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UCompréhension de la demande émergente

F. Pandémies

La persistance possible de la pandémie de COVID-19 et l’éventualité d’autres pandémies à venir pourraient entraîner des difficultés socio-économiques permanentes susceptibles d’influer sur l’évolution de Canada participatif. À court terme, l’équipe devrait se concentrer sur l’organisation d’expériences en personne et immersives ainsi que d’apprentissages par l’expérience sécuritaires sur le plan de la santé, tout en modifiant les programmes pour les rendre accessibles par des moyens numériques et en faire l’essai. Ces adaptations influeront grandement sur la façon dont les intervenants et les nouvelles équipes apprennent et font l’expérience des exemples phares de Londres, au Royaume-Uni, et du campus d’apprentissage canadien. En outre, les nouvelles difficultés socio-économiques des collectivités pourraient nécessiter de modifier les types de programmes participatifs et d’infrastructures connexes requis dans les collectivités. Cela pourrait se traduire par la transition de difficultés communautaires persistantes (p. ex., culture d’aliments sains et disponibles) à des difficultés émergentes éprouvées pendant la pandémie (p. ex., création d’une société ouverte pour favoriser l’économie locale). Ces modifications doivent être établies et évaluées dans le temps, en les altérant en fonction des besoins changeants des collectivités. .

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G. Ressources financières limitées dans les villes

Ces dernières années, les municipalités font face à des pressions accrues, encore exacerbées par la pandémie de COVID-19, pour qu’elles offrent plus de services, mais avec des budgets moins élevés. Elles se retrouvent dans une situation financière difficile en raison de la priorité donnée aux changements climatiques, de l’étendue et du coût de prestation des services au sein d’une ville, et de l’écart des dépenses d’infrastructure avec les autres paliers de gouvernement. Cette réalité pourrait encore s’aggraver en raison des difficultés associées au redressement économique relatif à la COVID-19 et aux dépenses subséquentes du gouvernement du Canada. Canada participatif devra évaluer la trajectoire que pourra prendre l’accroissement de l’ampleur compte tenu de la baisse du financement des villes et de l’amoindrissement de l’intégration aux budgets municipaux. Le financement durable par d’autres partenaires de financement à long terme doit être exploré, y compris la possibilité d’un financement transitoire pour intégrer l’infrastructure sociale participative aux collectivités au cours de la prochaine décennie. Canada participatif devra trouver des façons de créer, de mesurer et de démontrer les répercussions dans les collectivités et les villes canadiennes, pour permettre un accroissement de l’ampleur de l’approche au Canada. Les cadres de mesure doivent être élaborés et éprouvés avec les partenaires et bailleurs de fonds existants et potentiels. Il convient d’utiliser ces outils en veillant à ce que les résultats intangibles, comme le bonheur et la qualité des amitiés, puissent se traduire en impacts mesurables, comme la réduction des dépenses liées aux soins de santé et au système judiciaire, pouvant faire l’objet d’un soutien et d’un financement durables. La démonstration des impacts sera un facteur clé pour accroître l’ampleur de l’approche de ville participative.

Compréhension de la demande émergente

Canada participatif est axé sur la demande depuis sa création. Il ne s’agit pas d’un modèle mis en place dans les collectivités selon une perspective descendante. Il a été créé en fonction de la demande d’un certain nombre de municipalités et de collectivités qui souhaitaient en apprendre davantage sur l’approche de ville participative et en vérifier la faisabilité. Depuis plusieurs années, il suscite l’intérêt de nombreuses villes au Canada, y compris au Québec. Au cours des dernières années, avec l’émergence de Canada participatif, des dirigeants et des organismes communautaires se tournent vers la Maison de l’innovation sociale (MIS) pour étudier la possibilité de mettre en œuvre cette approche dans leur communauté et faire passer le travail participatif à la vitesse supérieure. En plus du travail effectué par Solon dans Ahuntsic-Cartierville, à Montréal, d’autres communautés du Grand Montréal et d’ailleurs au Québec ont pris des mesures pour instaurer l’approche de ville participative.

Des collectivités et organismes d’autres régions du Canada ont également fait part de leur intérêt. Cet intérêt accru pour des mesures concrètes mérite d’être analysé plus en profondeur. Parmi les questions que Canada participatif doit examiner pour accroître l’ampleur de l’initiative, mentionnons :

• Pourquoi l’intérêt augmente-t-il maintenant? • Quels éléments de l’approche de ville participative sont les plus attrayants pour les acteurs intéressés et les partenaires potentiels? • Ces acteurs sont-ils déjà engagés dans des initiatives participatives de leur communauté? Le cas échéant, comment l’approche de ville participative peut-elle être adaptée à ces initiatives participatives existantes pour en accroître l’impact? • Quels éléments de l’approche de ville participative sont les plus attrayants pour les potentiels bailleurs de fonds? En quoi cela peut-il aider à structurer un récit canadien et à s’assurer d’un financement durable pour Canada participatif?

Une meilleure compréhension de cette demande émergente pourrait contribuer à établir Canada participatif de façon stratégique au cours des dix prochaines années dans différentes villes du pays.

La feuille de route de Canada participatif fournit des recommandations sur l’orientation de la stratégie avec l’accroissement de l’ampleur de l’approche de ville participative au Canada. L’équipe de Canada participatif, ainsi que ses partenaires actuels et potentiels, utiliseront les renseignements recueillis durant les séances de consultation stratégique ainsi que leurs propres réflexions initiales sur la feuille de route comme principaux éléments de données pour éclairer l’ordonnancement et la mise en œuvre en vue de la planification stratégique qui aura lieu au début de 2021. L’objectif sera d’utiliser la feuille de route pour la planification à long terme par l’équipe centrale, afin de jeter les bases des futures orientations pour le renforcement et la mise en œuvre de l’approche de ville participative au Canada.

La feuille de route cerne les principaux thèmes, lacunes, contraintes, hypothèses, conséquences et occasions qui devront être pris en compte au cours de la prochaine, des cinq prochaines et des dix prochaines années nécessaires à l’accroissement de l’ampleur. Au cours de la prochaine décennie, il faudra s’assurer d’une croissance équilibrée des six composantes essentielles, soit la vision, le contexte, l’architecture d’apprentissage, l’école, les ressources et les données probantes, pour étendre les écosystème participatifs pratiques à de nouvelles villes tout en veillant à une croissance de la coordination, de la communication et des relations proportionnelle et suffisante pour appuyer le réseau croissant de villes au pays. Pour soutenir l’évolution de l’approche, il faut mettre l’accent sur les personnes à court terme, sur le financement durable à moyen terme et sur les réseaux à long terme.

Au cours des trois séances de consultation, de nombreux points de convergence sont apparus entre les participants, les équipes responsables des expériences dans les villes et les principes de l’approche de ville participative, permettant de soutenir une évolution systémique. Ces éléments de consensus devraient servir de principes de conception initiaux de Canada participatif pour les équipes responsables de la mise en œuvre dans les villes et à l’échelle nationale afin de concevoir et de soutenir la mise en œuvre de grande ampleur et les mises en œuvre de faible et de moyenne ampleur subséquentes. Les apprentissages en personne et en ligne seront essentiels à l’établissement de Canada participatif. Au cours des premières phases, il sera crucial de mettre l’accent sur la capacité des experts locaux à adapter l’approche de ville participative aux collectivités canadiennes. Les expériences immersives permettront aux personnes et aux équipes au cœur des nouvelles mises en œuvre de comprendre les avantages intangibles de la formation d’écosystèmes participatifs pratiques, mais il faudra aussi tenir compte des contraintes en matière de sécurité sanitaire, en faisant en sorte que les rassemblements soient sécuritaires ou en offrant des programmes numériques qui proposent le même niveau d’apprentissage par l’expérience. Le campus d’apprentissage sera nécessaire pour valider l’approche auprès des bailleurs de fonds, des groupes intéressés et des partenaires potentiels. À l’échelle locale, la démonstration du succès et des impacts importants de l’approche (p. ex., réduction de la pauvreté, création d’emplois et réduction des dépenses en soins de santé) permettra d’apporter la preuve de la fiabilité du modèle et ainsi de s’assurer d’un financement durable et d’une mise en œuvre à long terme.

La feuille de route propose des choix pour établir le cadre et l’orientation de Canada participatif, soutenir la vision et les objectifs de l’approche et répondre à l’intérêt grandissant des villes, et les équipes responsables de la mise en œuvre dans les villes et à l’échelle nationale devront tirer le meilleur parti du leadership éclairé et des connaissances provenant des expériences de Barking et Dagenham, ainsi que des apprentissages précoces des prototypes de Canada participatif. En outre, les efforts pour faire évoluer l’approche et en accroître l’ampleur devront être axés sur l’évaluation, les apprentissages et l’amélioration continue tout en tenant compte de la vision et des défis uniques de Canada participatif. À court, moyen et long termes, les aspects à considérer et les choix proposés pour faire évoluer les composantes essentielles devront être mûrement réfléchis, testés et évalués afin d’adapter l’accroissement de l’ampleur de l’approche de ville participative au contexte canadien. Selon certaines hypothèses et compte tenu de certaines lacunes, les équipes responsables de la mise en œuvre dans les villes et à l’échelle nationale devront évaluer comment elles peuvent influer sur l’inclusion de l’approche de ville participative au sein des collectivités.

Espérons que le parcours pour accroître l’ampleur de l’approche de ville participative soit stimulant et systémique. Avec l’établissement de données probantes et l’utilisation de nouveaux cadres de mesure des impacts, Canada participatif pourrait devenir un chef de file de l’établissement, de l’intégration et du financement de l’infrastructure sociale participative au Canada au cours de la prochaine décennie, et au-delà.

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