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Genre : Album
A partir de 4 ans
Prix : 19 €
Format : 18x 20cm
60 pages
Sortie : septembre 2023
ISBN : 9782930787923
Un livre mystérieux sur la peur du noir. Bizarrement, les pages sont blanches Mais ne vous fiez pas aux apparences, l’album joue avec la transparence ! Des monstres se cachent dans les pages et n’apparaissent en ombres que lorsque de la lumière traverse le papier. Comme ces monstres ont peur de la lumière, il faut se mettre dans le noir pour les mettre à l’aise. Pendant la lecture, fais passer la lumière de ta lampe derrière les pages, ils ne se rendront pas compte que tu les observes ! En refermant ce livre, ils seront tous piégés et tu pourras dormir tranquillement.
Fanny Pageaud taille ses crayons dans la ville rose, parallèlement à son activité d’illustratrice, elle mène un travail d’artiste du livre, concevant des objets éditoriaux inédits. Son Musée des museaux amusants a reçu le Prix socière en 2019. Elle vient de publier Dessus Dessous Devant Dedans aux éditions Des grandes personnes.
Des monstres se cachent dans les pages de ce livre. Pour les faire apparaître, munis-toi d’une lampe !
Comme ces monstres ont peur de la lumière, il faut se mettre dans le noir pour les mettre à l’aise.
Pendant la lecture, fais passer la lumière de ta lampe derrière les pages, ils ne se rendront pas compte que tu les observes !
En refermant ce livre, ils seront tous piégés et tu pourras dormir tranquillement.
ISBN 978-2-930787-92-3 19€
Il y a des monstres dans ma chambre
Il y a des monstres chambre dans ma
y a des monstres dans ma chambre.
Personne ne me croit, parce que personne ne les voit.
Ils se cachent...
Ils sont pourtant là, tout près...
Je sens leur présence.
Quand les vers puissants et éloquents de la slameuse-poétesse Lisette LOMBÉ entrent en collision avec l’univers graphique élégant et [im]pertinent du collectif de street art 10ème ARTE, il en résulte un objet poétique peu conventionnel !
6+ | adultes
ISBN 978-2-930941-49-3
coll. Les Carnets (#02)
format A4
papier Fedrigoni couverture souple avec gaufrage ; coins arrondis ; découpes (die-cut) [22 €]
Techniques d’illustration :
• palette graphique
Thèmes :
• poésie
• apprentissage de la vie
• grand/petit ; enfant/adulte
• stéréotypes ; représentations
• questions/philosophie : conception du bonheur, de la vérité et de la justice
Argumentaire :
• Lisette Lombé, poétesse nationale 2024-2025 en Belgique.
• cohérence avec notre ligne éditoriale : s’adresse au futur adulte chez l’enfant, à l’enfant intérieur des adultes !
• collaboration entre artistes qui permettent d’envisager autrement le slam et le street art.
Avoir une âme, une intériorité dont les appétits ne sauraient se satisfaire des biens matériels seuls...
Dans À hauteur d’enfant, Lisette LOMBÉ interroge astucieusement nos points de vue et croyances en nous plaçant à hauteur d’enfant dans un poème illustré avec raffinement par Almudena PANO et Elisa SARTORI du collectif 10ème ARTE.
Poétesse, slameuse et plasticienne, Lisette Lombé crée des objets poétiques hors des sentiers battus – textes, collages, performances, installations –, qui nous font voyager d’un côté à l’autre de la Méditerranée.
Parmi ses ouvrages récents : Venus Poetica (Arbre à paroles, 2020), le recueil Brûler, brûler, brûler (L’Iconoclaste, 2020), Enfants poètes (Robert Laffont, 2023) ; et à paraître : La Nostalgie des ventres (Le Seuil, rentrée littéraire 2023).
« La vie. La poésie. », tel un mantra, ce sont ces mots qui l’accompagnent en toutes circonstances et le point d’insémination de son travail, sa vision de la poésie, ce sont ces quelques lignes : « Au dos des étiquettes, brûle une langue de feu, espiègle et généreuse. Elle bondit hors des livres pour réchauffer les cœurs. Elle se partage et ne se polit qu’en passant de main en main. On l’appelle souffle, chant, urgence de dire, grésil du monde, danse, braises collectives. » (source : Le Carnet et les Instants)
Née dans les Pyrénées espagnoles, Almudena Pano, a étudié le graphisme, la publicité et les relations publiques, notamment à l’université Complutense de Madrid. Titulaire d’une bourse Erasmus, elle s’installe à Bruxelles, où elle suit des études d’illustration à l’Académie des beaux-arts.
Son livre Histoire en morceaux (Versant Sud, 2021), soutenu par le CNL, lui a valu le Prix de la première œuvre en littérature jeunesse 2022, décerné par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle a récemment publié Gloria (Rue de l’échiquier, 2023), bande dessinée adulte.
Respectivement nées en Espagne et Italie, Almudena Pano et Elisa Sartori se rencontrent dans l’atelier d’illustration d’Anne Quévy aux Beaux-Arts de Bruxelles.
Dans la foulée, elles forment le collectif de street art 10ème ARTE en parallèle de leurs pratiques individuelles. Leurs créations épurées et joyeuses abordent des thèmes tels que les stéréotypes, la consommation ou l’écologie, et détonnent dans le paysage urbain!
Née à Crémone, Elisa Sartori commence ses études à l’Académie des beaux-arts de Venise pour ensuite les poursuivre à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, au sein de l’atelier d’illustrations.
Son livre accordéon Je connais peu de mots (Cotcotcot, 2021) lui a valu le Prix de la première œuvre en littérature jeunesse 2021, décerné par la Fédération Wallonie-Bruxelles. À paraître prochainement aux éditions Thierry Magnier Les Polis Topilins, album illustré par Nina Neuray.
Le rapport texte-images se fait en plusieurs temps :
1/ trois découpes (die-cut) « trompe l’oeil » installent un jeu entre intérieur-extérieur ;
2/ un va-et-vient entre illustrations
stylisées et illustrations plus enfantines pour marquer ce qu’on perçoit en tant qu’adulte et ce qu’on vit à hauteur d’enfant ;
3/ des éléments ou motifs restent/ reviennent d’une page à l’autre ;
4/ une police différente pour les questions et le récit ;
5/ des échos du texte dans les pages précédentes ou suivantes.
Une enfant traverse la ville, tantôt sirène, tantôt bergère d’un troupeau de songes, se transforme et s’adapte à l’environnement urbain pour s’épanouir et découvrir sa propre liberté. En envahissant un quartier de Lyon avec ses collages géants, Lucie Albon propose à ses habitants d’inventer l’histoire d’une jeune fille.
Comme une réponse à ces images, Thomas Scotto s’est emparé des photos que Matthieu Perret a prises des collages pour dialoguer avec cette enfant et lui raconter qui elle est.
Un album poétique – empreint de multiples sens et de jeux de mots – qui donne à voir la ville comme un monde de possibles.
MURMURES
15 x 19,3 cm
40 pages
Quadri + 1 pantone
14€ À partir de 5 ans
ISBN 979-10-94908-35-8
Sortie prévue le 1er septembre
Thèmes : street-art, poésie, liberté, photographie, collage
Murmures est la deuxième collaboration de Thomas Scotto et Lucie Albon après Legrandécart publié également au diplodocus en septembre 2015.
Et c’est la troisième collaboration de Lucie Albon avec le diplodocus après Des villes à colorier paru en juin 2016
Thomas Scotto auteur
Bibliographie sélective : Le roi de la blague (2022) À pas de loups
Votez Victoire (2022) L’école des loisirs
La révolte de Sable (2022) Éd. du pourquoi pas
Lucie Albon illustratrice
Bibliographie sélective : Regarde ça bouge (2021) Poutan jeunesse
Ezima, le jeu des trois sauts (2020) Utopique
Les couleurs de Lili (2018) L’élan vert
le diplodocus
14 rue du dr Rocheblave
30260 Quissac
www.le-diplodocus.fr
floriane@le-diplodocus.fr
Diffusion & Distribution
Serendip-livres
21 bis rue Arnold Géraux
93450 L’île-Saint-Denis
Tél. : 01.40.38.18.14
gencod dilicom : 3019000119404
Autrice : Donatienne RANC
Illustrateur : Kam
ALBUM couv souple avec rabats à partir de 8 / 9 ans
format : 200 / 200 mm
nombre de pages : 32
prix : 13.00 €
Septembre 2023 / ISBN : 979-10-92353-82-2
Une île. Une toute petite île perdue au milieu des flots et des temps. Couverte d’objets échoués, patinés. Ramenés des tempêtes. Abandonnés de tous. Comme tous les matins, un homme s’installe face à la mer et pêche des boîtes de sardines rouillées, des vieilles casseroles rongées… Mais ce matin, la canne à pêche de Vick attrape une bien étrange histoire...
Un bel album réalisé en papier Munken (intérieur et couverture
texte lauréat du concours "Émergences" de la Charte des Auteurs de jeunesse en 2021
Un texte pour FAIRE SOCIETE au travers de 2 sujets majeurs : la pollution des océans et la migration de peuples
Des illustrations réalisées à la peinture, qui transcendent le texte et favorisent l’imaginaire.
Donatienne RANC, enseignante, formatrice, auteure, comédienne, est une jardinière des mots qui sème ses pages de contes et d’histoires, de feuilles en fleurs, de la terre… aux tréteaux. Car si ses doigts verts écrivent, elle fait aussi fleurir sur scène ses récits. Son univers tout en poésie, façonné de finesse et d’enfance, questionne le monde avec philosophie… Elle est lauréate du concours Émergences de la Charte des Auteurs de jeunesse en 2021.
Kam (Camille Gérard), après sa formation à l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine– site d’Epinal, partage son talent, sa passion et ses compétences à la maison de l’illustration de Sarrant (32) où il anime de nombreux ateliers artistiques, notamment en sérigraphie. Il signe pour l’occasion, sa 2ème collaboration avec les EDPP, après AMOUR BLEU.
L'écriture de La Kahute m'est directement venue de la création de mon premier spectacle intitulé L'Il'O avec ma compagnie Les Arts Buissonniers.
Dans cette pièce, un vieux pêcheur s'est retiré du monde sur un îlot fait de déchets ramenés par les tempêtes. Il vit là, sourd aux Hommes et solitaire, construisant son espace de vie au gré des bouts de bois, de fer, de tôle et de plastique récupérés. Un jour une jeune naufragée se retrouve sur l'île par une nuit de tempête.
Si dans le spectacle, cette jeune fille incarne une femme suractive, consommatrice et désireuse de retrouver son continent moderne, dans La kahute, au contraire, le naufragé est un enfant migrant.
J’ai voulu que ce texte rende visible une part de l'humanité, trop souvent malmenée et que représente ce garçon traversant la mer à ses risques et périls.
La kahute confronte donc deux problématiques cinglantes, écologique d'une part et sociologique d'autre part : la pollution des océans et la migration de peuples déconsidérés.
La tempête de La Kahute est une métaphore de cette explosion des valeurs liées au vivant, vivant océan et vivant humain.
Pourtant, cette histoire est un creuset d'espoir. Il y a l'amitié, la douceur, la créativité, l'écoute du monde...
Le concours Émergences crée par la Charte des Auteurs de jeunesse a été une chance pour cette histoire de naître sous ma plume sous forme de nouvelle. Sélectionnée, La kahute a pu voir la lumière des pages d'un recueil des nouvelles lauréates édité par la Charte des Auteurs de jeunesse fin 2021.
Cette publication a pu être le tremplin d'une parution de La kahute en 2023 sous forme d'album de jeunesse aux éditions du Pourquoi pas
En résonance à ce texte, j'ai décidé de créer en 2022 le spectacle tout public Conte & Contrebasse http://lesartsbuissonniers.org/index.php/spectacle/ où j'offre La kahute comme une partition sonore qui mêle ma voix à celle d'une contrebasse. La voix comme une voile, la contrebasse comme une coque et un mât... car La kahute est bien ce bateau qui voyage... vers la couleur et qui sait, le bonheur ?
LES LIVRES DE L’ILLUSTRATEUR AUX EDPP : Kam : AMOUR BLEU
Comme tous les matins, un homme s’installe face à la mer et pêche… des boîtes de sardine rouillées, de vieux bidons, des casseroles rongées par le sel.
C’est paraît-il le septième continent, celui des débris humains que les courants font converger.
Pourtant, Vick se penche plus avant au-dessus du ponton.
Il devine une silhouette ensablée par le ressac de la mer.
Un enfant ! Instinctivement, Vick l'extirpe et le jette sur son épaule.
Il l'allonge brusquement dans la hutte.
La peau du garçon est gelée, son teint poudré de sable.
Vick secoue fortement le petit corps. Il ne respire pas.
Vick comprend. Il s’écarte, regarde le large. Puis Sara la Sardine.
Que faire ? Le rejeter à la mer ? L’abandonner aux débris de l’îlot ?
Au loin, le petit d'homme s'est réveillé. À côté de Sara la sardine, il observe, immobile, comme figé par le choc de cette nuit terrifiante. Mais ses yeux sont brillants. Il n'a pas peur.
L'homme est bon. Il le sait. Il le sent.
Bientôt il aura un abri. Ici.
Lui que la guerre a fait fuir.
Lui qui a perdu ses parents.
Lui qui s'est sauvé sur une barque de fortune en compagnie de tant d'hommes.
Lui que même la mer aura rejeté.
Dans le monde d’après, nous chasserons les papillons sombres de la douleur à coup d’histoires à dormir debout Face à l’anxiété latente provoquée par l’état du monde tel qu’il nous est rapporté, Céline Cerny et Line Marquis composent ensemble un livre, un recueil d’incantations et d’images. En réponse à cette menace floue, nourrie par des milliers d’images et de chiffres, de projections d’effondrement de nos systèmes politiques, économiques et sociaux dont on ignore les formes et la temporalité, elles s’efforcent de contrer la mise en scène de cette dystopie par un imaginaire résilient. Dans une suite de fragments adressés à la personne aimée, la narratrice mêle des réflexions sur notre lien au règne animal et notre passé le plus lointain, sur l’espoir d’une fluidité des genres, sur la place de l’imagination et le pouvoir des histoires dans nos vies.
En résonance aux textes de Céline Cerny, les peintures de Line Marquis ouvrent un univers abîmé mais aussi rassurant et flamboyant, reflet du désir ardent d’offrir d’autres mondes possibles.
Thèmes renouveau, rêve, résistance, amour, fluidité des genres, monde animal et végétal, sorcellerie
collection Pacific
format 18 x 21 cm, 96 pages, broché isbn 978-2-88964-058-4
prix CHF 27 / € 24
comme un objet de protection qu’on glisserait dans sa poche.
Ce livre est à mettre en pile à côté de Dans la forêt de Jean Hegland (Gallmeister, 2018), Viendra le temps du feu de Wendy Delorme (Cambourakis, 2021)
Aujourd’hui médiatrice culturelle, autrice et conteuse, Céline Cerny vit à Lausanne avec ses deux enfants. Après avoir travaillé dans l’édition critique et pour les Archives littéraires suisses à Berne, Céline Cerny a dirigé durant trois ans un projet intergénérationnel autour de l’écriture du souvenir. Dans ce cadre a paru en 2013 De mémoire et d’encre. Récits à la croisée des âges aux éditions Réalités sociales. Depuis 2015, elle est médiatrice culturelle pour la fondation Bibliomedia Suisse. Passionnée par le récit et sa transmission, elle se consacre également à l’art de conter. En 2015 a paru son premier ouvrage de fiction, Les enfants seuls (éd. d’autre part). Avec l’artiste Line Marquis, elle a publié en 2019 On vous attend, un recueil de récits accompagnés de peintures aux éditions art&fiction. Elle a également contribué à plusieurs revues dont Parole, Coaltar, La cinquième saison et Viceversa Littérature
Line Marquis naît en 1982 à Delémont et grandit dans le Jura. Après une école de travail social, elle fait son bachelor à la HEAD à Genève. Dans son atelier à Lausanne, elle se consacre au dessin, à la gravure et à la peinture. Elle compose entre son travail artistique, sa maternité et le travail social. Cette subtile dynamique fait naître ses questionnements et nourrit sa pratique artistique. Elle expose dans diverses galeries et institutions de Suisse Romande. Ses peintures et gravures sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées. En 2020, elle obtient le prix de la Fondation Lélo Fiaux pour l’ensemble de son travail.
végétation reprendrait la main sur le monde.
Je mise tout sur les arbres.
Le feu – je t’apprendrai – pour le faire avec de l’amadou.
J’en ai déjà un peu.
Dans le monde d’après, nous ferons de chaque fleur une déesse.
Il y aura des jacinthes et des violettes.
Et des plantes sauvages qui toujours reviendront.
Est-ce qu’il y aura encore des bergères et des bergers, est-ce que les chats accepteront d’être encore à nos côtés, dans le monde d’après ?
Que deviennent les oiseaux et les rats en cage dans un monde effondré ? Qui libérera les prisonniers ?
Dans le monde d’après, le plus important sera de n’être jamais séparées.
Dès à présent, j’invente des stratégies : les fils, les traces, les échos qu’il nous faudra laisser le long des chemins. Remplis tes poches
Dans le monde d’après, les enfants auront des dents pointues et ce sera pour mieux mordre. Iels creuseront dans les troncs abandonnés des statues aux larges hanches et aux bras multiples.
On les laissera courir dans la forêt, filles et garçons, et il leur faudra ramener du lichen pour le feu.
Le feu – je t’apprendrai – pour le faire sans allumettes.
Je m’exerce chaque matin.
;
Dans le monde d’après, sur une terre à nu, nous guetterons les mouvements des vers.
Les graines seront soigneusement gardées, tu m’apprendras à les reconnaître.
Tu sais, je pense à ces simulations qu’on peut voir sur internet, ce que deviendraient les villes s’il n’y avait plus d’êtres humains et comment la
de cailloux, de boutons et de pois chiches. Mais ne mets jamais de sel, jamais, car le pluie le fait fondre. Et la pluie vient si facilement.
Je garde le cap malgré la peur, j’essaie d’apprivoiser les doutes, de les ranger les uns à côté des autres ou de les empiler. Peut-être qu’en faisant ça, je réaliserai qu’il n’y en a pas tant. Dis-moi ?
J’ai peur de la noyade, d’être seule sur la plage vide, qu’il ne reste plus rien.
;
Dans le monde d’après, nous organiserons sur les ruines des pique-niques géants.
Mais le feu, le feu tu sais, je le ferai rien que pour toi.
Du monde d’après je ne sais rien. Mais c’est avec toi, mon oiselle dorée, mon amoureuse, que tout sera traversé.
J’écris le livre pour les enfants, pour qu’iels se souviennent, et je pense à toi à chaque instant.
Je me demande ce que nous pourrions enterrer, ce qu’il vaudrait la peine de conserver.
Les dessins des enfants peut-être.
J’ai la nostalgie des crocs, des griffes, des fourrures ensorcelantes, des queues touffues et des oreilles pointues. J’ai la nostalgie des signes ténus qui nous sauvaient du danger. Nous avons perdu tout cela.
Hors du papier et du crayon, hors du chant et des récits, je suis démunie, je suis diminuée.
Je vis en sourdine.
On s’y est fait, à cette vie atrophiée, on a cherché ce qu’il y a de plus beau, on a colmaté les trous creusés par nos mains articulées en inventant des histoires.
Nous sommes devenues des bêtes à demi, sauvées par le langage.
Dans le monde d’après, peutêtre que les animaux nous laisseront revenir parmi eux ?
Faudra-t-il alors aussi abandonner le feu ?
Dans le monde d’après, il ne faudra jamais se séparer. Plus de manque et d’attente, nos mains toujours prêtes à se frôler.
Ensemble, toi, moi et tous nos enfants, nous dormirons sous les étoiles.
Ensemble, nous nous laverons dans l’eau de la rivière et je retiendrai mon souffle pour ne pas crier sous la morsure du froid.
Tu te moqueras de moi.
Et après on s’étonne que ce soit moi qui tienne tant à faire le feu ?
Dans le monde d’après, on ne s’aimera plus en marge, en douce, au bord des chemins.
Je ne sais pas bien ranger alors j’ai bonne mémoire, je ne sais pas bien classer alors je mélange, je brasse et fais venir des couleurs nouvelles. Et je sais garder à proximité le doux, le précieux, ce qui console, ce qui brille, les pierres et les tissus.
On s’aimera en grand et à voix haute.
Nous serons le feu. ;
Dans le monde d’après, on retournera près des rivières. Nous aurons des cheveux de méduse et dans les tiens, je chercherai des fleurs et des brindilles. ;
Quels bonbons donnerons-nous aux enfants ?
Tu te souviens, dans notre coin de jardin, quand la voisine nous avait dit qu’elle n’aimait pas tant laisser ses enfants manger les fraises sauvages, à cause des pipis de renard ? J’avais ri mais tu t’étais fâchée, comme si sa mise en garde te prenait, à toi, un morceau de liberté.
Dans le monde d’après, on cueillera des mûres et des framboises, on fera avec nos vêtements des balluchons où les garder précieusement. Les enfants auront la bouche rouge et quand on trouvera des cerises, le jus coulera sur leur torse nu.
Faudra-t-il tuer des bêtes pour les faire cuire sur notre feu ?
As-tu déjà déshabillé un lapin ? ;
En rentrant vers toi tout à l’heure, j’ai aperçu sur le chemin de terre
une carapace de coléoptère brisée. J’ai voulu la prendre en photo mais dans le monde d’après il n’y aura plus d’appareil. Alors j’ai renoncé, pour m’habituer.
J’ai préféré réfléchir aux mots pour la décrire et ça ne m’a pas plu, parce que l’image qui m’est venue est celle d’une carrosserie, dure et brillante.
J’ai pensé à toutes les inventions qui cherchent à copier les insectes.
Est-ce que les insectes se tordent de rire en pensant à nos ambitions folles ?
Dans le monde d’après, nous chasserons les papillons sombres de la douleur à coup d’histoires à dormir debout. ;
Dans le monde d’après, on ne craindra plus les parasites qui viennent manger nos plantes d’intérieur, on ne jettera plus les farines infestées de larves de mites.
Dans le monde d’après, on mangera ce qu’il y a.
Que ferons-nous des poux dans les cheveux des enfants ?
Fabrice Chillet se fait voler un livre dans une brasserie, L’Été, deux fois, publié aux Éditions de Minuit, fin des années 1980. Notre auteur part en quête pour retrouver ce roman qui se révèle aussi évanescent que fascinant. Entre portes closes et chaussetrappes, tout semble un temps se dénouer grâce au mystérieux Daban. Gardien du temple et ultime détenteur d’un roman unique et introuvable dont l’auteur semble sans cesse se dérober. Ainsi naît une fascination littéraire, ainsi naissent les fétiches dans ce jeu de mise en abyme. Mais si le vrai sujet de ce livre était plutôt l’histoire d’une rencontre. Par un jeu de séduction intellectuelle, Fabrice Chillet et Daban construisent doucement les bases d’une amitié élégante et mesurée. Fabrice Chillet nous offre, avec N’ajouter Rien, une coquille romanesque renfermant une perle non fictionnelle.
Fabrice Chillet
Après quelques études universitaires et une thèse lâchement abandonnée sur le sens du Graal dans la vulgate arthurienne, Fabrice Chillet a passé le reste de son temps à hésiter. Tantôt professeur de français, par vocation. Tantôt journaliste, par ambition. Parfois encore rédacteur-fantôme, par nécessité. Et enfin auteur, à dessein. Derniers livres parus : Un feu éteint (2018), Narcisse était jaloux (2021), aux éditions Finitude ; Pyrate chez Bouclard Éditions (2022).
© Alan AubryFabrice Chillet
Format : 160 pages, 14 x 20 cm
Tirage : 1000 exemplaires
Prix de vente : 19 €
Diffusion : Serendip
ISBN : 978-2-493311-08-5
Dans cette collection de longs formats, nous publions une littérature du réel. Seule compte l’histoire, son auteur, son expérience… Dégoter un bon sujet et bien le raconter.
« Et si Costa n’avait écrit qu’un seul livre ?
Un chef-d’œuvre méconnu, effacé peu à peu des registres. Un texte devenu secret qu’on s’échange entre compagnons. Un commerce d’admirateurs superstitieux. Suffisamment fanatiques pour commettre un vol dans un café. Costa avait peut-être réussi à tout dire en une fois. Ou alors, il était mort sans avoir eu le temps d’aller plus loin. Minuit n’indiquait pas de date de décès. »
« Tout est vrai ou presque »
· Direction éditoriale ..... Emma Fanget et Fanny Lallart
· Graphisme Fanny Lallart
· Collection 39°5
· Format (mm) 140*205
· Nombre de pages.......... 206
· Prix (€) ................................... 14
· ISBN ........................................... 9782493534118
ROSE2RAGE est le deuxième ouvrage de la collection 39°5 des éditions Burn~Août, consacrée à des travaux littéraires queers, féministes, et issus des paroles dites minoritaires.
Résumé : Théophylle Dcx dresse sa chronologie personnelle à travers les différents endroits qu’il a habité : son adolescence dans la campagne stéphanoise puis son arrivée à Nice à l’école des Beaux-Arts, où un horizon de découvertes s’ouvre à lui. Nous le suivons au fil de ses fantasmes, accompagnés, tout au long du récit, de ses musiques préférées et de ses danses de survie. Des négociations dans sa maison d’enfance pour écouter Cascada à fond, à l’écoute collective et festive de remix nightcore de la chanson — “Cascada s’écoute à fond ou ne s’écoute pas” — il revendique tout ce qui le constitue aujourd’hui : sa vie à la campagne en tant qu’homosexuel, sa séropositivité, le travail du sexe, ses amours, ses désirs et ses affects. Son livre rend un puissant hommage à son amitié avec Alexandre, son compagnon de vie et de danse, décédé une année plus tôt.
Le premier ouvrage publié était un recueil de poésies de Marl Brun s’intitulant Hot wings and tenders. Tout comme Marl Brun, Théophylle Dcx écrit à la première personne un récit situé et politique. Il adopte un ton direct pour se raconter et laisser apparaître ses affects. Sa narration est ponctuée par des éclats, des expressions percutantes, des slogans intimes qu’il revendique. Il compose le rythme de son texte en utilisant frénétiquement le retour à la ligne, se passant parfois de majuscules ou de ponctuation. Son écriture évoque un besoin urgent de retracer les sentiments, les sensations ; l’auteur fait l’expérience de mettre en mots des histoires d’habitude privées de paroles. Il raconte vite, bien, fort, ce que peut être la vie d’un jeune queer séropo et travailleur du sexe aujourd’hui, les violences qui la traverse tout comme les moments de jouissance qui la rendent si éclatante, faisant de ce texte un précieux geste de partage et d’empowerment. L’écriture dynamique de Théophylle Dcx évoque le langage parlé, d’ailleurs ses textes
Auteurices et ouvrages associés :
David Wojnarowicz (artiste homosexuel de la scène underground new-yorkaise), Guillaume Dustan (écrivain et éditeur), Elodie Petit (poétesse et performeuse)
Los putos, Ioshua, éditions Terasses
Théophylle Dcx a grandi dans la banlieue rurale de Saint- Étienne et vit aujourd’hui à Marseille. Sa recherche artistique se développe autour d’une pratique d’écriture, de performance et de vidéo. La musique prend une place importante dans son travail, elle raconte des moments partagés qui lui ont permis de se lier aux autres et de se construire à leur contact. Ses textes et ses performances sont un entrelacement de ressentis et d’analyses sociales. Il évoque les intersections entre ses identités et souligne leurs réalités politiques.
Thèmes abordés : Sexualité, homophobie, sérophobie, identités queer, amitié, solidarités, discriminations, amour, art, deuil, drogue, famille, luttes politiques et sociales, rapports d’oppression de classe, survie économique, fêtes, musiques, travail du sexe, séropositivité
ACTUALITÉS ARTISTIQUES : Festival Parallèle, exposition Larelève (5 château de service, Marseille, janvier à mars 2023) / Exposition Lessillons (CAC de la Ferme du Buisson, mars à juillet 2023) / Exposition 100% (La Villette, Paris, avril 2023) / Performance au Palais de Tokyo (3 mai 2023) / Performance au CAC de la Ferme du Buisson (24 juin 2023) / Show room à Art oRama (Marseille, septembre 2023) / Salon de Montrouge (octobre 2023.
sont souvent d’abord écrits pour être lus à l’oral. On pourrait inscrire son travail dans le mouvement du spoken word où l’écrit se pense à travers la prise de parole publique, une écriture active, faite pour être incarnée. Dans la lecture, les mots de Théophylle Dcx engagent son corps et celui des personnes qui découvrent son histoire.
Le livre contient une diversité de contenus : les paroles de ses musiques préférées, des QR codes qui mènent aux vidéos des chansons performées, des images et des photos qu’il a prises. En combinant ces contenus, Théophylle Dcx construit une représentation de son intimité multimédiums et multisensorielle. Cette diversité de contenus offre plusieurs repères aux lecteurices et ouvre diverses possibilités de lecture : l’auteur encourage ses lecteurices à écouter les musiques qui constituent son récit, invitant les corps, le sien que l’on image danser et celui des lecteurices qui s’emparent du texte.
Endroits d’identification pour les lecteurices, les références populaires (musicales et cinématographiques) qu’il utilise font corps avec le récit : elles accompagnent son adolescence, son émancipation, sa sexualité et le processus de deuil de son ami Alexandre, décédé peu de temps avant que Théophylle Dcx se mette à commencer ce texte. Par exemple, la chanson de Juliette Armanet “Alexandre” prend un autre sens quand il décrit l’importance qu’elle a pour se remémorer son ami et fantasmer sa présence. Théophylle Dcx nous décrit son adolescence à la campagne, sa sexualité, le travail (du sexe notamment), la famille et les discriminations vécues à ces endroits sur un ton direct. Il allie une écriture sensible à un style offensif et intense, ce qui fait de ROSE2RAGE un récit net, vif et déterminé.
À propos de la collection 39°5 : 39°5 est une température, celle d’une fièvre qui monte ou d’une journée caniculaire, c’est aussi le nom de notre collection. Dans la collection 39°5, nous choisissons de partager des textes écrits à la première personne qui mêlent l’intime au politique dans une perspective fondamentalement queer et féministe. La collection accompagne des auteurices qui n’ont encore jamais été publiéxes et dont le travail questionne, déplace, ébranle nos rapports aux normes sociales et littéraires. Les textes de 39°5 sont brûlants, humides de sueur, ils portent des voix ardentes. Ils tentent d’inscrire dans le paysage littéraire d’autres références, proches de nos réalités et des affects qui les habitent.
Thèmes abordés : sexualité, homosexualité, homophobie, identités queer, amitié, solidarités, amour, deuil, drogue, dépression, famille, luttes politiques et sociales, rapports d’oppression de classe, survie économique.
Genres littéraires : Souvent hybrides et protéiformes, les genres littéraires des textes relèvent de la poésie, du récit à la première personne, du témoignage et de l’autofiction .
Théophylle Dcx lisant un texte
Déjà publié dans la collection 39°5 :
– Hot wings and tanders par Marl Brun
Hot wings and tenders est un recueil de poèmes écrits en anglais à la première personne. Ils déclinent l’exploration d’une jeune femme queer de son propre corps, de sa sexualité, et de ses modalités d’existence matérielles. Alternativement tendres, crus, drôles et vifs, les poèmes de Marl Brun utilisent des protocoles d’écriture en apparence mathématiques pour tenter de capturer l’absurde logique du monde. Ils sont les énoncés analytiques d’une intimité qui demeure sensible et échappe à toute tentative de rationalisation. Profondément ancrée dans son quotidien, l’écriture de Marl Brun nous rappelle que chaque infime partie de nos rapports est politique et contient en elle un potentiel de résistance. Ainsi, son obsession coupable pour le poulet frit, ou son amour inconditionnel des chiens deviennent les supports poétiques d’une réflexion sur la survie, l’émancipation et la résilience. Cette édition est bilingue, en anglais et français. L’autrice fait ce qu’elle appelle des “traductions affinitaires” en faisant traduire ses poèmes par des proches. N’étant pas des traducteurices professionnel.les, le passage au français est marqué par des inexactitudes. Cela rend visible le processus de traduction comme un exercice de réécriture poétique à part entière.
Extrait 1 dans ma chambre, depuis l’apparition de ce poste radio, puis de mon premier Mp4, aujourd’hui encore à 25 ans je continue de danser seul, à fond
ça m’a sauvé – pas mal d’années, d’avoir ce moment, d’être ce moment dans ma chambre, le noir, je danse, et je me connecte, à des espaces, des lieux, des ambiances loin 2 moi, fantasmés & safe
Extrait 2
la veille de ma rentrée de troisième, j’angoissais tellement de me retrouver dans la même classe que certaines couilles pipi au lit à 14ans, au milieu 2 la nuit, tout trempé, c’est la veille, je me pisse dessus
j’ai changé les draps rapidement pour être sûr que personne ne soit témoin, no one no shame
Extrait 3
4 mois plus tard, en septembre, 2h du matin je pense je rentre de soirée complètement bourré et excité comme une chienne, j’écris à Jean Michel, il ne dort pas, je lui dis de venir me baiser chez moi cette fois, il arrive très rapidement, je descends lui ouvrir, trop bourré et excité j’en oublie l’existence de l’interphone, dans l’ascenseur je bande déjà on rentre chez moi Jean Michel, me baise, il me prend sans capote, je me souviens de ma tête contre la moquette du mur sa bite au fond fond de mon trou je sens ses boules qui frappent mon périnée et caressent mon cul à chaque fois qu’il s’enfonce Putain elles sont énormes énormes énormes
Genre : roman
Format : 12 x 18,5 cm
Pages : 216
Prix : 18 €
ISBN : 978-2-490251-81-0
Romancier sud-africain, engagé aux côtés de l’ANC de Nelson Mandela, Louis-Ferdinand Despreez a été conseiller de plusieurs chefs d’État africains. Depuis sa résidence de Pretoria, il a parcouru pendant trois décennies le continent africain du Cap au Caire et de Zanzibar à São Tomé dans le cadre de ses missions. Il vit désormais sur un bateau dans l’océan Indien et le Pacifique et ne se consacre plus qu’à l’écriture. Il a publié La mémoire courte en 2006, Le Noir qui marche à pied en 2008 chez Phébus, La Toubabesse à La Différence en 2016 et Bamboo Song en 2021 au Canoë.
Quand un vétérinaire laotien est invité à La Havane en 1989, peu après la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique, pour y rencontrer Fidel Castro, on peut s’attendre à une aventure pas ordinaire… Le Lider Maximo, qui ne cache pas son amour pour les vaches, le lait et les crèmes glacées, caresse le projet de repeupler le cheptel bovin cubain famélique en créant une immense ferme dans les prairies du pays du million d’éléphants, le Laos communiste. Le docteur Bounthan, lauréat de l’Académie Skryabina de Moscou, et futur député, est chargé par son gouvernement de rencontrer Castro afin de ramener à Vientiane un vaillant étalon reproducteur répondant au doux nom de Fidelito pour engrosser des vaches lao à la chaîne. Tout semble encore logique et même presque possible à ce point du récit… Mais entrent alors en scène sans frapper Kennedy, Bush et Gorbatchev, la CIA, le KGB, des rebelles royalistes et la fatalité qui s’acharnent contre le jeune Fidelito et son cornac… Dans cette fable latino-indochinoise, l’auteur nous conduit au bout d’un délire géopolitique rafraîchissant qui se paye le luxe de considérer les relations internationales sous un autre jour. Une bouffée d’oxygène pour ceux qui sont fatigués de voir le monde marcher droit dans un mur qui n’est pas près de s’effondrer…
Pendant que leur chef jouait ainsi au Robinson Crusoé sardanapalesque, les Cubains, qui avaient oublié depuis longtemps les promesses mirifiques de la Revolucion de 1959, bouffaient de la vache enragée. À vrai dire, non même pas… Et c’était bien là tout le problème ! Il y avait belle lurette qu’il n’en restait plus, des vaches, à Cuba… Enragées ou pas. En tout cas plus assez pour faire bombance ou se mitonner un ragoût de paleron à la tomate ou de queue de bœuf aux olives. On croisait bien encore dans les campagnes quelques dures à cuire aux jambes cagneuses, à l’œil triste et au poil clairsemé bouffé par la gale, mais les malheureuses n’étaient désormais bonnes qu’à regarder aux passages à niveau brinquebaler les vieux wagons russes ou yougoslaves du Ferrocarriles de La Havane à Santiago en mâchouillant des chardons volés aux ânes. C’était à cause de cette pénurie préoccupante qu’el Jefe s’était pris de passion pour l’élevage. Quand l’élevage va, tout va, disait-on à Santa Clara et dans les campagnes. Mais là, précisément, ça n’allait plus du tout : alors qu’au
lendemain de la Révolution il y avait plus de six millions de têtes de bétail dans l’île, quasiment un bœuf par habitant, aujourd’hui c’était que dalle, nada… Et dans sa solitude de chef éclairé, pour s’endormir le soir, Fidel comptait depuis longtemps des veaux et des génisses, et pas des moutons.
En l’an de disgrâce collectiviste 1991 qui annonçait la chute de l’URSS, Cuba touchait donc bel et bien le fond des abysses du marxisme déculotté. Depuis 1989, le pays, privé de ses subsides soviétiques, était en proie à une débâcle consternante et vertigineuse. Tout s’effondrait comme un château de cartes, surtout les anciennes belles maisons de maître espagnoles du paseo Malecon, le fameux et magnifique boulevard du bord de mer, et du quartier de la Vieille Havane. Mais si on pouvait renforcer les murs branlants des somptueux hôtels particuliers de style madrilène en ruine avec des madriers et des arcs-boutants, il était plus hasardeux de soutenir l’économie nationale avec des troncs de cocotiers. Quant à la pénurie de pétrole, elle précipitait le glissement irréversible du pays dans une mouise noire. Il y avait juste assez de carburant pour pousser à fond les machines de l’Aquarama II pour rentrer au port… Et pour remplir le réservoir de la Mercedes du Comandante. Et faire voler les Antonov de la Cubana de Aviacion qui persistaient à ramener à La Havane les irréductibles congés payés cégétistes français venus couper de la canne à sucre à l’œil pendant la zafra comme de candides couillons de brigadistes sans frontières qui avaient l’impression
d’écrire l’Histoire et d’emmerder les Américains pendant les vacances. Évidemment, les Cubains se foutaient royalement du dévouement de ces touristes à la cause révolutionnaire, surtout dans les plantations où ces braves communistes naïfs et aveugles n’étaient rien d’autre que de la main-d’œuvre gratuite ! Au fond, ce sournois rétablissement de l’esclavage à l’envers avec des Blancs déchargés par bétaillères entières par des Nègres dans les fermes des Caraïbes était un fichu pied de nez à l’Histoire qui ne déplaisait pas à ce foutu malin de Fidel qui n’était pas dépourvu d’humour grinçant…
Enfin, pour résumer, la panade et la dèche des Cubains avaient atteint des sommets inénarrables qu’on n’osait même plus chanter en grattouillant les guitares, et cela sans vouloir aucunement verser dans l’anticommunisme ou l’anti-castrisme, ce qui serait injuste et primaire puisque tout était en réalité de la faute de ce maudit morpion catholique de Kennedy et pas de Fidel. Jusqu’aux revenus substantiels de la prostitution patriotique des bas quartiers plutôt nègres, ou du Malecon un peu plus créole, tout comme celle, non moins héroïque des jineteras, ces brillantes universitaires féministes et polyglottes plutôt blanches qui citaient Sartre ou Beauvoir après avoir fait des turluttes intellos tarifées à des étrangers pour augmenter le PIB, ne parvenaient plus à garantir à la Nation un semblant de la dignité révolutionnaire pourtant bien méritée. Quant au marché noir de billets verts transformés en chavitos, les fameux pesos convertibles réservés exclusivement aux
Yumas americanos de passage ou aux rares touristes, il contribuait plus à la survie qu’à la prospérité ! Ainsi, pour reprendre les rênes, le 1er octobre 1990, Fidel avait annoncé la tête haute au peuple que le pays s’engageait dans la « Période spéciale en temps de paix ». Un plan ambitieux qui visait à restaurer la crédibilité diplomatique et commerciale de Cuba pour atteindre l’autosuffisance ! Un génial programme supra et postrévolutionnaire en quelque sorte, comme si la Revolucion en marche se mettait tout d’un coup à courir au lieu de traîner
En écoutant à la télé, au frais dans la climatisation, la dernière harangue-fleuve de Fidel sur la Plaza de la Revolucion, entre deux verres de vodka russe qui lui servait à laver ses remords d’avoir autant de sang au bout des doigts que son frère et patron, qui, lui, se foutait d’avoir les mains sales puisqu’il était le taulier et que le pouvoir est toujours un peu salissant, Raúl Castro, le ministre de la Défense, avait opiné lentement du chef d’un air désabusé. Il savait bien que tous les discours de son Comandante de frangin, et même cette affaire de Période spéciale en temps de paix, c’était du pipeau de virtuose de la chansonnette socialiste tropicale habituelle. Du baratin de jus de crâne démagogique… Il faut noter pour ceux qui s’interrogeraient sur le degré de misère du petit paradis caraïbe, qu’en dépit de la sévère pénurie de produits de luxe importés, il y avait toujours de la vodka Stolichnaya à l’hôtel Ambos Mundos dans la Vieille Havane où Hemingway avait
aimé poser ses cantines, mais aussi au bar du Floridita à l’angle des calle Obispo et Monserrate autant qu’à la Bodegita del Medio. Et enfin évidemment à l’Unité 160, la forteresse du Jefe où Raúl, un godet plein à ras bord à la main pour désinfecter ses futurs remords, se préparait comme toujours à faire le boulot malpropre. Il savait qu’on devrait une fois de plus demander aux Cubains de serrer leur ceinture d’un cran. Et au G2, la redoutable Seguridad d’Estado, de tenir à l’œil les dissidents et les agitateurs déjà pétrifiés de trouille à l’idée qu’un zélateur des CDR, les Comités de Défense de la Révolution, les dénonce.
Pour résumer, Période spéciale ou de mouise désespérément chronique, le climat était à la grande sclérose mélancolique et paranoïaque doublée d’anorexie conjoncturelle causée par une sévère carence de bouffe ! Et Cuba était encore et toujours bel et bien assiégé par cette saleté de blocus américain à tacite reconduction ! Plus rien ne passait, à part – mais dans le mauvais sens seulement, vers la sortie – la cocaïne en transit des cartels colombiens envoyée en douce à Miami et qui faisait rentrer un peu d’oseille dans les caisses cubaines pour soutenir tant bien que mal la Revolucion essoufflée.
Voilà pourquoi Fidel, à cause de ce déprimant embrouillamini géopolitique, avait eu besoin de réfléchir très sérieusement à l’avenir de Cuba dans son repaire idyllique de Cayo Piedra, et de considérer cette extravagante idée de vaches qui lui était soudainement venue, telle une illumination, une nuit d’insomnie. Un
La panique est cet événement qui sort du quotidien pour embarquer une foule vers un élan d’intensité et de peur démesurées. Par son étymologie, ce terme évoque la divinité grecque de la nature, Pan : c'est lui qui se saisit d'une situation et organise une perte de contrôle généralisée. Dans le roman Atelier Panique , un jeune narrateur se laisse embarquer, malgré lui, dans l’ultime élan morbide d’un vieux peintre ayant décidé de se suicider après sept jours. Construit sous la forme d’une Genèse à rebours (sept chapitres calqués sur sept journées dont la première donne une impression de plénitude et de fatigue, tandis que le reste de la semaine se vide lentement de toute vie vers l’obscurité totale), le texte s’enfonce vers un huis-clos entre un artiste pétri de postures romantiques, et un jeune révolutionnaire, lui-même pris dans des postures politiques et paranoïaques.
Depuis l’atelier du peintre, ils s’enferment doucement dans une folie partagée alors qu’un mouvement insurrectionnel s’étend à l’extérieur. Leur face à face questionne certaines positions artistiques, politiques et masculines qui les éloignent du lieu où s’exprime le vivant : leurs relations amoureuses dont ils s’échappent, lâchement, et la révolte révolutionnaire. Le texte apporte un souffle complexe dans l’élaboration d’un récit qui alterne l’action et la réflexion. Alors que le monde s’écroule et que les perspectives écologiques condamnent l’humanité, quelles sont les avenirs possibles pour l’art et l’espoir ? Nos personnages répondent alors par un élan de panique existentielle qui les déborde.
Le roman nous plonge dans une ambiance étrange et pourtant familière, telle qu’on en trouve dans le cinéma de Jacques Rivette ( Le Pont du Nord , La Belle Noiseuse , Paris nous appartient…), quelque part entre complots et jeux. Le langage emmêle un argot contemporain à certaines tonalités plus baroques et poétiques, selon les situations du récit. Certains écueils des personnages évoquent des scènes à la Dostoïevski, voire même un soupçon de Beckett, et une relation très forte à une réalité politique contemporaine, entre seum et révolte.
Septembre 2023
120 x185 mm / 152 pages / 13 €
Thèmes: premier roman, sabotage, peinture, folie, huis-clos, mort, révolte.
Isbn : 978-2-492352-15-7
ISBN : 978-2-911917-82-0
11,5 cm
16,5 cm
84 pages
12€
Un livre de Julien Bal
Ce recueil de nouvelles est composé de 14 textes où se mêlent le burlesque, l’absurde, la science-fiction, la satire politique et le cauchemar, où le rythme, le son, le silence et l’humour sont prédominants.
Les activités de l’auteur, à la fois chorégraphe, traducteur et journaliste, conduisent l’économie du texte et lui donne sa cohérence.
Julien Bal -Né à Saint-Malo dans les années 1980, Julien Bal vit à Bruxelles où il est chroniqueur pour la télévision. Metteur en scène, il a présenté une vingtaine de spectacles en France et à l'étranger. Il lit régulièrement ses propres textes et ceux d’auteurs contemporains en public. Ovales est son premier recueil.
Nous avons décidé, en publiant les livres de Manuel Anceau (Livaine, Lormain, Il y a un pays) puis de Benoit Meunier (Désertiques), de laisser une large place aux recueils de nouvelles, au sein de notre collection littéraire. Ovales de Julien Bal vient à point pour enrichir cette suite à laquelle nous tenons beaucoup, même si les nouvelles sont souvent peu présentes dans l’offre littéraire en France.
Entêtement – Le séjour à Turin du touriste Mihail Renaud se transforme en cauchemar lorsque, dans une pantomime infernale, il subit coup sur coup mutilations et blessures.
Entêtements – Dans « Entêtements » (avec un « s »), le cauchemar vire à l’absurde.
Logis – Mathilde, une jeune paléontologue de trente ans vivant à Saint-Malo fait des allers-retours réguliers tous les quinze jours dans une grotte en Bourgogne « la grotte du Renne » pour y récolter des ossements qu’elle trie et livre au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris. Huit ans auparavant son équipe avait fait dans cette grotte une découverte très importante, à savoir, des preuves de la cohabitation et de la collaboration entre Homo sapiens et Néandertal et de leur hybridation régulière. Un jour, elle y rencontre un être étrange…
Verbatimement – La présentatrice télé Amélie Casque rapporte la condamnation à perpétuité, par le tribunal de Rio, du cannibale brésilien Jorge Da Silveira accusé d’avoir kidnappé, torturé et mangé trois touristes.
Il est membre de la secte Cartel dont la préoccupation majeure est la démographie mondiale et sa réduction. Un nouveau procès s’ouvre à Nanterre qui implique l’ambassadeur de France au Brésil, suspecté d’avoir eu en sa possession un cahier perdu par les Brésiliens (« Journal d’un schizophrène ») documentant les tortures de Da Silveira.
S’ensuit le procès de Nanterre : l’interrogatoire de l’ambassadeur et l’intervention d’un témoin représenté par un singe empaillé haut d’environ 80 cm…
On vous laisse découvrir la suite…
Elle venait de s’installer un peu plus bas dans la grotte quand sa lampe s’est éteinte. Elle est remontée à la surface pour relancer le groupe électrogène, ça arrivait souvent. Mais là le problème venait de l’ampoule. En revenant sous terre elle s’est rendue compte qu’un plan d’eau bordait l’espace qu’elle venait d’investir. La lumière de son ordinateur bleutait la surface de l’eau et elle a vu qu’un être s’y débattait, ne trouvant pas les parois qu’il semblait chercher avec des gestes d’aveugle. En la voyant, cet être nu s’est figé, au milieu de la mare face à elle, ne sachant plus quoi faire. L’écran de veille faisait briller sa langue sortie qui parfois faisait un cercle comme s’il venait d’avaler un serpent encore vivant. Que faire ? Ne le quittant pas des yeux, elle a retiré ses chaussures et son pantalon pour aller à sa rencontre au milieu du plan d’eau, sans autre projet que celui de le rassurer. Elle s’est plantée face à lui, toute proche et ils sont restés là longtemps, il ne faisait aucun bruit de respiration, son cœur à elle s’emballait, mais elle avait l’habitude. Elle a fini par prendre l’une des mains qui pendaient. Elle se faisait penser à Adam et Eve et comme s’ils posaient pour un peintre, ils sont restés comme ça encore un peu, l’impression de se connaître les gagnait tous deux. […] (Logis)
L’affaire du dernier visiteur au musée Grévin
La vidéosurveillance montre qu’après la visite
Il a attendu longtemps seul au vestiaire
Pour qu’on lui rende son casque
De moto.
Plus personne au vestiaire.
Plus tôt dans la journée
Un paquet avec dedans une fausse tête
Avait été livré par coursier et oublié là
Sur l’étagère des casques.
Le lendemain
On a trouvé la boîte ouverte et vide
Sur le comptoir du vestiaire.
Le film de surveillance
Montre
Que le visiteur a enjambé le comptoir
Récupéré son casque, ouvert le colis
Placé la tête en cire dans son casque.
Casque alourdi
Il est sorti calme
En direction du Rex.
Ça ira
La direction du Grévin décide
D’exposer le corps en cire de Boris Johnson
Quand même
Même sans tête.
Un humble écriteau vers ses pieds :
« Un vol n’a pas permis que le musée présente
le maire de Londres entièrement reproduit ».
[…] (Grévinages)
Nathalie Quintane – Stéphane Bérard
Parution septembre 2023
Genre : Poésie – arts-visuels
ISBN 978-2-9567305-6-9
préface par N.Q
postface à la préface par Paul Valéry
Dessins par Nathalie Quintane
70 pages
couvertures avec rabats
brochures cousues collées
format 12x18cm
prix : 15e
Diffusion Paon diffusion paon.diffusion@gmail.com
Distribution Serendip-livres contact@serendip-livres.fr
Éditeur Éditions Pli Justin Delareux justin.delareux@gmail.com
«CLUB BIZARRE est un livre à double fond, ou peutêtre à triple fond, ou plus encore. Un livre qui pourrait se jouer du lecteur, ou des sens de lecture.s, ou de tout ce qui n’est pas écrit, mais convoqué. C’est un livre étrange et drôle où les tabliers sont échangés : Nathalie Quintane dessine, Stéphane Bérard écrit.
S’y croisent des objets quotidiens, comme un bouchon, un pull en boule, une assiette Louis XVI ou autre raté. S’y mêlent quelques rappels historiques, comme celui de la Commune de Paris, celui d’un tract des «Brigate Rosse», des Denim ou de la moustache. Ce livre est un livre joueur, construit d’intuitions et de suppositions, de mémoire.s, de liens à faire et à défaire, entre le gros doigt de pied et un yacht, par exemple. Une autre manière de secouer le genre poétique frotté à celui du politique, sauce quotidienne.»
Née le 8 mars 1964, est une poète, écrivaine et enseignante française.
« Les livres de Quintane publiés à partir de 2003 (Formage, Antonia Bellivetti, Cavale, tous chez P.O.L), en conservant une construction fragmentée, non linéaire, semblent mettre en scène un arbitraire de l’intrigue (dans Cavale, on passe de la Californie à la Picardie sans explication) et des personnages (des rencontres de hasard sans psychologie particulière). Cependant, autant qu’une critique du roman réaliste, cet arbitraire pourrait renvoyer à la férocité de l’Histoire et des injustices sociales, thème récurrent depuis le début de l’œuvre (cf. en particulier Jeanne Darc, Une Américaine, deuxième partie de Saint-Tropez, Formage, Cavale et Grand Ensemble, écrit en 2002 et publié en 2008 chez P.O.L). »
Né en 1966, est artiste plasticien et poète français.
« Ses activités sont menées dans un «chenil d’hypothéses» où l’idée de sérieux (omniprésente) est indissociable de la pureté navrante. Unique membre d’un institut de recherches par diversions, il est spécialisé dans les phénomènes de rejet. La fumisterie tranche tel le scalpel. Il recèle les idées dites de «tendance» (inscription dans le social, l’architecture et le design, le négoce...) avec l’aplomb d’un Pierre Daco (cf «Les Triomphes de la psychanalyse» Marabout, 1969) qui, au guidon de son argumentaire, enchaînerait virages relevés et ornières de relance ».
visuel provisoire
Genre : Revue de poésie / littérature
Collection : Hors collection
Prix : 22 euros
Format : 150 x 200 mm
Nombre de pages : 168
ISBN : 979-10-95997-50-4
>Un dossier conséquent sur l’œuvre de l’écrivain Arno Schmidt
>Une sélection de textes de voix émergentes (Émilien Chesnot, Tara Mer-Nimier...) ou confirmées (Dominique Quélen, Philippe Labaune...)
>Des rubriques ludiques et parodiques écrites à plusieurs mains
Dans ce 36e numéro intitulé « On a marché sur la langue », la revue TXT consacre un important dossier à l’écrivain allemand Arno Schmidt (1914-1979). Centré sur son ouvrage « mythique », Zettel’s Traum (1970), toujours inédit en français, il propose la traduction des premières pages du livre, accompagnée d’un entretien de l’auteur avec Gunar Ortelpp réalisé à la parution du « monstre » (8,5 kg, 33 x 44 cm) en Allemagne. Ce dossier réunit également des textes critiques : Stéphane Bouquet livre une étude « météorologique » de l’écriture schmidtienne, Thibaut de Ruyter décrit avec humour le lectorat d’Arno Schmidt, Frank Heibert réfléchit à la traduction des jeux de mots et Frédéric Léal rend hommage au traducteur Claude Riehl. Par ailleurs, ce numéro comprend des textes d’auteurs contemporains, confirmés ou nouvellement apparus : Ludovic Bernhardt, Émilien Chesnot, Elie Dabrowski, Philippe Labaune, Pierre Le Pillouër, Tara Mer-Nimier et Dominique Quélen
Enfin, une « Gazetxte » littéraire à tonalité farcesque et rédigée à plusieurs mains rassemble pseudo-critiques, brèves, petites annonces, agenda, po(é)tins, anagrammes et autres jeux de langue.
EXTRAITS DE PRESSE sur les numéros 34 et 35 déjà parus aux éditions Lurlure :
“TXT propose une poésie débarrassée des atours naïfs et kitsch qui trop souvent lui sont adjoints. La langue ici n’est pas esthétisée, chantonnée ou émasculée ; elle est mise sous tension, torréfiée, recréée.”
Christophe KANTCHEFF, Politis
“Une revue chaudement recommandée pour son mélange détonant de voyage, d’humour, d’(auto)dérision et d’innovation linguistique.”
Florent TONIELLO, Accrocstich.es
“TXT : ça germe, ça pulse, ça vit.”
François HUGLO, Sitaudis
EXTRAIT 1 (dossier Arno Schmidt) : GUNAR ORTLEPP / ARNO SCHMIDT
[Entretien paru dans Der Spiegel le 20 avril 1970]
“Le livre est arrivé. Je l’ai pesé : il pèse 8,5 kg. Je l’ai mesuré : 33 cm de large, 44 de haut. Je l’ai examiné : il contient la reproduction en fac-similé d’un tapuscrit avec ajouts manuscrits, tracés et croquis de l’auteur – environ 10 millions de caractères sur 1330 pages au format DIN A3. Et, comme une page DIN A3 correspond à 4 pages de format habituel, cela ferait 5320 pages au format courant. Pour le tirage des 2000 exemplaires signés à la main par l’auteur on a utilisé 25 tonnes de papier spécial super-renforcé.
Zettel’s Traum est arrivé, record du monde battu. Arno Schmidt semble en effet avoir dépassé même le vieil Abu’l-Kasim Mansur ibn Hasan, dit Ferdousi (« Le Paradisiaque »), qui, au début du XIe siècle, après trente ans de travail, mit sur le marché persan un Schah-nameh, un Livre des Rois pareillement monumental.
Schmidt, 56 ans, a mis dix ans à rassembler ses petites fiches (dans les 130 000) pour Zettel’s Traum, dont le titre fait allusion au Songe d’une nuit d’été de Shakespeare ; quatre ans, soit 1330 jours, soit 25 000 heures pour écrire à partir d’elles.
Zettel’s Traum, selon l’auteur de vingt livres, désormais (sans compter vingt volumes de traductions) — « Zettel’s Traum, du strict point de vue quantitatif, c’est équivalent à l’ensemble de ce que j’ai écrit auparavant. »
Arno Schmidt vit depuis douze ans à Bargfeld, un village de la lande, dans l’arrondissement de Celle. Il habite loin du monde, entouré de sa femme Alice, de quatre chats et du matou noir Comte Fosco, dans une maison de bois au confort minimum, avec toit à pignon.
Ce n’est que là-bas, à la campagne, dit-il, « qu’il a la tranquillité et le silence nécessaires à la grande concentration et aux meilleures réalisations ». Il dit : « Si je vivais en ville, je serais mort depuis longtemps. » Il dit : « Je fréquente assez peu les gens. »
Je lui ai demandé : « Monsieur Schmidt, Zettel’s Traum est arrivé – comment naît ce genre de livre ?
SCHMIDT : « C’est simple : il faut y consacrer sa vie. À cet égard, je peux avoir l’air démodé. Mais si on veut, dans le domaine artistique, accomplir quelque chose d’original, de neuf et de qualité, voire de grand, alors il faut passer des années au travail. Je n’ai pas la semaine de 40 heures, ma semaine fait 100 heures – quand j’ai de la chance. La vie d’un stylite a l’air de celle d’un sybarite auprès de la vie qu’il me faut vivre ».”
EXTRAIT 2 (dossier Arno Schmidt) : Thibaut de Ruyter, On ne choisit pas ses lecteurs
“Si vous avez la chance de pouvoir lire Arno Schmidt en allemand, il existe une astuce pour acheter ses livres à bas prix que vous devez déjà connaître. La plupart des élégantes parutions de la fondation qui gère désormais son héritage littéraire se retrouvent, quelques mois après leur mise sur le marché, chez certains libraires de « livres neufs à prix réduit » (ce texte n’étant pas sponsorisé — je ne donnerai pas ici de nom ou d’adresse). Cela est sans doute dû au fait que le nombre de lecteurs assidus d’Arno Schmidt — et donc d’acheteurs potentiels de ses livres — se compte par centaines (et non par dizaines de milliers), mais aussi à la générosité de la fondation, consciente que le marché du livre discount leur donne une deuxième vie auprès de nouveaux adeptes peu fortunés. Mais lorsque je parle de cela avec la charmante
Sonja (le prénom n’a pas été changé), libraire d’un de ces magasins dans le quartier de Berlin-Kreuzberg, elle m’évoque sa peur panique des acheteurs de livres d’Arno Schmidt. Elle me dit les repérer dès leur entrée dans sa boutique, car ils scrutent nerveusement le dessus des rayonnages (la plupart des publications étant hors format standard, c’est la seule façon de les ranger dans sa librairie). Il faut alors leur apporter une échelle et, des minutes durant, ils se retrouvent, tremblants, transpirant à grosses gouttes, excités, en équilibre précaire sur un escabeau branlant, à feuilleter les volumes reliés et sous coffret, les fac-similés au format DIN A3, les différentes éditions de Zettel’s Traum. Nombreux sont ceux qui trouvent alors une page légèrement cornée, une reliure un peu abîmée ou l’absence de bandeau pour négocier le prix à la baisse (alors qu’il est déjà largement réduit). Bref, à l’opposé des acheteurs des derniers Michel Houellebecq, Volker Kutscher ou Yotam Ottolenghi, le lecteur d’Arno Schmidt est exigeant, pointilleux et — souvent — monomaniaque. À la manière des fans de chanteurs de variété, il collectionne les différentes éditions, les compare, les admire et les range soigneusement dans sa bibliothèque comme on installe des objets magiques sur un autel consacré à un dieu ancestral.”
EXTRAIT 3 (hors dossier) : Dominique Quélen, Breloques
“Gros garçon boiteux s’enfonçant dans la forêt”
“Tu sondes avec la bouche. Pas confiance. Pourquoi, rendu dans ce dernier état, abandonner ? Parce que tu ne peux lutter sur ton propre terrain ? Mais deux gros bras t’ont saisi par le milieu du corps et tu t’engouffres dans l’unique ouverture de la forêt. Tout objet devient énorme pour l’enfant que tu es sous l’appareil d’une parfaite calvitie. Tu apprends à mesurer faussement les distances. Puis ça se précise et se précipite. Au cœur de la forêt profonde existe un terrible animal auprès duquel le bousier roulant sa boule ou la femelle du pou conduisant sur le chemin ses lentes à peine écloses ne sont rien. En tout point se confirme la vérité de l’expérience des vers sous la peau. La vie vient au plus près te visiter. La forêt tient tout entière dans la bouche où sont les graines, cheveux non poussés à l’intérieur des joues parfaitement chauves que tu gonfles.”
EXTRAIT 4 (hors dossier) : Tara Mer-Nimier, Splash
Format: 14 X 21 cm
Pages: 256 p.
Reliure: broché, collé rayon: journal
CLIL: 3663
CULTURA: LI03AA
Prix: 20 € / 28 CHF
ISBN: 978-2-8290-0636-4
DIFFUSIONETDISTRIBUTIONSUISSE
Éditions d’en bas
Rue des Côtes-de-Montbenon 30
1003 Lausanne
021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net
Dans son journal, Gurbetelli Ersöz chronique les combats, écrit des poèmes et se livre à quelques autocritiques. Tenir un journal était, d’une part, un acte politique et personnel permettant de documenter les faits bruts d’une histoire qui ne serait pas publiée officiellement, et, d’autre part, était l’occasion d’exprimer ses rêves, ses malaises et ses doutes. Le journal de Gurbet permet ainsi de mettre en lumière la formation d’une combattante, de formuler et d’explorer les contradictions de la lutte armée, et d’accompagner et de forger le rôle des femmes dans un tel contexte.
Le fondateur et dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan, Abdulah Őcalan, a toujours encouragé les combattant.e.s du PKK à tenir un journal: à la fois chronique de la lutte pour un Kurdistan indépendant et témoignage sur le terrain pour contrer la désinformation de l’État Turc et de ses alliés. La construction d’une telle archive de la mémoire in situ est essentielle pour cartographier et accompagner les luttes politiques
978-2-8290-0636-4
Gurbetelli Ersöz (nom de guerre Zeynep Agir) est née dans un petit village de montage, Akbulut (près de la ville de Palu, région d’Elaziğ), en 1965. De langue première kurde, elle va apprendre le turc à l’école. Elle va poursuivre des études de chimie à l’université de Çukurova avec un master en environnement et énergie. Elle y sera assistante chimiste jusqu’à son arrestation en 1990 pour militantisme politique dans lequel elle s’était engagée suite à la catastrophe de Tchernobyl en 1986 et de l’attaque chimique contre la ville de Halabja par Saddam Hussein en 1988. Elle sera accusée de soutenir le PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan), torturée et emprisonnée pendant deux ans. Interdite d’université, elle deviendra journaliste et deviendra la première rédactrice-en-chef en Turquie au journal Őzgür Gündem. Arrêtée le 10 décembre 1993 et à nouveau le 12 janvier 1994, après avoir été torturée pendant deux semaines, elle sera condamnée à 3 ans et 9 mois de prison. Elle sera libérée en juin 1994. Elle rejoindra la guérilla du PKK en 1995 et tiendra son journal de fin juillet 1995 au début octobre 1997. Le 8 octobre 1997, Gurbetelli Ersöz sera fauchée par le tir d’un char Léopard (fabriqué à Kassel en Allemagne).
DelalChamaraneest née à Pris au début des années ’80. Son père est turc (sudest de la Turquie). Elle a fait des études de droit. Elle est titulaire d’un doctorat en sciences politiques et d’une maîtrise en turcologie.
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«J’AIBRODÉMONCŒUR DANSLESMONTAGNES»
Çiyayê Bexer porte bien son nom, Mont funeste. Il n y a pas d’eau, pas d’arbre. C'est pour ça que la sensation d'être au Kurdistan y est faible mais sur ce sommet, je sens que j'y suis. Nous bavardons et reprenons la route. Je réserve le peu d’eau qui me reste. De temps en temps, je partage, uniquement avec la camarade Beritan. Lui remonter le moral, lui donner de la force, c'est en fait à moi-même que j'en donne. Après le sommet, la descente. Impossible. Ce que je redoute arrive. Mes deux genoux ne me supportent plus. Lors de cette marche, chaque pas élancé devient une torture. Je pense à ce que m'avait écrit Dr Agir “lors de notre ascension dans la montagne, les villages que nous longions avaient tous été brûlés. Pas d'autre trace que l'odeur de cendres, et les aboiements des chiens, et les miaulements des chats. Cela m'avait mis tellement en colère, que j'ai oublié les maux et douleurs provoqués par mon premier trajet : « j'avais gravi la montagne comme une flèche ». Oui Agir, je vais assurément continuer, l'arrivée au pays de Rewsen dépend de la marche et aussi pour tenir la promesse que je t'ai faite.
A chaque pas, je souffre comme si un os se détachait de mon genou, je revis la torture, je retourne pile au moment où j'ai été décrochée et libérée de la corde. Je prononce ça, au camarade Aliser qui se trouve devant moi, et qui me tend une main pour m'aider, ou plutôt cela m'échappe des lèvres. Lui aussi me soutient le moral. Cela provient de ce foutu rhumatisme, les douleurs sont atroces mais je vais résister, je supporterai.
Mieux vaut souffrir physiquement que de réputation, tout le monde croit que nous montons à cheval quand nous sommes exténués, alors que pas du tout. Depuis le sommet, le camarade Yilmaz décrit le paysage “ à gauche voilà le poste frontière de Habur, les lumières alignées forment le tracé, à droite là, celles qui sont en grappe, les postes de police de la République de Turquie, enfin, tout à droite devant nous c'est Zaxo. Avant les postes de police, il y a le camp de Haftanin”.
Pourquoi ton destin est noir ?
Et le notre si sombre ?
Notre promesse est que ça cesse.
A ma gauche le Kurdistan de Turquie,
Derrière moi le Kurdistan de Syrie,
A ma droite le Kurdistan d’Irak,
Je scrute chacun des trois parties :
Maudit sois l'ennemi !
Une famille, Un peuple,
Peut-on les écarteler, persécuter ainsi?
Et les suspendre à une vie de mort?
Quand je descends la pente j'ai cela en tête. Devant moi le camarade Aliser, derrière Beritan, Cicek se joint à nous, nous modifions notre localisation, avançons main dans la main. Je trébuche à deux reprises. Dans mon esprit, le Kurdistan, déchiré. Toi, nous allons faire de toi un paradis, nous tiendrons notre serment. J'ai écrit très succinctement beaucoup de choses qui ont eu lieu en un temps bref car j'ai trouvé le carnet aujourd'hui. Agir, Rewsen, je tiens la promesse que je vous ai faite, j'écrirai. Rewsen, le carnet que tu m'a donné est perdu et je n'ai pas eu le temps de prendre connaissance de ton texte. Ils l'ont égaré. J'ai gardé en mémoire la partie que tu m'avais lue. “J'étais anéantie de voir que j'étais une épine dans un jardin de roses. Mais je me suis prise en main et renforcée pour devenir une rose telle que tu l'étais. J'étais sur le point de me métamorphoser, mais le décès du docteur, qui nous était si cher, son martyre a, peut-on dire, totalement modifié ce qui coule dans mes veines...» Ce dont je me souvienne est suffisant Rewsen. Je n'ai pas pu te regarder dans les yeux car immédiatement, j'aurais pleuré. Dans tes yeux je déchiffrais et le passé et ce moment précis. Et le plus important, c'était l'avenir. Même si nous ne nous reverrons plus jamais, j'arrive à lire dans cet avenir l'union de nos cœurs et nos attentes.
Tu as dû envoyer la lettre que j'avais rédigé pour la maison. Je sais qu'une fois qu'ils l'auront lu, une ambiance de deuil s'emparera de toute la maison. Maman versera ses larmes, papa se réfugiera dans la cigarette, Galip sera accablé, Ferhat sera tourmenté, Zeynep se retirera dans sa chambre, elle cherchera des gens à qui parler. Pas grave, il faut qu'ils s'habituent. J'ai prévenu au dernier moment le camarade qui est incarcéré. Ca ne s'est pas bien passé comme j'avais prévu pour lui, et donc pour moi mais j'y crois toujours.
Il est précisément 14h05. Nous nous trouvons flanc nord de Ciyaye Bexer, avec vu sur Zaho et le Kurdistan de Turquie.
Nous sommes assis en petite assemblée. Cicek chante. Sozdar écrit son journal intime. Et deux trois camarades dorment. Les autres amis de la division discutent. Il me semble que le camarade Sinan devrait arriver, j'entends sa voix. Réveillée et en brossant ses cheveux couleur henné, la camarade Roj m'interpelle "n'oublies pas aussi de nous mentionner”. Ma chère camarade, nous avons tout le temps qu'il nous faut, je vais tous vous évoquer. Vous êtes tous des héros du roman historique du Kurdistan et vous méritez tous d'y être mentionné. En face dans les petites assemblées, les camarades masculins se sont dispersés par divisions. On les aperçoit, sans les distinguer.
commenté par Nathalie FOURMENT, Bradley
GRAVINA & Elena PAILLETL’ étude de la Préhistoire est faite de grands bouleversements, d’anecdotes et de personnalités. Parmi elles, Denis Peyrony a joué un rôle primordial. Il a fouillé et publié des dizaines de sites et grottes ornés du Périgord : La Ferrassie et Le Moustier, la Micoque, La Madeleine, Laugerie-Haute, etc. Outre la découverte de sépultures néandertaliennes et de centaines d’objets d’art, ses observations stratigraphiques ont constitué le socle de la chronologie du Paléolithique moyen et supérieur.
D’une écriture fine et incisive, Denis Peyrony a tenu un journal tout au long de sa vie, répertoriant les découvertes qui ont jalonné sa carrière et qui font de lui une des figures les plus singulières de l’archéologie préhistorique française.
À l’occasion du centenaire du Musée national de Préhistoire qu’il fonda en 1923, son journal est aujourd’hui publié dans son intégralité et commenté par une équipe de préhistoriens et conservateurs du Patrimoine, livrant au public pour la première fois les activités quotidiennes et les réflexions de ce pionnier de la Préhistoire.
Denis Peyrony est un préhistorien français né le 21 avril 1869 à Cussac en Dordogne et mort le 25 novembre 1954 à Sarlat-la-Canéda.Il est le fondateur du Musée national de Préhistoire des Eyzies.
Nathalie Fourment est conservatrice du patrimoine et directrice du Musée national de Préhistoire.
Bradley Gravina est chercheur et Ingénieur en charge des collections du Paléolithique ancien et moyen au Musée national de Préhistoire.
Elena Paillet est conservatrice en chef du Patrimoine au service régional de l’Archéologie de la DRAC Bretagne.
EN LIBRAIRIE SEPTEMBRE 2023 également disponible en version ebook
Format : 14 x 21 cm
Pages: 168 p.
Reliure : broché, collé
rayon : Essai
Prix: 15 € / 20 CHF
ISBN: 978-2-8290-0674-6
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Paon diffusion / SERENDIP livres
Nouvelle édition augmentée avec remise à jour des données chiffrées, mais également la remise des Diplômes à l'Agro et de nouveaux éléments sur la situation actuelle. Lydia et Claude Bourguignon expliquent d’une autre façon, cette phrase Marguerite Duras qui disait « L’humanité court à sa perte et c’est la seule bonne politique ».
Ce livre se propose de montrer les causes de notre non-agir et une pensée radicale, c’est-à-dire une pensée qui analyse les problèmes à la racine. Il nous faut renoncer à nos mythes du progrès et de la croissance, ce qui n’est pas facile. Il nous faut repenser notre société, notre technique, notre politique et bien sûr notre culture. Il s’agit, en quelque sorte, d’une renaissance.
AUTEUR·E·S
Lydia Bourguignon, maître ès sciences et d.t. œnologie et Claude Bourguignon ingénieur agronome et docteur ès science ont fondé leur propre laboratoire de recherche et d'expertise en biologie des sols (LAMS). Ils ont effectué plus 5000 analyses complètes de sol et organisent des conférences à travers le monde.
TITRE Jacques Bonhomme
AUTRICE Mathilde Paix
ÉDITEUR Éditions Pain Perdu
FORMAT 200 x 277 mm - 64 pages
IMPRESSION Offset quadri + Riso
ISBN 978-2-493326-14-0
LANGUE Français
PRIX 17 €
Née à Cannes en 1997, Mathilde Paix est autrice de bande-dessinée et céramiste. Elle s’installe en 2016 à Angoulême pour ses études à l’EESI où elle co-crée en 2021 l’atelier d’artiste et lieu associatif La Colline.
Elle auto-publie ses fanzines, et collabore à divers revues. Jacques Bonhomme est sa première bande-dessinée publiée, et sa deuxième collaboration avec Pain Perdu, après le fanzine « Place de ma mob » en 2022.
Jacques Bonhomme
Jacques Bonhomme est un conte médiéval drôle et sanglant. L’histoire se déroule dans un royaume imaginaire dont le châtelain Charles-le-Mauvais, père de Jean Rictus, reigne en tyran. Mireille, fervente révolutionnaire, croise dans la forêt le chemin d’un jeune homme sur son âne. Il joue de la corne mais Jean Rictus lui intime de se taire. Mireille le voit éborgner Jean Rictus, et se persuade qu’il peut devenir leader de la révolution. Le jeune Jacques Bonhomme est hissé en héros de la révolte, Mireille le présente au peuple comme le visage de la révolution, mais Jacques reste muet. Le matin du combat, Jacques Bonhomme s’en va comme il est venu, jouant de la corne, sur son âne.
Le traitement brut à la peinture de Mathilde Paix, marié à une gamme de couleurs primaires, rend ses personnages attachants et expressifs. Le texte peint et mêlé au dessin donne l’impression de consulter un manuscrit enluminé pop et délicieusement maladroit. Les situations décrites dans le récit font écho à des préoccupations très contemporaines : des hommes décevants, des femmes fortes et des tyrans bien réels.
En supplément de l’histoire principale, un court récit de 5 pages lance sur les traces de Jacques Bonhomme. C’est une introduction au jeu de rôle imprimé au riso glissé dans chaque ouvrage.
Les séquences décryptent les interactions de deux jeunes amies qui naviguent dans leurs sensibilités et leurs questionnements face à l’âge adulte. Corky est passionnée d’escrime. Elle a un esprit de guerrière et semble refuser toute forme de fragilité. Violette, au contraire, n’hésite pas à s’épancher sur ses émotions et sa sagesse mélangé à son côté “décalé” font d’elle un personnage drôle, parfois même à son insu.
On assiste aux coulisses d’une veille de compétition que Corky appréhende. Violette saura trouver les mots pour soulager sa tension. Il ne sera pas seulement question du match de la compétition sportive mais peut-être plus de la capacité à matcher, autrement dit d’être en correspondance, dans cette relation de complicité.
Temps libre, Camille Meyer
Livre de peintures, 100 pages, 1000 exemplaires, 25 euros
« Quand j’étais en vacances, j’ai entrepris de dessiner le ciel et ses nuages à l’humeur changeante. Je voulais trouver un moyen de garder une trace de ce temps libre, de pouvoir me souvenir encore de la plénitude de ces journées de vide qui, pourtant, nous remplit. Je ne sais pas pourquoi, ces moments me rappellent à l’enfance, à une période où je ne connaissais pas encore la nostalgie, où je n’avais pas conscience du temps qui passe. Maintenant, quand je pars en vacances, je voudrais profiter, savourer chaque instant, presque tout garder, les petits papiers, les tickets de caisse, le sable dans les chaussures, les innombrables petits cailloux qui iront s’ajouter à la collection des babioles précieuses. Voilà quelques babioles de temps libre. »
Camille Meyer est la première artiste de la nouvelle collection Confidens
Des livres de dessin, de peinture et autres médiums, au format A6. Ces séries d’images est associée à un texte rédigé par l’artiste, orienté vers les notions de confidence, de secret ou d’aveu, de confessions. Le livre comme objet de partage, de contact et d’intimité. Par le format, de la taille d’une main, discret et délicat. Par l’acte de lecture, le texte étant enfermé dans la reliure et devant être déplié et révélé. Les livres seront fabriqués manuellement et l’addition de l’impression Riso et d’une fabrication artisanale leur conférera une grande valeur esthétique.
À peu près Euclide est une exploration graphique et chromatique du langage d’Oliver Byrne, auteur d’un traité célébrant le mariage de l’art et de la science en 1850.
De la réalisation de maquettes aux tirages photographiques à la gomme bichromatée qui leur confère une qualité graphique difficile à identifier, Laurent Millet, tout comme l’auteur anglais dans cette audacieuse œuvre de vulgarisation scientifique, y convoque les vocabulaires des avantgardes du XXe ou du mouvement Memphis, celui du laboratoire scientifique et des outils d’observation, mais aussi, joyeusement, celui de l’enfance.
Le livre se présente comme un portfolio non relié dont les pages, glissées dans une pochette, s’adaptent au format des 21 photographies.
ISBN : 978-2-902565-51-1 •
Format/Size : 22x27cm
Papiers/Papers : Fedrigoni Arena
Natural Rough 200g
Avril 2023
16€
Photographe et plasticien, Laurent Millet compose depuis le milieu des années 1990 les chapitres d’une encyclopédie imaginaire, peuplée d’objets qu’il construit puis photographie dans des décors naturels ou dans son atelier.
Chercheur méthodique, il organise son œuvre par séries qui toutes se présentent comme un mystère au regardeur, et qui offrent l’occasion de questionner le statut de l’image.
Nathalie Du Pasquier a construit ce livre comme elle construit ses peintures : sur les pages, des blocs de couleur s’assemblent, s’épaulent, se contrarient et forment des architectures chromatiques qui accompagnent une série inédite de dessins crayonnés. Eux-même, comme posés sur une table ou une étagère, évoquent tant des objets du quotidien (vases, livres, boîtes), que des paysages urbains.
Entièrement conçu par Du Pasquier, Sometimes Making Something Leads to Nothing s’inscrit dans une longue évolution de son travail qui, de ses débuts au sein du groupe Memphis à ses œuvres les plus récentes, a lentement fait glisser sa pratique du design à la peinture, de l’objet à l’abstraction.
Aujourd’hui, après 40 ans de création, elle joue délibérément de tous ces registres pour créer un langage qui n’appartient qu’à elle seule.
ISBN : 978-2-902565-53-5 •
Format/Size : 21x29,7cm •
1000ex
Avril 2023
16€
Oxymores réunit 16 diptyques réalisés récemment par Philippe Weisbecker.
Des dessins aux formes abstraites ou parfois identifiables, peints avec précisions ou bien jetés sur le papier, présentés en vis-à-vis, dans un jeu de masses et de couleurs qui pousse encore plus loin l’épure vers laquelle tend constamment l’artiste. Son travail est une recherche de l’essentiel des sujets qu’il dessine : son trait ramène la forme à son évidence, la représentation est quasiment schématique. Pourtant, cette simplicité vibre et, loin d’être froid et distancié, son regard est au contraire au plus près des objets représentés. On perçoit une attention, une humilité, et un plaisir à retranscrire honnêtement le réel le plus ordinaire, celui de sa cuisine, de sa rue ou des rayons de la quincaillerie du quartier.
ISBN : 978-2-902565-52-8 •
Format/Size : 20,5x26,5cm •
Avril 2023
16€
« Une danse d’intérieur naît de la rencontre entre un corps en mouvement, un habitat, celles et ceux qui y vivent. Tout y participe : nos regards, l’humeur du jour, les mesures de la pièce. Je n’ai pas besoin de place. »
(Une danse d’intérieur s’adresse à une seule personne, une famille, rarement une assemblée.
Elle a lieu dans des maisons individuelles, des chambres d’hôpitaux, des maisons de retraite, des bureaux, dans les recoins d’un jardin ou d’un local associatif.
Sa durée est variable : de 10 minutes à une heure suivie d’une discussion.
Elle est proposée gratuitement à celles et ceux qui m’accueillent. Ma rémunération dépend d’une structure de diffusion qui choisit les destinataires de ces danses en fonction des relations de voisinage qu’elle souhaite tisser.)
En 2016, après quelques années de développement d’une pratique de chorégraphe, interprète et improvisatrice, Lotus Eddé Khouri initie le dispositif radical de ce qui deviendra l’un de ses pôles d’implication privilégiés pour les années qui suivront : la Danse d’intérieur.
Visant à s’extraire des poncifs de la représentation dansée (via le manque d’espace, l’absence de musique, l’incertitude préalable, etc.) autant que des postures et rituels stéréotypés des cadres conventionnels trop souvent inhérents au spectacle vivant (qui opère la séparation de l’artiste et du public via la scène, les horaires, etc.), la Danse d’intérieur serait alors à même de concrétiser certaines des ambitions les plus fondamentales de la pratique artistique : horizontalité, frontalité, circulation, remise en jeu et réinvention.
À l’issue de chacune de ses interventions, Lotus Eddé Khouri a réalisé un relevé écrit et dessiné révélant ou interrogeant un ou plusieurs aspects de la situation inédite construite selon les contraintes et ouvertures spécifiques du lieu et du public impliqués.
Le systématisme répétitif de ce protocole fait alors émerger, via l’accumulation, le hasard des circonstances, et la variation des modalités d’attention que l’artiste porte aux contingences, un panorama remarquablement dense de réflexions et de témoignages sensibles centrés sur la pratique artistique en tant que telle, mais tout autant sur sa part sociale, à mille lieues des discours hypocrites des pseudo-démocrates de la culture.
Danses d’intérieur témoigne ainsi, au plus près, de ce qu’engage l’exposition sans filet devant un public dont l’intérêt préalable n’est jamais acquis. Misant sur une attention affûtée à chaque détail, c’est autant sur l’intensité d’une prise de risque continue que via l’ancrage sur les altérités en présence que repose la puissance éminemment singulière de cette pratique.
L’adjonction d’une performance filmée, tentative de transposition de cette somme d’expériences dans le cadre du studio, achève d’inscrire l’ouvrage dans une perspective réflexive plurielle, où le corps aura travaillé avec le texte et la parole (celle de l’artiste, celle du public), autant que le dessin se sera élaboré avec les lieux et le mouvement.
Cuisine : environ 20 m2. Espace dansé : environ 2 m2 Lumière électrique.
Cette danse n’est pas une danse. C’est la capture d’un saut réalisé dans ma cuisine en vue d’une carte postale, deux ans après la danse d’intérieur # 01.
Je tiens à ce que ce livre commence chez moi ! Entre 2013 et 2016, j’ai dansé sans musique dans le couloir, la cuisine, le salon, la chambre de mon appartement. C’est à partir de là que j’ai voulu aller danser chez les autres : faire chez les autres ce que j’avais passé des années à faire chez moi. Car il arrive que seule, on perde l’habitude.
En 2016, quand j’ai commencé mes visites à Nancy, il n’y avait pas encore de titre attaché aux danses. Un soir, dans un bar au comptoir, j’étais en train de griffonner les plans des maisons et des situations traversées dans la journée. Curiosité ou tentative de drague, un inconnu me demande ce que je fais. « Ah, mais alors vous êtes comme une architecte d’intérieur, vous faites de la danse d’intérieur ! ».
Chez Meriem et ses deux enfants, Maïa et Ayden.
Arrivent à l’improviste trois voisines, Sandra, Bernadette et sa fille. Vandœuvre-lès-Nancy.
Durée de la danse : 30 min. (suivies de 30 min. de conversation).
Salon : environ 12 m2
Espace dansé : environ 2 m2 Lumière du jour. Spectateurs assis sur un canapé d’angle. Télévision, conversations.
Devant le grand écran de télévision, Ayden, 6 ans, est concentré sur un dessin animé tandis que Meriem et Maïa regardent la danse. Je me tiens devant eux trois, entre le canapé et la télévision. La première partie du solo est lente. La danse est influencée par les images et les sons du dessin animé qui défile derrière moi, et je reprends parfois les postures grotesques des personnages. Cette concentration commune s’interrompt par l’arrivée à l’improviste de trois voisines venues faire un brin de causette. Maïa s’éclipse dans sa chambre jouer avec sa copine et les femmes réunies sur le canapé parlent fort, avec une apparente indifférence à ma présence. Je tente d’abord de ne pas réagir à ce changement de situation mais, vite, la danse s’accélère au rythme de leurs rires et voix. Je m’appuie sur le mobilier du salon pour architecturer mes gestes et résoudre ma confusion par des tours répétés, en relation symétrique avec une imposante table basse octogonale.
Après...
Meriem : « La danse agrandit la pièce : je pensais que mon salon était beaucoup petit ! »
Quelques jours plus tard Meriem m’envoie une photo de son fils qui reprend l’une de mes postures.
NOTE :
L’attention de quelqu’un n’est pas là où l’on croit. L’enfant, qui était absorbé par son dessin animé, reproduit un bout de la danse deux jours plus tard ! Un regard de biais est aussi attentif qu’un regard de face.
Collection DISCOGONIE editionsdensite.fr
Des années Palace à la naissance de Bonnie ‘Prince’ Billy en 1998, Will Oldham aura changé autant de fois d’identité d’artiste qu’il aura signé d’albums. Fuyant une carrière ou n’ayant pas trouvé sa place, il n’a pour autant jamais cessé d’enregistrer ses chansons, multipliant le s pseudos et les 45-tours. Difficile à pister dans ces conditions, il ne verra le suivre qu’un quarteron de fans, motivé par cette country dégagée de son folklore, un peu lo-fi (par opposition à la hifi), et une écriture souvent hissée parmi les plus grands noms de la chanson américaine. Avec I See A Darkness, l’alias se fixe enfin, à l’occasion d’un album ténébreux et lumineux à la fois.
disco gonie
Aidé de David Pajo (Slint, Papa M, Tortoise,...) et de son frère Ned, le Louisvillain sait transformer en un quart de seconde sa mélancolie et ses humeurs sombres en élégies fugaces et d’autant plus précieuses. La chanson qui donne son titre à l’album sera reprise par un Johnny Cash crépusculaire au milieu de sa grande série d’American Recordings et, plus curieusement, par la jeune Rosalia.
Rock indépendant / refus de carrière / connection avec Slint
L’auteur : Christophe Schenk est un journaliste suisse, rédacteur en chef adjoint aux actualités TV à la RTS. Il vit à Lausanne et rédige la newslettre hebdomadaire « Suisse Good ». Il a publié un roman et quatre receuils de nouvelles.
Bonnie ‘Prince’ Billy : I See a Darkness
12 € ISBN 9782919296392
10 x 18 cm, 128 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs
Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
À SUIVRE : The Doors L.A. Woman, Les Rita Mitsouko The No comprendo, Beach Boys Smile...
Collection DISCOGONIE editionsdensite.fr
L’année où Nevermind (Nirvana), Out of Time (R.E.M), Ten (Pearl Jam), Loveless (My Bloody Valentine), Blue Lines (Massive Attack) s’imposent, le label indépendant Touch and Go presse courageusement 4000 exemplaires du second album de Slint, un groupe de Louisville (Kentucky) qui s’est déjà séparé. Spiderland va commencer à essaimer, objet d’un culte toujours souterrain, incarné par une pochette muette, l’image arrêtée d’un film noir et blanc en cinémascope, quatre jeunes gens dans l’eau jusqu’au cou. Nager ensemble, voilà une belle métaphore de ce qu’est un vrai groupe. Organisant une matière musicale hétérogène et complexe, le groupe a retenu la stratégie du contraste exacerbé et alterne divergence et concordance, élaborant parfois ces passages de l’un à l’autre sans aucune transition, mais veillant toujours à la fluidité pour l’auditeur. Le temps passé à peaufiner ces six morceaux contraste avec le peu de temps consacré à les enregistrer.
Tour à tour sévère, intense, intime et menaçant, avec un goût prononcé pour les effets de rupture, Spiderland obsède depuis 1991 toute une génération de musiciens, comme avant lui le premier album du Velvet Underground, longtemps passé sous les radars.
Refus de carrière / inspiration pour le post rock / connection avec Bonnie ‘Prince’ Billy
L’auteur : Fécampois, Sylvain Rollet est urbaniste au sein de la métropole rouennaise. Musicien dans diverses formations, il a publié à ce jour onze albums autoproduits sous son nom et alias Silex.
Slint : Spiderland
12 € ISBN 9782919296
10 x 18 cm, 96 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs + dépliant
Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
À SUIVRE : Bonnie ‘Prince’ Billy I See A Darkness, The Doors L.A. Woman, Rita Mitsouko No comp
La recherche sur la maison personnelle de l’architecte Louis Bosny a conduit l’équipe éditoriale à découvrir une œuvre vaste et inconnue ; en effet Louis Bosny s’avère être l’architecte ayant construit le plus grand nombre de logements sociaux en Wallonie de tout le 20e siècle. Jean-Michel Degraeve, architecte et historien, a rencontré sa famille, s’est imprégné de sa vie et à pu sauver des fonds d’archives qui lui ont permis de tracer l’histoire d’une époque, la singularité d’un homme discret et la pensée conceptuelle traduite dans ses architectures. Le livre est accompagné de deux photographes au titre d’auteurs de la jeune génération qui produisent un travail noir et blanc, direct et sensible, sur l’ensemble de ces sujets. Il témoignera également de la destruction d’une de ses œuvres majeures, un logement social (une Tour à Flémalle-Haute).
Publication novembre 2023, dans la collection Fonds de tiroirs
La présente édition est une production des Éditions Fourre-Tout, et a bénéficié du soutien de la Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de Wallonie-Bruxelles Architectures (WBA).
DIRECTEUR DE PUBLICATION
Pierre Hebbelinck
PHOTOGRAPHIES
Nayef Hazimeh & Nissen Robin
PRÉFACE
Pierre Hebbelinck
POSTFACE
George-Eric Lantair
4E DE COUVERTURE
Marc Dubois
CONSEILLER EN DROITS D’AUTEUR
Jean-François Henrotte
FICHE TECHNIQUE
244 pages pages Hard Cover, format 165 * 330 mm
Tirage : 750 exemplaires
Imprimeur : SNEL, Belgique
Graphisme : NNstudio — Antoine Lantair et Pierre Geurts
DIFFUSION
Paon Diffusion
44 Rue Auguste Poullain, 93200 Saint-Denis, France +33 7 88 97 35 80 contact@paon-diffusion.com
DISTRIBUTION
Serendip Livres (Belgique, France, Europe) et Servidis (Suisse)
ÉDITEUR
Éditions Fourre-Tout
Directeur : Pierre Hebbelinck
Responsable éditorial : Pierre Geurts
43 rue Fond-Pirette, B-4000 Liège, Belgique
Téléphone : +32 (0)4 226 53 26
Email: fourretout@pierrehebbelinck.net
Prix Public : 35 euros TTC
Dépôt l’égal : D/2023/10.235/1
ISBN : 978-2-930525-26-6
À côté des bâtiments publics, dont nous avons besoin pour le fonctionnement de notre société, la construction d’habitations est le deuxième pôle de la production architecturale. Des maisons individuelles aux projets de logements collectifs, des cités jardins aux unités empilées verticalement.
L’architecte Victor Bourgeois obtint dans les années 20 une grande reconnaissance grâce à sa Cité Moderne. Tous les journaux d’avant-garde européens publièrent une photo de l’ensemble bâti à Bruxelles. Dans les années 1930, en région liégeoise, la jeune génération de L’Equerre concentre toutes les attentions et continue à recevoir de grosses commandes après 1945. Pour les jeunes architectes comme Louis Bosny, les débuts n’ont pas été faciles. N’oublions pas que la construction de logements sociaux dans les années 1950 et 1960 avait à faire un important mouvement de rattrapage après la crise des années 1930 et la guerre. Ce livre est une contribution à la découverte de la production architecturale de Louis Bosny et à son insertion dans le cadre plus large de l’architecture belge. Il ne s’agit pas de l’œuvre d’un « grand maître » mais de celle d’une personnalité fascinante qui a contribué à offrir un meilleur lieu de vie à de nombreuses personnes. Un architecte ne travaille pas dans le vide, il s’inscrit dans l’air du temps d’une société en évolution.
Marc Dubois Architecte Hon[…] Tout est rapidité et action chez Louis Bosny. La conviction socialiste, l’engagement volontaire de 1941 et la démobilisation en août 1945, le diplôme accéléré en 1948 et l’installation comme architecte indépendant, le mariage en 1950, quatre enfants de 1951 à 1957. Et une production continue, fondamentalement en solo. […]
[…] Je crois véritablement que la maison Bosny (1957-fin 1958) éclaire à la fois l’individu et sa pratique architecturale, son mode opératoire. C’est le cas pour tout architecte, cela va de soi, mais ici il y a une vraie osmose entre mode de vie personnel et vision collective. La maison familiale est le lieu des expérimentations ludiques que Louis Bosny s’autorise, le laboratoire qui valide et conduit ses choix. […]
La collection « dos historique » se veut support de mémoire vis-à-vis des questionnements actuels. Ainsi ce livre complète-t-il les ouvrages L’Equerre consacré à la fameuse revue belge d’architecture publiée de 1928 à 1939 et Network, Lifting the curtain, qui s’attache à questionner les réseaux d’architecture en Europe de 1914 à 2014, ou encore Pensées Constructives. Architecture suisse alémanique 1980-2000. Pour ces ouvrages, la principale préoccupation de Fourre-Tout consiste à appréhender comment un livre d’histoire ou de critique architecturale peut former une « boite à outil s» qui permettrait d’évaluer les particularismes locaux ou régionaux, interpretés comme une base de réflexion pour la mise en place de stratégies de développement culturel. Un des objectifs de ces publications est également de proposer aux architectes comme aux étudiants des outils pour penser leur pratique.
Pierre Hebbelinck, architecte et éditeur
Marc Dubois (°1950) a obtenu son diplôme d’architecte en 1974. De 1978 à 2015, chargé de cours à Sint-Lucas Gand et à la Faculté d’Architecture KULeuven / Gand & Bruxelles. Fondateur en 1983, avec Christian Kieckens, de ‘Stichting Architektuurmuseum’ à Gand. Commissaire de la Biennale d’architecture de Venise en 1991. A publié dans plusieurs magazines internationaux, auteur de plusieurs livres. En 2019 monographie architecte Gaston Eysselinck (1907-1953).
Commissaire Biennale INTERIEUR 96 & 98 à Courtrai. Commissaire de l’exposition “Destruction & Reconstruction / Ostende 1944-1958” en 2019. Depuis 1992, conseiller pour le prix Mies van der Rohe (Prix de l’Union européenne pour l’architecture contemporaine). A reçu le prix ULTIMA en 2019, le prix d’architecture de la Communauté flamande. Est devenu un “International Honorary Fellow” du RIBA en 2021, le Royal Institute of British Architects.
Après son diplôme d’architecte obtenu au Jury Central parallèlement à son travail dans la cellule d’urbanisme de l’Intercommunal de développement du Hainaut Occidental, il s’installe en 1978 comme architecte indépendant à Montigny-le-Tilleul. Il travaille ensuite de 1981 à 2003 dans le secteur public du logement social à la Société nationale du logement, puis à la Société wallonne du logement. Il obtient en 1994 le prix « Hélios - architecture solaire passive » pour la transformation d’une grange en habitation personnelle. De 2003 à 2008, il est conseiller en politique du logement au sein de cabinets ministériels et Secrétaire du Conseil supérieur du logement. Consultant indépendant depuis 2008, il rédige notamment en 2009 les actes du Colloque sur « La Ville de demain » , en 2011 le livre « Habiter en quartier durable » et de nombreux articles dans des revues spécialisées. Flûtiste et saxophoniste amateur, il a également été membre de la Commission régionale d’aménagement du territoire et d’Europan Belgique.
GEORGE-ERIC LANTAIR
Georges-Éric Lantair est architecte. Il a enseigné la théorie et le projet d’architecture à l’Université de Liège. Il est l’auteur de projets, tant publics que privés. Il cultive et défend une poétique de la réticence, qui garantit, selon lui, la densité d’être, de concevoir, de construire.
collection, les auteurs
Quelques documents
Ans, 1971
Un magazine de photographie. Pas de texte.
Uniquement des images.
POURQUOI TROPICAL ?
Parce que ça va être chaud, exotique, et que cela va faire le tour du monde.
POURQUOI
(Se prononce stoump. Plat bruxellois populaire, paysan, et simple. Il est composé d’une purée de pommes de terre mélangée avec un ou plusieurs légumes.)
Parce que c’est belge, quand même, et que cela prendra la forme d’un savoureux mélange.
Il n’y en a pas mais Le Mulet va essayer de raconter une histoire et aime les images qui vibrent, tremblent, et transpercent l’âme. Néanmoins, une citation ouvrira chaque numéro. Pour ce troisième numéro, nous avons choisi ce titre de chanson de Depeche Mode : « PERSONAL JESUS. »
Un magazine papier de 22 cm x 28 cm sur papier Munken. Avec un beau poster recto-verso de 42 cm x 54 cm.
Impression Offset HUV. Couverture souple avec rabats. Mis en page par Studio Dirk. Parution semestrielle. 96 pages.
Tirage entre 500 et 1000 exemplaires. Prix de vente = 18 €.
fin du premier trimestre 2023
TU AS D’AUTRES QUESTIONS ?
info@lemulet.com
Igos Pisuk
Michael Ackerman
Elie Monferier
David Siodos
Emiliano Gori
Stephane Charpentier
Simon Vansteenwinckel
Mathieu Van Assche
Aleksei Kazantsev
Thomas Roux...
Naturellement attiré par la ville et sa banlieue, mon œil s’est volontiers tourné vers l’humain. Particulièrement consumé par la détresse des invisibles des rues, mon travail s’applique à retranscrire le monde des ombres sous le prisme du merveilleux.
“ Ma vie est un rêve qui ne finit jamais... “ Ce sont les mots de Pierre, un SDF toulousain. Sa grâce semblait illuminer la rue, pourtant plongée dans l’obscurité. Le repaire, dans lequel il squattait depuis une éternité, trahissait son charisme si particulier. Une vie sans impératif, sans artifice, seulement guidé par ses instincts, et son ombre...
Les vivants se bousculent... Ce matin encore, la rue est le théâtre de ce ballet absurde. Leurs langages corporels semblent démontrer qu’une fois encore, leurs retards est inéluctable. Prisonniers de leur
emploi du temps, et contraints d’appréhender la vie sous pression, les passants chavirent. Tous, ont l’illusion d’avoir une prise sur leur vie. Peu en profite vraiment. Les gisants, eux, ne simulent plus. Certains s’enchantent même de cette décadence. Ce monde qui s’agite, les renvoie à leurs désillusions. Ces hommes et ces femmes qui se tiennent hors du temps, ne sont-ils pas davantage en contact avec la réalité ? Ce sont ces interrogations qui, je crois, motivent mes excursions.
A travers la série « A l’ombre des vivants » je me suis attaché à suivre des individus qui errent, travaillent ou habitent à la périphérie de la vie... Au point de ne plus savoir moi-même si je suis vivant... Ou simplement une ombre.
« A TRAVERS LA SÉRIE « A L’OMBRE DES VIVANTS »
• LIVRE
• 200 PAGES
• Format : 28 CM X 19 CM (À L'ITALIENNE)
• COUVERTURE RIGIDE
• RELIURE APPARENTE
• TRANCHES NOIRES
• COUVERTURE SÉRIGRAPHIÉE
• Tirage : 500 EXEMPLAIRES
• Rayon : BEAUX-ARTS
• Thème : PHOTO
• Prix de vente : 45€ (prix indicatif)
• ISBN : 978-2-931133-07-1
• Parution : FÉVRIER/MARS 2023
• Photographe : DAVID SIODOS
• Graphisme : STUDIO DIRK