ON mag - Guide de l'audiophile nomade 2020

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TESTS Casques, écouteurs, enceintes Bluetooth...

AUDIOPHILE NOMADE


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SOMMAIRE ENCEINTES BLUETOOTH p.6 - Bang & Olufsen Beoplay A1 Gen 2 p.8 - Bose Sounlink Micro p.10 - Marshall Emberton p.12 - Sharp PS919 p.14 - Sony SRS-XB33 p.16 - Ultimate Ears Boom 3 p.18 - Vifa City

p.48 - Kennerton Magni p.50 - Skullcandy Crusher ANC p.52 - SoundMagic HP1000 p.54 - Shure AONIC 50 p.54 - Periodic Audio BE

SOURCES p.22 - Auris Euterpe p.24 - EarMen TR-Amp p.26 - FiiO M15 p.28 - iBasso DX160 p.30 - NuPrime Hi mDAC CASQUES ET ÉCOUTEURS p.34 - Audio-technica ATH-CKS5TW p.36 - Cambridge Melomania 1 p.38 - Dali iO-4 p.40 - Earsonics Blade p.42 - Grado GW100 p.44 - Harman Kardon Fly ANC p.46 - Hifiman Deva

Ce magazine vous est offert par ON-Mag.fr Vous avez le droit de le consulter, l’imprimer, le diffuser, le redistribuer dans son intégralité sans restriction. Cependant, tout découpage, tout retrait et toute modification sont interdits sauf autorisation préalable de notre part. Communication : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46 Rédaction : Alexandra Bellamy, Manuel Courbo, Guillaume Fourcadier et Pierre Stemmelin



ENCEINTES BLUETOOTH


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BANG & OLUFSEN Beoplay A1 Gen 2 L'image du luxe lui colle à la peau ; aussi Bang & Olufsen n'est-elle pas la première marque qui vient à l'esprit lorsque l'on parle de mini enceinte Bluetooth. Pourtant, sa Beoplay A1 de deuxième génération, qui propose enfin un niveau d'étanchéité IP67, se révèle bien plus intéressante que nous n'osions l'espérer. par Guillaume Fourcadier

La B&O Beoplay A1 2nd Gen, dont nous avions déjà testé le modèle de première génération, coûte sensiblement plus cher que les autres petites enceintes waterproof testées dans notre comparatif. À ce titre, il est normal qu'elle arbore quelques raffinements supplémentaires. De ce côté, la marque a une bonne tête d'avance sur les autres. Que ce soit la grille supérieure en aluminium anodisé, du plus bel effet, ou la base en plastique polymère pourvue d'un revêtement finement siliconé, l'enceinte est absolument irréprochable. L'A1 2nd Gen mêle parfaitement le design et le luxe, sans trop en faire. En touche finale, elle profite d'une magnifique lanière en cuir, retenue par un passe-câble en aluminium anodisé. Les boutons de commande sont positionnés de façon extrêmement discrète, répartis sur 6 petits emplacements au niveau de la tranche. On peut reprocher que cette discrétion prenne un peu le pas sur l'ergonomie, puisque ces boutons ne peuvent pas être utilisés à l'aveugle. De plus, il n'est pas possible de naviguer entre les pistes depuis ces mêmes commandes. Le bouton lecture/pause n'assure que ces deux fonctions. Au chapitre des points forts, cette enceinte est directement compatible avec le système de commande vocale Alexa d'Amazon. Ainsi son microphone permet-il, avec le relais du smartphone, de l'utiliser en tant qu'enceinte connectée. Par ailleurs, l'application B&O assure la gestion de l'enceinte, mais propose également un appairage stéréo en utilisant un seconde enceinte. Pour ne rien gâcher, l'A1 est compatible Bluetooth multipoint. Son boîtier est très dense. Il reste pourtant parfaitement manipulable. L'enceinte est aussi à l'aise sur un bureau qu'en extérieur. Le volume d'écoute influe énormément sur l'autonomie, puisque celle-ci peut osciller entre 15 h et près de 30 h suivant les différents usages et le réglage du niveau sonore.

250 € Surprenante et d'une musicalité implacable, la sonorité de la Bang & Olufsen Beoplay A1 2nd Gen constitue une excellente surprise. Sa structure deux voies, portée par un transducteur de 9 cm (et un tweeter de 1,5 cm) lui permet d'offrir un niveau de basses très satisfaisant. Intelligemment boosté (autour des 100 Hz), ce registre est à la fois détaillé et très musical. Si la Beoplay A1 2nd Gen ne va pas aussi loin dans les fréquences extrêmes qu'un modèle comme la Sony SRS-XB33, elle délivre son message de manière plus chaude, plus agréable, plus harmonieuse, sans provoquer aucune sensation de manque à telle ou telle fréquence. Au-delà de la considération technique, la musicalité de cette enceinte est alors presque parfaite, sans doute la meilleure de notre sélection. Même constat positif pour la diffusion sonore à 360°, parfaitement cohérente, sans "angle mort". Seul le niveau de puissance acoustique de l'A1 2nd Gen, très mesuré, peut être légèrement critiquable. Une enceinte au tarif élevé, mais qui en vaut clairement la chandelle.

Spécifications •Type : enceinte Bluetooth waterproof •Étanchéité IP67 •Son : 1 haut-parleur de graves de 3,5", 1 tweeter de 0,5" •Puissance sonore : 30 W SPL max : 92 dB •Réponse en fréquence : 55 Hz – 20 kHz •Codecs Bluetooth : SBC, AAC, AptX Adaptive •Autonomie annoncée : 18 h Dimensions : 133 x 46 mm (diamètre x hauteur) •Poids : 558 g

Notre avis


Polyvalent. Sonorit.e. Style.

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BOSE Soundlink Micro La Bose Soundlink a depuis longtemps démontré que l'on pouvait concilier basses et petit format. Mais est-ce si facile de reproduire cet exploit dans un produit qui tient dans la paume de la main et étanche ? Bose veut relever ce pari avec la Soundlink Micro. par Guillaume Fourcadier Petite parmi les petites, facilement trois à quatre fois moins lourde et volumineuse que la moyenne, la Bose Soundlink Micro n'en oublie pas pour autant d'être une aventurière, et ce grâce à son revêtement entièrement en silicone et sa lanière qui permet de l'accrocher partout. Assez légère, d'un design pas vraiment inspiré (elle a un petit look de sonnette), la Bose Soundlink Micro se révèle pourtant assez bien finie. À défaut de mettre en avant un aspect esthétique marquant ou un peu luxueux, elle ne présente aucun gros défaut. Seule sa connectique micro-USB donne une petite impression de passéisme. Trois boutons de navigation permettent de contrôler facilement cette toute petite enceinte, mais Bose a également pensé à son écosystème. Ainsi, en plus d'un microphone permettant une utilisation en kit mains-libres et l'appel aux assistants vocaux (Siri ou Google), la Sounlink Micro est-elle reconnue dans l'application Bose dédiée, laquelle permet d'appairer une seconde enceinte afin de créer un ensemble stéréo (ou juste double enceinte). La Bose Soundlink Micro est donc rikiki, assez complète, extrêmement simple à manipuler et à transporter. Mais d'où sortent ces basses ? Faute de volume physique, Bose est allé à l'essentiel. La Soundlink Micro n'intègre qu'un seul transducteur actif large bande, pour ne pas s'éparpiller inutilement, associé à un radiateur passif afin de ne pas s'effondrer trop tôt dans le bas du spectre. Et cela fonctionne très bien. Une fois de plus, Bose impressionne. C'est simple, l'extension de la Soundlink Micro dans les basses est au niveau de bons modèles bien plus

100 € volumineux. Sans fournir le ronronnement profond que l'on peut retrouver en utilisant la B&O Beoplay A1 2nd Gen ou la Sony SRS-XB33, la Sounlink Micro fait à peu près jeu égal avec la Marshall Emberton. Les deux premières enceintes ont techniquement plus de coffre, mais celle de Bose exploite jusqu'au bout le savoir-faire du constructeur, allant jusqu'au bord de la rupture, offrant ainsi une signature acoustique chaude et énergique. La Bose Soundlink Micro n'a ainsi pas un son incroyablement technique, mais son approche sur le fil du rasoir impressionne par sa musicalité. Pour le reste, la Bose Soundlink Micro n'évite tout de même pas quelques écueils. Elle n'est pas extrêmement à l'aise dans les aigus, un peu écourtés et manquant de maîtrise. L'écoute n'est pas brouillonne, mais pas aussi détaillée qu'avec les autres modèles de notre comparatif. Compte tenu de son petit prix et de ses dimensions, nous tenons tout de même avec la Bose Soundlink Micro une belle réussite.

Spécifications •Type : enceinte Bluetooth waterproof •Certification IPX7 •Son : 1 haut-parleur large-bande, 1 radiateur passif •SPL max : non précisé •Réponse en fréquence : non précisée •Codecs Bluetooth : SBC •Autonomie annoncée : 6 h •Dimensions : 98 x 98 x 35 mm •Poids : 290 g

Notre avis


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MARSHALL Emberton Première enceinte totalement waterproof (IPX7) de Marshall, l'Emberton perpétue la tradition rock de la marque dans un format extrêmement compact. Elle se frotte certes à beaucoup de concurrence, mais tient peut-être quelques bons arguments pour se distinguer.

150 €

par Guillaume Fourcadier

Oui, il y a du Marshall dans cette petite Emberton, cela se voit dès le premier coup d'œil. Et si la marque délaisse le plastique façon vinyle au profit d'un silicone texturé d'assez bel effet, l'enceinte conserve l'excellente finition de ses grandes sœurs. Le rendu est atypique pour ce type de produit, d'habitude plus festif et coloré, ce qui lui permet de se démarquer. Tenant largement dans la main, la Marshall Emberton est assez dense, inspirant une parfaite impression de solidité. Nous n'avons relevé aucune faiblesse remarquable, d'autant qu'aucune encoche ou protubérance ne dépasse de l'enceinte. Les commandes sont particulièrement simples, uniquement placées sur le joystick cliquable à quatre directions déjà entrevu sur certains casques audio de la marque. Extrêmement bien pensé, ce système de commande est à la fois simplissime d'utilisation et bien pratique pour manipuler l'Emberton d'une seule main. Enfin, un indicateur de batterie à dix barres indique précisément le niveau de charge. À ce titre, la Marshall Emberton atteint entre 18 h 30 et 21 h d'autonomie suivant les usages, ce qui est très confortable. Elle ne promet pas de petits plus, comme l'appairage de plusieurs enceintes à la fois, mais une fort utile compatibilité Bluetooth multipoint (connexion sur plusieurs appareils simultanément) est présente. Bien sûr, n'oublions pas la certification IPX7, qui permet à l'enceinte d'être immergée totalement test convaincant à l'appui. Ici, Marshall n'a opté que pour une simple configuration acoustique une voie, répartie entre deux haut-parleurs large bande de 2" (5 cm) propulsés par leur ampli dédié en classe D, le tout avec deux radiateurs passifs pour augmenter le niveau de basses. Si nous ne nous attendions pas à grand-chose avec une taille aussi menue, force est de constater que la

Marshall Emberton réussit globalement son pari. Les basses, loin d'être anémiques, sont au contraire assez bien tenues. Si l'extension dans cette gamme de fréquence demeure relativement courte dans l'absolu, aucun problème d'assise ne vient entraver la musicalité de l'enceinte. Les médiums constituent aussi la force de l'Emberton, qui affiche ainsi une certaine polyvalence dans les usages, étant aussi à l'aise pour écouter de la musique que le son d'une vidéo ou un podcast. Seul bémol : nous avons noté un petit manque d'extension et de maîtrise dans les aigus. La marque ne pousse ainsi pas trop loin l'expérience, en conservant une puissance sonore max un peu endeçà des ténors du secteur, Sony SRS-XB33 en tête. Dommage, car le rendu 3D du son est déjà convaincant, permettant de ne pas trop se soucier du placement de l'enceinte. La Marshall Emberton n'est certes pas parfaite, mais originale, bien finie et bien pensée, permettant de jouir d'un son suffisamment puissant et maîtrisé dans une enceinte menue, qui ne craint ni l'eau ni les chocs.

Spécifications •Type : enceinte Bluetooth waterproof •Certification IPX7 •Son : 2 haut-parleurs large-bande de 2" (5 cm), 2 radiateurs passifs •SPL max : 87 dB •Réponse en fréquence : 60 Hz – 20 kHz •Codecs Bluetooth : SBC •Autonomie annoncée : 20 h •Dimensions : 68 x 160 x 76 mm •Poids : 700 g

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SHARP PS919 Sharp n'est pas forcément une marque que l'on attend sur le secteur des enceintes Bluetooth nomades et waterproof. Pourtant, avec la PS919, elle en livre une vision grand format. Imposante, puissante, faite pour les grands espaces, cette enceinte "seulement" IPX5 compte faire parler les décibels. par Guillaume Fourcadier

À la mode ghetto blaster, la Sharp PS919 dépasse de très loin les dimensions habituelles des enceintes Bluetooth nomades. Passée cette considération, tout est fait pour nous installer dans une ambiance ultra festive, presque caricaturale : liserés colorés et divers éléments lumineux complètent une forme simple au style original. La construction est sérieuse, utilisant un plastique dense, agrémenté de gros boutons en silicone et d'une large grille métallique en façade. Une poignée permet de facilement transporter cette enceinte de 2,7 kg. Grâce à sa taille, la Sharp PS919 intègre une connectique un peu plus complète que les concurentes, dont une prise USB-A permettant soit de brancher une clé, soit d'utiliser l'enceinte comme batterie externe, ainsi qu'une prise jack 3,5 mm en entrée analogique auxiliaire. Il est également possible de l’appairer avec une seconde enceinte PS919, pour bénéficier d'une configuration stéréo. Côté lumières, trois zones permettent de profiter de différents modes d'animation lumineuse. Malheureusement, Sharp n'a pas réussi (ou pas souhaité ?) à intégrer sur son enceinte un port de recharge USB-C. La recharge s'effectue donc via un boîtier d'alimentation 18 V. L'autonomie de la PS919 atteint environ 13 h 30, ce qui est déjà très correct. Avec une telle stature et une puissance annoncée de 130 W en crête (72 W RMS), nous pouvions nous attendre à une vraie déferlante sonore. C'est vrai, mais avec une bonne dose de nuances. L'enceinte peut chanter à fort volume, mais reste loin de pouvoir défier une enceinte de même dimension branchée sur courant secteur, d'autant que la distorsion apparaît assez vite lorsque l'on pousse le potard. Le volume sonore reste un bon cran au-dessus de celui d'autres enceintes Bluetooth, plus menues ; il est suffisant pour alimenter une soirée mais pas démentiel pour autant. Par défaut, la Sharp PS919 affiche un niveau de performance correct, sans pouvoir se ranger dans le haut du panier. Ce modèle deux voies (équipé d'un

130 € HP de 10 cm et de deux tweeters) chante avec une légère signature acoustique en "V" (équilibre physiologique), avec des aigus mis en avant, parfois un peu criards, mais qui restent en général relativement parcimonieux. Le bouton "3D Bass" permet de jongler entre trois modes : son 3D activé, Bass activé, tout désactivé. Le son 3D permet de pousser un peu la clarté, d'élargir légèrement la scène sonore et d'améliorer la profondeur des basses, au prix d'aigus parfois artificiels. La plupart du temps, c'est le mode que nous avons privilégié pendant nos tests. Le mode Bass augmente en revanche de façon drastique le débattement du boomer de 10 cm. Cette option peut être amusante, en poussant le potard à 12 sur 10, pour une distorsion crevant le plafond. Avec son format hors norme et son prix contenu, la Sharp PS919 met sa puissance au service d'un public atypique, pas forcément audiophile, mais qui sera ravi de pouvoir faire parler le son et la lumière, sans restriction.

■ Spécifications •Type : enceinte Bluetooth résistante à l'eau •Étanchéité IPX5 •Son : 1 haut-parleur de grave de 4", 2 tweeters de 2" •Puissance sonore : 72 W RMS •Réponse en fréquence : 70 Hz – 22 kHz •Codecs Bluetooth : SBC •Autonomie annoncée : 14 h •Dimensions : 220 mm x 220 mm x 224 mm •Poids : 2,7 kg

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SONY SRS-XB33 Presque aussi célèbre que la gamme Boom d'Ultimate Ears, la série Waterproof de Sony propose un très grand choix d'enceintes Bluetooth pour satisfaire tous les goûts et tous les budgets. Placée au milieu de cette gamme, la nouvelle SRS-XB33 se veut un modèle "son et lumière", qui peut être utilisé à la maison ou dans la piscine.

150 €

par Guillaume Fourcadier

Déclinée en quatre coloris, la Sony SRS-XB33 est un peu plus imposante que les autres modèles de sa gamme de prix. D'un design ovoïde allongé, cette enceinte peut se placer à l'horizontale ou à la verticale. Si sa connectique audio est tout aussi pauvre que celle des modèles concurrents, en grande partie du fait de son niveau d'étanchéité IP67, la XB33 intègre un port USB-A afin de servir de batterie externe. Une idée toute simple, mais qui pourra rendre quelques services. Pour ne rien gâcher, cette enceinte est Bluetooth multipoint (une connexion simultanée est possible sur plusieurs sources). La fabrication, un cran au-dessus de celle de l'UE Boom 3 (et à peu près égale à celle de la Marshall Emberton), transpire le sérieux. La XB33 est pourvue d'un peu de tissu en façade, arbore des flancs en silicone dur, un piétement lui aussi en silicone et deux bandes de Leds cerclent la séparation centre/ silicone. Sa taille plus imposante que la moyenne permet à la Sony SRS-XB33 d'intégrer une batterie conséquente ; le fabricant annonce ainsi jusqu'à 24 h d'autonomie (sans lumière ni mode ExtraBass). À ce titre, les lumières semblent sans doute un peu gadget pour certains, mais s'intégrent parfaitement dans l'univers coloré et l'esprit festif de cette enceinte estivale. Son micro intégré permet également de répondre à des appels téléphoniques ou des visioconférences (en maillot de bain !). Par ailleurs, la Sony SRS-XB33 est compatible avec l'application Sony Music Center, qui propose bon nombre de réglages sonores et lumineux. Pour les fêtards, l'application Fiestable permet d'aller encore bien plus loin en termes de gestion des lumières. Avec une telle taille, Sony a pu donner à son enceinte les moyens de ses ambitions. Nous aurions bien imaginé une structure deux voies à deux hautparleurs médiums/aigus et deux woofers, mais il n'en est rien. En effet, ce sont deux nouveaux transducteurs large bande "X-Balanced" de forme ovale et deux radiateurs passifs disposés de part et

d'autre qui prennent place ici. Et ne soyons pas critique, car cela fonctionne de bien belle manière. Nous pouvons reprocher un peu de timidité sur le plan des basses dans le mode par défaut, mais cette enceinte jouit d'une belle extension dans le grave. Avec le mode Extra-Bass, l'emphase légère lui permet de devenir plus musicale, plus riche. À ce titre, nous avons ici l'un des produits de notre comparatif fournissant le bas du spectre le plus propre de tous. Le reste du spectre n'est pas en reste, offrant un bel équilibre général et un niveau de détails qui se place vraiment au-dessus de la mêlée. C'est simple, seuls quelques creux (autour de 6-8 KHz) ne permettent pas à la Sony SRS-XB33 d'atteindre tout à fait le même niveau de musicalité que la B&O Beoplay A1 2nd Gen, tout en présentant une facette un peu différente de celle de la Marshall Emberton. La Sony SRS-XB33 dispose d'un niveau de puissance très important, même si elle ne propose qu'un son directionnel ; cette petite enceinte est l'exemple même d'une pure réussite technique, qui se transformerait en perfection en gagnant encore un peu plus de musicalité.

Spécifications •Type : enceinte Bluetooth waterproof •Étancheité IP67 •Son : 2 transducteurs X-balanced, 2 radiateurs passifs •Puissance sonore : non précisée •Réponse en fréquence : 20 Hz – 20 kHz •Codecs Bluetooth : SBC, AAC, LDAC Puce NFC •Autonomie annoncée : entre 14 h et 24 h (sans ExtraBass et lumières) •Dimensions : 246 x 97 x 106 mm •Poids : 1,1 kg

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ULTIMATE EARS Boom 3 Classiques parmi les classiques, les enceintes Boom d'Ultimate Ears furent de véritables pionnières sur le segment des enceintes Bluetooth nomades waterproof. Pas de surprise avec la Boom 3, mais un concentré de savoir-faire condensé dans un modèle très compact, élégant, et bien sûr IP67, donc résistant à toutes les conditions d'utilisation. par Guillaume Fourcadier

Simple petit tube aux motifs de totem, l'UE Boom 3 sait tout autant se faire oublier que se faire admirer. D'un design simple mais agréable, elle est l'une des seules enceintes de notre comparatif destinée à tenir debout, ce qui ne manque pas d'avantages (pour le son à 360° par exemple). Affichant une construction qui semble un peu moins dense que celle de l'Emberton de Marshall, l'une des enceintes les plus proches en termes de volume, l'Ultimate Ears Boom 3 conserve une fabrication tout à fait sérieuse. Plus discrète, sa finition éprouvée montre des années de maîtrise de la part du fabricant. La navigation au sein des commandes de l'enceinte mise sur une discrétion extrême, camouflant le réglage de volume dans deux larges boutons + et – presque figés sur la façade. Le reste passe par un petit bouton d'allumage/indicateur de batterie et un bouton central, appellé "bouton magique", pour la lecture et la navigation entre les morceaux de musique, ainsi que quelques options (encore un peu trop sous-exploité) à définir dans l'application dédiée sur smartphone. Très simple à manipuler d'une seule main, l'Ultimate Ears Boom 3 dispose en outre d'une petite sangle en tissu, bien pratique pour l'accrocher un peu partout (sur un vélo ou un sac à dos, par exemple). Notre seul regret concerne la connectique microUSB un peu vieillotte, ce qui n'empêche pas l'enceinte d'atteindre environ 14 h d'autonomie en utilisation normale. Notons que l'UE Boom 3 peut être utilisée avec une application dédiée qui permet, en plus d'accéder à un égaliseur, d'appairer une deuxième enceinte (mode Double UP), voire de les utiliser en mode stéréo (si la seconde enceinte est également une Boom 3). Disons-le tout de suite, l'Ultimate Ears Boom 3 n'est pas un foudre de basses. Sans être rachitique, son niveau de basses est juste correct, ce qui donne une sensation d'équilibre mais parfois de manque, les enceintes "estivales" de ce type, comme celles de

150 €

notre comparatif, gagnant clairement à proposer une signature plus chaude, plus puissante. Le reste de la signature acoustique se compose de médiums bien définis, assez bien équilibrés et assez propres, avec des aigus légèrement mis en avant. Ces derniers apportent un rendu suffisamment précis et brillant pour passer avec tous les styles musicaux, encore qu'ils puissent se révéler un peu secs, un peu artificiels parfois à l'écoute. Ajoutez à cela une projection du son à 360° assez convaincante, même si elle n'est pas régulière à 100% (suivant les angles), et vous avez là un produit à l'aise dans la plupart des situations. Nous aurions cependant préféré plus de musicalité, que l'absence d'extension dans le bas du spectre empêche d'atteindre, mais le chant de cette enceinte plus clair que celui des autres est également une marque de différenciation. L'Ultimate Ears Boom 3 est donc une enceinte très bien rodée, mais perfectible.

Spécifications •Type : enceinte Bluetooth waterproof •Étanchéité IP67 •Son : 2 haut-parleurs large-bande de 2" (5 cm), 2 radiateurs passifs •SPL max : 90 dB •Réponse en fréquence : 90 Hz – 20 kHz •Codecs Bluetooth : non précisé •Autonomie annoncée : 15 h •Dimensions (diamètre x hauteur) : 73 x 184 mm •Poids : 608 g

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VIFA

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CITY Vifa est une marque danoise, désormais spécialisée dans les enceintes monoblocs de toutes tailles, de vocation sédentaire ou nomade, se caractérisant par leur design scandinave particulièrement sexy. La Vifa City est son plus petit modèle, paraît être un jouet et ne semble viser qu’un public d’ados aimant faire la fête. Pourtant, c’est l’enceinte la plus audiophile que nous ayons testée dans sa catégorie. par Pierre Stemmelin

Avec ses finitions ultra colorées, sa forme de gros galet rond et son couvre haut-parleur à profondes stries, la Vifa City ressemble à un jouet. On pourrait la croire sortie de la collection Playmobil ou Lego. Mais en y regardant de près, on constate qu’elle est

construite de façon très sérieuse. Elle paraît très solide et costaude, au même titre d’ailleurs que les jouets de ces marques. Sa coque, d’une excellente rigidité, est en ABS moulé. Elle est résistante aux éclaboussures (IPX4).


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Sa base est habillée d’un revêtement antidérapant semblant assez endurant. Les quelques boutons de commandes sont placés en dessous et leurs inscriptions manquent de lisibilité. Ce n’est pas extrêmement pratique, mais s’agissant d’une mini enceinte Bluetooth dont seul le bouton d’allumage et appairage est vraiment utile, ça n’est pas très gênant. Une petite lanière en cuir portant un petit dé marqué du nom de Vifa ajoute une touche de luxe à l’ensemble. L’appli de pilotage sur smartphone donne la possibilité de coupler jusqu’à 10 enceintes Vifa City pour faire la fête. Sous la grille en aluminium moulé du dessus de la coque s’agite un haut-parleur non pas large-bande, comme c’est le cas chez la plupart des concurrents, mais coaxial, fonctionnant en vraie topologie 2 voies (grave + aigu). Ce haut-parleur est en outre d’excellente facture, doté de moteurs à aimant néodyme. Sa section aiguë (tweeter) est assurée par un dôme en textile imprégné de 15 mm tandis que sa section grave (boomer) fait appel à un cône annulaire de 65 mm de diamètre à membrane en aluminium.

moment que l’on ne pousse pas outrageusement le volume, le résultat est tout à fait correct. Il est vrai que, dans l’absolu, la Vifa City est plus faite pour les mélomanes amateurs de pop et de chansons, et un peu moins pour les adeptes de gros son. Mais cela ne l’empêche pas d’être très convaincante sur un morceau de rap fusion un peu lourd comme « BEEN KNOWN – A COLORS… ». Elle y donne une excellente intelligibilité au flot de Zebra Katz. De même avec « Mongolia » d’Action Bronson, Hologram et Meyhem Lauren. L’ambiance gréco-orientale et le rythme sont électrisants. La Vifa City a vraiment le mojo musical. Elle ne cherche pas à repousser les limites acoustiques dans les basses fréquences, mais dégage un naturel et un swing irrésistibles sur « Expensive » de Ty Dolla $ign en compagnie de Nicki Minaj. Elle a cette petite étincelle qui fait toute la différence, que l’on ne rencontre que rarement, que ce soit sur des produits d’entrée de gamme ou même très chers. C’est à la fois le fruit d’un travail de conception sérieux, mais aussi de la réussite et du hasard. En ce sens, la Vifa City touche au Graal audiophile. Pour ne rien gâcher, sa liaison Bluetooth permet une réception longue portée et se montre bien stable.

Une restitution sonore presque miraculeuse En termes de performances pures, la Vifa City n’a rien d’exceptionnel. Son grave n’est pas particulièrement profond pour sa catégorie. Sa puissance n’est pas non plus démoniaque. Et pourtant, à l’écoute, elle nous a scotchés. Pendant nos essais, elle fait une superbe entrée en matière avec la chanson « The Panther » de Jennifer Warnes. Le rendu des petites clochettes et percussions façon Nature & Découvertes de l’introduction est magnifique. La voix est superbement timbrée avec un joli corps, de la chaleur et de la clarté, beaucoup de clarté (voire un peu trop si l’on se trouve dans l’axe du tweeter). Ce morceau n’est pas très exigeant techniquement, mais il laisse parler l’émotion et la subtilité. Sur ces deux paramètres, la Vifa City excelle avec sa restitution sonore cristalline. On retrouve la même sensation avec « What Makes A Woman » de Katy Perry. La voix présente une tessiture superbe, incarnée, avec de l’ampleur, de même que l’accompagnement à la guitare. Sur ce morceau, la Vifa City montre ses limites. Elle est un peu légère en ce qui concerne les impacts et le ronronnement dans le bas du spectre. Mais, compte tenu de la taille et du prix de cette mini enceinte, du

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Spécifications •Type : enceinte Bluetooth 4.0, nomade, IPX4 •Port USB-C •Haut-parleur : coaxial de 6,5 cm avec tweeter à dôme de 15 mm •Finitions : Stone Grey, Sage Green, Green Lemon, Ultramarine Coral, Burgundy Blush, Terracotta Blue •Réponse en fréquence : 78 Hz – 20 kHz à +/-3 dB •Accessoires fournis : pochette de rangement et câble de charge USB-C •Poids : 300 g •Dimensions : 39 x 105 mm

Notre avis Construction

Ergonomie

Performances

Musicalité



SOURCES


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AURIS Euterpe Je vous promets du bois et des lampes ! Si Auris Audio s'est bâti une telle renommée dans le milieu des audiophiles casqués, il le doit tout autant au fond qu'à la forme. D'un côté des petites merveilles de design et de fabrication mêlant bois et lampes, de l'autre une approche technique qui lui a permis de placer des produits comme le Nirvana ou le HA2 tout au sommet de la pyramide des amplificateurs pour casques. L'Euterpe n'a pas autant d'ambition que ses deux ainés, mais cela ne l'empêche pas de vouloir marquer durablement son monde. Pensezdonc, un ampli avec fonction DAC de chez Auris, son approche boisée et sa petite forêt de lampes, le tout pour 1 500 Euros. Un rêve accessible en somme, mais est-ce bien le même rêve ? par Guillaume Fourcadier

1500 € A la fine frontière du luxe Dès le déballage l'Auris Euterpe impressionne. S'il ne partage pas les mêmes dimensions que les modèles plus haut de gamme de la marque, il propose la même qualité de fabrication et le même luxe. Destiné à être posé sur un bureau, cet ampli casque/dac assez imposant est orienté à la verticale, cela pour deux raisons : Premièrement un gain de place, replaçant tout le volume en hauteur. Deuxièmement pour assurer la fonction de reposecasque. Cette fonction supplémentaire est une bonne surprise et une idée relativement ingénieuse, à défaut d'être totalement nouvelle. Le produit se présente dans une petite enveloppe de métal enserrée entre deux épaisses plaques de noyer massif, le tout reposant sur une plaque d'aluminium noire elle-même trônant sur de petits pieds amortisseurs en caoutchouc. Il n'y a aucun reproche à aucun niveau à faire sur la qualité de fabrication. En plus d'être particulièrement élégant, l'Auris Euterpe est assemblé comme un tank, dense et sans aucune note disgracieuse. L'une des bonnes idées du produit est de déporter l'alimentation sur une unité externe dédiée, reliée

au boîtier principale par une prise multibroches propriétaire. Si l'orientation PC de l'Euterpe est évidente, nous aurions préféré un petit peu plus de connectiques. On ne retrouve ainsi qu'une unique prise USB-B en entrée numérique, l'impasse étant faite sur les prises optiques et coaxiales. L'amplificateur étant de conception asymétrique, il ne propose également pour l'analogique qu'une unique entrée RCA. Saluons cependant la présence d'une sortie préampli en RCA, toujours très utile même si assez courante sur les amplificateurs casque de milieu et haut de gamme. A l'usage, l'Euterpe se révèle extrêmement plaisant. Sa large molette de volume est très précise et permet d'enclencher l'allumage/extinction, les lampes livrées en standard atteignent leur tension de polarisation en quelques secondes seulement, et les deux commutateurs en façade (basculement entre DAC et Ampli, et réglage de l'impédance) sont idéalement placés. Pour les amoureux du changement de tubes, il est parfaitement possible d'utiliser d'autres lampes de type PL95 (celles livrées en standard) ou EL95, un


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commutateur dédié permettant de s'adapter à l'une ou l'autre des tensions de polarisation de ces lampes de type Pentode.

La neutralité des transistors, le timbre des lampes Sur le plan technique, ce DAC-Ampli combine une puce de conversion ESS Sabre, apparemment une ES9018, une lampe 12AT7 en préamplification et deux lampes type PL95 pour les étages de puissance. L'Auris Euterpe est donc sur le papier un mélange entre un DAC connu pour avoir une sonorité assez clair, voire froide et tranchante, avec une partie amplificatrice que l'on peut aisément imaginer plus douce et chaleureuse. Et cela se vérifie bien à l'écoute. L'Euterpe Auris est un savant mélange de neutralité et de chaleur, le tout soupoudré d'une musicalité assez grandiose. La neutralité de la puce Sabre est ici parfaitement complétée par les timbres très légèrement chauds de l'amplificateur à tubes. L'ensemble délivre une belle autorité en ne tombant ni dans la mollesse parfois excessive des lampes ni dans le piège aiguisé de la puce. Raccordé à un casque pourtant exigeant comme le HD800 de Sennheiser, l'Euterpe Auris peut exprimer pleinement sa personnalité polyvalente en gérant parfaitement ses basses amples et ses extrêmes aigus marqués par une très légère emphase. Pour ce qui est de la scène sonore, l'Euterpe Auris ne délivre sans doute pas l'expérience la plus enveloppante de sa gamme de prix, surtout lorsque nous parlons de largeur, mais cisèle parfaitement le moindre des détails d'un morceau et lui donne un belle profondeur. Il rend la moindre petite inflexion avec justesse et sans coloration marquée. A ce titre, nous sentons que la partie amplificatrice est encore légèrement améliorable en utilisant d'autres lampes compatibles. Mais surtout, le DAC n'est pas aussi impressionnant que l'amplificateur. Raccordé à un Fiio M15 (sortie ligne), l'Euterpe gagne assez largement en détail et, dans une certaine mesure, affine sa gestion de l'espace sonore, devenant encore plus précis et plus aéré. Par rapport à des références tout en transistors comme le HDVD800 de Sennheiser, l'Euterpe

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présente un profil un peu plus polyvalent mais un peu moins neutre. Le Sennheiser sonne plus large et un brin plus détaillé. L'Euterpe est plus musical, plus impressionnant sur la gestion des timbres. Notons un autre signe d'excellence de l'amplification, son très bon rendu avec les casques planaires comme les Audeze. Extrêmement linéaire dans les basses fréquences, ces derniers peuvent rapidement devenir ennuyeux sur les amplificateurs à lampes. Ici aucun défaut, le LCD-2 Closed-Back n'est absolument pas entravé par l'Auris Euterpe, au contraire. La puissance de sortie est quant à elle suffisante pour pratiquement toutes les configurations exceptés quelques très rares casques de haute impédance vraiment très énergivores. Au final, ce Dac-Ampli est une belle réussite. Sans être forcément le produit ultime de cette gamme de prix, il se présente comme un modèle à lampes possédant à la fois les qualités d'un ampli à transistors et un savant mélange de naturel et d'énergie sans aucune agressivité. Un produit musical et tout en luxe.

Spécifications •Type : Dac/Ampli casque sédentaire •Topologie : 1 lampe de préamplification ECC81 (12AT7), 2 lampes de puissance PL95 •Entrées : numérique USB-B, analogique sur RCA •Sortie : Jack 6,35mm, RCA (préamplification) •Puissance de sortie (sous 32 Ohm) : 0,9W •Dimensions : 270 x 210 x 230 •Poids (ampli seul) : 4,1 kg •Poids (alimentation) : 1,1 kg

Notre avis Construction

Connectique

Performances

Musicalité


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EARMEN TR-Amp

280 €

Nouvelle marque des fondateurs d'Auris Audio, EarMen propose des tarifs bien plus abordables sans lâcher ses prétentions audiophiles. Le premier modèle de la marque, le TR-Amp, est un petit Dac/ampli casque transportable censé être aussi à l'aise en nomade qu'en sédentaire. par Guillaume Fourcadier

Pas très original, le TR-Amp ressemble de loin à bien des petits amplificateurs casque et dac-ampli portables. Son enveloppe d'aluminium anodisée est tout à fait sérieuse, sans arrête coupante et sans aucun jeu, que ce soit dans la jointure entre les plaques (avant et arrière) et le châssis. Visuellement agréable en rouge (version testée), le EarMen est également disponible dans une plus anonyme finition argent. Le produit est un Dac-USB autonome, fonctionnant sur batterie. Ainsi il dispose de deux connecteurs USB-C (bon point) à l'arrière, l'un pour la recharge l'autre pour le fonctionnement en DAC. Cette disposition fait que, même branché sur un port USB puissant, le Earmen TR-Amp se décharge à moins qu'on ne le branche sur un chargeur USB. Cela lui permet de ne pas voir ses performances audio entravées par des sorties USB peu puissantes, ou mélanger signal d'alimentation et signal audio sur la même prise USB d'entrée. Ce branchement USB lui permet de fonctionner depuis un ordinateur PC ou Mac, mais également depuis un appareil Android ou iOS (testé sur iPhone avec prise adaptateur Lightning vers USB-C). Nous avons d'ailleurs pu tester toutes ces configurations, cela sans aucun problème. Enfin, deux prises RCA à l'arrière permettent de le faire fonctionner en mode sortie Ligne ou préampli. Il ne manque qu'une entrée jack ou RCA analogique pour que l'appareil soit complet. Annoncée à 10h, l'autonomie est effectivement entre 7 h 30 et 10 h 30 suivant les configurations testées. Dès la première utilisation la magie opère. Son couple Dac haut de gamme ES9038Q2m et ampliop TPA6120 (Texas Instrument) fait de véritables prouesses. L'EarMen TR-Amp est une petite merveille de détails et de puissance combinés, un modèle extrêmement dynamique et pourtant sans une once d'agressivité ou de débordement. A ce titre il est aussi à l'aise sur les styles musicaux très puissants que sur les morceaux acoustiques les plus apaisés, privilégiant tout de même légèrement les premiers.

L'espace sonore délivré n'est sans doute pas aussi large que celui des très bons amplis casque de salon, mais la gestion de la scène stéréophonique s'exprime particulièrement bien dans sa profondeur et dans son fabuleux niveau de détails. Face à la plupart des produits à ce tarif et de cette orientation, par exemple un Fiio Q5 ou un iFi Audio xDSD (plus cher et mieux équipé), l'EarMen TR-Amp nous a semblé plus musical, plus joueur, cela peu importe le style musical. Son autre grande force est de très bien s'adapter au casque ou aux écouteurs ciblés. Que ce soit avec un Focal Stellia, un Audeze LCD-2 Closed, des Earsonics Blade ou encore des casques nomades comme le Master & Dynamics MH40, ce petit dacampli a été étonnamment polyvalent. Détaillée, aéré, puissant et dynamique, l'EarMen TRAmp réussit un petit tour de force audio pour un modèle aussi compact. S'il ne s'adresse pas à tout le monde du fait de son format hybride, ses grandes qualités le rendent techniquement aussi valable en nomade qu'en sédentaire.

Spécifications •Type : Dac-ampli casque portable •Entrée signal audionumérique : USB-C •Entrée alimentation : USB-C •DAC : ESS Sabre ES9038Q2m •Lecture : PCM jusqu'en 32 bits/384 kHz, DSD128, MQA •Ampli Op intégré: TPA6120 •Puissance : 400 mW par canal (sous 16 ohms) •Sortie : Jack 6,35mm, Jack 3,5mm, RCA (sortie Ligne ou préampli via un commutateur) •Recharge USB-C (prises data et recharge séparées) •Autonomie annoncée de la batterie : 10 h

Notre avis


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FiiO M15 Grisé par le succès éclatant de ses M11 et M11 Pro, avec le M15, le constructeur Fiio dégaine son baladeur ultime, un vrai monstre d'audiophilie qui ne regarde pas à la dépense. par Guillaume Fourcadier

Le lourd héritage du très haut de gamme, entre nomade et sédentaire Dès le déballage, la boîte irisée du Fiio M15 tape à l'œil, mais l'effet le plus saisissant apparaît avec son écrin de noyer brut rappelant la patte de grands constructeurs japonais. Tout chinois qu'il est, Fiio en impose et entre de plain-pied dans le très haut de gamme, avec un petit décorum à la fois luxueux et sobre. La forme du Fiio M15 déroute. Terminées les lignes brisées et les contours anguleux, il embrasse ici l’inspiration arrondie des meilleurs baladeurs Sony et leurs enveloppes irréprochables. Il n’a pas cet éclat presque « nouveau riche » des Astell & Kern Ultima, mais touche plutôt au pinacle d'une recette simple et épurée : une finition noire mate, un dos en verre aux motifs carbonés, un bel écran recouvrant presque toute la face avant, des touches dissimulées dans une encoche discrète, un potentiomètre analogique au scalp de verre, et pour s'accorder un peu d'exubérance, un trio de prises jack aux accents d'or. Que ce soit en matière de fabrication ou de design, on ne peut pratiquement rien reprocher au Fiio M15. Son design est le signe de la maturité de la marque. Aucune petite errance ou petit point laissé au hasard. Tout semble simple et étudié, bien à sa place, à la manière de ce que pourrait produire un grand constructeur de smartphones tout en suivant sa propre voie. Mention spéciale pour le potentiomètre, très pratique et parfaitement intégré. Toutefois, il ne faut pas voir le Fiio M15 comme un pur baladeur. Ses dimensions (75 x 134 x 18 cm) et surtout son poids (307 g) le coupent immanquablement d'une partie des audiophiles nomades.

1400 € Y a-t-il une chose qu'il ne sait pas faire ? Enumérer toutes les fonctions du Fiio M15 serait bien fastidieux. Nous pouvons évoquer l'excellent M11 puisqu'il partage avec lui nombre de caractéristiques, dont l'OS ainsi que le CPU Exynos 7872. Inutile de préciser que l'expérience utilisateur est aussi réussie qu'avec ce dernier, parfaitement fluide et sans aucun ralentissement. La navigation repose à la fois sur un bel écran tactile de 5,15" lumineux et réactif, ainsi que sur les touches de la tranche gauche. En plus des boutons classiques pause/lecture et changement de pistes, la marque intègre un bouton "multifonction" qui permet d'accéder directement à certains réglages, ainsi qu'un commutateur pour verrouiller l'écran tactile. Si les anciennes versions de l'OS (un Android 7.0) n'intégraient pas le Play Store de Google, une mise à jour récente a remédié à ce problème. Ainsi n’y at-il plus aucune différence (sauf l’appareil photo) avec un smartphone Android. Une avancée assez salutaire qui n'entrave pas la rapidité de réaction du nouveau baladeur de Fiio. La connectivité est tout simplement exhaustive, puisqu'en plus des fonctions de streaming, ce Fiio M15 est compatible Airplay et DLNA en natif, intègre un combo récepteur/émetteur Bluetooth,


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une prise USB bidirectionnelle (utilisation en DAC ou connecté à un DAC externe), et sa prise mini-jack 3,5 mm peut également servir de sortie Ligne analogique ou de sortie numérique S/PDIF en coaxial. Quant à l'autonomie, annoncée entre 9 h et 15 h environ suivant les fichiers lus et la connectique utilisée, elle tient plutôt bien ses promesses. Nous sommes parvenus à un gros delta de près de 16 h 30 en jack 3,5 mm à partir de fichiers FLAC 16 bits sur écouteurs intra-auriculaires, et un peu moins de 7 h 30 sur prise 4,4 mm avec des fichiers DSD ainsi qu'un casque Hifi énergivore.

Un Graal sonore presque accessible et presque sédentaire Forcément au-dessus de la mêlée face aux autres modèles Fiio, le M15 brille surtout par l'adoption de deux DAC AK4499, référence la plus haut de gamme d’AKM. À l'écoute, la sonorité impressionne sans paraître s'élever à un univers d'écart par rapport au M11 Pro, ce dernier ayant déjà placé la barre extrêmement haut. Cependant, la différence se fait clairement sur la meilleure gestion des détails, d'un niveau stratosphérique, ainsi que sur la reproduction des basses, insolente de précision. Le Fiio M15 a tout du produit hybride pouvant largement remplacer une configuration de salon ; sa réserve de puissance est telle qu'aucun casque à l'heure actuelle ne semble le mettre à genoux, surtout branché en symétrique. Avec des écouteurs intra-auriculaires, la différence de son avec un M11 Pro est bien là, mais pas au point de justifier la différence de prix. La scène sonore est un peu plus profonde, mais ne gagne pas en largeur. Surtout, le module THX du M11 Pro paraît légèrement plus maîtrisé sur les hautes fréquences (sur des écouteurs). Un détail qui peut avoir son importance sur les genres musicaux très énergiques, même si le M15 le domine en termes d'impact et de propreté des basses. La signature tonale du M15 place une très légère emphase dans les médiums, toujours irréprochables, tout en se concentrant sur la pure technicité et la musicalité. Ce baladeur n'est pas aussi neutre et détaillé que les modèles de la gamme Ultima d’Astell & Kern, mais son léger regain de chaleur lui permet d'être presque aussi impressionnant à l'écoute. Bien des DAC-amplis casque sédentaires de cette gamme de prix n'ont pas une telle qualité technique. Un défaut ? Oui : son caractère quasi sédentaire. Pour qui désire seulement une utilisation sur écouteurs intra-auriculaires, le gain avec le M11 Pro n'est pas forcément justifié. La molette de volume

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analogique est certes un très gros plus, mais la partie amplificatrice demande une écoute à forte puissance pour vraiment révéler sa supériorité, et par conséquent des écouteurs ne permettent pas d'en tirer totalement profit. Le branchement sur un ampli casque de salon haut de gamme, comme l’Auris Audio Euterpe (modèle sédentaire très imposant), permet d'aller encore un peu plus loin. Pour une utilisation avec casque Hifi, le Fiio M15 est parfait. Difficile en effet de trouver ailleurs un tel exemple de puissance et de maîtrise combinées dans un baladeur. Véritable morceau de bravoure, le Fiio M15 est un baladeur appelé à marquer son temps. Un petit cran au-dessus des M11 et M11 Pro, il ne justifie toutefois son adoption que pour les utilisateurs de casques et/ou ceux désirant une solution tout-en-un à la fois portable et sédentaire. Pour ceux-là, le jeu en vaut la chandelle.

Spécifications •Type : baladeur audiophile connecté sous Android •Châssis en alliage d'aluminium/magnésium •Mode Android ou Pure music (Android mais coupant toutes les applications autres que le lecteur) •Ecran 720p en 5,15" •5 boutons de navigation •Puce Exynos 7872 •DAC : Dual DAC AKM 4499EQ •Puce Bluetooth CSR8675 •Oscillateur crystal de NDK •Lecture PCM 32 bits/768 kHz, DSD512, MQA en natif •Troisième génération de FGPA Fiio •Contrôleur USB XMOS •Mode ALL to DSD (convertit les PCM en DSD avant passage dans le DAC) •Batterie : 7490 mAh •Autonomie annoncée (16 bits, prise jack 3,5 mm) : 15 h •Recharge : < 3h30 (charge rapide 18 W) •Inclus : coffret en noyer, protection d'écran Gorilla Glass •Dimensions : 134 x 75 x 16 mm •Poids : 310 g

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Ergonomie

Performances

Musicalité


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iBASSO

400 €

DX160 Le baladeur connecté serait-il enfin arrivé à maturité ? Fiio a déjà la réponse avec son fabuleux M11 et sa déclinaison M11 Pro, des modèles complets, audiophiles et aussi rapides que de bons smartphones. Pour 100 euros de moins, iBasso se propose de réussir le même exploit avec son DX160, un produit plus coloré mais pas moins ambitieux. par Guillaume Fourcadier

Plus de légèreté, moins de luxe On pourrait croire l'iBasso DX160 et le Fiio M11 semblables, mais il n'en est rien. Alors que Fiio opte pour un baladeur plus anguleux et un peu plus dense, extrêmement luxueux, iBasso privilégie un design plus arrondi, plus léger et plus coloré, se rapprochant bien plus du concept classique de baladeur. Si l’iBasso DX160 est léger en main, son solide contour en aluminium anodisé et son dos en verre l'éloignent clairement des modèles d'entrée de gamme. Le DX160 possède une très bonne finition, sans défaut ni petit grincement, le tout sans vis apparente. En point d'orgue, un magnifique écran occupe la quasi-totalité de la surface avant. Si la connectique ne va pas aussi loin que celle du FiiO M11, elle satisfait pratiquement tous les usages courants : une prise mini-jack 3,5 mm jouant le triple rôle de sortie casque, sortie Ligne et sortie audionumérique optique ; une prise casque symétrique en jack 4,4 mm ; un port USB-C pour la recharge, le transfert de fichiers et la fonction DAC externe. Enfin, un système de boutons classiques et une discrète molette de volume assurent une navigation très simple. Allant un peu à contre-courant, l'iBasso DX160 s'arme non pas de puces AKM mais d'un duo de CS43198, un classique haut de gamme de Cirrus Logic. Le baladeur assure la lecture PCM jusqu'en 32 bits/384 kHz, en DSD256, et propose même la lecture MQA.

Si ce modèle possède un module Wi-Fi pour assurer la connectivité, il ne met en revanche pas en avant de compatibilité DLNA ou AirPlay (ce que fait le FiiO M11). Son module Bluetooth 5.0 intégré permet de recevoir un flux, mais aussi d'émettre jusqu'en LDAC.

De l'Android presque sans lenteur Basé sur une version Android 8.1 (7.0 pour le FiiO M11), avec son écran très lumineux, l'iBasso DX160 est un petit plaisir pour les yeux. Les couleurs sont vives et l'écran très contrasté, encore un peu plus réussi que celui du FiiO M11. L'interface n’est pas aussi moderne que les versions les plus récentes d'Android, mais un utilisateur de smartphone ne sera clairement pas perdu. Version spéciale d'Android faisant, le Playstore n'est pas installé, même s'il reste possible de le faire au prix de quelques manipulations. Pour les applications, il faut passer par le système APKPure installé par défaut. Une fois dedans, toutes les applications sont disponibles, en particulier Qobuz,


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Deezer, Tidal et autres services de musique en streaming en ligne. Si dans la plupart des cas de figure, l’expérience s’avère assez fluide et réactive, l'iBasso DX160 n'est pas exempt de défauts. Ainsi, on sent bien que sa puce Rockchip et ses 2 Go de mémoire vive "seulement" sont loin derrière les performances de la puce Exynos du Fiio M11. La navigation est très correcte dans l'ensemble, mais parfois ponctuée de petites imprécisions de l'écran tactile. Quelques petits gels d'écran, un ralentissement par-ci par-là, des choses qui n'arrivent pas chez son adversaire et rendent l'expérience un peu moins agréable. On remarque également que la molette de volume n'est pas aussi réactive et précise. Beau mais pas toujours intuitif, le lecteur audio intégré Mango Player est assez complet, en particulier par les nombreux réglages qu’il propose, même s'il gagnerait à se simplifier. Notons que ses deux égaliseurs intégrés, l'un graphique (10 bandes) et l'autre paramétrique, sont particulièrement bien pensés. L'autonomie oscille environ entre 9 h et 14 h suivant les usages et les casques/écouteurs utilisés, cela en lecture 16 bits. En DSD ou 24 bits et avec des casques très énergivores, l’autonomie peut rapidement s'effondrer.

Un son à la chaleur légère À l'écoute, ce baladeur conserve la petite patte moderne des iBasso. Ne voulant pas d'une neutralité absolue, le DX160 propose un sonorité très détaillée et aérée, mais marquée par une légère rondeur, ou plutôt des aigus finement atténués. L'iBasso DX160 sonne tout sauf numérique. Il ne développe aucun grain dans l'écoute et sait rester très technique, mais a tendance à adoucir les pistes agressives plus que ne le ferait un baladeur intransigeant comme le Cowon Plenue R2. Le DX160 est particulièrement à l'aise avec des écouteurs intra-auriculaires déjà très techniques et très dynamiques comme les Earsonics Blade, que son caractère calme permet de canaliser sans perdre aucun détail et sans réduire l'espace sonore. Si le DX160 a clairement été développé autour de son amplification symétrique (jack 4,4 mm), la différence avec la prise jack 3,5 mm n'est pas aussi importante que sur le Fiio M11. Le gain en symétrique est là, mais de manière très modérée. On constate un rendu un peu plus spacieux et un peu plus dynamique, mais pas un univers d'écart. Cette prise symétrique est en revanche déterminante pour alimenter les casques à haute impédance, permettant de passer d'une tension de sortie de 3,2 V à 6,4 V, ce qui est suffisant pour

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pratiquement tous les modèles du marché. Que ce soit en asymétrique ou en symétrique, une écoute sur le Sennheiser HD800 ou sur l'Audeze LCD-2 Closed Back n'a posé aucun problème, que ce soit en termes de puissance ou de qualité sonore. Notons toutefois que ce baladeur ne va pas aussi loin dans les micro-détails que le Fiio M11. Même constat en ce qui concerne la largeur de la scène sonore, un point sur lequel le modèle de Fiio semble intouchable dans sa gamme de prix. Le Fiio M11 n'est pas neutre car très légèrement marqué dans les médiums, mais tout sauf chaud. L'iBasso est presque son équivalent vinylique, lissant quelques défauts des enregistrements en étant plus tolérant dans les hautes fréquences. Un choix moins impressionnant, mais parfois plus convaincant. Baladeur très agréable à l'usage, léger et doté d'un des meilleurs écrans jamais vu sur un baladeur, l'iBasso DX160 est marqué par quelques petites concessions qui ne lui permettent pas encore de concurrencer le FiiO M11, même en tenant compte de son prix plus abordable. Reste une expérience parfaitement satisfaisante et un son très agréable.

■ Spécifications •Type : baladeur audiophile connecté •Puce de traitement audionumérique : Dual Dac Cirrus Logic CS41398 •OS : Android 8.1 •Ecran tactile multipoint 5" 1080p •Entrée numérique : DAC USB-C •Sortie numérique : S/PDIF optique sur le connecteur jack 3,5mm •Sortie analogique : sortie Ligne (jack 3,5 mm), prise casque asymétrique (3,5 mm) et symétrique (4,4 mm) •Tension de sortie : 3,2 Vrms (sur jack 3,5 mm), 6,4 Vrms (sur jack 4,4 mm) •Batterie : 3200 mAh •Autonomie : 13 h •Dimensions : 113 x 69 x 15 mm •Poids : 178 g

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Ergonomie

Polyvalence

Musicalité


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NUPRIME Hi-mDac Au milieu des gros DAC-amplis casques de salon de la marque NuPrime, la petite fourmi Hi-mDAC fait doucement son entrée dans le monde des produits audiophiles accessibles. Cet appareil n'est certes qu'une mini carte son avec entrée USB-C et simple réglage de volume. Oui, mais il pourrait bien devenir une petite référence. par Guillaume Fourcadier Difficile de discourir sur l'apparence du NuPrime HimDAC tant il fait le pari de la simplicité formelle. Il prend l’apparence d’un petit bloc (ou plutôt 2 blocs assemblés) d'aluminium anodisé et légèrement chanfreiné, agrémenté d’une façade en verre n'abritant que 2 Leds (une pour indiquer une lecture PCM, l'autre du DSD), d’une prise USB-C d'un côté et d’une sortie mini-jack 3,5 mm de l'autre. Il n’y a rien à redire concernant la qualité de fabrication, si ce n'est (peut-être un problème de l'exemplaire de test) le trou accueillant la prise jack, très légèrement plus grand que la prise. Le NuPrime Hi-mDAC est de type "Plug and Play". Un branchement sur smartphone Android (en OTG), iOS (avec le Camera Kit) ou sur PC/MAC permet de se servir immédiatement du produit comme carte son / ampli casque. Si NuPrime recommande d'installer des pilotes dédiés sur PC, en pratique le produit est parfaitement fonctionnel sans. Précisons un point qui nous a valu quelques interrogations : le Hi-mDAC s'allume uniquement si une prise mini-jack (analogique ou numérique optique) est raccordée, afin d'économiser le courant. Une idée pas idiote, mais qui peut facilement faire croire que l’appareil est défectueux. L'interface est pratiquement inexistante, et donc dénudée de tout artifice ou options sonores plus ou moins utiles. Le Hi-mDAC arbore seulement une diode pour indiquer le type de fichier, et deux boutons de réglage de volume, rideau. Si nous attendions forcément de bonnes performances venant de sa puce de conversion Cirrus Logic CS43141, puce équipant également le Cowon Plenue D2 (en Dual DAC sur ce baladeur), le Hi-mDAC offre une expérience sonore tout à fait surprenante. Le son du NuPrime Hi-mDAC est un excellent petit mélange de puissance et de détails, le tout sans devenir agressif. La scène sonore n'est pas démesurée mais étonnamment cohérente, portée par une signature plutôt neutre voire légèrement brillante. À moins de tomber sur un casque monstre comme le Hifiman Susvara ou un casque à

140 €

l'impédance extrêmement élevée, le Hi-mDAC pourra alimenter tous les casques ou presque sans accroc. Testé sur l'Audeze LCD-2 Closed Back, le NuPrime Hi-mDac rend parfaitement hommage à son sens de l'énergie, énergie pourtant exigeante et très dépendante de l'amplificateur. Seuls des casques déjà brillants comme le Sennheiser HD800 s'accordent un peu moins bien avec le Hi-mDac, pas sur le plan des détails et de l'ouverture mais bien celui de la signature acoustique. Avec des écouteurs intra-auriculaires, l'absence de bruit de fond et l'impédance adaptative permettent de parfaitement jongler entre des écouteurs dynamiques au son très rond et des modèles à transducteurs à armature équilibrée plus véloces, sans les entraver. À l'écoute, le NuPrime Hi-mDAC n'est pas le produit définitif qui ringardiserait tous les autres DAC USB autonomes, mais lui trouver un rival sonore sous la barre des 250 euros est déjà très difficile. Seule sa grande austérité est un peu dommageable.

Spécifications •Type : DAC-ampli USB-C •Châssis en aluminium usiné •Entrée : USB-C •Sorties : jack 3,5 mm, optique Toslink (intégrée à la prise jack) •DAC : Cirrus Logic CS43141 •Compatibilité : PCM 32 bits/384 kHz, DSD526. •Sortie optique : 192 kHz (PCM), DSD64 •Dimensions : 5 x 2,2 x 1,2 cm •Inclus : câble USB-A vers USB-C

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CASQUES ET ÉCOUTEURS


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AUDIO-TECHNICA ATH-CKS5TW La marque japonaise Audio-technica n’a pas l’aura qu’elle mérite, car elle est certainement une des plus sérieuses en matière de casques audio, à mettre directement en rivalité avec Sennheiser. Pour ce qui est de s’attaquer à la nouveauté, ce n’est effectivement pas une championne. Du haut de ses presque 60 ans, Audio-technica est un peu lente à se mouvoir. Pour l’instant, on ne peut pas dire qu’elle ait bien pris le pli des écouteurs true wireless. Ses premières réalisations en la matière sont presque passées inaperçues. Est-ce qu’avec ses nouveaux ATH-CK5TW cela va changer ? Ce n’est pas totalement sûr, quoi qu’il en soit, il y a matière à en discuter. par Pierre Stemmelin

Le prix inférieur à 150 € est plutôt alléchant, mais le premier contact avec ces écouteurs Audio-technica ATH-CKS5TW est assez décevant. La boîte de charge est massive, pas du tout « friendly » pour une poche de pantalon skinny. Les écouteurs paraissent solides et d’une construction fort sérieuse, mais ils sont également fort massifs. Un seul petit point positif ressort de prime abord, c’est le port de charge USB-C. Puis lorsque l’on s’intéresse à l’autonomie arrive un premier argument massue. Les oreillettes seules sont capables de tenir jusqu’à 15 h tandis que leur boîtier peut assurer deux recharges supplémentaires, ce qui porte l’autonomie à 45 h ! Cela explique certainement le poids et le volume des écouteurs. Les commandes sont quant à elles toutes simples. Elles se résument à deux boutons à pression, soit un seul bouton sur le dessus de chaque écouteur. Ces boutons sont paramétrables depuis l’application AT Connect. On apprécie que celui de gauche serve par défaut à régler le volume par le biais d’une ou deux pressions. On remarque aussi que l’application peut aider à localiser les écouteurs si par hasard on les oublie quelque part. Les Audio-technica ATH-CKS5TW sont fournis avec quatre paires d’embouts en silicone plus deux anneaux antidérapants dont un avec des ailettes de maintien. Il faut faire plusieurs essais avant de trouver les embouts et anneaux qui conviennent à nos oreilles. La forme des écouteurs n’est pas évidente. On peut facilement se tromper entre l’oreillette droite et la gauche. Le confort n’est pas top. Le maintien non plus, y compris avec les anneaux à ailettes. Les ATH-CKS5TW ne sont clairement pas adaptés au sport. Mais quand on a enfin réussi à bien enfiler ces écouteurs, on découvre leur second argument

150 € massue. L’effet waouh est au rendez-vous. Tout d’abord, les microphones fonctionnent correctement pour la prise d’appel téléphonique. Puis surtout, le son développe des graves colossaux. Sur le morceau « Tomboy » de Princess Nokia, la sensation dans les basses est tellement physique que l’on a l’impression qu’en plus de leurs larges transducteurs de 10 mm, ces écouteurs intègrent des moteurs haptiques. On peut adorer ou être dérangé par cette super présence des graves, mais cela ne laisse pas indifférent. En ce qui nous concerne, étant de tempérament audiophile joueur, c’est l’enthousiasme qui l’emporte. D’autant que les graves ne saturent pas, que le réglage de volume est parfaitement progressif et que le reste du spectre sonore présente un bon équilibre. Avec « What Makes A Woman » de Katy Perry, on est presque totalement enchanté par l’ouverture et la douceur de la voix, même si le son reste très chaud. La spatialisation est en outre très réussie. L’espace est particulièrement vaste et cohérent sur l’enregistrement de bruits de la nature et de la ville « Dawn in Rishikesh » du Soundwalk Collective. La magie de l’ambiance est bien rendue avec de beaux détails. Les Audio-technica ATH-CKS5TW ont pas mal de défauts, mais pour ce qui est du son, ils sont très réussis et même imbattables sur certains points dans leur catégorie de prix.

Spécifications •Type : écouteurs true wireless (zéro fil) •Liaison Bluetooth 5.0 : SBC, AAC, AptX •Transducteurs : électrodynamiques de 10 mm •Réponse en fréquence annoncée : de 5 Hz à 40 kHz •Microphones MEMS,traitement Clear Voice Capture •Autonomie : 15 h pour les écouteurs seuls + 30 h avec le boîtier de charge et rangement •Poids : 8 g par écouteur, 76 g l’ensemble avec boîte de charge

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CAMBRIDGE Melomania 1 S'ils ne sont pas les premiers écouteurs de Cambridge Audio, les Melomania 1 constituent la proposition nomade la plus moderne et sans doute la plus risquée du constructeur anglais. Le marché des écouteurs True Wireless connait une croissance insolente, mais il est presque impossible de s'y faire une place tant la concurrence est rude. Les Cambridge Audio Melomania 1 possèdent-ils ce petit plus faisant la différence ?

100 €

par Guillaume Fourcadier

Loin du plastique très dense de certains concurrents, les Melomania 1 affichent une certaine légèreté, Tout est porté par une finition correcte mais n'inspirant pas le luxe. Pas immense, les Melomania 1 présentent pourtant un design étrange, pas extrêmement beau mais plutôt original. Au lieu de s'étaler près de l'oreille, ils s'en éloignent grâce à un design tubulaire s'élargissant légèrement vers l''extérieur. Très bonne surprise avec la présence d'une certification IPX5, ce qui n'est pas si courant à ce tarif. Même bonne idée avec les codecs audio, l'AptX étant de la partie en plus des SBC et AAC. Nous regrettons seulement l'absence d'application dédiée, ce qui aurait permis un accès à des égaliseurs ou un réglage des codecs par exemple. Les écouteurs ne sont pas intrusifs mais peu stables, la faute venant d'une canule à la fois courte et très large. Même avec les bonnes tailles d'embouts, il est très fréquent de perdre le niveau de basse en bougeant légèrement la bouche. Les commandes passent par un système de clics sur le côté de l'écouteur, ce qui fait malheureusement pression sur le conduit auditif. Outre les fonctions lecture/pause et le passage de pistes, les Melomania 1 peuvent intelligemment régler le volume via une pression longue à gauche ou à droite, ou encore activer l'assistant vocal du smartphone. La connexion Bluetooth reste tout à fait stable, excepté quelques rares décrochages d'une oreille du fait du fonctionnement classique en maitreesclave. Très bon point pour la boite de recharge, particulièrement compacte et pourvue d'un indicateur de batterie. Seul bémol, une prise microUSB et non USB-C. L'autonomie des écouteurs est annoncée pour 9 h, un chiffre flatteur car nous sommes plutôt arrivés autour des 6 h 30. Lorsque les Cambridge Melomania 1 sont bien en place, ils développent instantanément un caractère emphatique. Les basses sont clairement mises en avant, se prolongeant en pente plus ou moins

douce dans les médiums et surtout aigus, ces derniers étant marqués par un bon creux. Seul un très gros pic autours des 10 kHz vient booster la clarté, même si de manière un peu artificielle. Bien qu'ils ne soient pas neutres, les Melomania 1 ne sont toutefois pas caricaturaux. La qualité du transducteur est évidente, sa sonorité reste toujours détaillée et maitrisée, les basses légèrement proéminentes mais ne noyant pas la scène sonore étonnamment large. Comparés à leurs concurrents Creative Outlier, les Melomania 1 sont certes un peu moins percutants et moins précis dans les basses, mais plus amples, plus enveloppants. Même constat avec les aigus, légèrement voilés et partant sur un pic un peu artificiel. Cette gamme de fréquence constitue la seule vraie faiblesse du produit, le rendant bien plus efficace sur les musique modernes que sur un registre Classique ou Jazz. Les Melomania 1 ne souffrent d'aucun défaut majeur, mais restent limitant sur plusieurs points. Assez techniques et autonomes, ils ne sont pas encore aussi aboutis que les équivalents de chez Creative ou 1More.

Spécifications •Type : écouteurs zéro-fil •Transducteur dynamique de 5,8 mm avec membrane renforcée au graphène •Puce Qualcomm QCC3026 •Codecs audio supportés : SBC, AAC, AptX Certification IPX5 •Microphone à réduction de bruit cVc •Autonomie annoncée : 9 h en simple charge, 45 h avec la boite de charge •Contenu de la boite : 3 paires d'embouts en silicone, 1 paire d'embouts en mousse à mémoire de forme •Poids : 4,6 g par écouteur, 46,2 g écouteurs + boitier

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DALI iO-4 Le Dali iO-4 est le petit frère du Dali iO-6 que nous avons déjà testé. Vendu 100 € de moins, il s’en distingue par l’absence de système antibruit actif. Esthétiquement, les deux modèles se ressemblent comme deux gouttes d’eau, mais à l’écoute nous allons voir qu’ils sonnent différemment. par Pierre Stemmelin

300 € Dali est un constructeur danois spécialisé dans les enceintes acoustiques Hifi et Home Cinéma depuis 1983. Il est aujourd’hui un acteur important sur ce marché. Il ne s’est lancé dans l’aventure des casques audio que récemment, en 2019. De la part d’un spécialiste de l’acoustique, la démarche est logique, mais nous savons d’expérience qu’elle peut être très « casse-gueule ». La conception d’un casque audio présente en effet des difficultés bien différentes de celles des enceintes acoustiques, notamment pour ce qui concerne la partie électronique pour les casques actifs sans fil, ainsi que la mécanique et l’ergonomie de l’arceau, ou des oreillettes qui influent grandement sur les résultats sonores. Les Dali iO-6 et iO-4 sont les deux premiers casques de Dali. Nous avons salué la qualité de l’iO-6 lors de son test, mais étions resté un peu sur notre faim, du fait de son esthétique sonore très (trop) audiophile. En principe l’iO-4, qui reprend exactement la même architecture, ne pèse que 8 g de moins et ne se différencie extérieurement que par la disparition du bouton ANC (Active Noise Cancellation), devrait sonner de la même façon. Eh bien, ce n’est pas le cas. Sur le terrain, on retrouve la même apparence solide, l’isolation phonique passive d’une efficacité appréciable et le même confort bien étudié. Malgré son poids un peu élevé, le Dali iO-4 se laisse porter sans fatigue pendant des heures. À l’écoute on retrouve aussi des performances similaires à celles de l’iO-6 pour ce qui concerne

l’ouverture du registre médium, la douceur et le filé des aigus, la propreté du message, l’aération et la spatialisation fort réussies. À cela, il ajoute un équilibre tonal peut-être un peu moins audiophile, mais qui nous semble plus consensuel et en phase avec les attentes actuelles dans le domaine des casques nomades. Le bas du spectre est plus chaud, plus dense. Il a plus d’ampleur tout en conservant une très bonne tenue. Le Dali iO-4 sait être percutant, avoir du punch sans tomber dans la lourdeur. Sa restitution sonore est d’un beau naturel, sans faire ressortir une portion du spectre audio au détriment d’une autre. C’est un produit particulièrement réussi et séduisant qui sonne extrêmement bien sans que l’on se pose de question.

Spécifications •Type : casque circum-auriculaire sans fil •Liaison : Bluetooth AAC, AptX, AptX HD et filaire •Transducteurs : 50 mm Free Edge à membrane en papier •Protection : IP53 •Réponse en fréquence : 10 Hz à 20 kHz •Accessoires fournis : câble mini jack, câble USB-C, pochette de rangement •Autonomie : jusqu’à 60 heures (2 h 30 min de charge) •Poids : 321 g (sur notre balance de cuisine)

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EARSONICS Blade Exit les coques en acrylique ultralégères, Earsonics fait sa révolution de métal pour ses tout premiers écouteurs hybrides Blade, petits frères des plus haut de gamme Stark. Ajoutez à cela l'arrivée d'un transducteur dynamique et c'est presque un nouveau départ. Mais il n'est pas dit qu'Earsonics réussisse ce pari dès le premier essai. par Guillaume Fourcadier

Dès le premier contact, les Earsonics Blade étonnent par leur poids, et l’impression d'extrême solidité qu’ils dégagent. Composés de deux parties, une base bombée (pour épouser l'oreille) et une plaque aux reflets bronzés, ces écouteurs seraient presque parfaits si les vis de fixation se faisaient plus discrètes. À l'intérieur de cette enveloppe, un châssis en acrylique accueille les transducteurs disposés dans une topologie trois voies. Les écouteurs Blade contiennent chacun deux transducteurs à armature équilibrée et un transducteur dynamique. Notons l'utilisation, habituelle pour la marque, d'une connectique à deux broches assez simple mais toujours bien intégrée sur l'écouteur. Le câble, détachable donc, n'est pas aussi impressionnant que celui qui équipe les Fiio FH7, mais il combine finesse et sensation de robustesse. Le confort pâtit forcément du poids de chaque écouteur, mais une fois en place, les Blade restent parfaitement acceptables sur ce point. Il y a mieux, mais ces écouteurs sont loin d'être intrusifs. L'isolation phonique est tout à fait correcte, bien qu’elle ne soit pas aussi bonne que celle des meilleurs modèles Earsonics. Earsonics promettait une signature légèrement en V (basses et haut-médiums en avant), nous retrouvons effectivement cette tendance à l'écoute dans une approche étonnante pour un produit Earsonics. La signature acoustique combine une bonne dose d'énergie, un certain tranchant, et une scène sonore large et profonde, plutôt aérée, l'effet bénéfique de l'évent se ressent clairement. On ne note pas d'agressivité excessive ou d'acidité même si l'écoute reste assez brillante, particulièrement efficace sur les styles musicaux énergiques mais pas des plus reposantes. Heureusement une écoute à

550 € bas volume permet déjà aux Blade de bien s'exprimer. Ce son assez marqué ne les empêche pourtant pas de se frotter à des styles musicaux plus consensuels comme le Classique ou le Jazz, pour lesquels leur excellent sens du détail sera mis en avant. De par leur tempérament et leur qualité technique, les Blade reproduisent sans difficulté le moindre petit élément du message audio. Reste qu'en plus de leur côté peu reposant, les Earsonics Blade conservent un petit défaut de jeunesse avec le transducteur dynamique, très capable mais pas aussi maîtrisé, nuancé ou rapide que ce qu'on retrouve sur les FH7 par exemple, lesquels offrent un rendu au moins aussi ample et plus détaillé dans le bas du spectre. Avec les Blade, Earsonics propose des écouteurs atypiques, très puissants et détaillés. Un produit au son très fun mais qui ne parlera pas à tout le monde et qui garde, malgré ses qualités évidentes, une petite marge d'amélioration.

■ Spécifications •Type : écouteurs intra-auriculaires •Topologie : hybride trois voies •Réponse en fréquence : 10 Hz – 20 kHz •Impédance : 18,5 ohms •Sensibilité : 125 dB/mW •Contenu de la boîte : étui de transport rigide, 4 embouts silicone, 2 embouts mousse à mémoire de forme, un outil de nettoyage, câble 4C argent

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GRADO

GW100 Grado, le constructeur de casques audio de Brooklyn, connu pour son approche ultra vintage et son travail à l’ancienne, a créé la surprise à la rentrée 2018 en lançant son premier modèle sans fil. Le Grado GW100 est en effet surprenant. Il travaille en charge ouverte, ce qui est assez unique pour un casque de vocation nomade. Il a l’apparence d’un jouet et pourtant à l’écoute il ne semble pas du tout gadget. par Pierre Stemmelin


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Grado est une société familiale de dimension artisanale et cela se sent immédiatement lorsque l’on découvre le casque sans fil GW100. Son look rétro est sympa mais on ne peut pas dire que les plastiques de ses coques et charnières ont de quoi soulever des cris d’admiration. Si le dessin est proche de celui des casques filaires Grado SR80e ou SR125e, les pièces sont différentes. L’arceau est rembourré et les plastiques sont plus lisses, d’une finition moins valorisante. Avec les boutons de commande qui ont un peu de jeu, cela fait un peu léger. Mais cela présente un premier avantage. Le Grado GW100 est un poids plume. Il ne pèse que 170 g, ce qui est intéressant pour un casque sans fil à vocation nomade. Et puis nous l’avons soumis à une batterie de tests de résistance. Nous l’avons tordu, aplati, tiré dans tous les sens. Cela n’a provoqué aucun craquement ni déformation. Ce casque Grado serait donc finalement bien plus solide qu’il n’y paraît. Ses glissières de réglage de hauteur sont en outre faciles à ajuster et tiennent très bien en place une fois réglées. Les mousses des oreillettes sont certes très basiques et s’enlèvent facilement, mais elles assurent aussi une bonne adhérence, un bon maintien, évitant que le casque ne glisse lorsque l’on est en mouvement. Enfin, nous avons apprécié l’ergonomie des trois boutons de commandes, faciles à trouver à l’aveugle quand on porte le Grado GW100 sur la tête. Pour ce qui concerne l’aspect acoustique, si l’apparence est un peu différente, en revanche il y a quelque chose qui ne change pas, ce sont les transducteurs. On retrouve les mêmes modèles électrodynamiques de haute qualité (Grado 32N), de 42 mm de diamètre, sur le GW100 que sur les casques de la série Prestige de la marque. Ils travaillent comme d’habitude en charge ouverte. L’isolation phonique par rapport aux bruits extérieurs est donc modérée mais pas tout à fait nulle. Cela est lié à la présence des circuits et de la batterie de 320 mAh derrière les transducteurs, ainsi qu’à l’absence d’ouvertures périphériques sur leurs plaques support. Ce fonctionnement en charge ouverte apporte à l’écoute une image sonore très ample, une très belle sensation d’espace, et une superbe dynamique. Nous l’avons comparé à plusieurs concurrents. En matière de design, le Grado GW100 n’est pas le plus impressionnant, mais il surclasse tout le monde par son naturel, sa force et sa générosité sonore. Avec ce casque en liaison Bluetooth les voix et instruments acoustiques sont superbement timbrés, avec des tessitures à la fois riches et très vivantes. Le grave est rond mais n’a pas de mollesse. Il est ample tout en sachant être percutant. L’aigu est tout en douceur et élégance cristalline. La liaison Bluetooth a une portée un

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295 €

peu limitée et présente une légère latence, mais ne dénature pas la restitution sonore tandis que les circuits du Grado GW100 sont relativement silencieux. La liaison filaire, qui fonctionne aussi lorsque la batterie est déchargée, apporte plus de définition, d’impact et de puissance, et conserve la superbe personnalité musicale de ce casque.

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Spécifications

•Type : casque à oreillettes supra-auriculaires ouvertes, sans fil •Transmission : filaire (mode passif) ou Bluetooth (4.2, AptX) •Batterie : 320 mAh, 15 heures d’autonomie (donnée constructeur) •Impédance : 32 Ω •Sensibilité : 99,8 dB •Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz •Transducteurs : électrodynamiques de 42 mm, appairés à 0,5 dB •Câble : amovible de 1,2 m •Accessoire fourni : câble USB de recharge •Poids : 170 g (d’après notre balance)

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HARMAN KARDON ANC FLY Harman Kardon est la marque sœur de JBL au sein du groupe Harman, lui-même désormais filiale de Samsung. Alors que JBL propose beaucoup de produits funs et colorés, Harman Kardon se concentre sur des designs plus sobres et une approche plus statutaire. Son casque Bluetooth et à réduc�on de bruit Fly ANC est un modèle au design tout noir, assez classieux, mais au prix sage au regard de ses performances. Par Pierre Stemmelin

250 € JBL et Harman Kardon, du fait de leur lien de proximité, se partagent des technologies communes. Ainsi l’Harman Kardon Fly ANC s’inscrit-il à mi-chemin entre le Live 650BTNC (150 €) et l’Everest Elite 750NC (299 €) de JBL. Tout de noir vêtu, avec des habillages distingués façon cuir lisse ou granité, il reprend une forme et une structure d’arceau bien connues chez JBL, qui a fait ses preuves en matière de solidité. La construction mélangeant lames métalliques de renfort et plastique paraît sérieuse et fiable tout en ayant l’avantage d’être relativement légère. Le Fly ANC pèse moins de 300 g, ce qui est un bon point pour un modèle nomade. Contrairement à ce qui est annoncé par la marque, les oreillettes de ce casque ne sont pas supraauriculaires. Il s’agit plutôt de petites oreillettes circum-auriculaires qui englobent toute l’oreille. À moins d’avoir des pavillons auditifs éléphantesques, cela ne pose pas de problème. D’autant que les coussinets sont remplis d’une bonne dose de mousse à mémoire de forme. L’Harman Kardon Fly ANC est de cette manière confortable à porter, tient très bien sur la tête et isole déjà de façon efficace des bruits extérieurs même lorsque son système antibruit actif est coupé. À l’intérieur des oreillettes, ce sont des transducteurs de 40 mm qui s’agitent, ressemblant beaucoup à ceux que l’on a déjà rencontrés chez JBL. Le pilotage des commandes se fait à l’aide de plusieurs boutons à pression disposés en arc de cercle sur l’arrière de l’oreillette, assez facilement reconnaissables à l’aveugle du fait de leurs formes et disposition. L’appli HK Headphones permet de connaître le niveau de charge de la batterie, de jouer sur un égaliseur paramétrique 11 bandes ainsi que d’activer l’assistant vocal Google ou Alexa. Le système antibruit n’est pas réglable en intensité. Il fonctionne totalement ou pas et il n’est pas hyper énergique. Il n’en est pas pour autant anecdotique.

Son action est bien dosée sur l’ensemble du spectre et apporte un petit plus appréciable dans les lieux bruyants. La restitution sonore de l’Harman Kardon Fly ANC est elle aussi bien dosée et équilibrée. Elle change naturellement un peu selon les modes (passif, actif, Bluetooth, antibruit), mais se révèle persuasive dans tous les cas. On retrouve à chaque fois un son chaleureux, avec des basses solides, un médium suffisamment ouvert, une spatialisation de bon niveau, un aigu qui pourrait être un poil plus défini, mais qui se tient plutôt bien. Le son est très propre, bien maîtrisé. Ce casque Harman Kardon n’en est pas pour autant ennuyeux. Il ne manque pas de caractère. Il se montre généreux et vivant tout en évitant d’être trop démonstratif. L’Harman Kardon Fly ANC n’est pas un foudre de guerre, mais il est proche du sans-faute. C’est un casque agréable à utiliser et à écouter au quotidien, avec de vraies qualités sonores ; un modèle séduisant, très réussi pour sa gamme de prix.

Spécifications •Type : casque sans fil à système actif antibruit •Liaison : Bluetooth 4.2 •Transducteurs : électrodynamiques de 40 mm •Réponse en fréquence : 16 Hz à 22 kHz •Autonomie sur batterie : de 20 h à 30 h •Accessoires fournis : mallette de rangement, câble mini jack, câble USB-C, adaptateur avion •Poids : 281 g

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HIFIMAN

Deva

370 €

(avec Bluemini)

Hifiman est une marque sino-américaine spécialisée dans les casques de technologie orthoplanar, qui n’est pas nouvelle et un peu ésotérique, mais constitue une forme de quintessence audiophile et revient très fort depuis quelques années. Elle est leader dans ce domaine avec Audeze. Néanmoins, elle n’est pas pour autant déconnectée du marché grand public et y reste attentive. Nous l’avons vu avec ses écouteurs true wireless TWS600 battant quelques records. Nous allons à nouveau le confirmer avec le casque sans fil Hifiman Deva, un modèle ouvert très atypique qui redéfinit le niveau de performances acoustiques pour les modèles à moins de 400 €. par Pierre Stemmelin

Rien à voir avec un modèle Bose, Sony ou même Bowers & Wilkins. Le Hifiman Deva n’est pas un sémillant petit casque nomade, léger et élégant. Tout dans son approche respire la production en petite série et une bonne dose de fait main. Le

Hifiman Deva est gros, massif, affiche un look assez vintage et une conception mécanique assez rustique. Les cadres de ses oreillettes et les bouts en plastique métallisé de son arceau ne sont pas des plus chics. De même pour ses habillages façon


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cuir marron clair. Cependant, on peut saluer l’intelligence et la robustesse de la conception. L’arceau massif ainsi que les yokes (branches qui tiennent les oreillettes) en aluminium ont l’air très solides, conçus pour un usage intensif, voire semipro. Par ailleurs, malgré la présence de transducteurs orthoplanar imposants, l’ensemble conserve un poids raisonnable de 362 g sans le module Bluetooth. Le Hifiman Deva est également différent d’un casque nomade sans fil classique pour ce qui concerne la structure de ses oreillettes. Ces dernières fonctionnent en charge ouverte et sont uniquement habillées extérieurement par des grilles métalliques de protection. Elles n’isolent donc aucunement des bruits extérieurs. Ce n’est pas le premier casque sans fil orthoplanar en charge ouverte que conçoit la marque. Nous avons déjà testé le Hifiman Ananda BT, positionné à 1200 €. Le Deva est, en conséquence, le premier que l’on peut considérer entrer dans la sphère grand public. Et puis, il y a une autre différence de taille. L’Ananda BT renferme ses batteries et son électronique à l’intérieur de ses coques alors que le Deva, qui nous intéresse ici, possède un module Bluetooth amovible, baptisé Bluemini. Ce dernier se branche sur la prise mini jack TRRS de l’oreillette gauche dont il épouse la courbure. Ce montage peut faire un peu bricolage, mais présente des avantages. Si le module tombe en panne ou si ses batteries sont mortes, il est facile de le remplacer. Sans lui, le Deva est un casque Hifi de salon traditionnel. Le module Bluemini amovible est un gage de durabilité. Par ailleurs, il est suffisamment léger pour ne pas créer de déséquilibre gênant. Le Hifiman Deva tient bien sur la tête et peut donc être porté en balade.

Un casque sans fil qui joue dans une autre cour, celle des grands de la Hifi Le Hifiman Deva est équipé de grands transducteurs orthoplanar de profil légèrement ovoïde de 8 cm de large, propres à la marque. Ces transducteurs nous emportent dans une toute autre dimension sonore que celle des modèles électrodynamiques sans fil habituels. Ils sont très bien servis par le module Bluemini qui est compatible avec les codecs audio SBC, AAC, AptX, AptX HD et LDAC et qui peut en outre servir de DAC USB lorsqu’il est relié en filaire à un ordinateur. La restitution sonore se caractérise par une réponse en fréquence très large et une tenue en puissance

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exceptionnelle pour un casque sans fil. La configuration en charge ouverte des transducteurs orthoplanar apporte une image stéréophonique extrêmement vaste et aérée. L’espace est grandiose, les timbres sont d’une richesse et d’un équilibre hors norme. Le Hifiman Deva laisse entendre une infinité de détails qui passent totalement inaperçus sur les autres casques sans fil traditionnels. Aucun doute n’est possible, la différence est très clairement audible. En dehors du registre grave peut-être un peu moins percutant que sur les meilleurs casques nomades à transducteurs électrodynamiques, mais déjà d’une très belle profondeur, générosité et tenue, ce modèle Hifiman surpasse, sur tous les paramètres, et parfois de très loin ce que l’on a l’habitude d’entendre sur les casques sans fil à moins de 400 €. Cette approche extrême, visant à atteindre les meilleures performances acoustiques, a des contreparties non négligeables sur l’aspect fonctionnel, mais le Hifiman Deva n’en demeure pas moins particulièrement intéressant.

■ Spécifications Casque seul : •Type : orthoplanar, circum-auriculaire, ouvert •Transducteurs : orthoplanar (orthodynamique ou planar magnétique) de 8 cm de diamètre •Impédance : 18 Ω •Sensibilité : 93,5 dB •Poids : 362 g Module Bluemini : •Codecs audio Bluetooth : SBC, AAC, AptX, AptX HD, LDAC •DAC USB 24 bits/192 kHz •Autonomie : 7 à 10 heures •Poids : 27 g

Notre avis Construction

Ergonomie

Performances

Musicalité


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KENERTON

750 €

Magni Fabricant russe atypique, Kennerton est assez proche d'une démarche de "modder", de fabricant artisanal, mais développe pourtant ses produits de A à Z. Le casque Hifi Kennerton Magni n'est pas le modèle le plus cher de son catalogue mais clairement l'un des plus ambitieux. Il vient se placer dans une gamme de prix pas forcément envahie de concurrents mais loin d'être simple à gouverner. par Guillaume Fourcadier Artisanal, pour le confort et avec ses petits défauts Pas extrêmement original mais reconnaissable, le design du Kennerton Magni est tout à fait dans la continuité de l'image artisanale de la marque. Sa structure reste assez simple sans non plus ressembler à deux tonneaux reliés par un cintre en métal. Tout ici est à une échelle compréhensible, très peu de pièces rentrent en jeu dans la fabrication. Cependant, pas moins de sept déclinaisons de ce casque existent, chacune mettant en avant un bois différent pour les coques. Le modèle testé ici arbore des coques en chêne, une essence qui n’a pas le même poids ni, a priori, exactement la même sonorité que les autres bois utilisés. L'arceau métallique est simple mais bien étudié et solide, le repose-tête élastique est bien pensé même si un peu cheap. Quant aux coques… Elles

sont ce qu'elles sont. À moins d'accrocher à cette sorte de verni un peu tape-à-l'œil et pas particulièrement bien appliqué, le modèle fait un peu nouveau-riche avant de paraître vraiment luxueux. Heureusement, les coussinets sont d'excellente facture, recouverts d'un cuir d'agneau doux et souple. On ressent ce côté très artisanal dans l'usinage extérieur, mais surtout intérieur des coques. Là où beaucoup de fabricants haut de gamme ne laisseraient pas passer le moindre défaut, le Kennerton Magni est couvert de petites imperfections : traces de dents venant de l'usinage ou verni débordant de manière peu uniforme à l'intérieur. Si ce genre d'imperfections sans conséquence sur la solidité peut être considéré comme un charme artisanal, il s’agit tout de même d'un objet vendu à plus de 700 euros. Le Magni utilise un câblage en Y avec connecteurs jack 3,5 mm. Le câble fourni est lui aussi


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d'inspiration artisanale, plutôt solide mais assez rigide et pas extrêmement agréable au toucher. Notons la présence d'une mallette de rangement et transport semi-rigide en similicuir de très bonne facture, un petit plus assez bien conçu à défaut d'être un sommet de protection. Le confort du Kennerton Magni est plus qu'acceptable. Si ce casque n'est pas des plus légers (il pèse plus de 400 g), son poids se répartit parfaitement sur le repose-tête et ses coussinets sont à la fois bien enveloppants et très rembourrés. Si ce casque n'a pas la tenue parfaite des Sennheiser HD660S/700 ou des modèles haut de gamme de Focal, notamment lorsque l'on incline la tête, il rend une bonne copie, même sur de longues sessions d'écoute.

Un son intensément détaillé, aux frontières du transducteur dynamique Kennerton annonce la présence d'un transducteur de 50 mm avec membrane au graphène. Sur ce dernier point, nous supputons l'utilisation du graphène en tant que surcouche et non pour l'entièreté de la membrane (trop importantes contraintes de fabrication). Peu importe, puisque le casque est surprenant à l'écoute à plus d'un titre. Mais commençons néanmoins par les petits reproches. Si le Kennerton Magni possède des oreillettes closes, il semble dérivé d'un modèle de type ouvert. Ainsi l'amortissement du transducteur n'est-il pas parfait, marqué par quelques très légers effets de résonances et une scène sonore un peu trop étendue sur les côtés. La chambre acoustique est clairement réduite au minimum et très simple, certainement pas d'une architecture aussi étudiée que celle du Focal Elegia par exemple. Mais passée cette petite constatation, le Kennerton Magni est un casque assez fabuleux. Porté sur les basses mais pas de manière déraisonnable, il affiche un niveau de détails général assez hallucinant, tout simplement ce qui se fait de mieux dans sa gamme de prix. Ce casque semble ne jamais rien oublier, il relève les moindres petites inflexions musicales avec une facilité déconcertante, digne de ce qu’on rencontre dans le très haut de gamme. Un pic très marqué mais très resserré dans les aigus lui permet de sonner de manière très claire mais rarement agressive, tout en conservant un tranchant très utile pour les passages audio énergiques. C'est simple, le Kennerton Magni est à l'aise à peu près partout pour peu qu'on accroche à sa sonorité assez rare pour un casque Hifi. Quelques enregistrements extrêmes (dans les aigus) titilleront la tolérance de l'utilisateur dans un excès de clarté, mais jamais le casque ne crachote ou ne siffle, jamais il ne semble se fatiguer ou abdiquer. Les morceaux un peu énervés sont parfaitement dans

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ses cordes tandis que les pistes calmes lui permettent de mettre en avant sa fabuleuse gestion des micro-détails et sa magnifique séparation des instruments. Le Kennerton Magni est une sorte d'antithèse du Focal Elegia. Là où le modèle français est impérial de sagesse et d'équilibre, le Magni veut toujours aller plus loin. Si sa scène sonore est un peu moins cohérente car assez profonde mais un peu trop dispersée sur les côtés, il bouscule le casque français sur de nombreux points comme la séparation des instruments, le niveau de détails et surtout sur l'impact, bien plus important chez Kennerton. Il n'est certes pas le plus extraordinaire de tous les casques en ce qui concerne la qualité du bas du spectre, les planaires ayant plus de brio, mais le Magni dévoile des graves enveloppants et reste très organique dans son chant. Ce casque profite d'une meilleure ouverture et d'une meilleure maîtrise si on le connecte à un bon duo DAC-ampli, mais une sortie de baladeur pas trop anémique lui permet déjà d'exprimer ses qualités. À ce titre, il est un bon exemple de casque agréable quelle que soit la source utilisée, se bonifiant lorsque l’on monte en gamme. Terriblement attachant et presque parfait dans son genre, le Kennerton Magni est l'un des meilleurs casques fermés de sa génération, même si l'isolation phonique qu'il propose est très faible. Casque polyvalent, dynamique, aéré, monstrueusement détaillé, il ne lui manque qu'une gestion encore un peu plus fine des basses et une finition un peu plus à la hauteur de son tarif pour atteindre la perfection.

Spécifications •Type : casque Hifi fermé à transducteur dynamique •Transducteur : dynamique 50 mm avec membrane au graphène •Réponse en fréquence : 15 Hz à 50 kHz I•mpédance : 33 Ohms •Sensibilité : 114 dB /mW •Fourni avec une sacoche de rangement •Poids : environ 440 g

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SKULLCANDY Crusher ANC Succès le plus récent de Skullcandy, le casque sans fil Crusher passe enfin à la réduction de bruit en devenant le Crusher ANC. Un produit atypique habité de moteurs haptiques pour le rendu des basses, qui pourrait bien nous surprendre et repousser les limites en matière de sensations fortes. par Guillaume Fourcadier

230 €

Un classique assez sérieux Décliné en trois coloris, ce qui est déjà un luxe pour un casque nomade "haut de gamme", le Crusher ANC n'en reste pas moins relativement sobre. Son design est simple et efficace, pas spécialement inspiré mais sans défaut marquant. Pour aller dans ce sens, la construction ne va pas chercher dans le luxe d'un B&W PX7 ni le sérieux épuré d'un Bose Headphones 700. Le Crusher ANC utilise du plastique certes, mais un plastique de très bonne qualité et parfaitement assemblé. Le casque ne grince pas et ne craque pas, et le réglage de l'arceau reste agréable. Le Crusher ANC offre un confort tout à fait correct, même si sur ce plan, il peut difficilement se frotter aux meilleurs. Ce casque circum-auriculaire dispose de coussinets agréables, mais nous les aurions aimés plus profonds. À moins d'avoir les oreilles plates, il est assez facile de toucher le bord des grilles. Nous lui reprochons également son poids, qui atteint 309 g.

Une ergonomie efficace mais une application étrange Le système de contrôle du Crusher ANC n’est certes pas le mieux pensé du monde, mais il s’avère tout à fait valable car il se montre à la fois clair et réactif. Sur l'oreillette droite, trois boutons placés sur la tranche se partagent respectivement le rôle de lecture/pause/appel à l'assistant vocal, volume haut/ piste suivante (pression longue), volume bas/piste précédente. Le système de commande ne demande pas de multiplier les clics, ce qui est une très bonne chose. À gauche, le bouton d'allumage permet également de jongler entre le type de réduction de bruit et l'appairage Bluetooth. Notons également la présence d’un intelligent système de quatre leds s'illuminant en bleu ou en vert suivant le type de réduction de bruit enclenché, tout en indiquant le niveau de batterie. Juste en dessous, une petite glissière permet d'activer le système de basses haptique, rendant son dosage rapide et précis.


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Un mot concernant l'application de pilotage depuis smartphone de Skullcandy, particulièrement étrange. En effet, outre un indicateur de niveau de batterie, celle-ci ne permet d'accéder qu’à un profil d'écoute personnalisé, basé sur une sorte d'audiogramme effectué sur l'utilisateur. Une fois cet audiogramme terminé, la marque propose d'activer un profil de correction sonore, dont l'efficacité est assez discutable. Hormis ces deux options, l’application ne comprend absolument rien d’autre, ni réglage de l'ANC, ni petit égaliseur maison. Un choix bien étrange.

Réduction de bruit et souffle persistant En testant le Skullcandy Crusher ANC, nous craignions un peu que l'ANC soit « gadget », étouffant quelques dB comme peuvent le faire les modèles d’entrée de gamme et quelques casques de milieu de gamme. On ne pourra bien sûr pas le confronter à des ténors comme le Sony WH-1000Xm3, le Bose Headphones 700 ou encore l'excellent B&W PX7, mais il se place dans le peloton des suiveurs. À l'usage, sa réduction de bruit est déjà efficace dans les basses, même si elle ne devient vraiment importante qu'à partir des 100 Hz. Un ronronnement de moteur d'avion ou le bruit de la ville sont bien atténués, sans donner une impression d'isolement total. Un petit problème a pourtant retenu notre attention, celui d'un souffle constant dans les oreillettes. En effet, que ce soit en Bluetooth seul ou en ANC (mais ce phénomène est plus marqué lorsque l’ANC est activé), le Crusher ANC laisse entendre un bruit blanc permanent, sans doute lié à l'électronique embarquée. S'il n'est pas gênant ou même perceptible en milieu bruyant et/ou pendant l’écoute de pistes énergiques, un environnement calme le met largement en avant. À l'image du Sennheiser Momentum 3 Wireless, le Crusher ANC intègre une balise Tile, qui permet de géolocaliser le casque facilement grâce à l'application du même nom. Un plus assez pratique. Alors que Skullcandy annonce une autonomie de 24 h avec ANC, en pratique, nos mesures sont plus proches de 21 à 22h, ce qui représente déjà une bonne moyenne.

Un son équilibré, des basses infernales Si l'on omet ce souffle présent dans le casque, le Skullcandy Crusher ANC délivre un son tout à fait convenable. Sans parler de rendu audiophile, il offre par défaut une approche assez équilibrée, plutôt sage tout en sachant être énergique. La texture des instruments et le rendu des timbres sont assez exemplaires, légèrement chaleureux mais très

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agréables. La sonorité manque toutefois un peu d'ampleur et d'aération, restant très confinée, "dans la tête". Ce casque offre des performances tout à fait honnêtes pour sa gamme de prix, sans être sensationnel. Jusque-là classique, le rendu peut passer dans une nouvelle dimension, celle de l'emphase absolue dans les basses. En effet, en relevant la glissière de la tranche gauche, nous déclenchons un système de petits moteurs haptiques présents dans les coques, ce qui a pour effet d'accentuer énormément les basses fréquences autour des 20 – 80 Hz. Mais contrairement à un bass-boost, les moteurs sont indépendants des transducteurs, il agissent en complément, apportent un degré de sensations supplémentaire sans venir déborder sur le reste. Le rendu peut devenir légèrement plus marqué comme il peut partir dans un délire complet. Tout le monde n'accrochera pas à ce principe, mais Skullcandy réussit parfaitement son affaire. Les sensations sont là, sans jamais tomber dans de la bouillie mollassonne. Nous n'avons pas simplement des basses mais un véritable retour physique. Ce casque semble trembler tout entier, les basses se propagent bien au-delà des canaux auditifs tout en conservant la même qualité sonore générale. L'idée de Skullcandy peut paraître basique, mais elle est diablement efficace. Efficace et profitant d’une bonne autonomie, le Crusher ANC est d'autant plus intéressant de par son système de moteurs haptiques absolument délirant. Un casque clivant, oui, mais au point malgré quelques défauts.

Spécifications •Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active •2 transducteurs dynamiques de 40 mm, 2 moteurs haptiques à intensité variable •Codecs audio : SBC, AAC, AptX •Autonomie annoncée : 24 h •Impédance (passif): 32 Ohms •Sensibilité (passif) : 105 dB/mW •Réponse en fréquence 20 Hz à 20 kHz

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SOUNDMAGIC HP1000 La marque SoundMagic n’est pas née d’hier ; cela fait plus de 10 ans qu’elle œuvre sur le marché des casques et écouteurs au rapport qualité-prix imbattable. Son nouveau casque haut de gamme, le HP-1000, n'est pas excessivement cher mais affiche déjà quelques prétentions audiophiles avec ses grands transducteurs de 53 mm à membrane en biocellulose. Simple et facile à alimenter, grâce à ses coques fermées, il se prétend aussi à l'aise en usage sédentaire que nomade. Pourrait-il devenir le modèle passe-partout idéal ? par Guillaume Fourcadier Dès la prise en main, le SoundMagic HP-1000 nous laisse une double impression. D’un côté, il ne met en avant aucune originalité, ni dans les tons ni dans le design ; de l’autre sa sobriété est si maîtrisée qu’il reste extrêmement agréable à l’œil (même si c’est subjectif). S'appuyant sur une structure à oreillettes pivotantes, principalement en aluminium, le SoundMagic HP1000 jouit en outre d'un assemblage tout à fait correct. On lui reprochera simplement des coques en plastique un peu léger, claquetant et résonnant facilement contre les branches de l'arceau. Bien qu’il soit assez lourd pour un modèle à transducteurs dynamiques, le SoundMagic HP-1000 tient bien sur la tête et son poids est uniformément réparti. Ajoutez à cela des coussinets très enveloppants et souples (idéal pour les porteurs de lunettes), et vous obtenez un casque adapté aux longues sessions d’écoute. Le packaging est assez simple mais suffisant. Ainsi la marque livre-t-elle un câble assez court (1,20 m), une rallonge, mais surtout une mallette de rangement rigide. Le SoundMagic HP-1000 étant présenté à la fois comme un casque Hifi et un casque nomade, nous avons pu constater deux points. Premièrement son isolation phonique, certes présente, est un peu légère pour une utilisation nomade (ou alors en milieu calme). Deuxièmement, sa grande sensibilité (annoncée à 120 dB/mW), sans doute exagérée par le constructeur, le rend utilisable à partir de smartphones et petits baladeurs. À l’écoute, le SoundMagic HP-1000 déroute un peu. Son très large transducteur de 53 mm a clairement quelque chose dans le ventre, une qualité technique probablement à la hauteur de son prix. Et pourtant, le réglage acoustique effectué semble clairement le limiter. Commençons avec les aigus, tout simplement

300 € irréprochables. Un peu mise en avant, cette gamme de fréquence est à la fois détaillée et propre, parfois sur le fil du rasoir mais sans jamais déraper. Les basses sont de bonne qualité et assez régulières, mais manquent clairement d’assise et de puissance, surtout pour une utilisation nomade. Ainsi la sonorité n’est-elle pas rachitique, mais elle n’a pas le coffre et l’énergie nécessaires pour rendre hommage à des genres musicaux puissants et énergiques. Une partie de ce problème vient des bas-médiums, mis en avant en débordant légèrement sur le reste. De plus, les haut-médiums marquent un petit creux largement perceptible, un creux caractérisé par une certaine imprécision et un retrait sur les voix. Ainsi ce casque oscille-t-il en permanence entre le bon apport des aigus, l'imprécision de ses médiums et le manque de tonus et d'ampleur des basses. Un trio qui ne sonne pas de manière désagréable, mais peine à convaincre au-delà des genres musicaux acoustiques. À l'aise avec à peu près toutes les sources, le SoundMagic HP-1000 est certes un casque intéressant, délivrant une scène sonore profonde et détaillée, mais sa signature atypique risque de ne contenter qu'une faible partie des audiophiles.

Spécifications •Type : casque Hifi fermé •Transducteurs dynamiques de 53 mm avec membrane biocellulose de type free-edge •Réponse en fréquence : 10 – 30 kHz •Résistance : 66 ohms (mesuré ici sous un signal continu et non sous un signal alternatif de 1 kHz) •Sensibilité : 120 dB •Puissance max admissible : 100 mW •Câble 1,2 m en Y •Inclus : câble, rallonge, housse de transport rigide, étui de rangement pour les câbles

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SHURE Aonic 50 Premier casque à réduction de bruit du légendaire constructeur Shure, l’Aonic entraîne avec lui un train de promesses audiophiles. Présenté en grande pompe lors du CES 2020 de Las Vegas, ce modèle bataille sur les terres des plus grands spécialistes du genre, Sony et Bose en tête. Le Shure Aonic 50 les met-il KO ? Ou se fait-il renvoyer dans les cordes ? par Guillaume Fourcadier

430 € Le luxe avec un grand Shure Dès le premier contact, le casque Shure démontre tout son sérieux. Structure en aluminium et éléments en cuir, coques en plastique dense, tons sobres : le Shure Aonic 50 joue dans la même cour que les B&W et autres B&O. L'assemblage est irréprochable, sans aucun jeu ni grincement. À ce niveau, ce casque pourrait facilement se classer dans la catégorie des modèles Hifi haut de gamme. Présenté dans une originale boîte ronde, l'Aonic 50 est livré avec une belle housse rigide, assez volumineuse… à l'image de ce qu'elle abrite. En effet, ce casque circum-auriculaire (coussinets entourant les oreilles) est proche d'un modèle de salon, que ce soit du point de vue des finitions ou de l’encombrement. À ce titre, il n'est pas pliable mais bénéficie tout de même de coques d'oreillettes pivotantes à 90°, qui lui permettent de se mettre à plat. Cette taille et cette qualité des matériaux impliquent une contrepartie : son poids assez important, d’environ 335 g. Sur la tête, le Shure Aonic 50 reste cependant agréable à porter, grâce à ses coussinets bien épais, doux et enveloppants, et un arceau suffisamment rembourré. Mais son port

lors de longues sessions finit par se ressentir sur les cervicales.

Une connectivité presque parfaite… et de maudits boutons ! Loin de jouer à l'audiophile pur, qui délaisserait toute technologie pour se concentrer uniquement sur les transducteurs, avec l'Aonic 50, Shure met véritablement le paquet sur l'approche Bluetooth. En plus d'une connexion multipoint, la marque intègre pratiquement tous les codecs Bluetooth disponibles : SBC, AAC, AptX, AptX HD, LDAC, et même AptX Low Latency. La qualité de connexion est exemplaire, puisque nous n'avons tout simplement pas eu de décrochage en usage classique, excepté en utilisant le LDAC en qualité 990 kbps (ce qui est malheureusement normal). Pour parfaire l'expérience, Shure propose l'application iOS/Android Play. Celle-ci permet d'afficher le niveau de batterie du casque, de moduler le niveau de retour sonore du mode Environnement (renvoyant les sons atténués par l'isolation passive), ou encore d'accéder à un égaliseur paramétrique très poussé. Malheur, cent fois malheur : celui-ci n'est opérant qu'avec le


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lecteur intégré à l'application, ne pouvant gérer que les fichiers locaux. Les commandes passent par une approche tout en boutons, ces derniers étant disposés sur la tranche de l'écouteur droit. Ce type de disposition est assez éprouvé, mais ce système n’est jamais totalement intuitif, que ce soit pour la navigation et le réglage du volume, demandant de tâtonner, ou le commutateur triple position, qui gère le type de réduction de bruit : ANC activé, désactivé ou mode Environnement.

Réduction de bruit et autonomie de milieu de gamme Aussi impressionnante que soit la partie technique, Shure ne peut pas faire de miracle sur un point qu'il découvre à peine : la réduction de bruit active. À ce titre, l'Aonic 50 est déjà relativement efficace, effaçant assez bien les fréquences autour des 100300 Hz et arrivant déjà à faire quelque chose autour des 60–80 Hz. Mais force est de constater qu’il atteint seulement 15 dB de réduction environ dans le meilleur des cas, et souvent moins. En bref, les ténors que sont les Sony WH-1000Xm3, Bose Headphones 700 et B&W PX7 peuvent dormir tranquilles, étant bien plus efficaces, sur une gamme de fréquences bien plus large. La réduction de bruit passive est, elle aussi, étonnamment mesurée, plus proche de celle d'un casque fermé de salon que d'un vrai grand casque nomade. En pratique, le Shure Aonic 50 est suffisant pour un usage nomade, mais il ne nous enferme pas dans une bulle de silence musicale comme peuvent le faire les casques cités précédemment. Enfin, son mode Environnement (retour sonore) manque encore de naturel, gérant assez mal les bruits soudains et les sons trop sifflants. L'autonomie de l’Aonic 50 est dans la moyenne, pouvant osciller, selon nos mesures, entre 13 h (ANC + codec LDAC 990 kbps) et 20 h (ANC + codec AAC), et même davantage sans réduction de bruit.

Un son à la fine frontière de la Hifi Propulsé par des transducteurs de 50 mm, le Shure Aonic 50 bénéficie d'une sonorité vraiment haut de gamme. À la frontière du nomadisme et de la Hifi, il impose un son à la fois très puissant, musical, articulé et polyvalent. Sa signature acoustique légèrement en V (physiologique) dévoile une qualité technique qui saute aux oreilles, supérieure même aux concurrents de chez Sony ou B&W. Comme souvent avec Shure, les médiums demeurent le point fort de ce casque, extrêmement naturels, même s’ils sont très légèrement en retrait.

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Chantant avec un impact impressionnant, sans aucun effet de lenteur, le tout épaulé par des aigus légèrement mis en avant, l'Aonic 50 est capable de jongler entre les styles musicaux puissants et calmes sans aucun effort ni aucune sibilance (sifflante et agressivité dans le haut du spectre). Seule son extension dans les basses (60 Hz et endessous) est un peu légère, malgré une assise extrêmement conséquente, supérieure même aux performances du Sony WH-1000xm3 et égale à ce que propose le B&W PX7. L'Aonic 50 est simplement moins rond. Ses graves sont plus tendus. Sans être le meilleur partout, ce casque délivre une expérience auditive extrêmement riche, marquée par une technicité, des performances véritablement proches de celles d'un bon casque Hifi, un bon petit cran au-dessus selon les concurrents. Impact, précision, gestion des micro détails : tout y est ou presque. En l’état, seule la qualité des aigus nous paraît perfectible, ceux-ci n'ayant pas la consistance, la richesse ou le naturel de ce qu’offrent les plus grands casques Hifi, d'où une aération qui pourrait encore s'étoffer. Modèle Bluetooth et ANC dans le corps d'un casque de salon, le Shure Aonic 50 est une bien belle réussite, que quelques améliorations transformeraient en un casque nomade parfait.

■ Spécifications •Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active •Transducteurs de 50 mm •Réponse en fréquence : 20 Hz - 22 kHz •Sensibilité : 97,5 dB / mW •Impédance : 39 Ohms •Codecs Bluetooth supportés : SBC, AAC, AptX, AptX, LDAC, AptX Low Latency •Autonomie annoncée : jusqu'à 20 h •Coussinets remplaçables •Poids : 334 g •Inclus : housse de transport rigide, câble USB-C, câble jack 3,5 mm •Déclinaisons : noire, marron

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PERIODIC AUDIO Be (Beryllium) Nous avons déjà testé et salué, les modèles Ti (Titanium) de la marque américaine Periodic Audio. Nous passons aux modèles Be, Be pour Béryllium : un métal alcalino-terreux, dixit Wikipédia qui est six fois plus résistant que l’aluminium et qui a une ductilité un tiers supérieure à celle de l’acier… en un mot, un super métal ! Comme pour ses petits frères, les Ti, rappelons que la dénomination de ces écouteurs fait référence à matière utilisée pour la membrane de leurs transducteurs tandis que l'enveloppe externe ne change pas. D'après Periodic Audio "le Béryllium est l'un des métaux stables les moins denses, mais avec un rapport de rigidité parmi les plus élevées, et une réponse aux ondes sonores très rapides". Les Periodic Audio Be devraient donc être encore meilleurs que les Periodic Audio Ti. C'est ce que nous allons voir. par Manuel Courbo

Comme nous le disions, pour ce qui est de l'enveloppe externe, il n'y a quasiment pas de différence entre les écouteurs Be et Ti de Periodic Audio, ainsi qu’avec les autres modèles de la gamme, les Ma et Ca. Le corps de ces écouteurs est de forme identique et la matière utilisée pour sa fabrication reste le Lexan, seule la petite pastille présente un changement. Cette dernière est dorée sur les Be au lieu de gris foncé métallisé. Disons-le tout de suite, à l'écoute ces écouteurs intra-auriculaires sont monstrueux. Ils n'ont que des qualités si l'on met de côté le fait qu'ils sont filaires, la rusticité de leur construction, la finesse de leur câble non détachable, l’absence de télécommande/microphone pour gérer les appels téléphoniques, leur prise mini-jack non coudée… Les Periodic Audio Be constituent un must dans leur catégorie. Nous avons adoré le rendu sonore de ces écouteurs qui nous ont accompagnés pendant plusieurs mois, ont bien égayées nos vacances méditerranéennes et que nous utilisons depuis presque tous les jours, pour le plaisir. L’histoire d’amour avait pourtant plutôt moyennement bien commencé pour ces écouteurs. Au démarrage, le haut et le bas de spectre étaient déjà extraordinaires, mais au milieu, le registre médium semblait passablement en retrait... une petite conversation avec l’importateur nous a fait comprendre que ces écouteurs nécessitaient un bon "rodage de 50 heures" nous a incitée à poursuivre

300 € l’aventure. Effectivement, graduellement, les Periodic Audio Be ont ainsi atteint leur sonorité définitive : un son clair et ouvert, une scène sonore semblant sans limite, offrant des superpositions de plans d’une netteté irréprochable, une vitesse d’exécution impressionnante. Après la période de rodage, nous n’avons jamais pu prendre en défaut ces écouteurs, quel que soit le style de musique écoutée. Ils sont prioritairement prescrits par leur fabricant pour les registres jazz, classique, country et rock. Mais les Periodic Be, aussi bien à leur aise raccordés à un simple iPhone qu'à notre baladeur de test Cowon Plenue V, jouent magnifiquement tous les genres musicaux. Bien sûr, leur restitution sonore diffère en qualité selon celle de la source, mais le plaisir d’écoute est toujours bien présent. Si vous recherchez les meilleurs écouteurs filaires à l'écoute autour de 300 €, alors, sans aucune hésitation, les Periodic Audio Be sont des candidats incontournables.

Spécifications •Type : écouteurs intra-auriculaires filaires •Transducteurs dynamiques •Réponse en fréquence : 12 Hz à 45 kHz •Sensibilité : 100 dB SPL/1mW •Puissance admissible max. : 200 mW en continu •Impédance : 32 ohms •Câble : 1,5 m non détachable à prise mini-jack 3.5 mm •Accessoires fournis : boîte métallique de rangement des accessoires, 3 paires d'embouts en silicone (médical), •3 paires d'embouts en mousse à mémoire de forme, 3 paires d'embouts double frange en silicone, adaptateur jack 6,35 mm, adaptateur avion •Poids : 12 g

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