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… NI Tribun - L’avenir de nos idées - Jean-Pierre Boudine Éditions À plus d’un titre 120 pages - ISBN 9782917486658 -8,00 € - 12,00 CHF
Dans … Ni Tribun l’auteur pose la question du leader. Peut-on en finir avec la cinquième république en conservant le paradigme du chef omnipotent qui est sa signature ? Tirant les leçons des demi succès des campagnes présidentielles du candidat Jean-Luc Mélenchon, et de l'échec flagrant du même, comme dirigeant politique d'un mouvement, Jean-Pierre Boudine répond par la négative. Il analyse les dégâts causés par la posture du sauveur suprême, du tribun, puis plaide pour l'esprit d'équipe et la participation large des citoyens partisans du progrès social et humain dans une structure démocratique. Jean-Pierre Boudine a bénéficié, dans sa jeunesse trotskiste, d'une formation politique approfondie. Dans son domaine, les mathématiques, il a participé à diverses innovations dédiées à la popularisation de cette discipline et à sa "mise en culture". Il est également musicien. Paon Diffusion et SERENDIP Distibution pour la France et la Belgique Éditions D'en bas - Diffusion et distribution pour la Suisse Contact À plus d’un titre : 06 80 23 83 51 aplusduntitre69@orange.fr
Avant-propos
et le comportement de notre candidat Jean-Luc Mélenchon, Cette aventure, qu’il serait mesquin de résumer d’un pouvoir susciter d’importantes questions de philosophie politique. Au soir du 23 avril 2017, Jean-Luc Mélenchon n’était pas au Capitole, et le 26 mai 2019, personne ne l’a précipité de a bien eu une chute.
sans concessions et détruire, autant que possible, un culte de la
homo sapiens, menacée, comme pour quelques uns qui domine et qui, aveuglément, ruine la masse humaine et détruit son milieu vital. Le Capital parasitaire
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Éditions du Canoë
2020
septembre remise en vente avec le supplément gratuit « En attendant le verdict … »
André Bouny
Genre : Récit Format : 12 x 18,5 Pages : 272 Prix : 20 € ISBN : 978-2-490251-01-8 Né dans une famille paysanne du sud de la France, André Bouny étudie à Paris, proteste contre la Guerre du Viêt Nam, expose ses peintures au Grand Agent Orange, Apocalypse Viêt Nam Cent ans au Viêt Nam Viêt Nam, Voyages d’après guerres
se déploient dans cette Asie qui demeure
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
En avril 2020 va se tenir à Paris une nouvelle étape du procès initié en 2014 par André Bouny, au nom d’une victime française d’origine vietnamienne, Madame Tran To Nga, contre 24 multinationales états-uniennes, dont une des plus connues est Monsanto, ayant fabriqué et vendu des produits hautement toxiques résumés sous le nom de « Agent Orange » qui furent déversés sur le Viêt Nam pendant la guerre éponyme. L’affaire est plaidée par le Cabinet William Bourdon § Associés. De son issue dépend l’indemnisation de la plaignante et la possibilité pour d’autres victimes d’engager des recours. Une guerre chimique de grande ampleur a bien eu lieu, en contravention avec toutes les lois internationales. Les dégâts humains et environnementaux qu’elle a engendrés ter impunis.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Émilie Notéris
LA FICTION RÉPARATRICE _ Genre : Essai _ Titre : La Fiction Réparatrice _ Auteur : Émilie Notéris _ Directeurs de la publication : Magali Daniaux & Cédric Pigot _ Graphisme : Schulz & Leary _ Prix : 18 euros _ Parution septembre 2020
_ EAN 13 : 978-2-9562753-4-3 _ Format fermé : 14 x 22,5 cm _ Nombre de Pages : 160 _ N&B _ Souple _ Type de reliure : broché _ Tirage : 500
Dans son livre, Emilie Noteris propose une approche queer pour réparer les binarismes qui abîment le monde et les relations que nous entretenons avec lui et les autres – elle regarde du côté de la culture populaire, du cinéma américain et des séries télé pour re-pe/anser le dualisme sexe-genre, examine la philosophie contemporaine pour dépasser l’opposition nature-culture et expérimente dans la forme même de son essai la réarticulation entre théorie et fiction.
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Laurence Boissier
Tout a été consigné dans un cahier où l’on trouve l’empreinte de plusieurs histoires, la grande, celle du soulèvement des Alpes, racontée par un guide excentrique, la petite, celle de la vie quotidienne d’un groupe de randonneurs. Neuf jours de marche ponctués par les paysages traversés, l’effort, le poids du sac, la promiscuité dans les cabanes. La petite troupe s’est à la fois bien et mal entendue. Partie sans entraînement, une citadine se disant autrice mélange ses propres
souvenirs, les premiers cours de ski, les appartements de vacances loués en famille, à ceux, immémoriaux, d’un attachant fossile. Le guide réussira-t-il à mettre en évidence le lien entre les convections du noyau terrestre et la présence sur l’alpe de ces marcheurs"? Malheureusement, le cahier finira dans la crevasse d’un glacier et avec lui, ce qui aurait dû être l’histoire vraie de cette randonnée.
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——— Laurence Boissier, née en 1965, vit à Genève. Auteure qui excelle dans la forme brève, elle est également artiste et architecte d’intérieur. Elle intègre Bern ist Überall en 2011, collectif d’écrivains, avec lequel elle monte régulièrement sur scène. PRIX": Prix suisse de littérature, 2017"; Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne, 2018"; Prix Pittard de l’Andelyn, 2018 PUBLICATIONS": Safari, art&fiction publications / Der Gesunde Menschenversand, 2019"; Rentrée des classes, art&fiction, 2017"; Inventaire des lieux, art&fiction, 2015, rééd. 2017"; Cahier des charges, d’autre part, 2011"; Noces, Ripopée, 2011"; Projet de salon pour Madame B, art&fiction, 2010 "———
© Sophie Kandaouroff
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EXTRGITS
15 juillet
LE GUIDE NOUS A DONNÉ rendez-vous à l’aube dans un village doté d’un seul bistrot fermé pour travaux. Il inspecte notre équipement. Selon les instructions que nous avons reçues de l’agence, notre sac devait être équipé de bretelles larges, d’un dos anatomique et peser moins de dix kilos. Nous sommes vêtus d’une micro-polaire, de chaussures montantes et d’un pantalon respirant à séchage rapide. On trouve des modèles de ce pantalon dans des couleurs non salissantes comme le brun et le gris. Le mien est gris, doté de fermetures éclairs à mi-cuisse. Nous nous présentons. Hormis le couple en parka jaune, personne ne se connaît. Hugh, le guide, est l’aîné. Bernard et Martin, deux hommes dans la soixantaine. Un troisième, Thierry, et le couple en parka jaune semblent plus jeunes. Enfin, Magali, qui a l’air d’avoir eu ses trente ans mais pas ses quarante. Au début de la semaine, de grandes masses d’airs contradictoires ont si bien balayé les Alpes que
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nous ne savions pas si notre randonnée serait maintenue. La météo s’annonce changeante. Le plafond nuageux devrait se dissiper. Nous quittons le bitume, laissant peu à peu derrière nous greniers, murets, abreuvoirs et clôtures. Le guide adopte d’emblée un rythme soutenu. Des bribes de conversation me parviennent dans le désordre. Première constatation, ils sont tous capables de tenir le rythme et parler en même temps. Quand j’étais petite fille, mes parents me mettaient sur des skis chaque hiver. Malgré mon manque d’aptitude, je n’ai pas questionné ce modèle une fois adulte. Mon mari non plus. Dès que nos enfants ont eu l’âge de skier, nous avons tout naturellement passé les vacances de Noël en station. Ils sont adolescents à présent et ne veulent plus de l’école suisse de ski. Ils n’ont pas croché, mais nous continuons à y croire. Mon mari a découvert la peau de phoque. Moi je n’ai rien découvert du tout. Sur l’Alpe, mon statut équivaut à celui d’un animal domestique. On me monte pour ne pas me laisser seule à la maison. J’ai essayé la balade en raquettes. Trop vite, j’ai
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le souffle court, le nez qui coule et je ne fais plus qu’attendre le prochain vin chaud. Moquette brune, carrelage moka, luminaires en fer forgé, dans la plupart des appartements de location où nous avons séjourné, tout était moche sauf l’écran allumé de la télévision. Cet aspect des Alpes, je le connais bien. Mais des vraies Alpes, de l’invraisemblable carambolage à notre porte, je ne connais rien. Cette année, à Noël, les enfants n’ont presque pas skié. Ils se sont retrouvés avec des abonnements remplis de points dont la date de péremption approchait. Il nous fallait donc repartir en montagne également pour les vacances de février. On était en train de surfer sur internet à la recherche d’un appartement lorsque, brusquement, mon mari s’est tourné vers moi et m’a dit : « Tu sais, finalement, si t’as pas envie de venir, tu peux tout aussi bien rester à la maison. » En quelques mots, je me suis vue rétrogradée du statut d’animal domestique à celui de plante d’intérieur. Et ça, ça m’a fait réagir. Sur un coup de tête, je me suis inscrite à cette randonnée de neuf jours. Je pensais que je prendrais le temps de m’entraîner avant le jour du départ. Je ne l’ai pas pris.
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Nous sommes au pied d’un massif bicéphale raviné d’entailles foncées dans lesquelles bascule une végétation grise. — On va boire le café là-haut, au col, nous dit le guide. — Ah ! Ah ! Je me rends compte qu’il est sérieux. — Le café quel jour ? — Ben, le café ce matin. Mes camarades ne sont que joyeuse anticipation. Nous avons parmi nous un passionné de la flore alpine. Il nous explique la différence entre le sapin et l’épicéa. Quand les pives sont pendantes, ce sont des épicéas. Quand les pives sont montantes, ce sont des sapins. Des torrents abrasifs ont creusé de profonds layons entre les troncs. Nous dérapons sur une pâte composée de graines noires, d’humus et d’eau. Je me laisse dépasser pour me retrouver en fin de file. La bouche grande ouverte, j’enfourne le plus possible d’air dans mes poumons. — Essaie d’adopter un rythme moins anarchique, me dit Bernard. Tu as regardé le dénivelé de la course ? Je reconnais le tutoiement cher aux compagnons d’aventure.
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— Oui. Enfin, surtout les heures de marche. — Le dénivelé quotidien est toujours mentionné. Ça va être dur au début et puis tu vas t’habituer. Par rapport à sa carrure, son sac à dos semble minuscule. — Un pas après l’autre. Inspire par le nez, expire par la bouche. Il vaut mieux ralentir et avancer à ton rythme que de t’arrêter à tout bout de champ. L’homme est une mine de sagesse. Je sens qu’il n’en est pas avare. Mon père aussi, qui adorait la montagne, m’avait conseillé de ne jamais m’arrêter en montée. Sans plus de précisions, je pensais que si je m’arrêtais, la roche sous moi s’ouvrirait avec un bruit caverneux et m’engloutirait d’un coup sec. J’entends la respiration régulière de Bernard devant moi. Deux secondes d’inspiration, quatre d’expiration. Il doit avoir dix bonnes années de plus que moi. En randonnée l’âge n’a pas autant d’importance que l’entraînement. Combien d’heures nous reste-t-il ? En comptant une moyenne de huit par jour j’obtiens un total de septante-deux. Je soustrais celle qui
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vient de s’écouler. Ma tête bat entre mes deux oreilles. — Comment tu t’appelles déjà ? — Laurence. J’ai la nausée et le nez qui coule. — Fais comme moi. Essaie de prendre plus d’air. — Oui. Seulement ma cage thoracique n’est pas extensible. Sur la droite et sur la gauche, par exemple, il y a les côtes, qui sont tout de même assez rigides. Cette longue phrase m’a coûté beaucoup d’air et a produit peu d’effet. Bernard renonce à rester en arrière avec moi. Mon sac se remplit de plomb. Je suis vautrée sur mes bâtons. Il y a comme une ironie à avoir les pieds et les mains rendus douloureux par la chaleur alors que le gel des extrémités compte parmi mes pires souvenirs de ski. À chaque pas, je lutte contre la tentation de faire marche arrière. Des générations de porteurs autochtones et de touristes ont ciselé le meilleur sentier possible mais il demeure invraisemblablement pentu. Il me semble même qu’il continue à s’élever sous mes pieds pendant que cette deuxième heure de marche n’en finit pas de s’égrener. Mes camarades sont
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déjà arrivés au col et se sont alignés face à la vue. Plus personne ne faisant attention à moi, je comble les dernières dizaines de mètres qui me séparent du groupe à la manière désarticulée d’un zombie fraîchement sorti de sa tombe. Je m’écroule à leurs pieds. Le guide fait chauffer de l’eau sur un réchaud à gaz. On me passe un gobelet et le pot de café en poudre. — C’est votre gobelet personnel pour toute la randonnée. Accrochez-le à votre sac. J’ai perforé un trou près du bord. Essayez de passer quelque chose dedans. Un lacet, une lanière, un cordon. Ne le perdez pas. Avant de décréter enfin une pause, le guide voulait que nous ayons un panorama, il s’étale devant nous. Habitué à la géométrie de nos villes et campagnes, mon œil cherche à repérer des formes simples. Or ce concassage n’a laissé aucun triangle isocèle digne de ce nom, pas de séries, pas de lignes droites, rien de vraiment net. C’est exactement le genre de tapage visuel que mes enfants laissaient derrière eux dans le bac à sable d’un parc public. Leur manque d’égards pour la composition me rendait
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11,5 x 16,5 cm /
pages /
/ isbn
/ Imprimé et relié en Suisse
Parution : septembre 20
éditions d’autre part info@dautrepart.ch
24, rue de la Poterie www.dautrepart.ch
CH - 1202 Genève
J’étais parti de Suisse un peu comme on arrache un pansement : vite et sans trop réfléchir. Une année à voyager en Asie et me voilà débarqué au Sri Lanka, à suivre les traces de Nicolas Bouvier. En 1955, après avoir vécu quelques instants de grâce sur les flancs de l’Hindu Kush, il s’échouait ici pendant neuf longs mois. Une soixantaine d’années plus tard, la planète a rétréci. En contemplant les façades d’Indigo Street, je constate qu’il n’en reste plus grand-chose : la rue du récit, sa rue, a sombré.1 Des façades désormais peintes en blanc bordent inutilement les remparts, des pages résolument muettes. Néanmoins, j’ai peut-être moi aussi trouvé une forme d’apaisement, au Japon, sur le chemin des
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Nicolas Bouvier (1929-1998), Le poisson-scorpion (Gallimard, 1982).
quatre-vingt-huit temples... Et devant ce large cahier vierge et vertical que présente la rue, je doute de pouvoir restituer l’intensité de ces douze derniers mois. En passant devant un étal, je vois des petites toupies – tige d’acier, tête en céramique peinte, au motif floral bleu et blanc –, j’en achète une dizaine sans trop savoir pourquoi, reviens à ma table et commande un rice curry qui achèvera sans doute de me détraquer les intestins. Entre mes doigts la toupie se dérobe, fatiguée, puis tombe au sol.
LA TERRE TREMBLANTE Marie-Jeanne Urech 2e édition (poche)
9 782940 522811
Dans La Terre tremblante, le lecteur verra que ce qui se cache derrière une montagne, c’est une autre montagne, et ainsi de suite. Son père tout frais enterré, Bartholomé de Ménibus fuit l’archétype du village dans la vallée — sa laiterie, son abattoir et son café — pour aller voir à quoi ressemble l’autre versant de la montagne. Dans le pays d’à-côté, les routes asphaltées crachent des engins et, sur un banc, les vieux se languissent et attendent leurs enfants qui les ont abandonnés pour partir en vacances. Les vaches portent des hublots pour qu’on jauge : « C’est une vitrine sur le produit » explique le paysan. Bartholomé décide de poursuivre et d’enjamber la montagne suivante. La Terre tremblante est un ouvrage troublant. Paradoxes et autres perles d’inventivité ouvrent la voie à une sagesse plus profonde : si les montagnes se ressemblent et mènent apparemment à d’autres montagnes, chaque ville rencontrée par Bartholomé est unique, aux prises aux rapports de production effrénés ou à la gestion des déchets ou à des impuretés à cacher ou enterrer. La Terre tremblante pourrait passer pour une fable écologique. Ce serait s’arrêter à la première couche de cette œuvre riche et exponentielle. Au milieu de son écorce revient inlassablement la question du peuplement du monde par les humains, puis, comment ils le quittent. Derrière le style énigmatique et proprement urechien, on découvre une tendresse ingénue et un humanisme poétique. Sur l’auteur : Née un 4 juin 1976 entre 5h42 et 21h21, à Lausanne, Marie-Jeanne Urech profite de cette longue journée ensoleillée pour écrire romans et nouvelles dont Les Valets de nuit, prix Rambert 2013 et Des accessoires pour le Paradis, prix Bibliomedia 2010. Traduites en allemand, italien et roumain, ses histoires se lisent aussi la nuit, grâce à une autre source lumineuse, la fée électricité.
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com bd@helicehelas.com www.helicehelas.org
— Collection : Mycélium et mi-raisin Genre : roman, conte absurde Sujets abordés : écologie et production, anthropologie et croissance — Format 11.5x16.5, 152 pages ISBN 978-2-940522-81-1 CHF 16/EUR 12 Parution septembre 2020
Parution le 20 août 2020 ISBN : 979-10-91189-23-1
art | littérature
À contre-jour « Une page arrachée d’un livre descend le courant. Les caractères scintillent. Écailles de l’écrivain ». Jean Messagier
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Alexandre Rolla ―
112 pages Format : 12,5 x 19 cm Poids : 145 gr Prix : 14 € ―
Genre : Littérature générale, récit CLIL : 3435 ―
Mots-clés : Paysage, nature, érudition, philosophie. ―
Collection Théodolite La collection Théodolite se consacre au paysage et au sentiment de la nature. Avec des incursions en poésie. ―
Couverture : Juliette Léveillé ―
www.lacleamolette.fr Contact : Alain Poncet 06 70 31 36 50 lcam@orange.fr ―
Diffusion : Paon diffusion contact@paon.diffusion.com www.paon-diffusion.com ―
Distribution : Serendip livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 594 934 00 gencod dilicom : 3019000119404
« La lumière changeante […] glisse sur les bruyères, les fougères et les œillets de mer, ricoche sur les rochers et l’échine des chevaux, s’enroule autour des maisons. Elle se révèle entre lueurs et éclats, contre-jour, sfumato et ombres portées. Résolument picturale, elle éclaire le pays comme si celui-ci voulait raconter des histoires. S’il fallait la définir ou la nommer, elle s’appellerait : il était une fois ». Alexandre Rolla propose ici une promenade qui court le long des chemins de l’enfance et de l’adolescence, dans l’est de la France, pour rejoindre un hameau blotti à l’entrée du Val de Saire, en suivant les méandres du sentier littoral de la côte nord du Cotentin. Dans l’exploration poétique des territoires et dans les pas des peintres, il marche face à la lumière, en quête de la magie des lieux. L’auteur Alexandre Rolla est historien et critique d’art, poète, essayiste et commissaire d’expositions. Il enseigne à l’École Supérieure d’Arts et Médias de Caen/Cherbourg et à l’Université de Franche-Comté à Besançon. Son travail traite des relations qui se tissent entre les différentes formes d’écriture (poétique, littéraire, théorique ou plastique), à travers l'exploration des notions de paysage et de pays, de temps local et global.
EXTRAIT
Prendre la route. Traverser la vallée de la Loue. Faire le tour du Léman. Après Chamonix et le Mont-Blanc, la Tarentaise, s’engouffrer en Isère et vérifier que la couleur de la voiture est bien la même que celle du sommet qui lui donne son nom. Franchir à nouveau le Vercors et retrouver le vieux Moulin de la Drôme. Découvrir la poésie. Pendant la fête de la transhumance, les yeux brillants, voilés par la lumière et les effets de la Clairette, feuilleter les magnifiques livres des éditions à Die, les revues sur la montagne, les manuscrits en russe posés sur le piano, les catalogues qui répertorient les trésors du musée de l’Ermitage. Examiner les photos des expéditions archéologiques à Samarcande. S’amuser en regardant F’murr dessiner des moutons sur les panneaux de signalisation. Méditer avec les poèmes écrits par Yves Bergeret sur des bannières ou des pierres rapportées du Mali. Dans les alpages, la nuit tombée, pendant les Perséides, guetter les mouvements des étoiles. Se blottir sous la couverture avec une lampe électrique et lire les cris de douleurs d’André Velter pour son amour perdu, emporté par une avalanche sur les pentes du Dhaulagiri, enfoui à jamais dans le grand blanc. Le blanc, celui-là même qui tombait en poudre de printemps lors des obsèques d’André du Bouchet. Relire, le rose aux joues, les premiers poèmes écrits dans ces purs moments d’exaltation. Le mélange d’envie, de candeur, de fébrilité, mais la volonté farouche, tenace, d’essayer de décrire le monde tel qu’il se dresse face à soi, aussi réel et tangible que mystérieux et fantasmé, aussi proche qu’inaccessible. « Mariage de l’Himalaya et des pyramides »12. Se gratter la gorge et lire à pleine, haute et forte voix, ces premières lignes tracées dans la vallée.
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Jean Messagier
Éditions Hourra
poésie contemporaine ISBN 978-2-491297-00-8 paru le 10/12/2019
LA SIRÈNE DE SATAN
— 48 pages Impression en noir Brochures cousues collées Format : 18 × 11 cm Prix : 8 € — Diffusion : Paon diffusion Distribution : Sérendip — Contact : Clément Boudin editionshourra@gmail.com / 06 79 29 35 13
La sirène de Satan est un petit recueil de poèmes, où Pierre Alferi, son auteur, porte un regard lucide, et donc critique, sur le monde qui s’effondre. Dans la présente édition, il est précédé d’un autre recueil, Et la rue, qui trace une quête de joie et d’élégance dans le même contexte social. Il s’agit de la première publication des éditions Hourra.
Éditions Hourra
poésie contemporaine ISBN 978-2-491297-00-8 paru le 10/12/2019
LA SIRÈNE DE SATAN
qu’est-ce qu’on attend à part le retour du même coup la résolution harmonique n’est pas la bonne question on peut attendre tout court l’inattendu entretemps que faire loin de la tonique la grande affaire fuir ou s’installer dans le sursis voire ailleurs un rythme tient les tiges qui se tressent en l’air
Éditions Hourra
poésie contemporaine ISBN 978-2-491297-00-8 paru le 10/12/2019
L’auteur Pierre Alferi, né en 1963 à Paris, est un romancier, poète, essayiste français. Professeur d’histoire de la création littéraire aux beaux-arts de Paris, il a publié une vingtaine d’ouvrages et fait preuve régulièrement d’un engagement politique public.
Ces deux livres (Et la rue précède le poème-titre) ont en commun d’être récents (2018-2019), d’avoir des titres en capitales qui sont aussi les premiers vers de chaque poème et d’être… des poèmes très militants, heureusement non sans humour. Acceptiez-vous ce terme de « poèmes militants » ? Est-ce qu’une telle poésie vous semble plus adaptée au contexte politique actuel que vos ouvrages de fiction publiés chez POL ? Si oui, pourquoi ? Je vois bien ce que vous dites, mais est-ce que ces poèmes méritent d’être dits militants ? J’en doute. Aucun poème ne peut – ni ne doit – être un soldat. En l’occurrence, ils ne sont pas au service d’une cause d’autant plus abstraite qu’elle serait grande. Ils parlent exclusivement de choses que je vis, que je vois. Le déchaînement de la répression policière, le désastre écologique et l’action corrosive de l’échange marchand sur tous les liens sociaux font partie de ma vie quotidienne. Il s’agit de politique parce que la nécessité comme la difficulté de dire nous sont là. Certainement, ces dernières années, en dépit ou à cause de mon individualisme, j’ai cherché des collectifs non hiérarchiques, autant pour réfléchir que pour agir. Ici, le seul acte militant, peut-être, est d’inaugurer les publications d’un éditeur autonome né dans le mouvement social0: Hourra. La sirène de Satan ne ressemble pas à mes dernières publications, encore que la dystopie de Hors sol soit hantée par les mêmes questions. Mais c’est que je n’ai pas composé de livre de poésie depuis quinze ans, alors que je continuais d’en écrire sous la forme de courtes séries. En mars prochain, un volume, divers chaos, en reprendra la plupart chez P.O.L, dont ces deuxlà. Et leur forme ne les distingue pas de ceux qui parlent d’algues, d’odeurs, de courses d’obstacles ou d’hygiène intime. Je mentirais donc si je disais que j’adapte délibérément l’écriture au contexte politique. Il pèse lourd sur elle, car il est terrible. Elle essaie d’y survivre sans fuir, sans faire l’autruche. Donc elle y réagit, mais aucun de ses effets n’est sûr. publié sur Sitaudis, le 16 janvier 2020
ÉDI TI O N S L U R L U R E 7 rue des Courts Carreaux – 14000 Caen tél. 06 78 54 53 82 – contact@lurlure.net – www.lurlure.net
VISUEL PROVISOIRE
PARUTION SEPTEMBRE 2020
L’AUTRE JOUR Milène Tournier Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 20 euros Format : 15 x 21 cm Nombre de pages : 136 ISBN : 979-10-95997-26-9
> Une nouvelle voix > “Une écriture majeure” selon François Bon > “Une poésie directe, brute, d’une évidence désarmante”, Guillaume Lecaplain, Libération LE LIVRE L’écriture de Milène Tournier ne souffre ni borne(s) ni contrainte(s) ; en vers ou en prose, parfois en mêlant les deux, elle cherche, tente, explore, “explose” (François Bon) grammaire et syntaxe avec virtuosité. Dans L’autre jour, son second recueil, son écriture évoque à la fois la perte (de l’enfance, de l’amour), la disparition (de la nature, du silence), la peur (de la mort) mais aussi la beauté simple des choses vues et vécues, et le recours que les hommes sont toujours les uns pour les autres dans ce “fabuleux d’exister”.
L’AUTEURE Milène Tournier est née en 1988. Elle est docteure en études théâtrales de l’université Sorbonne Nouvelle et écrit des œuvres de théâtre et de poésie. Elle a publié aux édiDIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
tions Théâtrales en 2018 Et puis le roulis (théâtre), en 2019 Nuits (roman) aux Éditions La Ptite Hélène. Son premier recueil de poésie, Poèmes d’époque, a paru en novembre 2019 dans la collection « Polder » de la revue Décharge, préfacé par François Bon, qui écrit à son propos : “Pour moi c’était d’évidence. On avait affaire là à une écriture majeure.” Milène Tournier s’intéresse également à la littérature en lien avec les arts numériques, et élabore notamment des poèmes-vidéos diffusés sur Youtube (https://www.youtube. com/channel/UCiGj9AbLGsbPr4azkClDWfA ). Elle participe, en 2019-2020, au programme de résidences d’écrivains de la Région Îlede-France.
EXTRAIT
Poèmes vus
C’est l’après midi des rues qui ne mènent plus aux magasins, les petites enfilades de cordonnier, boulanger, supermarché et vitrier, mais passent entre les maisons, directement presque entre les cuisines et les grandes portes de garages. On est dans la patience profonde des rues résidentielles qui attendent, ce soir, le retour des voitures. On est sous l’univers et dans l’éternité des rues résidentielles, sans y avoir de maison et avec des airs alors de cambrioleuse, de qui vient repérer, comme viennent dans les quartiers résidentiels les agents immobiliers spécialisés quartiers résidentiels, un sandwich dans le sac et l’appareil au cou, et s’ils revenaient le soir, ils ne reconnaîtraient plus les maisons résidentielles qu’aujourd’hui, ils ont, entre douze et seize, longuement photographiées, comme s’animent la nuit, dans les salles de musées du monde, une à une toutes les figures de Hopper, et cette surprise-là, qu’on les entend éternuer. Vieille mémoire, murs hauts, jeune front ! L’annonce SNCF jusque dans les rues d’autour, Comme carillon de clocher d’avant, et être dans son lit. L’air est déjà chaud du matin, qui s’enroule. La ville désormais est liquide qu’on avait jusque là fait tenir debout, avec des rigidités d’allumettes derrière chaque chose parce qu’on n’était pas encore prête. Des pas, chaussures par deux, sans la silhouette. Un oiseau insiste, on ne comprend pas. La ville un grand volet chaud. Une respiration d’arbre qui s’anime on dirait du dedans, d’autre chose que du vent. Des travaux, scie et perceuse. La belle bâtisse en vieilles pierres équilibre son silence et ses fenêtres. Les travaux, scie et perceuse, se sont tus, on ne les a pas entendus finir. L’approche lente d’un avion. Le siècle à venir et ce qui restera, du matin au volet chaud. J’ouvre les yeux. Le bout d’une grue qui dépasse. Du ciel. Des lampadaires blancs, leur tête de nonne contemporaine. Le dos d’une camionnette. L’arbre qui respirait. Ma propre ombre. Exercice alerte intrusion L’élève autiste Veut d’abord remettre dans le bon ordre ses crayons. DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
ÉDI TI O N S L U R L U R E 7 rue des Courts Carreaux – 14000 Caen tél. 06 78 54 53 82 – contact@lurlure.net – www.lurlure.net
PARUTION SEPTEMBRE 2020
L A U R E N T ALBARRACIN
LECTURES (2004-2015) Laurent Albarracin
L E C T U R E S 2004 - 2015
Genre : CRITIQUE LITTÉRAIRE Collection : Critique Prix : 19 euros Format : 15 x 21 cm : 256 pages Nombre de pages ISBN : 979-10-95997-25-2
ÉDITIONS LURLURE
9 791095 997252 >
LE LIVRE
Lectures (2004-2015) est une anthologie des articles critiques de Laurent Albarracin parus notamment sur le site Poezibao. Le lecteur y croisera les livres de poètes aussi différents qu’Olivier Domerg, Philippe Jaffeux, Eugène Savitskaya ou Marie Huot, l’ensemble dessinant un aperçu très personnel du paysage poétique contemporain. Comme le précise Laurent Albarracin dans sa préface, “ces recensions et comptes rendus n’ont pas été rédigés pour guider le lecteur dans ses choix ni même pour servir les livres, mais très égoïstement pour moi, pour ma méditation personnelle, en vue d’en faire mon miel et d’en tirer jouissance, la lecture s’aiguisant mieux lorsqu’on prend la peine de la coucher sur le papier.”
L’AUTEUR
Laurent Albarracin est un poète français, né le 13 août 1970 à Angers. Il a participé à la revue Le Jardin ouvrier autour d’Ivar Ch’Vavar à la fin des années 1990. Aujourd’hui, il collabore au site Poezibao. Il anime également les éditions Le Cadran ligné et, avec Guillaume Condello et Pierre Vinclair, la revue de poésie Catastrophes. Il a notamment publié Le Secret secret, Flammarion, 2012 ; Herbe pour herbe, Dernier Télégramme, 2014 ; Le Grand chosier, Le corridor bleu, 2015.
DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
octobre Â
Argumentaire
Collection
[LES ESSAIS MÉDIATIQUES]
Daniel JACOBI
Des touristes au musée ?
En librairie Octobre 2020
Quand l’exposition devient une attraction
C
es dernières années, les grands musées ont connu une augmentation importante de leur fréquentation, portée par de grandes expositions temporaires dites “blockbusters”. Autrefois reservé à un public averti ou scolaire, le musée est entré résolument dans une stratégie de séduction pour attirer le plus grand nombre. Mais le contexte actuel est celui d’une usure de ce modèle (coûteux, peu écologique, files d’attente à rallonge...). Comment désormais répondre aux attentes d’un public nombreux et maintenant fidélisé ? Dans le seul cas du Louvre, 70 % de son public est composé d’étrangers venus du monde entier pour découvrir ses chefs d’œuvres. Avec ses 9 millions de visiteurs et bientôt davantage, le Louvre doit maintenant se préoccuper de son basculement dans le tourisme de masse.
Isbn : 979-10-92305-62-3 Prix de vente public : 16 euros ttc 200 pages, broché, 12x20 cm
Que signifie pour un musée le fait de se transformer attraction numéro un d’une ville ? Comment concilier les logiques de conservation du patrimoine et de médiation et celles plus commerciales des industries culturelle ? Daniel Jacobi, spécialiste reconnu des musées, propose ici des réponses pour comprendre leur évolution.
Points forts :
également disponible en version eBook
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
• Un livre qui peut servir de boîte-à-outils pour les professionnels des musées autour d’une problématique réelle et aigüe pour les institutions culturelles. • Un ouvrage éclairant pour les professionnels du tourisme • Un groupe cohérent de publications de référence sur les musées avec Réinventer le musées ? de Y. Winkin / L’imaginaire numérique au musée ? par E. Sandri / Les musées sont-ils condamnés à séduire ? par D. Jacobi
Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Argumentaire
Des touristes au musée ?
Sommaire
L’ auteur
INTRODUCTION : Le musée, institution culturelle et curiosité touristique CHAPITRE 1 : Les paradigmes de l’accélération muséale CHAPITRE 2 : Le musée sous l’emprise des médiations CHAPITRE 3 : Ce qu’il faut de culture pour goûter le musée CONCLUSION : Homo doctissimus vs. Homo turisticus
Sur le même sujet
Daniel JACOBI
Les musées sont-ils condamnés à séduire ?
Daniel JACOBI est professeur des universités et chercheur au laboratoire Culture et Communication de l’UMRCNRS Centre Norbert Elias. Ses travaux portent sur la muséologie et la diffusion de la culture scientifique et technique (Les sciences communiquée aux enfants en 2005 ; L’éternel retour de l’eugénisme en 2006). Il a piloté de nombreuses études pour la mise en œuvre de dispositifs muséographiques, pour des établissements publics ou des structures culturelles. Son précédent ouvrage Les musées sont-ils condamnés à séduire ? est paru chez MkF en 2018.
La collection
L
es Essais médiatiques donnent aux lecteurs les clefs d’un débat sur les enjeux culturels, économiques, politiques et sociologiques liés aux médias et à la médiation. L’objectif est de permettre à chacun de se forger une opinion et d’appréhender ce qui se joue actuellement dans notre société, dans le cadre d’une réflexion ouverte et critique. Chaque pan de notre vie est aujourd’hui concerné par les médias et les systèmes médiatiques. Ils nous entourent et sont omniprésents dans notre quotidien : la presse ou la télévision, mais aussi les festivals, les expositions… Par ces biais, nous nous distrayons, nous nous informons, nous nous cultivons, nous façonnons nos représentations et nos idéologies. Il s’avère aujourd’hui essentiel de s’interroger sur la relation que chaque individu entretient avec ces formes médiatiques. Il importe également de se pencher sur les mutations de notre société façonnée par des médias et des médiations qu’elle a elle-même fabriquées.
Et autres écrits muséographiques 288 pages - 19€ 979-10-92305-39-5
Eva SANDRI
Les imaginaires numériques au musée ?
Yves WINKIN
Débats sur les injonctions à l’innovation
suivi d’un dialogue sur le musée numérique avec Milad Doueihi
172 pages - 16€
192 pages - 16€
979-10-92305-64-7
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
Réinventer les musée ?
979-10-92305-60-9
MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Argumentaire
Collection
[LES ESSAIS NUMÉRIQUES]
Eva SANDRI
Les imaginaires numériques au musée ?
En librairie Octobre 2020
Débats sur les injonctions à l’innovation préface de Joëlle LE MAREC
L
’introduction du numérique au musée génère autant d’enthousiasme que de craintes. Ce livre revient sur les débats virulents qui agitent la profession depuis plusieurs années maintenant. D’un côté, les technophiles vantent les vertus du numérique (les applications pour smartphone permettent notamment de démocratiser les connaissances et d’attirer le jeune public), tandis que les technophobes le rejettent, considérant qu’il est une atteinte à une rencontre authentique avec les œuvres (les expositions virtuelles en ligne condamneraient à plus ou moins long terme les musées à être totalement dématérialisés).
Isbn : 979-10-92305-64-7 Prix de vente public : 16 euros ttc 172 pages, broché, 12x20 cm
Eva Sandri s’intéresse au contexte idéologique dans lequel des dispositifs sont parfois mis en place à marche forcée et à la manière dont les professionnels s’ajustent face cette situation nouvelle. L’auteure nous propose, en outre, des pistes pour la mise en œuvre de projets de médiation sortant des sentiers battus.
Points forts : • Un livre qui peut servir de boîte-à-outils pour les professionnels des musées autour de la problématique ardue de l’introduction du numérique dans les institutions muséales. également disponible en version eBook
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
• Un livre qui permet au lecteur de comprendre pourquoi certains musées utilisent le numérique et d'autres sont réticents. • Un groupe cohérent de publications de référence sur les musées avec Réinventer le musées ? de Y. Winkin / Des Touristes au musée ? et Les musées sont-ils condamnés à séduire ? par D. Jacobi.
Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Argumentaire
Les imaginaires numérique au musée ? L’ auteur
Sommaire PRÉFACE de Joëlle Le Marec INTRODUCTION : Numérique et musée, l’arène d’un débat inévitable CHAPITRE 1 : Controverses autour des dispositifs numériques de médiation 1. Histoire critique de l’arrivée des technologies dans la médiation 2. Des recherches sur la technologie dans la médiation 3. L’imaginaire du numérique face aux injonctions technicistes CHAPITRE 2 : Les discours sur la technologie dans la médiation culturelle 1. Les discours extérieurs aux institutions culturelles 2. Les discours des institutions culturelles CHAPITRE 3 : Des musées qui s’ajustent 1. Rénovation et imaginaire du numérique au musée d’ethnographie 2. La négociation des imaginaires CONCLUSION : Dépasser la crainte du remplacement Penser des dispositifs pertinents
Eva SANDRI est maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Inalco (équipes de recherche Cerlom et Gripic). Ses travaux portent sur les enjeux de la médiation culturelle et les imaginaires rattachés aux dispositifs numériques dans les musées. Elle a déjà publié plusieurs articles sur ces questions et partage depuis plusieurs années maintenant son expertise avec les professionnels du monde muséal. Les imaginaires numériques au musée ? est son premier ouvrage.
La collection
L
es Essais numériques donnent aux lecteurs les clefs d’un débat sur les enjeux culturels, économiques, politiques et sociologiques des mutations numériques. L’objectif est de permettre à chacun de se forger une opinion et d’appréhender ce qui se joue actuellement dans notre société, dans le cadre d’une réflexion ouverte et critique. Chaque pan de notre vie est aujourd’hui concerné par ce processus global de dématérialisation des supports, de démultiplication des manières de communiquer et d’accélération des modes de circulation de l’information. Ce processus touche désormais de façon intime notre quotidien. Il s’avère donc essentiel de poser la question des nouveaux rapports que chaque individu développe avec ces nouvelles technologies qui viennent bousculer, modifier, compléter et prolonger nos pratiques.
Daniel JACOBI
Les musées sont-ils condamnés à séduire ? Et autres écrits muséographiques 288 pages - 19€
Sur le même sujet
Yves WINKIN
Réinventer les musée ?
979-10-92305-39-5
Daniel JACOBI
Des touristes au musée ?
suivi d’un dialogue sur le musée numérique avec Milad Doueihi
Quand l’exposition devient une attraction
192 pages - 16€
200 pages - 16€
979-10-92305-60-9
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
979-10-92305-62-3
MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
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Fabienne Radi
Certains croient qu’il suffit de les montrer tout le temps pour gagner en capital sympathie. D’autres les planquent parce qu’ils sont écrasés de soucis. Quand on les sent, c’est qu’il y a un problème. Sans elles, on ne mangerait que des yaourts moka et on aurait tous l’accent auvergnat. Si on a les moyens, on peut les redresser, les aligner, harmoniser leur forme, raviver leur teinte, les remplacer par de la porcelaine. Lorsqu’on est mort, elles peuvent servir encore aux inspecteurs de police et aux archéologues en indiquant l’âge approximatif du corps.
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Ce livre convoque une performeuse anglaise, une nonne belge, un dentiste vaudois, l’Homme des glaces, Shelley Duvall, Peter Pan et Harry Dean Stanton pour traiter d’une partie singulière du corps.
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——— Fabienne Radi vit à Genève mais est née à Fribourg. Lors de ses études, elle navigue entre géographie, géologie, bibliothéconomie, communication et arts plastiques. Elle fabrique des textes, des conférences, des objets, souvent en relation avec la géologie, Roland Barthes et le cinéma, mais pas seulement. Elle a donné un cours sur la représentation du scientifique dans la pop culture de 2010 à 2013 au Collège des Humanités de l’EPFL à Lausanne, et depuis 2008 elle enseigne à la HEAD – Genève. PUBLICATIONS': Holy, etc., art&fiction, 2018'; C’est quelque chose, d’autre part, 2017'; Oh là mon dieu, art&fiction, 2015'; Cent titres sans Sans titre, Boabooks, 2014'; Ça prend. Art contemporain, cinéma et pop culture, Mamco, 2013'———
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© Dorothée Thébert
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Les dents, la bouche. Les dents la bouchent, l’aidant la bouche. L’aide en la bouche. Laides en la bouche. Laid dans la bouche. Lait dans la bouche. L’est dam le à bouche. Les dents-là bouche. Jean-Pierre Brisset (pâtissier, chef de gare, grammairien, prophète, inventeur, écrivain, prince des Penseurs et saint du calendrier pataphysique), La Grande Nouvelle, 1900
Flannery O’Connor, Lettre à Maryat Lee (dessin), 1960
Les dents, la bouche. Les dents la bouchent, l’aidant la bouche. L’aide en la bouche. Laides en la bouche. Laid dans la bouche. Lait dans la bouche. L’est dam le à bouche. Les dents-là bouche. Jean-Pierre Brisset (pâtissier, chef de gare, grammairien, prophète, inventeur, écrivain, prince des Penseurs et saint du calendrier pataphysique), La Grande Nouvelle, 1900
Flannery O’Connor, Lettre à Maryat Lee (dessin), 1960
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ÉM A I L DI A M A N T
MONA & J U LI A
Depuis plus de cinq cents ans la Joconde sourit sans que l’on sache comment étaient ses dents, ni même si elle en avait vraiment. L’actrice Julia Roberts, elle, sourit en arrivant à en montrer tellement qu’on a l’impression qu’elle en possède deux fois plus que les autres gens.
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ÉM A I L DI A M A N T
CH U ICH IDE
Durant mes études d’arts plastiques, j’ai découvert une performeuse anglaise qui a failli me convertir. Elle était petite et boulotte, avec une énergie de pile électrique, particularité récurrente chez les filles petites et boulottes, ai-je remarqué au fil des années. Rien que son nom me plaisait : Hayley Newman. Newman comme Paul ou Barnett (avec une préférence de ma part pour l’acteur devenu roi de la vinaigrette plutôt que pour le chef de file de la Colorfield Painting), et Hayley comme la comète, à un y près transformé en l. Le Centre d’art contemporain de ma ville l’avait invitée pour une exposition monographique. Beaucoup de photographies de performances, en noir et blanc (ça fait archives historiques) mais aussi en couleurs (c’est plus parlant), accompagnées de nombreux textes explicatifs à lire sur des cartels longs comme le bras. Et aussi des vidéos diffusées sur de vieux moniteurs cubiques pesant des tonnes à même le sol, ou projetées sur des murs par d’élégants beamers suspendus aux plafonds. À la sortie une pile de photocopies posée sur un socle invitait le spectateur à se servir, au cas
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ÉM A I L DI A M A N T
où il désirerait en savoir davantage sur la vie, la carrière, les écoles, les récompenses, la date de naissance de Hayley ainsi que l’adresse complète de sa galerie, numéro de téléphone compris. Je n’ai pas pris de photocopie. En revanche j’ai acheté un catalogue. Sur la couverture on voit l’artiste vêtue d’un manteau en léopard, étendue à plat ventre sur un sol en béton, les bras et les jambes écartés. Un peu façon Homme de Vitruve, mais de dos, couché et habillé. Et en femme évidemment. En détaillant l’image on aperçoit un serretête avec des oreilles de chat sur les cheveux en pagaille de l’artiste. La photo a été prise en plongée pour accentuer l’effet d’écrasement. On dirait un personnage de Tex Avery venant de tomber du haut d’un canyon, lorsque sa silhouette se découpe dans la terre craquelée telle une pièce de puzzle qu’on aurait trop enfoncée. On pense également à une peau de bête étalée en tapis dans le palais d’un maharadjah (tigre), ou dans une cabane au Canada (ours), ou dans un intérieur Ikea (vache). En feuilletant le catalogue, on constate qu’on n’était pas très loin : la pièce s’intitule Cat Suicide. Hayley documente des performances qui n’ont jamais eu lieu et n’existent qu’en photographie. En cela elle se distingue des
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pionnières dans son domaine, les Marina Abramović, Valie Export, Gina Pane, Hannah Wilke, Carolee Schneemann, Yoko Ono et autres Orlan, qui éprouvaient leur corps dans les années 1960 et 1970. Quoiqu’aujourd’hui ces grands-mères de la performance s’y mettent aussi (à produire des images de performances plutôt que des performances). C’est plus lucratif et moins fatigant. Un photographe de renom, un cadre pittoresque, une armada d’assistants dévoués, quelques accessoires judicieusement choisis, et le tour est joué. Tout ça finit en tirages grand format contre-collés sur aluminium au-dessus de canapés chics conçus par des designers milanais1. 1. La plus active en ce domaine étant Marina Abramovi ć. Aujourd’hui il est possible d’acquérir toutes sortes de photographies montrant l’artiste serbe dans des poses singulières, images faisant tout leur effet dans un salon, une salle à manger, une chambre à coucher, une salle de sport, pourquoi pas un carnotzet. Quelques exemples d’images disponibles en galerie : Marina soulevant un agneau au-dessus de sa tête. Marina priant devant un âne. Marina saisissant des cornes de chèvre ensanglantées. Marina tenant un tas de fagots à bout de bras. Marina les yeux fermés avec un scorpion posé sur son visage. Marina avec un aigle accroché à ses cheveux. Marina avec un serpent enroulé autour de son cou. Marina tenant un verre d’eau. Marina nettoyant un os avec une brosse à dents. Marina portant un squelette sur son dos. Marina portant un pull rouge et une tresse sur le côté droit. Marina portant un pull blanc et une tresse sur le côté gauche. Marina avec une paire de tongs sur lesquelles sont écrits F UCK (pied gauche) et N EGAT I V I T Y (pied droit).
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Carla Demierre
Dix récits ayant en commun la voix humaine, sa captation et sa diffusion, pour autant de situations, de personnages, de natures et d’époques foncièrement différentes. Une matière première entièrement sonore qui ne manquera pas d’éveiller des images, des références probablement cinématographiques chez le lecteur, de Fitzcarraldo de W. Herzog à Sexe, mensonges et vidéo de S. Soderbergh. En quelques pages, nous passons du bord de l’Orénoque
en compagnie d’un ethnomusicologue cherchant à capter les chants de chamanes amérindiens à l’usage domestique d’une caméra vidéo au début des années 1990, témoin bancal et comme à contre-jour de l’intimité et de la vie sociale d’une mère et de sa fille. Les voix traversent l’espace-temps et la bande-son de Carla Demierre qui a enregistré et fixé dix impulsions médiumniques%/%magnétiques%/%électriques en autant de formes textuelles indépendantes.
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© Dorothée Thébert
——— Carla Demierre, née en 1980, a fait des études d’art à Genève. Elle collabore régulièrement avec des artistes pour des projets éditoriaux et musicaux (pièces sonores, lectures arrangées) et a codirigé la revue Tissu avec Fabienne Radi et Izet Sheshivari entre 2004 et 2010. Elle a publié des recueils de poésie aux éditions HérosLimite (Avec ou sans la langue"?, 2004 et Autoradio, 2019) et une fiction chez Léo Scheer (Ma mère est humoriste, 2011). Depuis 2012, elle enseigne l’écriture à la HEAD – Genève. ———
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UN HOMME NAÎT À ODESSA en 1903. Son nom signifie Celui-qui-tire-sa-puissance-de-sonpacifisme-et-qui-est-le-fils-d’un-laboureur. Mais ce nom n’aura pas d’influence particulière sur son destin. Néanmoins, comme une constellation d’étoiles baptisée d’après son découvreur, la fréquence 1485 kHz porte le nom de cet homme. Au cours de sa vie, Jürgenson étudie le chant lyrique et la peinture. Une maladie lui abîme suffisamment les cordes vocales pour le priver de chant, et comme ses mains vont bien, il continue de peindre. Il réalise des films documentaires et participe en tant qu’archéologue amateur à quelques travaux d’excavation à Pompéi. Là, il passe plusieurs mois à peindre de méticuleuses copies de chaque objet déterré. En 1957, Jürgenson fait l’acquisition d’un des tout premiers modèles de magnétophone portatif qui pèse à peine cinq kilos. Il capte de petites séquences de sa voix chantée et
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documente, en prévision de films à venir, des paysages et des événements sonores. Tout en marchant avec son micro pointé devant lui, il considère son ouïe tendue vers l’horizon, à l’affût d’une brèche acoustique taillée dans le temps par une voix. Ces quatre lettres i o v x résument à elles seules toute sa quête. Jürgenson est moins grand et moins maigre que ne le laissent paraître ses costumes souples et italiens. Il arbore une élégance à la Robert Mitchum, laissant ressortir le col de sa chemise sur le col de son veston. Ses cheveux forment des vagues au-dessus de son crâne, que seul le port régulier d’un casque audio calmera un peu. À la fin du printemps 1959, dans une petite forêt des environs de Stockholm où il est venu enregistrer le chant des oiseaux, Jürgenson capte à son insu des sons situés dans un au-delà inaudible. À cette époque de l’année les journées sont longues et le climat est doux. Il ne rentre chez lui qu’après la tombée de la nuit, son costume tout imprégné d’une odeur de pin sylvestre et de tourbe. Il passe cette soirée de juin à écouter l’enregistrement et, là où il marquera la bande de deux croix, il entend le son d’une trompette et la voix d’un homme parmi
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les oiseaux. Le vumètre du magnétophone luit dans la pénombre comme un œil d’alligator. Après s’être assuré que l’appareil est en état de marche, Jürgenson envisage deux hypothèses : audio ou radio, une hallucination ou une interférence. À partir du premier x tracé, on croirait entendre une cohorte de pinsons des arbres jetés dans un mixeur tournant à plein régime. Il suffit de quelques centimètres de bande pour réduire leur chant en particules si fines qu’elles forment une plage de pépiements sur laquelle peuvent venir se poser d’autres sons. Sonnent alors quelques notes de trompette, comme un avertissement, puis une voix grave à la tonalité norvégienne fait son apparition, énonçant quelque chose à propos d’animaux nocturnes, peut-être bien des oiseaux. Jürgenson a déjà eu des visions, souvent géométriques, et entend occasionnellement une voix détimbrée prononcer de longues phrases phonétiques. Mais ce qui se produit sur cette bande, bien que ça ne soit pas sans rapport, est tout à fait différent. Durant cette nuit de juin qu’il passe sans dormir, il décide de retourner sur les lieux. La journée du lendemain est une copie conforme de la journée de la veille. À six heures l’air est humide et il fait grand jour. Jürgenson constate
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l’absence de maisons et d’antennes radio dans un périmètre de forêt assez large pour exclure toute possibilité d’interférences. Il n’en tire aucune conclusion et entreprend de réaliser d’autres enregistrements. Dans le courant de l’été, il découvre sur une bande consacrée aux sonorités aquatiques (des enregistrements de fontaines, de ruisseaux et de lacs), une voix qu’il identifie sans erreur possible comme celle de sa mère. Déchiré par l’écoute de cette voix réapparue, il envisage d’abord de la jouer chaque fois qu’il en aurait envie au risque de trouer le ruban, mais choisit de la conserver pour toujours sans l’entendre, ne puisant sa consolation que dans la matérialité de la cellulose. Une écoute oculaire, ironise-t-il pour lui-même. Jürgenson voit désormais les rouleaux de bande magnétique comme des kilomètres de cordes vocales vierges à disposition de fantômes flottant comme des phrases détachées de leur texte d’origine. Mais les fantômes n’ont d’intérêt à ses yeux que s’il existe un moyen de communiquer avec eux. Autrement, il se sent autorisé à douter de leur existence. Il n’exclut d’ailleurs pas tout à fait, en raison de la grande instabilité du support magnétique, l’hypothèse d’une distorsion sonore, associée
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peut-être à une paréidolie de l’audition qui lui ferait prendre pour une voix dans une nappe de sons ce qu’on prend pour un visage dans un nuage. Cette combinaison aurait très bien pu créer de manière accidentelle des répliques de la voix humaine. D’ailleurs, un environnement trop humide favorise le développement de moisissures. Un peu de poussière ou des traces de doigts suffisent à empêcher les têtes de lecture de s’appliquer correctement sur la bande. Et les particules de fumée de cigarette sont assez grosses pour masquer des informations magnétiques. Sous l’effet combiné de la chaleur et de l’humidité, certaines bandes terminent leur existence sous la forme d’une flaque de matière visqueuse. Fantôme ou pas, Jürgenson abandonne provisoirement la peinture et met au point une technique : il enclenche l’enregistreur, lance quelques questions et se tait régulièrement, mettant son silence enregistré au service des voix. Les prises de son se réalisent à l’aveugle, les voix n’apparaissant que sur la bande. Et il faut souvent ralentir la vitesse de défilement pour comprendre ce qu’elles racontent. Les voix ont un débit de parole ultrarapide et s’expriment dans une combinaison infinie de langues, mélangeant le suédois, l’allemand, le
QU I EST L À ?
russe, l’anglais, l’italien et quelques autres à la portée de Jürgenson. Le déchiffrage des messages monopolise tout son temps. Il a mis la peinture de côté, néglige provisoirement l’œil avec lequel il regardait toute chose, et devient après quelque temps un pur « écouteur ». Le printemps suivant, une voix amicale lui suggère d’utiliser une radio. Il branche un micro et un récepteur sur le magnétophone, dans l’espoir de converser directement avec les voix à travers ce dispositif. Il règle le tuner sur des bandes de fréquences qui laissent passer une belle qualité de bruit. Il y retourne chaque jour, comme sur les ruines de Pompéi, pour en détailler le périmètre et décoder les informations que chaque détail laisse filtrer comme un petit rai de lumière. La bande passante devient une maison immatérielle dans laquelle il s’installe. À l’intérieur, comme une porte dérobée, se trouve la fréquence 1485 kHz par laquelle transitent les voix électroniques de Jürgenson.
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L A N U IT DU PHONOGR A PH E
# Rê &FICê ION
C O ——E C ê I O N Ü H U Ü H —# R RY
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Dominique Angel
Marcel est un sculpteur d’un certain âge. Il détruit les pièces qu’il parvient à achever, ce qui lui assure une certaine réputation. Les galeries vendent ses ratages. Mais Marcel s’implique fort dans son projet, il fait tout pour sauver, redresser son dernier travail en glaise qui s’affaisse dangereusement à cause d’un trop d’eau infiltré dans le toit de son atelier. Marcel vit dans son quartier. Il va chez le coiffeur. Il boit son café et lit le
journal à la même table du même bistrot jusqu’au jour où il la découvre squattée par un employé de la voirie. Le patron n’ose pas remettre en place ce nouvel habitué": et si, en représailles, il cessait de balayer devant son établissement"? Marcel change de bar. Il prend soin de sa mère, d’un âge certain. Ensemble, ils discutent du choix d’un futur cercueil. Elle est catégorique": il faut prendre le moins cher, puisqu’il ne servira qu’une fois.
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FORMAT ISBN CHF
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978-2-940570-93-5 14.90 / EURO 12
GENRE
Être artiste, c'est à la fois simple et t compliqué. Surtou compliqué...
SUJETS ABORDÉS
——— Né en 1942 à Briançon, Dominique Angel vit et travaille à Marseille. La sculpture constitue le point de départ et la constante de son œuvre. Il est devenu aussi dessinateur, performeur, photographe et vidéaste. Chaque œuvre est très autonome en tant que telle, mais le plasticien privilégie l’assemblage"; il se plaît à le mettre en scène dans une installation. Dans la même dynamique, il y associe une performance qui mêle discours, provocation, photo et vidéo. Désormais, chaque nouvelle installation est systématiquement intitulée «"pièce
supplémentaire"», soulignant ainsi que le tout peut être plus que la somme des parties. Son projet artistique se veut désormais une «"œuvre unique"». L’écriture constitue enfin une autre facette de son travail": il expérimente, découvre et argumente sur l’art dans une profusion de textes, de «"conférences"» et de livres sur l’art. Il a ainsi raconté son expérience de professeur à l’atelier Volume de la Villa Arson dans Le Sèche-bouteilles. De la fin des avant-gardes à la misère des écoles d’art, Actes Sud, 2010. ———
D OM I N I Q U E # N ' E — ( —# M E R ) % O I R E
J’avais été affecté plus que je ne le pensais par la disparition de mon père et par celle de l’un de mes frères. J’attendais celle de ma mère avec anxiété. Du moins lorsque j’y songeais. Mais ce n’était pas tous les jours. J’étais chez le coiffeur nouvellement établi dans ma rue. Les gens du quartier avaient pris l’habitude en passant de s’arrêter un instant dans son salon. J’envisageais d’utiliser ses services bien que je sois satisfait de la coiffeuse pour homme installée plus haut sur la place. J’étais entré en revenant de boire un café à mon bar habituel. Rose et mon voisin à qui l’on coupait les cheveux (il possède une splendide DS de 1966 en état de marche) tenaient une conversation animée à propos d’un lot d’assiettes décorées de légumes que le coiffeur avait trouvé chez Emmaüs. — Ce genre d’assiettes, c’est de l’art utilitaire qui met en appétit, dit l’une. — Qu’en penses-tu l’artiste ? dit l’autre en se tournant vers moi. — Ces récipients me rappellent mon père qui était un ardent défenseur de l’assiette artisanale dont il faisait collection, il s’enflammait pour la céramique, ça lui prenait souvent au moment des repas. — Ton père était céramiste ? — Non, mais il pensait que le travail de la terre pouvait sauver le monde. — Le journal ? — Non, la population, la population laborieuse. La classe ouvrière si tu préfères. Cela dit, il dessinait des vases en terre sur les pages du journal Le Monde. D’une certaine manière il dessinait sur le monde. Il ne pouvait créer dans le vide. À l’origine, disait-il, « la terre était informe et vide » et formait « un abîme recouvert de ténèbres ». Mais cet abîme était rempli d’eau. — Le vide était donc plein ? — Plein d’eau, et comme j’avais du mal à comprendre ses explications contradictoires, il me dit, pour simplifier, que la terre était
EXê R# Iê Ü
une bassine remplie d’eau que l’on ne pouvait voir en raison des ténèbres. Je lui demandai alors s’il s’agissait d’une bassine en terre. « Maintenant que j’y pense, c’est probablement un vase », avait-il rectifié. Dans son esprit, l’abîme devait pouvoir tenir dans le gobelet pour aquarelles qui lui servait à rehausser ses dessins de couleurs. Sur la grisaille des nouvelles du jour surgissaient les figures de sa création. — Mais il dessinait quoi ? — Des vases et des femmes nues stylisées. Il établissait une relation confuse entre les vases et le ventre des femmes enceintes, entre l’utérus et le vase. Bien qu’ils ne soient pas de même nature, il en retenait l’aspect utilitaire. Les différences de contenant et de contenu ne l’intéressaient guère. Un article du Reader’s Digest concernant l’origine de la céramique l’avait fortement impressionné. Il prétendait depuis que les femmes avaient modelé la terre et qu’elles étaient à l’origine de la poterie. La théorie de l’évolution, pensait-il, avait sous-estimé l’influence du travail manuel sur la génétique, particulièrement chez les femmes. Sa conception de l’évolution de l’humanité était déterminée par la création des premiers récipients. Il s’intéressait au sens pratique des choses, à ce qui pourrait être le plus commode, mais il commettait des erreurs. Une assiette n’a rien à voir avec un vase. — L’histoire de la céramique est émaillée de tournants historiques fondés sur des erreurs d’appréciation. Regarde Bernard Palissy, dit Rose. Nous hochâmes tous la tête sans faire de commentaire. De retour dans mon atelier, je m’étais remis à l’ouvrage en me préparant des pâtes en grande quantité, avant de dessiner un projet de sculpture sur lequel on pouvait voir un plat rempli de spaghettis fumants qui couronnait le sommet d’un empilement de
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EXê R# Iê Ü
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formes instables. Des spaghettis s’élevaient en se tortillant comme des serpents. Le plat reposait sur un coussin en forme de nuage posé sur un tabouret dont les pieds traversaient une baudruche rose. Un socle formait la base de l’assemblage. J’en dessinai un autre jusqu’au soir en commençant par une soupière pleine et tronquée servant d’assise à une construction composée dans l’ordre ascendant d’un tabouret à six pieds (on n’est jamais assez prudent), d’une protubérance à jupette, d’une outre et d’un bustier contenant quatre parallélépipèdes dont deux creux. Selon mon habitude, je commençai la journée du lendemain en buvant un café et en lisant le journal du bar. Grâce à cette lecture quotidienne je connais la vie des gens importants, celle des créateurs et de ceux qui déterminent l’actualité intellectuelle, artistique, politique. Je vois bien que ces personnes exceptionnelles se fréquentent entre elles. Elles se sont découvertes les unes les autres en remarquant leurs qualités réciproques bien avant tout le monde. Que tous mes amis et connaissances me pardonnent, mais en ce qui me concerne, je n’ai jamais côtoyé de tels gens, au point que je doute de ma propre valeur. D’un autre côté, j’observe que des personnes quelconques s’efforcent de rencon-
trer des célébrités qui se distinguent par des qualités particulières, dont la moindre est leur renommée. Ils espèrent qu’on leur saura gré d’avoir su les reconnaître et qu’ainsi ils apparaîtront moins ternes dans le reflet de ces lumières. Ce n’est pas très reluisant. Leur mérite consiste à défendre une certaine conception de la beauté en privilégiant en termes de goût ce qui se voit comme le nez au milieu de la figure. À ce propos, j’aime les femmes avec un grand nez (et une grande bouche). Je trouve qu’elles ont de l’allure. La plupart de mes amis déclarent ne pas aimer ce genre de beauté. Elles ne sont pas particulièrement belles, j’en conviens, mais la beauté n’a rien à voir avec le goût. Certains philosophes prétendent que l’on trouve beau tout simplement ce qui nous plaît. Ceux-là ne se cassent pas trop la tête. Mais, à moins de nier l’évidence, il faut reconnaître qu’ils n’ont pas tort. « Ce genre de beauté » implique que la beauté comporte plusieurs genres de beauté dont certains seraient plus beaux que d’autres, ou plus laids, voire carrément laids. D’où la quantité phénoménale de genres. Cependant, de cette diversité de beauté, de cette confusion des genres émergent des beautés supérieures à d’autres, désignées à la suite d’on ne sait trop quelle connivence, par des gens ayant le même goût.
11,5 x 16,5 cm / Suisse
pages /
/ isbn
/ Imprimé et relié en
Parution : OCTOBRE 20 diffusion
éditions d’autre part info@dautrepart.ch
24, rue de la Poterie www.dautrepart.ch
CH - 1202 Genève
Éditions du Canoë
2020
Octobre
Des diamants pour le prolétariat – Julian Semenov
Des diamants pour le prolétariat Maxime Issaiev, alias Max
Itatem harum facea sitiorpore im fuga. Ime soloria dollam fugit volestio quodign ihillesto iustota tiuntium est latur acerrorem nonemporro ea nonem voloriaerum, ipsandem reritatur? Bo. Riori tes si omnihit ionsequis expliquid et porestrum facernamus con pa dolore, tendis molenisi as pore serum reproreces dunt re re ent quiscium dolore, undantem acero qui is aut essit aut quam volorepero occus soluptur? Ide pelliciatur aut ulpa pe optia necessequo est etur? Iquam eatumene verum aut unt es dolo cus eum que quam eaque pro et volupta venimus eicienem liquis asi nam idem endis dolore et inctotae as ipsant
Julian Semenov
Julian Semenov (1931-1993) est un écrivain russe, Accae ex esti doluptas dolorer chicabor mos mo eos autaectem reserchic tem arum sunt que custiumquas et omnihic imagname sequae nuscillia est int, si bernam as et optur aut liquid et et plis magnist quatquos simpe qui utem a voluptatur accus minimus simintibus aut ilit fugit lis parum cullabore, secercit eos es pedit evendellut volorum sinus. Nis alit qui volorectibus ese sanient orpori coribus et ea porem aut molum qui dolorep erspelestes culparum rescias aspid magnam nihiliq uidunde dunt haruptatate nonecepel is moloreste vel ium re perum essectur, ut et lam quunt, quodios magnite earum aut lit, commostes ea volesciis conse arit id quiamusdae porpor sin conse volupti isquatquis es earum ent
Traduit du russe par XXXXXXXXXXXXXX Préfacé par XXXXXXXX XXXXXXXXXX.
23 €
ISBN XXXXXXXXXXXX www.editionsducanoe.fr
II-19
Format : 12 x 18,5cm Pages :480 Prix : 23€ ISBN : 978-2-490251-16-2 Traduit du russe par Monique Slodzian
Éditions du Canoë
Julian Semenov
Julian Semenov Des diamants pour le prolétariat
Éditions du Canoë
Avril 1921. La Russie soviétique n’a pas 4 ans. La famine ravage le pays. Un décret de Lénine charge la Direction centrale des vFinances de rassembler tous les objets en or, en platine ou en argent, sous forme de lingots ou de bijoux, de diamants, de pierres
Maxime IssaIev, alias Max von Stierlitz, est à la manœuvre. Beaucoup de ses livres ont été adaptés à l’écran. Un musée lui est consacré en Crimée, près de Yalta. Éminemment populaire en Russie, Julian Semenov (1931-1993) a vu la place de premier plan de son œuvre reconnue en France à l’occasion la sortie de « La Taupe rouge » en mai 2019 aux Éditions du Canoë. Passée sous silence en raison de la chute de l’Union Soviétique en 1991, son œuvre romanesque met en scène les théâtres d’opération où l’URSS déjoue les complots fomentés contre sa puissance et ses intérêts. Son héros, Maxime Issaiev, alias Max Von Stierlitz est à la manœuvre. Beaucoup de ses livres ont été adaptés à l’écran. Un musée lui est consacré en Crimée, près de Yalta.
ces joyaux ayant appartenu à l’aristocratie émigrée ou à la famille impériale contre des livraisons de nourriture. Le joaillier français, Marchand, est l’un des acteurs de ces transactions. C’est à Revel (aujourd’hui Tallin en Estonie) que se négocient les affaires avec les places de Paris, de Londres et d’ailleurs. À Moscou, on s’aperçoit qu’une partie de ces trésors passe clandestinement à Paris et à Londres. Maxime Issaïev, jeune
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
Parallèlement le contre- espionnage allemand, s’avise de saboter l’échange entre l’état soviétique et le joaillier français pour affaiblir la Russie. Ils utilisent le comte Vorontsov. Issaiev est arrêté par Moscou on découvre que l’un de ses experts, frère d’un révolutionnaire proche de Lénine est au cœur de la contrebande….
Julian Semenov (1931-1993)
Pour La Taupe rouge (mai 2019, éditions du Canoë) : Profession : écrivain, reporter, scénariste, éditeur Particularités : boxeur, polyglotte (une dizaine de langues), grand voyageur Relations avec : Georges Simenon, Graham Greene, John le Carré, Edward et Jackie Kennedy, Marc Chagall, Andreï Tarkovski, James Aldridge… Œuvres : une quarantaine, dont la « série Stierlitz » (14 romans) Personnage : espion Vsevolod Vladimirov, alias Maxime Issaïev, alias von Stierlitz Biographie plus complète : voir fin du dossier
clandestins, filatures, rendez-vous secrets, écoutes téléphoniques, agents provocateurs, pièges déjoués de justesse… Pas de doute, il s’agit bien d’un récit d’espionnage, lequel marie la sophistication à l’émotion. Issaïev, son héros fatigué à l’impeccable sang-froid, y apparaît comme le digne alter ego de George Smiley, le maître espion de John le Carré. »
Témoignages d’écrivains : « Je me suis senti entraîné, comme dans la fameuse fresque de Tolstoï. […] Moi qui n’ai jamais été capable de produire autre chose que des romans courts, avec quelques personnages, j’ai été frappé par cette histoire gigantesque, qui absorbe le lecteur au point qu’il ne peut plus lâcher le livre de la nuit avant de l’avoir fini. » (Georges Simenon, lettre à Semenov) « L’écrivain Julian Semenov, incroyablement célèbre dans toute la Russie soviétique et audelà, avait en fait et au bout du compte, le profil d’un Européen : un cocktail de Hemingway, Saint-Exupéry et Georges Simenon pimenté d’interrogations dostoïevskiennes. De Hem, il tenait l’intonation mâle, vitale et ironique ; ainsi que l’apparence physique. De SaintExupéry, l’inclination philosophique et le romantisme d’un homme qui connaît le prix de la douleur. De Simenon, l’architecture de
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la narration et l’art du récit envoûtant. […] Aujourd’hui, la littérature n’a plus de personnages de cette trempe. » (Zakhar Prilepine, auteur de Des chaussures pleines de vodka chaude)
« Semenov appartient à la littérature mondiale. C’est un écrivain très connu mais dont l’importance reste sous-estimée. Pour autant que je sache, personne avant lui n’avait écrit ainsi (avec des phrases resserrées qui imitent si bien le style des protocoles officiels). Ses innovations stylistiques lui ont permis d’atteindre des sommets inégalés. » (Edward Limonov) « Je le comparerais à Robert Ludlum. » (Vassili Axionov, auteur de la Saga moscovite)
Le Monde, Macha Séry, 17 mai 2019 : « Chaque fois, le tirage initial de 100 000 exemplaires des “Stierlitz” fut épuisé en quelques jours. Contrairement aux romans de propagande qui se multiplièrent à partir des années 1960 dans le bloc de l’Est pour faire pièce au succès mondial de James Bond, les récits d’espionnage de Semenov ne sont pas écrits à gros traits. Il a le sens du rythme et témoigne de lucidité. Sa fresque, qui entremêle personnages fictifs et réels, se déploie selon une géographie éclatée et une chronologie en zigzag. Autant de traits qui préfigurent la série “Bernie Gunther” (1989-2018) du Britannique Philip Kerr. […] Fondé sur des événements réels, étayé par une solide documentation qui lui confère son réalisme, La Taupe rouge, de Julian Semenov, progresse en terrain miné. Messages codés, informateurs, déguisements, passages de frontières
Le Figaro littéraire, Bruno Corty, 20 juin 2019 : « À soixante-et-un ans, l’impressionnant Julian Semenov, qui fut boxeur sous Staline, interprète pour Khrouchtchev, laissait derrière lui une œuvre forte de plusieurs dizaines de romans publiés entre 1959 et 1993. Soit environ 30 millions d’exemplaires écoulés de livres policiers et d’espionnage. […] Simenon, ami de Semenov, n’a cessé de dire tout le bien qu’il pensait de ses livres dans lesquels policiers et criminels sortaient de “la vraie vie” et que les Français feraient bien de le lire pour arrêter de prendre les Russes pour des extraterrestres. […] Un quart de siècle après sa mort, le génial Semenov est de retour. Et il apporte sur cette période jusque-là couverte par des auteurs anglo-saxons (le Carré, Ludlum, Littell, Philip Kerr…) le regard d’un homme de “l’autre bord”, cultivé, curieux, talentueux. »
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Le Journal du dimanche, Karen Lajon, 12 juin 2019 : « Ils sont tous là. Staline, Churchill, Hitler et les autres. Julian Semenov connaît sa partition par cœur. Et le résultat est savoureux. L’Histoire de cette période décryptée par l’autre bord. Forcément passionnant. Avons-nous vu la même chose ? Quel angle de tir ? Quelles conclusions ? Il faut puiser dans la vie de l’auteur pour comprendre que chez lui, rien n’est blanc ou noir. Non, chez Semenov, le cocktail se révèle plus complexe, plus gris, plus brouillé. Sans doute parce que lui-même fut en partie inclassable, hors norme, dans un système politique ultra-normé, un ovni dont l’Occident aurait sûrement raffolé mais qui a fait son chemin dans un pays bien peu tolérant pour des gars à la personnalité à la Hemingway dont il est, by the way, un grand admirateur. » Le Nouveau Magazine littéraire, Alexis Brocas, juillet-août 2019 : « Bien avant que Robert Littell ne vienne réveiller les mânes de Staline, l’écrivain russe Julian Semenov ressuscitait toute la clique hitlérienne dans des romans d’espionnage publiés en Russie dans les années 1960-1970, romans qui lui valent aujourd’hui d’être qualifié de “John le Carré russe”. […] Qui veut comprendre la Russie et son président-chef Vladimir Poutine doit lire Julian Semenov. Son héros, qui fut à la Russie ce que James Bond fut à la Grande-Bretagne, porte les valeurs du “rêve russe”. » L’Humanité, Jean-Claude Lebrun, 27 juin 2019 : « [Stierlitz] rencontre ses interlocuteurs dans une luxueuse villa au bord d’un lac berlinois, les reçoit avec du cognac, leur
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laisse apercevoir dans sa bibliothèque de grands classiques des littératures allemande, française et russe. Le personnage est raffiné, pratique l’art de la conversation, fait montre de scrupules, qualité rare dans la profession. Avec lui, Julian Semenov, mort en 1993 à Moscou, proposait à son pays une sorte de héros positif de l’espionnage. […] Le roman d’espionnage, captivant par sa dramaturgie et son sens du détail, se démultiplie alors en un roman historique et un roman politique non moins haletants. Car Julian Semenov, écrivain remarquablement informé et cultivé, multilingue, ami de Graham Greene et de Simenon, admirateur d’Hemingway, dans une URSS plus complexe qu’on voudrait encore le faire croire, travaille de façon similaire à John le Carré. Tout en nuances et subtilités, ellipses et suggestions. […] Son œuvre reste méconnue à l’Ouest. Il est temps de réparer cette ignorance en découvrant ce romancier de premier plan. » BBC News, Dina Newman, 10 mai 2017 : « Pendant que des générations d’Occidentaux grandissaient avec les films de James Bond, les citoyens soviétiques avaient leur héros à eux, un agent secret connu sous le nom de Maxime Issaïev. »
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1. Semenov avec Marie Hemingway, veuve d’Ernest Hemingway (1983) 2. Semenov en Sibérie (1963) 3. Semenov et son homonyme Simenon (1979) 4. Semenov avec Graham Greene (1986)
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The Telegraph, Jake Kerridge, 6 janvier 2017 : « L’un des thrillers les plus palpitants jamais écrits. »
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En images…
Vie de Julian Semenov Julian Semenov naît à Moscou en 1931. Annonçant sa passion pour les langues (il en maîtrisera une dizaine), il intègre à dix-huit ans l’Institut d’études orientales, dont il est exclu en 1952 alors que son père, sous-directeur du journal des Izvestia et ancien proche de Boukharine, est condamné à huit ans de camp. Julian participe à des combats de boxe clandestins et écrit à Staline pour demander la libération de son père. 2.
Après la mort de Staline et la remise en liberté de celui-là, Semenov reprend ses études, enseigne la civilisation afghane à l’université de Moscou et épouse la demi-sœur des réalisateurs Nikita Mikhalkov et Andreï Kontchalovsky. En mission à Kaboul, il écrit son premier roman, bientôt suivi d’autres qui mettent en scène l’espion Issaïev-Stierlitz et établissent sa réputation de maître du policier, jusqu’au succès retentissant des Dix-sept instants de printemps (La Taupe rouge) en 1968, qui sera adapté pour la télévision, suivi chaque soir par plus de 40 millions de spectateurs.
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Pendant cette période, il est correspondant dans le monde entier (Europe, Amérique latine, Vietnam, Antarctique…) et entretient le doute sur ses relations avec le KGB. Tandis que ses livres sont quasiment tous adaptés à l’écran, il noue des amitiés avec des pairs (Georges Simenon, Graham Greene, John le Carré), des hommes politiques (Edward Kennedy), des artistes (Marc Chagall), joue dans Solaris d’Andreï Tarkovski et dirige la collection « TopSecret » qui promeut avec un grand succès la littérature policière.
1. Semenov et Andreï Tarkovski (1971) 2. Semenov en visite chez Marc Chagall à Saint-Paul-de-Vence (1980) 3. Semenov avec Edward Kennedy 4. Semenov avec Roger L. Simon aux États-Unis (1989)
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Sa mort prématurée en 1993 interrompt tragiquement une carrière fulgurante. 4.
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Parution octobre 2020 ISBN : 979-10-91189-24-8
art | littérature
Chemins de traverse : carnets d’une artiste buissonnière “J'ai dessiné la roche creusée par un filet d'eau rectiligne. Elle ressemble à un crâne dépouillé de cheval mort. Le trait s'impatiente, la saison passe, l'eau se perd avant d'attendre la pointe.”
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Josette Coras Dominique Daeschler Sylvie Roy Lebreton ―
128 pages Format : 12,5 x 19 cm Poids : 154 gr Prix : 13,50 € ―
Genre : Littérature générale, récit CLIL : 3435 ―
Mots-clés : Paysage, nature, gravure, engagement, spiritualité. ―
Collection Théodolite La collection Théodolite se consacre au paysage et au sentiment de la nature. Avec des incursions en poésie. ―
Couverture : Josette Coras, détail d’une gravure ―
www.lacleamolette.fr Contact : Alain Poncet 06 70 31 36 50 lcam@orange.fr ―
Diffusion : Paon diffusion contact@paon.diffusion.com www.paon-diffusion.com ―
Distribution : Serendip livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 594 934 00 gencod dilicom : 3019000119404
On est face à un magnifique témoignage d’un engagement intime et total, au cœur d’une nature étrange (la fameuse reculée de Baume-les-Messieurs et son patrimoine géologique et historique) qui pose justement la question ; « Qu’est-ce que l’engagement artistique ? » sur la durée d’une vie entière, au-delà de la qualité intrinsèque de l’œuvre plastique. Il s’agit d’un projet littéraire réalisé à partir des cahiers manuscrits de Josette Coras découverts après sa mort ; le corpus final, composé d’extraits de ces carnets, poétiquement ordonnés et sélectionnés par Dominique Daeschler et Sylvie Roy Lebreton (coauteurs), est complété par un avant-propos, une postface et un appareil de notes. L’auteur Josette Coras (1926-2008), peintre, graveur, pédagogue, était une figure du paysage artistique franc-comtois. Il reste une de ses œuvres exposée au musée de l’Abbaye de Baume-les-Messieurs. Dominique Daeschler, conseiller honoraire du Ministère de la Culture, auteur, consultant et agent artistique, partage sa vie entre le Jura, sa terre d'ancrage et la Martinique sa terre d'adoption. Elle est chevalier des Arts et Lettres. Elle organise des lectures et rencontres autour de l’œuvre de Josette Coras. Elle écrit pour le théâtre. Sylvie Roy-Lebreton, est la fille de l’illustrateur Félix Roy [dit Sylvain Sauvage (né à Baume-les-Messieurs (Jura) le 8 mai 1888 et mort à Paris en janvier 1948) illustrateur et technicien du livre français.]. Historienne de formation, enseignante, franc-comtoise par son père elle s'est toujours partagée entre Paris et Baume-les-Messieurs, berceau de sa famille ; elle y rencontre Josette Coras avec laquelle elle établit une relation suivie et complice.
EXTRAIT
Mais je veux dessiner encore la pierre close et, redescendue, j’aEends pa?emment que le paysage m’enseigne. « Tu voulais saisir la forme - dit-il - et non pas l’environnement ». Autour du grave monument de mousse vert je trace l’enchevêtrement, l’entrecroisement embrouillé de frênes secs, de frênes verts. « Cherche tout autour - dit-il encore - tu arriveras à elle, tout naturellement. » La vallée s’est re?rée, rideau opaque d’une pluie ininterrompue. Il y a une dernière chance, et après la dernière une autre dernière chance, La brume s’est écartée et le paysage aEendait encore après le sen?er aux toiles d’araignées glorieuses de gouEeleEes. Mul?ples splendeurs disais-je. Mon paysage d’aujourd’hui je le nommais, entre autres, essai de reconstruc?on à par?r d’une catastrophe et je disais aussi : l’Histoire c’est quand ça change. Mais, devant ceEe immobilité une ques?on se posait à mon incompétence : le mouvement. Je protestais : mais je construis, je ne peux pas construire dans le mouvement. Mais les longues lignes horizontales que je croyais la clef de mon sujet disparaissaient et j’épiais, j’épiais encore. Je veux réunir les rênes de ceEe dispersion. Unifica?on, unifica?on ! Un peu avant que le sen?er débouche le plateau décline un peu, molle cuveEe incurvée. Est-ce sous la mince couche rocheuse la fin prochaine d’une voûte qui ne serait bientôt plus souterraine ? Je presse le pas comme si derrière moi, lentement, l’affaissement allait se produire. La vallée galvaudée reste fidèle, traversée d’une épée de lumière et d’ombre. Je passe sous le triangle que formait l’arbre abaEu, dépassant, m’enfonçant dans le paysage interrompu jusqu’à sa limite. Une sorte de grandiose théâtre de rochers et de mousse barre ma vue d’un mur vert et gris, s’écroule derrière moi dans une pente 9
Parution 1er octobre 2020 ISBN : 979-10-91189-25-5
art | littérature
Le bruit de la liberté Couverture à venir
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Frédérique Germanaud ―
208 pages Format : 12,5 x 19 cm Poids : 238 gr Prix : 15 € ―
Genre : Littérature générale, roman CLIL : 3443 ―
Mots-clés : Paysage, nature, liberté, introspection. ―
Collection Hodeïdah ! La collection Hodeïdah ! se consacre au roman. ―
www.lacleamolette.fr Contact : Alain Poncet 06 70 31 36 50 lcam@orange.fr ―
Diffusion : Paon diffusion contact@paon.diffusion.com www.paon-diffusion.com ―
Distribution : Serendip livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 594 934 00 gencod dilicom : 3019000119404
Il y a un bruit de la liberté. Le bruit des pommes de pin qui se déchirent et qui s’ouvrent brusquement, sous les branches, dans l’ombre merveilleuse et nous, sous le pin parasol, face à l’île de Capri, l’été à Ischia, sous le ciel bleu. Pascal Quignard
En partant à la recherche des lieux réels ou imaginaires de la vie et de l’œuvre de Pascal Quignard, l’auteur se lance dans un voyage aventureux et chaotique, parfois picaresque autant qu’introspectif (la solitude, même dans l’altérité). Avec, en chemin - peut-être - l’apprentissage ou la découverte d’une forme de liberté ou de libération. L’auteur Frédérique Germanaud est une auteure rare dont le sujet semble être la solitude, ou le rapport de l’intime à l’existence. Après Courir à l’Aube et Journal pauvre publiés à la Clé à molette, elle quitte son travail salarié pour se consacrer à plein temps à l’écriture. Déjà paru chez l'éditeur, Journal pauvre, sélection prix Hors concours 2019
EXTRAIT Â
LE MONDE BOULEVERSÉ (Titre provisoire) Prix de l’Ailleurs 2020
Avec les dérégulations du climat, les mouvements de population, les durcissements politiques, ainsi que les crises économiques et les inquiétudes liées aux développements technologiques, la période a de quoi être anxiogène. Les sociétés contemporaines sont aux prises avec de multiples préoccupations qui, toutes, impacteront les existences individuelles et collectives. Experts et futurologues de tous bords cherchent à rassurer une population bousculée ou, au contraire, à
créative et critique investissent la thématique du « Monde bouleversé ». A travers leurs narrations, il s’agit évidemment de raconter le futur pour
Créé en 2017 à l’initiative de la Maison d’Ailleurs et de l’Université de Lausanne, le Prix de l’Ailleurs est le premier prix littéraire
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20
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Argumentaire
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La voix d’Amara En librairie octobre2020
Amara CAMARA & Joëlle LE MAREC
L
e jour où elle apprend qu’un ami de son fils ne peut plus héberger un jeune migrant, Joëlle n’hésite pas. Ce soirlà, il est convenu par téléphone qu’Amara restera 10 jours. Elle a quelques instructions : lui préparer un bon petit déjeuner le matin avant de le laisser partir en maraude, quelques règles de cohabitation, et un avertissement : il ne faut pas interroger ces jeunes sur leur voyage. De cet hébergement, qui durera finalement 9 mois, pendant lesquels Joëlle a appris à Amara à lire et écrire, ils ont tenu un journal. Un journal politique et poétique pour donner la voix à ceux qui vivent les migrations. LE MOT DE L’ÉDITEUR : Isbn : 978-2-490516-05-6 Prix de vente public : 12,90 euros ttc 172 pages, broché, 12x22 cm
Alors même que les actualités parlent des migrants quasi quotidiennement, que les évènements se succèdent à propos des migrations, de l’hospitalité, de la géopolitique… etc., il est finalement très rare d’entendre réelement la voix des ces migrants. C’est ce qui rend ce texte si précieux. La puissance de ces tout premiers textes d’Amara Camara et la finesse du récit de Joëlle Le Marec, Professeure des universités et sémiologue, font de ce journal un ouvrage nécessaire.
également disponible en version eBook
Une manière aussi de montrer que tout est politique : de l’écriture à l’ouverture de la porte de sa maison.
Plus d’informations sur : WWW.SIKIT.FR
SiKiT éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Argumentaire
La voix d’Amara
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“ Je voudrais partager ce dont je suis témoin. Car il faut écrire et partager ses mots qui ont surgi.” Le premier dimanche d’octobre, je suis allée au cinéma avec un de mes fils. Nous nous sommes promenés le long du bassin de la Villette. Il y avait des groupes d’hommes assis sur les marches d’escalier face à des bénévoles du BAAM, le bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants, qui donnaient leur leçon de français en plein air.
Le jour où Raphaël m’a parlé de son ami qui ne pouvait plus continuer d’héberger un jeune migrant de 16 ou 17 ans et que ce serait peut-être l’occasion pour moi de m’engager, je n’ai pas hésité et tout s’est passé en 24 heures. Rétrospectivement, c’était trop précipité : j’aurais dû me renseigner sur les différents réseaux d’hébergeurs bénévoles. Mais je ne le regretterai jamais : comment regretter la rencontre avec une personne remarquable, celle-ci et nulle autre ?
Je me rappelle m’être dit que je n’oublierai pas l’ambiance nerveuse et chaleureuse de cette soirée parisienne : le trajet vers le quai de Loire, la traversée de la place, le passage sur le pont auCe soir-là, je pense que le principal changement dessus de l’écluse, la discussion avec Amaury à dans ma vie sera l’entrée dans la sphère militante propos du souvenir d’une soirée au cinéma qui avait de ceux qui aident concrètement : je me représentais changé son imaginaire quand il était tout petit. Je les transformations à venir comme une densification me souviens de ces récits de souvenirs, car cette des amitiés, les liens, les apprentissages solidaires soirée ferait peut-être partie ellemilitants. Ce ne sera pas le cas. même de la collection des moments D’où je viens, très loin. Le changement sera la qui précèdent la transformation du Où je vais, personne ne le sait, rencontre avec Amara, un jeune cours des choses. ivoirien de 17 ans, et tout ce qui même pas moi. s’en suivra avec mes proches et Je me suis dit qu’après cette Personne ne le sait, mais avec ceux et celles qu’il prendra soirée, une part d’insouciance Pour le moment je vous parle l’initiative lui-même de me faire disparaitrait peut-être, comment De là où je suis. rencontrer. Encore aujourd’hui, savoir ? De toute façon, l’insouciance — Amara je peux compter sur les doigts disparaît peu à peu depuis des d’une main les contacts avec les années en Europe. Je me rappelle m’être dit que membres du réseau d’hébergement qui avait repéré mes deux fils étaient cette fois encore liés et aidé Amara lorsqu’il s’était retrouvé à la rue, intimement à ce moment de veille de changement. réseau que j’imaginai être la communauté dont je Car c’est Raphaël qui m’avait parlé d’accueillir ferai partie. L’ouverture, les liens viendront de lui. Je pendant quatre ou cinq jours un jeune africain, ne veux pas détailler plus : nous faisons toutes et ivoirien ou malien, tout récemment arrivé en France, tous ce que nous pouvons. Les problèmes viennent en attendant qu’il soit reconnu comme mineur isolé des politiques inhumaines et pas de ceux qui aident. et pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Le jeune dormait depuis quelques jours sur le canapé Ce soir-là, il est convenu par téléphone qu’Amara d’un de ses amis. Cela faisait des mois que je restera 10 jours. J’ai quelques instructions : lui cherchais à faire quelque chose d’autre que de préparer un bon petit déjeuner le matin avant de le côtoyer chaque jour les personnes venues d’ailleurs, laisser partir en maraude, quelques règles de si lointaines et si proches, dans les squares de la cohabitation, et un avertissement : il ne faut pas Goutte d’Or, ou dans la queue devant le local de interroger ces jeunes sur leur voyage. France Terre d’Asile. Le matin je passais chez le — Joëlle boulanger acheter quelques baguettes pour en donner aux petits groupes qui s’éveillaient, avec le sentiment pénible de me faire du bien à moi-même SiKiT éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris plus qu’à ces jeunes inconnus du trottoir. Distribution/Diffusion : Serendip Livres
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La voix d’Amara
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Les auteurs Joëlle LE MAREC est Professeure des Universités au CELSA, Sorbonne. Auteur de plusieurs ouvrages, elle travaille sur les musées et bibliothèques comme lieux d'expression culturelle des savoirs, mais aussi sur les pratiques d'enquête, et sur les rapports sciences et société. r J'habite à La Chapelle depuis longtemps. À partir de 2015, beaucoup de nouveaux arrivés vivent dans la rue, dont des mineurs, isolés. Peu à peu l'évidence s'est imposée : quand les frontières se ferment, il faut ouvrir sa porte. Les savoirs sur le monde affluent et ouvrent la voie à de nouveaux récits.J'entre alors en dialogue quotidien avec Amara. Nous partageons des apprentissages pendant neuf mois, et au-delà. Amara CAMARA est ivoirien, guinéen. Il est entré en France le 27 août 2017, alors qu’il était encore mineur. Après sa rencontre avec Joëlle Le Marec, il apprend avec elle à lire et à écrire en quelques semaines et commence à écrire des chansons et de la poésie. Mon nom d'artiste, c'est Amssi : A comme Action (je suis dans l'action, toujours) M comme Million (je voulais être millionnaire pour tirer la famille de la misère) S comme Soleil (il brille pour tout le monde) S comme Sociable (il faut connaître toutes sortes de personnes) I comme Intelligence (ce qui compte, c'est de faire les choses intelligemment)
La maison d’édition
L
’imaginaire, à sa façon, diagnostique le présent, participe du débat public, construit le futur.
• SiKiT veut développer l’imaginaire sans savoir s’il rentre dans la bonne case éditoriale. • SiKiT est un espace de création pour imaginer de nouvelles formes littéraires, de nouveaux formats. • SiKiT est un maison qui mixe, hybride des genres qui ne se rencontrent jamais : sciences sociales, littérature, arts graphiques, actualités, théâtre… • SiKit est politique dans le sens premier du mot. Pas de militantisme. Seulement des ouvrages pour participer à la vie de la Cité, loin des polémiques partisanes. Publier un livre est politique. • SiKiT est la petite sœur de MkF éditions qui publie notamment plusieurs collections papier et numériques en sciences sociales et des beaux-livres augmentés. Bref, SiKiT est un espace de liberté, une drôle de maison, un projet en constante germination, irrigué par les idées les plus folles des auteurs et la fidélité la plus tenace des lecteurs !
SiKiT éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
ÉDI TI O N S L U R L U R E 7 rue des Courts Carreaux – 14000 Caen tél. 06 78 54 53 82 – contact@lurlure.net – www.lurlure.net
VISUEL PROVISOIRE
PARUTION OCTOBRE 2020
TXT N° 34 / “Travelangue” Collectif Genre : REVUE DE POÉSIE Collection : Hors-collection Prix : 20 euros Format : 15 x 20 cm Nombre de pages : 224 ISBN : 979-10-95997-30-6
PRÉSENTATION DE LA REVUE Historique Après une interruption de 25 ans, la revue TXT, créée en 1969 à l’initiative de Christian Prigent et Jean-Luc Steinmetz, a ressuscité en 2018 avec un n° 32, « Le retour », dont le principe était que chaque membre du TXT reformé propose un auteur plus jeune. Parmi eux, Typhaine Garnier, Bruno Fern et Yoann Thommerel, qui forment l’actuel comité de rédaction de la revue. Le nouveau TXT entend réaffirmer une exigence et non un label, avec pour ambition d’offrir un espace de publication à des auteurs hors normes éditoriales courantes. La revue veut faire découvrir de nouveaux auteurs francophones, des auteurs étrangers peu traduits en français mais aussi des « anciens » oubliés. Certains contributeurs sont liés à l’ancien TXT, d’autres non, mais tous ont une écriture singulière, avec une forte préoccupation formelle, même si cette dernière ne constitue pas le seul critère : compte aussi la pertinence des textes envers les langages et situations de l’époque. Le nouveau TXT se veut aussi communauté d’écriture, à travers des « pages collectives » auxquelles ne participent pas uniquement les membres de la rédaction.
1/3 DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
Présentation du n° 34 : “Travelangue” En 2020, TXT va voir le monde et propose, avec ce numéro « Travelangue », un périple à travers langues, donnant une large place aux auteurs étrangers. On y rencontre un jeune poète russe, Egor Zaïtsev, le brésilien Ricardo Domeneck, accompagné d’Augusto dos Anjos (1884-1914), des pièces totalement inédites en français d’auteurs majeurs comme Ernst Jandl ou Raymond Federman. À bord, on croisera aussi quelques « anciens » de TXT comme Christian Prigent, Philippe Boutibonnes ou le très rare Onuma Nemon (qui signe aussi la couverture). On y découvrira des auteurs plus jeunes d’horizons divers, mais que rassemble une même exigence formelle, comme Stéphane Batsal, Jean-Paul Honoré ou Marine Forestier. Le thème du voyage structure l’ensemble du numéro, ponctué comme le précédent de rubriques farcesques dans l’esprit de Jarry, écrites à plusieurs mains : proverbes et dictons, circuits touristiques, stages poétiques, coutumes locales, « avis » de voyageurs, « conseils aux seniors nomades », « craductions » utiles, etc. Le voyage, aussi, comme métaphore d’une écriture exploratrice qui ne se contente pas du prêt-à-parler ambiant ni de l’entre-soi poétique français. Les auteurs du n° 34 Augusto do Anjos, Stéphane Batsal, Antoine Boute, Philippe Boutibonnes, Sonia Chiambretto, Ricardo Domeneck, Raymond Federman, Bruno Fern, Marine Forestier, Typhaine Garnier, Jean-Paul Honoré, Alain Jadot, Christian Jalma, Ernst Jandl, Philippe Labaune, Ettore Labbate, Adrien Lafille, Pierre Le Pillouër, Paul Morris, Onuma Nemon, Christian Prigent, Yoann Thommerel, Egor Zaytsev. Les membres du comité de rédaction Typhaine Garnier a publié des textes en revues et un recueil de poésie, Massacres, paru en 2019 aux éditions Lurlure. Elle a également co-écrit, avec Bruno Fern et Christian Prigent, Pages rosses (Les Impressions Nouvelles, 2015). Bruno Fern a publié plusieurs ouvrages dont les derniers sont L’air de rin (2016) et suites (roman fleuve) (2018) aux éditions Louise Bottu. Outre TXT, il contribue à larevue* avec Mathieu Nuss. Engagé dans le champ de la performance et de la poésie-action, Yoann Thommerel met en jeu ses textes dans des formes hybrides convoquant aussi bien les arts vivants que visuels. Il a collaboré avec de nombreux metteurs en scène. Il a récemment publié Bandes parallèles (Les Solitaires intempestifs, 2018) et Mon corps n’obéit plus (NOUS, 2017). Il codirige avec Sonia Chiambretto la compagnie « Le Premier épisode ».
2/3 DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES – Ce sont les éditions NOUS qui ont publié les n°32 (la “Résurrection”) et 33. Ce dernier numéro a reçu un bel accueil critique. Je vous joins deux recensions le concernant : un entretien de Typhaine Garnier paru dans Libération (septembre 2019) et un article paru dans Le Matricule des anges (janvier 2020).
– Les membres de la rédaction et certains des auteurs du numéro envisagent de faire une tournée de lectures/performances dans différents lieux (librairies, Maisons de la poésie, festivals...), comme ils l’ont fait pour le précédent numéro. Une date est déjà prévue en septembre à Saint-Brieuc (je te repréciserai les choses, Marie), d’autres sont à venir.
TXT 34
Travelangue Sommaire Stéphane Batsal : Dead end (extrait) Antoine Boute : « Voyager en volant » Marine Forestier : De Scylla en Charybde (extraits) Paul Morris : « Slogans » Sonia Chiambretto Philippe Labaune : Panoptikon (extraits) Christian Jalma : « Les mystères de la banalité » Jean-Paul Honoré : « Dictionnaire de voyage » Typhaine Garnier : « Gwerz garnie » Adrien Lafille : « T » Egor Zaytsev (trad. Katia Belavina / Catherine Silvanovitch) Ernst Jandl : Les Migrants (trad. Alain Jadot) Christian Prigent : « Chino au pays des Gorgibus » Ricardo Domeneck (trad. Marcelo de Moraes) Augusto dos Anjos (trad. Marcelo de Moraes) : 6 sonnets Philippe Boutibonnes : « Hideux z’instants » Bruno Fern : « 6 temps » Raymond Federman : « Le whiskey & la banane de Sam » ; « Chinoiseries », « Apparition d’erectus, et autres effets » ; « Mon tour-menteur » (trad. TXT) Onuma Nemon : « Now snow » , « Enfants » + 2 dessins : « plan de la Cosmologie », « vrac pauvres » PAGES COLLECTIVES contributions de Stéphane Batsal, Philippe Boutibonnes, Bruno Fern, Typhaine Garnier, Alain Jadot, Pierre Le Pillouër, Christian Prigent, Yoann Thommerel, Thierry Weyd.
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novembre Â
Fredric Jameson
Brecht et la Méthode Traduction de Florent Lahache éditions Trente-trois morceaux
(en cours de réalisation)
Date de parution : novembre 2020
25 euros ISBN: 979-10-93457-10-9 Format 16 x 21 cm 408 pages 550 g
Conception graphique Sandra Pasini et Anna Massoni
« Brecht aurait été ravi, j’aime du moins le penser, que l’on plaide en faveur non de sa grandeur ou de sa canonicité, ni même d’une quelconque valeur nouvelle et insoupçonnée de sa postérité (sans parler de sa « postmodernité »), mais bien plutôt de son utilité – et ce non seulement eu égard à un futur hypothétique ou simplement possible, mais dès à présent, dans une situation d’après-guerre froide dominée par la rhétorique du marché, plus anti-communiste encore qu’au bon vieux temps. » Fredric Jameson, Brecht et la Méthode
Brecht et la Méthode est un livre foisonnant, naviguant au croisement de la philosophie et de la critique littéraire, et une parfaite porte d’entrée vers les problèmes soulevés par l’oeuvre de l’écrivain et dramaturge allemand. Ce n’est pas la moindre de ses ambitions que de vouloir contribuer à remettre Brecht au centre du jeu par un examen renouvelé de son art de la contradiction, de la fragmentation et du «peut-être». Explorant le théâtre brechtien, mais aussi ses innombrables écrits en prose, essais, poèmes, récits ou journaux, Fredric Jameson voit en Brecht l’inventeur d’une « méthode » dynamique, qui s’avère être indissociablement un style, une attitude pratique et une théorie (à la fois théâtrale et politique), dans laquelle nous pourrions trouver des outils utiles pour notre époque. Fredric Jameson est un philosophe et critique littéraire américain. Né en 1934 à Cleveland, il est l’auteur de nombreux livres, qui abordent aussi bien le cinéma que l’architecture, la science-fiction que la littérature moderne, en relation avec leur contexte de production. Ont notamment été traduits en français à ce jour : Le Postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif (ENSBA, Paris, 2007), Archéologie du futur (tome 1 et 2, Max Milo éditions, Paris, 2007 et 2008), Raymond Chandler – Les détections de la totalité (Les Prairies ordinaires, Paris, 2014), ou Représenter Le Capital (Amsterdam, Paris, 2017).
Parus aux éditions Trente-trois morceaux : Faire la carte Vincent Weber L’Énéide Virgile Traduction de Pierre Klossowski Voyage en Grèce Gastone Novelli Épiphanies James Joyce Street Life Joseph Mitchell En regardant le sang des bêtes Muriel Pic Zé Gus Sauzay Dans le décor Vincent Weber La Crèche Giorgio Manganelli Listen to me / Écoutez-moi Gertrude Stein
éditions Trente-trois morceaux 68 rue Montesquieu 69007 Lyon contact Paul Ruellan +33 (0)7 83 88 30 63 editions@trente-trois-morceaux.com
diffusion www.paon-diffusion.com distribution www. serendip-livres.fr www.trente-trois-morceaux.com
LACHAUDE STEPHANE BOVON Quatrième volume de la décalogie gérimontaise, Lachaude nous entraîne sur les pas de Gesim Ruchet dans les rues sordides du Loch et de Lachaude. A la recherche du commissaire Rodal qui sait tout sur le meurtre de son père, Gesim se perd dans le labyrinthe métaphorique et réel de la plus grande ville du monde. Il y croisera un garagiste artiste, un puissant éditeur, la reine de la nuit, une journaliste tenace et des Mennonites enragés.
9 782940 522835
Dans les marges du récit principal, ajoutant une dimension au labyrinthe, un livre dont vous êtes le héros cosmique guide le lecteur dans les recoins les plus insoupçonnés de la psyché du narrateur et révèle, si le héros ne meurt pas, les clefs de sa dystopie. Gérimont est un monde qui a vu le niveau de la mer s’élever de mille mètres. Il est naturel, dès lors, que Lachaude fasse mille pages. Lachaude est accompagné d’une centaine de pages illustrées ou iconographiquement séquencées. Edition unique, 600 exemplaires.
Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com
Sur l’auteur : Stéphane Bovon est sûrement l’éditeur, écrivain, performeur, comptable, professeur d’anglais, dessinateur de bd, agent double au service de l’Internationale Popomoderne, métathéoricien de l’ellipse, le plus éclectique qui soit. Fondateur des éditions Castagniééé puis de Hélice Hélas, il mène depuis sa naissance un projet alchimique de réunion des grands esprits et de réinvention du monde. Il a lancé le programme d’une saga dystopique en dix volumes (et plus si affinité): Le Cycle de Gérimont. — Collection : Cavorite et calabi-yau Genre : roman polyphonique et dédaléen, livre dont vous êtes le héros, bande dessinée Sujets abordés : univers parallèle, quête initiatique, postmodernité (mort de la) — Format 17x22 cm, 1000 pages ISBN 978-2-940522-83-5 CHF 40/EUR 30 Parution mars 2020
Éditions du Canoë
2020
7 novembre
Adonis / Fadi Syrie un seul oreiller pour le ciel et la terre
Entretiens d’Étretat – Chaillou / Roubaud
Adonis
poèmes d’Adonis sur des photographies de Fadi Masri Zada
Éditions Éditions du du Canoë Canoë
Fadi Masri Zada Considéré comme l’un des plus grands poètes vivants, Adonis, né le 1er janvier 1930 à Qassabine au Nord de la Syrie, obtient la nationalité libanaise en 1962 après avoir été emprisonné pour son appartenance au parti nationaliste syrien. Fondateur de plusieurs revues de poésie où il traduit en arabe Baudelaire, Henri Michaux, Sain-John Perse, il cherche le renouvellement de la poésie arabe contemporaine. Après la guerre civile libanaise, il s’établit à Paris en 1985. Les merveilleux poèmes qui accompagnent les photos de
Oui, il est possible d’alléguer Qu’à Alep dans l’espace et le temps
Format : 12 x 18,5 cm Pages : 320 240 photos couleur de la Syrie et 240 poèmes d’Adonis traduits en français par Aymen Hacen etécrits à la main en arabe par Adonis Prix 28 € ISBN : 978-2-490251-20-9
Des océans d’étranges rencontres Entre l’éternel et l’éphémère.
Chaque jour, Ces poutres se lèvent et continuent leur tâche : Ouvrir des brèches dans les murs du ciel, Le ciel est leur plus grande prison.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
À la mosquée des Omeyyades l’allure d’un chevalier qui dort dans le lit De sa blessure. Cependant que chacun de ces deux enfants Assure en disant : Je ne me réveillerai dans un autre lit Qu’amoureux ou aimé.
Le mur de la mosquée des Omeyyades, Damas - La vielle ville – 1999
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« Nulle autre que l’éminence dans mon espace » Disent ces poteaux. Ils disent aussi : « Je suis les images qui se demandent où est le sens Et je suis le sens qui brise Les chaînes d’images. »
La ville de Quanaouate, Soueïda – 1996
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Le soleil est arrivé dans le théâtre : La lumière ne se contente pas d’éclairer l’obscurité. Il veut également Ajouter à l’ombre Une autre ombre amicale.
Théâtre de Bosra, Bosra Al Sham
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Amis, entendez-vous Le bruit de la pierre Et son écho dans l’histoire ? Et ce dallage que votre quotidien pave Que vous dit-il ? Vous êtes deux, Et je perçois une troisième personne intruse parmi vous, Tantôt boitant sur le dallage, tantôt grimpant les murs. C’est le temps arabe.
Théâtre de Bosra, Bosra Al Sham – 1994
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Est-ce que les œuvres qui restent du passé Sont moins attirantes que le passé lui-même ? Dans les deux cas, Nous pouvons dire : Que le ciel est moindre Et que la terre est immense.
Palmyre — 1997
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Sous cet arc Une histoire riche, longue, Guerre et paix, Art et culture. Voilà que passe un oiseau Rescapé de la balle d’un sniper. Mais la balle a atteint sa compagne À son aile gauche. Il n’arrive pas à voler tout seul, Le voici attendant sa convalescence Afin qu’ils poursuivent ensemble leur dialogue amical Avec l’espace.
Arc de Triomphe, Palmyre — 1998
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ART&FICTION
C O L L E C T I O N M I L L E E T U N P L AT E AUX
THÉATRE
Simon Senn
Simon achète en ligne la réplique numérique d’un corps féminin et l’anime en 3D": le voilà «"dans"» un corps de femme. L’expérience est émouvante. Contre toute attente, il parvient à retrouver la jeune femme «"scannée"» et part à sa rencontre. Il s’entretient aussi avec une psychologue pour questionner son «trouble dans le genre» provoqué par cette expérience, puis un avocat, pour comprendre ce qu’il peut légalement faire faire à ce corps — mais la théorie, comme la loi, n’évoluent pas aussi vite que la réalité. Dans une conférence théâtrale qui est aussi une démonstration et une confession, Simon Senn fait dialoguer réel et virtuel. Il révèle alors l’intrication inattendue entre technologie, émotion, image, sensualité et loi. Édition et préface par Éric Vautrin.
— E N L I B R A I R I E L E 3 0 O C TO B R E 2 0 2 0 —
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… si vous s u o v i s s a p is a s e Je n é dans le v u o tr e r jà é d s te ê vous d’autre"? n ’u u lq e u q e d s p r o c mière e r p te u to a m it ta C’é périence x e e n u té é a la e C fois. nte. a s r e v le u o b t n e m absolu CO LLEC TIO N AT EAUX : MILLE ET UN PL ER POUR PRO LO NG LE LIV RE LE TH ÉÂTREPAR
© Théâtre Vidy-Lausanne
——— Né en 1986, le plasticien et vidéaste genevois Simon Senn a étudié à la HEAD Genève et au Goldsmiths College de Londres. À première vue, ses œuvres explorent les interactions humaines, spécifiquement lorsqu’elles sont médiatisées par une technologie. Adoptant le point de vue de l’individu plutôt que l’approche théorique ou l’usage spécialisé, il examine ce que provoque une technologie dans des contextes concrets. Aussi les dispositifs qu’il instaure et dont il va suivre les développements dévoilent ce qu’un outil technologique permet ou conditionne. Si son travail est essentiellement documentaire, basé sur les réactions de ses protagonistes ou de lui-même dans une situation concrète, la fiction est présente et participe à révéler le sujet principal de ses oeuvres : l’ambiguïté des comportements, qui s’exprime tant à travers la méconnaissance sociale des enjeux liés aux technologies numériques que la part de création que celles-ci permettent ou provoquent. ———
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EXTRAITS
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Ensuite il a fallu ajouter des os virtuels à Arielle — pour pouvoir l’animer. Cela a été d’une grande simplicité. Il m’a suffi de me rendre sur un site internet gratuit sur lequel j’ai chargé le modèle 3D. J’ai seulement eu à indiquer la position des poignets, coudes, genoux, bassin et menton. Deux minutes plus tard, j’ai pu télécharger des animations existantes, enregistrées par des inconnus, et les appliquer sur le corps d’Arielle. En cinq minutes et une vingtaine de clics, Arielle s’est mise à marcher, à courir et à faire beaucoup d’autres choses. J’ai réalisé que j’avais un contrôle total sur l’image d’Arielle — alors qu’elle n’était même pas au courant que je possédais sa réplique. Et j’ai commencé à développer une sorte d’empathie envers elle.
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Pour mes tests de captation de mouvement, j’avais un problème de compatibilité entre deux logiciels. Sur un forum de discussion en ligne je rencontre Yuri, un programmateur russe spécialisé dans le domaine. Je lui demande de l’aide. Il m’écrit : « Pas de soucis, je peux t’aider, envoie-moi ton model 3D. » Au début j’étais un peu réticent à transmettre un tel fichier par e-mail. Mais je voulais vraiment faire mes tests, alors j’ai envoyé la réplique d’Arielle à Yuri. Trois jours après il me dit : « C’est bon, ça fonctionne, je viens d’essayer. Voici le fichier configuré. » Tout était enfin prêt. Je ne sais pas si vous… si vous vous êtes déjà retrouvé dans le corps de quelqu’un d’autre ? C’était ma toute première fois. Cela a été une expérience absolument bouleversante. C’était clair : il fallait que je retrouve Arielle et que je lui raconte ce que cela m’avait fait d’aller dans son corps. Le problème c’est que je n’avais aucune idée de qui était Arielle. Je ne connaissais même pas son nom. J’avais juste son image. J’ai fait quelque chose d’impulsif et de complètement naïf. J’étais encore sous l’émotion
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de ce que je venais de vivre et j’ai écrit un e-mail à Scanstore3d en leur disant : « Je viens d’acheter un modèle sur votre site et je suis rentré dedans virtuellement. C’était fantastique. J’aimerais rencontrer cette personne. Pourriezvous s’il vous plaît me donner son contact ? » Évidemment, ils n’ont pas répondu à mon message, ni à aucun des suivants. Mais il fallait que je la retrouve. J’ai essayé différentes choses, des moteurs de recherche d’image inversée par exemple, ce qui n’a rien donné. Et puis j’ai pensé à demander de l’aide à un ami artiste, Quentin Lannes, qui venait de travailler sur un projet dans lequel il avait retrouvé des gens sur Internet à partir de photos argentiques qu’il avait achetées dans une brocante. Je lui raconte mon histoire et il me dit : « As-tu essayé de chercher sur les réseaux sociaux avec le hashtag du studio qui l’a scannée ? » Les réseaux sociaux, ce n’est vraiment pas mon truc. Je rentre chez moi, je fais malgré tout une petite recherche mais ça ne donne rien. À ce stade, je commençais un peu à désespérer, je pensais que je n’allais probablement jamais la retrouver. Le jour même, Quentin m’envoie un message me disant : « Ça y est je l’ai trouvée. C’est elle. C’est sûr à 100 %. » Il y avait un lien,
je clique et j’arrive sur le compte Instagram d’Arielle. Elle avait effectivement pris un selfie le jour où elle s’était fait scannée et elle l’avait posté avec le hashtag Scanstore3d. Avant de la contacter, j’avais envie d’y voir plus clair concernant le statut juridique de son image. Mon point de départ pour cela était le contrat que j’avais reçu lors de mon achat. Pour faire simple, ce contrat stipule que je peux faire ce que je veux avec cette réplique, à part quelque chose qui soit de l’ordre du « sexuellement explicite ». Trouvant cela assez flou, je téléphone directement à Scanstore3d pour leur poser mes questions. Je n’y vais pas par quatre chemins : je pose la question à mon interlocuteur avec un cas concret. À savoir : « Un corps nu qui fait une lap dance, est-ce que c’est sexuellement explicite ? »
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BE A R I EL L E F
SI MON SEN N
Simon aux spectateurs — Je lui parle un peu de mon projet de performance dans lequel il serait possible que je laisse des spectateurs entrer virtuellement dans le corps d’Arielle. Sans contrôle sur les actions des gens qui seront « dedans ». Scanstore3d — Is the person’s face going to be in that? Est-ce que le visage de la personne sera visible ? Simon aux spectateurs — Très bonne question, est-ce que l’on verra le visage d’Arielle ? Au début, je lui affirme que non car on serait dans le corps d’Arielle. Puis je réfléchis un peu et je me dis qu’il pourrait y avoir plusieurs Arielle, ou bien des miroirs. Donc je lui dis : « Oui, peutêtre que le visage d’Arielle sera visible. » Scanstore3d — We basically want to protect the models that we scan because we don’t want that headline. And if there was no head I think that would be fine. But whenever it would show, the head, if you can see who it is, there would be problems. Nous voulons surtout protéger les modèles que nous scannons parce que nous ne voulons pas les mettre en avant. S’il n’y avait pas de visage, je pense que
Voix en anglais (Scanstore3d) — No, I don’t think so. I think it’s OK. I think what we mean by “sexually explicit” basically is pornography. And yeah as far as I’m concerned that’s OK. Non, je ne pense pas. Je pense que c’est bon. Je pense que ce que nous entendons par « sexuellement explicite », c’est essentiellement la pornographie. Et oui, en ce qui me concerne, c’est bon.
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ce serait bien. Mais si à chaque fois qu’il y a un visage, vous pouvez reconnaître qui c’est, ce serait problématique. Simon — On continue à discuter et à un moment, il me dit carrément : « Écoutez, le mieux serait que vous m’envoyiez des captures d’écran de votre projet quand vous serez plus avancé. » Alors j’ai une idée et je lui demande s’il serait possible d’acheter toutes les copies de la réplique d’Arielle et ainsi de la retirer de la vente. Il me répond que non, car tous leurs modèles sont en vente de manière illimitée. J’y voyais encore moins clair qu’au début. J’ai donc décidé de contacter plusieurs avocats un peu au hasard sur Internet. Un certain Tony me répond dans la demi-heure et il me dit qu’il vient d’être contacté par un autre client qui voulait savoir s’il pouvait utiliser un scan 3D d’une personne existante pour en faire une poupée sexuelle. Nous convenons d’un rendezvous téléphonique. Lawyer — What one person may find “sexually explicit”, another person may not. Ce que quelqu’un trouvera « sexuellement explicite » ne le sera pas nécessairement pour quelqu’un d’autre.
décembre
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PARUTION DÉCEMBRE 2020
LE CONFINEMENT DU MONDE Pierre Vinclair Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 10 euros Format : 15 x 21 cm Nombre de pages : 72 ISBN : 979-10-95997-29-0 LE LIVRE Dans la lignée de Sans adresse (Lurlure, 2018), Pierre Vinclair signe avec Le Confinement du monde un recueil des plus singuliers, composé de trois ensembles de sonnets écrits durant la période de « confinement du monde », au printemps 2020 : – le premier, « Chansons covides », fut adressé, via les réseaux sociaux, aux vivants confinés ; – le deuxième, « Une couronne », est un hommage aux morts du coronavirus (le titre reprend ici la forme : en poésie, une « couronne de sonnets » est un cycle de 14 sonnets s’enchaînant l’un l’autre et s’achevant par un sonnet dit « sonnet maître », élaboré à partir du premier vers de chacun des 14 premiers). – le troisième, « Sonnets de chiffon », a été écrit pour un enfant à naître. Dans cet ensemble, la « forme » du sonnet bouge, travaille vers une autre forme, une autre écriture : on ne devine plus que le squelette, « l’image-fantôme » du sonnet classique. Tout à la fois chronique du confinement – l’auteur y rapporte, sans fard et sans posture, son quotidien de père de famille et de professeur de lycée, sa traversée de la maladie (il a été personnellement touché par le coronavirus) –, méditation sur la souffrance,
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la maladie et la mort et recherche esthétique, ce recueil est aussi une réflexion sur le pouvoir, l’utilité et les limites de la poésie – en temps de crise.
L’AUTEUR Pierre Vinclair est né en 1982. Auteur de livres de poésie, d’essais et de traductions, il a publié récemment : Le Chamane et les Phénomènes (Lurlure, 2016) ; Le Cours des choses (Flammarion, 2018) ; Sans adresse (Lurlure, 2018) ; Shijing (Le corridor bleu, 2019) ; Prise de vers. À quoi sert la poésie ? (La rumeur libre, 2019) ; La Sauvagerie (José Corti, 2020) ; Agir non agir (José Corti, 2020).
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES – Le sonnet n°2 a été publié dans le quotidien Libération du jeudi 19 mars (juste après le début du confinement). – Les autres sonnets de la première partie (« Chansons covides ») ont été écrits et postés jour après jour sur la page Facebook de l’auteur durant la deuxième quinzaine de mars et au début du mois d’avril. Ils ont été largement relayés et partagés sur les réseaux sociaux. – Enfin, quelques sonnets de la première partie ont fait l’objet d’une prépublication dans un e-book collectif d’écrits de confinement publié par les éditions Le Nouvel Attila. – Pierre Vinclair va sortir deux livres simultanément le 28 mai chez José Corti : un livre de poésie, La Sauvagerie, et Agir non agir, réflexion sur la question de la poésie face à la crise écologique. (Initialement prévue pour début avril, la sortie de ces livres a donc été reportée.) La Sauvagerie est un livre écrit collectivement : Pierre Vinclair a commandé un dizain à 50 poètes contemporains et leur a répondu à chaque fois par plusieurs dizains. Parmi ces poètes : Christian Prigent, Thomas Vinau, Jacques Roubaud, Valérie Rouzeau, Liliane Giraudon, Ivar Ch’Vavar, Grégory Haleux... Du (très) beau monde ! Je le signale car c’est un livre qui devrait recevoir un bel accueil et susciter pas mal d’échos. – Le mensuel Le Matricule des ange est en train de préparer un dossier sur l’auteur. Je ne sais pas si la parution sera pour cette année ou l’année prochaine. – La sortie du Confinement du monde ne pourrait-elle pas être l’occasion de retravailler ponctuellement Sans adresse ? Je suis convaincu que Pierre Vinclair a écrit une espèce de « classique » avec ce livre qui continue de se vendre tranquillement (près de 400 exemplaires ont été vendus depuis la parution en janvier 2019.) Un des sonnets de Sans adresse est d’ailleurs repris dans un « Classique & Cie pour les lycéens » à paraître chez Hatier en mai 2020.
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