Littérature :: juin 2023 :: Serendip & Paon

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MAISON D'ÉDITION MARSEILLE www.heliotropismes.com

Au début de ce siècle, la ville de Marseille ne comptait qu'une petite douzaine d'Africains. Peu à peu, ils sont devenus plus nombreux. Aimant vivre en communauté, on les voyait en groupes sur la place Victor Gélu, dans ce qui fut le vieux quartier, avec ses rues sordides, cellulaires, en cul de sac. La Deuxième Guerre mondiale vit le vieux Marseille à moitié détruit. Quelques uns partirent pour la Grande-Bretagne. Le reste s'enfonça dans la ville? Et lorsque prirent fin les hostilités, leur nombre augmenta; de tous les côtés affluaient des hommes de couleur, poussés par les vicissitudes de la vie et de la navigation... Unis par un esprit de communauté, de solidarité, ils formèrent ce village... La plupart sont des marins accomplis, chacun ayant au moins deux tours du monde dans son sac.

RÉSUMÉ

Marseille, années 1950. Diaw Falla, docker sénégalais, vit à Belsunce, le « petit Harlem marseillais », et travaille sur le port en compagnie de nombreux ouvriers africains. Menant une existence précaire, il rêve d’écrire et de publier son premier roman, Le Dernier voyage du Négrier Sirius. Son existence bascule le jour où il confie son manuscrit à une amie écrivaine.

Publié en 1956, ce premier roman de Sembène Ousmane est un déchirant cri d’amertume qui fait écho aux romans marseillais de Claude McKay dans sa soif de liberté, sa défense des luttes sociales et son refus d’accepter l’étroitesse des préjugés raciaux. Le Docker noir résonne également avec Native son de Richard Wright et L’Étranger d’Albert Camus, dans sa description d’un personnage moins condamné pour son délit que pour ce qu’il représente aux yeux de la société française de l’après-guerre. Cette édition est enrichie d’archives, d’écrits poétiques inédits et de contes écrits par l’auteur à Marseille

L'AUTEUR

Sembène Ousmane est né en Casamance en 1923. Tour à tour mécanicien, maçon et tirailleur dans l’armée coloniale, il débarque clandestinement à Marseille où il devient docker. Son séjour dans la ville (1946-1960) est une étape décisive d’intense activité militante et intellectuelle. Il y écrit ses trois premiers romans et participe activement aux activités de la CGT, du parti communiste, de la FEANF ou du MRAP.

Son retour en Afrique marque le début d’une riche carrière cinématographique et littéraire. Sembène Ousmane est décédé en 2007, laissant derrière lui une œuvre insoumise, au service d’une Afrique libre. .

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S E M B È N E L E M A R S E I L L A I S

En 1946, vingt ans après le passage de Claude mcKay et deux ans avant la mort de ce dernier, Sembène Ousmane débarque clandestinement à Marseille pour n ’ en repartir qu ’ en 1960. Durant ces quatorze années, Sembène travaille comme docker,

découvre le syndicalisme aux côtés de personnalités marseillaises comme Victor Gagnaire et fait son entrée dans le monde de la littérature, grâce notamment à Henri Deluy et à la revue Action Poétique. Il s ' engage dans les milieux militants décolonialistes, ce qui lui vaudra une surveillance rapprochée de la police. Son surgissement sur la scène littéraire avec la publication du Docker noir en septembre 1956 sera le point de départ de cinquante années de récompenses et de prix en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis Sembène Ousmane écrira deux autres romans à Marseille : Ô pays, mon beau peuple, en 1957 et Les bouts de bois de Dieu, en 1960

Lors de son séjour, Sembène vivait à Belsunce, un «petit Harlem marseillais» réservé aux marins et aux ouvriers défavorisés du monde entier Très près, on trouvait les locaux du journal La Marseillaise, la fédération du parti communiste, la librairie de la Renaissance, l’Université Nouvelle, les Cahiers du Sud, l’Action poétique et le Théâtre Quotidien de Marseille. Le regard de Sembène Ousmane sur ces lieux permet de comprendre le rapport de Marseille avec les «coloniaux», le mouvement ouvrier, la vie et les luttes du port et des dockers noirs de la Joliette. Sembène Ousmane met en scène les différentes communautés de Belsunce et la formation diasporique et multilocale des identités noires et hybrides, mais aussi leurs cultures et humanités constitutives de la modernité

En dehors de Claude McKay et Sembène Ousmane, rares sont les auteurs qui témoignent au quotidien de cette période racontant la vie des travailleurs coloniaux d’après-guerre et des dockers du port. Entre Marseille, Claude McKay, Sembène Ousmane et leurs héros, se tisse la trame d’un dialogue fécond et créatif. Leur histoire, leur regard et leurs romans, encore trop peu connus, racontent la ville, son développement et sa modernité, et mettent en avant une pensée anticoloniale et antiraciste.

Dossier de surveillance de Sembène par la police

Première édition publiée en 1956 par les éditions Debresse

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Longtemps publié à compte d'auteur aux Nouvelles éditions Debresse, Le Docker noir a été réédité par Présence Africaine en 1971. Livre marginal par excellence (il est le seul dont l'action ne se situe pas en Afrique et relate l'expérience ouvrière de l'auteur en France), il n 'avait jusque là pas fait l'objet d'une étude approfondie.

Après des recherches dans plusieurs fonds d'archives (fonds du PC marseillais aux archives départementales des Bouches du Rhône, fonds méditérranéens de l'Alcazar, MRAP, IHS, etc ), nous avons retrouvé trace du parcours de Sembène Ousmane à Marseille et de son engagement politique et littéraire Cette version, qui sera préfacée par la dernière biographe de l'auteur, Valérie Berty, sera également suivie d'écrits inédits (poèmes et récits) écrits à la même période, ainsi que de documents d'archives.

2023 marque le centenaire de la naissance de Sembène «Célèbre inconnu», il l’est encore à Marseille où il écrivit ses trois premiers romans. Un collectif que nous avons créé organise à cette occasion une série d’événements et de manifestations, tout d’abord à Marseille, puis dans d’autres villes. Présentations du livre, tables rondes, projections et rencontres croisées cinéma/littérature, lectures musicales, documentaires audio, ateliers scolaires, et autres auront lieu tout au long de l'année entre Paris (rétrospective de l'oeuvre de Sembène à la Cinémathèque française / janvier) et Marseille (grand colloque croisé McKay-Sembène Ousmane au MuceM / novembre)

Editions Héliotropismes

Collection : Harlem Shadows n°3

Parution : 5/5/2023

ISBN : 979-10-97210-12-0

Format : 148 x 210 mm

Prix : 22 € TTC

Préface : Valérie Berty

Dessins et graphisme : Carlos Chirivella Lopez

Directeur de collection : Armando Coxe

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« Mecque noire », lieu providentiel et sacralisé, chargé d’un symbolisme fécond mais équivoque, le Harlem des années 1920 a cristallisé le rêve d’une ère nouvelle empreinte de liberté, de fierté raciale et de foisonnement culturel Si le mouvement culturel qui y vit le jour se heurta rapidement à d’infranchissables dilemmes (volonté de respectabilité, d’élitisme et par conséquent méfiance des arts populaires) et finit par s ’essouffler, l’ombre de la Renaissance de Harlem, à travers des voix et des talents comme ceux de Langston Hugues, Zora Neale Hurston, Claude McKay, Ann Petry, Aaron Douglas ou Duke Ellington, finira par s’étendre aux mouvements sociaux, politiques et culturels noirs du monde entier Avec cette collection, qui emprunte son nom au recueil de poésie de Claude McKay, Harlem Shadows, nous souhaitons mettre en lumière les voix singulières, les récits perdus ou périphériques qui ont gravité, gravitent et graviteront autour, en marge ou dans l’orbite du New Negro.

Créée en 2017 à Marseille, Héliotropismes est une maison d’édition qui publie de la littérature des marges et s’intéresse aux mémoires sociales qui gravitent en périphérie Elle porte une attention particulière aux récits-frontière qui retracent les expériences de l’exil, des marges sociales ou urbaines, sans aucune concession Qu’ils se situent à l'intersection de plusieurs thématiques sociales, qu’ils soulignent la spécificité de conditions marginales et l’interaction des catégories de différence, les textes que nous défendons ont pour vocation de se situer à la croisée des genres, d’où leur trajectoire éditoriale passée, parfois accidentée. Notre maison d’édition fait le choix, au détriment d’une quelconque « identité » ou « ligne éditoriale » de mettre en avant la porosité, l’hybridité des genres littéraires et des sujets abordés Notre démarche consiste avant tout à se mettre au service d'auteur e s dont nous admirons la seule liberté possible

Editions Héliotropismes

Collection : Harlem Shadows n°3

Parution : 5/5/2023

ISBN : 979-10-97210-12-0

Préface : Valérie Berty

Dessins et graphisme : Carlos Chirivella Lopez

Directeur de collection : Armando Coxe

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Format : 148 x 210 mm Prix : 22 € TTC
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C’EST LES VACANCES

Avec les textes de Rosanna Puyol, Rubi Rogge, Amandine Barreteau, Elise Mendelbaum, Alexandra Dourlet, Liza Maignan, Béatrice Lussol, Anne Sarah Huet, Pj Horny

· Direction éditoriale ..... Eugénie Zély

· Graphisme .......................... Aurélie Massa

· Collection ............................. Oversharing

· Format (mm) 120*180

· Nombre de pages 106

· Prix (€) 14

· ISBN 9782493534101

C’estlesvacances est une revue estivale à emporter à la plage. Elle est plus politique que romantique, plus littérale que métaphorique et donne un aperçu d’une scène de création littéraire émargée mais puissante. Elle est dirigée par Eugénie Zély, autrice de Thuneamertumefortune et lauréate du prix Pierre Giquel de la critique d’art 2023.

C’est les vacances regroupe des auteurices de plusieurs générations, explorant des littératures poétiques, dramaturgiques, théoriques. Ce premier numéro est articulé autour de la colère : le sentiment et les actes qu’elle motive. La dimension littéraire des textes s’enchevêtre à une dimension militante, notamment autour de manière de voir, de vivre et d’aimer. Les textes explorent le meurtre, l’art, la sexualité, le désir.

La composition de la revue s’est faite à partir d’un appel à texte, auxquelles amiexs et inconnuexs ont participé et dont la sélection s’est faite sur l’articulation entre les textes proposés et le texte de l’appel. « Cet appel s’adresse aux personnes rongées de colère, aux coeurs brisés par celleux qui les entourent, parce que des rêves avaient été formulés, parce qu’un certain type d’amour devait pouvoir se transformer en une communauté intense et productive et qu’il ne reste que : le souvenir de l’histoire qu’on se racontait et la colère sans objet, brûlante. La nausée nous tenant méconnuexs, nombreuxses à l’intérieur de nos ressentiments. Que la mort soit celle de ceux qui s’activent autour de la nôtre (à défaut de mieux, dans le texte) ».

Le lancement de la revue se fera le 01er juin à Glassbox et réunira les autrices pour une soirée de lecture et performance.

Thèmes abordés : féminisme, amour, transformation, colère, identités queer, luttes politiques, amitié, sentiments

Ouvrages associés :

Revue Sabir (https://revuesabir.com/)

Revue Post (https://revuepost.com/)

Revue Nioques http://revuenioques.fr/

Eugénie Zély est autrice et artiste. Elle a publié en 2022 Thune Amertume Fortune aux éditions Burn août. Sa première exposition, Jouir de Prédire à Glassbox, proposait l’agencement de son travail de vidéos, de dessins et de sculpture au regard de son travail du texte. Elle dirige actuellement la revue C’est les vacances ainsi que la collection Oversharing aux éditions Burn~Aout. Elle écrit régulièrement des textes critiques pour des artistes ou des expositions. Elle travaille actuellement à son deuxième texte poétique long, et à son prochain film : Il pleut, j’ai faim (je peux lire que tu vas mourir). Depuis septembre 2022 elle enseigne à l’école des beaux-arts de Nantes. Sa pratique de la pédagogie a engendré la production d’une conférence performée : Est-ce nécessaire de le dire ? Est-ce nécessaire de le dire maintenant ? Est-ce nécessaire que je le dise moi ? Elle est née en 1993 et vit toujours dans la zone rurale dans laquelle elle a grandi.

À propos de la collection Oversharing. Cette collection est le résultat de la pratique de la conversation comme méthodologie d’écriture. Elle rassemble des autrices qui arrangent art et politique ensemble via le langage. C’est une collection féministe et anticapitaliste qui rassemble une diversité d’objets littéraires, de la revue C’est les vacances, à la fiction théorique Le Meilleur Système . Oversharing est une communauté de personnes qui overshare sur l’art, le texte et l’argent .

les vacances

46, avenue du président Wilson 93230 Romainville éditions Burn~Août 07 50 33 63 55 dernière modification 10 mai 2023 page 1/4 Éditions burn~août // C‘est
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P résentation

BIO DES AUTEURICES

Rosanna Puyol est poétesse, éditrice et collabore avec des artistes pour des expositions, programmes de vidéo et performance. Co-fondatrice de la maison d’édition Brook, elle organise, souvent avec des amixes, des groupes de lecture, d’écriture et de traduction. Pas mal de ces moments se retrouvent en poème, aux côtés des mots de geniuses ses copinxes, récits sexy et philosophie d’autres vies.

Liza Maignan (née en 1990) est commissaire d’exposition, autrice indépendante et directrice de la galerie Florence Loewy. Elle est diplômée d’un DNSEP de l’institut supérieur des arts de Toulouse, département beaux-arts (2016) et d’un master 2 professionnel « L’art contemporain et son exposition » de Sorbonne Université (2019). Elle prépare actuellement une exposition collective à La Salle de Bain (Lyon), un programme de lectures pour Paris Ass Book Fair au Palais de Tokyo (Paris), elle est également lauréate de la bourse d’écriture TextWork proposé par la Fondation d’entreprise Pernod-Ricard pour l’écriture d’un essai intitulé Rumeurs des villes. À partir de 2023, elle partagera un espace de travail et des activités collectives avec Paraguay Press et Lou Ferrand à la Cité internationale des arts de Paris.

Rubi R vit et travaille à Nantes. El est artiste plasticienne, sculpteure, costumière pour ellemême, combattante de MMA, membre de chaleure44, auteure de textes pop et de manifestes artistico-floraux-animaliers.

Elise Mandelbaum aime les burgers aux fleurs et les feux de poubelle. Elle fait des rêves à base de guillotine. Elle a publié divers poèmes dans des revues. Dans La vie normale des gens normaux, paru aux éditions 10 pages au carré, elle fait dérailler une journée type de travail en entreprise. Elle fomente actuellement un recueil intitulé De l’essence dans la bouche et un briquet en poche.

https://www.instagram.com/p/CgCL5UvIXXM/

Alexandra Dourlet n’existe pas vraiment. C’est la contraction d’un souvenir d’enfance et d’un fantasme d’avenir.

Capri est né/e et a grandi dans le Maine-et-Loire. ilel vit à Marseille pour l’instant et rêve de retourner éplucher ses patates en milieu rural. Depuis son passage aux Beaux-Arts d’Angers, ilel pratique la procrastination avec passion autour de laquelle gravite l’écriture, les schémas, les fanzines, et plein d’autres choses… Principalement, ilel écrit des courts textes et des poèmes avec des fautes d’orthographes (même pas fait exprès) entre deux recherches d’emploi, car l’art est ce qui rend la vie moins chiante que l’art et l’écriture ce qui rend le travail presque plus intéressant que l’art.

Visuels extraits de l’appel à texte publié sur Instagram en juillet 2022. Au total, nous aurons reçu plus de 300 propositions de textes de natures très différentes.
46, avenue du président Wilson 93230 Romainville éditions Burn~Août 07 50 33 63 55 dernière modification 10 mai 2023 page 2/4 Éditions burn~août // C‘est
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Garance Eva Oliveras est artiste vidéaste, performeuse et surtout écrivaine. Elle se forme à la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg dont elle est diplômée en 2020. Elle vit et travaille aujourd’hui en Île-de-France après être partie s’installer à Mexico, une ville ou elle désapprend et se dédouble. Elle y développe de nouveaux moyens de communication qu’elle nomme « extensions ». C’est là-bas que né son alter ego du nom de PJ Horny qu’elle dévoile physiquement au public en 2020 lors d’une performance La naissance de PJ Horny, un personnage qu’elle qualifie d’ « avatar » et qui grandit comme une excroissance. Dans ses films et pièces sonores, nous sommes infiltré.e.s dans des échanges vocaux et visuels entre elle et ses amies, une data base initialement cryptée qu’elle nous invite à hacker. PJ Horny c’est aussi l’aventurière de ses autofictions, les discussions qu’elle partage avec ses adelphes remplissent des pages et des pages de journaux intimes, gorgés d’érotisme queer. Ces conversations -verbales ou virtuellessont ensuite transformées en scénarios de performance, dialogues de film ou matières à récits.

Azani V. Ebengou est comédienne, autrice, metteuse en scène et chercheuse. Elle se forme à l’École de la Comédie de Saint-Étienne et au Conservatoire de Lyon, puis à l’université de Rutgers, aux ÉtatsUnis, où elle soutient un mémoire sur le Théâtre Noir de Paris, troupe d’acteur·ice·s et centre culturel des années 1980. En 2022, elle fonde la compagnie les Pleureuses de feu avec Kaïnana Ramadani. Elles y coécrivent Freda, seule-en-scène sur la révolution intime d’une actrice noire, dont la création prévue en 2024. Azani travaille à l’écriture de Kongo Chroniques, série-théâtre en huit épisodes, dont un des épisodes, Morceau de chair, est lauréat des E.A.T. Méditerranée, et du label Jeunes textes en liberté.

Béatrice Lussol est diplômée de la Villa Arson à Nice en 1993. Elle vit et travaille à Malakoff. Connue pour sa pratique engagée du dessin, elle a également publié quatre livres que l’on pourrait qualifier de romans expérimentaux : Merci (2000) et Pompon (2001) aux éditions Balland, Sinon (2007) et Les Souffleuses (2009) aux éditions Léo Scheer. Elle continue son exploration poétique et en 2019 sort Écrire ou partir, aux éditions de poche du Printemps de Septembre, épopée féministe qui tord et cisèle l’écriture de sa langue déconstruite. Présent dans les collections publiques suisses et françaises, son travail a fait l’objet d’expositions monographiques (Chateau Gonthier ; Mamco, Genève ; Stockholm ;  etc.) et collectives (Yerba Buena Center for the Arts, San Francisco, USA ; Brooklyn Museum, New York ; Musée départe-

(dans la même collection)

LE MEILLEUR SYSTÈME par Anne-Sarah Huet Essaie sur l’économie de l’art

· Graphisme

Traduttore

· Format (mm) 120*180

· Nombre de pages 80/90

· Prix (€) +/- 14

· ISBN 9782493534132

Thèmes abordés : Trouble dissociatif de l’identité, féminisme, décolonialité, essai sur l’art, fantasy, intersectionnalisme, poésie, économie

(dans la même collection)

THUNE AMERTUME FORTUNE par Eugénie Zély

· Graphisme

Elorah Connil

· Format (mm) 120*180

· Nombre de pages 184

· Prix (€) 18

· ISBN 9782493534019

46, avenue du président Wilson 93230 Romainville éditions Burn~Août 07 50 33 63 55 dernière modification 10 mai 2023 page 3/4 Éditions burn~août // C‘est les vacances Éditions burn~août //
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mental d’art contemporain de Rochechouart). Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis de 2009 à 2010 et enseigne actuellement à l’École des BeauxArts de Rouen. Automne 2019 les éditions Amac publie Eponym e, une monographie, avec des textes d’Elisabeth Lebovici, Nathalie Quintane, Julie Crenn. Ou : le piège est de s’en tenir aux faits avérés, le nous/on égale à un je d’enfance recouvert de haillons, dédicace un sillon, l’apathie studieuse assise à un bureau spartiate fait d’une planche ressemble à un livre pas encore écrit : les dessins prennent leurs places après avoir étés allongés sur des tables ou dressés comme des petites chiennes de concours, coiffées, maquillées de rubans noués, et dans la peau d’une forme vulvaire, démultipliée, nutritive, on essaye de peindre sur les murs avec la langue de la bouche, on y arrive d’urgence, on parvient à notre voix et ça fait une farce comme pour fourrer les pintades, mais plus gluante, aidée de pétales de salive repeinte, dans le jeu d’une succion de mots répétés tambour battant, agités dans le ressac rigoureux d’une palette atroce.

Anne-Sarah Huet est poète, artiste et enseignante-chercheuse en économie. Autodidacte, elle a développé sa pratique des arts visuels auprès des artistes et adelphes avec lesquel.les elle a collaboré. Elle termine actuellement un diplôme supérieur de recherche en art à l’école supérieure d’art Annecy-Alpes où sa recherche porte sur les tokens et l’identité, avec un focus sur l’expérience du passing racial et l’extractivisme institutionnel dans le champ de l’art. Ses derniers travaux concernent la fictionnalisation du trouble dissociatif de l’identité sur les blogs et média sociaux. Un texte en cours d’écriture est à paraître prochainement aux éditions BurnAoût et ESAAA éds.

Snoop VRN est dessinatrice, enseignante et réalisatrice de film d’animation. Diplômée des Beaux-Arts de paris, de La Cambre en Belgique et fraîchement agrégée, elle enseigne actuellement le dessin à Bruxelles et participe a des projets d’illustrations qui lui tiennent à coeur.

46, avenue du président Wilson 93230 Romainville éditions Burn~Août 07 50 33 63 55 dernière modification 10 mai 2023 page 4/4 Éditions burn~août // C‘est les vacances Éditions burn~août // C‘est les vacances
Illustrations réalisées par Snoop VRN pour la revue.

Louis Loup Collet Finsternis

Sous-titré « carnet de lecture », le recueil de textes de Louis Loup Collet peut se lire en réalité comme le roman d’apprentissage d’un jeune homme de 28 ans dont l’initiation et l’amour – absolu –de la lecture a débuté à l’âge de six ans.

En une centaine de pages, l’auteur nous confie le bréviaire de ses rencontres littéraires, artistiques et philosophiques : première lecture du roman Anna Karénine contrariée par un préfacier sans scrupule, art de l’inutile tel que décliné par Gaston Lagaffe ou par les BLP de l’artiste conceptuel

Richard Artschwager, hit-parade des chansons envoyées par la NASA à ses robots pour les réveiller chaque matin, découverte des mots-poèmes à l’instar de celui qui compose le titre de son recueil, pour ne donner que quelques exemples. La force des textes de Louis Loup Collet réside dans sa manière de rendre intelligibles en quatre pages à peine des réflexions qui peuvent parfois paraître naïves (que fait le chien Top quand il disparaît pendant des chapitres entiers dans L’Île mystérieuse de Jules Verne ?) ou infiniment plus profondes (le concept de fini défini par le non-fini du peintre Roman Opalka). Les onze chapitres de Finsternis déploient subtilement la constellation personnelle d’un artiste dont les étoiles palpitent et se répondent pour éclairer le ciel jamais ennuyeux de la découverte de soi à travers les constructions mentales des autres mais aussi pour comprendre une des réalités culturelles les plus mystérieuses et les plus difficiles à analyser : l’extraordinaire plaisir de lire.

genre carnet de lecture rayon littérature suisse thèmes la lecture, jeux de langage, l’inutile livres connexes Les Miscellanées de Mr Schott de Ben Schott (Allia 2005), Petits traités de Pascal Quignard (Gallimard 1998)

collection ShushLarry

format 11 x 17,5 cm, 120 pages, broché isbn 978-2-88964-054-6 prix CHF 14.90 / € 12

PARUTION : 4 JUIN 2023
« La réalité augmentée existe depuis longtemps. Elle existe depuis que les humains se racontent des histoires et vivent avec elles.
»
CARNET DE LECTURE art&fiction

Né en 1997, Louis Loup Collet a longtemps été partagé entre l’attrait pour la science et la passion de la littérature. En 2014, il commence à développer le Monde Lectol, travail qui sera exposé cinq ans plus tard à la Maison d’Ailleurs, à Yverdon-les-Bains. C’est finalement vers les arts visuels qu’il s’oriente en commençant, en 2017 des études à l’École Cantonale d’Art de Lausanne (ECAL). Son intérêt pour la science et la fiction est cependant resté bien vivant et se ressent toujours dans sa pratique artistique singulière. Louis Loup Collet est également actif dans le domaine des arts visuels et de l’édition mais aussi dans le théâtre, comme scénographe et comédien.

Publications de l’auteur

Le Monde Lectol, Hélice Hélas, 2020 Dans les rêves d’un village de montagne, Hélice Hélas, 2021

© Alizée Quinche L OUI s L OUP C OLLET | F IN s TERNI s CARNET DE LECTURE

J’avais six ans. Avec ma classe, on était allés visiter la déchetterie du village. Dans celle-ci, il y avait une benne avec des vieux livres qui allaient être jetés. Ce jour-là, j’ai pris un livre que j’ai ramené chez moi.

C’était mon premier livre.

C’était un livre déjà vieux et usé, publié en 1958. Un livre pour enfants. Un livre dont les premiers lecteurs arrivaient alors gentiment à l’âge de la retraite.

L’auteur était marqué en tout petit sur la couverture ; Léonce Bourliaguet. Le titre, lui, était en capitales :

CE BEAU TEMPS-LÀ

En dessous du titre, un dessin montrait deux enfants souriants qui regardent par-dessus l’épaule de leur grand-père un livre ouvert.

Le garçon a les cheveux bruns, bien coiffés d’une raie de coté, une chemise et un gilet noir.

La fille a deux tresses blondes nouées de rubans rouges, des yeux bleus et repose sa tête légèrement inclinée sur ses mains dans une attitude d’écoute attentive. Le grand-père a des cheveux blancs, une épaisse moustache et des lunettes ovales à monture de fer. Ses yeux semblent fermés et sa tête, inclinée par la lecture du livre, laisse entrevoir un double menton.

Quand j’ai pris ce livre, je savais à peine lire. Je ne l’avais d’ailleurs pas tant pris pour le lire que pour avoir un livre à moi. La lecture est venue dans un deuxième temps.

Il suffisait de suspendre la lecture d’un livre. Ainsi, quoi qu’il arrive, je serais toujours en train de lire ce livre.

Le hasard a fait que ce fût Ce beau temps-là.

En fait, je ne peux pas affirmer qu’il s’agisse réellement du hasard. Peut-être même que seule la lecture – enfin – de ce premier livre pouvait faire germer cette idée.

Je me suis vite rendu compte qu’un arrêt pur et simple de la lecture ne convenait pas car ça aurait été une façon de tricher que je ne pouvais pas accepter. Un livre dont on a arrêté la lecture, même avant la fin, c’est un livre qu’on ne lit plus. Il n’y a pas à discuter.

Il me fallait juste trouver un moyen de lire assez lentement pour que le livre me dure jusqu’à ma mort.

À partir du moment où je prenais cette décision, je fis des pauses de plus en plus longues entre les chapitres, puis même entre les paragraphes. De plus, oubliant l’histoire du début, je devais à chaque fois en recommencer la lecture en prenant soin de m’arrêter juste un petit peu plus loin que la fois précédente. Un peu comme les vagues d’une marée montante.

Jusqu’ici je m’y suis tenu.

J’ai 26 ans. Ça fait maintenant environ une année que je n’ai pas avancé dans ma lecture. Je suis à la page 141, au début du chapitre VIII qui est judicieusement intitulé :

QU’EUSSIEZ-VOUS FAIT À SA PLACE ?

Le livre fait 249 pages.

J’avais dix ans quand je me suis dit pour la première fois que je ne voulais jamais arrêter de lire jusqu’à ma mort.

Je voulais toujours être en train de lire au moins un livre, peu importe lequel. J’avais conscience que ce serait compliqué de respecter cette promesse alors j’ai eu une idée toute simple pour ne plus avoir à m’en préoccuper du tout.

Un simple calcul suffit à établir que, si je continue la lecture du livre à la même vitesse au cours des prochaines années, je devrai mourir à l’âge de 44 ans.

44 ans, c’est un peu jeune à mon goût. Voilà pourquoi il me faut encore ralentir ma lecture. Je ne suis pas superstitieux mais je prends très au sérieux les jeux d’enfant.

◊ « » L OUI s L OUP C OLLET | F IN s TERNI s CARNET DE LECTURE

Mon avancée dans Ce beau temps-là est uniquement signalée par une page dont le coin supérieur est corné.

Je n’ai jamais utilisé de marquepage dans ce livre ni dans aucun autre. Peut-être même que je n’utilise pas de marque-page parce que, justement, un marque-page ne laisse pas de marque sur la page.

Au contraire des cornes.

Je corne selon des règles simples. Premièrement, les cornes se font toujours sur la page qu’il s’agit de signaler. Les coins supérieurs sont réservés à l’indication de la position dans le livre tandis que les coins inférieurs servent à marquer des passages importants sur lesquels je sais vouloir revenir.

Lorsque je relis un livre, je peux ainsi voir comme les pas de ma précédente lecture. Ce sont de fines lignes diagonales au coin de certaines pages qui forment comme un rythme ou plutôt comme un non-rythme fait des aléas de la lecture.

Les cornes du bas, celles que je fais pour retrouver telle idée dans tel passage jugé important, me laissent en revanche parfois perplexe.

Je n’ai jamais la certitude d’avoir retrouvé dans la page exactement le passage qui m’avait poussé à la corner.

Parfois, même, je ne trouve rien qui me semble d’un grand intérêt. Les cornes du bas ne peuvent alors indiquer plus qu’une chose : qui j’étais lors de ma précédente lecture.

Cette information n’est pas inutile.

Je me souviens même d’une fois où, ayant lu deux exemplaires du même livre – et avant d’en céder un à un ami –j’ai passé une demie-heure à en reporter consciencieusement toutes les cornes dans celui que j’allais conserver.

La corne du bas isole et ancre en quelque sorte une rencontre qui a eu lieu. Chaque corne est la marque d’un présent qui a été vécu intensément.

C’est cette naïveté de vouloir me permettre de renouveler cette rencontre qui me touche maintenant et qui me pousse à les préserver amicalement, bien que ça rate immanquablement.

Erica Baum fait des cornes, dans sa série intitulée Dog Ear (la locution anglaise pour page cornée ), une autre utilisation.

Chez elle, la corne court-circuite le texte pour apondre deux fragments de pages. En résulte un carré de papier au centre duquel se trouve la combinaison des textes et/ou des images autrement séparés.

Ainsi encadrés et délimités, les motifs qui en naissent sont pris en photo et deviennent images.

La corne ici lie.

Erica Baum recompose, détourne et sélectionne par ses photographies ce qui autrement resterait dans l’invu des livres.

On inclut souvent la série des Dog Ears dans le champ de la poésie trouvée. On oublie alors que ces photographies proviennent d’un travail de recherche et d’enquête obstiné de la part de l’artiste. C’est uniquement en passant par ce long travail de compilation et de feuilletage méthodique qu’Erica Baum peut obtenir le matériau duquel surgiront ces poésies qui sont dites trouvées.

Avant d’être de la poésie trouvée, c’est surtout de la poésie cherchée

Depuis 2018 je poursuis moi-même un travail de recherche similaire que j’appelle Pages arrachées. Il s’agit du prélèvement méthodique des pages de garde, de faux-titre et/ou de dédicace dans les livres de seconde main.

La soustraction des pages ne signifie pas la fin des livres eux-même car ceux-ci sont toujours soigneusement remis à leur place et continuent leur vie sans autre trace que l’absence des pages elle-même.

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Les pages arrachées sont ensuite collectionnées, ordonnées et enfin – lorsque c’est nécessaire – réassemblées dans de nouveaux livres.

Dans ce travail, ce sont les combinaisons impromptues entre le contenu des pages (ou son absence) et leur propre vécu qui, lorsque ça arrive, créent la poésie.

Il ne reste alors plus qu’à la saisir.

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Bou clard

éditions

Bouclard, c’est un mot d’argot, dérivé de l’anglais « book », qui désigne une librairie.

Bouclard, c’est pour ceux qui accumulent des livres, n’en lisent que la moitié, mais persévèrent.

Bouclard, c’est pour ceux qui se foutent de l’actualité du livre car seule compte la bonne rencontre au bon moment.

Bouclard, c’est pour ceux qui se plaisent dans les à-côtés de la littérature.

Bouclard, c’est pour ceux qui savent qu’un livre est fait de chair, de vécu et que ça, on va vous le raconter.

Bou clard

LA REVUE, NUMÉRO 5, PARUTION MARS 2023

Bouclard est une revue annuelle de 64 pages qui traite du livre sous toutes ses facettes (un lieu, un événement, un auteur, etc.).

Dans l’esprit du nouveau journalisme, Bouclard revendique une approche subjective, assume les digressions en tout genre, et s’aventure même dans ce qui pourrait vous paraître anecdotique.

Sommaire du numéro 5

DERNIER LIVRE AVANT LA FIN DU MONDE par Timothée Demeillers

UNE BIBLIOTHÈQUE MERDE D’OYSON ! par Patrice Allain

AU PILON par Cyril Gay

Fiche technique

Format : revue de 64 pages, 16 x 23 cm

Impression : couleur

Parution : annuelle

Tirage : 750 exemplaires

Papier : Fedrigoni

Diffusion : Serendip / ISBN : 978-2-493311-03-0

Prix de vente : 10 €

ÇA N’A PAS DE PRIX par Rudy Spiessert & Thierry Fétiveau

LE CHAT ET VISCONTINE par Rim Battal

MODE & LITTÉRATURE

ILLUSTRATION DE COUVERTURE par Lisa Mouchet

www.instagram.com/lisamouchet

Contact

Bouclard Éditions

7 rue de la Gagnerie — 44830 Bouaye

www.bouclard-editions.fr

contact@bouclard-editions.fr

07 86 66 76 18

La revue Bouclard a reçu le soutien du CNL et de la Région des Pays de la Loire.

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