prix : 18 €
tirage : 2500 ex.
parution : 5 mai 2023
format : 14x16,5 cm
pagination : 224 p.
ISBN : 978-2-493324-02-3

prix : 18 €
tirage : 2500 ex.
parution : 5 mai 2023
format : 14x16,5 cm
pagination : 224 p.
ISBN : 978-2-493324-02-3
une anthologie poétique de audre lorde, poètesse-guerrière incontournable des luttes intersectionnelles
Militante, prophétique, brûlante, sensuelle : la poésie d’Audre Lorde est une explosion en plein coeur.
Ses poèmes rageurs, joyeux, âpres, érotiques sont ceux d’une traversée... Traversée d’une vie de femme, Noire, mère, amoureuse, amie, féministe, lesbienne.
Traversée d’une époque et de ses luttes qui font tant écho au présent. Traversée d’un travail poétique qui affûte la forme de ses mots et de ses idées.
• les meilleurs poèmes de audre lorde, réunis par ses soins juste avant sa mort.
• une figure incontournable des mouvements féministes et intersectionnels d’hier et d’aujourdhui.
• une œuvre poétique magistrale et puissante, encore méconnue.
• une traduction par le collectif de traducteur·ice·s cételle (nice).
• une édition illustrée par maya mihindou.
• en postface, un entretien inédit avec maboula soumahoro.
« nos silences ne nous protègeront pas. »
la voix des luttes intersectionnelles
« la poésie n’est pas un luxe, c’est une nécessité vitale. »
Née à Harlem, fille d’immigrés des Caraïbes, Audre Lorde refuse d’être réduite au silence. Bibliothécaire, enseignante, éditrice, essayiste et poétesse, elle encourage sa vie durant les femmes à « transformer le silence en parole et en acte », à puiser au cœur de leurs expériences, de leurs émotions les plus profondes, pour les sublimer grâce à l’écriture. Diplômée de l’université de Columbia, elle est professeure invitée de la Freie Universität de Berlin, donne des conférences à Zurich et acquiert dans les années 1980 une renommée importante en Europe. D’une maîtrise stylistique impeccable et d’une grande force de conviction, les écrits et les discours de Audre Lorde, ont défini et inspiré les féministes américaines, lesbiennes, afro-américaines des années 1970 et 1980.
« j’écris pour ces femmes qui ne parlent pas, pour celles qui n’ont pas de voix parce qu’elles sont terrorisées, parce qu’on nous a plus appris à respecter la peur qu’à nous respecter nous-mêmes. »
in sister outsider, ed. mamamélis, 2003
Maya Mihindou est une illustratrice franco-gabonaise, photographe et journaliste née en 1984.
En 2014, elle cofonde la revue socialiste et féministe Ballast et réalise des reportages, des illustrations et des articles dans la presse indépendante, notamment pour les revues Panthère, Première et The Funambulist.
Maboula Soumahoro est maîtresse de conférences à l’Université de Tours et professeure internationale invitée au département des études africaines-américaines et africaines de l’Université de Columbia et au Bennington College (États-Unis).
Depuis 2013, elle préside l’association Black History Month (BHM), dédiée à la célébration de l’histoire et des cultures du monde noir.
Le collectif de traduction Cételle est un laboratoire de traduction composé de sept enseignant•eschercheur•ses.
Basé à l’Université de Côte d’Azur, ce collectif s’attelle depuis plusieurs années à traduire l’œuvre poétique de Audre Lorde (recueil Charbon à paraître chez L’Arche) et le théâtre d’Annie Baker.
En avril 2023, le collectif Cételle organise à Nice un colloque international dédié à la poésie d’Audre Lorde.
Les féministes qui ont beaucoup compté pour moi sont Audre Lorde et Monique Wittig.
Virginie Despentes
Engagée dans les différents mouvemenst sociaux, pour les droits civiques des femmes, des gays et lesbiennes, des travailleur·euses, contre la guerre) qui traversent les États-Unis, eelle choisit de ne dissimuler aucune partie d’elle-même; d’afficher dans l’espace public la «mosaïques» de ses identités.
Revue La Déferlante
Représentante de ce que l’on a appelé plus tardivement le « féminisme intersectionnel », issu du féminisme afro-américain et chicano, Audre
Lorde n’a cessé de clamer pour et avec les femmes de couleur le droit à la poésie, à la beauté du monde.
Revue Ballast
Sa prose et sa poésie, ont été de véritables catalyseurs pour les mouvements auxquels elle a appartenu : les artistes noirs, le mouvement de libération des femmes et des homosexuels et le mouvement pour les droits civiques.
Un podcast à soi
Femme mère noire
Je n’ai aucun souvenir de toi gentille mais à travers ton amour écrasant je suis devenue
une image de ta chair autrefois délicate déchirée par des désirs fallacieux.
Lorsque des inconnus viennent me complimenter ton esprit vieilli s’incline et carillonne de fierté
mais jadis tu as caché ce secret au creux de ta fureur
m’as pendue la poitrine profonde et les cheveux crépus ta propre chair déchirée et les yeux résignés enterrée sous des mythes de pacotille.
Mais j’ai épluché ta colère jusqu’à son noyau d’amour et regarde maman
je suis un temple sombre où ton esprit véritable s’élève superbe solide comme un chêne pilier contre ta hantise des faiblesses et si mes yeux dissimulent un escadron de rébellions conflictuelles j’ai appris de toi à me construire à travers tes dénis.
La révolution est une des formes du changement social Quand ils sont occupés à fabriquer des nègres peu importe de quelle couleur tu es.
S’ils sont à cours d’une teinte particulière ils peuvent toujours passer à la taille et quand ils auront achevé les costauds ils passeront au sexe qui est après tout où tout a commencé.
Poème d’amour
Parle terre et bénis-moi d’abondance
fais couler le ciel melliflue depuis mes hanches dressées comme des montagnes sur une vallée ouverte creusée par la bouche de la pluie.
Et j’ai su quand je l’ai pénétrée que j’étais grand vent au creux de ses forêts les doigts bruissant de murmures le miel a coulé de la coupe fendue empalée sur une lance de langues sur le bout de ses seins sur son nombril et mon souffle hurlant dans ses entrées depuis des poumons de douleur.
Goulue comme un goéland ou une enfant je me balance fort sur la terre encore et plus fort encore.
Dans la rue devant l’école ce que les enfants apprennent les poursuit.
Trois petits garçons hurlent en lapidant un essaim d’abeilles pris entre la fenêtre de la cantine et une grille Leurs pierres furieuses griffent le métal.
Les abeilles ont froid sont lentes à se défendre. Excité par une piqure un garçon précipite la destruction.
Les surveillants arrivent de long bâtons à la main avancent vers la ruche font éclater les rayons de cire presque achevés du miel frais s’écoule le long de leurs manches à balai
de petits pieds de garçons apprentis experts écrasent les abeilles sonnées par la pluie sur le trottoir.
Curieuses et à l’écart les filles observent fascinées apprenant des leçons secrètes l’une d’elles enjambe les ruines qui bourdonnent faiblement et va scruter le coin de grille vide
« On aurait pu étudier la fabrication du miel ! » cherche à comprendre sa propre destruction.
PARUTION MAI 2023
Ivar Ch’Vavar
Préface de Laurent Albarracin
Genre : Poésie
Collection : Poésie
Prix : 9 euros
Format : 10,5 x 16 cm
Nombre de pages : 56
ISBN : 979-10-95997-48-1
> Un hommage au chef-d’œuvre de Jules Renard, Histoires naturelles
> Un bestiaire magnifique
> Les seuls haïkus de l’œuvre poétique d’Ivar Ch’Vavar
Le Tombeau de Jules Renard est un hommage au chef-d’œuvre de Jules Renard, Histoires naturelles, recueil de proses poétiques formant une galerie de portraits intimes d’animaux sauvages ou domestiques.
Ce Tombeau en reprend le principe, mais sous la forme de haïkus. Il compose un bestiaire magnifique d’animaux de la ferme (cochon, lapin, dindon), des bois (loup, écureuil, fouine), des jardins (hérisson, escargot) ou encore de la mer (sardine, méduse, crabe). Il est suivi d’un second ensemble, les “Haïkus de l’agneau”, où le poète se prête, avec un humour à froid, au genre de la poésie amoureuse. Ces deux ensembles sont les seuls haïkus écrits par Ivar Ch’vavar dans son œuvre poétique.
Haïkus – mais dont Ivar Ch’Vavar transgresse volontiers les règles, quant au fond et à la forme. Ce qui l’intéresse avant tout, dans ces poèmes, c’est le fonctionnement d’une “image poétique” plutôt que le strict respect d’un genre. Laurent Albarracin, dans sa préface, identifie et définit quelques-uns des “modes opératoires” des superbes images poétiques de ce recueil.
Ivar Ch’Vavar (Pierre Ivart) est né à Berck-surMer en 1951. Il a dirigé plusieurs revues et publié de nombreux livres de poésie dont, aux éditions Lurlure, Cadavre grand m’a raconté (2015, coédition avec Le corridor bleu), La Vache d’entropie (2018), ainsi qu’une édition critique des Vers nouveaux d’Arthur Rimbaud (2019, rééd. 2021). En 2008, une réédition de sa revue Le Jardin ouvrier a paru chez Flammarion et, en 2012, une anthologie de ses poèmes, chez le même éditeur, sous le titre Le Marasme chaussé.
Le Tombeau de Jules Renard et autres haïkus est accompagné d’une gravure originale de l’artiste Dominique Scaglia.
le chat
pattes croisées, les yeux mi-clos il nous regarde comme s’il avait lu tout Kant et nous pas.
les poussins
ils courent partout et s’emmêlent dans une couleur adoucie d’œufs battus.
l’escargot sur le faîte du vieux mur – l’escargot aussi lent que sur l’arête de la jeune mer – ce cargo.
l’écureuil
il se brûle les doigts à la petite flamme noisette qu’il porte partout ne sachant pas où la poser.
le poulpe (en vieux toubib)
le poulpe perplexe me palpe il coule sur moi ses yeux flous puis soupire et me prend le pouls.
la taupe cette mitaine dans l’herbe… perdue ? je la retourne et il en sort quatre petites mains humaines.
les sardines partout où elles passent c’est salle de bal avec bancs et lustres.
le renard (fable) quand le goupil mange un couscous plus que la poule ou la semoule son vrai régal – c’est le pois chiche.
Poésie
Format : 140*205
Nombre de pages : 48
Prix : 9 euros
ISBN : 978 2493534125
Graphisme : Fanny Lallart
Préface : Sarah Netter
Collection : 39°5
Hot wings and tenders est un recueil de poèmes écrits en anglais à la première personne. Ils déclinent l’exploration d’une jeune femme queer de son propre corps, de sa sexualité, et de ses modalités d’existence matérielles. Alternativement tendres, crus, drôles et vifs, les poèmes de Marl Brun utilisent des protocoles d’écriture en apparence mathématiques pour tenter de capturer l’absurde logique du monde. Ils sont les énoncés analytiques d’une intimité qui demeure sensible et échappe à toute tentative de rationalisation. Profondément ancrée dans son quotidien, l’écriture de Marl Brun nous rappelle que chaque infime partie de nos rapports est politique et contient en elle un potentiel de résistance. Ainsi, son obsession coupable pour le poulet frit, ou son amour inconditionnel des chiens deviennent les supports poétiques d’une réflexion sur la survie, l’émancipation et la résilience. Cette édition est bilingue, en anglais et français. L’autrice fait ce qu’elle appelle des “traductions affinitaires” en faisant traduire ses poèmes par des proches. N’étant pas des traducteurices professionnel.les, le passage au français est marqué par des inexactitudes. Cela rend visible le processus de traduction comme un exercice de réécriture poétique à part entière.
Née en 1994, Marl Brun a grandi en Ariège et vit aujourd’hui à Marseille. Elle est artiste et poétesse.
À la suite d’une formation en audiovisuel, elle étudie aux Beaux-Arts de Bordeaux, Reykjavik et Cergy, où elle utilise la vidéo et les installations de textes. Depuis ses études en Islande et jusqu’à maintenant, elle travaille essentiellement à l’écriture de poèmes en anglais qu’elle fait ensuite traduire vers le français par des amixs. Composer avec l’intime est une ligne centrale de son travail, qui engage obstinément les sujets de l’identité, du sexe, de l’amour et de la nourriture. Elle a auto-publié plusieurs recueils de poésie qu’elle diffuse de mains en mains, et a participé à des expositions collectives dans différents lieux. Hot wings and tenders est son premier livre édité à compte d’éditeur.
Hot wings and tenders est le premier ouvrage de la collection 39°5 des Éditions Burn~Août consacrée à des travaux littéraires queers, féministes, et issus des paroles dites minoritaires. Ce premier recueil de poésies de Marl Brun s’inscrit dans notre volonté éditoriale de remettre les marges au centre, de les soutenir, les amplifier, les disséminer.
Édition bilingue, cet ouvrage porte une réflexion sur l’usage de la langue et sur l’exercice même de la traduction. En effet, l’autrice ici n’écrit pas dans sa langue maternelle et utilise l’anglais comme un outil linguistique qu’elle manie avec tous les imaginaires pop qu’il peut charrier. Parfois fragile, son anglais est une manière de créer du lien sur la base de références anglophones communes (des memes, des stars holywoodienne, le fast-food, etc).
L’anglais intéresse également l’autrice pour sa dimension moins genrée que la langue française, ainsi que pour ses sonorités et rythmes singuliers.
Marl Brun travaille ensuite à ce qu’elle appelle des «traduction affinitaires». Elle donne à traduire ses poèmes vers le français à des proches, qui sont toustes des traducteurices non-professionnel·les et c’est précisément ce qui l’attire. Elle mène un travail artistique de vidéo dans lequel elle les filme en train de traduire ses poèmes à l’oral vers le français, en direct et vers après vers via un prompteur. Les versions françaises du livre sont les retranscriptions des enregistrements de ces traductions souvent approximatives et singulières.
La mise à distance de la langue française est un des enjeux de son écriture. C’est une des raisons pour lesquelles la mise de page de ce recueil n’accorde pas la même place formelle aux versions anglaises et françaises des textes. Leur format non-versifié reprend la linéarité du moment d’intimité passé ensemble, l’enregistrement en plan-séquence de cette traduction live. La différence de traitement formel des deux versions dans la mise en page fait également référence au sous-ti-
trage des vidéos post-produites, et à ce que la note de bas de page sous-tend : une sortie de texte optionnelle, une précision, une entrée dans l’intimité de l’autrice et un secret de fabrication.
Cette édition bilingue donne particulièrement accès aux enjeux politiques et poétiques de l’exercice de la traduction : cette méthode explicite ce que le passage au français amène comme notion de confiance, partage, et transformation. Pour l’autrice, l’emploi de langues différentes ne fait qu’enrichir un propos ou une image. Son écriture d’abord solitaire et introspective se déploie au fil des traductions en une intimité collective.
Le lien entre une intimité solitaire et sa dimension collective et politique est autant présent dans la méthodologie d’écriture de l’ouvrage que dans les thèmes abordés. Les poèmes de Marl Brun partagent une multitudes d’anecdotes quotidiennes révélatrices de rapports de force et des stratégies de résistances que l’on déploie pour y faire face. Son existence en tant que jeune personne queer et lesbienne est un fil conducteur du livre et définit ses enjeux. C’est par ce prisme que le rapport au sexe, à la famille, aux amitiés et à la souffrance sont décrits. Les affects d’habitude camouflés, tus, ou jugés inconsistants ont une importance toute particulière dans ce recueil. Marl Brun s’empare de la honte, l’échec, le sexe, la dépression, la solitude ou le conflit, et déploie une forme de puissance à travers le partage de ses vulnérabilités.
Bien que ces sujets soient pour la plupart sensibles ou graves, l’autrice construit des narrations comme des blagues à chute qui retombent sur leurs pattes par des systèmes de logiques ludiques et imagées. Par une méthode d’écriture de
rapprochements d’idées, elle emploie des syllogismes ou des jeux de mots comme des démonstrations de traits d’esprit et nous laisse une sensation acide et satisfaisante.
Le livre est préfacé par l’auteurice et artiste Sarah Netter.
Mots clefs et thèmes abordés : Sexe, féminisme, identité queer, lesbianisme, amitiés, humour, amours, rapports familiaux, relation aux animaux, chiens, nourriture, travail salarié, précarité, mélancolie, traduction.
Auteurices et ouvrages associés : Elodie Petit - Fièvreuse Plébéienne Lauren Delphe - Faite de cyprine et de punaises
Andrew Gibson
June Jordan
39°5 est une nouvelle collection des Éditions Burn~Août, elle porte des projets littéraires brûlants, engagés et fièvreux.
La collection souhaite fabriquer un espace de partage de récits qui peinent à se faire entendre : ceux de jeunes auteurices talentueuxses n’ayant pas encore publié, et dont le travail mêle des enjeux intimes et politiques. Rendre l’intime publique est une méthodologie fondamentalement féministe à travers laquelle nous inscrivons cette collection. Ces récits, issus de l’expérience des auteurices, font partie de ce qu’on appelle les “paroles minoritaires”, à savoir des histoires trop souvent étouffées, dévalorisées ou reléguées au second plan, mais qui comportent une puissance d’insoumission tant dans le fond des sujets abordés, que dans les formes littéraires inventées. Souvent écrits à la première personne, les textes construisent leur propre dispositif d’énonciation, et permettent une identification forte. Frisant parfois un langage parlé, mélangeant les registres, jouant avec les citations, les travaux des auteurices que nous publions échafaudent leur propre langue, une langue incisive qui nous interpelle de toute sa force émancipatrice.
Thèmes abordés : sexualité, homosexualité, homophobie, identités queer, amitié, solidarités, amour, deuil, drogue, dépression, famille, luttes politiques et sociales, rapports d’oppression de classe, survie économique.
Genres littéraires : Souvent hybrides et protéiformes, les genres littéraire des textes relèvent de la poésie, du récit à la première personne, du témoignage et de l’autofiction.
Les trois premières parutions sont :
- Hot wings and tenders, Marl Brun, Mai 2023
- ROSE2RAGE, Théophylle DCX, Octobre 2023
- Les boys et la politrik, Maxime Vignaud, Mai 2024
Time belongs to those who have so little time that all of it is spent to think about the time they have They end up being time itself
Dogs run when they can eat so much food they throw up howl the moon seize the day burn their paws
I’ve been offered a massage in a salon for my bday focused on feeling it super casual overthought the underthinking in order to maximize pleasure - but failedeventually became pleasure itself
Les chiens courent quand ils peuvent. Le temps appartient à celleux qui ont si peu de temps que tout est passé à penser au peu de temps qu’iels ont. Iels finissent par être le temps lui-même. Les chiens courent quand ils peuvent, mangent tellement de nourriture qu’ils vomissent, hurlent à la lune, attrapent le jour brûlent leurs pattes. On m’a offert un massage dans un salon pour mon annif. Je me suis concerntrée sur l’impression que c’était super normal, j’ai sur-réfléchi la sous-réflexion dans le but de maximiser le plaisir. Mais j’ai échoué, en fin de compte suis devenue le plaisir lui-même.
It’s been too many days that the first thing I say is sorry. It could be worst though, it could be in the morning.
I often shove one of the first humans I see in the street on my way to work at 5pm.
I don’t do anything for myself anymore and I just go where I’m expected to be, I just take what is offered to me and that’s how I ended up eating oranges three times a day
In the fastfood where I work my boss feels guilty about getting us to eat burgers and fries every day so he buys huge amounts of oranges. I’ve never been so full of C vitamins and sleep and fatigue in my life.
The only thing I can picture doing for an art project is a room filled by oranges on which I lie down until I’m fully rested and wake up graduated and sticky.
There is an internet legend - actually a bunch of guys onlinetelling that the only thing better than an orgasm is to eat an orange under the shower in the morning. Today is a day off so I made some simple observations in my free time:
eating an orange under the shower > having an orgasm having an orgasm under the shower > eating an orange having an orgasm eating an orange > taking a shower
It could mean that:
eating an orange
=
taking a shower
=
having an orgasm
- every day is alike and that is terrible but I’m afraid that life will be even more tasteless after succeeding at eating an orange while having an orgasm under the shower - .
Oranges et autres plaisirs. Ça fait trop de jours maintenant que la première chose que je dis c’est pardon. Mais ça pourrait être pire, ça pourrait être le matin. Souvent je bouscule un des premiers humains que je vois dans la rue sur le chemin du travail, à 17h. Je fais plus rien pour moi-même, et je vais seulement où on m’attend, je prends juste ce qu’on m’offre, c’est comme ça que j’ai fini par manger des oranges trois fois par jours. Dans le fast-food où je travaille, mon patron culpabilise de nous faire manger des burgers et des frites tous les jours, alors il achète d’énormes quantités d’oranges. J’ai jamais été aussi remplie de vitamines C et de sommeil et de fatigue de ma vie. La seule chose que j’arrive à imaginer pour un projet d’art, c’est une pièce remplie d’oranges sur lesquelles je m’allonge jusqu’à être totallement reposée, et je me réveille diplômée et collante. Il y a une légende sur internet (en vrai un groupe de mecs en ligne) qui raconte que la seule chose meilleure qu’un orgasme, c’est de manger une orange sous la douche le matin. Aujourd’hui c’est un jour off, alors j’ai fait quelques observations sur mon temps libre. Manger une orange sous la douche supérieur à avoir un orgasme. Avoir un orgasme sous la douche supérieur à manger une orange. Avoir un orgasme en mangeant une orange supérieur à prendre une douche. Ça pourrait dire que manger une orange égal prendre une douche égal avoir un orgasme. Tous les jours se ressemblent et c’est terrible, mais j’ai peur que la vie soit encore moins goûteuse après avoir pu manger une orange en ayant un orgasme sous la douche.
FLEXIBLE
Deep in my pocket I found a keychain that I caress when I get bored or asked why I don’t write in french. It’s the memory of her rough fingers on my soft edges - I don’t get what she does to my pussyand the feeling that it’s not my problem if she can’t read in english.
Kissing her chin
I feel flexible
Her tongue carries the smell on mine we kiss
Association Camille Honnête
Flexible. Profond dans ma poche j’ai trouvé un porte-clé que je caresse quand je m’ennuie ou quand je me demandais pourquoi je n’écris pas en français. C’est le souvenir de ses doigts rugueux sur mes bords doux. Je comprends pas ce qu’elle fait à ma chatte. Et la sensation que c’est pas mon problème si elle ne peut pas lire en anglais. L’odeur de ma mouille recouvre son visage. Embrassant sa poitrine je me sens flexible. Sa langue transporte l’odeur sur la mienne. On s’embrasse de manière bilingue.
This girl who works at Chicken’s King offers to softer spicy meals by mixing hot wings and tenders. She smiled when I trusted her by contactless card.
Association Camille Honnête
Composer avec mon propre cliché. La fille qui travaille à Chicken’s King, elle propose toujours d’avoir des plats épicés plus adoucis en les mixant, en mixant les hot wings et les tenders. Elle a sourit quand je lui ai fait confiance pour ça avec ma carte sans contact.
46 avenue du président Wilson
93230 Romainville
Insects are back inside cause it’s too warm out there. They follow big lines on cold floors
I feel it in my throat. There is this other ant I just found in the corner of my eye it’s too tiny to handle - I place it in my mouth to know if it’s alive
I count them to know what season it is I keep a male in my hand - they have wingsI feel it in my belly.
The second worst thing about summer is thirst I place the words you said during sex in my mouth with the ant
that is silent.
Iels se traitent iels-mêmes. Les insectes sont revenus à l’intérieur, parce qu’il fait trop doux trop chaud. Iels suivent les grosses lignes sur les sols froids. Je le sens dans ma gorge. Y a cette autre fourmi que je viens de trouver au coin de mes yeux. C’est trop minus pour le tenir, je le mets dans ma bouche pour voir si elle est vivante. Je les compte pour essayer de savoir dans quelle saison on est. J’ai un mâle dans ma main, ils ont des ailes. Je le sens dans mon ventre. La seconde pire chose de l’été c’est la soif. Je mets les mots que j’ai dit durant le sexe dans ma bouche avec cette fourmi. C’est silencieux.
GAPS
I haven’t seen the girl who works at Chicken’s King for a while because I was busy turning vegetarian. I came back today noticed how pregnant she’d became. asked for a usual children menu - we don’t do it anymorehuge gap from belief to conviction
Gaps. J’ai pas vu la meuf qui travaille à Chicken’s King depuis longtemps, j’étais trop occupée à essayer de devenir végétarienne. J’y suis retournée aujourd’hui et là j’ai remarqué à quel point elle était enceinte. J’ai demandé la même menu enfant. On le fait plus maintenant. C’est énorme. Un énorme gap de la conviction à la croyance.
Association Camille Honnête
46 avenue du président Wilson 93230 Romainville