Littérature :: janvier 2023 :: Serendip & Paon

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L’AUTEUR

Jean-Pierre Martinet (12/12/1944-18/01/1993) se définissait ainsi: « Parti de rien, Martinet a accompli une trajectoire exemplaire : il n’est arrivé nulle part. » On ne peut que le contredire ! Malmené de son vivant par une critique trop tiède et un lectorat effrayé par la noirceur de ses textes, il trouvera enfin la reconnaissance qui lui était dûe, mais de manière posthume, suite à la réédition complète de son oeuvre.

L’OMBRE DES FORÊTS

avec une nouvelle préface d’Éric Dussert, une lettre inédite de l’auteur et un dossier de presse

LE LIVRE

Un ultime roman comme dernière tentative avant d’abandonner le métier d’écrivain qui condense à lui seul tout le talent de l’auteur pour jouer avec nos émotions.

Quatre personnages : Céleste, Monsieur, le duc de Reschwig et Rose Poussière, comme autant de figures perdues dans la ville de Rowena écrasée par le soleil d’été. Ils suivront chacun leurs trajectoires incertaines, et c’est à une perdition orchestrée à laquelle on assistera, fascinés par la beauté de ce désespoir sans faille.

En s’éloignant de la monstruosité plus directe de ses premiers romans pour mieux se rapprocher de ses personnages, l’auteur distille ici une tension fulgurante, qui saura serrer le cœur des plus aguerris.

Une lecture qui ne laissera personne indemne.

Parution : 18/01/2023

Prix TTC : 22 euros Nombre de pages : 312 Format : 13 x 18 cm

ISBN : 9782956166047

– nos livres sont distribués et diffusés par Serendip Livres. – n’hésitez pas à nous contacter pour toute demande de service de presse ou d’organisation d’événement.

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« Quand viendront les grandes pluies d’automne, qu’aurons-nous fait de nos pauvres vies ? »

« Ce qui fait que L’Ombre des forêts est un livre beaucoup plus classique. C’est un livre sur des gens tourmentés, torturés, complètement tordus même, mais sans que cela transparaisse dans la forme. Je dirais que c’est un livre simple sur des gens compliqués. [...] Il y a une nostalgie infinie de l’amour. »

Jean-Pierre Martinet — entretien pour la revue Roman — 1987

« Les traces sur le lecteur sont tenaces. »

Gérard Guéguan — Sud-Ouest dimanche — 1987

« Avec L’Ombre des forêts, Martinet achève sa trilogie des villes “absentes à la vie normale” » Raphaël Sorin — Le Matin — 1987

« [...] un ouvrage remarquable dont la teneur littéraire relève presque de la magie. »

Serge Rigolet — Le Magazine Littéraire — 1987

« On retrouve [...] humour et désespoir dispensés d’une page à l’autre et les imprégnant d’un irrésistible charme, d’une noire tendresse [...] »

George Anex — La Gazette de Lausanne — 1987

« Une réussite exceptionnelle. »

P. de V. — Marianne — 1987

« Son écriture, sobre jusqu’au dépouillement, dessine avec une rare subtilité les méandres de l’âme humaine. »

O. le B. — Le Républicain Lorrain — 1987

Rien.

Personne.

Céleste sentait qu’elle ne tarderait pas à avoir un malaise. Il y avait déjà un bon moment qu’elle avançait sans plus très bien savoir où elle allait ni dans quelle ville elle se trouvait. Sans doute le soleil. Elle n’avait jamais supporté le soleil, surtout au mois d’août, lorsque la lumière était si aveuglante qu’il lui fallait presque fermer les yeux pour ne pas être prise de vertige. La rue était déserte, à perte de vue. Au fond, elle préférait cela. Rien de plus humiliant que de s’effondrer sur le trottoir, devant une foule de badauds indifférents. Elle se laissa tomber lourdement sur un banc, et essaya de reprendre son souffle. Comme elle n’y parvenait pas et que son cœur battait toujours la chamade, elle s’allongea, en se servant de ses deux sacs à provisions comme d’un oreiller. Ainsi, la sensation d’être dans un lit était presque parfaite, bien que l’oreiller fût un peu dur et qu’il n’y eût comme drap que le ciel d’août, mesquin et souillé, d’un blanc sale qui lui rappelait les lingeries douteuses, négligemment jetées au pied des lits défaits, qu’elle avait entassées consciencieusement pendant des années dans les placards des maisons où elle servait de bonne à tout faire. Elle prononça à voix basse des mots comme « véranda », « glycines », elle ne savait pas très bien pourquoi, mais cela l’apaisait, et, peu à peu, son cœur se remit à battre à un rythme plus normal. Au-delà du ciel, elle sentait palpiter une autre lumière, un peu sauvage, instable et douloureuse. Elle imagina les saisons futures, celles que, sans doute, elle ne verrait jamais. D’habitude, cette idée la révoltait. Le monde sans elle ? Impossible. À mourir de rire. Juste une parodie de la vie, un pauvre spectacle à la limite de l’obscénité. Ce n’était même pas envisageable. Mais maintenant, au fond, crever là, sur ce banc, lui était assez indifférent, pourvu que cela se passât vite et qu’il n’y eût personne pour tenter de lui porter secours. Surtout pas d’hôpital. Par une fenêtre ouverte, le son d’une radio lui parvenait. Le speaker annonçait d’une voix monocorde, comme s’il pensait à autre chose, qu’on signalait une dépression au-dessus de l’Atlantique. « Elle se déplace d’ouest en est en direction d’un anticyclone situé au-dessus de la Russie. » Céleste se demandait pourquoi elle prêtait une telle attention à ces paroles insignifiantes. D’ailleurs, l’Atlantique était si loin, et la chaleur si moite, si orageuse, que l’on se serait cru en Asie, plutôt. Elle pensa brusquement à un livre qu’elle avait lu il y a bien longtemps. Elle avait complètement oublié l’histoire d’ailleurs, la plupart du temps, elle avait un mal fou à suivre une intrigue, même la plus simple, au bout de quelques pages elle ne comprenait déjà plus rien, elle confondait les personnages et finissait par se décourager car tout devenait épouvantablement compliqué – mais, lancinante, revenait l’idée de mousson, ce devait être à Bombay ou à Ceylan, elle ne savait plus. Mousson. Elle aimait ce mot. La mousson d’été venait de la mer, de cela elle était sûre. Elle apportait des passions, la fièvre, parfois même un cyclone. Bien qu’elle eût, peu à peu, retrouvé son souffle, l’air épais lui paraissait de plus en plus irrespirable, avec des relents de latrines, d’étoffes moisies. Un morceau de velours mauve délavé pendait d’un balcon. L’absence de vent lui donnait une rigidité étrange. Elle le fixa un long moment, comme si elle avait attendu que ce malheureux bout de tissu râpé lui délivrât un message, même banal, aussi commun que deux paroles échangées dans un café ou une épicerie, mais non, rien, lui aussi restait obstinément muet, pas le plus petit mot d’encouragement, la moindre incitation à se relever pour faire encore quelques mètres parmi les vivants. La pauvre draperie violâtre gardait ses secrets.(...)

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Marisa Cornejo

Une archive dʼartiste soustraite au terrorisme dʼÉtat

Chili, 1973 Genève, 2023. Des photographies retrouvées pour raconter les répercussions du coup d’état militaire de Pinochet sur une famille d’artistes et d’enseignants sur les routes de l’exil. Le récit intime d’une fille dédié à la mémoire de son père.

En 2006, une caisse de 3 mètres cubes est déposée devant une coquette villa d’un lotissement construit deux décennies plus tôt dans les environs Genève pour les fonctionnaires internationaux. Elle arrive du Mexique et renferme quelques meubles, des objets d’art, des peintures, dessins, gravures et des milliers de photographies. C’est l’essentiel de l’archive d’Eugenio Cornejo, né à Santiago du Chili en 1940 et mort à Puebla au Mexique en 2002, artiste engagé, enseignant, victime d’emprisonnement politique et de torture sous la dictature de Pinochet, réfugié non reconnu comme tel et mort en exil d’alcoolisme, sans avoir obtenu aucune réparation ou compensation de l’État chilien.

L’artiste Marisa Cornejo, sa fille, a organisé le sauvetage, et poursuit dès lors la fouille et le tamisage de l’archive de son père. Elle est engagée depuis quelques années dans ce processus lorsqu’elle décide de numériser le contenu de 15 boîtes remplies de 1500 diapositives qui lui révèlent le versant solaire de l’exil qui a mené la famille du Chili au Mexique en passant par l’Argentine, la Bulgarie et la Belgique dans un monde en pleine guerre froide. Sites archéologiques, splendeurs de la nature, scènes familiales, réunions amicales et excursions, les images ainsi révélées comblent les trous de mémoire de la petite fille qui a vécu ce périple entre sa 2e et sa 9e année et lui permettent de construire un récit à partir de ce qui n’avait été jusque-là qu’une confusion traumatique indicible.

La collection Pacific//Terrain Débutée en 2022, Pacific//Terrain regroupe des narrations documentaires, en textes et en images, ayant l’intention de cultiver l’hétérogénéité des connaissances, bousculer les genres et décentrer les points de vue.

genre biographie rayon histoire, actualité thèmes récit intime, féminisme, exil, traumatisme, guerres sales d’Amérique latine, archive, mémoire livre connexe Hilaria. Récits intimes pour un féminimse révolutionnaire de Irene (Divergences, 2022)

collection Pacific//Terrain format 15 x 21 cm, 272 pages, broché isbn 978-2-88964-031-7 prix CHF 27 / € 24

PARUTION : 6 JANVIER 2023
L’empreinte.
BIOGRAPHIE art&fiction

Née à Santiago de Chile en 1971, Marisa Cornejo est une artiste basée en Suisse et en France. Elle obtient son bachelor en arts visuels à l’UNAM de Mexico et son master en arts visuels CCC à la HEAD à Genève. Après le Coup d’État en décembre 1973, elle part, avec sa famille, vivre en exil en Argentine de 1973 à 1976, en Bulgarie de 1977 à 78, en Belgique de 1978 à 1980, puis à Mexico de 1980 à 98 où elle étudie la danse contemporaine, les arts visuels et collabore dans le collectif d’artistes La Panadería. En 1998, elle émigre en Angleterre où elle devient mère de deux filles. En 2002, elle déménage à Bruxelles où elle a un fils. Depuis 2005, elle est installée près de Genève où elle travaille la thématique de la mémoire et l’identité marquée par la migration forcée, à travers le dessin de ses rêves en tant qu’artiste chercheuse. Le travail de Marisa Cornejo, constitue une archive des rêves où elle recueille ce que la terre-mère transmet comme message sur les problématiques de la femme migrante et les solutions à connaître sur le territoire qu’elle habite. Elle a publié chez art&fiction General (2011), I am (2013), Comme une Neptune (2018).

L’autrice en 6 dates 1971 naissance à Santiago de Chile 1973 exil en Argentine, puis en Europe 1996 commence à dessiner ses rêves 2011 parution de son premier livre 2013-2015 performances La Huella 2023 exposition Chili-Genève 1973-2023 Le Commun, Genève

Ces images me rendent malade, elles sont toutes plus floues les unes que les autres, comme si les adultes en état de choc étaient soudain incapables de se servir correctement d’un appareil photo. Un intense bleu brumeux s’étend à l’infini, hors de la mise au point. Quand prendra-t-elle fin, cette ouverture vers l’infini, se terminera-t-elle un jour ?

M ARI s A C ORNEJO | L’ EMPREINTE BIOGRAPHIE
© Philippe Weissbrodt

Une question

« Qu’est-ce que l’exil ? » Il est minuit en plein hiver 1997 et la petite réception organisée par l’artiste français Philippe Hernandez dans son appartement à deux rues du Zocalo à Tenochtitlan se poursuit entre conversations et shots de tequila, lorsque cette question m’est soudain adressée. J’ai alors la sensation d’être engloutie par la terre. Ce qu’est l’exil, j’avais essayé de me l’expliquer à moimême, de l’expliquer à d’autres, ou du moins de le rendre intelligible, depuis le jour où j’ai su que j’étais quelqu’un. Mais je n’ai pas pu me l’expliquer, parce que je n’avais aucun point de référence.

Pour moi l’exil, c’était jouer pendant des heures avec mon frère à construire des véhicules où nous pouvions embarquer nos ours en peluche et tous nos jouets, nous déplacer tous ensemble et nous arrêter n’importe où, sans avoir à abandonner l’un d’eux derrière nous ;

l’exil, c’était attendre interminablement dans des lieux publics, tels que des réceptions d’hôtel, des couloirs d’aéroports, des salles d’attente d’ambassades ou de ministères de l’Intérieur, y construire des maisons avec des prospectus publicitaires sur les meubles de ces espaces impersonnels, mais attendre patiemment ;

l’exil, c’était récupérer des meubles laissés dans la rue pour aménager notre intérieur ;

l’exil, c’était voir réapparaître subitement des proches, parents ou amis, puis de les voir disparaître sans savoir combien de temps leur absence allait durer ;

l’exil, c’était avoir peur de la « vie normale » que nous voyions se dérouler en dehors de notre maison, à laquelle nous n’aurions du reste jamais pu aspirer ;

l’exil, c’était être toujours un « nouvel arrivant », avec de multiples handicaps, à qui il fallait toujours tout expliquer en partant de zéro pendant que les autres l’observaient ;

l’exil, c’était avoir une mère et un père qui paraissaient idiots dans la mesure où ils ne parlaient pas la langue de

l’endroit où nous vivions, et qui déprimaient ou avaient des angoisses face à de simples tâches ;

l’exil, c’étaient des vacances sans fin où n’importe quel endroit était assez bon pour faire un pique-nique ;

l’exil, c’était être bienvenu dans l’intimité des foyers d’autres exilés, nos amis dans quelque ville que ce soit ;

l’exil, c’était être maintenu dans l’obligation de maîtriser parfaitement une nouvelle langue, et l’oublier ensuite pour en apprendre une autre en repartant de zéro ;

l’exil, c’était prétendre devant mes amis que c’est bien là que j’allais vivre désormais, afin qu’ils soient motivés à cultiver une amitié avec moi ;

l’exil, c’était ne pas avoir le droit de voir mes grands-parents, cousins, tantes et oncles, pour un temps qui excède de loin mon enfance ;

l’exil, c’était, en Bulgarie, se sentir plus proches des gitans et des Turcs que des Bulgares, en Belgique plus proches des Congolais et des Italiens que des Belges ;

l’exil, c’était vivre dans des appartements sociaux avec des meubles de seconde main et s’en montrer reconnaissante ;

l’exil, c’était faire l’innocente à mon arrivée à Mexico, comme si je n’avais pas vu à la télé les vidéoclips de Blondie et de Bob Marley, ou les punks dans mon quartier en Belgique, comme si je n’étais encore qu’une enfant ;

l’exil, c’était voir mon père retenu par la police dans chaque douane ou poste de sécurité pour la simple raison qu’il était basané alors que ma mère, qui était blanche et blonde, ne l’était pas, et faire comme si c’était normal ;

l’exil, c’était apprendre à écrire avec de belles lettres manuscrites liées entre elles, changer de pays et se mettre à écrire avec des lettres séparées ;

l’exil, c’était croire que si j’écrivais à mes grands-parents, ils en vivraient un peu plus longtemps, jusqu’à ce que j’aie le droit de revenir dans mon pays et de les voir ;

Puebla

Tenochtitlan, Coyacán, Tepoztlan (Mexico) Mexique (1980-1998)

M ARI s A C ORNEJO | L’ EMPREINTE BIOGRAPHIE
«
Santiago de Chile (1971-1973)
Ferney-Voltaire, France, (2005-2021) Genève, Suisse (2021-) • Buenos Aires
• Plovdiv, Bulgarie (1976-1978) Mons, Belgique (1978-1980)
Londres, Canterbury, Wye Grande-Bretagne (1998-2002) Bruxelles, Belgique (2002-2005) Rio Cuarto • Bariloche Argentine (1973-1976)

l’exil, c’était le fait que les autres avaient toujours raison et nous jamais ; c’était arriver à l’aéroport avec un excédent de poids de valises et de bagages à main ;

l’exil, c’était faire semblant, devant mes camarades d’école, que finalement je n’avais pas vu grand-chose du monde pour qu’ils ne croient pas que je fabule ;

l’exil, c’était vivre des fêtes transgénérationnelles, et un peu amères, dans des stations de train ou des aéroports, au moment des adieux.

Au moment où Philippe Hernandez m’a posé la question, l’exil s’était transformé en autre chose. J’aurais tout aussi bien pu lui répondre :

Nous avons quitté Santiago du Chili le 28 décembre 1973, j’avais deux ans.

J’aurais ensuite listé : 1973-1976 : Argentine (Buenos Aires, Rio Cuarto, Bariloche) ; 1976-1978 : Bulgarie (Plovdiv) ;

• 1978-1980 : Belgique (Ghlin) ;

• 1980-1998 : Mexique (Puebla, Tenochtitlan, Coyacán, Tepoztlán) ; Puis j’aurais poursuivi, si j’avais pu anticiper mon propre itinéraire : 1998-2002 : Grande-Bretagne (Londres, Canterbury, Wye) ;

• 2002-2005 : Belgique (Bruxelles) ; 2005-2021 : France (Ferney-Voltaire) ; 2021 : Suisse (Genève, Lausanne).

Mais sur le moment, je n’ai pas eu la force de répondre à sa question. J’ai insisté sur la tequila, l’ai accompagnée de cocaïne, puis je me suis réfugiée dans les toilettes pour faire l’amour avec ma meilleure amie et ne pas avoir à répondre. L’abîme intérieur était trop grand et j’étouffais si j’essayais d’en rendre compte. La seule manière de sortir de cet abîme était un chemin spirituel avec de multiples arrêts, dont une étape allait être de trouver un lieu sûr et de plonger dans les archives de ma famille.

En 1998, un rêve que j’ai intitulé « De retour chez moi » m’a donné le

courage de commencer ce travail. Le voici : « De regreso a mi casa. Je rêvais que j’entrais dans ma maison. C’était comme pénétrer dans un œuf en passant à travers son nombril, pour autant que les œufs en possèdent un. Je revenais d’un long voyage et en entrant je me trouvais face à une fête un peu décadente, avec de jeunes gens très ivres. J’étais déçue de ne pas trouver un nid ou un endroit douillet, fatiguée du long vol que j’avais fait. C’était, malgré la beauté extérieure du foyer, un espace envahi par la douleur et la volonté d’évasion anesthésiante. Cependant c’était réconfortant d’être parvenue à faire ce trajet pour découvrir ça. C’était comme une rave party prolongée jusqu’à l’aube . »

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empreinte
en chemin
Figer des instants

Ivan Havel

Genre : fiction

Traduit du tchèque et annoté par Erika Abrams Postface de Václav Havel 9 dessins de l’auteur

Format : 12 x 18,5 cm Pages : 160 Prix : 18 € ISBN : 978-2-490251–71-1

Ivan Havel (1938-2021), exclu du collège au lendemain du coup de Prague pour cause d’ascendance bourgeoise, a obtenu en 1971 un doctorat en science informatique à l’université de Californie à Berkeley. Spécialiste de l’intelligence artificielle, tenté par tous les tours et détours interdisciplinaires, il a animé des séminaires clandestins de philosophie à Prague avant de fonder en 1990 le Centre d’études théoriques, qu’il dirigera jusqu’en 2008, accueillant notamment les Archives Jan Patočka. Arsémide (1956-2016) est son unique ouvrage littéraire, indépendamment des inspirations apportées dès les années 1960 à l’œuvre dramatique de son frère aîné, élu en 1989 premier président de la Tchécoslovaquie postcommuniste.

Arsémide, objet littéraire non identifiable, qui tient à la fois du mouvement perpétuel, de la bande de Möbius et « un peu du miracle » (écrira la poétesse Viola Fischerová dans une note en marge de la première édition), est, avec quelques poèmes de Jiří Kolář, l’une des très rares traces du legs spirituel de Ladislav Klíma que conserve la littérature tchèque. La première version, commise en 1956 – moitié par jeu, moitié par défi de la part de celui qui, enfant encore, était alors apprenti dans un atelier de mécanique légère – et « publiée » l’année suivante en un unique exemplaire dactylographié, sera ensuite perdue et retrouvée par deux fois avant de connaître trois éditions (1997, 2004, 2016) et autant d’augmentations successives et asynchrones pour aboutir à la « féerie en 41 tableaux et quatre versions » qui a servi de base à la traduction française. Au moment où la mort l’a surpris, l’auteur travaillait même à une cinquième, qui aurait porté le total des tableaux au-delà de 50 – non en en remettant une couche pardessus, mais comme la vie, palimpseste qui oublierait de s’effacer, en entretissant le neuf à l’ancien. Tantôt poème, en prose ou en vers, tantôt inventaire, vaticination, fable, saynète, mini-essai, parabole, paradoxe, canular, confession, dialogue, mise en abyme, semé de clins d’œil à Joyce ou à Morgenstern, à Tchekhov ou à Charlot, avec un arrière-parfum d’oulipisme avant la lettre, c’est une œuvre d’art (les illustrations aussi sont de l’auteur) et de pensée totale. Absurde au sens le plus vivifiant du terme. D’une lecture intimement réjouissante par temps de détresse.

«

… œuvre singulière, insolite, étrange […] monolithe d’originalité jusque dans la différentielle de la syllabe ou l’atome du phonème…

Janvier
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com Téléphone : 06 60 40 19 16 Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip Éditions du Canoë 2023
» Václav Havel

Alice

marche sur Fabrice — Rosalie Roy-Boucher

« La vérité, c’est que je le suis, pauvre, comme Job pis sa gang de BS. Cassée comme un fucking clou. J’ai laissé mon boulot d’écrivaine de petites annonces pour partir à l’aventure. Pour m’échapper, pour m’extirper. J’ai vendu mes meubles, entreposé mes boîtes, donné ma démission, acheté une paire de pantalons de randonnée hors de prix qui sèchent en un rien de temps même sous l’orage et sacré mon camp. »

Fiche technique

Format : 160 pages, 12 x 20 cm

Tirage : 750 exemplaires

Prix de vente : 15 €

Diffusion : Serendip

ISBN : 978-2-493311-06-1

Première parution : 2018, Éditions de ta Mère (Canada)

Ce livre reçoit le soutien du CNL et de la Région des Pays de la Loire.

109 pour le youngblood, le sang neuf. 109 pour la Génération Y, la Génération youngblood.

Une collection qui défriche une nouvelle génération de jeunes romanciers/cières.

Une collection de petits formats accessibles. Sans contrainte de genre et de style. Des textes courts de fiction. Des thématiques générationnelles mais sans prendre des grands airs intellectuels. A lire en train sur un Paris-Nantes.

Collection 109, parution novembre 2022 Bouclard éditions 7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye
07 86 66 76 18
contact@bouclard-editions.fr
www.bouclard-editions.fr 109

Alice marche sur Fabrice

Elle est québécoise et elle s’appelle Alice, elle a 26 ans. Elle est à terre après s’être fait quitter par son chum. Fucking Fabrice Picard de marde. Alors elle plaque tout, traverse l’Atlantique pour aller marcher vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Sans vraiment savoir pourquoi elle vient s’user les semelles sur ce chemin béni. Elle prie pour que celle qui lui a volé son amoureux souffre. Elle marche et marche encore, histoire de remplacer le mal de vivre par le mal de corps. Ultreïa Alice !

L’autrice : Rosalie Roy-Boucher

Rosalie Roy-Boucher est née à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue. Elle vit maintenant à Montréal, où elle travaille dans le domaine de l’édition. Son alma mater, l’Université de Montréal, garde d’elle des souvenirs flous de fille de fond d’auditorium et un mémoire de maîtrise en création littéraire. Elle a publié des nouvelles chez Québec Amérique et aux éditions du Quartz, des articles de magazines et des histoires pour enfants. Alice marche sur Fabrice est son premier roman (publié en 2018 aux Éditions de ta Mère), mais certainement pas le dernier.

Bouclard éditions 7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18 www.bouclard-editions.fr Collection 109, parution novembre 2022
© Justine Latour

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