisson soluble Les aventuriers du jardin bio 2019, Plume de carotte
des cadeaux pour chaque membre de leur Grrrande tribu.
le diplodocus 14 rue du Dr Rocheblave 30260 Liouc www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
Diffusion & Distribution Serendip-livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’île St Denis 01 40 38 18 14 gencod dilicom : 3019000119404
Les Grrr fêtent Noël
Cette année, comme chaque année, la Grrrande tribu se retrouve au complet pour fêter Noël.
Nouveauté novembre 2021
Les Grrr fêtent Noël
FLASH INFO!
Le Père Noël est en grève !
Par notre reporter, en direct du Pôle Nord :
Enfin, les voici installés. Les préparatifs de Noël peuvent commencer ! Certains s’occupent des repas…
Alors, ça y est ? Vous avez des idées ?
Nouveauté novembre 2021
Nouveauté juin 2021
Les Grrr en vacances
Clémence Sabbagh & Agathe Moreau Tu te souviens des Grrr ? Ces personnages qui ronchonnent tout le temps ? Cette année, après avoir beaucoup râlé, ils sont très fatigués. Alors ils partent en vacances ! Et tu imagines bien que cela ne va pas être de tout repos. Entre le voyage, la nuit en tente et les activités, les Grrr ne vont pas se gêner pour se plaindre. Mais heureusement, quand on vit des aventures imprévues, on en oublie souvent de rouspéter.
20 x 23 cm 32 pages ISBN 979-10-94908-18-1 12,90€ À partir de 4 ans Sortie prévue le 4 juin
Thèmes : optimisme, bêtises,
vacances
Portés par le trait dynamique et expressif d’Agathe Moreau, les personnages râleurs et toujours aussi rigolos de Clémence Sabbagh caricaturent avec humour notre mauvaise humeur face aux petits tracas des vacances. Un malicieux conte moderne qui nous rappelle de prendre la vie du bon côté !
Les Grrr en vacances est la suite du livre Les Grrr, sorti en octobre 2018, sélectionné au prix Atout lire 2019-2020 et présélectionné pour le prix des Incorruptibles 2020-2021.
......................................................... Clémence Sabbagh, autrice toulousaine Bibliographie sélective : Les Grrr 2018, le diplodocus Bonjour le monde 2019, maison Eliza La grande course des Jean 2020, les fourmis rouges Agathe Moreau, illustratrice toulousaine Bibliographie sélective : Tiluron et la pêche à la lune 2019, L’atelier du poisson soluble Les aventuriers du jardin bio 2019, Plume de carotte
le diplodocus 94E rue Basse 30260 Liouc www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
Diffusion & Distribution Serendip-livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01.40.38.18.14 gencod dilicom : 3019000119404
Nouveauté juin 2021
Les Grrr en vacances
Nouveauté octobre 2018
Les Grrr Agathe Moreau (illustrations) Clémence Sabbagh (texte) S’il y a une chose sur laquelle les Grrr s’accordent c’est qu’ils ne sont pas contents. Tout est trop ou pas assez mais jamais comme il faut. Jusqu’au jour où de mystérieux pois rouges apparaissent sur une façade d’un immeuble. Une histoire pour les 3 ans et plus pour mettre un peu de bonne humeur et de couleur dans sa vie. 20x23 cm 32 pages ISBN 979-10-94908-09-9 12,90€ À partir de 4 ans Sortie prévue le 5 octobre
le diplodocus 94E rue Basse 30260 Liouc www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
Les Grrr est le premier album d’Agathe Moreau, illustratrice toulousaine et ingénieure au CNES Clémence Sabbagh, autrice jeunesse (A pas de loup, Gautier Languerau) aime transmettre aux enfants son goût pour les mots et les images.
Diffusion & Distribution Serendip-livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01.40.38.18.14 gencod dilicom : 3019000119404
Anne Crausaz
L’Imagier des sens Écrit et illustré par Anne Crausaz, autrice lausannoise, L’Imagier des sens aborde les quatre éléments à partir des cinq sens. S’inspirant de la nature qui l’entoure, l’illustratrice revient dans ce livre au dessin à la main pour aller au plus près des sensations, à l’essentiel. Entre incendies, inondations, avalanches, tempêtes et glissements de terrain, les quatre éléments sont de plus en plus présents dans l’actualité. Ils nous émerveillent, souvent nous dépassent et parfois nous emportent. Ils sont appréhendés au quotidien par l’enfant depuis tout petit. On apprend d’abord à les nommer. Très présents dans les premiers apprentissages, ils deviennent peu à peu tellement inhérents à nos expériences que nous n’y prêtons plus vraiment attention. Il semble pourtant plus important que jamais de les garder en émoi et de réapprendre à vivre avec – et pas contre – les éléments.
Dans ce livre d’images, Anne Crausaz propose d’associer poétiquement chaque élément à un sens: sentir le feu, le voir, le toucher, l’entendre et le goûter, sentir l’eau, la voir, la toucher, l’entendre et la goûter... Cinq sens multipliés par quatre éléments: vingt doubles-pages classées par chapitres. Le terrain d’expérimentation et d’inspiration d’Anne Crausaz est la nature qui l’entoure. La visée de cet album n’est pas didactique, il ne cherche pas non plus à apporter une réponse scientifique. Il est imaginé comme une invitation à la curiosité, et à l’observation. Le choix de travailler à la main permettra à l’auteure, habituée des images numériques dans ses albums jeunesse précédents, de toucher au plus près les sensations en allant à l’essentiel, tant au niveau des images que du texte. Sentir la gouache, l’eau, le papier, les entendre et les toucher... dans une recherche visuelle au service de l’histoire, car il s’agit avant tout d’un livre destiné aux enfants.
En librairie en Suisse le 6 septembre 2022, en France/Belgique le 4 octobre 2022
ANNE CRAUSAZ – L’IMAGIER DES SENS
FORMAT 27 x 19 cm, 56 pages ISBN 978-2-9701571-0-6 CHF 24.- / € 18.GENRE album jeunesse SUJETS ABORDÉS Les cinq sens, environnement, eau, feu, terre, air
Anne Crausaz est née en 1970 à Lausanne. Diplômée en design graphique de l’École cantonale d’art de Lausanne, elle exerce cette profession pendant quinze ans. Son premier livre pour enfants, Raymond rêve, est publié aux éditions MeMo en 2007 et remporte le Prix Sorcières en 2009. De nombreux autres ont suivi, dont J’ai grandi ici (2008), Bon voyage petite goutte (2010), L’oiseau sur la branche (2014), Quel est ce légume ? (2019) et, tout récemment, Une nuit au jardin (2021), tous aux éditions MeMo. En Suisse romande, c’est elle qui réalise chaque année depuis 2013 l’affiche ludique et colorée du Samedi des Bibliothèques.
Anne Crausaz
L’Imagier des sens askip est une nouvelle maison d’édition de livres jeunesse à Lausanne, faisant la part belle aux auteurs·trice·s et illustrateurs·trice·s de Suisse romande. askip c’est des livres prêts à être racontés, regardés, manipulés par de grandes et petites mains, parfois pleines de chocolat. Ils abritent des histoires pour rêver, rigoler, aimer, se fâcher, pour s’endormir ou se réveiller.
Au début d’askip, il y a Hélène et Stéphanie, qui se connaissent depuis longtemps. Parfois elles travaillent ensemble à fabriquer des livres avec des enfants, dans des écoles. Hélène rencontre Julia autour d’un ou plusieurs projets. De livre(s), évidemment. De livre(s) pour les enfants, plus précisément. Hélène, Stéphanie et Julia décident de travailler ensemble, toutes les trois, pour faire tout ça et plein d’autres choses, mais surtout des livres pour les enfants.
Julia Jobin (Sørensen) est une artiste et auteure suisse. Diplômée de la HEAD en 2005, elle développe un travail d’écriture souvent fragmentaire publié notamment aux éditions des sauvages et chez art&fiction, participe à des expositions avec des propositions souvent liées au texte et à l’écriture. Elle est membre du comité éditorial d’art&fiction depuis 2013, et de la revue L’Ours Blanc depuis 2021. Hélène Montero est relieuse indépendante diplômée de La Cambre (Bruxelles), Elle éveloppe son activité autour de projets de livres pour artistes, de l’unique à la petite série, du concept à la réalisation. Intervenante en école et notamment en école d’art, elle accorde une place importante à la transmission du savoir et des techniques. Stéphanie Tschopp est graphiste indépendante, diplômée de la HEAD (Genève) et risographe. Sous le nom de madame pastèque, elle propose un graphisme coloré à la typographie soignée. Elle travaille au sein de L-Imprimerie, collectif d’artistes lausannois·es, et a obtenu une médaille de bronze au Deutscher Fotobuchpreis 2020 pour la mise en page d’un ouvrage sur la grève féministe.
ANNE CRAUSAZ – L’IMAGIER DES SENS
ANNE CRAUSAZ – L’IMAGIER DES SENS
ANNE CRAUSAZ – L’IMAGIER DES SENS
L’imagier des sens
Sentir dans l’air l’odeur des vacances
L’entendre se faufiler dans les herbes
(quelquefois, pas toujours...) Le toucher
Et grimper jusqu’à la cime pour le goûter.
et deviner d’où il vient et où il va...
Le regarder déplacer les nuages
et imaginer...
ANNE CRAUSAZ – L’IMAGIER DES SENS
LE GEANT / LE CHIEN ATTENDAIT Auteur : Mathis Illustratrice : Marie Le Puil ALBUM couv souple avec rabats à partir de 10 / 11 ans format : 110 / 180 mm nombre de pages : 32 prix : 7.50 € octobre 2023 / ISBN : 979-10-92353-84-6
VIEILLESSE / HUMANISME / MORT / ANIMAL DOMESTIQUE
Collection FAIRE HUMANITE
LE GEANT : Un vieil homme. Un roc. Des mains énormes aux doigts noueux et aux ongles durs pareils à des serres d’oiseau...Sa maison était sur le chemin de l’école. Peu rassuré, je passais quatre fois par jour devant chez lui. Un après-midi en rentrant de l’école, il y eut des crissements de pneus et des cris... LE CHIEN ATTENDAIT Anatole se tient debout devant la niche vide de son chien. Au travers de ses larmes défile mille images heureuses de tout ce que lui a donné et appris ce merveilleux compagnon …
Un texte qui parle de ceux et celles qui nous aident à grandir et que nous laissons derrière nous à un moment donné, avec plus ou moins de savoir vivre.
POINTS FORTS 2 textes en recto-verso, 2
textes forts et sensibles pour FAIRE HUMANITE Un cahier d’images au milieu
pour permettre au lecteur de partir encore plus dans l’imaginaire.
Mathis : Né en 1965, fils de maçon passé du dessin pour le bâtiment au diplôme des Beaux- Arts, Jean-Marc Mathis est à la fois dessinateur scénariste d'albums jeunesse, de BD et auteur de courts romans qu’il a publié notamment chez Thierry Magnier. Marie Le Puil après un bac Arts Appliqués et un BTS en graphisme, s’est orientée vers l'illustration en intégrant l'ESAL-site d’Epinal. Puis elle s’est découverte un grand intérêt pour le cinéma d'animation et poursuit aujourd'hui des études dans la réalisation de films d'animation. Sort pour l’occasion son 1er livre édité.
NOTE D’INTENTION DE L’AUTEUR : « Le chien attendait » parle de ceux et celles qui nous aident à grandir et que nous laissons derrière nous à un moment donné, avec plus ou moins de savoir vivre.
« Le géant » parle d’un vieil homme que j’ai connu enfant dans mon village, en Alsace dans le massif Vosgien. Une force. Un roc. Et un jour en rentrant de l’école j’ai vu un roc pleurer. Ça m’avait beaucoup impressionné. Je connais les éditeurs des éditions "du Pourquoi pas" depuis longtemps, on se croise à l’occasion de salons du livre et je savais qu’un jour je leur proposerais des textes qui leur « parleraient ». Mathis
Bibliographie de Mathis : https://www.ricochet-jeunes.org/auteurs/bibliographie/324899?page=0
Le chien attendait. Allongé dans l’herbe au pied du cerisier, le regard braqué sur le portail, il clignait lentement des yeux et poussait de longs et bruyants soupirs. Soudain, il se mettait à bailler. Puis il s’endormait et ronflait. Les jours de pluie, le chien attendait couché dans sa niche.
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Le chien attendait
Seuls ses yeux qui voyaient si mal et ses oreilles pouvaient encore bouger.
Il était devenu un vieil enfant. Le chien le savait mais il lui pardonnait tout. Son amour était grand. Si grand. Le soir, le chien attendait le maître pour la promenade. Puis il mangeait sa pâtée et, allongé dans sa niche, écoutait les bruits du dehors qui lui semblaient de plus en plus lointain. Ensuite il attendait la nuit et le sommeil. Et les images des rêves lui emplissaient la tête. Elles étaient douces et belles et pourtant elles le faisaient souffrir. C’étaient des images du passé.
Anatole était en plein cours lorsqu’il fondit soudainement en larmes. Il ne savait pas ce qui lui arrivait, personne ne le savait. Il était inconsolable. On lui donna à boire. Il ne voulut pas lâcher la main de sa prof de mathématiques. On téléphona à ses parents.
Un matin, le chien se réveilla beaucoup plus tard que d’habitude. Il était plus de dix heures. Il voulut se lever pour boire mais celui lui fut impossible. Il voulut grogner et cela lui fut impossible également.
Le chien attendait
Il sembla au chien que le temps ne s’écoulait plus. Une seconde ou l’éternité, c’était la même chose. Il pleura tout à coup, et dans le brouillard salé de ses larmes il vit Anatole marcher vers lui en tendant les bras. Ce n’était pas l’Anatole d’aujourd’hui. C’était l’Anatole de sa jeunesse et le chien entendit son rire et cela le rendit heureux. Tellement heureux.
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Le chien attendait
de la bave lui coulant de la gueule. Quand j’entendais des histoires de loups féroces c’est à lui que je pensais. Ce chien ne sortait jamais. Dressé pour garder la maison. Dressé pour faire peur. Quand le vieux était là il lançait un bref : « Ta gueule ! » et l’animal se taisait aussitôt. Mais il ne me lâchait pas du regard, jusqu’à ce que je sois hors de vue. Les soirs, on jouait au foot avec les copains dans un immense pré qui appartenait à l’usine. On avait construit des buts avec des piquets en bois et des énormes clous de charpentier volés à mon père. Quand la rosée tombait, le vieux débarquait parfois. Sa faux, son râteau entièrement en bois et un sac de toile sur l’épaule. Il venait faucher un peu d’herbe et de trèfle pour ses lapins. Il portait sur le côté gauche une pierre à aiguiser, comme les cow-boys leur pistolet.
Le Géant
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Les copains et moi on faisait alors notre mi-temps. On s’asseyait dans l’herbe, ni trop loin ni trop près, et on l’observait. On ne disait rien et lui-même restait silencieux. Il aiguisait sa faux avec des gestes précis puis, bien campé sur ses jambes, il fauchait. Sans effort apparent. Dire que ce vieux bonhomme avait été un petit garçon. Comme moi. Dire qu’un jour je deviendrai un vieux bonhomme. Comme lui. J’essayais de me l’imaginer mais je n’y arrivais pas. Le passé et le futur me donnaient le vertige. Ensuite il posait sa faux et dépliait son carré de toile. À l’aide du râteau, il entassait l’herbe coupée sur la toile qu’il repliait ensuite et nouait. Puis, ses outils sur une épaule, son baluchon d’herbe sur l’autre, il s’en allait et avec les copains on terminait notre finale de la coupe du monde des trous du cul.
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Le Géant
PERPETE / ILLETTREE LITTERAIRE Auteur : Pierre SOLETTI Illustratrice : Emma MORISON ALBUM couv souple avec rabats à partir de 10 / 11 ans format : 110 / 180 mm nombre de pages : 32 prix : 7.50 € octobre 2023 / ISBN : 979-10-92353-83-9
TRANSMISSION / MORT / ILLETTRISME / MIGRANTS / POESIE
Collection FAIRE HUMANITE
PERPETE : J’ai frappé longtemps à ta porte, Mamé, j’ai frappé, toi, tu ne répondais pas… Mamé vient de mourir. Son petit-fils sait qu'elle a pris pour perpète… L'auteur offre ses mots pour lui parler encore et encore, et libérer la colère et le chagrin qui l'oppressent. Perpète est un poème d’amour qui frappe à la porte du temps et au cœur des vivants ILLETTREE LITTERAIRE : Quand je vois mon nom sur une couverture de livre je pense à tous ceux qui m’ont précédé. Écrire est ma façon de poser mon accent comme tu posais le tien Mamé. L’auteur offre un long poème hommage à sa Mamé merveilleuse raconteuse d’histoires et qui vient d’un pays qu’elle a quitté trop tôt pour avoir appris à lire et à écrire.
POINTS FORTS 2 textes en recto-verso tout en poésie Un cahier d’images au milieu, pour
s’évader.
Pierre Soletti À quatre ans, il dessine des poèmes à la machine à écrire. Plus tard, c'est sur les murs des villes qu'on le surprendra à peindre des signes. Il fait une entrée fracassante dans le microcosme de la poésie contemporaine en passant par la petite porte, comme tout le monde, et en ne retrouvant jamais la sortie, ni la grande porte... Depuis lors, il donne des lectures publiques, sculpte des copeaux de mots pour la scène, parfois pour la jeunesse dans des albums subtilement engagés. Il écrit des récits, des nouvelles, des romans, des essais, du théâtre, un peu de cinéma et des chansons sans jamais quitter la poésie pour autant. Auteur associé du Centre de Créations pour l'Enfance ‒ Maison de la Poésie de Tinqueux Emma Morison fraîchement sortie de l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine– site d’Epinal, partage son talent en animant de nombreux ateliers artistiques. Elle signe pour l’occasion, sa 2ème collaboration avec les EDPP, après MADEMOISELLE VOLE.
NOTE D’INTENTION DE L’AUTEUR Illettrée littéraire : Les mots sont libres de penser et d’aller où bon leur semblent. C’est la magie des livres. À peine écrits ou à peine dits, les mots vont sans leur propriétaire à la rencontre du monde et de ses habitants. Perpète : Qui n’a jamais rêvé de faire la « tombe buissonnière » comme chante Brassens ? De quitter la vie à reculons ? On dit qu’on nous donne la vie, puis ensuite qu’il faut la gagner, et enfin qu’il faut la rendre… Et si on refuse ? Qu’on continue à rendre visite à nos êtres chers, même après la date de péremption ? Perpète est un poème d’amour qui frappe à la porte du temps et au cœur des vivants.
Pourquoi confier ces textes aux Éditions du Pourquoi Pas ? Tout simplement pour la qualité de leur engagement auprès d’un jeune public qui n’est pas pris pour une cible marketing mais pour des citoyens pensants et futurs moteurs de notre société. Et parce que j'aime la mélodie qui reste longtemps en tête après avoir lu les livres qu’elles publient. La musique que font les lettres quand elles s’entrechoquent, se bousculent d’un mot à l’autre et nous bousculent à leur tour. Il m’a semblé que c’était la maison de rêve pour ces deux textes complémentaires, pensés dès le début pour aller ensemble. La poésie est la chose la plus insaisissable et la plus réelle en même temps. Même si la poésie échappe aux définitions, elle se balade sur toutes les frontières à la fois et ne se contente pas seulement de compter ses pieds : elle les pose sur toutes les frontières (artistiques ou non) à la fois. Car créer c'est déjà traverser des frontières. Et si cela est possible, faire franchir les frontières à quelques uns pour que dans chaque silence, le vacarme des peaux cesse un instant. Pour abattre les murs tabous portant. La vie étant ce qu’elle est, ou ce qu’elle n’est pas, écrire paraît essentiel certains jours, dérisoire certains soirs… mais ce que je pressens de plus en plus, c’est que chaque mot contient une foule de gens, chaque mot transporte un monde sans adresse, les mots sont libres de penser et d’aller où bon leur semblent. Je n’oublie pas que si je suis au monde, c’est grâce à des personnes un peu folles (d’amour, sinon, à quoi bon?) ayant franchi des frontières, passé des barrières, des préjugés… au péril de leur vie. Ce texte est ma façon de rendre hommage. À travers ma petite expérience, c’est l’universel qui est convoqué. La question des frontières. Qui a le droit de voyager et qui n’a pas le droit ? Je voulais interroger la notion de frontière à travers l'accent, le migrant. Comme Rousseau avant moi, je me demande à quoi ressemblait la tête du premier humain à qui un autre être humain a dit : « ceci est à moi. ». Quel est donc le premier benêt de notre espèce à avoir inventé la notion de propriété et faire avaler aux autres incrédules que c’était normal ? Jeu de mot, le titre peut s’entendre « il est très littéraire »… C’est aussi l’occasion, à travers l’accent, de parler de l’étranger, cet étrange reflet de nous-même en plus lointain… Mais les accents nous rappellent qu’on n’est pas lisse, bizarrement, quand on a un accent, on sort de la norme, alors même que celui qui a un accent rêve d’entrer dans l’anonymat sécurisant de la multitude sans « histoire ». Encore que… Certaines personne comme ma grandmère se contrefichent royalement d’avoir un accent… Leur accent est même une force, une forme de résistance qui donne de la personnalité... Ma grand-mère jouait avec les mots… Alors quoi ? Qu’est-ce qui fait qu’on est citoyen finalement ? La norme ou le refus de la norme ? L’humanité en tout cas, c’est certain…
LES LIVRES DE L’ILLUSTRATRICE AUX EDPP : Mademoiselle vole (octobre 2022)
Pierre SOLETTI : bibliographie : https://www.pierresoletti.fr/bibliographie-2/#
je savais que tu ne viendrais pas ouvrir
j’ai frappé avec encore le goût de l’enfance
t’as pris perpète
coincé dans la gorge,
je savais,
j’ai frappé avec encore l’odeur écorchée
mais de toi je voulais encore entendre la voix
du mercurochrome sur les genoux,
derrière la porte
j’ai frappé avec encore le motif de ta toile cirée
le chuchotement de tes pas sur le chuchotement
piqué dans les rétines, Mamé,
des dalles quand tu marchais avec tes pantoufles pour ne rien abîmer des choses de ce monde, j’ai frappé longtemps, Mamé,
Perpète
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Perpète
l’élan du papier peint de la cuisine,
j’ai frappé jusqu’à déranger l’hôpital
j’ai frappé, j’ai frappé,
des infirmes de vivre,
tu n’ouvrais pas,
j’ai frappé jusqu’à l’agonie des gongs,
j’ai frappé quand même j’ai frappé,
jusqu’à l’unisson des klaxons,
toi, tu n’ouvrais pas,
jusqu’à l’étourdissement des derniers vivants, Mamé,
alors j’ai frappé plus fort, j’ai frappé jusqu’à réveiller la ville et jusqu’à réveiller tous les morts de toutes les villes, Mamé,
Perpète
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Perpète
Calvaire Marchepied Marchepied Calvaire
Couverture provisoire
c’est bien ma chance ! François David
calicot calicot
calicot calicot
Bastien Fayet Fayet Bastien
calvaire calvaire marchepied marchepied
Timmy est secrètement amoureux de Mei. Ils sont voisins, empruntent le même chemin pour aller au collège, mais séparément. Mei est d’origine chinoise, alors, pour lui parler, Timmy décide d’apprendre quelques mots de sa langue, et un simple « bonjour » va les rapprocher. À partir d’une histoire d’amour entre deux préadolescents – à l’âge où l’on cherche à ressembler le plus possible à l’autre, au groupe – François David aborde ici le thème de la différence – aussi bien culturelle que physique. 6 euros (prix indicatif) 32 pages ; 12 x 17 cm Distributeur : SERENDIP Parution : 2 novembre 2023 ISBN : 979-10-97340-xx-x
Bastien Bastien Fayet Fayet
extrait Cela faisait plus d’un mois depuis la rentrée et je n’avais pas réussi à lui adresser plus de trois mots. Même pour lui dire « Salut » ou « Ça va ? », ce n’était pas facile. Je prenais un air dégagé, mais à l’intérieur, ça bouillonnait. Pour lui dire ces petits mots, à elle, dont j’aimais tous les mots. Sa manière de les mélodier. Avec sa voix posée. Et le rythme de ses phrases, en classe, quand elle répondait à une question. Mais aussi, dans les couloirs du collège, et dans la cour. Je m’approchais pour essayer d’entendre un peu quand elle parlait à ses deux meilleures copines. Je faisais celui qui devait absolument aller au bout de la cour. Et puis celui qui devait absolument la traverser à nouveau, dans l’autre sens, en passant tout près d’elle dans l’espoir d’entendre une phrase ou deux. J’avais peur qu’elle découvre mon manège. Mais j’avais aussi peur qu’elle ne le voie pas. Ou plutôt qu’elle ne me voie pas. Qu’elle m’ignore tout comme elle ignorait forcément que je pensais à elle pendant toutes les journées de classe. Et pendant les week-ends, où j’attendais le lundi pour la revoir. Avec ses cheveux si longs et si lisses et si noirs.
Poète, créateur des éditions Møtus, François David a écrit une centaine de livres. « François David se distingue par une langue tout en retenue et poétique, qui traduit des situations souvent graves et délicates. Ses œuvres méritent une place de choix dans toute bibliothèque de jeunesse. » Ricochet. Il habite dans le Cotentin, à côté de Cherbourg. Parution avril 2021
2050. Dans la S.E. (Société Exemplaire) tout le monde doit se ressembler, tout le monde doit penser de la même façon. Il n’y a pas de place pour ceux qui contestent. L’Histoire du xxe a été revisitée, les camps d’extermination ont disparu. Noémie Lipsit, dont l’arrière-grand-mère a été déportée, ne croit pas à cette version officielle. Un livre sur le révisionnisme, sur les fake news, paru une première fois en 2001, qui est plus que jamais d’actualité.
Poète, créateur des éditions Møtus, François David a écrit une centaine de livres. « François David se distingue par une langue tout en retenue et poétique, qui traduit des situations souvent graves et délicates. Ses œuvres méritent une place de choix dans toute bibliothèque de jeunesse. » Ricochet. Il habite dans le Cotentin, à côté de Cherbourg.
9.50 euros 120 pages ; 12 x 19 cm Distributeur : SERENDIP Parution : 4 juin 2021 ISBN : 979-10-97340-13-1
extrait Incroyable ! Je n’arrive pas à m’y habituer. Il y a tellement de différences entre ce que je découvre dans les livres d’histoire interdits et ce qui figure dans le vydylyvre. Une défaite, dans l’un, c’est une victoire, dans l’autre ! Un carnage : un exemple de civilisation ! Les guerres y sont appelées des paix et les occupations, des libérations ! (...) Et puis, j’essaye de comparer les mêmes périodes et ce n’est pas facile parce qu’on parle de La RÉVOLUTION DE 1789 dans les livres interdits et de L’USURPATION DU iiie PRÉSIÈCLE dans le vydylyvre. (...) Un jour, par hasard, je me suis aperçu aussi qu’il y avait des mots absents dans le vydylyvre, comme le mot « esclave ». Sans les livres interdits, je ne saurais même pas ce que c’est. Le mot « colonisation » n’existe pas non plus ; à la place, il y a le mot « civilisation ». Et là, il faudrait vraiment être bête pour ne pas comprendre. Parce que d’un côté, il y a une image qui représente un homme noir, affamé, dégoûtant, le visage tordu de méchanceté qui, de son grand couteau, tranche la gorge d’un Blanc. Et puis, juste en face, il y a une autre image, sonorisée et en relief, avec un enfant noir. Une voix précise qu’il a eu la chance d’être « civilisé ». Il croise les bras gentiment dans son uniforme tout propre d’écolier. Au cas où l’on n’aurait toujours pas compris, on peut appuyer sur une flèche, en bas, et déclencher la vidéo qui le montre en train de sourire et bâiller de contentement.
Couverture provisoire
une bande de riches, des milliards de pauvres Philippe Godard Illustrations de Vincent Odin
L’économie n’est ni une science ni une croyance. Elle navigue entre les deux. Le monde meilleur qu’elle nous promet tarde à se réaliser... L’ascenseur social ? Il ne fait plus que descendre ! Les pays pauvres rattrapent les pays riches ? C’est l’inverse qui se produit. Le niveau de vie monte ? Nous avons de plus en plus de mal à gagner de l’argent pour satisfaire nos simples besoins. L’économie a apporté une immense richesse à une bande d’ultra-riches, pendant que l’immense majorité de l’humanité vit modestement, voire pauvrement. Nous allons prendre le contre-pied de quelques idées économiques toutes faites et de quelques dogmes bien établis pour tenter de comprendre l’économie – et justifier le titre de ce livre.
Philippe Godard a créé et dirigé des collections de livres documentaires pour la jeunesse, chez Autrement, Syros et La Martinière. Auteur de nombreux documentaires, intervenant et formateur dans le travail social, il habite dans le Jura.
Quelques sujets traités dans le livre - C’est quoi, être riche ? Comment devient-on riche ? - Ce qu’est l’inégalité économique, et depuis quand elle explose – les années des Reaganomics, TINA, etc. - Comment l’économie inégale débouche sur l’injustice sociale. - L’argent ruisselle, mais du bas vers le haut ! - L’économie est en réalité un discours qui est sous-tendu par une idée : brouiller les pistes en donnant l’impression de les expliquer. - La naissance de la finance moderne. - Les économistes passent leur temps à inventer des concepts souvent très complexes et à faire des calculs de plus en plus coupés du réel. - La crise des subprimes. - etc.
UE DISENT LES ANARCHISTES DES GRANDES QUESTIONS CONTEMPORAINES ?
Nous n’entendons jamais leurs opinions à propos du dérèglement du climat, de la consommation de masse, de la corruption des politiciens ou de l’individualisme… Ils n’ont donc aucune idée ? Ils ne cherchent qu’à provoquer l’insécurité et le chaos ? L’anarchie n’est pas le chaos… mais les opinions des anarchistes dérangent. Pourtant, si nous connaissions mieux leurs idées, nous saurions qu’il y a cent cinquante ans (déjà !), un anarchiste a « pensé » l’empathie (qui n’est donc pas une découverte de notre époque), ou encore que les anarchistes ont été des centaines à imaginer et à mettre en œuvre des systèmes éducatifs bien plus « performants » et émancipateurs que ceux que nous connaissons. Laissons la parole aux anarchistes. Même si l’anarchie nous semble parfois irréalisable, quel formidable remue-méninges qu’une utopie !
L’ANARCHIE
OU LE CHAOS Philippe Godard
Illustrations de Vincent Odin L’ANARCHIE OU LE CHAOS
Q
Philippe Godard
Graphiste et illustrateur, Vincent Odin a créé la collection « Biographie en images » aux éditions Daniel Maghen et réalisé les volumes consacrés à André Juillard, Cosey, Maurice Tillieux ou Peyo. On lui doit également les bandes dessinées Entre les lignes avec Maël, et Les Enquêtes du commissaire Crassoulet. Il vit à Paris.
10 EUROS
ISBN : 979-10-97340-05-6
Avril 2017
Novembre 2018 Entre 10 et 13 euros 192 pages (estimation) 12x17 cm Distributeur : SERENDIP Parution : 2 novembre 2023 ISBN : 979-10-97340-19-3
Octobre 2020
Philippe Godard
CROIRE OU PAS AUX
COMPLOTS
CROIRE OU PAS AUX COMPLOTS ?
Philippe Godard
?
Sommaire 1. Pourquoi ne pas croire aux complots ? 2. Pourquoi ce silence autour des complots ? 3. Des complots réels ou de faux complots ? 4. Qui sont les Illuminati ? 5. Qu’est-ce que le complot juif ? 6. D’où vient l’antisémitisme ? 7. Pourquoi les complotistes aiment l’Internet ? 8. Qui y croit, aux complots ? 9. Que signifie manipuler l’opinion ? 10. Le pouvoir au cœur du complot 11. Adversaires et partisans du complot 12. Qu’est-ce que le consensus ? 13. Qui est le bouc émissaire ? 14. Les deux faces d’une même médaille 15. La bêtise a de l’avenir ! 16. Comment échapper à la bêtise ? Conclusion : De qui dépend que tout cela change ? De nous !
Peu de livres abordent le complotisme en littérature jeunesse. Philippe Godard intervient régulièrement auprès de collégiens, de lycéens, de futurs travailleurs sociaux pour parler des théories conspirationnistes. Ce livre en est le prolongement. Il ne s’agit pas ici de démontrer que tel ou tel complot n’existe pas et d’en apporter les preuves — procédé qui ne ferait que renforcer et conforter les croyances dans le complotisme — mais de montrer les limites et les conséquences de telles croyances. Ne pas croire aux complots évite de tomber dans la désillusion, et rend libre ! Un livre d’utilité publique qui s’adresse aux jeunes, aux enseignants et aux parents qui souhaitent en apprendre plus sur ce phénomène.
Philippe Godard a créé et dirigé des collections de livres documentaires pour la jeunesse, chez Autrement, Syros et La Martinière. Il habite dans le Jura.
5 euros 80 pages Distributeur : SERENDIP Parution : 3 avril 2017 ISBN : 979-10-97340-00-1
Sommaire Introduction : Tout le monde dit que c’est foutu ! Chapitre I : Ouh là, on a pris du retard ! Chapitre II : Crier au loup n’a servi à rien ! Chapitre III : Et les collapsologues sont arrivés… Chapitre IV : La désillusion, un vrai adversaire Chapitre V : Nous en sommes où ? Les défis à relever. Chapitre VI : On n’a rien fait depuis quarante ans ? Chapitre VII : Il est temps de se retrousser les manches ! Conclusion : Eh non, ça n’est pas foutu !
Beaucoup d’entre nous pensent que c’est foutu. Que la planète ne va pas survivre à toutes les pollutions, aux incendies de forêt en Amazonie et en Australie, au continent de plastique dans l’Océan, aux pandémies mondiales, aux cyclones et aux tsunamis… Dans un tel tourbillon d’angoisses quotidiennes, imaginer l’avenir, un futur qui ait du sens, est la meilleure voie pour se dégager de la désillusion ambiante et pour construire une vie libre !
Philippe Godard a créé et dirigé des collections de livres documentaires pour la jeunesse, chez Autrement, Syros et La Martinière. Intervenant et formateur dans le travail social, il habite dans le Jura. Graphiste et illustrateur, Vincent Odin a créé la collection « Biographie en images » aux éditions Daniel Maghen et réalisé les volumes consacrés à André Juillard, Cosey, Maurice Tillieux ou Peyo. On lui doit également les bandes dessinées Entre les lignes avec Maël, et Les Enquêtes du commissaire Crassoulet. Il vit à Paris.
8 euros 96 pages 12x17 cm Distributeur : SERENDIP Parution : 30 octobre 2020 ISBN : 979-10-97340-11-7
Philippe Godard
L’ANARCHIE
OU LE CHAOS Philippe Godard
L’ANARCHIE OU LE CHAOS
Illustrations de Vincent Odin
Les ouvrages de littérature jeunesse traitant de l’anarchie ne courent pas les rues. Et pourtant, s’il est une période de la vie où on est le plus sensible aux idées anarchistes, c’est bien l’adolescence. Ce livre vient combler ce manque et propose aux adolescents et aux adultes curieux une découverte des pensées anarchistes à travers des extraits de textes. Certains sont dus à des auteurs classiques et connus, d’autres sont issus de fanzines, brochures ou tracts contemporains. L’anarchie est une idée qui questionne de plus en plus de jeunes, dans les collèges comme dans les lycées professionnels ou généraux, dans les grandes écoles ou les instituts. Non pas que les jeunes adhèrent à cette idée, mais plus simplement qu’ils ne la connaissent guère et sont souvent attirés par le peu qu’ils en savent : être anarchiste, c’est refuser de dépendre d’une autorité quelle qu’elle soit. Après tout, c’est là une bonne base pour approfondir cette idée politique multiforme, fourmillante et décoiffante. Utopique !
Philippe Godard a créé et dirigé des collections de livres documentaires pour la jeunesse, chez Autrement, Syros et La Martinière. Intervenant et formateur dans le travail social, il habite dans le Jura. Graphiste et illustrateur, Vincent Odin a créé la collection « Biographie en images » aux éditions Daniel Maghen et réalisé les volumes consacrés à André Juillard, Cosey, Maurice Tillieux ou Peyo. On lui doit également les bandes dessinées Entre les lignes avec Maël, et Les Enquêtes du commissaire Crassoulet. Il vit à Paris.
10 euros 224 pages 12x17 cm Distributeur : SERENDIP Parution : 30 novembre 2018 ISBN : 979-10-97340-05-6
sortie le 2 nov.
Martina Aranda accompagnée de Clémentine B•
15+ ISBN 978-2-930941-40-0 coll. Les Randonnées Graphiques (GR02) format : 17 x 24 cm • roman graphique ; docu-fiction • Henrietta Lacks est une Afro-Américaine, atteinte d’un cancer du col de l’utérus, à qui on a prélevé des cellules – sans son consentement. Les cellules HeLa, qui ont révolutionné la médecine moderne et permis le développement de plusieurs vaccins, se retrouvent désormais dans de nombreux laboratoires de recherche ! Illustration : crayons de couleur (bleu/rouge) Thèmes : [bio]éthique • éthique médicale et scientifique • droits humains • corps-objet/corps féminin • santé de la femme • girls in STEM (filles de sciences) • ségrégation
Argumentaire : Fiction documentaire sous forme de roman graphique, qui : • relie une histoire personnelle à la « grande » histoire : la narratrice est une jeune ado, qui souhaite poursuivre des études scientifiques. Au fil du récit, on comprend que sa mère est également atteinte d’un cancer au moment où elle se met à collecter des informations sur Henrietta Lacks ; • permet plusieurs thématiques autour du corps humain, des droits humains, de la relation patient/corps médical et scientifique : droit de disposer de son corps ; devoir d’information pour un consentement éclairé ; liberté et propriété ; valeur marchande/financière ; • promeut, de manière indirecte, les filles/femmes dans les sciences : pour des femmes chercheuses, mais également DG de labo ; • peut induire une réflexion autour de la santé de la femme : certains biologistes dénoncent l’injustice de genre, les médicaments donnant de moins bons résultats, et plus d’effets secondaires chez les femmes.
Juriste de formation, Martina Aranda quitte à 34 ans son poste à la Commission européenne pour vivre son rêve et devenir autrice-illustratrice jeunesse. Diplômée de l’Académie des beaux-arts de Bruxelles, elle y a suivi pendant trois ans l’atelier B.D. de Bruno Goosse. Elle aime observer les attitudes des enfants et les mettre au cœur d’histoires simples et touchantes. Un premier album paru chez CotCotCot en 2019 sera rapidement suivi de trois autres chez Pastel/l’école des loisirs, d’un courtmétrage pour le Créahm projeté au festival TEFF de Namur et d’un dessin retenu pour l’exposition « Children-Spectators » de la foire internationale du livre jeunesse de Bologne.
Titre précédemment publié chez CotCotCot
« Sa poésie affleure dans une douce singularité qui ébranle exactement ce qu’il faut de l’émotion du lecteur, sans inutile démonstration. La marque certaine d’une grande maîtrise du langage subtil de l’album. » – Sophie Van der Linden
– Petite Fureur 2021-2022 – Prix Versele 2022-2023
Clémentine B., lycéenne âgée de 16 ans, a participé à l’écriture de ce récit. Elle voudrait devenir avocate plus tard, sans trop savoir encore quelle spécialité choisir. Vivement intéressée par les questions homme-femme, elle a écrit un article sur la juge américaine Ruth Bader Ginsburg pour l’épreuve orale du brevet. Elle a pris part à une première simulation des Nations Unies – au comité ONU-Femmes en 2022 – avant de devenir co-présidente du comité Conseil de Sécurité à celle de 2023.
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littérature
récit poétique
22 août 2023
art&fiction
CÉLINE CERNY & LINE MARQUIS
Le feu et les oiseaux. Talisman pour le monde qui viendra Ce livre est un talisman. À feuilleter et à relire, à emporter avec soi comme un objet de protection qu’on glisserait dans sa poche.
Dans le monde d’après, nous chasserons les papillons sombres de la douleur à coup d’histoires à dormir debout. Face à l’anxiété latente provoquée par l’état du monde tel qu’il nous est rapporté, Céline Cerny et Line Marquis composent ensemble un livre, un recueil d’incantations et d’images. En réponse à cette menace floue, nourrie par des milliers d’images et de chiffres, de projections d’effondrement de nos systèmes politiques, économiques et sociaux dont on ignore les formes et la temporalité, elles s’efforcent de contrer la mise en scène de cette dystopie par un imaginaire résilient. Dans une suite de fragments adressés à la personne aimée, la narratrice mêle des réflexions sur notre lien au règne animal et notre passé le plus lointain, sur l’espoir d’une fluidité des genres, sur la place de l’imagination et le pouvoir des histoires dans nos vies. En résonance aux textes de Céline Cerny, les peintures de Line Marquis ouvrent un univers abîmé mais aussi rassurant et flamboyant, reflet du désir ardent d’offrir d’autres mondes possibles.
Thèmes renouveau, rêve, résistance, amour, fluidité des genres, monde animal et végétal, sorcellerie
collection Pacific format 18 x 21 cm, 96 pages, broché isbn 978-2-88964-058-4 prix CHF 27 / € 24
Céline Cerny & Line Marquis | Le feu et les oiseaux
© Philippe Weissbrodt
Aujourd’hui médiatrice culturelle, autrice et conteuse, Céline Cerny vit à Lausanne avec ses deux enfants. Après avoir travaillé dans l’édition critique et pour les Archives littéraires suisses à Berne, Céline Cerny a dirigé durant trois ans un projet intergénérationnel autour de l’écriture du souvenir. Dans ce cadre a paru en 2013 De mémoire et d’encre. Récits à la croisée des âges aux éditions Réalités sociales. Depuis 2015, elle est médiatrice culturelle pour la fondation Bibliomedia Suisse. Passionnée par le récit et sa transmission, elle se consacre également à l’art de conter. En 2015 a paru son premier ouvrage de fiction, Les enfants seuls (éd. d’autre part). Avec l’artiste Line Marquis, elle a publié en 2019 On vous attend, un recueil de récits accompagnés de peintures aux éditions art&fiction. Elle a également contribué à plusieurs revues dont Parole, Coaltar, La cinquième saison et Viceversa Littérature.
Ce livre est à mettre en pile à côté de Dans la forêt de Jean Hegland (Gallmeister, 2018), Viendra le temps du feu de Wendy Delorme (Cambourakis, 2021)
Line Marquis naît en 1982 à Delémont et grandit dans le Jura. Après une école de travail social, elle fait son bachelor à la HEAD à Genève. Dans son atelier à Lausanne, elle se consacre au dessin, à la gravure et à la peinture. Elle compose entre son travail artistique, sa maternité et le travail social. Cette subtile dynamique fait naître ses questionnements et nourrit sa pratique artistique. Elle expose dans diverses galeries et institutions de Suisse Romande. Ses peintures et gravures sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées. En 2020, elle obtient le prix de la Fondation Lélo Fiaux pour l’ensemble de son travail.
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Céline Cerny & Line Marquis | Le feu et les oiseaux
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Dans le monde d’après, les enfants auront des dents pointues et ce sera pour mieux mordre. Iels creuseront dans les troncs abandonnés des statues aux larges hanches et aux bras multiples. On les laissera courir dans la forêt, filles et garçons, et il leur faudra ramener du lichen pour le feu. Le feu – je t’apprendrai – pour le faire sans allumettes. Je m’exerce chaque matin.
; Dans le monde d’après, sur une terre à nu, nous guetterons les mouvements des vers. Les graines seront soigneusement gardées, tu m’apprendras à les reconnaître. Tu sais, je pense à ces simulations qu’on peut voir sur internet, ce que deviendraient les villes s’il n’y avait plus d’êtres humains et comment la
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végétation reprendrait la main sur le monde. Je mise tout sur les arbres. Le feu – je t’apprendrai – pour le faire avec de l’amadou. J’en ai déjà un peu.
de cailloux, de boutons et de pois chiches. Mais ne mets jamais de sel, jamais, car le pluie le fait fondre. Et la pluie vient si facilement. Je garde le cap malgré la peur, j’essaie d’apprivoiser les doutes, de les ranger les uns à côté des autres ou de les empiler. Peut-être qu’en faisant ça, je réaliserai qu’il n’y en a pas tant. Dis-moi ? J’ai peur de la noyade, d’être seule sur la plage vide, qu’il ne reste plus rien.
; Dans le monde d’après, nous ferons de chaque fleur une déesse. Il y aura des jacinthes et des violettes. Et des plantes sauvages qui toujours reviendront.
; Est-ce qu’il y aura encore des bergères et des bergers, est-ce que les chats accepteront d’être encore à nos côtés, dans le monde d’après ? Que deviennent les oiseaux et les rats en cage dans un monde effondré ? Qui libérera les prisonniers ? Dans le monde d’après, le plus important sera de n’être jamais séparées. Dès à présent, j’invente des stratégies : les fils, les traces, les échos qu’il nous faudra laisser le long des chemins. Remplis tes poches
; Dans le monde d’après, nous organiserons sur les ruines des pique-niques géants. Mais le feu, le feu tu sais, je le ferai rien que pour toi.
; Du monde d’après je ne sais rien. Mais c’est avec toi, mon oiselle dorée, mon amoureuse, que tout sera traversé. J’écris le livre pour les enfants, pour qu’iels se souviennent, et je pense à toi à chaque instant.
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Je me demande ce que nous pourrions enterrer, ce qu’il vaudrait la peine de conserver. Les dessins des enfants peut-être.
Dans le monde d’après, il ne faudra jamais se séparer. Plus de manque et d’attente, nos mains toujours prêtes à se frôler. Ensemble, toi, moi et tous nos enfants, nous dormirons sous les étoiles. Ensemble, nous nous laverons dans l’eau de la rivière et je retiendrai mon souffle pour ne pas crier sous la morsure du froid. Tu te moqueras de moi. Et après on s’étonne que ce soit moi qui tienne tant à faire le feu ?
; J’ai la nostalgie des crocs, des griffes, des fourrures ensorcelantes, des queues touffues et des oreilles pointues. J’ai la nostalgie des signes ténus qui nous sauvaient du danger. Nous avons perdu tout cela. Hors du papier et du crayon, hors du chant et des récits, je suis démunie, je suis diminuée. Je vis en sourdine. On s’y est fait, à cette vie atrophiée, on a cherché ce qu’il y a de plus beau, on a colmaté les trous creusés par nos mains articulées en inventant des histoires. Nous sommes devenues des bêtes à demi, sauvées par le langage. Dans le monde d’après, peutêtre que les animaux nous laisseront revenir parmi eux ? Faudra-t-il alors aussi abandonner le feu ?
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; Dans le monde d’après, on ne s’aimera plus en marge, en douce, au bord des chemins. Je ne sais pas bien ranger alors j’ai bonne mémoire, je ne sais pas bien classer alors je mélange, je brasse et fais venir des couleurs nouvelles. Et je sais garder à proximité le doux, le précieux, ce qui console, ce qui brille, les pierres et les tissus. On s’aimera en grand et à voix haute. Nous serons le feu.
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Dans le monde d’après, on retournera près des rivières. Nous aurons des cheveux de méduse et dans les tiens, je chercherai des fleurs et des brindilles.
une carapace de coléoptère brisée. J’ai voulu la prendre en photo mais dans le monde d’après il n’y aura plus d’appareil. Alors j’ai renoncé, pour m’habituer. J’ai préféré réfléchir aux mots pour la décrire et ça ne m’a pas plu, parce que l’image qui m’est venue est celle d’une carrosserie, dure et brillante. J’ai pensé à toutes les inventions qui cherchent à copier les insectes. Est-ce que les insectes se tordent de rire en pensant à nos ambitions folles ? Dans le monde d’après, nous chasserons les papillons sombres de la douleur à coup d’histoires à dormir debout.
; Quels bonbons donnerons-nous aux enfants ? Tu te souviens, dans notre coin de jardin, quand la voisine nous avait dit qu’elle n’aimait pas tant laisser ses enfants manger les fraises sauvages, à cause des pipis de renard ? J’avais ri mais tu t’étais fâchée, comme si sa mise en garde te prenait, à toi, un morceau de liberté. Dans le monde d’après, on cueillera des mûres et des framboises, on fera avec nos vêtements des balluchons où les garder précieusement. Les enfants auront la bouche rouge et quand on trouvera des cerises, le jus coulera sur leur torse nu. Faudra-t-il tuer des bêtes pour les faire cuire sur notre feu ? As-tu déjà déshabillé un lapin ?
; En rentrant vers toi tout à l’heure, j’ai aperçu sur le chemin de terre
; Dans le monde d’après, on ne craindra plus les parasites qui viennent manger nos plantes d’intérieur, on ne jettera plus les farines infestées de larves de mites. Dans le monde d’après, on mangera ce qu’il y a. Que ferons-nous des poux dans les cheveux des enfants ?
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Collection Tout est vrai ou presque, parution rentrée littéraire septembre 2023
N’ajouter rien
Fabrice Chillet se fait voler un livre dans une brasserie, L’Été, deux fois, publié aux Éditions de Minuit, fin des années 1980. Notre auteur part en quête pour retrouver ce roman qui se révèle aussi évanescent que fascinant. Entre portes closes et chaussetrappes, tout semble un temps se dénouer grâce au mystérieux Daban. Gardien du temple et ultime détenteur d’un roman unique et introuvable dont l’auteur semble sans cesse se dérober. Ainsi naît une fascination littéraire, ainsi naissent les fétiches dans ce jeu de mise en abyme. Mais si le vrai sujet de ce livre était plutôt l’histoire d’une rencontre. Par un jeu de séduction intellectuelle, Fabrice Chillet et Daban construisent doucement les bases d’une amitié élégante et mesurée. Fabrice Chillet nous offre, avec N’ajouter Rien, une coquille romanesque renfermant une perle non fictionnelle.
L’auteur Fabrice Chillet
Après quelques études universitaires et une thèse lâchement abandonnée sur le sens du Graal dans la vulgate arthurienne, Fabrice Chillet a passé le reste de son temps à hésiter. Tantôt professeur de français, par vocation. Tantôt journaliste, par ambition. Parfois encore rédacteur-fantôme, par nécessité. Et enfin auteur, à dessein. Derniers livres parus : Un feu éteint (2018), Narcisse était jaloux (2021), aux éditions Finitude ; Pyrate chez Bouclard Éditions (2022).
© Alan Aubry
Bouclard éditions
7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye
contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18
www.bouclard-editions.fr
Collection Tout est vrai ou presque, parution rentrée littéraire septembre 2023
N’ajouter rien Fabrice Chillet
« Et si Costa n’avait écrit qu’un seul livre ? Un chef-d’œuvre méconnu, effacé peu à peu des registres. Un texte devenu secret qu’on s’échange entre compagnons. Un commerce d’admirateurs superstitieux. Suffisamment fanatiques pour commettre un vol dans un café. Costa avait peut-être réussi à tout dire en une fois. Ou alors, il était mort sans avoir eu le temps d’aller plus loin. Minuit n’indiquait pas de date de décès. » Fiche technique
« Tout est vrai ou presque »
Format : 160 pages, 14 x 20 cm Tirage : 1000 exemplaires Prix de vente : 19 € Diffusion : Serendip ISBN : 978-2-493311-08-5
Bouclard éditions
7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye
Dans cette collection de longs formats, nous publions une littérature du réel. Seule compte l’histoire, son auteur, son expérience… Dégoter un bon sujet et bien le raconter.
contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18
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Parution en septembre 2023
par Théophylle Dcx
· Direction éditoriale ����� Emma Fanget et Fanny Lallart · Graphisme �������������������������� Fanny Lallart · Collection ����������������������������� 39°5 · Format (mm) �������������������� 140*205 · Nombre de pages ���������� 206 · Prix (€) ����������������������������������� 14 · ISBN ������������������������������������������� 9782493534118 ROSE2RAGE est le deuxième ouvrage de la col-
ÉDITIONS BURN~AOÛT /// ROSE2RAGE \\\ AVRIL 2023
lection 39°5 des éditions Burn~Août, consacrée à des travaux littéraires queers, féministes, et issus des paroles dites minoritaires. Résumé : Théophylle Dcx dresse sa chronologie personnelle à travers les différents endroits qu’il a habité : son adolescence dans la campagne stéphanoise puis son arrivée à Nice à l’école des Beaux-Arts, où un horizon de découvertes s’ouvre à lui. Nous le suivons au fil de ses fantasmes, accompagnés, tout au long du récit, de ses musiques préférées et de ses danses de survie. Des négociations dans sa maison d’enfance pour écouter Cascada à fond, à l’écoute collective et festive de remix nightcore de la chanson — “Cascada s’écoute à fond ou ne s’écoute pas” — il revendique tout ce qui le constitue aujourd’hui : sa vie à la campagne en tant qu’homosexuel, sa séropositivité, le travail du sexe, ses amours, ses désirs et ses affects. Son livre rend un puissant hommage à son amitié avec Alexandre, son compagnon de vie et de danse, décédé une année plus tôt.
Auteurices et ouvrages associés : David Wojnarowicz (artiste homosexuel de la scène underground new-yorkaise), Guillaume Dustan (écrivain et éditeur), Elodie Petit (poétesse et performeuse) Los putos, Ioshua, éditions Terasses Théophylle Dcx a grandi dans la banlieue rurale de SaintÉtienne et vit aujourd’hui à Marseille. Sa recherche artistique se développe autour d’une pratique d’écriture, de performance et de vidéo. La musique prend une place importante dans son travail, elle raconte des moments partagés qui lui ont permis de se lier aux autres et de se construire à leur contact. Ses textes et ses performances sont un entrelacement de ressentis et d’analyses sociales. Il évoque les intersections entre ses identités et souligne leurs réalités politiques.
Le premier ouvrage publié était un recueil de poésies de Marl Brun s’intitulant Hot wings and tenders. Tout comme Marl Brun, Théophylle Dcx écrit à la première personne un récit situé et politique. Il adopte un ton direct pour se raconter et laisser apparaître ses affects. Sa narration est ponctuée par des éclats, des exThèmes abordés : pressions percutantes, des slogans intimes Sexualité, homophobie, qu’il revendique. Il compose le rythme de son sérophobie, identités queer, texte en utilisant frénétiquement le retour à la amitié, solidarités, ligne, se passant parfois de majuscules ou de discriminations, amour, art, deuil, ponctuation. Son écriture évoque un besoin drogue, famille, urgent de retracer les sentiments, les sensaluttes politiques et sociales, rapports tions ; l’auteur fait l’expérience de mettre en d’oppression de mots des histoires d’habitude privées de paclasse, survie économique, fêtes, roles. Il raconte vite, bien, fort, ce que peut être musiques, travail du sexe, séropositivité la vie d’un jeune queer séropo et travailleur du sexe aujourd’hui, les violences qui la traverse tout comme les moments de ACTUALITÉS ARTISTIQUES : Festival Parallèle, exposition La relève (5 châjouissance qui la rendent si éclatante, teau de service, Marseille, janvier à mars 2023) / Exposition Les sillons (CAC de la Ferme du Buisson, mars à juillet 2023) / Exposition 100% (La Villette, faisant de ce texte un précieux geste Paris, avril 2023) / Performance au Palais de Tokyo (3 mai 2023) / Performance au CAC de la Ferme du Buisson (24 juin 2023) / Show room à Art de partage et d’empowerment. L’écriture o Rama (Marseille, septembre 2023) / Salon de Montrouge (octobre 2023. dynamique de Théophylle Dcx évoque le langage parlé, d’ailleurs ses textes 46, avenue du président Wilson 93230 Romainville
éditions Burn~Août 07 50 33 63 55
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LITTÉRATURE / ROMAN
ROSE2RAGE
ÉDITIONS BURN~AOÛT /// ROSE2RAGE \\\ AVRIL 2023
Le livre contient une diversité de contenus : les paroles de ses musiques préférées, des QR codes qui mènent aux vidéos des chansons performées, des images et des photos qu’il a prises. En combinant ces contenus, Théophylle Dcx construit une représentation de son intimité multimédiums et multisensorielle. Cette diversité de contenus offre plusieurs repères aux lecteurices et ouvre diverses possibilités de lecture : l’auteur encourage ses lecteurices à écouter les musiques qui constituent son récit, invitant les corps, le sien que l’on image danser et celui des lecteurices qui s’emparent du texte. Endroits d’identification pour les lecteurices, les références populaires (musicales et cinématographiques) qu’il utilise font corps avec le récit : elles accompagnent son adolescence, son émancipation, sa sexualité et le processus de deuil de son ami Alexandre, décédé peu de temps avant que Théophylle Dcx se mette à commencer ce texte. Par exemple, la chanson de Juliette Armanet “Alexandre” prend un autre sens quand il décrit l’importance qu’elle a pour se remémorer son ami et fantasmer sa présence. Théophylle Dcx nous décrit son adolescence à la campagne, sa sexualité, le travail (du sexe notamment), la famille et les discriminations vécues à ces endroits sur un ton direct. Il allie une écriture sensible à un style offensif et intense, ce qui fait de ROSE2RAGE un récit net, vif et déterminé.
Théophylle Dcx lisant un texte
Déjà publié dans la collection 39°5 : – Hot wings and tanders par Marl Brun.
Hot wings and tenders est un recueil de poèmes écrits en anglais
à la première personne. Ils déclinent l’exploration d’une jeune femme queer de son propre corps, de sa sexualité, et de ses modalités d’existence matérielles. Alternativement tendres, crus, drôles et vifs, les poèmes de Marl Brun utilisent des protocoles d’écriture en apparence mathématiques pour tenter de capturer l’absurde logique du monde. Ils sont les énoncés analytiques d’une intimité qui demeure sensible et échappe à toute tentative de rationalisation. Profondément ancrée dans son quotidien, l’écriture de Marl Brun nous rappelle que chaque infime partie de nos rapports est politique et contient en elle un potentiel de résistance. Ainsi, son obsession coupable pour le poulet frit, ou son amour inconditionnel des chiens deviennent les supports poétiques d’une réflexion sur la survie, l’émancipation et la résilience. Cette édition est bilingue, en anglais et français. L’autrice fait ce qu’elle appelle des “traductions affinitaires” en faisant traduire ses poèmes par des proches. N’étant pas des traducteurices professionnel.les, le passage au français est marqué par des inexactitudes. Cela rend visible le processus de traduction comme un exercice de réécriture poétique à part entière.
À propos de la collection 39°5 : 39°5 est une température, celle d’une fièvre qui monte ou d’une journée caniculaire, c’est aussi le nom de notre collection. Dans la collection 39°5, nous choisissons de partager des textes écrits à la première personne qui mêlent l’intime au politique dans une perspective fondamentalement queer et féministe. La collection accompagne des auteurices qui n’ont encore jamais été publiéxes et dont le travail questionne, déplace, ébranle nos rapports aux normes sociales et littéraires. Les textes de 39°5 sont brûlants, humides de sueur, ils portent des voix ardentes. Ils tentent d’inscrire dans le paysage littéraire d’autres références, proches de nos réalités et des affects qui les habitent. Thèmes abordés : sexualité, homosexualité, homophobie, identités queer, amitié, solidarités, amour, deuil, drogue, dépression, famille, luttes politiques et sociales, rapports d’oppression de classe, survie économique. Genres littéraires : Souvent hybrides et protéiformes, les genres littéraires des textes relèvent de la poésie, du récit à la première personne, du témoignage et de l’autofiction .
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LITTÉRATURE / ROMAN
sont souvent d’abord écrits pour être lus à l’oral. On pourrait inscrire son travail dans le mouvement du spoken word où l’écrit se pense à travers la prise de parole publique, une écriture active, faite pour être incarnée. Dans la lecture, les mots de Théophylle Dcx engagent son corps et celui des personnes qui découvrent son histoire.
LITTÉRATURE / ROMAN
Extrait 1
dans ma chambre, depuis l’apparition de ce poste radio, puis de mon premier Mp4, aujourd’hui encore à 25 ans je continue de danser seul, à fond ça m’a sauvé – pas mal d’années, d’avoir ce moment, d’être ce moment dans ma chambre, le noir, je danse, et je me connecte, à des espaces, des lieux, des ambiances loin 2 moi, fantasmés & safe
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Extrait 2
la veille de ma rentrée de troisième, j’angoissais tellement de me retrouver dans la même classe que certaines couilles pipi au lit à 14ans, au milieu 2 la nuit, tout trempé, c’est la veille, je me pisse dessus j’ai changé les draps rapidement pour être sûr que personne ne soit témoin, no one no shame Extrait 3
4 mois plus tard, en septembre, 2h du matin je pense je rentre de soirée complètement bourré et excité comme une chienne, j’écris à Jean Michel, il ne dort pas, je lui dis de venir me baiser chez moi cette fois, il arrive très rapidement, je descends lui ouvrir, trop bourré et excité j’en oublie l’existence de l’interphone, dans l’ascenseur je bande déjà on rentre chez moi Jean Michel, me baise, il me prend sans capote, je me souviens de ma tête contre la moquette du mur sa bite au fond fond de mon trou je sens ses boules qui frappent mon périnée et caressent mon cul à chaque fois qu’il s’enfonce Putain elles sont énormes énormes énormes
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Louis-Ferdinand Despreez
Éditions du Canoë
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1er septembre
Genre : roman Format : 12 x 18,5 cm Pages : 216 Prix : 18 € ISBN : 978-2-490251-81-0 Romancier sud-africain, engagé aux côtés de l’ANC de Nelson Mandela, Louis-Ferdinand Despreez a été conseiller de plusieurs chefs d’État africains. Depuis sa résidence de Pretoria, il a parcouru pendant trois décennies le continent africain du Cap au Caire et de Zanzibar à São Tomé dans le cadre de ses missions. Il vit désormais sur un bateau dans l’océan Indien et le Pacifique et ne se consacre plus qu’à l’écriture. Il a publié La mémoire courte en 2006, Le Noir qui marche à pied en 2008 chez Phébus, La Toubabesse à La Différence en 2016 et Bamboo Song en 2021 au Canoë.
Contact : colette.lambrichs@gmail.com Relation libraires : jean-luc.remaud@wanadoo.fr Éditions Du Canoë : 9, place Gustave Sudre 33710 Bourg-sur-Gironde
Quand un vétérinaire laotien est invité à La Havane en 1989, peu après la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique, pour y rencontrer Fidel Castro, on peut s’attendre à une aventure pas ordinaire… Le Lider Maximo, qui ne cache pas son amour pour les vaches, le lait et les crèmes glacées, caresse le projet de repeupler le cheptel bovin cubain famélique en créant une immense ferme dans les prairies du pays du million d’éléphants, le Laos communiste. Le docteur Bounthan, lauréat de l’Académie Skryabina de Moscou, et futur député, est chargé par son gouvernement de rencontrer Castro afin de ramener à Vientiane un vaillant étalon reproducteur répondant au doux nom de Fidelito pour engrosser des vaches lao à la chaîne. Tout semble encore logique et même presque possible à ce point du récit… Mais entrent alors en scène sans frapper Kennedy, Bush et Gorbatchev, la CIA, le KGB, des rebelles royalistes et la fatalité qui s’acharnent contre le jeune Fidelito et son cornac… Dans cette fable latino-indochinoise, l’auteur nous conduit au bout d’un délire géopolitique rafraîchissant qui se paye le luxe de considérer les relations internationales sous un autre jour. Une bouffée d’oxygène pour ceux qui sont fatigués de voir le monde marcher droit dans un mur qui n’est pas près de s’effondrer…
Téléphone : 06 60 40 19 16 Téléphone : 06 62 68 55 13 Local parisien : 2, rue du Regard 75006 Paris c/o Galerie Exils
Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip
Pendant que leur chef jouait ainsi au Robinson Crusoé sardanapalesque, les Cubains, qui avaient oublié depuis longtemps les promesses mirifiques de la Revolucion de 1959, bouffaient de la vache enragée. À vrai dire, non même pas… Et c’était bien là tout le problème ! Il y avait belle lurette qu’il n’en restait plus, des vaches, à Cuba… Enragées ou pas. En tout cas plus assez pour faire bombance ou se mitonner un ragoût de paleron à la tomate ou de queue de bœuf aux olives. On croisait bien encore dans les campagnes quelques dures à cuire aux jambes cagneuses, à l’œil triste et au poil clairsemé bouffé par la gale, mais les malheureuses n’étaient désormais bonnes qu’à regarder aux passages à niveau brinquebaler les vieux wagons russes ou yougoslaves du Ferrocarriles de La Havane à Santiago en mâchouillant des chardons volés aux ânes. C’était à cause de cette pénurie préoccupante qu’el Jefe s’était pris de passion pour l’élevage. Quand l’élevage va, tout va, disait-on à Santa Clara et dans les campagnes. Mais là, précisément, ça n’allait plus du tout : alors qu’au 3
lendemain de la Révolution il y avait plus de six millions de têtes de bétail dans l’île, quasiment un bœuf par habitant, aujourd’hui c’était que dalle, nada… Et dans sa solitude de chef éclairé, pour s’endormir le soir, Fidel comptait depuis longtemps des veaux et des génisses, et pas des moutons. En l’an de disgrâce collectiviste 1991 qui annonçait la chute de l’URSS, Cuba touchait donc bel et bien le fond des abysses du marxisme déculotté. Depuis 1989, le pays, privé de ses subsides soviétiques, était en proie à une débâcle consternante et vertigineuse. Tout s’effondrait comme un château de cartes, surtout les anciennes belles maisons de maître espagnoles du paseo Malecon, le fameux et magnifique boulevard du bord de mer, et du quartier de la Vieille Havane. Mais si on pouvait renforcer les murs branlants des somptueux hôtels particuliers de style madrilène en ruine avec des madriers et des arcs-boutants, il était plus hasardeux de soutenir l’économie nationale avec des troncs de cocotiers. Quant à la pénurie de pétrole, elle précipitait le glissement irréversible du pays dans une mouise noire. Il y avait juste assez de carburant pour pousser à fond les machines de l’Aquarama II pour rentrer au port… Et pour remplir le réservoir de la Mercedes du Comandante. Et faire voler les Antonov de la Cubana de Aviacion qui persistaient à ramener à La Havane les irréductibles congés payés cégétistes français venus couper de la canne à sucre à l’œil pendant la zafra comme de candides couillons de brigadistes sans frontières qui avaient l’impression
d’écrire l’Histoire et d’emmerder les Américains pendant les vacances. Évidemment, les Cubains se foutaient royalement du dévouement de ces touristes à la cause révolutionnaire, surtout dans les plantations où ces braves communistes naïfs et aveugles n’étaient rien d’autre que de la main-d’œuvre gratuite ! Au fond, ce sournois rétablissement de l’esclavage à l’envers avec des Blancs déchargés par bétaillères entières par des Nègres dans les fermes des Caraïbes était un fichu pied de nez à l’Histoire qui ne déplaisait pas à ce foutu malin de Fidel qui n’était pas dépourvu d’humour grinçant… Enfin, pour résumer, la panade et la dèche des Cubains avaient atteint des sommets inénarrables qu’on n’osait même plus chanter en grattouillant les guitares, et cela sans vouloir aucunement verser dans l’anticommunisme ou l’anti-castrisme, ce qui serait injuste et primaire puisque tout était en réalité de la faute de ce maudit morpion catholique de Kennedy et pas de Fidel. Jusqu’aux revenus substantiels de la prostitution patriotique des bas quartiers plutôt nègres, ou du Malecon un peu plus créole, tout comme celle, non moins héroïque des jineteras, ces brillantes universitaires féministes et polyglottes plutôt blanches qui citaient Sartre ou Beauvoir après avoir fait des turluttes intellos tarifées à des étrangers pour augmenter le PIB, ne parvenaient plus à garantir à la Nation un semblant de la dignité révolutionnaire pourtant bien méritée. Quant au marché noir de billets verts transformés en chavitos, les fameux pesos convertibles réservés exclusivement aux
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Yumas americanos de passage ou aux rares touristes, il contribuait plus à la survie qu’à la prospérité ! Ainsi, pour reprendre les rênes, le 1er octobre 1990, Fidel avait annoncé la tête haute au peuple que le pays s’engageait dans la « Période spéciale en temps de paix ». Un plan ambitieux qui visait à restaurer la crédibilité diplomatique et commerciale de Cuba pour atteindre l’autosuffisance ! Un génial programme supra et postrévolution naire en quelque sorte, comme si la Revolucion en marche se mettait tout d’un coup à courir au lieu de traîner la patte… En écoutant à la télé, au frais dans la climatisation, la dernière harangue-fleuve de Fidel sur la Plaza de la Revolucion, entre deux verres de vodka russe qui lui servait à laver ses remords d’avoir autant de sang au bout des doigts que son frère et patron, qui, lui, se foutait d’avoir les mains sales puisqu’il était le taulier et que le pouvoir est toujours un peu salissant, Raúl Castro, le ministre de la Défense, avait opiné lentement du chef d’un air désabusé. Il savait bien que tous les discours de son Comandante de frangin, et même cette affaire de Période spéciale en temps de paix, c’était du pipeau de virtuose de la chansonnette socialiste tropicale habituelle. Du baratin de jus de crâne démagogique… Il faut noter pour ceux qui s’interrogeraient sur le degré de misère du petit paradis caraïbe, qu’en dépit de la sévère pénurie de produits de luxe importés, il y avait toujours de la vodka Stolichnaya à l’hôtel Ambos Mundos dans la Vieille Havane où Hemingway avait
aimé poser ses cantines, mais aussi au bar du Floridita à l’angle des calle Obispo et Monserrate autant qu’à la Bodegita del Medio. Et enfin évidemment à l’Unité 160, la forteresse du Jefe où Raúl, un godet plein à ras bord à la main pour désinfecter ses futurs remords, se préparait comme toujours à faire le boulot malpropre. Il savait qu’on devrait une fois de plus demander aux Cubains de serrer leur ceinture d’un cran. Et au G2, la redoutable Seguridad d’Estado, de tenir à l’œil les dissidents et les agitateurs déjà pétrifiés de trouille à l’idée qu’un zélateur des CDR, les Comités de Défense de la Révolution, les dénonce. Pour résumer, Période spéciale ou de mouise désespérément chronique, le climat était à la grande sclérose mélancolique et paranoïaque doublée d’anorexie conjoncturelle causée par une sévère carence de bouffe ! Et Cuba était encore et toujours bel et bien assiégé par cette saleté de blocus américain à tacite reconduction ! Plus rien ne passait, à part – mais dans le mauvais sens seulement, vers la sortie – la cocaïne en transit des cartels colombiens envoyée en douce à Miami et qui faisait rentrer un peu d’oseille dans les caisses cubaines pour soutenir tant bien que mal la Revolucion essoufflée. Voilà pourquoi Fidel, à cause de ce déprimant embrouillamini géopolitique, avait eu besoin de réfléchir très sérieusement à l’avenir de Cuba dans son repaire idyllique de Cayo Piedra, et de considérer cette extravagante idée de vaches qui lui était soudainement venue, telle une illumination, une nuit d’insomnie. Un
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Éditions du Canoë
2021
7 mai
Louis-Ferdinand Despreez
Genre : roman Format : 12 x 18,5 cm Pages : 320 Prix : 21 € ISBN 978-2-490251-43-8 Romancier sud-africain, engagé aux côtés de l’ANC de Nelson Mandela, Louis-Ferdinand Despreez a été conseiller de plusieurs chefs d’État africains. Depuis sa résidence de Pretoria, il a parcouru pendant trois décennies le continent africain du Cap au Caire et de Zanzibar à Sao Tomé dans le cadre de ses missions. À soixante-six ans, il vit désormais sur un bateau dans l’océan Indien et le Pacifique et ne se consacre plus qu’à l’écriture. Il a publié La mémoire courte en 2006, Le Noir qui marche à pied en 2008 chez Phébus et La Toubabesse à la Différence en 2016. Bamboo Song est son quatrième roman.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
C’est à une étrange croisière dans le temps que nous convie LouisFerdinand Despreez dans ce Bamboo Song. A-t-il rêvé le périple improbable de cet ambassadeur de l’Empereur Hailé Sélassié, Ras Makonnen, envoyé en mission auprès du roi du Laos à Luang Prabang en Indochine sous domination française pour obtenir protection devant les menaces de guerre de Mussolini sur son pays ? A-t-il rêvé aussi cet Extrême-Orient d’avant la Deuxième Guerre mondiale – Laos, Siam, Cochinchine, Cambodge où régnaient encore des cours munificentes ? A-t-il rêvé enfin une descendance imaginaire à Rimbaud dont un des pseudonymes était Jean Baudry ? Il nous emmène un siècle en arrière dans les odeurs enivrantes des frangipaniers, parmi l’or et les pierres précieuses, dans des contrées alors lointaines et inexplorées où la colonisation française n’avait pas encore partout établi ses mœurs et sa domination.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Éditions le Sabot contact.lesabot@gmail.com
le-sabot.fr
Collection du seum 37 rue Guichard, 94230 Cachan
+33 676249059
ATELIER PANIQUE - Antoine Jobard La panique est cet événement qui sort du quotidien pour embarquer une foule vers un élan d’intensité et de peur démesurées. Par son étymologie, ce terme évoque la divinité grecque de la nature, Pan : c'est lui qui se saisit d'une situation et organise une perte de contrôle généralisée. Dans le roman Atelier Panique, un jeune narrateur se laisse embarquer, malgré lui, dans l’ultime élan morbide d’un vieux peintre ayant décidé de se suicider après sept jours. Construit sous la forme d’une Genèse à rebours (sept chapitres calqués sur sept journées dont la première donne une impression de plénitude et de fatigue, tandis que le reste de la semaine se vide lentement de toute vie vers l’obscurité totale), le texte s’enfonce vers un huis-clos entre un artiste pétri de postures romantiques, et un jeune révolutionnaire, lui-même pris dans des postures politiques et paranoïaques.
Depuis l’atelier du peintre, ils s’enferment doucement dans une folie partagée alors qu’un mouvement insurrectionnel s’étend à l’extérieur. Leur face à face questionne certaines positions artistiques, politiques et masculines qui les éloignent du lieu où s’exprime le vivant : leurs relations amoureuses dont ils s’échappent, lâchement, et la révolte révolutionnaire. Le texte apporte un souffle complexe dans l’élaboration d’un récit qui alterne l’action et la réflexion. Alors que le monde s’écroule et que les perspectives écologiques condamnent l’humanité, quelles sont les avenirs possibles pour l’art et l’espoir ? Nos personnages répondent alors par un élan de panique existentielle qui les déborde. Le roman nous plonge dans une ambiance étrange et pourtant familière, telle qu’on en trouve dans le cinéma de Jacques Rivette (Le Pont du Nord, La Belle Noiseuse, Paris nous appartient…), quelque part entre complots et jeux. Le langage emmêle un argot contemporain à certaines tonalités plus baroques et poétiques, selon les situations du récit. Certains écueils des personnages évoquent des scènes à la Dostoïevski, voire même un soupçon de Beckett, et une relation très forte à une réalité politique contemporaine, entre seum et révolte.
Septembre 2023 120 x185 mm / 152 pages / 13 € Thèmes: premier roman, sabotage, peinture, folie, huis-clos, mort, révolte. Isbn : 978-2-492352-15-7
Je, La statue de Condillac retouchée suivis de Onir Yves Velan PRÉSENTATION Je préface de Sylviane Dupuis postface de Roland Barthes « Tout le paradoxe, toute la vérité de ce livre tient à ce qu’il est à la fois et par le projet même qui le fonde, roman politique et langage d’une subjectivité éperdue. ». « Un des livres les plus importants publiés depuis la Libération ». Roland Barthes
En librairie octobre 2023 Format : 20,6 x 14,1 cm
Premier roman d’Yves Velan paru en 1959, Je a été salué en France par le Prix Fénéon et le Prix de Mai. Fusionnant monologue joycien, matière politique et réalisme réinventé, il inaugure une œuvre radicalement singulière, tout entière placée sous le signe d’une poétique du langage.
Pages : 672 p. Reliure : broché, collé rayon : Littérature Prix : 28 € / 38 CHF ISBN 978-2-8290-0671-5
La statue de Condillac retouchée préface de Jérôme Tonetti postface de Philippe Renaud «Velan donne à lire, du début à la fin, « quelque chose qui ressemble» au discours immédiat, ou monologue intérieur, d’un homme d’aujourd’hui, vivant en Suisse romande, qui se propose d’écrire un récit : plus précisément, une fable philosophico-économico- politique. Son but sera de vérifier la validité du Savoir marxiste et de prouver l’inévitable faillite du néocapitalisme. »
DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE
Philippe Renaud «À propos d’un roman d’Yves Velan: une rhétorique du jeu de mots »
Éditions d’en bas Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net
DIFFUSION ET DISTRIBUTION FRANCE Paon diffusion/SERENDIP livres
AUTEUR L’écrivain suisse Yves Velan est né en 1925, d’un père suisse et d’une mère française. Il est l’un des fondateurs du Groupe d’Olten, qui rassemble en 1971 les écrivains suisses de gauche. Membre du Parti ouvrier populaire de 1947 à 1958, il quitte le canton de Vaud où il est frappé d’interdiction professionnelle et enseignera jusqu’à sa retraite la littérature au gymnase (lycée) de La Chaux-de-Fonds. Il est également l’auteur de deux autres romans : Soft Goulag (1977) et Le Narrateur et son énergumène (2018), d’un manifeste littéraire : Contre-pouvoir, et d’Onir (1973).
Paon diffusion – 44 rue Auguste Poullain – 93200 SAINT-DENIS SERENDIP livres – 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L'Île-St-Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip-livres.fr
Extrait préface JE
« Cher Monsieur, Votre manuscrit est extraordinaire. Je sors de vos pages comme si j’avais abordé dans un monde si prenant qu’il ne me laisse plus un seul instant de liberté. […] Vous avez réussi. » : ce sont les mots de Jean Cayrol à Yves Velan, un jeune auteur d’origine vaudoise habitant La Chaux-de-Fonds, en Suisse, et n’ayant encore fait paraître aucun livre, au sortir de sa lecture du manuscrit de JE, en mars 1958. Cayrol, lui-même poète et romancier de premier plan de l’après-guerre, est lecteur au Seuil, alors dirigé par Paul Flamand à qui il transmet immédiatement le texte. Une semaine plus tard, le projet de contrat est envoyé à Yves Velan, accompagné d’une nouvelle lettre où Flamand témoigne de sa « très profonde admiration » pour un manuscrit qui l’a « passionné de bout en bout ». Et la reconnaissance ne s’arrête pas là. Sur le bandeau du livre qui paraît à l’automne 1959, on peut lire, de la plume de Roland Barthes (qui lui consacrera une magistrale analyse, reproduite en postface) : « Un des livres les plus importants publiés depuis la Libération ». L’année suivante, JE obtient à Paris, en février, le Prix Félix Fénéon (figurent dans le jury Aragon, Michel Butor et Jean Paulhan), puis le Prix de Mai (outre Barthes et Cayrol, figurent dans le jury Georges Bataille, Maurice Blanchot, Louis-René des Forêts, Alain Robbe-Grillet et Nathalie Sarraute). Mais en Suisse romande, Yves Velan n’est déjà plus un inconnu. Co-fondateur en 1950, à l’âge de 25 ans, de la célèbre revue Rencontre, qu’il accompagne durant deux ans, et membre dès 1947 du Parti Ouvrier Populaire (communiste – ce qui lui vaudra de se voir cinq ans plus tard interdit d’enseignement à Lausanne), il s’y est fait une réputation d’intellectuel engagé et de critique exigeant, aussi incisif que virulent. JE va faire de lui un écrivain.
L’écriture comme expérimentation et instrument d’émancipation Avant tout, JE est le roman d’une émancipation. Celle de Jean-Luc Friedrich, jeune pasteur vaudois aussi exemplaire que mal dans sa peau, déchiré entre sa foi, sa compassion pour tous les défavorisés qui le conduit à se rapprocher des « rouges », où il a des amis, et l’obéissance qui le lie à sa hiérarchie, à l’Église nationale vaudoise et à l’État cantonal dont elle dépend1, pour qui bolchéviques et athées sont l’incarnation du mal. C’est aussi un homosexuel refoulé, dans une Suisse romande alors muette sur la question, voué au « péché solitaire » (qu’il s’interdit de nommer au point de se censurer constamment), mais qu’obsède l’idée de normalité. Passant du monologue intérieur à la rédaction d’un journal, ou relatant après coup, et parfois en plusieurs versions, pour lui ou pour d’autres, des scènes que le roman tait, Friedrich, à qui ses supérieurs reconnaissent pour « seul mérite », dit-il, de « faire de bons sermons », va progressivement se changer en écrivain sous nos yeux.
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Le canton de Vaud, où vit le protagoniste de Je et d’où est originaire Yves Velan, qui y a fait ses études gymnasiales et universitaires, n’est pas soumis à la loi de séparation entre l’Église et l’État. Celle-ci (héritière, en France – où la loi est votée en 1905 – de la Révolution) n’existe, en Suisse romande, qu’à Genève et à Neuchâtel.
Extrait JE « *— (Moi). Personnellement je ne suis pas opposé au socialisme, même complet, nationalisations, kolkhozes, etc. Leur étonnement. Plusieurs mains se lèvent. Le président choisit (avec arrière-pensée). — (Petit vieillard propret). Maintenant je suis à la retraite, mais j’étais employé du Département des Cultes : les huit dixièmes des pasteurs votent libéral ou radical. — J’ai dit « personnellement ». (Insister sur ce point). Ceci mis à part, une plus grande proportion de mes collègues seraient mieux disposés envers les communistes si... — (Tagliabue, sans lever la main). On n’est pas un parti communiste. (Intervention équivoque du président). — (Moi). En théorie je veux bien. Ce n’est cependant pas que vous le refusiez, mais parce que vous ne pouvez pas l’être. Pas encore. En fait vous approuvez et défendez tout ce qui dans le monde est réalisé par les communistes. (Montrer que j’étais du côté de l’Église). Que les communistes ne se contentent pas de supprimer les classes. Suppression de Lui. Rôle de la violence. —- (Tagliabue lève la main, précédé d’exclamations diverses). La violence, nous ne l’avons pas inventée. Elle était là. Et on ne voit pas souvent que nous (expliquer ce « nous ») la condamnions quand c’est les patrons qui la commettent. (Un ouvrier demande la parole. Habits pauvres. Douceur des yeux. Silence et impatience qui accueillent les conteurs de talent). — C’est bien beau, mais où est-Il, Dieu ? Ne vous trompez pas, Monsieur le Pasteur, je suis croyant : catholique, même si je ne mets plus les pieds à l’église. Justement... Mais je vais vous raconter la chose. J’étais pratiquant comme une femme, à la lettre que je suivais le curé. Sauf sur un point où je ne voulais pas démordre : pour donner ma voix au parti. » Morier m’a jeté un rapide regard. « Je suis un ouvrier, un manœuvre, je lui disais, je donne ma voix au parti des ouvriers. Il faut reconnaître qu’il n’a jamais insisté. Moi, de mon côté, je lui rendais des services, par exemple je lui sciais son bois. (Rires).
Extrait préface La statue de Condillac retouchée J’avertis qu’il faut renoncer à comprendre immédiatement. Les choses entre elles s’éclaireront au fil des lectures. Il s’agit d’abord de prêter son corps à un flux de parole, de ressentir sensuellement. Par les sens, être dans le plaisir du texte. C’est en le laissant résonner dans son corps, ce texte dont l’originalité est précisément de mettre le « corps » à l’œuvre dans la constitution du sens, qu’on comprendra ce qu’il veut dire, veut faire. On gardera à l’esprit cette phrase de Barthes : « Qu’est-ce que la signifiance ? C’est le sens en ce qu’il est produit sensuellement. » (Le Plaisir du texte) Sensualisme Cet avertissement redouble celui qu’on trouvera au seuil du roman et qui reprend presque mot pour mot des parties de l’Avis important au lecteur ouvrant le Traité des Sensations de Condillac. Dans cet ouvrage d’épistémologie sensualiste paru en 1754, Étienne Bonnot de Condillac imaginait la figure fictive d’une statue, organisme humain pour l’intérieur, mais dont l’extérieur, tout de marbre, ne lui autorise aucune sensation. L’esprit de la statue, privé d’abord de toute espèce d’idées, construit toutes les facultés cognitives à mesure qu’il reçoit successivement chacun des cinq sens. Voilà pour la statue de Condillac. Mais en quoi est-elle retouchée ? En un moment de l’élaboration du livre qu’on va lire, Velan retombe par hasard sur le traité de Condillac. Trouvant là une homologie avec sa propre entreprise, il choisit de faire figurer au début de son roman une citation de l’avis au lecteur, non sans la retoucher quelque peu. En avertissant le lecteur « qu’il est très important de se mettre exactement à la place de la statue », Velan, comme Condillac avant lui, propose un pacte de lecture. Il ne s’agit pas seulement d’accepter la parole de la voix qui discourt comme un langage originel. Il faut aussi se placer en véhicule du surgissement langagier, faire subjectivement l’expérience de ce discours et faire le livre à mesure qu’on le lit. Le sujet de cette voix s’est investi d’une mission : vérifier le Savoir, par quoi il faut entendre le marxisme dans sa réduction la plus dogmatique. Ce Savoir est présenté comme absolu. Situé « à une hauteur éthérée », « seule et unique et totale explication de tout », il est aussi inaccessible que le monde des Idées du mythe de la caverne. Le sujet parlant se trouve ainsi dans la même situation d’ignorance que la statue de Condillac. Le pouvoir structurant de la pensée en lui s’est résorbé, remplacé par le « nucléus », zone archaïque où le chaos des sensations brutes ne lui permet pas encore de se distinguer du monde concret, faute de ce corps qui sépare l’individu de ce qui l’entoure. Le sensualisme est une théorie matérialiste où la connaissance ne vient pas du haut, de Dieu, du monde des Idées, mais du bas, des sensations, du corps. Le projet de vérification prend alors la forme d’un livre à faire et se voit d’emblée corrompu par la matière où il doit fatalement se produire, par un langage, inhérent au corps qui l’articule.
Extrait La statue de Condillac retouchée Il put encore s’adresser à Anne : rien sans toi, il s’apercevait que la rue finissait en pleins champs, au mieux en terrains vagues sans toi, des rails, il est sauvé : le rail est ombilical à la ville ; quoique le ballast tordît le pied ; un portail d’acier plein coupa la voie ; encastré dans un mur de ciment que rythment des saillies et couronnent des barbelés. Le poids qui s’étendait sur lui naissait dans la grisaille de trois tours, d’abord éloignées, circulaires, dépourvues de la moindre prise ; couronnées en leur faîte d’une sorte de balustrade. Et de l’une à l’autre prolifèrent les tuyaux. En les nommant barres parallèles, il put les gagner de vitesse et zigzaguer en appui up, jusque sur les toits. Lesquels ont l’air de niveau, vus de la rue, mais dans la réalité chaque immeuble diffère de niveau, très vite de l’un à l’autre le saut s’énonce périlleux, la remontée devint impossible, face au gratte-ciel, né en plein désordre, voire de lui. Mais qui estce, « toi », s’évertuait-il, il se trouva sur la chaussée. Que de gravats. C’est parce que le hameau de l’Ordre ancien est détruit, sacrifié par sa ville au suburb, on a bâti des immeubles sur les fermes ou formes. Mais une seule suffirait. L’Architecte y aurait laissé des signes puisque le hameau appartenait à l’Ordre premier, le terrain s’en abaissa brusquement, avec un reste d’harmonie dans son plan. Seulement les échalas étaient nus, incrustés de ciment ou même déracinés et plus nombreuses que les ceps se levaient des piles de poutres, dont les plâtras blanchissaient faiblement dans l’obscurité. Et tout, avec une grande vitesse à venir, glissait. Par son faible déplacement latéral, Malley retournait à Molloy, l’obligeant, mais c’était désormais sans déplaisir, à prendre le sens inverse, il remontait à son point de départ. Si éployée que soit la spire, elle revient à sa naissance, un panneau se durcit plat hors de la grisaille « Malley, 4 miles ». Ce devrait être des Km, pensa-t-il, mais le lecteur doit s’éveiller dans ce qui ne signifie rien à ce qui signifiera.
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YVES VELAN CONTRE-POUVOIR Préface DANIEL DE ROULET Postface JEAN KAEMPFER
Format : 11.1 X 18.4 cm Pages : 80 p. Reliure : broché, collé Rayon : ESSAI CLIL : 3643 CULTURA : LI03AA Prix : € 8 Parution : 22.04.2021 ISBN : 978-2-8290-0625-8
9 782829 006258
MOTS-CLEFS essai littéraire, littérature de consommation, littéarité, littérature engagée, contestataire, forme disruptive, littérature exigeante
ESSAI Yves Velan, l’auteur « Je » (Seuil) et « Soft Goulag » (Zoé), en ces pages serrées, brillantes, ironiques, fraternelles, agite « un petit trousseau de questions ». Selon le Pouvoir et certains écrivains, le cor des Alpes et le cinéma sont la même sorte d’évènement : la culture est confondue avec la société. Pour Yves Velan, la littérature existe par les obstacles qu’elle dresse, et dans la distance qui la sépare de l’ensemble des textes dits et écrits, ceux qui coulent comme l’eau de lessive. Abolissez cette différence et toute la société se refermera sur elle-même. Elle baignera dans la « communication » Il demande qu’à tout prix, sans complexe, elle oppose à l’idéologie de la série, la culture qui est arrêt, mémoire. Seul celui qui la possède, comme on saisit le feu, échappe au « goulag mou ». Il s’agit de la réédition d’un livre publié en 1978 (Bertil Galland) et qui n’a pas pris une ride. AUTEUR Yves Velan (1925-2017), professeur, écrivain et critique littéraire, est né à Saint-Quentin (France) et mort à La Chaux-de-Fonds. Membre fondateur, il participe activement dès 1950 à la revue Rencontre avec Jean-Pierre Schlunegger, Henri Debluë et Michel Dentan. Il est politiquement engagé : communiste et membre du POP jusqu’en 1957, il est exclu de l’enseignement vaudois pour ses opinions. Il s’installe à La Chaux-de-Fonds en 1954. Avec deux interruptions pour enseigner la littérature française du XIXe siècle à l’Université d’Urbana en Illinois, d’abord de 1965 à 1966, puis de 1968 à 1978, Yves Velan sera professeur de littérature au Gymnase de La Chaux-de-Fonds jusqu’en 1991. En 1948, il détruit son roman intitulé D’un monde mauvais. Il faut attendre 1959 pour lire son premier roman, Je, publié aux éditions du Seuil à Paris, qui rencontre un large succès et reçoit le Prix Félix Fénéon et le Prix de Mai. Par la suite, il écrit deux autres romans, La statue de Condillac retouchée (Seuil, 1973) puis Soft Goulag (Bertil Galland, 1977), qui obtient le Grand prix de la science-fiction francophone et le Prix Schiller. Il publie un essai : Contre-pouvoir : lettre au groupe d’Olten (Bertil Galland, 1978). Le Narrateur et son énergumène est publié à titre posthume en mars 2018 aux éditions Zoé.
Parution en novembre 2023
par Anne-Sarah Huet
ÉDITIONS BURN~AOÛT /// LE MEILLEUR SYSTÈME \\\ AVRIL 2023
· Direction éditoriale ����� Eugénie Zély · Graphisme �������������������������� Traduttore · Collection ����������������������������� Oversharing · Format (mm) ������������������ 120*180 · Nombre de pages ���������� 80/90 · Prix (€) ���������������������������������� +/- 14 · ISBN ������������������������������������������� 9782493534132 Le meilleur système est le deuxième ouvrage
de la collection Oversharing dirigée par Eugénie Zély, lauréate 2023 du prix Pierre Giquel de la critique d’art. Entre récit fantasy, théorie de la valeur et fanfiction du DSM, Le meilleur système décrit la dissociation comme une stratégie de défense, notamment celle de sa narratrice dans son rapport à l’argent, aux normes, au militantisme et au travail de l’art. Une série de textes théoriques, d’intrigues secondaires, de poèmes et textes autofictionnels, composent une narration digressive, multiple et dissonante. Le titre fait référence à la terminologie standard du « trouble », dans laquelle le « système » désigne le groupe d’alters. Le meilleur système est une collection de textes produits par une narratrice dite plurielle, reprenant les codes des fictionnalisations récentes des troubles dissociatifs de l’identité sur les blogs et médias et sociaux. Anne Sarah Huet ne se situe ni comme affectée de trouble dissociatif de l’identité, ni comme spécialiste, ni comme membre des communautés qui contribuent à sa stylisation sur internet. Elle se propose de le convertir en un dispositif poétique, compte rendu des affects dissociatifs caractéristiques du capitalisme colonial et hétéropatriarcal. La collection Oversharing est le résultat de la pratique de la conversation comme méthodologie d’écriture. Elle rassemble des autrices qui arrangent art et politique ensemble par le langage. C’est une collection féministe et anticapitaliste qui rassemble une diversité d’objets littéraires, de la revue C’est les vacances, à la fiction théorique Le Meilleur Système. Oversharing est une communauté de personnes qui overshare sur l’art, le texte et l’argent. Déjà publié dans la collection : Thune amertume fortune (2022) par Eugénie Zély.
46, avenue du président Wilson 93230 Romainville
Thèmes abordés : Trouble dissociatif de l’identité, féminisme, décolonialité, essai sur l’art, fantasy, intersectionnalisme, poésie, économie Auteurices et ouvrages associés : Infinie comédie, David Foster Wallace Etreins-toi, Kae Tempest Anne-Sarah Huet est poètesse et enseignante-chercheuse en économie. Autodidacte, elle a développé une pratique des arts visuels auprès des travailleur.euses de l’art avec lesquel.les elle a collaboré. Elle travaille, en tant que chercheuse associée à l’école supérieure d’art Annecy Alpes, autour des notions de « token » et d’identité et, plus particulièrement, sur l’extractivisme institutionnel dans le champ de l’art, ainsi que sur l’expérience du passing ethnique.
éditions Burn~Août 07 50 33 63 55
Dans la même collection :
dernière modification 4 avril 2023
page 1/4
ESSAI SUR L’ART / POÉSIE
LE MEILLEUR SYSTÈME
ESSAI SUR L’ART / POÉSIE
ÉDITIONS BURN~AOÛT /// LE MEILLEUR SYSTÈME \\\ AVRIL 2023
Extrait 1 Les textes de ce recueil ont été écrits par nous (Little, Seventiz, et Acad) pendant dix années de formation à l’université, dans les artist run spaces, écoles d’art, project-spaces, centres d’art conventionnés, galeries, vernissages, afters et soirées mondaines. Certains textes sont l’œuvre de l’un.e d’entre nous seulement, tandis que d’autres sont des co-écritures, ou plutôt, sont des écritures en co-conscience. Je m’exprimerai souvent au nom du système dans le paratexte et j’ai la charge, en tant qu’hôte présumée, de nous introduire et de nous modérer. Acad repère l’occurrence « mondaines » et veut la remplacer par « du monde » — soirées du monde, after du monde — ou pourquoi pas « des mondes » pour un usage technique et référencé, renvoyant le.a lecteur.ice à la sociologie interactionniste des années 80. Seventiz n’est pas d’accord. Il s’agit bien d’éprouver l’air léger d’une conversation (en Times) à l’entrée d’une galerie associative du 11ème ou 13ème ou 20ème arrondissement parisien et de rire (en noir et blanc) des blagues d’un.e commissaire sympathique. Une blague annotée et polycopiée. Une blague générique, avec un logo mignon et satyrique, tracé à la main dans une marge. Une blague élégante avec des ratures, du biffage et de la critique institutionnelle. Une blague que Seventiz pourrait plier et insérer dans son portefeuille. Une blague blanche, âgée de trente à cinquante ans, hétéronormée et affinitaire. Je lui réponds qu’elle est inconséquente, Acad me rejoint là- dessus. Nous sommes né.es en tant que système après avoir lu un texte du philosophe Frédéric Lordon sur la légitimité et le fait monétaire. Acad et moi sommes si proches, qu’il est parfois difficile de déterminer qui de nous deux est l’hôte ou l’alter, et nous avons de bonnes raisons de penser que nous étions déjà ensemble au moment de cette lecture fondatrice. Un printemps, alors que nous préparions un workshop pour deux artistes visuels et leur exposition à cent mille euros dans un centre d’art conventionné, une recherche thématique sur Google nous a conduites à la référence. C’était en 2020 — premier confinement —, il faisait une lumière euphorisante et nous étions particulièrement heureuses.
46, avenue du président Wilson 93230 Romainville
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Extrait 2 En effet, à chaque fois que l’une de ces pratiques est présentée comme résistante à la valuation, elle devient l’objet d’une attention qui l’expose. Notamment : à être reproduite, à être mise en rapport avec des substituts, ou encore, à être l’objet d’opérations de capitalisation symbolique. Ainsi, la résistance n’est possible qu’au prix d’une vigilance certaine. Il s’agit souvent de détruire la forme avant qu’elle ne cède et, pour retarder ce moment, d’entretenir sa confidentialité ; où la confidentialité ne signifie pas la selectivité, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, ces formes doivent, à terme, être suffisamment nombreuses pour absorber la participation de quatre cent pour cent des habitant.es de la ville. (La mention de ce pourcentage nous rappelle que les ventes à découvert des actions GameStop avaient atteint cent quarante pour cent du flottant en février 2021). Ensuite, elles ne sont ni normées, ni normatives, si ce n’est concernant l’heure à laquelle leur publicisation a lieu. Celle-ci doit être une heure mirroir (01 : 01, 02 : 02, 03 : 03…), seule obligation, et se référer à un régime de significations déployées — collectivement, viralement et mimétiquement — via des réels et story consacrées — #angel-numbers, en anglais. L’absence de normativité a pour conséquence immédiate une augmentation de la fréquence des formes limpides, certaines confinant au didactisme. L’institution et les générations conservatrices y vouent une sorte de mépris compliqué… compliqué comme une rationnalisation de privilège. Les mêmes qui invalident notre retrait en disant que nous ne pouvons pas abandonner une carrière qui n’a jamais commencée. Pourtant, nous avons imaginé la fin du capitalisme, et il s’agit précisément d’un abandon sans carrière. À la fin, à la sortie, quand le subreddit a dit que c’était bien l’heure, hop miraculeusement ça se passe : cramer, déguisées, décentrées. Cherchant à garantir la valeur du présent texte contre ses propositions incertaines, nous y incorporons, encapsulons, que le 19 mars 2023, au croisement du boulevard Eugène Pierre et de la rue Horace Bertin (Marseille, 13006), à 21 : 30, un groupe de jeunes personnes costumées et ivres, se sont installées sur un palier de porte pour débriefer du carnaval indépendant de la Plaine qui a eu lieu le même jour. Des autocars de police sont stationnés sur le trottoir d’en face. Une personne costumée insulte vaguement un groupe de CRS. Après quelques allées et venues intimidantes de l’un d’eux — typiques d’un agresseur qui fait mine d’hésiter à porter un coup —, il fini par se diriger sur la personne déguisée et assise, de dos, sereine, qui l’a « traité » quelques minutes avant. Il l’extrait, la traine sur le trottoir, la frappe, lui monte dessus, la frappe, s’engage dans un corps à corps, une passante non déguisée qui se rend à la boulangerie ouverte le dimanche le supplie d’arrêter, elle dit « por favor por favor » en tendant ses mains par reflexe comme on fait pour tenter de raisonner un tueur, le CRS la regarde, les passant.es autour sont terrifié.es, la victime arrive à s’extraire, elle court désorientée sur le trottoir, elle tremble, ses jambes sont sur le point de lâcher, le CRS crie à un collègue qui se trouve au coin de Hyper U, « chope le », il la chope, l’écrase sur le sol, lui monte dessus, pendant que, 80 mètres plus loin sur Horace Bertin (ce que nous verrons sur la vidéo d’un riverain), une autre personne est assise sur le sol, coincée contre la portière de la voiture d’un.e particulier.e, la personne est molle, probablement au bord de l’inconscience, son torse glissant sur le côté, deux policiers en civil lui donnent des coups de pieds dans le ventre, plus ou moins tour à tour, parfois en même temps.
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Nous sommes dans les vestiaires, debout et collé·es les unes contre l’autre, entre deux blocs de casiers défoncés. Nous te montrons : la portion de pelage dense située au niveau de l’une de nos omoplates, la canine grise qui est ré-apparue cette nuit, notre cou qui s’est élargi. Toi, tu nous montres que ta langue et l’intérieur de tes joues sont gagnés par un motif marbré, bleu et mauve, lisse comme du plastique. Il s’étend. Tu appuies sur l’extérieur de ta joue en ouvrant la bouche pour qu’on voie mieux. Le motif est spiralé : des spirales dans des spirales, où les spirales deviennent de plus en plus petites et, comme ça, les couleurs finissent par se mélanger. Cette forme nous attire. Ahah you are spiraling… On s’interroge sur le fait que ça nous arrive à nouveau, et en même temps. Qu’en faire ? Cela arrive malgré nous, dis-je. À moins qu’il ne s’agisse d’un effet ? Celui d’une désorientation, vis-à-vis de laquelle, toi et nous, sommes respectivement actif et actives. Nous t’aimons tellement. Positioné·es de biais dans un donné dont l’orientation est straight, les espaces n’étendent pas nos formes et les objets n’étendent pas notre portée. C’est comme vivre dans un Twillight ou un Harry Potter dysfonctionnel. Fatiguant, pour ne pas dire incapacitant. Nos corps ne suivent pas les lignes et, quand ces dernières « bloquent l’action plutôt que de la permettre, elles deviennent des points qui accumulent la tension, ou des points de tension. Les corps peuvent même prendre la forme de telles tensions, en tant que points de pression sociale et physique » écrit Sarah Ahmed dans Phénoménologie Queer. Tu décides de t’assoir sur le carrelage en faisant comme s’il était mou. Il l’est. Tu t’enfonces dans le sol qui est devenu un matelas carrelé. Rien de foncièrement étrange. Plutôt un tour de force, que de réussir à s’ancrer, à l’oblique, dans un tel espace, organisateur brutaliste de donnés sociaux et corporels, d’orientations. C’est dingue que tout ça ait lieu dans un vestiaire. On dirait vraiment une scène pourrie de YAL, mais tant pis. Nous sommes ancré·es, bien que déviant·es ; ce qui est précieux et, d’experience, précaire. Tu dis que l’équilibre est local. Peut-être se déplace-t-il avec nous quand nous sommes ensembles ? Un effet de nos conversations au café du gymnase, de nos lexiques et d’un implicite commun. Tu te demandes lequel,
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de l’implicite ou du lexique, permet le plus à notre confort « local » de s’agréger par ici. Par où ? Tu t’approches de nous, l’arrière de notre tête se cogne sur le métal du bloc contre lequel nous étions appuyées. « Wouah » ne suffit pas à rendre compte de ce que nous éprouvons. Vas-tu nous embrasser ? Non, ce n’est pas comme ça entre toi et nous. Le sol s’assoupli sous nos pieds aussi. Pour en revenir au pelage vaguement rouge de notre omoplate (là ou s’articule une petite aile d’ange ridicule, c-à-d une aile genre taille enfant) ainsi qu’à tes propres transformations spiralées, on est bien d’accord : on ne va pas chercher à savoir si elles précèdent la désorientation ou si elles en sont un effet. Ni si, dans le premier cas, nous sommes nées avec. End the discourse, start destruction. Tu t’es rassis puis relevé, et les lignes du carrelage se sont redressées dans un mouvement hypnotique. La vision donne un léger vertige, mais rien de trop plombant. Accoudé à l’un des casiers resté grand ouvert, tu passes machinalement le doigt sur le verrou de celui d’à côté, qui est fermé. Nous, nous sommes assises, nos fesses et cuisses s’incrustent entre les lattes du banc. Partons de ces transformations. Inherentit_girl sur instagram, explique en quoi la YAL est nécessairement une littérature transphobe. Tu commences à nous lire tes notes. Notamment, tu as commenté à propos de sa dernière publication qu’il est impossible de parler de désorientation ou de déviance sans style, que parler de désorientation ou de déviance sans style, c’est parler d’autre chose. Tu ajoutes : il y a pire qu’écrire sans style, il y a être didactique. Tu n’es pas très sûr de cette dernière remarque. Nous non plus. Sans doute pour te donner la contenance que tu crois avoir perdue dans ton doute, tu rentres ton autre bras jusqu’au fond du casier pour attraper la serviette en microfibre qui y a glissé C’est un échec. Comme ce matin, quand, dans l’autobus, tu as voulu attraper le pilastre. À nouveau, l’espace n’étend pas ta forme et les objets n’étendent pas ta portée, tout devient hors d’atteinte.
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Extrait 3
Jacques Damade, Supplément à l’arche de Noë (extraits)
ÉDITIONS DES GRANDS CHAMPS
JACQUES DAMADE
Supplément à l’arche de Noé En librairie le 2 novembre 2023 144 pages, 14 euros 105 x 148 mm, environ 25 illustrations n&b ISBN : 978-2-9574223-5-7 • une faune qui puise son inspiration dans les recueils scientifiques, les chroniques historiques, les récits romanesques… et l’onirisme • une iconographie inédite, mêlant détournements de gravures scientifiques, photographies anciennes, images de films…
Présentation « Je ne trouve pas du tout scandaleux cette tendance à enrichir une faune qui est la vivante preuve de la frivolité du Créateur. » Ces mots de Julio Cortázar, Jacques Damade les a faits siens. Se prenant au jeu de l’imagination vertigineuse de la nature, il lui a emboîté le pas et a conçu une embarcation à bord de laquelle sont invités à se mêler animaux réels et bêtes chimériques. Ainsi se côtoient, entre autres, la noctellide (une araignée « nuageuse »), la grenouille cerf-volant, un ara centenaire parlant la langue d’un peuple disparu ou encore le fameux papillon du pois sauteur, à l’origine d’une querelle restée dans l’histoire littéraire. Cette équipée est aussi l’occasion de faire la connaissance de naturalistes en tout genre, qu’ils soient en herbe ou chevronnés, toujours coutumiers de rencontres improbables et de découvertes déconcertantes : missionnaire jésuite, oiseleur, philatéliste, botaniste, chasseur de phoques, abbé encyclopédiste… Tous s’attachent avec application ou fantaisie à élucider quelque mirage apparu dans quelque coin du monde ou dans l’obscurité lumineuse de nos rêves. Mêlant érudition sensible et étonnement amusé devant l’inventif foisonnement qui peuple la Terre, ce Supplément agrandit encore un peu plus la famille – celle des animaux tout comme celle des « acteurs de la nature » dont il dresse des portraits tendres et drôles – et tend à montrer, s’il le fallait, que du réel au fantastique, décidément, il n’y a qu’un pas.
(couverture provisoire)
L’auteur Fondateur en 1992 des Éditions de la Bibliothèque, Jacques Damade y a notamment créé la collection « L’ombre animale ». Il est lui-même l’auteur, pour cette collection, d’un tryptique sous-titré « Le monde humain » : Abattoirs de Chicago (2016), Darwin au bord de l’eau (2018) et Du côté du Jardin des Plantes (2022).
editionsgrandschamps@gmail.com • editionsgrandschamps.fr • tél. Julia Curiel 06 87 07 22 45 / Stéfani de Loppinot 06 68 18 86 35
EXTRAITS
table Nature 7 La Noctellide 11 L’abeille tapissière 15 La République des oiseaux 19 Le Smarat du lichen 23 La Belette 27 Geospizes ou pinsons de Darwin 33 Phylllomedus milvus dite grenouille cerf volant 37 L’Anguille 43 Oiseau de miracle ou oiseau faussaire 47 Barbourula kalimantanensis dite grenouille plate de Bornéo 55 Le Ara des Atures 61 Le sfuma, poisson torche 67 Le Ny-Halton du Spitzberg ou troglodyte des glaces 71 Limaçon du Pérou 77 Cydia deshaisiana ou papillon du pois sauteur 81 Lampropeltis-Iter dit serpent Jonas (Mexique) 85 L’histrio histrio, poisson-pêcheur des Sargasses 91 Le Kovlo, mammifère de Sibérie 95 L’Axolotl, Ambystoma mexicanum 99 Phasmus burrio, dit phasme à bourgeons 103 Acteurs de la nature 111 Table des illustrations 121
2 • Éditions des Grands Champs
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La Noctellide
Donald Graham, lépideptoriste (1720-1759) Le 12 avril 1759, Mr Donald Graham, se promenait le long de la rivière Douglas dans la région de Wigan. Lépideptoriste reconnu, il était intime du chimiste écossais Joseph Black et membre du Poker club. Vers cinq heures du soir, au bord de l’eau, Il découvrit la Noctellide, araignée noire dont les pattes hautes et recourbées se rapprochent de celle des opilions ou faucheux, et l’abdomen forme une protubérance ronde, ballonnée, lisse comme une surface de mycètes. Quand Donald Graham se baissa promptement pour s’emparer du spécimen, une fumée noire se dégagea, offusquant l’insecte qui lui échappa. La fumée mit quelques instants à se dissoudre. Une odeur de cendre et des particules anthracite flottaient dans l’air émises par l’araignée pour protéger sa fuite. Donald Graham poursuivit sa promenade jusqu’à la nuit sans apercevoir la moindre noctellide. À Londres, le 18 avril de la même année, au sortir du Poker-club, Donald Graham en parla à Joseph Black qui travaillait à calciner de la craie et allait mettre au point quelques mois plus tard le dioxyde de carbone. Celui-ci vivement intéressé pria son ami de lui procurer l’insecte. Ce phénomène de nuage n’était connu jusque-là
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uniquement qu’en milieu aquatique dans la condition animale, chez les céphalopodes, pieuvre, seiche, calamar... Du 15 au 18 mai, Donald Graham effectua une seconde expédition dans la région de Wigan. Il arpenta les rives de la rivière Douglas à la recherche de l’araignée. Il découvrit un grand Paon de nuit, ainsi qu’un Azuré du Serpolet, mais pas de noctellide au nuage. De retour à Edimbourg, le lépideptoriste se demanda découragé s’il n’avait pas rêvé, il voyait pourtant nettement l’araignée noire, le ballon rebondi de son abdomen sur une ombelle de carotte, son geste pour la saisir et la brume noire protectrice. Il hésita, prit son temps et néanmoins, c’était une découverte trop importante, décida un mois plus tard de mener une troisième expédition. Elle lui fut fatale, on découvrit le 19 juin le corps inanimé de Donald Graham au fond d’un puits de mine de 30 mètres à un demi mile du chantier entrepris pour creuser le canal de Bridgewater qui devait acheminer le charbon jusqu’à Manchester. Deux jours après les obsèques à Edimbourg, de retour à Londres, Joseph Black reçut par la poste un petit paquet et une lettre de son ami, dont voici un extrait. « Après une matinée infructueuse, je repérai au bord d’un puits de mine dans un amas de poutres noircies une noctellide que j’observai quelque temps avant de lui dresser un piège. En ayant trouvé une autre, je vous envoie celleci. Son cadavre a une particularité par rapport à l’insecte vivant, son abdomen au lieu de former une sphère n’est plus qu’une enveloppe froissée, il s’est considérablement aplati. Ce qui fait penser que lorsque la noctellide a dégagé sa fumée noire, le réservoir qu’elle portait s’est vidé. Je ne désespère pas
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d’en attraper une, avant qu’elle émette son nuage, porteuse de sa protubérance, afin de la présenter, res, non verba, aux membres du Poker-club. » Dans l’inventaire des affaires de Joseph Black, après son décès en 1799, période, il est vrai, qui entraîne beaucoup de troubles dans un ménage, on ne découvrit pas, ou l’on jeta sans y voir l’importance, la petite boîte contenant la noctellide. Elle s’évanouit, il n’en fut plus question, elle rejoignit le smog qui traça ses trainées de poudre noire de la Révolution industrielle, toutes ces cheminées d’usines qui crachèrent leur fumée dans les ciels de Londres, de Manchester ou de Glasgow.
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L’ABEILLE TAPISSIÈRE
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Jacques Damade, Supplément à l’arche de Noë (extraits)
Le Smarat du lichen
Gustav Théodore Shœm, botaniste (1860-1922) Felice Amdo, dominicain (1936-2012) Le tissu charnu du lichen gaine dans les zones humides les écorces des arbres. Taches verdâtres, jaunes, bleutées, grises, crépusculaires, il s’étale en rond, adhère, s’incruste, forme collier, ou s’éparpille buissonneux, haillons rapiéçant les sous-bois. Peu aisé à définir dans l’ordre des vivants puisqu’il est à l’orée des algues et des champignons, d’une structure ramifiée, molle, velouté. On a plaisir à sentir sa fadeur et le toucher du doigt. Certaines cladonias, variété de lichen de la toundra et du paysage arctique, nourrissent les rennes et vivent jusqu’à deux mille ans. Ce sont les particularités du lichen et ses qualités propres qui firent que le smarat passa longtemps inaperçu des savants. Carl Von Linné ne le mentionne pas dans son Systema Naturæ. Darwin y fait allusion sans le nommer en correspondant avec Jean-Henri Fabre (Lettre du 30 janvier 1880) : « animalcule vert ou gris vivant sur le lichen qui traverse l’évolution sans notable modification ». Il fallut attendre 1913 pour que Gustav Théodore Shœm, botaniste de la Nouvelle Zemble et spécialiste du cladonia, lui confère nom et existence dans la Curtis’s Botanical Magazine à l’occasion d’une note périphérique à son long article Lichen, border
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of plant (note qui peut parfois prendre plus d’importance que l’article tout entier auprès de la communauté scientifique). Au cœur de la gamme des verts du lichen, du satin vert au lustré sombre des mousses, à celui aérien des feuilles d’amandier, se dissimule le smarat plus petit qu’un ongle, plat, muni de douze pattes minuscules et d’un crochet. Il reste immobile plusieurs heures et ne quitte pas le lichen. Bref, étale, vert sur vert, évoluant dans les ramifications du lichen, il épouse l’algue-champignon, s’y nourrit, y reste invisible. On le distingue quand il vieillit, des taches de moisissure, une espèce de rouille craquèle l’ovale de sa carapace et le font dissembler de son biotope. Période, il est vrai, courte, parce qu’on touche à une remarquable singularité biologique qu’un ornithologue amateur, Felice Amdo, dominicain de la paroisse San Agustin, a mis à jour dans son article publié dans la page Nature du Diario de Cordoba en 1979. La première phrase de l’article a de quoi dérouter : « El smarat muere en el cielo1.» Sur certains ramiers de son pigeonnier, le dominicain de Cordoue remarqua, incrusté dans une des pattes un petit insecte inconnu de lui, à carapace vert et rouille, mort. Il en envoya un spécimen au professeur Alonso, responsable de l’entomologie évolutive au Musée National des Sciences naturelles de Madrid. Celui-ci identifia le smarat du lichen. Dans les jours qui suivirent, Alonso reçut des observatoires des parcs naturels la confirmation de la présence de cadavres de smarats sur les pattes d’oiseaux migrateurs. Felice Amdo, lors de deux séjours pluvieux de forêt lichéneuse, (région de Santander et d’Andernos) photographia le smarat à carapace rouille ainsi que les ramiers. Felice Amdo parvint à la conclusion que dans ses derniers moments, le smarat guette l’oiseau sur sa branche, quitte définitivement le lichen, s’enfonce au moyen d’un crochet sur une de ses pattes et meurt en plein vol. Le smarat réalise au moment de mourir une véritable ascension. 1. « Le smarat meurt dans le ciel. »
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L’AXOLOTL
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PRIMITIVO Pedro Lenz
PRÉSENTATION
Traduit de l'allemand par Nathalie Kehrli et Daniel Rothenbühler
Eté 1982, Polo Hofer est au "Traube" à Wynau; dans le public Charly, le maçon, Laurence, "qui ressemble à la jeune Simone Signoret" est là, mais accompagnée de Graber, "däm Sträber"; Charly se rend compte qu'il ne pourra probablement pas atterrir chez Laurence. Seuls un bain dans l'Aar et une bouteille de Bacardi peuvent l'aider. D'autant plus que son ami Primitivo est mort quelques jours plus tôt. Primitivo, "l'aut philosophe", comme on l'appelle sur le chantier, est né dans les Asturies et a été maçon toute sa vie. Pedro Lenz dresse avec amour le portrait de ces deux hommes, le vieux, qui a beaucoup voyagé dans le monde, et le jeune, qui ne va pas beaucoup plus loin que
En librairie octobre 2023 Format : 14 x 21 cmPages : 160 p. Reliure : broché, collé
la fête de la forêt à Herzogenbuchsee. Le samedi, Charly s'assoit parfois dans la chambre de Primitivo et, autour d'une truite, de jambon, de fromage et de vin blanc, ils ne parlent pas du bureau mais de livres. Parce que les livres, comme le dit Primitivo, "c’est de la joie de vivre".
rayon : roman étranger
AUTEUR
CLIL : 3444
Pedro Lenz est né en 1965 à Langenthal dans le canton de Berne. Poète, écrivain,
Prix : 20 € / 28 CHF ISBN 978-2-8290-0653-1
chroniqueur et performeur, il vit à Olten. Il a reçu le Prix Schiller pour Der Goalie bin ig en 2011 (traduit du Bärndütsch sous le titre Faut quitter Schummertal !, par Daniel Rothenbühler et Nathalie Kehrli éditions d’en bas, 2014). En 2018, les éditions d’en bas ont également publié La belle Fanny, traduit du bernois par Ursula Gaillard. Habitué aux performances scéniques, auteur de nombreux textes parus notamment sur CD, Pedro Lenz écrit des romans dans lequel le travail sur l’oralité de la langue est central.
DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE Éditions d’en bas Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net
DIFFUSION ET DISTRIBUTION FRANCE Paon diffusion/SERENDIP livres
Paon diffusion – 44 rue Auguste Poullain – 93200 SAINT-DENIS SERENDIP livres – 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L'Île-St-Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip-livres.fr
Écoutez, les gars, écoutez bien, il s’est passé quelque chose de triste, quelque chose d’affreux. Je viens de l’apprendre à l’instant. Il est arrivé un accident, un méchant. Lors du décoffrage à Madiswil. C’est PrimiEvo. Il a été écrasé par un élément de coffrage. Il n’a pas survécu. C’est pas vrai, j’ai dit, par réflexe, parce que je ne voulais simplement pas que cela soit vrai, je pense. Si, c’est malheureusement vrai, a dit Hofer, on ne peut plus rien faire. Et puis il n’arrivait plus à parler. Il a Etubé vers l’abri à vélo, la tête quasiment par terre. On a entendu le coup qu’il donnait à la pédale de sa mobyleOe Belmondo, du pied de sa jambe moins endommagée, et puis le hurlement du moteur quand il est parE, direcEon Grubenstrasse, et qu’il a mis la deuxième vitesse. Hofer était parE, et nous autres, on était encore là, derrière la Transit, sous l’auvent du dépôt, muets et sous le choc. Au-dessus de nous, sur le toit de l’atelier, il y avait trois chambres. On pouvait y monter de l’extérieur, par un escalier en béton avec une rampe en fer. C’est dans une de ces chambres qu’avait habité PrimiEvo. Nous avons tous regardé vers le haut et probablement tous pensé la même chose : CeOe chambre, PrimiEvo n’en aura plus jamais besoin. Benno a ouvert un paquet de BruneOe double filtre et en a offert une à chacun d’entre nous. Prenez, prenez donc, prenez, j’en ai encore tout un paquet ! C’est si vite arrivé, a dit Hugo. Pas très intelligent, le propos, quand tu viens d’apprendre qu’un collègue proche vient de mourir. C’est si vite arrivé. Ce n’est pas seulement peu intelligent, si l’on y pense ne serait-ce qu’une minute, c’est même d’une plaEtude affligeante. C’est si vite arrivé. Si tu n’as rien d’autre à dire, vaut mieux te taire. Et pourtant personne lui en a voulu vraiment, à Hugo. Dans un moment comme ça t’as aussi le droit de dire quelque chose de pas très intelligent. Sinon les poncifs, cela servirait à quoi ? Les poncifs, c’est exactement ce qu’il faut pour les moments dans la vie où tu sais plus quoi dire et peux pas te taire non plus. C’est bien pour cela que Hugo a dit que c’était si vite arrivé.
Là-haut, Herbert, l’apprenE deuxième année, qui devait préparer le socle pour le moteur de l’ascenseur, devait tasser l’enduit que j’amenais, ensuite l’aplanir avec une laOe et puis le talocher. J’ai donc dû monter les quatre étages avec tout l’enduit qu’il fallait pour ce socle, toujours deux seaux de maçon remplis à ras bord. Cela faisait presque 15 kilos pour chaque bras, à la limite de ce que j’arrivais à monter. Au bout d’un moment j’ai commencé à trembler sous ce poids. Je n’y arrivais plus, mais ils conEnuaient à remplir mes seaux encore et encore et moi je n’osais pas m’y opposer, pas le premier jour, j’ai pensé, cela ferait mauvaise impression. Allez, l’apprenE, hop, ont dit les collègues, hop, hop ! Mais dis voir, pourquoi t’as les guiboles aussi tordues ? T’étais plus droit avant ! Et ils étaient pliés de rire, et moi je montais encore et encore au quatrième étage, avec ces deux seaux pleins à ras bord et lourds comme du plomb, et mes mains qui me faisaient mal, les bras qui brûlaient et les genoux qui ramollissaient. Mais je n’osais toujours pas dire que je n’y arrivais plus, je croyais que cela devait se faire comme ça. Tout à coup, PrimiEvo a surgi de je ne sais où. Un vieux bonhomme aux larges épaules et aux sourcils broussailleux, un peu bossu et portant un béret bleu foncé. Il tenait lui-même un seau vide, une éponge et une taloche à la main. Il a mis ses affaires par terre, m’a enlevé des mains les deux seaux et a versé tout l’enduit dans une benne. Après il a sifflé le gruEer, fixé la benne à la chaîne et puis la grue a monté tout cet enduit au quatrième étage. Les autres collègues ont à nouveau bien rigolé et dit à PrimiEvo qu’il était un sacré rabat-joie et qu’ils auraient bien aimé encore voir comment je montais ces seaux tout en haut. Ce fils à papa a commencé à avoir des jambes arquées, ils ont dit, comme un vieux cowboy, et ce qu’il a dû souffler, comme une locomoEve à vapeur. Mais PrimiEvo leur a dit très calmement, dans son allemand à l’accent espagnol marqué qu’ils étaient de fieffés couillons et qu’ils ne donnaient pas l’impression de tous former une même équipe. Je lui étais évidemment reconnaissant mais avais en même temps honte de ne pas avoir compris moi-même que j’aurais pu faire appel à la grue. C’est ainsi que j’ai fait connaissance de PrimiEvo. Ce qui m’a immédiatement frappé alors, c’étaient ses mains de géant. Il avait vraiment des mains grandes comme des taloches. À parEr de là il m’a pris encore sous sa protecEon à différentes occasions, comme par exemple la fois où ils m’ont caché mon livre parce qu’ils n’aimaient pas avoir quelqu’un parmi eux qui lisait des livres lors de la pause de midi. Au début ils se limitaient à faire des blagues stupides. Mais un jour, à midi, quand j’ai voulu profiter de la pause pour lire quelques pages, mon livre était introuvable. PrimiEvo l’a appris et s’est tout de suite assombri. Il n’a pas parlé plus fort, mais de manière tellement posée que tout le monde s’est rendu compte du sérieux de ce qu’il disait : Que celui qui a subElisé le livre de l’apprenE le ramène illico. Si jusqu’à ce soir ce livre n’est pas là, vous apprendrez à me connaître, les gars. Et en effet, le soir le livre était de nouveau à sa place. Personne ne s’est fait connaître mais le livre était là.
Rue des Côtes-de-Montbenon 30 | 1003 Lausanne Tél : +41.21.323.39.18/ Fax : +41.21.312.32.40 contact@enbas.ch www.enbas.net
PEDRO LENZ FAUT QUITTER SCHUMMERTAL! TRADUIT DE L’ALLEMAND PAR ROMAN « Faut quitter Schummertal! » est une véritable plongée – attendrissante et truffée d’anecdotes – dans la tête d’un marginal. Raconter des histoires est sa manière à lui d’éviter les conflits et de colmater une faille intérieure trop profonde.
PIERRE LEPORI
Illustration : © Giovanni Ulrico Giacometti
LA NUIT AMÉRICAINE
Daniel Rothenbühler et Nathalie Kehrli
Parution 2014 Format : 14 X 21 cm Pages : 168 p. Rayon : Roman CLIL : 3443 Prix : 19.- € / 32.- CHF ISBN : 978-2-8290-0471-1
Écrit par Pedro Lenz dans un dialecte suisse allemand, le Bärndütsch de Haute-Argovie, ce roman a pour titre original Der Goalie bin ig – littéralement «Le gardien, c’est moi». Goalie est un conteur intarissable, un peu défaillant. Il adore les bonnes histoires, il ne cesse d’en raconter, à lui-même et à qui veut bien l’écouter. Bouc émissaire perpétuel, Goalie doit son surnom à un épisode de jeunesse où il s’est fait passer pour un gardien de but afin de protéger le véritable gardien de la colère des joueurs. Escroc sympathique, il a tendance à endosser les torts des autres et à se faire embobiner. Fraîchement sorti de prison, il revient sans un sou à Schummertal, sa ville natale. Il cherche à rompre avec son passé, avec la drogue, et à se construire une vie nouvelle. Son cœur flanche pour Regula, la serveuse. Regula finit pourtant par conclure que ce n’est pas d’une femme dont a besoin Goalie, mais d’un public pour l’écouter. Et c’est une vieille histoire qui va lui être fatale. AUTEUR Pedro Lenz est né en 1965 à Langenthal dans le canton de Berne. Poète, écrivain, chroniqueur et performeur, il vit à Olten. Il a reçu le Prix Schiller pour Der Goalie bin ig en 2011 (traduit en français sous le titre Faut quitter Schummertal ! éditions d’en bas, 2014). Habitué aux performances scéniques, auteur de nombreux textes parus notamment sur CD, Pedro Lenz écrit des romans dans lequel le travail sur l’oralité de la langue est central. Egalement aux éditions d'en bas, La belle Fanny (2018) et Primitivo (2023)
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PEDRO LENZ LA BELLE FANNY TRADUIT DE L’ALLEMAND PAR
Illustration : © Giovanni Ulrico Giacometti
PIERRE LEPORI
LA NUIT AMÉRICAINE
URSULA GAILLARD
Décembre 2018 Format : 14 X 21 cm Pages : 196 p. environ Reliure : Thermocollé Rayon : Roman CLIL : 3443 Prix : 19.- € / 28.- CHF ISBN : 978-2-8290-0582-4
ROMAN Le nouveau roman en suisse-allemand de Pedro Lenz est si explicitement situé à Olten, que l’on pourrait presque croire que la ville elle-même en est le personnage principal : à tout moment, on peut se rendre dans presque tous les bars et restaurants évoqués. À première vue, Di schöni Fanny ressemble à une histoire d’amour, un roman d’artiste et de formation classique : trois artistes sans succès sont amoureux de la même femme, Fanny de Zofingen. Quand Jackpot, le narrateur, lui déclare sa flamme, la jeune femme disparaît subitement, ne supportant pas ses ambitions possessives. L’écrivain auto-proclamé sombre plus bas que terre, avant de comprendre qu’il en est de Fanny comme de l’art : à vouloir être seul à les posséder, ils lui échappent. Avec le ton naturaliste qui lui est propre, Lenz s’attaque à une question qui n’a cessé de travailler la littérature germanophone : quel prix doit-on payer, quand on souhaite pleinement dédier sa vie à l’art ? AUTEUR Pedro Lenz est né en 1965 à Langenthal dans le canton de Berne. Poète, écrivain, chroniqueur et performeur, il vit à Olten. Il a reçu le Prix Schiller pour Der Goalie bin ig en 2011 (traduit en français sous le titre Faut quitter Schumertal ! éditions d’en bas, 2014). Habitué aux performances scéniques, auteur de nombreux textes parus notamment sur CD, Pedro Lenz écrit des romans dans lequel le travail sur l’oralité de la langue est central. TRADUCTRICE Ursula Gaillard est née en 1947. Traductrice indépendante de textes historiques et littéraires depuis 1990, elle a entre autres traduit des livres de Nicolas Meienberg (parmi lesquels Gaspard-mange-ta-soupe, Zoé, 1992), Hugo Lœtscher (Le monde des miracles, en bas, 2008), Peter Bichsel (notamment La Couleur isabelle, en bas, 2012), Irena Brežnà (L’ingrate venue d’ailleurs) et Ernst Burren (Feu d’artifice, en bas, 2017). Ursula Gaillard est également auteure. MOTS-CLEFS roman d’amour, d’artiste et de formation, amour décu, amour inatteignable, dérobade, le désir de possession, vie d’artiste
ISBN 9782829004711
éditions Hourra
La maison des maladies, Unica Zürn isbn 978-2-491297-06-0
littérature / dessin
genre
littérature, dessin thèmes
hôpital, folie, enfermement
fiche technique 96 pages offset + tons directs papiers teintés dans la masse brochures cousues 10 chapitres 17 illustrations format 17x21 cm prix 25 € parution le 02/11/2023 contact diffusion Paon diffusion paon.diffusion@gmail.com distribution Serendip-livres contact@serendip-livres.fr édition Hourra contact@editions-hourra.net
Unica Zürn, par cet ensemble de textes et dessins, raconte un séjour en hôpital où elle est soignée d’une jaunisse. Elle y écrit et compose ce carnet où le regard qu’elle pose sur son propre corps, les lieux qu’elle habite et les personnages qu’elle rencontre, témoigne d’une sensibilité hors-norme qui tire à la fantaisie, voire au délire. Pour la première fois en France, La maison des maladies est publié intégralement.
éditions Hourra
La maison des maladies, Unica Zürn isbn 978-2-491297-06-0
littérature / dessin
une œuvre En 1958, Unica Zürn est hospitalisée pour une jaunisse à l’hôpital de Ermenonville, en France. La maison des maladies est un carnet qui raconte ce séjour, où elle habite des organes, exprime les sensations de sa maladie par une exploration surréaliste de son corps, et elle rencontre des hommes qui sont parfois des monstres, parfois ses démons. Le carnet, de 20 par 17 cm, qui se décline en 10 textes et 17 illustrations, est entièrement composé à l’encre noire. En 1977, la maison d’édition Brinkmann & Bose (Allemagne) publie l’intégralité du fac-similé. Il sera traduit en anglais par Atlas Press dès 1993 puis reproduit identiquement en 2019. En France, la diffusion du texte a été plus précoce mais la publication des dessins inexistante. En 1971, la maison d’édition Gallimard publie le texte, en français, mais sans les illustrations et réduit en appendice de L’Homme-Jasmin. Pour le public français, les dessins sont inédits et il nous est nécessaire de les publier avec la traduction. En parcourant le carnet, on réalise que l’écrit et le dessin sont intimement liés, si bien que parfois, ils se confondent. un récit intense de séjour en hôpital Écrits jour par jour, ces récits assez courts pourraient faire penser à des pages de journal intime. Cependant, Unica Zürn ne raconte pas une routine, elle déploie une expérience intense, sans doutes hallucinatoire, et met en place un décor onirique qui casse franchement les normes. Différentes salles de l’hôpital sont représentées par des organes humains et les personnages qu’elle rencontre racontent un rapport à l’autre difficile et sur la défensive. Unica Zürn nous apparaît comme une immense exploratrice mais dans une strate du monde qui nous est inconnue : Alors qu’elle exprime ses peurs de l’extérieur, à commencer par l’autre côté des murs de l’hôpital, elle se montre capable d’une formidable curiosité pour l’intérieur, qu’il soit en corps ou en esprit.
éditions Hourra
La maison des maladies, Unica Zürn isbn 978-2-491297-06-0
littérature / dessin
éditions Hourra
La maison des maladies, Unica Zürn isbn 978-2-491297-06-0
littérature / dessin
un carnet dessiné 17 dessins à l’encre viennent donner des formes à ce qu’elle décrit : les personnages et les lieux. La maison des maladies, autre nom de l’hôpital, a même son propre plan pour mieux la cerner. Comme souvent dans le travail de Unica Zürn, les dessins de ce carnet sont d’une finesse et d’une richesse qui évoquent la formation de rhizomes, la dentelle ou le mycélium. Ce trait, si singulier, est souvent décrit comme le fruit d’une folie créatrice, or c’est une esthétique bien précise qui fait preuve d’une grande maitrise et qui témoigne d’une perception du monde unique. une artiste à redécouvrir Bien qu’apparentée au surréalisme ou à l’art brut, Unica Zürn n’est à sa place ni dans l’un ni dans l’autre. Elle est certes célèbre pour ses séjours en hôpital psychiatrique, sa relation avec Hans Bellmer, son destin tragique, mais on ne saurait la réduire à ça. Unica Zürn, née en 1916 à Berlin, a longtemps gagné sa vie en tant qu’autrice. À partir des année 1950, elle fréquente les surréalistes et habite à Paris. C’est à cette période qu’elle développe une œuvre plastique, par la peinture et le dessin à l’encre surtout. Elle se suicide en 1970 et laisse une œuvre à la fois dérangeante et émouvante qui sera exposée dans les institutions de l’art brut comme dans des collections plus classiques. En fin de livre, un appareil critique a pour ambition de présenter La maison des maladies sous un regard neuf, détaché du mépris qu’a pu connaître Unica Zürn, à cause de son genre ou de sa folie, et d’introduire le contexte de l’œuvre. Cette postface a été commandée à Mathilde Girard, autrice, réalisatrice et psychanalyste. Le choix de cette autrice pour commenter Unica Zürn s’est imposé car Mathilde Girard écrit à propos d’art et de pratiques psychanalytiques, et que nous avons été frappés par la finesse et la justesse de l’un de ses derniers livres qui parle aussi d’une forme d’enfermement (La Séparation du monde, éditions Excès, 2022). *
éditions Hourra
La maison des maladies, Unica Zürn isbn 978-2-491297-06-0
littérature / dessin
la maison d’édition — Honneur à celles par qui le scandale arrive ! Hourra : cri de joie, cri de guerre Les éditions Hourra publient de la poésie et des écrits sur l’art. Créée en 2019 sur la montagne limousine, la maison naît de l’envie de défendre des pratiques d’écritures marginales où se rencontrent le poétique et le politique. Fruit d’amitiés et d’intuitions communes, elle réunit des artistes et des autrices pour qui la révolte fait corps avec la beauté. éditions Hourra |36, avenue Porte de la Corrèze |19170 Lacelle www.editions-hourra.net
Collection Mémoires
Mémoires d'une femme docteure le premier roman-mémoires d’une figure de proue
de l’émancipation des femmes dans le monde arabe.
Écrit en 1958, ce roman partiellement autobiographique raconte le corps et la sexualité des femmes en Égypte, dans les années 50. L’histoire : Une jeune femme égyptienne se heurte à sa famille traditionnelle lorsqu’elle
couverture provisoire
choisit de faire carrière dans la médecine. Plutôt que de se soumettre à un mariage arrangé et à la maternité, elle se coupe les cheveux et travaille avec acharnement pour réaliser ses rêves. À la faculté de médecine, elle commence à comprendre les mystères du corps humain. Après avoir nié ses propres désirs pendant des années, la médecin entame une série d’aventures amoureuses qui lui permettent d’explorer sa sexualité.
parution : 3 nov 2023 18 € / 120 p. / 12 x 20,5 cm tirage : 2000 ex. ISBN : 978-2-493324-04-7
• un roman sur le corps des femmes, le soin, la médecine • un récit initiatique aux accents autobiographiques • le premier livre d’une pionnière de l’émancipation des femmes arabes • traduction : faiza el qasem, universitaire (vit à paris)
• préface : rim battal, poétesse marocaine (vit entre paris et marrakech) • illustratrice : kubra khademi, artiste féministe afghane (vit à paris)
Souvent décrite comme la « Simone de Beauvoir du monde arabe », Nawal El Saadawi était une voix pionnière sur l’identité et le rôle des femmes dans la société, l’égalité des sexes et la place des femmes dans l’islam. « Nawal El Saadawi, autrice, militante et médecin égyptienne (était) devenue l’emblème de la lutte pour les droits des femmes dans le monde arabe patriarcal et faisait campagne contre les mutilations génitales féminines, qu’elle avait subies à l’âge de 6 ans. » alan cowel
Hommage dans le New York Times
Nawal El Saadawi (1931-2021) Psychiatre de formation, Nawal El Saadawi est une militante féministe convaincue – emprisonnée et contrainte à l’exil – et une écrivaine prolifique – plusieurs fois censurée. Elle fonde au début des années 1980 l’Association de solidarité des femmes arabes. Contre le tabou de l’excision et de la polygamie, elle lutte pour la liberté de la femme arabe à s’exprimer. Elle est l’autrice d’une cinquantaine de romans, nouvelles, essais, et a reçu, à ce titre, de nombreux prix.
L’illustratrice : Kubra Khademi Kubra Khademi, née en 1989 à Kaboul, est une artiste féministe afghane, peintre, plasticienne et performeuse, réfugiée à Paris. Kubra Khademi étudie les beauxarts à l’université de Kaboul avant de fréquenter l’université nationale Beaconhouse à Lahore, au Pakistan. Ses performances publiques répondent activement à une société dominée par une politique patriarcale extrême. Après avoir présenté sa pièce Armor en 2015, Khademi est contrainte de fuir l’Afghanistan en raison d’une fatwa et de menaces de mort. Aujourd’hui réfugiée à Paris, Kubra Khademi est décorée du grade de chevalière de l’ordre des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture français.
La traduction : Faiza el Qasem Fayza El Qasem a été directrice de l’École Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs (ESIT). Professeure émérite de la Sorbonne Nouvelle, en charge de l’enseignement de la traduction générale et de la traduction économique et financière vers l’arabe, elle dirige plusieurs thèses de doctorat en traductologie.
La préfacière : Rim Battal Rim Battal, née en 1987 à Casablanca, au Maroc, est une artiste, poétesse et journaliste marocaine francophone. Elle vit actuellement entre Paris et Marrakech. Ses performances associent poésie, écriture et arts visuels. Elle est notamment l’autrice de L’Eau du bain (SuperNova) et Les quatrains de l’all inclusive (Le Castor Astral). Elle codirige Le Bordel de la Poésie et a initié La Biennale Intime de Poésies.
« Elle était notre aînée. Celle qui avait montré la voie à des générations de femmes arabes engagées dans la lutte pour l’émancipation. [...] Toute sa vie, elle la consacrera à s’opposer aux discours de violence physique contre les femmes, leur infériorisation, leur condition de secondes. » Fawzia Zouari, écrivaine, hommage dans Libération
« Nawal El Saadawi a défié toutes les manifestations patriarcales. Elle n’en a redouté aucune, empruntant des voies scabreuses dans ses écrits, affrontant des combats féroces avec ses mots, brisant de cette manière toutes les chaînes. Ni la peur ni le désespoir ne sont parvenus à la décourager. » Ranem AL Afifi, journaliste
« Ils m’ont dit : "Vous êtes une femme sauvage et dangereuse." Je dis la vérité. Et la vérité est sauvage et dangereuse. »
Charlotte Bienaimé Un podcast à soi
Nawal El Saadawi
[extrait]
1
Le conflit entre ma féminité et moi a commencé très tôt, avant même l’apparition de mes attributs féminins et avant que je sache quoi que ce soit sur moi-même, mon sexe ou mes origines, avant même que je connaisse la nature de la cavité qui m’avait abritée jusque-là, avant que je sois expulsée dans le vaste monde. Tout ce que je savais à cette époque-là c’était que j’étais une fille, comme aimait à le répéter ma mère à longueur de journée, une fille ! Ce mot à mes yeux n’avait qu’un seul sens : je n’étais pas un garçon, je n’étais pas comme mon frère. Les cheveux de mon frère étaient coupés courts mais laissés libres et non peignés, tandis que les miens n’en finissaient pas de pousser, livrés à la manie de ma mère qui les peignait deux fois par jour pour en faire des tresses qu’elle emprisonnait aux extrémités avec des rubans. Mon frère se réveillait au matin et avait l’habitude de laisser son lit en l’état alors que je devais faire non seulement le mien mais aussi le sien.
Mon frère sortait jouer dehors sans demander la permission des parents et rentrait quand bon lui semblait, alors que je ne pouvais sortir que s’ils m’en donnaient l’autorisation. Mon frère avait toujours droit au plus gros morceau de viande, il avalait rapidement son repas, mangeait sa soupe en faisant du bruit sans que ma mère lui fasse la moindre observation. Mais moi, c’était différent... J’étais une fille ! Je devais faire attention à mes moindres faits et gestes, cacher mon appétit, manger lentement et absorber ma soupe sans faire de bruit. Mon frère jouait, bondissait, faisait des sauts périlleux alors que si je m’asseyais et que ma jupe se soulevait d’un centimètre au-dessus de mes cuisses, ma mère me transperçait aussitôt du regard et je devais cacher ces parties honteuses de mon corps. Les parties honteuses ! Tout en moi était honteux, alors que je n’étais encore qu’une enfant de neuf ans ! Je m’apitoyais sur moi-même. Je m’enfermais dans ma chambre et fondais en larmes. Les premières larmes que j’ai versées dans ma vie, ce n’est pas parce que j’ai eu une mauvaise note ou brisé un objet de valeur, mais parce que j’étais une fille ! J’ai pleuré sur ma féminité avant même de savoir ce qu’elle signifiait. Quand j’ai ouvert les yeux sur la vie, une inimitié régnait déjà entre moi et ma nature. *
[extrait] * Je dévalais les escaliers quatre à quatre pour arriver dans la rue avant d’avoir fini de compter jusqu’à dix. Mon frère et ses camarades, des filles et des garçons de notre voisinage, m’attendaient pour jouer aux gendarmes et aux voleurs. J’avais demandé à ma mère la permission de sortir. J’adorais jouer, j’adorais courir le plus vite possible, je ressentais une immense joie quand je bougeais la tête, les bras et les jambes à l’air libre. Je prenais alors mon élan pour sauter le plus haut possible, faisant des bonds que seul le poids de mon corps attiré vers le sol interrompait. Pourquoi Dieu m’avait-il créée femme au lieu de faire de moi un oiseau capable de voler dans les airs comme ce pigeon ? Dieu devait sans doute préférer les oiseaux aux filles. J’étais réconfortée par l’idée que mon frère, lui non plus, ne pouvait pas voler. Ainsi, malgré la très grande liberté dont il jouissait, il était tout aussi incapable de voler que moi. Depuis, j’étais constamment à l’affût, chez les hommes, de points faibles qui me consoleraient de l’impuissance qui m’était imposée par ma condition de femme. Au moment où je sautai, je sentis un violent frisson parcourir mon corps. Je fus prise de vertiges et je vis quelque chose de rouge. Qu’est-ce qu’il m’arrivait ? Je fus prise de panique et me retirai du jeu aussitôt pour rentrer à la maison et m’enfermer
dans la salle de bain, afin de percer en privé le secret de ce grave incident ! Rien n’y fit, je ne comprenais toujours rien ! Je pensais que j’étais atteinte d’une soudaine maladie. Je décidai malgré mes craintes d’aller en parler à ma mère. À mon grand étonnement, je la vis éclater de rire. Mais comment pouvait-elle accueillir cette horrible maladie avec un aussi large sourire ? Remarquant ma surprise et ma confusion, elle me prit par la main et m’emmena dans ma chambre pour me raconter l’histoire sanglante des femmes. * Je m’étais enfermée dans ma chambre quatre jours d’affilée, incapable d’affronter mon frère ou mon père ou même le jeune serviteur. Sans doute étaient-ils tous au courant de cette chose honteuse qui s’était abattue sur moi. Ma mère les avait sûrement informés de mon nouveau secret. Je m’étais barricadée pour tenter de venir à bout de ce phénomène bizarre. N’y avait-il pas d’autre moyen pour les filles d’atteindre la maturité que cette voie impure ? L’être humain pouvait-il des jours durant être en proie à des spasmes musculaires ? Dieu devait détester les filles pour les avoir marquées ainsi du sceau de la honte. Il devait avoir choisi d’avantager les garçons.
Contexte du livre chez Ab irato Ovales
Un livre de Julien Bal
Littérature
/ Recueil de nouvelles Ce recueil de nouvelles est composé de 14 textes où se mêlent le burlesque, l’absurde, la science-fiction, la satire politique et le cauchemar, où le rythme, le son, le silence et l’humour sont prédominants.
Parution septembre 2023 ISBN : 978-2-911917-82-0 11,5 cm 16,5 cm 84 pages 12€
Les activités de l’auteur, à la fois chorégraphe, traducteur et journaliste, conduisent l’économie du texte et lui donne sa cohérence.
L’auteur Julien Bal -Né à Saint-Malo dans les années 1980, Julien Bal vit à Bruxelles où il est chroniqueur pour la télévision. Metteur en scène, il a présenté une vingtaine de spectacles en France et à l'étranger. Il lit régulièrement ses propres textes et ceux d’auteurs contemporains en public. Ovales est son premier recueil.
Nous avons décidé, en publiant les livres de Manuel Anceau (Livaine, Lormain, Il y a un pays) puis de Benoit Meunier (Désertiques), de laisser une large place aux recueils de nouvelles, au sein de notre collection littéraire. Ovales de Julien Bal vient à point pour enrichir cette suite à laquelle nous tenons beaucoup, même si les nouvelles sont souvent peu présentes dans l’offre littéraire en France.
Résumé du livre Entêtement – Le séjour à Turin du touriste Mihail Renaud se transforme en cauchemar lorsque, dans une pantomime infernale, il subit coup sur coup mutilations et blessures. Entêtements – Dans « Entêtements » (avec un « s »), le cauchemar vire à l’absurde. Logis – Mathilde, une jeune paléontologue de trente ans vivant à Saint-Malo fait des allers-retours réguliers tous les quinze jours dans une grotte en Bourgogne « la grotte du Renne » pour y récolter des ossements qu’elle trie et livre au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris. Huit ans auparavant son équipe avait fait dans cette grotte une découverte très importante, à savoir, des preuves de la cohabitation et de la collaboration entre Homo sapiens et Néandertal et de leur hybridation régulière. Un jour, elle y rencontre un être étrange… Verbatimement – La présentatrice télé Amélie Casque rapporte la condamnation à perpétuité, par le tribunal de Rio, du cannibale brésilien Jorge Da Silveira accusé d’avoir kidnappé, torturé et mangé trois touristes.
Il est membre de la secte Cartel dont la préoccupation majeure est la démographie mondiale et sa réduction. Un nouveau procès s’ouvre à Nanterre qui implique l’ambassadeur de France au Brésil, suspecté d’avoir eu en sa possession un cahier perdu par les Brésiliens (« Journal d’un schizophrène ») documentant les tortures de Da Silveira. S’ensuit le procès de Nanterre : l’interrogatoire de l’ambassadeur et l’intervention d’un témoin représenté par un singe empaillé haut d’environ 80 cm… On vous laisse découvrir la suite…
Extraits Elle venait de s’installer un peu plus bas dans la grotte quand sa lampe s’est éteinte. Elle est remontée à la surface pour relancer le groupe électrogène, ça arrivait souvent. Mais là le problème venait de l’ampoule. En revenant sous terre elle s’est rendue compte qu’un plan d’eau bordait l’espace qu’elle venait d’investir. La lumière de son ordinateur bleutait la surface de l’eau et elle a vu qu’un être s’y débattait, ne trouvant pas les parois qu’il semblait chercher avec des gestes d’aveugle. En la voyant, cet être nu s’est figé, au milieu de la mare face à elle, ne sachant plus quoi faire. L’écran de veille faisait briller sa langue sortie qui parfois faisait un cercle comme s’il venait d’avaler un serpent encore vivant. Que faire ? Ne le quittant pas des yeux, elle a retiré ses chaussures et son pantalon pour aller à sa rencontre au milieu du plan d’eau, sans autre projet que celui de le rassurer. Elle s’est plantée face à lui, toute proche et ils sont restés là longtemps, il ne faisait aucun bruit de respiration, son cœur à elle s’emballait, mais elle avait l’habitude. Elle a fini par prendre l’une des mains qui pendaient. Elle se faisait penser à Adam et Eve et comme s’ils posaient pour un peintre, ils sont restés comme ça encore un peu, l’impression de se connaître les gagnait tous deux. […] (Logis)
L’affaire du dernier visiteur au musée Grévin La vidéosurveillance montre qu’après la visite Il a attendu longtemps seul au vestiaire Pour qu’on lui rende son casque De moto. Plus personne au vestiaire. Plus tôt dans la journée Un paquet avec dedans une fausse tête Avait été livré par coursier et oublié là Sur l’étagère des casques. Le lendemain On a trouvé la boîte ouverte et vide Sur le comptoir du vestiaire. Le film de surveillance Montre Que le visiteur a enjambé le comptoir Récupéré son casque, ouvert le colis Placé la tête en cire dans son casque. Casque alourdi Il est sorti calme En direction du Rex. Ça ira La direction du Grévin décide D’exposer le corps en cire de Boris Johnson Quand même Même sans tête. Un humble écriteau vers ses pieds : « Un vol n’a pas permis que le musée présente le maire de Londres entièrement reproduit ». […] (Grévinages)
Mandragore Bernard Fischli
Alors que Terra est devenue pratiquement inhabitable suite à une guerre absurde, de grands exodes sont organisés partout où la vie semble possible. Le missionnaire Jon Ravel est envoyé par son autorité religieuse sur Mandragore, et reçoit comme mission d’y retrouver le père Etienne. Déjà colonisée depuis 10 ans, cette planète n’est cependant pas facile d’accès. Plus Jon Ravel approche de son but, plus il a le sentiment que quelque chose lui a été caché, interrogeant les dogmes et vérités de sa religion. Au fin fond d’une dense foret, une communauté religieuse vit son idéal de nature et d’isolement dans un romantisme exporté. Et si les codes de la nature et du divin changeait de planète en planète ? On ne manque pas de découvrir un clin d’œil au roman de Joseph Conrad Au cœur des ténèbres tout en visualisant des scènes d’Apocalypse now remaniées au genre de la science-fiction et de ses contemplations de mondes à découvrir, lointains et exotiques.
Sur l’auteur : Bernard Fischli est né en 1958 à Lausanne. Son enfance se déroule en pleine Course à l’espace, qui atteint un point culminant lors d’une nuit blanche de juillet 1969, devant le poste de télévision familial. Peu de temps après, il découvre 2001, L’Odyssée de l’espace d’Arthur C. Clarke. Puis, les années passant, il assiste au triste repli de l’humanité sur sa planète alors qu’il continue à rêver de mondes lointains. Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.org www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.org Distribution Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch Distribution France - Belgique : Serendip-Livres 21bis, rue Arnold Géraux FR - 93450 L’Île-St-Denis Tél.: ++33 14 038 18 14 www.serendip-livres.fr
— Collection : Cavorite et calabi-yau Genre : Planet opera Sujets abordés : Religion, mysticisme, colonisation, destruction des écosystèmes — Format 13.5x19 cm, 448 pages ISBN : 9782940700417 CHF 30/EUR 26 Parution octobre 2023
3 : LE JARDIN DES DÉLICES
MANDRAGORE
Il ne fut pas si facile de progresser, dans une obscurité que trouaient avec parcimonie leurs petites lampes, sur les cinq kilomètres qui les séparaient de la ville. Les végétaux, particulièrement rigides, ne s’écartaient pas docilement lorsqu’ils étaient poussés de côté. Plus d’une fois, Jon et ses compagnons durent faire halte, essoufflés et couverts d’égratignures. Max menait la marche, avec force jurons proférés à mi-voix. Lorsque Tim finit par proposer d’attendre le jour, il ne tint aucun compte de sa remarque. Ils finirent par apercevoir des lumières dans le lointain. Bien qu’elles fussent situées dans la bonne direction, il leur était impossible de savoir si elles provenaient de simples habitations ou d’un poste de garde sur lequel ils se jetteraient — avec les explications peu crédibles qu’ils auraient à fournir aux soldats. Ils poursuivirent leur pénible progression, suant dans la nuit humide, se cognant sans cesse aux obstacles, manquant de se perdre même les uns les autres. A un moment donné, et ce fut sans réelle transition, la taille des plantes diminua, et leurs tiges devinrent plus souples. « Nous sommes entrés sur le territoire d’un autre mycoïde, expliqua Tim à voix basse. – Un territoire ? souffla Jon. – C’est bien le mot que j’ai employé, confirma la femme. Ces territoires sont clairement délimités, et vaguement circulaires. Ils couvrent parfois des kilomètres carrés. Le mycoïde qui l’occupe sent tout ce qui
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MANDRAGORE
s’y passe, l’analyse et… communique. – Le moment est vraiment mal choisi pour nous faire un cours, grogna Max. Feriez mieux de la boucler. – Leurs spores contiennent des protéines messagères, poursuivit imperturbablement Tim, que d’autres mycoïdes interprètent correctement : territoire interdit, souhait d’échanger du génome, alarme au feu, j’en avais identifié une douzaine… – Et personne ne s’est intéressé à vos travaux ? demanda Jon. – Mais enfin fermez-la, souffla Max, vous ne voulez pas vous mettre à chanter, aussi ? On est à une centaine de mètres. On pourrait vous entendre de là-bas ! » De quel là-bas parle-t-il ? songea Jon. Je ne vois personne devant nous… Le premier signe qu’ils étaient entrés dans la ville fut un sorte de parapet en mauvais état. Le béton, sans doute de qualité médiocre, s’était effrité, laissant à nu son armature rongée de rouille. La clôture grillagée qui le surmontait était éventrée, et ils la franchirent sans effort. Au-delà, éclairé chichement par une sorte de guirlande de diodes jaunâtres, se trouvait un terre-plein jonché de bidons métalliques renversés. Cela avait dû être un entrepôt, autrefois, mais il semblait désaffecté depuis des années. « Une zone de stockage de produits chimiques pour la pisciculture, annonça Tim qui avait examiné l’un des bidons renversés.
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– On doit se trouver dans la zone industrielle de Ludicaël, émit Jon. – Possible, fit Max. L’endroit idéal pour attendre le jour, des fois qu’il y aurait un couvre-feu. Au matin, nous aviserons. » Vers l’est, le ciel semblait déjà un peu plus pâle. Max les dirigea vers un bâtiment dont seuls subsistaient les murs. Ce devait être les bureaux de l’exploitation, autrefois, mais l’intérieur n’indiquait même plus qu’il avait été occupé un jour. Les locaux étaient vides de tout mobilier, semés de débris de verre et le plafond était crevé par endroits. Il régnait une odeur d’ammoniac dans ces lieux abandonnés, comme dans des latrines mal entretenues. Jon regrettait déjà les étendues naturelles qu’ils avaient parcourues, et qui ne sentaient absolument rien. L’homme est une espèce qui pue, se dit-il. L’orient finit par se teinter de rose, puis d’orange. Le paysage autour de l’entrepôt désaffecté émergea de l’obscurité, révélant d’autres immeubles inoccupés, aux façades verdâtres et aux fenêtres ternies. « Hé bien, ça a l’air riant, par ici, remarqua Tim. Tu parles d’une station balnéaire… – Une zone industrielle, ça n’est jamais très riant, bougonna Max. – Surtout abandonnée, renchérit Jon. Cette zone n’a d’industrielle que le nom. Il y a longtemps qu’il ne se passe plus rien, ici. J’espère que ce n’est pas le cas partout, sinon…
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ESMERALDA Robert Fischli Dans un futur plus ou moins lointain, après une de ces guerres spatiales absurdes qui a vu la Terre triompher de Mars (où vivaient des Terriens sécessionistes), les hommes partent explorer d’autres galaxies parce qu’ils en ont les moyens. Ainsi Marko débarque sur Esmeralda. Une planète-jungle hostile, peuplée d’êtres monstrueux, mi-animaux mi végétaux. Les colons y survivent à peine et se débattent dans une utopie pathétique ; ils savent qu’ils ne partiront pas de la planète et ajoutent à la violence endémique des lieux l’injustice propre à l’espèce humaine. 9 782940 522682
C’est dans ce contexte que Marko espère durer... jusqu’à ce que, traqués par les colons, il s’enfonce dans la jungle d’Esmeralda. Esmeralda est le premier volet d’une trilogie à l’écriture fluide et elliptique, percutante et déroutante. Suivront en 2019 Donoma et en 2020 Océania. Sur l’auteur : Bernard Fischli est né en 1958 à Lausanne. Son enfance se déroule en pleine Course à l’espace, qui atteint un point culminant lors d’une nuit blanche de juillet 1969, devant le poste de télévision familial. Peu de temps après, il découvre 2001, L’Odyssée de l’espace d’Arthur C. Clarke. Puis, les années passant, il assiste au triste repli de l’humanité sur sa planète alors qu’il continue à rêver de mondes lointains. Il obtient une licence de Lettres en 1987, avec un mémoire auquel il intègre une nouvelle de science-fiction. Sa première publication date de 1992, dans le cadre d’un concours organisé par la Maison d’Ailleurs.
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Diffusion Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch Représentants : Philippe Berger (bande dessinée) > pberger@servidis.ch Pascal Cottin (littératures) > cottin.pascal1@gmail.com
— Collection: Cavorite et calabi-yau Genre : science-fiction Sujets abordés : space opera — Format 13.5x19 cm, 160 pages ISBN 978-2-940522-68-2 EUR 16 Parution 1er septembre 2018
DONOMA Bernard FISCHLI Dans un futur plus ou moins lointain, après une de ces guerres spatiales absurdes qui a vu la Terre triompher de Mars (où vivaient des Terriens sécessionnistes), les hommes partent coloniser des planètes, parce que la Terre est mourante et qu’ils en ont encore les moyens. Les expéditions, voyages sans retour puisqu’il s’agit de coloniser des exoplanètes très lointaines, sont à chaque fois composées de trois types de population : des colons, des militaires et des scientifiques. Après la lutte pour la survie que le colon Marko a vécu dans Esmeralda, premier roman de la trilogie, c’est autour de Rand Duncan, le militaire, d’assurer la sécurité des colons sur Donoma, une planète désertique du système de Gamma Serpentis, où apparemment rien ne vit. Apparemment. L’exploration des déserts de la planète est menée de main de maître, l’ambiance militaire bien rendue, style, écriture et suspense font partie intégrante d’un récit qui tire le lecteur en avant. Et surtout, il y a cette empathie que Bernard Fischli, auteur talentueux, sait si bien rendre et qui suscite l’émotion chez le lecteur, surpris tant par les révélations qui concernent la planète que les protagonistes. Donoma est le deuxième volet de ce magistral Space Opera, à l’écriture fluide et elliptique, percutante et déroutante, dont les récits peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Le troisième volume de la trilogie, Océania, paraîtra en 2020.
Diffusion France, Belgique, Canada : Paon diffusion Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com bd@helicehelas.com www.helicehelas.org
ESMERALDA est sélectionné pour le prix Lettres-Frontières de cette année. L’auteur Bernard Fischli est né en 1958 à Lausanne. Son enfance se déroule en pleine Course à l’espace, qui atteint un point culminant lors d’une nuit blanche de juillet 1969, devant le poste de télévision familial. Peu de temps après, il découvre 2001, L’Odyssée de l’espace d’Arthur C. Clarke. Puis, les années passant, il assiste au triste repli de l’humanité sur sa planète alors qu’il continue à rêver de mondes lointains. Il obtient une licence de Lettres en 1987, avec un mémoire auquel il intègre une nouvelle de science--fiction. Sa première publication date de 1992, dans le cadre d’un concours organisé par la Maison d’Ailleurs.
— Format 13.5 x 19 x 25 mm, 272 pages ISBN 978-2-940522-75-0 EUR 20.00
OCÉANIA T.3 DES VOYAGES SANS RETOUR Bernard Fischli Dans un futur plus ou moins lointain, après une de ces guerres spatiales absurdes qui a vu la Terre triompher de Mars, les Humains partent coloniser des planètes, parce que la Terre est mourante et qu’ils en ont encore les moyens. Après la lutte pour la survie que le colon Marko a vécu sur Esmeralda (tome 1), ainsi qu’après la découverte par le militaire Rand Ducan d’une forme de vie cachée sur la planète désertique de Donoma (tome 2), la planète Océania est l’un de ces nombreux autres mondes que choisit l’Humanité afin de se disséminer à des millions d’années-lumière les uns des autres, sans possibilité de contact. Dans ce troisième tome du cycle des Voyages sans retour, l’auteur lausannois Bernard Fischli narre les aventures d’Ana Da Silva, biologiste moléculaire, poussée au départ par le manque de perspective et de sécurité sur Terra. Elle est envoyée sur Océania, une planète où l’élément liquide prédomine et entoure un continent unique. L’Océan est peuplé de microbes et de bactéries qui assurent une concentration suffisante d’oxygène dans l’atmosphère, mais aucune forme de vie intelligente, ou alors consciente n’est à signaler. Bernard Fischli, bien loin d’un sens de l’action et de l’émerveillement tout hollywoodien, met en récit les dimensions anthropologiques, scientifiques et routinières de l’établissement d’humains exogènes dans un nouvel écosystème.
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Diffusion Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch Représentants : Philippe Berger (bande dessinée) > pberger@servidis.ch Pascal Cottin (littératures) > cottin.pascal1@gmail.com
Bernard Fischli est né en 1958 à Lausanne. Son enfance se déroule en pleine Course à l’espace, qui atteint un point culminant lors d’une nuit blanche de juillet 1969, devant le poste de télévision familial. Peu de temps après, il découvre 2001, L’Odyssée de l’espace d’Arthur C. Clarke. Puis, les années passant, il assiste au triste repli de l’humanité sur sa planète alors qu’il continue à rêver de mondes lointains. — Collection : Cavorite et calabi-yau Genre : Science fiction, Planet Opera Sujets abordés : la colonisation spatiale, — Format 13.5x19 cm, 318 pages ISBN 978-2-940700-06-6 CHF 28 / EUR 22 Parution 1er octobre 2021, Suisse / 1er Novembre 2021 pour la France, et la Belgique
Inhumaines Florence Cochet FLORENCE COCHET INHUMAINES
ISBN 978-2-940700-44-8
Recueil de 14 nouvelles fantastiques, dont les héroïnes se vengent de maris méchants, de vampires ignobles ou triomphent d’aventures extraordinaires. Elles s’inspirent parfois de légendes anciennes ou de romans classiques du genre, de l’Apocalypse au Nautilus. D’une écriture somptueuse, sensuelle, au vocabulaire riche, ces récits sont animés par une panoplie symbolique traditionnelle, crocs, vampires, sirènes, fétichisme, malédiction, créatures bizarres, épreuves, qui font frissonner ou pleurer lectrice ou lecteur, non sans une pointe d’humour, ils fascinent jusqu’à leur chute finale. Ces contes s’inscrivent dans une longue tradition aux ramifications labyrinthiques
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et métissages subtils étiquetés, roman gothique, merveilleux scientifique, anticipation, rétrofuturisme, fantastique, science-fiction, steam punk… Ils sont aussi d’hybrides exercices de style qui frappent, terrifient ou surprennent en se glissant dans les problématiques contemporaines, libération de la femme, lesbianisme, suicide assisté, extraterrestres, fin du monde… Récits qui mettent en scène les passions qui animent les héroïnes, amour, rage et courage, vengeance, cruauté, sacrifice, espoir ou désespoir et assurément la lutte contre le mal. Sur l’auteure : Florence Cochet, née en 1976, enseigne le français à Genève. Elle a publié une
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél. : ++41 21 922 90 20 bd@helicehelas.org www.helicehelas.org
dizaine de romans et des nouvelles dans les genres fantastique, science-fiction, new romance. Elle
Diffusion Suisse :
Collection : Blanc Lait Ment Genre : Nouvelles fantastiques Sujets abordés : vampirisme, lesbianisme, féminisme militant, fantasmé et imaginaire
Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél. : ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch Représentants : Julien Delaye (BD et livres d’artiste) > jdelaye@servidis.ch Pascal Cottin (littérature) >cottin.pascal1@gmail.com Diffusion France, Belgique : Serendip-Livres 21 bis, rue Arnold Géraux F-93450 L’Île-St-Denis Tél. : ++33 14 038 18 14 www.serendip-livres.fr
aime aussi mêler ces genres. ____
Format : 14x20 cm 220 pages ISBN 978-2-940700-44.8 CHF 24/EUR 18 Parution : septembre 2023
Dans les profondeurs Le soleil caresse ma peau, la brise marine joue dans mes cheveux, le doux balancement du voilier et le clapotis des vagues contre la coque me bercent. Je me sens bien, chez moi, dans mon élément. — Clarissa, j’ai une surprise pour toi ! La voix de Jonathan me fait tressaillir. Je soulève les paupières avec peine et plisse les yeux dans l’éclatante lumière. Mon mari, dressé devant moi, tient entre le pouce et l’index un objet circulaire noir que je ne reconnais pas. — Il est enfin terminé, m’annonce-t-il, satisfait. On vient de me le livrer. Alors, heureuse ? Et soudain, l’illumination : le voxcom ! Le prototype de système de communication créé par son labo que j’attends depuis près de deux ans. Je quitte mon transat d’un bond. — On teste ? m’exclamé-je, excitée comme une gosse le matin de Noël. La plongée sous-marine est notre passion, avec pour seule frustration, le fait de ne pouvoir nous parler sous l’eau. Avec le voxcom, ce sera possible. Du moins, je l’espère. — Tire tes cheveux en arrière, m’ordonne-t-il. J’obéis et il applique une moitié de la pastille sur ma tempe gauche. — Aires de Broca et de Wernicke ? demandé-je. — Exact ! Cette petite merveille va interagir avec les zones de ton cerveau qui contrôlent le langage… ainsi qu’avec tes cordes vocales, précise2
t-il en collant la deuxième partie sur mon larynx. Enfile ta combinaison, maintenant. Il n’a pas besoin de me le dire deux fois. Je me tortille comme une diablesse pour loger mes formes généreuses dans le néoprène moulant. Je hais cette seconde peau gommeuse qui dénature le contact avec la mer, mais il faut ce qu’il faut. De mes doigts agiles, je tresse mon interminable chevelure et la glisse dans ma capuche. Un crime. Je les laisserais flotter librement dans les profondeurs, si je ne redoutais pas les heures de démêlage qui s’ensuivraient. Mes palmes, profilées, longues de près d’un mètre, d’un bleu turquoise assorti à ma combinaison, m’attendent, appuyées contre le banc. Jonathan me les a offertes au début de l’été. Il trouve que je ressemble à une sirène une fois équipée. Elles sont parfaites. Dès que je les ai enfilées, je boucle la ceinture de plomb autour de ma taille, règle le débit d’oxygène de mes bouteilles et les endosse. Mon masque, adapté à ma myopie, vient recouvrir mes yeux gris. J’ai l’impression de peser cent kilos, ce qui ne doit pas être loin de la vérité. Je suis prête. — Vas-y, ma puce, je te rejoins. Avide de quitter la pesanteur, je m’assieds sur le bastingage et bascule en arrière. L’eau tiède m’enveloppe aussitôt de sa douce pression. Je ressens un instant le regret de ne pas éprouver sa caresse sur ma peau nue. Plus tard peut-être. Je gonfle mon gilet de stabilisation et remonte à la surface. C’est déjà mieux que sur le pont. Quand nous serons au fond, au cœur des récifs millénaires, je me sentirai vraiment chez moi. Jonathan réunit ses gardes du corps dans la cabine et discute quelques instants avec eux. C’est l’inconvénient d’avoir épousé un milliardaire : nous ne sommes jamais seuls. Je devine son discours : éloigner les bateaux 3
inconnus, bla-bla-bla… rester vigilants et intervenir rapidement en cas de déclenchement du système d’alarme, bla-bla-bla… Lorsqu’il se décide à sauter, j’admire sa silhouette puissante moulée dans la combinaison gris-bleu qu’il ne porte que pour la pêche sous-marine. Il s’est armé de son fusil Seawolf préféré ainsi que d’un long couteau à la lame partiellement dentée auprès duquel le mien, glissé dans son étui attaché à mon mollet, fait piètre figure. En sus de tester le voxcom, Jonathan nous ramènera le dîner. Chasseur, sur terre comme en mer, il manque rarement sa proie. Ce soir, nous nous régalerons. — Prête ? me demande-t-il. — Quand tu veux. Nous embouchons nos détendeurs et entamons la plongée dans les transparences de la Méditerranée. L’eau tiède se referme sur nos têtes, le silence nous engloutit. — Ça va, ma puce ? — Impeccable… (La surprise me fait écarquiller les yeux.) Ça fonctionne ! — Avoue que tu n’y croyais pas. Je me contente de lui sourire des yeux, puis nous entamons notre plongée. C’est extraordinaire. Nous descendons dans de chatoyants abîmes bleutés, en palmant avec lenteur et régularité, côte à côte, et nous pouvons nous parler presque comme à l’air libre. Le plus difficile est de vocaliser sans lâcher l’embout du détendeur. 4
Robotisée Prix de l’Ailleurs 2023
La robotisation sera-t-elle le fait marquant du 21ème siècle ? Robotisée, notre société l’est, et de plus en plus : des processus industriels avancés à la domotique du quotidien, des engins connectés aux drones multifonctions. Que change-t-elle à notre société ? Que, ou plutôt qui, remplace-t-elle ? Et d’ailleurs, la robotisation a-t-elle un genre ? Les robots s’adapteront-ils (ou elles…) toujours à nous ou seronsnous progressivement amenés à nous adapter à eux ? Car ce que nous déléguons à des machines, sensées être rationnelles et neutres, sera-t-il indéfiniment compatible avec notre subjectivité si aléatoire et émotionnelle ? Ces questions ne manqueront pas de se poser. Le prix de l’Ailleurs retrouve là un des grands thèmes de la science-fiction, qui anticipe depuis des décennies l’avènement de cette avancée technologique – dans ses avantages et ses inconvénients. Une approche qui encourage à se pencher sur les conséquence, bien humaines elles !, de cette robotisation, et les visions du monde qui peuvent découler d’une telle évolution et de sa nécessaire remise en question.
Sur le Prix de l’Ailleurs : Créé en 2017 à l’initiative de la Maison d’Ailleurs et de l’Université de Lausanne, le Prix de l’Ailleurs récompense chaque année des productions qui s’inscrivent dans ce registre de la science-fiction. Chaque édition comporte un thème en lien avec l’actualité, et vise à favoriser la reconnaissance de ce genre et l’émergence de nouveaux talents. Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.org www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.org Distribution Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch Distribution France - Belgique : Serendip-Livres 21bis, rue Arnold Géraux FR - 93450 L’Île-St-Denis Tél.: ++33 14 038 18 14 www.serendip-livres.fr
— Collection : Cavorite et calabi-yau Genre : Nouvelles Sujets abordés : Robots, érotisme mécanique, Intelligences artificielles, société
— Format 13.5x19 cm, 240 pages ISBN : 9782940700455 CHF 22/EUR 18 Parution novembre 2023
ÉDITIONS PLI SEPTEMBRE 2023
Club Bizarre
Nathalie Quintane – Stéphane Bérard Parution septembre 2023 Genre : Poésie – arts-visuels ISBN 978-2-9567305-6-9 préface par N.Q postface à la préface par Paul Valéry Dessins par Nathalie Quintane 70 pages couvertures avec rabats brochures cousues collées format 12x18cm prix : 15e
Diffusion Paon diffusion paon.diffusion@gmail.com Distribution Serendip-livres contact@serendip-livres.fr Éditeur Éditions Pli Justin Delareux justin.delareux@gmail.com
ÉDITIONS PLI SEPTEMBRE 2023
«CLUB BIZARRE est un livre à double fond, ou peutêtre à triple fond, ou plus encore. Un livre qui pourrait se jouer du lecteur, ou des sens de lecture.s, ou de tout ce qui n’est pas écrit, mais convoqué. C’est un livre étrange et drôle où les tabliers sont échangés : Nathalie Quintane dessine, Stéphane Bérard écrit. S’y croisent des objets quotidiens, comme un bouchon, un pull en boule, une assiette Louis XVI ou autre raté. S’y mêlent quelques rappels historiques, comme celui de la Commune de Paris, celui d’un tract des «Brigate Rosse», des Denim ou de la moustache. Ce livre est un livre joueur, construit d’intuitions et de suppositions, de mémoire.s, de liens à faire et à défaire, entre le gros doigt de pied et un yacht, par exemple. Une autre manière de secouer le genre poétique frotté à celui du politique, sauce quotidienne.»
NATHALIE QUINTANE Née le 8 mars 1964, est une poète, écrivaine et enseignante française. « Les livres de Quintane publiés à partir de 2003 (Formage, Antonia
Bellivetti, Cavale, tous chez P.O.L), en conservant une construction fragmentée, non linéaire, semblent mettre en scène un arbitraire de l’intrigue (dans Cavale, on passe de la Californie à la Picardie sans explication) et des personnages (des rencontres de hasard sans psychologie particulière). Cependant, autant qu’une critique du roman réaliste, cet arbitraire pourrait renvoyer à la férocité de l’Histoire et des injustices sociales, thème récurrent depuis le début de l’œuvre (cf. en particulier Jeanne Darc, Une Américaine, deuxième partie de Saint-Tropez, Formage, Cavale et Grand Ensemble, écrit en 2002 et publié en 2008 chez P.O.L). »
STÉPHANE BÉRARD Né en 1966, est artiste plasticien et poète français. « Ses activités sont menées dans un «chenil d’hypothéses» où l’idée de sérieux (omniprésente) est indissociable de la pureté navrante. Unique membre d’un institut de recherches par diversions, il est spécialisé dans les phénomènes de rejet. La fumisterie tranche tel le scalpel. Il recèle les idées dites de «tendance» (inscription dans le social, l’architecture et le design, le négoce...) avec l’aplomb d’un Pierre Daco (cf «Les Triomphes de la psychanalyse» Marabout, 1969) qui, au guidon de son argumentaire, enchaînerait virages relevés et ornières de relance ».
ÉDITIONS PLI SEPTEMBRE 2023
P L I est une structure éditoriale métastable crée en 2013 par Justin Delareux, artiste et poète. Pli publie depuis dix ans la revue éponyme et par cet organe papier a contribué à la diffusion de textes et documents inédits de plus de deux cent auteur.e.s. dans les domaines de la poésie, des arts-visuels, de la création textuelle. Toujours exigent et attentif aux propositions critiques nouvelles, en septembre 2023, Pli creuse d’autres chicanes, convoquant et questionnant le genre poétique en suggérant une percée critique et politique qui ne serait pas de l’ordre du militantisme. Il s’agirait plutôt de nous aventurer consciencieusement vers des chemins de traverses inconnus, de donner la part belle aux gestes de créations et d’expérimentations, en pleine connaissance des mouvements qui nous ont précédés. Nous travaillons quotidiennement à l’élaboration de mondes imprenables. Il ne nous est pas impossible de nous défaire du triste langage dominant. Nos archives sont disponibles gratuitement sur le site internet ici renseigné.
Contact :
justin.delareux@gmail.com boom@riseup.net http://www.revuepli.fr
CLUB BIZARRE NATAHLIE QUINTANE STÉPHANE BÉRARD
parution : septembre 2023
É DIT IONS LURLURE PARUTION OCTOBRE 2023 Nathanaëlle Quoirez
LETTRES À MADAME Nathanaëlle QUOIREZ
Lettres à Madame
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Genre : Poésie Collection : Poésie Prix : 17 euros Format : 14 x 21 cm Nombre de pages : 96 ISBN : 979-10-95997-57-3
> LE LIVRE Recueil alternant lettres et poèmes, Lettres à Madame partage tout à la fois un immense chagrin d’être au monde et une féroce faim de Dieu à la manière des extases mystiques – avec un corps toujours complice. C’est par l’adresse continuelle et quasi incantatoire à celle qui est nommée «Madame» tout au long du recueil, qu’on pèlerine en langue dans le « dédale de la torpeur », là où les réalités concrètes du quotidien vécu se confrontent aux grandes questions existentielles. Car s’il s’agit ici d’une Madame, il s’agit surtout de toutes les autres, les voix de de nos polyphonies intimes – de nos ancêtres à nos amantes – mêlées toutes ensemble au grand feu pulsionnel et lyrique du « je » de l’écriture poétique.
> L’AUTRICE Nathanaëlle Quoirez est née dans les Alpes-de-Haute-Provence en 1992. Elle anime des ateliers de pratiques artistiques à Marseille. Son premier livre, Kaïros, est publié en 2022 (Polder / Décharge). Elle est présente dans des revues telles que : La rumeur ou Hors-Sol. Elle a récemment participé à l’anthologie Ces mots qui traversent les frontières (Le Castor Astral, 2023). Nathanaëlle Quoirez
DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES / PAON DIFFUSION
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EXTRAIT 1
madame, vous dire évidemment : tout n’est pas vous. mes lettres ont été des destinations pour pouvoir me nommer, visage ne figurait plus. soif et faim avaient cessé, me restait l’invention encore un peu coriace, l’idéation hantée par le grand saut du pantin fixe. tout-à-égout ce crâne, pourtant en moi luttait non plus la poésie madame, mais cette face de chien créditée par ses larmes. les yeux au ciel pleuvant, la couenne au cœur, j’étais malade. secret et vérité, brusque aveu, logique congénitale. de ses alentours, revenir, oui, mais comment ? me souviens de vous sourire de l’autre côté de l’âme, je crois en dieu. pyrobatie chez vous, j’ai le feu acrobate. nuit de chaque mot, je vous ai ramassée avec au sang le battre de la férocité amour. contre dieu ma colère, j’en nourrissais le pacte d’abandon mais j’attendais la paix comme un enfant gigote sa main pour réparer une amitié. je vous ai écrit pour le réel, m’y arrimer, en faire usage. vous fûtes mon pluriel de conservation, étoile polymorphe et anonyme, de la continuité et du grandir. c’était la nuit et ma réponse, corps après jour, sortir de taire. par ouï-dire et déjointée, moi avais froid, figure de moi qui m’échappait. dégradation, pourquoi ? on sait très bien que la montagne de chacune n’est pas de la hauteur de tous. on gravit, on arpente, enfance par devers tout, l’égalité n’existe pas. je suis par où les eaux se figent, heurtée si l’on peut dire depuis que naître est un hasard. me voici dans ma robe de plâtre, coup de lettres tiré, mon nom sans alphabet est en errance. un enfant mort continue de mendier, pouponnière dégueulasse. assomption jour alcoolique, ombre nue et vulgaire qui flaque au ciel du sperme. la liberté, madame, est le passé sorti du bois et ramené à la confiance. cela c’est devant vous, j’exerce un avenir. merci.
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EXTRAIT 2
huit octobre deux-mille-vingt-et-un
madame, cauchemar, l’éternité susurre. bête à plusieurs proies, destin s’y résout mal. on panse une cachoterie, les aïeux nous regardent. voudrais vous visiter, on dira prestement. les nuits ne dorment plus. on m’accorde un caillou, c’est un classique du don qui pèse. plaisir de votre vieillesse à regarder me calme. je lis des livres effrayants. les mots violent, esprit se désorganise, menace d’effondrement. vous connaissez votre langage, et moi sans verbe un avis d’extinction. si vous saviez, madame, ce que j’ai connu de pestes et de petites gens racornis aux émotions : des traitres à bouches, des sycophientes. il en faut du vouloir pour encore se faire vivant. j’ai pensé aux autres, aux allures de grand rien, au cœur de grands mages. il y a des bonnes gens, madame, je regarde vers leurs épaules, l’horizon où le rêve nous fait un grand dormir. je m’endors en sachant que le bien est concret. l’usage du monde n’est pas dans la parole.
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EXTRAIT 3
neuf octobre deux-mille-vingt-et-un madame, tout le jour une pensée cogne aux barreaux des urgences. hôpital traversé par le jour qui habite, nous ne sommes pas sans exister. mais chute, cendre et source. dire ne rassasie plus, ne déleste de rien. je vous aime. aimer peut, protège, est infaillible. vous êtes souveraine, une idée de monde meilleur, ma taupinière contre l’effondrement. vous êtes un dieu caché dans mon imaginaire, vous ne pouvez rien mais vous m’innocentez. je ne mélange pas l’ordre et l’ivresse, je vis d’extase. sachez-le, j’ai droiture comme gens sérieux et cassés. j’étais comme vous, tendre aux mains, accourant humanité aux sirènes qui nous font peur. généalogie est un arapède pas une abstraction, n’en doutez pas. un mal est entré par voie basse, je suis née, madame, il y a vingt-neuf ans. rien ne peut m’ôter l’idée banale de la très grande déjection. je vous aime parce qu’en terreur le nôtre ciel est à réinventer. je ne tétine plus rien mais me remâche d’inconsistance. je veux de votre odeur pour mon temps à tuer. vous êtes une fable, mon dernier carré de salut. les jours de rendez-vous je vous hais, je rougis dans vos jambes. je vous ris madame et vous rase depuis ma langue. mais vos mains quelque chose quand je dois aller voir le couteau replanté dans chacun de mes morts. j’ai envie, madame, pas comme on le fait mais comme ailleurs existe. baisers prudents qu’on ne peut satisfaire.
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EXTRAIT 4
dieu me fait des représailles je suis des années de cavale faites-moi venir à vous ce vous que j’invoque me protège quand ma petite chose minuscule prend peur le diable couve au-dessus l’éclosion d’un malheur parfois je négative pour ainsi dire tout mon espoir le christ est médusé néanmoins lumière du ciel me descend droite je ne mendie pas madame vous déguste au feu quotidien même au blason de lait peut-être de votre élan serrez mes deux grandes ailes couvrez-moi de buée j’ai manqué d’enveloppe je signe : la fille analogue.
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Lida Youssoupova Verdicts Collection « Ouija » 15 x 20 cm 232 pages 978-2-493242-08-2 20 € 3 octobre 2023
Verdicts, dans la lignée de Témoignage de Charles Reznikoff, est un livre de poésie documentaire entièrement construit par le montage de fragments de jugements prononcés par des tribunaux russes entre 2012 et 2017, notamment dans des affaires de féminicides, d’infanticides, de violences domestiques ou de meurtres homophobes. Ces extraits judiciaires constituent une chronique de la vie quotidienne des provinces périphériques russes, marquées par une violence inouïe mais aussi par la misère, l’alcoolisme ou l’arbitraire de l’État. Lida Youssoupova s’attaque à la langue du pouvoir russe. Les quatorze poèmes qui composent ce livre donnent à lire la rhétorique de défense des « valeurs traditionnelles » au sein des tribunaux, réthorique que l’on retrouve dans les éléments de propagande employés aujourd’hui dans la guerre en Ukraine. Par un travail d’amplification performative, Verdicts montre que l’intime des corps des citoyens est l’un des premiers lieux où un régime autoritaire vient imprimer sa marque. Parallèlement à cette démonstration, la poésie de Lida Youssoupova opère un « montage de libération » (Galina Rymbu) par lequel les victimes, invisibilisées, acquièrent des traits visibles. La tâche éthique de l’auteur consisterait ainsi à rendre la voix aux victimes, à les rendre audibles dans l’espace de la mémoire individuelle et collective. Malgré son extrême violence, le poème devient ainsi un lieu de réparation. Traduction de Marina Skalova.
* Lida Youssoupova est née en 1963 à Petrozavodsk, en Karélie (Russie). Après avoir été contrainte d’abandonner des études de journalisme à l’université d’État de Leningrad (accusée d’être à la fois dépravée et antisoviétique), Lida Youssoupova travaille à la poste. En 1996, elle émigre de Russie et se rend en Israël, puis au Canada. Aujourd’hui, elle vit entre Toronto et San Pedro, au Belize. Elle est l’autrice de plusieurs livres de poésie en russe, parmi lesquels Dead dad, qui paraît en 2016 chez Kolonna Publications – l’éditeur russe de Monique Wittig, Kathy Acker ou Antonin Artaud – et qui fait l’effet d’une déflagration dans la communauté poétique russe. Verdicts est son premier livre traduit en français. Avec cette parution, Zoème entame une série de publication consacrée à des autrices russes contemporaines.
et aussi la jeune fille rousse qui s’appelait Irina Jugement de l’affaire pénale n°1-337/2013 VERDICT
Au nom de la Fédération de Russie
ville de Krasnogorsk 13 novembre 2013. A.V. Mordakhov, juge du tribunal municipal de Krasnogork de l’oblast de Moscou,
assisté par le procureur d’Etat D.V Kozlov,
suppléant le procureur municipal de Krasnogorsk, en présence du prévenu A.A Rodionov,
de l’avocat de la défense I.A Bykhanov, a examiné en audience publique
le dossier de l’affaire pénale visant Anton Andreïevitch Rodionov,
accusé d’avoir commis un crime désigné par
l’article 105.1 du code pénal de la Fédération de Russie, le prévenu est déclaré coupable des faits suivants : Le prévenu A.A Rodionov a commis un meurtre,
c’est-à-dire qu’il a volontairement donné la mort à autrui. Le crime a été perpétré dans les circonstances suivantes : il était tellement ivre que pendant à ce moment-là il a perdu la notion du temps
Irina lui a proposé d’aller se promener
après cela elle s’est levée et est partie dans la rue dans le sens opposé au trafic il s’est levé et l’a suivie
ils ont marché longtemps dans la forêt et ont parcouru quelques kilomètres
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Irina portait un jean et un tee-shirt elle avait des chaussons aux pieds Irina s’est approchée du ruisseau après cela elle l’a appelé
il s’est levé et est venu la voir c’est alors qu’il a remarqué qu’elle avait déjà
enlevé ses vêtements elle était debout sur une dalle en béton
qui recouvrait le ruisseau et lui demandait si elle lui plaisait
et s’il voudrait avoir une relation sexuelle avec elle il a dit à Irina qu’elle ne lui plaisait pas
qu’il ne voulait pas avoir de relation sexuelle avec elle en même temps il a expliqué qu’il était marié et qu’il avait une fille en bas âge Irina s’est mise en colère car il
refusait d’avoir une relation sexuelle avec elle elle a dit qu’il n’était qu’un impuissant
elle aurait mieux fait d’aller en forêt avec quelqu’un d’autre alors il a proposé à Irina de s’habiller
et de retourner chercher l’un de ses amis après cela elle s’est fâchée encore plus elle s’est mise à l’insulter
elle a dit que sa femme était une prostituée
elle l’a traité de tous les noms et a même insulté son enfant il s’est mis en colère
il a repoussé Irina avec les mains ce qui lui a fait perdre l’équilibre
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elle est tombée dans l’eau tête la première il est descendu de la dalle vers le ruisseau
et alors que le visage d’Irina était déjà dans l’eau il l’a prise par la nuque et l’a serrée jusqu’à ce qu’elle cesse de donner des signes de vie
ensuite il a saisi Irina par les bras
et l’a trainée à-peu-près à cinq mètres du ruisseau il a jeté le cadavre dans les buissons ensuite il l’a recouvert d’herbe qu’il a arrachée pas loin
le tribunal tient compte de l’immoralité
le tribunal tient compte de l’immoralité du comportement de la victime le tribunal tient compte de l’immoralité et du caractère illégitime du
comportement de la victime
le tribunal tient compte du fait que la personnalité du prévenu est caractérisée de façon positive par son entourage
tout comme de l’immoralité et du caractère illégitime du comportement de la victime
le tribunal tient compte du fait que la personnalité du prévenu est caractérisée de façon positive par son entourage le prévenu a un enfant en bas âge à sa charge
tout comme de l’immoralité et du caractère illégitime du comportement de la victime
ce qui constitue des circonstances atténuantes pour sa condamnation
et aussi la jeune fille rousse qui s’appelait Irina.
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L’auteur Les dits d’Arès Un livre d’André Bernard
Poésie
/ Aphorismes, fables… Les dits sont nés du regard attentif, amusé et attendri de l’auteur, porté aux objets prétendument inanimés, aux animaux, aux personnes, un univers où tout un chacun est doué de parole et n’hésite pas à en user pour discourir sur le monde et sa condition…
Parution septembre 2023 ISBN : 978-2-911917-84-4 12,5 cm 16 cm 40 pages Extrait 10€
Une approche poétique suscitée par la marche à pied ou la somnolence, mais pas que… La couverture et les collages du livre sont de l’auteur.
« Je suis un animal, cria l’homme. – C’est certain, rétorqua son chat, mais, quant à moi, je ne suis pas un être humain. »
André Bernard est né en 1937. Insoumis à la guerre d’Algérie, il s’exile en Suisse puis en Belgique, avant de revenir en France pour agir avec l’Action civique nonviolente, ce qui lui valut un peu plus de deux années de prison (action collective qui débouchera au statut d’objecteur de conscience). Devenu ouvrier du livre, il s’implique dans les actions directes syndicales. Poète et collagiste, il participe à des expositions notamment à la Création franche de Bègles. Il écrit dans des revues et des journaux, notamment sur le site « De la désobéissance libertaire » (deladesobeissance.fr).
Extraits « Je n’ai pas fait ce que je ne voulais pas faire, dit-il, et ma compagne veut bien que je l’aime : je peux donc regarder l’océan. » Devant le néant imperturbable, l’épouvante se figeait tandis que la peur se sauvait à grands pas. Le néant, comme en souriant, les avala tous les deux. La famine à ses trousses, un gros pain tout frais et croustillant courait sur le trottoir. Une bouche d’égout ouverte le mangea en passant.
ÉRIC PESTY ÉDITEUR K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. n°25 Au sommaire : Kathy Acker : Troisième lettre à Paul Buck Robert Creeley : Proses (extraits de A Day Book) Ghassan Zaqtan : Poème J. H. Prynne : Que la tienne pardonne à la mienne, poème Isabelle Sbrissa : Une fable Michèle Cohen- Halimi : Chronique Norma Cole : Dessin Note d’intention de Jean Daive pour la revue K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. rédigée en 2012, année de fondation de la revue : Koshkonong est un mot indien Winnebago qui donne son nom à un lac important du Wisconsin. Il signifie au-delà de toutes les polémiques d'hier et d'aujourd'hui : "The Lake we Live on" — Le Lac qui est la vie. C'est là que Lorine Niedecker est née et a vécu, dont les poèmes ouvrent le premier numéro de K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. Le poème de Lorine Niedecker fait d'échos, de résonances, introduit une écoute autre à propos d'accents autres et de sens autres. L'écriture principalement connaît trois phénomènes : la main, la voix, le mur. Le mur est une manifestation qui s'adresse le plus naturellement du monde à l'homme, quel que soit son état de marche, quel que soit son état de cœur : le mur qui écrit la revendication, le mur des amoureux, des accusations, le mur des avis, notices, affiches, placards, proclamations, le mur des graffitis, des signes, des mots bombés, le mur est manifestation de l'urgence, de l'injustice, du procès, de la contagion, de l'épidémie. K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. est une revue qui veut prendre en compte toutes les résonances de la langue et l'urgence, toutes les désaccentuations possibles et l'alerte. K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. est une revue de l'ultimatum.
(COUVERTURE PROVISOIRE) Parution : novembre 2023 Prix : 11 € Pages : 28 Format : 15,5 x 24 cm EAN : 9782917786871 Rayon : poésie contemporaine CONTACT PRESSE ET LIBRAIRE Éric Pesty : contact@ericpestyediteur.com
ÉRIC PESTY ÉDITEUR Roger Giroux Journal d’un Poème (réimpression à l’identique) « Le langage ainsi traité comme une foudre qui tombe est regard, capable d’atteindre l’oeil du lecteur non pour lire, mais pour voir. » ( Jean Daive, préface) Roger Giroux est né en 1925. Traducteur émérite de l’anglais (Lawrence Durrell, Henry Miller, Edna O’Brien, W. B. Yeats…), éditeur auprès de Marcel Duhamel à la « Série noire », il demeurera l’auteur de « un ou deux livres », comme il l’écrit à Pierre Rolland, un ami d’enfance, au tout début de sa carrière. - L’arbre le temps, paru au Mercure de France, obtient le prix MaxJacob en 1964. (Le livre est réédité en 1979 augmenté de deux textes inédits au Mercure de France. En 2016, Éric Pesty Éditeur procure une troisième édition de L’arbre le temps qui restitue le format de l’originale de 1964.) - Poème, livre resté inachevé à la mort de l’auteur, fut édité par Jean Daive au Théâtre Typographique en 2007. A la mort de Roger Giroux en janvier 1974, Jean Daive découvre en effet deux textes dactylographiés (Lieu-Je et Lettre publiés pour la première fois à la suite de la réédition de L’arbre le temps au Mercure de France en 1979, et aujourd’hui également réédité par nos soins dans la collection agrafée), mais encore divers cahiers et carnets d’écriture, parmi lesquels se détache Journal d’un Poème. L’intuition majeure de Jean Daive est de reconnaître immédiatement dans Journal d’un Poème le négatif du livre en gestation au moment du décès de Roger Giroux, Poème, et qui en figure la prémonition. « Roger Giroux a toujours tenu un journal, parce qu’il aime regarder l’écriture en train de se faire. Les carnets intimes traitent de l’absence, de la présence, du rien et du silence, du non-être de l’esprit. Ils sont nombreux. L’écriture très particulière de Poème a suscité Journal d’un Poème, publié ici avec ses couleurs. Il est à part. Il progresse selon l’invention visuelle du poème, il en suit l’évolution, il accompagne les différentes phases de l’expérience, dévoile les enjeux de l’œuvre. C’est ainsi que Poème et Journal d’un Poème s’imbriquent parfaitement. Tout de Poème se retrouve différemment dans Journal d’un Poème. La différence est ce qui doit définir Poème et définir Journal. Car Roger Giroux a conscience que la langue n’a plus une vérité de sens (il la laisse encore volontiers au Journal), mais une vérité de signes, vérité qu’il veut inscrite, dessinée, graphique, théâtralisée, jouée dans l’espace du livre et de ses doubles pages. » (Extrait de la préface de Jean Daive.)
Edition et préface de Jean Daive (réimpression de l’édition de 2011 à l’identique) Parution : novembre 2023 Prix : 28 € Pages : 196 Format : 11 x 17 cm EAN : 9782917786086 Collection : brochée Rayon : poésie contemporaine CONTACT PRESSE ET LIBRAIRE Éric Pesty : contact@ericpestyediteur.com
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ce dire que le Livre eace Pour que le Livre soit
Propositions mortes dans ma main. Ma bouche n’est pas celle d’un penseur. Ces formules m’ont desséché le cerveau. Il reste tout à dire (ce « tout » que je dois écrire en petites majuscules et pour, à la n de la quête, manifester un espace dense, réduit. Ici, par exemple, au cœur irradiant, serait le mot soit
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D S O I T N C E L A
Je lis ie lis (en volant un I)
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Injonction du je absent comme absent, mais si l’on sait lire, enfermé ici dans la (proposition formule, parole, constellation, énigme) enclos. Mais ie dans clot signifierait je le cèle, je l’enferme ici, le sens, (quel ?) sens ? l’informulable, de même
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que l’or, s’il fut produit, ne fut pas répandu au su et au vu, mais gardé pour le secret de l’opération, sinon l’op. aurait été (serait) antérieurement un échec. Cela est le sens Celer, ne pas faire connaître, tenir secret cela
son
dit
((« Cela ») cela son dit) Redoublement du secret. Double sceau. Doublement scellé le
tais
donc
De tu (qui ?) à cela (quel ?)
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double question sujet, double sujet en question.
L’essentiel (de vivre) est que cela vive pulse fonctionne, que l’acte soit
Le Poème est cela, rien de plus qu’il soit donc cela
cela soit donc Son évidence est telle que toute autre parole n’est que masque.
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ÉRIC PESTY ÉDITEUR Jørn H. Sværen Musée britannique « un calme de plus en plus grand » Tout comme Reine d’Angleterre (trad. Emmanuel Reymond, Éric Pesty Éditeur, 2020) Musée britannique se présente comme une succession de pièces de formats variables, enchaînant courts essais en prose, extraits de correspondance et poèmes réduits à leur minimum : un ou quelques vers isolés sur la page. En ce qui concerne la fabrique du poème, l’auteur explique qu’il commence par collectionner des mots et des phrases ; il les recopie sur de petits bouts de papier et les dispose sur une table. Il les déplace, essaie différentes combinaisons, puis les assemble par pages jusqu’à ce qu’un chapitre ou un petit livre à la fin soit écrit. Du côté de la prose, les chapitres pourraient être rattachée au genre « hantologique » : le passé ancien (du souvenir personnel) et antique (de l’Histoire), en lequel la prose puise ses motifs, suscite une impression de rêve et de distance qui la ferait relever du domaine de la narration. Cette opposition entre les régimes d’écriture se retrouve dans le traitement de la question du sens. Le poème demeure énigmatique en ce qu’il déjoue toute tentative d'interprétation. Il ouvre sur le blanc de la page : « la poésie est le bouclier vide ». Dans la prose au contraire les images, représentatives et symboliques – l’héraldique dans Musée britannique –, convoquent un sens conventionnel qui relève de l’herméneutique. Dans Musée britannique cependant, davantage peut-être que dans Reine d’Angleterre, les vides et les pleins (« Blanc et noir ») se conjuguent. Les frontières ou jointures entre les pièces du puzzle ici s’expliquent ; la rigueur de leur agencement invite à un parcours de lecture plus orienté et qui semble conduire à un possible dénouement. L’auteur : Né en 1974, Jørn H. Sværen est un auteur, éditeur et traducteur norvégien. Traducteur d’auteurs français (Emmanuel Hocquard, Victoria Xardel, Marie de Quatrebarbes…) on doit notamment à Jørn H. Sværen une somptueuse traduction de la tétralogie de Claude Royet-Journoud (Gallimard 1972-1996 / H Press 2009). Parallèlement à ses activités d’auteur, d’éditeur et de traducteur, Jørn H. Sværen est membre du groupe de musique expérimentale Ulver, connu internationalement.
Traduit du norvégien par Emmanuel Reymond Parution : novembre 2023 Prix : 19 € Pages : 176 Format : 13 x 21 cm EAN : 9782917786857 Collection : brochée Rayon : poésie contemporaine CONTACT PRESSE ET LIBRAIRE Éric Pesty : contact@ericpestyediteur.com
Une ligne isolée : les ruines sont des églises Elle a pour origine un groupe nominal, désassemblé et réarrangé : ruines d’église Je tombai dessus un jour dans le dictionnaire, j’étais à la recherche de groupes nominaux construits autour du dernier mot. La liste est longue, comme un banc d’église ou un registre d’église, mais je m’arrêtai sur celui-ci, où le ciel et la terre se rencontrent, et je l’écrivis pour le décomposer. Les lignes qui l’entourent, sur la même page, sont des ajouts plus tardifs : sources les ruines sont des églises ils cultivent la terre entre eux Les lignes tombent, de plus en plus longues, comme des ombres dans le soleil couchant, et je me rappelle le vent chaud et l’air qui vibrait au-dessus des champs à la sortie d’Estoi, un village sur la côte sud du Portugal, je me tenais dans les ruines d’une villa romaine, sur les marches d’un temple païen converti en église au iVe siècle après Jésus-Christ. Il ne reste que les fondations, et des sols et bassins aux mosaïques marines. Je levai les yeux et regardai vers les collines au loin. J’imaginai les sources dans les montagnes, les ruisseaux et les veines d’eau abreuvant ce paysage aux couleurs de l’automne où l’homme a cultivé la terre depuis des millénaires. Des sources froides, claires, miraculeuses, je restai là à penser à un autre sens du mot. Les sources écrites, inscriptions et manuscrits, 47
les originaux perdus, transmis par des copies, mangés par les vers et les mites, toujours fertiles. Nous allons aux ruines pour comprendre. Et je pourrais continuer ainsi. Toutes les phrases ont une histoire. Je me rappelle un mot en rouge sur fond blanc, d’un panneau sur une porte dans un couloir d’hôpital : défibrillateur Je sortis un papier de ma poche et notai : le cœur démarre Je saisis la poignée de la porte, elle était verrouillée. Je glissai le papier dans ma poche et me dirigeai vers la chapelle de l’hôpital. L’espace était vide, et je m’assis sur un banc et écrivis : le cœur s’arrête Ce serait plus tard une ligne dans un livre, le dernier d’une série de trois livres, tous reliés à la main et auto-publiés : Une église, Éditions England, Oslo, 2007, 24 pages. Un enfant ou un livre, Éditions England, Oslo, 2008, 24 pages. Trois livres, Éditions England, Oslo, 2010, 24 pages. Le premier livre a une préhistoire. Il existe une édition non publiée, le titre est sur la première de couverture et le nom d’éditeur sur la quatrième. Le tirage me fut livré devant la porte, deux cent exemplaires emballés dans un carton, je l’ouvris et soupesai le livre dans ma main. Je le parcourus et décidai de jeter les livres dans l’un des nombreux puits de mine dans la forêt derrière l’immeuble dans lequel je vis. Je pourrais venir les récupérer plus tard, ce qu’il en resterait, et reprendre le fil effacé d’un mot ou d’une image, j’ai toujours rêvé d’une telle chose. Mais je changeai d’avis, j’étais abattu et la forêt était ensevelie sous la neige, je descendis aux poubelles et vidai le carton dans le bac de recyclage. Il ne reste que deux exemplaires. Je retirai le titre et l’éditeur de la 48
première et quatrième de couverture et fis réimprimer le livre. J’effaçai une ligne, elle restera un secret. On lit à la place : un calme de plus en plus grand J’aime cette ligne, la concision et le mouvement, avec le calme posé d’emblée et qui se déploie vers une fin ouverte. Je commençai ailleurs, j’étais assis dans le train et lisais un article dans un journal, sur l’expansion infinie de l’univers, et je notai dans la marge : un espace de plus en plus grand J’ai créé les éditions England en décembre 2006. L’été d’après je rencontrai Steinar Enerly, gérant de l’entreprise familiale de stores Grorud, il me fit un bon prix pour un store vénitien et je lui composai un livre en échange, sous la signature de l’Atelier Typographique England. Je le rencontrai à nouveau à l’automne, en descendant à la boîte aux lettres, il me dit qu’ils allaient ouvrir une galerie en bas de la rue, avec des studios aux étages supérieurs. L’adresse était 5 rue du Docteur London, et je ne pouvais résister à une telle adresse. La rue ressemble davantage à un passage, longue comme un jet de pierre et étroite. Il existe une image impayable de l’entrée de la voie, je la tiens du journal local, un policier court après un élan en direction du centre-ville. Je me suis retrouvé deux fois face à face avec un élan. C’était le soir et les pistes étaient éclairées à travers la forêt, nous étions partis skier pour la première fois depuis qu’Ingvild était rentrée de l’hôpital. Nous tournâmes au détour du chemin et une femelle élan se tenait derrière les arbres devant nous. Nous stoppâmes net, l’animal sortit de l’obscurité, dans la lumière artificielle, nous fîmes volte-face et remontâmes en trombe jusqu’en haut d’une pente. Nous soufflâmes, le regard fixé sur le chemin derrière nous. La femelle élan surgit de derrière le virage, elle s’arrêta et regarda dans notre direction. Nous nous élançâmes, moi devant et Ingvild derrière, avec un trou dans le ventre, et dévalâmes hors de la forêt et à travers le paddock et jusqu’à la maison. Un paddock 49
est un enclos selon le dictionnaire, un espace aménagé dans une prairie pour les juments poulinières et leurs poulains, et j’ai un autre souvenir à partir d’ici, une ouverture sur un abîme. C’était le printemps et je ne me rappelle pas où j’allai, lorsque je remarquai le ruissellement de l’eau au bord du chemin, cela courait et murmurait et je m’arrêtai net. Je regardai autour de moi, il n’y avait rien à craindre, les anémones des bois hochaient la tête dans le vent chaud. Je fermai les yeux, j’allais à l’école à travers la forêt ailleurs en Norvège, automne, hiver, printemps, l’eau de fonte ruisselait sous la neige, et je me mis à penser à une scène dans le premier livre d’À la recherche du temps perdu, quand le goût d’une madeleine trempée dans le thé renvoie Marcel en enfance. C’est une image saisissante, mais je ne la comprenais pas, pas en profondeur, avant de marcher à la lisière de la forêt plusieurs années après, et il m’apparut, je me rappelle, que la connaissance requiert une certaine distance, et je notai au feutre sur le dos de ma main :
nous sentons la terre J’apprendrais plus tard que c’est le titre d’un livre. Il en est ainsi. Toutes les phrases ont une histoire, celle-ci est la mienne et en est une parmi d’autres. Et je pourrais continuer ainsi.
le secret de la répétition Il y a quelques jours, j’écris dans une cabane de camping dans le comté de Hedmark, je tombai sur un crâne d’élan sur une colline reculée. Je m’assis sur une pierre et parcourus du regard le plus grand lac de Norvège, en direction des montagnes, sous le soleil printanier, vers le sud. La pierre était froide et je me levai et poursuivis mon chemin à travers la forêt avec le crâne à la main. Une branche craqua et je m’arrêtai, devant moi se tenait un grand animal des bois, un élan mâle, il était immobile et me regardait de ses yeux sombres. Je restai là, je ne sais combien de temps, avec le cœur dans la gorge et le crâne à la main. Sans réfléchir, je le portai au visage, comme un masque, et fixai l’élan à travers les orbites. Il me regardait sans expression. Je sentais l’odeur de la terre. Il hocha la tête et se retourna, d’abord la tête et puis le corps, et s’éloigna dans la direction opposée. Comme un roi, pensai-je, sans un regard en arrière. Je soufflai et laissai tomber le masque. Je fis demi-tour vers la colline et jusqu’à la maison, et m’assis sur le lit et écrivis :
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É DIT IONS LURLURE NOVEMBRE 2023
ARTHUR RIMBAUD Roger GILBERT-LECOMTE Introduction de Bernard NOËL
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Genre : Essai poétique Collection : Critique Prix : 9,50 euros Format : 12 x 18,5 cm Nombre de pages : 56 ISBN : 979-10-95997-56-6
> Deuxième édition chez Lurlure de ce livre indipensable à tout amateur de Rimbaud
> LE LIVRE Ce recueil reprend les deux textes que Roger Gilbert-Lecomte a consacrés à Arthur Rimbaud. Le premier, Après Rimbaud la mort des Arts, a paru initialement dans la revue Le Grand Jeu au printemps 1929. Le second a paru en introduction au livre Correspondance inédite (18701875) d’Arthur Rimbaud (Éditions des Cahiers Libres, 1929). Ils sont précédés d’un texte introductif de Bernard Noël, La Mort, le Mot et le Mort-Mot. Roger Gilbert-Lecomte entretenait plus qu’une proximité avec Rimbaud, et s’il évoque dans ces deux textes essentiels l’œuvre et la figure du poète, c’est pour faire sienne la “mission poétique” de Rimbaud. La réédition de ces textes est une vraie redécouverte, de même que l’introduction de Bernard Noël, réflexion sur la puissance d’évocation – voire d’incantation – du langage.
> L’AUTEUR Roger Gilbert-Lecomte, né à Reims le 18 mai 1907, mort à Paris le 31 décembre 1943, est un poète français. Gallimard a publié ses œuvres complètes en deux volumes (1974 et 1977). Depuis le début des années 2010, son œuvre bénéficie d’un regain d’attention et d’intérêt et ses textes sont régulièrement réédités : Monsieur Morphée, empoisonneur public, Allia, 2012 ; La Vie l’Amour la Mort le Vide et le Vent et autres textes, Gallimard, collection “Poésie / Gallimard”, 2015. DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES / PAON DIFFUSION
R.-G. Lecomte
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EXTRAIT 1
INTRODUCTION DE BERNARD NOËL “Qu’est-ce qu’un mort ? Un personnage imaginaire et cependant emprunté à la réalité ; quelqu’un qui a quitté l’existence pour devenir un être ; en somme l’analogue de ce qui constitue un mot. Les morts dont on ne parle pas sont comme des mots que l’on n’emploierait plus. Les autres morts font partie du langage, et le langage, dit Blanchot, est « la vie qui porte la mort et se maintient en elle ». Ces morts, qui vivent dans notre bouche comme y vivent les mots, sont des signes : ils nous servent à noter des traces, qui sont moins la leur que la lecture que nous en faisons. Nommer un mort, c’est faire périr une deuxième fois son existence. Quand je dis : « Roger Gilbert-Lecomte », je contribue à l’effacement de ce que cet homme fut réellement pour faire émerger une présence textuelle, qui a cessé d’être sa création pour devenir la mienne. Mais, dira-t-on, qui prononcerait encore ce nom si son porteur n’avait pas produit ce que ma lecture m’attribue ? Tel est le double jeu de l’écriture : elle vous efface, mais pour vous conserver dans le mouvement même de cet effacement qui, lui, perpétuellement recommence. Ainsi, elle n’immortalise, dérisoirement, que la mise à mort. Elle est une agonie silencieuse et sèche, mais une agonie qui ne prend conscience d’elle-même que pour découvrir qu’elle n’aura pas de terme ; car la mort qu’elle appelle est déjà morte.”
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EXTRAIT 2
APRÈS RIMBAUD LA MORT DES ARTS “Le propre d’un Rimbaud sera d’apparaître à jamais, avec l’ironie d’un retour éternel, dès sa plume posée pour ne plus la reprendre, comme le précurseur de tout ce qui veut naître et qu’à l’avance il déflora du caractère de nouveauté que l’on prête gratuitement aux naissances. Cette perpétuelle du millenium eut ainsi en lui son rare témoin : on peut le dire exactement prophète. Trahi sans cesse par la plupart de ses admirateurs ou esprits bas, qui cherchent à lui faire servir leurs fins innommables et qui se jugent en le jugeant comme ils font, il demeure invariablement la pierre de touche. Il montre la limite de tout individu parce qu’il vécut lui-même à la limite de l’individu : je veux dire que plusieurs points de son œuvre marquent le souvenir d’un être qui, ayant tendu toutes les facultés de son esprit à l’extrême des possibilités humaines, a suivi l’asymptote des impossibilités humaines 1. S’il a ou n’a pas vu au-delà de ces limites (ce qu’on ne peut évidemment vérifier qu’à condition de revivre son expérience, et à quel prix !), il a au moins vécu béant sur cet au-delà. D’où, dans son œuvre, ces trous noirs que ceux qui craignent le vertige cherchent à masquer grossièrement au moyen de ce qu’ils ont de mieux à puiser au fond d’eux-mêmes de leur « idéal », par analogie. Dévoilant à tout coup leurs petits sommets (foi religieuse ou concept tautologique, phraséologie creuse ou pire), ils permettent de mesurer leur bassesse.”
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É DIT IONS LURLURE NOVEMBRE 2023 Arthur Rimbaud
Vers nouveaux
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VERS NOUVEAUX Arthur RIMBAUD Édition d’Ivar Ch’Vavar Genre : Poésie Collection : Poésie Prix : 10,00 euros Format : 12 x 18,5 cm Nombre de pages : 72 ISBN : 979-10-95997-55-9
> LE LIVRE Écrits en 1872 (Rimbaud est alors âgé de 17 ans), les poèmes qui composent les Vers nouveaux (le titre généralement retenu est : Vers nouveaux et chansons – il n’est pas de Rimbaud, qui n’avait pas titré ses poèmes) par leur ton et par leur liberté formelle, constituent une avancée majeure de la poésie française. Cette nouvelle édition de ces poèmes a été préparée et annotée par le poète Ivar Ch’Vavar, dont l’œuvre de Rimbaud est l’une des grandes influences. Elle pose un regard neuf sur ces poèmes essentiels de notre littérature.
> LES AUTEURS Arthur Rimbaud est né en 1854 à Charleville et mort à Marseille en 1891. Il écrit son œuvre poétique entre l’âge de 15 et 20 ans et abandonne ensuite définitivement l’écriture. Bien que brève, l’originalité et la densité de son œuvre poétique en font l’une des plus importantes de la littérature française.
Ivar Ch’Vavar est né à Berck-sur-Mer en 1951. Il a dirigé plusieurs revues, dont Le Jardin ouvrier (rééditée en anthologie chez Flammarion en 2008), et publié de nombreux livres de poésie. Chez Lurlure, il a déjà publié : Cadavre Grand m’a raconté (2015) ; La Vache d’entropie (2018) et Le Tombeau de Jules Renard (2023).
DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES / PAON DIFFUSION
Arthur Rimbaud (dessin de Paul Verlaine)
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EXTRAIT 1
“Je fais cette édition pour les amis, cette présentation ou mise en ordre, disons, de poèmes qui me fascinent depuis plus de cinquante ans, que j’ai relus toujours, dont l’importance dans l’histoire de la poésie me paraît extrême – et que j’ai toujours trouvés mal publiés. Il faut reconnaître que les Vers nouveaux posent de sérieux problèmes d’édition, insolubles même, dans l’état actuel de nos connaissances. Certains de ces poèmes sont datés, mais l’ontils été au moment de la première écriture, ou bien – plutôt ! – au moment d’une mise au net, ou d’une simple copie ? Il n’est pas évident d’établir dans quel ordre ils ont été écrits, alors qu’il serait si important de le savoir, car une avancée majeure de la poésie se joue ici, en très peu de temps.”
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EXTRAIT 2
LARME. Ici, un souvenir personnel. Je suis au lycée de Montreuil-sur-Mer, en classe de première. Notre professeur de lettres est Monsieur Davanture, « Dada », grand homme à vaste poitrine, d’une belle prestance, approchant de la retraite – une figure, dans la petite ville ! Latiniste émérite, admirateur quasi monomaniaque des Classiques : en début d’année, il a failli s’étouffer en découvrant une page de Lautréamont (qu’il ne connaissait pas) dans le nouveau manuel du xixe siècle... Il sait que je suis surréaliste et me regarde avec une commisération où pointe – tout de même – quelque curiosité. La fantaisie lui prend de nous faire apprendre et réciter un poème – exercice rare, dans les lycées. Il nous avertit que sa notation ne sera pas complaisante mais, en échange, chacun pourra choisir le poème qu’il dira. Le jour venu, je passe sur l’estrade à l’appel de mon nom, notre salle est dans les hauteurs de l’ancienne chapelle Sainte-Austreberthe. « Eh bien, alors, qu’est-ce que vous avez choisi, vous ? – Larme, d’Arthur Rimbaud. – Rimbaud ! J’aurais dû m’en douter, mince ! Bon, allez-y. » Je récite. Silence de mort pendant et après – quelques secondes... Puis, je le vois encore, Monsieur Davanture ferme les yeux, se pince la racine du nez... « D’accord, je vois ce que c’est... Bon, il n’y a pas à tergiverser. Quoi qu’il m’en coûte, une note que je n’ai jamais donnée : vingt sur vingt. » Larme. Quatre quatrains en vers de onze syllabes et des rimes à faire tomber Sully Prudhomme (lui ou un autre) sur le flanc : un dispositif A-B-C-B, A-B-A-C pour les premiers quatrains, des rimes auberge / perches, soir / gares, vierges / coquillages par la suite ! Dans la version sans majuscules, Rimbaud change les vers 7, 8 et 9 : boire à ces gourdes vertes loin de ma case claire quelque liqueur d’or qui fait suer effet mauvais pour une enseigne d’auberge. éjectant au passage l’impossible « colocase » de la première version.
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É DIT IONS LURLURE PARUTION NOVEMBRE 2023 Typhaine Garnier
VIDE-GRENIER (TOUT DOIT DISPARAÎTRE)
Vide-Grenier
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Typhaine GARNIER Illustrations d’Onuma Nemon Genre : Poésie Collection : Poésie Prix : 17 euros Format : 14 x 21 cm Nombre de pages : 96 ISBN : 979-10-95997-54-2
> LE LIVRE Après Massacres, qui réécrivait sur un mode potache des chefs-d’œuvre du patrimoine poétique français (de Rimbaud, Baudelaire, etc.) et Configures, parodie d’histoire d’amour, Vide-Grenier est donc le troisième recueil de Typhaine Garnier publié par les éditions Lurlure. Elle y poursuit ce travail de démolition en règle (ludique, toujours) des fétiches, en s’attaquant cette fois aux clichés de l’intime et du vécu : objets et lieux de l’enfance, scènes de la vie amoureuse, fantasmes et obsessions, stéréotypes familiaux… dans cet exercice de « grande braderie » des souvenirs, c’est l’extraordinaire et banal fourbi de la vie qui surgit devant nos yeux – avant de disparaître. Entre distanciation grinçante et sensualité éberluée, tout se passe dans un même mouvement joyeux : les souvenirs sont affublés d’un costume bouffon de langue, l’authentique se trouve noyé dans le farfelu, l’intime emballé dans la rhétorique kitsch des petites annonces. Et, bien sûr, l’emballage craque, farci d’éléments exogènes (amorces de récits, bouts de dialogues, couplets de chansons, réminiscences de lectures, etc.). Le modèle explose en même temps que les objets évoqués : bon débarras ! Des illustrations d’Onuma Nemon accompagnent les textes de Typhaine Garnier.
> L’AUTRICE Typhaine Garnier (1989) : poètesse. Elle a déjà publié deux livres aux éditions Lurlure, Massacres (2019) et Configures (2021). Elle co-dirige la revue TXT avec Bruno Fern depuis 2019.
Typhaine Garnier DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES / PAON DIFFUSION
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> REVUE DE PRESSE DE MASSACRES « Massacres – 30 actes de fieffée potacherie complètement assumée, de réécriture magistrale, très ludique et, disons-le, roborative. » Poesibao
« Lisez ce génial Massacres, ‘cruel et jouissif‘. Sauvage et d’une vitalité dingue.» L’Espadon
> REVUE DE PRESSE DE CONFIGURES « Typhaine Garnier, qui avait déjà signé un passionnant Massacres, trace avec ce nouveau livre un sillon assez rare dans la poésie d’aujourd’hui. » Libération « Dans Configures, Typhaine Garnier fait à nouveau preuve d’une inventivité où la littérature est tout autant prise au sérieux que tenue à distance par une auto-ironie de fond. » En attendant Nadeau
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EXTRAITS Pressoir fitness Reclus en pleine campagne nez dans les pommes oppressés du genou mous de l’âme et du rembourrage à l’automne ? La solution : pas-de-vis pris dans bac béton, clé bon état, mouton bois et brebis en ciment ! Musclez intégralement votre silhouette dans la bonne odeur d’entraide virile et co-construction du gâteau : primo paille bien peignée coupée au carré, deuzio couche de pommes pas trop purée, tertio rebelote paille pommes paille pommes façon tiramisu géant comme si on connaissait ça ici, la pommade miracle se tient par lois du génie, la communauté peut se rengorger, pause-café lyophilisé avec sa crêpe à trempiner au comptoir-barrique et c’est reparti, pas mollir, serrage à mort du kiki pour qu’elle s’exprime la motte et qu’à la goulotte on goûte son jus trouble : ça y est petit lait file dans la poubelle naturellement ça donne à tous des envies. Ceci n’est pas un ornement pour chambre d’hôtes des Hortensias ni gîte de charme à jacuzzi. Saint-Coulitz (Finistère)
Salamandre naturalisée Très décorative sur des feuilles mortes entre l’orée et l’ornière – à gauche après les cendres et dépôts de châtaignes, autour il y a des traces en boue de sorcière en blouse à fleurs, de sacs à puces, de seaux plastique, à la surface parfois x patineurs à poils hydrofuges, dedans c’est froid, noir têtard, avec des bulles de plongée pour araignées comme dans le Monde des animaux sur Arte : impossible de vous tromper. La Source (Loiret)
Village de Noël Une simple pression de l’index divin ou pas sur l’interrupteur et l’un après l’autre et l’autre et l’autre s’allument rétro les réverbères : voici la route qui tortille entre les collines à peine cabossées, ding ding ding tintinabulent les grelots, ça s’active de partout sous le ciel de toiles d’araignées (petit plus d’authenticité). Comme il est beau le petit ruisseau en vraie eau qui fait tourner le joli moulin à eau ! Et Aliboron trop mignon qui meut sa petite meule tandis que le boulanger souriant tout blanc enfourne en boucle ses petits pâtons et que son voisin saccadé bûcheronne à la chaîne parmi sciure et copeaux pour faire plus vrai ! Après les rondins, quel épatant tapis d’écorces de pin parsemé de lapins nains ! Attention dans l’illusion à pas vous perdre sous les fougères ou choir de la falaise en kraft à pic dans la flaque ! Admirez plutôt les villageois en résine colorée faire aller leur petit train-train tout comme nous en plus rustique c’est-à-dire sans écrans à part ça peu de changement. Éjouissez-vous du petit feufeu qui scintitille près des fileuses brodeuses hyperactives sur leur montagne de jupes rembourrées, pâmez devant l’enclos à moutons choux tout coton, le burnous du berger en poil de chameau et les marmots qui lugent emmitouflés dans la poudreuse ! Bref, la vraie vie de chien mais en plus petit et beaucoup mieux mieux ! Belle-vie-en-Auge (Calvados)
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Cahiers et carnets Proies faciles de la générosité annuelle de proches plus ou moins qui vous veulent du bien plus ou moins en tant qu’écrivain ou font comme s’ils voyaient réellement vos jours et nuits passés et futurs à griffonner sur leurs pages spécialement choisies, flattés de concourir à l’Œuvre à peu de frais même si Moleskine, in petto savourant vengeance car le cauchemar des carnets vides comme verres sauf qu’on a rien vidé ils connaissent, par boîtes entières au fond du placard derrière la belle vaisselle, jamais servi pas même ouverts c’est-à-dire vierges de tout fiévreux graphème, croquis vite fait, numéro à la volée, titre à lire au plus vite, dépenses en marge, bouts de rêves, inventaires d’objets manquants, vers promis à une grande carrière, incipits en puissance, idées cadeaux, couplets biffés, recettes saucées, esquisses de sommaires, corvées diverses, projets de réponse à, confessions cochonnées, résolutions pluristabilotées – ceci dit ceci s’écrit ou aurait pu où sinon sur l’un d’eux celui-là je le garde mais c’est le dernier. Scrignac (Finistère)
Soirée gourmande 1 pers. Cause rupture prématurée dîner romantique en robe filet avec vue sur marines, ancres, bouées, gouvernails et crustacés rétroéclairés, bulots hublots tableaux de nœuds courlis sculptés en bois empalés, la quille au-dessus des crânes crève le plafond et vous dessous plongeant dans le bonheur serviettes en éventail les cartes ouvertes murmurent les spécialités, sauvignon à peine entamé, tout le reste état neuf, œil vif, bouche aromatique, main caressante et conversation intéressante, la suite à l’étage toute en longueurs et raffinements baroques je recommande. Pornic (Loire Atlantique)
Arôme Manche Brise marine 55 %, crottin ponctuel 4 % sur lacet de sable raidoche 8 % bien barbelisé – la municipalité prend les choses en mains jusqu’à sa frontière et intime sur du plastique (1 %) vissé (0,7 %) au bois de clôture (3 %) de rester sur les sentiers existants interdit autrement dit d’aventurer dans l’inexistant 0 %. Risquons néanmoins comme tout le monde quelques inciviles foulées en Écosse gratos avec soleil et tiédeur en prime qui font monter des bouffées des envies ô vert paradis ! Tourbe & brins (6 %) balayés par la soufflerie on s’y chatouillerait bien mais stop ! Terminus ! Moquette coupée presque nette : sous la frange oh là là la tranche fraîche de 60 mètres calcaire (13 %) aux pépites de vrais fossiles (0,3 %) ! Sous nos tibias flageolants goélands sans le son parapentent en rois des courants : baptême de l’air sans courbatures d’atterrissage ! En ouvrant le champ persistent au fond les barres béton (9 %) façon Soulages (1958) avec plus de bleu quand même autour jusqu’à ce que tsi du dut ! et ti pi dit ! ironiques nous ramènent ouf aux figures : d’hâtifs chardonnerets comme dans les Anacoluthes chahutent d’un chardon l’autre – nature est bien faite ou plutôt la langue – nous revoilà collés sur le sentier sécurisé. Tout petit au niveau zéro qui s’effrite : présence de moisi (villas volets fermés 11 mois/12) et traces éventuelles de moules d’hier à La Marine censées décorer autour le poisson du jour. La Brèche (Calvados)
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É DIT IONS LURLURE
PARUTION JUILLET 2019
MASSACRES Typhaine Garnier Postface de Christian Prigent
Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 15 euros Format : 15 x 21 cm Nombre de pages : 112 pages ISBN : 979-10-95997-21-4
LE LIVRE
Massacres, ou la mise à sac d’un patrimoine poétique, celui que consacrent notamment les anthologies de poésie. Ici, le propos n’est pas de « dépoussiérer » des « grands classiques » de la poésie française, mais Typhaine Garnier, avec un culot aussi énorme que son talent, et une jubilation contagieuse, dépèce et rosse, travestit, maquille des textes des plus grands poètes français : Ronsard, Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé... Résultat des opérations : 30 « traductions » librement inspirées de poèmes mythiques, 30 poèmes en soi, thématiquement groupés en 6 chapitres (« L’amour de l’art », « La fraîcheur rustique », « L’ardeur de la passion ») et accompagnés de notes, consignes et pistes d’études parodiant l’appareil pédagogique des manuels. L’enjeu n’est pas le massacre – le modèle, au bout du compte, reste intouché –, ni le produit final. Typhaine Garnier cherche avant tout à éprouver la tension de la langue entre une forme projetée (dont le sujet est essentiellement anecdotique, voire trivial : recette de cuisine, fable ornithologique ou tableau obscène...) et le matériau du poème initial qui, quoique malléable, résiste. Ainsi, idoles et idioties se regardent et « jouent » bras dessus, bras dessous : « Brise marine » et « Bibi jardine », « Conquérants » et « Cakes en rond », « Dormeur du val » et « Professeur Duval », etc. L’AUTRICE
Née en 1989, Typhaine Garnier a publié des textes en revues (Place de la Sorbonne, Grumeaux, TXT...) et co-écrit, avec Bruno Fern et Christian Prigent, Pages Rosses (Les Impressions Nouvelles, 2015). Elle fait aujourd’hui partie du groupe TXT. Massacres est son premier recueil de poésie.
DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES / PAON DIFFUSION
É DIT IONS LURLURE
PARUTION AVRIL 2021
CONFIGURES Typhaine Garnier Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 16 euros Format : 14 x 21 cm Nombre de pages : 96 ISBN : 979-10-95997-34-4
LE LIVRE « Nouements », « Serrements », « Ressassements », « Fraîchissements », « Dénouages » : les chapitres de Configures dessinent à gros traits une « histoire d’amour ». Les acteurs passent et repassent (le poète et sa muse, le peintre et son modèle, l’homme-oiseau de Lascaux et sa bisonne, etc), mais le fond ne change pas : sous ces masques divers, c’est toujours l’éternel tête-à-tête, obsessionnellement rejoué. Si on perçoit partout l’écho d’émotions vraies, exaltées ou chagrines, le tout est rhétoriquement recuit, écumé et mis en pot : poésie ici n’est pas 100 % pur jus de vie, mais confiture : une série d’opérations qui métamorphosent le produit jusqu’à le rendre, bien souvent et heureusement, méconnaissable.
L’AUTRICE Née en 1989, Typhaine Garnier a déjà publié un recueil de poésie, Massacres (Éditions Lurlure, 2019) qui a reçu un bel accueil critique et est actuellement sélectionné dans l’édition 2020 / 2021 du Prix des lycéens, stagiaires et apprentis d’Île-de-France. Elle a également publié Pages rosses (avec Bruno Fern et Christian Prigent, Les Impressions Nouvelles, 2015). Elle dirige aujourd’hui la revue TXT (désormais publiée par les éditions Lurlure) avec Bruno Fern.
DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES / PAON DIFFUSION
Michel Butor et Carlo Ossola
Éditions du Canoë
2023
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3 octobre
Genre : dialogue Postface de Carlo Ossola Format : 12 x 18,5 cm Pages : 64 Prix : 10 € ISBN : 978-2-490251-80-3 Michel Butor (1926-2016) est un des écrivains majeurs de notre temps. Après avoir été professeur de langue française à l’étranger, il entame une carrière universitaire et enseigne la littérature aux États-Unis, en France, puis à Genève. Poète, romancier et essayiste, il a exploré et expérimenté toutes sortes de formes nouvelles de représentation du monde. Il a également collaboré avec des artistes, créant de nombreux livres-objets. Les Éditions de la Différence ont publié ses œuvres complètes en 12 volumes (2006-2010). Carlo Ossola (Turin, 1946) est, depuis 1999, professeur au Collège de France, où a été créée pour lui la chaire de « Littératures modernes de l’Europe néolatine ». Il a été professeur titulaire dans les Universités de Genève (1976- 1982), Padoue (1982-1988), Turin (1988-1999). Il a été, avec Jack Ralite, à l’origine des « Lundis du Collège de France à Aubervilliers ». Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont, récemment, Fables d’identité pour retrouver l’Europe, Paris, PUF, 2017 ; et Les Vertus communes, Paris, Les Belles Lettres, 2019.
Contact : colette.lambrichs@gmail.com Relation libraires : jean-luc.remaud@wanadoo.fr Éditions Du Canoë : 9, place Gustave Sudre 33710 Bourg-sur-Gironde
À Saint-Émilion, le 28 mai 2011, deux hommes discutent. L’un, Michel Butor, auteur sans pareil, se trouve dans une disposition étrange : l’année passée, il a perdu sa femme et vu paraître, par ailleurs, le dernier volume de ses Œuvres complètes. L’autre, Carlo Ossola, sent que le moment est flottant. Ils se trouvent dans une église désaffectée, dans les limbes en quelque sorte : il ne peut en être autrement, il sera question du temps. Des temps, plus précisément, qui traversent l’œuvre de Butor et qui se superposent, comme des strates géologiques, dans le corps et l’esprit d’un écrivain de plus de quatre-vingts ans. Qu’est-ce que relire, des décennies plus tard, l’intégralité de sa propre œuvre ? Comment un lieu, en tant que monument, permet-il de déchiffrer le temps ? Qu’est-ce que le temps une fois que l’homme n’est plus ? Il était plus que temps – c’est le moins qu’on puisse dire – que cet entretien saisissant soit réédité.
Téléphone : 06 60 40 19 16 Téléphone : 06 62 68 55 13 Local parisien : 2, rue du Regard 75006 Paris c/o Galerie Exils
Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip
Michel Butor – Je suis évidemment mon propre lecteur et lorsque j’ai eu à corriger les épreuves de ces Œuvres complètes, il a fallu que je relise à peu près tout ce que j’avais écrit. Ce qui est une expérience tout à fait bizarre. Car, au moment où l’on est à l’intérieur d’un texte, on le recommence, on le reprend etc. Mais une fois que le texte a paru, qu’il est transformé en livre, il se détache de vous parce que vous êtes en train de faire autre chose et qu’il faut alors le recouvrir, le faire s’enfoncer dans l’oubli. Et puis, des années plus tard, on le relit. Il m’est arrivé de relire mes livres par exemple pour faire des cours aux États-Unis où il fallait que je parle de l’un d’eux. Lorsque j’ai dû relire mes textes pour l’édition des Œuvres complètes, il y avait des quantités de choses que j’avais oubliées, et des quantités de choses qui sont revenues. Dans ce cas-là, on cherche les fautes, on veut que le texte soit correct. Il y a des écrivains qui ont essayé de donner une version définitive de leur œuvre, ils voulaient corriger une dernière fois… Moi, j’ai voulu respecter celui que j’étais il y a quarante ou cinquante ans, dont je suis loin maintenant mais que je respecte. Cependant, ce texte, que je ne voulais pas remanier, je voulais qu’il soit correct. Il y a évidemment 3
des fautes d’impression, celles-là, la plupart du temps, un correcteur d’imprimerie les trouverait beaucoup plus facilement que moi. Mais il y a des choses bien plus insidieuses. Par moments, la phrase est correcte à peu près, il n’y a pas de faute d’orthographe mais… ce n’est pas ça. La question est alors : mais qu’est-ce que c’était ? et la réponse se trouve, souvent, dans les éditions antérieures. Toutefois, je m’aperçois aujourd’hui, à l’âge de quatre-vingts ans, qu’une édition d’il y a cinquante ans était déjà fautive. En fait, il n’y a pas de livre parfait, tous sont peu ou prou fautifs. Il s’agit alors, pour moi, de faire un effort vertigineux, d’essayer de retrouver celui que j’étais à cette époque-là pour reconstituer ce que cela pouvait être. Dans un grand nombre de cas, j’y arrive, mais parfois j’ai le sentiment de ne faire qu’une hypothèse. Je ne suis pas absolument sûr que c’était ainsi. Donc, dans le travail de relecture active, il y a, si j’ose dire, toutes sortes de tourbillons qui se produisent. Je voudrais revenir à ce que vous avez dit de ces temps superposés. C’est quelque chose qui m’a toujours beaucoup travaillé. Je me souviens très bien. Quand j’étais jeune, j’ai été lecteur dans la ville de Manchester en Angleterre. À l’époque, Manchester était caractérisée par un épais brouillard tout l’hiver, un épais brouillard de charbon : pas le fog mais le smog, un brouillard de fumées. Si bien qu’on ne voyait pas certains jours ce qui était de l’autre côté de la rue. On s’enfonçait dans une espèce de caverne molle et froide. On disait à ce moment-là à Manchester – car les choses
ont changé, et depuis le passage du charbon à d’autres types d’industries, la ville a son fog mais elle n’a plus de smog –, on disait : In Manchester there is no time, only weather. Ce sont deux façons en anglais de traduire le mot « temps ». Weather, c’est le temps qu’il fait, beau ou mauvais. À Manchester, la plupart du temps, on était plongés dans le mauvais temps. Time, c’est le temps des horloges et des calendriers. L’opposition entre ces deux termes anglais par rapport à la langue française m’a obligé à penser le temps d’une façon différente. À penser la relation du temps vécu ; le temps qui passe, le temps qu’il fait, avec le temps socialisé, c’est-à-dire celui des horloges et des calendriers. Le fait que nous mettons des heures, des journées, des semaines, des mois sur l’écoulement du temps, fait que nous percevons le temps d’une manière toute différente. Nous avons encore l’impression que le temps a une dimension linéaire, et que nous le vivons d’une façon linéaire. Mais évidemment, ça ne marche pas : le passé, comme dit Augustin, le passé est présent et le futur est déjà présent, et le présent est déjà passé au moment même où on le dit et nous ne pouvons en parler que parce qu’il est aussi futur. J’ai donc essayé de travailler sur les calendriers qui se replient les uns sur les autres. Dans ce roman, L’Emploi du temps, il y a un personnage qui tient un journal, et à travers les journées de ce journal, il raconte ce qui s’est passé dans certains mois de son existence. Nous avons deux échelles qui se superposent, à l’intérieur desquelles
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toutes sortes de mouvements vont pouvoir se produire. La référence à la musique est essentielle : lorsque nous écoutons de la musique, les temps que nous écoutons ne se déroulent pas tout à fait d’une façon linéaire, parce qu’à l’intérieur de la musique, ce qui est absolument essentiel, c’est la façon dont les choses se répètent ou ne se répètent pas. Parfois, certaines choses reviennent en arrière ; c’est particulièrement clair dans certains aspects de la musique classique : ce qu’on appelle « la fugue », notamment. Ce mot, « fugue », qui indique la fuite, la fuite du temps justement, la fugue est un moyen de courir après le temps lui-même, de maîtriser cette fuite du temps. Dans un tel morceau de musique, nous reconnaissons au bout de quelques instants qu’un thème est repris, qu’il peut se renverser, varier de toutes sortes de façons… Dans L’Emploi du temps, le temps musical vient au secours du temps vécu et se met à réorganiser le temps du calendrier. Cette question du calendrier est infinie. Dès qu’on parle calendrier, arrive le problème de l’origine de ces mesures temporelles. Certains ont une évidence astronomique : telles la journée et l’année à cause du Soleil ; tel le mois à cause de la Lune. Cependant, il y a dans nos calendriers une autre mesure qui n’a aucun rapport avec notre évidence astronomique : c’est la semaine. Aujourd’hui, pour nous, la semaine ne correspond à aucun mouvement des astres. Mais l’astronomie ancienne voyait dans le ciel sept planètes – le mot « planète » n’avait pas le même sens que maintenant.
Ceci remonte au moins jusqu’aux Babyloniens. Nous avons donc dans notre vie quotidienne des notions courantes qui ont elles-mêmes une histoire extraordinaire. Il y a ainsi toute une polyphonie historique. Nous sommes ici à Saint-Émilion, dans une très belle salle très ancienne ; nous sommes dans deux temps historiques différents au moins. Et ce qui est vrai pour ma conscience est vrai aussi pour la conscience collective. À l’intérieur de L’Emploi du temps, ces plongées historiques sont caractérisées par un certain nombre de monuments lesquels sont des attrape-Histoire, des pièges à Histoire, qui vont nous renvoyer perpétuellement à des régions historiques plus ou moins claires, naturellement, souvent d’une façon complètement inconsciente.
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Vie de l’auteur, idiot Yves Laplace
PRÉSENTATION Je rassemble ici mes inouïs. Je les recueille. Je leur donne l’asile qui depuis l’enfance m’est promis. Asile social. Asile littéraire. Asile politique. Asile psychiatrique. Qui sont-ils ? Les écrivains en premier lieu. Tous ? Non. Ceux qui ne sont pas entendus. Mais aussi bien ceux que je me suis efforcé malgré tout de saisir. Je tiens pour acquis que tout écrivain est par définition inouï, y compris dans l’autre sens du terme : insensé, extravagant, fou à lier. Idiot. C’est une conviction très ancienne, une superstition de lecteur, peut-être, qui me vient du premier livre qui m’ait transformé : Moravagine, de Blaise Cendrars.
En librairie septembre 2023 Format : 16 x 24 cm Pages : 380 p.
Je rassemble une vie d’écriture en un million de signes. On lira donc, ici, une suite (recomposée) d’essais, d’entretiens et d’articles, formant une manière d’autoportrait critique. Suite doublée, tant en volume qu’en substance, de nota bene actuels qui constituent, dans leur défilé, un récit plus ou moins troué, en temps de Pandémie et de guerre européenne.
Reliure : broché, collé rayon : Littérature critique Prix : 25 € / 35 CHF ISBN 978-2-8290-0653-1
AUTEUR Romancier, dramaturge et chroniqueur né en 1958 à Genève, Yves Laplace a publié une trentaine d’ouvrages, d’Un homme exemplaire (Seuil, 1984) à L’Exécrable (Fayard, 2020). En bas-Poche a fait paraître Reprise – De Sarajevo à Srebrenica vingt ans plus tard en 2015 et Plaine des héros en 2020. Trente ans après les massacres de l’Ordre du temple solaire, il prépare chez Fayard un récit intitulé Posés les uns contre les autres. DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE Éditions d’en bas Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net
DIFFUSION ET DISTRIBUTION FRANCE Paon diffusion/SERENDIP livres
Paon diffusion – 44 rue Auguste Poullain – 93200 SAINT-DENIS SERENDIP livres – 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L'Île-St-Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip-livres.fr
Roman critique
Milan Kundera contre « l’illusion lyrique » « Le totalitarisme, c’est aussi une poésie… » Jeudi 29 mai 1980
24 Heures De passage en Suisse, Milan Kundera donnait, hier 28 mai, une conférence à l’université de Fribourg. L’écrivain tchèque (établi à Paris depuis cinq ans) était déjà la semaine dernière l’invité de la librairie Le Rameau d’or, à Genève. C’est dans cette ville que nous l’avons rencontré. Peut-on parler d’une littérature nationale en Tchécoslovaquie, et si oui, d’une école dont vous seriez l’un des maîtres ? M. K. : Je me sens davantage lié à la culture de l’Europe centrale qu’à une tradition ou à une école nationale. Peut-être ne l’ai-je réalisé que lorsque je suis venu en France. L’éloignement m’a rendu plus sensible la spécificité de l’Europe centrale. D’ailleurs, les écrivains qui me sont les plus proches sont certainement Kafka, Hasek (l’auteur du Brave soldat Chveik), Broch et Musil. Jiri Grusa ou Pavel Kohout sont d’excellents auteurs contemporains, mais je n’ai pas d’affinités esthétiques avec eux. On ne peut pas parler, ici, d’une école. Votre premier roman s’appelait La Plaisanterie (Gallimard). Pensez-vous que le totalitarisme soit une forme d’humour noir ? – L’Europe centrale et la Russie vivent sous des régimes plus ou moins semblables, dans un système qu’on peut dire totalitaire. Mais il me semble que la question du totalitarisme se pose différemment là-bas, parce que nos traditions respectives diffèrent. Pour moi, elle ne se pose pas, comme pour les auteurs russes, de façon pathétique, tragique, ou prophétique. L’humour y a sa part. Nous sommes habitués à ne pas prendre les choses au sérieux, ou plutôt nous nous demandons dans quelle mesure l’histoire, qui dans la tradition hégélienne et marxiste était considérée comme le royaume du sens, de la raison (et du raisonnable), est vraiment sérieuse. Nous ne visons pas seulement un certain régime. Nous nous interrogeons sur une certaine conception philosophique de l’histoire. À cet égard, La Plaisanterie est un roman blasphématoire, qui refuse de prendre au sérieux ce qui a toujours été pris au sérieux. Le tragique, dans mon pays, jette toujours une ombre de comique,
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Vie de l’auteur, idiot et il est toujours lié à la dérision. Alors, pour revenir à votre question, je ne crois pas que le totalitarisme soit une forme d’humour noir ; mais il est vrai que nous le regardons, non seulement comme un malheur et comme une tragédie, mais aussi comme un non-sens, ou comme une dérision du sens. Avant La Plaisanterie, vous aviez notamment publié un essai, L’Art du roman, et des poèmes. Dans sa préface à votre récit, Aragon dit que vous avez renié ces vers. Pourquoi ? Le roman (ou la nouvelle) est-il le seul genre que vous vouliez assumer ? – Aragon a écrit cette préface lorsque je travaillais à mon deuxième roman, La Vie est ailleurs, qui est une critique de la poésie. Ce n’est pas une critique de ce genre littéraire, mais une mise en question du lyrisme en tant qu’attitude existentielle de l’homme envers sa vie et envers le monde. Je suis parvenu à cette distance à l’égard du lyrisme grâce à mes expériences historiques du totalitarisme, et grâce à ma propre pratique de la poésie. L’œuvre de Soljénitsyne (qui est l’un des plus grands hommes de notre siècle, mais aussi l’un des plus grands simplificateurs, ce qui explique peut-être sa grandeur) nous a donné une vision tout à fait manichéenne du totalitarisme, comme si le totalitarisme était tout simplement un goulag. En fait, nous qui avons vécu cette période savons que le totalitarisme, ce n’était pas seulement les prisons, mais aussi un enthousiasme et une poésie. Il ne faut pas oublier ces masses de gens qui étaient attirées par le sourire du totalitarisme, plutôt que dans ses prisons. C’est ce sourire qui m’intéresse et qui me paraît suspect ou dangereux. Rien n’est plus simple que de condamner le goulag. Cela n’empêche pas de rester sensible à une certaine poésie du totalitarisme : poésie de l’unité, de la maison de verre, de la fraternité ; vices de raisonnement tels que « tout est politique » ou encore « la vie privée et la vie publique, c’est la même chose ». Ces illusions qui ont accompagné le totalitarisme sont des illusions lyriques. Il y a eu une époque où les poètes et les bourreaux régnaient ensemble. C’est pourquoi j’ai, d’une certaine manière, vomi mon propre passé lyrique. Je voulais aboutir au roman comme à un genre profondément anti-lyrique. Je crois que l’esprit du roman est celui de la mystification, de la distance, de l’ironie ; or le lyrisme est viscéralement anti-ironique : le lyrique s’identifie, tandis que le romancier cherche à comprendre. Les Lettres perdues est le titre des première et quatrième parties de votre dernier ouvrage, Le Livre du rire et de l’oubli (Gallimard). Mais chaque roman n’est-il pas fait de lettres perdues ?
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Roman critique
– Contrairement à l’historiographie, qui parle de ce que la conscience et la mémoire ont retenu, le roman est toujours à la recherche de ce qui est oubli. Ainsi, La Vie est ailleurs explore le lyrisme oublié d’une certaine époque. On refoule le fait qu’on a vécu le goulag dans un enthousiasme. Le roman ne doit pas imiter ou illustrer l’historiographie, mais il doit aller à son encontre, c’est-à-dire explorer ce qu’elle a refoulé. C’est en ce sens que la littérature est effectivement toujours à la recherche des lettres perdues. L’exil est-il un malheur ou une chance pour vous ? – L’exil est un malheur personnel. Mais c’est aussi une grande aventure : jamais je n’avais pensé que j’émigrerais, et je suis chaque jour surpris d’avoir dû le faire. Cette surprise est pleine d’enseignements : la qualité principale d’un romancier n’est-elle pas la curiosité ? Et je crois qu’en ce siècle où le roman est peut-être en train d’achever son histoire, il doit être plus que jamais le genre de la grande synthèse. Il me semble que l’expérience de l’exil peut servir à cette synthèse. * Nota bene Anachronismes L’Art du roman paraît en France, chez Gallimard, en 1986. Je ne trouve sur le Net aucune mention d’une édition précédente. Mon interview de Milan Kundera, qui eut lieu au Café de la Radio, à l’angle du boulevard Carl-Vogt et de la rue de l’École-de-Médecine, est publiée, comme mentionné, en mai 1980. Il existait donc une précédente occurrence de L’Art du roman, sous ce titre, traduit ou non, puisque je n’ai rien changé à la formulation de mes questions. Ce n’était pas une prophétie ni une hallucination. Ce n’est pas même, ici, une plaisanterie. Je retrouve sur mes étagères en sapin l’édition originale de La Plaisanterie, legs issu parmi d’autres volumes (dont Le Vice-consul de Marguerite Duras, comme je l’ai raconté ailleurs) de la bibliothèque de ma marraine morte. Un tampon encré en oblique à son nom, Nadine SCHWER, avec son adresse, Av. Calas 5, 1205 Genève, en caractères bleus délavés, figure en regard du célèbre titre de collection « Du Monde entier » que Cendrars inventa sans le vouloir pour Gallimard, les éditions de la Nouvelle Revue française ayant publié sous ce titre en 1919 le premier volume, décisif, de ses poèmes ; et en attendant les quatre Pléiade près d’un siècle plus tard, il n’y aurait pas d’autre livre de Cendrars à cette marque. Traduit du tchèque par Marcel Aymonin, La Plaisanterie paraît donc en 1968 chez Gallimard, peu après « les événements de Tchécoslovaquie »
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Vie de l’auteur, idiot et l’arrivée à Prague des chars soviétiques du Pacte de Varsovie dans la nuit du 20 au 21 août, avec un achevé d’imprimer du 12 novembre et une préface lourde de sens d’Aragon. C’est peu dire que Kundera reviendra, quelques années plus tard (en mai 1985), à la fois sur cette première traduction (qu’il corrigera, en deux temps, avec Claude Courtot) et sur l’éminente préface, ainsi rétractée non par Louis Aragon, mais par son destinataire lui-même. Quant à la traduction : lorsque l’auteur écrit en tchèque « le ciel était bleu », le traducteur écrit en français « sous un ciel de pervenche octobre hissait son pavois fastueux » ; lorsqu’il écrit en tchèque « Helena bondissait de joie », le traducteur écrit qu’elle « bondissait dans un sabbat du diable » ; lorsqu’il écrit « notre histoire à nous deux », le traducteur écrit « la trame événementielle que nous tissâmes de conserve » – encore Marcel Aymonin aurait-il été mieux inspiré de préférer de concert à de conserve… Quant à la préface : si Kundera dit sa reconnaissance envers Aragon, s’il note que son « très beau texte d’un pessimisme lucide » restera « l’une des rares paroles importantes prononcées en France au sujet de la tragédie praguoise », il regrette qu’à trop parler de politique, cette préface contribue à éloigner son roman de l’art du roman, précisément197. Nouveau paradoxe, il faut cependant lire la préface d’Aragon – comme je m’y étais attelé avant d’interroger Milan Kundera au Café de la Radio – pour résoudre la modeste énigme qui nous occupe. On y trouve cette phrase à propos de l’auteur : « Sa place était déjà assurée dans la littérature de son pays, ne serait-ce que par ces vers qu’il renie aujourd’hui, non pour eux-mêmes mais par un singulier déni de toute poésie, et aussitôt après par un essai qui fut un événement, L’Art du roman (…) ». Il faut encore lire la préface d’Aragon pour le passage suivant : Voilà des mois et des mois que l’inquiétude m’a tenu éveillé la nuit. Quand je dis que le roman de Kundera, plus que tous les documents politiques imaginables et inimaginables, éclaire la situation qui s’est en près de vingt ans créée, et à la vraie tragédie de quoi nous assistons aujourd’hui, ce n’est pas une assertion à la légère, une vue subjective due à l’obsession que cette tragédie fait passer sur nous : oui, dans le développement des faits, la lumière de La Plaisanterie m’expliquait l’inexplicable, et cela même dont le livre ne parle pas, et qui a envahi nos yeux et nos oreilles, dans les journaux, les radios. Il faut lire ce roman, il faut le croire. Il nous mène au bord de ce qui fut l’indicible là-bas. Et, par un retour extraordinaire des 197 Cf. Milan Kundera, « Note de l’auteur » in La Plaisanterie, roman, version définitive, Gallimard, 1985, p. 398.
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choses, il n’aura pas eu besoin de dire l’indicible, puisque ce sont ceuxlà mêmes qui craignaient plus que tout de l’entendre, qui par leur folie auront donné à vingt années cette conclusion d’évidence, l’aveu de ce qu’ils auraient voulu cacher198. Mais aujourd’hui ? Ma foi, nous avons fait un grand bond en avant. Nonobstant tout ce qui précède, de mauvaises querelles empoisonnent à nouveau la lecture de Milan Kundera. La Bibliothèque de la Pléiade publie-t-elle en deux volumes son Œuvre entièrement revue par l’auteur, mais sans appareil critique extérieur, selon son vœu ? Au lieu de considérer le geste de Kundera comme une manifestation de son autorité, digne d’être salué (ou même interrogé) en tant que tel, une certaine critique universitaire, trop prestement dessaisie, sans doute, de ses prérogatives, lui reproche en substance de réviser à la fois cette œuvre et l’existence même, la trajectoire de vie, la destinée du sujet-Milan-Kundera, dont cette œuvre émanerait. Je ne partage pas cette approche policière de la critique littéraire. Je crains qu’elle n’accompagne ou ne nourrisse, à ses dépens, une nouvelle Inquisition. En 2008, un magazine tchèque au titre trop parlant, Respekt, exhumait un douteux procès-verbal d’interrogatoire incriminant le jeune Milan Kundera, vingt et un ans, dans la dénonciation de son concitoyen Miroslav Dvoracek, « jeune déserteur de l’armée tchécoslovaque passé à l’Ouest puis revenu à Prague, qui par la suite a été condamné à 22 ans de prison » (Wikipédia). Démenti catégorique de Kundera. Soutiens. Relances. Nouvelles polémiques. Inepte procès en creux, qui en rappelle d’autres, intentés par exemple à Christa Wolf, à Günter Grass, ou à Maurice Blanchot. Le jeudi 28 novembre 2019, l’ambassadeur de la République tchèque en France restitue à Kundera sa citoyenneté tchèque. Avec son épouse Véra, il voudrait regagner Prague. Pour y mourir ? J’imagine. On proteste. Ils s’en trouvent empêchés. Le procès continue, au nom d’une sorte de présent historique éternel – juge éternel d’un passé recomposé. En juillet 2020, Véra et Milan Kundera lèguent leur bibliothèque et leurs archives à la Bibliothèque régionale de Moravie, à Brno, ville natale de l’écrivain. « Je pense que les livres doivent trouver leur place dans une bibliothèque », note Kundera dans un communiqué. Ça suffira ? Je n’imagine pas. Il paraît que Kundera est d’un naturel ombrageux. La chose m’avait effleuré, en 1980 au Café de la Radio, boulevard Carl-Vogt (quai des Orfèvres genevois), près de notre hôtel de police cantonal. Et s’il y avait (eu) de quoi ? 198 « Ce roman que je tiens pour une œuvre majeure », préface d’Aragon à la première édition française de La Plaisanterie, Gallimard, 1968, p. IV.
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POURQUOI NE FAISONS-NOUS RIEN PENDANT QUE LA MAISON BRÛLE ? Lydia & Claude Bourguignon PRÉSENTATION Nouvelle édition augmentée avec remise à jour des données chiffrées, mais également la remise des Diplômes à l'Agro et de nouveaux éléments sur la situation actuelle. Lydia et Claude Bourguignon expliquent d’une autre façon, cette phrase Marguerite Duras qui disait « L’humanité court à sa perte et c’est la seule bonne politique ». Ce livre se propose de montrer les causes de notre non-agir et une pensée radicale, c’est-à-dire une pensée qui analyse les problèmes à la racine. Il nous faut renoncer à nos mythes du progrès et de la croissance, ce qui n’est pas facile. Il nous faut repenser notre société, notre technique, notre politique et bien sûr notre culture. Il s’agit, en quelque sorte, d’une renaissance.
En librairie juin 2023 Format : 14 x 21 cm Pages: 168 p. Reliure : broché, collé rayon : Essai Prix: 15 € / 20 CHF ISBN: 978-2-8290-0674-6
DIFFUSIONETDISTRIBUTIONSUISSE Éditions d’en bas Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net DIFFUSIONETDISTRIBUTION FRANCE Paon diffusion / SERENDIP livres
AUTEUR·E·S Lydia Bourguignon, maître ès sciences et d.t. œnologie et Claude Bourguignon ingénieur agronome et docteur ès science ont fondé leur propre laboratoire de recherche et d'expertise en biologie des sols (LAMS). Ils ont effectué plus 5000 analyses complètes de sol et organisent des conférences à travers le monde.
ARGUMENTAIRE
EN LIBRAIRIE SEPTEMBRE 2023
DENIS PEYRONY, JOURNAL D’UN PRÉHISTORIEN (1912-1948)
commenté par Nathalie FOURMENT, Bradley GRAVINA & Elena PAILLET
L
’ étude de la Préhistoire est faite de grands bouleversements, d’anecdotes et de personnalités. Parmi elles, Denis Peyrony a joué un rôle primordial. Il a fouillé et publié des dizaines de sites et grottes ornés du Périgord : La Ferrassie et Le Moustier, la Micoque, La Madeleine, Laugerie-Haute, etc. Outre la découverte de sépultures néandertaliennes et de centaines d’objets d’art, ses observations stratigraphiques ont constitué le socle de la chronologie du Paléolithique moyen et supérieur. D’une écriture fine et incisive, Denis Peyrony a tenu un journal tout au long de sa vie, répertoriant les découvertes qui ont jalonné sa carrière et qui font de lui une des figures les plus singulières de l’archéologie préhistorique française.
979 10 92305 99 9 22 ¤ TTC 200 pages, broché, 16x23 cm
À l’occasion du centenaire du Musée national de Préhistoire qu’il fonda en 1923, son journal est aujourd’hui publié dans son intégralité et commenté par une équipe de préhistoriens et conservateurs du Patrimoine, livrant au public pour la première fois les activités quotidiennes et les réflexions de ce pionnier de la Préhistoire. ILLUSTRÉ DE PHOTOGRAPHIES INÉDITES D’ÉPOQUE
LES AUTEURS Denis Peyrony est un préhistorien français né le 21 avril 1869 à Cussac en Dordogne et mort le 25 novembre 1954 à Sarlat-la-Canéda.Il est le fondateur du Musée national de Préhistoire des Eyzies. Nathalie Fourment est conservatrice du patrimoine et directrice du Musée national de Préhistoire.
également disponible en version ebook
Bradley Gravina est chercheur et Ingénieur en charge des collections du Paléolithique ancien et moyen au Musée national de Préhistoire. Elena Paillet est conservatrice en chef du Patrimoine au service régional de l’Archéologie de la DRAC Bretagne. MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris contact@mkfeditions.com
Plus d’informations sur : WWW.MKFEDITIONS.COM
Distribution/Diffusion : Serendip Livres
SCIENCES SOCIALES
POLITISER L’ENFANCE Ouvrage collectif (dirigé par Vincent Romagny) · Format (mm) ����������������������������� 165*235 · Nombre de pages ������������������� 315 · Prix (€) �������������������������������������������� +/- 28 · ISBN ���������������������������������������������������� 9782493534033 · Parution ������������������������������������������ oct. 2023
ÉDITIONS BURN~AOÛT /// POLITISER L’ENFANCE \\\ AVRIL 2023
Politiser l’enfance est une anthologie de textes inédits,
traduits ou réédités, écrits par des artistes, des philosophes, des sociologues, des journalistes, des critiques d’art, etc. Ces textes sont réunis par Vincent Romagny, docteur en esthétique et commissaire d’exposition et John D. Alamer, auteur fictif et collectif des éditions Burn-Août. Ces textes abordent la question des rapports entre enfance et politique non pas depuis un point de vue unique, mais selon différentes perspectives : philosophique, sociologique, historique, poétique, artistique, féministe, queer, etc. et qui éventuellement se croisent.
Politiser l’enfance réunit des contributions sur un su-
jet qui fait retour et qui prend sens également dans la recherche en sciences humaines et sociales. Elle vise à contribuer à forger des outils théoriques qui aideront la lectrice ou le lecteur à aborder un objet trop souvent réduit à ses caractéristiques supposément « naturelles » ou à des représentations classiques (innocence, nostalgie, naïveté, etc.) trop rarement interrogées : l’enfant. Elle aborde des questions soulevées dans les années 1970 dans les courants anti-autoritaires et féministes. Elle entend également replacer la question de l’enfance dans le champ des interrogations contemporaines sur la question de l’émancipation. Pour reprendre les termes de Tal PiterbrautMerx, « le terme d’émancipation renvoie dans le droit romain avant tout à l’émancipation du mineur de la patria potestas, qui attribuait au père de famille le droit de vendre, de donner et de mettre en gage ses enfants. Le modèle par excellence du geste politique d’émancipation semble donc s’incarner dans l’arrachement du mineur au pouvoir parental, dont il était la propriété. »
Thèmes abordés à propos de l’enfance : (anti)pédagogies, abolition, à l’ère du néolibéralisme, dans le spectacle vivant, domination adulte-enfant, déconstruction, émancipation, États-Unis, féminisme, genre, minorités, mythe et représentation, pensée critique, prise de paroles, pédocriminalité, retour sur les années 70, sport de haut niveau Auteurices et ouvrages associés : • La culture de l’inceste, sous la direction d’Iris Brey et Juliet Drouat, Seuil, 2022 • La domination adulte. L’oppression des mineurs, Yves Bonnardel, Myriadis, 2015 • Mémoire de fille, Annie Ernaux, Gallimard, 2016 • S’évader de l’enfance, John Holt, Éditions l’Instant Présent, 2015 • « Il faut éduquer les enfants… », l’idéologie de l’éducation en question, Sophie Audidière et Antoine Janvier (dir.), ENS Éditions, 2022 Vincent Romagny est docteur en esthétique, professeur de théorie de l’art à l’ENSBA de Lyon et commissaire d’exposition indépendant. Ses recherches portent sur l’histoire des aires de jeux et leur perception dans l’art contemporain. Il s'intéresse plus particulièrement à la question de la représentation de l'enfance dans les pratiques artistiques contemporaines. Il a publié de nombreux articles dans des revues spécialisées en art contemporain, co-édité le numéro de la revue Initiales dédié à Maria Montessori à l'ENSBA Lyon (2017), et édité Anthologie Aires de jeux au Japon chez Tombolo Presses (2019) et Anthologie Aires de jeux d’artistes chez Infolio (2010). 1/ Claude Aubart, 5 ans, dessinant la couverture de l'ouvrage. 2/ Anthologie Aires de jeux au Japon, Tombolo Presses, 2019.
46, avenue du président Wilson 93230 Romainville
éditions Burn~Août 07 50 33 63 55
dernière modification 18 avril 2023
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4/ TRANSIDENTITÉ ET ENFANCES QUEER ▶ Adel Tincelin et Charlie Tincelin-Perrier, « L’abomination adulte » (texte inédit) ▶ Arnaud Alessandrin, « Les mouvement antagonistes de politisation de la question des mineurs trans et non-binaires » (texte inédit) ▶ Eve Kosofsky Sedgwick, « Comment élever vos enfants gayment » (traduction)
▶ Préambule, par John D. Alamer et Vincent Romagny ▶ Note sur les langages inclusifs 1/ CONTRER LES REPRÉSENTATIONS INCAPACITANTES ▶ Tal Piterbraut-Merx, « Conjurer l’oubli »
ÉDITIONS BURN~AOÛT /// POLITISER L’ENFANCE \\\ AVRIL 2023
(texte inédit)
▶ Ghislain Leroy, « Suite d’un dialogue interrompu avec Tal Piterbraut-Merx. “Domination adulte” et rôle éducatif de l’adulte » (texte inédit) ▶ Jenny Kitzinger, « Défendre l’enfance : les idéologies de l’innocence » (traduction) 2/ L’EXPÉRIENCE SENSIBLE DU MONDE SOCIAL ▶ Mégane Brauer, « Cry me a River » (texte inédit) ▶ Ane Hjort Guttu, « Nature / Exposition »
5/ L’ENFANT DANS L’ŒUVRE D’ART ▶ Agnès Dopff et Belinda Matthieu, « Un “Je” d’enfant sur scène » (texte inédit) ▶ Maialen Berasategui, « “Revolting children” ? Les enfants acteurs de comédies musicales à Paris, Londres et New-York » (texte inédit) ▶ Vincent Romagny, « Pourquoi politiser l’enfance ? » (texte inédit) 6/ RÉFUTER LES APPROCHES PRO-PÉDOPHILES ▶ Kate Millett, entretien avec Mark Blasius (traduction)
▶ Jean-Luc Pinard-Legry et Benoît Lapouge, extraits de L’enfant et le pédéraste (réédition)
(traduction)
▶ Julie Pagis, « L’expérience sensible de la politique chez les enfants. Retour sur la PréZIZIdentielle de 2017 » (réédition) 3/ PRENDRE LA PAROLE ▶ Juliet Drouar, « Pour le droit de vote des mineur.e.s » (réédition) ▶ Des Enfants s’en mêlent, n°16 (novembre 1992) et 23 (décembre 1996) (réédition) ▶ Marie Preston, « Un journal d’opinion » (réédition)
Des enfants s’en mêlent, n°10, novembre 1992
7/ RETOUR SUR LES ANNÉES 1970 ▶ Shulamith Firestone, « Pour l’abolition de l’enfance » (réédition) ▶ Christiane Rochefort, extraits de Les enfants d’abord (réédition) ▶ Alexander Kluge et Oskar Negt, « L’espace public des enfants » (traduction) 8/ ENFANCES AU XIXE SIÈCLE ▶ Camille Louis, « Déjouer la minorité, retrouver l’enfance » (texte inédit) ▶ Erica Meiners, « L’enfant à problèmes : provocations pour démanteler l’État carcéral » (traduction) 9/ FACE AUX INJONCTIONS LIBÉRALES ▶ Laurent Abecassis, « Kiss and Cry » (texte inédit)
▶ Arnaud Teillet, « L’“enfant-potentiel”, un modèle en crise » (texte inédit) ▶ Irène Pereira, « Pédagogie critique à destination des enfants » (texte inédit) 10/ ÉMANCIPATIONS ▶ Antonia Birnbaum, « L’enfant, l’alphabet, l’abolition » (texte inédit) ▶ Pierre Zaoui , « Réflexions sur la questions enfantine » (réédition)
ISBN de l’ouvrage dessiné par Claude. 46, avenue du président Wilson 93230 Romainville
éditions Burn~Août 07 50 33 63 55
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SCIENCES SOCIALES
Les textes de 28 auteurices sont répartis en 10 chapitres différents :
ÉDITIONS BURN~AOÛT /// POLITISER L’ENFANCE \\\ AVRIL 2023
Loin de défendre une approche univoque, il s’agit d’élargir la façon dont nous pouvons comprendre et appréhender l’enfance. Agencer des textes, c’est être continuellement traversé par un sentiment de doute : c’est se placer sous la tutelle d’un savoir qui se voudrait adulte, reconnu comme faisant autorité, mais dont on ne sait pas à quel point il est légitime. Revendiquer une position enfantine, c’est moins la critique délibérée de savoirs constitués que l’expression d’une relation complexe à un savoir que l’on ne maîtrise pas. La question se pose de savoir comment ne pas définir la catégorie de l’enfance uniquement à partir d’une activité adulte. C’est là tout l’enjeu de ce recueil de textes qui tente de présenter différentes manières de rendre à cette catégorie son autonomie en essayant de ne pas l’instrumentaliser. Un discours univoque sur l’enfance est intenable, il s’expose à l’erreur et produit des assignations illégitimes, source de violence sur la minorité appelée enfant. Il est forcément multiple, et exposé à l’erreur. Les expériences pour lesquelles on invoque l’idée d’enfance n’épuisent pas la réserve de sens de l’enfance. « And then it’s like a kid; suddenly a toy shop opens up and the toy shop was called culture. Suddenly I thought I didn’t even have to pretend I was interested in this problem about identity anymore, I could just bloody copy straight on [1]. » Il s’agit de créer les conditions d’énonciation et d’autonomie de paroles auparavant inaudibles, de produire des savoirs spécifiques dans la lignée de ce que nous apprend le féminisme radical. Il s’agit de saisir le caractère temporaire des constructions sur l’enfance et, dans ce cas alors, pour aborder cette difficile catégorie sans l’essentialiser ni la naturaliser, de recourir à la métaphore des campements de fortune, repliés aussi vite qu’ils ont été déployés. On espère ainsi contribuer à tisser « des narrations autres[2] ». [1] Kathy Acker, « Devoured by Myths. An interview with Sylvère Lotringer », in Kathy Acker, Hannibal Lecter, My Father, New York, Semiotext(e), 1991, p. 11. [2] Tal Piterbraut-Merx, « Oreilles cousues et mémoires mutines. L’inceste et les rapports de pouvoir adulte-enfant », in Iris Brey et Juliet Drouar, La Culture de l’inceste, Paris, Seuil, 2022, p. 87.
EXTRAIT DE CONJURER L’OUBLI DE TAL PITERBRAUT-MERX Que faire alors ? Comment aborder l’enfance en tant qu’adultes, si ce n’est par ces billevesées d’adultes ? Doit-on choisir, pour contrecarrer les glissements de notre imagination, de se livrer, en chaussant des lunettes d’inspecteur·ices, à des enquêtes sur les enfants, sur leurs modes d’existence, leurs pratiques etc. ? Oui, mais ne risquerait-on pas de négliger à nouveau notre position d’adulte, et donc de sur46, avenue du président Wilson 93230 Romainville
plomb ? Celle-ci peut, comme nous le propose certain·es de nos ami·es sociologues, être objectivée. J’emprunterais cependant un autre chemin, qui se détourne de la rêverie autour de l’enfance imaginaire, et qui cherche à se rapprocher des enfants comme sujets politiques et de lutte, sans passer par l’enquête sociologique. Je vous le soumets maintenant. Examinons pour introduire cette proposition la structure des rapports adulte-enfant. Ceuxci appartiennent à la grande famille des rapports de pouvoir (classe social, genre, race etc.) et doivent analysés en tant que tels. Un point d’importance les distingue pourtant de ces derniers : les rapports adulte-enfant s’organisent autour d’un schéma d’inversion nécessaire, en ce que tout adulte a un jour été enfant. Cela n’est pas le cas des rapports de classe, de genre et de race ; le caractère nécessaire de l’inversion est donc une spécificité du rapport d’âge. Cette caractéristique des rapports adulte-enfant produit un rapprochement phénoménologique inédit entre le pôle des dominant·es (celui des adultes) et celui des dominé·es (celui des enfants). En effet, l’adulte possède une expérience en première personne du statut d’enfant, bien que cela s’effectue sur le mode du souvenir ; la porosité entre les deux groupes s’en trouve considérablement accrue. Comment, à partir de ce schéma d’inversion, les adultes se rapportent-iels à leur enfance ? Et, question plus difficile, comment des personnes peuvent-elles dominer des sujets qui se situent à la place qu’elles occupaient naguère ? Les enfants sont élevé·es dans l’idée que les comportements des adultes à leur égard sont justifiés par leur éducation, qu’iels agissent dans leur intérêt. Si un inévitable soupçon naît lorsque la maitresse monte la voix, lorsque l’éduc’ frappe, et si ce système de justifications menace finalement sans cesse de se fissurer, la fiction a la peau dure. Mais qu’advient-il de l’autre côté, lorsque l’enfant devenu·e adulte et doté·e d’une autorité nouvelle rencontre des enfants ? Un alliage étrange et monstrueux se forme : il semble d’un côté que l’adulte ait pour une grande partie et le plus souvent oublié les brimades, les humiliations et les violences vécues, ou les minimisent (le fameux « j’en suis pas mort·e »). L’enfance se trouve alors idéalisée, comme un âge d’insouciance et d’irresponsabilité regretté. Et, en même temps, l’adulte se souvient des promesses qu’on lui a tenu enfant : il faut accepter cet état inconfortable pour pouvoir devenir adulte. Tu auras droit, plus tard, d’utiliser le couteau qui coupe fort, de rester dehors, de décider par toi-même de tes sorties, de tes ami·es ! L’inconfort du statut d’enfant est condition de possibilité de la liberté acquise chez l’adulte. L’oubli de l’adulte vis-à-vis de son enfance est ainsi paradoxal : la mémoire opère son travail de sélection et de tri, et les souvenirs se parent d’un éclat nouveau, qui réhabilite l’exercice du pouvoir.
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EXTRAIT DU PRÉAMBULE PAR JOHN D. ALAMER ET VINCENT ROMAGNY
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« Mais être « adulte » après tout n’est qu’un choix, par lequel on s’oublie, et se trahit. Nous sommes tous d’anciens enfants. Tout le monde n’est pas forcé de s’oublier. Et dans la situation dangereuse où le jeu adulte aveugle nous a menés, et veut entraîner les plus jeunes, l’urgence aujourd’hui presse un nombre croissant d’anciens enfants qui n’ont pas perdu la mémoire de basculer côté enfants. » L’urgence est donc de se souvenir, non de l’enfance idéalisée, ou de l’enfance en général, mais de la condition politique des enfants, de ses affres et de ses injustices, pour mieux pouvoir la conjurer, et la transformer. L’acte de réminiscence que j’envisage est une démarche politique et collective : elle ne renvoie pas au cheminement dual qu’est la thérapie analytique, qui vise souvent à « mettre de l’ordre » dans les souvenirs d’enfance, et de faire entendre à un·e supposé·e enfant intérieur·e que sa place n’est pas celle de l’adulte advenu·e. Il importe cette fois de se rappeler, avec le plus de lucidité possible, de ce que furent nos enfances, de quelles matières elles étaient faites, quels en étaient les rythmes et les conditions. EXTRAIT DE LES ENFANTS D'ABORD DE CHRISTIANE ROCHEFORT Les enfants, en tant que groupe discriminé par la Loi, sont, dans leur totalité, traités, modelés, corporellement et mentalement, en vue de l’exploitation. Les enfants sont une classe opprimée. Ils sont toujours la classe inférieure dans celle inférieure ou supérieure (d’ordre économique, sexuel, racial-culturel) où ils sont tombés. Cette oppression spécifique, inhérente au système patriarcal, a été longtemps vécue dans l’isolement. Aujourd’hui, par suite de l’évolution du capitalisme (explosion démographique, expansion scolaire et des médias, accession des jeunes au statut de consommateurs, etc.), cette classe est actualisée. Ce qui est appelé « crise de la jeunesse » selon la technique conjuratoire (« crise », ça ne dure pas). Mais quelle que soit la manipulation sémantique il y a constitution en classe, et début d’une longue marche. Les exécutants du traitement réducteur sont tous les adultes ayant avec les enfants une relation institutionnelle. Parmi eux, les parents occupent une position-clé : à moins d’avoir une perception claire de la politique de l’éducation, 46, avenue du président Wilson 93230 Romainville
ils servent « machinalement » les intérêts de la classe dominante, et dès lors, quelque idée qu’ils aient de la chose, parents et enfants sont dans une relation d’antagonisme. « Quoi, quelle horreur, comment peut-on parler en ces termes de la plus pure et naturelle des relations humaines ! » Ce sont les adultes qui s’expriment ainsi, on les aura reconnus. Réponse à ces grands sentimentaux : faire accroire que la relation parents-enfants est tissée chaîne et trame uniquement d’amour mutuel et réciproque, c’est hypocrisie et camouflage. Si la fonction réelle, sociale, de cette relation, est tenue cachée, parler du seul sentiment d’amour est une insulte à l’amour. L’amour ne peut que gagner à être débarrassé d’usurpateurs qui utilisent son nom pour leurs propres fins, qui n’ont rien d’amoureuses. L’amour n’a rien à craindre de l’examen, il sera beaucoup plus beau une fois lavé. Seuls les mystificateurs redoutent l’analyse. Et justement, l’oppresseur a horreur qu’on rappelle les basses réalités matérielles, luimême plane très haut dans l’idéal, où tout est merveilleux comme c’est. (À part des petits détails si vous y tenez, qui feront l’objet de réformes en temps voulu, quand ce ne sera plus dangereux.) C’est toujours pareil : il n’y a que l’opprimé qui ressent son oppression. L’oppresseur, lui, est content comme ça, ne souffre aucunement, trouve ça très bien, juste, normal, bon pour l’autre (qu’est-ce qu’il ferait sans nous ?), et « naturel ». « Opprimé » d’ailleurs est un gros mot, qui choque l’oppresseur (autre gros mot) — au fait on le reconnaît à cette réaction, essayez, ça ne loupe jamais. L’autre (l’opprimé) n’a rien à dire, d’abord parce qu’il n’a pas la parole. Essayer de la prendre pourrait lui coûter chaud, il le sait : en régime de tyrannie, le tyran peut être permissif, il n’en a pas moins le pouvoir absolu, même lorsqu’il octroie la liberté d’expression, il est prudent de ne pas lui dire ce qu’il ne veut pas entendre, voilà pourquoi vos fils-et-filles sont muets. L’opprimé n’a rien à dire, ensuite, parce qu’il n’a pas de parole, à lui propre. C’est l’oppresseur qui dispose du langage et des connotations, ainsi que de la symbolique. Le rapport de classes est toujours formulé premièrement dans les termes de l’oppresseur : bien, juste, normal, bon pour l’autre, NATUREL. Et c’est ainsi qu’il doit être ressenti par tous. Surtout l’opprimé. Sinon on entend les clameurs : c’est l’oppresseur bien sûr qui crie au scandale, au sacrilège, à la vulgarité, au ridicule, au de quoi vous mêlez-vous, au dénaturé, au démodé, au meurtre. Et comme c’est lui qui a la sono, sa voix couvre tout. On l’entend d’ici . Qui change les termes déclare la guerre .
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Pour devenir adulte, il semble qu’il faille oublier la condition réelle et politique de l’enfance. Christiane Rochefort s’élève dans l’essai Les Enfants d’abord contre un tel état de fait :
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Laurent Abécassis a été patineur de haut niveau (champion de France en catégorie avenir et en catégorie minimes) et a suivi un cursus aux Beaux-arts. Arnaud Alessandrin enseigne la sociologie du genre, du corps et des discriminations à l’université de Bordeaux. Maialen Berasategui est historienne et journaliste. Antonia Birnbaum est philosophe et enseigne au sein du département de philosophie de l’université Paris 8 Vincennes — Saint-Denis. Mégane Brauer est artiste contemporaine. Belinda Mathieu est journaliste et critique spécialisée dans la scène danse contemporaine. Agnès Dopff est journaliste et critique théâtrale. Juliet Drouar est thérapeute activiste, artiste, chercheur, gouine, trans, pédé, blanc, valide, mince, de classe moyenne. Shulamith Firestone était une théoricienne féministe radicale étasunienne. Ane Hjort Guttu est une artiste et cinéaste norvégienne vivant à Oslo Jenny Kitzinger, formée initialement en anthropologie sociale, est professeur de recherche en communication à l’université de Cardiff, directrice de Research Impact et codirectrice du Coma and Disorders of Consciousness Research Center. Alexander Kluge est écrivain et cinéaste, et Oscar Negt, philosophe, est directeur de l’Institut für Soziologie de l’Université de Hanovre et ancien assistant de Jürgen Habermas. Eve Kosofsky Sedgwick était une universitaire et théoricienne féministe et queer étasuienne. Benoît Lapouge et Jean-Luc Pinard Legry, militants homosexuels sont les auteurs d’un ouvrage dénonçant les argumentaires pro- pédophiles en 1980.
Ghislain Leroy est maître de conférences HDR en sciences de l’éducation (université Rennes 2 / laboratoire CREAD). Camille Louis est philosophe, dramaturge et activiste auprès des personnes en exil. Erica R. Meiners est écrivaine, éducatrice et activiste. Kate Millett était une autrice féministe étasunienne. Julie Pagis est chercheuse en sociologie politique au CNRS, membre de l’Institut interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS, CNRS-EHESS). Irène Peirera est MCF-HDR en sciences de l’éducation et de la formation à l’Université Paris 8 et ses travaux portent sur les pédagogies critiques. Tal Piterbraut-Merx (1992-2021) était doctorant en philosophie à l’ENS de Lyon et au CRESPPA, et agrégée de philosophie. Son travail portait sur « Les relations adulte – enfant, un problème pour la philosophie politique ? ». Marie Preston est artiste, enseignante -chercheuse à l’université Paris 8 VincennesSaint-Denis (Laboratoire TEAMeD / AIAC). Christiane Rochefort était « écrevisse (parce que vaine…) » féministe. Vincent Romagny est docteur en esthétique et professeur de théorie de l’art à l’ENSBA de Lyon. Arnaud Teillet est enseignant à Paris en école élémentaire et chargé de cours en philosophie à l’université Paris Nanterre. Charlie Tincelin-Perrier est collégienne. Adel Tincelin est auteurice et traducteurice. Pierre Zaoui enseigne la philosophie à l’université de Paris .
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BIOS DES AUTEURICES
Se donner les moyens de refaire une Cité. editions-exces.net editions-exces@protonmail.com
LES LIMITES À LA CROISSANCE QUESTIONS 50 ANS APRÈS MEADOWS
livre de Zoé Steep à paraître en octobre 2023 Excès, collection Voix publiques livre 13x20,5 cm 260 pages 500 ex. 15€ isbn : 978-2-9581188-7-7
Résumé Alors que plus de 50 ans se sont
politique. Pourquoi courrons-nous à notre
écoulés depuis la publication de The limits
perte comme s’il s’agissait de notre salut,
to growth et le modèle World3 issus de la
tout en disposant d’outils permettant
commande du club de Rome à Dennis et
d’avoir une vision lucide de ce qui nous
Donella Meadows et leur équipe du MIT en
arrive ?
1972, nous avons constaté que peu de personnes
connaissaient
vraiment
moment
important
la
de
ce
Pour répondre à ces questions, Zoé Steep
a
réuni
des
spécialistes
des
pensée
computer sciences et des chercheurs en
systémique sur les questions de modèle de
études environnementales, a organisé une
croissance, engageant des modes de vie.
réflexion interdisciplinaire pour aboutir à
Les limites planétaires étaient déjà
ces questions raisonnées.
pointées dans ce rapport et en amont, et
Ces vingt-trois notices interrogent
pourtant l’épuisement des ressources et la
les conditions de production du rapport,
dégradation
s’est
les logiques qui organisent la modélisation
poursuivi dans un « business as usual » qui
adoptée, des questions sur le rapport
nous a conduit à une situation critique. Les
lui-même, des questions sur sa postérité et
décisions qui auraient dû découler de ce
son usage.
du
système
terre
rapport n’ont pas été prises et ne le sont
Ce livre permettra de comprendre
toujours pas à la hauteur de la situation.
en quoi un modèle est « toujours faux mais
Nous avons jugé nécessaire de prendre à
parfois utile » !
bras le corps une énigme scientifique et
Biographie de l’auteur Zoé Steep est un nom collectif qui porte les travaux réalisés sous l’égide de l’équipe Steep/INRIA à Grenoble. C’est la voix collective de cette équipe et de ses alliés qui est présentée ici au public. Coordination éditoriale Louis Delannoy, doctorant Steep INRIA Grenoble, Vincent Jost, chercheur CNRS à G-SCOP et associé à Steep INRIA Grenoble Mathieu Mangeot, enseignant-chercheur, Steep INRIA Grenoble
Sophie Wahnich, directrice de recherche CNRS, Pacte et Steep INRIA Grenoble Avec le soutien actif de : Mathilde Jochaux du Plessix, doctorante Steep INRIA Grenoble
Extraits
Utilité du modèle L’exigence d’utilité d’un modèle est très
enjeux
étendue et très contraignante pour son
auxquels nous sommes confrontés).
élaboration effective. L’un des buts majeurs
sociaux
et
environnementaux
Cette
distinction
entre
causes
et
symptômes
constitue
des auteurs du rapport est de faire de
réelles
World3 un modèle utile dans toutes les
elle-même le principal message du rapport
acceptions qu’ils donnent à ce concept.
sur les limites de la croissance et du
Dans cette perspective, la vertu principale
modèle World3. Communiquer clairement
– et partiellement paradoxale – de World3
ce message est l’un des aspects essentiels
n’est
d’être quantitativement mais
du but principal poursuivi (analyse des
conceptuellement précis, et réaliste. Ces
conséquences de la croissance matérielle
points essentiels ont malheureusement été
dans un monde fini) : pour reprendre en
ignorés par beaucoup de lecteurs du
main notre destin, il ne peut suffire de
rapport.
s’attaquer à tel ou tel problème dans tel ou
pas
Cette exigence d’utilité permet de mettre
en
évidence
contradictions
et
d’éviter
en
tel secteur, il faut changer à la racine la
les
structure des interactions du système
implicites que tout un
socio-écologique global. Par exemple, le
chacun peut véhiculer dans sa conception
changement
du
monde. Sans s’astreindre à cette
symptôme des structures d’interaction qui
exigence, on peut en effet tout à fait croire
sous-tendent nos modes de production et
de bonne (ou mauvaise) foi en une
de consommation. En conséquence de
croissance
matérielle
quoi, passer de sources d’énergie fossiles à
monde
fini.
infinie
dans un
n’est
qu’un
en
des sources d’énergie renouvelables ne fera
s’astreignant à l’exercice d’examen critique
que déplacer le problème – par exemple
qu’implique cette contrainte, on apprend à
en
distinguer
nombreuses
les
Réciproquement,
climatique
causes
(structures
augmentant
considérablement
pollutions
générées
les par
d’interaction entre les éléments du modèle
l’intensification de l’usage de ressources
ou du monde réel) et les symptômes (les
rares
nécessaires
au
déploiement
à
l’échelle
des
concernées
Prendre sérieusement en compte ce
— sans pour autant s’attaquer aux autres
message implique de changer à la racine
enjeux
qu’ils soient
nos modes de vie, nos institutions, et nos
environnementaux (déforestation, érosion
modes de fonctionnement politique et
des sols, désertification, tensions sur les
social. Clairement, nous n’en prenons pas
ressources en eau, destruction du vivant…)
le chemin, et nos délais et atermoiements
ou sociaux (éradication de la pauvreté, de
sur pratiquement tous les fronts ne font
la sous-alimentation et de la famine, accès
qu’empirer
généralisé
virtuellement certain que des points de
du
technologies
XXIe
aux
siècle,
soins
de
base
et à
l’éducation…).
les
problèmes.
Il
est
non-retour ont déjà été franchis sur plusieurs enjeux du fait de cette inertie sociale et politique.
De la vision qualitative au modèle En remontant de proche en proche la chaîne
des
interactions,
on
Par exemple la production agricole
peut
totale (“denr. alim” sur la figure) est
reconstruire la logique d’élaboration du
dépendante de la quantité de terres
modèle. On aboutit de cette façon au cœur
disponibles (“terres cultivées”), et des
structurel du modèle, représenté sur la
techniques agricoles (“capital agricole”), ces
figure 2.
dernières production
étant
liées
industrielle
à
la
part
de
dévolue
à
l’agriculture
(via
la
“capital
(“décès par an”). Les taux de natalité, par
industriel” — “reproduction industrielle” —
exemple, sont liés au niveau de vie, donc à
“capital
la
agricole”)
(“pollution”),
mais
et
chaîne à
la
également
pollution
de
biens
(“production
la
industrielle par tête”) et services (“services
population (via la chaîne “population” -
par tête”), etc. Notamment, le nombre
“denrées
d’enfants désiré par famille (“fécondité”)
alimentaires
“investissement
par
agricole”
de
production
tête” —
—
“capital
dépend
en
grande partie du niveau
agricole” — “denr. alim”). La population
d’éducation
des
jeunes
filles
et
des
dépend de son côté de ses taux de natalité
possibilités de contraception (“éducation et
(“naissances par an”) et de mortalité
planning familial”).
Chaque flèche indique un lien causal. Les
signe
signes + et - au voisinage de la tête de
élémentaires contrôlent le comportement
chaque
lien
dynamique qualitatif du modèle. On peut
correspond à une amplification ou un
repérer dans ce diagramme un certain
amortissement : le signe + signifie que
nombre
lorsque la cause (point de départ de la
chacune matérialisée par une suite de
flèche) augmente, la conséquence (point
flèches s’enchaînant dans le même sens et
d’arrivée de la flèche) augmente également,
formant une boucle fermée. Parmi les plus
soit une amplification ; le signe — indique
courtes, on a, par exemple, la boucle
une interaction opposée (diminution de la
“population
conséquence pour une augmentation de la
population”.
flèche
précisent
si
le
de
ces
de
relations
“boucles
–
de
de
causalité
rétroaction”,
naissances
par
an
–
cause), soit un amortissement. Le sens et le
Les prémices de l’économie écologique Dès le milieu des années 1960, une poignée
d’économistes
hétérodoxes1
d’un
état
matériellement
stabilisé”. Il
précise, dans une note en bas de page :
appellent à un changement de paradigme
“Des
au sein de leur discipline du fait de la
Boulding, Ezra Mishan, Herman E. Daly,
nécessité d’y intégrer des contraintes
Nicholas
écologiques fortes. Boulding (1966) oppose
commencé”.
ainsi l’”économie du cow-boy” – entendons,
La perspective de l’état stationnaire de
celle qui pense son essor de manière
John Stuart Mill (1848)2 apparaît en
infinie – à l’”économie du vaisseau spatial
arrière-plan du rapport Meadows (1972, p.
Terre” qu’il appelle de ses vœux, laquelle
279) – ce que l’on désigne alors comme la
doit impérativement s’insérer dans les
“croissance zéro”. Daly (1971) – dont un des
limites de la biosphère. Ces travaux
articles figure dans la bibliographie de TLG
pionniers constituent l’arrière-plan de TLG.
– l’a remise à l’ordre du jour au début des
Dans un texte rédigé en réponse à la
années 1970 dans une version beaucoup
controverse suscitée par ce dernier, Dennis
plus volontariste que celle élaborée au
Meadows (1973) déclare : “Notre espoir est
XIXe siècle. Selon lui, le capitalisme ne se
qu’il
mettra
se
trouvera
des
esprits
plus
économistes
comme
Georgescu-Roegen
pas
naturellement
Kenneth ont
sur
déjà
cette
imaginatifs pour répondre aux défis de tout
trajectoire, comme le pensait John Stuart
ordre
Mill à son époque, mais à condition que
que
lance,
à
la
recherche
économique et sociologique, le problème
l’on
mette
en
œuvre
des
politiques
publiques limitant la taille de l’économie et
Yale, en 1972, dans le cadre du cycle
de la population. La perspective de ce
“Limits to Growth : The Equilibrium State
qu’on appellera bientôt la “soutenabilité
and Human Society”, une conférence qui
forte” se trouve ainsi lancée par le premier
sera publiée quelques années plus tard
rapport au Club de Rome. L’économie
sous le titre “Energy and Economic Myths”
écologique, qui va se structurer à la fin des
(Georgescu-Roegen, 1975), témoigne de
années 1980 – et dont Daly sera un des
son
artisans – inscrira cet objectif au cœur de
suscitée par le rapport Meadows. Il y
sa doctrine (Costanza, Daly, 1987).
évoque, entre autres, la “manie de la
Dans
une
lettre
adressée
engagement
dans la controverse
à
croissance” des économistes, dénoncée par
Georgescu-Roegen, en novembre 1972,
Ezra Mishan (1967), quelques années plus
Meadows écrit : “Votre analyse de la nature
tôt. Mais, bien vite, il va prendre ses
entropique des ressources a eu une
distances vis-à-vis de l’état stationnaire
influence considérable sur la réflexion des
prôné par Daly pour développer une
3
membres de mon groupe.” En publiant The
perspective plus radicale qu’il baptise
Entropy Law and the Economic Process, un
“bioéconomie”4.
an auparavant, Georgescu-Roegen (1971) a,
Les
en effet, proposé que l’analyse économique
traduits en français et publiés quelques
s’ouvre
la
années plus tard par Grinevald et Rens
thermodynamique et de la biologie afin de
(1979) sous le titre programmatique de
traiter de la question écologique sur le
Demain la décroissance – un terme qui est
long terme. Rien d’étonnant, donc, à ce
apparu en juin 1972, à Paris, au cours d’un
que, dans un premier temps, il apporte son
débat sur le thème “Écologie et révolution”
aide à l’équipe de Meadows (Levallois,
auquel participaient, entre autres, André
2010), en proposant de répondre aux
Gorz, Edgar Morin, Herbert Marcuse… Il va
critiques dont fait l’objet TLG de la part des
falloir attendre le début des années 2000
économistes mainstream. La conférence
pour que cette perspective recueille une
qu’il donne à la School of Forestry and
attention beaucoup plus large de la part
Environmental Studies de l’Université de
des milieux militants et académiques.
aux
enseignements
de
écrits
de Georgescu-Roegen sont
Parution en novembre 2023
par Anne-Sarah Huet
ÉDITIONS BURN~AOÛT /// LE MEILLEUR SYSTÈME \\\ AVRIL 2023
· Direction éditoriale ����� Eugénie Zély · Graphisme �������������������������� Traduttore · Collection ����������������������������� Oversharing · Format (mm) ������������������ 120*180 · Nombre de pages ���������� 80/90 · Prix (€) ���������������������������������� +/- 14 · ISBN ������������������������������������������� 9782493534132 Le meilleur système est le deuxième ouvrage
de la collection Oversharing dirigée par Eugénie Zély, lauréate 2023 du prix Pierre Giquel de la critique d’art. Entre récit fantasy, théorie de la valeur et fanfiction du DSM, Le meilleur système décrit la dissociation comme une stratégie de défense, notamment celle de sa narratrice dans son rapport à l’argent, aux normes, au militantisme et au travail de l’art. Une série de textes théoriques, d’intrigues secondaires, de poèmes et textes autofictionnels, composent une narration digressive, multiple et dissonante. Le titre fait référence à la terminologie standard du « trouble », dans laquelle le « système » désigne le groupe d’alters. Le meilleur système est une collection de textes produits par une narratrice dite plurielle, reprenant les codes des fictionnalisations récentes des troubles dissociatifs de l’identité sur les blogs et médias et sociaux. Anne Sarah Huet ne se situe ni comme affectée de trouble dissociatif de l’identité, ni comme spécialiste, ni comme membre des communautés qui contribuent à sa stylisation sur internet. Elle se propose de le convertir en un dispositif poétique, compte rendu des affects dissociatifs caractéristiques du capitalisme colonial et hétéropatriarcal. La collection Oversharing est le résultat de la pratique de la conversation comme méthodologie d’écriture. Elle rassemble des autrices qui arrangent art et politique ensemble par le langage. C’est une collection féministe et anticapitaliste qui rassemble une diversité d’objets littéraires, de la revue C’est les vacances, à la fiction théorique Le Meilleur Système. Oversharing est une communauté de personnes qui overshare sur l’art, le texte et l’argent. Déjà publié dans la collection : Thune amertume fortune (2022) par Eugénie Zély.
46, avenue du président Wilson 93230 Romainville
Thèmes abordés : Trouble dissociatif de l’identité, féminisme, décolonialité, essai sur l’art, fantasy, intersectionnalisme, poésie, économie Auteurices et ouvrages associés : Infinie comédie, David Foster Wallace Etreins-toi, Kae Tempest Anne-Sarah Huet est poètesse et enseignante-chercheuse en économie. Autodidacte, elle a développé une pratique des arts visuels auprès des travailleur.euses de l’art avec lesquel.les elle a collaboré. Elle travaille, en tant que chercheuse associée à l’école supérieure d’art Annecy Alpes, autour des notions de « token » et d’identité et, plus particulièrement, sur l’extractivisme institutionnel dans le champ de l’art, ainsi que sur l’expérience du passing ethnique.
éditions Burn~Août 07 50 33 63 55
Dans la même collection :
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ESSAI SUR L’ART / POÉSIE
LE MEILLEUR SYSTÈME
ESSAI SUR L’ART / POÉSIE
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Extrait 1 Les textes de ce recueil ont été écrits par nous (Little, Seventiz, et Acad) pendant dix années de formation à l’université, dans les artist run spaces, écoles d’art, project-spaces, centres d’art conventionnés, galeries, vernissages, afters et soirées mondaines. Certains textes sont l’œuvre de l’un.e d’entre nous seulement, tandis que d’autres sont des co-écritures, ou plutôt, sont des écritures en co-conscience. Je m’exprimerai souvent au nom du système dans le paratexte et j’ai la charge, en tant qu’hôte présumée, de nous introduire et de nous modérer. Acad repère l’occurrence « mondaines » et veut la remplacer par « du monde » — soirées du monde, after du monde — ou pourquoi pas « des mondes » pour un usage technique et référencé, renvoyant le.a lecteur.ice à la sociologie interactionniste des années 80. Seventiz n’est pas d’accord. Il s’agit bien d’éprouver l’air léger d’une conversation (en Times) à l’entrée d’une galerie associative du 11ème ou 13ème ou 20ème arrondissement parisien et de rire (en noir et blanc) des blagues d’un.e commissaire sympathique. Une blague annotée et polycopiée. Une blague générique, avec un logo mignon et satyrique, tracé à la main dans une marge. Une blague élégante avec des ratures, du biffage et de la critique institutionnelle. Une blague que Seventiz pourrait plier et insérer dans son portefeuille. Une blague blanche, âgée de trente à cinquante ans, hétéronormée et affinitaire. Je lui réponds qu’elle est inconséquente, Acad me rejoint là- dessus. Nous sommes né.es en tant que système après avoir lu un texte du philosophe Frédéric Lordon sur la légitimité et le fait monétaire. Acad et moi sommes si proches, qu’il est parfois difficile de déterminer qui de nous deux est l’hôte ou l’alter, et nous avons de bonnes raisons de penser que nous étions déjà ensemble au moment de cette lecture fondatrice. Un printemps, alors que nous préparions un workshop pour deux artistes visuels et leur exposition à cent mille euros dans un centre d’art conventionné, une recherche thématique sur Google nous a conduites à la référence. C’était en 2020 — premier confinement —, il faisait une lumière euphorisante et nous étions particulièrement heureuses.
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Extrait 2 En effet, à chaque fois que l’une de ces pratiques est présentée comme résistante à la valuation, elle devient l’objet d’une attention qui l’expose. Notamment : à être reproduite, à être mise en rapport avec des substituts, ou encore, à être l’objet d’opérations de capitalisation symbolique. Ainsi, la résistance n’est possible qu’au prix d’une vigilance certaine. Il s’agit souvent de détruire la forme avant qu’elle ne cède et, pour retarder ce moment, d’entretenir sa confidentialité ; où la confidentialité ne signifie pas la selectivité, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, ces formes doivent, à terme, être suffisamment nombreuses pour absorber la participation de quatre cent pour cent des habitant.es de la ville. (La mention de ce pourcentage nous rappelle que les ventes à découvert des actions GameStop avaient atteint cent quarante pour cent du flottant en février 2021). Ensuite, elles ne sont ni normées, ni normatives, si ce n’est concernant l’heure à laquelle leur publicisation a lieu. Celle-ci doit être une heure mirroir (01 : 01, 02 : 02, 03 : 03…), seule obligation, et se référer à un régime de significations déployées — collectivement, viralement et mimétiquement — via des réels et story consacrées — #angel-numbers, en anglais. L’absence de normativité a pour conséquence immédiate une augmentation de la fréquence des formes limpides, certaines confinant au didactisme. L’institution et les générations conservatrices y vouent une sorte de mépris compliqué… compliqué comme une rationnalisation de privilège. Les mêmes qui invalident notre retrait en disant que nous ne pouvons pas abandonner une carrière qui n’a jamais commencée. Pourtant, nous avons imaginé la fin du capitalisme, et il s’agit précisément d’un abandon sans carrière. À la fin, à la sortie, quand le subreddit a dit que c’était bien l’heure, hop miraculeusement ça se passe : cramer, déguisées, décentrées. Cherchant à garantir la valeur du présent texte contre ses propositions incertaines, nous y incorporons, encapsulons, que le 19 mars 2023, au croisement du boulevard Eugène Pierre et de la rue Horace Bertin (Marseille, 13006), à 21 : 30, un groupe de jeunes personnes costumées et ivres, se sont installées sur un palier de porte pour débriefer du carnaval indépendant de la Plaine qui a eu lieu le même jour. Des autocars de police sont stationnés sur le trottoir d’en face. Une personne costumée insulte vaguement un groupe de CRS. Après quelques allées et venues intimidantes de l’un d’eux — typiques d’un agresseur qui fait mine d’hésiter à porter un coup —, il fini par se diriger sur la personne déguisée et assise, de dos, sereine, qui l’a « traité » quelques minutes avant. Il l’extrait, la traine sur le trottoir, la frappe, lui monte dessus, la frappe, s’engage dans un corps à corps, une passante non déguisée qui se rend à la boulangerie ouverte le dimanche le supplie d’arrêter, elle dit « por favor por favor » en tendant ses mains par reflexe comme on fait pour tenter de raisonner un tueur, le CRS la regarde, les passant.es autour sont terrifié.es, la victime arrive à s’extraire, elle court désorientée sur le trottoir, elle tremble, ses jambes sont sur le point de lâcher, le CRS crie à un collègue qui se trouve au coin de Hyper U, « chope le », il la chope, l’écrase sur le sol, lui monte dessus, pendant que, 80 mètres plus loin sur Horace Bertin (ce que nous verrons sur la vidéo d’un riverain), une autre personne est assise sur le sol, coincée contre la portière de la voiture d’un.e particulier.e, la personne est molle, probablement au bord de l’inconscience, son torse glissant sur le côté, deux policiers en civil lui donnent des coups de pieds dans le ventre, plus ou moins tour à tour, parfois en même temps.
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Nous sommes dans les vestiaires, debout et collé·es les unes contre l’autre, entre deux blocs de casiers défoncés. Nous te montrons : la portion de pelage dense située au niveau de l’une de nos omoplates, la canine grise qui est ré-apparue cette nuit, notre cou qui s’est élargi. Toi, tu nous montres que ta langue et l’intérieur de tes joues sont gagnés par un motif marbré, bleu et mauve, lisse comme du plastique. Il s’étend. Tu appuies sur l’extérieur de ta joue en ouvrant la bouche pour qu’on voie mieux. Le motif est spiralé : des spirales dans des spirales, où les spirales deviennent de plus en plus petites et, comme ça, les couleurs finissent par se mélanger. Cette forme nous attire. Ahah you are spiraling… On s’interroge sur le fait que ça nous arrive à nouveau, et en même temps. Qu’en faire ? Cela arrive malgré nous, dis-je. À moins qu’il ne s’agisse d’un effet ? Celui d’une désorientation, vis-à-vis de laquelle, toi et nous, sommes respectivement actif et actives. Nous t’aimons tellement. Positioné·es de biais dans un donné dont l’orientation est straight, les espaces n’étendent pas nos formes et les objets n’étendent pas notre portée. C’est comme vivre dans un Twillight ou un Harry Potter dysfonctionnel. Fatiguant, pour ne pas dire incapacitant. Nos corps ne suivent pas les lignes et, quand ces dernières « bloquent l’action plutôt que de la permettre, elles deviennent des points qui accumulent la tension, ou des points de tension. Les corps peuvent même prendre la forme de telles tensions, en tant que points de pression sociale et physique » écrit Sarah Ahmed dans Phénoménologie Queer. Tu décides de t’assoir sur le carrelage en faisant comme s’il était mou. Il l’est. Tu t’enfonces dans le sol qui est devenu un matelas carrelé. Rien de foncièrement étrange. Plutôt un tour de force, que de réussir à s’ancrer, à l’oblique, dans un tel espace, organisateur brutaliste de donnés sociaux et corporels, d’orientations. C’est dingue que tout ça ait lieu dans un vestiaire. On dirait vraiment une scène pourrie de YAL, mais tant pis. Nous sommes ancré·es, bien que déviant·es ; ce qui est précieux et, d’experience, précaire. Tu dis que l’équilibre est local. Peut-être se déplace-t-il avec nous quand nous sommes ensembles ? Un effet de nos conversations au café du gymnase, de nos lexiques et d’un implicite commun. Tu te demandes lequel,
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de l’implicite ou du lexique, permet le plus à notre confort « local » de s’agréger par ici. Par où ? Tu t’approches de nous, l’arrière de notre tête se cogne sur le métal du bloc contre lequel nous étions appuyées. « Wouah » ne suffit pas à rendre compte de ce que nous éprouvons. Vas-tu nous embrasser ? Non, ce n’est pas comme ça entre toi et nous. Le sol s’assoupli sous nos pieds aussi. Pour en revenir au pelage vaguement rouge de notre omoplate (là ou s’articule une petite aile d’ange ridicule, c-à-d une aile genre taille enfant) ainsi qu’à tes propres transformations spiralées, on est bien d’accord : on ne va pas chercher à savoir si elles précèdent la désorientation ou si elles en sont un effet. Ni si, dans le premier cas, nous sommes nées avec. End the discourse, start destruction. Tu t’es rassis puis relevé, et les lignes du carrelage se sont redressées dans un mouvement hypnotique. La vision donne un léger vertige, mais rien de trop plombant. Accoudé à l’un des casiers resté grand ouvert, tu passes machinalement le doigt sur le verrou de celui d’à côté, qui est fermé. Nous, nous sommes assises, nos fesses et cuisses s’incrustent entre les lattes du banc. Partons de ces transformations. Inherentit_girl sur instagram, explique en quoi la YAL est nécessairement une littérature transphobe. Tu commences à nous lire tes notes. Notamment, tu as commenté à propos de sa dernière publication qu’il est impossible de parler de désorientation ou de déviance sans style, que parler de désorientation ou de déviance sans style, c’est parler d’autre chose. Tu ajoutes : il y a pire qu’écrire sans style, il y a être didactique. Tu n’es pas très sûr de cette dernière remarque. Nous non plus. Sans doute pour te donner la contenance que tu crois avoir perdue dans ton doute, tu rentres ton autre bras jusqu’au fond du casier pour attraper la serviette en microfibre qui y a glissé C’est un échec. Comme ce matin, quand, dans l’autobus, tu as voulu attraper le pilastre. À nouveau, l’espace n’étend pas ta forme et les objets n’étendent pas ta portée, tout devient hors d’atteinte.
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ESSAI SUR L’ART / POÉSIE
Extrait 3
Collection Mémoires
Mémoires d'une femme docteure le premier roman-mémoires d’une figure de proue
de l’émancipation des femmes dans le monde arabe.
Écrit en 1958, ce roman partiellement autobiographique raconte le corps et la sexualité des femmes en Égypte, dans les années 50. L’histoire : Une jeune femme égyptienne se heurte à sa famille traditionnelle lorsqu’elle
couverture provisoire
choisit de faire carrière dans la médecine. Plutôt que de se soumettre à un mariage arrangé et à la maternité, elle se coupe les cheveux et travaille avec acharnement pour réaliser ses rêves. À la faculté de médecine, elle commence à comprendre les mystères du corps humain. Après avoir nié ses propres désirs pendant des années, la médecin entame une série d’aventures amoureuses qui lui permettent d’explorer sa sexualité.
parution : 3 nov 2023 18 € / 120 p. / 12 x 20,5 cm tirage : 2000 ex. ISBN : 978-2-493324-04-7
• un roman sur le corps des femmes, le soin, la médecine • un récit initiatique aux accents autobiographiques • le premier livre d’une pionnière de l’émancipation des femmes arabes • traduction : faiza el qasem, universitaire (vit à paris)
• préface : rim battal, poétesse marocaine (vit entre paris et marrakech) • illustratrice : kubra khademi, artiste féministe afghane (vit à paris)
Souvent décrite comme la « Simone de Beauvoir du monde arabe », Nawal El Saadawi était une voix pionnière sur l’identité et le rôle des femmes dans la société, l’égalité des sexes et la place des femmes dans l’islam. « Nawal El Saadawi, autrice, militante et médecin égyptienne (était) devenue l’emblème de la lutte pour les droits des femmes dans le monde arabe patriarcal et faisait campagne contre les mutilations génitales féminines, qu’elle avait subies à l’âge de 6 ans. » alan cowel
Hommage dans le New York Times
Nawal El Saadawi (1931-2021) Psychiatre de formation, Nawal El Saadawi est une militante féministe convaincue – emprisonnée et contrainte à l’exil – et une écrivaine prolifique – plusieurs fois censurée. Elle fonde au début des années 1980 l’Association de solidarité des femmes arabes. Contre le tabou de l’excision et de la polygamie, elle lutte pour la liberté de la femme arabe à s’exprimer. Elle est l’autrice d’une cinquantaine de romans, nouvelles, essais, et a reçu, à ce titre, de nombreux prix.
L’illustratrice : Kubra Khademi Kubra Khademi, née en 1989 à Kaboul, est une artiste féministe afghane, peintre, plasticienne et performeuse, réfugiée à Paris. Kubra Khademi étudie les beauxarts à l’université de Kaboul avant de fréquenter l’université nationale Beaconhouse à Lahore, au Pakistan. Ses performances publiques répondent activement à une société dominée par une politique patriarcale extrême. Après avoir présenté sa pièce Armor en 2015, Khademi est contrainte de fuir l’Afghanistan en raison d’une fatwa et de menaces de mort. Aujourd’hui réfugiée à Paris, Kubra Khademi est décorée du grade de chevalière de l’ordre des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture français.
La traduction : Faiza el Qasem Fayza El Qasem a été directrice de l’École Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs (ESIT). Professeure émérite de la Sorbonne Nouvelle, en charge de l’enseignement de la traduction générale et de la traduction économique et financière vers l’arabe, elle dirige plusieurs thèses de doctorat en traductologie.
La préfacière : Rim Battal Rim Battal, née en 1987 à Casablanca, au Maroc, est une artiste, poétesse et journaliste marocaine francophone. Elle vit actuellement entre Paris et Marrakech. Ses performances associent poésie, écriture et arts visuels. Elle est notamment l’autrice de L’Eau du bain (SuperNova) et Les quatrains de l’all inclusive (Le Castor Astral). Elle codirige Le Bordel de la Poésie et a initié La Biennale Intime de Poésies.
« Elle était notre aînée. Celle qui avait montré la voie à des générations de femmes arabes engagées dans la lutte pour l’émancipation. [...] Toute sa vie, elle la consacrera à s’opposer aux discours de violence physique contre les femmes, leur infériorisation, leur condition de secondes. » Fawzia Zouari, écrivaine, hommage dans Libération
« Nawal El Saadawi a défié toutes les manifestations patriarcales. Elle n’en a redouté aucune, empruntant des voies scabreuses dans ses écrits, affrontant des combats féroces avec ses mots, brisant de cette manière toutes les chaînes. Ni la peur ni le désespoir ne sont parvenus à la décourager. » Ranem AL Afifi, journaliste
« Ils m’ont dit : "Vous êtes une femme sauvage et dangereuse." Je dis la vérité. Et la vérité est sauvage et dangereuse. »
Charlotte Bienaimé Un podcast à soi
Nawal El Saadawi
[extrait]
1
Le conflit entre ma féminité et moi a commencé très tôt, avant même l’apparition de mes attributs féminins et avant que je sache quoi que ce soit sur moi-même, mon sexe ou mes origines, avant même que je connaisse la nature de la cavité qui m’avait abritée jusque-là, avant que je sois expulsée dans le vaste monde. Tout ce que je savais à cette époque-là c’était que j’étais une fille, comme aimait à le répéter ma mère à longueur de journée, une fille ! Ce mot à mes yeux n’avait qu’un seul sens : je n’étais pas un garçon, je n’étais pas comme mon frère. Les cheveux de mon frère étaient coupés courts mais laissés libres et non peignés, tandis que les miens n’en finissaient pas de pousser, livrés à la manie de ma mère qui les peignait deux fois par jour pour en faire des tresses qu’elle emprisonnait aux extrémités avec des rubans. Mon frère se réveillait au matin et avait l’habitude de laisser son lit en l’état alors que je devais faire non seulement le mien mais aussi le sien.
Mon frère sortait jouer dehors sans demander la permission des parents et rentrait quand bon lui semblait, alors que je ne pouvais sortir que s’ils m’en donnaient l’autorisation. Mon frère avait toujours droit au plus gros morceau de viande, il avalait rapidement son repas, mangeait sa soupe en faisant du bruit sans que ma mère lui fasse la moindre observation. Mais moi, c’était différent... J’étais une fille ! Je devais faire attention à mes moindres faits et gestes, cacher mon appétit, manger lentement et absorber ma soupe sans faire de bruit. Mon frère jouait, bondissait, faisait des sauts périlleux alors que si je m’asseyais et que ma jupe se soulevait d’un centimètre au-dessus de mes cuisses, ma mère me transperçait aussitôt du regard et je devais cacher ces parties honteuses de mon corps. Les parties honteuses ! Tout en moi était honteux, alors que je n’étais encore qu’une enfant de neuf ans ! Je m’apitoyais sur moi-même. Je m’enfermais dans ma chambre et fondais en larmes. Les premières larmes que j’ai versées dans ma vie, ce n’est pas parce que j’ai eu une mauvaise note ou brisé un objet de valeur, mais parce que j’étais une fille ! J’ai pleuré sur ma féminité avant même de savoir ce qu’elle signifiait. Quand j’ai ouvert les yeux sur la vie, une inimitié régnait déjà entre moi et ma nature. *
[extrait] * Je dévalais les escaliers quatre à quatre pour arriver dans la rue avant d’avoir fini de compter jusqu’à dix. Mon frère et ses camarades, des filles et des garçons de notre voisinage, m’attendaient pour jouer aux gendarmes et aux voleurs. J’avais demandé à ma mère la permission de sortir. J’adorais jouer, j’adorais courir le plus vite possible, je ressentais une immense joie quand je bougeais la tête, les bras et les jambes à l’air libre. Je prenais alors mon élan pour sauter le plus haut possible, faisant des bonds que seul le poids de mon corps attiré vers le sol interrompait. Pourquoi Dieu m’avait-il créée femme au lieu de faire de moi un oiseau capable de voler dans les airs comme ce pigeon ? Dieu devait sans doute préférer les oiseaux aux filles. J’étais réconfortée par l’idée que mon frère, lui non plus, ne pouvait pas voler. Ainsi, malgré la très grande liberté dont il jouissait, il était tout aussi incapable de voler que moi. Depuis, j’étais constamment à l’affût, chez les hommes, de points faibles qui me consoleraient de l’impuissance qui m’était imposée par ma condition de femme. Au moment où je sautai, je sentis un violent frisson parcourir mon corps. Je fus prise de vertiges et je vis quelque chose de rouge. Qu’est-ce qu’il m’arrivait ? Je fus prise de panique et me retirai du jeu aussitôt pour rentrer à la maison et m’enfermer
dans la salle de bain, afin de percer en privé le secret de ce grave incident ! Rien n’y fit, je ne comprenais toujours rien ! Je pensais que j’étais atteinte d’une soudaine maladie. Je décidai malgré mes craintes d’aller en parler à ma mère. À mon grand étonnement, je la vis éclater de rire. Mais comment pouvait-elle accueillir cette horrible maladie avec un aussi large sourire ? Remarquant ma surprise et ma confusion, elle me prit par la main et m’emmena dans ma chambre pour me raconter l’histoire sanglante des femmes. * Je m’étais enfermée dans ma chambre quatre jours d’affilée, incapable d’affronter mon frère ou mon père ou même le jeune serviteur. Sans doute étaient-ils tous au courant de cette chose honteuse qui s’était abattue sur moi. Ma mère les avait sûrement informés de mon nouveau secret. Je m’étais barricadée pour tenter de venir à bout de ce phénomène bizarre. N’y avait-il pas d’autre moyen pour les filles d’atteindre la maturité que cette voie impure ? L’être humain pouvait-il des jours durant être en proie à des spasmes musculaires ? Dieu devait détester les filles pour les avoir marquées ainsi du sceau de la honte. Il devait avoir choisi d’avantager les garçons.
ISBN : 978-2-492290-06-0
Auteurs : Noémie Chust
Sortie : Février 2023
Titre : L’avant-match Bande dessinée, 150 pages, 1000 exemplaires, 26 euros. Les séquences décryptent les interactions de deux jeunes amies qui naviguent dans leurs sensibilités et leurs questionnements face à l’âge adulte. Corky est passionnée d’escrime. Elle a un esprit de guerrière et semble refuser toute forme de fragilité. Violette, au contraire, n’hésite pas à s’épancher sur ses émotions et sa sagesse mélangé à son côté “décalé” font d’elle un personnage drôle, parfois même à son insu. On assiste aux coulisses d’une veille de compétition que Corky appréhende. Violette saura trouver les mots pour soulager sa tension. Il ne sera pas seulement question du match de la compétition sportive mais peut-être plus de la capacité à matcher, autrement dit d’être en correspondance, dans cette relation de complicité.
4a Villa du Lavoir, 75010 Paris +33 1 48 03 06 70
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FICHE TECHNIQUE TITRE Jacques Bonhomme AUTRICE Mathilde Paix ÉDITEUR Éditions Pain Perdu FORMAT 200 x 277 mm - 64 pages IMPRESSION Offset quadri + Riso ISBN 978-2-493326-14-0 LANGUE Français PRIX 17 €
Mathilde Paix
Jacques Bonhomme
Née à Cannes en 1997, Mathilde Paix est autrice de bande-dessinée et céramiste. Elle s’installe en 2016 à Angoulême pour ses études à l’EESI où elle co-crée en 2021 l’atelier d’artiste et lieu associatif La Colline.
Jacques Bonhomme est un conte médiéval drôle et sanglant. L’histoire se déroule dans un royaume imaginaire dont le châtelain Charles-le-Mauvais, père de Jean Rictus, reigne en tyran. Mireille, fervente révolutionnaire, croise dans la forêt le chemin d’un jeune homme sur son âne. Il joue de la corne mais Jean Rictus lui intime de se taire. Mireille le voit éborgner Jean Rictus, et se persuade qu’il peut devenir leader de la révolution. Le jeune Jacques Bonhomme est hissé en héros de la révolte, Mireille le présente au peuple comme le visage de la révolution, mais Jacques reste muet. Le matin du combat, Jacques Bonhomme s’en va comme il est venu, jouant de la corne, sur son âne.
Elle auto-publie ses fanzines, et collabore à divers revues. Jacques Bonhomme est sa première bande-dessinée publiée, et sa deuxième collaboration avec Pain Perdu, après le fanzine « Place de ma mob » en 2022.
Le traitement brut à la peinture de Mathilde Paix, marié à une gamme de couleurs primaires, rend ses personnages attachants et expressifs. Le texte peint et mêlé au dessin donne l’impression de consulter un manuscrit enluminé pop et délicieusement maladroit. Les situations décrites dans le récit font écho à des préoccupations très contemporaines : des hommes décevants, des femmes fortes et des tyrans bien réels. En supplément de l’histoire principale, un court récit de 5 pages lance sur les traces de Jacques Bonhomme. C’est une introduction au jeu de rôle imprimé au riso glissé dans chaque ouvrage.
ADVERSE Errata Thomas Gosselin Depuis son premier album précoce en 2006, Thomas Gosselin est devenu une figure incontournable des approches digressives en bande dessinée. Toujours ancrées dans un cadre fictionnel, les propositions de l’auteur ne reposent en effet pas moins, le plus souvent, sur la recherche d’extrapolations philosophico-théoriques funambulesques, oscillant entre le plus grand sérieux et un délire consommé. Sa bibliographie est désormais riche de plusieurs dizaines de références, notamment chez Atrabile, et il collabore avec divers dessinateurs en tant que scénariste (F. Henninger, G. Nanni, I. Moutte, etc.). Errata est une bande dessinée ayant pour objet une mise en déroute particulièrement joueuse du récit romanesque, en ce qu’elle est exclusivement constituée, ainsi que son titre l’indique, d’errata, c’est à dire de cases destinées à venir s’insérer ou à remplacer celles d’un album dont nous ne connaissons pourtant rien. Plongeant sans réserve au cœur d’une esthétique du manque, Thomas Gosselin invite donc ses lecteurs à la plus grande implication. On lira alors cette bande dessinée aussi bien en tant que somme de micro-événements autonomes, répertoire de pistes narratives à interpréter ou à partir desquelles digresser, ou encore récit fragmentaire à reconstituer.
40 pages n&b 11 x 15 cm, 6 € 979-10-95922-56-8 — octobre 2023 Vente ferme
ADVERSE Romance Kerozen Trente ans, désormais, que Kerozen disperse son œuvre de dessinateur compulsif aux quatre vents des entreprises éditoriales les plus stimulantes du graph’zine européen, accompagnant dès ses débuts l’émergence du Dernier Cri, de Chacal Puant ou de CBO, parmi tant d’autres. Particulièrement attentif aux aspects techniques inhérents à l’édition DIY (sérigraphie, photocopie, etc.), la question des spécificités de reproduction participe ainsi notablement de son approche du trait. D’abord porté par un intérêt relatif aux arts dits “primitifs” ou “bruts”, il n’hésitera néanmoins pas à orienter ensuite sa pratique en direction d’esthétiques plus modernistes ou épurées, parfois proches du cubisme ou lorgnant vers l’abstraction. Avec Romance — collection de planches initialement publiées à 50 exp. en 2019 chez FLTMSTPC, la structure qu’il a lui-même fondé et qu’il anime encore aujourd’hui —, il convoque cette fois un carnaval angoissé de figures fantômatiques prises dans l’errance de cases de bande dessinée. Une occasion de travailler avec nos mémoire hantée par les spectres d’une production industrielle peu soucieuse du trait des artistes qui l’auront alimentée durant des décennies. Réinjectant l’usage de la trame dans la main-même du dessinateur, balafrant des faciès évoquant les personnages des bandes cauchemardesques de Mark Beyer selon une méthode tachiste renvoyant à CoBrA, Kerozen offre aux éditions Adverse une merveilleuse occasion d’hommage à une certaine histoire du dessin sauvage.
24 pages n&b 17,5 x 24,8 cm, 8 € 979-10-95922-55-1 — octobre 2023 Vente ferme
Féroce Un homme se réveille dans une mansarde, sans aucune notion de qui il est et d’où il vient. Une musique joue sur le poste de radio rouge et une femme claque la porte… Explorant le monde qui l’entoure, il va chercher à comprendre le monde qui l’habite et peut-être trouver un sens à sa vie. Regorgeant de créatures surprenantes, de passages secrets et d’objets d’or, il devra percer les mystères l’entourant et changer pour se libérer. Après les livres ésotéria et L’Ermite et le Golem, Wandrille Maunoury livre un copieux one-shot de 100 pages entièrement dessiné au stylo-bille et au feutre, oscillant entre autofiction surréaliste, quête fantastique et introspection (in)consciente.
Wandrille Maunoury
Wandrille Maunoury travaille comme storyboarder sur des films d’animation depuis son diplôme des Gobelins. Pour balancer cette activité très collective, il crée des projets personnels comme les courts métrages d’animation Penitent ou À l’Ouest de Tom Bickford, chaque fois réalisés avec des techniques différentes. Surtout, ces projets personnels ont pris la forme de bandes dessinées, esotéria, publiée chez Vide-Cocagne et Le Golem et L’Ermite, en auto-édition. Utilisant la forme narrative comme un moyen d’exploration et d’introspection, il donne vie dans ces travaux à des réflexions très personnelles. Féroce, écrit et dessiné en 2022 n’échappe pas à la règle.
Féroce Wandrille Maunoury octobre 2023
9782957797417 23€ 195*265mm 112 pages 600g Quadri Cartonné
Féroce
Féroce
Féroce
Féroce
ADVERSE Manga Guillaume Soulatges Alors que l’univers référentiel de Guillaume Soulatges est de longue date un ample corpus d’images « sans qualité », notamment relatives à l’érotisme et la pornographie, on pouvait légitiment supposer que le Japon et une certaine esthétique « manga » figureraient un jour ou l’autre parmi ses horizons d’intérêt. Ce dont on se serait moins douté, c’est que l’artiste l’envisagerait plutôt comme une interrogation sur les motivations d’une fascination généralisée plutôt que comme une plongée dans un univers familier auquel il s’agirait de rendre hommage. En conséquence, un manga de Guillaume Soulatges ne pouvait qu’être davantage un livre de Guillaume Soulatges qu’un manga à proprement parler. Ici, ce sont donc les motifs, les calligraphies de kanjis et kanas, les jeux de construction de planches et le « sens de lecture » qui focalisent la singularité de ce travail-ci au sein de sa bibliographie. Néanmoins, un simple regard d’entomologiste sur les figures canoniques d’un certain « exotisme porno-pop » ou autre « orientalisme punk » ne saurait suffire à un artiste véritablement ambitieux. C’est pourquoi le livre s’attache encore à inscrire dans ses compositions dessinées des motifs digressifs (tels des paysages en ruine de l’après-guerre, la décrépitude de zones portuaires à l’abandon, la fixation du pourrissement de corps momifiés — qui résonnent avec ceux, contemporains, préservés dans les chambres froides des morgues —, et une imagerie médicale opératoire), en un ensemble parsemé de pages quasi réflexives, fixant l’altérité fondamentale du monde animal en témoin muet des aberrations humaines. Si l’artiste présente ces 88 planches comme un hommage à certaines de ses influences les plus notables, avec lesquelles il s’agirait d’enfin solder ses derniers comptes (Bazooka, Slocombe, et Trevor Brown en tête), leurs biais d’appréhension restent innombrables, et l’on y verra tour à tour une étude en acte sur le pourrissement de la chair, un inventaire des motifs les plus grotesques de l’esthétique « hentaï », une traversée de regards troubles générant de déstabilisants effets de rétroactions (passant de l’œil de l’auteur de l’image originelle à celui de la figure représentée, jusqu’à celui de Guillaume lui-même — catalyseur et révélateur —, s’offrant pour finir à notre propre appréhension), une étude de ce que peuvent les agencements de bande dessinée en matière d’hybridations et de transformations des formes et des figures, un manifeste sur les attentes constamment déçues du désir, et tant d’autres choses passionnantes encore. POUR PUBLIC AVERTI Auteur, dessinateur et éditeur, Guillaume Soulatges cofonde en 2002 la maison d’édition Stratégie alimentaire, avant de créer Culture commune (2013-2019). Il présente ses dessins dans de nombreuses expositions, ainsi que dans des ouvrages collectifs ou monographiques (une vingtaine de livres, dont quatre au Dernier Cri).
(titre et couverture temporaires) 88 pages n&b 21,5 x 28 cm, 23 € 979-10-95922-58-2 — novembre 2023 Vente ferme
ADVERSE L’Enfant naturel Guillaume SOulatges Pour la majeure partie du public au fait de ses activités, le travail de Guillaume Soulatges est d’abord associé à la scène graphique underground des vingt dernières années. Auteur, dessinateur et éditeur, il co-fonde en 2002 les éditions Stratégie alimentaire, puis anime seul Culture commune (2013-2019), tandis qu’il présente ses dessins dans le cadre de nombreuses expositions (tant institutionnelles que souterraines), et d’ouvrages collectifs ou monographiques (une vingtaine de livres signés, dont quatre au Dernier Cri). Largement nourrie d’images « sans qualité » issues des sous-produits visuels (catalogues de supermarché, revues pornographiques, guides pratiques illustrés, etc.), la partie la plus visible de son œuvre, frontale et très explicite, a jusqu’à présent masqué ses approches plus narratives. L’Enfant naturel est un livre qui s’articule au fil de 64 images sublimes, entre pointillisme réaliste névrotique et expressionnisme discrètement libidinal, publiées en pleine page. Un récit initiatique à la première personne d’années de jeunesse troubles, hantées par la pauvreté, la solitude, les discriminations et les coercitions multiples. Ancrée dans cet espace-temps suintant des Trente Glorieuses finissantes, l’histoire emprunte à la préciosité d’une syntaxe d’un autre siècle comme pour mieux appuyer quelque chose d’une nostalgie un rien morbide, néanmoins envisagée comme socle d’une détermination individuelle trempée. Le caractère édifiant de ce parcours est alors figuré par le chemin vers l’école, partant de la campagne profonde, entre corps de fermes vétustes et granges croulantes, en direction de la grande ville. À travers champs et forêts, d’abord, sous le regard indifférent des calvaires et des bêtes sauvages. Avant de pénétrer pas à pas dans l’espace urbain, errance programmatique vers une « civilisation » qui n’a su que trop bien hierarchiser la position des êtres selon leur habitat : bidonville, barres d’immeubles, puis pavillons bourgeois.... L’école, alors, apparaît comme le cœur des enfers, saturé de corps tordus et de faces difformes, tout à la brutalité d’une enfance qui n’a gardé du parfum du jardin d’éden que l’irréductible foi en l’avenir du narrateur.
68 pages n&b / couverture en sérigraphie 2 passages / reliure japonaise 27 x 17,5 cm, 18 € 979-10-95922-47-6 — octobre 2021 Vente ferme
sortie le 2 nov.
Martina Aranda accompagnée de Clémentine B•
15+ ISBN 978-2-930941-40-0 coll. Les Randonnées Graphiques (GR02) format : 17 x 24 cm • roman graphique ; docu-fiction • Henrietta Lacks est une Afro-Américaine, atteinte d’un cancer du col de l’utérus, à qui on a prélevé des cellules – sans son consentement. Les cellules HeLa, qui ont révolutionné la médecine moderne et permis le développement de plusieurs vaccins, se retrouvent désormais dans de nombreux laboratoires de recherche ! Illustration : crayons de couleur (bleu/rouge) Thèmes : [bio]éthique • éthique médicale et scientifique • droits humains • corps-objet/corps féminin • santé de la femme • girls in STEM (filles de sciences) • ségrégation
Argumentaire : Fiction documentaire sous forme de roman graphique, qui : • relie une histoire personnelle à la « grande » histoire : la narratrice est une jeune ado, qui souhaite poursuivre des études scientifiques. Au fil du récit, on comprend que sa mère est également atteinte d’un cancer au moment où elle se met à collecter des informations sur Henrietta Lacks ; • permet plusieurs thématiques autour du corps humain, des droits humains, de la relation patient/corps médical et scientifique : droit de disposer de son corps ; devoir d’information pour un consentement éclairé ; liberté et propriété ; valeur marchande/financière ; • promeut, de manière indirecte, les filles/femmes dans les sciences : pour des femmes chercheuses, mais également DG de labo ; • peut induire une réflexion autour de la santé de la femme : certains biologistes dénoncent l’injustice de genre, les médicaments donnant de moins bons résultats, et plus d’effets secondaires chez les femmes.
Juriste de formation, Martina Aranda quitte à 34 ans son poste à la Commission européenne pour vivre son rêve et devenir autrice-illustratrice jeunesse. Diplômée de l’Académie des beaux-arts de Bruxelles, elle y a suivi pendant trois ans l’atelier B.D. de Bruno Goosse. Elle aime observer les attitudes des enfants et les mettre au cœur d’histoires simples et touchantes. Un premier album paru chez CotCotCot en 2019 sera rapidement suivi de trois autres chez Pastel/l’école des loisirs, d’un courtmétrage pour le Créahm projeté au festival TEFF de Namur et d’un dessin retenu pour l’exposition « Children-Spectators » de la foire internationale du livre jeunesse de Bologne.
Titre précédemment publié chez CotCotCot
« Sa poésie affleure dans une douce singularité qui ébranle exactement ce qu’il faut de l’émotion du lecteur, sans inutile démonstration. La marque certaine d’une grande maîtrise du langage subtil de l’album. » – Sophie Van der Linden
– Petite Fureur 2021-2022 – Prix Versele 2022-2023
Clémentine B., lycéenne âgée de 16 ans, a participé à l’écriture de ce récit. Elle voudrait devenir avocate plus tard, sans trop savoir encore quelle spécialité choisir. Vivement intéressée par les questions homme-femme, elle a écrit un article sur la juge américaine Ruth Bader Ginsburg pour l’épreuve orale du brevet. Elle a pris part à une première simulation des Nations Unies – au comité ONU-Femmes en 2022 – avant de devenir co-présidente du comité Conseil de Sécurité à celle de 2023.
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CUTES ِظراف
SAMANDAL - DISTANZ
Publication collective
Extrait de ‘Scene one ’ par Aki Hassan
“Cutes” est un livre collectif de bandes dessinées contemporaines queer et trans qui explore les multiples facettes de l’identite LGBTQ+ à travers la narration graphique. Présentant des contributions du Liban, d’Allemagne, de Singapour, du Cameroun et de Turquie, “Cutes” offre un regard neuf et profondément personnel sur nos corps, nos émotions et nos expériences. Le livre comprend des histoires courtes de 12 artistes couvrant un large éventail de styles et de genres : de la romance torride aux super-héroïnes trans et aux méditations sur le genre et l’identité.
Editeurs.rices en chef : Nino Bulling, Joseph Kai, Nour Hifaoui. Graphisme et mise en page : Farah Fayyad. Langues : Anglais, Arabe, Malais, Allemand. Nombre de pages : 200 Impression : 4 Pantones Format : 19 x 26 cm Prix : 25 euros ISBN : 978-3-95476-557-7
for some sort of rekindling. Extrait de ‘shed’ par Bär Kittelman
Extrait de ‘The Crossing’ par Barrack Rima
Extrait de ‘Cheese’ par Nygel Panasco
Contributeurs.rices: Aki Hassan, Bär Kittelman, Barrack Rima, Bilge Emir, Joseph Kai, Michel Esselbrugge, Mloukhiyyé Al Fil, Natyada Tawonsri, Nino Bulling, Nour Hifaoui, Nygel Panasco and Romy Matar.
Anguesângue Daniel Lima What unites the band Faint Spirit, a rented room on the 3rd floor, a soliloquy for an invisible audience, a hidden inquirer, a visit at dusk in November and a neighbor who is there to spy on us when we leave? Eugénio, a guest who doesn't find comfort in the fact that I don't believe in ghosts. Anguesângue is a three-chapter adaptation of the short stories Unhappiness and On Parables by Franz Kafka. "Daniel Lima has composed an alluring, spooky tune to the lyrics of Franz Kafka. Sing along... if you dare." -Peter Kuper
Format: A5, 68 pages, full-colour, perfect bound, printed on high quality and environmentally friendly Munken paper. ISBN: ISBN 978-9934-581-65-6 Price: 16 EUR
š! #47 ‘Obsession’ 47th issue of our beloved anthology of alternative comics from around the world. We gotta admit, we are quite obsessed with comics. But as long as it is a healthy obsession, it should be fine... right? Or is there a point where you should be worried? In this issue we are digging deeper to find out more about our obsessions, and unfortunately, it’s not all about comics. Turns out there is quite a lot to be obsessed about. Hey, at least we’re trying to face our compulsions. What about you?
Cover: Harukichi (Japan) Contributors: Alberta Ziemele (Latvia), Dora Grents (Estonia), Francisco Souza Lobo (Portugal), Gareth Brookes (UK), Giovanna Fabi (Italy), Goda Trakumaite (Lithuania), Harukichi (Japan), Jana Ribkina (Latvia), Jodie Wilders (Belgium), Lina Ghaibeh (Syria), Lucy Haslam (UK), Madara Krēziņa (Latvia), Maria Mam (Italy), Matt Blue (Australia), Namsai Khaobor (Thailand), Nilda Miltell (Norway), Paspoach (Ireland), Romana Ruban (Ukraine), Sara Priorelli (Italy), Simon Malinowski (Germany), Vivianna Maria Stanislavska (Latvia), Yina Kim (USA) Format: A6, 164 pages, full-color, perfect bound, printed on high quality and environmentally friendly Munken paper. ISBN: 978-9934-581-66-3 Price: 12 EUR
mini kuš! #111 You Feed Fire Like It's a Horse Marco Quadri The 5S expert could have the solution to any problem, or maybe not, there are situations that make him confused too. After finishing one of his many errands, he finds himself alone and struggles to adapt to an unfamiliar place. Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, full-color, English Price: 5 EUR ISBN: 978-9934-581-61-8
mini kuš! #112 You’re the Center of Attention Gina Wynbrandt
Gina will do anything to become famous. But can she prove she deserves to be?. Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, full-color, English Price: 5 EUR ISBN: 978-9934-581-64-9
mini kuš! #113 SRY not Sorry Michael Fikaris
As we look through the unknown, a voice of reason speaks to us. Relax yr adjectives. Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, full-color, English Price: 5 EUR ISBN: 978-9934-581-63-2
mini kuš! #114 Farewell João Fazenda
A family gathers to say farewell to the house and the place where they all once lived. Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, full-color, English Price: 5 EUR ISBN: 978-9934-581-62-5
ISBN : 978-2-492290-06-0 Doppler Titre : L’avant-match Jeremy Perrodeau
Auteurs : Noémie Chust
Sortie : Février 2023
Bande dessinée, 150 pages, 1000 exemplaires, 26 euros.
Doppler est un fanzine d’exploration mettant en scène un protagoniste isolé
Les séquences décryptentvierge les interactions de deux jeunes amies qui naviguent dans dans un environnement et inconnu. leurs sensibilités et leurs questionnements face à l’âge adulte. Corky est passionnée d’escrime. Elle a undans espritlede guerrière et semble refuser toute forme fragilité. Comme souvent travail de l’auteur, le parcours prime sur de la destination. Violette, au contraire, n’hésite à s’épancher sesimages émotions et sa sagesse L’imagerie scientifique est unpas moyen de créersur des abstraites ou mélangé à son côté “décalé” font d’elle un personnage drôle, parfois même à son géométriques. L’enjeu est alors de traduire en synthèse un monde toujours insu. complexe, vaste et plein de mystères. On assiste aux coulisses d’une veille de compétition que Corky appréhende. Violette saura trouverest les imprimé mots pour sa tension. necouverture sera pas seulement question L’ensemble ensoulager Risographie, avecIlen un papier fabriqué du match de la compétition sportive mais peut-être plus de la capacité à matcher, à partir de fibres de cacao. autrement dit d’être en correspondance, dans cette relation de complicité. Mai 2023, Prix : 15€ 14 x 19,5 cm Munken Print White 90g Couverture Cocoa Shell 300g
4a Villa du Lavoir, 75010 Paris +33 1 48 03 06 70
I: @studio_fidele for studio: F: fidele.editions for press:
studio@ fidele-editions.com editions@
À peu près Euclide Laurent Millet À peu près Euclide est une exploration graphique et chromatique du langage d’Oliver Byrne, auteur d’un traité célébrant le mariage de l’art et de la science en 1850. De la réalisation de maquettes aux tirages photographiques à la gomme bichromatée qui leur confère une qualité graphique difficile à identifier, Laurent Millet, tout comme l’auteur anglais dans cette audacieuse œuvre de vulgarisation scientifique, y convoque les vocabulaires des avantgardes du XXe ou du mouvement Memphis, celui du laboratoire scientifique et des outils d’observation, mais aussi, joyeusement, celui de l’enfance. Le livre se présente comme un portfolio non relié dont les pages, glissées dans une pochette, s’adaptent au format des 21 photographies. Photographe et plasticien, Laurent Millet compose depuis le milieu des années 1990 les chapitres d’une encyclopédie imaginaire, peuplée d’objets qu’il construit puis photographie dans des décors naturels ou dans son atelier. Chercheur méthodique, il organise son œuvre par séries qui toutes se présentent comme un mystère au regardeur, et qui offrent l’occasion de questionner le statut de l’image.
ISBN : 978-2-902565-51-1 • Format/Size : 22x27cm Papiers/Papers : Fedrigoni Arena Natural Rough 200g Avril 2023 16€
Oxymores Philippe Weisbecker Oxymores réunit 16 diptyques réalisés récemment par Philippe Weisbecker. Des dessins aux formes abstraites ou parfois identifiables, peints avec précisions ou bien jetés sur le papier, présentés en vis-à-vis, dans un jeu de masses et de couleurs qui pousse encore plus loin l’épure vers laquelle tend constamment l’artiste. Son travail est une recherche de l’essentiel des sujets qu’il dessine : son trait ramène la forme à son évidence, la représentation est quasiment schématique. Pourtant, cette simplicité vibre et, loin d’être froid et distancié, son regard est au contraire au plus près des objets représentés. On perçoit une attention, une humilité, et un plaisir à retranscrire honnêtement le réel le plus ordinaire, celui de sa cuisine, de sa rue ou des rayons de la quincaillerie du quartier.
ISBN : 978-2-902565-52-8 • Format/Size : 20,5x26,5cm • Avril 2023 16€
Sometimes Making Something Leads to Nothing Nathalie Du Pasquier
Entièrement conçu par Du Pasquier, Sometimes Making Something Leads to Nothing s’inscrit dans une longue évolution de son travail qui, de ses débuts au sein du groupe Memphis à ses œuvres les plus récentes, a lentement fait glisser sa pratique du design à la peinture, de l’objet à l’abstraction.
SOMETIMES MAKING SOMETHING LEADS TO
NOTHING
Aujourd’hui, après 40 ans de création, elle joue délibérément de tous ces registres pour créer un langage qui n’appartient qu’à elle seule.
ISBN : 978-2-902565-53-5 • Format/Size : 21x29,7cm • 1000ex Avril 2023 16€
CONSTANCY
HESITATE
NATHALIE DU PASQUIER
GAMES MISTAKE
Nathalie Du Pasquier a construit ce livre comme elle construit ses peintures : sur les pages, des blocs de couleur s’assemblent, s’épaulent, se contrarient et forment des architectures chromatiques qui accompagnent une série inédite de dessins crayonnés. Eux-même, comme posés sur une table ou une étagère, évoquent tant des objets du quotidien (vases, livres, boîtes), que des paysages urbains.
NATHALIE DU PASQUIER
GAMES
CONSTANCY
UNCERTAINTY
MISTAKE
HESITATE
La Guerre des champignons Un conte slave traditionnel réinterprété par L'auteur : Andrei Kourkov L'artiste illustrateur : Nikita Kravtsov Calligraphie : Veronika Chekanik Traduction : Clarisse Brossard La guerre des champignons est un conte de fées, inspiré par le graphiste ukrainien Heorhii Narbut. A partir du conte folklorique éponyme, un classique populaire des cultures slaves et le sujet d'une publication en 1909, l'écrivain Kurkov et l'artiste Nikita Kravtsov réinventent le conte avec des peintures qui illustrent la guerre que mène la Russie contre l'Ukraine. ISBN 9782363200365 Prix : 20 € 64 pages Format 19,5x 32 cm Texte français Papier matt 150 gr Couverture cartonnée Tirage 1000 exemplaires
ISBN : 978-2-492290-07-7
Fidèle éditions
Septembre 2023
Temps libre, Camille Meyer Livre de peintures, 100 pages, 1000 exemplaires, 25 euros « Quand j’étais en vacances, j’ai entrepris de dessiner le ciel et ses nuages à l’humeur changeante. Je voulais trouver un moyen de garder une trace de ce temps libre, de pouvoir me souvenir encore de la plénitude de ces journées de vide qui, pourtant, nous remplit. Je ne sais pas pourquoi, ces moments me rappellent à l’enfance, à une période où je ne connaissais pas encore la nostalgie, où je n’avais pas conscience du temps qui passe. Maintenant, quand je pars en vacances, je voudrais profiter, savourer chaque instant, presque tout garder, les petits papiers, les tickets de caisse, le sable dans les chaussures, les innombrables petits cailloux qui iront s’ajouter à la collection des babioles précieuses. Voilà quelques babioles de temps libre. »
Camille Meyer est la première artiste de la nouvelle collection Confidens Des livres de dessin, de peinture et autres médiums, au format A6. Ces séries d’images est associée à un texte rédigé par l’artiste, orienté vers les notions de confidence, de secret ou d’aveu, de confessions. Le livre comme objet de partage, de contact et d’intimité. Par le format, de la taille d’une main, discret et délicat. Par l’acte de lecture, le texte étant enfermé dans la reliure et devant être déplié et révélé. Les livres seront fabriqués manuellement et l’addition de l’impression Riso et d’une fabrication artisanale leur conférera une grande valeur esthétique.
4a Villa du Lavoir, 75010 Paris +33 1 48 03 06 70
I: @studio_fidele for print: F: fidele.editions for press:
studio@ fidele-editions.com vincent@
Draw Draw une maison
de caractères
Traverser la rivière Un manuel technique de Mathias Forge Illustré de 4 gravures dans le bois De Jean-Baptiste Cautain
Extrait :
LA TRAVERSÉE est un voyage.
Il y a un avant, un pendant et un après. On change de rive, et de point de vue, a priori. On change de bord, en éprouvant l’entre-deux. Cet écart peut sembler élastique, vertigineux. Un moment hors du temps, un trajet hors sol. La traversée est un devenir, un passage, une transformation, une quête. Elle consiste à passer au-dessus, au-dedans, ou au-dessous du cours d’eau, systématiquement en travers de celui-ci. Traverser par le dedans de la rivière implique de mouiller au moins une partie de son propre corps, ou bien nécessite un habit plus ou moins imperméable et de circonstance, qui empêchera l’eau d’atteindre directement la partie du corps immergée, et qui réduira l’humidification du corps impliqué dans la traversée.
Mathias Forge est né à Roanne en 1984. Il a su esquiver jusqu’ici la question en affirmant : « Je suis musicien ». Aujourd’hui, il est obligé d’avouer que ce n’est qu’une partie de l’intrigue. Il parvient même à s’en réjouir. Il prête une attention particulière à l’écoute, la présence, le contexte. Une tendre obsession à suivre des lignes : de bus, de train, GR, rivières…. Il écrit, joue et danse pour le dehors avec la cie Jeanne Simone et la cie 1watt. Parfois, il effleure la musique expérimentale, la performance, le spectacle. Il continue de lire des livres afin de prendre soin de sa propre confusion.
Jean-Baptiste Cautain est né en Bretagne, Où il pratique la gravure en taille d’épargne depuis 2010. Il s’intéresse à l’architecture et aux paysages, et plus particulièrement aux paysages industriels, à la beauté singulière et peu évidente. L’Homme est visuellement absent de ses gravures, mais sa trace est pourtant bien présente : un élément bâti, un sentier dans le paysage, un outil laissé à l’abandon, autant d’indices qui laissent place à l’imaginaire des regardeurs.
auteur: Mathias Forge Illustrateur: J-B Cautain titre: TRAVERSER LA RIVIÈRE format : 16 x 23 cm poids : 230 g. pages: 48 prix : 22 € tirage : 500 ex. isbn : 978-2-9583440-5-4
bande dessinée
dessin
10 octobre 2023
art&fiction
LAURA THIONG-TOYE
La commissure
Une collection dessinée de vases psychédéliques… Laissez-vous déborder par une vague de faunes et de flores.
La commissure de Laura Thiong-Toye se présente comme une collection de vases issue de quelques cabinets de curiosités et support à improvisations graphiques. On y trouve, dans un dessin enchevêtrant espace mimétique et motifs abstraits, à la manière d’un coq-à-l’âne surréaliste, des éléments en constante métamorphose ; des déformations biomorphiques menacent les objets dans leur stabilité quand des rapprochements originaux génèrent des chimères joyeuses ou monstrueuses. Toute cette hétéroclite compagnie de choses se décline, autant qu’elle s’insère, dans un espace où les jeux d’échelle et le motif décoratif sont rois. Celle-ci révèle aussi la pluralité des sources historiques et culturelles qui anime le travail de Laura Thiong-Toye depuis plusieurs années, portant vers un syncrétisme esthétique, un métissage culturel en phase avec les mouvements de la mondialisation et qui fera cohabiter, dans un patchwork de formes ornementales, des aspects de l’esthétique moderniste jusqu’à ses reprises post-modernes des années 1980, avec des éléments de cultures artisanales et populaires de diverses parties du monde.
Thèmes vase, ornement, lèvres, motif, métamorphose, psychédélisme, tarot
collection Sonar format 16 x 24 cm, 64 pages, broché isbn 978-2-88964-057-7 prix CHF 24 / € 19
Laura Thiong-Toye | La commissure
Laura Thiong-Toye (*1986) a obtenu un Master TRANS à la HEAD de Genève en 2011. Entre 20102015, elle est active dans différentes collaborations au sein du duo ThiongToye/Racine. Laura Thiong-Toye est nominée et sélectionnée pour une exposition personnelle à la Salle Crosnier en 2023 à Genève. Elle a reçu entre autres distinctions, la bourse Alice Bailly en 2021, la bourse Act-art en 2020 et le prix Berthoud en 2015. Le travail de Laura Thiong-Toye explore les formalismes de la modernité et ses reprises post-modernes, dans un esprit de liberté et de plaisir communicatif. Elle y introduit également un effet de surenchère qui évoque avec ironie l’ubiquité des savoirs et la toute disponibilité des images provenant des réseaux. Son travail de peinture, très graphique et très coloré, est organisé comme des collages où l’intransigeance de l’aplat est contrebalancé par la complexité des superpositions, des motifs et des textures. En se confrontant au noir/blanc, Laura Thiong-Toye intensifie sa technique, l’obligeant à une organisation toujours plus rigoureuse et une inventivité démultipliée.
Laura Thiong-Toye | La commissure
extraits
Laura Thiong-Toye | La commissure
extraits
Laura Thiong-Toye | La commissure
extraits
bande dessinée
dessin
10 octobre 2023
art&fiction
LIKA NÜSSLI
Little Terror Le dessin comme performance charnelle, émotionnelle et politique. Souriez avec Lika Nüssli comme devant une angoisse joyeuse…
Little Terror de Lika Nüssli s’expérimente comme une performance. L’artiste saint-galloise nous confronte à des angoisses joyeuses en nous plongeant dans 72 pages de dessins portés par un souffle effréné et vivace, réalisés sur une période de deux mois lors d’une résidence à Nairs. Explorant sa vie personnelle et relationnelle à travers le dessin, Lika Nüssli touche aussi à des questions politiques relatives au statut de la femme, de la vie en société et des menaces climatiques. Son approche intuitive génère une mise en scène de corps en tension se déployant dans ses dessins. Sa ligne distendue et harmonieuse semble découler à la fois d’une intention première et d’un débordement de celle-ci. En effet, la force intérieure mystérieuse qui imposerait ses propres lois formelles excède parfois le geste souple et rapide de la dessinatrice. Son art de l’illustration narratif et poétique est traversé par sa pratique de la performance où Lika Nüssli se confronte à la nature et à la société, en engageant toute sa personne dans des peintures de grande ampleur, proches en esprit de l’action painting. Plus contenus à cause de leur format, ses dessins destinés aux livres sont habités par la même énergie et le même courage.
Thèmes féminisme, politique, art, affect, amour, relation, futur, peur
collection Sonar format 16 x 24 cm, 72 pages, broché isbn 978-2-88964-056-0 prix CHF 24 / € 19
Lika Nüssli | Little Terror
© Herbert Weber
Lika Nüssli, née en 1973, fait des recherches et des expériences sur le terrain de la narration jusque dans les différentes formes d’art. Son œuvre multiforme comprend le dessin, l’illustration, la bande dessinée, la peinture, l’installation, la performance et les textes. Beaucoup de ses travaux ont été réalisés en voyage, lors de séjours parfois prolongés à l’étranger, à Belgrade, Paris, Saint-Pétersbourg, Moscou, au Caire et en Palestine. Ses dessins de voyage traitent souvent de la répression, de la censure et du statut de la femme. Dans ses Action Dehors, que Lika Nüssli considère comme des confrontations avec des lieux et des personnes, elle entre également en contact avec le public. Les dessins colorés sur tissu qui en résultent capturent les traces du moment et reflètent le caractère éphémère. L’illustratrice formée à la Haute école de Lucerne - Design & Kunst, qui a auparavant étudié le design textile, a déjà été récompensée à plusieurs reprises pour son travail. La dernière BD de Nüssli, Starkes Ding paru chez Édition Moderne, est basée sur les souvenirs de son père concernant sa jeunesse en tant que Verdingbub (Garçon de ferme). Dans son premier roman graphique Vergiss dich nicht paru chez Vexer en 2018, Lika Nüssli s’était déjà penchée sur ses propres racines. Dans un style plus reconnaissable, qui allie un trait fin à des éléments ornementaux, elle a créé un lien touchant entre l’autobiographie, le documentaire et la fiction autour de la relation changeante avec sa mère atteinte de démence.
Lika Nüssli | Little Terror
extraits
Lika Nüssli | Little Terror
extraits
Lika Nüssli | Little Terror
extraits
COLLEC TION SONAR
ART&FICTION
DESSIN
Fred Fivaz
Démontage
L’inspiration principale de l’artiste genevois Fred Fivaz pour ce nouveau Sonar est un ouvrage de philosophie, à savoir Métamorphoses d’Emanuele Coccia. En effet, dans ce travail, Fred Fivaz explore les rapports que chacune et chacun entretient avec les différents objets de son quotidien. Il met en scène, par un dessin élégant et raffinés, des personnages patibulaires auxquels nous parvenons à nous identifier et les confronte à des environnements reconnaissables mais déformés. Tables, caisses, coins d’atelier ou de cuisines forment un décor changeant dans lequel ces figures hybrides se meuvent. À l’inverse d’une marque suédoise bien
connue, Fred Fivaz monte et démonte les kits de ces objets qui nous entourent et, peut-être malgré nous, nous façonnent. Ainsi, sa vision graphique singulière décrit les tourments contemporains de la vie elle-même face à un monde technocratiques et matérialiste.
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 2 S E P T E M B R E 2 0 2 2 —
isbn 978-2-88964-033-1 chf 24 / euro 19
— genre dessin, carnet d’artiste sujets abordés dessin, figures, géométrie, vie, construction, signes, taches, métamorphoses, tables, boîtes
———Un peu suisse, un peu français, un peu graphiste, un peu dessinateur, Fred Fivaz est né le cul entre deux chaises à Genève en 1973 en pleine crise pétrolière. Il a exercé en France et en Suisse puis au Canada puis à nouveau en Suisse. Il dessine pour faire des affiches de théâtre, des pochettes de vinyle, des livres pour enfants, des signalétiques éphémères, des bandes dessinées et d’autres choses dont il ne connait pas encore l’existence. ———
AMORPHO SUIVEZ LES MÉT RUCTIVISTES DE ST N O C ES C PA DANS LES ES DE CONTRÔLE . NOTRE SOCIÉTÉ
© Philippe Weissbrodt
format 16 x 22.5 cm, 64 pages
tre de Sempé à la rencon Malévitch ! SES DU VIVANT
F R E D F I VA Z | D É M O N TAG E
EXTRAITS
F R E D F I VA Z | D É M O N TAG E
EXTRAITS
F R E D F I VA Z | D É M O N TAG E
EXTRAITS
F R E D F I VA Z | D É M O N TAG E
EXTRAITS
COLLEC TION SONAR
ART&FICTION
DESSIN
Helge Reumann
Sudation
Artiste, illustrateur et auteur de bandes dessinées, Helge Reumann n'a pas besoin des mots pour raconter des histoires. Son regard, tranchant et critique, se pose sur l'actualité de notre monde, le dessin vient ensuite en révéler la fascinante absurdité. Dans ce nouveau Sonar, Helge Reumann rassemble une soixantaine de nouveaux dessins acides où l’industrie capitaliste est passée au crible. Les atmosphères sont étouffantes, mais le rire surgit lorsque la pression atteint son comble. Tous les mensonges publicitaires sont pointés du doigt. Les voitures qui sont censé nous offrir la
liberté semblent obéir à des actes terroristes, les chimères du New management poussent les êtres au bord du précipice et l’ivresse qu’est censé nous offrir le luxe nous menace de supplices divers et variés. Le dessin est impitoyable, séduisant et retors. Nous sommes mis à nu et la glu, qui envahit tous nos systèmes, révèle la violence sous-jacente qui se cache dans la construction mercantile de nos illusions.
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 2 S E P T E M B R E 2 0 2 2 —
format 16 x 22.5 cm, 64 pages isbn 978-2-88964-032-4 chf 24 / euro 19
— genre dessin, carnet d’artiste sujets abordés dessin, figures, architec-
ture, graph, supermarché, amiante, sigles, voitures, avions
lignes e d e d n o m n u s n Plongée da roisent c e s ù o n io s n te te à h au x Pistols.. e S s le t e s b o c a J . Edgar P N DANS DES ATIO HARGÉE EN SUD C E ÈR H SP O M AT NTE. TAPISSÉS D’AMIA OFFICE- SPACES
———Helge Reumann est né en 1966 à Zürich. Il fait ses études à l’Ecole des Arts Décoratifs de Genève et obtient son diplôme en 1990. Dès 1996, il crée plusieurs studios, notamment Elvis Studio, associé à Xavier Robel. Au-delà de quelques compétences techniques et d’un certain goût pour l’expérimentation graphique, Reumann crée un univers décrivant un monde corrosif, où l’espoir est régulièrement brisé par le fanatisme politique ou religieux, les obsessions de tous bords.———
H E LG E R E U M A N N | S U DAT I O N
EXTRAITS
H E LG E R E U M A N N | S U DAT I O N
EXTRAITS
H E LG E R E U M A N N | S U DAT I O N
EXTRAITS
H E LG E R E U M A N N | S U DAT I O N
EXTRAITS
sortie le 3 oct.
Ö
de Guridi
3+ ISBN 978-2-930941-62-2 format : 20 x 25 cm 32 pages
• album tout en images • L’ours·e Ö a décidé de ne pas hiberner ! L’occasion pour Guridi d’aborder le thème de l’écologie ainsi que les questions d’identité. Illustration : aquarelle Thèmes : identité/comportement identitaire • solitude • carpe diem • nature/environment • hiver/neige
argumentaire : • interroge la norme : qu’est-ce qu’un comportement « normal » dans un environnement de moins en moins normal ? • pose la problématique du réchauffement climatique, de la pollution de manière simple et intelligible – quelque soit l’âge, sans injonction ou leçon de morale (complémentaire avec Le crayon de KIM Hye-Eun). • un livre de saison parfait, même lorsqu’il ne neige pas !
Né à Séville, Raúl Guridi a grandi avec une mère peintre et un père dessinateur. Il étudie aux Beaux-Arts de Séville avant de travailler dans le design graphique et la publicité. Son travail est régulièrement récompensé. Deux chemins (éd. Chocolat ! jeunesse) a été récompensé à Bologne en 2018.
Titres publiés chez CotCotCot
traduit par Anne Casterman – Prix IBBY Belgique francophone du meilleur album jeunesse en 2022 – Sélection Printemps des Poètes 2023
texte de François David
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Éditions du livre 15 rue Charles Grad 67 000 Strasbourg editionsdulivre.com
Contact : Alexandre Chaize 06 78 22 89 46 hello@editionsdulivre.com
NOUVEAUTÉS 2023
DAMIEN POULAIN Damien Poulain est un artiste qui répond à diverses invitations, s’engageant dans le design, l’architecture et les environnements construits et naturels. Sa pratique transmute les influences des symbologies shintoïstes, primitives et héraldiques, ainsi que de la culture matérielle et numérique contemporaine, pour proposer un langage visuel universel. Par le biais d’une gamme évolutive de formats comprenant le textile, la peinture, la sculpture et les volumes architecturaux éphémères, il conçoit des systèmes glyphiques de géométrie et de couleur. Ces codes soulèvent des questions sur la façon dont les humains se rapportent les uns aux autres, à leur environnement et au mystère de l’existence. Le travail de Poulain est nomade et contextuel par nature. Son empreinte s’étend des interventions monumentales aux peintures à petite échelle, qu’il produit dans des séries continues liées au lieu et au temps. Il souhaite que ses projets invitent à l’engagement interculturel et construisent des communautés, en diffusant un message universel d’amour, de beauté et de possibilités. Damien Poulain vit à Paris et travaille dans le monde entier.
Photo © Paul Rousteau
damienpoulain.com
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Love has no size, Tunisie, 2019 LOVE HAVE NO SIZE Love Have No Size est une série de peintures murales, explorant les multiples facettes humaines et les possibilités de l’amour à travers une œuvre géométrique. En peignant dans des espaces urbains, Poulain souhaite diffuser un message simple mais complexe d’amour et sur l’amour dans diverses parties du monde, confronter les gens à un message universel sur la beauté, les possibilités et choix.
3 Love has no size, Séoul, 2021
Love has no size, Iran, 2019
NOUVEAUTÉ 2023 LOVE Damien Poulain
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NOUVEAUTÉ 2023 LOVE Damien Poulain 10,5 x 15 cm, 16 pages, impression 4 tons directs Livre pêle-mêle tout carton ISBN 979-10-90475-34-2 15 €
Love est un livre pêle-mêle qui permet d’explorer les variations typographiques du mot LOVE. Damien Poulain joue avec les formes géométriques et colorées pour mettre en lettre ce mot universel. Tournez les pages et jouez avec les formes. Ce livre diffuse un message d’amour, de beauté et de possibilités.
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THE POTSDAMER BIRDS Sculptures et palissades Berlin, 2022 Les oiseaux de Potsdamer sont des représentations totémiques d’oiseaux colorés, autrefois gardiens de la région, ils gardent un œil attentif sur nous et la population de la Platz. Leurs couleurs sont une transposition de tous les souvenirs colorés et lumineux dont ils ont été témoins au fil du temps.
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NOUVEAUTÉ 2023 BIRDS Damien Poulain
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NOUVEAUTÉ 2023 BIRDS Damien Poulain 14 x 14 cm, 16 pages, impression 4 tons directs Livre pêle-mêle tout carton ISBN 979-10-90475-35-9 15 €
Birds est un livre pêle-mêle qui permet de créer 50 oiseaux étonnants. Utilisant un langage visuel universel, Damien Poulain imagine une série d’oiseaux totémiques, géométriques et colorés. Tournez les pages pour composer vos propres figures d’oiseaux, guidé par le plaisir du mouvement et des couleurs.
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ISBN : 978-2-492290-08-4
Fidèle éditions
Novembre 2023
Des fourmis dans les jambes, André Derainne Bande dessinée, 80 pages, 1000 exemplaires, 29 euros « Pour moi, l’aéroport CDG est aussi un lieu de lumière. J’ai en tête, l’architecture grise et mat qui contraste avec les couleurs des voyageurs, les lumières artificielles et tamisées des couloirs et des portes d’embarquement, mais surtout celle superbe du soleil que l’on observe tout au long de la journée sur les pistes. Le livre se passera d’ailleurs principalement entre chien et loup, à la tombée de la nuit. A cette heure là, la lumière du ciel se mélange aux reflets de l’intérieur du bâtiment créant des superpositions que je compte mettre en avant dans mes images. »
Le 27 février 2023, André et une équipe de communicants de l’aéroport CDG à Paris m’attendent sur le tarmac à la sortie de l’avion. Nous allons passer la journée à déambuler dans l’aéroport, derrière les barrières, entre les avions qui roulent jusqu’aux pistes et dans les salons privés. De cette immersion, André capte les zones qui correspondent à sa vision universelle de l’aéroport. Une zone coupée du monde et internationale, qui sera le théâtre de deux histoires drôles et sensibles travaillées à l’encre. Les couleurs vives explosent au milieu des grands aplats gris, comme les annonces et les indications dans ce grand aéroport de ciment. Ce projet de bande dessinée nait dans un contexte particulier, en lien avec les équipes d’ADP (aéroports de Paris), avec la volonté de faire vivre le livre dans un des terminaux une fois sorti. Ainsi, nous travaillons actuellement à un lancement en octobre 2023 sur place, et à une diffusion directement aux voyageurs.
4a Villa du Lavoir, 75010 Paris +33 1 48 03 06 70
I: @studio_fidele for print: F: fidele.editions for press:
studio@ fidele-editions.com vincent@
Nouveau titre 2023
Communiqué
PRIVATE VIEWS Dans l’intimité des collectionneurs d’art
Le « collectionneur belge » est internationalement reconnu pour son audace, son flair et son appétit. Au départ de 21 portraits de collectionneurs privés d’art contemporain de la région liégeoise, propose la première approche systématique de cette pratique dans notre région et offre une sélection globalement représentative de ce patrimoine artistique méconnu et presque entièrement inédit. Le projet donne ainsi à lire une vision singulière de l’art contemporain, libre des taxonomies muséales comme des classements du marché de l’art et met en exergue les qualités spécifiques de l’œuvre d’art d’aujourd’hui dans sa liberté, sa vitalité, sa densité poétique et sa puissance évocatrice, au plus proche du vécu contemporain.
Sous la direction d’ Yves Randaxhe Textes :
Yves Randaxhe et Thibaut Wauthion, avec des contributions de Joost De Clercq, Carine Fol et Pierre Henrion Photographies : Jean-Michel Sarlet Langue : Français & Anglais Prix public : 32.00 € N° de pages : 224 pages, quadrichromie Format : 23.5 × 29.5 cm Reliure : Softcover Poids : 600 g. Tirage : 1500 exemplaires Impression : SNEL, Vottem. Suivi éditorial et design graphique : NNstudio.
Diffusion : Paon Diffusion 44 Rue Auguste Poullain, 93200 Saint-Denis, France +33 7 88 97 35 80 contact@paon-diffusion.com Distribution : Serendip Livres (Belgique, France, Europe) et Servidis (Suisse) Coproduction : CIAC / Ville de Liège Dépôt légal : D/2023/14941/01 ISBN : 978-2-931237-00-7 © 2023 Hématomes
Hématomes Éditions 2, Quai de la Dérivation 4020 Liège Belgique +32 (0) 4 277 01 75 info@hematomes.be
Abstract Le « collectionneur belge » est internationalement reconnu pour son audace, son flair et son appétit. Au départ de 21 portraits de collectionneurs privés d’art contemporain de la région liégeoise, Private Views propose la première approche systématique de cette pratique dans notre région et offre une sélection globalement représentative de ce patrimoine artistique méconnu et presque entièrement inédit. Le projet donne ainsi à lire une vision singulière de l’art contemporain, libre des taxonomies muséales comme des classements du marché de l’art et met en exergue les qualités spécifiques de l’œuvre d’art d’aujourd’hui dans sa liberté, sa vitalité, sa densité poétique et sa puissance évocatrice, au plus proche du vécu contemporain. À l’image des figures célèbres de Fernand Graindorge ou du couple Jeanne et Charles Vandenhove, ces personnalités singulières sont animées à la fois par une curiosité sans frontière et par la volonté d’ancrer leur pratique dans leur région : les pieds sur leur terre, mais la tête dans les étoiles. Brisant les clichés, issus de toutes les catégories socio-économiques, refusant les tocades de la mode, les collectionneuses et collectionneurs que l’on rencontrera ici sont d’abord soucieux de soutenir l’écosystème artistique local et d’y apporter un souffle venu d’ailleurs. Sans prétention exhaustive, Private Views donne à voir une sélection de plus de 250 œuvres contemporaines détenues par des mains privées. Son intérêt documentaire est amplifié par la mission photographique qui l’accompagne, et qui montre la façon dont les collectionneurs, dans leur réjouissante diversité, vivent en compagnie de leurs œuvres. Par la qualité des œuvres sélectionnées, représentatives de plus de 50 années de création à la fois locale et globale, cette publication intéressera autant les amateurs d’art au sens le plus large que le public féru d’histoire culturelle ou curieux d’un pan méconnu de la vie liégeoise.
Le projet en quelques mots Le projet Private views comporte 2 volets : une exposition et une publication, qui sont à la fois solidaires et indépendants. L’exposition, présentée au Musée des beaux-arts à La Boverie à Liège au printemps 2023, se fonde sur un choix de plus de 250 œuvres parmi 21 collections privées liégeoises d’art contemporain. Elle vise à offrir au public une sélection globalement représentative des œuvres les plus intéressantes du patrimoine artistique contemporain privé – donc quasi totalement inédit -, et à rendre ainsi hommage aux collectionneuses et collectionneurs issus de notre région. En puisant dans ce patrimoine extérieur aux musées, cette sélection donne à lire une vision singulière de l’art contemporain, mettant en exergue les qualités spécifiques de l’œuvre d’art d’aujourd’hui dans sa liberté, sa vitalité, sa densité poétique et sa puissance évocatrice, au plus proche du vécu contemporain. Dans l’exposition, les œuvres contemporaines empruntées aux collectionneurs privés sont mises en dialogue dans une démarche transhistorique originale avec un petit nombre de pièces issues des collections permanentes du musée (entre les XVIe et XXe s.), qui assureront l’ancrage des créations contemporaines dans le temps long de l’histoire de l’art et dans le terreau culturel régional. La publication s’appuyant sur l’exposition - et remplissant entre autres la fonction de catalogue assure la mise en perspective et l’étude analytique de la pratique de la collection contemporaine, des collectionneurs et des collections, aujourd’hui, dans notre région. Cette publication est conçue de façon à conserver tout son sens indépendamment de l’exposition. Elle comportera principalement : — une mise en perspective historique remontant au milieu du XXe siècle (depuis la naissance de l’APIAW et la génération de Fernand Graindorge); celle-ci cernera entre autres les particularités du contexte liégeois qui justifient l’étude au niveau local. — une étude tirant les conclusions macroscopiques de l’étude des collections rencontrées (qui collectionne, quoi, comment et pourquoi? quelles
sont les éventuelles spécificités locales ? Etc.) Ce texte sera complété par deux textes permettant de comparer les pratiques de collection contemporaine en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre. — chacune des 21 collections (et donc chaque collectionneur/ euse) est présentée dans un texte fondé sur une grille de questions plus ou moins systématique (de quoi la collection est faite, pourquoi le collectionneur collectionne-t-il, depuis quand, quels sont les rapports des collectionneurs aux artistes et aux institutions, que va devenir la collection, …) L’une des originalités du projet réside dans la grande diversité des collections représentées, dans une sélection qui n’est ni conformiste ni mondaine : des plus prestigieuses aux moins connues (mais parfois riches de plusieurs milliers de pièces), jusqu’à des collections résolument inattendues, pleines d’intérêt et de qualité, assemblées par des collectionneurs parfois très modestes.
Les collections présentées MARTINE & ÉTIENNE D’ARGEMBEAU MONSIEUR B*** PHILIPPE CRISMER SERGE DELSEMME LUC DEMOULIN CITIZEN D. DANIEL DUTRIEUX MICHEL HELLA PIERRE HENRION BERNARD HERBECQ LAURENT IMPEDUGLIA CAROLINE JACOB MICHEL LEONARDI BENJAMIN MONTI BRUNO MOTTARD FRANCE PARYS ODETTE & JEAN-MARIE RIKKERS & CATHARINA HELSMOORTEL STEPHAN UHODA GUY VANDELOISE JEANNE & CHARLES VANDENHOVE NATHALIE & PAUL-FRANÇOIS VRANKENPOMMERY
Les auteurs Yves Randaxhe Directeur de la publication et commissaire de l’exposition Private Views, Yves Randaxhe est historien de l’art. Il a dirigé pendant plus de 20 ans la collection d’art contemporain de la Banque nationale de Belgique. A ce titre, il a représenté la banque centrale au sein de l’International Association of Corporate Collections of Contemporary Art. Ses principales publications portent sur les collections d’entreprise et le mécénat, l’art et les artistes belges contemporains, et les rapports entre art et société. Thibaut Wauthion Historien de l’art passionné par l’art moderne et contemporain, Thibaut Wauthion manie la plume depuis plusieurs années en tant qu’auteur indépendant pour écrire à propos du travail d’artistes ou encore d’expositions. Médiateur culturel et curateur, il a également lancé sur une série de projets à Liège dont la TW Gallery et le collectif Party Content, tout en multipliant les expériences dans des centres d’art et musées. Jean-Michel Sarlet Photographe et historien de l’art. Ex-enseignant en photographie à l’Académie des Beaux-Arts de Liège
Les artistes Les collectionneurs liégeois n’ont pas seulement été des soutiens essentiels des artistes de leur scène artistique locale, parmi lesquels on compte des figures aussi puissantes et excentriques que Jacques Charlier ou Jacques Lizène. Ils se sont toujours tournés avec bonheur vers Paris, et Catherine Millet en témoigne dans son dernier ouvrage en visant spécifiquement ceux-ci (jusque dans les années 1970): « Comment les galeries parisiennes auraientelles survécu s’il n’y avait pas eu, dans les décennies qui suivirent la guerre, les collectionneurs belges ? » Mais les Liégeois sont aussi voisins des centres d’art majeurs qu’ont été et restent Cologne et Düsseldorf. Enfin, ces amateurs d’art wallons ont su profiter sans barguigner de la dynamique du marché de l’art bruxellois et flamand, très précocement marqué par une forme de cosmopolitisme décomplexé sans comparaison avec le contexte français. Comme l’ouvrage en témoigne par le texte et l’image, on voit au fil des époques les collectionneurs liégeois accueillir l’avant garde internationale, et sans exclusive : de Buren, Toroni, Parmentier ou Viallat, Hantai et Pincemin à André Cadere, Sol LeWitt, Douglas Huebler ou Richard Tuttle en passant par Bernd et Hilla Becher, Joseph Beuys, Gilbert & George ou Carl Andre. Portés par un réseau associatif inventif et de rares galeries volontaristes, ils ont aussi suivi avec passion Alechinsky ou Fabre, composé des ensembles originaux de photographes plasticiens, suivi Anselm Kiefer et Francis Alys, invité Ben et Robert Filiou. On les voit voit enfin déployer leur goût dans des territoires plus excentrés, avec une représentation fortes d’artistes de la scène africaine contemporaine (Thameutr Mejri, Moffat Takadiwa, Samuel Fosso, Kendell Geers, Marlene Dumas, Mohamed Arejdal, Eric Van Hove, …)
Quelques pages intérieures du livre
ADVERSE Danses d’intérieur Lotus Eddé Khouri « Une danse d’intérieur naît de la rencontre entre un corps en mouvement, un habitat, celles et ceux qui y vivent. Tout y participe : nos regards, l’humeur du jour, les mesures de la pièce. Je n’ai pas besoin de place. » (Une danse d’intérieur s’adresse à une seule personne, une famille, rarement une assemblée. Elle a lieu dans des maisons individuelles, des chambres d’hôpitaux, des maisons de retraite, des bureaux, dans les recoins d’un jardin ou d’un local associatif. Sa durée est variable : de 10 minutes à une heure suivie d’une discussion. Elle est proposée gratuitement à celles et ceux qui m’accueillent. Ma rémunération dépend d’une structure de diffusion qui choisit les destinataires de ces danses en fonction des relations de voisinage qu’elle souhaite tisser.) En 2016, après quelques années de développement d’une pratique de chorégraphe, interprète et improvisatrice, Lotus Eddé Khouri initie le dispositif radical de ce qui deviendra l’un de ses pôles d’implication privilégiés pour les années qui suivront : la Danse d’intérieur. Visant à s’extraire des poncifs de la représentation dansée (via le manque d’espace, l’absence de musique, l’incertitude préalable, etc.) autant que des postures et rituels stéréotypés des cadres conventionnels trop souvent inhérents au spectacle vivant (qui opère la séparation de l’artiste et du public via la scène, les horaires, etc.), la Danse d’intérieur serait alors à même de concrétiser certaines des ambitions les plus fondamentales de la pratique artistique : horizontalité, frontalité, circulation, remise en jeu et réinvention. À l’issue de chacune de ses interventions, Lotus Eddé Khouri a réalisé un relevé écrit et dessiné révélant ou interrogeant un ou plusieurs aspects de la situation inédite construite selon les contraintes et ouvertures spécifiques du lieu et du public impliqués. Le systématisme répétitif de ce protocole fait alors émerger, via l’accumulation, le hasard des circonstances, et la variation des modalités d’attention que l’artiste porte aux contingences, un panorama remarquablement dense de réflexions et de témoignages sensibles centrés sur la pratique artistique en tant que telle, mais tout autant sur sa part sociale, à mille lieues des discours hypocrites des pseudo-démocrates de la culture. Danses d’intérieur témoigne ainsi, au plus près, de ce qu’engage l’exposition sans filet devant un public dont l’intérêt préalable n’est jamais acquis. Misant sur une attention affûtée à chaque détail, c’est autant sur l’intensité d’une prise de risque continue que via l’ancrage sur les altérités en présence que repose la puissance éminemment singulière de cette pratique. L’adjonction d’une performance filmée, tentative de transposition de cette somme d’expériences dans le cadre du studio, achève d’inscrire l’ouvrage dans une perspective réflexive plurielle, où le corps aura travaillé avec le texte et la parole (celle de l’artiste, celle du public), autant que le dessin se sera élaboré avec les lieux et le mouvement.
168 pages couleurs + performance vidéo (48 minutes) 15 x 18 cm, 22 € 979-10-95922-54-4 — septembre 2023 Vente ferme
Danse d’intérieur
# 00
L M M J V S D
09/03/2018 — 19h
Chez moi. Paris 20e.
Cette danse n’est pas une danse. C’est la capture d’un saut réalisé dans ma cuisine en vue d’une carte postale, deux ans après la danse d’intérieur # 01.
Cuisine : environ 20 m2. Espace dansé : environ 2 m2. Lumière électrique.
Je tiens à ce que ce livre commence chez moi ! Entre 2013 et 2016, j’ai dansé sans musique dans le couloir, la cuisine, le salon, la chambre de mon appartement. C’est à partir de là que j’ai voulu aller danser chez les autres : faire chez les autres ce que j’avais passé des années à faire chez moi. Car il arrive que seule, on perde l’habitude. En 2016, quand j’ai commencé mes visites à Nancy, il n’y avait pas encore de titre attaché aux danses. Un soir, dans un bar au comptoir, j’étais en train de griffonner les plans des maisons et des situations traversées dans la journée. Curiosité ou tentative de drague, un inconnu me demande ce que je fais. « Ah, mais alors vous êtes comme une architecte d’intérieur, vous faites de la danse d’intérieur ! ».
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Danse d’intérieur
# 03
L M M J V S D
26/11/2016 — 17h
Chez Meriem et ses deux enfants, Maïa et Ayden. Arrivent à l’improviste trois voisines, Sandra, Bernadette et sa fille. Vandœuvre-lès-Nancy.
Devant le grand écran de télévision, Ayden, 6 ans, est concentré sur un dessin animé tandis que Meriem et Maïa regardent la danse. Je me tiens devant eux trois, entre le canapé et la télévision. La première partie du solo est lente. La danse est influencée par les images et les sons du dessin animé qui défile derrière moi, et je reprends parfois les postures grotesques des personnages. Cette concentration commune s’interrompt par l’arrivée à l’improviste de trois voisines venues faire un brin de causette. Maïa s’éclipse dans sa chambre jouer avec sa copine et les femmes réunies sur le canapé parlent fort, avec une apparente indifférence à ma présence. Je tente d’abord de ne pas réagir à ce changement de situation mais, vite, la danse s’accélère au rythme de leurs rires et voix. Je m’appuie sur le mobilier du salon pour architecturer mes gestes et résoudre ma confusion par des tours répétés, en relation symétrique avec une imposante table basse octogonale.
Durée de la danse : 30 min. (suivies de 30 min. de conversation). Salon : environ 12 m2. Espace dansé : environ 2 m2. Lumière du jour. Spectateurs assis sur un canapé d’angle. Télévision, conversations.
Après... Meriem : « La danse agrandit la pièce : je pensais que mon salon était beaucoup petit ! » Quelques jours plus tard Meriem m’envoie une photo de son fils qui reprend l’une de mes postures. NOTE : L’attention de quelqu’un n’est pas là où l’on croit. L’enfant, qui était absorbé par son dessin animé, reproduit un bout de la danse deux jours plus tard ! Un regard de biais est aussi attentif qu’un regard de face.
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UNE SOBRIÉTÉ CRÉATIVE — LOUIS BOSNY, ARCHITECTE 1924 - 1983
DOSSIER DE PRESSE
Publication novembre 2023, dans la collection Fonds de tiroirs. La présente édition est une production des Éditions Fourre-Tout, et a bénéficié du soutien de la Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de Wallonie-Bruxelles Architectures (WBA). DIRECTEUR DE PUBLICATION
par Jean-Michel Degraeve
Pierre Hebbelinck
La recherche sur la maison personnelle de l’architecte Louis Bosny a conduit l’équipe éditoriale à découvrir une œuvre vaste et inconnue ; en effet Louis Bosny s’avère être l’architecte ayant construit le plus grand nombre de logements sociaux en Wallonie de tout le 20e siècle. Jean-Michel Degraeve, architecte et historien, a rencontré sa famille, s’est imprégné de sa vie et à pu sauver des fonds d’archives qui lui ont permis de tracer l’histoire d’une époque, la singularité d’un homme discret et la pensée conceptuelle traduite dans ses architectures. Le livre est accompagné de deux photographes au titre d’auteurs de la jeune génération qui produisent un travail noir et blanc, direct et sensible, sur l’ensemble de ces sujets. Il témoignera également de la destruction d’une de ses œuvres majeures, un logement social (une Tour à Flémalle-Haute).
Nayef Hazimeh & Nissen Robin
PHOTOGRAPHIES
PRÉFACE
Pierre Hebbelinck POSTFACE
George-Eric Lantair 4E DE COUVERTURE
Marc Dubois CONSEILLER EN DROITS D’AUTEUR
Jean-François Henrotte FICHE TECHNIQUE
244 pages pages Hard Cover, format 165 * 330 mm Tirage : 750 exemplaires Imprimeur : SNEL, Belgique Graphisme : NNstudio — Antoine Lantair et Pierre Geurts DIFFUSION
Paon Diffusion 44 Rue Auguste Poullain, 93200 Saint-Denis, France +33 7 88 97 35 80 contact@paon-diffusion.com DISTRIBUTION
Couverture temporaire
Serendip Livres (Belgique, France, Europe) et Servidis (Suisse) ÉDITEUR
Éditions Fourre-Tout Directeur : Pierre Hebbelinck Responsable éditorial : Pierre Geurts 43 rue Fond-Pirette, B-4000 Liège, Belgique Téléphone : +32 (0)4 226 53 26 Email: fourretout@pierrehebbelinck.net
978-2-930525-24-2
18 €
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782930
525266
Prix Public : 35 euros TTC Dépôt l’égal : D/2023/10.235/1 ISBN : 978-2-930525-26-6
UNE SOBRIÉTÉ CRÉATIVE — LOUIS BOSNY, ARCHITECTE 1924 - 1983
A propos
par Jean-Michel Degraeve
À côté des bâtiments publics, dont nous avons besoin pour le fonctionnement de notre société, la construction d’habitations est le deuxième pôle de la production architecturale. Des maisons individuelles aux projets de logements collectifs, des cités jardins aux unités empilées verticalement. L’architecte Victor Bourgeois obtint dans les années 20 une grande reconnaissance grâce à sa Cité Moderne. Tous les journaux d’avant-garde européens publièrent une photo de l’ensemble bâti à Bruxelles. Dans les années 1930, en région liégeoise, la jeune génération de L’Equerre concentre toutes les attentions et continue à recevoir de grosses commandes après 1945. Pour les jeunes architectes comme Louis Bosny, les débuts n’ont pas été faciles. N’oublions pas que la construction de logements sociaux dans les années 1950 et 1960 avait à faire un important mouvement de rattrapage après la crise des années 1930 et la guerre. Ce livre est une contribution à la découverte de la production architecturale de Louis Bosny et à son insertion dans le cadre plus large de l’architecture belge. Il ne s’agit pas de l’œuvre d’un « grand maître » mais de celle d’une personnalité fascinante qui a contribué à offrir un meilleur lieu de vie à de nombreuses personnes. Un architecte ne travaille pas dans le vide, il s’inscrit dans l’air du temps d’une société en évolution.
PLAN D’IMPLANTATION DE LOGEMENT COLLECTIF, L. BOSNY
Marc Dubois Architecte Hon FRIBA
FAÇADE DE LOGEMENT COLLECTIF, FLÉMALLE-GRANDE, L. BOSNY
UNE SOBRIÉTÉ CRÉATIVE — LOUIS BOSNY, ARCHITECTE 1924 - 1983 par Jean-Michel Degraeve
La collection, les auteurs
MARC DUBOIS
Marc Dubois (°1950) a obtenu son diplôme d’architecte en 1974. De 1978 à 2015, chargé de cours à Sint-Lucas Gand et à la Faculté d’Architecture KULeuven / Gand & Bruxelles. Fondateur en 1983, avec Christian Kieckens, de ‘Stichting Architektuurmuseum’ à Gand. Commissaire de la Biennale d’architecture de Venise en 1991. A publié dans plusieurs magazines internationaux, auteur de plusieurs livres. En 2019 monographie architecte Gaston Eysselinck (1907-1953). Commissaire Biennale INTERIEUR 96 & 98 à Courtrai. Commissaire de l’exposition “Destruction & Reconstruction / Ostende 1944-1958” en 2019. Depuis 1992, conseiller pour le prix Mies van der Rohe (Prix de l’Union européenne pour l’architecture contemporaine). A reçu le prix ULTIMA en 2019, le prix d’architecture de la Communauté flamande. Est devenu un “International Honorary Fellow” du RIBA en 2021, le Royal Institute of British Architects. JEAN-MICHEL DEGRAEVE
Extrait de la postface […] Tout est rapidité et action chez Louis Bosny. La conviction socialiste, l’engagement volontaire de 1941 et la démobilisation en août 1945, le diplôme accéléré en 1948 et l’installation comme architecte indépendant, le mariage en 1950, quatre enfants de 1951 à 1957. Et une production continue, fondamentalement en solo. […] […] Je crois véritablement que la maison Bosny (1957-fin 1958) éclaire à la fois l’individu et sa pratique architecturale, son mode opératoire. C’est le cas pour tout architecte, cela va de soi, mais ici il y a une vraie osmose entre mode de vie personnel et vision collective. La maison familiale est le lieu des expérimentations ludiques que Louis Bosny s’autorise, le laboratoire qui valide et conduit ses choix. […]
Une collection intitulée “Dos historique” La collection « dos historique » se veut support de mémoire vis-à-vis des questionnements actuels. Ainsi ce livre complète-t-il les ouvrages L’Equerre consacré à la fameuse revue belge d’architecture publiée de 1928 à 1939 et Network, Lifting the curtain, qui s’attache à questionner les réseaux d’architecture en Europe de 1914 à 2014, ou encore Pensées Constructives. Architecture suisse alémanique 1980-2000. Pour ces ouvrages, la principale préoccupation de Fourre-Tout consiste à appréhender comment un livre d’histoire ou de critique architecturale peut former une « boite à outil s» qui permettrait d’évaluer les particularismes locaux ou régionaux, interpretés comme une base de réflexion pour la mise en place de stratégies de développement culturel. Un des objectifs de ces publications est également de proposer aux architectes comme aux étudiants des outils pour penser leur pratique. Pierre Hebbelinck, architecte et éditeur
Après son diplôme d’architecte obtenu au Jury Central parallèlement à son travail dans la cellule d’urbanisme de l’Intercommunal de développement du Hainaut Occidental, il s’installe en 1978 comme architecte indépendant à Montigny-le-Tilleul. Il travaille ensuite de 1981 à 2003 dans le secteur public du logement social à la Société nationale du logement, puis à la Société wallonne du logement. Il obtient en 1994 le prix « Hélios - architecture solaire passive » pour la transformation d’une grange en habitation personnelle. De 2003 à 2008, il est conseiller en politique du logement au sein de cabinets ministériels et Secrétaire du Conseil supérieur du logement. Consultant indépendant depuis 2008, il rédige notamment en 2009 les actes du Colloque sur « La Ville de demain » , en 2011 le livre « Habiter en quartier durable » et de nombreux articles dans des revues spécialisées. Flûtiste et saxophoniste amateur, il a également été membre de la Commission régionale d’aménagement du territoire et d’Europan Belgique. GEORGE-ERIC LANTAIR
Georges-Éric Lantair est architecte. Il a enseigné la théorie et le projet d’architecture à l’Université de Liège. Il est l’auteur de projets, tant publics que privés. Il cultive et défend une poétique de la réticence, qui garantit, selon lui, la densité d’être, de concevoir, de construire.
UNE SOBRIÉTÉ CRÉATIVE — LOUIS BOSNY, ARCHITECTE 1924 - 1983 par Jean-Michel Degraeve
Quelques documents
Photographies Nayef Hazimeh & Nissen Robin Quelques documents
UNE SOBRIÉTÉ CRÉATIVE — LOUIS BOSNY, ARCHITECTE 1924 - 1983 par Jean-Michel Degraeve
Ans, 1971
Quelques documents
UNE SOBRIÉTÉ CRÉATIVE — LOUIS BOSNY, ARCHITECTE 1924 - 1983 par Jean-Michel Degraeve
Quelques documents d’archives
Loro-loroning atunggal Unifier ce qui est double Amalia Laurent & H2L2 Éditions Photographies : Charlotte Robin Éditeurs : H2L2 Éditions Design graphique : Alyssia Lou Auteurs multiples ISBN : Prix : 33€ Couverture souple 130 pages - 70 photographies Format : 21,0 x 29,7 Bilingue : Français / anglais Édition de 500 Parution : 2023
Evènement financé par le programme de soutien à la création artistique Mondes nouveaux, mis en place par le ministère de la Culture.
La publication est au cœur du projet. Pensée comme une archive, elle réunira la documentation de l’exposition, sources, essais et dessins de l’artiste et les propos des chercheurs qui ont nourri son travail.
Amalia Laurent s’attache dans ce projet à révéler les similitudes entre la liturgie occidentale chrétienne et le holisme javanais en les abordant sous le prisme de la polyphonie. Son oeuvre dessine des comparaisons intuitives, esthétiques et scientifiques entre le gothique rayonnant à Paris au XIIIe siècle, l’École de Notre-Dame à la même époque, et les usages anciens et contemporains du gamelan, ensemble instrumental indonésien traditionnel. Amalia Laurent mène des recherches à l’EHESS, sous la direction de Jean-Marc Besse, et soutenues par la bourse Caroline et Georges Jollès des Amis du Quai Branly. Ses travaux de recherche accompagnent sa pratique artistique, qui a fait l’objet de nombreuses expositions en Europe et en Indonésie, et sa participation au groupe de gamelan javanais appelé Genthasari, appuyé par l’association Pantcha Indra, promouvant les arts indonésiens dans le monde.
La publication, en cours d’écriture, est au cœur du projet. Pensée comme une archive et un document explicatif, elle réunira la documentation de l’exposition, – sources, essais et dessins de l’artiste – et les propos des chercheurs qui ont nourri son travail. Dans cet ouvrage, Amalia Laurent explorera les interroga- tions soulevées tout au long de la préparation de cette performance : quelle rencontre possible entre l’art chrétien occidental et le holisme javanais ? Comment exposer dans un lieu issu du patrimoine ?
H2L2 ÉDITIONS
38 Avenue Simon Bolivar - 75019 Paris +33(0)6 75 75 65 45 - h2l2editions@gmail.com
Amalia Laurent, Biographie
Amalia Laurent est née en 1992 en France d’une mère javanaise et d’un père languedocien. Elle vit et travaille entre Londres (UK) et Paris (FR). Amalia Laurent aborde des thèmes topographiques, géographiques et cartographiques à la fois réels et fantasmés. Son obsession pour les réalités alternatives a donné naissance à un corpus d’oeuvres – installations, performances, sculptures, teintures – qui rend tangible les frontières entre monde réel et mondes parallèles. Empruntes de mysticisme, ses oeuvres suggèrent l’existence d’un monde invisible superposé au nôtre. L’art textile et les techniques d’impression prédominent dans son oeuvre, intégrant les richesses d’une culture franco- indonésienne. Le Batik, technique indonésienne d’impression sur tissu, est un leitmotiv de ses réalisations. C’est l’artiste MasTatang, maitre de Batik àTembi, en Indonésie, qui lui a transmis la philosophie et le savoir-faire du Batik. Technique ancestrale, Amalia Laurent comprend le Batik dans toute sa contemporanéité, comme la projection d’un territoire, la carte composée de signes à décoder, ou le support d’un dialogue entre l’Histoire et les histoires. A la maitrise des techniques ancestrales s’ajoute celle de l’impression numérique ; l’emploi de pigments naturels, de couleurs extraits de fruits, d’écorces ou d’arbres se mêle à celui de processus chimiques.Tous les matériaux sont support, textiles, papiers ou plastiques, fin ou épais, opaques ou translucides, rigides ou fluides. L’immersion dans le motif, souvent de l’ordre du jeu, fait appel aux thèmes de l’enfance, des rêves et des contes dans la nature ou le quotidien.
H2L2 ÉDITIONS
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H2L2 Éditions 38 Avenue Simon Bolivar F-75019 Paris + 0 675 756 546 + 0 615 325 286 h2l2editions@gmail.com lealamy75@gmail.com hugohaeffner@gmail.com www.editionsh2l2.com Amalia Laurent 89 Rue du Mont-Cenis F-75018 Pantin + 0 615 55 06 68 amalia.laurent@gmail.com www.amalialaurent.fr
H2L2 ÉDITIONS
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2 ans sous terre Alexandre Dautreppe
PRÉSENTATION Après 2 ans en pleine forêt, un carnet de photographies de graffitis & tags, caché, par crainte de la police, est exhumé. Les photos dégradées par l’humidité et le séjour sous terre révèlent le travail de l’auteur. L’œuvre originale est transfigurée dans un univers visuel transformé, qui oriente l’auteur à modifier son art. À travers ces photographies, est interrogée également la légalité du graffeur et les risques encourus. Ce livre est appelé à une lecture à 2 niveaux, soit à partir des illustrations, soit en partant du récit 20 ans après.
En librairie septembre 2023 Format : 16 x 24 cm Pages: 80 p. Reliure : broché, collé rayon : Arts urbains, Alternatives Coédité avec les éditions d'en bas, Lausanne Prix: 20 € ISBN 978-2-8290-0673-9
AUTEUR Alexandre Dautreppe est né à Lausanne en 1984. D’origine francoespagnole, il a grandi dans le quartier populaire de Praz-Séchaud et vit actuellement dans la commune d’Épalinges. Attiré très tôt par le dessin et les arts graphiques, c'est à l’adolescence qu’il va s’appliquer à se construire un nom dans le graffiti lausannois. Pour cette raison, il a quelques démêlés avec la justice et son envie de rupture l’amène à partir deux ans en Espagne sur Alicante avant de revenir en Suisse.
DIFFUSION ET DISTRIBUTION FRANCE Paon diffusion/SERENDIP livres
Paon diffusion – 44 rue Auguste Poullain – 93200 SAINT-DENIS SERENDIP livres – 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L'Île-St-Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip-livres.fr
45 LIVRE SUR TAGS 2 colonnes.indd 45
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beaux-arts
portrait littéraire
2 novembre 2023
art&fiction
VINCENT BARRAS
Mondes magiques. Portrait d’Alexia Turlin Vincent Barras se dit lié à l’œuvre d’Alexia Turlin par une intuition plutôt qu’une érudition. Et son intuition nous guidera vers les Alpes et la randonnée.
ce que l’on voit vraiment, dans une image, on ne le sait pas. on croit qu’il suffit de la montrer, de l’infliger, pour la comprendre : c’est faux. pour faire connaissance des pratiques d’alexia turlin, il faudra se reposer sur l’intuition plutôt que l’érudition. cette chose, l’intuition, intimement liée à la physicalité de l’espace (la montagne), du corps et du mouvement (la randonnée), des sensations (le goût, le toucher), de la perception (la peau, la proprioception). toutes ces choses (marcher, dessiner, respirer) qui nous irriguent. là où on arrache la nature, alexia turlin arrache un retard, attache des regards. « on dirait que quelque chose est caché derrière ces regards, que les yeux d’un autre utilisent les orbites. »
Thèmes marcher, dessiner, respirer, vie d’artiste
collection Portraits format 13,5 x 20 cm, 96 p, broché isbn 978-2-88964-060-7 prix CHF 18.50 / € 14.50
Vincent Barras | Mondes magiques. Portrait d’Alexia Turlin
Vincent Barras est né en 1956. Il est originaire de Montana-Vermala. Il suit une formation littéraire, musicale et médicale à Genève, Paris et Londres. Ses passions et curiosités multiples le poussent à proposer enseignements et conférences, ainsi qu’à rédiger des recherches et publications sur l’histoire et théorie du corps, de la médecine et de la psychiatrie, sur la musique, la poésie et les arts contemporains. Il travaille également dans le domaine de la programmation et dans l’édition du travail des créateurs qui le touchent. Il traduit aussi de nombreux écrits d’artistes, penseurs et musiciens. Tout cela, et encore : Vincent Barras est lui-même créateur. Son activité artistique (musicale, visuelle et langagière) prend régulièrement la forme d’installations, de poésie et de performances.
© Olivier Christinat
Alexia Turlin est née en 1973 à Genève d’un père suisse et d’une mère franco-vietnamienne. Elle étudie l’illustration à Lyon, puis obtient son diplôme à l’École des Beaux-Arts de Genève. Passionnée de montagne et de nature, elle vit et travaille aujourd’hui à Genève et en Valais. Sa pratique artistique questionne les espaces et leurs usagers. Elle crée là où on ne l’attend pas, comme dans un centre hospitalier à Annemasse, ou en banlieue parisienne dans un quartier en réhabilitation. On la retrouve un mois entier sur un voilier au Spitsberg, en expédition sur le glacier d’Aletsch, ou encore sur son vélo en Argentine ou en Équateur. Alexia Turlin enseigne le dessin à la HEAD pendant quinze ans et elle propose sa vision du partage artistique aux étudiants en médiation culturelle. Fin 2004, elle fonde la Milkshake Agency, espace-atelier qui a pignon sur rue à Genève. Pendant dix ans, la vitrine présente un artiste par mois sur le principe de la carte blanche. Et depuis 2015, l’espace invite un artiste en résidence, ce qui permet de suivre le parcours d’une/un artiste sur plusieurs mois. Artiste rassembleuse et partageuse, Alexia Turlin a collaboré et soutenu des centaines d’artistes en marge de son travail personnel. Son art est régulièrement présenté en Suisse et à l’étranger.
beaux-arts
portrait littéraire
2 novembre 2023
art&fiction
NOËLLE REVAZ
Autoportrait avec artiste. Portrait de Valentin Carron Ce livre sera une enquête, une autofiction, un flot constant de subjectivité, une métamorphose de l’art au service du texte.
Un collage d’impressions, de messages échangés, de moments partagés, de phrases saisies au vol, en vrac, de descriptions, de reconstitutions. De préjugés que j’ai sur Valentin Carron. De choses surprenantes, d’étonnements, de projections, de découvertes, de déceptions, de sympathies ou d’incompréhensions. Mettre en scène nos échanges, écrits, oraux, nos téléphones, ses paroles, ses gestes, nos rendez-vous, dans une enquête sur qui il est. Une enquête donc, une étude, un texte qui part à la recherche : mais qui est cet artiste ? Mais qu’estce qu’il crée ? Mais qu’est-ce qui le relie à ses œuvres ? Mais pourquoi est-il ce qu’il est ? Une autofiction, un texte où mon JE est toujours présent dans le champ et où nos deux égos luttent pour être au centre. Faire de Valentin Carron un personnage, autour duquel je tourne, que je fantasme, que j’extrapole, que je déforme, que j’utilise et que je manipule pour servir mon texte. Me centrer sur ce personnage et laisser ses œuvres exister en arrière-fond, en décor, en support à ce portrait. Jouer de nos racines bas-valaisannes communes, faire comme s’il appartenait à mon passé, que je le connaissais et que je possédais déjà toutes les clés. Interroger ce retour forcé à mes origines et me mettre en jeu, me mettre en scène comme un personnage aussi qui dresse de Valentin Carron un portrait brouillé, encombré, parasité par un flot constant de SUBJECTIVITÉ.
Thèmes rencontre, vie d’artiste, Valais, origines
collection Portraits format 13,5 x 20 cm, 96 p., broché isbn 978-2-88964-061-4 prix CHF 18.50 / € 14.50
Noëlle Revaz | Autoportrait avec artiste. Portrait de Valentin Carron
© Annik Wetter
Noëlle Revaz est née à Sion en 1968. Elle grandit à Vernayaz, en Valais. Puis part étudier à Lausanne, et choisit de s’installer à Bienne, ville bilingue. Après ses études de Lettres, elle signe en 1995 et 1996 des chroniques radiophoniques sous le pseudonyme de Maurice Salanfe. En 2002 elle envoie son premier roman à Gallimard, Rapport aux bêtes, monologue d’un paysan au parler fruste, immédiatement remarqué pour son invention littéraire. Ce texte puissant est lauréat de nombreux prix. Il sera adapté au théâtre et au cinéma. Elle est aussi l’auteure de Efina, un roman semi-épistolaire, et de L’infini livre (Prix suisse de littérature), satire ironique du monde du livre. Noëlle Revaz écrit encore pour la radio et le théâtre et travaille avec les étudiants de l’Institut littéraire suisse de Bienne. Elle fait partie du duo Nomi Nomi qui donne à entendre des performances sonores et poétiques en plusieurs langues. Né en 1977 à Martigny, Valentin Carron a étudié dans les écoles d’art de Lausanne et de Sion. Il vit et travaille en Valais, et enseigne à l’EDHEA après avoir enseigné à l’ECAL. Il a bien essayé de vivre ailleurs, mais ça ne fonctionnait pas. Il y a en Valais une histoire, des paysages, des œuvres d’art dans l’espace public, un mobilier urbain, une architecture vernaculaire qui le porte. Qu’il explore et détourne. Parfois c’est le matériau qui change, et modifie notre regard. Glisser du granit à la résine, du cuir au verre. Couler du plomb comme on pétrirait de la pâte à modeler. Évoluer dans la vie comme sur un skateboard. Ça déstabilise. Il y a du jeu dans tout ça, et un rafraîchissement du regard. Un tire-bouchon géant, un skibob à la James Bond, un bonhomme pétri du bout des doigts à échelle humaine : on connaît tout ça, et on ne reconnaît rien.
beaux-arts
essai
2 novembre 2023
art&fiction
F. MARTINI & J. TARAMARCAZ (ÉD.)
Feminist Exposure. Pratiques féministes de l’exposition et de l’archive
Il y a eu des milliers d’artistes femmes* qui ont créé, performé, curaté, ou exposé. Que sait-on d’elles?
50 ans après l’exposition Womanhouse à Los Angeles curatée par Judy Chicago et Miriam Schapiro, les historiennes de l’art Julia Taramarcaz et Federica Martini font le constat suivant : « Comme pour tant d’entreprises initiées par des femmes, il ne reste aucune trace de cet ambitieux projet de collaboration. » (Faith Wilding) Feminist Exposure cherche à combler ce vide historiographique en revenant à travers un certain nombre d’essais sur ce pan oublié de la recherche en art. Comment rendre visible le travail des artistes femmes* ? Quelles ont été leurs manières d’exposer ? Comment rendre compte des pratiques artistiques, curatoriales et d’archives féministes ? En s’appuyant tant sur la documentation officielle que sur les témoignages d’artistes et de curateur·trice·x·s, cette anthologie de textes cherche à approfondir les notions d’auto-représentation et de travail collectif, tout en explorant les prémisses d’une pensée curatoriale qui entrelace activisme, positions esthétiques, réflexions sur les invisibilités et lectures décoloniales des archives. Cette publication inclut quatre essais de Cecilia Canziani, Amelia Jones, Nicole Schweizer et Rebecca VanDiver publiés pour la première fois en français ; trois contributions inédites d’Olivia Fahmy, Federica Martini et Julia Taramarcaz ; une vaste bibliographie et un index des noms. *ou s’identifiant comme telles
Thèmes féminisme, exposition, pratiques curatoriales, archives
collection CAT. Recherche format 23 x 17 cm, 192 pages, broché isbn 978-2-88964-047-8 prix CHF 25 / € 25
F. Martini & J. Taramarcaz (éd.) | Feminist Exposure
Federica Martini est professeure responsable Master de recherche CCC Critical Curatorial Cybermedia à la HEAD–Genève (HES-SO). Ses recherches portent sur l’histoire et la géopolitique des expositions et la production d’(in)visibilités dans les pratiques artistiques contemporaines. Elle a travaillé dans les départements curatoriaux du Castello di Rivoli Museo d’Arte Contemporanea (Rivoli-Turin), du Musée Jenisch (Vevey) et du Musée cantonal des Beaux-Arts (Lausanne), et dans la filière arts visuels de l’EDHEA – Valais. Julia Taramarcaz est historienne de l’art et curatrice au Manoir de la Ville de Martigny, en charge de la programmation artistique des expositions, événements et publications. Elle a notamment édité au Manoir la publication Aletsch Negative de Laurence Bonvin (2020). Elle est titulaire d’un Master en Études muséales et Histoire de l’art des Universités de Fribourg et Neuchâtel. Elle a été responsable du service de médiation culturelle au Musée d’art et d’histoire Fribourg (MAHF) et conservatrice du Musée de l’Abbatiale de Payerne.
Ce livre est à mettre en pile à côté de Do Women Have To Be Naked To Get Into the Met. Museum ? de Guerrilla Girls (1985) Ce que le sida m’a fait de Elisabeth Lebovici (JRP Ringier, 2017) La pensée straight de Monique Wittig (Amsterdam/Multitudes, 2018) De la marge au centre. Théorie féministe de Bell Hooks (Cambourakis, 2017) Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ? de Linda Nochlin (Thames & Hudson, 2021)
extraits
F. Martini & J. Taramarcaz (éd.) | Feminist Exposure
INTRODUCTION Federica Martini et Julia Taramarcaz............... xx SECTION I EXPOSÉ·E·X·S « Il n’y a pas d’�art féminin� ». Réflexions sur la réception féministe de Meret Oppenheim (2006) Nicole Schweizer................................... xx Des cimaises aux archives. Pratiques curatoriales féministes noires dans les années 1970 (2016) Rebecca van Diver.................................. xx Sujets féministes versus effets féministes : exposer l’art féministe (ou serait-ce l’exposition féministe de l’art ?) (2016) Amelia Jones....................................... xx Note sur les archives : trois commandes (2021) Cecilia Canziani................................... xx SECTION II WOMANHOUSE 2021–1971 « Visualiser la vision » Projections dans les archives curatoriales féministes Federica Martini................................... xx A partir de Womanhouse : une exposition 50 ans plus tard Julia Taramarcaz................................... xx Exils liquides Olivia Fahmy....................................... xx Bibliographie...................................... xx Index des noms..................................... xx Biographies des autrice·x·s........................ xx
INTRODUCTION
1a. En 1977, l’artiste Faith Wilding dressait un bilan du mouvement artistique féministe de Californie du Sud dans son livre By Our Own Hands. Alors que la scène était encore active, notamment avec le projet Woman’s Building, l’artiste rassemble des mémoires récentes de collectifs, associations et programmes d’art féministe lancés dans les années 1970 entre Fresno et Los Angeles. Pour introduire le chapitre sur Womanhouse, exposition et projet pédagogique construit autour du Feminist Art Program de CalArts entre 1971 et 1972, elle choisit une photographie en noir et blanc au cadrage laconique. La perspective raccourcie montre une maison à l’arrière-plan, à côté d’un site vide, portant encore les traces de pneus d’un bulldozer. Nous nous trouvons au 533 Mariposa Street, dans la banlieue de Los Angeles, où vingt-et-une étudiantes avaient rénové une maison proche de la démolition et conçu avec les artistes et enseignantes Judy Chicago et Miriam Schapiro une série d’interventions in situ qui sont devenues par la suite iconiques des pratiques artistiques féministes. Cependant, comme nous le rappelle la légende de Faith 7
extraits
F. Martini & J. Taramarcaz (éd.) | Feminist Exposure
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Wilding commentant la photographie : « Comme pour tant d’entreprises initiées par des femmes, il ne reste aucune trace de cet ambitieux projet de collaboration ». L’ouverture de Womanhouse suit de quelques jours le Congrès national des mouvements féministes à Los Angeles et est donc très visitée. Des artistes, historien-ne-x-s de l’art et curatrices porteront son histoire et ses images dans des conférences à travers le monde entier. Trois films, un catalogue et de nombreux articles scientifiques documentent l’exposition et relatent l’expérience des étudiantes. Ce n’est donc pas par manque de sources qu’en 2009, lorsque MIT Press publie une importante somme sur les pédagogies artistiques expérimentales, Art School : Proposals for the 20th Century, aucune mention n’est faite du projet Womanhouse et de sa pédagogie. Sa mémoire reste confinée aux archives réalisées « de nos propres mains », selon la formule de Faith Wilding.
b. C’est cette mémoire que nous avons souhaité raviver en 2021, au Manoir de la Ville de Martigny en marquant les cinquante ans de Womanhouse et en rappelant la force de ce projet. En Suisse, cet anniversaire coïncidait avec celui de l’acquisition du droit de vote des femmes et offrait l’occasion de se pencher sur les questions féministes actuelles et historiques. Il s’agissait également de reconnaitre l’élan des énergies esthétiques et militantes encouragé en Suisse dans la cadre des appels à la grève des femmes* à partir de 2019, en résonance avec d’autres mouvements internationaux essentiels émergés notamment en Amérique Latine. Nous avons ainsi proposé l’exposition Womanhouse 2021, réunissant des démarches artistiques contemporaines diversifiées et des partages d’archives, conçue avec une vingtaine d’artistes, dont des étudiant-e-x-s en art de l’Ecole de design et haute école d’art du Valais (EDHEA), avec la collaboration précieuse de l’artiste et professeure Marie Velardi.
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INTRODUCTION
INTRODUCTION
Le travail curatorial réalisé pour ce projet nous a confronté à beaucoup de questions sur la manière de faire une exposition féministe aujourd’hui et sur les sources à disposition pour y réfléchir. De nombreuses publications étaient épuisées, certains livres rares étaient parfois conservés dans des centres de documentation indépendants ou de petites bibliothèques municipales, disponibles grâce aux dons de certaines figures clés des mouvements historiques. Entre temps, de nouveaux projets de réflexion et d’historisation avaient été rassemblés au milieu des années 2000. De nombreuses interrogations plus larges en ont découlé : Comment les pratiques artistiques, curatoriales et d’archives féministes se croisent-elles dans le temps présent de l’espace d’exposition ? Quelles formes d’écritures collectives et individuelles sont mises en œuvre dans ces projets d’exposition ? Quelles trajectoires non linéaires déterminent la visibilité et/ou l’invisibilisation de ces pratiques ? C’est dans la continuité de ces réflexions que nous avons souhaité réunir une série de textes sous la forme d’un reader autour de ces thématiques qui nous semblent particulièrement vives.
c. Le projet d’exposition au Manoir de la Ville de Martigny comprenait une Salle des Matières dans laquelle nous avons réuni des documents passés et contemporains, pour visualiser les territoires mobiles dans lesquels se sont construites nos questions contemporaines selon une chronologie large et plurielle. La Salle comprenait des œuvres vidéo et sur papier, les documents collectés lors des études qui ont préparé l’exposition, ainsi qu’un dispositif conçu par l’artiste Marie Velardi. C’est de ces lectures et de ces spatialisations qu’est née l’idée d’un livre qui rend compte des pratiques muséales et autogérées d’exposition. Les thèmes explorés dans Feminist Exposure portent sur la pluralité de l’histoire des expositions féministes, les notions d’autoreprésentation et de collectivisme, le traçage des prémisses d’une pensée curatoriale fluide et non binaire, l’entrelacement de l’activisme et des positions esthétiques, et les lectures décoloniales des archives et des processus curatoriaux.
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extraits
F. Martini & J. Taramarcaz (éd.) | Feminist Exposure
ENSEMBLE, POUR CONCLURE La regrettée bell hooks, dont le décès est survenu durant la période de l’exposition, définissait déjà en 1984 le féminisme comme un mouvement qui combat l’oppression et l’exploitation sexiste, sans oublier les autres formes d’oppression comme le racisme, le classisme ou l’impérialisme 34. Cette largesse de pensée se retrouve dans le travail des artistes de l’exposition et dans leurs démarches multiformes. Les projets de 2021 se sont émancipés de la maison pour aborder avec générosité des thématiques variées : compilation d’archives, relecture de l’Histoire, partage de références et d’informations, restitution d’une mémoire collective, construction de soi et de son identité, réappropriations de techniques dévalorisées comme féminines, gestes militants, dénonciations de violences, visibilisation de minorités, convergence des luttes et intersectionnalité… On note l’importance du collectif, mais aussi celle de l’attention portée aux discriminations parallèles, de l’envie de donner la voix aux autres. Virginia Woolf écrivait : « Les femmes sont restées assises à l’intérieur de leurs maisons pendant des millions d’années, si bien qu’à présent les murs mêmes sont imprégnés de leur force créatrice. »35 Et nous croyons que les murs du Manoir sont aujourd’hui consolidés par la force des installations, réflexions et discussions menées.
34
bell hooks, De la marge au centre : Théorie féministe, traduction de Noomi B. Grüsig, Paris : Cambourakis, 2017 [1984], p. 95.
35
Virginia Woolf, Une chambre à soi, traduction de Sophie Chiari, Paris : Librairie Générale Française, 2020 [1929], p. 163–164.
Fig. 1 Vue de l’exposition au Manoir de la Ville de Martigny : Salle des matières. Plantesorcières, Archives du projet, documents, édition et vidéos, 2021. Chiara Bertin, Trittico delle carte, 2020, sérigraphie. Sacha Kaba et Laura Morier-Genoud (EDHEA), Parce que si je ne me soulève pas, qui le fera ? 2021, Pièce sonore, 8’17’’. Documents d’archives et vidéos.
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Fig. 2 La bûche, Les Voix, 2021, Dessin, planches originales et impressions.
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extraits
F. Martini & J. Taramarcaz (éd.) | Feminist Exposure
Fig. 3 Marie Velardi, Bag of stars II, 2021, Papier peint, 274 × 310 cm.
165
Fig. 4 Chiara Bertin, Trittico delle carte, 2020, Trois sérigraphies sur Lessebo smooth white 300g (2 couleurs, 70 × 50 cm ; 3 couleurs, 70 × 100 cm ; 4 couleurs 70 × 50 cm), Édition Laboratoire MELA – Multiples, éditions et livres d’artistes, EDHEA.
Fig. 5 Vue de l’exposition au Manoir de la Ville de Martigny, de gauche à droite : Yangdöl Giust, Clémence Marchand et Lena Lacrabère (EDHEA), SPREAD THE LAYERS (Pas prêt·e·s·x de se taire !), 2021, Collage papier et fanzine. Cosette Faivre, Lorane Jäggi, Laureline Terrier, Lionore Alves (EDHEA), Witch will you be, 2021, Installation.
166
167
Christophe Comentale
Éditions du Canoë
2023
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2 novembre
Genre : beau livre Préface d’Emmanuel Lincot 300 illustrations en couleurs Format : 20 x 23 cm Pages : 560 Prix : 45 € ISBN : 978-2-490251-79-7 Sinologue, docteur et HDR en histoire de l’art et d’archéologie de la Chine, Christophe Comentale est conservateur en chef honoraire au Muséum national d’histoire naturelle, chercheur associé au Musée national des minorités de Chine à Pékin, commissaire d’expositions. Il enseigne l’histoire de l’art chinois à l’Institut catholique et au centre culturel de Chine de Paris. Il a résidé sept ans en Chine, est auteur de livres et d’articles sur l’image et l’art chinois. Il coordonne aux Éditions du Canoë une suite d’essais monographiques consacrés à des artistes chinois contemporains.
Contact : colette.lambrichs@gmail.com Relation libraires : jean-luc.remaud@wanadoo.fr Éditions Du Canoë : 9, place Gustave Sudre 33710 Bourg-sur-Gironde
Fruit d’un travail colossal, cet ouvrage se veut la monographie indispensable pour quiconque s’intéresse à l’art chinois. Au tournant du xxe siècle, la Chine entre plus que jamais dans une marche accélérée de l’Histoire. Le dernier empereur mandchou abdique en 1911, laissant la place à un système républicain. En 1949, est proclamée la République Populaire de Chine. À ces changements sociaux, politiques, économiques répondent une création artistique et une esthétique privilégiant un art officiel à contenu politique fort en parallèle à une ouverture sur l’Occident amorcée dès le XIXe siècle. Ces cent cinquante ans voient donc évoluer les techniques traditionnelles (lavis, estampage, gravure sur bois, calligraphie…) auxquelles s’ajoutent les novations occidentales (lithographie, huile, taille douce, installation…). Donnant à voir et à découvrir plus de 200 artistes, renommés ou méconnus, cet ouvrage de référence rappelle par ailleurs les dates clefs, les classifications et les thèmes essentiels, ce qui en fait un volume crucial à la fois pour les néophytes, les amateurs et les historiens de l’image.
Téléphone : 06 60 40 19 16 Téléphone : 06 62 68 55 13 Local parisien : 2, rue du Regard 75006 Paris c/o Galerie Exils
Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip
ARGUMENTAIRE
Collection
[LES ESSAIS VISUELS]
EN LIBRAIRIE NOVEMBRE 2023
QUELLES HISTOIRES S’ÉCRIVENT DANS LES MUSÉES ? Récits, contre-récits et fabrique des imaginaires par
Magali NACHTERGAEL
C
onserver les objets reste certes une des missions premières du musée, mais aujourd’hui il ne s’agit plus tant de transmettre un patrimoine matériel qu’un ensemble de récits qui font société. Le musée cristallise des enjeux contemporains. On lui a confié la lourde charge d’écrire une histoire collective, souvent au service d’une culture nationale — comme hors du temps et des remous de l’actualité — tout en recueillant des paroles singulières. Mais ce récit culturel est désormais contesté, dans ses contenus et sa forme même.
979 10 92305 97 5 18 ¤ TTC 208 pages, broché, 12x20 cm
Magali Nachtergael revient sur l’essor des narrations et de la parole dans l’espace muséal et fait la généalogie des contre-récits — notamment féministes, postcoloniaux, écologistes — apparus dans le monde de l’art et de la création depuis le XIXe siècle pour montrer quels nouveaux imaiginaires sont en construction dans les musées demain.
L’AUTRICE
LES POINTS FORTS
Magali Nachtergael est professeur spécialiste de littérature et arts contemporains à l’Université Bordeaux-Montaigne, critique d’art et commissaire d’exposition. Spécialiste de la fabrique visuelle des identités, elle a publié Roland Barthes contemporain (Max Milo, 2015), Poet against the machine, une histoire technopolitique de la littérature (Le mot et le reste, 2020) et co-dirigé Le Phototexte engagé, une culture visuelle du militantisme au XXe siècle (Presses du réel, 2021).
MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris contact@mkfeditions.com
• Un sujet au cœur des débats actuels sur le musée et, au-délà, sur la question des transitions écologiques, économiques, sociales... • Un livre important pour construire de nouveaux imaginaires et repenser la société.
également disponible en version ebook
• Une écriture fluide et dynamique, facile d’accès et basée sur des exemples.
Plus d’informations sur : WWW.MKFEDITIONS.COM
Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Collection
ARGUMENTAIRE
[LES ESSAIS VISUELS]
QUELLES HISTOIRES S’ÉCRIVENT DANS LES MUSÉES ? par
Magali NACHTERGAEL SOMMAIRE INTRODUCTION FICTIONS MUSÉALES La narration muséographique Une fiction de culture L’exposition, un dispositif édifiant L’exposition, un dispositif bavard L’exposition, un dispositif blanc, mais pas neutre Le commissaire d’exposition, auteur star Chacun son récit Storytellings curatoriaux Débuts du fictionnalisme curatorial en France Entrer dans une exposition comme dans une histoire L’essor des années 2000 Outre Atlantique REVANCHE DES PETITS RÉCITS Micro-récits Le concept de « small story » comme contre récit L’exposition-fiction Color matters En trois lignes, en marge des images La génération post-Calle : artistes-écrivaines Matrimoine narratif Mauvais genres COMMISSION APRÈS DESTRUCTION Fin du livre et post-patrimoine L’humain-livre et la mémoire Réécritures historiques et point de vue situé Histoires coloniales : des récits en opposition Histoire du vivant : le caoutchouc raconte Images multiples et contre-récits Archival Turn et histoire coloniale Faire remonter les archives Un futur décolonisé, au-delà de l’humanisme L’afrofuturisme, ou « astro-blackness, » une reconquête de l’espace Matière écopoétique et postdigitale Contemporain simultanéiste et futur enviable
EXTRAIT
"
Une nouvelle forme d’action visant à sensibiliser à l’urgence climatique est apparue dans les musées. L’opération consistait alternativement à jeter de la soupe (Campbell’s ?) sur Les Tournesols de Van Gogh à Londres, de la purée sur un Monet à Potsdam, et finalement, de se coller les mains sur les cadres des Mayas de Goya à Madrid. On a raillé le côté dérisoire de ces actions, elles ne changeraient en rien les émissions de carbone dans l’atmosphère, ou le côté anecdotique de l’attaque d’œuvre d’art face à la catastrophe mondiale que rien ne semble arrêter. Cependant, et c’est le but de ces manifestations éclair, le principe est d’attirer l’attention pour faire valoir la cause. L’idées est de s’associer à un objet à fort capital symbolique et faire passer un message, profitant du canal attentionnel soudainement ouvert. Van Gogh, Monet, Goya, ces tableaux concentrent en effet une focalisation patrimoniale majeure : véritables monuments de la culture européenne moderne, leurs toiles de génie tapissent l’arrière-plan civilisationnel. Constants, immuables, éternisés, sacralisés, ils sont une valeur sûre, un « sémiophore » comme le dit l’historien des musées Krzysztof Pomian : ils sont un signe culturel qui fait sens, et qui, tel le sémaphore, éclaire dans la nuit. Nous guide. Je file la métaphore intentionnellement : elle a une valeur descriptive, ne nous y trompons pas. Le tableau Les Tournesols n’est pas un événement. On ne fait pas la une des journaux avec. Mais sa cote culturelle et financière est telle qu’il se tient au rang des œuvres les plus importantes, non seulement du monde muséal, mais du monde moderne. Les Tournesols de Van Gogh est une oeuvre majeure, centrale. Ses ramifications s’enracinent profondément dans l’imaginaire culturel européen moderne, européen natif et colonial, de l’Amérique jusqu’en Australie. […] Au-delà du message écologique, que signifie cette soudaine mise au centre de l’espace muséal dans un combat social dont le musée semble a priori si éloigné ? Que représente le musée dans un monde médiatique abreuvé d’images en continu, où la performance économique se pose en clef de voûte d’une société ? A priori, le musée est tout le contraire de cela, même si l’on essaie de l’aligner, avec les arts et la création en général, à une logique du chiffre, à coup de potentiels gains et profits. Mais alors, à quoi sert un musée ? et plus généralement, pourquoi accorder tant d’importance à la création, au-delà de la spéculation sur l’art qui ne représente qu’une faible partie de l’économie mondiale ?
CONCLUSION
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Argu-ImaginaireNumMusee-Sandri-V1.qxp_Mise en page 1 22/06/2020 14:53 Page 1
Argumentaire
Collection
[LES ESSAIS NUMÉRIQUES]
Eva SANDRI
Les imaginaires numériques au musée ?
En librairie Octobre 2020
Débats sur les injonctions à l’innovation préface de Joëlle LE MAREC ’introduction du numérique au musée génère autant d’enthousiasme que de craintes. Ce livre revient sur les débats virulents qui agitent la profession depuis plusieurs années maintenant. D’un côté, les technophiles vantent les vertus du numérique (les applications pour smartphone permettent notamment de démocratiser les connaissances et d’attirer le jeune public), tandis que les technophobes le rejettent, considérant qu’il est une atteinte à une rencontre authentique avec les œuvres (les expositions virtuelles en ligne condamneraient à plus ou moins long terme les musées à être totalement dématérialisés).
L
Isbn : 979-10-92305-64-7 Prix de vente public : 16 euros ttc 172 pages, broché, 12x20 cm
Eva Sandri s’intéresse au contexte idéologique dans lequel des dispositifs sont parfois mis en place à marche forcée et à la manière dont les professionnels s’ajustent face cette situation nouvelle. L’autrice nous propose, en outre, des pistes pour la mise en œuvre de projets de médiation sortant des sentiers battus.
Points forts : • Un livre qui peut servir de boîte-à-outils pour les professionnels des musées autour de la problématique ardue de l’introduction du numérique dans les institutions muséales. également disponible en version eBook
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
• Un livre qui permet au lecteur de comprendre pourquoi certains musées utilisent le numérique et d'autres sont réticents. • Un groupe cohérent de publications de référence sur les musées avec Réinventer le musées ? de Y. Winkin / Des Touristes au musée ? et
Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
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Argumentaire
Les imaginaires numérique au musée ? L’ auteur
Sommaire PRÉFACE de Joëlle Le Marec INTRODUCTION : Numérique et musée, l’arène d’un débat inévitable CHAPITRE 1 : Controverses autour des dispositifs numériques de médiation 1. Histoire critique de l’arrivée des technologies dans la médiation 2. Des recherches sur la technologie dans la médiation 3. L’imaginaire du numérique face aux injonctions technicistes CHAPITRE 2 : Les discours sur la technologie dans la médiation culturelle 1. Les discours extérieurs aux institutions culturelles 2. Les discours des institutions culturelles CHAPITRE 3 : Des musées qui s’ajustent 1. Rénovation et imaginaire du numérique au musée d’ethnographie 2. La négociation des imaginaires CONCLUSION : Dépasser la crainte du remplacement Penser des dispositifs pertinents
Eva SANDRI est maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Inalco (équipes de recherche Cerlom et Gripic). Ses travaux portent sur les enjeux de la médiation culturelle et les imaginaires rattachés aux dispositifs numériques dans les musées. Elle a déjà publié plusieurs articles sur ces questions et partage depuis plusieurs années maintenant son expertise avec les professionnels du monde muséal. Les imaginaires numériques au musée ? est son premier ouvrage.
La collection es Essais numériques donnent aux lecteurs les clefs d’un débat sur les enjeux culturels, économiques, politiques et sociologiques des mutations numériques. L’objectif est de permettre à chacun de se forger une opinion et d’appréhender ce qui se joue actuellement dans notre société, dans le cadre d’une réflexion ouverte et critique. Chaque pan de notre vie est aujourd’hui concerné par ce processus global de dématérialisation des supports, de démultiplication des manières de communiquer et d’accélération des modes de circulation de l’information. Ce processus touche désormais de façon intime notre quotidien. Il s’avère donc essentiel de poser la question des nouveaux rapports que chaque individu développe avec ces nouvelles technologies qui viennent bousculer, modifier, compléter et prolonger nos pratiques.
L
Daniel JACOBI
Les musées sont-ils condamnés à séduire ? Et autres écrits muséographiques 288 pages - 19¤
Sur le même sujet
979-10-92305-39-5
Daniel JACOBI Yves WINKIN
Réinventer les musée ?
Des expositions pour les touristes ?
suivi d’un dialogue sur le musée numérique avec Milad Doueihi
Quand le musée devient une attraction
192 pages - 16¤
200 pages - 16¤
979-10-92305-60-9
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
979-10-92305-62-3
MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
ARGUMENTAIRE
Collection
[LES ESSAIS VISUELS]
PRENDRE DES PHOTOS AU MUSÉE ?
EN LIBRAIRIE OCTOBRE 2022
Quand les visiteurs gardent l’œil sur l’objectif par
Sébastien APPIOTTI
S
i la pratique photographique au musée n’est pas nouvelle, en l’espace de quelques années, les appareils photo compacts numériques puis les smartphones ont considérablement modifié le rapport à l’exposition par la pratique photographique. Certaines institutions en France s’en sont inquiétées, comme le prouve l’interdiction totale appliquée au musée d’Orsay. Dans d’autres lieux, les pratiques photographiques des visiteurs sont au contraire explicitement encouragées. Historiquement, deux visions s’affrontent autour des pratiques photographiques du public : la première présente positivement la photographie comme un droit légitime. L’autre la dépeint comme une entrave à la relation directe avec l’œuvre et la dévalorise en la présentant comme une pratique narcissique ou récréative.
979 10 92305 91 3 17 ¤ TTC 184 pages, broché, 12x20 cm
La complexité des tensions autour de ces questions au musée nécessite de les repenser au regard de l’évolution de la pratique photographique depuis le XIXe siècle. Sébastien Appiotti revient sur les conflits professionnels et de société autour de la photographie amateure au musée, mais aussi sur ces dispositifs qui cherchent à orienter le regard et les pratiques du public au sein des expositions, en particulier en lien avec les réseaux sociaux.
L’AUTEUR
LES POINTS FORTS
Sébastien Appiotti est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication au CELSA – Sorbonne Université (laboratoire GRIPIC). Ses recherches portent sur la connaissance des publics de la culture et de leurs pratiques, la conception et la réception de dispositifs de médiation numérique, ainsi que sur les pratiques et circulations de l’image photographique. Prendre des photos au musée ? est son premier ouvrage.
• 1re fois qu’un auteur met en discussion les débats autour des pratiques photographiques au musée et soulève des questions de société sur la pratique de la photo telle qu’elle est désormais permise par nos smatphones • Un des principaux spécialistes sur le sujet en Europe
également disponible en version ebook
• Une écriture simple et accessible
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Collection
ARGUMENTAIRE
[LES ESSAIS VISUELS]
PRENDRE DES PHOTOS AU MUSÉE ?
EXTRAIT
"
par
Sébastien APPIOTTI SOMMAIRE
INTRODUCTION PHOTOGRAPHIER AU MUSÉE L’important, c’est de voir Ce que dit la loi Encart : On prend des photos au musée quand on trouve que quelque chose est beau Règlementer les pratiques Encourager les pratiques Encart : On prend des photos au musée quand on reconnaît quelque chose VISITEURS ET PHOTOGRAPHES : LE DÉBAT Des discours de « libération » de la pratique photographique Encart : On peut être gêné de voir un visiteur prendre des photos Les figures du visiteur photographe Du musée-cathédrale au musée-plateforme DES EXPOSITIONS QUI ENCOURAGENT LA PRATIQUE PHOTOGRAPHIQUE ? Encart : On prend des photographies pour les partager Photographiez, partagez ! Encart : On prend des photos pour devenir soimême créateur Il est interdit de photographier Encart : On prend des photos pour documenter sa visite et en garder un souvenir CONCLUSION : Pour une reconnaissance des pratiques photographiques au musée
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Pour réguler les pratiques photographiques du public, le législateur a conçu des règlements et lois s’appliquant spécifiquement à l’espace du musée. Leur examen révèle les relations souvent conflictuelles entre l’institution et les acteurs sociaux de la reproduction (copistes, puis photographes) dès le XIXe siècle. C’est ce que montrent notamment les recherches d’Arnaud Bertinet consacrées aux musées français sous Napoléon III. L’historien relate la difficulté des copistes à faire accepter leur statut au sein de l’espace du musée. À l’époque, les copistes se faisaient de plus en plus nombreux : leur nombre est passé de 200 par jour au musée du Louvre en 1856, à 400 voire 500 dix ans plus tard (Dupuy, 1993 : 44). Les copistes ont rapidement été rejoints par les photographes qui sollicitaient également des autorisations. C’est sur la base du constat de l’« envahissement » du Louvre par les photographes, l’utilisation d’une chimie toxique pour la conservation des œuvres et des parquets, qu’est promulgué le décret du 17 juillet 1866 retirant l’ensemble des permis photographiques accordés par le musée. On retrouve la trace d’une levée de cette interdiction dans le règlement intérieur du Louvre en 1904, avec le rétablissement des demandes de permis pour peindre et photographier. Il faudra toutefois attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que la question des pratiques photographiques au musée soit de nouveau débattue, cette fois-ci à l’échelle nationale. La stratégie qui est alors choisie pour discipliner le corps des professionnels et des publics privés est celle de sa taxation. La pratique de reproduction au sens large est désormais autorisée, mais taxée, et permet de dégager de nouvelles ressources fiscales pour l’État (Krebs, 2013 : 57). La loi de finances du 31 décembre 1919 prévoit en effet de taxer la reproduction d’œuvres des collections nationales, quel que soit son médium : dessin, peinture, photographie et vidéo. Deux options s’offrent alors au public : ajuster sa pratique reproductive d’œuvres aux « grandes » occasions (expositions mémorables par exemple, ou opportunités de lier une visite à un souvenir amical ou familial) ; censurer la pratique en ellemême du fait de son poids financier. Pour les professionnels, la pratique est autorisée, mais strictement réglementée et taxée, ce qui impose un certain contrôle de ce qui est photographié ou filmé.
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[LES ESSAIS MÉDIATIQUES]
Yves WINKIN
Ré-inventer les musées ?
En librairie février 2020
De nouveaux rituels pour réconcilier les musées avec leur siècle Suivi d'un échange avec Milad DOUEIHI n apparence, tout va bien : il n’y a jamais eu autant de musées en France et jamais autant de monde dans les musées. Mais quelques musées, comme le Louvre, ne cachent-ils pas la forêt ? Une forêt de musées qui ne sont fréquentés que par des groupes scolaires et des groupes du troisième âge ; une forêt de musées qui se reposent sur leurs collections sans se poser trop de questions. Bref, une forêt de musées qui vivent encore au XXe, sinon au XIXe siècle.
E
Isbn : 979-10-92305-60-9 Prix de vente public : 16 euros ttc 200 pages, broché, 12x20 cm
Une mission récente du Ministère de la Culture s’intitulait justement « Musées du XXIe siècle » et son rapport offrait de multiples pistes de réflexion et d’action, sans épuiser le sujet. Yves Winkin propose ici de prolonger cette réflexion, en croisant son expérience d’anthropologue de la communication et de directeur de musée, pour proposer une autre approche, fondée sur l’invention de nouveaux rituels — autant de cérémonies publiques pour réconcilier les musées avec le politique, avec l’écologie, avec le siècle qui avance sans les attendre. À travers 12 idées de rituels à instaurer au musée, l’auteur invite à repenser le rôle des musées dans notre société.
Points forts : également disponible en version eBook
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
• 12 idées très concrètes pour ré-inventer les musées • Un livre qui peut servir de boîte-à-outils pour les professionels des musées. • Des propositions rafraîchissantes et terriblement intelligentes pour donner un nouvel élan aux institutions muséales. Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Argumentaire
Ré-inventer les musées ?
Sommaire INTRODUCTION LA DÉMARCHE
DOUZE RITUELS POUR LES MUSÉES DE DEMAIN Rituel #1 : Le rituel de la première heure Rituel #2 S’habiller pour le musée Rituel #3 Toujours plus de parapluies Rituel #4 En procession dans la ville Rituel #5 La conférence des animaux
Rituel #6 Ma petite cabane au fond du musée Rituel #7 Le déréglement de tous les sens Rituel #8 Le mariage de la carpe et du lapin Rituel #9 Le canard fantôme Rituel #10 Les quatre éléments Rituel #11 Le musée dans la forêt Rituel #12 Le rituel de la dernière heure
CONCLUSION POSTFACE DE MILAD DOUEIHI
L’ auteur
La collection Yves WINKIN est professeur des universités. Anthropologue de la communication et spécialiste d’Erving Goffman, il est l'auteur de La nouvelle communication (1982), Erving Goffman : les moments et leurs hommes (1988) ou encore Anthropologie de la communication (2000). Il a été directeur adjoint de l'École Normale Supérieure de Lyon, directeur de l'Institut français de l'Éducation et directeur du musée des Arts et Métiers. Milad Doueihi est historien des religions et titulaire de la chaire d’humanisme numérique à l'université Sorbonnes-Université.
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
es Essais médiatiques donnent aux lecteurs les clefs d’un débat sur les enjeux culturels, économiques, politiques et sociologiques liés aux médias et à la médiation. L’objectif est de permettre à chacun de se forger une opinion et d’appréhender ce qui se joue actuellement dans notre société, dans le cadre d’une réflexion ouverte et critique.Chaque pan de notre vie est a ujourd’hui concerné par les médias et les systèmes médiatiques. Ils nous entourent et sont omniprésents dans notre quotidien : la presse ou la télévision, mais aussi les festivals, les expositions… Par ces biais, nous nous distrayons, nous nous informons, nous nous cultivons, nous façonnons nos représentations et nos idéologies. Il s’avère aujourd’hui essentiel de s’interroger sur la relation que chaque individu entretient avec ces formes médiatiques. Il importe également de se pencher sur les mutations de notre société façonnée par des médias et des médiations qu’elle a elle-même fabriquées.
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MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
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Argumentaire
Collection
[LES ESSAIS MÉDIATIQUES]
Daniel JACOBI
En librairie Septembre 2020
Des expositions pour les touristes ? Quand le musée devient une attraction es dernières années, les grands musées ont connu une augmentation importante de leur fréquentation, portée par de grandes expositions temporaires dites “blockbusters”.
C
Autrefois reservé à un public averti ou scolaire, le musée est entré résolument dans une stratégie de séduction pour attirer le plus grand nombre. Mais le contexte actuel est celui d’une usure de ce modèle (coûteux, peu écologique, files d’attente à rallonge...). Comment désormais répondre aux attentes d’un public nombreux et maintenant fidélisé ? Dans le seul cas du Louvre, 70 % de son public est composé d’étrangers venus du monde entier pour découvrir ses chefs d’œuvres. Avec ses 9 millions de visiteurs et bientôt davantage, le Louvre doit maintenant se préoccuper de son basculement dans le tourisme de masse.
Isbn : 979-10-92305-62-3 Prix de vente public : 16 euros ttc 200 pages, broché, 12x20 cm
Que signifie pour un musée le fait de se transformer attraction numéro un d’une ville ? Comment concilier les logiques de conservation du patrimoine et de médiation et celles plus commerciales des industries culturelle ? Daniel Jacobi, spécialiste reconnu des musées, propose ici des réponses pour comprendre leur évolution.
Points forts :
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• Un livre qui peut servir de boîte-à-outils pour les professionnels des musées autour d’une problématique réelle et aigüe pour les institutions culturelles. • Un ouvrage éclairant pour les professionnels du tourisme • Un groupe cohérent de publications de référence sur les musées avec Réinventer le musées ? de Y. Winkin / L’imaginaire numérique au musée ? par E. Sandri / Les musées sont-ils condamnés à séduire ? par D. Jacobi
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Argumentaire
Des expositions pour les touristes ?
Sommaire
L’ auteur
INTRODUCTION : Le musée, institution culturelle et curiosité touristique CHAPITRE 1 : Les paradigmes de l’accélération muséale CHAPITRE 2 : Le musée sous l’emprise des médiations
Daniel JACOBI est professeur des universités et chercheur au laboratoire Culture et Communication de l’UMRCNRS Centre Norbert Elias. Ses travaux portent sur la muséologie et la diffusion de la culture scientifique et technique (Les sciences communiquée aux enfants en 2005 ; L’éternel retour de l’eugénisme en 2006). Il a piloté de nombreuses études pour la mise en œuvre de dispositifs muséographiques, pour des établissements publics ou des structures culturelles. Son précédent ouvrage Les musées sont-ils condamnés à séduire ? est paru chez MkF en 2018.
La collection CHAPITRE 3 : Ce qu’il faut de culture pour goûter le musée CONCLUSION : Homo doctissimus vs. Homo turisticus
Sur le même sujet
Daniel JACOBI
Les musées sont-ils condamnés à séduire ?
es Essais médiatiques donnent aux lecteurs les clefs d’un débat sur les enjeux culturels, économiques, politiques et sociologiques liés aux médias et à la médiation. L’objectif est de permettre à chacun de se forger une opinion et d’appréhender ce qui se joue actuellement dans notre société, dans le cadre d’une réflexion ouverte et critique. Chaque pan de notre vie est aujourd’hui concerné par les médias et les systèmes médiatiques. Ils nous entourent et sont omniprésents dans notre quotidien : la presse ou la télévision, mais aussi les festivals, les expositions… Par ces biais, nous nous distrayons, nous nous informons, nous nous cultivons, nous façonnons nos représentations et nos idéologies. Il s’avère aujourd’hui essentiel de s’interroger sur la relation que chaque individu entretient avec ces formes médiatiques. Il importe également de se pencher sur les mutations de notre société façonnée par des médias et des médiations qu’elle a elle-même fabriquées.
L
Et autres écrits muséographiques 288 pages - 19¤ 979-10-92305-39-5
Eva SANDRI
Les imaginaires numériques au musée ?
Yves WINKIN
Débats sur les injonctions à l’innovation
suivi d’un dialogue sur le musée numérique avec Milad Doueihi
172 pages - 16¤
192 pages - 16¤
979-10-92305-64-7
979-10-92305-60-9
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
Réinventer les musée ?
MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
À L’OMBRE DES VIVANTS DAVIS SIODOS ASBL LE MULET 31 avenue Arnold Delvaux 1180 Bruxelles info@lemulet.com www.lemulet.com
« A TRAVERS LA SÉRIE « A L’OMBRE DES VIVANTS » JE ME SUIS ATTACHÉ À SUIVRE DES INDIVIDUS QUI ERRENT, TRAVAILLENT OU HABITENT À LA PÉRIPHÉRIE DE LA VIE... AU POINT DE NE PLUS SAVOIR MOI-MÊME SI JE SUIS VIVANT... OU SIMPLEMENT UNE OMBRE. » DAVID SIODOS Naturellement attiré par la ville et sa banlieue, mon œil s’est volontiers tourné vers l’humain. Particulièrement consumé par la détresse des invisibles des rues, mon travail s’applique à retranscrire le monde des ombres sous le prisme du merveilleux. “ Ma vie est un rêve qui ne finit jamais... “ Ce sont les mots de Pierre, un SDF toulousain. Sa grâce semblait illuminer la rue, pourtant plongée dans l’obscurité. Le repaire, dans lequel il squattait depuis une éternité, trahissait son charisme si particulier. Une vie sans impératif, sans artifice, seulement guidé par ses instincts, et son ombre... Les vivants se bousculent... Ce matin encore, la rue est le théâtre de ce ballet absurde. Leurs langages corporels semblent démontrer qu’une fois encore, leurs retards est inéluctable. Prisonniers de leur
emploi du temps, et contraints d’appréhender la vie sous pression, les passants chavirent. Tous, ont l’illusion d’avoir une prise sur leur vie. Peu en profite vraiment. Les gisants, eux, ne simulent plus. Certains s’enchantent même de cette décadence. Ce monde qui s’agite, les renvoie à leurs désillusions. Ces hommes et ces femmes qui se tiennent hors du temps, ne sont-ils pas davantage en contact avec la réalité ? Ce sont ces interrogations qui, je crois, motivent mes excursions. A travers la série « A l’ombre des vivants » je me suis attaché à suivre des individus qui errent, travaillent ou habitent à la périphérie de la vie... Au point de ne plus savoir moi-même si je suis vivant... Ou simplement une ombre. David Siodos
• LIVRE
• Rayon : BEAUX-ARTS
• 200 PAGES
• Thème : PHOTO
• Format : 28 CM X 19 CM (À L'ITALIENNE)
• Prix de vente : 45€ (prix indicatif)
• COUVERTURE RIGIDE
• ISBN : 978-2-931133-07-1
• RELIURE APPARENTE
• Parution : FÉVRIER/MARS 2023
• TRANCHES NOIRES
• Photographe : DAVID SIODOS
• COUVERTURE SÉRIGRAPHIÉE
• Graphisme : STUDIO DIRK
• Tirage : 500 EXEMPLAIRES
À L’OMBRE DES VIVANTS
La Promesse
Jérôme Blin
L’entretemps / Jérôme Blin 2
Il y a ceux qui restent, et ceux qui partent. Ceux qui se sédentarisent, et ceux qui nomadisent. Ceux qui risquent l’aventure, et ceux qui sécurisent. Le temps est venu des décisions destinales, de poursuivre ailleurs les études, ou pas, de quitter le pays, ou pas, de renouveler ses amours, ou pas. Le travail en décidera pour une grande part, et la façon dont chacun imagine son avenir, ainsi que le lieu où sa vie d’adulte se déploiera. Rien n’est simple, ni binaire. On fait silence, on suit son intime conviction, on réfléchit, on doute, on tranche. On peut partir sans vrai courage, et rester avec défi.
(...) Fabien Ribery
Sur La Crête éditions
Photographies / Jérôme Blin Texte / Fabien Ribery Coordination éditoriale et conception graphique / Sur la Crête éditions 25 € ISBN : 978-2-9559747-9-7
La promesse rassemble une partie des photographies réalisées par Jérôme Blin sur le territoire de La Gacilly. Elles ont été produites dans le cadre du programme de résidence photographique organisé par le festival de La Gacilly en collaboration avec Les Champs Libres à Rennes. Durant l’hiver 2021–2022, le photographe a rencontré de jeunes apprenti.e.s installé.e.s dans la région ainsi que des étudiant.e.s séjournant la semaine en ville et revenant sur le territoire le week-end.
L’entretemps / Jérôme Blin
L’ENTRETEMPS
Étui imprimé sur Arena natural rough 300 g avec gauffrage du lettrage impression couleur et bichromie sur Tatami ivory 135 g. Encartage sans agrafe avec élastique. Largeur (cm) : 24 Hauteur (cm) : 29 Nombre de page : 68 Poids théorique (gr) : 425 Parution : juin 2022 Tirage : 500 exemplaires
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Jérôme Blin, issu du monde paysan, a travaillé quelques années dans le milieu industriel, avant de devenir photographe. Il aime à mettre en scène et valoriser les « héros ordinaires ». Il parvient à faire émerger de ces personnes une poésie et une singularité forte. Il travaille essentiellement en milieu rural ou dans ces zones péri-urbaines, « ces non-zones » aux abords des grandes villes, pour y construire des récits sensibles peuplées de sa propre histoire.
Fabien Ribery, auteur, agrégé de lettres modernes, chargé de cours à l’Université Bretagne Occidentale (UBO), journaliste free lance Chroniques régulières et autres articles dans Artpress, la revue L’Infini (Gallimard), la revue de la MEP, Halogénure, Profane, 29200…
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L’entretemps / Jérôme Blin
En leur réserve de pudeur, les visages qu’a observés le promeneur muni de son boitier de vision témoignent tous d’une altérité sublime, dans le dialogue permanent, voulu ou non, conscientisé ou non, avec l’environnement, naturel ou semi-urbain, que tous connaissent intimement. Le terrain de football de la campagne n’a rien de grandiloquent, mais, quand on y a vécu quelques-uns des meilleurs moments de sa jeunesse, il est impossible de le quitter. Montrer la relation subtile unissant un paysage, une identité en construction, et une complexité sans clivage, tel est l’objet de l’art écosophique attentif à l’humain à l’époque ressentie par chacun des grands effondrements.
L’entretemps / Jérôme Blin
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[…] Fabien Ribery / extrait de ‘‘ Paysages intermédiaires ’’
Sur La Crête éditions
Sur La Crête éditions
www.editionsurlacrete.com
Pour son dixième numéro, Halogénure, toujours fidèle à sa formule originale en trois cahiers thématiques, a décidé de répartir celles-ci sur les thèmes du territoire et de son approche, de la conversation photographique, et de la photographie en tant que technique mixte. Halogénure est une revue photographique principalement dédiée aux pratiques analogiques et aux procédés pré-industriels, explorant la vitalité d'une zone périphérique et très active de la photographie contemporaine. A travers la publication d'une revue semestrielle, qui a la particularité d'être constituée de trois cahiers thématiques par numéro, Halogénure entend donner à voir des images et des artistes qu'elle trouve insuffisamment présentés ou diffusés dans les circuits traditionnels de l'image. L'équipe Halogénure s'est donnée pour programme de proposer à la visibilité du public – qu'il soit spécialisé ou non - un ensemble de photographes et de travaux issus de ces univers marginaux mais extrêmement actif que sont les procédés photographiques dits « alternatifs », vaste ensemble qui englobe des courants esthétiques et techniques aussi divers que les pratiques photographiques pauvres (photographie faite avec des appareils artisanaux ou des appareils-jouets), la photographie lente (sténopé et négatifs papiers), les procédés de tirages alternatifs ou pré-industriels (cyanotype, tirage lith, papier salé, procédé au platine-palladium, gomme bichromatée, etc...), ainsi que toutes les formes d'expérimentations permises par l'altération, le recyclage, le détournement du matériel existant ou les techniques d'hybridations rendues possibles par le croisement des chaines de productions analogiques et numériques, qu'elle pense promise au développement d'un nouvel âge d’or. Ces explorations techniques et esthétiques se doublent d'une préoccupation de recueillir et de compiler directement la parole des praticiens et des artistes par la publication d'entretiens réalisés en direct des ateliers lors de nos rencontres avec eux. Halogénure exerce en outre une fonction curatoriale en organisant ou en participant à plusieurs expositions, salons, festivals et rencontres éditoriales par an ; afin de créer et d'entretenir un lien entre praticiens et regardeurs, qui correspond à notre vision de la photographie contemporaine comme une pratique qui soit ancrée dans la vie, productrice d'objets matériels et de sens, et surtout génératrice de rencontres et d'échanges.
Revue semestrielle 3 cahiers de 56 pages (soit 168 pages au total) Format 21.8 cm x 25.4 cm Tirée à 1000 exemplaires Prix de vente 32€ ISSN 2496-6541 Parution octobre 2023 Imprimée sur presse HUV Offset (papiers Munken Lynx 170g et Munken Lynx 120g) WWW.HALOGENURE.COM 6 boulevard du plan d’auvergne, 30120 Le Vigan, France contact@halogenure.com
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LA MÉMOIRE DES LIEUX Arno Brignon T E X T E
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E N T R E R E N M AT I È R E Julie Hascoët
P O R T F O L I O
N E M I N I PA R C O Jesús Monterde
Cahier A LE TERRITOIRE ET SON APPROCHE Le territoire en photographie est un cliché, un passage obligé, voir une facilité pour photographe, organisateur de festival voir même comité éditorial de revue photographique aléatoire en manque de thématique. Mais au-delà de la boutade, il y a entre la photographie et le territoire, un lien très fort, comme une adéquation entre le médium et son sujet et c’est sans doute pour cela qu’au fil du temps la thématique du territoire est devenu un leitmotiv de la pratique photographique. Pour ce cahier, nous avons balayé un spectre large en nous focalisant sur trois approches et positionnements photographiques différents. Arno Brignon, photographe français résidant dans le sud de la France, s’est concentré depuis quelques années sur les résidences photographiques. Il part, seul, et s’immerge durant quelques jours, semaines, mois, dans un lieu donné, un territoire. Pour La mémoire des Lieux il s’agit de Flers dans l’Orne, qu’il parcourt à pieds et qu’il essaie de rendre compte à travers des images tremblantes, floues, sous exposées. La pellicule argentique périmée devient le réceptacle de sa sensibilité, de sa fragilité. Il organise la rencontre entre son intériorité et un territoire inconnu dont il veut rendre compte. Il y a dans son approche une dimension de rite magique, de communion avec les paysages et les êtres vivants qu’il cherche à approcher. Julie Hascoët est une photographe française résidant en Bretagne, la série que nous publions dans nos pages a pour titre Entrer en Matière. Elle aussi est le fruit d’une résidence (Zone I). La particularité de ce travail autour du territoire est que celui ci n’a pas d’existence géographique précise, de lieu déterminé. Pour ce travail, elle a ausculté des zones souterraines, grottes, carrières, caves, et à travers des photos, plans, notes et extraits de livres, elle en fait une cartographie personnelle où ces lieux underground peuvent à la fois être des endroits de réclusion et de perdition, comme des possibles échappées utopiques pour affronter le monde moderne en déréliction. Enfin, notre troisième portfolio est consacré à Nemini Parco, la série du photographe espagnol Jesús Monterde. C’est un travail et une approche totalement différente de nos deux autres photographes car il photographie des lieux et des gens qu’il connaît par cœur. Le territoire qu’il parcourt est celui où il est né et où il vit encore aujourd’hui, la région rurale d’Alt Maestrat. Jesús Monterde est un photographe autodidacte qui ne connaissait rien à la photographie avant de se lancer dans le projet Nemini Parco (2011-2017). Il a appris la photographie en construisant cette série. Le territoire qu’il nous montre est rempli de fureur et de mort, les corps y sont abimés, les couleurs saturées, les paysages au bord de l’embrasement. Le territoire qu’il nous fait voir est tout autant un territoire réel qu’un espace mythologique où les forces primordiales se mesurent et s’affrontent.
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Marco Marzocchi P O R T F O L I O
RETROSPECTIVE Chris Leskovsek
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Cahier B SNAPSHOT ET THÉRAPIE Pas de cahier belge pour ce numéro 10 mais une connexion italo-chilienne avec une pointe neo-zélandaise. Marco Marzocchi continue de creuser sa veine psychanalytique avec Bullet, suite de son magnifique Oyster (édité chez Void). Il continue de se raconter, de raconter la vie de ses proches, de raconter un quotidien sombre mais traversé de lueurs. Bullet est une série monstre, qui semble sans fin, des centaines d’images, des dessins, des négatifs grattés, des collages, un flux ininterrompu. Nous sommes comme plongés dans son cerveau en ébullition qui cherche en permanence, non pas à comprendre, mais à accepter le réel tel qu'il se déroule, à lui donner une forme pour pouvoir l’habiter. Bullet est le résultat de ce combat. Chris Leskovek est un photographe d’origine chilienne. Il y a une dizaine d’années, il s’est expatrié en Nouvelle-Zélande. Un choc, un déracinement et une difficulté à appréhender cette nouvelle réalité. C’est par la photo qu’il a réussi à dépasser cet état dépressif. Il est descendu dans la rue néo-zélandais et s'est mis à y errer sans fin et à photographier ce qui passe devant ses yeux. Avec son petit appareil à focale fixe, toujours en noir et blanc, il prélève des morceaux de réel, avec le secret espoir que cela lui permettra de comprendre un peu mieux cette nouvelle réalité dans laquelle il vit.
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A C C I D E N TA L PORTRAITS Giorgi Shengelia
P O R T F O L I O
I N VA S I O N Mathieu Van Assche P O R T F O L I O
SANS TITRE Elise Corvaglia
R U B R I Q U E C A R N E T S P A R A N N A K A R I N Q U I N T O
Cahier C LA PHOTOGRAPHIE MÉLANGÉE – L’IMPURETÉ COMME SACERDOCE Avec ce troisième et dernier cahier nous continuons notre Odyssée dans les techniques photographiques et cette fois-ci nous explorons le continent de l’impureté et du mélange. Les trois artistes ici présent pratique la photographie mais, dans les séries qui nous intéressent, ils se transforment en plasticiens qui veulent jouer avec la matière photographique, la coller, la gratter, la détourner pour en faire autre chose, pour créer des mondes qui, sans ce mélange, ne pourrait exister. Giorgi Shengelia est un photographe géorgien. Sa série Accidental Portraits a pour commencement une tragédie personnelle. Il y a longtemps, ses archives photographiques familiales ont disparues dans un incendie. Il ne restait presque plus rien. Seules subsistaient quelques images endommagées par le feu et le temps. Des images qui, même si elle représentaient une perte, ont fasciné d’un point de vue esthétique Giorgi Shengelia. Il s’est alors mis en tête de recréer cette impression très forte qu’il avait en regardant les restes des archives dans sa photographie quotidienne. Toutes les images présentes dans Accidental Portraits sont tirées au labo par ses soins. Ensuite, il vient les retravailler, les épuiser, les gratter, les brûler, pour retrouver la puissance évocatrice du trauma. Mathieu Van Aasche est un photographe belge, mais il est beaucoup plus que ça, car chez lui photographie, illustration et gravure sont pratiquées quotidiennement et avec le même talent. On pourrait dire qu’avec sa série Invasion il a trouvé le moyen de mélanger ces trois pratiques tout en la réalisant sur support numérique. Un tour de force qui n’est pas étonnant quand on connaît un peu le bonhomme. Invasion nous projette dans une dystopie où les rues de Bruxelles sont envahies de blobs godzillesques, sans que l'on sache jamais si ils sont là pour nous exterminer ou juste cohabiter. Ils sont immenses et noirs, et ils aiment se baigner ou se reposer sur une barre d’immeubles en regardant l’horizon. Ils sont irréductiblement incompréhensibles et c’est peut être pour cela qu’ils sont si fascinants. Elise Corvaglia est une photographe belge également. Dans cette série que nous publions dans nos pages, le collage et la récup triomphent. Elle découpe, colle, déchire. Elle assemble et disjoint. Elle crée des attentats photographiques où l’absurde et le bizarre règnent en maître. Son monde est rempli d’une inquiétante étrangeté qui nous tend les bras. Ici, tout est histoire de lâcher prise et de prise de risque, de mauvais genre et de pur éblouissement.
rayon
beaux-arts
genre
photobook
parution
2 juin 2023
art&fiction
MAYA ROCHAT
Poetry of the Earth Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme... Les essais esthétiques de Maya Rochat viennent s’imprimer sur la page pour offrir une expérience visuelle, où la matière surgit dans une explosion de couleur.
EXPOSITION À LA MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE DE PARIS (MEP) DU 7 JUIN AU 1ER OCTOBRE 2023
Poetry of the Earth est un projet né d’une volonté commune de l’artiste Maya Rochat et le photolithographe Roger Emmenegger de proposer un livre « œuvre d’art » mêlant cahiers de recherche et surfaces d’exploration. En s’appuyant sur l’expérimentation des technologies d’impression, la sensualité de la matière s’invite sur les pages du livre, exprimant la poésie du langage des arts imprimés. Par la peinture, la photographie et le texte, c’est un parcours vers une version onirique du vivant qui apparaît page après page. L’ouvrage devient alors une sorte d’atlas, un itinéraire imaginé dans un monde organique fragile en transformation. Ce travail donne à voir la mutation de « La Nature » et souligne l’importance de la matière vivante, à un niveau structurel. À l’instar du processus de valorisation qui le sous-tend, il propose une approche de l’objet « livre » permettant de relier le réel à l’imaginaire, l’informationnel à l’émotionnel. Poetry of the Earth nous invite à reconsidérer notre rapport à notre environnement immédiat et nous offre la vision d’une nature transfigurée pour susciter en nous un imaginaire vecteur de sens ; condition nécessaire à toute action.
Thèmes nature, environnement, développement spirituel, lumière, perception de la réalité
collection CAT. Photobook format 22,5 x 32 cm, 240 p., relié isbn 978-2-88964-020-1 prix CHF 120 / € 120
© Anne Gabriel-Jürgens
Maya Rochat | Poetry of the Earth
Diplômée de l’ECAL et de la HEAD, Maya Rochat s’est forgée une solide réputation, exposant en Suisse et à l’international, notamment en participant à l’exposition de la Tate Modern The Shape of Light : 100 years of Photography and abstract art (2018). Ses œuvres sont présentées dans diverses institutions de grande importance, telles que le Palais de Tokyo, le Henie Onstad Kunstsenter, le Centre d’art contemporain de Genève ou le Fotomuseum Winterthur. Lors de ses performances, Maya Rochat a notamment illuminé le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (Nuit des musées), le Victoria Hall de Genève (Ensemble Contrechamps), le KKL (Lucerne Festival), Foam (Amsterdam) ou le South Tanks de la Tate Modern. Maya Rochat est lauréate du Prix AMP 2022, du Prix Mobilière 2019, de la bourse Leenaards 2018 et de la bourse Abraham Hermanjat 2017.
extraits
Maya Rochat | Poetry of the Earth
PROFIBULK
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extraits
Maya Rochat | Poetry of the Earth
PROFIBULK
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Maya Rochat | Poetry of the Earth
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MAGNO STAR
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Collectionner les tombes, André Chabot Editions Païen
Collectionner les tombes est un projet d’édition qui s’appuie sur le fonds photographique André Chabot, constitué de plus de 250 000 photographies de cimetières. À la fois livre d’artiste et catalogue, Collectionner les tombes propose une balade dans ces archives funéraires atypiques et méconnues. Cet ouvrage est porté par les éditions Païen, cofondé par Lia Pradal et Camille Tallent en 2015.
“ La mort est iconophile ” déclarait Philippe Ariès dans l’emblématique Images de l’homme devant la mort (1983). Cette phrase pourrait jouer le rôle d’épitaphe à la vie d’André Chabot, artiste autodidacte et collectionneur compulsif né en 1941. Depuis une cinquantaine d’années, il s’attache à une étrange entreprise documentaire. Il élabore une œuvre photographique d’envergure rassemblant à ce jour des dizaines de milliers de photographies en noir et blanc. Son unique sujet est l’art funéraire. Depuis 1972, il dresse un inventaire de tombes, sculptures, chapelles sépulcrales, hypogées, cénotaphes et autres catacombes, photographiés dans plus de soixante-dix pays. Grâce à ce fonds iconographique massif, André Chabot préserve par l’image le patrimoine discret du funéraire mondial. Avec la collaboration d’Anne Fuard, il conçoit une véritable cartographie, qu’il archive sous forme de planches contact, date et référence méthodiquement, par pays et par villes. En perpétuel développement, cette archive obsessionnelle qui tend idéalement à l’exhaustivité, a un double intérêt, tout à la fois documentaire et artistique.
Le présent ouvrage puise dans le temple d’archives d’André Chabot et place au premier plan l’art funéraire, cet enfant pauvre de l’architecture et de l’artisanat, relégué aux frontières de la ville et dans les zones d’ombres de la culture. L’édition est pensée comme une archéologie visuelle du cimetière et prend la forme d’une infinie promenade où le regardeur arpente la page comme il arpente les allées d’un cimetière en découvrant une myriade de motifs, de symboles, de matières et de formes. Le livre sera accompagné d’une annexe composé d’un texte du directeur des collections du musée Niécephore Nièpce et de la chercheuse Ambre Charpier, ainsi que d’un essai visuel de la photographe Marie Quéau.
© Marie Quéau Photographies dans l’appartement d’André Chabot
COLLECTIONNER LES TOMBES
COLLECTIONNER LES TOMBES 500 ex - 50 €
(1) LIVRE PRINCIPAL Il est composé exclusivement du fonds de photographies de cimetière d’André Chabot. Impression : risographie Pages : 208 Reliure : livrets cousus collés (dos apparent) Format : 21,5 x 30 cm (2) ANNEXES Impression : offset numérique couleur Pages : 48 pages Reliure : livret cousus Format : 21,5 x 30 cm COUVERTURE jacquette sérigraphié en 4 pans plié
Maquette provisoire du livre
CONTACTS
Contact en charge du suivi Lia Pradal - 06 21 45 58 19 lia.pradal@gmail.com L’éditeur : editionspaien@gmail.com → @p.a.i.e.n → www.paien.info
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NOUVEAUTÉ OCTOBRE 2023 ARTS • CINÉMA • CINÉMA D’ANIMATION
La revue du film d’animation Numéro 8 Automne/hiver 2023
www.revue-blinkblank.com
19,5x24,7 cm à la française 160 pages illustrées quadri couverture souple isbn 978-2-493524-07-2 parution : 03 octobre 2023 prix de vente public 20€TTC
Nos engagements Maison d’édition indépendante, membre du Coll.Libris et de la Fedei. Impression en Pays de la Loire (label Imprim’Vert, ISO14001). Éditions WARM infos@warm-ed.fr warm-ed.fr
Résumé Première publication régulière en langue française consacrée au film d’animation et à ses enjeux, Blink Blank permet de rendre compte, deux fois par an et en 160 pages, de la créativité de l’animation : partager l’actualité du film d’animation ; mettre en valeur ses talents ; comprendre ses enjeux artistiques ; connaître son histoire ; appréhender ses horizons techniques, géographiques, ses nouveaux défis. La revue donne la parole aux critiques, historiens, chercheurs, observateurs attentifs de la vie des formes animées et aux artistes eux-mêmes. Sommaire indicatif du n°8 Entretiens inédits, points de vue critiques sur l’actualité, incursions dans les coulisses de la création, éclairages historiques. - Dossier : L’écran d’épingles - Films & Séries : la TRÈS riche actualité des courts et des longs métrages - Rencontres : William Kentridge ; Barry Purves - Passé Présent : De Maison vole à Miraculous, une histoire de l’animation en 3D en France - Hommage : Raoul Servais - En chantier : Eugène, Anaïs Caura ; La jeune fille qui pleurait des perles, Chris Lavis et Maciek Szczerbowski - La Fabrique de l’animation : Un métier : animatrice en stop motion (Julia Peguet) ; texte inédit de Pierre Földes ; Portfolio de Vergin Keaton - Voix Off : Michel Chion Points-clés - revue semestrielle de référence sur le film d’animation créée en 2020 - le fruit d’une coédition WARM, NEF Animation et la Cinémathèque québécoise. - destinée à celles et ceux qui aiment le film d’animation et qui souhaitent en approfondir la connaissance - les numéros parus sont disponibles (sauf le n°1) Diffusion-distribution Serendip Livres
21 bis rue Arnold Géreaux 93450 L’île Saint-Denis Tél. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404
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Revue de référence indispensable aux étudiants, professionnels et amateurs de l’animation Parlez-en à vos partenaires (écoles de cinéma, bibliothèques, salles, associations et festivals de cinéma…).
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Tous les numéros parus sont disponibles auprès de SerendipLivres (sauf le n°1).
Épuisé
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Revue de presse (extraits) :
« To blink, en français, c’est cligner de l’œil, et blank « Rétrospectivement, il est remarquable de c’est un vide, un blanc, dans le son ou l’image… D’où le titre de ce célèbre court métrage de Norman McLaren, Blinkity Blank (1955), qui jouait sur le temps de perception le plus bref de l’œil, cinq minutes de graffitis contrôlés sur pellicule - où un Truffaut en transe vit « toute la fantaisie de Giraudoux, la maîtrise d’Hitchcock et l’imagination de Cocteau » ! Ce petit
bijou a inspiré le titre de cette nouvelle revue entièrement consacrée au cinéma d’animation. (…) L’ensemble est vraiment remarquable et devrait vite s’imposer comme indispensable aux cinéphiles en général étant donné l’importance qu’a pris l’animation dans le 7e art. » Bernard Génin, Positif n°711, 2020
constater que cette revue a trouvé sa cohérence dès son premier numéro qui imposait un chemin
de fer précis entre un gros dossier thématique, des entretiens avec les réalisateurs qui signaient les films d’animation les plus importants du moment, des analyses de films récents, la découverte d’un métier de l’animation, des longs métrages qui ne sont pas encore terminés, une réflexion exclusive de Michael Dudok de Wit en philosophe des images et Michel Chion en analyste passionné de la fabrication du son dans le cinéma d’animation mainstream. Voilà
déjà un programme ambitieux à la hauteur de l’effervescence de la production contemporaine du cinéma d’animation dans sa large diversité d’esthétiques et de récits. (…) » Cédric Lépine, Médiapart, 2021
« Riche, variée, Blink Blank propose une approche très dynamique du cinéma d’animation – des auteurs les
plus connus aux plus originaux –, nous faisant découvrir, avec une grande joie avouons-le, des univers plastiques, des formes de narration puissantes, vives, nécessaires. On y découvre une actualité plurielle en même temps que des pratiques, emportés par une revue qui est tout à la fois généraliste, informative, didactique, militante aussi, en ne renonçant pas à un discours savant et informé. Après l’avoir lue, on est surtout pris par des envies de cinéma, poussés par le désir de découvrir et de se plonger dans des univers très variés qui nous rappellent l’importance et la nécessité d’une forme de cinéma propre, d’un discours qui réarticule nos imaginaires et nos mémoires, les stimule, les incarne autrement, leur offre une voix puissante ! Hugo Pradelle, Ent’revues, 2021
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BLINK BLANK
Blink Blank#7
CINÉMA
NOUVEAUTÉ NOVEMBRE 2023 ARTS • CINÉMA • HISTOIRE CONTEMPORAINE
ciné-ukraine
histoire(s) d’indépendance
Anthelme Vidaud
14x19 cm à la française 336 pages dont 16 quadri isbn 978-2-493524-08-9 parution : 2 novembre 2023 prix de vente public 24€TTC
Résumé De The Tribe de Myroslav Slabochpytskyi (Grand prix de la Semaine de la critique à Cannes en 2014) à We Will Not Fade Away de Alisa Kovalenko (Berlinale 2023), le cinéma ukrainien s’affiche et s’affirme dans les plus grands festivals depuis une dizaine d’années. Cette production émergente frappe par sa jeunesse (devant et derrière la caméra) et par sa capacité à témoigner des bouleversements sociaux, politiques et culturels du pays en mobilisant tous les moyens de l’art cinématographique. Face à l’irruption de la violence, cette nouvelle génération filme avec envie, rage, désespoir, et talent. Le cinéma comme élan vital et fabrique d’indépendance. Sommaire Prologue : Brève histoire du cinéma ukrainien - Fragments du nouveau cinéma ukrainien - Une fabrique d’identité - Une décennie en 13 films marquants - Voix du cinéma ukrainien : entretiens avec 10 figures de cette nouvelle vague L’auteur Anthelme Vidaud est programmateur de films, traducteur et journaliste. Il a été attaché audiovisuel à l’Institut français d’Ukraine, à Kyiv, de 2011 à 2013. Il a ensuite rejoint le festival international du film d’Odessa, en tant que coordinateur de programmation d’abord, puis en tant que directeur de la programmation de 2015 à 2020.
Nos engagements Maison d’édition indépendante, membre du Coll.Libris et de la Fedei.
Points-clés - premier livre en français sur le cinéma ukrainien contemporain - un auteur en prise directe avec la création cinématographique ukrainienne - une cinématographie en pleine émergence - l’histoire récente et le contexte géopolitique vus par les cinéastes
Impression en Pays de la Loire (label Imprim’Vert, ISO14001). Éditions WARM infos@warm-ed.fr warm-ed.fr
Diffusion-distribution Serendip Livres
21 bis rue Arnold Géreaux 93450 L’île Saint-Denis Tél. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404
ciné-Ukraine histoire(s) d’indépendance
CINÉMA
Extraits du prologue
(…) Le cinéma ukrainien a d’abord connu une époque
soviétique, marquée par plusieurs périodes dorées : les années 1920, tout d’abord, qui voient l’avènement de cinéastes aussi brillants et novateurs qu’Olexandr Dovjenko et Dziga Vertov. Le premier exalte avec lyrisme dans La Terre (1930), son film le plus célèbre, la beauté de la terre ukrainienne, avec un souffle et une beauté plastique qui ont marqué l’histoire du cinéma, au-delà des frontières de l’URSS. Le second se distingue par ses expérimentations sur le montage et s’affirme comme un grand cinéaste de la ville et de la modernité industrielle soviétique : L’Homme à la caméra, tourné en 1929 à Odessa, Kyiv et Kharkiv, figure régulièrement dans les listes des meilleurs films de l’histoire du cinéma établies par la critique. D’autres réalisateurs importants, comme Mikhaïl Kaufman (Au printemps, 1929) et Ivan Kavaleridze (Perekop, 1930), tournent à cette époque des films qui s’inscrivent dans la ligne idéologique du régime tout en témoignant d’une renaissance culturelle ukrainienne, qui sera stoppée nette par Staline dans les années 1930.
On peut situer le deuxième âge d’or dans les années 1960 et 1970, avec ce qu’on appelle « le cinéma poétique ukrainien ». Le film séminal de cette période est Les Chevaux de feu (1965), de Sergueï Paradjanov, immense cinéaste arménien qui vécut longtemps en Ukraine. Ce chef-d’œuvre est encore considéré aujourd’hui par beaucoup comme le plus grand film de l’histoire du cinéma ukrainien. (…)
Deep love, Mykyta Lyskov, 2019
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CINÉMA
Extraits du prologue
(…) 2013 marque un point de rupture. C’est à ce moment-là que la
cinématographie commence à bénéficier des effets de la création, deux ans plus tôt, d’un système structuré d’aide à la production, sous la forme d’une agence étatique du cinéma. (…) Aussi et surtout, cette année-là marque une période charnière dans l’histoire contemporaine de l’Ukraine. Une révolution citoyenne
débutée en novembre 2013 entraîne, trois mois plus tard, le départ précipité en Russie du président Ianoukovitch. Dépité par la perte d’un allié inconditionnel et profitant de la confusion, Vladimir Poutine lance l’annexion de la Crimée en mars 2014. (…) Cela n’est pas sans conséquence sur les arts et en particulier sur le cinéma. L’irruption de la violence dans une société jusqu’alors épargnée par la guerre (…) produit une onde de choc. Des dizaines de milliers d’Ukrainiens sont appelés au front. Le cinéma s’en fait le témoin (…) prenant la guerre pour sujet mais pas uniquement. De fait, c’est toute
une nouvelle génération qui surgit et qui filme, avec envie, rage, désespoir, et talent.
(…) Peu à peu, la politique volontariste de soutien au cinéma produit ses effets. Des films ukrainiens commencent à circuler dans les
festivals internationaux et à remporter des prix majeurs.
En 2014, The Tribe de Myroslav Slabochpytskyi obtient trois prix à la Semaine de la Critique à Cannes. En 2018, Donbass de Sergueï Loznitsa remporte le Prix de la mise en scène de la section Un certain regard du festival de Cannes. L’année suivante, Valentyn Vassianovytch est distingué du Prix Orizzonti à la Mostra de Venise avec Atlantis. (…)
The Tribe, Miroslav Slaboshpitskiy, 2014
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CINÉMA
Extraits de la partie « Voix du cinéma ukrainien »
Dix réalisateurs et réalisatrices du cinéma ukrainien contemporain se livrent sur leur rapport au cinéma, leurs films, leurs trajectoires de vie, la guerre, la musique, la littérature, le football. Les questions se recoupent parfois, mais les réponses varient toujours. Les entretiens, tous réalisés à distance, ont débuté en mars 2021 pour finir en janvier 2023. Entre ces deux dates, la guerre totale a éclaté, le 24 février 2022, bouleversant des vies et des projets, jetant les uns sur les routes de l’exil, les autres sur le front. Néanmoins, la guerre russo-ukrainienne avait déjà commencé, huit ans plus tôt, lorsque la Crimée avait été annexée (…) L’échelle a changé, mais le fond reste le même : il
y est question d’un cinéma porteur d’une farouche volonté d’indépendance.
Les entretiens figurant dans « Voix du cinéma ukrainien » Nariman Aliev (né en Crimée en 1992) « Montrer que nous existons » Roman Bondartchouk (né à Kherson en 1982) « Les enfants du baroque ukrainien » Atlantis, Valentyn Vasyanovych, 2019
Kateryna Gornostaï (née à Loutsk en 1989) « Maïdan, école de cinéma » Alisa Kovalenko (née à à Zaporijjia en 1987) « Filmer ce qu’on ne sait pas » Antonio Loukitch (né à Oujhorod en 1992) « Un terreau fertile pour des comédies absurdes » Maryssia Nikitiouk (née à Kyiv en 1986) « L’Ukraine a une vitalité rebelle »
The earth is blue like an orange, Iryna Tsilyk, 2020
Maryna Stepanska (née à Kyiv en 1982) « Une époque qui a besoin de héros » Dmytro Soukholytkyy-Sobtchouk (né à Ouman en 1983) « Insuffler de l’air dans notre cinéma » Iryna Tsilyk (née à Kyiv en 1982) « Prendre le pouvoir sur la narration »
Jeunesse en sursis, Kateryna Gornostai, 2020
Valentyn Vassianovytch (né à Jytomyr en 1971) « Une logique de déconstruction »
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CINÉMA
Déjà parus dans la collection CINÉMA Enfances de cinéma, Carole Desbarats, 2022. ISBN 978-2-493524-03-4 Les cinémas associatifs, un autre paysage des salles françaises, Lola Devant et Mathilde Rolland, 2022. ISBN 978-2-493524-01-0 Denis Gheerbrant et la vie, Antony Fiant et Isabelle Le Corff (dir.), 2022. ISBN 978-2-9568325-8-4 Le cinéma de Bruno Dumont en fragments alphabétiques, Benjamin Thomas (dir.), 2021. ISBN 978-2-9568325-5-3 Lisandro Alonso, habiter la nature, rêver le cinéma, Adrien-Gabriel Bouché, 2020. ISBN 978-2-9568325-1-5 Cinéastes autochtones, la souveraineté culturelle en action, Sophie Gergaud, 2019. ISBN 978-2-9556739-8-0 Wang Bing, un geste documentaire de notre temps, Antony Fiant, 2019. ISBN 978-2-9556739-7-3 D’autres continents, mouvances du cinéma présent, Jérôme Baron (dir.), 2018. ISBN 978-2-9556739-6-6 Le Cinéma Utopia à Avignon de 1976 à 1994, une histoire de militantisme culturel et politique, Michaël Bourgatte, 2018. ISBN 978-2-9556739-5-9 Le Trianon, un cinéma associatif en Mayenne, Armelle Pain, 2016. ISBN 978-2-9556739-1-1
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NOUVEAUTÉ SEPTEMBRE 2023
Collection DISCOGONIE
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Bonnie ‘Prince’ Billy : I See a Darkness de Christophe Schenk
Des années Palace à la naissance de Bonnie ‘Prince’ Billy en 1998, Will Oldham aura changé autant de fois d’identité d’artiste qu’il auradsigné i s c d’albums. o g Fuyant o n i eune carrière ou n’ayant pas trouvé sa place, il n’a pour autant jamais cessé d’enregistrer ses chansons, multipliant le s pseudos et les 45-tours. Difficile à pister dans ces conditions, il ne verra le suivre qu’un quarteron de fans, motivé par cette country dégagée de son folklore, un peu lo-fi (par opposition à la hifi), et une écriture souvent hissée parmi les plus grands noms de la chanson américaine. Avec I See A Darkness, l’alias se fixe enfin, à l’occasion d’un album ténébreux et lumineux à la fois. Aidé de David Pajo (Slint, Papa M, Tortoise,...) et de son frère Ned, le Louisvillain sait transformer en un quart de seconde sa mélancolie et ses humeurs sombres en élégies fugaces et d’autant plus précieuses. La chanson qui donne son titre à l’album sera reprise par un Johnny Cash crépusculaire au milieu de sa grande série d’American Recordings et, plus curieusement, par la jeune Rosalia. Rock indépendant / refus de carrière / connection avec Slint L’auteur : Christophe Schenk est un journaliste suisse, rédacteur en chef adjoint aux actualités TV à la RTS. Il vit à Lausanne et rédige la newslettre hebdomadaire « Suisse Good ». Il a publié un roman et quatre receuils de nouvelles.
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CHRISTOPHE SCHENK
I SEE A DARKNESS
disco
BONNIE ‘PRINCE’ BILLY
BONNIE I SEE ‘PRINCE’ BILLY A DARKNESS
Bonnie ‘Prince’ Billy : I See a Darkness 12 € ISBN 9782919296392 10 x 18 cm, 128 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs discogonie
disco
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Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
À SUIVRE : The Doors L.A. Woman, Les Rita Mitsouko The No comprendo, Beach Boys Smile...
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NOUVEAUTÉ SEPTEMBRE 2023
Collection DISCOGONIE
Slint : Spiderland de Sylvain Rollet
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L’année où Nevermind (Nirvana), Out of Time (R.E.M), Ten (Pearl Jam), Loveless (My Bloody Valentine), Blue Lines (Massive Attack) s’imposent, le label indépendant Touch 4000 exemdisc o and Gogpresse o n icourageusement e plaires du second album de Slint, un groupe de Louisville (Kentucky) qui s’est déjà séparé. Spiderland va commencer à essaimer, objet d’un culte toujours souterrain, incarné par une pochette muette, l’image arrêtée d’un film noir et blanc en cinémascope, quatre jeunes gens dans l’eau jusqu’au cou. Nager ensemble, voilà une belle métaphore de ce qu’est un vrai groupe. Organisant une matière musicale hétérogène et complexe, le groupe a retenu la stratégie du contraste exacerbé et alterne divergence et concordance, élaborant parfois ces passages de l’un à l’autre sans aucune transition, mais veillant toujours à la fluidité pour l’auditeur. Le temps passé à peaufiner ces six morceaux contraste avec le peu de temps consacré à les enregistrer. Tour à tour sévère, intense, intime et menaçant, avec un goût prononcé pour les effets de rupture, Spiderland obsède depuis 1991 toute une génération de musiciens, comme avant lui le premier album du Velvet Underground, longtemps passé sous les radars.
Refus de carrière / inspiration pour le post rock / connection avec Bonnie ‘Prince’ Billy L’auteur : Fécampois, Sylvain Rollet est urbaniste au sein de la métropole rouennaise. Musicien dans diverses formations, il a publié à ce jour onze albums autoproduits sous son nom et alias Silex.
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SYLVAIN ROLLET
SPIDERLAND
disco
SLINT
SLINT SPIDERLAND
Slint : Spiderland 12 € ISBN 9782919296 10 x 18 cm, 96 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs + dépliant discogonie
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Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
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À SUIVRE : Bonnie ‘Prince’ Billy I See A Darkness, The Doors L.A. Woman, Rita Mitsouko No comp
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NOUVEAUTÉ NOVEMBRE 2023
Collection DISCOGONIE
The Doors : L.A. Woman de Mathieu Jung
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« L.A. Woman (1971) passe pour un opus testamentaire où l’on perçoit volontiers la préfiguration de la mort toute proche de Jim Morrison. Ce disque d iest s csurtout o un gconcentré o n i e de ce que les Doors sont capables d’offrir musicalement : blues, jazz et poésie mêlés, assemblés (comme on dit du vin ou du whisky) pour aboutir à ce qu’il convient de nommer un grand album de rock. Il s’agit, avec ce généreux blend, de l’ultime bandaison lyrique du groupe californien, mais ce dernier disque n’est sans doute pas celui de la fin. Loin de là. L’énergie qui se dégage des dix morceaux qui le composent dément très largement toute interprétation terminale ou morbide, de même que les enregistrements de sessions en studio qui nous sont parvenus. » « Il faudrait idéalement pouvoir écouter les Doors depuis la vie. Or, la fin est là dès le commencement et, leurré par ce jeu constant sur « The End », on envisage trop souvent les Doors depuis la mort de Jim Morrison, sans réellement saisir le profond vitalisme de cette musique. C’est particulièrement tentant pour ce qui est du dernier album. D’emblée, le mythe de Morrison se torsade à la mort et empêche la vive écoute des Doors. Le souhait qui anime ce petit livre est de désencombrer ce groupe de sa légende pour tâcher de le rendre à la musique. » L’auteur : Docteur en littérature comparée (thèse sur James Joyce et Raymond Roussel), chargé de cours à l’université de Strasbourg, professeur d’anglais, Mathieu Jung (à ne pas confondre avec Matthieu Jung) anime aussi un blog sur wordpress.
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MATHIEU JUNG
L.A. WOMAN
disco
THE DOORS
THE DOORS L.A. WOMAN
The Doors : L.A. Woman 12,50 € ISBN 9782919296415 10 x 18 cm, 144 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs discogonie
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Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
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À SUIVRE : Beach Boys Smile, Suicide Suicide, Pixies Doolittle, Something Else by The Kinks...
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NOUVEAUTÉ NOVEMBRE 2023
Collection DISCOGONIE
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Les Rita Mitsouko présentent : The No Comprendo de Marc Besse Entre la gazinière et l’évier : traditionnellement l’endroit privilégié pour aboutir un bon morceau. En duo, peinard, presque par hasard. Pour The No Comprendo, Ringer d i s c oCatherine go n i eet Fred Chichin changent la dimension qui était la leur jusqu’au succès de « Marcia Baïla ». En travaillant une charpente rock-funk tirant vers des sons plus ronds, plus massifs aussi, mais sans tomber dans le piège de l’emphase pop. Le modèle des Rita Mitsouko n’est pas loin de la vision musicale développée par Prince ou Talking Heads : une machine à danser intelligente, qui sait envelopper le funk d’atours un peu « crashés » et syncopés ; une boule d’énergie, fulgurante et chic à la fois où l’écriture soignée tient le premier rôle avec, en second degré, une dance-music agitant pieds, bassin et mollets pendant quatre minutes de pur plaisir. En faisant appel à un producteur au pedigree prestigieux, Tony Visconti (Bowie ou Iggy Pop, entre autres), le couple de musiciens met toutes les chances de son côté, et ça marche au-delà de tout espoir, les tubes s’enchaînent sans faiblir. Ils apparaissent au travail dans un Godard (Soigne ta droite) comme les Rolling Stones avant eux et se font remarquer outre-Manche et outre-Atlantique.
« Andy » / « C’est comme ça » / « Les Histoires d’A » / « Nuit d’ivresse »
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MARC BESSE
THE NO COMPRENDO
disco
L’auteur : Journaliste musical pour Les Inrockuptibles depuis 1991, Marc Besse a été responsable du site Internet du même journal de 1998 à 2000. Journaliste pour l’émission musicale « CDʼAujourd’hui » (France 2) de 2001 à 2013, il a également été le biographe d’Alain Bashung. Auteur radio pour les ateliers de création de Radio France, il s’est invité au cinéma comme scénariste du film d’Olivier Bourgeois et Pierre Barougier, Nous resterons sur Terre.
LES RITA MITSOUKO
LES RITA MITSOUKO THE NO PRÉSENTENT COMPRENDO
Les Rita Mitsouko : The No Comprendo 12 € ISBN 9782919296422 10 x 18 cm, 96 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs discogonie
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Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
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À SUIVRE : Beach Boys Smile, Suicide Suicide, Pixies Doolittle, Something Else by The Kinks...
Affiche : Collection L’Inédite
Fidèle éditions
Janvier 2023
Cueillette sur Mars, L’Inédite 1 Manon Cezaro et Alexis Jamet Affiche, 30 x 40 cm, 200 exemplaires, 29 euros « La technique diffère mais le processus est le même. Alexis peint à l’encre des formes qu’il dessine et découpe pour faire un travail de pochoir sur papier. Manon dessine des formes qu’elle coule en plâtre et qu’elle vient teinter à l’aérographe. « L’inédite » est la combinaison des deux. L’image est un dialogue, l’un commence, l’autre répond. La fusion est une seconde phase de recherche à partir de ce que chacun a produit. Les plâtres sont scannés pour être mêlés aux arabesques aux contours nets et aux couleurs diffuses, entre sculpture et mobile. »
Première affiche de la série L’Inédite, une collection invitant différents artistes à produire une image personnelle faisant appel à leur pratique du moment, leur processus de travail en cours, ou simplement leurs actualités.
4a Villa du Lavoir, 75010 Paris +33 1 48 03 06 70
I: @studio_fidele for print: F: fidele.editions for press:
studio@ fidele-editions.com vincent@
Affiche : Collection L’Inédite
Fidèle éditions
Février 2023
Le jeu de l’oie, L’Inédite 2 Fien Jorissen Affiche, 30 x 40 cm, 150 exemplaires, 29 euros « Le jeu de l’oie”, une métaphore du processus créatif : l’action de rouler les dés, d’avancer son pion, de prendre des risques, de tomber sur la mauvaise case et de tout recommencer à nouveau. La quête excitante mais terrifiante avant d’atteindre la case numéro 63. Comme dans un jeu ayant des règles qui lui sont propres, Fien crée une grille dans laquelle elle dessine une illustration divisée en plusieurs cases, en se basant sur des restrictions et des exercices de style formels. Pas simplement pour jouer mais aussi pour trouver différentes approches permettant de conquérir un obstacle ou pour structurer du sens. Son but est de créer une image intemporelle et de souligner l’idée que l’oie est la protagoniste d’un des jeux de plateau les plus connus, trouvant ainsi de la beauté dans la simplicité tels que les gestes de notre vie quotidienne. »
L’Inédite est une collection invitant différents artistes à produire une image personnelle faisant appel à leur pratique du moment, leur processus de travail en cours, ou simplement leurs actualités. Fien travaille sur des imbrications de détails, comme un enchevêtrement de possibilités.
4a Villa du Lavoir, 75010 Paris +33 1 48 03 06 70
I: @studio_fidele for print: F: fidele.editions for press:
studio@ fidele-editions.com vincent@
Affiche : Collection L’Inédite
Fidèle éditions
Mars 2023
ATLAS, L’Inédite 3 Mathilde Vizet Affiche, 30 x 40 cm, 150 exemplaires, 29 euros « C’est le soir que la lumière est la plus belle. Lorsque les montagnes de l’Atlas se transforment en une palette de teintes allant du rouge au rose. Les pentes rocheuses ne forment plus que des lignes qui s’entrecroisent, se perdent puis se rejoignent. Atlas est la première image d’une série en cours sur le relief aride et irrégulier du massif marocain. Mon envie de dessiner part toujours d’un territoire, d’un souvenir que j’aime pouvoir placer sur une carte. Le situer pour l’identifier. Une fois cet espace géographique déterminé, je cherche des cadrages et des ambiances dans mes photographies, puis je me mets à dessiner. Je peux passer des heures à repasser mes lignes, sur papier. La colorisation, elle, est très impulsive. Je précise ensuite ma palette selon le procédé d’impression. Mon métier d’imprimeuse me pousse à une certaine exigence dans la colorimétrie de mes visuels, dont j’ajuste les nuances jusqu’au dernier moment. »
L’Inédite est une collection invitant différents artistes à produire une image personnelle faisant appel à leur pratique du moment, leur processus de travail en cours, ou simplement leurs actualités.
4a Villa du Lavoir, 75010 Paris +33 1 48 03 06 70
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Affiche : Collection L’Inédite
Fidèle éditions
Avril 2023
Le jeune homme de Catane, L’Inédite 4 Camille Deschiens Affiche, 30 x 40 cm, 150 exemplaires, 29 euros « En Sicile, j’ai vu toutes sortes de sculptures d’hommes. Des statues à l’effigie de dieux, des hommes insolents de puissance, le torse bombé et les muscles saillants. À côté de ces hommes forts, souvent les femmes supplient, implorent ou minaudent. Les sculptures, et l’Art en général, sont à peu près partout en Italie, en Sicile aussi. Dans les églises, dans les jardins, dans les écoles. À Catane, je suis passée devant la porte d’une fac, et j’ai trouvé ce garçon qui semble se cacher, fragile, gêné peut-être, sûrement vulnérable. Il était différent et j’ai eu envie de le prendre dans mes bras. »
L’Inédite est une collection invitant différents artistes à produire une image personnelle faisant appel à leur pratique du moment, leur processus de travail en cours, ou simplement leurs actualités.
4a Villa du Lavoir, 75010 Paris +33 1 48 03 06 70
I: @studio_fidele for print: F: fidele.editions for press:
studio@ fidele-editions.com vincent@
Alexandra Kollantaï Florian Huet Format : Affiche / 29,7 x 42 cm Impression : jet d'encre offset Papier : Canson Imagine 200g Prix : 20 € TTC (prix public conseillé)
Dolores Ibárruri Florian Huet Format : Affiche / 29,7 x 42 cm Impression : jet d'encre offset Papier : Canson Imagine 200g Prix : 20 € TTC (prix public conseillé)
Louise Michel Florian Huet Format : Affiche / 29,7 x 42 cm Impression : jet d'encre offset Papier : Canson Imagine 200g Prix : 20 € TTC (prix public conseillé)
Vive la commune Florian Huet Format : Affiche / 29,7 x 42 cm Impression : jet d'encre offset Papier : Canson Imagine 200g Prix : 20 € TTC (prix public conseillé)
CARTES PRINTANIÈRES Juliette Maroni Les éditions du Trainailleur proposent une série de six cartes printanières. Dessinées par Juliette Maroni, ces six cartes aux tons chatoyants accueilleront des petits mots glissés derrière la couverture, accrochés au frigo ou envoyés classiquement par voie postale. Elles sont vendues par lot de six cartes différentes, accompagnées de leurs jolies enveloppes orange.
Cartes postales | 15 x 10,5 cm | Lot 6 cartes et enveloppes | 2 couleurs offset | 1000 exemplaires 12 € (prix public conseillé) soit 2 € par carte + enveloppe Disponibilité : Juin 2022
2 place de la Concorde de Sèvre 44200 Nantes
06 43 67 50 12 contact@trainailleur.fr
http://trainailleur.fr siret n° 812 204 774 00010