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Au soleil (deuxième édition) Fanette Mellier Jumeau dizygote de l’ouvrage Dans la lune, Au soleil retranscrit un cycle solaire journalier en 6 tons directs. Fanette Mellier propose d’apprécier le rayonnement de la lumière, dans une logique d’expansion de la couleur : du bleu matinal au pourpre du couchant, les halos du soleil imprègnent l’atmosphère de teintes incandescentes. ÉDITIONS DU LIVRE www.editionsdulivre.com
20 € 26 pages / 21 x 20 cm Impression 6 tons direct Couverture souple, dorure métallique cuivre Parution : Février 2020 ISBN 979-10-90475-24-3
Geoffroy Pithon et Benoît Bonnemaison-Fitte Graphure et peintrisme n°1 ISBN 978-2-902565-04-7 Format : 36 pp, 21 x 30 cm & 14 x 20 cm Impression offset fluo + Riso 2019 12 €
— “Graphure et Peintrisme n°1” est le premier volet d’un espace collaboratif qui rassemblera, dans l’espace du livre, des artistes qui situent leur pratique à cheval sur différents champs de l’art, et en particulier dans ceux du graphisme, de la peinture et du dessin. En reprenant la célèbre contraction de Kurt Schwitters à propos de la poésie et de la peinture, et paru dans la continuité de l’exposition Fripitons de Benoît BonnemaisonFitte et Geoffroy Pithon au Studio Fotokino (Marseille), Graphure et peintrisme n°1 rejoue la rencontre entre ces deux artistes, avec une sélection de peintures et dessins en grande partie réalisés pour cette publication.
FOTOKINO 33 allées Gambetta 13001 MARSEILLE www.fotokino.org https://fotokino.bigcartel.com/
Philippe Weisbecker Trucks ISBN 978-2-902565-05-4 Format : 64 pp, 16 x 21 cm Reliure suisse à couture apparente Impression offset 2019 16 €
— Tout le travail de Philippe Weisbecker est une recherche de l’essentiel des sujets qu’il dessine. Son trait est net, il ramène la forme à son évidence, la représentation est quasiment schématique. Pourtant, cette simplicité vibre et, loin d’être froid et distancié, son regard est au contraire au plus près des objets représentés. On perçoit une attention, une humilité, et un plaisir à retranscrire honnêtement le réel le plus ordinaire, celui de sa cuisine, de sa rue ou des rayons de la quincaillerie du quartier. En magasinier bien organisé, dans ses dessins, Philippe Weisbecker procède par série. Souvent, le format du cahier, chiné aux puces, lui donne l’échelle de sa recherche. U.S. Trucks est le premier qu’il a ainsi réalisé, de la première à la dernière page, rempli consciencieusement de véhicules observés dans New York.
FOTOKINO 33 allées Gambetta 13001 MARSEILLE www.fotokino.org https://fotokino.bigcartel.com/
Éditions du Canoë
2020
septembre 2020
Dong Baichuan Du parfait retour à la terre
Dong Baichuan
Éditions du Canoë
Introduction et textes liminaires de Christophe Comentale
Genre : essai Introduction et textes liminaires de Christophe Comentale 40 ill couleur Format 12 x 18,5 cm 96 p. 18 € ISBN : 978-2-49 0251-17-9 DONG Baichuan naît en 1970 à Zhanjiang (province du Guangdong), il est diplômé des Beauxarts de Guangzhou, mène une carrière de peintre, d’enseignant dans différentes provinces de Chine ; vice-président de l’Institut de peinture chinoise et à l’institut national de recherches sur les arts et les cultures ethniques, son travail de peintre à l’huile reprend la tradition vivante du courant de peinture du Guangdong. Il prône un style large à la polychromie source de vie et de fertilité qui donne toute son intensité à l’esthétique de ce courant pictural attentif à une Nature en phase avec le rythme des saisons. DONG Baichuan enseigne l’ethnologie et les beaux-arts, disciplines quasiment inséparables des liens ténus qui réunissent le réel du peintre ou celui de l’agriculteur face au monde qui les entoure.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Éditions du Canoë
Depuis l’Antiquité, la terre nourricière chinoise a permis le développement d’un Empire dont le souverain effectue le labour rituel du printemps, moment durant lequel il ouvre le premier sillon source de vie. Des témoignages uniques sur l’importance de l’agriculture se sont succédé depuis des souverains mythiques comme Shennong (« le divin laboureur »), jusqu’aux traités d’agriculture parus au coton » sous la dynastie des Qing, au xviiie siècle, tandis qu’au xxe siècle, le socialisme redonne au paysan toute sa dignité avec le vaste ensemble de personnages en terre cuite grandeur nature qui constituent la fresque de l’Aire des fermages et, plus récemment, avec le travail d’un des représentants de l’école des peintres à l’huile du Guangdong, DONG Baichuan. Cet artiste aime peindre sur le motif le monde de la terre qui est celui de sa vie.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
La Criée centre d'art contemporain, Rennes n°1, sortie septembre 2020 ISBN 978 – 2 – 906890 – 33 – 6
LiLi, La rozeLL et Le marimba UNE REvUE EN 4 NUMÉROs La revue Lili, la rozell et le marimba : création contemporaine et vernaculaire accompagne le cycle artistique éponyme qui prend place à La Criée centre d'art contemporain à Rennes de septembre 2019 à août 2021. Ce cycle d'expositions, événements, résidences et recherches interroge les relations entre productions, savoirs locaux et art contemporain. La revue a pour ambition de prolonger et d’élargir les questionnements soulevés par les artistes invité·e·s.
— 124 pages impression pages intérieures noir & blanc couverture couleur unique pour chaque exemplaire français format : 33 × 24 cm prix : 15 € — directrice de la publication : Sophie Kaplan éditeur·rice·s : Lotte Arndt, Baptiste Brun, John Cornu, Jean Roch Bouiller, Katia Kameli, Émilie Renard graphisme : Jocelyn Cottencin, Studio Lieux Communs éditeur : La Criée centre d'art contemporain dates de parution prévues : février 2020, septembre 2020, janvier 2021, juillet 2021 — diffusion librairies : Paon diffusion distribution : Sérendip — contact : Marion Sarrazin m.sarrazin@ville-rennes.fr
La Criée centre d'art contemporain
place Honoré Commeurec CS-63126 F – 35000 Rennes www.la-criee.org
La revue rassemble des contributions d’artistes, de penseur·se·s et de chercheur·se·s d’horizons divers. Via des études de cas, des textes théoriques, des interventions artistiques, elle souhaite poser les questions suivantes :
entre arts dits contemporains et arts dits traditionnels (de faire, artisanaux, folkloriques, populaires, bruts, naïfs, etc.), entre modernité et tradition, entre local et global, se décline-t-elle dans la création contemporaine ? – de quelles manières les artistes travaillent-ils aujourd'hui à partir de contextes dit locaux ? – comment les artistes participent-ils à repenser les liens entre savoir du peuple et savoir savant, entre local et global, entre l’autochtone et l’étranger ? – comment les récits personnels sont-ils les véhicules de l’Histoire ? Est-on légitime à parler d’une histoire qui n’est pas la sienne ? D’où parle-t-on ? Comment parle-t-on ?
LE NUMÉRO 1 Dans une volonté à la fois de porter une multiplicité de voix et de points de vue et de donner à entendre en premier lieu la parole des artistes, le premier numéro de la revue rassemble : - un texte d’introduction générale à la revue composé sous forme de questions - réponses par les membres de son comité éditorial. - les contributions des artistes Valentin Caron, Vincent Victor Jouffe, Trinh Minh Ha, Seulgi Lee et du collectif Bureau des dépositions, respectivement associées à des entretiens ou textes de John Cornu, Jean-Marc Huitorel, Lotte Arndt, Katia Kameli et Émilie Renard - un texte de Baptiste Brun sur l’artiste brut Jacques Trovic.
LE COMITÉ ÉDITORIAL
sommaire 3—8 kan ha diskan - polylogue Lotte Arndt, John Cornu, Jean-Roch Bouiller, Baptiste Brun, Sophie Kaplan, Katia Kameli, Émilie Renard
9—17
cha va toudis miux à l'mason d'in aut' inventaire à la jacques trovic Baptiste Brun
18—26 Jean-Marc Huitorel et Vincent Victor Jouffe
27—41 katia kameli a écrit à seulgi lee
seulgi lee a écrit à katia kameli Katia Kameli et Seulgi Lee
42—47 fragments du cadre John Cornu et Valentin Carron
49—50 construire en habitant Lotte Arndt
51—99 espaces nus - vivre le rond Trinh T. Minh-ha
101—102 une position pour le bureau des dépositions Émilie Renard
103—115 bureau des dépositions. exercice de justice spéculative Mamadou Djouldé Baldé, Ben Bangoura, Saâ Raphaël Moudekeno, Pathé Diallo, Marie Moreau, Ousmane Kouyaté, Sarah Mekdjian, Mamy Kaba, Aliou Diallo, Aguibou Diallo, Diakité Laye
117—121 biographie des auteur.rice.s
Sophie Kaplan, directice de La Criée centre d'art contemporain et directrice de la publication Lotte Arndt, théoricienne culturelle, auteure et commissaire d'exposition Jean-Roch Bouiller, directeur du musée des beaux-arts de Rennes et ancien responsable de l'art contemporain au Mucem, Marseille Baptiste Brun historien de l'art et enseignant chercheur à l'université de Rennes 2 John Cornu, artiste et enseignant chercheur à l'université de Rennes 2 Katia Kameli, artiste Émilie Renard, commissaire d'exposition et historienne de l'art
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Fragments du cadre
LE pROjET gRAphIqUE Le projet graphique de la revue est lié à l’interrogation des formes et des outils graphiques et visuels présents à la fois dans les habitudes des intervenant·e·s et au sein de l’imprimerie qui produit la revue. L’ensemble de la grille graphique et typographique est développé dans l’idée de retranscrire une dynamique et rythme des échanges et de l’oralité.
Vues de l’installation, Pavillon suisse, 55e Biennale de Venise, Italie, 2013 © Valentin Carron Photo : Stefan Altenburger Photography, Zurich Courtesy the artist and Galerie Eva Presenhuber, Zurich / New York
L’outil d’impression habituellement utilisé pour la répétition parfaite d’un document est ici utilisé pour produire des exemplaires uniques. Sur la couverture, un aplat en ton direct est altéré de manière aléatoire en intervenant sur le mouillage.
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— La Criée est labellisée centre d’art contemporain d’intérêt national. La Criée est un équipement culturel de la Ville de Rennes qui reçoit le soutien du ministère de la Culture - Drac Bretagne, de la région Bretagne et du département Ille-et-Vilaine.
Lili, la rozell et le marimba / revue n°1
lieu dit jean-marc huitorel et vincent victor jouffe
Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte
Marc Jouffe, La Ville es Bret, 1974.
des points de friction, on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça cogne. Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d’un endroit à l’autre, d’un espace à l’autre sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre encore moins de le réinventer (trop de gens bien intentionnés sont là aujourd’hui pour penser notre environnement…), mais de l’interroger, ou, plus simplement encore, de le lire ; car ce que nous appelons quotidienneté n’est pas évidence, Georges Perec,
, 1974.
Jean-Marc Huitorel : En venant, j’écoutais Cynthia Fleury à la radio, reprenant Novalis : « Je ne suis pas du côté de l’absolu mais du côté des choses. Et il n’y a pas d’antinomie entre les choses et l’universel. » Et moi je venais te voir pour parler des choses et pour essayer de dire un peu du lieu où elles sont, où tu te trouves ; du local donc, car le local c’est l’adjectif qui correspond au lieu. Mais aussi essayer de parler d’autre chose, évidemment, que de la couleur locale. Quand je suis arrivé, tout à l’heure, tu m’as montré des photos, pas des photos de toi, mais de ta famille, des deux branches, des Jouffe et des Robert, et des photos de mariage de tes grands-parents, parents, de tes 27 cousins, seulement du côté Jouffe, autant du côté Robert. Tu m’as aussi montré les 11 de la fratrie de ton père. Et, très vite, tu m’as dit : « Quand j’étais petit, je me suis senti comme en assignation : Vincent Victor c’est celui qui se souviendra. Celui qui aura la charge de la conservation des choses mais aussi du souvenir. Je suis celui qui garde. »
À l’entrée – ou à la sortie, cela dépend d’où l’on vient – du bourg de Saint-Méloir-des-Bois, une route vicinale vous mène à La Ville es Bret chez Vincent Victor Jouffe dont la maison, sise en retrait de la fourche qui divise le chemin, semble observer le visiteur qui s’approche. C’est un grand corps de logis dont la façade en granit se partage entre l’habitation et l’espace qui servait jadis aux usages de la ferme. Quant à l’arrière, il se prolonge par un vaste auvent à deux hauteurs de toiture ; introduction à l’intimité, mais conclusion du repli, ouvert à la lumière du nord, comme un atelier. Voilà le lieu où vit l’artiste et dont témoigne une part essentielle de son œuvre.
Images ci-contre et pages 20, 21 et 25 : Vincent Victor Jouffe, Les Auvents, 2012–2019
« lieu » pour que, d’emblée, on se trouve au cœur du vernaculaire ? L’œuvre n’est-elle pas, par essence, vernaculaire ? Mais l’œuvre, à rebours, ne se constitue-t-elle pas dans cette tension contradictoire, dialectique, entre dire le lieu et s’en arracher ?
Vincent Victor Jouffe : C’est une prise de conscience qui est venue après-coup, dans un mouvement d’analyse. Ce que je peux dire concrètement, c’est que les armoires étaient pleines. Et des armoires remplies d’objets mutiques ne sont que des armoires pleines d’objets quand elles ne sont pas accompagnées de parole. Et il faut bien des transmetteurs de parole. La personne qui en premier lieu assumait cette tâche était ma grand-mère, celle qui m’a élevé. Elle habitait dans la même maison que mes parents, dernière enfant d’une famille qui fut traversée par des deuils, des histoires, et des guerres. Parmi ses nombreux talents, elle était excellente couturière, pâtissière, mais aussi jardinière. Est-ce la reconstruction d’un souvenir ? Il semble vernaculaire des plantes. Dans le roman familial il ne faut pas être grand clerc pour savoir qu’on se trouve assigné à une place précise. Il y a des enfants qui reprennent l’activité professionnelle, par exemple, essentielle dans le monde agricole, et… problématique. Et puis il y en a
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Lili, la rozell et le marimba / revue n°1
Katia Kameli a écrit à Seulgi Lee Seulgi Lee a écrit à Katia Kameli
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Le ven. 11 oct. 2019 à 16 :41, Katia Kameli <katia.kameli@gmail.com> a écrit :
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Seulgi, Pour répondre à ta question au sujet de la photo d’Oulja, d’une certaine manière, j’ai trouvé que ce four était inspirant pour commencer à cuisiner. J’aime beaucoup quand tu décris ton expérience à Ain Bouchrik, c’est très vivant. Je t’imagine dans le Rif essayant de grimper la montagne vers Aïcha. C’est aussi le prénom de ma tante chérie, elle doit avoir à peu près le même âge, elle est aussi toujours souriante et joviale, elle passe sa vie à s’occuper des autres. Quand j’étais petite elle m’apprenait à faire le matlouh, le pain à la semoule, que l’on pétrit longtemps et qu’on fait cuire dans un grand plat d’argile. Lier, créer, soigner, protéger, c’est clairement le rôle des femmes dans la culture maghrébine. Le pain, la terre que l’on pétrit pour ensuite les cuire… maintenant je vois cette image de four que je t’ai envoyée comme une matriochka. As-tu pu réaliser ce que tu voulais avec Aïcha ? En attendant de te lire, je t’envoie une image de céramiques kabyles que j’avais prise il y a quelque temps. Sur la jarre on peut observer les nombreux motifs de losange qui forment des triangles. C’est un motif standard, un idéogramme de la fécondité, il s’appelle maqrouth en arabe comme le gâteau de semoule et de miel avec une amande au centre. Tu en as certainement déjà goûté :) [ill.6]
[ill.5] Céramique berbère. Extrait du livre : Martial Remond, Au cœur du pays kabyle. La Kabylie touristique illustrée des années trente, [1933], Alger, Necib éditions, 2018. [ill.6] Un montage de céramiques kabyles par Katia Kameli, photo de Katia Kameli, 2019.
[ill.9] [ill.7] Max Ernst, Jeu de constructions anthropomorphes, 1935, fragments de sculpture en plâtre. [ill.8] À l’entrée de la maison des Lakhal à Aïn Bouchrik, le 31 octobre 2018. [ill.9] Oughoulmi, région de Foum Zguid, pré-Sahara marocain. Jarres à provisions, terre cuite, fond arrondi, couvercle découpé, 1re moitié du xxe siècle, H. 63 et 58 cm. Collection particulière B.-A., Zurich. « Les deux vases forment un couple. Les anses de “la femme” sont placées à l’horizontale, celles de “l’homme”, au contraire, à la verticale et prolongées vers le haut par deux oreillettes. De plus, la jarre masculine possède un bec. Le décor de ces deux exemplaires, placé sur anneaux circulaires, est identique ; il représente les deux sexes : trapèzes réticulés en alternance avec des espaces vides meublés ondulées au col et de traits parallèles sur le couvercle. » Extrait de l’ouvrage de Bruno Barbatti, Tapis
Le lun. 14 oct. 2019 à 10 :00, Seulgi Lee <seulgi2@gmail.com> a écrit :
Katia ! C’est un assemblage que tu as fait toi-même en plaçant une poterie sur une autre, un objet sens dessus dessous ? Celle qui est au-dessus, c’est un brasero ? Je vois une image de Max Ernst derrière ton assemblage, en voici une autre qui est restée longtemps sur le bureau de mon ordi...
, Courbevoie, ACR Édition, 2006, consulté chez Sara Ouhaddou, une artiste française d’origine marocaine installée depuis peu à Rabat. Par ailleurs, aux Beaux-Arts de Tétouan, les artistes enseignants comme Younes Rahmoun mènent des workshops pour que les étudiants se familiarisent avec les savoir-faire des artisans en même temps que les notions de l’art contemporain venues de l’Occident.
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Lili, la rozell et le marimba / revue n°1
fragments du cadre john cornu et valentin carron
Valentin Carron Archaïque Fade Cercle, 2011, bronze, laque noire, 6 x 10,5 x 8 cm © Valentin Carron Photo : Stefan Altenburger Photography, Zurich Courtesy the artist and Galerie Eva Presenhuber, Zurich / New York
Proposant une réinterprétation de formes vernaculaires et de symboles puisés notamment dans l’héritage culturel de son Valais natal, les œuvres – sculptures, peintures et installations – de Valentin Carron renvoient au caractère construit de l’identité. Jouant avec l’ambiguïté des matériaux et une iconographie du pouvoir et de l’autorité, elles questionnent l’authenticité même des choses. Rencontre avec l’artiste.
John Cornu : « Je n’attache pas une importance
les changements de styles « en s’aidant d’une psychologie inspirée à la fois du simple bon sens et d’une théorie sociale3 ». Sans ambages, cet historien déconstruit à sa guise Freud ou encore Heidegger : c’est assez décapant. Oui, la notion de style me paraît pertinente, et
stades de mon enfance, mais il est d’une certaine utilité pour moi de les rassembler ici en cet instant, parce qu’ils sont le cadre – ou des fragments du cadre – dans lequel tout le reste s’est logé. » Je cite Michel Leiris dans cet incroyable livre qu’est L’Âge d’homme1. « Prose impeccable » en résonance avec les plus belles pages de Georges Bataille, précise et lisible à la fois… Il est clairement question de racines et d’une forme de déterminisme « géolocalisable ». Comment vois-tu la chose dans ton processus de création ? L’idée d’origine culturelle plane sur l’ensemble de ton travail, non ?
au fait de reconsidérer une chose par le biais de son origine. Cela pourrait faire écho à cette question posée par Fabrice Stroun lorsqu’il t’interroge sur l’imagerie alpine, le vieux vin, les murs de pierres 4 … J’ai aussi eu l’occasion de voir certaines Bassins (2017) qui sont directement en prise avec ton environnement de tous les jours. J’aime l’idée selon laquelle notre contexte le plus proche soit une sorte de réservoir de formes à partir duquel l’artiste élabore des scénarios techniques, plastiques et poétiques. Le fait de ressasser des objets
Valentin Carron!: Je ne sais pas si cette chose est palpable, John. J’ai de vagues souvenirs qui se sont fixés dans mon esprit durant mon enfance et mon adolescence dans la commune de Fully située dans le district de Martigny. J’y vis encore et je n’entrevois pas un départ soudain pour finir mes jours à Punta Cana. Je tiens à préciser que ce territoire restreint se trouve au fond d’une vallée glaciaire (en U) et que l’on regarde les montagnes depuis le bas, comme de grosses masses informelles et immobiles. Je me souviens des accents des années 1980, de la génération de mon père qui a tenté de s’extraire des vignobles pour se lancer dans le bâtiment, de l’Opel Senator du président de communes, des odeurs d’essence!; mais aussi des bals populaires que chaque village alentour se proposait d’organiser en général au bénéfice du club de foot et qui se finissaient toujours assez mal, d’une tristesse sourde. J’ai des impressions plutôt sensorielles!: le crépi des murs pour le toucher, les odeurs de fritures en revenant de l’école juste avant midi, les engueulades d’un couple sur du Iron Maiden, et pour le visuel je me souviens remonter un canal-égout en regardant les truites s’accrocher au courant s’aidant parfois des algues, parfois du papier-cul. Mais tout ça n’existe plus, cette destination n’existe plus et ça ne me manque pas. Il me reste des flashs, et peut-être que j’essaie maintenant d’utiliser ces situations, ces vagues sensations et de les insuffler dans mes œuvres. J’aime à penser que cela peut s’appeler du style.
à mon sens d’un atout créatif. Pour dire les choses simplement, l’acuité
pour produire des œuvres ? V.C.!: J’ai envie de te répondre maintenant sur les questions d’authenticité, une notion que j’ai toujours voulu dénoncer parce qu’il me semblait que se revendiquer de celle-ci prouvait par cette revendication elle-même qu’elle n’en possédait pas ou plus. Je n’ai pas appris ça avec Meyer Schapiro ou autres, mais avec le slogan de la pub des frites McCain!: «!C’est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins.!» Il n’y a rien de plus triste pour moi quand des régions entières d’Europe rejouent les folklores et les rôles que l’on attend d’elles, quand les habitants de ces régions se sentent satisfaits et jouissent des rôles qu’on leur a assignés. Bien sûr, je vois et je comprends que ces régions tentent de se maintenir en équilibre entre une authenticité «!traditionnelle!» régionale et une économie touristique de laquelle peuvent découler d’autres économies. L’art malheureusement y a souvent joué un rôle. Ce qui m’intéresse c’est justement la perte de cet équilibre, le glissement, et surtout pas la chute qui serait trop spectaculaire à mon goût. Tiens, je remarque à l’instant que l’on peut appliquer la phrase du dessus à l’art et à son marché. Oui les disputes de couple ou certaines figures de skate peuvent être des déclencheurs si elles
J.C. : Le style… Vaste programme ! Cela me renvoie à cet ouvrage conçu par Meyer Schapiro, Style, Artiste et Société2. Cet opus entreprend l’étude des styles sur un mode historique. Il est question d’expliquer
1. Michel Leiris, L’Âge d’homme, Paris, Gallimard, collection « Folio », 2002, p. 39. 2. Cf. Meyer Schapiro, Style, Artiste et Société, Paris, Gallimard, 1990. 3. Idem., p. 36.
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4. Fabrice Stroun, « Entretien avec Valentin Carron », in Valentin Carron, Zurich, JRP/Ringier, 2006, p. 25
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La Houle Éditions — Art & Littérature
Deux imprimés d’artistes au format poster accompagnés d’une série d’images et références et d’un texte bilingue du commissaire.
sur l’inéluctable destructivité à l’œuvre dans la nature comme dans l’histoire humaine. Mais cela sans pathos. Il y a au contraire un aspect ludique à leur production. Ils sont, chacun à leur manière, des archéologues du présent. L’équivoque est présente dans la plupart des photographies de Daniel Locus. Dans les installations de Nicolás Lamas, règnent le collaps, la précarité, le dysfonctionnement. Chez inédites. Daniel Locus nous suggère un envers du décor ; Nicolás Lamas nous y plonge. Tous deux élaborent une forme de poésie. de ces deux œuvres ? Celui de la contingence ou de la nécessité ? Peut-être celui, paradoxal, d’une mélancolie joyeuse et créatrice. » NICoLás LaMas (°1980, PE/BE) fait partie des jeunes artistes installés à Bruxelles et émer-
SCREENING (TACHES AVEUGLES) DANIEL LOCUS & NICOLÁS LAMAS Catalogue d’exposition (29.01–08.03.2020) Édition d’artistes / photographie Édition La Houle, Bruxelles et Centre culturel de Namur Texte (FR/EN) de Yves Depelsenaire, commissaire Traduction JF Caro, graphisme Marie Lécrivain, 16 × 24 cm / 2 posters 96 × 64 cm pliés dans un étui Impression offset CMJN, Snel, Liège ISBN 978-2-930733-10-4 / CLIL : 4055 Catalogue 500 ex. / 15 € Sortie : septembre 2020 (Fr/Ch) / février 2020 (Be)
de tous bois – installations, peintures, photos, détournements d’objets – il déploie une inventivité surprenante qui déjoue notre appréhension familière de l’espace et du temps. Il est représenté par la galerie Meessen De Clercq. DaNIEL LoCus (°1951, BE) occupe sur la scène artistique belge une place singulière et décalée. Photographe, vidéaste, performer, il jette sur notre monde un regard oblique, où se croisent des préoccupations esthétiques et politiques. Il a participé en 2019 à la Triennale Intersection.
DIFFUSION BE : AdyBooks (MDS Benelux) FR : Paon/Serendip (Serendip) CH : Paon/Serendip (Servidis)
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www.la-houle.com/locus-lamas
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Fragmented information about the past often lead to erroneous conceptions. Thus, it is now known that classical antiquity was different from we customarily think of it: whereby statuary white was color, uniqueness was multiple, and authorship shared. As a ghost, the classical art still inhabits our imagination and is part of many of our references and tendencies today, reformulating their value and original basis.
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Everything could actually collapse: from trees to stars, from stars to laws, from physical laws to logical laws, and this is not by virtue of some superior law whereby everything is destined to perish, but by virtue of the absence of any superior law capable of preserving anything, no matter what, from perishing.
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DOUBLE SCREENING* Screen signifie écran, mais Screening évoque tout autant l’action de masquer ou de projeter que de présenter, de dépister, de sélectionner, d’examiner, de contrôler, de filtrer, de passer au crible. [ Nicolás Lamas, Folded spaces, 2013] À tous les sens sollicités par ce terme, il conviendrait d’ajouter une torsion : celle que Nicolás Lamas opère sur l’objet écran lui-même. Ou encore celle que Daniel Locus suggère dans le drapé surgi de l’image d’un mur. [ Daniel Locus, Drapé, vidéo, 2018/19] Screening (de la tache aveugle), soit de ce point de perte de la vision, qui se repère à l’expérience en fermant tour à tour un œil, jusqu’au moment où disparaît de notre champ visuel un objet situé tantôt sur notre gauche, tantôt sur notre droite. [ Nicolás Lamas, source : Internet] Le photographe ou le caméraman est monophtalmique (par définition). Edgar Degas l’était aussi. Daniel Locus a commencé à photographier des bouquets de fleurs à partir de La Femme aux chrysanthèmes. Un tableau où l’agonie des fleurs gagne le vase qui les contient, la table, le papier peint à l’arrière-plan, la coiffe de la femme et le bras de celle-ci. [ Edgar Degas, Skira, 1954] Le still life et le readymade se rejoignent ici. « Depuis Duchamp », disait Gerhard Richter, « on ne fabrique plus que des readymades, même si nous les peignons de notre main ». À preuve : la carcasse de moteur posée par Nicolás Lamas sur un tapis de prière ou ses vases de porcelaine chinoise en équilibre insolite. La torsion est ici odd looking, surprenante. [ Nicolás Lamas, Industrial Precariousness, 2019] 1
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3e de la série One + One + Objet de dialogue éditorial, catalogue revisité à chaque expo en duo aux Abattoirs de Bomel !
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[6 Nicolás Lamas, Motionless Body, 2017]
C’est que le readymade lui-même n’est pas réductible à sa pure réalité objectale, indifférente, dès lors que vous vous intéressez à son ombre par exemple. Aussitôt renaît l’énigme de l’envers du décor, le mystère de l’absence, et l’étrange émotion que provoquent les empreintes de mains négatives sur les parois des grottes rupestres. On songe à l’origine de la peinture selon Pline l’Ancien : celle du tracé par la fille du potier Ditubades de l’ombre de son amant. Ou aux Delocazione de Parmiggiani. [ Grotte Chauvet] [ Nicolás Lamas, Behind the Scenes, 2017] [ Marcel Duchamp 7
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parle des Ready-made à Philippe Collin, L’Échoppe, 1998] [10 Claudio Parmiggiani, Delocazione]
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Derrière le Lion de Waterloo, il y a l’ombre des pyramides. « Du haut de celles-ci, trente siècles d’histoire vous contemplent », avait dit Napoléon à ses soldats. L’histoire pour eux s’est arrêtée là. Ils ne se réveilleront pas de ce cauchemar, qui a raison des civilisations comme des hommes. [ Daniel Locus, Waterloo – pyramide, 2007] 11
Où cela est-il plus sensible qu’au Pérou, le pays de Nicolás Lamas ? Du collapse, ou de la destruction comme élément d’une histoire naturelle, comme disait W. G. Sebald. Au fil des saisons et des jours, au fil de l’eau, les noms de Tchernobyl, Three Mile Island ou Fukushima en sont le mémorial. Landscape isn’t escape, dixit Locus. [ Géoglyphes de Nazca] [ Salvatore Settis, Supremely Original. Classical Art as Serial, 12
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Iterative, Portable, Progetto Prada Arte, 2015] [14 Quentin Meilllassoux, After Finitude: An Essay on the Necessity of Contingency, Continuum, 2015] [15 Daniel Locus, Landscape, 2006]
Plus banalement, le sort mortel des civilisations se touche du doigt chaque jour : c’est ce que, à l’âge de la science, nous appelons le progrès. L’obsolescence programmée des machines en est la manifestation peut-être la plus parfaite. Quel socle plus adéquat aux moulages de statues grecques antiques que de lourds photocopieurs Xerox hors d’usage ? Des reproductions sur des machines à reproduire qui ne fonctionnent plus. Des images de vestiges sur d’autres vestiges. Et des composants électroniques d’ordinateurs ou de téléphones portables bientôt plus indéchiffrables que des tablettes mésopotamiennes. [ Nicolás Lamas, La Société du spectacle, 2012] 16
[17 Nicolás Lamas, Archaeology of Data, 2019] [18 Photographie de Nicolás Lamas]
Se dessine ainsi la place majeure des artistes des temps présents : celle de nouveaux kabbalistes qui nous donnent à voir ce qui sous nos yeux ne cesse pas de s’effacer. [ Jean Epstein, Lyrosophie, La Sirène, 1922] [ Daniel Locus, Essai de transcription d’une 19
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musique concrète à l’aveugle, carnet, 2011] [21 Nicolás Lamas, Reference Lines, 2013]
DOUBLE SCREENING* The term “screening” has many different meanings: it alternately refers to the acts of concealing, broadcasting, as well as presenting, examining, selecting, controlling, filtering, or sifting through. [1] It may also refer to a sense of torsion: the one Nicolás Lamas performs on the screen. Or the one suggested by Daniel Locus in the folds that emerge from the image of a wall. [2] The blind spot, or tache aveugle, is the area in the visual field that delimitates the limit of vision. Its location may be experientially identified by closing one eye after the other repeatedly, until an object, alternately located on the left and the right, disappears from our field of view. [3] The photographer or the camera operator is oneeyed (by definition). So was Edgar Degas. Daniel Locus started photographing flower bouquets after
Woman with Chrysanthemums — a painting in which the agony of the flowers bleeds over the vase that contains them, the table, the wallpaper in the background, and the woman’s hat and arm. [4] A meeting between still life and the readymade. “Everything made since Duchamp has been readymade, even if hand-painted,” declared Gerhard Richter. This is evidenced by Nicolás Lamas’ motor placed on a prayer mat, or his curiously balanced Chinese porcelain vases. This sense of torsion is odd looking, surprising. [5] [6] The readymade itself cannot be reduced to its pure, objectal, indifferent reality — as soon as, for instance, one starts paying attention to the shadow it casts. The behind-the-scenes enigma, the mystery of absence, and the strange emotion elicited by negative fingerprints on the surface of painted caves are instantly revived. One may think about the origin of painting according to Pliny the Elder: the outline, drawn by Butades’ daughter, of her lover’s face; or Parmiggiani’s Decolazione. [7] [8] [9] [10] The Lion’s Mound at Waterloo casts the shadow of the pyramids. “Thirty centuries look down upon you”, Napoleon said to his soldiers. This was where history ended for them. They will not wake up from this nightmare defeating civilizations and humans alike. [11] Is there a place where this is more deeply felt than Peru, Nicolás Lamas’ home country? Collapse or destruction as natural history, as W. G. Sebald would have it. Season after season, day after day, over the course of water, the names of Chernobyl, Three Mile Island or Fukushima stand as memorials for this fact. Landscape isn’t escape, according to Locus. [12] [13] [14] [15] Prosaically speaking, the mortal fate of civilization becomes tangible day after day. This is what we call progress in the scientific age. The planned obsolescence of machines may be its most perfect manifestation. Is there a more appropriate pedestal for the moldings of Ancient Greek statues than an out-of-order Xerox photocopier? Reproductions sitting on broken copy machines. Images of remnants on top of other remnants. And electronic components from computers or cell phones, bound to become more indecipherable than Mesopotamian tablets. [16] [17] [18] Such is, therefore, the main role of present-time artists: that of modern-day kabbalists providing us with what, before our eyes, keeps on erasing itself. [19] [20] [21] * Tribute to / En hommage au morceau « Double screening », Émile Parisien Quartet (Act Music, 2017).
Nicolás Lamas et Daniel Locus, Screening (taches aveugles), cycle One + One +, exposition organisée par le Centre culturel de Namur aux Abattoirs de Bomel du 30 janvier au 8 mars 2020 sous le commissariat d’Yves Depelsenaire ; coédition La Houle / CCN, ISBN 978-2-930733-10-4, D/2020/13.131/19 ; images de Nicolás Lamas (Vessel, 2018, photographie) et de Daniel Locus (Le Bruit du doute, photographie, texte, 2019) ; avec un texte d’Yves Depelsenaire traduit par Jean-François Caro ; suivi éditorial et conception graphique par Marie Lécrivain (avec la typographie Rosart, Camelot Typefaces) ; imprimé sur les presses de SNEL à Liège en janvier 2020. Remerciements à la galerie Meessen De Clercq.
Collection
One + One +
TALWEG NO 6
transrevue pensées, art contemporain
Contributeurs Caroline Corbasson Valeria Carrieri Vincent Chevillon Fabien Clouette Gaëlle Cressent Louise Drulhe Lise Dua Mathilde Gintz Nina Ferrer-Gleize Claire Hannicq Claude Horstmann
Alain L’Hostis Stéphane Le Mercier Marjorie Leberre Antoine Lejolivet Tiphaine Monange Audrey Ohlmann Andrée Ospina Jade Tang Élise Tourte Matthieu Saladin
Format : 200 × 324 mm 184 pages Impression quadrichromie + 1 ton direct Reliure suisse 500 exemplaires 20 € ISBN 979-10-93041-07-0 Avec le soutien financier de la DRAC Grand-Est et la ville de Strasbourg.
La distance
septembre 2020
Talweg 06 rassemble 21 artistes et auteur·ices autour de la notion de « distance ». Par le biais de l’écriture poétique ou fictionnelle, de la photographie, du dessin, de la sculpture, de l’enquête, du protocole, du récit d’expérience, de la cartographie, chacun·e d’entre eux s’approprie cette notion et développe une proposition singulière. Ensemble, ils évoquent une distance polysémique et plurielle. Il est ainsi question de la dimension sociale de la distance, dans sa relation aux contraintes de la mobilité et du travail ; mais aussi de la représentation des distances, des façons de les mesurer, des perceptions sensorielles et émotionnelles qu’on peut en avoir. Les notions de flux, de partage d’informations et de savoirs sont également évoqués, ainsi que notre rapport aux voyages, à la marche, notre inscription sur un territoire. La distance nous conduit également à penser les relations humaines, nos comportements vis-à-vis les uns des autres – les questions de transmissions, les histoires familiales, se manifestent dans ce numéro. La distance désigne un espace intermédiaire entre deux points ; de fait, il est question du vertige des écarts entre l’infiniment près et l’infiniment loin, du territoire de notre chambre largement connu aux planètes les plus éloignées, d’une photo de famille cornée aux ossements d’une baleine ayant traversé les océans, de l’insularité des marins jusqu’au bras qu’on tend, tout en haut d’une montagne, pour mesurer les distances à l’échelle de son corps.
Talweg 06 emprunte ses dimensions aux normes américaines des courriers administratifs, et notamment au format dit « foolscap ». Cette allusion au courrier vise à placer l’objet éditorial dans le champ de la lettre, écriture de la distance par excellence. La reliure contribue à renforcer ce sentiment, évoquant le bloc de correspondance. Talweg 06 fait entrer en conversation l’ensemble des propositions, par un système graphique fonctionnant sur un système d’échos et de renvois, rendant concrète l’appréhension de la notion de distance par le lecteur.
de novices ou de professionnels. Au sein de Talweg, des pratiques établies et d’autres plus récentes, voire encore en formation, peuvent se rencontrer. Talweg s’inscrit dans une dynamique de recherche collective où chacun apporte sa pierre à l’édifice qui se construit.
À propos de Talweg Talweg est une transrevue annuelle et collective, publiée par Pétrole Éditions depuis 2014. Qualifiée de transrevue, afin d’insister sur sa dimension transversale et protéiforme, Talweg est menée à la façon d’un laboratoire de recherche. Chaque année, l’équipe éditoriale détermine une thématique, et rassemble des artistes et des auteur·ices autour de celle-ci. Les thématiques abordées à ce jour ont été : le pli, la périphérie, le mouvement, le sol et l’extrait. La création artistique contemporaine devient un point d’ancrage autour duquel les points de vue peuvent émerger, pour permettre un dialogue avec d’autres domaines (littérature, anthropologie, géographie, archéologie, topographie, sociologie, histoire...). L’objet éditorial devient le lieu de l’échange, de la confrontation et de la relation entre différentes voix, différents langages et façons de voir le monde. Il s’agit de tisser un motif composé d’artistes, de chercheurs,
Diffusion librairies : Paon diffusion 44 rue Auguste Poullain 93200 Saint-Denis
Distribution : Sérendip 10 rue Tesson 75010 Paris
Talweg ne possède aucune contrainte technique ni formelle pérenne. Chaque livraison adopte un format, un papier, un type d’impression, une reliure singuliers, tous pensés en relation avec la notion abordée. Chaque numéro forme ainsi un système architectural propre, de manière à faire dialoguer le fond et la forme. Cet aspect contribue à placer au rang de contributeurs tous les acteurs impliqués dans le projet éditorial (graphiste, imprimeur, relieur, éditrices). Pétrole Éditions Inscrite dans le champ de la création contemporaine, Pétrole Éditions conçoit, produit, édite, expose et diffuse des multiples et publications d’artistes, dont la forme et le contenu sont liés, et dans le cas de Talweg, sous une forme participative. L’équipe éditoriale se compose des artistes chercheuses Nina Ferrer-Gleize (Lyon), Audrey Ohlmann (Strasbourg) et Andrée Ospina (Paris).
Contact : Audrey Ohlmann audreyohlmann@petrole-editions.com 06 41 02 06 95
publication :
Europan 15 : Villes Productives 2 Caractéristiques
Sortie : septembre 2020 320 pages - 22,5 x 31,5 cm Papier intérieur Nautilus super white 100g. Couverture + sur-couverture kra" 300g. Tirage : 650 ex., 200 ex. destinés à la vente Prix de vente : 25 € ISBN : 978-2-9572443-0-0
Maquette
La conception de Dépli Design Studio joue avec des couches superposées : une couverture qui dépasse de la sur-couverture, des étique$es adhésives qui personnalisent les exemplaires selon 9 séries.
Contenu
Ce catalogue des résultats de la 15ème session du concours Europan présente les projets sélectionnés par un jury international sur les neuf sites français proposés en mars 2019 aux candidats : Auby, Champigny-surMarne, Floirac, Marseille, Pays-de-Dreux, Port-Jérôme-sur-Seine, Rochefort, Romainville, Saint-Omer. Tels neuf concours simultanés sur un thème commun, les propositions réfléchissaient à nouveau à la question de la productivité des villes avec ce$e fois l’accent mis sur les enjeux des ressources, des mobilités et de l’équité, trois défis propres aux villes européennes contemporaines. Le catalogue dévoile l’anonymat des équipes lauréates, les agences émergentes de la scène de l’architecture, du paysage et de l’urbanisme, avec leur contact, leur composition et leur philosophie. Un aperçu des projets présélectionnés complète ce panorama des réponses proposées. Le catalogue se termine sur les projets des équipes françaises ou mixtes sélectionnées sur d’autres sites en Europe, montrant ainsi une vitalité culturelle internationale. C’est une exploration transversale et approfondie (59 projets sont présentés au total) de la création contemporaine et des pistes d’innovations explorées par une génération de jeunes concepteurs sur un thème d’actualité.
Public visé
Les concepteurs des disciplines de l’espace (architectes, paysagistes, urbanistes, programmistes, ingénieurs, écologues…), professionnels, chercheurs et étudiants mais aussi les maîtres d’ouvrages, les promoteurs, les collectivités territoriales et leur services… bref pour tous ceux qui s’intéressent à la création et l’innovation architecturale et urbaine voulant enrichir leur propre pratique ou contacter des équipes talentueuses.
Les auteurs
Le catalogue est un ouvrage collectif coordonné par Europan France. Les projets sont présentés par les lauréats et accompagnés des avis du jury. Préface d’Alain Maugard, ingénieur des ponts, président d’Europan France. Et textes de : Marie-Hélène Badia, (architecte, présidente du jury, fondatrice et associée de l’Atelier Badia Berger, enseignante à l’ENSA Paris Val de Seine et Architecte Conseil de l’État), Freddy Kaczmarek (maire d’Auby, 2001-20), Alessandro delli Ponti, (architecte et urbaniste, membre du jury allemand, ancien lauréat d’Europan, fondateur et associé de l’agence KH Studio).
contacts
éditeur : Europan France, Louis Vitalis - l.vitalis@europanfrance.org - 07 86 08 27 82 diffuseur : Paon, Antoine Leprêtre - paon.diffusion@gmail.com - 06 71 31 20 40 distributeur : Serendip livres - contact@serendip-livres.fr
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Description et objectifs du Enjeu de la site ville productive
Stratégie de la ville
Le site d’étude, dont la ville maîtrise le foncier, est localisé A CHEVAL sur la Haute-Deûle. Au sud du canal, la ville d’Auby présente des caractères plus urbains (fronts bâtis continus, espaces publics) qui se sont consolidés au fil du temps. Au Nord, la ville déploie de nombreux espaces verts et chemins de promenades, mais aussi des entreprises et friches. Les deux côtés de la ville sont reliés par un point routier à l’est et par une passerelle en construction à l’ouest, pour les modes doux.
Auby a engagé un processus de transformation urbaine sur le long terme, commencé dès les années 1980 avec la reconquête des friches industrielles, puis le renouvellement du centre-ville avec la construction ou la rénovation d’équipements publics. Aujourd’hui, la ville souhaite élaborer une stratégie pour attirer de nouveaux habitants (et ainsi palier aux difficultés de la périurbanisation métropolitaine lilloise). Cette densification d’une population solvable permettrait d’apporter une dynamique commerciale. Auby envisage également de mettre en œuvre une démarche urbanistique innovante et ouverte à l’expérimentation dans le domaine architectural : construction de logements et d’espaces publics de qualité (élaboration d’une charte en 2009), et valorisation du patrimoine local, tout en associant la population aux travers d’ateliers participatifs. L’équité socio-spatiale est recherchée via la solidarité et la construction de politiques publiques visant notamment la dignité du logement, afin de restituer un sentiment de fierté aux habitants. Une réflexion sur la mobilité multi-modale est en cours afin d’inciter le transport ferroviaire et les modes doux.
Aujourd’hui les conditions ont changé et la population s’est appauvrie. Auby répond bien à l’enjeu de la ville productive puisque la commune doit être capable de générer ses propres sources de développement. En s’appuyant sur les besoins et les pratiques de la population, il s’agit de l’aider à développer une économie circulaire qui dépasse le clivage emploi-chômage et travail-salariat. La ville envisage de reconstruire durablement les synergies entre environnement et modes d’habiter, de produire et de se déplacer.
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High-school
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Rue Calmette
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Rue L.Blum
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Rue calmette
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Rue Léon Blum
Foyer Beauséjour
Les Asturies
F Project site
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Rue du Général de Gaulle
L’objectif principal est ainsi de mettre le canal au cœur de la ville afin qu’il ne soit plus vécu comme une coupure urbaine, un obstacle entre le nord de la commune et le centre-ville. Une meilleure connexion de la ville et avec la gare ferroviaire de Leforest est donc envisagée. Le développement urbain au nord du canal vise également à valoriser le potentiel paysager du canal et de conforter ses usages récréatifs existants (course, vélo, pêche etc…).
Autrefois rurale, Auby est une petite ville industrielle du Bassin Minier du Nord Pasde-Calais qui accueille notamment le plus grand site de production de zinc en France (Nyrstar) mais qui dispose également d’autres ressources productives, du fait de son passé lié à l’activité minière.
Business park
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Entrance plaza Short-term rental and work residency C Transformation of Léon D Blum into a one side / shared shared surface street E Health Plaza F Healthcare residential G Canal walk H Town-hall plaza I Park A B
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Footbridge Sport centre Masterplan Age-integrated living M School N Cultural centre, store, O kindergarden, day-care P Community centre Q Canal walk R Rue Calmette (one side) S Rue J. Guesde (one side) J K L
Attractors (swimming pool, commercial, public) Collective housing & Age-integrated living (rental) Shared housing (rental and privately owned) Row housing (owned) Church Town-Hall Education / Health Warehouse with civic program Warehouse Industry / business
TERRIL 140.1 . Vivre produire demain
David Palussiere, Camille Tréchot-Jasnault, architectes avec Simon Cadoret, ingénieur en agronomie du paysage, Arnaud Busson, ingénieur en bâtiment et Raphael Bouche, agronome
Présélectionné
L’îlot coopératif
Avis de la commission d’expertise Le projet propose un travail de couture urbaine par une série d’interventions sur huit points névralgiques du site – des points de frottements territoriaux. Ces interventions – les pièces de vi(ll)e – émergent d’une analyse du fonctionnement du site et de ses champs
De la ville à la campagne
Meriem Chabani, architecte urbaniste, Etienne Chobaux, architecte, John Edom, Anthropologue architecte, Maya Nemeta, architecte urbaniste avec Fanny Primard, étudiante en architecture
Présélectionné
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Avis de la commission d’expertise des possibles, issus du croisement des influences et des résonances en rapport avec son contexte urbain. Chaque pièce de ville est présentée en détail selon son aire d’influence, sa participation à la ville productive, les acteurs à associer, les dispositifs urbains
et architecturaux de sa mise en scène, la programmation et les usagers. Elles s’organisent spatialement autour des axes viaires existants et actés, complétés par une trame piétonne reliant l’ensemble du projet.
Le projet propose un processus stratégique co-construit pour la transformation du quartier, en trois actes : la préparation – construction d’une vision rêvée et partagée par les parties prenantes –, la cultivation – préfiguration des idées partagées dans la vision en des prototypes/projets transi-
tionnels –, et la récolte – transformation des prototypes en des interventions durables. Ce processus est illustré par un scénario des possibles développé en trois temps, dont les interventions se précisent sur cinq sites emblématiques (MIN, Saint-Serge actif, boulevard Gaston-Ramon, Fours à
chaux, le Doyenné), à partir du croisement de six ambitions thématiques (Connecter, Activer, Construire la communauté, Emploi, Placemaking et Mixité). Une agence indépendante de développement est proposée comme organisme responsable de la conduite du projet.
David Palussiere, Camille Tréchot-Jasnault, architectes 1 4 9 -
Le point de départ : une zone commerciale en bonne santé, mais d’un autre âge. Nous pensons que la zone Saint-Serge nord vit une existence similaire à l’agriculture intensive : de grandes étendues dédiées à une production mono-orientée, dont la fertilité, et donc la productivité, s’épuisent avec le temps. L’ère du temps est sévère avec les supermarchés, les grands espaces de chalandise, les bretelles d’autoroute et les hangars de périphérie. Des lieux pratiques qui ne font plus du tout rêver. Ce qui nous intéresse, ce sont les solutions qui donnent matière à espérer plus qu’à déplorer. C’est l’attitude qu’a aujourd’hui le mouvement des villes en transition. La permaculture et l’agro-foresterie font partie de ces approches positivistes en matière environnementale. Quelques-uns de leurs thèmes nous paraissent fertiles : Une approche par écosystèmes : des espèces végétales variées se rendent des services mutuels, et la productivité peut être boostée en associant des biotopes. Par exemple, certains bâtiments pourraient être divisés, et accueillir des commerces artisanaux, des petits ateliers, des petites cellules de bureau, de la moyenne distribution. Juxtaposer des domaines de production et des tailles d’activités variés, qui puissent se stimuler. Que le concessionnaire automobile voisine avec un réparateur de vélo, que la piste cyclable puisse rivaliser avec l’autoroute, que fast-food et
gastronomie puissent exister dans le même périmètre. – Une approche paresseuse : comment minimiser l’entretien, les efforts sans renier l’efficacité productive, et faire davantage avec ce que l’on a déjà. Ce pourrait être ensauvager les grands espaces de gazon qu’il faut entretenir sans fin, utiliser les parkings pour faire des événements sportifs, festifs ou commerciaux, utiliser les toitures pour qu’elles soient productrices d’énergie, qu’elles captent du carbone par la végétalisation, valoriser chaque mètre carré délaissé. – Une approche libertaire, volontaire, empirique : c’est par l’essai et l’expérience que peuvent se construire et se vérifier des intuitions, voire émerger de l’inattendu. Par exemple, une concertation autour d’un jeu de plateau pour discuter, avec des cartes chance, des cartes actions. Des espaces laissés à la culture potagère ou paysagère individuelle, des droits d’occupation temporaires accordés à des tiers, la création de liaisons piétonnes et cyclistes pour concurrencer la voiture… Créer des chemins de traverse. Notre projet se veut ouvert, largement indéterminé pour l’heure dans son dessin définitif, mais cherche à faire rêver, et ouvrir des pistes. Angers se veut une ville pionnière en matière de végétal, le corpus théorique et poétique de l’innovation agricole est là pour nous inspirer.
Nous sommes une jeune agence d’architecture, constituée de deux associés architectes qui vivent et travaillent dans deux territoires différents : l’un à Nantes, l’autre à Lausanne, en essayant de puiser règles et inspiration de part et d’autre. Nous nous intéressons aux constructions, comme au cadre général de vie. Pour l’heure, c’est principalement l’architecture domestique qui nous occupe : maisons, commerces, ateliers. Nous aimons les bâtiments sans à priori sur leur âge, leur style, leur fonction ou leur localisation, pourvu qu’ils aient du caractère et produisent des ambiances de qualité. Il en va de même des projets : toute activité humaine mérite une belle, solide, et utile construction. Un abri qui ait du sens.Nous avons fait nos études ensemble, et avons réalisé la plupart de nos projets en commun,
parfois dans la contradiction, mais toujours en trouvant une synthèse. Nous n’avons pas de culture théorique de l’aménagement ou de l’urbanisme, et faisons davantage confiance à nos expériences de visiteurs, parfois touristes, parfois acteurs pour imaginer l’aménagement du territoire. Nos outils sont très classiques : le dessin à la main, les visualisations informatiques, les références à l’actualité, à l’histoire, au cinéma, à la culture populaire. Chaque nouveau projet est pour nous une exploration pour laquelle nous n’avons pas de réponse toute faite, une histoire dont nous ne connaissons pas le dénouement.
Avis du jury Réponse originale au regard du thème, par sa référence à la permaculture et par le processus de réappropriation positive qu’il sous-tend. Il s’agit d’une stratégie explicite de diversification économique, spatiale et programmatique qui s’appuie sur la réintroduction du vivant et la production du végétal. Si l’image finale interroge sur le processus à engager, le projet porte une vision ambitieuse et adaptée au site.
Légendes 1 2
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Contact p. 324
Une vision pour une ville productive. Une maquette plateau de jeu pour concerter le développement de la zone. Des cartes actions distribuées à chacun pour agir : diviser, louer, modifier. Permaculture urbaine : densifier et diversifier Écosystème urbain : variété et densité de constructions, d’activités. Une zone commerciale douce.
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RÉÉDITION septembre 2020
Collection discogonie
discogonie.blogspot.fr
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Nirvana : In Utero (revu et augmenté) de Palem Candillier
Devenu symbole absolu du rock alternatif des années 1990 et synonyme du genre « grunge », d i s c o musicale. gonie Nirvana signe avec ces douze chansons une apothéose Au lendemain d’un Nervermind trop rutilant à son goût, Nirvana veut aller ailleurs, quitte à perdre tous les fans de Guns & Roses. In Utero, sorti le 13 septembre 1993, n’est ni un successeur conforme aux hit parades, ni un retour vexé à la rugosité de Bleach, mais une troisième voie, du côté des révélations d’un Unpplugged qui avait cueilli tout le monde par un certain classicisme pop. le sabotage musical et l’envie de déplaire, maintenant que Nirvana a saisi l’opportunité de l’industrie du disque n’est pas encore acquise... L’album de Rape Me, Pennyroyal Tea, Dumb, All Apologies, Heart-Shaped Box,...
L’auteur : Palem Candillier est musicien autodidacte. Formé au métier de monteur vidéo, il vit et travaille en région parisienne comme professeur-documentaliste.
Nirvana : In Utero 10,50 € ISBN 9782919296187 10 x 18 cm, 120 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
À SUIVRE : Dominique A : La Fossette, Nico : The End, The Stranglers : Black & White, The Beatles
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NOUVEAUTÉ SEPTEMBRE 2020
Collection DISCOGONIE
Nico : The End... de Pierre Lemarchand
editionsdensite.fr
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« Les compositions de Nico semblent des ritournelles, de ces airs éternels qui nous hantent,
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leurs nuances brouillent les lignes entre rêves et souvenirs. « J’ai le sentiment que ma musique sonne préhistorique », avance Nico : en effet, n’entend-on pas, en celle-ci, la pulsation matricielle des vagues, la lente danse de la lune, le chant auroral des oiseaux, le soupir des glaciers qui se fendent, le labeur souterrain de l’écorce de la terre, l’essor tranquille des Warhol
Velvet
Underground allemande, un hommage réitéré à son ami Jim Morrisson des Doors. C’est à John Cale, multi-instrumentiste et virtuose, possesseur d’une solide formation clasNico et c’est avec celles-ci que le gallois éprouve véritablement le travail d’arrangement. L’auteur : Pierre Lemarchand produit l’émission de radio Eldorado et écrit désormais dans la revue mensuelle Magic. Ouvrages parus : - Alain Bashung, Fantaisie militaire, Densité, 2018 - Caractères, Équilibre fragile, 2017 - Karen Dalton, Une voix idéale, Littérature mineure, 2017 - Karen Dalton, Le Souvenir des montagnes, Camion blanc, 2016
Nico The End 10,50 € ISBN 9782919296194 10 x 18 cm, 120 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 À SUIVRE : The Smiths The Queen Is Dead, Dominique A La Fossette, Serge Gainsbourg Histoire...
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NOUVEAUTÉ SEPTEMBRE 2020
Collection DISCOGONIE
The Stranglers : Black and White d’Anthony Boile
editionsdensite.fr
discogonie
Tranchant, musculeux, physique sans oublier d’être cérébral, Black and White est probablement d i s c o Certesgl’humour o n i e n’a pas soudain déserté l’œuvre la plus dure des Stranglers. La plus pessimiste. le camp du quatuor, mais il y est plus grinçant que jamais. Regorgeant d’images militaires, transpirant par tous ses sillons la paranoïa, l’angoisse de la guerre froide qui s’embraserait pour de bon, la peur des dérives technologiques et du cataclysme nucléaire, cet album aurait tout aussi bien pu s’appeler The Apocalypse According to The Stranglers. Pas de rédemption à l’horizon de ses quarante minutes, mais une salve de chansons inflammables et mal lunées que le groupe lance au visage d’une Europe en crise, spécialement d’une Angleterre déclinante, convulsive, saisie par la nausée. Black and White, peut-être le premier vrai disque post-punk selon certains, vous fera sans doute éprouver l’étrange volupté d’être saisi à la gorge par un disque à la poigne de fer et pas si bicolore que ça. L’album de Nice’n’Sleazy, Toiler on the Sea, Death and Night and Blood, Walk on by, etc. L’auteur : Anthony Boile est la plume du site Internet de Rodolphe Burger. Il vit et travaille en Seine-Saint-Denis. C’est son premier livre
The Stranglers Black and White 11,50 € ISBN 9782919296200 10 x 18 cm, 144 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 À SUIVRE : The Smiths The Queen Is Dead, Dominique A La Fossette, Serge Gainsbourg Histoire...
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RÉÉDITION SEPTEMBRE 2020
Collection DISCOGONIE Neil Young Harvest de Christophe Pirenne
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Harvest de Neil Young est l’un de ces étranges albums qui, au moment sa sortie, ne reçut ni l’assentiment de la critique, ni celui de son auteur ! Le public allait pourtant lui faire un accueil triomphal et le propulser au sommet des hit-parades des ventes de l’année 1972.
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C’est que, dans ses choix de production et d’instrumentation aussi bien que dans ses textes et dans son travail d’écriture, Neil Young réussit cette prouesse rare d’incarner son époque. Harvest peut s’écouter aussi bien comme une sorte d’acte de décès des utopies de la période hippie que comme l’acte fondateur de cet adult oriented qui s’imposera comme l’une des grandes tendances des décennies à venir, sans perdre pour autant cette hargne et ce son que lui envieront les hérauts du grunge.
L’auteur : Christophe Pirenne enseigne l’histoire de la musique et les politiques culturelles à l’Université de Liège. Il vient de publier Ouvrages parus : - Une Histoire musicale du rock - Le Rock progressif anglais, 1967-1977 - Les Musiques nouvelles en Wallonie et à Bruxelles, 1960-2003, Neil Young Harvest 9,95 € ISBN 9782919296132 10 x 18cm, 84 p. broché, couverture à rabats en typographie 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
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RÉÉDITION SEPTEMBRE 2020
Collection DISCOGONIE The Cure : Pornography de Philippe Gonin
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Dernier volet de la trilogie glacée, Pornography apparaît comme l’ultime étape d’un processus d’exploration des possibles. L’album est une sorte de « monument à la limite du pays fertile » (Paul Klee), brûlant les toutes dernières cartouches d’un homme, Robert Smith, qui n’aura d’autre solution après fuite. d i scela c oque la g o nNon i e une fuite en avant conduisant à la mort, mais une échappée vers ailleurs. Mise à nue violente et indécente dans les tréfonds de l’âme, plongée en apnée dans les profondeurs abyssales des craintes et tourments les plus sombres, Pornography ne pouvait être qu’un point d’achèvement après quoi il fallait disparaître... ou renaître. Ce petit livre n’a d’autres but que d’explorer les processus de création ayant conduit à ce disque aujourd’hui reconnu comme une pierre angulaire dans la carrière du groupe voire dans l’histoire de la musique pop-rock. Titre après titre, seront décryptés et analysés les sources, les mots, les sons, marqués par une tension sous-jacente ou réelle, martelés par les tambours de Tolhurst, poussés par les coups de boutoir de la basse de Gallup au-dessus desquels surnage la voix de Smith, à la fois tendue et fragile, noyée dans des guitares distordues et libres. Pornography c’est tout cela à la fois, un disque marqué par une tension permanente et dont on ressort épuisé... L’auteur : maître de conférences à l’université de Bourgogne et chercheur au Centre Georges Chevrier, Philippe Gonin est spécialisé dans l’histoire et l’analyse des musiques actuelles. Ouvrages parus : - Jimi Hendrix, l’explorateur des sons, Symétrie 2007 - Magma, décryptage d’un mythe et d’une musique, Le Mot et le Reste, 2010 - Pink Floyd, Atom Heart Mother, Scérèn-CNDP, 2011 The Cure Pornography 9,95 € ISBN 9782919296118 10 x 18cm, 96 p. broché, couverture à rabats en typographie 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
densité
RÉIMPRESSION SEPTEMBRE 2020
Collection discogonie
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Nick Cave and the Bad Seeds : Tender Prey de François Girodineau
Sans doute le plus tendu, le plus à vif, le plus audacieux, le cinquième album des Bad Seeds,sorti d brute isco g odenFrom i e Her to Eternity (1984), en septembre 1988 possède à la fois la beauté et animale l’esprit blues fantasmé de The First Born is Dead (1985), la maturité et la clarté de Kicking Against the Pricks (1986), la poésie et la noirceur de Your Funeral… My Trial (1986). Sur un plan plus trivial, c’est aussi le disque de Nick Cave & The Bad Seeds qui s’est le plus vendu à sa sortie. À travers une collection de dix morceaux a priori hétérogènes, Nick Cave parvient à donner du sens à son désordre intérieur. Alors qu’il continue à jouer de ses faux-semblants habituels, il y dévoile des bribes de sa véritable personnalité. Ouvrant ainsi les portes d’une nouvelle ère. Aboutissement des albums passés d’un groupe, Tender Prey peut aussi être regardé comme le nouveau point de départ d’un homme au bout du rouleau. 30 ans plus tard, l’artiste est encore là, en majesté. L’album de The Mercy Seat, Watching Alice, City of Refuge, Slowly Goes The Night,... L’auteur : François Girodineau est le fondateur et rédacteur en chef du webzine musical www.silence-is-sexy.com. Avec ce livre, il a voulu offrir au public francophone des pistes de
Nick Cave and the Bad Seeds : Tender Prey 10,50 € ISBN 9782919296088 10 x 18 cm, 120 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 À SUIVRE : Dominique A : La Fossette, Nico : The End, The Stranglers : Black & White, The Beatles
HALOGÉNURE REVUE DE PHOTOGRAPHIE ALTERNATIVE & ALÉATOIRE
revue semestrielle 3 cahiers de 48, 52 et 60 pages soit 160 pages au total format : 21.8 cm x 25.4 cm première édition tirée à 1000 exemplaires 28€ ISSN 2496-6541 parution : septembre 2020
Pour sa septième livraison la revue Halogénure continue de s'articuler, comme lors de ses publications précédentes, autour de trois cahiers thématiques, qui présenteront respectivement des photographes fabriquant de leur propre dispositifs de prise de vue et de tirage, une correspondance photographique entre deux vieux amis séparés, et une exploration des origines par la reconstitutions d'albums photographiques qui brouillent la frontière entre archives et imaginaire.
Cahier 07A : ORIGINES Le premier cahier présente les travaux de trois photographes qui explorent, de manières radicalement différentes, le rapport à leurs origines. Le belge David Ameye tente de questionner le rapport métaphorique qu'il peut encore entretenir avec une terre et des origines dans lesquelles il ne se reconnaît plus. C'est par le biais d'une recherche sur la matière photographique même, qu'il fouille, gratte, écorche et rature ; d'une altération qui va toucher le support jusque dans son épaisseur physique, que se matérialise toute l’ambiguïté de son rapport à une terre, celle de ses parents, qu'il ne connait pas, mais avec laquelle il entretien tout de même un rapport complexe d'attraction, de rejet, et d'amour, dans laquelle il espère pouvoir se retrouver lui même. C'est un autre versant de la question de l’écho avec les origines qu'explore le photographe polonais Tomasz Laczny dont le travail établi un parallèle entre son histoire personnelle et la reconstitution de celle de ses grands parents. A travers une grand mère allemande tombée amoureuse d'un polonais, d'une famille qui a connu les migrations et les séparations forcées directeur de la publication
Manu Jougla
de la fin de la seconde guerre mondiale, Thomasz, lui même exilé en Angleterre, explore l'histoire d'une perte d'identité, de famille et de pays face à des événements historiques
Rédacteur en chef
traumatisants. Il nous livre un travail de reconstitution, patient et obsessionnel, où la frontière
Jean Fournier
entre images d'archives et roman familial se brouille. Une série réalisée avec des procédés
Comité de redaction
artisanaux de fortune qui ouvre et nourrit des perspectives sur la matérialité des images,
Jean Fournier + Manu Jougla + Benoît Capponi + Aurélien Hubert + Maxence Torillioux
notre rapport aux souvenirs, et au souvenir de ceux qui ont disparu.
Graphisme et mise en page
photographique entamée peu avant son accouchement. A travers l'exploration de son album
Maxence Torillioux Conception web
Aurélien Hubert
Enfin, Sabrina Bianccuzi, propose à travers L'Arcane sans nom, un travail de résilience de famille, elle finit par endosser l'identité des photographes, le plus souvent anonymes, qui l'ont composé, et remonte ainsi le temps pour résoudre une énigme familiale dont les conséquences pèsent sur les femmes de sa famille. C'est à travers cette enquête méta-
Relecture
généalogique qu'elle parviendra à se libérer, et libérer ses descendants, d'un leur passé
Corinne Chosson
familial tacite et oppressant.
Avec la participation de
Sabrina Biancuzzi + Annakarin Quinto + Fabien Ribery imprimé sur presse HUV Offset papiers Munken Lynx 170g et Munken Lynx 120g
diffusion - distribution
Paon diffusion - Serendip
www.halogenure.coM 6 boulevard du plan d’auvergne 30120 Le Vigan contact@halogenure.com
Cahier 07B : CORRESPONDANCE Le second cahier, prolongeant l'expérience réjouissante déjà conduite avec la série « XA Love » de l'un de nos anciens numéro, est consacré à une correspondance photographique entre les photographes Damien Daufresne et Martin Bogren. Ces deux photographes, qui appartiennent au courant de la Trembling Photography, sont tous les deux membres du projet Temps Zéro. Ils ont choisis de piocher dans leurs importantes archives photographiques respectives pour entamer une conversation visuelle inédite. Il résulte de cette correspondance construite au fil de l'eau, image après image, sur une recherche de sensation et de matière, un jeu de résonances et une envie d'aborder le monde d'un point de vue sensitif et introspectif qui construisent un port folio créateur d'un sens nouveau, et révélateur du lien qui les unit. A travers les formes dissolues, les ombre et le grain marqué, caractéristiques de la Trembling Photography, ce dialogue nous projette dans un espace-temps parallèle, onirique et décalé, tenant à la fois de l'exploration sociale et de la projection post-apocalyptique, dans un univers visuel riche de textures, d’atmosphères, d'ambiances et de sensations teintés de désespoir et d'humanisme.
Cahier 07C : LES PHOTONOMES Ce troisième cahier est consacré aux « photonomes » (contraction de photographe et d'autonomes), ces photographes de culture classique, généralement issus de formations académiques et ayant exercés professionnellement, qui ont choisi, pour diverses raisons, de sortir des sentiers de la pratique traditionnelle. Ces choix - artistiques autant qu'éthiques - les ont conduits à délaisser la prise de vue et les tirages orthodoxes pour s'aventurer sur des chemins laissés en friche par les pionniers de la photographie pré industrielle, jusqu'à parvenir à fabriquer leurs propres dispositifs photographiques, supports, émulsions, et tirages. Guidés par une envie d'indépendance et un fort goût de l'expérimentation, Pascal Bonneau, Didier Derien et Anthony Morel partagent le fait de vivre dans le sud, et d'avoir mis au points leurs propres matériels et dispositifs photographiques. De la suppression de l'appareil au profit d'une chambre-noire-scanner pour faire des tirages non argentiques avec des techniques issues du XIXe siècle (Pascal Bonneau), à la mise au point de sa propre émulsion artisanale sur papier (Didier Derien), en passant par la fabrication de dispositifs de capture sur le lieu même de la prise de vue de chaque image avec les moyens trouvés sur place (Anthony Morel), ces trois artistes parcourent les chemins d'une photographie marginale et autonome qui délaisse l'acquisition d'un matériel technique et industriellement produit au profit d'une expérience esthétique et poétique pure, vécue au contact du sujet et de la matière, restituée par la seule force de l'expérimentation et du savoir faire, pour produire des photos toujours plus pures ou toujours plus brutes, porteuses d'une charge matérielle et poétique contraignant le regardeur à pénétrer dans l'image, jusqu'à s'y perdre de vue.
PRÉSENTATION DE LA REVUE Halogénure est une revue photographique principalement dédiée aux pratiques analogiques et aux procédés pré-industriels qui explore la vitalité d'une zone périphérique et très active de la photographie contemporaine, à travers la publication d'une revue semestrielle, qui a la particularité d'être constituée de trois cahiers thématiques par numéro. L'équipe Halogénure s'est donnée pour programme de proposer à la visibilité du public – qu'il soit spécialisé ou non - un ensemble de photographes et de travaux issus de ces univers marginaux mais extrêmement actif que sont les procédés photographiques dits « alternatifs », vaste ensemble qui englobe des courants esthétiques et techniques aussi divers que les pratiques photographiques pauvres (photographie faite avec des appareils artisanaux ou des appareils-jouets), la photographie lente (sténopé et négatifs papiers), les procédés de tirages alternatifs ou pré-industriels (cyanotype, tirage lith, papier salé, procédé au platine-palladium, gomme bichromatée, etc...), ainsi que toutes les formes d'expérimentations permises par l'altération, le recyclage, le détournement du matériel existant ou les techniques d'hybridations rendues possibles par le croisement des chaines de productions analogiques et numériques promises au développement d'un nouvel age d’or. Ces explorations techniques et esthétiques se doublent d'une préoccupation de recueillir et de compiler directement la parole des praticiens et des artistes par la publication d'entretiens réalisés en direct des ateliers lors de nos rencontres avec eux. Halogénure exerce en outre une fonction curatoriale en organisant ou en participant à plusieurs expositions et rencontres éditoriales par an ; afin de créer et d'entretenir un lien entre praticiens et regardeurs, qui correspond à notre vision de la photographie contemporaine comme une pratique qui soit ancrée dans la vie, productrice d'objets matériels et de sens, et surtout génératrice de rencontres et d'échanges.
L’équipe Le comité de rédaction d'Halogénure est composé de six personnes – photographes, graphistes et historiens de l'art - qui se sont rencontrées autour de leur passion pour les pratiques photographiques analogiques pauvres et expérimentales, et qui ont choisi de se rassembler et de tenter l'aventure commune d'une revue destinée à mettre en valeur une photographie qu’ils aiment, insuffisamment publiée et diffusée dans les circuits classiques alors qu'elle exerce depuis de nombreuses années une influence importante sur les pratiques photographiques contemporaines. Halogénure peut en outre compter sur plusieurs intervenants réguliers qui animent des rubriques récurrentes dans leurs domaines de spécialité respectifs.
octobre Â
Solmania Hannah Waldron Isbn 978-2-902565-07-8 3 leporellos rassemblés dans un boîtier. 800 exemplaires Sortie : 10 octobre 2020 12€ ---Depuis dix ans, Hannah Waldron n’a cessé d’explorer les possibilités offertes par le support textile, combinant motifs géométriques, couleurs et trames, dessinant des cartographies sensibles et poétiques, retranscriptions visuelles d’un voyage ou d’un paysage. Publié à l’occasion de son exposition Solmania au Studio Fotokino, Marseille, cet ouvrage déploie sur papier 3 tapisseries d’Hannah Waldron. Chacune est reproduite sur un leporello, et est accompagnée d’un texte poétique écrit par l’artiste. À travers la symbolique du soleil, source de vie et de lumière, l’artiste anglaise tisse avec ses pièces récentes des récits imprégnés de cosmologie et de mythologie, tout en sondant la représentation de l’espace et du temps. Il y a dix ans, Hannah Waldron découvrait et s’emparait de la technique du tissage pour en explorer les facettes méconnues, créant ainsi son propre langage graphique, entre figuration et abstraction. Depuis, elle a mis entre parenthèse sa pratique d’illustratrice et n’a plus cessé d’affiner les possibilités offertes par le support textile, combinant motifs géométriques, lignes verticales ou horizontales, couleurs et trames, dessinant ainsi des cartographies sensibles et poétiques, retranscriptions visuelles d’un voyage ou d’un paysage.
Graphure et peintrisme n°2 Mari Kanstad Johnsen, Benoit Bonnemaison-Fitte, Geoffroy Pithon. Isbn 978-2-902565-06-1 2 leporellos rassemblés dans une pochette et augmentés d’inserts. Impression en tons directs 1000 exemplaires Sortie : 10 octobre 2020 12€ ---“Graphure et Peintrisme” est une série de publications collectives qui rassemble, dans l’espace du livre, des artistes qui situent leur pratique à cheval sur différents champs de l’art, et en particulier dans ceux du graphisme, de la peinture et du dessin. Ce deuxième volume de la série réunit 3 artistes qui ont travaillé à 6 mains pour une exposition du même nom à la galerie Ravenstein, à Bruxelles, à l’occasion du festival Picture. Cette publication remet en jeu les principes de création du projet : des immenses fresques, réalisées in situ, mêlant les sensibilités graphiques de chacun.
Graphure et peintrisme n°2 Mari Kanstad Johnsen, Benoit Bonnemaison-Fitte, Geoffroy Pithon,.
Mari Kanstad Johnsen est née à Bergen, en Norvège,en 1981. Artiste, illustratrice et auteur, elle vit et travaille à Oslo et a étudié la communication visuelle à KHIO d’Oslo ainsi que la narration visuelle à la Konstfack, à Stockholm.Depuis la fin de ses études en 2010, Mari Kanstad Johnsen a illustré 12 livres jeunesse, 4 également écrits par elle et 6 traduits et édités en France. Le livre « I ́m out of here » (Jeg rømmer) a reçu une mention spéciale à Bologna Ragazzi Award, en 2017. Elle a aussi produit deux livres d’artiste, pendant ses résidences d’artiste en Italie et aux Pays-Bas. En plus de ses livres, Kanstad Johnsen travaille aussi dans l’illustration éditoriale ou de commande, et poursuit parallèlement son travail d’artiste indépendante.Son travail commence souvent par le dessin à l’encre ouau crayon, ensuite complétés par le numérique. Certains de ses travaux sont 100% numériques Geoffroy Pithon est graphiste indépendant et membre du collectif formes vives. En parallèle et en regard des commandes graphiques il mène un travail/recherche plus artistique autour de la peinture: peinture de «situation» plutôt que peinture de «sujet» ou de «propos», il se construit dans et avec ses contextes de réalisation: série d’image pour une micro-édition, peinture sur voiture, décors, performance, peinture digitale… traduisant toujours l’envie d’élaborer un langage multiformat où les couleurs, les mots, la gaucherie, l’abstraction et parfois le figuratif forment une chorale plus ou moins stable mais dansante et énergique.
Pour faire le tour de Benoît Bonnemaison-Fitte, il faudrait être aussi volubile que l’intéressé, et en place d’une brève note, proposer une avalanche de mots et d’images. On pourrait la déclencher des sommets que l’on voit en loin depuis Aurignac, tendre les oreilles, ouvrir grand les yeux, et apprécier le spectacle furibond qui dévalerait jusque dans la grange-atelier de notre homme. Car mettre des mots sur le métier d’un tel loustic, c’est forcément le restreindre. Pour le désigner, on pourra choisir « dessinateur », ou « illustrateur », « graphiste », « forain », « affichiste », « peintre », ou bien encore « brocanteur », et l’on aura à chaque fois raison. Mais pour être juste, il faudra ne pas oublier tous les autres, car Bonnefrite – l’un de ses sobriquets les plus connus – est plusieurs à la fois. Personnellement, j’ai un faible pour « garagiste », qui rend hommage à la noblesse du travail qui est le sien. Les mains dans le cambouis, les taches sur le bleu de chine, la sueur au front, il connaît : lorsqu’il lui faut suivre le rythme de la scène durant un spectacle de dessin en direct, ou tandis qu’il se retrouve en équilibre instable sur un escabeau pour écrire à même les murs. Mais quand il glisse à la surface du papier, son geste est aussi fluide et joyeux que la trace de son crayon est grasse et sombre, que ses couches cacophoniques de couleur sont éclatantes. Car comme pour un mécano, labeur et savoir-faire ne vont pas l’un sans l’autre. Et en la matière, nous avons ici un sacré client.
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pratiques artistiques, littéraires et typographiques
contact@surfaces-utiles.org
Olivier Bertrand, Clémence Fontaine, Chloé Horta (éds.)
Comment survivre après l'école d'art
Comment survivre apres l’ecole d’art ?
Cet ouvrage partage un ensemble combines, trucs et astuces qui ont permis à des travailleurs et travailleuses du milieu de l’art de s’en sortir après l’école. Ces courtes consignes rédigées à l’impératif présent nous livrent, non sans ironie, quelques éléments de réponse à cette grande question : comment survivre après l’école d’art? •
Un ouvrage indispensable si vous vous apprêtez à finir vos études d’art. •
Co-éditeurs : Surfaces Utiles & erg (école de recherche graphique), Bruxelles Impression : Graphius, Bruxelles Format : 10,5 × 15,5 cm, 128 pages Langue : FR ISBN : 978-2-9602002-8-7 Prix : 10 € Tirage envisagé : 500 ex.
Quittez les quartiers branchés et installez-vous là où vous trouverez un espace à moindre prix : ville de petite envergure ou quartiers peu prisés. Faites-en votre QG et rayonnez vers le monde entier grâce aux économies de loyer réinvesties dans votre pratique artistique.
Travaillez dans un magasin bio.
Avec les contributions de : Maëlle Berthoumieu, Olivier Bertrand, Guillaume Boutrolle, Sara Caïd, Sébastien Capouet, Corinne Clarysse & Nicolas Belayew, Emma Cozzani, Jean-Michel Cyprine, Caroline Dath, Pauline Decaux, Juliette Defrance, Alexia De Visscher, Léo Dherte, Daniel Dutrieux, Alexis Étienne, David Evrard, Baptiste Febvre, Sirah Foighel, Lola Giffard-Bouvier, Renaud Huberlant, Kater-Inge, Bernadette Kluyskens, Anaïs Lapel, Simon Lemutricy, Shawan Lesser, Romain Marula, Léa Michel, Ivan Murit, Aurélie Noury, Garance Maurer, Léa Pinot, Justine Sarlat, Maud Sauvage, Lila Sinigre, Coralie Tain, Flore Van Ryn, Benjamin Varin, Stéphanie Vilayphiou. Et aussi Éric Angenot, Michel Aubry, John Baldessari, Pierre-Philippe Du Châtelet, Robert Filiou, Louis Garrido, Jérôme Gérard, Joanna Lohro, Catherine Mayeur, Napoléon, Guy Wouété, Stephen Wright. Métiers représentés : Artiste, designer, enseignant, auteur, graphiste, historien, architecte, éditeur, imprimeur, papetier, développeur, marionnettiste, metteur en scène, assistant d’artiste, directeur artistique, étudiant, designer textile, photographe, illustrateur, costumier, curateur. Cette co-édition entre Surfaces Utiles et l’erg (école de recherche graphique, Bruxelles) fait suite au séminaire « Économies Interstices » ayant eu lieu à l’erg en novembre 2019.
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pratiques artistiques, littéraires et typographiques
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Utilisez la photocop ieuse, le papier et les timbr es de votre travail alimentaire a des fins creatives.
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Le talent c’est bon marche. Soyez au bon endroit, au bon moment.
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La Houle Éditions — Art & Littérature
un livre à spirales, cahier de tirages, carnet d’épreuves qui oscille entre pratique photographique et archivistique.
ENKEL KATRIN KAMRAU Livre d’artiste / histoire de la photographie / féminisme Édition La Houle, Bruxelles et malenki.net, Bielefeld 24 × 30 cm / 40 p. / reliure spirale Impression digitale N & B + couverture sérigraphiée Textes FR/EN/AL/NL ISBN 978-2-930733-04-3 / CLIL : 3691 Photographie 150 ex. / 25 € Sortie : octobre 2020 DIFFUSION BE : AdyBooks (MDS Benelux) FR : Paon/Serendip (Serendip) CH : Paon/Serendip (Servidis) www.la-houle.com/katrin-kamrau-enkel www.malenki.net
Collection
Enkel est composé d’images découvertes par Katrin Kamrau dans le fonds d’archives de l’entreprise photographique agfa-Gevaert à Mortsel (Belgique), tirées d’un ensemble de planches de travail composées d’images de référence et de duction. Ces documents ont été rassemblés à partir du milieu des années 1980 par un groupe mené par Denise de Weerdt, historienne belge pionnière des études de genre, en vue de l’exposition itinérante Vastberaden Vrouwen (« Femmes déterminées ») organisée par la branche néerlandophone du Conseil national des femmes de Belgique. Ce livre de 24 × 30 cm rassemble toutes les images conservées à ce format, destinées à être reproduites par agfa. Le titre Enkel [« unique », « seulement »] provient de la seule mention manuscrite lisible sur les planches de travail. téristiques visuelles existantes des documents de travail : les teintes de gris disparaissent, les légendes s’effacent… Ne restent visibles que les traces de leur contexte d’assemblage, mettant en lumière la dimension transitoire du matériau et (Elisabeth Pichler) KaTrIN KaMrau (°1981, DE/BE) s’intéresse aux mécanismes de la création d’image et de la perception, notamment en relation avec leur rôle politique et historique dans la société occidentale. son travail, dans lequel l’édition occupe une place centrale, a fait l’objet de nombreuses expositions : Bielefelder Kunstverein, M HKa (anvers), Bozar (Bruxelles), IKoB (Eupen), W139 (amsterdam), Tique space (anvers).
Material
La Houle Éditions — Art & Littérature
Compost est issu de recherches menées par Marie Lécrivain lors d’une résidence intitulée Colporter, diffuser, éditer à Fructôse Dunkerque et au sein de bibliothèques et collections patrimoniales. Ce livre collectif questionne le colportage en tant que forme éditoriale à la lumière des pratiques artistiques et littéraires d’aujourd’hui. du vendeur en itinérance, une pratique de transmission et de diffusion des livres et des idées, un circuit d’échanges et de développement des
Madeleine Aktypi Jean-Baptiste Carobolante Luc Delwaulle Jérôme Dupeyrat Donovan Le Coadou Stéphane Le Mercier Laetitia Legros Lauren Tortil Marie Lécrivain (éd.)
COMPOST ED. MARIE LÉCRIVAIN AVEC LES CONTRIBUTIONS DE MADELEINE AKTYPI, JEAN-BAPTISTE CAROBOLANTE, LUC DELWAULLE, JÉRÔME DUPEYRAT, DONOVAN LE COADOU, STÉPHANE LE MERCIER, LAETITIA LEGROS, LAUREN TORTIL.
également liée à toute une littérature populaire du XVIIe au XIXe siècle que l’on nomme la bibliothèque bleue. Sa particularité est de compiler des genres variés, des formes hybrides littéraires et graphiques. Compost rassemble une dizaine de contributions d’auteurs et d’artistes qui résonnnent avec les formes que peuvent prendre aujourd’hui la teur ». Ainsi, on découvre une série de prophéties de femmes à travers les siècles et les continents, on suit un colporteur jusque dans l’Amérique spiritualiste, on ouvre les portes d’une collection très particulière, on se balade sur le port de Dunkerque à la recherche d’huîtres, de nature et de bâtiments cachés… Ce palimpseste éditorial assemble également une série d’archives de colportage glanées entre 2017 et 2019.
Livre collectif / histoire du livre et de l’art / litterature de colportage / arts visuels Édition La Houle, Bruxelles et Fructôse Dunkerque 15 × 21 cm / 64 p. / dos carré collé Impression en couleurs riso Textes FR + illustrations ISBN 978-2-930733-11-1 / CLIL : 3682 Arts graphiques 150 ex. / 18 € Sortie : Octobre 2020 DIFFUSION BE : AdyBooks (MDS Benelux) FR : Paon/Serendip (Serendip) CH : Paon/Serendip (Servidis) www.la-houle.com/compost
MILLE FEUILLE ÉDITORIAL ET COLLECTIF SUR LE COLPORTAGE ET LA TRANSMISSION DE TEXTES ET D’IMAGES AUJOURD’HUI Collection
Poly
Diffusion / Distribution Paon Serendip
HYPOTHETICAL DEATH OF EXARCHIAN ALPHA de Ella Vuillaumé
Hypothetical Death Of Exarchian Alpha propose au lecteur de lire les bouleversements THE WALLS ARE REMINDERS OF SOCIAL CAUSES, POLITICAL COMMITMENT AND PROTEST sociologiques, historiques et politiques d’un pays, la Grèce, à travers l’épigraphie sur les murs d’un quartier qui a en plus la particularité d’être l’un des foyers historiques du mouvement anarchiste d’Athènes. Ce livre est composé de quatre parties : - le journal de bord de l’auteur qui s’immerge dans le milieu de son étude, - la collection de photographies de lettres Alpha trouvées sur les murs du quartier - les différentes Alpha isolées de leur contexte pour ne garder que leur forme et leur intérêt A RESEARCH BY IN COLLABORATION WITH typographique mis auVILLAUMIÉ regard de leur mortORGANIZATION ELLA TYPICAL FOR STANDARDS (disparition) hypothétique AND ORDER - une séquence de mini-scénarios de SUN/SUN disparition ex : EDITION DOLCE PUBLISHING
HYPOTHETICAL DEATH OF THE EXARCHIAN ALPHA
parution prévue : octobre 2020 format : 11 × 18 cm 406 pages noir et blanc / paperback ouvrage en anglais prix de vente : 10 euros ISBN : 979-10-95233-20-6
Alpha est arraché par un prêtre, etc. L’étude s’articule autour de l’idée de la disparition de la lettre Alpha du quartier d’Exarchia et donne conscience que chaque chose ou fait observé peut être transformé par celui qui observe. Cette recherche, transcendée par l’aspect mlultifacette de la vie quotidienne et les destins qui se croisent sur les murs du quartier, s’incarne en roman policier graphique et anthropologique. L’enquête Hypothetical Death Of Exarchian Alpha, tout en portant sur un quartier à l’échelle micro les remous et métamorphoses qui traversent un pays et qui ne sont pas sans faire écho à ce que traverse l’Europe actuellement.
Co-édition sun/sun édition (FR) & Dolce pub (GR) Direction artistique et contribution de Typical Organization for Standards & Order
Lisandro Alonso
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habiter la nature, rĂŞver le cinĂŠma
Collection dĂŠdiĂŠe au cinĂŠma, Ă&#x2039; LA RENCONTRE DE LIEUX D ARTISTES ET D ACTEURS DE LA SCĂ&#x2019;NE cinĂŠmatographique.
Adrien-Gabriel BouchĂŠ Avant-propos de Nicolas Azalbert Lisandro Alonso est un des cinĂŠastes argentins les plus singuliers de sa gĂŠnĂŠration. Figure du Nouveau cinĂŠma argentin au dĂŠbut des annĂŠes 2000, il est lâ&#x20AC;&#x2122;auteur Ă ce jour de cinq longs mĂŠtrages, La Libertad (2001), Los Muertos (2004), Fantasma (2006), Liverpool (2008) et Jauja (2014). Lâ&#x20AC;&#x2122;une des forces de son cinĂŠma rĂŠside dans sa grande cohĂŠrence formelle, philosophique et poĂŠtique. Chaque film rĂŠpond au prĂŠcĂŠdent et annonce le suivant, avec sensiblement le mĂŞme schĂŠma narratif (un homme seul face aux ĂŠlĂŠments et Ă un espace quâ&#x20AC;&#x2122;il parcourt) et le mĂŞme recours aux plans longs qui accordent une place importante aux rythmes de la nature. Dans cet essai, Adrien-Gabriel BouchĂŠ met Ă jour le dialogue dynamique entre rĂŠflexion existentielle (habiter le monde) et enjeux formels (rĂŞver le cinĂŠma) Ă lâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre dans le cinĂŠma dâ&#x20AC;&#x2122;Alonso, et propose de le lire comme une invitation Ă la rĂŞverie et Ă une forme dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmerveillement originel devant lâ&#x20AC;&#x2122;image.
X CM Ă&#x2039; LA FRANĂ&#x17D;AISE
Adrien-Gabriel BouchĂŠ est chercheur en ĂŠtudes cinĂŠmatographiques et enseigne Ă lâ&#x20AC;&#x2122;universitĂŠ Rennes 2. Ses recherches portent sur la rĂŞverie dans le cinĂŠma contemporain, quâ&#x20AC;&#x2122;il soit fictionnel ou documentaire. Nicolas Azalbert est cinĂŠaste, critique de cinĂŠma et spĂŠcialiste des cinĂŠmas dâ&#x20AC;&#x2122;AmĂŠrique latine. Il est lâ&#x20AC;&#x2122;auteur avec Eduardo Carrera de Lâ&#x20AC;&#x2122;Argentine, malgrĂŠ tout (WARM, ÂŤ Photo-Graphie Âť, 2017).
couverture souple avec rabats
Sommaire
dos carrĂŠ collĂŠ
avant-propos s 1UAND CE QUI A DISPARU EXISTE ENCORE PAR .ICOLAS !ZALBERT Introduction Chapitre 1 s 4ENTATION DOCUMENTAIRE ATTIRANCE POUR LE RĂ?CIT UN CINĂ?MA i RĂ?ALISTE w Chapitre 2 s 4EMPS ET RYTHMES Chapitre 3 s (ABITER LA NATURE Chapitre 4 s $U SĂ?DENTARISME AU NOMADISME DE LA NATURE AU COSMOS Chapitre 5 s ,E RĂ&#x2122;LE DES OBJETS Chapitre 6 s 5N CINĂ?MA DE LA RĂ?VERIE LE POUVOIR IMAGEANT DE LA MATIĂ&#x2019;RE Chapitre 7 s ²COUTER RĂ?VER Chapitre 8 s 5NE RĂ?VERIE SUR LE CINĂ?MATOGRAPHE %T APRĂ&#x2019;S
176 pages dont 16 pages de photos isbn 978-2-9568325-1-5 02 octobre 2020 PRIX DE VENTE PUBLIC TTC
&ILMOGRAPHIE DE ,ISANDRO !LONSO 2EPĂ&#x2019;RES BIBLIOGRAPHIQUES
diffuseur-distributeur Serendip Livres Editeur WARM
RUE D !UBERT ,AVAL s 4Ă?L s INFOS WARM ED FR s WARM ED FR
10, rue Tesson 75010 Paris TĂŠl. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404
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couvceortuurrse en
Au sommaire du n°2 (notamment) :
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Dossier : Animation et ĂŠcologie (titre provisoire) %F Wall.E Ă&#x152; La Nuit des sacs plastiques FO QBTTBOU QBS Les Enfants du temps : la QSĂ?PDDVQBUJPO Ă?DPMPHJRVF EBOT MF DJOĂ?NB E BOJNBUJPO &OUSFUJFO BWFD 5PNN .PPSF Brendan et le secret de Kells, Le Chant de la mer, Wolfwalkers TVS MB TQJSJUVBMJUĂ? EF MB OBUVSF -FT mMNT EF 'SĂ?EĂ?SJD #BDL
dos carrĂŠ collĂŠ
Rencontre avec Joann Sfar
160 pages
Films & SĂŠries &OUSFUJFO BWFD 3Ă?NJ $IBZĂ? $SJUJRVFT EF Calamity, une enfance de Martha Jane Connary EF 3Ă?NJ $IBZĂ? Chien pourri EF %BWZ %VSBOE 7JODFOU 1BUBS FU 4UĂ?QIBOF "VCJFS No.7 Cherry Lane EF :POGBO Physique de la tristesse EF 5IFPEPSF 6TIFW On est pas près dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŞtre des super-hĂŠros EF -JB #FSUFMT Josep E "VSFMy
isbn 978-2-9568325-2-2 2 octobre 2020 prix de vente public 20 TTC
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La Fabrique de lâ&#x20AC;&#x2122;animation 6O NĂ?UJFS .FMPEZ $JTJOTL TUPSZCPBSEFVTF DIF[ 1JYBS .JDIBFM %VEPL EF 8JU SĂ?nFYJPOT TVS MB RVFTUJPO EFT TZNCPMFT 4PQIJF 3BDJOF DBSOFUT EF SFDIFSDIF QPVS Rivages Voix Off 'SBOĂ?PJT .PSFM .JDIFM $IJPO
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Pourquoi une revue du film dâ&#x20AC;&#x2122;animation ? *M O FYJTUBJU Ă&#x152; DF KPVS BVDVOF QVCMJDBUJPO SĂ?HVMJĂ&#x201C;SF FO MBOHVF GSBOĂ?BJTF DPOTBDSĂ?F BV mMN E BOJNBUJPO FU Ă&#x152; TFT FOKFVY ÂŻ M IFVSF Pâ M BOJNBUJPO DPOOBĂ&#x2022;U VO EĂ?WFMPQQFNFOU JOĂ?EJU Pâ MFT FYQĂ?SJFODFT OPWBUSJDFT EF UPVT IPSJ[POT TF NVMUJQMJFOU MB SFWVF GSBODPQIPOF Blink Blank, la revue du film dâ&#x20AC;&#x2122;animation FOUFOE BDDPNQBHOFS DFU Ă?MBO DSĂ?BUJG FU DPOUSJCVFS Ă&#x152; TB SFDPOOBJTTBODF FO QSPQPTBOU VOF BQQSPDIF DSJUJRVF EF M BOJNBUJPO FO UBOU RV BSU $FUUF SFWVF TFNFTUSJFMMF T BQQFMMF Blink Blank FO SĂ?GĂ?SFODF BV mMN Blinkity Blank EF /PSNBO .D-BSFO
Par qui et pour qui ? %FTUJOĂ? Ă&#x152; UPVT DFVY RVJ BJNFOU MF mMN E BOJNBUJPO FU RVJ TPVIBJUFOU FO BQQSPGPOEJS MB DPOOBJTTBODF DIBRVF OVNĂ?SP EF Blink Blank QSPQPTFSB VO EPTTJFS UIĂ?NBUJRVF EFT FOUSFUJFOT JOĂ?EJUT EFT QPJOUT EF WVF DSJUJRVFT TVS M BDUVBMJUĂ? VOF JODVSTJPO EBOT MFT DPVMJTTFT EF MB DSĂ?BUJPO VO Ă?DMBJSBHF IJTUPSJRVF TVS VO BSUJTUF PV VO TUVEJPy *NBHJOĂ?F QBS /&' "OJNBUJPO Blink Blank FTU DPĂ?EJUĂ?F QBS /&' "OJNBUJPO 8"3. FU MB $JOĂ?NBUIĂ&#x201C;RVF RVĂ?CĂ?DPJTF Directeurs ĂŠditoriaux .BSDFM +FBO EJSFDUFVS EF MB $JOĂ?NBUIĂ&#x201C;RVF RVĂ?CĂ?DPJTF 9BWJFS ,BXB 5PQPS EĂ?MĂ?HVĂ? HĂ?OĂ?SBM EF /&' "OJNBUJPO RĂŠdacteur en chef +BDRVFT ,FSNBCPO
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Blink Blank, le premier numĂŠro disponible (2e tirage) isbn 978-2-9568325-0-8 10 janvier 2020 prix de vente public 20 TTC
Feuilletez RVFMRVFT QBHFT EV O¢ EF Blink Blank FO DMJRVBOU TVS M JNBHF
Dossier : Le cinĂŠma dâ&#x20AC;&#x2122;animation Ă lâ&#x20AC;&#x2122;âge adulte ? %F Valse avec Bachir BVY Hirondelles de Kaboul FOmO BEVMUF MF DJOĂ?NB E BOJNBUJPO &OUSFUJFOT BWFD +Ă?SĂ?NZ $MBQJO #FOKBNJO .BTTPVCSF 'FMJY %VGPVS -BQFSSJĂ&#x201C;SF 5FYUF JOĂ?EJU EF 5BLBIBUB *TBP Portrait -FT NPOEFT EF %BWJE 03FJMMZ Films & SĂŠries &OUSFUJFOT BWFD -PSFO[P .BUUPUUJ "ODB %BNJBO -FT GSĂ&#x201C;SFT 2VBZ $SJUJRVFT EF BoJack Horseman EF 3BQIBFM #PC 8BLTCFSH The Dollâ&#x20AC;&#x2122;s Breath EFT GSĂ&#x201C;SFT 2VBZ Lâ&#x20AC;&#x2122;Extraordinaire Voyage de Marona EF "ODB %BNJBO La Fameuse Invasion des ours en Sicile EF -PSFO[P .BUUPUUJ Le Voyage du prince EF +FBO 'SBOĂ?PJT -BHVJPOJF FU 9BWJFS 1JDBSEy PassĂŠ PrĂŠsent -PPOFZ 5VOFT MF SFUPVS Les Vieilles LĂŠgendes tchèques EF +JSJ 5SOLB Work in Progress La TraversĂŠe EF 'MPSFODF .JBJMIF Saules aveugles, femme endormie EF 1JFSSF 'Ă&#x203A;MEFT DrĂ´les dâ&#x20AC;&#x2122;oiseaux EF $IBSMJF #FMJO Black Holes EF .FBU %FQU La Fabrique de lâ&#x20AC;&#x2122;animation 'Ă?MJDJF )BZNP[ QSPGFTTJPO DIBSBDUFS EFTJHOFS .JDIBFM %VEPL EF 8JU SĂ?nFYJPOT TVS MF UFNQT FO BOJNBUJPO "MJDF 4BFZ DBSOFUT EF SFDIFSDIF Voix Off .BSJF %FTQMFDIJO .JDIFM $IJPO
à paraître en octobre 2020
HUET De l’architecture à la ville une anthologie des écrits de Bernard Huet
- zeug + Énsa-PB
H U E T
Juliette Pommier
—
Anthologie dirigée par Juliette Pommier
ISBN : 979-10-95902-17-1
HUET Anthologie des écrits théoriques, critiques et pédagogiques de Bernard Huet —
L’architecte Bernard Huet (1932-2001) a été successivement élève de Louis Kahn, fondateur de l’Unité pédagogique nº8 (école d’architecture de Paris-Belleville) où il a enseigné vingt ans, rédacteur en chef de l’Architecture d’Aujourd’hui, théoricien d’un retour à la ville historique et concepteur de l’aménagement d’espaces publics parisiens remarquables, comme la place de Stalingrad, les Champs-Élysées, La place des Fêtes ou encore le parc de Bercy.
Préface de Jean-Louis Cohen — Design graphique : Grand ensemble 504 pages Noir et blanc Format : 16 × 24 cm Poids : 500 g. (à préciser) Prix : 25 € ISBN : 979-10-95902-17-1 Co-édition : -zeug + Ensa-PB Diffusion/distribution librairie : Paon diffusion / Sérendip — Contact : Sandra Chamaret sandra@zeug.fr / 06 45 16 53 27
les auteurs
Juliette Pommier, enseignante en architecture et autrice d’une thèse sur Bernard Huet restitue dans cet ouvrage l’actualité de la pensée théorique, pédagogique et critique de Bernard Huet, dont nombre de sujets abordés continuent d’alimenter les débats sur l’enseignement et la pratique architecturale. + L’ouvrage est préfacé par Jean-Louis Cohen, architecte et historien, auteur de multiples travaux sur l’architecture et les villes du XIXe siècle à aujourd’hui. ESSAIS (ARTS)
ARCHITECTURE
à paraître en septembre 2020
ISBN : 979-10-95902-17-1
Articuler théorie et critique
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Louis Kahn et l’Europe
En 1980, Kenneth Frampton publiait clans la revue Opposition un article1 intitulé « Louis Kahn and the French Connection » dans lequel il démontrait avec beaucoup d’à-propos que l’œuvre kahnienne se situait dans la mouvance du rationalisme européen, et plus particulièrement dans la tradition de la pensée théorique développée en France depuis la deuxième moitié du xviiie siècle. Frampton y retrace brillamment une généalogie kahnienne qu’il fait remonter directement aux architectes français des Lumières, Ledoux et Boullée, en passant par de Baudot, Viollet-le-Duc et Durand. Cet article, dont le titre provocateur et ambigu dit assez clairement qu’il n’est pas innocent, est la première tentative de légitimation officielle d’une annexion posthume de Kahn par le milieu architectural européen. Cependant, sous son apparente rigueur démonstrative, le texte révèle de manière implicite la difficulté qu’ont éprouvée les critiques et les historiens de l’architecture des deux côtés de l’Atlantique pour rendre compte d’un phénomène difficile à situer dans le mouvement de profonde mutation qui affecte l’architecture occidentale entre le début des années cinquante et la fin des années soixante-dix.
1. Kenneth Frampton, « Louis Kahn and the French Connection », Oppositions nº 22, New-York, IAUS/MIT Press, 1980.
Louis Kahn et l’Europe
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Pour Vincent Scully, auquel revient le mérite incontestable de la découverte de Kahn aux États-Unis,2 l’architecte de Philadelphie renoue avec l’authentique tradition de l’architecture américaine, celle de Richardson, de Sullivan et de Wright, qui aurait été momentanément occultée par l’épisode du Style international considéré comme un épiphénomène tardif des avant-gardes européennes. Quant aux critiques européens, ils seront pendant longtemps partagés entre deux attitudes : soit ils adopteront un point de vue très voisin de celui de Vincent Scully, considérant Kahn comme un phénomène essentiellement américain ; soit, comme Manfredo Tafuri ou Reyner Banham, ils ignoreront l’originalité de la démarche kahnienne, n’y voyant qu’une de ces manifestations essentiellement formelles, voire purement poétiques, qui accompagnaient dès la fin des années cinquante la débandade du Style international et l’apparition d’un postmodernisme qui n’aurait pas encore trouvé sa théorie. C’est ainsi qu’en dépit de la gloire tardive que connut Kahn à la fin de sa carrière, son œuvre et sa pensée seront peu étudiées et l’importance réelle de son apport au débat architectural ne fera pas l’objet d’une évaluation rigoureusement argumentée jusqu’au début des années quatre-vingt. C’était pourtant l’objectif de l’article de Kenneth Frampton : tentant de retracer la genèse de la démarche rationaliste, kahnienne selon les canons de l’histoire de l’art classique, il laisse toutefois ouverte la question de son actualité. Il avoue même son embarras lorsqu’il se demande pourquoi « le rejet — par Kahn — du paradigme fonctionnaliste devait apparaître de la manière la plus inattendue aux États-Unis plutôt qu’ailleurs »· Frampton tente bien d’expliquer cette étrangeté en essayant à son tour, après Scully, mais en adoptant une rhétorique typiquement européenne, de rattacher l’œuvre de Kahn à une constante de la culture architecturale américaine qui la pousserait à interroger ses sources et ses origines européennes pour mieux affirmer son autonomie et sa propre identité. Il n’y a pas lieu ici de contester une interprétation qui a pour premier mérite de donner une certaine épaisseur historique à la figure d’un Kahn, héritier, presque malgré lui, du système de valeurs américain. 2. Vincent Scully, Louis Kahn, New-York, George Braziller, 1962.
Louis Kahn et l’Europe
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et la question urbaine — se situent dans la ligne des recherches des architectes réformateurs européens. Ce n’est [pas ?] par hasard que le très beau plan d’urbanisme de Philadelphie qu’il dessine en 1939 s’inspire directement de deux projets célèbres de Le Corbusier « Une ville pour trois millions d’habitants » et surtout le « Plan Voisin » pour Paris. Dans le choix de ces références, on perçoit déjà tout ce qui caractérisera l’œuvre kahnienne ultérieure. Dans les projets corbuséens, il s’intéresse moins à l’appareil démonstratif des attendus de la ville « fonctionnaliste » qu’au déploiement d’un cartésianisme formel marqué par la clarté géométrique, la hiérarchie monumentale et l’ampleur conceptuelle d’une pensée qui plonge ses racines directement clans la tradition du grand « design » français classique et néo-classique. C’était précisément ce relent historiciste et esthétique que l’aile « dure » du Mouvement fonctionnaliste européen, par la voix de Karel Teige, reprochait à Le Corbusier. Incidemment, il faut remarquer que les arguments avancés par l’architecte franco-suisse pour assurer sa défense rejoignent étrangement, sur le fond, ceux utilisés par Cret dans un article publié à la même époque où il critique les positions du fonctionnalisme dogmatique concernant le rapport entre structure et forme en architecture. La critique développée par les deux architectes français à l’égard d’une approche fonctionnaliste univoque de l’architecture et le recours aux valeurs de la raison cartésienne comme instrument d’exploration de la nouvelle architecture vont avoir une influence déterminante sur l’évolution de la pensée de Kahn. Stonorov, qui fut son associé entre 1942 et 1946, rappelait qu’à l’époque où ils travaillaient ensemble, l’un des traits dominants de son caractère était l’obstination : il n’acceptait jamais de se laisser convaincre sans avoir auparavant longuement pesé tous les arguments. Cette incertitude permanente, cette propension à douter et à questionner renforçaient la prédisposition à l’introspection et à l’exégèse qu’il tenait de son éducation juive. Il est alors facile de comprendre la position de retrait qu’il adoptera devant le triomphe officiel du Style international aux États-Unis après la guerre et l’arrogante certitude affichée par l’establishment architectural de la côte Est dont lui-même était exclu. Confronté à la corruption des grands idéaux du Mouvement moderne par
Articuler théorie et critique
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Mais pour nous et certainement pour lui, la dimension et l’ambition de l’architecture et de la pensée kahnienne dépassent très largement le cadre des États-Unis de l’immédiat après-guerre. À l’époque, les conditions du débat architectural caractérisé par la position dominante de l’architecture américaine face à une Europe en proie aux doutes et aux incertitudes engendrés par la crise des valeurs du Mouvement moderne, rendent improbable toute comparaison avec une situation culturelle datant du début du siècle. À notre avis, les questions fondamentales posées par Kahn à partir des années cinquante se situent dans un espace et un temps qui sont ceux de l’Occident, toutes différences continentales confondues. Non seulement parce que l’espace culturel américain s’est inévitablement étendu, jusqu’à se confondre parfois avec la totalité de l’espace culturel occidental, mais surtout parce que, pour la première fois de leur histoire, les États-Unis ont surmonté le syndrome de dichotomie culturelle qui pouvait alimenter le débat portant sur la nature d’une identité américaine distincte de ses sources européennes. Après la guerre, New-York est devenue la capitale mondiale de l’art moderne et, à ce titre, elle n’a de comptes à rendre ni à Londres ni à Paris. Ce n’est donc pas en Américain interrogeant l’Europe que Kahn se présente, mais en architecte interrogeant l’architecture occidentale comme un objet théorique unifié. Pour ceux qui le soupçonnaient de se livrer à une quête mythique de type transhistorique, cette position pouvait passer pour anachronique et réactionnaire ; pour d’autres, au contraire, elle représentait une réponse réaliste et adaptée à l’état critique du développement théorique de l’architecture contemporaine. Mais il y a une trentaine d’années, toutes les implications de cette position étaient difficilement lisibles, y compris par ceux qui, plus ou moins intuitivement, s’étaient mis à son école. Quoi qu’il en soit, et malgré les difficultés qu’éprouvent encore les historiens pour situer le phénomène Kahn et évaluer son importance réelle et durable dans l’histoire de l’architecture contemporaine, il est impossible de nier les rapports privilégiés que Kahn entretint toute sa vie avec l’Europe et l’influence décisive qu’il exerça en retour sur une génération d’architectes européens, français en particulier, à partir de la fin des années cinquante.
Articuler théorie et critique
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l’architecture mercantile, l’académisme stylistique d’une modernité sans contenu et l’absence de tout débat d’idées, il se tournera à nouveau vers l’Europe pour trouver l’antidote à un système de valeurs qu’il refusait. Peu de critiques ont remarqué combien son séjour à l’Académie américaine de Rome entre 1950 et 1951 fut décisif pour la maturation de sa pensée théorique et l’émergence des thèmes qui allaient parcourir son œuvre ultérieur. Cette année de « pélerinage » lui permet non seulement de procéder à une relecture des sources de l’architecture égyptienne, grecque et romaine mais surtout de découvrir, en France, Albi ou Carcassonne qui constitueront pour lui des références paradigmatiques au même titre que le Panthéon ou les thermes de Caracalla. C’est un moment de gestation qui précède immédiatement la véritable « naissance » de Kahn comme protagoniste de premier plan sur la scène architecturale aux États-Unis. À son retour, il commence à réaliser ses premières œuvres réellement significatives : la galerie d’art de Yale, le pavillon des bains de Trenton, suivis par les Laboratoires Richards à Philadelphie. Mais Kahn pouvait-il ignorer à la même époque, en France, l’évolution exemplaire d’un Le Corbusier définitivement débarrassé de toute velléité dogmatique et démonstrative, qui se livrait sans retenue au pur jeu des formes architecturales à la chapelle de Ronchamp ou qui explorait, dans ses projets pour le Capitole de Chandigarh, les termes d’une nouvelle rhétorique monumentale en rupture complète avec les canons de l’orthodoxie moderne ? Le tournant pris par l’œuvre corbuséenne ne pouvait que le conforter dans son rejet du fonctionnalisme et sur la nécessité impérieuse d’un retour aux valeurs archaïques de l’architecture. Sa participation au dernier CIAM qui se tint à Otterlo en 1959 est à tous égards significative. En tout premier lieu parce qu’il est à peu près le seul architecte américain de sa génération invité à participer à un débat d’idées dont les connotations sont essentiellement « européennes ». Le ton de son intervention et les idées qu’il y développe sur la ville et l’architecture ont une résonnance exceptionnelle pour ses auditeurs et contribuent assez rapidement à le faire connaître dans le milieu informé des architectes européens. Doit-on rajouter qu’avec le recul, sa présence à Otterlo prend une valeur hautement symbolique ? Dans cette ultime manifestation qui entérinait l’acte de décès du Mouvement moderne, il semble être là pour en recueillir l’héritage et assurer la succession.
à paraître en octobre 2020
UP8 Antoine Perron
Les textes fondateurs
- zeug + Énsa-PB
U P 8
Marie-Jeanne Dumont
—
Anthologie dirigée par Marie-Jeanne Dumont et Antoine Perron — Design graphique : Grand ensemble 320 pages Noir et blanc Format : 16 × 24 cm Poids : 450 g. Prix : 20 € ISBN : 979-10-95902-18-8 Co-édition : -zeug + Ensa-PB Diffusion/distribution librairie : Paon diffusion / Sérendip — Contact : Sandra Chamaret sandra@zeug.fr / 06 45 16 53 27
ISBN : 979-10-95902-18-8
UP8 Textes fondateurs de l’école d’architecture de Paris-Belleville —
UP8, Unité Pédagogique nº8, fondée en 1969, aujourd’hui école nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville célèbre en 2020 ses cinquante années d’existence. Cette anthologie de textes historiques véhéments (tracts, manifestes, articles) dirigée par Marie-Jeanne Dumont et Antoine Perron, retrace comment cette école, émergeant en quelque sorte du tumulte de Mai 68, a émancipé l’architecture de la tutelle séculaire des Beaux-Arts et a inventé une nouvelle façon d’enseigner cette discipline. L’introduction générale, richement illustrée, retrace l’histoire de ce mouvement étudiant qui a inventé sa pédagogie en la nourrissant de politique, en la métissant d’autres disciplines telles que les sciences humaines ou le design, et en renouvelant totalement les moyens de représentation des projets architecturaux (maquettes, vues axonométriques, dessins, collages…) Chacun des 13 textes historiques est resitué par un court commentaire.
les auteurs
Marie-Jeanne Dumont est architecte DPLG, historienne et enseignante à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville. Antoine Perron est architecte, diplômé de l’Ensapb et auteur d’un mémoire UP8 : histoire d’un modèle d’enseignement. ESSAIS (ARTS)
ARCHITECTURE
à paraître en septembre 2020
ISBN : 979-10-95902-18-8
Marie-Jeanne Dumont, Antoine Perron
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De l’atelier Collégial à UP8
Repartir à zéro pour bâtir un nouvel enseignement de l’architecture aura été le privilège réservé à la génération 68, lorsque les événements de mai eurent abouti à renverser une tradition pédagogique vieille de deux cents ans, celle de l’École des beaux-arts. L’éclatement soudain d’une institution aussi prestigieuse qu’immuable, dont les enseignements d’architecture ont alors été détachés des études artistiques, a sans doute pris de court beaucoup des enseignants de l’époque. Des étudiants et jeunes diplômés, au contraire, s’y préparaient depuis plusieurs années. C’était le cas des futurs fondateurs d’UP8 qui, depuis 1965 au moins, au sein d’un des ateliers les plus courus de l’époque, l’atelier Arretche, puis au sein d’une plus petite structure, l’atelier Collégial no 1, avaient commencé à critiquer à la fois l’enseignement académique et le mode d’exercice libéral de la profession, à élaborer des schémas d’organisation pédagogique nouveaux et à les tester au sein de leur nouvel atelier. Lorsqu’après quelques péripéties UP8 eut pris son autonomie, en octobre 1969, cette toute petite école — l’une des moins nombreuses des unités pédagogiques — disposait du corpus doctrinal sans doute le plus important et le plus cohérent. On ne peut mieux faire, pour comprendre ce moment si particulier qu’ont été les années 1960 – 70 pour l’enseignement de l’architecture, que de se plonger dans ces textes programmatiques. Ils sont parfois dogmatiques et
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Extraits de l’introduction
Introduction
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vis-à-vis des Beaux-Arts. Il les magnétise en leur parlant de Louis Kahn et en donnant quelques conférences sur l’architecture indienne, notamment sur les instruments astronomiques de Jaipur qu’il était passé voir en rentrant du Japon. Huet explique brillamment les rapports entre formes architecturales et structures sociales et se forge ainsi une réputation d’intellectuel au sein de l’atelier. Ses expériences à l’étranger lui permettent aussi de faire miroiter aux élèves d’autres manières d’apprendre l’architecture. Huet va ainsi précipiter le mouvement de contestation qui agitait déjà une partie des élèves au milieu des années 1960. Un groupe se forme autour de lui, qui commence un travail de conscientisation de l’atelier en diffusant anonymement des tracts : Pour le rattachement à l’université (texte 1, page XX), et Contre la « grande réforme » de l’architecture (texte 2, page XX). Le groupe rejette non seulement le système des Beaux-Arts, mais aussi tout le folklore et l’anti-intellectualisme de l’École, refuse de participer aux bizutages et de s’intégrer à la Masse2. Lors d’une assemblée générale de l’atelier, le 26 mai 1966, le groupe présente un manifeste proposant de réformer radicalement l’enseignement (texte 3, page XX), puis l’envoie, de manière anonyme, au patron. Lorsqu’Arretche apprend qu’une fronde agite l’atelier, il décide de le dissoudre immédiatement : les élèves devront se réinscrire un par un, après entretien individuel dans son bureau. Solidaire du patron, la Masse en rajoute en demandant à tous les élèves de confirmer leur adhésion par écrit. Les auteurs du manifeste décident alors de quitter l’atelier pour en fonder un autre, selon la tradition ancienne des scissions, qui s’étaient déjà produites plusieurs fois dans l’histoire de l’École3. Ne souhaitant pas quitter leur patron en mauvais termes, ils lui 2. Dans les ateliers, notamment libres, les étudiants se cotisaient pour payer les dépenses courantes (loyer, mobilier, livres, fournitures de dessin, gueuletons et pince-fesses) et parfois le professeur. Cette « Masse » d’argent était gérée par un « massier », à la fois trésorier et représentant des élèves. La Masse avait fini par désigner l’association des élèves, et le massier leur délégué. L’ensemble des masses de tous les ateliers de l’école (peinture, sculpture et architecture) formait la Grande Masse. Cf. Isabelle Conte et Christophe Samoyault-Muller, « La Grande Masse de l’École des beaux-arts (1926 – 1968) : histoire d’une association fédératrice », Cahiers HEnsA20, no 6, 2019. 3. Les ateliers extérieurs étant de statut privé, personne ne pouvait interdire à un groupe d’élèves d’en quitter un pour en fonder un autre. L’École se Fiches d’identité établies par l’atelier Collégial, conservées dans les archives d’Olivier Dufau, président de l’association formée par l’atelier.
Grilles d’analyse des différentes temporalités du théâtre de Chaillot. Studio de Pierre Saddy et Claude Vié, 1972. Claude Bauhain, sociologue enseignant à UP8, participe également au studio en aidant les étudiants à mener des entretiens avec les usagers. Archives de Jean-Bernard Cremnitzer.
à paraître en septembre 2020
ISBN : 979-10-95902-18-8
Mai 68
135
Mai 68
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Extraits du corpus de textes historiques (1966 – 1978)
xxx
136
Mai 68
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Rapport vert Plateforme de discussion, d’hypothèses d’enseignement, d’orientations politiques
Rapport vert, 1968.
Ce texte, dont le titre complet est Plateforme de discussion, d’hypothèses d’enseignement, d’orientations politiques, a été rapidement rebaptisé le Rapport vert en raison de sa couverture. Rédigé par un « petit nombre d’étudiants » de la Commission Enseignement du groupe des grévistes de mai-juin 1968, l’ouvrage n’est pas signé. Cependant, tous les témoignages concordent pour l’attribuer à Bernard Huet, assisté ponctuellement par Jacques Fredet et François Laisney. Le texte a été tiré au moins deux fois, avec quelques corrections apportées d’une version à l’autre. Le Rapport vert est d’abord un texte critique. Ses auteurs s’attaquent non seulement au système capitaliste et à la division du travail qu’il crée, mais également à l’État, dont ils rappellent qu’il est au service des intérêts du patronat ; à l’Université, accusée d’être l’instrument d’une reproduction des classes sociales ; et aux architectes, à qui ils reprochent d’être les « chiens de garde » et les « actionnaires » de l’idéologie dominante, rangés du côté des « forces de la répression ». Le texte revendique l’indépendance
Rapport vert
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I. Enseignement et société INTRODUCTION La société capitaliste et la contradiction fondamentale entre forces productives et rapport de production qu’elle implique doit, pour survivre, détruire chaque jour plus qu’elle ne produit, au moyen des guerres impérialistes et du chômage, de la limitation des connaissances et du développement scientifique, de l’utilisation de la technique et des hommes qu’elle forme dans son Université, dans les seules limites compatibles avec le maintien de la sujétion et de l’exploitation des travailleurs. Elle diffuse son idéologie au travers de toutes les activités sociales, pour masquer l’antagonisme entre la classe détentrice des moyens de production et les classes dépossédées ; les classes monopolistes d’une part et d’autre part la classe la plus directement exploitée et le semi-prolétariat (employés, petits fonctionnaires, paysans). La société capitaliste tente de justifier un certain ordre social par l’éducation reçue au cours de l’enseignement primaire, secondaire et universitaire en déterminant à la fois le contenu d’un pseudo-savoir et son mode de transmission : — La relation enseignants-enseignés met ce dernier dans une situation de dépendance et d’irresponsabilité. — La coupure entre l’enseignement et la pratique professionnelle, c’est-à-dire entre l’Université et les lieux de travail a pour effet : de vider la théorie de ses possibilités d’application et, par conséquent, de son pouvoir subversif, de valider la pratique sur le seul critère de la réussite technique. Notre lutte ne trouve sa signification que dans la perspective historique du renversement du rapport de classe et de la transformation du rapport capital-travail. Face à cette société qui tente perpétuellement d’intégrer ces antagonismes inhérents et les contradictions qu’elle engendre, l’enseignement constitue un des moyens de faire
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prendre conscience des problèmes masqués et doit permettre la remise en cause totale ou partielle de cette même société. Nous nous proposons de rechercher des organisations, des formes et des contenus d’enseignement qui pourraient être contestateurs de cette société de classe et de l’idéologie dominante. Nous sommes conscients du fait que cette action sera toujours relative et limitée, parce que : — Cet enseignement est diffusé et reçu par des individus appartenant à des groupes sociaux déterminés, assujettis aux conditions de sélection de classe, liées au niveau de revenu et de culture de ces classes. Quel que soit le niveau de démocratisation atteint, nous ne pourrons jamais transformer radicalement les systèmes de valeurs qui président à la sélection actuelle. — L’Université comme système d’enseignement fait partie des superstructures de la société. Les limites de l’autonomie sont les limites de la dépendance par rapport à la société (financement public). — L’Université et l’enseignement constituent un système de production : production de connaissances, production de travailleurs. Elle se heurte aux exigences de l’économie de marché. Toute contestation d’autonomie est limitée par les nécessités de qualification, des produits de l’enseignement, car il est impossible pour l’étudiant de refuser toute intégration au monde actuel du travail après ses études. Dans quel domaine notre action est-elle possible ? Sur quels points avons-nous une prise effective ? L’action est possible au niveau : — De la détermination et du contrôle du contenu de l’enseignement. — Des modes de transmission des connaissances (relations pédagogiques) et du contrôle de ces connaissances. — De l’intégration postérieure au monde du travail. Se situant à l’intérieur des structures globales de l’enseignement et de l’Université, ce contrôle n’est effectif que lorsqu’il peut s’exercer librement. C’est pour cette raison que nous devons : — Refuser tout principe de sélection de classe.
Argumentaire
Collection
[LES ESSAIS MÉDIATIQUES]
Daniel JACOBI
Des touristes au musée ?
En librairie Octobre 2020
Quand l’exposition devient une attraction
C
es dernières années, les grands musées ont connu une augmentation importante de leur fréquentation, portée par de grandes expositions temporaires dites “blockbusters”. Autrefois reservé à un public averti ou scolaire, le musée est entré résolument dans une stratégie de séduction pour attirer le plus grand nombre. Mais le contexte actuel est celui d’une usure de ce modèle (coûteux, peu écologique, files d’attente à rallonge...). Comment désormais répondre aux attentes d’un public nombreux et maintenant fidélisé ? Dans le seul cas du Louvre, 70 % de son public est composé d’étrangers venus du monde entier pour découvrir ses chefs d’œuvres. Avec ses 9 millions de visiteurs et bientôt davantage, le Louvre doit maintenant se préoccuper de son basculement dans le tourisme de masse.
Isbn : 979-10-92305-62-3 Prix de vente public : 16 euros ttc 200 pages, broché, 12x20 cm
Que signifie pour un musée le fait de se transformer attraction numéro un d’une ville ? Comment concilier les logiques de conservation du patrimoine et de médiation et celles plus commerciales des industries culturelle ? Daniel Jacobi, spécialiste reconnu des musées, propose ici des réponses pour comprendre leur évolution.
Points forts :
également disponible en version eBook
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
• Un livre qui peut servir de boîte-à-outils pour les professionnels des musées autour d’une problématique réelle et aigüe pour les institutions culturelles. • Un ouvrage éclairant pour les professionnels du tourisme • Un groupe cohérent de publications de référence sur les musées avec Réinventer le musées ? de Y. Winkin / L’imaginaire numérique au musée ? par E. Sandri / Les musées sont-ils condamnés à séduire ? par D. Jacobi
Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Argumentaire
Des touristes au musée ?
Sommaire
L’ auteur
INTRODUCTION : Le musée, institution culturelle et curiosité touristique CHAPITRE 1 : Les paradigmes de l’accélération muséale CHAPITRE 2 : Le musée sous l’emprise des médiations CHAPITRE 3 : Ce qu’il faut de culture pour goûter le musée CONCLUSION : Homo doctissimus vs. Homo turisticus
Sur le même sujet
Daniel JACOBI
Les musées sont-ils condamnés à séduire ?
Daniel JACOBI est professeur des universités et chercheur au laboratoire Culture et Communication de l’UMRCNRS Centre Norbert Elias. Ses travaux portent sur la muséologie et la diffusion de la culture scientifique et technique (Les sciences communiquée aux enfants en 2005 ; L’éternel retour de l’eugénisme en 2006). Il a piloté de nombreuses études pour la mise en œuvre de dispositifs muséographiques, pour des établissements publics ou des structures culturelles. Son précédent ouvrage Les musées sont-ils condamnés à séduire ? est paru chez MkF en 2018.
La collection
L
es Essais médiatiques donnent aux lecteurs les clefs d’un débat sur les enjeux culturels, économiques, politiques et sociologiques liés aux médias et à la médiation. L’objectif est de permettre à chacun de se forger une opinion et d’appréhender ce qui se joue actuellement dans notre société, dans le cadre d’une réflexion ouverte et critique. Chaque pan de notre vie est aujourd’hui concerné par les médias et les systèmes médiatiques. Ils nous entourent et sont omniprésents dans notre quotidien : la presse ou la télévision, mais aussi les festivals, les expositions… Par ces biais, nous nous distrayons, nous nous informons, nous nous cultivons, nous façonnons nos représentations et nos idéologies. Il s’avère aujourd’hui essentiel de s’interroger sur la relation que chaque individu entretient avec ces formes médiatiques. Il importe également de se pencher sur les mutations de notre société façonnée par des médias et des médiations qu’elle a elle-même fabriquées.
Et autres écrits muséographiques 288 pages - 19€ 979-10-92305-39-5
Eva SANDRI
Les imaginaires numériques au musée ?
Yves WINKIN
Débats sur les injonctions à l’innovation
suivi d’un dialogue sur le musée numérique avec Milad Doueihi
172 pages - 16€
192 pages - 16€
979-10-92305-64-7
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
Réinventer les musée ?
979-10-92305-60-9
MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Argumentaire
Collection
[LES ESSAIS NUMÉRIQUES]
Eva SANDRI
Les imaginaires numériques au musée ?
En librairie Octobre 2020
Débats sur les injonctions à l’innovation préface de Joëlle LE MAREC
L
’introduction du numérique au musée génère autant d’enthousiasme que de craintes. Ce livre revient sur les débats virulents qui agitent la profession depuis plusieurs années maintenant. D’un côté, les technophiles vantent les vertus du numérique (les applications pour smartphone permettent notamment de démocratiser les connaissances et d’attirer le jeune public), tandis que les technophobes le rejettent, considérant qu’il est une atteinte à une rencontre authentique avec les œuvres (les expositions virtuelles en ligne condamneraient à plus ou moins long terme les musées à être totalement dématérialisés).
Isbn : 979-10-92305-64-7 Prix de vente public : 16 euros ttc 172 pages, broché, 12x20 cm
Eva Sandri s’intéresse au contexte idéologique dans lequel des dispositifs sont parfois mis en place à marche forcée et à la manière dont les professionnels s’ajustent face cette situation nouvelle. L’auteure nous propose, en outre, des pistes pour la mise en œuvre de projets de médiation sortant des sentiers battus.
Points forts : • Un livre qui peut servir de boîte-à-outils pour les professionnels des musées autour de la problématique ardue de l’introduction du numérique dans les institutions muséales. également disponible en version eBook
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
• Un livre qui permet au lecteur de comprendre pourquoi certains musées utilisent le numérique et d'autres sont réticents. • Un groupe cohérent de publications de référence sur les musées avec Réinventer le musées ? de Y. Winkin / Des Touristes au musée ? et Les musées sont-ils condamnés à séduire ? par D. Jacobi.
Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Argumentaire
Les imaginaires numérique au musée ? L’ auteur
Sommaire PRÉFACE de Joëlle Le Marec INTRODUCTION : Numérique et musée, l’arène d’un débat inévitable CHAPITRE 1 : Controverses autour des dispositifs numériques de médiation 1. Histoire critique de l’arrivée des technologies dans la médiation 2. Des recherches sur la technologie dans la médiation 3. L’imaginaire du numérique face aux injonctions technicistes CHAPITRE 2 : Les discours sur la technologie dans la médiation culturelle 1. Les discours extérieurs aux institutions culturelles 2. Les discours des institutions culturelles CHAPITRE 3 : Des musées qui s’ajustent 1. Rénovation et imaginaire du numérique au musée d’ethnographie 2. La négociation des imaginaires CONCLUSION : Dépasser la crainte du remplacement Penser des dispositifs pertinents
Eva SANDRI est maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Inalco (équipes de recherche Cerlom et Gripic). Ses travaux portent sur les enjeux de la médiation culturelle et les imaginaires rattachés aux dispositifs numériques dans les musées. Elle a déjà publié plusieurs articles sur ces questions et partage depuis plusieurs années maintenant son expertise avec les professionnels du monde muséal. Les imaginaires numériques au musée ? est son premier ouvrage.
La collection
L
es Essais numériques donnent aux lecteurs les clefs d’un débat sur les enjeux culturels, économiques, politiques et sociologiques des mutations numériques. L’objectif est de permettre à chacun de se forger une opinion et d’appréhender ce qui se joue actuellement dans notre société, dans le cadre d’une réflexion ouverte et critique. Chaque pan de notre vie est aujourd’hui concerné par ce processus global de dématérialisation des supports, de démultiplication des manières de communiquer et d’accélération des modes de circulation de l’information. Ce processus touche désormais de façon intime notre quotidien. Il s’avère donc essentiel de poser la question des nouveaux rapports que chaque individu développe avec ces nouvelles technologies qui viennent bousculer, modifier, compléter et prolonger nos pratiques.
Daniel JACOBI
Les musées sont-ils condamnés à séduire ? Et autres écrits muséographiques 288 pages - 19€
Sur le même sujet
Yves WINKIN
Réinventer les musée ?
979-10-92305-39-5
Daniel JACOBI
Des touristes au musée ?
suivi d’un dialogue sur le musée numérique avec Milad Doueihi
Quand l’exposition devient une attraction
192 pages - 16€
200 pages - 16€
979-10-92305-60-9
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
979-10-92305-62-3
MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
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Dominique Angel
Marcel est un sculpteur d’un certain âge. Il détruit les pièces qu’il parvient à achever, ce qui lui assure une certaine réputation. Les galeries vendent ses ratages. Mais Marcel s’implique fort dans son projet, il fait tout pour sauver, redresser son dernier travail en glaise qui s’affaisse dangereusement à cause d’un trop d’eau infiltré dans le toit de son atelier. Marcel vit dans son quartier. Il va chez le coiffeur. Il boit son café et lit le
journal à la même table du même bistrot jusqu’au jour où il la découvre squattée par un employé de la voirie. Le patron n’ose pas remettre en place ce nouvel habitué": et si, en représailles, il cessait de balayer devant son établissement"? Marcel change de bar. Il prend soin de sa mère, d’un âge certain. Ensemble, ils discutent du choix d’un futur cercueil. Elle est catégorique": il faut prendre le moins cher, puisqu’il ne servira qu’une fois.
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——— Né en 1942 à Briançon, Dominique Angel vit et travaille à Marseille. La sculpture constitue le point de départ et la constante de son œuvre. Il est devenu aussi dessinateur, performeur, photographe et vidéaste. Chaque œuvre est très autonome en tant que telle, mais le plasticien privilégie l’assemblage"; il se plaît à le mettre en scène dans une installation. Dans la même dynamique, il y associe une performance qui mêle discours, provocation, photo et vidéo. Désormais, chaque nouvelle installation est systématiquement intitulée «"pièce
Être artiste, c'est à la fois simple et t compliqué. Surtou compliqué...
supplémentaire"», soulignant ainsi que le tout peut être plus que la somme des parties. Son projet artistique se veut désormais une «"œuvre unique"». L’écriture constitue enfin une autre facette de son travail": il expérimente, découvre et argumente sur l’art dans une profusion de textes, de «"conférences"» et de livres sur l’art. Il a ainsi raconté son expérience de professeur à l’atelier Volume de la Villa Arson dans Le Sèche-bouteilles. De la fin des avant-gardes à la misère des écoles d’art, Actes Sud, 2010. ———
2 OM I N I Q U " #$ N G " L#3 #L$ #M " R #4 #ö O I R "
J’avais été affecté plus que je ne le pensais par la disparition de mon père et par celle de l’un de mes frères. J’attendais celle de ma mère avec anxiété. Du moins lorsque j’y songeais. Mais ce n’était pas tous les jours. J’étais chez le coiffeur nouvellement établi dans ma rue. Les gens du quartier avaient pris l’habitude en passant de s’arrêter un instant dans son salon. J’envisageais d’utiliser ses services bien que je sois satisfait de la coiffeuse pour homme installée plus haut sur la place. J’étais entré en revenant de boire un café à mon bar habituel. Rose et mon voisin à qui l’on coupait les cheveux (il possède une splendide DS de 1966 en état de marche) tenaient une conversation animée à propos d’un lot d’assiettes décorées de légumes que le coiffeur avait trouvé chez Emmaüs. — Ce genre d’assiettes, c’est de l’art utilitaire qui met en appétit, dit l’une. — Qu’en penses-tu l’artiste ? dit l’autre en se tournant vers moi. — Ces récipients me rappellent mon père qui était un ardent défenseur de l’assiette artisanale dont il faisait collection, il s’enflammait pour la céramique, ça lui prenait souvent au moment des repas. — Ton père était céramiste ? — Non, mais il pensait que le travail de la terre pouvait sauver le monde. — Le journal ? — Non, la population, la population laborieuse. La classe ouvrière si tu préfères. Cela dit, il dessinait des vases en terre sur les pages du journal Le Monde. D’une certaine manière il dessinait sur le monde. Il ne pouvait créer dans le vide. À l’origine, disait-il, « la terre était informe et vide » et formait « un abîme recouvert de ténèbres ». Mais cet abîme était rempli d’eau. — Le vide était donc plein ? — Plein d’eau, et comme j’avais du mal à comprendre ses explications contradictoires, il me dit, pour simplifier, que la terre était
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une bassine remplie d’eau que l’on ne pouvait voir en raison des ténèbres. Je lui demandai alors s’il s’agissait d’une bassine en terre. « Maintenant que j’y pense, c’est probablement un vase », avait-il rectifié. Dans son esprit, l’abîme devait pouvoir tenir dans le gobelet pour aquarelles qui lui servait à rehausser ses dessins de couleurs. Sur la grisaille des nouvelles du jour surgissaient les figures de sa création. — Mais il dessinait quoi ? — Des vases et des femmes nues stylisées. Il établissait une relation confuse entre les vases et le ventre des femmes enceintes, entre l’utérus et le vase. Bien qu’ils ne soient pas de même nature, il en retenait l’aspect utilitaire. Les différences de contenant et de contenu ne l’intéressaient guère. Un article du Reader’s Digest concernant l’origine de la céramique l’avait fortement impressionné. Il prétendait depuis que les femmes avaient modelé la terre et qu’elles étaient à l’origine de la poterie. La théorie de l’évolution, pensait-il, avait sous-estimé l’influence du travail manuel sur la génétique, particulièrement chez les femmes. Sa conception de l’évolution de l’humanité était déterminée par la création des premiers récipients. Il s’intéressait au sens pratique des choses, à ce qui pourrait être le plus commode, mais il commettait des erreurs. Une assiette n’a rien à voir avec un vase. — L’histoire de la céramique est émaillée de tournants historiques fondés sur des erreurs d’appréciation. Regarde Bernard Palissy, dit Rose. Nous hochâmes tous la tête sans faire de commentaire. De retour dans mon atelier, je m’étais remis à l’ouvrage en me préparant des pâtes en grande quantité, avant de dessiner un projet de sculpture sur lequel on pouvait voir un plat rempli de spaghettis fumants qui couronnait le sommet d’un empilement de
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formes instables. Des spaghettis s’élevaient en se tortillant comme des serpents. Le plat reposait sur un coussin en forme de nuage posé sur un tabouret dont les pieds traversaient une baudruche rose. Un socle formait la base de l’assemblage. J’en dessinai un autre jusqu’au soir en commençant par une soupière pleine et tronquée servant d’assise à une construction composée dans l’ordre ascendant d’un tabouret à six pieds (on n’est jamais assez prudent), d’une protubérance à jupette, d’une outre et d’un bustier contenant quatre parallélépipèdes dont deux creux. Selon mon habitude, je commençai la journée du lendemain en buvant un café et en lisant le journal du bar. Grâce à cette lecture quotidienne je connais la vie des gens importants, celle des créateurs et de ceux qui déterminent l’actualité intellectuelle, artistique, politique. Je vois bien que ces personnes exceptionnelles se fréquentent entre elles. Elles se sont découvertes les unes les autres en remarquant leurs qualités réciproques bien avant tout le monde. Que tous mes amis et connaissances me pardonnent, mais en ce qui me concerne, je n’ai jamais côtoyé de tels gens, au point que je doute de ma propre valeur. D’un autre côté, j’observe que des personnes quelconques s’efforcent de rencon-
trer des célébrités qui se distinguent par des qualités particulières, dont la moindre est leur renommée. Ils espèrent qu’on leur saura gré d’avoir su les reconnaître et qu’ainsi ils apparaîtront moins ternes dans le reflet de ces lumières. Ce n’est pas très reluisant. Leur mérite consiste à défendre une certaine conception de la beauté en privilégiant en termes de goût ce qui se voit comme le nez au milieu de la figure. À ce propos, j’aime les femmes avec un grand nez (et une grande bouche). Je trouve qu’elles ont de l’allure. La plupart de mes amis déclarent ne pas aimer ce genre de beauté. Elles ne sont pas particulièrement belles, j’en conviens, mais la beauté n’a rien à voir avec le goût. Certains philosophes prétendent que l’on trouve beau tout simplement ce qui nous plaît. Ceux-là ne se cassent pas trop la tête. Mais, à moins de nier l’évidence, il faut reconnaître qu’ils n’ont pas tort. « Ce genre de beauté » implique que la beauté comporte plusieurs genres de beauté dont certains seraient plus beaux que d’autres, ou plus laids, voire carrément laids. D’où la quantité phénoménale de genres. Cependant, de cette diversité de beauté, de cette confusion des genres émergent des beautés supérieures à d’autres, désignées à la suite d’on ne sait trop quelle connivence, par des gens ayant le même goût.
Parution octobre 2020 ISBN : 979-10-91189-24-8
art | littérature
Chemins de traverse : carnets d’une artiste buissonnière “J'ai dessiné la roche creusée par un filet d'eau rectiligne. Elle ressemble à un crâne dépouillé de cheval mort. Le trait s'impatiente, la saison passe, l'eau se perd avant d'attendre la pointe.”
―
Josette Coras Dominique Daeschler Sylvie Roy Lebreton ―
128 pages Format : 12,5 x 19 cm Poids : 154 gr Prix : 13,50 € ―
Genre : Littérature générale, récit CLIL : 3435 ―
Mots-clés : Paysage, nature, gravure, engagement, spiritualité. ―
Collection Théodolite La collection Théodolite se consacre au paysage et au sentiment de la nature. Avec des incursions en poésie. ―
Couverture : Josette Coras, détail d’une gravure ―
www.lacleamolette.fr Contact : Alain Poncet 06 70 31 36 50 lcam@orange.fr ―
Diffusion : Paon diffusion contact@paon.diffusion.com www.paon-diffusion.com ―
Distribution : Serendip livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 594 934 00 gencod dilicom : 3019000119404
On est face à un magnifique témoignage d’un engagement intime et total, au cœur d’une nature étrange (la fameuse reculée de Baume-les-Messieurs et son patrimoine géologique et historique) qui pose justement la question ; « Qu’est-ce que l’engagement artistique ? » sur la durée d’une vie entière, au-delà de la qualité intrinsèque de l’œuvre plastique. Il s’agit d’un projet littéraire réalisé à partir des cahiers manuscrits de Josette Coras découverts après sa mort ; le corpus final, composé d’extraits de ces carnets, poétiquement ordonnés et sélectionnés par Dominique Daeschler et Sylvie Roy Lebreton (coauteurs), est complété par un avant-propos, une postface et un appareil de notes. L’auteur Josette Coras (1926-2008), peintre, graveur, pédagogue, était une figure du paysage artistique franc-comtois. Il reste une de ses œuvres exposée au musée de l’Abbaye de Baume-les-Messieurs. Dominique Daeschler, conseiller honoraire du Ministère de la Culture, auteur, consultant et agent artistique, partage sa vie entre le Jura, sa terre d'ancrage et la Martinique sa terre d'adoption. Elle est chevalier des Arts et Lettres. Elle organise des lectures et rencontres autour de l’œuvre de Josette Coras. Elle écrit pour le théâtre. Sylvie Roy-Lebreton, est la fille de l’illustrateur Félix Roy [dit Sylvain Sauvage (né à Baume-les-Messieurs (Jura) le 8 mai 1888 et mort à Paris en janvier 1948) illustrateur et technicien du livre français.]. Historienne de formation, enseignante, franc-comtoise par son père elle s'est toujours partagée entre Paris et Baume-les-Messieurs, berceau de sa famille ; elle y rencontre Josette Coras avec laquelle elle établit une relation suivie et complice.
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Jérôme Stettler
Jérôme Stettler s’intéresse principalement à la construction d’espaces imaginaires au moyen de projections, d’objets, de peintures, etc. Se développent ainsi des bribes d’histoires entre un présent en constante métamorphose et un futur incertain. Le dessin prend aussi une place majeure dans sa pratique, présenté tour à tour au mur, sur table, dans l’espace du livre ou animé.
Avec Topia, les dessins, qui ont la fulgurance d’une ligne claire, sont comme des notes prises au long d’errances dans un temps à la fois préhistorique et post-historique. On y croise des animaux disparus, des espèces éteintes ou imaginaires et les traces d’une vie cultuelle ou banale prise dans une béance spatio-temporelle originale à l’artiste.
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Samuel Beckett mis en scène par Tim Burton .
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——— Jérôme Stettler, né à Lausanne en 1966, vit et travaille à Genève. Il est diplômé de l’École supérieure d’arts visuels de Genève en 1994. La même année, il obtient le Prix Strawinsky puis en 1995 la Bourse de la Fondation Simon Patino. En 2003, il se voit décerner le Prix de la Fondation Gertrude Hirzel puis une Bourse d’aide à la création du Département des affaires culturelles de la Ville de Genève en 2008. Ses œuvres sont présentes dans plusieurs collections publiques et privées. PUBLICATIONS,: Ombre et planéité, art&fiction, 2009,; La nasse, art&fiction, 2012,; Lectures, Ripopée, 2016. ———
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Revue Les Saisons Une part discrète du film Revue de cinéma N°3 www.revuelessaisons.com
N°ISSN : 2609-4002 N°ISBN : en cours Prix : 15,00 € Format : 16 x 31 cm Diffusion/distribution librairies : Paon diffusion /Sérendip Contact : revue.lessaisons@gmail.com
La revue Les Saisons, une part discrète du film est dédiée aux écrits d’artistes et de cinéastes et aux formes d’écritures qui habitent la pratique, l’imagination et le destin du film. À travers ce 3ème numéro, nous continuons d’interroger comment écrire et publier sur les pratiques contemporaines du film en donnant une parole directe aux cinéastes et artistes. La revue Les Saisons porte le projet de publier l’écriture de l’intérieur du cinéma, l’écriture en tant que relation entre le film et le poème, en tant que mémoire au présent du cinéma, en tant que mise en récit du travail du cinéaste, en tant que savoir différent du film et déploiement de formes fragmentaires, intimes et libres.
Notre geste éditorial consiste à collecter les écrits d’un cinéma de non-fiction, comme l’a théorisé Robert Gardner, inspiré directement par l’avant-garde de la photographie américaine des années 30 et 40 (Burckhardt, Levitt, Agee) - un cinéma dont les matières premières sont « l’intention, les circonstances et le hasard » traversé par le temps et les êtres - ainsi que les écrits d’un cinéma héritier de l’histoire du cinéma underground américain. Nous publions par exemple un texte phare de Larry Gottheim qui nous invite à découvrir et relire comment les cinéastes écrivent et témoignent de l’histoire du cinéma entrain de se faire.
Textes de : ² Alexandra Cuesta Lis Rhodes Ted Fendt Bruno Delgado Ramo Larry Gottheim
Viaje Alrededor De Mi Cámara (2019) de Bruno Delgado Ramo
Les films d'Alexandra Cuesta font appel à la fois aux techniques cinématographiques expérimentales et documentaires, et examinent la réciprocité du regard au sein d’une représentation temporelle. Ses images sont souvent tirées de l’espace urbain quotidien et mettent en avant la poésie d’une expérience commune. Inspirée tant par la photographie de Walker Evans que par les poèmes cinématographiques de Bruce Baillie, son travail parvient à trouver un équilibre délicat entre le banal et le poétique, le matériel et l'intelligible. Le
Piensa en mí (2009) de Alexandra Cuesta
texte d’Alexandra Cuesta que nous publions est un texte qui chemine à travers le film comme pratique du quotidien et de l’intimité déployée. Un film peut se faire
Depuis les années 1970, l'artiste et cinéaste Lis Rhodes réalise un travail radical et expérimental qui remet en
plan par plan, jour après jour, au fil d’une
question les récits hégémoniques et les structures de
pratique qui traverse le regard au présent.
pouvoir du langage. À cette fin, elle utilise le cinéma, le
C’est toute cette ampleur qui habite le
son, le dessin, la performance, la photographie, l'écriture
texte également de Alexandra Cuesta, un texte écrit presque mot par mot, page par page, des mots à la croisée du journal et de la poésie et qui témoigne de toute la
et l'analyse politique. Rhodes a étudié à l'École Polytechnique de Londres et au Royal College of Art, puis a enseigné au RCA et à la Slade School of Fine
valeur souveraine de l’amour, l’amour
Arts, où elle a été professeure pendant 30 ans. Figure clé
d’un ancien compagnon, d’un membre de
des premières années de la London Film-Makers'
la famille, d’un paysage, d’une ville,
Co-operative (LFMC), Rhodes a également été membre
d’une lumière, etc.
fondateur du réseau féministe de distribution de films Circles. Rhodes est encore surtout connue pour les premières expériences de "son optique" dans les films Dresden Dynamo (1971) et Light Music (1975-77). Une conscience féministe et une prise de conscience du manque de femmes dans la tradition musicale classique européenne sous-tendent ces deux aspects. Le texte que nous publierons dans ce prochain numéro s’appelle « Whose History? ». Cette question est le point de départ de la riposte de Lis Rhodes à ce qu'elle considère comme un positionnement réducteur des femmes artistes dans
Light Reading (1978) de Lis Rhodes
l'histoire du cinéma expérimental, présentée lors de l'exposition « Film as Film » au musée Hayward en 1979.
Ted Fendt réalise des films en pellicule 16mm avec des acteurs non-professionnels. Il est aussi projectionniste à la Film Society du Lincoln Center et à l'Anthology Film Archive Le texte que nous publions dans ce n°3 est tirée d’une scène du film Classical Period (2018) construite autour de la traduction anglaise par Longfellow de la « Divine comédie » de Dante. La découverte des personnages se fait, tout comme dans le film, à travers leurs diverses interprétations du texte. Classical Period (2018) de Ted Fendt
Bruno Delgado Ramo né à Seville en 1991, est un réalisateur, chercheur et architecte dont les pratiques artistique et académique se lient à la vidéo. Partant d’une large compréhension de l’image, il étudie les processus collectifs et les aménagements spatiaux qui activent langage et matériel cinématographiques. Le texte que nous publions s’intitule Locations, c'est un Viaje Alrededor De Mi Cámara (2019) de Bruno Delgado Ramo
film-texte en quelque sorte, construit en courts
cinéma
paragraphes, dont les mots sont rythmés par la sonorité
d'avant-garde américain des années 70, né en 1936,
et l’ampleur descriptive. Ce texte est un long poème de
a enseigné la pratique du 16mm pendant plus de
visions et de souvenirs de ce qui a construit les
trois décennies dans le prestigieux département de
moments de tournage. Il déploie un paysage visuel qui
cinéma de l'Université de
se crée au fur et à mesure de la lecture dans des
Binghamton aux États-Unis, qu'il a fondé.
visions très concrètes et précises, mais ouvre aussi un
Connaissant une
espace imaginaire infini, un hors champ silencieux très
évolution constante au cours de sa carrière, son
fort. Il remet en question de façon radicale comment
cinéma se transforme peu à peu en un cinéma de la
un geste d’écriture est présent au coeur de la démarche
présence et de l'observation. Tout en abordant les
du film.
Larry
Gottheim,
figure
clé
du
genres du paysage, du journal intime et du cinéma d'assemblage, l'œuvre de Gottheim se construit sur une expérience directe et sensuelle qui entre en collision avec des structures répétitives complexes, marquant un intérêt profond pour les questions autour de l'anticipation et de la mémoire.
Barn Rushes (1971) de Larry Gottheim