ARGUMENTAIRE
Collection
[LES ESSAIS VISUELS]
PRENDRE DES PHOTOS AU MUSÉE ?
EN LIBRAIRIE OCTOBRE 2022
Quand les visiteurs gardent l’œil sur l’objectif par
Sébastien APPIOTTI
S
i la pratique photographique au musée n’est pas nouvelle, en l’espace de quelques années, les appareils photo compacts numériques puis les smartphones ont considérablement modifié le rapport à l’exposition par la pratique photographique. Certaines institutions en France s’en sont inquiétées, comme le prouve l’interdiction totale appliquée au musée d’Orsay. Dans d’autres lieux, les pratiques photographiques des visiteurs sont au contraire explicitement encouragées. Historiquement, deux visions s’affrontent autour des pratiques photographiques du public : la première présente positivement la photographie comme un droit légitime. L’autre la dépeint comme une entrave à la relation directe avec l’œuvre et la dévalorise en la présentant comme une pratique narcissique ou récréative.
979 10 92305 91 3 17 ¤ TTC 184 pages, broché, 12x20 cm
La complexité des tensions autour de ces questions au musée nécessite de les repenser au regard de l’évolution de la pratique photographique depuis le XIXe siècle. Sébastien Appiotti revient sur les conflits professionnels et de société autour de la photographie amateure au musée, mais aussi sur ces dispositifs qui cherchent à orienter le regard et les pratiques du public au sein des expositions, en particulier en lien avec les réseaux sociaux.
L’AUTEUR
LES POINTS FORTS
Sébastien Appiotti est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication au CELSA – Sorbonne Université (laboratoire GRIPIC). Ses recherches portent sur la connaissance des publics de la culture et de leurs pratiques, la conception et la réception de dispositifs de médiation numérique, ainsi que sur les pratiques et circulations de l’image photographique. Prendre des photos au musée ? est son premier ouvrage.
• 1re fois qu’un auteur met en discussion les débats autour des pratiques photographiques au musée et soulève des questions de société sur la pratique de la photo telle qu’elle est désormais permise par nos smatphones • Un des principaux spécialistes sur le sujet en Europe
également disponible en version ebook
• Une écriture simple et accessible
MkF éditions 1, rue Maison Dieu - 75014 Paris contact@mkfeditions.com
Plus d’informations sur : WWW.MKFEDITIONS.COM
Distribution/Diffusion : Serendip Livres
Collection
ARGUMENTAIRE
[LES ESSAIS VISUELS]
PRENDRE DES PHOTOS AU MUSÉE ?
EXTRAIT
"
par
Sébastien APPIOTTI SOMMAIRE
INTRODUCTION PHOTOGRAPHIER AU MUSÉE L’important, c’est de voir Ce que dit la loi Encart : On prend des photos au musée quand on trouve que quelque chose est beau Règlementer les pratiques Encourager les pratiques Encart : On prend des photos au musée quand on reconnaît quelque chose VISITEURS ET PHOTOGRAPHES : LE DÉBAT Des discours de « libération » de la pratique photographique Encart : On peut être gêné de voir un visiteur prendre des photos Les figures du visiteur photographe Du musée-cathédrale au musée-plateforme DES EXPOSITIONS QUI ENCOURAGENT LA PRATIQUE PHOTOGRAPHIQUE ? Encart : On prend des photographies pour les partager Photographiez, partagez ! Encart : On prend des photos pour devenir soimême créateur Il est interdit de photographier Encart : On prend des photos pour documenter sa visite et en garder un souvenir CONCLUSION : Pour une reconnaissance des pratiques photographiques au musée
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Pour réguler les pratiques photographiques du public, le législateur a conçu des règlements et lois s’appliquant spécifiquement à l’espace du musée. Leur examen révèle les relations souvent conflictuelles entre l’institution et les acteurs sociaux de la reproduction (copistes, puis photographes) dès le XIXe siècle. C’est ce que montrent notamment les recherches d’Arnaud Bertinet consacrées aux musées français sous Napoléon III. L’historien relate la difficulté des copistes à faire accepter leur statut au sein de l’espace du musée. À l’époque, les copistes se faisaient de plus en plus nombreux : leur nombre est passé de 200 par jour au musée du Louvre en 1856, à 400 voire 500 dix ans plus tard (Dupuy, 1993 : 44). Les copistes ont rapidement été rejoints par les photographes qui sollicitaient également des autorisations. C’est sur la base du constat de l’« envahissement » du Louvre par les photographes, l’utilisation d’une chimie toxique pour la conservation des œuvres et des parquets, qu’est promulgué le décret du 17 juillet 1866 retirant l’ensemble des permis photographiques accordés par le musée. On retrouve la trace d’une levée de cette interdiction dans le règlement intérieur du Louvre en 1904, avec le rétablissement des demandes de permis pour peindre et photographier. Il faudra toutefois attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que la question des pratiques photographiques au musée soit de nouveau débattue, cette fois-ci à l’échelle nationale. La stratégie qui est alors choisie pour discipliner le corps des professionnels et des publics privés est celle de sa taxation. La pratique de reproduction au sens large est désormais autorisée, mais taxée, et permet de dégager de nouvelles ressources fiscales pour l’État (Krebs, 2013 : 57). La loi de finances du 31 décembre 1919 prévoit en effet de taxer la reproduction d’œuvres des collections nationales, quel que soit son médium : dessin, peinture, photographie et vidéo. Deux options s’offrent alors au public : ajuster sa pratique reproductive d’œuvres aux « grandes » occasions (expositions mémorables par exemple, ou opportunités de lier une visite à un souvenir amical ou familial) ; censurer la pratique en ellemême du fait de son poids financier. Pour les professionnels, la pratique est autorisée, mais strictement réglementée et taxée, ce qui impose un certain contrôle de ce qui est photographié ou filmé.
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ARGUMENTAIRE
Collection
[LES ESSAIS NUMERIQUES]
DES OBJETS QUI PARLENT ?
EN LIBRAIRIE OCTOBRE 2022
Et ce qu’il reste aux humains par
François PEREA
G
PS, Siri ou OK Google, Chatbot sur un ordinateur… La liste est longue des objets qui nous parlent et à qui nous parlons sans souvent nous en rendre compte. Ces dispositifs de dialogues humains-machines se démultiplient, semblant doués d’ubiquité, des téléphones qui ne quittent plus nos mains aux bornes de domotique, des ordinateurs de bureau jusqu’aux services en ligne de l’État.
Tout cela ne va pas de soi : depuis la nuit des temps, un objet ne parle pas. Et les humains ont peu à peu été invités à reconnaître ces objets comme suffisamment semblables à nous, à s’accorder sur le fait que ces agents sont élaborés pour nous connaître et nous comprendre. Ils collectent des informations nous concernant qu’ils transforment en données, détectent nos habitudes et désormais nos émotions, décodent nos paroles, connaissent nos réseaux amicaux, familiaux et professionnels. François Perea dégage les lignes de force des changements symboliques et comportementaux impliqués par ces objets parlant et qui passent souvent inaperçus. Ils questionnent cependant l’essence même du langage, le cœur de nos interactions sociales et de leur sens. 979 10 92305 87 6 16 ¤ TTC 168 pages, broché, 12x20 cm
Dans cet écheveau complexe nouant le naturel et l’artificiel, l’animé et l’inanimé, le vivant et le non vivant, que reste-t-il de l’humain ?
L’AUTEUR
LES POINTS FORTS
François Perea est Professeur des universités sciences du langage, linguistique et anthropologue. Il est spécialiste de l’analyse du discours, des interactions et des comportements langagiers impliquant l’usage des technologies s’inscrivant en particulier dans le champ des Humanités numériques. Il est membre du laboratoire de recherche LHUMAIN de l’université Paul-Valéry Montpellier 3.
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• Un sujet de société dans l’air du temps • Un auteur de référence sur le sujet • Une écriture fluide et accessible
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ARGUMENTAIRE
[LES ESSAIS NUMERIQUES]
DES OBJETS QUI PARLENT ? par
François PEREA
SOMMAIRE INTRODUCTION : Qu(o)i parle à qu(o)i ? Le propre de l’Homme ? Science et fiction Sapiens : homo loquens, homo narrans Langage et technique Que la machine ressemble à l’humain : la personnification Le nom des machines Le genre des machines… et leur sexe La simulation conversationnelle Que l’humain soit familier à la machine : la personnalisation Les données personnelles comme clé de personnalisation La complexité humaine L’adaptation humaine L’interaction des figures subjectives Les machines naturalisées Les humains et la vie technologisés
CONCLUSION : vie, parole, nature et artefact
"
[Les interface de dialogue hommes-machines] ont une importance particulière car elles questionnent et travaillent l’exception des humains, ce qui structure leur univers social et culturel et ce qui détermine leur statut d’êtres sémiotiques et leurs cadres de pensées : la parole.
Et ce qu’il reste aux humains
Le continuum naturel – artificiel
EXTRAIT
Nous sommes tous des êtres de langage, des animaux sémiotiques particuliers, car nous ne réagissons pas qu’à des signaux ou encore des indices de communication : nous recréons le monde avec des signes, le partageons, le négocions, le racontons et le transformons conformément à ces récits projetés. La sophistication de nos cultures et de nos sociétés, de nos fonctionnements cognitifs et relationnels, en découle. Il faut insister ici : l’exception de l’homme réside dans sa capacité à dire le monde et ses représentations, à signifier les choses, soi et les autres, dans sa vie et au long de la chaîne de l’espèce, à transmettre et interagir avec ses semblables présents ou absents, pour habiter dans un monde de signes qu’il prend pour le réel Cette exception, ses implications et ses incidences expliquent en grande partie le succès de l’espèce humaine. Mais ce statut d’unicum du langage humain est aujourd’hui partiellement remis en cause. Une petite part du génie humain est aujourd’hui déployée dans les machines et objets devenus parlants. […] À ce stade, ces machines n’en saisissent qu’une part congrue, mécanique, mais le projet est ambitieux et les progrès sont grands. […] Les machines ne parlent pas comme parlent les humains parce que les implications de leur parole ne répondent pas aux mêmes enjeux et exigences. Elles ne construisent pas leurs identités dans le langage, ne s’inscrivent pas dans des configurations narratives, n’organisent pas des liens affectifs et sociaux par des échanges langagiers, ne réinventent pas le monde grâce à lui. Le langage est pour elles un ensemble de procédures applicatives – un code – et non un complexe déterminant l’être au monde. [...] Qu’adviendra-t-il des humains lorsqu’ils auront vraiment partagé la parole dans toutes ses dimensions sociales, psychologiques et qu’ils auront perdu le statut exclusif de sujet parlant, d’êtres sémiotiques ? Ils devront alors compter avec de véritables alter-egos. L’Homme créerait alors une nouvelle espèce qui lui ferait face, se hissant à sa hauteur. Est-ce ici encore de la science-fiction ? Depuis le début, cette histoire raconte qu’il arrive aux fictions d’augurer des réalités à venir.
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