littérature
Nuit polaire de Balthazar Kaplan Ab irato éditions, 2021
Fiche descriptive
Titre : Nuit polaire Date de parution : Mai 2021 Rayons : Littérature Thèmes : Littérature contemporaine Sous-titre : Court résumé : Thriller qui se passe en Antarctique, dans un futur proche, aux alentours de 2040. Une enquête sur la disparition d’un homme, au croisement d’enjeux scientifiques, géopolitiques et écologiques. Le récit évolue tantôt dans un espace confiné – celui des bases polaires – tantôt dans celui, immense, du continent antarctique. Collection : (aucune) ISBN : 9782911917776 Auteurs : Balthazar KAPLAN Bio auteurs : Balthazar Kaplan est né en 1965. Il a publié deux romans sous son vrai nom Guillaume Marbot, La Ville (Michalon, 1998), et Le Chimiste (Flammarion, 2004). Il a publié des articles dans la revue l’Atelier du Roman. Sous le nom de Balthazar Kaplan, il est l’auteur chez Ab irato de Little Nemo, Le Rêveur absolu (2014). Largeur (cm) : 15.5 Hauteur (cm) : 20 Poids théorique (gr) : 500 Nombre de page : 290 Prix : 25€ Tirage envisagé : 500
Sur l’auteur Balthazar Kaplan est né en 1965, à Charenton. Il a publié sous son vrai nom, Guillaume Marbot, deux romans, La Ville aux éditions Michalon en 1998, et Le Chimiste, en 2004, chez Flammarion. Il a écrit de nombreux articles dans la revue l’Atelier du 1
Roman. Sous le pseudonyme de Balthazar Kaplan, il est l’auteur aux éditions Ab irato de Little Nemo, Le Rêveur absolu : un essai sur la bande dessinée de Winsor McCay (2014). Il voyage également beaucoup, séjourne plusieurs années aux Etats-Unis puis au Japon et finit par poser ses valises en Bretagne où il enseigne à l’université de Rennes.
Présentation en quelques mots de Nuit Polaire Thriller qui se passe en Antarctique, dans un futur proche, aux alentours de 2040. Une enquête sur la disparition d’un homme, au croisement d’enjeux scientifiques, géopolitiques et écologiques. Le récit évolue tantôt dans un espace confiné – celui des bases polaires – tantôt dans celui, immense, du continent antarctique.
Originalité du livre par rapport aux thrillers ou aux policiers • • • • •
Le lieu : l’Antarctique. On retrouve certaines caractéristiques du thriller nordique (rigueurs climatiques, neige, etc.) mais dans un cadre complètement inédit. L’environnement humain : pas un quotidien normal mais le quotidien d’une base polaire – une forme extrême de confinement…. Une touche d’anticipation puisque l’action se passe en 2040. Mais la base reste très réaliste, et le livre est très documenté. Le croisement d’enjeux scientifiques, géopolitiques et de vie quotidienne d’un collectif au prise avec une nature extrême. Une écriture soignée, soutenue, qui ne se contente pas de raconter une histoire, mais de l’écrire.
Les enjeux que questionne l’auteur dans ce livre • • •
La question du réchauffement climatique. Les tensions géopolitiques internationales. Le dernier sanctuaire naturel va-t-il résister aux intérêts politico-économiques des grandes puissances ?
Résumé du livre Base Concordia, plateau antarctique. Hiver austral. Les températures extérieures battent des records de froid. Le manager de la base, Henning, disparait sans laisser de trace. Son corps n’est pas retrouvé et les circonstances de sa disparition restent inexpliquées. Six mois plus tard, son successeur, Apollon Maubrey, arrive à la base. Il a été en fait recruté en secret par la gouverneure de l’Antarctique pour enquêter sur la disparition de Henning, même si la thèse officielle est celle du suicide. Il comprend que cette disparition a eu lieu au moment où devait reprendre un forage à travers la calotte glaciaire. Ce 2
forage, controversé, a été interrompu car il allait atteindre un lac souterrain, préservé de tout contact avec l’extérieur depuis un million d’années. Apollon finit par autoriser sa reprise. Pendant ce temps, il continue son enquête. Il est persuadé que Henning a été assassiné, et il pense même savoir comment. Mais par qui ? Par Patrice, le directeur de la base ? Cécile, médecin, avec laquelle Apollon commence une liaison ? Giancarlo, le technicien taciturne ? Chamcepoix, cet entrepreneur, qui, sous ses airs fantasques, semble en savoir plus que tout le monde ? Et surtout pourquoi ? Par-delà la question du forage, ses recherches l’entraînent dans de multiples directions dont il ne comprend pas les liens : quel rôle joue cette société informatique américaine qui gère les bases de données de Concordia ? Que s’est-il passé lors de cette inspection d’une base chinoise que Henning aurait faite juste avant sa disparition ? Et pourquoi Apollon croise plusieurs fois les traces d’une ancienne expédition américaine sur la banquise de Ross ? Mais l’hiver austral fait son retour et Giancarlo chargé de fermer la base de forage pour l’hivernage est retrouvé mort de froid. Considéré comme responsable de sa mort, Apollon perd son poste et doit quitter Concordia. La gouverneure le rapatrie alors auprès d’elle. Mais avant de la rejoindre – la « capitale » est située à l’autre côté du continent, il s’arrête en chemin dans la grande base américaine de McMurdo pour essayer d’éclaircir certains points de son enquête. Il en profite aussi pour renouer avec sa passion de l’alpinisme et part à l’ascension du volcan Erebus… Auprès de la gouverneure, il commence son nouveau travail, celui de superintendant, qui l’ennuie assez vite. Il continue à poursuivre en cachette son enquête, bénéficiant de l’aide précieuse mais ambiguë d’un scientifique russe. Mais il est contraint d’assister de plus en plus la gouverneure, prise au milieu des tensions internationales qui s’accroissent. Et soudain, alors que la Chine et les Etats-Unis révèlent de façon spectaculaire leurs intentions, Apollon rassemble les dernières pièces du puzzle qui lui manquaient et comprend tout ce qui s’est passé, de la disparition de Henning, la question du forage jusqu’aux motivations réelles du conflit entre la Chine et les Etats-Unis. Il parviendra in extremis à empêcher la dislocation complète du continent antarctique, mais en partie seulement.
Contexte du livre chez Ab irato Nuit Polaire est le huitième récit que nous publions après : • • • • • • •
Lormain de Manuel Anceau Livaine de Manuel Anceau Gumri, Arménie, si loin du ciel… de Jean-Luc et Vardhui Sahagian D’un séjour en Palestine - Itinéraire d’Houilles à Tulkarem de Jimmy Gladiator Le passé du futur est toujours présent d’Alain Joubert Carnets oubliés d’un voyage dans le temps – Albanie 1987 de Georges-Henri Morin Hommage à l’Amiral Leblanc de Guy Cabanel
C’est notre premier roman policier ou thriller.
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Extraits 1er extrait Il n’y avait personne à cette heure avancée, même s’il faisait clair. Apollon prit une tasse et se servit un café à une machine en libre-service. Il aperçut au fond, déjà devant ses fourneaux, le cuistot en chef, Charles, avec sa bonne bouille ronde et ses favoris. Ils se saluèrent de loin. Voilà l’homme le plus important de la base, se dit Apollon. Puis, sirotant doucement le breuvage onctueux et chaud, il se posta devant un des grands hublots qui éclairaient la salle. Le spectacle extérieur n’avait rien d’extraordinaire : une étendue blanche à perte de vue, même pas un monticule ou un dôme de neige pour créer une impression de relief, c’était le plat pays en version esquimau. Plus singulière était cette lueur au-dessus de l’horizon, une lueur diffuse et déclinante, un halo rouge qui cherchait à convaincre le ciel de devenir mauve mais ça manquait de conviction, ça ne marchait même pas du tout : le ciel restait d’un bleujaune délavé. Aucun bruit sinon un léger ronronnement, celui des grilles d’aération et de chauffage, et un vague roucoulement de tuyauterie. Pas d’odeurs non plus, sinon les relents d’une odeur humaine, plutôt masculine, mêlée à celle d’un détergent. Il emprunta la galerie suspendue qui reliait le module Vie au module administration. L’aménagement intérieur, récent, rompait avec le décor foutraque du temps des pionniers. Il donnait plutôt l’impression d’évoluer dans une station spatiale avec un environnement fonctionnel aux angles arrondis, comme pour rassurer le regard, à la lumière douce, artificielle qui se mêlait à la clarté venant des hublots. Trouant cette ambiance de cocon artificiel : la signalétique d’urgence et les écrans affichant les températures extérieures qui rappelaient la nécessité de rester vigilant et discipliné. Par le hublot, le soleil toujours au-dessus de l’horizon comme s’il frimait un peu avant de disparaître. Son bureau se trouvait au premier niveau, à l’opposé de celui du directeur. Même escalier central, à colimaçon puis on s’engageait sur la droite. La porte était légèrement entrouverte. Et de la lumière blanche, venant du plafonnier, passait par l’entrebâillement pour creuser dans la pénombre du couloir un entrefilet de couleur pâle. Quelqu’un était dans son bureau… […]
2e extrait Ils commencèrent à marcher droit devant eux. Il n’y avait rien devant qui pouvait constituer un objectif à atteindre, pas la moindre dune, le moindre relief, une platitude infinie. Apollon sentait le froid vif lui attaquer la peau, les yeux, les lèvres. La moindre parcelle de chair exposée était aussitôt assiégée. L’air respiré transformait sa trachée en tube de glace, les poumons semblaient se rétracter et le froid se glissait jusqu’aux sinus. Et ce n’était pas seulement le froid qui l’attaquait. L’air était incroyablement sec. Sous ses pas, la neige, dure, faisait un bruit de carton. « On se rapproche de la fin du « in » », dit Cécile. (…) 4
Collection « L’Officine », N°1, parution novembre 2020
Les Assises du temps perdu Préface de Jérôme Bastianelli, Portraitisation et postace d’Émilie Houssa À l’été 2013, alors qu’il a un peu de temps à perdre, le designer Anthony Guerrée se découvre proustien. Il imagine alors de dessiner et faire fabriquer des chaises inspirées des personnages d’À la recherche du temps perdu. Ce livre restitue cette quête à travers un carnet de recherches mais aussi une réflexion profonde sur les liens entre la littérature et le design.
L’auteur : Anthony Guerrée Formé à l’École Boulle où le design s’envisage au prisme des métiers d’art, Anthony Guerrée s’est inscrit très tôt dans une dynamique réflexive oscillant entre tradition et innovation. Après avoir intègré le Studio Putman en 2010 pour mener des projets avec de grandes maisons, c’est en 2015 qu’il croise le chemin de Christophe Delcourt qu’il accompagne dans le design du mobilier Delcourt Collection mais aussi dans des collaborations avec des firmes internationales. Il développe aujourd’hui sa propre écriture, fruit de ses voyages, rencontres et lectures. Photo : Alexis Leclercq
J’ai lu Proust comme on fait un rêve et j’ai très vite souhaité en garder une trace, figer ma perception des personnages en les rendant visibles et en leur donnant une place réelle dans l’espace, en leur donnant une assise. Un projet un peu prométhéen peut-être, mais chercher à s’approprier une œuvre aussi magistrale soit-elle, n’est-ce pas la plus belle façon de la célébrer ?
18 rue Geoffroy Drouet 44 000 Nantes
Bouclard éditions
contact@bouclard-editions.fr 06 16 09 26 64
www.bouclard-editions.fr
Collection « L’Officine », N°1, parution novembre 2020
Les Assises du Temps perdu « J’ai lu Proust comme on fait un rêve et j’ai très vite souhaité en garder une trace, figer ma perception des personnages en les rendant visibles et en leur donnant une place réelle dans l’espace, en leur donnant une assise. Un projet un peu prométhéen peut-être, mais chercher à s’approprier une œuvre aussi magistrale soit-elle, n’estce pas la plus belle façon de la célébrer ? » Anthony Guérrée
Fiche technique Format : 56 pages, 12 × 18,5 cm, reliure suisse Tirage : 500 exemplaires Prix de vente : 13 € Diffusion : pays francophones (présent sur Dilicom). Achat ferme, remise libraire 35 %.
Les Assises du temps perdu ouvre notre nouvelle collection « L’Officine ». Nous y publierons de beaux petits livres à tirage limité, soigneusement imprimés et façonnés, signant notre amour des curiosités littéraires.
ISBN : 978-2-9565635-4-9 Ce livre existe grâce au soutien de l’atelier Jespers, des papiers Fedrigoni et de l’imprimerie Allais.
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Collection « Récidive », parution mai 2021
La Grande Descente Préface d’Édouard Jacquemoud, éditeur et journaliste. Roman noir chez les prolétaires du rail : pour Marcel Cossu, ça commence par une descente de police après une altercation aux conséquences fatales. Surviennent ensuite des flashback où notre héros se remémore, pêle-mêle, les moments passés en compagnie du « Vieux », qui l’initie autant au métier de cheminot qu’aux joies du braconnage ; de sa fiancée, avec laquelle il se comporte en voyou et qui lui fait des « pauses » ; ou de sa petite maman chérie qui fait défiler les cousins/amants. À la fin, ça finit mal. Première parution : éditions Julliard, 1954 (épuisé)
L’auteur : Roger Riffard
Raconter Roger Riffard c’est comme zieuter les trains de marchandises depuis le quai de la gare. Tour à tour cheminot, puis romancier, puis chansonnier dans les cabarets Rive Gauche (aux côtés de Bobby Lapointe ou d’Anne Sylvestre) et enfin acteur de cinéma façon « troisième couteau » (chez Claude Zidi ou Bertrand Blier), un Riffard peut en cacher un autre. Il atteint finalement son terminus, le 28 octobre 1981, deux heures à peine avant son vieil ami Georges Brassens. Dans l’indifférence quasi-générale.
Photo : © Collection Gilles Tcherniak
« Avec sa tête hirsute et ses yeux effarés, son polo gris et sa voix indescriptible, Roger était l’être le plus exquis et le plus attentionné que j’ai rencontré dans mon univers amical. C’était un grand poète. » Anne Sylvestre Bouclard éditions
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Collection « Récidive », parution mai 2021
La Grande Descente (1954) « Je marche entre deux sergents de ville. Mes mains sont liées, mon regard traîne à terre. Cette moite grisaille qui défile sous mes pas, c’est le quai de la gare. Ces balanciers de plomb, que j’aperçois et qui passent alternativement sous moi, ce sont mes jambes. De lourdes jambes et des pieds pesants qui ne m’appartiennent plus. Jambes et pieds sont devenus propriété de la police. » Roger Riffard Fiche technique
Récidive
Format : 150 pages, 13 x 21 cm
La Grande Descente et Les Jardiniers du bitume ouvrent notre nouvelle collection de réédition « Récidive ».
Tirage : 1000 exemplaires Prix de vente : 17 € Diffusion : Serendip ISBN : 978-2-9565635-5-6 Première parution : 1954, éd. Julliard
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Collection « Récidive », parution mai 2021
Les Jardiniers du bitume Au départ, il y a un ouvrier de la C. N. T. A. (Compagnie Nationale des Transports Accélérés) prénommé Alexis. Et puis la vie dans un immeuble de banlieue parisienne : celle des petites gens. Le père Carolus au rez-de-chaussée, le fils du voisin Durand qui a chopé la coqueluche, le café du coin pour le jaja et le sandwhich au hareng servis par L’Ugénie, la patronne. Mais cette vie bigarrée ne suffit pas à Alexis, qui ressent très vite une irrépressible envie de fuir sa condition pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs... Première parution : éditions Julliard, 1956 (épuisé)
L’auteur : Roger Riffard Raconter Roger Riffard c’est comme zieuter les trains de marchandises depuis le quai de la gare. Tour à tour cheminot, puis romancier, puis chansonnier dans les cabarets Rive Gauche (aux côtés de Bobby Lapointe ou d’Anne Sylvestre) et enfin acteur de cinéma façon « troisième couteau » (chez Claude Zidi ou Bertrand Blier), un Riffard peut en cacher un autre. Il atteint finalement son terminus, le 28 octobre 1981, deux heures à peine avant son vieil ami Georges Brassens. Dans l’indifférence quasi-générale.
Photo : © Collection Gilles Tcherniak
« Avec sa tête hirsute et ses yeux effarés, son polo gris et sa voix indescriptible, Roger était l’être le plus exquis et le plus attentionné que j’ai rencontré dans mon univers amical. C’était un grand poète. » Anne Sylvestre 18 rue Geoffroy Drouet 44 000 Nantes
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Collection « Récidive », parution mai 2021
Les Jardiniers du bitume (1956) « — Mais on vivrait la vraie vie, et tout de suite, tu comprends ? Avant qu’on soit usé. On serait les patrons. Plus de métro, plus de retard, plus de chef, rien que la liberté, sacré bon Dieu de bon Dieu. Une supposition... J’te dis ! Durand, occupetoi des radis. Et tu me réponds : mon œil ! j’m’occupe des tomates. Et tu t’occupes des tomates. Tu t’occupes de ce que tu veux, moi de ce que j’veux. Tu me dis : mon œil ! et tu t’en vas dans les tomates. C’est la liberté. » Roger Riffard
Fiche technique
Récidive
Format : 130 pages, 13 x 21 cm
La Grande Descente et Les Jardiniers du bitume ouvrent notre nouvelle collection de réédition « Récidive ».
Tirage : 1000 exemplaires Prix de vente : 16 € Diffusion : Serendip ISBN : 978-2-9565635-6-3 Première parution : 1956, éd. Julliard
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Éditions du Canoë
2021
7 mai
Louis-Ferdinand Despreez
C’est à une étrange croisière dans le temps que nous convie LouisFerdinand Despreez dans ce Bamboo Song. A-t-il rêvé le périple improbable de cet ambassadeur de l’Empereur Hailé Sélassié, Ras Makonnen, envoyé en mission auprès du roi du Laos à Luang Prabang en Indochine sous domination française pour obtenir protection devant les menaces de guerre de Mussolini sur son pays ? A-t-il rêvé aussi cet Extrême-Orient d’avant la Deuxième Guerre mondiale – Laos, Siam, Cochinchine, Cambodge où régnaient encore des cours munificentes ? A-t-il rêvé enfin une descendance imaginaire à Rimbaud dont un des pseudonymes était Jean Baudry ? Il nous emmène un siècle en arrière dans les odeurs enivrantes des frangipaniers, parmi l’or et les pierres précieuses, dans des contrées alors lointaines et inexplorées où la colonisation française n’avait pas encore partout établi ses mœurs et sa domination.
Romancier sud-africain, engagé aux côtés de l’ANC de Nelson Mandela, Louis-Ferdinand Despreez a été conseiller de plusieurs chefs d’État africains. Depuis sa résidence de Pretoria, il a parcouru pendant trois décennies le continent africain du Cap au Caire et de Zanzibar à Sao Tomé dans le cadre de ses missions. À soixante-six ans, il vit désormais sur un bateau dans l’océan Indien et le Pacifique et ne se consacre plus qu’à l’écriture. Il a publié La mémoire courte en 2006, Le Noir qui marche à pied en 2008 chez Phébus et La Toubabesse à la Différence en 2016. Bamboo Song est son quatrième roman.
Genre : roman Format : 12 x 18,5 cm Pages : 320 Prix : 21 € ISBN 978-2-490251-43-8
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Visiblement, l’appareil, rustique et dépourvu de verrière et de sièges autres que celui de l’équipage, n’était pas prévu pour transporter des passagers, mais, à voir les embases métalliques circulaires des affûts, plutôt des mitrailleurs logés dans les deux trous d’homme, à l’avant et à l’arrière. Aman Makonnen ignora quelques énormes pains de glace enrobés de sciure de bois calés par de la paille dans des caisses destinées à Vientiane et plusieurs boîtes en carton épais posées dans la partie centrale du fuselage à côté de sa malle, le tout arrimé au plancher par des ridoirs et des sangles. Il se faufila dans le compartiment de proue ainsi que le lui avait indiqué le pilote pendant que son boy rampait tant bien que mal au milieu d’un chargement de cantines cadenassées marquées au pochoir qui, de toute évidence, ne contenaient pas de cartes postales ni de courrier, pour gagner l’étroite nacelle de queue où il se roula en boule tel un chat pétrifié par la peur. Makonnen, chargé de sa haute mission de l’empire éthiopien, se voyait finalement traité dans cet appareil comme du fret surnuméraire 3
embarqué à la dernière minute par des contrebandiers officiels en échange d’un voluptueux pourboire en or sur une sorte de vol régulier entre les deux capitales coloniales. C’était un des paradoxes de cette Indochine française où semblaient cohabiter en toute harmonie la rigueur administrative des ronds-de-cuir de la Métropole et un laisser-aller bananier ; d’où la présence à Saïgon de cet étrange avion opéré par un cartel de truands méditerranéens bien organisés et presque certainement mandatés par la République. À Vientiane non plus, Aman Makonnen n’entendait pas s’attarder et il avait posé quelques questions sur la continuation de son périple au pilote. Ce dernier, pourtant assez distant au premier abord, avait finalement été coopératif et presque amical, et lui avait expliqué avant le décollage que monter jusqu’à Luang Prabang ne devrait pas lui être trop difficile ; des fonctionnaires coloniaux et des soldats, mais aussi des commerçants et des employés annamites ou des Chinois, voyageaient quotidiennement sans encombre à longueur d’année, même pendant l’hiver et sous les déluges de la mousson. Les cinq heures de vol à basse altitude, en partie au-dessus du Siam et le long du cours inférieur du Mékong, furent un enchantement au point que Makonnen regretta d’avoir laissé son tout nouvel appareil photo Leica au fond de sa malle. Il découvrit depuis l’étroit balcon d’observation situé à l’étrave de l’hydravion, casqué de cuir et visage en plein air derrière ses lunettes, une nature exubérante d’un vert intense et opaque dont il n’avait pas l’habitude. Pas de
champs de cailloux ici ou de mines de sel à ciel ouvert, ni de dromadaires efflanqués s’acharnant à extirper quelques maigres racines à la terre aride. C’était par moments des petites troupes d’éléphants agiles dont on devinait la course et les embardées dans la jungle en suivant des yeux la cime des arbres qui ondulait lentement au fil de leur procession, ou à d’autres, des troupeaux de buffles au ventre rond et aux cornes aplaties et enroulées, paisiblement couchés dans les rizières ou des mares de boue pour se rafraîchir à l’abri des mouches. Ailleurs, sur le fleuve c’était de longues et étroites pirogues de pêcheurs qui relevaient des éperviers pleins de tilapias au reflet minéral, à d’autres endroits, c’étaient des contrebandiers siamois, lui avait dit le pilote, qui s’aventuraient prudemment en territoire falang et qui immobilisaient leurs pagaies, inquiets au passage de l’appareil, et craignant sans doute une expédition punitive des douanes ourdie par cette grosse sauterelle vrombissante en ferraille étincelante. Le poste de vigie en plein air à l’avant lui offrait une vision époustouflante de l’Indochine vue du ciel.
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Éditions du Canoë
2021
7 mai
Claire Fourier
Genre : récit Format : 12 x 18,5 cm Pages : 48 Prix : 8 € ISBN : 978 -2-490251-44-5
Née à Ploudalmézeau, dans la Bretagne du Nord, Claire Fourier est l’auteur d’une vingtaine de livres – romans, récits, haïkus, recueils de pensées – qui nouent finement impertinence, tendresse, mélancolie, résistance et fragilité. Tombeau pour Damiens, la journée sera rude (2018) est parmi les premiers livres publiés par Le Canoë. Son dernier ouvrage, paru en 2020, s’intitule Sémaphore en mer d’Iroise.
C’est par ce texte incandescent que Claire Fourier s’est fait connaître. Dans le métro, un homme et une femme se regardent et s’attirent irrésistiblement. Rencontre éblouissante, arrachée à la monotonie des jours, nécessairement sans lendemain. Elle est mariée, lui peut-être aussi. Ils s’aiment sans retenue une après-midi entière puis retournent chacun à sa vie d’avant. Moment miraculeux. Grâce. « J’aurais aimé écrire cela », note Régine Deforges, dans le Monde des Livres de 1996. Je la comprends. Ces lignes n’ont pas pris une ride.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Éditions du Canoë
2021
4 juin
Sophia de Mello Breyner
Genre : conte Format : 12x 18,5 cm Traduit du portugais et préfacé par Colette Lambrichs Pages : 48 Prix : 10 € ISBN : 978-2-490251-46-9
Une plage du Nord du Portugal battue par les vents et la mer. La beauté simple et joyeuse des gens du cru qui vivent au rythme des marées, de l’arrivée des enfants qui viennent pour les vacances en famille, des menus travaux de tous les jours… et puis, soudain, la mort du maître-nageur écorne ce paradis et, de malheur en malheur, le précipite en enfer, celui de la laideur.
Née à Porto en 1919 dans une vieille famille aristocratique, ayant vécu sa vie à Lisbonne où elle meurt en 2004, Sophia de Mello Breyner est une des voix majeures de la littérature portugaise. Engagée politiquement à gauche, elle a joué un rôle de premier plan dans les combats qui ont permis l’instauration de la démocratie au Portugal. Poète avant tout (elle a publié son premier recueil, Poesia, en 1944), elle est aussi l’auteur de nouvelles et récits pour la jeunesse qui ont enchanté plusieurs générations d’enfants. Dès 1999, elle reçoit le prix Camões, la plus haute distinction au Portugal ; en 2001, le prix Max Jacob et le prix Reine Sophia de poésie. La plupart de ses poèmes ont été traduits en français par Joaquim Vital aux Éditions de la Différence : Méditerranée (1980), Navigations (1988) et Malgré les ruines et la mort (2000).
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Sophia de Mello Breyner Il était une fois une plage atlantique Traduit du portugais et préfacé par Colette Lambrichs extrait
Éditions du Canoë
De l’Atlantique, froid même quand il était agité, nous sortions presque toujours heureux et gelés, claquant des dents, le bout des doigts blanc, les lèvres violettes. Nous courions alors nous habiller dans les baraques en bois qui étaient situées sur deux rangs à l’entrée de la plage avant les cabines en toile et les tentes. Ces baraques en bois étaient hautes et étroites, peintes en vert sombre, et leur porte était trouée d’une lucarne ronde. À l’intérieur, au fond, il y avait un banc, des porte-manteaux sur chacun des côtés et, sur le sol, une natte. Près de la porte, on trouvait toujours un baquet de bois rempli d’eau de mer dans lequel, avant d’entrer, nous nous lavions les pieds pour retirer le sable. Il y avait dans tout cela un confort rudimentaire plein de fraîcheur, une odeur de sel, d’herbes et de bois et une beauté qui ignorait encore le plastique, le contreplaqué, le chrome qui seraient l’apanage d’autres mœurs. Quand nous étions plus petits, les gouvernantes, les bonnes ou les proches entraient avec nous dans la baraque pour bien nous frictionner les cheveux 3
et le dos et nous aider à nous habiller. L’espace était étroit, rare la lumière qui pénétrait par la lucarne et l’air, un peu humide. C’est pourquoi, les gouvernantes, dans leur hâte, nous tiraient parfois les cheveux. Les mères nous grondaient sans arrêt. Les bonnes racontaient des histoires. Mais il arrivait parfois que Ana Bote vînt nous habiller. Elle nous frottait vigoureusement les cheveux car nous ne pouvions rester avec la tête mouillée. Elle nous nettoyait les doigts de pied un à un et nous expliquait que nous ne pouvions demeurer avec les pieds froids. Après – ô merveille ‒ elle tirait de son giron des plantes de son jardin-potager : basilic, menthe, lavande, romarin, avec lesquelles elle nous frictionnait le front, le cou et les bras. Pour nous donner santé et bonheur, disait-elle. Et ce mélange de senteur de lavande, de marée, de menthe et de romarin était, en vérité, l’arôme et l’encens du bonheur. Ana ne nous racontait pas des histoires de fées et de princesses : elle nous contait les us et coutumes, les noms des gens, des choses et des lieux. Grâce à elle, je m’instruisais sur les processions, sur les tempêtes de l’hiver et sur la vie pénible des pêcheurs. Grâce à elle, je savais où demeurait Rosa, la porteuse d’eau, et les denrées qu’on pouvait acheter au marché d’Espinho, et comment nouer le foulard autour de la tête à la façon des femmes du pays. Mais dans ses conversations avec moi, le sujet favori de Ana Bote était l’enfance de ma mère, de mes tantes et de mes oncles.
Parce que son savoir sur les familles s’étendait à toutes les classes sociales ‒ elle connaissait les noms, les liens de parenté, les maisons, les fermes et les jardins-potagers. Comme elle était à mi-chemin de sa vie, elle avait déjà vu beaucoup de choses et elle se souvenait de beaucoup de choses. Mais bien qu’elle ne fût plus jeune depuis longtemps, c’était une femme active, souriante et joyeuse comme si la vie recommençait neuve et lisse chaque matin. Elle était, comme on le disait, une grande travailleuse. La propreté méticuleuse, pleine de fraîcheur des baraques, l’eau toujours pure des baquets étaient son œuvre. De même que les parterres bien alignés de son jardin et du potager qui y attenait. Bien que les coutumes eussent déjà bien changé, elle continuait à se vêtir à l’ancienne mode avec une jupe ample, serrée à la taille, un foulard attaché selon la règle, des boucles d’oreille en or qui cliquetaient près de son visage et une grosse chaîne en or enroulée plusieurs fois, à laquelle s’accrochaient des médailles qui brillaient et oscillaient sur sa poitrine au moindre de ses gestes. Boucles et médailles lui avaient été offertes par son mari mais la chaîne, me disait-elle, elle l’avait héritée d’une aïeule qui travaillait aux champs du côté de St. Clemente. Ainsi vivait-elle avec tout son passé qui n’était, à ses yeux, ni mort, ni nostalgie mais espace et
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présence à l’image d’une grande fresque animée, pleine de souffle et de vie. Et simultanément elle vivait tout son présent. Dans son sourire, il y avait toujours un fond d’étonnement et les choses banales que je lui racontais étaient accueillies avec une surprise, un enthousiasme comme si le monde, chaque jour, à travers les gestes, les objets ou les rencontres, confirmait sa positivité fondamentale. Lorsque je lui annonçais que j’avais cueilli des mûres dans le bois de pins ou que j’avais vu un petit chien marron, ou que notre cuisinière avait acheté des moules pour le déjeuner, elle recevait ces nouvelles avec une joie, un ravissement comme si elles révélaient des événements extraordinaires, comme si le fait qu’il y ait des mûres dans les bois de pins, des chiots marrons dans les rues et des moules dans le panier des poissonnières était un motif d’intarissable gaîté et d’intarissable étonnement. Elle m’interrogeait en détail sur le lieu où j’avais trouvé les mûres, sur leur état de maturation, sur la race du chien, sur la taille des moules et si elles seraient préparées dans du riz ou en matelote.
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SERVICE DE PRESSE Un roman d’initiation A la croisée des idiomes et des accents, entre la Suisse et son idéal de blancheur et d’ordre, et le Tchad marqué par l’arbitraire d’une histoire postcoloniale « mal apprivoisée », Noel Nétonon Ndjékéry narre les aventures de Bendiman, un enfant tchadien ayant grandi à Genève et s’étant nourri des mythologies des bons petits helvétes : Guillaume Tell, la Mère-Patrie, la Croix-Rouge etc. Un soir son père est rappelé au Tchad avec toute la famille. A l’aéroport de N’Djaména, une voiture noire emporte ses parents. Recueilli par un oncle, il mène son enquête pour découvrir que son père et sa mère sont enfermés pour « Raison d’Etat».
TITRE : AUTEUR : PARUTION : PAGES : PRIX :
Au petit bonheur la brousse Nétonon Noël Ndjékéry 01 mai 2021 448 16 EUR
COLLECTION : Mycélium Mi-Raisin (littérature contemporaine) GENRE : Roman de formation
Commence alors pour Bendiman une quête pour faire sortir ses parents de prison dans un pays qu’il ne connaît finalement pas. Un pays en guerre civile, un pays tourneboulé par un afflux massif de pétrodollars, un pays où le droit n’a jamais vraiment quitté les livres pour entrer dans la vie quotidienne des gens. Entretemps, il se retrouve hanté par les chiffres 10, 15 et 6 dont il peine à comprendre le sens, lui qui a toujours su jouer en virtuose avec les nombres. S’agit-il des trois premières composantes de la série gagnante de la loterie nationale ou du tiercé hippique local ? A moins que cette suite numérique ait un quelconque lien avec les déboires juridico-financiers de son père…
Le conte d’une Afrique « helvétisée » Nétonon Noël Ndjékéry livre ici un récit picaresque, plein de saveur entre les helvétismes et l’oralité des griots. A mi-chemin entre le conte et le récit d’initiation, Bendiman est le héros malgré lui d’une chevauchée entre les langues et les imaginaires moraux. Ce récit célèbre la francophonie dans ce qu’elle a de plus féconde et d’étendue, la capacité de se jouer des frontières et de mélanger les mots, les expressions, ainsi que les sensibilités.
Nétonon Noël Ndjékéry, entre les rives du léman et N’Djaména Nétonon Noël Ndjékéry est né à Moundou au Tchad. Son père étant un soldat de l’armée française ayant combattu dans la colonne Leclerc durant la seconde guerre mondiale, il grandit dans un camp militaire et a très tôt été mis au contact de la langue française. Il s’est également nourri à la puissante sève de l’oralité subsaharienne et des griots de passages. Sa carrière d’auteur débute au Tchad avec une première nouvelle publiée par Radio-France Internationale. Depuis, il habite sur les rives du Léman, en Suisse. Dans ses écrits, Nétonon Noël Ndjékéry flirte autant avec la poésie, les nouvelles et le théâtre qu’avec le roman. A ce jour, il a trois romans à son actif : Sang de kola (1999, l’Harmattan), Chroniques tchadiennes (2008, In Folio) et Mosso (2011, In Folio). En 2014, il publie un recueil de nouvelles La minute mongole aux éditions de la Cheminante. En 2017, il reçoit le Grand Prix Littéraire National du Tchad pour l’ensemble de son oeuvre.
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C’est ainsi que, malgré son désaccord avec la mer et le bateau, Lafala, maintenant hors de portée des griffes de son avocat véreux, s’en retournait à Marseille, le port des rêves, celui de sa fortune et de son infortune. Et, comme tout être humain vaniteux qui aime revisiter les lieux de ses souffrances et de ses défaites après être parvenu à conquérir le monde, Lafala − même si sa victoire lui avait coûté cher – rêvait, depuis son départ, des gargotes et autres troquets de Marseille, et n’attendait qu’une chose: s’y montrer à nouveau, dans toute sa gloire, et tout particulièrement aux yeux d’Aslima.
RÉSUMÉ C’est le « brusque dégoût de lui-même » qui pousse Lafala, un docker ouestafricain, à abandonner Marseille après avoir été dépouillé de tout son argent et de ses illusions par la belle Aslima. Embarqué clandestinement sur un paquebot et enfermé dans des latrines pendant la traversée de l’Atlantique, il est amputé de ses deux jambes à son arrivée aux Etats-Unis. Remettant son sort à un avocat véreux, Lafala empoche une grosse somme d’argent et retourne dans le « port des Rêves », espace frontière entre la terre et la mer, où il retrouve l’ambiance bouillonnante de la Fosse, les déracinés de la Jetée et ses illusions perdues.
L'AUTEUR Né en Jamaïque en 1889, Claude McKay est considéré comme l'un des écrivains littéraires et politiques les plus emblématiques de la Renaissance de Harlem, reconnu pour son intense engagement à exprimer les défis et les problématiques auxquels sont confrontés les Noirs aux Etats-Unis et en Europe. Personnage complexe et fascinant, il est l’auteur de recueils de poésie et de romans, parmi lesquels Home to Harlem (1928), Banjo (1929) et Banana Bottom (1933). Son autobiographie, Un sacré bout de chemin, a été traduite et publiée par André Dimanche en 2007. Claude McKay est mort en 1948 à Chicago.
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ROMANCE IN MARSEILLE / Claude McKay (jamaïque) Roman / Vingt euros ISBN : 979-10-97210-06-9 Préface d'Armando Coxe Traduit de l'anglais par Françoise Bordarier & Geneviève Knibiehler illustations de Carlos Lopez Chirivella
AUTOUR DU LIVRE: LE MARSEILLE DE CLAUDE MCKAY Trois ans après Banjo, Claude McKay retrouve Marseille et poursuit les questionnements abordés dans son roman précédent en réhabilitant l’histoire du quartier de la Fosse (situé en bordure du Vieux-Port) le décrivant davantage en ses marges qu’en son centre. Tous les personnages du roman, qu’ils abordent la place des Noirs dans les grandes villes européennes ou l’implacable système de domination raciste, émettent des points de vue singuliers que McKay situe au-delà des rapports de force induits par la condition sociale. Comme à Harlem, McKay retrouve à Marseille un cadre portuaire fécond empreint de débats internationalistes et raciaux, créant ainsi d'innombrables intersections entre nations et cultures. Un déracinement dans lequel l'auteur trouve paradoxalement un fort sentiment d'appartenance.
LE CONTEXTE: LA RENAISSANCE DE HARLEM Avec Harlem pour capitale, le mouvement New Negro reste aujourd'hui connu comme l'une des grandes avant-gardes du vingtième siècle. Souvent identifié à l'émergence du jazz, cette "renaissance" de la culture afro-américaine s'étend également à d'autres disciplines comme la photographie, la peinture ou la littérature et consacre notamment les talents du pianiste Duke Ellington, du dessinateur Aaron Douglas, des écrivain.e.s Zora Neale Hurston, Langston Hugues. Reconnu comme un auteur phare de la Renaissance de Harlem, Claude McKay s'est pourtant progressivement éloigné du mouvement, coupable à ses yeux de proposer un éloge naïf de la race noire en vue de son "blanchissement". De par son identité diasporique, l'exploration des non-dits autour des distinctions raciales et sexuelles dans la culture occidentale, l'oeuvre de Claude McKay préfigure celle de James Baldwin.
Première édition de Banjo publiée en 1929 par Harper & Brother (illustration d'Aaron Douglas)
C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY
ART&FICTION
ÉCRIT D'ARTISTE
Boutheyna Bouslama
Livres perdus, nouvelles chaussures
« Donc voilà, j’étais une étudiante de 28 ans, genevoise d’adoption, en pleine rébellion contre ses profs et ses parents. Je pensais avoir un futur tout tracé à Genève, en tant que femme artiste qui réfléchit sur sa société et tout et tout. Dix ans ont passé, la Tunisie a viré son dictateur, j’ai passé les cinq dernières années à travailler sur la disparition forcée en Syrie, et ce, depuis la Turquie. Et je ne suis plus une Genevoise. J’ai eu le plus gros râteau de ma vie, mon expulsion de la Suisse. Enfin, un départ forcé pour non-obtention de permis de séjour. Mon ADN a changé, mais il y a eu aussi pas mal de choses qui ont muté pour une meilleure version. Je trouve qu’à 37 ans, on a plus de moyens financiers et plus de couilles que jamais avant, et ça, c’est cool… »
Et si il fallait des pompes de princesse pour aller au combat ? Pour tracer sa voie à travers un certain héritage familial, s’imposer en tant que femme, artiste, un pied en Occident et l’autre au Proche-Orient ? Livres perdus, nouvelles chaussures rassemble dixhuit lettres adressées par Boutheyna Bouslama tantôt à ses parents, tantôt à son éditeur, et, plus largement, à un certain establishment culturel. Dans un style frontal, citant Beyoncé, Fellini, Carrie Bradshaw ou Nizar Qabbani, elle revendique ses choix autant qu’elle s’interroge sur les différentes conceptions du féminisme, constatant avec désarroi l’état de ce combat sous certaines latitudes. Quelques-unes de ces lettres ont été écrites en 2010, d'autres en 2019. Something old, something new, something borrowed, something blue...
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 3 J U I N 2 0 21 —
11 x 17.5 cm, 168 pages 978-2-88964-011-9 chf 14.90 / euro 12 — genre écrit d’artiste, recueil épistolaire sujets abordés famille, exil, statut de l’artiste, féminisme, a bit of fashion — postface de Hervé Laurent format isbn
——— Née à Paris de parents tunisiens en 1982, Boutheyna Bouslama est cinéaste et plasticienne. Après un premier diplôme aux Beaux-Arts de Monaco, elle s’installe à Genève et obtient un Master en arts visuels et en cinéma à la HEAD—Genève (2010). Son travail s’intéresse en particulier aux histoires et archives personnelles. À partir de cette matière première, elle met en place des dispositifs, notamment par le biais de l’écriture et de la micro-édition, qui lui permettent de toucher à une forme de mémoire collective. Depuis 2009, elle réalise également des courts-métrages et documentaires qui lient étroitement l’intime et le politique. C’est depuis Istanbul qu’elle a réalisé son film À la recherche de l’homme à la caméra, qui a reçu le Sesterce d’or à Visions du réel en 2019 et le Prix de Soleure en 2020. ———
pe s de m o p s e d it a ll fa l ’i s Et combat ? u a r e ll a r u o p e s s e princ T, ED EN OCCIDEN
AVOIR UN PI OU COMMENT OCHE- ORIENT... ET L’AUTRE AU PR
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LOST AND FOUND Istanbul, 2019 Chère Maman, Ça a mis une petite décennie, mais la bibliothèque familiale a fini par émerger, une fois tous les cartons et containers déballés. Finalement, rien ne se perd, rien ne se crée, mais décidément ça se transforme. Je reviendrai sur cette transformation un peu plus tard. Pour le moment, j’ai voulu profiter de cette découverte pour souligner l’ironie du sort. C’est maintenant moi qui ai perdu la mienne, de bibliothèque. J’ai conclu Histoires de Famille avec ce rêve de bibliothèque personnelle, d’un atelier d’artiste et d’un chouette appart’ genevois. Pendant mes trois années d’assistanat aux Beaux-Arts, j’ai pu avoir une collection décente de livres et d’éditions d’artistes. Je suis même la très fière propriétaire de trois Albertine Zullo. L’un d’eux est un dessin de moi enlaçant avec beaucoup d’affection un long cactus dont les épines me transpercent, Albertine me l’a offert la première année où on a travaillé ensemble. À ce jour, ce dessin reste un portrait fort fidèle de ma vie. Il m’a suivie dans mes déménagements jusqu’à ce que j’aie pu avoir une sous-location aux Pâquis. J’avais enfin mon appart’ genevois, malgré le cinquième étage sans ascenseur et les punaises de lit. J’ai aussi récupéré assez de matériel pour monter un atelier de micro-édition. Les choses allaient dans une bonne direction. Mais j’ai été obligée d’abandonner tout ça dans les caves de mes amis quand j’ai quitté la Suisse avec une grosse valise et aucune idée de ce que deviendrait ma vie. Pendant longtemps, j’ai gardé le réflexe de me lever en disant « attends deux secondes, je vais te montrer un chouette livre qui parle de ça… » Mais je me rasseyais vite. Deux ans plus tard, il a enfin été clair qu’il fallait libérer les caves. Les livres sont les seuls rescapés, chez un ami qui vit en France voisine. La plupart de mes affaires personnelles sont parties au Secours Populaire, le matériel d’édi-
EXTRAITS
tion a été récupéré par des amis ou sacrifié à la fourrière. C’est ce jour-là que j’ai vraiment entendu le fracas de mon rêve genevois en train de s’effondrer. Je me répète que ce n’est que temporaire. Elle attendra, cette bibliothèque, et un jour, ma vie se stabilisera, probablement pas ici à Istanbul, et je pourrai alors rapatrier mes quinze cartons de livres, comme j’ai rapatrié en 2018 mon carton de chaussures. Comme ta bibliothèque, j’ai cru que j’avais moi aussi perdu à jamais quelque chose qui m’était cher : ma collection de chaussures. Elle dormait dans une cave inondée par un dégât des eaux, et le carton était introuvable. Pendant quatre ans, j’ai vécu cette perte de chaussures comme le cataclysme du millénaire, j’étais inconsolable, comme si j’avais perdu un organe, comme si quelqu'un de très cher avait eu une mort horrible ou comme si une partie de mon âme avait été désintégrée. Au milieu de cette période, il y a eu deux moments importants où j’ai pu vérifier que rien ne se perd, mais tout se transforme. Je cherchais avec ton aide et celle de mon petit frère des vieilles photos pour les intégrer à l’intro de mon film, ce qui nous a menés en Tunisie. Et c’est ainsi que je suis tombée, de la manière la plus banale et non cérémonielle, sur vos livres. J’avais construit toute une mythologie autour de cette bibliothèque, et finalement, quand l’ai retrouvée, c’était un moment commun, mon monde n’a pas tremblé tant que ça, voire pas du tout. Elle était moins imposante et moins émouvante que dans mon souvenir. Peut-être était-ce moi qui étais moins sensible. Je ne sais pas si c’est l’effet déformant de la mémoire qui la rendait majestueuse, ou si c’est mon œil qui est plus difficilement impressionnable, après quelques années à travailler dans l’édition. Mais la magie s’est transformée en patrimoine, au sens juridique. C’est peut-être moi qui me suis transformée. C’est peut-être ça, grandir, quand on n’est plus impressionnée par la bibliothèque de ses parents. Le deuxième moment a été mon 35e anniversaire. Comme tu avais offert à ma grande sœur une paire d’escarpins Chanel pour son mariage, et comme le temps avançait et que je
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ne montrais aucun signe de futures noces, tu as décidé que mes 35 ans étaient le bon moment pour m’offrir à moi aussi une paire de Chanel, avant que je n’atteigne le stade des chaussures orthopédiques. Comme mes Chanel étaient de seconde main, j’ai eu droit à une deuxième paire, des Valentino Stud. Ça a été une petite transformation culturelle, mais un grand soulagement personnel. La femme que je suis aujourd'hui ne veut pas que le mariage soit le plus beau jour de la vie. Ça voudrait dire que tout ce qui suit sera inévitablement moins beau, c’est arithmétique. Mais c’est affreux. Pour moi, absolument tout mérite un jour spécial, pas juste le fait de s’engager avec quelqu’un. J'ai décrété que si j’ai travaillé dur pour obtenir quelque chose, c’est un motif de célébration : on fait péter tout ce qui est pétable à ce moment… Champagne, chaussures à talons, plus belle robe, resto, même une fondue aux bains des Pâquis ou une glace quelque part. Ne jamais garder les paillettes pour un jour en particulier, célébrer les petites victoires, les grandes, l’illumination de mon sapin de Noël, chacun de mes anniversaires, chaque prix ou bourse gagnés. Bizarrement, et ceci étonne vraiment, le jour où je me marierai, j’aimerais juste signer un papier, sans artifice ni personne, le strict minimum administratif. En plus d’un héritage familial riche en drames, récemment j’ai été la témoin d’une mariée, et deux fois la témoin du mari : j’ai vu le cauchemar de l’intérieur. Je ne veux pas vivre ça. Je ne veux pas avoir à gérer des membres de la famille qui ne veulent pas se trouver dans la même pièce, ni rien ou personne d’autre que moi-même. Si j’arrive un jour à gérer une relation avec succès au point d’arriver devant monsieur le maire, ça sera déjà un miracle en soi. On ne va pas demander plus à l’univers. Cette idée t’avait mise hors de toi, mais quelque temps plus tard, pour le cap de mes 35 ans, tu m’avais offert ce qui, selon toi, était digne d’un cadeau de mariage. Finalement, comme je suis pour la seconde main et l’économie circulaire, c’était devenu notre petite tradition. Pour les anniversaires,
EXTRAITS
pour Noël, même pour mes petites victoires. J’ai eu une deuxième paire de Valentino Stud rouge brique pour l’anniversaire suivant, puis des Michael Kors dorées qui déchirent grave. Après il y a eu des Bottega Veneta vintage à bout pointu et nœud papillon, ainsi que les Cavalli au talon vertigineux, et quelques autres. Les sacs ont suivi, des dorés, des peaux de fauve, je les porte tous, et je ne garde jamais un bel article pour un jour spécial ou pour quand les choses iront mieux. Chaque jour et chaque outfit sont une occasion spéciale, car en fait… Merde, quoi ! Ceci a fait que, pour quelqu’un qui galère souvent à payer le loyer, j’ai une collection impressionnante d’articles de luxe. En août 2018, un ami a découvert dans sa cave mon carton de chaussures, déplacé par erreur et resté intact. J’ai sauté de joie quand j’ai appris la nouvelle. J’ai attendu quelques mois, impatiemment, mon prochain passage à Genève. Mais à la seconde où j’ai ouvert le carton, j’ai réalisé que finalement, ça n’aurait pas été si grave que ça. J’avais gaspillé tellement d’énergie dans une tristesse catastrophée, pour réaliser que ce n’était pas le cataclysme du millénaire. Ce n’étaient que des chaussures, et en fait, ça part, ça revient, ça se fabrique et ça s’abîme. J’avais transféré mon rêve genevois dans la perte de ces chaussures et quand je les ai retrouvées, ce n’étaient que des chaussures. Elles ne portaient aucun sens de plus et ne symbolisaient rien, en fait. Une godasse est une godasse, un départ est un départ et un permis de séjour est un permis de séjour. Je me suis sentie dépourvue de quelque chose, comme si j’ai réalisé que mon rêve n’était pas si important, que le perdre n’avait aucune incidence sur le bon fonctionnement de l’univers, car tout est remplaçable, tout est transformable. Certaines douleurs persistent, il ne faut pas croire, mais la vie continue, car elle s’en fout, de ma souffrance. C’est vexant au départ, mais on s’y fait. J’ai donné la moitié de ce carton à des copines et au Secours Populaire, et j’ai rapatrié le reste à Istanbul. Là, la collection genevoise a rencontré la relève.
Éditions du Canoë
2021
24 août
Sophie Boursat
Genre : roman Format : 12 x 18,5 cm Pages : 128 Prix : 15 € ISBN : 978-2-490251-49-0
Née en 1959 à Paris, Sophie Boursat a une vie mouvementée. Artiste plasticienne très active jusqu’en 2000, elle expose et voyage grâce à diverses. Elle se forme au job de webmaster, puis devient voyante sur audiotel. En 2002, elle rencontre Sabine Wespieser, chez qui elle publie son premier livre, L’eau et l’huile (2003). Il reçoit un accueil favorable et questionne déjà les dimensions sacrées d’un langage spécifiquement féminin comme son intérêt majeur pour la vie psychique.
Olivia, la narratrice, est voyante au téléphone. Elle travaille pour Résorg-position, entreprise aussi trouble qu’agitée, qui fonctionne comme un monde miniature, comme un négatif de notre société. Tous les jours, Olivia, employée appliquée, sincère et généreuse, prédit l’avenir à celles et ceux qui l’appellent : êtres minuscules, désespérés, drôles ou détraqués, dont une voix au téléphone semble incarner la seule possibilité de vie. Des liens se créent tandis que l’entreprise périclite au rythme des guerres intestines. Comme un asile à voix ouverte, Olivia accueille des bribes d’existence. Tout cela pour 34 centimes la minute…
De 2004 à 2006 elle collabore au journal Particules puis, de 2008 à 2013, devient agent de jeunes photographes japonais et assure une liaison entre Tokyo et Paris en leur organisant plusieurs expositions. Aujourd’hui, elle collabore régulièrement avec l’agence de prospective L’Observatoire de l’Art contemporain pour lancer de jeunes photographes plasticiens.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Très vite je me suis prise aux jeux de la révélation des cartes, mais je crois que cela n’a vraiment commencé qu’avec l’événement du cœur d’or… J’ai senti un cœur d’or ! Une seule fois ! Un seul cœur d’or d’entre le cœur de milliers de gens. Un seul : le cœur d’or de Denise.C’est un soir que Denise me pose la question qui se pose tous les jours sans cesse, et elle me demande : — Vais-je bientôt revoir Machin Truc ? Je note les prénoms et les dates de naissance, abats les cartes : — Non, Denise ! Je suis désolée, mais votre histoire avec Machin Truc était juste une aventure sans lendemain. Je regarde encore puis renchéris, amène : — D’ailleurs cet homme, vous le savez bien, Denise, il ne vaut rien ou pas grand-chose. Il n’y a donc pas grand regret à avoir. 3
— Et je rencontre quelqu’un d’autre ? me demande timidement Denise. Je mélange les cartes et les redistribue en me concentrant bien sur le futur amoureux de Denise. Mais alors là, déception, le futur amoureux de Denise, il est tout plat, tout gris. Rien ! — Non vraiment, il ne se passe pas grand-chose. Non, je ne vois aucune rencontre pour vous, Denise. Je suis désolée. Elle ne soupire même pas, Denise. C’est une femme de ménage des écoles et elle a la vie dure. Denise, c’est une mère qui élève seule ses trois enfants. Comment elle en est arrivée là, je n’en sais rien. Je ne lui demande pas. J’entends juste que Denise se résigne. Elle voudrait juste faire l’amour de temps en temps, pour oublier ses servitudes et rire un peu. Mais non, il semble qu’elle n’y ait pas droit. Elle a été oubliée au bataillon et il ne va rien lui arriver, à Denise, à part ses gants en plastique, sa serpillière et son seau. Puis, soudain, je l’aperçois, là, brillant sur les cartes de Denise… — Mais, Denise, m’écrié-je stupéfaite, mais vous avez un cœur d’or ! Il est là, debout, extraordinairement beau, irradiant une enveloppante douceur. Je suis touchée par la présence immatérielle. Ce cœur, c’est une révélation ! — Oui, je sais, me soupire, au combiné, Denise. Sa voix lasse ne dira rien d’autre. Denise sait qu’elle a un cœur d’or, mais pour elle, cela ne change rien. Au
son, je l’imagine haussant les épaules face à l’indifférence du destin. — Bon. Merci. Bonsoir ! […] La plupart des voyants que l’on rencontre sur Audiotel sont des êtres blessés par la vie, qui soignent leurs plaies en aidant les autres. Il est vrai que le public nous gratifie souvent de chaleureux mercis. Cependant, si vous êtes un voyant du téléphone, c’est que vous êtes tout à fait au bas de l’échelle. Vous jouissez donc d’un parfait anonymat, et depuis cette ombre vous proférez vos conseils des heures durant. Vous croyez absolument tout ce que vous dites puisque tout ce que vous dites, vous le voyez. Vous êtes voyant ! Voilà pourquoi vous vous étonnez vous-même de votre force de conviction et de la solidité de vos arguments. Mais toute votre force vient de ce que c’est là : vous le voyez ! La seule chose que vous ne voyez pas, c’est Comment ça marche ? - Pourquoi ça marche ? Là, de fait, vous ne voyez rien, mais vous êtes bien forcés d’y croire puisque ce que vous dites se réalise ou se réalisera souvent. Les premières fois que des clientes m’ont rappelée pour me dire que mes prédictions étaient justes, je me suis sentie tout à coup messagère. Une voyante, c’est une goutte d’espoir dans une vallée de larmes. Une petite ouvrière du monde spirituel. J’ai trouvé une place dans une drôle d’usine.
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DEVENIR NOIR de Donatien Garnier
graphisme de Franck Tallon
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À la suite d’un grave accident, Alban Zwarte, photographe de guerre, tente de de se dégager du trauma en faisant tatouer un court poème à l’endroit de sa blessure. l ne se doute pas que cette décision va bouleverser sa vie. ue son corps va progressivement se couvrir de textes jusqu’à devenir noir. t que cette transformation va cruellement lui révéler qui il est et d’où il vient. rois livres en un Devenir noir est le nouvel objet convergent de Donatien Garnier. Il se présente sous la forme de trois livres, ADN, Devenir noir (qui donne son titre à l’ensemble) et Noir devenir, édités les uns dans les autres en jouant sur des dynamiques de saturation et de décodage. Un défi graphique et typographique relevé par Franck Tallon, partenaire essentiel du projet.
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date de parution : juin 2021 8.65 x 17.30 cm soit 1/10 du corps de l’auteur 168 pages dont 48 pages de calque impression noir et blanc / dos carré collé un monolithe noir / titre vernis / tranche noire 2 couvertures - 2 livres imbriqués recto/verso prix de vente : 20 euros ISBN : 979-10-95233-14-5
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D’une géné logie problém tique Noir devenir est le récit de la découverte accidentelle, via l’interprétation de ses tatouages, de l’implication de la famille d’Alban Zwarte dans la traite négrière. Il se déplie en vingt-six épisodes triangulés entre un port français, une forêt de l’ouest africain et une île des Antilles.
Double réflexion critique Parti d’une méditation sur le tatouage et le corps-livre, Devenir noir s’est progressivement ramifié en une double réflexion critique : sur le rôle de l’esclavage dans l’émergence du capitalisme contemporain et sur la capacité de la photographie à rendre compte des sousbassement idéologiques de la société. n objet convergent En s’intéressant au tatouage, Devenir noir s’inscrit dans la continuité des « Poèmes convergents » (Recueil d’Écueils, Fluxus, destin pulsé, GEANTs, L’Arbre Intégral, Evidences de la grande alose, Où, l’océan ?) publiés par Donatien Garnier (sun/sun, Atelier B A I E, Voix édition, RRi) depuis 2007: autant de réflexions sur le livre et ses avatars (de la stèle au site web), sur les rapports singuliers de la poésie à ses supports de diffusion.
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’histoire ’un photogr phe Devenir noir est l’autobiographie fictive d’un photographe au parcours chaotique. Il est raconté en vingt-six séquences que l’on peut lire comme autant de planches-contact exhumées de ses archives.
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Diffusion / Distribution Paon Serendip
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Deux récits imbriqués l’un ns l’ utre Devenir noir et Noir devenir, contiennent chacun un aspect de la vie d’Alban Zwarte permettant d’éclairer, par l’intercession d’un rituel amoureux, le sens de ses tatouages. Ces deux livres se présentent sous la même forme : une lettre introductive adressée par le photographe à ses enfants suivie des éléments de décryptage qu’il leur communique en annexe.
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rente-trois poèmes t toués ADN est un ensemble de trente-trois calques contenant les poèmes encrés et leur position sur le corps d’Alban Zwarte, double physique de l’auteur. Il est conçu sur le modèles des catalogues thématiques, souvent bon marché, édités pour les tatoueurs.
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Le projet a fait l’objet d’une résidence à la Fondation Défi gr phique et typogr phique Michalski (2018) et été lauréat d’une bourse de création De taille rigoureusement identique, les deux textes Devenir noir et délivrée par la Région Aquitaine - catégorie Poésie (2017). Noir devenir, sont conçus pour être imprimés l’un dans l’autre (l’un dans les interlignes de l’autre), tête bêche, et reprendre ainsi le processus de noircissement de la peau décrit par le double récit. Une double page contient ainsi deux épisodes imbriqués. Lesquels fonctionnent comme deux brins d’ADN encodant le poème-tatouage sun/sun éditions - 55 rue Estelle - 34000 Montpellier inséré dans la double au moyen d’un calque. Céline Pévrier - celine@sunsun.fr - www.sunsun.fr
Deux textes imbriqués avec le poème tatouage (calque) qu’ils interprètent
Deux textes imbriqués mais très lisibles
XIV • Tu n’es même pas surpris. D’être là, entravé, assister à ta vente. •
sous la terre. Dans ce trou juste assez grand pour ici. Et le voilà qui se présente dans la foule pour
te contenir. Tes bourreaux vivent au-dessus de saisie et violée. Toutes les nuits, jusqu’à l’arrivée
toi, installés sur des tapis. • Tu connais le groupe
mulé dans sa froideur, c’est le jeune chef qui t’a
armé qui t’a capturé, dans le désert, au nord du taque n’est pas venue d’où tu l’attendais. Dissi-
M. Tu connais son chef, sa cruauté extrême et bord. Tous marqués d’entailles profondes. • L’at-
son goût pour la poésie. Mystique et autobio-
arrière tu vis qu’on jetait cinq corps par-dessus
graphique. Exclusivement la sienne. Tu l’entends gré soi. Trois jours après ton arrivée au château
réciter d’une voix rauque et agressive dans le mulation du venin qui pousse à la morsure. Mal-
cliquetis des armes qu’on démonte. Dans les tectrice. • Tu sentais la tension croissante. L’accu-
odeurs de chèvre. Dont l’estomac bouilli et son jus
forme de haine coupable, paradoxalement pro-
sont ta seule pitance. • Tu dois lutter contre une de mépris et de désir dont le résultat était une pensée qui tourne en boucle, mouche d’angoisse,
chez les autres blancs tu percevais un mélange dans ta tête. Et qui te fait sursauter quand elle
béance de l’humain ? • Chez le gros prêtre comme
se cogne à tes absences : ils n’ont pas encore assez veule pour se risquer dans ce cloaque, cette découvert tes sept tatouages. Même s’ils lisent
des Dieux. Car quelle divinité serait assez folle ou
ta langue ils n’y verront que blasphème, invite au
aussi insignifiant, eut été désigné pour s’occuper
déchaînement de leur violence. Tu essaieras de
étrange, quand tu le compris, qu’un être, même Deux couvertures, deux livres imbriqués recto-verso
sun/sun éditions - 55 rue Estelle - 34000 Montpellier Céline Pévrier - celine@sunsun.fr - www.sunsun.fr
nous allions convenir. • Ensuite, dans les jours qui
d’une longue série de tatouages, tous exécutés
recevriez, heureux héritiers, la forte somme dont
selon le même protocole : la porte poussé ; la
muscles, nerfs et os, vous revenant de droit), vous
poignée de main sèche ; un bref échange de
Le poème est dimensionné pour être appliqué par un tatoueur.
dépouille (déduction faites de mes autres organes,
nouvelles ; une tasse de thé fumé ; un verre de
faite des traites déjà versées, et en échange de ma
vodka ; la parole débondée ; la proposition subsé-
« mostrations » privées. À ma mort, déduction
quente sur le carnet ; sa validation immédiate ;
tretien et me rendre chaque année à une ou deux
mon installation sur une sorte de divan recouvert
devrai me conformer à un certain protocole d’en-
d’un tapis ; des chœurs polyphoniques géorgiens ou arméniens ; la douleur plus ou moins vive ;
qui me mettrai très largement à l’abri du besoin, je
mes tentatives pour reconnaître, dans ce qui me
supports. En échange d’une rente conséquente
semblait être le cheminement d’un scalpel, la
originales exécutées sur les « meilleurs »
lettre en cours d’inscription ; l’utilisation d’une
me flatta-t-il, il n’achetait que les pièces les plus
typographie, toujours là même, apparue dès le
sixième du genre en ce qui le concernait puisque,
premier marquage et que je finirai par identifier
« mantras ». Il me proposa un contrat. Seulement
comme une Archer de Hoefler&Frere Jones ; la
supposément thérapeutique lui rappelait mes
précision stupéfiante du tracé réalisé à main
insistant sur un motif millénaire dont la visée une double page Noir devenir
Puis il m’invita à visiter une partie de sa collection
levée et à l’encre d’imprimerie ; le badigeon de
suivirent ce fut le grand jeu. Et ma chance. Ses
Le lendemain je reprenais l’avion avec le premier
une page côté Devenir noir
Où ce que n’est que saisir, sans esquive, dans la jubilation d’être au plus près du monde
chaque tatouage est précisément situé sur le corps
sun/sun éditions - 55 rue Estelle - 34000 Montpellier Céline Pévrier - celine@sunsun.fr - www.sunsun.fr
Natures contrarier
Nouveauté avril 2021 littérature
Pour ébaucher, livre après livre, un paysage sensible et subjectif, donnant à réfléchir le rapport des hommes à leur environnement.
Paysage(s) Virginia Bart - Violaine Bérot - Jaunay Clan Velibor Colic - Olivier Maulin - Denis Michelis Wilfried N’Sonde - Makenzy Orcel Charles Robinson - Marlène Tissot
Recueil de dix textes courts, et autant de regards, d’écrivains d’aujourd’hui sur la notion de paysage. Entre fiction, poésie et journal de bord, Paysage(s) est un parcours polyphonique (plus ou moins) ancré dans un espace-temps — la Mayenne de 2020 où chacun des auteurs a été accueilli en résidence d’écriture par l’association Lecture en tête. Tour à tour, le paysage est abordé dans toute sa polysémie : objet de contemplation et cadre d’expériences sensorielles, espace mental, lieu du travail de la terre, fruit de l’action des hommes et des éléments sur leur environnement, lieu de luttes visibles et invisibles… Extrait de Paysage(s) J’appelle ça une ferme de poète - Charles Robinson
12x19 cm à la française couverture souple avec rabats dos carré collé 192 pages isbn 978-2-9568325-4-6 09 avril 2021 prix de vente public 16€TTC
WARM 9 rue d’Aubert 53000 Laval Tél. : 07 87 13 17 50 infos@warm-ed.fr warm-ed.fr
« Je crois que ce sont les odeurs de la terre qui m’ont fait revenir à l’agriculture. Le parfum de la terre, le parfum de l’herbe coupée, plusieurs petites choses comme ça. Une agriculture désuète. J’ai fait d’autres métiers. Je pouvais y faire des choses magnifiques, avec beaucoup de savoir-faire, mais je devais faire ce qu’on me demandait. Et qu’est-ce qu’on demande, toujours ? D’être une force de travail au service d’une production pour gagner sa vie. On peut se plaire là-dedans, mais je crois que ça ne me satisfaisait pas. Dans les écoles, je suis toujours tombé sur des formations qui ne devraient pas exister tellement le niveau est petit et non réalisé. On tombe comme ça sur des voies de garage. On sort on ne sait rien faire, et c’est de ne savoir rien faire dont on va se servir pour servir les autres. Ça ne me plaisait pas du tout. Je suis revenu. J’étais né paysan. Je voulais me défaire de leur imagination.(…) »
Diffusion-distribution Serendip Livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404
Natures contrarier
Nouveauté avril 2021 littérature
Pour ébaucher, livre après livre, un paysage sensible et subjectif, donnant à réfléchir le rapport des hommes à leur environnement.
Les Auteurs de Paysage(s) Marlène Tissot a publié dix recueils de poésie et une nouvelle, dont Celui qui préférait respirer le parfum des fleurs (La Vachette alternative, 2010), Nos parcelles de terrains très très vagues (Asphodèle, 2010), Un jour, j’ai pas dormi de la nuit (La Boucherie littéraire, 2018), Voix sans issue (Au Diable Vauvert, 2020). Charles Robinson est l’auteur de trois romans : Génie du proxénétisme (Seuil, 2008), Prix Sade 2008, Dans les cités (Seuil, 2011) et Fabrication de la guerre civile (Seuil, 2016). Makenzy Orcel a publié sept recueils de poésie et quatre romans dont La Douleur de l’étreinte (Deschamps, 2007), Les Immortelles (Zulma, 2012), L’Ombre animale (Zulma, 2016), Caverne (La Contre Allée, 2017), Le Chant des collines (Mémoire d’Encrier, 2017), Maître-Minuit (Zulma, 2018), Une boîte de nuit à Calcutta, co-écrit avec Nicolas Idier (Robert Laffont, 2019). Wilfried N’Sondé est l’auteur de six romans dont Le coeur des enfants léopards (Actes Sud, 2007), Orage sur le Tanganyika (Didier, 2014), Berlinoise (Actes Sud, 2015), Un océan, deux mers, trois continents (Actes Sud, 2018). Denis Michelis est l’auteur de La chance que tu as (Stock, 2014), Le bon fils (Noir sur Blanc, 2016), État d’ivresse (Noir sur blanc, 2019). Olivier Maulin est l’auteur notamment de Dernier combat (Rencontres, 2001), En attendant le roi du monde (L’Esprit des Péninsules, 2006), Les Lumières du ciel (Balland, 2011), Le dernier contrat (La Branche, 2012), Le bocage à la nage (Balland, 2013), Gueule de bois (Denoël, 2014), La fête est finie (Denoël, 2016), Les Retrouvailles (Le Rocher, 2017). Velibor Colic est l’auteur de onze romans dont Les Bosniaques (Le Serpent à Plumes, 1994), La Vie fantasmagoriquement brève et étrange d’Amedeo Modigliani (Le Serpent à Plumes, 1995), Archanges (Gaïa, 2008), Jésus et Tito (Gaïa, 2010), Sarajevo omnibus (Gallimard, 2012), Manuel d’exil (Gallimard, 2016), Le livre des départs (Gallimard, 2020). Jaunay Clan est l’autrice de Milosz ou l’idiot magnifique (L’Harmattan, 2007), Nostoc 15h58 (L’Harmattan, 2008), Portes (L’Harmattan, 2012) et Fergus, année sauvage (Les Allusifs, 2017). Violaine Bérot est l’autrice de huit romans dont Jehanne (Denoël, 1995), Tout pour Titou (Zulma, 1999), Pas moins que lui (Lunatique, 2013) et Tombées des nues (Buchet Chastel, 2018). Virginia Bart est l’autrice de L’homme qui m’a donné la vie (Buchet Chastel, 2010) et de Le meilleur du monde (Buchet Chastel, 2015).
WARM 9 rue d’Aubert 53000 Laval Tél. : 07 87 13 17 50 infos@warm-ed.fr warm-ed.fr
Diffusion-distribution Serendip Livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404
Éditions du Canoë
2021
9 avril
Gil Ben Aych
Genre : récit Format : 12 x 18,5 cm Pages : 320 Prix : 18 € ISBN : 978-2-490251-3-91 Né en 1948 à Tlemcen en Algérie, Gil Ben Aych arrive en France avec sa famille à l’âge de 7 ans. Après quelques années passées à Paris, ils s’installent en banlieue parisienne à Champigny. Toute son œuvre, abondante et très populaire, (Voyage de Mémé, L’Essuie-main des pieds, Le livre d’Étoile, Le Chant des Êtres, Au jour le jour) raconte à travers son expérience et celle de ses proches, l’histoire d’une famille juive en France dans les quartiers tenus à l’époque par le parti communiste. Devenu professeur de philosophie, il poursuit dans le dernier volume de La Découverte de l’amour et du passé simple, intitulé Soixante-huit, le pari ambitieux et admirablement tenu de transformer en littérature, la culture essentiellement orale du pays dont il est issu.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
La Découverte de l’amour et du passé simple est une saga en 4 volumes de l’histoire de l’émigration en 1956 d’une famille juive algérienne en France et de sa vie jusqu’à la fin des années soixante – Soixantehuit étant le sujet du dernier volume, à paraître en 2022. Le héros porte le nom de Simon. Il a, comme l’auteur, 7 ans lorsqu’il quitte Tlemcen pour habiter Paris, puis Champigny, la banlieue rouge, dans ces années-là, tenue par le parti communiste. Dans la culture orale dont Simon vient, l’écrit est réservé à Dieu. Dans son appropriation progressive de la culture française, il s’éloigne à mesure de son passé, de ses couleurs, de ses accents. Le premier livre, Simon, paru en 2002 aux Éditions Exils, dévoile un appartement de Champigny, son collège avec ses profs, les commerçants, la nourriture, le porc, la banlieue, ses parents exilés et la conscience encore embryonnaire qu’il pénètre dans un monde autre qu’il faudra faire sien s’il veut transgresser l’interdit implicite de sa culture : écrire. Dans les volumes prochains Simon et Bärble et Simon et Peggy, le lecteur retrouvera la famille au sens large. La série s’achève sur Soixante-huit à paraître ultérieurement qui clôt cette véritable fresque des années soixante qui nous plonge dans un monde disparu dont l’évocation à la fois drôle et tendre arrache souvent des larmes.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
poésie
Poésie de Jindřich Štyrský Ab irato éditions, 2021
Fiche descriptive
Titre : Poésie Date de parution : Juin 2021 Rayons : Littérature Thème : Poésie contemporaine (XXe siècle) Court résumé : Recueil poétique, en édition bilingue, traduit du tchèque et présenté par Petr Král. Collection : Abiratures ISBN : 9782911917721 Auteurs : Jindřich Štyrský Bio auteurs : Jindřich Štyrský (1899-1942) est un peintre, poète, éditeur, photographe et dessinateur surréaliste tchèque. Il est l’un des membres fondateurs du groupe surréaliste tchèque. Largeur (cm) : 14 Hauteur (cm) : 20 Poids théorique (gr) : 200 Nombre de page : 82 Prix : 15€ Tirage envisagé : 500
Sur l’auteur Jindřich Štyrský est né en 1899 à Cermna (Autriche-Hongrie) et décédé en 1942 à Prague, en Tchécoslovaquie. Grand nom du surréalisme tchèque de l’entre-deux guerres et de toute l’expression moderne, il a été autant peintre, collagiste, photographe qu’auteur de poèmes – en vers ou en prose – et d’essais critiques.
1
Présentation en quelques mots de Poésie L’ensemble des textes présentés dans ce livre est la traduction intégrale du recueil publié sous le même titre – Poésie – en 1946 à Prague.
Originalité du livre • • •
Première édition de Poésie en français. Première édition en français d’un livre de Jindřich Štyrský. Traduit et présenté par Petr Král décédé le 17 juin 2020, grande figure intellectuelle tchèque qui a aussi vécu en France, entre 1968 et 2006, où il a publié de nombreux livres et essais sur la poésie et le cinéma (Stock, Actes sud, Flammarion, P.O.M ; Champ Vallon.) Petr Král a reçu de nombreux prix dont, en 2019, le Grand Prix de la francophonie de l'Académie française, et en 2016, le Prix Jean Arp pour l'ensemble de son œuvre.
Evènements prévus autour du livre • • •
Sortie annoncée dans la Lettre de l’Institut tchèque à Paris depuis janvier 2021. Présentation du livre et lectures d’extraits à l’Institut tchèque (date en cours). 2022 : exposition au Musée d’art moderne de la ville de Paris consacrée à la peintre surréaliste Toyen, campagne de Jindřich Štyrský, avec lequel elle participait aux activités avant-gardiste du groupe surréaliste tchèque dans l’entre-deux guerre (Štyrský est décédé en 1942, Toyen s’est ensuite exilé à Paris).
Contexte du livre chez Ab irato Poésie est le onzième titre de la collection d’approche poétique « Abiratures » que nous publions après : • • • • • • • • • •
L’Autre côté des nuages d’Alain Joubert Les charmes du chaos de Guy Cabanel Journal intime de Guy Cabanel et Jean Terrossian Brune esclave de la lenteur de Jacques Abeille Le passé du futur est toujours présent d’Alain Joubert Carnets oubliés d’un voyage dans le temps – Albanie 1987 de Georges-Henri Morin L’Ivresse des tombes de Guy Cabanel et Barthélémy Schwartz Hommage à l’Amiral Leblanc de Guy Cabanel L’Effet miroir d’Alain Joubert, Nicole Espagnol et Roman Erben Un couteau entre les dents d’Antonio José Forte (œuvre poétique complète traduite du portugais)
C’est notre deuxième recueil bilingue après Un couteau entre les dents de Antonio José Forte. 2
Extraits 1ers extraits Cimetière L’ange de pierre ne compte pas Les monticules de terre rose De tendres mots frissonnent Dans les inscriptions dorées Transparents sourires Souvenirs Frêles tiges de muguets Paroles en arrêt dans le parfum de la brise Yeux campanules Un baiser aspire les morts aux poumons putrides Lumière dans le rhum La mort sur une périphérie de machines Tombes oubliées Claires tonnelles qui invitent à entrer Les maisons ressemblent aux coffres-forts Une clé Jeunes femmes aux cheveux fraîchement frisés Qui déteignent à la première pluie Mégères sans âge Petits singes grecs Papous Abyssines Et la soi-disant seconde élite L’escalier des spirites Et le cri pour les places louées qui rappelle l’Or du Rhin C’est à ce cénacle charmant Que je pensais venir en aide En l’absence de cerises d’oiseaux et de filets Terre Ceinture Galbe Sans saisons Sans pluies À jamais sans fatigue
3
D’étranges constellations d’orchidées Serrent douloureusement les seins Et leurs gueules blessent Des tubes verts se ramifient en éventail Et dévorent la lumière C’est dans ces conditions aberrantes que les racines poussent En pleine lumière Tandis que la nuit est enclose dans les couronnes des oliviers Mais le jour s’unit avec elle 2e extrait : « Fragments » Nudité voilée par la fumée des cigares – douces montagnes. Nahota, zahalená kouřem doutníků – sladká pohoří. Un ivrogne sale, mais avec un col propre. Opilec špinavý, ale s čistým límcem. Jeune fille soudée en un bloc avec une balustrade. Dívka srostlá s balustrádou. Coquettes-fantômes et tonneaux de café noir. Fantomy - kokety a sudy černé kávy. Brasiers-fournaises rouges – , quand tout l’acier a blanchi, La neige tombe. Červené výhně - pece - když všechna ocel zbělá, padá sníh. Le printemps : pantoufles à fleurs. Jaro: květované pantofle. Sur la glace, à Saint-Moritz : les ombres glissent, les personnes effacées. Na ledě ve Sv. Mořici: stíny jezdí, osoby vymazané. La brume – mer grise et gris ciel. Au loin émerge lentement de la brume une grise silhouette, pour qu’on se rende compte, quand elle vient au premier plan, que ce jeune homme est GRIS. Mlha - šedé moře a obloha šedá. V dálce šedá silueta, která se pomalu vynořuje z mlhy, aby se poznalo, až přijde do popředí, že tento jinoch je ŠEDIVÝ. […]
3e extrait Le monde devient de plus en plus petit J’achève en pensée un mouvement de jeune fille, je dissèque l’horreur et la mémoire et rien ne m’échappe des sacs de dérision sur lesquels je suis assis. Émilie aux petons chinois est morte. J’ai conservé l’unique lampe sans étoiles, boule sans lumière. Miroir sans image, ruines sans souvenirs. Dans les lierres et dans ce noyer rabougri j’ai retrouvé une histoire qui se prolonge et se perd dans la mélancolie de la prime jeunesse, mêlée aux souvenirs de jours récents. 4
La jeunesse détruite flotte dans les maisons, les maisons flottent dans les chambres, les chambres flottent dans les armoires à linge et le tout en pleine lumière. Au centre des broussailles de croix noires, tombes effondrées, photo sur émail ternie, couronnes mortuaires en perles de verre, vases d’eau jaune et putride qui rappelle les crèmes des pâtissiers, tissu formant des tiges en dentelles entremêlées de lianes de lierre. Par-dessus le mur du jardin voisin s’élève une ramille avec deux oranges. Clous à crochet, maisonnettes d’escargot, perles répandues dans l’argile, un faucheux se déplace sur des fils de fer rouillés. Et au milieu de ce décor funèbre j’aimerais dessiner ton portrait, le visage de mon amie maritime et son image gravée sur un mur écaillé, fissuré, trempé de pluie, imprégné d’eau, fendillé par la tempête, dé-vasté par le temps. Quelques fleurs séchées, insérées par une main frêle parmi les feuilles d’un livre et des photos pâlissantes, voici les seuls souvenirs qui me restent. […]
Couverture du livre •
La couverture, déployée jusqu’au dos de couverture est une oeuvre de Jindřich Štyrský : Au-dessus de la Vltava (huile, 1932)
5
Éditions du Canoë
2021
4 juin
Billy Dranty
Genre : poésie Format : 12 x 18,5 cm Pages : 176 Prix : 16 € ISBN : 978-2-490251-45-2
Billy Dranty a participé activement à la revue Moriturus au début des années 2000. Poète, il a publié cinq livres chez Fissile, dont une trilogie : L’hydre-anti – Derelictus – Rivage veuf. Il a également publié Trucidive chez Barre parallèle, Détrauma aux éditions Les Arêtes, ainsi qu’une quinzaine de plaquettes aux éditions Derrière la salle de bains. Éditeur critique, il s’est consacré, ces dernières années, à établir, documenter et présenter pour les éditions Ypsilon, Fissile et L’Arachnoïde, les correspondances croisées de René Daumal avec Léon Pierre-Quint et Roger Gilbert-Lecomte, de Richard Weiner avec les poètes du Grand Jeu (en collaboration avec Erika Abrams), ainsi que les Lettres à Pierre Minet de Max Blecher. C’est dans les mêmes temps qu’il a écrit Advers, puis Attract obstruct.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Ce livre important en contient deux : Advers et Attract obstruct, qui se répondent organiquement, sur le mode d’une structure dense et ramifiée. Le premier se veut un « espace sauvage d’expectoration », où le vers combattif et sans concession progresse par saccades, saccages et scansions, pour se défaire de la « glu » des tricheries, qui est aussi celle du lyrisme. Logique de rupture, donc, pour trouver une voix à un je démembré, qui cherche à se réinventer une naissance. Le second, tendu dans le feu entre attachement et arrachement, décline par blocs de discours amoureux les étapes d’une intrigue en suspens(e). Du « OUI en pléthore » d’un éros révolutionnaire qui voit poindre le nœud des corps, on s’inquiète finalement d’un lieu absent, entre-deux, à l’image d’un texte qui hésite, donc se pose la question de sa forme, adverse et adversifiée.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Billy Dranty Advers suivi de
Attract obstruct extraits
Éditions du Canoë
défondations espace sauvage d’expectoration enchaînement-souffle contre phrasés b(r)aillés pour embrayer
5
relove la tête de celui qui (relui) relie elle à l’être
aller arboré en butte à l’air de crispe crampe-limite du renversement pour air seul
et la lettre au sali lavant le mot au cœur
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7
charpenter le démembrement arpenter les cassures restauration en roue libre calumet aux terres aux risées terroristes en cadence allumées
l’entiché double envoie désir à potence pâles prudences au pilon l’orage vexé les éclairs humides
à contre-iniquité
pire qu’avec sans avec soi
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L’image martelée. Le mortel point sans orgue mais de barbarie revenir-repartir comme sonne le bourdon. La route enfarinée. La fièvre stoppée. L’icône recroquevillée de l’idoine épissure des joncs pliés. Une marque de folle pause aux ailes déjà brimées, et craquellera l’indécise- succombée en temps voulu de VOIR. Peau donnée. A de peu. Eau de paix sur la remontée des âmes fusionnelles. *** Embrassades hors l’embarras sombre des fractures, des contractures de Tête dans l’élan magicieux. Humance des humeurs demeurées démurées, redivisant les mondes, à contre-modération du toucher franc. Amender le vœu d’A annonçant l’espace plus. Partances dévalées plein cœurs et viandes à nu nouées. *** NON. En lieu et place de partances loin, tout près
du seul prêt au suc vibratoire retrouvé entre, soi seul nu dépeuplé, soi seul désoliloquant, hors passionnel ravagé, hors échec de touche, hors taclure de ricane défensive salissante, hors verbiage de bidet. 13
VISUEL PROVISOIRE
É DIT IONS LURLURE
PARUTION JUILLET 2021 Christophe Macquet
DÂH DANS LA NUIT KHMÈRE
Dâh
l
Christophe Macquet Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 25 euros Format : 14 x 21 cm Nombre de pages : 400 ISBN : 979-10-95997-35-1
> un livre-monde qui entremêle récits, poèmes, chansons, photographies... > un hymne vibrant aux vivants et aux morts
LE LIVRE “Dâh” est un terme khmer qui désigne le “sein”. Il s’agit aussi d’un verbe qui signifie “dénouer”, “libérer”. Dâh, dans la nuit khmère, de Christophe Macquet, est composé de 108 textes (proses et vers) et de 108 photographies. À travers une narration éclatée, où circulent plusieurs avatars du “je” de l’auteur (Avine, Archibald...), Christophe Macquet évoque sa vie, ses nombreux voyages (en Amérique du Sud et en Asie notamment), son rapport au Cambodge où il vit, le décès de sa mère, son enfance picarde. L’ensemble est “tressé” en des sortes de “guirlandes cambodgiennes” où s’entremêlent récits, poèmes, chansons, citations, photographies, fragments de littérature khmère. Livre-monde, livre-labyrinthe, Dâh est avant tout un magnifique livre sur la mémoire, un hymne vibrant aux vivants et aux morts.
L’AUTEUR Christophe Macquet est né à Boulogne-sur-Mer en 1968. Il vit actuellement au Cambodge, où il travaille comme traducteur littéraire (khmer-français, français-khmer). Il poursuit parallèlement un travail littéraire et photographique qui a donné lieu à plusieurs publications, notamment aux éditions Le Grand Os (Toulouse) : KBACH (2012), Tchoôl ! (2013), La Leyenda de Amancay : récit bicardiaque (2017). Plusieurs extraits de Dâh ont été publiés dans le revue de poésie Catastrophes en 2020. DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
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EXTRAIT 1 107. Frontières – Kerala, octobre 2015
Ce n’est pas une réinjection ce n’est pas un hymne à la nuit. La mer est une paroi les chiens sont une vis sans fin. Ce méditant physique n’est qu’un autre de mes bouffons sachez que je suis sans respect et sans espoir pour lui. J’ai pratiqué au moins trois formes de ventriloquisme d’où l’effet de miroir métallique sur le sable mouillé. Il s’agit d’un homme roux il marque les frontières, c’est tout.
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EXTRAIT 2 20. Toast au Bokor – Kep, juin 2013
Ô Bokor ! ô Bokor ! tout rouge ! tout rouge ! un incendie là-bas sur le Bokor ! en 1922 ! dans la mer à mi-cuisse ! O ! A ! v'là les soldats ! une bouteille de rhum à la main ! ô-Bokor-incendie ! ô-Bokor-vieil-ascète ! ô-Bokor-ô-zébu ! ô-zébu-vieille-assiette ! je titube (je vois double) ! en 1922 ! j'essaie de faire attention à la mienne, d'assiette ! ô-Bokor-ô-la-bosse ! ô-zébu-z’en-peux-plus ! baba-Boby-OVNI ! une bouteille de rhum à la main ! et YOP ! je cherche une issue digne ! marque déposée Esquimau ! exposition coloniale à la Porte Dorée (le vagin en khmer) ! au bois de Vincennes (où je la doigtais parce que je l'aimais) ! toute nue ! toute rouge ! là-bas ! v'là les soldats ! je cherche une issue digne ! et YOP ! ô faux rythme du cor / beau je te conterai l’histoire du miséricor / dieux qui prit nouvelle existence / comme bodhisatt / va du port de Boulogne-sur-Mer ! O ! A ! là-bas ! Kanyakubja ! baba-Boby-OVNI ! baba au rhum ! je cherche un p'tit bonhomme ! hélipotent comme le Bouddha ! ventriporté comme un Norodom ! en 1922 ! l’année où le vénérable Krâm Ngoy Chrysostome ! l'année où Sihanouk l'exquis mot ! l'année où Sihanouk mister Spock ! l'année où Sihanouk roi Spoutnik ! je lève la jambe ! j'attrape mon talon gauche avec la main qui ne tient pas la bouteille ! je ressemble à Shiva ! je perds l'équilibre et je m’effondre dans les vagues !
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EXTRAIT 3
3. Trognin de Sogne Avine, avec son compagnon de route, Trognin de Sogne frontière (j'avais tapé fontrière). Avine, avec son compagnon de route, Trognin de Sogne les hommes, l'histoire du suicide de Brodel, la femme-sorcière (j'avais tapé soricière).
Avine, avec son compagnon de route, Trognin de Sogne sueurs froides (j'avais tapé forides). Avine, avec son compagnon de route, Trognin de Sogne dans la nuit (j'avais tapé nuti) khmère.
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55 pages Format 29,7 / 10,5 cm Reliure : Dos carré collé cousu Impression sur papier couché 135 gr Couv. 2 rabats : papier Rives 235 gr ISBN : 9782917486740 Prix : € 15 / CHF.- 20 Parution : septembre 2021 Rayon : Poésie
À plus d’un titre 66 chemin de Bande La Curiaz 73360 LA BAUCHE aplusduntitre69@orange.fr www.aplusduntitre.org
ÉCRINS Tronchon de Martin Cet ouvrage est un recueil de poèmes écrit par un très jeune auteur de 17 ans, sa plume sensible et belle nous invite à voyager dans les pensées et les émotions qui le traversent. La grande maturité et l’élaboration de cet écrin délicat sont loin des stéréotypes que nous apposons trop facilement aux nouvelles générations d’écrivains. Martin propose une poésie délicate et puissante, une poésie écrite et à travers son prisme il offre un regard personnel sur le monde. À travers ses doutes et sa détresse, il questionne le sens des choses ou leur absurdité sans nous entrainer dans une noirceur de romantique. Martin est un poète, il n’a pas choisi une posture ni chercher un style, il est poète et surement né avec cette qualité. L’esthétique de la syntaxe et des mots agencés est une réponse antidote au poison que la lucidité distille lorsque des sujets graves sont abordés comme l’esclavage des enfants au travail et notre responsabilité de consommateur. Il nous invite à cheminer à travers des images et des thèmes qui le touchent sans chronologie ni hiérarchie, une sorte de foisonnement qui s’impose à lui et compose nos vies contemporaines. Le talent des poètes est bien de faire supporter la douleur de l’existence en l’éclairant d’une beauté que parfois nous pourrions oublier, il réveille les consciences et invite à nous reconstruire des paysages humains.
Martin Tronchon est né à Paris en 2000. Depuis l’enfance, il est amoureux des mots des images et de la musique. Guitariste et mélomane il est sensible à toutes les musiques : du rap américain à Jean Ferrat en passant par les Doors. Il aime sa Gibson, la guitare andalouse, ses amis et jouer de la musique en groupe. Écrivain en herbe, il écrit des poèmes depuis l’école et gagne le concours de nouvelles Étonnants Voyageur dans ses année de collège. Il est lauréat du concours poésie en liberté en 2018. Il décéde à Rome dans un accident, il venait d’avoir 19 ans. Extrait de L’Ourouboros N°1 Il écrit l’année de ses 17 ans le recueil Écrins que nous publions aujourd’hui.
Certains instants s’attardent sur nos
chemins tangibles De ceux que l’on retrace À l’encre halluciné de la mémoire Des secondes chavirées dans la bourrasque des esprits Maquillées au fard blême dans le silence des songes C’est de ces moments là Que je suis venu vous parler Ceux qui roulent leur chanson dans nos voix avides Et nos corps tout entiers Écrins de poésie À la renverse Tout est question de métrique Paradis linéaires, courbes vertigineuses Osons le décalage Pour engendrer le trouble Plaisir de sentir les certitudes crouler Sous le poids immense Des mondes hypothétiques
Le songe ou l’artifice
J’avais cette nuit là l’humeur du verre de
trop Seul et soûl, debout sur le trottoir Je m’en suis allé faire un tour Dans la couleur profonde des heures rouges et noires Les yeux à la dérive dans l’épaisseur du temps Je me suis accoudé au parapet du monde Et je l’ai vu difforme et fascinant Dans le sourire fracassé des anges J’ai dansé la brûlure des soleils bleus Dans mon ballet d’escarres Laissant les astres exfoliés Estamper leurs graphismes Le long de mes chairs racornies Je me suis réveillé la tête lourde sur le trottoir d’en face Les yeux salis
Distribution pour la France : SERENDIP LIVRES : 10, rue Tesson 75010 Paris - contact@serendiplivres.fr Fax : 09 594 934 00 /// tél. : 01 40 38 18 14 - gencod dilicom : 3019000119404 Distribution et diffusion pour la Suisse : Éditions D'en bas - Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne Tél. +41 21 323 39 18 /// Fax. +41 21 312 32 40 - www.enbas.net
Abdellatif Chaouite
Chaleur Patio de mémoire
À plus d’un titre 66 chemin de Bande La Curiaz 73360 LA BAUCHE aplusduntitre69@orange.f r www.aplusduntitre.org
Chaleur Patio de mémoire d’Abdellatif Chaouite
Éditions À plus d’un titre
Format 17 par 22 cm Pages 330 Reliure : dos carré cousu broché ISBN : 9782917486757 Prix : 22€ / CHF.- 30 Parution : septembre 2021 Rayon : Sciences Humaines MOTS CLEFS : Langue et Langages – récit philosophique
Ce magnifique ouvrage poétique et philosophique explore la langue et plus précisément les langues, celles qui parlent et se parlent, en rémanences, ressentis et rêveries méditatives. Le fil de la pensée, de la langue parlée ou écrite, comme celui des souvenirs, métaphore du fil de l’eau qui de la source à l’océan est transformation permanente. Ces langues tracent les chemins de traverse des unes aux autres, comme des cours d’eau tumultueux qui s’alimentent de multiples ruisseaux. L’auteur nous propose deux textes qui s’entremêlent, qui cheminent en résonances, en flux ou en fragments à travers deux contextes. L’un de près, suscité par la proximité de la mort rôdeuse puis faucheuse, l’autre de plus loin dans le temps et dans l’espace. Délibérément, ils se sont croisés en flots de souvenirs, réminiscences et pensées volantes. Les poèmes comme des respirations viennent fragmenter ces textes vertigineux, les ponctuer de quelques blancs où l’espace se dilate et propose au lecteur une forme de divagation plus lente, un souffle, une surface apaisée comme celle d’un lac. L’auteur nous invite ainsi chaque fois, comme dans une nouvelle boucle, vers une nouvelle source et le sens des mots, des pensées reprennent un déroulé, se rapprochent et s’éloignent dans une même danse, un maillage délicat, une dentelle précise et à la fois un foisonnement riche et précieux. La pensée élaborée d’Adellatif Chaouite, ce cheminement intime qu’il nous propose à travers ses langues est aussi une invitation à prendre la route, à créer, construire et reconstruire notre propre langue, à acquérir une forme de liberté et d’autonomie de penser, à dessiner un imaginaire nouveau, multiple commun et pourtant singulier.
Abdellatif Chaouite est né Marrakech de parents amazighs de la vallée de l'Ourika. Il est docteur en psychologie, antropologue, rédacteur en chef de la revue Écarts d'identité : https://ecarts-identite.org/ Écarts d’identité Migration - égalité - interculturalité Le titre Écarts d’identité – le mot “Écart” étant l’anagramme de “Trace” – est emblématique de la position de la revue dans un questionnement critique sur les modalités de rencontres des populations immigrées avec la société d’accueil et les processus de construction d’un avenir commun qui ne se fond ni dans l’imaginaire de la confusion, ni dans celui de la dispersion. La question de l’intégration est, à ce titre, révélatrice de ce qui travaille profondément l’ensemble du corps social. Dès lors, la revue Écarts d’identité se donne pour objectif d’animer le débat sur les questions de l’émigration/l’immigration et de l’intégration. Sa ligne éditoriale fait dialoguer de manière vivante analyses et témoignages de chercheurs, de praticiens associatifs et professionnels, et d’acteurs concernés par l’expérience de l’immigration. Dans les interstices de ces dires – du penser, du vivre et du faire – la revue contribue à saisir les différents mobiles qui animent, conflictuellement, cette finalité socio-politique appelée Intégration.
Bibliographie : Chaleur - Patio de mémoire est le deuxième livre publié aux éditions À plus d'un titre après : Zyada - Le livre du couchant, En 2015 Abdelatif Chaouite à co-écrit avec Azouz Begag Écatrs d'identité aux édition du Seuil 1990 -
Enfances Maghrebines (sous la direction de A. Chaouite et M. Dernouny). Casablanca, Afrique-Orient, 1987 L’interculturel comme art de vivre, L’Harmattan, 2007 Imaginaire interculturel, Déviation et dérives, l’Harmattan, 2011 Nul n’attend l’étranger, l’étranger est seul a attendre. Coédition Séguier (Paris)/La Croisée des chemins (Casablanca), 2011 Mémoire de l’accueil des étrangers (ss. dir. A. Chaouite), Lyon, La fosse aux ours, 2014. Pour une politique de la Relation, collectif, Lyon, La Maison des Passages, 2015.
Abdellatif Chaouite est co-fondateur de l’Institut pour une Politique de la Relation : https://politiquedelarelation.fr/ : L’immense richesse du livret Pour une Politique de la Relation – Quel monde désirons-nous ? est de participer aux réflexions sur les enjeux « culturels/interculturels » du monde contemporain et de donner à voir des pratiques interculturelles que réalisent des associations et des artistes. Les signataires du Manifeste « Pour une Politique de la Relation » partagent toutes et tous l’idée que l’invention du monde est une alchimie permanente où rien n’est fixé, rien n’est figé, tout est vivant. Mais il y a des urgences car comme le dit Patrick Chamoiseau : « de vieilles ombres sont de retour et nous fixent sans trembler ». C’est pour répondre à ces vieilles ombres que nous devons construire une culture du métissage. Dans son article Être-au-Tout-Monde, nos héritages, Abdellatif Chaouite que l’on retrouvera dans le n°7 de Critica Masonica ajoute : « mille voix s’élèvent de part ce monde pour dire les complexités, les entremêlements de nos héritages et leur devenir Rhizome, les connectant suivant des lignes d’une déterritorialisation généralisée (économique, sociale, écologique, culturelle et politique). »
Filmographie : Documentaire Les mots de l’islam volet 3 Abdelatif Chaouite : Les "cinq piliers" de l'islam : producteur ISERL (Institut Supérieur d ‘Etude des Religions et de la Laïcité)
Distribution pour la France : SERENDIP LIVRES : 10, rue Tesson 75010 Paris - contact@serendip-livres.fr Fax : 09 594 934 00 /// tél. : 01 40 38 18 14 - gencod dilicom : 3019000119404 Distribution et diffusion pour la Suisse : Éditions D'en bas - Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne Tél. +41 21 323 39 18 /// Fax. +41 21 312 32 40 - www.enbas.net
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Les cahiers de poésie
Salah Oudahar
Les témoins du temps et autres traces
Éditions À plus d’un titre
Collection : Les cahiers de poésie
Format 21 par 29,7 cm Pages 110 Reliure : Dos carré collé cousu Impression : sur papier couché 135 gr Couv. 2 rabats : sur papier Rives 235 gr ISBN : 9782917486726 Prix : € 15 / CHF.- 20 Parution :septembre 2021 Rayon : Poésie
Les témoins du temps et autres traces de Salah Oudahar Le poète déroule un récit éclaté sur plusieurs dimensions dans une trame serrée autour de la question de l'identité. Celle-ci est déclinée à travers ses différents attributs maintenus sous une oppression et une négation séculaires, valeurs, langue, histoire et territoire semblent subir dans un mouvement de reflux une désertion qui prépare à son anéantissement. Serions-nous devant l'irréversible ? L'inerte et le vivant sont sollicités dans un soliloque évocateur qui sonde la mémoire et interroge le destin. Des mots ruisselants de poésie et de sens brisent le silence de la pierre, de la terre et de la mer pour témoigner du passé, oublié, nié ou perverti par les circonvolutions de l'histoire et l'arbitraire des hommes. Le récital aurait pu aussi s'intituler "De quelles vérités sommes-nous fait ?", car le voyage auquel nous convie l'artiste est une introspection sur nous mêmes, ce que nous fûmes et ce que nous sommes devenus à notre insu. Les pierres antiques parlent, racontent et font méditer ceux qui les observent. Salah Oudahar les côtoie dès son premier éveil à la vie, elles font partie du décor de son enfance, elles captivent sa sensibilité. Il s'empare de leurs murmures et pénètre le mystère du temps qui passe qu'elles portent dans leur silence éternel. Que reste-t-il des temps héroïques plein de gloires et de promesses ? Un vol de mouette au-dessus des plages muettes ? Des pierres figées dépouillées de leur histoire par l'indifférence générale qui les condamne à devenir poussière?des rêves en ruines délaissés par des hommes jadis libres ? Une mer qui n'appelle qu'aux départs ? Tous les combats seraient-ils vains quand la souffrance, l'exil et l'errance pèsent sur les jours présents et menacent ceux à venir ? Que vaut un retour d'exil quand la rupture est déjà consommée ? L'aède déclame son ire et sa douleur, mais ne se résigne ni à l'impuissance ni à l'abandon. La pierre, la terre, la mer, les hommes et les femmes de son pays lui collent au verbe dans un monologue qui rejette toute tentation de renoncement par humanité et amour de la liberté hérités de ses ancêtres. Mokrane Gacem .
Salah Oudahar est poète, metteur en scène, comédien, diplômé des sciences politiques, originaire des Iflissen/Tigzirt en Kabylie maritime. Il a enseigné à l’Université de Tizi-Ouzou jusqu’au en 1992, date à laquelle il a quitté l’Algérie pour s’établir Strasbourg où il développe depuis un travail au croisement de la recherche, de la création artistique, de l’action culturelle, sur les questions d’histoire et de mémoire. Il a fondé notamment, avec Mokhtar Benaouda, le collectif de théâtre « Vibra- tions algériennes » (1995-2000), laboratoire de création, de diffusion, de débat et d’échange- spectacles, mises en espaces, lectures, rencontres...- sur les écritures algériennes. Il a crée l’atelier de théâtre « Mémoire et citoyenneté » (1997-2003) sur les thématiques des mémoires coloniales, post coloniales et de l’immigration, collaboré avec le Centre européen de la jeune création/ Théâtre des lisières (1995-2003). Il a organisé de nombreux évènements culturels, des séminaires et des col- loques, crée et monté des spectacles, dont « Dialogues d’Alsace et d’Algérie » de Joseph Schmittbiel, « Marianne et le Marabout « de Slimane Benaïssa, « Vibrations algériennes 1 et 2 » montage de textes d’auteurs algériens, « Ecrire dans la guerre/ Kateb Yacine et le 8 mai 1945 » avec Pascale Spengler du collectif de théâtre les Foirades, « Matoub Lounès et les siens » « Par-delà les murs », (performance poétique, chorégraphique, musicale) « Les témoins du temps », exposition photos/textes, récital poétique et musical sur l’enfance dans la guerre, les thèmes de la migration, des traces, des ruines... Il a dirigé avec Joël Isselé un ouvrage collectif « Tomber la frontière ! », l’Harmatan 2007 (pour le festival Strasbourg-Méditerranée 2007. Il est membre fondateur (1999) , Directeur artistique du Festival Strasbourg- Méditerranée et Président de la Cie (de théâtre et de danse) Mémoires vives.
Distribution pour la France : SERENDIP LIVRES : 10, rue Tesson 75010 Paris - contact@serendip-livres.fr Fax : 09 594 934 00 /// tél. : 01 40 38 18 14 - gencod dilicom : 3019000119404 Distribution et diffusion pour la Suisse : Éditions D'en bas - Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne Tél. +41 21 323 39 18 /// Fax. +41 21 312 32 40 - www.enbas.net
É DIT IONS LURLURE
PARUTION SEPTEMBRE 2021 Milène Tournier
Je t’aime comme
l
JE T’AIME COMME Milène Tournier Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 20 euros Format : 14 x 21 cm Nombre de pages : 156 ISBN : 979-10-95997-36-8
> accueil enthousiaste de L’Autre jour, son précédent livre > une déclaration d’amour à la ville moderne > réenchanter notre environnement par la poésie
> LE LIVRE Construit sur le double leitmotiv des termes Aimer et Comme, le nouveau recueil de Milène Tournier est une formidable déclaration d’amour au “tout-ordinaire” qui constitue l’âme de la ville moderne : ses lieux (“Je t’aime comme une banque”, “Je t’aime comme une bibliothèque”, “Je t’aime comme un salon de tatouage”...) mais aussi ses objets, ses usages ou ses emblèmes (“Je t’aime comme une gargouille”, “Je t’aime comme une manifestation”, ”Je t’aime comme un pigeon”...). Le regard de la poète, qui voit tantôt avec les yeux de la passante, tantôt avec ceux de l’enfant rêveur ou encore avec ceux de l’amoureuse transie, agit ici comme un puissant révélateur : le banal qui fait partie intégrante de la ville moderne ne l’est aussi que parce que nous ne savons pas – ou plus – le voir. L’écriture de Milène Tournier se dote ainsi d’un pouvoir quasi-performatif : il s’agit rien moins que de réenchanter notre environnement par le verbe poétique. L’auteure a voulu préserver l’acte, étrange et sublime, de la déclaration d’amour – non seulement aimer mais le dire – dans son versant le plus excessif, considérant que “Je t’aime” contient, implicitement, un “J’aime tout”. La construction répétitive et analogique du recueil (“Je t’aime comme...”), à l’inverse de créer un effet de monotonie ou d’épuisement de ses sujets, met ainsi plutôt en évidence les beautés fragiles, fugaces, mélancoliques des choses, des lieux et des êtres qui les habitent. On retrouve dans Je t’aime comme la sensibilité et l’originalité de l’auteure de L’Autre jour (Lurlure, 2020), qui confirme avec ce recueil qu’elle est l’une des voix montantes de la poésie contemporaine française. DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
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> L’AUTEURE Milène Tournier est née en 1988. Elle est docteure en études théâtrales de l’université Sorbonne Nouvelle. Elle a déjà publié Et puis le roulis (éditions Théâtrales, 2018), Nuits (La P’tite Hélène, 2019), un livret, Poèmes d’époque (Gros textes / « Polder », 2019) préfacé par François Bon, qui écrit à son propos : “Pour moi c’était d’évidence. On avait affaire là à une écriture majeure.” Elle apparaît dans l’anthologie Le désir en nous comme un défi au monde, publiée par les éditions Le Castor astral (février 2021). Les éditions Lurlure ont publié en octobre 2020 son premier recueil de poésie, L’Autre jour. Milène Tournier s’intéresse également à la littérature en lien avec les arts numériques, et élabore des poèmes-vidéos diffusés sur Youtube (https:// www.youtube.com/channel/UCiGj9AbLGsbPr4azkClDWfA ).
> À PROPOS DE L’AUTRE JOUR (Lurlure, 2020) : PRESSE / LIBRAIRES
“Un recueil d’une grande beauté, d’une profonde justesse.” Xavier Houssin, Le Monde des livres “Un équilibre miraculeux se produit à tout instant entre l’imaginé, le parlé, le pensé, le phrasé, le senti, le vu, formant ainsi un tamis de possibles qui permet au texte d’infuser et de ruisseler sans contrainte.” CLARO, Le Clavier cannibale “En fait, je connais peu de textes aussi bouleversants que ces ‘Poèmes de famille’, par quoi Milène Tournier nous fait entrer dans son livre.” Georges Guillain, Les Découvreurs
Aurélie Garreau Librairie Le Monte-en-l’air (Paris)
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EXTRAIT 1 JE T’AIME COMME UN SALON DE TATOUAGE
Je t’aime comme être à soi-même sa propre trace. Je t’aime comme peau vierge et mythe, je t’aime comme se faire tatouer sur les muscles Johnny et choisir quelle image dans Google photos. Je t’aime comme un tatoo tribal, je t’aime en plein milieu des spirales. Je t’aime comme un salon de tatouage, presqu’aussi bcbg qu’un de coiffure. Je t’aime comme un tatouage, une petite encyclopédie intime à fleur de peau. Je t’aime comme le petit bleuet sur la peau du biker. Je t’aime comme se demander si un tatouage vieillit, comme aux façades se décolorent les anciennes enseignes. Je t’aime comme petite sérigraphie de carne. Je t’aime comme les peaux-ardoises, comme les petits tableaux noirs de la boucherie disent : Label rouge, veau élevé sous la mère. Je t’aime comme un tatoo de téton. Je t’aime comme un petit panorama de paume, pour juste soi. Je t’aime comme faire de sa peau une chronique du monde : tatoo Raoult, tatoo Maradona ou Notre-Dame en flammes. Je t’aime autobiotatoographie.
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EXTRAIT 2 JE T’AIME COMME UN PIGEON
Je t’aime comme l’immense palpitation de tous les pigeons ensemble. Je t’aime comme le pigeon dodeline sa tête et déhanche la ville. Je t’aime. Le pigeon bouge sa tête parce que ses yeux sont immobiles. Comme deux petites pierres. Et il doit bouger la tête toute pour juste l’œil. Je t’aime comme un grand pigeonnier, le toit des gares. Je t’aime comme un pigeon gris pluie, et pas le chatoyant du perroquet. Je t’aime comme le pigeon de gouttière s’entiche de la mystérieuse et hautaine chouette. Je t’aime comme le canari, derrière ses barreaux dorés, voit passer dans le ciel pigeons et tourterelles en vols joyeux. Je t’aime comme les pics anti-pigeons sur les têtes des statues et en bas le mobilier urbain pour pas les SDF. Je t’aime, c’est apprendre à s’envoler et apprendre à redescendre. Je t’aime comme la vieille aux pigeons. Je t’aime comme une solitude et le cercle, à ses pieds, de pigeons et miettes de pain. Je t’aime comme roucoulades de pigeon à tourterelle. Je t’aime comme la fable tendre des deux pigeons, au rebord de la fontaine.
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Éditions du Canoë
2020
Réimpression
Adonis / Fadi Syrie un seul oreiller pour le ciel et la terre
Entretiens d’Étretat – Chaillou / Roubaud
Adonis
poèmes d’Adonis sur des photographies de Fadi Masri Zada
Éditions Éditions du du Canoë Canoë
Fadi Masri Zada
Considéré comme l’un des plus grands poètes vivants, Adonis, né le 1er janvier 1930 à Qassabine au Nord de la Syrie, obtient la nationalité libanaise en 1962 après avoir été emprisonné pour son appartenance au parti nationaliste syrien. Fondateur de plusieurs revues de poésie où il traduit en arabe Baudelaire, Henri Michaux, Sain-John Perse, il cherche le renouvellement de la poésie arabe contemporaine. Après la guerre civile libanaise, il s’établit à Paris en 1985. Les merveilleux poèmes qui accompagnent les photos de Fadi sur la Syrie, pays martyrisé par une guerre sans fin, sont un hymne à la vie.
Oui, il est possible d’alléguer Qu’à Alep dans l’espace et le temps
Format : 12 x 18,5 cm Pages : 320 240 photos couleur de la Syrie et 240 poèmes d’Adonis traduits en français par Aymen Hacen etécrits à la main en arabe par Adonis Prix 28 € ISBN : 978-2-490251-20-9
Des océans d’étranges rencontres Entre l’éternel et l’éphémère.
Chaque jour,
Ces poutres se lèvent et continuent leur tâche : Ouvrir des brèches dans les murs du ciel, Le ciel est leur plus grande prison.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
À la mosquée des Omeyyades l’allure d’un chevalier qui dort dans le lit De sa blessure. Cependant que chacun de ces deux enfants Assure en disant : Je ne me réveillerai dans un autre lit Qu’amoureux ou aimé.
Le mur de la mosquée des Omeyyades, Damas - La vielle ville – 1999
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« Nulle autre que l’éminence dans mon espace » Disent ces poteaux. Ils disent aussi : « Je suis les images qui se demandent où est le sens Et je suis le sens qui brise Les chaînes d’images. »
La ville de Quanaouate, Soueïda – 1996
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Le soleil est arrivé dans le théâtre : La lumière ne se contente pas d’éclairer l’obscurité. Il veut également Ajouter à l’ombre Une autre ombre amicale.
Théâtre de Bosra, Bosra Al Sham
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Amis, entendez-vous Le bruit de la pierre Et son écho dans l’histoire ? Et ce dallage que votre quotidien pave Que vous dit-il ? Vous êtes deux, Et je perçois une troisième personne intruse parmi vous, Tantôt boitant sur le dallage, tantôt grimpant les murs. C’est le temps arabe.
Théâtre de Bosra, Bosra Al Sham – 1994
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Est-ce que les œuvres qui restent du passé Sont moins attirantes que le passé lui-même ? Dans les deux cas, Nous pouvons dire : Que le ciel est moindre Et que la terre est immense.
Palmyre — 1997
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Sous cet arc Une histoire riche, longue, Guerre et paix, Art et culture. Voilà que passe un oiseau Rescapé de la balle d’un sniper. Mais la balle a atteint sa compagne À son aile gauche. Il n’arrive pas à voler tout seul, Le voici attendant sa convalescence Afin qu’ils poursuivent ensemble leur dialogue amical Avec l’espace.
Arc de Triomphe, Palmyre — 1998
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essais
Stridences en conjoncture trouble, notre situation historique Par Sophie Wahnich, photographies de Serge Dignazio Nous vivons en France une époque politique trouble et pleine de stridences, mais aussi bien ce trouble que ces zébrures du temps ont une histoire qu’il convient de restituer pour comprendre ce qui nous arrive et relever les défis politiques que nous avons désormais devant nous. La crise écologique, sanitaire, sociale et démocratique a mis en scène les vieux démons de notre histoire mais fait aussi émerger une capacité neuve à proposer des formes de vie, une nouvelle conception de l’égalité, une nouvelle attention à la planète. Ce texte est une invitation à continuer de déboutonner nos cerveaux pour les faire venir sans ignorer les efforts passés, les impasses et les chausses trappes. L’expérience des mouvements sociaux, des gilets jaunes, puis la résistance à l’art de mentir des gouvernants en période de Covid permettra peut être de rêver un nouvel esprit démocratique et de penser une stratégie pour le faire venir. L’auteur Sophie Wahnich est historienne de la période révolutionnaire et directrice de recherche en science politique au CNRS. Elle fait confiance aux voix des fantômes révolutionnaires pour donner de bons conseils. Excès collection Voix publiques La collection Voix publiques intervient dans l’espace public démocratique à l’articulation des arts, des savoirs et des expériences, avec des gens qui ont encore l’impertinence de penser qu’ils peuvent s’autoriser à penser. Les textes y sont brefs mais pas trop, sérieux mais pas trop, homogènes mais pas trop. format : nombre de pages : impression : tirage : date de parution : ISBN : prix : distribution :
205 x130 mm 200 numérique N&B 500 mai 2021 978-2-9557368-8-3 10€ Serendip-Livres
Extrait 1 : En 2010, une circulaire déclarait que tous les opérateurs de l’Etat, y compris les universités et les organismes de recherche devaient « participer à l’effort de maîtrise des finances et de l’emploi public dans des conditions identiques à celle de l’Etat ». En langage ordinaire, explicite, cela veut dire qu’un emploi sur deux ne sera pas renouvelé. Moins de médecins, d’infirmières, de professeurs, de chercheurs, de théâtres publics, de scènes publiques, de culture. (…) Moins d’argent dépensé pour faire vivre les piliers de la vie démocratique d’après 1945, d’après le nazisme, d’après la collaboration. Les services publics fondateurs de l’unité du territoire, de l’équité sociale, de l’égalité des chances éducatives, mais aussi garants de l’inventivité, de la créativité encore protégées par un pacte social original, tout cela devenait progressivement du passé. Changement de régime par glaciation progressive. La raison procédurale chiffrée fait la nique à la raison sensible. La pensée de l’incommensurable s’évanouit dans le calcul du retour sur investissement. (…) La réforme de l’État ne date cependant pas de cette gestion budgétaire et comptable de 2012, mais de la LOLF votée en 2001, et qui a modernisé le cadre financier de la vie politique française. Cette modernité a consisté à transformer l’État-ministère et bureaucratique décrit par Max Weber en État-entreprise. Le manager remplace donc le bureaucrate. Ce dernier appliquait d’une manière parfois tatillonne les décisions politiques. Le manager subordonne les décisions politiques aux dites contraintes budgétaires. (…) Or ce qui a permis de faire entrer la LOLF dans les mœurs de la fonction publique et des ministères est sa dépolitisation. Le slogan qui a accompagné sa mise en œuvre dans les séminaires, formations, intranet était le suivant : « la LOLF “n’est ni de droite ni de gauche” » slogan applaudi aussi bien par les bancs du côté droit que du côté gauche. Ce « new public management », outil technique de l’ordo-libéralisme européen s’accompagna d’une novlangue : performance, gouvernance, Benchmark, pilotage, stratégie, objectifs opérationnels
etc. Plus la novlangue a pénétré, plus cette conception de l’effacement du politique s’est naturalisé et plus la frontière entre la droite et la gauche s’est affirmée. Ni droite ni gauche donc. Il s’agit bien d’une conjoncture. Extrait 2 : Lorsque Saint-Just au printemps de l’an II (1794) referme la lutte des factions, il est convaincu qu’on ne peut gagner une révolution avec les seules lois de contrainte et la seule « machine à gouvernement », il en appelle aux institutions civiles qui, autour de noyaux de communautés affectives, permettront de consolider l’art de vivre révolutionnaire, l’amour de l’égalité, de la liberté, et fonderont enfin la patrie comme « communauté des affections ». Emmanuel Macron a réussi à fabriquer une machine à gouvernement, mais il ne peut compter sur cette communauté des affections. Ceux qui ont montré leur vaillance civique en soignant, cousant, en enseignant vaille que vaille, en faisant la classe à leurs enfants, en soutenant leurs vieux parents isolés, en distribuant des paniers d’alimentation aux plus démunis, en logeant ceux qui n’avaient pas de logement, sont opposés radicalement à ce gouvernement. Or paradoxalement la crise du Covid a fait redécouvrir le pire comme le meilleur, la délation mais aussi « une société de secours réciproques ».
Déclaration des droits des peuples terrestres et du vivant Affiche illustrée (Collectif)
Les peuples terrestres sont convaincus que le déni et le mépris des droits protecteurs de l’universelle humanité et du vivant produisent, aujourd’hui comme hier, les malheurs de notre monde. Ils ont donc résolu d’exposer dans une nouvelle déclaration fondatrice ces droits inaliénables. Chacun.e aura à répondre de ses actes devant ce texte ; les citoyen.ne.s pourront s’y référer pour défendre les garanties de toute société humaine et ne plus jamais se laisser opprimer. C’est pourquoi les peuples terrestres proclament solennellement cette déclaration des droits des citoyen.nes, des humains et du vivant.
Celle que vous allez lire a vocation à circuler et à offrir un texte pour réapprendre à lire notre fondement ; des gilets jaunes, déjà, nous y avaient invités en inscrivant l’Article 35 et son devoir d’insurrection sur leur dos. Les enfants de 1789 à 1792 apprenaient à lire dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Aussi, chacun la connaissait par cœur et les constituants réactionnaires qui firent régresser le texte constitutionnel après la terrible répression anti révolutionnaire du 17 juillet 1791, n’osèrent pas toucher au texte de la déclaration. Le monde ne tient que sur le souffle des enfants qui étudient, dit le Talmud ; gageons que notre monde pourra tenir sur le souffle des enfants qui apprendront à lire leurs droits dans cette réécriture de la déclaration radicale de 1793.
Les auteurs Ceux et celles qui ont participé à l’écriture de cette déclaration l’ont fait en période de confinement, le soir, à la veillée, sur Skype, en tant qu’être humain, femme, mère, homme, père, compagnon, fille, sœur, fils et frère, et pas en fonction de leur métier – politique de l’amitié et communauté des affections. Il n’empêche que tous ces ami.e.s avaient des professions dites « intellectuelles » ou « artistiques », ou encore en formation intellectuelle comme étudiante. La psychanalyse, l’art dramatique, la recherche en histoire, l’art d’être lycéen.ne ne sont qu’une part, sans doute, mais non négligeable de ce qui a « écrit » en chacun de nous. Tou.te.s ont trouvé que ce confinement offrait l’opportunité de penser un désir diffus de contrôle politique sur nos devenirs terrestre, humain, vivant, mais aussi de chercher les outils qui empêcheraient de faire de n’importe quelle revendication régressive pourvu qu’elle soit majoritaire, un must. Et puis, il y avait toutes ces libertés publiques fondamentales et tous ces droits individuels qui étaient grignotés au nom de la sécurité, du danger terroriste, sanitaire, climatique…
Chaque article peut faire l’objet d’une affiche, d’une vidéo virale, être lu comme un poème qui dans l’obscurité saurait chasser la nuit. Ramener la foi en l’impossible, ici maintenant, partout.
Excès collection voix publiques La collection Voix publiques intervient dans l’espace public démocratique à l’articulation des arts, des savoirs et des expériences, avec des gens qui ont encore l’impertinence de penser qu’ils peuvent s’autoriser à penser. Les textes y sont brefs mais pas trop, sérieux mais pas trop, homogènes mais pas trop.
Certes, il existe déjà des déclarations, celle de 1948, universelle dit-on, celles de notre bloc constitutionnel français, mais qui les connaît ? Elles sont sans souffle comme l’installation du texte de 1789, séparé de sa rythmique, à la station Concorde de la ligne 12 du métro de Paris…
Article 1. Le but de la société est le bonheur commun. Le gouvernement est institué pour garantir la jouissance des droits imprescriptibles attachés à tout être humain et à l’ensemble du vivant, qu’il fût ou non terrestre. Ces droits sont l’égalité, la liberté, la santé, l’éducation et la sûreté. Article 2. Tous les êtres humains naissent et demeurent égaux en droit et en responsabilité. Article 3. Tout individu est libre d’aller et venir comme bon lui semble et doit pouvoir s’installer dignement dans le lieu de son choix sur la terre. Article 4. Tout le vivant dispose de droits qui doivent être garantis et respectés. Article 5. Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures.
format : impression : tirage : date de parution : ISBN : prix :
60x80 cm numérique couleur 500 mai 2021 978-2-9557368-7-6 10€
Argumentaire
Vers un musée radical En librairie Mai 2021
Réflexions pour une nouvelle muséologie
Claire BISHOP avec des dessin de Dan PERJOVSCHI
omment les musées d’art contemporain peuvent-ils assurer leur mission politique à l’heure de la mondialisation et des restrictions budgétaires drastiques auxquels ils doivent faire face ? En creux, comment peuvent-ils aussi surmonter le choc pandémique qui touche le monde depuis 2020 ?
C
Isbn : 979-10-92305-70-8 Prix de vente public : 14 euros ttc 92 pages, broché, 15x21 cm
Claire Bishop s’intéresse à trois musées européens (le Van Abbemuseum d’Eindhoven, le Reina Sofia à Madrid et le Musée d’art contemporain Metelkova à Ljubljana) qui ont fait depuis longtemps le choix de se détourner du modèle dominant, consistant à prêter et faire venir des œuvres dans leurs murs, pour utiliser leurs collections et les questionner de différentes manières en mobilisant les mêmes œuvres dans différentes expositions temporaires. Avec des dessins de l’artiste roumain Dan Perjovschi pour souligner son propos, l’autrice nous montre que les musées d’art contemporain ne peuvent pas ou ne peuvent plus se contenter d’exposer les œuvres sans les interroger différemment et partager ces questions avec les visiteurs.
Points forts : également disponible en version eBook
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
• Claire Bishop pour la première fois traduite en français. • Un texte original et fort pour secouer la société et relancer les musées dans un contexte sanitaire, mais aussi politique périlleux. • Un alliance d’un texte majeur et des dessins d’un artiste reconnu internationnalement.
Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Argumentaire
Vers un musée radical
Sommaire Préface Avant-propos I-Repenser les musées d’art contemporain II- Une brève histoire des musées d’art contemporain III- Théoriser le contemporain IV- Remonter le temps au Van Abbemuseum V- Des biens communs au Reina Sofía VI- Le principe de répétition au Msum de Ljubljana VII- Deux modèle du contemporain en dialogue Bibliographie
Les auteurs : Claire BISHOP est historienne de l'art et critique d'art. Elle travaille au CUNY (City University of New York) - Graduate Center. Spécialiste en art contemporain, elle est notamment connue pour ses travaux sur la performance ou les installations. Elle est l'autrice de plusieurs livres majeurs en langue anglaise dont : Installation Art : A Critical History (2005) et Artificial Hells : Participatory Art and the Politics of Spectatorship (2012). Radical Museology, paru en 2013, est son premier livre traduit en français. Dan PERJOVSHI est l’un des artistes majeurs de la scène artistique roumaine et bénéficie d’une reconnaissance internationale. Il a exposé dans de nombreux musées prestigieux (Centre Pompidou, MOMA, Tate Modern…) et manifestations internationales (Biennale de Moscou et Biennale de Venise en 2007, Manifesta en 1998).
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Argumentaire
Australie L’intimité d’un lien (1801-2021) Préface d’Édouard PHILIPPE
En librairie Juin 2021
avec les contributions de Gabrielle BAGLIONE, Cécile CALLOU, Jean FORNASIERO, Julie GOUGH, Jacqueline GOY, Jelina HAINES, Nathalie HARTOG-GAUTIER, Samuel IGLESIAS, Stephen JACKSON, Emmelen LANDON, Lindl LAWTON, Guillaume LECOINTRE, Géraldine LEROUX, Javier PARRAGA, Zoe RIMMER, John WEST-SOOBY
L
e 19 octobre 1800, Nicolas Baudin et son équipage embarquent du Havre pour une expédition hors du commun à la découverte des Terres Australes. À bord, des scientifiques, mais aussi des dessinateurs naturalistes dont Charles-Alexandre Lesueur ou Nicolas Martin Petit. Poussés par une curiosité insatiable, au cœur de cet âge d'or de l'histoire naturelle, ils sont parmi les premiers Européens à dessiner et décrire les animaux, les paysages et surtout les populations rencontrées. Dans l'esprit de ce Voyage aux Terres Australes à la croisée des sciences, des arts et de l’aventure, le Muséum du Havre tire le fil d’une intimité rare et toujours vive entre la ville normande et l’Australie. Les dessins de Charles-Alexandre Lesueur ou de Nicolas-Martin Petit dialoguent ici avec les œuvres contemporaines d’artistes aborigènes et l’éclairage de scientifiques français et australiens.
La saison australienne en France
coédition Muséum du Havre
L’Ambassade d’Australie en France organise AUSTRALIA NOW FRANCE 2021 pour mettre en valeur les liens entre la France et l’Australie lors de manifestations diverses à l’occasion d’une saison australienne, entre juin et octobre 2021.
Isbn : 979-10-92305-77-7 Prix de vente public : 27 euros ttc 192 pages, broché, 19x25 cm
Les liens du Muséum du Havre avec l’Australie sont anciens et très forts. À l’occasion de AUSTRALIA NOW FRANCE 2021, le Muséum présentera l’exposition Australie, l’intimité d’un lien entre juin et novembre 2021. Des objets des collections (objets anciens et œuvres contemporaines) seront présentés. Seront évoqués les découvertes, les rencontres, les environnements, les animaux, les imaginaires…
Points forts : également en version eBook
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
• Un ouvrage qui s’inscrit dans la dynamique AUSTRALIA NOW FRANCE 2021. • Un livre richement illustré avec des contributions françaises et australiennes • Un regard croisé entre représentation occidentale du XIXe siècle et art aborigène contemporain.
Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Argumentaire
Australie, l’intimité d’un lien
SOMMAIRE Préface
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Le Voyage de découvertes aux Terres Australes
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Maire-Ambassadeur
L’étude des mammifères
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pendant le Voyage de découvertes aux Terres Australes (1800-1804) Cécile Callou & Stephen Jackson
1800-1804
Les oiseaux
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de Charles-Alexandre Lesueur CDr. Justin JFJ Jansen
Voyage en Terres Australes
Mapping
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Lindl Lawton
Gabrielle Baglione
Expédition Baudin – Science et politique
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Les enjeux politiques du Voyage aux Terres Australes
Arts et cultures d’aujourd’hui
des liens forts avec le Muséum du Havre
John West-Sooby & Jean Fornasiero
La publication des résultats :
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of the unknown coast
des hommes au service des sciences
p.xx
Choisir et synthétiser les connaissances acquises
Quatre objets aborigènes
G. Baglione
anciens dans les collections
p.xx
p.xx
Gabrielle Baglione
Découvrir, identi昀er, nommer, classer pour expliquer le monde les déclinaisons de la recherche scienti昀que La géologie australienne
p.xx
La culture des Ngarrindjeri
p.xx
Tirer le fil
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J.Haines & E.Trevorrow
L’art des ghostnets
p.xx
Géraldine Le Roux
Une source de ressources presque inépuisable Javier Parraga
Lutruwita :
Les poissons
Zoe Rimmer
p.xx
Encounters with Aboriginal Tasmania
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de l’expédition Baudin
Entretiens
Guillaume Lecointre & Samuel Iglesias
p.xx
Julie Gough / Emmelene Landon / Nathalie Hartog-Gautier
L’invention des méduses
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par François Péron et Charles-Alexandre Lesueur
Bibliographie
Jacqueline Goy
p.xx
(re)découvrir aussi
Charles-Alexandre LESUEUR
Abécédaire de Lesueur
Méduses/Jellyfish
Les animaux du génial dessinateur naturaliste
Grand Prix du Beau-Livre 2015 de l’Académie de Marine 168 pages - 59,90€
64 pages - 13€ 979-10-92305-74-6
979-10-92305-14-2
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Éditions du Canoë
2021
24 août
Julien Syrac
Sans doute, faut-il être très jeune, très talentueux, très téméraire pour oser une analyse à chaud des mutations de la société dans laquelle nous vivons. Julien Syrac, qui s’était distingué en 2017 par un brillant premier roman, La Halle se révèle à la hauteur du défi gargantuesque qu’il pose avec cette analyse très fouillée en forme de bilan, de généalogie critique de la Modernité. L’Histoire, nous dit-il, est une « guerre de religions », et le grand mensonge de la Modernité est de l’avoir occulté. Emportée par un culte messianique de son devenir historique, un « esprit romantique » a soufflé sur l’humanité, de Rousseau à Hegel, de Marx aux fascismes, de la passion nationale d’hier à la doxa ultralibérale d’aujourd’hui. Or cette foi prométhéenne dans l’Histoire est morte dans les charniers du xxème siècle. Il nous en reste une indicible nostalgie : notre « religion » du changement et sa passion du révisionnisme historique, dont il épingle les paradoxes romantiques à l’heure de l’inversion des valeurs et des idées, enfant bâtard de la révolution et d’un dogme libéral déchaîné. À cet « esprit romantique », il oppose « le « réalisme », largement disparu auquel il rend hommage à travers quelques figures tutélaires, de Saint-Simon à Houellebecq, en passant par Flaubert et Philip Roth. Julien Syrac tente d’en revivifier l’esprit de démystification, contre la révolution anthropologique en cours, qui délie les êtres, fabrique du vide et le désœuvrement programmé des hommes, instaure une distanciation sociale généralisée qu’illustre la « crise du Covid », détaillée en chronique critique et hilarante dans la deuxième partie du livre .
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Julien Syrac est né en 1989 à Compiègne. Il a étudié à Paris et à Lyon, vécu à Istanbul et Stockholm, et partage désormais sa vie entre la France et Berlin. Il a publié son premier roman, La Halle, en 2017 aux éditions de la Différence, puis un recueil de nouvelles, Berlin On/Off (Quidam, 2018) qui a reçu le Prix Boccace de la nouvelle en 2019, la même année où paraissait son long poème, La complainte du mangeur solitaire aux éditions Gallimard. Déshumanité est son premier essai.
Genre : essai Format : 12 x 18,5 cm Pages : 640 Prix : 26 € ISBN : 978-2-490251-48-3
ADVERSE À partir de n°4 — collectif À PARTIR DE : revue critique de bande dessinée des éditions Adverse, co-dirigée par Alexandre Balcaen et Jérôme LeGlatin. À PARTIR DE envisage la bande dessinée en son sens le plus large, ouverte, inventive, se défiant des lignes de partage établies depuis des décennies culturelles de compromission artistique et de marchandisation. À PARTIR DE réfute tout ce qui réduit la bande dessinée à être artistiquement des plus pauvres, sensiblement des plus stérilisantes, humainement des plus tristes. À PARTIR DE aborde la bande dessinée comme étant, avant tout, le territoire d’inventions et d’interventions idéal pour penser, ressentir et vivre les tensions relatives aux usages esthétiques, politiques, anthropologiques de la langue et de l’image aux prises avec le rouleau-compresseur culturel contemporain. La bande dessinée pâtit depuis trop longtemps d’un manque de critiques et de théories, d’écritures et de pensées, multiples, hétérogènes, conflictuelles, propres à venir accroître et intensifier les savoirs spécifiques nécessaires à cette pratique. À l’instar de la revue Pré Carré et d’une poignée d’auteurs présents sur du9.org ou au sein de publications universitaires, À PARTIR DE se veut un contrepoint assumé à la pauvreté des propositions analytiques dont souffre la bande dessinée, le plus souvent régies par une sémiotique sclérosante ou des intérêts mercantiles. « À partir de » est à entendre comme programme stratégique : partir de la bande dessinée, pour s’en éloigner autant que nécessaire, et opérer de facto, par les liens ainsi développés, de fructueux et explosifs retours sur cette bande dessinée qui reste le cœur de cible.
De fait, À PARTIR DE croise, sans ne jamais rien perdre de sa vive cohérence, les champs littéraires, plastiques, picturaux, cinématographiques, photographiques, musicaux autant que ces champs sont abordés à partir de problématiques relatives à la bande dessinée (agencement, séquence, multi-polarisation, rhizome, rapports texte / image, image /image, texte dessiné, figuration sonore, etc.). Enfin, À PARTIR DE ne veut en rien ignorer l’inscription de la bande dessinée dans le champ culturel, là où l’art croise les forces socio-économiques les plus prédatrices. À PARTIR DE aborde donc le dessin et le métier de dessinateur, l’édition et le métier d’éditeur, l’art et l’industrie, l’art et le marché, l’art et tout ce qui veut la mort de l’art. Revue semestrielle, À PARTIR DE réunit une équipe de six auteurs réguliers avec le désir de voir coexister une diversité d’écritures et une complémentarité des angles d’approches, pour un premier programme étalé sur trois ans. Chaque intervenant se voit ainsi offrir la possibilité de développer, via une série de textes indépendants ou faisant suite, un projet ambitieux, de pensée, de recherche, de questions et d’inventions, en six étapes. Pour ce faire, l’écriture est l’outil. Non dans le but de replier la bande dessinée sur l’écriture, mais bien plutôt pour découvrir comment la bande dessinée peut influer, contaminer, faire dévier le langage. À PARTIR DE sera donc une revue essentiellement composée de textes, malaxés, hantés, travaillés par la bande dessinée et son rapport à la langue, à l’image, au sens et à l’insensé.
Équipe de rédaction : Alexandra Achard, Alexandre Balcaen, Éric Chauvier, Docteur C., Jérôme LeGlatin, Thomas Gosselin. Maquette de Richard B., strip de couverture de François Henninger (visuel provisoire pour le n°4). approx. 168 pages n&b 12,5 x 16,5 cm, 15 € 979-10-95922-46-9 — septembre 2021 retours sur invendus acceptés
ÉQUIPE / SOMMAIRE Alexandra Achard Chercheuse en théorie de la médiation, elle prolonge avec ce nouveau texte l’entreprise initiée dans le n°1 & 2 de la revue, développant sa critique de la critique institutionnalisée de bande dessinée et ouvrant vers d’autres axes méthodologiques et analytiques, relatifs notamment à des questions techniques. Alexandre Balcaen Dont Acte (Journal Adverse, mars — août 2020) Fondateur des éditions Adverse, il développe son journal de bord professionnel avec l’ambition que, par le biais d’une accumulation de témoignages et réflexions suggérés par son activité, s’élabore le portrait constellé d’un monde agi par des enjeux multiples. Imprévu chronologique, cet épisode témoignera notamment de six mois d’ une activité bouleversée par “l’état d’urgence sanitaire”.
d’écriture, de dessin, de position sociale voire de métaphysique, à partir d’expériences personnelles, de lectures et d’échanges épistolaires avec différents professionnels. Jérôme LeGlatin Fragments, bande dessinée Auteur de bande dessinée (Bicéphale, The Hoochie Coochie, Adverse) et critique (du9.org, Pré Carré, L’Échaudée) il prolonge Fragments, bande dessinée, un travail théorique au long cours, visant à prouver que toute théorie de la bande dessinée est pratique de bande dessinée. En parallèle, il livrera une nouvelle étude plus monographique, cette fois autour du travail du célèvre mangaka Kazuo Umezu (auteur, entre autres, de L’École emportée, éd. Glénat ou Je suis Shingo, éd. Le Lézard noir). INVITÉS (sous-réserve) :
Docteur C. Auteur de bande dessinée (Bicéphale) et critique (Pré carré), il continue sa série de travaux s’attachant à des publications à la marge. Il tente ici une lecture de xxx de xxx à l’aune de la philosophie Heidegerienne. Éric Chauvier Territoires souillés-augmentés (3) Romancier et anthropologue, il creusera avec cette nouvelle livraison l’entrelâcement de ses expériences professionnelles , lectures littéraires et scientifiques, avec la construction de son regard de lecteur de bande dessinée (suivant un fil initié autour des figures d’Hergé, Charles Burns, et Daniel Clowes). Thomas Gosselin Dans la bande dessinée sans la bande dessinée (4/6) Auteur de bande dessinée (Atrabile, etc.), il témoigne de sa profession via un texte polyphonique brassant questions
Nicolas Vieillescazes Éditeur (Les Prairies ordinaires, Amsterdam), traducteur, essayiste (Période, lundi.am, etc.), son travail s’oriente notamment vers le cinéma et la théorie contemporaine. Pour À partir de, il annonce une étude esthétique consacrée à Daniel Clowes. Des Nouvelles du front cinématographique Duo critique constitué de Alexia Roux et Saad Chakali, artisan du site Des Nouvelles du Front cinématographie et auteurs d’essais chez L’Harmattan. Ils annoncent une étude relative à la bande dessinée ET à la série Watchmen (d’Alan Moore & Dave Gibbons pour la bande dessinée — Damon Lindelof), prolongeant certains des aspects développés dans Masques blancs, peau noire de Saad Chakali (L’Harmattan, 2021).
approx. 168 pages n&b 12,5 x 16,5 cm, 15 € 979-10-95922-46-9 — septembre 2021 retours sur invendus acceptés
Titre : Soigner et apprendre Sous-titre : Récits cliniques, 2010-2020 Par Vanawine Sylviery Vanawine Sylviery est étudiante en médecine et note régulièrement avec humour et inquiétude ce qui se noue dans les services hospitaliers qu’elle fréquente, d’abord comme jeune débutante, puis comme externe, puis comme interne. Nœuds et liens. Avec les patients, avec la hiérarchie, avec les autres médecins en formation. Son regard
Je suis affectée à l’unité d’hospitalisation des urgences. Les 12 lits s’étendent autour d’un poste de soin vitré, duquel les soignants veillent comme des oiseaux de proies. Les premiers temps, je suis un groupe d’aides-soignantes qui m’apprennent à installer, nourrir, laver et changer les patients. Qui m’apprennent à soigner, pour la première fois.
l’inhumanité. Il porte aussi un regard sur ce qui, au-delà du corps malade, s’apprend là sur la vie, l’amour, la mort. Chaque scène dessine des trajectoires singulières qui font une situation clinique qui est
Le premier patient de toute ma vie est un homme d’une soixantaine
notre société, de notre hôpital, de notre médecine. L’auteur Vanawine Sylviery est médecin, elle vient d’achever ses 10 années d’études, de la première année à l’internat, en passant par l’externat où l’on est souvent le faisant fonction de quelqu’un. Excès collection voix publiques La collection Voix publiques intervient dans l’espace public démocratique à l’articulation des arts, des savoirs et des expériences, avec des gens qui ont encore l’impertinence de penser qu’ils peuvent s’autoriser à penser. Les textes y sont brefs mais pas trop, sérieux mais pas trop, homogènes mais pas trop.
format : nombre de pages : impression : tirage : date de parution : ISBN : prix :
205x130 mm 80 numérique N&B 500 avril 2021 978-2-9557368-6-9 10€
gros bonhomme hirsute exhalant une épouvantable odeur d’urine, et tremblant comme une feuille. Je vais m’asseoir à côté de lui pour lui faire avaler tout son repas, bouchée après bouchée, comme à un nourrisson. Il me remercie maladroitement, et pose sur moi son regard triste teinté d’espérance : « Docteur, est-ce que vous allez me guérir de mes tremblements ? ». Un peu déstabilisée par l’usage du mot « Docteur », je n’ai pas le temps sa tremblote le lui permet. Alors j’improvise : « Vous irez de mieux en mieux. Nous allons vous soigner. Mais le vrai travail, le travail sur l’alcool, c’est vous qui devrez le faire. Nous sommes là pour vous aider. » J’essaie de le réconforter, tout en me gardant de lui faire des promesses le blanc de ma blouse dans le jaune de ses excès, que je suis passée de decin, et je représente pour lui, en dépit de mon statut encore incertain, l’espoir d’aller mieux.
Souvent il arrive que… Broder Par Collectif À l’occasion de son prochain film ayant pour thème la broderie, la réalisatrice Dominique Cabrera invite 10 brodeuses à exposer ensemble dans son petit hangar. Qu’est ce que broder ? C’est d’abord ralentir, faire une broderie prend du temps. C’est aussi se piquer, se pencher, mettre des lunettes loupes, c’est un geste qui engage le corps et la pensée, une pensée qui relie, les temps d’hier et d’aujourd’hui, les femmes d’hier et d’aujourd’hui, les questions et les récits d’hier et d’aujourd’hui. Broder est un geste qui joue avec la somptuosité et le sacré. On brode les draps, les nappes, les mouchoirs pour le trousseau de la mariée, on brode avec des fils d’or, d’argent, des perles, des couleurs ou ton sur ton dans la masse, mais chaque fois le geste cherche la beauté et parfois la fioriture comme les musiciens baroques font des affetti dans un partition lacunaire et pourtant support. Chacune ici joue avec ce qui la travaille depuis longtemps, un support, la toile de Jouy, une technique, le cyanotype, une matière, la poussière ou le métal, une idée, un poème. Mais se trame ensemble la possibilité de faire tenir tout ça dans un même commun, ce hangar. Parfois on découvre des concepts, des mots, des personnages, des faits qui se croisent, végétaux, forêts, visages, migrants, ça s’engage et se dégage, mais ça fabrique la possibilité d’une petite communauté qui vient. Elle se réunit, elle se prépare. Et puis voilà on a choisi de montrer ça comme ça ! Un monde, ce monde brodé et embelli. Un texte introductif présentera ce processus et chaque brodeuse sa manière d’habiter l’hospitalité du lieu puis du livre. format : nombre de pages : impression : tirage : date de parution : ISBN : prix : distribution :
21x14,8 cm 40 numérique couleur 500 septembre 2021 978-2-9557368-9-0 5€ Serendip-Livres