ON-mag (2022-1) : casques et écouteurs audiophiles

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casques, écouteurs et sources à l’essai

CASQUES ET ÉCOUTEURS

AUDIOPHILES


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SOMMAIRE Showroom

Écouteurs True Wireless

p. 6 : nouveautés

p. 66 : Bang & Olufsen BeoPlay EQ p. 68 : Earsonics Grace Platinum p. 70 : Jabra Elite 7 Active p. 72 : LG Tone Free FP8 p. 74 : OnePlus Buds Pro p. 76 : Philips Fidelio T1 p. 78 : Technics EAH-AZ60

Casques Hifi p. 16 : Audeze LCD-5 p. 18 : Dan Clark Stealth p. 20 : Ezertich Mania et Phobos p. 22 : Final D8000/D8000 Pro p. 26 : Grados RS1x p. 28 : Hifiman Deva p. 30 : Meze Audio Elite p. 32 : Ollo Audio S4X p. 34 : Phonon SMB-01L p. 36 : Sendy Audio Aiva p. 38 : Sivga Robin p. 40 : Stax SR-009S

Électronniques p. 82 : Astell & Kern ARCO CA1000 p. 84 : Chord Mojo 2 p. 86 : Exposure XM HP p. 88 : Feliks Audio Euforia

Casques sans fil p. 46 : AiAiAi TMA 2 Studio Wireless+ p. 48 : Audio-technica ATH-M50xBT2 p. 50 : Ausounds AUXT-ANC p. 52 : Bose QuietComfort (QC) 45 p. 54 : JVC HA-S91N (test à venir) p. 56 : Philips Fidelio L3 p. 58 : Shure Aonic 40 p. 60 : Teufel Blue NC (2021) p. 62 : Yamaha YH-L700A

Ce magazine vous est proposé par ON-Mag.fr Diffusion, distribution et reproduction soumises à conditions. Tous droits réservés. Communication et publicité : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46 Rédaction : Alexandra Bellamy, Manuel Courbo, Guillaume Fourcadier, Sylvain Pichot et Pierre Stemmelin

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LE SHOWROOM


SHOWROOM

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LES CASQUES HIFI


TEST

AUDEZE

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LCD-5 Véritable ins�tu�on du casque à transducteurs planaires (ou orthoplanar), Audeze n'a clairement pas fini de s'imposer sur la scène Hifi. En plus d'une par�e sonore retravaillée, son tout nouveau modèle haut de gamme, le LCD-5, promet une forme largement modernisée. Un pari réussi pour ce casque par�culièrement dispendieux ? par Guillaume Fourcadier La fin de l'école du cintre Aussi techniques qu'ils puissent être, les casques Audeze sont généralement tout sauf avancés d'un point de vue ergonomique. Lourds voire très lourds (certains modèles à oreillettes closes pèsent plus de 650 g), ils ne sont pas non plus des modèles d'équilibre sur la tête. Justement, le constructeur a ici totalement transcendé la forme. Cela passe par l'intégration d'une nouvelle structure en magnésium et en carbone et un arceau redessiné. Loin d'être ce duo de coques lourdes reliées à une armature proche du cintre (en forçant un peu le trait), le LCD-5 est maintenant un exemple de confort, au poids beaucoup plus acceptable (420 g). On peut aussi lui accorder une mention spéciale pour son excellente tenue sur la tête. Pour ne rien gâcher, le luxe reste omniprésent. Le travail du bois est irréprochable, les coussinets sont aussi épais que doux, le moindre détail est étudié. Enfin, la mallette de rangement et transport, intégralement en aluminium noir, offre à ce casque un écrin de luxe digne de ce nom.

Modèle Hifi équilibré, ou pro ultime ? L'Audeze LCD-5 est assez surprenant à l'écoute, en particulier lorsqu'on le compare directement au Meze Audio Elite. Si ce dernier est accessible et spectaculaire, le LCD-5 est, au contraire, d'une vraie simplicité ou pureté acoustique. La scène sonore est cohérente, mais beaucoup plus intimiste, légèrement portée vers l'avant. De même, la signature sonore est l'une des plus équilibrées que nous ayons pu rencontrer. Son sens de la simplicité va de pair avec une grande richesse sonore. La qualité du bas du spectre est, encore une fois, le point fort de ce modèle haut de gamme Audeze. Tout est nuancé et détaillé, sans aucune exubérance, avec une tenue en puissance démentielle si besoin. Les médiums sont aussi brillamment reproduits, grâce à une linéarité et une qualité technique que ne renieraient pas les Meze Audio Elite et Empyrean. On note juste un petit pic dans les aigus qui hausse légèrement le niveau de détails et la clarté. Cette

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pointe est sans doute le seul petit écart que se permet le constructeur américain. À défaut d'une scène sonore large, l'Audeze LCD-5 se construit autour d'une vision presque pro de la Hifi et se veut largement adapté à un usage monitoring (ce que le constructeur met également en avant dans sa communication). Sa technicité proche de la perfection ne laisse absolument passer aucun détail, sans pour autant tomber dans la sécheresse ou l'agressivité sur les mixages compliqués. Très polyvalent, l'Audeze LCD-5 demande certes une source délivrant un minimum de puissance pour s'exprimer pleinement, mais s'adapte à tous les types d'amplificateurs (lampes ou transistors) avec la même aisance, le tout animé de quelques variations de personnalité. Nous avons testé la bête en écoute musicale, mais également sur des logiciels de création sonore, ainsi qu'en jouant à des jeux vidéo. À chaque fois, le casque s'est montré largement à la hauteur. S'il n'est pas le casque Hifi le plus audiophile de tous, l'Audeze LCD-5 est une véritable quintessence du genre planaire. Un produit technique, équilibré, polyvalent et infiniment plus travaillé sur la forme que les anciennes créations du constructeur. Un casque que l'on apprécie d'autant plus sur la durée.

Spécifications •Type : casque Hifi ouvert à transducteurs planaires •Structure aluminium, magnésium et carbone •Transducteurs de 90 mm à aimants Fluxor N50 •Membrane Nano-Scale Parallel Uniforce •Réponse en fréquence : 5 Hz – 50 kHz •Impédance nominale : 14 ohms •Sensibilité : 90 dB •SPL max : >130 dB •DHT : <0,1 % à 100 dB •Poids : 420 g

Notre avis


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TEST

DAN CLARK Stealth Assez proche du milieu du modding (tuning et modifica�on de produits d'autres marques) à ses origines, Dan Clark a depuis passé la seconde et compte bien renverser l'univers du casque audio planaire (ou orthoplanar). Porté par une technologie d'amor�ssement novatrice en impression 3D, son nouveau casque Stealth s'affirme tout simplement comme le meilleur casque planaire fermé jamais imaginé. Une préten�on jus�fiée ? par Guillaume Fourcadier

4100 €

Classe carbone On ressent parfaitement l'esprit Dan Clark dans le design de ce nouveau Stealth, dans ses coques asymétriques à la forme vaguement ovoïde et dans son arceau composé de tiges très fines (alliage nickel-titane). Et pourtant, le constructeur monte clairement d'un cran par rapport à ses habitudes. Si quelques rares éléments façon modding de l'époque MrSpeakers (l’ancien nom de Dan Clark, qui débuta en modifiant des casques Fostex) demeurent, ils sont tous noyés dans l'extraordinaire soin apporté à l'ensemble. Les coques fermées sont un magnifique exemple de mélange entre aluminium anodisé noir et fibre de carbone. Le constructeur utilise ce matériau à la fois pour alléger son casque et pour lui donner cet aspect si futuriste. L'intégration de cette fibre de carbone est presque parfaite, en grande partie parce qu'elle ne se limite pas à de simples plaques mais à des formes plus complexes et vraiment

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étudiées. La structure du casque est extrêmement fine et ne donne pourtant aucune sensation de fragilité. À première vue, le Dan Clark Stealth ne paraît pas aussi impressionnant qu'un modèle comme le Meze Elite. Mais une fois en main, nous pouvons constater que sa qualité de fabrication est aussi élevée et même que son degré de finition est légèrement supérieur. Surtout, la structure du casque est pliable, ce qui lui permet d’occuper un minimum de place et de tenir dans sa petite housse de rangement dédiée. Elle est loin de la grosse valise en aluminium des Meze Empyrean et Audeze LCD-5. C'est moins chic, mais l'ensemble gagne en praticité ce qu'il perd en luxe. C'est dit, il n'y a pas de confort universel. Pourtant, l'univers du casque planaire a évolué depuis quelques années. Les lourds modèles d’Audeze qui pesaient plus de 600 g laissent maintenant place à des concurrents parvenant à s’alléger pour peser environ 400 g. C'est ce que réussit à faire Dan Clark,


ce qui reste un exploit pour un casque planaire fermé. Sans surprise, cette structure légère, associée à des coussinets très enveloppants et profonds, apporte un vrai bon confort général. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si le repose-tête ou la structure étaient réglables. Ce n'est pas le cas ici, puisque tout repose sur l'élasticité du bandeau, qui s'ajuste en fonction de la tête du porteur. Cela fonctionne, mais pas parfaitement, et pas pour toutes les morphologies. Le bandeau a effectivement tendance à être trop lâche pour les petites têtes, avec lesquelles les coussinets touchent déjà le bord de la mâchoire. En voulant faire universel, Dan Clark risque de passer à côté des très petites et des très grosses têtes. Terminons sur le câblage : la marque n'opte pas pour des prises mini XLR côté casque, mais pour des connecteurs HR10 à 4 broches (de chez Hirose) assez efficaces et robustes. Le câble utilisé a tout du produit DIY (Do It Yourself), car il est à la fois travaillé, mais habité de quelques imperfections. Au moins, l'insertion des prises est-elle facile et les connectiques vraiment solides, parées pour affronter l'épreuve du temps.

Méta mis quoi dans ce son ? Un énième casque planaire haut de gamme sur un marché qui devient très encombré ? Pas vraiment. Pour commencer, le Dan Clark Stealth est de type fermé. Le choix de cette topologie est une prise de risque avec des transducteurs planaire, qui fonctionnent plus facilement en charge ouverte, tant l'amortissement de leur onde arrière se révèle ardu. En optant pour un transducteur planaire de 72 x 50 mm "presque" classique, le constructeur place sa carte maîtresse en aval : le système AMTS (Acoustic Metamaterial Tuning System). Cette création complexe, obtenue à partir d'une impression 3D de métamatériaux, permet de combiner en un même objet compact plusieurs structures acoustiques : diffuseurs, résonateurs de Helmholtz, résonateurs quart-d'onde. Elle est placée dans les coques, à l'arrière des transducteurs. Force est de constater que cette structure, plus révolutionnaire qu'elle n'y paraît, fait vraiment son effet sur les performances sonores. Avant même de parler de qualité sonore ou de musicalité, avec le Dan Clark Stealth, nous n'avons tout simplement jamais eu l'impression d'avoir un casque fermé sur les oreilles tant le système AMTS paraît épauler à la perfection les transducteurs orthoplanar. Le point fondamental ici est la signature sonore, d'un impressionnant équilibre. Aucun pic marqué n'apparaît à l'écoute, et sauf dans de rares cas, les petites déviations sont sans conséquence sur la qualité de l'écoute. Cet équilibre, encore plus marqué que sur l'Audeze LCD-5, est suivi d'une

musicalité également plus élevée, d'un côté plus joueur, peut-être moins "pro". Le Stealth est un peu moins ciselé dans les basses que le LCD-5, mais son niveau technique général est au moins comparable. Les avantages de l'architecture fermée ne paraissent nullement entachés par les habituels défauts qu'elle provoque. La structure AMTS permet aux transducteurs d'exprimer pleinement leur potentiel en matière de détails et, surtout, d'afficher une gestion de la scène sonore stratosphérique : très large et profonde, ouverte. On est à mille lieues d'un casque planaire fermé classique. La séparation des instruments, en particulier, est tout simplement bluffante, à la hauteur des meilleurs casques ouverts du marché. Peu importe le style musical, le casque s'adapte extrêmement bien à ce qu'on lui donne. Néanmoins, contrairement au très polyvalent Meze Empyrean, le Dan Clark Stealth pardonne beaucoup moins les mauvais mixages et les exagérations sonores. On connaît des modèles encore plus intransigeants, mais sa tolérance reste faible. La seule problématique, selon nous, est la puissance demandée. Bien que ce soit l'un des casques les plus sensibles de Dan Clark, le Stealth demeure énergivore. Nous avons réalisé une partie de notre test avec le très puissant et transportable Astell & Kern ACRO CA1000. Ce dernier nécessite au moins d'être réglé en gain haut pour jouir des entières qualités du casque. Le casque planaire fermé ultime ? Sans doute pas, mais à coup sûr le meilleur casque fermé jamais produit. Son tarif élevé est finalement son seul gros défaut.

Spécifications •Type : casque Hifi fermé à transducteurs planaires •Transducteur : V-Planar de 72 x 50 mm •Coques en aluminium et fibre de carbone •Amortissement par système AMTS •THD : <0,003% (20 Hz – 20 kHz) •Poids : 418 g •Livré avec : housse de transport thermoformée, câble type HR10

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Confort

Performances

Musicalité

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TEST

ERZETICH

Mania et Phobos Erze�ch est une marque de casques Hifi et amplis casque slovène rela�vement jeune dont nous suivons l'actualité depuis fin 2016. Depuis peu, elle a un distributeur a�tré pour la France. C'est la première fois que nous consacrons un test à l’un de ses produits. Pour l'occasion nous faisons même coup double avec son modèle électrodynamique Mania et son modèle planaire magné�que Phobos, deux casques Hifi haut de gamme loin d'être parfaits, mais qui ne manquent pas d'intérêt. par Pierre Stemmelin

Erzetich est une société de dimension artisanale, basée à Šempeter pri Gorici, en Slovénie, à la frontière avec l'Italie. Elle fabrique ses casques et ses électroniques en interne et peut donc revendiquer le label "Made in EU" (fabriqué en Union Européenne).

Deux casques semblant jumeaux, mais bien différents De prime abord, les casques Erzetich Mania et Phobos paraissent presque identiques. Ils partagent le même arceau en fibre de carbone, doublé d'un bandeau en matériau plastique souple avec revêtement caoutchouteux strié, antidérapant sur le dessous au niveau de l'appui sur le crâne. Chacune des oreillettes est attachée à cet arceau par deux petites pièces de bois et aluminium usiné, et une

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glissière métallique qui permet une rotation sur 360° sans butée ainsi qu'un réglage de hauteur sur une plage d'environ 1,5 cm. Chaque oreillette est en outre suspendue par une pièce métallique en U qui lui donne la possibilité de tourner sur 360° sur l'axe horizontal, là aussi sans butée. La structure de chaque oreillette est composée d'un anneau en bois refermé sur l'arrière par une épaisse grille en aluminium usiné. L'ensemble de la construction paraît solide et sérieuse, mais elle fait très massive et elle est loin d'être impeccable. Les plaques moulées qui protègent les transducteurs et maintiennent en place les coussinets sont mal ébarbées. Les pièces en bois semblent travaillées de façon assez approximative. De plus, c'est une question de goût, mais, pour nous, l'essence de bois utilisée ne fait pas spécialement haut de gamme. Il s'agit de bois


de tilleul qui présente l'avantage d'être extrêmement léger. Bien que semblant jumeaux, les Erzetich Mania et Phobos sont bien différents. Cela commence par une différence d'échelle. Les oreillettes du Mania mesurent 10 cm de large, alors que celles du Phobos atteignent 11 cm. Il y a aussi une différence de poids. Le Mania pèse 440 g quand le Phobos, affiche, lui, 680 g sur la balance. Autres éléments, rapidement visibles, les grilles arrière des oreillettes n'ont pas les mêmes découpes. Et surtout, à l'intérieur ce ne sont pas du tout les mêmes transducteurs. Ceux de l'Erzetich Mania sont de type électrodynamique, de 50 mm de diamètre, à membrane revêtue de titane. Ceux de l'Erzetich Phobos sont plus haut de gamme, de type planaire magnétique (ou orthoplanar), d'environ 55 mm de large pour 75 mm de haut.

Après le premier contact déroutant, finalement on les aime bien Notre premier contact avec les casques Erzetich nous a laissés circonspects. Leur apparence artisanale, leur structure "poids lourd" nous ont un peu déconcertés par rapport aux réalisations plus industrielles et bien fignolées que nous avons habituellement sur les oreilles. En outre, le bois de tilleul, que la marque utilise massivement pour la base du pied proposé en option avec ses casques, ou encore pour le capot de son ampli casque Bacillus, nous a fait mauvaise impression. La teinte très sombre, les coups de chaînes et de boulons censés lui donner une patine à l'ancienne ne font pas vraiment classe. Nous avons donc entamé nos écoutes un peu à reculons et sans grand enthousiasme. Certes, les casques Erzetich sont d'une conception un peu rustique. Ce ne sont pas des poids plume. Les mousses de leurs coussinets pourraient être plus souples, à mémoire de forme, et leurs câbles détachables génèrent facilement des bruits microphoniques. Mais, il faut reconnaître que leur confort est plutôt bien pensé, notamment grâce aux axes et charnières des écouteurs qui tournent sur 360°. Certes aussi, en termes de restitution sonore, les Mania et Phobos ne sont pas des exemples d'exactitude et de rectitude. En contrepartie, ils ont une vraie signature acoustique, qui ne laisse pas indifférent. Tous deux ont un équilibre tonal relativement chaleureux, physiologique, volontairement un peu sombre ou descendant. Mais ils ne sont pas non plus éteints dans le haut du spectre. Il ne faut d'ailleurs pas trop les chatouiller dans ce domaine car ils peuvent se montrer incisifs si la source est agressive. Ils sont généreux et ouverts. Ils décrivent une image stéréo ample qui

procure en même temps une bonne sensation d'intimité avec les musiciens et les chanteurs. Le Mania se fait remarquer par sa fermeté, son impact, sa dynamique dans le bas du spectre allié à une certaine rondeur. Il est plus direct, tandis que le Phobos est plus doux, plus nuancé, délivre un son plus enveloppant et affiche une très belle palette de timbres ainsi qu'une tenue en puissance supérieure.

En conclusion Malgré leurs défauts de jeunesse et leur approche très artisanale, les Erzetich Mania et Phobos sont finalement des casques assez attachants. On sent en les écoutant que ce ne sont pas uniquement des exercices de style. Ils réunissent un cocktail de qualités audiophiles qui montre qu'ils ont été conçus artisanalement, avec patience et amour, par des passionnés du son. En ce qui concerne les tarifs, le Mania, équipé de transducteurs électrodynamiques, se positionne de façon assez compétitive. Le Phobos, doté de transducteurs planaires magnétiques, a quant à lui plus de concurrents, mais il est aussi plus délicat et nuancé que son petit frère et a des arguments bien à lui qui peuvent beaucoup plaire.

Spécifications Erzetich Mania •Type : casque circum-auriculaire ouvert •Transducteurs : électrodynamiques de 50 mm à revêtement titane •Impédance : 80 ohms •Accessoires fournis : câble, pochette de rangement •Poids : 440 g •Prix : 1200 € Erzetich Phobos •Type : casque circum-auriculaire ouvert •Transducteurs : orthoplanar de 55 x 75 mm •Impédance : 45 ohms •Accessoires fournis : câble, pochette de rangement •Poids : 680 g •Prix : 2000 €

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Musicalité

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TEST

FINAL AUDIO

D8000 et D8000 Pro La marque japonaise de casques et écouteurs audiophiles Final Audio a de nouveau, depuis quelques mois, un distributeur officiel pour la France. C'est pour nous l'occasion de revenir sur son dernier casque de référence, le modèle Hifi orthoplanar D8000, et de vous le présenter enfin en test accompagné de sa varia�on professionnelle, le D8000 Pro. par Pierre Stemmelin Cela va peut-être vous faire sourire. Apprenez que le test que nous publions ici a été commencé il y a longtemps, durant l'été 2018 plus précisément. Oui, il nous a fallu presque quatre ans pour le terminer. L'origine de l'histoire remonte même à mai 2017. Nous étions alors sur le salon High End de Munich et avions pu assister à la présentation d'un des premiers prototypes du Final Audio D8000. Cette présentation nous avait fort enthousiasmés, car elle était particulièrement détaillée sur le plan technique. Final Audio nous expliquait tout le travail de recherche que ses ingénieurs avaient entrepris pour créer, en repartant presque d'une feuille blanche, un nouveau concept de transducteur orthoplanar à circuit magnétique annulaire et concentrique, accompagné d'un système d'amortissement par compression de l'air (appelé

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AFDS pour Air Film Damping System). Les nouveautés de ce genre étant relativement rares dans le domaine des casques Hifi, nos antennes de journalistes audiophiles étaient tout émoustillées. Lors de la présentation, nous pûmes faire une première écoute rapide du prototype du D8000 et celui-ci nous sembla particulièrement prometteur. Puis le produit finalisé nous arriva durant l'été 2018. Nous pûmes l'essayer pendant plusieurs jours à domicile et il confirma nos espérances. Nous étions prêts à publier un test dithyrambique à son sujet. Mais patatras, la société qui avait en charge de le distribuer en France mit la clé sous la porte sans crier gare et notre test partit aux oubliettes. Mais voici que depuis quelques mois, on nous reparle de Final Audio en France. La marque n'avait pas disparu. On avait d'ailleurs eu l'occasion


d'annoncer son modèle D8000 Pro en 2019. Ce n'était que son distributeur français qui avait mangé la grenouille. Nous avons donc pu à nouveau essayer le Final D8000 il y a quelques semaines et poursuivre l'expérience avec sa version D8000 Pro.

alimenter. Un vieil iPhone SE ou un MacBook Air est un peu limite, mais il n'est absolument pas à genoux. Bien sûr, un ampli casque haut de gamme s'impose pour tirer le meilleur des Final D8000 et D8000 Pro, mais le rendement est plutôt bon et il n'est pas nécessaire de les nourrir d'une puissance énorme pour commencer à les faire jouer. Un casque orthoplanar innovant aux allures Les Final D8000 et D8000 Pro développent chacun d'outil de laboratoire une signature sonore légèrement différente. Pour notre part, nous avons une préférence pour le Extérieurement, en dehors du fait que l'un est teinté D8000 Pro qui délivre des graves plus francs, un peu noir et que l'autre conserve son aspect métal plus d'impact et un haut du spectre plus incisif. Mais naturel, les Final Audio D8000 et D8000 Pro sont certains préféreront peut-être l'approche plus identiques. Ils manifestent dès le premier contact ronde, plus moelleuse et plus calme du D8000. leur caractère très haut de gamme, fruit d'un À l'écoute, avec les deux casques, on est artisanat de luxe. Leurs grandes oreillettes, de 11 cm immédiatement surpris par la densité, la puissance de diamètre, impressionnent par leurs châssis en du registre grave. Les casques orthoplanar nous ont alliage d'aluminium et magnésium semblant usinés habitués à être plus édulcorés, timides dans ce dans la masse. Elles sont montées sur des rotules à domaine ou à demander un ampli beaucoup plus pivots huilés qui leur donnent la possibilité de costaud. On retrouve cette densité et cette s'incliner dans tous les sens et aussi de tourner vers matérialité des timbres sur toute l'étendue du l'avant ou vers l'arrière, dans les deux cas sur spectre. Dès les premières notes de musique, les plusieurs dizaines de degrés. Final D8000 et D8000 Pro impressionnent par leur Les grandes et larges glissières en métal de l'arceau ampleur, leur force, leur énergie. Ils dressent de permettent par ailleurs d'ajuster la hauteur de vastes et grandioses panoramas musicaux. Chaque chaque oreillette sur près de 5 cm. L'arceau, lui aussi son est transmis avec force couleur, du grain et de la relativement large, est gainé de ce qui semble être densité. À chaque nouveau morceau, on se du vrai cuir avec des textures légèrement surprend à découvrir de nouvelles tessitures différentes : lisse pour l'extérieur, plus granuleux d'acoustique et de timbres. Les Final D8000 et pour l'intérieur. D8000 Pro sont des casques qui donnent Les Final D8000 et D8000 Pro sont relativement irrésistiblement envie de pousser le son et de lourds. Ils dépassent légèrement les 500 g. À la réécouter tous ses morceaux de musique favoris. longue, cela peut peser sur la tête, d'autant que L'effet "Waouh" est toujours au rendez-vous et la s'ajoute le poids de leurs câbles spiralés et ��� détachables. Néanmoins, le confort est soigné. Le large arceau, avec son rembourrage fin mais bien Spécifications étalé, assure une bonne répartition du poids. •Type : casque circum-auriculaire ouvert On remarque aussi le travail d'optimisation réalisé •Transducteurs : AFDS planar magnétiques sur les coussinets des oreillettes. Ces coussinets ne •Sensibilité : 98 dB/mW sont pas en mousse à mémoire de forme, mais la •Impédance : 60 ohms mousse a été taillée de façon assez originale avec •Câbles : détachables de 1,5 et 3 m avec conducteurs en plusieurs encoches sur l'intérieur. Elle est habillée de cuivre OFC pour le D8000 et en cuivre OFC plaqué argent toile microfibre d'un aspect assez technique, pour le D8000 Pro comme sur un appareillage de mesure. Le style •Poids : 523 g global des Final D8000 évoque un peu une •Prix : 3500 € pour le D8000 et 4000 € pour le D8000 Pro réinterprétation post-futuriste, steampunk des casques de l'époque de la TSF.

Des casques qui ouvrent de nouveaux horizons musicaux Avant de commencer, il convient de préciser que les oreillettes des Final D8000 et D8000 Pro sont en charge ouverte et n’isolent donc que très peu des bruits extérieurs. Sur le terrain, contrairement à ce que l'on pourrait attendre de casques orthoplanar à un tel niveau de tarif, les D8000 et D8000 Pro s’avèrent faciles à

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Musicalité

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tenue en puissance est très élevée, paraissant presque sans limite. Certes, les Final D8000 et D8000 Pro ont quelques défauts. Leur port est peu contraignant. Les mousses de leurs oreillettes pourraient être un peu moins fermes et plus épaisses sur l'arrière pour déplacer l'image stéréophonique vers l'avant et la rendre plus ouverte en profondeur. Sur le D8000, l'équilibre tonal est un outre un peu physiologique, pas totalement neutre, avec un léger soupçon de dureté dans l'aigu qui pourrait être gommé. Mais les performances des transducteurs orthoplanar des Final D8000 et D8000 Pro placent la barre très haut pour ce qui est de la consistance des timbres, la sensation d'énergie et de force. Le Final D8000 nous a particulièrement étonnés sur le morceau "Zombie" du groupe The Cranberries. Il a réussi à donner une sensation de grésillement d'énorme transformateur électrique aux guitares saturées, tout en assurant une lisibilité surprenante, superbement rythmée à la basse. Avec "If I Were Boy" de Beyoncé, la montée crescendo de la voix de la chanteuse et du morceau jusqu'au refrain est superbement restituée. Malgré la déferlante de basses, les chœurs et tout petits effets d'écho surajoutés au mixage sont clairement audibles, participant à une ambiance sonore très

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riche, très travaillée, ne donnant aucune sensation brouillonne, car tout est extrêmement bien en place, détaché tout en fusionnant avec l'ensemble. Plus intrigante encore a été pour nous l'écoute des œuvres pour orgue de Bach, Toccata, Fugue et Faintaisie (BWV 565, 564, 538...) enregistrées en 1975 par André Isoir (disque Calliope CAL 9798). Le Final D8000 décrit l'espace, l'acoustique, l'étagement des pupitres, la répartition des tuyaux latéralement et en hauteur, les couleurs sonores caractéristiques de leurs alliages avec une véracité hors norme.

En résumé Si nous avions terminé notre test en 2018, lors de notre premier essai du Final D8000, nous aurions classé ce casque Hifi orthoplanar comme une référence absolue. Entre temps, d'autres modèles comme le Meze Empyrean et le Meze Elite, ainsi que le Dan Clark Stealth à charge close sont arrivés sur le marché pour lui disputer le podium. Néanmoins, le Final Audio D8000 et le Final Audio D8000 Pro qui, à notre avis va encore plus loin, restent parmi les meilleurs modèles de leur catégorie.


Grace

Platinum.

Émotions et finesse des détails. Fabriqué dans nos ateliers, le Grace platinum est le dernier flagship d'Earsonics. Avec ses 20 transducteurs créés exclusivement pour la marque, il sublime les pauses musicales des amoureux du son, et répond aux attentes des audiophiles les plus avertis. Avec sa finition platine unique, le Grace Platinum inspire élégance et raffinement. Véritable aboutissement pour EarSonics, sa puissance et son rendu des détails vous raviront au jour le jour à l'écoute de vos morceaux de musique favoris.

Handmade in France


TEST

GRADO RS1x En douceur, Grado poursuit la refonte de sa gamme pour passer tous ses casques en version "x" de 4ème généra�on. Après les modèles de la série Pres�ge, dont nous avons testé le SR325x, vient le tour de la série Reference, plus haut de gamme avec des changements toujours d'apparence modérée, mais un peu plus importants, dans l'objec�f d'obtenir le son le plus pur et dur. Nous voyons cela avec le Grado RS1x.

1070 €

par Pierre Stemmelin

Ce serait mentir de dire que le Grado RS1x est très différent de son prédécesseur, le RS1e. Un casque Grado ressemble toujours à un casque Grado. Le look vintage, la structure allant à l'essentiel, mettant en valeur le fait main et les matériaux nobles, ne changent pas vraiment. La recette est presque immuable depuis plusieurs décennies. Mais là, pour le coup, il y a tout de même une vraie grosse évolution avec le nouveau Grado RS1x. Les coques en bois abandonnent leur profil aux angles francs pour passer à un profil légèrement évasé et en courbes. Mais surtout, elles inaugurent la structure "Tri-Wood Oasis". Les coques sont maintenant faites de trois couches de bois différents : de l'érable, du chanvre et du cocobolo. D'une part, cela produit une association de dessins et veinures étonnante, très luxueuse, assez fascinante. Mais surtout, cela doit contribuer à limiter les résonances et colorations parasites pour obtenir un son plus pur. Dans le même temps, le Grado RS1x se voit équipé des nouveaux transducteurs de 50 mm de la série "x" de la marque de Brooklyn (New York, ÉtatsUnis). Par rapport à la précédente génération, Grado indique que ces transducteurs ont un aimant plus puissant, une bobine mobile plus légère et un diaphragme retravaillé.

Une restitution sonore très pointue À l'écoute, on peut dire que le Grado RS1x est un extrémiste. Ses maîtres mots sont neutralité, précision et justesse. Il ne cherche absolument pas à en faire beaucoup dans le grave. On ne remarque aucun traînage, aucune coloration, aucun embonpoint dans ce registre. Certains trouveront la restitution de ce casque un peu raide. Effectivement, le Grado RS1x ne pardonne rien. Si la source n'est pas la hauteur, que le mixage du morceau que l'on écoute est un peu approximatif, il le fait savoir immédiatement. En ce sens, il peut être

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un excellent casque de travail, notamment pour l'enregistrement de voix ou d'instruments acoustiques. Ne cherchez pas en lui de fausse chaleur, de douceur attentionnée. Il livre la vérité toute crue. Sa restitution est carrée, avec une image stéréophonique bien cadrée, aérée et parfaitement stable. Sa tenue en puissance est excellente. Il est très rapide et dynamique. Il excelle sur les enregistrements soignés de musique Classique et de Jazz. Sur certains paramètres, le Grado RS1x touche à l'exceptionnel, mais si vous cherchez un casque au son chaleureux qui arrondit les angles, son petit frère, le Grado SR325x, vous conviendra sûrement mieux.

Spécifications •Type : casque ouvert, circum-auriculaire •Transducteurs : électrodynamiques de 50 mm appairés à 0,5 dB près •Réponse en fréquence : 12 Hz à 30 kHz •Sensibilité : 99,8 dB SPL/1 mW •Impédance nominale : 38 ohms •Câble solidaire à prise mini jack, adaptateur jack 6,35 mm fourni •Poids : environ 215 g, hors câble

Notre avis


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TEST

HIFIMAN

Deva

370 €

(avec Bluemini)

Hifiman est une marque sino-américaine spécialisée dans les casques de technologie orthoplanar, qui n’est pas nouvelle et un peu ésotérique, mais constitue une forme de quintessence audiophile et revient très fort depuis quelques années. Elle est leader dans ce domaine avec Audeze. Néanmoins, elle n’est pas pour autant déconnectée du marché grand public et y reste attentive. Nous l’avons vu avec ses écouteurs true wireless TWS600 battant quelques records. Nous allons à nouveau le confirmer avec le casque sans fil Hifiman Deva, un modèle ouvert très atypique qui redéfinit le niveau de performances acoustiques pour les modèles à moins de 400 €. par Pierre Stemmelin

Rien à voir avec un modèle Bose, Sony ou même Bowers & Wilkins. Le Hifiman Deva n’est pas un sémillant petit casque nomade, léger et élégant. Tout dans son approche respire la production en petite série et une bonne dose de fait main. Le

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Hifiman Deva est gros, massif, affiche un look assez vintage et une conception mécanique assez rustique. Les cadres de ses oreillettes et les bouts en plastique métallisé de son arceau ne sont pas des plus chics. De même pour ses habillages façon


cuir marron clair. Cependant, on peut saluer l’intelligence et la robustesse de la conception. L’arceau massif ainsi que les yokes (branches qui tiennent les oreillettes) en aluminium ont l’air très solides, conçus pour un usage intensif, voire semipro. Par ailleurs, malgré la présence de transducteurs orthoplanar imposants, l’ensemble conserve un poids raisonnable de 362 g sans le module Bluetooth. Le Hifiman Deva est également différent d’un casque nomade sans fil classique pour ce qui concerne la structure de ses oreillettes. Ces dernières fonctionnent en charge ouverte et sont uniquement habillées extérieurement par des grilles métalliques de protection. Elles n’isolent donc aucunement des bruits extérieurs. Ce n’est pas le premier casque sans fil orthoplanar en charge ouverte que conçoit la marque. Nous avons déjà testé le Hifiman Ananda BT, positionné à 1200 €. Le Deva est, en conséquence, le premier que l’on peut considérer entrer dans la sphère grand public. Et puis, il y a une autre différence de taille. L’Ananda BT renferme ses batteries et son électronique à l’intérieur de ses coques alors que le Deva, qui nous intéresse ici, possède un module Bluetooth amovible, baptisé Bluemini. Ce dernier se branche sur la prise mini jack TRRS de l’oreillette gauche dont il épouse la courbure. Ce montage peut faire un peu bricolage, mais présente des avantages. Si le module tombe en panne ou si ses batteries sont mortes, il est facile de le remplacer. Sans lui, le Deva est un casque Hifi de salon traditionnel. Le module Bluemini amovible est un gage de durabilité. Par ailleurs, il est suffisamment léger pour ne pas créer de déséquilibre gênant. Le Hifiman Deva tient bien sur la tête et peut donc être porté en balade.

Un casque sans fil qui joue dans une autre cour, celle des grands de la Hifi Le Hifiman Deva est équipé de grands transducteurs orthoplanar de profil légèrement ovoïde de 8 cm de large, propres à la marque. Ces transducteurs nous emportent dans une toute autre dimension sonore que celle des modèles électrodynamiques sans fil habituels. Ils sont très bien servis par le module Bluemini qui est compatible avec les codecs audio SBC, AAC, AptX, AptX HD et LDAC et qui peut en outre servir de DAC USB lorsqu’il est relié en filaire à un ordinateur. La restitution sonore se caractérise par une réponse en fréquence très large et une tenue en puissance

exceptionnelle pour un casque sans fil. La configuration en charge ouverte des transducteurs orthoplanar apporte une image stéréophonique extrêmement vaste et aérée. L’espace est grandiose, les timbres sont d’une richesse et d’un équilibre hors norme. Le Hifiman Deva laisse entendre une infinité de détails qui passent totalement inaperçus sur les autres casques sans fil traditionnels. Aucun doute n’est possible, la différence est très clairement audible. En dehors du registre grave peut-être un peu moins percutant que sur les meilleurs casques nomades à transducteurs électrodynamiques, mais déjà d’une très belle profondeur, générosité et tenue, ce modèle Hifiman surpasse, sur tous les paramètres, et parfois de très loin ce que l’on a l’habitude d’entendre sur les casques sans fil à moins de 400 €. Cette approche extrême, visant à atteindre les meilleures performances acoustiques, a des contreparties non négligeables sur l’aspect fonctionnel, mais le Hifiman Deva n’en demeure pas moins particulièrement intéressant.

■ Spécifications Casque seul : •Type : orthoplanar, circum-auriculaire, ouvert •Transducteurs : orthoplanar (orthodynamique ou planar magnétique) de 8 cm de diamètre •Impédance : 18 Ω •Sensibilité : 93,5 dB •Poids : 362 g Module Bluemini : •Codecs audio Bluetooth : SBC, AAC, AptX, AptX HD, LDAC •DAC USB 24 bits/192 kHz •Autonomie : 7 à 10 heures •Poids : 27 g

Notre avis Construction

Ergonomie

Performances

Musicalité

ON-mag >> 2022-1 29


TEST

MEZE

4000 €

Elite Descendant direct de l'Empyrean, le nouveau casque Hifi Meze Elite a tout de la suite paresseuse sur le papier. Ses 4 000 euros sont-ils jus�fiés par rapport aux autres ténors du genre ? par Guillaume Fourcadier

Une base identique, toujours aussi ergonomique et confortable Si le design du premier casque Meze Audio Empyrean divisait, ses nombreuses envolées stylistiques étaient toutes justifiées par des raisons ergonomiques. Sans surprise, en reprenant à la pièce près l'approche de son précédent casque, Meze propose avec ce nouveau modèle Elite une expérience

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utilisateur exemplaire. Les coques en aluminium usiné, les branches d'arceau en carbone, les réglettes de hauteur tubulaires en aluminium, les grilles finement découpées, tout ici est presque parfait. Quelques micro traces d'usinage demeurent toutefois. Le repose-tête et les larges coussinets (2 paires fournies en habillage alcantara ou alcantara et cuir) assurent toujours un excellent niveau de confort, le tout avec un réglage de l'arceau bien plus fluide


qu'auparavant. Le Meze Audio Elite est ainsi un exemple d'ergonomie. Nous pouvons juste souligner que sa force de serrage, assez faible, n'autorise pas vraiment les balancements de tête. Ce casque de luxe est livré dans une mallette en aluminium, en adéquation avec son très haut niveau de finition.

L'aération du dynamique, la majesté du planaire Légèrement chaud et particulièrement vaste, le son du Meze Audio Empyrean avait déjà presque tout pour faire fondre l'audiophile. Avec l'Elite, Meze Audio veut monter d'un cran en matière de précision et technicité, tout en conférant une plus grande neutralité à la signature sonore. Dès les premières secondes, nous retrouvons ce qui fait la force du premier modèle : l'aération est exceptionnelle pour un casque planaire, voire pour un casque Hifi en général. C'est simple, seul le HD 800 de Sennheiser paraît le battre dans ce registre, en affichant une scène sonore encore plus large. Pour le reste, le Meze Elite distille un niveau de détails stratosphérique, détails qu'il organise avec justesse dans une véritable bulle stéréophonique 3D. En comparaison, un excellent casque comme l'Audeze LCD-5 semblerait presque offrir une image sonore étriquée. La force principale de l'Empyrean (les médiums) est préservée et le Meze Audio Elite se permet d'être un peu plus précis dans les basses, tout en restant doux et naturel dans les aigus. Si certains préféreront le côté plus analytique et droit d'un Audeze LCD-5, l'Elite est d'une musicalité presque inégalée. Sa polyvalence irréprochable, son côté assez peu énergivore, et sa bonne tolérance pour les "mauvais mixages" lui permettent d'être l'un des plus brillants casques Hifi de sa génération. Si la différence technique avec son petit frère l'Empyrean est mesurée, elle est pourtant bien audible, s'exprimant particulièrement dans une maîtrise supérieure du bas du spectre. L'énergie, la douceur, l'ampleur, l'intimité, tous ces points cohabitent dans ce casque caméléon. La différence entre les deux types de coussinets fournis reste discrète à l'écoute. Elle s'exprime par des basses un peu plus présentes et des aigus légèrement plus équilibrés avec les coussinets hybrides (alcantara et cuir) et par une aération légèrement supérieure avec les coussinets tout habillés d'alcantara. Le Meze Audio Elite ne justifie sans doute pas totalement les 1 000 euros de différence avec l'Empyrean, mais il n'en est pas moins l'un des meilleurs et plus grands casques Hifi du marché.

Spécifications •Type : casque Hifi ouvert planaire •Transducteur Isodynamic Hybrid Array •Transducteur Rinaro Parus de 4650 mm² •Réponse en fréquence : 3 Hz – 112 kHz •Impédance : 32 ohms •Sensibilité : 101 dB (1 mW à 1 kHz) •SPL Max : 130 dB •THD : < 0,05% •Poids : 420 g •Connectique : mini XLR •Livré avec : deux jeux de coussinets, une mallette de transport/rangement en aluminium

Notre avis Construction

Confort

Performances

Musicalité

ON-mag >> 2022-1 31


TEST

OLLO AUDIO

400 €

S4X Ollo Audio est une toute jeune marque à l'échelle du marché des casques audio. Ses premiers prototypes remontent à 2016. D'origine slovène, elle s'adresse en priorité aux musiciens et professionnels du son. Son discours marke�ng manque d'humilité. Mais cela n'empêche pas son modèle ouvert S4X d'être intéressant pour la Hifi et de marquer quelques bons points. par Pierre Stemmelin En consultant l'histoire officielle d'Ollo Audio sur son site Web, on apprend que la marque a été créée par Rok Gulič, musicien du groupe de rock Sabalmoza. Obligé de faire ses séances de mixage nocturnes avec un casque, afin de ne pas réveiller sa femme et ses jumeaux âgés d'un an, il était frustré de ne pas ressentir physiquement le grave. Il eut alors l'idée de fixer un haut-parleur sur son fauteuil, afin qu'il lui transmette les vibrations des basses. Il fut tellement enthousiasmé par sa trouvaille qu'il décida de se lancer dans la conception de casques audio capables de reproduire les mêmes sensations… Autant vous le dire tout de suite, cette jolie histoire ressemble un peu à du pipeau, de même que les mentions de la marque concernant des recherches sur la "3D Surround" ou la "réalité virtuelle". En découvrant le S4X, on a juste l'impression que par son discours, Ollo Audio veut nous faire croire qu'il

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a réinventé le fil à couper le beurre. Ce casque n'a en effet rien de particulièrement moderne. Sa conception peut paraître d'un autre âge, basique voire archaïque. Il n'a pas de moteur haptique, encore moins de puce DSP et son registre grave n'a rien d'extravagant. Heureusement, si l'on fait abstraction de ce discours un peu trompeur, l'Ollo Audio S4X a de nombreux arguments positifs. Cela commence par son packaging écolo, fait d'un simple petit emballage en carton et papier ne comportant que le nécessaire : le casque, son câble de raccordement avec adaptateur jack 6,35 mm et une housse de rangement. Le casque, dont la structure est composée d'une double lame en métal et de coques en bois tourné, est par ailleurs entièrement démontable. Il est très facile de le réparer d'autant que toutes ses pièces détachées sont disponibles sur commande sur le


site de la marque, de même que les exemplaires de stock "B" qui présentent quelques défauts d'aspect de fabrication et sont proposés à un prix réduit de 25% au lieu de passer au rebut. On peut également souligner que si la structure de l'Ollo Audio S4X est assez basique, en revanche, la marque a mis le paquet sur ses transducteurs électrodynamiques, très sérieux, de 50 mm de diamètre, à membrane en PET (polyéthylène téréphtalate), avec bobine mobile de pas moins de 25 mm pour encaisser beaucoup de puissance et un moteur doté d'un puits de ventilation central. On remarque aussi le travail soigneux réalisé sur le traitement de la charge acoustique des coques semi-ouvertes, employant différents types de mousse et filtres textiles.

Un équilibre sonore sage et un bel effet de présence Comme nous le disions, la structure de l'Ollo Audio S4X est fort basique. Il n'y a pas de glissière pour ajuster la hauteur des oreillettes. Le réglage se fait par le large appui-tête accroché par des bandeaux élastiques. De même, chacune des oreillettes est fixée sur un axe pivot, mais n'a pas d'articulation adaptant son inclinaison. Le confort est sommaire. Néanmoins, le casque reste agréable à porter sur la durée, tient relativement bien en place et, malgré ses coques semi-ouvertes, procure déjà un semblant d'isolation phonique par rapport aux bruits externes. La fabrication est slovène de type semi-artisanal. L'ensemble donne une bonne impression de sérieux et de robustesse. À l'écoute, comme nous l'avons déjà écrit précédemment, le registre grave de l'Ollo Audio S4X n'a rien d'extravagant. Il est légèrement en retrait, comme le montre la mesure de la courbe de réponse, mais bien présent et couvrant relativement bien la plage de fréquences pour un casque à coques semi-ouvertes. Paradoxalement, le reste du spectre donne l'impression d'être relativement descendant, avec un registre médium légèrement en avant. Il s'en dégage par conséquent une agréable sensation de chaleur, de rondeur et de douceur. L'Ollo Audio S4X n'est pas un foudre de guerre en matière de définition. Ses aigus semblent légèrement émoussés. Il réussit malgré tout à concilier une belle sensation d'ouverture, d'aération, de présence, sur les voix notamment, avec une absence d'agressivité. Sur le morceau "Slide" de Sopico, on apprécie le bon suivi rythmique ainsi que les détails et l'intelligibilité de la voix du rappeur. On baigne également avec plaisir dans l'ambiance de petit cocon sonore, frais et aéré, que procure l'Ollo Audio

S4X sur "The nearer the fountain, more pure the stream flows" de Damon Albarn. Le casque fait le focus sur la voix, donnant une très bonne sensation de proximité avec le chanteur. En poussant le volume sur "Tears in the club" (adopté comme jingle sonore par l'émission TV "Quotidien" de Yann Barthès sur TMC), on se rend compte que l'Ollo Audio S4X a en outre une bonne tenue en puissance. Les effets de reverb, vocodeur et autres Auto-Tune sont bien mis en évidence. On peut écouter relativement fort sans trop se fatiguer les oreilles.

En résumé Avec son look néo-vintage, ses coques semiouvertes en bois et son arceau minimaliste, l'Ollo Audio S4X est un casque à l'ancienne et non ultra innovant comme voudraient le laisser penser ses concepteurs. Mais on sent aussi qu'il a été conçu avec passion et cela sauve tout. Le choix de ses larges transducteurs, l'optimisation des charges acoustiques ont été faits avec attention. Ce casque est d'une belle musicalité et agréable à vivre. Il est en outre réparable et s'inscrit dans une démarche de développement durable.

Spécifications •Type : casque circum-auriculaire semi-ouvert •Transducteurs : électrodynamiques de 50 mm à membrane en PET 25u et bobine mobile double couche •Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz •Sensibilité : 108 dB/1 Vrms/1 kHz •Impédance : 32 ohms •Coques : en noyer américain •Arceau : en acier avec bandeau simili cuir nautique •Coussinets : de 90 mm de diamètre, en mousse avec habillage velours et simili cuir •Câble : de 2 m, détachable à terminaison en Y, connecteurs jack 2,5 mm, prise jack 3,5 mm et adaptateur jack 6,35 mm •Poids : 350 g •Garantie de 5 ans

Notre avis Construction

Confort

Performances

Musicalité

ON-mag >> 2022-1 33


TEST

PHONON SMB-01L Modèle haut de gamme du constructeur japonais Phonon, le casque audio SMB-01L est un pe�t ovni. Équipé de transducteurs électrodynamiques, il peut fonc�onner en configura�on ouverte ou fermée. Le casque polyvalent ul�me ? par Guillaume Fourcadier Tu seras sobre mon fils Robe noire, structure principalement en plastique, lignes simples : le SMB-01L ne fait pas vraiment rêver de prime abord et ce n'est d’ailleurs pas son rôle. Au moins, malgré l'usage de matériaux classiques, la qualité de construction est finalement assez bonne. Une certaine densité transparaît et l'assemblage est tout à fait sérieux. Clairement, ce casque Phonon peut encaisser les contraintes liées à son orientation pro. Cela est d'autant plus vrai qu'une housse/mallette avec mousse de calage est livrée d’origine ; de quoi transporter ce casque sans crainte. Bon point selon nous, la connectique utilisée (côté casque) est une classique prise jack 3,5 mm, ce qui permet d'envisager un remplacement assez facile du câble si besoin. De même, le confort est suffisamment bon pour que le SMB-01L puisse être porté durant plusieurs heures. Il n’atteint certes pas la quintessence du genre, mais il s’agit d’un casque déjà très bien étudié. Difficile de passer à côté de l'un des points forts du produit : la possibilité de changer les grilles/plaques arrière. Ici, grâce à un système de quatre vis, il est possible d'opter pour une plaque ajourée, pour obtenir une architecture à charge ouverte/semiouverte, ou bien une plaque pleine, pour une charge fermée.

Une double personnalité musicale Très sobre sur la forme, le Phonon SMB-01L, armé d'un transducteur Fostex de 50 mm avec membrane bio-cellulose, est bien plus folâtre en matière de son. La formule prend déjà assez bien, en particulier en configuration ouverte. Dans ce mode, les basses et médiums sont un peu plus mis en avant, ce qui entraîne une signature chaude, douce, mais pas molle. La qualité dans les basses est évidente, portée par une belle ampleur, quoique nous aurions aimé un peu plus de "rapidité" et d'impact.

34 ON-mag >> 2022-1

740 € L'accent est mis sur cette sonorité agréable et très polyvalente (pour qui y accroche), un brin légère dans les aigus mais sans vraie lacune. Très simple à alimenter, ce casque délivre un bon niveau de détails et une scène sonore cohérente, sans jamais trop en faire, sans tourner à la démonstration technique. En configuration fermée, les bas médiums se creusent légèrement et quelques modifications apparaissent dans les aigus. Offrant une restitution plus ronde, parfois un peu trop, le SMB-01L fermé sera un vrai bonheur pour les amoureux des basses. Néanmoins, les médiums manquent alors d'un peu de clarté. Il va de soi que ce casque a été pensé comme un produit ouvert. En effet, une simple plaque ne permet pas au transducteur d'exprimer autant de détails ni une même ouverture qu'en topologie ouverte. D'une manière générale, le Phonon SMB-01L est un casque diablement musical, mais pas parfait sur le plan technique. Nous tenons clairement l'un des meilleurs modèles nomades (cet usage étant largement possible), mais quelques détails pourraient encore lui faire passer un cap, surtout vu son prix déjà assez élevé.

Spécifications •Type : casque audio filaire en charge ouverte/semi-ouverte ou fermée •Transducteurs dynamiques de 50 mm bio-cellulose •Réponse en fréquence : 10 Hz – 40 kHz •Impédance : 32 Ohms •Sensibilité : 102 dB/mW •Poids : 343 g •Inclus : boîte/housse de rangement, câble jack 3,5 mm vers jack 3,5 mm, adaptateur jack 3,5 mm vers jack 6,35 mm

Notre avis


importe et distribue des marques de Hi-Fi d’exception

Warwick Bravura

Final D 8000

Final D 8000 Pro

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Final UX 3000


TEST

SENDY

650 €

Aiva Marque sœur du constructeur de casques audio Sivga, Sendy est le versant haut de gamme du groupe. À ce �tre, Sendy Audio se réserve les meilleurs transducteurs planaires et fait preuve d'un raffinement bien plus marqué. Moins haut de gamme que le fer de lance Peacock, l'Aiva n'en est pas moins un casque Hifi aux dents longues, qui se posi�onne en concurrent direct des modèles de spécialistes comme Audeze ou Hifiman. par Guillaume Fourcadier

Un classicisme boisé presque irréprochable Sans être magnifique, l'Aiva est un casque déjà très agréable visuellement et, surtout, travaillé dans les moindres détails. Que ce soient ses belles coques usinées en zebrano massif, ou la prédominance du métal dans sa structure, l'Aiva transpire le sérieux et même un certain luxe. La cerise sur le gâteau vient de sa grille arrière, aux coques ajourées (casque ouvert) par des motifs en feuilles de gingko. La connectique est assez standard, portée par un connecteur jack 3,5 mm mono de chaque côté. Un seul câble est livré, avec terminaison jack 4,4 mm (un choix étrange), mais celui-ci est fourni avec un convertisseur 4,4 mm vers 3,5 mm. Avec son poids d’environ 420 g, le Sendy Aiva fait partie des casques planaires (ou orthoplanar) de salon relativement légers. L'équilibre apporté pas son bandeau repose-tête, ses coussinets profonds et doux, ainsi que sa bonne répartition des masses permettent au Sendy Aiva d’offrir une expérience parfaitement confortable.

Le pacifiste polyvalent Animé par d'imposants transducteurs planaires de 97 x 76 mm, le Sendy Aiva se place, dans cette sorte de milieu de gamme, face à de sérieux concurrents, notamment de chez Audeze ou Hifiman. Sendy propose une sonorité très équilibrée et précise dans les basses, qui se permet un petit pic dans les 80/100 Hz afin d'apporter du punch à l'ensemble. Difficile de reprocher quoi que ce soit à l'Aiva sur ce point, encore qu’il n'affiche pas les basses les plus amples et encore moins les plus étendues de l'univers planaire. Son véritable parti pris tient davantage à sa gestion des aigus. Ici, à l'instar de ce que nous constatons sur certains écouteurs Earsonics, les fréquences de 2 à 4 kHz sont légèrement en retrait et quelques autres creux peuvent s'entendre. Ce choix confère une personnalité légèrement sombre à l'écoute, un son qui préfère la douceur au pur tranchant. Ça

36 ON-mag >> 2022-1

passe ou ça casse serait-on tenté de dire. En effet, certains utilisateurs accrocheront à cette proposition douce mais certainement pas molle, quand d'autres pointeront un manque d'aération et de mordant. Quoiqu'il en soit, la réponse de ce casque n'est certainement pas écourtée dans les hautes fréquences, au contraire : l'Aiva fait état d'une brillance bien gérée et d'une assez belle ouverture dans l'écoute. Surtout, le niveau de détails, la scène sonore légèrement projetée vers l'avant et la bonne séparation des instruments, permettent une belle polyvalence. Bien que le Sendy Aiva n'apprécie clairement pas les mixages étriqués, il sait s'adapter à tous les styles musicaux. À l'inverse, tous les utilisateurs ne s'adapteront pas à lui. Un casque très sérieux sur la forme et qui a sa personnalité.

Spécifications •Type : casque Hifi ouvert à transducteurs planaires Transducteurs de 97 x 76 mm Réponse en fréquence : 20 Hz à 40 kHz Impédance nominale : 32 Ohms Sensibilité : 96 dB Coques usinées en zebrano Inclus : housse de rangement rigide, câble double jack 3,5 mm mono (côté casque) vers jack 4,4 mm, adaptateur jack 4,4 mm vers 3,5 mm Poids : 420 g (sans câble)

Notre avis


JACOB COLLIER MUSICIEN ET COMPOSITEUR, GAGNANT D´UN GRAMMY ® AWARD

AONIC 40 CASQUE SANS FIL À RÉDUCTION DE BRUIT ACTIVE

FOR THOSE WHO MAKE MUSIC. AND EVERYONE WHO MOVES TO IT. Découvrez la qualité du son studio ! Avec 25h d’autonomie et un confort sans équivalent profitez de vos chansons préférées toute la journée. AONIC 40 est le casque sans fil à réduction de bruit de la marque à laquelle les créateurs et musiciens font confiance. Pour en savoir plus : shure.com/AONIC shure.com

© 2021 Shure Incorporated. Voir shure.com/trademarks


TEST

SIVGA Robin La marque chinoise Sivga, championne du rapport qualité-prix, est surtout spécialiste du casque boisé (ou en d'autres termes : à coques en bois). Le Robin, le modèle le plus abordable de son catalogue récent, est une bonne illustra�on de ce savoir-faire esthé�que. Son nom semble prédes�né. Voyons s'il est un vrai Robin des Bois du casque audio. par Guillaume Fourcadier

Presque un sans-faute sur la forme Le parti pris esthétique du Sivga Robin est assez radical. En effet, le bois est au centre de son design, ce qui est à double tranchant. Ainsi ce casque oscille-t-il entre une robe assez sobre pour la version en bois foncé et une proposition presque caricaturale dans sa seconde déclinaison en bois de rose, si laqué qu'il prend des airs de plastique. Passé ce look atypique, le Sivga Robin cache une construction excellente et un choix de matériaux très judicieux. Le bois se mêle à une structure principalement en aluminium et à des éléments certes en faux cuir, mais de très bonne qualité. Le point fort de l'ensemble est définitivement le confort. En effet, son poids très contenu pour un produit boisé (environ 275 g), l'équilibre sur la tête, ainsi que ses coussinets extrêmement profonds, permettent à ce casque de s'asseoir à la table des meilleurs modèles, nomades (type Bose QC45) comme sédentaires. Son orientation n'est pas clairement définie, ce qui lui permet d'être un casque caméléon, Hifi ou nomade. L'isolation phonique passive qu'il procure face aux bruits extérieurs n'est pas immense, mais suffisante pour recouvrir les fréquences aiguës très agressives et voiler en partie les sons dans les hautsmédiums.

Un son puissant et énergique, mais pas irréfléchi La neutralité ne fait pas partie du vocabulaire du Sivga Robin, pas d'un point de vue global en tout cas. Ce casque donne toute sa substance à ce que l'on appelle communément la "chaleur boisée". Basses et bas-médiums bien en avant sur un plateau régulier, il se fait un plaisir d'appuyer, avec justesse, l'expressivité d'un morceau, son côté viscéral, tout en reléguant légèrement les voix au second plan. Malgré ce trait de caractère tranché, il n'est pas la caricature basseuse que l'on pourrait craindre, au contraire. Hormis pour une petite portion du registre médium, le Sivga Robin parvient à maintenir

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160 € une assez belle linéarité dans les haut-médiums et dans la majeure partie des aigus. Cela lui permet de conserver de la qualité dans tous les registres sonores, sans devenir mou ou agressif. Seule une pointe franchement marquée de la réponse en fréquence fait son apparition vers 8 kHz, ce qui donne à la restitution sonore un côté légèrement scintillant et aéré. Grâce à cette approche et à la bonne qualité de ses transducteurs électrodynamiques de 50 mm (visiblement développés par la marque et de dimension assez rare dans cette gamme de prix), le Sivga Robin est un casque puissant mais polyvalent, porté par un bon niveau de détails et une scène sonore profonde. Il ne rivalise certes pas avec un Audio-technica MSR7b en termes de maîtrise ou d'impact, mais sa vision plus chaleureuse lui permet de se démarquer efficacement et de s'imposer comme un casque adapté à tous les usages. Le Sivga Robin est donc un modèle filaire à l'ancienne, dans le bon sens du terme, et surtout présentant un excellent rapport qualité-prix.

Spécifications •Type : casque fermé circum-auriculaire •Transducteurs de 50 mm •Coques en bois massif •Réponse en fréquence : 20 Hz – 20 kHz •Impédance : 32 Ohms •Sensibilité : 105 dB •Poids : 275 g •Inclus : pochette de transport, câble jack 3,5 mm vers double jack 3,5 mm (côté casque)

Notre avis


COUTEURS TRUE

HA-F

1000T

IRELESS


TEST

5400 €

STAX 4050 €

SR-009S et SRM-700T Alors que le secteur du casque très haut de gamme est désormais presque exclusivement trusté par la technologie orthodynamique (ou orthoplanar) et que l'électrosta�que n'existe plus que grâce à quelques rares modèles, l'aura du vénérable pionnier Stax est restée pra�quement intacte. Bien que le constructeur japonais n'ait pas sor� grand-chose de nouveau depuis une dizaine d'années, il conserve dans ses cartons des références presque intemporelles et incontournables. Tout au sommet de sa gamme se trouve le déjà mythique casque électrosta�que SR-009S, que nous coiffons pour ce test avec le SRM-700T, le plus récent amplificateur dédié à lampes de Stax. De quoi montrer au monde que l'électrosta�que est toujours au pinacle de la Hifi ? par Guillaume Fourcadier

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Conception à l'ancienne, le charme qui va avec

SR-009S de conserver un poids convenable (environ 450 g, sans compter le câble). Le fabricant a eu la bonne idée de développer un bandeau repose-tête Ni totalement obsolète ni vraiment moderne, le permettant un réglage de la hauteur, le casque peut design des SR-009S et SRM-700T est caractéristique donc s'adapter à toutes les morphologies ; la de l'héritage très ancien du constructeur japonais. pression sur le crâne s’en trouve parfaitement L'ensemble a quelque chose de délicieusement figé répartie. Un vrai modèle du genre, prêt à être porté dans le temps, porté par un design un peu rétro. pendant des heures et à supporter quelques Avec ses oreillettes rondes, le SR-009S est presque oscillations de tête sans choir. un hommage, certes lointain, au tout premier L'amplificateur Stax SRM-700T possède en casque de la marque, le SR-1, sorti il y a plus de 60 substance le même caractère que le SR-009S. Tout ans. est très simple, spartiate sans vraiment être austère. Le casque SR-009S est ainsi typique d'un Stax haut Il n’arbore pas d'écran indicatif, de Led, ni même de de gamme. La conception est simple, usant de réglages avancés : cet amplificateur porte une lignes sobres et classiques, et enveloppée certaine simplicité à l'ancienne, une timidité que d'éléments aux accents vintage. Tout est assez gris, l'on retrouve dans son architecture à lampes mais pas forcément triste, les belles grilles/ presque dissimulée. Tout en façade se résume à un électrodes plaquées or apportent un peu de couleur bouton d'allumage, à un potentiomètre de volume et d'éclat. Le produit évoque davantage les années et à deux prises pour casque électrostatique. À 1970/1980 que 2020, mais paraît presque moderne l'arrière, on trouve une entrée XLR et une RCA, ainsi par rapport aux Stax SR-L700 et SR-L500 pourvus qu'une sortie RCA, laquelle peut fonctionner en d'oreillettes rectangulaires. sortie Ligne (mode bypass) ou en préamplification. La fabrication, estampillée "Made in Japon", est un La qualité de fabrication est plus qu'honnête, mais peu dans la même veine. Les oreillettes ainsi que la la finition n'a volontairement rien de luxueux. Là majeure partie de la structure sont en aluminium encore, le charme vintage permet de faire en partie anodisé, l'arceau de type ARC (nom donné par Stax) illusion, mais difficile pour le SRM-700T de soutenir est assemblé à partir d'une lame d'acier engoncée la comparaison esthétique avec des amplificateurs dans une structure en plastique mat, le repose-tête pour casques électrostatiques comme le WES de est taillé dans une simple épaisseur de cuir (mais Woo Audio, ou même des modèles plus classiques avec des supports de réglage en plastique) et les comme le Nirvana d’Auris Audio, qui profitent tous coussinets en mousse sont revêtus de cuir d'agneau deux d’écrins bien plus raffinés. (pour la portion en contact avec les oreilles) et de similicuir (partie externe). Une technologie à part D'une manière générale, le Stax SR-009S fait montre d'un certain sens du premium, mais n'a clairement La technologie des transducteurs électrostatiques pas l'exigence moderne des casques T+A, des n'a rien à voir avec celle intégrée dans les casques modèles haut de gamme de Hifiman, du Meze électrodynamiques et orthodynamiques ; elle reste Empyrean ou des références Hifi de Focal. Certains la plus prometteuse techniquement, du moins en éléments de conception ne sont plus vraiment au théorie. Ici, virtuellement aucun problème de goût du jour et restent dans la lignée d’une tradition distorsion, puisque la masse de la membrane est artisanale. Une des accroches des branches s'est par quasi négligeable du fait de sa finesse et de exemple dévissée lors de notre test. l'absence de bobine venant l'alourdir. Une Le câble de raccordement de ce casque est très membrane de transducteur électrostatique est à la atypique, car son rôle est à la fois de transporter le fois très légère et très réactive, ce qui est signal audio et de transmettre la tension de particulièrement intéressant pour la transcription polarisation (580 V) nécessaire aux transducteurs des aigus. électrostatiques. Celui-ci est ainsi plat et assez Le déplacement de la membrane s'effectue par un lourd, en particulier à cause de son imposante phénomène d'attraction et de répulsion entre deux terminaison à cinq broches. Derrière cette électrodes, suivant le principe physique de la loi de apparence un peu antique, chaque conducteur est Coulomb (une des bases en électrostatique). La en cuivre OFC 6N (99,9999% de pureté) plaqué membrane est polarisée en permanence par une argent. tension continue de 580 V et prise en sandwich Si la forme de ce casque a quelque peu vieilli, le entre deux électrodes recevant le signal audio. confort est parfaitement en phase avec les produits Toute la surface de la membrane étant polarisée, modernes et tout simplement divin. La technologie son déplacement est parfaitement uniforme, électrostatique n'a pas besoin d'une très lourde contrairement à la technologie électrodynamique structure magnétique comme ce qui existe sur les (asservie à une bobine centrale) et, dans une casques orthoplanaires, ce qui permet au Stax ���

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moindre mesure, à la technologie orthoplanaire (quasi-uniformité du déplacement). Stax dote le SR-009S d’une membrane ultra fine en mylar. Celle-ci est épaulée par les nouvelles électrodes haut de gamme MLER 2 (Multi-LayerElect-Rods), améliorations des modèles MLER développées spécialement pour le premier SR-009. La forme très étudiée et la précision extrême de leur gravure permettent d'optimiser le flux d'air traversant leurs petites ouvertures tandis que le placage or réduit encore la résistance de ces larges structures. Sur ce point, Stax a fait un véritable travail d'orfèvre, qui se confirme dans la qualité sonore du produit. Pour propulser ce casque particulier, l'amplificateur SRM-700T, l'un des derniers de la marque japonaise, est forcément un peu à part. Bien que son rôle consiste toujours à amplifier un signal audio, ses ordres de grandeurs et la polarisation nécessaire de la membrane font que sa conception diffère largement de celle d'un amplificateur classique. Il s’agit d’un modèle de type hybride, puisqu'il utilise des transistors FET soigneusement sélectionnés (paire parfaitement accordée) pour l'étage d'entrée et des lampes 6SN7 (de fabrication russe) montées en Push-pull pour l'étage de puissance. L'intérêt des lampes se justifie légèrement plus dans le domaine de l'électrostatique que dans celui des casques Hifi traditionnels. D'une part leur fonctionnement à plusieurs centaines de volts reste dans les mêmes ordres de grandeurs que celui des transducteurs électrostatiques ; d'autre part, l'impédance extrêmement élevée du casque permet de se passer

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plus facilement de transformateur de sortie. Le Stax SRM-700T est alors relativement simple dans son approche et ne comporte que très peu de composants, tous de type discret.

Le son d'un autre monde Dès les premières notes, le Stax SR-009S déploie les extraordinaires qualités de ses transducteurs électrostatiques. Il distille une atmosphère sonore tout simplement unique, à la fois immensément détaillée et très pure. La signature acoustique de ce casque n'est pas totalement neutre, mais clairement équilibrée. Seules quelques petites fluctuations dans le commencement des aigus tranchent avec la belle unité proposée. Les basses sont bien étendues, les médiums d'une rigueur absolue et que dire de l'aération et de la fluidité des aigus ! Grande qualité des transducteurs électrostatiques, le haut du spectre est poussé bien au-delà des limites de l'audition, le tout avec une facilité, une régularité et un naturel désarmants. Plus que tout autre casque testé, le Stax SR-009S est un révélateur des bons et des mauvais mixages. Sans jamais sonner de manière agressive ou désagréable, il est aussi plat qu'il est possible de l'être sur un enregistrement plat et totalement grandiose sur un morceau grandiose. Favorisant les genres à dynamique très élevée, ce casque est un champion pour reproduire les moindres détails musicaux comme les petits frottements de cordes ou les nuances de simples tapotements. Une


expérience si précise et sans emphase qu'elle permet vraiment au SR-009S de se démarquer des autres modèles haut de gamme. Tout apparaît de manière limpide sans que le trait ne soit jamais forcé, sans que l'on remarque d'accentuation dans les fréquences. Une vraie expérience de Haute Fidélité. Ce casque est incroyablement bon pour faire ressentir une ambiance Live, le son brut d'un morceau enregistré tel quel. Que ce soit pour reproduire l'atmosphère intimiste d'un bar de Jazz, un concert orchestral, ou un petit enregistrement de musicien solo, aucun autre casque ne vient titiller son sens du micro détail ou la justesse de ses timbres. Sa scène sonore, large mais surtout très profonde, lui permet pratiquement de s'asseoir aux côtés d'un HD800 de Sennheiser. Ce dernier conserve un avantage certain sur la largeur de sa scène sonore, mais n'offre pas cette fascinante qualité de séparation des instruments. À l'inverse, il ne faut pas lui demander d'être trop rentre-dedans, de délivrer un son brutal. Le Stax SR-009S conserve en permanence une personnalité aérienne, une pureté qui semble lui interdire de chanter de manière un tant soit peu grasse. Ce n'est clairement pas l'énergie qui lui manque, mais le brin de folie nécessaire. Si le SR-009S n'est pas le modèle le plus polyvalent qui soit, il est difficile lui opposer une concurrence sur ses styles musicaux de prédilection, à savoir le Classique, le Jazz, la musique instrumentale en général. Ses seules réelles limitations, en dehors de sa personnalité sonore, sont davantage à rechercher du côté de l'amplificateur SRM-700T. Bien qu’il soit déjà très bon, avec une réponse en fréquence très étendue, l'architecture à lampes trouve ses limites bien avant celles des transducteurs électrostatiques. Quelques distorsions harmoniques assez caractéristiques des tubes se retrouvent à la mesure de l'ensemble et une montée de la distorsion dans les basses, parfois légèrement audible, apparaît, phénomène qui ne vient clairement pas du casque lui-même, mais plutôt de l'ampli. La qualité technique est plus que correcte pour ce type d'amplification assez difficile à concevoir proprement, suffisamment pour que le SR-009S exprime déjà ses immenses qualités, mais certains amplificateurs pour casques électrostatiques d'autres marques permettront certainement d'aller encore plus loin. Si tout n'est pas parfait avec ce duo Stax SR-009S et SRM-700T, nous sommes tout de même en présence d'un des systèmes les plus exceptionnels de la Hifi casquée. Une expérience très exigeante, mais vraiment à part.

Spécifications Stax SR-009S •Type : casque Hifi ouvert électrostatique •Electrodes MLER 2 plaquées or •Réponse en fréquence : 5 Hz – 42 kHz •Capacitance : 110 pF •Impédance : 145 kOhms (à 10 kHz) •SPL : 101 dB / 100 V RMS •Max SPL : 118 dB (400 Hz) •Tension de polarisation : 580 V continu •Câble en cuivre OFC 6N plaqué argent •Poids : 450 g (sans câble), 580 g (avec câble)

Notre avis Stax SR-009S Construction

Confort

Performances

Musicalité

Spécifications Stax SRM-700T •Type : amplificateur pour casques électrostatiques •Architecture : hybride •Transistors FET en étage d'entrée, lampes 6SN7 (OTL) en amplification de puissance •Réponse en fréquence : courant continu – 100 kHz •Gain : 60 dB •DHT < 0,01% (1 kHz à 100 V RMS) •Impédance d'entrée : 50 kOhms en RCA, 100 kOhms en XLR •Tension de sortie max : 340 V RMS (1 kHz) •Tension de polarisation : 580 V •Température de fonctionnement/humidité : entre 0 et 35°C, humidité de l'air inférieure à 90 % •Entrées : RCA et XLR •Sorties : RCA et 2 prises casques •Consommation : 54 W •Dimensions : 240 x 103 x 393 mm (l x h x p) •Poids : 5,7 kg

Notre avis Stax SRM-700T Construction

Ergonomie

Performances

Musicalité

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Mania et Phobos, casques Hifi électrodynamique et planar-magnetic,

Nés pour la Musique.

Distribué par :

+33 (0) 952 572 360 +33 (0) 614 265 265 info@jffdiffusion.fr www.jffdiffusion.fr


LES CASQUES NOMADES


TEST

AiAiAi

350 €

TMA-2 Studio WireAtypique parmi les marques de casques atypiques, AiAiAi fait vivre, depuis plusieurs années, un bien étrange concept de casque audio modulaire. Le TMA-2 n'est ainsi pas un simple casque, mais un assemblage de modules : coques/transducteurs, arceau, câble, coussinets. Chaque pièce peut être acquise séparément et existe en plusieurs déclinaisons plus ou moins haut de gamme et technologiques. Le produit peut ainsi aller du simple casque filaire à coussinets supra-auriculaires jusqu'à un modèle Bluetooth et circum-auriculaire aux transducteurs ultra performants. Version la plus récente et la plus avancée des configura�ons prêtes à l'achat (car il est possible de se construire un modèle sur-mesure), l’AiAiAi TMA-2 Studio Wireless+ est un casque à la fois haut de gamme et extrêmement polyvalent, marqué par l'appari�on d'une transmission sans fil novatrice. Une vraie réussite ? par Guillaume Fourcadier Casque en kit : AiAiAi fait évoluer une formule qui marche Quintessence du concept modulaire de la marque, l'AiAiAi TMA-2 Studio Wireless+ se compose principalement d'éléments déjà sortis. Ainsi ses coques/transducteurs ou encore ses coussinets sont-ils les modèles les plus haut de gamme qui étaient déjà proposés sur le site de la marque. À l'inverse - et c'est ce qui constitue l'une des forces de ce casque - l'arceau est une nouveauté. Assez rembourré, il renferme à la fois un émetteur Bluetooth (et l'électronique associée), les microphones, les boutons de contrôle, ainsi que la batterie et une prise USB-C pour la recharge. Mais plus encore, cet arceau est capable de fonctionner dans un second mode sans fil (accessible via un commutateur camouflé), le W+ Link, en l'associant à un boîtier émetteur livré en standard.

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Typique du design AiAiAi, ce TMA-2 Studio Wireless+ est une belle petite réussite formelle. En plus de sa jolie sobriété esthétique scandinave, ce casque jouit d'une excellente qualité de fabrication. Seul bémol, conséquence de sa surface mate très accrocheuse, il capture très facilement les petites saletés. En aparté, il est difficile de ne pas évoquer le côté modulaire du produit sous l'angle de la durabilité. Ici, lorsqu'un élément est défectueux, le casque n'est pas bon à jeter puisque tout peut être remplacé simplement. Un très bon point qui s'inscrit dans une démarche écologique de la marque déjà assez ancienne. Enfin, le confort est étonnamment bon. Les coussinets ne sont pas les plus larges du genre, mais leur douceur et leur profondeur, qui vont de pair avec un très bon équilibrage du casque, permettent de longues sessions d'écoute sans aucune gêne.


Polyvalence presque parfaite, en mode zéro latence

Ses transducteurs de 40 mm à membrane en biocellulose, bien qu’ils présentent quelques défauts, offrent un savant mélange de musicalité et de Placer les commandes du casque sur l'arceau est ici technicité. En effet, l'extension dans les basses la seule solution, mais elle n'en est pas moins fréquences aurait certes pu être supérieure et le étrange. Les trois boutons de contrôle sont ainsi creux aux environs de 2-4 kHz aurait pu être évité placés près du crâne, ce qui perturbe légèrement au (provoquant un léger effet de voile), mais le reste du début. L'absence d'application dédiée sur spectre est presque irréprochable. smartphone, qui aurait d'autant plus enrichi Ce casque développe un caractère sonore agréable, l'expérience modulaire, est un peu plus ennuyeuse légèrement doux mais paradoxalement assez clair selon nous. Clairement, la marque choisit justement (petite accentuation dans les 8-10 kHz), le tout avec la personnalisation par le matériel et non par le un vrai sens du détail. Un casque qui réussit fort logiciel. bien l'exercice de la polyvalence sonore. Sans être Sa dénomination "Studio" le laissait présager, ce d'une extrême largeur ou d'une profondeur digne casque AiAiAi est certes adapté à une utilisation des meilleures, la scène sonore qu’il propose est nomade, mais il se heurte à un problème de taille, particulièrement riche, avec une séparation des son isolation phonique très faible. Les coussinets instruments pertinente. habillés d'alcantara fournis ici sont très confortables Pas fondamentalement supérieur aux modèles mais bien moins isolants que les coussinets revêtus Bluetooth/ANC comme le PX7 de Bowers & Wilkins de similicuir de la marque, ce qui rend le TMA-2 (lui aussi doté de membranes bio-cellulose), l'AiAiAi Studio Wireless+ plus à l'aise en environnement TMA-2 Studio Wireless+ propose un réglage sonore calme et sédentaire. plutôt intelligent, typé mais pas radical. Il ne se Et pourtant, de solides bases pour le nomadisme ferme donc la porte à pratiquement aucun style sont là. Premièrement, l'autonomie de la batterie est musical. Si certaines pistes de Métal ou d'Electro presque indécente : plus de 80 h en pratique. déjà agressives mettent parfois excessivement en Deuxièmement, le microphone, placé à l'extrémité avant sa brillance dans les aigus, le TMA-2 Studio droite de l'arceau, est l'un des plus efficaces du Wireless+ se comporte admirablement bien sur les genre en mode kit mains-libres pour les appels autres genres. téléphoniques. Véritable caméléon dans ses fonctions et sa Véritable argument de ce nouveau modèle, la sonorité, le casque modulaire AiAiAi TMA-2 Studio transmission W+ Link, qui fonctionne en raccordant Wireless+ est une belle réussite pour la petite le large émetteur sur une sortie jack, possède deux marque danoise. La preuve que l'univers pourtant avantages majeurs : une qualité de transmission très calibré du casque sans fil peut réserver de sans perte (débit autour de 1 600 kb/s) et une bonnes surprises. latence presque inexistante (16 ms). Sur les jeux vidéo, films et même créations musicales, aucun décalage ne se fait jamais ressentir entre l'image et le son. Le W+ Link est, à ce titre, bien plus qu'un Spécifications simple accessoire ; il apporte à ce casque une •Type : casque studio/nomade sans fil polyvalence remarquable. •Transmission Bluetooth et W+ Link En revanche, l'autonomie est au moins divisée par •Transducteurs de 40 mm à membrane en bio-cellulose quatre ou cinq dans ce mode et la portée de •Autonomie annoncée : 80 h transmission est relativement faible lorsque l'on •Codecs audio Bluetooth : SBC/AAC utilise le W+ Link. Autre problème notable, un léger •Transmission W+ Link Lossless bruit de fond est constamment présent.

•Poids : 278 g

Quand la bio-cellulose s'en mêle sans s'emmêler Ne soyons pas dithyrambiques. L'AiAiAi TMA-2 Studio Wireless+ ne va clairement pas titiller un excellent casque filaire audiophile de gamme de prix comparable et reste techniquement derrière une référence comme l'Audio-technica ATH-MSR7b par exemple. Mais compte tenu de son statut de casque sans fil, qui plus est avec une telle polyvalence, il assure déjà une expérience audio très convaincante.

Notre avis Construction

Confort

Performances

Musicalité

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TEST

AUDIO-TECHNICA ATH-M50xBT2 Classique parmi les classiques du constructeur japonais Audio-technica, le casque M50 a connu plusieurs itéra�ons depuis sa créa�on. Après les versions filaires, un premier modèle Bluetooth, l’ATH-M50xBT, parvint à reproduire l'expérience en Bluetooth. Version modernisée de ce dernier, l’ATH-M50xBT2 pourra-t-il enfoncer le clou ?

200 €

par Guillaume Fourcadier

La formule presque intemporelle des classiques Sur la forme, il est clair que le constructeur désire conserver sur son nouvel ATH-M50xBT2 ce qui fait la patte du M50. Le casque n'est pas spécialement moderne esthétiquement, mais n'a pas tant vieilli que ça. Ainsi son côté très massif en photo est-il bien plus nuancé quand on l’a en main. Plutôt sobre, le casque conserve une certaine harmonie. Aucun mauvais goût ni déséquilibre : il constitue un bon compromis entre casque studio et casque nomade. Bien sûr, Audio-technica n'a pas oublié de moderniser les quelques points qui, même en 2019, nous dérangeaient légèrement. Le port micro-USB a ainsi été écarté au profit de la norme USB-C. Sa conception certes brute lui permet d'être toujours un bel exemple de robustesse. Pliable, avec coques rabattables, l'Audio-technica ATHM50xBT2 est un vrai tank, capable d'encaisser les torsions et les chocs sans se rompre. Le modèle est éprouvé, pas aussi solide qu'un DT 770 de Beyerdynamic, mais néanmoins excellent. Avec son poids de 310 g environ, ce casque n'est pas le plus confortable de tous, car il pèse un peu lourd et a tendance à serrer assez fortement la tête. En contrepartie, il tient assez bien en place.

Nouvelle ergonomie, nouveaux codecs Légèrement modernisées aussi, les commandes du casque reposent toujours sur une approche tout en boutons, avec un quatuor : appel à l'assistant vocal, 2 boutons de volume/navigation (en laissant le bouton appuyé), 1 bouton lecture/allumage/ appairage. La formule reste efficace, mais loin d'être moderne. Une application dédiée permet d'améliorer l'expérience utilisateur, à travers l'apparition d'égaliseurs, d'un réglage de balance droite/ gauche, ou encore de la sélection du codec audio Bluetooth. À ce titre, l’ATH-M50xBT2 est le premier de la marque à implémenter le LDAC de Sony, en délaissant l'AptX de Qualcomm.

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Mieux que de simplement implémenter un nouveau codec sur son casque ATH-M50xBT2, Audiotechnica l'a fait sans sacrifier l'autonomie. Même en LDAC, l'endurance atteint sans trop de problème 48 à 50 heures, une performance admirable.

Au doux son nostalgique Amis de la sonorité M50, vous serez comblés par le nouvel ATH-M50xBT2. Audio-technica n'a pratiquement rien modifié de la formule. Que ce soit en filaire ou en Bluetooth, la sonorité si caractéristique, loin d'être neutre mais pas déséquilibrée, est là. La réponse en fréquence de ce casque est marquée par quelques creux et pics, ce qui lui confère ce mix d'énergie et de tranchant, d'ouverture et de sens du détail. La technicité évidente des transducteurs maison apporte une maîtrise constante, même sur les morceaux de musique compliqués. Quelques élans de neutralité auraient pu être tentés, mais cet ATHM50xBT2 joue parfaitement de cette sonorité "sur le fil", qui flirte constamment avec des notions de débordements sans jamais les franchir. Cela lui permet de rester le casque polyvalent et intemporel que nous connaissons depuis de très nombreuses années. Il n'atteint pas le niveau technique du MSR-7B, mais reste plus pratique.

Spécifications •Type : casque Bluetooth fermé, circum-auriculaire •Transducteurs dynamiques de 45 mm •Réponse en fréquence : 15 Hz à 28 kHz •Puce Bluetooth 5 •Codecs audio supportés : SBC, AAC, LDAC •DAC intégré : AK4331 •Autonomie annoncée : 50 h •Poids : 307 g •Inclus : câble jack de 1,2 m, pochette de transport, câble USB-C

Notre avis


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Nouv el l egénér a t i onhybr i deett ubef i dèl eàl ’ â medel amus i que

TTA1 000B

HTA-600B

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TEST

AUSOUNDS

AU-X ANC

400 €

Après avoir testé avec un plaisir audi�f non dissimulé son pe�t frère, l'AU-XT ANC, nous passons au "gros" modèle d’Ausounds, l'AU-X ANC. Il s’agit toujours d’un casque sans fil, doté d'un système ac�f de réduc�on de bruit (ANC) mais qui adopte, ce�e fois-ci, des transducteurs haut de gamme magné�ques planaires (orthoplanar), ce qui est à notre connaissance unique sur le marché. En complément, il s'équipe d'un chipset Qualcomm supportant le codec Bluetooth AptX HD. Voyons dans la pra�que si toutes ces technologies embarquées cohabitent au mieux. par Manuel Courbo La jeune marque américaine Ausounds a été créée en 2019, par plusieurs transfuges de marques audio de renom comme Audeze, KEF ou Harman. Après avoir donné naissance à un premier casque nomade relativement classique, même si très réussi et compétitif, elle innove avec ce nouveau modèle équipé de transducteurs orthoplanar. Il utilise une technologie haut de gamme que l'on rencontre souvent sur de luxueux casques Hifi de salon à oreillettes ouvertes, mais pas habituellement sur un modèle nomade, à coques fermées, qui plus est actif et associée à un système antibruit ! Malgré cette approche haut de gamme que l'on pourrait presque qualifier d'ésotérique, l'Ausounds AU-X ANC conserve le design sobre, épuré, discret et moderne, avec beaucoup de plastiques, de son

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petit frère. Seuls les ancrages de l’arceau sur les oreillettes et les réglages de hauteur de celui-ci sont différents. On remarque aussi une prise de poids assez importante. Forcément, des transducteurs orthoplanar pèsent plus lourd que des modèles électrodynamiques ; l'Ausounds AU-X ANC affiche donc un poids de 360 g, soit 115 g de plus que son petit frère. C'est beaucoup pour un modèle nomade, mais rassurez-vous, le confort reste tout à fait acceptable, même sur de longues sessions d'utilisation. Concernant l'ergonomie, on peut souligner qu'Ausounds a ajouté sur ce nouveau modèle AU-X ANC des capteurs de présence, ce qui permet au casque de se mettre automatiquement en pause lorsqu'on le retire des oreilles.


La différence se fait à l'écoute et pas qu'un peu

remarqué une légère sensibilité au vent. Mais il fournit déjà de bonnes performances.

Étonnant, impressionnant sont les premiers qualificatifs qui viennent à l’esprit, lors de la première écoute de l'Ausounds AU-X ANC. Ce casque est très précis. Il extrait plein de détails qui passent inaperçus avec d’autres casques. C’est dans le médium et dans les attaques qu’il excelle, sur le jeu d'une basse électrique ou sur les coups de batterie qui explosent et se propagent. Sur le morceau "Highway" du groupe Pyramid, le son est à la fois énergique et extrêmement bien maîtrisé. Les enchaînements rythmiques ont de l'impact, de la puissance. Ils sont rapides tout en restant contrôlés, sans dérapage vers une quelconque agressivité. C'est un festival de couleurs sur les timbres. Le rendu sonore est vif, incisif, précis sans aucune froideur. Les différents plans de l'image stéréophonique sont bien nets. On perçoit aussi bien les éléments sonores qui arrivent de devant que ceux qui apparaissent sur le côté ou se positionnent derrière. Sur "Huacachina" de MonteRosso, on a l'impression que deux extensions ont été placées à chaque extrémité de la scène sonore tant elle est large, en complément d'une voie placée au centre. L'ensemble est très ample tout en étant admirable de précision, de vivacité. Le rendu sonore allie définition, douceur, suavité et richesse des timbres. Sur la chanson "Aventine" d’Agnes Obel (album "The Curse"), on perçoit très distinctement les susurrements de voix. Les sons vibrants de la contrebasse cohabitent harmonieusement avec le piano et le violon sans aucune confusion. Nous avons essayé le casque Ausounds AU-X avec son système ANC désactivé puis enclenché. Celui-ci dégrade un tout petit peu le rendu sonore, mais la différence reste presque imperceptible. Par ailleurs, l’efficacité de ce système antibruit s’est avérée très honorable lors de nos essais dans les transports en commun parisiens. Il n'est pas tout à fait au niveau des meilleurs et un peu en dessous de celui de son petit frère Ausounds AU-XT ANC. Nous avons

En résumé L'Ausounds AU-X ANC est un modèle atypique voire unique sur le marché des casques nomades de par ses transducteurs planaires magnétiques. À l’écoute, il nous a laissés béats d'admiration. Son rendu sonore est précis, vif, détaillé, enjoué, vaste, profond, vivant, surprenant... Ce n'est pas le plus ergonomique des casques nomades, ni celui qui dispose du système de réduction de bruit actif le plus efficace (quoiqu'il se défende déjà pas mal dans ce domaine), mais il est incontestablement des meilleurs pour les performances acoustiques et la musicalité.

Spécifications •Type : casque Bluetooth circum-auriculaire fermé à réduction de bruit active •Transducteurs : magnétiques planaires de 71 x 55 mm •Autonomie annoncée en utilisation : 25 h, 20 h avec ANC •Temps de charge : 120 minutes •Entrées : USB-C (recharge de la batterie), prise mini jack stéréo de 3,5 mm •Réponse en fréquence : 20 Hz à 40 kHz •Waterproof : IPX5 •Bluetooth : 5.0, compatible AptX HD •Accessoires fournis : câble mini jack de 3,5 mm, prise adaptateur 6,35 mm, câble de charge USB-C, prise avion, pochette de rangement en matière plastifiée semi-rigide •Poids : 360 g

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ON-mag >> 2022-1 51


TEST

BOSE

350 €

QuietComfort 45 Pe�t frère du très premium Headphones 700, le nouveau QC45 ou QuietComfort 45 de Bose s'annonce comme une modernisa�on discrète du très apprécié QC35 II. Avons-nous entre les mains un produit trop peu innovant ou un classique efficacement remis au goût du jour ? par Guillaume Fourcadier

Un roi du confort presque premium Malgré les années et les divers casques Bluetooth bien plus premium - les B&O H95 et B&W PX7 en tête - le Bose QC45, totalement calqué sur le QC35 II (les deux références bénéficient d’un design et d’un assemblage semblables), conserve un excellent niveau de conception. La simplicité de ses lignes, la bonne qualité du plastique et du métal, apportent ici une sensation plus haut de gamme que la moyenne. Le QuietComfort 45 est pliable, avec des coques rabattables, ce qui en fait un casque Bluetooth facilement transportable. Mais son point fort est clairement le confort. Grâce à ses coussinets doux et enveloppants, son poids plume (242 g) et son arceau suffisamment rembourré, le Bose QC45 demeure le casque nomade le plus confortable du marché. Un vrai petit nuage, prêt à être porté durant des heures. Ces éloges ont beau être justifiés, tous sont principalement à mettre également au crédit des anciens modèles QC35/QC35 II. En effet, le QC45 n'innove pratiquement pas sur la forme. Hormis la présence (enfin) d'un port USB-C, impossible de le distinguer de ses prédécesseurs.

Techniquement haut de gamme, mais en stagnation Bose promet des améliorations techniques. Sontelles pour autant au rendez-vous ? Oui et non. Le QuietComfort 45 se classe toujours parmi les modèles les plus performants en matière de réduction de bruit active (ANC), presque à égalité avec le WH-1000Xm4 de Sony ou le PX7 de B&W. Mais nous n'avons ni mesuré ni constaté de différence avec ses prédécesseurs. Ce casque conserve également le même duo de codecs audio SBC/AAC, ainsi que la connexion Bluetooth Multipoint et une excellente stabilité de réception du signal - du classique pas très audiophile, mais franchement efficace. À l'inverse, l'endurance a enfin été revue à la hausse. Bien qu’elle demeure inférieure à celle des ténors du genre, l'autonomie du Bose QuietComfort

52 ON-mag >> 2022-1

45 atteint ainsi facilement 24 h 30 (contre 20 h dans le cas du Headphones 700).

Équilibre tranchant pour un son vieillissant Bien plus mesuré dans les basses que ne le sont les casques haut de gamme de Sony, le Bose QC45 n'en conserve pas moins les habitudes des premiers QC35. Proche du Headphones 700 (il utilise probablement les mêmes transducteurs), il délivre une sonorité assez équilibrée dans les basses et les médiums, ce qui développe une certaine aération. En revanche, il ne peut s'empêcher d'accentuer certaines gammes dans les hautes fréquences. Si sa signature possède des avantages, que Bose exploite assez bien (une bonne énergie et un certain sens du détail), elle n'évite pas quelques écueils. En effet, une certaine acidité peut se faire sentir sur les pistes agressives et les transducteurs, en particulier sur les aigus, sont techniquement vieillissants pour du haut de gamme. Le Bose QC 45 demeure une référence pour les amateurs de confort et d'isolation phonique efficace, mais le peu d'innovation apporté depuis le QC35 II ne joue pas en sa faveur.

Spécifications •Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active •Puce Bluetooth 5.1 •Codecs supportés : SBC/AAC •Autonomie annoncée : 24 h •Charge USB-C •Dimensions : 18,4 x 15,24 x 7,62 cm •Poids : 242 g

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TEST

JVC HA-S91N Nous testons des produits de la marque JVC depuis quelques années déjà et nous sommes régulièrement surpris de la qualité qu'elle est capable de proposer sur des écouteurs ou casques audio à pe�t prix. Voyons si ce nouveau modèle JVC HA-S91N équipé d'un système an�bruit et vendu officiellement au prix de 90 € nous réserve encore une bonne surprise. par Manuel Courbo Le HA-S91N de JVC est un petit casque à arceau de type circum-auriculaire, très léger. Proposé à moins de 100 €, il correspond parfaitement aux attentes grand public du moment. Ce modèle est effectivement sans fil (Bluetooth) et équipé d'un système actif de réduction des bruits extérieurs (ANC). Il dispose en outre de différents modes de filtrage dont "son ambiant" pour une utilisation au bureau et de trois modes d’écoute. Son autonomie annoncée, très généreuse, s’élève à 42 heures. Voyons maintenant si les attraits de ce casque JVC HA-S91N vont au-delà de sa simple annonce "full option" et de son prix réduit. D’abord esthétiquement, ce casque est à la fois discret et raffiné, mais également léger et compact. Son rangement et son encombrement, une fois ses écouteurs repliés vers l’intérieur de l’arceau, sont optimums. L’isolation phonique passive et l’efficacité du système antibruit ne sont pas au niveau de notre modèle de référence actuel, l’Ausounds AU-XT, mais la prestation est honorable. Disposant de trois modes de rendu sonore sélectionnables, qui agissent comme un égaliseur avec des courbes "normale", "claire" ou "basse", ce casque JVC propose donc plusieurs esthétiques sonores afin de s'adapter à différents styles de musique ou à l'humeur du moment, ce qui est appréciable.

Des performances plus qu'honorables pour le prix À l'écoute, nous avons remarqué sur certains morceaux de musique un agencement des plans sonores parfois déroutant, avec la mise en avant de détails qui passent d’habitude au second voire au troisième plan, mais globalement ce petit casque JVC fait correctement son job. Le JVC HA-S91N n'est pas le casque qui permet d'atteindre des sommets audiophiles. Mais pour arriver au camp de base avec lui, il n'y a pas de souci. Le rendu sonore est globalement propre, clair et équilibré, même s'il est loin des performances de nos modèles de référence, qui sont, naturellement,

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90 € bien plus onéreux que le JVC HA-S91N. Ici le son est légèrement traînant et il n’offre pas autant d’ouverture ou de cohérence qu'avec les meilleurs. Mais du moment que l'on conserve un niveau sonore raisonnable, il est agréable, particulièrement dans le registre médium et sur les voix. On perçoit par moments quelques teintes de brillance dans le haut du spectre, mais cela reste acceptable. Sur "Whole Lotta Love" de Led Zeppelin, un morceau pas évident, à 3 min 07, le solo de guitare venu de l’arrière droite n'est pas aussi incisif qu'on le connaît, et à 5 min quand la voix de Robert Plant passe de gauche à droite, accompagné des guitares et de la basse, on sent qu'on touche aux limites de ce petit casque. En revanche, sur le morceau R’nB "La La La" de Naughty Boy et Sam Smith, le JVC HA-S91N s’exprime clairement, sans difficulté. Il est même très à son aise. Nous nous voyons presque en train de danser avec plaisir entre Bombay et le passage Brady.

En résumé Ce casque sans fil et antibruit JVC HA-S91N n’est pas exempt de défauts, mais, au regard de son prix officiel de 90 €, il constitue déjà une bonne surprise. Alors, lorsqu'on le trouve en promo, ce qui est assez courant, c'est plutôt une bonne affaire pour l'utilisateur qui recherche un produit abordable, à l'équipement complet, avec un rendu sonore correct.

Spécifications •Type : casque Bluetooth circum-auriculaire à réduction de bruit active •Transducteurs : de 40 mm à aimant néodyme •Autonomie annoncée : 42 h en BT et 37 h en BT + ANC •Temps de charge complète : 3 h •Réponse en fréquence : 10 Hz à 22 kHz •Accessoires fournis : câble de recharge USB-C, pochette de rangement, câble détachable pour écoute filaire Poids : 200 g

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TEST

PHILIPS

350 €

Fidelio L3 Il aura fallu a�endre de nombreuses années pour que le Fidelio L3, successeur des excellents Fidelio L1 et L2 de Philips, apparaisse enfin. L'héritage luxueux du premier casque demeure, mais la formule se modernise clairement, passant d'un casque semiouvert filaire à un modèle Bluetooth à réduc�on de bruit ac�ve. Une évolu�on réussie ? par Guillaume Fourcadier

Un design moins enthousiasmant, mais un luxe toujours bien présent Les deux premiers Fidelio L arboraient un design aussi reconnaissable qu'inspiré, ce qui est un peu moins vrai concernant le L3. La formule s'assagit et rentre légèrement dans le rang. Le casque se plie davantage aux exigences du nomadisme, il déborde moins et devient également plus compact. Et pourtant, même si cette formule divisera, Philips la maîtrise de bout en bout. La sagesse apparente du Fidelio L3 n'entrave aucunement sa philosophie luxueuse. Le moindre élément est travaillé et parfaitement assemblé. Il est impossible ou presque de reprocher quoi que ce soit au L3 en matière de qualité de fabrication, et encore moins concernant celle des matériaux employés. Philips mêle le cuir Muirhead et l'aluminium avec un certain brio : arceau et coussinets en cuir, branches en aluminium, coques recouvertes d'un revêtement accrocheur... Le seul reproche que nous pouvons lui adresser, comme au tout aussi luxueux B&W PX7, est que sa structure n'est pas pliable. Philips livre son casque Fidelio L3 avec une housse de transport en cuir, semi-rigide, particulièrement agréable au toucher. Pas aussi confortable que les ténors du genre (Sony

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WH-1000Xm3 et Bose Headphones 700) car bien plus lourd (360 g), le Fidelio L3 reste néanmoins, à l'image d'un Apple AirPods Max tout aussi pesant, assez agréable à porter, même lors de longues sessions d'écoute. À l'image de l’Aonic 50 de Shure, il paraît toutefois hésiter entre nomadisme et format Hifi.

Ergonomie moderne, exécution classique Aucun casque Bluetooth n'a encore trouvé la formule magique de l'ergonomie et le Philips Fidelio L3 ne fait clairement pas avancer les lignes. Ici, l'accent est principalement mis sur des commandes tactiles placées sur la coque droite, épaulées par un trio de boutons sur les tranches, ainsi que des capteurs optiques dans les coussinets. À l'usage, la surface tactile s'avère très fonctionnelle, bien qu'elle hérite des mêmes défauts que ses concurrents, à savoir un petit manque de réactivité çà et là. À ce titre, Philips tient presque la comparaison avec le Sony WH-1000Xm4, ce dernier affichant légèrement moins de latence entre l'appui et le déclenchement de la commande. L'expérience, bien qu’elle ne soit pas fabuleuse, est suffisamment précise pour ne pas être frustrante. Aux commandes classiques s'ajoute l'application


dédiée sur smartphone. Très claire mais un peu vieillotte dans sa conception, elle permet d'avoir directement accès aux modes de réduction de bruit (non réglables en intensité) et propose un égaliseur graphique 6 bandes plutôt efficace, personnalisable et doté de quelques présélections. Il est également possible de mettre à jour le micrologiciel du casque, ou encore de désactiver les commandes tactiles et les capteurs optiques. On remarque assez vite que cette application est limitée, bien qu'efficace. Elle n'est pas non plus à l'abri de quelques bugs (un ou deux plantages). Un silence de second ordre, mais souvent suffisant Philips maîtrise clairement le luxe, mais il ne faut pas demander à son casque de se confronter aux meilleurs sur le terrain de la réduction de bruit active. Le Fidelio L3 propose une isolation phonique passive efficace, mais sa fonction ANC déçoit un peu. Bien que cette dernière soit déjà plus que fonctionnelle, avec une annulation certaine dès les bruits des plus basses fréquences, l'atténuation ne dépasse jamais les 15 dB en général. Sur ce point, le L3 fait tout de même mieux que l’Aonic 50. Là où le modèle de Shure justifie difficilement son statut de casque à réduction de bruit, celui de Philips propose un résultat plus silencieux et plus régulier. Si les références proposées par Bose, Sony et B&W se placent bien devant, le Fidelio L3 constitue un suiveur correct. Mais nous restons tout de même déçus, vu son tarif. Heureusement, le Fidelio L3 se rattrape un peu sur sa qualité de connexion Bluetooth, assez stable (surtout en AAC et AptX), et marquée par une prise en charge du codec AptX HD. À cela s'ajoute une autonomie excellente, dépassant facilement les 30 h avec la réduction de bruit activée (sous codec AAC, l'AptX HD diminuant cette endurance de quelques heures). Même batterie à plat, le Philips Fidelio L3 autorise un fonctionnement passif, grâce à son entrée sur prise mini jack 3,5 mm.

Le plus bel équilibre Véritable point fort des premiers modèles, la qualité sonore du nouveau Fidelio L3 devrait, à bien des égards, ravir l'audiophile nomade. À ce titre, particulièrement en mode ANC, l'équilibre sonore est assez bluffant mais pas parfait (encore quelques oscillations). La signature est très légèrement basseuse, mais propose une harmonie des plus étonnantes. Le son ne souffre d'aucun manque et ne présente aucun pic trop marqué. Au contraire, la qualité technique de l'ensemble permet de faire parfaitement ressortir les détails, de distiller

une scène sonore assez large mais surtout assez profonde pour un casque nomade, le tout sans accentuation de fréquence. Tout comme le Shure Aonic 50 ou l’Audeze Penrose (en mode Bluetooth), le Philips Fidelio L3 est un casque à mi-chemin entre nomadisme et Hifi. Il partage réellement quelques qualités de cette dernière catégorie, en particulier sa maîtrise générale et son niveau de détails. Il développe une assurance qui lui permet de ne jamais forcer le trait. Cela se remarque particulièrement dans les basses, très profondes et amples, mais pas gonflées ni débordantes comme cela peut être le cas avec le casque Sony WH-1000Xm3. De même, il n’a pas besoin d'adoucir les aigus (autour de 2-4 kHz), chose que n'évitent ni le Sony ni le PX7 de Bowers & Wilkins. Les aigus, justement, sont peut-être le seul sujet de reproche technique. En effet, quelques légères imprécisions peuvent apparaître, même si l'ensemble de cette gamme reste d'un très bon niveau. Un peu plus rond que le presque analytique Aonic 50 de Shure, le Philips Fidelio L3 est largement de la même trempe sonore. Les deux possèdent la même polyvalence, mais ne s'adressent sans doute pas exactement au même public. Luxueux et audiophile mais pas si dispendieux, le Fidelio L3 cultive une image hybride du casque audio, entre Hifi et nomadisme. Plus audiophile mais moins technologique que les autres concurrents haut de gamme, il ne plaira pas à tout le monde mais saura immanquablement trouver son public.

Spécifications •Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active •Bluetooth 5.1 •Support des codecs : SBC, AAC, AptX, AptX HD •Transducteurs dynamiques de 40 mm •Réponse en fréquence annoncée : 7 Hz – 40 kHz •Impédance : 16 Ohms •Sensibilité : 103 dB/mW •Autonomie annoncée : 32 h avec ANC, 38 h sans ANC •Poids : 360 g

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Ergonomie

Performances

Musicalité

ON-mag >> 2022-1 57


TEST

SHURE

250 €

Aonic 40

Sorte d'Aonic 50 en plus abordable, le nouvel Aonic 40 de Shure est un modèle qui se rêve en véritable tueur de casque nomade de milieu de gamme. L'exper�se Shure à prix contenu est-elle pour autant synonyme de carton plein ? par Guillaume Fourcadier

La densité crée la confiance Très proche visuellement de son grand frère, le Shure Aonic 40 n'est pourtant pas aussi premium. Cette simplification se manifeste dans l'utilisation de matériaux plus simples, la structure ponctuée d'aluminium et de cuir cédant la place à un assemblage essentiellement en plastique. Malgré ce choix, ce casque parvient à proposer un excellent niveau de finition. Entièrement pliable, l’Aonic 40 affiche une densité qui inspire une certaine confiance quant à sa solidité et nous donne même une meilleure impression qu'un classique comme le WH-1000Xm3 de Sony. S'il est un peu lourd (310 g), ce casque reste assez confortable, avec des coussinets bien enveloppants et sans serrage excessif. En revanche, il finit par peser un peu sur le sommet du crâne lors de longues sessions d’écoute.

Ergonomie classique, égaliseurs personnalisables et système antibruit juste pour faire bien Comme pour son premier casque Aonic, Shure est encore un peu frileux en ce qui concerne l'ergonomie, faisant l’impasse sur les commandes tactiles et les capteurs de proximité. Tout repose sur les quelques boutons présents sur les tranches des coques. À défaut de proposer la meilleure expérience du genre, la marque ne se loupe pas ; tout est classique et éprouvé. L'application sur smartphone, ShurePlus Play, apporte un vrai plus, mais qui paradoxalement ne se trouve pas dans les réglages ergonomiques. La grande force de cette application réside dans ses égaliseurs, largement personnalisables et vraiment efficaces. Quel dommage, malgré une connectivité irréprochable (support du Multipoint et de l’AptX HD) de ne pas s'être concentré sur la réduction de bruit. Comme pour l'Aonic 50, sur le nouvel Aonic 40, nous pouvons la qualifier de seulement fonctionnelle, très loin de ce qu'apportent les ténors en la matière. À l'inverse, il n’y a rien à dire concernant l'autonomie, tout simplement royale : nous avons mesuré environ 40 h avec l’ANC (Active Noise Cancelling) activé en SBC/AAC.

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Des performances sonores inespérées pour ce tarif Il faut bien le dire, le prix de ce casque est une surprise tant la qualité sonore tutoie déjà une certaine excellence. Hormis en mode ANC off (trop timide dans les basses), le Shure Aonic 40 est un excellent exemple de performances et d’équilibre. Clairement, il n'a pas à rougir face aux Bowers & Wilkins PX7 et Sony WH-1000Xm4, pourtant bien plus chers. Il ne développe notamment aucune outrance sonore afin de pallier un éventuel manque de technicité. Sans jamais trop en faire, le Shure Aonic 40 propose une scène sonore moyennement étendue mais cohérente et précise, le tout servi par un bon niveau de détails. Surtout, sa sonorité n'est ni ennuyeuse, ni agressive, simplement un peu douce. Forcément, cet aspect peu expansif rebutera les utilisateurs en quête de sensations fortes. Mais même dans cette optique, les excellents égaliseurs permettent de suffisamment modifier la signature sonore pour apporter ce qu'il faut d'excès. Un casque pas encore parfait technologiquement parlant, mais une vraie perle en matière de rapport qualité/prix.

Spécifications •Type : casque circum-auriculaire Bluetooth à réduction de bruit •Transducteurs de 40 mm •Codecs audio Bluetooth : SBC, AAC, AptX HD •Autonomie annoncée : 25 h avec ANC (codec AptX HD) •Connexion Multipoint •Poids : 310 g •Inclus : housse de transport, câble USB-C, câble jack

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Plaisir et découverte sonore. Fabriqué à la main en France, le Corsa est la porte d'entrée audiophile chez Earsonics. Fort de ses technologies EVS, FUSION et TrueWave, le Corsa répond aux attentes des audiophiles en recherche de nouveauté et de rendu musical. Le Corsa équipé de ses drivers propriétaires conçus exclusivement pour Earsonics, propose la meilleure approche haute-fidélité des écouteurs d'Earsonics.

Handmade in France


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TEUFEL

230 €

Real Blue NC (2021) Nouvelle version d'un classique du constructeur allemand Teufel, le casque Real Blue NC édi�on 2021 promet une expérience déjà audiophile, pour un tarif rela�vement contenu (230 euros). L'expérience de la marque, qui n'est déjà plus à prouver outre-Rhin, fera-telle mouche ce�e fois-ci ? par Guillaume Fourcadier

Tout ce qu'il faut dans cette gamme de prix ? Sur la forme, difficile d'être aussi exigeant avec un casque accessible qu'avec un modèle premium. Pourtant, sans faire dans le luxe, Teufel propose ici, avec le Real Blue NC 2021, un modèle sans réel défaut. La forme de ce casque, sans doute moins originale que celle du précédent Real Blue NC, présente une meilleure ergonomie des commandes et offre surtout un meilleur confort. Ce casque Teufel, certes tout de plastique, est ainsi parfaitement assemblé, léger et doté d’une structure pliable. Il évolue enfin vers une connectique USB-C et adopte des coussinets circum-auriculaires bien plus englobants qu'auparavant. À ce titre, il nous apparaît comme un excellent casque de milieu de gamme, parfait pour le quotidien. Sans être irréprochable, l'ergonomie des commandes repose sur un principe assez astucieux et très convaincant en pratique : le joystick de navigation. Ce petit appendice façon Marshall Monitor ANC se manipule dans les quatre directions (navigation et réglage du volume) et reste cliquable afin de déclencher la pause et la lecture. À cela s'ajoutent un simple bouton marche/arrêt/appairage et un bouton servant à basculer entre les différents modes de réduction de bruit. Une application dédiée aurait sans doute enrichi l'expérience, mais nous ne sentons pas vraiment de manque ici.

Une réduction de bruit encore au second plan, mais de bons microphones Teufel n'a pas encore passé le cap de la réduction de bruit (ANC) efficace, et ce n'est pas cette mouture 2021 du Real Blue NC qui changera la donne. Ici, on a affaire à un casque à réduction de bruit de milieu de gamme plus que moyen, déjà dépassé par certaines références de chez Soundcore à 80 euros. Avec l'ANC enclenché, les bruits extérieurs dans le bas du spectre ainsi que les médiums sont atténués de 10 dB voire 15 dB, jamais plus, ce qui procure au final une isolation phonique seulement correcte. À l'inverse, les microphones fournissent une assez bonne qualité en appel téléphonique. Plus

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intéressant encore, l'autonomie mesurée s’élève à plus de 50 heures en fonctionnement, ce qui est un immense plus.

Label équilibre sonore Au-delà de cet aspect technologique en demiteinte, la performance sonore du Teufel Real Blue NC de 2021 est surprenante. La marque paraît avoir tout compris à ce qui constitue un bon casque nomade. Les basses sont accentuées de manière régulière (afin de suivre le déclin de l'oreille humaine dans ces fréquences) et le reste du spectre profite d’un équilibre absolument admirable. C'est simple, presque aucun pic ni aucun creux de la réponse en fréquence ne vient gâcher ou embellir inutilement cette expérience sonore très riche. Le Teufel Real Blue NC 2021 offre une restitution simplement détaillée, avec une belle scène sonore, qui brille d'une sage polyvalence. Sans le placer forcément devant les meilleures références de chez Bose ou Sony, nous apprécions davantage son approche sonore, plus audiophile, plus raffinée. Si seulement l'ANC était au niveau des bons modèles, le Teufel Real Blue NC version 2021 toucherait à l'excellence.

Spécifications •Type : casque Bluetooth circum-auriculaire à réduction de bruit •Puce Bluetooth 5.0 •Codecs audio supportés : SBC, AAC, AptX •Transducteurs dynamiques de 40 mm •Réponse en fréquence annoncée : 10 Hz – 20 kHz •Autonomie annoncée : 55 h •Poids : 280 g

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YAMAHA 500 €

YH-L700A Évolu�on du déjà haut de gamme YH-E700, le nouveau casque Yamaha YH-L700A est plus qu'une simple itéra�on, il se veut ne�ement plus ambi�eux, et n'hésite pas à être plus dispendieux. Ici, le constructeur japonais a mis le paquet sur les technologies en intégrant les codecs et fonc�ons les plus modernes, un système de réduc�on du bruit efficace, tout en développant une intrigante op�on de son 3D. Mais les 500 Euros demandés sont-ils jus�fiés ? par Guillaume Fourcadier Grandeur du passé Prenant presque le contre-pied du design déjà original du casque E700, Le YH-L700A oscille entre un style moderne et rétro, avec ses formes rectangulaires et ses revêtements originaux. Malgré son orientation haut de gamme, le métal s'y fait discret. Le plastique mat et accrocheur se mêle au tissu et aux ilots de similicuir, sur ce casque aux accents d'antique microphone. Assez lourd (330 g), le Yamaha YH-L700 est d'un bon degré de finition, et possède une structure pliable. On ne constate pas de grincement, ou autre problème de ce genre. Clairement, ce modèle Yamaha est d'une finition supérieure à celle des références haut de gamme de Sony par exemple. Pourtant, nous lui ferons pas plus de louange. Certains de ses concurrents, le Bang & Olufsen Beoplay H9 et le Bowers & Wilkins PX7 en tête, proposent un luxe incomparablement plus riche. Comme tous les casques haut de gamme, ce modèle est de type circum-auriculaire (les coussinets entourent les oreilles). Si le confort et la tenue sont globalement très bons, Yamaha ne tutoie pas encore les sommets façon Sony et Bose. En effet, en plus du poids qui se ressent sur les longues écoutes,

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l'YH-L700A n'est pas adapté aux petites têtes. Dans notre cas, nous avons d'ailleurs été obligés de régler l'arceau sur sa longueur minimale.

Ergonomie du compromis, application pour la technologie Sans surprise, Yamaha ne réinvente pas l'ergonomie des casques audio. Le choix fait ici pour les commandes est celui du tout en boutons, disposés en deux groupes distincts. Le premier groupe de boutons concerne la navigation et le contrôle de volume, et vient se placer sous la forme d'un trio intégré sur la surface en similicuir de la coque de l'oreillette droite. Premier petit accroc, il est assez difficile de différencier les boutons au toucher, si bien que nous avons, même après des semaines d'utilisation, toujours tendance à tâtonner. Passé ce problème, il est assez aisé de déclencher la lecture/pause, de naviguer dans les pistes (appui long sur le bouton de volume), et de modifier le volume. Sur les tranches des oreillettes gauche et droite, Yamaha dispose à la fois le bouton marche/arrêt/ appairage, l'activation/réglage de la fonction 3D, et le bouton de réglage de la réduction de bruit.


L'expérience générale est convenable, mais il est difficile d'être vraiment convaincu, surtout en pensant au tarif du modèle. Celui-ci aurait au moins pu adopter des capteurs de contact pour la lecture et la pause automatiques. En marge de cette ergonomie fort simple, l'YHL700A est compatible avec l'application Yamaha Headphones Controller. Très épurée mais stable,cette dernière se concentre totalement sur les réglages sonores : ANC, 3D, ainsi que les automatismes, comme le Listening Care (optimisation de l'écoute à faible volume) et le Listening Optimiser (compensation sonores des "fuites" de son dues au placement des coussinets). En revanche, aucune trace d'un égaliseur maison, ce qui est selon nous un manque, car le casque est très expressif.

Silence, on tourne Première des grandes technologies intégrées, la réduction de bruit active est assez bien gérée par le casque Yamaha YH-L700A, à défaut de vraiment défier les meilleurs. L'isolation phonique est effective dès les plus basses fréquences, et restent d'une certaine constance et d'une bonne efficacité jusqu'aux aigus. On note tout de même un très léger souffle dans l'ANC. Une fois dans les hautmédiums, les coussinets seuls apportent une belle atténuation, de la trempe d'un assez bon casque fermé. Deuxième technologie mise en place, la fonction 3D "Sound Field", que le casque peut simuler à partir d'une simple source stéréo. Cette fonction intègre plusieurs modes (allant du mode cinéma au mode musical), et peut surtout fonctionner de concert avec une suivi des mouvements de la tête. A l'instar de l'Audeze Mobius, cela permet de définir la direction de la scène sonore. Ainsi lorsque l'on regarde un programme sur un écran, la scène sonore reste callée sur celui-ci et ne se "déplace" pas lorsque l'on bouge la tête, cela via un principe gyroscopique. A l'usage, il faut bien avouer que la 3D est plus impressionnante sur les jeux vidéo et les films d'action, où le rendu extrêmement pêchu et enveloppant de cette technologie fait des merveilles. Le rendu musical, quant à lui, dépend énormément du genre, mais peut aller d'une sensation de live très ample (sur les genres calmes), à celle de simple écho artificiel voire désagréable.

"Archi-basses" au pays de la qualité Les sensations, et rien que les sensations ? On se demande parfois ce qui pousse les marques audio respectées, comme Sony, Sennheiser, et ici Yamaha, à vouloir faire des casques toujours plus basseux

que ceux des générations précédentes. Ici, Yamaha reprend à peu près ce qui existe sur le YH-E700, à savoir une signature globalement équilibrée dans les médiums et les aigus, mais avec un boost très conséquent dans les basses. Et ce boost est encore plus fort avec ANC (système de réduction du bruit) enclenché. Difficile de trouver un modèle autant reversant dans les basses fréquences, que ce soit en termes de qualité ou de quantité. Excepté dans l'extrême grave, où la distorsion commence à se faire ressentir, le Yamaha YH-L700A est un monstre de rondeur et d'énergie combinées, aussi à l'aise sur de l'électro que sur le visionnage d'un blockbuster. Ce niveau de basses a un prix, puisque l'écoute peut rapidement devenir fatigante au-dessus d'un niveau modéré. A l'inverse, une écoute à très bas niveau fait déjà ressortir les qualités du morceau. Cette accentuation est d'autant plus étrange que le casque est très technique, précis, défini, et jouit d'un certain équilibre sur le reste du spectre. A ce titre, il conserve un très bon niveau de détail, une scène sonore cohérente, et une richesse des timbres qu'on ne retrouve pas même sur des casques comme le WH-1000Xm3 de Sony. Complet et innovant, le Yamaha YH-L700A ne s'adresse tout de même pas à tous les utilisateurs, que ce soit pour son caractère sonore presque outrancier, ou pour son tarif très élevé.

Spécifications •Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active et suivi 3D •Puce Bluetooth 5 •Codecs supportés : SBC, AAC, AptX Adaptive (compatibilité AptX et AptX HD) •Prises : USB-C (recharge), Jack 3,5 mm •Fonction 3D : algorithme Sound Field •Certification HiRes (uniquement en filaire) •Réponse en fréquence : 8 Hz – 40 kHz •Autonomie : Jusqu'à 34 h avec ANC et sans 3D, jusqu'à 11 h avec Sound Field •Poids : 330 g •Accessoires inclus : câble USB-A vers USB-C, Câble Jack 3,5 mm vers Jack 3,5 mm, adaptateur pour prise avion, housse de transport rigide

Notre avis Construction

Confort

Performances

Musicalité

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LES ÉCOUTEURS AVEC OU SANS FIL


TEST

BANG & OLUFSEN

400 €

Beoplay EQ Plus ambi�eux écouteurs True Wireless de Bang & Olufsen à ce jour, les nouveaux Beoplay EQ sont surtout les premiers de la marque à intégrer une réduc�on de bruit ac�ve. Bénéficiant des sciences luxueuses et sonores de la marque scandinave, ces EQ auront fort à faire pour jus�fier leur tarif par�culièrement élevé de 400 euros. par Guillaume Fourcadier

Comment maîtriser la forme Sur la forme, B&O rate très rarement son coup. Sans surprise, ce n'est pas aujourd'hui que la marque nous décevra. Les Beoplay EQ bénéficient d'un design assez attirant, caractérisé par un dos au découpage asymétrique et surmonté d'une plaque (tactile) en aluminium anodisé. On ne parlera pas d'un sommet de luxe, car le châssis demeure principalement en polymère (avec une surface antidérapante), mais tout est clairement au-dessus de la moyenne. Les écouteurs atteignent une certification IP54, ce qui est la norme actuelle pour les écouteurs zéro fil, pas plus. À l'inverse, les EQ auraient sans doute mérité une petite cure d'amaigrissement. Nous pourrions leur adresser le même reproche qu'aux Sony WF-1000Xm4 : le confort qu’ils procurent est loin d'être universel. Ainsi, les utilisateurs qui ont hérité d'un petit espace entre le tragus et la conque de leurs oreilles (là où les écouteurs se placent) aurontils beaucoup de difficultés avec les Beoplay EQ. Les autres trouveront des écouteurs se plaçant dans la moyenne, plus stables qu'on ne pourrait le penser

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de prime abord, assez confortables à l'usage, mais définitivement pas taillés pour un usage sportif (le centre de gravité est trop à l'extérieur). Plus impressionnante que les écouteurs, la boîte de charge fait vraiment passer le produit du côté luxueux de l'audio. Compacte, tout en aluminium anodisé, irréprochablement assemblée, elle se permet également de soigner la présentation des écouteurs. Ceux-ci sont élégamment disposés de chaque côté, presque affleurant dans leur encoche. Enfin, le fond plat non-métallique permet d’assurer une recharge par induction, en plus de la charge USB-C.

L'ergonomie épurée à la mode scandinave Antithèse de l'expérience façon Sony, Bang & Olufsen œuvre pour une vraie simplicité, qui confine presque à l'ascétisme. À partir des écouteurs, il est possible de déclencher la lecture/pause, de basculer entre les modes de réduction de bruit, ou encore de régler le volume. En revanche, la navigation entre les pistes audio est impossible. Rien ne permet, via l'application, d'arranger cela.


L'application Bang & Olufsen, justement, s'attache au strict minimum. Il n'est par exemple pas possible, outre les commandes, de régler l'intensité de la réduction de bruit active ou du retour sonore. Pour cette fonction, seules l'activation et la désactivation d'un "ANC adaptatif" (il règle sa force en fonction de la situation) sont possibles. L'unique option vraiment utile reste l'intégration d'un égaliseur à deux modes : prédéfini (5 préréglages) et Beosonic. Ce dernier s'affiche comme une "roue sonore", qui permet de basculer vers un son plus ou moins clair ou chaud, plus ou moins percutant ou doux. Dommage que Bang & Olufsen limite autant les possibilités, car à défaut d'être tronquée, l'expérience ne nous paraît pas aussi riche qu’on pourrait l’attendre d’un modèle haut de gamme.

ANC déjà très convaincant La réduction de bruit active (ANC) n'a jamais été une spécialité de B&O, qui livre avec ses divers casques des performances un peu en dents de scie. La surprise est donc de taille ici, puisque l'ANC intégré aux écouteurs Beoplay EQ est tout à fait satisfaisant, voire davantage. En revanche, il est très préférable de désactiver l'option ANC adaptative, peu fonctionnelle en pratique. Efficace dès les plus basses fréquences, la réduction de bruit peut atteindre jusqu'à 20 dB voire 25 dB, ce qui est une performance de la trempe de celle des meilleurs du genre. Ce constat pourrait être idyllique si l'isolation passive était un peu plus importante (assez faible pour de vrais intras), que ce soit avec les embouts classiques ou les embouts Comply en mousse fournis. Mais surtout, les Beoplay EQ ont un défaut assez classique des écouteurs True Wireless à réduction de bruit : le point de croisement entre l'ANC et l'isolation passive, autour de 1 kHz, est marqué par une isolation à peu près nulle, ce qui laisse des sons bien précis déborder. Les Devialet Gemini nous ont paru, d'une manière générale, supérieurs sur le plan de la réduction de bruit. Le mode Transparence, quant à lui, est assez homogène dans sa reproduction. Sans être naturel, le rendu est tout à fait convenable et seules les fréquences au-delà de 4 kHz sont sensiblement atténuées. À défaut de se confronter aux Sony WF-1000Xm4 en matière d'autonomie, les Beoplay EQ ont tenu, selon notre protocole de test (sous codec AAC) un peu moins de 6 h avec ANC, et un peu moins de 7 h sans.

Un son riche, si possible sans ANC

écouteurs à prendre en charge le récent codec AptX Adaptive. De quoi afficher des performances sonores de haute volée ? Oui, d'une manière générale. Avec ANC (ou Transparence), B&O mise sur une accentuation assez marquée des basses, sans débordement excessif, ainsi que sur une légère mise en retrait des médiums. Les Beoplay EQ n'ont pas la maîtrise technique des Devialet Gemini dans le bas du spectre, mais se calent pourtant dans les meilleurs élèves, avec un rendu ample et très propre. Nous aurions seulement pu espérer un son encore un peu plus percutant. Sans ANC, le boost dans les basses se fait plus discret, les médiums sont plus équilibrés, ce qui aère légèrement l'écoute. D'un point de vue audiophile, c'est le mode à privilégier, bien qu'il ne transcende pas l'expérience. Très passe-partout, les Beoplay EQ insistent sur une écoute polyvalente, relativement douce, marquée toutefois par quelques pics bien placés dans les aigus. Nous n'atteignons pas la richesse offerte par les B&W PI7 dans le haut du spectre, mais les Beoplay EQ se rattrapent justement par ce côté légèrement granuleux de l'écoute, un peu vinylique. Rien n'est jamais froid avec eux. De son côté, la scène sonore est cohérente, avec un excellent niveau de détails. Néanmoins, la séparation des instruments, ou plutôt la profondeur de cette scène, n'a malheureusement rien d'exceptionnel.

Spécifications •Type : écouteurs True Wireless à réduction de bruit active •Transducteurs dynamiques de 6,8 mm •Puce Bluetooth 5.2 •Codecs supportés : SBC, AAC, AptX Adaptive (compatibilité AptX et AptX HD) •Autonomie annoncée : jusqu'à 7 h 30 sans réduction de bruit, 20 h de plus avec le boîtier •Certification IP54 •Embouts : 4 tailles d'embouts en silicone, 1 paire d'embouts Comply en mousse •Poids : 8 g par écouteur, 50 g pour le boîtier de charge •Déclinaison : noir, blanc sable

Notre avis Construction

Ergonomie

Performances

Musicalité

Équipés d’un transducteur de 6,8 mm, les B&O Beoplay EQ font également partie des rares

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TEST

EARSONICS Grace Platinum Fer de lance de la marque française Earsonics, les Grace Pla�num s'affichent comme une évolu�on plus technique et bien plus luxueuse des Grace HR. Des écouteurs au sommet de la pyramide audiophile ? par Guillaume Fourcadier

Du luxe plaqué au platine, gare au poids ! Sans surprise, nous retrouvons sur les Grace Platinum le virage métallique engagé par Earsonics depuis ses modèles Stark et Blade. Mais l'objet va bien au-delà de ce que la marque a déjà produit. Le fabricant propose ici un modèle très luxueux, au châssis tout en zinc-magnésium, qui plus est plaqué à la feuille de platine. Si l'on omet la présence de deux minuscules vis, rien ne vient troubler l'harmonie de cette robe rutilante. La sensation de solidité est plus que présente, voire parfaite, ce qui se traduit tout de même par un poids conséquent. Avec leur armure de métal et leurs dix transducteurs, chaque écouteur pèse pas moins de 17 g, ce qui se ressent quand on les porte. Pourtant, bien que le confort ne soit pas parfait, il reste suffisant pour les longues sessions d'écoute. Assez volumineux, les écouteurs ne sont pas trop difficiles à placer dans les oreilles et restent relativement bien en place. Surtout, les câbles torsadés en argent utilisés (livrés avec terminaisons jack 3,5 mm et jack 4,4 mm) éliminent en très grande partie les éventuels bruits microphoniques.

Cœur d'acrylique, chœur d'or Directement dérivés des Grace HR, les Grace Platinum partagent la même architecture quatre voies et déca-transducteurs (10 transducteurs à armature balancée !). Le tout est ici placé dans un cœur en acrylique imprimé en 3D à l'intérieur de l'enveloppe zinc-magnésium. Avec ces écouteurs, Earsonics place les basses un peu en avant (ce qui n'est pas souvent l'apanage des écouteurs utilisant des transducteurs armature balancée), tout en privilégiant la clarté au tranchant. Cela permet de combiner détails (encore supérieurs à ceux délivrés par les Grace HR) et musicalité et de les porter à un degré d'excellence. Sans tomber dans les travers presque voilés de certains anciens écouteurs Earsonics, les Grace Platinum lissent légèrement les fréquences "tranchantes", tout en accentuant subtilement les fréquences plus "claires" autour de 10 kHz. Nous ne pouvons donc pas parler d'un maître de l'équilibre sonore, mais cela ne diminue pas la

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1900 € qualité du produit. Earsonics sacrifie ici légèrement la démonstration technique au profit d'une musicalité extrêmement riche. Très cohérente, la scène sonore est placée légèrement en avant, ce qui permet d'étager à la perfection les plans sonores et les différents détails. Ces Earsonics Grace Platinum sont des vrais rois du détail. La scène stéréophonique présente une assez bonne ampleur, mais tout de même en deçà de celle des modèles mono-transducteur (dynamique) comme les Sennheiser IE 900 par exemple. Très simples à alimenter et parfaitement musicaux à bas volume, ces écouteurs ne trouvent leurs limites sur aucun style de musique en particulier. Cette polyvalence, tout en nuances sonores, va de pair avec une maîtrise parfaite des deux extrémités du spectre audible. Rien ne déborde jamais de ces basses très enveloppantes et réactives, ni de ces aigus clairs et ciselés. Avec des médiums encore mieux équilibrés, la copie aurait été parfaite. Sans être totalement au-dessus de la mêlée, les écouteurs Earsonics Grace Platinum, tout en développant un caractère bien trempé, ne franchissent jamais la limite entre musicalité et exagération.

Spécifications •Type : écouteurs intra-auriculaires filaires • 3 voies, 10 transducteurs à armature équilibrée •Corps en alliage de magnésium et de zinc, recouvert d'une feuille de platine, cœur interne en acrylique imprimé en 3D •Réponse en fréquence : 10 Hz – 20 kHz •Impédance nominale : 26,6 ohms •Sensibilité : 119 dB/mW

Notre avis



TEST

JABRA

180 €

Elite 7 Active Avec ses Elite 7 Ac�ve, évolu�on directe des excellents Elite 75T, Jabra entend perpétuer ce�e gamme si atypique, dans une version encore plus moderne. La promesse ? Des écouteurs taillés pour un usage spor�f intense et animés par l'excellent écosystème Jabra. par Guillaume Fourcadier

Prêts à souffrir Sans révolutionner la formule des 75T, Jabra la perfectionne. Les Elite 7 Active sont plus compacts, ce qui rend leur port d'autant plus universel. Plus impressionnant encore : les Elite 7 Active conservent la résistance IP57 (totalement waterproof) dont profitaient les Elite 75T Active et promettent même d'être résistants à la sueur grâce à un nouveau revêtement accrocheur, le ShakeGrip. Tous ces points permettent à ces écouteurs, de type semi intra-auriculaires (canules courtes), d’offrir un bon confort et une excellente tenue, même pour les sports intenses, pour peu que l'on choisisse les embouts adaptés dans la panoplie fournie.

Isolation phonique passive efficace, isolation active bien étrange Afin que ses Elite 7 Active restent efficaces en usage sportif, Jabra les dote non pas de surfaces tactiles mais de boutons invisibles (sous le revêtement ShakeGrip). Grâce à une disposition pertinente, l'ensemble des commandes classiques, navigation et volume, peuvent être pilotées depuis les écouteurs. À cela s'ajoute l'application Jabra Sound+, qui apporte à la fois un égaliseur et des réglages avancés. Celle-ci représente l'archétype d'une application complète et simple d'utilisation. La connectivité Bluetooth est tout aussi brillamment exécutée, avec un signal stable et longue portée. Si les codecs audio sont limités au duo SBC/AAC, Jabra promet à l'avenir (via mise à jour) une compatibilité Multipoint. La seule ombre au tableau vient du système de réduction de bruit active (ANC) des Jabra Elite 7 Active. L'effet de celui-ci semble passablement tronqué. Ici, la réduction de bruit n'est pas automatique, mais s'utilise via un réglage manuel dans l'application. Difficile à maîtriser, ce réglage ne permet d'atténuer que quelques maigres décibels dans les basses fréquences, mais pas vraiment plus. Pour contrebalancer cela, l'isolation phonique passive (par le biais des seuls embouts intraauriculaires) est déjà d'un très bon niveau.

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Un bien plus grand équilibre, pour une même technicité Les Jabra Elite 65T et 75T ne cachaient pas leur préférence basseuse. Ici, Jabra met de l'eau dans son vin et affiche une signature sonore étonnamment équilibrée, bien que celle-ci dépende en partie de la morphologie du porteur. Les basses sont certes accentuées, mais de manière bien plus discrète et mesurée. Surtout, les écarts sur le reste des fréquences tiennent dans un mouchoir de poche, ce qui autorise une véritable polyvalence. Il n'y a plus, ou presque, les quelques brillances excessives des anciens modèles, ni les quelques débordements de basses hasardeux. Pour un peu plus d'expressivité, les égaliseurs Sound+ sont toujours là. Cependant, si les Jabra Elite 7 Active affichent un niveau de performances acoustiques de bon niveau, l’approche n’est pas encore totalement audiophile. Nous sentons bien, sur des morceaux complexes, que les aigus et les basses ne bénéficient pas encore de la maîtrise dont font preuve les grands écouteurs comme les Sennheiser Momentum TW, de l'ouverture et du niveau de détails des meilleurs. Toujours aussi bien conçus à défaut d'être parfaits, les nouveaux Jabra Elite 7 Active sont des écouteurs parfaits pour un usage quotidien et sportif.

Spécifications •Type : écouteurs zéro fil à réduction de bruit active •Puce Bluetooth 5.2 •Codecs supportés : SBC, AAC •Certification IP57 •Transducteurs dynamiques de 6 mm •Autonomie : jusqu'à 8 h •Poids : 5,5 g par écouteur

Notre avis


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TEST

LG 190 €

Tone Free FP8 À l’image de beaucoup d’autres marques pas seulement issues du domaine de l’audio, LG propose des écouteurs totalement sans fil (ou True Wireless) avec des commandes tac�les directement accessibles sur les oreille�es. Proposés à 189 € et venant concurrencer les Apple AirPods 2, Oppo Enco X, Jabra Elite 85T ou JBL Live Pro+ pour ne citer qu’eux, les écouteurs LG Tone Free FP8 sont les modèles les plus haut de gamme du fabricant sud-coréen. Ils profitent d’un son op�misé par Meridian, partenaire de LG depuis plusieurs années, d’une fonc�on de réduc�on de bruit et d'un boî�er de charge an�bactérien UVnano, une différence face à la concurrence. par Sylvain Pichot

Les nouveaux écouteurs LG Tone Free FP8 sont déclinés en trois finitions : noir, blanc ou bronze. Nous avons testé ces écouteurs dans leur version noire. Le boîtier est exactement dans le même ton et présente une forme ronde. Une légère encoche à l’avant permet d’attraper assez facilement la partie supérieure pour l’ouvrir. Un sticker avertit l’utilisateur du traitement spécifique dont l’intérieur profite : une lumière UV-C LED qui élimine jusqu’à 99,9% de certaines des batteries présentes sur les bouts des écouteurs, selon le fabricant. Notez que cette fonction est active exclusivement lorsque le boîtier est branché électriquement. Les écouteurs sont très petits, avec une tige plus courte que celle des Huawei FreeBuds 4i, par exemple. Chaque écouteur intègre trois microphones. Le premier est situé au bout de la tige. Le second est installé juste au-dessus de celleci alors que le troisième est plutôt du « côté intérieur », proche du détecteur de proximité qui permet de stopper automatiquement la musique lorsqu’on enlève l’un des écouteurs de l’oreille et de

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reprendre immédiatement la lecture dès qu’on remet l’écouteur en place. Les écouteurs tiennent assez bien dans les oreilles et peuvent supporter une activité physique, sans trop forcer malgré tout. Ils sont certifiés IPX4, résistant à la sueur et aux éclaboussures. Ils sont légers : comptez 5,2 g par écouteur. À titre de comparaison, les Huawei FreeBuds 4i pèsent 5,5 g (par écouteur). Les commandes sont tactiles. En tapant une fois sur le haut de la tige, on met la musique en pause. Deux pressions permettent de gérer le volume tandis que trois tapes commandent le passage à la chanson suivante ou précédente. Un appui long active la fonction de réduction de bruit ou l’écoute du son ambiant pour les conversations et annonces. Le système est plutôt réactif. Il peut toutefois arriver qu’il zappe une pression, provoquant quelques erreurs de commandes, surtout au début. Notez que les commandes peuvent être personnalisées depuis l’application LG Tone Free, disponible gratuitement sur les plateformes Google Play ou App Store.


L’application : relativement complète, avec courbes d'égalisation et commandes personnalisables L’application n’est pas obligatoire pour écouter de la musique avec les Tone Free FP8 puisqu’une simple liaison Bluetooth peut suffire. Nous conseillons tout de même de la télécharger car elle permet d’étendre les fonctions des écouteurs et d’en assurer la personnalisation. À l’ouverture du boîtier, une notification mentionne le niveau de batterie de chaque écouteur ainsi que celui du boîtier, ce qui est une bonne chose. Un résumé des commandes est disponible sur l’application pour y revenir en cas d’oubli (au début). On profite aussi d’un égaliseur et de la possibilité d’activer les fonctions de réduction de bruit ou pour écouter les conversations proches. Il y a quelques profils audio prédéfinis avec deux modes son complètement personnalisables, ce qui est appréciable. Impossible en revanche de changer les commandes qui permettent de prendre un appel téléphonique, de raccrocher ou d’activer la fonction de réduction de bruit. Si vous avez égaré vos écouteurs, l’application permet de déclencher un bip pour les retrouver. Cela fonctionne dans un environnement plutôt restreint - la sonnerie peut être entendue depuis une pièce adjacente, pas beaucoup plus loin - mais ce type de service est toujours pratique. Les notifications reçues par le smartphone peuvent aussi être lues.

À l’usage : un son très naturel et sans excès Pour diffuser de la musique, des podcasts ou la simple voix d’un interlocuteur, les écouteurs LG Tone Free FP8 disposent chacun d’un transducteur de 8 mm. Ils sont compatibles Bluetooth 5.2 avec prise en charge des formats SBC et AAC, le minimum. La portée de la liaison sans fil est tout à fait satisfaisante puisque nous avons réussi à écouter de la musique sans coupure alors que le smartphone source était placé un étage plus bas, dans un sous-sol. L’isolation phonique passive est correcte grâce aux embouts prévus à cet effet. Lorsque la réduction de bruit est activée, nous n’avons pas ressenti la sensation de bulle protectrice que l’on peut avoir avec des casques fermés. À l’usage, les bruits environnants sont certes atténués, mais pas totalement et il ne faut pas s’attendre à ne plus rien entendre dans un avion, par exemple. Le bruit sourd de ce moyen de transport est toujours présent à l’oreille. Pour le métro, c’est un peu plus pertinent même si le bruit ambiant n’est pas totalement annulé. Assis à un bureau, le son produit par les touches d’un clavier

classique n’est pas perceptible, ce qui est une bonne chose. Avec la réduction de bruit activée, le son n’est pas dénaturé et on retrouve bien la signature sonore Meridian à l’écoute ; celle-ci est claire, sans excès et naturelle. On apprécie. En revanche, il peut manquer un peu de basses, et ce, même si la fonction Bass Boost est activée depuis l’application. Une fonction Treble Boost (pour les aigus) est également disponible et peut servir notamment pour écouter certains styles de musique, dont le jazz et le classique. Nous nous attendions à une scène sonore plus large que celle que nous avons pu constater avec ces écouteurs.

Une autonomie de 10 heures annoncée pour les écouteurs, assez surestimée Officiellement, LG annonce une autonomie de 10 heures avec une seule charge, sans activer la fonction de réduction de bruit. Nous avons utilisé les écouteurs pendant deux heures avec la fonction ANC activée et avons constaté être passés de 100% à 60% en réalisant nos écoutes à un volume moyen. Cela donne une autonomie de seulement 5 heures avec l’ANC activé, inférieure à celle des Huawei FreeBuds 4i, par exemple, qui tiennent 7 heures dans les mêmes conditions. LG promet 1 heure d’autonomie (sans l’ANC activé) pour seulement 5 minutes de charge. Le boîtier peut être rechargé sur une base sans fil Qi.

Spécifications •Type : écouteurs True Wireless à réduction de bruit active •Connexion : Bluetooth 5.2 •Codecs supportés : SBC, AAC •Transducteurs de 8 mm •Certification IPX4 •Boîte de recharge : charge par USB-C, UVnano •Autonomie annoncée : 5 h avec ANC, 10 h sans ANC, 3 recharges supplémentaires avec la boîte •Embouts : 3 paires d'embouts en silicone •Poids : 5,2 grammes par écouteur

Notre avis Construction

Ergonomie

Performances

Musicalité

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TEST

ONEPLUS

150 €

Buds Pro On a�end plutôt la marque OnePlus dans le domaine des smartphones, mais le constructeur a décidé de se lancer également sur le marché des écouteurs intra-auriculaires avec plusieurs modèles, filaires ou non, dont les plus haut de gamme sont les Buds Pro, tac�les, totalement sans fil et profitant d’un système d’a�énua�on des bruits environnants. Venant se fro�er à la concurrence tous azimuts, ils veulent défendre une certaine idée de la liberté avec un son chaleureux et une ergonomie op�misée. par Sylvain Pichot Quasiment tous les fabricants de smartphones proposent, en même temps que leur dernier smartphone à la mode, une paire d’écouteurs True Wireless et si possible avec une fonction d’atténuation des bruits environnants (ANC). OnePlus ne déroge pas à cette règle et compte désormais dans son catalogue quatre références d'écouteurs, dont une filaire. Les trois autres sont totalement sans fil depuis l’entrée de gamme avec les Buds Z, puis les Buds et maintenant les Buds Pro, disponibles depuis quelques semaines à peine. Ces derniers sont les seuls à proposer la fonction ANC et viennent se frotter aux ténors du marché déjà très bien organisés dans ce domaine, à l’image des Sony WF-1000XM4, la référence, ou des Devialet Gemini et Bowers & Wilkins PI7 pour ne citer que ceux-là.

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Toutefois, les Buds Pro de OnePlus sont disponibles pour un tarif moins élevé et il faut aussi le prendre en compte lorsqu’on les introduit dans nos oreilles pour les tests. Esthétiquement, les Buds Pro de OnePlus sont assez jolis. Chaque écouteur pèse 4,35 grammes, se plaçant donc parmi les plus légers du marché. À l’usage, d’ailleurs, disons-le tout de suite, on peut passer plusieurs heures avec ces écouteurs dans les oreilles sans que cela ne dérange plus que cela. Ils sont livrés avec trois paires d’embouts confortables en silicone qui permettent d’assurer une première isolation phonique passive des bruits extérieurs. Leur design est assez similaire à celui des fameux AirPods d’Apple - difficile de ne pas faire le rapprochement entre les deux produits.


Les OnePlus Buds Pro sont proposés en blanc/ chrome ou noir/chrome - c’est cette dernière version que nous avons pu tester. Il faut pincer la tige chromée pour exécuter une commande. Un pincement permet de mettre en pause. Deux servent à passer au titre suivant, etc. Au début, on a un peu de mal à bien saisir naturellement la tige pour contrôler la lecture de la musique. On se dit alors qu’une tape ou un effleurement est plus facile à réaliser. Mais, au final, on se rend compte qu’on est ainsi plus précis, une fois l’habitude prise de lever le bras pour attraper la tige et la pincer à une ou plusieurs reprises. Les écouteurs sont agréables à manipuler, car ils profitent d’un revêtement doux et finalement assez peu salissant. Ils s’attrapent facilement dans leur étui qui sert également, comme pour tous, de solution de recharge. Ils sont maintenus par un aimant, assez fort pour ne pas les faire tomber si on tient l’étui ouvert à l’envers, mais pas trop insistant non plus pour ne pas rendre leur saisie difficile. Un très discret bouton permet de lancer la phase d’appairage avec un smartphone ou un autre appareil Bluetooth. Assez compact, le boîtier mesure environ 6 cm sur 5 cm pour un peu moins de 2,5 cm d’épaisseur et peut être facilement glissé dans une poche ou dans un sac à dos sans encombrer. Il se charge par une prise USB-C tandis qu’un câble de seulement 20 cm est livré avec. Notez la possibilité de le charger sur un support sans fil, par induction, compatible Qi. Par exemple, nous avons pu le charger à l’arrière d’un smartphone OnePlus 9 Pro, via la fonction de charge inversée de ce dernier, comme nous avons également pu le faire pour les écouteurs Sony WF-1000XM4. Les écouteurs trouvent une place naturelle au creux des oreilles sans effort et sans pression, avec le bon embout. Ils tiennent plutôt bien et sont même aptes à vous proposer de la musique lorsque vous faites un jogging, par exemple, en restant à un petit rythme malgré tout. Les activités plus intenses ne sont pas vraiment conseillées notamment en extérieur, au risque d’une chute et d’une perte de l’un des écouteurs. On apprécie qu’ils soient certifiés IP55, pouvant ainsi résister aux projections d’eau et à la sueur, autorisant leur port en cas de pluie - pour une séance sportive, par exemple. Le boîtier est également certifié IPX4, ce qui signifie qu’il est aussi protégé contre l’eau, mais pas contre une immersion totale.

L’application pour ceux qui n'ont pas de smartphone OnePlus La personnalisation des commandes de contrôle de la musique passe par une application si vous ne disposez pas d’un smartphone de la marque. Téléchargez alors HeyMelody qui vous donne accès

à tous les paramètres des écouteurs. Si vous possédez un téléphone portable OnePlus appairé, il vous suffit de vous rendre dans les paramètres du mobile pour réaliser les réglages nécessaires. Dès qu’on ouvre le boîtier, une notification apparaît sur l’écran du téléphone pour mentionner le niveau de batterie des deux écouteurs et du boîtier luimême, ce qui est très pratique. Malheureusement, cette notification n’est pas interactive : on aurait bien aimé pouvoir appuyer dessus et se retrouver au sein des paramètres des écouteurs pour effectuer quelques réglages si nécessaire. Au lieu de cela, il faut aller dans Bluetooth et Connexion, taper sur la roue crantée en regard des écouteurs sur l’écran puis sélectionner le menu Casque. Ouf. C’est un peu long… Il est alors possible de définir le niveau de contrôle du bruit environnant (bas, intelligent ou maximum), arrêter la fonction ANC ou choisir le mode transparence qui permet de capter une conversation autour de soi sans avoir à enlever les écouteurs des oreilles. Comme évoqué précédemment, c’est aussi là qu’on peut personnaliser les commandes. Le Zen Mode Air permet d’écouter des sons naturels apaisants. Ceux-ci sont directement téléchargés dans la mémoire des écouteurs, ce qui signifie que vous pouvez vous éloigner de la source pendant la lecture. Pourquoi pas. Ce qui est plus pertinent, c’est la fonction de test d’ajustement des écouteurs. Cela consiste à effectuer un essai audio pour que le dispositif analyse le conduit auditif et adapte au mieux le rendu sonore. Rappelons aussi que la lecture est

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Spécifications •Type : écouteurs True Wireless à réduction de bruit •Connexion : Bluetooth 5.2 •Codecs supportés : SBC, AAC, LHDC •Transducteurs de 11 mm •Certification IP55 •Boîte de recharge : charge par USB-C, certifiée IPX4 •Autonomie annoncée : 5 h avec ANC, 7 h sans ANC, 4 recharges supplémentaires avec la boîte •Embouts : 3 paires d'embouts en silicone

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automatiquement arrêtée lorsqu’on enlève les écouteurs des oreilles. Très efficace au cours de notre test, cette fonction peut être désactivée si besoin. Enfin, depuis les paramètres (ou l’application), il est possible de déclencher un bip pour retrouver l’un ou l’autre des écouteurs égarés (à une distance raisonnable tout de même). À l’écoute : des basses et de l'ampleur Les écouteurs OnePlus Buds Pro sont équipés de transducteurs de 11 mm, ce qui est assez important par rapport aux autres dispositifs similaires disponibles sur le marché. Ils délivrent un son particulièrement chaud avec des sonorités très agréables et satisfaisantes, notamment pour des styles de musique électroniques et rythmées. On a droit à de nombreux détails et un son tout à fait cohérent. Pour du jazz ou des morceaux unplugged, c’est un peu plus délicat, même si les écouteurs s’en sortent ; ils arrivent à retranscrire une scène sonore assez large et suffisamment précise au regard du prix demandé. Nous n’avons pas constaté de distorsion et on profite globalement d’une bonne dynamique, quel que soit le niveau de volume. La fonction de réduction des bruits environnants peut être réglée sur trois modes différents. Le mode intelligent ne nous a pas paru très pertinent, à la différence du mode maximum, nettement plus efficace. Le constructeur annonce une réduction de 40 dB. Lorsque la fonction est activée, une petite bulle semble s’être formée autour de nous et on peut effectivement beaucoup moins entendre les

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bruits de roulement d’un métro, jusqu’à presque ne plus les percevoir. Assez bizarrement, le système a un peu plus de mal à contrer les conversations des personnes qui se trouvent à proximité, ce qui peut être un peu désagréable dans certains environnements comme les open-spaces, par exemple. Les écouteurs renferment plusieurs microphones. Utilisés pour capter les bruits environnants afin de pouvoir les atténuer le plus possible, ils servent également lors des conversations téléphoniques. Dans ce cas, ils se sont révélés d’une très bonne tenue, permettant à nos correspondants de nous entendre avec un niveau sonore suffisant et de manière plutôt intelligible. Proposés à un tarif inférieur à 150 €, les écouteurs OnePlus Buds Pro présentent, selon nous, un très bon rapport qualité/prix.

L’autonomie : 5 h pour les écouteurs seuls avec ANC, multipliées par 5, 6 ou 7 Avec la fonction de réduction de bruit activée, les écouteurs nous ont permis de profiter de la musique pendant 5 heures d’affilée avec un codec AAC et le volume à la moitié de sa puissance maximale. C’est correct, mais sans plus. Cela correspond à l’autonomie annoncée par le fabricant. La bonne nouvelle, c’est que le boîtier permet 5 recharges complètes, autorisant plus de 25 heures d’écoute au total avec la fonction ANC activée et jusqu’à 38 heures sans.


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PHILIPS Fidelio T1 Glorieuse gamme du constructeur Philips, Fidelio est synonyme de luxe et de son audiophile depuis de nombreuses années. Les récents casques Fidelio L3 et Fidelio X3, ou encore la barre de son Fidelio B97, ont tous montré que Philips n'avait rien perdu de sa belle science. Premiers écouteurs true wireless du constructeur, les Fidelio T1 se placent logiquement parmi les modèles haut de gamme du marché. par Guillaume Fourcadier

300 € Luxe fidèle, mais confort bien peu universel Avec les écouteurs true wireless T1, l'expérience luxueuse Fidelio est décidément bien au rendezvous. Si nous pouvions craindre que Philips ne parvienne pas à reproduire le sérieux de ses casques audio, ici la marque nous fait clairement mentir. Ses écouteurs sont un pur exemple de raffinement, malgré leur volume conséquent. Plus que l'assemblage en lui-même, c'est le couple design/matériaux qui nous impressionne. Le dos des écouteurs, par exemple, est entièrement recouvert d'aluminium brossé du plus bel effet. La zone tactile, présente sous la forme d'un petit cercle surélevé, confère une certaine classe à ce produit pourtant assez sobre. La face intérieure est quant à elle revêtue d'une matière antidérapante tout aussi sérieuse. L'ensemble est "seulement" certifié IPX4 (la norme pour l'essentiel des écouteurs), mais cela n'altère en rien la qualité de la formule. Ce luxe se reflète d'autant plus dans la boîte de charge, véritable petit colosse (pour ce type de produit) d'aluminium anodisé, dont le capot se pare d’une petite touche de cuir Muirhead. Aucun jeu n'est à déplorer au niveau de la charnière et la

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densité apporte une sensation de solidité qu'on ne retrouve que chez quelques références luxueuses de Klipsch ou Master & Dynamic. Mais les dimensions de l'ensemble ont un revers. Difficile d'envisager de ranger la boîte dans une poche de pantalon. Le problème des écouteurs est un peu plus profond, car il touche directement au confort. D’une forme proche de celle des Sony WF-1000Xm3, les Fidelio T1 sont tout sauf confortables, en tout cas pas de manière universelle. Leur canule, bien qu'assez courte, est particulièrement large, ce qui est assez gênant dans l'oreille. Dommage, car Philips livre des embouts en mousse de chez Comply, en plus des embouts en silicone.

Une ergonomie bas de gamme La zone tactile assez large des écouteurs Philips Fidelio T1 aurait pu être la promesse d'une ergonomie complète. La marque l'a malheureusement joué petits bras. Seul l'écouteur droit permet un début de navigation, à savoir la lecture/pause et le passage à la piste suivante


(respectivement via un et trois appuis). En plus de cela, il est possible de basculer entre les modes de réduction de bruit. L'écouteur gauche, quant à lui, ne permet que d'appeler l'assistant vocal du téléphone. Une austérité ergonomique tout simplement ridicule pour un produit haut de gamme. Ce n'est pas l'application Philips Headphones qui arrange réellement les choses, puisqu’en plus de manquer de stabilité, elle n'autorise que quelques réglages assez superficiels. Seules quatre courbes d'égalisation sont par exemple disponibles, nonpersonnalisables qui plus est. La comparaison avec l'application de Sony est particulièrement sévère.

Une technologie à maturité Si l'ergonomie et le confort déçoivent, ce n'est heureusement pas le cas de la conception technique des Philips Fidelio T1. La connectivité, pour commencer, est presque irréprochable. En plus de l'intégration d'une connexion Bluetooth multipoint (connexion à plusieurs appareils à la fois), chose rare sur ce type d'écouteurs, les Fidelio T1 prennent en charge le très qualitatif codec LDAC de Sony. À ce jour, seule une poignée d'écouteurs true wireless peuvent se targuer d'une telle fiche technique. Ces bonnes surprises vont de pair avec une excellente stabilité de connexion. Bien qu’il ne soit pas aussi impressionnant que celui des Sony WF-1000Xm4 ou des AirPods Pro, le système de réduction des bruits extérieurs (ANC) reste d'un niveau satisfaisant. Nous aurions pu en attendre encore un peu plus dans les très basses fréquences et dans les haut-médiums, mais Philips assure l'essentiel et permet déjà aux Fidelio T1 de placer l'utilisateur dans une petite bulle de calme. En outre, le retour sonore (mode Transparence) est étonnamment naturel. Mais la performance la plus remarquable concerne sans conteste l'autonomie. Lors de nos tests, nous avons mesuré 8 h 45 avec ANC et plus de 12 h 30 sans ANC. Une performance à la hauteur des champions du genre.

L'hybride c'est la vie ? Afin de faire honneur à sa gamme Fidelio, Philips a équipé les écouteurs T1 d'une architecture acoustique plutôt ambitieuse, qu'on trouvait déjà sur les PI7 de Bowers & Wilkins : une topologie hybride deux voies. Un transducteur dynamique assure ainsi la reproduction sonore des basses et des médiums et un transducteur à armature équilibrée (ou armature balancée) se charge de reproduire les aigus. Ne tournons pas autour du pot, à l’écoute, les

Fidelio T1 se démarquent clairement du tout-venant par une qualité technique digne du haut de gamme. Les aigus, bien qu'un peu trop mis en avant sur certaines fréquences, n'en ont pas moins les qualités et la maîtrise que l'on peut attendre de bons transducteurs à armature balancée. Les basses, légèrement mises en avant également, ne débordent jamais sur les médiums et conservent une maîtrise suffisante pour briller sur tous les styles de musique. De manière assez atypique, le mode ANC fournit les meilleurs résultats, car avec lui, le son est plus équilibré dans les médiums (légère accentuation des bas-médiums dans les autres modes). Nous conseillons également l'utilisation des embouts en mousse à mémoire de forme Comply, qui affinent légèrement la restitution dans les aigus. Les Philips Fidelio T1 développent un chant légèrement clair à l'oreille, pas neutre mais suffisamment équilibré pour rester polyvalent. Le niveau de détails, l'ouverture, la scène sonore, tous ces points font que ces écouteurs sont parmi les excellents élèves du genre. Les Sony WF-1000Xm4 ont encore la main sur le bas du spectre, plus enveloppant et plus détaillé, mais Philips frappe très fort dans les aigus. La capacité des Fidelio T1 à alterner le calme et la puissance est particulièrement marquante. Certains préféreront tout de même une sonorité plus grasse, plus ronde, les Fidelio T1 pouvant paraître froids pour qui n'accroche pas à leur signature sonore. Dommage d'avoir délaissé l'ergonomie et de ne pas avoir assez travaillé sur le confort, car les Philips Fidelio T1 restent une belle expérience.

Spécifications •Type : écouteurs true wireless à réduction de bruit active •Architecture sonore : deux voies hybride •Transducteur dynamique de 10 mm •Transducteur d'aigu à armature balancée •Réponse en fréquence : 20 Hz à 40 kHz •Impédance : 16 Ohms •Sensibilité : 105 dB •Puce Bluetooth 5.2 •Codecs Bluetooth supportés : SBC, AAC, LDAC

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TECHNICS EAH-AZ60 Succédant aux écouteurs EAH-AZ70W, les nouveaux EAH-AZ60 de Technics s'annoncent comme des true wireless très travaillés sur le plan audio et par�culièrement technologiques. par Guillaume Fourcadier

Des écouteurs classieux mais épais Plus harmonieux dans leur forme que leurs grands frères sphériques, les Technics EAH-AZ60 ne manquent pas d'une certaine classe. Le design bicolore est simple mais réussi et donne bien le ton premium de ces écouteurs. La qualité de fabrication est également à la hauteur, portée par un assemblage sérieux et une certaine densité des matériaux. Cet élan haut de gamme ne se retrouve étonnamment pas dans le boîtier, sans génie, très "plastique", et incompatible avec la recharge par induction. Malgré la bonne conception des écouteurs, Technics n'a pas trouvé la recette miracle pour réduire leur volume. À l'instar des WF-1000Xm4 de Sony, les Technics EAH-AZ60 n’offrent pas un confort « universel », car ils occupent encore beaucoup de place dans le creux des oreilles.

Des fonctions complètes et modernes Très pragmatique, Technics exploite très bien les possibilités d'une simple zone tactile placée au dos de chacun des écouteurs EAH-AZ60. Via une, deux ou trois pressions (et un appui long), il est possible de gérer la navigation, contrôler le volume sonore et de basculer entre les différents modes de réduction de bruit. L'application dédiée de paramétrage des écouteurs sur smartphone permet en outre de personnaliser les commandes et apporte quelques réglages fort utiles, dont des égaliseurs personnalisables. Plus encore que l'ergonomie, c'est la connectivité qui permet à Technics d'imposer sa vision du haut de gamme. Les EAH-AZ60 sont parmi les très rares écouteurs à être compatibles avec le LDAC (codec Bluetooth audio Hi-res) et ils proposent une connexion multipoint. En bref, il n'y a pas plus moderne. Plus classiques, l'autonomie (mesurée à 6 h 45 avec ANC) et la réduction de bruit (ANC) sont très bonnes, mais sans égaler celles des champions du genre. La fonction ANC, extrêmement performante dans les basses, conserve les quelques défauts des précédents écouteurs de la marque dans les médiums.

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230 € Performances sonores armées à la biocellulose Avec les écouteurs EAH-AZ60, Technics opte pour un léger contrepied technique par rapport aux EAHAZ70W. Ici, ce sont des transducteurs à membranes bio-cellulose qui sont utilisés. Cela se ressent, puisque l'équilibre tonal très strict s’efface pour laisser place à un son plus rond et expressif, assez piquant, mais pas caricatural. À l'écoute, on repère quelques écueils propres à ce type de membrane, comme un léger voile ou creux dans le haut-médium, vers 3-4 kHz, et quelques brillances excessives sur certaines pistes, mais la qualité technique et l'énergie de la restitution sonore permettent de compenser ces écarts de la signature acoustique. La dualité rondeur/brillance de ces écouteurs Technics leur autorise une belle polyvalence. Si l’utilisateur apprécie leur signature acoustique, cela lui garantit de réelles sensations, une sorte de d'équilibre punchy, de cohérence "sur le fil" qui prend presque à coup sûr. Cela fonctionne particulièrement bien à volume moyen. Sans atteindre le niveau technique des Philips Fidelio T1 ou des Sony WF-1000Xm4, les Technics EAH-AZ60 distillent un excellent niveau de détails et parviennent à relativement bien projeter la scène sonore vers l'avant, à bien séparer les instruments, tout en conservant paradoxalement une certaine sensation d'intimisme. Pas parfaits mais différents et très soignés, les écouteurs true wireless Technics EAH-AZ60 ne ratent pas leur objectif. Avec une taille plus fine et donc un peu plus de confort, ils seraient à la table des champions.

Spécifications •Type : écouteurs true wireless à réduction de bruit •Certification IPX4 •Bluetooth : 5.2, SBC, AAC, LDAC •Transducteurs dynamiques de 8 mm avec membranes en bio-cellulose •Autonomie annoncée en AAC : 7 h avec ANC, 7 h 30 sans, jusqu'à 25 h avec boîtier de charge •Autonomie annoncée en LDAC : 4 h 30 avec ANC, 5 h sans, jusqu'à 17 h avec boîtier de charge •Poids : 7 g par écouteur, 45 g pour le boîtier de charge

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ASTELL & KERN 2300 €

ACRO CA1000 Concept étrange sur un marché de niche, l’ACRO CA1000 d’Astell & Kern propose une expérience à part. À l'image des extravagants Sony DMP-Z1 et Shanling M30, ce lecteur de musique connecté/DAC/ampli casque n'est ni vraiment un baladeur, ni un modèle de bureau, mais un peu les deux. De format sédentaire alimenté par une ba�erie, cet appareil transportable entend réunir le meilleur des deux univers. Mais justement, en voulant bien faire, n'est-il pas un mauvais mélange ? par Guillaume Fourcadier Extravagant, mais d'un luxe irréprochable Astell & Kern ne nous déçoit jamais sur la qualité de fabrication et ce n'est clairement pas aujourd'hui que cette habitude tombera. L'honnêteté nous pousse à dire que nous n'avons pas immédiatement mis en fonction cet appareil, tant nous avons d'abord observé et manipulé l'objet avec admiration. Qu'on l'aime ou non, son design est des plus grandioses, à la fois simple et parfaitement travaillé. L'Astell & Kern CA1000, taillé comme un joyau dans un unique bloc d'aluminium, est l'exemple même de l'épure réussie. Tout est simple mais pas simpliste, rien ne dépasse (y compris la moindre vis) et aucune imperfection ne vient entacher la finition. Ce modèle facetté et strié (sur ses flancs) met très bien en valeur les différents éléments qui le composent, comme la somptueuse molette de commande, sans pour autant que cela soit ostentatoire. Notre description frôlerait le panégyrique si les boutons de commande étaient un peu plus que de minuscules appendices et si l'écran de contrôle, rabattable, était un peu plus grand. Le format particulièrement imposant de l'appareil (104,9 x 45 x 148,8 mm) lui permet d'accueillir des connectiques presque toujours absentes des

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baladeurs audiophiles : entrée optique Toslink, entrée RCA S/PDIF, entrée RCA (Ligne) et sortie analogique sur RCA (fixe ou variable). Il est, à ce titre, totalement au niveau d'un DAC/ampli casque de salon.

Expérience complète, ergonomie vieillissante Difficile de demander plus à l'Astell & Kern ACRO CA1000 en matière de connectiques. L’appareil agit en effet comme un petit hub, qui plus est suffisamment lourd (un peu plus de 900 g, avec des pieds antidérapants) pour ne pas se laisser entraîner par le poids des câbles. Plusieurs prises s'activent automatiquement une fois raccordées, comme les prises casque, mais d'autres demandent de modifier des options dans l'interface. Cette interface passe uniquement par le petit écran de contrôle de 4,1 pouces. L'expérience générale n'est alors pas inférieure à celle offerte par les baladeurs de la marque, mais c'est sur ce point que nous émettons justement nos premières critiques. En effet, une surface aussi réduite (loin de la taille des écrans des smartphones modernes), doublée d'un affichage de qualité moyenne, montre un certain manque d'ambition du constructeur, qui


aurait pu proposer une expérience plus grandiose. Mais notre reproche principal tient plutôt à ce qui propulse l'ensemble, le couple CPU/OS. Ce dernier est une sorte de vieille version d'Android modifié (sans App Store). Si les applications musicales (nous avons principalement utilisé Spotify, Apple Music et Qobuz) sont simples à installer, force est de constater que l'expérience "rame". L'écran ne défile pas de manière aussi fluide que sur les smartphones récents, même d'entrée ou de milieu de gamme, et les ralentissements divers ne sont pas rares. Nous n'avons certes pas rencontré de bug sérieux, mais Astell & Kern devrait vraiment améliorer cette partie. Une fois la lecture d'une playlist lancée, heureusement tout ne repose que sur la partie sonore ainsi que sur les boutons de contrôle et la molette. Sur ce point, malgré la simplicité générale, tout fonctionne sans hésitation. L'autonomie, comme souvent avec les baladeurs audiophiles, dépend énormément de la puissance de l'amplification. Ici, 4 crans sont disponibles : gain bas, moyen, élevé et super. Annoncée à 10 h 30 environ en gain bas, l'endurance tient largement cette promesse en pratique. Avec un casque peu énergivore comme le Grado SR80e, l’autonomie a presque atteint 12 h. Avec le bien plus énergivore Dan Clark Stealth (en asymétrique ici), le gain élevé est nécessaire, ce qui abaisse cette autonomie à 8 h, mais cela demeure très correct. Le mode super, quant à lui, reste un peu à part, puisque l'autonomie peut alors descendre en flèche, généralement en deçà de 5 h. En configuration de bureau, le CA1000 raccordé sur sa prise USB de charge (avec un chargeur secteur pas trop anémique) se recharge presque toujours plus vite qu'il ne se décharge, ce qui permet de ne pas tirer sur les cycles de batterie.

L'absolue technicité Astell & Kern ne laisse aucune place au hasard sur le plan sonore, utilisant ce qui se fait de plus moderne en la matière. Pour la conversion numériqueanalogique, ce sont pas moins de 4 DAC ES9068AS d’ESS qui sont sollicités à l'intérieur de l'ACRO CA1000, que ce soit en symétrique ou en asymétrique. À cela s'ajoute l'utilisation d'amplis Op modernes pour l'amplification des différentes configurations (symétrique, asymétrique). Sans surprise, cet appareil cumule tout ce que nous apprécions chez le constructeur. La sonorité est d'une technicité tout simplement irréprochable, au niveau des meilleures cartes son du marché. L'ouverture sonore, les détails, la dynamique générale, mais surtout la réserve de puissance, lui permettent de s'adapter absolument à tous les modèles du marché, casques comme écouteurs. Que ce soit avec les écouteurs les plus sensibles ou

les casques les plus difficiles, la même approche du son demeure, tout en nuances, sans aucun bruit de fond perceptible ni problème sonore. Les composants sont de haute qualité et Astell & Kern sait parfaitement les faire fonctionner ensemble. Nous avons particulièrement apprécié l'association avec le Dan Clark Stealth, un casque planaire fermé de nouvelle génération, qui lui aussi renferme des composants très modernes et innovants. Ce duo délivre une scène sonore parfaitement équilibrée, d'un haut niveau de détails et d'une justesse exceptionnelle, mettant en avant ce que la science sonore produit de meilleur ces dernières années. Irréprochable sur le plan sonore et sur la fabrication, l'Astell & Kern ACRO CA1000 réussit bien son numéro d'équilibriste entre produit de salon et modèle transportable. Dommage que son interface à l'écran ne soit pas plus moderne.

Spécifications •sType : lecteur/DAC/ampli casque transportable •DAC : Quad DAC ES9068AS •Lecture PCM 32 bits, DSD512, MQA 8x •Système d'alimentation Teraton Alpha •Entrées : 2 USB (1 charge, 1 data), 1 prise optique Toslink, 1 RCA S/PDIF, 2 RCA Ligne, •Sorties : 2 RCA analogiques (niveau fixe ou variable), jack 3,5 mm, jack 6,35 mm, jack 2,5 mm, jack 4,4 mm •Écran rabattable de 4,1 pouces, définition 720 x 1080 pixels •Bluetooth (entrée et sortie) avec support des codecs LDAC et AptX HD •Dimensions : 104,9 x 45 x 148,8 mm •Poids : 919 g

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CHORD 600 €

Mojo 2 Le Chord Mojo est un produit iconique pour les audiophiles nomades. Nous avons testé sa première version en 2016. D'une puissance importante pour un modèle nomade, le Mojo premier du nom n'avait pas son pareil pour réveiller un casque énergivore haut de gamme. Sa version de seconde généra�on apporte plusieurs perfec�onnements, dont un égaliseur. Le Chord Mojo 2 en a-t-il toujours autant dans le ventre ? par Pierre Stemmelin

Ses dimensions restent les mêmes et il ne prend que 8 grammes sur notre balance de cuisine. Le Chord Mojo 2 est toujours un petit appareil qui tient dans la main ou dans une poche, que l'on peut facilement emporter partout avec soi. À l'une de ses extrémités, il possède deux sorties casque au format mini jack. De l'autre côté se trouvent les entrées numériques (micro-USB, USB-C, optique Toslink, mini jack coaxiale) ainsi que le port micro-USB séparé, servant à recharger la batterie intégrée. Les commandes se présentent toujours de la même façon. Ce sont de petites billes de verre opalescentes translucides qui s'éclairent de mille teintes et couleurs. C'est la signature esthétique de la marque britannique Chord Electronics et c’est ce qui donne son look si particulier, si attachant au Mojo 2. Mais au lieu de trois billes/boutons auparavant, on en a maintenant quatre et de tailles différentes pour faciliter le repérage. Un bouton

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"Menu" vient compléter le bouton d'allumage et extinction, ainsi que les deux boutons de volume qui servent également désormais aux réglages des modes. Chord introduit de cette manière un réglage "Crossfeed" supposé agir sur la largeur de la scène stéréophonique ainsi qu'un égaliseur. Celui-ci est à quatre bandes à effet cumulatif qui agissent un peu comme des filtres passe-bas (à 20 Hz et 125 Hz) et comme des filtres passe-haut (à 3 kHz et 20 kHz), avec une plage de réglage de plus ±9 dB.

Toujours made in UK avec des algorithmes exclusifs de traitement numérique Concernant la fabrication, bonne nouvelle, le Chord Mojo 2 n'a pas viré sa cuti. Il est toujours construit au Royaume-Uni. En soi, cela représente une petite prouesse pour un appareil à moins de 600 €, certes


déjà une belle somme, représentant plusieurs mois d'économies pour beaucoup de gens, mais équivalente au prix d'un beau smartphone, donc encore accessible et compétitif en regard du marché audiophile. Le boîtier du Mojo 2 est, comme toujours chez Chord, ultra robuste, fait d'un bloc d'aluminium usiné dans la masse. Il est relativement facile de l'ouvrir pour changer la batterie de 13,69 Wh sous 7,4 V (équivalent à 1850 mAh) qui gagne en capacité par rapport à celle du Mojo de première génération. À l'intérieur, le circuit a été redessiné, notamment au niveau de ses étages de sorties. Mais l'architecture globale est similaire. La conversion numériqueanalogique est assurée par une puce FPGA (AMD Xilinx Artix-7) et non un simple DAC classique. Il s'agit d'une solution habituellement réservée à des appareils audiophiles bien plus coûteux. Elle est une des grandes forces de Chord Electronics, qui développe lui-même ses propres algorithmes de traitement numérique.

Plus puissant et plus polyvalent À l'écoute, le Chord Mojo 2 n'a rien perdu de la superbe de son prédécesseur. On retrouve cette signature sonore énergique, très expressive, avec des timbres qui ont beaucoup de matière. La puissance est un peu plus importante, l'appareil se révèle très efficace pour alimenter des casques difficiles et énergivores comme certains modèles orthoplanar haut de gamme. Dans le même temps, le Mojo 2 nous semble avoir gagné un peu en neutralité. Il développe toujours des graves profonds et puissants, avec une excellente articulation. Le son est ample et chaleureux, mais paraît un peu moins rond et un peu plus ciselé, ouvert dans le haut du spectre. Surtout, les défauts que nous avions notés sur le modèle de première génération ont été gommés. Le petit souffle que l'on pouvait entendre à partir d'écouteurs de haute sensibilité a disparu. Le Mojo 2 est ainsi beaucoup plus polyvalent. Il est tout aussi bien adapté à de gros casques à faible rendement et haute impédance qu'à des écouteurs audiophiles à faible impédance et haut rendement. Le réglage de volume de l'appareil est très progressif, ce qui permet de parfaitement l'ajuster de la sourdine jusqu'aux niveaux les plus élevés, que ce soit à partir

d'écouteurs ou d'un casque. Si nous n'avons pas remarqué de gros écarts audibles entre les différents modes "Crossfeed", en revanche la présence d'un égaliseur représente un vrai bonus. Certes, les commandes lumineuses ne sont pas d'une clarté évidente. Sur ce point, Chord sacrifie un peu l'aspect pratique au profit de l'esthétique. Il est difficile d'ajuster les réglages de l'égaliseur sans avoir la notice et les codes couleur des boutons sous les yeux. Mais ces derniers ont des points d'inflexion que l'on trouve fort judicieux et permettent aisément de changer la réponse d'un casque ou d'écouteurs que l'on trouve un peu trop sombre ou trop clinquante, sans affecter la dynamique ou le naturel des timbres.

En résumé Le Chord Mojo 2 est pour nous une totale réussite. La précédente version de ce DAC/ampli casque nomade était déjà une référence pour de nombreux audiophiles. Sa nouvelle mouture est encore plus incontournable. Elle conserve sa restitution sonore enlevée et énergique tout en gagnant un peu en puissance ainsi qu’en autonomie et en devenant beaucoup plus polyvalente.

■ Spécifications •Type : DAC et ampli casque nomade •Entrées numériques : mini jack coaxiale, optique Toslink, micro-USB, USB-C •Puissance de sortie : 600 mW sous 30 ohms (4,2 V RMS), 90 mW sous 300 ohms (5,2 V RMS) •Impédance de sortie : 0,06 ohm •Poids : 180 g

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EXPOSURE

1650 €

XM HP Fabriqué au Royaume-Uni par une marque audiophile dont la réputa�on n'est plus à faire, l'Exposure XM HP est un appareil mul�tâche à mi-chemin entre la modernité et la tradi�on. C'est à la fois un conver�sseur (DAC) Hi-res, un ampli adapté à tout type de casques audio, un préampli Phono (RIAA) et un préampli stéréo. Sait-il remplir tous ces rôles avec égal talent et musicalité ? par Pierre Stemmelin

Un exemple de conception sage, durable et audiophile L'Exposure XM HP est livré avec une grosse télécommande en plastique, multi-appareil, qui a le mérite d'exister et d'être fonctionnelle, mais que nous trouvons personnellement très moche. En dehors de cet élément, dans la globalité, la conception de ce produit nous plaît beaucoup. L'appareil est particulièrement simple et évident à utiliser. Les commandes en façade se résument à un interrupteur, un potentiomètre de volume et une touche pour choisir la source que l'on veut écouter. Une rangée de diodes lumineuses indique la source sélectionnée et quatre prises casque sont disponibles : deux aux formats jack 6,35 mm et deux autres de type XLR. À l'arrière, il est possible de raccorder trois sources analogiques, dont une Phono MM (pour platine

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vinyle) et cinq sources numériques : optiques, coaxiales et USB. Les entrées coaxiales sont sur prises BNC. Il aurait été préférable qu'au moins l’une d'entre elles soit en RCA, mais ce n'est pas grave, on peut utiliser un adaptateur. La façade de l'appareil ainsi que son châssis et le capot sont en aluminium afin d'assurer un bon blindage. À l'intérieur, l'électronique du XM HP est bien propre et soignée, comme Exposure en a l'habitude. Le transformateur d'alimentation toroïdal (8,5 cm de diamètre pour 3,5 cm de haut) suffirait à un petit amplificateur Hifi de puissance. Il est fabriqué sur cahier des charges, spécifiquement pour Exposure, par Noratel. Deux condensateurs Kendeil de 10 000 µF sous 63 V chacun le complètent. C'est vraiment du très costaud. Le reste des composants sont répartis entre deux cartes principales en verre époxy de qualité : une pour le numérique, l'autre pour l'analogique. La


première dispose d'un récepteur USB asynchrone Xmos et un récepteur S/PDIF Wolfson (WM8805GEDS), de pas moins de trois horloges et d'une puce de conversion Wolfson (WM8742GEDS) travaillant sur 32 bits/192 kHz. La seconde comporte des amplis OP Burr Brown OPA604AP pour la régulation d'alimentation, mais l'amplification casque et la préamplification se font en composants discrets à partir d'un push-pull de transistors Sanken (2SA1859 et 2SC4883) pour chaque canal. Oui, il fait tout bien et avec musicalité Quel que soit le mode dans lequel on l'utilise (ampli casque, pur DAC ou préampli stéréo) et quelle que soit la source (numérique ou analogique), l'Exposure XM HP délivre un son particulièrement propre et exempt de bruit ou souffle parasite audible. L'appareil privilégie la neutralité et la précision plutôt que d'imposer une personnalité. Avec lui, ce n'est pas l'effet waouh au premier tour de piste, mais on l'apprécie de plus en plus au fil des écoutes. En effet, tout en étant transparent, très juste, l'Exposure XM HP évite toute forme d'excès. Il ne fait rien de vraiment exceptionnel : pas de grave tonitruant ou à l'impact dévastateur, pas d'aigu scintillant ou ultra ciselé, pas de timbres d'une richesse inouïe ou d'une matière surnaturelle, pas d'image stéréophonique ultra large ou produisant des effets holographiques. Il se contente d'être droit et exact, cohérent et harmonieux. Ce n'est finalement pas déplaisant et même assez reposant. Sur tous les styles de musique, le rendu sonore est simplement musical. Aucun défaut gênant ou trait de caractère déroutant ne détourne l'attention. On

ne se pose pas de question sur l'appareil, seule la musique compte. Et ça, c'est plutôt rare. En résumé : une valeur audiophile sûre L'Exposure XM HP, un peu couteau suisse audiophile, est une valeur sûre. Que ce soit sa section de conversion, son ampli casque polyvalent, son préampli Phono ou son préampli stéréo intégré, tout est sérieusement conçu avec des composants de qualité et sonne bien.

Spécifications •Type : DAC, ampli casque et préampli stéréo •Entrées analogiques : 2x Ligne, Phono MM sur RCA •Entrées numériques : USB (compatible DSD sous DoP), 2x optiques Toslink, 2 x coaxiales sur BNC •Sorties : 2x jack 6,35 mm, 2x XLR 4 broches, Ligne et préampli sur RCA •Ampli casque : impédance de sortie de 5 ohms, 7 V RMS/1,5 W sous 33 ohms, 7,5 V RMS/120 mW sous 330 ohms •Conversion : 24 bits/192 kHz et DSD64

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité

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TEST

FELIKS AUDIO Euforia Encore peu connue dans l'Hexagone, la marque polonaise d'électroniques à tubes Feliks Audio s'est par�culièrement développée autour de l'amplificateur haut de gamme pour casques. L'Euforia, qui cons�tue presque le sommet de son art, est un pe�t bijou pour les yeux. Mais les performances suivent-elles la forme ? par Guillaume Fourcadier

Design intemporel et fabrication haut de gamme Le design des amplificateurs à lampes autorise toutes les formes, des plus étranges et modernes (type Viva Egoista) aux plus rétro et exubérantes. Sur ce plan, Feliks ne prend pas parti et opte pour une sorte de classicisme chic. La robe noire mate de l'Euforia met d'autant plus en valeur les très imposantes lampes plantées sur son châssis. Même le potentiomètre de volume, l’unique élément prenant place en façade (sans compter la prise casque), cultive la sobriété. Cette apparence ne va heureusement pas sans une construction pour le moins irréprochable. L'enveloppe en métal est associée à une très épaisse façade visiblement usinée. Le capot de protection des transformateurs, surmonté du logo Feliks, est lui aussi composé d'une couche métallique étonnamment épaisse. Cerise sur le gâteau, les piètements métalliques, en plus de surélever assez élégamment l'Euforia, sont équipés d'une surcouche antidérapante et amortissante. D’aussi belle qualité, les douilles destinées à recevoir les lampes sont entièrement en Téflon, avec des connecteurs plaqués or. Le seul défaut, selon nous, tient à la fermeté de l'accroche des lampes. Il est assez difficile de les retirer et de les placer de manière adéquate sans une petite dose de patience. On ne demande pas à un amplificateur casque d'accueillir une connectique pléthorique, mais le Feliks Euforia est tout de même un peu pauvre en la matière. En effet, une simple entrée RCA stéréo est de la partie, ainsi qu'une sortie Ligne stéréo RCA.

Au sommet des lampes, le prix toujours en tête En mettant le paquet sur l'architecture, le choix des composants et la conception des circuits, Feliks

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2100 € Audio veut se donner les moyens d'exploiter la qualité des lampes, sans subir leurs défauts. La sonorité de l'Euforia possède en effet énormément de qualités. La première d'entre elles est indubitablement sa présentation de la scène sonore. Ici, l'espace est parfaitement ordonné, mais surtout particulièrement large et profond, sans tomber dans l'exagération. La cohérence est toujours là, supérieure même à celle de l'excellent modèle Auris Audio Euterpe, et la séparation des instruments s’avère tout à fait digne des amplificateurs haut de gamme. Si le caractère tubesque de l'Euforia se retrouve bien dans quelques élans musicaux, l’appareil évite largement les caricatures de cette architecture. La signature sonore reste équilibrée, les basses énergiques, sans aucune mollesse, tandis que les aigus se montrent parfaitement maîtrisés et étendus. Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à des sommets de précision comme peuvent en procurer les amplificateurs dotés des derniers modules THXAAA par exemple, en particulier sur la distorsion ou la dynamique. Le Feliks Euforia joue sur cette notion trouble et forcément subjective de musicalité et d'aération sonore. Sur ce plan, il est une sorte de quintessence du style, qui adopte les qualités des lampes sans trop se perdre dans l'ésotérisme de cette niche.

Spécifications •Type : amplificateur casque à lampes •Entrée : 1 RCA stéréo •Sorties : 1 jack 6,35 mm, 1 RCA Stéréo (Line Out) •Tubes : 6SN7 (entrée) et 6N13S (puissance) •Réponse en fréquence annoncée : 8 Hz – 75 kHz (±3 dB, mesuré à 300 Ohms) •Impédance prise en charge : 32 – 600 Ohms •Dimensions : 310 x 205 x 175 mm •Poids : 6 kg

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Casque électrostatique SR-009S

Le seul, l’unique, la légende.

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DÉCOUVREZ LA GAMME DE CASQUES FOCAL DANS NOS MAGASINS Voilà dix ans que Focal s’est lancé sur le marché des casques audio, rencontrant un vif succès à chaque nouveau modèle : « une façon unique de vivre la musique », « le meilleur casque ouvert que j’ai pu tester depuis bien longtemps ». Conçus et fabriqués en France avec des matériaux nobles et luxueux, les casques hi-fi Focal ne manquent pas de susciter l’enthousiasme et permettent de profiter de la musique en toute intimité avec beaucoup de justesse et d’émotions. Les casques Focal haut de gamme ont pour nom Utopia, Stellia, Clear MG, Radiance, Celestee et Elegia. Vous pouvez les écouter dans tous les magasins Son-Vidéo.com. Photo : Casque hi-fi Focal Clear MG, 1499 €

DU LUNDI AU SAMEDI, 9H-13H ET 14H-18H


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