PIB de Passation 2018

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Découvre pourquoi le café c'est mieux que le jus de fruit p. 16

: u l ait c t x é E EG S É l'I d? i r s a l d Et Pou

Adopter un physique idéal post-campagne devant ta famille? C'est p. 19

REC part en Spring B'Rec, Hommage p. 4

PREMIERE IMPLICATION DES B'RECKERS


Est-il plus aisé de commencer ou de finir quelque chose ? Commencer c’est l’incertain, le plongeon dans le grand bain, les ratés, les premières fois. Finir c’est accepter, accepter qu’on n’ira pas plus loin, par choix ou par contrainte, reconnaître que l’on a fait de son mieux, et tenter de s’en satisfaire. Chaque fin laisse place à un renouveau et chaque nouvelle aventure est annonciatrice d’un dénouement futur. Du prologue à l’épilogue, l’équipe PIB 2017-2018 s’est donnée à fond pour construire un journal à son image, à votre image. Mais il est l’heure de passer le flambeau et nous espérons avoir pu vous décrocher de nombreux sourires, grâce à nos belles tournures et nos articles (presque) sans fautes. Alors oui c’est une page qui se tourne pour laisser place à une autre, l’ère des Spring B’Rec. Fraîchement élus nous comptons bien nous montrer à la hauteur de vos attentes. Reprendre l’histoire de ce PIB, s’en inspirer pour proposer un contenu original, décalé, diversifié comme cela se fait si bien depuis des années, voilà notre objectif. Le PIB actuel est une institution précieuse que les Breakers prennent très à cœur. Nous savons ô combien toi, jeune Gurk, tu tiens à ce PIB et nous espérons ne pas te décevoir. Nouveaux contenus, nouvelles rubriques, nouveau format, ce PIB sera aussi l’occasion pour nous, néo-rec, de vous surprendre avec notre originalité et notre bonne humeur. Alors, prépare-toi pour un nouveau voyage sous le soleil de Cancún, car les Breakers te préparent de grandes nouveautés qui risquent d’en surprendre plus d’un… Encore une fois un grand merci à l’équipe REC et au PIB qui ont su créer un vrai engouement autour de ces premières campagnes REC qui furent, pour nous, le point de départ d’une aventure d’ores et déjà inoubliable. Vous avez donc entre les mains un numéro totalement inédit : le PIB de Passation, fruit de la collaboration de l’équipe actuelle avec les Spring B’Rec. Ce numéro assure la transition entre nos deux univers. Vous pourrez y découvrir le secret des pigistes, de précieuses astuces pour préparer son retour chez Papa-Maman et beaucoup d’autres surprises pour occuper votre long trajet vers les vacances (ou votre stage pour les moins chanceux). Bonne lecture, et merci pour cette année de folie !

Menulis & Ig’rec 1


E R I A M M O S 1

Édito

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Et si on s'en allait...

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Jonathan

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L'Ordre des Pigistes

6 Antoine et la Coupe des Quatre Maisons

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Open Café

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Tuto retour chez les parents 2 Soyons Sérieux

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Et si on s’en allait… Soyons honnêtes. Ces derniers jours les températures ont grimpé aussi vite que notre motivation à travailler a dégringolé. On serait tous tentés d’accuser ce mois de Campagnes qui nous est monté à la tête mais ce serait bien trop facile… Achevées un jeudi soir dans les larmes pour certains, par des accolades pour les autres, les campagnes ne sont plus les seules responsables. C’est une force bien plus grande encore qui plane sur nos consciences : l’été. Nous continuons à braver – intrépides ou inconscients - la menace des finaux de plus en plus présente à coup de cocktails, de déjeuners en terrasse et de mojitos. L’ivresse des chaudes soirées et la perspective de se laisser emporter par cette frénésie nous a poussé à délaisser les bancs de l’école bien plus que notre raison ne l’aurait voulu. Et pourtant nous voilà à un tournant où 2 profils se distinguent. Résisterez-vous à la tentation ? Telle est la question… Vous serez entourés par deux types de personnes durant ce dernier mois qui s’achèvera par la désinté : •

L’épicurien : les plaisirs parés d’une belle couleur houblonnée et clôturés par une samba au Latina seront ses seules préoccupations. Ne lui parlez pas d’examens ou d’oraux (encore moins de Projets Co’) car pour lui, seul l’instant présent a de l’importance. Il tentera de vous entraîner dans ses excès par de multiples moyens en ayant recours à des proverbes philosophiques dont voici quelques extraits : « Quand le moment est propice, il faut en profiter » - Voltaire « Profite de ta jeunesse, la vie n’a qu’un instant » - Gustave Le Bon Et surtout en usant du charme de notre cher Charles : « Il faut boire jusqu’à l’ivresse sa jeunesse » - Charles Aznavour

Le réaliste : s’amuser c’est bien, valider c’est mieux. Tout à fait conscient des enjeux, la seule sortie qu’il vous proposera sera une séance de révision en ayant pour seul horizon la machine à café… Et encore, il sera peut-être déjà parti dans la Creuse afin d’être coupé du monde en espérant finir dans le top 50.

À vous, qui n’allez pas tarder à être tiraillés entre soif de connaissances et soif de vivre, je vous souhaite bon courage. Choisir c’est renoncer, certes, mais n’oubliez pas de savourer ces derniers instants en compagnie de vos acolytes et, qui sait, peut-être que les finaux apporteront leur lot de bonnes surprises… Ici se pose une question d’espoir

Chloé. 3


Jonathan

En cette fin d’année ensoleillée, il est l’heure de passer le flambeau aux nouveaux. Et ce, après un mois acharné de campagnes durant lequel 7 teams se sont affrontées : BDA, BDE, BDS et pour la première fois dans la vie de l’IÉSEG Lille : REC. Vous les avez forcément connus et sûrement détestés : entre chopes inattendues, gueules de bois et fous rires, tu as au moins vu une fois ta tête dans nos albums. Sinon, sors de ta cave un peu et profite du soleil, qui est si rare ici. Ils sont là à toutes vos soirées, un appareil dernier cri en bandoulière, à la James Bond du 21ème siècle. Enfin, surtout un appareil entouré de film plastique pour éviter de faire péter la caution, parce que quand tu vas voir l’assurance et que tu dis « cassé parce que CB », ils t’envoient bouler. Mais bon, REC ce n’est pas que des photographes qui veulent que tu te souviennes toute ta vie de ta chope avec le barman, c’est aussi des pigistes, une team qui écrit ce que tu lis en cours d’éco quand le prof parle pour la énième fois du coût d’opportunité. Ces jeux qui font kiffer l’enfant que tu es, ces articles dignes du Monde, ces résultats sportifs qui nous rappellent tous les 3 mois que l’IÉSEG a deux pieds gauches – on vous aime les Sportous. Alors, tu veux savoir qui va nous remplacer l’année prochaine ? Si tu ne le sais pas, encore une fois : sors de chez toi Jacky parce qu’en tant que bon Iésegurk tu te dois de savoir pour qui tu votes, ou pour qui ton pote plagiste a voté. Du coup l’année pro c’est maillots de bain, shorts trop courts, lunettes de beauf et chansons du Club Med en boucle. Tu vas les voir se promener en tongs couleur poussin, la banane autour de la taille à chaque event. Mais on ne juge pas sur le look, comme dit le dicton “le bikini ne fait pas le plagiste” car il y a bel et bien des côtés positifs à ce nouveau mandat : eux au moins tu les verras arriver de loin. Donc tu n’auras plus aucune excuse, même si tu as une tête vraiment horrible sur les photos #VousPouvezEnleverCettePhotoSVP. D’ailleurs j’ai une question pour vous les B’Reckers : qu’est-ce qui est jaune et qui attend ? #okjesors. Fin des plaisanteries, même si ce n’était pas drôle, on souhaite bonne chance aux futurs poulets !

Kupu

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Le Secret du PIB ou l’Ordre des Pigistes

Toi. Oui toi là, qui lis cette ligne avec ce qui ressemble à de l’admiration (ou de l’incompréhension, c’est possible aussi). Sais-tu ce que tu tiens entre les mains ? En es-tu sûr ? Vraiment ? FAUX. Ce n’est pas un simple journal, ce n’est pas juste « le PIB », et je ne suis pas juste une « pigiste » comme on dit dans notre jargon. En réalité, notre groupe réduit et élitiste (ça veut dire qu’on ne prend que les meilleurs, ndlr) est bien plus mystique que tu le crois… Ok, tu es en train de te dire que je craque un peu, et c’est probablement vrai à 72%. Mais pour tout te dire, si je m’emballe ainsi c’est parce qu’hier, alors que je m’ennuyais, j’ai eu une révélation. En fait, le PIB, c’est totalement comme l’Ordre des Jedis. Je te jure. Nous sommes un protecteur neutre de la justice. Malgré la politique, les conflits, et bien d’autres choses encore, nous avons le devoir de maintenir l’équilibre et de prôner le respect et la justice. Nous ne prenons jamais position, nous aidons ceux qui font appel à nos services, et nous respectons (presque) toujours l’éthique et la morale. Avoue c’est classe. Nous avons notre propre philosophie. Nous suivons des règles différentes du commun des étudiants. Certains mots sont bannis (comme certains noms de boissons) et nous réagissons au même humour douteux. Nous ne sommes ni vraiment comme les autres associations, ni comme les étudiants hors associations. Nous sommes à part (lis cette phrase dans ta tête avec une voix grave et imagine le vent qui se lève. Gare aux frissons). Nous utilisons la Force. Après tout, qu'est-ce que le PIB, si ce n'est un élément au cœur de la vie de l'École ? À moins que tu n’y sois sensibilisé, tu ne le vois presque jamais et pourtant il est bien là, il unifie l’information, relie tous les étudiants dans une dynamique commune. Il est à la fois témoin du passé et garant du futur. C’est beau ce que j’écris putain. Notre clavier est le sabre laser que nous utilisons dans notre combat pour rétablir l’équilibre dans la Force. Après tout, ne dit-on pas que la plume est plus puissante que l’épée ??? OMG JE TIENS UN TRUC DE FOU C’EST TELLEMENT STYLÉ ! Nous sommes plus ou moins des Jedis. Bah oui. On a peut-être pas de capuchon stylé mais on se déplace incognito, on ne nous connaît que par des noms étranges et on agit dans l’ombre. Bon, je t’épargne les autres similitudes mineures mais je t’assure que mon analogie tient vachement bien la route ! Je pourrais parler encore des aptitudes exceptionnelles dont nous disposons, de notre apprentissage jusqu’au grade de Maître (parce qu’en anglais c’est master tu saisis ?? C’est trop bien trouvé mdr !) mais il est tard, et il ne me reste que quelques minutes pour rendre le dernier article de l’année. Allez, bisous.

Ponsiflard 5


Antoine et la Coupe des Quatre Maisons Ndlr : Cet article étant un peu (vraiment !) long, la Rédaction vous conseille de prévoir au moins l’équivalent d’un aller-retour "La Catho ⇔ Le People" pour profiter pleinement de ce roman, qui se décline en quatre chapitres. Si vous n’avez pas le time, RDV à la page 16 !

CHAPITRE 1 : UN ACCUEIL MALEFIQUE Dans un long grincement, l’imposante porte du réfectoire s’ouvrit lentement. Un flot de jeunes sorciers s’engouffra alors dans la Grande Salle. Antoine ne put s’empêcher d’admirer les affiches collées au mur, faisant la promotion d'événements depuis longtemps terminés comme la Semaine dans les montagnes de Durmstrang, les affrontements de Quidditch d’années précédentes ou encore des conférences de grands sorciers. Le groupe s’assit à une table à part, destinée aux nouvelles recrues. Tous les autres sorciers présents discutaient entre eux, mais un silence pesant régnait chez les élèves de première année, car peu se connaissaient et aucun ne savait réellement quoi attendre lors de cette première journée. Un homme aux cheveux grisonnants s'avança près du pupitre, faisant face à tous les étudiants. Pour tout le monde, il s’agissait d’un visage familier, une figure respectée de l’École. “Bienvenue à Poudieg, École de Magie pour jeunes sorciers, s’exclama d’une voix forte et puissante le vieil homme. Je me nomme J.P. Ambledore, directeur de cette École. Je vous souhaite à tous une excellente année ici !” Un tonnerre d’applaudissement suivit cette introduction. Le petit Antoine nageait dans l’euphorie, si heureux de se retrouver face à celui qui avait fait de Poudieg ce qu’elle était aujourd’hui : une école de sorciers reconnue dans le monde entier. Le directeur enchaîna pendant quelques minutes sur les valeurs de Poudieg, la fraternité, l’entraide, la rigueur et le sérieux. Il offrit aux jeunes sorciers de première année une courte introduction sur ce qui les attendait dans cette école. Puis, à la fin de son discours, il esquissa un sourire et dit : “Et maintenant, voici le moment que vous attendez tous, le choix des Maisons ! Comme vous savez, elles sont au nombre de quatre, la Maison des Préfets, la Maison du Quidditch, la Maison des Sorts et enfin La Maison de la Gazette. Le Choixpeau Magique, posé sur ce tabouret, déterminera dans quelle Maison vous irez. Tout ce que vous avez à faire, c’est vous asseoir et poser le Choixpeau sur votre tête.” Le petit Antoine ne put s’empêcher de ressentir une grande excitation. Certes, il avait déjà fait l'expérience du Choixpeau quelques mois auparavant, afin de déterminer l’école pour sorciers qui lui conviendrait le plus – la démarche ne lui était donc pas inconnue – cependant, son sang ne faisait qu’un tour à l’idée 6


de ne pas être pris à la Maison des Préfets, sa maison favorite. Il s’agissait de la Maison la plus difficile à intégrer, mais aussi la plus importante, responsable de tous les évènements majeurs de Poudieg. De toute évidence, finir chez eux était le rêve du petit Antoine. Quand vint son tour, le jeune sorcier s’assit sur le tabouret et, d’une main fébrile, prit le Choixpeau. “Mmmh, je vois beaucoup de détermination, de la volonté, du courage aussi… Oui, c’est un choix difficile… dit le Choixpeau. - Pas la Maison des Sorts, pas la Maison des Sorts, murmura le petit Antoine. - Pas la Maison des Sorts ? s’exclama le Choixpeau. Pourtant, il s’agit d’une Maison importante, leurs évènements sur l’Art des Sortilèges attire du monde ! - C’est vrai, mais elle ne me tente vraiment pas, répondit Antoine” Il rougit alors en se rendant compte qu’il avait parlé un peu trop fort et que cette phrase avait atteint les oreilles d’autres étudiants. Il reçut quelques regards noirs venant de sorciers des années supérieures. C’était pourtant bien connu, la Maisons des Sorts n’avait pas vraiment brillé par le passé et ses membres tentaient désespérément de redorer son image – une tâche noble mais difficile, qui en avait découragé plus d’un. “Et que penses-tu de la Maison du Quidditch ? Il s’agit d’une Maison active et réputée… continua le Choixpeau. - Non pitié, la Maison des Préfets, la Maison des Préfets ! chuchota le petit Antoine” - La Maison des Préfets dis-tu ? Mmmh, je doute que ce soit ce qu’il te faut, mon garçon. Tu n’es sans doute pas prêt pour ce qui s’y passe…” Antoine commençait à se demander s’il n’allait pas finir à la Maison de la Gazette. Cette perspective le fit frissonner : hors de question d’aller chez ces fainéants, bon qu’à sortir une seule Gazette du Sorcier par mois, à critiquer les autres Maisons et à donner encore et toujours les mêmes conseils sur les BUSE, les évènements ou la vie de sorcier. Non, décidément, une seule Maison était vraiment faite pour lui. Mais même cela, il commençait à en douter. Le Choixpeau réfléchit pendant quelques secondes, qui parurent durer une éternité pour le petit Antoine. Puis il annonça à l’assemblée : “Maison des Préfets !” Un tonnerre d’applaudissement se fit entendre de la table de la Maison en question. Antoine prit ses affaires et s’empressa de rejoindre ses nouveaux camarades. Une main vint alors se poser sur son épaule. Il se retourna et se retrouva face à un autre première année, assis à la table de la Maison du Quidditch. Il avait de courts cheveux blonds bien coiffés et un air orgueilleux qui déplaisait déjà au petit Antoine. “Salut, je m’appelle Charles-Henry et toi ? - Antoine. 7


- Enchanté Antoine. Eh, mais c’est un Nimbus 2000 ton balai ? Ils sont toujours en vente ? demanda le jeune sorcier, prenant un air supérieur. - Oui, ils sont plutôt bons, bredouilla le petit Antoine même si Charles-Henry ne semblait pas prêter attention à sa réponse. - Moi, c’est un Éclair de Feu que j’ai là, c’est le dernier sorti. Le plus rapide des balais, imbattable question vitesse. C’est mon père qui me l’a acheté. Ainsi que la dernière chouette à la mode. Oh ! Et la baguette la plus chère aussi. Il est Auror dans un grand Ordre, mon père, donc il gagne assez bien sa vie. Et moi aussi, par la même occasion. Mais bon, ça ne m’empêche pas de finir avec des Sang de Bourbe, même à Poudieg. La demi-heure qui suivit fut consacrée à la vie et aux projets de Charles-Henry. Ses 700 gallions de budgets par mois, l’argent qu’il prévoyait d’investir dans la Maison du Quidditch, ses futures “conquêtes”, la situation financière de son père, sa chambre, soi-disant la meilleure de tout Poudieg… Antoine tentait tant bien que mal de suivre les choix des autres élèves qui passaient un à un au Choixpeau. Il espérait secrètement que tous les sorciers de Poudieg n’était pas comme Charles-Henry, même s’il s’agissait du cliché typique du fils d’Auror qu’on rencontre souvent en école de sorcellerie. Puis, se fut la fin des choix des Maisons, et le calme revint dans la Grande Salle. Le directeur J.P. Ambledore se rapprocha une seconde fois du pupitre et dit : “Tous les élèves de première année de Poudieg ont maintenant été placés. Le Tournoi des Quatres Maisons débutera dans quelques semaines. Comme chaque année, les différentes Maisons devront organiser des évènements pour tous les étudiants de l’école. A la fin des épreuves, tous les sorciers seront invités à voter pour la Maison qu’ils jugeront la plus méritante. Vous aurez uniquement à écrire sur un bout de parchemin la Maison de votre choix et le placer dans la Coupe que voici. La maison ayant remporté le plus de voix remportera la Coupe !” Pour la seconde fois, un tonnerre d’applaudissements accueillit le discours d’Ambledore, tandis qu’une petite équipe de professeurs plaçaient au centre de la pièce une grande coupe en or massif sur un petit pilier. “Je dois cependant vous prévenir, continua le directeur, un sortilège a été placé autour de la Coupe. Seuls les élèves prêts à payer 100 gallions pourront s’en approcher et seront autorisés à voter. Les autres n’auront pas leur mot à dire. Je vous remercie” Lentement, les élèves commencèrent à sortir du réfectoire. Le petit Antoine se leva et se dirigea vers la sortie, songeant aux 100 gallions dont s'étaient acquittés la plupart des élèves. Il s’agissait selon lui d’une somme assez conséquente, si l’on voulait juste voter pour sa Maison et avoir de meilleurs prix sur les évènements. Le jeune sorcier échangea quelques mots avec la première de promotion de seconde année, qui prévoyait de partir en échange à Oxfirdus en troisième année. Elle lui raconta qu’elle avait dû faire un emprunt à la banque Gringotts pour y aller car même pour une major de promo, les milliers de gallions demandés par l’académie étrangère, ne serait-ce que pour un semestre d’échange, étaient difficiles à trouver. Puis elle 8


lui donna quelques conseils afin de bien réussir ses examens de fin d’année, les BUSE, et s’empressa de partir. Le petit Antoine s’apprêtait à sortir de la Grande Salle quand un étrange personnage à la carrure immense se mit en travers de son chemin. Quand il leva les yeux, il vit un grand sourire se dessiner sur le visage du géant : -

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“Bonjour toi, comment tu t’appelles ? A-a-antoine, répondit le petit nouveau, toujours sous le choc face à cet homme d’une telle stature. Eh bien moi c’est Babagrid, répondit le géant. C’est moi qui suis responsable des tableaux des chambres. Les tableaux des chambres ? demanda Antoine, un peu perdu. Oh tu n’es pas au courant ? dit le géant, surpris. Pour entrer dans ta chambre ou dans les différentes salles de Poudieg, tu dois donner un mot de passe au tableau qui fait office de porte. Ah oui c’est vrai ! s’exclama Antoine, qui se tentait maintenant de se rappeler des différents mots de passe qui lui avaient été fournis en arrivant. Voilà ! Eh bien, j’en suis responsable. Ces vieux tableaux sont sourds comme des pots et ne sont pas très aimables. Parfois, il arrive qu’un de ces tableaux ne veuille pas te laisser rentrer, même après avoir donné le bon mot de passe. Dans ce cas-là, demande à un responsable de m’envoyer un message par hibou et j’arrive ! Je connais chacun de ces tableaux comme ma poche ici ! Allez, je file, je dois aller réparer les escaliers magiques, ils sont encore détraqués. A bientôt ! Au revoir Babagrid ! Lança le petit Antoine au géant, qui se trouvait déjà à l’autre bout du couloir.

Notre sorcier reprit sa marche vers sa chambre, impatient que le tournoi des Quatre Maisons commence et terriblement enthousiaste à la perspective de cette année, qui s’annonçait pleine de découvertes et de surprises.

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CHAPITRE 2 : LE TOURNOI DES QUATRE MAISONS Quelques semaines étaient passées depuis l’épreuve du Choixpeau et une grande agitation régnait maintenant à Poudieg. Le Tournoi des Quatre Maisons avait enfin débuté et chacune était prête à prouver qu’elle méritait de gagner la Coupe ! Le calendrier des événements avait été exposé dans la Grande Salle, afin que tous les jeunes sorciers puissent savoir ce qui les attendait. Beaucoup avaient déjà déposé les 100 gallions nécessaires pour voter et guettaient maintenant le début des premières hostilités entre les Maisons. La première semaine fut marquée par un important débat entre les présidents des différentes Maisons. Chaque dirigeant devait présenter son programme, répondre aux questions et en discuter avec les autres sorciers présents. Afin d’être le mieux préparé possible et de pouvoir poser des questions pertinentes, Antoine avait passé sa soirée à décortiquer et analyser consciencieusement les programmes des précédentes Maisons. Il fut donc très surpris quand on lui exposa ceux de cette année. En effet, certains points étaient très proches voir quasiment identiques aux programmes des anciennes Maisons. Aucune véritable innovation, aucun grand projet proposé, rien de vraiment bouleversant. Les deux semaines qui suivirent furent l’occasion pour le petit Antoine de découvrir la Maison des Préfets d’une manière totalement nouvelle. Des évènements étaient organisés dans toute l’école : AfterPoudieg à Pré-Au-Lard, distribution de friandises gratuites de chez Bertie Crochue, sorties dans la Fôret Interdite pour y déguster une délicieuse Bièraubeurre à deux pas de Poudieg. Il n’y avait pas de limite pour gagner les voix des sorciers, chacune d’entre elles comptait. A ce jeu-là, certains étaient plus doués que d’autres. Beaucoup avaient choisis la carte du sourire hypocrite et de la fausse courtoisie, promettant monts et merveilles en échange d’un simple vote. D’autres se contentaient d’user de leur charme afin de gagner les faveurs d’un ou d’une sorcière, lui prouvant que la force de sa Maison pouvait aller bien au-delà du programme. Pour le petit Antoine, il lui semblait que tout amour-propre et dignité avaient disparu chez ces jeunes sorciers et c’était bien triste. De plus, il put se rendre compte d’un autre système pour le moins inégal et injuste. En effet, afin de participer à certains évènements, un shotowl était mis en place : tous les étudiants désireux de venir devaient au préalable envoyer un message par hibou à la Maison en question à une heure précise. Les plus rapides étaient sélectionnés pour venir. Cependant, Antoine put noter deux failles majeures dans ce système. Premièrement, tout dépendait de la rapidité du hibou : une personne avec un meilleur hibou serait, à coup sûr, invité à l’évènement. Mais le deuxième problème, et le plus important, était que certains dirigeants de Maison n'hésitaient pas à faire passer en premier leurs camarades sorciers, condamnant ceux qui avaient pourtant bien mérité leur shotowl. Ce favoritisme flagrant fut une véritable désillusion pour Antoine, qui croyait jusqu’alors dur comme fer à l’intégrité des membres de sa Maison. Cependant, la pire semaine pour notre jeune sorcier fut celle que les Poudiegurks appelaient la semaine des Fastflight. Le principe était simple : toutes les Maisons pouvaient être contactées pour n’importe quel service, ou fastflight, par hibou. Plusieurs membres de la Maison contactée devaient alors se rendre dans la chambre de l’étudiant en question et exaucer son souhait. Cela repoussait encore plus loin les limites du Tournoi. A n’importe quelle heure, un hibou pouvait être envoyé demandant un massage, une aide à 10


la fabrique d’une potion, un sort pour ranger sa chambre, etc... Les membres des Maisons devaient donc se relayer afin qu’il soit impossible de passer à côté d’une demande, et donc d’une voix. Le petit Antoine ne dormit que très peu cette semaine, environ 3 heures par nuit pour être plus précis. Face à toutes ces difficultés, il commençait peu à peu à se demander s’il avait bien fait de choisir cette Maison. Enfin, vint le dernier événement, celui qui devait clôturer le Tournoi : l’ultime Open-Bièraubeurre. Tous les étudiants s’étaient retrouvés dans les sous-sols de Poudieg. La fête battait son plein et tout le monde attendait avec impatience les résultats des votes. Un élève de dernière année fit alors une entrée impressionnante en balais et vint se placer au-dessus de la foule. Il tenait dans sa main droite un parchemin où figurait le nom de la Maison gagnante. Il plaça la pointe de sa baguette sur sa gorge afin de bien se faire entendre par tous. “Aujourd’hui, voici venu les résultats du Tournoi ! La Maison qui l’emporte cette année avec 62% des voix est… La Maison des Préfets !” Un tonnerre d’applaudissements retentit dans toute la salle, et tous les Préfets tombèrent dans les bras les uns des autres pour se féliciter de leurs exploits. Au milieu de cette cohue, le petit Antoine était encore sous le choc. Sa Maison avait remporté la Coupe, il avait réussi, il méritait désormais la Cape des Préfets qui ferait sa renommée dans tout Poudieg. Il regarda autour de lui et remarqua que beaucoup d’autres étudiants pleuraient à présent. Il s’agissait sûrement des sorciers des autres Maisons. Leur déception devait être tellement grande, après avoir dépensé des centaines de gallions dans leur Maison et repoussé leurs limites pour gagner quelques futiles voix. Et, là, au milieu de la foule, se tenait un petit blondinet. Ses yeux remplis de haine, de colère et de larmes restaient braqués sur Antoine. C’était Charles-Henry. Sa Maison avait perdu. Tout ce qu’il avait fait n’avait servi à rien. Le petit Antoine posa sa Bièraubeurre et remonta les escaliers magiques vers sa chambre, un goût d'amertume dans la bouche.

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CHAPITRE 3 : LE SCANDALE DE LA GAZETTE Les semaines passèrent, calmes et lentes. Le petit Antoine, des cernes géantes sous les yeux, ne sortait de son lit qu’après avoir ingurgité canette de Potion Qui Donne des Ailes, et deux cafés, tant la fatigue accumulée le frappait. En effet, ces jours de Tournoi et de Fastflights avaient épuisé toute son énergie, le laissant faible, maigre, et inutile. Il ratait les cours, se réveillait au milieu de la nuit, et ne portait aucune attention au travail requis par l’école. Un beau matin, après cinq jours sans avoir quitté sa chambre, il décida d’aller prendre l’air dans la Grande Salle, afin de se préparer pour les BUSE et retrouver ses amis. Arrivé au réfectoire, un jeune camarade l’aborda, lui tendant un petit manuscrit sur lequel était écrit, en lettres dorées, les mots "Gazette du Sorcier". Ce jeune sorcier, désespéré, avait passé sa journée debout, à aborder les autres sorciers, afin de leur distribuer son manuscrit. Tout ça pour que les élèves, qui n’y portaient aucune grande attention, l’utilisent pour exercer leurs compétences d’Origami magique. Il avait l’air un peu timide. Il interpella alors Antoine : “Salut ! Tiens, voilà notre premier manuscrit de la Gazette ! Bonne lecture !” Curieux, il le saisit et le feuilleta rapidement. Après tout, eux aussi avaient participé à la Coupe des Quatre Maisons. Et puis, lire ce manuscrit avait l’air bien plus amusant que de déchiffrer les parchemins de Sorts… Sur la première page, les mots Phénix, Invisibilité, Baguette étaient inscrits, formant l’acrostiche P-I-B. Cela ne fit qu’attiser sa curiosité, et il décida donc de continuer sa lecture. Différents articles composaient cette Gazette. Certains contenaient des photos animées, ou des jeux magiques, d’autres étaient simplement des histoires, ou des blagues. L’humour régnait en maître dans ce manuscrit, et cela amusa le petit Antoine, qui se prit au jeu de se moquer des autres élèves et des problèmes de l’École... Il riait des autres. Cependant, cela ne plut pas au manuscrit magique, qui, humilié par la réaction moqueuse du sorcier, décida de se refermer sur lui-même, et de ne plus s’ouvrir. Antoine comprit alors que cette Gazette n'incitait pas à la moquerie, mais plutôt à distraire les Poudiegurks, en abordant certains sujets avec humour et légèreté. Lorsque le petit Antoine parvint au dernier article, il fut tout de suite intrigué par le titre du chapitre : Les Types de Poudiegurks. Il commença à lire. « Comme vous le savez tous, la Poudieg School of Wizardry… » A peine avait-il lu la moitié qu’il s’arrêta soudainement, outré. Il laissa même échapper, dans le réfectoire jusqu’alors aussi silencieux que la Chambre des Secrets en cette pré-période de BUSE, un gémissement de surprise. Il se leva d’un bond, et couru aux locaux secrets, et inaccessibles par le commun des élèves, de sa Maison. Arrivé aux quartiers de la Maison des Préfets, il lança sa copie de la Gazette, et hurla au scandale. “Vous avez lu cette Gazette ? Regardez le dernier article !” 12


Ses compagnons de Maison se mirent alors à lire ledit article… Et, tout comme l’avait précédemment fait le petit Antoine, ils commencèrent à rigoler des autres mais Antoine les stoppa rapidement, leur expliquant la magie du manuscrit. Ils continuèrent alors leur lecture, très calmement, jusqu’à ce qu’ils tombent sur des mots les concernant. « Ce mec, c’est l’effet Robe de Sorcier puissance mille… ». Dégoûtés et révoltés, ils décidèrent d’écrire un parchemin, et de le faire transmettre le plus rapidement possible par hibou aux auteurs de l’article, deux anciens membres de la Gazette. Leur désir de vengeance était si grand qu’ils furent d’avis d’en parler lors de la Grande Assemblée des Maisons, qui avait lieu le lendemain et qui était dirigée par la très réputée Professeur McFédéral. Cette dernière incarnait la justice, l’avancement, ainsi que les valeurs de l'École. La question fut donc abordée, et fit polémique au sein de l’Assemblée. D’un côté, les membres de la Maison des Préfets, leur égo meurtri, demandaient justice. De l’autre, les membres de la Maison de la Gazette défendaient leur cause en expliquant l’intérêt de l’article : aborder d’un point de vue différent, humoristique, la vie tumultueuse des apprentis sorciers de Poudieg. S’ensuivit une longue tirade accusatoire au cours de laquelle les Préfets témoignèrent de leur insensibilité à cet humour caustique. Tout cela n’était d’après eux que pure calomnie de la part de quelques moins que rien, trop envieux de leur statut de Préfet. Cependant, malgré les menaces, les malins auteurs des articles de la Gazette continuèrent – et continuent encore aujourd’hui – à exercer leur propagande, et à répandre humour, joie, et rire, au sein de l’école.

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CHAPITRE 4 : LA GALERE DES BUSE Arriva alors le dernier mois. Il ne restait plus qu’une courte période avant la fin de la première année du petit Antoine. Une dernière ligne droite. Un dernier obstacle. Mais quel obstacle ! Ce dernier n’était autre que les BUSE… Les redoutables épreuves à passer, dans la Grande Salle de l'École, avec tous les autres élèves. Celles-ci étaient surveillées par des personnages inconnus de tous, qui n’apparaissaient que pour les examens. Chaque année, ils revenaient en force, plus vigoureux que l’année précédente, l’oreille à l'affût de la moindre vibration de baguette. Les révisions étaient dures. Très dures. Le petit Antoine, se rendit compte durant celles-ci qu’il ne connaissait, en réalité, rien de ce que les professeurs avaient enseigné au second semestre. Il commença à regretter d’avoir fourni autant d’efforts pour la Coupe des Quatre Maisons. Si seulement il était au moins allé en cours, il aurait peut-être retenu quelques informations, quelques sorts, quelques potions. Et surtout, sa franchise d’absence ne serait pas aussi élevée… Pour mieux se préparer, il décida d’aller voir la Première de Promo. Celle qui allait partir en échange à l'École Oxfirdus, l’une des plus prestigieuses écoles de sorcellerie. Celle qui avait réussi à suivre tous les cours, optionnels ou non, et qui validait plus de 60 crédits au semestre… Il lui demanda ses parchemins de notes sur les cours, afin qu’il puisse les relire. Elle lui confia alors des pages et des pages de manuscrit, détaillant chaque notion évoquée, ainsi que chaque recherche personnelle qu’elle avait effectuée en plus du cours. Mais cela était bien trop compliqué pour lui. Il lui était totalement impossible d’apprendre du jour au lendemain ses cours de Comptabilité de Gobelins Avancée ou de Droit des Sorciers. Des centaines et centaines de sorts, formules magiques, règles, dates… Tant d’informations à retenir. Et le cerveau du petit Antoine qui n’était plus habitué à travailler, après tant de nuits blanches, de Bièraubeurres et de feuilles de Mandragore. C’est donc avec autant de talent que de temps passé à réviser qu’il passa sa semaine d’examens… Et le résultat fut tout aussi élevé. En sortant de sa dernière épreuve, Antoine croisa l’odieux Charles-Henry. Il essaya de l’éviter, changeant sa trajectoire. En vain. Ce dernier s'approcha, et entama la discussion. "Alors, ces examens ? Tu gagnes la Coupe des Maisons mais c’est dur après de gagner son passage en année supérieure, non ? - De toute façon je vais la passer mon année. Tranquille ! Tu dis juste ça parce que, malgré tous les gallions de Papa, tu n’as même pas réussi à gagner la Coupe des Quatre Maisons. Rageux, va. Je suis sûr que toi tu vas la rater ton année… » - Ha ! Figure-toi que mon père est très influent ! Tu peux toujours rêver pour que je rate mon année..."

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Dans un soupir de désespoir, Antoine s’en alla, signalant son désintérêt à son interlocuteur en lui lançant un geste ‘amical’. Vinrent les résultats. Tous les amis d’Antoine ne parlaient que de ça. "J’ai eu 18 en Histoire de la Magie !", "Je suis passé avec l’indulgence du jury pour les Potions alors que j’ai eu 5 !", ou encore Charles-Henry qui passait avec l’indulgence du jury, contre toute attente. C’est alors que son hibou arriva à sa porte, un parchemin roulé dans le bec. Antoine se saisit du parchemin et l’ouvrit, afin de voir s’il avait validé ses épreuves, aussi dures fussent-elles. A sa plus grande surprise, son relevé de notes affichait ‘Passage en année supérieure avec matières à rattraper’. Frustré, il observa le détail de ses notes. Sorts : 10, Droit des Sorciers : 10.2, Quidditch : 18, Comptabilité des Gobelins Avancée : 9.7… Il décida d’envoyer un hibou de réclamation à l’administration de l'École, et reçu sa réponse rapidement. Dans cette dernière, il lui était expliqué qu’il n’avait pas validé Comptabilité des Gobelins Avancée, ainsi que Statistiques de Sortilèges. Il était donc autorisé à passer en année supérieure, mais devait valider par la suite ces deux matières. Antoine aurait espéré obtenir la fameuse indulgence du jury magique qui, grâce à un sort, rendrait ses notes suffisantes pour le faire passer à l’année académique supérieure. Et dire que même Charles-Henry en avait bénéficié... Il retourna alors dans sa chambre, son parchemin de notes à la main. Il avait réussi à passer… Mais de justesse. “Peut-être faudrait-il que je me mette à travailler durant ma deuxième année, se dit-il. En tous cas, j’ai ma cape de Préfet et ma Coupe des Quatre Maisons maintenant !”

ALaTienne & TimBeurreLand

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Open Café Il est 5h du matin. Enfin chez toi, la tête qui tourne légèrement, tu repenses à la folle soirée que tu viens de passer. Au fond, tu n’avais pas l’impression d’être toi, ou alors un meilleur toi. Le temps d’une soirée, tu as laissé de côté tes soucis – ils sont bien trop encombrants pour que tu leur achètes une place de CB à eux aussi – et tu as même osé aborder cette fille qui hante tes rêves depuis le début de l’année. Le temps d’une soirée, tout était plus beau, plus simple, plus bien quoi. Quelle injustice que tout cela ne soit qu’éphémère et qu’il suffisse d’une nuit – un peu trop courte d’ailleurs – pour que cette personne si super que tu étais quelques heures plus tôt laisse place à une grosse larve, renvoyant une image très éloignée de ce qu’on s’imagine être le manager de demain. Dans le fond, je pense que vous vous êtes tous demandé à quoi ressemblerait notre quotidien si nous étions dans le même état d’esprit que lors de ces fêtes endiablées. Non ? Eh bien laissez-moi tout de même vous en donner un aperçu. 8h Tu arrives à l’IÉSEG en titubant un peu – le trajet fut mouvementé. En effet, 7h30 n’est pas l’idéal pour prendre le métro, c’est toujours bondé à cette heure-là. Tout le monde est à l’étroit et les gens s’écroulent les uns sur les autres à la première secousse. Au final, on rigole un bon coup et on tend la main aux pauvres étudiants qui se sont retrouvés par terre, mais il y a toujours un homme d’affaires – qui a dû oublier de boire son café ce matin – qui râle un peu, contre les passagers, contre le chauffeur, contre la terre entière. En fait, il en a peut-être déjà trop bu, du café. 9h30 Jenifer, qui vient d’arriver – un peu en retard, d’ailleurs – t’aperçoit et s’élance vers toi en criant. Elle te serre dans les bras et tu oublies très rapidement qu’au fond, tu la détestes un peu. « Jenifer ! Je ne t’ai pas vue à 8h, t’étais où ? - J’ai loupé mon bus et j’ai dû prendre celui de 8h15. Je suis deg. En plus j’ai vu vos snaps, ce cours, ça avait l’air d’être le feuuuu ! Tu viens prendre un café ? - Oh, j’en ai déjà pris un à 8h, ce ne serait pas raisonnable… - Alleeeez ! Tu vas jamais tenir la journée ! Allez, allez, je te le paye si tu veux. Tu prends quoi ? Caramel ou Noisette ? » 11h30 Cours de marketing. 38 ppt préparés la veille, un seul étudiant qui viendra présenter son ‘’travail‘’ au tableau. 38 têtes baissées. En plus, c’est l’heure du coup de barre. Tu tuerais pour un bon gros kebab. « Ok les gars, j’ai une idée ! S’exclame la prof. Et si on faisait un jeu à boi…à participer ? Bataille de pouces géante !! Le premier qui perd, au tableau !» 16


11h32 Pas de chance, le pouce de Jenifer s’abat sur le tien, c’est la fin. Ou pas. En pouffant à moitié, tu fais signe à ta voisine de faire mine de rien. Ni vu, ni connu. Mais Charles-Henry – qu’est-ce qu’il est relou celui-là – a tout vu et s’écrie « Oh les freins ! Ils trichent, c’est Ben qui a perdu !! » La foule scande ton nom, plus le choix maintenant. Un tonnerre d’applaudissements éclate au moment où tu te lèves de ta chaise et te diriges à contrecœur vers le tableau. La prochaine fois que la prof fera ce genre de propositions, tu seras le premier à crier « chapeau ! », ce sera plus vite réglé. 11h37 Tu n’en mènes pas large, ce que tu as préparé n’est vraiment pas ouf et tu le sais. Tu vois déjà les premières paupières se fermer alors que tu viens de finir l’introduction. Heureusement, les trois cafés que tu as pris ce matin commencent à faire effet – tu n’as pas su résister durant la pause de 11h non plus – et ce regain d’énergie te donne l’impression de pouvoir transformer ce travail médiocre en présentation extraordinaire. Quelques pas de danse, l’implication du public et des anecdotes, beaucoup d’anecdotes (pourquoi ce besoin insatiable de raconter ta vie ?) et le tour est joué. Puisque toi tu y crois, alors les autres n’y voient que du feu. 12h20 Marie t’aborde avec un grand sourire et t’avoue avoir été très impressionnée par ton talent d’orateur. « Tu as déjà un groupe pour le projet d’éco ? » Non, ça tombe bien (il va falloir que tu lâches Jenifer, quel dommage, pfff tu lui diras demain). « Et si tu venais bosser ce projet chez moi dès ce soir ? » Voilà qui est bien direct mais la journée est déjà trop avancée pour retarder cette mise au travail. 14h14 Après un repas frugal, à base de fines lamelles de viande grillée à la broche, tu tiens entre les mains ton énième tasse de café – à ce stade-là, tu ne comptes même plus – chaude, odorante et format XXL. C’est alors qu’un petit sauvage se rue sur la machine, dépassant ceux qui attendaient depuis déjà bien trop longtemps mais qui avaient choisi un endroit peu stratégique. Dans sa frénésie, il te bouscule et l’intégralité de ta cup se renverse sur Marie qui était par terre en train de ramasser les pièces tombées juste devant les machines à café. Plus touchée par la honte que par la brûlure du liquide bouillant elle se relève d’un bond et t’assène une gifle mémorable. 14h16 Toujours sonné par ce qui vient de se passer, tu éclates en sanglots – pas de ta faute si tu as la caféine triste. Tu attrapes maladroitement ton téléphone portable, manquant de peu de le faire tomber lui aussi, et tentes d’écrire à Marie tout ce que tu gardes au fond de ton petit cœur depuis si longtemps. Ah, si tu avais su qu’il ne suffisait que de quelques litres de café pour trouver le courage de lui déclarer ta flamme. 17


Tu te rendras compte le lendemain matin que le poème que tu lui as envoyé est composé à 95% de mots absents du dictionnaire, mais qu’on peut y distinguer très clairement un « jeeevtaiiimeee » sur lequel tu avais dû beaucoup t’appliquer. 19h48 (qu’a-t-il bien pu se passer depuis 14h16 ? Tu ne le sauras malheureusement jamais…) Sur le trajet du retour, tu remarques une femme ayant décidé d’appliquer le duo de choc crocschaussettes et tu te mets à l’envier. Quand la superficialité a-t-elle commencé à prôner sur la praticabilité ? Cette question restera pour toi sans réponse et tu t’endors d’un sommeil lourd sur le siège inconfortable du métro. Le lendemain, tu te réveilleras avec un douloureux mal de crâne et trop peu de souvenir de cette journée pourtant mémorable. Et une fois encore, tu te promettras de ne plus jamais boire autant de café... Morale de l’histoire : Nous n’avons rien à envier à ces courts moments d’euphorie et nombreux sont ceux qui se sont brûlé les ailes en voulant les rendre éternel. C’est pourquoi je vous quitterai sur ces belles paroles d’un poète inconnu : « L’abus de café est dangereux pour la santé, consommez avec modération ».

Menulis

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Préparer son retour chez les parents : Mode d’Emploi

Comme tu te doutes, fin d’année rime souvent avec retour chez tes parents (sauf si tu fais partie de la triste minorité qui vit encore chez eux). Voici donc cinq conseils à suivre à la lettre afin de ressembler à celui que tes parents connaissaient jadis. Prends rendez-vous chez le coiffeur. En effet, afin que ta prise de poids causée par le houblon, les frites de la trav et le saucisson du pdd (+ le foodora de mercredi soir et l’after kebab, mais on ne compte plus), la solution reste de tout focaliser sur ta tête : une nouvelle coupe de cheveux fera donc totalement oublier le déboutonnage obligatoire de ton jean. •

Apprends des phrases toutes faites en arabe et en chinois. Ta famille sera impatiente de découvrir l’amas de savoir que tu as accumulé une année durant (qui coûte autant que le nombre de calories que tu avales en une semaine) et malgré tes blackouts fréquents, ces phrases te feront apparaître tel un génie qui n’a pas passé son année à calculer son taux d’absence. •

Investis dans un fond de teint teinte 00 ainsi qu’un fard à paupière violet (si tu es déjà blafard d’origine, ce conseil ne te concerne pas). Faire croire que tu es resté dans ton appart enfermé afin de réviser et lire les 300€ de livres achetés par papa/maman (ou toi si tu n’es pas chanceux) en début d’année ? Rien de plus simple, deviens roi/reine du déguisement et du maquillage pour obtenir un teint maladif. Attention : cette technique est dangereuse si tu n’es pas maître du beauty blender et de la poudre matifiante. •

Bois beaucoup d’eau Il est essentiel de bien s’hydrater une semaine avant ton départ afin de purifier ton corps (et ton esprit perverti par les trop nombreuses soirées) pour faire croire à tes parents que tu es en très bonne santé et que ton foie n’est pas en train de décéder. •

Prends ton mois gratuit étudiant Amazon Prime. Cette technique va te permettre de faire le stock de gadgets utiles à ta survie : un t-shirt rembourré pour faire croire que tu as des tablettes de chocolat (et que tu les as pas mangées), des lunettes anti écran bleu pour tes dures soirées de travail hargneux, des cadeaux « lillois » (Maroilles et autres clichés de Bienvenue Chez les Ch’tis dont tu n’as pourtant jamais fait l’expérience) pour satisfaire toute la famille : tu as de quoi faire ! Tu peux également leur ramener le PIB même si celui-ci n’est pas sponso par Amazon (mais ça ne saurait tarder). •

Sur ces beaux conseils, en tant qu’« ancienne » du PIB, je te souhaite de très bonnes vacances (enfin post-exam) et surtout beaucoup d’amour (est-ce que la rédactrice de cet article savait comment conclure ? Je ne crois pas).

Mel 19


Soyons sérieux 16 : 30 – Un e-mail de votre oncle, René-Frank Nobunaga.

« Ohayoo gozaimasu mein kleiner Vogel, J’ai demandé à mon collègue Dédé Hérache, et il peut te prendre cet été pour ton stage de fin d’études. Il lui faut juste un CV à jour. Peux-tu m’envoyer ça par courriel ? lol Buenas tardes ! » Vous laissez échapper un soupir, et recherchez péniblement « CV stage ouvrier.pdf » au milieu de tous les fichiers que vous vous étiez promis de ranger depuis 3 mois. Enfin, le voilà : aussi laid qu’un nouveauné en pleurs. Vous en venez à vous demander comment cette horreur faite en un quart d’heure sur Word a pu vous faire accéder à un poste non-rémunéré d’esclave en usine. Hélas, ce n’est pas avec ce rôle anecdotique au sein du Conseil Municipal Jeunes de Trouloin-sur-Province et cette photo digne d’un skyblog que vous allez convaincre les ressources humaines, même avec un piston de taille industrielle. Heureusement, vous avez retenu une leçon au cours de ces années : pour se faire embaucher, il faut savoir se démarquer des autres candidats ! Et pour cela, quoi de mieux qu’un CV honnête ?

Expériences professionnelles

Consultant en TI – PME de mon père (2 mois) - Réparations régulières de la photocopieuse à l’aide de la technique « poing du dragon » - Community management efficace – plus de 30.000 memes partagés par jour pour entretenir les followers de l’entreprise, engagement renouvelé grâce à mes invitations Candy Crush, posts réguliers concernant mon ennui et mon envie de rentrer jouer à Fortnite - Développement de mes compétences sur la Suite Adobe : réalisations de montages rigolos avec le visage des employés

Assistant RH – Start-up d’un type rencontré en boîte (Juin 2017- liquidation de l’entreprise) - Organisation d’activités de teambuilding pour les employés : notamment Gab, Peter et Lucas, membres du groupe « Afterwork, Baby-foot & Détente » - Création d’une équipe de football pour l’entreprise. Membres : Gab, Peter et Lucas - Rédaction des lettres de licenciement pour Gab, Peter et Lucas

Esclave corporatif – Supermarché à proximité (été 2016 – jusqu’à épuisement) - Mise en rayon de produits au bord de la péremption - Brainstorming entre collègues afin de trouver des maladies permettant d’éviter le travail

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Éducation Études supérieures : Peu importe ce que j’écris ici, vous allez vous référer à votre grille de salaire, que

je salue au passage.

Lycée : Baccalauréat obtenu, mention "aurait pu faire bien mieux s’il avait pris l’examen au sérieux".

Bénévolat – Hobbies •

Bénévole – Festival un peu trop arrosé

Compétences développées : Efficience au travail : ramassage des gobelets en plastique afin de récupérer les consignes. Leadership : création de process de délégation de mes tâches aux autres bénévoles. •

Sport : 10 ans d’expérience sur World of Warcraft

Capacités de travail nocturne intense, concentration et transmission de commandes rapides. •

Entrepreneuriat : lancement d’une chaîne YouTube (10 abonnés)

Exposé critique de mes performances en skateboard avec mon ami Vianney.

Si avec ça vous n’avez pas le stage, c’est que les autres doivent avoir une vie exceptionnelle.

Adam part, Eve reste.

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MOTS MÊLÉS LE PREMIER MOT QUE TU VOIS SYMBOLISE TA SCOLARITÉ A L’IÉSEG !

Sinon pour les plus courageux, il y a 24 mots à trouver et à barrer pour révéler la phrase mystère ! Les mots sont écrits à l’horizontale, à la verticale ou à la diagonale. Une lettre peut faire partie de plusieurs mots !

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Ponsiflard


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