CATALOGUE JANVIER - MARS 2022
Ab lrato, Adverse, A pas de loups, A plus d'un titre, ARP2 Editions, art&fiction, L'Atteinte, Bouclard, le calitcot, éditions du Canoë, les cerises, d'autre part, densité, draw draw, Fidèle, Harpa &, Hécatombe, éditions Jou, la clé à molette, Lanskine, éditions Lurlure, Ouï-dire, Pan, La Poinçonneuse, éditions du pourquoi pas ?, Hélice Hélas, La Houle, lmbernon, Le diplodocus, MKF éditions, Quiero éditions, Quintal, Riot éditions, Rue du bouquet, Le Sabot, Samandal, sun/ sun, Trente-trois morceaux, Voce Verso, Warm.
JEUNESSE
les livres
I see me. And you and you and you de Adelaide Cioni, 2029 Format: 13,5 x 20 cm Pages 128 Tirage: 700 exemplaires Prix : 16 euro ISBN: 979-10-95702-05-4
I see me. And you and you and you est conçu comme un imagier ou manuel sur le corps: un corps multiple, qui est offert à notre regard à travers des détails et des fragments; le corps d’une fille, le corps d’un garçon, qui devient un corps d’une femme et d’un homme. Les planches illustrent des parties du corps, tout le corps, à tous les âges, de toutes origines, mais jamais le visage parce que comme cela nous arrive, quand nous nous regardons sans l’aide d’un miroir, nous nous voyons par fragments, et nous ne pouvons pas voir notre visage. Le corps qu’Adelaide Cioni nous rend dans ce livre est un corps nu à regarder, parce qu’en nous découvrant, nous découvrons et comprenons les autres aussi. Adelaide Cioni (Bologna 1976) habite en Umbrie, région située au cœur de l’Italie. Après avoir travaillé pendant des années avec sur la forme des mots en tant que traductrice de littérature américaine, elle a décidé d’explorer la forme des images avec les lignes et les couleurs.
les cerises série de livres illustré
I see me. And you and you and you
les cerises série de livres illustré
I see me. And you and you and you
les cerises série de livres illustré
Auteur : Robert Louis STEVENSON Titre : EMBLEMES MORAUX et autres poèmes, avec 19 gravures sur bois de l'auteur. Edition bilingue. Traduction inédite. 80 pages, imp. en rouge et noir format : 16 x 22,5 prix : 30€ ISBN : 979-10-95625-15-5
En 1882, Robert Louis Stevenson se rend à Davos pour se soigner. Il est accompagné de son épouse Fanny Osbourne et du fils de celle-ci, Lloyd, alors âgé de 12 ans. Lloyd est passionné d'imprimerie qu'il pratique sur une petite presse à bras. L'enfant publiera et imprimera en connivence avec Stevenson, 5 petits livrets de poèmes et de gravures sur bois de celui-ci. En 1921, devenu un homme, Lloyd Osbourne republiera en un seul volume, ces publications touchantes devenues rarissimes. Il les accompagnera d'une préface relatant cette singulière et émouvante aventure. C'est ce volume que publie Harpo&, enrichi d'une traduction inédite de Benjamin Mouze.
JANVIER
Cache-Cache Carotte Maria Jalibert Genre : Album A partir de : 3 ans Prix : 14 € Format : 23x 21 cm 24 pages Sortie : 07 mai 2020 ISBN : 9782930787633 Où sont cachées les carottes ? En ville, dans le jardin, dans le désert, près du château ou à la montagne ? Aide les lapins à retrouver leurs carottes, et aussi plein d’autres petits éléments cachés dans les grands paysages colorés. Cache-Cache Carotte est un cherche-et-trouve original, entièrement réalisé avec des jouets, où l’enfant s’amusera à regarder, observer et trouver une multitude de petits trésors cachés avec malice par Maria Jalibert.
Diplômée des Beaux arts de Toulouse, Maria Jalibert apprend les métiers du livre à Bordeaux, travaille en librairie, publie son premier livre en 1999. En rangeant la chambre de ses enfants pour la centième fois, elle a l’idée d’utiliser leurs jouets pour créer le livre Bric à brac qui verra le jour en 2013. Depuis Maria continue à dessiner, à découper, à peindre et à photographier pour ses projets d’albums, illustrations ou affiches. Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
Badaboum ! Maria Jalibert Genre : tout-petits cartonné A partir de : 1 an Prix : 13 € Format : 15x 22 cm 16 pages Sortie : janvier 2022 ISBN : 9782930787770
Badaboom ! C’est l’histoire d’une pente enneigée, d’une luge verte et d’une bande copains.
Diplômée des Beaux arts de Toulouse, Maria Jalibert apprend les métiers du livre à Bordeaux, travaille en librairie, publie son premier livre en 1999. En rangeant la chambre de ses enfants pour la centième fois, elle a l’idée d’utiliser leurs jouets pour créer le livre Bric à brac qui verra le jour en 2013. Depuis Maria continue à dessiner, à découper, à peindre et à photographier pour ses projets d’albums, illustrations ou affiches. Elle a publié Cache cache carotte chez A pas de loups, elle vit près de Brive.
Une épopée fraîche et glissante qui fera sourire les tout-petits, la mise en scène est joyeuse, colorée et la chute les ravira.
Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip Livres • 21 bis, rue A. Géraux 93450 L'Île-St-Denis • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
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Aujourd’hui c’est la grande descente
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Sapin, viens avec nous !
Mais je ne peux pas...
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Allez, hop, on recommence !
À l’aventure Claire Garralon Genre : Album A partir de : 1 an Prix : 12,50 € Format : 12 x 15 cm 16 pages Sortie : avril 2020 ISBN : 9782930787626
Deux hamsters partent en goguette, une aventure au bout du monde ! Mais attention il ne faudrait pas se perdre ! Claire Garralon nous propose une histoire tendre et drôle dont la chute ravira les toutpetits.
Autrice et illustratrice installée à Toulouse, Cairle Garralon réalise son premier album en 2008. Dans ses livres, de manière simple et sensible, elle aborde des sujets aussi variés que la différence, la solitude, l’écologie ou les couleurs et les nombres. Ses derniers livres sont parus chez MeMo : Plic ploc banquise, C’est ma mare, chat noir chat blanc Et Attends-moi ! chez A pas de loups.
Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
Le dodo du dodo Éva Offrédo Genre : Album en carton pour les tout-petits Prix : 12 € Format : 15 x 22 cm 16 pages Sortie : 6 avril 2018 ISBN : 9 782930 787404
Un imagier autour du sommeil et de ses rêveries avec des illustrations pétillantes pour les tout-petits !
Depuis ses études aux Arts Décoratifs de Paris, Éva Offrédo partage son temps entre l’enseignement et son travail d’illustration. Sa petite enfance passée en Afrique du Sud a eu une grande influence sur son imaginaire ; les voyages sont encore aujourd’hui sa principale source d’inspiration. Elle a précédemment publié Aristide, Aristote aux éditions A pas de loups ainsi que Kiki et Matcha chez La Joie de Lire.
Edition
Diffusion & Distribution
A pas de loups Laurence Nobécourt contact@apasdeloups.com www.apasdeloups.com
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Le kiwi du kiwi Éva Offrédo Genre : Album en carton pour les tout petits Prix : 12 € Format : 15 x 22 cm 16 pages Sortie : 6 avril 2018 ISBN : 9 782930 787411
Un imagier autour des fruits et légumes dégustés par de drôles d’animaux !
Depuis ses études aux Arts Décoratifs de Paris, Éva Offrédo partage son temps entre l’enseignement et son travail d’illustration. Sa petite enfance passée en Afrique du Sud a eu une grande influence sur son imaginaire ; les voyages sont encore aujourd’hui sa principale source d’inspiration. Elle a précédemment publié Aristide, Aristote aux éditions A pas de loups ainsi que Kiki et Matcha chez La Joie de Lire.
Edition
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A pas de loups Laurence Nobécourt contact@apasdeloups.com www.apasdeloups.com
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As-tu vu mon doudou ? ClémenceG. Genre : Album tout cartonné A partir de : 1 ans Prix : 12 € Format : 15 cm x 22 cm 16 pages Sortie : 5 avril 2019 ISBN : 9782930787510
“J’ai perdu mon doudou !” crie le petit lapin ! Aussitôt, ses amis accourent pour l’aider à le retrouver. Est-ce celui-ci, un doudou à carreaux, qu’il a perdu ? Non ? Celui à pois alors ? “NAN, NAN, NAN” crie le lapin. Mais où donc est ce satané doudou ? Cet album en papier découpé, plein d’humour et de couleurs vives rappellera sûrement des souvenirs aux tout-petits… et à leurs parents !
ClémenceG. est illustratrice et enseignante en arts appliqués. Depuis 2004, elle dessine et commercialise des objets textiles destinés aux bébés. Par ailleurs, ses illustrations sont diffusées sur de nombreux supports : tableaux, cartes postales, stickers,... Elle a comme rituel de photographier et de collectionner les couleurs au quotidien. Amoureuse du papier, elle développe un travail autour du découpage/collage et du pop-up. As-tu vu mon doudou ?, basé sur ces recherches, est son second album chez A pas de loups. Elle vit à Paris.
Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
FEVRIER
Couvre-toi ! Françoise Rogier Genre : Album A partir de : 2 ans Prix : 14 € Format : 25 x 20 cm 32 pages Sortie : février 2022 ISBN : 9782930787787
Il neige, une petite fille veut aller jouer dehors. On lui demande de s’habiller chaudement pour sortir. Commence le difficile parcours de l’habillage, les vêtements s’ajoutent les uns après les autres jusqu’au moment où, enfin prête, elle sort...
Françoise Rogier a suivi des études de Communication graphique à l’ENSAV de la Cambre. En tant qu’autrice-illustratrice, elle publié Les contes de A à Z, Un tour de cochons (sélection prix Versele 2016), Rose cochon, Picoti… Tous partis ? Mamie ça suffit et La forêt de travers chez A pas de loups. Elle vit à Bruxelles.
Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip — Livres • 21 bis, rue A. Géraux 93450 L'Île-St-Denis • www.serendip-livres.fr
- Et ta salopette ?
La forêt de travers Marie Colot et Françoise Rogier Genre : Album A partir de : 4 ans Prix : 16 € Format : 23 x 30 cm 40 pages Sortie : 05 février 2021 Il était une forêt où tout allait à l’envers, où les histoires que l’on connait se passaient de travers. Dans cette forêt de plus de mille ans, la Belle au bois dormant restait éveillée tout le temps. Le chasseur et le loup montaient ensemble des mauvais coups tandis que les trois petits cochons étaient tout maigrichons. Tous vivaient en parfaite harmonie jusqu’au jour où l’inspecteur des histoires parfaites débarqua avec sa horde de contrôleurs pour rectifier toutes les erreurs…
Enseignante de formation, Marie Colot publie en 2012 son premier roman, sélectionné pour plusieurs prix des lecteurs jeunesse. Depuis, elle écrit avec un plaisir renouvelé pour les adolescents et les plus jeunes. Mamie, ça suffit était son premier album jeunesse, elle vit en Belgique Françoise Rogier a suivi des études de Communication graphique à l’ENSAV de la Cambre. En tant qu’autrice-illustratrice, elle publié Les contes de A à Z, Un tour de cochon (sélection prix Versele 2016), Rose cochon, Picoti… Tous partis ? et La bonne place chez A pas de loups. Elle vit à Bruxelles. Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
NOUVEAUTÉ SERENDIP 2017-1er semestre à pas de loups Rose cochon
T. Clémence Sabbagh/ Ill. Françoise Rogier Mise en vente le 03/03/2017
15 €
Jeunesse 23 x 30 cm
40 p.
Résumé :
Autres informations :
Héloïse voudrait un animal, mais pas n’importe lequel ! Un cochon, trois oursons, un crapaud ou un canard ? Elle hésite… Une histoire pour aborder la question du choix d’un animal de compagnie et revisiter les contes traditionnels.
Album cartonné à partir de 3 ans
Auteur/s : Clémence Sabbagh est née à Paris. Elle a décidé de mettre cap au sud : depuis elle voit la vie en rose à Toulouse. Des musées à la presse jeunesse, en passant par les jeux et le multimédia, elle a construit son parcours pour éveiller la curiosité des enfants ! Née en 1966 à Liège, Françoise Rogier a suivi des études de Communication graphique à l’ENSAV de la Cambre. Elle utilise la carte à gratter, technique idéale pour obtenir cette atmosphère particulière qui fait sa patte !
Picoti... Tous partis ? Françoise Rogier Genre : Album A partir de : 2 ans Prix : 13 € Format : 17 x 17 cm 32 pages Sortie : 6 avril 2018 ISBN : 9 782930 787350
Madame Poule est inquiète car ses petits ont quitté le nid. Mais où peuvent-ils donc être cachés ? Partie à leur recherche, elle ne les trouve ni chez le chien, ni chez le lapin, ni dans la mare aux cochons. En suivant leurs traces, la poulette s’éloigne et se retrouve au fond des bois… Avec comme point de départ la comptine Une poule sur un mur, Françoise Rogier joue avec les mots, les rimes et le rythme : « Pas de poussins ? Pas de chien ? Pas de lapins ?... Une poule sur le chemin tournicote un peu trop loin… »
Née en 1966 à Liège, Françoise Rogier a suivi des études de Communication graphique à l’ENSAV de la Cambre. Pour ses illustrations, elle utilise la technique de la carte à gratter, idéale pour obtenir cette atmosphère particulière qui fait sa patte ! Son premier album C’est pour mieux te manger ! a reçu notamment le prix Québec/Wallonie-Bruxelles de littérature de jeunesse en 2013. Elle a également publié Les contes de A à Z, Un tour de cochon (sélection prix Versele 2016) et Rose cochon chez A pas de loups. Edition
Diffusion & Distribution
A pas de loups Laurence Nobécourt contact@apasdeloups.com www.apasdeloups.com
Serendip — Livres 10 rue du Tesson 75010 Paris + 33 (0) 1 40 38 18 14 www.serendip-livres.fr
La bonne place Clémence Sabbagh et Françoise Rogier Genre : Album A partir de : 5 ans Prix : 15,50 € Format : 23,5 cm x 31 cm 40 pages Sortie : 1 février 2019 ISBN : 9 782930 787497
Eliza va assister à un grand spectacle. On lui a dit qu’il était « fabuleux », « épatant » et même « jubilatoire » ! Dans la salle de théâtre, elle cherche sa place. Pas forcément la meilleure place, mais une place où elle est à l’aise. C’est ça l’important. Le spectacle va bientôt commencer ! Vite, vite, elle essaye tous les sièges — grands, petits, moelleux, durs… mais aucun ne lui va. Trouvera-t-elle enfin la bonne place ?
Un album malicieux sur la formation des identités et l’intégration à la société. Clémence Sabbagh est née à Paris. Des musées à la presse jeunesse, en passant par les jeux et le multimédia, c’est une touche-à-tout. Elle se lance sans cesse de nouveaux défis (photo, vidéo, écriture…) pour transmettre aux enfants son goût pour les mots et les images. Elle a publié chez les éditions A pas de loups et Gautier-Languereau. Elle vit à Toulouse. Née en 1966 à Liège, Françoise Rogier a suivi des études de Communication graphique à l’ENSAV de la Cambre. En tant qu’autrice-illustratrice, elle publié Les contes de A à Z, Un tour de cochon (sélection prix Versele 2016) et Picoti… Tous partis ? tous les trois chez A pas de loups. Elle vit à Bruxelles. Ensemble, elles ont collaboré sur l’album Rose cochon chez A pas de loups.
Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
Nouveauté février 2022
Le zèbre et le prisonnier Jenny Guillaume, Maxime Péroz Un prisonnier s’évade avec la complicité d’un zèbre. Et ils s’enfuient dans un monde surréaliste où un brin d’herbe peut se transformer en oiseau, et les oiseaux en notes de musique... À la découverte de la liberté, ils vont se réinventer dans cet univers où tout est imprévu, magique et surtout possible : celui du dessin. Les deux complices Maxime Péroz et Jenny Guillaume signent un album où l’humour et l’amitié s’épanouissent dans un univers BD truffé de trouvailles visuelles.
23 x 16 cm 40 pages ISBN 979-10-94908-26-6 Un livre muet et bicolore pour aller à l’essentiel. 12,90€ À partir de 4 ans Sortie prévue le 4 février Album muet en 1 pantone sur papier coloré Thèmes :
bande dessinée, amitié, liberté, muet Jenny Guillaume autrice Le zèbre et le prisonnier est son premier livre
Maxime Péroz illustrateur Big bang Saïgon (2017), La boite à bulles L’arrache coeur (2012), Delcourt Vies tranchées (2010), Delcourt
le diplodocus 14 rue du dr Rocheblave 30260 Quissac www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
Diffusion & Distribution Serendip-livres 21bis, rue Arnold Géraux 93450 L’Île St Denis Tél. : 01.40.38.18.14 gencod dilicom : 3019000119404
Nouveauté février 2022
Le zèbre et le prisonnier
Nouveauté février 2022
Le zèbre et le prisonnier
UN AIR DE VOYAGE Autrice : Julia BILLET Musicien : Nicolas COME Photographe : Patrick JACQUES
LIVRE SOUPLE AVEC RABATS à partir de 13 / 14 ans format : 170/240 mm nombre de pages : 96 prix : 13€ Février 2022 / ISBN : 979-10-92353-69-3
MOTS CLES : GENS DU VOYAGE
Un livre à lire, à regarder, à écouter... Un livre curieux, né de la curiosité d’une autrice, d’un photographe et d’un musicien. Ils sont partis ensemble à la rencontre de voyageurs, qu’on nomme aussi gens du voyage et sont revenus avec un tas de récits, d’images et d’ambiances. Puis, ils ont réinventé des histoires, parfois drôles, parfois graves, parfois douces et légères et ils ont mêlés leurs voix, leurs regards pour vous faire découvrir cette partie de notre humanité que nous connaissons si peu, et surtout si mal..
Julia Billet est née en 1962 et réside dans les Vosges. Elle écrit souvent la nuit et savoure ou engloutit les livres, selon son humeur. Outre son activité d’écrivain, elle anime des formations pour adultes et des ateliers d’écriture. Ainsi elle se rend dans les hôpitaux, prisons, foyers, CFA, entreprises, bibliothèques, etc. pour faire part de son expérience. Elle est également enseignante aux Beaux Art d'Epinal. Elle signe son 16ème texte aux EDPP. Nicolas Côme signe pour l’occasion sa 1ère collaboration à l’édition. Diplômé du CFMI de Sélestat et multi-instrumentiste, il a une belle expérience dans l’animation d’ateliers et les rencontres. Patrick Jacques a fait de la photo reportage, a collaboré pendant un temps à Libé, tout en développant une œuvre singulière, du côté de l’humanisme et de la poésie. Il est aujourd’hui enseignant à l’école supérieure d’art d’Épinal et il expose régulièrement . Il ne travaille quasiment qu’en argentique, utilise la chambre noire, le sténopé, divers appareils photographiques en fonction de ses projets et sujets. Le labo est pour lui un lieu de création : il y tire ses photographies, use de procédés qui ressemblent parfois à de la magie.
Note d’intention « Un air de voyage », livre à six mains. Julia Billet, autrice, Nicolas Côme, preneur de son/compositeur, Patrick Jacques, Photographe. On a tous des idées préconçues sur ceux qu’on nomme les gens du voyage. Patrick, photographe, Nico, musicien et moi-même, n’échappions pas à cette règle. Grâce à deux « gadjès des papiers » , Hélène et Jéremy, nous avons pu, plusieurs mois durant, nous rendre sur des aires du voyage, et ainsi rencontrer des personnes, une culture, un art de vivre. J’ai écouté des histoires du quotidien et du passé, j’ai observé ; Patrick a fait des portraits, a saisi des scènes et des reflets ; Nico a enregistré des sons, du concert improvisé de guitaristes au bruit de la ferraille qui cogne, aux chants d’oiseaux et d’enfants. Le temps n’est plus le même quand on entre dans le monde manouche. L’ici et maintenant rend tout possible, mais projeter, anticiper, ne veut plus rien dire. La vie se vit dans l’instant, jamais dans l’hypothétique. Pas toujours facile pour nous qui étions dans la pensée d’un projet, la construction d’un livre hybride. Mais quel émerveillement à chaque rencontre : jamais il ne s’est passé ce que nous avions imaginé, ce que nous attendions. Il nous a fallu un peu de temps pour remettre en perspective notre propre notion de la temporalité, et c’est peut-être alors que nous avons commencé à percevoir que pour travailler avec justesse, nous devions nous aussi habiter entièrement ces moments, sans faire de plans sur le futur ou une quelconque comète. Et pour finir, ça a été assez simple. L’humour est tellement présent dans la culture manouche, un humour piquant qui ne manque jamais de dérision ni d’autodérision, que le rire a ouvert bien des portes : celles des caravanes mais aussi celles de la parole . J’ai choisi d’écrire des nouvelles pour aborder la culture manouche avec la liberté que permet ce genre. J’ai pu passer d’un récit à un autre, et ainsi évoquer des aspects très différents de ce que j’ai pu découvrir, entendre, comprendre, sentir. Il s’agit de fictions, mais elles viennent puiser dans des mots, des récits, des sensations, des images et des rêves issus de ces rencontres. J’ai tenté d’être fidèle à l’esprit, sans pour autant retranscrire ce qui aurait pu être des témoignages. Je crois au pouvoir de la fiction, de la littérature, qui je pense, parle mieux du réel que le documentaire. Patrick a eu quant à lui une approche photographique qui relève du poétique bien plus que du reportage. Il a photographié des personnes, des lieux, des non-lieux et chaque photo vient raconter des histoires. Ses images sont des récits qui titillent l’imaginaire et nous font voyager. Quant à Nico, il est parvenu à rendre cette ambiance sonore tellement particulière de ces lieux en bordure de forêts et bien souvent aussi d’usines. Il révèle, dans des QR codes, des instants présents, les rires, les bruits du travail, une chanson, une discussion, le grésillement de câbles électriques. Et il compose ainsi des mouvements de symphonie. Notre livre mêle nos voix, nos regards et tout ce que nous avons glané, ici et là. Aucun de nous trois n’illustre l’un ou l’autre. Nous racontons des histoires dans nos langues respectives. Nous donnons à lire, à voir, à écouter, avec cette envie que ceux qui tiendront ce livre dans leurs mains remettront en question leurs a priori, leurs idées préconçues sur les gens du voyage. Il ne s’agit pas de rendre hommage, de glorifier, mais seulement de montrer, de faire entendre que si nos modes de vie, nos cultures sont différents, ils ne devrait en rien nous empêcher de vivre côte à côte, en intelligence, en respect, et même bien plus, en amitié. Julia Billet
Les auteurs aux EDPP
Julia Billet et Patrick Jacques : CHAMBRE D’OMBRE
Julia Billet : LA FEUILLE / LES FOURMIS / LE CAILLOU Coll « Faire société » : LE SECRET DES LUCIOLES / 1+1=1 / LES AILES DU VENT—UN POTAGER QUI EN SAIT
LONG / Coll « Pourquoi pas la terre » : AU FIL DE L’EAU Lutte contre l’illettrisme : MO / LE MYSTERE DE LA CHAMBRE FROIDE « Pourquoi pas l’écriture » : L’ECRIVANTAIRE / CORPS VIVRE LIVRE
ET GRAPHIE / CARACOLAVIE
LA BERLUE
Bérengère MARILLER-GOBBER
VOCE VERSO
DIFFUSION & DISTRIBUTEUR
Album sans texte à partir de 5 ans reliure carton (dos carré), 40 pages Format : 230 x 155 mm ISBN : 979-10-95030-19-5 Parution : 4 Février 2022 Tirage : 1 500 exemplaires Prix : 14,50 €
L'HISTOIRE
Bizarre, vous avez dit bizarre ? En rentrant de l’école, un enfant n’en croit pas ses yeux. Les oiseaux semblent suspendus aux branches des arbres comme à un mobile et un monsieur a la tête de son chien. Mais ce n’est pas tout ! À la maison, une baleine prend son bain, son père promène un tapir dans le jardin et le chat détricote sa grand-mère. Des animaux en tout genre peuplent la chambre du petit garçon, son lit semble même abriter une jungle sauvage… Aurait-il la berlue ? La vie est plus drôle et plus poétique sans lunettes ! L'AUTEURE
Bérengère Mariller-Gobber a étudié à l’école des Beaux-Arts de Besançon puis à l’école Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Elle intervient régulièrement au près des jeunes et des adultes handicapés, afin de présenter des parties de son métier (dessin, médias, photographie). Son premier album en tant qu’auteure-illustratrice, Adèle, est paru aux éditions Maison Eliza. Elle a ensuite travaillé pour plusieurs éditeurs jeunesse (De La Martinière jeunesse, Milan, L’Étagère du bas, Glénat). LES POINTS CLÉS
Un album sans texte coloré où Bérengère MarillerGobber donne à voir un monde loufoque qui permet d’enchanter le quotidien d’un enfant. De surprise en surprise, chaque double page interroge le lecteur : cherche et trouve à quelle réalité cette scène absurde fait référence. Des touches d’humour et de tendresse ponctuent l’histoire et les images jusqu’à la scène finale où tous les personnages retrouvent leur rassurante forme habituelle. Les lunettes sont le symbole du regard posé sur le monde : à travers cet ouvrage, l’auteure amène à réfléchir aux différents points de vue qu’on peut poser sur le réel et sur la puissance de l’imaginaire.
38 rue Servan - 75011Paris + 33 (0) 6 37 88 74 55
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soire provi e r u t r couve
Alice Zavaro
DANS SA BULLE (titre provisoire) Marie Bretin Genre : album sans texte A partir de : 4 ans Relié, couverture cartonnée 36 pages
Format : 230 X 155 mm Tirage : 1000 exemplaires ISBN : 979-10-95030-05-8 Parution : Octobre 2016 Prix : 14,50 euros
Dans sa bulle marie bretin
L’HISTOIRE
Une petite fille observe la ville du haut de son mur. Elle semble un peu renfermée, presque indifférente. Le bruit de la ville, celui de l’eau qui coule, les rires de ses camarades de classe, tout cela, elle ne l’entend pas car elle est sourde. Son monde à elle, c’est sentir, toucher, voir. Un monde dans lequel regarder les étoiles, sentir l’odeur du pain grillé sont ses petits plaisirs. Un jour, poussée par l’urgence d’aider un petit garçon qui se fait chahuter dans la cour de récréation, elle décide de faire entendre sa voix pour lui venir en aide. C’est pour elle le début d’une amitié qui va doucement ouvrir la bulle dans laquelle elle se trouvait.
L’AUTEUR Marie Bretin est née dans la région parisienne en 1988, elle a étudié le graphisme et l’illustration à Sèvres puis à Toulouse. Depuis septembre 2014, elle s’est lancée en tant qu’illustratrice indépendante. Elle fait vivre ses illustrations à travers l’édition ou la presse jeunesse. « Dans sa bulle » est son tout premier livre jeunesse! Marie Bretin vit et travaille à Paris.
ARGUMENTS
• Un livre qui aborde avec délicatesse le thème de la surdité • Un jeu sur la bichromie qui permet de comprendre les interactions de l’enfant avec le monde extérieur (tout ce qu’elle peut percevoir est de la même couleur qu’elle). • L’enfant surmonte son handicap et se lie d’amitié avec un autre petit garçon
ÉDITION VOCE VERSO
12 rue de la pierre levée - 75011 Tél. : + 33 (0) 6 12 15 97 www.voceverso.com / contact@voceverso.com
DIFFUSION & DISTRIBUTION SERENDIP - LIVRES
10 rue Tesson - 75010 Tél. : + 33 (0) 1 40 38 18 14 www.serendip-livres.fr
Peur Noire Marie Halleux Genre : album sans texte À partir de : 3 ans Relié, couverture rigide 40 pages
Format : 230 x 155 mm Tirage : 1000 exemplaires ISBN : 979-10-95030-03-4 En réimpression : disponible le 20 juillet 2017 Prix : 14,50 euros
L’HISTOIRE
La peur, la trouille, le cauchemar ? Quelle est donc cette forme qui grandit, grandit, tel un monstre, prêt à happer la petite fille ? Comment lui échapper ? Elle résiste, se débat, ruse et finit par puiser suffisamment de force et de courage en elle pour la réduire en miettes.
L’AUTEUR
Marie Halleux est diplômée d’un Master à l’Académie des Beaux-arts de Liège après trois années à Saint-Luc. Son travail est principalement axé sur la transcription graphique de la sensibilité, de la poésie des petites choses quotidiennes, mais il peut aussi aborder des sujets plus graves traités avec légèreté et délicatesse. Peur Noire est son premier livre publié.
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ARGUMENTS
Une histoire pour apprivoiser ses peurs en puisant dans ses propres ressources Thème universel de la peur imaginaire mais qui n’en est pas moins terrifiante Un dénouement constructif et plein d’humour Peur noire est dans la sélection du jury de la Petite fureur, concours organisé par le Service général des Lettres et du Livre du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Wolf (maison de la littérature jeunesse en Belgique).
ÉDITION VOCE VERSO
12 rue de la pierre levée - 75011 Tél. : + 33 (0) 6 12 15 97 www.voceverso.com//contact@voceverso.com
DIFFUSION & DISTRIBUTION SERENDIP - LIVRES
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Agathe HALAIS
Genre : album sans texte A partir de : 4 ans Relié, couverture cartonnée 48 pages 16 € ISBN : 979-10-95030-00-3
mur murs / Agathe Halais
mur murs
Format : 230 X 155 mm Tirage : 1500 exemplaires ISBN : 979-10-95030-00-3 Parution : Octobre 2015 Prix : 16 euros
mur murs Agathe Halais
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L’HIstoire
Une petite fille et ses parents visitent une maison à vendre. Curieuse, elle décide d’explorer seule la maison et déambule dans les pièces tapissées de papier peint. Son imagination prend le pouvoir et les murs de la maison se transforment sous ses yeux, la faisant tour à tour passer par différentes émotions : la surprise, la peur, l’amusement.
l’auteur Agathe Halais est née à Rennes en 1983, elle étudie à l’institut Saint Luc de Liège et à L’ERG à Bruxelles en narration, illustration et gravure. Elle dessine et grave délicatement les supports de ses univers surannés, à la douceur - autant que l’âpreté - toute féminine. Pour ce faire, elle manie les gouges, pointes sèches et critérium 0,3. On retrouve l’unité de son trait dans ses illustrations, dessins, et gravures. Agathe Halais vit et travaille à Rennes.
Arguments • La palette des différentes émotions de la petite fille, fruit des projections de son imagination. • L’universalité du propos : qui n’a pas un jour transformé dans son esprit un objet, un nuage, une image ? • L’illustration de la capacité à fusionner fantaisie et réalité, caractéristique essentielle de l’enfance.
DIFFUSION & DISTRIBUTION : Serendip - livres Editions Voce verso 12 rue de la pierre levée - 75011 paris tél. : + 33 (0) 6 12 15 97 11 e mail : contact@voceverso.com site : www.voceverso.com
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Le Refus (titre provisoire) Marine Rainjonneau Genre : album sans texte A partir de : 6 ans Relié, couverture rigide 40 pages
Format : 230 x 155 mm Tirage : 1000 exemplaires ISBN : 979-10-95030-04-1 Parution : Octobre 2016 Prix : 14,50 euros
L’HISTOIRE
Un grand frère et ses deux petites soeurs voient leur vie chamboulée le jour où leurs parents annoncent qu’ils se séparent. Chacun gère la nouvelle comme il peut. L’aîné, lui, refuse cette situation. Peu importe les deux maisons, peu importe l’absence de son père ou de sa mère, dans sa tête, pour lui, tout est toujours comme avant. À force de nier la réalité, il commence à se perdre complètement. Mais c’est sans compter sur l’aide de ses soeurs qui refusent de voir leur grand frère s’éloigner de leur monde.
L’AUTEUR Marine Rainjonneau est née à Toulouse en 1994. Elle a quitté son cher sud pour apprendre à inventer et construire des espaces. Elle s’est très vite rendue compte qu’elle préférait inventer et raconter des histoires. Depuis, elle étudie la gravure à l’École Estienne, et prend le temps de penser l’image et de lui faire dire ce qui lui tient à coeur.
ARGUMENTS
• Thème de la séparation des parents au sein d’une famille, du déni d’un enfant face à une situation qui le fait souffrir et de la solidarité au sein de la fratrie qui se révèle être le moyen de surmonter l’épreuve. • L’opposition entre les couleurs (la présence, l’insouciance) et le blanc (la séparation, l’absence, le manque, le déni) donne à cet album une réelle puissance émotionnelle. • Le dénouement est positif, plein d’espoir, ce sont les enfants qui trouvent la solution en eux.
ÉDITION VOCE VERSO
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Mathilde Magnan
Mathilde Magnan Genre : album sans texte A partir de 4 ans Relié, couverture cartonnée 48 pages Format : 155 X 230 mm Tirage: 1500 exemplaires ISBN : 979-10-95030-01-0 Parution : Octobre 2015 Prix : 16 euros€
L’HIstoire
Chaque page tournée est une immersion, de plus en plus profonde, dans le monde souterrain peuplé de galeries, passages, rencontres. Autant de cycles qui se croisent, commencent, finissent ou se poursuivent...
l’auteur
Née en 1984, Mathilde Magnan a reniflé l’air de Paris pendant 19 ans, puis trois ans d’air Bruxellois à faire de la BD l’ont amenés à adopter l’air des Cévennes qu’elle n’a plus quitté depuis 2006. Faire du dessin ou être fermière ? Telle était la question lorsqu’elle était petite... Aujourd’hui point de veau, vache, cochon, couvée, mais beaucoup plus d’animaux peuplent ses dessins ! Aussi bien pour les petits que pour les grands, c’est tout un monde de faune, flore et autres spécimens qu’elle explore en tout sens et de toutes les couleurs et qui nourrit sans cesse son travail d’illustration. Tout un petit peuple pour faire de belles rencontres...
Arguments • • • •
Une lecture de l’image dynamique à la manière d’un flip book. L’illustration très réaliste aux dessins délicats peint une nature poétique. La découverte d’un monde souterrain tel qu’on aimerait pouvoir l’explorer. L’évocation de plusieurs cycles de vies et le passage d’un règne à l’autre : aérien, terrestre et aquatique.
Editions Voce verso 12 rue de la pierre levée - 75011 paris tél. : + 33 (0) 6 12 15 97 11 e mail : contact@voceverso.com site : www.voceverso.com
DIFFUSION & DISTRIBUTION : Serendip - livres 10 rue Tesson - 75010 Paris Tél. : 01 40 38 18 14 http://serendip-livres.fr
À LA VOLETTE... Mathilde Magnan
Reliure piquée, 48 pages Format : 230 x 155 mm ISBN : 979-10-95030-10-2 Parution : Avril 2019 Tirage : 1 500 exemplaires Prix : 14,50 €
L'HISTOIRE
Aux premiers rayons du soleil, la vie s’éveille, des racines de l’arbre aux bourgeons des plus jeunes branches. Tout un monde s’affaire, fourmille et s’apprête au décollage. Coccinelle, libellule et mésange cohabitent, se croisent, se frôlent. Et ce coucou à peine sorti de l’œuf, prendra-t-il son envol avant la nuit ?
LES POINTS CLÉS
Une lecture de l’image à la manière d’un flip book Un voyage dans les airs à la découverte de la faune et de la flore de la forêt avec des intrus ! Des illustrations très réalistes qui côtoient un imaginaire poétique et plein d’humour UN DERNIER TOME TRÈS ATTENDU
L'ILLUSTRATRICE
Née en 1984, Mathilde Magnan a reniflé l’air de Paris pendant 19 ans, puis trois ans d’air Bruxellois à faire de la BD l’ont amenée à adopter l’air des Cévennes qu’elle n’a plus quitté depuis 2006. Aussi bien pour les petits que pour les grands, c’est tout un monde de faune, flore et autres spécimens qu’elle explore en tout sens et de toutes les couleurs et qui nourrit sans cesse son travail d’illustration.
La série qui avait débuté sous terre (Et après ?), pour se poursuivre sous l’eau (20 000 lieues sous la mare), se termine finalement dans les airs. Cet album s’inscrit dans la continuité des deux précédents en poursuivant l’exploration du thème du cycle : cycle de la nature, cycle d’une journée, cycle de la vie. Il peut tout à fait se lire séparement, comme chacun des deux autres volets.
VOCE VERSO
38 rue Servan - 75011Paris + 33 (0) 6 37 88 74 55
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DIFFUSION & DISTRIBUTEUR
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20 000 lieues sous la mare/ Mathilde Magnan
20 000 lieues sous la mare Mathilde Magnan Genre : album sans texte A partir de : 4 ans Relié, couverture cartonnée 48 pages
Format : 230 X 155 mm Tirage : 1500 exemplaires ISBN : 979-10-95030-06-5 Parution : Avril 2017 Prix : 14,50 euros
L’HISTOIRE
Quel étrange voyage sous la mare ! Un poisson rouge croise des tortues équilibristes, des tritons observés par un sous-marin, des moucherons surpris par un crapaud et d’autres créatures insolites. Quelques coups de nageoires plus loin, il fait une nouvelle rencontre : pas la plus étonnante mais sans doute celle qui l’emmène vers sa plus grande aventure.
L’AUTEUR Née en 1984, Mathilde Magnan a reniflé l’air de Paris pendant 19 ans, puis trois ans d’air Bruxellois à faire de la BD l’ont amenés à adopter l’air des Cévennes qu’elle n’a plus quitté depuis 2006. Aussi bien pour les petits que pour les grands, c’est tout un monde de faune, flore et autres spécimens qu’elle explore en tout sens et de toutes les couleurs et qui nourrit sans cesse son travail d’illustration.
ARGUMENTS
• Il s’agit de la suite de «Et après ?». On retrouve une lecture de l’image à la manière d’un flip book. • Découverte de la faune et la flore d’une mare (avec des intrus !). • Les illustrations très réalistes côtoient un imaginaire plein d’humour.
ÉDITION VOCE VERSO
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MARS
Coucou ! Nathalie Paulhiac Genre : Album A partir de : 2 ans Prix : 13€ Format : 17 x17 cm 32 pages Sortie : mars 2022 ISBN : 9782930787701
Cet album pour les tout-petits est inspiré de la comptine « Mon petit lapin est caché dans le jardin ». Un texte en rimes, très rythmé avec une structure répétitive. Nathalie Paulhiac a choisi un trait simple et épuré pour représenter les lapins contrastant avec un dessin plus détaillé pour les légumes. Un album ludique et vivant où l’enfant s’amusera à chercher le lapin dans certaines images, mimer, chanter et s’exclamer avec les nombreuses onomatopées ! Une nouvelle version de la comptine plus adaptée aux toutpetits. Ce livre a été offert aux nouveau-nés en 2020 et 2021 dans le cadre de l’opération La Fureur de lire et du Plan Lecture, avec le soutien de l’Office de la Naissance et de l’Enfance en Belgique.
Venue de France, c'est à Bruxelles, à l'Académie Royale des Beaux-Arts, que Nathalie Paulhiac a effectué ses études en illustration. Son univers poétique et ludique est fait de petits bouts de papiers découpés, de taches non désirées et de fonds colorés. Elle vit et travaille à Bruxelles où elle partage son temps entre l'animation d'ateliers créatifs pour enfants et l'illustration. Chez A pas de loups elle a illustré Le mur et Ugo, tu rêves ? Edition A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribution Serendip — Livres • 21 bis, rue A. Géraux 93450 L'Île-St-Denis • www.serendip-livres.fr
COLLEC TION ASK I P
ART&FICTION
ALBUM JEUNESSE
Julia SØrensen
Comme un poisson-fleur Ouvrage écrit et illustré par Julia Sørensen, plasticienne et auteure romande, il aborde en douceur les thèmes de la parentalité, de la différence, et de l’inclusion à travers l’histoire de Marcel, né avec les pieds palmés et un chromosome en plus. Le livre suit le quotidien de Marcel de sa naissance à ses premiers jours d’école. Il parle des relations de cet enfant au monde, aux autres enfants, mais aussi de la place qu’on lui fait. Le livre évoque également un mot enterré dans le jardin par ses parents qui « ne savent pas très bien qu’en penser », puis déterré et placé dans un vase grâce à Esther, une jeune adulte qui a eu le temps de l’apprivoiser pour elle-même. Marcel a les pieds palmés, distribue des sourires, se débrouille très bien pour faire des
bêtises, collectionne avec ses amis les cailloux pas comme les autres, n’aura peut-être pas très envie de rester assis des heures dans une salle de classe, mais surtout, se fiche pas mal de ce mot que ses parents ont enterré. Ce mot prononcé pour la première fois à la naissance de Marcel est un diagnostic. Comme un poisson-fleur propose d’aller au-delà de la terminologie médicale et des préjugés qui l’accompagnent parfois pour découvrir Marcel, ses émotions et celles de ses parents, leur vie de tous les jours. En couleur et en gris, parce que tout parcours est fait de hauts et de bas, Julia Sørensen nous offre une balade poétique entre siestes, chromosomes et hautes herbes, au fil de l’ordinaire.
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 4 M A R S 2 0 2 2 —
27 x 19 cm, 48 pages 978-2-88964-013-3 chf 22 / euro 18 — genre album jeunesse sujets abordés parentalité, quotidien, différence, inclusion format
© Tonatiuh Ambrosetti
isbn
stes, ie s e tr n e e u q ti é o p Une balade s , au e b r e h s te u a h t e s chromosome fil de l'ordinaire. IP ED LE PREMIER LIVR
ES ÉDITIONS ASK
———Julia Sørensen, née en 1979 à Constance, est une artiste et auteure suisse. Diplômée de la HEAD en 2005, elle développe un travail d’écriture souvent fragmentaire publié notamment aux éditions des sauvages et chez art&fiction. Son travail plastique oscille entre texte et dessin, il se construit en général à partir d’un lieu ou d’une contrainte et s’intéresse à l’imperceptible. Elle est également éditrice au sein des éditions art&fiction à Lausanne. Elle a publié (FA-FU) en 2018 chet art&fiction. Comme un poisson-fleur est son premier livre pour enfants. Elle vit et travaille à Marchissy (VD) depuis 2011.———
A S S O C I AT I O N A S K I P
ALBUM JEUNESSE
Julia SØrensen
Comme un poisson-fleur askip est une nouvelle collection de livres jeunesse à Lausanne, faisant la part belle aux auteurs·trices et illustrateurs·trices de Suisse romande. askip c’est des livres prêts à être racontés, regardés, manipulés par de grandes et petites mains, parfois pleines de chocolat. Ils abritent des histoires pour rêver, rigoler, aimer, se fâcher, pour s’endormir ou se réveiller. Au début d’askip, il y a Hélène et Stéphanie, qui se connaissent depuis longtemps. Parfois elles travaillent ensemble à fabriquer des livres avec
des enfants, dans des écoles. Hélène rencontre Julia autour d’un ou plusieurs projets. De livre(s), évidemment. De livre(s) pour les enfants, plus précisément. Hélène, Stéphanie et Julia décident de travailler ensemble, toutes les trois, pour faire tout ça et plein d’autres choses, mais surtout des livres pour les enfants. Yves les rejoint, pour l’organisation et le sérieux. À ce qu’il paraît. Voici askip’…
grandir et r u o p s e r v li s e d : askip se r aussi pour rapetis SE ROMANDE UNE COLL ABOR
ATION 10 0% SUIS
———Relieuse indépendante diplômée de La Cambre (Bruxelles), Hélène Montero développe son activité autour de projets de livres pour artistes, de l’unique à la petite série, du concept à la réalisation. Intervenante à l’edhea depuis 2018 en propédeutique, elle accorde une place importante à la transmission du savoir et des techniques.——— ———Graphiste indépendante, diplômée de la HEAD (Genève) et risographe, Stéphanie Tschopp alias madame pastèque propose un graphisme coloré à la typographie soignée. Elle travaille au sein de L-Imprimerie, collectif d’artistes lausannois·es, et a obtenu une médaille de bronze au Deutscher Fotobuchpreis 2020 pour la mise en page d’un ouvrage sur la grève féministe.———
J U L I A S Ø R E N S E N | CO M M E U N P O I S S O N - F L E U R
EXTRAITS
J U L I A S Ø R E N S E N | CO M M E U N P O I S S O N - F L E U R
EXTRAITS
J U L I A S Ø R E N S E N | CO M M E U N P O I S S O N - F L E U R
EXTRAITS
J U L I A S Ø R E N S E N | CO M M E U N P O I S S O N - F L E U R
EXTRAITS
sombre Couverture provisoire
Patrice Favaro
C’est l’heure de la sieste, il n’y a personne dans la rue. Sombre est en avance pour se rendre au collège quand il est abordé par un jeune type sur un scooter jaune. Un pédophile. Il réussit à fuir. Mais demain, les autres jours ? Comment faire pour ne plus vivre la peur au ventre ?
calicot
Il se souvient alors que sa grand-mère cache un vieux revolver, petit, au canon très court : le Bouledogue…
Patrice Favaro est né à Nice. Il a été luthier, comédien. Éternel voyageur, connaisseur et amateur de l’Inde, grand marcheur, il partage aujourd’hui son temps entre Forcalquier et Toulouse.
8 euros 64 pages ; 12 x 19 cm Distributeur : SERENDIP Parution : 4 mars 2022 ISBN : 979-10-97340-15-5
extrait Une première détonation. Un bruit terrible. Les oreilles qui sifflent comme une bouilloire. Un boucan pareil, un aussi petit revolver, j’arrive pas à le croire. Et la fumée... Marbre a complètement disparu dans le nuage qu’a craché le Bouledogue. Je l’ai entendu pousser un cri. J’ai eu peur, j’ai pensé : le canon a explosé, il a la main arrachée. Mais non, c’était un cri de victoire et maintenant il se marre. Son rire résonne, multiplié par dix. Dix autres Marbre, cent peut-être : l’écho que renvoient les parois de béton du bunker. Je connaissais pas ce mot. C’est lui qui me l’a appris. C’est lui aussi qui m’a conduit ici pour qu’on fasse un essai de tir avec le Bouledogue. J’étais jamais venu dans le coin. C’est sur une colline au-dessus de la ville. De là on peut voir le port, la jetée, et même toute la baie. Le bunker, la plupart des gens l’ont oublié. Marbre prétend que, la nuit, il y en a qui fréquentent l’endroit. Il me dit pas pour quoi faire. Je lui demande pas. Il me tape sur l’épaule, il a l’air content. « ’tain, ce bazooka ! Te jure, ça va faire du dégât ! »
La Trouille Julia Billet
Julia Billet raconte la prison, vue de l’intérieur par un garçon d’une vingtaine d’années, condamné à une peine de douze mois. Quelques semaines avant sa sortie, une angoisse sournoise le taraude : la trouille de se retrouver dehors, libre, loin du rituel et de la monotonie de l’enfermement — une trouille physique qui l’empêche de dormir et de manger. Un roman initiatique qui raconte comment, grâce à une randonnée en haute montagne encadrée par l’administration pénitentiaire, il va se libérer du traumatisme de l’enfermement et ne plus avoir peur de grandir. Un livre salutaire qui se penche sur les dégâts entraînés par l’incarcération et le toutrépressif. Couverture provisoire
Julia Billet est enseignante aux Beaux-arts d’Épinal. Elle anime des ateliers d’écriture dans les hôpitaux, les bibliothèques, et les prisons. Elle a publié La Guerre de Catherine à l’école des Loisirs et de nombreux livres chez d’autres éditeurs, dont les éditions du Pourquoi pas.
9 euros 64 pages 12x19 cm Dos carré collé cousu 68 grammes
un détail sous silence Stéphane Botti
Quand il entre en 5e, le narrateur se rend compte de l’existence de son premier poil. Il en est fasciné et passe ses journées à le tripoter. C’est son secret. Il n’a pas d’ami assez proche à qui confier ce secret et il ne faut surtout pas que ses parents l’apprennent.
calicot
Mais un jour, il se rend compte que son père est au courant.
5 euros 32 pages ; 12 x 19 cm Distributeur : SERENDIP Parution : 4 mars 2022 ISBN : 979-10-97340-16-2
Comédien, ancien élève de l’école Florent, Stéphane Botti est aussi scénariste, mime, marionnettiste, metteur en scène. Lauréat du 1er concours de nouvelles organisé par la Charte ( Émergences) en 2018, il a publié « Peau d’Âne et la princesse qui-pue-du-bec » chez Magnard. Il habite dans le Perche.
extrait Depuis mon entrée en cinquième, j’avais souvent la main dans mon pantalon. La raison en était un poil. Un poil unique et insolite dont la présence me fascinait. Quand avait-il surgi, ce poil égaré ? J’avais beau explorer mes souvenirs, je ne parvenais pas à dater son apparition. Pourtant il était là, long et ferme, solitaire, caché, protégé sous mon caleçon. Et ma main droite ne pouvait s’empêcher d’aller vérifier son existence dès que je me retrouvais seul. Mon corps et moi avions besoin de nous habituer à ce nouveau locataire qui venait d’emménager dans un endroit inhabituel. Pour la première fois de ma vie, je m’intéressais au bas de mon ventre. Cette partie de mon anatomie ne m’avait pas particulièrement inspiré jusqu’à présent. Mais il y avait désormais un poil, un mystérieux poil qui avait décidé de pousser là.
Nouveauté mars 2022
Trognon Coralie Saudo, Guillaume Delannoy « Alors mon chéri, qu’est-ce que tu as fait à l’école aujourd’hui ? » Chaque jour, Antoine pose cette question à son fils avec joie et curiosité. Mais les réponses sont de plus en plus étonnantes. L’animal mascotte de la classe serait plus grand que la maîtresse ; il aurait même cassé le toit de l’école ! Son fils ne serait-il pas en train de lui raconter des carabistouilles ? Ou alors Antoine devrait peut-être lui faire un peu plus confiance…
20 x 20 cm 40 pages ISBN 979-10-94908-27-3 12,90€ À partir de 4 ans Sortie prévue le 4 mars Thèmes :
humour, école, dragon, relation parent-enfant
Coralie Saudo et Guillaume Delannoy nous livre un album hilarant aux illustrations foisonnantes de détails cocasses. Vous pensez que votre enfant a une imagination débordante ? Et s’il disait tout simplement la vérité ?
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Coralie Saudo autrice Bibliographie sélective : Albertus (2021) L’élan vert Petit ouistiti découvre les formes (2021) Casterman Tempête de poulpes (2021) Mijade
Guillaume Delannoy illustrateur Trognon est son premier livre
le diplodocus 14 rue du dr Rocheblave 30260 Quissac www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
Diffusion & Distribution Serendip-livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01.40.38.18.14 gencod dilicom : 3019000119404
Nouveauté mars 2022
Trognon
Nouveauté mars 2022
Trognon
LITTERATURE
C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY
ART&FICTION
ROMAN
Laurence Boissier
Histoire d’un soulèvement RÉIMPRESSION
Tout a été consigné dans un cahier où l’on trouve l’empreinte de plusieurs histoires, la grande, celle du soulèvement des Alpes, racontée par un guide excentrique, la petite, celle de la vie quotidienne d’un groupe de randonneurs. Neuf jours de marche ponctués par les paysages traversés, l’effort, le poids du sac, la promiscuité dans les cabanes. La petite troupe s’est à la fois bien et mal entendue. Partie sans entraînement, une citadine se disant autrice mélange ses propres
souvenirs, les premiers cours de ski, les appartements de vacances loués en famille, à ceux, immémoriaux, d’un attachant fossile. Le guide réussira-t-il à mettre en évidence le lien entre les convections du noyau terrestre et la présence sur l’alpe de ces marcheurs ? Malheureusement, le cahier finira dans la crevasse d’un glacier et avec lui, ce qui aurait dû être l’histoire vraie de cette randonnée.
D I S P O N I B L E D È S L E 1 O C TO B R E 2 0 21
isbn
LA LIBERTÉ
« DRÔLE DE BESTIAIRE » THIERRY RABOUD
3 ÉDITIONS
2000 EXEMPLAIRES PRIX DES LECTEURS DE LA VILLE DE LAUSANNE
ONTIN « LES PL AQUES C . ULES À DÉRIVER SE S LE S PA T N NE SO
——— Laurence Boissier, née en 1965, vit à Genève. Auteure qui excelle dans la forme brève, elle est également artiste et architecte d’intérieur. Elle intègre Bern ist Überall en 2011, collectif d’écrivains, avec lequel elle monte régulièrement sur scène. PRIX : Prix suisse de littérature, 2017 ; Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne, 2018 ; Prix Pittard de l’Andelyn, 2018 PUBLICATIONS : Safari, art&fiction publications / Der Gesunde Menschenversand, 2019 ; Rentrée des classes, art&fiction, 2017 ; Inventaire des lieux, art&fiction, 2015, rééd. 2017 ; Cahier des charges, d’autre part, 2011 ; Noces, Ripopée, 2011 ; Projet de salon pour Madame B, art&fiction, 2010 ———
© Sophie Kandaouroff
11 x 17.5 cm, 248 pages 978-2-940570-90-4 chf 17.80 / euro 14 — genre roman multi-strates sujets abordés histoire des Alpes, récit des origines, fertilité format
: autour s e lp A s le s n a d s r 9 jou is elle a m , e v lè u o s e s t u d'elle, to peine… ENTALES
L AU R E N C E B O I S S I E R | H I S TO I R E D ’ U N S O U L È V E M E N T
PRESSE
L AU R E N C E B O I S S I E R | H I S TO I R E D ’ U N S O U L È V E M E N T
PRESSE
L’AUTEUR
Né dans les années 80 en Haute-Savoie, Antoine Sanchez grandit sur les berges du Léman. À l’origine contrebassiste, il partage son temps entre les ressources humaines, la composition musicale, les concerts et le travail d’écriture. Il vit aujourd’hui à Chalon-sur-Saône. C’est son premier ouvrage publié.
LE PÉGASE Antoine Sanchez
LE LIVRE
Roman
« Au Pégase, il y a ceux qui sont là depuis toujours. Le zinc, la bête et ce verre que l’on brandit en guise de prière, entre soif de joute et d’immobile. » Dans ce court roman, vous découvrirez un bar-tabac hors du temps, hanté par ses habitués, personnages en demi-teintes et véritables icônes du lieu, qui se trouvent avoir plus de relief qu’il n’y paraît. Ce texte émaillé de réflexions métaphysiques est un vrai petit théâtre, fait de ces vies cabossées dont on détourne habituellement le regard.
CONDTIONS COMMERCIALES
Bienvenue au Pégase !
Parution : 26/11/2020 Prix TTC : 15 euros Nombre de pages : 108 Format : 13 x 18 cm Poids : 144 gr. ISBN : 9782956166023
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Stéphane Émond, de la librairie Les Saisons, La Rochelle : « Si Le Pégase tient debout c’est grâce à ses piliers de bar, ses trognes — comme des saules pleureurs, rieurs aussi, ses habitués que l’on se prend à aimer car ils sont comme nous tous. Superbe... »
QUELQUES AVIS
Joachim Boitrelle, de la librairie La Procure, Reims : « On a là un grand, beau, foudroyant roman qui vous pétrit l’âme. » Anne-Laure, de la librairie Les Schistes Bleus, Cherbourg : « Grâce à une langue précise et une forme libre, souvent proche de la prose, on s’imbibe au fil des pages de ce bistrot, des solitudes et vacuités qui le hantent autant que de la pudique affection qui relie tout ce petit monde. » Valérie Fages, représentante chez Hachette : « Ce court roman, petit bijou d’humanité, arrive dans un moment où l’envie d’un petit café en terrasse est plus forte que jamais. » Allan, de la librairie des Cordeliers, Romanssur-Isère : « Un roman comme la petite lumière d’un rade ancien encore debout, continuant de jaunir à la manière d’une vieille photographie carte postale, lézardée et un peu racornie. Souvenir du grand temps, d’une bouillie de joies, de balivernes, de cartes et de bérets dans un grand nuage de fumée, avec les ballons alignés devant soi. Souvenir qui s’étiole malgré soi mais qu’on chérit plus que tout sans savoir le dire très franchement... »
Article paru dans Le Matricule des Anges n°221 / Mars 2021
L’AUTEUR
Pierre Barré est né dans les années 60 et habite à Montpellier. Auteur discret mais persévérant, c’est sa première œuvre publiée. Il préfère un relatif anonymat, afin de laisser toute sa place au texte.
UN MONDE
EN FRAGMENTS Pierre Barré
LE LIVRE
Récit
« La plus grande folie est d’imaginer savoir. »
.
Ce court texte nous transporte dans l’esprit d’un homme se retrouvant subitement bloqué dans un lit d’hôpital. Différents tableaux se succéderont alors, comme autant de moments de conscience du narrateur devenu mutique : visions, délires et réminiscences, autant de voix pour celui qui en est privé.
CONDTIONS COMMERCIALES
Servi par une langue pleine de surprises, et conçu comme une expérience littéraire, ce livre aux abords indéfinissables appelle la relecture : en se dévoilant à peine, il laisse au lecteur le soin de ses multiples interprétations.
Parution : 14/04/2018 Prix TTC : 11 euros Nombre de pages : 64 Format : 13 x 18 cm Poids : 70 gr. ISBN : 9782956166009
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Avis en page suivante !
Sandrine Giraud, libraire à la Fnac des Halles à Paris, blog L’Instant Livre : « Une prose hypnotique. » Géraldine Frognet, de la librairie OVNI à Arlon (Belgique) : « Un “putain” de bel objet. »
QUELQUES AVIS
Julien Tardif, de la librairie La Fleur qui pousse à l’intérieur, Dijon : « Ce livre est très fort, cette frontière entre réalité et divagation de la conscience et des souvenirs m’a beaucoup touché. » Joachim Boitrelle, de la librairie La Procure, Reims : « Quelle plume INCROYABLE ! » Julien Steiner, de la librairie L’Apostrophe, Épernay : « Ni roman ni poème, un livre pour les explorateurs des Autres Littératures. » Danièle Gay, de la librairie Lignes d’Horizon, Saujon : « J’ai beaucoup aimé ce texte, la langue, les images, la musique. Mais c’est une beauté troublante, je l’ai donc lu une deuxième fois et je pense qu’une troisième lecture n’épuisera toujours pas ce texte... » Andreas Lemaire, de la librairie Myriagone, Angers : « Sacré texte ! Difficile d’ailleurs de trouver les mots pour un livre dont le cœur de l’écriture est si abrupt, si proche du mutisme. Pierre Barré fait émerger de ses mots une forme d’égarement qui parvient pourtant à trouver un chemin, celui qui dit l’horreur sans la nommer, qui touche au sensible tout en provoquant de l’achoppement. Il déploie avec une réelle force une carte intérieure faite de béances, de trous, de cicatrices qui révèlent ce qui ne veut, ce qui ne peut sortir de la bouche. »
Collection « L’Officine », N°1, parution novembre 2020
Les Assises du Temps perdu « J’ai lu Proust comme on fait un rêve et j’ai très vite souhaité en garder une trace, figer ma perception des personnages en les rendant visibles et en leur donnant une place réelle dans l’espace, en leur donnant une assise. Un projet un peu prométhéen peut-être, mais chercher à s’approprier une œuvre aussi magistrale soit-elle, n’estce pas la plus belle façon de la célébrer ? » Anthony Guérrée
Fiche technique Format : 56 pages, 12 × 18,5 cm, reliure suisse Tirage : 500 exemplaires Prix de vente : 13 € Diffusion : pays francophones (présent sur Dilicom). Achat ferme, remise libraire 35 %.
Les Assises du temps perdu ouvre notre nouvelle collection « L’Officine ». Nous y publierons de beaux petits livres à tirage limité, soigneusement imprimés et façonnés, signant notre amour des curiosités littéraires.
ISBN : 978-2-9565635-4-9 Ce livre existe grâce au soutien de l’atelier Jespers, des papiers Fedrigoni et de l’imprimerie Allais.
Bouclard éditions
18 rue Geoffroy Drouet 44 000 Nantes
contact@bouclard-editions.fr 06 16 09 26 64
www.bouclard-editions.fr
Collection « L’Officine », N°1, parution novembre 2020
Les Assises du temps perdu Préface de Jérôme Bastianelli, Portraitisation et postace d’Émilie Houssa À l’été 2013, alors qu’il a un peu de temps à perdre, le designer Anthony Guerrée se découvre proustien. Il imagine alors de dessiner et faire fabriquer des chaises inspirées des personnages d’À la recherche du temps perdu. Ce livre restitue cette quête à travers un carnet de recherches mais aussi une réflexion profonde sur les liens entre la littérature et le design.
L’auteur : Anthony Guerrée Formé à l’École Boulle où le design s’envisage au prisme des métiers d’art, Anthony Guerrée s’est inscrit très tôt dans une dynamique réflexive oscillant entre tradition et innovation. Après avoir intègré le Studio Putman en 2010 pour mener des projets avec de grandes maisons, c’est en 2015 qu’il croise le chemin de Christophe Delcourt qu’il accompagne dans le design du mobilier Delcourt Collection mais aussi dans des collaborations avec des firmes internationales. Il développe aujourd’hui sa propre écriture, fruit de ses voyages, rencontres et lectures. Photo : Alexis Leclercq
J’ai lu Proust comme on fait un rêve et j’ai très vite souhaité en garder une trace, figer ma perception des personnages en les rendant visibles et en leur donnant une place réelle dans l’espace, en leur donnant une assise. Un projet un peu prométhéen peut-être, mais chercher à s’approprier une œuvre aussi magistrale soit-elle, n’est-ce pas la plus belle façon de la célébrer ?
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Hors collection, 2e tirage
Carte hydrographique de la littérature Hydrographie : topographie maritime ou lacustre qui a pour objet de lever le plan du fond des mers et des fleuves, et de déterminer les diverses profondeurs de l’eau, la force des courants et des marées, dans le but d’établir des cartes marines. Fiche technique
Le concept
Format : 9,4 x 23,5 cm plié, 47 x 65,8 cm ouvert 6 plis accordéon + 1 pli croisé
Cette carte hydrographique de la littérature présente les différents niveaux de profondeurs des livres exprimés non pas en mètres mais en nombre de pages. Précédemment publiée dans le numéro 3 de la revue Bouclard pour illustrer l’article de Fabrice Chillet : Les marins savent lire eux aussi.
Impression : offset quadri sur papier Fedrigoni Arcoprint Milk 100 gr, fabriqué et façonné en France par l’imprimerie Allais (44) Tirage : 1000 exemplaires Prix de vente : 10 € Diffusion : Serendip Première parution : 2020 ISBN : 978-2-493311-01-6
Bouclard éditions
7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye
contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18
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Hors collection, 2e tirage
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LA GRANDE SALLE À MANGER Laure Federiconi Laure Federiconi livre une série de fragments en prose poétique autour du tableau de Pierre Bonard «Grande salle à manger dans le jardin». Entre évocation des souvenirs d’enfance et de récits de voyage, ce recueil explore les ambiances et les errances d’un quotidien qui se compose et se décompose comme une série de tableaux. Ces fragments se suivent, et dirigent l’attention sur d’autres scènes, d’autres anecdotes et détails. Ici nous retournons dans les souvenirs d’un premier amour en Italie, là nous assistons au déménagement d’un parc de biches ou à la contemplation d’autres tableaux. L’art poétique de Laure Federiconi est celui d’une description perçante, sobre et voyageuse. Nous imaginons à sa lecture comment un peintre comme Pierre Bonard aurait pu lui-même saisir des instantanés, ficeler les interactions et les charger d’une intensité en suspension. Laure Federiconi écrit depuis qu’elle est en âge de tenir un crayon. Ses principales sources d’inspiration sont les chansons d’Elli et Jacno, Pierre Bonnard, les papillons et le village de Cursi, dans les Pouilles au Sud de l’Italie. La Grande Salle à manger est son premier recueil en prose poétique.
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Diffusion Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch Représentants : Philippe Berger (bande dessinée) > pberger@servidis.ch Pascal Cottin (littératures) > cottin.pascal1@gmail.com
— Collection : Mycélium mi-raisin Genre : Prose poétique Sujets abordés : Fragments, Pierre Bonard, tableaux — Format 11.5x16.5 cm, 64 pages ISBN 978-2-940700-07-3 CHF 12 / EUR 8 Parution 1er octobre 2021, Suisse / 1er Novembre 2021 pour la France, et la Belgique
JANVIER
L’échaudée Le sommaire du n°10 n’est pas encore arrêté, ci-dessous des extraits des numéros précédents
Genre / Revue Contre-culture – Essais socio-politiques – Approche poétique – Images – Utopie
Parution décembre 2021 isbn : 978-2-911917-20-2
170 x 240 mm 100 pages 11€
Parmi
Par ces temps de naufrage prévu, organisé, où mafieux et dépeceurs se frottent les mains, lors même qu’on décapite (comme toujours) à qui mieux mieux les gardiens de phare, l’Échaudée est ce canot où morts et vivants rament de concert, souquent et halètent – pirates de haute moralité bien sûr, révoltés qui ne se résignent pas, ou simples amoureux des vagues hautes et belles, brodant d’écume vivante leur séjour ici-bas. ■
les échaudés… (collaborateurs)
Manuel Anceau, Julien Bal, Christel Bertet, Cornelia Eichhorn, Alfredo Fernandes, Joël Gayraud, Claude Guillon, Alfred Jarry, Alain Joubert, Balthazar Kaplan, Josef Lada, Eve Mairot, LL de Mars, Paul Mattick, Chantal Montellier, Amaredine Mudejar, Américo Nunes, Charles Reeve, Jean-Luc Sahagian, Vardhui Sahagian, Barthélémy Schwartz, Anne van der Linden…
« L’ÉCHauDÉE N’EST PAS UN BROUET, TIÈDE, C’EST UN REVIGORANT ! » ENT’REVUES, LE 3 AVRIL 2020
L’échaudée
L’échaudée
L’échaudée
L’échaudée
C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY
ART&FICTION
ÉCRIT D'ARTISTE
Nathalie Perrin
Rimbaud, Rambo, Ramuz L' É T R A N G E D E S T I N D E Q U E LQ U E S M A I S O N S D ' É C R I VA I N S
« La Muette », la maison que Charles Ferdinand Ramuz achète en 1930 et où il décède en mai 1947. La veuve et la fille de l’écrivain, puis son petit-fils, l’occupent successivement jusqu’en 2011. C’est alors l’arrière-petite-fille de l’écrivain qui en hérite. Commence une bataille entre les héritiers, qui ont un projet immobilier de rénovation, et les défenseurs de la conservation intégrale de la maison pour en faire... une maison d’écrivain à disposition du public. Qu’est-ce qui nous incite depuis des siècles à préserver les lieux de la littérature, et même à les sacraliser ? Ils ne sont ni véritablement des musées, ni des bibliothèques, ni des bâtiments historiques, mais demeurent comme chargés de l’idée qu’ils sont un moyen pour amarrer un auteur à un lieu. Sinon pourquoi se bat-on pour
ces écrivains « patrimoniaux », leurs bureaux, leurs plumes et leurs gourmettes de baptême ? Quels motifs entraînent des milliers de visiteurs à s’engouffrer dans ces contresens inouïs : celui qu’est l’exposition de la littérature, étant donné qu’elle a vocation à circuler par la technologie du livre, et celui qu’est la visite d’une maison, qui n’est pas, par nature, construite pour recevoir un public ? Que révèlent les querelles qui naissent autour de la patrimonialisation de ces lieux ? Et plus encore, quelles raisons et quelles attentes poussent le public à défendre l’antre d’un homme disparu, qui écrivait sur du papier avec une plume non rechargeable ? Plus qu’un travail de recherche sur une maison d’écrivain, un vrai regard d’artiste contemporain sur le patrimoine vaudois.
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 7 J A N V I E R 2 0 2 2 —
11 x 17.5 cm, env. 160 pages 978-2-88964-021-8 chf 14.90 / euro 12 — genre écrit d'artiste, recherche sujets abordés Charles Ferdinand Ramuz, maison La Muette, patrimoine, héritage format isbn
erche h c e r e d il a v a tr n Plus qu’u ain , un iv r c ’é d n o is a m e n sur u porain m te n o c te s ti r ’a d regard audois. v e in o im tr a p le r su Z RDINAND R AMU LA MUET TE DE
——— Nathalie Perrin est née en 1989 à Genève. En 2014, elle obtient un Master en arts visuels à l’ECAL (École cantonale d'art de Lausanne) et un diplôme de muséologie à l’Université de Neuchâtel en 2018, cadre dans lequel elle initie ses recherches sur «La Muette». Son travail artistique s’attache à rendre visuels des cheminements de pensée et des idées. Il s’agit principalement de dessins sur papier, sous la forme de plans textuels, à mi-chemin entre la rêverie littéraire et le goût de l’endurance monastique. Nathalie Perrin dessine de foisonnants schémas qui lui permettent de référencer et de mettre en réseau citations, noms d’artistes, titres de livres et de films, etc. Une tentative à la fois d’ordonner le monde au fil de sa mémoire et de sa pensée, et de traduire la dynamique créatrice entraînée par ce mouvement. ———
CHARLES FE E PERRIN SELON NATHALI
EXTRAITS
N AT H A L I E P E R R I N | L A M U E T T E
PRÉAMBULE Il y a environ trois millions d’années, une vie s’achevait, probablement au fond du lit d’une rivière, dans ce qu’on appelle aujourd’hui la dépression de l’Afar, en Ethiopie. Je partais en Afrique dans le but de voir de mes yeux une étonnante relique : les ossements de Lucy, conservés au musée national d’Addis-Abeba. J’avais vingt-deux ans, je portais une de ces chemises qui sentent encore la lessive du foyer et l’inquiétude des mères. J’arrivais dans la capitale de nuit, avec l’intégrale de Joseph Kessel sous le bras, un dictionnaire d’amharique et la chance des débutants. Je n’avais trouvé personne pour m’accompagner là-bas, et encore moins pour des motifs paléontologiques. Au bout d’un mois, j’avais englouti la moitié nord du pays, de la frontière soudanaise à l’entrée de la plaine des Danakils, en passant par les palais de Gondar et l’ancien royaume d’Aksoum. Je n’avais pas parlé français depuis plusieurs semaines, et lorsque j’ai entendu que la maison de Rimbaud se trouvait dans la région, j’ai eu envie d’y aller. Plus que ça, j’en ai eu besoin. Retrouver sa langue maternelle, comme on a besoin de siffloter pour avoir moins peur de la nuit. Là, il y avait une demi-douzaine d’Européens et puis des hyènes pas froussardes pour un sou, quelques poèmes peints sur les murs et cette étrange fraternité qui lie les voyageurs entre eux lorsqu’ils sont loin du pays natal. Harar c’est une ville avec des centaines de mosquées, des maisons closes et des tonnes de khat. On y sentait le feu, le diesel, le café, le gin bon marché, la rose, le savon et la peinture. Dans plusieurs bars, on avait affiché des images de Sylvester Stallone jouant Rambo. À Harar, Rimbaud avait vécu dans une maison, c’est sûr. Mais pas celle-là, dont la construction était postérieure à la mort du poète. Ce qu’il y avait de très mystérieux et d’incompréhensible, c’est que nous étions plusieurs à avoir traversé un immense territoire, sur des routes de fortune et dans des conditions éreintantes, pour toucher avec une espèce de piété les murs de la fausse maison d’un écrivain que nous n’avions jamais vraiment lu. Et encore, qui était confondu, sur place, avec l’interprète de Rocky Balboa. Quelques années plus tard, j’allais devoir définir le sujet d’un travail académique pour achever mes études universitaires. En effectuant un stage au Musée de Pully, je me retrouvais plongée fortuitement dans une controverse impliquant la maison de Ramuz, qui était collée au musée. Entre les méthodes modernes de conservation des amphores et les pro-
blématiques liées aux maisons d’écrivains, j’avais choisi Ramuz. Parce que c’était aussi une façon de comprendre le mystère de Harar. D’une certaine manière, ce livre doit beaucoup à Lucy et à l’espèce éteinte des Australopithecus afarensis. * PREMIÈRE PARTIE « À l’université, j’étais obsédé par la lecture de la vie de Rimbaud et de Baudelaire. J’étais imprégné de poètes fous.» Iggy Pop TROIS JAPONAIS SOUS LA PLUIE Trois ans me séparaient encore du séjour à Pully, et plusieurs événements galvanisèrent la curiosité éprouvée devant la maison de Harar. C’était une curiosité sérieuse, un étonnement sincère et qui allait grandissant. À la frontière du Pakistan par exemple, on m’avait indiqué la route pour joindre Jalalpur Jattan, ville antique fondée sur la tombe de Bucéphale. Ni un roi, ni un saint, ni un savant… mais un cheval, celui d’Alexandre le Grand. Au Tigré, l’église SainteMarie-de-Sion abritait l’Arche d’alliance de Moïse, qu’on ne peut voir – dit-on – sans risquer de prendre feu instantanément. J’avais vu des voyageurs se presser en chaussettes Rohner sur les tombes du roi Darius et d’Artaxerxès, au sanctuaire de Zoroastre, dans les maisons de Durrell au Caire, de Gibran au Liban ou de Malaparte sur la côte amalfitaine. Nous étions toujours quelques-uns au moins, parfois plusieurs dizaines, avec des petits guides, des petites notes, des petites questions. En arrivant à Pully, en février 2016 précisément, j’ai vu trois Japonais sous la pluie. Ils attendaient immobiles devant la maison de Ramuz, qui était fermée. Et je me questionnais sur les raisons pour lesquelles ces homines sapientes se tenaient debout en pleine averse, à dix mille kilomètres de chez eux, devant la demeure d’un écrivain, comme ils l’auraient fait devant celle d’un roi, ou même d’un cheval, mais pas devant celle d’un vendeur d’automobiles. C’est dans les ouvrages de Georges Poisson, docteur honoris causa de l’université de Sōka — à Tokyo justement — que j’allais trouver certaines explications à ce phénomène. Commandeur de la Légion d’honneur, de celle des Arts et des Lettres et grande médaille d’Histoire de l’art de l’Académie d’architecture de France, Georges Poisson ne prêtait pas le flanc au doute. C’était un homme de lettres passionné et respecté, qui partageait avec Iggy Pop et Patti Smith une fascination inflexible pour les poètes et les châteaux
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perdus. Au rythme d’un ouvrage par année depuis 1945, Georges Poisson avait armé le touriste lettré francophone pour un siècle au moins. Il inventoria tout, des reliquaires du Val-de-Grâce au cadastre du jardin de Jeanne d’Arc, des deux maisons de naissance de Descartes aux treize logements de Goethe. On trouvait grâce à ses recensements pratiquement toutes les demeures de saints, d’écrivains ou de personnages célèbres d’Occident. Parmi les anecdotes sur la grotte de Lourdes et l’évêque de Tarbes, je découvris l’adresse de La Muette, maison de Ramuz, à Pully. La présence des Japonais sous la pluie me parut de moins en moins mystérieuse étant donné qu’a priori, une maison d’écrivain pouvait se révéler indissociable de la transmission d’une œuvre littéraire, au sens qu’elle apparaissait, d’après Poisson, comme un « intermédiaire obligé entre inspiration et écriture » . Pour comprendre pourquoi on préservait certaines maisons et pas d’autres, qu’on fondait des villes sur la tombe d’un cheval mais qu’on faisait disparaître les cendres des tyrans, il fut nécessaire de remonter dans le temps, bien avant les écrivains. Évidemment, le résumé de plusieurs siècles pouvait avoir des allures de caricature, même dans ce domaine, et j’ai gardé pour raconter ces chapitres les éléments essentiels qui permettent de voir dans quel ordre et comment certains lieux sont devenus des sanctuaires, ou du moins des endroits devant lesquels on est d’accord d’attendre une heure debout sous une pluie de février. LE PÈLERINAGE SACRÉ Le respect patrimonial et esthétique est une attention moderne. Avant les écrivains il y a avait le clergé, les saints, les châsses pleines de reliques et les bûchers préchauffés. Aucune commission de préservation du patrimoine, aucun historien du bâti ne venait mettre son nez dans les histoires de démolition. Les premiers lieux d’habitation et de vie à avoir été préservés et fréquentés par des pèlerins sont des lieux rattachés à des divinités ou à des saints. En Europe, après des siècles de catholicisme, le principe de la relique était acquis. On avait soi-disant gardé le voile de la Vierge à Chartres, les restes des Rois mages à Cologne, l’escalier de Ponce Pilate à SaintJean-de-Latran, le doigt de saint Thomas à Rome. On convoyait crânes, fémurs et gisants en Europe, pour renflouer les reliquaires des communautés à la foi vacillante. En attribuant d’abord une valeur spirituelle aux restes humains d’un saint (crâne, dents, sang), puis aux objets lui ayant appartenu (tunique, vêtements), voire aux objets l’ayant touché (lance, clous, suaire), il y avait peu à attendre avant que les
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lieux qu’il avait fréquentés soient considérés avec la même dignité d’intérêt. Un lieu comme le Saint-Sépulcre marque par exemple la genèse des routes empruntées par les pèlerins dès les premiers siècles après J.-C. Et qui sait, si Golgotha avait été en Jordanie ou en Syrie, ç’auraient été les rues d’Amman ou de Damas qui auraient accueilli, pendant deux millénaires, les voyageurs du sacré et les effets de leur passage. On aurait peut-être trouvé là-bas, comme à Jérusalem aujourd’hui, des couronnes d’épines en polystyrène phosphorescent, des tickets pour les processions et les horaires des miracles.
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ART&FICTION
ÉCRIT D'ARTISTE
Robert Ireland
Images amies 2 014 -2 0 21
Convoquer toutes ces images qui peuplent la mémoire, une discipline le plus souvent matinale, mais pas quotidienne, tenir le rythme sur des années. Et miser sur une évocation fluide et sereine, fidèle comme en amitié, pour créer de nouvelles images… « Difficulté de me remettre dans le coup : un peu suspicieux. C’était comme si toutes les petites choses à faire submergeaient toute perception d’une entreprise plus vaste et profonde. Qui est sans cesse reportée au profit, justement, de ces petitesses qui ont pour seul avantage d’être vite réglées et, de ce fait, reléguées dans la catégorie des choses faites. « L’essentiel attendra » semble
me vociférer le réel… Ces états d’âme m’ôtent le goût de mon travail artistique. Me manque le souffle mais aussi l’aiguillon. Chaque petit pas dans le sens de la création semble me coûter. » C’est Wittgenstein, en exergue à l’ouverture du premier tome d’Images amies, qui nous le rappelle : « Pour atteindre à la profondeur, il n’est pas nécessaire de voyager loin ; et même il n’est pas nécessaire de quitter son environnement le plus proche et le plus habituel. »
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er l’image r u d e ir fa t n e m m Co m e nt m o C ? ir n e v u o s le dans tres, des garder des rencon ut c e to , s e g a y o v s e d u o lectures avail tr u a r e u ib tr n o c qui pourra de l’artiste ? AND, IL EN VA
© Sébastien Kohler
IEN ROBERT IREL IC ST A PL LE R U PO ION OMME DE LA VIS DE L’ÉCRITURE C
——— Robert Ireland, né en 1964, est artiste plasticien. Il vit et travaille à Lausanne. Sa pratique littéraire prolonge celle des images et formes qu’il élabore soit dans son atelier, soit dans l’espace public. Son écriture exploratoire se matérialise par des textes critiques, des essais ou des notes. Il ne fait guère de différence entre ces approches car l’image est tout compte fait l’enjeu ultime. ———
R O B E RT I R E L A N D | I M AG E S A M I E S 2 014 -2 0 21
Serais-je définitivement irritable au point de m’insurger contre la mode du « tout-ménage » culturel ? C’est à voir… Les faits sont que la multiplication de papiers sous forme de fanzine, de mini-dépliants et journaux sont devenus pléthore dans le monde de l’art contemporain et croissent manifestement en proportion inverse de la qualité du contenu. Souvent je me donne la peine de les lire, leur donnant une chance. Mais « lire » est déjà un mot trop fort car je me retrouve à les feuilleter, puis ils finissent par m’échapper, me tombant littéralement des mains. Qu’est-ce à dire ? Ce n’est pas un feuilletage distrait à la manière de celui que l’on ferait (mais pas moi) avec un des tabloïds jonchant le sol des transports publics et squattant tristement l’imaginaire collectif en quête de sensations. Non, c’est que je n’ai rien trouvé : ces feuillets sont lisses et n’accrochent ni les sens ni le sens des choses. Un sentiment d’effroi apparaît alors après avoir été en contact avec eux : rien ne me reste, aucun sentiment profond, aucune trace de pensée, aucun état d’esprit critique, seulement une séquence hétéroclite (car souvent ce sont des travaux « collectifs ») de moments vides. Comment en sommes-nous arrivés là, à cette accélération quelque peu arrogante de refus du sens, de formalisme avant tout, de jouissance d’exister en étant multiplié, tout en tombant dans une situation médiocre d’inimportance superficielle, de dire haut et fort et à tout prix qu’on n’a rien à dire ? Fanzine ; 3 mars 2014
EXTRAITS
Ce n’est qu’avec un grand recul— celui du temps et de l’expérience — que l’évidence de l’encodage de l’art contemporain me frappe. En dépit du fait d’être trop dedans, j’ai réussi à maintenir une distance critique minimale qui me permet de me prononcer. Je dois avant cela me rappeler à moi-même combien les débuts de mes recherches picturales étaient liés à ces questionnements sur les codes, les supports, les habitudes d’un certain art occidental de la fin du second millénaire. J’avais très vite interrogé les signes (flèches, références, schémas, etc.) ainsi que les systèmes « non-artistiques » de représentation dessinée. J’avais aussi longtemps exploré les limites de nomenclature de l’art (est-ce une sculpture, une peinture, une installation… ?). Après être passé par là — avec même une phase iconoclaste — j’ai pu tempérer cette remise en question de la validité matérielle, comme pour mieux me concentrer sur le message et son approfondissement. Je reviens maintenant à ces observations, sur les codes, sans entrer cependant dans les détails. Je m’interroge sur les systèmes incontestés des formats, des séries, des photos encollées sur de l’aluminium, du châssis, des cadres en verre, du mur blanc, du cartel et du carton d’invitation… Ces questionnements ne sont pas nouveaux et j’en fais largement état dans mes réflexions écrites. Ce qui m’interpelle est plutôt la question de la (non) permanence de l’art dès lors qu’il est déplacé, extrait de son contexte autant matériel (galerie, musée), public, qu’économique. Est-ce qu’une œuvre fonctionne encore hors de son contexte ? A-t-elle un sens pour d’autres cultures ? Il est évident que l’artiste a le souhait irrésistible de produire un(e) œuvre universel(le) car justement il a cru échapper aux cadres des disciplines, classifications, champs opératoires prédéfinis, etc. Cependant, l’art lui-même est cet apparatus et les critiques, les revues sont aussi là pour « fabriquer du sens », même là où il en manque : l’art fait partie de son époque. Echapper à cette fatalité ne mène à rien. Mais la question demeure légitime : l’art fait-il sens hors-sol ? Peut-être est-ce l’une des raisons pour lesquelles les interventions artistiques dans l’espace public sont un champ qui m’intéresse dans la mesure où l’art n’est plus dans son contexte culturel et n’est même pas forcément perçu comme étant de l’art. Pour finir ce bref excursus, je pense que l’art autant que la religion, les archétypes de l’interdit, du tabou, etc., fonctionne avec un « fonds commun » appartenant à tous. À nous de savoir, individuellement, qu’en faire. Habitus de l’art ; 1er avril 2014
R O B E RT I R E L A N D | I M AG E S A M I E S 2 014 -2 0 21
Hier, jour de mes 50 ans, je me suis blessé d’une entaille de biseau à bois dans le gras du pouce. Du coup, j’ai été réduit à ne plus pouvoir travailler, la main emballée d’un bandage. Je n’ai jamais bien connu la signification chiromancienne des lignes de la main, mais l’image m’est venue que j’avais moi-même inconsciemment tenté d’en dessiner les changements de vie grâce à cette balafre. Entaille ; 26 mai 2014
Si la bibliothèque révèle la personnalité de son propriétaire, en en traçant comme un portrait, je m’étais pour ma part de longue date résolu à ne pas m’en constituer une. La bibliothèque universitaire et ses extensions me suffisaient amplement. De plus, j’ai toujours apprécié la légère pression du délai : cela m’obligeait à lire de façon soutenue, ce que j’ai toujours fait. Dans tous les cas, je suis membre de cette bibliothèque depuis l’âge de 16 ans. Il n’est pourtant pas aisé de se sentir appartenir à une bibliothèque. Mais plus difficile encore de se l’approprier. Les livres changent, sont absents, etc. Ceux que l’on cherche ne sont parfois même pas acquis (fait tout de même plutôt rare). Cependant, une inversion qui prit une fois place me toucha, cette fois où j’allai reprendre un livre de Maurice Blanchot à la bibliothèque : je l’avais lu il y a 4 ou 5 ans déjà et voulais y puiser quelque élément. Lorsque je revins à la maison et l’ouvris, un signet en tomba. À ma surprise, je reconnus tout de suite ce signet : c’était une carte provenant de notre espace d’art, à l’époque — donc absolument original, tiré à peu d’exemplaires. Il me tomba dans les mains comme une résurgence subite d’un temps plus reculé. Il s’avérait donc soit que personne n’avait emprunté le livre entre-temps, à savoir durant environ 5 ans, soit que personne n’avait osé ni même eu l’idée d’en enlever le signet que j’y avais laissé. Signet ; 17 juin 2014
Lorsque l’on en a urgemment besoin, on s’aperçoit qu’on l’a perdu, qu’il n’est plus accroché à la poche intérieure du veston. Et l’on se rappelle avec irritation du moment où telle personne nous a demandé si l’on avait de quoi écrire et si l’on pouvait le lui prêter un court instant. Pas de quoi en faire toute une histoire : de toute façon, des stylos, il y en a partout. De plus, leur coût (mais du coup aussi leur qualité) est moindre. À ce moment, nous entrons alors dans une phase d’absence de stylo. Nous nous en apercevons et sommes sans cesse à nous mettre à la place même de ceux qui nous irritaient tant : ceux qui nous demandaient de prêter notre stylo « un instant » sans nous le retourner (en général par pure inadvertance). Puis les choses s’inversent, notre cleptomanie momentanée et involontaire nous fait nous retrouver subitement entouré de stylos de toutes sortes et de provenance diverses, indéterminées. Dans la plupart des cas, pris à d’autres… Stylos ; 27 mai 2014
EXTRAITS
IMAGES AMIES Robert Ireland
Images amies est une percée dans les notes de l’artiste sur une durée de plus de dix ans et dont l’intention ultime est de les fixer comme autant d’images qui, révélées, nécessitent encore le processus de fixation pour les faire durer encore un peu, telle la rémanence rétinienne d’un monde aperçu mais encore prégnant lorsque les paupières se sont abaissées. Car il s’agit tout compte fait d’images, au final assez proches de celles qu’il fabrique dans son atelier ou qui attirent son intention dans le monde. Ces « images amies » le constituent tout autant qu’il les restitue. — ShushLarry 17 x 11 cm, 156 pages, 130 gr. environ isbn 978-2-940570-64-5 chf 14.90 / euro 12 — genre essai sur l’art, écrit d’artiste sujets abordés art, vie quotidienne, scène culturelle, paternité — Parution en septembre 2019 — Robert Ireland est également l’auteur de l’ouvrage « Inframémoire », paru dans notre collection Re:Pacific en 2014. collection format l’auteur
Robert Ireland, né en 1964, est artiste plasticien. Il vit et travaille à Lausanne. Sa pratique littéraire prolonge celle des images et formes qu’il élabore soit dans son atelier, soit dans l’espace public. L’écriture est exploratoire et se matérialise par des textes critiques des essais ou des notes. Il ne fait guère de différences entre ces approches car l’image est tout compte fait l’enjeu ultime.
Un regard porté sur soi-même durant 10 ans... Images, écriture, souvenirs, bribes. Diffusion Suisse art&fiction diffusion av. du Léman 12, 1005 Lausanne Représentant : Pascal Cottin T: + 41 (0) 78 897 35 80 Distribution : Servidis S.A. commande@servidis.ch / www.servidis.ch Diffusion France Paon-diffusion, 85 rue Gabriel Péri F-93200 Saint-Denis — art&fiction, éditions d’artistes avenue de France 16, 1004 Lausanne 3 rue de la Poterie, 1202 Genève info@artfiction.ch / www.artfiction.ch Contact: Marie Pittet marie.pittet@artfiction.ch +41 (0)21 625 50 20 | +41(0)79 651 24 44 — Imprimé et relié en Suisse par notre imprimeur et partenaire : TBS, La Buona Stampa
« Dans la gare de La Spezia, je fus soudain immobilisé face à ces images rencontrées : tout d’abord intrigué par leur emplacement, à l’extérieur, sur le quai et les murs du bâtiment du chef de gare. C’étaient de très grands tirages photographiques — sans doute des années 60, avec un cartouche les légendant: « Golfo della Spezia », « Porto Venere dall’isola Palmaria », etc. Le reflet du verre qui protégeait ces photos empêchait toute approche immédiate de l’image, provoquant un rejet perceptif au premier contact pour, ensuite, aiguiser la curiosité. Je me demandai ce que j’y voyais au-delà de l’information du titre. Il y avait comme deux couches de réel, qui s’étrangeaient l’une de l’autre ou se décollaient, pour ainsi dire. Il en ressortait une incompatibilité pelliculaire. En effet, la tonalité de ces images de la gare de La Spezia en noir et blanc avait viré par endroits en de larges estuaires couleur sépia. L’effet de corruption appelé « les anneaux de Newton » avait aussi opéré aux malencontreuses zones de contact entre verre et papier baryté. J’étais réellement face à une série de cinq images en cours de dégradation, exposées à la lumière, à l’humidité, aux contrastes thermiques et à la pollution plombée de la gare. Et pourtant elles résistaient, telles des héroïnes du Paléolithique. Le verre fendu, les coulures d’eau infiltrées, les reflets semblaient être les gardiens du temple qui empêchaient toute confusion et évitaient de nous faire prendre ces images pour de simples photographies ou empreintes de réel.
À ce titre, le passé paraissait être comme en noir et blanc. Car la séparation et l’oubli sont les premiers doutes plombant notre relation existentielle au monde. Diffusion Suisse art&fiction diffusion av. du Léman 12, 1005 Lausanne Représentant : Pascal Cottin T: + 41 (0) 78 897 35 80 Distribution : Servidis S.A. commande@servidis.ch / www.servidis.ch Diffusion France Paon-diffusion, 85 rue Gabriel Péri F-93200 Saint-Denis — art&fiction, éditions d’artistes avenue de France 16, 1004 Lausanne 3 rue de la Poterie, 1202 Genève info@artfiction.ch / www.artfiction.ch Contact: Marie Pittet marie.pittet@artfiction.ch +41 (0)21 625 50 20 | +41(0)79 651 24 44 — Imprimé et relié en Suisse par notre imprimeur et partenaire : TBS, La Buona Stampa
La première fois que j’avais vu ces photographies à la gare de La Spezia remontait à plusieurs années. Je les avais toujours gardées dans un recoin de ma pensée. C’est en repassant avec des amis dans cette ville cinq ou six ans plus tard en voiture que je leur demandai de m’accorder un petit répit afin de les revoir. Je les photographiai, presque à la volée, tel un malfrat.
Sans me rendre vraiment compte de la mise en abyme que je produisais en photographiant des photographies.»
éditions JOU
ARCHÉOLOGIES FERROVIAIRES Bruno Lecat
Littérature Format 11 x 17 cm 96 pages - isbn : 978-2-492628-01-6 10 euros
Sortie le 7 janvier 2022 Distribution-Di usion Serendip livres
Archéologies ferroviaires est tissé de dérives, de déambulations entre ville et campagne. Le narrateur injecte du sens dans une voie de chemin de fer désa ectée, quelque part entre deux villages de l’Hérault, et cueille ce qui en surgit. Il fait ligne à la manière d’un braconneur, confronte les regards que permet la technique en multipliant les interventions poétiques et iconiques. Il s’invente une chronotopie particulière en s’égarant ailleurs et à d’autres époques, accueillant les dépôts laissés dans l’espace géographique et mémoriel de la voie ferrée. À la désa ection d’une voie ferrée répond son réenchantement : les restes d’un réseau vivent leur vie propre, une vie musicale et hantée, au gré des aiguillages de la mémoire. Cette traversée des signes et des espaces touche en chacun de nous ce qui, en n dégagé de l’utilité, s’abandonne à la beauté du reste. Archéologie poétique pour retrouver ce que l’on a oublié, ce que l’on a égaré. Bruno Lecat Né en 1966 à Valenciennes. Enseigne la littérature française, traduit l’espagnol, peint, joue de la musique et photographie. A vécu sur les cinq continents. Participe à Pavé, auteur de douze textes Prendre, chez Tiers-Livre Editeur.
https://brunolecatfr.wordpress.com éditions JOU 60 rue Édouard Vaillant, 94140 Alfortville – France mail : contact@editionsjou.net http://www.editionsjou.net
Extraits :
Route Laurine Thizy Jérémie Fischer
Un chant féminin et féministe, d’une inquiétante actualité. LE LIVRE Elle suit la route – une route droite, aride, qui s’étend jusqu’à l’horizon. Elle ignore ce qu'elle poursuit, ce qu'elle fuit. Pas à pas, cependant, à mesure que le paysage se distord autour d’elle, la mémoire lui revient par bribes, douloureuse.
Paru pour la première fois en 2017 dans la revue pan, ce monologue puissant sur les violences faites aux femmes ressort aujourd'hui dans un nouveau format faisant la part belle aux images hallucinées de Jérémie Fischer.
L’AUTEUR PETITS PANS
janvier 2022 190 x 140 mm 16 pages – 600 ex. 9€ ISBN : 9782956747529
Née en 1991, Laurine Thizy est agrégée de Sciences économiques et sociales et ancienne élève de l’École normale supérieure. Chercheuse en sociologie, elle travaille notamment sur les questions liées à l’IVG et aux normes de maternité. Les Maisons vides, son premier roman, sort en janvier 2022 aux éditions de l’Olivier.
POINTS FORTS • Thématique forte et actuelle : fable poignante et pudique sur les violences conjugales ; • Bel objet mettant en avant la collaboration de deux jeunes artistes en plein essor : valeur littéraire et plastique ; • petit prix, petit format : idéal comme livre de comptoir.
ACTUALITES • Sortie des Maisons vides, premier roman de Laurine Thizy, aux éditions de l’Olivier à la rentrée littéraire d’hiver 2022.
Éditions le Sabot
contact.lesabot@gmail.com
le-sabot.fr
Collection du zbeul 11 rue Gabriel Péri 59370 Mons-en-Baroeul
+33 676249059
LE SABOT REVUE LITTÉRAIRE DE SABOTAGE (anthologie 2)
Le principe de base du Sabot est le constat d'un sabotage constant de nos langages (textuels et visuels) à travers la publicité, la rhétorique politicienne, les chausse-trappes quotidiens. La revue assume l'idée que la littérature, l'art et l’humour viennent pallier à cette perte de sens et manipulations linguistiques tout en proposant de nouvelles formes. L'acte créatif décrit, analyse et embrasse le monde dans lequel nous vivons pour faire apparaître les imaginaires, les inquiétudes et les désirs qui nous composent: intervenir sur nos manières de penser et agir sur le monde, nous donner les possibilités de le dire, sans passivité. Après une première publication compilant les 5 premiers numéros imprimés entre 2017 et 2018 (Le Sabot 1-5, paru en 2020), Le Sabot 6-10 assemble le travail collectif réalisé depuis. Les thèmes de la terre (écologie), la soif (désirs et addictions), la honte (et comment la saboter), la ville (et comment la saboter) et le piège (idem), composent 5
nouveaux chapitres et sont enrichis de nombreux inédits : poésies et tutos de sabotage illustrés. Un ouvrage collectif : l’amicale du Sabot est ouverte et invite à tout type de collaborations. On y découvre des constellations sans ancrage géographique, pratiquant au hasard le vers libre, le dessin numérique ou non, le collage, la sciencefiction, la parodie, la gravure ou la nouvelle. Une cinquantaine de personnes ont participé à l’élaboration du Sabot 6-10, et nous sommes plus d’une centaine à être intervenu•es sur la revue à travers différentes disciplines. Quelques noms récurrents : le graphiste Zypan ; les auteur•rices Amélie Durand, Paul Gourdon, Phoebe Hadjimarkos Clarke, Jobard, Chloé Landriot, Marcel Moreau, Jean-Pierre Siméon, Jean-Baptiste Vidalou… ; les illustrateur•rices Anouk Buron, Rachel Gueston, Victor Ianni, Hugo Pablo Moreno, Mélody Da Fonseca, Noémax Pierre, Roland Topor…
LE SABOT REVUE LITTÉRAIRE DE SABOTAGE
En librairie à partir du 13/12/2021 160 pages / 30x21cm / 20€ Amicale Le Sabot Thèmes: sabotage, littérature, poésie, Illustrations n&b ISBN: 978-2-492352-06-5
TRAVAIL EN COURS
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LE SABOT REVUE LITTÉRAIRE DE SABOTAGE
ÉMILIE FENAUGHTY
FAUX MEUDON
J’ai empoigné la cisaille et je me suis lentement approchée de lui. C’était la première fois que j’y touchais, et l’objet était plus lourd qu’il n’y paraissait. Sur le bord de la lame, il y avait un peu rouille rouge, sûrement liée À la nécrose infâme où de l’esprit vaque à terre, au Au faitcloaque qu’il laissait toujours cisaille dehors, dans le jarexécré dont jela suis locataire din. On avait mieux investiau dans J’aimerais loin tout de lacet vieéquipement vacataire, jardinier il yÀal’ombre exactement quinzedéposer ans, peuloque après qu’on a acheté d’un fumier à terre. la maison et le terrain. On venait tout juste de s’ins taller ensemble à l’époque, et les choses allaient plutôt J’aimerais mieux filer et m’enfuir et me taire, bien. j’allais encore plutôt Sur un coup MeEnfin, terrer moi, bien profond comme taupebien. s’enterre. de J’aimerais tête, une après -midi, on s’était rendus désolé en triste roi sans terre au Castorama et M’envieillir on avait pris tout leen nécessaire pour se construite un humilié l’oubli salutaire. bonheur bucolique à deux. On avait même embarqué une petite faux, rigolant que ça pourrait aussi serMoi l’Adam décoré toutdudufait froc libertaire, virDe à Halloween. l’amour idiot : j’ai mauvais caractère. Onm’en était irai dans le jardin donc, on était fin août et il faiOù crever pauvre célibataire, saitSiencore et chaud. soleil allait se coucher pommehumide j’ai croquée, c’est Le la pomme de terre. d’ici une heure ou deux et les moustiques continuaient de nous picorer les membres. Je lui avais bien dit que c’était une mauvaise idée de déménager au bord d’un lac, qu’en plein été on en boufferait des moustiques — ou plutôt, que ce serait eux qui nous boufferaient. J’avais compté. Une année, je m’étais retrouvée avec pas moins de deux cents treize piqûres de moustiques réparties sur tout le corps. Je passais mes nuits à gratter frénétiquement chaque centimètre d’épiderme qui recouvrait mes os, ç’avait même taché les draps de petites traces de sang, un peu partout, sur mon côté du matelas. Lui, il s’en foutait, ça ne le dérangeait pas de s’asperger de pesticides pour repousser ces vampires de malheur. Moi, je préférais encore les moustiques au cancer. La cousine de la conche marine, Il fumait sabourbeuse clope, admirant le paysage. Il me tournait En moins tapageuse aux rochersde qu’elle domine le dos et je pouvais voir chacune ses inspirations, au Maisrythme enfouieque çà etlelàmouvement sous l’épine de desson pinsbras : même qui porde jusqu’à terre. sa bouche. Je n’avais jamais rêvé taitL’huître sa main Plus charnue d’un lait beige et gras d’épouser un fumeur. À l’odeur fatiguée de suint ; L’odeur de tabac froid, ça m’avait toujours rebutée. Âpre, grosse et presque carrée Mais j’étais quand même tombée amoureuse de lui. Ça Que le soc ramène à la surface. ne se contrôle pas ces choses -là, paraît qu’on choisit On la trouve dans les champs, pas. L’odeur du tabac parvenait jusqu’à mes narines. On la cherche en forêt, Dans les arbres, les cigales jouaient de leur vacarme haOn a plus que ça à manger Et c’est plutôt dégueulasse.
LE FRUIT DE TERRE
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NOTRE MONDE EST PRESQUE MORT bituel, et tout ça dans ma tête se mélangeait au son de basse qui venait de la centrale électrique qui se trouvait à deux miles de chez nous. J’avais chaud et je transpirais. Depuis que nous avions déménagé ici, j’avais pris de l’embonpoint, c’était arrivé assez rapidement. La faute aux heures passées dans la voiture, et à la bouffe qu’on trouve dans le coin. De la viandasse bourrée d’eau, de sel et d’hormones qui vous laisse boursoufflé comme un de leurs popcorns après qu’il soit passé au micro -onde. Lorsque j’étais plus jeune, j’aurais pu être modèle. Mais j’avais laissé ça aux autres narcissiques et aux anorexiques. Mon truc, c’était les bouquins et la rhétorique de toute façon. Et puis, pour être modèle, il valait mieux vivre dans les grandes villes. Lui n’aimait que la campagne. Alors que je me rapprochais de lui, son dos toujours face à moi, il a sorti une de ces phrases dont j’avais l’habitude, une de ces phrases prévisibles et plates que je ne supportais plus après autant de temps de vie commune : « On n’est pas bien là quand même, minette ? » Il ne se retournait toujours pas, toujours absorbé par la vue de son paysage au sublime médiocre, alors je n’ai pas répondu. Ses phrases n’appelaient pas de réponses de toute façon, ça faisait longtemps que je l’avais compris. M’avançant, j’ai posé le pied sur la petite faux, cachée dans l’herbe qui n’avait pas été tondue depuis trois semaines. Je l’ai ramassée et je l’ai coincée entre ma hanche et l’élastique de mon pantalon. Alors que j’arrivais à sa hauteur, il s’est enfin retourné, un grand sourire aux lèvres. J’étais désormais assez près pour pouvoir sentir ses relents de tabac. J’ai pris la cisaille des deux mains, une sur chaque poignée, et, ne le quittant pas des yeux, j’ai commencé à enfoncer doucement les lames dans son bas -ventre. Puis j’ai commencé à refermer la lame. Il n’a pas eu l’air de comprendre tout de suite ce qui lui arrivait. Son sourire a mis du temps à s’effacer, puis j’ai vu dans son regard l’incompréhension et la tris-tesse. Il s’est vite évanoui et moi jusqu’à ce qu’il soit par terre je n’ai pas arrêté une seconde de tenir son regard. Je voulais qu’il y voie la colère et tout le mal qu’il m’avait fait. Il s’est écroulé, inconscient. J’étais toujours debout, et
Je ne peux plus dormir Je ne peux plus fermer les yeux j’ai décoché la petite faux que je portais à ma taille. Je me Je ne peux que longer l’abîme suis agenouillée et j’ai posé la faucille dans l’herbe à côté Et dire de moi. J’ai défait sa ceinture, cachée sous la chemise en sang, j’aique baissé son pantalon en même temps que Je nepuis peux veiller son caleçon. J’appelle J’ai rempoigné le manche de la petite faux, et,Je d’un geste vif ettous bref,àj’ai attrapévos sesmains couilles et sa bite et vous appelle regarder placé la fauxde juste niveau du périnée. Puis j’ai appliqué Les mains vosau enfants unEtpeu devisages pression et j’ai coupé le membre, le détachant leurs du reste de son corps. C’était aussi mou que de couper dans du salami. J’ai attendu quelques minutes, posée Regardez vos mains
là, à voir s’il allait se réveiller. Il respirait encore mais il saignait beaucoup, une flaque se formait au - dessous de lui, lentement absorbée par l’herbe verte du jardin. Au - dessus du lac, les nuages commençaient à rougir et le soleil perçait encore un peu, flamboyant, à travers les pins. Quinze ans que je n’avais rien vu d’aussi beau.
CHLOÉ LANDRIOT
BENJAMIN GUÉRIN
(anthologie 2)
Faites pour donner Regardez vos enfants Faits pour vivre Où donc est votre terre Et que font donc vos mains Aux champs de la misère et de la joie, Aux champs de vie, au grand secret des prés humides Que faites-vous de vos deux mains Où sont les vieux jardins laissés en héritage Comment partagez - vous le pain Comment faites-vous de l’étranger l’ami Afin que vos enfants vivent en paix Demain ? Mains coupées de la terre Et de la main de l’autre Parce que vos mains sont coupées Vous les croyez Innocentes Mais c’est tout le contraire Mains inutiles Mais pas inoffensives Nos mains ont disparu et n’ont jamais tant nui Je ne vous fais pas la morale Je dis Seulement Ce que l’on voit les yeux ouverts Et ce qu’on sait les yeux fermés Que notre monde est presque mort Que nos enfants ne vivront pas Et que nos mains moisies leur ouvrent le tombeau.
Alice HUGUENY
Rachel GUESTON
Aimée PÉDEZERT
LE SABOT REVUE LITTÉRAIRE DE SABOTAGE
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SABOTER LA HONTE
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LE SABOT REVUE LITTÉRAIRE DE SABOTAGE (anthologie 2)
FAUX
je somme toutes les 5 minutes que m’apporte mon réveil et je doute qu’un homme puisse se lever si par erreur son réveil sonnait toutes les 5 minutes une mort déguisée en café soluble.
ÉMILIE FENAUGHTY
PAUL GOURDON
ASTUCE J’ai empoigné la cisaille et je me suis lentement ap- bituel, et tout ça dans ma tête se mélangeait au son de prochée de lui. C’était la première fois que j’y touchais, et basse qui venait de la centrale électrique qui se trouvait l’objet était plusNe lourd qu’il n’y tremble plusparaissait. le matin Sur le bord de à deux miles de chez nous. J’avais chaud et je transpirais. la lame, il y avaitc’est un peu de rouille rouge, sûrement liée quelueurs nous on avions à peine ce siècle qui nous étouffe auxDepuis premières s’en déménagé ici, j’avais pris de au fait qu’il laissait toujours cisaille dehors, dans le jar- l’embonpoint, c’était arrivé assez rapidement. La faute occupe très la bien nous-mêmes din. On avait investi dans tout cet équipement jardinier aux heures passées dans la voiture, et à la bouffe qu’on c'est là il y a exactement ans, peu après qu’on a acheté la quinze véritable enquête qui nous reste à faire trouve dans le coin. De la viandasse bourrée d’eau, de la maison et le pourquoi terrain. On venait tout juste de s’ins - sel et d’hormones qui vous laisse boursoufflé comme un taller ensemble est-ce à l’époque, et les choses allaient plutôt de leurs popcorns après qu’il soit passé au micro -onde. le matin bien. Enfin, moi,qu'on j’allais encore plutôt bien. Sur un coup Lorsque j’étais plus jeune, j’aurais pu être modèle. Mais s’effondre si facilement de tête, une après -midi, on s’était rendus au Castorama j’avais laissé ça aux autres narcissiques et aux anoreet on avait pris tout le nécessaire pour se un oùxiques. Mon truc, Des arbres vides griffent lesconstruite immeubles sont tapis plein dec’était gens les bouquins et la rhétorique bonheur bucolique à deux. et Onseuls avait même embarqué de toute façon. Et puis, pour être modèle, il valait mieux malheureux une petite faux, Devant rigolantla dujournée fait quequi ça vient pourrait aussi ser- vivre dans les grandes villes. Lui n’aimait que la camvir à Halloween.à nos fenêtres ce matin pagne. On était danson le décèle jardin donc, on était fin août et il faiAlors que je me rapprochais de lui, son dos toujours deux corbeaux sait encore humide chaud. Le soleil allait se coucher face à moi, il a sorti une de ces phrases dont j’avais l’ha(sur et une rambarde) d’ici une heure ou deux et les moustiques continuaient bitude, une de ces phrases prévisibles et plates que je ne ils prennent soin l’un de l’autre de nous picorer les membres. Je lui avais bien dit que supportais plus après autant de temps de vie commune : c’était une mauvaise Ça ne idée suffitde pasdéménager au bord d’un « On n’est pas bien là quand même, minette ? » Il ne se relac, qu’en plein été on en boufferait des moustiques — tournait toujours pas, toujours absorbé par la vue de son ou plutôt, que ceQui serait quilenous boufferaient. J’avais paysage au sublime médiocre, alors je n’ai pas réponva eux écrire journal de la révolution compté. Une année, je m’étais retrouvée avec pas moins du. Ses phrases n’appelaient pas de réponses de toute Qui fera une série sur la matraque et la manif de deux cents treize piqûres de sur façon, ça faisait longtemps que je l’avais compris. Et comment s’ymoustiques prendra-t-il réparties s’y prendra-t-elle tout le corps. Je passais mes nuits à gratter frénétiqueM’avançant, j’ai posé le pied sur la petite faux, cachée ment chaque centimètre d’épiderme qui recouvrait mes dans l’herbe qui n’avait pas été tondue depuis trois seNe tremble plus le matin os, ç’avait même taché les draps de petites traces de maines. Je l’ai ramassée et je l’ai coincée entre ma Point d’interrogation sang, un peu partout, mon côté dupour matelas. Il y aurasur bien quelqu’un dire Lui, il hanche et l’élastique de mon pantalon. Alors que j’arris’en foutait, ça ne le dérangeait pas de s’asperger de pes- vais à sa hauteur, il s’est enfin retourné, un grand souriTout ça ticides pour repousser ces vampires de malheur. Moi, je des re aux lèvres. J’étais désormais assez près pour pouvoir Pour reprendre les slogans pour exploser abribus préférais encore les moustiques au cancer. sentir ses relents de tabac. J’ai pris la cisaille des deux dans le texte Il fumait sa clope, admirant le paysage. Il me tournait mains, une sur chaque poignée, et, ne le quittant pas des faire des vers entiers avec les matricules des brutes le dos et je pouvais voir chacune de ses inspirations, au yeux, j’ai commencé à enfoncer doucement les lames se féliciter du pouvoir des mots même rythme que le mouvement de son bras qui por- dans son bas -ventre. Puis j’ai commencé à refermer la de l’excitation d’un journal qui tousse qui crache tait sa main jusqu’à sa bouche. Je n’avais jamais rêvé lame. Il n’a pas eu l’air de comprendre tout de suite ce qui qui pleure d’épouser un fumeur. lui arrivait. Son sourire a mis du temps à s’effacer, puis Ou alors L’odeur de tabac froid, ça m’avait toujours rebutée. j’ai vu dans son regard l’incompréhension et la tris-tesse. uniquement en argot en mots simples et vulgaires Mais j’étais quand même tombée amoureuse de lui. Ça Il s’est vite évanoui et moi jusqu’à ce qu’il soit par terre je Un texte en doigt d’honneur ne se contrôle pas ces choses -là, paraît qu’on choisit n’ai pas arrêté une seconde de tenir son regard. Je vouUn cri la putain de sa race pas. L’odeur du tabac parvenait jusqu’à mes narines. lais qu’il y voie la colère et tout le mal qu’il m’avait fait. arrrh Dans les arbres, les cigales jouaient de leur vacarme ha- Il s’est écroulé, inconscient. J’étais toujours debout, et « Ne courez pas ! » cri fracassé de perdants debout fiers déboussolés à qui on fera payer le soleil au guichet d’une banque malade
Ou alors tout doux il y aura bien quelqu’un dans une ville qui nous expliquera que la révolution est intérieure que je c’est nous qu’il y a du sens à se lier à la terre aux autres aux amis Doctement quelqu’un dira qu’il faut se lier à ici À demain à maintenant au monde à redessiner j’ai On décoché la petite faux que je portais à ma taille. Je me en aura des mystiques suis agenouillée et j’ai posé la faucille dans l’herbe à côté de moi. J’ai sans défaitdoute sa ceinture, cachée sous la chemise en Il y aura quelqu’un sang, j’ai baissé son pantalon en même temps que un puis mystique ou une violente son caleçon. J’ai rempoigné le manche de la petite faux, et, d’un geste vif et bref, j’ai attrapé ses couilles et sa bite et Pour dire tout ça placé la faux au niveau du périnée. Puis j’ai appliqué Pour dire juste j’en suis un peu de pression et j’ai coupé membre, lepas détachant Un bataillon de virgules, nouslene sommes seuls du reste deleson C’était aussi mou que de couper Et pour direcorps. en retard dans du salami. J’ai attendu quelques minutes, posée Prophète de l’effondrement
là, à voir s’il allait se réveiller. Il respirait encore mais il saignait beaucoup, une flaque se formait au - dessous de lui, lentement absorbée par l’herbe verte du jardin. Au - dessus du lac, les nuages commençaient à rougir et le soleil perçait encore un peu, flamboyant, à travers les pins. Quinze ans que je n’avais rien vu d’aussi beau.
À Ceux qui disent que la poésie est politique À Ceux qui disent qu’elle est bourgeoise À Ceux qui disent qu’elle est la solution À Ceux qui disent qu’elle ne sert à rien Je demande votre secret contre l’angoisse des premières lueurs du petit feu en barricade dans nos mains qui s’épuisent Je prends ma douche dehors avec du froid du rien du tout j’attends vos paroles alors et j’espère que l’un d’entre vous dépassera le plus beau vers de toute la poésie du monde
Noémax PIERRE
Pour information Issa vit le monde ne perdit jamais le rire et conclut sa vie de misère : « Oui, sans doute et pourtant »
PROBLÈME 30 Nous les illuminés nous la fatigue des mirages Nous les bègues nous les confus les vagues les fracassés Ceux qui repoussent encore ceux qui attendent toujours au pied de l’ombre Nous on joue, on joue plus fort et on joue à perte, ainsi de suite
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Aimée PÉDEZERT
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ÉMILIE FENAUGHTY
FAUX
J’ai empoigné la cisaille et je me suis lentement approchée de lui. C’était la première fois que j’y touchais, et l’objet était plus lourd qu’il n’y paraissait. Sur le bord de la lame, il y avait un peu de rouille rouge, sûrement liée au fait qu’il laissait toujours la cisaille dehors, dans le jardin. On avait investi dans tout cet équipement jardinier il y a exactement quinze ans, peu après qu’on a acheté la maison et le terrain. On venait tout juste de s’ins taller ensemble à l’époque, et les choses allaient plutôt bien. Enfin, moi, j’allais encore plutôt bien. Sur un coup de tête, une après -midi, on s’était rendus au Castorama et on avait pris tout le nécessaire pour se construite un bonheur bucolique à deux. On avait même embarqué une petite faux, rigolant du fait que ça pourrait aussi servir à Halloween. On était dans le jardin donc, on était fin août et il faisait encore humide et chaud. Le soleil allait se coucher d’ici une heure ou deux et les moustiques continuaient de nous picorer les membres. Je lui avais bien dit que c’était une mauvaise idée de déménager au bord d’un lac, qu’en plein été on en boufferait des moustiques — ou plutôt, que ce serait eux qui nous boufferaient. J’avais compté. Une année, je m’étais retrouvée avec pas moins de deux cents treize piqûres de moustiques réparties sur tout le corps. Je passais mes nuits à gratter frénétiquement chaque centimètre d’épiderme qui recouvrait mes os, ç’avait même taché les draps de petites traces de sang, un peu partout, sur mon côté du matelas. Lui, il s’en foutait, ça ne le dérangeait pas de s’asperger de pesticides pour repousser ces vampires de malheur. Moi, je préférais encore les moustiques au cancer. Il fumait sa clope, admirant le paysage. Il me tournait le dos et je pouvais voir chacune de ses inspirations, au même rythme que le mouvement de son bras qui portait sa main jusqu’à sa bouche. Je n’avais jamais rêvé d’épouser un fumeur. L’odeur de tabac froid, ça m’avait toujours rebutée. Mais j’étais quand même tombée amoureuse de lui. Ça ne se contrôle pas ces choses -là, paraît qu’on choisit pas. L’odeur du tabac parvenait jusqu’à mes narines. Dans les arbres, les cigales jouaient de leur vacarme ha-
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bituel, et tout ça dans ma tête se mélangeait au son de basse qui venait de la centrale électrique qui se trouvait à deux miles de chez nous. J’avais chaud et je transpirais. Depuis que nous avions déménagé ici, j’avais pris de l’embonpoint, c’était arrivé assez rapidement. La faute aux heures passées dans la voiture, et à la bouffe qu’on trouve dans le coin. De la viandasse bourrée d’eau, de sel et d’hormones qui vous laisse boursoufflé comme un de leurs popcorns après qu’il soit passé au micro -onde. Lorsque j’étais plus jeune, j’aurais pu être modèle. Mais j’avais laissé ça aux autres narcissiques et aux anorexiques. Mon truc, c’était les bouquins et la rhétorique de toute façon. Et puis, pour être modèle, il valait mieux vivre dans les grandes villes. Lui n’aimait que la campagne. Alors que je me rapprochais de lui, son dos toujours face à moi, il a sorti une de ces phrases dont j’avais l’habitude, une de ces phrases prévisibles et plates que je ne supportais plus après autant de temps de vie commune : « On n’est pas bien là quand même, minette ? » Il ne se retournait toujours pas, toujours absorbé par la vue de son paysage au sublime médiocre, alors je n’ai pas répondu. Ses phrases n’appelaient pas de réponses de toute façon, ça faisait longtemps que je l’avais compris. M’avançant, j’ai posé le pied sur la petite faux, cachée dans l’herbe qui n’avait pas été tondue depuis trois semaines. Je l’ai ramassée et je l’ai coincée entre ma hanche et l’élastique de mon pantalon. Alors que j’arrivais à sa hauteur, il s’est enfin retourné, un grand sourire aux lèvres. J’étais désormais assez près pour pouvoir sentir ses relents de tabac. J’ai pris la cisaille des deux mains, une sur chaque poignée, et, ne le quittant pas des yeux, j’ai commencé à enfoncer doucement les lames dans son bas -ventre. Puis j’ai commencé à refermer la lame. Il n’a pas eu l’air de comprendre tout de suite ce qui lui arrivait. Son sourire a mis du temps à s’effacer, puis j’ai vu dans son regard l’incompréhension et la tris-tesse. Il s’est vite évanoui et moi jusqu’à ce qu’il soit par terre je n’ai pas arrêté une seconde de tenir son regard. Je voulais qu’il y voie la colère et tout le mal qu’il m’avait fait. Il s’est écroulé, inconscient. J’étais toujours debout, et
j’ai décoché la petite faux que je portais à ma taille. Je me suis agenouillée et j’ai posé la faucille dans l’herbe à côté de moi. J’ai défait sa ceinture, cachée sous la chemise en sang, puis j’ai baissé son pantalon en même temps que son caleçon. J’ai rempoigné le manche de la petite faux, et, d’un geste vif et bref, j’ai attrapé ses couilles et sa bite et placé la faux juste au niveau du périnée. Puis j’ai appliqué un peu de pression et j’ai coupé le membre, le détachant du reste de son corps. C’était aussi mou que de couper dans du salami. J’ai attendu quelques minutes, posée
là, à voir s’il allait se réveiller. Il respirait encore mais il saignait beaucoup, une flaque se formait au - dessous de lui, lentement absorbée par l’herbe verte du jardin. Au - dessus du lac, les nuages commençaient à rougir et le soleil perçait encore un peu, flamboyant, à travers les pins. Quinze ans que je n’avais rien vu d’aussi beau.
Aimée PÉDEZERT
+33 676249059
FEVRIER
À plus d’un titre 66 chemin de Bande La Curiaz 73360 LA BAUCHE aplusduntitre69@orange.fr www.aplusduntitre.org
Un inconnu nommé Zinberg de Roger Martin
Couverture provisoire
Le Roman noir américain est un genre étudié dans le monde entier. Paradoxalement, pendant longtemps il a suscité plus d'intérêt en Europe, et spécialement en France, qu'aux Etats-Unis. Les travaux de critiques, éditeurs et directeurs de collections, à commencer par François Guérif, Claude Mesplède, Philippe Garnier, suivis de l'intérêt de cinéastes comme François Truffaut, Bertrand Tavernier ou JeanClaude Missiaen , ont remis en lumière des auteurs oubliés ou méconnus chez eux, en particulier Jim Thompson et David Goodis. La Série noire et Rivages noir ont beaucoup contribué au succès d'un Chester Himes puis d'un James Ellroy, longtemps plus prisés en France qu'aux Etats-Unis, d'un Edward Bunker ou d'un Jim Nisbet dont nombre de romans restent inédits outre-Atlantique. Étrangement, et bien que 15 de ses romans aient été publiés en France à la Série Noire ou dans la collection Un Mystère des Presses de la Cité, sans compter une trentaine de nouvelles dans Alfred Hitchcock Mystère Magazine, Ellery Queen Mystère Magazine et Le Saint Magazine, un des auteurs de roman noir les plus importants des années 1950 à 1970 reste méconnu. Dans le domaine du roman noir, il est connu sous le nom d'Ed Lacy, un pseudonyme qu'il a été contraint d'utiliser pour échapper aux méfaits du maccarthysme. Avant 1951 et la publication de son premier "policier", Ed Lacy s'appelle Leonard Samuel Zinberg et signe Len Zinberg.
Format : 17 par 22 cm Pages : 380 Reliure : Dos carré collé ISBN : 9782917486795 Prix : € 20 / CHF.- 26 Parution : février 2022 Rayon : Littérature - Biographie - Polar
Né en 1911 à New York, d'une famille juive d'origine russe, il fait partie très vite de ces "juifs sans argent" qu'évoque le roman de Mike Gold, pauvres, non religieux, souvent communistes. En outre, Zinberg manifeste très jeune un soutien qui ne se démentira pas au combat des Noirs pour leurs droits. Il épouse Esther, noire de Brooklyn, ils adopteront plus tard Carla, une petite noire de deux ans. Zinberg travaille par intermittence comme postier, multiplie articles et nouvelles. Dès 1935, on retrouve son nom dans New Masses, la revue du PC américain, à laquelle collaborent des auteurs prestigieux, Hemingway, Dos Passos, Caldwell, et dans plusieurs journaux de la presse noire. Dans le Pittsburgh Courier, il signe à la fois Len Zinberg et Ed Lacy, passant pour Noir sous ce pseudonyme.
En 1940, il publie Walk Hard, Talk Loud, un roman dur dont le héros est un jeune boxeur noir (avant Richard Wright et Budd Schulberg) qui suscite les louanges de Ralph Ellison. Mais Zinberg ne tarde pas à être mobilisé. Il sera, avec Dashiell Hammett, Irving Shaw, William Saroyan et Walter Bernstein, un des correspondants de l'hebdomadaire Yank ("Un journal pour des soldats écrit par des soldats"), écrivant articles et nouvelles pour lui mais aussi pour des journaux noirs et pour la revue Story. Il a débarqué en Italie, où il se lie avec des combattants antifascistes dans la région de Cossato. De retour aux Etats-Unis, il est obligé de redevenir postier mais écrit toujours. Un de ses romans, Hold with the Hares, va susciter l'hostilité de l'American Legion et être dénoncé comme "rouge". Zinberg n'arrive plus à publier sous son nom, à l'exception de rares nouvelles. Il ressuscite sous l'alias Ed Lacy en 1951 avec un premier roman noir. Jusqu’en janvier 1968, il publiera plus de 25 romans et plusieurs centaines de nouvelles, réussissant à vivre de sa plume, mais surtout sans déroger à ses idées. Face à Mickey Spillane, le best-seller du roman noir de l'époque, incarnant la tendance ultra-violente, raciste, machiste du genre, Lacy va continuer à défendre des idées de progrès, créant en 1957 le premier détective privé noir, évoquant dans ses livres la Chasse aux sorcières, la Guerre d'Espagne, la Résistance italienne ou française, donnant une place importante aux Noirs, aux minorités (Portoricains, Indiens, Grecs), aux femmes, raillant le culte de la virilité d'imitateurs d’Hemingway au petit pied. Zinberg-Lacy suscite de nouveau l'intérêt aux États-Unis, mais les recherches des spécialistes en sont encore à leurs balbutiements!
Roger Martin : Auteur d'une trentaine d'ouvrages — enquête, essais et bandes dessinées —, pamis lesquels AmeriKKKa, Voyage dans l'internationale néo fasciste, Main basse sur Orange, l'Empire du mal ? Dictionnaire iconoclaste des États Unis et la série B.D. AmeriKKA.!Il a également publié une dizaine de romans noir dont Jusqu'à ce que mort s'en suive au Cherche Midi et la trilogie L'agence du derniers recours au Seuil. !Les Éditions À plus d'un titre ont réédité son ouvrage Georges Arnaud, vie d'un rebelle : Biographie de l'auteur du Salaire de la peur.
Distribution pour la France : SERENDIP LIVRES : 10, rue Tesson 75010 Paris - contact@serendiplivres.fr Fax : 09 594 934 00 /// tél. : 01 40 38 18 14 - gencod dilicom : 3019000119404 Distribution et diffusion pour la Suisse : Éditions D'en bas - Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne Tél. +41 21 323 39 18 /// Fax. +41 21 312 32 40 - www.enbas.net
À plus d’un titre 66 chemin de Bande La Curiaz 73360 LA BAUCHE aplusduntitre69@orange.fr www.aplusduntitre.org
19,5 € ISBN : 9-7829-17486-139 Éditions À plus d’un titre www.aplusduntitre.com
Vie d’un rebelle
Roger Martin
Georges
ARNAUD
Georges ARNAUD
Vie d’un rebelle
Roger Martin
Conception graphique Yael Antoon pour ARTGRAPHISME photographie © Louis Monier
Sa vie est un roman. Homme de lettres prolixe, aventurier, anarchiste, Henri Girard, alias Georges Arnaud, connut une destinée singulière. À vingt-quatre ans, il est accusé du meurtre de son père, archiviste au Quaid’Orsay, de sa tante et de leur domestique, le 24 octobre 1941, dans le château familial d’Escoire, en Gironde. Jeté en prison, il n’en sort qu’un an et demi plus tard, au terme d’un des procès les plus retentissants de l’Occupation. Désabusé, il s’exile en Amérique du Sud où, tour à tour chercheur d’or, géologue, marin, barman, et camionneur, il mène une vie de bourlingueur. Revenu en France à bord d’un cargo en passager clandestin, il publie en 1950 son premier roman, Le Salaire de la peur, vendu à deux millions d’exemplaires et porté à l’écran par Henri Georges Clouzot dans un film célèbre interprété par Yves Montand et Charles Vanel. Il pourrait alors vivre paisiblement de sa plume, mais il n’a de cesse de se battre, mettant son talent littéraire au service des causes les plus dangereuses : arracher à son sort la condamnée à mort Djamila Bouhired, soutenir le combat pour l’Algérie indépendante – ce qui lui vaudra à nouveau de passer deux mois sous les verrous –, dénoncer les erreurs judiciaires… En 1962, il participe auprès de Ben Bella à la naissance de la République algérienne. Il mourra d’une crise cardiaque à Barcelone en 1987. Retracer l’existence de ce personnage picaresque, c’est faire revivre un passé proche, mais déjà flou dans nos mémoires : celui de l’effervescence intellectuelle des années d’après-guerre, celui de la guerre d’Algérie et de l’engagement des gens de lettres.
Remise en vente :
Éditions À plus d’un titre
Sa vie est un roman. Homme de lettres prolixe, aventurier, anarchiste, Henri Girard, alias Georges Arnaud, connut une destinée singulière. À vingt-quatre ans, il est accusé du meurtre de son père, archiviste au Quai- d’Orsay, de sa tante et de leur domestique, le 24 octobre 1941, dans le château familial d’Escoire, en Gironde. Jeté en prison, il n’en sort qu’un an et demi plus tard, au terme d’un des procès les plus retentissants de l’Occupation. Désabusé, il s’exile en Amérique du Sud où, tour à tour chercheur d’or, géologue, marin, barman, et camionneur, il mène une vie de bourlingueur. Revenu en France à bord d’un cargo en passager clandestin, il publie en 1950 son premier roman, Le Salaire de la peur, vendu à deux millions d’exemplaires et porté à l’écran par Henri Georges Clouzot dans un film célèbre interprété par Yves Montand et Charles Vanel. Il pourrait alors vivre paisiblement de sa plume, mais il n’a de cesse de se battre, mettant son talent littéraire au service des causes les plus dangereuses : arracher à son sort la condamnée à mort Djamila Bouhired, soutenir le combat pour l’Algérie indépendante – ce qui lui vaudra à nouveau de passer deux mois sous les verrous –, dénoncer les erreurs judiciaires... En 1962, il participe auprès de Ben Bella à la naissance de la République algérienne. Il mourra d’une crise cardiaque à Barcelone en 1987. Retracer l’existence de ce personnage picaresque, c’est faire revivre un passé proche, mais déjà flou dans nos mémoires : celui de l’effervescence intellectuelle des années d’après-guerre, celui de la guerre d’Algérie et de l’engagement des gens de lettres. Format 13 par 17 cm - 504 pages Reliure : Dos carré collé cousu Couverture avec rabats ISBN : 978291786139
Cachet du libraire :
Prix : 19,50 € CHF.- 27
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Difffusion pour la France : Paon Diffusion 44 rue Auguste Poullain 93200 SAINT-DENIS Distribution: SERENDIP LIVRES : 21 bis, rue Arnold Géraux 93450 L’Île-Saint-Denis - contact@serendip-livres.fr Fax : 09 594 934 00 /// tél. : 01 40 38 18 14 - gencod dilicom : 3019000119404 Distribution et diffusion pour la Suisse : Éditions D'en bas - Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne Tel. +41 21 323 39 18/// Fax. +41 21 312 32 40 - www.enbas.net
Éditions du Canoë
2022
4 février
Laurent Georjin
Genre : roman Format : 12 x 18,5 cm Pages : 176 Prix : 15 € ISBN : 978-2-490251-56-8
Né le 25 août 1968, Laurent Georjin ne se contente pas d’écrire ses fictions il les fait jouer par des comédiennes et des comédiens pour France Culture et surtout pour La Première RTBF dont Il réalise la plupart des fictions qu’elle produit. En 2009, l’une d’elle a été nominée au prix Europa à Berlin tandis qu’il publie son premier roman aux éditions Esperluète, Portraits en forme de nuage qui passe. En 2019, il écrit Sept moments avec Amîn pour Yolande Moreau qui l’enregistre pour La Première. Son écriture faite de « voix » est aussi très visuelle. Elle l’amène très tôt à se tourner vers le cinéma. Il réalise plusieurs courts et moyens métrages et prépare actuellement un premier long métrage, accompagné par Les Films du Tambour de soie.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Le narrateur s’adresse à une jeune femme qui vient de se donner la mort après avoir été internée dans un hôpital psychiatrique pendant sept ans. Il a lu le journal qu’elle a laissé, ce Portrait d’une fille qui ne se ressemble plus et imagine sa vie après sa lecture : l’univers de l’institution psychiatrique, une infirmière, Nadine, de laquelle elle était proche, des patients qui étaient aussi des amis, Brigitte, Abderhamane, Yves, l’amoureux contrarié qui ressemble au premier amour, un jeune homme blond rencontré de « l’autre côté » sur une plage, avant l’internement… et la mère comme une ombre dans la vie de sa fille.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
EXTRAIT :
Alors voilà, ta vérité est là, indéniable et elle te fait face comme un ennemi courageux. Tu ne cherches pas à détourner les yeux, acceptes de la regarder sans la craindre, calmement, non pas comme si elle n’était rien, non, mais comme une évidence qui ne serait pas plus dramatique qu’une autre. Cela te demande un effort considérable qui pourrait te mettre à terre. Tu as envie de pleurer, de crier, de griffer le papier peint qui recouvre les murs du bureau avec tes ongles ou de le déchirer avec tes dents. Tu aurais ressemblé à une folle, une cinglée, une tarée si tu avais pleuré, crié, griffé ou déchiré les murs. Ce n’est pas à une folle que tu ressembles, non, vraiment pas, même si tu es à deux doigts de le paraître à certains moments. Mais personne, ici, ne s’y trompe. Tout le monde sait que tu oscilles sans cesse entre une présence chaleureuse, ouverte à l’autre et une perte de toi-même parfois abyssale - oui, abyssale, le mot, dans le vocabulaire du nouveau psychiatre, n’est pas trop fort. C’est un fait devenu indiscutable, une vérité, la tienne.
Éditions du Canoë
2022
7 janvier
Ladislav Klíma
Genre : roman Texte établi, traduit du tchèque, présenté et annoté par Erika Abrams Format : 12 x 18,5 cm 6 dessins de Vadim Korniloff Pages : 224 Prix : 20 € ISBN : 978-2-490251-41-4
Né en 1878 à Domažlice (Bohême occidentale), mis au ban à 16 ans de tous les établissements d’enseignement de l’Empire autrichien, Ladislav Klíma vit tour à tour comme rentier, conducteur d’une machine à vapeur, gardien d’une usine hors service, fabricant d’un ersatz de tabac, dramaturge et journaliste. Philosophe du vécu, solipsiste convaincu, il pousse la pensée de Schopenhauer et de Nietzsche au-delà de ses plus extrêmes limites, publie trois volumes de fragments théoriques et laisse, en mourant à Prague en 1928, une immense œuvre manuscrite, aussi bien romanesque que philosophique. Les Éditions du Canoë ont publié en 2019 Le Roman tchèque.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Némésis la glorieuse de Ladislav Klíma est une histoire d’amour, de folie, de fatalité et de fantômes. Publiée pour la première fois en 1932 de manière posthume, elle ne le cède en rien aux Dracula des autres. C’est cependant un roman noir au second degré qui ironise déjà sur les règles du genre en fuyant les Carpates, chères au cœur des maîtres de l’épouvante du xixe siècle, pour situer son action dans l’Engadine nietzschéenne. Qui étend ensuite sa satire impénitente à quelques-unes des institutions les plus respectées de la société moderne – psychiatrie, justice, médias –, bâtissant son suspense sur un enchevêtrement inextricable du trivial et du transcendant avant de sombrer enfin, avec une ivresse dionysiaque, dans la fascination de l’Abîme. Un petit bijou d’horreur qui fait honneur à tous les adjectifs dont l’auteur ‒ culte en Tchéquie, vénéré par Bohumil Hrabal ‒ qualifie l’ensemble de son œuvre romanesque : « réaliste, dégoûtante, fantastique, obscène, perverse, paradoxale et cynique » au superlatif. Cette nouvelle édition, revue d’après les manuscrits, s’accompagne de trois fragments inédits. Georges Dupoy écrivait dans le Quotidien de Paris à la sortie de la première édition en 1988 : Roman de l’amour fou ? Policier métaphysique ? Délire nietzschéen ? Il y a un peu de tout cela dans Némésis la glorieuse de Ladislav Klíma, superbement traduit par Erika Abrams […] Ce texte baroque, où les paroxysmes romantiques sont dynamités par la bouffonnerie, nous éclaire un peu plus sur l’étrange génie de Ladislav Klíma, écrivain tchèque doublement maudit : par l’hypocrite Kakanie de François-Joseph d’abord, par le gouvernement communiste ensuite. Blasphémateur, ivrogne, fornicateur, Klíma est le type même de l’auteur scandaleux que récusent les régimes qui prétendent à la vertu. Voilà pourquoi cet écrivain unique, exact contemporain de Kafka, demeure encore inconnu du grand public. Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
EXTRAIT : Il fit ainsi le tour du globe. Il séjourna dans les hauteurs de l’Altaï et de la Cordillère des Andes, s’enfonça dans les déserts au cœur de l’Australie, traversa toute l’Afrique. Moins pour échapper aux sbires, ce à quoi il réussit parfaitement, que pour fuir son effroyable amour. Il ne put y parvenir.. Comme Errata, il continuait à aimer Oréa dans l’effroi et à aimer son effroi et à s’effrayer de son amour ; et cela le rendait de plus en plus fou. Mais il ne vit plus sa bien-aimée de ses yeux, il n’était pas, comme Errata, sujet aux « hallucinations » ; elle n’en imprégna que plus profondément ses pensées les plus intimes. Elle les accapara, se les assujettit totalement. Vains furent tous les efforts pour déloger cette terrible Souveraine. Vaines les distractions mondaines, vaines les aventures, vaines les chasses au tigre ; vains la soûlerie, l’alcool, l’opium et les autres femmes. Vaines les études, vains les efforts les plus acharnés pour chasser, à l’aide du stoïcisme et d’une divine indifférence, le Fantôme, cette Fatalité de sa vie. Son existence paradoxale n’était qu’un jouet du Destin, dont il n’était pas l’élu. Alors même qu’il remportait une victoire, il se laissait aussitôt aller à un étrange abattement ; il s’endormait chaque fois sur ses lauriers. Le plus terrible des destins, c’est de ne jamais savoir exploiter nos victoires. Chaque chose a son temps ; si on laisse passer le moment, à rien ne sert de vouloir réveiller des cadavres. La force vraie : la force qui vainc suit des années durant — sa vie durant — sa voie victorieuse, — ce n’est qu’ainsi qu’on peut sortir vainqueur de — la Lutte de la Vie. C’est à autre chose qu’était prédestinée la journée de la Vie Éternelle que représentait la vie de Sider ici-bas.
Éditions du Canoë
2019
Novembre
Ladislav Klίma
Genre : Roman Traduit du tchèque, présenté et annoté par Erika Abrams Format : 12 x 18,5 cm 24 dessins de Vadim Korniloff 480 p. 26 € ISBN : 978-2-490251-11-7 Né en 1878 à Domažlice (Bohême occidentale), mis au ban de tous les établissements de l’Empire autrichien, Ladislav Klίma vit tour à tour comme rentier, conducteur d’une machine à vapeur, gardien d’une usine hors service, fabricant d’un ersatz de tabac, dramaturge et journaliste. Philosophe du vécu, solipsiste convaincu, il pousse la pensée de Schopenhauer et de Nietzsche au-delà de ses plus extrêmes limites, publie trois volumes de fragments théoriques et laisse, en mourant à Prague en 1928, une immense œuvre manuscrite, aussi bien romanesque que philosophique.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Écrit entre 1908 et 1910, Le Roman tchèque reste le dernier grand inédit de l’œuvre de Klίma en France. Le livre s’ordonne autour de la contradiction entre philosophie vécue et vie philosophée, incarnée par les différents membres de la famille d’un député tchèque qui fait campagne pour sa réelection au parlement autrichien dans les premières années du XXe siècle. Le roman s’ouvre sur un meeting politique où le message du député sortant, l’avocat Artur Volný prêchant l’indépendance à atteindre par un mélange de virtus latine et d’immoralisme nietzschéen, se heurte chez les électeurs et camarades du parti à une incompréhension d’un réalisme caricatural, n’étant réellement soutenu que de ses filles, Irène et Olga, chez qui le militantisme se teinte d’un érotisme incestueux. Cette entrée en matière aboutit à un chapitre dit « fatal » qui narre la transformation de Volný en « un embryon de Dios » que Klίma qualifiera de « crachat à la figure de tout ce qu’on a appelé littérature ». Il y a un souffle joycien avant la lettre dans ces pages qui narrent dans une langue crue et inventive les entretiens entre Volný et ses filles sur la cosmologie, le suicide, la vie après la mort et le solipsisme théorique et pratique.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Éditions du Canoë
2022
4 février
René de Ceccatty
Genre : récit Format : 12 x 18,5 cm Pages : 176 Prix : 15 € ISBN : 978-2-490251-55-1
René de Ceccatty est l’auteur d’une trentaine de romans (Personnes et personnages, L’Accompagnement, Aimer, Une fin, L’Hôte invisible, Enfance, dernier chapitre, Mes années japonaises), essais (Noir souci, Un renoncement) et biographies (Pasolini, Violette Leduc, Sibilla Aleramo, Callas, Moravia, Elsa Morante). Éditeur aux éditions du Seuil, il est aussi traducteur de l’italien (Moravia, Pasolini, Bonaviri, Leopardi, Pétrarque, Umberto Saba, Dante) et du japonais en collaboration avec Ryôji Nakamura (Kenzaburô Ôé, Kôbô Abé, Yukio Mishima, Natsumé Sôseki, Junichirô Tanizaki, etc. et des auteurs de littérature classique). Il écrit également pour le théâtre. Né en Tunisie, il a séjourné au Japon, en Italie et en Angleterre. Il collabore aux Lettres françaises.
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Le Soldat indien est le troisième volet d’une quête de la mémoire et du passé commencée avec Enfance, dernier chapitre et Mes années japonaises. Ceccatty remonte cette fois très loin de sa naissance, au xviiième siècle, en pleine guerre des Indes où il découvre à partir d’archives familiales qu’un de ses aïeux, Léopold, joua un rôle de premier plan. Arrivé en Inde en 1757, à l’âge de 33 ans, il apparaît comme témoin à charge dans un procès retentissant, celui de la réhabilitation en 1783 de Thomas Arthur Lally-Tollendal, gouverneur de Pondichéry que Louis XV avait fait exécuter en 1766. Cette exécution contre laquelle Voltaire s’était insurgé dans un pamphlet où il dénonçait l’arbitraire de la justice royale, est intimement liée à la perte des Indes et aujourd’hui complètement tombée dans l’oubli. En essayant d’imaginer à partir de quelques récits militaires et de quelques tableaux ce que furent pour cet ancêtre, Léopold, sa guerre des Indes et son retour en France avec sa famille « indienne », Ceccatty écrit une merveilleuse fiction – ce que certains appellent l’Histoire.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
EXTRAIT : L’histoire de Léopold le père et le rapport que j’entretiens avec elle sont des formes d’effacement accepté, mais aussi de lutte contre l’oubli. J’ai voulu, à ma manière, résister à la profanation. Voilà la raison pour laquelle j’ai mis en regard la profanation des tombes du cimetière de Mégrine, aux bors du lac de Tunis, et cette résurrection d’une figure mineure du passé. Cette figure, je n’ai pas voulu, comme on aurait été en droit de s’y attendre de la part d’un écrivain, lui donner une forme biographique ni une forme romanesque. J’ai voulu l’aridité d’un récit qui ne cache ni ses manques ni ses difficultés à faire renaître un homme obscur. Sa carrière militaire l’a conduit à côtoyer des soldats en Autriche, pour cette même guerre de Sept ans dont William Thackeray a fait le récit dans Barry Lindon. Mon ancêtre avait des traits communs avec ce personnage imaginaire et avec de nombreux jeunes gens de ce siècle sinistré, le XVIIIe siècle, où l’Europe, les Indes, l’Amérique étaient à feu et à sang. Les nations européennes se haïssaient, se combattaient, se disputaient non seulement des provinces, mais le reste du monde. Les familles royales, sachant leurs jours comptés, voulaient s’écraser mutuellement, quand elles ne s’alliaient pas, et conquérir d’autres terres, pour le plus grand malheur des siècles à venir. Mon aïeul était un pion dans ce jeu meurtrier.
PARUTION EN FRANCE PRÉVUE POUR FÉVRIER 2022
roches tendres – julien burri imprimé en Suisse / 11,5 x 16,5 cm / 18 € / 120 p. / isbn : 978-2-940518-74-6
Julien Burri est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages qui sont autant de pierres minutieusement taillées, ciselées, construisant une œuvre à la fois singulière et intensément poétique. Comme un filet à papillons, son quatrième roman Roches tendres capture avec délicatesse et sobriété le souvenir d’une maison vouée à disparaître, en restituant quelques bribes de vie d’une famille sur trois générations et l’ardeur d’un amour qui a su résister au temps.
Grès tendre et fin mêlé d’argile et de quartz, la molasse sert à la construction lorsqu’elle a assez de consistance. Formée de sable charrié par les rivières, elle s’est déposée dans les creux. Fruit de l’usure et de l’abandon, elle porte en elle la nostalgie des sommets. Elle est vouée à dépérir. Les gens du plateau sont ses fils ; comme elle, ils se dérobent et rêvent, envieux, du granit et des cimes perdues. Tout est consigné dans la molasse : le tracé des cours d’eau, des mers, les lumières, les nuits, les voix, les forêts, le vent, les bêtes et les hommes, le vol des abeilles.
Je ne me suis pas aperçu tout de suite que Grace n’était plus dans cuisine. J’ai eu une légère absence, j’en ai parfois lorsque je me laisse entraîner par le courant de mes pensées. Mes pensées viennent par vagues, répétitives, de plus en plus fortes – au bout d’un moment je quitte le rivage, je n’ai plus pied, et je m’aperçois que j’ai été emporté au loin. Lorsque je suis revenu à moi, Grace n’était plus dans la cuisine. Elle n’était plus dans l’appartement. À mon grand désespoir, elle avait disparu de ma vie. Elle n’était plus que dans les images, aux murs de notre appartement, sur les photographies dans lesquelles elle apparaissait. Elle semblait me regarder, de l’autre côté des cloisons de verre.
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Alors je suis parti, j’ai quitté notre appartement et je suis venu l’attendre là où tout avait commencé, là où nous nous étions connus, avec Grace : dans la maison de mon enfance. Depuis, je n’arrive pas à me défaire de l’idée que j’aurais dû faire quelque chose, appeler quelqu’un, urgemment, annoncer que Grace avait disparu. Je n’ai rien fait de tout cela et suis venu l’attendre, l’espérer, dans cette vieille maison. Dans le bureau, j’ouvre la vitre du morbier, tâtonne, trouve la clef sur le rebord et l’introduis dans les serrures, remonte les poids jusqu’à ce que le cliquetis diminue et que la clef ne tourne plus. Je relance le battant. L’horloge sonne la demie. La pièce et la maison résonnent du coup cristallin : tout devient légèrement flou, comme si le temps ralentissait, s’étirait, ne s’écoulait plus.
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roman
Un chant écarlate
Un chant écarlate
LE ROMAN INÉDIT D’UNE FIGURE EMBLÉMATIQUE DU FÉMINISME AFRICAIN
Mariama Bâ
Une histoire d’amour impossible entre deux étudiants idéalistes, une française et un sénégalais, dans le Dakar des années 1980, où l’apprentissage de l’autre, au-delà des frontières, des cultures et des traditions, s’avère difficile.
visuel non définitif
Ousmane, jeune sénégalais de condition modeste et Mireille, française, fille de diplomate, se rencontrent sur les bancs du lycée, à Dakar. Ils se marient, au grand damn de leurs familles respectives. Mireille coupe les ponts avec les siens et se convertit à l’islam. Ousmane impose sa femme à ses parents, catastrophés. Un fils naît de cet amour, Gorgui. Mais le poids des traditions et la pression sociale et familiale aura raison de leur amour….
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Mariama Bâ une écrivaine pionnière et militante
(1929- 1981) le second roman inédit en france d’uine écrivaine majeure
publié à titre posthume, c’est une pépite méconnue un chant écarlate a été traduit en
7 langues
une préface d’axelle jah njiké, journaliste
illustration de couverture d’elke foltz, peintre
Née en 1929, Mariama Bâ est une figure iconique de la littérature sénégalaise. Elle connaît un succès international avec Une si longue lettre, son premier roman. Issue d’une famille traditionnelle et musulmane, elle intègre une école française et devient enseignante en 1943. Femme engagée, Mariama Bâ s’engage pour nombre d’associations féminines militant pour l’éducation et les droits des femmes. Elle devient une voix importante de son pays et prend part aux débats publics. Elle meurt en 1981 d’un cancer, peu de temps avant la sortie de son second roman, Un chant écarlate, aux éditions NEAS au Sénégal.
prix : 22 € tirage : 1000 ex. parution : 04/02/2022 format : 14 x 20,5 cm pagination : 320 p. ISBN : 978-2-493324-00-9
Elles parlent de Mariama Bâ ... « Je crois que [Mariama Bâ] était la première écrivaine africaine à parler avec autant de lumière de la condition des femmes. » Véronique Tadjo « C’est en lisant Mariama Bâ que je deviens africaine. [...] Le roman de Mariama Bâ, considérée à juste titre comme une pionnière de la littérature féminine en Afrique subsaharienne est l’un des premiers à rompre le silence des femmes par le biais de l’écriture » Axelle Jah Njiké, LSD, France culture
« On la soupçonne d’être influencée par les idéologies venues de l’étranger. « Si être féministe signifie révéler les tares d’une société, alors je le suis ! », réplique-t-elle aux critiques. Sa vie privée témoigne du même combat pour une vie libre, en conformité avec ses idées. » Kidi Bebey, Le Monde
« UNE SI LONGUE LETTRE, UN VÉRITABLE LIVRE-MANIFESTE FÉMINISTE » Kidi Bebey, Le Monde • le premier roman best-seller de mariama bâ • ce roman épistolaire a reçu le prix noma en 1981 • traduit en 20 langues, il est considéré comme un classique de la littérature féministe. • publié en france aux éditions du rocher, il a été édité en plusieurs formats (Motifs, poche) • un roman étudié partout dans le monde, et régulièrement cité...
Un livre au cœur d’un écosystème créatif Axelle Jah Njiké, la préfacière Autrice afropéenne, podcastrice et militante féministe, Axelle Jah Njiké est l’autrice de lé série radiophonique «Je suis noire et je n’aime pas Beyoncé», dont le premier épisode est consacré à Mariama Bâ, (cf LSD, France Culture).
Elke Foltz, l’illustratrice (couverture) Elke Foltz est une peintre française, née en 1990. Elle a des origines allemandes et sénégalaises. Elle vit et travaille à Berlin. Pour la couverture, elle a travaillé dans les tons ocres et rouges de la terre au Sénégal.
Alexandra Déglise, la comédienne Comédienne et metteuse en scène basée en Martinique, Alexandra Déglise prête sa voix pour l’enregistrement d’extraits sonores d’Un chant écarlate, disponibles sur le site internet des Prouesses à la sortie du livre.
Extrait d’Un chant écarlate
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Mai 1968 trouva la famille de La Vallée à Paris. À cette époque, Mireille était confrontée à des états d’âme languissants. Un tourment nourri de désir exacerbé par la solitude la consumait. Dans son être, ses élans se coagulaient. Comme elle aurait aimé se départir de sa réserve, de son attitude polie, de son calme quotidien, et extérioriser les troubles qui l’habitaient. Elle avait acquiescé à toutes les exigences de l’intransigeant Ousmane. Les difficultés de leur entreprise, cruellement projetées à ses yeux, ne la découragèrent pas. Ousmane tonnait : « Je te dissuade de choisir ! » « Ne fais pas de moi ton élu ! » « Il en est temps encore ! » Mais ces exhortations n’empêchaient pas Mireille d’avancer. La religion dont elle avait promis de se dépouiller n’était plus un vêtement à sa taille depuis longtemps. Trop d’interdictions, à mesure qu’elle grandissait, le rendaient de plus en plus étriqué. Elle ripostait :
L’habitat religieux que tu me proposes ne me va pas mieux que celui dont tu exiges l’abandon. Mais je l’endosse... Sans enthousiasme. Ne magnifie pas mon geste. Il est sans grandeur. Il ne recouvre aucun sacrifice. Il n’est pas arrachement. Il n’est que la logique d’un processus déjà déclenché, avant notre rencontre. Elle aussi, elle regimbait. Je suis décidée à rester Moi pour l’essentiel, pour les valeurs auxquelles je crois, pour les vérités qui m’éclairent. Ne voulant pas faire de toi un pantin entre mes mains, j’accepte d’avance tes refus comme des cris de conscience. Je ne peux donc moi aussi t’apporter en guise de dot une liste de renoncements. Je ne serai pas malléable, épousant toutes les formes de l’Afrique. Car l’Afrique n’a pas seulement ici le visage du travailleur immigré qui vit un dur exil pour nourrir sa famille lointaine. Elle dégoûte, sous les lumières crues, accrochée pour survivre à des manteaux de femme. Tant d’histoires me sont contées, vomies dans des hoquets et des rictus hideux. Les victimes de promesses délibérément violées, celles dépouillées de leurs biens par des fiancés nègres volatilisés, me mettent en garde quand je parle de toi. Mais je me dis que les drames passionnels n’ont pas rayé l’Amour du monde. Chaque être est condamné à vivre son expérience propre. Je souhaite la mienne réussie. Je suis Amour et Volonté. Et parce qu’elle se sentait « Amour et Volonté », comme elle aurait souhaité attiser quotidiennement au vent de la révolte estudiantine le feu qui la brûlait ! Mais son père, rigide comme toujours, demeurait l’écluse
Extrait d’Un chant écarlate qui referme ses vannes prudemment, avant tout débordement. — Non, ma petite. Tu ne sortiras plus d’ici. Avec ces émeutes ! Avec ça (son « ça » favori dont il recouvrait tout ce qu’il n’aimait pas), ces coups donnés et reçus, on ne sait jamais. Pour endormir la vigilance paternelle, Mireille se contenta de participer épisodiquement à l’ébranlement. Mais comme elle se sentait aussi passionnément motivée que ses copains, la plupart enfants de bourgeois comme elle, situés à l’aile la plus dure des émeutiers ! La famille traditionnelle les révoltait, comme une institution à démanteler pour en repenser le contenu, restreindre le pouvoir et remodeler les limites. L’école qu’ils pratiquaient les brimait. À leurs yeux, elle se révélait être l’appui de la famille. M. de La Vallée croyait sa fille « en dehors de la fournaise » grâce à son autorité et à sa persuasion. Revenu de son lieu de travail, il relatait les événements, à sa manière, dans les sens de l’optique gouvernementale répercutée par les ondes et la télévision. Mais Mireille s’évadait la nuit et vivait bien la fournaise. La mêlée écoulait sa colère. La violence de la tempête la ressuscitait. Le tonnerre déclenché drainait ses aspirations fougueuses de bouleversements sociaux. La fournaise convenait à son choix de vie et faisait corps avec son inhabituel engagement amoureux. En ces heures troubles de déchaînement sans retenue, Mireille avait deux visages qu’elle troquait l’un contre l’autre, habilement. Celui de la jeune fille sereine de l’appartement tranquille lui convenait moins que le masque décidé de l’étudiante engagée.
Que dirait son père, s’il la voyait, en jean retroussé jusqu’aux cuisses, cheveux au vent, œil brillant, à la bouche tous les gros mots bannis du vocabulaire de l’appartement. Sa mère s’évanouirait encore si elle la savait à la tête des émeutiers, lançant comme eux des armes hétéroclites sur les voitures et les vitrines. Le courrier de Mireille relatait à son ami les événements qui bousculaient la capitale. Le refus de la ségrégation entre filles et garçons, dans la même université où on avait apostrophé le ministre de la Jeunesse n’a été que le prétexte pour l’éclatement d’un conflit latent. Bien sûr, Mireille abondait dans le sens de ceux qui désiraient l’abolition des règles établies, tandis que son père dépassé et écœuré par les événements, grognait : — Cette jeunesse ! Cette jeunesse ! De l’audace, elle en a à revendre (il ne parlait pas de courage, remarqua sa fille). Cette jeunesse, plus on lui cède, plus elle exige. Elle est inconsciente. Parlementer avec elle, c’est la démission. La mater ! L’écraser ! Si j’étais à la place du ministre de l’Intérieur ! Ce sont des cadavres que leurs faibles parents ramasseraient. Je te retiens bien ici (il désignait Mireille du doigt, ignorant ses fugues). Si tous les pères avaient pris leur responsabilité ! Eh bien, il n’y aurait plus de manifestants ! Plus de manifestants, plus de barricades ! Plus d’affrontements. Et M. de La Vallée réajustait ses bretelles remises en service par le dévouement de sa femme qui suivait avec angoisse son
Extrait d’Un chant écarlate amaigrissement. L’exacerbation des nerfs de M. de La Vallée soumettait son épouse à une dure épreuve. Et Mireille informait son ami : Quant à Maman, Ousmane, elle est acceptation devant son époux. Elle répète à nos visiteurs, sans tenir compte de leur opinion sur la « marée » (un mot de papa), ce qu’elle retient des arguments de son mari contre « les fous » (un autre mot de papa). Mireille terminait ainsi : La ligne droite, favorite de mon père, n’existe plus. Tout, en ces lieux, est brisé, tordu. La remise en cause de ses conceptions sur l’honneur, le devoir, l’obéissance déséquilibre mon père. Ses larges gestes, ses fulminations, ses allées et venues inlassables dans l’appartement n’ont pas empêché le sinistre réveil du matin du 11. Les rues des quartiers assiégés par les étudiants étaient jonchées de décombres. Persistait, incommodante, l’aigreur de la fumée des incendies et des grenades lacrymogènes. Ah ! Comme j’ai participé aux émeutes ! Comment te communiquer l’ivresse d’écouler dans le fracas de l’affrontement ma haine des conventions ? Comme j’ai joui d’un coup de pied donné sur le visage d’un défenseur de l’ordre ! J’ai cassé avec plaisir quelques voitures de ces messieurs guindés, qui prônent fraternité, humanisme dans leurs discours et qui ont des cœurs secs. Ah ! Comme j’ai participé, Ousmane ! Le lendemain, une autre lettre :
Des négociations n’ont rien apporté. Les ouvriers ne se reconnaissent pas dans les compromis signés par leurs dirigeants syndicaux. La grève est reine et la ville pue. L’odeur du poisson sec qui malmène tes narines le soir au Grand-Dakar doit être plus agréable que les relents qui nous entourent... Les bourgeois qu’abandonnent leurs enfants, remplacés par des animaux dans leur tendresse, ne savent plus que faire de leur temps : la puanteur de la rue les cloître. Et quand ils sortent, les braves bourgeois, ils ont du mal à trouver le pied d’arbre ou le rebord de mur où leurs chiens se soulagent. À la place des tas dégoûtants de crotte qu’un talon étourdi écrase et éparpille sur les trottoirs, nous avons des monceaux de saletés : boîte en fer, coton, détritus, épluchures. J’entends la prière des bourgeoises : « Dieu ! faites revenir les éboueurs ! Les marchands des quatre saisons ! Les épiciers aussi ! Tout manque ! L’essence ! L’argent ! » L’abondance houspillée a fui. Mes camarades et moi continuons à rechercher « la plage sous les pavés ». Notre cri « Il est interdit d’interdire » reste souverain. À bientôt. Mireille
À propos d’Un chant écarlate « Dans Un Chant écarlate, Mariama Bâ se livre à une critique de la pathologie de la différence ou, pour reprendre les termes de Franz Fanon dans Peau noires, masques blancs, de ce « manichéisme délirant » auquel conduit toute idéologie identitaire excluant dialogue et compromis.» Jeanne-Sarah de Larquier in Pour un humanisme du compromis dans Un chant écarlate de Mariama Bâ, The French Review, vol.77, No.6, Mai 2004
« C’est son âme que Mariama Bâ livre au lecteur. Elle ne reste pas extérieure à ses personnages. On sent son intérêt pour les femmes, quelle que soit la couleur de leur peau. Leur émancipation est sa cause. Sa hauteur de vue, sa noblesse de cœur pour juger les sociétés et les humains font d’elle une internationaliste convaincue. [...] Un chant écarlate est un enseignement pour les femmes. Mariama Bâ leur montre les dangers de tout abandonner au profit d’un homme, de s’investir totalement dans l’amour. L’auteur a compris, comme beaucoup de femmes, que les femmes émancipées vivent une époque dangereuse où elles peuvent croire que les hommes ont accepté l’égalité des femmes. Croyant cela, elles sous-estiment la force des préjugés accumulés depuis des siècles, ancrés profondément dans l’idéologie masculine et qui ressortent chez beaucoup (sans qu’ils en prennent conscience souvent). Les mentalités ne changent pas vite, les révolutionnaires doivent le savoir. » Isabelle Eynard, critique littéraire, in Mariama Bâ ou les allées d’un destin, Mame Coumba Ndiaye, NEAS, 2007
« Ce roman doit-il être interprété à travers la même grille que ses autres écrits qui débordent en général de leur cadre de création. Les idées qu’elle défend ici s’inscrivent plutôt comme un véritable plaidoyer pour l’épanouissement des valeurs universelles et leurs retombées heureuses sur les bonnes volontés. En atteste le soutien apporté à son frère dans le choix de son épouse, une jeune française de pure souche. Des relations épistolaires avaient contribué à leur rapprochement, et une première enfant née du couple, la petite Mariama, devait être le symbole vivant de leur amitié. Elle écrivait dans ce sens : « Il y a l’homme partout, quelles que soient sa couleur et sa langue. Il faut savoir hisser son cœur au rythme de l’univers. Admettre et œuvrer pour l’ère du bannissement des frontières, l’ère des grands ensembles, dans l’âge du grand dialogue. Je souhaite une réception de l’homme de plus en plus axée aux divers pollens fécondants des floraisons qui l’entourent. Certainement se lèvera un jour où tous les jets nobles vaincront réticences et préjugés, nourris des valeurs universelles. Et l’amour, le vrai, jaillira dans sa véritable essence, aux sources même de la vie.» Mame Coumba Ndiaye, in Mariama Bâ où les allées d’un destin, NEAS, 2007
MARS
C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY
ART&FICTION
RÉCIT
Aymeric Vergnon-d'Alançon
Disperser la nuit R É C I T S D U S U R G Ü N P H OTO C LU B
« Le camouflage sera parfait. Ils n’y verront que du feu. Personne ne se doutera que derrière la silhouette anodine d’un promeneur, je tenterai bientôt de voler des âmes pour sauver la mienne. » Ainsi s’ouvre Disperser la nuit, tandis que le narrateur commence, avec son seul appareil photo, une bien étrange quête de lui-même et du monde. Au cœur de celle-ci émerge l'ombre discrète et mystérieuse du Surgün Photo Club. Une association, conduite et fréquentée par des immigrés, où l'on explore, au fil d'expériences variées, les pouvoirs de l'image et de l'action photographique.
C'est sous la subtile influence d'Aboukaïev, dont la doctrine secrète a été dévoilée dans Gnose Gnose Gnose (art&fiction, 2016), que cinq destins se déploient alors entre exil et survie, entre roman de formation et quête mystique, au gré desquels, à chaque fois, la photographie vient jouer un rôle singulier. Issu d’un travail plastique, Disperser la nuit chemine à son rythme, avec ses détours et ses bifurcations, vers le roman possible de ces vies entrecroisées, où se révèle la pensée opératoire du Surgün Photo Club et de son mage insaisissable, Aboukaïev.
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 4 M A R S 2 0 2 2 —
11 x 17.5 cm, env. 380 pages 978-2-88964-024-9 chf 17.80 / euro 14 — genre récit sujets abordés photographie, exil, migration, parcours de vie, Paris format isbn
d’une u o e m m o h n ’u d Le destin utour a r e u jo e s t u e p e femm hie. p a gr to o h p le p im s d’une TE N DOCUMEN ON -D’ALANÇO N G ER V IC ER M AY ÊTE DE Q EXILÉS EN QU IN C E D N IO T C ICI LA FI RICE. L’IMAGE SALVAT
——— Aymeric Vergnon-d’Alançon mène des recherches photographiques et des études de Lettres. Il entre au Fresnoy—Studio national des arts contemporains et oriente alors son travail vers la création cinématographique. Entre films expérimentaux et cinéma d’auteur, il réalise plusieurs courts métrages. Depuis il poursuit ses recherches entre récit et arts visuels. L’écriture, présente dès l’origine, conquiert une place de plus en plus importante. ———
AY M E R I C V E R G N O N - D 'A L A N ÇO N | D I S P E R S E R L A N U I T
[...] Ce n’était ni une fable que je me racontais, ni un roman familial que je composais en secret. Tout cela avait eu lieu. Tout cela s’était tenu, à une certaine heure, en un certain endroit, cela s’était incarné dans le monde véritable, historique, concret, solide (y a-t-il assez de mots pour qualifier le réel? Pour lui donner justement son poids de réel?). Même si le souvenir s’était maintenant dilué, même si les conditions exactes étaient devenues floues, je savais la vérité de ce geste. J’avais oublié le temps, j’avais oublié le lieu, mais j’en avais vu la preuve vivante et incarnée : deux petites photos déchirées puis recollées par un scotch déjà jauni. Je tenais, des années après, cette mémoire entre mes mains. Et ces mains étaient les mêmes (si on peut dire que les choses restent les mêmes alors qu’elles sont accrochées sur le fil toujours secoué du temps) qui avaient tenté de détruire ces images. J’ai eu, enfant, des mains iconoclastes. J’ai déchiré ces images. J’ai voulu détruire les reliques d’un passé lointain. En cachette, avec l’innocence de l’enfance comme excuse, j’ai commis la forfaiture. Et bien plus tard, j’ai voulu réparer. Et pour réparer, j’ai utilisé des images, car j’avais lu que «seule l’épée qui a ouvert la plaie peut guérir la blessure». J’ai donc fait un film qui par la magie du raccord, la collure, pouvait dé-déchirer l’image de mes parents. Le film s’ouvrait par une voix-off qui en expliquait le principe . Cette voix, la mienne, disait que je n’avais jamais vu mes parents ensemble. Enfin, si, forcément, mais je n’en ai aucun souvenir. Ce qui du reste est assez surprenant parce que j’avais environ cinq ans quand ils ont divorcé. Cinq ans c’est quand même suffisant pour avoir des souvenirs constitués. Il faut croire que certains souvenirs ne parviennent pas à devenir des images, un bout d’étoffe qui tient chaud et protège de la pluie. J’ai dû à l’époque écrire dans les dossiers de production que cette image de mes parents ensemble était manquante. Je sais aujourd’hui qu’elles le sont toutes. Les images sont toujours dérobées. Elles se cachent derrière un masque : une photographie, un bout de pellicule, une matière numérique. Elles se drapent et s’enrobent. Ces surfaces se tiennent crânement en avant-poste et derrière, tapie dans l’ombre de sa lumière, l’image se terre toujours comme un hérisson tremblant. La voix-off, bien sûr, ne parlait pas de hérisson, elle racontait en peu de mots les faits : Mon père et ma mère se sont séparés quand j’avais environ cinq ans. J’ai tout oublié de ce tempslà. Et je n’ai jamais vu mes parents ensemble. Euxmêmes depuis vingt-cinq ans refusent de se parler. J’ai donc inventé une rencontre qui n’a pas eu lieu.
EXTRAITS
Et la voix-off prolongeait : Un jour, j’étais toujours enfant, l’un m’a demandé de déchirer les photos où ils apparaissaient ensemble. Je me souviens de ce geste. J’ai souvent regretté cette formule évasive «l’un m’a demandé». La prééminence grammaticale du masculin pouvait désigner, à tort, le père. Et quelquefois ma colère ne voulait épargner personne. Y compris moi-même et cet enfant que je fus. Comment avais-je fait? Est-ce que je m’étais inventé une histoire d’agent secret pour justifier d’être en service commandé? L’avais-je fait la nuit ou en plein jour ? Et pourquoi moi et pas mon frère? Je ne peux répondre. Quoi qu’il en soit, j’avais été dans la bibliothèque chercher les albums de mon père. Je vois très bien leurs couvertures de plastique bleu, alvéolé ou matelassé et à l’intérieur les pages noires légèrement cartonnées. J’ai rapidement trouvé les deux photos en question (il est possible aussi qu’il y en ait eu d’autres qui n’ont pas pu être sauvées). Je les ai déchirées en quatre. Je me souviens, je crois me souvenir, je ne sais plus, il me semble que mon père est arrivé dans la pièce et m’a vu. Il ne m’a pas grondé ou peut-être un peu mais sa gorge devait être serrée, et mes larmes dissuasives. Il ne m’en a jamais voulu. Il a mis du scotch sur ces deux images. On y voyait un jeune couple attablé dans ce qui semble être un restaurant japonais. Dans la photographie que j’ai utilisée pour le film, mon père regarde l’appareil en souriant timidement tandis que ma mère le regarde, lui, avec amour. Le visage de mon père est traversé par l’immense balafre blanche de la déchirure. Il est légèrement désynchronisé à cause d’un petit tremblement lors de la recollure. Le décalage est plus accentué encore sur les épaules de ma mère mais son visage est épargné. Ce visage maternel justement je le reconnais sans le reconnaître. Il a toujours un effet étrange, car à l’époque ma mère avait encore son nez d’origine. Ce nez était une marque familiale que ma grand-mère et ses aïeux avaient léguée à sa descendance et ma mère prit un jour la décision de s’en défaire et de s’offrir à la place un de ces petits nez standardisés et sans caractère. Ainsi, quoiqu’évité par la marque blanche, ce visage est des deux celui qui se tient à distance. L’image se joue des ressemblances. Le film commençait donc par cette photographie. J’avais cadré le centre du rectangle de papier, là où se rejoignaient la déchirure horizontale et la déchirure verticale. À partir de cette croix, un zoom arrière faisait apparaître l’image tandis que ma voix en off récitait sa légende. Mon père et ma mère se sont séparés quand j’avais environ cinq ans. J’ai tout oublié de ce tempslà… Je sais que Leonela Suarez attend. Et j’ai hâte moi aussi de me mettre en route vers elle. Ce détour,
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ce bivouac d’entrée de jeu, est juste un bagage pour chemin escarpé. J’en fais provision, ce sera peutêtre utile. J’ai comme l’impression qu’il y aurait là quelque chose dont nous aurions pu discuter, Leonela et moi. Enfin c’est rhétorique bien sûr, car on ne discute jamais vraiment des choses profondes. On les effleure tout juste.
EXTRAITS
Une fois que la photographie déchirée était plein cadre, le film commençait. Au début, un montage rapide alternait de gros plans sur le corps d’un homme et celui d’une femme. On pouvait deviner qu’ils s’habillaient et se préparaient. Ces quelques plans étaient traversés par les éclats rapides d’un travelling autour d’un lac. Quand l’homme et la femme furent prêts, ils s’assirent dans un fauteuil, l’un en face de l’autre. C’était la nuit et une lampe entre eux dissipait les pénombres. Une nouvelle voix off, celle de l’homme puis celle de la femme, disposait la situation: un salon bourgeois, une époque lointaine, la fin du jour. Le dialogue allait commencer. Une langue assez littéraire, un jeu un peu hésitant (ni ma mère, ni mon père ne sont des comédiens et ils étaient plutôt intimidés même si l’équipe était réduite au strict nécessaire d’un tournage en pellicule), mettaient de la distance à cette situation pour moi étrange: créer un dialogue fictif pour permettre à mes parents de se parler, in abstentia, pour la première fois devant moi. Cette fiction littéraire, avec son côté raffiné, compassé même, devait sans doute servir à calfeutrer le secret. Il fallait le bourrer d’étoupe pour amoindrir, en moi, le fracas de la détonation. Bien sûr, un spectateur avisé comprenait que l’homme et la femme n’étaient pas réellement dans le même espace. Le champ avait été tourné chez l’un, le contrechamp ailleurs, chez l’autre. Au moment du tournage, mon père et ma mère parlaient dans le vide. Je ne me souviens plus (c’est le plus comique au fond) si je me suis assis en face de chacun d’eux pour donner l’axe du regard et la réplique… L’histoire évoquait donc un lac italien, un soir d’été. Les protagonistes, maintenant plus âgés, se souvenaient de ce moment où, encore jeunes fiancés, ils avaient aperçu une faille grandissante entre eux. À demi-mot, délicatement, ils s’avouaient l’impossible de leur rencontre. Et ils tournaient autour de l’aveu, lui-même impossible. La fiction réparatrice se voulait apaisante. Le film était une main fraîche sur mes yeux brûlants. Un miroir déformé où mon enfance se maquillait. Car, on veut toujours s’inventer une mythologie. On veut notre part des dieux. Même si c’est un petit morceau d’histoire, un récit minuscule que nos dents viennent arracher à la robe des héros, nous le mâchonnons, nous le rongeons dans un coin jusqu’à en colmater les fibres de notre coeur. À la fin du film, la caméra est placée à l'arrière d'un ferry. Le plan commence dans les entrailles du ponton. Il y fait sombre, l’eau clapote. Puis le bateau s’éloigne et entraîne le plan avec lui. Tandis que la musique s’élève, nous découvrons les quais, le village, le lac, la montagne. Un ami me dit un jour que c’était comme un accouchement. [...]
C O L L E C T I O N R E : PAC I F I C
ART&FICTION
ESSAI
Aymeric Vergnon-d'Alançon
Gnose&Gnose&Gnose D ’A P R È S A B O U K A Ï E V
« Je n’oublie pas ma première intuition: Aboukaïev est d’abord atteint de mélancolie comme certains oiseaux enivrés et dont le coeur ne veut plus s’arrêter de voler, de capituler face à l’horizon. » Le Surgün Photo Club est fondé au début des années 1970 en banlieue parisienne par un groupe d’exilés pour qui la photographie présente des possibilités divinatoires, mystiques ou thérapeutiques. Il s’agissait selon eux de « trouver des images pour traverser l’exil ». Depuis quelques années, Aymeric Vergnon-d’Alançon, plasticien, en défriche les archives et réplique leurs travaux.
Avec Gnose&Gnose&Gnose, il entreprend de mettre à jour un Corpus Hermeticum propre au club – le cœur de la doctrine – et de faire la biographie voilée de son probable animateur principal : un personnage mystérieux du nom d’Aboukaïev. Construit en trois parties, utilisant images, typographie, aphorismes, ce livre contient peut-être une révélation. Il paraît obscur au premier regard, mais on devine qu’il faut en creuser l’énigme pour y trouver, entre poésie occulte et image philosophale, des petits phares lointains pour les soirs de pluie.
— PA R U T I O N E N N OV E M B R E 2 016 —
17 x 23 cm, 200 pages 978-2-940570-17-1 chf 37 / euro 25 — genre essai, aphorisme, photographie, recherche, biographie sujets abordés Surgün Photo Club, poésie, photographie format isbn
ue , iq r o é th n o ti a r lo p x L'e que du graphique et poéti b Surgün Photo Clu DE LA FIGURE
OCATION OU ENCORE L' ÉV K AÏE V CERTAIN ABOU N 'U D E U IQ AT M CHARIS
——— Aymeric Vergnon-d’Alançon mène des recherches photographiques et des études de Lettres. Il entre au Fresnoy—Studio national des arts contemporains et oriente alors son travail vers la création cinématographique. Entre films expérimentaux et cinéma d’auteur, il réalise plusieurs courts métrages. Depuis il poursuit ses recherches entre récit et arts visuels. L’écriture, présente dès l’origine, conquiert une place de plus en plus importante. ———
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Collection Tout est vrai ou presque, parution mars 2022
Pyrate Confessions d’un oiseau carré à queue de requin
« Auprès de Pyrate, sur le même bateau, porté par la même vague, tenant le même cap, je demeurerais aussi étranger à lui que les touristes à quai, pointant du doigt une voile accrochée à l’horizon. Une distance irréductible. Et après tout, tant mieux. Car je n’aspire pas à dévoiler la psychologie de cet homme, à expliquer voire à justifier ses actes. Encore moins à déchiffrer son âme. Quelle intimité puis-je espérer avec ce marin qui évolue depuis tant d’années dans un espace et un temps aux frontières du mythe ? » Fiche technique
« Tout est vrai ou presque »
Format : 144 pages, 14 x 20 cm Tirage : 1000 exemplaires Prix de vente : 17 € Diffusion : Serendip ISBN : 978-2-493311-00-9
Bouclard éditions
7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye
Dans cette collection de longs formats, nous publions une littérature du réel. Seule compte l’histoire, son auteur, son expérience… Dégoter un bon sujet et bien le raconter.
contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18
www.bouclard-editions.fr
Collection Tout est vrai ou presque, parution mars 2022
Pyrate
Fabrice Chillet
Bouclard
Très tôt, dès l’âge de 14 ans, Pyrate a tranché. Son salut viendra de la mer. Il naviguera sur tout ce qui flotte, de la planche à voile au cargo. Plus qu’une promesse, un pacte. Pendant trente ans, Pyrate parcourt donc la mer dans tous ses états. Paisible, agitée, monstrueuse, inhumaine. Il endosse tous les costumes. La combi du régatier, la veste de quart du skipper, le ciré du patron-pêcheur, le pagne du pirate dans le Golfe d’Aden. Une vie d’aventures vécues depuis la rade de Brest jusqu’à l’Océan Indien. Une vie qui résonne comme l’accomplissement d’un destin. À lui seul, Pyrate convoque toutes les figures des héros mythiques de la mer, Nemo, Ulysse, Avery, Kurtz, Gilliat, Chien noir. Face à lui, un écrivain fasciné qui rencontre son personnage de fiction idéal. Une longue route d’écume, de rafales et de fureur.
L’auteur Fabrice Chillet
Après quelques études universitaires et une thèse lâchement abandonnée sur le sens du Graal dans la vulgate arthurienne, il a passé le reste de son temps à hésiter. Tantôt professeur de français, par vocation. Tantôt journaliste, par ambition. Parfois encore rédacteur-fantôme, par nécessité. Et enfin auteur, à dessein. Derniers livres parus : Un feu éteint (2018), Narcisse était jaloux (2021), aux éditions Finitude.
© Jean-Pierre Sageot
Bouclard éditions
7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye
contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18
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Éditions du Canoë
2022
4 mars
Lina Lachgar
Genre : essai Format : 12 x 18,5 cm Pages : 144 Prix : 14 € ISBN : 978-2-490251-58-2
Lina Lachgar (1934-2020) est l’auteur d’une quinzaine de recueil de poèmes, de récits et d’essais sur quelques écrivains qu’elle aimait. Les Éditions du Canoë ont publié son dernier ouvrage en 2019, Max Jacob dans tous ses états. Elle avait en littérature deux passions majeures : Max Jacob et Marcel Proust dont elle pouvait réciter par cœur des pages entières de La Recherche. Elle lui avait inspiré deux livres savoureux : Sept rêves avec Marcel Proust en 1997 et Vous, Marcel Proust, journal imaginaire de Céleste Albaret en 2007, parus tous deux à la Différence. Peu de temps avant de mourir, elle avait remis au Canoë le manuscrit Un amour de Proust qui paraît aujourd’hui.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Dans Madame Straus, un amour de Proust, Lina Lachgar restitue à Madame Émile Straus la place privilégiée qui lui revient dans l’œuvre de Proust et que lui-même lui a donné ainsi qu’il l’écrit à Paul Souday : « Les gens du monde sont si bêtes qu’il m’est arrivé ceci : agacé de voir Saint-Simon parler toujours du langage si particulier aux Mortemart sans jamais nous dire en quoi il consistait, j’ai voulu tenir le coup et essayer de faire “un esprit de Guermantes”. Or je n’ai pu trouver mon modèle que chez une femme non “née”, Madame Straus, la veuve de Bizet. Non seulement les mots cités sont d’elle (elle n’a pas voulu que je dise son nom dans le livre). Mais j’ai pastiché sa conversation. » Grâce à son intelligence, sa culture, son esprit, sa beauté, son mystère et son charme « ravageur », Geneviève Straus inspira de nombreux artistes et tint le salon le plus en vue durant trois décennies. Ses liens avec Proust seront indéfectibles et elle demeura l’amie aimée, la préférée dans son cœur et dans son œuvre. Trop souvent l’histoire littéraire a fait abstraction de sa présence dominante.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
EXTRAITS :
Comme dans une phrase musicale où les notes s'enchantent les unes les autres, la sensibilité de Geneviève Straus et celle de Marcel Proust sont en constante harmonie qui enveloppe tous les instants de leur vie. Tous deux sont issus de la grande bourgeoisie libérale et aisée. L'urbanité chez eux était si naturelle qu'on ne la leur remarquait pas. Dans de nombreux domaines ils partagent les mêmes goûts:le monde, le luxe,et l'art de la conversation. L'un et l'autre possèdent de grandes valeurs morales et sociales: la tolérance, le courage, et ils sont profondément athées :"au nom du ciel auquel nous ne croyons ni l'un ni l'autre" écrit Marcel à Geneviève. Leur gentillesse et leur générosité sont légendaires...soucieux de justice ils seront les ardents défenseurs d'Alfred Dreyfus.Ils ont un goût pour la vérité et la beauté, la tolérance et l'honnêteté intellectuelle, l'horreur de l'ennui, le sens de l'humour,la curiosité, un dégoût de la vulgarité et de la pompe, le désir de s'exprimer complètement, le souci d'une éducation libérale, le mépris de l'utilitarisme et du philistinisme.
EXTRAITS :
L'immeuble en rotonde du 134 boulevard Haussmann à l'angle de l'avenue de Messine, vu de l'extérieur ressemble à un vaisseau tenant bien la mer.Il ya dans ce vaisseau une femme prestigieuse qui tient dans ses bras le Tout-Paris. Cette femme dont la conversation est " une oeuvre d'art" est Madame Straus. Madame Straus: elle déroute les femmes. Elle éblouit les hommes. Elle leurverse du rêve...Delaunay et Degas ce sont disputés sa beauté grave. Elle est une tireuse d'élite. Ces réplique sont des feux d'artifice. Elle craint l'ennui et les ennuyeux. C'est dans son entresol où la lumière arrive tamisée par le feuillage des marronniers se jetant aux fenêtres que naîtra le salon le plus en vue de la IIIè République. Tout y est luxueux et tout s'explique comme dans les rêves et peu à peu l'histoire définitive s'écrit. Aux murs des salons aux plafonds bas une collection de Monet voisine avec des Boudin, Pissarro, Seurat, Latour et le portrait qu'Elie Delaunay fit d'elle. Nous voici bien loin de la rue de Douai. Dans cet élégant intérieur, Madame Straus est là " amoureuse d'elle-même" respirant avec une langueur savante.
Éditions du Canoë 21 février
Lina Lachgar
Max Jacob dans tous ses états avec 15 croquis inédits de Max Jacob suivi de « Max Jacob ou les gouaches d’un promeneur solitaire » par Pierre Colle
Genre : Essai Format : 12 x 18,5 Pages : 80 (avec un hors-texte de 12 pages) Prix : 14 € ISBN : 978-2-490251-06-3 Auteur d’une quinzaine de recueils de poèmes, souvent illustrés par de grands artistes, tels Jean Cocteau ou Alicia Penalba, Lina Lachgar a également écrit plusieurs essais et récits.
On ne présente plus Max Jacob mais on ne présente pas davantage Lina Lachgar, poète, auteur de précieux recueils de poèmes publiés régulièrement depuis un demi-siècle, fervente admiratrice de Max Jacob à qui elle a consacré depuis 1981, année de l’album très documenté et imagé paru chez Henry Veyrier, différents hommages historiques ou facétieux (Les Pantoufles de Max Jacob, La Différence, 2001), Arrestation et mort de Max Jacob, La Différence, 2004, rééd. 2012), Max Jacob et Mademoiselle Infrarouge, La Différence, 2012). Cet essai s’inscrit dans la lignée de Max Jacob et Mademoiselle Infrarouge. Elle y interpelle le poète sur sa conversion, ses folies, ses contradictions ses amitiés particulières, ses bouffonneries, ses excentricités dans un dialogue imaginaire. Mademoiselle Infrarouge, c’est elle, Lina Lachgar, qui rend ce 5 mars 2019 cet ultime hommage à l’occasion du 75e anniversaire de la mort de Max Jacob à Drancy.
Contact presse et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tél. : 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : via EXILS ÉDITEUR CDE SODIS
2019
IL N’Y A PAS D’ARC-EN-CIEL AU PARADIS Nétonon Noël Ndjékéry NÉTONON NOËL NDJÉKÉRY IL N’Y A PAS D’ARC-EN-CIEL AU PARADIS
Il n’y a pas d’arc-en-ciel au paradis est une plongée dans les horreurs de la traite négrière transsaharienne. Des caravanes en partance pour la péninsule arabique, en passant par la colonisation française, l’enrôlement des tirailleurs africains pendant la Première et la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à l’essor du mouvement djihadiste Boko Haram, Nétonon Noël Ndjékéry met en récit deux cents ans d’histoire de la privation de liberté et de l’exploitation humaine dans la région de l’actuel Tchad. Le titre est une référence explicite aux différents programmes missionnaires qui promettaient et promettent toujours aux populations d’Afrique noire d’être « blanchies » en accédant à un paradis, soit-il celui des chrétiens ou des musulmans. En porte-à-faux à ces programmes, l’auteur dresse le portrait d’une Afrique multiple, diversifiée dans ses croyances, ses arts du vivreensemble, mais également dans celui de porter collectivement un projet et un récit de développement et d’émancipation. Sur une île mouvante du lac Tchad, l’auteur invente une société utopique qui pourrait poser les bases d’un projet que nous pourrions qualifier à la suite d’Achille Mbembe « d’afropolitanisme ». Toutefois, le prix de cette utopie est celle d’un isolement et d’une dangereuse ignorance des affres de l’Histoire et du développement des Etat-nations africains actuels.
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Distribution Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch
Distribution France - Belgique : Serendip-Livres 10 Rue Tesson FR - 75010 Paris Tél.: ++33 14 038 18 14 www.serendip-livres.fr
Nétonon Noël Ndjékéry est né à Moundou au Tchad et débute sa carrière d’auteur avec une première nouvelle publiée par RadioFrance Internationale. Depuis, il habite sur les rives du Léman, en Suisse. A ce jour, il est l’auteur de quatre romans, dont Au petit bonheur la brousse, publié chez Hélice Hélas Editeur en 2019. En 2017, il reçoit le Grand Prix Littéraire National du Tchad pour l’ensemble de son œuvre.
— Collection : Mycélium mi-raisin Genre : roman épique et utopique Sujets abordés : esclavage subsaharien ; histoire africaine ; Tchad — Format 14.5x18,5 cm, 376 pages ISBN 978-2-940700-11-0 CHF 28 / EUR 22 Parution 1er mars 2022, Suisse, France et Belgique.
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1. En cette fin du dix-neuvième siècle de l’ère chrétienne, la traite négrière transsaharienne battait son plein. Elle avait commencé bien avant son avatar atlantique qui s’essoufflait désormais. Au cœur de l’Afrique, des royaumes dont les élites s’étaient islamisées de longue date, le Baguirmi, le Bornou, le Kanem et le Ouaddaï prospéraient sur ce négoce nauséabond. Puissamment armés de fusils par leurs coreligionnaires orientaux, ils lançaient des razzias sur les territoires païens dont l’art militaire demeurait encore dominé par la sagaie, le couteau de jet, l’arc et les flèches. Outre l’ivoire, les peaux brutes ou tannées, les plumes d’autruches, la gomme arabique ou le musc, ils y raflaient surtout des captifs et du bétail aussitôt convoyés vers des comptoirs, immenses camps de concentration*, où des négociants arabes venaient se pourvoir en gibier de harems, en main d’œuvre corvéable à volonté et en matières premières pour méchouis. Ainsi des caravanes entières, fortes de butins sur pieds ou sur pattes, prenaient la direction du levant. Comme elles serpentaient entre les dunes, le désert ne se privait pas de prélever sur elles un lourd tribut de sang. Car beaucoup d’esclaves succombaient à la faim, à la soif, aux mauvais traitements ou au désespoir. Avant de laisser les cadavres aux crocs des chacals et des hyènes, les chefs de convoi en tranchaient les oreilles qu’ils enfilaient ensuite en chapelet. Cette collecte macabre leur permettrait de prouver plus tard à leurs commanditaires l’étendue des pertes humaines enregistrées au cours de l’expédition. * Zériba. 12
I L N ’ Y A PA S D ’A R C - E N - C I E L AU PA R A D I S
Arrivées à Khartoum, les caravanes allaient dégorger leur lie de survivants dans des enclos très spécialisés. Là, les malheureux étaient lavés à grandes eaux, puis triés et répartis en trois catégories selon deux âges butoirs fixés à onze et quinze ans*. On prenait quelques semaines pour les engraisser et leur restituer non pas un peu de leur humanité, mais une certaine valeur marchande. Au milieu de cette période de gavage, les garçons destinés à être exploités localement étaient castrés séance tenante. Une fois que tout ce beau monde avait eu ses plaies cicatrisées et ses rondeurs quelque peu retrouvées, mâles et femelles étaient conduits en troupeaux séparés au grand bazar où les esclaves se vendaient à la criée. Les plus prisés n’étaient pas forcément les plus beaux ni les plus athlétiques, mais ceux qui avaient déjà eu la petite vérole parce que cette maladie était souvent mortelle à l’époque. La plupart d’entre eux finissaient dans un sérail, les femmes comme bêtes à donner du plaisir, les hommes comme cerbères de harems.
* Comâci : moins de 11 ans. Cedâci : entre 11 et 15 ans. Balek : plus de 15 ans. 13
ARGUMENTAIRE
Un roman d’initiation A la croisée des idiomes et des accents, entre la Suisse et son idéal de blancheur et d’ordre, et le Tchad marqué par l’arbitraire d’une histoire postcoloniale « mal apprivoisée », Noel Nétonon Ndjékéry narre les aventures de Bendiman, un enfant tchadien ayant grandi à Genève et s’étant nourri des mythologies des bons petits helvétes : Guillaume Tell, la Mère-Patrie, la Croix-Rouge etc. Un soir son père est rappelé au Tchad avec toute la famille. A l’aéroport de N’Djaména, une voiture noire emporte ses parents. Recueilli par un oncle, il mène son enquête pour découvrir que son père et sa mère sont enfermés pour « Raison d’Etat».
TITRE : AUTEUR : PARUTION : PAGES : PRIX :
Au petit bonheur la brousse Nétonon Noël Ndjékéry 01 mai 2021 448 16 EUR
COLLECTION : Mycélium Mi-Raisin (littérature contemporaine) GENRE : Roman de formation
Commence alors pour Bendiman une quête pour faire sortir ses parents de prison dans un pays qu’il ne connaît finalement pas. Un pays en guerre civile, un pays tourneboulé par un afflux massif de pétrodollars, un pays où le droit n’a jamais vraiment quitté les livres pour entrer dans la vie quotidienne des gens. Entretemps, il se retrouve hanté par les chiffres 10, 15 et 6 dont il peine à comprendre le sens, lui qui a toujours su jouer en virtuose avec les nombres. S’agit-il des trois premières composantes de la série gagnante de la loterie nationale ou du tiercé hippique local ? A moins que cette suite numérique ait un quelconque lien avec les déboires juridico-financiers de son père…
Le conte d’une Afrique « helvétisée » Nétonon Noël Ndjékéry livre ici un récit picaresque, plein de saveur entre les helvétismes et l’oralité des griots. A mi-chemin entre le conte et le récit d’initiation, Bendiman est le héros malgré lui d’une chevauchée entre les langues et les imaginaires moraux. Ce récit célèbre la francophonie dans ce qu’elle a de plus féconde et d’étendue, la capacité de se jouer des frontières et de mélanger les mots, les expressions, ainsi que les sensibilités.
Nétonon Noël Ndjékéry, entre les rives du léman et N’Djaména Nétonon Noël Ndjékéry est né à Moundou au Tchad. Son père étant un soldat de l’armée française ayant combattu dans la colonne Leclerc durant la seconde guerre mondiale, il grandit dans un camp militaire et a très tôt été mis au contact de la langue française. Il s’est également nourri à la puissante sève de l’oralité subsaharienne et des griots de passages. Sa carrière d’auteur débute au Tchad avec une première nouvelle publiée par Radio-France Internationale. Depuis, il habite sur les rives du Léman, en Suisse. Dans ses écrits, Nétonon Noël Ndjékéry flirte autant avec la poésie, les nouvelles et le théâtre qu’avec le roman. A ce jour, il a trois romans à son actif : Sang de kola (1999, l’Harmattan), Chroniques tchadiennes (2008, In Folio) et Mosso (2011, In Folio). En 2014, il publie un recueil de nouvelles La minute mongole aux éditions de la Cheminante. En 2017, il reçoit le Grand Prix Littéraire National du Tchad pour l’ensemble de son oeuvre.
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronnier 20 1018 Vevey
Tel. +4176307869 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org
REVUE de presse Emissions et dossiers de radio RFI – Radio France Internationale, Catherine Fruchon-Toussaint, 06.07.2019 RTS – Radio Télévision Suisse, Jean-Marie Félix, 08.05.2020
Articles presse Le Monde, Gladys Marivat, 21.06.2019 Le Point, Valérie Marin La Meslée, 08.05.2019 Libération, 10.05.2019 Le Temps, Isabelle Rüf, 02.06.2019 Le Courrier, Amandine Glévarec, 14.04.2019 Le Vif – Trends-Tendances, 25.04.2019
Blogs TITRE : AUTEUR : PARUTION : PAGES : PRIX :
Au petit bonheur la brousse Nétonon Noël Ndjékéry 01 mai 2021 (format poche) 448 16 EUR
COLLECTION : Mycélium Mi-Raisin (littérature contemporaine) GENRE : Roman de formation
La Cause Littéraire, Cathy Garcia, 13.03.2019 Fattorious, Daniel Fattore, 22.04.2019 Chroniques littéraires africaines, Sonia Le Moigne Euzenot, 02.04.2020 AfricainsMag, Françoise Hervé, 26.07.2019 La Cène Littéraire, Ndongo Mbaye 09.08.2020 LeFaso, Alain Joseph Sissao, 19.01.2021
Sélection prix littéraires Prix les Afriques 2020 (pré-sélection) Prix Hors Concours 2020 (pré-sélection) Prix du Public RTS 2020 (sélection) Prix Roman des romands 2020 (sélection)
Nétonon Noël Ndjékéry, entre les rives du Léman et N’Djaména Nétonon Noël Ndjékéry est né à Moundou au Tchad. Son père étant un soldat de l’armée française ayant combattu dans la colonne Leclerc durant la seconde guerre mondiale, il grandit dans un camp militaire et a très tôt été mis au contact de la langue française. Il s’est également nourri à la puissante sève de l’oralité subsaharienne et des griots de passages. Sa carrière d’auteur débute au Tchad avec une première nouvelle publiée par Radio-France Internationale. Depuis, il habite sur les rives du Léman, en Suisse. Dans ses écrits, Nétonon Noël Ndjékéry flirte autant avec la poésie, les nouvelles et le théâtre qu’avec le roman. A ce jour, il a trois romans à son actif : Sang de kola (1999, l’Harmattan), Chroniques tchadiennes (2008, In Folio) et Mosso (2011, In Folio). En 2014, il publie un recueil de nouvelles La minute mongole aux éditions de la Cheminante. En 2017, il reçoit le Grand Prix Littéraire National du Tchad pour l’ensemble de son oeuvre.
Hélice Hélas Editeur Tel. +4176307869 Rue des Marronnier 20 litterature@helicehelas.com 1018 Vevey www.helicehelas.org
POESIE
Ninar Esber
Éditions du Canoë
2022
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4 mars
Genre : poèmes Format : 12 x 18,5 cm Pages : 144 Prix : 15 € ISBN : 978-2-40251-57-5 Née à Beyrouth, Ninar Esber doit quitter le Liban en 1986 pour s’installer à Paris. Ce départ est vécu comme un exil particulièrement douloureux. Elle mène une œuvre artistique en même temps qu’une œuvre littéraire. En 2000, elle expose pour la première fois : performances construites sur le silence du geste et la répétition. Un corps sentinelle observateur et en même temps observé à partir d’une réflexion sur la figure de Siméon le Stylite. En 2001, elle publie son premier livre, Leil Al Awal, des histoires courtes en arabe, publiées aux éditions Dar Anahar à Beyrouth. En 2006, elle publie son deuxième livre, Conversations avec Adonis mon père, un face- à-face intime avec le poète Adonis. Cette même année, elle obtient une bourse de la Villa Médicis hors les murs pour un projet de performances à New York, une stylite au féminin debout sur les toits des immeubles de Manhattan, défiant l’architecture érigée comme un signe de domination masculine. Ces performances en hauteur se poursuivent au Caire en 2008 où, face à la ville, elle chante une chanson de Marilyn Monroe (I wanna be loved by you) qu’elle a traduite en arabe, telle une « Muezzine » dans la nuit. C’est un appel à l’égalité, à la sensualité et à la liberté. Elle dénonce la misogynie comme elle l’avait fait dans sa pièce, Les 99 noms du Délicieux, en 2006, ou dans la vidéo Triangles pour femmes désobéissantes, en 2012.
En 2019, Ninar Esber rassemble les poèmes qu’elle écrit depuis les années 1990. « Dans ces lignes se trouve tout ce que je n’arrive pas à dire avec la matière, les formes, les vidéos et les performances. Il s’agit surtout du sentiment d’exil et de l’impossible deuil. Car cela se transforme en pierre qui grossit sans cesse et qui pèse, qui bloque. Avec ces mots je la concasse, pour essayer de retrouver du souffle et de l’espace en moi. » Soudain la guerre se tient devant ma porte Soudain la mort passe devant ma fenêtre Soudain tombe ma dent de lait Ninar Esber n’a pas froid aux yeux. Ses poèmes disent la violence du monde, les inégalités criantes des sociétés patriarcales et placent la femme au centre dans sa fragilité et sa force mêlées. Paysage J’étais sable Aujourd’hui je suis pierre Demain je serai cendres *** Les balles toquaient à ma fenêtre les soirs d’hiver — Bonsoir c’est l’heure de mourir — Non pas aujourd’hui je dois encore m’ennuyer Repassez demain soir Allez siffler ailleurs Retrouver d’autres peaux à trouer D’autres visages à embrasser
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com
Téléphone : 06 60 40 19 16
Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip
EXTRAITS :
Parution 4 mars 2022 ISBN : 979-10-91189-30-9
art | littérature
Manifeste d’action directe Poèmes contre l’ordre qui vient De Victor Martinez
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Victor Martinez ―
68 pages Format : 13,5 x 21,5 cm Poids : environ xx gr Prix : 15 € Tirage : 300 exemplaires ―
Genre : Poésie contemporaine CLIL : 3638 ―
Mots-clés : Poésie contemporaine
Manifeste d’action directe n’est autre que la poésie en action. La poésie vient ici s’imprégner du vivant, de sa colère, de ses mots jetés dans la rue et tenter, par le langage, et par un travail minutieux de sa construction, d’en faire écho. La brutalité du langage militant vient sauter au visage du lecteur afin d’éveiller sa colère. La colère va le conduire à lire. Il va se rendre compte très vite que ce n’est pas l’auteur qui parle, ce sont des matières et des énonciations différentes qui sont présentées. Ainsi de “Chant de la main arrachée” où, sans solution de continuité, la voix du bourreau se substitue à celle de la victime sans que nous nous en apercevions, et c’est exactement cela qu’il fallait faire, qu’on ne voie pas ce glissement, et l’histoire humaine moderne est l’histoire de ce glissement que personne ne voit et qui nous conduit à la répression et aux pires bascules alors même qu’on se pensait à l’abri. C’est cela, la matière de l’histoire qui est dans ce volume, c’est cela la chronique d’époque, c’est une immersion, c’est une mêlée de voix, on ne sait pas bien qui parle comme dans la vraie vie, comme dans une manif, comme dans un texte de Joyce ou de Dos Passos, on entend des jurons, des insultes, la mêlée, et peu à peu cela s’éclaircit et des vues partielles se dégagent.
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Collection Voix dans l’orme Voix dans l’orme est la collection de poésie de La clé à molette éditions. ―
www.lacleamolette.fr Contact : Alain Poncet 06 70 31 36 50 lcam@orange.fr ―
Diffusion : Paon diffusion contact@paon.diffusion.com www.paon-diffusion.com ―
Distribution : Serendip livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’ILE-SAINT-DENIS Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 594 934 00 gencod dilicom: 3019000119404
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Victor Martinez continue donc, avec Manifeste d’action directe, d’écrire la chronique d’une époque habitée de violence et lâcheté de la part d’un pouvoir économique, politique, médiatique ou encore intellectuel. Cette poésie est dans la continuité de certaines filiations, d’André du Bouchet à Jacques Dupin ou Guy Viarre. C’est aussi au croisement d’une forme de poésie grammaticale, de poésie directe et de poésie contre-lyrique qu’il faut situer l’ouvrage.
Parution 4 mars 2022 ISBN : 979-10-91189-30-9
art | littérature
Biographie Victor Martinez est né à Perpignan en 1970. Il enseigne la littérature à l’université de Lille. Ses activités de chercheur se portent sur la poésie, notamment André du Bouchet, et sur la traduction (Machado, J. R. Jiménez, Quevedo, Panero, C. Hardi). Il codirige avec Paul Laborde la revue Conséquence, dont le 3e numéro est paru en décembre 2019. Bibliographie Poèmes collapsologiques, L’Ire des marges, 2020 Carnets du muet, Fissile, 2016 Coupe franche, Fissile, 2016 À l’explosif, La lettre volée, 2014 Une accalmie, L’arbre à paroles, 2013 De charge et de froid, L’arbre à paroles, 2011 Poème de l’eau, L’arbre à paroles, 2009 Photogrammes, L’arbre à paroles, 2001 Terre seconde, N&B, 2000
[La collection Voix dans l’orme]
Voix dans l’orme: une nouvelle collection consacrée intégralement à la poésie et aux voix singulières d’aujourd’hui. Voix dans l’orme, nom donné en référence au poème de Sylvia Plath, sera une collection avec une cadence de publication soutenue, ouverte aux textes contemporains qui interrogent notre société jusque dans ses excès.
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Parution 4 mars 2022 ISBN : 979-10-91189-30-9
art | littérature
Extrait 1 “Jour de grève un poème de plus une main de moins une joie collective de plus un œil de moins une consistance sociale de plus 48 heures de garde à vue et une convocation au tribunal c’est bien d’arracher au vide néolibéral des plus quand ses moins il militarise en multipliant comme des petits pains les droits de l’homme en moins.”
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Parution 4 mars 2022 ISBN : 979-10-91189-30-9
art | littérature
Extrait 2 “Terreur civique est ce que Baldwin enfant ressentait en voyant les cops ou des blancs en réunion comme disait Sartre aux Usa quand des blancs se rassemblent c’est qu’un nègre va mourir terreur civique est ce qu’on ressent aujourd’hui en voyant des flics ou des militaires dans l’espace public terreur civique est aussi ce qu’on ressent quand on lit les manchettes et titres de la presse de propagande Le Monde Libé & autres consortiums dont le but est de propager non seulement le mensonge mais aussi la terreur idéologique quand aujourd’hui en France des flics se réunissent c’est parce qu’un arabe ou un noir va casquer ou qu’un alter-système un gilet jaune un lycéen une infirmière ou simplement un corps libre va se faire tabasser devant les caméras et alors quoi que font-ils d’autre que ce que les dictatures ont fait de tout temps.”
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Parution 1er octobre 2021 ISBN : 979-10-91189-28-6
art | littérature
Ubique On était faits de matières changeantes et d’éléments épars diffus propagés ondes et en lumière jusquà faire de nos corps ces montagnes d’atomes en colère Certains jours rien ne nous distinguait du fleuve des feux de forêt à la lisière
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Frédérique Cosnier
On divaguait savants comme des loutres toujours en retard d’un dire ou en avance
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82 pages Format : 13,5 x 21,5 cm Poids : environ 120 gr Prix : 15 € ―
Genre : Poésie contemporaine CLIL : 3638 ―
Mots-clés : Poésie contemporaine ―
Collection Voix dans l’orme Voix dans l’orme est la collection de poésie de La clé à molette éditions. ―
www.lacleamolette.fr Contact : Alain Poncet 06 70 31 36 50 lcam@orange.fr ―
Diffusion : Paon diffusion contact@paon.diffusion.com www.paon-diffusion.com ―
Distribution : Serendip livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’ILE-SAINT-DENIS Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 934 00 gencod dilicom: 3019000119404
Ubique regroupe trois textes: Je n'est pas des russes,Tachycarde, Ubique Ces trois textes, portés par l’écriture sensible de Frédérique Cosnier, sont portés par une incroyable force qui n'est autre que celle insufflée par la poétesse elle-même : le lecteur est traversé par le rythme fougueux des poèmes, il est porté lui aussi par cette envie de connaître le monde par les sensations, il partage la rage, la passion, le désir, le besoin de dire et d'embrasser de ces “je”, de ces “on” qui forment un tout, dans un profond sentiment de fraternité. Ubique inaugure une nouvelle collection consacrée intégralement à la poésie et aux voix singulières d’aujourd’hui. Voix dans l’orme, nom de donné en référence au poème de Sylvia Plath, sera une collection avec une cadence de publication soutenue et ouverte aux textes contemporains qui interrogent notre société jusque dans ses excès. L’auteur Frédérique Cosnier vit à Besançon où elle enseigne le français langue étrangère et la littérature française au Centre de linguistique appliquée de l’Université de Franche-Comté. Elle écrit depuis longtemps de la poésie et pratique la lecture à voix haute. En 2008, elle publie son premier recueil, PP Poèmes Précis aux Éditions Entre deux M. Collaborant avec des photographes, des musiciens, des plasticiens, elle travaille à la croisée des genres et des arts. « La poésie n’est pas un genre mais un état, que l’on ne possède pas, même si on le travaille au corps », écrit-elle. Ce rapport à la langue, fait de nuances et de subtilités, irrigue ses deux romans. En 2016, elle publie un roman, Suzanne et l’influence, librement inspiré du film de John Cassavetes Une femme sous influence, aux éditions La Clé à Molette, et pour lequel elle reçoit le Prix Marcel Aymé 2017. Son second roman Pacemaker est paru en mars 2020 dans la collection La brune au Rouergue.
Auteur : Robert Louis STEVENSON Titre : EMBLEMES MORAUX et autres poèmes, avec 19 gravures sur bois de l'auteur. Edition bilingue. Traduction inédite. 80 pages, imp. en rouge et noir format : 16 x 22,5 prix : 30€ ISBN : 979-10-95625-15-5
En 1882, Robert Louis Stevenson se rend à Davos pour se soigner. Il est accompagné de son épouse Fanny Osbourne et du fils de celle-ci, Lloyd, alors âgé de 12 ans. Lloyd est passionné d'imprimerie qu'il pratique sur une petite presse à bras. L'enfant publiera et imprimera en connivence avec Stevenson, 5 petits livrets de poèmes et de gravures sur bois de celui-ci. En 1921, devenu un homme, Lloyd Osbourne republiera en un seul volume, ces publications touchantes devenues rarissimes. Il les accompagnera d'une préface relatant cette singulière et émouvante aventure. C'est ce volume que publie Harpo&, enrichi d'une traduction inédite de Benjamin Mouze.
Auteur : NOVALIS Titre : Pollen Traduction inédite de Hugo Hengl. 64 pages. Format : 12,5 x 18 prix : 13€ ISBN : 979-10-95625-14-8 Pollen est le premier texte publié par le poète et penseur Novalis. Avant de le faire paraître dans le premier numéro de l'Athenaeum en 1798 son ami Schlegel y prélève quelques morceaux et les remplace par des aphorismes de sa plume et de celle de F. Schleiermacher. Les fragments ôtés au manuscrit seront à leur tour mêlés à ceux de Schlegel dans le deuxième numéro de la revue. C'est la version que l'on connaissait jusque là de Pollen. Malgré ses nombreuses affinités avec Schlegel, Novalis est loin de s'accorder en tout avec lui. Nous proposons ici la version d'origine de ce texte. L'ordre des aphorismes choisi est loin d'être fortuit. Novalis s'est attaché à donner à l'ensemble de l'ouvrage une structure organique, le dernier texte étant consacré aux rapports entre auteur et lecteur. « L'art d'écrire des livres n'a pas été encore inventé. Il est cependant sur le point de l'être. Les fragments de ce genre sont des semailles poétiques. Sans doute comportent-ils des grains stériles – qu'importe, si l'un ou l'autre peut germer. » (n° 104) Novalis (Friedrich Leopold von Hardenberg, 1772 – 1801), suivit les cours de Schiller à l'université d'Iena. Il y rencontra Fichte, et les frères Schlegel qui dirigeaient l'importante revue Athenaeum. Il y publie Pollen, son premier texte achevé. Peu de textes de Novalis, mort très jeune, furent publiés de son vivant. Nombres d'entre eux étant restés inachevés. Figure centrale du premier romantisme allemand, Novalis prônait dans sa vie et son œuvre « l'imagination du cœur » : c'est notre imagination qui enfante le monde extérieur objectif. Autant œuvre philosophique que poétique Pollen explore à la manière d'une spirale les relations de l'être à lui-même et au monde. Approches de l'universel.
La Houle Éditions — Art & Littérature
Le Bruit de l’échantillonneuse – partition de lecture d’Hélène Moreau rassemble des assemblages visuels ainsi que des collages textuels réalisés depuis 2017 à l’occasion de séances de lecture organisées lors du cycle d’expositions Le Bruit de l’échantillonneuse. À travers un subtil montage d’extraits de textes littéraires convoquant la construction, le geste et la matière, l’artiste élabore un dispositif destiné à différents types de lecture : publique ou privée, en groupe ou en solitaire, à voix haute ou silencieuse, tout en offrant un aperçu des sources et des ramifications de sa pratique qui permet de déployer l’imaginaire de ses propositions plastiques. « L’artiste nous invite à un voyage dans la trame même du récit, évoluant aux confins d’une zone de partage délibérément floue entre espaces virtuel et réel, à l’instar des images qu’elle produit. » (Septembre Tiberghien, « Voyage dans la trame », L’Art même, n° 85, 2021) LE BRUIT DE L’ÉCHANTILLONNEUSE – PARTITION DE LECTURE, HÉLÈNE MOREAU Édition La Houle Art contemporain / Livre d’artiste Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles 24 × 32 cm (ou 16 ×22 cm) / 80 pages Impression offset CMJN / reliure élastique Design graphique : Marie Lécrivain ISBN : 978-2-930733-22-7 / CLIL : 3678 350 ex. / 20 € DIFFUSION : janvier 2022 BE : AdyBooks (MDS Benelux) FR : Paon/Serendip (Serendip) CH : Paon/Serendip (Servidis) www.la-houle.com/helene-moreau http://www.helene-moreau.com/
Collection
Hélène Moreau (*1985, Argenteuil) a obtenu un DNSEP à l’ENSBA de Lyon puis un Master de recherche à l’ARBA/ULB de Bruxelles où elle vit et travaille. Au gré de plusieurs résidences en France et en Belgique, elle concentre sa pratique sur le dessin et l’installation. Dans ses dernières pièces, les impressions numériques et les tissages lui permettent de jouer entre le manuel et le digital. Ses installations assument une tournure ludique et narrative. Elles parlent d’architecture, d’objets, d’outils, de grilles, de plans et ouvrent vers des imaginaires poétiques. Elle participe à l’exposition collective Savoir faire (15.10 – 11.12.2021), à L’ISELP Bruxelles avec lecture et lancement du livre le 2.12.2O21.
Material
La Houle Éditions — Art & Littérature
LE BRUIT DE L’ÉCHANTILLONNEUSE – PARTITION DE LECTURE HÉLÈNE MOREAU
Collection
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La Houle Éditions — Art & Littérature
LE BRUIT DE L’ÉCHANTILLONNEUSE – PARTITION DE LECTURE HÉLÈNE MOREAU
Collection
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ÉDI TI O N S L U R L U R E 7 rue des Courts Carreaux – 14000 Caen tél. 06 78 54 53 82 – contact@lurlure.net – www.lurlure.net
PARUTION MARS 2022
TOUT EST NORMAL Guillaume Condello Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 18 euros Format : 140 x 210 mm Nombre de pages : 128 ISBN : 979-10-95997-42-9 LE LIVRE Tout est normal est un livre écrit au «ras du quotidien», où l’auteur cherche à dire ce qui constitue nos existences – leur banalité, leur drame, leur trivialité, leur beauté et leur grandeur aussi, encore ; il mêle les registres pour entrelacer le poème et tout ce qui le nie – l’aspiration à la grandeur aussi bien que les considérations domestiques –, afin de dire notre présent, dans son actualité la plus brûlante, et en même temps s’efforcer d’être inactuel. De multiples sources formelles sont convoquées, comme autant de ressources à faire jouer différemment pour leur faire servir de nouveaux usages. Le livre est donc en quelque sorte une suite d’anecdotes mises en chants, où ce qui a construit notre présent – mots, discours, pratiques – sont mis en question (c’est-à-dire ici en chant) au moyen du poème. Le premier moment raconte une dérive sur la plage de Nice, peu après l’attentat du 14 juillet 2016 ; une série de chants s’intéresse aux lieux périphériques, une autre aux espaces domestiques ; un chant relate une randonnée en solitaire, et ce que peut devenir le sentiment de la nature aujourd’hui ; un enfin autre évoque la question du sexe et de l’amour sous diverses formes.
L’AUTEUR Guillaume Condello est né en 1978. Poète et traducteur, il anime depuis 2017, avec Laurent Albarracin et Pierre Vinclair, la revue Catastrophes. Il a traduit les Odes de Sharon Olds (le corridor bleu, collection S!NG, 2020). Son travail dialogue et se débat avec la tradition, mais aussi avec le plus contemporain, pour tenter de comprendre le présent. Il a publié aux éditions Dernier télégramme (Les travaux et les jours, 2012 ; Alexandre, 2016), et au Corridor bleu (Ascension, 2018). DIFFUSION / DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
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Qui ? Résiste diffusion
a
li r dé a g pl or oi j yé
QI ? RÉZIST’ N°14 FASILITASION GÉNÉRAL’ – POÉZI ROMANÈSK PÈRFORMATIV’...
ouvraj inclasabl’ de poézi gramatikal’man langajièr’ é manifèsteman romanèsq a tandans pèrformativ porté sur la linguistiq
Qui ? Résiste n° 14, Fasilitasion général’. D’après la définition qui figure en couverture, c’est “un ouvrage inclassable de poésie grammaticalement langagière et manifestement romanesque à tendance performative portée sur la linguistique”. Le détonateur de ce numéro est l’entrée en vigueur mardi prochain de cette fameuse et très discutable réforme de l’orthographe française dont la radicalité et la souplesse font couler beaucoup d’encre dans l’espace francophone et au-delà. Car le Fasil n’est pas un caractère typographique mais une façon simple d’écrire le français. Après avoir présenté en détail la réforme et ses conséquences, l’auteur-graphiste-éditeur ouvre grand les pages de la publication à plus de vingt contributrices et contributeurs, qui tous ont accepté que leur texte soit « facilité » et y ont participé très activement. Ce qui explose ici, c’est la joie de faire sauter quelques verrous, de rêver tout haut. La langue en sort toute ragaillardie. Avec la participation de Stéphane Mallarmé, Nicolas Boileau, Raymond Devos, Clotilde Mollet, Loo Hui Phang, Laure Limongi, Wajdi Mouawad, Ivana Müller, François Deck, Pierre di Sciullo, Myriam Suchet, Thierry Chancogne, Frédéric Paul, Garance Dor, Luc Soriano, Laurent Colomb, Garance di Sciullo, Cécile Babiole et Anne Laforêt, David Poullard et Guillaume Rannou, Guillaume Pô. 90
Chin’ o Santr’ Sèt brav’ actriss é chanteuz amérikèn’ egzajèr’ ! Èl vagabond’, né o van, s’éforsan de déniché dèz objè rar... Il sanblerè qe s’è dan le Val-de-Loir q’èl a aki a pri d’or un’ tribun’ d’égliz d’in délica roz pal.
Chèr’ Chèr cherr’ ! Chèrch’, ère... Chèr ! Chèr’ chèr chèr’ !
Chère Cher cherre !
Cherche, erre... Cher !
Chaire chair chère !
texte de p. di Sciullo
texte de Guillaume Pô
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Robèrt’ La Rous’ An fransèz’ dan la tèxt Déclarasion d’intansion
Roberte La Rousse • En française dans la texte Déclaration d’intention
Robèrt’ la Rous’, don la non fè référans’ o dicsionèr’ Robèr’ é Roberte la Rousse, dont la nom fait référence aux dictionnaires Robert et
Larous’, è un’ colectiv artistiq qi s’intérès’ o tématiq croizé lang’,
Larousse, est une collective artistique qui s’intéresse aux thématiques croisées langue,
janr é tecnoloji.
An répons’ a sèt situasion, nouz avon désidé d’abolir la janr.
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En réponse à cette situation, nous avons décidée d’abolir la genre.
Dan la lang’ de Robèrt’ la Rouss, èl n’iy a q’un’ seul janr, la féminin’. Dans la langue de Roberte la Rousse, elle n’y a qu’une seule genre, la féminine.
Notr travaye consist’ a tout’ traduir « an fransèz’ », s’èt-a-dir Notre travail consiste à toute traduire « en française », c’est-à-dire
antièreman a la féminin’, grass a dèz algoritm conplété par entièrement à la féminine, grâce à des algorithmes complétées par
dè corècsion manuèl. S’èt insi qe la fransèz’ pèrturb des corrections manuelles. C’est ainsi que la française perturbe
significativeman lè mèsaj orijinal, an créan un’ santiman significativement les messages originales, en créant une sentiment
d’étranjeté proch de la troubl qe jénèr’ l’èxprèsion poétiq.
genre et technologie.
Nou produizon dè pèrformans’, dez instalasion é dè publicasion. Nous produisons des performances, des installations et des publications.
Nouz avon créé An fransèz’ dan la text, un’ projè Nous avons créée En française dans la texte, une projet
de démasculinizasion de la lang’ fransèz’. Èl s’aji de contré la de démasculinisation de la langue française. Elle s’agit de contrer la
sèxism’ inscrit’ a la keur de sa grammèr’ puisq, com nou l’avon sexisme inscrite à la cœur de sa grammaire puisque, comme
tout’ apriz a l’écol, « la masculin’ l’anport’ toujour sur la féminin’ ».
nous l’avons toutes apprise à l’école, « la masculine l’emporte toujours sur la féminine ».
L’istoir’ de la janr linguistiq ne s’è pa fèt’ seulman par l’uzaj dè L’histoire de la genre linguistique ne s’est pas faite seulement par l’usage des
locutriss, èl è surtou la rézulta d’un’ lut’ idéolojiq (incarné par locutrices, elle est surtout la résultat d’une lutte idéologique (incarnée par
l’Akadémi fransèz pui prolonjé de manièr’ inplisit’ par lè GAFA)
d’étrangeté proche de la trouble que génère l’expression poétique.
Sèt litératur an fransèz’ produi osi un’ sèrtèn’ umour an Cette littérature en française produit aussi une certaine humour en
dévoilant’ a l’inprovist’, com un’ lapsuss, l’orijine ou la paranté dévoilante à l’improviste, comme une lapsus, l’origine ou la parenté
de mo ou d’èxprèsion, par egzanpl « La cour de la yèn’ èt influansé de mots ou d’expressions, par exemple « La course de la yen est influencée
par diférant’ factriss » ou bien « Vou n’oré pa la culot’ d’élir par différentes factrices » ou bien « Vous n’aurez pas la culotte d’élire
un’ om a nouvèl ! » …
une homme à nouvelle ! » …
Nouz avon dévelopé no règl é outil de traducsion an fransèz’ qe Nous avons développée nos règles et outils de traduction en française que
nouz apelon « La bon’ uzaj». nous appelons « La bonne usage».
l’Académie française puis prolongée de manière implicite par les GAFA)
pour inpozé la primoté de la masculin’ a la détriman de la féminin’ é pour imposer la primauté de la masculine à la détriment de la féminine et
pour invizibilizé é discriminé lè fam dan l’èspass sosial. pour invisibiliser et discriminer les femmes dans l’espace sociale.
Lè form de sèxism é de discriminasion a l’euvr dan lè relasion Les formes de sexisme et de discriminations à l’œuvre dans les relations
sosial é inscrit’ dan la lang’ son lojiqman prézant’ dan lèz outi sociales et inscrites dans la langue sont logiquement présentes dans les outils
numériq utilizé a la qotidièn’, an particulièr’ sur Intèrnèt : motriss numériques utilisées à la quotidienne, en particulière sur Internet : motrices
de rechèrch, plateform é rézo sosial…
de recherches, plateformes et réseaux sociales…
texte de Cécile Babiole et Anne Laforêt
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Manifest’ pour in fransè lang’ étranjé (« FLE ») Voila déz ané qe je don’ dé cour de « fransè lang’ étranjèr », osi apelé « fle ». É bien je dékrèt’ qe sa sufi. Dorénavan « fle » se lira « fransé lang’ étranjé ». Pa bezoin de chanjé l’abréviasion puisk tou l’mond l’utiliz on gard’ « fle » mè au lieu ke léz étranjé se soui léz otr, sè la lang’ mèm qi s’avèr’ moin familièr’ ke prévu. Mèm, il s’avèr’ qe « la lang », sa n’ègzist pa : du matin o soir, o li é o boulo, person’ ne parl la mèm lang ! Il sufi d’ouvrir vrèman léz orèye pour antandr q’il n’iy a jamè ke dé manièr’ de dir toujour chanjant’ é, sof lang’ de boi, san cèss renouvelé. Oz antipod de la consepsion normativ de « la lang », qi corespon osi a un’ consepsion politik déz éta-nasion é déz individu, la rechèrch an sociolinguistik montr q’okun’ lang’ nè un’ é indivisibl – sinon an tan q’idé régulatris.
L’idée selon laquelle « la langue » n’existe pas peut sembler pour le moins originale, voir contre-intuitive. Il suffit pourtant de s’observer parler avec le plus de naïveté possible pour s’apercevoir assez vite qu’on ne parle pas exactement la même langue tout au long de la journée. De la même manière, la surface d’un texte peut sembler plane, et chaque ligne se dérouler de façon autonome – mais c’est sans compter avec la foule de textes et de voix qui bruissent par en-dessous, dans des strates qui seront révélées par des notes (ou escamotées). Ici, nous avons opté pour un labyrinthe indiscipliné, dont l’entrée se trouve du côté de la sociolinguistique où l’on trouve par exemple, les travaux de Cécile Canut. Cécile Canut, « Pour une nouvelle approche des pratiques langagières », Cahiers d’études africaines n°163-164, 2001, http://etudesafricaines.revues.org/document101.html, consulté le 24 août 2010 : La notion de « langue » telle qu’elle est posée par les linguistes ne peut être traitée comme une donnée du réel : ainsi posée, elle est une construction idéologique issue en grande partie de l’Occident pour lequel la langue est un élément identitaire. Assimiler la langue à une substance, voire une « essence », empêche toute compréhension des pratiques fluctuantes des locuteurs, déterminées par un ensemble complexe de phénomènes à la fois discursifs et pratiques.
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Du côté de la philosophie, les conséquences idéologiques et politiques d’une conception normative de « la langue » se trouvent formulées notamment dans les travaux de Marc Crépon. Marc Crépon, « Ce qu’on demande aux langues (autour du Monolinguisme de l’autre) », dans Raisons politiques n°2, mai 2001, p. 32 : Parce qu’on demande aux langues d’être un pôle d’identification, la propriété qui nous permet de dire qui nous sommes, et que cette demande ne peut jamais être pleinement satisfaite, les langues apparaissent comme des propriétés toujours menacées, que leur altérité possible -- les mots oubliés, les mots étrangers, etc. -- menace de rendre impropres à cette identification.
Du côté de la théorie littéraire, on retrouve une idée proche chez Mikhaïl Bakhtine, qui a forgé trois néologismes pour désigner et distinguer « raznojazychie » (hétéroglossie, ou diversité des langues) ; « raznorechie » (hétérologie, ou diversité des styles : sociolectes) et « raznoglosie » (hétérophonie, ou diversité des voix individuelles). Mikhaïl Bakhtine, Esthétique et théorie du roman, traduction Daria Olivier, Paris, Gallimard, 1978, p. 95 : La catégorie du langage est l’expression théorique des processus historiques d’unification et de centralisation linguistique, des forces centripètes du langage. Le principe unique n’est pas « donné », mais, en somme, posé en principe et à tout moment de la vie du langage il s’oppose au plurilinguisme. Mais en même temps, il est réel comme force qui transcende ce plurilinguisme, qui lui oppose certaines barrières, qui garantit un certain maximum de compréhension mutuelle, et se cristallise dans l’unité réelle, encore que relative, du langage prédominant parlé (usuel) et du langage littéraire, « correct ». Un langage commun unique, c’est un système des normes linguistiques.
texte de Myriam Suchet
contact@quiresiste.com Qui ? Résiste n° 14, Fasilitasion général’, extrait
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Vénaïg’ dèz Ourson bleu èl étè pa com lèz otr cha. Vénaïg’ dèz Ourson bleu refuzè de se lavé. Mè réèlman. D’abitud lè cha se q’on an sè, q’il fon leur toilèt’ tou seul é pui q’ilz on in gran sans de la propreté é qe qan il ii a tro de crot’ dan le bac parse q’on a la flèm de lèz anlevé il fon un’ criz nèrveuz é refuz de mètr lè pat’ dedan tan qe s’è pa nétoyé, oui mè Vénaïg’ èl, èl ne se léchè jamè, donc èl fezè dè neu, é s’étèt ignobl sè poil tout anmèlés du janr dè lok mè snob, Vénaïg’ s’étè un’ chat’ rasta qi acrochè la pousièr’ é puiz an pluss forséman èl sentè pa trè bon mè la seriz sur le gâto déja pa trè frè sa a été qan Vénaïg’ è tonbé malad parse qe s’étè un’ sort’ de rum’ dè foin janr alèrjik sof qe pa posibl de savoir a qoi é donc incurabl é lè sinptôm falè qe sa tonb sur èl : écoulman de morv non’-stop é coulur dan lè poil avèc dè lon filè parfoi transparan é dè foi in peu jône alor la sa a été le conbl parse q’èl refuzè toujour de fèr’ sa toilet’ é an fè je croi q’èl étè totalman apatik alor je me sui di q’il falè bien fèr’ qelq choz sof qe qoi je savè pa é s’è qan j’è vu Vénaïg’ couché dan le linj sal an boul dan le tanbour qe j’è eu l’idé. J’étè pa coupabl, é mantir n’è pa traïr se qe répétè papa a maman avan qe maman dégaje papa ou l’invèrss je sè pa é on pourè mêm dir qe s’étè just un’ omision, voila j’è remi in ti-sheurt sur Vénaïg’ pour q’èl è bien cho. Èl avè l’èr bien contant’ d’avoir été recouvèrt’ d’un’ petit’ couvèrtur’ é qan maman m’a demandé si j’avè dè slip qi trainè encor sou le li j’è di qe non, q’èl pouvè fèrmé le tanbour. é èle a fèrmé le tanbour.
sové dèz o tranpé agarde lèz ieu ègzorbité resanblan a in ra tou colé lè poil dégoulinan èl a urlé é pui èl s’è sové an couran mè o moin èl étè propr é j’è ézité a dir qe s’étè moi parse qe lavé Vénaïg’ sa valè bien un’ petit’ réconpans’ du stile tour de manèj ou milk-chèk a la frèz mè je me sui di qe peut-ètr le silanse dan se ka s’étè plu judisieu é sèt-on jamè coman èl orè réaji maman é de tout’ manièr’ lèz adult son toujour parèye é ingratitud dè paran.
Finalman Vénaïg’ n’a eu qe dè contuzion é sa orèt été tro bo mè mieu vo vu qe la culpabilité y a pa pire é èl a just tourné qelqe tour qan maman a antandu de drôl de brui vrèman tou bizare du côté du tanbour é Vénaïg’ dèz Ourson bleu fu
(Dan la movèz’ dirèksion.)
Aprè maman voulè plu d’animo sof qe j’è fè un’ coneri in jour a la fèrm de Gaston qi habitè la canpagn’. Un’ porté de pousin il étè ipèr tro a croqé alor moi j’è just voulu fèr’ un’ petit’ carèss parse qe sa avè l’èr tou duvteu tou dou com un’ peluch é an fèt j’orè pa dû l’touché pars q’il m’a pri pour sa mèr a côze de l’odeur qe j’avè lèsé sur lui é pa posibl de le décolé de moi il me suivè partou é il a bien falu l’anmené sinon il se lèsè mourir san sa maman se q’il nou a di Gaston, mè moi je voulè pa d’enfan mêm si plu tar je voudrè bien ètr maman se qe j’è répondu é me sui pri un’ torgnol du pèr qe sa fezè pa rir a se q’il parè. Donc le poussin on l’a gardé é il étè com in chien avec moi sof qe moin drôl q’in chien é pui il a grandi é il a pèrdu tou son charm s’è la qe je l’è définitivman abandoné, é in jour j’è couru trè vit é il n’a pa r’trouvé l’chemin de la mèzon, il s’apelè Pioupiou é pui il s’è pèrdu. J’è fè le cou du petit pousè, j’è semé dè grèn’.
Garans Dor, éxtrè de Zoorama, rési pour la sèn’ inédi, 2001 Orélien Desez en fu le premié intérprèt Garance Dor, extrait de Zoorama, récits pour la scène inédits, 2001 Aurélien Deseez en fut le premier interprète
texte de Garance Dor
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texte de David Poullard et Guillaume Rannou
Qui ? Résiste Cette publication, irrégulière et imprévisible, est l’espace où l’auteur Pierre di Sciullo confronte ses expériences littéraires et plastiques. La création typographique va progressivement s’en mêler, permettant aux textes d’exister en tant qu’images et aux images de prendre place autrement que pour illustrer. La périodicité est très élastique. Un thème organise chaque numéro, aussi aisé à saisir qu’une savonnette bien mouillée.
Qui ? Résiste, les précédents
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Les n° 9 et 13 sont disponibles.
n°1. Manuel de la séduction
n° 4. Manuel de zoologie appliquée
n° 7. Des nuages
n° 11. Ricochets
n° 2. Manuel de la vérité
n°3. Manuel de la mort
n° 5. Manuel de la femme
n° 6. Manuel du carré
n° 8. Manuel de lecture
n°10. Donne-moi des conseils
n° 12. N’inportnawak
L’auteur Au fil de la publication de Qui ? Résiste, Pierre di Sciullo est devenu graphiste et typographe, il écrit également certains textes. Mais ses réalisations sortent du cadre de la revue pour s’intégrer à l’environnement urbain et à l’architecture. Il travaille depuis 2017 pour le théâtre national de la Colline. Les éditions Adespote ont publié en 2018 L’Or de la fougue, Les éditions Zeug ont quant à elles, édité en 2019 une monographie bilingue sur ses recherches typographiques sous le titre « L’après-midi d’un phonème ». contact@quiresiste.com
Qui ? Résiste diffusion
éditions Trente-trois morceaux
Juan L. Ortiz
Le Gualeguay Traduction de Guillaume Contré et Vincent Weber Notes et postface de Sergio Delgado
À paraître : mars 2022 ISBN 979 10 93457 14 7 21 euros
16 x 21 cm 192 pages
Écrit au début des années 1960, Le Gualeguay est composé d’un flux ininterrompu de 2639 vers. Unique dans l’oeuvre d’Ortiz, ce long poème cherche à explorer, en les faisant coexister, les différentes catégories du Temps. Ce passage du Temps est observé depuis la perspective du fleuve éponyme, le Gualeguay, situé dans la région d’Entre Rios en Argentine, aussi bien depuis sa formation géologique, ses remous intérieurs, son déploiement à travers tout le réseau hydrographique de la région, que depuis les êtres et les événements voisins qui se reflètent et pour ainsi dire s’abreuvent en lui. Pour cela, Le Gualeguay parvient à combiner dans un même flux une dimension lyrique, discrètement autobiographique, ouverte à une délicatesse d’observation incomparable, et une visée épique de la destinée historique de la région, au travers notamment des premières tribus indiennes ayant vécu là, de l’arrivée des colons, des missions de jésuites et du tournant de l’exploitation intensive du bétail, jusqu’à l’indépendance argentine et aux guerres civiles consécutives à celle-ci. Le fleuve devient ainsi le miroir dans lequel peut se regarder l’Histoire, avec ses contradictions et ses hésitations, en même temps que la quête d’un phrasé, qui puisse chanter la multitude sensible des lieux traversés, et parfois leur tragique destruction.
Parus aux éditions Trente-trois morceaux
Juan Laurentino Ortiz est né en 1896 à Puerto Ruiz, dans la province d’Entre Rios, en Argentine. À l’exception d’un bref séjour à Buenos Aires, il passa l’essentiel de sa vie dans sa province natale, particulièrement dans les villes de Paraná et Gualeguay. À 37 ans, il publia son premier livre, El agua y la noche. Suivront neuf recueils de poèmes, à l’édition desquels il collaborait très étroitement (typographie, format, couverture) pour mener à bien son projet poétique. Traducteur et héritier d’une tradition poétique universelle, sa poésie est pourtant profondément ancrée dans les paysages et la durée propre de sa province natale, objet d’une méditation ininterrompue sur le fleuve-Temps. Malgré la discrétion de cette oeuvre, Juan L. Ortiz est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands poètes hispano-américains du vingtième siècle. Son œuvre est restée jusqu’à présent méconnue et inédite en France.
Zé Gus Sauzay
Une importante postface de Sergio Delgado et un appareil de notes détaillé viendront accompagner le lecteur dans le flux du poème. Des cartes viendront compléter, en appendice, cette ambitieuse édition, visant à rendre accessible au lecteur français un chef d’œuvre de la littérature sud-américaine.
Faire la carte Vincent Weber L’Énéide Virgile, trad. Pierre Klossowski Voyage en Grèce Gastone Novelli Épiphanies James Joyce Street life Joseph Mitchell En regardant le sang des bêtes Muriel Pic
Dans le décor Vincent Weber La Crèche Giorgio Manganelli Listen to me / Écoutez-moi Gertrude Stein Brecht et la Méthode Fredric Jameson Nouvelle du menuisier qu’on appelait le Gros – Vie de Brunelleschi Antonio Manetti Poèmes Yvonne Rainer Dialogues avec Leuco Cesare Pavese
éditions Trente-trois morceaux 68 rue Montesquieu 69007 Lyon www.trente-trois-morceaux.com
contact Paul Ruellan +33 (0)7 83 88 30 63 editions@trente-trois-morceaux.com
diffusion paon-diffusion.com distribution serendip-livres.fr
Carte de la province d’Entre Rios
Extrait 2
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Mais les regards du fleuve, sur presque toute sa longueur, diraient les reflets, à son tour, de la première noblesse bipède, en des étonnements d’olive… Étaient-ce là les créatures qu’il attendait, secrètement, pour ouvrir les « lois » du sacrifice ? Oui, elles ne faisaient qu’une avec les feuillages, et les branches, et les herbes, et ce qui palpitait sous les herbes… Une, avec tous les yeux et toutes les palpitations, et les glissements et les vols… Une, encore, malgré tout, avec la terreur même toute de peau ou tombée des cieux, ou respirée, ou, parfois, moins que courant d’air… Une, avec lui, le fleuve, comme d’autres enfants, avec toujours le même cordon dans la même fugue nomade… Une, presque, avec son Éden, enfin, dans son présent de cauchemar : mais ils pouvaient, seulement, à ce qu’il semble, sur l’agonie générale, brandir des arcs et des bolas et des flèches et des arpons et des filets… et des tiges et des cannes, naturellement, sur pieds… Cela seul est certain, cela seul ? Et cette tristesse d’ailleurs et cette paresse d’ailleurs ? Et cette ouïe et cette vue comme en fleur ? Et cette liberté qui ne se plierait pas, déjà, au timon ? Et ce travail indivisé, d’au-delà, sinon pour « la faible » en charge des choses éphémères et des tentes ? Et le « patriarche » et les « chefs » fugaces, mesurés à l’aune des lumières et du héros ? Et cette « fonction du sang » pour la corole de la femme ? Et cette loi qui était simplement coutume ? Et ces armes qui ne pesaient sur personne, réparties dans le groupe, et tenues à l’écart des mains intimes ? Et ce feu trouvé dans l’amour de deux morceaux de bois ? Et cet esprit du miel dans l’eau qui étanche la soif ? Et ces peaux s’affinant jusqu’à « la soie » ? Et la pierre et l’os et l’argile et le bois, également caressés jusqu’aux outils ? Et ce cuir tendrement soumis, dans le « toropí », pour les pudeurs et le froid ? Et cette dureté même, parfois poussée jusqu’à l’éclair dans ce qui était encore l’harmonie des armes ?
Et ces très fines rames aux extrémités de plumes, dans le battement d’aile répété des longs, longs canoés qui remontaient ? Et cette géométrie combinée, sur les poteries du Sud ? 290
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Oui, oui, aussi, oui… or, ensuite, toujours, c’était la mort, mais cuite, ou devenue bouclier, ou casque, ou pétales d’aile au-dessus des bandeaux… Une offensive moins audacieuse ou plus biaisée, était-ce donc cela la nouveauté de ces honneurs ? Oh, d’un autre côté, le fleuve les aimait, ces honneurs pareils à des notes, déjà gagnées à son rêve d’une autre clé… Et il le touchait, intimement, il le jouait, cet effarement couleur d’olive, à fleur, eût-on dit, de la première nudité à la croisée des blessures…
Il est fou ! Guy Lévis Mano
Un livre de 48 pages au format 24x17 cm. Impression typographique des pages intérieures et de la couverture avec des gravures de David Audibert
tu=cherches==ne=cherche=pas=s’il=y=a=du=vent=qui=souffle=j’offre=ma=poitrine=et=s’il=y =a=un=grand=amour=
Le titre du recueil Il est fou ! est dit-on directement lié à l’accueil réservé au jeune typographe dans les ateliers d’imprimerie qu’il fréquente alors et où ses audaces formelles et son exigence de composition le font surnommer le fou. Comme pour les Trois typographes en avaient marre (Quiero 2011), nous avons respecté la volonté de Guy Lévis Mano de donner à son livre
J O HN B AG U E T TE — AB ÎME S, LE HO R S - T E XT E
Recueil de onze « minutes » imprimé en 1933 à 90 exemplaires sur la petite presse à bras du poète Carlos Rodriguez Pintos par Guy Lévis Mano, il inaugure le catalogue de ce qui allait devenir la maison GLM. Ces textes qui font suite à dix années d’intense activités littéraires, marque le début d’une aventure éditoriale et poétique qui feront de GLM l’éditeur attentif de poète comme Char, Dupin, Jouve… regardait « la grosse femme qui me ers » avait avalé un rêve de trav
m e = m e s = pa u p i è r e s = c h e
Il est fou !
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=ne=cherche=pas=si=du=vent=poussait=dans=le=bon=sens=il=collerait=mon=corps=au=tien
Gravures de David Audibert
quiero
Parution : mars 2022 EAN : 9782914363228 Prix public : 25 €
une forme nouvelle. Les onze gravures sur bois de David Audibert réalisées pour le livre sont calées dans la composition au plomb de Samuel Autexier. Chaque « minute » est ainsi remise en scène avec les images gravées par l’artiste. Gravures de David Audibert, essai de composition du texte
Les auteurs
Guy Lévis Mano (1904-1980), poète, éditeur et typographe, né à Salonique (alors en Turquie), il arrive à 14 ans à Paris où il s’intéresse rapidement à la poésie et aux revues littéraires. Son œuvre poétique protéiforme se veut la plus proche possible de la rue et de la vie ouvrière qu’il fréquente. Elle est marquée dans un second temps par sa longue détention comme prisonnier de guerre entre 1940 et 1945. Sa poésie est portée par la même exigence que les choix éditoriaux qui ont fait de GLM (entre 1935 et 1974) l’éditeur privilégié de quelque uns des artistes les plus importants du XXe siècle (Éluard, Michaux, Breton, Jean Jouve, Jabès, Chédid, Char, Du Bouchet, Dupin, García Lorca, Kafka, Miró, Giacometti, Picasso, Man Ray, Dali, etc.). Son parcours d’éditeur, servi par un talent de typographe salué par tous comme un modèle de clarté et de liberté, lui a permis de donner forme à plus de cinq cents ouvrages. David Audibert, né dans les Alpes, diplômé des beaux arts de Montpellier, il se consacre à la gravure. Installé à Reillanne depuis quelques années, il anime des ateliers et participe à plusieurs associations : L’œil du Largue, Empreinte 04 qui présentent régulièrement ses gravures au public… « J’aime les procédés de la gravure, dans ce qu’ils ont de magique, alchimique, indirect et expérimental, accidentel et parfois archaïque. Parce qu’ils permettent l’apparition des images et des imaginaires. » et composition en cours d’impression sur la presse…
minute 6 ne tirez pas trop sur l’élastique vous pourriez le casser ne regardez pas trop dans son verre vos yeux sont comme des vrilles vous pourriez le fêler oh tirez — tirez sur l’élastique cassez-le brisez le verre que le verre se brise en 251 éclats sans élastique — et sans verre j’irais — qui sait où
Les livres déjà parus… Le Bleu des émeutiers, Jacques Le Scanff Février 2015, 40 pages, 17 x 22,5 cm ean : 9782914363198 • 20 €
Le tirage de tête au format 25 x 32,5 cm, impression typographique sur vélin d’Arches comporte une lithographie originale de deux dessins de Jacques Le Scanff réalisée par Philippe Moreau en juin 2014 (25 ex.) • 120 euros La lithographie seule est disponible auprès du peintre et du lithographe (25 ex.) • 75 euros
Le Bleu des émeutiers est le lieu d’une rencontre avec la poésie incandescente du peintre Jacques Le Scanff. Ce recueil retrace les errances et les découvertes du peintre, ses interrogations face à la montagne noire, aux feux ocres des émeutes où s’éclairent et se réchauffent les traits bleus du nouveau monde. Le peintre et le poète passant ainsi d’une amitié à l’autre comme les fleuves d’encre échoués sur la page du cahier. Inscrivant les visages brouillons des émeutiers sur des pentes vertigineuses d’où ils prennent leur élan vers la source vive de la poésie.
Trois typographes en avaient marre, Guy Lévis Mano Septembre 2011, réédition septembre 2013 40 pages, 17 x 24 cm. ean : 9782914363181 • 25 €
Trois typographes en avaient marre, est un monument typographique et poétique dont l’édition, heureux hasard du calendrier, a précédé deux des plus belles luttes sociales du siècle dernier. Guy Lévis Mano qui en fut l’auteur, l’éditeur et l’ouvrier ne voulait pas d’une réédition à l’identique de son livre. L’occasion pour nous d’une nouvelle mise en forme typographique, histoire de dire avec lui que : « nous n’en avons pas marre d’en avoir marre » ! Merci à l’association GLM (Paris) et au musée de Vercheny (Drôme) qui font vivre la mémoire et l’œuvre du poète.
Les Poupées de Rivesaltes, Serge Pey & Joan Jordà
Août 2011, réédition juin 2012 80 pages, 16 x 22,5 cm, traversé par une douille de 22 long riffle. Le tirage de tête comporte une lithographie originale de Joan Jordà réalisée par Philippe Moreau (50 ex.) • 95 euros ean : 9782914363174 • 22 € Les Poupées de Rivesaltes s’ancre dans l’histoire tragique de l’emprisonnement, au début de la seconde guerre mondiale, de près d’un demi-millions de réfugiés espagnols dans des camps de concentration français. Ces camps sont au centre de la correspondance solaire entre Serge Pey et Joan Jordà qui conjugue les raisons d’un engagement avec la joie grave du désespoir, la poésie et l’art avec l’insurrection. Le livre égraine sur 60 « lames » le traitement que les soldats français ont fait subir aux réfugiés espagnols qui fuyaient la dictature. C’est aussi l’affirmation d’un art poétique qui prône la libération de la liberté.
Sans oublier les numéros de la revue Marginales encore disponibles.
Celui sur Stig Dagerman (n°6), sur Jean Giono et Harry Martinson (n°5) et les derniers exemplaires des Dépossédés (n°3/4) sur le thème des vagabonds.
Editions LansKine
Beyrouth 4 août 2020 à 17 heures Abdo Wazen ` Parution Juin 2021 Genre : POÉSIE Collection : Ailleurs est aujourd’hui - Domaine libanais édition trilingue arabe - français - anglais Prix : 13 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 36 pages ISBN : 978-2-35963-055-8
Le 4 août 2020 à 18 heures, deux explosions retentissent dans le port de Beyrouth provoquant de nombreux morts et d’importants dégats matériels. Abdo Wazen dans des poèmes déchirants raconte. Tel un oiseau, il survole la ville qu’il aime, le port et témoigne Poète et critique libanais, Abdo Wazen est né en 1957 : il appartient de plain pied à ce qu’il est communément appelé ‘la génération de la guerre’, celle qui a vécu la tragédie et en a été le souffre-douleur. A l’actif de Abdo Wazen, de nombreuses traductions de grands poètes français : Baudelaire, René Char, Jean-Pierre Jouve, Rimbaud, Michaux et Prévert, ainsi que des études approfondies consacrées à des mystiques : al-Hallâj, Râbi`a al-`Adawiyya, Saint-Jean de la Croix. A mi chemin entre spiritualité et érotisme, mysticisme et hédonisme, sa poésie se situe dans une zone périlleuse qui s’ouvre volontiers à la philosophie et à la métaphysique. Paru en 1982, son premier recueil, La forêt fermée entame une trajectoire poétique qui s’articule formellement autour du mariage de la poésie et de la prose. Aujourd’hui auteur de six recueils, il se réclame volontiers de l’expérience du texte lyrique ‘ouvert’. Son quatrième recueil, Le jardin des sens (1993), a été
censuré pour luxure et libertinage. Ses deux derniers recueils, Les portes du sommeil (1996) et Cierge de l’envoûtement (2000), viennent consacrer les thèmes lancinants qui hantent résolument son écriture : La nuit, le sommeil, le rêve, le silence, le bleu, le précipice, la douceur, le corps, la consomption, la blancheur de la page… À 17h45 Les quartiers et les trottoirs retrouvaient le calme Du soir Les maisons se préparaient pour le dîner Des cuisines s’exhalaient des odeurs de plats traditionnels Et dans les églises on allumait des cierges Plantés dans des coupelles de sable Achrafieh et Gemmayzé Vivaient au rythme nonchalant du retour au foyer et de sortie pour de courtes balades Les pigeons s’envolaient puis se posaient sur les margousiers Et la voix du muezzin s’élevait de la mosquée Beydoun.
At a quarter to six, as always at sunset, streets and pavements were regaining their calm, houses preparing for evening meals, smells of home cooking wafting from kitchens. In the churches candles were lit, planted in sand, in hollow boxes, Achrafiyeh, Gemmayze and all their streets witnessing the progress of a quiet summer evening, the rhythm of people coming back home, going out for a short stroll, pigeons flying then landing on chinaberry trees and the sound of the evening call to prayer from the Baydun mosque.
La brise de mer se lève sur des lambeaux Cherchant leurs restes Au-dessus de gens perdus sous les pierres Elle traverse chaude les quartiers rasés Au milieu de ce qui fut des maisons et des immeubles. Achrafieh n’a pas dormi ni Gemmayzé Personne n’a dormi ici Tous ont veillé au clair de lune Attendant le lever du soleil d’août Pour vivre leur première journée de malheur Une première journée du calendrier de détresse Au rythme d’une horloge plaquée sur un mur en ruine.
The sea breeze blows over limbs seeking their owners, over men and women lost under piled-up stones, spreading its warmth amid suburbs laid bare, buildings and houses whose roofs have flown. Gemmayze has not slept, nor Achrafiyeh, here no one slept, all stayed awake under the light of the moon awaiting the rising of the August sun from a wall-clock dangling on the remnants of a wall to begin a first day of their misery, a first day of the almanac of grief.
Editions LansKine
Juin sur Avril Elke de Rijcke ` Parution octobre 2021 Genre : POÉSIE Prix : 18 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 176 pages ISBN : 978-2-35963-062-6
Juin sur Avril est envisagé comme s’il s’agissait d’une œuvre architecturale. Son point d’ancrage est la sculpture gigantesque et labyrinthique The Flux and the Puddle (2014) de l’artiste canadien David Altmejd. L’objectif de Juin sur Avril n’a pas été de décrire la sculpture, mais d’investir celle-ci comme l’espace d’une quête poétique. Cette quête poétique n’est autre que le voyage de la vie récente de l’auteure. Y sont abordées plusieurs thématiques, comme l’univers en tant que donnée physique, certaines avancées en neurosciences, le savoir astrologique, l’exigence de l’amour, le désir sexuel, Éros comme juge et possibilité du bonheur.
Elke de Rijcke est écrivain et traductrice de poésie. Ses recherches poétiques concernent différents champs et explorent les possibilités du journal poétique. Elle a publié troubles. 120 précisions. expériences (Tarabuste, 2005) ; gouttes ! pieds proliférants sous soleil de poche (2 vol.) (Le Cormier, 2006) ; Västerås. DARK PASSAGE. Journal d’une désémancipation (Le Cormier, 2012) ; Quarantaine (Tarabuste, 2014). En matière de traduction elle a publié récemment Kees Ouwens, Du perdant & de la source lumineuse (trad. du néerlandais, suivie d’une postface, La Lettre volée, 2016). Elle enseigne les arts et la littérature à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc et à l’École de Recherche Graphique à Bruxelles. Elle est par ailleurs responsable d’une plateforme pluridisciplinaire Physical Poetics, et fait partie du Brussels Poetry Collective. http://elkederijcke.be/
soirs de chute
Dans le ciel rayonnant dans toutes les directions du 19 avril les branches plient vers le bas tombées plus rapidement que la prise de conscience.
Des miroitements en teintes changeantes seulement visibles en avril des profondeurs sur des étages d’étoiles.
La douceur atmosphérique recouvre mon immense déception.
Ton cœur est troué comme le corail et cela malgré nos fiançailles au milieu de la mer verte.
Tout m’indique de ne plus t’attendre, l’apprentissage au début de ma nuit me dit au plus radial de ne plus attendre
Editions LansKine
Explorizons Florence Jou
` Parution octobre 2021 Genre : POÉSIE Prix : 14 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 72npages ISBN : 978-2-35963-045-9
Explorizons est organisé comme une série de traversées. On rentre dans un lieu réel/fictif, on en sort, on rencontre des individus réels/fictifs, on suit celles et ceux qui construisent des lieux et tentent de les habiter sous différentes formes et modes. Henry Ford à Fordlandia, des jeunes à Morfondé, Grégory V. à Honolulu… Explorizons est composé de courtes fictions poétiques où se confrontent des positions, des corps, des intérêts quant aux pratiques de territoire.
Artiste-auteure, Florence Jou explore la plasticité de l’écriture, les interactions entre artistes (musiciens, artiste sonore, plasticienne, écrivain) et les modes de diffusion artistique (performance, lecture, dispositif scénique). Elle publie des livres (Explorizons, Alvéoles Ouest aux éditions LansKine, Kalces aux éditions Publie.net, C’est à trois jours aux éditions Derrière la salle de bains), des textes en revues (L’étrangère, Irreverent, remue.net, Peah...). Elle développe depuis 2015 le projet Enquête# où elle écrit et met en scène des fictions sur des artistes et des lieux depuis des contextes de création et d’exposition (Musée Réattu, Arles, Le Grand Café, centre d’art contemporain de Saint-Nazaire, Maison de la poésie de Normandie…). www.florejou.fr
Extrait Explorizons « tu ne t’assois pas quand tu travailles, tu es à horaires précis, douze fois par jour les sirènes sifflent, tu n’es pas appelé par ton nom par ton numéro, tu portes un badge Ford, tu es passé de travailler en forêt à travailler en usine, des contrôleurs passent, tu es propre, tu utilises papier-toilette, tu suis cours de jardinage, de poésie et de danses de salon, tu es propre. »
Editions LansKine
Froid aux yeux précédé de Sous le parapluie, le cri et suivi de Tous les chevaux Antonia Vicens ` Parution octobre 2021 Genre : POÉSIE Collection : Ailleurs est aujourd’hui, domaine catalan édition bilingue Prix : 16 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 144 pages ISBN : 978-2-35963-056-5 Après Lovely (LansKine, 2021) sont publiés ici les trois livres de poésie suivants d’Antònia Vicens. Une écriture pour dire la douleur, l’acceptation révoltée de la réalité et de la souffrance, et ne laisser sur la page que ce cri : « Quand j’ai vu que la vie qui m’attendait resterait dans la plus ancienne tradition patriarcale, j’ai pris la plume avec toute ma capacité de révolte. Comme si c’était un scalpel pour connaître les blessures en profondeur. Ou un creux pour remuer de vieilles servitudes. Pour moi, écrire a été, est liberté. « Anthologie des femmes poètes à Majorque ». Palma, Lleonard Muntaner editor, 2014.
Antònia Vicens (Santanyí, Majorque, 1941), après une longue carrière de romancière et nouvelliste, fait son entrée dans la poésie catalane ces dix dernières années, devenant aussitôt un point de référence incontestable pour les nouvelles générations, avec désormais cinq recueils : Lovely (2009) ; Sota el paraigua el crit (2013) / Sous le parapluie du cri ; Fred als ulls (2015) / Froid aux yeux ; Tots els cavalls (2017) / Tous les chevaux (prix Cavall Verd-Josep M. Llompart de poésie 2018 et Prix national de poésie du Ministère de la culture espagnol 2018) et Pare què fem amb la mare morte (2020) / Papa, que fait-on maintenant que maman est morte.
Extraits :
dSE CASSER LA FIGURE Pas de pain pour tout le monde. Pas d’anges non plus. Le pain sous le bras qu’on t’a promis à ta naissance l’ange gardien que tu devais avoir à ta naissance c’est des mensonges. D’un cœur serré tu vois que seuls quelques enfants ont eu la chance de recevoir des ailes. Jusqu’à ce que finalement ils s’écrasent. Et voici que quelqu’un malgré lui piétine un scarabée.
dESMORRAR-SE No hi ha pa per a tots. No hi ha àngels per a tots. El pa sota el braç que et van prometre en néixer l’àngel de la guarda que et tocava en néixer és mentida. Amb el cor prim contemples com només uns pocs són afavorits d’ales. Fins que al final s’estavellen. Llavors algú sense voler trepitja un escarabat.
la première fois tu frissonnes de ramasser avec ta pelle et ton balai un rat mort que tu le veuilles ou non ses yeux minuscules transmettent la solitude d’un désert de glace la deuxième fois au-dessus du rat tu jettes des feuilles mortes et tu oublies le froid
la primera vegada t’escarrufa arreplegar amb la pala i la granera una rata morta vulguis o no els seus ulls diminuts transmeten la soledat d’un desert de gel la segona vegada al damunt de la rata hi llances fullaraca i t’oblides del fred
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Implosions ` Parution Juin 2021
Anna Gual
Genre : POÉSIE Collection : Ailleurs est aujourd’hui - Domaine Catalan édition bilingue Prix : 15 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 98 pages ISBN : 978-2-35963-054-1
Premier texte ( d’une jeune poète catalane alors âgée de 22 ans, Implosions propose une reflexion sur la nécessité de l’écriture, la difficulté à être, à habiter son corps. Son écriture, en rupture avec les tentations faciles de certaine poésie narrative du quotidien qui a marqué la génération antérieure, renoue avec une poésie exigeante dans le but assumé de poursuivre la découverte des limites du langage, sans abuser des ressources d’une rhétorique qu’elle veut simple, lumineuse, nette, voire tranchante. Elles pose les jalons de sa quête métaphysique dans les pas de ces femmes-poètes qui explorent la vie du corps, le lien à l’autre et tout ce qui fait d’elles un mystérieux maillon dans la chaîne des générations. Ce texte d’une très jeune femme porte l’énergie et les questionnements de cette génération qui cherche à trouver sa place dans la société. L’écriture, exigeante, en appelle au rêve et à la psychanalyse pour essayer de reprendre possession de son corps, de son cœur. Ses textes exposent à la fois une perception délirante du monde et, en même temps, une conscience effrayée de ce que l’auteure traverse. Anna Gual, née à Vilafranca del Penedès (Catalogne) en 1986, est certainement la jeune voix catalane la plus féconde et la plus en vue de sa génération. Plusieurs prix lui ont valu de figurer déjà dans quelques anthologies ainsi que des invitations à différents festivals de poésie dans la Péninsule ibérique ou hors de ses frontières. Certains de ses poèmes ont été traduits notamment à ces occasions, en anglais, français, espagnol, galicien, russe, croate, portugais et italien.
IMPLOSIONS (LaBreu Edicions, Barcelona 2008) Convalescència / Convalescence Teoria del caos / Théorie du chaos L’ESSER SOLAR / L’ÊTRE SOLAIRE (Lleonard Muntaner, Palma 2013), prix Pare Colom. L’evidència / L’évidence Adults / Adultes MOLSA / MOUSSE (AdiA Edicions, Mallorca 2016), prix Bernat Vidal i Tomàs Esborro però m’ho quedo / J’efface mais je le garde EL TUBERCLE / LE TUBERCULE (3i4 Edicions, València 2016), prix Senyoriu Ausiàs March L’hivernar de l’ós / L’hibernation de l’ours Saudade ALTRES SEMIDEUS / AUTRES DEMI-DIEUX (LaBreu Edicions, 2019) qui clôt la trilogie initiée avec Mousse. Conjur / Conjuration AMEBA (à paraître), prix de poésie Rosa Leveroni. Teoria del caos
Théorie du chaos À la surface de ma peau humaine il y a des restes de salive, baisers, caresses, morsures, sperme, suçons, coupures, blessures, coups, plaies, sueur, cicatrices, égratignures, sang, croûtes, bleus, lésions, griffures, gifles, varices, d’ampoules et de brûlures.
A la superfície de la meva pell d’humana hi ha restes de saliva, petons, carícies, mossegades, esperma, xuclets, talls, ferides, cops, llagues, suor, cicatrius, rascades, sang, crostes, blaus, lesions, esgarrapades, bufetades, varius, butllofes i cremades.
Je n’ai besoin ni de piercings ni de tatouages,
No em calen ni perforacions ni tatuatges,
mon corps est une carte.
el meu cos és un mapa.
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Le Paysage après Wang Wei Michèle Métail ` Parution Juin 2021 Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 14 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 224 pages ISBN : 978-2-35963-043-5
Le Paysage après Wang Wei s’est écrit à partir d’un voyage qui commence par l’étude d’un recueil poétique avant de se réaliser « en vrai », confrontation d’un paysage passé et actuel. L’intérêt est bien sûr dans cet écho (reflet ?) entre les vingt vues et les vingt quatrains de Wang Wei (701 - 761). La seconde partie est conçue pour être lue en suivent les images qui sont présentées sur le site de l’université de Chicago. Si les traductions des poèmes de Wang Wei et Pei di existent déjà en français, ici elles diffèrent car elles sont faites en en fonction de la topographie des paysages évoqués, ce qui en change la compréhension. Elles s’accompagnent aussi de commentaires. De même, cette proposition de lire tout en regardant les illustrations ajoutent une dimension visuelle, n’oublions pas que Wang Wei est à la fois poète et peintre. Le livre de Michèle Métail qui sera aussi l’occasion de lectures performées, ce qu’elle nomme pour en montrer toute l’importance, des publications orales, témoigne encore de l’importance accordée à l’écrit, l’oral, le visuel de son travail. Michèle Métail, née le 8 juin 1950 à Paris, est poète et créatrice de « poèmes sonores ». Après des études d’allemand, elle passe un doctorat de chinois portant sur la poésie chinoise ancienne. Boursière du DAAD en résidence à Berlin, elle y a réalisé un travail photographique. Depuis 1973, ses textes au cours de « publications orales ». Diapositives et bande-son accompagnent parfois ses lectures, où elle travaille l’allitération et l’assonance comme un parasitage, un brouillage du sens. Elle est entrée à l’Oulipo en 1975, introduite par François Le Lionnais. Elle a pris ses distances vis-à-vis du groupe, et vit et travaille aujourd’hui en Berry.
En 2019, Michèle Métail reçoit le prix Bernard Heidsieck d’honneur, saluant l’ensemble de son œuvre. Dernières publications : Poète en kit, Matchboox, Voixéditions, Richard Meier, 2010. Anatomie de la littérature en vingt-six planches rehaussées de couleurs & Fichier Casanova. Anatomie du libertinage. VOIXéditions, Richard Meier, 2010. Le vol des oies sauvages. Poèmes chinois à lecture retournée (IIIe siècle - XIXe siècle), Tarabuste, 2011. Writing the Real: A Bilingual Anthology of Contemporary French Poetry (traducteur Susan Wicks), Enitharmon Press, 2016. Donne. Poeti di Francia e Oltre. Dal Romanticismo a Oggi de Valentina Gosetti, Andrea Bedeschi, Adriano Marchetti, Giuliano Ladolfi Editore, 2017. (traducteur Valentina Gosetti) (ISBN 978-88-6644-349-0) Le cours du Danube - en 2888 kilomètres/vers... l’infini, Les Presses du réel, 2018. Portraits-robots, Les Presses du réel, 2019. «Dédale: vous êtes ici. - Dedalo: siete qui.» (traducteur Valentina Gosetti). Anterem. Rivista di ricerca letteraria fondata nel 1976 44.98 (2019) : 62-71. Pierres de rêves avec paysage opposé, LansKine, 2019 Extrait :
15 - LES SOURCES CHAUDES
UN HOMME JEUNE AU VOLANT MERCEDES QUEUE DE POISSON COUPE LA CONTRE-ALLÉE TENTE DE PÉNÉTRER DANS UNE COUR PRIORITAIRE LE CHAUFFEUR DU BUS KLAXONNE PILE PERSONNE NE CÈDE ÉPREUVE DE FORCE LES DEUX VÉHICULES RESTENT BLOQUÉS LES CONDUCTEURS DESCENDENT PLUSIEURS PASSAGERS LES SUIVENT NE VEULENT RIEN PERDRE DE LA CONFRONTATION AUSSITÔT REJOINTS PAR DES PASSANTS L’ATTROUPEMENT ENFLE ÉCHANGE D’INSULTES LES DEUX HOMMES SE RAPPROCHENT SE MENACENT ON PENSE ILS VONT EN VENIR AUX MAINS SE CRIENT À LA FIGURE LES NEZ PRÈS DE SE TOUCHER À CE MOMENT LE CHAUFFEUR LANCE
JE TRAVAILLE MOI SE REJOUE ALORS L’UN DES THÈMES
FAVORIS DE LA LUTTE DES CLASSES TRAVAILLEUR PAUVRE CONTRE HÉRITIER PROFITEUR CANEVAS POTENTIEL D’OPÉRA RÉVOLUTIONNAIRE LE PREMIER REÇOIT LE SOUTIEN DES BADAUDS LE SECOND S’ÉCLIPSE LES PRÉCÉDENTS HISTORIQUES NE MANQUENT PAS YANG GUIFEI PRÉCIEUSE CONCUBINE CONFORTA SON RÔLE AUPRÈS DE L’EMPEREUR FIT BÉNÉFICIER SES PROCHES DE SES LARGESSES PALAIS ARGENT TITRES DE NOBLESSE CINQ FAMILLES DU CLAN YANG PARADAIENT DANS LES RUES SANS RETENUE LEURS CORTÈGES ÉTALAIENT UN LUXE DISPROPORTIONNÉ SEPT-CENTS BRODEUSES TRAVAILLAIENT AUX ROBES DE SOIE DE LA JEUNE BEAUTÉ ÇA JASAIT FORT DANS LE PEUPLE PARFOIS DES CHARS DÉCORÉS PIERRERIES ET JADE SE DIRIGEAIENT VERS LE MONT LI SORTI DE XI’AN LE BUS TRAVERSE PAYSAGE URBAIN INDUSTRIALISÉ
2ème partie traduction et commentaire des poèmes de Wang Wei à lire en suivant sur le site de l’université de Chicago le déroulé du rouleau.
5 – L’ENCLOS DES CERFS
La montagne est vide personne en vue Seules des voix en écho retentissent Les rayons du couchant pénètrent la forêt profonde Jettent de nouveau leur lumière sur les mousses vertes Y’a personne dans la montagne. On ne dirait pas autrement dans la langue moderne. Ici la silhouette humaine s’est déplacée entre premier et deuxième vers, circule dans le poème le plus célèbre de Wang Wei. Le possible sens allégorique ne parle plus au lecteur de bouddhisme, Paradis de l’Ouest côté du couchant. Il reste vingt mots, image universelle, intemporelle, quintessence de tous les paysages, comme une séquence cinématographique avec travelling, effet zoom au dernier vers. Le lecteur se promène, mais quel chemin suit Wang Wei quittant la croupe aux Bambous clairsemés jusqu’à l’enclos. Aller voir plus loin sur le rouleau, avant de découvrir la haute barrière derrière laquelle gambadent cerfs et biches.
Puis revenir sur ses pas suivant le fil du recueil.
Au crépuscule du soir voir la montagne vide Pour le seul plaisir de l’hôte solitaire Ne rien connaître aux affaires de la forêt profonde Pourtant s’y trouvent les traces d’un daguet
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La Línéa Audrey Regala ` Parution novembre 2021 Genre : POÉSIE Prix : 16 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 96 pages ISBN : 978-2-35963-059-6
En 2016, j’entreprends une marche de 74 jours, seule, pour relier Marseille à Gibraltar. Environ 1700 kilomètres séparent les deux villes. Pour parcourir cette distance, je choisis de longer la côte méditerranéenne, cap vers le sud, à la frontière entre terre et mer. Cette ligne est mon repère, ma carte et mon chemin. L’écriture s’impose. Les mots s’accumulent au rythme des kilomètres. À mon retour, entre relectures et prélèvements, le projet de la Línea se dessine, s’extirpe du territoire, trouve sa forme. La Línéa est son premier livre. Née en 1991, Audrey Regala est une artiste plasticienne récemment diplômée de l’École Supérieure d’Art et de Design Marseille Méditerranée. Son travail d’écriture se développe parallèlement à son travail vidéo. Il questionne le rapport au territoire et
plus particulièrement les espaces de frontière, de lisière. En 2016, à l’issue d’une marche solitaire de trois mois, sa position d’artiste itinérante se renforce. L’édition de « La Línea » confirme cet engagement. Audrey Regala vit et travaille actuellement à Marseille. Elle multiplie les vidéo-projections dans les espaces naturels de la région qu’elle arpente à pied. Le cadre classique de l’écran de cinéma est remplacé par le territoire lui-même. Le court métrage projeté raconte le site depuis ses détails jusqu’au paysage dans son ensemble. En lien étroit avec ce travail, l’écriture d’Audrey Regala accompagne et prolonge ses rencontres avec les espaces. Par prélèvement de fragments dans son journal de bord, elle retrace, relie, nous ramène au site. On peut retrouver son travail sur le site audreyregala.pb.gallery Extrait L’eau la gare monter descendre les reliefs les rails sentier tunnel colline la ville la gare le bâtiment centre-ville la gare la nationale flanc gauche station service bâtiments béton les façades la chaux
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Le point de voir Olivier Apert
` Parution novembre 2021 Genre : POÉSIE Prix : 15 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 96 pages ISBN : 978-2-35963-060-2
Le point de voir n’est pas le point de vue. Il en est même l’avers intelligent, lucide, ironique, sentimental enfin, tout ce qui compose une fiction vraie ponctuée de souvenirs précis. Un livre qui dresse une cartographie de tous les affects. Le point de voir : une cartographie. On y croise la mémoire d’une 404 break, les toilettes du Meurisse, la traduction d’un menu à Potsdam, une épitaphe, un vieux chameau désossé, un double, un Docteur improbable qui donne des conseils, trois jeunes filles sur la plage du Racou. Et le tout fait un roman. Olivier Apert est poète, essayiste, dramaturge, librettiste et traducteur. Membre du comité de la revue Po&sie. Il a travaillé au théâtre avec le metteur en scène Nicolas Hocquenghem ; en danse avec les chorégraphes Sylvain Groud et Muriel Piqué. Ses lectures sont musicalisées par le compositeur et musicien David Tuil.
Parmi ses derniers livres : En poésie Si et seulement Si, Editions Lanskine, 2018 Upperground, Editions La rivière échappée, 2011 En essai Baudelaire, être un grand homme et un saint pour soi-même, Editions Infolio, 2009 Gauguin, le dandy sauvage, Editions Infolio, 2012 Robert de Montesquiou, Souverain des choses transitoires, Editions Obsidiane, 2016 En traduction Blues sur paroles (une anthologie du Blues), Editions Le temps des cerises, 2019 Mina Loy, Il n’est ni vie ni mort, Poésies complètes, Editions Nous, 2017 Women (une anthologie de la poésie féminine américaine du XXème siècle) Editions Le temps des cerises, 2014 Extrait Veille. 5 au jardin des Tuileries, Lady B. & le Dr D. se saluèrent autour d’une barbe à papa rose et noire : les commodités tendancieusement vulgaires du Meurice* n’étaient qu’à 2 pas : au bar deux vieux requins au swing élimé tentaient de jouer pour personne – enfin. la pucelle dorée n’était qu’à 2 pas – si fière de son socle solitaire et luisant – enfin une bergère qui ne finirait pas dame-pipi ! un jour peut-être elle baptiserait son fils du nom d’Adolf : elle avait cru entendre murmurer que Gilles avait mauvaise réputation : Lady B. et le Dr D. continuèrent à déambuler au rythme lent de l’Histoire – à deux pas de là *Meurice : hôtel
Sommeil (IL Y A bien ce bouledogue nain à la gueule de travers, aux yeux exorbités et qui peu à peu rétrécit jusqu’à mimer une carapace de crapaud allant se nicher au creux d’un pavé taillé en coquille saint jacques. Qui n’a pas envie de l’écraser alors que dans la chambre anxieusement ouverte à tous les passages, des inconnues voilées repoussent à même le sol des têtes de lit en chêne sculpté. Il suffit pourtant d’uriner en silence sur le crapaud-bouledogue aux babines de travers.)
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Difficile d’en sortir Paul de Brancion Parution janvier 2022 Genre : POÉSIE Prix : 14 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 72 pages ISBN : 978-2-35963-051-0
Difficile d’en sortir est une réflexion sur la manière dont le pouvoir s’exprime notamment à travers l’emploi du vouvoiement dans la sphère privée et publique. Chaque texte s’ouvre sur un extrait détourné et plein de drôlerie d’une fable de la Fontaine. La deuxième partie, Maître Corbarek XXI est une fable de circonstance sur le Covid. Maître «Corbarek» observe les hommes « malades de la peste » et essaie d’en tirer une leçon « qui vaut bien un fromage sans doute. » Écrivain de romans et de poésie, Paul de Brancion est rédacteur en chef et fondateur de la revue SARRAZINE (www.sarrazine.net). Il s’implique régulièrement dans des projets artistiques transversaux notamment avec des compositeurs de musique contemporaine, organise et anime les Rendez-Vous du Bois Chevalier, rencontres annuelles consacrées à la littérature, aux sciences et à la poésie. Il dirige le café/librairie parisien L’ours et la vieille grille et aux éditions LansKine, la collection Régions froides. Quelques publications de poésie Ma Mor est morte, poésie en prose, éditions Bruno Doucey 2011 Rupture d’équilibre, éditions La passe du vent, 2017 L’ogre du Vaterland, éditions Bruno Doucey, 2017 Tu veux savoir comment je m’appelle ?, éditions LansKine, 2019 Glyphosate for ever, Rougier V. Ed., 2020 ... de romans Le Château des Étoiles, étrange histoire de Tycho Brahé, astronome et grand seigneur, biographie romancée, éditions Phébus 2005. Traduit en danois, brésilien et tchèque L’enfant de Cederfeld, roman, éditions Albin Michel 1991
Extrait 1 Dans le courant d’une onde pure
vous avez cette facilité faculté de décider impérativement de toute chose
nous étions des nains des riens sous les rudiments des frondaisons du monde contraints à tenir compte des lois rédigées par ce vous impérial et distant ce qui conduit à rechercher par quel truchement l’impérieuse nécessité édictée par/pour vous malgré vous s’est traduite en impossibilité de transgresser Extrait 2 Maître Corbarek XXI sur un cabinet de consulting perché tenait dans son blanc-bec un Covid (XIX) alléché mutant phénoménal issu des faveurs inouïes des Ohms ou plutôt des Fhoms qui par égocentrisme et géocentrisme effrontés avaient fait son lit
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RÉACTEUR 3 [Fukushima] Ludovic Bernhardt ` Parution novembre 2021 Genre : POÉSIE Prix : 13 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 64 pages ISBN : 978-2-35963-048-0
RÉACTEUR 3 [Fukushima]est une exploration des images produites par les robots explorateurs décontaminateurs de la centrale nucléaire de Fukushima, notemment le robot Little Sunfish qui, le premier, a réussi a s’aventurer dans les eaux radioactives du réacteur 3 de la centrale. Ce poème veut enfoncer le langage dans les toxicités visuelles sombres et granuleuses de la catastrophe techno-scientifiques dont Fukushima reste un symbole le plus désastreux. C’est aussi la naissance de zones interdites à l’homme par leur haut degré de contaminations radioactives, raison pour laquelle les robots se substituent à l’être humain pour les explorer. RÉACTEUR 3 [Fukushima] est donc un texte sur la catastrophe, la robotisation du monde contemporain mais aussi sur les images machiniques. RÉACTEUR 3 [Fukushima] est conçu comme un livre/lecture performée/installation Ludovic Bernhardt, écrivain et artiste visuel (diplômé du Fresnoy) aborde l’écriture comme élément rhizomatique intégré à son travail artistique, ses installations et ses lectures performées. Ludovic Bernhardt, écrivain et artiste, diplômé du Fresnoy, manipule des signes idéologiques contemporains, textuels et iconiques. À travers l’installation et la littérature, en passant par le curatoring, il interroge certains symptômes de la globalisation. Il vit et travaille actuellement à Paris après avoir vécu six années à Istanbul Dernière publication : Work Bitch (éditions JOU)
---------------------/ Quand un son de cloche synthétique annonce le bain, le robot Toshiba fixe son objectif à revers des écrans de contrôle [dix écrans et trois contrôleurs en uniforme]. Sa mission sera de démanteler la centrale, supprimer cinq-centsoixante-six barres de combustibles engoncées dans la cuve de refroidissement. En déviant les globes oculaires, ce que l’on voit, c’est un bras retirant le combustible des assemblages de barres. En simulation. À distance. Vision intacte. Propriété.
---------------------/ Les mots ont la vie longue dit-il, écumant son doute sous des rayons de nucléons. Rentré chez lui, l’homme sermonne son double. Crise de panique dans le câble son, audio dévoré par des rotors d’hélicoptère. La lettre équivalente se délite en lui. L’usine se plie, dessous. Si on reprend les sondes robotiques, qu’apprendon ? Que les faces cachées du problème se fissurent.
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Les corps caverneux Laure Gauthier ` Parution février 2022 Genre : POÉSIE Prix : 15 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 136 pages ISBN : 978-2-35963-057-2 Les corps caverneux (LansKine, septembre 2021) constituent un récit poétique construit en huit séquences. Le titre fait allusion au désir sexuel dont la force insurrectionnelle se manifeste dans le livre notamment à la séquence « désir de nuages « et « les corps cav «. Néanmoins, derrière l’allusion à nos anatomies désirantes, les « corps caverneux « désignent ici, avant tout, les cavernes en nous par analogie avec les cavernes préhistoriques : les corps caverneux sont donc ces espaces vides, ces trous ou ces failles, que nous avons tous en commun et que notre société de consommation tente de combler par tous les moyens : achats, faits divers etc. Il ne s’agit pas de cabanes, de lieux précaires et provisoires à habiter hors de nous, mais d’espaces solides et intimes à défendre avant que d’aller lutter à l’extérieur. Dans chacune des séquences est évoquée une nouvelle attaque contre ces espaces intimes de respiration et de liberté, en réaction à laquelle une musique émerge, une musique de nos cavernes, qui nous permet de nous cabrer et de rester vigilants. Laure Gauthier est née le 10 juin 1972 à Courbevoie. Elle vit et écrit à Paris. Elle obtient en 2003 un doctorat en études germaniques et enseigne depuis 2005 à l’université de Reims-Champagne-Ardenne (URCA). Depuis 2019, elle y enseigne dans un cursus « arts de la scène contemporaine «. Elle est l’auteure de textes de poésie, de prose, d’essais et de textes pour œuvres multimédias. Son travail poétique se poursuit par différentes collaborations avec des artistes contemporains notamment dans le domaine du son : ainsi collabore-t-elle avec différents compositeurs contemporains comme Fabien Lévy, François Paris, Núria Giménez-Comas, Sofia Avramidou, Xu Yi ou encore Pedro Garcia Velasquez : elle travaille à la fois à des pièces musicales et à des installations transmédias.
LIVRES (POESIE)je neige (entre les mots de villon), LansKine, 2018. kaspar de pierre, La lettre volée, 2017. la cité dolente, châtelet-Voltaire, 2015 marie weiss rot / marie blanc rouge, Delatour, 2013. ALBUM (CD-Livre) Eclectiques Cités, un album transpoétique, Acédie58, février 2021. LIVRES TRADUITS La città dolente, bilingue italien / français, traduzione di Gabriella Serrone, Macabor, 2018. kaspar di pietra, bilingue italien / français, traduzione di Gabriella Serrone, Macabor, février 2021. kaspar aus stein, übersetzt durch Andreas Unterweger, Edition Thanhäuser, à paraître avril 2021. Rodez blues (extrait) Il pleut encore sur rodez d’une pluie déjà vue une pluie presque chaude hors-saison Il pleut toujours sur rodez d’une pluie sans printemps des gouttes qui tombent avec rebond comme du blues nécessairement Tu te souviens sans doute des bonds et rebonds de l’eau près du granit rose qui tombent en chantant qui tombent exactement comme des notes bleues regardant
Une Rapsodie pour qui ? (extrait) Après les caisses, tu en as pour ton argent, toutes les viandes et même plus toutes les viandes à perte de vue le veau d’or aux hormones ça te booste la phéromone Fais-toi sauter les bretelles avec le ragoût Le veau est tellement gros qu’il ne tient pas debout pas grave, on le sangle Tu es tellement gros que tu ne tiens pas debout près de la bretelle d’autoroute Roule-toi vers le plein vers le plein Digère le trop-plein du vide
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Trouée Maud Thiria ` Parution février 2022 Genre : POÉSIE Prix : 14 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 80 pages ISBN : 978-2-35963-058-9
-Texte intime relatant l’expérience vécue d’une forme de maltraitance du corps féminin, Trouée tente de dépasser dans le même temps, qui est un temps infini et indéfini, cette intimité pour en faire une expérience au visage de toutes. Trouée de son moi pour un « tu » d’une humanité sans limites faisant corps face à une violence sans limites. Trouée vers une image d’envol pour respirer dans une dernière vision quand le cou étranglé ne sent qu’un filet d’air. Trouée que seul rend possible le langage poétique, ses rythmes, ses traces et ses signes, pour formuler cet indicible, dans un chant coupé, sur le papier couché comme un corps sur le plancher. Maud Thiria est poète et artiste. Elle a publié deux livres aux éditions Æncrages & Co, Mesure au vide en 2017 et Blockhaus en 2020 qui a reçu le Prix international de poésie Yvan Goll 2021. Ses textes comme les « traces » qu’elle réalise à main nue inscrivent le corps au cœur de son travail autour de la disparition et de la mémoire, de la maladie de l’être humain et de son environnement, de l’empêchement à dire et à être. Elle a obtenu en 2021 une résidence d’écrivain Ile de France au sein de services gériatriques et psychogériatriques de trois hôpitaux parisiens.
vois la mer monter en toi terre ouverte en contrebas du corps chemin osseux terrain vague veines saillantes jus qui coule mer perdue rouge morte
toi l’émiettée arrachée à la nuit parlant au nom de sa langue d’absence sa langue coupée cousue de mots – brave bave bavarde – une langue de croûte humaine partagée connue seule reconnue et qui coule ici à travers
Editions LansKine
Amnésie collective Koleka Putuma ` Parution mars 2022 Genre : POÉSIE collection Régions Froides - Afrique du Sud livre bilingue anglais/français Prix : 16 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 224 pages ISBN : 978-2-35963-063-3 L’Afrique du Sud contemporaine est construite sur une identité nationale qui se caractérise par un traumatisme collectif permanent et son effacement simultané, une «Amnésie collective». Les thèmes qu’aborde Koleka Ptuma sont l’amour, la religion, les identités féminine, noire et queer, l’héritage de l‘apartheid... Elle pointe et dénonce le machisme qui règne jusque dans les milieux les plus «progressistes», la violence homophobe de la société sud-africaine, le manque de visibilité et les discriminations dont sont victimes les lesbiennes, entre autres dans son poème intitulé No Easter Sunday for Queers, (Pas de dimanche de Pâques pour les queers) qu’elle a adapté au théâtre. Ses poèmes, qui demandent avant tout «JUSTICE !», ont inspiré et accompagné de nombreuses manifestations et mouvements féministes et étudiants. son livre pose la question du genre en littérature et traduire Collective Amnesia implique de recourir au langage non genré, ce qui en français suppose des choix - adjectifs, participes passés, pronoms personnels - tout en veillant à ne pas gêner la lecture ce qui a été parfaitement réussi par le traducteur Pierre-Marie Finkelstein. Koleka Putuma, née à Port Elizabeth (Afrique du Sud) le 22 mars 1993), est une poétesse, dramaturge et metteuse en scène de théâtre sud-africaine. Fille de pasteur, elle est titulaire d’une licence (B.A) en études théâtrales et arts du spectacle de l’Université du Cap. Alors qu’elle est encore au lycée, elle écrit un poème remarqué sur le VIH et le sida. En 2014, étudiante, elle remporte le championnat d’Afrique du Sud de slam et met en scène sa première pièce, Uhm, qui traite de l’influence de la langue anglaise dans son pays. Auteure de poèmes, de pièces de théâtre pour jeunes enfants et pour bébés, elle produit et met en scène des spectacles qui remportent un grand succès et lui valent plusieurs prix. Son poème Water paru en 2016, qui figure aujourd’hui au programme des lycées en Afrique du Sud et
jusqu’en Suède, évoque la mémoire de l’eau, des océans - les bateaux chargés d’esclaves, l’arrivée des Européens en Afrique, l’hydrocolonialisme - (thème cher à Ronelda Kamfer, autre poétesse sud-africaine) et rappelle que l’accès à l’eau a aussi une dimension politique et historique. C’est le début d’une renommée qui dépasse vite les frontières de son pays natal. Son premier recueil de poèmes, Collective Amnesia, publié en 2017, est une véritable tempête sur la scène littéraire sud-africaine et lui vaut un succès immédiat ; vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, plus gros succès de librairie de toute l’histoire de l’Afrique du Sud pour un ouvrage de poésie, récompensé par de nombreux prix littéraires, régulièrement réédité, étudié dans les lycées et les universités, il est traduit peu après sa parution en espagnol, en allemand, en danois, en suédois et en néerlandais. D’autres traductions, notamment en italien et en portugais, sont en préparation. Encensée par la critique (la Johannesburg Review of Books la qualifie de «génie»), Koleka Putuma est invitée à des festivals de poésie aux États-Unis et dans plusieurs pays d’Europe (Allemagne, Angleterre, Pays-Bas, Suisse, Suède). Elle a fondé Manyano Media, une société multidisciplinaire qui produit et promeut les oeuvres d’artistes noirs et queer. EAU TSV Le souvenir des promenades sur la plage la veille du nouvel an, je le partage avec mes cousin.e.s et avec la plupart de celles et ceux qui ont grandi dans une famille noire. Les ancien.ne.s nous interdisaient de nous éloigner du bord de piquer des fous rires, de nous éclabousser avec nos collants noirs et nos sacs en plastique du Shoprite noués autour de nos extensions toutes neuves, nous interdisaient de surfer sur les vagues par crainte que nous ne devenions une masse noire que balaie la marée et qui plus jamais ne revient, comme des déchets. Les ancien.ne.s nous l’interdisaient comme si l’océan souffrait d’une intoxication alimentaire. Souvent je me demande pourquoi j’ai l’impression de me noyer à chaque fois que je regarde au fond de l’eau, et pourquoi je me sens si incroyablement petite. Souvent j’entends cette blague sur les Noir.e.s qui ne savent pas nager, sur les Noir.e.s qui ont peur de l’eau. Nous sommes l‘objet de leurs moqueries et nous aussi, nous avons souvent ri de nous-mêmes de la façon dont nous nous essuyons le visage quand nous sortons de l’eau. Regardez-les : on les croirait sorti.e.s tout droit d’Alerte à Malibu, Regardez-nous : rebelles, prenant des poses, les cheveux en bataille. Pourtant, dès que notre peau entre en contact avec l’eau, c’est comme si les roseaux se souvenaient qu’ils furent aussi des chaînes, comme si l’eau qui bouillonne voulait vomir en bloc esclaves et navires sur la grève, tous et toutes au grand complet, comme quand ils et elles ont embarqué, levé l’ancre et sombré.
Editions LansKine
Tache jaune/Monochrome bleu/sorte de blanc ` Parution mars 2022 Genre : POÉSIE Prix : 14 euros Format : 15 x 22 cm Nombre de pages : 88 pages ISBN : 978-2-35963-064-0
Un conte nous est-il prédestiné, reflet de notre histoire, passé, présente et inconsciemment nous faisons notre cette histoire. L’auteur va, lors d’un voyage au Danemark, un peu par hasard dans la maison d’Andersen. Cette visite onirique le conduit à la rencontre de son histoire familiale préfigurée par un conte d’Andersen lu alors qu’il était enfant. Mais voici que les « indications muettes » se mettent à vibrer, à résonner. Comme un appel, un sursaut ! Un jeu d’enfant?Une comptine Jensens, Brohus, Odense… Et tout est relancé ! On accélère. On rentre dans le jeu. Là-bas, au bout de la rue, comme un estuaire sonore, la maison d’un conteur. C’est un refuge pour nos mots affaiblis. Un lieu où toutes les histoires, même effacées des mémoires, reprennent vie. Éric Villeneuve est né le 22 mars 1959, à Lyon. Bien qu’« Eric Villeneuve » ne soit pas un nom de plume, dans le registre biographique on ne trouve à lui associer que des titres de livres : des romans parus depuis 1981, Grouge, Le Morticien, La Lune seule, Aventures dans l’île de Juillet (tous chez P.O.L. Éditions).
Extrait Est-ce donc cela, un conte ? Une histoire que l’on improvise, en état de faiblesse ou de sidération, à la faveur de quelques mots nouveaux ? En tout cas, l’âge que l’on a, aux portes du conte, et l’âge que l’on a, en son sein (tel que l’on s’y projette), ce n’est pas le même. A l’intérieur du conte, on remonte si naturellement vers la source qu’aussitôt on rajeunit. * « Jensens », « Brohus », « Odense », telle est l’histoire, à la source. L’histoire, improvisée, d’un vêtement de pluie – coupe-vent rouge, dans le cas de la jeune fille, et ciré jaune, mettons, pour moi (comme quand j’étais enfant et que le jaune était ma couleur préférée).
SCIENCES HUMAINES
DU MANAGEMENT ET AUTRES CHRONIQUES ALAIN FREUDIGER DU MANAGEMENT ET AUTRES CHRONIQUES
Alain Freudiger Face à un monde qui devient de plus en plus complexe, il est bon d’avoir des éclairages originaux et singuliers. C’est ce que propose Alain Freudiger avec ce recueil de chroniques. Celui-ci accorde une large place à la description critique du management, logique folle qui a envahi toutes les sphères de nos vies. A la manière d’un Roland Barthes avec ses Mythologies, Alain Freudiger décortique les injonctions à l’évaluation et à l’auto-évaluation, au remplissage de fichiers excel, à la définition d’objectifs de performances que l’individu moderne ne peut atteindre qu’au prix de sa propre auto-aliénation. En adepte de l’art du « braconnage » tel que préconisé par Michel de Certeau, l’auteur propose néanmoins quelques pistes afin d’enrayer le « cancer gestionnaire » qui s’empare de plus en plus de chaque pan de nos sociétés et de nos existences contemporaines. Pamphlétaire, ironique et précise, la plume d’Alain Freudiger opère des frappes chirurgicales là où ça fait mal et utilise l’humour comme baume là où c’est nécessaire. Faisant appel à la logique, à l’histoire, à la culture populaire ou à la littérature, ces chroniques sont d’abord parues en revue de façon éparse pour être ici rassemblées pour la première fois et remises en forme dans une composition nouvelle.
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Distribution Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch
Distribution France - Belgique : Serendip-Livres 10 Rue Tesson FR - 75010 Paris Tél.: ++33 14 038 18 14 www.serendip-livres.fr
Alain Freudiger est né en 1977. Il a étudié l’histoire du cinéma et s’est illustré comme critique pour la revue «Décadrages». Il est également auteur de pièces sonores et travaille aux archives de la Radio Télévision Suisse. Son œuvre littéraire est composée de romans (Liquéfaction, Hélice Hélas, 2019), d’un recueil de nouvelles (Espagnes, La Baconnière, 2016) et de pamphlets (Morgarten, Hélice Hélas, 2015).
— Collection : Paon dans ton Q.I ! Genre : Chroniques Sujets abordés : Management ; Capitalisme tardif ; Aliénation — Format 16x22 cm, 184 pages ISBN 978-2-940700-12-7 CHF 22 / EUR 16 Parution 1er mars 2022, Suisse, France et Belgique.
DU MANAGEMENT ET AUTRES CHRONIQUES
L’IMBÉCILLITÉ GESTIONNAIRE Dans l’histoire de la bêtise humaine, il y a eu différents stades, souvent inattendus, toujours consternants. Aujourd’hui, nous en sommes arrivés à celui de l’imbécillité gestionnaire. De la gestion et du management devenus à la fois universels, totalitaires et irrémédiablement stupides. Vous en avez marre de remplir des tableaux rigides, de suivre des procédures abracadabrantes? De voir gonfler les intermédiaires et autres parasites en lieu et place de véritables interlocuteurs ? De passer plus de temps à chiffrer vos activités qu’à les effectuer et à les vivre ? De devoir faire coïncider la réalité avec la planification, et de la faire entrer dans des grilles inappropriées mais seules tenues pour vraies ? Vous n’êtes pas le seul. Tout le monde, à des degrés divers, citoyens, salariés, consommateurs, abonnés, patients, usagers, clients, vacanciers, locataires, internautes, a souffert et pesté contre l’invasion gestionnaire. Mais politiquement, il n’y a curieusement pas de relais. La gauche défenseuse des conditions de travail critique-t-elle l’omniprésence de la gestion ? Non. La droite prompte à dénoncer la bureaucratie critique-t-elle l’omniprésence de la gestion ? Non. Il est pourtant temps de s’attaquer au problème ! Si tout le monde ressent, avec plus ou moins de précision et d’acuité, le mal, encore faut-il le définir et le circonscrire, établir un diagnostic. Car mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde, dit-on. Dès lors, comment nommer cette prolifération de la gestion : Gestionnite ? Imbécillité gestionnaire ? « Empire du management »1 ? Cancer gestionnaire ? D’ailleurs, faut-il préférer le mot de gestion, ou celui de management ?
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DU MANAGEMENT ET AUTRES CHRONIQUES
Le chantier qui s’ouvre est grand et important. Il va consister en plusieurs étapes. D’abord nous allons dresser le constat et l’état des lieux de la vie sous gestion. Ensuite, nous analyserons certains des effets et certaines facettes du tout-gestionnaire. Pour finir, nous développerons des pistes de court-circuit et de résistance, voire des issues à ce totalitarisme imbécile. Les observations et remarques qui suivent ont été faites aux quatre coins du monde par d’innombrables personnes, mais surtout en Occident. Elles concernent en premier lieu le monde du travail : mais pas seulement, car la gestion s’est imposée partout et envahit toutes les couches de la vie. D’abord, un petit retour en arrière est nécessaire. Si la logique gestionnaire est plus ancienne que cela, c’est pourtant à partir de 1945 qu’elle va se déployer de manière généralisée, avec une accélération dès les années 1970 sous la bannière de ce qu’on a appelé le New Public Management. A cela, plusieurs causes concourent : les désastres de la Seconde guerre mondiale ont, semble-t-il, définitivement invalidé et disqualifié les idées de Progrès et la confiance en la direction par les hommes de la destinée des sociétés. Dès lors, et prenant appui sur l’essor de la cybernétique, une « gouvernance » à la fois scientifique et rationnelle qui fonctionnerait par input vers output, renseignée à chaque fois par la rétro-action d’un thermostat (nous reviendrons sur le thermostat), paraît préférable à l’arbitraire et à l’idéologie, fussent-ils généreux et émancipateurs. Foin de grands idéaux, l’efficacité pratique : c’est le triomphe de la raison utilitaire, qui, après avoir mis à bas les « grands récits » (philosophie postmoderne), n’invoque plus d’autre idéal que la bonne gouvernance et place son salut dans la bonne gestion.
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Payer le mal à tempérament Un livre de 102 pages au format 16x22 cm. Impression numérique des pages intérieures sur bouffant et couverture en typographie sur papier keaykolour lin.
Dans ce livre qui rassemble deux articles parus en 1981 dans la revue Topique, la philosophe Simone Debout revient sur l’apport décisif de la pensée de Donatien Alphonse François de Sade dans la construction du système imaginé par l’utopiste Charles Fourier : l’Harmonie. La présentation par Emmanuel Loi est un trait — une lance — vers Simone Debout qui a résisté à toutes les défaites du XXe siècle et su garder hautes les exigences
nverseraient re ils , es rt fo ns io ss pa s de « Avec » les maîtres et les préjugés.
d’une vie passionnée. Dans une langue riche et précise, elle montre comment ces deux penseurs Sade et Fourier en faisant la critique des « moralistes » des Lumières et de la Révolution française ont pointé les limites et les dérives d’une civilisation, la nôtre, où le mouvement passionnel est entravé, suborné par le fétichisme de la marchandise et où la réalité
Parution : décembre 2021 EAN : 9782914363242 Prix public : 20 €
du crime a dépassé la fiction Sadienne. Simone Debout insiste sur la découverte extraordinaire de « l’attraction passionnelle » et sur la capacité d’émancipation toujours neuve ouverte par l’usage immodéré des passions…
Un extrait du texte de présentation d’Emmanuel Loi (ci-dessous les pages 1, 3, 4 et 5) est disponible sous la forme d’un diaporama sur le site des
Les auteurs
Simone Debout-Oleszkiewicz (19192020), philosophe proche de Maurice Merleau-Ponty et de Jean-Toussaint Desanti, François Cuzin qui furent ses camarades de classe, elle participe activement à la Résistance à Paris et Grenoble. Elle découvre Charles Fourier après la guerre, fait republier l’ensemble de ses œuvres (dont des manuscrits inédits trouvés à la Bibliothèque de France). Elle est l’auteure de plusieurs livres et de nombreux articles en revues. Citons : Griffe au nez, Anthropos, 1974, réédition Payot, 1999 ; Correspondance avec André Breton, Claire Paulhan, 2019. Un film remarquable : Charles Fourier, l’illusion réelle a été réalisé avec elle en 2008 par Martin Verdet, Nicole Chosson et Annie Trassaert.
Emmanuel Loi est né dans les Vosges en 1950 et vit actuellement dans les Alpes-de-Haute-Provence. Son œuvre de près d’une trentaine d’ouvrages touche des domaines aussi différents que le théâtre, la critique d’art et des essais. Il s’intéresse particulièrement aux auteurs objets d’une malédiction ou d’une méprise. Ses dernières parutions : « Artaud » dans la revue L’Infini, Prendre part, Serre du Doux, Marseille amor et Le Jeu de Loi au Seuil…
Contrairement au divin marquis, Fourier ne concentre pas leur puissance [celle des passions] en une seule direction. Il ne retourne pas le désir sur lui-même. Il multiplie les divers élans les uns par les autres : centrant tout sur le sentiment le plus puissant de tous, l’amour, « pivot de société ». Il se rattache lui aussi à la tradition chrétienne mais au contraire de Sade, il ne cherche pas à détruire les illusions, il veut — déjà — les réaliser, reprendre leur bien à la religion et à la morale, transférer l’amour et l’énigmatique exigence du ciel ou de l’idéal sur la terre. Pas du tout incapable de penser la violence, « l’audace du désespoir », il vise aussi résolument à en sortir que Sade à s’y enfoncer, à l’aggraver.
éditions Quiero… La gravure sur bois reproduite sur la couverture (et ci-dessous) est l’œuvre de Renaud Eymony.
L AU R A P E T E R S E L L KÉVIN CERTENAIS
RÉGIME GÉNÉRAL POUR UNE SÉCURITÉ SOCIALE DE L’ALIMENTATION
L AU R A PETERS ELL KÉVIN C ERTENA IS
LL RSE ETE NAIS E RA P L AU N C E RT L I ERSEL KÉV A PET IS L L AU R RTENA ERSEL E T C E P N I A KÉV NAIS L AU R CERTE KÉVIN
R ÉG I M E GÉNÉRAL ME RÉGI RM L RÉGI ÉI AE RÉMGEIM E É NG R E M I É M G I G É G R É L R A GÉ R NÉ GÉRA L E L GÉNÉ NÉR RAL A É R N É RÉGIME É N AL G É G GÉNÉRAL E M I G É R RÉGIMEL L A R RÉGIME É ÉRA GÉN N É G E IM G É R GÉNÉRAL GÉNÉRAL
L AU R A P E T E R S E L L L K É V I N C EARUTREAN A P IES KÉV IN C TERSEL L ERT ENA IS
L ERSEL A PET NAIS L AU R E T R E C KÉVIN L AU R A P E T E R S E L L KÉVIN CERTENAIS PO
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L C IA É SO ERSEL ELL A PET S S É C U R ITAT IO N ETERS IS NAIE L AU R URA P C E RPTOEU R U N ’A L IM E N T L ALE ENA N I V KÉ IA V I N C E R T C DE L SO É KÉ C U R IT
E SÉ SO C IA LE SO C IA LEPO U R U N LI M EN TAT IO N U R IT É U R IT É L LU R U N E SÉ C D E L’AL A U R A P E T E R S EPO N N E SÉ C TAT IO N EN M LI PO U R U A LI M EN TAT IO A A I S D E L’ D E L’ KÉVIN CERTEN POUR UNE SÉCURITÉ SOCIALE DE L’ALIMENTATION SO C IA LE U R IT É N N E SÉ C PO U R U A LI M EN TAT IO D E L’
SO C IA LE U R IT É N N E SÉ C PO U R U A LI M EN TAT IO D E L’
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L A U POUR RITÉ SOCIA LE R A P UNE USÉCU EPTO E R RU S EE LSLÉ L’ALIMN K É V I N CDE ENTA C U R IT TION ER T ED E N LA’AILSIM É SOC IA E N TA T IO N
PO UR UN E SÉC UR ITÉ SO CIA LE DE L’A LIM EN TAT ION
Régime Général n’est pas un livre de recettes minceur. Il s’attaque à la question du patriarcat. Régime Général n’est pas un livre sur les bananes. Il parle de l’exploitation des peuples par les multinationales. Régime Général observe notre système alimentaire sous toutes ses coutures et propose de quitter la table pour renverser l’ordre établi. Les réflexions qu’il présente s’inspirent des travaux du sociologue Bernard Friot sur l’une des grandes conquêtes de la classe ouvrière : le régime général de Sécurité sociale.
LE
L’ouvrage repose sur cinq piliers : 1 – Qui travaille et dans quelles conditions ? 2 – Qui possède les terres et les outils de la filière alimentation ? 3 – Qui décide de ce que nous mangeons ? 4 – Qui a le pouvoir sur l’investissement ? 5 – À qui profite le système ? Ces questions sont imbriquées et traversées par des visées féministes et postcoloniales. Elles permettent d’appréhender le système alimentaire (production, transformation, distribution et consommation) dans sa globalité et d’interroger nos pratiques sociales liées à la nourriture. Régime Général ébauche une Sécurité sociale de l’alimentation financée par une nouvelle cotisation. Ses caisses conventionneront des collectifs de travail en copropriété d’usage, verseront un salaire à vie aux travailleuses et aux travailleurs et seront gérées par les habitant·es des territoires concernés et par les salarié·es des entreprises conventionnées. Elles définiront les critères de conventionnement et décideront des investissements à réaliser. Par ailleurs, les caisses de Sécurité sociale de l’alimentation verseront à chaque résident·e une allocation mensuelle utilisable dans les entreprises conventionnées et subventionneront un service public de la restauration collective. En développant ces propositions, Laura Petersell et Kévin Certenais entendent rendre tangible et désirable un système alimentaire postcapitaliste qui contribuera à la lutte contre le patriarcat et le néocolonialisme.
L AU R A P E T E R S E L L KÉVIN CERTENAIS
RÉGIME GÉNÉRAL
Format : 12 x 18,3 cm, xx pages Collection : Travailler le travail ISBN : 978-2-493403-01-8 Prix : 10 euros Rayons : Essais Thèmes : Alimentation / Sciences sociales Sortie : Janvier 2021
POUR UNE SÉCURITÉ SOCIALE DE L’ALIMENTATION
LAURA PETERSELL, KÉVIN CERTENAIS – RÉGIME GÉNÉRAL
À PROPOS DE L’AUTRICE ET DE L’AUTEUR Membres de l’association d’éducation populaire Réseau Salariat, Laura Petersell et Kévin Certenais sont des militant·es engagé·es dans des combats et des initiatives de lutte sociale, chacun·e à sa manière : d’un côté, la ruralité, l’écologie, la lutte hors de l’emploi, un souci de l’action concrète et une culture paysanne. De l’autre, la ville, l’engagement contre la répression sous toutes ses formes, la lutte syndicale au sein de l’emploi, une approche plus conceptuelle et un intérêt pour les mouvements féministes, antiracistes et décoloniaux. Depuis plusieurs années, Laura Petersell et Kévin Certenais militent pour une Sécurité sociale de l’alimentation avec l’objectif de trouver une application concrète aux idées de Réseau Salariat.
SOMMAIRE AVANT-PROPOS CONTEXTE I – LE TRAVAIL Qui travaille ? Dans quelles conditions ?
II – LA PROPRIÉTÉ Qui possède les terres et les outils de travail de la filière alimentation ?
III – LA GOUVERNANCE Qui décide de ce que nous mangeons ? Prenons le pouvoir !
IV – L’INVESTISSEMENT Comment ça marche ? Qui a la main ? Pourquoi est-ce important ?
V – LE BUT À qui profite le système ?
CONCLUSION L’alimentation est politique
LAURA PETERSELL, KÉVIN CERTENAIS – RÉGIME GÉNÉRAL
EXTRAITS
La revendication d’un « prix rémunérateur » incite la classe paysanne à se battre par filière de production plutôt que pour son statut, ce qui conduit à une bataille pour le prix du litre de lait, pour le prix de la tonne de céréales, pour le prix du kilo de légumes, de fruits, etc. La classe paysanne se retrouve divisée pour défendre ses intérêts, il devient alors difficile de mener un combat global en tant que classe. […] Voilà pourquoi nous revendiquons un salaire à vie pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs de la filière alimentation. Si l’horizon désirable concerne l’ensemble de la population, embrasser le sujet secteur par secteur permet de penser concrètement sa mise en œuvre et de nous doter de revendications communes et concrètes pouvant ainsi « faire classe ». Chapitre I, p. 14-17
Certaines communes créent des régies publiques maraîchères, pour la restauration de leurs cantines scolaires, parfois leurs crèches municipales. Elles embauchent des maraîchèr·es avec un statut de salarié·e voire un statut de fonctionnaire territorial leur assurant ainsi la garantie d’un salaire mensuel déconnecté de leur production. C’est aussi une manière de détacher le travail de la propriété de la terre puisqu’ici les terres agricoles appartiennent à la commune (chapitre II). […] Toutes ces initiatives sont inspirantes et porteuses d’espoir, néanmoins elles restent marginales et ne sont pas au bénéfice de l’ensemble de la population. C’est pourquoi la Sécurité sociale de l’alimentation s’inscrit dans une dimension systémique : comment penser le changement d’échelle notamment grâce à une cotisation sociale de l’alimentation (chapitre V) et à l’importance accordée aux investissements (chapitre IV). Chapitre II, p. 18
LAURA PETERSELL, KÉVIN CERTENAIS – RÉGIME GÉNÉRAL
Nous luttons pour la mise en place d’une véritable démocratie économique qui donne le pouvoir de décisions au peuple sur l’organisation de notre société en termes de choix de production, d’organisation du travail, d’investissements. Le régime général de Sécurité sociale nous a ouvert la voie sur la perspective d’une société où : – Toute la valeur ajoutée est socialisée et reconnue comme le résultat du travail de toutes et tous ; – Toutes les décisions, relatives à qui peut produire quoi, et comment la valeur ajoutée est distribuée, sont prises collectivement. Chapitre III, p. 38
La mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation, inspirée du régime général de la Sécurité sociale, permettra de fournir des prestations sociales à l’ensemble de la population. Les prestations sociales peuvent être sous forme monétaire (on parle alors d’allocation), ou en nature. La Sécurité sociale de l’alimentation associera une allocation mensuelle versée à chaque habitant·e permettant d’acheter de la nourriture auprès des entreprises conventionnées et le déploiement d’espaces de restauration collective où les repas seront servis gratuitement. Chapitre V, p. 55
La Sécurité sociale de l’alimentation telle que nous la proposons permettra à des millions de personnes de s’installer en agriculture paysanne via des collectifs de travail autogérés, en ayant la garantie d’un salaire à vie et dans le cadre d’une filière alimentaire débarrassée des objectifs lucratifs qui prédominent pour l’instant. Il sera possible de produire des aliments dans des conditions de travail désirables puisque décidées collectivement et avec un salaire garanti. Cette matière première abondera les marchés, les ateliers de transformation, les magasins alimentaires et les lieux de restauration collective qui seront conventionnés par les caisses de Sécurité sociale de l’alimentation et répondront tous aux mêmes critères de socialisation de la valeur ajoutée produite en secteur marchand et de copropriété d’usage des outils de travail. Conclusion, p. 60
LAURA PETERSELL, KÉVIN CERTENAIS – RÉGIME GÉNÉRAL
ARTICLES & ENTRETIENS « La Sécurité Sociale de l’Alimentation », Le Ministère de l’Éducation populaire, Radio Pikez, 6 août 2020. http://www.pikez.space/album/ministere-de-leducation-populaire/ « Pour une Sécurité sociale au XXIe siècle : un projet de sécurité sociale de l’alimentation », Les Utopiques, n° 13, juin 2020. https://www.syllepse.net/leurs-violences-nos-ripostes-_r_64_i_811.html En version longue sur le site internet de Réseau Salariat. https://www.reseau-salariat.info/articles/pour-une-securite-sociale-au-xxieme-siecle-unprojet-de-securite-sociale-de-l-alimentation/ « L’art de s’alimenter en temps de confinement… et après ! », Club de Mediapart, 4 mai 2020. https://blogs.mediapart.fr/laura-petersell/blog/040520/lart-de-salimenter-en-temps-deconfinement-et-apres-1
INTERVENTIONS & CONFÉRENCES Laura Petersell, « Pour une sécurité sociale de l’alimentation », Transition Days 2020, 18 octobre 2020. https://www.youtube.com/watch?v=8_nbF3gC6oY Kévin Certenais (avec Dominique Paturel), introduction à la soirée « Pour une Sécurité sociale de l’alimentation : vers une solidarité postcapitaliste », sefederer.org, 16 octobre 2020. https://www.sefederer.org/2020/10/16/rencontre-discussion-alimentation-solidarite-postcapitaliste/ Laura Petersell, « Le projet de sécurité sociale de l’alimentation, aspects internationaux / décoloniaux », automnales 2020 de Réseau Salariat, novembre 2020 https://www.reseau-salariat.info/dossiers/automnales_2020/ Kévin Certenais, conférence gesticulée « Jusqu’où les ruraux se soumettront-ils aux urbanistes ? Une autre Histoire du bocage… », août 2018. https://www.youtube.com/watch?v=N9KjQAcZ60o
NOTES Lorsque son écriture sera terminée, Régime Général sera mis en ligne au format PDF et rendu disponible au téléchargement sur le site de Riot Éditions. Tous les exemplaires de ce livre seront imprimés en risographie et façonnés par Riot Éditions à Saint-Étienne.
LAURA PETERSELL, KÉVIN CERTENAIS – RÉGIME GÉNÉRAL
APRÈS LA RÉVOLUTION HORS SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES
Après la révolution est un journal d’application de la pensée architecturale à d’autres objets que la production de bâti. Ce premier hors-série traite des luttes organisées et menées à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Cet ouvrage s’appuie sur le travail de thèse en cours de Marianna Kontos, coordinatrice de ce numéro, membre du journal Après la révolution et militante au sein de deux collectifs d’habitant·e·s mobilisé·e·s, le Comité de vigilance JO Paris 2024 à Saint-Denis et Saccage 2024. Ce travail propose un autre rapport à la recherche, une recherche en lutte, capable de contribuer à une mobilisation qui s’est développée ces quatre dernières années autour des aménagements liés aux JO de Paris 2024 :
le projet polluant de l’échangeur autoroutier sur l’A86 pour le quartier Pleyel et les 700 enfants de l’école Pleyel Anatole France à Saint-Denis ; l’urbanisation de l’aire des vents du Parc départemental Georges Valbon ; la destruction d’un hectare des jardins ouvriers d’Aubervilliers ; l’expulsion et le relogement indigne des résidents du Foyer de travailleurs migrants ADEF de Saint-Ouen ; la programmation urbaine accélérant le processus de gentrification de la Seine-Saint-Denis et contribuant ainsi au projet du Grand Paris… C’est dans cette perspective combative que l’ouvrage s’inscrit, en donnant la parole aux habitant·e·s mobilisé·e·s, mais aussi aux chercheur·euse·s engagé·e·s et aux militant·e·s de différents pays, critiques de l’organisation de tels grands évènements mondialisés au service de la fabrication de la ville néolibérale. Ce hors-série comprend 25 contributions et documents. Il est mis en page, imprimé, relié et façonné à Saint-Étienne par les membres de l’association Après la révolution.
Format : 20,8 x 29,5 cm, 150 pages ISSN : 2678-3991 ISBN : 978-2-493403-00-1 Prix : 20 euros Rayons : Beaux-arts / Essais Thèmes : Architecture / Sciences sociales Sortie : Mars 2022
APRÈS LA RÉVOLUTION – HORS-SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES
SOMMAIRE DU NUMÉRO ÉDITO > POUR UNE RECHERCHE EN LUTTE – Manuel Bello Marcano, Marianna Kontos, Xavier Wrona
COMPRENDRE LE CONTEXTE DES JO DE PARIS 2024 > TEMPS, DÉMOCRATIE, JUSTICE SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE DANS LA FABRICATION URBAINE DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES PARIS 2024. CE QUE RÉVÈLE LA MOBILISATION DES HABITANTS DOCUMENTS : PLAN DE SITUATION DES PROJETS JO – SCHÉMA DES ACTEURS – FRISE CHRONOLOGIQUE – Marianna Kontos > EXTRAIT DE PLAINE COMMUNE : ENTRE GENTRIFICATION ET ARTIFICIALISATION DES TERRES – Asso Appuii > PETITE ENCYCLOPÉDIE DE L’HÉRITAGE À VENIR EN SEINE-SAINT-DENIS – Saccage 2024 > LECTURE CRITIQUE DE LA LÉGISLATION OLYMPIQUE : LA FRANCE AU GARDE-À-VOUS DEVANT LE CIO – Frédéric Viale > JO 2024 : L’AGENCE NATIONALE DE LA RECHERCHE PLANIFIE LA TECHNOPOLICE – Halte au Contrôle Numérique
LA MOBILISATION CONTRE LES JO DE PARIS 2024 Le comité de vigilance JO Paris 2024 à Saint-Denis > INFORME : QUELQUES TRACTS DU TOXIC TOUR > INTERPELLE/MOBILISE : LES CAHIERS CITOYENS/LETTRES/TEXTES/TWEETS DU COMITÉ DE VIGILANCE JO PARIS 2024 > DÉNONCE : IMAGES DE LUTTES > PROPOSE : UN PLAN ALTERNATIF > ENTRETIEN DE MARIANNA KONTOS AVEC HAMID OUIDIR Saccage 2024 > INFORME : « TU VOIS LÀ, SOUS MON JARDIN, CE SERA LES QUAIS DU MÉTRO. PAROLES DE JARDINIER·E·S D’AUBERVILLIERS ET DE PANTIN » > DÉNONCE/MOBILISE : IMAGES DE LUTTES YOUTH FOR CLIMATE – BANDEROLES DE MANIF – PHOTOS ET AFFICHE ANTI-PUB – TRACTS > OCCUPE : IMAGE DE LA JAD – TRACTS DE PROGRAMMATION DES ACTIVITÉS À LA JAD > ENTRETIEN DE MARIANNA KONTOS AVEC FLEUVES ET ENTIONE
CONTRE LES JO ET LEUR MONDE > CELEBRATION CAPITALISM AND THE POLITICS OF THE OLYMPIC GAMES – Jules Boykoff > LA POLLUTION, UN MAL COMMUN POUR LUTTER CONTRE LES INJUSTICES ENVIRONNEMENTALES SUR LE TERRITOIRE DES JO EN SEINE-SAINT-DENIS ? – Pauline Biern > HENRI LEFEBVRE AUX JEUX OLYMPIQUES. LE DROIT À LA VILLE DANS LES MOBILISATIONS D’HABITANTS À SAINT-DENIS – Guillaume Jean > DÉFENDRE LE COMMUN AU SEIN DES RÉSIDENCES SOCIALES. LE CAS DU FOYER DE TRAVAILLEURS MIGRANTS DE SAINT-OUEN – Clarisse Jouan et Célia Escribano > L’EFFET JEUX OLYMPIQUES SUR UN FOYER DE TRAVAILLEURS MIGRANTS – Aissatou Mbodj > DES FOYERS AUX RÉSIDENCES SOCIALES : UN RACISME D’ÉTAT – Michael Hoare > YOU CANNOT REFORM THE OLYMPICS – NOlympicsLA > LES JEUX OLYMPIQUE 2016 ET LES LEÇONS DU PASSÉ : L’EXPÉRIENCE PÉDAGOGIQUE DE LA VILA AUTÓDROMO ET DU MUSEU DAS REMOÇÕES – Matheus Viegas Ferrari > OLYMPIAN APPARATUSES – Sabu Kohso > UNE CRITIQUE URBAINE DES JO D’ATHÈNES 2004 – Maria Markou > JO 2024 : DES ACCUSATIONS DE PROPOS RACISTES ET MISOGYNES CRÉENT UNE CRISE INTERNE – Jade Lindgaard et Antton Rouget > EXTRAIT DE LES MÉTROPOLES BARBARES. DÉMONDIALISER LA VILLE, DÉSURBANISER LA TERRE – Guillaume Faburel > EXTRAIT DE LA NATURE EST UN CHAMP DE BATAILLE – Razmig Keucheyan
APRÈS LA RÉVOLUTION – HORS-SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES
APRÈS LA RÉVOLUTION – HORS-SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES
APRÈS LA RÉVOLUTION – HORS-SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES
APRÈS LA RÉVOLUTION – HORS-SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES
APRÈS LA RÉVOLUTION NUMÉRO 2 – POLITIQUE
Après la révolution est un journal d’application de la pensée architecturale à d’autres objets que la production de bâti. Ce second numéro thématique annuel traite des infrastructures politiques. Il engage un bilan critique des modalités d’organisation politiques issues de processus insurrectionnels et révolutionnaires dans le monde, d’un point de vue théorique, critique mais aussi en donnant la parole à des acteur·ice·s de ces évènements. Ce travail est accompagné de la republication de documents historiques peu accessibles. Il explore parallèlement d’autres architectures possibles pour les contestations et d’autres ordres du mondes à mettre en œuvre après la révolution.
Comité de rédaction du journal : Manuel Bello Marcano, Lynda Devanneaux, Adrien Durrmeyer, Anaïs Enjalbert, Sara El Alaoui, Émilien Épale, Paul Guillibert, Marianna Kontos, Léo Pougnet, Claire Thouvenot, Amélie Tripoz, Emma Vernet, Xavier Wrona. Ce journal est une des activités de l’association Après la révolution, basée à Saint-Étienne. Ce numéro 2 comprend 54 contributions. Il a été imprimé, relié et façonné à Saint-Étienne par les membres de l’association Après la révolution.
Format : 20,8 x 29,5 cm, 352 pages ISSN : 2678-3991 ISBN : 978-2-9571574-8-8 Prix : 20 euros Rayons : Beaux arts / Essais Thèmes : Architecture / Philosophie / Sciences sociales Sortie : Mai 2021
SOMMAIRE DU NUMÉRO ÉDITO POUR LA FIN DU NI-NI – Le comité de rédaction
DOCUMENTS INTRO – Le comité de rédaction L’ORDRE RÈGNE À BERLIN – Rosa Luxemburg DIXIÈME LETTRE : ÉTAT – Jakob von Uexküll LA (NON) PERTINENCE DU GENRE DANS LA PERSPECTIVE DE LA POST-HUMANITÉ – Brigitte LG Baptiste QU’EST-CE QUE LA SCIENCE DE L’ORGANISATION ? – Alexandre Bogdanov LA VIOLENCE COMME PRAXIS LIBÉRATRICE : DE FRANTZ FANON À L’AUTODÉFENSE – Elsa Dorlin À PROPOS DES FORMES POLITIQUES D’ÉRIC BAUDELAIRE ET LA PLACE DES FORMES DANS LA CONSTRUCTION POLITIQUE DU CORPS SOCIAL – Xavier Wrona PUISSANCES DU FAUX (JOURNAL) – Éric Baudelaire ACCOMMODER LE DÉSORDRE – Éric Baudelaire CONTRE L’INNOCENCE : RACE, GENRE ET POLITIQUE DU SAFE – Jackie Wang WHAT WE WANT NOW! WHAT WE BELIEVE – Black Panther Party L’ARCHITECTURE RÉVOLUTIONNAIRE DU TIERS MONDE – Fernando Salinas
INTERVENTIONS INTRO – Le comité de rédaction GALILÉ, 18 ANS, GILET JAUNE – Galilé BRIGADES DE SOLIDARITÉ POPULAIRES. AUTODÉFENSE POPULAIRE ET SANITAIRE – « Seul le peuple sauve le peuple » À PROPOS DU PEUPLE CUBAIN, DE L’ÉTAT CUBAIN, DU COMMUNISME ET DE LA VIE DANS UN TERRITOIRE APRÈS LA RÉVOLUTION – Ernesto Oroza, une conversation avec Manuel Bello Marcano, Claire Thouvenot et Xavier Wrona JOURNAL DES GILETS NOIRS – Gilets Noirs FORENSIC ARCHITECTURE, UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT – Marianna Kontos et Xavier Wrona COCOCKTAILS – Imaginés par les membres de l’association Après la révolution. Cococtés par Jérémie Robert
APRÈS LA RÉVOLUTION – NUMÉRO 2 – POLITIQUE
ENQUÊTE : QUE SE PASSE-T-IL AU VÉNÉZUÉLA ? DISCUSSIONS AUTOUR DE LA CRISE VÉNÉZUELIENNE APRÈS LA RÉVOLUTION – Freddy Bello et Yaneira Wislon. Deux conversations avec Manuel Bello Marcano pour le comité de rédaction APPEL À OCCUPER LES TERRES ET À BLOQUER LES INDUSTRIES QUI LES DÉVORENT – Les Soulèvements de la Terre
ÉPISTÉMOLOGIE VITRUVE ET MARX, INTRODUCTION À LA SECTION « EPISTÉMOLOGIE » – Léo Pougnet pour le comité de rédaction LA POLITIQUE EST-ELLE UNE IDÉE EN ARCHITECTURE ? DIGRESSION À PARTIR D’UN DISCOURS DELEUZIEN – Manuel Bello Marcano LIVRE À PARAÎTRE. ARCHITECTURE ET RÉVOLUTION AU XXIE SIÈCLE. POUR UN LÉNINISME ARCHITECTURAL – Xavier Wrona VERS UNE ARCHITECTURE SOCIALE. ORDRE, ÉQUILIBRE ET CONTREPOIDS CHEZ SIMONE WEIL – Thibault Rioult BASE/SUPERSTRUCTURE, OU QUAND LE SQUELETTE FAIT BLOC AVEC LA PEAU : SUR QUELQUES TERMES DE LA TRADITION MARXISTE – Un entretien de Léo Pougnet et Xavier Wrona avec Claire Thouvenot, pour le comité de rédaction CONTRE LE POUVOIR ARCHAÏQUE. POLITIQUE, ARCHITECTURE ET RÉVOLUTION – Adrien Durrmeyer
PÉDAGOGIE INTRODUCTION – Émilien Épale, Marianna Kontos, Amélie Tripoz et Emma Vernet NOTA – Manuel Bello Marcano et Xavier Wrona DU CHIAPAS AUX NOUVEAUX MONDES. L’INSURRECTION ZAPATISTE COMME MODÈLE POUR UNE EUROPE NON GLOBALISÉE – Florine Billeaud & Daniele La Terra CAPITALISME ET « COMMUNISME ». LE CAS DE LA CHINE – Zakaria Yalaoui & ... QU’EST-CE QUE LA TERRE ? GHANA, NIGERIA, KENYA – Gwen Legrand & Lea Maria Moser QUEL EST LE PROBLÈME AVEC LA DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE ? LE CAS DE HÉNIN-BEAUMONT – Ine Poelmans & Mathias Brissonnaud PMA GPA TRANSNATIONALE. GUATEMALA, HONDURAS – Laurence Bertin & Melissa Biard LA QUESTION DU DÉCLIN DE L’ÉTAT-NATION. LA RÉVOLUTION AU ROJAVA – Chloé Chazal & ... LES ÉTATS-UNIS COMME PROJET D’UNE AMÉRIQUE POSTCOLONIALE. LE CAS DE LA TRIBU DE STANDING ROCK – Juliette Boucher & Romain Zimmermann RÉINVENTER LA POLITIQUE EN GRÈCE – Marine Boisset & Paul Coquet CYBER-ACTIVISME – Pierrick Guillot & Pierre Piccardi LA SOUVERAINETÉ DES MÉDIAS. LE CAS DU VÉNÉZUÉLA – Arnaud Mewis & VVV ZAD PARTOUT – Jacob Durand & Youngbin Im BIBLIOGRAPHIE
CRITIQUE INTRO – Le comité de rédaction LES RAISONS D’UN ÉCHEC. GOUVERNANCE, SCIENCES SOCIALES ET TRANSITION PRODUCTIVE – Pierre Caye 2015, UNE DYSTOPIE POLITIQUE : CE QUE « L’EXPÉRIENCE GRECQUE » NOUS APPREND DE LA NATURE ET DU FUTUR DE LA POLITIQUE – Alexis Cukier L’AMOUR ET LA VIOLENCE. RETOUR SUR LE CONTRE-SOMMET DU G7 – Elizabeth Hale & Tiphaine Kazi-Tani DES ESPACES AUTOGÉRÉS À ATHÈNES EN RÉPONSE À LA CRISE – Marianna Kontos, Matina Triandafylou & Inès Morales Bernardos CONSTRUIRE LA RÉVOLUTION : GINZBOURG LE SOVIÉTIQUE VERSUS LE CORBUSIER LE RÉPUBLICAIN – Jessica Paci LE SOUTH SIDE DE CHICAGO, UNE HISTOIRE DU DROIT À LA VILLE. LES GANGS DU SOUTH SIDE COMME FORME DE REVENDICATION DU DROIT À LA VILLE – Émilien Épale LE TRAVAIL DU CARE – Pascale Molinier LA POLITIQUE DES LANGUES EN URSS COMME INFRASTRUCTURE POLITIQUE – Pascal Bonnard. Un entretien avec Claire Thouvenot, Léo Pougnet et Xavier Wrona pour le comité de rédaction LE PROBLÈME DU LOGEMENT, UNE DIMENSION CRITIQUE DE LA CRISE GRECQUE – Maria Markou LA CRISE DU CENTRE ET LES NOUVEAUX PROJETS POUR ATHÈNES – Alkisti Prepi À PROPOS DE DURER – Pierre Caye. Un entretien avec Adrien Durrmeyer, Manuel Bello Marcano et Xavier Wrona pour le comité de rédaction
APRÈS LA RÉVOLUTION – NUMÉRO 2 – POLITIQUE
L’ARCHITECTURE RÉVOLUTIONNAIRE DU TIERS MONDE Fernando Salinas Extrait d’un manifeste du même nom publié en 1967. Ce texte est cité dans la discussion avec Ernesto Oroza (cf. section « Interventions », p. 66). Un fantôme parcourt les chemins de l’architecture moderne, la transformant depuis ses racines : le fantôme des besoins du tiersmonde, du monde sous-développé, des trois continents. Selon les calculs des Nations Unies, en l’an 2000, la population mondiale dépassera les 7 milliards d’habitants, c’est-à-dire qu’elle doublera la population actuelle. Au cours des dix dernières années, la population totale a augmenté de 480 millions de personnes ; en trois ans, entre 1960 et 1963, elle a augmenté de 170 millions de personnes, et on s’attend à ce que la population de la planète augmente de 600 millions de personnes au cours des dix prochaines années. En 1950, 80 % de la population mondiale vivait dans des zones rurales. Les grandes villes
1967
connaissent une croissance de 4 % par an. Il y a vingt ans, il n’y avait que 30 villes d’un million d’habitants ou plus, il y a dix ans, elles étaient 60 et aujourd’hui, elles sont 80. En vingt ans, la ville de Caracas a quintuplé sa population. Le Caire, la plus grande ville africaine, qui comptait 2 millions d’habitants en 1947, en compte aujourd’hui 3 518 000. La population de Bogota est passée de 648 000 habitants en 1951 à 1 680 000 en 1964.
LE TIERS-MONDE : LE ROYAUME DU BESOIN. Sur cette population mondiale, 75 % vivent dans des zones dites sous-développées, soit environ 2 341 millions d’habitants, avec un taux de croissance moyen de 22 % par an. Entre les années 1960 et 1962, selon les statistiques, 2/3 de l’humanité, c’est-à-dire le monde sous-développé, a un revenu annuel moyen de 136 dollars, alors qu’en
Amérique du Nord et en Europe, le revenu moyen est respectivement de 2 845 et 1 033 dollars ; dans ces années, le revenu des pays développés a augmenté de 100 dollars, et celui des pays sous-développés de 5 dollars. Toute l’électricité produite en Inde ne suffirait pas à éclairer New York. La moitié de la population mondiale a moins de 25 ans, et parmi eux, 900 millions de jeunes vivent dans les pays du tiers-monde. En Afrique, 103 millions ; en Amérique latine, 89 millions ; en Asie 700 millions ; et en Europe et Amérique du Nord, respectivement 135 et 165 millions. D’ici 1970, la population des pays sous-développés augmentera de 300 millions, dont la moitié en Amérique latine et les trois quarts en Asie vivrons à la campagne. En Amérique latine, 62 villes de plus de 100 000 habitants constituent 40 % de la population totale. En Asie, entre 1970 et 1975, les villes de plus de 20 000 habitants vont augmenter de 500 millions. En Inde, un milliard de dollars
est nécessaire pour loger les nouveaux habitants des villes de plus de 100 000 habitants, et pour leur fournir de l’eau, du gaz, de l’électricité et des transports, il faudrait doubler l’investissement. En Amérique latine, on estime qu’il faudrait 1,4 milliard de dollars par an, investis sur 30 ans, pour faire disparaître le déficit de logements. Selon les estimations de la Direction des affaires sociales des Nations Unies, 150 millions de familles dans les pays les moins avancés ont besoin d’un logement adéquat. Parmi les niveaux de construction fixés comme objectifs par l’ONU, il y a celui de construire 10 maisons pour 1000 habitants dans chaque pays. Dans de nombreux pays, seules deux maisons pour 1000 habitants ont été construites. Voici quelques-unes des réalités terribles et amères du soi-disant tiers-monde, qui constituent le germe de ses transformations révolutionnaires.
CONSTRUCTIONS ET SOUS-DÉVELOPPEMENT. Sur un seul et même continent, l’Amérique latine, les besoins en matière de construction sont énormes. On compte 31 333 000 logements existants en 1951 pour accueillir 158 210 000 habitants, dont 80 % doivent être démolis ou réparés vu leur état de conservation. Pour absorber le déficit de logements, la croissance démographique et le remplacement des logements touchés, il faudra construire – selon l’intéressante étude sur le sujet menée par l’architecte Maria Luisa Lezcano pour le VIIe Congrès de l’U.I.A – 2 993 000 maisons par an pendant trente ans afin d’accueillir une population estimée sur le continent à 456 305 000 habitants, soit 90 355 000 familles de 5,05 membres en moyenne. Si l’on compare ce chiffre à la moyenne annuelle de 310 000 logements produits sur le continent entre 1957 et 1961, on arrive à la conclusion qu’il est nécessaire de doubler la production de logements pendant plus de trente ans pour résoudre le problème du continent latino-américain. Et si nous nous reportons ces chiffres, de manière globale, aux 3,5 milliards d’habitants du tiersmonde en 1990, nous arrivons à la conclusion qu’il sera nécessaire de construire environ 800 millions de maisons à cette date, soit quelque 27 millions de maisons par an pendant trente ans, pour résoudre le seul problème du logement sur les trois continents (l’Amérique latine, l’Asie et l’Afrique). En d’autres termes, il faudra multiplier par dix la construction de logements – et donc la construction en général – pour résoudre les problèmes fondamentaux en trente ans, en atteignant les niveaux de 10 logements pour mille habitants proposés par les Nations Unies. La satisfaction de ces besoins humains concrets constitue le germe de la révolution de l’architecture et de la construction dans le tiersmonde. Dans des conditions optimales d’approvisionnement et d’organisation, en utilisant des systèmes de construction artisanaux traditionnels, on peut calculer qu’un travailleur produit en moyenne une maison par an. En utilisant les techniques les plus avancées de production et d’assemblage de grands panneaux, la productivité peut être portée à 2,5 à 3 maisons par an et par homme. Mais l’utilisation de certaines
techniques avancées est limitée par le volume élevé de production stable qu’elles nécessitent. Ainsi, si l’on tient compte du fait qu’un pourcentage très élevé de villes du tiers-monde comptent moins de 15 000 habitants et que moins de 60 % des maisons seront construites dans des zones rurales isolées, nous pouvons atteindre une productivité moyenne de 1,7 maison par travailleur, en utilisant 20 % de la construction en grands panneaux ou similaire, et en mécanisant et en modernisant au maximum les systèmes traditionnels au cours d’une première étape. Cela nous amène à la conclusion que même si nous révolutionnons profondément la technique, étant donné le volume de main-d’œuvre disponible et les caractéristiques réelles du problème, notre monde ne pourra, pendant longtemps, résoudre dans ce sens que 70 à 75 % de leurs besoins. Comment surmonter, avec l’urgence qu’exige cette situation, l’apparente impossibilité pour le monde sous-développé de résoudre ses besoins ? Seulement par une révolution de son économie, de sa société, de sa technique et de son architecture, et dans le domaine de l’architecture, avec une révolution des concepts, des méthodes et des réalisations qui l’animent.
CARACTÉRISTIQUES DE L’ARCHITECTURE DU TIERS-MONDE. BASES DE SA TRANSFORMATION. L’architecture des pays sous-développés qui n’ont pas entamé leurs profondes transformations économiques et sociales, peut être caractérisée par les aspects suivants : 1) Le contraste entre le luxe des constructions d’une minorité et la pauvreté des constructions de la grande majorité active de la population, notamment en ce qui concerne le niveau de logement, la surface par personne et les services correspondants. 2) L’accumulation progressive du déficit de logement avec l’aggravation du problème du logement qui en résulte. 3) Les différences de niveau de vie et de logement entre la campagne et la ville. 4) La spéculation foncière et la construction à des fins de profit obligent la plupart des gens à résoudre leur problème spontanément, avec des maisons dispersées dans la campagne et des bidon-
villes, et des quartiers insalubres à la périphérie des villes. 5) la participation minime de l’État dans la résolution du problème du logement. 6) L’existence parallèle d’une technique avancée pour résoudre des problèmes isolés et d’une technique artisanale primitive, utilisée dans de nombreux cas spontanément, dans le reste des constructions. 7) La concentration des investissements dans la construction dans les grandes villes, conséquence de la spéculation foncière et de la construction à but lucratif, et la dispersion et l’abandon des constructions dans les campagnes. 8) L’utilisation généralisée de matériaux importés comme conséquence du sous-développement industriel. 9) L’anarchie dans le secteur de la construction, de la multiplicité des dimensions et des types de matériaux de construction jusqu’à la diversité des solutions architecturales à des problèmes similaires, avec le gaspillage de ressources matérielles et humaines qui en résulte. 10) Le fait de consacrer l’effort et le talent des architectes et des techniciens à la solution des problèmes isolés de la classe dominante, avec l’abandon de la tâche posée par les besoins de la modeste majorité de la population. 11) L’existence d’un petit nombre d’architectes et de techniciens en fonction du caractère et des limites du volume de travail et des programmes de construction. 12) La subordination des solutions esthétiques aux limites d’une technique inégale, à certains programmes exclusifs et à la déformation de la culture autochtone due à l’influence de l’idéologie du pouvoir dominant, qui limite la recherche d’une expression propre en architecture. L’architecture d’un pays sous-développé ne peut être transformée sans un changement radical de la structure économique, politique et sociale qui a produit le sous-développement et qui est la base, le fondement et la racine de ses caractéristiques. En plaçant les moyens fondamentaux de la production agricole et industrielle, le système bancaire et les moyens de distribution étrangers et nationaux entre les mains du peuple, ce changement permettra d’utiliser rationnellement toutes les ressources et forces disponibles grâce à un plan de développement guidé par des institutions créées à
cet effet et réalisé avec la participation consciente et active de tout le peuple organisé dans les tâches de préparation et de mise en œuvre à tous les niveaux. Le plan de développement d’un pays est le résultat d’un processus historique généré par son peuple qui, en prenant conscience des racines du sous-développement, élimine les obstacles qui empêchent l’évolution, établit les objectifs d’un plan et crée les conditions et les institutions qui assurent sa réalisation. Par conséquent, le plan de développement est la programmation technico-économique pour la réalisation de ces objectifs en fonction des conditions créées dans chaque pays. La planification est définie comme la prévision et la détermination scientifiques du développement futur de l’économie nationale, mais ce développement planifié agit non seulement dans le temps, mais aussi dans l’espace, donnant lieu à l’activité systématique de planification territoriale. La planification de l’aménagement du territoire doit être fondée sur la planification économique, et doit donc s’appuyer sur des plans ou des directives au niveau national, et sur la base de ceux-ci, établir des plans régionaux et locaux. L’aménagement du territoire doit se fonder sur la structure physique du sous-développement, en la transformant sur la base du contenu économique, politique et social résultant des nouvelles conditions de production. Les plans physiques successifs auront tendance à faire disparaître la déformation de la structure physique, en créant de vastes zones de développement industriel qui dynamiseront les villes existantes ou créeront d’autres zones, et équilibreront la disproportion fondamentale de l’énorme concentration dans les capitales. Le problème du logement, conséquence du sous-développement, est d’une telle ampleur qu’il ne peut être résolu qu’à travers un changement radical de la structure du pays, lui permettant de se développer et de satisfaire ainsi les besoins en logement et en services sociaux de l’ensemble de la population. Le développement économique et technique accéléré fournira les ressources substantielles nécessaires pour répondre à ces besoins. Le logement est un service social qui doit être exempt de tout mercantilisme, et pour lequel l’État a des obligations analogues à celles
52 DOCUMENTS
DOCUMENTS
COCOCKTAILS
LE ZESTE BARRIÈRE
LE TROTSKIR
1 Importe 4 cubes de glasnost, glasnost, 2 verse ensuite 12 cl de jus d’oseille de Guinée 3 ajoute 4 cl de citron pressé 4 enfin, pour transformer ce cococktail en outil de propagande, reproduis le drapeau soviétique en posant deux zestes de citron formant le marteau et la faucille.
1 Verse un peu d’armée rouge composée de crème de fraise dans un verre, 2 fais-la ensuite danser avec un vin blanc pétillant à la dorure de la faucille ou bien avec du prolosecco prolosecco..
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LE MAOJITO
Pour ce doux mélange entre URSS et méditerranée, 1 importe 3 ou 4 cubes de glasnost, glasnost, 2 mets 2 cl de crème de fraise, 3 1 cl de citron vert pressé, 4 3 cl de martini rouge, 5 et finis le tout avec la deuxième touche soviétique que sont 2 cl de Vodka pour réchauffer les cœurs.
1 Munis-toi de ta faucille pour couper 1/2 citron vert en cubes 2 ajoute une bonne cuillère à café de sucre roux 3 avec ton marteau, pilonne le tout bien fort 4 mets ensuite de la menthe avec 1 ou 2 cl de crème de fraise 5 presse maintenant avec douceur pour ne pas détériorer les feuilles 6 mets de la glace pilée 7 verse 4 cl de liquide cubain 8 remue avec une cuillère 9 verse de l’eau l’eau pétillante jusqu’à surplus 10 et fignole, enfin, en mélangeant avec douceur pour ne pas casser les bulles.
LES RECETTES D’UN BAL MARXÉ RÉUSSI avec nous, vous pouvez nous envoyer vos idées de cococktails à contact@apreslarevolution.org. Nous nous ferons un plaisir de les cococter et de les cocollectiviser.
– le Baby Lait-Nine – le Bloody Marxy – le Hô Chi Minh Tonic – le Toni Negrini – le Cosmo Pôle Emploi – le Che Killa Sunrise
Parmi les différentes tendances de l’ultragauche, c’est la théorie de la communisation qui se démarque en étendant son regard au-delà des relations salariales lorsqu’elle tente de saisir les dynamiques du capitalisme avancé. Maya Andrea Gonzalez écrit au sujet du groupe Théorie communiste (TC) qu’il « se concentre sur la reproduction de la relation capital-travail, plutôt que sur la production de la valeur. Ce changement d’orientation [lui] permet de mettre à [sa] portée l’ensemble des relations qui construisent réellement la vie sociale capitaliste – au-delà des murs de l’usine ou du bureau37 ». Néanmoins, si ce basculement permet d’éclairer les rapports qui
100 INTERVENTIONS
INTERVENTIONS
RÉINVENTER LA POLITIQUE EN GRÈCE Marine Boisset & Paul Coquet
250 PÉDAGOGIE
ÉPISTÉMOLOGIE
caractérisent la vie sociale hors des lieux de travail, il ne permet pas d’éclairer la mort sociale – car les relations définies par la mort sociale ne sauraient être réduites au rapport capital-travail. Au lieu de réduire la race à la classe, le penseur afro-pessimiste Frank Wilderson attire notre attention sur la différence entre le fait d’être exploité sous le capitalisme (en tant que travailleur) et le fait d’être marqué comme sacrifiable ou superflu sous le capitalisme (en tant qu’esclave ou prisonnier). Selon lui, « l’absence de la subjectivité noire au cœur des discours radicaux est le symptôme d’une incapacité à affronter la possibilité que le sujet génératif du capitalisme – le corps noir des XVe et XVIe siècles – et le sujet génératif qui résout les crises de suraccumulation du capitalisme tardif – le corps noir (incarcéré) des XXe et XXIe siècles – ne se laissent pas réduire aux catégories fondamentales qui structurent le conflit au sein de la société civile, c’est-à-dire les catégories du travail et de l’exploitation38 ». Le sociologue de la culture Orlando Patterson insiste également sur la nécessité d’analyser l’esclavage en termes de mort sociale plutôt qu’en termes de travail ou d’exploitation39. Pour ces penseurs, le travail forcé fait indiscutablement partie de l’expérience de l’esclave, mais cela n’est pas suffisant pour définir l’esclavage en tant que rapport [slave relation]40. L’exploitation économique ne suffit pas pour expliquer le caractère racialisé de l’incarcération de masse. Ainsi, les critiques du capitalisme qui ne tiennent pas compte du racisme anti-noir – ou qui ne le considèrent que comme un sous-produit du capitalisme – sont nettement insuffisantes.
depuis le seul angle du sentiment personnel du locuteur. Il est donc compliqué d’y répondre de manière critique (même lorsque cette personne tient, par exemple, des propos racistes) parce que cela pourrait blesser son intégrité personnelle. Qu’un individu se mette à politiser son sentiment personnel d’inconfort dans le langage du safe space peut couper court à toute discussion. L’exemple le plus frappant dont je me souvienne est
chercher à convaincre ces derniers qu’il serait injustifié d’exclure la police. Ses propos ont été rapportés dans les pages du Baltimore City Paper : « je pense, disait-elle, que ces manifestants ont violé l’espace des policiers42 ». L’invocation de la sécurité et de l’intégrité personnelles joue sur un registre purement affectif et émotif43, elle peut donc être manipulée pour tout justifier, du profilage
tisée par les manifestants qui lui criaient dessus lorsqu’elle défendait la police, plusieurs personnes ont cessé de critiquer ses actes et ses propos, bien qu’ils fussent manifestement pro-police, classistes, et stigmatisants pour les sans-abri – elle a par exemple dit : « Il y a trop d’ivrognes et de sans-abri làbas, ils sont vraiment malades de leur dépendance à l’alcool. Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre qu’ils soient là ? Je préférerais les voir en
but de se purifier soi-même. Lorsqu’une personne s’identifie à son statut de victime, il est important de se demander si cela ne constitue pas en réalité une manœuvre tactique pour être perçue comme innocente et gagner ainsi du pouvoir dans un espace social donné. Cela n’implique pas de délégitimer les propos tenus par les survivantes, mais plutôt de se débarrasser de l’idéologie de l’innocence afin d’examiner chaque situation dans
LE SAFE SPACE On retrouve aussi la stratégie discursive qui consiste à faire appel à la sécurité [safety] et à l’innocence au niveau micro, lorsque les radicaux blancs manipulent le langage de « l’espace sûr » [safe space] pour conserver leur pouvoir dans les milieux militants. Par exemple, ils réduisent au silence les critiques qui leur sont adressées par des gens de couleur au prétexte que ces critiques les mettraient « mal à l’aise41 » [unsafe]. En utilisant ainsi le langage de l’espace safe, on peut faire passer un inconfort pour un danger imminent. L’expression « je ne me sens pas à l’aise » [I don’t feel safe] est facilement manipulable, puisqu’elle décrit la situation
celui d’une femme d’Occupy Baltimore, qui utilisait un vocabulaire féministe pour défendre les policiers, après qu’un « occupant » les ait appelés pour se débarrasser d’un sans-abri. Quand les policiers sont arrivés sur les lieux, certains activistes leur ont lancé des injures. Cette femme a tenté de calmer la situation en s’interposant entre la police et les activistes pour
racial à la guerre. Une personne qui utilise le langage du safe space pour dénoncer quelqu’un dans un espace militant est nécessairement présumée innocente ; on peut même aller jusqu’à amplifier ou politiser cette innocence présumée. Lorsque la femme d’Occupy Baltimore a déclaré qu’elle était la survivante d’un événement violent, qu’elle avait été trauma-
cure, c’est certain, mais je me fous bien de l’endroit où ils finiront par perdre connaissance44 ».
le détail et de demeurer conscient des multiples luttes de pouvoir à l’œuvre dans les conflits.
Le fait d’avoir survécu à un acte de violence sexuelle n’empêche pas la survivante de perpétuer d’autres formes de violence. De même, les expériences de racisme, de transphobie ou de classisme peuvent être mobilisées dans le
Dans ce débat sur la sécurité, l’autre opposé du spectre est la critique radicale du modèle de l’espace safe formulée par les queers radicaux. Dans un communiqué émis par le Festival queer de Copenhague intitulé « Cette année,
l’espace ne sera pas plus safe ! », les organisateurs annonçaient leur décision de supprimer les lignes directrices du safe space pour en appeler plutôt à « la réflexion et la responsabilité individuelles45 ». À mon avis, ce rejet des formes d’organisation collectives – et ce refus de penser au-delà de l’individu comme unité politique de base – doit être resitué dans un glissement historique plus large chez les queers, avec le passage de l’émancipation queer à la performativité queer, qui coïncide du reste avec l’hégémonie néolibérale et la « politique » du choix centrée sur le « souci de soi46 ». Ceux-ci ont réagi à l’échec des safe spaces par une remise en cause de toute forme de communauté et de toute politique fondée sur le discours articulé/ explicite. En méprisant les efforts visant à contrebalancer les déséquilibres de pouvoir, ils finissent par aplatir ces enjeux et ratent une occasion de poser des questions cruciales sur la distribution du pouvoir, la vulnérabilité et la violence – pourquoi et comment, par exemple, certaines personnes recourent à des langages et des structures afin de répondre à des dynamiques internes oppressives. D’un autre côté, moi qui suis fanonienne, je reconnais que la volonté d’éliminer tous les risques et dangers aboutit à une politique réformiste qui reconduit souvent l’ordre social en vigueur. Les espaces safe peuvent avoir un effet pacifiant sur la combativité. Quand toutes les actions risquées sont bloquées du seul fait qu’elles provoquent de l’inconfort, il devient impossible de penser un programme politique révolutionnaire. Les gens de couleur qui soutiennent que c’est en vertu de leurs privilèges que les Blancs peuvent prendre part à des actions risquées – contrairement aux gens de couleur (qui sont plus souvent ciblés par la police, n’ont pas les ressources nécessaires pour sortir de prison, etc.) – font une évaluation assez juste des différences de pouvoir entre les Blancs et les non-Blancs, mais ils finissent par effacer les gens de couleur de l’histoire des luttes en associant faussement la combativité avec le privilège d’être Blanc. Quand une analyse du privilège se transforme en un programme politique où les plus vulnérables sont tenus à l’abri du risque, la seule politique acceptable devient le réformisme et le repli – une politique menant tout droit à la capitulation devant le statu quo, qui efface l’héritage de groupes comme le Black Panther Party et la Black Libera-
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tion Army47. Selon Fanon, c’est précisément le risque qui nous pousse à l’action révolutionnaire : l’émancipation exige de risquer sa vie. La combativité n’est pas seulement une nécessité tactique. Son objectif est double : transformer les gens et « modifier fondamentalement » ce qu’ils sont, raffermir leur courage, et les débarrasser du « nœud de désespoir » qui s’est cristallisé dans leur corps48. La politique des safe spaces est centrée sur le bien-être personnel, ce qui peut parfois entraver l’action des groupes fondés sur le consensus. En l’occurrence, lorsque des participants d’Occupy Baltimore se sont confrontés à des agresseurs sexuels, j’ai assisté à une assemblée générale qui était tellement alourdie par les procédures de consensus, que la seule décision à avoir été être prise concernant les agresseurs présents dans l’espace fut d’organiser un atelier de dix minutes sur le concept d’espace safe à la prochaine assemblée. Personne n’a voulu expulser les agresseurs d’Occupy. (Comme le disait Stokely Carmichael, « les libéraux ont peur de se mettre des gens à dos, et sont donc incapables de proposer une alternative réelle49 »). L’insistance sur le bien-être individuel peut paralyser l’énergie et l’élan des corps en mouvement. La politique de l’innocence et la politique de la sécurité et du confort sont liées, en ce que les deux stratégies ont pour effet d’entretenir la passivité. Le bien-être et l’innocence se renforcent mutuellement, comme lorsqu’on réclame du confort sur la base d’une position subjective innocente. Il va sans dire qu’aucune position subjective n’est éthique en soi. Même si je suis une femme de couleur queer, le simple fait que j’habite aux États-Unis fait reposer mon existence sur la violence. En tant que personne non-incarcérée, ma « liberté » ne peut être comprise que par opposition à la captivité d’autres personnes, comme mon frère, qui purge une peine de quarante ans en prison. Lorsqu’on considère la question de la sécurité [safety], on néglige souvent de s’interroger sur la co-constitution de la sécurité et de la violence. Il faut tenir compte du fait que la violence raciale est le revers invisible et nécessaire de la sécurité, particulièrement de celle des Blancs. La sécurité nécessite la suppression ou la relégation de ceux qu’on considère comme une menace. La société civile blanche investit beaucoup d’énergie psychique dans l’effacement et l’abjection des corps sur qui elle projette
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DOCUMENTS
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202 PÉDAGOGIE
PÉDAGOGIE
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CHRONOLOGIE En juillet 2007, la crise financière américaine des « subprimes » ainsi que la crise bancaire de l’automne 2008 inaugurent ce que l’on nomme « la crise financière mondiale ». Le monde se voit « par contagion » selon les économistes européens, tomber dans un déclin économique. Nous questionnant sur la situation économique de la Grèce, nous avons d’abord établi une chronologie des évènements afin de mieux comprendre l’état actuel du pays. La situation économique en Grèce suscite encore aujourd’hui de nombreux débats complexes et parfois controversés. Avant la crise de 2008, la Grèce connut une succession d’événements politiques sans précédent dans l’histoire. Entre 1936 et 1946, la Grèce vit sous la double occupation d’un dictateur nommé Metaxás et les difficultés économiques issues de la Seconde Guerre mondiale. De 1963 à 1967 : George Papandreou, alors Premier ministre, instaure une politique sociale et étatique. C’est une politique où il y a beaucoup de dépenses publiques qui n’amènent que trop peu de renouvellement et d’accroissement du capital de l’économie grecque. En 1981 Karamanlis arrive au pouvoir et instaure avec son gouvernement, la république en Grèce. C’est la fin de la monarchie. À partir de 1981, le gouvernement du socialiste Andréas Papandréou nationalise les entreprises et augmente les aides sociales. En 2001, la Grèce accède à l’euro, mais le pays s’endette à taux très bas. En 2009, La Grèce se voit impactée par la crise économique mondiale et entre dans une période de « dette » envers les créanciers européens. Il s’ensuit en 2010, année où les premières mesures législatives « anti-crise » ont été votées, une succession de négociations et de tensions. La Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, ce qui est connu comme la « Troïka », ainsi que les pays créanciers européens, entrent dans une logique d’application d’austérité à la Grèce en échange d’une aide financière de leur part. Jusqu’en 2017, année où l’économie grecque renoue avec la croissance, ces négociations et ces aides durent avec l’application de neuf plans d’austérité, trois plans d’aide et une réélection.
Ionnis Metaxas
1936-1946
Georges Papandreous
1963-1969
Konstantinos Karamanlis 1974-1995
Andreas Papandreou
1981-1989
PÉDAGOGIE
lico surgit de nulle part. On récupère enfin un plan et rebroussons chemin direction Ficoba. Entre temps, tous les commerces se sont caparaçonnés derrière des panneaux d’OSB.
Le contre-sommet que nous organisons apportera d’autres réponses. »7 Les salles sont toutes bondées, les places sont chères. Un service de traduction simultané est mis en place. On continue d’errer un peu. On n’est pas les seules, tiraillées entre le « trop de choix tue le choix » et l’incapacité de trouver sa place. Il faut dire que le lieu ne se prête pas réellement à inventer le monde de demain. Les salles, l’organisation, la prise de parole nous font dire qu’on participe à un « autre » sommet, mais qu’on ne dénonce rien. L’enfermement dans des formes institutionnelles ternes et convenues – centre de congrès, conférences plénières qui flirtent avec le show politique (ici JeanGuy Talamoni, là Clémentine Autain), badges autour du cou – menaceraient presque d’avorter déjà
Elizabeth : — Le chemin se fait facilement à pied, mais pour trouver la route on doit suivre une carte et le mouvement. Certaines routes sont barrées. Un groupe de personnes trimarde comme nous avec leurs sacs à dos. En s’approchant de la frontière, nous voyons le Cuerpo Nacional de Policía. Ils ne contrôlent pas les piétons, pour l’instant. Le voisin de train nous lâche pour de nouveaux amis sur le trajet.
État-nation
Tiphaine : — Il nous lâche surtout pour deux filles plutôt mignonnes. Elizabeth : — Sa mallette noire se balance à ses côtés. Flic ? Black bloc ? Touriste ? On le perd de vue. Une affiche nous nargue à l’arrêt de bus. « UN G7 QUI FAIT LA DIFFÉRENCE ? C’EST UN G7 FÉMINISTE ! À l’approche du G7, mobilisez-vous pour les droits des femmes avec #FeministsCount @Women7official »
Confédéralisme démocratique
Fallait oser. Étonnant qu’elle n’est pas déjà été mutilée, même pas un autocollant, ni de réplique au marker.
3. HÉRITAGE (LAME 41) : MANQUE DE LIEN, CE QUI N’EST PAS DANS L’ORDRE DES CHOSES Nous traversons la Bidassoa sur un pont élancé, aux abords dorénavant barbelés et sous surveillance policière ; rien à voir avec le contre-G7 : par ici passe « la nouvelle route des migrants », par laquelle des milliers de personnes en provenance d’Afrique de l’Ouest tentent de rejoindre l’Europe du Nord. Nous finissons par arriver devant le parc des expositions de Gipuzkoa, Ficoba, à Irun, 70 000 m2 de stérilité corporate 2.0. « La conception des installations fait de Ficoba une infrastructure polyvalente. Ses trois pavillons,
232 PÉDAGOGIE
Le communisme ne peut être pensé seul, il est forcément à penser en rapport au capitalisme. Qu’on le veuille ou non, le capitalisme sera automatiquement et absolument rivé contre toute tentative de construction du communisme. Ainsi, nous pensons que la capacité d’une alternative au capitalisme ne tiendra pas tant dans sa cohérence interne, son intelligence ou sa légitimité que dans le rapport qu’elle construira avec le capita-
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LE CONCEPT DE DÉSYNCHRONISATION Nous travaillons sur la notion des limites. L’Humain peut tendre à créer des compartiments, en inventant des concepts par exemple l’État-nation, les genres, les religions, dans lesquels il prend place et s’identifie. Aujourd’hui, les frontières séparent nos pays, régions, parcelles, mais aussi nos cultures et communautés. Ces limites sont maintenant devenues définitives et peuvent être source de conflits. Les populations du Rojava tentent de retourner à leurs origines autochtones en s’échappant de ces limites, en libérant la question du genre, et en plaçant chacun sur le même niveau d’égalité. Pour grandir la révolution du Rojava et le Confédéralisme démocratique, nous proposons le concept de Désynchronisation des limites, pour décloisonner et décompartimenter. Ce concept est inspiré du modèle du devenir introduit par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans le livre « Milles plateaux » en 1980. C’est un modèle en perpétuelle évolution, qui s’oppose ainsi à un régime strict et rigide. Le but n’est pas d’effacer les différences, car au Rojava il y a de nombreuses origines autochtones, religions et langues différentes, mais de rassembler les éléments par leurs points communs, par juxtaposition. En effet, l’humain est un animal politique, il devient parmi les autres, en vivant dans une société gouvernée par des lois et des coutumes. Le fait d’appartenir à un groupe par affinités peut aider à trouver un sentiment d’appartenance et c’est ce besoin d’appartenir à un groupe social qui permet l’identité. L’écologie est très importante dans l’utopie Rojava. Un profond changement dans les relations sociales va également permettre un changement écologique. Alors, ce modèle peut prendre part à la suppression des différentes dominations et hiérarchies, en améliorant les échanges sociaux. Pour cela, nous devons retourner aux moyens de subsistance autochtones pour sortir de la dépendance à l’État-nation.
2/10 Nous devons penser et travailler à l’échelle du monde entier « Ce livre montre que la guerre de 1914-1918 a été de part et d’autre une guerre impérialiste (c’est-à-dire une guerre de conquête, de pillage, de brigandage), une guerre pour le partage du monde, pour la distribution et la redistribution des colonies, des “zones d’influence” du capital financier, etc. […] Pour montrer cette situation objective, il faut prendre non pas des exemples, des données isolées (l’extrême complexité des phénomènes de la vie sociale permet toujours de trouver autant d’exemples ou de données isolées qu’on voudra à l’appui de n’importe quelle thèse), mais tout l’ensemble des données sur les fondements de la vie économique de toutes les puissances belligérantes et du monde entier. » Lénine, L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, 1916, p. 5
132 ÉPISTÉMOLOGIE
Selon James, une conception purement générative et disséminée du pouvoir occulte complètement la réalité de la violence policière, la militarisation du système carcéral, la violence institutionnelle de l’État providence et de l’État carcéral, ainsi que la mort sociale et la terreur que vivent les gens à peau noire ou marron. Assurément, les prisons « produisent » de la race ; par conséquent, une théorie du pouvoir comme configuration générative où les rapports de force directs sont minimisés ne peut relever que d’une position subjective blanche.
– la Chaplinacolada – le Rosa Luxembourbon – le Crèmelin – la Griotte Éditions – L’Ananah Arendt – le Vin choviet’
Quand le capitalisme ne marche pas, nous considérons que c’est normal parce que c’est du capitalisme. Par contre, lorsque le communisme ne marche pas, nous considérons que ce n’est pas du communisme et nous disqualifions l’ensemble sans regarder les parties. Quelles leçons pratiques pouvons-nous tirer des tentatives de réalisation du communisme au XXe siècle ?
Un ordre souhaitable du monde est non seulement possible, mais impérativement nécessaire. L’extractivisme généralisé, la destruction de la vie sur terre et l’oppression grandissante des peuples ne cesseront pas tant que le capitalisme existera.
produit en nous poussant à nous produire nous-mêmes, à exprimer notre identité par nos choix de consommation, et à fonder notre politique sur l’affirmation d’identités marginalisées. Dans ses recherches sur l’afro-féminisme, Joy James rejette cette conception du pouvoir en termes de production et d’affirmation de la vie. En réponse à l’idée de Foucault selon laquelle « le réseau carcéral ne rejette pas l’inassimilable dans un enfer confus, il n’a pas de dehors [...] il économise tout, y compris ce qu’il sanctionne35 », James écrit :
Imaginés par les membres de l’association Après la révolution Cococtés par Jérémie Robert Camarades, vous trouverez sur la page suivante les recettes de quatre cococktails. Nous vous diffusons aussi une liste, non exhaustive, de noms d’autres cococktails. Si vous souhaitez jouer
1/10 Nous avons un problème avec les pays socialistes « Il n’y a pas d’utopisme chez Marx, il n’invente pas, il n’imagine pas de toute pièce une société “nouvelle”. Non, il étudie, comme un processus d’histoire naturelle, la naissance de la nouvelle société à partir de l’ancienne, il prend l’expérience concrète du mouvement prolétarien de masse et s’efforce d’en tirer des leçons pratiques. » Lénine, L’État et la révolution, 1917, p. 114
« Il est plus facile, a-t-on dit un jour, d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme : et avec cela, l’idée d’une révolution capable de renverser le capitalisme semble avoir disparue ».
« Et pourtant le système carcéral tue aux États-Unis, et il tue, dans ses prisons, davantage de Noirs que de n’importe quel autre groupe ethnique. Les prisons américaines constituent un “dehors” par rapport à la vie politique du pays. […] Foucault passe sous silence la vulnérabilité des prisonniers face aux passages à tabac, aux viols, aux traitements de choc [et] à la peine de mort. L’incarcération et les exécutions sont les procédures que l’État emploie pour se débarrasser de tout ce qu’il n’arrive pas à assimiler, en le vouant à l’extériorité infernale de la non-existence. Il n’économise donc ni tout, ni tout le monde36. »
LE MARXTINI
I. L’ÉTAT DE L’HYPOTHÈSE COMMUNISTE
nous devons accepter que nous sommes à l’inverse du côté de l’ordre, d’un ordre, peut-être de plusieurs ordres. Mais il nous faut d’emblée adjoindre à un tel énoncé qu’une pensée de ce qu’est l’ordre est absolument nécessaire : penser l’ordre non pas comme une matraque, mais comme un langage, un système, construit sur des règles, une grammaire, qui permet plus qu’elle ne contraint. Aussi, nous devons nous entendre sur le fait qu’un immense travail doit être mené pour libérer la notion d’ordre de l’autoritarisme, du totalitarisme, du virilisme pour pouvoir substituer au capitalisme un ordre du monde souhaitable. Un ordre de l’émancipation est à inventer, mais nous avons un déficit d’intelligence collective de l’ordre. L’architecture qui est un savoir de l’ordre peut être mise à contribution pour cette tâche en dialogue avec d’autres disciplines. Ainsi, il nous faut défendre « le » communisme même s’il est évident à nos yeux que l’ordre du monde communiste ne pourra être composé que d’une pluralité de « communismes ». Il nous faudra probablement un ordre pluriel, un ordre ouvert, des ordres stables, mais autocritiques. Il s’agit cependant tout d’abord d’accepter qu’une bataille est à mener en défense d’un ordre et non contre tout ordre, comme cela semble être le cas au sein des forces progressistes aujourd’hui. Il faudra pour ce faire sortir le capital de nos têtes puisqu’il semble avoir eu raison de nos espoirs et de notre imagination. La glaçante sentence de Jameson sur ce sujet reste indépassable :
PÉDAGOGIE
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l’auditorium, les salles ou le hall polyvalent peuvent accueillir de multiples typologies d’événements, sous forme de salons, conférences, réunions d’entreprises, expositions, concerts ou spectacles. Un contenu qui change toutes les semaines grâce à une équipe de professionnels spécialisés dans l’organisation d’événements qui sont capables de matérialiser les idées des clients. Événements organisés en 2019 : 24e édition de la Foire de l’Emploi, 40e édition de l’Exposition Internationale Canine, Sevatur 2019 – le Salon des Vacances. Ficoba, l’art de créer des opportunités. »6 Ici, on trouve un peu de mouvement, de monde… Nos énormes sacs de campeur·euse·s sont rapidement inspectés à l’entrée. BIENVENUE au contre-sommet, ONGI ETORRI kontra gailurrerat,
WELCOME to the counter-summit, BIENVENIDOS a la contra cumbre. La clim fait du bien, la chaleur et nos sacs à dos de pèlerins nous écrasent depuis des heures. D’après le programme qu’on ramasse dans l’espace d’accueil, c’est ici que se tient la grosse majorité des conférences et le Village des Alternatives. Sur les trois jours, plus de 70 conférences se déroulent simultanément et à la chaîne, de 10 h à 19 h 30. Une partie du programme se tient au cinéma d’Hendaye. Les ateliers se regroupent à l’École Primaire et à l’Espace Jeunes, tenu par les jeunesses de gauche indépendantiste. Les Rencontres Intergalactiques, délocalisées de Notre-Dame-des-Landes, sont basées au Port de Kaneta, où l’AmbaZADa, construction emblématique de la ZAD initiée par une
« brigade » d’activistes basques, a été transportée et remontée pour l’occasion. Les Gilets jaunes sont restés groupés au campement, à plus de 7 kilomètres de là. Les thématiques centrales de réflexion sont rappelées : capitalisme, environnement, féminisme, peuples, démocratie, impérialisme et migrations. L’objectif est annoncé : déconstruire l’architecture néolibérale et les multiples systèmes de dominations qui détruisent notre monde. « Les 7 pyromanes du G7 vont à nouveau se rencontrer pour perpétuer un système au service des plus riches et des multinationales. Il est temps de stopper les incendiaires de la planète. Face à leurs discours hypocrites sur les inégalités, nous nous mobilisons au Pays Basque pour nous opposer par nos analyses, nos idées, nos alternatives et nos luttes.
310 CRITIQUE
APRÈS LA RÉVOLUTION – NUMÉRO 2 – POLITIQUE
cet autre monde censé pouvoir naître ici, comme le promettait le slogan euskara. Un tour au Village des Alternatives, en fait 8 travées de stands dans un demi-hangar. Du NPA à EHLG (la Chambre d’agriculture basque qui a fait cession de sa tutelle préfectorale il y a quinze ans), diverses organisations et acteurs, locaux ou non, présentent leurs pistes, recherches, luttes ou goodies sur des tables en plastiques pliantes. La fête de l’Huma sans les merguez. Dans l’autre moitié du hangar, un bar et des rangées de tables sur plusieurs mètres linéaires. Après une bière bienvenue, nous prenons la navette officielle pour nous rendre au campement. On cherche l’arrêt ou une indication des lieux et heures de passage. On
ne les trouve pas ou il n’y en a pas. Coup de chance, une navette arrive. Le long du trajet, nous avons l’impression d’être en route pour une colo cheloue. Le car nous dépose à 2 km de l’entrée du camp ; 25 mn de marche dans une montée pleine de cailloux. Sentiment de punition. Néanmoins, le campement est la première forme qui témoigne d’une tentative de (re) construire quelque chose. Nous voici planqués dans un terrain de 13 hectares, dont le propriétaire n’est autre que Nestlé… Ce centre de vacances désaffecté a été succinctement réaménagé afin d’accueillir jusqu’à 10 000 personnes, venues jusqu’ici pour le G7 EZ (« non au G7 » en basque). En stop ou à pied. Par voiture, train. Avec leurs vans, leurs caravanes ou leurs valises à roulettes. Avec des amis, en familles, entre collègues.
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4. LA TABLE (LAME 40) : L’INCONFORT, LA FRUGALITÉ D’après la carte et nos explorations dans les jours qui ont suivi, il s’avérait qu’il y avait un accès beaucoup plus direct et accessible qui se trouvait au sud du camp, mais que celui-ci était réservé aux vacanciers du Pierre et Vacances qui se trouvait collé au site, aux véhicules et aux CRS. Des volontaires étaient arrivés durant les 10 jours précédents, suite à l’appel de la Plateforme, pour tout mettre en place. Le camp avait été planifié, zoné. Le vaste terrain, étagé par des dénivelés et des plateaux naturels, s’y prêtait. Sur les plateaux, les campings, dans les installations bâties, toutes les activités nécessitant des espaces clos, abrités et viabilisés. À l’arrivée des participants, des couches d’autogestion s’ajoutent naturellement à ce zonage, avec des signalétiques improvisées. Chaque groupe, collectif, association cherche des formes pour se rendre visible et reconnaissable dans le camping. En C1, les Gilets jaunes d’un côté et Extinction Rebellion de l’autre. En C2, les camping cars. En C3, l’espace en non-mixité queer et féministe. En C4, l’espace libertaire de la CNT, avec bureau d’information et de recrutement, etc. Quelque chose cloche. Il y a des signes dans tous les sens, ce qui crée un bazar visuel invraisemblable dans lequel il s’avère difficile de comprendre, de s’orienter, tandis qu’en ville, les sites du contre-sommet sont peu, mal voire pas indiqués. Nos esprits de designers s’offusquent, surchauffent, et puis abdiquent devant une affichette : « si pas de signalétique, aller tout droit ». Ces tensions et ces paradoxes dans l’organisation spatiale du campement parlaient déjà pour les journées qui allaient suivre. L’espace central, un bâtiment sur un étage en forme de demi-cercle, désigné sur la carte comme le « point d’information » accueille le Snack des Gilets jaunes, l’Espace Médiation, Chez Thelma (un espace de soin et de soutien psychologique), le Bureau d’Assistance Juridique, l’infirmerie et les street medics, une quincaillerie-atelier ainsi que les douches. L’esplanade fait office d’agora, accueillant les Assemblées Générales, CRITIQUE
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BANDE DESSINEE
š! #42 'Scientific Facts' Cover: Agate Lielpētere (Latvia), Contributors: Agate Lielpētere (Latvia) Anna Prokofyeva (Russia), Anna Vaivare (Latvia), Christopher Sperandio (USA), Colleen Anderhub (Germany), Cornevu (Brazil), Daphné Geisler (France), Delphine Pauluzzo (France), Ernests Kļaviņš / Andrejs Kļaviņš (Latvia), Gareth Brookes (UK), Jodie Wilders (Belgium), Juan Quintero (Colombia), Julia Trachsel (Switzerland), König Lü. Q. (Switzerland), Kyle Canyon (USA), Maarten Klein (The Netherlands), Mārtiņš Zutis (Latvia), Matei Monoranu (Romania), Namsai Khaobor (Thailand), Omar Cheikh (Italy), Sarah Firth (Australia), Sean Christensen (USA), Stacy Gougoulis (Australia), Tomáš Staněk / Zikmund Bartoníček (Czech Republic), Zane Zlemeša (Latvia)
Format: A6, 196 pages, full-color, perfect bound, high quality and environmentally friendly Munken paper. 10€
mini kuš! #102 10 Sim Lane Essi Niemine Life on 10 Sim Lane is simple and chill. No need to stress about anything. Until the day when the fridge is empty, and one must leave the comfort of the home… Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, fullcolor, English 5€
mini kuš! #101 Survival Mode Dileydi Florez Iceland was settled by Norwegian Vikings in the 9th Century AD and it is said to have been named by Hrafna-Flóki Vilgerðarson. Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, fullcolor, English 5€
mini kuš! #100 'Long Live the Witches Valentine Gallardo It's 1348, somewhere in Europe. Elsie and Grandmother live in the woods and make plant remedies for the villagers. But a storm is brewing... the plague doctor has arrived, as well as a mysterious visitor. Who will save the day? Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, fullcolor, English 5€
mini kuš! #99 'Flowers Intertwined' Ema Gaspar Flowers Intertwined is a story of a girl that keeps having to water a vase over and over again in order to appease her shadow self.
Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, fullcolor, English 5€
ARGUMENTAIRE Titre : La vase noire dans l’oeil nuit Auteur : Florian Huet ISBN : 9782955980569 Nombre de pages : 32 Noir et Blanc prix : 7 € La vase noire dans l’oeil nuit propose le programme suivant : chaque page se compose d’une image et d’une légende. L’image est un lavis noir et blanc réalisé à partir d’un arrêt sur image d’une série policière, dans cette image les visages ont été caviardés et chacun annoté d’une lettre. Chaque lettre est reprise dans la légende sous l’image et permet d’associer un court texte à chaque visage. Au commencement, les textes très courts cherchent à décrire ces visages sans se faire enfermer dans le vocabulaire adéquat (pas de «nez», ni de «bouche» ni de «joues»). Ces tentatives maladroites s’enrichissent de page en page, colonisant ligne après ligne l’espace de l’image, et ouvrant par les mots des mondes de plus en plus vastes. La succession des pages, en plus du déroulement des scènes policières, esquisse le récit d’un regard hystérique, affamé et incapable de ralentir face au vertige.
a. Sur une mer brûlée un îlot précède une île plus vaste.
a. Forme obscure qui se révèle pudiquement par le haut. b. De petites surfaces blanches se plaquent contre la face gauche.
a. Mat. b. Brillant.
a. Un aigle sombre se dessine sur une surface molle. b. Câbles emmêlés et poisseux. c. Entre deux bandes noires subsiste une boule rouge, violacée.
a. Une succession de lignes obliques retombent vers le sol. b. Deux triangles noirs et pudiques. c. Ces arabesques de courtes courbes s’entremêlent avec complexité.
a. Un disque dans l’ombre, il est touché par des éclats de lumière sur sa partie droite. Elle dessine des renfoncements, des creux, un relief de ruines.
a. Au sud-est, la lumière vient tracer deux sillons de pénombre. b. Deux fines fentes courbées ponctuent un relief doux. c. Marque rouge sur pente douce.
a. De l’ombre se découpe un triangle pointé vers le ciel, sur la pointe repose un rectangle. b. Une construction en volumes arrondis, leur rondeur soulignée par une lumière crue.
ARGUMENTAIRE Titre : L’oeil absent n’est pas un regard vide Auteur : Florian Huet ISBN : 9782955980514 Nombre de pages : 40 prix : 15€ L’œil absent n’est pas un regard vide est une bande dessinée de 18 feuillets découpés. Leur superposition et leur succession tissent un réseau d’interstices. Ces fenêtres pratiquées dans le papier s’ouvrent sur la description clinique, technique, d’une énucléation d’un côté et son illustration de l’autre. Texte de 4e de couv : L’œil absent n’est pas un regard vide est une bande dessinée composée de 18 feuilles découpées. Le premier prototype a été réalisé en 2009. J’étais alors un tout jeune étudiant sorti de sa campagne qui venait de découvrir quelques bribes d’art soviétique, quelques images de différents courants des années 1920 en URSS : Constructivisme, Suprématisme, Productivisme. Sans en identifier les causes, j’étais particulièrement sensible aux peintures de Kasimir Malevitch, notamment ses formes géométriques noires sur fond blanc. Motivé par cet intérêt, j’ai fait une petite bande dessinée avec une grande case noire qui se divise de planche en planche pour former une grille qui sert ensuite de canevas à des agencements de formes enchevêtrées (à la manière d’une sorte de Tetris), et puis au sein de chaque planche l’espace blanc prend de plus en plus de place. C’était une façon d’imiter de manière très primaire l’aspect des peintures de Malevitch avec un outil que je pratique (la BD) pour essayer de les comprendre. Ça n’a pas été très éclairant mais ça m’a donné l’idée du prototype de l’œil absent en remplaçant les formes noires par des découpes. Ce livre de découpes, réalisé à la main à un exemplaire a été bien accueilli par le corps enseignant qui a alors produit différents discours, notamment 2 assez proches : il s’agit d’une approche « conceptuelle » de la bande dessinée / il s’agit de la mise en lumière des « codes » de la bande dessinée. Ces 2 discours considèrent que dans ce livre les images ont été retirées pour faire un commentaire sur la bande dessinée. On m’avait dit un peu les mêmes choses pour les peintures de Malevitch : l’abstraction servait à faire un commentaire sur la peinture, exposer les « codes » de la peinture (forme, couleur, matière, etc.). Ces gens semblaient savoir de quoi ils parlent, j’ai gardé pour moi l’insatisfaction que m’évoquait ces 2 interprétations et pendant longtemps j’ai cru que c’était bien de ça qu’il s’agissait. Bien des années après, ayant trébuché sur un exemplaire du Capital de Marx et accepté mon origine sociale modeste et ma place de prolétaire dans l’organisation du mode de production capitaliste, j’ai réinterrogé ces choses que l’on m’avait enseigné. J’ai commencé à m’intéresser à l’URSS, aux courants artistiques post-révolutionnaires, j’ai commencé à lire ce que disaient Kasimir Malévitch, Varvara Stepanova, Lioubov Popova, Alexandre Rodtchenko, et les autres. J’ai alors découvert qu’on avait omis quelques éléments décisifs : ces artistes pensaient leurs œuvres comme participantes à la révolution communiste et à la prise du pouvoir par le prolétariat. L’enjeu était alors de savoir quoi faire de la culture bourgeoise désormais renversée et comment jeter les bases d’une culture prolétarienne. Il n’était pas question d’approche « conceptuelle » mais bien de politique, de ne plus penser le monde (et donc la peinture, l’art, la culture) à partir du palais mais à partir de l’usine. Dans ce contexte, pour les différents courants de peinture abstraite qui émergent il s’agissait de reléguer la peinture figurative individualiste bourgeoise au placard pour créer une peinture pensée depuis le travail dans les usines ou dans les champs, une peinture non pas « abstraite » mais matérialiste. Malheureusement le capitalisme a gagné la bataille du 20e siècle et ces artistes ont vu leur mémoire et leurs œuvres bafouées par la bourgeoisie, vidées de leurs espoirs politiques, enfermées dans des interprétations qui les contredisent et les nient. Au fil de ces années quelques personnes insistaient régulièrement pour que je réédite cette BD et j’étais pris dans un dilemme entre l’envie de contenter ces personnes et mes réticences à voir inéluctablement ce travail récupéré par des discours issus de la culture bourgeoise. Car, non, ce n’est pas une BD dont j’ai retiré les images, ce n’est pas une BD sans images, c’est une BD avec des images produites par d’autres moyens. Pour dépasser ce dilemme, j’ai décidé de la rééditer avec quelques ajouts, sans doute dérisoires mais
importants pour moi. Ces éléments sont : la description d’une procédure d’ablation de l’œil en début de livre, le schéma de l’opération en fin de livre, le titre l’œil absent n’est pas un regard vide. Ces éléments pour insister sur la violence de retirer des images, de retirer leur sens aux images. Je pense à la culture bourgeoise qui a retiré leurs sens aux avant-gardes soviétiques et se pavane avec leurs cadavres. Je pense à cette même culture qui plus largement retire de l’histoire les images et la mémoire du prolétariat, du mouvement ouvrier, des colonisé.es, des exploité.es. Trop souvent, cette violence larvée s’incarne très matériellement et ce sont des yeux bien vivants que les LBD ferment définitivement. Mais vraiment ces yeux absents-là ne sont pas des regards vides.
EXTRAIT
VIVE LE ROI! - FICHE D’INFORMATIONS SAMANDAL Chapitre 4 de la série “Antoine” par Mazen Kerbaj. Au début de la guerre civile Libanaise, Antoine Kerbaj (acteur Libanais et père de l’auteur) s’est réfugié avec sa famille à Deir el Qamar, un village au Chouf. L’histoire se déroule 10 ans avant, en 1965, quand le roi luttait contre la mort... Les dialogues de la première partie de ce livre sont librement adaptés de la pièce Le Roi se meurt d’Eugène Ionesco. Publié par : Samandal sous la supervision de Joseph Kai. Couverture: Mazen Kerbaj.
Nombre de pages: 28 Impression: Monochrome Format: 18 x 25 cm Prix: 10 euros ISBN: 978-9953-0-5525-1
Antoine, Mazen Kerbaj éditions Samandal «Antoine», de Mazen Kerbaj, est une autobiographie, une biographie, un documentaire, et un récit historique. À travers des moments clés de la vie du comédien libanais Antoine Kerbage, l'auteur revisite plusieurs périodes de la scène artistique Beyrouthine, de l'âge d'or des années 60 et 70 à l'après-guerre civile, tout en mettant en perspective son propre parcours, celui de son père (Antoine) et celui du Liban. I978-9953051437 24x32 - 24 pages - 10 €
#17 - FICHE D’INFORMATIONS SAMANDAL Le magazine collectif #17 de Samandal basé sur un appel ouvert à participation et sans thème. Ce numéro regroupe 41 artistes du monde entier: Liban, France, Angleterre, Belgique, Canada, Chine, Indonésie, Egypte, Australie.... Il a deux sens de lecture et deux couvertures: une pour la lecture des langues latines (Français et Anglais) et l’autre pour la lecture arabe. Trois bandes dessinées d’introduction par: Tracy Chahwan, Barrack Rima et Nour Hifaoui. Éditrices: Karen Keyrouz, Tracy Chahwan et Nour Hifaoui: membres du collectif Samandal. Comité édiorial: Joseph Kai, Lena Merhej, Barrack Rima et Raphaëlle Macaron. Graphiste: Lama Zouein Couverture: Karen Keyrouz Page de séparation: Charbel Alkhoury
Participants de la partie Latine: Andre Krayewski - Aniss El Hamouri - Anna Ory - Aude Nasr et Lauriane Caprin - Bérénice Milon - Can Yalcinkaya - Carla Habib - Chitarum - Christian Sleiman - Garrett Young - Georgia Mchaileh Guillaume Balance - Kathrine Avraam - Khalil Naouai Lou Amoros Augustin - M.S. Harkness - Marilyn Mokbel - Marius Segond - Rob Woods - Mark Heinrichs - Marwan Shykhon - Pierre Marty - Sarah Saroufim - Rojer Féghali - Rosario Yeti Oci - Rosy Kuftedjian - Salim Rached - Sarah Merhej - Simon Mackie - Stefan Hahn - Tamara Nasr - Valentina Principe - Yann Plane - Aya Rafeh - Yichen Liu - Zainab AlShibani - Mloukhiyyé Al Fil. Participants de la partie Arabe: Lena Merhej - Mira Choucair - Mloukhiyyé Al Fil Sohila Khaled - Shakeeb Abu Hamdan.
Expérience Parallèle par Marius Segond
Nombre de pages: 284 Impression: Monochrome Format: 16.5 x 23 cm Prix: 10 euros ISBN: 978-9953-0-5526-8
JANVIER
ISBN : 978-2-492290-04-6
Auteur : Louise Collet
Sortie : janvier 2022
Titre : Des Éclaircies Livre de gravure, 100 pages, Risographie (trois bichromies) , 500 exemplaires, 18 x 23 cm, 24 euros. Louise Collet, par le soin et l’attention qu’elle porte à la pureté de chaque ligne, sublime chaque élément qui compose le décor de son quotidien. Dans un Kyoto étranger propice à la contemplation, chaques objets, végétaux ou individus se mellent dans une même harmonie de lignes constantes, seraines et sensibles. La retranscrition de cet environnement se développe dans un vocabulaire descriptif, précis, et l’attention portée à léquilibre de chaque choses constituent des pages d’une rare délicatesse. Ce livre est travaillé en trois parties, avec une ligne teintée de couleur différente pour chacune. Du Vert emmeraude, un doré et un vert canard. Le papier est légèrement teinté également et des pages presque transparantes viendront comme des voiles donner de la couleur à certaines gravure. Le livre est relié en dos carré, avec une jaquette gaufrée et un marquage à chaud. Un marque page dépliant accompagne celui-ci, contentat un texte analytique par Camille de Singly, ainsi qu’un texte plus intime de l’artiste, qui partage avec nous son regard sur sa pratique.
Serendip Livres, contact@seerendip-livres.fr - Tel: 01.40.38.18.14 - 10 rue Tesson, 75010 Paris
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ÉDITIONS OUÏE/DIRE
LE CHEMIN LIVRE De Edmond Baudoin et Troubs Mise en vente : janvier 2022 Prix public : 14 € Livre format 17 x 25,5 cm, dos carré 68 pages couleur
C’est l’histoire de deux livres. Le temps d’un séjour dans le Quercy en mai 2019, Troubs et Edmond Baudoin ont arpenté le GR®65, voie mythique qui chemine vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Au gré des déambulations, ils ont vécu et partagé des moments forts avec les habitants de cette terre caussenarde. Ils ont aussi croisé des pèlerins et des randonneurs de passage. Ces rencontres ont inspiré de courtes histoires qu’ils ont peintes sur les pierres du pays, en jouant des creux et des bosses pour raconter le voyage, la vie, les rêveries… Les pierres dessinées ont ensuite été bâties dans les murets qui longent le chemin, au rythme des bâtisseurs. L’envie d’un second livre est née pour témoigner de cette histoire singulière. Il raconte les différentes étapes de réalisation et réunit réflexions personnelles, sources d’inspiration, considérations techniques. L’un et l’autre vous invitent à un voyage imaginaire ou réel, géographique, humain ou spirituel.
Edmond Baudoin : Né en 1942 à Nice, Baudoin est l’un des auteurs de bande dessinée les plus importants de sa génération. Il débute sa carrière sur le tard après avoir quitté son métier de comptable. Dans les années 80, il est publié chez Futuropolis et collabore notamment avec Franck et Lob au scénario. Il se lance ensuite en précurseur dans des récits autobiographiques et intimistes qui le mènent à recevoir le prix du meilleur album à Angoulème en 1992 avec Couma Acò. Depuis, des dizaines de livres ont suivi où Baudoin explore son rapport aux voyages, aux femmes, à la vie en général. Il travaille en solo mais aussi en collaboration avec d’autres artistes comme Troubs, Cédric Villani, Fred Vargas ou Céline Wagner. Généreux et curieux des autres, il développe depuis quelques années un travail autour du portrait. Il va à la rencontre des autres et échange un dessin contre une parole. Ce processus donne ensuite lieu à l’édition de livres. Aujourd’hui son œuvre est essentiellement édité par l’Association et par Gallimard mais il collabore également avec des éditeurs plus modestes comme Six-pieds-sous-terre ou Ouïe/Dire. Il travaille également pour la danse contemporaine et a créé des spectacles avec Carol Vanni et Béatrice Mazalto. Troubs : Né en 1969 à Bordeaux, Jean-Marc Troubet dit Troubs passe son enfance autour du bassin d’Arcachon. De la proximité avec l’océan lui viendra plus tard le goût pour les voyages. Mais avant de partir loin, Troubs passe par les Beaux-Arts de Toulouse puis par ceux d’Angoulême d’où il sort en 1993. Il s’installe ensuite en Dordogne et participe à des fanzines avec l’association Art Fécule avec laquelle il publie son premier livre. Il réalise ensuite une série de livres pour Z’éditions où il forge son style particulier inspiré par une observation fine du réel teinté d’une forte dose de poésie. Il pousse l’exploration plus loin et se met à voyager à travers le monde. De ses voyages il ramène des dizaines de croquis réalisés in situ. La pratique du croquis étant pour Troubs une manière de prendre des notes et de garder des choses ou des personnes en mémoire. De cette matière dessinée abondante il façonne des livres de voyages touchants et très personnels dans lesquels il se raconte et il raconte le monde tel qu’il le voit, sans fioriture et sans jamais donner de leçon. Après une série de livres parus chez l’éditeur indépendant Rakham, Troubs rejoint à la fin des années 2000 l’équipe des prestigieuses éditions Futuropolis. Troubs est un poète bourlingueur solitaire. Mais il lui arrive de croiser la route de comparses avec lesquels il s’associe volontiers tels que Benjamin Flao, Nicolas Dumontheuil, Marc Pichelin ou encore Edmond Baudoin.
ÉDITIONS OUÏE/DIRE
Sur le motif Edmond Baudoin, Laurent Lolmède, Jean-Léon Pallandre, Marc Pichelin, Placid
Mise en vente : Juillet 2019 19 € Livre-CD 17 x 24 cm 80 pages Durée du CD : 41 mn 41 sec Référence CD : PP 1921
978-2-919196-42-5
En résidence de 2016 à 2019 sur la région Grand-Est, la compagnie Ouïe/Dire a mené un travail sur la ville de Vandœuvre-lès-Nancy. Marc Pichelin et Jean-Léon Pallandre (artistes créateurs sonores) explorent la ville, équipés de leur matériel de prises de sons. Ils interrogent les habitants sur la vie dans cette ville nouvelle de la banlieue de Nancy et observent ses paysages. Ils invitent trois dessinateurs, Baudoin, Lolmède et Placid, qui les accompagnent sur ce vagabondage. Des espaces verts à l’atelier Français Langue Étrangère de la MJC, des oies domestiques du Parc Pouille aux commerçants du centre commercial les Nations, les cinq artistes prélèvent des images, des sons et des récits de ce territoire urbain. Le livre-CD propose une balade sous la forme d’une bande dessinée à lire et à écouter.
ARGUMENTAIRE Titre : Zoom Aveugle Auteur : Florian Huet ISBN : 9782955980576 Nombre de pages : 112 Noir et Blanc prix : 18 € Zoom Aveugle est une bande dessinée de 112 pages noir et blanc qui prend la forme d’un conte visuel. Chacun de ses 5 chapitres (échos) débute sur un court texte avant de laisser place à 20 pages muettes toutes divisées en 2 cases. Au sein de cettre structure régulière nous voyons apparaître une créature : un œil rachitique et flottant. Cette créature est l’observateur d’un monde exsange, terminal, et des processus toxiques qui s’y succèdent implacablement. Il peut être lu comme un récit post-apocalyptique aux accents psychédéliques.
ÉCHO N°1 CURIEUSE VERRUE
l était une fois un monde stérile, exsangue et mutilé où n’habitait plus que le fantôme du fantôme de la vie. Pourtant, parmi les jours qui n’étaient plus des jours et les nuits qui n’étaient plus des nuits, une créature y naquit.
ARGUMENTAIRE Titre : Cosmicomix #1 Medlle Auteur : Florian Huet ISBN : 9782955980521 Nombre de pages : 20 Noir et Blanc prix : 6 € Cosmicomix est une bande dessinée de science-fiction divisée en 16 chapitres. Chaque chapitre possède une ambiance graphique et narrative qui lui est propre. Dans le monde de Cosmicomix, une machine à voyager dans le temps est inventée, son usage produit des uchronies en cascade, des réécritures successives de l’histoire qui génèrent une multitudes de réalités exploitables jusqu’à l’os. Cosmicomix raconte des histoires de voyage temporel mais aussi celles de personnages a priori extérieurs à ces expérimentations et explorations qui en subissent les chamboulements et les conséquences. Meddle, le premier chapitre, nous projette dans une ville lointaine, Hadagoville, où le Dr Meubrac dirige, entre deux déambulations, le programme clandestin de fabrication de la machine temporelle. Pour le premier essai, il s’est dégoté un cobaye du nom de Flint sorte de renégat de salon, aussi fat que crypto-libéral. Mais les choses ne sont pas si simples.
HADAGOVILLE s’étend sur une grande surface. Elle se divise en régions, puis en secteurs, puis en cantons, puis en blocs, puis en zones, puis en faubourgs, puis en tranches.
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Il y a cinq régions principales : Brado au nord, Kraftming à l’ouest, Prupl au sud, Zozz à l’est, et Centrum au centre. Les différences entre les cinq régions sont peu marquées et changeantes. Il est à noter néanmoins que le Zozz profond (niveau -5) est réputé depuis quelques décennies pour ses estaminets qui servent une décoction de chrysalide bon marché et de qualité.
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Bonnes adresses : - Tyrollien à l’encre éclaboussée - Vita Coetia - Mildred Mildred Les régions sont traversées par un métro composé de 16 lignes. La ligne « » est la plus rapide et la plus fréquentée, elle court de la banlieue du Prupl jusqu’en marge de Kraftming. Elle traverse le Centrum en desservant notamment le Ministère de la Mécanique (ex-Musée de l’Éternelle, et avant cela Palais Consulaire).
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Le Ministère de la Mécanique est peut-être le bâtiment le plus important de la ville, tant sur le plan économique, politique qu’en terme de dimensions. Le nombre exact de salles est inconnu, certains secteurs n’ont jamais été achevé pourtant des constructions continuent à germer dans les souterrains. Depuis la tentative initiale de Champour Bhroi, une délégation active de géographes tentent d’éditer des cartes et plans
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exacts et correctement mis à jour, néanmoins jusqu’à maintenant les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions. Les trois gouvernements de la ville - c’est à dire la Chancellerie, la Théocratie (fondée d’après la pensée de Saint Kreminger), et le Réseau (se réclamant du Rhizome Psychanalytique) - y siègent.
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En marge de ces structures étatiques, des groupuscules révolutionnaires, contre-révolutionnaires, réactionnaires et contre-réatctionnaires subsistent. Le plus consensuel est incarné par la figure d’Ingmar (ou Drumbog, ou Bandzo, ou Dadokian selon les sources) Flint. Son portrait est abondamment affiché sur les murs de la ville. Des slogans tels que IL EST DE TOUTE PREMIERE URGENCE QUE NOUS CONFIGURIONS NOS IDEES ou LES SIGNES NE SONT PLUS « LES SIGNES » se trou-
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vent en règle générale sous le portrait de l’activiste. Le libertaro-cryptobordurisme dont se réclame Flint est depuis longtemps combattu par la Chancellerie. Cette dernière lui a octroyé le titre officiel d’Ennemi d’Etat, les deux autres gouvernements gardent un silence poli, préférant la matraque ou la torture aux titres officiels.
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ARGUMENTAIRE Titre : Cosmicomix #2 ‘Alam Al-mithâl Auteur : Florian Huet ISBN : 9782955980538 Nombre de pages : 20 Couleur prix : 6 € Cosmicomix est une bande dessinée de science-fiction divisée en 16 chapitres. Chaque chapitre possède une ambiance graphique et narrative qui lui est propre. Dans le monde de Cosmicomix, une machine à voyager dans le temps est inventée, son usage produit des uchronies en cascade, des réécritures successives de l’histoire qui génèrent une multitudes de réalités exploitables jusqu’à l’os. Cosmicomix raconte des histoires de voyage temporel mais aussi celles de personnages a priori extérieurs à ces expérimentations et explorations qui en subissent les chamboulements et les conséquences. ‘Alam Al-Mithâl, le second chapitre, nous propulse dans le monde intermédiaire où Flint s’est retrouvé catapulté. En effet, la machine l’a projeté dans l’entre-monde, dans l’interstice indéfini et indicible qui sépare le maintenant du non-maintenant, l’ici du non-ici. Dans cette absence ambiguë de temps et d’espace, il ne cesse de se métamorphoser en lignes indescriptibles qui dessinent et tissent une couture entre cet anti-lieu et l’espace-temps.
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ARGUMENTAIRE Titre : Cosmicomix #3 Yamabushi Tengu Auteur : Florian Huet ISBN : 9782955980545 Nombre de pages : 20 Couleur prix : 6 € Cosmicomix est une bande dessinée de science-fiction divisée en 16 chapitres. Chaque chapitre possède une ambiance graphique et narrative qui lui est propre. Dans le monde de Cosmicomix, une machine à voyager dans le temps est inventée, son usage produit des uchronies en cascade, des réécritures successives de l’histoire qui génèrent une multitudes de réalités exploitables jusqu’à l’os. Cosmicomix raconte des histoires de voyage temporel mais aussi celles de personnages a priori extérieurs à ces expérimentations et explorations qui en subissent les chamboulements et les conséquences. Yamabushi Tengu, le troisième chapitre, nous présente Dick Reverse, fringant voyageur du temps au nez exceptionnel, parti à la recherche d’un mystérieux signal. Son enquête le mène dans un Buenos Aires de 1930 post-voyage-dans-le-temps où travaille la détective privée Danielle Emmett.
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ARGUMENTAIRE Titre : Cosmicomix #4 Doppelgänger Auteur : Florian Huet ISBN : 9782955980552 Nombre de pages : 20 Couleur prix : 6 € Cosmicomix est une bande dessinée de science-fiction divisée en 16 chapitres. Chaque chapitre possède une ambiance graphique et narrative qui lui est propre. Dans le monde de Cosmicomix, une machine à voyager dans le temps est inventée, son usage produit des uchronies en cascade, des réécritures successives de l’histoire qui génèrent une multitudes de réalités exploitables jusqu’à l’os. Cosmicomix raconte des histoires de voyage temporel mais aussi celles de personnages a priori extérieurs à ces expérimentations et explorations qui en subissent les chamboulements et les conséquences. Doppelgänger, le quatrième chapitre, met en scène le voyageur temporel Dick Reverse lancé à la poursuite de James Du Rebours à travers les dimensions plurielles, prétexte à de multiples variations graphiques. En parallèle, Danielle Emmett nous partage son histoire et comment la machine temporelle a fait basculer son existence.
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ISBN : 978-2-492290-02-2
Auteur : Mikkel Sommer
Sortie : Février 2021
Titre : SlikMix Bande dessinée, 70 - 80 pages, Risographie , 1000 exemplaires, 18 - 20 euros. Serendip Livres, contact@seerendip-livres.fr - Tel: 01.40.38.18.14 - 10 rue Tesson, 75010 Paris Recueil d’histoires de bande dessinées ainsi qu’une myriade de pages contenant des illustrations et des courtes séquences. De l’absurde, du délire, de la couleur et une énergie propre à l’artiste Mikkel Sommer. SlikMix vient du Danois pour “assortiment de bonbons”, et c’est bien de cela dont ce livre a le goût.
SLIKMIX Mikkel Sommer
Couverture Temporaire
4a Villa du Lavoir, 75010 Paris +33 1 48 03 06 70
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SUR LA ROAD PIERRE SCHILLING
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SUR LA ROAD
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Pierre Schilling
Une bande de vacanciers plus idiots et farfelus les uns que les autres s’arrêtent dans la même stationservice, au grand désespoir d’un pompiste qui voudrait jutes qu’on lui fiche la paix. Tout ce petit monde s’entrechoque n’importe comment et les vacances deviennent bientôt une absurde coursepoursuite pleine de rebondissements. Sur la road fonce à 200 à l’heure sur les chemins de la rigolade bebête. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Absolument tout.
Interactivité
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Pierre Schilling opte pour une approche de la narration sur écran qui utilise intelligemment les différents formats qu’offre ce support. En faisant se succéder des séquences en scroll horizontal puis vertical et des portions d’images en turbomédia il plonge le lecteur, à la suite de ses personnages, dans un récit riche en surprises. Durant un moment à la temporalité un peu suspendue, il nous propose de choisir l’ordre dans le quel on va rencontrer les différents protagonistes du récit lors de deux passages où apparaissent des images cliquables (indiquées par des petits gifs). Passé ce moment de choix, les éventements emportent les personnages et le lecteur avec.
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Pierre Schilling opte pour une approche de la narration sur écran qui utilise intelligemment les différents formats qu’offre ce support. En faisant se succéder des séquences en scroll horizontal puis vertical et des portions d’images en turbomédia il plonge le lecteur, à la suite de ses personnages, dans un récit riche en surprises. Durant un moment à la temporalité un peu suspendue, il nous propose de choisir l’ordre dans le quel on va rencontrer les différents protagonistes du récit lors de deux passages où apparaissent des images cliquables (indiquées par des petits gifs). Passé ce moment de choix, les éventements emportent les personnages et le lecteur avec. Interactivité Une bande de vacanciers plus idiots et farfelus les uns que les autres s’arrêtent dans la même stationservice, au grand désespoir d’un pompiste qui voudrait jutes qu’on lui fiche la paix. Tout ce petit monde s’entrechoque n’importe comment et les vacances deviennent bientôt une absurde coursepoursuite pleine de rebondissements. Sur la road fonce à 200 à l’heure sur les chemins de la rigolade bebête. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Absolument tout.
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« L’Épopée » et son équipage de choc parcourent le fond des mers à la recherche de la cité perdue. Mais très vite, le sous-marin et ses occupants s’égarent. Incapables de s’orienter avec leur carte au trésor rudimentaire ils feront face aux périls d’une mer infestée de brigands. Reprenant les grands thèmes du roman de piraterie, L’épopée à la dérive ramène avec astuce ce genre vers l’époque contemporaine. Ici, les corsaires sont des scientifiques, les galions sont des paquebots rouillés et des îlots de déchets forment d’improbables radeaux.
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En nous proposant de cliquer toujours sur le même point qui se déplace au sein d’une carte, Jehan Khodl nous fait évoluer dans un récit linéaire, mais qui suggère l’idée de l’exploration et la possibilité d’une forme de choix à venir. Nourris de cette promesse d’un éventuel surplus de liberté, avec notre petite bande d’aventuriers qui évoluent sur une carte aux trésors, on baigne dans des thèmes et un imaginaire propres au roman de piraterie. Ce que l’auteur amène avec son utilisation de l’interactivité c’est la sensation de participer à la recherche, avec l’opportunité, peut-être, de découvrir de petits trésors.
En nous proposant de cliquer toujours sur le même point qui se déplace au sein d’une carte, Jehan Khodl nous fait évoluer dans un récit linéaire, mais qui suggère l’idée de l’exploration et la possibilité d’une forme de choix à venir. Nourris de cette promesse d’un éventuel surplus de liberté, avec notre petite bande d’aventuriers qui évoluent sur une carte aux trésors, on baigne dans des thèmes et un imaginaire propres au roman de piraterie. Ce que l’auteur amène avec son utilisation de l’interactivité c’est la sensation de participer à la recherche, avec l’opportunité, peut-être, de découvrir de petits trésors. Interactivité « L’Épopée » et son équipage de choc parcourent le fond des mers à la recherche de la cité perdue. Mais très vite, le sous-marin et ses occupants s’égarent. Incapables de s’orienter avec leur carte au trésor rudimentaire ils feront face aux périls d’une mer infestée de brigands. Reprenant les grands thèmes du roman de piraterie, L’épopée à la dérive ramène avec astuce ce genre vers l’époque contemporaine. Ici, les corsaires sont des scientifiques, les galions sont des paquebots rouillés et des îlots de déchets forment d’improbables radeaux.
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978-2-94O432-38-7
Trois petites cellules découvrent un microcosme étrange mais accueillant où la vie semble pouvoir prospérer. Des cyclopes bagarreurs, des vifs à trompe et de doux anthropophages prolifèrent ou luttent pour leur survie. Conan le borgne, Roger Le Malformé et un oracle psychédélique apparaissent sur la carte de notre minuscule univers tandis qu’ une civilisation plus belliqueuse menace de coloniser le petit monde. les aventures de la vie deviennent une épopée pour la survie. Une mythologie colorée qui retrace les vies de plusieurs générations de petits organismes.
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SA LE V E N
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L’univers unicellulaire d’Alex Chauvel est aussi minimaliste que foisonnant. Dans ce monde fait de toutes petites choses et avec une économie de moyens remarquable, l’auteur nous emmène dans une contrée vivante et pleine de surprises. Une carte évolutive du microcosme permet d’aller voir ce qui se passe dans différents lieux et chez différentes espèces. Au fur et à mesure de notre progression dans les trois chapitres de cette histoire, la carte se dévoile, se transforme, laissant apparaître les modifications du territoire et les déplacements de nos héros.
L’univers unicellulaire d’Alex Chauvel est aussi minimaliste que foisonnant. Dans ce monde fait de toutes petites choses et avec une économie de moyens remarquable, l’auteur nous emmène dans une contrée vivante et pleine de surprises. Une carte évolutive du microcosme permet d’aller voir ce qui se passe dans différents lieux et chez différentes espèces. Au fur et à mesure de notre progression dans les trois chapitres de cette histoire, la carte se dévoile, se transforme, laissant apparaître les modifications du territoire et les déplacements de nos héros. Interactivité Trois petites cellules découvrent un microcosme étrange mais accueillant où la vie semble pouvoir prospérer. Des cyclopes bagarreurs, des vifs à trompe et de doux anthropophages prolifèrent ou luttent pour leur survie. Conan le borgne, Roger Le Malformé et un oracle psychédélique apparaissent sur la carte de notre minuscule univers tandis qu’ une civilisation plus belliqueuse menace de coloniser le petit monde. les aventures de la vie deviennent une épopée pour la survie. Une mythologie colorée qui retrace les vies de plusieurs générations de petits organismes.
1O53 ÉCRANS
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BANDE DESSINÉE COLLECTION RVB - 2O22
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COLLECTION RVB - 2O22
TRIBULATIONS TERRIENNES ANTOINE FISCHER BANDE BANDE DESSINÉE DESSINÉE
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UN RÉCIT COURT
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52 ÉCRANS
7.5€
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978-2-94O432-37-O
L’évolution de la vie sur Terre a depuis longtemps été démystifiée, rationalisée et scrupuleusement mesurée par les scientifiques. Pourtant, certains originaux tentent encore de nous faire croire à d’étranges histoires. Antoine Fischer est assurément de ceux-là. Quoique plus inspirées du fait scientifique que du récit religieux, ses tribulations terriennes sont une réécriture de l’évolution des espèces, teintée d’humour, faite de détails étranges et d’images magnifiques.
Interactivité.
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L’objet numérique prend la forme d’une longue fresque extrêmement détaillée, un scroll horizontal dans lequel on va chercher de petits éléments cliquables qui feront apparaître des histoires cachées. Avec cette œuvre dans laquelle chaque coup de scroll représente des millénaires, Antoine Fischer nous propose de nous aventurer dans des sauts temporels contemplatifs et vertigineux.
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L’objet numérique prend la forme d’une longue fresque extrêmement détaillée, un scroll horizontal dans lequel on va chercher de petits éléments cliquables qui feront apparaître des histoires cachées. Avec cette œuvre dans laquelle chaque coup de scroll représente des millénaires, Antoine Fischer nous propose de nous aventurer dans des sauts temporels contemplatifs et vertigineux. Interactivité. L’évolution de la vie sur Terre a depuis longtemps été démystifiée, rationalisée et scrupuleusement mesurée par les scientifiques. Pourtant, certains originaux tentent encore de nous faire croire à d’étranges histoires. Antoine Fischer est assurément de ceux-là. Quoique plus inspirées du fait scientifique que du récit religieux, ses tribulations terriennes sont une réécriture de l’évolution des espèces, teintée d’humour, faite de détails étranges et d’images magnifiques.
52 ÉCRANS
978-2-94O432-37-O
UN RÉCIT COURT COLLECTION RVB - 2O22
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COLLECTION RVB - 2O22
LE JAUNE BENOÎT PRETESEILLE (D’APRÈS MAURICE LEBLANC) BANDE BANDE DESSINÉE DESSINÉE
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135 ÉCRANS
Le Ja u ne
Benoît Pretes e
7.5€
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978-2-94O432-39-4
André est un amoureux dévoué qui ne demanderait rien de mieux que de porter secours à l’élue de son cœur. Mais son infirmière, Cendrine, n’a pas pour habitude de crier à l’aide. Mariée à un étrange énergumène et aux prises avec les pires bandits, elle n’est pas du genre à se laisser impressionner. Au lieu de s’embarquer pour une romance, les deux tourtereaux se retrouvent bien vite au centre d’un triangle plus crapuleux qu’amoureux. Ils y côtoieront le plus célèbre des gentlemen cambrioleurs et finiront par se découvrir des affinités insoupçonnées.
ille
d’après Maurice Leblanc
+ + Interactivité Adapter en bande dessinée numérique Le Triangle d’or, un texte du créateur d’Arsène Lupin paru en 1918, est en soi un pari assez osé. Benoît Preteseille s’y prête avec malice, multipliant les pas de côté et les clins d’œil à l’œuvre originale. Enchaînant des scrolls contenant des images cliquables avec des séquences de turbomedia, il utilise l’œuvre de Maurice Leblanc comme point de départ pour un travail de défrichage du langage et des formats de la lecture sur écran. Usant des intrigues et des mystères du récit original, il nous propose des séquences de point-and-click mettant en scène une enquête participative entièrement frauduleuse. Un geste purement gratuit, ou peut-être pas? Cela nous révèle au moins que chez Benoît Preteseille comme chez Maurice Leblanc, quelqu’un d’autre est secrètement à la manœuvre. Et tout le reste n’est qu’illusion. André est un amoureux dévoué qui ne demanderait rien de mieux que de porter secours à l’élue de son cœur. Mais son infirmière, Cendrine, n’a pas pour habitude de crier à l’aide. Mariée à un étrange énergumène et aux prises avec les pires bandits, elle n’est pas du genre à se laisser impressionner. Au lieu de s’embarquer pour une romance, les deux tourtereaux se retrouvent bien vite au centre d’un triangle plus crapuleux qu’amoureux. Ils y côtoieront le plus célèbre des gentlemen cambrioleurs et finiront par se découvrir des affinités insoupçonnées.
135 ÉCRANS
978-2-94O432-39-4
BANDE DESSINÉE COLLECTION RVB - 2O22
Interactivité Adapter en bande dessinée numérique Le Triangle d’or, un texte du créateur d’Arsène Lupin paru en 1918, est en soi un pari assez osé. Benoît Preteseille s’y prête avec malice, multipliant les pas de côté et les clins d’œil à l’œuvre originale. Enchaînant des scrolls contenant des images cliquables avec des séquences de turbomedia, il utilise l’œuvre de Maurice Leblanc comme point de départ pour un travail de défrichage du langage et des formats de la lecture sur écran. Usant des intrigues et des mystères du récit original, il nous propose des séquences de point-and-click mettant en scène une enquête participative entièrement frauduleuse. Un geste purement gratuit, ou peut-être pas? Cela nous révèle au moins que chez Benoît Preteseille comme chez Maurice Leblanc, quelqu’un d’autre est secrètement à la manœuvre. Et tout le reste n’est qu’illusion.
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SYLVIE POUR LA CAISSE 5 ORIANE LASSUS BANDE BANDE DESSINÉE DESSINÉE
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Le supermarché, ce labyrinthe saturé de produits multicolores, peut aussi devenir un incroyable lieu de vie. Ce postulat, qui pourrait très bien inspirer un slogan destiné à rendre attractif l’un de ces hangars éclairés au néon, est repris ici sur un ton légèrement dissonant. Car la vie qui grouille entre les rayons et le carrelage glacé du lieu de travail de Sylvie est un peu débordante : homards mal ficelés et cultures bactériennes, management feng shui et salariés sous pression... Dans les rayons du supermarché, on ne voit pas que des produits. On y observe aussi des choses qui n’étaient pas faites pour être vues.
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Dans cette longue fresque horizontale on trouve de petits éléments cliquables qui feront apparaître des histoires cachées. Sans jamais nous sortir de notre position de lecteur, Oriane Lassus évoque parfois le souvenir des point-and-click des années 90.
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Dans cette longue fresque horizontale on trouve de petits éléments cliquables qui feront apparaître des histoires cachées. Sans jamais nous sortir de notre position de lecteur, Oriane Lassus évoque parfois le souvenir des point-and-click des années 90. Interactivité Le supermarché, ce labyrinthe saturé de produits multicolores, peut aussi devenir un incroyable lieu de vie. Ce postulat, qui pourrait très bien inspirer un slogan destiné à rendre attractif l’un de ces hangars éclairés au néon, est repris ici sur un ton légèrement dissonant. Car la vie qui grouille entre les rayons et le carrelage glacé du lieu de travail de Sylvie est un peu débordante : homards mal ficelés et cultures bactériennes, management feng shui et salariés sous pression... Dans les rayons du supermarché, on ne voit pas que des produits. On y observe aussi des choses qui n’étaient pas faites pour être vues.
68 ÉCRANS
BANDE DESSINÉE COLLECTION RVB - 2O22
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USINI COMIX BUSTER YAÑEZ
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L’Usine est un grand bâtiment, un lieu autogéré que Buster Yañez hante avec ses copains. Ce bâtiment mythique de la contre-culture genevoise, il l’observe depuis son atelier, le bistrot d’en face, chez le disquaire ou les backstages. Il chasse et parfois même provoque des instants bêtes, drôles, gênants, effrayants, voire franchement scandaleux, pour nous les rapporter aussi sec.
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Dans cette vue urbaine cisaillée, on va chercher des fragments de récits dissimulés qui feront apparaître des histoires cachées. Rassemblant tous les éléments d’une sorte de chasse au trésor citadine, Buster Yañez se garde d’un ludisme superflu et nous emmène dans la lecture d’un petit comix évoquant la belle époque de l’underground américain, en version cliquable.
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Dans cette vue urbaine cisaillée, on va chercher des fragments de récits dissimulés qui feront apparaître des histoires cachées. Rassemblant tous les éléments d’une sorte de chasse au trésor citadine, Buster Yañez se garde d’un ludisme superflu et nous emmène dans la lecture d’un petit comix évoquant la belle époque de l’underground américain, en version cliquable. Interactivité L’Usine est un grand bâtiment, un lieu autogéré que Buster Yañez hante avec ses copains. Ce bâtiment mythique de la contre-culture genevoise, il l’observe depuis son atelier, le bistrot d’en face, chez le disquaire ou les backstages. Il chasse et parfois même provoque des instants bêtes, drôles, gênants, effrayants, voire franchement scandaleux, pour nous les rapporter aussi sec.
8O ÉCRANS
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ÉDITIONS OUÏE/DIRE
PORTRAITS DE RUES De Laurent Lolmède Mise en vente : janvier 2022 Prix public : 19 € Livre format 27 x 37 cm, agrafé 40 pages couleur En résidence dans le cadre du projet Vagabondage 932 sur la Cité Jacqueline Auriol à Chamiers (24), Laurent Lolmède s’est intéressé à la toponymie du quartier. Il a dessiné des lieux avec au centre les panneaux indiquant le nom des rues. Puis, il a appris plein de trucs en faisant des recherches sur les personnes plus ou moins célèbres dont les noms figurent sur les plaques. Il juxtapose ses dessins de paysages et les portraits renseignés de ces gens. Lolmède réalise ainsi un document sensible et souvent drôle qui renseigne sur la « petite » géographie locale. Lolmède réalise ainsi un document sensible et souvent drôle qui renseigne sur la « petite » géographie locale.
Laurent Lolmède, né le 11 juin 1965 à Figeac, dans le Lot, est un dessinateur et auteur de bande dessinée qui développe un travail très personnel autour du quotidien et de l’autobiographie. Après avoir fait des études à l'École nationale supérieure des arts décoratifs en section édition-presse de Paris, Lolmède commence en 1992 à éditer ses propres fanzines en photocopies : extraits naturels de carnets qu'il diffuse lui-même. En parallèle, il collabore à de nombreux fanzines et revues. Il place également des illustrations dans des journaux tels que Libération. De 1996 à 2000, il publie chaque année un album aux éditions Alain Beaulet (la série Moins X avant 2000). Ses derniers recueils Brut de Carnet, Brut de Comix, Goudron Pavers, Brut d'Actu sont publiés chez United Dead Artists (UDA). Outre le programme Vagabondage 932 à Périgueux, Lolmède est accueilli régulièrement en résidence. Il a notamment travaillé à Aix-en-Provence, chez Pollen à Monflanquin (47) ou encore à Angoulême sur le projet D’ici-même actuellement en cours.
Mayeul Vigouroux
Détails techniques :
Impression offset 3 tons direct + 1 ton direct pour la couverture isbn : 9782490649204 27x34.5 cm - 52 p. 25 €
MARS
ADVERSE Commentaire sur les Sentences de Pierre Lombard L.L. de Mars À l’origine de ce livre, deux matrices de travail visant à assurer la plus grande ouverture à la prospective pour un jeu de construction mental et dessiné : — une vierge à l’enfant, en tant que motif fondamental de siècles de peinture, scène instituant l’événement majeur du christianisme : l’incarnation. — en opposition, l’étirement d’un monde à peine touché par le temps, sans événement : le paysage. À cette expérimentation en bande dessinée, devait s’adjoindre un essai dont l’objet aurait été d’entreprendre un commentaire à propos des commentaires sur les Sentences de Pierre Lombard. À l’arrivée, le projet initial aura fini par éluder toute littérature, et c’est le dessin qui se sera vu accueillir à lui seul toute la pensée spéculative de l’auteur. L’invitation qui en résulte est alors celle d’une promenade attentive, autant ouverte à l’émerveillement le plus spontané qu’aux interprétations les plus érudites.
L.L. de Mars
Commentaire sur les Sentences de Pierre Lombard
ADVERSE
64 pages couleurs 30,5 x 36 cm, 27 € 979-10-95922-48-3 — mars 2022 Vente ferme
AMERICAN FANTASY Quentin Coet Dans American Fantasy, le jeune dessinateur Quentin Coet reprend et s’amuse des codes de la Pop Culture, mais également des imaginaires de série B. Son travail pose le décor, recense et également revisite ces lieux récurrents du fantasme américain. Le Mall, le collège, le cinéma, la salle d’arcade, la maison individuelle, les panneaux d’affichage ou les rues alignées, tous ces éléments participent d’un langage visuel et d’une géographie morale dans lesquels nous avons été pleinement alimentés, voire gavés… En amateur des bandes dessinées de Charles Burns, ainsi que des films de John Carpenteur, Quentin Coet lève le voile sur ces espaces de projection et de désir. Il arpente ces lieux à la manière du film mythique They Live où le protagoniste découvre des lunettes qui lui permettent de voir les Etats-Unis sans fard aucun : envahis et dominés par des extraterrestres à l’apparence humaine, où chaque publicité appelle l’inconscient à un désir de conformisme consumériste.
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Distribution Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch
Distribution France - Belgique : Serendip-Livres 10 Rue Tesson FR - 75010 Paris Tél.: ++33 14 038 18 14 www.serendip-livres.fr
Chez Quentin Coet, les humains semblent avoir déserté les rues et les espaces de sociabilité. Face au manque de textes et d’explications, nous, lecteurs et lectrices, esquissons de premières hypothèses : explosion d’une centrale nucléaire et radiations massives ? Pandémies mondiales ? Ou alors un quotidien auquel nous n’aurions pas prêté attention ? Il ne demeure que des scènes de la vie ordinaire, peuplées d’êtres difformes que l’on présuppose comme ayant été jadis des êtres comme vous et moi. Sous le vernis du monde idéal et d’une beauté célébrée par le cinéma et la publicité, quelque chose semble s’être brisé ou ne semble plus tenir. La reproduction des images ne recrache plus simplement le canon, mais génère ses propres monstres. Né en 1996, Quentin Coet est un illustrateur et auteur de bandes dessinées genevois. Il a récemment obtenu son bachelor en Communication visuelle (option Image/Récit) à la Haute École d’Art et de Design (HEAD – Genève). Son projet de livre, American Fantasy, a remporté le prix coup de cœur de la Fondation AHEAD en 2020. — Collection : Ellipses et laps Genre : Illustration Sujets abordés : les monstres, la pop culture — Format 21x30 cm, 48 pages ISBN 978-2-940700-01-3 CHF 24 / EUR 18 Parution 1er mars 2022, Suisse, France et Belgique.
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CHAMIERS SUR LE MOTIF De Placid Mise en vente : janvier 2022 Prix public : 19 € Livre format 27 x 37 cm, aggraphé 40 pages couleur Pendant deux ans, Placid a sillonné la ville de Chamiers. Il y a traîné son petit siège et ses gouaches et, tel un peintre du XIXème siècle, il a peint Chamiers d’après nature, directement sur le motif. Au soleil, sous la pluie, dans le vent, il a observé et dessiné les moindres éléments paysagers de cette ville. Un immeuble HLM, une voie de chemin de fer, une cabane de jardin, une maison… il a tenté de tout montrer, de tout conserver. Ce livre fait un pas de côté, il offre à voir les choses banales qui, sous les pinceaux de l’artiste, se transforment en paysages remarquables.
Placid, né Jean-François Duval en 1961 en Normandie. En 1976, à l’âge de 15 ans, JeanFrançois rencontre Jean-Philippe Masson. L’un devient Placid, l’autre Muzo. Ensemble, ils créent en 1981 le fanzine de dessins Le Journal de Placid et Muzo. Ils montrent leur première exposition à la galerie Travers à Paris en 1983. Deux ans plus tard, Placid se lance en solo et présente sa première expo de peinture La vie du couple à la galerie Paradis, à Paris. Également illustrateur et auteur de bande dessinée, Placid sévit depuis 40 ans dans de nombreux magazines et journaux dont Libération, Ferraille illustré, CQFD, Lapin, tout en publiant des livres aux Requins Marteaux et à l’Association. Placid participe avec la Compagnie Ouïe/Dire à des résidences notamment à Vandoeuvre-lès-Nancy (Sur le motif), Soumans (creuse) et Chamiers. Il a été accueilli en 2021 au centre d’art Pollen à Monflanquin. Depuis quelques années, Placid s’est lancé dans la réalisation de dessins et peintures d’après nature. Il arpente la France et dessine ce qu’il observe et ce qui le touche.
ARTS GRAPHIQUES
Hors collection, 2e tirage
Carte hydrographique de la littérature Hydrographie : topographie maritime ou lacustre qui a pour objet de lever le plan du fond des mers et des fleuves, et de déterminer les diverses profondeurs de l’eau, la force des courants et des marées, dans le but d’établir des cartes marines. Fiche technique
Le concept
Format : 9,4 x 23,5 cm plié, 47 x 65,8 cm ouvert 6 plis accordéon + 1 pli croisé
Cette carte hydrographique de la littérature présente les différents niveaux de profondeurs des livres exprimés non pas en mètres mais en nombre de pages. Précédemment publiée dans le numéro 3 de la revue Bouclard pour illustrer l’article de Fabrice Chillet : Les marins savent lire eux aussi.
Impression : offset quadri sur papier Fedrigoni Arcoprint Milk 100 gr, fabriqué et façonné en France par l’imprimerie Allais (44) Tirage : 1000 exemplaires Prix de vente : 10 € Diffusion : Serendip Première parution : 2020 ISBN : 978-2-493311-01-6
Bouclard éditions
7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye
contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18
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DR AW Une maison de caractères DR AW
auteurs: Fernand Deroussen/ Nicolas Vincent-Martin /Quentin Préaud titre: LES BRUITS DU CIEL DE SAOÛ format: 25 x 12,5 cm poids : 128 g. inclus : 1 cd, une carte 70 x 100 cm tirage : 400 ex. prix : 15 € isbn : 978-2-9555626-5-9
DR AW Une maison de caractères DR AW Un tirage limité à 400 exemplaires
DR AW Une maison de caractères DR AW
La carte est imprimée sur papier affiche à dos bleu de 115 g. qui supporte les nombreux plis et lui donne une grande résistance.
33 espèces d’oiseaux répertoriées par l’ornithologue Nicolas Vincent-Martin, placées sur une grande carte-affiche. Un CD présentant les enregistrement de l’audio-naturaliste Fernand Deroussen. Une couverture composée manuellement et imprimée sur presse typographique, présentant une linogravure originale de Quentin Préaud.
DR AW Une maison de caractères DR AW
«La composition et la création audio-naturaliste consiste à utiliser le microphone comme un stylo, un pinceau ou des crayons et ensuite à recomposer à l’aide des enregistrements de terrain une création artistique comme une œuvre sonore la plus réaliste possible offrant à l’écoute toute l’émotion que procure un pur moment de nature.»
On peut entendre Fernand Deroussen parler de son travail dans l’émission La tête au carré, sur France Inter (22/04/2021). Ou s’immerger dans la série de podcasts PUR - que dit la nature, produits par France télévision.
DR AW Une maison de caractères DR AW
auteurs: Fernand Deroussen/ Nicolas Vincent-Martin /Quentin Préaud titre: LES BRUITS DU CIEL DE SAOÛ format: 25 x 12,5 cm poids : 128 g. inclus : 1 cd, une carte 70 x 100 cm tirage : 400 ex. prix : 12 € isbn : 978-2-9555626-3-5
DR AW Une maison de caractères DR AW 36 espèces d’oiseaux répertoriées par l’ornithologue Nicolas Vincent-Martin, placées sur une grande carte-affiche. Un CD présentant les enregistrement de l’audio-naturaliste Fernand Deroussen. Une couverture composée manuellement et imprimée sur presse typographique, présentant une linogravure originale de Quentin Préaud.
Un tirage limité à 400 exemplaires
DR AW Une maison de caractères DR AW
«La composition et la création audio-naturaliste consiste à utiliser le microphone comme un stylo, un pinceau ou des crayons et ensuite à recomposer à l’aide des enregistrements de terrain une création artistique comme une œuvre sonore la plus réaliste possible offrant à l’écoute toute l’émotion que procure un pur moment de nature.»
On peut entendre Fernand Deroussen parler de son travail dans l’émission La tête au carré, sur France Inter (22/04/2021). Ou s’immerger dans la série de podcasts PUR - que dit la nature, produits par France télévision.
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Guillaume Cornuel vit et travaille dans la Drôme. Il est musicien et graveur. Pour cette édition, il a réalisé 18 linogravures originales. Un jeu d’impression alternant papier calque et papier couché blanc 120 g. font et défont textes et images : lorsque le calque se superpose au papier, guitare et guitariste sont réunis. Le lecteur, en tournant les pages, sépare le musicien de son instrument, révélant un texte caché, en rapport avec le «style» de jeu - et donc de grimace- du joueur. Un livre ludique et graphique pour les amateurs de guitares, ou de linogravures. Ou de grimaces.
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Les linogravures ont été imprimées sur presses typographiques. Les textes ont été composés manuellement en Caravelle gras 48. La reliure à la japonaise est elle aussi artisanale. Il n’existe que 100 exemplaires, numérotés & signés par l’auteur.
auteur: Guillaume Cornuel titre: GUITARISME format: 21 x 17,5 cm poids : 132 g. pages : 42 prix : 20 € tirage : 100 ex. isbn : 976-2-9555626-4-2
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«Je voulais faire de la gravure presque «en direct», sans passer par toutes les étapes fastidieuses du décalque. Un jour, j’ai emporté des plaques de linoléum dans ma poche, et je me suis mis à dessiner directement dessus, comme des pages d’un carnet de croquis. De retour à l’atelier, je n’avais plus qu’à les graver et à les imprimer.»
Métro, lino, dodo présente 10 linogravures originales, imprimées en noir & blanc sur un papier ivoire Director sable de 220 g. L’ouvrage, tiré en 100 exemplaires numérotés & signés, a été cousu main.
auteur : Quentin Préaud titre: MÉTRO LINO DODO format: 21 x 16 cm poids : 87g. pages : 16 tirage : 100 ex. prix : 22 euros isbn : 978-2-9555626-2-8
DR AW Une maison de caractères DR AW
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auteur: Quentin Préaud titre: CRÉDIT EST MORT format: 9 x 13,5 cm poids : 26g. pages : 30 prix : 10 € tirage : 100 ex.
Imprimées sur presse typographique, ces 26 linogravures forment, une fois le livret ouvert, une bande d’1 m 80. De quoi décorer le plus imposant des comptoirs. Imprimé sur papier Fedrigoni 120 g. sous couverture vergé grise de 200 g. Le genre d’objet idéal à présenter près de la caisse enregistreuse, pour le petit achat compulsionnel de dernière minute.
ISBN : 978-2-492290-04-6
Auteur : Louise Collet
Sortie : janvier 2022
Titre : Des Éclaircies Livre de gravure, 100 pages, Risographie (trois bichromies) , 500 exemplaires, 18 x 23 cm, 24 euros. Louise Collet, par le soin et l’attention qu’elle porte à la pureté de chaque ligne, sublime chaque élément qui compose le décor de son quotidien. Dans un Kyoto étranger propice à la contemplation, chaques objets, végétaux ou individus se mellent dans une même harmonie de lignes constantes, seraines et sensibles. La retranscrition de cet environnement se développe dans un vocabulaire descriptif, précis, et l’attention portée à léquilibre de chaque choses constituent des pages d’une rare délicatesse. Ce livre est travaillé en trois parties, avec une ligne teintée de couleur différente pour chacune. Du Vert emmeraude, un doré et un vert canard. Le papier est légèrement teinté également et des pages presque transparantes viendront comme des voiles donner de la couleur à certaines gravure. Le livre est relié en dos carré, avec une jaquette gaufrée et un marquage à chaud. Un marque page dépliant accompagne celui-ci, contentat un texte analytique par Camille de Singly, ainsi qu’un texte plus intime de l’artiste, qui partage avec nous son regard sur sa pratique.
Serendip Livres, contact@seerendip-livres.fr - Tel: 01.40.38.18.14 - 10 rue Tesson, 75010 Paris
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a
li r dé a g pl or oi j yé
QI ? RÉZIST’ N°14 FASILITASION GÉNÉRAL’ – POÉZI ROMANÈSK PÈRFORMATIV’...
ouvraj inclasabl’ de poézi gramatikal’man langajièr’ é manifèsteman romanèsq a tandans pèrformativ porté sur la linguistiq
Qui ? Résiste n° 14, Fasilitasion général’. D’après la définition qui figure en couverture, c’est “un ouvrage inclassable de poésie grammaticalement langagière et manifestement romanesque à tendance performative portée sur la linguistique”. Le détonateur de ce numéro est l’entrée en vigueur mardi prochain de cette fameuse et très discutable réforme de l’orthographe française dont la radicalité et la souplesse font couler beaucoup d’encre dans l’espace francophone et au-delà. Car le Fasil n’est pas un caractère typographique mais une façon simple d’écrire le français. Après avoir présenté en détail la réforme et ses conséquences, l’auteur-graphiste-éditeur ouvre grand les pages de la publication à plus de vingt contributrices et contributeurs, qui tous ont accepté que leur texte soit « facilité » et y ont participé très activement. Ce qui explose ici, c’est la joie de faire sauter quelques verrous, de rêver tout haut. La langue en sort toute ragaillardie. Avec la participation de Stéphane Mallarmé, Nicolas Boileau, Raymond Devos, Clotilde Mollet, Loo Hui Phang, Laure Limongi, Wajdi Mouawad, Ivana Müller, François Deck, Pierre di Sciullo, Myriam Suchet, Thierry Chancogne, Frédéric Paul, Garance Dor, Luc Soriano, Laurent Colomb, Garance di Sciullo, Cécile Babiole et Anne Laforêt, David Poullard et Guillaume Rannou, Guillaume Pô. 90
Chin’ o Santr’ Sèt brav’ actriss é chanteuz amérikèn’ egzajèr’ ! Èl vagabond’, né o van, s’éforsan de déniché dèz objè rar... Il sanblerè qe s’è dan le Val-de-Loir q’èl a aki a pri d’or un’ tribun’ d’égliz d’in délica roz pal.
Chèr’ Chèr cherr’ ! Chèrch’, ère... Chèr ! Chèr’ chèr chèr’ !
Chère Cher cherre !
Cherche, erre... Cher !
Chaire chair chère !
texte de p. di Sciullo
texte de Guillaume Pô
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contact@quiresiste.com Qui ? Résiste n° 14, Fasilitasion général’, extrait
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Robèrt’ La Rous’ An fransèz’ dan la tèxt Déclarasion d’intansion
Roberte La Rousse • En française dans la texte Déclaration d’intention
Robèrt’ la Rous’, don la non fè référans’ o dicsionèr’ Robèr’ é Roberte la Rousse, dont la nom fait référence aux dictionnaires Robert et
Larous’, è un’ colectiv artistiq qi s’intérès’ o tématiq croizé lang’,
Larousse, est une collective artistique qui s’intéresse aux thématiques croisées langue,
janr é tecnoloji.
An répons’ a sèt situasion, nouz avon désidé d’abolir la janr.
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En réponse à cette situation, nous avons décidée d’abolir la genre.
Dan la lang’ de Robèrt’ la Rouss, èl n’iy a q’un’ seul janr, la féminin’. Dans la langue de Roberte la Rousse, elle n’y a qu’une seule genre, la féminine.
Notr travaye consist’ a tout’ traduir « an fransèz’ », s’èt-a-dir Notre travail consiste à toute traduire « en française », c’est-à-dire
antièreman a la féminin’, grass a dèz algoritm conplété par entièrement à la féminine, grâce à des algorithmes complétées par
dè corècsion manuèl. S’èt insi qe la fransèz’ pèrturb des corrections manuelles. C’est ainsi que la française perturbe
significativeman lè mèsaj orijinal, an créan un’ santiman significativement les messages originales, en créant une sentiment
d’étranjeté proch de la troubl qe jénèr’ l’èxprèsion poétiq.
genre et technologie.
Nou produizon dè pèrformans’, dez instalasion é dè publicasion. Nous produisons des performances, des installations et des publications.
Nouz avon créé An fransèz’ dan la text, un’ projè Nous avons créée En française dans la texte, une projet
de démasculinizasion de la lang’ fransèz’. Èl s’aji de contré la de démasculinisation de la langue française. Elle s’agit de contrer la
sèxism’ inscrit’ a la keur de sa grammèr’ puisq, com nou l’avon sexisme inscrite à la cœur de sa grammaire puisque, comme
tout’ apriz a l’écol, « la masculin’ l’anport’ toujour sur la féminin’ ».
nous l’avons toutes apprise à l’école, « la masculine l’emporte toujours sur la féminine ».
L’istoir’ de la janr linguistiq ne s’è pa fèt’ seulman par l’uzaj dè L’histoire de la genre linguistique ne s’est pas faite seulement par l’usage des
locutriss, èl è surtou la rézulta d’un’ lut’ idéolojiq (incarné par locutrices, elle est surtout la résultat d’une lutte idéologique (incarnée par
l’Akadémi fransèz pui prolonjé de manièr’ inplisit’ par lè GAFA)
d’étrangeté proche de la trouble que génère l’expression poétique.
Sèt litératur an fransèz’ produi osi un’ sèrtèn’ umour an Cette littérature en française produit aussi une certaine humour en
dévoilant’ a l’inprovist’, com un’ lapsuss, l’orijine ou la paranté dévoilante à l’improviste, comme une lapsus, l’origine ou la parenté
de mo ou d’èxprèsion, par egzanpl « La cour de la yèn’ èt influansé de mots ou d’expressions, par exemple « La course de la yen est influencée
par diférant’ factriss » ou bien « Vou n’oré pa la culot’ d’élir par différentes factrices » ou bien « Vous n’aurez pas la culotte d’élire
un’ om a nouvèl ! » …
une homme à nouvelle ! » …
Nouz avon dévelopé no règl é outil de traducsion an fransèz’ qe Nous avons développée nos règles et outils de traduction en française que
nouz apelon « La bon’ uzaj». nous appelons « La bonne usage».
l’Académie française puis prolongée de manière implicite par les GAFA)
pour inpozé la primoté de la masculin’ a la détriman de la féminin’ é pour imposer la primauté de la masculine à la détriment de la féminine et
pour invizibilizé é discriminé lè fam dan l’èspass sosial. pour invisibiliser et discriminer les femmes dans l’espace sociale.
Lè form de sèxism é de discriminasion a l’euvr dan lè relasion Les formes de sexisme et de discriminations à l’œuvre dans les relations
sosial é inscrit’ dan la lang’ son lojiqman prézant’ dan lèz outi sociales et inscrites dans la langue sont logiquement présentes dans les outils
numériq utilizé a la qotidièn’, an particulièr’ sur Intèrnèt : motriss numériques utilisées à la quotidienne, en particulière sur Internet : motrices
de rechèrch, plateform é rézo sosial…
de recherches, plateformes et réseaux sociales…
texte de Cécile Babiole et Anne Laforêt
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Manifest’ pour in fransè lang’ étranjé (« FLE ») Voila déz ané qe je don’ dé cour de « fransè lang’ étranjèr », osi apelé « fle ». É bien je dékrèt’ qe sa sufi. Dorénavan « fle » se lira « fransé lang’ étranjé ». Pa bezoin de chanjé l’abréviasion puisk tou l’mond l’utiliz on gard’ « fle » mè au lieu ke léz étranjé se soui léz otr, sè la lang’ mèm qi s’avèr’ moin familièr’ ke prévu. Mèm, il s’avèr’ qe « la lang », sa n’ègzist pa : du matin o soir, o li é o boulo, person’ ne parl la mèm lang ! Il sufi d’ouvrir vrèman léz orèye pour antandr q’il n’iy a jamè ke dé manièr’ de dir toujour chanjant’ é, sof lang’ de boi, san cèss renouvelé. Oz antipod de la consepsion normativ de « la lang », qi corespon osi a un’ consepsion politik déz éta-nasion é déz individu, la rechèrch an sociolinguistik montr q’okun’ lang’ nè un’ é indivisibl – sinon an tan q’idé régulatris.
L’idée selon laquelle « la langue » n’existe pas peut sembler pour le moins originale, voir contre-intuitive. Il suffit pourtant de s’observer parler avec le plus de naïveté possible pour s’apercevoir assez vite qu’on ne parle pas exactement la même langue tout au long de la journée. De la même manière, la surface d’un texte peut sembler plane, et chaque ligne se dérouler de façon autonome – mais c’est sans compter avec la foule de textes et de voix qui bruissent par en-dessous, dans des strates qui seront révélées par des notes (ou escamotées). Ici, nous avons opté pour un labyrinthe indiscipliné, dont l’entrée se trouve du côté de la sociolinguistique où l’on trouve par exemple, les travaux de Cécile Canut. Cécile Canut, « Pour une nouvelle approche des pratiques langagières », Cahiers d’études africaines n°163-164, 2001, http://etudesafricaines.revues.org/document101.html, consulté le 24 août 2010 : La notion de « langue » telle qu’elle est posée par les linguistes ne peut être traitée comme une donnée du réel : ainsi posée, elle est une construction idéologique issue en grande partie de l’Occident pour lequel la langue est un élément identitaire. Assimiler la langue à une substance, voire une « essence », empêche toute compréhension des pratiques fluctuantes des locuteurs, déterminées par un ensemble complexe de phénomènes à la fois discursifs et pratiques.
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Du côté de la philosophie, les conséquences idéologiques et politiques d’une conception normative de « la langue » se trouvent formulées notamment dans les travaux de Marc Crépon. Marc Crépon, « Ce qu’on demande aux langues (autour du Monolinguisme de l’autre) », dans Raisons politiques n°2, mai 2001, p. 32 : Parce qu’on demande aux langues d’être un pôle d’identification, la propriété qui nous permet de dire qui nous sommes, et que cette demande ne peut jamais être pleinement satisfaite, les langues apparaissent comme des propriétés toujours menacées, que leur altérité possible -- les mots oubliés, les mots étrangers, etc. -- menace de rendre impropres à cette identification.
Du côté de la théorie littéraire, on retrouve une idée proche chez Mikhaïl Bakhtine, qui a forgé trois néologismes pour désigner et distinguer « raznojazychie » (hétéroglossie, ou diversité des langues) ; « raznorechie » (hétérologie, ou diversité des styles : sociolectes) et « raznoglosie » (hétérophonie, ou diversité des voix individuelles). Mikhaïl Bakhtine, Esthétique et théorie du roman, traduction Daria Olivier, Paris, Gallimard, 1978, p. 95 : La catégorie du langage est l’expression théorique des processus historiques d’unification et de centralisation linguistique, des forces centripètes du langage. Le principe unique n’est pas « donné », mais, en somme, posé en principe et à tout moment de la vie du langage il s’oppose au plurilinguisme. Mais en même temps, il est réel comme force qui transcende ce plurilinguisme, qui lui oppose certaines barrières, qui garantit un certain maximum de compréhension mutuelle, et se cristallise dans l’unité réelle, encore que relative, du langage prédominant parlé (usuel) et du langage littéraire, « correct ». Un langage commun unique, c’est un système des normes linguistiques.
texte de Myriam Suchet
contact@quiresiste.com Qui ? Résiste n° 14, Fasilitasion général’, extrait
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Vénaïg’ dèz Ourson bleu èl étè pa com lèz otr cha. Vénaïg’ dèz Ourson bleu refuzè de se lavé. Mè réèlman. D’abitud lè cha se q’on an sè, q’il fon leur toilèt’ tou seul é pui q’ilz on in gran sans de la propreté é qe qan il ii a tro de crot’ dan le bac parse q’on a la flèm de lèz anlevé il fon un’ criz nèrveuz é refuz de mètr lè pat’ dedan tan qe s’è pa nétoyé, oui mè Vénaïg’ èl, èl ne se léchè jamè, donc èl fezè dè neu, é s’étèt ignobl sè poil tout anmèlés du janr dè lok mè snob, Vénaïg’ s’étè un’ chat’ rasta qi acrochè la pousièr’ é puiz an pluss forséman èl sentè pa trè bon mè la seriz sur le gâto déja pa trè frè sa a été qan Vénaïg’ è tonbé malad parse qe s’étè un’ sort’ de rum’ dè foin janr alèrjik sof qe pa posibl de savoir a qoi é donc incurabl é lè sinptôm falè qe sa tonb sur èl : écoulman de morv non’-stop é coulur dan lè poil avèc dè lon filè parfoi transparan é dè foi in peu jône alor la sa a été le conbl parse q’èl refuzè toujour de fèr’ sa toilet’ é an fè je croi q’èl étè totalman apatik alor je me sui di q’il falè bien fèr’ qelq choz sof qe qoi je savè pa é s’è qan j’è vu Vénaïg’ couché dan le linj sal an boul dan le tanbour qe j’è eu l’idé. J’étè pa coupabl, é mantir n’è pa traïr se qe répétè papa a maman avan qe maman dégaje papa ou l’invèrss je sè pa é on pourè mêm dir qe s’étè just un’ omision, voila j’è remi in ti-sheurt sur Vénaïg’ pour q’èl è bien cho. Èl avè l’èr bien contant’ d’avoir été recouvèrt’ d’un’ petit’ couvèrtur’ é qan maman m’a demandé si j’avè dè slip qi trainè encor sou le li j’è di qe non, q’èl pouvè fèrmé le tanbour. é èle a fèrmé le tanbour.
sové dèz o tranpé agarde lèz ieu ègzorbité resanblan a in ra tou colé lè poil dégoulinan èl a urlé é pui èl s’è sové an couran mè o moin èl étè propr é j’è ézité a dir qe s’étè moi parse qe lavé Vénaïg’ sa valè bien un’ petit’ réconpans’ du stile tour de manèj ou milk-chèk a la frèz mè je me sui di qe peut-ètr le silanse dan se ka s’étè plu judisieu é sèt-on jamè coman èl orè réaji maman é de tout’ manièr’ lèz adult son toujour parèye é ingratitud dè paran.
Finalman Vénaïg’ n’a eu qe dè contuzion é sa orèt été tro bo mè mieu vo vu qe la culpabilité y a pa pire é èl a just tourné qelqe tour qan maman a antandu de drôl de brui vrèman tou bizare du côté du tanbour é Vénaïg’ dèz Ourson bleu fu
(Dan la movèz’ dirèksion.)
Aprè maman voulè plu d’animo sof qe j’è fè un’ coneri in jour a la fèrm de Gaston qi habitè la canpagn’. Un’ porté de pousin il étè ipèr tro a croqé alor moi j’è just voulu fèr’ un’ petit’ carèss parse qe sa avè l’èr tou duvteu tou dou com un’ peluch é an fèt j’orè pa dû l’touché pars q’il m’a pri pour sa mèr a côze de l’odeur qe j’avè lèsé sur lui é pa posibl de le décolé de moi il me suivè partou é il a bien falu l’anmené sinon il se lèsè mourir san sa maman se q’il nou a di Gaston, mè moi je voulè pa d’enfan mêm si plu tar je voudrè bien ètr maman se qe j’è répondu é me sui pri un’ torgnol du pèr qe sa fezè pa rir a se q’il parè. Donc le poussin on l’a gardé é il étè com in chien avec moi sof qe moin drôl q’in chien é pui il a grandi é il a pèrdu tou son charm s’è la qe je l’è définitivman abandoné, é in jour j’è couru trè vit é il n’a pa r’trouvé l’chemin de la mèzon, il s’apelè Pioupiou é pui il s’è pèrdu. J’è fè le cou du petit pousè, j’è semé dè grèn’.
Garans Dor, éxtrè de Zoorama, rési pour la sèn’ inédi, 2001 Orélien Desez en fu le premié intérprèt Garance Dor, extrait de Zoorama, récits pour la scène inédits, 2001 Aurélien Deseez en fut le premier interprète
texte de Garance Dor
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texte de David Poullard et Guillaume Rannou
Qui ? Résiste Cette publication, irrégulière et imprévisible, est l’espace où l’auteur Pierre di Sciullo confronte ses expériences littéraires et plastiques. La création typographique va progressivement s’en mêler, permettant aux textes d’exister en tant qu’images et aux images de prendre place autrement que pour illustrer. La périodicité est très élastique. Un thème organise chaque numéro, aussi aisé à saisir qu’une savonnette bien mouillée.
Qui ? Résiste, les précédents
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Les n° 9 et 13 sont disponibles.
n°1. Manuel de la séduction
n° 4. Manuel de zoologie appliquée
n° 7. Des nuages
n° 11. Ricochets
n° 2. Manuel de la vérité
n°3. Manuel de la mort
n° 5. Manuel de la femme
n° 6. Manuel du carré
n° 8. Manuel de lecture
n°10. Donne-moi des conseils
n° 12. N’inportnawak
L’auteur Au fil de la publication de Qui ? Résiste, Pierre di Sciullo est devenu graphiste et typographe, il écrit également certains textes. Mais ses réalisations sortent du cadre de la revue pour s’intégrer à l’environnement urbain et à l’architecture. Il travaille depuis 2017 pour le théâtre national de la Colline. Les éditions Adespote ont publié en 2018 L’Or de la fougue, Les éditions Zeug ont quant à elles, édité en 2019 une monographie bilingue sur ses recherches typographiques sous le titre « L’après-midi d’un phonème ». contact@quiresiste.com
Qui ? Résiste diffusion
typographie / création contemporaine ISBN : 979-10-95902-13-3 à paraître le 4 octobre 2019
Pierre di Sciullo L’Après-midi d’un phonème —
Figure centrale du design graphique et de la typographie française, Pierre di Sciullo est, au niveau international, l’un des pionniers de la création de caractères numériques. Son œuvre truculente, littéraire et joyeusement insolente explore diverses voies : un goût infini pour la logique, une absence totale de préjugés sur la forme typographique et son histoire ; une attention à la sonorité du signe, sa géométrie et sa colorimétrie ; des oscillations permanentes entre méthodologie rigoureuse et résultats poétiques.
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Un entretien mené par Sandra Chamaret et Julien Gineste Iconographie largement inédite, issue des archives de Pierre di Sciullo (carnets de croquis, dessins de signes aboutis, numérisations, caractères en usage) Préface de Simon Renaud
— 256 pages Impression en bichromie, reliure cousue-collée avec plats de couverture rapportés en carton brut bilingue (fr/eng) Format : 24 × 15 cm Poids : 480 g Prix : 38 € — Traduction vers l’anglais de Michael Caine Photographies de Frédérique Duboscq — Diffusion librairies (France, Suisse, Belgique) : Paon diffusion Distribution : Sérendip Diffusion/distribution internationale : ideabooks.nl — Contact : Sandra Chamaret sandra@zeug.fr / 06 45 16 53 27
Chacun·e d’entre nous garde en mémoire l’un de ses travaux : qu’il s’agisse des caractères Kouije ou Minimum, de la revue Qui ? Résiste ou encore de la signalétique pour le Centre national de la danse à Pantin. Ses recherches, travaux et publications ont marqué et influencé toute une génération de designers graphiques. Un entretien illustré Dans cet entretien au long cours, précis, détaillé et largement illustré, Pierre di Sciullo évoque la création de caractères typographiques, mais également les rencontres qui ont influencé sa pratique, son enseignement, sa curiosité pour le langage, son univers littéraire et artistique. La plupart des caractères sont illustrés par de nombreux documents – carnets de croquis, dessins, collages, recherches, mais aussi objets finalisés – certains à ce jour inédits et d’un véritable intérêt historique. Sa vaste production, en perpétuel mouvement, mérite un regard attentif, aiguisé et documenté. C’est pourquoi ce livre est bien dodu, érudit et joyeux : 256 pages, un texte bilingue français/anglais, une impression en bichromie et en quadrichromie. L’ensemble est préfacé par Simon Renaud, designer graphique, typographe et enseignant, qui a également dessiné un caractère spécialement pour l’ouvrage.
typographie / création contemporaine ISBN : 979-10-95902-13-3
design + typographie
Ouverture 9
Ouverture 8
à paraître le 4 octobre 2019
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PI E RRE DI SCI ULLO
Régulièrement, il montre ses toiles récentes à toute la famille ; il m’achète aussi des bandes dessinées car il s’y intéresse beaucoup. Il s’en inspire quelquefois pour peindre. Comment se déroulent vos études ? Pour être précis, je suis très contrarié dans mes études parce qu’au lycée ils refusent l’orientation que je souhaite… En terminale, je ne vais qu’aux cours de philosophie, je suis furieux contre l’administration qui m’a inscrit d’office en section économique. Cela m’intéresse quelques mois, puis basta ! Comme je suis délégué de classe, j’apprends à parler en public et à synthétiser rapidement mes idées ; cela me servira beaucoup par la suite. Je suis vraiment passionné par la bande dessinée. Ce que je veux, c’est dessiner. Je dessine au Louvre, surtout dans les antiquités orientales. Ce n’est pas trop mauvais et je fais aussi des bandes dessinées très très bizarres, inspirées du tarot de Marseille, d’Edgar P. Jacobs, de Picasso… J’ai revu quelques planches récemment et ce qui m’étonne le plus, ce n’est pas de les avoir dessinées, c’est d’avoir osé les proposer à des gens pour les publier…
— Ouvrage publié avec le soutien du Cnap, Centre national des arts plastiques.
Dans les années 1980, c’est la grande époque de la bande dessinée rock ou science-fiction : Les Humanoïdes associés, le mensuel Rigolo, Futuropolis… Ou le magazine (à suivre) que je vais voir avec une bande dessinée que j’ai réalisée avec mon père, à partir de rêves que je fais… C’est la fin de cette époque où les magazines soutiennent les auteurs de BD en les publiant. Je démarche aussi Fluide glacial, mais sans illusion, parce que je ne suis pas vraiment dans leur ton ; ou Sandwich, qui est à l’époque le supplément hebdomadaire de Libération, avec les petites annonces. Je vais montrer mes dessins à Willem, rédac’ chef de Charlie mensuel. Il y a tellement d’amateurs qui viennent montrer leurs BD aux éditions du Square, et le désordre est tel, qu’on marche sur leurs planches… Gébé, Reiser et Wolinski picolent dans un coin. Willem me dit avec son accent hollandais à couper au couteau : « C’est avec ça que vous venez m’emmerder ? Il n’ y a pas de texte, pas d’histoire, pas de personnages. Une BD ça raconte une histoire… Je suis sûr qu’une fois chez vous, vous lisez Tintin ! » Je suis rouge de colère ! En rentrant chez moi, je me dis que j’aime quand même bien Tintin, mais quel salaud… Plus tard, dès que je sors les premiers numéros de Qui ? Résiste, j’aurai toujours un petit mot amical de Willem dans
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Xavier Dupré
itinéraire typographique typographical itinerary
CN L /L C M +C C
t une grande oujours s obligations vité.
s for other used gives
–zeug
1×1
bs means my work. obligations
zeug.fr
1×1
un entretien avec an interview with Julien Gineste
— Après Xavier Dupré, itinéraire typographique, cette publication est le deuxième volume de la collection d’entretiens 1x1, dédiée aux praticiens du design.
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Necabo. Facid quo magnimaio. Et volore necullenis qui dolupta ipsam non eos in consequodi iminvene providucitis ad escidunt et omnimporerum id et aut ratiorr ovitiatur res quo mi, optaquae
Necabo. Facid quo magnimaio. Et volore necullenis qui dolupta ipsam non eos in consequodi iminvene providucitis ad escidunt et omnimporerum id et aut ratiorr ovitiatur res quo mi, optaquae
Necabo. Facid quo magnimaio. Et volore necullenis qui dolupta ipsam non eos in consequodi iminvene
providucitis ad escidunt et omnimporerum id et aut ratiorr ovitiatur res quo mi, optaquae
PI E RRE DI SCI ULLO
Necabo. Facid quo magnimaio. Et volore necullenis qui dolupta ipsam non eos in consequodi iminvene
Xavier Dupré
e l’on pratique donne un vrai
– zeug
PI E RRE DI SCI ULLO
providucitis ad escidunt et omnimporerum id et aut ratiorr ovitiatur res quo mi, optaquae
– zeug
les auteurs
design + typographie
Sandra Chamaret Julien Gineste —
Sandra Chamaret et Julien Gineste ont écrit des livres qui font référence sur des dessinateurs de caractères : Roger Excoffon et la fonderie Olive (avec Sébastien Morlighem, 2010, Ypsilon) et Xavier Dupré, itinéraire typographique (2016, –zeug). Ils ont également contribué à plusieurs revues spécialisées en design graphique (Après\Avant, qu’ils ont co-fondé et animé durant 3 années, Back Office, la revue du musée de l’imprimerie de Nantes…) et rédigé un article sur l’œuvre typographique de Pierre di Sciullo dans la publication numérique La Création à l’œuvre (Francesca Cozzolino (dir.), à paraître, 2019, ABM). Ils sont tous deux designers graphiques et enseignants (HEAR, Estienne).
Michael Caine —
Le texte est traduit vers l’anglais par Michael Caine, Britannique établi à Paris depuis longtemps, éditeur et typographe (éditions Petropolis). Il maîtrise totalement les subtilités lexicales des deux pays ainsi que la terminologie du domaine. Son travail sur l’ouvrage Xavier Dupré, itinéraire typographique a confirmé son savoir-faire et son exigence linguistique. –zeug est accueilli à l’atelier typographique de la Cerisaie pour produire les tirages des jaquettes et objets graphiques conçus autour du livre.
Simon Renaud —
L’ensemble est préfacé par Simon Renaud, designer graphique, typographe et enseignant ; dont les recherches formelles et conceptuelles ont été nourries en partie par l’enseignement de Pierre di Sciullo. Simon Renaud a en outre souhaité proposer une création typographique sur mesure pour la composition du livre. Son caractère Ava prend en compte les usages spécifiques du contexte de cet entretien et représente un hommage subtil au travail de Pierre di Sciullo.
BEAUX-ARTS
Alain Joubert
Toyen, petits faits et gestes d’une très grande dame Genre Beaux-arts – Biographie – Témoignage.
Résumé « On se ferait une idée incomplète de l’univers de Toyen si l’on voulait le reconstituer uniquement à partir de ses toiles » rappelle Alain Joubert en citant André Breton. A. Joubert s’engouffre dans cette porte entrouverte par l’auteur du Manifeste du surréalisme pour évoquer avec délectation quelques moments de la vie de Toyen, quelques aspects de son comportement au jour le jour, quelques anecdotes auxquelles il s’est trouvé mêlé, de près ou de loin ; certain que la « vraie vie » de Toyen, celle de ses images, prenait d’abord racine dans sa vie quotidienne.
Parution
mars
2022
isbn : 978-2-911917-80-6 110 x 150 mm – 46 pages 9€
« Et puisque le cinéma occupait une très large partie de son temps d’incubation poétique, je me permettrai, prévient Alain Joubert, de traiter mes souvenirs sur Toyen comme autant de courts métrages où son personnage apparaîtra de manière récurrente, à la manière d’un Charlot ou d’un Buster Keaton dans les inoubliables bandes de l’âge d’or cinématographique.» Un livre plein d’umour sans H comme l’écrivait les surréalistes, qui rend pleinemment hommage à une artiste hors du commun ■
L’auteur Alain Joubert est né à Paris en 1936 et décédé en avril 2021. Il découvre le surréalisme en 1952 et, trois ans plus tard, rencontre André Breton. Il participera dès lors à toutes les activités surréalistes jusqu’à l’autodissolution du groupe, dont il rendra compte dans son livre Le Mouvement des surréalistes ou le Fin mot de l’histoire (Nadeau, 2001). Parmi ses publications : Une goutte d’éternité, dédié à sa compagne Nicole espagnol (Nadeau, 2007), Le Passé du futur est toujours présent (Ab irato, 2013), La clé est sur la porte (Nadeau, 2016), Le Cinéma des surréalistes (Nadeau, 2018), L’autre côté des nuages (Ab irato, 2020), La boîte noire (Nadeau, 2021). ■
Toyen Maria Čermina, dite Toyen est née en 1902 à Prague et décédée à Paris en 1980. Sa rencontre avec Jindřich Štyrský en 1922 est déterminante, ils rejoignent ensemble le collectif Devětsil fondé peu auparavant par Karel Teige et des amis. Ils participent en 1923 au Bazar de l’art moderne qui sera la première manifestation marquante de l’avant-garde tchèque. Elle séjourne avec Štyrský quatre ans à Paris puis, à son retour à Prague, poursuit ses activité au sein de Devětsil avant de fonder en 1934 avec Štyrský, Nezval, Teige et quelques autres le noyau dur du groupe surréaliste tchèque. En 1935, le groupe tchèque accueille André Breton et Paul Eluard et publie, à cette occasion, le premier numéro du Bulletin international du surréalisme. En 1938, une importante monographie de Štyrský et Toyen est publié à Prague aux éditions Odéon, avec une présentation de Teige et Nezval. L’invasion allemande rend toute activité collective impossible et contraint les surréalistes tchèque à se cacher. Une suite de dessins de Toyen, Les spectres du désert, est publié clandestinement avec des poèmes de Jindřich Heisler. Štyrský décède en 1942. L’activité collective reprend à la Libération en 1947. Elle espose au Topicuv Salon de Prague et publie une suite de dessins, Tir (1940). Elle quitte Prague avant la prise de pouvoir des communistes en 1948 et s’exile en France avec Jindřich Heisler. Ils rejoignent ensemble le groupe surréaliste parisien et participent dès lors à l’ensemble de ses activités. Toyen renoue avec les expositions personnelles à Paris. À la dissolution du groupe surréaliste en 1969, elle participe au collectif des éditions Maintenant fondé par Radovan Ivsic avec Annie Le Brun, Georges Goldfayn et Pierre Peuchmaurd, qui rééditera en 1973 la suite de dessins Tir avec un poème d’Ivsic. Elle décède à Paris en 1980. 1982 – Exposition Štyrský, Toyen, Heisler au musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou. ■
Originalité du livre Toyen, petits faits et gestes d’une très grande dame d’Alain Joubert est un très rare témoignage sur une artiste qui s’épanchait avec une extrême parcimonie sur sa vie privée. La parution du livre coïncide avec l’importante rétrospective consacrée à l’ensemble de l’œuvre de Toyen au musée d’Art moderne de la ville de Paris (mars-juillet 2021). Une conférence consacrée à Toyen par Jaromir Typl et des lectures du livre auront lieu au Centre tchèque, partenaire du musée d’Art moderne pour l’exposition Toyen. ■
Contexte du livre chez Ab irato Ab irato a commencé avec la publication en juin 2021 du recueil Poésie de Jindřich Štyrský une trilogie consacre au trio d’artistes Štyrský, Toyen et Heisler. Toyen, petits faits et gestes d’une très grande dame d’Alain Joubert constitue le second moment de cette trilogie. Il s’agit aussi du quatrième livre d’Alain Joubert que nous publions après L’effet miroir (2008), Le passé du futur est toujours présent (2013) et L’Autre côté des nuages (2020). Alain Joubert nous a quitté en avril 2021. ■
Saint-Cirq-Lapopie. André Breton, Benjamin Péret, Toyen et Charles Estienne maniant la hache.
Extraits
Toyen au café Tout le monde sait que les membres du groupe surréaliste se réunissaient chaque soir, entre 18 h et 20 h, dans l’arrièresalle d’un café parisien. Lorsque je pris contact avec André Breton, en 1955, le café où nous nous retrouvions alors, quelque part entre le Palais-Royal et les Pyramides, s’appelait « Le Musset ». J’avais tout juste dix-neuf ans, mais d’emblée le personnage de Toyen me fascina et, très vite, je devins son ami. Il faut savoir que la présence de Toyen pesait très fort sur l’assistance, même et surtout si elle parlait peu. Par principe, Toyen choisissait toujours de s’asseoir à l’une des extrémités de la grande tablée – vingt à trente personnes, en moyenne –, à la fois par discrétion, par crainte aussi de se sentir « prisonnière » au beau milieu du groupe, et par désir de se conduire davantage en « observatrice » qu’en agent actif systématique. Cette attitude se révélait extrêmement efficace lorsqu’elle décidait d’intervenir, ou lorsque l’un d’entre nous – Breton, souvent –, sollicitait son avis. Une parole brève, concise, ramassée, sortait alors de sa bouche comme de celle d’un « vieux » sage, et la plupart du temps de manière éclairante, voire décisive. Ayant dit, elle replongeait alors dans un silence attentif, un léger sourire satisfait au coin des lèvres.
Bien des années plus tard, en 1972, après l’autodissolution du groupe surréaliste parisien, Toyen se retrouva cofondatrice des éditions Maintenant, en compagnie de Georges Goldfayn, Radovan Ivsic, Annie Le Brun, Gérard Legrand et Pierre Peuchmaurd. Ce dernier, évoquant la période en question et les réunions nocturnes qui en étoilaient le déroulement, pourra écrire, en 1992 : « Sur ces nuits, Toyen veillait, la moins loquace mais pas la moins attentive. Elle était là, seulement, avec sa super-pertinence, et son humour définitif. Pas un débat s’enlisant qu’elle n’ait relancé d’un mot (ou parfois d’un silence), pas une impasse qu’elle n’ait signalée. Il n’y a pas de nuit sans sphinx. Toyen était un sphinx, et un lynx. Fabuleusement simple, c’est-àdire 1. » On voit qu’avec le temps, en dépit des vicissitudes de la vie, des déchirements de l’activité collective, des aléas des rencontres, Toyen n’avait guère modifié son comportement et que son « poids » de présence était toujours aussi sensible. rnm
1 – Pierre Peuchmaurd, « Passage des caravanes », La Révolte des Chutes, n°6, avril 1992.
Toyen et ses complices Si Toyen manifestait à l’égard de Breton une admiration sans limites et un « respect » sans équivoque – lequel lui rendait volontiers ces marques d’estime et d’amitié –, ses véritables complices parmi ceux de sa génération étaient sans conteste Benjamin Péret, le poète révolutionnaire par excellence, et Charles Estienne, l’homme qui jeta les premières vraies passerelles entre l’automatisme pictural et l’abstraction lyrique, donnant à Toyen la place d’honneur au beau milieu de ce nouvel espace. On connaît de nombreux documents photographiques réunissant les trois compères, à Paris ou à la campagne, et je puis garantir que leurs rapports n’engendraient pas la mélancolie, la joie hénaurme comme les couilles d’Hercule de Benjamin Péret, l’humour très pince-sans-rire d’Estienne, et le malicieux rire d’enfant de Toyen se complétant si efficacement qu’il était impossible de rester de marbre en leur compagnie. Hélas, Benjamin disparut bien trop tôt (en 1959), et Charles ne tarda guère non plus (en 1966).
sée, contenant un message (un poème, je crois) de Charles Estienne. Quelques mots explicatifs du correspondant inconnu accompagnaient le tout. Celuici, au cours d’une promenade au bord de la mer, en Bretagne, avait trouvé une bouteille soigneusement close, échouée là, sur la plage, attendant une main intriguée. À l’intérieur, se trouvait la lettre portant le nom et les coordonnées de Toyen, ce qui autorisa l’acheminement du message. Cette bouteille avait été jetée à la mer, quelques semaines auparavant,
Une très belle anecdote mérite ici d’être rapportée. Un jour, Toyen se voit remettre, par le facteur, une lettre d’une personne inconnue d’elle. À l’intérieur de l’enveloppe, se trouve une autre lettre, cachetée, à elle également adresLe poète Benjamin Péret par Toyen, 1965.
par un Charles Estienne s’en remettant aux lois du hasard, à l’active poésie des vagues, et à la chance bien entendu, pour que s’accomplisse ce geste aux conséquences hautement improbables. Ce qui advint. Les liens de l’amitié ont la force du désir… Mais Toyen avait également su nouer bien des contacts personnels avec de jeunes amis du groupe, Georges Goldfayn et Robert Benayoun tout particulièrement. C’est d’ailleurs par leur intermédiaire, celui de Benayoun surtout, que je me rapprochai de Toyen en ces années-là. Ici, une remarque s’impose. Pas plus qu’avec Péret ou Estienne, le problème de l’âge – ou celui des générations – n’intervenait dans nos rapports. C’est sur un pied d’égalité absolue dans le droit à la légèreté que nous vivions les uns aux côtés des autres, les uns avec les autres. Le tutoiement s’imposait avec naturel, quand bien même une trentaine d’années, ou plus, nous séparaient dans le temps. C’est bel et bien une amitié du type de celles que l’on noue dans l’adolescence qui nous liait au quotidien, le poids des ans ayant disparu quelque part, probablement coincé dans l’ascenseur, entre deux étages ! rnm
Toyen, L’Échiquier, 1963 (huile). Collection Espagnol / Joubert
C O L L E C T I O N C AT. C O N T E X T U E L
ART&FICTION
BEAUX-ARTS
Gunnar B. Kvaran & Natalia Granero (éds.)
Anselm Kiefer. Livres et xylographies
L’artiste allemand Anselm Kiefer (*1945, Donaueschingen) a longtemps hésité entre la pratique de l’écriture et celle de la peinture. Si c’est la deuxième qu’il choisit, il reste que la littérature occupe une place prépondérante dans son œuvre; le livre, par sa matérialité et son esthétique, a été son premier support de création; l’écriture quotidienne, consignée dans un journal, lui permet de poser une réflexion, de mener une recherche intimement liée à sa pensée.
Les livres d’artiste qu’Anselm Kiefer réalise dès les années 1968 et 1969 sont d’abord un lieu d’expression d’idées et d’associations de pensées, puis deviennent rapidement un lieu d’exploration dans lequel la succession des pages rend possibles la construction d’un récit et son inscription dans une durée. Les sujets qui y sont élaborés sont ensuite redimensionnés dans l’ensemble de son oeuvre et notamment dans la xylographie. Cet art de l’impression lui permet d’envisager des formes narratives dans un espace tout autre qu’est celui de la toile.
— PA R U T I O N E N M A R S 2 019 —
format 23.5 x 32.5 cm, 532 pages dont 860 illustrations isbn 978-2-940570-65-2 chf 75 / euro 75 — genre catalogue d'exposition, monographie, beaux-livres — textes de Anselm Kiefer, Götz Adriani, Gunnar B. Kvaran, Jean-Max Colard, Natalia Granero, Rainer Michael Mason langues fr/ang
dation n o F la r a p é it d é Catalogue co et la e r itu r c é l’ r u o p i k Michals se et u M y le n r a e F p u litt érature et Astr Anselm « n o iti s o p x e l’ e d à l’occasion phies », a gr lo y x t e s e r iv L Kiefer. ai 2019 m 2 1 u a r ie r v fé 8 du E D'ARTISTE! UMENT DU LIVR U N M ON
A N S E L K M K I E F E R . L I V R E S E T X Y LO G R A P H I E S
EXTRAITS
A N S E L K M K I E F E R . L I V R E S E T X Y LO G R A P H I E S
EXTRAITS
Ishaghpour
Éditions du Canoë
2021
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Décembre
Ishaghpour Kiefer
La Ruine, au commencement Image, mythe et matière
Genre : essai Format : 12 x 18,5 cm Pages : 512 Prix : 24 € ISBN :978-2-490251-59-9 Né en 1940 à Téhéran, vivant en France depuis 1958, Youssef Ishaghpour est le plus français des Iraniens.
Après des études de cinéma à l’école Louis-Lumière et à l’IDHEC, il étudie la philosophie, l’histoire de l’art et la sociologie à l’École pratique des hautes études et à la Sorbonne. Docteur d’État, il a été professeur en histoire de l’art et en histoire du cinéma à l’IUT de l’université Paris-Descartes. Élève de Lucien Goldmann dont il a publié l’ouvrage posthume Lukacs et Heidegger, il s’initie à l’œuvre du jeune Lukacs. Formé par la lecture des œuvres de Walter Benjamin et de Theodor Adorno, il poursuit une réflexion nourrie par la philosophie, l’histoire, la politique et l’esthétique. Son œuvre se démultiplie dans ces différents domaines – peinture – littérature – photographie – cinéma. Mais qu’il s’agisse de Fautrier, Twombly, Courbet, Morandi, Rothko, de Duchamp, de Nizan, de Canetti ou d’Orson Welles à qui il a consacré une magistrale étude en 3 volumes, il est toujours question d’essayer de chercher la compréhension de notre époque à travers ce qu’elle a produit de plus remarquable. Il a publié aux Éditions du Canoë Le Poncif d’Adorno, le poème après Auschwitz, en 2018.
Éditions du Canoë
Il fallait un esprit comme celui d’Ishaghpour, familier de la philosophie allemande comme de l’histoire de la peinture occidentale pour réussir à donner la dimension de l’œuvre de Kiefer et décrypter les mécanismes sous jacents à son élaboration. Né sous les bombes, Anselm Kiefer a appris le monde en jouant dans les ruines. C’est l’origine et l’horizon de son œuvre qui s’est voulue, dès le départ, à la mesure de la grandeur auto-proclamée, auto-détruite et ravagée de l’Allemagne, et, partant de là, de celle de l’Histoire de l’humanité entière, depuis la désolation des paysages calcinés jusqu’aux décombres d’anciens temples, et même du désastre originaire inhérent à la création du monde. Héritier de l’idéalisme et du romantisme allemand, Kiefer englobe et s’approprie tout – du matériel et de l’immatériel, du cosmos et de l’univers humain : ses propres rognures d’ongles et les brins d’herbe, l’empyrée, les cailloux et les fleurs, les mythes de diverses croyances (germanique, juive, grecque, chrétienne, gnostique) la parole des poètes(Ingeborg Bachmann, Paul Celan, surtout, et beaucoup d’autres), les traces de l’Histoire, les anges, les plantes et les constellations. Utilisant des matériaux et des techniques divers, démultipliant les supports (peinture, sculpture, vitrine, livres innombrables, ateliers grandioses, véritables domaines, cosmos à part entière, Kiefer, devant le désenchantement du monde, a recours, comme Wagner avant lui, au mythe et au « grand art ». Cet essai puissant et profond interroge à travers l’œuvre de Kiefer, la possibilité de l’art dans un monde qui – après Auschwitz – a survécu à sa propre ruine. Cet essai, médité et écrit pendant 7 ans est parvenu au Canoë en même temps que l’annonce d’une grande exposition Kiefer au Grand Palais de décembre 2021 à janvier 2022, ce qui a précipité sa publication.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com
Téléphone : 06 60 40 19 16
Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip
Éditions du Canoë 4 octobre
Youssef Ishaghpour
Le Poncif d’Adorno
Le poème après Auschwitz
Genre : Essai Format : 12 x 18,5 Pages : 96 Prix : 15 € ISBN : 978-2-490251-03-2 Iranien d’origine, vivant à Paris depuis 1958, Youssef Ishaghpour est de formation philosophique. Il s’est consacré essentiellement à la question de l’historicité de l’art et de la philosophie au XXe siècle, problème central de cet essai sur Le Poncif d’Adorno. Il est l’auteur de plusieurs livres sur des peintres : Tàpies, Hopper, de Staël, Morandi, Rothko, Manet, Courbet, de différents essais sur le cinéma moderne et contemporain et de remarquables monographies sur des cinéastes : Visconti, Ozu, Satyajit Ray, Kiarostami, Orson Welles monumentale somme en 3 volumes couronné de plusieurs prix. Ses livres sur la philosophie et la politique au XXe siècle (Martin Heidegger, Elias Canetti, Paul Nizan) ont été traduits en plusieurs langues.
C’est un essai polémique, court mais qui traite des pensées d’Adorno, de Celan et de Heidegger concernant l’art et sa possibilité dans un monde survivant au nazisme. Il s’agit donc d’esthétique, de philosophie et d’histoire. Son point de départ c’est une phrase d’Adorno devenue « une formule magique » – mondialement célèbre : « Écrire un poème après Auschwitz est barbare. » Ce « verdict » de Theodor Adorno, cité souvent par ouï-dire et répété à tout propos, a été transformé en poncif. Utilisé comme mantra. Sans égard au sens que la proposition, métamorphosée ainsi en « sentence », pouvait avoir pour Adorno et ce qu’elle impliquait. Il est indispensable donc d’en voir le contexte. Il faut surtout relire d’autres écrits d’Adorno consacrés à cette question fondamentale et paradoxale : l’impossibilité et, en même temps, la nécessité de l’art dans un monde qui a survécu à sa propre ruine. Poète d’un tel monde, Paul Celan a cru, à tort comme le constate Ishaghpour, que c’était lui qui avait été visé par « le verdict », même s’il attendait d’Adorno – disparu avant de pouvoir le faire – qu’il consacre un livre à sa poésie. Ce sont des heideggériens qui ont écrit de tels livres, en faisant de Celan « le poète de Heidegger ». Tout à l’opposé donc du supposé « verdict » d’Adorno – utilisé ainsi pour le discréditer avec toute la « théorie critique » –, et en allant jusqu’à transformer Heidegger, à cause même de ses « errances » (il était antisémite, membre du parti nazi et soutien de Hitler), et parce qu’il serait seul à l’écoute de « La Poésie du monde », « le philosophe ayant sauvé “Auschwitz” ». Ce qui exige un retour sur sa philosophie.
Contact presse et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tél. : 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : via EXILS ÉDITEUR CDE SODIS
2018
Éditions du Canoë
2022
7 janvier
Julio Le Parc
Genre : beau livre Format : 24 x 30 cm Pages : 120 en couleurs Textes de Daniel Havis, Jean de Loisy, Dominique Moulon, Julio Le Parc et Juan Le Parc. Prix : 20 € ISBN 978-2-490251-54-4 Ce livre tient lieu de catalogue à l’exposition Julio Le Parc qui se tient du 9 octobre 2021 au 9 janvier 2022 au Centre d’art contemporain de la Matmut-Daniel Havis, 425 rue du C hâteau, 76480 Saint-Pierre-de Varengeville, près de Rouen.
Le très grand artiste argentin Julio Le Parc, né en 1928 à Mendoza et établi depuis des décennies à Cachan près de Paris, n’est plus à présenter. Il a à jamais imprégné l’art du xxème siècle de ses recherches visuelles. Ses œuvres font l’objet d’expositions dans le monde entier. En plus d’un choix rétrospectif de ses principales réalisations plastiques, est présentée pour la première fois la genèse du « Labyrinthus Museum » qu’il a élaboré avec son fils Juan Le Parc. La réalité virtuelle est le dernier objet de recherche de Julio Le Parc qui vient comme un point d’orgue parfaire ses intuitions anciennes. Il s’en explique dans un long entretien avec son fils. Comme un rêve délivré de l’œil du dormeur, l’Œuvre de Julio Le Parc se déploie désormais à l’infini dans des paysages imaginaires.
De ce livre, il a été tiré, outre les exemplaires courants, 100 exemplaires accompagnés d’une œuvre graphique de Julio Le Parc, numérotés et signés de 1/40 à 40/40 et de I/LX à LX/LX pour ceux réservés à l’artiste, présentés dans un étui.
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Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
La Houle Éditions — Art & Littérature
Le Bruit de l’échantillonneuse – partition de lecture d’Hélène Moreau rassemble des assemblages visuels ainsi que des collages textuels réalisés depuis 2017 à l’occasion de séances de lecture organisées lors du cycle d’expositions Le Bruit de l’échantillonneuse. À travers un subtil montage d’extraits de textes littéraires convoquant la construction, le geste et la matière, l’artiste élabore un dispositif destiné à différents types de lecture : publique ou privée, en groupe ou en solitaire, à voix haute ou silencieuse, tout en offrant un aperçu des sources et des ramifications de sa pratique qui permet de déployer l’imaginaire de ses propositions plastiques. « L’artiste nous invite à un voyage dans la trame même du récit, évoluant aux confins d’une zone de partage délibérément floue entre espaces virtuel et réel, à l’instar des images qu’elle produit. » (Septembre Tiberghien, « Voyage dans la trame », L’Art même, n° 85, 2021) LE BRUIT DE L’ÉCHANTILLONNEUSE – PARTITION DE LECTURE, HÉLÈNE MOREAU Édition La Houle Art contemporain / Livre d’artiste Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles 24 × 32 cm (ou 16 ×22 cm) / 80 pages Impression offset CMJN / reliure élastique Design graphique : Marie Lécrivain ISBN : 978-2-930733-22-7 / CLIL : 3678 350 ex. / 20 € DIFFUSION : janvier 2022 BE : AdyBooks (MDS Benelux) FR : Paon/Serendip (Serendip) CH : Paon/Serendip (Servidis) www.la-houle.com/helene-moreau http://www.helene-moreau.com/
Collection
Hélène Moreau (*1985, Argenteuil) a obtenu un DNSEP à l’ENSBA de Lyon puis un Master de recherche à l’ARBA/ULB de Bruxelles où elle vit et travaille. Au gré de plusieurs résidences en France et en Belgique, elle concentre sa pratique sur le dessin et l’installation. Dans ses dernières pièces, les impressions numériques et les tissages lui permettent de jouer entre le manuel et le digital. Ses installations assument une tournure ludique et narrative. Elles parlent d’architecture, d’objets, d’outils, de grilles, de plans et ouvrent vers des imaginaires poétiques. Elle participe à l’exposition collective Savoir faire (15.10 – 11.12.2021), à L’ISELP Bruxelles avec lecture et lancement du livre le 2.12.2O21.
Material
La Houle Éditions — Art & Littérature
LE BRUIT DE L’ÉCHANTILLONNEUSE – PARTITION DE LECTURE HÉLÈNE MOREAU
Collection
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La Houle Éditions — Art & Littérature
LE BRUIT DE L’ÉCHANTILLONNEUSE – PARTITION DE LECTURE HÉLÈNE MOREAU
Collection
Material
C O L L E C T I O N VA R I A
ART&FICTION
LIVRE-DISQUE
Rodolphe Petit & Alexandre Loye
Poucet
Poucet associe un ouvrage imprimé (36 pages) en couleurs et un disque vinyle 33 tours, sur le modèle des livres-disques de notre enfance. Combien d’après-midis avons-nous passés, allongés sur le tapis du salon, à tourner les pages de ces petits albums aux couvertures brillantes, obéissant au son de la Fée Clochette et suivant d’un œil la course grésillante de l’aiguille dans le sillon en spirale, jusqu’au dénouement, forcément heureux, de l’histoire ? Bien après Charles Perrault, Rodolphe Petit s’est emparé du conte classique Le Petit Poucet pour lui donner un prolongement contemporain. Le héros du conte a vieilli. Il est survenu
un drame dont il est seul survivant. Ses frères ont tous péri sous les crocs de l’Ogre. Depuis, la conviction de sa culpabilité le mine. Sur la route, il dérive. Poucet poursuit ainsi sa vie itinérante, incapable de s’arracher au pouvoir d’enfermement du traumatisme. Mis en image par Alexandre Loye, le conte revisité par Rodolphe Petit est raconté sur le disque microsillon par Francesco Biamonte et mis en musique par l’ensemBle baBel. La durée d’écoute de Poucet est de 28 minutes. Le contenu du vinyle est disponible également en streaming et téléchargement.
Rodolphe Petit
Poucet
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re Loye grise, Phil après Charles Perrault Alexand matière tion avec bora en colla e Petit et Rodolph e relectur ssen laire Gro Marie‑C gre ie typgraph on Hasebe, Emi Bert Alda de t papiers ken Prin e G, Mun Invercot ie ger hograph photolit Emmeneg e, Roger atyp Dat assona ion pa, Preg impress Buona Stam TBS La et mixage rement enregist Bernath Charlie Studio X, , Pays‑Bas warden pressage oves, Leeu Deepgro
peint par Alexandre Loye raconté par Francesco Biamonte soutiens er à complét s, musique originale de l’ensemBle baBel on, éditions d’artiste © art&fictiGenève 2021 e, avec la chanson de Stéphane Fretz Lausann baBel
e © ensemBl de , musique de Lisle emBle baBel Leconte l’ens et Charles rprétation par e Bovon el, inte Stéphan emBle baB z d’après hane Fret musical par l’ens Stép de t les men es Paro arrange des arbr e Fretz, han Chanson Stép Fretz et Philippe o Biamonte. et Francesc
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 4 M A R S 2 0 2 2 —
format 25 x 25 cm, 36 pages + disque vinyle de 10 pouces isbn 978-2-88964-008-9 chf 35 / euro 28 — genre livre-disque sujet abordé conte contemporain
m e nt le ib is a p t r o d i u q Heureux me . dans un lit de plu VA EN RT IREL AND, IL BE RO N IE IC ST A POUR LE PL ION OMME DE LA VIS DE L’ÉCRITURE C
——— Né en 1971 à Lausanne, Rodolphe Petit a étudié les lettres et le droit à Lausanne. En 1999, il obtient un brevet d’avocat. Il est l’auteur de romans, proses poétiques et recueils de poésie, souvent en dialogue avec un plasticien. ne, chez divers éditeurs et notamment chez art&fiction, dont il préside l'association depuis 2020. ———
——— Alexandre Loye, né en 1972 en Valais, est diplômé de la HEAD de Genève en 1996. Il se consacre essentiellement à la peinture, avec ses à-côtés nécessaires: le dessin, l'écriture, la sculpture. Son travail cherche à intégrer perception visuelle, sensations physiques et bribes de pensées dans une image qui se veut cohérente. ———
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EXTRAITS
Depuis qu’il était en route, de fenêtre à fenêtre avaient paru tant de visages avec leurs regards qui accusent. Lui enfonçait son chapeau sur la tête, sa résolution ne le quittait pas.
Il marchait, marchait les paupières closes à demi. Sa démarche était lasse et lente. Il grattait les murs avec l’ongle. Il lui fallait marcher, toujours pousser plus loin. C’est qu’il n’avait rien à mettre à la place. Il dérivait alors dans l’ombre. Les petites rues étaient des couteaux, façades et boutiques veillaient sur les trottoirs, des lumières pliées dans les vitrines. Et puis la nuit venait, et les réverbères dessinaient le trajet de sa résolution loin des maisons basses.
Pas un jour sous un soleil vif où il pût s’asseoir. Son effort discipliné d’une certaine façon, dans ces régions chaque fois étrangères, traçait des lignes de choses à choses. Il parcourait ainsi de larges étendues désolées. Les végétaux étaient sans verdure, sans accroissement. Confinée dans les terriers, la vie animale se manifestait très peu. Parfois une oie criait au loin comme une trompette. Et puis le soir maussade descendait avec gaucherie, comme à reculons.
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EXTRAITS
Il luttait contre le découragement. Avec lui se déplaçait le chemin, un chemin sans lampe. Sa pensée lui battait les tempes derrière le front avec tous ses rythmes, on aurait dit le vrai bruit de la grêle. Souvent il ne désirait rien d’autre que ce vacarme.
Il avait appris à être un chien pour dormir dehors, par terre. Il s’affalait au bas d’un talus, la bouche ouverte. Tôt ou tard un ronflement granuleux se ferait entendre. Le sommeil réduirait mal ses agitations, il serait bref et décevant. Quand l’aube viendrait, il repartirait avec son visage très sale. Il traverserait la campagne voilée par les vapeurs de brume. Des lambeaux de feuilles voleraient dans le vent.
Blanc d’argent, un nouvel hiver mangeait les revers de son manteau rapiécé. Froidure, giboulées, il endurait tout. Sa misère avait perdu mémoire de son commencement. Le passé était un leurre, se disait‑il. Une fumée. Ce qui advenait seul comptait, pensait‑il. Mais son temps ralentissait. Comme il traînait ! Sous un ciel affadi par une clarté phosphorescente, il montait, remontait les collines en clopinant. À strictement parler, rien ne pressait.
Il avait fini par confondre les semaines et les mois, il avait vieilli, Poucet. Il sentait mauvais. Une cuillerée de potage aurait fait son bonheur. Un feu où se chauffer coude à coude. Un biscuit racorni.
D’une main, Poucet essayait de rester vivant, le mouvement de sa main ajustait son cache‑nez. En largeur, c’était surtout la pensée de la mort qui l’occupait. En longueur, son enfance lui colonisait l’esprit. En rêve, il mangeait des homards. Des clous.
Il avait réussi en allers et retours sous la neige à presque disparaître. Mais il existait, indigent ambulant. Sans toit, sans ressources, il eût suivi les clowns d’un cirque forain et ses cracheurs de feu aux lèvres brûlées. Point de distractions cependant. Rien de riant, ici, là‑bas, partout.
R O D O L P H E P E T I T & A L E X A N D R E LOY E | P O U C E T
COLLABORATEURS
——— Ensemble de musique contemporaine fondé en 2006, baBel joue, compose, improvise, se réinvente, et se produit dans de nombreux festivals, en Suisse, France, Italie, Russie, Autriche, Etats-Unis, Brésil et Afrique du Sud. L’ensemble baBeI présente une nouvelle manière de s’approprier les musiques ancienne, classique ou contemporaine au travers de démarches originales et par le biais de l’improvisation. Il présente des projets explorant l’art de l’arrangement, du remix, mais également des possibilités d’élargir le répertoire grâce à une approche de la musique intégrant les nouvelles technologies ainsi que la confrontation à d’autres cultures musicales. Entre de nombreux projets nationaux et internationaux, l’ensemBle baBel collabore depuis 2012 avec le plasticien Christian Marclay, dont un enregistrement parait en 2016, et enregistre un album, qui sera publié sous la forme d’une application interactive en 2021, dans le pavillon français de la Biennale d’art de Venise en 2017. L’ensemBle baBel est constitué de Antonio Albanese (guitare), Laurent Estoppey (saxophone), Anne Gillot (flûtes à bec et clarinette basse), Luc Müller (batterie) et Noëlle Reymond (contrebasse). ———
——— Homme de scène et de radio, Francesco Biamonte est né en 1971 à Genève. Il obtient une licence en lettres avant d’étudier le chant au Conservatoire de Lausanne. Il se passionne rapidement pour les dimensions théâtrales du chant, et développe un parcours éclectique. En scène, il pratique et explore des formes diverses de théâtre musical. Il conçoit et joue ainsi des spectacles entre prose, théâtre d'ombres et musique avec les Italiens de Controluce en Suisse, en Italie et en Allemagne. Il s'adonne à la street-opérette avec les Farceurs Lyriques, du Festival de la Cité de Lausanne aux Soirs d'Eté de Caen. Performeur et récitant, il est le Modérateur du mythique HelikopterStreichquartett de Karlheinz Stockhausen avec le Quatuor Arditti. Il collabore à plusieurs reprises avec Cod.Act, alias André et Michel Décosterd (Grand Prix Suisse de Musique 2019), avec des performances à New York, Le Locle, Wroclaw, Lucerne, Malte, Toulouse, Tokyo ou Rio et prochainement Berne. Il est l'un des quatre chanteurs de Sottovoce, dernière création de la compagnie de danse Linga, bientôt à Zagreb et Leverkusen. Dans des répertoires plus conventionnels, Francesco Biamonte a chanté dans les opéras de Lausanne, Rennes, Besançon, Vichy ; sous la direction de Leonardo Garcia Alarcón à Ambronay, Genève et Tannay, à la Villa Giusti dans la saison de l'Accademia Filarmonica de Vérone. Il a porté avec l'Avant-Scène Opéra quelques grands rôles du répertoire lyrique. Francesco Biamonte est également un ami du micro radiophonique, en particulier comme producteur et animateur
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COLLABORATEURS
ARCHITECTURE
E1027, Maison en bord de mer
4 2e édition, sous la direction de Jean-Lucien Bonillo. Eileen Gray et Jean Badovici auteurs du fac similé.J.P. - Rayon, P.-A. Gatier, J.-L. Bonillo auteurs de l’introduction à la réédition. Attentive à préserver une dimension poétique et une éthique humaniste dans la conduite de son travail, Eileen Gray nous livre avec E1027 un témoignage rare et précieux du rêve moderne de l’œuvre d’art totale. La réédition en 2006, attentive à préserver l’exacte qualité du document original et augmentée d’un livret en forme d’appareil critique, du fameux portfolio de la revue d’avant-garde L’Architecture vivante, consacré à la villa E1027 d’Eileen Gray et Jean Badovici a été réalisée au moment où s’engageaient les travaux de restauration de cette icône du XX siècle.
Aujourd’hui, le site du Cap Martin réunissant les oeuvres d’Eileen Gray et Le Corbusier (cabanon et unités de camping) ouvert au public (juin 2015), il apparaît opportun de proposer une nouvelle édition, cette fois-ci avec une couverture souple à rabat, brochée et bilingue français-anglais.
Détails ISBN : 9782919230099 Date de publication : juin 2015 OCTOBRE 2021 ---------Dimensions : 23x28 cm Nombre de pages : 136 Bilingue Couverture souple Prix : 32€
Public visé - Etudiants et professeurs - Amateurs et/ou professionnels de l'histoire de l'architecture qui souhaitent actualiser leurs connaissances sur l’architecture moderne. - Les amoureux des beaux-livres
Table des matières Introduction à la réédition : Les choix techniques qui dérivent des contraintes du chantier, Pierre-Antoine Gatier. Études : Fac-similé de l’édition originale, Albert Morancé. De l’éclectisme au doute, dialogue entre Eileen Gray et Jean Badovici, accompagné de 15 dessins dans le texte ; Planches : 34 photographies de la maison et de son mobilier dont 4 en couleurs. English translation ; Introduction to the reprint : An (other) modern villa, Jean-Paul Rayon ; E.1027 Everyday Poetry and Elegance, Jean-Lucien Bonillo : Restoring E.1027, a rediscovered villa, Pierre-Antoine Gatier.
La Cellule Le Corbusier, L'Unité d'habitation de Marseille 4-2ème édition Sous la direction d'Arthur Rüegg, Jean-Lucien Bonillo, Jean-Marc Drut et Ruggero Tropeano. L’ouvrage apporte des informations graphiques et des analyses inédites sur la cellule-type de l’un des plus importants édifices de Le Corbusier : l’Unité d’habitation de Marseille. Une restitution graphique qui précise des aspects spatiaux, techniques et esthétiques (y compris la polychromie) est donnée sur deux cellules : l’appartement type traversant montant est-ouest et le logement mono-orienté descendant au sud de Lilette Ripert, « messagère » de l’œuvre de Le Corbusier. Quatre articles constituent une sorte d’« appareil critique » qui accompagne ces dessins : ils traitent de la place de l’édifice dans l’œuvre de Le Corbusier, du rapport individuel / collectif dans cette utopie concrète communautaire, de la manière dont la cellule résume la pensée sociale et les recherches plastiques de Le Corbusier, de la restauration de l’appartement classé M.H. de Lilette Ripert et des rapports de Le Corbusier avec cette dernière. Deux événements culturels sont à considérer qui ont rendu opportune la réédition bilingue et dans un format broché avec une couverture souple à rabat. Premièrement, 2015 était l’année du cinquantenaire de la commémoration de la disparition de Le Corbusier. Deuxièmement, fin juin 2015 le site Cap Martin, où se trouvent le cabanon et les unités de camping de Le Corbusier ainsi que la villa E1027 réalisée par Eileen Gray, a ouvert au public.
Détails ISBN : 9782919230082 Date de publication : -------------------juin 2015 OCTOBRE 2021 Dimensions : 23x28 cm Nombre de pages : 104 Bilingue Couverture souple Prix : 32€
Autre information : tous les publics ont accès tous les jours au toit-terrasse et commerces (hôtel, librairie, restaurant, salon de thé, concept store design,...) d qui se trouvent aux 3 et 4èmes étages de l'Unité d'habitation de Le Corbusier à Marseille, classée MH et inscrite au Patrimoine mondiale de l'UNESCO en 2016.
Arthur Rüegg est né en 1942. Depuis 1971, il exerce comme architecte à Zurich. De 1991 à 2007, professeur d'architecture et de construction à l'Ecole polytechnique fédérale (ETH) de Zurich. Nombreuses activités de recherche et d'expositions sur la construction, la couleur, la photographie et le design, ainsi que sur l'habitat moderne. Auteur de plusieurs monographies et ouvrages, notamment : Le Corbusier – Polychromie architecturale (1997 - 2006) ; Charlotte Perriand – Livre de bord 1928 - 1933 (2004) ; Le Corbusier – Meubles et Intérieurs 1905 - 1965 (2012). Public visé - Etudiants et professeurs - Amateurs et/ou professionnels de l'architecture qui souhaitent actualiser leurs connaissances sur l'Unité d'habitation de Marseille - Les amoureux des beaux-livres.
Table des matières
Note liminaire : Arthur Rüegg ; La cellule et ses « prolongements » nécessaires, Jean-Lucien Bonillo ; La cellule type, Ruggero Tropeano L'appartement 50, Jean-Marc Drut ; Lilette Ripert et Le Corbusier, Arthur Rüegg ; Discours d’inauguration de Le Corbusier, 1952.
CINEMA
NOUVEAUTÉ JANVIER 2022 ARTS • CINÉMA • DOCUMENTAIRE CINÉMA Collection dédiée au cinéma, à la rencontre de lieux, d’artistes et d’acteurs de la scène cinématographique.
Denis Gheerbrant et la vie sous la direction de Antony Fiant et Isabelle Le Corff, avec la participation de Denis Gheerbrant
De Printemps de square (1980) à Mallé en son exil (2018), Denis Gheerbrant a su tracer un chemin bien singulier et sans concession au sein du cinéma documentaire français. Des jeunes de banlieue issus de l’immigration dans Question d’identité (1986) aux femmes de chambre en lutte contre un puissant groupe hôtelier dans On a grèvé (2014) en passant par les femmes et les hommes issus de la classe ouvrière marseillaise témoignant de leurs conditions de vie dans les sept films constituant La république Marseille (2009), le cinéma de Denis Gheerbrant vise d’abord, dans la grande tradition du documentaire politique et social, à construire les conditions de l’expression d’une dignité des classes populaires. Cette proximité est également une question technique. Si la pratique du «cinéma direct» s’est banalisée avec l’usage de dispositifs légers devenus accessibles au plus grand nombre, le parcours de Denis Gheerbrant témoigne des évolutions matérielles du cinéma, plus particulièrement documentaire, sur quarante ans.
14x19 cm à la française 356 pages illustrées dont livret photos n&b de 24 pages isbn 978-2-9568325-8-4 parution : 07 janvier 2022 prix de vente public 20€TTC imprimé par Jouve-Print (53)
Ce livre collectif propose d’interroger la «méthode Gheerbrant» en termes éthiques, esthétiques et techniques en donnant la parole à des universitaires, des critiques et des professionnels du cinéma : Comment Denis Gheerbrant
établit-il cette proximité avec les personnes qu’il filme ? Comment filme-t-il les corps, la parole de personnes «ordinaires» de manière à ce que les pensées politiques s’incarnent avec une réelle humanité ? Le livre comporte également des documents confiés par Denis Gheerbrant : des photographies rares, un scénario et un texte personnel sur son cinéma.
diffusion Serendip-Livres
JANVIER-FÉVRIER 2022 : RÉTROSPECTIVE DES FILMS DE DENIS GHEERBRANT ORGANISÉE PAR LA CINÉMATHÈQUE DU DOCUMENTAIRE.
édité par WARM 9 rue d’Aubert 53000 Laval warm-ed.fr
Diffusion-distribution Serendip Livres 21 bis rue Arnold Géreaux 93450 L’île Saint-Denis Tél. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404
CINÉMA Collection dédiée au cinéma, à la rencontre de lieux, d’artistes et d’acteurs de la scène cinématographique.
LES AUTEURS Sous la direction de Antony Fiant et Isabelle Le Corff Antony Fiant est professeur en études cinématographiques à l’université Rennes 2. Il travaille sur l’esthétique et la dramaturgie du cinéma contemporain, et plus particulièrement sur le cinéma soustractif et la représentation des peuples. Auteur notamment de Wang Bing, un geste documentaire de notre temps (WARM, 2019) et de Pour un cinéma contemporain soustractif (Presses Universitaires de Vincennes, 2014), il collabore à plusieurs revues de cinéma (Trafic, Positif et Images Documentaires). Isabelle Le Corff est professeure des Universités en études cinématographiques à l’université de Bretagne Occidentale. Elle est co-directrice de publication et rédactrice en chef de la revue de l’AFECCAV, Mise au point. Camille Bui, maîtresse de conférences en études cinématographiques Amélie Bussy, docteure en cinéma Jean-Louis Comolli, critique, cinéaste Richard Copans, producteur de films Didier Daien, enseignant dans le secondaire en région parisienne Arnaud Hée, programmateur pour La cinémathèque du documentaire Marie Marquelet, doctorante Alice Monin, étudiante à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm Vanessa Nicolazic, doctorante en études cinématographiques Thierry Roche, anthropologue, enseignant en études cinématographiques Laurent Roth, scénariste, critique, programmateur Vincent Sorrel, cinéaste et maître de conférences Avec la participation de Denis Gheerbrant.
CINÉMA Collection dédiée au cinéma, à la rencontre de lieux, d’artistes et d’acteurs de la scène cinématographique.
Le livre comporte des documents confiés par Denis Gheerbrant : des photographies rares sous la forme d’un portfolio (voir ci-dessus), un scénario et un texte personnel sur son cinéma.
CINÉMA Collection dédiée au cinéma, à la rencontre de lieux, d’artistes et d’acteurs de la scène cinématographique.
Quelques images de films de Denis Gheerbrant…
CINÉMA
Wang Bing
Collection dédiée au cinéma, à la rencontre de lieux, d’artistes et d’acteurs de la scène cinématographique.
un geste documentaire de notre temps Antony Fiant
En 20 ans et presque autant de films, Wang Bing s’est imposé comme l’un des plus importants cinéastes contemporains. Dans une veine tantôt anthropologique (À l’ouest des rails, Les Trois sœurs du Yunnan, À la folie…), tantôt historique (Fengming, chronique d’une femme chinoise, Les Âmes mortes…), ses films dressent inlassablement et avec la plus grande abnégation, le portrait d’une Chine qui est celle des laissés-pour-compte de la modernisation et de l’histoire du pays. Dans cet ouvrage précisément documenté, Antony Fiant identifie les principales préoccupations qui animent le réalisateur et les partis pris esthétiques et dramaturgiques qui, film après film, sous-tendent son œuvre. Antony Fiant est professeur en études cinématographiques à l’université Rennes 2. Il travaille sur l’esthétique et la dramaturgie du cinéma contemporain, et plus particulièrement sur le cinéma soustractif et la représentation des peuples. Il collabore à plusieurs revues de cinéma (Trafic, Positif et Images Documentaires).
Sommaire Avant-propos Chapitre 1 Que la bête meure ! À l’ouest des rails 14x19 cm à la française couverture souple avec rabats dos carré collé 240 pages dont 16 pages de photographies isbn 978-2-9556739-7-3 05 avril 2019 prix de vente public 20€TTC
Chapitre 2 Lutter contre une amnésie historique ambiante : approches Brutality Factory, Fengming, chronique d’une femme chinoise, Le Fossé et Traces Chapitre 3 Matières premières Crude Oil, L’Argent du charbon et Argent amer Chapitre 4 « Lovely diary » Happy Valley, Seules dans les montagnes du Yunnan et Les Trois Sœurs du Yunnan Chapitre 5 Individus dépossédés L’Homme sans nom, Père et Fils et Madame Fang Chapitre 6 Communautés dépossédées À la folie et Ta’ang, un peuple en exil entre Chine et Birmanie Chapitre 7 « Quelle faute avais-je commise ? » : anthologie Les Âmes mortes Post-scriptum Filmographie Bibliographie Index
diffuseur-distributeur Serendip Livres
Editeur WARM
9 rue d’Aubert 53000 Laval • Tél. : 07 87 13 17 50 • infos@warm-ed.fr • warm-ed.fr
10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404
Lisandro Alonso
CINÉMA
habiter la nature, rêver le cinéma
Collection dédiée au cinéma, à la rencontre de lieux, d’artistes et d’acteurs de la scène cinématographique.
Adrien-Gabriel Bouché Avant-propos de Nicolas Azalbert Lisandro Alonso est un des cinéastes argentins les plus singuliers de sa génération. Figure du Nouveau cinéma argentin au début des années 2000, il est l’auteur à ce jour de cinq longs métrages, La Libertad (2001), Los Muertos (2004), Fantasma (2006), Liverpool (2008) et Jauja (2014). L’une des forces de son cinéma réside dans sa grande cohérence formelle, philosophique et poétique. Chaque film répond au précédent et annonce le suivant, avec sensiblement le même schéma narratif (un homme seul face aux éléments et à un espace qu’il parcourt) et le même recours aux plans longs qui accordent une place importante aux rythmes de la nature. Dans cet essai, Adrien-Gabriel Bouché met à jour le dialogue dynamique entre réflexion existentielle (habiter le monde) et enjeux formels (rêver le cinéma) à l’œuvre dans le cinéma d’Alonso, et propose de le lire comme une invitation à la rêverie et à une forme d’émerveillement originel devant l’image.
14x19 cm à la française
Adrien-Gabriel Bouché est chercheur en études cinématographiques et enseigne à l’université Rennes 2. Ses recherches portent sur la rêverie dans le cinéma contemporain, qu’il soit fictionnel ou documentaire. Nicolas Azalbert est cinéaste, critique de cinéma et spécialiste des cinémas d’Amérique latine. Il est l’auteur avec Eduardo Carrera de L’Argentine, malgré tout (WARM, « Photo-Graphie », 2017).
couverture souple avec rabats
Sommaire
dos carré collé
avant-propos • Quand ce qui a disparu existe encore, par Nicolas Azalbert Introduction Chapitre 1 • Tentation documentaire, attirance pour le récit : un cinéma « réaliste » ? Chapitre 2 • Temps et rythmes Chapitre 3 • Habiter la nature Chapitre 4 • Du sédentarisme au nomadisme, de la nature au cosmos Chapitre 5 • Le rôle des objets Chapitre 6 • Un cinéma de la rêverie : le pouvoir imageant de la matière Chapitre 7 • Écouter, rêver Chapitre 8 • Une rêverie sur le cinématographe Et après ?
176 pages dont 16 pages de photos isbn 978-2-9568325-1-5 03 avril 2020 prix de vente public 16€TTC
Filmographie de Lisandro Alonso Repères bibliographiques
diffuseur-distributeur Serendip Livres Editeur WARM
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CINÉMA
NOUVEAUTÉ JUIN 2021 BEAUX-ARTS • CINÉMA
Collection dédiée au cinéma, à la rencontre de lieux, d’artistes et d’acteurs de la scène cinématographique.
Le cinéma de Bruno Dumont en fragments alphabétiques
collectif de 28 auteurs sous la direction de Benjamin Thomas
LEXIQUE POLYPHONIQUE POUR ABORDER, DÉCRYPTER ET COMPRENDRE L’ŒUVRE DE BRUNO DUMONT Ce livre collectif propose d’aborder l’œuvre de Bruno Dumont — pour l’heure dix longs métrages La Vie de Jésus, L’humanité, Twentynine Palms, Flandres, Hadewijch, Hors Satan, Camille Claudel 2015, Ma Loute, Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc, Jeanne et deux séries télévisées atypiques P’tit Quinquin, Coincoin et les Z’inumains — par touches. Par fragments. 67 fragments alphabétiques pouvant être lus indépendamment les uns des autres, mais qui, ensemble, composent un paysage sensible et polyphonique propre à saisir une œuvre ample et irréductible. Cette approche originale permet de révéler la richesse de la filmographie de Dumont, d’en dire les lignes de force, les formes, les références artistiques sans imposer un sens unique de lecture, en maintenant à vif une pluralité de points de vue. 14x19 cm à la française couverture souple avec rabats dos carré collé 448 pages dont 16 pages de photos isbn 978-2-9568325-5-3 04 juin 2021 prix de vente public 24€TTC
WARM 9 rue d’Aubert 53000 Laval Tél. : 07 87 13 17 50 infos@warm-ed.fr warm-ed.fr
Diffusion-distribution Serendip Livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404
CINÉMA
NOUVEAUTÉ JUIN 2021 BEAUX-ARTS • CINÉMA
Collection dédiée au cinéma, à la rencontre de lieux, d’artistes et d’acteurs de la scène cinématographique.
LES AUTEURS Sous la direction de Benjamin Thomas, professeur en études cinématographiques à l’université de Strasbourg. Il a signé Le Cinéma japonais d’aujourd’hui. Cadres incertains (PUR, 2009). Après L’Attrait du vent (Yellow Now, 2016) et Fantômas de Louis Feuillade (Vendémaire, 2017) il publie en 2019 Faire corps avec le monde. De l’espace cinématographique comme milieu (Circé). 27 contributeurs (universitaires et critiques, principalement) : Maryline Alligier, Vincent Amiel, Frédéric Cavé, Christophe Coste, Christophe Damour, Simon Daniellou, Sébastien David, Jean-Michel Durafour, Azélie Fayolle, Rémi Fontanel, Hélène Frazik, Daphnée Guerdin, Fiona Hosti, Raphaël Jaudon, Célia Kadouche, Stefan Kristensen, Claudine Le Pallec Marand, Louise Lienhard, Xinxin Ma, Clément Montcharmont, Sophie Pierre, Aurel Rotival, Maxime Scheinfeigel, Raphaël Szöllösy, Thomas Vallois, Hélène Valmary, Luc Vancheri.
LES ENTRÉES 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22.
WARM 9 rue d’Aubert 53000 Laval Tél. : 07 87 13 17 50 infos@warm-ed.fr warm-ed.fr
Acteurs Alchimie Animus et Anima Avances Bach, Johann Sebastian Bailleul Bresson, Robert Bruegel, Pieter (l’Ancien) Burlesque Camille Claudel 1915 (2013) Caplet, André Carnaval Christophe Chute Classes Coincoin et les Z’inhumains (2018) Dernier Plan De Winter, Pharaon Écriture Enfance Epstein, Jean Espace
23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47.
Femmes Flandres (2006) Les Flandres Giotto Grotesque Hadewijch (2009) Hors Satan (2011) L’humanité (1999) Idiotie Igorrr Images pensives Interstices Intrigue Jeanne (2019) Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc (2017) Langage Larmes Lekeu, Guillaume Lille Littéraire Ma Loute (2016) Maternité Mystique Naturalisme Oiseaux
Diffusion-distribution Serendip Livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404
48. 49. 50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. 66. 67.
Onomastique Paysages Politique P’tit Quinquin (2014) Raccord Réel, réalités Regard Renan, Ernest Reprendre Royer, Pancrace Sacré Sexualité Sibérie (2011) Transcendance Twentynine Palms (2003) Van der Weyden, Rogier La Vie de Jésus (1997) Violence Virilité Zombies et cannibales
MUSIQUE
densité
REMISE EN VENTEOCTOBRE OCTOBRE2019 2021 NOUVEAUTÉ
Collection discogonie
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discogonie
Jimi Hendrix - Are You Experienced de Michel Delville
Are You Experienced paraît au Royaume-Uni le 12 mai 1967, à peine trois semaines avant d i bientôt s c o dans glesocharts n i e britanniques. À le Sergeant Pepper’s des Beatles, qu’il talonne l’époque, Hendrix a déjà engrangé trois tubes, « Hey Joe », « Purple Haze » et « The Wind Cries Mary » ayant atteint le top ten du classement des singles, et ce à peine un an après son arrivée en Angleterre. Sa musique, par sa beauté et sa violence inouïes, incarne peut-être plus que toute autre l’aura prophétique et la puissance primordiale du chamanisme. Bien plus qu’un simple instrument, sa guitare est un véritable bâton de pouvoir mis au service d’un parcours initiatique rempli de bruit et de fureur, de sexe et de mort, à l’instar des rites d’extase collective dionysiaques du monde antique. L’album de « Foxy Lady », « Fire », « Manic Depression », « Red House », ...
L’auteur : Michel Delville enseigne à la Faculté de philosophie et de lettres de Liège. Spécialiste de littérature anglaise et américaine contemporaine, il est l’auteur de très nombreux ouvrages en langue anglaise parmi lesquels Frank Zappa, Captain Beefheart, and the Secret History of Maximalism et a participé à l’ouvrage collectif Boucle et Répétition. Après Radiohead : OK Computer, c’est sa deuxième contribution à la collection.
Jimi Hendrix : Are You Experienced 9,95 € ISBN 9782919296170 10 x 18 cm, 72 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs
À SUIVRE : Dominique A : La Fosette, PJ Harvey : Dry, Wire : Chairs Missing, …
densité
NOUVELLE OCTOBRE R.E.V. ÉDITION CHANGEMENT DE 2021 PRIX
Collection DISCOGONIE
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Alain Bashung : Fantaisie militaire de Pierre Lemarchand
En ces rayons rasants d’un XXe siècle qui s’achève, Fantaisie militaire est une manière de d i s c o amèresg du on i ehop d’outre-Manche, synthèse de son époque : on y entend les pulsations trip les guitares acoustiques des grands espaces de l’Ouest américain ainsi que celles, électriques et triturées, des grandes métropoles de la côte Est états-unienne. L’Orient et l’Afrique du Nord s’insinuent dans ces chansons, pour y souffler leurs chauds alizés, harmattans, simouns et cherguis. Des usines rubigineuses de la vieille Europe industrielle y exfiltrent leurs dernières pulsations sourdes. Léo Ferré est là aussi, qui se frotte au cri primal de Gene Vincent. Disque oxymore, portant un titre-hiatus, l’album d’Alain Bashung concilie instruments organiques et sons issus de machines, longue maturation et place faite à la spontanéité, vision esthétique et sérendipité, simplicité mélodique et complexité harmonique, dessein solitaire et création collective. L’album de « Sommes-nous », « La Nuit je mens », « Aucun Express », « Malaxe »... L’auteur : Parallèlement à son activité professionnelle centrée sur l’accès à l’art et à la culture pour tous, Pierre Lemarchand développe une activité engagée pour la diffusion et la transmission de la musique. Fondateur et programmateur du festival Jazz à part (musiques improvisées et (free) jazz), rédacteur pour Le Son du grisli ou Équilibre fragile, il est surtout producteur d’émissions radio. Eldorado, la dernière en date, est diffusée par une quinzaine de radios en France et en Belgique, et se concentre sur les musiques folk, rock, etc. (www.radio-eldorado.fr). Il a publié la première biographie de Karen Dalton : Le Souvenir des montagnes chez Camion blanc en 2016. Alain Bashung : Fantaisie militaire 11,50 € ISBN 9782919296095 12,00 9782919296286 10 x 18 cm, 144 168 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs À SUIVRE : Patti Smith : Horses, Nick Cave : Tender Prey, Rage Against The Machine
densité
AVRIL 2020 REMISERÉÉDITION EN VENTE OCTOBRE 2021
Collection DISCOGONIE The Cure : Pornography de Philippe Gonin
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Dernier volet de la trilogie glacée, Pornography apparaît comme l’ultime étape d’un processus d’exploration des possibles. L’album est une sorte de « monument à la limite du pays fertile » (Paul Klee), brûlant les toutes dernières cartouches d’un homme, Robert Smith, qui n’aura d’autre solution après fuite. d i scela c oque la g o nNon i e une fuite en avant conduisant à la mort, mais une échappée vers ailleurs. Mise à nue violente et indécente dans les tréfonds de l’âme, plongée en apnée dans les profondeurs abyssales des craintes et tourments les plus sombres, Pornography ne pouvait être qu’un point d’achèvement après quoi il fallait disparaître... ou renaître. Ce petit livre n’a d’autres but que d’explorer les processus de création ayant conduit à ce disque aujourd’hui reconnu comme une pierre angulaire dans la carrière du groupe voire dans l’histoire de la musique pop-rock. Titre après titre, seront décryptés et analysés les sources, les mots, les sons, marqués par une tension sous-jacente ou réelle, martelés par les tambours de Tolhurst, poussés par les coups de boutoir de la basse de Gallup au-dessus desquels surnage la voix de Smith, à la fois tendue et fragile, noyée dans des guitares distordues et libres. Pornography c’est tout cela à la fois, un disque marqué par une tension permanente et dont on ressort épuisé... L’auteur : maître de conférences à l’université de Bourgogne et chercheur au Centre Georges Chevrier, Philippe Gonin est spécialisé dans l’histoire et l’analyse des musiques actuelles. Ouvrages parus : - Jimi Hendrix, l’explorateur des sons, Symétrie 2007 - Magma, décryptage d’un mythe et d’une musique, Le Mot et le Reste, 2010 - Pink Floyd, Atom Heart Mother, Scérèn-CNDP, 2011 The Cure Pornography 9,95 € ISBN 9782919296118 10 x 18cm, 96 p. broché, couverture à rabats en typographie 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
densité
NOUVELLE ÉDITION OCTOBRE 2021 NOUVEAUTÉ MARS 2017
Collection DISCOGONIE
Nick Drake : Five Leaves Left d’Alain Hertay et Alain Pire
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Il aura fallu trois décennies à Five Leaves Left pour être redécouvert, suscitant un véritable d i s c quatre o go n i el’achèvement de cet phénomène de culte autour de Nick Drake disparu ans après album. Influencé tout autant par la musique baroque que par la poésie romantique, par Leonard Cohen que par les Beatles, Five Leaves Left a été produit par Joe Boyd, le producteur des premiers enregistrements de Pink Floyd. Celui-ci a su entourer le jeune musicien des meilleurs arrangeurs et d’un ingénieur du son au sommet de son art pour aboutir à l’un des plus beaux albums du folk britannique. Les auteurs se sont attachés à faire ressentir, de façon extrêmement détaillée, l’osmose qui régnait entre tous les intervenants de ce disque, mettant en évidence les moments précieux que recèle Five Leaves Left et battant en brèche la figure du poète maudit et isolé trop souvent accolée à son auteur. Chef-d’œuvre oublié du folk britannique, magnifiquement orchestré, un immense talent de songwriter trop tôt disparu... Les auteurs : Alain Hertay est formateur à la Haute École de la Province de Liège, auteur de Éric Rohmer, Comédies et Proverbes et collabore aux revues Culturopoing et La Furia Umana. Alain Pire est musicien et docteur en communication, auteur de l’Anthropologie du rock psychédélique.
Nick Drake Five Leaves Left 9,95 € ISBN 9782919296071 9782919296248 10 x 18 cm, 72 96 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
À SUIVRE : Robert Wyatt : Rock Bottom, Rage Against The Machine : Rage Against The Machine
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REMISERÉÉDITION EN VENTE OCTOBRE 2021 AVRIL 2020
Collection DISCOGONIE Neil Young Harvest de Christophe Pirenne
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Harvest de Neil Young est l’un de ces étranges albums qui, au moment sa sortie, ne reçut ni l’assentiment de la critique, ni celui de son auteur ! Le public allait pourtant lui faire un accueil triomphal et le propulser au sommet des hit-parades des ventes de l’année 1972.
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Au fil des décennies, il s’est imposé comme un des albums clef de l’histoire du rock. C’est que, dans ses choix de production et d’instrumentation aussi bien que dans ses textes et dans son travail d’écriture, Neil Young réussit cette prouesse rare d’incarner son époque. Harvest peut s’écouter aussi bien comme une sorte d’acte de décès des utopies de la période hippie que comme l’acte fondateur de cet adult oriented rock qui s’imposera comme l’une des grandes tendances des décennies à venir, sans perdre pour autant cette hargne et ce son que lui envieront les hérauts du grunge.
L’auteur : Christophe Pirenne enseigne l’histoire de la musique et les politiques culturelles à l’Université de Liège. Il vient de publier une vaste synthèse de l’histoire du rock chez Fayard. Ouvrages parus : - Une Histoire musicale du rock, Fayard, 2011 - Le Rock progressif anglais, 1967-1977, Honoré Champion, 2007 - Les Musiques nouvelles en Wallonie et à Bruxelles, 1960-2003, Mardaga, 2004 Neil Young Harvest 9,95 € ISBN 9782919296132 10 x 18cm, 84 p. broché, couverture à rabats en typographie 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
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NOUVELLE ÉDITION OCTOBRE 2021 RÉIMPRESSION MAI 2019
Collection discogonie
Patti Smith : Horses de Véronique Bergen
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En 1975, dans un New York en surfusion, à l’écart du son des protopunks, surgit un disque d i sJanis c oJoplin,gPatti o n Smith i e est la pionnière culte, un brasier de poésie rock, Horses. Après d’un nouveau visage d’un rock au féminin, un rock anguleux, halluciné, aux confins des continents oniriques et des grands voyants de la littérature maudite. La fureur du rock des sixties s’est vue apprivoisée dans les seventies, récupérée par le show business. Le Patti Smith Group réinjectera de la sauvagerie, de la rébellion, des envols sous substances à un rock en passe de s’institutionnaliser. Celle qui est hantée par une tribu élective de voyants — Rimbaud, Genet, Modigliani, Jackson Pollock, Pasolini, Bresson, Brancusi, Isabelle Eberhardt… —, livre avec Horses un ovni explosif produit par John Cale. Dotée d’une aura, d’une présence scénique de derviche tourneur, de sa voix magnétique, ample, au timbre tour à tour rugueux, hypnotique, velouté, Patti Smith libère une liturgie orale incendiaire. L’album de « Gloria », « Land », « Free Money », « Redondo Beach »... L’auteur : Véronique Bergen est née à Bruxelles. Docteur en philosophie (thèse sur L’Ontologie de Gilles Deleuze), auteur d’essais, de romans, de poésie, d’articles en philosophie dans de nombreux recueils collectifs, membre du comité de rédaction de la revue Lignes, journaliste, critique pour diverses revues, notament pour la rubrique musique de La Nouvelle Quinzaine littéraire. Parmi les titres parus : Janis Joplin : Voix noire sur fond blanc, Al Dante, Jean Genet : Entre mythe et réalité, De Boeck, Hélène Cixous : La Langue plus-que-vive, H. Champion, Luchino Visconti : les promesses du crépuscule, Les Impressions nouvelles. Patti Smith : Horses 9,95 €€ ISBN 9782919296293 9782919296101 10,50 10 x 18 cm, 96 broché, 120p.p., broché couverture à rabats 2 couleurs À SUIVRE : Jimi Hendrix : Are You Experienced?, Dominique A : La Fosette
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NOUVELLE ÉDITION OCTOBRE 2021 NOUVEAUTÉ MARS 2016
Collection discogonie
My Bloody Valentine : Loveless de Guillaume Belhomme
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Les amateurs de My Bloody Valentine ont trouvé le temps long entre leur première écoute i s cDe o studiogenostudio, n i e Kevin Shields et sa d’Isn’t Anything et la sortie de Loveless, en d 1991. bande auront mis deux années à façonner l’album qui marquera de ses guitares brumeuses et de ses voix lointaines le début des années 1990 et qui continue de hanter tout amateur de distorsions. Dans les pas du Velvet Underground, d’Heldon ou de Suicide, My Boody Valentine a accouché avec un art qui n’appartient qu’à lui, et que l’on copiera, de la bande-son de ses errances et de ses doutes. À tel point que l’influence de Loveless aura sur le groupe un effet paralysant : vingt années passeront avant qu’il n’enregistre un « nouvel » album. Assez de temps pour interroger la nature de ce désenchantement qui menace tout créateur véritable – c’est-à-dire : souvent inquiet. Chef-d’œuvre de noisy pop, bruyant et doux, cotonneux et mouvant, apogée de la carrière du groupe... L’auteur : Guillaume Belhomme, musicien et écrivain, a collaboré aux Inrockuptibles, à Jazz Hot et à Mouvement et anime le blog Le Son du grisli. Il est l’auteur d’une anthologie de jazz en deux volumes (Giant Steps / Way Ahead chez Le Mot et le reste) et dirige les éditions Lenka lente. Il vit et travaille à Nantes. Parmi les ouvrages parus : - Jackie McLean, Lenka lente, 2014 - Free Fight : This Is Our (New) Thing, Camion Blanc, 2012 - Giant Steps : Jazz en 100 figures, Le Mot et le reste, 2009 My Bloody Valentine Loveless 9782919296316 9,95 € ISBN 9782919296057 10 x 18 cm, 72 96 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 À SUIVRE : Robert Wyatt : Rock Bottom, Rage Against The Machine : Rage Against The Machine
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NOUVELLE ÉDITION OCTOBRE 2021 NOUVEAUTÉ SEPTEMBRE 2015
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Radiohead OK Computer de Michel Delville
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OK Computer s’est imposé comme un des points culminants de la culture musicale des d i sRadiohead co gon e années 1990. C’est aussi l’album qui fait entrer dans le icercle très restreint des musiciens dont on a souligné la capacité de réaliser la synthèse créative de leur époque, celui qui leur a permis d’accéder au statut enviable de groupe « exigeant » adulé par un large public. Avec ce groupe qui a fait de l’expérimentation sonore une de ses marques les plus distinctives, établir la discogonie de OK Computer c’est avant tout s’attarder sur la matière sonore non pas en tant que fin en soi mais dans la perspective d’une analyse des relations étroites qu’elle entretient avec le contenu musical et thématique du disque. Au fil des chapitres, remettez vous dans les oreilles les titres Airbag, Paranoid Android, Exit Music (For a Film) (Romeo+Juliette), Lucky...
L’auteur : enseignant à la Faculté de philosophie et de lettres de Liège. Spécialiste de littérature anglaise et américaine contemporaine Ouvrages parus : - Frank Zappa, Captain Beefheart, and the Secret History of Maximalism, Salt Publishing, 2005 - J. G. Ballard, Northcote House/The British Council, 1998 - Hamlet & Co, Presses universitaires de Liège, 2003 Radiohead OK Computer 9,95 € ISBN 9782919296323 9782919296033 10 x 18cm, 96 72 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 À SUIVRE EN 2016 : Robert Wyatt Rock Bottom, My Bloody Valentine Loveless
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NOUVELLE ÉDITION OCTOBRE 2021 NOUVEAUTÉ MARS 2018
Collection discogonie
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Rage Against The Machine : Rage Against The Machine de Christophe Levaux Le premier album de Rage Against the Machine (1992) semble faire mentir le principe de la d i sC’est c oplutôt g o n i e: une œuvre rapidement bonne renommée qui augmente dans le temps. l’inverse tenue pour centrale dans le paysage musical de son temps mais qui s’en estompe au cours des deux décennies qui suivent. Dans le cas présent, ce ne sera pas (seulement) en analysant le poids du discours journalistique que nous suivrons cette mutation, mais en portant notre attention sur une plus large série d’acteurs (groupes musicaux, médias, maisons de disques, fans) ; ceux-ci qui se sont emparés de l’œuvre a posteriori pour en modifier les premiers contours. C’est en effet la thèse qui sous-tend la seconde partie de ce texte : le premier album de Rage Against the Machine a perdu de sa force initiale au fil de son appropriation, voire de sa récupération par divers protagonistes qui l’ont vidé de la substance esthétique et politique qui avait initialement garanti son succès. Un genre, la fusion (rap et rock), revendicatif et jouissif, sans postérité à la hauteur... L’album de Bombtrack, Killing in the Name of, Take The Power Back, Bullet in The Head... L’auteur : Christophe Levaux est spécialisé dans l’histoire et l’analyse des musiques actuelles, maître de conférence à l’université de Liège. Il est l’auteur de divers articles et ouvrages parmi lesquels Nous avons toujours été minimalistes à paraître chez Le Mot et le reste ; Over and Over. Exploring Repetition in Popular Music paru chez Bloomsbury ; Experts/Non-experts, reconstruire l’histoire des musiques populaires à paraître chez Mélanie Seteun. Rage Against The Machine : Rage Against The Machine 9,95 € ISBN 9782919296309 9782919296064 10 x 18 cm, 96 72 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 À SUIVRE : Nick Cave : Tender Prey, Dominique A : La Fossette, Jimi Hendrix : Are You Experienced
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NOUVELLE ÉDITION OCTOBRE 2021 NOUVEAUTÉ MARS 2017
Collection DISCOGONIE
Robert Wyatt : Rock Bottom de Philippe Gonin
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« I would prefer not to. » Comme Bartleby, le personnage de Melville, Robert Wyatt semble d i spop c oou quoigque o ncei soit e d’autre. Ne pas préférer ne pas. Ne pas choisir entre jazz, folk, s’astreindre à enchaîner couplet et refrain. Ne pas écrire des textes qui pourraient laisser entendre une intention, etc. Pour autant, avec Rock Bottom, Robert Wyatt se démarque des groupes où il a officié comme batteur avant l’accident qui le laisse paralysé : Soft Machine ou son avatar Matching Mole. Il renoue avec la candeur des mélodies, mais fuit l’évidence avec malice. C’est ainsi que Rock Bottom apparait comme un des disques les plus atypiques des années 1970. Avec Nick Mason du Pink Floyd aux manettes, sous le regard bienveillant de sa muse Alfreda Binge et en compagnie de virtuoses de ses amis, Robert Wyatt peut lancer sa drôle d’exploration des fonds marins. Cet OVNI lancé en 1974 dans le jeu de quille du rock progressif est inouï et mystérieux...
L’auteur : Philippe Gonin est spécialisé dans l’histoire et l’analyse des musiques actuelles, maître de conférence à l’université de Bourgogne et chercheur au Centre Georges-Chevrier. Il est l’auteur de divers articles et ouvrages parmi lesquels Magma, décryptage d’un mythe et d’une musique, et Pink Floyd, The Wall.
Robert Wyatt Rock Bottom 9,95 € ISBN 9782919296040 9782919296255 10 x 18 cm, 96 72 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
À SUIVRE : Nick Cave : Tender Prey, Rage Against The Machine : Rage Against The Machine
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NOUVELLE ÉDITION OCTOBRE 2018 2021 NOUVEAUTÉ SEPTEMBRE
Collection DISCOGONIE
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Nick Cave and the Bad Seeds : Tender Prey de François Girodineau
Sans doute le plus tendu, le plus à vif, le plus audacieux, le cinquième album des Bad Seeds,sorti d brute isco g odenFrom i e Her to Eternity (1984), en septembre 1988 possède à la fois la beauté et animale l’esprit blues fantasmé de The First Born is Dead (1985), la maturité et la clarté de Kicking Against the Pricks (1986), la poésie et la noirceur de Your Funeral… My Trial (1986). Sur un plan plus trivial, c’est aussi le disque de Nick Cave & The Bad Seeds qui s’est le plus vendu à sa sortie. À travers une collection de dix morceaux a priori hétérogènes, Nick Cave parvient à donner du sens à son désordre intérieur. Alors qu’il continue à jouer de ses faux-semblants habituels, il y dévoile des bribes de sa véritable personnalité. Ouvrant ainsi les portes d’une nouvelle ère. Aboutissement des albums passés d’un groupe, Tender Prey peut aussi être regardé comme le nouveau point de départ d’un homme au bout du rouleau. 30 ans plus tard, l’artiste est encore là, en majesté. L’album de The Mercy Seat, Watching Alice, City of Refuge, Slowly Goes The Night,... L’auteur : François Girodineau est le fondateur et rédacteur en chef du webzine musical www.silence-is-sexy.com. Avec ce livre, il a voulu offrir au public francophone des pistes de réflexion sur l’un des artistes les plus complexes du rock.
Nick Cave and the Bad Seeds : Tender Prey 10,50 € ISBN 9782919296330 9782919296088 11,50 10 x 18 cm, 144 120 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 À SUIVRE : Nirvana : In Utero, Dominique A : La Fossette, Jimi Hendrix : Are You Experienced
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NOUVELLENOUVEAUTÉ ÉDITION OCTOBRE 2021 MAI 2019
Collection discogonie
Depeche Mode : Violator de François-Emmanuel Trapes
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Dans la discographie bien fournie du groupe, Violator est l’album qui fait l’unanimité tant i sgroupe c o et même g o ndes i eprofanes. C’est un auprès des fans, des critiques, des membresddu disque qui referme magistralement les si décriées années 80 (décennie pourtant riche de deux courants musicaux majeurs : la techno et le rap), un disque sombre et électronique, comme celui qui les avaient inaugurées : Closer de Joy Division. Beaucoup d’amateurs voient une sorte de trilogie imaginaire avec Music for The Masses/Violator/Songs of Faith and Devotion, les trois derniers albums avec Alan Wilder mais une telle reconstruction reste abusive et trompeuse : Violator est un nouveau commencement. Depeche Mode entendait profondément se renouveler et passer ainsi plusieurs caps : le passage dans les années 90 (pour un groupe très emblématique de la décennie écoulée), la confirmation de son ancrage sur le marché américain (l’engouement de la tournée précédente et le succès de la reprise du classique Route 66), la volonté de changer de dimension commerciale (en dépit de ventes très satisfaisantes, Depeche Mode a vendu chacun de ses albums dans les mêmes proportions) et surtout le désir de changer de direction artistique. L’album de « Personal Jesus », « Enjoy the Silence », « World in My Eyes »... L’auteur : François-Emmanuel Trapes est enseignant à Clermond-Ferrand. Il a participé au livre consacré à Depeche Mode chez Camion Blanc : Esthétique synthétique de Sébastien Michaud. Depeche Mode : Violator 9,95 € ISBN 9782919296347 9782919296163 10 x 18 cm, 96 72 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
À SUIVRE : Jimi Hendrix : Are You Experienced?, Dominique A : La Fosette
PHOTOGRAPHIE
www.arpeditions.org Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles
joel@arpeditions.org
LES INSTANTS CHRYSTEL MUKEBA
Elle est partie, comme cela, aussi dur que soit la manière, aussi triste que soit l’instant. Elle a décidé que c’était le bon moment. Comme si elle avait senti ce qui allait se préparer et qu’elle voulait nous épargner pour tout ce qui allait suivre. Très vite s’en est suivi l’angoisse. La panique incessante sur le tout et le rien. Le vide laissé par son absence, et puis, mon obsession pour la mort. La peur de la perte, grandissante et oppressante. Tout cela prenait de la place un peu plus chaque jour. Cet étrange mal être était en train de me ronger. Quelque chose n’allait pas, je sentais que je perdais pied. Perdre un proche est quelque chose qui bouleverse. Cela revoit toute vos certitudes. Vos perspectives sont chamboulées. Vous n’êtes plus sûr de rien, vous doutez de tout. Vous remettez tout en question. 80 pages - 240 x 310 mm - 35 euros 400 exemplaires - Texte en français Textes Olivier Gevaert - Chrystel Mukeba 60 photographies en bichromie Couverture cartonnée toilée Commande sur joel@arpeditions.org / www.arpeditions.org ISBN 978-2-930115-76-4 © 2021 ARP2 Editions / Chrystel Mukeba
PAON Diffusion (BE, FR, CH)
C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY
ART&FICTION
RÉCIT
Aymeric Vergnon-d'Alançon
Disperser la nuit R É C I T S D U S U R G Ü N P H OTO C LU B
« Le camouflage sera parfait. Ils n’y verront que du feu. Personne ne se doutera que derrière la silhouette anodine d’un promeneur, je tenterai bientôt de voler des âmes pour sauver la mienne. » Ainsi s’ouvre Disperser la nuit, tandis que le narrateur commence, avec son seul appareil photo, une bien étrange quête de lui-même et du monde. Au cœur de celle-ci émerge l'ombre discrète et mystérieuse du Surgün Photo Club. Une association, conduite et fréquentée par des immigrés, où l'on explore, au fil d'expériences variées, les pouvoirs de l'image et de l'action photographique.
C'est sous la subtile influence d'Aboukaïev, dont la doctrine secrète a été dévoilée dans Gnose Gnose Gnose (art&fiction, 2016), que cinq destins se déploient alors entre exil et survie, entre roman de formation et quête mystique, au gré desquels, à chaque fois, la photographie vient jouer un rôle singulier. Issu d’un travail plastique, Disperser la nuit chemine à son rythme, avec ses détours et ses bifurcations, vers le roman possible de ces vies entrecroisées, où se révèle la pensée opératoire du Surgün Photo Club et de son mage insaisissable, Aboukaïev.
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 4 M A R S 2 0 2 2 —
11 x 17.5 cm, env. 380 pages 978-2-88964-024-9 chf 17.80 / euro 14 — genre récit sujets abordés photographie, exil, migration, parcours de vie, Paris format isbn
d’une u o e m m o h n ’u d Le destin utour a r e u jo e s t u e p e femm hie. p a gr to o h p le p im s d’une TE N DOCUMEN ON -D’ALANÇO N G ER V IC ER M AY ÊTE DE Q EXILÉS EN QU IN C E D N IO T C ICI LA FI RICE. L’IMAGE SALVAT
——— Aymeric Vergnon-d’Alançon mène des recherches photographiques et des études de Lettres. Il entre au Fresnoy—Studio national des arts contemporains et oriente alors son travail vers la création cinématographique. Entre films expérimentaux et cinéma d’auteur, il réalise plusieurs courts métrages. Depuis il poursuit ses recherches entre récit et arts visuels. L’écriture, présente dès l’origine, conquiert une place de plus en plus importante. ———
AY M E R I C V E R G N O N - D 'A L A N ÇO N | D I S P E R S E R L A N U I T
[...] Ce n’était ni une fable que je me racontais, ni un roman familial que je composais en secret. Tout cela avait eu lieu. Tout cela s’était tenu, à une certaine heure, en un certain endroit, cela s’était incarné dans le monde véritable, historique, concret, solide (y a-t-il assez de mots pour qualifier le réel? Pour lui donner justement son poids de réel?). Même si le souvenir s’était maintenant dilué, même si les conditions exactes étaient devenues floues, je savais la vérité de ce geste. J’avais oublié le temps, j’avais oublié le lieu, mais j’en avais vu la preuve vivante et incarnée : deux petites photos déchirées puis recollées par un scotch déjà jauni. Je tenais, des années après, cette mémoire entre mes mains. Et ces mains étaient les mêmes (si on peut dire que les choses restent les mêmes alors qu’elles sont accrochées sur le fil toujours secoué du temps) qui avaient tenté de détruire ces images. J’ai eu, enfant, des mains iconoclastes. J’ai déchiré ces images. J’ai voulu détruire les reliques d’un passé lointain. En cachette, avec l’innocence de l’enfance comme excuse, j’ai commis la forfaiture. Et bien plus tard, j’ai voulu réparer. Et pour réparer, j’ai utilisé des images, car j’avais lu que «seule l’épée qui a ouvert la plaie peut guérir la blessure». J’ai donc fait un film qui par la magie du raccord, la collure, pouvait dé-déchirer l’image de mes parents. Le film s’ouvrait par une voix-off qui en expliquait le principe . Cette voix, la mienne, disait que je n’avais jamais vu mes parents ensemble. Enfin, si, forcément, mais je n’en ai aucun souvenir. Ce qui du reste est assez surprenant parce que j’avais environ cinq ans quand ils ont divorcé. Cinq ans c’est quand même suffisant pour avoir des souvenirs constitués. Il faut croire que certains souvenirs ne parviennent pas à devenir des images, un bout d’étoffe qui tient chaud et protège de la pluie. J’ai dû à l’époque écrire dans les dossiers de production que cette image de mes parents ensemble était manquante. Je sais aujourd’hui qu’elles le sont toutes. Les images sont toujours dérobées. Elles se cachent derrière un masque : une photographie, un bout de pellicule, une matière numérique. Elles se drapent et s’enrobent. Ces surfaces se tiennent crânement en avant-poste et derrière, tapie dans l’ombre de sa lumière, l’image se terre toujours comme un hérisson tremblant. La voix-off, bien sûr, ne parlait pas de hérisson, elle racontait en peu de mots les faits : Mon père et ma mère se sont séparés quand j’avais environ cinq ans. J’ai tout oublié de ce tempslà. Et je n’ai jamais vu mes parents ensemble. Euxmêmes depuis vingt-cinq ans refusent de se parler. J’ai donc inventé une rencontre qui n’a pas eu lieu.
EXTRAITS
Et la voix-off prolongeait : Un jour, j’étais toujours enfant, l’un m’a demandé de déchirer les photos où ils apparaissaient ensemble. Je me souviens de ce geste. J’ai souvent regretté cette formule évasive «l’un m’a demandé». La prééminence grammaticale du masculin pouvait désigner, à tort, le père. Et quelquefois ma colère ne voulait épargner personne. Y compris moi-même et cet enfant que je fus. Comment avais-je fait? Est-ce que je m’étais inventé une histoire d’agent secret pour justifier d’être en service commandé? L’avais-je fait la nuit ou en plein jour ? Et pourquoi moi et pas mon frère? Je ne peux répondre. Quoi qu’il en soit, j’avais été dans la bibliothèque chercher les albums de mon père. Je vois très bien leurs couvertures de plastique bleu, alvéolé ou matelassé et à l’intérieur les pages noires légèrement cartonnées. J’ai rapidement trouvé les deux photos en question (il est possible aussi qu’il y en ait eu d’autres qui n’ont pas pu être sauvées). Je les ai déchirées en quatre. Je me souviens, je crois me souvenir, je ne sais plus, il me semble que mon père est arrivé dans la pièce et m’a vu. Il ne m’a pas grondé ou peut-être un peu mais sa gorge devait être serrée, et mes larmes dissuasives. Il ne m’en a jamais voulu. Il a mis du scotch sur ces deux images. On y voyait un jeune couple attablé dans ce qui semble être un restaurant japonais. Dans la photographie que j’ai utilisée pour le film, mon père regarde l’appareil en souriant timidement tandis que ma mère le regarde, lui, avec amour. Le visage de mon père est traversé par l’immense balafre blanche de la déchirure. Il est légèrement désynchronisé à cause d’un petit tremblement lors de la recollure. Le décalage est plus accentué encore sur les épaules de ma mère mais son visage est épargné. Ce visage maternel justement je le reconnais sans le reconnaître. Il a toujours un effet étrange, car à l’époque ma mère avait encore son nez d’origine. Ce nez était une marque familiale que ma grand-mère et ses aïeux avaient léguée à sa descendance et ma mère prit un jour la décision de s’en défaire et de s’offrir à la place un de ces petits nez standardisés et sans caractère. Ainsi, quoiqu’évité par la marque blanche, ce visage est des deux celui qui se tient à distance. L’image se joue des ressemblances. Le film commençait donc par cette photographie. J’avais cadré le centre du rectangle de papier, là où se rejoignaient la déchirure horizontale et la déchirure verticale. À partir de cette croix, un zoom arrière faisait apparaître l’image tandis que ma voix en off récitait sa légende. Mon père et ma mère se sont séparés quand j’avais environ cinq ans. J’ai tout oublié de ce tempslà… Je sais que Leonela Suarez attend. Et j’ai hâte moi aussi de me mettre en route vers elle. Ce détour,
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ce bivouac d’entrée de jeu, est juste un bagage pour chemin escarpé. J’en fais provision, ce sera peutêtre utile. J’ai comme l’impression qu’il y aurait là quelque chose dont nous aurions pu discuter, Leonela et moi. Enfin c’est rhétorique bien sûr, car on ne discute jamais vraiment des choses profondes. On les effleure tout juste.
EXTRAITS
Une fois que la photographie déchirée était plein cadre, le film commençait. Au début, un montage rapide alternait de gros plans sur le corps d’un homme et celui d’une femme. On pouvait deviner qu’ils s’habillaient et se préparaient. Ces quelques plans étaient traversés par les éclats rapides d’un travelling autour d’un lac. Quand l’homme et la femme furent prêts, ils s’assirent dans un fauteuil, l’un en face de l’autre. C’était la nuit et une lampe entre eux dissipait les pénombres. Une nouvelle voix off, celle de l’homme puis celle de la femme, disposait la situation: un salon bourgeois, une époque lointaine, la fin du jour. Le dialogue allait commencer. Une langue assez littéraire, un jeu un peu hésitant (ni ma mère, ni mon père ne sont des comédiens et ils étaient plutôt intimidés même si l’équipe était réduite au strict nécessaire d’un tournage en pellicule), mettaient de la distance à cette situation pour moi étrange: créer un dialogue fictif pour permettre à mes parents de se parler, in abstentia, pour la première fois devant moi. Cette fiction littéraire, avec son côté raffiné, compassé même, devait sans doute servir à calfeutrer le secret. Il fallait le bourrer d’étoupe pour amoindrir, en moi, le fracas de la détonation. Bien sûr, un spectateur avisé comprenait que l’homme et la femme n’étaient pas réellement dans le même espace. Le champ avait été tourné chez l’un, le contrechamp ailleurs, chez l’autre. Au moment du tournage, mon père et ma mère parlaient dans le vide. Je ne me souviens plus (c’est le plus comique au fond) si je me suis assis en face de chacun d’eux pour donner l’axe du regard et la réplique… L’histoire évoquait donc un lac italien, un soir d’été. Les protagonistes, maintenant plus âgés, se souvenaient de ce moment où, encore jeunes fiancés, ils avaient aperçu une faille grandissante entre eux. À demi-mot, délicatement, ils s’avouaient l’impossible de leur rencontre. Et ils tournaient autour de l’aveu, lui-même impossible. La fiction réparatrice se voulait apaisante. Le film était une main fraîche sur mes yeux brûlants. Un miroir déformé où mon enfance se maquillait. Car, on veut toujours s’inventer une mythologie. On veut notre part des dieux. Même si c’est un petit morceau d’histoire, un récit minuscule que nos dents viennent arracher à la robe des héros, nous le mâchonnons, nous le rongeons dans un coin jusqu’à en colmater les fibres de notre coeur. À la fin du film, la caméra est placée à l'arrière d'un ferry. Le plan commence dans les entrailles du ponton. Il y fait sombre, l’eau clapote. Puis le bateau s’éloigne et entraîne le plan avec lui. Tandis que la musique s’élève, nous découvrons les quais, le village, le lac, la montagne. Un ami me dit un jour que c’était comme un accouchement. [...]
C O L L E C T I O N R E : PAC I F I C
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ESSAI
Aymeric Vergnon-d'Alançon
Gnose&Gnose&Gnose D ’A P R È S A B O U K A Ï E V
« Je n’oublie pas ma première intuition: Aboukaïev est d’abord atteint de mélancolie comme certains oiseaux enivrés et dont le coeur ne veut plus s’arrêter de voler, de capituler face à l’horizon. » Le Surgün Photo Club est fondé au début des années 1970 en banlieue parisienne par un groupe d’exilés pour qui la photographie présente des possibilités divinatoires, mystiques ou thérapeutiques. Il s’agissait selon eux de « trouver des images pour traverser l’exil ». Depuis quelques années, Aymeric Vergnon-d’Alançon, plasticien, en défriche les archives et réplique leurs travaux.
Avec Gnose&Gnose&Gnose, il entreprend de mettre à jour un Corpus Hermeticum propre au club – le cœur de la doctrine – et de faire la biographie voilée de son probable animateur principal : un personnage mystérieux du nom d’Aboukaïev. Construit en trois parties, utilisant images, typographie, aphorismes, ce livre contient peut-être une révélation. Il paraît obscur au premier regard, mais on devine qu’il faut en creuser l’énigme pour y trouver, entre poésie occulte et image philosophale, des petits phares lointains pour les soirs de pluie.
— PA R U T I O N E N N OV E M B R E 2 016 —
17 x 23 cm, 200 pages 978-2-940570-17-1 chf 37 / euro 25 — genre essai, aphorisme, photographie, recherche, biographie sujets abordés Surgün Photo Club, poésie, photographie format isbn
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OCATION OU ENCORE L' ÉV K AÏE V CERTAIN ABOU N 'U D E U IQ AT M CHARIS
——— Aymeric Vergnon-d’Alançon mène des recherches photographiques et des études de Lettres. Il entre au Fresnoy—Studio national des arts contemporains et oriente alors son travail vers la création cinématographique. Entre films expérimentaux et cinéma d’auteur, il réalise plusieurs courts métrages. Depuis il poursuit ses recherches entre récit et arts visuels. L’écriture, présente dès l’origine, conquiert une place de plus en plus importante. ———
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UN AIR DE VOYAGE Autrice : Julia BILLET Musicien : Nicolas COME Photographe : Patrick JACQUES
LIVRE SOUPLE AVEC RABATS à partir de 13 / 14 ans format : 170/240 mm nombre de pages : 96 prix : 13€ Février 2022 / ISBN : 979-10-92353-69-3
MOTS CLES : GENS DU VOYAGE
Un livre à lire, à regarder, à écouter... Un livre curieux, né de la curiosité d’une autrice, d’un photographe et d’un musicien. Ils sont partis ensemble à la rencontre de voyageurs, qu’on nomme aussi gens du voyage et sont revenus avec un tas de récits, d’images et d’ambiances. Puis, ils ont réinventé des histoires, parfois drôles, parfois graves, parfois douces et légères et ils ont mêlés leurs voix, leurs regards pour vous faire découvrir cette partie de notre humanité que nous connaissons si peu, et surtout si mal..
Julia Billet est née en 1962 et réside dans les Vosges. Elle écrit souvent la nuit et savoure ou engloutit les livres, selon son humeur. Outre son activité d’écrivain, elle anime des formations pour adultes et des ateliers d’écriture. Ainsi elle se rend dans les hôpitaux, prisons, foyers, CFA, entreprises, bibliothèques, etc. pour faire part de son expérience. Elle est également enseignante aux Beaux Art d'Epinal. Elle signe son 16ème texte aux EDPP. Nicolas Côme signe pour l’occasion sa 1ère collaboration à l’édition. Diplômé du CFMI de Sélestat et multi-instrumentiste, il a une belle expérience dans l’animation d’ateliers et les rencontres. Patrick Jacques a fait de la photo reportage, a collaboré pendant un temps à Libé, tout en développant une œuvre singulière, du côté de l’humanisme et de la poésie. Il est aujourd’hui enseignant à l’école supérieure d’art d’Épinal et il expose régulièrement . Il ne travaille quasiment qu’en argentique, utilise la chambre noire, le sténopé, divers appareils photographiques en fonction de ses projets et sujets. Le labo est pour lui un lieu de création : il y tire ses photographies, use de procédés qui ressemblent parfois à de la magie.
Note d’intention « Un air de voyage », livre à six mains. Julia Billet, autrice, Nicolas Côme, preneur de son/compositeur, Patrick Jacques, Photographe. On a tous des idées préconçues sur ceux qu’on nomme les gens du voyage. Patrick, photographe, Nico, musicien et moi-même, n’échappions pas à cette règle. Grâce à deux « gadjès des papiers » , Hélène et Jéremy, nous avons pu, plusieurs mois durant, nous rendre sur des aires du voyage, et ainsi rencontrer des personnes, une culture, un art de vivre. J’ai écouté des histoires du quotidien et du passé, j’ai observé ; Patrick a fait des portraits, a saisi des scènes et des reflets ; Nico a enregistré des sons, du concert improvisé de guitaristes au bruit de la ferraille qui cogne, aux chants d’oiseaux et d’enfants. Le temps n’est plus le même quand on entre dans le monde manouche. L’ici et maintenant rend tout possible, mais projeter, anticiper, ne veut plus rien dire. La vie se vit dans l’instant, jamais dans l’hypothétique. Pas toujours facile pour nous qui étions dans la pensée d’un projet, la construction d’un livre hybride. Mais quel émerveillement à chaque rencontre : jamais il ne s’est passé ce que nous avions imaginé, ce que nous attendions. Il nous a fallu un peu de temps pour remettre en perspective notre propre notion de la temporalité, et c’est peut-être alors que nous avons commencé à percevoir que pour travailler avec justesse, nous devions nous aussi habiter entièrement ces moments, sans faire de plans sur le futur ou une quelconque comète. Et pour finir, ça a été assez simple. L’humour est tellement présent dans la culture manouche, un humour piquant qui ne manque jamais de dérision ni d’autodérision, que le rire a ouvert bien des portes : celles des caravanes mais aussi celles de la parole . J’ai choisi d’écrire des nouvelles pour aborder la culture manouche avec la liberté que permet ce genre. J’ai pu passer d’un récit à un autre, et ainsi évoquer des aspects très différents de ce que j’ai pu découvrir, entendre, comprendre, sentir. Il s’agit de fictions, mais elles viennent puiser dans des mots, des récits, des sensations, des images et des rêves issus de ces rencontres. J’ai tenté d’être fidèle à l’esprit, sans pour autant retranscrire ce qui aurait pu être des témoignages. Je crois au pouvoir de la fiction, de la littérature, qui je pense, parle mieux du réel que le documentaire. Patrick a eu quant à lui une approche photographique qui relève du poétique bien plus que du reportage. Il a photographié des personnes, des lieux, des non-lieux et chaque photo vient raconter des histoires. Ses images sont des récits qui titillent l’imaginaire et nous font voyager. Quant à Nico, il est parvenu à rendre cette ambiance sonore tellement particulière de ces lieux en bordure de forêts et bien souvent aussi d’usines. Il révèle, dans des QR codes, des instants présents, les rires, les bruits du travail, une chanson, une discussion, le grésillement de câbles électriques. Et il compose ainsi des mouvements de symphonie. Notre livre mêle nos voix, nos regards et tout ce que nous avons glané, ici et là. Aucun de nous trois n’illustre l’un ou l’autre. Nous racontons des histoires dans nos langues respectives. Nous donnons à lire, à voir, à écouter, avec cette envie que ceux qui tiendront ce livre dans leurs mains remettront en question leurs a priori, leurs idées préconçues sur les gens du voyage. Il ne s’agit pas de rendre hommage, de glorifier, mais seulement de montrer, de faire entendre que si nos modes de vie, nos cultures sont différents, ils ne devrait en rien nous empêcher de vivre côte à côte, en intelligence, en respect, et même bien plus, en amitié. Julia Billet
Les auteurs aux EDPP
Julia Billet et Patrick Jacques : CHAMBRE D’OMBRE
Julia Billet : LA FEUILLE / LES FOURMIS / LE CAILLOU Coll « Faire société » : LE SECRET DES LUCIOLES / 1+1=1 / LES AILES DU VENT—UN POTAGER QUI EN SAIT
LONG / Coll « Pourquoi pas la terre » : AU FIL DE L’EAU Lutte contre l’illettrisme : MO / LE MYSTERE DE LA CHAMBRE FROIDE « Pourquoi pas l’écriture » : L’ECRIVANTAIRE / CORPS VIVRE LIVRE
ET GRAPHIE / CARACOLAVIE
DYSNOMIA photographies de Alexandre Dupeyron
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date de parution : février 2022 22 x 28 cm - 152 pages - dos carré collé reliure japonaise + ouverture suisse papier Arena Natural Smotth 90g impression trichromie - 110 images prix de vente : 45 euros ISBN : 979-10-95233-15-2
Dysnomia traverse la matière et le temps. Introspection d’un monde organique où l’infiniment petit est à la fois l’immensité, les forêts sont faites de la même matière que les étoiles, où le feu danse avec l’ombre des hommes. Deux mondes se tutoient : celui du vivant, aux formes irrégulières, laissant apparaître des visages au creux des arbres, où d’une forme naît un mouvement, une éclosion et celui qui bascule vers l’aliénation de l’homme, enfermé, ce monde vivant devenant trop petit pour lui. dysnomia
> Dysnomie (δυσνομια - l’Anarchie) : déesse grecque. Fille d’Éris, personnification de l’anomie. Elle signifie le désordre civil, social et institutionnel. Elle est généralement accompagnée d’Adicie (l’Injustice), d’Até (la Fatalité) et d’Hybris (la Démesure). > Dysnomie : Aphasie dans laquelle le sujet est incapable de nommer les objets ou de reconnaître leur nom. > Dysnomie : Nom de la lune de la planète naine Éris3, la plus éloignée du système solaire
Alexandre Dupeyron
Photographe indépendant depuis 2006, il travaille pour la presse (Géo, Le Monde, Le Figaro, Der Spiegel, Stern). Les limites qu’il trouve dans son travail de photojournaliste, le poussent à affirmer toujours plus sa propre voix. Sa photographie a la géométrie variable de ses voyages : du Maroc où il vivra trois ans à Singapour où il restera deux ans en passant par l’Inde un an, elle s’adapte et le suit. il nourrit sa recherche photographique à partir des espaces interdits de notre humanité. Voyageur des confins, il approche au plus près ces mondes par-delà lesquels il n’y a pas de réponse immédiate, sauf peut-être celle de l’image.
DYSNOMIA, entre partition de musique et montage cinématographique Le livre est pensé de manière cinématographique et musicale. Chaque photo est une note d’une partition analogique entre photographie et son. Reprenant les procédés cinématographiques, chaque image peut donner suite à une boucle d’images, formant un rythme où apparaissent des images intersticielles. Les images ont toutes le même traitement et reprennent l’idée du format de la pellicule 35mm avec le son encodé au bas de la pellicule, figurant les mots par les ondes sonores. Dysnomia révèle ainsi plusieurs facettes, où fond et forme dialoguent. La reliure japonaise permet par sa matérialité de lier les pages rectos et les pages versos dans une continuité qui rappelle celle de la bobine de film. sun/sun éditions - 55 rue Estelle - 34000 Montpellier Céline Pévrier - celine@sunsun.fr - www.sunsun.fr
Diffusion / Distribution Paon Serendip
THE ECLIPSE photographies et transcriptions audio de Stéphane Charpentier
The Eclipse offre un panorama de photographies de Stéphane Charpentier en noir et blanc argentique, captées au fil d’une décennie en Grèce, pays reflet d’un monde plongé dans des crises économiques, politiques, humaines. Mais plus qu’un documentaire ou un essai intime, The Eclipse révèle différents niveaux de lecture et de sens. Le livre combine des images poétiques d’une humanité en souffrance et de systèmes aliénés par la noirceur par une iconographie à la fois symbolique, onirique, quasi métaphysique. Des interludes composés de mosaïques de tirages rephotographiés évoquent cette densité et ce chaos contemporain, alors que la dernière séquence d’images ouvre sur des espaces naturels, vierges et éblouissants, d’où jaillit enfin la toute lumière. Les textes en anglais et en français sont des transcriptions de dialogues recueillis pendant toute cette période et posent comme un fond d’ambiance sonore sur ce présent déchiré entre lutte et espoir. Stéphane Charpentier mène un travail photographique existentiel en n&b argentique. Il est le commissaire des projets Temps Zero réunissant depuis 2013 des artistes visuels et sonores venant de toute l’Europe. Il tisse une oeuvre au long court, diffusée depuis près d’une vingtaine d’années à l’international. Il est représenté en France par la Galerie Françoise Besson à Lyon.
Sa photographie, sombre et lumineuse, à vif et dépouillée de tout artifice de séduction, nous met face aux dualités des rapports humains comme à nos dualités propres. Photographe à fleur de peau et à fleur du monde, Stéphane Charpentier accomplit une oeuvre au noir qui fait jaillir et exalte d’incandescentes clartés. (Caroline Bénichou Galerie VU, Paris)
date de parution : janvier 2022 28 x 19 cm - 128 pages - texte français/anglais impression bichromie/ 110 images dos carré cousu - papier GardaPat 150g couverture sérigraphie argent / papier noir prix de vente : 38 euros ISBN : 9791095233138 sun/sun éditions - 55 rue Estelle - 34000 Montpellier Céline Pévrier - celine@sunsun.fr - www.sunsun.fr
Diffusion / Distribution Paon Serendip
Un lot de 3 carnets avec chacun une photographie en couverture.
Carnets de 80 pages, au format 15 x 21 cm, sous blister transparent fermé par un autocollant avec une carte postale glissée à) l’intérieur présentant le photographe. Une couverture en papier Fedrigoni au grain épais (340 g) et aux 80 pages intérieures en 120 g pour écrire, dessiner, coller vos images. Un façonnage au dos carré cousu pour des pages que ne se détachent pas.
Trois images de trois photographes :
Le fauteuil de JC Polien L’Ecosse de Maud Chalard et Théo Gosselin Le manteau NY de Frankie & Nikki
Imprimés et façonnés à Paris, dans le 10ème arrondissement En édition limitée à 300 exemplaires Sur une presse Heidelberg CD 102-S/L Avec des encres Novaboard C990 protect Bio
Prix de vente du lot de 3 carnets : 12 € TTC.
Jean-Christophe Polien est un photographe habitué des scenes rock et des portraits de musiciens comme Jeff Beck, Oasis, AC/DC, Coldplay, Noir Désir, Les Rita Mitsouko, Carla Bruni et bien d'autres. Ses portraits ont été publiés dans les colonnes du journal Le Monde, Télérama, Rock & Folk, Rolling Stone, ou Libération, et le prestigieux The Times. Il pose aussi son regard sur la ville, les lieux désertés les objets abandonnés dans le paysage.
Théo Gosselin & Maud Chalard Originaire de Charente, Maud Chalard commence la photographie en 2011 en parallèle de ses études à l’école Estienne. Elle restitue avec une grande intimité les moments d’intimité. Né près du Havre en 1990, Théo Gosselin est un ancien élève de l’École supérieure d’art et de design d’Amiens. À travers son objectif, il saisit la beauté des grands espaces qu’il n’a de cesse de parcourir. Éternel voyageur, il capture avec spontanéité et sincérité son quotidien qu’il partage avec Maud, son alter ego dans la vie.
Frankie & Nikki Derrière ce nom de scène, on peut découvrir le travail photographique de Clarisse Le Gardien et Raphaël Barthlen. Fiction paisible et intrigante, leur vision photographique reste en suspens. Le couple français fixe sur photos un parking, une majorette ou encore une rue enneigée à New-York.
Contact : Samantha Millar-Hoppe – 07 68 95 55 40