C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY
ART&FICTION
ÉCRIT D'ARTISTE
Florence Grivel
Sfumato
J E N 'A I J A M A I S V U L A J O CO N D E E N V R A I
Sous de faux airs de divagation autour de la formation artistique de l'auteure, Sfumato est un conte alchimique, un récit initiatique où la narratrice passe – selon la structure classique du genre – d'une quête de ses besoins vers celle de son désir. Dans une succession de vignettes visuelles et richement colorées, elle est tantôt déboussolée par son bagage d'historienne de l'art et tantôt orientée par des rencontres qui la prennent au dépourvu et qui lui indiquent que l'énergie vitale qu'elle cherche dans son commerce avec l'art n'est pas où elle le pense. Pivot du récit, une
affiche portant une reproduction de La Joconde se retourne pour montrer son verso monochrome blanc, puis s'enroule pour former la fiole qui recèle l'élixir de vie qui apaisera la narratrice – pour un temps. D'une écriture enjouée, l'auteure s'échappe des salles de musée vers les collines toscanes, flâne au marché et plonge dans les eaux vivifiantes d'une plage marseillaise. Au passage, elle aura pris des nouvelles de Vermeer et de Duchamp, se sera souvenue de Rosemarie Castoro et d'Yves Klein, mais n'aura toujours pas vu La Joconde en vrai.
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 5 N OV E M B R E 2 0 21 —
11 x 17.5 cm, 204 pages 978-2-88964-012-6 chf 14.90 / euro 12 — genre récit autobiographique sujets abordés histoire de l'art, formation du goût, La Joconde format isbn
La Joconde is s s a i a j' , ir o s n U ouvé tr i a l' je t E . x u o n s u r m e s ge amère. TRIARCALES UNE ENQUÊTE SU
R LES VALEURS PA E L'ART DE L' HISTOIRE D
———Passionnée par les gens et les aventures créatives, Florence Grivel est historienne de l’art de formation. Après avoir enseigné cette discipline à l’École des arts appliqués à Vevey, elle devient responsable de l’Unité de théorie de l’ECAL (École cantonale d’art de Lausanne) jusqu’en 2004. Depuis 2001, elle travaille comme spécialiste en arts visuels dans divers magazines culturels de la RTS. En parallèle, elle est auteure de fictions (Fastfridge, éd. Castagniééé, 2009; Conquistador, éd BSN Press, 2013), crée des pièces et des performances pour la scène (Marcelle, Théâtre de la Tournelle, Orbe, 2011; Tour de chambre, autoportrait chanté, Théâtre de la Tournelle, Orbe, 2012), peint, a publié deux recueils d’aquarelles en dialogue avec les poèmes de Julien Burri (Ice&Cream, éd. art&fiction, 2014; Lacunes, éd. BSN Press, 2019), écrit des textes et des entretiens d’artistes, collabore régulièrement à Plans-Fixes (Marie-Thérèse Chappaz, Gaspard Delachaux, Igor Ustinov…), est commissaire d’expositions (Poya, François Burland, Musée gruérien de Bulle, 2012; De mèche, Lorna Bornand, Musée gruérien de Bulle, 2015; Archisalé, Sophie Guyot, Musée gruérien de Bulle, 2016; Atomik Magik Circus, François Burland, Théâtre de l’Oriental, Vevey, 2014; SuperNova Martigny, François Burland, Manoir de la Ville de Martigny, 2017; Checkpoint, François Burland, Audrey Cavelius, Les Chemins Pédestres, Stanislas Delarue, Ferme des Tilleuls, Renens, 2021), collabore au projet CultuRadio (2014-2020), travaille comme co-scénariste au cinéma (La moto de ma mère et Cœur animal de Séverine Cornamusaz) et en bande dessinée (Sine Nomine, éd. Infolio, 2013), conçoit des audioguides pour des expositions de diverses institutions culturelles et s'est lancée dans la production de podcasts en créant avec deux amis la société Youngpods.———
F LO R E N C E G R I V E L | S F U M ATO
En guise d’entrée. Il y a quelques années, je pars à Dresde, La ville historique détruite par les bombardements de la seconde guerre mondiale est reconstruite à l’identique grâce à des vues peintes par Bellotto, un artiste vénitien du XVIIIème. À Dresde, il fait froid, je marche dans des rues qui ont la même tête que dans les années 40 sauf qu’elles en sont l’imitation. Je n’aime pas ce mot imitation, encore moins lorsqu’il est précédé d’un « l » apostrophe. Je crie ce mot : « l’imitation ». Et je prends en plein sternum l’écho d’une réduction, d’une oppression, comme lorsque je conduis sur une autoroute. Ce que je ne fais plus depuis longtemps. Malgré les premiers flocons, le froid ambiant, et ce drôle d’effet d’être assise dans une boule à neige, je sirote un jus de cerise glacé, spécialité du coin. J’ai rendez-vous au musée, plus précisément à la pinacothèque. Autrement dit, la boîte qui contient des tableaux. Ce musée est dédié aux maîtres anciens, du XVème au XVIIème siècle. Il y a là une collection d’oeuvres du nord et du sud : école flamande - école italienne, readers digest. Première salle, les italiens. Botticelli, Giorgione, Titien, Raphaël, Veronese, Mantegna, Le Tintoret, Pintu-ricchio. Je les reconnais tous. Seule dans les salles vides, je sprinte sur le parquet. Voir enfin en vrai ces peintures que je n’ai côtoyées que dans mes livres d’histoire de l’art. Des hits, des sommets, patiemment analysés, commentés. Felicità, Gloria ! Je roucoule, mais je ne vois rien, je ne sens rien.
EXTRAITS
verdâtre, les visages sont éclairés à la bougie ainsi que par une autre source lumineuse venant de ladroite. La touche est étonnamment dynamique pour l’époque qui privilégie la maîtrise. ça bouge au dedans du tableau, surtout sur la gauche : ce jeune homme qui me fixe, les joues roses, le visage à peine terminé. Sa présence me touche, elle me rejoint. Mais bon, faut pas pousser non plus, au moment pile où surgit cette émotion, de l’oeil gauche, je lis le cartel. Mon émotion a fin nez, c’est un Vermeer. Quelque temps plus tard, j’ai voulu retrouver le tableau. Il appartient à la première époque du peintre de Delft : 1656, dix ans avant qu’il ne réalise la fameuse Jeune fille à la perle. L'oeuvre s’intitule L’Entremetteuse. En réalité, personne ne joue aux cartes. Ma mémoire n’a sélectionné que le personnage de gauche. Ma mémoire a viré son immense chapeau noir, n’a gardé que son visage. Il nous sourit. Il nous invite à cette scène où l’on voit une femme en jaune assise. Un homme regarde par dessus son épaule et entoure son buste de son bras, il est en train de lui donner une pièce. Une autre femme à la mine intrigante, portant une coiffe sombre, observe ce qui se trame. Par le menu : la Joconde comme une bonne excuse. Pourquoi sourit-elle ? Avant elle, mis à part « l’Homme qui rit » d’Antonello da Messina réalisé en 1470, aucun portrait féminin « laïque » ne montre une figure souriante. Je me suis aussi toujours demandé pourquoi elle croisait les mains comme ça. Habituellement, les peintres en profitent pour glisser un attribut. Un livre par-ticulier, une fleur qui caractérise le personnage, quelque chose. Là, rien. Juste cette posture légèrement de trois quarts, ce visage qui nous fixe et cet étrange sourire.
Leur pédigrée et mon autosatisfaction ont pris le pas sur l’œuvre.
C’est sans doute ça son attribut, ce sourire.
À la toute fin de cette visite turbo, je parviens dans une salle plus modeste que les autres. Un petit tableau aimante mon attention, une scène de genre. Quatre personnages jouent aux cartes, sans doute une oeuvre du XVIIème hollandais. Concentrés dans un intérieur sombre tirant sur le
Je dois avoir 22 ans, je suis étudiante en histoire de l’art, À l'université, on s’est baptisé la joyeuse coterie, une équipe de doux dingues amoureux de l’art et de la fête. Dans un délire de cafète, on décide de participer à un concours sur le thème de la Joconde.
F LO R E N C E G R I V E L | S F U M ATO
Notre point de départ : qu’est-ce qui la fait sourire? On raconte qu’un enfant de 8 ans, à qui l’on demandait son opinion sur la rai-son du sourire de Mona Lisa répondit: Rentrant un soir de son travail, Monsieur Lisa demanda à sa femme: as-tu passé une bonne journée ma chérie ? et Mona Lisa répondit en souriant : Imagine-toi que Léonard de Vinci est venu peindre mon portrait… Merci, Paul Watzlawick. On courge pas mal, on suppute. On cherche à transgresser aussi. Je me souviens qu’à cette époque-là, il y a dans notre ville une grande expo-sition consacrée à Bruce Naumann. Un artiste contemporain américain, un pionnier, une pointure. C’est la première fois qu’on découvre l’art vidéo; des sculptures en mouve-ment et des écrans qui se répondent, ça nous marque. La Joconde plongée dans un bain d’art contemporain, ça nous enthou-siasme. Dans l’impétuosité juvénile, nous ne connaissons pas encore la Joconde fa-çon Duchamp, des moustaches et un bouc posés sur sa sainte face, et ce titre, imitant (!) un acronyme en lettres romaines: L.H.O.O.Q. qu’il convient de lire à haute voix si l’on veut en goûter toute la malice.
EXTRAITS
Mona Lisa. Arrêt sur image, fondu enchaîné avec une reproduction de la Joconde, on est les rois du montage. Dans ces années-là, l’internet n’existe pas, Aujourd’hui, je me renseigne sur ce sourire dont nous avions imaginé la source. L’historien de l’art de la Renaissance, Vasari, rapporte que Lisa Gherardini, le modèle de la Mona Lisa, est alors en plein deuil ; pendant les séances de pause, de Vinci emploie des mimes et des joueurs de flûte pour l’égayer et prolonger sur le visage son expression subtile… Intuitivement, on n’était pas loin de la vérité. Dans notre installation vidéo, une fois que le sourire est atteint, ça se gâte. Léonard continue ses gesticulations, Mona Lisa est prise d’un fou rire si épouvantable qu’elle s’étouffe. Elle s’écroule et disparaît de l’écran, morte. Seule demeure sa silhouette noire, découpée dans le paysage ; de rage Léonard arrache sa barbe et quitte l’écran. Un succès, on reçoit le deuxième prix du concours.
Nous imaginons donc un dispositif avec deux écrans, sur l’un à gauche, Mona Lisa posant devant son paysage toscan réalisé par un collage de photocopies couleurs agrandies.
Lisa Gherardini. Est-elle vraiment la femme de ce Francesco del Giocondo qui souhaite que Léonard fasse le portrait de son épouse au début du XVIème? Cette commande tombe à pic, Léonard est un peu à court. Mona Lisa, Dame Lise.
À gauche, la femme ? Troublant cet atavisme. ça ne date pas d’hier. Dans une église, les femmes, avaient leur place du côté gauche.
La légende dit que si on ajoute un N à Mona, on obtient Monna, qui signifie en dialecte vénitien le sexe féminin. De là à imaginer que ce modèle est une prostituée il n’y a qu’un pas.
Le sinistre péché originel, les hommes à droite et la meilleure place est à la droite de Dieu.
Encore plus fort, des études très sérieuses ont planché sur le fameux visage.
Donc, l'écran de gauche avec Mona Lisa et sur l’écran de droite, Léonard, pinceau en main, grande gigue à la barbe postiche en ouate, génuflexions en caleçon fleuri. Il essaie de faire rire Mona Lisa. Au départ, ça n’est pas facile facile, Mona Lisa boude, fait la grimace. Si la vidéo est muette, j’assure la bande-son en faisant piailler un violon. Léonard se donne de plus en plus. Finalement, ça y est nous y sommes, les pitreries du peintre fixent pour l’éternité le sourire de
Si on le coupe symétriquement en longueur, apparaîtrait le profil d’un corps de jeune éphèbe nu : Salai, le disciple et possible amant de Léonard qui aurait posé en Mona Lisa. Le jeune homme retrouverait son genre planqué dans le visage du person-nage féminin, habile. Que n’a-t-on projeté sur cette œuvre ?
Collection 109, parution novembre 2021
Les Cicatrisés de Saint-Sauvignac — Histoires de glissades d’eau Quatre saisons pour quatre adolescents redneck d’une cité fictive québécoise dans la région de l’Outaouais. Une banlieue où on s’emmerde fort jusqu’à l’installation d’un parc aquatique hors normes de l’autre côté de la ‘track’ de chemin de fer. De quoi casser la routine, découvrir son corps, surfer enfin sur son destin. C’est sans compter sur un clou mal enfoncé sur la Calabrese (qui n’est pas une saucisse mais une énorme « glissade d’eau », un toboggan), qui va faire de chacun d’eux des cicatrisés. Un roman comme une mise en eau de l’enfance.
Les auteurs : Jean-Philippe Baril Guérard, Mathieu Handfield, Sarah Berthiaume et Simon Boulerice Ils ont écrit Les Cicatrisés de Saint-Sauvignac à huit mains (un chapitre par tête). Ils sont tous issus du monde du théâtre et ont comme autre point commun d’être tous quatre québécois.
Photos (de gauche à droite et de haut en bas) : Jean-Philippe Baril Guérard ©Kevin Mille ; Mathieu Handfield ©Félix Renaud ; Sarah Berthiaume ©Hugo B. Lefort ; Simon Boulerice ©Camille Tellier.
Bouclard éditions
7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye
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Collection 109, parution novembre 2021
Les Cicatrisés de Saint-Sauvignac « Un nouveau complexe aquatique pour Saint-Sauvignac !!! Mammouth est revenu du dîner avec ‘Glissade d’O rocks’ écrit sur le bras et a essayé de nous faire croire que son père l’avait emmené se faire tatouer sur l’heure du midi (même si tout le monde voyait bien qu’il se l’était écrit lui-même avec un gros crayon Sharpie). On a même arrêté le cours de catéchèse pour chanter De l’eau dans mes foufounes comme une chorale d’église, pendant que madame Stéphanie menaçait d’annuler toutes les périodes-récompenses de l’année. » Fiche technique
109
Format : 144 pages, 12 x 20 cm
109 pour le youngblood, le sang neuf. 109 pour la Génération Y, la Génération youngblood. Une collection qui défriche une nouvelle génération de jeunes romanciers/cières. Une collection de petits formats accessibles. Sans contrainte de genre et de style. Des textes courts de fiction. Des thématiques générationnelles mais sans prendre des grands airs intellectuels. A lire en train sur un Paris-Nantes.
Tirage : 1000 exemplaires Prix de vente : 15 € Diffusion : Serendip ISBN : 978-2-9565635-8-7 Première parution : 2017, Éditions de ta Mère (Canada)
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Collection 109, parution novembre 2021
Tigres à la dérive Ton père est mort au début des années 90. Ta mère a traité ce deuil en changeant d’hémisphère. Le comité d’accueil, en Argentine, valait bien la traversée : un beau-père cyclothymique, des adeptes du zazen, l’ombre de Diego Maradona, la statue de Carlos Gardel et le fantôme de ton père, qui avait lui aussi fait le déplacement. Les odeurs de viande grillée parfumaient alors les rues de Buenos Aires. Le pays profitait de ses dernières années de prospérité avant de sombrer dans la crise. En pleine dérive existentielle, au milieu des engueulades et des coups de blues, mieux vallait avoir quelques alliés dans son coin : Andres, un vieillard épris de littérature, Luis, un chauffeur de taxi qui cultivait son poil dans la main, et un jeune coach en devenir répondant au nom de Marcelo Bielsa. Parce que la vie c’est pas du gâteau.
L’auteur : Nicolas Zeisler Comme Arthur Cravan, Nicolas Zeisler a commencé la boxe à Paris et perdu un combat à Mexico. Il a lu beaucoup de livres avant de se décider à en écrire un, Beauté du geste (Tripode, 2017). Journaliste indépendant, il vit désormais à Barcelone. Tigres à la dérive est son premier roman.
© Daniela Gambarotto
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Collection 109, parution novembre 2021
Tigres à la dérive — Nicolas Zeisler « Véra a cité une maxime zen selon laquelle vous êtes supposés vous trouver là où vous êtes déjà. Est-ce notre cas ce soir au bord de l’eau ? Elle a aussi dit que les sentiers empruntés par un être humain pour devenir lui-même sont profondément hasardeux et chaotiques, ce qui ne m’a pas franchement rassuré sur mon avenir. On n’a pas vu l’ombre d’un tigre à la dérive. Juste la lumière rose qui précède la tombée de la nuit. » Fiche technique
109
Format : 128 pages, 12 x 20 cm
109 pour le youngblood, le sang neuf. 109 pour la Génération Y, la Génération youngblood. Une collection qui défriche une nouvelle génération de jeunes romanciers/cières. Une collection de petits formats accessibles. Sans contrainte de genre et de style. Des textes courts de fiction. Des thématiques générationnelles mais sans prendre des grands airs intellectuels. A lire en train sur un Paris-Nantes.
Tirage : 500 exemplaires Prix de vente : 14 € Diffusion : Serendip ISBN : 978-2-9565635-9-4
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Hors collection, 2e tirage
Carte hydrographique de la littérature Hydrographie : topographie maritime ou lacustre qui a pour objet de lever le plan du fond des mers et des fleuves, et de déterminer les diverses profondeurs de l’eau, la force des courants et des marées, dans le but d’établir des cartes marines. Fiche technique
Le concept
Format : 9,4 x 23,5 cm plié, 47 x 65,8 cm ouvert 6 plis accordéon + 1 pli croisé
Cette carte hydrographique de la littérature présente les différents niveaux de profondeurs des livres exprimés non pas en mètres mais en nombre de pages. Précédemment publiée dans le numéro 3 de la revue Bouclard pour illustrer l’article de Fabrice Chillet : Les marins savent lire eux aussi.
Impression : offset quadri sur papier Fedrigoni Arcoprint Milk 100 gr, fabriqué et façonné en France par l’imprimerie Allais (44) Tirage : 1000 exemplaires Prix de vente : 10 € Diffusion : Serendip Première parution : 2020 ISBN : 978-2-493311-01-6
Bouclard éditions
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Éditions du Canoë
2021
26 novembre
André Bouny
Genre : conte Format : 12 x 18,5 cm Pages : 64 Avec 4 dessins de Julio Le Parc Prix : 10 € ISBN : 978-2-490251-53-7 André Bouny s’est fait connaître par ses différentes publications sur le Viêt Nam, Agent Orange, apocalypse Viêt Nam, Cent ans au Viêt Nam (finaliste du prix Boccace 2015) et, aux éditions du Canoë, Viêt Nam, Voyages d’après-guerres. Il est aussi l’auteur de recueils de nouvelles et de courtes fictions. Son dernier livre, Huit destins de femmes, une férocité ordinaire, est paru chez HD en 2020.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Un vaisseau chargé d’humains à la dérive qui voyage aux confins de l’espace, du temps, de la perception. Ils ont gardé la mémoire de ce qu’ils ont un jour nommé quand ils étaient sur terre : Grande Ourse, Pléiades, Vénus, Soleil, Mercure, Mars, Jupiter, Cérès. Ils sont des naufragés. Ils naviguent à travers les soleils, les galaxies à la vitesse de millions d’années-lumière. Qui sont-ils ? Qui sommes-nous ? Rien. Le rêve, peut-être, d’une infime poussière d’étoile.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Nous vîmes une autre galaxie spirale. Ce que nous apercevions d’elle appartenait à son passé lointain tellement sa lumière avait mis de temps à nous parvenir. Son centre était incandescent, encerclé par une mosaïque composée de parties roses où naissaient les étoiles, de travées bleues où elles résidaient par centaines de milliards, puis de zones jointives sombres qui étaient les scories de celles explosées. Vu d’ici, elle nous parut compacte et pouvoir contenir les éléments de la vie. Mais l’organisation de sa matière semblait se heurter à son extraordinaire dilution d’une particule par kilomètre cube, ainsi qu’au grand froid du vide interstellaire. Nous percevions un autre ensemble d’astres né quinze milliards d’années plus tôt. Plus près de nous, une galaxie hyperactive flambait du rayonnement de toutes ses jeunes géantes bleues à cent cinquante millions d’années-lumière, en cet endroit que nos ancêtres terriens baptisaient Constellation de Pégase. Des galaxies spirales défilaient, encore serties de lueur fossile. Ce rayonnement originel datant de l’univers éblouissant et sans 3
nuit, brûlant de quatrillions de degrés, voyagea depuis quatorze milliards d’années avant que nos yeux puissent l’absorber. Dans leur vertigineuse fuite, des trous noirs se nourrissaient d’étoiles. Suralimentés, ces quasars émettaient des aiguillons de lumière intense. Au-delà grouillaient des milliers de milliards de galaxies, elliptiques et irrégulières. D’autres étaient singulières : galaxie Tourbillon, galaxie du Sombrero, galaxie de l’Œil noir, galaxie du Triangle, galaxies satellites, galaxies mangeuses de galaxies charriant l’écume d’une marée d’essaims météoritique. Nos consciences indiquaient que, très loin désormais, le système solaire traversait le plan galactique encombré de nuages de poussières et de gaz qui déroutaient de leurs orbites les comètes à forte excentricité, entraînant l’extinction des espèces terrestres. Andromède fusionnait avec notre Voie lactée originelle. Au-delà du visible et de l’imaginable, notre esprit devinait le peuple des galaxies noires, massives et invisibles, dix fois plus nombreuses que celles que nous pouvions observer, générant autant d’étoiles. Égarés dans l’univers des multivers, les naufragés de la Grande Ourse jouissaient d’exister, tanguaient sur l’espace-temps froissé d’ondes gravitationnelles primordiales émises depuis le rayonnement cosmique fossile, celui du premier trillion de seconde de l’éclosion des mondes. À la proue de la jonque brillait Bened, étoile phare de magnitude moins trente virgule cinq, située dans la constellation des Abricots, jamais observée des hommes. Cette étoile éteinte depuis d’immémoriales
années-lumière nous guidait vers sa mort, essence de nouvelles étoiles. Nous allions vers la disparue, guidés par elle. Les femmes et les hommes s’asséchaient. Nos corps, passagers de ce véritable voyage, se désagrégeaient. Passait une silhouette perforée. Nos ombres diffuses et incomplètes se croisaient, s’interpénétraient. Expansés par l’univers, nous nous dissociions comme lui. Peut-être se contracterait-il de nouveau ? nous ferait-il revivre notre insignifiante petitesse à l’envers, depuis l’ultime râle au cri primal, au point de retourner dans le ventre de nos mères, comme elles-mêmes dans celui des leurs ? On se diluait, jusqu’à n’être plus que mémoire. La jonque de teck et de soie était le souvenir partiel d’un véhicule sur lequel les ombres poreuses de nos mémoires brèves fantasmaient le Kama Sutra. Voilà sept cents trillions d’amnésies-lumière que la Grande Ourse longeait le rostre moustachu d’un bélouga dans la Nébuleuse des Esturgeons. Nous étions éthérés et démesurés. La nef était un bâtiment proportionnel à nos mensurations, infini, un lien entre la relativité générale et la physique quantique. Celui d’une civilisation du chiffre ayant remplacé celle de la lettre. L’univers s’assombrissait. Il ne faisait ni chaud ni froid, zéro degré. Partis depuis des trillions de trillions de siècles, nous étions neutrinos, photons. Nous étions lumière.
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LES LIMBES DE BZJEURD Olivier Sillig Les Limbes de Bzjeurd met en scène un univers funeste et kafkaïen à travers deux romans qui se suivent : Bzjeurd et Kazerm. Après une catastrophe, à part quelques îlots de civilisation, le monde n’est que boue et limon, tantôt dur et tantôt mouvant, liquide. Ce qui est appelé les « limbes » engloutissent les voyageurs imprudents. Publié initialement en 1995 par les éditions l’Atalante (Nantes), Bzjeurd inaugure ce monde post-apocalyptique et initie le lecteur et la lectrice à un monde de poisse et de misère. En rentrant chez lui, Bzjeurd, trouve son village détruit et les habitants assassinés. Alors devenu un cavalier du deuil, il se laisse guider jusqu’à Kazerm, une forteresse ténébreuse au cœur des limbes afin d’y exercer sa vengeance. Avec Kazerm, roman inédit, Olivier Sillig propose un récit mythologique et surtout un récit de prequel (ou un antépisode) à ce monde ténébreux. Plus d’un siècle avant le récit de Bzjeurd, la catastrophe s’est abattue sur le monde. Dans une station écologique, sept scientifiques assistent en direct aux événements et explorent un monde dans lequel ils s’envisagent comme les uniques survivants. A bout de ressources, ils partent à la recherche d’un nouveau lieu de vie, au-delà des limbes stériles, piégeuses et mortelles qu’ils apprennent à domestiquer au quotidien. Olivier Sillig est un écrivain suisse romands. Il est aussi cinéaste et artiste-peintre. En tant qu’écrivain, il compte à son actif plus d’une dizaine de romans dans lesquels il pratique volontiers le mélange des genres : science-fiction, policier ou alors le roman historique. Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Diffusion Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch Représentants : Philippe Berger (bande dessinée) > pberger@servidis.ch Pascal Cottin (littératures) > cottin.pascal1@gmail.com
— Collection : Cavorite et calabi-yau Genre : Science fiction - Post-apocalyptique Sujets abordés : Effondrement, les mythologies, la résilience — Format 13.5x19 cm, 408 pages ISBN 978-2-940700-05-9 CHF 30 / EUR 24 Parution 1er octobre 2021, Suisse / 1er Novembre 2021 pour la France, et la Belgique
OCÉANIA T.3 DES VOYAGES SANS RETOUR Bernard Fischli Dans un futur plus ou moins lointain, après une de ces guerres spatiales absurdes qui a vu la Terre triompher de Mars, les Humains partent coloniser des planètes, parce que la Terre est mourante et qu’ils en ont encore les moyens. Après la lutte pour la survie que le colon Marko a vécu sur Esmeralda (tome 1), ainsi qu’après la découverte par le militaire Rand Ducan d’une forme de vie cachée sur la planète désertique de Donoma (tome 2), la planète Océania est l’un de ces nombreux autres mondes que choisit l’Humanité afin de se disséminer à des millions d’années-lumière les uns des autres, sans possibilité de contact. Dans ce troisième tome du cycle des Voyages sans retour, l’auteur lausannois Bernard Fischli narre les aventures d’Ana Da Silva, biologiste moléculaire, poussée au départ par le manque de perspective et de sécurité sur Terra. Elle est envoyée sur Océania, une planète où l’élément liquide prédomine et entoure un continent unique. L’Océan est peuplé de microbes et de bactéries qui assurent une concentration suffisante d’oxygène dans l’atmosphère, mais aucune forme de vie intelligente, ou alors consciente n’est à signaler. Bernard Fischli, bien loin d’un sens de l’action et de l’émerveillement tout hollywoodien, met en récit les dimensions anthropologiques, scientifiques et routinières de l’établissement d’humains exogènes dans un nouvel écosystème.
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Diffusion Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch Représentants : Philippe Berger (bande dessinée) > pberger@servidis.ch Pascal Cottin (littératures) > cottin.pascal1@gmail.com
Bernard Fischli est né en 1958 à Lausanne. Son enfance se déroule en pleine Course à l’espace, qui atteint un point culminant lors d’une nuit blanche de juillet 1969, devant le poste de télévision familial. Peu de temps après, il découvre 2001, L’Odyssée de l’espace d’Arthur C. Clarke. Puis, les années passant, il assiste au triste repli de l’humanité sur sa planète alors qu’il continue à rêver de mondes lointains. — Collection : Cavorite et calabi-yau Genre : Science fiction, Planet Opera Sujets abordés : la colonisation spatiale, — Format 13.5x19 cm, 318 pages ISBN 978-2-940700-06-6 CHF 28 / EUR 22 Parution 1er octobre 2021, Suisse / 1er Novembre 2021 pour la France, et la Belgique
Éditions le Sabot contact.lesabot@gmail.com
le-sabot.fr
Collection du seum 11 rue Gabriel Péri 59370 Mons-en-Baroeul
+33 676249059
aller au fond, l'été Quand l'amour prend une forme western caniculaire huis clos à ciel ouvert et qu'on ne sait plus dire si on l'a dans la peau ou qu'on aura la sienne alors légitimement la question se pose :
L’autrice : esther veut dire à la fois étoile et ce qui est caché on sait d'elle qu'elle a trente ans qu'elle est née dans un village qu'elle mène une sorte de vie nomade qu'elle aime la marche et les déserts.
aller au fond, l'été est-ce bien raisonnable
L’illustrateur : Né un soir de rage, Makeda ne voit la vie qu'en nuances de noirs. Misanthrope de formation, il croque les passants à défaut de pouvoir les encadrer.
Texte rythmé, Aller au fond, l’été se présente comme un thriller poétique dans lequel les motifs de l'attente et du désir sont subvertis par une violence sourde, étrange et caniculaire. Cette errance érotique et amoureuse est aussi l'endroit d'un regard critique sur un désir masculin hanté par la fétichisation.
À paraître à l'été 2021 115 x 205 mm, 40 pages, 9€, ( prix indicatif ) Illustrations en noir et blanc Thèmes: nouvelle, poésie narrative, premier livre, thriller, été ISBN : 978-2-492352-05-8
Éditions le Sabot contact.lesabot@gmail.com
le-sabot.fr
Collection du seum 11 rue Gabriel Péri 59370 Mons-en-Baroeul
aller au fond, l'été Midi le soleil éclate en milliers d’éclats projetés devant le ciel par le dispositif d'arrosage automatique je plisse les yeux pour filtrer la lumière à travers mes cils et mieux regarder tes jambes étendues tu ne sais pas rester immobile ; même lorsque tu ne bouges pas un très léger balancement interne te parcourt c'est le rythme qui t'agite comme une chanson chantée en secret tes jambes frémissent, se croisent et se décroisent dans la chaleur épaisse, comme le geste sacré d'un rituel érotique Lola allongée sous l’olivier couronné d’argent. Sous les mèches de cheveux noirs trempées par la sueur tes paupières baissées projettent une ombre verte sur chacune de tes joues Lola calme semble dormir mais ne dort pas Lola le soleil au zénith presse ta bouche entrouverte comme s’il était le seul à pouvoir l'embrasser Lola
mes Souvent mainsj’entends se tendent desvers gens toiraconter comme leur un long rencontre cri. c’est une histoire facile à retenir Des toujours heures la plus même tard dans le soir ce bar quand chezlades chaleur amis à cette devient soirée pendant douce etce bleue bla bla et que bla bla l’airbla empesé par il était le suc là de ellelafaisait lavande ça et dépose alors sur et j’ai mes ditlèvres et on la a mémoire ah oh ahdu c’est miel fouje contemple l'eau de laoh piscine ah oh éclairée dis doncpar les néons qui lui donnent cette ah oh couleur ah ceciparticulière cela turquoise mais très liquide et claire un peu surnaturelle je suis comme tous cesl'animal gens qui sauvage ne connaissent qui vient pas se Lola. désaltérer le soir au lac et tapi dans l’obscurité je regarde tes jambes plongées dans l'eau de la piscine battre au ralenti d'avant en arrière d’arrière en avant bercées régulièrement par le chant de ton âme l'image de tes jambes brunes qui battent dans l'eau bleue est un rêve obsédant connu seulement de moi et dont le rythme lascif me réveille en sueur toutes les nuits Lola, depuis que je t'ai rencontrée et je me sens tomber très lentement dans la fièvre et le cauchemar comme le serpent en été se laisse glisser dans l'eau fraîche.
j'ai peur de ce visage élu par le feu Lola je voudrais poser mes mains sur ce visage les poser et les y laisser serrer serrer ce visage entre mes mains meurtrir ce visage entre mes mains le tenir le blesser blesser toute cette beauté offerte comme ça, offerte pour rien, offerte, à la portée de toutes les mains qui pourraient passer et m'enlever ce visage pour toujours défigurée mon amour ma vie Lola
Souvent j’entends des gens raconter leur rencontre c’est une histoire facile à retenir toujours la même dans ce bar chez des amis à cette soirée pendant ce bla bla bla bla bla il était là elle faisait ça et alors et j’ai dit et on a ah oh ah c’est fou oh ah oh dis donc ah oh ah ceci cela tous ces gens qui ne connaissent pas Lola.
Un soir de juin j’avais quitté Paris résolu à ne plus y revenir comme à chaque fois que mes mains pendent en étrangères au bout de mes poignets et refusent catégoriquement d’écrire une ligne supplémentaire. Comme je suis un écrivain de qualité médiocre et que je reviens de loin je prends la chose avec philosophie. Un copain compatissant m’a prêté une 205 et j’ai roulé toute la nuit en direction du sud. Assise sur le bord de la route sur gros un sac à dos carré noir coupé court sur la nuque les ongles fluo des blue jeans ainsi m’est apparue Lola quand je l’ai rencontrée. J’ai ralenti pour croiser son regard. L’aube donnait à ses yeux les reflets mauves des minuscules mûres sauvages. Bien qu’aveugles nous nous sommes reconnus.
+33 676249059
Parution 1er octobre 2021 ISBN : 979-10-91189-28-6
art | littérature
Ubique On était faits de matières changeantes et d’éléments épars diffus propagés ondes et en lumière jusquà faire de nos corps ces montagnes d’atomes en colère Certains jours rien ne nous distinguait du fleuve des feux de forêt à la lisière
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Frédérique Cosnier
On divaguait savants comme des loutres toujours en retard d’un dire ou en avance
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82 pages Format : 13,5 x 21,5 cm Poids : environ 120 gr Prix : 15 € ―
Genre : Poésie contemporaine CLIL : 3638 ―
Mots-clés : Poésie contemporaine ―
Collection Voix dans l’orme Voix dans l’orme est la collection de poésie de La clé à molette éditions. ―
www.lacleamolette.fr Contact : Alain Poncet 06 70 31 36 50 lcam@orange.fr ―
Diffusion : Paon diffusion contact@paon.diffusion.com www.paon-diffusion.com ―
Distribution : Serendip livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’ILE-SAINT-DENIS Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 934 00 gencod dilicom: 3019000119404
Ubique regroupe trois textes: Je n'est pas des russes,Tachycarde, Ubique Ces trois textes, portés par l’écriture sensible de Frédérique Cosnier, sont portés par une incroyable force qui n'est autre que celle insufflée par la poétesse elle-même : le lecteur est traversé par le rythme fougueux des poèmes, il est porté lui aussi par cette envie de connaître le monde par les sensations, il partage la rage, la passion, le désir, le besoin de dire et d'embrasser de ces “je”, de ces “on” qui forment un tout, dans un profond sentiment de fraternité. Ubique inaugure une nouvelle collection consacrée intégralement à la poésie et aux voix singulières d’aujourd’hui. Voix dans l’orme, nom de donné en référence au poème de Sylvia Plath, sera une collection avec une cadence de publication soutenue et ouverte aux textes contemporains qui interrogent notre société jusque dans ses excès. L’auteur Frédérique Cosnier vit à Besançon où elle enseigne le français langue étrangère et la littérature française au Centre de linguistique appliquée de l’Université de Franche-Comté. Elle écrit depuis longtemps de la poésie et pratique la lecture à voix haute. En 2008, elle publie son premier recueil, PP Poèmes Précis aux Éditions Entre deux M. Collaborant avec des photographes, des musiciens, des plasticiens, elle travaille à la croisée des genres et des arts. « La poésie n’est pas un genre mais un état, que l’on ne possède pas, même si on le travaille au corps », écrit-elle. Ce rapport à la langue, fait de nuances et de subtilités, irrigue ses deux romans. En 2016, elle publie un roman, Suzanne et l’influence, librement inspiré du film de John Cassavetes Une femme sous influence, aux éditions La Clé à Molette, et pour lequel elle reçoit le Prix Marcel Aymé 2017. Son second roman Pacemaker est paru en mars 2020 dans la collection La brune au Rouergue.
LA GRANDE SALLE À MANGER Laure Federiconi
Laure Federiconi livre une série de fragments en prose poétique autour du tableau de Pierre Bonard «Grande salle à manger dans le jardin». Entre évocation des souvenirs d’enfance et de récits de voyage, ce recueil explore les ambiances et les errances d’un quotidien qui se compose et se décompose comme une série de tableaux. Ces fragments se suivent, et dirigent l’attention sur d’autres scènes, d’autres anecdotes et détails. Ici nous retournons dans les souvenirs d’un premier amour en Italie, là nous assistons au déménagement d’un parc de biches ou à la contemplation d’autres tableaux. L’art poétique de Laure Federiconi est celui d’une description perçante, sobre et voyageuse. Nous imaginons à sa lecture comment un peintre comme Pierre Bonard aurait pu lui-même saisir des instantanés, ficeler les interactions et les charger d’une intensité en suspension. Laure Federiconi écrit depuis qu’elle est en âge de tenir un crayon. Ses principales sources d’inspiration sont les chansons d’Elli et Jacno, Pierre Bonnard, les papillons et le village de Cursi, dans les Pouilles au Sud de l’Italie. La Grande Salle à manger est son premier recueil en prose poétique.
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Diffusion Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch Représentants : Philippe Berger (bande dessinée) > pberger@servidis.ch Pascal Cottin (littératures) > cottin.pascal1@gmail.com
— Collection : Mycélium mi-raisin Genre : Prose poétique Sujets abordés : Fragments, Pierre Bonard, tableaux — Format 11.5x16.5 cm, 64 pages ISBN 978-2-940700-07-3 CHF 12 / EUR 8 Parution 1er octobre 2021, Suisse / 1er Novembre 2021 pour la France, et la Belgique
Éditions du Canoë
2021
5 novembre
Alain Jugnon
Genre : essai Format : 12 x 18,5 cm Pages : 144 Avec 6 dessins de Anne Van der Linden Prix : 16 € ISBN : 978-2-490251-52-0 Alain Jugnon est écrivain et philosophe. Il enseigne la philosophie des Lumières dans un lycée public en Bourgogne du Sud. Il a publié des essais critiques sur Antonin Artaud, Frédéric Nietzsche, Bernard Stiegler, Gilles Deleuze et Félix Guattari. Il dirige la revue politique et poétique La correction (quatre volumes aux éditions Dernier télégramme). Il travaille par ailleurs à la naissance d’un nouveau théâtre politique inspiré de Victor Hugo pour le fond et de Heiner Müller pour la forme. Derniers livres parus : Au Sujet de Surya (La Nerthe éditeur), En ordre de Bataille (Editions Douro).
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Les deux textes qui composent ce livre, Le vent se lève, monsieur Nietzsche et Rimbaud des Bois, fonctionnent ensemble. Conjuguant le rêve d’une « révolution poétarienne » à partir de Rimbaud et de Corbière, et la lutte de Bernard Stiegler contre le nihilisme ambiant, que seul un élan de « pansée » peut avoir pour œuvre de défaire, Alain Jugnon s’attache à mettre en avant une forme qui – précisément – subvertisse la forme, un essai-poème capable, par le recours systématique (l’éternel retour) à la citation, de véhiculer une véritable force d’individuation, où le je est toujours « fêlé » (Deleuze). En naviguant avec une générosité et une rythmique tout à fait singulières entre les auteurs qui l’animent (Debord, Flaubert, Barthes, Nietzsche, Bataille, Proust…), Alain Jugnon montre que la lecture est une écriture, et le temps présent un mouvement et une tension pour l’à-venir.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Dans un essai-poème écrit en vrai Rimbaud des Bois défenseur des potes et des poètes, l’écrivain amoureux s’impure à haute dose de paragraphes au hasard balthazar : ce qui se fait contre le spectacle avance nécessairement pour les poèmes librement libres et pour les hommes librement libres. Dans un poèmessai libre, les phrases ne suivent pas la logique du propos, elles dansent le jeu du je. S’impurer encore comme donner le change à la forme essai du poème moderne, à la forme poème de l’essai moderne : mal armé à l’époque de la post-critique et de la pop-philosophie. Mais Mallarmé heureux. D’avoir lu, d’avoir écrit, d’avoir vécu. Dans un poème anti-spectacle de Rimbaud ou de Corbière ou de Jouffroy, quand on lit comme Barthes le fait, avec douceur et pour le plaisir, on devient lecteur chasseur de vent, avion preneur de flux, oiseau maître de vrilles et de piqués, on devient Jiro Horikoshi, l’inventeur des chasseurs zéro dans le film de Miyazaki Le vent se lève, on veut être cet ingénieur et concepteur d’avions 3
qui prend le vent pour l’objet même du vol, ou mieux le mouvement pour forme pure du rêve : le temps n’existe pas, c’est l’espace qui bouge l’humanité en acte, c’est l’être humain lui-même qui fait le temps. Il y a un principe vent qui se met en branle pour marcher le poème dans toute vie vraie déréglée des sens et rafraîchie des âmes. Il y a le principe vent du moindre vers libre de Rimbaud pour sauver les enfants, et du moindre dialogue avec lui-même de Corbière pour faire la révolution sociale. Qui a vu le vent ? se demande Jiro l’ingénieur dans Le vent se lève, qui a vu le vent ? on ne voit pas mais on dit : le vent est là quand de la matière bouge. Quand de la matière bouge, le poème s’écrit. Quand le poème s’écrit, un rêve passe. Quand le rêve passe, le vent se lève. Un poème armé contre le spectacle (Rimbaud des Bois, voleur et fugueur) est une nouvelle possibilité de vivre : pensécrire et écrivivre sont les deux gestes du créacteur de vent et de vie. Nous sommes dans la rimbaldie (le pays d’où revenait Alain Jouffroy) quand nous écrivons, aimons, pensons et vivons. Aimer écrire et penser vivre, c’est tout nous. La rimbaldie c’est comme aller à la mer et à la montagne : on ne choisit rien, on fait le vent, la feuille de papier et le vol. Il y a cette distinction merveilleuse que Roland Barthes, pour parler au Collège de France de Rimbaud, de Proust, de Flaubert, fait entre l’album et le livre (pour piquer l’idée à Mallarmé) : à la recherche du roman, l’écrivain doit savoir ce qu’il veut écrire, ce peut être une liberté de 4
fragments, de récits, de vers, un journal même et pourquoi pas une pièce de théâtre, ça c’est l’album. Ce peut être au contraire une forme, une architecture, un système, une bible ou des bibles, et ça c’est le livre. Si vous préparez l’album, vous êtes le vent et vous faites le vent, vous écrivez sur le fil. Si vous préparez le livre, vous emplissez votre vie des phrases qui fabriquent la cathédrale : la fin est au début, vous construisez au-dessus de vous. Avec l’album vous vous construisez sans mesures au fur et à la mesure de vous seul. Tentative d’écriture du principe-vent : on écrit le poème contre le spectacle en vivant le théâtre dans la prose, l’album dans le livre. On lit, on écrit Rimbaud des Bois. L’album est dans le livre. Le désir est dans le roman. Le chant est dans les poésies. La révolution est dans la phrase. Le hasard est dans le dé. Le plan est dans le film. La rimbaldie est dans la vie vécue. La poésie est dans la prose. Le récit et le journal sont dans l’essai. L’être est dans le devenir. La littérature est dans le reste. Le mouvement est le temps qu’il faut pour écrire la vie vraie. Rimbaud est dans Corbière est dans moi. Ce que montre le génie du dessin de Miyazaki et ce que découvre le principe vent dans l’écriture du film de la vie (une histoire d’amour et d’avion) c’est le même roman vécu : une aérodynamique fabrique en dur une mécanique floue et toujours en mouvement. Le dispositif Maldoror-Poésies de Lautréamont ne dit que ça : 5
la révolution en cours progresse comme un poème sans endroit ni envers, poème vivant de tous les instants, poème posé là au minuit du temps, au minuit de la levée éternellement relancée du vent. Roland Barthes quand il préparait son roman vécu au Collège de France, on le voyait réaliser une physique de l’écriture, une physique du pas de danse de l’écriture heureuse, qui faisait penser au coup de dé mallarméen. Le hasard tout fou du geste libre dans la nécessité de la phrase bien française.
et enlève les feuilles. Tant de feuilles, tant d’argent. Oui, je travaille maintenant, un peu comme autrefois, seulement je ne sais plus travailler. Cela n’a pas d’importance, paraît-il. Moi je voudrais maintenant parler des choses qui me restent, faire mes adieux, finir de mourir. » Les feuilles d’écriture de Molloy et le regard sans romantisme de Frédéric Moreau sont le nerf de la guerre des Rimbaud des bois contre la mort noire et bête des cravatés de haut et des bien-placés dans la fosse.
Il existe deux poèmes et deux seuls écrits par un Rimbaud des Bois ou un autre. Il existe ce poème en deux fois que les Rimbaud des Bois reconnaissent comme étant leur poème en deux fois : une fois dans L’Éducation sentimentale de Flaubert, une autre fois dans Molloy de Beckett. J’écris deux fois le poème vécu : « Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait auprès du gouvernail, immobile. À travers le brouillard, il contemplait des clochers, des édifices dont il ne savait pas les noms ; puis il embrassa, dans un dernier coup d’œil, l’île Saint-Louis, la Cité, Notre-Dame : et bientôt, Paris disparaissait, il poussa un grand soupir » ; « Je suis dans la chambre de ma mère. C’est moi qui y vis maintenant. Je ne sais pas comment j’y suis arrivé. Dans une ambulance peut-être, un véhicule quelconque certainement. On m’a aidé. Seul je ne serais pas arrivé. Cet homme qui vient chaque semaine, c’est grâce à lui peut-être que je suis ici. Il dit que non. Il me donne un peu d’argent 6
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