Arts :: mars 2023 :: Serendip & Paon

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Emil Szittya

Genre : essai

Format : 12 x 18,5 cm

Pages : 128

Prix : 15 €

ISBN : 978-2-490251-72-8

Emil Szittya, né à Budapest en 1886 dans une famille juive pauvre, était de ceux qui ne perdent pas leur temps. Parti sur les routes à l’âge de 14 ans, il arpente l’Europe en tous sens et rencontre la quasi-intégralité de l’avant-garde dont il fut un témoin sans pareil. Proche du dadaïste Hugo Ball qu’il fréquente à Munich, puis de la communauté libertaire de Monte Verità, il se lie d’amitié vers 1910 avec Blaise Cendrars avec qui il crée la revue anarchiste francoallemande Les Hommes nouveaux, où ce dernier publiera notamment La Prose du Transsibérien. Écrivain, critique d’art, peintre (deux expositions lui furent consacrées en 2022, à la Galerie Laurentin et au Centre Culturel Hongrois), il laisse à sa mort en 1964 une œuvre prodigieuse qui est peu à peu redécouverte depuis la réédition, en 2019, chez Allary, de 82 rêves pendant la guerre (1939-1945), préfacé par Emmanuel Carrère.

Soutine et son temps fut initialement publié en 1955 à la Bibliothèque des Arts, douze ans après la mort de Soutine, dont Szittya fut pourtant l’un des premiers ardents défenseurs (de même qu’il reconnut très tôt le génie de Chagall). Sous forme de « petit roman-reportage », comme il le désigne lui-même, Szittya s’inscrit dans une démarche volontairement provocante, qui cherche à tout prix à démystifier une époque (les années 1910 et 1920 à Paris, notamment) en réalité triviale et miséreuse, tout en rendant justice au personnage ô combien tragique et « dostoïevskien » que fut Soutine. Ni essai d’histoire de l’art, ni biographie, Soutine et son temps se décline en vignettes éclatantes, où l’on croise Modigliani, des marchands d’art cyniques, un commissaire de police qui tient plus du mécène que du maton. Soutine n’y est ni héros ni archange, il reste intact face à une époque qui semblait incapable de comprendre un peintre hors du commun, éternel vagabond, voyou, voyant.

Février
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com Téléphone : 06 60 40 19 16 Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip Éditions du Canoë 2023

David Toop

Inflamed Invisible

Recueil d'écrits sur l'art et le son, 1976-2018

Traduction Sophie Couronne avec la collaboration de Valérie Vivancos à paraître le 3 mars 2023

350 pages – 23 euros

isbn : 978-2-492628-05-4

Dans les années soixante-dix David Toop était travaillé par l’idée que la musique puisse ne plus être contrainte par le formalisme d’un auditoire : les applaudissements, les huées, les capacités d’attention limitées, les exigences de gratification immédiate. Envisager le son et l’écoute en tant que pratiques fondatrices en soi emmène la musique vers de nouveaux territoires : extension du temps, nature sauvage, écrans de vidéo surveillance, sculptures chantantes, météo, méditations, vibration et résonance intérieure des objets, communications inter-espèces, modes d’emploi, actions silencieuses, et art de la performance. Toop cherchait à documenter les aspects singuliers et mal connus de ces recherches de son point de vue de praticien et d’auteur. Le défi était d’y parvenir sans être ramené au domaine de la musique en reconnaissant néanmoins la vitalité et l'hybridité des musiques du vingtième siècle qui approchaient galeries d’art, musées, et installations in situ. Toop s’est concentré sur les praticiens, dont les histoires sont aussi fascinantes que les implications théoriques et abstraites de leurs œuvres. Inflamed Invisible rassemble plus de quatre décennies d'essais, de critiques, d'interviews et de textes expérimentaux. Ce recueil est une exploration des strates sonores qui sont à la croisée des préoccupations sensorielles, intellectuelles et philosophiques, couches à travers lesquelles les objets, pensées et l’air même s’animent comme l’embrasement de l’invisible.

David Toop est musicien, écrivain et professeur émérite au London College of Communication. Il a publié Rap Attack, Haunted Weather, Exotica et Ocean of Sound, publié en français en 2001 aux éditions de l’Éclat et dont la version poche est parue en avril 2022. Il a enregistré de nombreux disques depuis 1975 et a collaboré avec des musiciens tels que Brian Eno, John Zorn, Jon Hassell, Derek Bailey, Evan Parker, Scanner, Ivor Cutler, Haruomi Hosono, Jin Hi Kim ou Bill Laswell. Ses écrits sur la musique ont été récemment rassemblés sous le titre Inflamed invisible (2019 Goldsmith Press, London), à paraître en français en mars 2023 aux éditions Jou.

https://davidtoopblog.com

éditions JOU

60 rue Édouard Vaillant, 94140 Alfortville – France

mail : contact@editionsjou.net

http://www.editionsjou.net

Domaine Design, graphisme

ISBN 978-2-940510-76-4

Collection

Manifestes

Sortie prévue

Mars 2023

Publié en français et en anglais

80 pages (approx)

Format: 105 x 170 mm

Poids: 200 g

Impression en bichromie

Reliure cousue-collée

Prix: 10€ / CHF 17

Anthony Masure

Design sous artifice. La création au risque du machine learning

Au début des années 2020, des systèmes dit « intelligents » comme GPT-3, OpenAI, Dall-E, Midjourney ou Disco Diffusion permettent de générer des images grâce à des commandes textuelles (« prompts ») associés à de grands jeux de données disponibles en ligne. Participant des technologies du machine learning, ces derniers trouvent leur place dans l’art et les « industries créatives » (design de mode, design graphique, design produit, architecture, etc.) et reconfigurent en profondeur ces métiers, comme l’avaient fait la publication et conception assistées par ordinateur (PAO et CAO) dans les années 1980.

Bien que ces productions soient assez vite stéréotypées car elles ne font que remixer des contenus existants, les débats se focalisent sur le possible remplacement de designers par l’intelligence artificielle (IA) et font écran à la question essentielle : quel est le spectre des risques et opportunités du machine learning pour les pratiques de design ?

Afin de mieux saisir en quoi ces IA participent de ce que nous proposons d’appeler un « design sous artifice », à savoir une subversion insidieuse de ses principes historiques sous l’emprise des approches cognitivo-comportementalistes, il est tout d’abord nécessaire d’établir une compréhension plus fine des théories psychologiques propres au machine learning. Participant d’une approche neurocognitiviste assimilant le psychisme humain à une commutation de circuits, il s’inscrit dans la (déjà) longue histoire des logiciels de création, qui visent à la fois à démocratiser l’accès aux ordinateurs et à normaliser les pratiques créatives.

Tout comme ces programmes ont automatisé un certain nombre de tâches habituellement dévolues aux designers, les technologies du machine learning déplacent et redéfinissent les notions de création et de subjectivité. Faisant courir le risque d’une homogénéisation du monde sensible, elles ouvrent cependant de nouvelles formes de coopération avec les machines, que des studios de design contemporains interrogés dans le cadre de cet essai permettent d’entrevoir.

Dans cet ouvrage, Anthony Masure resitue donc les enjeux de l’intelligence artificielle en lien avec le design tout en proposant une série de pistes qui orientent cet idéal d'automatisation à petite échelle, de façon maîtrisée et « sur-mesure », afin que le machine learning ouvre à l’invention et à la curiosité.

05
Publishing
HEAD

L'auteur

Anthony Masure

Anthony Masure est professeur associé et responsable de la recherche à la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD – Genève). Sa thèse en esthétique portant sur le design des programmes a été dirigée par Pierre-Damien Huyghe à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses travaux portent sur les implications sociales, politiques et esthétiques des technologies numériques, avec un focus ces dernières années sur les enjeux des intelligences artificielles et des technologies blockchain. Il a cofondé les revues de recherche Back Office et Réel-Virtuel.

La collection

Un manifeste est une déclaration écrite publique par laquelle une personne ou un groupe expose un programme d’action ou une

Son essai Design et humanités numériques a été publié en 2017 aux éditions B42. Il est le cofondateur de Hint3rland (2022), un studio de création pour le monde décentralisé. Site Web : www.anthonymasure.com

position. La collection Manifestes de la nouvelle structure HEAD–Publishing met en valeur des partis pris, réflexions et actions développés par des acteurs de l’art et du design pour faire face aux enjeux contemporains.

Exemples d'illustrations

Domaine Architecture, décoration, sciences de l'environnement

ISBN 978-2-940510-77-1

Collection Manifestes

Sortie prévue Mars 2023

Publié en français et en anglais

80 pages (approx)

Format: 105 x 170 mm

Poids: 200 g

Impression en bichromie

Reliure cousue-collée

Prix: 10€ / CHF 17

Philippe Rahm

Style anthropocène : réinventer l’art décoratif à l’époque du réchauffement climatique et des épidémies

À la croisée de l’architecture, de l’esthétique et des sciences de l’ingénieur, ce livre vise à éclaircir l’impensé du retour d’un art décoratif utilitaire dans la lutte contre le réchauffement climatique, et à constituer un catalogue encyclopédique d’éléments décoratifs aux typologies anciennes (tapis, tapisseries, rideaux, miroirs etc. actualisés selon les connaissances scientifiques d’aujourd’hui : effusivité thermique, d’émissivité, de conduction, de réflectance, etc. )

Jusqu’au début du XXe siècle, la décoration d’intérieur en Occident avait un rôle pratique : celui de lutter contre le froid, d’amplifier la lumière ou de bloquer les courants d’air froid. Un tapis servait à ne pas avoir froid aux pieds, une tapisserie à isoler thermiquement les murs ; les cristaux des lustres, comme les miroirs ou les dorures, étaient là pour démultiplier le faible éclairage solitaire des bougies et des petites fenêtres ; un paravent servait à « parer le vent », les rideaux à bloquer les courants d’air. Bien plus efficaces dans ces fonctions climatiques, l’arrivée au tournant du XXe siècle du chauffage central, de l’air conditionné et de l’éclairage électrique, grâce à un usage massif d’énergies fossiles, a rendu caduc cette raison d’être utilitaire et climatique première de l’art décoratif d’intérieur. On a dès lors pu décrocher ces anciens dispositifs décoratifs au profit d’intérieurs épurés, minimalistes, vides et blancs, ceux caractéristiques de la modernité du XXe siècle – une esthétique sous-tendue par le dégagement de CO2 des chaudières à fioul et des centrales à charbon.

Aujourd’hui, avec la nécessité de réduire l’empreinte carbone des bâtiments, mais aussi la lutte contre les canicules, apparaissent de nouvelles exigences thermiques et de réduction énergétiques qui demandent par exemple d’isoler les murs avec 20 cm d’isolation thermique. On peut se demander si cette isolation thermique n’est pas en réalité une nouvelle forme de tapisserie qui ne dit pas son nom, et marquerait inconsciemment un retour de la décoration d’intérieur. Si le style moderne du XXe siècle était la conséquence des énergies carbonées, gaspillant sans limite les ressources et l’énergie pour se chauffer et s’éclairer, la décarbonisation du bâtiment est en train d’induire, sans que l’on s’en rende compte, un nouveau style décoratif propre au XXIe siècle où la performance thermique, l’empreinte carbone et l’écologie redéfinissent les choix formels, matériels, et finalement les valeurs esthétiques, culturelles et sociales des intérieurs.

Pour la discipline de l’architecture d’intérieur, l’enjeu est de réactiver le sens pratique de l’art décoratif d’intérieur tel qu’il existait avant le XXe et de dépasser son caractère apparemment futile pour inventer de nouveaux modes d’aménagement intérieur, de nouvelles configurations spatiales, formelles, et matérielles, à disposition des décorateurs et des architectes d’intérieur : une esthétique décorative propre au XXIe siècle, que nous proposons d’appeler « style anthropocène».

06
Publishing
HEAD

L’auteur

Philippe Rahm

Docteur en architecture (Paris-Saclay), il a fondé l’agence Philippe Rahm architectes en 2008 à Paris. Son travail a acquis une audience internationale dans le contexte du développement durable. Il notamment remporté le concours de l’aménagement de l’Agora de La Maison de la Radio à Paris. En 2019, avec OMA, il est lauréat du projet de réaménagement urbain du quartier de Farini de 62 hectares à Milan en Italie. Il a enseigné à Princeton, Harvard et Columbia University et Cornell, a été invité, entre autres à la Biennale Venise en 2002 et 2008 et à celle de Sharjah en 2019.

La collection

Un manifeste est une déclaration écrite publique par laquelle une personne ou un groupe expose un programme d’action ou une

Ses livres les plus récents sont Le jardin météorologique paru aux Éditions B2 en 2019, et en 2020, Écrits climatiques chez B2, Météorologie des sentiments aux Éditions Les Petits Matins ainsi que Histoire naturelle de l’architecture aux Éditions du Pavillon de l’Arsenal.

position. La collection Manifestes de la nouvelle structure HEAD–Publishing met en valeur des partis pris, réflexions et actions développés par des acteurs de l’art et du design pour faire face aux enjeux contemporains.

Exemples d'illustrations

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