Â
mars avril
jeunesse
Chris ne de Pizan, la clairvoyante Anne Loyer . Claire Gaudriot Genre : Album A par r de : 7 ans Prix : 16,50 € Format : 24 x 32 cm 48 pages Sor e : mars 2021 ISBN : 9782930787671
Après Calamity Jane l’indomptable, voici un nouveau portrait féminin du même duo Anne Loyer et Claire Gaudriot. Un album qui perme ra aux lecteurs de faire connaissance avec ce e femme du Moyen-âge au des n hors du commun. Mariée très jeune et veuve trop tôt, elle n'a jamais choisi la facilité. Refusant de se remarier, elle a décidé au contraire de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille en écrivant.. Elle a ouvert la voie à toutes les écrivaines d'aujourd'hui et leur a offert la chance de pouvoir prendre la plume en toute liberté !
Après plus de 15 ans de journalisme, Anne Loyer dé-‐ laisse les histoires des autres pour écrire les siennes. Elle a depuis publié plus de soixante romans et albums jeu-‐ nesse, dont Car Boy chez Thierry Magnier ainsi que Le Mur, Les mots qui manquent, Toi Vénusienne, moi Mar-‐ en et P’ ts Gangsters chez A pas de loups. Elle vit à Bourges. Claire Gaudriot s’est fait connaître en 2001 grâce à la série Hortense Pe te Fée chez Hache e Jeunesse. De-‐ puis, les projets mûrissent, explosent… Claire est comme un poisson dans l’eau quand il s’agit d’illustrer des textes drôles, déjantés ou décalés. Chez A pas de loups, elle a illustré le roman P’ ts Gangsters. Elle vit à Limoges. Edi on A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribu on Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
Nouveauté mars 2021
Bleu jardin
Clémence Sabbagh, Teresa Arroyo Corcobado « Elle vole, elle vole la mésange, la mésange au chapeau bleu. Cherche-la dans le jardin ou le ciel bleu ! »
17 x 17 cm 32 pages ISBN 979-10-94908-21-1 11,90€ À partir de 1 an Sortie prévue le 5 mars
En décrivant la vie des mésanges bleues, cet imagier ludique et intéractif accompagnera les plus jeunes enfants dans la découverte de la nature. Chercher sa cachette dans le jardin ou suivre son vol dans le ciel… compter ses œufs puis aider les oisillons à appeler leurs parents... Clémence Sabbagh nous offre de jolies petites poésies qui invitent à l’initative et nous rapprochent de cet animal si familier et pourtant pas si facile à approcher. Ce premier tome de la trilogie Couleurs jardin est sublimement illustré par Teresa Arroyo Corcobado dans un ballet de couleurs qui va tour à tour cacher ou dévoiler la nature, comme une mésange qui saute de branche en branche.
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Thèmes : oiseau, nature, activité
................................................ Clémence Sabbagh, autrice toulousaine Bibliographie sélective : Les Grrr (2018), le diplodocus Bonjour le monde (2019), maison Eliza
Teresa Arroyo Corcobado, illustratrice espagnole Bibliographie : Lola sur le rivage (2018), Versant sud Un Portugal (2020), maison Eliza
le diplodocus 94E rue Basse 30260 Liouc www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
Diffusion & Distribution Serendip-livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01.40.38.18.14 gencod dilicom : 3019000119404
À DOS DE LOUP
Morgane Bellec
Album sans texte à partir de 4 ans reliure carton (dos carré), 40 pages Format : 230 x 155 mm ISBN : 979-10-95030-16-4 Parution : mars 2021 Tirage : 1 500 exemplaires Prix : 14,50 €
L'HISTOIRE
Il est l’heure de se coucher et une petite fille se place sous le regard à la fois bienveillant et inquiétant d’une affiche de loup. Dans l’obscurité de sa chambre, des ombres prennent forme… et ce loup géant apparaît, juste à côté d’elle. Un garçon est là aussi et l’invite au voyage, un voyage à dos de loup, à travers les paysages fantastiques d’un monde où les animaux sont aussi grands que des humains. Petit à petit, la peur s’envole pour faire place à la surprise et l’émerveillement. L'AUTEURE
Illustratrice à Paris, Morgane Bellec travaille pour la presse (Causette, Psychologie magazine), la communication et le design (Hermès). Elle anime des ateliers pour enfants dans le sud de Paris. La tablette graphique et les crayons sont ses outils de prédilection. Elle aime créer des scènes où les personnages contemplatifs s’étonnent des événements qu’ils rencontrent. Entre jeux de lumière et douceur atmosphérique, elle s’imprègne du talent des impressionnistes. À dos de loup est son premier album. LES POINTS CLÉS
un album pour que la peur nocturne fasse place à l’éblouissement du rêve des paysages magnifiés par les couleurs et les motifs de Morgane Bellec un clin d’œil à Alice au pays des merveilles, une plongée dans un monde imaginaire où les dimensions sont inversées : est-ce l’enfant qui a rétréci ou les animaux qui ont grandi ? dans cet album, enfants et animaux se regardent dans les yeux, d’égal à égal, pour s’apprécier et s’admirer mutuellement
VOCE VERSO
38 rue Servan - 75011Paris + 33 (0) 6 37 88 74 55
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DIFFUSION & DISTRIBUTEUR
SERENDIP - LIVRES 10 rue Tesson - 75010 Paris + 33 (0) 1 40 38 18 14
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Matriochka
(Deuxième édition)
Fanette Mellier Matriochka présente une série de 16 poupées gigognes qui rétrécissent au fil des pages jusqu’à atteindre quelques millimètres seulement. Dans ce livre miniature, Fanette Mellier joue avec les limites de l’imprimabilité et nous invite à la nano-exploration d’une famille de figurines multicolores qui évoquent des personnages de notre imaginaire collectif. ÉDITIONS DU LIVRE www.editionsdulivre.com
20 € 32 pages / 6,5 x 8,5 cm Impression 6 tons direct + or à chaud Couverture toile gaufrée ISBN 979-10-90475-29-8 Parution : Janvier 2021
9 791090 475298
L’appel du large Cathy Ytak et Laurent Corvaisier Genre : Album A par r de : 7 ans Prix : 17,50 € Format : 24x 34 cm 48 pages Sor e : avril 2021 ISBN : 9782930787619 Cet album parle de mer, d’exil, de migra on, d’enracinement et de déracinement, de paix et de guerre, de voyage, de solidarité, d’écologie, de protec on des humains, des animaux, des plantes. Le texte sensible et poé que de Cathy Ytak por-‐ té par des aquarelles colorées et foisonnantes de Laurent Corvaisier perme ra d’aborder en douceur une réflexion sur l’a tude de l’homme envers la nature, la rudesse du monde actuel. Prendre conscience de la beauté et de la fragilité de la nature tout en encourageant les enfants à rêver, à réinventer un monde différent, un livre plein d’espoir ! Après des études de graphisme et de reliure ar sanale, Cathy Ytak fait cent pe ts boulots, travaille 7 ans dans un magasin de photo, puis se dirige vers le journalisme, mé er qu'elle abandonne pour "entrer en li érature". Elle partage aujour-‐ d'hui son temps entre l'écriture de romans (jeunesse et adulte) et la traduc on li éraire (du catalan). Elle vit à Saint Malo. Laurent Corvaisier mène une triple ac vité de peintre, d'illus-‐ trateur et, depuis 1995, d'enseignant à l'École na onale supé-‐ rieure des Arts décora fs où il a aussi effectué ses études. Il a publié Meknès er Bienvenue chez A pas de loups. Il a égale-‐ ment signé des albums chez Rue du monde, Actes Sud junior, Didier Jeunesse,.... Il collabore aussi à la presse. Il vit à Paris.
Edi on A pas de loups • Laurence Nobécourt • contact@apasdeloups.com • www.apasdeloups.com Diffusion & Distribu on Serendip — Livres • 10 rue Tesson • 75010 Paris • + 33 (0) 1 40 38 18 14 • www.serendip-livres.fr
Nouveauté avril 2021
Ardi, chasseur d’éléphants Perrine Joe, Aude Brisson
Ardi est chasseur d’éléphants. Grâce à lui, il n’y
18 x 24 cm 40 pages ISBN 979-10-94908-20-4 13,50€ À partir de 5 ans Sortie prévue le 5 février
en a aucun dans son village. Et d’ailleurs il n’y en a jamais eu, c’est bien la preuve qu’il fait correctement son travail ! Aucun éléphant ? Dans tout le village ? Alors, si c’est vrai, à qui sont ses oreilles qui dépassent des maisons ? Et pourquoi les arrosoirs semblent bouger tout seuls ? Un jour ou l’autre il faudra bien dire la vérité à Ardi : son village est rempli d’éléphants ! Et ce jour là il pourra compter sur Violette pour lui ouvrir les yeux et lui montrer que les éléphants ne sont ni méchants, ni monstrueux. Et qu’on peut se faire des amis en regardant un peu plus loin que le bout de sa trompe... euh... de son nez ! Après Bougeotte, encensé par Télérama, le duo Perrine Joe et Aude Brisson nous propose un deuxième album encore plus drôle. Cette fois-ci, elles abordent les thèmes des non-dits et des préjugés de manière subtile et amusante à travers une fable éléphantesque !
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Thèmes : non-dits, préjugés, animaux, amitié
le diplodocus 94E rue Basse 30260 Liouc www.le-diplodocus.fr floriane@le-diplodocus.fr 06 88 30 62 02
.................................................... Perrine Joe, autrice Bougeotte (2019), le diplodocus Ma nounou est une girafe (2016), Père Fouettard Aude Brisson, illustratrice Bougeotte (2019), le diplodocus Frère de passage (2019), Kilowatt
Diffusion & Distribution Serendip-livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01.40.38.18.14 gencod dilicom : 3019000119404
calicot
Couverture provisoire
Une correspondance entre Frangin (19 ans) et Frérot
hôtel zinzin, hôtel zonzon
des auteurs prolétariens), Thierry Maricourt est aussi
extrait Frangin,
retourné, a dit qu’on avait pas le
trajets ? de la vitre, j’ai fait signe à Papa, Ton frérot
Couverture de travail calicot
hôtel resto, hôtel hosto
thierry maricourt - zaü
extrait
LE GRAND BOUGALOUP Émile LE MENN Andrea ESPIER
TURE COUVER O I RE PROVIS
Album avec texte à partir de 5 ans reliure carton (dos carré), 40 pages Format : 245 x 190 mm ISBN : 979-10-95030-22-5 Parution : 9 Avril 2021 Tirage : 1 500 exemplaires Prix : 16,50 €
L'HISTOIRE
« Le Bougaloup était si grand que lorsqu’on était à ses pieds, on ne pouvait voir son horrible visage. Et quand le ciel se couvrait d’orage seules ses jambes velues émergeaient de sous les nuages. » Et le Grand Bougaloup était si assoiffé et si affamé qu’il a tout bu, tout mangé, tout détruit sur son passage. De cette belle contrée, il ne resta rien qu’un immense lac de ses larmes… rien, à part une frêle grand-mère, un minuscule poids d’amour et quelques graines d’espoir ! Un conte cosmogonique où surgit la figure d’un monstre au nom de loup.
LES POINTS CLÉS
Un conte pour donner à réfléchir sur la fin et le début de toutes choses Un Bougaloup et une grand-mère, deux personnages de contes pour enfants qui jouent une partition légèrement différente : un monstre cruel, dévasté par la solitude et une grand-mère malicieuse et généreuse. Des illustrations « grand-écran » qui magnifient l’écriture millimétrée d’Émile Le Menn. L'ILLUSTRATRICE
L'AUTEUR
Éducateur, passionné de pédagogie, globe-trotter et polyglotte, Émile Le Menn est professeur des écoles en région parisienne. Après un voyage d’un an dans différentes écoles à travers le monde, il a publié L’école autrement, mon tour du monde des pédagogies alternatives aux éditions Retz. Le Grand Bougaloup est son premier album.
Professeur d’espagnol dans un collège de région parisienne, Andrea Espier est née dans les Pyrénées espagnoles. Elle a grandi à Madrid où elle s’est formée à l’illustration, l’édition graphique, la photographie et l’infographie. Elle déménage en France en 2013 et étudie à l’École de Beaux Arts de Bordeaux. Son premier livre, Pasajeros, est édité en 2014 (Belleza Infinita, Espagne). Depuis 2015, elle vit et travaille à Paris. Après Un bal d’enfer, Le Grand Bougaloup est son deuxième ouvrage publié chez Voce Verso.
VOCE VERSO
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mars avril
Bande-dessinée
Un vent violent Une bande dessinée de C. de Trogoff Publiée par L’Égouttoir 68 pages N&B Couverture sérigraphiée 14×19 cm, 10 € Parution premier trimestre 2021 978-2-490342-02-0 Mots-clés Bible Judaïsme Poésie
La droiture pieuse d’une reine résolue à défier son époux, la lutte d’un homme qui s’apprête à revoir son frère après vingt ans d’exil, une jeune femme qui se joue de la faiblesse masculine pour sauver son peuple — dans Un vent violent, C. de Trogoff convoque huit personnages bibliques emblématiques pour en extraire autant de courts récits incantatoires. Les mots de Samson, Esther, Ruth, Job, Tobit, Judith, Sarah et Jacob jaillissent, entrelacés dans les calques, collages et crayonnés de l’autrice qui, refusant toute illustration trop évidente, parvient d’autant mieux à faire résonner leurs voix. C. de Trogoff arpente depuis une dizaine d’années les lisières de la bande dessinée. Confondatrice en 2013 du micro-éditeur PCCBA, où elle dirige notamment le queerzine Trou, elle collabore à de nombreux collectifs et revues aussi radicaux que discrets. Les éditions Adverse ont publié ses interprétations d’Henry James (L’Arbre de la Connaissance, 2016) et Anton Tchékhov (Hmm !, 2020). Un vent violent reprend ses récits parus dans les huit numéros de Scalp! (Factotum, 2016-2020).
L’Égouttoir – 24, rue de Chapelle – 53000 Laval legouttoir@free.fr – http://legouttoir.free.fr
ISBN : 978-2-492290-00-8
Auteur : Maria Medem
Sortie : Mars 2021
Titre : Cedars Bande dessinées, 36 pages, 600 exemplaires, 25 euros. Cedars est une coédition avec Stuart Hyatt qui sera sortie avec l’album vinyl “Field Works series” chez Temporary Residence Ltd, aux états unis. Fincancé en partie par le conseil des arts d’Indianapolis d’ou ils sont originaires, dans le cadre du prix “DeHaan Artist of Distinction Award”. Il est composé d’un poème anglais de Todd Fleming Davis et d’un poème en arabe de Youmna Saba, tout deux traduits en français en inserts dans l’ouvrage. Les visuels de Maria Medem sont de grand formats, en pleines pages, imprimés avec une finesse déterminante qui confère au livre une forte valeur plastique. Le choix des couleurs, aussi valorisé que le choix des mots, crée un objet riche et délicat qui s’équilibre par la simplicité de sa fabrication, piqué à cheval et sa couverture péliculée brillante, pour protéger l’encrage important de la risographie.
4a Villa du Lavoir, 75010 Paris +33 1 48 03 06 70
I: @studio_fidele for studio: F: fidele.editions for press:
studio@ fidele-editions.com editions@
Stripburger - Lucas Méthé et al. nº76
COVER: Lucas Méthé (FR) SOAPBOX: Gašper Rus (SI) INTERVIEWS: Lucas Méthé (FR), Stipan Tadić (HR) COMICS: Lucas Méthé, Stanislas Mousse, L. L. de Mars FR (FR), Stipan Tadić (HR), Stefan Hahn, Andy Leuenberger (DE), Alex Potts (UK), Peter Kuper (US), Tanja Komadina, Katja Kovše, Gašper Rus (SI) BACK COVER: Stipan Tadić (HR)
These black & white times, full of contradictions, complexities and escalation have this time brought about a mostly black & white content of the magazine with several diverse comics by very different comics artists from all over the world. With these comics you’ll be able to explore the imagination’s most secret nooks and crannies and spend the winter in great company, albeit in isolation. Speaking of which, it is something comics artists know very well as comics-making is often a solitary endeavor that requires a lot of patience to make the images come alive.
TOPOÏ
É DI T ION DE LU X E
Claire Nicolet
Le premier volume de l’anthologie Topoï est consacré aux plantes. Leur traitement est typique de la manière de Claire Nicolet : observées, stylisées et invoquées, elles nourrissent son dessin attachant et polymorphe. Souffle continu, respirations ou appels d’air vers l’étrange, la végétation rythme la lecture des Topoï. Dans certaines pages, elle semble engloutir les traces d’une ville déserte ; ailleurs, sa présence rassure et rassérène. Elle ponctue discrètement les dessins ou envahit les vignettes. Les plantes se font motifs, silhouettes et décors, au cœur d’un langage graphique aussi clair que surprenant. En 2021, les trois premiers volumes reparaissent en édition de luxe : ils sont rhabillés d’une belle et solide pochette, teintée dans la masse et sérigraphiée.
Portfolio | 20 cartes 250g | Sous pochette ajourée et sérigraphiée 15 x 21 cm | Quadrichromie offset | 200 exemplaires 979-1-095369-13-4 | 19 € Parution : Mars 2021
2 place de la Concorde de Sèvre 44200 Nantes
06 43 67 50 12 contact@trainailleur.fr
http://trainailleur.fr siret n° 812 204 774 00010
TOPOÏÏ
É DI T ION DE LU X E
Claire Nicolet
Topoïï, le deuxième volume, a pour fil conducteur les bâtiments et constructions qui remplissent les visions des êtres urbains. Claire Nicolet, de son dessin appliqué et original, s’amuse à brouiller le réel et la représentation. Ces bâtiments ont-ils été minutieusement observés et reportés, ou sont-ils la mise en œuvre de lancinants motifs ? Tandis que certains semblent sortis de l’imagination d’un architecte utopiste, d’autres ont la familiarité des choses qu’on ne regarde plus. Parfois, ces constructions sont le support de jeux de couleurs et de lumières, réels ou rêvés. Souvent, c’est un simple détail, relevé au détour d’un dessin, qui se déploie ensuite sur une page entière, dans cette narration abstraite propre aux Topoï. En 2021, les trois premiers volumes reparaissent en édition de luxe : ils sont rhabillés d’une belle et solide pochette, teintée dans la masse et sérigraphiée. Portfolio | 20 cartes 250g | Sous pochette ajourée et sérigraphiée 15 x 21 cm | Quadrichromie offset | 200 exemplaires 979-1-095369-14-1 | 19 € Parution : Mars 2021
2 place de la Concorde de Sèvre 44200 Nantes
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TOPOÏÏÏ
É DI T ION DE LU X E
Claire Nicolet
Topoïïï, troisième volume, se concentre sur les zones humides qui jalonnent la vie, l’imaginaire et les œuvres de Claire Nicolet. À travers son dessin curieux, on y verra la majesté de l’océan et son appel apaisant vers l’infini. La moiteur de l’air et des nuages semble envahir certaines pages, et le rythme des gouttes de pluie répond aux motifs des petites flaques et des immenses étendues aqueuses. Des visions obsédantes d’engloutissement par la montée des eaux surgissent, et on est pris par cette étonnante façon qu’ont les Topoï de brasser les choses, les sensations, et les rêves. En 2021, les trois premiers volumes reparaissent en édition de luxe : ils sont rhabillés d’une belle et solide pochette, teintée dans la masse et sérigraphiée.
Portfolio | 20 cartes 250g | Sous pochette ajourée et sérigraphiée 15 x 21 cm | Quadrichromie offset | 200 exemplaires 979-1-095369-15-8 | 19 € Parution : Mars 2021
2 place de la Concorde de Sèvre 44200 Nantes
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TOPOÏÏÏÏ
É DI T ION DE LU X E
Claire Nicolet
Voici le quatrième volume de l’anthologie tiré de la série Topoï de Claire Nicolet. Recueil lumineux, dans lequel le soleil nous baignera et nous éblouira. Le soleil et les nuages semblent ici se défier pour envahir les dessins attentifs et minutieux. Mais le soleil gagne toujours : il ravive d’abord doucement les pages, tandis que les ombres découpent des silhouettes, les rayons deviennent des rayures et les motifs se mêlent aux reflets. Par blocs de lumière, le soleil prend crânement possession de l’image, faisant flamber les couleurs tandis que les nuages se dispersent et se terrent. Baignés de lumière brulante et éblouis, nous apparait alors la vision grandiose de l’astre dévorant et tout-puissant. Ces élégantes composition sont rassemblées dans une belle et solide pochette, teintée dans la masse et sérigraphiée.
Portfolio | 20 cartes 250g | Sous pochette ajourée et sérigraphiée 15 x 21 cm | Quadrichromie offset | 200 exemplaires 979-1-095369-16-5 | 19 € Parution : Mars 2021
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TOPOÏ
Claire Nicolet
Anthologie en portfolios Claire Nicolet, née en 1988, est peintre et dessinatrice. Diplomée de gravure (École Estienne) et d’arts plastiques (Beaux-Arts de Paris, atelier Alberola), elle est lauréate du Prix Yishu 8 et expose fréquemment son travail, entre autres à l’Under Construction Gallery (Paris). Topoï est son journal graphique, entamé en 2017, dans lequel elle associe dessins et bribes de textes. Dans ce terrain, elle trace des sillons, y dépose ses impressions, en laisse certaines reposer tandis qu’elle en travaille d’autres. Elle ordonne ainsi la friche qu’est notre monde : par bouturage, macération, jachère et juxtaposition. Cette pratique patiente se nourrit de ce qu’elle voit, imagine, rêve et ressent. Le dessin de Claire Nicolet, précis et curieux, ne vise pas la virtuosité : il apparaît plutôt comme un appétit insatiable. Fixer le passage du temps semble être la quête cachée de ce travail sans fin. Au fil des pages, des motifs apparaissent, se déforment et se répondent. Il s’y mêle de petits éclats écrits, aphorismes, légendes ou citations. La froide réalité y est tantôt transcrite, tantôt transfigurée. Parfois, c’est l’imaginaire qui surgit, cocasse ou inquiétant. Le Trainailleur propose une visite des Topoï à travers une anthologie, qui regroupe en une suite de petits volumes thématiques cette “série infinie”. Il espère ainsi partager la troublante sensation que donne la lecture du travail de Claire Nicolet : voir le monde par ses yeux et le penser avec ses mots – comme si les motifs d’une carte topographique envahissaient le monde qu’ils représentent.
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TOPOÏÏÏÏÏ
É DI T ION DE LU X E
Claire Nicolet
Claire Nicolet tient avec un journal graphique sans fin, Topoï. Le cinquième volume de l’anthologie rassemble les surgissements de l’imaginaire dans ces dessins précis et attachants. La topographie établie par Claire Nicolet ne se limite pas à la froide réalité : elle y consigne aussi des rêves et des réminiscences, des fantaisies graphiques, des motifs obsédants, des silhouettes inquiétantes… Toutes les drôles d’images qui naissent quand on ferme les yeux, à moins qu’elles ne soient simplement cachées dans un arbre, un mur ou un rocher. Tout cela fermente jusqu’à ce que s’échappent d’étranges agrégats. Mus d’une vie propre, ils viennent dévorer les pages ; des visages y apparaissent et des homoncules s’en détachent, et on partage avec l’autrice la joie simple de la liberté du stylo sur la feuille.
Portfolio | 20 cartes 250g | Sous pochette ajourée et sérigraphiée
Ces élégantes composition sont rassemblées dans une belle et solide pochette, teintée dans la masse et sérigraphiée.
15 x 21 cm | Quadrichromie offset | 200 exemplaires 979-1-095369-17-2 | 19 € Parution : Avril 2021
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Nadia Raviscioni Dream Baby Dream (Préface de Blutch)
Nous imaginons volontiers Nadia Raviscioni se mettre le matin à sa table à dessin avec un café. Penchée sur son carnet ou sur un bout de feuille chiffonnée, elle griffonne au bic ou au pinceau une image qu’elle a eu au réveil, les restes de son dernier rêve, une image fraîchement suave et entraînante, au son de Suicide, Nina Simone, Bob Dylan ou Jonathan Richman.
9 782940 522989
Avec Dream Baby Dream, des dessins réalisés sur le papier, sans crayonnés préalables, guidés par l’instant, font penser à l’écriture automatique chère aux surréalistes. Si on s’éloigne de la bd traditionnelle, chaque dessin entretient un jeu de correspondance avec les autres et l’ensemble forme un rébus étrange. Des motifs récurrents dans le travail de l’auteure font leurs apparitions, créant échos et résonances à ses œuvres précédentes : les cactus, les félins, les figures anthropomorphes, des maisons et des ruines antiques, des oiseaux et des avions... Il arrive souvent que le familier redevienne sauvage, les échappées des voies sans issue, les choses de rien des mondes infinis, au point que l’apprivoisé se retourne contre nous, que l’ordinaire se révèle hostile. Auteur de bds parues chez Atrabile, Nadia Raviscioni, lauréate du Prix Töppfer en 1998, pratique un art discret de la confidence, entre confession et secret, image écran et allégorie intime. Elle développe des récits où se mêlent réalisme cru et onirisme, une entreprise audacieuse dont le but est de restituer sans fard l’ambivalence de nos sentiments amoureux face à l’échec ou la rupture. ____ Collection : Ellipses et laps Genre : art séquentiel, récit intime et onirique Sujets abordés : autobiographie, rêve, surréalisme, métamorphoses, dessins Format : 16x23 cm 280 pages ISBN 978-2-940522-98-9 CHF 30/EUR 24 Parution 1er mars 2021
mars avril
art
densité
NOUVEAUTÉ MARS 2021
Collection DISCOGONIE
editionsdensite.fr
discogonie
The Smiths : The Queen Is Dead de Sébastien Bismuth et Nicolas Foucault
Classique instantané, imperméable à l’air du temps et aux sons synthétiques de l’époque, unad i1986, s c oThe Queen go n i e est l’œuvre d’un groupe nimement acclamé par la critique à sa sortie en Is Dead alors en état de grâce. Johnny Marr, déjà brillant et inspiré sur les opus précédents élargit sa palette jangle-pop tandis que Morrissey y écrit ses textes les plus fondamentaux.
et se met une pression énorme. Les éloges qui pleuvent sur son groupe le poussent à vouloir égaler sur ce troisième album les formations anglaises qu’il admire, comme les Who ou les Small Faces. Le quatuor de Manchester bastonne l’Angleterre de Margaret Thatcher en visant la Reine, mais c’est bien la grammaire du rock que le guitariste bouscule quand Morrissey en réinvente le lexique et les codes. L’album de Bigmouth Strikes Again, There Is a Light That Never Goes Out, I Know It’s Over Les auteurs : Sébastien Bismuth et Nicolas Foucault vivent et travaillent dans les Alpes maritimes. Musiciens amateurs et fans de pop anglaise, c’est leur premier livre.
The Smiths : The Queen Is Dead 9,95 € ISBN 9782919296224 10 x 18 cm, 96 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
À SUIVRE : Dominique A La Fossette, Bruce Springsteen Nebraska, Marianne Faithfull Broken English
densité
NOUVEAUTÉ MARS 2021
Collection DISCOGONIE
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discogonie
Dominique A : La Fosette de Thierry Jourdain et Pierre Lemarchand
En 1992, chanter en français pour un artiste qui aspire à faire un disque intransigeant ou ins c o dominante g o nqui i e règne dans l’univers du trospectif va à l’encontre du bon sens et de dlaipensée rock indépendant chanté en anglais. Les précurseurs qu’ont été Alain Bashung et Jean-Louis nitif de chanter dans sa langue maternelle. Disque de rupture sentimentale, La Fossette présente ses félûres sous un baume analgésique glacial. Une météorologie intime donne le la de chansons où domine la culture New Wave des années 1980. Parmi les premières œuvres gravées telles quelles par un musicien seul aux commandes dans des conditions domestiques, cette musique de chambre d’adolescent porte aussi toutes les précieuses imperfections et les limites des jeux d’enfant. Mais elle révèle ce paradoxe d’une grande puissance d’évocation par la mise à nu même de ses fragilités et de ses pauvres moyens. Un beau soir de 1992, le vibrato androgyne de Dominique A entre, à bas bruit, dans le cœur de milliers d’auditeurs de la principale radio nationale. Les auteurs : Pierre Lemarchand produit l’émission de radio « Eldorado » et écrit dans la presse musicale. Il est le biographe de Karen Dalton et l’auteur de deux titres de cette collection : Fantaisie militaire et The End… Thierry Jourdain est programmateur de spectacles et auteur de biographies d’artistes : Bruce Springsteen chez Camion Blanc, Elliot Smith, Miossec ou Philippe Katerine au Mot et le reste
Dominique A : La Fossette 10,50 € ISBN 9782919296231 10 x 18 cm, 96 p. broché, couverture à rabats 2 couleurs Diffusion/distribution Serendip : dilicom 3019000119404
À SUIVRE : Bruce Springsteen Nebraska, Marianne Faithfull Broken English, Daft Punk Homework…
description : comme rarement auparavant, 10 ans d’Histoire d’une contre-culture genevoise, certes non-exhaustive, mais démonstrative de l’ô combien foisonnante activité
éditeur : HÉCATOMBE titre :
LEITMOTIVS CONCERT POSTERS 2009-2020
auteur : Thomas Perrodin
Un livre témoin essentiel, véritable panel archives passionnant, d'un artisan laborantin ayant, comme peu
sévissant et œuvrant au sein de ces lieux de concerts performances hors-
impression couv. : bichromie offset
nombreu.ses musicien.nes illustré.es, décloisonnant en des déclinaisons éventails magistraux, l'abyssale panoplie
reliure : dos carré collé PUR points forts :
concerts après concerts, pages après pages d'un volume joyau perle musicale
- format manipulable 165x235 mm - index détaillé - Bilingue français / anglais
vente ferme
code-barre:
date de sortie: 03-2021
pages : 352
prix : 29 euros
format : 165x235 mm
isbn : 978-2-
940432-36-3 kg : 0,843
langue : FRA-ENG exemplaires: 1000
CO L L E C T I O N VA R I A
ART&FICTION
ÉCRIT SUR L’ART
Frédéric Dumond
erre, cosmographies
erre est une épopée poétique et topologique à travers plus de 90 langues, une exploration d’autres territoires de sens, dans d’autres systèmes de pensée, d’un point à l’autre de la planète. erre est une écriture dans les langues autres, c’est-à-dire absolument dans l’autre, là où il se parle et quand il se parle, et aussi un travail sur la nature même de la langue, sur ses états, sur sa forme, sur sa géographie. erre ouvre et explore un espace dans la langue, par la langue de l’autre, quand d’autres chemins la rendent comme étrangère à elle-même, soudainement mystérieuse, et paradoxalement plus concrète. C’est un mouvement d’écriture qui ouvre des espaces dans la langue, espaces où se 34 —COSMOGRAPHIES
ERRE
rencontrent une langue à soi et celle des autres, où quelque chose d’un sens commun pourrait tracer un chemin en partage, entre ce qui émerge et ce qui résonne. Parfois, les poèmes traversent la distance entre langue maternelle et langue autre, y ouvrent un espace véritablement commun#; parfois, ils se stabilisent à une autre étape, tordant la langue autre dans une quasi-abstraction... Mais n’est-ce pas aussi ce qui peut advenir dans sa langue à soi, quand d’autres chemins la rendent comme étrangère à elle-même#? erre, cosmographies est une épopée, une traversée, un voyage.
ERRE
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30 x 40 cm, 64 pages 978-2-88964-005-8 chf 30 / euro 28 — genre voyage en langues autochtones sujets abordés poésie, langues autochtones, fragments format isbn
var imiş gibiyim comme si j’étais...
je suis
ELLES AUJOURD’HUI ES N G TA N O M S MAIS LE UES ENCORE NE SONT PAS VEN CHE ELQU ’UN CHER U Q E U Q IS FO E ET CHAQU TOMBE À L’INTÉRIEUR IL
© Tonatiuh Ambrosetti
——— Frédéric Dumond, né au Maroc en 1967, vit dans la région Occitanie. Opérant à la fois dans le champ de l’art contemporain et celui de la poésie, son travail se concentre sur les rapports entre monde et langage. Il réalise en 2017-2018 un tour du monde d’écriture, le projet unventer, ouvrant un chemin entre les langues de la terre de Baffin et de la Sibérie à l’île de Pâques, de la Malaisie à l’Indonésie, de l’Inde au Vietnam, du sud de l’Australie à Nouméa et au Vanuatu, du Chili au Mexique et à Malte. Depuis 2018, son exploration se focalise sur les langues autochtones des États du Mexique (Querétaro, Mexico, Puebla, Yucatán,…) dans un vaste projet nommé humanos monumentos, Mexique. ———
EXTRAITS
F R É D É R I C D U M O N D | E R R E , CO S M O G R A P H I E S
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ART&FICTION
MONOGRAPHIE
Nicole Schweizer (éd.)
Anne Rochat. In Corpore
Cette publication, richement illustrée, offre pour la première fois un panorama du travail réalisé par Anne Rochat (*1982) ces dix dernières années. Se déclinant essentiellement au moyen de la performance, élaborée en réponse à des lieux et des situations données, la pratique de l’artiste s’appréhende tantôt en direct dans l’ici et maintenant de la performance, tantôt en différé au moyen de la captation vidéo. Comme le formule Anne Rochat&: «&Mes lieux de résidence, éphémères depuis dix ans, ont toujours été l’essence et l’objet de mes travaux. Fondamentalement, ma pratique consiste à faire
l’expérience sensible du déplacement, de l’inconfort, de l’exotique, du dérangeant ou de l’étonnant puis de chercher à en restituer la substance dans une forme incarnée dans un corps, généralement le mien.&» L’ouvrage articule visuellement le travail performatif, faisant dialoguer les images comme autant d’éléments d’un récit, et comprend deux textes inédits de Jean Rochat (historien) et d’Olivier Kaeser (historien de l’art et commissaire d’expositions), ainsi que des photographies de Matthieu Gafsou.
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 5 M A R S 2 0 21 —
15 x 22.5 cm, 152 pages 978-2-88964-001-0 chf 35 / euro 28 — genre monographie sujets abordés performance, vidéo, photographie, corps, art contemporain, marche, déambulation, espace — langues fr./ang. avec des textes de Olivier Kaeser (historien de l’art et commissaire d’expositions) et Jean Rochat (historien) — Cet ouvrage paraît à l’occasion de l’exposition « Anne Rochat. In Corpore (Prix culturel Manor Vaud 2020) », au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (11 décembre 2020 – 14 février 2021). format isbn
de s a m a r o n a p te s a v Un vidéoperformances live, aphies gr to o h p t e s e c n a perform ou rs c u a te s ti r a l’ r a p réalisées nées... n a s e r iè n r e d ix d de s T PHIE RICHEMEN O N OG R A UNE PREMIÈRE M ) E ROCHAT (*1982 N N ’A D ÉE R ST ILLU
LE
EC CO -É DITI ON AV AL MU SÉ E CA NTON
——— Née en 1982 dans la Vallée de Joux, basée à Berlin, Anne Rochat vit et travaille «&on the road&», le choix de ses lieux de résidence déterminant sa pratique artistique et vice versa. Diplômée de l’École cantonale d’art de Lausanne (2004-2008), elle développe un travail essentiellement performatif centré sur le corps, ses limites, ses possibilités physiques et psychiques, explorant son rapport à l’espace et au temps par des actions précises qui le poussent dans ses derniers retranchements. Anne Rochat a effectué de nombreux séjours de recherche en Asie et en Amérique du Sud et a bénéficié de résidences artistiques à l’Open Studio de Casa Suiza, Buenos Aires (2018), à l’Institut suisse de Rome (2012), et à Varanasi (2011). Sa pratique a été distinguée par de nombreux prix, entre autres le Prix culturel Manor Vaud 2020, le Prix de la Fondation Irène Reymond (2014), un Swiss Art Award (2013), la Bourse arts plastiques du Canton de Vaud (2011), et la Bourse culturelle de la Fondation Leenaards (2010). Elle a effectué des performances et participé à de nombreuses expositions en Suisse et à l’étranger, notamment au Red Brick Art Museum, Beijing (2020), à l’Arsenic – Centre d’art scénique contemporain, Lausanne (2020 et 2018), au Centre culturel suisse de Paris (2018, 2015, 2014, 2012) et à la 10e Biennale de Shanghai (2014). ———
© François Bovy
(M CB A) DE S BE AUX- ARTS DE LAUS AN NE
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EXTRAITS
N I CO L E S C H W E I Z E R ( É D .) | A N N E R O C H AT. I N CO R P O R E
EXTRAITS
C O L L E C T I O N C AT. R E C H E R C H E
ART&FICTION
BEAU-LIVRE
Elisabeth Jobin & Yann Chateigné (éds.)
Almanach Ecart. Une archive collective, 1969-2019 NOUVELLE ÉDITION , R E VU E E T COR R IGÉE
Ecart était un collectif d’artistes, un festival, une galerie, une librairie, une maison d’édition, un atelier d’impression, un salon de thé. Un almanach est un périodique annuel, un calendrier, un horoscope, un recueil de pictogrammes, un compagnon, un indicateur météorologique, une éphéméride. L’Almanach Ecart est un livre dans lequel se croisent les histoires d’un réseau informel et évolutif d’artistes expérimentaux. Entre eux circulaient des travaux, des lettres, des factures!; ils organisaient des expositions, des performances et des publications, guidés par une affinité commune pour les gestes artistiques les moins spectaculaires, les plus marginaux.
Composé à plusieurs mains selon des «!règles du jeu!» préétablies, l’Almanach Ecart rassemble 365 documents sélectionnés dans le fonds des archives Ecart. Ce livre propose ainsi une incursion subjective, anachronique et intertextuelle dans une année fictionnelle des activités d’Ecart, groupe d’artistes hétéroclite et protéiforme, proche du situationnisme et de Fluxus, et basé à Genève durant les années 1970. Essais, commentaires et questionnaires donnent un nouvel éclairage sur ce point de chute helvétique actif au sein d’un réseau international qu’animait l’immatérialité de l’échange et du dialogue. Un réseau qui reposait, en somme, sur l’amitié.
Prix du
re liv 20
s d Pri x
19 iv r es
s b u eau l p u d monde 20
ui
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 2 M A R S 2 0 21 —
WHAT'S NEW ?
24.4 x 32.2 cm, 426 pages, 1776 gr. 978-2-88964-010-2 chf 68 / euro 62 — graphisme Dan Solbach, Zurich/Berlin impression TBS La Buona Stampa SA, Pregassona (Lugano) — genre beau-livre sujets abordés archives, groupe d’artistes, années 1970-1980 — avant- propos de Jean-Pierre Greff contributions de Laura Bohnenblust, Lionel Bovier, Nicolas Brulhart, Yann Chateigné, Katarzyna Cytlak, Dora Imhof, Elisabeth Jobin, Adeena Mey, Émilie Parendeau et Reiko Tomii
— édition revue et corrigée jacquette renforcée inserts prix plus juste
format isbn
LL
EC CO -É DITI ON AV VE A HE AD DE GE NÈ
o n au x , ti a n r te in t e is o v e Artistes gen isses, u s s r u e h c r e h c e d équipe inois, s s te r u e im r p im , graphiste bâlois enève, G t e e n n a s u a L à é éditeur bas on d e e s t m u d e r v li u a e b s le plu 100% suisse#!# CO N CO U R S ENE LET TER DU BEST BOOK
GOLD 20 ! THE WORLD 20 ER V O LL A M O DESIGN FR
Revue de presse# ACTUALITTÉ.COM, 24/07/2020, «!À la découverte des plus beaux livres suisses de 2019!» par Raphaël Gariépy LE COURRIER, 01/05/2020, «!Un demi-siècle d’ECART!» par Samuel Schellenberg LE TEMPS, 09/03/2020, «!Un livre d’art suisse reçoit les honneurs de la critique internationale!» par Francesca Serra RTS CULTURE, 28/02/2020, «!Le titre de ‹plus beau livre du monde› 2020 échoit à un ouvrage romand!», ATS SWISSINFO.CH, 27/02/2020, «!Un livre romand reçoit le titre de ‹plus beau livre du monde› 2020!», ATS LE NOUVELLISTE, 27/02/2020, «!Édition: un livre romand reçoit le titre de ‹plus beau livre du monde› 2020!», ATS HEAD-GENÈVE, 27/02/2020, «!Almanach Ecart, élu Le Plus Beau Livre du Monde!» LA LIBERTÉ, 27/02/2020, «!Un livre romand reçoit le titre de ‹plus beau livre du monde› 2020!», ATS RTS FIGURES LIBRES, 06/02/2020, «!Ecart, ce mouvement artistique genevois qui rayonne dans le monde!» par Linn Lévi RTS CULTURE, 07/02/2020, «!Ecart, ce mouvement artistique genevois qui rayonne dans le monde!» par Linn Lévi TRIBUNE DE GENÈVE, janvier 2020, «!Un livre savant rêve l’année imaginaire du collectif Ecart!» par Irène Languin RTS VERTIGO, 13/01/2020, «!Livres: ‹Almanach Ecart: une archive collective 1969-2019, entretien avec Elisabeth Jobin!» par Linn Lévy
E L I S A B E T H J O B I N & YA N N C H AT E I G N É ( É D S .) | A L M A N AC H E C A RT
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EXTRAITS
PRESSE
E L I S A B E T H J O B I N & YA N N C H AT E I G N É ( É D S .) | A L M A N AC H E C A RT
ART leMAG
LE COURRIER VENDREDI 1ER MAI 2020
WEEK-END
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Sous la forme d’un almanach regorgeant de trésors, le «Plus beau livre du monde 2019» raconte l’épopée du collectif genevois Ecart, dès 1969 SAMUEL SCHELLENBERG
Edition X C’est un peu l’histoire de la
UN DEMI-SIÈCLE D’ECART
chrysalide qui se transforme en papillon, version art contemporain. En l’occurrence des cartons d’archives brutes devenues «plus beau livre du monde 2019». Décernée fin février par la Fondation Buchkunst de Francfort, la distinction récompense l’Almanach Ecart (Ed. HEAD et art&fiction), bijou éditorial orné de 639 illustrations pour imaginer, jour par jour, une année du collectif Ecaart. Actif dès 1967 mais officiellement fondé en 1969 par les artistes John M Armleder, Claude Rychner et Patrick Lucchini, Ecart est à la fois un groupe, une galerie, une librairie et une maison d’édition. Proche de Fluxus ou du situationnisme, protagoniste du Mail Art (lire ci-dessous) ou de ce nouveau médium qu’est la performance, moquant la fatalité d’un art forcément marchand, Ecart se dissout en 1982. Non sans jouer régulièrement les prolongations, à l’initiative de John M Armleder, par exemple en tenant stand depuis 1980 à la foire Art Basel, avec une offre 100% no profit.
Quatre pages de l’Almanach Ecart, avec, de haut en bas et de gauche à droite: une enveloppe tamponnée du collectif Untel; une lettre de l’artiste Fluxus Alison Knowles; des timbres Zeropost d’Endre Tót; et une réclame pour le volontariat de Claude Rychner.
Potentiel de réactivation Publié en toute fin d’année dernière, l’Almanach Ecart est le fruit d’un projet de recherche du réseau HES-SO, mené conjointement par la Haute Ecole d’art et de design de Genève (HEAD) et le Mamco, Musée d’art moderne et contemporain. «L’idée était de montrer les archives autrement, de souligner leur potentiel de réactivation pour pointer qu’elles ne sont pas figées dans l’histoire – c’est aussi une ressource de création pour aujourd’hui», explique l’historienne de l’art Elisabeth Jobin, codirectrice de l’ouvrage avec Yann Chateigné, professeur à la HEAD. C’est Lionel Bovier, directeur du Mamco – et coauteur avec Christophe Cherix d’un premier livre sur Ecart en 1997 –, qui a donné l’impulsion de cette plongée dans le passé du collectif. Côté archives, le travail de fourmi a été réalisé par Elisabeth Jobin dès 2017, quelques années après la rédaction d’un mémoire de master en partie intéressé par cette même matière. «Mon travail consistait à continuer le tri – à ce stade, on ne pouvait même pas parler d’archivage –, puis d’esquisser un inventaire selon quelques typologies. Les gros morceaux étaient la correspondance, y compris le Mail Art, mais aussi les documents d’une administration plutôt bien tenue, les photographies d’époque, les ephemera – cartons d’invitation, affiches, etc. –, les publications et la performance. Cette dernière est détaillée par des partitions dont certaines ont été réactivées par des étudiants de la HEAD.»
BAPTISTE COULON
L’ouvrage sera ensuite composé par les participants au projet de recherche, en l’occurrence les artistes Pierre Leguillon et Emilie Parandeau, le commissaire Mathieu Copeland, le graphiste Dan Solbach et les codirecteurs de l’ouvrage Yann Chateaigné et Elisabeth Jobin. «Chacun faisait ses choix en fonction de ses dadas. Pierre était fasciné par l’administration, Emilie très intéressée par la performance et Yann trouvait que les notes de John Armleder étaient incroyablement mystérieuses et sibyllines...» Figure incontournable de la scène romande, l’artiste ne s’est pas mêlé au projet: il a donné carte blanche à l’équipe en poste. «Lorsqu’on allait
Matière vivante, l’archive «raconte différentes histoires selon la manière dont on agence son contenu» Elisabeth Jobin
vers lui avec des questions, il répondait toujours de manière bienveillante et précise sur les points historiques, mais restait plus évasif sur des questions d’interprétation», sourit Elisabeth Jobin. Il s’agissait d’envisager l’archive comme une matière vivante, «qui raconte différentes histoires selon la manière dont on agence son contenu», poursuit celle qui est aujourd’hui membre de l’équipe de conservation du Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne. «Cela a donné un calendrier imaginaire d’une année d’Ecart, qui montre différentes activités, donne à voir le réseau plutôt que de se concentrer sur le collectif luimême.» En véritable almanach, le livre
fait coïncider un document à chacun des 365 jours de l’année, du 1er janvier au 31 décembre, en respectant la date mais en multipliant les millésimes. Ainsi, à une missive du musicien et performeur britannique Genesis P-Orridge du 3 janvier 1977 succède une enveloppe envoyée de Paris le 4 janvier 1979, décorée d’empreintes de tampons d’artistes du collectif Untel. Et huit pages plus loin, c’est une facture adressée par les éditions hambourgeoises de l’artiste suisse Dieter Roth, qui marque le 12 janvier, cette fois de l’année 1980. Le tout est régulièrement rythmé de documents non datés mais en liens avec le mois en question: ce sont les «jokers», qui forment l’un des douze thèmes classant les documents, signifiés au fil des pages à l’aide d’un signe du zodiaque: bélier désigne l’action, taureau rassemble l’organisationnel alors que sagittaire concentre les références aux éditions Ecart. Enfin, plusieurs textes complètent l’ouvrage.
«La voix des artistes» «Le livre a un aspect très direct, n’est pas trop didactique: c’est avant tout la voix des artistes qui s’exprime», souligne Dan Solbach, auteur du travail graphique de l’Almanach Ecart – et designer de plusieurs ouvrage sélectionnés ces dernières années parmi les «Plus beaux livres de Suisse». L’idée n’était pas d’en faire un lexique du langage artistique écartien, explique le Bâlois, «encore moins de produire un énième livre n’intéressant que les graphistes. Le contenu donne ici sa forme au livre et pas le contraire, comme trop souvent.» Imaginée par Dinamo, la police de caractère s’inspire directement de celle utilisée par Ecart pour ses communications, tout en étant plus facile à lire, précise Dan Solbach – «leurs newsletters étaient parfois très peu lisibles». Et si le tout est enveloppé par une couverture souple, «c’est pour ne pas faire de l’ouvrage une pierre tombale», comme lorsqu’un hommage se veut définitif. Car Ecart, qui se lit «trace» à l’envers, a encore de belles réactivations devant lui. I Almanach Ecart, une archive collective 1969-2019, Ed. HEAD–Genève et art&fiction publication, en partenariat avec le Mamco, 424 pp. Le livre est actuellement en rupture de stock (une recherche de fonds bat son plein pour permettre une réimpression, de même qu’une version anglaise). Mais quelques exemplaires demeurent en vente à la Haute Ecole d’art et de design de Genève. Renseignements: 022 388 51 00. Site des archives: archivesecart.ch
Le Mail Art, cette pratique à distance qui échappe au marché époque de nouveaux médias pas encore reconnus par les musées, mais aussi d’artistes qui veulent se soustraire à l’institution et à l’autorité qu’elle représente, observe l’historienne de l’art. «On reconstruit donc un réseau parallèle, entre artistes, qui inclut même un appareil critique. Et tout le monde peut participer de manière très démocratique.» L’artiste new-yorkais Ray Johnson est considéré comme le précurseur du Mail Art d’aprèsguerre: dès le milieu des années 1950, il envoie poèmes, dessins abstraits ou collages à un réseau international – cela deviendra la New York Correspondence School. Plusieurs artistes de Fluxus pratiqueront eux aussi le
Mail Art, comme Robert Filliou, Ben Vautier ou Robert Watts – ces deux derniers seront notamment coauteurs d’un Flux Post Kit (1968), boîte avec tampons, timbres ou cartes postales. Quant à la galerie Ecart, elle devient dans les années 1970 un lieu de convergence et d’échange du Mail Art, avec par exemple une exposition de la correspondance de David Zach. Ou l’accrochage des œuvres postales de l’artiste hongrois Endre Tót, qu’on retrouve à plusieurs reprises dans l’Almanach Ecart. Par exemple sous la forme d’un joker d’avril présentant une planche de timbres Zeropost (1976), sans valeur postale mais qui sont autant de multiples. Autres jokers égaillant
régulièrement les pages du livre: les cartes postales présentant la reine d’Angleterre dans différents contextes érotiques, signées Genesis P-Orridge – des collages du même type ont valu à l’artiste des démêlés avec la justice britannique. Le Mail Art est une pratique plutôt complexe à appréhender pour les historiens de l’art, estime Elisabeth Jobin, «avec potentiellement autant d’archives qu’il y a eu d’artistes participant, dont certains relativement méconnus. On trouve des collections de Mail Art chez des personnes insoupçonnées, notamment à Genève.» Et même pour un artiste connu comme Ray Johnson, qu’on retrouve lui aussi dans l’Almanach Ecart,
impossible de savoir combien de ses œuvres ont circulé. «La notion de vrai et de faux se confond, les originaux étant de toute manière parfois des photocopies,
ce qui est assez ironique. Même si on en trouve parfois dans des ventes aux enchères, ces œuvres échappent le plus souvent à la logique du marché de l’art.» SSG
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re liv 20
s d Pri x
us beau l p du monde 20
19 li vre s
de l’Almanach Ecart concernent le Mail Art, ou art postal, forme de création qui remonte aux futuristes ou à Marcel Duchamp mais se développe essentiellement à partir des années 1960. Un modus operandi fait de collages, dessins, enveloppes tamponnées et autres photocopies envoyées par la poste, qui n’est pas sans résonner avec le principe de distanciation propre à notre étrange printemps 2020. «Le Mail Art est un phénomène assez fascinant, qui impliquait des artistes plutôt éloignés du circuit de galeries marchandes», commente Elisabeth Jobin, co-commississaire en 2018 d’une exposition sur Ecart et le Mail Art au Mamco. Les années 1960-1970 sont une
Prix du
Avant-garde X Plusieurs pages
ui es s s e s 2 0 pl u s b e a u x
E L I S A B E T H J O B I N & YA N N C H AT E I G N É ( É D S .) | A L M A N AC H E C A RT
PRESSE
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TRACKS
MARIE IMBERT Photographies
Entrer dans ce livre c’est rêver de prendre un train en marche et souhaiter passer par tous les États - ou presque - d’Amérique. C’est rencontrer le travail d’une photografulgurance aux moments traversés. Le mouvement est dans l’intention, dans la de l’artiste, dans cette géographie touchante des images qui redessinent les contours d’un l’apaisement reconquis. Venture into this book to experience the dream of taking a journey on a slow-moving train, passing through every State - or almost - of the United States. It is to discover the work of a photographer who captures landscapes and faces without freezing them but allowing them to tell their story in a moment in time. Movement is the essence: in the journey’s trajectory and in the artist’s delicate interpretation, allowing this touching geography of images to re-draw the contours of a continent so often explored. Until they restore harmony. ISBN 978-2-930115-66-5
joel@arpeditions.org
104 pages - 169 x 224 - 30 euros 300 exemplaires 60 photographies en quadrichromie Couverture souple avec rabats Commande sur info@arpeditions.org / www.arpeditions.org ISBN 978-2-930115-66-5 © 2020 ARP2 Editions / Marie Imbert (BE, FR, DE, CH)
www.arpeditions.org Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles
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SUNSET MEMORY PETER H. WATERSCHOOT
Sunset Memory is photographed in 2019, partly in Japan and partly in Brussels, with a mind absorbed, propelling, brooding. ‘Sunset Memory’ doesn’t look back, it plunges ahead. Into an abyss, a paroxysm. With text by Peter Verhelst Translations in GB, French and Japanese.
120 pages - 190 x 283 - 39 euros 300 exemplaires 88 photographies en quadrichromie Couverture souple Commande sur info@arpeditions.org / www.arpeditions.org ISBN 978-2-930115-72-6 © 2020 ARP2 Editions / Peter H. Waterschoot (BE, FR, DE, CH)
—HEAD P Domaine Architecture d’intérieur – études visuelles ISBN 978-2-940510-45-0 Sortie prévue
Publié en version anglaise (langue originale) et française Traduction: Yves-Alexandre Jaquier
80 pages (approx) Format: 105 x 170 mm Poids: 200 g Impression en bichromie Reliure cousue-collée Prix: 10€
mars 2021
Javier Fernández Contreras Manifeste d'ntérieurs. Penser dans les médias élargis Prise en tenaille par l’architecture et le design, l’architecture d’intérieur considération. Dans cet essai, Javier Fernández Contreras, responsable un nœud entre culture architecturale et culture visuelle. ces multiples modes d’expériences et de médiations, l’auteur propose -
-
l’expérience du bâti. Plus récemment, d’autres architectes comme Rem
vellement toujours plus rapide des médias, l’architecture d’intérieur se hybridations entre objets et images, le texte de Javier Fernández Contreras délivre un plaidoyer pour l’architecture d’intérieur comme laboratoire transdisciplinaire de notre modernité tardive.
et
L’ouvrage s’accompagne d’une riche iconographie en lien avec des moles plans d’une villa palladienne, l’avant-garde cubiste en peinture, l’ar-
Exemples de doubles-pages
L’auteur
-
Javier Fernández Contreras Javier Fernández Contreras a étudié l’architecture à l’Université
tecturaux, y compris des propositions primées dans des concours -
-
-
et la recherche universitaires. Il a enseigné le design architectural
turale et les processus de design des architectes contemporains ont été publiés, entre autres, dans Massilia Annuaire des Études Corbuséennes, Perspectives in Metropolitan Research, Princeton 306090, CIRCO, Drawing Matter, ZARCH, Arquitectura COAM, RA Revista de Arquitectura, etc.
La collection
position. La collection Manifeste
personne ou un groupe expose un programme d’action ou une
enjeux contemporains.
‘Plan Miralles: Pensée et Représentation dans l’Architecture d’Enric Miralles’, -
—HEAD Publishing Domaine Histoire culturelle
Publié en version française (langue originale) et anglaise
ISBN 978-2-940510-46-7
Traduction: Geoffrey Spearing
02 80 pages (approx) Format: 105 x 170 mm Poids: 200 g Impression en bichromie Reliure cousue-collée
Sortie prévue Prix: 10€
mars 2021
Jill Gasparina, Christophe Kihm, Anne-Lyse Renon Comment quitter la terre? Les études de l’habitabilité, qui s’appliquent aux conditions de vie et aux manières de vivre, sont essentielles dans la recherche spatiale. Le titre de cet ouvrage collectif, Comment quitter la terre ?, en définit le spectre mais aussi la portée, bien actuelle à l’heure d’une crise écologique sans précédent. Pour répondre à cette question, ses auteur·e·s sont repartis d’écrits consacrés à l’habitabilité spatiale en leur accordant une extension historique et critique. Car ces recherches disposent d’une histoire aussi bien technique que culturelle, depuis les premières études effectuées pour des véhicules spatiaux habités (des fusées V2) jusqu’à celles, plus récentes, associées à la vie confinée lors de futurs voyages sur Mars (Mars 500). Cette histoire dispose aussi de ses points aveugles, à travers son approche globalement techniciste et son imaginaire utopique ou uchronique. Pour répondre de manière critique à ces différents écueils, le parti pris adopté par cet écrit est triple : d’une part, revenir sur les méthodes et les savoirs construits par la recherche spatiale ; d’autre part, rematérialiser l’expérience du spatial en la pensant à partir des objets qu’elle construit et des images qu’elle produit ; enfin, reconsidérer l’habitabilité spatiale à partir d’expériences concrètes et sensibles, reliant le terrestre à l’extraterrestre. Classé dans un ordre de grandeur croissant, qui conduit du gant de protection des combinaisons pour astronautes aux planètes habitables pouvant accueillir la vie, les textes composant cet ouvrage considèrent l’habitabilité spatiale selon les échelles de différents objets, qui font varier ses problèmes. Au-delà d’une histoire technique et de compétitions étatiques, les trois auteur·e·s, chercheur·euse·s en art et en design, s’intéressent aussi aux représentations de ces objets, habitats ou lieux, et aux liens qu’ils entretiennent à un imaginaire que la science peut, sous certaines conditions, partager avec les arts. C’est ainsi qu’à travers ce catalogue d’inventions et de projets richement documenté se dessine un pan de l’histoire culturelle du XXe siècle.
La collection Un manifeste est une déclaration écrite publique par laquelle une personne ou un groupe expose un programme d’action ou une
position. La collection Manifeste de la nouvelle structure HEAD– Publishing met en valeur des partis pris, réflexions et actions développés par des acteurs de l’art et du design pour faire face aux enjeux contemporains.
Exemples de doubles-pages
Les auteur·e·s Jill Gasparina Jill Gasparina est critique d’art, commissaire d’exposition indépendante et enseignante à la HEAD – Genève. Après des études à l’École normale supérieure (Lyon) et une agrégation de Lettres modernes, elle s’est orientée vers l’étude des arts visuels, la pratique de la critique et l’enseignement en école d’art. Elle a dirigé le centre d’art La Salle de Bains (Lyon), de 2009 à 2013, puis fut en charge de la programmation des arts visuels au Confort Moderne (Poitiers) de 2015 à 2017. Ses recherches portent notamment sur les imaginaires technologiques dans l’art et les phénomènes de massification dans la culture pop. Christophe Kihm Christophe Kihm est professeur à la HEAD – Genève, critique et commissaire d’exposition indépendant. Ses recherches ont notamment porté sur les pratiques artistiques de l’archive, la pédagogie dans les enseignements artistiques, l’expérimentation dans les arts et les arts de l’action. Une approche pragmatique de l'agir a orienté ses recherches plus récentes, à la convergence de l’éthique et de l’éthologie, des manières
d’habiter et des écologies. Il a été associé, pour la HEAD, au projet de recherche ArTeC «Politique de la distraction» (2017-19) en partenariat avec l’ESTCA (Université de Paris 8) et l’Ensad (Paris) et au programme « Action 2 : observer » (2018-19), en partenariat avec l’école de la Manufacture (Lausanne) et la HEM (Genève). Il est aussi requérant principal du programme de recherche « Habiter l’espace extraterrestre » (2019-21), conduit en partenariat avec le Cnes (Paris) et subventionné par le FNS. Ces différentes recherches ont été l’occasion de publications, associées à des directions d’ouvrages ou à des numéros spéciaux de revues. Anne-Lyse Renon Anne-Lyse Renon est maître de conférence au laboratoire Pratiques et Théories de l'Art Contemporain de l'université Rennes 2, membre associée au Centre Alexandre Koyré (EHESS-CNRS-MNHN) et adjointe scientifique à la Haute Ecole d'Art et de Design (HEAD) Genève. Docteure en esthétique de l'EHESS, son travail croise l'anthropologie du design, l'épistémologie et l'histoire des sciences.
—HEAD Publishing Domaine Design - essai critique
Publié en version française (langue originale) et anglaise
ISBN 978-2-940510-47-4
Traduction: Eric Rosencrantz
03 80 pages (approx) Format: 105 x 170 mm Poids: 200 g Impression en bichromie Reliure cousue-collée
Sortie prévue Prix: 10€
mars 2021
Nicolas Nova Enquête/Création Si la refonte de l’enseignement supérieur liée au processus de Bologne a encouragé l’essor de la recherche en design dans les écoles d’art, cet intérêt préexistait au sein des agences de design promptes à produire des enquêtes sous diverses formes. Dans cet essai, Nicolas la recherche en design est un champ en expansion, qui produit des connaissances sous des formes très variées : textes, dessins, prototypes, interfaces, etc. L’auteur analyse le format de l’enquête comme étant au centre de nombreuses démarches de recherche en design – une enquête qui se nourrit des méthodes des sciences sociales et du journalisme, mais ne se cantonne pas au cadre disciplinaire, agrégeant et se réappropriant des notions issues de champs très divers. Plus que par une seule méthode, c’est par des questions de processus, de dispositifs et d’outils inventés quêtes en sciences sociales. Ainsi ces recherches reposent souvent sur la création d’objets matériels, susceptibles d’éclairer des phénomènes, dont l’auteur présente une série d’exemples récents et originaux. Nicolas Nova considère que ces approches de la recherche en design les « sciences sociales créatives » qui cherchent à élargir leur panoplie de processus de recherche et de restitutions et ouvrent la voie à la recherche en art contemporain, elle aussi en phase d’essor.
Exemples de doubles-pages
L’auteur Nicolas Nova Nicolas Nova est Professeur Associé à la Haute Ecole d’Art et
détournement des objets techniques dans le champ du numérique avec un point de vue socio-anthropologique. Titulaire d’un docto-
cultures numériques, l’ethnographie et la recherche en design. Il est également co-fondateur du Near Future Laboratory, une agence de prospective et d’innovation impliqué dans des pro-
été professeur invité à Art Center College of Design (Pasadena,
La collection
position. La collection Manifeste de la nouvelle structure HEAD–
Un manifeste est une déclaration écrite publique par laquelle une personne ou un groupe expose un programme d’action ou une
développés par des acteurs de l’art et du design pour faire face aux enjeux contemporains.
Jean Tercier Combinatoire encyclopédique
En parcourant, page après page, les 20 volumes d’une Encyclopaedia Universalis sauvée de la déchetterie, Jean Tercier s’est promis d’en faire quelque chose. La présence massive du texte, petits caractères, chapitres en blocs compacts lui en impose. Il répertorie les têtes de chapitre, figures, dessins et schémas, peintre et dessinateur, il s’accroche à ces éléments graphiques et les consigne de manière subjective et impressionniste qui amorcent le début d’un récit ou simplement d’une historiette. 9 782940 522965
Ce qui accroche dans l’encyclopédie, c’est la présence des graphiques, cartes, tableaux, images de toutes sortes. Cet immense rassemblement de connaissances a recours, pour mieux se partager, à des schémas, figures de synthèse simplificatrice. Cette collecte de locutions, ces centaines de mots notés dans un carnet sont recyclées, non pas en parodiant ou en caricaturant mais en fabulant. L’ébauche d’une encyclopédie combinatoire met en relation, par résonance, des fragments de connaissances assemblés en chimères. Une combine optimiste, une feinte. Les dessins de Tercier sont des petites embrouilles décoratives, des schémas impromptus, qui, à priori, n’ont pas de rapport entre leurs caractéristiques et ce qu’ils sont censés signifier. Enoncés et terminologie sont distribués de manière intuitive, spontanée et poétique. Cette mise en scène d’assemblages, d’arrangements spéculatifs, de combinaisons, permettent des ambiguïtés d’interprétation. Les glissements du sens évoquent furtivement des composantes imaginaires et mémorielles. Le lecteur est tenté de leur donner une signification personnelle. Jean Tercier commencesa vie à 20 ans. Liberté, voyages, mer, montagne, déserts et aussi mille petits boulots. Formation artistique à l’Ecole Supérieure d’Arts Visuels (ESAV) de Genève en peinture et media mixtes avant de devenir dendrochronologiste. Dessins, peintures, photographies, objets puis expérimentations stimulées grâce à la fréquentation quotidienne de sites archéologiques et d’objets, déchets ou splendeurs de toutes natures produits au fil du temps. 2014 : fin de l’activité professionnelle, place à une activité artistique soutenue. Mise à jour et au jour des multiples idées, ébauches et essais élaborés durant 3 décennies. ____ Collection : L’Illettrisme vaincra Genre : livre d’art conceptuel Sujets abordés : art et philosophie, signifiant/signifié, métalinguistique, nominalisme Format : 17x24 cm 96 pages ISBN 978-2-940522-96-5 CHF 30/EUR 25 Parution mars 2021
C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY
ART&FICTION
ESSAI
Philippe Lipcare
Inframince et hyperlié
Un panneau peint à Venise qui réapparaît à Los Angeles et qui révèle une autre disparition!; une sculpture qui fond pendant des semaines!; la tête de Louis de Funès qui se dissipe dans la glace!; un anneau invisible pour une vache absente!; un haut-de-forme transparent!; un portrait reproduit 367 fois dont l’original a été perdu!: la disparition est un spectacle étrange, qu’on ne perçoit que lorsqu’il n’y a plus rien à voir.
Un accès vers la sensation d’un moment inframince et hyperlié, suspendu et introuvable, que nous nommons le présent et qui définit l’art contemporain. Ces textes traquent la disparition chez des artistes comme Francis Alÿs, Michael Rampa, Carpaccio, Gerhard Richter, Stéphane Zaech, Charles Gleyre ou Valentin Carron.
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 9 AV R I L 2 0 21 —
11 x 17.5 cm, 156 pages 978-2-88964-000-3 chf 14.90 / euro 12 — genre essai sur l'art sujets abordés art contemporain, peinture, grenouilles, ombre — Préface de Stéphane Fretz format isbn
mporain!: te n o c t r a l’ e d n o ç Le présent il t n e m o m le e r iv v p ou r faut disparaître!! S ARTISTES
——— Philippe Lipcare, né en 1970 à Lewes (GB), vit à Lausanne. Il est auteur, critique d’art et blogueur, le tout par intermittence et de façon souterraine. Collaborateur de revues d’art, encyclopédiste à temps partiel, iconodule sceptique, il a annoncé en 2016 une anthologie des livres vierges qui n’a jamais paru et n’a plus donné de nouvelles depuis. PUBLICATIONS : Collaborations à la revue La table des négociations de 2006 à 2009, à l’encyclopédie du livre d’artiste Mode de vie, parue en 2010 chez art&fiction à Lausanne et à la revue Dovble V, de 2011 à 2019. ———
AVEC LE
ICHAEL R AMPA , FR ANCIS ALYS, M R ARD RICHTER , CARPACCIO, GEH H, STÉPHANE Z AEC
PHILIPPE LIPCARE | INFR AMINCE ET HYPERLIÉ
EXTRAITS
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ARS BREVIS, TABULA LONGA Une reproduction en cire de « L'Enlèvement des Sabines » de Giovanni Bologna se consume dans les travées gigantesques de l'Arsenal, sous le regard impavide d'un personnage qui fond lui aussi. C'est Rudi, Rudolf Stingel, artiste tyrolien et new-yorkais, dans une posture assurée et absente — il a les yeux fermés, les mains dans les poches —, la chemise ouverte sans cravate, le veston de velours, les lunettes relevées sur le front, le sourcil abondant, la mine sérieuse. Il est posté face à la monumentale sculpture maniériste, clairement en résonance avec elle, mais seulement au sens où celle-ci disparaît. Rudi n'est pas concerné par les enjeux de la sculpture ellemême, son brio, sa tension érotique, sa violence, il participe intimement à sa seule disparition — en disparaissant lui aussi. De même que « L'Enlèvement des Sabines » apparaît comme une sorte d'archétype de la grande sculpture occidentale, du vieil art farci d'idéalisme grec et de virilité romaine, Rudi incarne le prototype d'un Bartleby du nouvel art contemporain. Pour ce Bartleby,
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Les visiteurs successifs de la Biennale de Venise ont photographié « Untitled. 2011 » de Urs Fischer.
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qu'il soit artiste, curateur, touriste ou collectionneur, l'art est bref ; il ne dure qu'une saison vénitienne, et la vie est longue quand elle n'a ni début ni fin. La monumentalité, l'héroïsme, le sexe, le pouvoir, la violence, sont les ressorts du vieil art, qui tire sa force de son commerce avec les origines et avec la mort ; le nouvel art bartlebyen préfère ne pas finir et ne commence donc pas. J'ai trouvé certaines images accompagnant cet article sur le site dédié à l'art contemporain en Suisse (disparu depuis) « ars brevis vita longa ». Ce titre, qui renverse le célèbre fragment d'Hippocrate « Ars longa, vita brevis », pourrait bien énoncer le programme du nouvel art bartlebyen qui est aussi à l'œuvre dans l'installation d'Urs Fischer. Pour avancer il faut d'abord relire la phrase d'Hippocrate, qui est sujette à des montagnes de contre-sens. Il n'a jamais été question de dire que l'art est plus durable que la vie. La traduction de Baudelaire apporte ici un éclairage légèrement décalé en proposant : « L'art est long, le temps est court », c'est-à-dire que nos limites ne nous permettront pas de faire le tour de la question, que notre temporalité (origine et mort) limite notre expérience des limites.
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ni à la fin de celle-ci (à savoir le commanditaire, le collectionneur, l'acheteur, puisqu'il n'y a rien à acheter ou à conserver qu'un monticule de cire et de supports en métal à l'heure qu'il est). La sculpture de Bologna a été inaugurée, elle, en 1579 peut-être. On imagine la cérémonie : fanfare et tomber de rideau. Elle n'était pas là avant, elle est depuis, et peut disparaître d'un moment à l'autre. La pièce d'Urs Fischer n'a pas pu être inaugurée, puisque sa complète réalisation coïncide avec sa disparition. Elle ne disparaîtra donc jamais. Elle est, d'ores et déjà, une archive. Celle réalisée par les visiteurs successifs de l'Arsenal, à Venise en 2011.
COMMENT UN GANT DE CÉR A MIQUE ET POURQUOI « Je voudrais dévoiler le normal, le méconnu, l'insoupçonné, l'incroyable, l'énorme normal », semble dire Marc Batalla avec treize objets ordinaires en céramique blanche exposés hors de portée de la main sous l’intitulé Utere Felix!. L’ironie joyeuse du titre instaure une connivence avec le spectateur,
EXTRAITS
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« Ars longa, vita brevis » sous-entend qu'il y a quelque chose à acquérir (et donc à perdre), et que ce quelque chose ne s'acquiert que dans ses bords extrêmes : dans une origine et une fin, dans une inauguration et un achèvement. La phrase renversée, « Ars brevis, vita longa », stipule que rien ne déborde la vie, puisqu'elle n'a pas de limite (« longa » est indéterminé), sans commencement ni fin, elle est infinie, et l'« ars brevis » s'y inscrit comme un phénomène qu'on observe, ou comme un spectacle auquel on assiste. Ce spectacle, c'est, dans le cas de l'installation sans titre de Fischer, la disparition. La disparition est un spectacle étrange, puisqu'on ne le perçoit que quand il n'y a plus rien à percevoir. Pas d'inauguration ni d'achèvement. C'est un pur processus auquel on ne peut trouver ni début (avant de commencer, il n'est qu'une promesse) ni fin (une fois achevé, il n'est qu'un souvenir). C'est ainsi que « L'Enlèvement des Sabines » s'expose face à ce personnage médian (médiateur, médiatique) qui disparaît avec lui, qui n'est ni à l'origine de l'œuvre (ici ce seraient Jean de Bologne et les artisans et techniciens qui ont réalisé la copie en cire),
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invité à s’approprier mentalement ces objets. Pour faire quoi? Pour saisir le banal. Parmi ces objets, un gant solitaire. Observons-le : « Ce n’est qu’une pauvre gourde, d’apparence pierreuse mais molle, un pauvre couillon flétri, fripé […] Presque informe, comme de petites églises ou chapelles rustiques (perdues isolées dans la campagne) bâties sans beaucoup de façons, et que le temps et l’érosion ont rendu extérieurement presque informes. » On comprend qu’observer un objet banal, c’est-à-dire un objet « à la disposition de chacun », c’est prendre part à la création du monde. Le gant ready-made fait-main de Batalla opère le même dévoilement que la figue de Ponge : il nous le rend visible en le soustrayant à notre regard. Il donne corps à ce que l’on n’entend ni ne voit plus à force de le voir et l’entendre tous les jours; nous est transmis ce rien dont nous avons besoin pour vivre. Cadeau étrange, un peu absurde, qui prend la forme d’un sapate. Le sapate est, selon le Littré, un « présent considérable, donné sous la forme d'un autre qui l'est beaucoup moins. » L’éminent dictionnaire précise : « Un citron par exemple, et
BLINK BLANK
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160 pages abondamment illustrées pour rendre compte de l’animation mondiale dans toute sa diversité et créativité.
Printemps/été 2021
Numéro 3
Au sommaire du n°3 de BLINK BLANK : Printemps/été 2021
Numéro 3
s s s s s
Un dossier thématique Des entretiens inédits Des points de vue critiques sur l’actualité Une incursion dans les coulisses de la création Un éclairage historique sur un artiste ou un studio…
La revue donne la parole aux critiques, historiens, chercheurs, observateurs attentifs de la vie des formes animées et aux artistes euxmêmes. Les rubriques de BLINK BLANK : 19,5 x 24,7 cm à la française couverture souple dos carré collé 160 pages isbn 978-2-9568325-3-9 09 avril 2021
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Dossier Rencontre / Portrait / Hommage Films & Séries Passé Présent Work in Progress La Fabrique de l’animation Voix Off
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mars avril
littérature sciences- humaines
Éditions du Canoë
2021
5 mars
Sylvie-E. Saliceti
Genre : Poésie Format : 12 x 18,5 cm Avec une gouache de Sophie Grandval 80 p. 13 € I.S.B.N. 978 249 0251 186 Ancienne avocat auprès de la Cour d’Appel d’Aixen-Provence, Sylvie-E. Saliceti se consacre depuis plusieurs années à écrire. Outre ses contributions à diverses anthologies et revues, elle a publié en volumes : Je compte les écorces de mes mots, Éditions Rougerie, postface de Bruno Doucey, 2013 (Une dizaine de notes de lecture ont été écrites à propos de cet ouvrage, notamment celles de Jean-Michel Maulpoix, Sabine Huynh, Lucien Noullez, Nicolas Rouzet, Pierre Kobel, Lucien Wasselin …)
bleu s’efface, le noir gagne, la parole bavarde pèse sur les poumons, peu à peu il s’agit de se taire, les mots se comptent avec l’air et l’économie des gestes. Au début la profondeur enivre. Celui qui est descendu vers ce non-lieu vagabonde à demi-vivant corail, sa respiration devient courte, il est aspiré par l’ivresse de la plongée. D’emblée le monde sous-marin propose un brouhaha aux sons étouffés, une parole grisante, peu audible, puis imperceptiblement l’eau s’impose comme le maître. » Sylvie-E. Saliceti plonge en apnée au cœur des ténèbres pour rejoindre le battement obsédant d’un tempo, celui de son propre cœur.
Et quand tu écriras, Éditions La Porte, 2015. Couteau de lumière, Éditions Rougerie, Préface de Marc Dugardin, 2016. La voix de l’eau, Éditions de l’Aire, Suisse, 2017. Il a neigé à travers les toits, Brève liturgie pour Ficaghjola, Récit, A Fior di Carta, 2019.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
C’est le mythe des corailleurs. Assis sur des souches, au centre de la place noire de la mer, ils mâchent leurs feuilles de haschich avec des dents cariées, des lèvres fendues, endurant la vie misérable des canots sans éclat, à la coque écaillée, sur lesquels on dort et se nourrit de fromage, d’oignons, et du vin le plus épais. Ce peuple dans les barques est là, à tirer ses maisons flottantes lestées des croix de Saint-André, évoluant sur le sable ― de la péninsule hispanique jusqu’à l’ancienne Perse, le long des routes de la mer Tyrrhénienne. Mirage au sommet de la haute mer des dunes, entre le ciel et l’eau indifférenciés : les pêcheurs marchent. Vent debout contre le silence des étoiles. Ils disparaissent puis réapparaissent, visage dans un voile. Dans ce désert sombre, les pupilles et les lèvres de métal brillent. Les ombres hantent la crête. Les mains rugueuses jettent des filets sur l’océan abyssal, et les filets attrapent des oiseaux. Les sambouks se suivent ainsi que des caravansérails en descendant la piste. Les hommes se taisent. Seul parle celui qui ouvre la marche, avec les mots durs des éclats de pyrite dont les cônes constellent la montagne. La lumière du langage ici s’est retirée.
p. 11 Les papillons de Kracov 18 01 2020
Quand nous ne lirons plus les livres sous la mer
Éditions du Canoë
2021
5 mars
Nathalie Georges-Lambrichs
Genre : Poèmes Format 12x 18,5 cm Postface de Ginette Michaux Tempéras de Claude-Luca Georges I.S.B.N. : 978-2-490251-19-3 48 p. 12 €
« Au-dessus de la page, un poème. En bas, un autre. Entre les vide, énergie, par la grâce desquels lettres et images des haïkus scintillent souplement entre elles, s’enlacent, sans se ressem-
Nathalie Georges-Lambrichs, en marge de son intérêt pour la psychanalyse dont témoigne sa chronique dans Lacan quotidien, elle a publié :
qui rebondissent en « libres reprises » inachevées, pour toucher par un autre bord l’obscur sans nom que le mot passionnément désire serrer. »
Sigmund Freud, sa vie son œuvre, aux éditions Frédéric Birr, Paris 1984. Nathalie Georges, Quatorze poèmes, éditions de La Différence, Paris, 1988. Nathalie Georges, Sonnets dispars, éditions de la Différence, Paris, 1993. Nathalie Georges-Lambrichs, avec Daniela Fernandez, L’homme Kertész, Variations psychanalytiques sur le passage d’un siècle à un autre, ouvrage collectif paru aux éditions Michèle, avec une préface de Clara Royer, Paris, 2013
Extrait de la postface de Ginette Michaux : « Que votre lecture soit lente. »
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
4. Le V évasé Ondule Les grues battent Les nues en neige 5. L’aurore allège Le poids de leurs paupières Fermées par le gel 6. Les becs silhouettent Les fugitifs zigzaguant Loin de leurs ombres 7. Des spasmes courent Sous la plante de leurs pieds Le regain s’égaie
ÉDI TI O N S L U R L U R E 7 rue des Courts Carreaux – 14000 Caen tél. 06 78 54 53 82 – contact@lurlure.net – www.lurlure.net
PARUTION MARS 2021
ARTHUR RIMBAUD Roger Gilbert-Lecomte Préface de Bernard Noël Rayons : Essais / Poésie Thèmes : Arthur Rimbaud / Essai littéraire Prix : 10 euros Format : 12 x 18,5 cm Nombre de pages : 72 ISBN : 979-10-95997-31-3
LE LIVRE Ce recueil est composé des deux textes que Roger Gilbert-Lecomte a consacrés à Arthur Rimbaud. Le premier, Après Rimbaud la mort des arts, a paru initialement dans le numéro deux de la revue Le Grand Jeu au printemps 1929. Le second a paru en introduction au livre Correspondance inédite (1870-1875) d’Arthur Rimbaud (Éditions des Cahiers Libres, 1929). Ils sont précédés d’une préface de Bernard Noël, La Mort, le Mot et le Mort-Mot, écrite pour la première édition de ces textes chez Fata Morgana en 1971. L’œuvre de Rimbaud fut pour partie à l’origine de la création du groupe (puis de la revue) Le Grand Jeu, par quatre lycéens de Reims, Roger Gilbert-Lecomte, René Daumal, Roger Vailland et Robert Meyrat, qui s’était donné pour but rien moins que la remise en cause de l’ordre de la pensée occidentale. Roger Gilbert-Lecomte entretenait lui plus qu’une proximité avec Rimbaud, et s’il évoque dans ces deux textes l’œuvre et la figure du poète, c’est d’abord pour faire sienne la “mission poétique” de Rimbaud : “Rimbaud s’est donné tout entier, en faisant l’abandon le plus tragique de tout ce qui était sa vie individuelle pour devenir la voix de l’Esprit, le médium, la harpe de nerfs, le nouveau prophète pétri de véhémence
1/2 DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
et de colère [...] parlant le langage inconnu du message.” De fait, les ponts sont nombreux entre les deux poètes : même sentiment de révolte, d’intansigeance face au réel (le “faux-monde”), même quête d’absolu (qui ne peut trouver à s’exprimer que par la poésie), mêmes expérimentations des limites (notamment par l’usage des drogues), mêmes trajectoires fulgurantes enfin (Gilbert-Lecomte meurt à 36 ans, Rimbaud à 37). Alors qu’une masse considérable de commentaires de l’œuvre de Rimbaud a déjé été écrite, “voir” aujourd’hui Rimbaud à travers les yeux de Roger Gilbert-Lecomte s’avère extrêmement revigorant, tant ses intuitions, ses réflexions sur le poète touchent juste. L’introduction à la correspondance de Rimbaud n’a été publiée que dans les Œuvres complètes de Roger Gilbert-Lecomte en 1974 (et dans l’édition de Fata morgana, épuisée depuis longtemps). La réédition de ces textes est donc une vraie redécouverte, de même que la préface de Bernard Noël, réflexion sur le pouvoir d’évocation – voire d’incantation – du langage.
L’AUTEUR Roger Gilbert-Lecomte, né à Reims le 18 mai 1907, mort à Paris le 31 décembre 1943, est un poète français. Gallimard a publié ses œuvres complètes en deux volumes (19741977). Depuis le début des années 2010, son œuvre bénéficie d’un regain d’attention et d’intérêt et ses textes sont régulièrement réédités : – Monsieur Morphée, empoisonneur public, Allia, 2012 – La Vie l’Amour la Mort le Vide et le Vent, éditions Prairial, 2014 – Correspondance 1924-1933, Roger Gilbert-Lecomte, René Daumal, éditions Ypsilon, 2015 – La Vie l’Amour la Mort le Vide et le Vent et autres textes, Gallimard, collection “Poésie / Gallimard”, 2015.
2/2 DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
LEMOT SANS LEQUEL RIEN N’EXISTE Autrice : Claude Clément Concep on graphique : Cyril Dominger ALBUM SOUPLE à par r de 7/8 ans format : mm nombre de pages : 24 Jaque e calque transparent
MOTS CLES : LIBERTE / JUSTICE / DROITS DE L’HOMME
Un oiseau descend des nuages. Il se pose sur un grand livre ou-‐ vert qu’un inconnu avait oublié sur la plage : un beau livre, géant, prix : 12.00 € fragile, solitaire. Un vent doux et insouciant en agite les pages. Et l’oiseau picore des mots sur le papier. Des mots bienfaisants, afin FEVRIER 2021 de les disséminer sur ce e terre en proie à toutes les formes d’absurdité et de violence ? Et l’autrice ancre l’espoir d’un monde ISBN : 979-10-92353-63-1 plus équitable et meilleur autour d’un mot sans lequel aucun des autres ne peut développer son sens. (AMOUR)
POINTS FORTS
Un « conte-poème » engagé, à trans-‐ me re à voix haute
La réédi on d’un « classique » de la li érature jeunesse
Un objet livre - livre d’art - original, non illustré, mais avec un habillage gra-‐ phique
Claude Clément, fête en 2020 ses 40 ans d’écriture. Née dans l'Atlas marocain, en pays berbère, où elle a vécu une enfance aussi émerveillée que solitaire, elle réside à présent dans un pe t village de l'Aveyron. Mère de trois enfants, aujourd'hui adultes et également ar stes, elle collabore parfois, pour la réalisa on de livres/CD, - sur lesquels elle "dit" ses adapta ons de contes tradi onnels - , avec son fils Vincent Clément, compositeur, qui poursuit par ailleurs sa propre carrière. Titulaire d'une licence en Droit, dont elle ne s'est jamais servie, elle a bifurqué vers l'étude de langues slaves. Avant de se consacrer en ère-‐ ment à ses propres écrits, elle a traduit et adapté un certain nombre de livres de contes. Auteur. et traductrice de plus d'une centaine d'ouvrages chez différents éditeurs. Cyril Dominger, graphiste, professeur à l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine-site d’Epinal, signe pour l’occasion son 2ème projet aux EDPP.
NOTE D’INTENTION DE L’AUTRICE C’est au retour d’interven ons scolaires au sein d’établissements d’une banlieue de Caen que j’ai écrit ce texte, quasiment d’un seul jet, dans le train qui me ramenait à Paris. J’étais profondément bouleversée. Soudain, une évidence m’est apparue : sans l’a en on aiguisée et le dévouement constant des enseignants, des bibliothécaires, du professeur de théâtre et jusqu’au cuisinier de la can ne qui veillait à fournir au moins un repas de qualité par jour à ces enfants, les mots JUSTICE, PAROLE, LIBERTÉ, ÉCOUTE, DIGNITÉ, TOLÉRANCE, PAIX, TEN-‐ DRESSE, DIFFÉRENCES, JOIE, COMPASSION, AMITIÉ, n’auraient été pour eux que de dérisoires coquilles vides, dé-‐ pourvues de sens. Or, il se trouvait que Régine Lilenstein, alors directrice des Edi ons du Sorbier, venait de me solliciter, afin d’imagi-‐ ner un conte poé que sur les Droits de l’Homme, qui serait publié sous l’égide d’Amnesty Interna onal. À ce moment-là, nous percevions les échos de la guerre atroce qui meurtrissait les peuples de l’ex-Yougoslavie.
Par la fenêtre du wagon, j’ai aperçu un oiseau blanc - moue e ou goéland - qui survolait un plan d’eau où flo ait un journal amené là par le vent. L’oiseau descendait en piquet, par intermi ences, pour y picorer. « Ingurgiter quoi ? » me suis dit tristement. « Probablement des horreurs, à cause des récits d’actualité truffés de bombardements, de mitraille, de massacres et de charniers ! » Presque aussitôt, par réac on, j’ai songé : « Et s’il se nourrissait plutôt de mots bienfaisants, afin de les disséminer sur ce e terre en proie à toutes les formes d’absurdité et de violence ? Est-ce si utopique d’imaginer cela ? » Puis, la pensée des enseignants que je venais de qui er m’est revenue. Et j’ai ancré l’espoir d’un monde plus équi-‐ table et meilleur autour d’un mot sans lequel aucun des autres ne peut développer son sens. Ce mot, je le laisse découvrir à chaque lecteur, avec les filtres de la culture et des convic ons qui sont les siennes. Sous des apparences et des nuances diverses, le noyau vif en est le même. L’a eindre, en tous lieux, à tout âge, nous perme rait sans doute de vivre mieux, ensemble. Ce conte-poème a déjà navigué d’écoles en bibliothèques, vêtu une première fois du somptueux manteau des images de Sylvie Montmoulineix. Mais Sylvie n’est plus. Et le monde a vécu, vit et vivra d’autres crises. Pourtant, ce mot est toujours là, qui veille et permet d’y porter remède. Une équipe a choisi de le partager à nouveau dans la transparence du texte nu, habillé de son seul graphisme. Ce-‐ lui concocté par Cyril Dominger. Est-ce vraiment un hasard si ce e équipe a pour nom : « Les Édi ons du Pourquoi pas ? » Claude Clément
LIVRE AUX EDPP DE Cyril DOMINGER Chambre d’ombre de Patrick Jacques et Julia Billet
Éditions du Canoë
2021
8 mars
Roland Castro
Genre : autobiographie Format 12 x 18,5 cm Pages : 180 p. Prix : 18 Euros I.S.B.N. 978-2-490251-40-7
« Je parle d’un tout petit Juif sauvé avec mon père, ma mère et ma sœur par les maquis communistes du Limousin et les habitants de Saint-Léonard-de-Noblat. Ça m’a laissé une dette imprescriptible par rapport à la République » écrit-il en liminaire de cet essai autobiographique où il raconte sur un ton
Roland Castro incarne à lui seul le parcours idéo logique d’une génération traversée par le mouvement de mai 68. Architecte, penseur de la ville, essayiste, professeur, citoyen engagé, il sait que pour « changer la vie », slogan de Vive la Révolution, groupe maoïste libertaire dont il fut un des fondateurs en 1970, il faut ancrer dans l’esprit des politiques que l’habitat, la ville, les banlieues sont un enjeu majeur. Banlieue 89, premier Grand Paris, remodelage urbain puis Grand Paris multipolaire sont autant de jalons pour concrétiser sa vision rêvée d’un Paris en Grand, intense et agreste, autarcique en énergie. Un droit à l’urbanité pour tous est un des grands combats de sa vie.
et des médailles et ne fréquente les hommes de pouvoir que pour faire aboutir ses projets .
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
vouloir devenir tout – architecte, écrivain, peintre, philosophe, homme politique, saltimbanque, poète, – depuis sa naissance le 16 octobre 1940 jusqu’à aujourd’hui. Et le plus extraordinaire, c’est qu’il a réussi ! N’est-il pas un des architectes français les plus célèbres ? N’est-il pas un penseur de la ville ? N’est-il pas un dessinateur plein d’humour et de fantaisie ? N’est-il pas un combattant politique acharné pour des espaces urbains vivables pour tous ? N’est-il pas un poète qui veut réenchanter le monde ?
EXTRAIT
Roland Castro, Sysiphe heureux
« Depuis l’âge de 2 ans et demi autant qu’il m’en souvienne et qu’ « ils » s’en souviennent, (mon père, ma mère et ma sœur), j’ai cherché à l’ouvrir. Avec naïveté, devenue volontaire à force d’âme, heureusement inentamée, intacte, certes canalisée (mais mal), outrageusement adolescent, pourtant à l’âge (j’ignore le quoi du qu’est-ce de cette affirmation), canonique, un âge qu’on tire au canon ;; infusillable, juste canonable, ou canonisable, pape, un âge de pape, de rabbin dans mon cas ou plutôt d’instituteur merveilleux à la campagne, traité à rebours, retraité, rémoulu, pressuré merveilleux, à l’âge d’un vieil instituteur alerte et disert. Disert, je suis disert : un citoyen des mots, çà couvre le spectre de mes griffures de tous ordres, de la boutique MOU où l’on vend des meubles en carton et du saucisson, à l’école des Hautes Études Urbaines Fernand Braudel… »
Frédéric Roussel Grand Nord
Grand Nord a été commencé en 2018 à bord du voilier Knut, au large du Groenland, où l’auteur participait à une résidence d’artiste. Pour s’adapter à l’exiguité du bord, il a écrit/dessiné dans un carnet qu’il pouvait tenir sur ses genoux.
9 782940 522972
Fasciné par la géographie si singulière du Groenland et nourri des expériences racontées dans Les Derniers Rois de Thulé de Jean Malaurie, Frédéric Roussel a eu envie de raconter une histoire géographique, une histoire de cartes, l’histoire d’une carte en train de se faire, et de son protagoniste, un géographe-explorateur condamné à endurer la solitude de ces espaces désolés et confronté à la folie qui menace l0rsqu’on est exposé à l’isolement complet. Grand Nord n’est ni une bande dessinée ni un roman graphique, ni du texte illustré, c’est un hy bride qui se situe au milieu de tout cela. Les dessins en noir blanc trahissent une influence lointaine, celle du clair-obscur des auteurs de bd américaine des années 1930 à 1950 tels que Noel Sickles, Milton Caniff ou Alex Toth. A Issu de l’ESA St-Luc à Bruxelles, Belgique, dans les années 1990, où il a étudié les Beaux-Arts, Frédéric Roussel a d’abord travaillé dans la publicité, où il s’est familiarisé avec la typographie et le design graphique. Il est par la suite devenu enseignant. Depuis 2017, il conduit des workshops de modèle vivant à la Faculté des Arts et du Design de l’Université de Laponie, à Rovaniemi en Finlande. Son activité artistique est centrée sur le récit, et, plus précisément, le récit dessiné, qu’il pratique de manière indépendante. Fasciné par le couple primordial du récitdessiné, à savoir le dessin et le texte, sa pratique artistique le mène partout où le dessin seul, le texte seul, ou mieux encore, les deux ensemble, le conduisent. ____ Collection : Mycélium mi-raisin Genre : récit de voyage imaginaire illustré, poésie Sujets abordés : Pôle Nord, cartographie, folie Format : 14.5x18.5 cm 200 pages ISBN 978-2-940522-97-2 CHF 24/EUR 20 Parution 1er mars 2021
Éditions Hourra
poésie contemporaine/ essai ISBN 978-2-491297-01-5 à paraitre le 5/3/2021
NATHALIE QUINTANE
J’ADORE APPRENDRE PLEIN DE CHOSES
J’adore apprendre plein de choses est un livre qui mêle des anecdotes, des idées, des mémoires, des critiques concernant l’éducation nationale. Il prend la forme davantage d’un collage que d’un poème ou un essai, un collage où les dialogues, très présents, donnent à lire un regard cru sur les milieux de l’enseignement. Le livre commence par «Là-bas au fond, on se tait, s’il vous plaît.»
II
— 144 pages Offset noir Brochures cousues collées Format : 18 × 11 cm Prix : 15 € — Diffusion : Paon diffusion Distribution : Sérendip — Contact : Clément Boudin editionshourra@gmail.com / 06 79 29 35 13
— Mais les parents ? — Mais les parents : on les tient dans une pièce avec, sur une table basse, Racine, Verlaine, Voltaire, Camus. — Ce qu’on doit toujours répondre aux parents qui se plaignent que leur gosse lise pas : Et vous, vous lisez ? — Ah ah ! Excellent ! — C’est une blague que je fais souvent. — Ou bien reconstruire tous les lycées de banlieue dans les Alpes. — D’autant plus que le climat est sain, dans les Alpes. — On vide en autocars les cités, on les loge dans les stations de sport d’hiver désaffectées. Ils vont aux champignons, au génépi… — Le génépi pousse dans les moraines. Une moraine est un amas de débris rocheux érodé. — … au bord des crevasses, là où l’école est une question de vie ou de mort : si tu n’écoutes pas ce que je dis, tu meurs.
VII — Qu’est-ce qui fait un bon cours magistral, comme ici ? Je dirais que ce qui fait un bon cours magistral, c’est d’abord un climat d’hostilité. Si le public est d’avance conquis, si aucune distance ne se creuse entre ce qui sera dit et ce qu’on est dans l’attente d’entendre (et je ne parle pas là de surprise, je ne parle pas là d’offrande), alors nous demeurons dans la flatterie, flattons, c’est cette flatterie qui focalisera notre attention et non ce qu’elle dit (ou elle plus nettement que ce qu’elle dit). Ici, en ce moment, ce n’est pas l’empathie qu’il faut favoriser mais un climat d’hostilité. (…) L’auteure Nathalie Quintane est une poète née en 1964, qui enseigne à Digneles-Bains et qui n’aime peu se résumer. Elle est l’auteure de plus d’une vingtaine de livres et participe régulièrement à des revues ou lectures publiques. Bibliographie Les enfants vont bien, P.O.L., 2019 Un œil en moins, P.O.L., 2018 Ultra-Proust : Une lecture de Proust, Baudelaire, Nerval, La Fabrique, 2018 Que faire des classes moyennes ?, P.O.L., 2016 Les Années 10, La fabrique éditions, 2014 Descente de médiums, P.O.L, 2014 Crâne chaud, P.O.L, 2012 Tomates, P.O.L, 2010 Un embarras de pensée, éditions Argol, 2008 Grand ensemble, P.O.L, 2008 Une oreille de chien, Éditions du Chemin de fer, 2007 Cavale, P.O.L, 2006 L’Année de l’Algérie, Inventaire-Invention, 2004 Antonia Bellivetti, P.O.L, 2004 Les Quasi-Monténégrins, P.O.L, 2003 Formage, P.O.L, 2003 Saint-Tropez - Une Américaine, P.O.L, 2001 Mortinsteinck, P.O.L, 1999 Début, P.O.L, 1999 Jeanne Darc, P.O.L, 1998 Chaussure, P.O.L, 1997 Remarques, Cheyne, 1997
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Le Mirliflore
(à paraître)
Victor Blanc! !
Une satire déjantée du monde de l’édition au cœur d’un Paris baroque mêlant réalisme et fantastique. LE LIVRE Tout juste débarqué de sa province natale, le jeune Zinzolin est prêt à dévorer Paris. Il compte bien devenir l’homme le plus puissant de la capitale, et pour parvenir à ses fins il use et abuse de sa « petite particularité physique » : Zinzolin est capable de changer de visage à volonté. Il ne tarde pas à se faire une place de conseiller auprès du terrible Crudelis, magnat de la mode à la réputation sulfureuse, qu’il persuade de la nécessité de redorer son image. Et le jeune ambitieux a pour cela un plan machiavélique : racheter la prestigieuse maison d’édition Gallinodie dont le catalogue est à bout de souffle, lancer une toute nouvelle revue de poésie à grand renfort de publicité, et apparaître alors comme « le sauveur des lettres françaises ». ! LITTERATURE FRANÇAISE
mars 2021 213 x 142 mm 304 pages – 500 ex. 22 € ISBN : 9782956747505 ! !
Dans une langue truculente, Victor Blanc s’amuse à renverser les codes du roman initiatique au cœur d’un Paris haut en couleur où les plus triviales réalités côtoient la fantaisie la plus délurée. En résulte un roman à l’outrance assumée, qui mêle humour grinçant et blagues potaches pour mieux montrer le ridicule des joutes de salon où se décident les succès et échecs littéraires. Un livre qui cherche à remettre le jeu et la poésie au centre de l’ambition romanesque.
L’AUTEUR Victor Blanc est né à Paris en 1992. Après des études de Lettres modernes, il publie plusieurs recueils de poésie : Réalité augmentée (l’Île Bleue, 2012), puis Paradis argousins et Filigrane (Le Temps des Cerises, 2014, 2019). Depuis 2013, Victor Blanc collabore régulièrement au journal culturel Les Lettres françaises comme critique littéraire. Le Mirliflore est son premier roman.
POINTS FORTS • Premier roman de Victor Blanc, déjà auteur de trois livres de poésie. • Lecture jouissive où de courts chapitres s’enchainent tambour battant en mêlant humour et poésie. • Une satire rafraichissante du monde littéraire, qui n’épargne personne : jeunes auteurs arrivistes, écrivains fossilisés et libidineux, éditeurs fantoches, requins de la finance, journalistes aux idées courtes… • Un regard aiguisé, joueur et sans complaisance sur la place de la littérature dans notre époque.
ACTUALITES • EN SÉLECTION DU PRIX HORS-CONCOURS 2020
Mon grand-père maternel disputait à son voisin, également féru de culture maraîchère, les crottins déposés sur la route par les chevaux des attelages provenant de la tuilerie en amont de sa maison. « Oui, ben ce crottin me revient » disait-il en suisse alle- mand, en tirant une ligne droite depuis le coin de son jardin jusque de l’autre côté de la route. Et le voisin pinaillait sur le tracé de la ligne, mais il fallait faire vite avant qu’un véhicule ne vienne aplatir l’engrais naturel encore fumant ; alors pendant qu’ils se dispu- taient la propriété du crottin, j’avais pris l’habitude de traîner la pelle – dont le manche me dépassait de trois longueurs – jusque sur les lieux du8 ramassage, faisant rire le voisin qui cédait volontiers l’engrais au mouflet. Avec habileté, mon grand-père formait un petit tas compact qu’il soulevait sur le plateau de la pelle d’un geste rapide et précis. « À charge de revanche »
disait le voisin, et mon grand-père, Vater Blaser comme l’appelait ma grand-mère, disposait soigneu-sement le fruit de sa récolte sous les rosiers devant la maison, ou à l’arrière, dans le jardin de mon enfance, où poussaient toutes les variétés possibles de fruits et de légumes en des plates-bandes régulières, séparées au milieu par un chemin de pierres qui menait à une closerie de mûriers : un petit recoin ombragé offrant un mystérieux passage dans un autre monde. Cet espace potager arpenté d’abord à quatre pattes m’a instruit du respect des plantes délicates, il était rempli à ras-bord de vies grouillantes ou voltigeuses, j’étais le capitaine des colonies de fourmis, je modi-fiais les itinéraires de mes régiments d’infanterie. La maison de mes grands-parents était sur trois étages, avec un appartement par étage, un escalier en bois et la musique de ses craquements, j’entends encore grincer le bel escalier en colimaçon, oui, je grimpe les marches et ma grand-mère vient m’ouvrir : ça sentait si bon chez elle, fragrances tilleul, sauge, cannelle, pommes séchées, haricots secs ; les récoltes du jardin montaient au grenier ou descendaient à la cave aux premiers temps de ma valse, chacun ses petites mélancolies ; ici, sur la terrasse du premier, 9
éditions Trente-trois morceaux
Antonio Manetti
Nouvelle du menuisier qu’on appelait le Gros – Vie de Brunelleschi
Antonio Manetti
Nouvelle du menuisier qu’on appelait le Gros Vie de Brunelleschi
Traduction de Laurent Baggioni À paraître : mars 2021 ISBN 9791093457116 21 euros
16 x 21 cm / 152 pages 300 g Trente-trois morceaux
Apparaissent finalement là les grandes lignes d’une théorie de l’invention, conçue tour à tour comme un piège abstrait et le prodige technique d’une coupole impossible. Filippo Brunelleschi est le héros de cet artifice, de cette intrigue mentale – jeu d’ombres et de mathématiques – voûtée et maçonnée avec la plus grande légèreté.
Parus aux éditions Trente-trois morceaux Faire la carte Vincent Weber
Giorgio Manganelli Ce livre se propose de réunir pour la première fois en français deux textes du florentin Antonio Manetti (14231497) : La nouvelle du menuisier qu’on appelait le Gros et Vie de Brunelleschi. L’ensemble inclassable formé par les deux textes constitue à la fois un objet littéraire passionnant et complexe, possédant des accents modernes évidents (la cruauté de la nouvelle n’a rien à envier à Kafka), et un document historique capital sur la renaissance italienne, l’invention de la perspective et l’avènement d’une nouvelle architecture. Le premier de ces deux textes, La nouvelle du menuisier qu’on appelait le Gros, est le récit véridique d’un épisode célèbre à Florence : la mise en scène qu’aurait organisé Filippo Brunelleschi avec ses amis en 1410 afin de convaincre un menuisier qu’il était devenu un autre. Le second texte, Vie de Brunelleschi, n’est rien moins que la première vie d’artiste écrite au sens où nous l’entendons aujourd’hui, un siècle avant la fixation du genre par Giorgio Vasari. Chaque texte complète l’autre et amplifie son interprétation, suivant la volonté de l’auteur, qui les avait luimême originellement réunis. Manetti conjugue ainsi le plaisir du récit et la richesse historiographique
éditions Trente-trois morceaux 68 rue Montesquieu 69007 Lyon www.trente-trois-morceaux.com
pour dresser le portrait d’un architecte brillant, réussissant des tâches réputées impossibles (faire croire à un homme qu’il a perdu son identité ; restaurer l’art de bâtir antique ; donner l’illusion du réel grâce à l’invention de la perspective ; voûter le Duomo), et pourtant lui-même toujours en proie aux aléas de son époque. Postface de Laurent Baggioni, Paul Ruellan et Vincent Weber « Antonio Manetti, Vie Imaginaire ». Antonio Manetti (1423-1497) est un écrivain, mathématicien et savant florentin du Quattrocento. Spécialiste de Dante et de la littérature toscane, amateur éclairé d’astronomie et de cartographie, passionné par l’histoire de sa ville, de son architecture et de ses hommes illustres, il a contribué en son temps à l’éclat de la culture florentine. Relié aux cercles humanistes qui se développent à l’époque de Laurent le Magnifique, il est également en contact rapproché avec de nombreux artistes, dont Brunelleschi, et scientifiques majeurs de la Renaissance, ce qui en fait un témoin direct extrêmement précieux pour la période.
contact Paul Ruellan +33 (0)7 83 88 30 63 editions@trente-trois-morceaux.com
L’Énéide Virgile traduction de Pierre Klossowski Voyage en Grèce Gastone Novelli Épiphanies James Joyce Street life Joseph Mitchell En regardant le sang des bêtes Muriel Pic Zé Gus Sauzay Dans le décor Vincent Weber La Crèche Giorgio Manganelli Listen to me / Écoutez-moi Gertrude Stein À paraître Brecht et la Méthode Fredric Jameson Dialogues avec Leuko Cesare Pavese Poèmes Yvonne Rainer
diffusion www.paon-diffusion.com distribution www. serendip-livres.fr
Il y a eu par le passé, dans la ville de Florence, des hommes drôles et divertissants, surtout à une époque récente : en l’année 1409 en effet, une troupe de compagnons formée d’hommes de bien s’était réunie pour le dîner, comme ils en avaient pris l’habitude, un dimanche soir ; c’étaient des hommes du gouvernement ou des maîtres en plusieurs arts mélangés, et ingénieux, comme le sont les peintres, les orfèvres, les sculpteurs, les menuisiers et autres artisans semblables ; ils étaient rassemblés dans la maison de Tommaso Pecori, homme de bien, divertissant et intelligent, chez qui ils se retrouvaient parce que celui-ci se divertissait beaucoup avec eux, et après avoir dîné joyeusement, ils s’asseyaient près du feu – car c’était l’hiver –, et devisaient, tantôt avec leur voisin, tantôt tous ensemble, de sujets drôles et variés, la plupart du temps liés à leur art et à leur métier. Et tandis qu’ils conversaient, l’un d’entre eux dit soudain : « Comment se fait-il qu’il n’y ait pas eu ce soir Manetto, le menuisier ? » (c’était le nom de quelqu’un qu’on appelait le Gros). Les réponses révélèrent que l’un d’entre eux l’avait invité mais qu’il n’avait pas réussi à le faire venir au dîner, sans que l’on connût le motif de son refus. Ce menuisier avait son atelier place San Giovanni et en ce temps-là il faisait partie des meilleurs maîtres de Florence dans son art ; et entre autres choses, il avait la réputation de réussir à merveille les gâbles et les retables, et d’autres objets semblables (ce qui n’était pas le cas, à l’époque, de tous les menuisiers) ; et c’était une personne très drôle – comme le sont la plupart des gros – et à vrai dire, il avait, dans son genre, l’esprit un peu simple ; âgé environ de vingt-huit ans, grand de taille et robuste, si bien que tout un chacun l’appelait le Gros. Mais il n’était pas si simple d’esprit que tous, à part les esprits les plus avisés, pussent s’apercevoir de sa simplicité, laquelle
Il y a eu par le passé, dans la ville de Florence, des hommes drôles et divertissants, surtout à une époque récente : en l’année 1409 en effet, une troupe de compagnons formée d’hommes de bien s’était réunie pour le dîner, comme ils en avaient pris l’habitude, un dimanche soir ; c’étaient des hommes du gouvernement ou des maîtres en plusieurs arts mélangés, et ingénieux, comme le sont les peintres, les orfèvres, les sculpteurs, les menuisiers et autres artisans semblables ; ils étaient rassemblés dans la maison de Tommaso Pecori, homme de bien, divertissant et intelligent, chez qui ils se retrouvaient parce que celui-ci se divertissait beaucoup avec eux, et après avoir dîné joyeusement, ils s’asseyaient près du feu – car c’était l’hiver –, et devisaient, tantôt avec leur voisin, tantôt tous ensemble, de sujets drôles et variés, la plupart du temps liés à leur art et à leur métier. Et tandis qu’ils conversaient, l’un d’entre eux dit soudain : « Comment se fait-il qu’il n’y ait pas eu ce soir Manetto, le menuisier ? » (c’était le nom de quelqu’un qu’on appelait le Gros). Les réponses révélèrent que l’un d’entre eux l’avait invité mais qu’il n’avait pas réussi à le faire venir au dîner, sans que l’on connût le motif de son refus. Ce menuisier avait son atelier place San Giovanni et en ce temps-là il faisait partie des meilleurs maîtres de Florence dans son art ; et entre autres choses, il avait la réputation de réussir à merveille les gâbles et les retables, et d’autres objets semblables (ce qui n’était pas le cas, à l’époque, de tous les menuisiers) ; et c’était une personne très drôle – comme le sont la plupart des gros – et à vrai dire, il avait, dans son genre, l’esprit un peu simple ; âgé environ de vingt-huit ans, grand de taille et robuste, si bien que tout un chacun l’appelait le Gros. Mais il n’était pas si simple d’esprit que tous, à part les esprits les plus avisés, pussent s’apercevoir de sa simplicité, laquelle
ne relevait pas en tout point de la bêtise. Et comme il avait toujours l’habitude de se joindre à cette troupe, le fait qu’il ne soit pas présent ce soir-là leur donna l’occasion d’imaginer la raison de son absence ; et ne parvenant pas à la trouver, ils conclurent que c’était une de ses sautes d’humeur – vu qu’il avait lui aussi son petit caractère – qui l’avait retenu. Ainsi, se sentant un peu vexés, car ils étaient dans l’ensemble presque tous de qualité et de condition supérieures à la sienne, ils prenaient plaisir à imaginer la façon dont ils pourraient se venger de cette injure ; et celui qui avait amené le sujet sur la table dit : « Et si on lui faisait quelque farce pour lui apprendre à être plus sage la prochaine fois ? ». À quoi on répondit : « Que pourrionsnous faire de mieux que de lui tendre un piège […] et de nous faire offrir un dîner auquel il ne participerait pas ? ». Il y avait parmi eux Filippo Brunelleschi, un homme dont l’ingéniosité et l’intelligence étaient stupéfiantes, comme le savent, aujourd’hui encore, la plupart des hommes. Celui-ci, donc, était à l’époque âgé de trente-deux ans environ et fréquentait beaucoup le Gros. Il l’avait par conséquent cerné mieux que personne […] et parfois, avec prudence, il s’en moquait pour se divertir ; après avoir réfléchi un moment, il dit : « J’aurais bien le cœur, avec vous, de lui faire une niche bien drôle, de façon à nous en payer une bonne tranche : si vous me faisiez confiance, j’en aurais bien le cœur. J’ai pensé à un plan grâce auquel nous lui ferons croire qu’il est devenu quelqu’un d’autre et qu’il n’est plus le menuisier qu’on appelle le Gros ». Il avait en disant cela un petit sourire en coin qui lui était naturel et traduisait une fière assurance. Et bien que la compagnie sût déjà que Filippo était d’une grande ingéniosité, car il en donnait la preuve dans tout ce qu’il entreprenait et mettait en œuvre, et bien que tous connussent plus
ou moins déjà la simplicité du Gros, ils estimaient néanmoins que son plan n’était pas réalisable ; mais en démontrant qu’il avait prudemment et subtilement imaginé les moindres détails, en homme qui savait de quoi il parlait, Filippo parvint en quelques mots à les convaincre. Et ils convinrent ensemble des règles à respecter pour que la chose restât secrète puis, s’étant bien divertis, ils finirent par conclure qu’ils auraient leur vengeance : on lui ferait croire qu’il était devenu un autre homme, un certain Matteo, que certains d’entre eux connaissaient, et le Gros aussi, mais qui était néanmoins extérieur au cercle qui se retrouvait habituellement à dîner ; et au milieu d’immenses éclats de rire, certains d’entre eux se mirent un peu à l’écart et firent cette conclusion : ce devait être le plus tôt possible. On ne tarda pas à mettre en œuvre cette divertissante histoire qui fut amorcée dès le lendemain soir et de la façon suivante. Filippo était très proche du Gros et il savait tout de lui aussi bien que lui-même car ce dernier lui confiait tout avec ingénuité (sans cela, il n’aurait pu faire ce qu’il avait prévu). Or à peu près au moment où les artisans comme lui ont coutume de fermer leurs ateliers pour travailler à la bougie, il se rendit à l’atelier du Gros comme il l’avait fait mille fois auparavant à la même heure ; et là, il se mit à discuter avec lui pendant un long moment, quand soudain, comme cela avait été prévu, arriva un jeune garçon très essoufflé qui demanda si Filippo Brunelleschi était là. Filippo s’avança et dit : « C’est moi que vous cherchez ? ». « Si c’est bien vous, répondit l’enfant, il faut que vous rentriez chez vous tout de suite ». « Oh mon dieu, dit Filippo, qu’y a-t-il ? ». « On m’a envoyé vous chercher en courant, répondit l’enfant, car votre mère a eu une crise il y a environ deux heures
et elle est tout près de mourir, venez vite ! » Filippo fit semblant d’être stupéfait par cette nouvelle et se recommanda à Dieu une nouvelle fois, puis prit congé du Gros ; mais lui, comme à un ami, dit à Filippo : « Je veux venir avec toi, tu seras peut-être débordé par tout ce qu’il y a à faire. Ce sont des situations où il ne faut épargner personne. Je ferme mon atelier et j’arrive ». Filippo le remercia et dit : « Pour l’instant, je ne veux pas que tu viennes ; ce n’est probablement pas très grave mais si j’ai besoin de quelque chose, je t’enverrai quelqu’un pour te le dire. Continue un peu à travailler pour moi dans ton atelier et ne le quitte sous aucun prétexte, au cas où j’aurais besoin de toi ; et si personne ne vient te chercher, vaque à tes occupations ». Sachant le Gros coincé dans son atelier, Filippo partit et fit semblant de se diriger vers sa maison, puis il bifurqua et se dirigea vers la maison du Gros, qui était près de Santa Maria del Fiore ; et ayant ouvert la porte avec un couteau, en homme qui avait la méthode, il entra dans la maison, baissa le verrou et s’enferma à l’intérieur de façon à ce que personne ne puisse entrer. Le Gros vivait avec sa mère mais elle était partie quelques jours à la campagne à Polverosa faire la lessive, des salaisons et d’autres tâches, comme on le fait souvent, et elle devait rentrer d’un jour à l’autre : c’est ce que se disait le Gros et c’est pour cela qu’il laissait la porte ouverte, et Filippo le savait.
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Ayant attendu quelque temps dans son atelier puis fermé celui-ci, le Gros voulut respecter jusqu’au bout la promesse qu’il avait faite à Filippo et pendant un long moment, il fit les cent pas dans la rue devant son atelier. Après avoir beaucoup marché, il se dit : « les ennuis de Filippo doivent être moins graves que prévu, il n’aura pas besoin de moi », et en disant cela, il se mit
ÉDITIONS DES GRANDS CHAMPS
JEAN-PIERRE LE GOFF
Esquisses de la poussière En librairie en 8 mars 2021 24 pages, 6 euros L 130 mm x H 135 mm, illustrations n&b ISBN : 978-2-9574223-0-2 • Esquisses de la poussière inaugure, aux côtés de deux autres titres, la première collection des Grands Champs : « inframince » • avec ce petit ouvrage, les éditions des Grands Champs poursuivent la découverte des textes restés inédits du poète • de l’humble matière, Jean-Pierre Le Goff extrait pensées et rêveries, à la croisée des mondes physique et métaphysique
Présentation « Il est dit que Cuvier pouvait se représenter un squelette à partir d’un os, je conjecture une personne qui par une poussière restituera la chose dont elle est issue. » Jean-Pierre Le Goff pourrait bien être cet anatomiste, parti de la poussière pour explorer les méandres de l’esprit, de l’existence et du temps. Sa plus grande préoccupation aura été de saisir l’infinitésimal et de tisser sa toile poétique, à tous ses sens aiguisés. Infiniment grand et infiniment petit – myriades de grains de poussière et multitudes d’étoiles –, deux cosmos entre lesquels, nous dit Jean-Pierre Le Goff, l’homme a sa place assignée.
L’auteur Jean-Pierre Le Goff (1942-2012) est né à Douarnenez. Il y fait la connaissance de Georges Perros et rencontre ensuite, une fois à Paris, les membres du groupe surréaliste. Son premier livre, Journal de neiges, est publié en 1983 (journal intime écrit seulement le premier jour de l’année où la neige tombe sur Paris). Il a écrit de nombreux textes courts dont une partie a été publiée par Gallimard sous le titre Le Cachet de la poste (2000). Après sa participation au mouvement Banalyse dans les années 1980, il devient membre du Collège de ‘Pataphysique. Parmi ses publications, signalons encore L’Écriture des fourmis et Les Abymes du Titanic (Au crayon qui tue, 2003 et 2006), Coquillages et Métaux adjacents (Grands Champs, 2014 et 2017).
La collection inframince La collection « inframince » des Grands Champs propose aujourd’hui de rassembler de courts textes traitant de cet infime, de ce presque rien qui est un monde en soi. Ce sont de petits livres au format carré, tout fins, réliés par un fil de couleur.
editionsgrandschamps@gmail.com • editionsgrandschamps.fr • tél. Julia Curiel 06 87 07 22 45 / Stéfani de Loppinot 06 68 18 86 35
EXTRAITS
2 • Jean-Pierre Le Goff, Esquisses de la poussière, éditions des Grands Champs
Jean-Pierre Le Goff, Esquisses de la poussière, éditions des Grands Champs • 3
ÉDITIONS DES GRANDS CHAMPS
JONATHAN EDWARDS
De l’apesanteur des araignées traduit par Joël Cornuault
En librairie en mars 2021 24 pages, 6 euros L 130 mm x H 135 mm, illustrations n&b ISBN : 978-2-9574223-1-9 • De l’apesanteur des araignées inaugure, aux côtés de deux autres titres, la première collection des Grands Champs : « inframince » • une expérience esthétique, à la fois physique et littéraire de la nature, sous le signe de l’émerveillement et de la grâce • une présentation et une traduction de Joël Cornuault, à qui l’on doit la (re)découverte en France de Thoreau, Burroughs, Downing, Gilpin…
Présentation Avant de devenir un célèbre théologien, le tout jeune Jonathan Edwards (Nouvelle-Angleterre, 1703-1758) se plaisait à observer la nature et ses phénomènes, suivant en cela l’exemple d’Isaac Newton et de ses contemporains. Intrigué par la capacité des araignées à défier les lois de la gravité et à flotter dans l’espace, il entreprend une série d’expériences visant à résoudre ce micro-mystère qui le remplit de joie. Car pour ce futur prédicateur calviniste, la nature est une source de révélation – anticipant le transcendantalisme d’un Emerson et d’un Thoreau. Ce texte de Jonathan Edwards, que d’aucuns qualifie de l’un des plus grands penseurs américains, est ici pour la première fois traduit en français et fera l’objet d’une présentation de son contexte scientifique et littéraire.
Note sur le préfacier et traducteur Joël Cornuault s’attache depuis de nombreuses années à faire redécouvrir la littérature naturaliste française et américaine, à la fois comme essayiste (Élisée Reclus, géographe et poète, Fédérop, 1995 ; Thoreau, dandy crotté, Sandre, 2013, William Gilpin, montreur de paysage, et John Thelwall, romantique sans-culotte, Sandre, 2018), comme traducteur (John Burroughs, L’Art de voir les choses, Fédérop, 2007 ; William Gilpin, Le Paysage de la forêt, Premières pierres, 2010), et comme éditeur (Librairie La Brèche, éditions).
La collection inframince La collection « inframince » des Grands Champs propose de rassembler de courts textes traitant de l’infime, ce presque rien qui est un monde en soi. Ce sont de petits livres au format carré, tout fins, réliés par un fil de couleur. editionsgrandschamps@gmail.com • editionsgrandschamps.fr • tél. Julia Curiel 06 87 07 22 45 / Stéfani de Loppinot 06 68 18 86 35
EXTRAITS
2 • Jonathan Edwards, De l’apesanteur des araignées, éditions des Grands Champs
Illustrations issues de American Spiders and Their Spinningwork, Henry Christopher McCook, 1889.
Jonathan Edwards, De l’apesanteur des araignées, éditions des Grands Champs • 3
ÉDITIONS DES GRANDS CHAMPS
DOCTEUR LICHIC
Ampélographie paradisiaque En librairie en mars 2021 24 pages, 6 euros L 130 mm x H 135 mm, illustrations n&b ISBN : 978-2-9540211-9-5 • Contribution à une ampélographie adamique inaugure, aux côtés de deux autres titres, la première collection des Grands Champs : « inframince » • une incursion pataphysique amusante dans une discipline injustement méconnue • un texte où la curiosité le dispute à la cocasserie, soutenu par un esprit avisé et pétillant
Présentation « Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures. » (Genèse, Livre 3, 7). Si, dans les récits bibliques, Adam et Ève cachent leurs parties intimes sous une feuille de figuier, pourquoi la vigne s’est-elle imposée dans l’iconographie occidentale ? Ce mépris des textes liturgiques fondateurs, qui remplace la figue par le raisin, ne laisse pas d’étonner. Qu’en pensent les hagiographes ? Et surtout, de quelle feuille de vigne s’agit-il ? Faut-il privilégier l’imposante feuille du Carignan ou celle, plus congrue, du Gamay ? Les feuilles en forme de rein du Cabernet Sauvignon ou celles en cœur du Petit Verdot ? Aucune bulle papale n’ayant tranché cette épineuse question, le Docteur Lichic apporte ici sa modeste contribution à une ampélographie adamique et, plus largement, à la Science moderne.
Ciné-Sketch : Adam et Ève. Marcel Duchamp et Bronia Perlmutter photographiés par Man Ray, 1924.
L’auteur Le Docteur Lichic est un ’pataphysicien belge. Régent de Mythographie animale et végétale, collaborateur de l’OuPolPot et de l’OuBreCPo, il écrit dans diverses revues satiriques (El Batia moûrt soû, Zélium, Même pas peur…) et donne des conférences alcoophiles. Auteur d’opuscules publiés au Cactus inébranlable, il édite aussi la revue des urréalistes belges, La Brucellôse, « la revue d’urinoirs et de lieux d’aisance ».
La collection inframince La collection « inframince » des Grands Champs propose aujourd’hui de rassembler de courts textes traitant de cet infime, de ce presque rien qui est un monde en soi. Ce sont de petits livres au format carré, tout fins, réliés par un fil de couleur.
editionsgrandschamps@gmail.com • editionsgrandschamps.fr • tél. Julia Curiel 06 87 07 22 45 / Stéfani de Loppinot 06 68 18 86 35
EXTRAITS
2 • Docteur Lichic, Contribution à une ampélographie adamique, éditions des Grands Champs
Docteur Lichic, Contribution à une ampélographie adamique, éditions des Grands Champs • 3
RYBN
The Great Offshore
Art, argent, souveraineté, gouvernance, colonialisme
_ Genre : Essai _ Titre : The Great Offshore Art, argent, souveraineté, gouvernance colonialisme _ Auteurs : RYBN _ Directeurs de la publication : Magali Daniaux & Cédric Pigot _ Graphisme : Schulz & Leary
_ Prix : 23 euros _ Parution : Avril 2021 _ EAN 13 : 978-2-9562753-5-0 _ Format fermé : 14 x 22,5 cm _ Nombre de Pages : 160 _ N&B _ Souple _ Type de reliure : broché _ Tirage : 1000
Alors que les « paradis fiscaux » sont usuellement présentés comme un réseau parallèle, marginal, voire exotique, les fuites spectaculaires de données de ces dernières années ont permis de redéfinir la finance offshore comme un standard international. Elle apparaît comme un fondement structurel de l'économie contemporaine, un catalyseur de pouvoir réconciliant dans un même mouvement les forces supposées antagonistes des multinationales et de l'État en une seule classe dominante qui optimise cette ingénierie financière et législative sans relâche, non sans conséquences désastreuses. Si la compréhension critique du phénomène offshore a largement évolué, les palmiers et les plages de sable fin continuent d'illustrer - par défaut - le phénomène dans les médias et dans l'imaginaire collectif, créant une véritable dissonance cognitive. Le philosophe Alain Deneault parle d'une crise de la représentation. Ce qui est devenu un standard de l'économie globalisée ne se laisse pas capturer facilement. Renouveler ces imaginaires, s'inviter dans cette bataille symbolique, voilà l'enjeu de The Great Offshore.
L'ouvrage se compose d'une série de cahiers photographiques qui nous font visiter aussi bien les centres financiers rutilants que les façades très ordinaires photographiées au fil des centaines de milliers de données indexées par les Offshore Leaks, à Paris, Hambourg ou Berlin. Car c'est dans l'inquiétante banalité de ces immeubles que se logent les agents, intermédiaires, prêtes-noms, toutes les petites mains qui se font les collaborateurs pour deux sous du réseau offshore. L'enquête prend la forme d'une dérive urbaine, attachant de l'importance à chaque détail, signe, conjonction et corrélation révélant d'autres liens invisibles. Par exemple, le nouveau quartier d'affaire aux portes de Londres, Canary Wharf s'ancre dans la péninsule Isle of Dogs précisément là où les docs drainaient alors toutes les richesses de l'empire colonial britannique issues du commerce triangulaire. Ces cahiers photographiques ponctuent cinq grandes parties thématiques, portant sur cinq itérations parmi les plus remarquables du phénomène offshore: le marché spéculatif des crypto-monnaies à Malte ; la financiarisation du marché de l'art et l'émergence des freeports en Suisse, au Luxembourg et à Singapour; le business florissant des sociétés « boîtes-aux-lettres » aux Pays-Bas; l'influence que la Corporation de la City maintient dans l'ancien Empire britannique; La législation du Luxembourg qui drague les fonds spéculatifs les plus futuristes. Chacun de ces chapitres, rassemblant des textes d'auteurs, de philosophes et d'artistes, est mis en regard avec le travail photographique de terrain du collectif RYBN.ORG. Au delà des phénomènes complexes et spécifiques que décortiquent minutieusement les textes et les images de l'ouvrage, il s'agit de mettre en lumière les dynamiques et mécanismes transversaux qui participent à la formation d'un véritable régime de gouvernance. Ce qui fait l'actualité de ce sujet, ce n'est pas tant sa médiatisation souvent spectaculaire, toujours partielle et très rapidement obsolète. C'est plutôt ce qu'il nous donne à voir de ce qui gouverne aujourd'hui.
RYBN.ORG est une plateforme de recherche artistique, expérimentale et indépendante créée en 1999, et basée à Paris. Le collectif suit une méthodologie d’enquête « extra-disciplinaire », sur le fonctionnement de phénomènes et de systèmes complexes et ésotériques – algorithmes de trading haute fréquence, architecture de l’économie offshore, structure des marchés financiers, herméneutiques de la kabbale, protocoles de gestion des réseaux de communications, virus informatiques, etc. Sur les bases de ces investigations, RYBN.ORG produit des dispositifs, qui évoluent au delà du seul champ artistique, à partir de processus d’intrusion et de contamination, afin d’intégrer des milieux et des terrains où ces objets sont à même de générer des résonances particulières : réseaux sociaux, marchés financiers, brevets, spectre radioélectromagnétique. Les travaux de RYBN.ORG ont fait l’objet de présentations dans de nombreuses expositions d’art contemporain ou d’art numérique : Le supermarché des images, Jeu de Paume, 2020 ; Les Tanneries, Amilly, 2020 ; Ré-flexions, FRAC-Alsace, 2019 ; Art Basel - Liste, 2018 ; Open Codes, 2017-2019, ZKM ; Gute Böses Geld, Kunsthalle Baden-Baden, 2016 ; Poetics and Politics of Datas, HEK, 2016 ; Infosphäre, ZKM, 2015 ; Requiem für a Bank, HMKV, 2014 ; The Global Contemporary, 2012, ZKM ; El Processo Como Paradigma, LABoral, 2009 ; ainsi que dans de nombreux festivals : Ars Electronica (Linz), CTM / Transmediale (Berlin), Pixelache (Helsinki), Cellsbutton (Jogjakarta), Elektra (Montréal), THSF (Toulouse), Fiber Festival (Amsterdam), Nemo (Paris), etc. Les œuvres du collectif font partie des collections du CNAP (collection Pop Up, 2011) ou ont été primées dans les concours, comme le Prix Ars Electronica Honorary Mention (2012) et le HEK Net Based Award (2017). http://www.rybn.org/
Ouvrage collectif - Liste des auteurs : RYBN, Brian Holmes, Vera Tollmann & Boaz Levin, Reijer Peter Hendrikse & Rodrigo Fernandez, Paolo Cirio, Hito Steyerl, Max Haiven, Rachel O’Dwyer, Aude Launay, James Bridle, Femke Herregraven, Heath Bunting, Ewen Chardronnet, Frédéric Neyrat, Alain Deneault, Brett Scott, Sarah Taurinya, Frederik Obermaier, Phineas Fisher
ÉDI TI O N S L U R L U R E 7 rue des Courts Carreaux – 14000 Caen tél. 06 78 54 53 82 – contact@lurlure.net – www.lurlure.net
PARUTION AVRIL 2021 Typhaine Garnier
CONFIGURES Typhaine Garnier
Configures Genre : POÉSIE Collection : Poésie Prix : 17 euros
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Format : 14 x 21 cm Nombre de pages : 104 ISBN : 979-10-95997-34-4
LE LIVRE « Nouements », « Serrements », « Ressassements », « Fraîchissements », « Dénouages » : les chapitres de Configures dessinent à gros traits une « histoire d’amour ». Les acteurs passent et repassent (le poète et sa muse, le peintre et son modèle, l’homme-oiseau de Lascaux et sa bisonne, etc), mais le fond ne change pas : sous ces masques divers, c’est toujours l’éternel tête-à-tête, obsessionnellement rejoué. Au début de chaque chapitre, un résumé des actions assure la continuité narrative, sur un mode drolatique et ostentatoire : « Jour de ménage. — Autoportrait dithyrambique en boucle. — Premiers souvenirs des temps heureux, avec morale horticole. — Le temps change. », etc. Bien sûr, on perçoit partout l’écho d’émotions vraies, exaltées ou chagrines, mais le tout rhétoriquement recuit, écumé et mis en pot. Poésie ici n’est pas 100 % pur jus de vie, mais confiture : une série d’opérations qui métamorphosent le produit jusqu’à le rendre, bien souvent et heureusement, méconnaissable. Les ustensiles sont des cadres, fixés a priori et hétéroclites : cadres métriques, recettes de cuisine, topographie bretonnante, légendes d’images sado-maso, tableaux qui fascinent… On croise ainsi dans Configures quelques grands revenants (Botticelli, Picasso, Balthus, Virgile, Jarry...), au milieu de figures et formes d’une culture « populaire » (le Petit Chaperon rouge, l’Almanach de Michel le Jardinier, chansonnettes…).
1/2 DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
Peu importe ce qu’il en fut de cette « histoire » et ce qui fit écrire, ce qui importe justement, c’est que les poèmes, par l’artifice de leur dispositif, reconfigurent les banalités d’une vie en formes imprévues de langue.
L’AUTEURE Née en 1989, Typhaine Garnier a déjà publié un recueil de poésie, Massacres (Éditions Lurlure, 2019) qui a reçu un bel accueil critique et est actuellement sélectionné dans l’édition 2020 / 2021 du Prix des lycéens, stagiaires et apprentis d’Île-de-France. Elle a également publié Pages rosses (avec Bruno Fern et Christian Prigent, Les Impressions Nouvelles, 2015). Elle dirige aujourd’hui la revue TXT avec Bruno Fern et Yoann Thommerel, désormais publiée par les éditions Lurlure.
2/2 DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES 10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
Évitez profération folle des lais feuillets les sur maladifs narrez traumas salaces triques & co couteau au rimés coupés ou rasoir ça promet des rejets des œufs boules de nerfs rages de draguons dur en râles oui car l’air baisant cul d’poule mielleux te dessert ici vu ta binette et si d’aucun fait le malin ficelle-le à cheval doigts en tapettes jusqu’à ce qu’il implore une dédic x
D’après Henri Rousseau, Le Rêve, 1910.
Jetons sur ce rideau rétro au moins un œil bleu pâteux rosissant les branchages en bas noirs trempent méchants doigts dans des vapeurs pure ouate de fougères plus en bas millefleurs petits hôtes des bois etc
Humide sur les croustilles ouvrez grand les écoutilles ! Du bigorneau au couteau (émotion, passion, bulot) découvrons nos firmaments avec du citron réci proquement de mots charmants pommadons nos insomnies ! Coups de torchon au carreau : si fichu pour le bateau on verrait l’autre côté : faux plats renforcés ronciers zéro % de panora émoi nous monterait du bas salés on serait comme des soupes et frisottés ! Au sec on s’étendrait sur nos aïeux entre deux tranches de pâté il y aurait entre nos mains un magazine féminin car ce serait dimanche : comment durer mieux ? Messieurs pas d’imprudence éviter fumigations excès de tendresse pour les faiblesses
À nous les liqueurs propices en fumigènes complices tortillent minigidouilles point d’interro t’as l’air nouille petit page en pâleur doute poing en joue petit lait goutte au nez des symboles c’est quasi une vanité un coup de carpe du jour fruits fleurs et gâteaux secs bourr atifs verres mi bus ca napé philosophe au cas où le maître a la main floue l’œil voire les deux trop doux in vino dessus les tasses coupes en mêlée où pose incongru manche de rose cuillère plastique chaste on n’ose en chausson le tact furtif des dessous être oui ou non deux bigorneaux si c’est tentant sur quel rocher ?
éditions Trente-trois morceaux
Yvonne Rainer Poèmes Traduction de Bryan Campbell et Vincent Weber
À paraître : avril 2021 ISBN 9791093457123 14 euros
Ce volume rassemble une sélection de quarante-cinq poèmes écrits entre 1977 et 2010 par Yvonne Rainer. Scandés par une série d’illustrations documentaires, les poèmes entrelacent fragments de voyage et d’autobiographie, hommages aux compagnons de route peintres et chorégraphes, portraits de famille, observations sociétales, domestiques et intimes, recherches formelles, avec toujours un art consommé de l’épiphanie, du paradoxe et de la critique sociale. L’écriture d’Yvonne Rainer est tendue entre un désir de noter – parfois brutalement – le présent, et une quête d’espaces et de sonorités propres au langage. Cette tension irrésolue et féconde est la vitalité propre de ces poèmes, rejouée sur chaque page comme sur une nouvelle scène blanche.
16 x 21 cm 72 pages
Yvonne Rainer est née en 1934 à San Francisco. D’abord danseuse et chorégraphe, puis réalisatrice de films, elle est une figure incontournable de la scène artistique américaine des années 1960 à nos jours. Parallèlement à ses œuvres de chorégraphe et réalisatrice, Yvonne Rainer a édité plusieurs livres, aux enjeux et formes diverses, faisant de l’écriture un enjeu majeur et un relais de son œuvre protéiforme. Citons notamment : Work (1961-1973), composé d’un montage de textes, d’archives et d’images relatifs à ses pièces chorégraphiques, le livre se présente comme une œuvre à part égale de ses travaux scéniques ; Feelings are facts (a life), biographie abordant par l’angle social et féministe son parcours d’artiste. Enfin, Une Femme Qui… Écrits, entretiens, essais critiques est un recueil d’écrits divers, d’essais critique et d’entretiens donnés par Yvonne Rainer.
Parus aux éditions Trente-trois morceaux Faire la carte Vincent Weber L’Énéide Virgile traduction de Pierre Klossowski Voyage en Grèce Gastone Novelli Épiphanies James Joyce Street life Joseph Mitchell En regardant le sang des bêtes Muriel Pic Zé Gus Sauzay Dans le décor Vincent Weber La Crèche Giorgio Manganelli Listen to me / Écoutez-moi Gertrude Stein À paraître Brecht et la Méthode Fredric Jameson Dialogues avec Leuko Cesare Pavese Nouvelle du menuisier qu’on appelait le Gros – Vie de Brunelleschi Antonio Manetti
éditions Trente-trois morceaux 68 rue Montesquieu 69007 Lyon www.trente-trois-morceaux.com
contact Paul Ruellan +33 (0)7 83 88 30 63 editions@trente-trois-morceaux.com
diffusion www.paon-diffusion.com distribution www. serendip-livres.fr
Orgasmes
On y va ? L’horizon est dégagé Comment tu le sens ? c’est difficile de s’en souvenir tant à faire Le prologue avance tranquillement ablutions gloussements caresses oups recommence Va vers l’occasion je me débarasse de tous les résidus, lambeaux, tangentes, astuces fléau dans les écheveaux les aiguilles s’évanouissent et voilà que je brûle par les deux bouts les mailles de sa voix me tirant par-delà chaque limite s’estompant pas de fin en vue
Les Italiques de John Bayley (Élégie à Iris) Victoria, Colombie-Britannique.
Un jour chaud dessous le chêne Nous cheminâmes lentement montant la colline de Fritz c’était 1950 Je n’avais aucune illusion ou, mieux, aucune attente Rivières tenant leur rôle et les ravins escarpés Iris ne me manquait jamais ni Eunice Rice La maison et les terrains permettait qu’elle soit séduite D’une manière si normale pour cette époque En 1994 déjà oubliée Est-ce que Margaret Thatcher rentrait parfois L’horrible vœu la rage noire Iris me surprit Ivan s’en souvint Quand partons-nous retrouver mon foyer bientôt Quittant la scène vers un retour mythique L’agonie inexprimée
Saga
II. ce petit garçon insinuant son bras dans le long gant en soie met la perche entre ses jambes et monte son cheval bâton vers bamberry cross sur la montagne de verre royale dans la cave ses hautes noires dures brillantes et sur mesure bottes d’équitation et sa culotte du plus doux chamois drainant les regards des passants il est étourdi par son pouvoir
I. Il se délectait de dire « Elle m’adore me trouve génial » vers la fin j’y voyais plus clair malheureusement, ou pas lui non culpabilité mise à part pourquoi affronter la vérité si on n’y est pas forcé Vers la fin elle s’époumonait « IL A BESOIN D’AIDE ! » les mots coupant le souffle les signaux diminuent et puis : « A plus tard, mon canard » laisse-le partir (peu importe vers quel enfer) emmène-moi, Morphée en bas en bas en bas et par la fenêtre M‘man. ‘MAN ! orgues de barbarie est-ce que ta mère sait que tu es dehors avec les mains dans les poches et le bas de chemise DEHORS
III. au volant d’une voiture volée un soir il se plante dans un fossé ne peut pas rentrer fonce dormir à l’UCJG étourdi par la honte
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IV. Les deux professionnels arrivent pour exécuter leur tâche avec la solennité appropriée le type latin est jeune un apprenti dans le métier 39 ils montent à l’étage on attend tous les trois
C O L L E C T I O N S H U S H L A R RY
ART&FICTION
LITTÉRATURE
Laurence Boissier
Inventaire des lieux ÉDITION DE POCHE
Attendre dans un couloir, occuper une baignoire à deux, faire un plein d’essence, investir une piste de danse : nous connaissons le mode d’emploi de ces lieux et nous nous y plions. Lorsque pour une raison ou une autre, cet usage nous échappe, il naît une situation que le langage courant appelle «!un moment de solitude!», un léger décalage par rapport à la norme. Laurence Boissier en a fait sa spécialité. En laissant refluer ses souvenirs d’enfance, d’adolescence et de maternité, elle prend acte, en toute subjectivité, de ces lieux, banals, abstraits ou improbables, qui sont autant de supports d’une expérience vécue. Et l’on découvre l’impuissance obtuse de celle qui ne parvient pas à sortir de l’eau en skis nautiques,
son endurance de mère menant son chariot au supermarché comme un paquebot sur le canal de Panama, son abandon dans la masse humaine du métro bondé. Autant de situations à la fois intimes et saugrenues qui, renouvelant le regard sur le réel, touchent à l’universel. Comme « la fontaine », qui offre aux regards une eau lisse en surface mais bousculée en sous-sol par les pompes, Laurence Boissier a doté ses lieux d’un double fond. Certains, parfaitement anodins, nous laissent entrevoir notre gouffre, d’autres, plus grandioses, s’effondrent sur eux-mêmes, jusqu’à la note d’allégresse finale dans la simple traversée d’un pré.
— E N L I B R A I R I E E N F R A N C E / B E LG I Q U E L E 9 AV R I L 2 0 21 —
isbn
-A
POUR LE QUOT
3 ÉDITIONS
2 000 EXEMPLAIRES PRIX DES LECTEURS DE LA VILLE DE LAUSANNE
2E ROMAN
3 000 EXEMPLAIRES
IDIEN LE COURR
IER
——— Laurence Boissier, née en 1965, vit à Genève. Auteure qui excelle dans la forme brève, elle est également artiste et intègre Bern ist Überall en 2011, collectif d’écrivains, avec lequel elle monte régulièrement sur scène. PRIX!: Prix suisse de littérature, 2017!; Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne, 2018!; Prix Pittard de l’Andelyn, 2018 PUBLICATIONS!: Histoire d'un soulèvement, art&fiction, 2020!; Safari, art&fiction publications / Der Gesunde Menschenversand, 2019!; Rentrée des classes, art&fiction, 2017!; Inventaire des lieux, art&fiction, 2015, rééd. 2017!; Cahier des charges, d’autre part, 2011!; Noces, Ripopée, 2011!; Projet de salon pour Madame B, art&fiction, 2010!———
© Sophie Kandaouroff
11 x 17.5 cm, 168 pages 978-2-940570-91-1 chf 17.80 / euro 14 — genre littérature suisse, humour, textes brefs sujet abordé quotidien format
sans-rire, e c in p n to n o s e «!D amite les n y d r ie s is o B e c n e L au r tionnels n e v n o c s lu p s le x milieu lieux s e d t n e m le ti b u s et dérègle al.!» communs. Un rég NNE PITTELOUD
EXTRAITS
L AU R E N C E B O I S S I E R | I N V E N TA I R E D E S L I E U X
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LA CHAMBRE D’HÔTEL · LE TRAIN · LA FORÊT · LE TROU NOIR · L’EXTÉRIEUR · LE PALIER · LA COUR DE RÉCRÉATION · LE MUSÉE · LE QUAI · L’ÉTANG · L’UNIVERS · L’AVION · LE DÉSERT · L A VOI T U R E
Je me souviens avec allégresse de la Singer de ma mère – la voiture, pas la machine à coudre. Elle était bleu pétrole avec un capot bien plat sur lequel on pouvait s’asseoir, le dos confortablement adossé au pare-brise. Ma mère ne voyait pas d’inconvénients à conduire avec un champ de vision réduit à l’espace entre deux dos. Nous nous rendions ainsi à l’école ou à l’épicerie du village. Ma mère avait le sens de l’aventure. Son imagination en la matière dépassait de beaucoup la nôtre. Elle était capable d’entrer dans la voiture en sautant à pieds joints derrière son volant. Je n’ai jamais vu personne d’autre le faire. Lorsque le temps ne nous permettait pas de figurer sur le capot, nous étions obligés de nous replier à l’intérieur de l’habitacle. Là aussi, elle trouvait toujours quelque chose. Pour nous poser à l’école, elle ne s’arrêtait jamais. Nous descendions en marche alors que
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la Singer tournait devant le préau, la portière poussée radicalement vers l’extérieur par la force centrifuge. Nos camarades nous voyaient débouler avec expertise de ce bolide en mouvement, à la manière de Starsky et Hutch s’éjectant de leur Ford Gran Torino avant qu’elle n’explose. L’arrivée de la Singer était très attendue. Nous étions populaires.
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LA CHAMBRE D’HÔTEL · LE TRAIN · LA FORÊT · LE TROU NOIR · L’EXTÉRIEUR · LE PALIER · LA COUR DE RÉCRÉATION · LE MUSÉE · LE QUAI · L’ÉTANG · L’UNIVERS · L’AVION · LE DÉSERT · LA VOITURE · L A FON TA I N E
L’eau de cette fontaine est simplement pulsée d’une extrémité à l’autre du bassin. Elle forme un seul énorme et paresseux remous. Poussée par la force de la pompe, elle parcourt lymphatiquement la longueur du bassin dans un mouvement rappelant la lenteur de la tectonique des plaques avant d’être happée dans une large fente. La modestie de ce ruban s’enroulant inlassablement sur lui-même offre un contrepoids indispensable aux fontaines à jets ou à cascades, projections désordonnées, jaillissements impétueux et effets de lumière exaltés. Deux bancs sont stratégiquement placés en retrait de la fontaine, un peu à l’ombre. À tous les coups, les personnes qui contemplent le mouvement hypnotique de l’eau s’assoupissent. Je ne fais pas exception à la règle. D’ailleurs, s’il n’y
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a plus de place sur les bancs, je suis capable de somnoler debout, comme un cheval dans son enclos. Il me faut à chaque fois surmonter ce moment de torpeur si je veux ensuite pouvoir admirer la fontaine en pleine possession de mes moyens. Ce qui se passe dessous est pourtant aux antipodes de la léthargie. L’eau qui disparaît dans la fente de droite est immédiatement répartie entre une série de tuyaux en PVC qui la chahutent jusqu’aux hélices de la pompe. De là, elle se fait bousculer dans la plus grande hâte et confusion le long du sous-sol de la fontaine. Avant de réapparaître par la fente de gauche, elle a juste le temps de se recomposer, parfaitement lisse et paisible en apparence. J’admire cette délicatesse.
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pratiquer sur la coursive. Des réputations se défont pour moins que ça. Après, les gens nous prennent moins au sérieux. Certains jours, je rêve d’un homme différent. Mon mari me dit que je peux faire pousser des géraniums dans la chambre à coucher, ha, ha, ha, il est drôle. Je suis une grande femme. La balustrade du balcon n’est pas haute. Je me mets à l’équerre pour bien répartir le poids. J’en profite pour étirer mon dos. Il y a une position de yoga comme ça. Elle s’appelle le bâton. Je fais le bâton sur le balcon. Mon mari parle fort, respire fort et crie fort. Même, il chuchote fort. Les voisins du dessous pensent qu’au fond c’est une bonne chose. Que le quartier a besoin d’animation. D’autres sont moins satisfaits. Il n’y a pas encore d’unanimité à ce propos. On ne sait pas à quel point le balcon est véritablement un espace privé. C’est compliqué. Pour notre balcon, nous avons choisi une moquette en faux gazon. Mon mari a passé sa jeunesse à la campagne. Il a gardé l’habitude de se lever tôt. Moi aussi je suis assez dynamique le matin. Mais quand même. À toutes celles qui m’envient, je parle de l’hiver. J’enfile des aprèsskis aux pieds et des moufles pour tenir la
EXTRAITS
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LA CHAMBRE D’HÔTEL · LE TRAIN · LA FORÊT · LE TROU NOIR · L’EXTÉRIEUR · LE PALIER · LA COUR DE RÉCRÉATION · LE MUSÉE · LE QUAI · L’ÉTANG · L’UNIVERS · L’AVION · LE DÉSERT · LA VOITURE · LA FONTAINE · L E BA LCON
Mon mari préfère me prendre sur le balcon. Pour être honnête, il me prend uniquement sur le balcon. Ce n’est pas un grand balcon. Il est même assez petit. Mon mari est un homme fort. Parfois, j’ai peur que la balustrade ne soit pas assez solide. Son dynamisme attire la convoitise. Toutes mes amies, divorcées ou non, attendent que mon mari soit enfin libre ou même veuf. Elles trouvent ça chouette, un mari balcon. Elles, sur leur balcon, elles font pousser des géraniums. Mon mari trimbale de grandes quantités d’énergie. Il déferle. Il déferle un peu à la manière d’un gros nuage. Peut-être est-ce pour cela qu’il exige le balcon, pour déferler. Mais moi je n’ai pas envie de déferler dans la cour, quatre étages en dessous. Avec mon mari, lorsque nous partons en voyage, nous devons composer. Sur ce navire de croisière, l’été dernier, il a fallu
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balustrade. Certains matins sont féeriques, avec la neige qui tombe et recouvre le quartier, ce calme. Depuis notre balcon, je vois les habitants de l’immeuble en face. Ils sont assis dans leur cuisine avec leur premier café bien chaud entre leurs mains. Et moi je suis dehors dans le froid avec les promeneurs de chien.
Éditions du Canoë
2021
9 avril
Gil Ben Aych
Genre : récit Format : 12 x 18,5 cm Pages : 320 Prix : 18 € ISBN : 978-2-490251-3-91 Né en 1948 à Tlemcen en Algérie, Gil Ben Aych arrive en France avec sa famille à l’âge de 7 ans. Après quelques années passées à Paris, ils s’installent en banlieue parisienne à Champigny. Toute son œuvre, abondante et très populaire, (Voyage de Mémé, L’Essuie-main des pieds, Le livre d’Étoile, Le Chant des Êtres, Au jour le jour) raconte à travers son expérience et celle de ses proches, l’histoire d’une famille juive en France dans les quartiers tenus à l’époque par le parti communiste. Devenu professeur de philosophie, il poursuit dans le dernier volume de La Découverte de l’amour et du passé simple, intitulé Soixante-huit, le pari ambitieux et admirablement tenu de transformer en littérature, la culture essentiellement orale du pays dont il est issu.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16
La Découverte de l’amour et du passé simple est une saga en 4 volumes de l’histoire de l’émigration en 1956 d’une famille juive algérienne Soixantehuit étant le sujet du dernier volume, à paraître en 2022. Le héros porte le nom de Simon. Il a, comme l’auteur, 7 ans lorsqu’il quitte Tlemcen pour habiter Paris, puis Champigny, la banlieue rouge, dans ces années-là, tenue par le parti communiste. Dans la culture orale dont Simon vient, l’écrit est réservé à Dieu. Dans son appropriation progressive de la culture française, il s’éloigne à mesure de son passé, de ses couleurs, de ses accents. Le premier livre, Simon, paru en 2002 aux Éditions Exils, dévoile un appartement de Champigny, son collège avec ses profs, les commerçants, la nourriture, le porc, la banlieue, ses parents exilés et la conscience encore embryonnaire qu’il pénètre dans un monde autre qu’il faudra faire sien s’il veut transgresser l’interdit implicite de sa culture : écrire. Dans les volumes prochains Simon et Bärble et Simon et Peggy, le lecteur retrouvera la famille au sens large. La série s’achève sur Soixante-huit à paraître ultérieurement qui clôt cette véritable fresque des années soixante qui nous plonge dans un monde disparu dont l’évocation à la fois drôle et tendre arrache souvent des larmes.
Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
EXTRAIT
Gil Ben Aych, La Découverte de l’amour et du passé simple I. Simon
« Mais c’est justement du noir que Simon avait peur. En descendant à la cave qui empestait le mazout, Simon était terrorisé. Il prenait les deux jerricans cabossés (bosses dans lesquelles il imaginait déjà des figures apeurantes), légers parce que vides, la clé pour ouvrir ;; il mettait son manteau sur les conseils d’Hanna pour ne pas s’enrhumer, écoutait les préventions de Salomon. Simon descendait, aux aguets, l’œil inquiet : il avait peur. On pouvait le menacer, le regarder du fond de la cave, il avait peur, et du noir tout court. "Si tu n’es pas sage, j’appelle le Noir" ou "Tiens-toi tranquille, sinon je vais chercher le Noir, ainsi disait Jeannette à Simon, dès qu’il put comprendre les mots qu’on lui adressait. Ainsi le " Noir" devint très tôt pour Simon synonyme d’effroi, de mystère, de gravité, de danger, de…"punir". À Tlemcen parfois, dans les rues, un "Noir" précisément, un "Noir" et un "fou ", un nègre, un Africain dansant , mouvements incompréhensibles aux yeux d’un enfant, circulait dans les rues, un Noir qui, disait-on, "chassait le mauvais œil ».
PARUTION PRÉVUE EN FRANCE POUR AVRIL 2021
william – michel antoine chappuis imprimé en Suisse / 11,5 x 16,5 cm / 15 € / 120 p. / isbn : 978-2-940518-72-2
Michel A. Chappuis, né en 1968, vit à Neuchâtel. Il a publié Caprices romains (2009, l’Aire). Son livre est une sorte de monologue, dense et fantasmagorique : le récit entre folie et raison d’une rencontre sur les crêtes enneigées du Jura, de souvenirs enfouis depuis un demi-siècle, de robe de chambre, de chien qui n’en est pas vraiment un et d’alouettes, qui nous aspire comme un vertige dans la pensée d’un auteur exigeant en quête de liberté et d’absolu.
C’est comme un vertige. Il suffirait de pas grand chose, que le cadre de la réalité bascule soudain de quelques degrés à peine, et qu’on ne trouve alors plus rien, au-dessous de soi, que ce plafond de nuages vers lequel on serait irrémédiablement aspiré, n’ayant plus aucune prise à quoi se retenir, et ce serait comme tomber dans le vide ou plus exactement dans le ciel, entre deux ciels. Cette sensation est d’autant plus déconcertante qu’au lieu de la terreur mortelle dont elle aurait dû, en toute logique, s’accompagner, on n’a ressenti qu’un effroi minime, un frisson presque agréable très vite compensé par ce raisonnement produit dans l’urgence, à savoir qu’une telle chute devrait par définition être sans gravité. On pourrait même compter qu’elle n’aurait pas de fin, comme dans ces séquences de rêve que chacun connaît, où l’on tombe dans un abîme qui s’est creusé à l’intérieur de soimême (mais il est vrai que le rêve ne dit rien de la fin puisqu’il s’interrompt inévitablement avant).
Aucune chute, pourtant, ne s’est produite. Pas dans cet instant-ci en tout cas, pas dans ce monde- ci. Alors quoi, ce ne serait qu’une vue de l’esprit, une émotion qu’on se fait à soi-même, par jeu ? Le cœur y était peut-être, mais pas le corps (d’où le vertige). Il a les pieds sur terre, le corps, il est campé dans sa matérialité. Il s’est cabré dans un réflexe et il a fait un mouvement de retrait juste au moment où on aurait pu oser le pas décisif et s’élancer vers cette invitation à glisser et à se perdre peut-être, ce qui lui est intolérable, vers cette étendue blanche à perte de vue, dépourvue de repères, cette épaisse nappe de brouillard que l’on sent avancer vers soi à cette sorte de houle profonde qui, même si le mouvement n’en est pas perceptible, évoque les suites d’une tempête. Elle atteint le ver- sant de la montagne juste à la hauteur où s’arrête la forêt de sapins, comme si elle avait besoin d’une sur- face rugueuse pour s’y accrocher. À cet endroit, la pente assez raide a l’air de devenir encore plus raide et on a l’impression, à la voir ainsi disparaître dans cette mer lactescente, qu’elle ne fait que continuer à s’accélérer jusqu’à devenir verticale, jusqu’à même s’inverser. Il n’y aurait alors plus rien au-dessous et il ne subsisterait du monde que ce qu’on en voit, un archipel de crêtes émergées, nue et désertes, dérivant
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Eclats de chocolat (Collectif)
Ce recueil de nouvelles proposé par des membres du GAHeLiG, le Groupe des Auteur.e.s Helvétiques de Littérature de Genre, offre de goûteux échantillons des meilleurs crus de Criollo et Maracaibo. Récits policiers, fantastiques ou merveilleux, de fantaisie héroïque ou de science-fiction, tous sont prétextes à manifester la magie ou la puissance du chocolat. Pas de confession des addicts du chocolat mais praliné ou barre mystérieuse, une discrète présence qui change le cours des choses, la vie des peuples, d’un couple ou celle d’une héroïne. 9 782940 522996
Beaucoup de fraîcheur et d’émotions diverses enchanteront les lecteurs et lectrices. De l’amour bien sûr, mais aussi de la peur, de l’amitié, de la trahison, du suspense, une femme fatale, un tueur en série, un monstre de l’espace, un combat de sorciers, une agente secrète qui va participer à l’invention du Toblerone, des récits qui narrent la libération des esclaves qui concassent les fèves et conchent la pâte dans des cavernes mystérieuses. Tout se passe entre fusée spatiale, Folies Bergère, Pont de Pérolles, exoplanète, vallée de la Brévine, New York ou rives de la Grande Cariçaie. A la fois des univers plaisants, déconcertants, allégoriques ou sortis de contes et qui manifestent des préoccupations contemporaines, écologiques, sociales, féministes et une dose incroyable d’imagination par quatre écrivains et huit écrivaines qui ont souvent déjà publié des romans et surprennent à chaque page. L’atout de ces nouvelles, jamais trop longues, toutes différentes et dont au moins les deux tiers, si ce n’est toutes, pourront vous plaire. Une boîte de pralinés à déguster sans modération ! Avec les auteures et auteurs Déborah Perez, Fabrice Pittet, Gilles de Montmollin, Florence Cochet, Julien Hirt, Lucien Vuille, Tiffany Schneuwly, Marylin Stellini, Sara Schneider, Marlène Charine, Amélie Hanser, K. Sangil. ____ Collection : Blanc lait ment Genre : policier, science fiction, histoire, fantasy (nouvelles) Sujets abordés : le chocolat dans toute sa fantaisie, ses goûts et ses contextes imaginaires Format : 14x20 cm 240 pages ISBN 978-2-940522-99-6 CHF 28/EUR 22 Parution avril 2021
éditions Trente-trois morceaux
Cesare Pavese
Dialogues avec Leuco Traduction et postface de Marie Fabre
À paraître : avril 2021 ISBN 9791093457130 19 euros
16 x 21 cm 218 pages
Pavese s’est rappelé l’époque où il allait à l’école et ce qu’il y lisait : il s’est rappelé les livres qu’il lit tous les jours, les seuls livres qu’il lit vraiment. Il a cessé pour un moment de croire que son totem et tabou, ses sauvages, ses esprits de la végétation, l’assassinat rituel, la sphère mythique et le culte des morts sont des bizarreries inutiles et il a voulu y trouver le secret de quelque chose que tout le monde se rappelle, que tout le monde admire un peu à bout de force et qui nous arrache un sourire. Ces Dialogues en sont nés. Cesare Pavese Les Dialogues avec Leuko ont été publiés en Italie en 1947. L’œuvre est constituée de vingt-sept dialogues courts, principalement entre des figures divines ou héroïques du fond mythologique grec. Chaque dialogue progresse à la recherche d’une définition du destin, de la vie et de la mort, du sacrifice, de la souffrance, de la mémoire et du désir, du temps et des lieux. D’une richesse et d’une densité symbolique et dramatique inépuisables, les Dialogues constituent un sommet de l’œuvre de Pavese. Du reste, lui-même voyait en ce livre sa carte de visite pour la postérité. Il est frappant de constater que ce n’est pas le cas en France, où le livre reste assez mal connu et secondaire dans la perception de son œuvre. C’est ce manque que nous souhaitons combler, en proposant une nouvelle traduction du texte, réalisée par Marie Fabre. Traduction dont l’ambition est de rendre pleinement les aspérités
éditions Trente-trois morceaux 68 rue Montesquieu 69007 Lyon www.trente-trois-morceaux.com
de la syntaxe des Dialogues, dans une interprétation plus brutale de la langue de Pavese, de ses ruptures et de ses silences. Cesare Pavese est aujourd’hui considéré comme l’un des écrivains les plus importants du vingtième siècle. Né en 1908 dans la région de Turin, son œuvre se déploie du milieu des années 1930 jusqu’à sa mort en 1950. Parmi ses principales œuvres, citons notamment : Travailler fatigue, Fête d’août, Le Camarade, La Plage, La Maison sur la colline, Le Bel Été, Le Métier de vivre. Marie Fabre a notamment traduit des livres d’Amelia Rosselli, (Variations de guerre, 2012) (Libellule, 2014), d’Elio Vittorini (Les hommes et la poussière, 2018) ou de Pier Paolo Pasolini (Manifeste pour un nouveau théâtre, 2019).
Parus aux éditions Trente-trois morceaux Faire la carte Vincent Weber L’Énéide Virgile traduction de Pierre Klossowski Voyage en Grèce Gastone Novelli Épiphanies James Joyce Street life Joseph Mitchell En regardant le sang des bêtes Muriel Pic Zé Gus Sauzay Dans le décor Vincent Weber La Crèche Giorgio Manganelli Listen to me / Écoutez-moi Gertrude Stein À paraître Brecht et la Méthode Fredric Jameson Nouvelle du menuisier qu’on appelait le Gros – Vie de Brunelleschi Antonio Manetti Poèmes Yvonne Rainer
contact Paul Ruellan +33 (0)7 83 88 30 63 editions@trente-trois-morceaux.com
diffusion www.paon-diffusion.com distribution www. serendip-livres.fr
alors je ne l’ai jamais éprouvée. Mais je suis un homme, Prométhée, je ne sais pas toujours ce que je dois faire.
La roche Dans l’histoire du monde, l’ère dite titanique fut peuplée d’hommes, de monstres, et de dieux pas encore organisés en Olympe. Et même, certains pensent qu’il n’y avait que des monstres – c’est-à-dire des intelligences enfermées dans un corps difforme et bestial. D’où le soupçon que nombre des tueurs de monstres – Héraklès en tête – versaient un sang fraternel.
(Parlent Héraklès et Prométhée)
PROMÉTHÉE
Pitié et peur sont l’homme. Il n’y a rien d’autre.
HÉRAKLÈS Prométhée, tu me retiens là à discuter, et à chaque
instant qui passe ton supplice continue. Je suis venu te libérer. Je sais, Héraklès. Je le savais déjà quand tu n’étais qu’un bambin dans ses langes, quand tu n’étais pas encore né. Mais ce qui m’arrive, c’est comme un homme qui aurait beaucoup souffert dans un lieu – dans sa prison, en exil, au cœur d’un péril – et qui, quand vient le moment d’en sortir, ne sait pas se résoudre à dépasser cet instant, à mettre derrière lui la vie soufferte.
PROMÉTHÉE
HÉRAKLÈS
Tu ne veux pas lâcher ton rocher ?
Je dois le lâcher, Héraklès – je te dis que je t’attendais. Mais, comme à un homme, l’instant me pèse. Tu sais qu’on souffre beaucoup ici.
PROMÉTHÉE
HÉRAKLÈS PROMÉTHÉE
Prométhée, je suis venu te libérer. Je sais, et je t’attendais. Je dois te remercier,
HÉRAKLÈS
Il suffit de te regarder, Prométhée.
On souffre au point qu’on veut mourir. Toi aussi un jour tu sauras ça, et tu monteras sur un rocher. Mais moi, Héraklès, mourir je ne le peux pas. Pas plus que toi, du reste, tu mourras.
PROMÉTHÉE
HÉRAKLÈS PROMÉTHÉE
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Qu’est-ce que tu dis? Tu seras enlevé par un dieu. Enfin, une déesse.
Je ne sais pas, Prométhée. Allez, laisse-moi te détacher.
HÉRAKLÈS
Vous tous, les hommes, vous avez un rocher. C’est pour ça que je vous aimais. Mais les dieux sont ceux qui ne savent pas la roche. Ils ne savent ni rire ni pleurer. Ils sourient devant le destin.
PROMÉTHÉE
Et toi tu seras comme un enfant, plein de chaude gratitude, et tu oublieras les iniquités et les fatigues, et tu vivras sous le ciel, louant les dieux, leur sagesse et leur bonté.
PROMÉTHÉE
HÉRAKLÈS
HÉRAKLÈS
Ô Héraklès, le victorieux est toujours un dieu. Tant que l’homme-titan se bat et qu’il tient bon, il peut rire et pleurer. Et s’ils te clouent, si tu gravis le mont, c’est là la victoire que le destin te permet. Nous devons en être reconnaissants. Qu’est-ce qu’une victoire, sinon pitié qui se fait geste, qui sauve les autres à ses dépens ? Chacun travaille pour les autres, sous la loi du destin. Moi-même, Héraklès, si je suis libéré aujourd’hui, je le dois à quelqu’un.
PROMÉTHÉE
Toute chose ne nous vient-elle pas d’eux ?
Ô Héraklès, il y a une sagesse plus ancienne. Le monde est vieux, plus que ce rocher. Et ils le savent, eux aussi. Chaque chose a un destin. Mais les dieux sont jeunes, presque aussi jeunes que toi.
PROMÉTHÉE
HÉRAKLÈS
Tu n’es pas l’un d’eux, toi aussi ?
Je le serai encore. Ainsi veut le destin. Mais à une époque, j’étais un titan, et j’ai vécu dans un monde sans dieux. Ça aussi, c’est arrivé… Tu ne parviens pas à penser un tel monde ?
PROMÉTHÉE
HÉRAKLÈS
HÉRAKLÈS
J’en ai vu de pires, et je ne t’ai pas encore libéré.
Héraklès, je ne parle pas de toi. Toi tu es courageux et plein de pitié. Mais ton rôle, tu l’as déjà joué.
PROMÉTHÉE
Ce n’est pas le monde des monstres et du chaos ?
HÉRAKLÈS
Des titans et des hommes, Héraklès. Des fauves et des bois. De la mer et du ciel. C’est le monde de lutte et de sang qui t’a fait ce que tu es. Même le dernier des dieux, même le plus inique, était alors un titan. Il n’est rien qui vaille, dans le monde présent ou futur, qui ne soit titanique.
PROMÉTHÉE
HÉRAKLÈS
Ce sont eux qui t’ont cloué.
Je n’ai rien fait du tout, Prométhée.
Tu ne serais pas un mortel, si tu savais le destin. Mais tu vis dans un monde de dieux. Et les dieux vous ont enlevé ça, aussi. Tu ne sais rien et tu as déjà accompli chaque chose. Souviens-toi du centaure.
PROMÉTHÉE
HÉRAKLÈS
C’était un monde de rochers.
PROMÉTHÉE
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L’homme-fauve que j’ai tué ce matin ? On ne les tue pas, les monstres. On ne peut pas,
même les dieux. Un jour viendra où tu croiras avoir tué un autre monstre, plus bestial encore, et tu n’auras fait que préparer ton rocher. Tu sais qui tu as frappé ce matin ? HÉRAKLÈS
Le centaure.
pour détruire. Et tu monteras sur un bûcher, fait du feu que j’ai volé. HÉRAKLÈS
La mort est entrée en ce monde avec les dieux. Vous mortels, vous craignez la mort parce qu’en tant que dieux, vous les savez immortels. Mais chacun a la mort qu’il mérite. Ils finiront eux aussi.
PROMÉTHÉE
PROMÉTHÉE Tu as frappé Chiron, la piété même, le bon ami des titans et des mortels. HÉRAKLÈS
Oh Prométhée…
Ne t’en veux pas, Héraklès. Nous partageons tous le même sort. C’est la loi du monde que personne ne se libère si l’on ne verse pas de sang pour lui. Pour toi aussi ce sera la même, sur l’Œta. Et Chiron savait.
PROMÉTHÉE
HÉRAKLÈS
HÉRAKLÈS
Tout ne peut pas être dit. Mais rappelle-toi toujours que les monstres ne meurent pas. Ce qui meurt c’est la peur qu’ils te font. De même pour les dieux. Quand les mortels n’en auront plus peur, les dieux disparaîtront.
HÉRAKLÈS
C’est certain. Comme moi je savais, à une époque, que le vol du feu serait mon rocher.
PROMÉTHÉE
Prométhée, laisse-moi te délivrer. Ensuite dis-moi tout, de Chiron et de l’Œta.
HÉRAKLÈS
Les titans reviendront ?
Les pierres et les forêts ne reviennent pas. Elles sont là. Ce qui a été sera.
HÉRAKLÈS
Je suis déjà délivré, Héraklès. Je pouvais être délivré si quelqu’un d’autre prenait ma place. Et Chiron s’est fait transpercer par toi, que le sort envoyait. Mais en ce monde né du chaos règne une loi de justice. La pitié, la peur et le courage ne sont que des instruments. On ne fait rien qui ne revienne. Le sang que tu as répandu, que tu répandras, il te poussera sur le mont Œta pour aller mourir ta mort. Ce sera le sang des monstres que tu vis
Comment dis-tu?
PROMÉTHÉE
Tu veux dire qu’il s’est offert ?
PROMÉTHÉE
Mais je ne peux pas mourir, tu m’as dit.
Mais vous avez tout de même été enchaînés. Et toi aussi.
PROMÉTHÉE
Nous sommes un nom, c’est tout. Comprendsmoi bien, Héraklès. Et le monde a des saisons comme les champs et la terre. Revient l’hiver, revient l’été. Qui pourrait dire que la forêt périt ? Ou qu’elle reste la même? Ce sera vous, les titans, bientôt.
PROMÉTHÉE
HÉRAKLÈS PROMÉTHÉE
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Nous les mortels ? Vous les mortels – ou immortels, ça ne compte pas.
NATURES CONTRARIER
NOUVEAUTÉ AVRIL 2021 LITTÉRATURE
Pour ébaucher, livre après livre, un paysage sensible et subjectif, donnant à réfléchir le rapport des hommes à leur environnement.
Paysage(s) Virginia Bart - Violaine Bérot - Jaunay Clan Velibor Colic - Olivier Maulin - Denis Michelis Wilfried N’Sonde - Makenzy Orcel Charles Robinson - Marlène Tissot
RECUEIL DE DIX TEXTES COURTS, ET AUTANT DE REGARDS, D’ÉCRIVAINS D’AUJOURD’HUI SUR LA NOTION DE PAYSAGE. Entre fiction, poésie et journal de bord, Paysage(s) est un parcours polyphonique (plus ou moins) ancré dans un espace-temps — la Mayenne de 2020 où chacun des auteurs a été accueilli en résidence d’écriture par l’association Lecture en tête. Tour à tour, le paysage est abordé dans toute sa polysémie : objet de contemplation et cadre d’expériences sensorielles, espace mental, lieu du travail de la terre, fruit de l’action des hommes et des éléments sur leur environnement, lieu de luttes visibles et invisibles… EXTRAIT DE PAYSAGE(S) J’appelle ça une ferme de poète - Charles Robinson
12x19 cm à la française couverture souple avec rabats dos carré collé 192 pages isbn 978-2-9568325-4-6 09 avril 2021 prix de vente public 16 TTC
WARM 9 rue d’Aubert 53000 Laval Tél. : 07 87 13 17 50 infos@warm-ed.fr warm-ed.fr
« Je crois que ce sont les odeurs de la terre qui m’ont fait revenir à l’agriculture. Le parfum de la terre, le parfum de l’herbe coupée, plusieurs petites choses comme ça. Une agriculture désuète. J’ai fait d’autres métiers. Je pouvais y faire des choses magnifiques, avec beaucoup de savoir-faire, mais je devais faire ce qu’on me demandait. Et qu’est-ce qu’on demande, toujours ? D’être une force de travail au service d’une production pour gagner sa vie. On peut se plaire là-dedans, mais je crois que ça ne me satisfaisait pas. Dans les écoles, je suis toujours tombé sur des formations qui ne devraient pas exister tellement le niveau est petit et non réalisé. On tombe comme ça sur des voies de garage. On sort on ne sait rien faire, et c’est de ne savoir rien faire dont on va se servir pour servir les autres. Ça ne me plaisait pas du tout. Je suis revenu. J’étais né paysan. Je voulais me défaire de leur imagination.(…) »
Diffusion-distribution Serendip Livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404
NATURES CONTRARIER
NOUVEAUTÉ AVRIL 2021 LITTÉRATURE
Pour ébaucher, livre après livre, un paysage sensible et subjectif, donnant à réfléchir le rapport des hommes à leur environnement.
LES AUTEURS DE PAYSAGE(S) Marlène Tissot a publié dix recueils de poésie et une nouvelle, dont Celui qui préférait respirer le parfum des fleurs (La Vachette alternative, 2010), Nos parcelles de terrains très très vagues (Asphodèle, 2010), Un jour, j’ai pas dormi de la nuit (La Boucherie littéraire, 2018), Voix sans issue (Au Diable Vauvert, 2020). Charles Robinson est l’auteur de trois romans : Génie du proxénétisme (Seuil, 2008), Prix Sade 2008, Dans les cités (Seuil, 2011) et Fabrication de la guerre civile (Seuil, 2016). Makenzy Orcel a publié sept recueils de poésie et quatre romans dont La Douleur de l’étreinte (Deschamps, 2007), Les Immortelles (Zulma, 2012), L’Ombre animale (Zulma, 2016), Caverne (La Contre Allée, 2017), Le Chant des collines (Mémoire d’Encrier, 2017), Maître-Minuit (Zulma, 2018), Une boîte de nuit à Calcutta, co-écrit avec Nicolas Idier (Robert Laffont, 2019). Wilfried N’Sondé est l’auteur de six romans dont Le coeur des enfants léopards (Actes Sud, 2007), Orage sur le Tanganyika (Didier, 2014), Berlinoise (Actes Sud, 2015), Un océan, deux mers, trois continents (Actes Sud, 2018). Denis Michelis est l’auteur de La chance que tu as (Stock, 2014), Le bon fils (Noir sur Blanc, 2016), État d’ivresse (Noir sur blanc, 2019). Olivier Maulin est l’auteur notamment de Dernier combat (Rencontres, 2001), En attendant le roi du monde (L’Esprit des Péninsules, 2006), Les Lumières du ciel (Balland, 2011), Le dernier contrat (La Branche, 2012), Le bocage à la nage (Balland, 2013), Gueule de bois (Denoël, 2014), La fête est finie (Denoël, 2016), Les Retrouvailles (Le Rocher, 2017). Velibor Colic est l’auteur de onze romans dont Les Bosniaques (Le Serpent à Plumes, 1994), La Vie fantasmagoriquement brève et étrange d’Amedeo Modigliani (Le Serpent à Plumes, 1995), Archanges (Gaïa, 2008), Jésus et Tito (Gaïa, 2010), Sarajevo omnibus (Gallimard, 2012), Manuel d’exil (Gallimard, 2016), Le livre des départs (Gallimard, 2020). Jaunay Clan est l’autrice de Milosz ou l’idiot magnifique (L’Harmattan, 2007), Nostoc 15h58 (L’Harmattan, 2008), Portes (L’Harmattan, 2012) et Fergus, année sauvage (Les Allusifs, 2017). Violaine Bérot est l’autrice de huit romans dont Jehanne (Denoël, 1995), Tout pour Titou (Zulma, 1999), Pas moins que lui (Lunatique, 2013) et Tombées des nues (Buchet Chastel, 2018). Virginia Bart est l’autrice de L’homme qui m’a donné la vie (Buchet Chastel, 2010) et de Le meilleur du monde (Buchet Chastel, 2015).
WARM 9 rue d’Aubert 53000 Laval Tél. : 07 87 13 17 50 infos@warm-ed.fr warm-ed.fr
Diffusion-distribution Serendip Livres 10, rue Tesson 75010 Paris Tél. : 01 40 38 18 14 contact@serendip-livres.fr gencod dilicom : 3019000119404
Titre : Soigner et apprendre Sous-titre : Récits cliniques, 2010-2020 Par Vanawine Sylviery Vanawine Sylviery est étudiante en médecine et note régulièrement avec humour et inquiétude ce qui se noue dans les services hospitaliers qu’elle fréquente, d’abord comme jeune débutante, puis comme externe, puis comme interne. Nœuds et liens. Avec les patients, avec la hiérarchie, avec les autres médecins en formation. Son regard
Je suis affectée à l’unité d’hospitalisation des urgences. Les 12 lits s’étendent autour d’un poste de soin vitré, duquel les soignants veillent comme des oiseaux de proies. Les premiers temps, je suis un groupe d’aides-soignantes qui m’apprennent à installer, nourrir, laver et changer les patients. Qui m’apprennent à soigner, pour la première fois.
l’inhumanité. Il porte aussi un regard sur ce qui, au-delà du corps malade, s’apprend là sur la vie, l’amour, la mort. Chaque scène dessine des trajectoires singulières qui font une situation clinique qui est
Le premier patient de toute ma vie est un homme d’une soixantaine
notre société, de notre hôpital, de notre médecine. L’auteur Vanawine Sylviery est médecin, elle vient d’achever ses 10 années d’études, de la première année à l’internat, en passant par l’externat où l’on est souvent le faisant fonction de quelqu’un. Excès collection voix publiques La collection Voix publiques intervient dans l’espace public démocratique à l’articulation des arts, des savoirs et des expériences, avec des gens qui ont encore l’impertinence de penser qu’ils peuvent s’autoriser à penser. Les textes y sont brefs mais pas trop, sérieux mais pas trop, homogènes mais pas trop.
format : nombre de pages : impression : tirage : date de parution : ISBN : prix :
205x130 mm 80 numérique N&B 500 avril 2021 978-2-9557368-6-9 10€
gros bonhomme hirsute exhalant une épouvantable odeur d’urine, et tremblant comme une feuille. Je vais m’asseoir à côté de lui pour lui faire avaler tout son repas, bouchée après bouchée, comme à un nourrisson. Il me remercie maladroitement, et pose sur moi son regard triste teinté d’espérance : « Docteur, est-ce que vous allez me guérir de mes . Un peu déstabilisée par l’ t , je n’ai pas le temps sa tremblote le lui permet. Alors j’improvise : « Vous irez de mieux en mieux. Nous allons vous soigner. Mais le vrai travail, le travail sur l’alcool, c’est vous qui devrez le faire. Nous sommes là pour vous aider. J’essaie de le réconforter, tout en me gardant de lui faire des promesses le blanc de ma blouse dans le jaune de ses excès, que je suis passée de decin, et je représente pour lui, en dépit de mon statut encore incertain, l’espoir d’aller mieux.
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Argumentaire
Géopolitique du patrimoine L’Asie d’Abou Dabi au Japon
En librairie avril 20'&
Emmanuel LINCOT
E
t s’il était possible de comprendre les relations internatiales à travers une nouvelle grammaire ? Le patrimoine s’avère un extraordinaire vivier pour l’élaboration d’une diplomatie nouvelle. Le contexte géopolitique actuel nous incite en effet à repenser le patrimoine non plus sur le mode des représentations postcoloniales (comme celles qui ont cours dans les campagnes de demande de restitution des œuvres africaines vis-à-vis de l’Europe…), mais bien d’après d’autres critères, moins univoques que le rapport idéologiquement stérile qu’entretiennent à ce sujet les pays du Nord et ceux du Sud. Il importe de voir le monde sous l’angle de l’histoire des relations internationales, des sensibilités d’opinion, mais aussi sous celui de l’art et de la culture comme enjeu mémoriel et politique.
Isbn : 979-10-92305-68-5 Prix de vente public : 18 euros ttc 180 pages, broché, 15x21 cm
À travers 5 cas emblématiques du continent asiatique (Abou Dabi et son environnement régional ; le Monde chinois ; le vandalisme en terres d’Islam ; le Japon et l’ambivalente question patrimoniale ; un patrimoine partagé entre l’Inde et le Pakistan), Emmanuel Lincot, chercheur associé à l’IRIS, aborde la question du Soft power aussi bien que des luttes d’influences internationales sous un angle inédit pour donner un nouvel éclairage à la géopolitique mondiale.
L’auteur : Emmanuel LINCOT est Professeur des Universités et spécialiste de l'histoire politique et culturelle de la Chine contemporaine. Il enseigne à la Faculté des Lettres de l’Institut Catholique de Paris. Il est par ailleurs Chercheur-associé à l’IRIS. Il y codirige la revue Asia Focus. Ses travaux portent sur la diplomatie culturelle et les enjeux des Nouvelles Routes de la Soie. Il est l’auteur chez MkF de Chine, une nouvelle puissance culturelle ?
Points forts : également disponible en version eBook
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
• Une nouvelle manière de comprendre et d’envisager les relations internationales. • Une approche accessible et didactique à travers 5 études de cas. • Un auteur de référence régulièrement invité dans les médias pour son expertise.
Plus d’informations sur : WWW.EDITIONSMKF.COM MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres
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Argumentaire
Géopolitique du patrimoine
Sommaire INTRODUCTION
IV- LE JAPON
ET L’AMBIVALENTE QUESTION PATRIMONIALE
Transcender la défaite d’hier – Prix internationaux et culture populaire
I-PATRIMOINE ET « SOFT
POWER » :
ABOU DHABI
ET SON
ENVIRONNEMENT RÉGIONAL.
Abou Dhabi : ville monde et potentiel de situation – Avant-garde muséale – Stratégies arabes L’exemple du Louvre Le Louvre : musée universel ou « Las Vegas des sables » ? – La multipolarité exposée : diplomatie du « brand » et french touch – Une déterritorialisation contestée Le Centre de photographie Akkasah Université américaine et collections photographiques arabes – Toute image montre ce qu’elle cache – Mémoires intimes, mémoires blessées Vers de nouvelles gestions stratégiques muséales Les périphéries : Sharjah, Qatar - Desert X Al’ula : et la Nabatéenne devint numérique
II-MONDE
CHINOIS : IDENTITÉS POLITIQUES, STRATÉGIES
PATRIMONIALES ET CULTURELLES
Vandalisme patrimonial – Original et copie : une singularité de l’Asie sinisée ? – Bronzes et rouleaux : des objets iconiques Mythologie patrimoniale lettrée et discours sur l’histoire Excellence des Song et muséographie européenne – Ce que révèlent la Cité interdite et Tiananmen – Histoire victimaire et propagande – « Chine jaune » L’enrichissement culturel au service d’un nationalisme « glocal » « Chine bleue » : Shanghai, Shenzhen, Canton – Nationalisme luxe et art « L’opposé coopère » ou les rapports de Taïwan et Hong Kong à l’histoire continentale Taïwan – Hong Kong – Sinophonie, indigénisme et citoyenneté déterritorialisée
III- LE PROJET
Une force de propositions dans le domaine patrimonial Une spécificité japonaise : le « trésor national vivant » - Invention de nouvelles notions patrimoniales : statut de « réfugié » pour les œuvres d’art et « patrimoine immatériel » Nao-Shima et Te-Shima : laboratoire pour une géopolitique de la sensibilité Du spirituel dans l’art – Un marché de l’art spécifique La question des contentieux patrimoniaux entre le Japon et ses voisins Le musée Miho : un cas d’école – Des acquisitions ambivalentes
V- UN
PATRIMOINE PARTAGÉ ENTRE FRÈRES ENNEMIS.
CAS DE L’INDE ET DU
LE
PAKISTAN.
Des Indes britanniques à la Separation – Mythologies communes – Divergences politiques
Un patrimoine dans la guerre Une géopolitique du ressentiment : Wagha – Diplomatie du cricket – Un orientalisme pakistanais – Patrimoine bouddhiste et soft power indien Mémoires patrimoniales sélectives et idéologie L’ethnogenèse indienne : MohenjoDaro et une certaine idée de la démocratie rurale Peace Building et patrimoine Un corridor sikh pour la paix – Déterritorialisation des affirmations patrimoniales et communautaires – Les exemples de l’Aga Khan et du Dalaï-lama
CONCLUSION
VANDALISME EN TERRES D’ISLAM : DISCOURS ET
(MÉSOPOTAMIE, AFGHANISTAN, IRAN)
Daech à Mossoul, Hatra et Palmyre – Vandalisme : notion et évolution L’ennemi : un fondement de l’acte vandaliste Rhétorique de la destruction et processus révolutionnaire – Pureté contre idolâtrie L’idole et son antidote : le choix du vide Iconostasie – Stratégie de la violence – Talibans : le Bouddha de Bamiyan – Des fêtes de Persépolis à la théocratie iranienne – La rivalité Iran / Irak Occidentalisme contre orientalisme De la déshérence programmée au nationalisme culturel – La haine de l’Occident
Contact éditeur : Mikaël Ferloni Tel: 06.84.15.06.78 mikaelferloni@mkfeditions.com
MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris Distribution/Diffusion : Serendip Livres