À plus d’un titre 66 chemin de Bande La Curiaz 73360 LA BAUCHE
aplusduntitre69@orange.fr www.aplusduntitre.org
Nous ne regarderons pas ailleurs récit et impressions, a été écrit par Anne Monteil- Bauer
Format 15 par 21 cm – Pages 100 Reliure : Dos carré collé
ISBN : 9782917486771 Prix : 7 € / CHF.- 10 Parution : octobre 2021 Rayon : politique - droits humains – Turquie
Nous ne regarderons pas ailleurs, récit et impressions, a été écrit par Anne Monteil- Bauer, membre du Collectif lyonnais de Solidarité avec Pinar Selek à son retour d’Istanbul où s’était tenu, le 19 décembre 2014, le quatrième et dernier procès de Pinar Selek. L’autrice retrace le moment particulier qu’est un procès, ainsi que le parcours de la sociologue et militante, Pinar Selek. Elle rend également hommage aux chaînes de solidarité qui se mobilisent pour maintenir en alerte l’attention internationale et demander justice. Ce texte est paru en 2015 sous la forme d’une petite brochure, vendue en soutien aux différents collectifs de solidarité à Pinar Selek (voir en fin de volume).
Pourquoi ré-éditer ce texte aujourd’hui ? Parce que le calvaire de Pinar Selek n’a toujours pas pris fin et qu’il faut continuer à en parler pour qu’elle ne sombre dans les sinistres oubliettes des erreurs judiciaires. Et parce qu’à l’heure des coups médiatiques, du zapping permanent, de l’attention flottante, des likes et des fakes news baignées d’irrationnel ou volontairement mensongères, il nous a semblé nécessaire d’affirmer que la démocratie est un combat de longue haleine, dont la défense nous oblige à l’hygiène et l’obstination des sportifs et des sportives d’endurance. Il nous paraît important de rappeler qu’interroger et vérifier l’information est fondamental, comme il est fondamental de répéter que dernière chaque « une », chaque scoop, chaque fait divers ou information majeure, il y a des êtres humains, en chair, en os, en reliefs et sinuosités, des êtres complexes, vivants. La sociologue et écrivaine, Pinar Selek, subit depuis plus de vingt ans un calvaire basé sur un mensonge d’état. À travers ce texte à la fois poétique et politique, nous souhaitons rendre hommage à son courage, mais aussi démanteler les rouages d’un système autoritaire, manipulateur et totalement affranchi du respect des droits humains. Pour enrichir cette ré-édition, nous avons fait appel au journaliste spécialiste de l’international et militant à la Ligue des Droits de l’Homme, Alain Renon, qui nous livre un texte sur l’importance de la pression internationale dans la lutte pour les droits humains. Et enfin, bien sûr, nous avons voulu donner à entendre la parole de Pinar Selek sur sa situation actuelle ainsi que partager sa lettre ouverte à Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche e t de l’Innovation, vibrante mise en garde contre les atteintes à la liberté.
Quelques mots en guise d’avant-propos « Mon procès est un exemple de la continuité historique du système répressif. » La Turquie est prise dans une spirale d’horreur. Plusieurs de mes amis et même de mes avocats sont en prison. Beaucoup sont en exil, les autres résistent avec beaucoup de difficultés. Le contexte de guerre nourrit le nationalisme et les violences de toutes sortes. Il n’y a pas de liberté. Il n’y a que la peur. Une peur qui existe depuis longtemps. Mon procès est un exemple de la continuité historique du système répressif. Il est raconté avec rigueur et sensibilité par Anne Monteil-Bauer qui a assisté à son quatrième volet à Istanbul en décembre 2014. En 1998, je suis aussi devenue l’objet d’une lutte symbolique et historique, en 2021, je le suis encore. L’Etat profond, plus stable que les gouvernements, m’a choisie il y a 23 ans pour m’accuser d’un massacre qui n’a jamais eu lieu. Pinar Selek
Pinar Selek ... ... est féministe, antimilitariste, sociologue, écrivaine et militante. Elle travaille du point de vue des minorités pour leur donner existence et les relier, et elle écrit aussi des livres pour enfants, malheureusement pas encore traduits en français. Maîtresse de conférences associée en science politique à l’Université Nice Sophia Antipolis (UNS). Elle vit en exil en France depuis 2011
Distribution pour la France : SERENDIP LIVRES : 10, rue Tesson 75010 Paris - contact@serendip-livres.fr Fax : 09 594 934 00 /// tél. : 01 40 38 18 14 - gencod dilicom : 3019000119404 Distribution et diffusion pour la Suisse : Éditions D'en bas - Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne Tél. +41 21 323 39 18 /// Fax. +41 21 312 32 40 - www.enbas.net
Jacques WAJNSZTEJN
À plus d’un titre 66 chemin de Bande
L’OPERAÏSME ITALIEN AU CRIBLE DU TEMPS
La Curiaz 73360 LA BAUCHE
Suivi d’Opéraïsme et communisme d’Oreste Scalzone
Éditions À plus d’un titre
Format 17 par 22 cm Pages 258 Reliure : Dos carré collé cousu
ISBN : 9782917486764 Prix : 20 € / CHF.- 27 Parution : octobre 2021 Rayon : Histoire sociale – Politique – Italie MOTS CLEFS : Mouvement ouvrier - Italie – histoire des idées
aplusduntitre69@orange.fr www.aplusduntitre.org L’opéraïsme au crible du temps de Jacques Wajnsztejn notes et commentaires d’Oreste Scalzone Si l’Internationale situationniste a pu dire, un peu présomptueusement, qu’elle était « la théorie de son temps », en résonance avec le Mai-68 en France, l’opéraïsme comme théorie de l’autonomie ouvrière s’est révélé être la théorie de son temps en Italie. À travers le mai rampant, il a imprégné de larges secteurs de la jeunesse étudiante et ouvrière et parmi cette dernière, tout particulièrement celle de l’immigration interne en provenance du Mezzogiorno. En cela, il a constitué le dernier
maillon théorique de la chaîne historique des luttes de classes. Il a maintenu le lien, non sans contradiction, entre d’une part, l’affirmation d’un pouvoir ouvrier pendant l’automne chaud de 1969, et d’autre part son possible dépassement vers une révolution à titre humain avec le vaste mouvement de refus du travail des années 1970 (absentéisme, sabotage, grèves antihiérarchiques pour un salaire indépendant de la productivité) qui culminera dans le mouvement de 1977 et sa rupture définitive avec les syndicats et le PCI. C’est cette démarche théorique et ses pratiques que nous appréhendons ici à partir de notre propre saisie transalpine. Pour sa part, Oreste Scalzone, alors directeur du journal homonyme du groupe Potere operaio, intervient dans des « Notes en marge », non pour faire revivre un opéraïsme fantasmé ou au contraire englobé dans l’album de famille d’un mouvement communiste en général, mais pour mettre en avant, par-delà ses éléments de continuité et de discontinuité, en quoi il s’est avéré être un mouvement hérétique.
L’AUTEUR : Jacques WAJNSZTEJN (1949…) -
A été l’un de ceux à l’origine du Mouvement du 22 mars à Lyon en Mai-juin 1968 Participe aux Cahiers de mai et à l’expérience des enquêtes ouvrières (« importées » d’Italie et de l’opéraïsme) jusqu’en décembre 1972. Avec un groupe informel d’allemands, italiens et français désireux de tirer un bilan des 20 années précédentes, il est à l’origine de la revue Temps critiques (1989) dont il est encore un des animateurs (20 numéros parus). Participe activement au mouvement des Gilets jaunes au sein du groupe non groupe « Journal de bord »
Liste des publications : Individu, révolte et terrorisme, Nautilus, 1987, réédition L’Harmattan, 2010 Capitalisme et nouvelles morales de l’intérêt et du goût (L’Harmattan, 2002) Évanescence de la valeur (avec J. Guigou), l’Harmattan 2004 Après la révolution du capital (L’Harmattan, 2007) Crise financière et capital fictif ((avec J. Guigou), L’Harmattan 2008 Mai 1968 et le mai rampant italien (avec J. Guigou), 2008, L’Harmattan ; édition (très) augmentée 2018. La tentation insurrectionniste avec C. Gzavier), Acratie, 2012 Rapports à la nature, sexe, genre et capitalisme, Acratie, 2014 Mai-68 à Lyon : Retour sur un mouvement d’insubordination, À plus d’un titre, 2018 Dépassement ou englobement des contradictions : la dialectique revisitée (avec J. Guigou), 2016, L’Harmattan L’événement Gilets jaunes (avec Temps critiques), À plus d’un titre, 2019
Et son complice : Oreste SCALZONE (1947…) Est est un des cofondateurs du mouvement Potere Operaio avec Toni Negri, Franco Piperno et un millier d'autres activistes partisans d'une critique radicale du capitalisme, du travail, de l'État et de la société actuelle. En 1981, accusé dans le cadre de l'instruction contre les « arrêtés du 7 avril 1979 », il est mis en liberté provisoire, à la suite d'une forte campagne de soutien, du fait de son grave état de santé. Il fuit alors l'Italie, et quelques mois après il se réfugie, comme beaucoup d'autres en France grâce à la doctrine Mitterrand. Il sera condamné par contumace en première instance à 20 ans de réclusion dans le procès des « mauvais maîtres, au cours duquel les dirigeants de Potere Operaio et de la nébuleuse de l'Autonomie ouvrière qui lui a succédé, étaient accusés de « tentative d'insurrection armée contre les pouvoirs de l'État », et à 16 ans dans le cadre du procès contre les Comités communistes révolutionnaires. En 1987, il est à l’origine, via le quotidien Il Manifesto, d’un appel à l’amnistie générale pour tous les protagonistes des luttes de l’époque et contre la ligne de la « dissociation » d’avec la lutte armée. En 1988 est prononcée la condamnation finale, définitive, à 10 ans de réclusion pour constitution d'« association subversive et de bande armée ». Le 4 février 2007 la peine est prescrite. Publications en français : avec Paolo Persichetti : La révolution et l’État, Dagorno, 2000, préface d’Erri de Luca
Distribution pour la France : SERENDIP LIVRES : 10, rue Tesson 75010 Paris - contact@serendip-livres.fr Fax : 09 594 934 00 /// tél. : 01 40 38 18 14 - gencod dilicom : 3019000119404 Distribution et diffusion pour la Suisse : Éditions D'en bas - Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne Tél. +41 21 323 39 18 /// Fax. +41 21 312 32 40 - www.enbas.net
AU R É L I E N C AT I N
NOTRE CONDITION ESSAI SUR LE SALAIRE AU TRAVAIL ARTISTIQUE
La proposition centrale de Notre condition est l’extension des principes du régime de l’intermittence aux artistes-auteur·es. Contrairement aux interprètes qui évoluent dans le secteur du spectacle, les créateur·rices n’ont pas d’assurance chômage, ce qui les rend extrêmement dépendant·es de dynamiques marchandes. Le livre s’adresse donc aux concerné·es et les invite à revendiquer un droit à la continuité du revenu. Inspiré par les travaux de Bernard Friot sur le salaire à vie, il démontre que la Sécurité sociale et l’Unédic sont des caisses qui mutualisent la valeur à travers des cotisations pour attribuer du salaire socialisé à des travailleur·euses évoluant hors de l’emploi. Ainsi, le véritable objectif de Notre condition est de montrer comment conquérir un droit inconditionnel au salaire en partant de la position particulière des artistes-auteur·es. Pour compléter ces réflexions sur le salaire des artistes, le livre esquisse une mise en sécurité sociale des productions culturelles. De la même façon que l’hôpital public a été financé par cotisation, il est possible d’envisager une forme de financement socialisé des lieux de production et de diffusion alternatifs. Notre condition ébauche ainsi une révolution économique du travail artistique.
Format : 12 x 18,3 cm, 68 pages ISBN : 978-2-9571574-0-2 Prix : 10 euros Rayons : Beaux arts / Essais Thèmes : Art contemporain / Sciences sociales Sortie : Février 2020
À PROPOS DE L’AUTEUR Aurélien Catin est auteur et militant pour les droits économiques. Membre de l’association d’éducation populaire Réseau Salariat, il étudie la notion de « salaire à vie » en particulier dans le champ des arts visuels. Il fait partie du collectif La Buse qui rassemble des plasticien·ne·s, des commissaires d’exposition et des chercheur·se·s en vue de conquérir un véritable statut de travailleur·euse·s de l’art.
SOMMAIRE Avant-propos – p. 7 Note sur l’engagement – p. 13 De la propriété intellectuelle au travail artistique – p. 17 Du salaire pour les artistes – p. 25 Pour une extension du régime des intermittent·es – p. 33 Vers une Sécurité sociale de la culture – p. 41 Conclusion – p. 51
AURÉLIEN CATIN – NOTRE CONDITION
EXTRAITS Nous pourrons toujours exposer dans des lieux alternatifs, publier dans des médias indépendants, performer sur des plateaux confidentiels en périphérie des grandes villes. Cependant, il ne suffit pas d’être libres dans la marge si partout ailleurs nous nous soumettons à des règles iniques. Face à la régression sociale, nous devons porter le fer au cœur du dispositif, livrer bataille au sein même de notre milieu de travail. Les arts visuels et le livre ne sont pas en lévitation au-dessus de la société. Ce sont des domaines occupés, ni plus ni moins que les autres activités humaines. La logique du profit les gouverne et les façonne selon des principes qui ont fait la preuve de leur nocivité. […] Nous ne mettrons pas fin à l’exploitation que nous dénonçons à longueur de tribunes, ou à mots couverts entre quatre murs, par des chartes de bonnes pratiques. Nous ne conquerrons pas de droits nouveaux en nous accrochant à des prérogatives de rentiers, aussi nécessaires soient-elles en l’état. Nous ne libérerons pas le partage des œuvres et des idées en défendant la propriété intellectuelle. Au contraire, nous nous rendrons complices de leur accaparement. Nous ne serons pas solidaires de nos camarades curateur·rices, médiateur·rices, installateur·rices, correcteur·rices, professeur·es, critiques, si nous n’assumons pas d’être également des travailleur·ses de l’art. Cette proposition est une manière de contrecarrer une situation intenable, qui nous est imposée d’autant plus facilement qu’elle n’est jamais débattue. Nous allons jeter en pleine lumière toute une production de valeur maquillée en passion, en vocation, en amour de l’art. Avant-propos, p. 7-10 Une première idée serait de revendiquer l’augmentation de la part du salaire dans nos revenus au détriment de la facture et de la note de droits d’auteur. Pour bien saisir le sens de cette proposition, il faut distinguer le salaire proprement dit des autres formes de rémunération que sont l’aide à la création, la bourse, les honoraires et le droit d’auteur. Là où ces revenus visent à satisfaire des besoins ou à contrebalancer des frais, le salaire valide un travail. En même temps qu’il reconnaît une contribution à la production de valeur, il pointe un profit, c’est-à-dire le fait qu’un tiers s’approprie une part de la valeur produite. Ainsi, l’obtention du salaire n’est pas l’aboutissement de la lutte mais son point de départ. Pour Silvia Federici, l’objectif n’est pas seulement d’arracher un peu d’argent aux capitalistes mais d’ouvrir une « perspective politique » en enchâssant l’activité dans un contrat social qui puisse être négocié, débattu et contesté. Chapitre 2, p. 27-28 Avec notre condition, c’est notre milieu professionnel qu’il faut changer. Dans sa forme actuelle, l’économie de l’art est violente et inégalitaire : quelques puissances la dominent et l’orientent en fonction de leurs intérêts tandis qu’une multitude de collectifs et de structures se débattent dans une précarité insoutenable. Pour résister au mécénat d’entreprise, à la spéculation sur les biens culturels, à la marchandisation de la littérature et à l’exploitation des travailleur·ses de l’art, il faut s’attaquer à la racine du problème et opposer une puissance collective à la force des groupes capitalistes. Par son pouvoir d’investissement, une Sécurité sociale de la culture supplanterait les investisseurs toxiques et soutiendrait l’émergence d’entreprises et de structures publiques ou alternatives plus intéressées par les pratiques artistiques que par les pirouettes entrepreneuriales. Nous pourrions ainsi produire et diffuser selon des modalités librement choisies, offrir une reconnaissance à des formes plastiques et littéraires restées marginales, présenter des discours qu’on n’entend jamais et faire émerger des artistes issu·es de milieux peu ou mal représentés. Conclusion, p. 54-55
AURÉLIEN CATIN – NOTRE CONDITION
ARTICLES & ENTRETIENS Entretien avec Aurélien Catin dans Documentations : https://documentations.art/Entretien-Aurelien-Catin-Notre-condition-essai-sur-le-salaire-au Article d’Aurélien Catin dans Le Monde diplomatique : https://www.monde-diplomatique.fr/2020/08/CATIN/62102 Entretien avec Aurélien sur Hors-Série : https://www.hors-serie.net/Aux-Ressources/2021-04-10/Art-work-is-work-id444 Article d’Auréien Catin dans la revue L’art même, no 84 : « Où en sommes-nous ? Une relecture de Notre condition à l’heure du coronavirus »
NOTES Lorsque son écriture a été terminée, Notre condition a été mis en ligne au format PDF et rendu disponible au téléchargement sur le site de Riot Éditions : https://riot-editions.fr/wp-content/uploads/2020/02/Notre_condition-Aurelien_Catin.pdf Tous les exemplaires de ce livre sont imprimés en risographie, reliés et façonnés par Riot Éditions à Saint-Étienne.
AURÉLIEN CATIN – NOTRE CONDITION
APRÈS LA RÉVOLUTION NUMÉRO 2 – POLITIQUE
Après la révolution est un journal d’application de la pensée architecturale à d’autres objets que la production de bâti. Ce second numéro thématique annuel traite des infrastructures politiques. Il engage un bilan critique des modalités d’organisation politiques issues de processus insurrectionnels et révolutionnaires dans le monde, d’un point de vue théorique, critique mais aussi en donnant la parole à des acteur·ice·s de ces évènements. Ce travail est accompagné de la republication de documents historiques peu accessibles. Il explore parallèlement d’autres architectures possibles pour les contestations et d’autres ordres du mondes à mettre en œuvre après la révolution.
Comité de rédaction du journal : Manuel Bello Marcano, Lynda Devanneaux, Adrien Durrmeyer, Anaïs Enjalbert, Sara El Alaoui, Émilien Épale, Paul Guillibert, Marianna Kontos, Léo Pougnet, Claire Thouvenot, Amélie Tripoz, Emma Vernet, Xavier Wrona. Ce journal est une des activités de l’association Après la révolution, basée à Saint-Étienne. Ce numéro 2 comprend 54 contributions. Il a été imprimé, relié et façonné à Saint-Étienne par les membres de l’association Après la révolution.
Format : 20,8 x 29,5 cm, 352 pages ISSN : 2678-3991 ISBN : 978-2-9571574-8-8 Prix : 20 euros Rayons : Beaux arts / Essais Thèmes : Architecture / Philosophie / Sciences sociales Sortie : Mai 2021
SOMMAIRE DU NUMÉRO ÉDITO POUR LA FIN DU NI-NI – Le comité de rédaction
DOCUMENTS INTRO – Le comité de rédaction L’ORDRE RÈGNE À BERLIN – Rosa Luxemburg DIXIÈME LETTRE : ÉTAT – Jakob von Uexküll LA (NON) PERTINENCE DU GENRE DANS LA PERSPECTIVE DE LA POST-HUMANITÉ – Brigitte LG Baptiste QU’EST-CE QUE LA SCIENCE DE L’ORGANISATION ? – Alexandre Bogdanov LA VIOLENCE COMME PRAXIS LIBÉRATRICE : DE FRANTZ FANON À L’AUTODÉFENSE – Elsa Dorlin À PROPOS DES FORMES POLITIQUES D’ÉRIC BAUDELAIRE ET LA PLACE DES FORMES DANS LA CONSTRUCTION POLITIQUE DU CORPS SOCIAL – Xavier Wrona PUISSANCES DU FAUX (JOURNAL) – Éric Baudelaire ACCOMMODER LE DÉSORDRE – Éric Baudelaire CONTRE L’INNOCENCE : RACE, GENRE ET POLITIQUE DU SAFE – Jackie Wang WHAT WE WANT NOW! WHAT WE BELIEVE – Black Panther Party L’ARCHITECTURE RÉVOLUTIONNAIRE DU TIERS MONDE – Fernando Salinas
INTERVENTIONS INTRO – Le comité de rédaction GALILÉ, 18 ANS, GILET JAUNE – Galilé BRIGADES DE SOLIDARITÉ POPULAIRES. AUTODÉFENSE POPULAIRE ET SANITAIRE – « Seul le peuple sauve le peuple » À PROPOS DU PEUPLE CUBAIN, DE L’ÉTAT CUBAIN, DU COMMUNISME ET DE LA VIE DANS UN TERRITOIRE APRÈS LA RÉVOLUTION – Ernesto Oroza, une conversation avec Manuel Bello Marcano, Claire Thouvenot et Xavier Wrona JOURNAL DES GILETS NOIRS – Gilets Noirs FORENSIC ARCHITECTURE, UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT – Marianna Kontos et Xavier Wrona COCOCKTAILS – Imaginés par les membres de l’association Après la révolution. Cococtés par Jérémie Robert
APRÈS LA RÉVOLUTION – NUMÉRO 2 – POLITIQUE
ENQUÊTE : QUE SE PASSE-T-IL AU VÉNÉZUÉLA ? DISCUSSIONS AUTOUR DE LA CRISE VÉNÉZUELIENNE APRÈS LA RÉVOLUTION – Freddy Bello et Yaneira Wislon. Deux conversations avec Manuel Bello Marcano pour le comité de rédaction APPEL À OCCUPER LES TERRES ET À BLOQUER LES INDUSTRIES QUI LES DÉVORENT – Les Soulèvements de la Terre
ÉPISTÉMOLOGIE VITRUVE ET MARX, INTRODUCTION À LA SECTION « EPISTÉMOLOGIE » – Léo Pougnet pour le comité de rédaction LA POLITIQUE EST-ELLE UNE IDÉE EN ARCHITECTURE ? DIGRESSION À PARTIR D’UN DISCOURS DELEUZIEN – Manuel Bello Marcano LIVRE À PARAÎTRE. ARCHITECTURE ET RÉVOLUTION AU XXIE SIÈCLE. POUR UN LÉNINISME ARCHITECTURAL – Xavier Wrona VERS UNE ARCHITECTURE SOCIALE. ORDRE, ÉQUILIBRE ET CONTREPOIDS CHEZ SIMONE WEIL – Thibault Rioult BASE/SUPERSTRUCTURE, OU QUAND LE SQUELETTE FAIT BLOC AVEC LA PEAU : SUR QUELQUES TERMES DE LA TRADITION MARXISTE – Un entretien de Léo Pougnet et Xavier Wrona avec Claire Thouvenot, pour le comité de rédaction CONTRE LE POUVOIR ARCHAÏQUE. POLITIQUE, ARCHITECTURE ET RÉVOLUTION – Adrien Durrmeyer
PÉDAGOGIE INTRODUCTION – Émilien Épale, Marianna Kontos, Amélie Tripoz et Emma Vernet NOTA – Manuel Bello Marcano et Xavier Wrona DU CHIAPAS AUX NOUVEAUX MONDES. L’INSURRECTION ZAPATISTE COMME MODÈLE POUR UNE EUROPE NON GLOBALISÉE – Florine Billeaud & Daniele La Terra CAPITALISME ET « COMMUNISME ». LE CAS DE LA CHINE – Zakaria Yalaoui & ... QU’EST-CE QUE LA TERRE ? GHANA, NIGERIA, KENYA – Gwen Legrand & Lea Maria Moser QUEL EST LE PROBLÈME AVEC LA DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE ? LE CAS DE HÉNIN-BEAUMONT – Ine Poelmans & Mathias Brissonnaud PMA GPA TRANSNATIONALE. GUATEMALA, HONDURAS – Laurence Bertin & Melissa Biard LA QUESTION DU DÉCLIN DE L’ÉTAT-NATION. LA RÉVOLUTION AU ROJAVA – Chloé Chazal & ... LES ÉTATS-UNIS COMME PROJET D’UNE AMÉRIQUE POSTCOLONIALE. LE CAS DE LA TRIBU DE STANDING ROCK – Juliette Boucher & Romain Zimmermann RÉINVENTER LA POLITIQUE EN GRÈCE – Marine Boisset & Paul Coquet CYBER-ACTIVISME – Pierrick Guillot & Pierre Piccardi LA SOUVERAINETÉ DES MÉDIAS. LE CAS DU VÉNÉZUÉLA – Arnaud Mewis & VVV ZAD PARTOUT – Jacob Durand & Youngbin Im BIBLIOGRAPHIE
CRITIQUE INTRO – Le comité de rédaction LES RAISONS D’UN ÉCHEC. GOUVERNANCE, SCIENCES SOCIALES ET TRANSITION PRODUCTIVE – Pierre Caye 2015, UNE DYSTOPIE POLITIQUE : CE QUE « L’EXPÉRIENCE GRECQUE » NOUS APPREND DE LA NATURE ET DU FUTUR DE LA POLITIQUE – Alexis Cukier L’AMOUR ET LA VIOLENCE. RETOUR SUR LE CONTRE-SOMMET DU G7 – Elizabeth Hale & Tiphaine Kazi-Tani DES ESPACES AUTOGÉRÉS À ATHÈNES EN RÉPONSE À LA CRISE – Marianna Kontos, Matina Triandafylou & Inès Morales Bernardos CONSTRUIRE LA RÉVOLUTION : GINZBOURG LE SOVIÉTIQUE VERSUS LE CORBUSIER LE RÉPUBLICAIN – Jessica Paci LE SOUTH SIDE DE CHICAGO, UNE HISTOIRE DU DROIT À LA VILLE. LES GANGS DU SOUTH SIDE COMME FORME DE REVENDICATION DU DROIT À LA VILLE – Émilien Épale LE TRAVAIL DU CARE – Pascale Molinier LA POLITIQUE DES LANGUES EN URSS COMME INFRASTRUCTURE POLITIQUE – Pascal Bonnard. Un entretien avec Claire Thouvenot, Léo Pougnet et Xavier Wrona pour le comité de rédaction LE PROBLÈME DU LOGEMENT, UNE DIMENSION CRITIQUE DE LA CRISE GRECQUE – Maria Markou LA CRISE DU CENTRE ET LES NOUVEAUX PROJETS POUR ATHÈNES – Alkisti Prepi À PROPOS DE DURER – Pierre Caye. Un entretien avec Adrien Durrmeyer, Manuel Bello Marcano et Xavier Wrona pour le comité de rédaction
APRÈS LA RÉVOLUTION – NUMÉRO 2 – POLITIQUE
QUEL EST LE PROBLÈME AVEC LA DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE ?
LE CAS DE HÉNIN-BEAUMONT
lne Poelmans & Matthias Brissonnaud
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H ÉNll+-BEAlJMONT Héolrt-iktum,:,nte,u: WIC' Q)� lnlllC' dl dip,M191e.at du P»de' Calats d:1111- le nocd de b FtvlC'�. E�m.sttuè�iftMrolllOkmÎI l'fftdeb�dtl.em.P<:iurlt\,:,tr Wlt ldto!d� l'.:i.Œpr111 dt b 'rilli-. elle1-uoe11..pufic1ede'.)'.)ba' e t em1roo271lXl lubtllna � '1lli- a une hktolœ- mtnlin. AU.XIX•.atède-,leamtn5on:crée bw&œup d',inplals pourlet !la, tu.œdtb"1lle <:ta!Da�d!:J unallltwS itra naer,. J..:arm-êe de MmJe-ump Naa:I a égùmmi fourni bUIKIOUp d'� dh1pl&D :uu li:=1 .uu-i ff 90.ll étmtlepl�p�du Nord-P»de'-Cabls. M*1!11200l.k-duttnfr..açpl' i:t l'us!M i!rnu-. La trNU!leun mm 1Jœru::lêua111pr!fflllllpb.010Wl Apffll œb, �IIID'JkaJlllOffl • � nrs le ,i::ir;ut d'- "Jlk ID:btruUe ligt.R.
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A PROPOS DE DURER Pierre Caye
Un entretien à propos de son dernier livre Dumr,avecMrien Ourrmeyer. Manuel Bello Marcano et XavierWrona pour la comité de rédaction O...S le, .\b,a.ik,,1c da Parti cnl.:nmxni fin.-.«�[� c.-audi:trlmfflldt-cC'IR"'fll cammIIIIMk, J.tar:c d üwm" 1i... �œ�t.ym,mll!œ.� œrt.lml.qufdem'!lr.aus. tlndof,pc,fifllrpod,iKMI-.U Eallqœle:ICTRS;a�ip .,t1c-JJ51MH'pmdt,df4- ll!lmainn;il5Rlf1Sœtontp;lli"œl DemD11CW.FJui ,qœl'3pplla ••�WjoN.1UW.rdilllr ;ir;;dd:nl:sdli�m;dfuqgl amœoon...d:�C"1 Jrsnz,,,_usocia.:.t lwp,t'l'rœtde(l:ftm11ttilfcn:llal• d:rmlmrumœpt!'lltndt.'..:il-iœn1 t'llaawli llll« CWl'f�? Œrdi�debpm,-nbe: �l a:tœl�� .S. Rll. iiw•ll'5 � œ\Cll(le-!115œŒquerq:idinxl;i Qo'll n· y .i1t � de m;ilerm,du .,_WJl�i«ioaa"b ;t;œnlVl"r1,œi!IJl.l'IStraœune lllf 1a fflMlon de p;lll"mlflX.Lr �lnfU.m.-Jt-� IDM'lk � de l'b pmtmotne,. � da pom. prod»nffW-1� mc:silmonetâe-aqu·cm appele &vuera,pasd u limncler,lllôllll J � estdu� .wttm bifucme�deb� do u potin'IOOlf-dbMtlUlff"'! -qul�llUI!�� �lul- .... . Ln,t�. Pwn-�:ll}·aàm.pœald, �r.. �re�.. •�(f.lele(;llfl8.lll,1.1'0Calk:a runqm�laJllwüonpi lbcmd11 da del, .b pbnche i isef'Jtrunellll&lan,UDprtljft_ xar.e.,rntrebil��du bfllm .. lh;it 1-,on111t�nepro 'llœ œuv� et nDII pB RUl.:rœnt
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L’ARCHITECTURE RÉVOLUTIONNAIRE DU TIERS MONDE Fernando Salinas Extrait d’un manifeste du même nom publié en 1967. Ce texte est cité dans la discussion avec Ernesto Oroza (cf. section « Interventions », p. 66). Un fantôme parcourt les chemins de l’architecture moderne, la transformant depuis ses racines : le fantôme des besoins du tiersmonde, du monde sous-développé, des trois continents. Selon les calculs des Nations Unies, en l’an 2000, la population mondiale dépassera les 7 milliards d’habitants, c’est-à-dire qu’elle doublera la population actuelle. Au cours des dix dernières années, la population totale a augmenté de 480 millions de personnes ; en trois ans, entre 1960 et 1963, elle a augmenté de 170 millions de personnes, et on s’attend à ce que la population de la planète augmente de 600 millions de personnes au cours des dix prochaines années. En 1950, 80 % de la population mondiale vivait dans des zones rurales. Les grandes villes
1967
connaissent une croissance de 4 % par an. Il y a vingt ans, il n’y avait que 30 villes d’un million d’habitants ou plus, il y a dix ans, elles étaient 60 et aujourd’hui, elles sont 80. En vingt ans, la ville de Caracas a quintuplé sa population. Le Caire, la plus grande ville africaine, qui comptait 2 millions d’habitants en 1947, en compte aujourd’hui 3 518 000. La population de Bogota est passée de 648 000 habitants en 1951 à 1 680 000 en 1964.
LE TIERS-MONDE : LE ROYAUME DU BESOIN. Sur cette population mondiale, 75 % vivent dans des zones dites sous-développées, soit environ 2 341 millions d’habitants, avec un taux de croissance moyen de 22 % par an. Entre les années 1960 et 1962, selon les statistiques, 2/3 de l’humanité, c’est-à-dire le monde sous-développé, a un revenu annuel moyen de 136 dollars, alors qu’en
Amérique du Nord et en Europe, le revenu moyen est respectivement de 2 845 et 1 033 dollars ; dans ces années, le revenu des pays développés a augmenté de 100 dollars, et celui des pays sous-développés de 5 dollars. Toute l’électricité produite en Inde ne suffirait pas à éclairer New York. La moitié de la population mondiale a moins de 25 ans, et parmi eux, 900 millions de jeunes vivent dans les pays du tiers-monde. En Afrique, 103 millions ; en Amérique latine, 89 millions ; en Asie 700 millions ; et en Europe et Amérique du Nord, respectivement 135 et 165 millions. D’ici 1970, la population des pays sous-développés augmentera de 300 millions, dont la moitié en Amérique latine et les trois quarts en Asie vivrons à la campagne. En Amérique latine, 62 villes de plus de 100 000 habitants constituent 40 % de la population totale. En Asie, entre 1970 et 1975, les villes de plus de 20 000 habitants vont augmenter de 500 millions. En Inde, un milliard de dollars
est nécessaire pour loger les nouveaux habitants des villes de plus de 100 000 habitants, et pour leur fournir de l’eau, du gaz, de l’électricité et des transports, il faudrait doubler l’investissement. En Amérique latine, on estime qu’il faudrait 1,4 milliard de dollars par an, investis sur 30 ans, pour faire disparaître le déficit de logements. Selon les estimations de la Direction des affaires sociales des Nations Unies, 150 millions de familles dans les pays les moins avancés ont besoin d’un logement adéquat. Parmi les niveaux de construction fixés comme objectifs par l’ONU, il y a celui de construire 10 maisons pour 1000 habitants dans chaque pays. Dans de nombreux pays, seules deux maisons pour 1000 habitants ont été construites. Voici quelques-unes des réalités terribles et amères du soi-disant tiers-monde, qui constituent le germe de ses transformations révolutionnaires.
CONSTRUCTIONS ET SOUS-DÉVELOPPEMENT. Sur un seul et même continent, l’Amérique latine, les besoins en matière de construction sont énormes. On compte 31 333 000 logements existants en 1951 pour accueillir 158 210 000 habitants, dont 80 % doivent être démolis ou réparés vu leur état de conservation. Pour absorber le déficit de logements, la croissance démographique et le remplacement des logements touchés, il faudra construire – selon l’intéressante étude sur le sujet menée par l’architecte Maria Luisa Lezcano pour le VIIe Congrès de l’U.I.A – 2 993 000 maisons par an pendant trente ans afin d’accueillir une population estimée sur le continent à 456 305 000 habitants, soit 90 355 000 familles de 5,05 membres en moyenne. Si l’on compare ce chiffre à la moyenne annuelle de 310 000 logements produits sur le continent entre 1957 et 1961, on arrive à la conclusion qu’il est nécessaire de doubler la production de logements pendant plus de trente ans pour résoudre le problème du continent latino-américain. Et si nous nous reportons ces chiffres, de manière globale, aux 3,5 milliards d’habitants du tiersmonde en 1990, nous arrivons à la conclusion qu’il sera nécessaire de construire environ 800 millions de maisons à cette date, soit quelque 27 millions de maisons par an pendant trente ans, pour résoudre le seul problème du logement sur les trois continents (l’Amérique latine, l’Asie et l’Afrique). En d’autres termes, il faudra multiplier par dix la construction de logements – et donc la construction en général – pour résoudre les problèmes fondamentaux en trente ans, en atteignant les niveaux de 10 logements pour mille habitants proposés par les Nations Unies. La satisfaction de ces besoins humains concrets constitue le germe de la révolution de l’architecture et de la construction dans le tiersmonde. Dans des conditions optimales d’approvisionnement et d’organisation, en utilisant des systèmes de construction artisanaux traditionnels, on peut calculer qu’un travailleur produit en moyenne une maison par an. En utilisant les techniques les plus avancées de production et d’assemblage de grands panneaux, la productivité peut être portée à 2,5 à 3 maisons par an et par homme. Mais l’utilisation de certaines
techniques avancées est limitée par le volume élevé de production stable qu’elles nécessitent. Ainsi, si l’on tient compte du fait qu’un pourcentage très élevé de villes du tiers-monde comptent moins de 15 000 habitants et que moins de 60 % des maisons seront construites dans des zones rurales isolées, nous pouvons atteindre une productivité moyenne de 1,7 maison par travailleur, en utilisant 20 % de la construction en grands panneaux ou similaire, et en mécanisant et en modernisant au maximum les systèmes traditionnels au cours d’une première étape. Cela nous amène à la conclusion que même si nous révolutionnons profondément la technique, étant donné le volume de main-d’œuvre disponible et les caractéristiques réelles du problème, notre monde ne pourra, pendant longtemps, résoudre dans ce sens que 70 à 75 % de leurs besoins. Comment surmonter, avec l’urgence qu’exige cette situation, l’apparente impossibilité pour le monde sous-développé de résoudre ses besoins ? Seulement par une révolution de son économie, de sa société, de sa technique et de son architecture, et dans le domaine de l’architecture, avec une révolution des concepts, des méthodes et des réalisations qui l’animent.
CARACTÉRISTIQUES DE L’ARCHITECTURE DU TIERS-MONDE. BASES DE SA TRANSFORMATION. L’architecture des pays sous-développés qui n’ont pas entamé leurs profondes transformations économiques et sociales, peut être caractérisée par les aspects suivants : 1) Le contraste entre le luxe des constructions d’une minorité et la pauvreté des constructions de la grande majorité active de la population, notamment en ce qui concerne le niveau de logement, la surface par personne et les services correspondants. 2) L’accumulation progressive du déficit de logement avec l’aggravation du problème du logement qui en résulte. 3) Les différences de niveau de vie et de logement entre la campagne et la ville. 4) La spéculation foncière et la construction à des fins de profit obligent la plupart des gens à résoudre leur problème spontanément, avec des maisons dispersées dans la campagne et des bidon-
villes, et des quartiers insalubres à la périphérie des villes. 5) la participation minime de l’État dans la résolution du problème du logement. 6) L’existence parallèle d’une technique avancée pour résoudre des problèmes isolés et d’une technique artisanale primitive, utilisée dans de nombreux cas spontanément, dans le reste des constructions. 7) La concentration des investissements dans la construction dans les grandes villes, conséquence de la spéculation foncière et de la construction à but lucratif, et la dispersion et l’abandon des constructions dans les campagnes. 8) L’utilisation généralisée de matériaux importés comme conséquence du sous-développement industriel. 9) L’anarchie dans le secteur de la construction, de la multiplicité des dimensions et des types de matériaux de construction jusqu’à la diversité des solutions architecturales à des problèmes similaires, avec le gaspillage de ressources matérielles et humaines qui en résulte. 10) Le fait de consacrer l’effort et le talent des architectes et des techniciens à la solution des problèmes isolés de la classe dominante, avec l’abandon de la tâche posée par les besoins de la modeste majorité de la population. 11) L’existence d’un petit nombre d’architectes et de techniciens en fonction du caractère et des limites du volume de travail et des programmes de construction. 12) La subordination des solutions esthétiques aux limites d’une technique inégale, à certains programmes exclusifs et à la déformation de la culture autochtone due à l’influence de l’idéologie du pouvoir dominant, qui limite la recherche d’une expression propre en architecture. L’architecture d’un pays sous-développé ne peut être transformée sans un changement radical de la structure économique, politique et sociale qui a produit le sous-développement et qui est la base, le fondement et la racine de ses caractéristiques. En plaçant les moyens fondamentaux de la production agricole et industrielle, le système bancaire et les moyens de distribution étrangers et nationaux entre les mains du peuple, ce changement permettra d’utiliser rationnellement toutes les ressources et forces disponibles grâce à un plan de développement guidé par des institutions créées à
cet effet et réalisé avec la participation consciente et active de tout le peuple organisé dans les tâches de préparation et de mise en œuvre à tous les niveaux. Le plan de développement d’un pays est le résultat d’un processus historique généré par son peuple qui, en prenant conscience des racines du sous-développement, élimine les obstacles qui empêchent l’évolution, établit les objectifs d’un plan et crée les conditions et les institutions qui assurent sa réalisation. Par conséquent, le plan de développement est la programmation technico-économique pour la réalisation de ces objectifs en fonction des conditions créées dans chaque pays. La planification est définie comme la prévision et la détermination scientifiques du développement futur de l’économie nationale, mais ce développement planifié agit non seulement dans le temps, mais aussi dans l’espace, donnant lieu à l’activité systématique de planification territoriale. La planification de l’aménagement du territoire doit être fondée sur la planification économique, et doit donc s’appuyer sur des plans ou des directives au niveau national, et sur la base de ceux-ci, établir des plans régionaux et locaux. L’aménagement du territoire doit se fonder sur la structure physique du sous-développement, en la transformant sur la base du contenu économique, politique et social résultant des nouvelles conditions de production. Les plans physiques successifs auront tendance à faire disparaître la déformation de la structure physique, en créant de vastes zones de développement industriel qui dynamiseront les villes existantes ou créeront d’autres zones, et équilibreront la disproportion fondamentale de l’énorme concentration dans les capitales. Le problème du logement, conséquence du sous-développement, est d’une telle ampleur qu’il ne peut être résolu qu’à travers un changement radical de la structure du pays, lui permettant de se développer et de satisfaire ainsi les besoins en logement et en services sociaux de l’ensemble de la population. Le développement économique et technique accéléré fournira les ressources substantielles nécessaires pour répondre à ces besoins. Le logement est un service social qui doit être exempt de tout mercantilisme, et pour lequel l’État a des obligations analogues à celles
52 DOCUMENTS
DOCUMENTS
COCOCKTAILS
LE ZESTE BARRIÈRE
LE TROTSKIR
1 Importe 4 cubes de glasnost, glasnost, 2 verse ensuite 12 cl de jus d’oseille de Guinée 3 ajoute 4 cl de citron pressé 4 enfin, pour transformer ce cococktail en outil de propagande, reproduis le drapeau soviétique en posant deux zestes de citron formant le marteau et la faucille.
1 Verse un peu d’armée rouge composée de crème de fraise dans un verre, 2 fais-la ensuite danser avec un vin blanc pétillant à la dorure de la faucille ou bien avec du prolosecco prolosecco..
53
LE MAOJITO
Pour ce doux mélange entre URSS et méditerranée, 1 importe 3 ou 4 cubes de glasnost, glasnost, 2 mets 2 cl de crème de fraise, 3 1 cl de citron vert pressé, 4 3 cl de martini rouge, 5 et finis le tout avec la deuxième touche soviétique que sont 2 cl de Vodka pour réchauffer les cœurs.
1 Munis-toi de ta faucille pour couper 1/2 citron vert en cubes 2 ajoute une bonne cuillère à café de sucre roux 3 avec ton marteau, pilonne le tout bien fort 4 mets ensuite de la menthe avec 1 ou 2 cl de crème de fraise 5 presse maintenant avec douceur pour ne pas détériorer les feuilles 6 mets de la glace pilée 7 verse 4 cl de liquide cubain 8 remue avec une cuillère 9 verse de l’eau l’eau pétillante jusqu’à surplus 10 et fignole, enfin, en mélangeant avec douceur pour ne pas casser les bulles.
LES RECETTES D’UN BAL MARXÉ RÉUSSI avec nous, vous pouvez nous envoyer vos idées de cococktails à contact@apreslarevolution.org. Nous nous ferons un plaisir de les cococter et de les cocollectiviser.
– le Baby Lait-Nine – le Bloody Marxy – le Hô Chi Minh Tonic – le Toni Negrini – le Cosmo Pôle Emploi – le Che Killa Sunrise
Parmi les différentes tendances de l’ultragauche, c’est la théorie de la communisation qui se démarque en étendant son regard au-delà des relations salariales lorsqu’elle tente de saisir les dynamiques du capitalisme avancé. Maya Andrea Gonzalez écrit au sujet du groupe Théorie communiste (TC) qu’il « se concentre sur la reproduction de la relation capital-travail, plutôt que sur la production de la valeur. Ce changement d’orientation [lui] permet de mettre à [sa] portée l’ensemble des relations qui construisent réellement la vie sociale capitaliste – au-delà des murs de l’usine ou du bureau37 ». Néanmoins, si ce basculement permet d’éclairer les rapports qui
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RÉINVENTER LA POLITIQUE EN GRÈCE Marine Boisset & Paul Coquet
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caractérisent la vie sociale hors des lieux de travail, il ne permet pas d’éclairer la mort sociale – car les relations définies par la mort sociale ne sauraient être réduites au rapport capital-travail. Au lieu de réduire la race à la classe, le penseur afro-pessimiste Frank Wilderson attire notre attention sur la différence entre le fait d’être exploité sous le capitalisme (en tant que travailleur) et le fait d’être marqué comme sacrifiable ou superflu sous le capitalisme (en tant qu’esclave ou prisonnier). Selon lui, « l’absence de la subjectivité noire au cœur des discours radicaux est le symptôme d’une incapacité à affronter la possibilité que le sujet génératif du capitalisme – le corps noir des XVe et XVIe siècles – et le sujet génératif qui résout les crises de suraccumulation du capitalisme tardif – le corps noir (incarcéré) des XXe et XXIe siècles – ne se laissent pas réduire aux catégories fondamentales qui structurent le conflit au sein de la société civile, c’est-à-dire les catégories du travail et de l’exploitation38 ». Le sociologue de la culture Orlando Patterson insiste également sur la nécessité d’analyser l’esclavage en termes de mort sociale plutôt qu’en termes de travail ou d’exploitation39. Pour ces penseurs, le travail forcé fait indiscutablement partie de l’expérience de l’esclave, mais cela n’est pas suffisant pour définir l’esclavage en tant que rapport [slave relation]40. L’exploitation économique ne suffit pas pour expliquer le caractère racialisé de l’incarcération de masse. Ainsi, les critiques du capitalisme qui ne tiennent pas compte du racisme anti-noir – ou qui ne le considèrent que comme un sous-produit du capitalisme – sont nettement insuffisantes.
depuis le seul angle du sentiment personnel du locuteur. Il est donc compliqué d’y répondre de manière critique (même lorsque cette personne tient, par exemple, des propos racistes) parce que cela pourrait blesser son intégrité personnelle. Qu’un individu se mette à politiser son sentiment personnel d’inconfort dans le langage du safe space peut couper court à toute discussion. L’exemple le plus frappant dont je me souvienne est
chercher à convaincre ces derniers qu’il serait injustifié d’exclure la police. Ses propos ont été rapportés dans les pages du Baltimore City Paper : « je pense, disait-elle, que ces manifestants ont violé l’espace des policiers42 ». L’invocation de la sécurité et de l’intégrité personnelles joue sur un registre purement affectif et émotif43, elle peut donc être manipulée pour tout justifier, du profilage
tisée par les manifestants qui lui criaient dessus lorsqu’elle défendait la police, plusieurs personnes ont cessé de critiquer ses actes et ses propos, bien qu’ils fussent manifestement pro-police, classistes, et stigmatisants pour les sans-abri – elle a par exemple dit : « Il y a trop d’ivrognes et de sans-abri làbas, ils sont vraiment malades de leur dépendance à l’alcool. Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre qu’ils soient là ? Je préférerais les voir en
but de se purifier soi-même. Lorsqu’une personne s’identifie à son statut de victime, il est important de se demander si cela ne constitue pas en réalité une manœuvre tactique pour être perçue comme innocente et gagner ainsi du pouvoir dans un espace social donné. Cela n’implique pas de délégitimer les propos tenus par les survivantes, mais plutôt de se débarrasser de l’idéologie de l’innocence afin d’examiner chaque situation dans
LE SAFE SPACE On retrouve aussi la stratégie discursive qui consiste à faire appel à la sécurité [safety] et à l’innocence au niveau micro, lorsque les radicaux blancs manipulent le langage de « l’espace sûr » [safe space] pour conserver leur pouvoir dans les milieux militants. Par exemple, ils réduisent au silence les critiques qui leur sont adressées par des gens de couleur au prétexte que ces critiques les mettraient « mal à l’aise41 » [unsafe]. En utilisant ainsi le langage de l’espace safe, on peut faire passer un inconfort pour un danger imminent. L’expression « je ne me sens pas à l’aise » [I don’t feel safe] est facilement manipulable, puisqu’elle décrit la situation
celui d’une femme d’Occupy Baltimore, qui utilisait un vocabulaire féministe pour défendre les policiers, après qu’un « occupant » les ait appelés pour se débarrasser d’un sans-abri. Quand les policiers sont arrivés sur les lieux, certains activistes leur ont lancé des injures. Cette femme a tenté de calmer la situation en s’interposant entre la police et les activistes pour
racial à la guerre. Une personne qui utilise le langage du safe space pour dénoncer quelqu’un dans un espace militant est nécessairement présumée innocente ; on peut même aller jusqu’à amplifier ou politiser cette innocence présumée. Lorsque la femme d’Occupy Baltimore a déclaré qu’elle était la survivante d’un événement violent, qu’elle avait été trauma-
cure, c’est certain, mais je me fous bien de l’endroit où ils finiront par perdre connaissance44 ».
le détail et de demeurer conscient des multiples luttes de pouvoir à l’œuvre dans les conflits.
Le fait d’avoir survécu à un acte de violence sexuelle n’empêche pas la survivante de perpétuer d’autres formes de violence. De même, les expériences de racisme, de transphobie ou de classisme peuvent être mobilisées dans le
Dans ce débat sur la sécurité, l’autre opposé du spectre est la critique radicale du modèle de l’espace safe formulée par les queers radicaux. Dans un communiqué émis par le Festival queer de Copenhague intitulé « Cette année,
l’espace ne sera pas plus safe ! », les organisateurs annonçaient leur décision de supprimer les lignes directrices du safe space pour en appeler plutôt à « la réflexion et la responsabilité individuelles45 ». À mon avis, ce rejet des formes d’organisation collectives – et ce refus de penser au-delà de l’individu comme unité politique de base – doit être resitué dans un glissement historique plus large chez les queers, avec le passage de l’émancipation queer à la performativité queer, qui coïncide du reste avec l’hégémonie néolibérale et la « politique » du choix centrée sur le « souci de soi46 ». Ceux-ci ont réagi à l’échec des safe spaces par une remise en cause de toute forme de communauté et de toute politique fondée sur le discours articulé/ explicite. En méprisant les efforts visant à contrebalancer les déséquilibres de pouvoir, ils finissent par aplatir ces enjeux et ratent une occasion de poser des questions cruciales sur la distribution du pouvoir, la vulnérabilité et la violence – pourquoi et comment, par exemple, certaines personnes recourent à des langages et des structures afin de répondre à des dynamiques internes oppressives. D’un autre côté, moi qui suis fanonienne, je reconnais que la volonté d’éliminer tous les risques et dangers aboutit à une politique réformiste qui reconduit souvent l’ordre social en vigueur. Les espaces safe peuvent avoir un effet pacifiant sur la combativité. Quand toutes les actions risquées sont bloquées du seul fait qu’elles provoquent de l’inconfort, il devient impossible de penser un programme politique révolutionnaire. Les gens de couleur qui soutiennent que c’est en vertu de leurs privilèges que les Blancs peuvent prendre part à des actions risquées – contrairement aux gens de couleur (qui sont plus souvent ciblés par la police, n’ont pas les ressources nécessaires pour sortir de prison, etc.) – font une évaluation assez juste des différences de pouvoir entre les Blancs et les non-Blancs, mais ils finissent par effacer les gens de couleur de l’histoire des luttes en associant faussement la combativité avec le privilège d’être Blanc. Quand une analyse du privilège se transforme en un programme politique où les plus vulnérables sont tenus à l’abri du risque, la seule politique acceptable devient le réformisme et le repli – une politique menant tout droit à la capitulation devant le statu quo, qui efface l’héritage de groupes comme le Black Panther Party et la Black Libera-
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tion Army47. Selon Fanon, c’est précisément le risque qui nous pousse à l’action révolutionnaire : l’émancipation exige de risquer sa vie. La combativité n’est pas seulement une nécessité tactique. Son objectif est double : transformer les gens et « modifier fondamentalement » ce qu’ils sont, raffermir leur courage, et les débarrasser du « nœud de désespoir » qui s’est cristallisé dans leur corps48. La politique des safe spaces est centrée sur le bien-être personnel, ce qui peut parfois entraver l’action des groupes fondés sur le consensus. En l’occurrence, lorsque des participants d’Occupy Baltimore se sont confrontés à des agresseurs sexuels, j’ai assisté à une assemblée générale qui était tellement alourdie par les procédures de consensus, que la seule décision à avoir été être prise concernant les agresseurs présents dans l’espace fut d’organiser un atelier de dix minutes sur le concept d’espace safe à la prochaine assemblée. Personne n’a voulu expulser les agresseurs d’Occupy. (Comme le disait Stokely Carmichael, « les libéraux ont peur de se mettre des gens à dos, et sont donc incapables de proposer une alternative réelle49 »). L’insistance sur le bien-être individuel peut paralyser l’énergie et l’élan des corps en mouvement. La politique de l’innocence et la politique de la sécurité et du confort sont liées, en ce que les deux stratégies ont pour effet d’entretenir la passivité. Le bien-être et l’innocence se renforcent mutuellement, comme lorsqu’on réclame du confort sur la base d’une position subjective innocente. Il va sans dire qu’aucune position subjective n’est éthique en soi. Même si je suis une femme de couleur queer, le simple fait que j’habite aux États-Unis fait reposer mon existence sur la violence. En tant que personne non-incarcérée, ma « liberté » ne peut être comprise que par opposition à la captivité d’autres personnes, comme mon frère, qui purge une peine de quarante ans en prison. Lorsqu’on considère la question de la sécurité [safety], on néglige souvent de s’interroger sur la co-constitution de la sécurité et de la violence. Il faut tenir compte du fait que la violence raciale est le revers invisible et nécessaire de la sécurité, particulièrement de celle des Blancs. La sécurité nécessite la suppression ou la relégation de ceux qu’on considère comme une menace. La société civile blanche investit beaucoup d’énergie psychique dans l’effacement et l’abjection des corps sur qui elle projette
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CHRONOLOGIE En juillet 2007, la crise financière américaine des « subprimes » ainsi que la crise bancaire de l’automne 2008 inaugurent ce que l’on nomme « la crise financière mondiale ». Le monde se voit « par contagion » selon les économistes européens, tomber dans un déclin économique. Nous questionnant sur la situation économique de la Grèce, nous avons d’abord établi une chronologie des évènements afin de mieux comprendre l’état actuel du pays. La situation économique en Grèce suscite encore aujourd’hui de nombreux débats complexes et parfois controversés. Avant la crise de 2008, la Grèce connut une succession d’événements politiques sans précédent dans l’histoire. Entre 1936 et 1946, la Grèce vit sous la double occupation d’un dictateur nommé Metaxás et les difficultés économiques issues de la Seconde Guerre mondiale. De 1963 à 1967 : George Papandreou, alors Premier ministre, instaure une politique sociale et étatique. C’est une politique où il y a beaucoup de dépenses publiques qui n’amènent que trop peu de renouvellement et d’accroissement du capital de l’économie grecque. En 1981 Karamanlis arrive au pouvoir et instaure avec son gouvernement, la république en Grèce. C’est la fin de la monarchie. À partir de 1981, le gouvernement du socialiste Andréas Papandréou nationalise les entreprises et augmente les aides sociales. En 2001, la Grèce accède à l’euro, mais le pays s’endette à taux très bas. En 2009, La Grèce se voit impactée par la crise économique mondiale et entre dans une période de « dette » envers les créanciers européens. Il s’ensuit en 2010, année où les premières mesures législatives « anti-crise » ont été votées, une succession de négociations et de tensions. La Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, ce qui est connu comme la « Troïka », ainsi que les pays créanciers européens, entrent dans une logique d’application d’austérité à la Grèce en échange d’une aide financière de leur part. Jusqu’en 2017, année où l’économie grecque renoue avec la croissance, ces négociations et ces aides durent avec l’application de neuf plans d’austérité, trois plans d’aide et une réélection.
Ionnis Metaxas
1936-1946
Georges Papandreous
1963-1969
Konstantinos Karamanlis 1974-1995
Andreas Papandreou
1981-1989
PÉDAGOGIE
lico surgit de nulle part. On récupère enfin un plan et rebroussons chemin direction Ficoba. Entre temps, tous les commerces se sont caparaçonnés derrière des panneaux d’OSB.
Le contre-sommet que nous organisons apportera d’autres réponses. »7 Les salles sont toutes bondées, les places sont chères. Un service de traduction simultané est mis en place. On continue d’errer un peu. On n’est pas les seules, tiraillées entre le « trop de choix tue le choix » et l’incapacité de trouver sa place. Il faut dire que le lieu ne se prête pas réellement à inventer le monde de demain. Les salles, l’organisation, la prise de parole nous font dire qu’on participe à un « autre » sommet, mais qu’on ne dénonce rien. L’enfermement dans des formes institutionnelles ternes et convenues – centre de congrès, conférences plénières qui flirtent avec le show politique (ici JeanGuy Talamoni, là Clémentine Autain), badges autour du cou – menaceraient presque d’avorter déjà
Elizabeth : — Le chemin se fait facilement à pied, mais pour trouver la route on doit suivre une carte et le mouvement. Certaines routes sont barrées. Un groupe de personnes trimarde comme nous avec leurs sacs à dos. En s’approchant de la frontière, nous voyons le Cuerpo Nacional de Policía. Ils ne contrôlent pas les piétons, pour l’instant. Le voisin de train nous lâche pour de nouveaux amis sur le trajet.
État-nation
Tiphaine : — Il nous lâche surtout pour deux filles plutôt mignonnes. Elizabeth : — Sa mallette noire se balance à ses côtés. Flic ? Black bloc ? Touriste ? On le perd de vue. Une affiche nous nargue à l’arrêt de bus. « UN G7 QUI FAIT LA DIFFÉRENCE ? C’EST UN G7 FÉMINISTE ! À l’approche du G7, mobilisez-vous pour les droits des femmes avec #FeministsCount @Women7official »
Confédéralisme démocratique
Fallait oser. Étonnant qu’elle n’est pas déjà été mutilée, même pas un autocollant, ni de réplique au marker.
3. HÉRITAGE (LAME 41) : MANQUE DE LIEN, CE QUI N’EST PAS DANS L’ORDRE DES CHOSES Nous traversons la Bidassoa sur un pont élancé, aux abords dorénavant barbelés et sous surveillance policière ; rien à voir avec le contre-G7 : par ici passe « la nouvelle route des migrants », par laquelle des milliers de personnes en provenance d’Afrique de l’Ouest tentent de rejoindre l’Europe du Nord. Nous finissons par arriver devant le parc des expositions de Gipuzkoa, Ficoba, à Irun, 70 000 m2 de stérilité corporate 2.0. « La conception des installations fait de Ficoba une infrastructure polyvalente. Ses trois pavillons,
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Le communisme ne peut être pensé seul, il est forcément à penser en rapport au capitalisme. Qu’on le veuille ou non, le capitalisme sera automatiquement et absolument rivé contre toute tentative de construction du communisme. Ainsi, nous pensons que la capacité d’une alternative au capitalisme ne tiendra pas tant dans sa cohérence interne, son intelligence ou sa légitimité que dans le rapport qu’elle construira avec le capita-
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LE CONCEPT DE DÉSYNCHRONISATION Nous travaillons sur la notion des limites. L’Humain peut tendre à créer des compartiments, en inventant des concepts par exemple l’État-nation, les genres, les religions, dans lesquels il prend place et s’identifie. Aujourd’hui, les frontières séparent nos pays, régions, parcelles, mais aussi nos cultures et communautés. Ces limites sont maintenant devenues définitives et peuvent être source de conflits. Les populations du Rojava tentent de retourner à leurs origines autochtones en s’échappant de ces limites, en libérant la question du genre, et en plaçant chacun sur le même niveau d’égalité. Pour grandir la révolution du Rojava et le Confédéralisme démocratique, nous proposons le concept de Désynchronisation des limites, pour décloisonner et décompartimenter. Ce concept est inspiré du modèle du devenir introduit par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans le livre « Milles plateaux » en 1980. C’est un modèle en perpétuelle évolution, qui s’oppose ainsi à un régime strict et rigide. Le but n’est pas d’effacer les différences, car au Rojava il y a de nombreuses origines autochtones, religions et langues différentes, mais de rassembler les éléments par leurs points communs, par juxtaposition. En effet, l’humain est un animal politique, il devient parmi les autres, en vivant dans une société gouvernée par des lois et des coutumes. Le fait d’appartenir à un groupe par affinités peut aider à trouver un sentiment d’appartenance et c’est ce besoin d’appartenir à un groupe social qui permet l’identité. L’écologie est très importante dans l’utopie Rojava. Un profond changement dans les relations sociales va également permettre un changement écologique. Alors, ce modèle peut prendre part à la suppression des différentes dominations et hiérarchies, en améliorant les échanges sociaux. Pour cela, nous devons retourner aux moyens de subsistance autochtones pour sortir de la dépendance à l’État-nation.
2/10 Nous devons penser et travailler à l’échelle du monde entier « Ce livre montre que la guerre de 1914-1918 a été de part et d’autre une guerre impérialiste (c’est-à-dire une guerre de conquête, de pillage, de brigandage), une guerre pour le partage du monde, pour la distribution et la redistribution des colonies, des “zones d’influence” du capital financier, etc. […] Pour montrer cette situation objective, il faut prendre non pas des exemples, des données isolées (l’extrême complexité des phénomènes de la vie sociale permet toujours de trouver autant d’exemples ou de données isolées qu’on voudra à l’appui de n’importe quelle thèse), mais tout l’ensemble des données sur les fondements de la vie économique de toutes les puissances belligérantes et du monde entier. » Lénine, L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, 1916, p. 5
132 ÉPISTÉMOLOGIE
Selon James, une conception purement générative et disséminée du pouvoir occulte complètement la réalité de la violence policière, la militarisation du système carcéral, la violence institutionnelle de l’État providence et de l’État carcéral, ainsi que la mort sociale et la terreur que vivent les gens à peau noire ou marron. Assurément, les prisons « produisent » de la race ; par conséquent, une théorie du pouvoir comme configuration générative où les rapports de force directs sont minimisés ne peut relever que d’une position subjective blanche.
– la Chaplinacolada – le Rosa Luxembourbon – le Crèmelin – la Griotte Éditions – L’Ananah Arendt – le Vin choviet’
Quand le capitalisme ne marche pas, nous considérons que c’est normal parce que c’est du capitalisme. Par contre, lorsque le communisme ne marche pas, nous considérons que ce n’est pas du communisme et nous disqualifions l’ensemble sans regarder les parties. Quelles leçons pratiques pouvons-nous tirer des tentatives de réalisation du communisme au XXe siècle ?
Un ordre souhaitable du monde est non seulement possible, mais impérativement nécessaire. L’extractivisme généralisé, la destruction de la vie sur terre et l’oppression grandissante des peuples ne cesseront pas tant que le capitalisme existera.
produit en nous poussant à nous produire nous-mêmes, à exprimer notre identité par nos choix de consommation, et à fonder notre politique sur l’affirmation d’identités marginalisées. Dans ses recherches sur l’afro-féminisme, Joy James rejette cette conception du pouvoir en termes de production et d’affirmation de la vie. En réponse à l’idée de Foucault selon laquelle « le réseau carcéral ne rejette pas l’inassimilable dans un enfer confus, il n’a pas de dehors [...] il économise tout, y compris ce qu’il sanctionne35 », James écrit :
Imaginés par les membres de l’association Après la révolution Cococtés par Jérémie Robert Camarades, vous trouverez sur la page suivante les recettes de quatre cococktails. Nous vous diffusons aussi une liste, non exhaustive, de noms d’autres cococktails. Si vous souhaitez jouer
1/10 Nous avons un problème avec les pays socialistes « Il n’y a pas d’utopisme chez Marx, il n’invente pas, il n’imagine pas de toute pièce une société “nouvelle”. Non, il étudie, comme un processus d’histoire naturelle, la naissance de la nouvelle société à partir de l’ancienne, il prend l’expérience concrète du mouvement prolétarien de masse et s’efforce d’en tirer des leçons pratiques. » Lénine, L’État et la révolution, 1917, p. 114
« Il est plus facile, a-t-on dit un jour, d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme : et avec cela, l’idée d’une révolution capable de renverser le capitalisme semble avoir disparue ».
« Et pourtant le système carcéral tue aux États-Unis, et il tue, dans ses prisons, davantage de Noirs que de n’importe quel autre groupe ethnique. Les prisons américaines constituent un “dehors” par rapport à la vie politique du pays. […] Foucault passe sous silence la vulnérabilité des prisonniers face aux passages à tabac, aux viols, aux traitements de choc [et] à la peine de mort. L’incarcération et les exécutions sont les procédures que l’État emploie pour se débarrasser de tout ce qu’il n’arrive pas à assimiler, en le vouant à l’extériorité infernale de la non-existence. Il n’économise donc ni tout, ni tout le monde36. »
LE MARXTINI
I. L’ÉTAT DE L’HYPOTHÈSE COMMUNISTE
nous devons accepter que nous sommes à l’inverse du côté de l’ordre, d’un ordre, peut-être de plusieurs ordres. Mais il nous faut d’emblée adjoindre à un tel énoncé qu’une pensée de ce qu’est l’ordre est absolument nécessaire : penser l’ordre non pas comme une matraque, mais comme un langage, un système, construit sur des règles, une grammaire, qui permet plus qu’elle ne contraint. Aussi, nous devons nous entendre sur le fait qu’un immense travail doit être mené pour libérer la notion d’ordre de l’autoritarisme, du totalitarisme, du virilisme pour pouvoir substituer au capitalisme un ordre du monde souhaitable. Un ordre de l’émancipation est à inventer, mais nous avons un déficit d’intelligence collective de l’ordre. L’architecture qui est un savoir de l’ordre peut être mise à contribution pour cette tâche en dialogue avec d’autres disciplines. Ainsi, il nous faut défendre « le » communisme même s’il est évident à nos yeux que l’ordre du monde communiste ne pourra être composé que d’une pluralité de « communismes ». Il nous faudra probablement un ordre pluriel, un ordre ouvert, des ordres stables, mais autocritiques. Il s’agit cependant tout d’abord d’accepter qu’une bataille est à mener en défense d’un ordre et non contre tout ordre, comme cela semble être le cas au sein des forces progressistes aujourd’hui. Il faudra pour ce faire sortir le capital de nos têtes puisqu’il semble avoir eu raison de nos espoirs et de notre imagination. La glaçante sentence de Jameson sur ce sujet reste indépassable :
PÉDAGOGIE
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l’auditorium, les salles ou le hall polyvalent peuvent accueillir de multiples typologies d’événements, sous forme de salons, conférences, réunions d’entreprises, expositions, concerts ou spectacles. Un contenu qui change toutes les semaines grâce à une équipe de professionnels spécialisés dans l’organisation d’événements qui sont capables de matérialiser les idées des clients. Événements organisés en 2019 : 24e édition de la Foire de l’Emploi, 40e édition de l’Exposition Internationale Canine, Sevatur 2019 – le Salon des Vacances. Ficoba, l’art de créer des opportunités. »6 Ici, on trouve un peu de mouvement, de monde… Nos énormes sacs de campeur·euse·s sont rapidement inspectés à l’entrée. BIENVENUE au contre-sommet, ONGI ETORRI kontra gailurrerat,
WELCOME to the counter-summit, BIENVENIDOS a la contra cumbre. La clim fait du bien, la chaleur et nos sacs à dos de pèlerins nous écrasent depuis des heures. D’après le programme qu’on ramasse dans l’espace d’accueil, c’est ici que se tient la grosse majorité des conférences et le Village des Alternatives. Sur les trois jours, plus de 70 conférences se déroulent simultanément et à la chaîne, de 10 h à 19 h 30. Une partie du programme se tient au cinéma d’Hendaye. Les ateliers se regroupent à l’École Primaire et à l’Espace Jeunes, tenu par les jeunesses de gauche indépendantiste. Les Rencontres Intergalactiques, délocalisées de Notre-Dame-des-Landes, sont basées au Port de Kaneta, où l’AmbaZADa, construction emblématique de la ZAD initiée par une
« brigade » d’activistes basques, a été transportée et remontée pour l’occasion. Les Gilets jaunes sont restés groupés au campement, à plus de 7 kilomètres de là. Les thématiques centrales de réflexion sont rappelées : capitalisme, environnement, féminisme, peuples, démocratie, impérialisme et migrations. L’objectif est annoncé : déconstruire l’architecture néolibérale et les multiples systèmes de dominations qui détruisent notre monde. « Les 7 pyromanes du G7 vont à nouveau se rencontrer pour perpétuer un système au service des plus riches et des multinationales. Il est temps de stopper les incendiaires de la planète. Face à leurs discours hypocrites sur les inégalités, nous nous mobilisons au Pays Basque pour nous opposer par nos analyses, nos idées, nos alternatives et nos luttes.
310 CRITIQUE
APRÈS LA RÉVOLUTION – NUMÉRO 2 – POLITIQUE
cet autre monde censé pouvoir naître ici, comme le promettait le slogan euskara. Un tour au Village des Alternatives, en fait 8 travées de stands dans un demi-hangar. Du NPA à EHLG (la Chambre d’agriculture basque qui a fait cession de sa tutelle préfectorale il y a quinze ans), diverses organisations et acteurs, locaux ou non, présentent leurs pistes, recherches, luttes ou goodies sur des tables en plastiques pliantes. La fête de l’Huma sans les merguez. Dans l’autre moitié du hangar, un bar et des rangées de tables sur plusieurs mètres linéaires. Après une bière bienvenue, nous prenons la navette officielle pour nous rendre au campement. On cherche l’arrêt ou une indication des lieux et heures de passage. On
ne les trouve pas ou il n’y en a pas. Coup de chance, une navette arrive. Le long du trajet, nous avons l’impression d’être en route pour une colo cheloue. Le car nous dépose à 2 km de l’entrée du camp ; 25 mn de marche dans une montée pleine de cailloux. Sentiment de punition. Néanmoins, le campement est la première forme qui témoigne d’une tentative de (re) construire quelque chose. Nous voici planqués dans un terrain de 13 hectares, dont le propriétaire n’est autre que Nestlé… Ce centre de vacances désaffecté a été succinctement réaménagé afin d’accueillir jusqu’à 10 000 personnes, venues jusqu’ici pour le G7 EZ (« non au G7 » en basque). En stop ou à pied. Par voiture, train. Avec leurs vans, leurs caravanes ou leurs valises à roulettes. Avec des amis, en familles, entre collègues.
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4. LA TABLE (LAME 40) : L’INCONFORT, LA FRUGALITÉ D’après la carte et nos explorations dans les jours qui ont suivi, il s’avérait qu’il y avait un accès beaucoup plus direct et accessible qui se trouvait au sud du camp, mais que celui-ci était réservé aux vacanciers du Pierre et Vacances qui se trouvait collé au site, aux véhicules et aux CRS. Des volontaires étaient arrivés durant les 10 jours précédents, suite à l’appel de la Plateforme, pour tout mettre en place. Le camp avait été planifié, zoné. Le vaste terrain, étagé par des dénivelés et des plateaux naturels, s’y prêtait. Sur les plateaux, les campings, dans les installations bâties, toutes les activités nécessitant des espaces clos, abrités et viabilisés. À l’arrivée des participants, des couches d’autogestion s’ajoutent naturellement à ce zonage, avec des signalétiques improvisées. Chaque groupe, collectif, association cherche des formes pour se rendre visible et reconnaissable dans le camping. En C1, les Gilets jaunes d’un côté et Extinction Rebellion de l’autre. En C2, les camping cars. En C3, l’espace en non-mixité queer et féministe. En C4, l’espace libertaire de la CNT, avec bureau d’information et de recrutement, etc. Quelque chose cloche. Il y a des signes dans tous les sens, ce qui crée un bazar visuel invraisemblable dans lequel il s’avère difficile de comprendre, de s’orienter, tandis qu’en ville, les sites du contre-sommet sont peu, mal voire pas indiqués. Nos esprits de designers s’offusquent, surchauffent, et puis abdiquent devant une affichette : « si pas de signalétique, aller tout droit ». Ces tensions et ces paradoxes dans l’organisation spatiale du campement parlaient déjà pour les journées qui allaient suivre. L’espace central, un bâtiment sur un étage en forme de demi-cercle, désigné sur la carte comme le « point d’information » accueille le Snack des Gilets jaunes, l’Espace Médiation, Chez Thelma (un espace de soin et de soutien psychologique), le Bureau d’Assistance Juridique, l’infirmerie et les street medics, une quincaillerie-atelier ainsi que les douches. L’esplanade fait office d’agora, accueillant les Assemblées Générales, CRITIQUE
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