CÉLINE CERNY & LINE MARQUIS
Le feu et les oiseaux. Talisman pour le monde qui viendra
Ce livre est un talisman. À feuilleter et à relire, à emporter avec soi
Dans le monde d’après, nous chasserons les papillons sombres de la douleur à coup d’histoires à dormir debout Face à l’anxiété latente provoquée par l’état du monde tel qu’il nous est rapporté, Céline Cerny et Line Marquis composent ensemble un livre, un recueil d’incantations et d’images. En réponse à cette menace floue, nourrie par des milliers d’images et de chiffres, de projections d’effondrement de nos systèmes politiques, économiques et sociaux dont on ignore les formes et la temporalité, elles s’efforcent de contrer la mise en scène de cette dystopie par un imaginaire résilient. Dans une suite de fragments adressés à la personne aimée, la narratrice mêle des réflexions sur notre lien au règne animal et notre passé le plus lointain, sur l’espoir d’une fluidité des genres, sur la place de l’imagination et le pouvoir des histoires dans nos vies.
En résonance aux textes de Céline Cerny, les peintures de Line Marquis ouvrent un univers abîmé mais aussi rassurant et flamboyant, reflet du désir ardent d’offrir d’autres mondes possibles.
Thèmes renouveau, rêve, résistance, amour, fluidité des genres, monde animal et végétal, sorcellerie
collection Pacific
format 18 x 21 cm, 96 pages, broché isbn 978-2-88964-058-4
prix CHF 27 / € 24
comme un objet de protection qu’on glisserait dans sa poche.
littérature récit poétique 22 août 2023 art&fiction
Ce livre est à mettre en pile à côté de Dans la forêt de Jean Hegland (Gallmeister, 2018), Viendra le temps du feu de Wendy Delorme (Cambourakis, 2021)
Aujourd’hui médiatrice culturelle, autrice et conteuse, Céline Cerny vit à Lausanne avec ses deux enfants. Après avoir travaillé dans l’édition critique et pour les Archives littéraires suisses à Berne, Céline Cerny a dirigé durant trois ans un projet intergénérationnel autour de l’écriture du souvenir. Dans ce cadre a paru en 2013 De mémoire et d’encre. Récits à la croisée des âges aux éditions Réalités sociales. Depuis 2015, elle est médiatrice culturelle pour la fondation Bibliomedia Suisse. Passionnée par le récit et sa transmission, elle se consacre également à l’art de conter. En 2015 a paru son premier ouvrage de fiction, Les enfants seuls (éd. d’autre part). Avec l’artiste Line Marquis, elle a publié en 2019 On vous attend, un recueil de récits accompagnés de peintures aux éditions art&fiction. Elle a également contribué à plusieurs revues dont Parole, Coaltar, La cinquième saison et Viceversa Littérature
Line Marquis naît en 1982 à Delémont et grandit dans le Jura. Après une école de travail social, elle fait son bachelor à la HEAD à Genève. Dans son atelier à Lausanne, elle se consacre au dessin, à la gravure et à la peinture. Elle compose entre son travail artistique, sa maternité et le travail social. Cette subtile dynamique fait naître ses questionnements et nourrit sa pratique artistique. Elle expose dans diverses galeries et institutions de Suisse Romande. Ses peintures et gravures sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées. En 2020, elle obtient le prix de la Fondation Lélo Fiaux pour l’ensemble de son travail.
© Philippe Weissbrodt
Céline Cerny & Line Marquis | Le feu et les oiseaux
végétation reprendrait la main sur le monde.
Je mise tout sur les arbres.
Le feu – je t’apprendrai – pour le faire avec de l’amadou.
J’en ai déjà un peu.
Dans le monde d’après, nous ferons de chaque fleur une déesse.
Il y aura des jacinthes et des violettes.
Et des plantes sauvages qui toujours reviendront.
Est-ce qu’il y aura encore des bergères et des bergers, est-ce que les chats accepteront d’être encore à nos côtés, dans le monde d’après ?
Que deviennent les oiseaux et les rats en cage dans un monde effondré ? Qui libérera les prisonniers ?
Dans le monde d’après, le plus important sera de n’être jamais séparées.
Dès à présent, j’invente des stratégies : les fils, les traces, les échos qu’il nous faudra laisser le long des chemins. Remplis tes poches
Dans le monde d’après, les enfants auront des dents pointues et ce sera pour mieux mordre. Iels creuseront dans les troncs abandonnés des statues aux larges hanches et aux bras multiples.
On les laissera courir dans la forêt, filles et garçons, et il leur faudra ramener du lichen pour le feu.
Le feu – je t’apprendrai – pour le faire sans allumettes.
Je m’exerce chaque matin.
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Dans le monde d’après, sur une terre à nu, nous guetterons les mouvements des vers.
Les graines seront soigneusement gardées, tu m’apprendras à les reconnaître.
Tu sais, je pense à ces simulations qu’on peut voir sur internet, ce que deviendraient les villes s’il n’y avait plus d’êtres humains et comment la
de cailloux, de boutons et de pois chiches. Mais ne mets jamais de sel, jamais, car le pluie le fait fondre. Et la pluie vient si facilement.
Je garde le cap malgré la peur, j’essaie d’apprivoiser les doutes, de les ranger les uns à côté des autres ou de les empiler. Peut-être qu’en faisant ça, je réaliserai qu’il n’y en a pas tant. Dis-moi ?
J’ai peur de la noyade, d’être seule sur la plage vide, qu’il ne reste plus rien.
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Dans le monde d’après, nous organiserons sur les ruines des pique-niques géants.
Mais le feu, le feu tu sais, je le ferai rien que pour toi.
Du monde d’après je ne sais rien. Mais c’est avec toi, mon oiselle dorée, mon amoureuse, que tout sera traversé.
J’écris le livre pour les enfants, pour qu’iels se souviennent, et je pense à toi à chaque instant.
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Céline Cerny & Line Marquis | Le feu et les oiseaux extraits
Je me demande ce que nous pourrions enterrer, ce qu’il vaudrait la peine de conserver.
Les dessins des enfants peut-être.
J’ai la nostalgie des crocs, des griffes, des fourrures ensorcelantes, des queues touffues et des oreilles pointues. J’ai la nostalgie des signes ténus qui nous sauvaient du danger. Nous avons perdu tout cela.
Hors du papier et du crayon, hors du chant et des récits, je suis démunie, je suis diminuée.
Je vis en sourdine.
On s’y est fait, à cette vie atrophiée, on a cherché ce qu’il y a de plus beau, on a colmaté les trous creusés par nos mains articulées en inventant des histoires.
Nous sommes devenues des bêtes à demi, sauvées par le langage.
Dans le monde d’après, peutêtre que les animaux nous laisseront revenir parmi eux ?
Faudra-t-il alors aussi abandonner le feu ?
Dans le monde d’après, il ne faudra jamais se séparer. Plus de manque et d’attente, nos mains toujours prêtes à se frôler.
Ensemble, toi, moi et tous nos enfants, nous dormirons sous les étoiles.
Ensemble, nous nous laverons dans l’eau de la rivière et je retiendrai mon souffle pour ne pas crier sous la morsure du froid.
Tu te moqueras de moi.
Et après on s’étonne que ce soit moi qui tienne tant à faire le feu ?
Dans le monde d’après, on ne s’aimera plus en marge, en douce, au bord des chemins.
Je ne sais pas bien ranger alors j’ai bonne mémoire, je ne sais pas bien classer alors je mélange, je brasse et fais venir des couleurs nouvelles. Et je sais garder à proximité le doux, le précieux, ce qui console, ce qui brille, les pierres et les tissus.
On s’aimera en grand et à voix haute.
Nous serons le feu. ;
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Céline Cerny & Line Marquis | Le feu et les oiseaux extraits
Dans le monde d’après, on retournera près des rivières. Nous aurons des cheveux de méduse et dans les tiens, je chercherai des fleurs et des brindilles. ;
Quels bonbons donnerons-nous aux enfants ?
Tu te souviens, dans notre coin de jardin, quand la voisine nous avait dit qu’elle n’aimait pas tant laisser ses enfants manger les fraises sauvages, à cause des pipis de renard ? J’avais ri mais tu t’étais fâchée, comme si sa mise en garde te prenait, à toi, un morceau de liberté.
Dans le monde d’après, on cueillera des mûres et des framboises, on fera avec nos vêtements des balluchons où les garder précieusement. Les enfants auront la bouche rouge et quand on trouvera des cerises, le jus coulera sur leur torse nu.
Faudra-t-il tuer des bêtes pour les faire cuire sur notre feu ?
As-tu déjà déshabillé un lapin ? ;
En rentrant vers toi tout à l’heure, j’ai aperçu sur le chemin de terre
une carapace de coléoptère brisée. J’ai voulu la prendre en photo mais dans le monde d’après il n’y aura plus d’appareil. Alors j’ai renoncé, pour m’habituer.
J’ai préféré réfléchir aux mots pour la décrire et ça ne m’a pas plu, parce que l’image qui m’est venue est celle d’une carrosserie, dure et brillante.
J’ai pensé à toutes les inventions qui cherchent à copier les insectes.
Est-ce que les insectes se tordent de rire en pensant à nos ambitions folles ?
Dans le monde d’après, nous chasserons les papillons sombres de la douleur à coup d’histoires à dormir debout. ;
Dans le monde d’après, on ne craindra plus les parasites qui viennent manger nos plantes d’intérieur, on ne jettera plus les farines infestées de larves de mites.
Dans le monde d’après, on mangera ce qu’il y a.
Que ferons-nous des poux dans les cheveux des enfants ?
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; Céline Cerny & Line Marquis | Le feu et les oiseaux extraits
N’ajouter rien
Fabrice Chillet se fait voler un livre dans une brasserie, L’Été, deux fois, publié aux Éditions de Minuit, fin des années 1980. Notre auteur part en quête pour retrouver ce roman qui se révèle aussi évanescent que fascinant. Entre portes closes et chaussetrappes, tout semble un temps se dénouer grâce au mystérieux Daban. Gardien du temple et ultime détenteur d’un roman unique et introuvable dont l’auteur semble sans cesse se dérober. Ainsi naît une fascination littéraire, ainsi naissent les fétiches dans ce jeu de mise en abyme. Mais si le vrai sujet de ce livre était plutôt l’histoire d’une rencontre. Par un jeu de séduction intellectuelle, Fabrice Chillet et Daban construisent doucement les bases d’une amitié élégante et mesurée. Fabrice Chillet nous offre, avec N’ajouter Rien, une coquille romanesque renfermant une perle non fictionnelle.
L’auteur
Fabrice Chillet
Après quelques études universitaires et une thèse lâchement abandonnée sur le sens du Graal dans la vulgate arthurienne, Fabrice Chillet a passé le reste de son temps à hésiter. Tantôt professeur de français, par vocation. Tantôt journaliste, par ambition. Parfois encore rédacteur-fantôme, par nécessité. Et enfin auteur, à dessein. Derniers livres parus : Un feu éteint (2018), Narcisse était jaloux (2021), aux éditions Finitude ; Pyrate chez Bouclard Éditions (2022).
© Alan Aubry
Bouclard éditions 7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18 www.bouclard-editions.fr Collection Tout est vrai ou presque, parution rentrée littéraire septembre 2023
N’ajouter rien
Fabrice Chillet
Fiche technique
Format : 160 pages, 14 x 20 cm
Tirage : 1000 exemplaires
Prix de vente : 19 €
Diffusion : Serendip
ISBN : 978-2-493311-08-5
Dans cette collection de longs formats, nous publions une littérature du réel. Seule compte l’histoire, son auteur, son expérience… Dégoter un bon sujet et bien le raconter.
« Et si Costa n’avait écrit qu’un seul livre ?
Un chef-d’œuvre méconnu, effacé peu à peu des registres. Un texte devenu secret qu’on s’échange entre compagnons. Un commerce d’admirateurs superstitieux. Suffisamment fanatiques pour commettre un vol dans un café. Costa avait peut-être réussi à tout dire en une fois. Ou alors, il était mort sans avoir eu le temps d’aller plus loin. Minuit n’indiquait pas de date de décès. »
Collection Tout est vrai ou presque, parution rentrée littéraire septembre 2023 Bouclard éditions 7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18 www.bouclard-editions.fr
« Tout est vrai ou presque »
ROSE2RAGE par Théophylle Dcx
· Direction éditoriale ..... Emma Fanget et Fanny Lallart
· Graphisme Fanny Lallart
· Collection 39°5
· Format (mm) 140*205
· Nombre de pages.......... 206
· Prix (€) ................................... 14
· ISBN ........................................... 9782493534118
ROSE2RAGE est le deuxième ouvrage de la collection 39°5 des éditions Burn~Août, consacrée à des travaux littéraires queers, féministes, et issus des paroles dites minoritaires.
Résumé : Théophylle Dcx dresse sa chronologie personnelle à travers les différents endroits qu’il a habité : son adolescence dans la campagne stéphanoise puis son arrivée à Nice à l’école des Beaux-Arts, où un horizon de découvertes s’ouvre à lui. Nous le suivons au fil de ses fantasmes, accompagnés, tout au long du récit, de ses musiques préférées et de ses danses de survie. Des négociations dans sa maison d’enfance pour écouter Cascada à fond, à l’écoute collective et festive de remix nightcore de la chanson — “Cascada s’écoute à fond ou ne s’écoute pas” — il revendique tout ce qui le constitue aujourd’hui : sa vie à la campagne en tant qu’homosexuel, sa séropositivité, le travail du sexe, ses amours, ses désirs et ses affects. Son livre rend un puissant hommage à son amitié avec Alexandre, son compagnon de vie et de danse, décédé une année plus tôt.
Le premier ouvrage publié était un recueil de poésies de Marl Brun s’intitulant Hot wings and tenders. Tout comme Marl Brun, Théophylle Dcx écrit à la première personne un récit situé et politique. Il adopte un ton direct pour se raconter et laisser apparaître ses affects. Sa narration est ponctuée par des éclats, des expressions percutantes, des slogans intimes qu’il revendique. Il compose le rythme de son texte en utilisant frénétiquement le retour à la ligne, se passant parfois de majuscules ou de ponctuation. Son écriture évoque un besoin urgent de retracer les sentiments, les sensations ; l’auteur fait l’expérience de mettre en mots des histoires d’habitude privées de paroles. Il raconte vite, bien, fort, ce que peut être la vie d’un jeune queer séropo et travailleur du sexe aujourd’hui, les violences qui la traverse tout comme les moments de jouissance qui la rendent si éclatante, faisant de ce texte un précieux geste de partage et d’empowerment. L’écriture dynamique de Théophylle Dcx évoque le langage parlé, d’ailleurs ses textes
Parution en septembre 2023
Auteurices et ouvrages associés :
David Wojnarowicz (artiste homosexuel de la scène underground new-yorkaise), Guillaume Dustan (écrivain et éditeur), Elodie Petit (poétesse et performeuse)
Los putos, Ioshua, éditions Terasses
Théophylle Dcx a grandi dans la banlieue rurale de Saint- Étienne et vit aujourd’hui à Marseille. Sa recherche artistique se développe autour d’une pratique d’écriture, de performance et de vidéo. La musique prend une place importante dans son travail, elle raconte des moments partagés qui lui ont permis de se lier aux autres et de se construire à leur contact. Ses textes et ses performances sont un entrelacement de ressentis et d’analyses sociales. Il évoque les intersections entre ses identités et souligne leurs réalités politiques.
Thèmes abordés : Sexualité, homophobie, sérophobie, identités queer, amitié, solidarités, discriminations, amour, art, deuil, drogue, famille, luttes politiques et sociales, rapports d’oppression de classe, survie économique, fêtes, musiques, travail du sexe, séropositivité
ACTUALITÉS ARTISTIQUES : Festival Parallèle, exposition Larelève (5 château de service, Marseille, janvier à mars 2023) / Exposition Lessillons (CAC de la Ferme du Buisson, mars à juillet 2023) / Exposition 100% (La Villette, Paris, avril 2023) / Performance au Palais de Tokyo (3 mai 2023) / Performance au CAC de la Ferme du Buisson (24 juin 2023) / Show room à Art oRama (Marseille, septembre 2023) / Salon de Montrouge (octobre 2023.
46, avenue du président Wilson 93230 Romainville éditions Burn~Août 07 50 33 63 55 dernière modification 16 avril 2023 page 1/3 LITTÉRATURE / ROMAN ÉDITIONS BURN~AOÛT /// ROSE2RAGE \\\ AVRIL 2023
sont souvent d’abord écrits pour être lus à l’oral. On pourrait inscrire son travail dans le mouvement du spoken word où l’écrit se pense à travers la prise de parole publique, une écriture active, faite pour être incarnée. Dans la lecture, les mots de Théophylle Dcx engagent son corps et celui des personnes qui découvrent son histoire.
Le livre contient une diversité de contenus : les paroles de ses musiques préférées, des QR codes qui mènent aux vidéos des chansons performées, des images et des photos qu’il a prises. En combinant ces contenus, Théophylle Dcx construit une représentation de son intimité multimédiums et multisensorielle. Cette diversité de contenus offre plusieurs repères aux lecteurices et ouvre diverses possibilités de lecture : l’auteur encourage ses lecteurices à écouter les musiques qui constituent son récit, invitant les corps, le sien que l’on image danser et celui des lecteurices qui s’emparent du texte.
Endroits d’identification pour les lecteurices, les références populaires (musicales et cinématographiques) qu’il utilise font corps avec le récit : elles accompagnent son adolescence, son émancipation, sa sexualité et le processus de deuil de son ami Alexandre, décédé peu de temps avant que Théophylle Dcx se mette à commencer ce texte. Par exemple, la chanson de Juliette Armanet “Alexandre” prend un autre sens quand il décrit l’importance qu’elle a pour se remémorer son ami et fantasmer sa présence. Théophylle Dcx nous décrit son adolescence à la campagne, sa sexualité, le travail (du sexe notamment), la famille et les discriminations vécues à ces endroits sur un ton direct. Il allie une écriture sensible à un style offensif et intense, ce qui fait de ROSE2RAGE un récit net, vif et déterminé.
À propos de la collection 39°5 : 39°5 est une température, celle d’une fièvre qui monte ou d’une journée caniculaire, c’est aussi le nom de notre collection. Dans la collection 39°5, nous choisissons de partager des textes écrits à la première personne qui mêlent l’intime au politique dans une perspective fondamentalement queer et féministe. La collection accompagne des auteurices qui n’ont encore jamais été publiéxes et dont le travail questionne, déplace, ébranle nos rapports aux normes sociales et littéraires. Les textes de 39°5 sont brûlants, humides de sueur, ils portent des voix ardentes. Ils tentent d’inscrire dans le paysage littéraire d’autres références, proches de nos réalités et des affects qui les habitent.
Thèmes abordés : sexualité, homosexualité, homophobie, identités queer, amitié, solidarités, amour, deuil, drogue, dépression, famille, luttes politiques et sociales, rapports d’oppression de classe, survie économique.
Genres littéraires : Souvent hybrides et protéiformes, les genres littéraires des textes relèvent de la poésie, du récit à la première personne, du témoignage et de l’autofiction .
Théophylle Dcx lisant un texte
Déjà publié dans la collection 39°5 :
– Hot wings and tanders par Marl Brun
Hot wings and tenders est un recueil de poèmes écrits en anglais à la première personne. Ils déclinent l’exploration d’une jeune femme queer de son propre corps, de sa sexualité, et de ses modalités d’existence matérielles. Alternativement tendres, crus, drôles et vifs, les poèmes de Marl Brun utilisent des protocoles d’écriture en apparence mathématiques pour tenter de capturer l’absurde logique du monde. Ils sont les énoncés analytiques d’une intimité qui demeure sensible et échappe à toute tentative de rationalisation. Profondément ancrée dans son quotidien, l’écriture de Marl Brun nous rappelle que chaque infime partie de nos rapports est politique et contient en elle un potentiel de résistance. Ainsi, son obsession coupable pour le poulet frit, ou son amour inconditionnel des chiens deviennent les supports poétiques d’une réflexion sur la survie, l’émancipation et la résilience. Cette édition est bilingue, en anglais et français. L’autrice fait ce qu’elle appelle des “traductions affinitaires” en faisant traduire ses poèmes par des proches. N’étant pas des traducteurices professionnel.les, le passage au français est marqué par des inexactitudes. Cela rend visible le processus de traduction comme un exercice de réécriture poétique à part entière.
46, avenue du président Wilson 93230 Romainville éditions Burn~Août 07 50 33 63 55 dernière modification 16 avril 2023 page 2/3 LITTÉRATURE / ROMAN ÉDITIONS BURN~AOÛT /// ROSE2RAGE \\\ AVRIL 2023
Extrait 1 dans ma chambre, depuis l’apparition de ce poste radio, puis de mon premier Mp4, aujourd’hui encore à 25 ans je continue de danser seul, à fond
ça m’a sauvé – pas mal d’années, d’avoir ce moment, d’être ce moment dans ma chambre, le noir, je danse, et je me connecte, à des espaces, des lieux, des ambiances loin 2 moi, fantasmés & safe
Extrait 2
la veille de ma rentrée de troisième, j’angoissais tellement de me retrouver dans la même classe que certaines couilles pipi au lit à 14ans, au milieu 2 la nuit, tout trempé, c’est la veille, je me pisse dessus
j’ai changé les draps rapidement pour être sûr que personne ne soit témoin, no one no shame
Extrait 3
4 mois plus tard, en septembre, 2h du matin je pense je rentre de soirée complètement bourré et excité comme une chienne, j’écris à Jean Michel, il ne dort pas, je lui dis de venir me baiser chez moi cette fois, il arrive très rapidement, je descends lui ouvrir, trop bourré et excité j’en oublie l’existence de l’interphone, dans l’ascenseur je bande déjà on rentre chez moi Jean Michel, me baise, il me prend sans capote, je me souviens de ma tête contre la moquette du mur sa bite au fond fond de mon trou je sens ses boules qui frappent mon périnée et caressent mon cul à chaque fois qu’il s’enfonce Putain elles sont énormes énormes énormes
46, avenue du président Wilson 93230 Romainville éditions Burn~Août 07 50 33 63 55 dernière modification 16 avril 2023 page 3/3 LITTÉRATURE / ROMAN ÉDITIONS BURN~AOÛT /// ROSE2RAGE \\\ AVRIL 2023
Éditions le Sabot C ollection du seum
ATELIER PANIQUE - Antoine Jobard
La panique est cet événement qui sort du quotidien pour embarquer une foule vers un élan d’intensité et de peur démesurées. Par son étymologie, ce terme évoque la divinité grecque de la nature, Pan : c'est lui qui se saisit d'une situation et organise une perte de contrôle généralisée. Dans le roman Atelier Panique , un jeune narrateur se laisse embarquer, malgré lui, dans l’ultime élan morbide d’un vieux peintre ayant décidé de se suicider après sept jours. Construit sous la forme d’une Genèse à rebours (sept chapitres calqués sur sept journées dont la première donne une impression de plénitude et de fatigue, tandis que le reste de la semaine se vide lentement de toute vie vers l’obscurité totale), le texte s’enfonce vers un huis-clos entre un artiste pétri de postures romantiques, et un jeune révolutionnaire, lui-même pris dans des postures politiques et paranoïaques.
Depuis l’atelier du peintre, ils s’enferment doucement dans une folie partagée alors qu’un mouvement insurrectionnel s’étend à l’extérieur. Leur face à face questionne certaines positions artistiques, politiques et masculines qui les éloignent du lieu où s’exprime le vivant : leurs relations amoureuses dont ils s’échappent, lâchement, et la révolte révolutionnaire. Le texte apporte un souffle complexe dans l’élaboration d’un récit qui alterne l’action et la réflexion. Alors que le monde s’écroule et que les perspectives écologiques condamnent l’humanité, quelles sont les avenirs possibles pour l’art et l’espoir ? Nos personnages répondent alors par un élan de panique existentielle qui les déborde.
Le roman nous plonge dans une ambiance étrange et pourtant familière, telle qu’on en trouve dans le cinéma de Jacques Rivette ( Le Pont du Nord , La Belle Noiseuse , Paris nous appartient…), quelque part entre complots et jeux. Le langage emmêle un argot contemporain à certaines tonalités plus baroques et poétiques, selon les situations du récit. Certains écueils des personnages évoquent des scènes à la Dostoïevski, voire même un soupçon de Beckett, et une relation très forte à une réalité politique contemporaine, entre seum et révolte.
Septembre 2023
120 x185 mm / 152 pages / 13 €
Thèmes: premier roman, sabotage, peinture, folie, huis-clos, mort, révolte.
Isbn : 978-2-492352-15-7
contact.lesabot@gmail.com le-sabot.fr 37 rue Guichard, 94230 Cachan +33 676249059
Louis-Ferdinand Despreez
Genre : roman
Format : 12 x 18,5 cm
Pages : 216
Prix : 18 €
ISBN : 978-2-490251-81-0
Romancier sud-africain, engagé aux côtés de l’ANC de Nelson Mandela, Louis-Ferdinand Despreez a été conseiller de plusieurs chefs d’État africains. Depuis sa résidence de Pretoria, il a parcouru pendant trois décennies le continent africain du Cap au Caire et de Zanzibar à São Tomé dans le cadre de ses missions. Il vit désormais sur un bateau dans l’océan Indien et le Pacifique et ne se consacre plus qu’à l’écriture. Il a publié La mémoire courte en 2006, Le Noir qui marche à pied en 2008 chez Phébus, La Toubabesse à La Différence en 2016 et Bamboo Song en 2021 au Canoë.
Quand un vétérinaire laotien est invité à La Havane en 1989, peu après la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique, pour y rencontrer Fidel Castro, on peut s’attendre à une aventure pas ordinaire… Le Lider Maximo, qui ne cache pas son amour pour les vaches, le lait et les crèmes glacées, caresse le projet de repeupler le cheptel bovin cubain famélique en créant une immense ferme dans les prairies du pays du million d’éléphants, le Laos communiste. Le docteur Bounthan, lauréat de l’Académie Skryabina de Moscou, et futur député, est chargé par son gouvernement de rencontrer Castro afin de ramener à Vientiane un vaillant étalon reproducteur répondant au doux nom de Fidelito pour engrosser des vaches lao à la chaîne. Tout semble encore logique et même presque possible à ce point du récit… Mais entrent alors en scène sans frapper Kennedy, Bush et Gorbatchev, la CIA, le KGB, des rebelles royalistes et la fatalité qui s’acharnent contre le jeune Fidelito et son cornac… Dans cette fable latino-indochinoise, l’auteur nous conduit au bout d’un délire géopolitique rafraîchissant qui se paye le luxe de considérer les relations internationales sous un autre jour. Une bouffée d’oxygène pour ceux qui sont fatigués de voir le monde marcher droit dans un mur qui n’est pas près de s’effondrer…
1er septembre
Éditions du Canoë 2023 Contact : colette.lambrichs@gmail.com Téléphone : 06 60 40 19 16 Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip Relation libraires : jean-luc.remaud@wanadoo.fr Téléphone : 06 62 68 55 13 Éditions Du Canoë : 9, place Gustave Sudre Local parisien : 2, rue du Regard 33710 Bourg-sur-Gironde 75006 Paris c/o Galerie Exils
Pendant que leur chef jouait ainsi au Robinson Crusoé sardanapalesque, les Cubains, qui avaient oublié depuis longtemps les promesses mirifiques de la Revolucion de 1959, bouffaient de la vache enragée. À vrai dire, non même pas… Et c’était bien là tout le problème ! Il y avait belle lurette qu’il n’en restait plus, des vaches, à Cuba… Enragées ou pas. En tout cas plus assez pour faire bombance ou se mitonner un ragoût de paleron à la tomate ou de queue de bœuf aux olives. On croisait bien encore dans les campagnes quelques dures à cuire aux jambes cagneuses, à l’œil triste et au poil clairsemé bouffé par la gale, mais les malheureuses n’étaient désormais bonnes qu’à regarder aux passages à niveau brinquebaler les vieux wagons russes ou yougoslaves du Ferrocarriles de La Havane à Santiago en mâchouillant des chardons volés aux ânes. C’était à cause de cette pénurie préoccupante qu’el Jefe s’était pris de passion pour l’élevage. Quand l’élevage va, tout va, disait-on à Santa Clara et dans les campagnes. Mais là, précisément, ça n’allait plus du tout : alors qu’au
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lendemain de la Révolution il y avait plus de six millions de têtes de bétail dans l’île, quasiment un bœuf par habitant, aujourd’hui c’était que dalle, nada… Et dans sa solitude de chef éclairé, pour s’endormir le soir, Fidel comptait depuis longtemps des veaux et des génisses, et pas des moutons.
En l’an de disgrâce collectiviste 1991 qui annonçait la chute de l’URSS, Cuba touchait donc bel et bien le fond des abysses du marxisme déculotté. Depuis 1989, le pays, privé de ses subsides soviétiques, était en proie à une débâcle consternante et vertigineuse. Tout s’effondrait comme un château de cartes, surtout les anciennes belles maisons de maître espagnoles du paseo Malecon, le fameux et magnifique boulevard du bord de mer, et du quartier de la Vieille Havane. Mais si on pouvait renforcer les murs branlants des somptueux hôtels particuliers de style madrilène en ruine avec des madriers et des arcs-boutants, il était plus hasardeux de soutenir l’économie nationale avec des troncs de cocotiers. Quant à la pénurie de pétrole, elle précipitait le glissement irréversible du pays dans une mouise noire. Il y avait juste assez de carburant pour pousser à fond les machines de l’Aquarama II pour rentrer au port… Et pour remplir le réservoir de la Mercedes du Comandante. Et faire voler les Antonov de la Cubana de Aviacion qui persistaient à ramener à La Havane les irréductibles congés payés cégétistes français venus couper de la canne à sucre à l’œil pendant la zafra comme de candides couillons de brigadistes sans frontières qui avaient l’impression
d’écrire l’Histoire et d’emmerder les Américains pendant les vacances. Évidemment, les Cubains se foutaient royalement du dévouement de ces touristes à la cause révolutionnaire, surtout dans les plantations où ces braves communistes naïfs et aveugles n’étaient rien d’autre que de la main-d’œuvre gratuite ! Au fond, ce sournois rétablissement de l’esclavage à l’envers avec des Blancs déchargés par bétaillères entières par des Nègres dans les fermes des Caraïbes était un fichu pied de nez à l’Histoire qui ne déplaisait pas à ce foutu malin de Fidel qui n’était pas dépourvu d’humour grinçant…
Enfin, pour résumer, la panade et la dèche des Cubains avaient atteint des sommets inénarrables qu’on n’osait même plus chanter en grattouillant les guitares, et cela sans vouloir aucunement verser dans l’anticommunisme ou l’anti-castrisme, ce qui serait injuste et primaire puisque tout était en réalité de la faute de ce maudit morpion catholique de Kennedy et pas de Fidel. Jusqu’aux revenus substantiels de la prostitution patriotique des bas quartiers plutôt nègres, ou du Malecon un peu plus créole, tout comme celle, non moins héroïque des jineteras, ces brillantes universitaires féministes et polyglottes plutôt blanches qui citaient Sartre ou Beauvoir après avoir fait des turluttes intellos tarifées à des étrangers pour augmenter le PIB, ne parvenaient plus à garantir à la Nation un semblant de la dignité révolutionnaire pourtant bien méritée. Quant au marché noir de billets verts transformés en chavitos, les fameux pesos convertibles réservés exclusivement aux
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Yumas americanos de passage ou aux rares touristes, il contribuait plus à la survie qu’à la prospérité ! Ainsi, pour reprendre les rênes, le 1er octobre 1990, Fidel avait annoncé la tête haute au peuple que le pays s’engageait dans la « Période spéciale en temps de paix ». Un plan ambitieux qui visait à restaurer la crédibilité diplomatique et commerciale de Cuba pour atteindre l’autosuffisance ! Un génial programme supra et postrévolutionnaire en quelque sorte, comme si la Revolucion en marche se mettait tout d’un coup à courir au lieu de traîner
la patte…
En écoutant à la télé, au frais dans la climatisation, la dernière harangue-fleuve de Fidel sur la Plaza de la Revolucion, entre deux verres de vodka russe qui lui servait à laver ses remords d’avoir autant de sang au bout des doigts que son frère et patron, qui, lui, se foutait d’avoir les mains sales puisqu’il était le taulier et que le pouvoir est toujours un peu salissant, Raúl Castro, le ministre de la Défense, avait opiné lentement du chef d’un air désabusé. Il savait bien que tous les discours de son Comandante de frangin, et même cette affaire de Période spéciale en temps de paix, c’était du pipeau de virtuose de la chansonnette socialiste tropicale habituelle. Du baratin de jus de crâne démagogique… Il faut noter pour ceux qui s’interrogeraient sur le degré de misère du petit paradis caraïbe, qu’en dépit de la sévère pénurie de produits de luxe importés, il y avait toujours de la vodka Stolichnaya à l’hôtel Ambos Mundos dans la Vieille Havane où Hemingway avait
aimé poser ses cantines, mais aussi au bar du Floridita à l’angle des calle Obispo et Monserrate autant qu’à la Bodegita del Medio. Et enfin évidemment à l’Unité 160, la forteresse du Jefe où Raúl, un godet plein à ras bord à la main pour désinfecter ses futurs remords, se préparait comme toujours à faire le boulot malpropre. Il savait qu’on devrait une fois de plus demander aux Cubains de serrer leur ceinture d’un cran. Et au G2, la redoutable Seguridad d’Estado, de tenir à l’œil les dissidents et les agitateurs déjà pétrifiés de trouille à l’idée qu’un zélateur des CDR, les Comités de Défense de la Révolution, les dénonce.
Pour résumer, Période spéciale ou de mouise désespérément chronique, le climat était à la grande sclérose mélancolique et paranoïaque doublée d’anorexie conjoncturelle causée par une sévère carence de bouffe ! Et Cuba était encore et toujours bel et bien assiégé par cette saleté de blocus américain à tacite reconduction ! Plus rien ne passait, à part – mais dans le mauvais sens seulement, vers la sortie – la cocaïne en transit des cartels colombiens envoyée en douce à Miami et qui faisait rentrer un peu d’oseille dans les caisses cubaines pour soutenir tant bien que mal la Revolucion essoufflée.
Voilà pourquoi Fidel, à cause de ce déprimant embrouillamini géopolitique, avait eu besoin de réfléchir très sérieusement à l’avenir de Cuba dans son repaire idyllique de Cayo Piedra, et de considérer cette extravagante idée de vaches qui lui était soudainement venue, telle une illumination, une nuit d’insomnie. Un
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En librairie septembre 2023
Format : 16 x 24 cm
Pages: 380 p.
Reliure : broché, collé
rayon : Littérature critique
Prix: 25 € / 35 CHF
ISBN 978-2-8290-0653-1
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Vie de l’auteur, idiot
Yves Laplace
PRÉSENTATION
Je rassemble ici mes inouïs. Je les recueille. Je leur donne l’asile qui depuis l’enfance m’est promis. Asile social. Asile littéraire. Asile politique. Asile psychiatrique. Qui sont-ils ? Les écrivains en premier lieu. Tous ? Non. Ceux qui ne sont pas entendus. Mais aussi bien ceux que je me suis efforcé malgré tout de saisir
Je tiens pour acquis que tout écrivain est par définition inouï, y compris dans l’autre sens du terme : insensé, extravagant, fou à lier. Idiot. C’est une conviction très ancienne, une superstition de lecteur, peut-être, qui me vient du premier livre qui m’ait transformé : Moravagine, de Blaise Cendrars.
Je rassemble une vie d’écriture en un million de signes. On lira donc, ici, une suite (recomposée) d’essais, d’entretiens et d’articles, formant une manière d’autoportrait critique. Suite doublée, tant en volume qu’en substance, de nota bene actuels qui constituent, dans leur défilé, un récit plus ou moins troué, en temps de Pandémie et de guerre européenne.
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AUTEUR
Romancier, dramaturge et chroniqueur né en 1958 à Genève, Yves Laplace a publié une trentaine d’ouvrages, d’Un homme exemplaire (Seuil, 1984) à L’Exécrable (Fayard, 2020).
En bas-Poche a fait paraître Reprise – De Sarajevo à Srebrenica vingt ans plus tard en 2015 et Plaine des héros en 2020.
Trente ans après les massacres de l’Ordre du temple solaire, il prépare chez Fayard un récit intitulé Posés les uns contre les autres.
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