ON mag - Guide Hifi 2017

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cellules phono MM abordables pour booster votre platine vinyle

Edition 2017/6

HIFI

LA VRAIE DE VRAIE FAITE POUR DURER

34 AMPLIS, ENCEINTES, PLATINES VINYLES... À L’ESSAI :

Acoustic Signature, Advance Paris, Amphion, ASA, Audio-technica, Ayon, Cabasse, Clearaudio, Davis, Elac, Gato, Gold Note, Goldmund, Goldring, Grado, Gryphon, Harbeth, Kelinac, Marantz, Micromega, NAD, Nagaoka, Ortofon, PMC, Pro-Ject, Roksan, Shure, Sumiko, Transrotor, Waterfall, Yamaha, YBA


Le tweeter dôme “Carbone” offre un niveau de précision inégalé. Le tweeter “Solid Body” a été conçu pour obtenir une clarté ultime, sans résonance.

Le cône “ContinuumTM” basé sur une flexibilité controlée et optimisée offre une transparence et des détails exceptionnels. Le chassis en aluminium optimisé découplé “FSTTM” permet de limiter au maximum les résonances.

La membrane “AerofoilTM” apporte une meilleure précision dans les basses fréquences.

La nouvelle série 700 Née de la série CM hautement récompensée à travers le monde, la nouvelle série 700 est la meilleure gamme d’enceintes jamais créée par Bowers & Wilkins dans cette catégorie. Inspirée de la série 800 Diamond, la série 700 intègre des technologies révolutionnaires pour des performances acoustiques exceptionnelles. Enfin, leur design moderne aux lignes épurées conviendra parfaitement à votre intérieur. La nouvelle série 700 vous apporte le son studio, chez vous.

www.bowers-wilkins.fr

Pour tous renseignements : Bowers & Wilkins - 04 37 46 15 00 - info@bwgroup.fr


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ON mag - Spécial audiophile nomade 2017

SOMMAIRE NOUVEAUTÈS p6 - Anthem STR, Audio-technica AT-LP3, Atoll PH100, Bowers & Wilkins 700 Series, Dali Spektor, Focal Kanta n°2, McIntosh MA252, NuPrime CDP-9, Paradigm Persona, iFi Audio iONE, Teac NR-7CD, Technics SL1200/1210GR, Triangle Australe EZ Max, Zavfino

p74 - Yamaha R-N803D p78 - YBA Passion IA350

ENCEINTES ACOUSTIQUES p84 - Amphion Argon 3S p88 - ASA Baby Monitor p92 - Cabasse Antigua MC70 p94 - Davis Balthus 90 p98 - Harbeth Super HL5 COMPARATIF p102 - Kelinac 111 MG p16 - 9 cellules phono MM abordables p106 - PMC Twenty 5-23 p20 - Ortofon 2M Red p110 - Waterfall Victoria Evo p22 - Grado Red 1 p24 - Shure MX97XE PLATINES VINYLES p26 - Sumiko Pearl p116 - Acoustic Signature Primus p28 - Nagaoka MP110 p120 - Elac Miracord 90 Anniversary p30 - Gold Note Vasari Red p124 - Gold Note Valore 425 Lite p32 - Audio-technica VM530EN p128 - Pro-Ject The Classic p34 - Goldring 2100 p132 - Transrotor Max p36 - Clearaudio Performer V2 ET AUSSI AMPLIS INTÉGRÉS STÉRÉO p138 - Marantz SA-10 p40 - Advance Acoustic BX1+AX1 p44 - Ayon Scorpio p48 - Gato AMP-150 p52 - Goldmund Metis 7 p56 - Gryphon Diablo 120 p60 - Micromega M-One M-150 p64 - Nad C338 p66 - Roksan Kandy K3 p70 - Sugden A21-SE Signature Gryphon Diablo 120 - en page 56 Ce magazine vous est offert par ON-Mag.fr. Vous avez le droit de le consulter, l’imprimer, le diffuser, le redistribuer dans son intégralité sans restriction. Cependant, tout découpage, tout retrait et toute modification sont interdits sauf autorisation préalable de notre part. On participé à ce numéro : Communication : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46 Rédacteurs : Pierre-Yves Maton, Pierre Stemmelin


Reference 7 series

Amplificateur CD Réseau / NR 7CD

TEAC présente NEW VINTAGE La qualité audio Teac reconnue par les ingénieurs du son professionnels depuis l’ère des magnétophones à bande. Aujourd’hui, notre passion du son se perpétue au travers des sources numériques.

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Amplificateur CD Réseau

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• Equipé d’un circuit RDOT-NEO capable de convertir les sources PCM au format DSD 11.2MHz • Fonction Réseau supportant le DSD 5.6MHz, PCM 192KHz/24bit • Circuit de conception double mono symétrique • Amplification ICEpower Class-D proposant 140W+140W (4Ω) • Mécanisme de lecture CD isolé • Bluetooth LDAC permettant la transmission haute résolution équivalente à 96KHz/24bit • Amplificateur casque intégré proposant 500mW + 500mW /compatible avec les prises jack 3,5mm 4 pôles GND

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NOUVEAUTÉS

Focal Kanta n°2 - en page 8


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Triangle Australe EZ

Toujours de l’esprit, oui, mais avec un maximum de plaisir Cette grande colonne constitue le point d’orgue de la série d’enceintes «Esprit EZ» du français Triangle. Pour ce modèle de référence, lancé un peu après le reste de la série, la marque voisine de Soissons, a voulu allonger et renforcer la réponse dans le grave et ajouter une troisième dimension à l’image stéréophonique. Pour cela, un troisième boomer de 16,5 cm est apparu en façade et un second tweeter à dôme métallique de 25 mm s’est installé à l’arrière. Afin d’offrir le même naturel sonore que sur les autres enceintes Triangle Esprit EZ, l’implantation de ces deux transducteurs supplémentaires ne s’est pas fait au petit bonheur la chance. Les acousticiens de la marque nous ont confié avoir réalisé un très gros travail d’optimisation notamment au niveau du filtre de l’enceinte. Prix : 3500 € la paire

Teac NR-7CD

Un air de vintage, mais ouvert à la musique connectée

Teac revient à ses premiers amours de la hifi haut de gamme avec ce magnifique appareil touten-un. Le châssis du NR-7CD est construit comme un petit coffre-fort à partir d’épaisses plaques d’aluminium. À l’avant il affiche deux beaux vumètres de chaque côté du tiroir de chargement du lecteur de CD intégré. À l’intérieur, l’appareil accueille des amplificateurs numériques IcePower de 2 x 100 watts sous 4 ohms, un lecteur réseau complet avec liaison Wi-Fi et Ethernet donnant accès aux webradios à Tidal et Qobuz, ainsi que des étages numériques compatibles PCM 32 bits/384 kHz et DSD jusqu’à 2,8 MHz. Prix : 4000 €


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Zavfino 1877Phono

Pour bien optimiser votre chaîne Hi-Fi Avoir du bon matériel Hifi, c’est déjà bien, mais pouvoir le faire fonctionner de façon optimisée est encore mieux. En effet, la disposition des enceintes dans la pièce d’écoute, l’utilisation de câbles et supports de qualité, les réglages d’une platine vinyle sont des éléments à ne pas négliger pour ne pas gâcher son investissement. Dans ce cadre, la marque canadienne Zavfino 1877Phono propose une gamme de produits qui parait particulièrement intéressante. Cela va des borniers plaqué or 24 carats à moins de 10 € l’unité, jusqu’au gros câble d’alimentation secteur blindé doté de conducteurs de prés de 6 mm2 à 1100 €, en passant par des palets presseurs pour platine vinyle, des fourches et fiches bananes pour le raccordement des enceintes, des câbles et cosses pour le câblage des cellules phono, des câbles de modulation ou encore des tapis amortissants pour plateau tourne-disque ainsi que des niveaux à bulle. Le catalogue est particulièrement vaste, avec des prix compétitifs et un souci de qualité qui semble permanent.

Atoll PH100

Préampli phono totalement discret et «made in France»

Il ne paye pas de mine, il a l’air tout simple et pourtant il est très différent des préamplis phono d’entrée de gamme. En effet, ses circuits, sont entièrement réalisés en composants discrets, ce qui est une solution bien plus coûteuse et théoriquement beaucoup plus performante que d’utiliser des solutions toutes faites à partir d’amplis op. L’appareil possède en outre de nombreux réglages pour adapter sa sensibilité et sa charge aussi bien aux cellules à aimant mobile (MM), qu’à bobine mobile (MC). Le prix relativement accessible est une bonne surprise pour une fabrication 100 % française en petite série. Prix : 390 €

Dali Spektor

De la vraie hifi à prix d’ami Contrairement à ce que pourraient laisser penser certains monstres sacrés que vous trouverez en test dans les autres pages de ce guide, la Hifi n’est pas uniquement réservée à des mordus qui y sacrifient toutes leurs économies ou à des esthètes fortunées. Il est aussi possible de trouver de bons petits produits accessibles à tout le monde. La preuve avec les enceintes de la série Spektor du danois Dali. Les ébénisteries sont réalisées dans les règles de l’art et les haut-parleurs sont de qualité. On y retrouve notamment des boomers utilisant des membranes exclusives à la marque, en pulpe de cellulose et fibre de bois. En outre, le travail d’optimisation acoustique, essentiel à une restitution sonore naturelle et musicale, a été effectué par des spécialistes aguerris de l’enceinte Hifi. À partir de 200 € la paire


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Focal Kanta n°2

L’enceinte haut de gamme qui réinvente les codes de l’acoustique et du design Le constructeur français a surpris et beaucoup fait parler de lui avec cette nouvelle enceinte haut de gamme Kanta n°2 qui signe certainement le début d’une nouvelle gamme de modèles. Son design est aussi innovant que sa conception. Certes, les haut-parleurs utilisent des technologies déjà rencontrées sur les précédentes réalisations du facteur de Saint-Étienne. Le tweeter est un de ces fameux modèles à dôme inversé en béryllium. Les boomers et le transducteur de médium sont dotés de membranes de type Flax en fibre de lin et de verre. Cependant, ils ont été spécialement étudiés et optimisés pour la série Kanta, tandis que le coffret est d’une conception fort innovante. Outre sa coque arrière en bois multiplis cintré, il est doté d’un baffle massif en polymère moulé, aux formes très travaillées, tant acoustiquement qu’esthétiquement, qui lui confère des performances et un style inédits. Prix : 7500 € la paire

Nuprime CDP-9

La source audionumérique Hi-res universelle

Voici un appareil qui était très attendu. Il nous vient de chez NuPrime, le petit trublion de la hifi audiophile, créer par la même équipe autrefois à l’origine de NuForce. Le CDP-9 est à la fois un lecteur de CD, un convertisseur Hi-Res et un préamplificateur numérique très complet. Il fera un parfait tandem avec l’ampli STA-9 de la marque, délivrant 2 x 120 watts sous 8 ohms. Sa mécanique Philips est pilotée par un processeur ARM à partir d’algorithmes propriétaires qui optimisent la lecture pour un maximum de précision et un minimum de jitter. Ses convertisseurs gèrent les flux PCM jusqu’à une fréquence d’échantillonnage de 768 kHz et jusqu’en DSD512. La connectique comprend des entrées numériques USB, coaxiale, optique et AES/EBU ainsi que des sorties analogiques symétriques et asymétriques, sans oublier un étage de sortie casque haut de gamme. Prix : 1700 €


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Technics SL-1200/1210GR La version originale

Les SL-1200GR (en finition argent) et SL-1210GR (en finition noire) sont les déclinaisons les plus récentes de l’iconique platine vinyle de Technics que beaucoup d’autres constructeurs se sont amusés à copier. C’est donc elle la version originale, d’une construction particulièrement haut de gamme avec son système à entrainement direct exclusif, utilisant un moteur sans noyau, son bras en «S» très léger et méticuleusement équilibré, son plateau en en aluminium et sa base lourde de type sandwich. Prix : 1500 €

Paradigm Persona

Enceintes Formule 1 de l’audio High End Paradigm n’a peut-être pas en France l’aura de marques comme Focal ou Bowers & Wilkins. Pourtant sa gamme Persona est une démonstration de haute technologie en matière d’acoustique High End comme très peu de constructeurs au monde en sont capables. Les lignes de ces enceintes fabriquées au Canada sont superbes. Leurs tweeters à dôme en alliage de béryllium Truextent ; les lentilles d’alignement de phase de leurs transducteurs de médium ; les ébénisteries composées de multiples panneaux cintrés et collés ; les moteurs allongés à double bobine et double spider de la colonne 9H ainsi que ses amplis de 1400 watts intégrés avec correction acoustique ARC... tous dans ces enceintes force le respect et l’admiration. Prix : à partir de 9000 €

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Bowers & Wilkins 700 Series

Une série d’enceintes Hifi de référence qui se réinvente Dans le monde de la hifi, comme dans beaucoup d’autres domaines où la qualité prime, on reconnaît les bons produits à ceux qui durent. Ainsi la nouvelle série d’enceintes 700 du britannique Bowers & Wilkins est l’évolution de l’ancienne série CM. Extérieurement, pas grand-chose ne change en dehors de la teinte des boomers et transducteurs de médium qui passe du jaune au gris. Mais justement, ce changement ténu de teinte en façade est le signe de changements bien plus importants à l’intérieur. Les membranes grises sont en effet de type Continuum, à partir d’un matériau tressé inédit et exclusif, au lieu du Kevlar précédemment employé. De même, les charges tubulaires des tweeters débaflés ont été totalement retravaillées de l’intérieur. Elles n’utilisent plus de simple coque en zinc moulé et sont maintenant usinées dans des blocs d’aluminium massif. Les dômes des tweeters sont également nouveaux, en carbone, réalisés par dépôt en phase vapeur. Enfin, les woofers de certaines colonnes de la série 700 de B&W, sont maintenant dotés de membranes sandwich de type Aerofoil. Nous avons pu faire quelques écoutes comparatives de ces enceintes. Les enceintes B&W de la série CM étaient déjà très bonnes. Les B&W de la série 700 sont encore meilleures. Prix : à partir de 1000 € la paire

iFi Audio iONE

DAC audiophile domestique pour les sources numériques avec ou sans-fil Si vous cherchez un petit module de qualité audiophile qui joue à la fois le rôle de Dac Hi-res et de récepteur Bluetooth AptX/AAC pour votre chaîne Haute Fidélité, l’iFi Audio iONE est un produit particulièrement intéressant. Outre son interface sans-fil, il accepte par ses entrées numériques (coaxiale et USB) des flux jusqu’à une fréquence d’échantillonnage de 384 kHz pour le PCM et 12,4 MHz pour le DSD. Il est équipé en interne d’une puce de conversion Burr Brown et d’une horloge «Femto» de haute précision. Prix de : 235 €


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McIntosh MA252

Sur un air mythique de tubes MC275 Certes, l’appareil n’a pas les fameux vumètres bleus de McIntosh, mais ses promesses n’en sont pas moins enthousiasmantes. Prévu pour une sortie début 2018 en France, Le MA252 sera le moins chers des amplis intégrés de la gamme McIntosh (hors modèles de la série Mini). S’inspirant du design du mythique bloc de puissance à tubes McIntosh MC275, cet appareil est hybride ce qui veut dire qu’il utilise un étage de préamplification à tubes et un étage de puissance à transistors. Sa puissance est annoncée pour 2 x 100 watts sous 8 ohms. Prix : environ 5000 €

Audio-technica AT-LP3 Pas besoin d’être chère pour être une platine vinyle audiophile

La marque Audio-technica, grande spécialiste des casques audio et cellules phono, est aussi une des plus grosses marques de platines vinyles. Elle avait déjà à son catalogue plusieurs platines à succès. Son modèle AT-LP120 proposé sous la barre des 300 €, dans un style DJ, est par exemple une des plus grosses ventes du marché depuis de nombreuses années. Avec l’ATLP3, la marque japonaise essaie de réitérer l’exploit, mais, cette fois-ci, avec un modèle aux tendances plus audiophiles. Cette platine vinyle n’a donc pas de réglage de pitch, ni d’éclairage stroboscopique et adopte un entraînement par courroie plutôt qu’un entraînement direct. Elle possède une base lourde en matériau synthétique amorti, un plateau tourne-disque en aluminium moulé et un tapis amortissant en caoutchouc de 4,5 mm d’épaisseur. Prix : 250 €

Anthem STR

Ampli stéréo haut de gamme avec correction acoustique ARC Les systèmes de correction acoustique, qui prennent en compte à la fois les caractéristiques de la salle d’écoute et celles des enceintes, peuvent apporter un gros plus à l’écoute, surtout à partir de sources audionumériques. Ils ont conquis depuis longtemps le monde du Home Cinéma. Aujourd’hui, tout ampli-tuner multicanal digne de ce nom se doit de proposer un système de calibrage acoustique automatique et performant. En revanche, dans le monde de la hifi, les systèmes de correction acoustique sont plus rares. Jusqu’à présent, seuls très peu de spécialistes en utilisaient (Lyngdorf, Devialet, Linn...). Mais les choses sont en train de changer. On le constate avec les appareils de chez Micromega et Yamaha (en tests dans ce guide) ou encore avec ce modèle STR de chez le canadien Anthem. Ce gros ampli intégré stéréo est capable de sortir 2 x 200 watts sous 8 Ohms et jusqu’à 550 watts par canal sous 2 ohms. Il est doté de nombreuses entrées numériques Hi-res, mais aussi d’une entrée pour platine vinyle qui peut s’adapter aux cellules MM et MC. Il utilise le système de correction acoustique ARC (Anthem Room Correction) déjà présent depuis longtemps dans les amplis Home Cinéma de la marque. Prix : 5800 €



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COMPARATIF

9 cellules phono MM abordables pour booster la musicalité de votre platine vinyle

Cela n’est plus un secret, le disque vinyle connait un nouvel essor, une nouvelle vitalité. Les ventes de platine suivent ce mouvement d’où l’émergence de nouvelles marques ou le retour de certaines autres. Pour faciliter l’achat, de plus en plus de fabricants proposent des packs complets : platine vinyle avec bras et cellule qu’il est possible de changer ensuite. D’autre part, il n’est pas rare que l’on ressorte une platine ancienne, un modèle de «papa» et qu’il faille lui poser une cellule neuve. Ce comparatif répond donc à cette double problématique. Il vous permettra de choisir la nouvelle compagne de vos galettes noires pour une platine ressortie d’un grenier, ou d’améliorer celle qui a été acquise avec par Pierre-Yves Maton une cellule de base.


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Pour faire sonner vos vinyles, il n’y a pas de limite. Ce préampli Audio Research Reference Phono 3 à 16 000 € est un must. Mais rassurezvous, il existe aussi des modèles à partir de quelques dizaines d’euros qui, comme pour les cellules, permettent déjà de se faire très plaisir.

Des cellules phono à aimant mobile (MM) entre 100 et 340 € : faites votre choix Dans notre précédent Guide de la Hifi, nous avions donné beaucoup d’informations concernant les principaux paramètres pour un montage et un réglage optimal d’une cellule phono sur un bras de lecture. Ces conseils restent, bien entendu, d’actualité pour notre second comparatif même si les cellules que nous avons retenues ici sont beaucoup plus abordables, entre 100 et 340 €, et toutes à aimant mobile ou MM pour Moving Magnet (aimant mobile). Mais il est un point qui nous semble important de vous préciser, notamment pour le montage d’une de ces cellules sur des bras anciens et qui déterminera le résultat final. Et pour cela, il faut prendre en considération deux facteurs : la souplesse de la suspension ou compliance de la cellule et la masse du bras, son inertie.

Quelques conseils pour bien choisir sa cellule phono en fonction du bras de lecture : une histoire de compliance et d’inertie Que ce soit avec des cellules à bobine mobile ou aimant mobile, nous avons toujours affaire à un système faisant intervenir un couple aimant et bobine pour transformer les ondulations gravées dans le microsillon du disque vinyle en signal électrique (l’inverse d’un haut-parleur par exemple). Les cellules de ce comparatif sont toutes à aimant mobile. Cela signifie qu’elle porte au bout de leur stylet ou porte-pointe un aimant jouant entre deux bobines fixes, à l’intérieur du corps de la cellule (pour une cellule MC, c’est le contraire : les bobines sont montées sur le bout du stylet mobile et les aimants sont fixes). L’autre extrémité du stylet portant le diamant en contact avec le sillon du disque vinyle. Ce stylet est rattaché à l’équipage mobile

via une suspension, un coussinet cylindrique en caoutchouc, qui se révèle plus ou moins élastique (ce système pour une MC est beaucoup plus complexe d’où le prix plus élevé). C’est ce qu’il convient d’appeler la compliance de la cellule, une donnée qui va s’exprimer en «centimètre par dyne». Une cellule dont la suspension est très souple aura une compliance haute, par exemple, 20 x 10-6 cm/dyne alors qu’une cellule raide va avoisiner les 5 x 10-6 cm/dyne (exemple d’une cellule Denon DL103 par exemple). D’un autre côté, les bras de lecture, suivant leur masse comme leur technologie (radial, unipivot, tangentiel), ont des inerties différentes. Un bras dit léger, donc à faible inertie conviendra à des cellules dites souples alors qu’un bras lourd conviendra plus à des modèles de cellules à faible compliance. Dans le cas où on monterait une cellule raide avec un bras trop léger, nous obtiendrons des résonances mal maitrisées avec comme conséquence une perte dans les fréquences graves et des bosses dans la courbe de réponse. Dans le cas contraire, la cellule dont la suspension serait très souple, serait « écrasée » par un bras trop lourd et la courbe de réponse, outre une usure prématurée, en serait tout autant déformée. La masse de la cellule a aussi son importance, mais il est à noter que celles des cellules de ce test sont quasi similaires (6 à 8 g) et donc n’est pas un critère pour choisir l’un ou l’autre de ces modèles. Connaitre la compliance est chose aisée puisqu’en général, cette donnée est fournie avec les spécifications de la cellule par le constructeur. Connaitre, en revanche, l’inertie du bras est beaucoup plus difficile. Pour effectuer un bon mariage, se tourner vers un spécialiste est recommandée. C’est lui qui saura si la cellule en vue sera un bon choix en fonction du bras.


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De l’utilité d’un préampli phono pour élever le niveau et de la correction RIAA pour rééquilibrer les fréquences D’autre part, les cellules phonolectrices ont toutes besoin d’un étage supplémentaire par rapport aux sources traditionnelles. C’est le préampli phono qui sert à la fois à accroitre leur niveau de sortie, et donc apporter un meilleur rapport signal/bruit, mais aussi et surtout à appliquer la courbe de correction RIAA. En effet, nos disques noirs sont tous gravés suivant une courbe d’égalisation normalisée depuis 1954 par la firme Recording Industry Association of America (RIAA). Cette courbe augmente le niveau des fréquences hautes par rapport aux graves, afin que le signal audio puisse être correctement gravé et tenir dans le microsillon d’un disque vinyle. Un préamplificateur phono, intégré à la platine vinyle (sur certains modèles d’entrée de gamme) à votre ampli Hifi, ou mieux en élément séparé, a donc le rôle d’inverser cette courbe RIAA pour obtenir une courbe de réponse la plus droite possible. Si votre platine vinyle ou votre chaîne HiFi ne possède pas de préampli phono, de nombreux modèles sont disponibles sur le marché. Il en existe à tous les prix : du Pro-Ject MM (uniquement pour les cellules MM à aimant mobile) à 80 € au magnifique Audio Resarch Reference Phono 3 à 16 000 €. Choisir son étage phono est comme choisir

son amplificateur. Il faut tenir compte de son budget et surtout procéder à une écoute comparative pour sélectionner l’appareil qui vous convient, musicalement parlant, le plus proche de vos aspirations. Là encore, les conseils d’un professionnel sont un vrai plus dans la démarche. Pour réaliser ce comparatif, nous avons pensé que plus le bras de lecture serait performant et plus les conditions de test seraient optimales. Nous avons décidé d’utiliser notre platine vinyle habituelle, une VPI Prime et son bras de lecture unipivot en carbone qui, de façon générale, accueille des cellules MC beaucoup plus onéreuses. Bien que le montage et les réglages furent plus fastidieux qu’avec une platine plus simple, ce choix a donné les meilleures chances à toutes les cellules de ce test pour exprimer au maximum leurs performances. Concernant notre préampli phono, nous avons conservé notre Jolida JD-9, un appareil à tubes d’un excellent rapport qualité/prix.

Les compétitrices

- Ortofon 2M RED : 105 € - Grado Red 1 : 120 € - Shure M97XE : 120 € - Sumiko Pearl : 140 € - Nagaoka MP110 : 160 € - Gold Note Vasari Red : 200 € - Audio-technica VM530EN : 200 € - Goldring 2100 : 200 € - Clearaudio Performer V2 : 340 €


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ORTOFON 2M Red Ortofon est un pionnier de la cellule phono et un des plus grands spécialistes, leader du marché aujourd’hui aussi bien dans le domaine de la Hifi que du DJing. Ce constructeur danois équipe énormément de platines vinyles en première monte. Nous nous intéressons ici à un modèle d’entrée de sa gamme 2M, un modèle MM qui hérite d’un passé lourd d’innovations. par Pierre-Yves Maton

La marque Ortofon va bientôt fêter un siècle d’existence. Créé au Danemark en 1918 par deux ingénieurs, Axel Petersen et Arnold Poulsen, Ortofon a commencé ses activités dans le monde du cinéma sous le nom d’Electrical Phono Film Company avant de se lancer trente plus tard dans celui de la Hifi avec sa première cellule pour platine vinyle (mono à l’époque). Dès 1951, Ortofon amena une pièce décisive à l’édifice en proposant la toute première cellule à bobine mobile au monde, la DSS661, et huit ans plus tard la première cellule SPU stéréo fit son apparition sur le marché avec pour la première fois un diamant à profil elliptique (au côté de la marque Decca). Ce fut le début d’une longue liste de modèles comme la cellule à aimant mobile M-15 à haut niveau de sortie : un succès international. Comme nous le voyons, nous avons affaire à une marque pionnière dans son domaine. La cellule phono Ortofon 2M Red est, l’entrée de gamme de la nouvelle série 2M de ce fabricant danois. Cette série a été conçue avec le concours du bureau d’études Moller Jensen Design comme d’autres modèles bien plus haut de gamme. La 2M Red possède comme les trois modèles de cette gamme un système magnétique à aimant divisé (fendu), une technologie qui présente un double avantage. D’une part, la courbe de réponse est plus linéaire et, d’autre part, cette technique lui confère une sensibilité accrue puisqu’elle avoisine les 5.5 mV en sortie. Le corps de la cellule est taillé comme un diamant et sa couleur rouge vif lui permet de se distinguer de toute la concurrence. La taille du diamant est de type elliptique et en cas de changement du stylet, l’utilisateur peut grimper au sein de la série 2M en mettant celui de la 2M Blue ou la 2M Silver.

Notre avis

105 €

Spécifications

•Diamant : Elliptique Niveau de sortie : 5.5 mV •Séparation des canaux : 22 dB à 1 kHz •Bande passante : 20 Hz à 25 kHz +/- 3 dB •Compliance : 20 x10-6cm/dyne •Résistance de charge : 47 kΩ •Poids : 7.2 g

Écoute très claire et transparente Cette cellule est à ranger du côté des modèles hyper transparents avec un équilibre tonal légèrement remontant, qui donne une sorte de matité aux timbres. L’écoute est très claire, très dégraissée avec une foule de petits détails qui apparaissent au sein d’une scène sonore qui positionne chaque source sonore avec précision. C’est d’ailleurs assez curieux, car le modèle Ortofon Cadenza Bronze MC testé l’année dernière, dans notre guide Hifi 2016 faisait exactement le contraire, au niveau de la réponse en fréquence bien entendu. Avec cette 2M Red, c’est comme si nous étions tout le temps sur le fil du rasoir avec un haut du spectre extrêmement lumineux et un médium qui pourrait avoir un peu plus de matière. D’un autre côté, le grave est très sec tout en avouant une très belle précision. Le LP «Double Bass» qui unit Niels-Henning Orsted Pedersen et Sam Jones passe avec une superbe fluidité. On obtient beaucoup d’informations dans le jeu de ces deux musiciens et le bas du spectre ne traine pas une seconde. Le mordant des coups de baguettes sur les cymbales est plus qu’honorable, comme tout le jeu des balais sur la caisse claire du batteur Billy Higgins. L’image focalise très bien les divers musiciens. La scène sonore pourrait cependant avoir un peu plus de profondeur.



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GRADO Red 1 Conçu de façon artisanale et selon des traditions anciennes, à Brooklyn à côté de New York, cette cellule phono MM et digne de la réputation audiophile de Grado. C’est une vraie perle de musicalité pour améliorer, avec un budget serré, une platine vinyle. par Pierre-Yves Maton

Que voilà aussi un grand nom dans le domaine des cellules phono. Même si elle n’a pas le passif d’une marque comme Ortofon, ou Shure, son histoire n’en ait pas moins parsemé de succès depuis sa création, en 1953. Grado, c’est aussi une histoire de famille, toujours installée dans les locaux à Brooklyn de l’ancienne épicerie de l’arrière grand-père originaire de Sicile. Jonathan Grado en est aujourd’hui à la tête. Son grand-père, Joseph Grado créateur de la société, sous l’approbation de Saul B. Marantz, se lança dans la fabrication de cellules à l’aube des années 50 en se tournant comme Ortofon vers la conception de modèles MC (à bobines mobiles). La cellule Red 1 que nous testons ici fait partie de la série d’entrée de gamme, «Prestige», chez Grado. Il s’agit en réalité d’une Blue 1 qui a subi une série de tests draconiens et dont les plus performantes deviennent de fait Red 1 (seulement 10 % des Blue 1 se transforment en Red 1). Elle répond à la technologie OTL Moving Iron propre à Grado. Avec ce système, le cantilever est un pivot fixe sur lequel est fixé à l’extrémité un élément miniature qui se déplace au sein des bobines. Le bénéfice est une distorsion plus faible et une réponse transitoire améliorée. Par rapport à l’ancienne génération, les nouvelles Blue 1 et Red 1 voient leur câblage interne utiliser du cuivre désoxygéné et la masse de l’équipage mobile réduite de 17 %. Toutes les cellules Grado, des modèles d’entrée de gamme aux plus onéreuses sont toutes, sans distinction, assemblées et testées chez Grado, à Brooklyn à côté de New York (États-Unis).

Une restitution lumineuse, très fouillée et avec beaucoup d’humanité Cette nouvelle version Red 1 est, dès les premières notes, une incontestable réussite. Elle est fouillée dans le haut du spectre, précise sur les attaques de notes et dotée d’un pouvoir de localisation remarquable. On sent que cette cellule est très résolvante, mais surtout elle n’a pas son pareil (dans sa gamme de prix) pour éclairer la restitution sonore

120 € Notre avis Spécifications

•Diamant : Elliptique •Cantilever : laiton •Principe : Moving Iron •Niveau de sortie : 5 mV •Séparation des canaux : 30 dB à 1 kHz •Bande passante : 10 Hz à 55 kHz +/- 3 dB •Compliance : 20 nm/N •Résistance de charge : 47 kΩ •Poids : 5,5 g

d’une lumière qui embellit les timbres avec une rare élégance. Elle dispense en même temps une finesse et un raffinement qui sont ses principales qualités. Et d’ici à penser qu’elle conviendrait plus à des mélomanes amateurs de musique classique qu’à des fans de musique pop, et bien ce serait une belle erreur. Sur le disque d’Amy Winehouse «Frank», le son est très clair avec une scène sonore d’une ouverture et d’une aération magnifiques. Nous nous surprenons encore à percevoir certaines sonorités : une flute en arrière plan, le grattement des cordes d’une guitare électrique, le bruit des clés de la flute... La Grado Red 1 est informative, mais jamais raide ou désincarnée. Certes, une Goldring 2100, une Gold Note Vasari fournira un niveau dans le bas plus impressionnant, mais la Grado Red 1 sonne juste et vrai. Sur le LP «Double Bass» avec Niels-Henning Orsted Pedersen et Sam Jones, un disque qui demande beaucoup de naturel dans le bas du spectre, c’est dégraissé dans le bas, mais pas pauvre pour autant. La guitare de Philip Catherine joue juste et ne tombe en aucun cas dans un excès de brillance. Tout reste mesuré et raffiné en étant d’une définition superbe.


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SHURE M97XE

120 €

Même si sa gamme est plus restreinte que celles d’Ortofon ou Audio-technica, Shure n’en reste pas moins un des grands spécialistes incontournables de la cellule phono pour la hifi ou pour les DJ. Son modèle haut de gamme M97XE développe une restitution pleine d’ampleur avec des basses profondes. par Pierre-Yves Maton

Encore un grand spécialiste historique des cellules phonolectrices. Créé en 1925 par Sidney N. Shure, nous devons à cette marque américaine une des premières cellules stéréophoniques, avec celle de la marque allemande Elac, la fameuse M3D démontrant ainsi son pouvoir d’innovation au monde entier dans ce domaine. N’oublions pas que Shure s’est d’abord fait connaitre, car c’était l’un des quatre seuls fabricants de microphones aux USA dans les années 30. Un peu plus tard alors qu’Ortofon sortait sa première cellule munie d’un diamant de profil elliptique, Shure lui répondait en 1964 avec un modèle qui allait déchainer des passions parmi les amateurs de Hifi, la toute première V15 qui connu 3 ans plus tard, une évolution, modèle type II ou Supertrack, découlant de la découverte de nouveaux élastomères et de nouvelles techniques de travail sur l’aluminium dans le but d’améliorer une nouvelle notion : la trackabilité. Cette V15 continuera sa vie jusqu’au milieu des années 1990 avec la version type V, une référence plébiscitée par tous les professionnels. Aujourd’hui, Shure est surtout présent dans le monde des cellules pour DJ pour lequel elle propose six modèles. Elle n’en oublie pas pour autant la Hifi avec 3 modèles dont la M97XE, le haut de gamme de la marque, que nous testons ici. Cette cellule dispose d’un châssis et d’un cantilever en aluminium durci, un choix dicté pour réduire les vibrations parasites. D’autre part, elle est dotée d’un système de stabilisation unique (Dynamic Stabilizer) qui améliore son comportement avec des LP voilés par exemple. Une protection fixe évitera les dommages au diamant en cas de glissement sur le disque. Cette protection comprend également une mini-brosse qui nettoie le sillon avant le passage de la cellule.

Notre avis Spécifications

•Diamant : Elliptique •Cantilever en alliage d’aluminium •Niveau de sortie : 4 mV •Séparation des canaux : 25 dB •Compliance dynamique : non précisée •Résistance de charge : 47 kΩ •Poids : 6.6 g

À l’écoute : le confort avant tout Écouter cette Shure M97XE juste après la 2M RED d’Ortofon ou, plus flagrant, une Grado Red 1, c’est totalement changer de registre. Autant l’Ortofon est très détaillée et dégraissée dans le bas du spectre et la Grado d’une finesse sublime, autant la Shure semble jouer la carte du confort d’écoute avec des basses très fournies et un haut du spectre, piqué certes, mais qui est légèrement descendant. Cette cellule a un côté quelque peu physiologique, car elle met en avant toute la région bas-médium, ce qui a comme conséquence une image stéréophonique d’une belle matière. Certes, on n’obtient pas la même définition, la même précision dans le positionnement des musiciens comme peuvent le faire une Nagaoka MP110, une Grado ou mieux une Audio-technica VM530EN, mais la Shure propose une belle mise en perspective de la scène sonore. Son caractère colle parfaitement avec le LP d’Amy Winehouse «Frank». Nous pouvons y découvrir que le timbre de la voix de cette chanteuse est bien respecté même si elle est légèrement mise en avant. Du coup, l’impression de présence scénique est parfaite. Le jeu du batteur est moins véloce et alerte en comparaison avec d’autres cellules, de ce côté elle est plus proche d’une Sumiko Pearl que d’une Goldring 2100. Cette Shure M97xE a donc pour elle une belle cohérence, un bel équilibre même si on regrette parfois qu’elle ne développe pas plus d’énergie sur l’ensemble du spectre. Elle conviendra bien plus à des mélomanes qu’à un public écoutant de la Pop ou de l’Electro.



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140 €

SUMIKO Pearl Moins connu que des marques comme Ortofon et Audio-technica, Sumiko est aujourd’hui un outsider de poids dans le domaine de la cellule phono. Il nous le prouve avec ce modèle MM Pearl qui peut se montrer vif comme l’éclair. par Pierre-Yves Maton

Malgré son nom à consonance japonaise, la marque Sumiko est basée aux États-Unis, en Californie à proximité de San Francisco. Depuis quatre décennies, elle conçoit, fabrique et commercialise des cellules phono de très haute qualité tout en distribuant des marques aussi prestigieuses qu’Audio Research, Sonus Faber et Pro-Ject. Sumiko propose deux séries de cellules distinctes dont l’Oyster Series à laquelle appartient notre Pearl et la Reference Series composée de 4 cellules MC haut de gamme dont la Palos Santos Presentation qui frise les 4500 $. Notre modèle Sumiko Pearl appartient donc à la série ne comptant que des cellules à aimant mobile après l’Oyster et la Black Pearl, une série beaucoup plus abordable que celles des modèles MC de ce fabricant. La Pearl est en réalité une version optimisée de la Black avec un diamant elliptique plus fin et des bobinages de meilleure qualité. Cette taille plus fine du diamant permettra à la cellule d’aller cueillir encore plus d’informations au fond du sillon de nos vinyles et les bobinages optimisés offriront une meilleure réponse en fréquence. De plus, notons que sa compliance est élevée grâce à une suspension plus souple, ce qui a comme effet une très large compatibilité avec des bras de lecture de faible ou forte inertie. Une cellule facile à vivre en quelque sorte.

Notre avis Spécifications

•Diamant : Elliptique •Cantilever en alliage •Niveau de sortie : 3.5 mV •Séparation des canaux : 30 dB •Compliance : 15 x10-6cm/dyne •Résistance de charge : 47 kΩ •Poids : 6 g

Une restitution sonore rapide, bien timbrée et qui a du poids Dès les premières minutes, nous ne pouvons que tomber sous le charme de cette petite Sumiko. Les timbres sont magnifiques ; ils sont nuancés et argumentés à la fois. Sur le disque «La Folia» de Gregorio Paniagua, l’image stéréophonique montre une ampleur peu commune pour une cellule de ce prix. Sans avoir le mordant d’une Ortophon 2M RED ou encore d’une Audio Technica VM530EN, les clochettes du début brillent littéralement dans l’espace, ce qui nous montre un très bon suivi rythmique. Les coups de baguettes qui s’entrechoquent vont dans le même sens. La scène sonore est large, mais reste réaliste. Une impression de justesse plane autour de cette cellule dont on sent qu’elle est la petite sœur de modèles bien plus onéreux. C’est très aéré, limpide et d’une dynamique qui ne laisse rien trainer. Toutes les percussions sont fort bien retransmises, cette Sumiko Pearl est rapide comme l’éclair, mais elle sait le faire toujours en conservant une certaine finesse. Sur le LP de Carl Graig «Versus», le grave est magnifiquement tenu. Il descend sans broncher, cette cellule passe les nappes de synthé sans oublier une belle ampleur. Contrairement à l’Ortofon ou la Grado Red 1, il faudra accompagner cette cellule d’un étage phono plutôt vif et alerte. Elle sera la compagne idéale pour de la musique classique ou du jazz, des musiques avec lesquelles, elle se sent particulièrement bien.



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NAGAOKA MP110 Relativement peu connue et d’une distribution assez confidentielle, Nagaoka est un constructeur japonais qui a pourtant presque 80 ans d’expérience à son actif dans le domaine des cellules et accessoires pour platines vinyles. Son modèle MM est d’une conception utilisant des matériaux haut de gamme tout en restant encore fort abordable. par Pierre-Yves Maton

La marque japonaise Nagaoka s’est fait connaitre en France dans les années 80/90 grâce à ses cellules, mais aussi une grande variété d’accessoires pour platines et disques vinyles, une offre pas si fréquente à l’époque. Mais elle existe depuis bien plus longtemps puisque sa création remonte aux années 1940 avec une pléiade de cellules tant MM que MC. Sa réputation de sérieux et de professionnalisme n’est donc plus à faire. Toutes les cellules Nagaoka sont entièrement fabriquées au Japon Le récent retour de la marque en France est une bonne nouvelle comme nous le prouve cette MP110, un modèle qui remplace la très acclamée MP11. La Nagoaka MP110 est dotée comme les 5 autres cellules de la marque des matériaux les plus performants comme des aimants au Samarin/ Cobalt avec un cantilever très léger en aluminium et son diamant est de type elliptique. Le corps en plastique de cette MP110 est renforcé par de la fibre de carbone avec une protection contre les interférences électriques extérieures afin de bien isoler les flux magnétiques internes. Elle existe dans une version dotée du traditionnel système de monture 1/2 pouce. Il faudra juste faire attention au type de bras avec lequel cette cellule est montée, sa compliance assez faible demande un modèle d’une certaine masse. Mais que l’on se rassure, la majorité des bras actuels conviendront.

À l’écoute : une très belle définition, des microdétails tout en restant bien équilibrée et homogène Cette cellule nous dévoile immédiatement une très belle définition, mais aussi un équilibre tonal très réussi. Elle n’est pas avare en microdétails, mais elle sait être définie tout en restant extrêmement bien équilibrée. Comparativement à Sumiko Pearl, le son devient plus ouvert, quitte à perdre en douceur. De plus, cette cellule image très bien. Elle cumule des qualités de densité et de précision ; un juste équilibre qui la rend très sympathique à écouter.

Notre avis

160 €

Spécifications

•Diamant : pointe Elliptique •Cantilever : aluminium •Aimants : Samarium-Cobalt •Réponse en fréquence : 20 à 20 kHz •Séparation des canaux : 23 dB •Niveau de sortie : 5 mV •Charge : 47 kΩ •Compliance : 6.0 x10-6cm/dyne •Poids : 6.5 g

Nous sentons que l’homogénéité est une de ses principales qualités. Elle joue avec le sillon d’une façon assez tranquille, sans se mettre en avant, mais toujours en gardant l’idée que la quantité d’informations retransmît est essentielle. Sur le LP de Carl Graig «Versus», nous restons étonnés de la profondeur de sa scène sonore. Le bas est musclé tout en proposant un niveau et une densité qui apportent un vrai confort à l’écoute. Bon, si on cherche la petite bête, le bas pourrait être plus tendu, mais il radoucit certains enregistrements quelque peu raides. En tout cas, avec ce disque noir, le son est à la fois riche et dénué d’agressivité. Nous avons décidé de passer un disque assez difficile, en l’occurrence «Infiniment» de Jacques Brel. Cet enregistrement ou cette gravure ne pardonne rien aux cellules qui ont tendance à faire remonter le haut du spectre, et bien avec cette Nagaoka MP110, le timbre de la voix de Jacques Brel passe admirablement. Elle est présente sans pour autant être mise en avant, ce qui nous laisse penser que les aigües sont bien équilibrés. Tous les instruments qui l’accompagnent bénéficient du même traitement. De plus, l’étalement des plans est parfait. Cette cellule est donc très polyvalente. Elle offrira un beau spectacle à de la musique moderne comme à des œuvres classiques ; une cellule facile à vivre en quelque sorte.


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GOLD NOTE 200 € Notre avis Spécifications

Vasari Red Gold Note est une marque italienne qui monte très fort. Son approche de la HiFi peut sembler très traditionnelle. Mais elle en revisite concensiement les fondements, comme elle nous le montre avec sa petite cellule phono MM Vasari Gold qui nous a beaucoup séduits. par Pierre-Yves Maton Ce fabricant italien se démarque par des produits d’une conception toujours originale et animée d’une immense passion pour la musique. De plus, c’est l’un des seuls, si ce n’est le seul constructeur italien à produire des platines vinyles , des modèles qui brillent toujours par une excellente musicalité et dont la conception étonne par l’ingéniosité. La cellule Gold Note d’aujourd’hui fait partie de la série MM Vasari. C’est la plus abordable après trois autres séries de modèles MC que sont les Donatello, Machiavelli et Tuscani. Cette gamme Vasari se décline en deux modèles : Red et Gold, c’est, entre autres, la taille du diamant qui fait la différence entre les deux. Notre modèle Red est fabriqué autour d’un corps en Delrin, une matière très inerte que Gold Note utilise dans beaucoup de cas de figure. La pointe est conique, c’est la seule de ce comparatif d’ailleurs à avoir adopté ce type de taille de diamant. Le cantilever est en aluminium et le circuit magnétique en Alnico. C’est un corps ferromagnétique connu en Hifi, notamment pour la fabrication des moteurs de haut-parleurs d’autrefois. La suspension de la Vasari Red, assez souple (10x10-6cm/dyne), permettra un usage sur des bras de moyenne et forte masse.

À l’écoute, un «je-ne-sais-quoi» qui fait rimer la restitution sonore avec émotion Cette Gold Note Vasari Red est un peu notre «outsider» dans le sens où c’est la seule dont la marque n’est pas une spécialiste des cellules de très longue date. Gold Note est en effet parmi les plus

•Diamant : Conique •Cantilever : aluminium •Aimant : alnico •Réponse en fréquence : 15 à 25 kHz •Séparation des canaux : > 20 dB •Compliance : 10 x 10-6cm/dyne •Charge : 47 kΩ •Capacité de charge : non précisée •Poids : 7 g

jeunes. Sa naissance remonte à 1992. En outre, elle ne se spécialise pas uniquement dans les cellules, mais propose des platines, amplis (voir notre test du Gold Note S1 Anniversary), convertisseurs, lecteurs CD ou réseau et même des enceintes acoustiques. Mais que cela ne tienne, voyons voir ce que cette cellule italienne a dans le ventre. Sera-t-elle aussi nerveuse qu’un moteur de Ferrari ou aura-t-elle le confort d’une Maserati ? Eh bien, un peu des deux en fait. Et en plus, elle a le même charme que la conduite d’une voiture italienne, un «je-ne-saisquoi» d’attachant. Est-ce le rythme, est-ce la foison de détails qui font cet effet ? En tout cas, à l’écoute du LP de Joe Godard, la Gold Note Vasari Red donne immédiatement l’envie de taper du pied. Le bas du spectre n’est pas aussi nerveux qu’avec l’Audio-technica VM530EN ou la Goldring 2100, mais il est très entrainant. Difficile d’expliquer avec des mots cette sensation, la Vasari Red est variée, fouillée sans jamais se déparer d’une certaine émotion. La bande passante est étendue et les timbres sont d’une magnifique richesse. Passant à une œuvre classique comme «Shéhérazade» de Ravel chantée par Régine Crespin, le résultat est de toute beauté. Nous obtenons en même temps le timbre juste de la voix de cette soprano et l’organisation de tout l’orchestre derrière elle. Cette cellule donne de la voix et le fait avec une grande élégance. Les timbres sont raffinés. La scène sonore d’une organisation parfaitement crédible. Les coups de timbale sont secs, bien déliés, ce qui démontre les qualités de dynamique de cette cellule pour qui, restitution sonore rime avec émotion.


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AUDIO-TECHNICA VM530EN La marque japonaise Audio-technica propose plusieurs dizaines de cellules pour platines vinyles dans une fourchette de prix allant de moins de 25 € à plus de 5000 €. Elle a donc des modèles pour tous les budgets et fournit aussi de nombreux constructeurs de platines vinyles en première monte. Cette année, elle a lancé pas moins d’une douzaine de nouvelles cellules sous la série VM dont fait partie l’Audiotechnica VM530EN de milieu de gamme que nous testons ici. par Pierre-Yves Maton Audio Technica est un acteur incontournable dans le domaine de l’analogique et plus précisément dans celui des cellules pour disques vinyles pour le grand public. Cette marque japonaise est également très prisée dans le monde professionnel grâce à un vrai savoir-faire, une vraie expérience dans les microphones et dans les casques audio, domaine où elle excelle. Nous avons d’ailleurs souvent salué les qualités de ses casques Hifi comme le luxueux modèle ATW-W1000Z dans notre dernier guide sur les casques et écouteurs, édition 2017 comme nous l’avons fait l’année dernière dans notre guide Hifi 2016 avec sa cellule haut de gamme AT-ART9. Aujourd’hui, nous nous attaquons à un modèle très abordable puisqu’il s’agit de la VM530 EN, un modèle qui fait partie de la toute dernière série VM de ce fabricant présentée pour la première fois au dernier salon du high-tech de Las Vegas. L’Audio-technica VM530 EN reprend en partie les technologies des modèles plus haut de gamme de ce constructeur comme la VM 740 ML dont elle garde le principe d’aimants doubles. En lieu et place d’un seul aimant, ce sont deux aimants qui sont disposés en forme de V afin d’assurer une meilleure séparation des canaux et une meilleure bande passante. Les bobines para-toroïdales reprennent des conducteurs en cuivre ultra pur PCOCC et une plaque de blindage insérée entre les deux bobines réduit la diaphonie entre les deux canaux de la stéréo.

Une restitution sonore extrêmement franche, honnête et détaillée De la même façon qu’avec l’AT-ART9, cette petite cellule MM d’entrée de gamme de chez Audio Technica est extrêmement dynamique et fouillée. Elle n’a pas son pareil, en comparaison avec les autres cellules de ce comparatif, en matière de

Notre avis

200 €

Spécifications

•Diamant : Elliptique Nude •Cantilever : aluminium •Niveau de sortie : 4 mV •Séparation des canaux : 27 dB •Compliance : 14 x10-6cm/dyne •Charge : 47 kΩ •Capacité de charge : 100-200 pF •Poids : 6.4 g

vélocité. D’un son, très clair et transparent, elle est capable d’aller chercher la moindre information sur nos chères galettes noires. Il semble bien que cela soit une constante chez ce fabricant. La voix d’Amy Winehouse sur son dernier album «Frank» est posée assez haut et bénéficie dès lors d’une excellente localisation. Son batteur semble avoir fait une cure de vitamine, car on sent qu’il tape fort sur ses fûts. Le bas du spectre est particulièrement dégraissé avec une tension impressionnante. L’image stéréophonique est focalisante, un peu en avant, mais d’une clarté inouïe. Le nombre de détails et d’informations comme la dynamique font partie intégrante de la signature sonore de cette Audiotechnica VM 530 EN. Sur le disque «La Folia» de Paniaga, toutes les percussions (quelle que soit leur origine) nous offrent un festival de sonorité. Les cloches et autres instruments résonnent vraiment bien et avec une excellente rapidité. Sur ce plan, c’est la cellule la plus véloce de notre comparatif. L’équilibre tonal est légèrement remontant avec un haut du spectre un peu mat. Elle n’a pas la douceur d’une Sumiko Pearl ou encore d’une Goldring 2100, mais excelle en nervosité. Il n’y a pas mieux pour entendre tous les microdétails des prises de son, et tant pis si elles sont de moyenne qualité. L’Audio-Technica VM 530 EN n’est pas là pour arranger les choses ; sa franchise rime avec honnêteté.



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GOLDRING 2100 Goldring, marque anglaise fort appréciée des audiophiles, a la réputation de proposer des cellules phono plutôt haut de gamme et coûteuses. Avec ce modèle MM, 2100, elle montre qu’elle sait aussi se rendre accessible sans faire de compromis sur les performances. par Pierre-Yves Maton Goldring remporte le prix de la longévité, car sa création remonte à 1906 par deux frères ; les Messieurs Scharf & Scharf, la société étant située à l’époque en Allemagne. Ils lancent leur première tête de lecture à aiguille pour gramophone sous le nom de Juwel Electro Soundbox et déménagent en Grande-Bretagne dès 1933. En 1954, Goldring sort une cellule à saphir réversible pour les 78 rpm ou les 33 et 45 rpm sous la référence 500. Cette cellule a «reluctance variable» démarre toute une série de modèles dont les 600, 700 et ensuite quatre cellules, Eroica, Epic, Excel et Elite prennent le relai à la fin des années 1980. Goldring se lance aussi dans la conception de deux platines vinyles, les GR1 et GR2, des platines à courroie avec plateau antirésonance et socle en MDF avant de concevoir la série de cellules 2000 en 2009. La Goldring 2100 est la toute première cellule donc de cette série 2000 qui compte de 6 modèles en tout. De forme bombée, elle est dotée, comme ses sœurs, du principe Moving Iron, une technologie propriétaire qui associerait le son d’une cellule à bobine mobile (MC) avec la praticité d’un diamant remplaçable des cellules à aimant mobile (MM) ainsi que leur haute sensibilité. Elle emploie des aimants très puissants au cobalt/samarium et un cantilever en alliage fer/nickel très léger sur lequel est fixé un diamant taillé en forme elliptique. Il en résulte une sensibilité élevée de 6.5 mV, ce qui a l’avantage d’augmenter le rapport signal/bruit. Cette cellule Goldring est livrée dans une magnifique boîte en métal et ses points de fixation se trouvent audessus du corps de la cellule. Deux vis BTR se fixent directement au corps de cette 2100.

Des basses très profondes et une dynamique explosive Après l’Audio-Technica VM530EN, nous changeons littéralement de registre avec cette Goldring 2100. L’aigu est beaucoup plus doux comme si ils étaient lissés pour plus de confort. Cependant, n’allez pas imaginer que cette cellule est asthénique, elle a une dynamique à couper le souffle (la plus véloce de ce

Notre avis Spécifications

200 €

•Diamant : Elliptique •Cantilever : fer/nickel •Aimant : samarium/cobalt •Niveau de sortie : 6.5 mV •Séparation des canaux : < 20 dB •Compliance : 20 x10-6cm/dyne •Charge : 47 kΩ •Capacité de charge : 100-200 pF •Poids : 8.4 g

comparatif) qui n’en oublie pas une grande ampleur dans le grave. Ce dernier est même impressionnant. Lorsqu’on écoute l’album de Joe Goddard «Electroclines», un disque à résonance Funk/Electro, le synthé basse déboule avec un niveau incroyable. Le médium est plein tout en étant vif, ce qui offre du relief à la voix de la chanteuse Slo. De plus, cette cellule procure une image stéréo large, d’une ampleur qui se rapproche d’un modèle plus haut de gamme. Il y a du relief, de la profondeur. Les plans ne sont pas projetés en avant, au contraire. Vu ces qualités, il nous a semblé judicieux de passer à un disque de musique classique comme les «Leçons des Ténèbres» de Marc Antoine Charpentie. La voix de haute-contre de René Jacobs est parfaitement positionnée en tessiture. L’équilibre tonal de cette Goldring est plutôt descendant, mais elle n’en oublie pas d’être vivante par sa rapidité et son suivi mélodique. La viole de gambe et le clavecin sont bien présents, et nous pouvons sans aucun effort suivre tout le jeu de ces musiciens. Même chose sur le LP de Steve Reich «WTC 9/11» et le morceau «Differents Trains». Nous imaginons facilement la position de chaque violon. La Goldring 2100 donne une solidité au son en détachant et séparant chaque instrumentiste. Par certains côtés, elle ne fait pas dans la dentelle, mais on appréciera le caractère décisif qu’elle propose et ce sans aucune dureté.


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CLEARAUDIO Performer V2

Clearaudio est un constructeur allemand qui incarne le sérieux, mais aussi le talent en matière de platine vinyle haut de gamme. Sa cellule phono MM, Performer V2, est une des plus abordable de sa gamme, mais déjà à plus de 300 €, et apporte une maîtrise sonore qui fait la différence. par Pierre-Yves Maton Parler de lecture analogique sans évoquer le nom de Clearaudio serait une hérésie. Cette marque allemande a su s’imposer comme étant une des plus prestigieuses dans la conception et la réalisation de platine vinyle au monde. Pour en avoir testé plusieurs, nous pouvons dire que ses modèles se démarquent de la concurrence par un degré de finition, de fabrication et d’innovation que beaucoup envient. Cette affaire familiale a su toujours s’entourer des meilleurs ingénieurs et orfèvres afin d’atteindre ses objectifs, la reconnaissance planétaire pour cette marque est incontestable. La Performer V2 est la plus chère de toutes les cellules de ce comparatif, mais pas la plus onéreuse dans la gamme des cellules à aimant mobile de ce constructeur. Elle est même suivie de trois autres modèles (Artist V2, Virtuoso V2 et Maestro V2) et forme avec elles la nouvelle série V2 Clearaudio. Première représentante de cette série, la Performer V2 est habillée d’un magnifique corps en ébène poli à la main afin de réduire les résonances mécaniques. Les autres recettes sont une réduction des plus efficaces de la masse mobile, une technique de polissage améliorée de la pointe et un amortissement très efficace de la cellule. Son cantilever est en aluminium et la taille du diamant de type elliptique. Cette cellule est même garantie deux ans par le fabricant, ce qui est assez rare.

Une restitution sonore magistralement maitrisée et juste Cette Clearaudio Performer V2 est la plus chère de toutes les cellules présentes dans notre comparatif. C’est une lourde responsabilité en quelque sorte, et il est évident qu’après quelques temps passés avec elle, cette dernière relève ce challenge sans difficulté. Assez rapidement, nous sentons qu’elle joue dans la cour des grandes cellules, tout d’abord d’une certaine douceur, mais qui, cependant, apporte de la matière à la restitution. Son registre médium est, manifestement, très bien charpenté, offrant beaucoup de densité sonore. Cette cellule phono Clearaudio transmet la musique avec une

Notre avis Spécifications

340 €

•Diamant : Elliptique •Cantilever : aluminium •Corps : Ébène •Réponse en fréquence : 23 Hz à 20 kHz •Séparation des canaux : > 26 dB •Niveau de sortie : 3.3 mV •Charge : 47 kΩ •Compliance : non précisée •Poids : 8.4 g

sorte de sérénité et de tranquillité qui met l’accent sur la spatialisation et le relief des sources sonores. Avec le LP de Joe Goddard, les nappes de synthé prennent de l’épaisseur, du volume et perdent leurs sonorités purement électroniques. Les voix ont de la matière tout en étant parfaitement positionnées sur une scène sonore d’une excellente ampleur. Certes, on obtient plus de dynamique avec une Goldring 2100, une Nagaoka MP110 et bien entendu une Audio-Technica VM530EN, mais l’avantage de cette Clearaudio est qu’elle a un relief sonore qu’aucune autre cellule de ce comparatif ne peut égaler. Sur le LP «Der Schauspieldirektor» de W.A Mozart, un opéra dirigé par Karl Böhm, nous avons apprécié en premier lieu la nature des timbres des différents instruments de l’orchestre. Cette cellule Clearaudio n’en fait pas trop, elle préfère une restitution élégante et équilibrée. Cet orchestre se déploie devant nous avec une belle notion d’ensemble. L’image stéréophonique est tout en perspective avec un étagement des plans bien réalisé. La voix de soprano de Reri Grist est de toute beauté. Elle additionne des qualités de timbre et une présence scénique assez remarquable. Cependant, nous sommes encore plus surpris par l’arrivée de la soprano colorature Arleene Auger dont les modulations de sa voix sont beaucoup plus emphatiques. Le climat serein qu’installe cette cellule Clearaudio permet une lecture de ces deux chanteuses avec beaucoup d’émotion. Ces voix se détachent parfaitement de l’ensemble, et nous pouvons suivre leur registre d’expression, comme leur reprise de souffle avec un vrai bonheur.


La performance au-delà des attentes.

Lecteur CD RCD-1572 Amplificateur intégré RA-1572

RA-1572 Le nouvel intégré connecté. Tous les circuits internes on été entièrement re-visités afin d’offrir au RA-1572 des performances exceptionnelles. L’alimentation de classe AB et le nouveau convertisseur analogique/numérique apportent transparence et précision pour une nouvelle expérience musicale. Polyvalent, ce nouvel intégré saura satisfaire les passionnés de vinyles et les amateurs de musique dématérialisée. La série 15 intègre également un nouveau préamplificateur stéréo RC-1572 et un lecteur CD RCD-1572.

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2 x 120 watts, classe AB

Convertisseur analogique/numérique AKM premium 32 bits 768kHz

Entrées / Sorties XLR équilibrées

Alimentation via transformateur torique

Entrée phono à aiment mobile

Port USB en façade pour appareils iOS

Bluetooth apt-X


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AMPLIFICATEURS STÉRÉO

Sugden A21SE - en page 70


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ADVANCE PARIS PX1 + BX1

La marque française Advance Acoustic est connue pour sa foison d’appareils très complets, répondant aux besoins actuels des audiophiles pour un budget toujours très raisonnable. Elle a récemment lancé une nouvelle gamme d’électroniques au format mini sous le nom d’Advance Paris. Aboutissement de 20 ans d’expérience, cette série Hifi se complète petit à petit avec des appareils de plus en plus aboutis, ce nouveau préampli PX1 et son bloc de puissance BX1 en sont un bel exemple. par Pierre-Yves Maton Advance Acoustic est bien connue des amateurs de Hifi pour ses créations toujours proposées à un prix d’approche tout en se fixant le cap de fournir des appareils fort complets. Créée en 1985 à Toulouse, cette firme fut ensuite rachetée et déménagea dans la région parisienne. Il y a deux ans, elle a lancé une série de produits sous l’estampille Advance Paris, une «French Touch» bien appréciée à l’international, la marque «Paris» étant un atout manifestement. De là est née la gamme d’électroniques premium, Smart Line, avec d’abord des blocs de puissance X-A1200, un lecteur de CD à tubes X-CD1000 et un intégré X-i1000. Un convertisseur avec volume ajustable DX1 et un amplificateur intégré AX1 suivirent. Le préamplificateur PX1 et son bloc de puissance BX1 sont les derniers nés de cette gamme.

Préampli PX1 : plus complet... impensable ? Toujours dans la même culture de conception, ce préamplificateur PX1 est un des plus complets qu’il nous ait été donné de voir surtout à ce prix. Esthétiquement, il reprend les standards de la marque avec un châssis en métal et une face avant transparente en méthacrylate qui laisse deviner toutes les indications du petit afficheur placé au plus près du bouton de volume. Cette commande sert

1900 €

aussi de sélecteur de source comme pour régler un certain nombre de paramètres audio : balance, tonalités aigus et graves, Loudness, l’activation de la mise en veille après 30 minutes d’inactivité. Il offre également deux modes de fonctionnement :le premier dit «Discrete» qui utilise un montage de plusieurs transistors J-Fet en parallèle ou «Class A» qui fait appel à des transistors bipolaires polarisés en classe A comme le nom l’indique. En bas à gauche de la face avant, se trouve le bouton de sortie de veille (l’interrupteur général étant placé à arrière), il est à côté de deux sorties casque au standard mini-jack. Advance Paris a pensé aux mordus des casques audio. Aussi, sous l’appareil, nous avons un réglage de gain comme d’impédance pour chacune des sorties afin d’adapter au mieux le PX1 à chaque modèle de casque connecté. Question connectique, Advance Paris nous a vraiment gâtés. Nous ne comptons pas moins de 8 entrées analogiques Ligne dont une symétrique XLR qu’accompagne une neuvième dédiée, elle, à une platine vinyle. Là aussi, nous avons le choix entre les trois types de cellules phono lectrices : MM, MC haut niveau et MC bas niveau comme un réglage de la bonne capacitance d’entrée. Mais ce n’est pas fini, loin de là. Le PX1 offre


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également 6 entrées numériques : 3 optiques Toslink, une coaxiale RCA, un port USB A pour un utilitaire de stockage, une USB B pour ordinateur et enfin un port femelle pour que soit inséré un récepteur Bluetooth AptX optionnel (100 €). Côté sortie, on se régale aussi avec une «Rec Out», une double sortie «Preamp Out» (RCA et XLR), une sortie filtrée passe-bas pour caisson de grave et une passe-haut, chacune avec réglage de fréquence de coupure.

Tout cela dans un seul coffret Sous le capot du PX1, on constate une implantation rationnelle de toute l’électronique qui est, pour la partie audio, répartie en trois circuits montés comme un échafaudage avec la carte d’entrée en bas, celle des sorties au centre et en haut celle destinée au tout numérique. Cette dernière est occupée par une puce de réception AKM AK4118A supportant des flux jusqu’à 24 bits/192 kHz en PCM. Elle est suivie d’une puce de conversion Wolfson WM8740 tandis que les signaux sont recalés sur l’entrée USB B par un contrôleur XMOS XS1-L8A-64. Mais le plus impressionnant est le sérieux des sections d’alimentations. Le PX1 possède, non pas un seul transformateur EI, mais deux, totalement blindés au moyen de plaques de mumétal, une solution onéreuse, mais idéale pour se prémunir de toutes interférences.

BX1 : ou l’art de la puissance maîtrisée Ce bloc de puissance stéréophonique complète à merveille le préamplificateur PX1 même si son châssis est légèrement plus massif. Comme le PX1, il est disponible en deux finitions : châssis blanc avec vumètres à fond bleus ou châssis noir avec les mêmes afficheurs, mais à fond noir et indications bleues. Derrière la face en méthacrylate, nous pouvons y lire les indications suivantes : Input RCA ou XLR, Speaker Off, A, B ou A+B et enfin une Led «High Bias». La face arrière reprend sous forme de connectique tous les choix précités avec une des entrées RCA et XLR que l’on sélectionne par un petit

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commutateur. Viennent ensuite les 8 bornes haut-parleurs pour l’utilisation d’une ou deux paires d’enceintes acoustiques ou le bicâblage. Et on découvre un petit commutateur Off/On High Bias. Le BX1 fonctionne de base en classe A/B, mais une fois ce commutateur enclenché, il fonctionnera dans un mode assimilable à la classe A sur une plus large plage de ses premiers watts. Ce bloc intègre un gros transformateur torique de 480 VA placé à la verticale et en plein milieu de l’appareil. Le courant redressé est ensuite filtré par 4 gros condensateurs de 6 800µF soit au total une valeur de 27 200µF. De part et d’autre de la structure de l’appareil, les deux cartes de puissance viennent prendre appui sur des dissipateurs de chaleur qui assurent aux 8 transistors bipolaires Toshiba un maintien à une bonne température de fonctionnement. On note également que peu de composants sont traversés par le signal audio, ce qui est un gage de qualité tant sur la transparence

Spécifications Advance PX1

•Entrées analogiques : 8 entrées haut niveau (7 RCA + 1 XLR) + 1 phono MM et MC •Entrées numériques : 1 x USB B + 1 USB A + 3 Toslink et 1 RCA coaxiale •Sorties : 1 REC Out, 1 Sub Out (75/150 Hz), 1 Pre out HiPass (75/150 Hz), 1 Pre Out sur RCA et XLR •Sortie casque : 2 mini-jack •Commande trigger in et out •Compatibilité : 24 bits/192 KHz PCM •Dimensions : 230 x 120 x 280 mm (LxHxP) •Poids : 5.3 kg •Prix : 1000 €

Spécifications Advance BX1

•Puissance : 2 x 105 watts (8 Ω) et 2 x 150 watts (4 Ω) •Bande passante : 10 Hz à 50 kHz (- 3 dB) •Dimensions : 230 x 160 x 309 mm (HxLxP) •Poids : 8.5 kg •Prix : 900 €

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité


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que sur la réponse transitoire. D’autre part, une seconde alimentation à découpage cette fois se consacre à la façade, au rétroéclairage des vumètres afin de ne pas polluer les tensions d’amplifications. La conception mécanique est elle aussi, bien réalisée. Nous avons entre les mains, un ampli bien conçu et bien fabriqué, ce qui par rapport au prix est assez étonnant.

Une restitution sonore libre et évidente Tout d’abord, nous nous sommes amusés, puisque cet ensemble permet de choisir le principe de fonctionnement du préampli et de l’ampli. Nous avons opté pour le mode «Discrete» pour le PX1 et «High Bias» pour le BX1. La combinaison des deux nous a semblé à la fois bien transparente et non dépourvue d’une certaine matière sonore. Les essais ont été effectués sur nos enceintes Grand Cru Horizon comme sur des Amphion Argon 3S, nous apprécions ces deux enceintes pour leur neutralité et leur parfaite mise en phase, ce qui laisse le champ libre à une belle définition et une absence de colorations trompeuses. L’ensemble PX1 + BX1 déploie assez rapidement une aptitude à proposer une écoute que nous pourrions qualifier de « facile ». Elle est, à la fois, détaillée, précise et en même temps ne se détourne pas d’un son analogique, un son qui loin d’arrondir les angles demeure vif et clair. Les aigus sont assez bien dessinés et apportent une palette de couleurs riche et variée aux instruments. Ils sont rejoints par un médium dont la présence scénique est flagrante. Sans tomber dans une sonorité propre aux appareils à tubes, le couple Advance Paris n’est en aucune manière décharnée et maigre. Le cocktail est bien réussi entre transparence et densité. Et si vous allez chercher le bas du spectre pour voir ce que cet ensemble a dans le ventre, méfiez-vous des niveaux et de la propreté dans ce registre, ils sont tout simplement terrifiants. Le disque de Gregory Porter «Liquid Spirit» et le tout premier morceau ‘No Love Dying’ (flac 24 bits/44.1 k Hz) nous prouve l’aptitude de cet ensemble à offrir une image stéréophonique bien

dessinée. Gregory Porter a cette voix de gorge chaude qui lui appartient et le saxo ténor de Tivon Pennicot sonne admirablement bien. Nous percevons parfaitement toutes les subtilités sonores de cet instrument comme la nature du souffle de ce musicien et tous les bruits de clés. Sur le morceau «Liquid Spirit», nous restons agréablement surpris de la dynamique de l’ensemble. Même à des niveaux forts, le jeu du bassiste sur les cordes de son instrument reste parfaitement identifiable. Les coups de baguettes sur les cymbales du batteur frappent l’espace même si nous aurions désiré un meilleur suivi mélodique, une lumière dans le haut plus intense. Sur le fichier «A Trace Of Grace» de Monteverdi (24 bits/96 kHz chez Carpe Diem Records) joué d’une part par un trio baroque composé de Guillemette Laurens (mezzo-soprane), Bruno Helstroffer (théorbe), Fanny Paccoud (violon, alto baroque) et d’un second, jazz cette fois, avec Michel Godard (serpent), Gavino Murgia (saxophone) et Steve Swallow (guitare basse) nous restons enthousiasmés tout d’abord par la justesse des timbres de chaque instrument comme de l’émotion reproduite par la chanteuse mezzo-soprano. De plus, nous parvenons parfaitement à entendre toutes les réverbérations de la salle dans laquelle a eu lieu l’enregistrement. Les sons directs et réfléchis sont parfaitement identifiables et construisent un espace sonore très crédible. Les attaques de notes du violon baroque comme du serpent joué par Michel Godard sont bien soulignées. C’est spontané et permet de bien localiser chaque source sonore. Sur ce morceau, c’est un sans faute. Conclusion C’est un couple d’électroniques qui, manifestement, met du cœur à jouer de la musique. Il a une approche enthousiaste qu’il sait faire partager et transmettre. Certains préféreront un son avec plus de tempérament, mais celui des PX1 et BX1 associe une transparence et une rapidité assez exemplaires. Des appareils avec lesquels on ne se pose pas de question, qui se laisse écouter sans frustration. À l’image de leurs possibilités et ouvertures aux modes de consommation actuels.


7000i 5.1 Slim

Le nouveau caisson de basse autonome de la Série 7000i le plus mince que nous ayons produit .

Style et Substance La série 7000i est une gamme de haut-parleurs magnifiquement conçue où l’accent est mis sur l’obtention de la meilleure qualité de son produite par de petites enceintes sans renier sur leur esthétique. Ce résultat est obtenu en produisant le maximum de basses possible dans un caisson ce qui nous a permis de réaliser des enceintes beaucoup plus minimalistes pour les canaux avant et surround.

Rendez-vous sur notre site www.qacoustics.fr pour plus d’informations.


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AYON Scorpio Après les amplificateurs Hifi de la gamme Orion (II et III), voici venir le temps de la série Scorpio qui se décline en version «intégré» ou en blocs monophoniques. Cette nouvelle référence chez le fabricant autrichien Ayon est en quelque sorte la version ultime d’un amplificateur à tubes qui avait déjà fait beaucoup d’adeptes. Plus simple, le port USB ayant été retiré, cet amplificateur a bénéficié d’optimisations significatives avec comme objectif une plus grande musicalité. par Pierre-Yves Maton La société autrichienne Ayon est assez jeune puisque sa création remonte au début des années 2000. À sa tête, un grand connaisseur des tubes, Gerhard Hirt, qui sur le site de la marque explique ses choix pour cette technologie d’amplification. Pour lui, les circuits à tubes sont supérieurs, car ils sont en général beaucoup plus simples et utilisent de fait moins de composants. Le son est moins dégradé et la fiabilité bien supérieure. D’autre part, il affirme que les distorsions des amplificateurs de ce type sont significativement moins agressives (distorsions harmoniques paires) que leurs frères à transistors. Toujours sur le site de la marque, nous pouvons y lire que, pour lui, les amplificateurs à tubes nécessitent moins de contre-réaction, ce qui a tendance à les rendre plus réactifs. Mais tout cela cache en réalité une véritable passion pour les tubes. Gérard Hirt ne se contente pas d’utiliser des modèles déjà vendus dans le commerce, tant pour les étages de puissance que pour ceux d’entrée et les drivers, il n’hésite pas à créer ses propres triodes dans les usines

3500 €

en République Tchèque de la marque. Ainsi des modèles tels que les 62B et 82B, tous basés sur les fameux 300B, sortent des ateliers Ayon. Concernant les KT88 dont est équipé notre Scorpio, ces tubes de puissance sont le fruit d’une collaboration fructueuse avec le fabricant chinois Shuguang qui les fabrique pour Ayon sur cahier des charges.

Un ampli au look «essentiel» Faire le tour du Scorpio est rapide, en faire l’éloge du design est une autre affaire. Il semble taillé dans du métal brut et rien n’est fait pour séduire l’œil manifestement. Le châssis est bâti en aluminium de forte épaisseur, choisi pour ses propriétés anti-vibratoires et amagnétique, il est totalement assemblé à la main chez Ayon. La face avant est tout aussi sobre pour ne pas dire «rustique». Elle ne compte qu’un potentiomètre de volume et le sélecteur de source, la télécommande ne reprend que le contrôle du premier bouton. Une rangée de led est placée à la droite du sélecteur de source,


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elle indique également si la fonction Mute est enclenchée et si l’appareil fonctionne en mode triode ou pentode. L’arrière est du même tonneau avec 5 paires de prises RCA pour les entrées Ligne, le double bornier hautparleurs avec des prises dorées à l’or, le commutateur qui commande le mode de fonctionnement (pentode ou triode) à côté duquel se trouve un petit trou permettant de réinitialiser le réglage de «Bias» automatique. Sur le dessus de l’appareil, trois énormes cylindres occupent une bonne partie. Il s’agit des deux transformateurs de sortie et celui de l’alimentation. Interrogés, les ingénieurs de chez Ayon nous ont précisé qu’il s’agissait de transformateurs type EI, tous sont plongés dans un mélange particulier à base de résine époxy. Pour eux, c’est la meilleure matière pour amortir et empêcher toutes vibrations parasites et une excellente isolation face aux interférences RFI/EMI. Lorsque nous sortons l’appareil de son emballage, nous avons aussi en main 7 tubes : un pour le gain en entrée, deux drivers et quatre KT88 marqués Ayon. Ces derniers sont basés sur les fameux modèles Black Treasure Shuguang. Nous avons pu lire dans un article paru sur le Web que ces tubes verraient leur enveloppe en verre recouverte de particules de carbone (Shuguang parle d’un alliage de polymère) afin de mieux concentrer les électrons dans l’anode. Un autre matériau serait aussi utilisé : Super Alloy, qui aiderait à maintenir les paramètres électriques des tubes pour une plus grande longévité. Ayon a porté également une attention particulière aux socles de ces tubes qui sont traités au béryllium avec des contacts en cuivre très pur. Les trois autres doubles triodes 12AU7 ou ECC82 (déphaseur et gain) sont de la même origine et donc fabriqués par le chinois Shuguang.

Un intérieur bien rempli et bien conçu Une fois la plaque du dessous retirée, le Scorpio montre ses entrailles. Malgré un câblage apparent assez conséquent, Ayon a minimisé celui dans lequel les signaux audio sont transportés. Deux transformateurs sont placés au plus près de la prise secteur. Le petit sert au filtrage du secteur tandis que l’autre, plus gros, alimente de façon indépendante (5V) le circuit de contrôle des tubes, l’auto-bias, le système de conversion triode/ pentode comme les Leds et le logo Ayon. Comme déjà énoncé, le Scorpio peut fonctionner dans les deux modes triode et pentode. Dans le premier cas, il développe 2 x 30 watts, dans le second sa puissance grimpe jusqu’à 2 x 45 watts toujours à partir d’un montage push-pull de quatre KT88. Le mode triode du Scorpio permet à l’utilisateur de s’approcher de près de la fameuse musicalité des montages Classe A Single Ended (1 seul tube pas canal) que propose les bien connus amplis à tubes 300B, 845 et autre, mais ici avec

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une puissance plus importante. Le mode pentode permet de son côté d’obtenir plus de puissance au cas où les enceintes à alimenter le réclameraient.

Écoute : triode ou pentode, au choix Cette capacité de travailler en mode pentode ou triode Classe A est fort sympathique. En effet, pour avoir fait, au début du séjour de cet ampli au sein de notre système, un rapide essai des deux types d’amplifications, la différence entre elles n’est pas une simple vue de l’esprit, bien au contraire. Autant en configuration triode, le Scorpio nous a emballés et subjugués par sa transparence, sa clarté, sa précision notamment dans le haut du spectre qui s’est enrichi d’une lumière que nous ne rencontrons que trop rarement avec des amplificateurs à tubes, autant le mode pentode a lui aussi ses avantages. Plus majestueux, plus puissant, il sait envelopper les notes d’une aura tout en proposant une scène sonore que domine la profondeur et le détourage. En mesure de produire un bas du spectre avec plus d’emphase et de niveau, le Scorpio en mode pentode est séduisant par sa force tranquille alors qu’en triode, il viendra vous chatouiller les oreilles par un côté nuancé qui est le fruit d’un très haut pouvoir d’analyse du message sonore. Que voilà un beau dilemme pour parler du même ampli. Nous avons donc pris la décision de comparer les mêmes sources sonores suivant les deux modes de fonctionnement de l’appareil.


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Allez c’est le mode pentode qui commence (il en faut bien un). Sur le disque de Rogers Waters «Amused To Death», une certaine douceur habille la restitution. Le haut du spectre est légèrement lissé, avec un équilibre descendant, mais qui n’en oublie pas d’être piqué. Ce disque qui fourmille de mille petits bruits passe admirablement bien. Les notes basses, le bruit du tonnerre qui gronde en arrière-plan du morceau «Perfect Sense» prennent une réelle consistance. La voix de Roger Waters se plante entre les enceintes avec un contour magnifique, une image en 3D se dessine. Les congas rythment ce morceau avec discrétion, mais cependant on perçoit bien leur présence et leur tonalité. En mode pentode, le Scorpio matérialise beaucoup la restitution. Il donne de l’épaisseur au son, sans oublier d’être dynamique et puissant. Sur le deuxième acte de la «Traviata» de Verdi chanté par Montserrat Caballé et Carlo Bergonzi, nous sommes emballés par, tout d’abord, les timbres chaudement enveloppés et la profondeur de la scène sonore. La musique coule de source nous montrant une belle cohérence des timbres nous prouvant que le registre médium est particulièrement travaillé et précis. Nous sommes à l’opposé d’une écoute décharnée et sèche, bien au contraire. Et c’est là que nous allons passer en mode triode pour juger les apports de cette Classe A sur nos morceaux écoutés. Dès les premières notes de la «Traviata», le son s’éclaircit d’une façon assez hallucinante. La voix de Montserrat Caballé se pare d’une aura de clarté bien supérieure, cela la rend encore plus expressive et nuancée. Toutes ses intonations et son jeu de voix sont nettement plus perceptibles, elle est beaucoup plus vivante comme tous les autres chanteurs de cet enregistrement. Alors si les timbres bénéficient de plus de lumière, c’est également tout l’orchestre qui est plus lisible. Le positionnement de chaque interprète est bien plus précis, mais avec une mise en relief encore bien plus réaliste. Reprenant le disque de Rogers Waters «Amused to Death», en mode triode cette fois-ci, nous parvenons à entendre des sonorités, qui certes étaient perceptibles en mode pentode, mais là qui prennent une autre forme de vie. C’est particulièrement perceptible et flagrant sur le morceau «Late Home Tonigh», le chant des oiseaux en arrière-plan est nettement plus localisable dans

l’espace. Le grave a, de son côté, énormément gagné en puissance et en tenue. Il va chatouiller les notes les plus basses avec un net gain en précision. Les timbres se sont éclaircis comme si nous avions retiré un voile entre nous et les enceintes. Rarement nous avions entendu une telle transparence, une telle précision dans le haut du spectre de la part d’un ampli à tubes.

Conclusion Voilà le temps difficile de l’appréciation générale. Il faut conserver à l’esprit que chez ON Mag, tout compte dans notre classement : design, fabrication, équipement, ergonomie et son. Sur les quatre premiers critères, ce n’est pas gagné. Cet ampli ne remporte pas le prix de beauté, et il est sommaire quant à ses possibilités. Il est, certes bien fabriqué, mais beaucoup d’audiophiles ont, aujourd’hui, plus de besoins. En revanche sur le seul plan sonore, c’est vraiment un amplificateur exceptionnel, surtout en mode triode. Piqué dans le haut, tout en densité et qui sait dessiner une scène sonore d’une ampleur peu commune à ce tarif, il demeure une référence sonore dans sa gamme de prix.

Spécifications

•Connectique : 4 entrées Ligne •Puissance : 2 x 30 watts en triode Classe A, 2 x 45 watts en pentode, sous 8Ω •Tubes : 4 x KT88 + 3 x 12AU7 •Bande passante : 15 Hz à 50 kHz •Sensibilité d’entrée : 500 mV •Impédance d’entrée : 100 KΩ à 1 1 kHz •Dimensions : 46 x 34 x 26 cm (LxHxP) •Poids : 29 kg

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité


EXPECT GREAT SOUND

Signature Series Enceintes hi-fi made in U.S. pour système home cinema Conçue pour apporter l’expérience théâtrale grandiose du son surround dans le confort de votre salon, la Série Signature s’aligne sur la tradition de pure hi-fi américaine signée Polk. Cette série est dotée de la certification haute résolution, d’une conception Dynamic Balance des haut-parleurs, de tweeters en térylène, de cônes en polypropylène renforcé au mica, ainsi que de fil tres passifs de précision. Grâce aux grilles magnétiques anti-diffraction, au boîtier en MDF sans résonance et à la technologie Power Port exclusive, ces enceintes délivrent un son optimisé pour obtenir la meilleure restitution possible des films, des émissions de TV et de votre musique. Polk – expect great sound.

www.polkaudio.com


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GATO AMP-150 Carrossé comme une voiture italienne, cet ampli HiFi haut de gamme, Gato AMP-150, en a aussi dans le moteur. Les watts annoncés sont bien en dessous de la puissance subjective que cet intégré danois offre, ce qui ne lui enlève rien en matière d’élégance et de fruité sonore. par Pierre-Yves Maton Gato fête cette année sa dixième année d’existence. À la genèse de Gato Audio, plusieurs talents se sont réunis pour former cette société dont la principale vocation, outre de créer des éléments Haute-Fidélité très performants, était également de proposer des produits dont le design ne pourrait laisser personne indifférent. Avouons en regardant l’AMP150 que ce pari est largement gagné. Mais qui est derrière Gato Audio ? En 2007 plusieurs ingénieurs se sont réunis pour se lancer dans cette aventure. Il y a Frederik Johansen, Kresten Dinesen, Rasmus Holm des ingénieurs à qui l’on doit déjà les marques Holfi, Thule Audio et enfin Gamu T. Un certain Poul Rossing compose aussi ce groupe. Ce personnage commença ses activités dès les années 50 en travaillant avec son père. Il devint par la suite distributeur de grandes marques audio (Audio Research, Luxman, B&W…) et finit par créer sa marque danoise Avance qui ne connut pas un immense succès commercial. Il apporte toute son expérience marketing à Gato Audio, sa vision du marché et des attentes des audiophiles dont nous voyons les résultats avec cet ampli intégré AMP-150 qui sait être beau et bon à la fois.

L’intégré Gato AMP-150 : où comment ne pas fondre à ses formes Le Gato AMP-150 est troublant avec ses galbes sensuels qu’il doit, à la fois, aux profils de demis

7000 €

cylindres des deux dissipateurs de chaleur qui forment les flancs de l’appareil comme à sa face avant en plein milieu de laquelle trône une sorte de hublot lumineux. C’est en réalité un compteur à aiguille qui a un double rôle. Tout d’abord, il indique la source connectée et là encore une fois c’est inhabituel, car au lieu de lire par exemple : source 1, 2, 3, ce sont de petites icônes lumineuses qui indiquent celle traitée. Certes, il faut s’y habituer, mais cela vient assez vite. Cette même aiguille sert aussi pour indiquer le niveau de puissance atteint, un peu à la manière d’un compteur automobile. Viennent ensuite, à droite, la commande volume qui fait intervenir un processeur Burr-Brown, Gato Audio a préféré cette solution à un potentiomètre à piste traditionnel, et à gauche le commutateur des entrées par relais. Ces deux grosses molettes en aluminium massif sont hyper douces au toucher, le Gato AMP-150 est non seulement agréable à regarder, mais aussi à utiliser. À cela s’ajoute, une première touche Mute et une seconde, plus inhabituelle, marquée Heat. D’après ce que nous avons pu comprendre, cette touche permet au Gato AMP-150 d’atteindre plus rapidement sa bonne température de fonctionnement. Enclencher cette touche fait intervenir un petit transformateur, situé à côté de l’alimentation de cet intégré. Il booste les transistors de sortie jusqu’à ce qu’ils atteignent la température de fonctionnement idéale.


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À l’arrière de l’appareil, nous avons 5 entrées asymétriques par RCA dorées à et une entrée asymétrique XLR accompagnée de la double sortie (préamp out, caisson de grave) par XLR et RCA. Pour activer le mode préamp-out, il suffit juste d’une pression de plus de deux secondes sur la touche Mute. Juste en dessous, un petit orifice cache la possibilité de régler la luminosité de l’afficheur rond de la face avant. Les sorties enceintes sont disposées aux deux extrémités : ce sont des bornes WBT Nextgen de dernière génération de très haute qualité. Cet ampli intégré Gato de luxe est accompagné d’une télécommande. Là aussi elle est de toute beauté, toute en métal et d’une parfaite ergonomie.

Est-ce que le ramage vaut le plumage ? Avec les puissances données, nous ne nous doutions pas de ce que nous allions découvrir à l’intérieur du Gato AMP-150. Sous le capot de cet ampli intégré, tout part d’un très gros transformateur torique de la marque Noratel avec alimentations distinctes pour les étages de puissance, de préamplification, du circuit digital de commande de volume et de toute la gestion électronique (refroidissement des étages de sortie). Nous avons beau chercher la valeur de ce transformateur torique, et même demander des informations à l’importateur national de ce composant, nous n’avons eu aucune réponse. En revanche et toujours concernant la section d’alimentation, nous avons découvert, cachés sous une sorte de capot, deux énormes condensateurs Kemet (Aluminium Electrolytic) de 22 000 µF pour une tension de 63 VDC. La section préampli comme les diverses alimentations linéaires et circuits de protection sont tous installés sur trois circuits imprimés double face en fibre de verre à pistes épaisses en cuivre. Le montage des circuits de puissance de cet amplificateur, que Gato Audio a baptisé Twinfet, repose sur le choix de deux gros transistors PolarHT HiperFET MOSFET IXYS (2 par canal) avec un premier étage driver à base de transistors J-FET (Junction Field Effect Transistor). Il s’agit d’un montage Push-Pull particulier faisant appel à ces deux MOSFET parfaitement assortis et polarisés de façon identique, ce qui va linéariser les signaux

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en sortie. Frederik Johansen avait déjà travaillé à l’élaboration de ce circuit du temps où il travaillait pour GamuT, il l’a repris pour la conception des amplificateurs Gato Audio. De tels transistors ne sont pas utilisés en Hifi d’une façon générale, le concepteur a dû chercher du côté de l’industrie automobile pour les trouver. Le courant d’offset est surveillé en permanence avec extinction de l’AMP-150 en cas de surcharge ou autres anomalies de fonctionnement. Et pour finir ce tableau déjà prometteur pour la suite, le câblage a été réduit à sa plus simple expression, afin de ne pas nuire à la qualité de l’ensemble.

Écoute : je t’aime, un peu, beaucoup, à la folie Inutile de vous dire que nous avons été impatients de brancher cet intégré sur notre système de référence et rapidement nous avons été largement conquis par les performances sonores de ce Gato AMP-150. Il a tout et sait tout faire. Il serait difficile de détailler chacune de ses qualités tant elles forment un ensemble qui laisse passer avant tout

Spécifications

•Puissance : 2 x 150 W RMS/8Ω et 2 x 250 W RMS/4Ω •Connectique : 5 entrées ligne 4 x RCA + 1 XLR Neutrik, 2 sorties (1 RCA + 1 XLR Neutrik) •Impédance d’entrée : 20 kΩ RCA et 40 kΩ XLR •Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz +/- 0.5 dB, et 2 Hz à 100 kHz +/- 3 dB •Impédance sortie préampli : 100 Ω RCA et 200 Ω XLR •Distorsion Haromique totale : < 0.05% •Rapport signal/bruit : > 100 dB pondéré •Dimensions : 325 x 105 x 430 mm (LxHxP) •Poids : 13.8 kg

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité


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toutes les émotions de la musique. Tout d’abord, et un peu à la manière d’un amplificateur à tubes, cet intégré fait preuve d’une suavité dans l’établissement et la texture des timbres. Il nappe le haut du spectre d’une sorte de douceur et de consistance qui offre, en même temps, une parfaite différenciation des timbres. C’est doux, mais doté d’une vie incroyable. D’autre part, tous les registres s’articulent à merveille, ne laissant apparaître aucune coloration, ou effet flatteur à l’horizon. Il se dégage de cet appareil une sorte de souplesse dans l’écoute que nous devons à une abondance de détails qui n’exclut pas un très large pouvoir expressif. C’est transparent sans être froid, c’est chaud sans être mou. L’équilibre spectral est parfaitement équilibré et les notions de dynamique, de vélocité n’en sont pas mis à l’écart. Le médium additionne une excellente texture des timbres et une analyse poussée. Lorsque l’on écoute le CD de Claude Nougaro «La Note Bleue» (Blue Note), nous tombons immédiatement sous le charme de la voix si chantante de Claude Nougaro. Il a une présence scénique qui touche à un réalisme rarement rencontré. Le duo avec Natalie Dessay et sa voix de soprano est magnifique d’humanité, car cet ampli HiFi de luxe développe un sens rythmique et mélodique hors du commun ; un réalisme sonore qui nous fait réellement vibrer. Le haut du spectre n’est pas en reste. La touche personnelle du guitariste Nelson Veras dont nous percevons à la fois l’étendue harmonique de son instrument comme la trompette bouchée de Stéphane Belmondo nous confirme l’homogénéité

qu’est capable de développer cet intégré. C’est tout simplement beau et chantant, avec lui ce sont les émotions qui priment. Quant à elle, l’image stéréophonique conjugue un espace sonore aux dimensions réalistes à un fort pouvoir de focalisation. Sur le fichier (16 bits/44 kHz) «Dixit Dominus» de Vivaldi joué par l’orchestre La Nuova Musica que dirige David Bates, on assiste à une mise en place fort bien proportionnée. Sans déborder du cadre des enceintes, la scène sonore sait jouer entre profondeur des sources et étagement des divers plans. Nous pouvons suivre toutes les lignes mélodiques, l’accompagnement avec détails et facilité. Elles sont nullement masquées par le chant de Lucy Crowe ou plusieurs ténors qui font leur entrée dans le passage tout en subtibilité «Duet Tecum Principum in Die Virtutis». Le rang des violons comme le souffle de l’orgue en arrière-plan reste parfaitement détaillé. Nous ne pouvons que tomber sous le charme de cette reproduction qui allie la transparence et toute la richesse de cet enregistrement.

Conclusion Pour conclure, avouons que nous avons réellement adoré cet appareil. Il est séduisant à l’œil, cela se voit immédiatement, mais lorsqu’il se met à chanter, c’est encore mieux. Il cumule des qualités de transparence, de douceur et d’homogénéité qui forme un message sonore vivant et bourré d’émotions. Un appareil qui ne pouvait, pour nous, échapper à une récompense chez ON Mag.


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GOLDMUND Metis 7 Lancée en 2011 la série d’amplificateurs Metis de Goldmund, très identifiable par sa belle cohérence en terme de design, vient de voir un ovni débarquer en son sein faisant oublier les modèles analogiques de cette gamme purement et simplement. Ce nouvel intégré stéréo Metis 7 suit le virage vers le tout numérique que Goldmund a enclenché depuis plusieurs années, un mouvement qui manifestement s’accélère. par Pierre-Yves Maton Ampli intégré Metis 7 : faire mieux avec moins

9900 €

insertion dans un système domotique et les prises (acceptant fourche et banane) servant à la connexion des enceintes acoustiques. Avec le Lancée en 2011, la ligne Metis restait d’une Metis 7, c’est le coffret lui-même qui fera office de certaine cohérence en tout cas esthétique avec le dissipateur thermique, une raison pour laquelle, très préamplificateur stéréo Metis 2, le bloc de puissance certainement, la face avant, toujours en aluminium stéréophonique Metis 3, ces deux appareils ayant au standard de la marque, est rejointe par un capot donné naissance au modèle intégré Metis 5 en métal plus léger qui doit jouer un rôle dans associant au sein d’un même châssis les circuits de la dissipation de chaleur dégagée par l’appareil ces deux appareils séparés avec pas moins de trois (comme le socle de l’appareil). alimentations distinctes. Sur cette même face avant, nous ne trouvons que le Mais, le tout nouveau Metis 7 rompt définitivement potentiomètre de réglage de volume, et une petite avec les 2, 3 et 5 autant sur le design que sur la clé pour sélectionner les 3/4 entrées. L’appareil connectique et le fonctionnement. Il n’offre en repose sur 4 pieds/cônes réglables en métal. Ils effet que 3 entrées actives : une unique entrée assurent l’isolation mécanique et l’évacuation des analogique, une USB asynchrone et le choix entre vibrations de l’appareil. une numérique coaxiale RCA et une numérique A l’intérieur de l’appareil, un seul transformateur optique Toslink, c’est tout. C’est un peu court à torique est placé à gauche des circuits qui sont au notre goût, mais va dans le sens des productions nombre de 3 : une interface d’entrée, une pour le actuelles qui privilégient les sources numériques traitement audio avec DSP et un large circuit avec dématérialisées avant toute chose. les modules d’amplification Telos. Les transistors de Le châssis est également différent de l’ancienne puissance polarisés en Classe A/B sont directement génération ; on ne trouve plus de radiateur de reliés mécaniquement à la base du châssis pour un dissipation thermique sur la face arrière par maintien optimal en température. La structure est exemple mais seulement la connectique d’entrée, toujours de type DC Coupled avec un minimum de une prise de raccordement au courant secteur composants sur le trajet du signal, une version du IEC avec interrupteur, un port RS232 pour une circuit JOB que Goldmund ne cesse d’améliorer


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reçues. De l’avis de la marque, c’est le niveau de technologie mis en œuvre qui l’emporte sur celui du nombre de composants d’un appareil et sur ce plan, la marque démontre parfaitement que son savoir-faire légendaire n’est pas qu’une simple vue de l’esprit. Passer à l’écoute nous semble donc bien plus pertinent et un Goldmund Metis 5, équipant notre habituel système d’écoute, va nous permettre de juger de l’apport musical de ce nouveau Metis 7. C’est ce qui prime, n’est-ce pas ?

Ecoute Goldmund Metis 7 : un intégré stéréo qui défit les lois du genre

depuis le début de son introduction. D’après ce que nous avons pu apprendre, il s’agirait d’un circuit tout à fait similaire à celui du bloc de puissance monophonique Telos 360, un montage qui équipe également certaines enceintes actives Goldmund. Cette impression est confirmée par la présence d’inscription : tweeter et woofer sur la carte principale elle-même.

Un traitement numérique de fond Concernant les étages d’entrée, cela se complique un peu. Les entrées numériques sont capables d’accepter des flux jusqu’à 32 bits/384 kHz en PCM et DSD sous PCM (DoP = DSD over PCM). Ces données sont downsamplés en 24 bits/96 kHz grâce à un circuit SRC (Sample Rate Converter) avant d’être traité par un DSP programmable Analog Devices afin de recevoir le traitement numérique acoustique Goldmund qui en fera la signature sonore. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs l’entrée analogique, elle-même, est convertie en numérique afin de bénéficier du même traitement que les flux numériques. Pour les avoir questionnés sur le sujet, c’est un choix partisan des ingénieurs de Goldmund afin obtenir une parfaite continuité dans la qualité du traitement audio du début à la fin de la chaîne, de l’entrée aux étages d’amplification, comme de faire travailler le Metis 7 à ce taux et fréquence d’échantillonnage précis. Nous n’allons pas nous interroger sur l’aspect technique de l’appareil, car le dénuement du Metis 7 par rapport au Metis 5 est difficilement compréhensible au premier abord. Comment cet intégré peut faire mieux en disposant de moins de composants ? Et c’est là que Goldmund va nous prouver toujours qu’il faut se méfier des idées

Après quelques minutes d’écoute, il est évident que le Goldmund Metis 7 dépasse sur la totalité des critères musicaux le Métis 5 d’ancienne génération. Le son est épuré de tout artifice pour en obtenir l’essence la plus pure. La restitution est tellement plus fluide, plus déliée, plus proche de la réalité en fait avec ce nouveau Metis 7 que son prédécesseur devient quelque peu pataud et étriqué à côté. La finesse dans le haut du spectre, pourtant une marque de fabrique Goldmund, atteint des sommets difficilement envisageables pour un ampli intégré. Le son file haut comme s’il était libéré d’une entrave imaginaire, c’est aérien, vif et d’une justesse inouïe. Le médium/grave jouit, lui aussi, d’une aisance et d’une matérialité assez inattendue pour un appareil d’une telle transparence. Et le grave de ce Goldmund Metis 7 est non seulement ferme

Spécifications

•Connectique numérique : 1x USB B, 1x optique Toslink ou 1x coaxiale RCA (SPD/IF 75Ω) Compatibilité format numérique : 32 bits/384 kHz et DSD sous PCM •Connectique analogique : 1x RCA stéréo (conversion A/D pour correction par DSP) •Puissance : 2 x 190 watts sous 8 Ω •Bande passante : 20 Hz à 20 kHz, +/-5 dB •DHT+B : < 0.08% (de 20 Hz à 20 kHz, à 30 Vrms) •Plage dynamique : > 100 dB à 22 kHz •Gain : 35 dB •Facteur d’amortissement : 220 à 1 kHz, 8Ω •Dimensions : 44 x 35 x 10.6 cm (LxPxH) •Poids : 10 kg

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et léger mais également le niveau auquel il peut descendre est vertigineux. Il y a de la profondeur, des détails sur les attaques des notes, des subtilités passées sous silence avec le Metis 5. L’image stéréophonique, elle aussi, est nettement plus aérée comme décorseté. Les plans sont non seulement mieux répartis, mais gagnent en relief. Il y a plus d’air entre les différentes sources sonores, comme si on avait nettoyé la scène sonore pour la rendre encore plus lisible. En écoutant le magnifique morceau « Amen » de Léonard Cohen, c’est flagrant. Sa voix est aussi rocailleuse, mais elle se rapproche de nous en gagnant en netteté. C’est un peu comme s’il pénétrait dans la pièce d’écoute animée par une nouvelle présence. Chaque tonalité de sa voix prend une autre tournure, relevant d’un cran l’impression de nonchalance mêlée à la sérénité que dégage cet interprète de 80 ans. Çà module énormément plus, donnant un relief sonore bien plus réaliste. Même impression concernant les différents chœurs féminins joués par les Weeb Sisters. Les voix sont bien mieux détaillées et bien plus précises en timbre, les modulations et différences de hauteur de sons apparaissent enfin, leur conférant une toute nouvelle vie. Là aussi, leur présence scénique est grandement améliorée comme si elles étaient plus proches. Un nuage a totalement disparu, rendant de l’éclat comme du réalisme à la restitution. La basse électrique atteint des niveaux inconnus juste là. Elle fait trembler les murs tout en conservant un magistral maintien. Sur ce point, l’écrasante supériorité du Metis 7 est de même nature que sur le reste du spectre. Mais en dehors de cette comparaison avec son prédécesseur qui va s’arrêter là, comment se comporte ce Metis 7 d’une façon générale ? Déjà, et ce très rapidement, nous retrouvons les gènes Goldmund en matière de finesse et d’élégance sonore. Sur ce point, les produits de la marque sont incomparables. L’écoute devient comme « évidente », avec un établissement des timbres magnifique, et

une neutralité exemplaire. Le Metis 7 s’écoute avec une facilité déconcertante tant il est fluide et suit la musique avec une rare souplesse et une sublime distinction. Mais il sait aussi se montrer onctueux et sensuel en déployant même de la chaleur sur les bois d’un orchestre par exemple, comme sur les terrifiants coups d’une cymbale une minute après. Aussi bien à l’écoute de la Symphonie N°1 de Malher, dirigée par Ivan Fischer (SACD), surtout le quatrième mouvement aux sonorités tumultueuses et énergiques, qu’à celle de la magnifique tessiture de la voix d’Emma Bell chantant un Aria d’Haendel, cet intégré nous dévoile une richesse sonore extraordinaire. Les graves sont beaux tout en étant puissants. Le milieu du spectre est enrichi de mille détails et souligne chaque écart de niveau avec un réalisme que l’on ne peut prendre en défaut une seule seconde. Le haut du spectre est vif sans briller artificiellement. Il apporte une lumière juste aux timbres et à toutes les harmoniques supérieures des instruments. Même sur le vinyle de London Grammar « If You Wait », d’autres subtilités dans le jeu des musiciens apparaissent et la voix de la chanteuse devient encore plus émouvante. La basse électrique est totalement dégraissée et descend bas sans aucune contracture. Franchement, le son devient tellement naturel qu’il est difficile d’en décrire tous les aspects.

Conclusion Même si ce Goldmund Metis 7 est proposé à un prix élevé (pour un intégré avec seulement trois entrées), il va être tout de même difficile de lui trouver un véritable concurrent sur le plan sonore, et plus particulièrement sur son élégance et sa justesse naturelle. Golldmund est une marque particulièrement attachante parce qu’elle réussit tout ce qu’elle touche et nous ravit à chaque nouvelle création.



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GRYPHON Diablo 120

Digne descendant du Diablo 300 et remplaçant l’ampli HiFi au nom évocateur d’Attila, le tout dernier Gryphon Audio Designs Diablo 120 est né, comme le dit le dicton, avec une cuillère en argent dans ses circuits (son prix dépasse 10 000 €). Magnifiquement dessiné et construit, cet intégré stéréo de très haut niveau va faire chavirer plus d’un cœur d’audiophile tant il offre une musicalité capiteuse tout en étant d’une vélocité extraordinaire. par Pierre-Yves Maton Flemming Rasmussen, diplômé en peinture et arts graphiques, puis importateur de produits haut de gamme grâce à sa société 2R Marketing, avait-il la moindre idée du succès qu’il allait rencontrer avec la marque Gryphon Audio Designs qu’il lança en 1985 ? Pas certain, mais force est de constater que 32 ans plus tard, Gryphon Audio Designs compte parmi les marques les plus emblématiques de la Hifi High End. Pour notre part, elle le mérite largement aussi bien par ses choix techniques que la régularité qualitative de ses productions. Sa toute première création fut le simple, mais très convaincant préamplificateur pour cellules analogiques Head Amp, un produit couronné d’un tel succès à travers le monde que Flemming Rasmussen décida dès le début des années 90 de se consacrer uniquement au design des produits de son cru. Bien des blocs d’amplificateurs mono ou stéréo en Classe A à très large bande passante, capables de

10680 €

driver tous types d’enceintes, des préamplificateurs «dual mono», des lecteurs CD, dont le design et la musicalité trouvent encore aujourd’hui une continuité, ont participé à cette reconnaissance acquise au fil du temps. Le tout premier intégré de la marque vit le jour en1996 sous le nom de Tabu, il fut remplacé en 2009 par l’Attila pour être lui-même détrôné par ce nouveau Gryphon Diablo 120, une émanation du fameux modèle Diablo 300 dont il reprend bien des aspects techniques et esthétiques.

La forme dicte la fonction Le Gryphon Diablo 120 reprend non seulement les canons esthétiques de son grand-frère, mais aussi techniques. Il respire la solidité, mais aussi la modernité. Les proportions de l’appareil sont idéales comme l’allure générale qui marie de façon élégante le métal et l’Altuglas. Mais ces proportions


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et l’architecture de l’appareil répondent à des exigences techniques dont nous ne tarderons pas à en comprendre le sens à l’écoute. La face avant illustre parfaitement ce subtil mélange, car formée par de larges plaques d’Altuglas que coupe en leur milieu un radiateur en métal, elle abrite en réalité tout le système de commande de l’appareil qui s’active par un simple effleurement de la main. Il n’y a pas à dire, c’est plutôt sympa. Nous avons donc à gauche de l’écran de contrôle la touche de sortie de veille, une fonction «mute» et les deux niveaux de puissance tandis qu’à droite de ce même afficheur, nous pouvons choisir la source à écouter tout en ayant accès au menu de l’appareil. Là, plusieurs possibilités s’offrent à nous : choix de la luminosité de l’écran (100%, 75%, 50%, 25% et Off), assignation d’un nom à chaque entrée, possibilité de passer le Diablo 120 en simple bloc de puissance (By Pass) pour une intégration dans un système audio-vidéo, modification du niveau maximal ou mémorisation de celui par défaut lors de l’allumage de l’appareil, tout cela en jouant sur l’ensemble des touches tactiles de la face avant. Le paramétrage de l’appareil est un peu fastidieux, mais il participe une fois réalisé à une ergonomie que nous ne rencontrons que trop rarement sur un ampli HiFi intégré. Ces commandes sont secondées par une télécommande simple, mais d’un design très original ; décidément Mr Flemming Rasmussen est un esthète dans l’âme. La face arrière en tôle épaisse nous offre une connectique riche, mais surtout de haute qualité. Nous comptons 6 entrées analogiques dont sur XLR Neutrik et cinq sur paires de RCA à isolant Teflon et plaquées or. S’ajoutent à cela deux paires de borniers haut-parleurs massifs pouvant accepter tous types de terminaisons. Ce sont les mêmes qui équipent tous les blocs de puissance de la marque tout simplement. Juste au-dessus de la connectique droite et gauche, un large espace permet l’ajout , soit d’un module de conversion numérique avec quatre entrées (USB, BNC coaxiale, AES/EBU et optique Toslink), soit d’une section phono PS2 pour cellules MM et MC.

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Taillé pour satisfaire toutes les enceintes À l’intérieur du Gryphon Diablo 120, une fois retirées les 16 vis du capot largement ajouré, nous découvrons avec admiration les entrailles de la bête. Il est clair que, comme pour le modèle Diablo 300, le concepteur a choisi une configuration en vrai double mono, un montage de type fil droit avec du gain. Tout l’espace du milieu est partagé entre une carte épaisse quatre couches abritant les étages d’entrée et un transformateur Holmgren à double enroulement secondaire d’une capacité de 1200 VA. Ce dernier est réalisé sur cahier des charges propre à Gryphon. C’est très certainement la pièce de l’appareil qui en fait son poids de 26 kg tant elle est imposante. Placées à la verticale et accolées à deux dissipateurs de chaleur surdimensionnés qui forment les côtés droit et gauche, nous tombons sur les deux circuits d’amplification, toujours disposés sur d’épais circuits époxy à piste en cuivre de 70 µm. À la différence du modèle Diablo 300, ce 120

Spécifications

•Connectique : 5 entrées analogiques dont 1 symétrique en XLR •Option Dac : PCM/DSD avec 1 USB, 1 BNC S/PDIF, 1 AES/EBU, 1 optique •Option Phono : MM et MC •Puissance: 2 x 120 W sous 8Ω, 2 x 240 W sous 4Ω, 2 x 440 W sous 2Ω •Impédance de sortie : 0.03 Ω •Bande passante (-3 dB): 0.1 Hz à 250 kHz •Capacité en courant : 2 x 60,000 μF •Gain : +38 dB •Rapport signal/bruit : > 85 dB •Distorsion : < 1% à 120 W •Impédance d’entrée : symétrique 40 KΩ, asymétrique 8KΩ •Fonction bypass pour intégration dans un système Home Cinéma •Dimensions : 48 x 17.5 x 42 cm (LxHxP) •Poids : 26,2 kg •Prix : 10 680 € (option Dac 4 080 €, option Phono 2 150 €)


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dispose de deux paires de transistors bipolaires Sanken (à la place de quatre) par canal, raison pour laquelle la puissance est de moitié par rapport au grand-frère. Idem pour le filtrage, assuré par pas moins de 12 (6 par canal) condensateurs Nichikon de 10 000 µF chacun, la capacité étant au total à 60 000 µF par canal. Les quatre transistors fonctionnent en Classe AB sans que soit ajoutée une quelconque contre-réaction, une technique chère à Gryphon. Autre pièce maîtresse pour un intégré ou un préampli : la commande de volume. Là aussi, Gryphon a fait preuve d’audace et de sérieux. Il s’agit d’un atténuateur passif géré par un microprocesseur qui, à chaque pas, ne fait intervenir que 6 résistances au maximum limitant toute perte de qualité du signal audio. Tout ce système de commande comme l’écran est alimenté séparément des circuits d’amplification, une façon d’éliminer les risques d’interférences. Et effectivement, lorsque nous activons la commande de volume ou le changement de source, aucun bruit parasite n’est perceptible en cours d’écoute.

Plus que de simples options Comme dit plus haut, le Diablo 120 peut s’enrichir, d’une section DAC ou d’une section phono. Le module DAC est issu du convertisseur très haut de gamme Kalliope. Il compte 4 entrées distinctes avec une USB asynchrone, 1 symétrique AES/EBU par XLR, une S/PDIF par une BNC 75 Ω et enfin une optique Toslink. La résolution maximale grimpe jusqu’à 32 bits/384 kHz en PCM et accepte aussi les flux DSD en mode natif. Ce module 120 DAC est configuré autour d’une puce Sabre ES9018 tandis que tous les étages de sortie bénéficient d’une véritable topologie double mono fonctionnant en pure Classe A.

Basé sur le légendaire préampli phono Legato, le module additionnel pour cellules phonolectrice du Diablo 120 ne comprend que des composants de très haut niveau. Quatre petits inverseurs permettent un réglage fin suivant le type de cellule utilisée. Ils permettent une adaptation en gain et impédance aux cellules MM et MC. Nous retrouvons, là aussi, une architecture des circuits de type double mono pour une parfaite séparation des canaux avec transistors bipolaires en sortie.

Écoute : chaleur et humanité Nous avons pu conserver ce Gryphon Diablo 120 quelque temps ce qui nous a permis de l’essayer avec différentes sources bien entendu, mais aussi en simple intégré analogique ou avec sa section Dac. Si Flemming Rasmussen n’a pas hésité à appeler cet ampli Diablo, souhaitait-il faire référence à son caractère puissant et musclé ? Son alimentation surdimensionnée et son impédance basse en sortie vont, il est vrai, dans ce sens. Et bien, autant dire que ce Diablo 120 est bien plus que cela. Il se montre aussi envoutant, capiteux, riche en timbre, énormément plus délicat donc que son nom ne le suggère. Si cet ampli sait affectivement piloter tous types d’enceintes, cela se sent dès que l’on pousse le niveau, il tient bon le cap sans la moindre marque de faiblesse ou de gêne. Assez rapidement, nous le sentons doué d’une véritable propension à matérialiser le message sonore ; il installe une scène sonore tout en profondeur et d’une présence tactile magnifique. Avec lui, il y a du poids et de la chair sur chaque note, la restitution sonore devenant beaucoup plus charnelle et vivante, ce qui nous rapproche d’un son purement analogique. Les timbres sont magnifiquement restitués, le nombre de nuances et


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micro-détails de la restitution concourent largement à cet effet de réalisme. Le Gryphon Diablo 120 est généreux sur ce point avec un haut du spectre doux et chaud qui se déploie parfaitement avec un grave tonique et d’une profondeur abyssale. L’analyse du message sonore est très poussée, mais sans pour autant devenir froide, car sa transparence ne tombe pas dans une sorte de caricature qui mettrait une partie du spectre en avant au risque de dénaturer la justesse des timbres. Il est évident que le haut du spectre, fouillé et nuancé s’articule avec un médium plein et charnu. L’exemple nous en est fourni par l’écoute des Concertos pour Violon Opus 7 du compositeur baroque Jean-Marie Leclair, joué et dirigé par Fabio Biondi (24 bits/88,2kHz) et l’orchestre Europa Galante. Le jeu en soliste du violoniste Fabio Biondi, comme ses ornements et phrasés musicaux sont particulièrement soulignés par le Diablo 120 qui montre à cet effet beaucoup de nuance. Cet amplificateur sait souligner avec discrétion et cohérence la sonorité de ce violon baroque comme l’alto, le violoncelle ou encore de la violone (grande viole). L’image stéréo organise chaque rang d’instruments au sein d’une scène sonore parfaitement structurée. Nous employons souvent le terme d’holographique, avec cet ampli il prend une signification toute différente. Il y a de l’air entre chaque musicien avec une profondeur de champ vraiment remarquable. En plus, tout se passe dans une ambiance que berce une certaine douceur, nous donnant l’impression d’un appareil fonctionnement en pure Classe A. Nous retrouvons ce velouté sur le piano accompagnant Claude Nougaro sur son titre «Eau Douce» de son album «La Note Bleue». Le timbre de la voix de cet interprète est parfaitement reproduit. Son accent comme son grain légèrement roulant se retrouve magnifié par cet ampli. Puis les morsures des coups de baguettes sur les cymbales de la batterie offrent un réalisme supplémentaire comme le piano qui ne cesse d’osciller entre douceur et vivacité. C’est clair, précis, mais pas étincelant, ce qui se traduirait par une coloration dans le haut du spectre. Le Gryphon Diablo 120 humanise la restitution avec ce côté chaud et lisse. Nous sommes également agréablement surpris pour ne pas dire charmé par l’apparition de la cantatrice Natalie Dessay dans le morceau «Autour de Minuit», une composition de Thelonious Monk. La véracité des différents timbres, l’homogénéité de la scène sonore qui accuse une profondeur et un sens de du rythme indéfectible, tout joue pour que l’émotion soit au cœur de cette écoute. Pour voir un peu ce que ce Gryphon Diablo 120 a sous le pied rien de tel que «Hey Now» du LP «If You Wait» du groupe London Grammar. La basse électrique déboule dans notre pièce avec un niveau et une tenue superbes. Cet ampli tient les enceintes avec une parfaite maîtrise. Le bas est fourni, puissant tout en ne bavant à aucun instant. Au milieu de ce tumulte, le jeu du batteur reste parfaitement lisible comme celui du guitariste. Nous avons terminé nos

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écoutes avec le tout dernier Carl Graig, «Versus», qui mélange avec bonheur et force une partition purement électro avec un orchestre classique joué par Les Siècles conduit par l’iconoclaste chef d’orchestre François-Xavier Roth. Le Gryphon Diablo 120 tient le bas du spectre avec une fermeté et un niveau que seuls les amplis à l’alimentation bien réalisée peuvent faire. Malgré un volume fort, il n’en oublie pas le moindre détail ou la moindre sonorité ajoutée ci ou là, des sons électroniques qui se mêlent à tous les instruments classiques acoustiques cette fois. Le pouvoir de séparation, comme celui de positionner chaque source sonore dans l’espace confine au génie. Même avec de la musique électronique que coupent des accords de piano virulents ou encore un rang d’instruments à vent, cet intégré arrive à parfaitement distinguer chaque note tout en lui offrant une palette de couleurs juste et variée. Il lui arrive d’être violent, bousculant même si la musique le demande, mais il sait le faire avec classe et distinction.

Conclusion Inutile de dire que ne ce furent pas les seules pièces musicales que nous avons mises entre nos oreilles. Le Gryphon Diablo 120 est le genre d’amplificateur qui nous fait replonger dans toute notre discographie pour redécouvrir chaque titre ou album. En résumé, ce Diablo 120 a tout pour lui : fabrication, puissance, vélocité et qualité des timbres : un appareil qui nous a bouleversés tant il offre une musicalité chantante tout en étant vraie. Un must à découvrir.

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité


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MICROMEGA M-One M-150

6200 €

Nous vous avions annoncé le lancement de l’ampli HiFi haut de gamme Micromega M-One 150 il y a peu. Voici le temps de l’analyse de ce surdoué, «made in France», qui comme son petit frère Micomega M-One 100, que nous avons testé il y a un an, nous a totalement enchantés. Il est annoncé comme plus puissant, c’est un fait, mais surtout il intègre la correction électroacoustique M.A.R.S que nous avons pu essayer dans deux configurations totalement différentes et dont l’efficacité nous a réellement convaincues. par Pierre-Yves Maton Dans notre dernier guide Hifi 2016, nous avions décerné notre Cœur d’Or au modèle M-One 100 tant ce dernier était complet en matière de connectique tout en étant capable de reproduire la musique avec une droiture comme une rapidité surprenante : le son Micromega que nous apprécions. Il a, d’ailleurs, été salué en recevant un grand nombre de prix de la presse française et étrangère. À cette époque, nous savions déjà qu’un grand frère était en gestation, son lancement étant prévu pour cette année. Outre une puissance accrue, celui-ci ajoute le système de correction acoustique M.A.R.S (pour le M-One 100, elle est en option pour 1000 €).

Même ergonomie et fonctionnalités Le M-One 150 est, comme son petit frère, non seulement très complet quant à son nombre d’entrées et d’une ergonomie très travaillée. Pour l’esthétique, c’est le cabinet Pineau & le Porcher qui en a dessiné le châssis à la fois élégant et surtout devant refléter le haut niveau de technologie de l’appareil : le pari est totalement réussi. Le coffret usiné dans un bloc d’aluminium massif peut se parer d’une multitude de finitions. Disponible en finition aluminium ou en noir dans sa version la plus simple, le M-One 150 est proposé en plusieurs finitions laquées en option. Mais l’accquéreur peut aussi personnaliser son appareil avec d’autres habillages

avec des matériaux tels que le cuir ou le carbone via un réseau d’artisans français. Afin de pouvoir être utilisé à l’horizontale ou à la verticale (fixé contre un mur), le M-One 150 se voit aussi doté d’un double panneau d’affichage (devant et au-dessus) qui changent suivant son positionnement, la taille des icônes et des caractères pouvant être réglée via la télécommande, cela permet un meilleur confort de lecture, quelle que soit la distance à laquelle on se trouve de l’appareil. Pour éviter le triste spectacle des câbles et des connecteurs surtout lorsque l’appareil sera fixé contre un mur, toute la face arrière comprenant l’ensemble de la connectique est déportée vers l’intérieur de quelques centimètres. Une belle télécommande est fournie tandis qu’une application sur iOS et Android est aujourd’hui disponible pour que cet intégré puisse piloté depuis le réseau domestique. L’appli propose notamment le streaming des radios Internet ou la lecture de fichiers musicaux depuis un disque NAS en réseau.

Une multitude d’entrées analogiques et numériques La connectique est la même que sur M-100. Elle compte une entrée phono MM et MC, deux entrées Ligne analogiques (RCA et XLR) ainsi que quatre entrées numériques : USB B asynchrone, optique, coaxiale et AES/EBU. La résolution numérique peut


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monter (selon l’entrée) jusqu’à 32 bits/768 kHz en PCM. L’USB accepte même les DSD jusqu’à 11.2MHz pour. On peut aussi noter la présence de deux entrées I2S au format HDMI. Celles-ci ne sont pas utilisables pour l’instant, annoncées comme réservées à de futurs produits Micromega. En plus des sorties pour enceintes, nous avons également une sortie Preout par XLR et une seconde sortie, cette fois sur RCA, pour un caisson de grave. Ajoutons enfin la présence d’une prise minijack sur le devant de l’appareil pour l’utilisation d’un casque.

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système complet, c’est-à-dire : enceintes et pièces. Elle joue sur trois critères : réponse impulsionnelle, réponse en fréquence et alignement temporel des enceintes, puis en effet, elle gomme les résonances Un trajet du signal totalement en symétrique de votre pièce sur la plage de fréquences comprises entre 20 et 350 Hz. Le M-One 150 est capable de délivrer 2 x 150 La mise en œuvre est on ne peut plus simple. Il watts sous 8 ohms et 2 x 300 sous 4 ohms. Le gain suffit de brancher le microphone et de commander en puissance par rapport au M-100 est assuré la correction à partir du menu de l’appareil. par la présence de 2 transistors supplémentaires, L’opération ne dure qu’une dizaine de minutes et passant de deux à quatre par canal et fonctionnant change vraiment la donne. Chaque M-One 150 est en parallèle. Ces transistors bipolaires de type fourni avec son propre microphone basé sur un ThermalTrack à diode de compensation (ON modèle omnidirectionnel Daytona EMM6 qui, avant Semiconducteur) sont précédés d’autres transistors d’être livré, a subi des modifications pour être le ON Semi Conductor, en l’occurrence des modèles plus efficace possible avec les deux amplis de cette 2SA1507/2SC3902, ce qui permet l’alimentation série Micromega M-One. Deux types de correction d’enceintes dont l’impédance descend très bas. sont sélectionnables depuis le menu : Auto qui Les étages de puissance sont montés sur une sorte limite les résonances de la pièce tout en gardant la de rail traversant l’appareil de part en part. C’est courbe de réponse en fréquences des enceintes et en réalité un tunnel de refroidissement avec une puis Flat, qui elle, fait le même type de correction ventilation extrêmement silencieuse donnant sur les flancs gauche et droit. Spécifications L’alimentation ou plutôt les deux alimentations •Puissance : 2 x 150 (8 Ω) et 2 x 300 (4 Ω) ont été aussi boostées par rapport au M-100 •Distorsion DHT : < à 0.001% tout en comptant toujours 6 condensateurs •Facteur d’amortissement : sup à 500 électrochimiques de 470µF/200V et nous retrouvons •Entrées analogiques : 1 RCA Phono (MM et MC), 1 RCA toujours le principe des alimentations à découpage Ligne + 1 XLR à résonance LLC (inductance, inductance, capacité). Entrées numériques : USB B, optique, coaxiale, AES/EBU Comme nous le voyons, Micromega a marié une •Dimensions : 430 x 350 x 56 mm (LxPxH) technologie traditionnelle tout en symétrique avec ses étages de puissance en Classe AB et un principe •Poids : 9.3 kg d’alimentation à découpage plus actuel afin de tirer le meilleur des deux.

M.A.R.S. : un système de correction acoustique hyper efficace

Notre avis

De plus, ce M-One 150 dispose nativement d’un système de correction appelé M.A.R.S qui corrigera les défauts de votre système audio grâce à trois mesures (dans l’axe, à votre position d’écoute, puis 20 cm à droite et 20 cm à gauche de ce même point). Cette correction prend en compte votre

Construction

Fonctions

Performances

Musicalité


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que la précédente, mais corrige également la réponse dans les basses fréquences. Nous avons, bien entendu, essayé les deux.

Écoute : bienvenu sur la planète M.A.R.S Nous n’avons pas eu l’occasion de faire un comparatif direct entre le Micromega M-100 et le nouveau Micromega M-150. Cependant, nous y retrouvons le même caractère vif et transparent qu’embellit un aigu fin, très détaillé, et ce sans aucune coloration. Ce haut du spectre reste tout aussi soyeux et d’une cruelle précision qui fait remonter tous les détails des prises de son. Les fréquences graves que nous avions trouvées puissantes tout en ne débordant pas une seconde de leur rôle sont toujours présentes. Au fil des écoutes, il nous est même apparu que ces dernières avaient gagné en charpente et en assise, ce qui a comme effet une scène sonore encore plus ample, mais toujours aussi précise. Nous retrouvons le fameux son Micromega, un son vif et très rapide et du genre à ne pas se laisser déborder. En cela, le M-150 s’éloigne, par exemple, d’un Gato AMP-150 ou encore d’un Diablo 120 de chez Gryphon que nous pourrions comparer à des appareils à tubes pour leur suavité et leur texture des timbres. Les médiums du Micromega M-One 150 présentent néanmoins une belle nature, ce qui laisse s’exprimer dans toute leur étendue les timbres des divers instruments ou voix reproduits. Et la dynamique appuie le tout, cet ampli a une santé de fer et n’a peur de rien. Le Micromega M-150 est taillé pour aller vite et bien, tout cela sans fioritures ou effets artificiels. Mais ce qui nous a le plus intéressés, ce sont les apports de la correction M.A.R.S que propose cet intégré. Nous avons comparé les résultats sans correction ou avec, en mode Auto ou Flat, et choisir celle qui nous satisfaisait le plus, en l’occurrence ce fut la position Auto. Nous avons écouté le LP de Michel Jonaz avec le fameux morceau «Le Temps Passé» de «la Ballade de Mister

Swing», un enregistrement avec une remontée accidentelle de 15 dB dans le bas du spectre. Avec la correction M.A.R.S., la voix de Michel Jonaz est plus précise, plus humaine comme si elle s’incarnait bien mieux dans l’espace. La structure de l’image stéréophonique est encore mieux maîtrisée. Chaque source sonore est placée de façon bien plus rigoureuse, elle gagne en densité et en largeur. Les détails des congas ; son des peaux et de la frappe ; deviennent plus réalistes, nous y gagnons sur tous les tableaux. Même constatation sur le morceau «Old Home Movie» de la musique du film «Arizona Dream» de Goran Bregovic. Les cloches ou autres instruments à percussion, d’un son très cristallin, apparaissent avec encore plus de précision. Les harmoniques supérieures semblent grandir, comme si elles se paraient d’une richesse bien plus grande. L’attaque et les extinctions de notes sont bien plus franches, avec en plus une mise en relief poussée à son paroxysme. Sur ce morceau, est enregistré un sous-grave assez impressionnant et bien avec la correction M.A.R.S, il peut se développer dans notre pièce dans toute sa splendeur, mais là aussi sans aucune résonance parasite. Le bas du spectre gagne donc en propreté et en netteté, à tel point qu’en revenant à la position Correction Off, ce morceau semble perdre toute sa suavité et son réalisme en matière d’image sonore.

Conclusion Micromega signe encore une fois un sans-faute sur le design, les fonctionnalités et la musicalité de son nouvel intégré. Pouvait-on imaginer autre chose en réalité ? Dans notre pièce, nos enceintes Grand Cru Horizon se sont senties parfaitement à l’aise et magnifiquement tenues. Cet ampli Hifi intégré est une réussite sur tous les plans.


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• RCS B 349125072 Crédit Photo : C.H. Bernardot / Shutterstock. Photos et illustrations non contractuelles.

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NAD 700 €

C338 Nad c’est la marque, à l’origine britannique, qui lança en 1978 le 3020, un petit ampli audiophile abordable qui devint l’intégré stéréo le plus vendu de l’histoire de la Hi-Fi, avec plus d’un million d’exemplaires écoulés. Le C 338 essaie de réitérer l’exploit de son illustre aïeul. Il se veut à la fois simple et résolument moderne, universel, ouvert à la musique en réseau grâce à son récepteur Chromecast intégré tout en offrant des performances sans faille à un prix très raisonnable... par Pierre Stemmelin Esthétiquement, l’appareil ne renie pas ses origines. Le Nad C 338 garde le design extrêmement sobre et intemporel, habituel aux petits intégrés de la marque. Sur sa façade en plastique gris foncé, on ne trouve qu’un afficheur central et cinq boutons : une touche de mise en veille, deux pour sélectionner la source, un potentiomètre de volume et, unique excentricité, un bouton «Bass EQ». La petite télécommande n’ajoute pas grand-chose : juste une touche «Dim» pour ajuster l’intensité lumineuse de l’afficheur et trois boutons pour zapper de morceau, mettre en pause ou activer la lecture de musique.

Un choix de sources adapté aux temps modernes : Chromecast, Bluetooth et phono Le panneau arrière du Nad C338, même s’il reste assez épuré, dévoile un peu plus l’aspect contemporain de l’appareil. Il possède deux entrées Ligne traditionnelles pour les «vieilles» sources analogiques, ainsi qu’une paire de RCA plus borne de mise à la masse destinées à un platine vinyle équipée d’une cellule à aimant mobile (MM). Viennent ensuite les premiers signes d’ouverture aux temps modernes avec quatre entrées numériques : deux optiques Toslink et deux coaxiales sur RCA repérés par des bagues oranges. Enfin, s’ajoutent pas moins de trois antennes pour les sources sans-fil. Le Nad C338 possède en effet un récepteur Bluetooth et une liaison Wi-Fi. D’après ce qu’annoncent ses géniteurs, il serait le premier amplificateur Hi-Fi à intégrer le module Chromecast de Google. Cela donne la possibilité de piloter la lecture de musique depuis un navigateur Chrome installé sur un ordinateur (PC ou Mac), mais aussi depuis un smartphone ou une tablette, qu’il soit

sous iOS ou Android. De nombreuses applications proposent la fonction Chromecast que ce soit pour les webradios ou les services de musique en ligne comme Deezer, Qobuz, Spotify et naturellement Google Music. Après avoir lancé la lecture depuis un smartphone ou la tablette, ce n’est plus ce dernier qui assure le streaming, mais le lecteur Chromecast intégré au Nad C338 qui prend la connexion en direct, évitant ainsi les interférences et d’occuper le périphérique. Il est même possible de lire des fichiers de musique stockés sur le réseau local en mode DLNA en utilisant par exemple l’application BubbleUPnP. Le tableau de connectique est donc assez complet avec pour seuls absents un port USB pour ordinateur et une prise réseau Ethernet.

Des circuits d’amplification résolument du troisième millénaire Sous le capot du Nad C338, les circuits ressemblent beaucoup à ceux que l’on trouve chez... Bluesound et notamment sur le petit ampli réseau Bluesound Powernode 2 (900 €) que nous avons testé l’an dernier. C’est normal, car Nad et Bluesound font partie du même groupe canadien, Lenbrook Audio. On se demande d’ailleurs pourquoi le Nad C338 n’est pas compatible avec le système de pilotage audio multiroom BluOS. C’est pourtant la mode en ce moment d’unifier les gammes. On le voit chez Yamaha avec MusicCast, Denon/Marantz avec Heos, ou Onkyo/Pioneer avec FireConnect. Peut-être une raison de coût ? Si l’on voulait être méchant, on dirait que le C338 est un Bluesound habillé du costume rassurant des vieux appareils Nad. Mais il n’y a pas de raison de l’être. Les circuits audio de


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Bluesound viennent à l’origine de chez Nad (il faut rendre à César ce qui lui appartient) et cet ampli intégré C338 semble avoir été conçu pour offrir les meilleures performances sonores. Le châssis est tout d’abord formé d’épaisses tôles pliées qui confèrent à ce petit appareil une étonnante rigidité et robustesse qui le prémunissent des interférences extérieures. Les circuits à l’intérieur sont très proprement ordonnés et optimisés. Ils emploient des recettes résolument modernes : alimentation à découpage et amplification numérique. On remarque en étage d’entrée analogique un circuit phono semi-blindé de très belle facture utilisant un ampli Op 1652 de chez Texas Instruments. Du côté numérique se trouve un convertisseur Burr Brown PCM1796 (24 bits/192 kHz). Enfin, la section de puissance est un module HybridDigital de Hypex. Portant la référence UcD102, il est spécialement customisé pour le Nad C338. Tout cela n’a rien à voir avec la conception des anciens amplis Nad, cependant on retrouve les caractéristiques qui ont fait la réputation de la marque : des capacités dynamiques très élevées. Même si la puissance en régime continu n’est que de 2 x 50 watts sous 8 Ω, elle monte à 80 watts en régime dynamique, toujours sous 8 Ω, et jusqu’à 210 watts sous 2 Ω. La capacité en courant va même jusqu’à 18 A sous 1 Ω ! Cela promet des étincelles à l’écoute.

À l’écoute : une santé d’enfer Dynamique, énergie et vitalité ont toujours été à l’écoute les signes distinctifs des bons petits amplificateurs intégrés Nad et ils s’appliquent parfaitement à ce nouveau modèle. Les technologies évoluent, mais la personnalité reste. Le C338 affiche une santé d’enfer sur tous les styles de musique, tout en étant capable de fournir des niveaux sonores très élevés et donner une impression de puissance sans commune mesure avec ses 2 x 50 watts annoncés. À partir de grosses enceintes, équipées de boomers de 20 cm de diamètre, nous l’avons entendu délivrer des nappes de basses à faire frémir, capables de faire vibrer le canapé et la vaisselle. Certes, la restitution à partir de sources Bluetooth

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ou de services de musique en ligne par Le WiFi n’est pas toujours d’une parfaite définition. On aimerait aussi globalement que le Nad C338 se montre un poil plus riche en timbres dans le registre médium, afin d’afficher un peu plus de douceur et d’onctuosité. Sur ce point, il a peut-être un tout petit peu perdu par rapport aux modèles purement analogiques de Nad. Par contre, pour ce qui est de l’énergie, de la présence dans le bas du spectre, avec un registre grave qui cogne vite et fort, il nous semble aller encore plus loin que ses prédécesseurs. L’équilibre tonal légèrement en cloche, favorisant le registre médium, laisse place ici un aspect plus physiologique et à des extrémités du spectre mieux explorées. L’image stéréophonique est quant à elle toujours très large, donnant de la place à chaque intervenant sonore. Malgré son énergie débordante et vivifiante, le Nad C338, quelque soit le niveau sonore, délivre toujours un son très propre, bien placé et mordant, affichant une excellente maitrise même sur des enceintes ou des morceaux de musique difficiles.

Spécifications

•Ampli de 2 x 50 watts sous 8 Ω en régime continu •Capacités dynamiques : 80 W/8 Ω, 150 W/4 Ω, 210 W/2 Ω, 18 A/1 Ω •Rapport S/B et DHT : 98 dB(A), 0.03 % •Entrées : 2x Ligne, Phono MM, 2x numériques optiques, 2x numériques coaxiales, Bluetooth, Wi-Fi (Chromecast et Spotify Connect) •Consommation en veille : <0,5 watt (bouton de veille à l’avant et interrupteur général à l’arrière) •Dimensions : 43,5 x 7 x 28,5 cm •Poids : 4,85 kg

Notre avis Construction

Equipement

Ergonomie

Son


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ROKSAN Kandy K3 INT Grâce à son alimentation surdimensionnée et son montage symétrique, ses 2 x 300 watts sous 4 ohms, l’intégré Kandy K3 INT du fabricant britannique Roksan est paré à toutes situations, même les plus difficiles. Cette capacité lui donne une esthétique sonore bien identifiable, une signature que beaucoup d’audiophiles vont apprécier comme son grand nombre d’entrées dont une phono MM et une liaison sans-fil Bluetooth. Un intégré à coups de foudre ? par Pierre-Yves Maton La marque britannique Roksan, sous la direction de ses créateurs M. Touraj Loghaddam et l’ingénieur M. Tufan Hashemi , arrive sur le marché de la Hifi en 1985 avec une platine vinyle dont nous pouvons dire qu’elle était en avance sur son temps. La Xerxès (nom d’un grand roi Perse du Ve siècle et fils de Darius 1er) bousculait en effet quelque peu les idées répandues à l’époque avec notamment l’adoption quasi généralisée des contre-platines suspendues. La conception de cette Xerxès, toujours présente dans le catalogue Roksan aujourd’hui sous une forme encore plus aboutie sous l’appellation 20 Plus, partait de l’idée qu’une masse flottante ou suspendue ne pouvait prétendre effectuer une lecture de précision. En un mot, la Xerxès faisait appel à des principes totalement étrangers aux Thorens, Linn, Ariston, Pink Triange de l’époque. Ce fut, très certainement, la toute première platine lourde et amortie. Puis vint le premier bras de lecture de la marque avec le modèle Artemiz accompagné rapidement par de sa cellule Shirza. Ils furent suivis du Tabriz et de la cellule Corus deux ans plus tard. Les premières électroniques Roksan firent leur apparition en 1990 avec l’intégré ROK S1, puis il

1600 €

fallut attendre 10 ans pour voir émerger la série plus abordable Kandy dont l’intégré K3, que nous testons ici, est un digne héritier. Le modèle Kandy MKIII, puis le Kandy LIII arrivèrent juste avant le K2 que remplace aujourd’hui notre intégré de ce test. La puissance comme la capacité à tenir des enceintes difficiles ont été augmentées, des nouveaux transistors de puissance remplaçant ceux du précédent amplificateur. Ce Kandy K3 INT se voit aussi doter d’une nouvelle connexion sans-fil Bluetooth tout en conservant une section phono MM d’origine ; modernité et tradition sont ainsi réunies au sein du même appareil.

Construit comme un tank ou un char de guerre Perse Si le Kandy K2 INT reprenait en partie les canons esthétiques des autres électroniques Roksan, notamment ceux de la série Caspian aux formes douces, le Kandy K3 INT est, de ce côté, bien plus austère. Il en est fini des boutons aux formes arrondies et chromes rutilants habillant la face avant, la sobriété est désormais de rigueur. Néanmoins, ce Roksan K3 INT est disponible avec trois finitions


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différentes : anthracite (noir), charbon de bois (marron), ou opium (gris clair) comme tous les autres éléments de cette série qui compte un lecteur CD, un bloc de puissance et un convertisseur. La construction ne fait pas dans la dentelle, toute l’électronique est placée dans un châssis en tôle emboutie et façade en aluminium de 6 mm d’épaisseur aux couleurs précitées. Sur cette dernière, deux boutons-poussoirs «<» et «>» permettent de choisir entre les 5 entrées RCA dont une destinée à corriger la courbe RIAA d’une cellule phono à aimant mobile (MM). Une touche «Mode» met le Roksan K3 INT en service, une pression supplémentaire baisse le niveau d’écoute de 20 dB (mute), la mise en route générale de l’appareil se situe sous l’appareil, sur le côté gauche. Une écoute plus intimiste est possible grâce à la présence d’une sortie pour un casque sur prise Jack 3.5 mm installée à proximité du bouton de volume comme la mise en fonction de la connexion sans-fil via le protocole Bluetooth AptX ou SBC. À l’arrière de l’appareil, en plus de toute la connectique d’entrée et des bornes de sorties pour les enceintes (acceptant fiches banane, fourches et fil nu), le Rokasan K3 INT arbore deux paires de RCA dont l’une sert d’entrée pour l’amplification directe des canaux avant d’un ampli audio-vidéo, les deux autres transformant l’appareil en simple préamplificateur, et ceci pour l’adjonction d’un bloc de puissance en plus.

Un puissant moteur de course Une fois le lourd capot ajouré retiré, l’intérieur du Roksan Kandy K3 INT ne se différencie pas franchement de son prédécesseur. Nous retrouvons toujours un large transformateur torique à double enroulement de 550 VA à très faible bruit afin d’offrir une puissance plus que confortable puisque Roksan annonce 2 x 150 W sous 8 ohms et 2 x 300 sous 4 ohms. Preuve s’il en est besoin que l’appareil est très bien conçu. La réserve de puissance instantanée est donnée par un bon nombre de capacités, dont deux principales de marque Samwha de 8200 µ/80V. Les circuits de sortie sont totalement symétriques et on n’y dénombre pas moins de 8 transistors MOSFET Vishay IRPF240 (4 paires par canal). Ils sont tous fixés à un grand dissipateur de chaleur qui coupe visuellement l’appareil en deux. Le transformateur est lui solidement fixé sur le côté gauche de

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l’appareil, il est tout de même découplé du socle par une matière amortissante. Les entrées sont commutées par de multiples relais Axicom gérés par un microprocesseur et les connecteurs sont directement soudés sur le circuit époxy contenant l’intégralité des composants qu’ils fussent discrets ou CMS. Cependant, les étages d’entrée et de sortie sont soigneusement séparés pour éviter toutes interférences entre les circuits. On note également de nombreuses protections et le potentiomètre du type Alps est couplé à un moteur pour une utilisation depuis la télécommande fournie avec l’appareil. Même si l’esthétique du K3 INT n’est pas dès plus flamboyante, l’intérieur donne un sentiment de solidité et de puissance maîtrisée, c’est bien ce que nous avons retrouvé à l’écoute d’ailleurs.

Écoute : du punch et de la tenue Si vous avez des enfants en bas âge, éloignezles de vos enceintes parce qu’avec cet intégré ça va décoiffer ferme. L’impression de solidité, de puissance à la merci d’un simple potentiomètre de volume devient, aux premières notes, une réalité bien tangible. La Roksan Kandy K3 INT en a sous le pied, c’est indéniable et très certainement l’effet voulu par les concepteurs. Bien entendu, ce n’est

Spécifications

•Puissance : 2x150 W sous 8Ω et 2x300 W sous 4Ω •Alimentation : transformateur torique 550VA ultra faible bruit •Connectique : 5 entrées Ligne, 1 Phono MM, 1 Bypass, 1 AV, 1 sortie jack 3.5 mm casque, 1 sortie pre-out •Prise antenne Bluetooth : SBC et AptX •Dimensions : 432 x 102 x 380 mm (LxHxP) •Poids : 14 kg

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité


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pas l’unique qualité de cet appareil qui sait aussi se montrer charmeur sans pour autant parsemer la restitution sonore de mille colorations. Non, c’est bien le contraire qui se passe. Le K3 se montre même, au niveau de son équilibre spectral, plutôt timide avec des aigües plutôt sages et quelque peu en retrait. Sa force, il la tire d’un médium particulièrement dense où se mêlent une souplesse des textures et un pouvoir poussé d’analyse des harmoniques. Il est profondément supporté par un bas du spectre, un grave, d’une tonicité et d’un niveau assez époustouflant. Sans être trop bodybuildé, ce registre apporte à la reproduction sonore toute une assise assez remarquable pour un amplificateur intégré de ce prix. Tout cela combiné participe à une scène sonore qui nous invite au voyage musical. L’introduction de l’opéra «La Tosca» de Puccini dirigé par Lorin Maazel (Decca 16 bits/44 kHz) explose sous le rang des cors et autres instruments à vent que suit celui des violons. La voix de basse de Silvio Maionica, celle de baryton d’Alfredo Mariotti et de ténor de Franco Correli occupent l’image stéréophonique sans se chevaucher une seule seconde. Elles sont très expressives avec le coffre et la puissance expressive que demandent ces tessitures. De plus, on obtient également une excellente impression d’espace. Le son n’est, en aucune manière, étriqué et coincé entre les enceintes. Bien au contraire, il remplit la pièce d’écoute et les montées en puissance des voix passent admirablement bien. C’est très contrasté et l’ensemble a beaucoup de reliefs, ce qui opère une écoute très en matière. Nous regrettons juste que les aigües n’ait pas la même précision, le Kandy K3 INT n’est pas le genre d’ampli lumineux et flamboyant. Il concentre l’essentiel de son interprétation dans un médium

chargé et un bas tonitruant. L’excellente prise de son du disque «Ragas and Sagas» de Jan Garbarek (ECM 16 bits/44 kHz) où se mêlent la voix d’Ustad Fateh Ali Khan et le saxophone du compositeur, tout passe à merveille avec de nombreux détails rendus. Cet amplificateur sait positionner chaque musicien et n’est pas avare en micro-informations. Cet amplificateur met en évidence le côté aérien de ce disque sans en oublier les impacts francs de la batterie. Le message de Jan Garbarek qui semble jouer au loin n’est pas obscurci par la section de basse et les tablas dont nous pouvons presque voir toutes les subtilités du percussionniste. On retient aussi cette impression de présence avec «The Living Road « de la chanteuse Lhasa (tôt Ou tard 16 bits/44 kHz). Les timbres sont légèrement ronds, ce qui colle parfaitement avec la voix de cette chanteuse. Les diverses cloches ou marimbas de ce disque sont restitués avec un bel impact mais aussi avec de la matière. Sur cet aspect l’ampli intégré Roksan ne manque pas de consistance, quitte parfois à en oublier une plus grande lumière sur toute la partie haute du spectre.

Conclusion Le nouvel intégré Roksan Kandy K3 INT a su nous montrer une capacité de contrôle supérieure à beaucoup de ses concurrents. Par certains côtés, il joue comme un appareil à tubes avec une aptitude à passer des messages complexes sans broncher une seule seconde. Pour ceux qui aiment entendre le mordant d’un violon ancien, ils seront un peu déçus mais en revanche, les audiophiles préférant une personnalité sonore très incarnée y trouveront leur compte.


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SUGDEN A21 SE Siganture Cet ampli intégré Hifi, de la série Signature, est le dernier-né d’une longue lignée de A21 dont l’origine remonte aux années 1960. Il hérite de toutes les améliorations et optimisations continues que Sugden a su apporter à un modèle mythique au cours des cinquante dernières années ! Comme nous pouvions nous y attendre, les résultats sont là ; bienvenue dans le monde de la pure Classe A et sa musicalité légendaire. par Pierre-Yves Maton La création de la marque anglaise Sugden remonte à 1967, à l’époque où un jeune ingénieur James E. Sugden conçoit du matériel de test pour des universités. Mais sa passion le pousse également à se pencher sur la reproduction musicale et il crée cette même année le premier amplificateur en Pure Classe A et la première mouture du A21 dont le design avec son cadre en bois était alors pour le moins rudimentaire. Sugden fut ensuite rachetée, en 1981, par Tony Miller, un homme d’affaires à la source, qui décida de conserver le nom de Sudgen comme un étendard de qualité et avouons que l’idée fut excellente comme celle d’ailleurs de ne pas changer le mode de fonctionnement du A21 d’origine, seuls le design et la qualité des composants ont subi de notables améliorations. Il a fallu attendre les années 2000 pour voir apparaître des modèles plus «modernes» avec les A21 AI (avec étage phono) et AL (uniquement avec des entrées Ligne). En 2015 sort le A21 SE et en 2017, notre A21 SE Signature, une sorte de modèle anniversaire fêtant les cinquante ans de la marque. Cet appareil appartient à la série d’entrée de gamme de Sugden qui comprend également le A21, le plus petit ampli intégré de la marque, un lecteur CD Fusion 21 et un étage phono externe A21 Phono Stage.

3100 €

Un design tout en sobriété et élégance intemporelle Extérieurement, le A21SE et notre A21SE Signature d’aujourd’hui sont semblables (à part le nom Signature sérigraphié sur la face avant). LES différences portent sur le changement de certains composants internes passifs, moins inductifs et certaines astuces techniques tirées des amplificateurs de les séries haut de gamme Master Class et Sapphire. Le A21 SE Signature a toujours le même châssis en aluminium massif disponible en deux finitions : noir graphite ou titane. La face avant, d’une épaisseur d’un centimètre accueille les mêmes fonctions avec un commutateur de source (5 au total), le contrôle de volume et le bouton de mise en marche. L’arrière de l’appareil est aussi simple avec toutes les prises d’entrées dorées à l’or fin et deux sorties (Pre-Out et Tape-Out) et enfin quatre belles bornes HP. Les flancs sont constitués de deux larges dissipateurs de chaleur dont la taille a été augmentée de 50% en comparaison au petit frère (A21 «tout court»), nécessaire aux 10 watts supplémentaires qu’il dégage. Le A21 SE Signature offre une plus grande capacité en courant avec une impédance plus basse, la question de la dissipation de chaleur était donc primordiale. Ajoutons juste


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qu’au-dessous de la prise d’alimentation secteur femelle IEC, un petit port permet l’alimentation de l’étage phono disponnible en option. L’appareil, dont la simplicité rime avec qualité musicale, est livré avec une télécommande basique toute en plastique, le seul point que nous pouvons regretter. Pour le reste, l’impression de solidité qu’inspire notre intégré d’aujourd’hui tranche radicalement avec certains modèles anciens dont l’allure faisait quelque peu bricolage.

Un moteur à couple élevé Sous le capot, l’intérieur du Sugden A21 SE Signature laisse voir une implantation très rationnelle avec les étages d’entrées de type cascode ramenées au plus près du potentiomètre de volume Alps motorisé à pistes appariées. Ces étages reçoivent les tensions nécessaires après régulation et un gain élevé d’un circuit spécifique implanté sur le même circuit. Ce dernier est alimenté par un enroulement spécifique du gros transformateur placé en plein milieu de l’appareil. L’ayant démonté, il s’agit d’un modèle de 500 VA fait par la marque Noratel sur cahier des charges de Sudgen et découplés du châssis pour éviter toutes interférences vibratoires. Deux autres enroulements desservent individuellement les deux circuits de puissance (droit et gauche). Tous les circuits de commutation des sources par relais sont soudés sur une carte à part, au plus près des prises, le trajet de la modulation des étages d’entrée étant assuré par des 4 câbles blindés vers la section préampli.

Du pur et vrai Single-Ended Vient ensuite le cœur de la bête avec ses deux étages de puissance. Accolés aux deux radiateurs, ils sont toujours bâtis autour de 4 transistors NPN Epitaxial Sanken 2SC3284 montés en SingleEnded qui offre à l’appareil une puissance de 2 x 30 watts sous 8 Ω et 10 de plus sous 4 Ω. Cette puissance peut paraître quelque peu limitée, mais subjectivement elle donne l’impression d’aller beaucoup plus loin, à l’image des amplificateurs à tubes. La bande passante allant de 6 Hz à 280 KHz comme le taux de distorsion inférieur à 0.006 % y sont pour quelque chose. La réserve de puissance en instantanée est assurée, entre autres, par 4 gros condensateurs Samwha de 10 000 µF sous 50 V. Pour expliquer quelque peu ce qu’est un montage Pure Classe A Single-Ended, imaginez des transistors fonctionnant tout le temps à plein régime

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d’où le fait que l’appareil chauffe, car il transforme l’énergie non utilisée en chaleur. L’avantage par rapport à un habituel montage Push-Pull type classe A/B est une sensation de dynamique bien plus importante, un fonctionnement linéaire quelque soit le niveau et pas de distorsion de «commutation» des transistors. Ce type de montage est plus délicat à bien concevoir qu’un amplificateur traditionnel. Le choix des composants est essentiel comme la qualité du montage et faisons confiance à Sudgen sur ces points. Les appareils sont tous fabriqués, testés à maintes reprises avec envoi par une seule et même personne en Angleterre.

Écoute : la délicieuse musicalité de la pure Class A Alors la première chose à dire, sur cet ampli Sugden A21SE Signature, est qu’il ne faut absolument pas se fier à la puissance annoncée par le constructeur, c’est-à-dire 30 watts sous 8 Ω. Certes, certaines enceintes à bas rendement (en dessous de 90 dB) ou à la courbe d’impédance très torturée qui emmène les amplis dans des zones de fonctionnement critiques ne conviendront pas à cet ampli. Mais avouons qu’aujourd’hui la presque totalité des enceintes et dans une pièce d’habitation normale vont se réjouir d’être gentiment bousculées par le A21 SE Signature. Avec nos Grand Cru Horizon comme avec des Amphion Argon 3S et dans une salle d’écoute d’une vingtaine de mètres carrés, les niveaux atteints sont plus que satisfaisants

Spécifications

•Puissance : 2 x 30 watts sous 8 Ω et 2 x 40 watts sous 4 Ω •Connectique : 5 entrées Ligne + 1 x Pre-Out et 1 Tape-Out •Rapport Signal/bruit : > 60 dB •Une télécommande RC5 •Dimensions : 430 x 360 x 115 mm (LxPxH) •Poids : 15 kg

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité


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pour un usage domestique. Dans ce genre de configuration, c’est la modulation, les attaques de notes comme la rapidité qui prennent toute leur importance. Avec ce Sugden, nous sommes totalement conquis. Il brille sans être trop étincelant, il est vif sans devenir agressif ou mat, en un mot, il est présent sans l’être trop. En effet, le Sugden A21SE Signature est le genre d’ampli que l’on pose, que l’on branche (en faisant quelque peu attention à la qualité de la source comme des câbles) et qui distille immédiatement une musicalité chantante, riche et bourrée d’énergie. Sur «Ein Heldenleben» (Le Héros) de R, Strauss dirigé par Herbert von Karajan (LP) les timbres sont surprenants de vie et tout à fait réjouissants. Ce Sugden assoit aussi une image stéréophonique à la fois précise et consistante et le filé des notes est d’une rare fluidité. Voilà un ampli qui fait ou plutôt restitue la musique avec un respect des nuances et une élégance rarement rencontrée dans cette gamme de prix. Nous ne pouvons rien lui reprocher si ce n’est une légère tendance à enjoliver les choses, notamment sur le violon du soliste Michel Schalbé, mais il sait le faire avec une telle subtilité et une telle aptitude à captiver l’attention que nous lui pardonnons tout de suite. Il déploie toutes les subtilités du jeu de ce musicien, ce qui nous éloigne de beaucoup d’ampli au son aseptisé et froid, une tendance qui privilégie normalement une fausse transparence. Nous percevons également toute la perspective que met le chef d’orchestre dans la disposition sonore de certains rangs d’instruments comme les cuivres qui semblent venir de loin, à l’inverse des bois qui occupent la scène sonore au début de cette œuvre. Tout est structuré avec minutie avec un placement

de chaque pupitre dans l’espace de la salle de concerts. Nous retrouvons cette parfaite organisation spatiale avec le disque «We Get Request» du trio d’Oscar Peterson dans lequel ce pianiste commence en caressant son instrument avec beaucoup de douceur comme s’il jouait sur du velours. Le filé des cymbales du batteur siffle dans l’air dénotant de fait une parfaite extinction des notes. Et si l’on s’attend à un ampli un peu court dans le grave, et bien c’est tout le contraire. La contrebasse est à la fois ronde et chaloupée. Elle donne la juste mesure à cet orchestre de jazz sans alourdir la restitution mais au contraire en la dotant d’un base solide qui laisse tout le reste du spectre s’exprimer le plus naturellement possible. De plus, l’ensemble jouit d’un médium extrêmement charnel pour ne pas dire sensuel qui nous fait vivre cet instant musical avec délectation. Il pourrait nous faire penser à certains amplificateurs à tubes avec un médium bien plein et cette aptitude à incarner les instruments, le Sugden gardant pour lui un éclat dans le haut du spectre qui n’appartient qu’à lui. Lumineux et gracieux, il enchante tout disque CD ou vinyle.

Conclusion Comme vous l’aurez compris, Cette édition Signature du Sugden A21 SE est une pure merveille audiophile. Nous ne pouvons rien lui reprocher si ce n’est que tout mélomane qui aura l’occasion de l’écouter aura une envie irrépressible de le conserver dans son système. Cet ampli Hifi sait être clair et charnu comme rapide et consistant : un cocktail explosif de qualités musicales multiples qui mérite un cœur d’Or de ON mag.


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YAMAHA

800 €

R-N803D

Venant de la gamme purement hifi de ce fabricant japonais, ce nouvel ampli intégré Yamaha R-N830D n’en oublie pas les attentes des audiophiles qui souhaitent jouir des multiples possibilités modernes de connexion avec ou sans-fil et de streaming depuis le Web. Il est compatible avec le système de pilotage audio multiroom MusicCast propre à la marque. Mais il ne s’arrête pas en si bon chemin, puisqu’il inaugure aussi le système de correction acoustique de la pièce, YPAO, jusque là inédit sur les amplis purement hifi. par Pierre-Yves Maton

Avec la série A-S (A-S3000, 2100, 1100...), Yamaha avait signé d’une façon assez élégante son retour dans le monde la Hifi pure et dure. Nous avions, d’ailleurs, fait l’éloge du A-S1100 saluant à la fois la musicalité de cet intégré comme la présence de deux beaux vumètres qui n’étaient pas sans nous rappeler une époque de la Hifi que nos jeunes lecteurs n’ont guère connue.

Le système de correction YPAO pour la première fois sur un ampli Hifi Cette série A-S vient juste de voir arriver un petitfrère, le R-N803D qui associe tous les avantages du système de diffusion audio multiroom Yamaha MusicCast (pilotable par une application sur iOS et Android) avec un petit plus : un système de correction acoustique. Le R-N830D est donc le tout premier amplificateur Hifi de la marque équipé de la technologie d’autocalibration YPAO R.S.C (Yamaha Parametric Room Acoustic Optimiser Reflected Sound Control) pour un parfait ajustement sonore suivant les caractéristiques de la salle d’écoute (dimensions, matériaux, murs et position des enceintes...). Une fois les mesures prises à l’aide du microphone fourni, ce système corrige les défauts de courbe de réponse. L’opération ne dure guère plus d’une minute, et reste facile à faire pour le néophyte. Réservé auparavant aux amplificateurs Home Cinéma, ce système de correction fait son entrée, pour la première fois, dans les intégrés dédiés à la Hifi et seulement à la Hifi. Est-ce un plus

musicalement ? Pour répondre à cette question, nous l’avons vérifié nous-mêmes sur notre système et dans notre pièce d’écoute habituelle.

Il ne lui manque rien Pour le reste, ce Yamaha R-N830D n’offre pas moins de 5 entrées analogiques dont une pour platine vinyle équipée d’une cellule à aimant mobile (MM). On retrouve également des entrées numériques au nombre de quatre avec deux coaxiales et deux liaisons par fibre optique. Mais comme Yamaha a une belle expérience des solutions Home Cinéma, cet intégré possède aussi une sortie pour caisson de grave : un plus dans certaines installations. À cela s’ajoute un port USB A en façade pour un iDevice, et une sortie casque au standard jack 6.35 mm. De plus, le R-N803D offre deux modes de connexion au réseau domestique et au Web : Wifi et Ethernet RJ45. Une fois connecté et l’application MusicCast Controler téléchargée sur la tablette ou le smarphone de votre choix, le R-N803D propose une multitude de possibilités. Cette interface propriétaire multiroom de Yamaha permet d’utiliser les services de musique en ligne tels que Deezer, Tidal, Qobuz, Naptser, Spotify (pour ne parler que des plus connus en France) ainsi que d’écouter d’innombrables radios en ligne. De plus, il est également possible de profiter des fichiers musicaux qu’ils viennent d’un NAS comme d’un ordinateur relié au réseau domestique.


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Un côté puriste, mais confortable

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le capot, c’est assez évident. Pour entamer nos essais, nous n’avons joué sur Outre le système d’autocalibration YPAO, le Yamaha aucun réglage manuel et pas enclenché la fonction R-N803D propose un certain degré de confort à son Pure Audio. Dans ces conditions, le Yamaha utilisateur s’il veut jouer sur la musicalité. S’offrent R-N803D est à ranger dans les amplificateurs qui à lui les emblématiques touches plates pour jouer jouent quelque peu sur certaines colorations (en sur les aigus, les graves et même enclencher un haut et en bas du spectre), mais cela lui donne un Loudness pour les écoutes à bas niveau. Mais les côté hyper vivant et dynamique. Les aigus sont plus puristes se serviront de la touche «Pure Direct», légèrement extravertis avec une remontée dans une fonction qui désactive les réglages manuels et les hautes fréquences, idem pour le grave qui qui éteint même l’afficheur de l’appareil pour une avoue quelques largeurs en trop. Du coup, on écoute encore plus naturelle. obtient une image stéréo assez intéressante qui Cet ampli, très complet comme nous le voyons, oscille entre focalisation et profondeur. Le nombre hérite de l’architecture Top-Art exclusive à la marque de détails participe à ce sentiment, ce Yamaha se (Total Purity Audio Reproduction Technology). Il montrant assez pointu sur ce point. Il a un petit côté s’agit d’un montage symétrique à base d’un double «loudness» qui rend la restitution joyeuse à défaut push-pull de 8 transistors bipolaires (Sanken A1694 d’être totalement naturelle. Peu importe le plaisir et C4467) montés sur des ailettes en aluminium est là, c’est le principal dans cette gamme de prix. extrudé. Le tout repose sur un robuste châssis Mais une fois la position Pure Audio enclenchée, dans une sorte de résine afin d’éloigner toutes le jeu se calme énormément. La restitution devient interférences mécaniques à ce bloc de puissance. plus naturelle, avec un meilleur équilibre tonal et L’alimentation, sur mesure, est assurée par un transformateur EI de forte capacité (505,20 VA) et Spécifications l’ensemble des condensateurs atteint une valeur •Entrées analogiques : 1 phono, 1 CD + 3 entrées Ligne de 12000 pF/71V. La structure de ce circuit a été •Entrées numériques : 2 optiques, 2 coaxiales pensée, par Yamaha, pour offrir un minimum de •Sortie analogique : 2 Tape Out + 1 caisson de grave trajet au signal audio traversant l’appareil. •Liaison sans fil : Wifi, Airplay, Bluetooth Au plus proche des prises d’entrée, le R-N803D •Liaison réseau filaire : port Ethernet DNLA 1.5 bénéficie d’un contrôleur de réseau haut de gamme •Compatibilité : MP3, WMA, AAC, WAV, ALAC, AIFF et DSD signé de la marque pour un très faible jitter. Il est •Résolution : PCM 24 bits/192 kHz et DSD 2.8 et 5.6 MHz accompagné d’une puce de conversion Sabre ESS •Radio : FM/DAB 9006AS. Sont ainsi acceptés et traités les signaux •Système de correction acoustique exclusif YPAO numériques Hi-Res jusqu’à 24 bits/192 kHz et DSD •Puissance : 2 x 100 watts sous 8 Ω 2.8 et 5.6 MHz. Globalement, la construction de cet •Dimensions : 435 x 151 x 392 mm (LxHxP) intégré est sobre et nette. Elle n’atteint pas le degré •Poids : 11 kg de finition d’un Gato Audio ou encore d’un Sugden, mais le prix n’est pas le même et il est clair que tout a été bien pesé entre «audiophilie» et confort Notre avis d’utilisation.

Écoute : l’ampli aux multiples sonorités Dans un premier temps, nous avons écouté cet intégré dans sa forme le plus pure avec plusieurs sources. Nos enceintes colonnes Grand Cru Audio Horizon, comme nos petites Amphion Argons 3S n’ont en rien effrayé cet ampli Yamaha : il en a sous

Construction

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Performances

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c’est sous cette forme que nous avons continué nos essais. Les graves sont généreux, mais bien secs en même temps. Le médium devient plus charnu, ce qui a tendance à bien adoucir le message. L’écoute du LP du compositeur Arvo Pärt «Frates et Tabula Rasa» joué par le violoniste Gil Shaham nous montre bien la palette de couleurs que cet ampli est capable d’apporter à la restitution. Le haut du spectre est assez fouillé, piqué et précis. C’est clair, transparent, mais d’une sonorité toujours un peu du même acabit. La scène sonore positionne bien les différents instrumentistes, avec une disposition de chacun d’entre eux très précise. Cela peut manquer quelque peu de consistance, de matière grâce à un médium qui serait encore mieux travaillé, mais le résultat obtenu dans ces conditions est assez surprenant de vivacité. Passant à de la musique plus moderne avec le CD de Lea Michele «Believer», nous retrouvons la même verve, la même clarté tout en laissant le timbre de cette chanteuse à sa juste place. Sa voix est très présente au sein d’une scène sonore parfaitement dessinée même si elle se place toujours en avant par rapport à l’auditeur. Le grave de la batterie est sec et s’exécute sans broncher une seconde. Il sait être présent, mais pas envahissant. Le Yamaha RN-803D est à ranger dans le clan des amplis dynamiques et musclés. C’est une caractéristique que nous avions déjà constatée, le contraire par exemple d’un intégré à tubes sur ce plan. Enfin, nous avons lancé la procédure d’autocalibrage puis enclenché le système de correction acoustique YPAO. Et là, sur les mêmes morceaux, la différence s’avère moins flagrante que ce que nous aurions imaginé. Néanmoins, Léa Michele apparait encore plus présente avec plus de grain sur sa voix

pourtant assez puissante. L’image a quelque peu gagné en consistance, mettant l’étalement des divers plans sonores bien plus en perspective. Sur un morceau d’électro du groupe Trenmøller «The Dream» du disque Lost, les basses descendent avec un soupçon de franchise supplémentaire, mais dans notre pièce et avec un système bien réglé, ce n’est un gros changement non plus. Les différences avec et sans correction se portent bien plus sur le haut du spectre qui se calme pour atteindre une meilleure justesse de timbre. Le R-803D reste identique quant à sa dynamique, il donne une sorte d’impulsion bien vivace à la musique, mélangeant avec bonheur rapidité et tenue en puissance. Nous avons tenté d’aller le chercher dans ses moindres retranchements, et avouons que cet intégré tient la route sans aucun souci. Voilà un ampli qui saura vous étonner par sa vitalité.

Conclusion Comme le disait une publicité amusante pour une barre chocolatée : «c’est de la dynamite !» C’est comme cela que nous aurions envie de décrire ce que fait ce Yamaha RN-803D. Il a un caractère «punchy» qui va en étonner plus d’un et sa transparence sera toujours une source de plaisir, car nous faisant entendre des sonorités laissées pour compte par d’autres dans cette gamme de prix. Dans le cadre d’une installation hifi et d’une pièce d’écoute bien optimisée, le système de correction acoustique YPAO ne sera pas toujours d’une très grande utilité. Par contre, si votre salle d’écoute présente des défauts et surtout si vous ne pouvez placer vos enceintes dans les meilleures conditions son action sera beaucoup plus intéressante.



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YBA

5300 €

Passion IA350

La marque d’électroniques hifi haut de gamme YBA propose plusieurs gammes d’appareils dont cette série Passion. L’ampli intégré stéréo IA350 reflète bien le savoir-faire et l’approche très puriste de son créateur français, Yves-Bernard André, avec cette touche d’artisan du son. L’YBA Passion IA350 étant d’une fabrication exemplaire, il sonne bien et possède une section de conversion analogique/numérique très complète. par Pierre-Yves Maton La marque YBA est née en 1981. Mais son fondateur, Yves-Bernard André, a démarré ses activités dans la hifi dès le début des années 70. Il détient toujours divers brevets de ses créations de cette époque. YBA a été racheté en partie par le groupe chinois Shanling en 2009. Cette opération lui a donnée de nouveaux moyens de production. Cependant, Yves-Bernard André reste maître à bord pour tout ce qui concerne la conception et le choix drastique des composants qu’ils viennent de France ou d’ailleurs. On peut même aller plus loin en précisant qu’aucune électronique ne peut voir le jour sans une approbation totale du concepteur qui en surveille tous les aspects. Nous vous avions déjà présenté l’année dernière l’ampli Hifi A100 qui avait d’ailleurs remporté une de nos récompenses. Cette année, nous nous attaquons à un autre amplificateur intégré de la série YBA Passion donc bien plus haut de gamme et qui offre une véritable section de conversion qui accepte la quasi-totalité des sources numériques d’aujourd’hui

avec comme seuls compagnons deux sélecteurs ; celui de droite pour le volume et celui de gauche pour la sélection des sources. En plein centre trône un afficheur ovale OLED qui donne tous les renseignements nécessaires aux fonctions en cours et réglages associés. Cette face avant domine un châssis, lui aussi en aluminium, l’ensemble reposant comme d’habitude chez ce fabricant sur 3 pieds dont deux sont amortis tandis que le troisième (devant) se termine par une boule métallique servant de point de fuite aux vibrations parasites. Le YBA Passion IA350 est livré avec une belle télécommande qui peut piloter d’autres appareils de la marque. Et ne cherchez pas le bouton de mise sous tension, il est caché sous l’appareil à droite.

Une face arrière bien complète avec une section audionumériques Hi-Res et débrayable

Il suffit de retourner l’YBA Passion IA350 pour s’apercevoir que cet intégré est fort complet, il ne Comme un air de musique lui manque que des fonctions réseau et une entrée phono pour rivaliser, avec les meilleurs concurrents. Entre les amplificateurs des anciennes séries et cette Nous avons donc une prise secteur IEC avec nouvelle offre sous l’égide de Shanling, le design indication de la phase pour le sens du branchement des appareils YBA a peu changé, si ce n’est par une secteur (ce qui est rare). Les borniers haut-parleurs touche quelque peu plus moderne. Mais il n’en sont de belle qualité avec des protections afin reste pas moins qu’un YBA se reconnait au premier d’éviter les mauvais contacts. Après une paire de coup d’œil, mélangeant avec raffinement tradition et RCA qui servent au raccordement d’une seconde modernité. Le Passion IA350 ne déroge pas à cette unité de puissance ou encore un caisson de grave, règle qui reflète bien le côté «passionnel» de son on trouve trois entrées analogiques avec deux paires créateur. La face avant est toujours aussi dépouillée de RCA et une paire symétrique par XLR. À droite, avec une plaque en aluminium épaisse (9 mm) toute la section numérique montre ses atouts avec


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une sortie coaxiale, collée au plus près de pas moins de quatre entrées digitales : USB B, USB A, coaxiale, et AES/EBU. On note également un petit inverseur qui permet de désactiver (ou activer) l’alimentation de cette section de conversion si l’utilisateur désire éviter toutes interférences lors d’une utilisation purement analogique. La partie numérique se répartit sur deux cartes filles fixées l’une à l’autre. Nous avons les entrées USB B et A. La première faire appel à une interface asynchrone Xmos secondée par deux horloges pour réduire au maximum le jitter. En dessous, une puce Circus Logic CS4398 assure la conversion de toutes les entrées avec une résolution en PCM allant jusqu’à 24 bits /192 kHz. Si l’utilisateur souhaite écouter du DSD, il pourra le faire, mais sous DoP (DSD sous PCM). Cette section numérique bénéficie de sa propre alimentation (que l’on peut donc désactiver ou activer à sa guise) placée entre les deux autres transformateurs servant tout l’analogique.

Sous le capot, un moteur puissant en double mono symétrique, avec la «french touch» de Yves-Bernard André Nous arrivons à toute la partie dite de puissance de l’appareil. Notons que le courant arrivant est redressé et filtré par deux sections d’alimentation totalement séparées et similaires (comme dans une configuration en vrai double mono). Le cœur du YBA Passion IA350 tourne autour d’un montage propre à Yves-Bernard André dit Alpha. Nous avons quatre paires de transistors bipolaires NJW21193 et 194 qui sont fixés à un dissipateur de chaleur assez imposant. Le contrôle du volume passe par une puce Burr Brown PGA2320 en numérique avant de transférer les signaux analogiques vers les étages de gain qui sont polarisés en Classe A. Depuis bien des années, le concepteur revendique ce type de schéma pour sa linéarité et son absence de distorsion ; une sorte de signature sonore propre à la Classe A avec un minimum de contre-réaction. De plus, on remarque certains composants passifs de toute première qualité comme des résistances estampillées YBA et fabriquées spécialement pour la marque. Nous repérons également de petits morceaux de bois collés sur certains composants, là aussi la patte du concepteur se reconnait par son désir d’optimiser de façon assez personnelle le schéma.

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La conception double mono et symétrique fait appel à deux gros transformateurs en double C de 320 VA. L’originalité du Passion IA350, pour des raisons évidentes de lutte contre toute forme de vibration parasite, est que ces deux transformateurs sont fixés de façon assez souple, ou plutôt amortis par des pieds en caoutchouc. Chacun est coiffé d’une protection. Yves-Bernard André affirme que le choix de ce type de transformateurs élimine les phénomènes liés à la microphonie. Chacun utilise une centaine de plaques à grains orientés qui sont enduites de vernis isolant, puis imprégnés sous vide pendant au moins 2 jours. Pour le filtrage et la réserve de puissance instantanée, sont installés sur une carte fille pas moins de six gros condensateurs BC Components de 4700 µF chacun. Le montage et la fabrication laissent apparaître une maîtrise de tous les paramètres pour faire de cet YBA Passion IA350 un intégré ultra performant.

A l’écoute du YBA Passion IA350 : douceur, contraste sonore et rapidité de tous les instants Voilà un ampli qui sait manier plusieurs qualités au sein d’un message sonore à la fois détaillé, profond

Spécifications

•Puissance : 2 x 115 W sous 8 Ω et 2 x 160 watts sous 4 Ω •Connectique analogique : 3 (2 RCA et 1 XLR) •Connectique numérique : 1 x AES/EBU, 1 coaxiale et 1 x USB B (24/192 kHz) •Connectique iDevice : 1 x USB A •Distorsion : < 0.03% •Réponse en fréquence : 20Hz à 20 kHz •Rapport signal/bruit : > 95 dB •Dimensions : 43 x 38 x 10.8 cm (LxPxH) •Poids : 15.4 kg

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et précis. Nous avons pu l’écouter bien rôdé et avec diverses sources, il a fait feux de tout bois avec nos enceintes colonnes Grand Cru Horizon leur donnant de la rapidité, du grain sur les notes, le tout bercé d’un bas bien musclé et en même temps sans aucune maigreur. Cet ampli se démarque assez vite par le contraste qu’il s’emploie à donner à la restitution, un contraste non dépourvu d’une densité et d’une richesse harmonique assez étonnantes. Il est comme une voix qui s’exprime avec conviction et parée d’une excellente homogénéité. Comme nous l’avons déjà mentionné, les nouveaux YBA ont beaucoup gagné en confort d’écoute avec des timbres plus riches, plus complets, mais qui ne tombent jamais dans un excès de mollesse ou de monotonie. La transparence arrive à un niveau assez exceptionnel avec cet YBA Passion IA350 sans oublier tout ce qui fait la richesse et la diversité des timbres. Ce côté ouvert ne soufre en aucun cas d’une quelconque froideur. Il nous semble bien qu’Yves-Bernard André a réussi le pari du mariage, souvent difficile, entre précision et homogénéité. Nous pouvons jouir de cet équilibre, cette finesse avec le Quator Arod jouant des œuvres de Mendelson, les Quartets OP.13, où cet orchestre se déploie parfaitement dans l’espace, remplissant notre pièce sans perte d’énergie sur toute la largeur de la bande passante. Ce quatuor qui réunit Jordan Victoria au violon suivi au même instrument d’Alexandre Vu et soutenu par l’alto Corentin Apparailly et au violoncelle par Samy Rachid passe à la perfection. On a toutes la richesse harmonique, toutes les couleurs de deux violonistes avec en léger arrière-plan les deux autres instrumentistes. C’est

transparent, mais pas froid, au contraire la profusion de détails donne une restitution vive et enjouée. Puis nous retrouvons la chanteuse suédoise d’origine ougandaise Jaquee (Jaqueline Nakiri Nalubale), et son tout dernier album «Fly High». Assez inclassable quant à son genre de musique, sa voix puissante passe admirablement bien. L’YBA Passion IA350 sait souligner avec conviction tous les phrasés, les intonations de son chant, le tout au beau milieu d’un ensemble de musique et de musiciens hétéroclites. Les claquements de doigts du morceau «Fly High» se détachent parfaitement au milieu d’un déluge de sonorités aussi multiples que variées. La basse est hyper énergique, en cela elle se rapproche d’un son très Rap avec une ligne synthé basse puissante. Mais la voix de cette chanteuse apparait toujours au premier plan avec un positionnement très holographique. Puis nous avons retrouvé le tout dernier MC Solaar et son morceau «Sonotone». Même si le niveau de grave est impressionnant, cet ampli YBA différencie tous les plans sonores avec un magnifique contraste qui donne à la restitution une superbe modulation, fruit d’une belle précision, tant sur la scène sonore que sur la nature de chaque sonorité.

Conclusion Yves-Bernard André signe encore là une belle réussite. En plus de sa fonctionnalité élargie (ouverture au numérique), l’YBA Passion IA350 transporte de la joie, de la vivacité et nous transmet une excellente richesse tonale qui, s’ajoutant à une rapidité de tous les instants, nous a réellement conquis.


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ENCEINTES ACOUSTIQUES

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AMPHION Argon 3S

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Directement dérivée du modèle professionnel One18, une enceinte «monitoring» très appréciée chez les pros, la nouvelle enceinte de bibliothèque Amphion Argon 3S reprend le concept d’un haut-parleur passif en lieu et place de l’évent bass-reflex des anciens modèles 3. Le gain dans le grave est net, il s’ajoute désormais à des timbres superbement naturels : une signature sonore propre à cette marque finlandaise. par Pierre-Yves Maton La marque finlandaise Amphion est encore discrète et pourtant sa notoriété s’étend de plus en plus dans le milieu professionnel. Que ce soient des studios d’enregistrement, de mixage ou même pour certains compositeurs de musique, les enceintes Amphion séduisent par une restitution très naturelle mais aussi par leur aptitude à être écoutées des heures durant sans fatigue ou lassitude.

Adieu le bass-reflex, vive le radiateur passif Sur les enceintes Anphion Argon un gros travail a été effectué sur la charge du haut-parleur de médium/grave. Après de nombreux essais et mises au point, l’évent bass-reflex fait place aujourd’hui à

un transducteur passif placé à l’arrière de l’enceinte. Comment cela fonctionne-t’il ? Un transducteur passif (ou radiateur passif) est un haut-parleur sans sa partie moteur, il est composé uniquement d’un châssis, d’une membrane et de ses suspensions. Il ne peut donc pas être utilisé seul, puisqu’il est incapable de vibrer seul. Il doit être entrainé par un haut-parleur actif, disposé en face avant dans notre cas. Ce dernier produit donc des pressions et dépressions d’air à l’intérieur de la caisse, elles vont entrainer les mouvements en piston de ce radiateur passif qui jouera exactement le même rôle qu’un évent mais en plus performant. Cette technique présente l’avantage d‘abaisser le taux de distorsions tout en apportant une bande


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passante plus large : les effets recherchés par Anssi Hyvönen le concepteur des enceintes Amphion.

Les principes acoustiques Amphion Ainsi sur les enceintes Argon 3S, nous trouvons à l’arrière un transducteur de 16.5 cm passif à membrane en aluminium, la même qui équipe le haut-parleur actif de devant. En dehors de cette nouvelle technique de charge, les Argon 3S ne diffèrent pas fondamentalement de leurs prédécesseurs. Le coffret est toujours formé par des parois en MDF haute densité de 3 cm d’épaisseur. En les regardant de près, on s’aperçoit qu’il s’agit d’un assemblage de trois plaques d’un centimètre d’épaisseur chacune collées ensemble sous haute pression. La rigidité de l’ensemble est totale. A l’intérieur, nous découvrons une plaque supplémentaire à orifice multi-trous juste derrière le haut-parleur médium/grave. Suivant les informations données par Anssi Hyvönen en personne, son rôle n’est pas seulement de rigidifier le coffret mais de contrôler les flux d’air internes et ce, suite à des calculs menés par la section R&D d’une grande Université située en Suisse. Sur la face avant, nous retrouvons un tweeter avec un dôme en titane d’origine SEAS mais modifié pour Amphion. Ce transducteur est au centre d’un guide d’ondes (ou pavillon) de même diamètre que le haut-parleur de médium/grave, une pièce fabriquée également en MDF. Elle permet une mise en phase verticale avec le centre du haut-parleur de médium/grave comme de pouvoir faire travailler le tweeter à des fréquences très basses. Juste en dessous et parfaitement dans l’axe, nous avons le haut-parleur de médium/grave de 16,5 cm de diamètre à membrane aluminium et suspension souple en demi-rouleau. Son châssis en métal injecté comme la bobine en aluminium de 26 mm de diamètre et son circuit magnétique de très forte capacité sont une promesse à des transitoires extrêmement rapides comme une tenue en puissance sans faille. Ce haut-parleur est également d’origine SEAS, venant de la série Prestige de ce fabricant Norvégien mais adapté spécialement pour les enceintes Amphion.

se situe en dessous de celles où l’oreille sera la plus sensible aux problèmes de phase ou de variations de niveau par exemple. Ensuite un gros travail a été fait pour que les deux transducteurs actifs se marient au mieux malgré cette fréquence de coupure très basse. Et c’est là que l’adoption d’un guide d’onde pour le tweeter, un pavillon qui a le même diamètre que le hautparleur de médium/grave, va jouer tout son rôle et permettre une parfaite mise en phase des deux transducteur. Le filtre a été à son tour conçu spécialement pour cette mise en œuvre. Ses borniers sont d’origine Argento Audio Il ne comprend que des bobines à air et de condensateurs jaunes estampillés Amphion et d’un très haut niveau de qualité. Grâce à ce montage particulier, l’incidence de la pièce d’écoute serait beaucoup moindre qu’avec des enceintes plus traditionnelles.

Les Amphion Argon 3S à l’écoute : une vraie promesse de plaisir tenue La mise en place des Argons 3S s’est effectuée avec une facilité déconcertante comme nous le supposions avec les principes acoustiques de ces enceintes. Posées sur des pieds, certes lourds et inertes, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour obtenir une image stéréo crédible et une qualité de timbre empreinte d’une très belle justesse. En

Spécifications

•Principe de fonctionnement : 2 voies, enceinte close avec radiateur passif arrière •Tweeter : 25 mm en titane •Médium/grave : 16,5 cm aluminium •Fréquence de coupure : 1600 Hz •Impédance nominale : 8 Ohms •Sensibilité : 87 dB •Réponse en fréquence : 30 à 25 000 Hz •Puissance recommandée : 20 à 150 W •Dimensions : 380 x 191 x 305 mm (H x L x P) •Poids : 12 kg •Prix : 2 150 € la paire (couleurs : blanc et noir standard et grilles/pavillon en couleurs) et 2 350 € en Noyer plaqué

Une directivité contrôlée Enfin, nous en arrivons à la technique U.D.D. pour «Uniformly Directive Diffusion», un principe propre à Amphion portant sur l’incidence de la pièce d’écoute et le résultat final dans un salon. Tout d’abord, la fréquence de coupure entre les deux transducteurs actifs est fixée à 1600 Hz, ce qui très bas par rapport à ce qui est fait par d’autres constructeurs (environ 3 kHz). Cette zone de recouvrement n’a pas été choisie par hasard. Elle

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Notre avis Construction

Design/finition

Performances

Musicalité


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revanche, le rendement somme toute un peu faible ou moyen (87 dB) demande un amplificateur un peu musclé si l’on veut atteindre des niveaux sonores élevés dans une pièce de belles dimensions. A l’écoute, ces Argons 3S se révèlent rapidement comme étant des enceintes «phasées», c’est-àdire avec une excellente linéarité de la bande passante et surtout une totale absence de son typé. Le rendu sonore est extrêmement cohérent et joue avec un naturel qui n’est pas sans nous faire penser par exemple à des Acoustics Energy REF1 ou encore des Grand Cru Essentiel. Cette absence de son de caisse fait rentrer ces Argon 3S dans le camp des transducteurs parfaitement maîtrisés et soucieux du vrai caractère de chaque instrument. Même constatation avec les éléments placés en amont, les Argons 3S en dévoilent les plus subtiles différences, ce qui dénote un caractère transparent et dépourvu de colorations. De plus, elles offrent une scène sonore très réaliste avec un rendu holographique remarquable. Cette vraie transparence s’accompagne donc d’une belle densité sonore : deux qualités qui ensembles offrent une écoute vivante et d’une belle assise. Le haut du spectre est fourni mais empreint d’une douceur et d’une matérialité qui sont les signatures sonores des Amphion. Le son coule de source avec une très belle limpidité et clarté mais sans jamais devenir crispant ou excessif. Le médium, lui aussi, est d’une très belle facture comme nous le prouve l’écoute du SACD des œuvres de W.A Mozart et M. Haydn jouées par Rachel Podger au violon et Jane Rogers au violon alto. Les timbres de ces deux instruments sont réellement magnifiques : un doux mélange de boisé et de mordant que les Argons 3S s’évertuent à nous restituer avec une exactitude remarquable. La différence de tessiture de ces deux instruments à cordes frottées est formellement reconnaissable même lors de passages complexes. Nous ressentons bien la ligne mélodique différenciée de chacun de ces deux instruments comme le jeu plus ou moins appuyé de chacune de ces deux musiciennes. Comme dit plus haut, l’image stéréophonique est très crédible avec un placement de chaque instrument parfaitement calculé dans un

espace sonore bien rempli. Les timbres sont justes avec des attaques de notes bien restituées. Le côté Monitoring des Amphion et leur capacité naturelle de retranscrire les moindres détails est un voyage très personnel dans ces œuvres. Puis sur l’excellent vinyle «Transformer» de Lou Reed et son fameux morceau «Walk on the Wild Side», la ligne mélodique de la contrebasse d’Herbie Flowers doublée d’une basse électrique est parfaitement soutenue par les Amphion Argons 3S. Certes, nous avons affaire ici à des enceintes de format bibliothèque, le niveau dans le bas ne pourra jamais se comparer avec celui de grosses colonnes, mais à défaut de descendre très bas, ces enceintes ont une souplesse et une légèreté dans ce registre qui font rapidement oublier leur limitation naturelle. La voix de Lou Reed est, par exemple, d’une parfaite exactitude. Il émane de ce chanteur pop-rock une rare émotion que soutient le léger jeu du violoniste situé en arrière-plan. Idem pour le saxophone de Ronnie Ross qui semble s’avancer vers le devant de la scène au fur et à mesure que le niveau de son instrument monte. Nous sentons bien tous les contrastes de niveau dans le jeu de ce musicien comme son phrasé. Le son est rapide, rythmé et la batterie, ramenée à l’essentiel dans ce morceau, est parfaitement bien rendue. Nous écoutons ce morceau avec l’aisance que procurent des modèles beaucoup plus onéreux tant la musicalité sonne vraie et laisse place à son âme jazzy.

Conclusion Qu’ajouter à tout ce qui vient d’être énoncé si ce n’est que ces Amphion Argon 3S sont de petites merveilles sonores tant nous sentons qu’elles ont été conçues dans un esprit de rigueur et de neutralité qui transforme chaque écoute en un pur moment de plaisir. Certes, elles ne sont pas faites pour sonoriser de grands espaces mais, en revanche, elles ont la capacité d’apporter ce réalisme qui nous fait voyager à chaque morceau de musique entendue. Elles sauront toujours dénicher ce petit plus qui rendra les écoutes toujours variées ; une vraie promesse de plaisir.


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ASA

2150 €

Monitor Baby

L’enceinte Monitor Baby est la dernière création du constructeur française ASA. Ce modèle hérite de plus de 27 ans d’expérience du concepteur Philippe Bernard qui privilégie avant tout une approche « artisanale » où chaque enceinte est le fruit d’un travail très accompli. D’un format bibliothèque, la Monitor Baby en étonnera plus d’un par son ampleur et sa capacité à remplir une salle d’écoute. par Pierre-Yves Maton Asa pour Atelier de Synergie Acoustique est typiquement un concepteur et fabricant d’enceintes acoustiques faites sur mesure. À sa tête, Philippe Bernard, un artisan acousticien qui s’est fait connaître dans les années 90 par un modèle Monitor qui avait bien fait parler de lui à cette époque. Depuis, la gamme que propose ASA s’est largement étoffée avec 3 autres modèles bibliothèque : la Monitor Standard, la Monitor Pro et enfin notre ASA Monitor Baby tandis qu’un caisson de grave actif en bois massif a également fait son apparition. Cette Monitor Baby est donc la dernière création de cet artisan/luthier des enceintes dont la vocation est de combler les mélomanes et audiophiles avec une enceinte compacte, très soignée, à un prix

raisonnable. Des supports, spécialement conçus, pour elles sont également au catalogue. Optimisés et anti-résonants, ils sont disponibles en diverses finitions suivant celui de l’enceinte : ivoire clair, gris clair, rouge ruby et noire : leur prix : 700 € la paire.

Une construction artisanale avec une ébénisterie aux parois très épaisses et deux haut-parleurs SEAS collés au plus près Comme vous l’avez compris, les ASA Monitor Baby sont des enceintes à poser sur des supports (de la qualité de ces pieds jouera le résultat final). Leurs dimensions : 37 x 25 x 33 cm (HxLxP) sont assez imposantes d’ailleurs pour des modèles que


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l’on qualifie de bibliothèque ou compacts. Elles prennent leur place dans la pièce et ne se font pas visuellement oublier. Le coffret est fait à partir de MDF d’une épaisseur assez conséquente de 28 mm. La face avant qui reçoit les deux hauts parleurs avoue même une sur-épaisseur de 5 mm par rapport aux autres parois. Le tweeter est un modèle du fabricant norvégien SEAS, un dôme souple de 2.5 cm de diamètre, qui a été modifié suivant les directives de Philippe Bernard par le fabricant. Il empiète légèrement sur un autre haut-parleur SEAS, cette fois un boomer de 18 cm à membrane à pulpe de cellulose (papier) qui est décompressé par un évent bass-reflex débouchant en face avant. Nous n’en saurons pas plus sur ce qui a été effectué par SEAS pour ces deux HP, mais il est important de préciser qu’ils sont appairés en mesure comme en son avant montage. Le principe de ce rapprochement physique de ces deux HP est dicté par la volonté de mettre un médium/grave de belle dimension dans un volume restreint et en même temps d’obtenir une source sonore plus ponctuelle.

Un filtre coulé dans la résine utilisant des composants triés sur le volet Le filtre de l’enceinte, lui aussi, ne pourra être passé sous notre inspection puisqu’il est coulé dans de la résine. Ils utilisent des condensateurs SCR (marque reconnue pour la qualité de ses productions) et des selfs-inductions en fil de 2 mm de section. Les filtres sont mesurés et appairés avant montage dans ce bloc de résine, qui évite tous phénomènes de vibrations néfastes au résultat final. Les connecteurs acceptent tout type de fiches et même du câble nu de forte section (6 mm2). Sachez que contrairement à beaucoup de marques d’enceintes, tout est ici fabriqué en France : de l’assemblage des ébénisteries au montage final. Les ASA Monitor Baby sont disponibles en plusieurs finitions (à l’image des supports Asa) : ivoire clair, noire laquée, rouge Ruby et gris clair. De quoi satisfaire tous les intérieurs donc. Il convient de saluer le travail de Philippe Bernard qui ne cède pas à la facilité dans aucun domaine et propose donc un produit 100% «Made In France», ce qui devient de plus en plus précieux.

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Kiseki Blue N.S et étage phono Jolida. Question ampli, nous avons essayé ces enceintes avec un YBA IA350 de la série Passion comme avec le tout dernier Micromega M-One 150, le tout restant câblé en Esprit Audio Eterna. Alors, et malgré leur appellation bibliothèque, ou compactes, les ASA Monitor Baby sont tout d’abord d’une taille imposante dans cette catégorie et demandent également un placement dégagé quelque peu des murs arrière si l’on veut bénéficier de toutes leurs qualités en matière d’image stéréophonique ; ce que nous avons fait. Parce que tout d’abord, c’est sur ce plan qu’elles nous ont surpris le plus. Elles sont capables de développer une scène sonore ample, large et dotée d’une belle profondeur. Les aigus sont finement ciselés, avec beaucoup de détails et d’informations, même s’ils ont une légère coloration et pourraient être un poil plus fruités. Du coup, l’équilibre tonal est un peu physiologique avec un registre médium un peu en retrait par rapport à cette prépondérance du haut du spectre tandis que le bas médium/grave est, lui, d’un niveau impressionnant pour la taille de l’enceinte. Parallèlement, nous sentons que nous pouvons leur demander la lune en ce qui concerne le niveau sonore. Les ASA Monitor Baby et malgré leur nom savent encaisser des niveaux sonores très élevés sans broncher une seule seconde. Leur définition et transparence dans le haut trouvent toute leur magnificence sur le dernier disque des sœurs Ibeyi, «Ash». Les voix de ces

Spécifications

•Type : enceinte 2 voies bass-reflex •Tweeter à dôme souple de 25 mm et boomer de 18 cm à membrane en papier traité, accordé par un évent frontal •Sensibilité : 89 dB/1W/1M •Puissance admissible : 90 Watts •Impédance : 8 Ω •Dimensions : 37 x 25 x 33 cm (HxLxP) •Poids : 12 kg pièce

Notre avis

À l’écoute : des enceintes énergiques et spontanées

Construction

Design/finition

L’écoute de ces ASA Monitor Baby s’est effectuée dans notre installation avec plusieurs sources : lecteur réseau Lumin, platine vinyle VPI + cellule

Performances

Musicalité


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deux compositrices et chanteuses, pleines de créativité, sont parfaitement placées au centre d’un espace sonore très bien construit. Nous parvenons à parfaitement entendre tous les petits sons qui parsèment ce disque. Les percussions, de multiples origines, sont bien reproduites avec fermeté et décision. Nous sentons que le son ne traine pas du tout, les Monitor Baby savent tenir tout cela sans aucune confusion, ni durcissement. En passant par le disque du film «Arizona Dream» et plus particulièrement le morceau acoustique «Old Home» de Goran Bregovic, le bas est toujours bien tenu. Il y a dans ce morceau une note sous-grave, mais avec les Baby, elle est extrêmement discrète. D’autres enceintes compactes, comme les Amphion Argons 3S, font mieux sur ce point permettant de percevoir plus facilement cette note, non dans toute son amplitude, certes, mais de façon plus nette. Les ASA Monitor Baby ont donc un bas médium/ grave bien construit, avec du tonus, de la répartie,

mais il ne faut pas non plus leur demander de descendre au fin fond des infra-graves. En passant sur le LP de Arvo Pärt, «Tabula Rasa» et le morceau «Frates» joué par le soliste Gil Shaman et l’orchestre Gothenburg Symphony Orchestra. Les violons et plus particulièrement celui du soliste sont bien piqués avec un beau filé dans le haut même s’il est un peu répétitif. Ces enceintes montrent leur caractère pointu et chatouilleux sur ce plan. Il conviendra donc de les marier avec un ampli plutôt assez doux, un ampli à tube devrait faire des merveilles comme des câbles allant dans le même sens. Sur ce disque, on obtient une belle profondeur des champs sonores avec certains sons se détachant vraiment en arrière-plan, qui se perçoivent sans aucune difficulté. Tous les phrasés et accents du soliste au violon sont bien mis en avant avec une belle attaque de note et une franchise que nous avions déjà découverte sur d’autres morceaux de musique. Les ASA Monitor Baby sont vivantes, très extraverties et rapides. La technique qui consiste à rapprocher les deux sources sonores porte admirablement ses fruits. Nous ne pouvons qu’être conquis par une certaine homogénéité du placement de cet orchestre où chacun a sa place sans aucune confusion.

Conclusion Les Asa Monitor Baby sont donc des enceintes qu’il conviendra de chouchouter quelque peu sur le plan des sources comme sur celui de l’ampli. Leur vision vivante et spontanée de la musique demande que nous leur cherchions les meilleurs compromis, les meilleurs mariages au niveau de leur association avec les autres appareils qui vont l’entourer. Leur joie à reproduire de la musique se démarque assez vite, à l’utilisateur de savoir les apprivoiser.


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CABASSE Antigua MC170

550 €

Cabasse est une des plus vieilles dames de la hifi française et, malgré quelques accidents de la vie, elle garde toujours bon pied, bon œil. Elle propose une très vaste gamme d’enceintes hifi et homme cinéma pour tous les budgets, d’une conception toujours fort sérieuse. par Pierre Stemmelin

Cabasse est une des marques les plus emblématiques de la Hifi française et aussi une des plus anciennes. Elle a été fondée en 1950 par Georges Cabasse, descendant d’une célèbre famille de luthiers, et a marqué l’histoire de l’acoustique par de nombreuses innovations et réalisations prestigieuses. Parmi ses faits d’armes les plus glorieux, on peut citer l’équipement en hautparleurs du cinéma le Grand Rex à Paris dans les années 50, de la Géode en 1984 (toujours à Paris) ou encore du porte-avion Charles de Gaulle en 1998. Le parcours de Cabasse n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Il a été marqué en 2006 par son rachat par le japonais Canon puis en 2014 par Awox une société française spécialisée dans les objets connectés. Cependant, Cabasse a su conserver son ADN. Christophe Cabasse, fils de Georges, est aujourd’hui un de ses piliers en qualité de directeur des ventes et du marketing international. La marque est également restée fidèle à son port d’attache

en Bretagne. Son laboratoire de recherche et une partie de sa production sont toujours localisés dans son centre acoustique, installé prés de Brest, surplombant l’envoutante baie de la mer d’Iroise.

Une «grosse» enceinte compacte avec médium/aigu fidèle à l’esprit de Source à Cohérence Spatiale En ce qui concerne les technologies, Cabasse reste également attaché à certains concepts, notamment celui de «Source à Cohérence Spatiale» (SCS) mis au point à l’origine (en 1993) pour des réalisations ultra haut de gamme, décliné aujourd’hui sous sa forme la plus aboutie sur des ovnis High End, comme l’Océan ou la Sphère, mais aussi, en version simplifiée sur tout le reste de la gamme comme nous le voyons ici avec l’Antigua MC170 équipé d’un transducteur coaxial assez particulier. Cette Cabasse MC170 est une assez grosse


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enceinte pour un modèle dit «compact» ou «de bibliothèque». Il s’agit d’un modèle trois voies, accordé en bass-reflex par un évent tubulaire dorsal. Elle est revêtue d’un vinyle imitant les veinures du bois, en finition ébène noir ou chêne clair. Son ébénisterie est réalisée en panneaux de médium de 13 mm d’épaisseur. Sa réalisation est sérieuse et soignée. Malgré le prix très raisonnable de cette enceinte, elle bénéficie déjà d’attentions particulières. Elle comporte un cadre de renfort interne, des flancs galbés et tous ses éléments rapportés sont vissés sur inserts métalliques. On peut aussi ajouter, au chapitre des bons points, les solides grilles métalliques amovibles de protection des haut-parleurs, maintenues par des aimants invisibles Mais le plus intéressant se situe dans les hautparleurs qui sont propres à Cabasse. Le boomer de 17 cm de diamètre est doté d’un beau saladier en matériau synthétique moulé et d’une membrane en polypropylène avec revêtement avant métallisé et texturé afin d’obtenir une meilleure rigidité et une meilleure maîtrise des résonances. Le module médium/aigu reprend de son côté le fameux principe SCS, cher à Cabasse, puisque c’est un transducteur coaxial. Il est composé d’un cône d’environ 10 cm de diamètre, en polypropylène, qui assure la reproduction du registre médium entre 700 Hz et 3,6 kHz, avec en son centre une sorte d’ogive qui porte le tweeter, pour les aigus, à dôme textile de 25 mm, logé dans une amorce de pavillon. Ce transducteur de médium/aigu bénéficie de sa propre charge close. À l’intérieur de l’enceinte, cette charge est isolée du reste du volume par un capot métallique.

Une restitution franche et directe avec un grave qui sait rouler des mécaniques Il faut garder à l’esprit que les Cabasse Antigua MC170 sont des enceintes hifi relativement abordables. On ne peut naturellement en attendre la même définition, les mêmes qualités de timbre et la même propreté dans le grave que les modèles bien plus coûteux que nous avons testés par ailleurs. Néanmoins, elles affichent déjà des performances de haut niveau, avec notamment une très bonne tenue en puissance et une dynamique importante. Leur équilibre tonal est relativement physiologique avec un grave assez charnu qui a à la fois la pêche et du corps. Lors de leur test des Cabasse Antigua MC170, nos confrères du magazine Les Numériques ont noté aux mesures une remontée assez importante dans les aigus, se manifestant à l’écoute par un haut du spectre trop présent. Il semblerait que ce point ait été amélioré. Lors de nos essais, nous n’avons pas perçu d’acidité ou agressivité dans ce registre.

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Certes, ces enceintes pourraient avoir un peu plus de corps et de fruité dans le médium et elles ne font pas toujours dans la dentelle et la délicatesse, mais elles sont plutôt douces dans les aigus. Elles savent en même temps se montrer très franches et directes. Elles sont un peu directives, mais une fois bien positionnées, elles sont en mesure de délivrer une image stéréophonique d’une belle ampleur et avec beaucoup de relief. Le son n’a rien de répétitif. Au contraire, en changeant de morceau de musique, on constate immédiatement les variations d’atmosphères. En ce sens, les Cabasse Antigua MC170 font preuve d’une belle expressivité. Avec elles, la musique est vivante, changeante, tantôt très douce comme une berceuse et à d’autres moments beaucoup plus énergique et vivifiante. Il n’y a aucun risque de s’ennuyer avec un petit ronron sans saveur et une restitution trop lisse. Les Antigua MC170 laissent parler les musiciens et les chanteurs avec une approche très «live», sans filtre.

Conclusion Les Cabasse Antigua MC170 sont des enceintes qui peuvent faire preuve d’une belle énergie, délivrer une puissance acoustique importante et un bas du spectre généreux. Elles demandent un peu d’espace pour s’exprimer (à partir de 20 m2 et 3 m de recul). Elles sont faites pour ceux qui recherchent une restitution franche et ample. Loin d’une approche policée, elles savent montrer du tempérament.

Spécifications

•Enceinte compacte, 3 voies accordées en bass-reflex •Transducteurs : boomer (17NT20) de 17 cm, médium/aigu coaxial (10T15MC) de 10 cm avec tweeter à dôme de 25 mm •Fréquences de coupure du filtre : 700 et 3 600 Hz •Bande passante : 60 à 20 000 Hz •Efficacité : 88 dB/1 W/1 m •Impédance nominale : 8 ohms •Impédance minimale : 3,2 ohms •Puissance nominale : 75 W •Puissance admissible crête : 550 W •Dimensions : 40 x 23 x 30 cm •Poids : 9 kg

Notre avis Construction

Design/finition

Performances

Musicalité


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DAVIS ACOUSTICS Balthus 90

La société française Davis Acoustics fêtait ses 30 ans d’existence en 2016 et nous promettait à ce titre un renouveau de sa gamme d’enceintes acoustiques ; la série Balthus en étant l’un des tout premiers exemples. Le modèle 90 testé aujourd’hui couronne cette toute nouvelle série. Elle est équipée de deux boomers de 21 cm pour le grave, idéal pour des pièces d’écoute de bonnes dimensions. par Pierre-Yves Maton

1400 €

Davis Acoustics est un acteur incontournable de la Hifi française. Cette société, lancée par Michel Visan en 1986, commença ses activités par la conception et la réalisation de haut-parleurs haut de gamme. Puis deux ans plus tard, les premiers kits d’enceintes à monter soi-même dont la fameuse MV7 bien connue des bricoleurs expérimentés, fit leur apparition. Il fallut ensuite attendre 1993 pour voir apparaitre la toute première enceinte montée dans les ateliers de la marque, une enceinte très remarquée grâce à son haut-parleur médium/ grave d’un jaune vif, une couleur qui tranchait avec toutes les productions de cette période. Et le choix de cette dernière n’était pas le fruit d’une quelconque volonté esthétique, mais plutôt de la conception d’une membrane à base de Kevlar, une fibre synthétique dotée d’excellentes propriétés mécaniques. Nous devons effectivement la paternité de ce type de membrane à Michel Visan qui fut le tout premier à l’utiliser pour ses haut-parleurs. C’est d’ailleurs devenu une marque de fabrique de Davis Acoustics même si cette société propose également des haut-parleurs à membranes en papier, ou encore carbone, fibre de verre… Aujourd’hui, Davis Acoustics travaille en étroite collaboration avec de nombreux constructeurs d’enceintes acoustiques pour lesquels cette firme conçoit et fabrique des haut-parleurs uniques et de très haut niveau. Olivier Visan, fils de Michel, désormais en charge de l’entreprise, a annoncé que 2016 devait être une année cruciale pour Davis Acoustics. Nous en avons vu les premiers effets avec la sortie de l’enceinte Renoir puis de trois modèles d’une nouvelle série beaucoup plus abordable appelée Balthus. Un modèle bibliothèque, une centrale et des « surround » devraient les rejoindre d’ici peu, le but étant de proposer une solution homogène pour le Home Cinéma comme pour la Hi-fi. D’autre part, une autre série, plus haut de gamme portant le nom du peintre Courbet devrait bientôt faire ses premiers pas.

Une gamme équilibrée Pour l’instant, cette série Davis Acoustics Balthus ne compte que trois modèles : 50, 70 et 90. Ils ont en tous en commun la partie médium/aigu avec l’adoption d’un transducteur de 13 cm à membrane Kevlar de 5ème génération, un médium associé à un tweeter à dôme souple en tissu. Seuls le nombre et la taille des transducteurs de grave changent suivant le modèle, le choix entre eux ne sera donc guidé que par les conditions d’écoute. Le modèle


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50 ne comprend qu’un unique boomer de 17 cm , il conviendra bien à une pièce ne dépassant pas les 20 m². La 70, avec ses deux boomers de 17 cm, s’avère parfaitement adaptée à une salle allant de 20 à 30 m² tandis la Balthus 90 et ses deux boomers de 21 cm est conçue pour un lieu d’écoute de plus grande dimension : entre 25 et 50 m². La puissance admissible de chaque modèle répond à leur utilisation et installation.

Une grande colonne au design classique et épuré La Davis Acoustics Balthus 90, que nous testons ici, est donc une grande colonne de 108 cm de haut pour une largeur de 23 cm et une profondeur de 32.5. Pour cette nouvelle gamme, Davis Acoustics a choisi de créer des enceintes aux formes plus épurées, des formes qui permettront une intégration facile dans tous types d’intérieurs. Deux finitions sont disponibles pour le corps de l’enceinte : frêne noir et noyer, une fine plaque laquée noire ajoutée à la face avant affine la silhouette de l’ensemble. De plus et afin que ces Balthus 90 puissent se positionner aussi bien sur un plancher que sur du carrelage, le dessous de l’enceinte est tapissé de matière absorbante tandis que quatre inserts permettent d’y ajouter des pointes de découplage. Le bornier arrière ne permet pas de bi-câblage ou bi-amplification, néanmoins les prises haut-parleurs sont de belle facture et acceptent fiches banane ou fil nu.

Une parfaite séparation des transducteurs Le haut de cette colonne est occupé par les deux haut-parleurs couvrant toute la partie médium/ aigu, de 400 Hz à 30 kHz pour être exact. Ces deux transducteurs jouissent de leur propre compartiment grâce à une séparation physique du reste du coffret, évitant de fait les retours d’ondes des deux transducteurs de grave sur l’arrière de la membrane du médium. De plus, ces deux HP sont placés au plus près l’un de l’autre pour obtenir une source sonore la plus ponctuelle possible. La véritable nouveauté de cette gamme Balthus est son tout nouveau transducteur de médium de 13 cm à membrane Kevlar. La particularité de ce nouveau modèle est l’absence du traitement de surface au latex des anciennes générations de 13 cm grâce à un principe de fabrication gardé secret par le fabricant. Nous en déduisons que tout d’abord, la membrane a gagné en légèreté, en vélocité et en linéarité, l’ogive centrale que nous retrouvions

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sur les anciennes générations n’étant du coup plus nécessaire. Ce nouveau transducteur de médium, repris sur tous les modèles de cette gamme, est alimenté par un circuit magnétique puissant, garantissant de fait des niveaux d’écoute assez forts sans signe de distorsion tandis que la suspension de type demi-rouleau en caoutchouc assure des déplacements homogènes de la membrane. Juste au-dessus, nous trouvons le tweeter à dôme souple en tissu de 25 mm de diamètre avec bobine de même diamètre. Ce dôme traité va se faire remarquer par un son d’une excellence finesse sans que pour autant sa sonorité en devienne fatigante à la longue. Son circuit magnétique est, lui aussi, de forte puissance.

Deux boomers de 21 cm pour des graves profonds En dessous de 400 Hz, ce sont deux 21 cm qui prennent le relai. Là, Davis Acoustics a fait le choix d’une membrane rigide et légère en pulpe de cellulose (papier) visant une meilleure vélocité, mais aussi un bon rendement. Il était important que ces nouvelles enceintes, esthétiquement plus faciles à intégrer aux intérieurs modernes, ne pèchent pas par un mauvais rendement. Elles peuvent donc facilement fonctionner avec des électroniques de puissance raisonnable tout en acceptant des

Spécifications

•Type : enceinte colonne, 3 voies, bass–reflex Haut-parleur : 1x tweeter dôme tissu 25 mm, 1x médium 13 cm Kevlar et 2x 21 cm grave en pulpe de cellulose Fréquence de coupure : 400 Hz et 4 kHz Sensibilité : 93 dB Puissance admissible : 250 W Impédance : 4/8 Ω Bande passante : 30 à 20 kHz Dimensions : 108 x 23 x 32.5 cm (HxLxP) Poids : 26 kg

Notre avis Construction

Design/finition

Performances

Musicalité


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de l’ensemble. Le filtre reprend une architecture similaire à celle employée pour les modèles Davis Matisse et Vinci, il est placé au plus près du bornier de connexion.

Les Davis Acoustics Balthus à l’écoute : soyeuses, mais surtout riches et variées

niveaux sonores impressionnants. Atteindre plus de 90 dB de rendement même avec de tels hautparleurs fut le challenge à relever et manifestement le pari est gagné. Les Balthus 90 affichent une sensibilité de 93 dB, un amplificateur de moyenne puissance devrait permettre de les faire fonctionner sans problème. Ces deux boomers de 21 cm sont également équipés de suspension demi-rouleau en matière synthétique et à regarder la taille du circuit magnétique un bon contrôle des déplacements des membranes ne devrait poser aucun problème. L’évent de décompression de la charge acoustique débouche tout en bas de l’enceinte, en dessous des deux 21 cm, il aura son rôle à jouer sur le rendement de l’enceinte comme sur la profondeur du grave. Tout le coffret est réalisé en MDF avec des renforts internes afin d’éviter les fameux « son de caisse » préjudiciables à l’homogénéité sonore

Les Balthus 90 n’ont pas bénéficié des meilleures conditions d’écoute, en tout cas au niveau de la salle dans laquelle elles ont été testées. Nous aurions souhaité une pièce bien plus vaste que nos 20 m² pour tirer le meilleur parti de ces colonnes. Néanmoins, elles se sont bien mariées avec notre amplificateur intégré Goldmund Metis 5 comme de nos câbles Esprit Audio Eterna. Dès les premières mesures, ces Balthus 90 déploient un haut du spectre extrêmement lumineux et soyeux. C’est très certainement dû au choix du dôme tissu, des tweeters qui la plupart du temps sont capables de ce genre de prouesse. Mais ils ne sont pas les seuls à exprimer cette énergie et cette clarté, les médiums qui les rejoignent semblent bien du même acabit. Même si l’écoute est quelque peu flatteuse, nous lui pardonnons bien volonté cet aspect, car elle n’en devient que plus vivante et réjouissante. Le bas du spectre, et en prenant toutes les précautions qu’il convient, c’est-à-dire en décalant bien ces Balthus 90 des coins de la pièce et en utilisant les pointes de découplage fournies suit bien le mouvement. Et même si on sent quelques toniques dans le bas médium/haut grave, c’est tout à fait acceptable et peu gênant. Au contraire, ce grave profond et dense forge une image stéréophonique d’une ampleur remarquable, une qualité doublée d’un pouvoir de focalisation bien agréable par la très bonne définition opérée par le reste du spectre. Les instruments comme les interprètes ont du corps et de la voix, ils sont bien installés au sein d’une scène sonore large et ample. Cette aptitude a dessiner à une image stéréophonique aux contours bien réalistes se retrouve sur l’album de Mark Lockeart, «In Deep» (Flac 16 bits/44kHz). Ce saxophoniste de jazz talentueux est parfaitement entouré pour ce disque de Dave Priseman à la trompette, Liam Noble au piano, Jasper Holby à la contrebasse et David Smith à la batterie. Le saxo trône au beau milieu d’une scène sonore bien remplie tout en se partageant l’espace avec la trompette, parfois bouchée de Dave Priseman. Nous ressentons une très belle impression de matière : les instruments ont du corps, mais aussi du détail. La reproduction des bruits de bouche ou encore ceux des clés fermant ou ouvrant les « cheminées » comme de


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la puissance du Selmer Ténor de Mark Lockeart n’est pas étrangère à cette impression de réalisme. Juste derrière ces deux instrumentistes, le son du batteur est sec, sans trainage et nous suivons sans aucune difficulté tout son jeu entre les divers fûts et cymbales. Globalement le son est piqué, bien nerveux, mais ne bouscule pas les choses pour autant. On se réjouit de la quantité d’informations qui ne se fait pas au prix d’une quelconque raideur. Nous reconnaissons l’excellent travail d’intégration entre un tweeter à dôme et ce nouveau médium à membrane Kevlar. Retournant au fichier 16 bits/44kHz «100th Window» du groupe Massive Attack, nous retrouvons cette scène sonore tout en relief avec une belle profondeur d’écoute et une localisation de chaque source sonore. Mais ce qui surprend le plus pour des enceintes dans cette gamme de prix, c’est qu’elles restent très généreuses quant à la richesse de toutes les sonorités. Ce disque de musique électronique pourrait devenir quelque peu fade, mais les Balthus 90 savent mettre en valeur tous les instruments et relever tous les effets de studio rajoutés. Elles nous font découvrir bien des subtilités dans le travail de l’ingénieur du son. À certains moments, des sons semblent venir de loin pour se rapprocher de nous, juste avant de nous envelopper totalement. La précision se marie ici avec une mise en relief des instruments vraiment superbes. Les Davis Balthus 90, et même sur des musiques électroniques, arrivent à nous étonner par leur richesse dans le médium/aigu, une qualité rendant vivantes et variées les musiques de tout type. Le grave, sur cet album, n’en fait pas trop même lors des passages les plus chargés en instruments ou en sonorités multiples. Nous sentons bien que malgré les deux 21 cm, Davis Acoustics n’a pas cédé à la tentation de gonfler artificiellement ce registre. Même si des précautions sont à prendre notamment

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sur les dimensions de la salle d’écoute, le choix de ces deux haut-parleurs est excellent. Ils n’entachent pas un haut du spectre clair et hyper défini grâce à une rapidité et une dynamique parfaitement dosées.

Conclusion Bel exploit de ce fabricant français qui propose une gamme d’enceintes abordables très équilibrée et homogène. Ses trois modèles sont destinés à des usages différents, des lieux d’écoute différents surtout, le principal restant que le médium/aigu reste de même nature à travers les Balthus 50 et 70, car il a su nous faire vivre la musique avec une joie presque instinctive et une richesse de sonorités qui illumine tous les enregistrements. De plus ces Balthus 90 savent se montrer définies, mais elles le font avec une distinction certaine : une belle réussite sur tous les plans.


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HARBETH Super HL5 Plus

L’enceinte Super HL5 Plus est la 7ème génération du best-seller du constructeur anglais Harbeth HL créée en 1977 par Duddley Harwood. Cette nouvelle mouture conserve toute la philosophie de conception qui a fait le succès mondial de cette enceinte depuis 40 ans. Alan Shaw a apporté plus encore de maturité musicale à cette nouvelle version grâce à des modifications sur le filtrage. Comme d’habitude avec Harbeth, il a été impossible d’avoir les détails de cette mise à jour, mais peu importe l’écoute de ces Super HL5 Plus les place comme des références incontournables dans leur gamme de prix. par Pierre-Yves Maton

4250 €

Sans refaire toute l’histoire de la genèse de Harbeth, une marque née d’un ingénieur H.D Harwood qui fut directeur du département recherche en acoustique au sein de la BBC (British Broadcasting Corporation), un petit retour vers le passé n’est pas inutile pour bien cerner l’héritage qui en façonne toutes les productions. La BBC, cette institution toute britannique incorporait dans les années 50/60 un département de R&D dont l’objectif consistait à concevoir des modèles d’enceintes « monitoring » qui devaient répondre en tout point aux besoins spécifiques du broadcasting et donc suivant un cahier des charges drastique et des normes techniques de construction très sévère qu’élabora en partie H.D. Harwood. Ce service de R&D de la BBC a donné naissance à toute une gamme de petites et moyennes enceintes qui allaient devenir au fil du temps des références absolue de la Haute Fidélité anglaise. Parmi les plus connues, nous pouvons citer les légendaires LS35/A comme leurs grandes sœurs, les LS5/9 suivies en 1993 des LS5/12A.C’est grâce cette équipe d’ingénieurs de La BBC que le premier haut-parleur à membrane en matériaux synthétiques (bextrene) vit le jour remplaçant pour la première fois la pulpe de cellulose. Le principe de coffret à résonances contrôlées que nous retrouvons encore aujourd’hui chez les Harbeth Super HL5 Plus fut également mis au point pour la première fois au monde à cette époque. Dans un deuxième temps, en 1977 pour être précis, H.D Harwood lança sa propre marque sous le nom de Harbteh, une contraction de Harwood et Elisabeth son épouse. La série LS d’enceintes de monitoring pour la BBC devint HL chez Harbeth et la toute première HL MKI vit le jour cette même


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année. Depuis cette date, cette enceinte, deux voix au départ, a subi un grand nombre d’améliorations que nous devons à H.D Harwood jusqu’en 1987, l’année où Alan Shaw racheta la marque. Ce nouveau technicien et mélomane n’a eu de cesse de travailler sur ce modèle, apportant à chaque étape un plus musical indéniable. La HL MK1 devint MK2 (1979), MK3 (1983), MK4 (1986), puis HL5 (1988) et c’est à partir du modèle Super HL5 (2001) qu’elle devint une véritable 3 voies avec l’apparition d’un super tweeter situé en haut de l’enceinte. Notre modèle Plus d’aujourd’hui est sorti, lui, en 2014 après d’autres modifications sur le filtrage pour être précis.

Une ébénisterie aux résonances contrôlées. Esthétiquement, aucun changement n’est apparent sur cette enceinte Harbeth Super HL5 Plus par rapport aux modèles précédents. Nous retrouvons exactement le même format «two cubic foot» calculé pour la BBC en son temps, ce qui lui offre un volume interne de pas moins de 50 litres. La constitution de son ébénisterie est toute particulière, car formée de plaques minces en MDF (1,5 cm d’épaisseur) assemblées de façon étudiée pour une absence de coloration parasite. On pourrait s’étonner de la faible épaisseur des parois de ce coffret par rapport à bien d’autres enceintes qui se vantent d’avoir des caisses d’absolue rigidité, mais pour Alan Shaw et suite à des études déjà menées par H.D Harwood en son temps, il en est tout autre. Cet ingénieur reste convaincu que de toute façon un coffret résonnera inéluctablement à fort niveau, il est donc plus judicieux de contrôler son comportement mécanique par un amortissement parfaitement étudié (larges plaques de mousse et plaque de bitume) afin que ces mêmes résonances interviennent le plus possible bas en fréquence. Et ceci se vérifie parfaitement à l’oreille, car, comme vous le verrez plus bas, les Harbeth Super HL5 Plus sont à l’écoute d’une propreté et d’une clarté remarquables. Ces ébénisteries sont disponnibles en plusieurs essences de placage de bois véritable dont le cerisier, l’eucalyptus ou en bois de rose. À l’arrière, un double bornier permet, si l’auditeur le souhaite, de bicâbler les enceintes. D’origine les Super HL5 Plus sont livrées avec de petites barres de métal servant de straps, il sera judicieux de les changer par du câble de qualité. D’autre part, ces enceintes Harbeth doivent être posées sur des pieds afin de les mettre à hauteur d’oreille, nous ne serons que vous conseiller les modèles en bois Hifi Racks, également fabriquer au Royaume Uni, qui sont parfaitement étudiés pour elles (750 € la paire).

Une trois voies parfaitement filtrée Les Harbeth Super HL5 Plus sont des enceintes trois voies avec une charge bass-reflex dont l’évent

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débouche vers l’avant. Le haut-parleur médium/ grave est un 20 cm de diamètre avec une membrane «Radial» de dernière génération. À son arrivée, Alan Shaw avait effectivement lancé un projet de recherche, en collaboration avec un département de recherche universitaire et soutenue financièrement par le gouvernement anglais, afin de remplacer le polypropylène largement utilisé auparavant. Au nouveau cône en composite polymère mis au point il donna le nom de Radia pour «Research and Development In Advanced Loudspeakers». Celui qui équipe les Super HL5 Plus est du type Radial 2, avec un cône bénéficiant de propriétés mécaniques (comportement en piston) encore améliorées éliminant certains accidents dans sa courbe de réponse. Nous avons contacté Harbeth pour en savoir plus sur la nouvelle composition de ce HP, nous n’avons reçu aucune réponse. Il semble que le profil comme la composition de la suspension aient subi quelques changements, mais rien n’est sûr : certains secrets ne traverseront la Manche. Au dessus au-delà de 3.1 kHz, c’est un premier tweeter qui prend le relai. Sans aucune indication sur ce HP, nous en déduisons au fil de nos lectures qu’il s’agit d’un Seas avec un dôme en aluminium de 27 mm très fin mue par une bobine de 25 mm avec refroidissement par un liquide ferro-fluidé. Il est doté d’une grille en métal finement ajourée pour en assurer une protection. Juste au dessus de ce dernier un second tweeter ou super tweeter a été ajouté dès le modèle Super HL5. Là aussi, aucune indication ne nous permet d’en connaitre la provenance, mais nous pensons qu’il s’agit là aussi d’un Seas avec un dôme en titane de 20 mm, placé au centre d’un petit guide d’onde pour une diffusion

Spécifications

•Type : enceinte 3 voies, bass-reflex •Haut-parleurs : boomer de 20 cm de type Radial2, tweeter à dôme de 27 mm, super-tweeter à dôme de 20 mm •Fréquence de coupure : 3.3 kHz et 12 kHz •Réponse en fréquence : 40 Hz à 20 kHz à +/-3 dB •Impédance nominale : 6 ohms •Sensibilité : 86 dB/1 W/1 m •Puissance admissible : 150 watts •Dimensions : 635 x 322 x 300 mm (HxLxP) •Poids : 15,8 kg (l’unité) •Prix : à partir de 4 250 € la paire en cerisier, 4 400 € en eucalyptus, 4 500 € en bois de rose

Notre avis Construction

Design/finition

Performances

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le rachat de nombreuses entreprises audio par de grands groupes financiers internationaux.

Ecoute : richesse et véracité des timbres

contrôlée. Ce super tweeter commence à travailler dès 12 kHz et assure de ce fait une reproduction idéale des harmoniques supérieures. Mais c’est très certainement le filtre qui a subi le plus de changement. Là aussi, guère d’informations nous sont parvenues. À le regarder, il s’agirait d’un modèle à pente raide de 18 dB par octave, entre le 2ème et 3ème ordre, l’important est de savoir que ce nouveau filtre a été conçu à l’oreille par Alan Shaw lui-même et toutes les avancées technologiques de modélisation des filtres. Le câblage a été également revu. Les Super HL5 Plus reprend un modèle Van Damme avec des brins en cuivre ultra purs OFC, de la même génération que ceux qui équipent la 40.2. Cette Super HL5 Plus représente donc un savoir-faire de quarante années, obtenu par une ingéniosité probante et une passion pour la vraie Haute Fidélité, une philosophie sans concession même au niveau esthétique. L’héritage des modèles sortis dès les années 70 est donc parfaitement conservé, une qualité qu’il n’est pas rare de retrouver chez nos amis anglais, mais qui a tendance à se perdre avec la mondialisation et

Plus que toute autres enceintes, les Harbeth Super HL5 + demandent une attention toute particulière quant à leur installation. Tout d’abord, elles doivent être posées sur des supports adaptés d’une cinquantaine de centimètres et là le choix du modèle à retenir devra être judicieux. Suivant les conseils de l’importateur, nous les avons placées sur des Skylan non sans avoir intercalé des petites rondelles en métal sur le plateau supérieur. Des pieds en bois Hi-Fi Racks spécialement conçus pour les Harbeth sont également un choix encore plus pertinent. D’autre part, il est apparu en cherchant le placement idéal (dans notre pièce de 20 mètres carré) qu’elles offraient la meilleure image stéréophonique assez écartée l’une de l’autre et bien dirigées vers l’auditeur. Le mariage avec notre amplificateur Goldmund et nos câbles Esprit Audio Eterna comme avec nos différentes sources que ce soit en analogique avec une platine vinyl VPI + cellule phono Kiseki Blues NS et un préampli phono Jolida à tubes ou notre lecteur réseau Lumin S1 fut, dès les premières notes, parfait ! En effet et de façon instantanée, ce qui surprend le plus avec ces Harbeth Super HL5+ se trouve dans la richesse et la diversité parfaitement évidentes des timbres. Le son remplit notre pièce d’écoute avec une sorte d’aisance et de facilité jubilatoires. C’est vivant, jouissif avec un sentiment d’unité, une intégration de chaque transducteur délivrant de concert un message sonore d’une cohérente et homogénéité parfaites. Nous avons, par certains côtés l’impression d’avoir affaire à une enceinte électrostatique tant les différentes sonorités sont d’une exquise transparence et rapidité. Nous ne cessons d’être surpris par le pouvoir de différenciation de ces enceintes qui apportent une analyse du message musical hors norme, et cette qualité se fait aussi grâce à une délicatesse dans le haut du spectre qui nous laisse sans voix. Sans projeter la restitution en avant, le super tweeter trouve toute sa raison d’être, car il dote les Super HL5 Plus d’une lisibilité dans le haut extraordinaire. De plus, ce transducteur doit aussi concourir à la


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qualité de l’image stéréophonique qui, à la fois, dépasse le simple cadre des enceintes, mais offre aussi une scène sonore à hauteur d’homme sans tassement des plans sonores. Bien au contraire, nous pouvons localiser chaque source sonore au millimètre dans un espace musicale parfaitement construit. Le grave s’exprime, lui aussi, sans aucune contrainte. Il est charnu tout en restant ferme et défini. Il ne souffre en tout cas d’aucune lourdeur qui aurait tendance à masquer le reste du signal. Tout est réussi dans cette Harbeth manifestement. Cette image aussi haute que large se retrouve parfaitement avec le disque de la batteuse new-yorkaise Marilyn Mazur Celestial Circle (ECM 16 bits/44 kHz). La voix de la chanteuse Josephine Cronholm se place devant nous comme si nous étions assis au concert devant l’orchestre. Ce disque est intéressant à plus d’un titre, car Marilyn Mazur joue avec un nombre impressionnant d’instruments à percussion (batterie, cloche tubulaire, tambour à eau, clave...). Chaque instrument nous est proposé avec sa sonorité propre grâce à un pouvoir matérialisant et une foule de détails. Nous sentons parfaitement la nature de chacun d’entre eux : le côté cinglant des cymbales, la profondeur des maribas ou encore le claquement des claves. C’est un véritable festival sonore tant le message apparaît dans toute sa complexité spectrale et un mordant sur les attaques de notes sublime. On a vraiment une impression de matière et l’écoute est hyper lisible. Nous confirmant les qualités de couleurs dont sont capables les Harbeth Super HL5 Plus, l’écoute Goldberg-Variations BWV 988 de Johann Sebastien Bach par le Gaede Trio (SACD) est un pur moment de plaisir. D’un côté la partition de chaque instrument à cordes (violon, alto et violoncelle) est parfaitement identifiable et de l’autre l’équilibre spectral est d’une finesse, d’une lumière inouïes. Non seulement les timbres sont fruités et chatoyants, mais nous ne sentons aucune raideur ou froideur dans leur reproduction. De plus, l’extinction, le prolongement dans le temps et l’espace de chacun de ces instruments nous procurent un sentiment de véracité et de justesse qui est tout à l’honneur des Super HL5 Plus. Sans oublier les caractéristiques propres à une enceinte monitoring, elles agrègent aussi une légèreté de ton superbe. Les notes appuyées comme frottées avec délicatesse se différencient sans problème. De plus, chaque instrument tient parfaitement sa place dans une scène sonore crédible et bien proportionnée.

Continuant nos investigations, l’écoute du disque (16 bits/44 kHz) de la musique du film American Beauty écrit par Thomas Newman nous confirme à la fois le pouvoir d’analyse des Harbeth. Là aussi, la profusion d’instruments à percussion est un vrai bonheur tant ces enceintes arrivent à les faire chanter. Le son est très rapide sans aucun aspect rentre-dedans. Sur le morceau Power of Denial, le grave qui descend très bas s’impose avec une excellente tenue, il laisse également toute latitude à une cloche à gauche de la scène sonore dont on perçoit toutes les moindres nuances. L’extinction des notes de cet instrument se prolonge magnifiquement sans qu’aucune de ses sonorités ne soit noyée dans la masse. Même constatation avec les fichiers audio du disque d’Arnaud Rebotini et Christian Zanesi, Frontières, un album assez fourni en grave, mais qui n’en oublie d’être pourvu de mille effets et autres sons Electro. Les Harbteh distinguent chaque note avec une précision redoutable. Le niveau du bas est plus que satisfaisant, il est surtout de toute beauté. Jamais en avant, il reste détaillé et puissant.

Conclusion Les Harbeth Super HL5 Plus nous ont totalement et intégralement conquis. Avec elles, c’est de la Haute Fidélité dans le sens le plus noble du terme, loin des productions plus modernes et souvent bien moins musicales. Riches, fouillées, agréables et justes, elles donnent à la restitution une vie, un sens du rythme hors norme. Alan Shaw dit de ses enceintes qu’elles sont « pour la vie », nous le croyons bien volontiers.


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KELINAC KEL 111 MG

La marque française Kelinac, spécialiste des enceintes HiFi audiophiles, vient d’apporter quelques modifications à sa gamme MG dont fait partie le modèle de bibliothèque KEL 111MG que nous testons ici. Des optimisations ont été effectuées notamment au plan filtrage, mais la qualité de fabrication « artisanale » dans le bon sens du terme demeure inchangée. La conception de cette enceinte bibliothèque où chaque détail compte reste une marque de fabrique chez ce constructeur, voyons si le reste suit ? par Pierre-Yves Maton

1600 €

Kelinac est encore assez jeune, car ce manufacturier dirigé par Patrice Nicoleau a vu le jour en l’an 2000 dans les Yvelines, à Chambourcy pour être exact. Rapidement, ses productions ont été auréolées de succès, la communauté audiophile leur reconnaissant d’indéniables qualités de transparence, de rapidité ; une signature sonore que nous allons retrouver avec le modèle testé aujourd’hui. Kelinac propose aujourd’hui trois séries d’enceintes acoustiques réparties entre 900 € la paire pour l’entrée de gamme, la KEL 111 G, et 8 000 € pour le bateau amiral, la KEL 914 MG. Cette gamme compte deux voies centrales et même des voies arrière pour une installation Home Cinéma. La KEL111 MG n’est pas une nouveauté en soi, mais le fruit d’une maturation du modèle 111 G sortie au milieu des années 2000. En effet, Patrice Nicoleau optimise, peaufine et fait évoluer ses modèles. Cela passe par des changements de haut-parleurs, de bornes HP ou plus récemment par une optimisation du système de filtrage de type LinkwitzRiley auquel il reste fidèle.

De la technologie, mais aussi une fabrication artisanale faite avec amour La Kelinac KEL111 MG est la première de la gamme MG de Kelinac. Son format, ses dimensions en font l’enceinte bibliothèque idéale qui sera donc à poser sur des pieds d’une soixantaine de centimètres afin de les placer à bonne hauteur d’oreille. L’ébénisterie est élégante, la meilleure preuve est que la version merisier que nous avons eue nous éloigne de


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toutes les productions industrielles que nous avons l’habitude de voir. Le coffret est réalisé en panneaux de MDF de 19 mm d’épaisseur que recouvre, chanfrein de la face avant incluse, un placage en bois naturel. Il est également possible de les obtenir en version laquée noire ou blanche au même prix. Si vous désirez une laque d’une autre couleur, c’est possible en choisissant votre teinte sur le nuancier RAL. Il vous en coûtera 300 € de plus. Nous avons été agréablement surpris de la qualité de fabrication de l’ébénisterie qui est, de surcroit, plaquée de la même façon à l’extérieur comme à l’intérieur. C’est une technique pour obtenir une meilleure homogénéité de rigidité entre les deux faces des parois. Enfin, l’amortissement interne de la charge est assuré par des plaques de feutre de 2 cm d’épaisseur, elles tapissent tout l’intérieur de la caisse. À l’arrière, une petite plaque en métal supporte les deux connecteurs de liaison. Patrice Nicoleau a abandonné le double bornier des premiers modèles pour deux prises très coûteuses que sont des WBT Nexten 0710CU en cuivre.

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Cette petite enceinte Kelinac KEL111 MG est manifestement le fruit de beaucoup d’attention quant à sa construction. Le placage bois est parfait comme nous l’avons déjà souligné. Et nous avons observé également l’utilisation de boulons à tête Torke à la place des simples vis à bois, un câblage interne de liaison rigide de 2.5 m² en cuivre pur désoxygéné et des composants du filtre dont des bobines à air et des condensateurs polypropylènes SCR de haut niveau. Un beau travail pour ces enceintes 100% «Made in France».

Kelinac KEL111 MG : rapide comme l’éclair

Ah, il y a un point que nous n‘avons pas abordé durant le descriptif des KEL 111 MG ; son principe de charge. Ce sont donc des enceintes bass-reflex avec évent de décompression qui débouche à l’avant. Ceci permet donc de les placer relativement près du mur (tout dépend de sa consistance), une distance entre 15 et 20 cm peut suffire. Les Kelinac KEL 111 MG se sont donc installées dans notre système d’écoute avec une facilité déconcertante. Tous les critiques qui ont déjà eu des Kelinac s’accordent tous à décerner à ces enceintes de Deux haut-parleurs de marque française remarquables qualités de transparence et de clarté. Audax Nous ne les démentirons pas, c’est chose acquise. Ces petites enceintes, posées sur des supports Le concepteur est, depuis le début de son activité, Dynaudio de 20 kg pièce, nous ont montrées resté fidèle à la marque Audax qui renaît de ses qu’elles éprouvaient une joie certaine à passer de la cendres depuis 2007 et recommence à proposer des musique. haut-parleurs de son cru. Patrice Nicoleau explique Elles sont transparentes, vives, alertes et d’un très son affinité avec ces haut-parleurs français par la haut pouvoir de résolution. L’aigu est fin et ciselé. clarté et la transparence qu’ils apportent à l’écoute. Il ne fera aucun cadeau aux autres éléments de la Tout en haut de l’enceinte KEL111MG, nous avons chaine HiFi s’ils montrent une quelconque trace un tweeter TW025A20MG. Il est doté d’un dôme de 25 mm en magnésium avec un puissant moteur Spécifications en néodyme. Son excellent rendement (94 dB), •Technologie : 2 voies, bass-reflex son temps de réaction très court comme sa faible •Haut-parleurs : tweeter à dôme de 25 mm en magnésium, directivité (-2 dB, à 30°, à 20 kHz) ont poussé Patrice boomer de 13 cm à membrane carbone tressé Nicoleau à porter son choix sur ce modèle. Il fallait •Réponse en fréquence : 50 Hz – 28 kHz donc choisir pour les registres médium et grave un transducteur qui aille dans le même sens. C’est donc •Efficacité : 89 dB •Impédance nominale : 8 Ω un second Audax qui se charge des fréquences en •Fréquence de coupure : 2 kHz dessous de 2000 kHz, un modèle de 13 cm avec •Puissance admissible nominale : 80W membrane en Kevlar/carbone tressé HM130C0. •Dimensions : 34 x 20 x 26 cm (HxLxP) Sa suspension en demi-rouleau à forte élongation •Poids : 8 kg pièce comme son puissant moteur avec chambre de décompression arrière et son saladier en Zamac conviennent parfaitement bien, tant pour sa tenue en puissance que pour son accord avec le tweeter. Notre avis La nouveauté de cette version MG de l’enceinte Kelinac KEL111 se trouve au niveau du filtre. Tout en restant fidèle au schéma Linkwitz-Riley, la fréquence de coupure a été ramenée à 2000 Hz au lieu des 2.5 Construction Design/finition kHz et la sensibilité a été, elle aussi, baissée. Cette optimisation a permis, d’après Patrice Nicoleau, Performances Musicalité d’obtenir un niveau de grave plus important tout en supprimant certaines irrégularités de la membrane en Kevlar carbone vers les 2500 Hz.


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d’agressivité ou de coloration abusive. C’est un peu le prix à payer pour des enceintes « caméléon » qui ne transforment rien de ce qui ce passe en amont. On aura donc la bonne idée de les marier avec une source, une électronique et des câbles qui ne brillent pas dans les hautes fréquences sous peine d’obtenir un résultat un poil trop pointu. Pour fêter l’arrivée de ces enceintes Kelinac, rien de mieux que le tout dernier London Grammar «Thruth Is a Beautifull Thing» en version 24 bits/44 kHz. Ce nouvel album, à consonance pop atmosphérique quasi religieuse comme l’a écrit un critique musical, nous offre l’opportunité de mieux cerner ces KEL 111 MG. Tout d’abord la voix d’HAnnah Reid, elle est d’une clarté, d’une précision inouïes. Nous sentons que ces enceintes vont privilégier manifestement un pouvoir de définition qui permet une parfaite localisation des interprètes à un espace sonore plus spacieux. De plus, nous ne sommes pas en reste quant à la qualité du grave qui reste parfaitement digne d’une enceinte de ce gabarit. À défaut de descendre aussi bas qu’une colonne où même qu’une Amphion Argon 3S ou qu’une Athom GT1 HD (dont le prix est plus élevé), les 111 MG montrent une assise et une nervosité dans le bas qui est, la plupart, du temps, préférable à un bas trop « boum boum ». Même chose sur le dernier Hyphen Hyphen, «Times and Lives, l’album live Paris 2016», la voix de Santa, à sonorité soul, une voix beaucoup plus expansive et forte que la précédente passe, là aussi, très bien. Ses montées en puissance sont parfaitement suivies par les Kelinac KEL111 MG. Il n’y a aucun tassement de dynamique, bien au contraire, ces enceintes répondent au quart de tour au moindre changement de modulation. La basse électrique suit parfaitement avec un niveau tout à fait honorable pour des enceintes de bibliothèque et elles nous démontrent, avec cet album, qu’elles gèrent le bas avec fermeté. Décidément, ces enceintes diffusent une joie de vivre et une spontanéité qui en font tout leur charme, elles sont

pétillantes à souhait. Sur le plan des timbres, les Kelinac KEL111 MG savent aussi y faire. Leur caractère très vif donne par exemple à l’œuvre «Violin Concertos op 7» du compositeur Jean-Marie Leclair un excellent mordant. Les attaques de notes sont franches et d’une très belle précision. Les timbres ne sont pas chatoyants, mais ils ont pour eux une linéarité et un équilibre parfait. On préférera cela à des enceintes à profil physiologiques qui ont tendance à faire trop remonter les extrêmes de la bande passante. Les Kelinac se montrent plus éveillées, quitte à aller piquer légèrement le haut du spectre. Néanmoins, ces instruments à cordes peuvent s’exprimer dans toute leur étendue spectrale, et le suivi des partitions est assez étonnant. La scène sonore est bien placée entre les enceintes et nous dispense un beau placement des divers musiciens. Même constatation sur «l’Oboenwerke» de J.S Bach joué par l’Hermitage Chamber Orchestra et dirigé par Alexei Utkin (DSD 2.8 MHz). C’est très enlevé notamment sur l’Allegro BWV1055. Ces enceintes « timbrent » plutôt bien avec beaucoup de neutralité. Elles ont un sens du rythme indéniable qui rend toute écoute extrêmement vivante et enthousiasmante.

Conclusion Outre leur qualité de fabrication qui ne laisse rien au hasard, les Kelinac 111 MG offrent réellement un vrai plaisir d’écoute. Loin d’être des enceintes calmes par un excès de douceur, elles savent réveiller la musique comme peu de modèles dans cette gamme de prix. Elles dégagent une sorte de pureté sonore qui sera une source intarissable de plaisir musical. Tout leur va et elles se démènent sur tous styles de musique. De vraies pépites sonores en un mot qu’il faudra amadouer avec une électronique qui saura en faire sa compagne dans leur voyage en musique.


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PMC

4100 €

Twenty5-23 Si la première série Twenty fêtait les vingt ans, la nouvelle Twenty 5 incarne magnifiquement le quart de siècle de la marque britannique PMC, une marque bien connue du monde professionnel et audiophile. En cinq années, bien des paramètres des Twenty ont été améliorés, les concepteurs ayant tout de même conservé le principe de charge ATL (pour Advanced Transmission Line) avec notamment un nouveau évent laminaire baptisé naturellement Laminair. Ce principe acoustique peu usité permet sous un format somme toute réduit d’offrir une ampleur sonore assez étonnante. par Pierre-Yves Maton

Les succès de PMC sont à l’initiative d’un ingénieur du son, Peter Thomas qui, après avoir quitté le studio d’enregistrement Maida Vale de la BBC, décida de lancer, en 1990, sa propre marque d’enceintes acoustiques et de monitoring. Il fut rejoint par Adrian Loader, un autre ingénieur du son issu de la société anglaise d’enregistrement FWO Bauch. Sans nul doute que le monitor BB5, le seul monitor conçu pour la BBC par Peter Thomas donna ensuite naissance aux différentes enceintes sorties sous le nom de PMC tel que la toute première LB, suivi un peu plus tard des modèles AB1/2, TB1/2… Récemment, cette équipe a été rejointe par un autre ingénieur, Olivier Thomas, dont le parcours professionnel dans le milieu de la F1 et plus précisément dans l’optimisation de l’aérodynamisme des voitures est une aubaine. En effet, si le lien n’est pas évident entre le milieu de voitures de course et celui l’acoustique, il trouve néanmoins tout son sens avec le principe de charge acoustique propriétaire, à ligne de transmission, ou ATL que PMC perfectionne depuis le début de ses créations.

ATL : un principe de charge acoustique à ligne de transmission, original et performant. L’un des principes de base de toutes les enceintes PMC est l’adoption d’un principe de charge acoustique dit à ligne de transmission ou encore ATL pour Advanced Transmission Ligne. Ce principe qui remonte à plusieurs décennies (des marques comme Klipsch, 3A ouTDL l’ont utilisé), repose sur une sorte de labyrinthe acoustique parfaitement accordé (généralement en quart d’onde) qui sert de charge arrière au haut-parleur de grave. Il procure à l’enceinte une réponse en fréquence beaucoup plus importante dans le bas du spectre. Et si cela semble simple sur le papier, la technique de ligne de transmission est exigeante sur plusieurs points. Le woofer doit avoir un très bon comportement mécanique comme le réglage de la longueur du labyrinthe bien calculée et l’amortissement parfaitement optimisé. En effet, cet amortissement permet de diminuer les distorsions harmoniques à la fréquence de résonance du haut-parleur plus


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celle de la ligne de transmission créant de fait des résonances parasites. Un amortissement bien étudié réduit l’amplitude de ces perturbations tout en optimisant la réponse globale. Toutes ces raisons font que beaucoup de fabricants préfèrent adopter des charges bass-reflex, plus aisées et économiques à concevoir. PMC, n’a donc pas choisi la voie de la facilité mais persévère et perfectionne sa technologie depuis maintenant 25 ans. Dans le cas de la colonne PMC Twenty 5-23, le constructeur a tapissé toutes les parois internes des ébénisteries d’une sorte de mousse synthétique de type alvéolaire, de celle que l’on retrouve parfois pour insonoriser les pièces d’écoute. La structure des caisses est en outre fortement renforcée et rigidifiée par la présence des parois internes formant le labyrinthe de la ligne de transmission ATL.

Deux embouchures d’évents laminaires/ tubulaires ultra optimisés pour un écoulement sans remous des flux d’air Comme indiqué plus haut, cette nouvelle série Twenty5 succède à la Twenty, de nombreuses améliorations ayant été apportées à cette nouvelle génération d’enceintes Hi-Fi. Tout d’abord, et cela explique le chiffre «2» de la référence 5-23, les modèles colonnes (5-23, 5-24 et 5-26) arborent maintenant deux évents laminaires tout à fait spéciaux qui sont le fruit des recherches d’Olivier Thomas sur la réduction des turbulences en sortie d’évent. A y regarder de plus près, nous voyons bien que ces évents se sont enrichis de pièces verticales placées suivant un dessin très étudié. Ces séparateurs vont réguler la vitesse d’écoulement de l’air en sortie opérant une plus grande rapidité et une dynamique bien supérieure. Cette technique a été, dans un premier temps, développée pour le modèle monitoring très haut de gamme PMC QB1, elle se décline maintenant sur les modèles d’enceintes Hi-fi pour le grand public. D’autre part, le haut-parleur de médium/grave de la PMC Twenty 5-23 a été, lui aussi, largement refondu. Même s’il reste de dimensions similaires (14 cm de diamètre) aux anciens HP de la gamme Twenty avec un saladier en alliage léger moulé sous pression très rigide, sa membrane est très différente. PMC qui était un farouche adepte de la pulpe de cellulose a conçu, en collaboration avec SEAS, son partenaire Danois de toujours, un tout nouveau diaphragme appelé G’Weave. Il s’agit là, et c’est une véritable rupture pour cette marque, d’un cône à base de fibre de verre et de papier. Plus rigide et résistant que le papier utilisé seul, ce nouveau transducteur peut fournir des niveaux de pression plus élevés grâce à des excursions bien plus grandes.

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Une refonte de la grille du tweeter et un nouveau piédestal Le tweeter est toujours un dôme souple de 27 mm de diamètre conçu en étroite collaboration avec SEAS (Sonolex). Il est très similaire aux modèles d’avant si ce n’est une modification de la grille de protection, celle-ci améliorant la dispersion. Il est doté également d’une nouvelle chambre arrière décompression et d’un refroidissement à base de ferrofluide. On notera également que l’embase de l’enceinte a aussi été remaniée. PMC a en effet amélioré l’empiétement grâce à l’ajout d’un système d’absorption des vibrations. Il est formé de deux barres en métal de 1 cm d’épaisseur qui se fixent sous l’enceinte non sans leur avoir intercalé 4 rondelles de liège. Ces barres se terminent par des pointes de découplage réglables par le dessus. Ainsi, suivant la distance et la hauteur du point d’écoute, il est possible de régler l’inclinaison vers l’arrière des Twenty5-23. Enfin, le bornier fait partie, lui aussi, des améliorations apportées à cette nouvelle série Twenty5. Toujours adossées à une large plaque en métal chromé, les bornes + et – sont désormais faites à partir d’un alliage de cuivre et de rhodium. En dévissant cette large plaque, le filtre de 4ème ordre apparaît. Il ne comprend que des éléments de haute qualité comme des condensateurs au polypropylène MKP, des résistances Vishay et des selfs sur noyau de forte puissance. Tous ces composants sont montés sur une unique carte en

Spécifications

•Type : colonne deux voies à Ligne de Transmission (ATL™) •Fréquence de coupure : 1.8kHz • Haut-parleurs : 1 x 14 cm cône g-weave + 1 dôme souple 27 mm (Sonolex) •Longueur de la ligne de transmission : 2.4 m •Rendement : 86.5 dB/1W/1m •Impédance : 8 Ω •Réponse en fréquence : 28 Hz à 25 kHz •Dimensions : 907 x 162 x 330 mm (HxLxP) •Poids : 15kg

Notre avis Construction

Design/finition

Performances

Musicalité


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fibre de verre et reliés entre eux par des pistes de fortes épaisseurs. Seul l’habillage des ébénisteries ne change pas avec 4 finitions disponibles : laquée noire ou placage bois (chêne, noyer, Amarone). Les parois internes sont également plaquées. Grâce à leur technologie de charge, les colonnes Twenty5-23 restent de dimensions extrêmement compactes : 90 x 132 x 160 cm, malgré un niveau dans le bas du spectre digne d’une enceinte de bien plus large format.

Ecoute PMC Twenty5-23 : précision dans l’aigu et percussion dans le grave Avant de rentrer dans le vif du sujet, il nous apparaît judicieux de donner quelques conseils ou recommandations quant à l’installation de ces petites colonnes afin de découvrir tout leur potentiel. Tout d’abord et après quelques essais, il nous est apparu pertinent de ne pas coller les Twenty 5-23 contre les murs arrière même si les évents laminaires débouchent vers l’avant. Une distance de 30 cm a été idéale pour qu’elles fournissent un équilibre tonal totalement satisfaisant. D’autre part l’angle doit être relativement fermé vers l’auditeur, c’est ainsi que l’image stéréophonique se concrétise au mieux et ce sans perdre en largeur. Troisième et dernier point directement en rapport avec le rendement somme toute modeste de 86.5 dB des PMC Twenty 5-23, on serait tenté de penser qu’il leur faut un amplificateur d’une puissance élevée. Assez curieusement, nous n’avons pas eu besoin de pousser de beaucoup notre amplificateur même face à nos colonnes habituelles, des enceintes d’un gabarit beaucoup plus imposant mais aussi d’un meilleur rendement. Nous imaginons sans peine qu’un mariage avec un amplificateur entre 30 et 50 watts bien pourvu en alimentation devrait parfaitement convenir à ces enceintes. Un modèle à tube par exemple serait un excellent choix, comme un transistor disposant d’un bon courant de sortie leur apportaient un surcroit de densité sonore. En dehors de tous ces points, les PMC Twenty 5-23 nous révèlent assez rapidement un équilibre tonal plutôt empreint d’une excellente clarté et d’une précision qui les rendent non seulement transparentes mais aussi bien atrayantes. Le haut du spectre est lumineux et d’une précision redoutable. Il n’a pas son pareil pour mettre en lumière les différentes tessitures de voix ou encore toutes les subtilités du jeu d’un violoniste. La voix de mezzosoprano d’Anne Sofie von Otter interprétant l’aria Where Shall I Fly du compositeur Haendel, pièce de son drame musical Hercules (Decca) reflète bien les capacités de ces enceintes en matière de suivi mélodique. La présence d’Anne-Sofie est bien marquée entre les deux enceintes, nous dévoilant une scène sonore découpée au couteau. Le rang des violons placé juste derrière cette cantatrice ne


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souffre d’aucune confusion : les Twenty 5-23 savent parfaitement organiser une image stéréophonique stable et ample. Même constatation sur les Cantatas de Bach BWV 51 interprétées par Natalie Dessay. Sa voix de soprano, une voix capable de s’envoler vers des notes les plus hautes, exprime avec ces enceintes toute la richesse d’une tessiture assez unique. Les Twenty5-23 sont donc pourvues d’un haut du spectre très fourni et que rien ne semble assombrir. On devra juste, devant une telle profusion de détails et d’informations, faire attention au mariage avec des électroniques et câbles qui iraient dans le même sens. En tout cas, la musique s’écoute avec une grande facilité et l’impression d’être proche des interprètes est bien réelle. C’est très certainement la vocation professionnelle de PMC qui se répercute sur les modèles Hi-Fi pour le grand public. Ce piqué dans le haut ne s’enfuit pas à l’écoute du disque Baker’s Holiday (fichier 24 bits/192 kHz) du génial Chet Baker et sa voix si particulière. L’orchestre qui compte de nombreux cuivres prend place devant nous mais sans déborder pour autant. La scène sonore reste mesurée, bien en place mais surtout d’une ampleur peu en rapport avec la taille réduite des enceintes. Là PMC a réussi un véritable tour de force. La contrebasse s’exécute sans emphase particulière. Nous ne sentons aucun gonflement ou artifice dans cette partie du spectre nous laissant penser que la ligne de transmission est particulièrement bien étudiée. C’est très vivant tout en étant homogène et cohérent. Il est clair que le suivi mélodique s’accompagne d’un tout aussi bon suivi rythmique. Les Twenty 5-23 ne forcent pas le trait, mais elles manifestent d’excellentes qualités de dynamique et de rapidité. Le grave n’alourdit pas la restitution, au contraire il concourt à un son vif et trés bien contrasté. Mais là où nous attendions ces PMC Twenty5-23, c’est bien avec l’écoute du disque If You Wait du groupe London Grammar. Le haut du spectre et la partie médiane de la bande passante ne sont pas avares en détails et en informations sur le jeu du guitariste par exemple, des qualités qui sont déjà mises en avant avec les autres disques ou fichiers écoutés. C’est plutôt la qualité de restitution de la basse électrique qui nous intéressait. D’un niveau que nous pourrions qualifier de raisonnable, cette partie du spectre est extrêmement bien tenue et sans atténuation. Un grave tendu et sec qui ne s’encombre en aucune manière de lourdeur mais au contraire offre une très belle ampleur sonore, une ampleur qui reste sans rapport avec le gabarit de ces enceintes comme nous l’avons déjà dit. Il soutient la structure de l’image stéréophonique sans pour autant obscurcir le reste du spectre. Les Twenty 5-23 ne sont pas là pour arrondir les angles mais elles nous plongent dans l’univers musical de chaque disque avec un pouvoir de discernement à prendre en exemple.

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Conclusion Les PMC Twenty 5-23 sont un excellent compromis pour les audiophiles qui recherchent une enceinte définie et ample mais qui n’ont, comme souvent, pas de grandes pièces d’écoute. Ces enceintes pourront leur apporter à la fois une écoute très définie et riche en détails tout en laissant s’exprimer un grave bien pesé, ce qui n’est pas souvent le cas avec des colonnes mises dans de telles situations. Lumineuses et contrastées, les 5-23 savent dessiner une scène sonore très focalisée et vivante. Un exemple à suivre pour beaucoup d’enceintes.


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WATERFALL

3500 €

Victoria Evo

Waterfall Audio est une marque française d’une vingtaine d’années. Sa principale spécialité se sont les enceintes à coffret en verre. Son expertise et sa maîtrise dans ce domaine la rendent assez unique en son genre. Les colonnes Waterfall Victoria Evo que ne testons ici sont ainsi des modèles parfaitement aboutis et sans réel équivalent sur le marché, ni de prés, ni de loin. par Pierre Stemmelin


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Waterfall est un constructeur installé dans le sud de la France, plus précisément à Carcès, entre Aixen-Provence et Sainte-Maxime. Nous le suivons depuis ses débuts sur le marché, il y a presque 20 ans. Personnellement, je me souviens encore de ma première rencontre avec son équipe : Cédric Aubriot et sa fidèle acolyte Nadine Chaix-Dewell. Ces deux amoureux de beaux objets, doublés d’un esprit perfectionniste, nous avaient immédiatement convaincus. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance. À l’époque, j’étais à la rédaction des magazines «Hifi Vidéo» et «Prestige Audio Vidéo». Avec mon collègue et mentor Jacques Vallienne nous étions assez septiques à l’idée de tester une paire d’enceintes en verre. Notre précédente expérience en la matière avec des produits artisanaux s’était soldée par une véritable catastrophe. Or, dés son apparition la Waterfall Victoria «première du nom» nous avait immédiatement convaincus. La qualité d’assemblage des panneaux de verre était impeccable. Le coffret très rassurant ne souffrait d’aucune faiblesse ou fragilité et les performances sonores, tant dans notre laboratoire de mesure qu’à l’écoute, étaient de très bon niveau. Une nouvelle étoile de l’acoustique française était née. Depuis, Waterfall a su intelligemment étoffer sa gamme, sans pour autant qu’elle ne devienne pléthorique, pour l’adapter à un marché d’audiophiles en quête d’enceintes modernes, au design exclusif. Elle propose trois enceintes colonnes en verre, portant toutes les noms de célèbres chutes d’eau, dont la Victoria est le milieu de série, mais aussi des enceintes murales et encastrables ainsi que plusieurs caissons de grave et les haut-parleurs Custom Pro dédiés aux salles de cinéma privées avec toujours la même exigence de qualité et de performance élevée.

Un équipage acoustique de chez Atohm, un des spécialistes français les plus pointus en matière de haut-parleurs Hifi Depuis ses débuts, la Waterfall Victoria a peu évolué pour ce qui est du design. Ses lignes se sont certes affinées, notamment au niveau de la forme du pied, mais c’est surtout au niveau des hautparleurs que les changements les plus importants se sont faits. Ces haut-parleurs proviennent de la marque française et ne s’en cachent pas puisqu’ils en portent fièrement le logo. Ce sont des modèles haut de gamme conçus par Thierry Comte, un acousticien de la Hifi parmi les plus talentueux de sa génération. Le tweeter porte la référence SD20. Il est équipé d’un dôme en soie avec bobine CCAW (cuivre plaqué argent) de 20 mm et aimant néodyme. Son moteur est complètement encapsulé. Les boomers sont des LD150, similaires à celui que l’on rencontre sur la petite enceinte fusée de bibliothèque, GT1-HD d’Atohm, dotés

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de membranes de 15 cm de diamètre, en aluminium traité. Leurs moteurs à aimants ferrite particulièrement puissants, sont dissimulés par des portions de tubes, comme capitonnés extérieurement de cuir, fermées par des grilles arrière. Ces éléments particuliers sont en fait des sortes de lentilles acoustiques, «filtrant» les ondes arrière des boomers, ce qui évite l’utilisation de matériaux amortissant à l’intérieur, comme c’est habituellement le cas dans une enceinte et qui gâcherait ici un peu la vue à travers les parois de verre. Enfin, sous son socle en fonte métallique moulée, la Waterfall Victoria Evo dissimule un radiateur passif de 21 cm de diamètre (UFR210). Il est toujours signé Atohm et il est possible, si l’acoustique de la pièce le demande, d’ajuster sa fréquence d’accord grâce à de petites masses venant se visser au centre de son diaphragme plat.

Un coffret en verre trempé «made in France» conçu et construit avec un très haut degré d’exigence La construction de la Waterfall Victoria Evo est sans faille. Ses panneaux de verre, découpés et montés dans des ateliers français, sont assemblés bord à bord avec une colle totalement invisible. Tous les champs sont soigneusement arrondis ne présentant aucun risque de coupure. L’épaisseur de 6 mm peut sembler faible sur le papier. Le rendu, en réalité, est tout autre. Bien que la Waterfall Victoria Evo soit très fine (à peine plus de 16 cm de largeur et profondeur pour la

Spécifications

•Type : enceinte colonne deux voies, accord par radiateur passif •Tweeter : dôme soie de 20 mm •Boomers : 2x 15 cm à cônes en aluminium traité •Radiateur passif de 21 cm sous le socle •Coffret en verre trempé •Puissance admissible max. : 400 watts •Impédance moyenne/minimale : 8/4 Ω •Réponses en fréquences à ±3 dB : 48 Hz à 28 kHz •Efficacité pour 2,83 V/1 m : 89 dB •Dimensions : 25 x 25 x 110 cm •Poids : 17 kg l’unité

Notre avis Construction

Design/finition

Performances

Musicalité


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partie en verre), elle apparaît aussi très rassurante. En frappant avec la pulpe du doigt sur les flancs de l’enceinte, on se rend compte que les parois résonnent très peu et avec un son bien mat. Le verre trempé de haute densité est particulièrement inerte et en outre bien plus résistant aux rayures qu’une finition bois ou peinture laquée. Allant dans ce sens, les modèles que nous avons reçus pour test, bien qu’ils aient déjà beaucoup tourné sur des salons, ne comportaient strictement aucun éclat. Par parfaire l’inertie du coffret, le bas du baffle support de la Victoria est doublé d’un second panneau de verre. On peut voir derrière lui les câbles de raccordement des haut-parleurs, impeccablement tendus tels des cordes de harpe. Tous les éléments du filtre sont dissimulés dans le socle. Aucun détail esthétique n’a été laissé au hasard.

À l’écoute : une générosité et une ampleur qui contrastent avec la transparence des lignes Pour décrire la sonorité de ces enceintes Waterfall Victoria Evo, nous pourrions vous faire le coup de l’hyper transparence et des timbres superbement cristallins. Ce serait un peu facile et trompeur. Car le rendu de ces enceintes contraste singulièrement avec leur apparence. La restitution n’a rien d’éthérée ou diaphane. Au contraire, les timbres sont assez charpentés, emprunts d’une agréable douceur dans les aigus. La définition est de haut niveau et l’ensemble est d’une grande propreté. Cependant, le son n’est absolument pas artificiellement clair et ne tombe pas dans le travers d’un aspect chirurgical. Le registre grave est même d’une ampleur très étonnante compte-tenu du volume relativement réduit des coffrets. L’image sonore est ample et généreuse. Elle affiche de très belles et confortables dimensions, sans effets de projection en avant des éléments sonores. Sur de la musique Electro un peu musclée comme

«Big Shank Man» de Chase & Status accompagné de Mr. Vegas, les Waterfall Victoria Evo savent faire preuve d’autorité, suivant avec décontraction, mais fermeté la montée en régime. Avec elle, tout semble facile et on peut monter le volume sonore sans arrière-pensée. Tout reste bien en place, même à niveau élevé. Certains audiophiles trouveront peut-être que les Victoria Waterfall Evo en font parfois un peu trop dans le bas du spectre. Ces enceintes sont effet généreuses et ne conviennent pas à de trop petites pièces. Le constructeur recommande d’ailleurs un minimum de 20 m2. Mais n’en concluez surtout pas pour autant que les Waterfall Victoria manquent de distinction. Certes, elles peuvent donner de la voix et délivrer un niveau important. Mais elles sont également capables de beaucoup de finesse et détail. Leur registre médium a de la matière et de la vivacité. Il se raccorde très bien avec l’aigu, toujours très doux et raffiné. Les voix et instruments acoustiques sonnent de façon naturelle. L’articulation et la lisibilité de leurs interprétations et de leurs jeux sont toujours au rendez-vous avec une belle énergie, de la spontanéité, mais jamais d’agressivité.

Conclusion Les Waterfall Victoria Evo sont, comme nous le disions en introduction, des enceintes assez uniques en leur genre réussissant à concilier un design transparent avec une restitution qui a de la matière et de l’ampleur. Certes, leur approche du son n’est pas totalement puriste ou académique, mais elles le font avec beaucoup de séduction, d’homogénéité, de naturel et de générosité. Elles sonnent tout simplement bien. Elles sont particulièrement agréables à vivre sans prise de tête intellectuelle, facile à alimenter même si elles méritent un amplificateur d’un bon niveau qui leur donnera la pêche et de la fermeté. Une belle réussite doublement française.


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ACOUSTIC SIGNATURE Primus Dernière création du fabricant allemand Acoustic Signature, la Primus coiffe par le bas (en prix) une gamme bien fournie comptant les platines vinyles parmi les plus hauts de gamme d’aujourd’hui. Néanmoins, cette Primus reste une fabrication artisanale, comme un produit de luxe, très audiophile en fait et c’est une excellente chose. Vendue avec un bras Rega et une cellule Ortophon 2M Red dans un pack tout compris, voilà un choix qui semble judicieux pour jouir de ses disques noirs sans trop se ruiner.

1400 €

par Pierre-Yves Maton

Les platines et bras de lecture Acoustic Signature sont nés en 1996, sous l’impulsion d’un certain Gunther Frohnhöfer (dont nous n’avons pas réussi à retracer le parcours professionnel malgré nos recherches), un homme qui a su s’entourer de toute une équipe de 21 personnes qualifiées dont des orfèvres, des ingénieurs, des experts électriciens, des tourneurs de précision et des spécialistes de divers domaines. Acoustic Signature fabrique la quasi-totalité des pièces mécaniques de ses platines vinyles dans son usine de Goppingen (Stuttgart) et ce grâce à un important investissement dans des machines à commandes numériques. Tout ce qui n’est pas fabriqué chez elle est acheté dans des entreprises régionales, et ce n’est pas le fournisseur le moins cher qui est généralement choisi mais celui le plus performant dans sa spécialité aux yeux de l’équipe d’Acoustic Signature. En outre, toutes les platines sont assemblées et réglées à la main. Gunther Frohnhöfer ne compte faire aucun compromis ni sur la choix des matériaux utilisés ni sur qualité de la fabrication. C’est l’excellence qui est visée et ce n’est pas le modèle

phare de la marque, la titanesque Invictus au prix de presque 100 000 € qui pourra démentir nos propos. Mais heureusement, Acoustic Signature propose aussi des modèles plus abordables comme cette Primus que nous testons ici et qui ne manque pas pour autant d’atouts.

La «petite» platine vinyle de la gamme : compacte, ingénieuse et déjà fort qualitative La Primus occupe la toute première place, en début de catalogue de ce constructeur comptant pas moins de 15 modèles différents. Elle peut être choisie en deux versions distinctes : la première est équipée d’un bras Rega RB202 avec cellule Ortophon 2M Red. Elle peut aussi se voir ajouter un bras de lecture TA-500 de fabrication maison. Le prix avec la même cellule passe de 1 400 € à 1 800 €, mais ce n’est pas la seule occasion de «l’upgrader», nous y reviendrons plus loin. Petite et compacte, l’Acoustic Signature Primus ne fait que 41 cm de large pour une profondeur de 31 cm. Il faudra juste ajouter quelques centimètres à


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l’arrière pour la prise d’alimentation comme celle de son câble de modulation détachable. Son socle ou plinthe est très rigide (Acoustic Signature a toujours été un adepte des platines lourdes et amorties). Il est composé de MDF haute densité et de multiplis. Ce sandwich est recouvert d’une peinture en PVC laquée noire d’un bel effet, une technique qui rigidifie encore plus l’ensemble en lui apportant plus de neutralité. Au centre de ce socle est vissé le système de roulement du plateau. Il s’agit d’un axe en acier inoxydable s’insérant dans un palier qui reçoit deux bagues en bronze saturées en huile. Au fond de ce pivot, l’axe du plateau repose sur une partie spécifique formée d’un mélange de ferrite, Teflon, titane et de vanadium, le tout étant ajusté aux microns. Pour Acoustic Signature, cette partie est le cœur de la platine, d’où cette technique propriétaire baptisée «méthode Tidorfolon», qui est reprise, avec quelques différences, sur toutes les platines de ce fabricant. Ce roulement est, d’ailleurs garantit 10 ans, par le constructeur.

Une platine vinyle évolutive et optimisable Comme dit plus haut, le modèle Acoustic Signature Primus en version de base dispose d’un bras Rega RB202. Ce bras est une évolution du fameux RB251 avec un tube constitué d’une seule pièce faite à partir d’un alliage léger mais surtout ultra-rigide. Il est moulé sous pression et offre donc une bonne résistance mécanique tant externe qu’interne. Sa fixation en trois points comme son porte-cellule intégré lui confère une excellente rigidité. En revanche, son défaut est qu’il ne dispose pas d’un réglage de VTA (hauteur du bras), ce qui oblige son utilisateur à se tourner vers de petites cales pour régler finement l’angle d’attaque du diamant par rapport au sillon suivant la cellule utilisé. L’antistaking est directement intégré dans le mécanisme du bras, il suffit juste de jouer sur le petit curseur pour atteindre la valeur voulue. D’origine, cette Acoustic Signature Primus est dotée d’une cellule Ortophon 2M Red à aimant mobile et les principaux réglages sont faits en usine, nous conseillons juste de procéder à celui de la force d’appui, une petite balance type Shure est nécessaire. Le câble du bras n’est pas prisonnier comme avec le modèle d’origine. En tout cas, la marque a laissé le choix au propriétaire de cette platine de mettre une liaison RCA-RCA de son choix en sortie de bras grâce à un déport des sorties via deux prises RCA dorées situées à l’arrière de la platine. Une terminaison de bonne qualité est livrée d’origine, une optimisation par un modèle plus performant reste une option. Idem pour le palet presseur. Cette platine n’en dispose pas d’origine, mais un modèle de la marque (Clamp Load) à 90 € sera une petite dépense supplémentaire tout à fait compréhensible, face à la qualité de la platine en elle-même.

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Écoute : la qualité allemande Il est assez amusant et surprenant à la fois de rencontrer des produits dont la construction et la sonorité collent parfaitement avec l’adage populaire : l’habit fait le moine. A la regarder, à l’inspecter sous tous les angles, cette Acoustic Signature Primus avec son bras Rega RB 202 donnent en effet une réelle impression de solidité comme de résistance face à toutes les vibrations contre lesquelles elle doit se prémunir. Et bien inutile de le cacher plus longtemps, la sonorité qui s’en dégage dès les premières notes de musique de nos disques noirs nous inspire exactement le même sentiment. La restitution sonore est d’une stabilité et d’une assise opérant un bouquet de qualité assez exceptionnel. Le son, d’une assise à couper le souffle, ne l’empêche pas d’avouer une grande délicatesse dans l’établissement des timbres, timbres qu’elle sait reproduire avec une légère matité dans le haut du spectre, mais avec un médium empreint de beaucoup de densité. Tendue, ferme et décisive, cette Primus manie fort bien la diversité des timbres nappant d’une belle douceur toute l’étendue du spectre sonore. Du coup, si l’on souhaite une platine hyper analytique, de celles qui vont chercher les moindres détails au fond du sillon quitte à en devenir un peu froide, il faudra passer son chemin et plutôt se tourner vers une Pro-Ject The Classic par exemple. La Primus va plutôt exceller dans l’art de mettre en scène la


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musique avec une scène sonore très dense et d’une excellente profondeur des divers champs musicaux, le tout arrosé d’un équilibre tonal charnel et bien agréable. Ces qualités trouvent toute leur raison d’être sur l’opéra «Der Schauspieldirektor» de Mozart que dirige Karl Böhm (Deutsche Grammophon) dans un enregistrement de 1974. L’ouverture, assez légère et relevée, développe assez bien le caractère véloce de cette platine qui sait rester douce et charnelle grâce à un médium plein et bien construit. Tout l’orchestre est en ordre avec une bonne distribution spatiale des différents rangs d’instrument. L’image stéréophonique est large tout en restant concentrée entre les deux enceintes avec une belle perspective. De plus, la Primus reproduit le chant de la cantatrice Afro-Américaine Reri Grist avec un excellent registre expressif. Sa voix de Soprano est rejointe sans jamais perdre de sa particularité par celle d’Areel Augér, une Soprano Colorature qui se permet donc d’avoir une étendue de jeu plus large. Les montées vers les aigus comme la gravité des notes les plus basses de cette dernière cantatrice passent avec succès. A une très bonne structure des timbres s’ajoute aussi un bon pouvoir de séparation. C’est transparent mais pas décharné, c’est dynamique mais pas crispant et ce même sur cet enregistrement un peu limité en bande passante. Nous sommes beaucoup plus impressionnés par l’écoute d’un enregistrement plus actuel, très certainement l’un des derniers concerts de Léonard Cohen, le fameux «Live in London» capté en public en juillet 2008. Sa voix, parfaitement reproduite, est accompagnée d’un nombre impressionnant de musiciens qui se partagent une scène sonore d’une excellente stabilité. Sur certains morceaux, nous sommes conquis par le jeu de Javier Mas qui joue de la Bandurria, ou du Laud, des instruments à cordes pincées qui se jouent à l’aide d’une sorte de médiator appelé plectre. On perçoit très bien

toutes les subtilités du jeu de cet instrument. Même chose pour les instruments à vent dont on ressent le boisé sans aucune difficulté. Décidément, cette Primus cultive l’art de détourer chaque sonorité en lui rendant son âme. Le chœur des trois chanteuses reste légèrement situé en arrière, alors que Léonard Cohen trône en plein milieu des enceintes, entouré d’un public bien réactif. Mais cette platine va-t-elle convenir à de la musique encore plus moderne ? Nous l’avons vérifié avec le LP de Rebotini «Music Component», un disque de musique électro uniquement réalisé à l’aide de nombreux synthétiseurs. L’ampleur comme la fermeté du grave se confirme sans problème. Même avec des sonorités uniquement électroniques, la Primus sait donner de la chair à cet enregistrement. Ça tape dans le bas, mais reste posé sur tout le reste du spectre, ce qui rend cet enregistrement tout à fait étonnant. Même avec un caractère plutôt pacifique, cette platine donne à ce style de musique pas mal d’éclat et de tonus sans pour autant devenir dure et agressive. Un bel exploit en tout cas.

Conclusion L’Acoustic Signature avec son bras Rega et sa cellule Ortophon 2M Red fera un compagnon idéal pour tous ceux qui veulent retrouver la chaleur et l’onctuosité des disques vinyles. Elle a ce côté neutre tout en étant vivante et dynamique, une platine bien pensée et bien réalisée qui va conquérir bien des mélomanes et autres amoureux des disques noirs.

Spécifications

•Platine entrainement à courroie, moteur DC, alimentation externe DC •Vitesse : 33 1/3/45 rpm •Axe/palier : Tidorfolon haute précision •Châssis : sandwich 30 mm en MDF/melaminé et PVC •Plateau : aluminium 24 mm d’épaisseur de 4.5 kg •Couvre-plateau : cuir •Bras : Rega RB202 avec cellule Ortophon 2M Red •Niveau de sortie : 5.5 mV •Câble livré d’origine cuivre OFC •Dimensions : 41 x 11 x 31 cm (MxHxP) •Poids : 8,5 kg

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Fonctions

Performances

Musicalité


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ELAC

Miracord 90 Anniversary

Comment mieux fêter ses 90 années d’existence qu’en retournant à ses racines ? C’est ce que la marque allemande Elac, autrefois spécialisée dans la production de platines vinyles, a fait en lançant ce modèle Miracord 90 Anniversary. Rien, dans la conception de cette platine n’a été laissé au hasard, c’est un produit totalement abouti, chaque détail ayant été travaillé avec ingéniosité. par Pierre-Yves Maton Aujourd’hui, nous connaissons surtout la marque Elac créée en 1926 pour ses enceintes acoustiques haut de gamme et des technologies propriétaires comme le fameux tweeters Jet. Mais, Elle fut aussi dans les années 1950 une marque connue pour des platines vinyles avec notamment son premier modèle, un change-disque comme on le disait à l’époque, totalement automatique ; le PW1 à entrainement par galet lancé en 1948. Ce fut ensuite une longue suite de platines dont celle de la gamme Miracord qui connut un réel succès à l’époque. Elac cessa de produire des platines ou électrophones vers les années 1980 lors de l’arrivée du CD. Aussi nous recevons cette nouvelle Miracord Anniversary 90 avec une certaine émotion, cette dernière nous faisant replonger dans une époque bénie pour le vinyle et qui refait surface depuis quelques années.

Compacte mais bougrement ingénieuse En créant cette Miracord Anniversary 90, Elac n’en a pas oublié ses anciennes productions qui se devaient d’être compactes et faciles d’emploi. Elle avoue des dimensions somme toute raisonnables : 47 cm de large, pour une profondeur de 36 et une hauteur totale de 17 cm. Composée tout d’abord d’un châssis principal en MDF, elle est ceinturée par deux plinthes (devant et derrière) en aluminium

2400 €

anodisé, le tout ne pesant pas moins de 5.5 kg. Une plaque faite dans la même matière recouvre le dessus de ce châssis, elle se décline en quatre finitions : blanche ou noir laquée, et noyer brillant ou laqué. Les deux flancs en aluminium sont disponibles en deux versions : noir ou argent suivant le modèle. Ce châssis, comme la platine au grand complet, repose sur quatre pieds en silicone qui sont fixés à une plaque lourde en métal qui forme le dessous de l’Elac Miracord. Ces pieds offrent un amortissement très efficace face aux interférences externes et internes. Ils ne sont pas réglages en hauteur. Lors de l’installation il faudra donc absolument poser cette magnifique platine sur un support bien à niveau.

Un moteur doublement suspendu Le système d’entrainement à courroie utilise un moteur à courant continu placé à l’avant gauche. Elac a fait un gros travail sur le découplage de ce moteur puisqu’il bénéficie d’une double suspension. Tout d’abord fixée à une petite plaque métallique, celle-ci est découplée du châssis par trois fixations souples grâce à des rondelles de caoutchouc, ce moteur est ensuite encapsulé dans un bloc en aluminium, lui-même découplé par deux rondelles en tissu ce qui n’est pas sans nous rappeler les spiders d’un haut-parleur. Rappelons qu’un spider


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comme la suspension périphérique d’un hautparleur sert à guider mais surtout à contrôler les mouvements de la membrane. L’application de cette technique pour «suspendre» un moteur est d’une réelle ingéniosité : du jamais vu jusqu’à présent. Ce moteur est alimenté par un bloc d’alimentation secteur extérieur qui se fixe à la platine via une prise DIN 3 broches située à l’arrière de la platine. Le changement de la vitesse (33trm et 45 trm) se fait électroniquement (nul besoin de toucher la courroie pour cette opération) grâce à une molette placée à la verticale de la cellule. Cette molette a d’ailleurs une double fonction : permettre le changement de vitesse et la vérifier grâce à des diodes qui changent de couleur une fois la bonne vitesse atteinte (du vert au blanc). Si besoin, un pitch de plus ou moins 5% offre un réglage fin de la vitesse souhaitée, la bonne rotation étant contrôlée par un capteur optique dissimulé sous le plateau.

Un couple palier/axe bien pensé et une cellule adaptée Le lourd plateau de 6.2 kg est en aluminium usiné. Elac fournit un couvre-plateau en feutrine mais il n’est pas interdit de le changer pour un modèle en liège, en cuir ou même en méthacrylate : nous les avons essayés d’ailleurs. Ce plateau repose sur un second plateau en métal coiffé par 4 rondelles en caoutchouc de couleur bleue afin d’offrir un amortissement supplémentaire. C’est sur cette pièce qu’est fixé l’axe en acier trempé qui plonge dans une gorge en bronze, le minimum de friction étant assuré par une bille de rubis de 8 mm de diamètre, l’ensemble baignant dans une sorte de graisse assez épaisse. Pour rappel, le rubis est l’un des plus durs matériaux après le diamant. Elac fournit cette platine avec un bras de sa conception. Il s’agit d’un bras droit fabriqué en Allemagne et développé spécifiquement pour la Miracord 90 Anniversary. Le tube est composé de fibres de carbone, la base comme le reste des pièces mécaniques sont, eux, en aluminium. Ce bras fait appel à un système à deux cardans latéraux et l’anti-skating est confié à un petit fil alourdi par un petit poids en métal. Le contre-poids à l’arrière ne comporte pas d’indication, l’utilisation d’une balance semble nécessaire au bon réglage de la force d’appui de la cellule. En le tournant sur son

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axe, on constate une certaine résistance, ce qui laisse supposer un ajustement mécanique sans faille. D’origine, cette Miracord est livrée avec une cellule développée pour elle par Audio-Technica sur la base d’une AT440 (vendue habituellement entre 200 et 350 €). Cette cellule reprend le profil de diamant Micro-Line assemblé sur un cantilever conique en aluminium. Son moteur à structure VM Dual est composé d’un double aimant et des bobines Paratorïdales avec des conducteurs en cuivre très pur PCOCC. Sa compliance très élevée (40 x 10-6cm/ dyne) l’autorise à fonctionner sur des bras légers et la force d’appui recommandée est de 1.4g. Un choix judicieux pour ce bras qui reste quelque peu rudimentaire quant à ces possibilités de réglage.

Écoute : mieux qu’un retour aux origines Nous avons débuté ce test avec la platine telle que sortie de son carton d’emballage, c’est-à-dire sans palet presseur et avec son couvre-plateau en feutrine, et c’est aussi l’avantage du vinyle, nous

Spécifications

•Entrainement : à courroie •Plateau lourd : 6.2 kg •Moteur asservi électroniquement •Bande passante : 20 Hz à 25 KHz •Séparation des canaux : > 25 dB •Variateur de vitesse : +/-5% •Sortie : 2 RCA dorée or fin (câble fourni) •Cellule : Elac/Audio Technica •Niveau de sortie : 7 mV •Charge recommandée : 47 kΩ •Poids : 17.1 kg •Dimensions : 170 x 470 x 360 mm (HxLxP)

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité


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avons essayé ensuite d’en tirer encore plus de musicalité en changeant certaines choses. Eh bien, après avoir essayé deux couvre-plateaux, le premier en liège et le second en méthacrylate, nous sommes revenus à celui fourni d’origine. Même chose pour le palet presseur dont nous avons doté cette Elac, cette dernière a un meilleur équilibre général sans. Il semble évident que tout a été conçu pour qu’elle fonctionne au mieux dans sa configuration de base, ce qui est une bonne nouvelle pour notre portemonnaie. Cette Elac Miracord 90 Anniversary offre immédiatement un aigu d’une exquise luminosité tout en restant d’une richesse et d’une variété de timbre réellement élégante. Certes, elle n’a pas le côté dégraissé d’une Transrotor Max mais son équilibre tonal est clair, tonique et en même temps elle arrondit les angles avec un médium charnu et un bas du spectre assez fourni. Le mariage du bras, de la platine et de sa cellule est particulièrement réussi. Toutes ces qualités réunies, nous avons donc affaire à une restitution plutôt généreuse avec un léger effet physiologique, qui apporte sa contribution en plaisir d’écoute, les albums s’enchainant sans aucune agressivité mais avec

un charme certain. Nous pourrions dire que cette Elac est assez extravertie (surtout par rapport à la neutralité de la Transrotor) mais cette caractéristique donne tout son charme à l’écoute des disques analogiques. C’est donc une platine chantante, une platine qui ne va pas mettre tous les détails des prises de son en avant, elle va plutôt les intégrer dans une globalité sonore charmeuse et pleine d’émotion. Et ça c’est bien le terme adéquat pour la décrire au mieux. Les timbres sont riches et bien nuancés ; la palette de couleurs est vaste et variée. L’album de Ken Jarret The «Khöln Concert» est un véritable délice. Tout d’abord, le piano est vraiment devant nous avec toute l’étendue de son spectre sonore mais les petits sons du jeu des pédales de cet instrument actionnées par Ken Jarret sont parfaitement perceptibles, au même titre que sa voix qui chantonne tout en jouant. On note également un parfait suivi rythmique et mélodique, le piano étant restitué avec une tonalité vraiment proche de la réalité. Alors que nous pouvons, avec d’autres platines entendre encore plus de détails, cette Elac chante, car elle sait combiner consistance et authenticité, le tout étant servi par une diversité des timbres et une présence quasi physique de l’interprète. Autre source de plaisir, le disque (rare) «Porgy And Bess» du compositeur Georges Gershwin réunissant la divine Ella Fitzgerald et Louis Armstrong (Verve), une édition de 1957 d’époque qui a très bien vieilli malgré quelques craquements. La voix d’Ella jouant le rôle de Clara est sublime, et celle de Louis Armstrong est tout aussi attachante. Son timbre de voix si particulier est reproduit avec un réalisme étonnant, et il est de même lorsqu’il joue de la trompette dont nous entendons le son de cuivre de son instrument. La scène sonore est plus profonde que large, elle étale les plans sonores avec une superbe perspective. La dynamique est aussi de la partie avec le rang des instruments à vent de l’orchestre situé en arrière-plan : trompette, trombone, saxophone ont un éclat sublime, le tout étant reproduit avec une véracité de timbre et d’attaques de notes délivrées avec un beau mordant.

Conclusion Pour un retour à ses racines, Elac frappe fort, très fort même avec une platine réussie sur tous les plans. Techniquement, elle est ingénieuse et bien pensée tandis que musicalement, elle est lumineuse dans le haut du spectre et associé à un médium tout en matière, le résultat de l’ensemble est vraiment une excellente surprise. Cette Elac Miracord 90 Anniversary va faire craquer bien des mélomanes et audiophiles et ce sur tout type de musique.


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GOLD NOTE Valore 425 Lite + Vasari Red La platine vinyle Gold Note Valore 400 vient d’être tout juste remplacée par ce modèle 425 Lite, raison pour laquelle nous testons cette dernière ici. Le plateau a été revu comme l’entrainement, mais les bons éléments comme le bras de lecture, le socle et bien d’autres astuces « maison » sont restées à l’identique. Nous l’avons associée, pour ce test, avec la cellule Vasari Red du même constructeur et il nous est apparu que son élégance naturelle s’ajoute à celle de sa musicalité.

1100 €

créatif de Gold Note n’a cessé de s’exprimer au travers de l’ensemble des composants d’un système Haute Fidélité avec une touche toute personnelle.

L’âme Valore totalement préservée

Toutes les platines Gold Note sont donc bien issues des mêmes technologies, plus ou moins poussés suivant le modèle. Mais il est un autre point commun entre les Gold Note, un point qui se traduit par une certaine élégance des formes et des matières, ce qui avouons-le, ne gâche rien. Nous par Pierre-Yves Maton avons apprécié la présence du capot en Plexiglas, comme la finition du bras mêlant métal noir et L’an dernier, nous avions fait l’éloge de la platine argent des autres platines Gold Note et que nous vinyle Gold Note Valore 425 Plus de ce fabricant avons, bien entendu, retrouvé sur ce tout nouveau italien « touche à tout ». Il est vrai que cette marque modèle Lite. produit la quasi-totalité des éléments qui forment un Le socle est toujours constitué d’un seul panneau en système audio stéréo d’aujourd’hui avec plusieurs fibres de bois haute densité (MDF) qui fait 30 mm platines vinyles, toute une gamme de cellules, des d’épaisseur. Nous retrouvons aussi, les 4 découpes électroniques ; du CD à l’amplification en passant de formes demi-arrondies autour du couple axe et par un lecteur réseau, des enceintes acoustiques, palier comme autour du moteur. Elles sont là pour une multitude de câbles et même des meubles et arrêter les nœuds de vibrations se formant au plus accessoires Hifi haut de gamme. C’est d’ailleurs par près du système du roulement de la platine et du cette discipline, le mobilier et les accessoires, avec moteur. Ce socle ou châssis repose sur trois pieds un système de réduction par résonateur des effets pour une meilleure stabilité et la matière dont ils microphoniques des tubes, que Gold Note s’est fait sont faits ; de l’acrylique blanc mat permet une connaitre avant de s’attaquer à la création de tous meilleure isolation contre les vibrations pouvant les autres éléments d’un système. Depuis l’esprit gêner la platine durant son fonctionnement. Avec la


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Gold Note Valore 425 Lite, le plateau en acrylique a été changé par un autre, un sandwich de MDF et deux couches de POM (polyoxyméthylène) qui le rend particulièrement inerte. C’est Dupont de Nemours qui commercialisa le premier le POM sous le nom de Delrin, un nom plus connu en Hifi. Il est ici recouvert d’un couvre plateau en feutrine. Ce plateau tourne autour d’un couple axe + palier de rotation spécifique à Gold Note. Ce système repose sur un axe en acier inoxydable de 5 mm de diamètre par 8 cm de long qui pénètre une gorge en laiton avec un guide en Teflon avec bille graphite en son fond. Sur ce plan, Gold Note a repris le même principe qu’avec ses autres platines. Ce plateau est entrainé par une courroie en polyvinyle rectifiée NBR (70 fibres élastiques). Cette courroie parcourt toute la périphérie du plateau pour terminer sa course dans une gorge en aluminium, la pièce extérieure du moteur. Ce dernier a été développé en interne et avec la collaboration de la marque Mechtex. Il s’agit d’un modèle 12 V AC synchrone High Torque qui est géré électroniquement afin de réduire son comportement vibratoire. Comme nous pouvons le voir sur les images, aucun dispositif de mise en marche n’est visible. En fait, ils se cachent sous le compartiment en métal accueillant le moteur. Là nous pouvons choisir suivant les petits boutons de commande la vitesse voulue : 33 1/3 ou 45 Rpm. Et en appuyant sur les deux en même temps plus de cinq secondes, nous pouvons affiner la vitesse d’entrainement. L’alimentation est externalisée dans un petit boitier 34 VDC/0.73 A.

Le même bras de lecture de 9 pouces dérivé du fameux B5.1 Le bras de lecture ne change pas. Il s’agit toujours d’un dérivé du fameux B5.1 qui équipe les modèles de platines encore plus performants de la marque. C’est un 9” (237 cm) entièrement composé d’un tube en alliage d’aluminium dont les mouvements verticaux et horizontaux sont assurés par quatre roulements à billes fabriqués à base de graphite

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et de Teflon. Ces pièces sont fabriquées par la firme allemande GRW, une grande spécialiste de la mécanique de haute précision. A l’avant du tube, la coquille est faite d’une seule pièce et la bonne verticalité de la cellule peut se régler à l’aide d’une vis à tête BTR. Le contrepoids à l’arrière est de forme excentré pour obtenir un centre de gravité le plus bas possible. Deux poids additionnels permettent à ce bras d’accepter des cellules jusqu’à 15 g sans pour autant l’alourdir inutilement, ce qui en change l’inertie. Le réglage de la hauteur du bras ou VTA s’effectue par trois vis BTR placées dans l’embase de celui-ci. Le câblage interne est en fil en cuivre désoxygéné d’une pureté atteignant les 99,9999%, il finit sous la forme d’une prise DIN 4 broches et un câble assez long avec prises RCA de

Spécifications

•Type : entrainement à courroie •Pleurage et scintillement : 0,03 % •Rapport signal sur bruit : -72 dB •Vitesse : 33-1/3 et 45 tours à + /-0,1 % •Changement de vitesse : électronique, réglage fin •Moteur : synchrone 12V AC •Transmission : courroie rectifiée NBR, polyvinyle noir •Alimentation extérieure, régulation PWM •Plateau : 20 mm MDF + POM •Bras de lecture : B5.1 230 mm, aluminium •Dimensions : 425 mm x 120 mm x 360 mm (LxHxP) •Poids : 10 kg •Prix : 895 € (laquée blanc ou noir) + Vasari Red 195 €

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Fonctions

Performances

Musicalité


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qualité. Nous avons testé cette platine avec une cellule du même fabricant puisqu’il s’agit de la toute première de type MM, Vasari RED, une cellule ne dépassant pas les 200 €. Cette cellule à fort niveau de sortie (4 mV) possède un cantilever en aluminium avec diamant elliptique. Ses aimants sont en Alnico avec enroulement en cuivre. Son poids de 9 g comme sa compliance relativement élevée (10x10-6cm/dyne) lui permet d’être installée sur bien d’autres platines. Cette cellule s’est révélé, à l’écoute, un excellent choix.

Écoute : Molto Allegro Lorsque nous avions testé sa grande sœur, la Valore 425 Plus, nous avions découvert une platine dotée de qualité de vivacité et de fluidité. Nous l’avions utilsée alternativement avec une cellule très haut de gamme Ortophon Cadenza Bronze et une Cadenza Charisma MC-2. La Valore 425 Lite avec sa cellule Vasari Red forme, en réalité, un couple assez idéal tout en gardant certaines qualités de son ainée. Dès les premiers tours, il se dégage de cet ensemble une émotion, une vérité comme si cette platine conjuguait avec bonheur la dynamique de l’Acoustic Signature Primus et la clarté de la Pro-Ject The Classic, soit un parfait équilibre entre la rapidité, la transparence et la beauté des timbres. En fait, on ne se pose pas de question à son écoute, la musique est fluide, émouvante et jamais agressive. Elle sait révéler toutes les informations des disques, mais ne les projette jamais en avant. Tout se passe dans la douceur et la suavité. En reprenant le LP d’Amy Winehouse «Franck», nous sommes replongés de la même façon dans l’émotion que dégage cette chanteuse. Sa voix est magnifiquement restituée avec le ton juste, ne délaissant aucune de ses intonations, ni aucune de ses inflexions. Ses montées dans les aiguës passent admirablement bien, sans une once d’agressivité, bien au contraire. Toute la partie haute du spectre comme le médium sont parfaitement structurés. Ils sont dosés avec une extrême délicatesse. Nous retrouvons aussi, dans une moindre mesure, le son un peu mat des peaux de la batterie de Salaam Remi et la dynamique qui accompagne son jeu. Le

son de l’orgue, un peu ancien et légèrement en retrait, apparaît dans toute son étendue spectrale comme son toucher velouté. Le son est doux sans pour autant étouffer toutes les nuances de ce disque. La scène sonore est parfaitement posée. Elle accuse une belle profondeur et les nombreux détails qui émanent de cette platine lui confèrent une excellente focalisation des divers interprètes de ce magnifique disque. Ce ton calme et posé colle à merveille avec l’écoute du disque «Water Music» de Haendel par le London Symphony que dirige Georg Szell. Le premier mouvement allegro nous dévoile une platine parfaitement à l’aise sur un morceau complexe. C’est nuancé, précis et ne manque pas de chair et nous pouvons surtout suivre toutes les lignes mélodiques sans aucun effort. Les lignes basses sont restituées avec précision, cette platine vinyle ne tremble pas sous les coups de timbales, ni sur les instruments de la famille des Cors. La Gold Note Valore 425 Lite sait manier la rapidité, la fermeté tout en restant délicate et juste, des qualités qui peuvent se confronter avec certaines platines bien plus haut de gamme. L’image stéréophonique reste crédible à chaque instant. Nous avons un bel étagement des plans sonores procurant une belle mise en relief de cet enregistrement. L’étendue spectrale, sans atteindre celle de platines plus High-End, est large. Néanmoins, nous ne sentons qu’aucune partie de celle-ci n’est mise en avant. L’équilibre règne avant toute chose.

Conclusion Cette Valore 425 Lite sonne vraie et ne manifeste aucune sorte de colorations. Sa justesse en fait une Grande Platine avec laquelle l’émotion de la musique est mise en avant. Malgré un côté un peu « artisanal », les concepteurs italiens de chez Gold Note ont su lui donner une âme à l’image de beaucoup de leurs voitures. Là aussi, un Best dans sa catégorie de prix, peut-être même la meilleure d’entre toutes.


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PRO-JEC T

1000 €

The Classic + Ortofon 2M Silver

La nouvelle platine Pro-Ject The Classic porte admirablement son nom. Son look délicieusement rétro nous fait remonter dans le temps. En cette année 2017, elle est bien plus qu’une bonne surprise. Néanmoins ne nous y trompons, la The Classic reprend les grands principes techniques de toutes les autres Pro-Ject la rendant une platine tout à fait d’aujourd’hui : amortissement par matériaux TPE (Thermo Plastic Elastomer), bras de lecture en carbone/aluminium et un degré de finition irréprochable pour le prix. par Pierre-Yves Maton Cette année la marque autrichienne Pro-Ject fête ses 25 ans d’existence, 25 années couronnées de succès grâce à sa trés large gamme de platines vinyles, une gamme à même de satisfaire toutes les bourses. Pro-ject propose dans son catalogue des modèles de base comme l’Essential II proposée à 259 € jusqu’à la magnifique Signature 12 qui frise les 10 000 €. Toutes ces platines bénéficient d’une même attention que signe un degré de fabrication et de conception extrêmement abouti. La The Classic d’aujourd’hui ne ressemble à aucune d’entre elles, c’est évident. Heinz Lichtenneger qui préside à la destinée de cette marque a très certainement voulu saluer à sa manière cet anniversaire et le choix d’une forme répliquant une platine des années 60/70 est une idée assez géniale. Pour ceux qui ont connu cette époque bénie du vinyle, l’effet est immédiat, inutile de le préciser. Si nous gardons en mémoire des platines suspendues comme Thorens, Linn, Ariston, Heybrook et bien d’autres, la ressemblance est, il est vrai, assez frappante. A cette époque, Heinz Lichtenneger était déjà revendeur Hifi, il a donc très bien connu ce type de platine en les proposant à ses clients, quelle meilleure façon de fêter sa réussite en faisant ressusciter cette époque avec un platine reprenant un look parfaitement identifiable ?

Pareil mais très différent avec un système de découplage/suspension moderne en TPE Mais si le design de The Classic nous replonge quelques décennies en arrière, il n’en est rien quant à sa conception. Heinz Lichtenneger n’a pas souhaité, par exemple, retourner à une suspension classique avec contre-platine suspendue par des ressorts : une marque de fabrique des modèles de jadis. La The Classic est donc formée d’un châssis principal en bois en MDF de 2 cm d’épaisseur plaquée de trois essences de bois au choix : eucalyptus, noyer ou bois de rose. Ce socle abrite le moteur de la platine sur lequel il est fixé ainsi que la carte électronique pour la régulation de la vitesse d’entrainement. L’alimentation est externalisée, la prise jack se connecte à l’arrière du socle/cadre. Le moteur de type synchrone est le même qui équipe bien d’autres platines de la marque, très reconnaissable par son fond jaune. Situés sur le fond du socle/cadre, 6 plots en TPE assurent, en fait, la suspension de la contre-platine qui se repose littéralement dessus. Le TPE est un élastomère très souple qui peut être ajusté pour jouer sur différentes fréquences, il ressemble à du sorbothane, une matière souvent utilisée en Hifi. Ce système permet d’isoler mécaniquement la plaque


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du dessus qui comprend le bras ainsi que tout le système d’entrainement. Cette plaque en MDF de 1.5 cm est recouverte d’une fine feuille d’aluminium, c’est cet assemblage qui va donner le design rétro de la Pro-ject The Classic. Sur la plinthe du dessus est fixé le palier de la platine, qui lui-même reçoit le sous-plateau et son axe de rotation. Ce palier est en bronze recouvert de Teflon tandis que l’axe est en acier renforcé, ces pièces étant usinées avec des tolérances très serrées. Le plateau est réalisé à partir d’un alliage d’aluminium, tandis qu’un joint en TPE parcourt sa périphérie sur sa face intérieure ; une façon d’éviter ce qu’il est courant d’appeler le « son de cloche » que nous retrouvions souvent avec ce style de plateau d’ancienne génération. Celui de la The Classic additionne une masse importante et un amortissement bien calculé. Mais ces facultés d’amortissement ne s’arrêtent pas là car cette platine repose sur quatre pieds, eux aussi découplés de la platine par du TPE. Ils sont, de plus, réglables en hauteur afin d’assurer une parfaite mise à niveau de tout l’ensemble. Un capot en plexiglas transparent ajoute à l’ensemble une certaine élégance tout en protégeant la platine comme les disques des poussières : l’ennemi juré des vinyles et des cellules.

Un bras de lecture composite en carbone et aluminium La The Classic est équipée d’un bras de 9 pouces (22,86 cm). Fruit de toutes nouvelles études, ce bras a été conçu avec un tube combinant une couche de carbone pour une bonne rigidité et d’aluminium pour l’amortissement. Il est fait d’une seule pièce, incluant le porte-cellule évitant les portes-cellules détachables qui sont toujours des sources de résonances indésirables. Les cardans (haut et côté) permettant les mouvements du bras verticaux et horizontaux utilisent des pointes reposant sur du zircon (silicate de zirconium), un minerai dont la dureté est idéale pour l’obtention d’un frottement minimal. La base du bras bénéficie, elle aussi, d’une toute nouvelle construction. Elle est usinée à partir d’un roulement à billes d’origine japonaise, offrant plus de liberté de mouvement aux câbles internes tout en améliorant ceux du bras lui-même. Autre nouveauté : la constitution du contrepoids. Recouvert de nickel, ce dernier incorpore également du TPE pour diminuer de moitié la fréquence de résonance de la cellule. A savoir que Pro-Ject propose dans son catalogue toute une série de contrepoids, ce qui permet à l’utilisateur le choix d’une grande variété de cellules, même celles dont le poids avoisine les 25g. Ce bras est ajustable en hauteur et un gabarit en deux points est livré d’origine. L’anti-skating s’ajuste par le

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biais d’une petite masselotte qui se fixe juste devant le contrepoids. Le câble fourni avec la platine est déjà une bonne option, en changer pour un modèle encore plus performant n’est pas une hérésie au vu de la qualité de la platine. Bien entendu, nous sommes restés sensibles au nombre d’accessoires fournis d’origine : gants, chiffon, gabarit, pèsecellule… ce qui démontre le sérieux de cette marque et l’attention portée aux acquéreurs de leur platine qui est livrée avec une cellule MM 2M Silver modifiée par Ortophon pour cette platine. Le prix de la platine 2016/17 du concours EISA nous semble une récompense bien méritée.

Restitution sonore : claire et précise Immédiatement, il se dégage de cette platine une légèreté, une ouverture comme si elle caressait le sillon des disques noirs avec une plume d’oiseau. Le son est tout de suite très aéré comme si nous avions libéré le haut et le milieu du spectre d’un carcan imaginaire. Cette Pro-Ject The Classic ainsi équipée de cette Ortophon 2 M Silver nous livre une restitution très transparente qu’elle doit très certainement à un fort pouvoir d’analyse. Le haut du spectre est lumineux, plutôt piqué, il dote en tout cas les différents timbres d’une belle palette de couleurs harmoniques. D’autre part, elle est vive, alerte avec une notion de présence bien réelle. Sur ce plan, cette Pro-ject n’atteint pas les performances d’une Acoustic Signature par exemple qui densifie le message d’une façon incroyable, non,

Spécifications

•Vitesses : 33 1/3 rpm et 45 rpm •Entrainement : par courroie avec moteur DC •Amortissement : par blocs TPE •Pleurage et scintillement : +/- 0.03% •Précision de la vitesse : +/- 0.10% •Rapport signal/bruit : - 71 dB •Bras : carbone et aluminium 9 pouces •Contrepoids amorti TPE •Cellule MM fournie : Ortophon M2 Silver •Dimensions : 460 x 131 x 351 mm (LxHxP) •Poids : 10.2 kg

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Performances

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cette The Classic va plutôt dans le sens contraire, elle va chercher la moindre information gravée sur nos chères galettes noires. Nous nous faisons la même réflexion sur le grave. Même s’il donne l’impression de ne pas descendre aussi bas qu’avec d’autres platines, il est d’une définition vraiment superbe. La scène sonore va dans le même sens. A la densité d’une Acoustic Signature, on appréciera ici l’ouverture et l’air que cette Pro-ject sait mettre entre les divers instruments et musiciens. La profondeur des champs sonores est remplacée ici par une focalisation hyper pointue. Nous percevons la moindre note, les moindres inflexions du jeu des musiciens sans aucun souci. En écoutant le disque de Mélanie De Biasio No Deal, nous sommes tout de suite frappés par la parfaite disposition de chaque musicien. Le piano de Pascal Molly sonne particulièrement juste, sans emphase dans le bas du spectre. Ses attaques de notes comme ses phrasés plus soft sont parfaitement modulées par cette platine. Le résultat est qu’il émane une vie de cette The Classic qui swingue sous nos oreilles. En revanche, nous aurions souhaité un peu plus de niveau dans la reproduction de la batterie de Dre Pallemaerts, même si nous restons conquis par le piqué et la définition de son jeu de baguette sur les diverses cymbales de sa batterie ; cette Pro-Ject a un excellent mordant dans le haut du spectre. La voix de Mélanie De Biasio est exactement placée en hauteur, le timbre chaud et parfois mélancolique n’est en aucune manière trahie par cette platine. Tout l’orchestre trouve sa place entre les deux enceintes sans se bousculer, ni se tasser. L’ensemble est vif, dynamique, rapide et respecte toutes les infimes différences de dynamique. En reprenant le disque «Le Directeur de Théâtre» KV 486 de Mozart avec l’orchestre Sttatskapelle

Dresden dirigé par Karl Böhm, nous retrouvons cette légèreté qui colle bien avec cette œuvre. On assiste à un feu d’artifice de couleurs musicales où chaque rang d’instrument trouve son propre espace d’interprétation. Un hautbois, une clarinette interviennent en arrière-plan, et ils sont immédiatement perceptibles avec tout le modulé de leurs interprètes. La voix de soprano de Reri Grist est magnifiquement timbrée, avec une clarté et un suivi mélodique qui en donne tout le relief. Cette platine est d’une rare élégance, d’une finesse dans l’établissement des timbres qui est un vrai bonheur même si elle timbre un peu haut. Et cette platine n’en oublie pas de «taper» quand il le faut. L’écoute du dernier Flume «Skin» nous confirme notre sentiment. Même s’il s’agit d’instruments uniquement électroniques, la Pro-Ject The Classic est détonante. Elle n’a pas son pareil pour rendre l’écoute de ce disque hyper alerte. Le bas du spectre, qui l’on jugeait un peu léger, montre de quoi il est capable avec cet enregistrement. Les notes les plus basses sont bien reproduites mais sans envahir notre champ sonore. Le grave est très ferme, ce qui donne ce sentiment parfois de manquer de poids. Avec ce disque, il est clair que le concepteur a fait le choix d’une platine qui n’arrondit pas les angles.

Conclusion Voilà une platine vinyle Pro-Ject conçue et fabriquée dans le même esprit que le reste des modèles du catalogue de ce fabricant. Elle s’inscrit, malgré son look un peu rétro, dans le camp des platines très claires et incisives, un modèle qui ne pardonnera rien à la qualité des enregistrements et des pressages de nos galettes noires. Un choix sûr dans cette gamme de prix.


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132 ON mag - Guide Hi-Fi 2017

TRANSROTOR Max En 2015, la marque allemande spécialisée dans la fabrication de platines vinyles très haut de gamme Transrotor avait surpris tout le monde avec la sortie de deux modèles aux prix bien plus raisonnables que ses habituelles productions. La Max et sa grande sœur la Jupiter n’ont pas tardé à recevoir un accueil plus que chaleureux de la part des professionnels, de nombreux prix leur ayant été décernés. Voici donc un test de la Max, une platine très évolutive et magnifiquement réalisée. par Pierre-Yves Maton La marque allemande Transrotor a été fondée en 1976 par un ingénieur en mécanique de précision, Jochen Räke. Après avoir rejoint un bureau d’études anglais et participé à la conception de plusieurs platines de marque Transcriptor et Michell, cet ingénieur décide de retourner dans son pays d’origine. Il devient dès lors le distributeur officiel des platines Michell qu’il améliore et optimise de façon significative. Autant dire que cette démarche, si noble soit elle n’est pas pour plaire à la marque anglaise qui décide alors de se passer de ses services (on peut le comprendre). Que cela ne tienne, Jochen Räke répond par la création de ses propres platines, et crée la marque Transrotor, des productions totalement « Made In Germany » comme c’est toujours le cas aujourd’hui. Assez rapidement, Transrotor gagne le cœur des audiophiles épris de vinyle avec des modèles d’une fabrication du plus haut niveau comme le prouvent les platines Artus (platine emblématique parmi les plus chères du monde), les Zet 1 et 3 ainsi que les Fat Bob. Ce même esprit de perfection habite toujours Jochen Räke qui est rejoint aujourd’hui par

2768 €

son fils Dirk (l’histoire familiale se perpétue pour le plus grand plaisir des mélomanes) et à qui nous devons peut-être ces deux nouveaux modèles qui ne dépassent pas, en version d’origine, les 3 000 €.

Une platine vinyle tout d’aluminium poli façon miroir La Transrotor Max n’est pas sans nous rappeler le design de la Fat Boy avec des lignes extrêmement épurées. Elle est constituée d’une part d’un châssis cylindrique qui reprend exactement le même diamètre que celui du plateau. Cette pièce est fabriquée en aluminium usiné et entièrement poli dans les ateliers de Transrotor outre-Rhin. C’est un bloc massif d’une seule pièce et dont la surface supérieure est parcourue par des sillons creusés à même le métal. Cette opération n’a pas du tout été faite pour des raisons esthétiques mais pour casser toutes les vibrations de surface émanant de l’entrainement entre autres. Ce châssis repose sur 3 pieds taillés dans le même métal et réglables en hauteur facilement. L’utilisatieur aura donc la


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facilité de pouvoir mettre parfaitement sa platine à niveau avec ce système. Au centre de ce châssis est solidement fixé un palier à roulements en laiton et dont le fond est pourvu d’une bille en céramique. C’est là que l’axe en acier de ce que nous pourrions appeler la contre-platine vient se poser. En manipulant ces deux pièces, il apparaît que l’usinage est extrêmement bien réalisé éliminant de fait tout risque de friction, ce qui a comme avantages une rotation d’une remarquable fluidité et une absence de toute vibration à ce niveau. Le plateau est également fait à partir d’une seule et même pièce d’aluminium chromé, qui avoue un poids plus qu’honorable de 7 kg. Sur la face inférieure, nous retrouvons également le même principe de sillons creusés à même le métal et pour les mêmes raisons évoquées plus haut. Lors de l’utilisation de cette platine, ce plateau est coiffé d’un couvre plateau en acrylique noir mat qui va se trouver, lui-même, affublé d’un palet presseur en métal avec une gorge en plastique. Outre sa forme toute en rondeurs et élégante, le châssis a été conçu pour que cette platine soit totalement évolutive. Pour cette raison, un trou de parfaitement cylindrique a été creusé en fond de châssis. Il servira à y loger le bloc moteur suivant la configuration voulue ; nous y reviendrons. D’autre part, la Transrotor Max peut accueillir deux bras de lecture différents. Pour ce faire, le châssis dispose d’inserts dans lesquels viennent se fixer les supports pour les bases des bras. Ce sont deux tiges métalliques qui offrent l’avantage de pouvoir placer cette base du bras à la distance voulue. La transrotor Max peut donc accepter des bras de lecture entre 8 et 13 pouces. Ces bases de bras sont des cylindres creux tout en métal comme le reste de la platine. Ils sont taillés expressément pour le type de bras choisi et sont proposés d’origine dans le catalogue Transrotor (se renseigner sur les tarifs via votre distributeur).

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Transistor Max : 2 configurations moteur au choix Cette platine est livrée d’origine avec un bloc moteur totalement indépendant qui se place à la gauche du châssis. Ce bloc moteur en métal reçoit ses tensions via un bloc d’alimentation totalement séparée. Dans cette configuration, et si l’on désire changer de vitesse, il suffit juste de déplacer la courroie d’entrainement sur la gorge adéquate de l’axe du moteur. Ce moteur synchrone est découplé de son logement par une mousse amortissante,

Spécifications

•Châssis : Aluminium solide •Plateau : Aluminium (7 kg environ) •Moteur : Indépendant, sans contact avec le châssis •Entraînement : Par courroie •Base de bras : Réglable à l’infini •Equipement standard : 1 bras de lecture Transrotor 800-S (229 mm), 1 cellule de lecture Goldring Elektra •Alimentation: Konstant Eins séparée, avec adaptateur secteur (en option à 490 €) •Dimensions (L x P x H) : 440 x 330 x 170 mm •Poids : 20 kg •Prix : 2 768 € (avec bras chromé ou noir) + 490 € pour le bloc d’alimentation stabilisée optionnel

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le bloc lui-même représentant déjà un poids non négligeable. Mais l’utilisateur, s’il le désire, peut ajouter un second bloc d’alimentation(Konstant Eins) dont le rôle est de réguler et de stabiliser les tensions du moteur. C’est déjà un premier avantage, le second étant que le changement de vitesse (33 trm et 45 trm) se fait alors directement sur ce dernier. Dans ce cas, et nous comprenons mieux la présence de la découpe ronde du châssis, le moteur prendra place sous le plateau avec une courroie plus petite. Lee second bloc d’alimentation pourra quant à lui se placer relativement loin de la platine, les cordons étant assez longs pour cela.

Un bras de lecture Jelco retravaillé et une cellule Goldring Elektra Transrotor ne réalisant pas de bras de lecture, il fait appel à des fournisseurs externes pour ces éléments : Jelco et SME. La Max, comme d’autres platines de la marque, est donc équipée d’un bras TR 800 S qui est en fait un bras d’origine japonaise Jelco 250 (en version chromé ou noir) qui a subi un certain nombre d’améliorations. C’est un bras en S à cardan de 229 mm avec un porte coquille détachable. D’après ce que nous avons récolté comme informations (Transrotor n’étant pas très bavard), les câbles internes ont été revus comme l’amortissement par huile. Ce bras se termine par

une prise DIN, un changement de câble devra tenir compte de cette donnée pour le choix d’un câble plus performant. Pour notre part, nous avons pu essayer cette platine avec un câble O2A Quintescence à 510 €. Pour ce qui est de la cellule phono d’origine, la Transrotor Max est dotée d’une Elektra de la marque anglaise Goldring. C’est une MM fabriquée au Japon pour des raisons de coût évident puisqu’elle est vendue seule au prix de 130 €. Son cantilever est en aluminium et le profil de son diamant est de type elliptique. Elle offre un niveau de 7 mV, l’un des plus élevés dans cette catégorie de cellule. C’est une excellente cellule d’entrée de gamme pour cette platine, bien entendu un changement pour un modèle plus performant fera partie des toutes premières améliorations que l’utilisateur pourra apporter à cette platine. La qualité du bras permet de mettre sur cette Transrotor Max une cellule à bobine mobile (MC) de haut niveau sans aucun souci ; bien au contraire.

Écoute : transparente, claire et modulable Dans un premier temps, nous nous sommes essayés à tester cette Transrotor Max avec et sans son bloc d’alimentation stabilisée Konstant Eins et nous devons bien avouer que la différence s’entend parfaitement bien. Le bloc d’alimentation optionnel amène un grave plus ferme, une meilleure


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dynamique générale, mais surtout un haut du spectre plus propre comme si il calmait ce registre avec un soin indéniable. Ce n’est pas nécessairement la première optimisation que nous ferions sur le modèle de base ; une cellule plus haut de gamme comme une à bobine mobile de la même marque nous apparaît comme étant un pas en avant plus significatif. Une fois cette petite comparaison faite, nous sommes restés sur le couple transrotor Max + Konstant Eins pour le reste de ce test. Alors, il se dégage de cette platine allemande un son d’une grande propreté, un son bien dégraissé où les détails des prises de son nous sont restitués avec une remarquable fidélité. Cette platine est tendue, transparente et ne s’encombre pas de mille fioritures ou colorations tout au long de sa bande passante. Le haut du spectre est très vif mais reste tout de même un peu mat même si nous nous disons encore une fois qu’avec une meilleure cellule, c’est sur ce point que cette Max y gagnerait de façon assez nette. Le médium est bien conçu avec une belle matière et le bas du spectre est très détaillé. La Transrotor Max fait partie de ces platines privilégiant l’aspect informatif de la lecture analogique plus qu’un quelconque romantisme dû à des rondeurs exagérées. Manifestement, et à la vue du couvre plateau en méthacrylate, c’est un but que doivent rechercher les ingénieurs de chez Transrotor. L’image stéréophonique est bien calibrée. Sans dépasser le cadre des enceintes, elle est d’une excellente transparence associant une mise en matière convaincante et un positionnement des sources sonores bien réalisé : nous n’avons en effet aucun mal à les repérer dans l’espace. L’exemple nous en est donné avec le disque «Double Bass» joué par Niels-Henning Orsted Pederson et Sam Jones. Les deux contrebasses se partagent l’espace sonore sans qu’aucune confusion n’apparaisse. L’une à droite et l’autre à gauche, nous percevons nettement la légère différence de timbre de ces deux instruments comme la façon de jouer de ces deux musiciens. La Max descend bas et elle sait le faire avec une tension remarquable. Elle a un côté « solide » mais jamais dure ou agressive même si elle se ballade toujours sur le fil du rasoir. Même chose sur la guitare de Philip Catherine où nous sentons bien la tension des cordes comme le jeu de ce musicien, même si l’on souhaiterait entendre plus d’harmoniques supérieures sur cet instrument. Cette Transrotor a un caractère qui met en avant la rigueur bien plus que la chaleur. Elle ne va rien arranger si un album souffre de duretés, bien au contraire. Cette image bien construite se retrouve sur le disque de Melanie De Biaso «No Deal». La voix de

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cette chanteuse se campe devant nous avec un réel aplomb. C’est détouré et plein de contraste laissant cette interprète nous emmener dans ses mélodies. D’autre part, la différence entre sons directs et réverbérés est super nette, ce qui consolide nos avis sur cette platine pour qui la définition et la clarté sont des valeurs essentielles. La clarinette sonne très juste en restant bien détachée du piano de Pascal Mohy comme de tout le jeu du batteur Dre Pallemaert. Le caractère de chaque instrument est respecté et nous apprécions particulièrement l’application que met cette platine à bien reproduire toutes les nuances du synthé basse comme de toutes les petites sonorités qu’ajoute Pascal Paulus à ce disque lui donnant une ambiance assez particulière. Et nous sommes passés à de la musique plus actuelle avec l’album «Best Of Dire Straits & Mark Knopfler». Là pas de surprise, la dynamique et la rapidité sont bel et bien là. La Transrotor Max ne fait pas dans la tendresse mais elle a un vrai pouvoir de séparation qui fait apparaître chaque nuance dans le jeu de ce guitariste. On sent que cette platine s’en donne à cœur joie sur ce style de musique grâce à ses capacités de rapidité ; avec elle rien ne traine. Les coups sur la caisse claire de la batterie sont francs tandis que ceux de la grosse caisse ne souffrent d’aucune lourdeur.

Conclusion La Transrotor Max est une platine bien pensée pour extirper chaque détail d’une prise de son. Elle est, en cela, d’une précision redoutable, quitte parfois à en devenir intransigeante quant à la qualité des enregistrements ou du pressage de certains vinyles. De plus, elle offre des possibilités d’optimisation vraiment intéressantes comme son alimentation stabilisée Konstat Eins, la pose ou le changement de son bras de lecture et le porte-cellule détachable qui laisse à l’utilisateur la possibilité d’avoir plusieurs cellules. Une platine dont il est possible de tirer la quintessence au fil du temps. Une vraie évolutivité donc, ce qui est assez rare à ce niveau.


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ET AUSSI

Marantz SA-10 - en page 138


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MARANT Z

7000 €

SA-10

Le Marantz SA-10 hisse de nouveaux standards en matière de lecture et traitement numérique. Nouvelle mécanique conçue pour l’occasion et principe de conversion inédit, les ingénieurs de la marque japonaise et Ken Ishiwata, l’oreille d’or de Marantz, ont repensé tous les aspects pour ce nouveau lecteur/convertisseur. par Pierre-Yves Maton Nous nous devons de saluer, en guise de préambule, les efforts comme la ténacité de Marantz pour le lancement de ce nouveau lecteur/ convertisseur SA-10 très haut de gamme dans une période où les modes de consommation de la musique ont tant changé. Un institut comme la Recording Industry of America annonçait en 2015 une chute de vente des CD (-30%) face à une augmentation plus que significative de la vente de disques vinyles et surtout un accroissement des services de musique en ligne ; l’écoute en streaming. À tel point qu’aujourd’hui, que les instituts de marché n’hésitent plus à intégrer dans leurs calculs d’albums vendus ce qu’ils appellent les «équivalents ventes», c’est-à-dire la vente de fichiers en téléchargement ou l’écoute en streaming. Bref, lancer un tel appareil de lecture ultime des CD/ SACD comme le Marantz SA-10 est assez gonflé. Mais heureusement ce Marantz SA-10 a également une autre arme pour lui et séduire les amateurs de musique dématérialisée : un convertisseur Hi-res totalement autonome et repensé.

Nouvelle référence, nouvelle mécanique Au premier coup d’œil, le SA-10 ne peut renier ses origines. Sa qualité de présentation et de

fabrication est irréprochable. Le châssis de l’appareil est construit selon les normes les plus élevées avec un premier châssis cuivré blindé que recouvre en partie un second en aluminium amagnétique avec un capot comme de panneaux latéraux de 5 mm d’épaisseur. Ce double châssis repose sur 4 pieds en aluminium moulé recouvert d’une légère feutrine, une protection pour le support sur lequel va être posé l’appareil. Dès ce capot retiré, la nouvelle mécanique conçue spécialement pour le SA-10 trône en plein milieu. Pour Marantz, il était crucial que le lecteur récupère toutes les informations avec le plus de précisions possible et l’extraction des données devait se faire en temps réel sans les balayages répétés des mécaniques habituelles. Mais voilà les fabricants de mécanique haut de gamme exclusivement conçus pour les CD et SACD étant devenus rares, Marantz a décidé de fabriquer la sienne. Sous le nom de SACD-M3, cette mécanique tout en métal est placée dans un compartiment également en métal et isolée mécaniquement du châssis principal. Non seulement ce nouveau mécanisme assure la meilleure qualité de son à partir des CD-Audio et SACD mais ses capacités de lecture ne s’arrêtent pas là. Elle peut lire plusieurs types de disques notamment les CD-Rom, DVD-Rom pouvant


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contenir des fichiers musicaux en Hi-Res, comme le Flac jusqu’à 24 bits/192 kHz, ou les DSD64 et 128, de même que les fichiers WAV, ALAC, AIFF et MP3.

Une conversion nouvelle génération avec transfert au DSD Mais l’innovation la plus marquante, par rapport au SA-7 prédécesseur du SA-10, réside dans le convertisseur qui peut être utilisé de façon autonome grâce à quatre entrées pour des sources numériques externes (USB B, coaxiale, optique et USB A) placées à l’arrière de l’appareil. Le port USB asynchrone gère des flux PCM ou DXD jusqu’en 32 bits/384 kHz et DSD256 (11.2 MHz). Le circuit d’entrée est entièrement isolé dans un compartiment en cuivre afin d’éviter tout bruit électronique induit par les éléments connectés, notamment les ordinateurs. Pour concevoir la section de conversion, les ingénieurs Marantz sont repartis aux sources jusqu’au début des années 1990 et aux travaux sur le Bistream, le premier procédé de conversion «One Bit» signé Philips alors détenteur de la marque Marantz. Ils se sont également appuyés sur les recherches effectuées lors de la création du format DSD et du support SACD, il y a presque 20 ans. Selon l’équipe d’ingénieurs de Marantz, comme toujours, les nombreuses séances d’écoute ont justifié leur décision de concevoir un convertisseur totalement inédit et de leur propre cru. Rainer Finck, manager designer du groupe D&M (Denon + Marantz) explique «Nous avons constaté d’importants écarts de qualité de son lorsque les signaux PCM étaient convertis en DSD, puis transférés à un DAC traditionnel. Nous en avons conclu que pour une qualité sonore optimale, nous devions effectuer nous-mêmes la conversion vers le DSD pour obtenir les meilleurs résultats possibles». Ainsi, dans le Marantz SA-10, tous les flux PCM et DXD qu’ils viennent d’un disque ou d’une entrée numérique sont tous convertis vers le DSD à 11,2 MHz suivant un procédé exclusif MMM-Stream, grâce à un module bâti autour de deux horloges maîtresses pour garantir la conversion la plus précise possible du signal. Le 44,1 kHz d’un CD, et ses multiples (88,2 kHz, 176,4 kHz, etc.) sont suréchantillonné à la fréquence 11,2896 kHz, tandis

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que le 48 kHz et ses multiples sont suréchantillonnés à 12,288 kHz. Ces opérations sont réalisées pour obtenir une précision maximale et pour respecter la fréquence d’échantillonnage originale Ces flux sont ensuite traités par un nouveau module de conversion exclusif, MMM HD (Marantz Mastering Musical HD) conçu à partir de deux puces DSP SHARC 32 bits de chez Analog Devices. Ces modules effectuent leurs calculs en virgule flottante à 256 fs, de manière à lisser les erreurs de suréchantillonnage sur les signaux multibits (PCM). Nous sommes loin des deux «simples» puces SM5866AS du fabricant NPC (Nippon Precision Circuits Inc) qui équipaient le SA7- S1.

Spécifications

•Compatibilité : SACD, CD, CD-R/RW, DVD-ROM •Formats supportés : DSD, FLAC, WAV, ALAC, WMA, AAC, AIFF, AAC, MP3 •Entrées numériques : USB B (DXD, PCM et DSD), 2x SPD/IF (coaxiale et optique 24/192 kHz), USB A (iPod, iPhone, iPad) •Sorties analogiques : 1 asymétrique RCA + 1 x symétrique XLR + casque sur jack 6,35 mm •Mécanique : SACD-M3 métal •Conversion : MMM-Stream et MMM-HD Marantz •Réponse en fréquence : 2 Hz à 60 kHz •Séparation des canaux : 105 dB •Rapport signal/bruit : 112 dB •Plage dynamique : 109 dB •Niveau de sortie : 2.4 V •Sortie casque : 50 mW/32 Ω •Distorsion harmonique totale : 0.0008% •Dimensions : 440 x 419 x 127 mm (LxPxH) •Poids : 18.4 kg

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité


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Des modules HDMA SA2 pour les étages de sorties analogiques même pour le casque Les étages de sorties analogiques utilisent quant à eux des modules d’amplification HDAM + HDAM SA2 propres à la marque japonaise. Marantz a depuis longtemps mis au point ses propres cartes d’amplification avec un traitement totalement symétrique des circuits. Ces modules d’amplification hyper-dynamique (HDAM) ne comprennent que des composants discrets, montés en surface et disposés en miroir. Ils jouent exactement le même rôle que des amplis op, mais avec des performances nettement supérieures. Marantz a développé différents types de modules HDAM chacun d’entre eux étant optimisé pour une application particulière. Précisons que la section casque de ce lecteur SA-10 possède lui aussi son propre circuit HDAM SA2 + HDMA indépendant. L’alimentation de l’appareil n’est, de son côté, pas en reste dotée d’un générateur transformateur placé dans une capsule cuivrée pour une meilleure isolation.

Marantz SA-10 à l’écoute : un des plus performants lecteur et convertisseur qui soit passé entre nos oreilles Ce nouveau lecteur/convertisseur SA-10 est arrivé chez nous quasiment neuf avec un son un peu pataud et lourd. Nous en avons déduit qu’il manquait tout simplement un peu de temps de rodage. Nous l’avons donc fait tourner sans discontinuité pendant plusieurs jours attendant avec patience qu’il s’ouvre à nous. Ces efforts ont été largement, mais très largement récompensés, car entre la première écoute rapide et celles qui ont suivi, les résultats ont changé du tout au tout. Bien entendu, nous l’avons testé en mode SACD/CD mais aussi comme un convertisseur à part entière

en lui connectant la sortie de notre lecteur réseau Lumin. Bon nous n’allons pas y aller par quatre chemins, le SA-10 est très certainement l’un des plus performants lecteurs et convertisseurs que nous avons pu avoir entre nos mains depuis longtemps. Cet appareil a tout pour lui ; une présentation ultra luxueuse, un confort d’utilisation digne de productions ultra High End et une sonorité qui va avec le reste. C’est le genre de «machine» avec laquelle on se précipite pour écouter des disques ou fichiers mille fois entendus pour savoir si un son, un détail de l’enregistrement, une intonation sur une voix ne nous auraient pas échappé. La scène sonore est réellement grandiose. Elle s’étend en largeur, en hauteur comme en profondeur comme nous l’entendons que trop rarement. Mais ce n’est pas sa seule qualité ; elle s’exécute en trois dimensions avec une mise en chair des interprètes qui concoure à un réalisme sonore superbe. Le rendu jouit d’une aération, d’un espace d’expression consistant et en même temps d’une légèreté sublime. La bande passante semble atteindre des limites extrêmes. Avec la force d’un grave parfaitement contrôlé en passant par les plus infimes nuances d’un aigu lumineux qui se prolonge dans le temps avec une exquise délicatesse, ce SA10 semble se réjouir de tous les types de musique qu’on lui offre. Bien entendu, la dynamique, la rapidité sur les plus petits signaux s’ajoutent au tableau. Que ce soit sur les résonances d’un coup de cymbale ou encore la plus haute note d’un violon, le SA-10 sait leur procurer à la fois toute leur vitalité mais aussi un réalisme sonore palpable. Sur le disque SACD «The Look Of Love» de Diana Krall, la voix est magnifiquement restituée avec du grain et une tessiture parfaitement respectée mais surtout une émotion incroyable. Chaque mouvement de sa tête, chacune de ses articulations sont perceptibles et participent à un sentiment de présence scénique dès plus poussé. Nous avons cette chanteuse, là devant nous, comme si nous étions à un mètre d’elle. Le Marantz SA-10 dévoile des qualités de clarté, de transparence tout


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en restant parfaitement incarné. Le grave de la contrebasse se montre profond, ferme et dense donnant à chaque morceau un confort d’écoute très agréable. Il ne montre aucun signe de trainage ou de lourdeur, il est au contraire hyper défini. Concernant la batterie, nous percevons chaque tension de sa peau sous les coups du batteur. Le son reste fin et précis mais surtout bourré de détails qui rendent crédible l’écoute de ce disque. Les frottés des coups de balai sur la caisse claire sont d’une crédibilité et le moindre détail du frappé du musicien nous est rendu. Et le tout s’effectue avec une forme très aboutie d’élégance et de naturel comme ce serait le cas lors d’un concert. Passant au bien connu disque «La Fabuleuse Histoire de Mister Swing» de Michel Jonasz, nous constatons le même pouvoir du SA-10 pour extraire la plus infime note de musique de l’orchestre mais pas façon hyper-analytique et projetée en avant, non au contraire chacune d’entre elles forme un ensemble terriblement vivant et réaliste. Un riff de guitare, le son d’une percussion ou encore le chœur dont on peut différencier chaque voix participe à ce sentiment de crédibilité. Là aussi, les impulsions de la basse électrique apportent un surcroit de netteté et de limpidité à l’ensemble. Le bas du spectre ne supporte aucune lourdeur ou trainage, il est d’une remarquable fermeté et d’une définition touchant au génie. Lors d’un solo d’un synthé, nous percevons le public qui le soutient avec des claquements de mains : l’ambiance de la salle monte en symbiose avec le groupe durant ce moment et cela s’entend très bien. Nos appréciations sont confortées par l’écoute du disque «Khmer» de Nils Petter Molvaer. Les coups donnés sur la grosse caisse qui sont suivis par bien d’autres instruments à percussion comme des tambours ou congas prennent toute leur aisance dans notre pièce d’écoute. La prolongation

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des notes dans le temps, les résonances de ces instruments suivant la façon dont les musiciens jouent de leur instrument sont reproduites avec toute l’ampleur requise. La trompette de Nils Petter Molvaer est puissante, tout en étant d’une justesse de timbre hallucinante. Nous sentons l’air pulsé par la bouche de ce musicien comme s’il était là, présent devant nous. Tout l’orchestre s’installe dans notre pièce d’écoute, chaque instrument bénéficiant d’un contraste lui rendant sa véritable sonorité. Le bas du spectre descend à des profondeurs insensées et sans montrer l’ombre d’une quelconque lourdeur. Ce Marantz SA-10 a de la matière, du souffle, de la puissance sans pour autant omettre la moindre faiblesse ou approximation dans le jeu du batteur avec sa caisse claire. Nous sommes vraiment sous le choc d’une telle restitution qui arrive à marier à ce point de la rapidité, du pouvoir d’information et un tel respect de l’équilibre tonal.

Conclusion Pour tout dire, il nous a été difficile de décrire ce que fait ce lecteur de Marantz SA-10 malgré tous les termes utilisés. Quand la musique est reproduite dans toute sa vérité, sa grandeur, sa justesse et sans qu’aucun son ne soit laissé de côté, ce qui la rend encore plus vivante, trouver les mots justes qui reflètent nos émotions est une épreuve de force. En tout cas, un grand bravo à l’équipe de chez Marantz car elle nous prouve qu’il peut encore exister des appareils qui prennent le contre-pied de la « Fast Food Music » pour transmettre au mieux ce que la musique a de plus riche.


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