éditions Trente-trois morceaux
Juan L. Ortiz
Le Gualeguay Traduction de Guillaume Contré et Vincent Weber Notes et postface de Sergio Delgado
À paraître : mars 2022 ISBN 979 10 93457 14 7 21 euros
16 x 21 cm 192 pages
Écrit au début des années 1960, Le Gualeguay est composé d’un flux ininterrompu de 2639 vers. Unique dans l’oeuvre d’Ortiz, ce long poème cherche à explorer, en les faisant coexister, les différentes catégories du Temps. Ce passage du Temps est observé depuis la perspective du fleuve éponyme, le Gualeguay, situé dans la région d’Entre Rios en Argentine, aussi bien depuis sa formation géologique, ses remous intérieurs, son déploiement à travers tout le réseau hydrographique de la région, que depuis les êtres et les événements voisins qui se reflètent et pour ainsi dire s’abreuvent en lui. Pour cela, Le Gualeguay parvient à combiner dans un même flux une dimension lyrique, discrètement autobiographique, ouverte à une délicatesse d’observation incomparable, et une visée épique de la destinée historique de la région, au travers notamment des premières tribus indiennes ayant vécu là, de l’arrivée des colons, des missions de jésuites et du tournant de l’exploitation intensive du bétail, jusqu’à l’indépendance argentine et aux guerres civiles consécutives à celle-ci. Le fleuve devient ainsi le miroir dans lequel peut se regarder l’Histoire, avec ses contradictions et ses hésitations, en même temps que la quête d’un phrasé, qui puisse chanter la multitude sensible des lieux traversés, et parfois leur tragique destruction.
Parus aux éditions Trente-trois morceaux
Juan Laurentino Ortiz est né en 1896 à Puerto Ruiz, dans la province d’Entre Rios, en Argentine. À l’exception d’un bref séjour à Buenos Aires, il passa l’essentiel de sa vie dans sa province natale, particulièrement dans les villes de Paraná et Gualeguay. À 37 ans, il publia son premier livre, El agua y la noche. Suivront neuf recueils de poèmes, à l’édition desquels il collaborait très étroitement (typographie, format, couverture) pour mener à bien son projet poétique. Traducteur et héritier d’une tradition poétique universelle, sa poésie est pourtant profondément ancrée dans les paysages et la durée propre de sa province natale, objet d’une méditation ininterrompue sur le fleuve-Temps. Malgré la discrétion de cette oeuvre, Juan L. Ortiz est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands poètes hispano-américains du vingtième siècle. Son œuvre est restée jusqu’à présent méconnue et inédite en France.
Zé Gus Sauzay
Une importante postface de Sergio Delgado et un appareil de notes détaillé viendront accompagner le lecteur dans le flux du poème. Des cartes viendront compléter, en appendice, cette ambitieuse édition, visant à rendre accessible au lecteur français un chef d’œuvre de la littérature sud-américaine.
Faire la carte Vincent Weber L’Énéide Virgile, trad. Pierre Klossowski Voyage en Grèce Gastone Novelli Épiphanies James Joyce Street life Joseph Mitchell En regardant le sang des bêtes Muriel Pic
Dans le décor Vincent Weber La Crèche Giorgio Manganelli Listen to me / Écoutez-moi Gertrude Stein Brecht et la Méthode Fredric Jameson Nouvelle du menuisier qu’on appelait le Gros – Vie de Brunelleschi Antonio Manetti Poèmes Yvonne Rainer Dialogues avec Leuco Cesare Pavese
éditions Trente-trois morceaux 68 rue Montesquieu 69007 Lyon www.trente-trois-morceaux.com
contact Paul Ruellan +33 (0)7 83 88 30 63 editions@trente-trois-morceaux.com
diffusion paon-diffusion.com distribution serendip-livres.fr
Carte de la province d’Entre Rios
Extrait 2
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Mais les regards du fleuve, sur presque toute sa longueur, diraient les reflets, à son tour, de la première noblesse bipède, en des étonnements d’olive… Étaient-ce là les créatures qu’il attendait, secrètement, pour ouvrir les « lois » du sacrifice ? Oui, elles ne faisaient qu’une avec les feuillages, et les branches, et les herbes, et ce qui palpitait sous les herbes… Une, avec tous les yeux et toutes les palpitations, et les glissements et les vols… Une, encore, malgré tout, avec la terreur même toute de peau ou tombée des cieux, ou respirée, ou, parfois, moins que courant d’air… Une, avec lui, le fleuve, comme d’autres enfants, avec toujours le même cordon dans la même fugue nomade… Une, presque, avec son Éden, enfin, dans son présent de cauchemar : mais ils pouvaient, seulement, à ce qu’il semble, sur l’agonie générale, brandir des arcs et des bolas et des flèches et des arpons et des filets… et des tiges et des cannes, naturellement, sur pieds… Cela seul est certain, cela seul ? Et cette tristesse d’ailleurs et cette paresse d’ailleurs ? Et cette ouïe et cette vue comme en fleur ? Et cette liberté qui ne se plierait pas, déjà, au timon ? Et ce travail indivisé, d’au-delà, sinon pour « la faible » en charge des choses éphémères et des tentes ? Et le « patriarche » et les « chefs » fugaces, mesurés à l’aune des lumières et du héros ? Et cette « fonction du sang » pour la corole de la femme ? Et cette loi qui était simplement coutume ? Et ces armes qui ne pesaient sur personne, réparties dans le groupe, et tenues à l’écart des mains intimes ? Et ce feu trouvé dans l’amour de deux morceaux de bois ? Et cet esprit du miel dans l’eau qui étanche la soif ? Et ces peaux s’affinant jusqu’à « la soie » ? Et la pierre et l’os et l’argile et le bois, également caressés jusqu’aux outils ? Et ce cuir tendrement soumis, dans le « toropí », pour les pudeurs et le froid ? Et cette dureté même, parfois poussée jusqu’à l’éclair dans ce qui était encore l’harmonie des armes ?
Et ces très fines rames aux extrémités de plumes, dans le battement d’aile répété des longs, longs canoés qui remontaient ? Et cette géométrie combinée, sur les poteries du Sud ?
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Oui, oui, aussi, oui… or, ensuite, toujours, c’était la mort, mais cuite, ou devenue bouclier, ou casque, ou pétales d’aile au-dessus des bandeaux… Une offensive moins audacieuse ou plus biaisée, était-ce donc cela la nouveauté de ces honneurs ? Oh, d’un autre côté, le fleuve les aimait, ces honneurs pareils à des notes, déjà gagnées à son rêve d’une autre clé… Et il le touchait, intimement, il le jouait, cet effarement couleur d’olive, à fleur, eût-on dit, de la première nudité à la croisée des blessures…
PRINTEMPS BIRMAN မြ န် မာ့ နွေ ဦး
MYANMAR SPRING
Ouvrage collectif Vas-y mon ami, pars ! Nous devons rester encore Pour soigner autant que nous pouvons Des blessures de ce monde Où les étoiles sont déchues Les unes après les autres.
POÈMES ET PHOTOGRAPHIES TEMOINS DU COUP D'ÉTAT Printemps Birman présente 14 poètes birmans et rohingyas et 6 photographes, tous exilés, emprisonnés ou assassinés par les militaires depuis le coup d’État de février 2021. Leurs oeuvres sont des témoignages traversés d’étonnement, de colère et de détermination
Préfacé par Wendy Law-Yone et dirigé par Mayco Naing et Isabelle Ha Eav, cet ouvrage entend donner voix aux poètes et photographes qui participent ou ont participé au mouvement de résistance civile connu comme
«Myanmar
Spring
»,
sévèrement réprimé par la Junte au pouvoir.
Un an de répression n’a pas réussi à mettre à bas les espoirs de liberté en Birmanie. Les manifestations en réaction au coup d’État du 1er février 2021, et auxquelles les militaires ont répondu par la violence, se sont changées en guérilla aux quatre coins du pays. Un an qui a vu fleurir des voix de résistance, leurs auteurs parfois aussitôt fauchés par le régime.
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Série Freedom from fear / © Mayco Naing
LE CONTEXTE : LE COUP D'ÉTAT DE FÉVRIER 2021 1er février 2021 : un coup d'État au Myanmar renverse le régime de Aung San Suu Kyi. L'armée prend le pouvoir et un mouvement de résistance civile déploie rapidement des actions. La junte réagit par la violence.
Selon une ONG locale, début novembre 2021, plus de 1250 civils ont été tués et près de 7300 personnes sont en détention. Des tueries de masse, de nombreux cas de torture, des viols, des exécutions extrajudiciaires ont été rapportés, alors que l’armée de la Junte birmane continue de commettre des atrocités à grande échelle.
UNE PUBLICATION URGENTE lls nous tirent des balles dans la tête, mais ils ne savent pas que la révolution est dans le cœur
Ces vers ont été écrits le poète Khet Thi, arrêté et assassiné le 9 mai 2021.
Malgré tous les appels de la communauté internationale, la situation reste très critique. Printemps birman répond cette urgence. Afin de donner la voix la plus large possible aux voix de la résistance, Printemps birman /
မြန်မာ့နွေဦး
/ Myanmar Spring présentera des
poèmes en version birmane, française et anglaise.
En plus des oeuvres anonymes, cet ouvrage contient des poèmes de K Za Win, Nga Ba, Maung Day, Tun Lin Soe, Min Ko Naing, Khet Thi, Khayanpya Htet Lu, Min San Wai, Lynn Nway Ein et Thida Shania, ainsi que des photographies de Mayco Naing et de Yadanar Jewel.
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LA COLLECTION : BONES WILL CROW «Bones
will crow
»
(les os chanteront), titre de l’anthologie de poésie birmane éditée par
Ko Ko Thett & James Byrne, donne le ton à cette collection littéraire et photographique qui, sans souci de frontières, met en lumière des productions qui émergent dans l’urgence d’un contexte politique répressif. Cette collection sera dirigée par Isabelle Ha Eav and Mayco Naing.
HÉLIOTROPISMES Créée en 2017 à Marseille, Héliotropismes est une maison d’édition qui publie de la littérature des marges et s’intéresse aux mémoires sociales qui gravitent en périphérie. Elle porte une attention particulière aux récits-frontière qui retracent les expériences de l’exil, des marges sociales ou urbaines, sans aucune concession. Qu’ils se situent à l'intersection de plusieurs thématiques sociales, qu’ils soulignent la spécificité de conditions marginales et l’interaction des catégories de différence, les textes que nous défendons ont pour vocation de se situer à la croisée des genres, d’où leur trajectoire éditoriale passée, parfois accidentée. Notre maison d’édition fait le choix, au détriment d’une quelconque
«
identité
»
ou
«
ligne éditoriale
»
de mettre en avant la porosité,
l’hybridité des genres littéraires et des sujets abordés. Notre démarche consiste avant tout à se mettre au service d'auteur.e.s dont nous admirons la seule liberté possible.
P R I N T E M P S B I R M A N / မြ န် မာ့ နွေ ဦး / M Y A N M A R S P R I N G Editions Héliotropismes Collection : Bones will crow n°1 Parution : 5/4/2022 ISBN : 979-10-97210-11-3 112 pages
€
Traduction : Win Myat Nyein (birman-français) Ko Ko Thett (birman-anglais) Préface : Wendy Law-Yone Graphisme : Isabelle Ha Eav / Mayco Naing
Format : 16,5 x 22 cm Prix : 23
Ouvrage dirigé par Mayco Naing é Isavbelle Ha Eav
TTC
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Ninar Esber
Éditions du Canoë
2022
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4 mars
Genre : poèmes Format : 12 x 18,5 cm Pages : 144 Prix : 15 € ISBN : 978-2-40251-57-5 Née à Beyrouth, Ninar Esber doit quitter le Liban en 1986 pour s’installer à Paris. Ce départ est vécu comme un exil particulièrement douloureux. Elle mène une œuvre artistique en même temps qu’une œuvre littéraire. En 2000, elle expose pour la première fois : performances construites sur le silence du geste et la répétition. Un corps sentinelle observateur et en même temps observé à partir d’une réflexion sur la figure de Siméon le Stylite. En 2001, elle publie son premier livre, Leil Al Awal, des histoires courtes en arabe, publiées aux éditions Dar Anahar à Beyrouth. En 2006, elle publie son deuxième livre, Conversations avec Adonis mon père, un face- à-face intime avec le poète Adonis. Cette même année, elle obtient une bourse de la Villa Médicis hors les murs pour un projet de performances à New York, une stylite au féminin debout sur les toits des immeubles de Manhattan, défiant l’architecture érigée comme un signe de domination masculine. Ces performances en hauteur se poursuivent au Caire en 2008 où, face à la ville, elle chante une chanson de Marilyn Monroe (I wanna be loved by you) qu’elle a traduite en arabe, telle une « Muezzine » dans la nuit. C’est un appel à l’égalité, à la sensualité et à la liberté. Elle dénonce la misogynie comme elle l’avait fait dans sa pièce, Les 99 noms du Délicieux, en 2006, ou dans la vidéo Triangles pour femmes désobéissantes, en 2012.
En 2019, Ninar Esber rassemble les poèmes qu’elle écrit depuis les années 1990. « Dans ces lignes se trouve tout ce que je n’arrive pas à dire avec la matière, les formes, les vidéos et les performances. Il s’agit surtout du sentiment d’exil et de l’impossible deuil. Car cela se transforme en pierre qui grossit sans cesse et qui pèse, qui bloque. Avec ces mots je la concasse, pour essayer de retrouver du souffle et de l’espace en moi. » Soudain la guerre se tient devant ma porte Soudain la mort passe devant ma fenêtre Soudain tombe ma dent de lait Ninar Esber n’a pas froid aux yeux. Ses poèmes disent la violence du monde, les inégalités criantes des sociétés patriarcales et placent la femme au centre dans sa fragilité et sa force mêlées. Paysage J’étais sable Aujourd’hui je suis pierre Demain je serai cendres *** Les balles toquaient à ma fenêtre les soirs d’hiver — Bonsoir c’est l’heure de mourir — Non pas aujourd’hui je dois encore m’ennuyer Repassez demain soir Allez siffler ailleurs Retrouver d’autres peaux à trouer D’autres visages à embrasser
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com
Téléphone : 06 60 40 19 16
Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip
EXTRAITS :
ÉDI TI O N S L U R L U R E 7 rue des Courts Carreaux – 14000 Caen tél. 06 78 54 53 82 – contact@lurlure.net – www.lurlure.net
PARUTION MARS 2022
TOUT EST NORMAL Guillaume Condello Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 18 euros Format : 140 x 210 mm Nombre de pages : 128 ISBN : 979-10-95997-42-9 LE LIVRE Tout est normal est un livre écrit au «ras du quotidien», où l’auteur cherche à dire ce qui constitue nos existences – leur banalité, leur drame, leur trivialité, leur beauté et leur grandeur aussi, encore ; il mêle les registres pour entrelacer le poème et tout ce qui le nie – l’aspiration à la grandeur aussi bien que les considérations domestiques –, afin de dire notre présent, dans son actualité la plus brûlante, et en même temps s’efforcer d’être inactuel. De multiples sources formelles sont convoquées, comme autant de ressources à faire jouer différemment pour leur faire servir de nouveaux usages. Le livre est donc en quelque sorte une suite d’anecdotes mises en chants, où ce qui a construit notre présent – mots, discours, pratiques – sont mis en question (c’est-à-dire ici en chant) au moyen du poème. Le premier moment raconte une dérive sur la plage de Nice, peu après l’attentat du 14 juillet 2016 ; une série de chants s’intéresse aux lieux périphériques, une autre aux espaces domestiques ; un chant relate une randonnée en solitaire, et ce que peut devenir le sentiment de la nature aujourd’hui ; un enfin autre évoque la question du sexe et de l’amour sous diverses formes.
L’AUTEUR Guillaume Condello est né en 1978. Poète et traducteur, il anime depuis 2017, avec Laurent Albarracin et Pierre Vinclair, la revue Catastrophes. Il a traduit les Odes de Sharon Olds (le corridor bleu, collection S!NG, 2020). Son travail dialogue et se débat avec la tradition, mais aussi avec le plus contemporain, pour tenter de comprendre le présent. Il a publié aux éditions Dernier télégramme (Les travaux et les jours, 2012 ; Alexandre, 2016), et au Corridor bleu (Ascension, 2018). DIFFUSION / DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
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