Catalogue général - Septembre - Decembre 2020 - Serendip-paon

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septembre


Amoureuse des images et des mots, Alice Brière-Haquet enseigne la littérature et l’histoire de l’art avant de découvrir le monde des livres pour la jeunesse. Depuis, elle écrit à plein temps : des contes, des romans, des poèmes, de la fiction ou du réel… Ses livres sont aujourd’hui traduits dans une vingtaine de langues et ont reçu de nombreux prix, dont un New York Times Award en 2015. Complice de Raphaële Enjary et Olivier Philipponneau depuis les débuts, 3œil lui a naturellement confié le texte de ses premiers ouvrages. New York Times Award 2015 Bibliographie sélective - Le Si Petit Roi éditions HongFei, 2019 - Dans la Lune éd. Gautier-Languereau, 2019 - La Vénus de Pierre éditions Elan Vert, 2018 - Tangram éditions 3œil, 2017 - Le Ballon de Zébulon éditions MeMo, 2017 - Nina éditions Gallimard Giboulées, 2015 - Mme Eiffel éditions Frimousse, 2015 - 1, 2, 3 banquise éditions MeMo, 2014 - Le Chat d’Elsa éditions Père Castor, 2011 - La Princesse qui n’aimait pas les princes éditions Actes Sud, 2010

la collection Philonimo “Grands philosophes pour petits lecteurs” En 2020, les éditions 3œil lancent la collection Philonimo à l’initiative d’Alice Brière-Haquet. Pourquoi des métaphores animalières ? A. Brière-Haquet : Depuis l’Antiquité, l’animal est un masque pour parler de l’homme : des fables d’Ésope au développement actuel de la littérature jeunesse, la figure animale permet d’illustrer des idées, de se les approprier ou de les mettre à distance. À qui s’adresse la collection Philonimo ? A. B-H : Les grands penseurs s’adressent à tous ! Sûrement qu’un enfant de maternelle n’y lira pas la même chose qu’un professeur de philo, mais il n’y a pas d’âge pour se poser les questions essentielles. Il s’agit alors de les alimenter en mots et en concepts. Vous dites que Le Porc-épic de Schopenhauer est à l’origine de la collection ? A. B-H : Oui, cette parabole, m’a tout de suite paru à la fois très fine et très accessible… Y compris pour des tout-petits. La politesse est un sujet difficile, on tombe vite dans le discours moraliste. Ici, non. Et puis j’adore Schopenhauer, qui lui-même aimait beaucoup les animaux !

DIFFUSION ET DISTRIBUTION Serendip . 10 rue Tesson 75010 Paris . 01 40 38 18 14 . contact@serendip-livres.fr . gencod dilicom 3019000119404 RELATIONS PRESSE ET LIBRAIRIE Chiara Gennaretti . chiaragennaretti.communication@gmail.comr / éditions 3œil . www.3oeil.fr

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éditions

printemps 2020

INFOS TECHNIQUES format 11,5 x 15,5 cm couverture cartonnée avec découpe ronde 32 pages en 2 pantones prix de vente 9 € ISBN 9782955777084

Le Porc-épic de Schopenhauer « Au plus froid de l'hiver les porcs-épics se serrent. » Les hommes comme les porcs-épics s’espèrent et s’évitent, se cherchent et se piquent. Il faut trouver la juste distance, celle qui permet de vivre ensemble, celle qui laisse a chacun un peu d’air… Et si c’était la politesse ?

Olivier Philipponneau est illustrateur et auteur de bande dessinée. Il grave sur bois la plupart de ses créations qui associent simplicité des lignes et épure des couleurs. Les éditions The Hoochie Coochie sont le lieu de ses expérimentations oubapiennes, notamment autour de textes de Renaud Farace pour Détective Rollmops. À quatre mains, Raphaële Enjary et lui illustrent de nombreux ouvrages écrits par Alice Brière-Haquet. Suite à une résidence à Kyoto, il utilise la technique traditionnelle de l’estampe japonaise pour réaliser les illustrations pour Le Porc-épic de Schopenhauer. lauréat Villa Kujoyama 2017 Bibliographie sélective - Amimots éditions Albin Michel Jeunesse, 2019 - πramide éditions The Hoochie Coochie, 2018 - il, elle, lui éditions 3œil, 2017 - Le Ballon de Zébulon éditions MeMo, 2017 - Zébulon et la Pluie éditions MeMo, 2016 - 1, 2, 3 banquise éditions MeMo, 2014 - Détective Rollmops éditions The Hoochie Coochie, 2013 - L’Oiseau à deux becs éditions MeMo, 2013 - Perdu ! éditions MeMo, 2011

DIFFUSION ET DISTRIBUTION Serendip . 10 rue Tesson 75010 Paris . 01 40 38 18 14 . contact@serendip-livres.fr . gencod dilicom 3019000119404 RELATIONS PRESSE ET LIBRAIRIE Chiara Gennaretti . chiaragennaretti.communication@gmail.comr / éditions 3œil . www.3oeil.fr

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éditions

printemps 2020

INFOS TECHNIQUES format 11,5 x 15,5 cm couverture cartonnée avec découpe ronde 32 pages en 2 pantones prix de vente 9 € ISBN 9782955777091

Le Corbeau d'Épictète « Cherchons ce qui est beau dans le chant du corbeau… » Depuis des milliers d’années les corbeaux croassent, et depuis des milliers d’années les hommes craignent d’y lire un mauvais présage. Mais de quoi dépend mon bonheur ? D’un oiseau ? D’un signe ? De l’avenir ?

Csil est illustratrice et graphiste. Elle vit et travaille dans les Ardennes. Elle tisse des formes et des couleurs dans un univers poétique et décalé, où d’étranges personnages se faufilent quelques fois. Avec Alice BrièreHaquet elle a illustré Paul et Mme Eiffel chez Frimousse et collabore avec d’autres auteurs comme Alex Cousseau et Thomas Scotto aux éditions À pas de loups. Au sein de l’atelier Hyperespace de Reims elle expérimente la gravure pointe sèche avec Maud Gironnay. Le Corbeau d’Épictète dans la collection Philonimo est son premier livre illustré en gravure. New York Times Award 2015 Bibliographie sélective - La fille qui cherchait ses yeux éditions À pas de loups, 2019 - Dans mon cœur éditions Frimousse, 2018 - Un ours dans ma classe éd. Saltimbanque, 2018 - Espèces de patates éd. Marmaille et Cie, 2018 - J’veux pas y aller éditions Frimousse, 2016 - Sans ailes éditions Frimousse, 2016 - Mme Eiffel éditions Frimousse, 2015 - Le vilain défaut éditions Marmaille et Cie, 2015 - Paul éditions Frimousse, 2012

DIFFUSION ET DISTRIBUTION Serendip . 10 rue Tesson 75010 Paris . 01 40 38 18 14 . contact@serendip-livres.fr . gencod dilicom 3019000119404 RELATIONS PRESSE ET LIBRAIRIE Chiara Gennaretti . chiaragennaretti.communication@gmail.comr / éditions 3œil . www.3oeil.fr

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À l’aventure Claire Garralon Genre : Album A par r de : 1 an Prix : 12,50 € Format : 12 x 15 cm 16 pages Sor e : septembre 2020 ISBN : 9782930787626

Deux hamsters partent en gogue e, une aventure au bout du monde ! Mais a en on il ne faudrait pas se perdre ! Claire Garralon nous propose une histoire tendre et drôle dont la chute ravira les toutpe ts.

Autrice et illustratrice installée à Toulouse, Cairle Garralon réalise son premier album en 2008. Dans ses livres, de manière simple et sensible, elle aborde des sujets aussi variés que la différence, la solitude, l’écologie ou les couleurs et les nombres. Ses derniers livres sont parus chez MeMo : Plic ploc banquise, C’est ma mare, chat noir chat blanc Et A ends-moi ! chez A pas de loups.

Edi on A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribu on Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr




Cache-Cache Caro e Maria Jalibert Genre : Album A par r de : 3 ans Prix : 14 € Format : 23x 21 cm 24 pages Sor e : septembre 2020 ISBN : 9782930787633 Où sont cachées les caro es ? En ville, dans le jardin, dans le désert, près du château ou à la montagne ? Aide les lapins à retrouver leurs caro es, et aussi plein d’autres pe ts éléments cachés dans les grands paysages colorés. Cache-Cache Caro e est un cherche-et-trouve original, en èrement réalisé avec des jouets, où l’enfant s’amusera à regarder, observer et trouver une mul tude de pe ts trésors cachés avec malice par Maria Jalibert.

Diplômée des Beaux arts de Toulouse, Maria Jalibert apprend les mé ers du livre à Bordeaux, travaille en librairie, publie son premier livre en 1999. En rangeant la chambre de ses enfants pour la cen ème fois, elle a l’idée d’u liser leurs jouets pour créer le livre Bric à brac qui verra le jour en 2013. Depuis Maria con nue à dessiner, à découper, à peindre et à photographier pour ses projets d’albums, illustra ons ou affiches. Edi on A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribu on Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr



Nouveauté avril 2020

Trompette + moi Joanna Wiejak Ma chienne Trompette est étonnante puisque tout en elle est mathématique ! Elle se compose de plusieurs formes géométriques : cercle, carré, triangles... Elle additionne les exploits et multiplie les bêtises. Et quand elle croise un chat, elle prend la tangente et veut lui faire la tête au carré. Après Les salades de mon grand-père et Marcel, super chat, on retrouve la bonne humeur de Joanna Wiejak et son trait lecteurs vont se familiariser avec les premières notions de mathématiques tout en s’amusant des aventures d’une chienne espiègle. Une rencontre exceptionnelle entre les mathématiques et les émotions !

17 x 17 cm 52 pages ISBN 979-10-94908-17-4 13,50€ À partir de 4 ans Sortie prévue le 3 avril

Thèmes :

• mathématique • animaux de compagnie • amitié

.................................................... Joanna Wiejak, autrice, illustratrice d’origine polonaise, habite dans le Gers Les salades de mon grand-père (2017)

sélections Prix : prix Jérôme Main, prix Chronos des vacances, prix Grain de sel, prix Tatoulu, prix jeunesse du livre d’hiver

Marcel, super chat (2018) Droits vendus en Corée

le diplodocus 94E rue Basse 30260 Liouc www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02

Diffusion & Distribution Serendip-livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01.40.38.18.14 gencod dilicom : 3019000119404




LE GECKO VERT DE MANAPANY Auteur : Yves-Marie CLEMENT Illustrateur : Simon BAILLY ALBUM CARTONNE à par r de 6/7 ans format : 145/240 mm nombre de pages : 32 prix : 12€ Avril 2020 / ISBN : 979-10-92353-58-7

Collec on POURQUOI PAS LA TERRE

MOTS CLES : ECOLOGIE / MILITANTISME / ESPECE ENDEMIQUE 4ème : « Dans mon village de la Réunion, vit une espèce en danger : le Gecko vert de Manapany. Mais monsieur Raltoultan, notre nouveau voisin, s’apprête à u liser des insec cides pour se débarrasser des mous ques. Un produit toxique pour le gecko ! Comment me re fin à ce e menace ? J’ai ma pe te idée... »

POINTS FORTS - une histoire qui s’appuie sur la lu e d’une associa on de la Réunion pour préserver une espèce endémique - une histoire très accessible qui manie l’humour - une large place est donnée aux illustra ons qui ont leur part dans l’avancée de l’histoire et qui proje ent le lecteur dans l’environnement de la Réunion

Yves-Marie CLEMENT est l’auteur d’une centaine d’ouvrages. Très proche de la nature, il s'intéresse aux problèmes écologiques, à la place de l'homme dans son environnement et aux civilisa ons et cultures premières. Passionné de voyages, citoyen du Monde, ses pérégrina ons lui ont inspiré beaucoup de textes. Simon BAILLY : Diplômé de l'ESAL (Ecole Supérieure d'Art de Lorraine), Simon Bailly est graphiste/ illustrateur, à l'aise sur de nombreux supports y compris animés. Son univers graphique original et sa vision légèrement ironique du monde le font collaborer avec l’édi on et la presse (Libé, le 1, Télérama, Bayard, Milan, Imagerie d'Epinal). Il signe là son 4ème livre aux EDPP.


NOTE DE L’AUTEUR : « J’ai toujours été passionné par les problèmes environnementaux, et mes premiers questionnements remontent à l’enfance avec la place de l’homme dans ce que j’appelle « le chaînage naturel ». Mes premiers romans parlent déjà de l’ interaction entre l’homme et l’univers. Une interaction aux conséquences hélas souvent dramatiques.

Aujourd’hui, j’ai la chance et l’opportunité de m’exprimer en signant un récit pour les premiers lecteurs dans la collection « Pourquoi pas la Terre ». Cette fois, j’ai voulu parler d’un animal endémique de la Réunion, devenu un des symboles de la lutte pour la préservation de la nature et de la biodiversité. Le personnage principal de l’histoire est en effet le gecko vert de Manapany. Une espèce en danger, farouchement protégée par les habitants de ce petit village de l’île, sans lesquels il aurait déjà disparu. » Yves-Marie Clément

LES LIVRES DE L’AUTEUR ET DE L’ILLUSTRATEUR AUX EDPP : YM CLEMENT et S BAILLY : LA REINE DES COQUILLAGES : PRIX JANUSZ KORCZAC 2019 SELECTION L'ECHAPPEE LECTURE 2018 (BDP Nièvre) / SELECTION OPALIVRES 2019 / SELECTION LA BATAILLE DES LIVRES 2018-2019 / SELECTION un pour tous, tous pour LIRE PAYS DES VANS EN CEVENNES 2018-2019

YM CLEMENT : LA LIONNE, LE VIEIL HOMME ET LA PETITE FILLE : SELECTION BONNES LECTURES "PREMIERS ROMANS" SLPJ MONTREUIL / PRESELECTION PRIX DANIELLE GRONDEIN 2019 /SELECTION 21ème PRIX BOIS FLEURI 2020/ SELECTION TATOULU 2020 /SELECTION PRIX "LA VACHE QUI LIT" 2020 4 FAIRE SOCIETE : ESPECE DE CUCURBITACEE-PAPI 1er ROI DES EPICES / QUELQUE CHOSE A CHANGE / LE SAUVAGE / ET TOI TU MANGES QUOI ?

S BAILLY : MO : SELECTION PRIX BERNARD VERSELE 2018 / SELECTION PRIX DES DEVOREURS 2018 / SELECTION PRIX LA VACHE QUI LIT 2017 / SELECTION PRIX ECOLIRE 2019-2020 LE MYSTERE DE LA CHAMBRE FROIDE : SELECTION TATOULU 2018



CHAUSSON DE LUNE Annabelle FATI Violette VIETTE

Roman 1ères lectures à partir de 7 ans Reliure piquée, 32 pages Format : 130 X 180 mm ISBN : 979-10-95030-17-1 Parution : septembre 2020 Tirage : 1 500 exemplaires Prix : 7,80 €

L'HISTOIRE

je dévore

LES POINTS CLÉS

Lubin a décroché la lune. C’était un soir où il n’arrivait pas à dormir à cause de ses rayons malicieux. Il a lancé son chausson pour qu’elle se pousse un peu : elle est tombée dans le jardin, sous ses yeux ! Depuis, elle dort sous son lit et lui transmet son incroyable énergie. Dans le ciel étoilé, c’est son chausson qui brille à présent. C’est étrange une nuit sans lune… mais un chausson de lune, c’est encore plus bizarre. Le monde semble tourner moins rond et Lubin se demande s’il a raison de garder la lune pour lui. Aidé par une famille d’écureuils, il décide de raccrocher la lune, de la rendre au ciel et à la Terre.

un roman aux illustrations douces pour apprivoiser la nuit et ses habitants jouer avec les mots pour se poser des questions philosophiques : et si on pouvait vraiment décrocher la lune ? une histoire qui traduit les réflexions métaphysiques des enfants : la Terre a-telle besoin de la Lune ? et si la lune était à soi ? un texte qui oscille entre poésie et humour grâce à l’écriture singulière d’Annabelle Fati

L'AUTEURE

Annabelle Fati est née à Tulle en Corrèze et vit dans la région toulousaine. Rédactrice de magazines pour enfants pendant 10 ans, elle anime désormais le rayon jeunesse d’une librairie. Elle écrit également des romans, publiés chez Actes Sud, Sarbacane et Milan. Chausson de lune est son premier ouvrage aux éditions Voce Verso. L'ILLUSTRATRICE

Violette Viette vit à Strasbourg. Sous sa double casquette d’illustratrice et tatoueuse, elle s’amuse avec les contrastes et les décalages poétiques. Son univers se compose de personnages singuliers, d’animaux, d’objets insolites et de végétaux ornementaux, le tout saupoudré de ses couleurs de prédilection : vert, bleu, rouge, noir et blanc. Chausson de lune est son premier ouvrage.

COLLECTION GINKO Des livres pour pousser !

VOCE VERSO

38 rue Servan - 75011Paris + 33 (0) 6 37 88 74 55

www.voceverso.com contact@voceverso.com

DIFFUSION & DISTRIBUTEUR

SERENDIP - LIVRES 10 rue Tesson - 75010 Paris + 33 (0) 1 40 38 18 14

www.serendip-livres.fr

De vrais romans pour les jeunes lecteurs (6-8 ans), illustrés en noir et 2 couleurs. Une, deux ou trois feuilles de ginko indiquent, en 4e de couverture, le niveau de difficulté.




PARFUM MÉMÉ Marie-France ZEROLO Mathilde MAGNAN TURE COUVER O I RE PROVIS

Roman 1ères lectures à partir de 6 ans Reliure piquée, 24 pages Format : 130 X 180 mm ISBN : 979-10-95030-18-8 Parution : Septembre 2020 Tirage : 1 500 exemplaires Prix : je lis tout seul L'HISTOIRE

Chez ma mémé, rien ne dépasse. Pas un pli, pas une miette, pas un truc qui traîne. Les biscottes sont rangées dans une vieille boîte en métal et les photos de famille dans un album au papier jauni, comme des trésors. Chez mémé, c’est propre et bien rangé, ça inspire l’ordre. Même ses idées sont logiques et bien rangées, ça rassure. C’est sans doute pour ça que Mémé est forte pour écouter et donner des conseils. Chez elle, je me sens bien et j’ai envie de tout faire bien comme elle. Pourtant, parfois, Mémé laisse échapper quelque chose. Elle en fait même des tonnes, car c’est la championne toutes catégories… du pet. Et ça sent pas la rose !! L'AUTEURE

Née en 1984, Mathilde Magnan a reniflé l’air de Paris pendant 19 ans. Après 3 ans à Bruxelles à faire de la BD, elle a adopté l’air des Cévennes qu’elle n’a plus quitté depuis 2006. La faune, la flore, et autres spécimens, nourrissent son travail comme l’illustrent les 3 albums sans texte parus chez Voce verso (Et Après ?, 20 000 lieues sous la mare et À la volette). Parfum Mémé est sa première incursion dans la collection Ginko, aux côtés de Marie-France Zerolo avec qui elle a déjà collaboré.

L'ILLUSTRATRICE

Marie-France Zerolo écrit des livres pour enfants mais elle est aussi conteuse et animatrice d’ateliers de théâtre pour les enfants. D’origine provençale, elle vit actuellement dans le Cantal où elle est psycho-motricienne. Elle a déjà publié L’Amour lapin dans la collection Ginko, ainsi que l’album Bleue aux éditions Voce verso. LES POINTS CLÉS

le portrait tendre et authentique d’une mémé, servi par les illustrations de Mathilde Magnan

COLLECTION GINKO Des livres pour pousser ! De vrais romans pour les jeunes lecteurs (6-8 ans), illustrés en noir et 2 couleurs. Une, deux ou trois feuilles de ginko indiquent, en 4e de couverture, le niveau de difficulté.

la relation privilégiée d’une petite fille et sa grand-mère une chute inattendue, très drôle et très juste à la fois une façon de désacraliser le personnage de la grandmère « impeccable »

VOCE VERSO

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L’AU-DESSUS KRUM Troisième édition Un rêve qui a pour toile de fond la ville de Vevey.

9 782940 522828

Un scaphandrier contemple la photo d’un arbre mystérieux puis émerge et part à sa recherche. C’est le début d’une quête initiatique. Là-haut il croise les habitants rétro de la ville rêvée de Vevey qui le mènent auprès d’un ange aux ailes bandées. Plus tard, un arbre géant surgit du sol, un petit gavroche fait des songes qui le transportent chez un vieux magicien et un dictateur qui veut être artiste-peintre s’attaque à coups de canon à l’arbre, obscénité géante dans le paysage urbain. Publié une première fois en 2004 chez Castagniééé et une deuxième en 2012 chez Hélice Hélas, L’Au-dessus ne cesse de trouver un public qui se renouvelle et connaît un succès certain. La troisième édition est préfacée par Stefano Stoll et ajoutée de nouveaux tableaux. Sur l’auteur : Né en 1979, Krum se tourne très tôt vers les arts graphiques. Après deux ans à l’école des beaux arts du Valais, il se lance dans une série d’expositions de 1999 à 2001. En 2003, il reçoit le Prix des Nouveaux talents au festival BD de Sierre et crée Absurdostudio son propre studio d’illustration. En 2004, il publie L’Au-dessus, son premier album. Pour promouvoir le livre, il dessine seize affiches géantes disséminées dans Vevey, étant ainsi à l’origine du fabuleux festival Pictobello. Il publie en 2015 O2 chez Hélice Hélas et dirige la revue Le Porte-rêve, créée en 2017.

Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Diffusion :

+ www.

— Collection: Ellipses et laps Genre : bande dessinée fantastique Sujets abordés : Vevey, monde imaginaire — Format 23 x 32.5, 120 pages ISBN 978-2-940522-82-8 CHF 30.00 / EUR 25.00 Parution septembre 2020




mini kuš! #87 'Violent Delights' by Hetamoé,0 Shakespeare's romantic tragedy Romeo and Juliet prompts this exploration of the intimate as the Other. Pictures draw us to behold and snuggle into them, only to wield their subsemiotic powers counter to interpretation. Performing this extimité in the art realm can help us grasp the many cultural-ecological disasters of our time. Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, full-color, English Support: Funded by the Direção-Geral do Livro, dos Arquivos e das Bibliotecas/Portugal ISBN: 978-9934-581-24-3 - 5 €


mini kuš! #88 'Crime at Babel' by Mārtiņš Zutis, A visual riddle or rather a sudoku in a comic form? It's up to you, the reader, to decide. Follow closely the hints presented in this story to find out who filched the book from the library and killed the detective. Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, full-color, English Support: Latvian State Culture Capital Foundation ISBN : 978-9934-581-25-0 - 5 €


mini kuš! #89 'Eglė and the Snake' by Joana Estrela, Eglė went swimming and came back to find a snake in her clothes. A short story inspired by a Lithuanian folk tale that takes you through an uneasy encounter. Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, full-color, English Support: Funded by the Direção-Geral do Livro, dos Arquivos e das Bibliotecas/Portugal. ISBN : 978-9934-581-26-7 - 5 €


mini kuĹĄ! #90 'Banal Complications' by Marc Bell, Chop Salad experiences several sets of mundane setbacks and inconvenient run-of-the-mill circumstances in his preparation for living in a foreign land for six months. They follow him there and back to his homeland. Format: A6, 28 pages, saddle stitch binding, full-color, English ISBN : 978-9934-581-26-7 5â‚Ź


š! #38 'Imperfect Shapes', - 10 € Cover: Rebeka Lukošus (Latvia) Contributors: Amy Lockhart (Canada), Bettina Henni (France), Indrė Svirplytė (Lithuania), Jan Soeken (Germany), Joakim Drescher (Denmark), Jooyoung Kim (South Korea), José Quintanar (Spain), Juliána Chomová (Slovakia), Kerija Arne (Latvia), König Lü. Q. (Switzerland), Lasse Wandschneider (Germany), Līva Kandevica (Latvia), Lote Vilma Vītiņa (Latvia), Lucie Lučanská (Czech Republic), Nhozagri (China), Pixin (Singapore), Rebeka Lukošus (Latvia), Roope Eronen (Finland), Xue Tsung-Hsien (Taiwan), Zane Zlemeša (Latvia). Support: Latvian State Culture Capital Foundation Format: A6, 164 pages, full-color, perfect bound, high quality and environmentally friendly Munken paper.


ÉDITIONS OUÏE/DIRE Le Voltigeur N°3 Journal illustré publié dans le cadre de la résidence d’artistes Vagabondage 932, à Coulounieix-Chamiers (24) Mise en vente le ...... 2020 Prix de vente public : 3,50 € Journal tabloïd 32 pages 315 x 440 mm (150g)

Le Voltigeur N°3 Auréolé de sa nomination dans la catégorie Bande dessinée alternative au festival international de la BD d’Angoulême, Le Voltigeur revient avec le printemps pour un troisième numéro. Ce journal permet de faire le lien entre des artistes accueillis dans le cadre d’une résidence dans un quartier prioritaire de Coulounieix-Chamiers (24) et ses habitants. Dans ce numéro : des bandes dessinées, des portraits, des rencontres d’ici et d’ailleurs, des nouvelles du jardin 62, des chantiers en cours... avec Jean-Michel Bertoyas, B-gnet, Louise Collet, José Correa, Guillaume Guerse, Tangui Jossic, Laurent Lolmède, Pierre Maurel, Jean-Léon Pallandre, Marc Pichelin, Placid, Troubs.


Insula

Vincent Longhi Vincent Longhi est auteur de bande dessinée, illustrateur et imprimeur Riso. Après son livre «Light» et divers projets d’illustration, il revient à la bande dessinée dans «Insula», premier tome d’une série de bande dessinées de science fiction. L’EgoRythme est un programme qui permet de corriger les imperfections du monde quand on

SERENDIP livres, 10 rue Tesson 75010 Paris

979-10-95064-25-1 Sortie le septembre Dos carré collé 14 x 21 cm / 80 pages

Munken Print 115g Imprimé en Risographie 500 exemplaires 20 €

s’y connecte. Claire, une jeune femme, observe le monde à travers cette intelligence artificielle. Quand un homme la prend en chasse, comment l’ER va-t-elle réagir face à au danger ? L’auteur explore ce monde dystopique en jouant des couleurs et des formes parfois à la limite de l’abstraction pour s’approcher au plus près de ce que le personnage voit et ressent.

Fidèle éditions, 83 rue de Charenton 75012 Paris



Sleepless

Melek Zertal

979-10-95064-28-2 Sortie le septembre 17,5 x 25 cm / 24 pages

Agrafé / Munken Pure 120g Imprimé en Risographie 500 exemplaires 18 €

Melek Zertal est née en 1994 en Algérie. Après des études aux Arts Décoratifs de Strasbourg, elle participe à de nombreuses revues (Lagon, Colorama...) et auto-édite plusieurs fanzines. Elle y a développé son style aux traits esquissés au crayon gris et ses couleurs pastels.

L’autrice nous fait suivre le quotidien de la célèbre détective Dana Scully (X-Files) dans lequel le banal se mêle au sublime. Le lecteur se laisse bercer par sa voix le long de cette balade solitaire. Elle enquête, contemple, dresse des listes à la recherche du paranormal.

SERENDIP livres, 10 rue Tesson 75010 Paris

Fidèle éditions, 83 rue de Charenton 75012 Paris



3000 Samandal Comics 2019 3000 apr. J.-C. Costumes en spandex. Les voitures ne volent pas. Le genre est une extension animale. La pensée et l'intuition se déplacent librement dans les limites définies par les critères de l'expérience. L'espèce humaine est réduite à une seule entité. Les cervelles sont connectées. Rien n'est imperméable. Une transparence. Un solitaire n'est plus. Cette compilation est une fenêtre sur un nouveau monde tout en splendeur. 7 histoires en bande dessinée (FR), éditées par Ghadi Ghosn, Joseph Kai et Raphaelle Macaron. Au sommaire : 1 - LA GORGE (Scénario de Ghassan Sahlab, Dessin de Barrack Rima) 2 - IL FAUT QUE NOUS NOUS PARLIONS (Scénario de Firas Hallak, Dessin de Rami Tannous) 3 - VOYAGE D’UNE TOMBE (Scénario de Ely Dagher, Dessin de Vincent Longhi) 4 - ARCHEOLOGIE AMOUREUSE (Scénario de Maya Zbib, Dessin de Nour Hifaoui) 5 - AKASHA (Scénario de Chahig Arzoumanian, Dessin de Léo Quiévreux) 6 - DOCUMENTAIRE 7000 (Scénario et Dessin de Jérémy Piningre) 7- ABEL (Scénario de Joseph Kai, Dessin de Karen Keyrouz) Livre collectif de 144 pages en 2 couleurs Couverture en 2 couleurs Fourchette de prix : 20 à 25 euros ISBN (version française) : 978-9953-0-4906-9 ISBN (traduction anglaise) : 978-9953-0-4905-2 ISBN (traduction arabe) : 978-9953-0-4904-5





COLLECTION SONAR

ART&FICTION

Alexandre Loye

«!Tout homme valide, en Suisse, est tenu d’effectuer son service militaire, à moins de s’engager sur la voie difficile de l’objection de conscience. Les autres, les réformés, sont affectés à la protection civile – Zivilschutz en allemand, protezione civile en italien – qui veille à la sécurité des populations en cas de guerre ou de catastrophe majeure. Mon parcours à la P.C. n’eut rien de remarquable.!» Un jour à la P.C. par Alexandre Loye est paru en 2013. Cette nouvelle édition est proposée, dans sa forme d’origine, dans le cadre des 20 ans d’art&fiction.

— E N L I B R A I R I E L E 28 AO Û T 2 0 2 0 —

RÉCIT ILLUSTRÉ


FORMAT ISBN CHF

978-2-88964-002-7 12 / EURO 9

GENRE SUJETS ABORDÉS

——— Alexandre Loye est né en 1972 en Valais. Il se consacre essentiellement à la peinture, avec ses à-côtés nécessaires!: dessin, écriture, sculpture. Son travail, toujours figuratif, cherche à intégrer plus que la seule perception visuelle!: celles aussi du corps (sensations physiques) et de l’esprit (bribes de pensées) dans une image cohérente. En parallèle, il participe à différents collectifs d’artistes, principalement art&fiction où il s’active à la fois comme auteur et comme éditeur. Ses publications récentes sont regroupées dans la série Une table à soi, revue à la périodicité élastique, confectionnée à partir d’extraits de ses carnets. Il vit à Lausanne depuis 1991.———

Faut-il dire la vérité lorsque mentir permet de rentrer plus vite#?

ÇANTE UNE FABLE GRIN DESSINÉE ! ENTIÈREMENT


A L E X A N D R E LOY E | U N J O U R À L A P.C .

Shushlarry_Boissier_Soul_03.indd 6

01.05.20 14:46

EXTRAITS


A L E X A N D R E LOY E | U N J O U R À L A P.C .

EXTRAITS


Diffusion/distribution : Serendip Dilicom : 3019000119404

NOUVEAUTÉ AVRIL 2020 L’Ombre de Hans Christian Andersen Illustrations de Helle Vibeke Jensen Le conte : L’ombre d’un jeune savant prend son indépendance et reparaît quelques années plus tard. Elle a fait illusion dans la société en se faisant passer pour un homme véritable, mais souhaite ne pas s’arrêter là et propose au savant de la suivre et de l’aider dans son ascension. Devenu l’ombre de son ombre, le savant aura un dernier sursaut de dignité, trop tardif, et qui lui sera fatal.

Couverture originale éditions HØST og SON

L’Ombre est toujours aussi sombre, subtil et troublant qu’à sa parution en 1847. L’un des moins connus parmi les contes d’Andersen, L’Ombre résonne avec notre époque de fausses célébrités, d’idendités virtuelles et d’alias. L’adaptation illustrée : 160 ans après, l’histoire de l’ombre qui prend l’ascendant sur l’homme a inspiré à Helle Vibeke Jensen une interprétation picturale très contemporaine. Elle l’illustre ici par des collages numériques fait d’éléments photographiques assemblés lors de ses nombreux voyages au Moyen-Orient et en Asie. Illustrations très atypiques : arts décoratifs abstraits, motifs retravaillés par ordinateur.

L’Ombre 19 € ISBN 9782919296491 17 x 24 cm, 46 p. Relié, couverture cartonnée


C’était réellement un plaisir, aussitôt que les lumières étaient apportées dans la chambre, de voir l’ombre s’allonger contre le mur jusqu’au plafond, si haut fût-il, et vraiment elle avait besoin de s’étendre pour recouvrer sa force.



Au soleil (deuxième édition) Fanette Mellier Jumeau dizygote de l’ouvrage Dans la lune, Au soleil retranscrit un cycle solaire journalier en 6 tons directs. Fanette Mellier propose d’apprécier le rayonnement de la lumière, dans une logique d’expansion de la couleur : du bleu matinal au pourpre du couchant, les halos du soleil imprègnent l’atmosphère de teintes incandescentes. ÉDITIONS DU LIVRE www.editionsdulivre.com

20 € 26 pages / 21 x 20 cm Impression 6 tons direct Couverture souple, dorure métallique cuivre Parution : Février 2020 ISBN 979-10-90475-24-3


Geoffroy Pithon et Benoît Bonnemaison-Fitte Graphure et peintrisme n°1 ISBN 978-2-902565-04-7 Format : 36 pp, 21 x 30 cm & 14 x 20 cm Impression offset fluo + Riso 2019 12 €

— “Graphure et Peintrisme n°1” est le premier volet d’un espace collaboratif qui rassemblera, dans l’espace du livre, des artistes qui situent leur pratique à cheval sur différents champs de l’art, et en particulier dans ceux du graphisme, de la peinture et du dessin. En reprenant la célèbre contraction de Kurt Schwitters à propos de la poésie et de la peinture, et paru dans la continuité de l’exposition Fripitons de Benoît BonnemaisonFitte et Geoffroy Pithon au Studio Fotokino (Marseille), Graphure et peintrisme n°1 rejoue la rencontre entre ces deux artistes, avec une sélection de peintures et dessins en grande partie réalisés pour cette publication.

FOTOKINO 33 allées Gambetta 13001 MARSEILLE www.fotokino.org https://fotokino.bigcartel.com/


Philippe Weisbecker Trucks ISBN 978-2-902565-05-4 Format : 64 pp, 16 x 21 cm Reliure suisse à couture apparente Impression offset 2019 16 €

— Tout le travail de Philippe Weisbecker est une recherche de l’essentiel des sujets qu’il dessine. Son trait est net, il ramène la forme à son évidence, la représentation est quasiment schématique. Pourtant, cette simplicité vibre et, loin d’être froid et distancié, son regard est au contraire au plus près des objets représentés. On perçoit une attention, une humilité, et un plaisir à retranscrire honnêtement le réel le plus ordinaire, celui de sa cuisine, de sa rue ou des rayons de la quincaillerie du quartier. En magasinier bien organisé, dans ses dessins, Philippe Weisbecker procède par série. Souvent, le format du cahier, chiné aux puces, lui donne l’échelle de sa recherche. U.S. Trucks est le premier qu’il a ainsi réalisé, de la première à la dernière page, rempli consciencieusement de véhicules observés dans New York.

FOTOKINO 33 allées Gambetta 13001 MARSEILLE www.fotokino.org https://fotokino.bigcartel.com/








Éditions du Canoë

2020

septembre 2020

Dong Baichuan Du parfait retour à la terre

Dong Baichuan

Éditions du Canoë

Introduction et textes liminaires de Christophe Comentale

Genre : essai Introduction et textes liminaires de Christophe Comentale 40 ill couleur Format 12 x 18,5 cm 96 p. 18 € ISBN : 978-2-49 0251-17-9 DONG Baichuan naît en 1970 à Zhanjiang (province du Guangdong), il est diplômé des Beauxarts de Guangzhou, mène une carrière de peintre, d’enseignant dans différentes provinces de Chine ; vice-président de l’Institut de peinture chinoise et à l’institut national de recherches sur les arts et les cultures ethniques, son travail de peintre à l’huile reprend la tradition vivante du courant de peinture du Guangdong. Il prône un style large à la polychromie source de vie et de fertilité qui donne toute son intensité à l’esthétique de ce courant pictural attentif à une Nature en phase avec le rythme des saisons. DONG Baichuan enseigne l’ethnologie et les beaux-arts, disciplines quasiment inséparables des liens ténus qui réunissent le réel du peintre ou celui de l’agriculteur face au monde qui les entoure.

Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16

Éditions du Canoë

Depuis l’Antiquité, la terre nourricière chinoise a permis le développement d’un Empire dont le souverain effectue le labour rituel du printemps, moment durant lequel il ouvre le premier sillon source de vie. Des témoignages uniques sur l’importance de l’agriculture se sont succédé depuis des souverains mythiques comme Shennong (« le divin laboureur »), jusqu’aux traités d’agriculture parus au coton » sous la dynastie des Qing, au xviiie siècle, tandis qu’au xxe siècle, le socialisme redonne au paysan toute sa dignité avec le vaste ensemble de personnages en terre cuite grandeur nature qui constituent la fresque de l’Aire des fermages et, plus récemment, avec le travail d’un des représentants de l’école des peintres à l’huile du Guangdong, DONG Baichuan. Cet artiste aime peindre sur le motif le monde de la terre qui est celui de sa vie.

Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip


La Criée centre d'art contemporain, Rennes n°1, sortie septembre 2020 ISBN 978 – 2 – 906890 – 33 – 6

LiLi, La rozeLL et Le marimba UNE REvUE EN 4 NUMÉROs La revue Lili, la rozell et le marimba : création contemporaine et vernaculaire accompagne le cycle artistique éponyme qui prend place à La Criée centre d'art contemporain à Rennes de septembre 2019 à août 2021. Ce cycle d'expositions, événements, résidences et recherches interroge les relations entre productions, savoirs locaux et art contemporain. La revue a pour ambition de prolonger et d’élargir les questionnements soulevés par les artistes invité·e·s.

— 124 pages impression pages intérieures noir & blanc couverture couleur unique pour chaque exemplaire français format : 33 × 24 cm prix : 15 € — directrice de la publication : Sophie Kaplan éditeur·rice·s : Lotte Arndt, Baptiste Brun, John Cornu, Jean Roch Bouiller, Katia Kameli, Émilie Renard graphisme : Jocelyn Cottencin, Studio Lieux Communs éditeur : La Criée centre d'art contemporain dates de parution prévues : février 2020, septembre 2020, janvier 2021, juillet 2021 — diffusion librairies : Paon diffusion distribution : Sérendip — contact : Marion Sarrazin m.sarrazin@ville-rennes.fr

La Criée centre d'art contemporain

place Honoré Commeurec CS-63126 F – 35000 Rennes www.la-criee.org

La revue rassemble des contributions d’artistes, de penseur·se·s et de chercheur·se·s d’horizons divers. Via des études de cas, des textes théoriques, des interventions artistiques, elle souhaite poser les questions suivantes :

entre arts dits contemporains et arts dits traditionnels (de faire, artisanaux, folkloriques, populaires, bruts, naïfs, etc.), entre modernité et tradition, entre local et global, se décline-t-elle dans la création contemporaine ? – de quelles manières les artistes travaillent-ils aujourd'hui à partir de contextes dit locaux ? – comment les artistes participent-ils à repenser les liens entre savoir du peuple et savoir savant, entre local et global, entre l’autochtone et l’étranger ? – comment les récits personnels sont-ils les véhicules de l’Histoire ? Est-on légitime à parler d’une histoire qui n’est pas la sienne ? D’où parle-t-on ? Comment parle-t-on ?

LE NUMÉRO 1 Dans une volonté à la fois de porter une multiplicité de voix et de points de vue et de donner à entendre en premier lieu la parole des artistes, le premier numéro de la revue rassemble : - un texte d’introduction générale à la revue composé sous forme de questions - réponses par les membres de son comité éditorial. - les contributions des artistes Valentin Caron, Vincent Victor Jouffe, Trinh Minh Ha, Seulgi Lee et du collectif Bureau des dépositions, respectivement associées à des entretiens ou textes de John Cornu, Jean-Marc Huitorel, Lotte Arndt, Katia Kameli et Émilie Renard - un texte de Baptiste Brun sur l’artiste brut Jacques Trovic.


LE COMITÉ ÉDITORIAL

sommaire 3—8 kan ha diskan - polylogue Lotte Arndt, John Cornu, Jean-Roch Bouiller, Baptiste Brun, Sophie Kaplan, Katia Kameli, Émilie Renard

9—17

cha va toudis miux à l'mason d'in aut' inventaire à la jacques trovic Baptiste Brun

18—26 Jean-Marc Huitorel et Vincent Victor Jouffe

27—41 katia kameli a écrit à seulgi lee

seulgi lee a écrit à katia kameli Katia Kameli et Seulgi Lee

42—47 fragments du cadre John Cornu et Valentin Carron

49—50 construire en habitant Lotte Arndt

51—99 espaces nus - vivre le rond Trinh T. Minh-ha

101—102 une position pour le bureau des dépositions Émilie Renard

103—115 bureau des dépositions. exercice de justice spéculative Mamadou Djouldé Baldé, Ben Bangoura, Saâ Raphaël Moudekeno, Pathé Diallo, Marie Moreau, Ousmane Kouyaté, Sarah Mekdjian, Mamy Kaba, Aliou Diallo, Aguibou Diallo, Diakité Laye

117—121 biographie des auteur.rice.s

Sophie Kaplan, directice de La Criée centre d'art contemporain et directrice de la publication Lotte Arndt, théoricienne culturelle, auteure et commissaire d'exposition Jean-Roch Bouiller, directeur du musée des beaux-arts de Rennes et ancien responsable de l'art contemporain au Mucem, Marseille Baptiste Brun historien de l'art et enseignant chercheur à l'université de Rennes 2 John Cornu, artiste et enseignant chercheur à l'université de Rennes 2 Katia Kameli, artiste Émilie Renard, commissaire d'exposition et historienne de l'art

123 colophon 1

Fragments du cadre

LE pROjET gRAphIqUE Le projet graphique de la revue est lié à l’interrogation des formes et des outils graphiques et visuels présents à la fois dans les habitudes des intervenant·e·s et au sein de l’imprimerie qui produit la revue. L’ensemble de la grille graphique et typographique est développé dans l’idée de retranscrire une dynamique et rythme des échanges et de l’oralité.

Vues de l’installation, Pavillon suisse, 55e Biennale de Venise, Italie, 2013 © Valentin Carron Photo : Stefan Altenburger Photography, Zurich Courtesy the artist and Galerie Eva Presenhuber, Zurich / New York

L’outil d’impression habituellement utilisé pour la répétition parfaite d’un document est ici utilisé pour produire des exemplaires uniques. Sur la couverture, un aplat en ton direct est altéré de manière aléatoire en intervenant sur le mouillage.

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— La Criée est labellisée centre d’art contemporain d’intérêt national. La Criée est un équipement culturel de la Ville de Rennes qui reçoit le soutien du ministère de la Culture - Drac Bretagne, de la région Bretagne et du département Ille-et-Vilaine.


Lili, la rozell et le marimba / revue n°1

lieu dit jean-marc huitorel et vincent victor jouffe

Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte

Marc Jouffe, La Ville es Bret, 1974.

des points de friction, on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça cogne. Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d’un endroit à l’autre, d’un espace à l’autre sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre encore moins de le réinventer (trop de gens bien intentionnés sont là aujourd’hui pour penser notre environnement…), mais de l’interroger, ou, plus simplement encore, de le lire ; car ce que nous appelons quotidienneté n’est pas évidence, Georges Perec,

, 1974.

Jean-Marc Huitorel : En venant, j’écoutais Cynthia Fleury à la radio, reprenant Novalis : « Je ne suis pas du côté de l’absolu mais du côté des choses. Et il n’y a pas d’antinomie entre les choses et l’universel. » Et moi je venais te voir pour parler des choses et pour essayer de dire un peu du lieu où elles sont, où tu te trouves ; du local donc, car le local c’est l’adjectif qui correspond au lieu. Mais aussi essayer de parler d’autre chose, évidemment, que de la couleur locale. Quand je suis arrivé, tout à l’heure, tu m’as montré des photos, pas des photos de toi, mais de ta famille, des deux branches, des Jouffe et des Robert, et des photos de mariage de tes grands-parents, parents, de tes 27 cousins, seulement du côté Jouffe, autant du côté Robert. Tu m’as aussi montré les 11 de la fratrie de ton père. Et, très vite, tu m’as dit : « Quand j’étais petit, je me suis senti comme en assignation : Vincent Victor c’est celui qui se souviendra. Celui qui aura la charge de la conservation des choses mais aussi du souvenir. Je suis celui qui garde. »

À l’entrée – ou à la sortie, cela dépend d’où l’on vient – du bourg de Saint-Méloir-des-Bois, une route vicinale vous mène à La Ville es Bret chez Vincent Victor Jouffe dont la maison, sise en retrait de la fourche qui divise le chemin, semble observer le visiteur qui s’approche. C’est un grand corps de logis dont la façade en granit se partage entre l’habitation et l’espace qui servait jadis aux usages de la ferme. Quant à l’arrière, il se prolonge par un vaste auvent à deux hauteurs de toiture ; introduction à l’intimité, mais conclusion du repli, ouvert à la lumière du nord, comme un atelier. Voilà le lieu où vit l’artiste et dont témoigne une part essentielle de son œuvre.

Images ci-contre et pages 20, 21 et 25 : Vincent Victor Jouffe, Les Auvents, 2012–2019

« lieu » pour que, d’emblée, on se trouve au cœur du vernaculaire ? L’œuvre n’est-elle pas, par essence, vernaculaire ? Mais l’œuvre, à rebours, ne se constitue-t-elle pas dans cette tension contradictoire, dialectique, entre dire le lieu et s’en arracher ?

Vincent Victor Jouffe : C’est une prise de conscience qui est venue après-coup, dans un mouvement d’analyse. Ce que je peux dire concrètement, c’est que les armoires étaient pleines. Et des armoires remplies d’objets mutiques ne sont que des armoires pleines d’objets quand elles ne sont pas accompagnées de parole. Et il faut bien des transmetteurs de parole. La personne qui en premier lieu assumait cette tâche était ma grand-mère, celle qui m’a élevé. Elle habitait dans la même maison que mes parents, dernière enfant d’une famille qui fut traversée par des deuils, des histoires, et des guerres. Parmi ses nombreux talents, elle était excellente couturière, pâtissière, mais aussi jardinière. Est-ce la reconstruction d’un souvenir ? Il semble vernaculaire des plantes. Dans le roman familial il ne faut pas être grand clerc pour savoir qu’on se trouve assigné à une place précise. Il y a des enfants qui reprennent l’activité professionnelle, par exemple, essentielle dans le monde agricole, et… problématique. Et puis il y en a

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Lili, la rozell et le marimba / revue n°1

Katia Kameli a écrit à Seulgi Lee Seulgi Lee a écrit à Katia Kameli

[ill.5]

[ill.7]

Le ven. 11 oct. 2019 à 16 :41, Katia Kameli <katia.kameli@gmail.com> a écrit :

[ill.8]

Seulgi, Pour répondre à ta question au sujet de la photo d’Oulja, d’une certaine manière, j’ai trouvé que ce four était inspirant pour commencer à cuisiner. J’aime beaucoup quand tu décris ton expérience à Ain Bouchrik, c’est très vivant. Je t’imagine dans le Rif essayant de grimper la montagne vers Aïcha. C’est aussi le prénom de ma tante chérie, elle doit avoir à peu près le même âge, elle est aussi toujours souriante et joviale, elle passe sa vie à s’occuper des autres. Quand j’étais petite elle m’apprenait à faire le matlouh, le pain à la semoule, que l’on pétrit longtemps et qu’on fait cuire dans un grand plat d’argile. Lier, créer, soigner, protéger, c’est clairement le rôle des femmes dans la culture maghrébine. Le pain, la terre que l’on pétrit pour ensuite les cuire… maintenant je vois cette image de four que je t’ai envoyée comme une matriochka. As-tu pu réaliser ce que tu voulais avec Aïcha ? En attendant de te lire, je t’envoie une image de céramiques kabyles que j’avais prise il y a quelque temps. Sur la jarre on peut observer les nombreux motifs de losange qui forment des triangles. C’est un motif standard, un idéogramme de la fécondité, il s’appelle maqrouth en arabe comme le gâteau de semoule et de miel avec une amande au centre. Tu en as certainement déjà goûté :) [ill.6]

[ill.5] Céramique berbère. Extrait du livre : Martial Remond, Au cœur du pays kabyle. La Kabylie touristique illustrée des années trente, [1933], Alger, Necib éditions, 2018. [ill.6] Un montage de céramiques kabyles par Katia Kameli, photo de Katia Kameli, 2019.

[ill.9] [ill.7] Max Ernst, Jeu de constructions anthropomorphes, 1935, fragments de sculpture en plâtre. [ill.8] À l’entrée de la maison des Lakhal à Aïn Bouchrik, le 31 octobre 2018. [ill.9] Oughoulmi, région de Foum Zguid, pré-Sahara marocain. Jarres à provisions, terre cuite, fond arrondi, couvercle découpé, 1re moitié du xxe siècle, H. 63 et 58 cm. Collection particulière B.-A., Zurich. « Les deux vases forment un couple. Les anses de “la femme” sont placées à l’horizontale, celles de “l’homme”, au contraire, à la verticale et prolongées vers le haut par deux oreillettes. De plus, la jarre masculine possède un bec. Le décor de ces deux exemplaires, placé sur anneaux circulaires, est identique ; il représente les deux sexes : trapèzes réticulés en alternance avec des espaces vides meublés ondulées au col et de traits parallèles sur le couvercle. » Extrait de l’ouvrage de Bruno Barbatti, Tapis

Le lun. 14 oct. 2019 à 10 :00, Seulgi Lee <seulgi2@gmail.com> a écrit :

Katia ! C’est un assemblage que tu as fait toi-même en plaçant une poterie sur une autre, un objet sens dessus dessous ? Celle qui est au-dessus, c’est un brasero ? Je vois une image de Max Ernst derrière ton assemblage, en voici une autre qui est restée longtemps sur le bureau de mon ordi...

, Courbevoie, ACR Édition, 2006, consulté chez Sara Ouhaddou, une artiste française d’origine marocaine installée depuis peu à Rabat. Par ailleurs, aux Beaux-Arts de Tétouan, les artistes enseignants comme Younes Rahmoun mènent des workshops pour que les étudiants se familiarisent avec les savoir-faire des artisans en même temps que les notions de l’art contemporain venues de l’Occident.

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Lili, la rozell et le marimba / revue n°1

fragments du cadre john cornu et valentin carron

Valentin Carron Archaïque Fade Cercle, 2011, bronze, laque noire, 6 x 10,5 x 8 cm © Valentin Carron Photo : Stefan Altenburger Photography, Zurich Courtesy the artist and Galerie Eva Presenhuber, Zurich / New York

Proposant une réinterprétation de formes vernaculaires et de symboles puisés notamment dans l’héritage culturel de son Valais natal, les œuvres – sculptures, peintures et installations – de Valentin Carron renvoient au caractère construit de l’identité. Jouant avec l’ambiguïté des matériaux et une iconographie du pouvoir et de l’autorité, elles questionnent l’authenticité même des choses. Rencontre avec l’artiste.

John Cornu : « Je n’attache pas une importance

les changements de styles « en s’aidant d’une psychologie inspirée à la fois du simple bon sens et d’une théorie sociale3 ». Sans ambages, cet historien déconstruit à sa guise Freud ou encore Heidegger : c’est assez décapant. Oui, la notion de style me paraît pertinente, et

stades de mon enfance, mais il est d’une certaine utilité pour moi de les rassembler ici en cet instant, parce qu’ils sont le cadre – ou des fragments du cadre – dans lequel tout le reste s’est logé. » Je cite Michel Leiris dans cet incroyable livre qu’est L’Âge d’homme1. « Prose impeccable » en résonance avec les plus belles pages de Georges Bataille, précise et lisible à la fois… Il est clairement question de racines et d’une forme de déterminisme « géolocalisable ». Comment vois-tu la chose dans ton processus de création ? L’idée d’origine culturelle plane sur l’ensemble de ton travail, non ?

au fait de reconsidérer une chose par le biais de son origine. Cela pourrait faire écho à cette question posée par Fabrice Stroun lorsqu’il t’interroge sur l’imagerie alpine, le vieux vin, les murs de pierres 4 … J’ai aussi eu l’occasion de voir certaines Bassins (2017) qui sont directement en prise avec ton environnement de tous les jours. J’aime l’idée selon laquelle notre contexte le plus proche soit une sorte de réservoir de formes à partir duquel l’artiste élabore des scénarios techniques, plastiques et poétiques. Le fait de ressasser des objets

Valentin Carron!: Je ne sais pas si cette chose est palpable, John. J’ai de vagues souvenirs qui se sont fixés dans mon esprit durant mon enfance et mon adolescence dans la commune de Fully située dans le district de Martigny. J’y vis encore et je n’entrevois pas un départ soudain pour finir mes jours à Punta Cana. Je tiens à préciser que ce territoire restreint se trouve au fond d’une vallée glaciaire (en U) et que l’on regarde les montagnes depuis le bas, comme de grosses masses informelles et immobiles. Je me souviens des accents des années 1980, de la génération de mon père qui a tenté de s’extraire des vignobles pour se lancer dans le bâtiment, de l’Opel Senator du président de communes, des odeurs d’essence!; mais aussi des bals populaires que chaque village alentour se proposait d’organiser en général au bénéfice du club de foot et qui se finissaient toujours assez mal, d’une tristesse sourde. J’ai des impressions plutôt sensorielles!: le crépi des murs pour le toucher, les odeurs de fritures en revenant de l’école juste avant midi, les engueulades d’un couple sur du Iron Maiden, et pour le visuel je me souviens remonter un canal-égout en regardant les truites s’accrocher au courant s’aidant parfois des algues, parfois du papier-cul. Mais tout ça n’existe plus, cette destination n’existe plus et ça ne me manque pas. Il me reste des flashs, et peut-être que j’essaie maintenant d’utiliser ces situations, ces vagues sensations et de les insuffler dans mes œuvres. J’aime à penser que cela peut s’appeler du style.

à mon sens d’un atout créatif. Pour dire les choses simplement, l’acuité

pour produire des œuvres ? V.C.!: J’ai envie de te répondre maintenant sur les questions d’authenticité, une notion que j’ai toujours voulu dénoncer parce qu’il me semblait que se revendiquer de celle-ci prouvait par cette revendication elle-même qu’elle n’en possédait pas ou plus. Je n’ai pas appris ça avec Meyer Schapiro ou autres, mais avec le slogan de la pub des frites McCain!: «!C’est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins.!» Il n’y a rien de plus triste pour moi quand des régions entières d’Europe rejouent les folklores et les rôles que l’on attend d’elles, quand les habitants de ces régions se sentent satisfaits et jouissent des rôles qu’on leur a assignés. Bien sûr, je vois et je comprends que ces régions tentent de se maintenir en équilibre entre une authenticité «!traditionnelle!» régionale et une économie touristique de laquelle peuvent découler d’autres économies. L’art malheureusement y a souvent joué un rôle. Ce qui m’intéresse c’est justement la perte de cet équilibre, le glissement, et surtout pas la chute qui serait trop spectaculaire à mon goût. Tiens, je remarque à l’instant que l’on peut appliquer la phrase du dessus à l’art et à son marché. Oui les disputes de couple ou certaines figures de skate peuvent être des déclencheurs si elles

J.C. : Le style… Vaste programme ! Cela me renvoie à cet ouvrage conçu par Meyer Schapiro, Style, Artiste et Société2. Cet opus entreprend l’étude des styles sur un mode historique. Il est question d’expliquer

1. Michel Leiris, L’Âge d’homme, Paris, Gallimard, collection « Folio », 2002, p. 39. 2. Cf. Meyer Schapiro, Style, Artiste et Société, Paris, Gallimard, 1990. 3. Idem., p. 36.

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4. Fabrice Stroun, « Entretien avec Valentin Carron », in Valentin Carron, Zurich, JRP/Ringier, 2006, p. 25

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La Houle Éditions — Art & Littérature

Deux imprimés d’artistes au format poster accompagnés d’une série d’images et références et d’un texte bilingue du commissaire.

sur l’inéluctable destructivité à l’œuvre dans la nature comme dans l’histoire humaine. Mais cela sans pathos. Il y a au contraire un aspect ludique à leur production. Ils sont, chacun à leur manière, des archéologues du présent. L’équivoque est présente dans la plupart des photographies de Daniel Locus. Dans les installations de Nicolás Lamas, règnent le collaps, la précarité, le dysfonctionnement. Chez inédites. Daniel Locus nous suggère un envers du décor ; Nicolás Lamas nous y plonge. Tous deux élaborent une forme de poésie. de ces deux œuvres ? Celui de la contingence ou de la nécessité ? Peut-être celui, paradoxal, d’une mélancolie joyeuse et créatrice. » NICoLás LaMas (°1980, PE/BE) fait partie des jeunes artistes installés à Bruxelles et émer-

SCREENING (TACHES AVEUGLES) DANIEL LOCUS & NICOLÁS LAMAS Catalogue d’exposition (29.01–08.03.2020) Édition d’artistes / photographie Édition La Houle, Bruxelles et Centre culturel de Namur Texte (FR/EN) de Yves Depelsenaire, commissaire Traduction JF Caro, graphisme Marie Lécrivain, 16 × 24 cm / 2 posters 96 × 64 cm pliés dans un étui Impression offset CMJN, Snel, Liège ISBN 978-2-930733-10-4 / CLIL : 4055 Catalogue 500 ex. / 15 € Sortie : septembre 2020 (Fr/Ch) / février 2020 (Be)

de tous bois – installations, peintures, photos, détournements d’objets – il déploie une inventivité surprenante qui déjoue notre appréhension familière de l’espace et du temps. Il est représenté par la galerie Meessen De Clercq. DaNIEL LoCus (°1951, BE) occupe sur la scène artistique belge une place singulière et décalée. Photographe, vidéaste, performer, il jette sur notre monde un regard oblique, où se croisent des préoccupations esthétiques et politiques. Il a participé en 2019 à la Triennale Intersection.

DIFFUSION BE : AdyBooks (MDS Benelux) FR : Paon/Serendip (Serendip) CH : Paon/Serendip (Servidis)

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www.la-houle.com/locus-lamas

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Fragmented information about the past often lead to erroneous conceptions. Thus, it is now known that classical antiquity was different from we customarily think of it: whereby statuary white was color, uniqueness was multiple, and authorship shared. As a ghost, the classical art still inhabits our imagination and is part of many of our references and tendencies today, reformulating their value and original basis.

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Everything could actually collapse: from trees to stars, from stars to laws, from physical laws to logical laws, and this is not by virtue of some superior law whereby everything is destined to perish, but by virtue of the absence of any superior law capable of preserving anything, no matter what, from perishing.

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DOUBLE SCREENING* Screen signifie écran, mais Screening évoque tout autant l’action de masquer ou de projeter que de présenter, de dépister, de sélectionner, d’examiner, de contrôler, de filtrer, de passer au crible. [ Nicolás Lamas, Folded spaces, 2013] À tous les sens sollicités par ce terme, il conviendrait d’ajouter une torsion : celle que Nicolás Lamas opère sur l’objet écran lui-même. Ou encore celle que Daniel Locus suggère dans le drapé surgi de l’image d’un mur. [ Daniel Locus, Drapé, vidéo, 2018/19] Screening (de la tache aveugle), soit de ce point de perte de la vision, qui se repère à l’expérience en fermant tour à tour un œil, jusqu’au moment où disparaît de notre champ visuel un objet situé tantôt sur notre gauche, tantôt sur notre droite. [ Nicolás Lamas, source : Internet] Le photographe ou le caméraman est monophtalmique (par définition). Edgar Degas l’était aussi. Daniel Locus a commencé à photographier des bouquets de fleurs à partir de La Femme aux chrysanthèmes. Un tableau où l’agonie des fleurs gagne le vase qui les contient, la table, le papier peint à l’arrière-plan, la coiffe de la femme et le bras de celle-ci. [ Edgar Degas, Skira, 1954] Le still life et le readymade se rejoignent ici. « Depuis Duchamp », disait Gerhard Richter, « on ne fabrique plus que des readymades, même si nous les peignons de notre main ». À preuve : la carcasse de moteur posée par Nicolás Lamas sur un tapis de prière ou ses vases de porcelaine chinoise en équilibre insolite. La torsion est ici odd looking, surprenante. [ Nicolás Lamas, Industrial Precariousness, 2019] 1

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3e de la série One + One + Objet de dialogue éditorial, catalogue revisité à chaque expo en duo aux Abattoirs de Bomel !

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[6 Nicolás Lamas, Motionless Body, 2017]

C’est que le readymade lui-même n’est pas réductible à sa pure réalité objectale, indifférente, dès lors que vous vous intéressez à son ombre par exemple. Aussitôt renaît l’énigme de l’envers du décor, le mystère de l’absence, et l’étrange émotion que provoquent les empreintes de mains négatives sur les parois des grottes rupestres. On songe à l’origine de la peinture selon Pline l’Ancien : celle du tracé par la fille du potier Ditubades de l’ombre de son amant. Ou aux Delocazione de Parmiggiani. [ Grotte Chauvet] [ Nicolás Lamas, Behind the Scenes, 2017] [ Marcel Duchamp 7

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parle des Ready-made à Philippe Collin, L’Échoppe, 1998] [10 Claudio Parmiggiani, Delocazione]

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Derrière le Lion de Waterloo, il y a l’ombre des pyramides. « Du haut de celles-ci, trente siècles d’histoire vous contemplent », avait dit Napoléon à ses soldats. L’histoire pour eux s’est arrêtée là. Ils ne se réveilleront pas de ce cauchemar, qui a raison des civilisations comme des hommes. [ Daniel Locus, Waterloo – pyramide, 2007] 11

Où cela est-il plus sensible qu’au Pérou, le pays de Nicolás Lamas ? Du collapse, ou de la destruction comme élément d’une histoire naturelle, comme disait W. G. Sebald. Au fil des saisons et des jours, au fil de l’eau, les noms de Tchernobyl, Three Mile Island ou Fukushima en sont le mémorial. Landscape isn’t escape, dixit Locus. [ Géoglyphes de Nazca] [ Salvatore Settis, Supremely Original. Classical Art as Serial, 12

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Iterative, Portable, Progetto Prada Arte, 2015] [14 Quentin Meilllassoux, After Finitude: An Essay on the Necessity of Contingency, Continuum, 2015] [15 Daniel Locus, Landscape, 2006]

Plus banalement, le sort mortel des civilisations se touche du doigt chaque jour : c’est ce que, à l’âge de la science, nous appelons le progrès. L’obsolescence programmée des machines en est la manifestation peut-être la plus parfaite. Quel socle plus adéquat aux moulages de statues grecques antiques que de lourds photocopieurs Xerox hors d’usage ? Des reproductions sur des machines à reproduire qui ne fonctionnent plus. Des images de vestiges sur d’autres vestiges. Et des composants électroniques d’ordinateurs ou de téléphones portables bientôt plus indéchiffrables que des tablettes mésopotamiennes. [ Nicolás Lamas, La Société du spectacle, 2012] 16

[17 Nicolás Lamas, Archaeology of Data, 2019] [18 Photographie de Nicolás Lamas]

Se dessine ainsi la place majeure des artistes des temps présents : celle de nouveaux kabbalistes qui nous donnent à voir ce qui sous nos yeux ne cesse pas de s’effacer. [ Jean Epstein, Lyrosophie, La Sirène, 1922] [ Daniel Locus, Essai de transcription d’une 19

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musique concrète à l’aveugle, carnet, 2011] [21 Nicolás Lamas, Reference Lines, 2013]

DOUBLE SCREENING* The term “screening” has many different meanings: it alternately refers to the acts of concealing, broadcasting, as well as presenting, examining, selecting, controlling, filtering, or sifting through. [1] It may also refer to a sense of torsion: the one Nicolás Lamas performs on the screen. Or the one suggested by Daniel Locus in the folds that emerge from the image of a wall. [2] The blind spot, or tache aveugle, is the area in the visual field that delimitates the limit of vision. Its location may be experientially identified by closing one eye after the other repeatedly, until an object, alternately located on the left and the right, disappears from our field of view. [3] The photographer or the camera operator is oneeyed (by definition). So was Edgar Degas. Daniel Locus started photographing flower bouquets after

Woman with Chrysanthemums — a painting in which the agony of the flowers bleeds over the vase that contains them, the table, the wallpaper in the background, and the woman’s hat and arm. [4] A meeting between still life and the readymade. “Everything made since Duchamp has been readymade, even if hand-painted,” declared Gerhard Richter. This is evidenced by Nicolás Lamas’ motor placed on a prayer mat, or his curiously balanced Chinese porcelain vases. This sense of torsion is odd looking, surprising. [5] [6] The readymade itself cannot be reduced to its pure, objectal, indifferent reality — as soon as, for instance, one starts paying attention to the shadow it casts. The behind-the-scenes enigma, the mystery of absence, and the strange emotion elicited by negative fingerprints on the surface of painted caves are instantly revived. One may think about the origin of painting according to Pliny the Elder: the outline, drawn by Butades’ daughter, of her lover’s face; or Parmiggiani’s Decolazione. [7] [8] [9] [10] The Lion’s Mound at Waterloo casts the shadow of the pyramids. “Thirty centuries look down upon you”, Napoleon said to his soldiers. This was where history ended for them. They will not wake up from this nightmare defeating civilizations and humans alike. [11] Is there a place where this is more deeply felt than Peru, Nicolás Lamas’ home country? Collapse or destruction as natural history, as W. G. Sebald would have it. Season after season, day after day, over the course of water, the names of Chernobyl, Three Mile Island or Fukushima stand as memorials for this fact. Landscape isn’t escape, according to Locus. [12] [13] [14] [15] Prosaically speaking, the mortal fate of civilization becomes tangible day after day. This is what we call progress in the scientific age. The planned obsolescence of machines may be its most perfect manifestation. Is there a more appropriate pedestal for the moldings of Ancient Greek statues than an out-of-order Xerox photocopier? Reproductions sitting on broken copy machines. Images of remnants on top of other remnants. And electronic components from computers or cell phones, bound to become more indecipherable than Mesopotamian tablets. [16] [17] [18] Such is, therefore, the main role of present-time artists: that of modern-day kabbalists providing us with what, before our eyes, keeps on erasing itself. [19] [20] [21] * Tribute to / En hommage au morceau « Double screening », Émile Parisien Quartet (Act Music, 2017).

Nicolás Lamas et Daniel Locus, Screening (taches aveugles), cycle One + One +, exposition organisée par le Centre culturel de Namur aux Abattoirs de Bomel du 30 janvier au 8 mars 2020 sous le commissariat d’Yves Depelsenaire ; coédition La Houle / CCN, ISBN 978-2-930733-10-4, D/2020/13.131/19 ; images de Nicolás Lamas (Vessel, 2018, photographie) et de Daniel Locus (Le Bruit du doute, photographie, texte, 2019) ; avec un texte d’Yves Depelsenaire traduit par Jean-François Caro ; suivi éditorial et conception graphique par Marie Lécrivain (avec la typographie Rosart, Camelot Typefaces) ; imprimé sur les presses de SNEL à Liège en janvier 2020. Remerciements à la galerie Meessen De Clercq.

Collection

One + One +



TALWEG NO 6

transrevue pensées, art contemporain

Contributeurs Caroline Corbasson Valeria Carrieri Vincent Chevillon Fabien Clouette Gaëlle Cressent Louise Drulhe Lise Dua Mathilde Gintz Nina Ferrer-Gleize Claire Hannicq Claude Horstmann

Alain L’Hostis Stéphane Le Mercier Marjorie Leberre Antoine Lejolivet Tiphaine Monange Audrey Ohlmann Andrée Ospina Jade Tang Élise Tourte Matthieu Saladin

Format : 200 × 324 mm 184 pages Impression quadrichromie + 1 ton direct Reliure suisse 500 exemplaires 20 € ISBN 979-10-93041-07-0 Avec le soutien financier de la DRAC Grand-Est et la ville de Strasbourg.

La distance

septembre 2020

Talweg 06 rassemble 21 artistes et auteur·ices autour de la notion de « distance ». Par le biais de l’écriture poétique ou fictionnelle, de la photographie, du dessin, de la sculpture, de l’enquête, du protocole, du récit d’expérience, de la cartographie, chacun·e d’entre eux s’approprie cette notion et développe une proposition singulière. Ensemble, ils évoquent une distance polysémique et plurielle. Il est ainsi question de la dimension sociale de la distance, dans sa relation aux contraintes de la mobilité et du travail ; mais aussi de la représentation des distances, des façons de les mesurer, des perceptions sensorielles et émotionnelles qu’on peut en avoir. Les notions de flux, de partage d’informations et de savoirs sont également évoqués, ainsi que notre rapport aux voyages, à la marche, notre inscription sur un territoire. La distance nous conduit également à penser les relations humaines, nos comportements vis-à-vis les uns des autres – les questions de transmissions, les histoires familiales, se manifestent dans ce numéro. La distance désigne un espace intermédiaire entre deux points ; de fait, il est question du vertige des écarts entre l’infiniment près et l’infiniment loin, du territoire de notre chambre largement connu aux planètes les plus éloignées, d’une photo de famille cornée aux ossements d’une baleine ayant traversé les océans, de l’insularité des marins jusqu’au bras qu’on tend, tout en haut d’une montagne, pour mesurer les distances à l’échelle de son corps.

Talweg 06 emprunte ses dimensions aux normes américaines des courriers administratifs, et notamment au format dit « foolscap ». Cette allusion au courrier vise à placer l’objet éditorial dans le champ de la lettre, écriture de la distance par excellence. La reliure contribue à renforcer ce sentiment, évoquant le bloc de correspondance. Talweg 06 fait entrer en conversation l’ensemble des propositions, par un système graphique fonctionnant sur un système d’échos et de renvois, rendant concrète l’appréhension de la notion de distance par le lecteur.


de novices ou de professionnels. Au sein de Talweg, des pratiques établies et d’autres plus récentes, voire encore en formation, peuvent se rencontrer. Talweg s’inscrit dans une dynamique de recherche collective où chacun apporte sa pierre à l’édifice qui se construit.

À propos de Talweg Talweg est une transrevue annuelle et collective, publiée par Pétrole Éditions depuis 2014. Qualifiée de transrevue, afin d’insister sur sa dimension transversale et protéiforme, Talweg est menée à la façon d’un laboratoire de recherche. Chaque année, l’équipe éditoriale détermine une thématique, et rassemble des artistes et des auteur·ices autour de celle-ci. Les thématiques abordées à ce jour ont été : le pli, la périphérie, le mouvement, le sol et l’extrait. La création artistique contemporaine devient un point d’ancrage autour duquel les points de vue peuvent émerger, pour permettre un dialogue avec d’autres domaines (littérature, anthropologie, géographie, archéologie, topographie, sociologie, histoire...). L’objet éditorial devient le lieu de l’échange, de la confrontation et de la relation entre différentes voix, différents langages et façons de voir le monde. Il s’agit de tisser un motif composé d’artistes, de chercheurs,

Diffusion librairies : Paon diffusion 44 rue Auguste Poullain 93200 Saint-Denis

Distribution : Sérendip 10 rue Tesson 75010 Paris

Talweg ne possède aucune contrainte technique ni formelle pérenne. Chaque livraison adopte un format, un papier, un type d’impression, une reliure singuliers, tous pensés en relation avec la notion abordée. Chaque numéro forme ainsi un système architectural propre, de manière à faire dialoguer le fond et la forme. Cet aspect contribue à placer au rang de contributeurs tous les acteurs impliqués dans le projet éditorial (graphiste, imprimeur, relieur, éditrices). Pétrole Éditions Inscrite dans le champ de la création contemporaine, Pétrole Éditions conçoit, produit, édite, expose et diffuse des multiples et publications d’artistes, dont la forme et le contenu sont liés, et dans le cas de Talweg, sous une forme participative. L’équipe éditoriale se compose des artistes chercheuses Nina Ferrer-Gleize (Lyon), Audrey Ohlmann (Strasbourg) et Andrée Ospina (Paris).

Contact : Audrey Ohlmann audreyohlmann@petrole-editions.com 06 41 02 06 95




publication :

Europan 15 : Villes Productives 2 Caractéristiques

Sortie : septembre 2020 320 pages - 22,5 x 31,5 cm Papier intérieur Nautilus super white 100g. Couverture + sur-couverture kra" 300g. Tirage : 650 ex., 200 ex. destinés à la vente Prix de vente : 25 € ISBN : 978-2-9572443-0-0

Maquette

La conception de Dépli Design Studio joue avec des couches superposées : une couverture qui dépasse de la sur-couverture, des étique$es adhésives qui personnalisent les exemplaires selon 9 séries.

Contenu

Ce catalogue des résultats de la 15ème session du concours Europan présente les projets sélectionnés par un jury international sur les neuf sites français proposés en mars 2019 aux candidats : Auby, Champigny-surMarne, Floirac, Marseille, Pays-de-Dreux, Port-Jérôme-sur-Seine, Rochefort, Romainville, Saint-Omer. Tels neuf concours simultanés sur un thème commun, les propositions réfléchissaient à nouveau à la question de la productivité des villes avec ce$e fois l’accent mis sur les enjeux des ressources, des mobilités et de l’équité, trois défis propres aux villes européennes contemporaines. Le catalogue dévoile l’anonymat des équipes lauréates, les agences émergentes de la scène de l’architecture, du paysage et de l’urbanisme, avec leur contact, leur composition et leur philosophie. Un aperçu des projets présélectionnés complète ce panorama des réponses proposées. Le catalogue se termine sur les projets des équipes françaises ou mixtes sélectionnées sur d’autres sites en Europe, montrant ainsi une vitalité culturelle internationale. C’est une exploration transversale et approfondie (59 projets sont présentés au total) de la création contemporaine et des pistes d’innovations explorées par une génération de jeunes concepteurs sur un thème d’actualité.

Public visé

Les concepteurs des disciplines de l’espace (architectes, paysagistes, urbanistes, programmistes, ingénieurs, écologues…), professionnels, chercheurs et étudiants mais aussi les maîtres d’ouvrages, les promoteurs, les collectivités territoriales et leur services… bref pour tous ceux qui s’intéressent à la création et l’innovation architecturale et urbaine voulant enrichir leur propre pratique ou contacter des équipes talentueuses.

Les auteurs

Le catalogue est un ouvrage collectif coordonné par Europan France. Les projets sont présentés par les lauréats et accompagnés des avis du jury. Préface d’Alain Maugard, ingénieur des ponts, président d’Europan France. Et textes de : Marie-Hélène Badia, (architecte, présidente du jury, fondatrice et associée de l’Atelier Badia Berger, enseignante à l’ENSA Paris Val de Seine et Architecte Conseil de l’État), Freddy Kaczmarek (maire d’Auby, 2001-20), Alessandro delli Ponti, (architecte et urbaniste, membre du jury allemand, ancien lauréat d’Europan, fondateur et associé de l’agence KH Studio).

contacts

éditeur : Europan France, Louis Vitalis - l.vitalis@europanfrance.org - 07 86 08 27 82 diffuseur : Paon, Antoine Leprêtre - paon.diffusion@gmail.com - 06 71 31 20 40 distributeur : Serendip livres - contact@serendip-livres.fr


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Description et objectifs du Enjeu de la site ville productive

Stratégie de la ville

Le site d’étude, dont la ville maîtrise le foncier, est localisé A CHEVAL sur la Haute-Deûle. Au sud du canal, la ville d’Auby présente des caractères plus urbains (fronts bâtis continus, espaces publics) qui se sont consolidés au fil du temps. Au Nord, la ville déploie de nombreux espaces verts et chemins de promenades, mais aussi des entreprises et friches. Les deux côtés de la ville sont reliés par un point routier à l’est et par une passerelle en construction à l’ouest, pour les modes doux.

Auby a engagé un processus de transformation urbaine sur le long terme, commencé dès les années 1980 avec la reconquête des friches industrielles, puis le renouvellement du centre-ville avec la construction ou la rénovation d’équipements publics. Aujourd’hui, la ville souhaite élaborer une stratégie pour attirer de nouveaux habitants (et ainsi palier aux difficultés de la périurbanisation métropolitaine lilloise). Cette densification d’une population solvable permettrait d’apporter une dynamique commerciale. Auby envisage également de mettre en œuvre une démarche urbanistique innovante et ouverte à l’expérimentation dans le domaine architectural : construction de logements et d’espaces publics de qualité (élaboration d’une charte en 2009), et valorisation du patrimoine local, tout en associant la population aux travers d’ateliers participatifs. L’équité socio-spatiale est recherchée via la solidarité et la construction de politiques publiques visant notamment la dignité du logement, afin de restituer un sentiment de fierté aux habitants. Une réflexion sur la mobilité multi-modale est en cours afin d’inciter le transport ferroviaire et les modes doux.

Aujourd’hui les conditions ont changé et la population s’est appauvrie. Auby répond bien à l’enjeu de la ville productive puisque la commune doit être capable de générer ses propres sources de développement. En s’appuyant sur les besoins et les pratiques de la population, il s’agit de l’aider à développer une économie circulaire qui dépasse le clivage emploi-chômage et travail-salariat. La ville envisage de reconstruire durablement les synergies entre environnement et modes d’habiter, de produire et de se déplacer.

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High-school

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Rue Calmette

EDCBA

Rue L.Blum

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Rue calmette

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R Rue J. Guesde

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Rue Léon Blum

Foyer Beauséjour

Les Asturies

F Project site

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Rue du Général de Gaulle

L’objectif principal est ainsi de mettre le canal au cœur de la ville afin qu’il ne soit plus vécu comme une coupure urbaine, un obstacle entre le nord de la commune et le centre-ville. Une meilleure connexion de la ville et avec la gare ferroviaire de Leforest est donc envisagée. Le développement urbain au nord du canal vise également à valoriser le potentiel paysager du canal et de conforter ses usages récréatifs existants (course, vélo, pêche etc…).

Autrefois rurale, Auby est une petite ville industrielle du Bassin Minier du Nord Pasde-Calais qui accueille notamment le plus grand site de production de zinc en France (Nyrstar) mais qui dispose également d’autres ressources productives, du fait de son passé lié à l’activité minière.

Business park

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Entrance plaza Short-term rental and work residency C Transformation of Léon D Blum into a one side / shared shared surface street E Health Plaza F Healthcare residential G Canal walk H Town-hall plaza I Park A B

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Footbridge Sport centre Masterplan Age-integrated living M School N Cultural centre, store, O kindergarden, day-care P Community centre Q Canal walk R Rue Calmette (one side) S Rue J. Guesde (one side) J K L

Attractors (swimming pool, commercial, public) Collective housing & Age-integrated living (rental) Shared housing (rental and privately owned) Row housing (owned) Church Town-Hall Education / Health Warehouse with civic program Warehouse Industry / business


TERRIL 140.1 . Vivre produire demain

David Palussiere, Camille Tréchot-Jasnault, architectes avec Simon Cadoret, ingénieur en agronomie du paysage, Arnaud Busson, ingénieur en bâtiment et Raphael Bouche, agronome

Présélectionné

L’îlot coopératif

Avis de la commission d’expertise Le projet propose un travail de couture urbaine par une série d’interventions sur huit points névralgiques du site – des points de frottements territoriaux. Ces interventions – les pièces de vi(ll)e – émergent d’une analyse du fonctionnement du site et de ses champs

De la ville à la campagne

Meriem Chabani, architecte urbaniste, Etienne Chobaux, architecte, John Edom, Anthropologue architecte, Maya Nemeta, architecte urbaniste avec Fanny Primard, étudiante en architecture

Présélectionné

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Avis de la commission d’expertise des possibles, issus du croisement des influences et des résonances en rapport avec son contexte urbain. Chaque pièce de ville est présentée en détail selon son aire d’influence, sa participation à la ville productive, les acteurs à associer, les dispositifs urbains

et architecturaux de sa mise en scène, la programmation et les usagers. Elles s’organisent spatialement autour des axes viaires existants et actés, complétés par une trame piétonne reliant l’ensemble du projet.

Le projet propose un processus stratégique co-construit pour la transformation du quartier, en trois actes : la préparation – construction d’une vision rêvée et partagée par les parties prenantes –, la cultivation – préfiguration des idées partagées dans la vision en des prototypes/projets transi-

tionnels –, et la récolte – transformation des prototypes en des interventions durables. Ce processus est illustré par un scénario des possibles développé en trois temps, dont les interventions se précisent sur cinq sites emblématiques (MIN, Saint-Serge actif, boulevard Gaston-Ramon, Fours à

chaux, le Doyenné), à partir du croisement de six ambitions thématiques (Connecter, Activer, Construire la communauté, Emploi, Placemaking et Mixité). Une agence indépendante de développement est proposée comme organisme responsable de la conduite du projet.

David Palussiere, Camille Tréchot-Jasnault, architectes 1 4 9 -

Le point de départ : une zone commerciale en bonne santé, mais d’un autre âge. Nous pensons que la zone Saint-Serge nord vit une existence similaire à l’agriculture intensive : de grandes étendues dédiées à une production mono-orientée, dont la fertilité, et donc la productivité, s’épuisent avec le temps. L’ère du temps est sévère avec les supermarchés, les grands espaces de chalandise, les bretelles d’autoroute et les hangars de périphérie. Des lieux pratiques qui ne font plus du tout rêver. Ce qui nous intéresse, ce sont les solutions qui donnent matière à espérer plus qu’à déplorer. C’est l’attitude qu’a aujourd’hui le mouvement des villes en transition. La permaculture et l’agro-foresterie font partie de ces approches positivistes en matière environnementale. Quelques-uns de leurs thèmes nous paraissent fertiles : Une approche par écosystèmes : des espèces végétales variées se rendent des services mutuels, et la productivité peut être boostée en associant des biotopes. Par exemple, certains bâtiments pourraient être divisés, et accueillir des commerces artisanaux, des petits ateliers, des petites cellules de bureau, de la moyenne distribution. Juxtaposer des domaines de production et des tailles d’activités variés, qui puissent se stimuler. Que le concessionnaire automobile voisine avec un réparateur de vélo, que la piste cyclable puisse rivaliser avec l’autoroute, que fast-food et

gastronomie puissent exister dans le même périmètre. – Une approche paresseuse : comment minimiser l’entretien, les efforts sans renier l’efficacité productive, et faire davantage avec ce que l’on a déjà. Ce pourrait être ensauvager les grands espaces de gazon qu’il faut entretenir sans fin, utiliser les parkings pour faire des événements sportifs, festifs ou commerciaux, utiliser les toitures pour qu’elles soient productrices d’énergie, qu’elles captent du carbone par la végétalisation, valoriser chaque mètre carré délaissé. – Une approche libertaire, volontaire, empirique : c’est par l’essai et l’expérience que peuvent se construire et se vérifier des intuitions, voire émerger de l’inattendu. Par exemple, une concertation autour d’un jeu de plateau pour discuter, avec des cartes chance, des cartes actions. Des espaces laissés à la culture potagère ou paysagère individuelle, des droits d’occupation temporaires accordés à des tiers, la création de liaisons piétonnes et cyclistes pour concurrencer la voiture… Créer des chemins de traverse. Notre projet se veut ouvert, largement indéterminé pour l’heure dans son dessin définitif, mais cherche à faire rêver, et ouvrir des pistes. Angers se veut une ville pionnière en matière de végétal, le corpus théorique et poétique de l’innovation agricole est là pour nous inspirer.

Nous sommes une jeune agence d’architecture, constituée de deux associés architectes qui vivent et travaillent dans deux territoires différents : l’un à Nantes, l’autre à Lausanne, en essayant de puiser règles et inspiration de part et d’autre. Nous nous intéressons aux constructions, comme au cadre général de vie. Pour l’heure, c’est principalement l’architecture domestique qui nous occupe : maisons, commerces, ateliers. Nous aimons les bâtiments sans à priori sur leur âge, leur style, leur fonction ou leur localisation, pourvu qu’ils aient du caractère et produisent des ambiances de qualité. Il en va de même des projets : toute activité humaine mérite une belle, solide, et utile construction. Un abri qui ait du sens.Nous avons fait nos études ensemble, et avons réalisé la plupart de nos projets en commun,

parfois dans la contradiction, mais toujours en trouvant une synthèse. Nous n’avons pas de culture théorique de l’aménagement ou de l’urbanisme, et faisons davantage confiance à nos expériences de visiteurs, parfois touristes, parfois acteurs pour imaginer l’aménagement du territoire. Nos outils sont très classiques : le dessin à la main, les visualisations informatiques, les références à l’actualité, à l’histoire, au cinéma, à la culture populaire. Chaque nouveau projet est pour nous une exploration pour laquelle nous n’avons pas de réponse toute faite, une histoire dont nous ne connaissons pas le dénouement.

Avis du jury Réponse originale au regard du thème, par sa référence à la permaculture et par le processus de réappropriation positive qu’il sous-tend. Il s’agit d’une stratégie explicite de diversification économique, spatiale et programmatique qui s’appuie sur la réintroduction du vivant et la production du végétal. Si l’image finale interroge sur le processus à engager, le projet porte une vision ambitieuse et adaptée au site.

Légendes 1 2

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Contact p. 324

Une vision pour une ville productive. Une maquette plateau de jeu pour concerter le développement de la zone. Des cartes actions distribuées à chacun pour agir : diviser, louer, modifier. Permaculture urbaine : densifier et diversifier Écosystème urbain : variété et densité de constructions, d’activités. Une zone commerciale douce.

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densité

NOUVEAUTÉ SEPTEMBRE 2020

Collection DISCOGONIE

Nico : The End... de Pierre Lemarchand

editionsdensite.fr

discogonie

« Les compositions de Nico semblent des ritournelles, de ces airs éternels qui nous hantent,

disco

gonie

leurs nuances brouillent les lignes entre rêves et souvenirs. « J’ai le sentiment que ma musique sonne préhistorique », avance Nico : en effet, n’entend-on pas, en celle-ci, la pulsation matricielle des vagues, la lente danse de la lune, le chant auroral des oiseaux, le soupir des glaciers qui se fendent, le labeur souterrain de l’écorce de la terre, l’essor tranquille des Warhol

Velvet

Underground allemande, un hommage réitéré à son ami Jim Morrisson des Doors. C’est à John Cale, multi-instrumentiste et virtuose, possesseur d’une solide formation clasNico et c’est avec celles-ci que le gallois éprouve véritablement le travail d’arrangement. L’auteur : Pierre Lemarchand produit l’émission de radio Eldorado et écrit désormais dans la revue mensuelle Magic. Ouvrages parus : - Alain Bashung, Fantaisie militaire, Densité, 2018 - Caractères, Équilibre fragile, 2017 - Karen Dalton, Une voix idéale, Littérature mineure, 2017 - Karen Dalton, Le Souvenir des montagnes, Camion blanc, 2016

Nico The End 10,50 € ISBN 9782919296194 10 x 18 cm, 120 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 À SUIVRE : The Smiths The Queen Is Dead, Dominique A La Fossette, Serge Gainsbourg Histoire...


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NOUVEAUTÉ SEPTEMBRE 2020

Collection DISCOGONIE

The Stranglers : Black and White d’Anthony Boile

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Tranchant, musculeux, physique sans oublier d’être cérébral, Black and White est probablement d i s c o Certesgl’humour o n i e n’a pas soudain déserté l’œuvre la plus dure des Stranglers. La plus pessimiste. le camp du quatuor, mais il y est plus grinçant que jamais. Regorgeant d’images militaires, transpirant par tous ses sillons la paranoïa, l’angoisse de la guerre froide qui s’embraserait pour de bon, la peur des dérives technologiques et du cataclysme nucléaire, cet album aurait tout aussi bien pu s’appeler The Apocalypse According to The Stranglers. Pas de rédemption à l’horizon de ses quarante minutes, mais une salve de chansons inflammables et mal lunées que le groupe lance au visage d’une Europe en crise, spécialement d’une Angleterre déclinante, convulsive, saisie par la nausée. Black and White, peut-être le premier vrai disque post-punk selon certains, vous fera sans doute éprouver l’étrange volupté d’être saisi à la gorge par un disque à la poigne de fer et pas si bicolore que ça. L’album de Nice’n’Sleazy, Toiler on the Sea, Death and Night and Blood, Walk on by, etc. L’auteur : Anthony Boile est la plume du site Internet de Rodolphe Burger. Il vit et travaille en Seine-Saint-Denis. C’est son premier livre

The Stranglers Black and White 11,50 € ISBN 9782919296200 10 x 18 cm, 144 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 À SUIVRE : The Smiths The Queen Is Dead, Dominique A La Fossette, Serge Gainsbourg Histoire...


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RÉÉDITION SEPTEMBRE 2020

Collection DISCOGONIE Neil Young Harvest de Christophe Pirenne

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Harvest de Neil Young est l’un de ces étranges albums qui, au moment sa sortie, ne reçut ni l’assentiment de la critique, ni celui de son auteur ! Le public allait pourtant lui faire un accueil triomphal et le propulser au sommet des hit-parades des ventes de l’année 1972.

disco

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C’est que, dans ses choix de production et d’instrumentation aussi bien que dans ses textes et dans son travail d’écriture, Neil Young réussit cette prouesse rare d’incarner son époque. Harvest peut s’écouter aussi bien comme une sorte d’acte de décès des utopies de la période hippie que comme l’acte fondateur de cet adult oriented qui s’imposera comme l’une des grandes tendances des décennies à venir, sans perdre pour autant cette hargne et ce son que lui envieront les hérauts du grunge.

L’auteur : Christophe Pirenne enseigne l’histoire de la musique et les politiques culturelles à l’Université de Liège. Il vient de publier Ouvrages parus : - Une Histoire musicale du rock - Le Rock progressif anglais, 1967-1977 - Les Musiques nouvelles en Wallonie et à Bruxelles, 1960-2003, Neil Young Harvest 9,95 € ISBN 9782919296132 10 x 18cm, 84 p. broché, couverture à rabats en typographie 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404


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RÉÉDITION SEPTEMBRE 2020

Collection DISCOGONIE The Cure : Pornography de Philippe Gonin

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Dernier volet de la trilogie glacée, Pornography apparaît comme l’ultime étape d’un processus d’exploration des possibles. L’album est une sorte de « monument à la limite du pays fertile » (Paul Klee), brûlant les toutes dernières cartouches d’un homme, Robert Smith, qui n’aura d’autre solution après fuite. d i scela c oque la g o nNon i e une fuite en avant conduisant à la mort, mais une échappée vers ailleurs. Mise à nue violente et indécente dans les tréfonds de l’âme, plongée en apnée dans les profondeurs abyssales des craintes et tourments les plus sombres, Pornography ne pouvait être qu’un point d’achèvement après quoi il fallait disparaître... ou renaître. Ce petit livre n’a d’autres but que d’explorer les processus de création ayant conduit à ce disque aujourd’hui reconnu comme une pierre angulaire dans la carrière du groupe voire dans l’histoire de la musique pop-rock. Titre après titre, seront décryptés et analysés les sources, les mots, les sons, marqués par une tension sous-jacente ou réelle, martelés par les tambours de Tolhurst, poussés par les coups de boutoir de la basse de Gallup au-dessus desquels surnage la voix de Smith, à la fois tendue et fragile, noyée dans des guitares distordues et libres. Pornography c’est tout cela à la fois, un disque marqué par une tension permanente et dont on ressort épuisé... L’auteur : maître de conférences à l’université de Bourgogne et chercheur au Centre Georges Chevrier, Philippe Gonin est spécialisé dans l’histoire et l’analyse des musiques actuelles. Ouvrages parus : - Jimi Hendrix, l’explorateur des sons, Symétrie 2007 - Magma, décryptage d’un mythe et d’une musique, Le Mot et le Reste, 2010 - Pink Floyd, Atom Heart Mother, Scérèn-CNDP, 2011 The Cure Pornography 9,95 € ISBN 9782919296118 10 x 18cm, 96 p. broché, couverture à rabats en typographie 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404


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RÉIMPRESSION SEPTEMBRE 2020

Collection discogonie

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Nick Cave and the Bad Seeds : Tender Prey de François Girodineau

Sans doute le plus tendu, le plus à vif, le plus audacieux, le cinquième album des Bad Seeds,sorti d brute isco g odenFrom i e Her to Eternity (1984), en septembre 1988 possède à la fois la beauté et animale l’esprit blues fantasmé de The First Born is Dead (1985), la maturité et la clarté de Kicking Against the Pricks (1986), la poésie et la noirceur de Your Funeral… My Trial (1986). Sur un plan plus trivial, c’est aussi le disque de Nick Cave & The Bad Seeds qui s’est le plus vendu à sa sortie. À travers une collection de dix morceaux a priori hétérogènes, Nick Cave parvient à donner du sens à son désordre intérieur. Alors qu’il continue à jouer de ses faux-semblants habituels, il y dévoile des bribes de sa véritable personnalité. Ouvrant ainsi les portes d’une nouvelle ère. Aboutissement des albums passés d’un groupe, Tender Prey peut aussi être regardé comme le nouveau point de départ d’un homme au bout du rouleau. 30 ans plus tard, l’artiste est encore là, en majesté. L’album de The Mercy Seat, Watching Alice, City of Refuge, Slowly Goes The Night,... L’auteur : François Girodineau est le fondateur et rédacteur en chef du webzine musical www.silence-is-sexy.com. Avec ce livre, il a voulu offrir au public francophone des pistes de

Nick Cave and the Bad Seeds : Tender Prey 10,50 € ISBN 9782919296088 10 x 18 cm, 120 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404 À SUIVRE : Dominique A : La Fossette, Nico : The End, The Stranglers : Black & White, The Beatles


HALOGÉNURE REVUE DE PHOTOGRAPHIE ALTERNATIVE & ALÉATOIRE

revue semestrielle 3 cahiers de 48, 52 et 60 pages soit 160 pages au total format : 21.8 cm x 25.4 cm première édition tirée à 1000 exemplaires 28€ ISSN 2496-6541 parution : septembre 2020

Pour sa septième livraison la revue Halogénure continue de s'articuler, comme lors de ses publications précédentes, autour de trois cahiers thématiques, qui présenteront respectivement des photographes fabriquant de leur propre dispositifs de prise de vue et de tirage, une correspondance photographique entre deux vieux amis séparés, et une exploration des origines par la reconstitutions d'albums photographiques qui brouillent la frontière entre archives et imaginaire.

Cahier 07A : ORIGINES Le premier cahier présente les travaux de trois photographes qui explorent, de manières radicalement différentes, le rapport à leurs origines. Le belge David Ameye tente de questionner le rapport métaphorique qu'il peut encore entretenir avec une terre et des origines dans lesquelles il ne se reconnaît plus. C'est par le biais d'une recherche sur la matière photographique même, qu'il fouille, gratte, écorche et rature ; d'une altération qui va toucher le support jusque dans son épaisseur physique, que se matérialise toute l’ambiguïté de son rapport à une terre, celle de ses parents, qu'il ne connait pas, mais avec laquelle il entretien tout de même un rapport complexe d'attraction, de rejet, et d'amour, dans laquelle il espère pouvoir se retrouver lui même. C'est un autre versant de la question de l’écho avec les origines qu'explore le photographe polonais Tomasz Laczny dont le travail établi un parallèle entre son histoire personnelle et la reconstitution de celle de ses grands parents. A travers une grand mère allemande tombée amoureuse d'un polonais, d'une famille qui a connu les migrations et les séparations forcées directeur de la publication

Manu Jougla

de la fin de la seconde guerre mondiale, Thomasz, lui même exilé en Angleterre, explore l'histoire d'une perte d'identité, de famille et de pays face à des événements historiques

Rédacteur en chef

traumatisants. Il nous livre un travail de reconstitution, patient et obsessionnel, où la frontière

Jean Fournier

entre images d'archives et roman familial se brouille. Une série réalisée avec des procédés

Comité de redaction

artisanaux de fortune qui ouvre et nourrit des perspectives sur la matérialité des images,

Jean Fournier + Manu Jougla + Benoît Capponi + Aurélien Hubert + Maxence Torillioux

notre rapport aux souvenirs, et au souvenir de ceux qui ont disparu.

Graphisme et mise en page

photographique entamée peu avant son accouchement. A travers l'exploration de son album

Maxence Torillioux Conception web

Aurélien Hubert

Enfin, Sabrina Bianccuzi, propose à travers L'Arcane sans nom, un travail de résilience de famille, elle finit par endosser l'identité des photographes, le plus souvent anonymes, qui l'ont composé, et remonte ainsi le temps pour résoudre une énigme familiale dont les conséquences pèsent sur les femmes de sa famille. C'est à travers cette enquête méta-

Relecture

généalogique qu'elle parviendra à se libérer, et libérer ses descendants, d'un leur passé

Corinne Chosson

familial tacite et oppressant.

Avec la participation de

Sabrina Biancuzzi + Annakarin Quinto + Fabien Ribery imprimé sur presse HUV Offset papiers Munken Lynx 170g et Munken Lynx 120g

diffusion - distribution

Paon diffusion - Serendip

www.halogenure.coM 6 boulevard du plan d’auvergne 30120 Le Vigan contact@halogenure.com


Cahier 07B : CORRESPONDANCE Le second cahier, prolongeant l'expérience réjouissante déjà conduite avec la série « XA Love » de l'un de nos anciens numéro, est consacré à une correspondance photographique entre les photographes Damien Daufresne et Martin Bogren. Ces deux photographes, qui appartiennent au courant de la Trembling Photography, sont tous les deux membres du projet Temps Zéro. Ils ont choisis de piocher dans leurs importantes archives photographiques respectives pour entamer une conversation visuelle inédite. Il résulte de cette correspondance construite au fil de l'eau, image après image, sur une recherche de sensation et de matière, un jeu de résonances et une envie d'aborder le monde d'un point de vue sensitif et introspectif qui construisent un port folio créateur d'un sens nouveau, et révélateur du lien qui les unit. A travers les formes dissolues, les ombre et le grain marqué, caractéristiques de la Trembling Photography, ce dialogue nous projette dans un espace-temps parallèle, onirique et décalé, tenant à la fois de l'exploration sociale et de la projection post-apocalyptique, dans un univers visuel riche de textures, d’atmosphères, d'ambiances et de sensations teintés de désespoir et d'humanisme.

Cahier 07C : LES PHOTONOMES Ce troisième cahier est consacré aux « photonomes » (contraction de photographe et d'autonomes), ces photographes de culture classique, généralement issus de formations académiques et ayant exercés professionnellement, qui ont choisi, pour diverses raisons, de sortir des sentiers de la pratique traditionnelle. Ces choix - artistiques autant qu'éthiques - les ont conduits à délaisser la prise de vue et les tirages orthodoxes pour s'aventurer sur des chemins laissés en friche par les pionniers de la photographie pré industrielle, jusqu'à parvenir à fabriquer leurs propres dispositifs photographiques, supports, émulsions, et tirages. Guidés par une envie d'indépendance et un fort goût de l'expérimentation, Pascal Bonneau, Didier Derien et Anthony Morel partagent le fait de vivre dans le sud, et d'avoir mis au points leurs propres matériels et dispositifs photographiques. De la suppression de l'appareil au profit d'une chambre-noire-scanner pour faire des tirages non argentiques avec des techniques issues du XIXe siècle (Pascal Bonneau), à la mise au point de sa propre émulsion artisanale sur papier (Didier Derien), en passant par la fabrication de dispositifs de capture sur le lieu même de la prise de vue de chaque image avec les moyens trouvés sur place (Anthony Morel), ces trois artistes parcourent les chemins d'une photographie marginale et autonome qui délaisse l'acquisition d'un matériel technique et industriellement produit au profit d'une expérience esthétique et poétique pure, vécue au contact du sujet et de la matière, restituée par la seule force de l'expérimentation et du savoir faire, pour produire des photos toujours plus pures ou toujours plus brutes, porteuses d'une charge matérielle et poétique contraignant le regardeur à pénétrer dans l'image, jusqu'à s'y perdre de vue.


PRÉSENTATION DE LA REVUE Halogénure est une revue photographique principalement dédiée aux pratiques analogiques et aux procédés pré-industriels qui explore la vitalité d'une zone périphérique et très active de la photographie contemporaine, à travers la publication d'une revue semestrielle, qui a la particularité d'être constituée de trois cahiers thématiques par numéro. L'équipe Halogénure s'est donnée pour programme de proposer à la visibilité du public – qu'il soit spécialisé ou non - un ensemble de photographes et de travaux issus de ces univers marginaux mais extrêmement actif que sont les procédés photographiques dits « alternatifs », vaste ensemble qui englobe des courants esthétiques et techniques aussi divers que les pratiques photographiques pauvres (photographie faite avec des appareils artisanaux ou des appareils-jouets), la photographie lente (sténopé et négatifs papiers), les procédés de tirages alternatifs ou pré-industriels (cyanotype, tirage lith, papier salé, procédé au platine-palladium, gomme bichromatée, etc...), ainsi que toutes les formes d'expérimentations permises par l'altération, le recyclage, le détournement du matériel existant ou les techniques d'hybridations rendues possibles par le croisement des chaines de productions analogiques et numériques promises au développement d'un nouvel age d’or. Ces explorations techniques et esthétiques se doublent d'une préoccupation de recueillir et de compiler directement la parole des praticiens et des artistes par la publication d'entretiens réalisés en direct des ateliers lors de nos rencontres avec eux. Halogénure exerce en outre une fonction curatoriale en organisant ou en participant à plusieurs expositions et rencontres éditoriales par an ; afin de créer et d'entretenir un lien entre praticiens et regardeurs, qui correspond à notre vision de la photographie contemporaine comme une pratique qui soit ancrée dans la vie, productrice d'objets matériels et de sens, et surtout génératrice de rencontres et d'échanges.

L’équipe Le comité de rédaction d'Halogénure est composé de six personnes – photographes, graphistes et historiens de l'art - qui se sont rencontrées autour de leur passion pour les pratiques photographiques analogiques pauvres et expérimentales, et qui ont choisi de se rassembler et de tenter l'aventure commune d'une revue destinée à mettre en valeur une photographie qu’ils aiment, insuffisamment publiée et diffusée dans les circuits classiques alors qu'elle exerce depuis de nombreuses années une influence importante sur les pratiques photographiques contemporaines. Halogénure peut en outre compter sur plusieurs intervenants réguliers qui animent des rubriques récurrentes dans leurs domaines de spécialité respectifs.




… NI Tribun - L’avenir de nos idées - Jean-Pierre Boudine Éditions À plus d’un titre 120 pages - ISBN 9782917486658 -8,00 € - 12,00 CHF

Dans … Ni Tribun l’auteur pose la question du leader. Peut-on en finir avec la cinquième république en conservant le paradigme du chef omnipotent qui est sa signature ? Tirant les leçons des demi succès des campagnes présidentielles du candidat Jean-Luc Mélenchon, et de l'échec flagrant du même, comme dirigeant politique d'un mouvement, Jean-Pierre Boudine répond par la négative. Il analyse les dégâts causés par la posture du sauveur suprême, du tribun, puis plaide pour l'esprit d'équipe et la participation large des citoyens partisans du progrès social et humain dans une structure démocratique. Jean-Pierre Boudine a bénéficié, dans sa jeunesse trotskiste, d'une formation politique approfondie. Dans son domaine, les mathématiques, il a participé à diverses innovations dédiées à la popularisation de cette discipline et à sa "mise en culture". Il est également musicien. Paon Diffusion et SERENDIP Distibution pour la France et la Belgique Éditions D'en bas - Diffusion et distribution pour la Suisse Contact À plus d’un titre : 06 80 23 83 51 aplusduntitre69@orange.fr


Avant-propos

Comme de nombreux citoyennes et citoyens français (et sans doute aussi d’autres pays), j’ai vécu les quatorze mois qui séparent février 2016 d’avril 2017 dans l’enthousiasme et l’espoir d’un changement politique et social profond. Puis, après la déception relative qu’apporta le résultat de l’élection présidentielle, j’ai été très vite consterné par les choix politiques et le comportement de notre candidat Jean-Luc Mélenchon, jusqu’à cette date de mai 2019, élections européennes, où l’on a pu constater que notre camp avait été rejeté loin en arrière. Cette aventure, qu’il serait mesquin de résumer d’un simple « Moment Mélenchon : ascension et chute », me paraît pouvoir susciter d’importantes questions de philosophie politique. Au soir du 23 avril 2017, Jean-Luc Mélenchon n’était pas au Capitole, et le 26 mai 2019, personne ne l’a précipité de la roche tarpéienne. Mais, si elle ne fut pas aussi dramatique, il y a bien eu une chute. Nous avons eu un candidat, à bien des égards remarquable, puis un dirigeant politique, à bien des égards calamiteux. Il faut faire une liste de ses principales erreurs, sans concessions et détruire, autant que possible, un culte de la personnalité tout à fait déplacé, pour ouvrir l’avenir. Posons le cadre de la réflexion. Ce sera la vision d’une impasse où se trouve la civilisation humaine tout entière, et peutêtre même l’espèce biologique homo sapiens, menacée, comme l’espèce ours polaire ou tortue marine, de disparition. Sur toute la terre, c’est la recherche du plus de profit pour quelques uns qui domine et qui, aveuglément, ruine la masse humaine et détruit son milieu vital. Le Capital parasitaire opprime le travail productif. Triste constat, qu’il faut balancer de la réaction défensive acharnée des peuples en ce moment même, sur toute la planète.

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Éditions du Canoë

2020

septembre remise en vente avec le supplément gratuit « En attendant le verdict … »

André Bouny

Genre : Récit Format : 12 x 18,5 Pages : 272 Prix : 20 € ISBN : 978-2-490251-01-8 Né dans une famille paysanne du sud de la France, André Bouny étudie à Paris, proteste contre la Guerre du Viêt Nam, expose ses peintures au Grand Agent Orange, Apocalypse Viêt Nam Cent ans au Viêt Nam Viêt Nam, Voyages d’après guerres

se déploient dans cette Asie qui demeure

Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16

En avril 2020 va se tenir à Paris une nouvelle étape du procès initié en 2014 par André Bouny, au nom d’une victime française d’origine vietnamienne, Madame Tran To Nga, contre 24 multinationales états-uniennes, dont une des plus connues est Monsanto, ayant fabriqué et vendu des produits hautement toxiques résumés sous le nom de « Agent Orange » qui furent déversés sur le Viêt Nam pendant la guerre éponyme. L’affaire est plaidée par le Cabinet William Bourdon § Associés. De son issue dépend l’indemnisation de la plaignante et la possibilité pour d’autres victimes d’engager des recours. Une guerre chimique de grande ampleur a bien eu lieu, en contravention avec toutes les lois internationales. Les dégâts humains et environnementaux qu’elle a engendrés ter impunis.

Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip


Émilie Notéris

LA FICTION RÉPARATRICE _ Genre : Essai _ Titre : La Fiction Réparatrice _ Auteur : Émilie Notéris _ Directeurs de la publication : Magali Daniaux & Cédric Pigot _ Graphisme : Schulz & Leary _ Prix : 18 euros _ Parution septembre 2020

_ EAN 13 : 978-2-9562753-4-3 _ Format fermé : 14 x 22,5 cm _ Nombre de Pages : 160 _ N&B _ Souple _ Type de reliure : broché _ Tirage : 500

Dans son livre, Emilie Noteris propose une approche queer pour réparer les binarismes qui abîment le monde et les relations que nous entretenons avec lui et les autres – elle regarde du côté de la culture populaire, du cinéma américain et des séries télé pour re-pe/anser le dualisme sexe-genre, examine la philosophie contemporaine pour dépasser l’opposition nature-culture et expérimente dans la forme même de son essai la réarticulation entre théorie et fiction.



ART&FICTION

C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY

ROMAN

Laurence Boissier

Tout a été consigné dans un cahier où l’on trouve l’empreinte de plusieurs histoires, la grande, celle du soulèvement des Alpes, racontée par un guide excentrique, la petite, celle de la vie quotidienne d’un groupe de randonneurs. Neuf jours de marche ponctués par les paysages traversés, l’effort, le poids du sac, la promiscuité dans les cabanes. La petite troupe s’est à la fois bien et mal entendue. Partie sans entraînement, une citadine se disant autrice mélange ses propres

souvenirs, les premiers cours de ski, les appartements de vacances loués en famille, à ceux, immémoriaux, d’un attachant fossile. Le guide réussira-t-il à mettre en évidence le lien entre les convections du noyau terrestre et la présence sur l’alpe de ces marcheurs"? Malheureusement, le cahier finira dans la crevasse d’un glacier et avec lui, ce qui aurait dû être l’histoire vraie de cette randonnée.

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978-2-940570-90-4 17.80 / EURO 14

« LES PL S NE CONTINENTALE SEULES SONT PAS LES À DÉRIVER. »

GENRE SUJETS ABORDÉS

LA LIBERTÉ

« DRÔLE DE BESTIAIRE »

THIERRY RABOUD

3 ÉDITIONS

2000 EXEMPLAIRES PRIX DES LECTEURS DE LA VILLE DE LAUSANNE

——— Laurence Boissier, née en 1965, vit à Genève. Auteure qui excelle dans la forme brève, elle est également artiste et architecte d’intérieur. Elle intègre Bern ist Überall en 2011, collectif d’écrivains, avec lequel elle monte régulièrement sur scène. PRIX": Prix suisse de littérature, 2017"; Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne, 2018"; Prix Pittard de l’Andelyn, 2018 PUBLICATIONS": Safari, art&fiction publications / Der Gesunde Menschenversand, 2019"; Rentrée des classes, art&fiction, 2017"; Inventaire des lieux, art&fiction, 2015, rééd. 2017"; Cahier des charges, d’autre part, 2011"; Noces, Ripopée, 2011"; Projet de salon pour Madame B, art&fiction, 2010 "———

© Sophie Kandaouroff

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EXTRAITS

15 juillet

LE GUIDE NOUS A DONNÉ rendez-vous à l’aube dans un village doté d’un seul bistrot fermé pour travaux. Il inspecte notre équipement. Selon les instructions que nous avons reçues de l’agence, notre sac devait être équipé de bretelles larges, d’un dos anatomique et peser moins de dix kilos. Nous sommes vêtus d’une micro-polaire, de chaussures montantes et d’un pantalon respirant à séchage rapide. On trouve des modèles de ce pantalon dans des couleurs non salissantes comme le brun et le gris. Le mien est gris, doté de fermetures éclairs à mi-cuisse. Nous nous présentons. Hormis le couple en parka jaune, personne ne se connaît. Hugh, le guide, est l’aîné. Bernard et Martin, deux hommes dans la soixantaine. Un troisième, Thierry, et le couple en parka jaune semblent plus jeunes. Enfin, Magali, qui a l’air d’avoir eu ses trente ans mais pas ses quarante. Au début de la semaine, de grandes masses d’airs contradictoires ont si bien balayé les Alpes que

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nous ne savions pas si notre randonnée serait maintenue. La météo s’annonce changeante. Le plafond nuageux devrait se dissiper. Nous quittons le bitume, laissant peu à peu derrière nous greniers, murets, abreuvoirs et clôtures. Le guide adopte d’emblée un rythme soutenu. Des bribes de conversation me parviennent dans le désordre. Première constatation, ils sont tous capables de tenir le rythme et parler en même temps. Quand j’étais petite fille, mes parents me mettaient sur des skis chaque hiver. Malgré mon manque d’aptitude, je n’ai pas questionné ce modèle une fois adulte. Mon mari non plus. Dès que nos enfants ont eu l’âge de skier, nous avons tout naturellement passé les vacances de Noël en station. Ils sont adolescents à présent et ne veulent plus de l’école suisse de ski. Ils n’ont pas croché, mais nous continuons à y croire. Mon mari a découvert la peau de phoque. Moi je n’ai rien découvert du tout. Sur l’Alpe, mon statut équivaut à celui d’un animal domestique. On me monte pour ne pas me laisser seule à la maison. J’ai essayé la balade en raquettes. Trop vite, j’ai

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le souffle court, le nez qui coule et je ne fais plus qu’attendre le prochain vin chaud. Moquette brune, carrelage moka, luminaires en fer forgé, dans la plupart des appartements de location où nous avons séjourné, tout était moche sauf l’écran allumé de la télévision. Cet aspect des Alpes, je le connais bien. Mais des vraies Alpes, de l’invraisemblable carambolage à notre porte, je ne connais rien. Cette année, à Noël, les enfants n’ont presque pas skié. Ils se sont retrouvés avec des abonnements remplis de points dont la date de péremption approchait. Il nous fallait donc repartir en montagne également pour les vacances de février. On était en train de surfer sur internet à la recherche d’un appartement lorsque, brusquement, mon mari s’est tourné vers moi et m’a dit : « Tu sais, finalement, si t’as pas envie de venir, tu peux tout aussi bien rester à la maison. » En quelques mots, je me suis vue rétrogradée du statut d’animal domestique à celui de plante d’intérieur. Et ça, ça m’a fait réagir. Sur un coup de tête, je me suis inscrite à cette randonnée de neuf jours. Je pensais que je prendrais le temps de m’entraîner avant le jour du départ. Je ne l’ai pas pris.

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EXTRAITS

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Nous sommes au pied d’un massif bicéphale raviné d’entailles foncées dans lesquelles bascule une végétation grise. — On va boire le café là-haut, au col, nous dit le guide. — Ah ! Ah ! Je me rends compte qu’il est sérieux. — Le café quel jour ? — Ben, le café ce matin. Mes camarades ne sont que joyeuse anticipation. Nous avons parmi nous un passionné de la flore alpine. Il nous explique la différence entre le sapin et l’épicéa. Quand les pives sont pendantes, ce sont des épicéas. Quand les pives sont montantes, ce sont des sapins. Des torrents abrasifs ont creusé de profonds layons entre les troncs. Nous dérapons sur une pâte composée de graines noires, d’humus et d’eau. Je me laisse dépasser pour me retrouver en fin de file. La bouche grande ouverte, j’enfourne le plus possible d’air dans mes poumons. — Essaie d’adopter un rythme moins anarchique, me dit Bernard. Tu as regardé le dénivelé de la course ? Je reconnais le tutoiement cher aux compagnons d’aventure.

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— Oui. Enfin, surtout les heures de marche. — Le dénivelé quotidien est toujours mentionné. Ça va être dur au début et puis tu vas t’habituer. Par rapport à sa carrure, son sac à dos semble minuscule. — Un pas après l’autre. Inspire par le nez, expire par la bouche. Il vaut mieux ralentir et avancer à ton rythme que de t’arrêter à tout bout de champ. L’homme est une mine de sagesse. Je sens qu’il n’en est pas avare. Mon père aussi, qui adorait la montagne, m’avait conseillé de ne jamais m’arrêter en montée. Sans plus de précisions, je pensais que si je m’arrêtais, la roche sous moi s’ouvrirait avec un bruit caverneux et m’engloutirait d’un coup sec. J’entends la respiration régulière de Bernard devant moi. Deux secondes d’inspiration, quatre d’expiration. Il doit avoir dix bonnes années de plus que moi. En randonnée l’âge n’a pas autant d’importance que l’entraînement. Combien d’heures nous reste-t-il ? En comptant une moyenne de huit par jour j’obtiens un total de septante-deux. Je soustrais celle qui

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vient de s’écouler. Ma tête bat entre mes deux oreilles. — Comment tu t’appelles déjà ? — Laurence. J’ai la nausée et le nez qui coule. — Fais comme moi. Essaie de prendre plus d’air. — Oui. Seulement ma cage thoracique n’est pas extensible. Sur la droite et sur la gauche, par exemple, il y a les côtes, qui sont tout de même assez rigides. Cette longue phrase m’a coûté beaucoup d’air et a produit peu d’effet. Bernard renonce à rester en arrière avec moi. Mon sac se remplit de plomb. Je suis vautrée sur mes bâtons. Il y a comme une ironie à avoir les pieds et les mains rendus douloureux par la chaleur alors que le gel des extrémités compte parmi mes pires souvenirs de ski. À chaque pas, je lutte contre la tentation de faire marche arrière. Des générations de porteurs autochtones et de touristes ont ciselé le meilleur sentier possible mais il demeure invraisemblablement pentu. Il me semble même qu’il continue à s’élever sous mes pieds pendant que cette deuxième heure de marche n’en finit pas de s’égrener. Mes camarades sont

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H ISTOI R E D’U N SOU L ÈV EM EN T

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déjà arrivés au col et se sont alignés face à la vue. Plus personne ne faisant attention à moi, je comble les dernières dizaines de mètres qui me séparent du groupe à la manière désarticulée d’un zombie fraîchement sorti de sa tombe. Je m’écroule à leurs pieds. Le guide fait chauffer de l’eau sur un réchaud à gaz. On me passe un gobelet et le pot de café en poudre. — C’est votre gobelet personnel pour toute la randonnée. Accrochez-le à votre sac. J’ai perforé un trou près du bord. Essayez de passer quelque chose dedans. Un lacet, une lanière, un cordon. Ne le perdez pas. Avant de décréter enfin une pause, le guide voulait que nous ayons un panorama, il s’étale devant nous. Habitué à la géométrie de nos villes et campagnes, mon œil cherche à repérer des formes simples. Or ce concassage n’a laissé aucun triangle isocèle digne de ce nom, pas de séries, pas de lignes droites, rien de vraiment net. C’est exactement le genre de tapage visuel que mes enfants laissaient derrière eux dans le bac à sable d’un parc public. Leur manque d’égards pour la composition me rendait

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11,5 x 16,5 cm /

pages /

/ isbn

/ Imprimé et relié en Suisse

Parution : septembre 20

éditions d’autre part info@dautrepart.ch

24, rue de la Poterie www.dautrepart.ch

CH - 1202 Genève


J’étais parti de Suisse un peu comme on arrache un pansement : vite et sans trop réfléchir. Une année à voyager en Asie et me voilà débarqué au Sri Lanka, à suivre les traces de Nicolas Bouvier. En 1955, après avoir vécu quelques instants de grâce sur les flancs de l’Hindu Kush, il s’échouait ici pendant neuf longs mois. Une soixantaine d’années plus tard, la planète a rétréci. En contemplant les façades d’Indigo Street, je constate qu’il n’en reste plus grand-chose : la rue du récit, sa rue, a sombré.1 Des façades désormais peintes en blanc bordent inutilement les remparts, des pages résolument muettes. Néanmoins, j’ai peut-être moi aussi trouvé une forme d’apaisement, au Japon, sur le chemin des

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Nicolas Bouvier (1929-1998), Le poisson-scorpion (Gallimard, 1982).

quatre-vingt-huit temples... Et devant ce large cahier vierge et vertical que présente la rue, je doute de pouvoir restituer l’intensité de ces douze derniers mois. En passant devant un étal, je vois des petites toupies – tige d’acier, tête en céramique peinte, au motif floral bleu et blanc –, j’en achète une dizaine sans trop savoir pourquoi, reviens à ma table et commande un rice curry qui achèvera sans doute de me détraquer les intestins. Entre mes doigts la toupie se dérobe, fatiguée, puis tombe au sol.


LA TERRE TREMBLANTE Marie-Jeanne Urech 2e édition (poche)

9 782940 522811

Dans La Terre tremblante, le lecteur verra que ce qui se cache derrière une montagne, c’est une autre montagne, et ainsi de suite. Son père tout frais enterré, Bartholomé de Ménibus fuit l’archétype du village dans la vallée — sa laiterie, son abattoir et son café — pour aller voir à quoi ressemble l’autre versant de la montagne. Dans le pays d’à-côté, les routes asphaltées crachent des engins et, sur un banc, les vieux se languissent et attendent leurs enfants qui les ont abandonnés pour partir en vacances. Les vaches portent des hublots pour qu’on jauge : « C’est une vitrine sur le produit » explique le paysan. Bartholomé décide de poursuivre et d’enjamber la montagne suivante. La Terre tremblante est un ouvrage troublant. Paradoxes et autres perles d’inventivité ouvrent la voie à une sagesse plus profonde : si les montagnes se ressemblent et mènent apparemment à d’autres montagnes, chaque ville rencontrée par Bartholomé est unique, aux prises aux rapports de production effrénés ou à la gestion des déchets ou à des impuretés à cacher ou enterrer. La Terre tremblante pourrait passer pour une fable écologique. Ce serait s’arrêter à la première couche de cette œuvre riche et exponentielle. Au milieu de son écorce revient inlassablement la question du peuplement du monde par les humains, puis, comment ils le quittent. Derrière le style énigmatique et proprement urechien, on découvre une tendresse ingénue et un humanisme poétique. Sur l’auteur : Née un 4 juin 1976 entre 5h42 et 21h21, à Lausanne, Marie-Jeanne Urech profite de cette longue journée ensoleillée pour écrire romans et nouvelles dont Les Valets de nuit, prix Rambert 2013 et Des accessoires pour le Paradis, prix Bibliomedia 2010. Traduites en allemand, italien et roumain, ses histoires se lisent aussi la nuit, grâce à une autre source lumineuse, la fée électricité.

Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com bd@helicehelas.com www.helicehelas.org

— Collection : Mycélium et mi-raisin Genre : roman, conte absurde Sujets abordés : écologie et production, anthropologie et croissance — Format 11.5x16.5, 152 pages ISBN 978-2-940522-81-1 CHF 16/EUR 12 Parution septembre 2020


Parution le 20 août 2020 ISBN : 979-10-91189-23-1

art | littérature

À contre-jour « Une page arrachée d’un livre descend le courant. Les caractères scintillent. Écailles de l’écrivain ». Jean Messagier

Alexandre Rolla ―

112 pages Format : 12,5 x 19 cm Poids : 145 gr Prix : 14 € ―

Genre : Littérature générale, récit CLIL : 3435 ―

Mots-clés : Paysage, nature, érudition, philosophie. ―

Collection Théodolite La collection Théodolite se consacre au paysage et au sentiment de la nature. Avec des incursions en poésie. ―

Couverture : Juliette Léveillé ―

www.lacleamolette.fr Contact : Alain Poncet 06 70 31 36 50 lcam@orange.fr ―

Diffusion : Paon diffusion contact@paon.diffusion.com www.paon-diffusion.com ―

Distribution : Serendip livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 594 934 00 gencod dilicom : 3019000119404

« La lumière changeante […] glisse sur les bruyères, les fougères et les œillets de mer, ricoche sur les rochers et l’échine des chevaux, s’enroule autour des maisons. Elle se révèle entre lueurs et éclats, contre-jour, sfumato et ombres portées. Résolument picturale, elle éclaire le pays comme si celui-ci voulait raconter des histoires. S’il fallait la définir ou la nommer, elle s’appellerait : il était une fois ». Alexandre Rolla propose ici une promenade qui court le long des chemins de l’enfance et de l’adolescence, dans l’est de la France, pour rejoindre un hameau blotti à l’entrée du Val de Saire, en suivant les méandres du sentier littoral de la côte nord du Cotentin. Dans l’exploration poétique des territoires et dans les pas des peintres, il marche face à la lumière, en quête de la magie des lieux. L’auteur Alexandre Rolla est historien et critique d’art, poète, essayiste et commissaire d’expositions. Il enseigne à l’École Supérieure d’Arts et Médias de Caen/Cherbourg et à l’Université de Franche-Comté à Besançon. Son travail traite des relations qui se tissent entre les différentes formes d’écriture (poétique, littéraire, théorique ou plastique), à travers l'exploration des notions de paysage et de pays, de temps local et global.


EXTRAIT

Prendre la route. Traverser la vallée de la Loue. Faire le tour du Léman. Après Chamonix et le Mont-Blanc, la Tarentaise, s’engouffrer en Isère et vérifier que la couleur de la voiture est bien la même que celle du sommet qui lui donne son nom. Franchir à nouveau le Vercors et retrouver le vieux Moulin de la Drôme. Découvrir la poésie. Pendant la fête de la transhumance, les yeux brillants, voilés par la lumière et les effets de la Clairette, feuilleter les magnifiques livres des éditions à Die, les revues sur la montagne, les manuscrits en russe posés sur le piano, les catalogues qui répertorient les trésors du musée de l’Ermitage. Examiner les photos des expéditions archéologiques à Samarcande. S’amuser en regardant F’murr dessiner des moutons sur les panneaux de signalisation. Méditer avec les poèmes écrits par Yves Bergeret sur des bannières ou des pierres rapportées du Mali. Dans les alpages, la nuit tombée, pendant les Perséides, guetter les mouvements des étoiles. Se blottir sous la couverture avec une lampe électrique et lire les cris de douleurs d’André Velter pour son amour perdu, emporté par une avalanche sur les pentes du Dhaulagiri, enfoui à jamais dans le grand blanc. Le blanc, celui-là même qui tombait en poudre de printemps lors des obsèques d’André du Bouchet. Relire, le rose aux joues, les premiers poèmes écrits dans ces purs moments d’exaltation. Le mélange d’envie, de candeur, de fébrilité, mais la volonté farouche, tenace, d’essayer de décrire le monde tel qu’il se dresse face à soi, aussi réel et tangible que mystérieux et fantasmé, aussi proche qu’inaccessible. « Mariage de l’Himalaya et des pyramides »12. Se gratter la gorge et lire à pleine, haute et forte voix, ces premières lignes tracées dans la vallée.

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Jean Messagier


Éditions Hourra

poésie contemporaine ISBN 978-2-491297-00-8 paru le 10/12/2019

LA SIRÈNE DE SATAN

— 48 pages Impression en noir Brochures cousues collées Format : 18 × 11 cm Prix : 8 € — Diffusion : Paon diffusion Distribution : Sérendip — Contact : Clément Boudin editionshourra@gmail.com / 06 79 29 35 13

La sirène de Satan est un petit recueil de poèmes, où Pierre Alferi, son auteur, porte un regard lucide, et donc critique, sur le monde qui s’effondre. Dans la présente édition, il est précédé d’un autre recueil, Et la rue, qui trace une quête de joie et d’élégance dans le même contexte social. Il s’agit de la première publication des éditions Hourra.


Éditions Hourra

poésie contemporaine ISBN 978-2-491297-00-8 paru le 10/12/2019

LA SIRÈNE DE SATAN

qu’est-ce qu’on attend à part le retour du même coup la résolution harmonique n’est pas la bonne question on peut attendre tout court l’inattendu entretemps que faire loin de la tonique la grande affaire fuir ou s’installer dans le sursis voire ailleurs un rythme tient les tiges qui se tressent en l’air


Éditions Hourra

poésie contemporaine ISBN 978-2-491297-00-8 paru le 10/12/2019

L’auteur Pierre Alferi, né en 1963 à Paris, est un romancier, poète, essayiste français. Professeur d’histoire de la création littéraire aux beaux-arts de Paris, il a publié une vingtaine d’ouvrages et fait preuve régulièrement d’un engagement politique public.

Ces deux livres (Et la rue précède le poème-titre) ont en commun d’être récents (2018-2019), d’avoir des titres en capitales qui sont aussi les premiers vers de chaque poème et d’être… des poèmes très militants, heureusement non sans humour. Acceptiez-vous ce terme de « poèmes militants » ? Est-ce qu’une telle poésie vous semble plus adaptée au contexte politique actuel que vos ouvrages de fiction publiés chez POL ? Si oui, pourquoi ? Je vois bien ce que vous dites, mais est-ce que ces poèmes méritent d’être dits militants ? J’en doute. Aucun poème ne peut – ni ne doit – être un soldat. En l’occurrence, ils ne sont pas au service d’une cause d’autant plus abstraite qu’elle serait grande. Ils parlent exclusivement de choses que je vis, que je vois. Le déchaînement de la répression policière, le désastre écologique et l’action corrosive de l’échange marchand sur tous les liens sociaux font partie de ma vie quotidienne. Il s’agit de politique parce que la nécessité comme la difficulté de dire nous sont là. Certainement, ces dernières années, en dépit ou à cause de mon individualisme, j’ai cherché des collectifs non hiérarchiques, autant pour réfléchir que pour agir. Ici, le seul acte militant, peut-être, est d’inaugurer les publications d’un éditeur autonome né dans le mouvement social0: Hourra. La sirène de Satan ne ressemble pas à mes dernières publications, encore que la dystopie de Hors sol soit hantée par les mêmes questions. Mais c’est que je n’ai pas composé de livre de poésie depuis quinze ans, alors que je continuais d’en écrire sous la forme de courtes séries. En mars prochain, un volume, divers chaos, en reprendra la plupart chez P.O.L, dont ces deuxlà. Et leur forme ne les distingue pas de ceux qui parlent d’algues, d’odeurs, de courses d’obstacles ou d’hygiène intime. Je mentirais donc si je disais que j’adapte délibérément l’écriture au contexte politique. Il pèse lourd sur elle, car il est terrible. Elle essaie d’y survivre sans fuir, sans faire l’autruche. Donc elle y réagit, mais aucun de ses effets n’est sûr. publié sur Sitaudis, le 16 janvier 2020


ÉDI TI O N S L U R L U R E 7 rue des Courts Carreaux – 14000 Caen tél. 06 78 54 53 82 – contact@lurlure.net – www.lurlure.net

VISUEL PROVISOIRE

PARUTION SEPTEMBRE 2020

L’AUTRE JOUR Milène Tournier Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 20 euros Format : 15 x 21 cm Nombre de pages : 136 ISBN : 979-10-95997-26-9

> Une nouvelle voix > “Une écriture majeure” selon François Bon > “Une poésie directe, brute, d’une évidence désarmante”, Guillaume Lecaplain, Libération LE LIVRE L’écriture de Milène Tournier ne souffre ni borne(s) ni contrainte(s) ; en vers ou en prose, parfois en mêlant les deux, elle cherche, tente, explore, “explose” (François Bon) grammaire et syntaxe avec virtuosité. Dans L’autre jour, son second recueil, son écriture évoque à la fois la perte (de l’enfance, de l’amour), la disparition (de la nature, du silence), la peur (de la mort) mais aussi la beauté simple des choses vues et vécues, et le recours que les hommes sont toujours les uns pour les autres dans ce “fabuleux d’exister”.

L’AUTEURE Milène Tournier est née en 1988. Elle est docteure en études théâtrales de l’université Sorbonne Nouvelle et écrit des œuvres de théâtre et de poésie. Elle a publié aux édiDIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr


tions Théâtrales en 2018 Et puis le roulis (théâtre), en 2019 Nuits (roman) aux Éditions La Ptite Hélène. Son premier recueil de poésie, Poèmes d’époque, a paru en novembre 2019 dans la collection « Polder » de la revue Décharge, préfacé par François Bon, qui écrit à son propos : “Pour moi c’était d’évidence. On avait affaire là à une écriture majeure.” Milène Tournier s’intéresse également à la littérature en lien avec les arts numériques, et élabore notamment des poèmes-vidéos diffusés sur Youtube (https://www.youtube. com/channel/UCiGj9AbLGsbPr4azkClDWfA ). Elle participe, en 2019-2020, au programme de résidences d’écrivains de la Région Îlede-France.

EXTRAIT

Poèmes vus

C’est l’après midi des rues qui ne mènent plus aux magasins, les petites enfilades de cordonnier, boulanger, supermarché et vitrier, mais passent entre les maisons, directement presque entre les cuisines et les grandes portes de garages. On est dans la patience profonde des rues résidentielles qui attendent, ce soir, le retour des voitures. On est sous l’univers et dans l’éternité des rues résidentielles, sans y avoir de maison et avec des airs alors de cambrioleuse, de qui vient repérer, comme viennent dans les quartiers résidentiels les agents immobiliers spécialisés quartiers résidentiels, un sandwich dans le sac et l’appareil au cou, et s’ils revenaient le soir, ils ne reconnaîtraient plus les maisons résidentielles qu’aujourd’hui, ils ont, entre douze et seize, longuement photographiées, comme s’animent la nuit, dans les salles de musées du monde, une à une toutes les figures de Hopper, et cette surprise-là, qu’on les entend éternuer. Vieille mémoire, murs hauts, jeune front ! L’annonce SNCF jusque dans les rues d’autour, Comme carillon de clocher d’avant, et être dans son lit. L’air est déjà chaud du matin, qui s’enroule. La ville désormais est liquide qu’on avait jusque là fait tenir debout, avec des rigidités d’allumettes derrière chaque chose parce qu’on n’était pas encore prête. Des pas, chaussures par deux, sans la silhouette. Un oiseau insiste, on ne comprend pas. La ville un grand volet chaud. Une respiration d’arbre qui s’anime on dirait du dedans, d’autre chose que du vent. Des travaux, scie et perceuse. La belle bâtisse en vieilles pierres équilibre son silence et ses fenêtres. Les travaux, scie et perceuse, se sont tus, on ne les a pas entendus finir. L’approche lente d’un avion. Le siècle à venir et ce qui restera, du matin au volet chaud. J’ouvre les yeux. Le bout d’une grue qui dépasse. Du ciel. Des lampadaires blancs, leur tête de nonne contemporaine. Le dos d’une camionnette. L’arbre qui respirait. Ma propre ombre. Exercice alerte intrusion L’élève autiste Veut d’abord remettre dans le bon ordre ses crayons. DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr


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PARUTION SEPTEMBRE 2020

L A U R E N T ALBARRACIN

LECTURES (2004-2015) Laurent Albarracin

L E C T U R E S 2004 - 2015

Genre : CRITIQUE LITTÉRAIRE Collection : Critique Prix : 19 euros Format : 15 x 21 cm : 256 pages Nombre de pages ISBN : 979-10-95997-25-2

ÉDITIONS LURLURE

9 791095 997252 >

LE LIVRE

Lectures (2004-2015) est une anthologie des articles critiques de Laurent Albarracin parus notamment sur le site Poezibao. Le lecteur y croisera les livres de poètes aussi différents qu’Olivier Domerg, Philippe Jaffeux, Eugène Savitskaya ou Marie Huot, l’ensemble dessinant un aperçu très personnel du paysage poétique contemporain. Comme le précise Laurent Albarracin dans sa préface, “ces recensions et comptes rendus n’ont pas été rédigés pour guider le lecteur dans ses choix ni même pour servir les livres, mais très égoïstement pour moi, pour ma méditation personnelle, en vue d’en faire mon miel et d’en tirer jouissance, la lecture s’aiguisant mieux lorsqu’on prend la peine de la coucher sur le papier.”

L’AUTEUR

Laurent Albarracin est un poète français, né le 13 août 1970 à Angers. Il a participé à la revue Le Jardin ouvrier autour d’Ivar Ch’Vavar à la fin des années 1990. Aujourd’hui, il collabore au site Poezibao. Il anime également les éditions Le Cadran ligné et, avec Guillaume Condello et Pierre Vinclair, la revue de poésie Catastrophes. Il a notamment publié Le Secret secret, Flammarion, 2012 ; Herbe pour herbe, Dernier Télégramme, 2014 ; Le Grand chosier, Le corridor bleu, 2015.

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octobre


Les bo es à splatchhh… et autres mini délices inquiétants Annie Agopian—Alber ne Genre : Album A par r de : 6 ans Prix : 16,50 € Format : 16x 22 cm 64 pages Sor e : 02 octobre 2020 ISBN : 9782930787657

Un recueil de 25 textes proposant au lecteur des situa ons variées de jeux intensément vécus par les enfants. Des moments drôles, heureux, malicieux parfois cruels mais délicieusement vivants !

Ces instants qui font Enfance où l'inquiétude peut se mêler à la joie, la peur à l'exalta on, la jubila on à la crainte sont illustrés avec toute la sensibilité et la délicatesse d’Alber ne. Annie Agopian a publié en 1994 son premier ouvrage pour la jeunesse. Depuis elle a publié plus de vingt livres pour enfants, notamment aux édi ons du Rouergue et Didier Jeunesse. Elle anime également des rencontres-lectures en classes primaires, ainsi que des ateliers d’écriture pour les enfants, les jeunes et les adultes. Elle a publié également Pas tomber aux édi ons A pas de loups. Elle vit dans le Gard. Alber ne est née en 1967 à Dardagny, dans la campagne genevoise, où elle vit actuellement. Durant sa forma on, elle suit les cours de l'École d'arts décora fs puis ceux de l'École supérieure d'art visuel de Genève. Depuis 1990, elle est sérigraphe et illustratrice. Elle a publié une cinquantaine de livres principalement aux édi ons La joie de lire avec son complice Germano Zullo et Circus aux édi ons A pas de loups. Edi on A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribu on Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr


1. Les bottes à splatchh... En général pas besoin d'aller loin. Pas la peine de les chercher à sept lieues. Elles sont là. Juste ordinaires. Tombées de la dernière pluie. Abandonnées toutes deux en vrac. En travers de l'entrée ou du couloir. D'autres fois pas si simple. On enrage, on tempête. Elles ne sont plus nulle part. Comme si elles avaient disparu. Par magie ou par malice pure. Sans laisser la moindre trace. On finit par les retrouver bien sûr. Tristes et orphelines l'une de l'autre. Au piquet dans le placard noir. Au coin dans le garage. On les enfile à la va-vite. Comme on peut. Toutes de travers. Et on file le cœur battant. Vers la flaque interdite qui dehors nous attend.


Les requins du trottoir sont cruels, 11. Les requins du trottoir et ils adorent la géométrie. N'importe quelle ligne droite les excitent, et ils guettent chaque fois qu'il y en a une. Les requins du trottoir sont terribles, et surtout terriblement patients. Ils attendent tranquillement qu'on dépasse, qu'on mette le pied où il ne faut pas. Alors, quand, même un tout petit peu, même sans faire exprès, on mord sur la ligne, ils nous mangent. Un point c'est tout. Les requins du trottoir sont invisibles leurs ailerons ne dépassent jamais, eux. Du coup on ne sait jamais exactement combien ils sont, ni vraiment à quoi ils ressemblent. Sûrement pas aux autres prédateurs, les requins du trottoir sont bien pires, bien plus malins et prêts à tout. Toujours. Ils se dissimulent sous les lignes du trottoir,


12. L'Histoire du soir C'est une petite histoire de rien du tout et tout à fait ordinaire. Le jour, personne ne fait vraiment attention à elle. Mais la nuit à peine tombée, tout le monde la réclame. La petite histoire de rien du tout et tout à fait ordinaire se transforme alors en une grande et merveilleuse histoire du soir. Son pouvoir magique d'histoire du soir est si grand, que tout change aussitôt autour d'elle. Les cris et les protestations cessent. Les enfants filent au lit. Les pyjamas sont enfilés vite fait bien fait. Les dents bien brossées. Les oreillers se calent comme il faut sous les têtes. Les jambes s'allongent bien sagement. Plus personne ne bouge. Plus personne ne parle. Alors dans une bonne odeur de doudou sale, d'encre et de papier neuf, l'histoire du soir s'échappe de dessous la dure couverture carrée ou rectangulaire qui la retient prisonnière depuis le matin. Et elle se déroule tranquillement. Comme si c'était pour toujours. Et elle se déroule imperturbablement. Comme si c'était pour de vrai. Avec sa voix rassurante de papa-maman, elle fait apparaître des fées capricieuses et des monstres gentils, fait pleuvoir les rires et chanter les chagrins. Et elle continue comme ça, juste par plaisir et sans s'inquiéter de la nuit, l' histoire du soir, l'histoire à dormir debout, jusqu'au bout. Et elle colorie le monde en rose-princesse ou en noir-pirate. Et elle nous emporte tous en voyage sur ses mots magiques. Très loin... Jusqu'au pays des rêves... Bien au delà de la terre et des mers... Bien au-delà d'aujourd'hui...


21. Géant Être Le Géant. Avec l'arrosoir. Faire la pluie et le beau temps. Régner sur le jardin. Dicter sa loi à toute la terre. Commander aux petits pois. Faire s'aligner les poireaux. Mettre en rang les carottes. Surveiller les choux. Tenir à l'oeil les potirons. Passer en revue les salades. Attacher les tomates. Mettre au pas les herbes folles. Être Le Géant. Avec le bâton. Bouleverser l'ordre du monde. Affoler l'armée des fourmis . S'attaquer aux gendarmes. Débusquer le crapaud aux yeux rouges. Piéger le papillon Tête de Sphinx. Dénicher le merle noir. Capturer la cigale. Terroriser le chat. Écraser l'escargot. Mettre à mort le bourdon. Torturer la sauterelle. Être Le Géant. Mais avec l'araignée, redevenir Tout Petit.


LA DANSE DES SIGNES / MA MUSIQUE DE NUIT Autrice : Marie COLOT Illustratrice : Pauline MOREL

ALBUM SOUPLE à par r de 7/8 ans format : 135/190 mm nombre de pages : 32 prix : 6.50 € SEPTEMBRE 2020 / ISBN : 979-10-92353-61-7

MA MUSIQUE DE NUIT: J’ouvre les yeux. Il fait noir. Pourtant, la nuit n’a pas avalé le soleil. Maman allume ma lampe de chevet. Par réflexe. Plus pour elle que pour moi. Elle n’est pas à l’aise dans l’obscurité. On ne se ressemble pas. Je vis dans le noir depuis ma naissance.

LA DANSE DES SIGNES : Ma vie est un film muet. Sans parole ni musique. Où chaque geste compte. — Théo ? Tu saisis ce que j’te dis ? Je n’entends pas mon amie. Je vois seulement les mots danser sur ses lèvres. Je vis dans le silence depuis toujours. Un silence total. Tout le temps. Partout.

MOTS CLES : HANDICAP / SURDITE / CECITE / CAMARADERIE / ENTR’AIDE COLLECTION « FAIRE SOCIETE »

POINTS FORTS 2 textes qui traitent le handicap en posi f et de plus, vu du côté handicapés Illustra ons sugges ves pour aider le lecteur à développer l’histoire Une 1ère édi on de l’autrice belge Marie Colot aux EDPP

Marie COLOT née en 1981 en Belgique, passe son enfance à inventer des histoires. Enseignante de formation, elle publie son premier roman en 2012 et depuis, écrit notamment pour les ados avec un plaisir sans cesse renouvelé. Son talent est reconnu au travers de nombreux prix littéraires. C’est sa 1ère collaboration avec les EDPP. Pauline MOREL, jeune talent qui a étudié à l’École Supérieure d’Art de Lorraine d’Epinal, puis en Master à Bruxelles, signe là, après « La bouche en papier », son 2ème ouvrage aux EDPP.




NOTE D’INTENTION DE L’AUTRICE J’ai longtemps enseigné à de futurs éducateurs spécialisés et les ai parfois suivis sur le terrain, à la rencontre d’enfants qu’on dit « porteurs d’un handicap ». Je me suis souvent demandé la manière dont ils appréhendaient ce e réalité « sans » avant de comprendre que ma ques on était posée à l’envers. Au contraire, il s’agissait d’une réalité « avec ». C’est ce changement de perspec ve qui a fait naître l’histoire de Julie e et de Théo, deux enfants qui vivent avec leur handicap, l’acceptent et le dépassent en ne limitant pas leurs rêves à ce que des adultes es ment possible ou pas. S’ils trouvent la confiance nécessaire pour réaliser leurs envies, c’est grâce à l’ami é qu’ils nouent avec d’autres enfants qui les aiment tels qu’ils sont. La passion de Julie e pour la ba erie et celle de Théo pour les claque es n’ont pas été choisies au hasard. Il m’importait qu’elles touchent à l’expression corporelle et ar s que, domaines où les sens sont en éveil. Au regard du sujet abordé, je trouvais aussi plus intéressant qu’une fille enne des bague es et qu’un garçon danse. Qui que l’on soit, on peut, a priori, tout essayer. Marie Colot

LIVRES AUX EDPP DE L’ILLUSTRATRICE Pauline MOREL : La Bouche en papier de Thierry Cazals (mai 2019)


UNI VERT / REMOUS Autrice : Stéphanie RICHARD Illustrateur : David ALLART

ALBUM SOUPLE à par r de 8/9 ans format : 135/190 mm nombre de pages : 32 prix : 6.50 € SEPTEMBRE 2020 / ISBN : 979-10-92353-60-0

UNI VERT : Ce jour–là, tout semblait normal, sauf que... La pluie qui gratouillait les murs était verte, les troncs d’arbres vert perroquet, les boîtes aux le res vert amande… On tentait de s’habituer. Les chercheurs cherchaient, les hommes poli ques poli saient. Bref, ça n’avançait pas beaucoup...

REMOUS : Au commencement, ce fut presque impercep ble, mais cependant je sen s que quelque chose d’étrange était en marche… l’anse de ma tasse s’était affaissée… sous mes pieds, le sol s’endormait et je le sentais s’assoupir... Le monde devenait mou… Et je m’enfonçais lentement…

MOTS CLES : PERCEPTION DU MONDE / DEBAT PHILO

COLLECTION « FAIRE SOCIETE »

POINTS FORTS 2 récits philosophiques pour interroger sa propre percep on du monde Des illustra ons contemporaines qui favorisent l’imaginaire

Stéphanie RICHARD est un oiseau de banlieue nord. Devenue comédienne professionnelle il y a 20 ans, elle a sillonné les routes de France, passant de Brecht à Feydeau avec le même plaisir. C’est avec sa propre compagnie née en 2011 « Louise et Thelma » qu’elle écrira son premier spectacle Show Langue, une conférence déjantée sur le langage, construite avec des contraintes oulipiennes. En parallèle, elle a proposé des ateliers de théâtre et de clown. Formée par ALEPH, elle anime aussi des ateliers d’écriture. En 2007, elle rencontre la littérature jeunesse. Un nouveau terrain de jeu, grand comme un monde, s’ouvre alors… David ALLART, graphiste-illustrateur, jeune talent ancien étudiant de l’École Supérieure d’Art de Lorraine d’Epinal, a un univers contemplatif qui s’exprime au travers d’un travail d’illustration épurée. Il signe pour l’occasion sa 1ère œuvre éditée.


NOTE D’INTENTION DE L’AUTRICE J’aime beaucoup réinventer le monde en me disant « et si ? ». C’est ainsi que ces deux textes sont nés. Uni Vert Je m’interroge aussi sur la naissance des choses et la notion de point de vue. Qui a décrété que le vert était vert ? Je me figure que le fait de nommer les couleurs a dû arriver après avoir nommé les objets, pour pouvoir les différencier. Il y a eu des pierres, puis des pierres blanches, noires, rouges…vertes. Mais voit-on tous exactement la même chose ? Comment en être certains ? Peut-être suis-je la seule à voir le vert comme je le vois, peut-être chaque paire d’yeux est unique et on ne le sait pas, puisque chacun ne perçoit le monde qu’à travers ses propres yeux. Et ainsi va la vie, chacun regarde le monde de sa fenêtre et croit naïvement détenir la vérité, ne réalisant jamais vraiment que tout est affaire de point de vue… Remous est né de la même manière, comme un contre point à Uni-Vert. ET SI le monde s’effondrait, fondait, comme ça soudainement, sans crier gare. Je ne peux m’empêcher d’y voir aujourd’hui un lien avec la pandémie qui s’est abattue sur le monde. Rien de vraiment prévisible et la sensation que nos repères nous glissent entre les doigts. Dans cette histoire, ce sont les arbres, parce qu’ils sont enracinés, qui sauvent l’héroïne. Les humains finissent confinés dans des bulles/arbres reliés aux autres et isolés à la fois. Un monde à réinventer après le chaos. Stéphanie Richard






LE MONDE LECTOL LOUIS LOUP COLLET Le Monde lectol, ce sont des dessins de grand format, déposés dans une caisse en bois, qui ouvrent une fenêtre sur le monde de demain, ou, plus précisément, sur la ville de Lausanne juste avant l’an 2550, à l’ère biobotique. Par biobotique, on entend l’aptitude de l’être humain à créer à son idée des organismes inexistants dans la nature. Les dessins de la caisse sont tout ce qui reste de la ville en 2550, après sa destruction. Les dessins offrent une représentation minutieuse de Lausanne et de la nature qui l’environne, des pages d’explication sur les organismes biobotiques en langue inconnue ainsi qu’un plan de la ville.

9 782940 522866

Avec Le Monde lectol, Louis Loup Collet crée un monde cohérent. Au regard s’offre un monde bizarre, peuplé d’êtres humains dotés d’un don divin qui leur permet de contrôler ce monde. La publication, soignée (flatbook), est préfacée par Marc Atallah, Directeur de la Maison d’Ailleurs à Yverdon, où le Monde lectol est exposé dans le cadre de l’exposition « Mondes (im)parfaits » du 17.11.2019 au 25.10.2020. Sur l’auteur : Né en 1997, Louis Loup Collet a longtemps été partagé entre lʼattrait pour la science et la passion de la littérature. En 2014, son premier travail dʼenvergure en arts visuels reçoit plusieurs prix et cʼest finalement vers lʼart quʼil sʼoriente en commençant dès 2017 des études dʼarts visuels à lʼECAL. Son intérêt pour la science et la fiction est cependant resté bien vivant et se ressent toujours dans sa pratique artistique singulière.

Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com Diffusion Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch Représentants : Philippe Berger (bande dessinée) > pberger@servidis.ch Pascal Cottin (littératures) > cottin.pascal1@gmail.com

— Collection : Ellipses et laps Genre : Livre d’art, architecture, nature et utopie Sujets abordés : illustrations, écologie, biobotique, archéologie alternative — Format 31.5x23.5 cm, 60 pages ISBN 978-2-940522-86-6 CHF 40/EUR 40 Parution octobre 2020




PELOTE COSMIQUE

Par Simon Legeard Octobre 2020 ISBN : 979-10-90180-24-6 Pantone Offset Papier popset Leporello Format fermé : 10 x 20 cm Format ouvert : 90 x 20 cm

6€ Un être venu d’ailleurs tente tant bien que mal de rejoindre une grosse fête dans les égoûts. C’est sans compter sur la ténacité d’un habitant plus curieux que les autres, bien décidé à savoir qui est cet être. Pour sa première publication, Simon Legeard se permet de détour ner un peu le format de la collec tion. Loin de s’en tenir à une séquencialité par les plis, comme d’habitude , il crée des séquences inter nes dans un même étage, permettant d’étirer encore davantage le temps. Simon Legeard est un habitué de la scène underground nantaise , où on le voit réaliser des illustrations en tout genre témoignant de son talent égal pour la couleur, le noir et blanc et le gif animé. simonleg eard.tumblr.com



Par Pedro Stoïchita Avril 2020 ISBN : 979-10-90180-25-3 Pantone Offset Papier popset Leporello Format fermé : 10 x 20 cm Format ouvert : 90 x 20 cm

LA FUITE

6€ Malgré son apparence tout à fait respectable, un immeuble semble abandonné depuis des temps immémoriaux. Ce n’est pourtant pas faute, pour les habitants, d’avoir tiré la sonnette d’alarme ! On connaissait le goût de Pedro Stoïchita pour les pastiches, mais on ignorait qu’il était tout aussi à l’aise sur le terrain de l’absurde ! Il est désormais impossible d’ignorer la chose, grâce à ce récit décalé. Pedro Stoïchita est principalement connu pour son livre le trésor mathémathique de Polybius, paru en 2017 aux éditions polystyrène, lequel était la reproduction sur papier d’une machine imposante qui permettait, à l’aide de manivelles, de générer des strips nourris de peinture flamande. pedrostoichita.net



OCÉANIDE

Par Cy. Octobre 2020 ISBN : 979-10-90180-26-0 Pantone Offset Papier popset Leporello Format fermé : 10 x 20 cm Format ouvert : 90 x 20 cm

6€ Un naufrage en mer, et le malheureux équipage se retrouve emporté au fond des flots, croisant sur le chemin de sa mort toute une faune marine arrivée tout droit des anciens mythes grecs. Et la lumière ne fut plus.

Cy. nous offre un récit qui a la particular ité de nous faire ressentir le silence de plus en plus pesant, au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la surface, au point que les seuls mots prononcés par Charon, en conclusion, ressortent avec une puissance que l’on retrouve rarement dans les oeuvres de papier. Cy. a collaboré avec le site Madmoiz elle, y publiant divers dessins traitant de l’actualité et du sexe, loin des stéréotypes, ce qui fut par la suite publié aux éditions Lapin. Elle tient par ailleurs une chaîne youtube à vocation pédagogique et analytique. @yeahacy (instagr am) yeahcy.bigcar tel.com



A L LO

CS R O P S E D E N I E ORI R H T A B MARTES Lola, reine des porcs Martes Bathori 19 x 26 cm, 138 p. Bichromie , 20 € ISBN 978-2-916049-77-9

Octobre 2020 Depuis une quinzaine d’années maintenant, la domination porcine, l’Utopia Porcina, est globale, d’Hamgrad à New York. À Broadway, deux anthropiens, Lola et son pianiste Norbert, tentent de survivre en tant qu’artistes en suivant les directives de leur impresario, Salami Menschfresser, un porcin sans scrupule, qui n’hésite pas à vendre pour quelques dollars les charmes de la pauvre Lola. Résignée, elle supporte les ignobles assauts porcins tant ceux-ci lui permettent d’améliorer sa triste condition. Ainsi, de producteur en réalisateur en passant par le censeur du gouvernement, Lola se trouve par chance propulsée héroïne de la nouvelle superproduction de la Hamprod : Bowery Nightmare. Si Hamgrad 2035 : Karaganda, le dernier ouvrage de Martes Bathori, nous détaillait par le menu le sort monstrueux des anthropiens (le terme d’humain n’ayant plus de sens) dans l’industrie agro-alimentaire d’Utopia Porcina, avec Lola, reine des porcs nous découvrons que le sort réservé aux humains survivants parmi les porcs n’est certainement pas beaucoup plus enviable : esclaves de tout les caprices porcins sous peine de finir en pâtés, ils sont obligés de faire preuve d’une capacité d’adaptation infinie. Martes Bathori à choisi cette fois d’observer l’affreuse dystopie qu’il a créé à travers trois archétypes : Norbert, le pianiste timoré, jouet du hasard et d’une truie fortunée; Piotr, l’acteur cynique cantonné au rôle de méchant anthropien, fantasme des spectatrices en mal de frayeur et surtout Lola, starlette à la limite de la décrépitude, abusée et désabusée. Trois artistes donc, mais il n’est jamais question d’art - de divertissement tout au plus - mais surtout d’arrangements, de transactions et de corruptions au centre desquelles Lola sert de monnaie d’échange plus ou moins consentante. Comme toujours, Bathori ne nous épargne rien et n’hésite pas à nous montrer le plus crûment possible les ébats sexuels entre porcins et anthropiens : les sexes, les sécrétions, les flatulences ; seul son sens inné du grotesque permet de mettre tout cela à distance et de le rendre supportable. « À quoi bon ? » pourrait-on opposer. Certains sujets sont tellement abstraits, tellement irréels que pour les dénoncer la caricature ne suffit plus et que l’artiste doit en appeler à l’outrance. Martes Bathori jette à la face du lecteur l’horreur de l’exploitation du corps des femmes dans l’industrie du divertissement.

Martes Bathori Artiste polymorphe spécialiste de la multiplication des identités, Martes Bathori est à la fois sculpteur, créateur de vitraux, auteur, dessinateur, peintre, céramiste, designer de bijoux et scénographe d’expositions. Son travail d’auteur de bandes dessinées a été publié chez divers éditeurs, au sein de plusieurs projets collectifs et pour une douzaine d’ouvrages monographiques. Sa principale série, de La Revanche des palmipèdes à Lola, reine des porcs est une hybridation référencée et libre de L’Île du Docteur Moreau et de La Ferme des animaux, sur fond de manipulations génétiques et d’exploitation agricole outrancière. Usant avec malice de ces thématiques éminemment contemporaines, il s’engage dans une véritable épopée qui aboutit à l’avènement d’un monde nouveau, figuré très tôt dans sa bibliographie avec le livre Hamgrad Utopia Porcina, utopie inversée dans laquelle la gente porcine, humanisée à la suite des manipulations génétiques évoquées ci-avant, est parvenue à établir sa domination mondiale sur l’ensemble des populations humaines.

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Solmania Hannah Waldron Isbn 978-2-902565-07-8 3 leporellos rassemblés dans un boîtier. 800 exemplaires Sortie : 10 octobre 2020 12€ ---Depuis dix ans, Hannah Waldron n’a cessé d’explorer les possibilités offertes par le support textile, combinant motifs géométriques, couleurs et trames, dessinant des cartographies sensibles et poétiques, retranscriptions visuelles d’un voyage ou d’un paysage. Publié à l’occasion de son exposition Solmania au Studio Fotokino, Marseille, cet ouvrage déploie sur papier 3 tapisseries d’Hannah Waldron. Chacune est reproduite sur un leporello, et est accompagnée d’un texte poétique écrit par l’artiste. À travers la symbolique du soleil, source de vie et de lumière, l’artiste anglaise tisse avec ses pièces récentes des récits imprégnés de cosmologie et de mythologie, tout en sondant la représentation de l’espace et du temps. Il y a dix ans, Hannah Waldron découvrait et s’emparait de la technique du tissage pour en explorer les facettes méconnues, créant ainsi son propre langage graphique, entre figuration et abstraction. Depuis, elle a mis entre parenthèse sa pratique d’illustratrice et n’a plus cessé d’affiner les possibilités offertes par le support textile, combinant motifs géométriques, lignes verticales ou horizontales, couleurs et trames, dessinant ainsi des cartographies sensibles et poétiques, retranscriptions visuelles d’un voyage ou d’un paysage.



Graphure et peintrisme n°2 Mari Kanstad Johnsen, Benoit Bonnemaison-Fitte, Geoffroy Pithon. Isbn 978-2-902565-06-1 2 leporellos rassemblés dans une pochette et augmentés d’inserts. Impression en tons directs 1000 exemplaires Sortie : 10 octobre 2020 12€ ---“Graphure et Peintrisme” est une série de publications collectives qui rassemble, dans l’espace du livre, des artistes qui situent leur pratique à cheval sur différents champs de l’art, et en particulier dans ceux du graphisme, de la peinture et du dessin. Ce deuxième volume de la série réunit 3 artistes qui ont travaillé à 6 mains pour une exposition du même nom à la galerie Ravenstein, à Bruxelles, à l’occasion du festival Picture. Cette publication remet en jeu les principes de création du projet : des immenses fresques, réalisées in situ, mêlant les sensibilités graphiques de chacun.




Graphure et peintrisme n°2 Mari Kanstad Johnsen, Benoit Bonnemaison-Fitte, Geoffroy Pithon,.

Mari Kanstad Johnsen est née à Bergen, en Norvège,en 1981. Artiste, illustratrice et auteur, elle vit et travaille à Oslo et a étudié la communication visuelle à KHIO d’Oslo ainsi que la narration visuelle à la Konstfack, à Stockholm.Depuis la fin de ses études en 2010, Mari Kanstad Johnsen a illustré 12 livres jeunesse, 4 également écrits par elle et 6 traduits et édités en France. Le livre « I ́m out of here » (Jeg rømmer) a reçu une mention spéciale à Bologna Ragazzi Award, en 2017. Elle a aussi produit deux livres d’artiste, pendant ses résidences d’artiste en Italie et aux Pays-Bas. En plus de ses livres, Kanstad Johnsen travaille aussi dans l’illustration éditoriale ou de commande, et poursuit parallèlement son travail d’artiste indépendante.Son travail commence souvent par le dessin à l’encre ouau crayon, ensuite complétés par le numérique. Certains de ses travaux sont 100% numériques Geoffroy Pithon est graphiste indépendant et membre du collectif formes vives. En parallèle et en regard des commandes graphiques il mène un travail/recherche plus artistique autour de la peinture: peinture de «situation» plutôt que peinture de «sujet» ou de «propos», il se construit dans et avec ses contextes de réalisation: série d’image pour une micro-édition, peinture sur voiture, décors, performance, peinture digitale… traduisant toujours l’envie d’élaborer un langage multiformat où les couleurs, les mots, la gaucherie, l’abstraction et parfois le figuratif forment une chorale plus ou moins stable mais dansante et énergique.

Pour faire le tour de Benoît Bonnemaison-Fitte, il faudrait être aussi volubile que l’intéressé, et en place d’une brève note, proposer une avalanche de mots et d’images. On pourrait la déclencher des sommets que l’on voit en loin depuis Aurignac, tendre les oreilles, ouvrir grand les yeux, et apprécier le spectacle furibond qui dévalerait jusque dans la grange-atelier de notre homme. Car mettre des mots sur le métier d’un tel loustic, c’est forcément le restreindre. Pour le désigner, on pourra choisir « dessinateur », ou « illustrateur », « graphiste », « forain », « affichiste », « peintre », ou bien encore « brocanteur », et l’on aura à chaque fois raison. Mais pour être juste, il faudra ne pas oublier tous les autres, car Bonnefrite – l’un de ses sobriquets les plus connus – est plusieurs à la fois. Personnellement, j’ai un faible pour « garagiste », qui rend hommage à la noblesse du travail qui est le sien. Les mains dans le cambouis, les taches sur le bleu de chine, la sueur au front, il connaît : lorsqu’il lui faut suivre le rythme de la scène durant un spectacle de dessin en direct, ou tandis qu’il se retrouve en équilibre instable sur un escabeau pour écrire à même les murs. Mais quand il glisse à la surface du papier, son geste est aussi fluide et joyeux que la trace de son crayon est grasse et sombre, que ses couches cacophoniques de couleur sont éclatantes. Car comme pour un mécano, labeur et savoir-faire ne vont pas l’un sans l’autre. Et en la matière, nous avons ici un sacré client.


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Olivier Bertrand, Clémence Fontaine, Chloé Horta (éds.)

Comment survivre après l'école d'art

Comment survivre apres l’ecole d’art ?

Cet ouvrage partage un ensemble combines, trucs et astuces qui ont permis à des travailleurs et travailleuses du milieu de l’art de s’en sortir après l’école. Ces courtes consignes rédigées à l’impératif présent nous livrent, non sans ironie, quelques éléments de réponse à cette grande question : comment survivre après l’école d’art? •

Un ouvrage indispensable si vous vous apprêtez à finir vos études d’art. •

Co-éditeurs : Surfaces Utiles & erg (école de recherche graphique), Bruxelles Impression : Graphius, Bruxelles Format : 10,5 × 15,5 cm, 128 pages Langue : FR ISBN : 978-2-9602002-8-7 Prix : 10 € Tirage envisagé : 500 ex.

Quittez les quartiers branchés et installez-vous là où vous trouverez un espace à moindre prix : ville de petite envergure ou quartiers peu prisés. Faites-en votre QG et rayonnez vers le monde entier grâce aux économies de loyer réinvesties dans votre pratique artistique.

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Avec les contributions de : Maëlle Berthoumieu, Olivier Bertrand, Guillaume Boutrolle, Sara Caïd, Sébastien Capouet, Corinne Clarysse & Nicolas Belayew, Emma Cozzani, Jean-Michel Cyprine, Caroline Dath, Pauline Decaux, Juliette Defrance, Alexia De Visscher, Léo Dherte, Daniel Dutrieux, Alexis Étienne, David Evrard, Baptiste Febvre, Sirah Foighel, Lola Giffard-Bouvier, Renaud Huberlant, Kater-Inge, Bernadette Kluyskens, Anaïs Lapel, Simon Lemutricy, Shawan Lesser, Romain Marula, Léa Michel, Ivan Murit, Aurélie Noury, Garance Maurer, Léa Pinot, Justine Sarlat, Maud Sauvage, Lila Sinigre, Coralie Tain, Flore Van Ryn, Benjamin Varin, Stéphanie Vilayphiou. Et aussi Éric Angenot, Michel Aubry, John Baldessari, Pierre-Philippe Du Châtelet, Robert Filiou, Louis Garrido, Jérôme Gérard, Joanna Lohro, Catherine Mayeur, Napoléon, Guy Wouété, Stephen Wright. Métiers représentés : Artiste, designer, enseignant, auteur, graphiste, historien, architecte, éditeur, imprimeur, papetier, développeur, marionnettiste, metteur en scène, assistant d’artiste, directeur artistique, étudiant, designer textile, photographe, illustrateur, costumier, curateur. Cette co-édition entre Surfaces Utiles et l’erg (école de recherche graphique, Bruxelles) fait suite au séminaire « Économies Interstices » ayant eu lieu à l’erg en novembre 2019.


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Utilisez la photocop ieuse, le papier et les timbr es de votre travail alimentaire a des fins creatives.

10 euros

ISBN 978 -2-9602002-8

Volez et conservez les carnets d’adresses de vos maitres de stages.

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La Houle Éditions — Art & Littérature

un livre à spirales, cahier de tirages, carnet d’épreuves qui oscille entre pratique photographique et archivistique.

ENKEL KATRIN KAMRAU Livre d’artiste / histoire de la photographie / féminisme Édition La Houle, Bruxelles et malenki.net, Bielefeld 24 × 30 cm / 40 p. / reliure spirale Impression digitale N & B + couverture sérigraphiée Textes FR/EN/AL/NL ISBN 978-2-930733-04-3 / CLIL : 3691 Photographie 150 ex. / 25 € Sortie : octobre 2020 DIFFUSION BE : AdyBooks (MDS Benelux) FR : Paon/Serendip (Serendip) CH : Paon/Serendip (Servidis) www.la-houle.com/katrin-kamrau-enkel www.malenki.net

Collection

Enkel est composé d’images découvertes par Katrin Kamrau dans le fonds d’archives de l’entreprise photographique agfa-Gevaert à Mortsel (Belgique), tirées d’un ensemble de planches de travail composées d’images de référence et de duction. Ces documents ont été rassemblés à partir du milieu des années 1980 par un groupe mené par Denise de Weerdt, historienne belge pionnière des études de genre, en vue de l’exposition itinérante Vastberaden Vrouwen (« Femmes déterminées ») organisée par la branche néerlandophone du Conseil national des femmes de Belgique. Ce livre de 24 × 30 cm rassemble toutes les images conservées à ce format, destinées à être reproduites par agfa. Le titre Enkel [« unique », « seulement »] provient de la seule mention manuscrite lisible sur les planches de travail. téristiques visuelles existantes des documents de travail : les teintes de gris disparaissent, les légendes s’effacent… Ne restent visibles que les traces de leur contexte d’assemblage, mettant en lumière la dimension transitoire du matériau et (Elisabeth Pichler) KaTrIN KaMrau (°1981, DE/BE) s’intéresse aux mécanismes de la création d’image et de la perception, notamment en relation avec leur rôle politique et historique dans la société occidentale. son travail, dans lequel l’édition occupe une place centrale, a fait l’objet de nombreuses expositions : Bielefelder Kunstverein, M HKa (anvers), Bozar (Bruxelles), IKoB (Eupen), W139 (amsterdam), Tique space (anvers).

Material



La Houle Éditions — Art & Littérature

Compost est issu de recherches menées par Marie Lécrivain lors d’une résidence intitulée Colporter, diffuser, éditer à Fructôse Dunkerque et au sein de bibliothèques et collections patrimoniales. Ce livre collectif questionne le colportage en tant que forme éditoriale à la lumière des pratiques artistiques et littéraires d’aujourd’hui. du vendeur en itinérance, une pratique de transmission et de diffusion des livres et des idées, un circuit d’échanges et de développement des

Madeleine Aktypi Jean-Baptiste Carobolante Luc Delwaulle Jérôme Dupeyrat Donovan Le Coadou Stéphane Le Mercier Laetitia Legros Lauren Tortil Marie Lécrivain (éd.)

COMPOST ED. MARIE LÉCRIVAIN AVEC LES CONTRIBUTIONS DE MADELEINE AKTYPI, JEAN-BAPTISTE CAROBOLANTE, LUC DELWAULLE, JÉRÔME DUPEYRAT, DONOVAN LE COADOU, STÉPHANE LE MERCIER, LAETITIA LEGROS, LAUREN TORTIL.

également liée à toute une littérature populaire du XVIIe au XIXe siècle que l’on nomme la bibliothèque bleue. Sa particularité est de compiler des genres variés, des formes hybrides littéraires et graphiques. Compost rassemble une dizaine de contributions d’auteurs et d’artistes qui résonnnent avec les formes que peuvent prendre aujourd’hui la teur ». Ainsi, on découvre une série de prophéties de femmes à travers les siècles et les continents, on suit un colporteur jusque dans l’Amérique spiritualiste, on ouvre les portes d’une collection très particulière, on se balade sur le port de Dunkerque à la recherche d’huîtres, de nature et de bâtiments cachés… Ce palimpseste éditorial assemble également une série d’archives de colportage glanées entre 2017 et 2019.

Livre collectif / histoire du livre et de l’art / litterature de colportage / arts visuels Édition La Houle, Bruxelles et Fructôse Dunkerque 15 × 21 cm / 64 p. / dos carré collé Impression en couleurs riso Textes FR + illustrations ISBN 978-2-930733-11-1 / CLIL : 3682 Arts graphiques 150 ex. / 18 € Sortie : Octobre 2020 DIFFUSION BE : AdyBooks (MDS Benelux) FR : Paon/Serendip (Serendip) CH : Paon/Serendip (Servidis) www.la-houle.com/compost

MILLE FEUILLE ÉDITORIAL ET COLLECTIF SUR LE COLPORTAGE ET LA TRANSMISSION DE TEXTES ET D’IMAGES AUJOURD’HUI Collection

Poly




Diffusion / Distribution Paon Serendip

HYPOTHETICAL DEATH OF EXARCHIAN ALPHA de Ella Vuillaumé

Hypothetical Death Of Exarchian Alpha propose au lecteur de lire les bouleversements THE WALLS ARE REMINDERS OF SOCIAL CAUSES, POLITICAL COMMITMENT AND PROTEST sociologiques, historiques et politiques d’un pays, la Grèce, à travers l’épigraphie sur les murs d’un quartier qui a en plus la particularité d’être l’un des foyers historiques du mouvement anarchiste d’Athènes. Ce livre est composé de quatre parties : - le journal de bord de l’auteur qui s’immerge dans le milieu de son étude, - la collection de photographies de lettres Alpha trouvées sur les murs du quartier - les différentes Alpha isolées de leur contexte pour ne garder que leur forme et leur intérêt A RESEARCH BY IN COLLABORATION WITH typographique mis auVILLAUMIÉ regard de leur mortORGANIZATION ELLA TYPICAL FOR STANDARDS (disparition) hypothétique AND ORDER - une séquence de mini-scénarios de SUN/SUN disparition ex : EDITION DOLCE PUBLISHING

HYPOTHETICAL DEATH OF THE EXARCHIAN ALPHA

parution prévue : octobre 2020 format : 11 × 18 cm 406 pages noir et blanc / paperback ouvrage en anglais prix de vente : 10 euros ISBN : 979-10-95233-20-6

Alpha est arraché par un prêtre, etc. L’étude s’articule autour de l’idée de la disparition de la lettre Alpha du quartier d’Exarchia et donne conscience que chaque chose ou fait observé peut être transformé par celui qui observe. Cette recherche, transcendée par l’aspect mlultifacette de la vie quotidienne et les destins qui se croisent sur les murs du quartier, s’incarne en roman policier graphique et anthropologique. L’enquête Hypothetical Death Of Exarchian Alpha, tout en portant sur un quartier à l’échelle micro les remous et métamorphoses qui traversent un pays et qui ne sont pas sans faire écho à ce que traverse l’Europe actuellement.

Co-édition sun/sun édition (FR) & Dolce pub (GR) Direction artistique et contribution de Typical Organization for Standards & Order



Lisandro Alonso

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habiter la nature, rĂŞver le cinĂŠma

Collection dĂŠdiĂŠe au cinĂŠma, Ă‹ LA RENCONTRE DE LIEUX D ARTISTES ET D ACTEURS DE LA SCĂ’NE cinĂŠmatographique.

Adrien-Gabriel BouchÊ Avant-propos de Nicolas Azalbert Lisandro Alonso est un des cinÊastes argentins les plus singuliers de sa gÊnÊration. Figure du Nouveau cinÊma argentin au dÊbut des annÊes 2000, il est l’auteur à ce jour de cinq longs mÊtrages, La Libertad (2001), Los Muertos (2004), Fantasma (2006), Liverpool (2008) et Jauja (2014). L’une des forces de son cinÊma rÊside dans sa grande cohÊrence formelle, philosophique et poÊtique. Chaque film rÊpond au prÊcÊdent et annonce le suivant, avec sensiblement le même schÊma narratif (un homme seul face aux ÊlÊments et à un espace qu’il parcourt) et le même recours aux plans longs qui accordent une place importante aux rythmes de la nature. Dans cet essai, Adrien-Gabriel BouchÊ met à jour le dialogue dynamique entre rÊflexion existentielle (habiter le monde) et enjeux formels (rêver le cinÊma) à l’œuvre dans le cinÊma d’Alonso, et propose de le lire comme une invitation à la rêverie et à une forme d’Êmerveillement originel devant l’image.

X CM Ă‹ LA FRANĂŽAISE

Adrien-Gabriel BouchÊ est chercheur en Êtudes cinÊmatographiques et enseigne à l’universitÊ Rennes 2. Ses recherches portent sur la rêverie dans le cinÊma contemporain, qu’il soit fictionnel ou documentaire. Nicolas Azalbert est cinÊaste, critique de cinÊma et spÊcialiste des cinÊmas d’AmÊrique latine. Il est l’auteur avec Eduardo Carrera de L’Argentine, malgrÊ tout (WARM,  Photo-Graphie , 2017).

couverture souple avec rabats

Sommaire

dos carrĂŠ collĂŠ

avant-propos s 1UAND CE QUI A DISPARU EXISTE ENCORE PAR .ICOLAS !ZALBERT Introduction Chapitre 1 s 4ENTATION DOCUMENTAIRE ATTIRANCE POUR LE RĂ?CIT UN CINĂ?MA i RĂ?ALISTE w Chapitre 2 s 4EMPS ET RYTHMES Chapitre 3 s (ABITER LA NATURE Chapitre 4 s $U SĂ?DENTARISME AU NOMADISME DE LA NATURE AU COSMOS Chapitre 5 s ,E RĂ™LE DES OBJETS Chapitre 6 s 5N CINĂ?MA DE LA RĂ?VERIE LE POUVOIR IMAGEANT DE LA MATIĂ’RE Chapitre 7 s ²COUTER RĂ?VER Chapitre 8 s 5NE RĂ?VERIE SUR LE CINĂ?MATOGRAPHE %T APRĂ’S

176 pages dont 16 pages de photos isbn 978-2-9568325-1-5 02 octobre 2020 PRIX DE VENTE PUBLIC TTC

&ILMOGRAPHIE DE ,ISANDRO !LONSO 2EPĂ’RES BIBLIOGRAPHIQUES

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dos carrĂŠ collĂŠ

Rencontre avec Joann Sfar

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à paraître en octobre 2020

HUET De l’architecture à la ville une anthologie des écrits de Bernard Huet

- zeug + Énsa-PB

H U E T

Juliette Pommier

Anthologie dirigée par Juliette Pommier

ISBN : 979-10-95902-17-1

HUET Anthologie des écrits théoriques, critiques et pédagogiques de Bernard Huet —

L’architecte Bernard Huet (1932-2001) a été successivement élève de Louis Kahn, fondateur de l’Unité pédagogique nº8 (école d’architecture de Paris-Belleville) où il a enseigné vingt ans, rédacteur en chef de l’Architecture d’Aujourd’hui, théoricien d’un retour à la ville historique et concepteur de l’aménagement d’espaces publics parisiens remarquables, comme la place de Stalingrad, les Champs-Élysées, La place des Fêtes ou encore le parc de Bercy.

Préface de Jean-Louis Cohen — Design graphique : Grand ensemble 504 pages Noir et blanc Format : 16 × 24 cm Poids : 500 g. (à préciser) Prix : 25 € ISBN : 979-10-95902-17-1 Co-édition : -zeug + Ensa-PB Diffusion/distribution librairie : Paon diffusion / Sérendip — Contact : Sandra Chamaret sandra@zeug.fr / 06 45 16 53 27

les auteurs

Juliette Pommier, enseignante en architecture et autrice d’une thèse sur Bernard Huet restitue dans cet ouvrage l’actualité de la pensée théorique, pédagogique et critique de Bernard Huet, dont nombre de sujets abordés continuent d’alimenter les débats sur l’enseignement et la pratique architecturale. + L’ouvrage est préfacé par Jean-Louis Cohen, architecte et historien, auteur de multiples travaux sur l’architecture et les villes du XIXe siècle à aujourd’hui. ESSAIS (ARTS)

ARCHITECTURE


à paraître en septembre 2020

ISBN : 979-10-95902-17-1

Articuler théorie et critique

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Louis Kahn et l’Europe

En 1980, Kenneth Frampton publiait clans la revue Opposition un article1 intitulé « Louis Kahn and the French Connection » dans lequel il démontrait avec beaucoup d’à-propos que l’œuvre kahnienne se situait dans la mouvance du rationalisme européen, et plus particulièrement dans la tradition de la pensée théorique développée en France depuis la deuxième moitié du xviiie siècle. Frampton y retrace brillamment une généalogie kahnienne qu’il fait remonter directement aux architectes français des Lumières, Ledoux et Boullée, en passant par de Baudot, Viollet-le-Duc et Durand. Cet article, dont le titre provocateur et ambigu dit assez clairement qu’il n’est pas innocent, est la première tentative de légitimation officielle d’une annexion posthume de Kahn par le milieu architectural européen. Cependant, sous son apparente rigueur démonstrative, le texte révèle de manière implicite la difficulté qu’ont éprouvée les critiques et les historiens de l’architecture des deux côtés de l’Atlantique pour rendre compte d’un phénomène difficile à situer dans le mouvement de profonde mutation qui affecte l’architecture occidentale entre le début des années cinquante et la fin des années soixante-dix.

1. Kenneth Frampton, « Louis Kahn and the French Connection », Oppositions nº 22, New-York, IAUS/MIT Press, 1980.

Louis Kahn et l’Europe

210

Pour Vincent Scully, auquel revient le mérite incontestable de la découverte de Kahn aux États-Unis,2 l’architecte de Philadelphie renoue avec l’authentique tradition de l’architecture américaine, celle de Richardson, de Sullivan et de Wright, qui aurait été momentanément occultée par l’épisode du Style international considéré comme un épiphénomène tardif des avant-gardes européennes. Quant aux critiques européens, ils seront pendant longtemps partagés entre deux attitudes : soit ils adopteront un point de vue très voisin de celui de Vincent Scully, considérant Kahn comme un phénomène essentiellement américain ; soit, comme Manfredo Tafuri ou Reyner Banham, ils ignoreront l’originalité de la démarche kahnienne, n’y voyant qu’une de ces manifestations essentiellement formelles, voire purement poétiques, qui accompagnaient dès la fin des années cinquante la débandade du Style international et l’apparition d’un postmodernisme qui n’aurait pas encore trouvé sa théorie. C’est ainsi qu’en dépit de la gloire tardive que connut Kahn à la fin de sa carrière, son œuvre et sa pensée seront peu étudiées et l’importance réelle de son apport au débat architectural ne fera pas l’objet d’une évaluation rigoureusement argumentée jusqu’au début des années quatre-vingt. C’était pourtant l’objectif de l’article de Kenneth Frampton : tentant de retracer la genèse de la démarche rationaliste, kahnienne selon les canons de l’histoire de l’art classique, il laisse toutefois ouverte la question de son actualité. Il avoue même son embarras lorsqu’il se demande pourquoi « le rejet — par Kahn — du paradigme fonctionnaliste devait apparaître de la manière la plus inattendue aux États-Unis plutôt qu’ailleurs »· Frampton tente bien d’expliquer cette étrangeté en essayant à son tour, après Scully, mais en adoptant une rhétorique typiquement européenne, de rattacher l’œuvre de Kahn à une constante de la culture architecturale américaine qui la pousserait à interroger ses sources et ses origines européennes pour mieux affirmer son autonomie et sa propre identité. Il n’y a pas lieu ici de contester une interprétation qui a pour premier mérite de donner une certaine épaisseur historique à la figure d’un Kahn, héritier, presque malgré lui, du système de valeurs américain. 2. Vincent Scully, Louis Kahn, New-York, George Braziller, 1962.

Louis Kahn et l’Europe

214

et la question urbaine — se situent dans la ligne des recherches des architectes réformateurs européens. Ce n’est [pas ?] par hasard que le très beau plan d’urbanisme de Philadelphie qu’il dessine en 1939 s’inspire directement de deux projets célèbres de Le Corbusier « Une ville pour trois millions d’habitants » et surtout le « Plan Voisin » pour Paris. Dans le choix de ces références, on perçoit déjà tout ce qui caractérisera l’œuvre kahnienne ultérieure. Dans les projets corbuséens, il s’intéresse moins à l’appareil démonstratif des attendus de la ville « fonctionnaliste » qu’au déploiement d’un cartésianisme formel marqué par la clarté géométrique, la hiérarchie monumentale et l’ampleur conceptuelle d’une pensée qui plonge ses racines directement clans la tradition du grand « design » français classique et néo-classique. C’était précisément ce relent historiciste et esthétique que l’aile « dure » du Mouvement fonctionnaliste européen, par la voix de Karel Teige, reprochait à Le Corbusier. Incidemment, il faut remarquer que les arguments avancés par l’architecte franco-suisse pour assurer sa défense rejoignent étrangement, sur le fond, ceux utilisés par Cret dans un article publié à la même époque où il critique les positions du fonctionnalisme dogmatique concernant le rapport entre structure et forme en architecture. La critique développée par les deux architectes français à l’égard d’une approche fonctionnaliste univoque de l’architecture et le recours aux valeurs de la raison cartésienne comme instrument d’exploration de la nouvelle architecture vont avoir une influence déterminante sur l’évolution de la pensée de Kahn. Stonorov, qui fut son associé entre 1942 et 1946, rappelait qu’à l’époque où ils travaillaient ensemble, l’un des traits dominants de son caractère était l’obstination : il n’acceptait jamais de se laisser convaincre sans avoir auparavant longuement pesé tous les arguments. Cette incertitude permanente, cette propension à douter et à questionner renforçaient la prédisposition à l’introspection et à l’exégèse qu’il tenait de son éducation juive. Il est alors facile de comprendre la position de retrait qu’il adoptera devant le triomphe officiel du Style international aux États-Unis après la guerre et l’arrogante certitude affichée par l’establishment architectural de la côte Est dont lui-même était exclu. Confronté à la corruption des grands idéaux du Mouvement moderne par

Articuler théorie et critique

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Mais pour nous et certainement pour lui, la dimension et l’ambition de l’architecture et de la pensée kahnienne dépassent très largement le cadre des États-Unis de l’immédiat après-guerre. À l’époque, les conditions du débat architectural caractérisé par la position dominante de l’architecture américaine face à une Europe en proie aux doutes et aux incertitudes engendrés par la crise des valeurs du Mouvement moderne, rendent improbable toute comparaison avec une situation culturelle datant du début du siècle. À notre avis, les questions fondamentales posées par Kahn à partir des années cinquante se situent dans un espace et un temps qui sont ceux de l’Occident, toutes différences continentales confondues. Non seulement parce que l’espace culturel américain s’est inévitablement étendu, jusqu’à se confondre parfois avec la totalité de l’espace culturel occidental, mais surtout parce que, pour la première fois de leur histoire, les États-Unis ont surmonté le syndrome de dichotomie culturelle qui pouvait alimenter le débat portant sur la nature d’une identité américaine distincte de ses sources européennes. Après la guerre, New-York est devenue la capitale mondiale de l’art moderne et, à ce titre, elle n’a de comptes à rendre ni à Londres ni à Paris. Ce n’est donc pas en Américain interrogeant l’Europe que Kahn se présente, mais en architecte interrogeant l’architecture occidentale comme un objet théorique unifié. Pour ceux qui le soupçonnaient de se livrer à une quête mythique de type transhistorique, cette position pouvait passer pour anachronique et réactionnaire ; pour d’autres, au contraire, elle représentait une réponse réaliste et adaptée à l’état critique du développement théorique de l’architecture contemporaine. Mais il y a une trentaine d’années, toutes les implications de cette position étaient difficilement lisibles, y compris par ceux qui, plus ou moins intuitivement, s’étaient mis à son école. Quoi qu’il en soit, et malgré les difficultés qu’éprouvent encore les historiens pour situer le phénomène Kahn et évaluer son importance réelle et durable dans l’histoire de l’architecture contemporaine, il est impossible de nier les rapports privilégiés que Kahn entretint toute sa vie avec l’Europe et l’influence décisive qu’il exerça en retour sur une génération d’architectes européens, français en particulier, à partir de la fin des années cinquante.

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l’architecture mercantile, l’académisme stylistique d’une modernité sans contenu et l’absence de tout débat d’idées, il se tournera à nouveau vers l’Europe pour trouver l’antidote à un système de valeurs qu’il refusait. Peu de critiques ont remarqué combien son séjour à l’Académie américaine de Rome entre 1950 et 1951 fut décisif pour la maturation de sa pensée théorique et l’émergence des thèmes qui allaient parcourir son œuvre ultérieur. Cette année de « pélerinage » lui permet non seulement de procéder à une relecture des sources de l’architecture égyptienne, grecque et romaine mais surtout de découvrir, en France, Albi ou Carcassonne qui constitueront pour lui des références paradigmatiques au même titre que le Panthéon ou les thermes de Caracalla. C’est un moment de gestation qui précède immédiatement la véritable « naissance » de Kahn comme protagoniste de premier plan sur la scène architecturale aux États-Unis. À son retour, il commence à réaliser ses premières œuvres réellement significatives : la galerie d’art de Yale, le pavillon des bains de Trenton, suivis par les Laboratoires Richards à Philadelphie. Mais Kahn pouvait-il ignorer à la même époque, en France, l’évolution exemplaire d’un Le Corbusier définitivement débarrassé de toute velléité dogmatique et démonstrative, qui se livrait sans retenue au pur jeu des formes architecturales à la chapelle de Ronchamp ou qui explorait, dans ses projets pour le Capitole de Chandigarh, les termes d’une nouvelle rhétorique monumentale en rupture complète avec les canons de l’orthodoxie moderne ? Le tournant pris par l’œuvre corbuséenne ne pouvait que le conforter dans son rejet du fonctionnalisme et sur la nécessité impérieuse d’un retour aux valeurs archaïques de l’architecture. Sa participation au dernier CIAM qui se tint à Otterlo en 1959 est à tous égards significative. En tout premier lieu parce qu’il est à peu près le seul architecte américain de sa génération invité à participer à un débat d’idées dont les connotations sont essentiellement « européennes ». Le ton de son intervention et les idées qu’il y développe sur la ville et l’architecture ont une résonnance exceptionnelle pour ses auditeurs et contribuent assez rapidement à le faire connaître dans le milieu informé des architectes européens. Doit-on rajouter qu’avec le recul, sa présence à Otterlo prend une valeur hautement symbolique ? Dans cette ultime manifestation qui entérinait l’acte de décès du Mouvement moderne, il semble être là pour en recueillir l’héritage et assurer la succession.


à paraître en octobre 2020

UP8 Antoine Perron

Les textes fondateurs

- zeug + Énsa-PB

U P 8

Marie-Jeanne Dumont

Anthologie dirigée par Marie-Jeanne Dumont et Antoine Perron — Design graphique : Grand ensemble 320 pages Noir et blanc Format : 16 × 24 cm Poids : 450 g. Prix : 20 € ISBN : 979-10-95902-18-8 Co-édition : -zeug + Ensa-PB Diffusion/distribution librairie : Paon diffusion / Sérendip — Contact : Sandra Chamaret sandra@zeug.fr / 06 45 16 53 27

ISBN : 979-10-95902-18-8

UP8 Textes fondateurs de l’école d’architecture de Paris-Belleville —

UP8, Unité Pédagogique nº8, fondée en 1969, aujourd’hui école nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville célèbre en 2020 ses cinquante années d’existence. Cette anthologie de textes historiques véhéments (tracts, manifestes, articles) dirigée par Marie-Jeanne Dumont et Antoine Perron, retrace comment cette école, émergeant en quelque sorte du tumulte de Mai 68, a émancipé l’architecture de la tutelle séculaire des Beaux-Arts et a inventé une nouvelle façon d’enseigner cette discipline. L’introduction générale, richement illustrée, retrace l’histoire de ce mouvement étudiant qui a inventé sa pédagogie en la nourrissant de politique, en la métissant d’autres disciplines telles que les sciences humaines ou le design, et en renouvelant totalement les moyens de représentation des projets architecturaux (maquettes, vues axonométriques, dessins, collages…) Chacun des 13 textes historiques est resitué par un court commentaire.

les auteurs

Marie-Jeanne Dumont est architecte DPLG, historienne et enseignante à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville. Antoine Perron est architecte, diplômé de l’Ensapb et auteur d’un mémoire UP8 : histoire d’un modèle d’enseignement. ESSAIS (ARTS)

ARCHITECTURE


à paraître en septembre 2020

ISBN : 979-10-95902-18-8

Marie-Jeanne Dumont, Antoine Perron

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De l’atelier Collégial à UP8

Repartir à zéro pour bâtir un nouvel enseignement de l’architecture aura été le privilège réservé à la génération 68, lorsque les événements de mai eurent abouti à renverser une tradition pédagogique vieille de deux cents ans, celle de l’École des beaux-arts. L’éclatement soudain d’une institution aussi prestigieuse qu’immuable, dont les enseignements d’architecture ont alors été détachés des études artistiques, a sans doute pris de court beaucoup des enseignants de l’époque. Des étudiants et jeunes diplômés, au contraire, s’y préparaient depuis plusieurs années. C’était le cas des futurs fondateurs d’UP8 qui, depuis 1965 au moins, au sein d’un des ateliers les plus courus de l’époque, l’atelier Arretche, puis au sein d’une plus petite structure, l’atelier Collégial no 1, avaient commencé à critiquer à la fois l’enseignement académique et le mode d’exercice libéral de la profession, à élaborer des schémas d’organisation pédagogique nouveaux et à les tester au sein de leur nouvel atelier. Lorsqu’après quelques péripéties UP8 eut pris son autonomie, en octobre 1969, cette toute petite école — l’une des moins nombreuses des unités pédagogiques — disposait du corpus doctrinal sans doute le plus important et le plus cohérent. On ne peut mieux faire, pour comprendre ce moment si particulier qu’ont été les années 1960 – 70 pour l’enseignement de l’architecture, que de se plonger dans ces textes programmatiques. Ils sont parfois dogmatiques et

Extraits de l’introduction

Introduction

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vis-à-vis des Beaux-Arts. Il les magnétise en leur parlant de Louis Kahn et en donnant quelques conférences sur l’architecture indienne, notamment sur les instruments astronomiques de Jaipur qu’il était passé voir en rentrant du Japon. Huet explique brillamment les rapports entre formes architecturales et structures sociales et se forge ainsi une réputation d’intellectuel au sein de l’atelier. Ses expériences à l’étranger lui permettent aussi de faire miroiter aux élèves d’autres manières d’apprendre l’architecture. Huet va ainsi précipiter le mouvement de contestation qui agitait déjà une partie des élèves au milieu des années 1960. Un groupe se forme autour de lui, qui commence un travail de conscientisation de l’atelier en diffusant anonymement des tracts : Pour le rattachement à l’université (texte 1, page XX), et Contre la « grande réforme » de l’architecture (texte 2, page XX). Le groupe rejette non seulement le système des Beaux-Arts, mais aussi tout le folklore et l’anti-intellectualisme de l’École, refuse de participer aux bizutages et de s’intégrer à la Masse2. Lors d’une assemblée générale de l’atelier, le 26 mai 1966, le groupe présente un manifeste proposant de réformer radicalement l’enseignement (texte 3, page XX), puis l’envoie, de manière anonyme, au patron. Lorsqu’Arretche apprend qu’une fronde agite l’atelier, il décide de le dissoudre immédiatement : les élèves devront se réinscrire un par un, après entretien individuel dans son bureau. Solidaire du patron, la Masse en rajoute en demandant à tous les élèves de confirmer leur adhésion par écrit. Les auteurs du manifeste décident alors de quitter l’atelier pour en fonder un autre, selon la tradition ancienne des scissions, qui s’étaient déjà produites plusieurs fois dans l’histoire de l’École3. Ne souhaitant pas quitter leur patron en mauvais termes, ils lui 2. Dans les ateliers, notamment libres, les étudiants se cotisaient pour payer les dépenses courantes (loyer, mobilier, livres, fournitures de dessin, gueuletons et pince-fesses) et parfois le professeur. Cette « Masse » d’argent était gérée par un « massier », à la fois trésorier et représentant des élèves. La Masse avait fini par désigner l’association des élèves, et le massier leur délégué. L’ensemble des masses de tous les ateliers de l’école (peinture, sculpture et architecture) formait la Grande Masse. Cf. Isabelle Conte et Christophe Samoyault-Muller, « La Grande Masse de l’École des beaux-arts (1926 – 1968) : histoire d’une association fédératrice », Cahiers HEnsA20, no 6, 2019. 3. Les ateliers extérieurs étant de statut privé, personne ne pouvait interdire à un groupe d’élèves d’en quitter un pour en fonder un autre. L’École se Fiches d’identité établies par l’atelier Collégial, conservées dans les archives d’Olivier Dufau, président de l’association formée par l’atelier.

Grilles d’analyse des différentes temporalités du théâtre de Chaillot. Studio de Pierre Saddy et Claude Vié, 1972. Claude Bauhain, sociologue enseignant à UP8, participe également au studio en aidant les étudiants à mener des entretiens avec les usagers. Archives de Jean-Bernard Cremnitzer.


à paraître en septembre 2020

ISBN : 979-10-95902-18-8

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Extraits du corpus de textes historiques (1966 – 1978)

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Rapport vert Plateforme de discussion, d’hypothèses d’enseignement, d’orientations politiques

Rapport vert, 1968.

Ce texte, dont le titre complet est Plateforme de discussion, d’hypothèses d’enseignement, d’orientations politiques, a été rapidement rebaptisé le Rapport vert en raison de sa couverture. Rédigé par un « petit nombre d’étudiants » de la Commission Enseignement du groupe des grévistes de mai-juin 1968, l’ouvrage n’est pas signé. Cependant, tous les témoignages concordent pour l’attribuer à Bernard Huet, assisté ponctuellement par Jacques Fredet et François Laisney. Le texte a été tiré au moins deux fois, avec quelques corrections apportées d’une version à l’autre. Le Rapport vert est d’abord un texte critique. Ses auteurs s’attaquent non seulement au système capitaliste et à la division du travail qu’il crée, mais également à l’État, dont ils rappellent qu’il est au service des intérêts du patronat ; à l’Université, accusée d’être l’instrument d’une reproduction des classes sociales ; et aux architectes, à qui ils reprochent d’être les « chiens de garde » et les « actionnaires » de l’idéologie dominante, rangés du côté des « forces de la répression ». Le texte revendique l’indépendance

Rapport vert

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I. Enseignement et société INTRODUCTION La société capitaliste et la contradiction fondamentale entre forces productives et rapport de production qu’elle implique doit, pour survivre, détruire chaque jour plus qu’elle ne produit, au moyen des guerres impérialistes et du chômage, de la limitation des connaissances et du développement scientifique, de l’utilisation de la technique et des hommes qu’elle forme dans son Université, dans les seules limites compatibles avec le maintien de la sujétion et de l’exploitation des travailleurs. Elle diffuse son idéologie au travers de toutes les activités sociales, pour masquer l’antagonisme entre la classe détentrice des moyens de production et les classes dépossédées ; les classes monopolistes d’une part et d’autre part la classe la plus directement exploitée et le semi-prolétariat (employés, petits fonctionnaires, paysans). La société capitaliste tente de justifier un certain ordre social par l’éducation reçue au cours de l’enseignement primaire, secondaire et universitaire en déterminant à la fois le contenu d’un pseudo-savoir et son mode de transmission : — La relation enseignants-enseignés met ce dernier dans une situation de dépendance et d’irresponsabilité. — La coupure entre l’enseignement et la pratique professionnelle, c’est-à-dire entre l’Université et les lieux de travail a pour effet : de vider la théorie de ses possibilités d’application et, par conséquent, de son pouvoir subversif, de valider la pratique sur le seul critère de la réussite technique. Notre lutte ne trouve sa signification que dans la perspective historique du renversement du rapport de classe et de la transformation du rapport capital-travail. Face à cette société qui tente perpétuellement d’intégrer ces antagonismes inhérents et les contradictions qu’elle engendre, l’enseignement constitue un des moyens de faire

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prendre conscience des problèmes masqués et doit permettre la remise en cause totale ou partielle de cette même société. Nous nous proposons de rechercher des organisations, des formes et des contenus d’enseignement qui pourraient être contestateurs de cette société de classe et de l’idéologie dominante. Nous sommes conscients du fait que cette action sera toujours relative et limitée, parce que : — Cet enseignement est diffusé et reçu par des individus appartenant à des groupes sociaux déterminés, assujettis aux conditions de sélection de classe, liées au niveau de revenu et de culture de ces classes. Quel que soit le niveau de démocratisation atteint, nous ne pourrons jamais transformer radicalement les systèmes de valeurs qui président à la sélection actuelle. — L’Université comme système d’enseignement fait partie des superstructures de la société. Les limites de l’autonomie sont les limites de la dépendance par rapport à la société (financement public). — L’Université et l’enseignement constituent un système de production : production de connaissances, production de travailleurs. Elle se heurte aux exigences de l’économie de marché. Toute contestation d’autonomie est limitée par les nécessités de qualification, des produits de l’enseignement, car il est impossible pour l’étudiant de refuser toute intégration au monde actuel du travail après ses études. Dans quel domaine notre action est-elle possible ? Sur quels points avons-nous une prise effective ? L’action est possible au niveau : — De la détermination et du contrôle du contenu de l’enseignement. — Des modes de transmission des connaissances (relations pédagogiques) et du contrôle de ces connaissances. — De l’intégration postérieure au monde du travail. Se situant à l’intérieur des structures globales de l’enseignement et de l’Université, ce contrôle n’est effectif que lorsqu’il peut s’exercer librement. C’est pour cette raison que nous devons : — Refuser tout principe de sélection de classe.


Argumentaire

Collection

[LES ESSAIS MÉDIATIQUES]

Daniel JACOBI

Des touristes au musée ?

En librairie Octobre 2020

Quand l’exposition devient une attraction

C

es dernières années, les grands musées ont connu une augmentation importante de leur fréquentation, portée par de grandes expositions temporaires dites “blockbusters”. Autrefois reservé à un public averti ou scolaire, le musée est entré résolument dans une stratégie de séduction pour attirer le plus grand nombre. Mais le contexte actuel est celui d’une usure de ce modèle (coûteux, peu écologique, files d’attente à rallonge...). Comment désormais répondre aux attentes d’un public nombreux et maintenant fidélisé ? Dans le seul cas du Louvre, 70 % de son public est composé d’étrangers venus du monde entier pour découvrir ses chefs d’œuvres. Avec ses 9 millions de visiteurs et bientôt davantage, le Louvre doit maintenant se préoccuper de son basculement dans le tourisme de masse.

Isbn : 979-10-92305-62-3 Prix de vente public : 16 euros ttc 200 pages, broché, 12x20 cm

Que signifie pour un musée le fait de se transformer attraction numéro un d’une ville ? Comment concilier les logiques de conservation du patrimoine et de médiation et celles plus commerciales des industries culturelle ? Daniel Jacobi, spécialiste reconnu des musées, propose ici des réponses pour comprendre leur évolution.

Points forts :

également disponible en version eBook

Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com

• Un livre qui peut servir de boîte-à-outils pour les professionnels des musées autour d’une problématique réelle et aigüe pour les institutions culturelles. • Un ouvrage éclairant pour les professionnels du tourisme • Un groupe cohérent de publications de référence sur les musées avec Réinventer le musées ? de Y. Winkin / L’imaginaire numérique au musée ? par E. Sandri / Les musées sont-ils condamnés à séduire ? par D. Jacobi

Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres


Argumentaire

Des touristes au musée ?

Sommaire

L’ auteur

INTRODUCTION : Le musée, institution culturelle et curiosité touristique CHAPITRE 1 : Les paradigmes de l’accélération muséale CHAPITRE 2 : Le musée sous l’emprise des médiations CHAPITRE 3 : Ce qu’il faut de culture pour goûter le musée CONCLUSION : Homo doctissimus vs. Homo turisticus

Sur le même sujet

Daniel JACOBI

Les musées sont-ils condamnés à séduire ?

Daniel JACOBI est professeur des universités et chercheur au laboratoire Culture et Communication de l’UMRCNRS Centre Norbert Elias. Ses travaux portent sur la muséologie et la diffusion de la culture scientifique et technique (Les sciences communiquée aux enfants en 2005 ; L’éternel retour de l’eugénisme en 2006). Il a piloté de nombreuses études pour la mise en œuvre de dispositifs muséographiques, pour des établissements publics ou des structures culturelles. Son précédent ouvrage Les musées sont-ils condamnés à séduire ? est paru chez MkF en 2018.

La collection

L

es Essais médiatiques donnent aux lecteurs les clefs d’un débat sur les enjeux culturels, économiques, politiques et sociologiques liés aux médias et à la médiation. L’objectif est de permettre à chacun de se forger une opinion et d’appréhender ce qui se joue actuellement dans notre société, dans le cadre d’une réflexion ouverte et critique. Chaque pan de notre vie est aujourd’hui concerné par les médias et les systèmes médiatiques. Ils nous entourent et sont omniprésents dans notre quotidien : la presse ou la télévision, mais aussi les festivals, les expositions… Par ces biais, nous nous distrayons, nous nous informons, nous nous cultivons, nous façonnons nos représentations et nos idéologies. Il s’avère aujourd’hui essentiel de s’interroger sur la relation que chaque individu entretient avec ces formes médiatiques. Il importe également de se pencher sur les mutations de notre société façonnée par des médias et des médiations qu’elle a elle-même fabriquées.

Et autres écrits muséographiques 288 pages - 19€ 979-10-92305-39-5

Eva SANDRI

Les imaginaires numériques au musée ?

Yves WINKIN

Débats sur les injonctions à l’innovation

suivi d’un dialogue sur le musée numérique avec Milad Doueihi

172 pages - 16€

192 pages - 16€

979-10-92305-64-7

Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com

Réinventer les musée ?

979-10-92305-60-9

MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres


Argumentaire

Collection

[LES ESSAIS NUMÉRIQUES]

Eva SANDRI

Les imaginaires numériques au musée ?

En librairie Octobre 2020

Débats sur les injonctions à l’innovation préface de Joëlle LE MAREC

L

’introduction du numérique au musée génère autant d’enthousiasme que de craintes. Ce livre revient sur les débats virulents qui agitent la profession depuis plusieurs années maintenant. D’un côté, les technophiles vantent les vertus du numérique (les applications pour smartphone permettent notamment de démocratiser les connaissances et d’attirer le jeune public), tandis que les technophobes le rejettent, considérant qu’il est une atteinte à une rencontre authentique avec les œuvres (les expositions virtuelles en ligne condamneraient à plus ou moins long terme les musées à être totalement dématérialisés).

Isbn : 979-10-92305-64-7 Prix de vente public : 16 euros ttc 172 pages, broché, 12x20 cm

Eva Sandri s’intéresse au contexte idéologique dans lequel des dispositifs sont parfois mis en place à marche forcée et à la manière dont les professionnels s’ajustent face cette situation nouvelle. L’auteure nous propose, en outre, des pistes pour la mise en œuvre de projets de médiation sortant des sentiers battus.

Points forts : • Un livre qui peut servir de boîte-à-outils pour les professionnels des musées autour de la problématique ardue de l’introduction du numérique dans les institutions muséales. également disponible en version eBook

Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com

• Un livre qui permet au lecteur de comprendre pourquoi certains musées utilisent le numérique et d'autres sont réticents. • Un groupe cohérent de publications de référence sur les musées avec Réinventer le musées ? de Y. Winkin / Des Touristes au musée ? et Les musées sont-ils condamnés à séduire ? par D. Jacobi.

Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres


Argumentaire

Les imaginaires numérique au musée ? L’ auteur

Sommaire PRÉFACE de Joëlle Le Marec INTRODUCTION : Numérique et musée, l’arène d’un débat inévitable CHAPITRE 1 : Controverses autour des dispositifs numériques de médiation 1. Histoire critique de l’arrivée des technologies dans la médiation 2. Des recherches sur la technologie dans la médiation 3. L’imaginaire du numérique face aux injonctions technicistes CHAPITRE 2 : Les discours sur la technologie dans la médiation culturelle 1. Les discours extérieurs aux institutions culturelles 2. Les discours des institutions culturelles CHAPITRE 3 : Des musées qui s’ajustent 1. Rénovation et imaginaire du numérique au musée d’ethnographie 2. La négociation des imaginaires CONCLUSION : Dépasser la crainte du remplacement Penser des dispositifs pertinents

Eva SANDRI est maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Inalco (équipes de recherche Cerlom et Gripic). Ses travaux portent sur les enjeux de la médiation culturelle et les imaginaires rattachés aux dispositifs numériques dans les musées. Elle a déjà publié plusieurs articles sur ces questions et partage depuis plusieurs années maintenant son expertise avec les professionnels du monde muséal. Les imaginaires numériques au musée ? est son premier ouvrage.

La collection

L

es Essais numériques donnent aux lecteurs les clefs d’un débat sur les enjeux culturels, économiques, politiques et sociologiques des mutations numériques. L’objectif est de permettre à chacun de se forger une opinion et d’appréhender ce qui se joue actuellement dans notre société, dans le cadre d’une réflexion ouverte et critique. Chaque pan de notre vie est aujourd’hui concerné par ce processus global de dématérialisation des supports, de démultiplication des manières de communiquer et d’accélération des modes de circulation de l’information. Ce processus touche désormais de façon intime notre quotidien. Il s’avère donc essentiel de poser la question des nouveaux rapports que chaque individu développe avec ces nouvelles technologies qui viennent bousculer, modifier, compléter et prolonger nos pratiques.

Daniel JACOBI

Les musées sont-ils condamnés à séduire ? Et autres écrits muséographiques 288 pages - 19€

Sur le même sujet

Yves WINKIN

Réinventer les musée ?

979-10-92305-39-5

Daniel JACOBI

Des touristes au musée ?

suivi d’un dialogue sur le musée numérique avec Milad Doueihi

Quand l’exposition devient une attraction

192 pages - 16€

200 pages - 16€

979-10-92305-60-9

Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com

979-10-92305-62-3

MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres


ART&FICTION

C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY

LITTÉRATURE

Fabienne Radi

Certains croient qu’il suffit de les montrer tout le temps pour gagner en capital sympathie. D’autres les planquent parce qu’ils sont écrasés de soucis. Quand on les sent, c’est qu’il y a un problème. Sans elles, on ne mangerait que des yaourts moka et on aurait tous l’accent auvergnat. Si on a les moyens, on peut les redresser, les aligner, harmoniser leur forme, raviver leur teinte, les remplacer par de la porcelaine. Lorsqu’on est mort, elles peuvent servir encore aux inspecteurs de police et aux archéologues en indiquant l’âge approximatif du corps.

«Fabienne R adi, à liRe sans modéR ation.»

RTE ARNAUD LAPO E FR AN CE CU LT UR

Ce livre convoque une performeuse anglaise, une nonne belge, un dentiste vaudois, l’Homme des glaces, Shelley Duvall, Peter Pan et Harry Dean Stanton pour traiter d’une partie singulière du corps.

— E N L I B R A I R I E L E 2 O C TO B R E 2 0 2 0 —


C. » » ET « HOLY, ET U IE D N O M APRÈS « OH LÀ

FORMAT ISBN CHF

978-2-940570-94-2 17.80 / EURO 14

GENRE

ométrie é g à s it c é r x u e d Trente t plus ou r o p p a r n e le b ia r a v dents... s le c e v a it o tr é s in mo

SUJETS ABORDÉS

DÉ JÀ PA RUS :

——— Fabienne Radi vit à Genève mais est née à Fribourg. Lors de ses études, elle navigue entre géographie, géologie, bibliothéconomie, communication et arts plastiques. Elle fabrique des textes, des conférences, des objets, souvent en relation avec la géologie, Roland Barthes et le cinéma, mais pas seulement. Elle a donné un cours sur la représentation du scientifique dans la pop culture de 2010 à 2013 au Collège des Humanités de l’EPFL à Lausanne, et depuis 2008 elle enseigne à la HEAD – Genève. PUBLICATIONS': Holy, etc., art&fiction, 2018'; C’est quelque chose, d’autre part, 2017'; Oh là mon dieu, art&fiction, 2015'; Cent titres sans Sans titre, Boabooks, 2014'; Ça prend. Art contemporain, cinéma et pop culture, Mamco, 2013'———

LE TEMPS

« SES

TEXTES SONT DRÔLES, ÉLÉGANTS, LÉGERS… » ISABELLE RÜF

« LE

JEUNE FEMME DÉRANGÉE LA VIE QUOTIDIENNE… » CHRISTIAN BERNARD

© Dorothée Thébert

LE COURRIER


EXTRAITS

FA B I E N N E R A D I / É M A I L D I A M A N T

Les dents, la bouche. Les dents la bouchent, l’aidant la bouche. L’aide en la bouche. Laides en la bouche. Laid dans la bouche. Lait dans la bouche. L’est dam le à bouche. Les dents-là bouche. Jean-Pierre Brisset (pâtissier, chef de gare, grammairien, prophète, inventeur, écrivain, prince des Penseurs et saint du calendrier pataphysique), La Grande Nouvelle, 1900

Flannery O’Connor, Lettre à Maryat Lee (dessin), 1960

Les dents, la bouche. Les dents la bouchent, l’aidant la bouche. L’aide en la bouche. Laides en la bouche. Laid dans la bouche. Lait dans la bouche. L’est dam le à bouche. Les dents-là bouche. Jean-Pierre Brisset (pâtissier, chef de gare, grammairien, prophète, inventeur, écrivain, prince des Penseurs et saint du calendrier pataphysique), La Grande Nouvelle, 1900

Flannery O’Connor, Lettre à Maryat Lee (dessin), 1960

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ÉM A I L DI A M A N T

MONA & J U LI A

Depuis plus de cinq cents ans la Joconde sourit sans que l’on sache comment étaient ses dents, ni même si elle en avait vraiment. L’actrice Julia Roberts, elle, sourit en arrivant à en montrer tellement qu’on a l’impression qu’elle en possède deux fois plus que les autres gens.


EXTRAITS

FA B I E N N E R A D I / É M A I L D I A M A N T

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ÉM A I L DI A M A N T

CH U ICH IDE

Durant mes études d’arts plastiques, j’ai découvert une performeuse anglaise qui a failli me convertir. Elle était petite et boulotte, avec une énergie de pile électrique, particularité récurrente chez les filles petites et boulottes, ai-je remarqué au fil des années. Rien que son nom me plaisait : Hayley Newman. Newman comme Paul ou Barnett (avec une préférence de ma part pour l’acteur devenu roi de la vinaigrette plutôt que pour le chef de file de la Colorfield Painting), et Hayley comme la comète, à un y près transformé en l. Le Centre d’art contemporain de ma ville l’avait invitée pour une exposition monographique. Beaucoup de photographies de performances, en noir et blanc (ça fait archives historiques) mais aussi en couleurs (c’est plus parlant), accompagnées de nombreux textes explicatifs à lire sur des cartels longs comme le bras. Et aussi des vidéos diffusées sur de vieux moniteurs cubiques pesant des tonnes à même le sol, ou projetées sur des murs par d’élégants beamers suspendus aux plafonds. À la sortie une pile de photocopies posée sur un socle invitait le spectateur à se servir, au cas

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ÉM A I L DI A M A N T

où il désirerait en savoir davantage sur la vie, la carrière, les écoles, les récompenses, la date de naissance de Hayley ainsi que l’adresse complète de sa galerie, numéro de téléphone compris. Je n’ai pas pris de photocopie. En revanche j’ai acheté un catalogue. Sur la couverture on voit l’artiste vêtue d’un manteau en léopard, étendue à plat ventre sur un sol en béton, les bras et les jambes écartés. Un peu façon Homme de Vitruve, mais de dos, couché et habillé. Et en femme évidemment. En détaillant l’image on aperçoit un serretête avec des oreilles de chat sur les cheveux en pagaille de l’artiste. La photo a été prise en plongée pour accentuer l’effet d’écrasement. On dirait un personnage de Tex Avery venant de tomber du haut d’un canyon, lorsque sa silhouette se découpe dans la terre craquelée telle une pièce de puzzle qu’on aurait trop enfoncée. On pense également à une peau de bête étalée en tapis dans le palais d’un maharadjah (tigre), ou dans une cabane au Canada (ours), ou dans un intérieur Ikea (vache). En feuilletant le catalogue, on constate qu’on n’était pas très loin : la pièce s’intitule Cat Suicide. Hayley documente des performances qui n’ont jamais eu lieu et n’existent qu’en photographie. En cela elle se distingue des

CH U ICH I DE

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pionnières dans son domaine, les Marina Abramović, Valie Export, Gina Pane, Hannah Wilke, Carolee Schneemann, Yoko Ono et autres Orlan, qui éprouvaient leur corps dans les années 1960 et 1970. Quoiqu’aujourd’hui ces grands-mères de la performance s’y mettent aussi (à produire des images de performances plutôt que des performances). C’est plus lucratif et moins fatigant. Un photographe de renom, un cadre pittoresque, une armada d’assistants dévoués, quelques accessoires judicieusement choisis, et le tour est joué. Tout ça finit en tirages grand format contre-collés sur aluminium au-dessus de canapés chics conçus par des designers milanais1. 1. La plus active en ce domaine étant Marina Abramovi ć. Aujourd’hui il est possible d’acquérir toutes sortes de photographies montrant l’artiste serbe dans des poses singulières, images faisant tout leur effet dans un salon, une salle à manger, une chambre à coucher, une salle de sport, pourquoi pas un carnotzet. Quelques exemples d’images disponibles en galerie : Marina soulevant un agneau au-dessus de sa tête. Marina priant devant un âne. Marina saisissant des cornes de chèvre ensanglantées. Marina tenant un tas de fagots à bout de bras. Marina les yeux fermés avec un scorpion posé sur son visage. Marina avec un aigle accroché à ses cheveux. Marina avec un serpent enroulé autour de son cou. Marina tenant un verre d’eau. Marina nettoyant un os avec une brosse à dents. Marina portant un squelette sur son dos. Marina portant un pull rouge et une tresse sur le côté droit. Marina portant un pull blanc et une tresse sur le côté gauche. Marina avec une paire de tongs sur lesquelles sont écrits F UCK (pied gauche) et N EGAT I V I T Y (pied droit).


ART&FICTION

C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY

LITTÉRATURE

Carla Demierre

Dix récits ayant en commun la voix humaine, sa captation et sa diffusion, pour autant de situations, de personnages, de natures et d’époques foncièrement différentes. Une matière première entièrement sonore qui ne manquera pas d’éveiller des images, des références probablement cinématographiques chez le lecteur, de Fitzcarraldo de W. Herzog à Sexe, mensonges et vidéo de S. Soderbergh. En quelques pages, nous passons du bord de l’Orénoque

en compagnie d’un ethnomusicologue cherchant à capter les chants de chamanes amérindiens à l’usage domestique d’une caméra vidéo au début des années 1990, témoin bancal et comme à contre-jour de l’intimité et de la vie sociale d’une mère et de sa fille. Les voix traversent l’espace-temps et la bande-son de Carla Demierre qui a enregistré et fixé dix impulsions médiumniques%/%magnétiques%/%électriques en autant de formes textuelles indépendantes.

— E N L I B R A I R I E L E 2 O C TO B R E 2 0 2 0 —


FORMAT ISBN CHF

978-2-940570-92-8 14.90 / EURO 12

GENRE

t Les voix traversen l’espace-temps. HUMORISTE» «MA MÈRE EST HE ER , 2011) (LÉO SC

SUJETS ABORDÉS

© Dorothée Thébert

——— Carla Demierre, née en 1980, a fait des études d’art à Genève. Elle collabore régulièrement avec des artistes pour des projets éditoriaux et musicaux (pièces sonores, lectures arrangées) et a codirigé la revue Tissu avec Fabienne Radi et Izet Sheshivari entre 2004 et 2010. Elle a publié des recueils de poésie aux éditions HérosLimite (Avec ou sans la langue"?, 2004 et Autoradio, 2019) et une fiction chez Léo Scheer (Ma mère est humoriste, 2011). Depuis 2012, elle enseigne l’écriture à la HEAD – Genève. ———


CARL A DEMIERRE / QUI EST L À ?

EXTRAITS

UN HOMME NAÎT À ODESSA en 1903. Son nom signifie Celui-qui-tire-sa-puissance-de-sonpacifisme-et-qui-est-le-fils-d’un-laboureur. Mais ce nom n’aura pas d’influence particulière sur son destin. Néanmoins, comme une constellation d’étoiles baptisée d’après son découvreur, la fréquence 1485 kHz porte le nom de cet homme. Au cours de sa vie, Jürgenson étudie le chant lyrique et la peinture. Une maladie lui abîme suffisamment les cordes vocales pour le priver de chant, et comme ses mains vont bien, il continue de peindre. Il réalise des films documentaires et participe en tant qu’archéologue amateur à quelques travaux d’excavation à Pompéi. Là, il passe plusieurs mois à peindre de méticuleuses copies de chaque objet déterré. En 1957, Jürgenson fait l’acquisition d’un des tout premiers modèles de magnétophone portatif qui pèse à peine cinq kilos. Il capte de petites séquences de sa voix chantée et

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QU I EST L À ?

documente, en prévision de films à venir, des paysages et des événements sonores. Tout en marchant avec son micro pointé devant lui, il considère son ouïe tendue vers l’horizon, à l’affût d’une brèche acoustique taillée dans le temps par une voix. Ces quatre lettres i o v x résument à elles seules toute sa quête. Jürgenson est moins grand et moins maigre que ne le laissent paraître ses costumes souples et italiens. Il arbore une élégance à la Robert Mitchum, laissant ressortir le col de sa chemise sur le col de son veston. Ses cheveux forment des vagues au-dessus de son crâne, que seul le port régulier d’un casque audio calmera un peu. À la fin du printemps 1959, dans une petite forêt des environs de Stockholm où il est venu enregistrer le chant des oiseaux, Jürgenson capte à son insu des sons situés dans un au-delà inaudible. À cette époque de l’année les journées sont longues et le climat est doux. Il ne rentre chez lui qu’après la tombée de la nuit, son costume tout imprégné d’une odeur de pin sylvestre et de tourbe. Il passe cette soirée de juin à écouter l’enregistrement et, là où il marquera la bande de deux croix, il entend le son d’une trompette et la voix d’un homme parmi

L A FR ÉQU ENCE J Ü RGENSON

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les oiseaux. Le vumètre du magnétophone luit dans la pénombre comme un œil d’alligator. Après s’être assuré que l’appareil est en état de marche, Jürgenson envisage deux hypothèses : audio ou radio, une hallucination ou une interférence. À partir du premier x tracé, on croirait entendre une cohorte de pinsons des arbres jetés dans un mixeur tournant à plein régime. Il suffit de quelques centimètres de bande pour réduire leur chant en particules si fines qu’elles forment une plage de pépiements sur laquelle peuvent venir se poser d’autres sons. Sonnent alors quelques notes de trompette, comme un avertissement, puis une voix grave à la tonalité norvégienne fait son apparition, énonçant quelque chose à propos d’animaux nocturnes, peut-être bien des oiseaux. Jürgenson a déjà eu des visions, souvent géométriques, et entend occasionnellement une voix détimbrée prononcer de longues phrases phonétiques. Mais ce qui se produit sur cette bande, bien que ça ne soit pas sans rapport, est tout à fait différent. Durant cette nuit de juin qu’il passe sans dormir, il décide de retourner sur les lieux. La journée du lendemain est une copie conforme de la journée de la veille. À six heures l’air est humide et il fait grand jour. Jürgenson constate


CARL A DEMIERRE / QUI EST L À ?

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QU I EST L À ?

l’absence de maisons et d’antennes radio dans un périmètre de forêt assez large pour exclure toute possibilité d’interférences. Il n’en tire aucune conclusion et entreprend de réaliser d’autres enregistrements. Dans le courant de l’été, il découvre sur une bande consacrée aux sonorités aquatiques (des enregistrements de fontaines, de ruisseaux et de lacs), une voix qu’il identifie sans erreur possible comme celle de sa mère. Déchiré par l’écoute de cette voix réapparue, il envisage d’abord de la jouer chaque fois qu’il en aurait envie au risque de trouer le ruban, mais choisit de la conserver pour toujours sans l’entendre, ne puisant sa consolation que dans la matérialité de la cellulose. Une écoute oculaire, ironise-t-il pour lui-même. Jürgenson voit désormais les rouleaux de bande magnétique comme des kilomètres de cordes vocales vierges à disposition de fantômes flottant comme des phrases détachées de leur texte d’origine. Mais les fantômes n’ont d’intérêt à ses yeux que s’il existe un moyen de communiquer avec eux. Autrement, il se sent autorisé à douter de leur existence. Il n’exclut d’ailleurs pas tout à fait, en raison de la grande instabilité du support magnétique, l’hypothèse d’une distorsion sonore, associée

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L A FR ÉQU ENCE J Ü RGENSON

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peut-être à une paréidolie de l’audition qui lui ferait prendre pour une voix dans une nappe de sons ce qu’on prend pour un visage dans un nuage. Cette combinaison aurait très bien pu créer de manière accidentelle des répliques de la voix humaine. D’ailleurs, un environnement trop humide favorise le développement de moisissures. Un peu de poussière ou des traces de doigts suffisent à empêcher les têtes de lecture de s’appliquer correctement sur la bande. Et les particules de fumée de cigarette sont assez grosses pour masquer des informations magnétiques. Sous l’effet combiné de la chaleur et de l’humidité, certaines bandes terminent leur existence sous la forme d’une flaque de matière visqueuse. Fantôme ou pas, Jürgenson abandonne provisoirement la peinture et met au point une technique : il enclenche l’enregistreur, lance quelques questions et se tait régulièrement, mettant son silence enregistré au service des voix. Les prises de son se réalisent à l’aveugle, les voix n’apparaissant que sur la bande. Et il faut souvent ralentir la vitesse de défilement pour comprendre ce qu’elles racontent. Les voix ont un débit de parole ultrarapide et s’expriment dans une combinaison infinie de langues, mélangeant le suédois, l’allemand, le

QU I EST L À ?

russe, l’anglais, l’italien et quelques autres à la portée de Jürgenson. Le déchiffrage des messages monopolise tout son temps. Il a mis la peinture de côté, néglige provisoirement l’œil avec lequel il regardait toute chose, et devient après quelque temps un pur « écouteur ». Le printemps suivant, une voix amicale lui suggère d’utiliser une radio. Il branche un micro et un récepteur sur le magnétophone, dans l’espoir de converser directement avec les voix à travers ce dispositif. Il règle le tuner sur des bandes de fréquences qui laissent passer une belle qualité de bruit. Il y retourne chaque jour, comme sur les ruines de Pompéi, pour en détailler le périmètre et décoder les informations que chaque détail laisse filtrer comme un petit rai de lumière. La bande passante devient une maison immatérielle dans laquelle il s’installe. À l’intérieur, comme une porte dérobée, se trouve la fréquence 1485 kHz par laquelle transitent les voix électroniques de Jürgenson.

EXTRAITS

L A N U IT DU PHONOGR A PH E


ART&FICTION

C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY

ART / LITTÉRATURE

Dominique Angel

Marcel est un sculpteur d’un certain âge. Il détruit les pièces qu’il parvient à achever, ce qui lui assure une certaine réputation. Les galeries vendent ses ratages. Mais Marcel s’implique fort dans son projet, il fait tout pour sauver, redresser son dernier travail en glaise qui s’affaisse dangereusement à cause d’un trop d’eau infiltré dans le toit de son atelier. Marcel vit dans son quartier. Il va chez le coiffeur. Il boit son café et lit le

journal à la même table du même bistrot jusqu’au jour où il la découvre squattée par un employé de la voirie. Le patron n’ose pas remettre en place ce nouvel habitué": et si, en représailles, il cessait de balayer devant son établissement"? Marcel change de bar. Il prend soin de sa mère, d’un âge certain. Ensemble, ils discutent du choix d’un futur cercueil. Elle est catégorique": il faut prendre le moins cher, puisqu’il ne servira qu’une fois.

— E N L I B R A I R I E L E 2 O C TO B R E 2 0 2 0 —


FORMAT ISBN CHF

978-2-940570-93-5 14.90 / EURO 12

GENRE

Être artiste, c'est à la fois simple et t compliqué. Surtou compliqué...

SUJETS ABORDÉS

——— Né en 1942 à Briançon, Dominique Angel vit et travaille à Marseille. La sculpture constitue le point de départ et la constante de son œuvre. Il est devenu aussi dessinateur, performeur, photographe et vidéaste. Chaque œuvre est très autonome en tant que telle, mais le plasticien privilégie l’assemblage"; il se plaît à le mettre en scène dans une installation. Dans la même dynamique, il y associe une performance qui mêle discours, provocation, photo et vidéo. Désormais, chaque nouvelle installation est systématiquement intitulée «"pièce

supplémentaire"», soulignant ainsi que le tout peut être plus que la somme des parties. Son projet artistique se veut désormais une «"œuvre unique"». L’écriture constitue enfin une autre facette de son travail": il expérimente, découvre et argumente sur l’art dans une profusion de textes, de «"conférences"» et de livres sur l’art. Il a ainsi raconté son expérience de professeur à l’atelier Volume de la Villa Arson dans Le Sèche-bouteilles. De la fin des avant-gardes à la misère des écoles d’art, Actes Sud, 2010. ———


D OM I N I Q U E A N G E L | L A M E R À B O I R E

J’avais été affecté plus que je ne le pensais par la disparition de mon père et par celle de l’un de mes frères. J’attendais celle de ma mère avec anxiété. Du moins lorsque j’y songeais. Mais ce n’était pas tous les jours. J’étais chez le coiffeur nouvellement établi dans ma rue. Les gens du quartier avaient pris l’habitude en passant de s’arrêter un instant dans son salon. J’envisageais d’utiliser ses services bien que je sois satisfait de la coiffeuse pour homme installée plus haut sur la place. J’étais entré en revenant de boire un café à mon bar habituel. Rose et mon voisin à qui l’on coupait les cheveux (il possède une splendide DS de 1966 en état de marche) tenaient une conversation animée à propos d’un lot d’assiettes décorées de légumes que le coiffeur avait trouvé chez Emmaüs. — Ce genre d’assiettes, c’est de l’art utilitaire qui met en appétit, dit l’une. — Qu’en penses-tu l’artiste ? dit l’autre en se tournant vers moi. — Ces récipients me rappellent mon père qui était un ardent défenseur de l’assiette artisanale dont il faisait collection, il s’enflammait pour la céramique, ça lui prenait souvent au moment des repas. — Ton père était céramiste ? — Non, mais il pensait que le travail de la terre pouvait sauver le monde. — Le journal ? — Non, la population, la population laborieuse. La classe ouvrière si tu préfères. Cela dit, il dessinait des vases en terre sur les pages du journal Le Monde. D’une certaine manière il dessinait sur le monde. Il ne pouvait créer dans le vide. À l’origine, disait-il, « la terre était informe et vide » et formait « un abîme recouvert de ténèbres ». Mais cet abîme était rempli d’eau. — Le vide était donc plein ? — Plein d’eau, et comme j’avais du mal à comprendre ses explications contradictoires, il me dit, pour simplifier, que la terre était

EXTRAITS

une bassine remplie d’eau que l’on ne pouvait voir en raison des ténèbres. Je lui demandai alors s’il s’agissait d’une bassine en terre. « Maintenant que j’y pense, c’est probablement un vase », avait-il rectifié. Dans son esprit, l’abîme devait pouvoir tenir dans le gobelet pour aquarelles qui lui servait à rehausser ses dessins de couleurs. Sur la grisaille des nouvelles du jour surgissaient les figures de sa création. — Mais il dessinait quoi ? — Des vases et des femmes nues stylisées. Il établissait une relation confuse entre les vases et le ventre des femmes enceintes, entre l’utérus et le vase. Bien qu’ils ne soient pas de même nature, il en retenait l’aspect utilitaire. Les différences de contenant et de contenu ne l’intéressaient guère. Un article du Reader’s Digest concernant l’origine de la céramique l’avait fortement impressionné. Il prétendait depuis que les femmes avaient modelé la terre et qu’elles étaient à l’origine de la poterie. La théorie de l’évolution, pensait-il, avait sous-estimé l’influence du travail manuel sur la génétique, particulièrement chez les femmes. Sa conception de l’évolution de l’humanité était déterminée par la création des premiers récipients. Il s’intéressait au sens pratique des choses, à ce qui pourrait être le plus commode, mais il commettait des erreurs. Une assiette n’a rien à voir avec un vase. — L’histoire de la céramique est émaillée de tournants historiques fondés sur des erreurs d’appréciation. Regarde Bernard Palissy, dit Rose. Nous hochâmes tous la tête sans faire de commentaire. De retour dans mon atelier, je m’étais remis à l’ouvrage en me préparant des pâtes en grande quantité, avant de dessiner un projet de sculpture sur lequel on pouvait voir un plat rempli de spaghettis fumants qui couronnait le sommet d’un empilement de


D OM I N I Q U E A N G E L | L A M E R À B O I R E

EXTRAITS

UX ARTISTES. « ATTENTION A ENT ILS SE MÉL ANG SOCIÉ TÉ CLASSES DE LA S LE S TE U TO AVEC UENT ET PAR CONSÉQ EUX. » EMENT DANGER ÊM TR EX T N SO S IL RI A S. M . VI CTO

formes instables. Des spaghettis s’élevaient en se tortillant comme des serpents. Le plat reposait sur un coussin en forme de nuage posé sur un tabouret dont les pieds traversaient une baudruche rose. Un socle formait la base de l’assemblage. J’en dessinai un autre jusqu’au soir en commençant par une soupière pleine et tronquée servant d’assise à une construction composée dans l’ordre ascendant d’un tabouret à six pieds (on n’est jamais assez prudent), d’une protubérance à jupette, d’une outre et d’un bustier contenant quatre parallélépipèdes dont deux creux. Selon mon habitude, je commençai la journée du lendemain en buvant un café et en lisant le journal du bar. Grâce à cette lecture quotidienne je connais la vie des gens importants, celle des créateurs et de ceux qui déterminent l’actualité intellectuelle, artistique, politique. Je vois bien que ces personnes exceptionnelles se fréquentent entre elles. Elles se sont découvertes les unes les autres en remarquant leurs qualités réciproques bien avant tout le monde. Que tous mes amis et connaissances me pardonnent, mais en ce qui me concerne, je n’ai jamais côtoyé de tels gens, au point que je doute de ma propre valeur. D’un autre côté, j’observe que des personnes quelconques s’efforcent de rencon-

trer des célébrités qui se distinguent par des qualités particulières, dont la moindre est leur renommée. Ils espèrent qu’on leur saura gré d’avoir su les reconnaître et qu’ainsi ils apparaîtront moins ternes dans le reflet de ces lumières. Ce n’est pas très reluisant. Leur mérite consiste à défendre une certaine conception de la beauté en privilégiant en termes de goût ce qui se voit comme le nez au milieu de la figure. À ce propos, j’aime les femmes avec un grand nez (et une grande bouche). Je trouve qu’elles ont de l’allure. La plupart de mes amis déclarent ne pas aimer ce genre de beauté. Elles ne sont pas particulièrement belles, j’en conviens, mais la beauté n’a rien à voir avec le goût. Certains philosophes prétendent que l’on trouve beau tout simplement ce qui nous plaît. Ceux-là ne se cassent pas trop la tête. Mais, à moins de nier l’évidence, il faut reconnaître qu’ils n’ont pas tort. « Ce genre de beauté » implique que la beauté comporte plusieurs genres de beauté dont certains seraient plus beaux que d’autres, ou plus laids, voire carrément laids. D’où la quantité phénoménale de genres. Cependant, de cette diversité de beauté, de cette confusion des genres émergent des beautés supérieures à d’autres, désignées à la suite d’on ne sait trop quelle connivence, par des gens ayant le même goût.


11,5 x 16,5 cm / Suisse

pages /

/ isbn

/ Imprimé et relié en

Parution : OCTOBRE 20 diffusion

éditions d’autre part info@dautrepart.ch

24, rue de la Poterie www.dautrepart.ch

CH - 1202 Genève


Éditions du Canoë

2020

Octobre

Des diamants pour le prolétariat – Julian Semenov

Des diamants pour le prolétariat Maxime Issaiev, alias Max

Itatem harum facea sitiorpore im fuga. Ime soloria dollam fugit volestio quodign ihillesto iustota tiuntium est latur acerrorem nonemporro ea nonem voloriaerum, ipsandem reritatur? Bo. Riori tes si omnihit ionsequis expliquid et porestrum facernamus con pa dolore, tendis molenisi as pore serum reproreces dunt re re ent quiscium dolore, undantem acero qui is aut essit aut quam volorepero occus soluptur? Ide pelliciatur aut ulpa pe optia necessequo est etur? Iquam eatumene verum aut unt es dolo cus eum que quam eaque pro et volupta venimus eicienem liquis asi nam idem endis dolore et inctotae as ipsant

Julian Semenov

Julian Semenov (1931-1993) est un écrivain russe, Accae ex esti doluptas dolorer chicabor mos mo eos autaectem reserchic tem arum sunt que custiumquas et omnihic imagname sequae nuscillia est int, si bernam as et optur aut liquid et et plis magnist quatquos simpe qui utem a voluptatur accus minimus simintibus aut ilit fugit lis parum cullabore, secercit eos es pedit evendellut volorum sinus. Nis alit qui volorectibus ese sanient orpori coribus et ea porem aut molum qui dolorep erspelestes culparum rescias aspid magnam nihiliq uidunde dunt haruptatate nonecepel is moloreste vel ium re perum essectur, ut et lam quunt, quodios magnite earum aut lit, commostes ea volesciis conse arit id quiamusdae porpor sin conse volupti isquatquis es earum ent

Traduit du russe par XXXXXXXXXXXXXX Préfacé par XXXXXXXX XXXXXXXXXX.

23 €

ISBN XXXXXXXXXXXX www.editionsducanoe.fr

II-19

Format : 12 x 18,5cm Pages :480 Prix : 23€ ISBN : 978-2-490251-16-2 Traduit du russe par Monique Slodzian

Éditions du Canoë

Julian Semenov

Julian Semenov Des diamants pour le prolétariat

Éditions du Canoë

Avril 1921. La Russie soviétique n’a pas 4 ans. La famine ravage le pays. Un décret de Lénine charge la Direction centrale des vFinances de rassembler tous les objets en or, en platine ou en argent, sous forme de lingots ou de bijoux, de diamants, de pierres

Maxime IssaIev, alias Max von Stierlitz, est à la manœuvre. Beaucoup de ses livres ont été adaptés à l’écran. Un musée lui est consacré en Crimée, près de Yalta. Éminemment populaire en Russie, Julian Semenov (1931-1993) a vu la place de premier plan de son œuvre reconnue en France à l’occasion la sortie de « La Taupe rouge » en mai 2019 aux Éditions du Canoë. Passée sous silence en raison de la chute de l’Union Soviétique en 1991, son œuvre romanesque met en scène les théâtres d’opération où l’URSS déjoue les complots fomentés contre sa puissance et ses intérêts. Son héros, Maxime Issaiev, alias Max Von Stierlitz est à la manœuvre. Beaucoup de ses livres ont été adaptés à l’écran. Un musée lui est consacré en Crimée, près de Yalta.

ces joyaux ayant appartenu à l’aristocratie émigrée ou à la famille impériale contre des livraisons de nourriture. Le joaillier français, Marchand, est l’un des acteurs de ces transactions. C’est à Revel (aujourd’hui Tallin en Estonie) que se négocient les affaires avec les places de Paris, de Londres et d’ailleurs. À Moscou, on s’aperçoit qu’une partie de ces trésors passe clandestinement à Paris et à Londres. Maxime Issaïev, jeune

Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16

Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip

Parallèlement le contre- espionnage allemand, s’avise de saboter l’échange entre l’état soviétique et le joaillier français pour affaiblir la Russie. Ils utilisent le comte Vorontsov. Issaiev est arrêté par Moscou on découvre que l’un de ses experts, frère d’un révolutionnaire proche de Lénine est au cœur de la contrebande….


Julian Semenov (1931-1993)

Pour La Taupe rouge (mai 2019, éditions du Canoë) : Profession : écrivain, reporter, scénariste, éditeur Particularités : boxeur, polyglotte (une dizaine de langues), grand voyageur Relations avec : Georges Simenon, Graham Greene, John le Carré, Edward et Jackie Kennedy, Marc Chagall, Andreï Tarkovski, James Aldridge… Œuvres : une quarantaine, dont la « série Stierlitz » (14 romans) Personnage : espion Vsevolod Vladimirov, alias Maxime Issaïev, alias von Stierlitz Biographie plus complète : voir fin du dossier

clandestins, filatures, rendez-vous secrets, écoutes téléphoniques, agents provocateurs, pièges déjoués de justesse… Pas de doute, il s’agit bien d’un récit d’espionnage, lequel marie la sophistication à l’émotion. Issaïev, son héros fatigué à l’impeccable sang-froid, y apparaît comme le digne alter ego de George Smiley, le maître espion de John le Carré. »

Témoignages d’écrivains : « Je me suis senti entraîné, comme dans la fameuse fresque de Tolstoï. […] Moi qui n’ai jamais été capable de produire autre chose que des romans courts, avec quelques personnages, j’ai été frappé par cette histoire gigantesque, qui absorbe le lecteur au point qu’il ne peut plus lâcher le livre de la nuit avant de l’avoir fini. » (Georges Simenon, lettre à Semenov) « L’écrivain Julian Semenov, incroyablement célèbre dans toute la Russie soviétique et audelà, avait en fait et au bout du compte, le profil d’un Européen : un cocktail de Hemingway, Saint-Exupéry et Georges Simenon pimenté d’interrogations dostoïevskiennes. De Hem, il tenait l’intonation mâle, vitale et ironique ; ainsi que l’apparence physique. De SaintExupéry, l’inclination philosophique et le romantisme d’un homme qui connaît le prix de la douleur. De Simenon, l’architecture de

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la narration et l’art du récit envoûtant. […] Aujourd’hui, la littérature n’a plus de personnages de cette trempe. » (Zakhar Prilepine, auteur de Des chaussures pleines de vodka chaude)

« Semenov appartient à la littérature mondiale. C’est un écrivain très connu mais dont l’importance reste sous-estimée. Pour autant que je sache, personne avant lui n’avait écrit ainsi (avec des phrases resserrées qui imitent si bien le style des protocoles officiels). Ses innovations stylistiques lui ont permis d’atteindre des sommets inégalés. » (Edward Limonov) « Je le comparerais à Robert Ludlum. » (Vassili Axionov, auteur de la Saga moscovite)

Le Monde, Macha Séry, 17 mai 2019 : « Chaque fois, le tirage initial de 100 000 exemplaires des “Stierlitz” fut épuisé en quelques jours. Contrairement aux romans de propagande qui se multiplièrent à partir des années 1960 dans le bloc de l’Est pour faire pièce au succès mondial de James Bond, les récits d’espionnage de Semenov ne sont pas écrits à gros traits. Il a le sens du rythme et témoigne de lucidité. Sa fresque, qui entremêle personnages fictifs et réels, se déploie selon une géographie éclatée et une chronologie en zigzag. Autant de traits qui préfigurent la série “Bernie Gunther” (1989-2018) du Britannique Philip Kerr. […] Fondé sur des événements réels, étayé par une solide documentation qui lui confère son réalisme, La Taupe rouge, de Julian Semenov, progresse en terrain miné. Messages codés, informateurs, déguisements, passages de frontières

Le Figaro littéraire, Bruno Corty, 20 juin 2019 : « À soixante-et-un ans, l’impressionnant Julian Semenov, qui fut boxeur sous Staline, interprète pour Khrouchtchev, laissait derrière lui une œuvre forte de plusieurs dizaines de romans publiés entre 1959 et 1993. Soit environ 30 millions d’exemplaires écoulés de livres policiers et d’espionnage. […] Simenon, ami de Semenov, n’a cessé de dire tout le bien qu’il pensait de ses livres dans lesquels policiers et criminels sortaient de “la vraie vie” et que les Français feraient bien de le lire pour arrêter de prendre les Russes pour des extraterrestres. […] Un quart de siècle après sa mort, le génial Semenov est de retour. Et il apporte sur cette période jusque-là couverte par des auteurs anglo-saxons (le Carré, Ludlum, Littell, Philip Kerr…) le regard d’un homme de “l’autre bord”, cultivé, curieux, talentueux. »

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Le Journal du dimanche, Karen Lajon, 12 juin 2019 : « Ils sont tous là. Staline, Churchill, Hitler et les autres. Julian Semenov connaît sa partition par cœur. Et le résultat est savoureux. L’Histoire de cette période décryptée par l’autre bord. Forcément passionnant. Avons-nous vu la même chose ? Quel angle de tir ? Quelles conclusions ? Il faut puiser dans la vie de l’auteur pour comprendre que chez lui, rien n’est blanc ou noir. Non, chez Semenov, le cocktail se révèle plus complexe, plus gris, plus brouillé. Sans doute parce que lui-même fut en partie inclassable, hors norme, dans un système politique ultra-normé, un ovni dont l’Occident aurait sûrement raffolé mais qui a fait son chemin dans un pays bien peu tolérant pour des gars à la personnalité à la Hemingway dont il est, by the way, un grand admirateur. » Le Nouveau Magazine littéraire, Alexis Brocas, juillet-août 2019 : « Bien avant que Robert Littell ne vienne réveiller les mânes de Staline, l’écrivain russe Julian Semenov ressuscitait toute la clique hitlérienne dans des romans d’espionnage publiés en Russie dans les années 1960-1970, romans qui lui valent aujourd’hui d’être qualifié de “John le Carré russe”. […] Qui veut comprendre la Russie et son président-chef Vladimir Poutine doit lire Julian Semenov. Son héros, qui fut à la Russie ce que James Bond fut à la Grande-Bretagne, porte les valeurs du “rêve russe”. » L’Humanité, Jean-Claude Lebrun, 27 juin 2019 : « [Stierlitz] rencontre ses interlocuteurs dans une luxueuse villa au bord d’un lac berlinois, les reçoit avec du cognac, leur

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laisse apercevoir dans sa bibliothèque de grands classiques des littératures allemande, française et russe. Le personnage est raffiné, pratique l’art de la conversation, fait montre de scrupules, qualité rare dans la profession. Avec lui, Julian Semenov, mort en 1993 à Moscou, proposait à son pays une sorte de héros positif de l’espionnage. […] Le roman d’espionnage, captivant par sa dramaturgie et son sens du détail, se démultiplie alors en un roman historique et un roman politique non moins haletants. Car Julian Semenov, écrivain remarquablement informé et cultivé, multilingue, ami de Graham Greene et de Simenon, admirateur d’Hemingway, dans une URSS plus complexe qu’on voudrait encore le faire croire, travaille de façon similaire à John le Carré. Tout en nuances et subtilités, ellipses et suggestions. […] Son œuvre reste méconnue à l’Ouest. Il est temps de réparer cette ignorance en découvrant ce romancier de premier plan. » BBC News, Dina Newman, 10 mai 2017 : « Pendant que des générations d’Occidentaux grandissaient avec les films de James Bond, les citoyens soviétiques avaient leur héros à eux, un agent secret connu sous le nom de Maxime Issaïev. »

En images…

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1. Semenov avec Marie Hemingway, veuve d’Ernest Hemingway (1983) 2. Semenov en Sibérie (1963) 3. Semenov et son homonyme Simenon (1979) 4. Semenov avec Graham Greene (1986)

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The Telegraph, Jake Kerridge, 6 janvier 2017 : « L’un des thrillers les plus palpitants jamais écrits. »

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En images…

Vie de Julian Semenov Julian Semenov naît à Moscou en 1931. Annonçant sa passion pour les langues (il en maîtrisera une dizaine), il intègre à dix-huit ans l’Institut d’études orientales, dont il est exclu en 1952 alors que son père, sous-directeur du journal des Izvestia et ancien proche de Boukharine, est condamné à huit ans de camp. Julian participe à des combats de boxe clandestins et écrit à Staline pour demander la libération de son père. 2.

Après la mort de Staline et la remise en liberté de celui-là, Semenov reprend ses études, enseigne la civilisation afghane à l’université de Moscou et épouse la demi-sœur des réalisateurs Nikita Mikhalkov et Andreï Kontchalovsky. En mission à Kaboul, il écrit son premier roman, bientôt suivi d’autres qui mettent en scène l’espion Issaïev-Stierlitz et établissent sa réputation de maître du policier, jusqu’au succès retentissant des Dix-sept instants de printemps (La Taupe rouge) en 1968, qui sera adapté pour la télévision, suivi chaque soir par plus de 40 millions de spectateurs.

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Pendant cette période, il est correspondant dans le monde entier (Europe, Amérique latine, Vietnam, Antarctique…) et entretient le doute sur ses relations avec le KGB. Tandis que ses livres sont quasiment tous adaptés à l’écran, il noue des amitiés avec des pairs (Georges Simenon, Graham Greene, John le Carré), des hommes politiques (Edward Kennedy), des artistes (Marc Chagall), joue dans Solaris d’Andreï Tarkovski et dirige la collection « TopSecret » qui promeut avec un grand succès la littérature policière.

1. Semenov et Andreï Tarkovski (1971) 2. Semenov en visite chez Marc Chagall à Saint-Paul-de-Vence (1980) 3. Semenov avec Edward Kennedy 4. Semenov avec Roger L. Simon aux États-Unis (1989)

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Sa mort prématurée en 1993 interrompt tragiquement une carrière fulgurante. 4.

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Parution octobre 2020 ISBN : 979-10-91189-24-8

art | littérature

Chemins de traverse : carnets d’une artiste buissonnière “J'ai dessiné la roche creusée par un filet d'eau rectiligne. Elle ressemble à un crâne dépouillé de cheval mort. Le trait s'impatiente, la saison passe, l'eau se perd avant d'attendre la pointe.”

Josette Coras Dominique Daeschler Sylvie Roy Lebreton ―

128 pages Format : 12,5 x 19 cm Poids : 154 gr Prix : 13,50 € ―

Genre : Littérature générale, récit CLIL : 3435 ―

Mots-clés : Paysage, nature, gravure, engagement, spiritualité. ―

Collection Théodolite La collection Théodolite se consacre au paysage et au sentiment de la nature. Avec des incursions en poésie. ―

Couverture : Josette Coras, détail d’une gravure ―

www.lacleamolette.fr Contact : Alain Poncet 06 70 31 36 50 lcam@orange.fr ―

Diffusion : Paon diffusion contact@paon.diffusion.com www.paon-diffusion.com ―

Distribution : Serendip livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 594 934 00 gencod dilicom : 3019000119404

On est face à un magnifique témoignage d’un engagement intime et total, au cœur d’une nature étrange (la fameuse reculée de Baume-les-Messieurs et son patrimoine géologique et historique) qui pose justement la question ; « Qu’est-ce que l’engagement artistique ? » sur la durée d’une vie entière, au-delà de la qualité intrinsèque de l’œuvre plastique. Il s’agit d’un projet littéraire réalisé à partir des cahiers manuscrits de Josette Coras découverts après sa mort ; le corpus final, composé d’extraits de ces carnets, poétiquement ordonnés et sélectionnés par Dominique Daeschler et Sylvie Roy Lebreton (coauteurs), est complété par un avant-propos, une postface et un appareil de notes. L’auteur Josette Coras (1926-2008), peintre, graveur, pédagogue, était une figure du paysage artistique franc-comtois. Il reste une de ses œuvres exposée au musée de l’Abbaye de Baume-les-Messieurs. Dominique Daeschler, conseiller honoraire du Ministère de la Culture, auteur, consultant et agent artistique, partage sa vie entre le Jura, sa terre d'ancrage et la Martinique sa terre d'adoption. Elle est chevalier des Arts et Lettres. Elle organise des lectures et rencontres autour de l’œuvre de Josette Coras. Elle écrit pour le théâtre. Sylvie Roy-Lebreton, est la fille de l’illustrateur Félix Roy [dit Sylvain Sauvage (né à Baume-les-Messieurs (Jura) le 8 mai 1888 et mort à Paris en janvier 1948) illustrateur et technicien du livre français.]. Historienne de formation, enseignante, franc-comtoise par son père elle s'est toujours partagée entre Paris et Baume-les-Messieurs, berceau de sa famille ; elle y rencontre Josette Coras avec laquelle elle établit une relation suivie et complice.


Parution 2 octobre 2020 ISBN : 979-10-91189-25-5

art | littérature

Le bruit de la liberté Il y a un bruit de la liberté. Le bruit des pommes de pin qui se déchirent et qui s’ouvrent brusquement, sous les branches, dans l’ombre merveilleuse et nous, sous le pin parasol, face à l’île de Capri, l’été à Ischia, sous le ciel bleu. Pascal Quignard

Frédérique Germanaud ―

224 pages Format : 12,5 x 19 cm Poids : 260 gr Prix : 15 € ―

Genre : Littérature générale, roman CLIL : 3443 ―

Mots-clés : Paysage, nature, liberté, introspection. ―

Collection Hodeïdah ! La collection Hodeïdah ! se consacre au roman. ―

www.lacleamolette.fr Contact : Alain Poncet 06 70 31 36 50 lcam@orange.fr ―

Diffusion : Paon diffusion contact@paon.diffusion.com www.paon-diffusion.com ―

Distribution : Serendip livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 594 934 00 gencod dilicom : 3019000119404

En partant à la recherche des lieux réels ou imaginaires de la vie et de l’œuvre de Pascal Quignard, l’auteur se lance dans un voyage aventureux et chaotique, parfois picaresque autant qu’introspectif (la solitude, même dans l’altérité). Avec, en chemin - peut-être - l’apprentissage ou la découverte d’une forme de liberté ou de libération. L’auteur Frédérique Germanaud est une auteure rare dont le sujet semble être la solitude, ou le rapport de l’intime à l’existence. Après Courir à l’Aube et Journal pauvre publiés à la Clé à molette, elle quitte son travail salarié pour se consacrer à plein temps à l’écriture.


Après ! Le Monde Bouleversé Prix de l’Ailleurs 2020

Avec les dérégulations du climat, les mouvements de population, les durcissements politiques, ainsi que les crises économiques et les inquiétudes liées aux développements technologiques, la période a de quoi être anxiogène. Les sociétés contemporaines sont aux prises avec de multiples préoccupations qui, toutes, impacteront les existences individuelles et collectives. Experts et futurologues de tous bords cherchent à rassurer une population bousculée ou, au contraire, Pour l’édition 2020 du Prix de l’Ailleurs, le jury a sélectionné 9 nouvelles créative et critique investissent la thématique du « Monde bouleversé ». A travers leurs narrations, il s’agit évidemment de raconter le futur pour

Créé en 2017 à l’initiative de la Maison d’Ailleurs et de l’Université de Lausanne, le Prix de l’Ailleurs est le premier prix littéraire

Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com

Diffusion Suisse : Servidis Chemin des Chalets 7 Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch > commande@servidis.ch Représentants : Philippe Berger (bande dessinée) > pberger@servidis.ch Pascal Cottin (littératures) > cottin.pascal1@gmail.com

10 Rue Tesson Tél.: ++33 14 038 18 14

Sujets abordés : Dystopie, climat, pandémie, crise — Format 13.5x19 cm, 240 pages CHF 22/EUR 18 Parution 18 novembre 2020


Argumentaire

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La voix d’Amara En librairie octobre2020

Amara CAMARA & Joëlle LE MAREC

L

e jour où elle apprend qu’un ami de son fils ne peut plus héberger un jeune migrant, Joëlle n’hésite pas. Ce soirlà, il est convenu par téléphone qu’Amara restera 10 jours. Elle a quelques instructions : lui préparer un bon petit déjeuner le matin avant de le laisser partir en maraude, quelques règles de cohabitation, et un avertissement : il ne faut pas interroger ces jeunes sur leur voyage. De cet hébergement, qui durera finalement 9 mois, pendant lesquels Joëlle a appris à Amara à lire et écrire, ils ont tenu un journal. Un journal politique et poétique pour donner la voix à ceux qui vivent les migrations. LE MOT DE L’ÉDITEUR : Isbn : 978-2-490516-05-6 Prix de vente public : 12,90 euros ttc 172 pages, broché, 12x22 cm

Alors même que les actualités parlent des migrants quasi quotidiennement, que les évènements se succèdent à propos des migrations, de l’hospitalité, de la géopolitique… etc., il est finalement très rare d’entendre réelement la voix des ces migrants. C’est ce qui rend ce texte si précieux. La puissance de ces tout premiers textes d’Amara Camara et la finesse du récit de Joëlle Le Marec, Professeure des universités et sémiologue, font de ce journal un ouvrage nécessaire.

également disponible en version eBook

Une manière aussi de montrer que tout est politique : de l’écriture à l’ouverture de la porte de sa maison.

Plus d’informations sur : WWW.SIKIT.FR

SiKiT éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres


Argumentaire

La voix d’Amara

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“ Je voudrais partager ce dont je suis témoin. Car il faut écrire et partager ses mots qui ont surgi.” Le premier dimanche d’octobre, je suis allée au cinéma avec un de mes fils. Nous nous sommes promenés le long du bassin de la Villette. Il y avait des groupes d’hommes assis sur les marches d’escalier face à des bénévoles du BAAM, le bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants, qui donnaient leur leçon de français en plein air.

Le jour où Raphaël m’a parlé de son ami qui ne pouvait plus continuer d’héberger un jeune migrant de 16 ou 17 ans et que ce serait peut-être l’occasion pour moi de m’engager, je n’ai pas hésité et tout s’est passé en 24 heures. Rétrospectivement, c’était trop précipité : j’aurais dû me renseigner sur les différents réseaux d’hébergeurs bénévoles. Mais je ne le regretterai jamais : comment regretter la rencontre avec une personne remarquable, celle-ci et nulle autre ?

Je me rappelle m’être dit que je n’oublierai pas l’ambiance nerveuse et chaleureuse de cette soirée parisienne : le trajet vers le quai de Loire, la traversée de la place, le passage sur le pont auCe soir-là, je pense que le principal changement dessus de l’écluse, la discussion avec Amaury à dans ma vie sera l’entrée dans la sphère militante propos du souvenir d’une soirée au cinéma qui avait de ceux qui aident concrètement : je me représentais changé son imaginaire quand il était tout petit. Je les transformations à venir comme une densification me souviens de ces récits de souvenirs, car cette des amitiés, les liens, les apprentissages solidaires soirée ferait peut-être partie ellemilitants. Ce ne sera pas le cas. même de la collection des moments D’où je viens, très loin. Le changement sera la qui précèdent la transformation du Où je vais, personne ne le sait, rencontre avec Amara, un jeune cours des choses. ivoirien de 17 ans, et tout ce qui même pas moi. s’en suivra avec mes proches et Je me suis dit qu’après cette Personne ne le sait, mais avec ceux et celles qu’il prendra soirée, une part d’insouciance Pour le moment je vous parle l’initiative lui-même de me faire disparaitrait peut-être, comment De là où je suis. rencontrer. Encore aujourd’hui, savoir ? De toute façon, l’insouciance — Amara je peux compter sur les doigts disparaît peu à peu depuis des d’une main les contacts avec les années en Europe. Je me rappelle m’être dit que membres du réseau d’hébergement qui avait repéré mes deux fils étaient cette fois encore liés et aidé Amara lorsqu’il s’était retrouvé à la rue, intimement à ce moment de veille de changement. réseau que j’imaginai être la communauté dont je Car c’est Raphaël qui m’avait parlé d’accueillir ferai partie. L’ouverture, les liens viendront de lui. Je pendant quatre ou cinq jours un jeune africain, ne veux pas détailler plus : nous faisons toutes et ivoirien ou malien, tout récemment arrivé en France, tous ce que nous pouvons. Les problèmes viennent en attendant qu’il soit reconnu comme mineur isolé des politiques inhumaines et pas de ceux qui aident. et pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Le jeune dormait depuis quelques jours sur le canapé Ce soir-là, il est convenu par téléphone qu’Amara d’un de ses amis. Cela faisait des mois que je restera 10 jours. J’ai quelques instructions : lui cherchais à faire quelque chose d’autre que de préparer un bon petit déjeuner le matin avant de le côtoyer chaque jour les personnes venues d’ailleurs, laisser partir en maraude, quelques règles de si lointaines et si proches, dans les squares de la cohabitation, et un avertissement : il ne faut pas Goutte d’Or, ou dans la queue devant le local de interroger ces jeunes sur leur voyage. France Terre d’Asile. Le matin je passais chez le — Joëlle boulanger acheter quelques baguettes pour en donner aux petits groupes qui s’éveillaient, avec le sentiment pénible de me faire du bien à moi-même SiKiT éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris plus qu’à ces jeunes inconnus du trottoir. Distribution/Diffusion : Serendip Livres


Argumentaire

La voix d’Amara

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Les auteurs Joëlle LE MAREC est Professeure des Universités au CELSA, Sorbonne. Auteur de plusieurs ouvrages, elle travaille sur les musées et bibliothèques comme lieux d'expression culturelle des savoirs, mais aussi sur les pratiques d'enquête, et sur les rapports sciences et société. r J'habite à La Chapelle depuis longtemps. À partir de 2015, beaucoup de nouveaux arrivés vivent dans la rue, dont des mineurs, isolés. Peu à peu l'évidence s'est imposée : quand les frontières se ferment, il faut ouvrir sa porte. Les savoirs sur le monde affluent et ouvrent la voie à de nouveaux récits.J'entre alors en dialogue quotidien avec Amara. Nous partageons des apprentissages pendant neuf mois, et au-delà. Amara CAMARA est ivoirien, guinéen. Il est entré en France le 27 août 2017, alors qu’il était encore mineur. Après sa rencontre avec Joëlle Le Marec, il apprend avec elle à lire et à écrire en quelques semaines et commence à écrire des chansons et de la poésie. Mon nom d'artiste, c'est Amssi : A comme Action (je suis dans l'action, toujours) M comme Million (je voulais être millionnaire pour tirer la famille de la misère) S comme Soleil (il brille pour tout le monde) S comme Sociable (il faut connaître toutes sortes de personnes) I comme Intelligence (ce qui compte, c'est de faire les choses intelligemment)

La maison d’édition

L

’imaginaire, à sa façon, diagnostique le présent, participe du débat public, construit le futur.

• SiKiT veut développer l’imaginaire sans savoir s’il rentre dans la bonne case éditoriale. • SiKiT est un espace de création pour imaginer de nouvelles formes littéraires, de nouveaux formats. • SiKiT est un maison qui mixe, hybride des genres qui ne se rencontrent jamais : sciences sociales, littérature, arts graphiques, actualités, théâtre… • SiKit est politique dans le sens premier du mot. Pas de militantisme. Seulement des ouvrages pour participer à la vie de la Cité, loin des polémiques partisanes. Publier un livre est politique. • SiKiT est la petite sœur de MkF éditions qui publie notamment plusieurs collections papier et numériques en sciences sociales et des beaux-livres augmentés. Bref, SiKiT est un espace de liberté, une drôle de maison, un projet en constante germination, irrigué par les idées les plus folles des auteurs et la fidélité la plus tenace des lecteurs !

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ÉDI TI O N S L U R L U R E 7 rue des Courts Carreaux – 14000 Caen tél. 06 78 54 53 82 – contact@lurlure.net – www.lurlure.net

VISUEL PROVISOIRE

PARUTION OCTOBRE 2020

TXT N° 34 / “Travelangue” Collectif Genre : REVUE DE POÉSIE Collection : Hors-collection Prix : 20 euros Format : 15 x 20 cm Nombre de pages : 224 ISBN : 979-10-95997-30-6

PRÉSENTATION DE LA REVUE Historique Après une interruption de 25 ans, la revue TXT, créée en 1969 à l’initiative de Christian Prigent et Jean-Luc Steinmetz, a ressuscité en 2018 avec un n° 32, « Le retour », dont le principe était que chaque membre du TXT reformé propose un auteur plus jeune. Parmi eux, Typhaine Garnier, Bruno Fern et Yoann Thommerel, qui forment l’actuel comité de rédaction de la revue. Le nouveau TXT entend réaffirmer une exigence et non un label, avec pour ambition d’offrir un espace de publication à des auteurs hors normes éditoriales courantes. La revue veut faire découvrir de nouveaux auteurs francophones, des auteurs étrangers peu traduits en français mais aussi des « anciens » oubliés. Certains contributeurs sont liés à l’ancien TXT, d’autres non, mais tous ont une écriture singulière, avec une forte préoccupation formelle, même si cette dernière ne constitue pas le seul critère : compte aussi la pertinence des textes envers les langages et situations de l’époque. Le nouveau TXT se veut aussi communauté d’écriture, à travers des « pages collectives » auxquelles ne participent pas uniquement les membres de la rédaction.

1/3 DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr


Présentation du n° 34 : “Travelangue” En 2020, TXT va voir le monde et propose, avec ce numéro « Travelangue », un périple à travers langues, donnant une large place aux auteurs étrangers. On y rencontre un jeune poète russe, Egor Zaïtsev, le brésilien Ricardo Domeneck, accompagné d’Augusto dos Anjos (1884-1914), des pièces totalement inédites en français d’auteurs majeurs comme Ernst Jandl ou Raymond Federman. À bord, on croisera aussi quelques « anciens » de TXT comme Christian Prigent, Philippe Boutibonnes ou le très rare Onuma Nemon (qui signe aussi la couverture). On y découvrira des auteurs plus jeunes d’horizons divers, mais que rassemble une même exigence formelle, comme Stéphane Batsal, Jean-Paul Honoré ou Marine Forestier. Le thème du voyage structure l’ensemble du numéro, ponctué comme le précédent de rubriques farcesques dans l’esprit de Jarry, écrites à plusieurs mains : proverbes et dictons, circuits touristiques, stages poétiques, coutumes locales, « avis » de voyageurs, « conseils aux seniors nomades », « craductions » utiles, etc. Le voyage, aussi, comme métaphore d’une écriture exploratrice qui ne se contente pas du prêt-à-parler ambiant ni de l’entre-soi poétique français. Les auteurs du n° 34 Augusto do Anjos, Stéphane Batsal, Antoine Boute, Philippe Boutibonnes, Sonia Chiambretto, Ricardo Domeneck, Raymond Federman, Bruno Fern, Marine Forestier, Typhaine Garnier, Jean-Paul Honoré, Alain Jadot, Christian Jalma, Ernst Jandl, Philippe Labaune, Ettore Labbate, Adrien Lafille, Pierre Le Pillouër, Paul Morris, Onuma Nemon, Christian Prigent, Yoann Thommerel, Egor Zaytsev. Les membres du comité de rédaction Typhaine Garnier a publié des textes en revues et un recueil de poésie, Massacres, paru en 2019 aux éditions Lurlure. Elle a également co-écrit, avec Bruno Fern et Christian Prigent, Pages rosses (Les Impressions Nouvelles, 2015). Bruno Fern a publié plusieurs ouvrages dont les derniers sont L’air de rin (2016) et suites (roman fleuve) (2018) aux éditions Louise Bottu. Outre TXT, il contribue à larevue* avec Mathieu Nuss. Engagé dans le champ de la performance et de la poésie-action, Yoann Thommerel met en jeu ses textes dans des formes hybrides convoquant aussi bien les arts vivants que visuels. Il a collaboré avec de nombreux metteurs en scène. Il a récemment publié Bandes parallèles (Les Solitaires intempestifs, 2018) et Mon corps n’obéit plus (NOUS, 2017). Il codirige avec Sonia Chiambretto la compagnie « Le Premier épisode ».

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INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES – Ce sont les éditions NOUS qui ont publié les n°32 (la “Résurrection”) et 33. Ce dernier numéro a reçu un bel accueil critique. Je vous joins deux recensions le concernant : un entretien de Typhaine Garnier paru dans Libération (septembre 2019) et un article paru dans Le Matricule des anges (janvier 2020).

– Les membres de la rédaction et certains des auteurs du numéro envisagent de faire une tournée de lectures/performances dans différents lieux (librairies, Maisons de la poésie, festivals...), comme ils l’ont fait pour le précédent numéro. Une date est déjà prévue en septembre à Saint-Brieuc (je te repréciserai les choses, Marie), d’autres sont à venir.

TXT 34

Travelangue Sommaire Stéphane Batsal : Dead end (extrait) Antoine Boute : « Voyager en volant » Marine Forestier : De Scylla en Charybde (extraits) Paul Morris : « Slogans » Sonia Chiambretto Philippe Labaune : Panoptikon (extraits) Christian Jalma : « Les mystères de la banalité » Jean-Paul Honoré : « Dictionnaire de voyage » Typhaine Garnier : « Gwerz garnie » Adrien Lafille : « T » Egor Zaytsev (trad. Katia Belavina / Catherine Silvanovitch) Ernst Jandl : Les Migrants (trad. Alain Jadot) Christian Prigent : « Chino au pays des Gorgibus » Ricardo Domeneck (trad. Marcelo de Moraes) Augusto dos Anjos (trad. Marcelo de Moraes) : 6 sonnets Philippe Boutibonnes : « Hideux z’instants » Bruno Fern : « 6 temps » Raymond Federman : « Le whiskey & la banane de Sam » ; « Chinoiseries », « Apparition d’erectus, et autres effets » ; « Mon tour-menteur » (trad. TXT) Onuma Nemon : « Now snow » , « Enfants » + 2 dessins : « plan de la Cosmologie », « vrac pauvres » PAGES COLLECTIVES contributions de Stéphane Batsal, Philippe Boutibonnes, Bruno Fern, Typhaine Garnier, Alain Jadot, Pierre Le Pillouër, Christian Prigent, Yoann Thommerel, Thierry Weyd.

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novembre


L’incroyable bibliothèque Almayer Philippe Debongnie - Cindya Izzarelli Genre : Album A par r de : 8 ans Prix : 17 € Format : 17x 23 cm 96 pages Sor e : novembre 2020 ISBN : 9782930787664

Une bibliothèque hors du commun où se retrouvent toutes les histoires du monde, et plus par culièrement les histoires de tous les personnages ayant un jour fréquenté de près ou de loin ce e mystérieuse Pension Almayer...

C’est un projet collec f, choral, mosaïque où 12 auteurs se sont emparés des personnages créés par Philippe Debongnie, Cyndia Izzarelli se chargeant de ser r ces courts récits dans la trame d’une histoire plus vaste. Philippe Debongnie est belge, il vit à Bruxelles où il enseigne à l’ESA Saint-Luc. Il est illustrateur. Il peint, il dessine, alliant peinture, dessin, impression et retouches photo. Le résultat est imagina f, donnant une sensa on manufacturée et légèrement décalée, témoignant d’une originalité empreinte de fraîcheur. Cindya Izzarelli se passionne très jeune pour l’écriture et les arts de la parole. Parallèlement à ses études de traduc on puis de journalisme elle poursuit la praque du théâtre, du chant et du slam de poésie. Depuis 2010, elle prête sa plume à divers tres de presse. Elle est également chroniqueuse et animatrice radio pour la RTBF. “La Pension Almayer”, paru en février 2019, est son premier ouvrage de fic on. Edi on A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribu on Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr


Lettre d’un jour pluvieux sur le Yorshire Adressée à mon ami Albert Decaze,
 soldat déserteur, randonneur au grand cœur

Mon cher, mon très cher ami, Mon message codé t’est donc parvenu puisque tu lis cette lettre… J’espère que tu es sauf et que tu as rejoint la pension Almayer sans que personne ne t’ait suivi. L’armée impériale est après toi, je ne l’oublie pas et frémis qu’un jour tu ne retombes entre les griffes de ce monstre. Mais tu es malin, je le sais, et plus rapide que le vent à te fondre dans la nature. Ah, la pension Almayer ! Te souviens-tu de ce temps, ces heures légères que nous avons partagées, toi et moi, dans ce havre de paix ? Que ne donnerais-je pas pour y être avec toi aujourd’hui… Mais tu sais tous les liens qui m’attachent à mon Yorshire. La maladie de ma femme empire, ce n’est pas le moment de la laisser seule. Ce sont de bien tristes jours que je vis là. Pour colorer le gris qui noie tout autour de moi, je rêve à tous les voyages que nous avions imaginé faire ensemble… Et je joue, comme un enfant, à t’envoyer des messages codés. Entre les pages nonante-et-un et nonante-deux d’un bateau épris de liberté… Avoue que l’énigme était simplette ! Madame Marthe en a beaucoup ri quand je lui ai demandé de glisser ma lettre dans ce recueil à ton intention. Sa bibliothèque renferme tant de secrets, un de plus, un de moins… J’arrive à un âge où les secrets doivent se dire ou flétrir. Et je n’ai guère envie de me voir dépérir. Avec cette lettre, je voudrais fondre une forme autour de notre amitié et la révéler dans toute sa pureté. Je voudrais inventer l’amouramitié. Un sentiment aussi dense qu’un trait de lumière dans ce brouillard qui mange le paysage, le matin, à l’heure où le soleil se lève. L’amouramitié, un mot


La Cantatrice et les Loups Recueil d'entretiens avec Marie Djali Aria Bê Annie Agopian. Bibliothèque Almayer, mars 2020 (Extrait)

Bien sûr que je me souviens de ce moment. Celui du portrait. C'était dans mes tout premiers jours là-bas. Vous savez, c'est vraiment étrange de se regarder comme ça à présent, avec mes yeux de vieille dame. A bien m'observer je me demande maintenant d'où me venait cette force. Parce que vous ne le voyez peut-être pas, vous. Mais moi je le sais. Je pleure sur ce portrait. Sans larmes. Sans bruit. Je pleure. En dedans. Bien dissimulée derrière mon sourire. Un petit sourire fin, presque tendre. La seule arme qui me reste... Vous vous demandez pourquoi je dis ça. A première vue, tant de calme se dégage de cette photo. Et tant de silence. Pourtant il y a tant à dire... Les images sont si terriblement trompeuses. Difficile d'imaginer en regardant cette jeune fille souriante, qu'il y a seulement quelques mois je me suis enfuie seule de nuit et à pied. Que j'ai quitté Djali mon village du nord du Cameroun près de la frontière du Nigeria. Que j'ai couru la nuit et dormi le jour pendant des semaines. Que j'ai évité les villes et les villages tant que j'ai pu, mangé le peu d'herbe rescapée des feux des Rabatteurs, bu l'eau croupie des marigots et flaques... Je ne sais pas si vous vous rendez compte. Le monde s'en souvient si peu... L'époque était celle des Loups. Au Cameroun, comme dans la quasi totalité du Continent, les Abattoirs tournaient à plein et toujours plus. Les Loups avaient faim et toujours plus. J'ai eu de la chance. Ou peut-être pas. Aucun des membres de ma famille n'en a réchappé. Ni mon père chef de village respecté. Ni ma mère issue d'une très ancienne famille. Ni mes sept petits frères si prudents et si malins d'habitude. Vous allez me prendre pour une vieille folle. Mais tant pis. Je regarde les yeux de la jeune fille que j'ai été, là, et j'ai envie de me sourire. Parce que rien n'a réussi à éteindre ce regard. Ni les déserts brûlants. Ni les mauvaises rencontres. Ni la traversée cauchemardesque de la mer. C'est à cette fragile volonté survivante que je dois ce que je suis devenue. Je dois tout à cette jeune fille sur ce portrait. C'est pour cette raison, il fallait que je vous le montre. Il fallait enfin que j'en parle de tout ça. Je suis encore une enfant sur cette photo. Une toute jeune fille perdue dans un vêtement trop grand et trop lourd pour mes épaules, que je porte pourtant avec un maintien et une élégance impressionnants. Un accoutrement bien étrange, si on y regarde d'un peu près, non? Sobre et terne comme un humble habit de nonne. Excentrique et tape à l'oeil comme un costume de scène. Ce déguisement improvisé dans l'urgence, au moment où ce portrait est pris, je ne sais pas encore qu'il sera mon refuge le plus sûr. Qu'il me servira de carte d'identité


Nouveauté novembre 2020 Cécile Elma Roger & Ève Gentilhomme « Moi, quand je serai grand je serai un fleuve. » Et malgré les

autres enfants qui tentent de saccager son rêve insensé, il persévére, la tête haute, dans son optimisme. continents entiers. Et on pourrait le croire seul, mais il serait

25 x 20 cm 48 pages ISBN 979-10-94908-18-1 13,90€ À partir de 5 ans Sortie prévue le 30 octobre

Thèmes :

• écologie • imagination • rêves • avenir

Jusqu’au moment où l’évocation de la pollution ne laisse plus place à l’optimisme ! Heureusement, tous les enfants décident de nettoyer ces eaux souillées pour rendre à Abel toute la beauté de son rêve. montagne, un arbre... ? le pouvoir de l’imagination qui s’offre le luxe de nous sensibiliser à l’écologie. Portée par le dessin puissant et coloré d’Éve Gentilhomme, la langue prophétique de Cécile Elma Roger nous transporte

l’imagination sans borne

d’un enfant.

......................................... Cécile Elma Roger, autrice et comédienne Une nuit à pas de velours (Seuil Jeunesse) La nuit sous le lit (Dyozol) Ève Gentilhomme, illustratrice et graphiste Cher corps (Delcourt)

le diplodocus 94E rue Basse 30260 Liouc www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02

Diffusion & Distribution Serendip-livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01.40.38.18.14 gencod dilicom : 3019000119404




les écorchés

calicot

Couverture provisoire

Frédéric Vinclère

Juillet. Guillaume, jeune peintre, vient d’avoir son bac. Dans deux mois, il commencera des études d’Arts dans une ville universitaire et y retrouvera Annabelle. Vivant à 100 kilomètres l’un de l’autre, tous deux issus de familles toxiques, ils sont de milieux sociaux opposés : la famille d’Annabelle n’accepte pas Guillaume et lui-même a honte quand il l’invite dans la sienne. Pendant ce dernier été chez leurs parents, chacun va trouver un job pour subvenir à leurs futurs besoins : elle, entourée de garçons, en bord de mer, auprès d’enfants dans un centre de loisirs ; galerie de personnages imprévus, un cochon pas comme les autres et de mystérieux phares sur le parking. Plus que jamais, Guillaume aura les pieds dans la fange et la tête dans les étoiles. Entre désir et jalousie, la plage et l’usine, leur couple sera-t-il assez solide ? Les soixante jours à venir seront décisifs. Un roman écorché vif pour ados.

Longtemps libraire en Bretagne, Frédéric Vinclère dans une école d’Arts à Rennes. Après Nos Bombes sont douces, «Lu et recommandé» par le Salon de Montreuil 2019, il publie un deuxième roman au Calicot.

11 euros 240 pages ; 12 x 19 cm

– Guillaume, viens manger, cria la mère. – J’ai pas faim, fous-moi la paix, eut-il envie de répondre.

extrait

Sauf que parler de cette façon, c’était parler comme eux. Le père, les frères. Et ça, hors de questemps. Au fond, elle s’en foutait aussi sûrement, attendant que chacun déguerpisse pour pouvoir regarder la télé tranquille en revenant de l’usine. Guillaume attendait la même chose, mais de l’autre point de vue : s’éloigner d’ici pour sortir, vivre, découvrir. Il fallait fuir et au plus vite. Démarrer en-

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Philippe Godard Illustrations de Vincent Odin

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calicot

Couverture indicative de travail, juste pour rappeler le ton de l’illustrateur

c’est foutu ou pas ?

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8 euros 96 pages

lignes Crassoulet

Entre les Enquêtes du commissaire

L’ANARCHIE

OU LE CHAOS Philippe Godard

Illustrations de Vincent Odin

Contact : Éric Denniel eric.denniel@lecalicot.fr 07 69 15 55 09


ART&FICTION

COLLECTION SONAR

ROMAN GRAPHIQUE

Jérôme Stettler

Jérôme Stettler s’intéresse principalement à la construction d’espaces imaginaires au moyen de projections, d’objets, de peintures, etc. Se développent ainsi des bribes d’histoires entre un présent en constante métamorphose et un futur incertain. Le dessin prend aussi une place majeure dans sa pratique, présenté tour à tour au mur, sur table, dans l’espace du livre ou animé.

Avec Topia, les dessins, qui ont la fulgurance d’une ligne claire, sont comme des notes prises au long d’errances dans un temps à la fois préhistorique et post-historique. On y croise des animaux disparus, des espèces éteintes ou imaginaires et les traces d’une vie cultuelle ou banale prise dans une béance spatio-temporelle originale à l’artiste.

— E N L I B R A I R I E L E 3 0 O C TO B R E 2 0 2 0 —


FORMAT ISBN CHF

978-2-940570-89-8 27 / EURO 19

Samuel Beckett mis en scène par Tim Burton .

GENRE SUJETS ABORDÉS

——— Jérôme Stettler, né à Lausanne en 1966, vit et travaille à Genève. Il est diplômé de l’École supérieure d’arts visuels de Genève en 1994. La même année, il obtient le Prix Strawinsky puis en 1995 la Bourse de la Fondation Simon Patino. En 2003, il se voit décerner le Prix de la Fondation Gertrude Hirzel puis une Bourse d’aide à la création du Département des affaires culturelles de la Ville de Genève en 2008. Ses œuvres sont présentes dans plusieurs collections publiques et privées. PUBLICATIONS,: Ombre et planéité, art&fiction, 2009,; La nasse, art&fiction, 2012,; Lectures, Ripopée, 2016. ———


J É RÔM E S T E T T L E R | TO P I A . U N VOYAG E D E S S I N É

EXTRAITS


J É RÔM E S T E T T L E R | TO P I A . U N VOYAG E D E S S I N É

EXTRAITS



Revue Les Saisons

Les deux textes de Larry Gottheim Le temps de la cérémonie et Rentrer chez soi

Helga Fanderl

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N°ISSN : 2609-4002 N°ISBN : 978-2-9574810-0-2

Alexandra Cuesta -

Le texte Lignes dissidentes de Lis Rhodes est pu-

Prix: 20.00¤ Conception graphique : Studio Spassky Fischer Diffusion/distribution :

Sharon Lockhart L’amour passe.

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La passion reste Notes, empreintes (sur l’amour)

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Le texte de Bruno Delgado Ramo Lieux -

L’histoire de qui ? -

Sharon Lockhart. -




Fredric Jameson

Brecht et la Méthode éditions Trente-trois morceaux Date de parution : novembre 2020 ISBN 979-10-93457-10-9

9 791093 457109 25 euros ISBN: 979-10-93457-10-9

Format 16 x 21 cm 344 pages 550 g

Papiers Arena Rouhg 120 g Materica Gesso 180 g (Fedrigoni) Conception graphique Anna Massoni et Sandra Pasini

« Brecht aurait été ravi, j’aime du moins le penser, que l’on plaide en faveur non de sa grandeur ou de sa canonicité, ni même d’une quelconque valeur nouvelle et insoupçonnée de sa postérité (sans parler de sa « postmodernité »), mais bien plutôt de son utilité – et ce non seulement eu égard à un futur hypothétique ou simplement possible, mais dès à présent, dans une situation d’après-guerre froide dominée par la rhétorique du marché, plus anti-communiste encore qu’au bon vieux temps. » Fredric Jameson, Brecht et la Méthode Brecht et la Méthode est un livre foisonnant, naviguant au croisement de la philosophie et de la critique littéraire. Selon Fredric Jameson, l’œuvre aussi vaste que fragmentée de Brecht se trouve soutenue par une méthode. Perceptible partout, cette méthode ne se donne pourtant nulle part directement : c’est qu’elle ne se situe exactement ni dans une doctrine, ni dans un style, ni dans un art de la narration, mais à leur intersection même, se cristallisant dans une attitude – une forme de la ruse – que l’œuvre de Brecht décline dans son théâtre aussi bien que dans ses essais théoriques, dans sa poésie et ses écrits politiques, dans sa pratique d’écriture et son sens du récit. Construit comme une enquête, Brecht et la Méthode est dès lors une tentative d’élucidation des mécanismes les plus profonds de l’œuvre du dramaturge et écrivain allemand. Jameson y reconsidère à neuf les outils canoniques de Brecht – distanciation, gestus, théâtre épique, dissonance –, autant que son art de la contradiction, son rapport singulier au modernisme, à la pédagogie et à l’idéologie. Après les commentaires de Walter Benjamin et les analyses de Roland Barthes, le livre de Jameson constitue une contribution majeure à l’analyse de l’oeuvre de Brecht, et à son « utilité » fondamentale pour nous aujourd’hui. Fredric Jameson est un théoricien et critique littéraire américain. Né en 1934 à Cleveland, il est l’auteur de nombreux livres, qui abordent aussi bien le cinéma que l’architecture, la science-fiction que la littérature moderne, en relation avec leur contexte de production. Considéré comme l’un des maîtres de la théorie critique dans le monde anglo-saxon, son analyse du postmodernisme fut particulièrement décisive et reste mondialement discutée. Ont notamment été traduits en français à ce jour : Le Postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif, Archéologies du futur, Raymond Chandler – Les détections de la totalité, ou Représenter Le Capital.

éditions Trente-trois morceaux 68 rue Montesquieu 69007 Lyon www.trente-trois-morceaux.com

contact Paul Ruellan +33 (0)7 83 88 30 63 editions@trente-trois-morceaux.com

Parus aux éditions Trente-trois morceaux : Faire la carte Vincent Weber L’Énéide Virgile traduction de Pierre Klossowski Voyage en Grèce Gastone Novelli Épiphanies James Joyce Street life Joseph Mitchell En regardant le sang des bêtes Muriel Pic Zé Gus Sauzay Dans le décor Vincent Weber La Crèche Giorgio Manganelli Listen to me / Écoutez-moi Gertrude Stein

diffusion www.paon-diffusion.com distribution www. serendip-livres.fr


1. Nützliches1

Brecht aurait été ravi, j’aime du moins le penser, que l’on plaide en faveur non de sa grandeur ou de sa canonicité, ni même d’une quelconque valeur nouvelle et insoupçonnée de sa postérité (sans parler de sa « postmodernité »), mais bien plutôt de son utilité – et ce non seulement eu égard à un futur hypothétique ou simplement possible, mais dès à présent, dans une situation d’après-guerre froide dominée par la rhétorique du marché, plus anti-communiste encore qu’au bon vieux temps. Ruse brechtienne s’il en est : c’est ainsi, par exemple, qu’au lieu de dénoncer un « culte de la personnalité » qui ne pouvait que lui inspirer la nausée, il proposait de célébrer l’« utilité » essentielle de Staline (chose que non seulement Trotsky et Mao Zedong, mais probablement même Roosevelt, auraient été disposés à admettre). Et en effet, c’est justement en tant qu’auteur de telles propositions qu’il souhaitait lui-même demeurer dans nos mémoires :

Er hat Vorschläge gemacht. Wir Haben sie angenommen. (XIV, 191-2)2 Il a fait des suggestions. Nous Les avons acceptées.3

Il est cependant caractéristique de la dialectique brechtienne que de telles suggestions ne restent jamais totalement dépourvues d’ambiguïté. C’est ainsi, par exemple, que ce même argument, déployé par l’architecte « moderniste » de Me Ti. Livre des retournements pour 1. Note du traducteur : « l’utile », en allemand. 2. Les références aux textes originaux de Brecht sont indiquées dans le texte par numéro de volume et numéro de page en suivant l’édition allemande, Grosse kommentierte Berliner und Frankfurter Ausgabe (Aufbau/Suhrkamp, 1989-98), dirigée par Werner Hecht, Jan Knopf, Werner Mittenzwei et Klaus-Detlef Müller. Dans le cas présent, l’allusion à Staline se trouve dans le volume XVIII, p. 66. 3. Bertolt Brecht, « Moi, je n’ai nul besoin d’une pierre tombale », in Poèmes, tome 7 (1948-1956), traduit par Bernard Lortholary, L’Arche, Paris, 1967, p. 117.


défendre une esthétique corbuséenne du beau et de l’utile, suscite le mépris et la désapprobation de ses ouvriers :

Gerade so gut könntest du einem Kuli, der beim Kahn-schleppen mit Lederpeitschen gepeitscht wird, Stühle anbieten, deren Sitze aus Lederriemen geflochten sind. Vielleicht ist wirklich schön, was nützlich ist. Aber dann sind unsere Maschinen nicht schön, denn sie sind für uns nicht nützlich. Aber, rief Len-ti schmerzvoll, sie könnten doch nützlich sein. Ja, sagten die Arbeiter, deine Wohnungen könnten auch schön sein, aber sie sind es nicht. (XVIII, 148) – Tu pourrais tout aussi bien offrir des chaises en cuir à un coolie habitué à être frappé à coups de fouet du même cuir lorsqu’il hale un bateau. Peut-être ce qui est utile est-il réellement beau. Mais alors nos machines ne sont pas belles, car elles ne nous sont pas utiles, à nous. – Mais, s’écria Len-ti avec chagrin, elles pourraient pourtant être utiles. – Oui, dirent les ouvriers, tes logements pourraient aussi être beaux, cependant ils ne le sont pas.4

« Utile » dans ce contexte ne signifie pas seulement « didactique », bien que, comme je l’ai suggéré ailleurs, certains signes témoignent du fait que le « temps présent », avec son goût retrouvé pour les esthétiques impures en tous genres, est aussi mieux disposé que les modernités puristes et radicales d’antan à l’égard des éléments et des attitudes didactiques. Pourtant si « utile » signifie « didactique », il convient de préciser que Brecht n’a jamais eu à proprement parler de doctrine à enseigner, pas même un « marxisme » sous la forme d’un système (« l’ABC de… », pour rappeler une manière de procéder autrefois en vogue) : nous voudrions plutôt démontrer dans ce qui suit que ses « propositions » et ses leçons – les fables et les proverbes qu’il se plaisait à dispenser – relevaient davantage d’une méthode qu’elles ne formaient un recueil de constats, de pensées, de convictions, de principes premiers, etc. Mais cette « méthode » est elle-même

4. Me Ti. Livre des retournements, L’Arche, Paris, 1978, p. 125. La traduction de Bernard Lortholary a été modifiée.


LACHAUDE STEPHANE BOVON Quatrième volume de la décalogie gérimontaise, Lachaude nous entraîne sur les pas de Gesim Ruchet dans les rues sordides du Loch et de Lachaude. A la recherche du commissaire Rodal qui sait tout sur le meurtre de son père, Gesim se perd dans le labyrinthe métaphorique et réel de la plus grande ville du monde. Il y croisera un garagiste artiste, un puissant éditeur, la reine de la nuit, une journaliste tenace et des Mennonites enragés.

9 782940 522835

Dans les marges du récit principal, ajoutant une dimension au labyrinthe, un livre dont vous êtes le héros cosmique guide le lecteur dans les recoins les plus insoupçonnés de la psyché du narrateur et révèle, si le héros ne meurt pas, les clefs de sa dystopie. Gérimont est un monde qui a vu le niveau de la mer s’élever de mille mètres. Il est naturel, dès lors, que Lachaude fasse mille pages. Lachaude est accompagné d’une centaine de pages illustrées ou iconographiquement séquencées. Edition unique, 600 exemplaires.

Hélice Hélas Editeur Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org > litterature@helicehelas.com

Sur l’auteur : Stéphane Bovon est sûrement l’éditeur, écrivain, performeur, comptable, professeur d’anglais, dessinateur de bd, agent double au service de l’Internationale Popomoderne, métathéoricien de l’ellipse, le plus éclectique qui soit. Fondateur des éditions Castagniééé puis de Hélice Hélas, il mène depuis sa naissance un projet alchimique de réunion des grands esprits et de réinvention du monde. Il a lancé le programme d’une saga dystopique en dix volumes (et plus si affinité): Le Cycle de Gérimont. — Collection : Cavorite et calabi-yau Genre : roman polyphonique et dédaléen, livre dont vous êtes le héros, bande dessinée Sujets abordés : univers parallèle, quête initiatique, postmodernité (mort de la) — Format 17x22 cm, 1000 pages ISBN 978-2-940522-83-5 CHF 40/EUR 30 Parution mars 2020


Éditions du Canoë

2020

7 novembre

Adonis / Fadi Syrie un seul oreiller pour le ciel et la terre

Entretiens d’Étretat – Chaillou / Roubaud

Adonis

poèmes d’Adonis sur des photographies de Fadi Masri Zada

Éditions Éditions du du Canoë Canoë

Fadi Masri Zada Considéré comme l’un des plus grands poètes vivants, Adonis, né le 1er janvier 1930 à Qassabine au Nord de la Syrie, obtient la nationalité libanaise en 1962 après avoir été emprisonné pour son appartenance au parti nationaliste syrien. Fondateur de plusieurs revues de poésie où il traduit en arabe Baudelaire, Henri Michaux, Sain-John Perse, il cherche le renouvellement de la poésie arabe contemporaine. Après la guerre civile libanaise, il s’établit à Paris en 1985. Les merveilleux poèmes qui accompagnent les photos de

Oui, il est possible d’alléguer Qu’à Alep dans l’espace et le temps

Format : 12 x 18,5 cm Pages : 320 240 photos couleur de la Syrie et 240 poèmes d’Adonis traduits en français par Aymen Hacen etécrits à la main en arabe par Adonis Prix 28 € ISBN : 978-2-490251-20-9

Des océans d’étranges rencontres Entre l’éternel et l’éphémère.

Chaque jour, Ces poutres se lèvent et continuent leur tâche : Ouvrir des brèches dans les murs du ciel, Le ciel est leur plus grande prison.

Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16

Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip


À la mosquée des Omeyyades l’allure d’un chevalier qui dort dans le lit De sa blessure. Cependant que chacun de ces deux enfants Assure en disant : Je ne me réveillerai dans un autre lit Qu’amoureux ou aimé.

Le mur de la mosquée des Omeyyades, Damas - La vielle ville – 1999

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« Nulle autre que l’éminence dans mon espace » Disent ces poteaux. Ils disent aussi : « Je suis les images qui se demandent où est le sens Et je suis le sens qui brise Les chaînes d’images. »

La ville de Quanaouate, Soueïda – 1996

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Le soleil est arrivé dans le théâtre : La lumière ne se contente pas d’éclairer l’obscurité. Il veut également Ajouter à l’ombre Une autre ombre amicale.

Théâtre de Bosra, Bosra Al Sham

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Amis, entendez-vous Le bruit de la pierre Et son écho dans l’histoire ? Et ce dallage que votre quotidien pave Que vous dit-il ? Vous êtes deux, Et je perçois une troisième personne intruse parmi vous, Tantôt boitant sur le dallage, tantôt grimpant les murs. C’est le temps arabe.

Théâtre de Bosra, Bosra Al Sham – 1994

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Est-ce que les œuvres qui restent du passé Sont moins attirantes que le passé lui-même ? Dans les deux cas, Nous pouvons dire : Que le ciel est moindre Et que la terre est immense.

Palmyre — 1997

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Sous cet arc Une histoire riche, longue, Guerre et paix, Art et culture. Voilà que passe un oiseau Rescapé de la balle d’un sniper. Mais la balle a atteint sa compagne À son aile gauche. Il n’arrive pas à voler tout seul, Le voici attendant sa convalescence Afin qu’ils poursuivent ensemble leur dialogue amical Avec l’espace.

Arc de Triomphe, Palmyre — 1998

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ART&FICTION

C O L L E C T I O N M I L L E E T U N P L AT E AUX

THÉATRE

Simon Senn

Simon achète en ligne la réplique numérique d’un corps féminin et l’anime en 3D": le voilà «"dans"» un corps de femme. L’expérience est émouvante. Contre toute attente, il parvient à retrouver la jeune femme «"scannée"» et part à sa rencontre. Il s’entretient aussi avec une psychologue pour questionner son «trouble dans le genre» provoqué par cette expérience, puis un avocat, pour comprendre ce qu’il peut légalement faire faire à ce corps — mais la théorie, comme la loi, n’évoluent pas aussi vite que la réalité. Dans une conférence théâtrale qui est aussi une démonstration et une confession, Simon Senn fait dialoguer réel et virtuel. Il révèle alors l’intrication inattendue entre technologie, émotion, image, sensualité et loi. Édition et préface par Éric Vautrin.

— E N L I B R A I R I E L E 3 0 O C TO B R E 2 0 2 0 —


FORMAT ISBN CHF

978-2-940570-95-9 16 / EURO 12

GENRE SUJETS ABORDÉS

… si vous s u o v i s s a p is a s e Je n é dans le v u o tr e r jà é d s te ê vous d’autre"? n ’u u lq e u q e d s p r o c mière e r p te u to a m it ta C’é périence x e e n u té é a la e C fois. nte. a s r e v le u o b t n e m absolu CO LLEC TIO N AT EAUX : MILLE ET UN PL ER POUR PRO LO NG LE LIV RE LE TH ÉÂTREPAR

© Théâtre Vidy-Lausanne

——— Né en 1986, le plasticien et vidéaste genevois Simon Senn a étudié à la HEAD Genève et au Goldsmiths College de Londres. À première vue, ses œuvres explorent les interactions humaines, spécifiquement lorsqu’elles sont médiatisées par une technologie. Adoptant le point de vue de l’individu plutôt que l’approche théorique ou l’usage spécialisé, il examine ce que provoque une technologie dans des contextes concrets. Aussi les dispositifs qu’il instaure et dont il va suivre les développements dévoilent ce qu’un outil technologique permet ou conditionne. Si son travail est essentiellement documentaire, basé sur les réactions de ses protagonistes ou de lui-même dans une situation concrète, la fiction est présente et participe à révéler le sujet principal de ses oeuvres : l’ambiguïté des comportements, qui s’exprime tant à travers la méconnaissance sociale des enjeux liés aux technologies numériques que la part de création que celles-ci permettent ou provoquent. ———


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EXTRAITS

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Ensuite il a fallu ajouter des os virtuels à Arielle — pour pouvoir l’animer. Cela a été d’une grande simplicité. Il m’a suffi de me rendre sur un site internet gratuit sur lequel j’ai chargé le modèle 3D. J’ai seulement eu à indiquer la position des poignets, coudes, genoux, bassin et menton. Deux minutes plus tard, j’ai pu télécharger des animations existantes, enregistrées par des inconnus, et les appliquer sur le corps d’Arielle. En cinq minutes et une vingtaine de clics, Arielle s’est mise à marcher, à courir et à faire beaucoup d’autres choses. J’ai réalisé que j’avais un contrôle total sur l’image d’Arielle — alors qu’elle n’était même pas au courant que je possédais sa réplique. Et j’ai commencé à développer une sorte d’empathie envers elle.

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Pour mes tests de captation de mouvement, j’avais un problème de compatibilité entre deux logiciels. Sur un forum de discussion en ligne je rencontre Yuri, un programmateur russe spécialisé dans le domaine. Je lui demande de l’aide. Il m’écrit : « Pas de soucis, je peux t’aider, envoie-moi ton model 3D. » Au début j’étais un peu réticent à transmettre un tel fichier par e-mail. Mais je voulais vraiment faire mes tests, alors j’ai envoyé la réplique d’Arielle à Yuri. Trois jours après il me dit : « C’est bon, ça fonctionne, je viens d’essayer. Voici le fichier configuré. » Tout était enfin prêt. Je ne sais pas si vous… si vous vous êtes déjà retrouvé dans le corps de quelqu’un d’autre ? C’était ma toute première fois. Cela a été une expérience absolument bouleversante. C’était clair : il fallait que je retrouve Arielle et que je lui raconte ce que cela m’avait fait d’aller dans son corps. Le problème c’est que je n’avais aucune idée de qui était Arielle. Je ne connaissais même pas son nom. J’avais juste son image. J’ai fait quelque chose d’impulsif et de complètement naïf. J’étais encore sous l’émotion


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EXTRAITS

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de ce que je venais de vivre et j’ai écrit un e-mail à Scanstore3d en leur disant : « Je viens d’acheter un modèle sur votre site et je suis rentré dedans virtuellement. C’était fantastique. J’aimerais rencontrer cette personne. Pourriezvous s’il vous plaît me donner son contact ? » Évidemment, ils n’ont pas répondu à mon message, ni à aucun des suivants. Mais il fallait que je la retrouve. J’ai essayé différentes choses, des moteurs de recherche d’image inversée par exemple, ce qui n’a rien donné. Et puis j’ai pensé à demander de l’aide à un ami artiste, Quentin Lannes, qui venait de travailler sur un projet dans lequel il avait retrouvé des gens sur Internet à partir de photos argentiques qu’il avait achetées dans une brocante. Je lui raconte mon histoire et il me dit : « As-tu essayé de chercher sur les réseaux sociaux avec le hashtag du studio qui l’a scannée ? » Les réseaux sociaux, ce n’est vraiment pas mon truc. Je rentre chez moi, je fais malgré tout une petite recherche mais ça ne donne rien. À ce stade, je commençais un peu à désespérer, je pensais que je n’allais probablement jamais la retrouver. Le jour même, Quentin m’envoie un message me disant : « Ça y est je l’ai trouvée. C’est elle. C’est sûr à 100 %. » Il y avait un lien,

je clique et j’arrive sur le compte Instagram d’Arielle. Elle avait effectivement pris un selfie le jour où elle s’était fait scannée et elle l’avait posté avec le hashtag Scanstore3d. Avant de la contacter, j’avais envie d’y voir plus clair concernant le statut juridique de son image. Mon point de départ pour cela était le contrat que j’avais reçu lors de mon achat. Pour faire simple, ce contrat stipule que je peux faire ce que je veux avec cette réplique, à part quelque chose qui soit de l’ordre du « sexuellement explicite ». Trouvant cela assez flou, je téléphone directement à Scanstore3d pour leur poser mes questions. Je n’y vais pas par quatre chemins : je pose la question à mon interlocuteur avec un cas concret. À savoir : « Un corps nu qui fait une lap dance, est-ce que c’est sexuellement explicite ? »

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Simon aux spectateurs — Je lui parle un peu de mon projet de performance dans lequel il serait possible que je laisse des spectateurs entrer virtuellement dans le corps d’Arielle. Sans contrôle sur les actions des gens qui seront « dedans ». Scanstore3d — Is the person’s face going to be in that? Est-ce que le visage de la personne sera visible ? Simon aux spectateurs — Très bonne question, est-ce que l’on verra le visage d’Arielle ? Au début, je lui affirme que non car on serait dans le corps d’Arielle. Puis je réfléchis un peu et je me dis qu’il pourrait y avoir plusieurs Arielle, ou bien des miroirs. Donc je lui dis : « Oui, peutêtre que le visage d’Arielle sera visible. » Scanstore3d — We basically want to protect the models that we scan because we don’t want that headline. And if there was no head I think that would be fine. But whenever it would show, the head, if you can see who it is, there would be problems. Nous voulons surtout protéger les modèles que nous scannons parce que nous ne voulons pas les mettre en avant. S’il n’y avait pas de visage, je pense que

Voix en anglais (Scanstore3d) — No, I don’t think so. I think it’s OK. I think what we mean by “sexually explicit” basically is pornography. And yeah as far as I’m concerned that’s OK. Non, je ne pense pas. Je pense que c’est bon. Je pense que ce que nous entendons par « sexuellement explicite », c’est essentiellement la pornographie. Et oui, en ce qui me concerne, c’est bon.

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ce serait bien. Mais si à chaque fois qu’il y a un visage, vous pouvez reconnaître qui c’est, ce serait problématique. Simon — On continue à discuter et à un moment, il me dit carrément : « Écoutez, le mieux serait que vous m’envoyiez des captures d’écran de votre projet quand vous serez plus avancé. » Alors j’ai une idée et je lui demande s’il serait possible d’acheter toutes les copies de la réplique d’Arielle et ainsi de la retirer de la vente. Il me répond que non, car tous leurs modèles sont en vente de manière illimitée. J’y voyais encore moins clair qu’au début. J’ai donc décidé de contacter plusieurs avocats un peu au hasard sur Internet. Un certain Tony me répond dans la demi-heure et il me dit qu’il vient d’être contacté par un autre client qui voulait savoir s’il pouvait utiliser un scan 3D d’une personne existante pour en faire une poupée sexuelle. Nous convenons d’un rendezvous téléphonique. Lawyer — What one person may find “sexually explicit”, another person may not. Ce que quelqu’un trouvera « sexuellement explicite » ne le sera pas nécessairement pour quelqu’un d’autre.


dĂŠcembre


ÉDI TI O N S L U R L U R E 7 rue des Courts Carreaux – 14000 Caen tél. 06 78 54 53 82 – contact@lurlure.net – www.lurlure.net

PARUTION DÉCEMBRE 2020

LE CONFINEMENT DU MONDE Pierre Vinclair Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 10 euros Format : 15 x 21 cm Nombre de pages : 72 ISBN : 979-10-95997-29-0 LE LIVRE Dans la lignée de Sans adresse (Lurlure, 2018), Pierre Vinclair signe avec Le Confinement du monde un recueil des plus singuliers, composé de trois ensembles de sonnets écrits durant la période de « confinement du monde », au printemps 2020 : – le premier, « Chansons covides », fut adressé, via les réseaux sociaux, aux vivants confinés ; – le deuxième, « Une couronne », est un hommage aux morts du coronavirus (le titre reprend ici la forme : en poésie, une « couronne de sonnets » est un cycle de 14 sonnets s’enchaînant l’un l’autre et s’achevant par un sonnet dit « sonnet maître », élaboré à partir du premier vers de chacun des 14 premiers). – le troisième, « Sonnets de chiffon », a été écrit pour un enfant à naître. Dans cet ensemble, la « forme » du sonnet bouge, travaille vers une autre forme, une autre écriture : on ne devine plus que le squelette, « l’image-fantôme » du sonnet classique. Tout à la fois chronique du confinement – l’auteur y rapporte, sans fard et sans posture, son quotidien de père de famille et de professeur de lycée, sa traversée de la maladie (il a été personnellement touché par le coronavirus) –, méditation sur la souffrance,

1/2 DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr


la maladie et la mort et recherche esthétique, ce recueil est aussi une réflexion sur le pouvoir, l’utilité et les limites de la poésie – en temps de crise.

L’AUTEUR Pierre Vinclair est né en 1982. Auteur de livres de poésie, d’essais et de traductions, il a publié récemment : Le Chamane et les Phénomènes (Lurlure, 2016) ; Le Cours des choses (Flammarion, 2018) ; Sans adresse (Lurlure, 2018) ; Shijing (Le corridor bleu, 2019) ; Prise de vers. À quoi sert la poésie ? (La rumeur libre, 2019) ; La Sauvagerie (José Corti, 2020) ; Agir non agir (José Corti, 2020).

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES – Le sonnet n°2 a été publié dans le quotidien Libération du jeudi 19 mars (juste après le début du confinement). – Les autres sonnets de la première partie (« Chansons covides ») ont été écrits et postés jour après jour sur la page Facebook de l’auteur durant la deuxième quinzaine de mars et au début du mois d’avril. Ils ont été largement relayés et partagés sur les réseaux sociaux. – Enfin, quelques sonnets de la première partie ont fait l’objet d’une prépublication dans un e-book collectif d’écrits de confinement publié par les éditions Le Nouvel Attila. – Pierre Vinclair va sortir deux livres simultanément le 28 mai chez José Corti : un livre de poésie, La Sauvagerie, et Agir non agir, réflexion sur la question de la poésie face à la crise écologique. (Initialement prévue pour début avril, la sortie de ces livres a donc été reportée.) La Sauvagerie est un livre écrit collectivement : Pierre Vinclair a commandé un dizain à 50 poètes contemporains et leur a répondu à chaque fois par plusieurs dizains. Parmi ces poètes : Christian Prigent, Thomas Vinau, Jacques Roubaud, Valérie Rouzeau, Liliane Giraudon, Ivar Ch’Vavar, Grégory Haleux... Du (très) beau monde ! Je le signale car c’est un livre qui devrait recevoir un bel accueil et susciter pas mal d’échos. – Le mensuel Le Matricule des ange est en train de préparer un dossier sur l’auteur. Je ne sais pas si la parution sera pour cette année ou l’année prochaine. – La sortie du Confinement du monde ne pourrait-elle pas être l’occasion de retravailler ponctuellement Sans adresse ? Je suis convaincu que Pierre Vinclair a écrit une espèce de « classique » avec ce livre qui continue de se vendre tranquillement (près de 400 exemplaires ont été vendus depuis la parution en janvier 2019.) Un des sonnets de Sans adresse est d’ailleurs repris dans un « Classique & Cie pour les lycéens » à paraître chez Hatier en mai 2020.

2/2 DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr



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