UTT BEZIERS PHOTO : Cathédrale Saint Nazaire et Villa Antonine

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LA CATHEDRALE DE BEZIERS (suite) Le club UTT PHOTO de Béziers a approfondi la visite de la cathédrale en parcourant : 1 - La salle capitulaire 2 - La bibliothèque 3 - Les salles des tours de la façade occidentale 4 - Le cloitre LA SALLE CAPITULAIRE On y remarque côté EST de puissantes ogives qui paraissent surdimensionnées. Mais en fait, il est probable qu’elles ont dû servir à renforcer les piliers de la nef qui supportaient antérieurement une tour sarrazine bien plus élevée que la cathédrale d’aujourd’hui. Celle-ci contient les portraits de tous les évêques dont la liste complète se trouve sur une toile en piteux état. A noter qu’il existe comme dans toute salle capitulaire une porte donnant sur le cloitre ainsi qu’une porte donnant sur le transept de l’église. C’est ici que se géraient les biens de l’Eglise et que s’organisait la vie ecclésiastique. La salle capitulaire était l’endroit où l’évêque prenait ses décisions aidé de son chapitre (moines et abbés). Tous les ecclésiastiques n’y avaient pas accès (d’où l’expression « vous n’avez pas droit au chapitre » en particulier les frères convers qui étaient en quelque sorte les employés de l’institution). A noter que dans cette organisation religieuse, très hiérarchisée, s’y développait un embryon de démocratie. Les questions y étaient discutées puis une fois adoptées tout le monde devait s’y plier. Le déroulement des séances était organisé avec rigueur et méthode. Si l’on désirait un document complémentaire on le faisait descendre par une trappe ouverte dans le plafond car la bibliothèque de la cathédrale se trouvait au-dessus.







LA BIBLIOTHEQUE DE GUILLAUME DE MONTJOIE On accède à cette salle en empruntant l’escalier situé à gauche de l’orgue, puis en traversant la salle du premier étage de la tour sud de la façade occidentale. La bibliothèque devait être transformée en salle du trésor et accessible aux touristes, mais le projet qui avait connu un commencement d’exécution n’a jamais vu le jour. Il s’agit d’une très belle salle voûtée dont la clé de voûte est aux armes de Guillaume de Montjoie. Elle est exposée au sud, bien éclairée en hauteur par trois grandes fenêtres, sans aucune trace d’humidité : elle était à la place idéale pour la conservation et l’exploitation des documents qui hélas ont tous été disséminés pendant la révolution. Sur le mur de gauche se trouve une fenêtre ogivale en partie obstruée qui éclairait primitivement la chapelle du Saint Esprit. Preuve que la bibliothèque est postérieure à la construction de la nef. A noter qu’en France à cette époque il n’existait que six bibliothèques de cette importance. LES SALLES DES TOURS DE LA FACADE OCCIDENTALE Chacune des deux tours possède un escalier. Un couloir étroit passant derrière l’orgue permet la communication entre les galeries qui cheminent au-dessus des chapelles. Une petite salle occupe chaque étage de chaque tour, on a donc huit salles qui sont voutées d’ogives. L’inventaire de ces pièces qui sont jugées de peu d’intérêt n’a pas été fait. Toutefois les consoles soutenant les ogives sont très expressives (animaux hybrides, moine ,anges) Les occupants successifs de ces salles ont été probablement les servants de la cathédrale, mais également des éducateurs et des étudiants. La cathédrale était un centre de pouvoir religieux mais aussi un pôle intellectuel majeur. Sur les murs existent des graffitis qu’il serait pertinent d’étudier.





LE CLOITRE Le cloitre inachevé jouxte la cathédrale et date probablement du XIV siècle. Au sud la galerie supérieure ne fut jamais construite, seuls deux piliers sont couronnés d’un édicule en forme de lanternon. Le soubassement est constitué par un cloitre antérieur et à l’intérieur duquel se trouve un musée lapidaire très important et comble de mystère communique avec l’ancienne prison mitoyenne. La fontaine qui se trouvait en son centre est actuellement sur la place voisine de la Révolution. Scellés dans les murs du cloitre actuel on remarque des épigraphes médiévaux et modernes ainsi que des pierres tombales .Les murs épais du cloitre servant de sépulture. Les consoles des chapiteaux ont été très abimées probablement par les huguenots .qui les trouvaient non conforme à leur règle. On y trouve des hybrides à corps de femme et tête d’oiseau appelés harpie. Remarquable est la console sur laquelle les huguenots se sont acharnés et qui l’on défigurée ; il s’agit d’un ange habillé en ecclésiastique bien gras et dodu montrant sans complexe le sexe sous la soutane !!! Un peu plus loin une femme à moitié nue, les cheveux décoiffés assaillie par des serpents qui lui dévorent les seins !!! Un peu plus loin encore un homme entrain de déféquer !!!Enfin cette belle console épargnée par les huguenots qui représente un homme et une femme tendrement enlacés. Formidable leçon de vie où les vices et les vertus des puissants et des humbles sont représentés avec réalisme et humour.et parfois avec un sens critique. La cathédrale Saint Nazaire est un formidable témoignage de plusieurs siècles où la vie des biterrois est inscrite dans la pierre. Sachons lire et comprendre le sens de ce livre.qui continue à être écrit François Delour







LA VILLA ANTONINE ET SON JARDIN Le lundi 19 Décembre 2016, en début d’après-midi, le Club-Photo de l’UTT Béziers a pris possession du Jardin de la Villa Antonine, propriété de la Ville de Béziers. En effet en 1936, après la mort de Louise Pin, veuve d’Antonin Injalbert, cette villa et son jardin sont légués à la ville dans laquelle le célèbre sculpteur a vu le jour en 1845 …. Nos photographes se dispersent dans le jardin qui abrite de magnifiques sculptures de l’ancien maitre des lieux (vivant à Paris, il en avait fait sa résidence de vacances) …. passent entre les magnifiques colonnes surmontées par « Le Rieur », « Bacchus », « Mona Checca » … certaines posées sur des pieds aux orteils gigantesques …. puis à droite « La Fontaine Novitas » (1913) représentant un satyre, musclé et cheveux noués en chignon, qui mord à l’aisselle une nymphe qui se tord de douleur …. puis un petit bassin qui précède la maison du père, petite maison très simple avec un escalier à double volute très étroit. Sur la façade, Antonin Injalbert a rajouté l’inscription « En souvenir de mon vieux père Antoine Injalbert Anno MCMX » entourée des têtes de Mona Checca et Bacchus …. et à gauche la colonne du Dieu Pan. Face à un nouveau « Rieur », la « Fontaine à l’Enfant » représente un jeune garçon en marbre blanc faisant « pipi »sur une tuile ; mais son intérêt réside dans la fresque en terre cuite représentant l’enlèvement de Déjanire. Cette fontaine est appuyée contre l’atelier … mais à travers la baie vitrée n’est-ce-pas Antonin Injalbert que l’on distingue …. venu quelques jours en vacances à Béziers, mais comme « il préférait le travail au repos …. je le vois encore, revêtu de sa longue blouse de travail, le front rayonnant, l’œil enflammé, le sourire aux lèvres, agitant fébrilement ses mains … émettant ses idées sur la sculpture avec des accents pleins de feux …. venus du foyer du génie » (M. l’Archiprêtre Blaquiére à la mort de l’Artiste). Les façades de cet atelier sont ornées de deux magnifiques beautés, des mentions « Villa » et « Antonine » gravées dans crépi, des morceaux choisis de Montaigne … Puis l’arrière, avec la maison des gardiens et d’autres bustes (« Homme et Femme aux fruits », « Femme avec cornes et Homme barbu chevelu » …..) …. Mais qui est cette belle, grande et élégante dame qui se déplace entre ces colonnes, les effleurant de sa chevelure blonde et de sa cape …. C’est Paule Paget, la filleule d’Antonin, qui se dirige vers la « Fontaine du Tibre » (1883) …. Ce vieillard en terre cuite tenant une jarre d’où s’écoulent des flots dans une vasque en marbre, c’est le Tibre ! Mais passant devant les deux cariatides (faune et faunesse), la silhouette de Paule se dégrade, minée par les innombrables procès qu’elle intente, en tant que conservateur à vie de la Villa Antonine (1951), contre la Ville de Béziers, contre les époux Timoreau (derniers gardiens de la villa) .... procès qu’elle perd …. son caractère impossible n’arrangeant pas les choses (« Monsieur Claparéde, je vais vous dire tout haut, ce que tout le monde pense tout bas, vous êtes un médiocre ») …. et arrivée devant le « Satyre », ce n’est plus qu’une vieille dame qui finit « mère-chat « dans le dénuement et une maison insalubre …. avant de périr à 87 ans dans l’incendie de la villa de 1978 ! Mais ces images s’éloignent et les mauvais esprits sont tenus à distance par « L’Enfant au Mascaron ». Nos photographes ont très bien rendu l’atmosphère particulière de ce jardin. Jean-Pierre NITUS
































UTT BEZIERS PHOTO Cathédrale et Villa Antonine 19 Décembre 2016


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