Sport n°249 (mai 2011)

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est édité par CAP HORN Éditions 192, avenue Charles-de-Gaulle - 92200 Neuilly-sur-Seine SAS au capital de 88 884 euros RCS 502205990 RCS Nanterre. ISSN 17641756 Directeur de la publication : Guillaume Salabert Éditeur : Patrick Gerbault Rédacteur en chef : Rodolphe Denis Rédacteur en chef adjoint : Vincent Davoli Directrice artistique : Perrine Bonafos Rédacteur graphiste : Franck Bon IMAGO / PANORAMIC

Secrétaire de rédaction : Lesly Yafi Ont collaboré à ce numéro : Laurence Amette, Pascale Athuil, Nicolas Couet, Montsé Grau, Louca Hugo, Étienne Pannetier. Directrice commerciale : Emmanuelle Brame Mail : e.brame@presseavenue.fr - Tél. : 01 77 68 12 88 Directrice de publicité : Séverine Yrieix Mail : s.yrieix@presseavenue.fr - Tél. : 06 11 50 65 18 Responsable production : Stéphane Golinelli Fabrication : Christophe Deremy, David Bréard, Mohand Kherachi Agences photo : PanoramiC / Icon Sports Impression : Arvato Print Italy Représentant France ECB DEVELOPMENT Tél.: 00 33 (0)1 46 03 53 13 ecb.development@wanadoo.fr Diffusion Cibléo : Kamal Chabane Distribution :

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Perpétuité I nous est tous arrivé, un jour, de nous sentir dépassés. Dans un stade, une forêt ou une salle de sport, de voir passer ou « performer » un ovni, un surhomme. Ça assome… Nous reste alors l’excuse d’avoir croisé un super-

héros, un inclassable, un « qui-n’a-que-ça-à-faire », forcément. Il nous est tous arrivé, les quelques milliards que nous sommes, lors des Jeux de Pékin ou des Mondiaux de Berlin, de ressentir ces effets, après un des sprints de Usain Bolt. Les talents naturels - « Une fois dans sa vie, il a été lent », a raconté sa maman : « il est né une semaine et demie en retard. » -, puis le travail effectué sur les pistes jamaïcaines ont fait de ce jeune homme une exception humaine, une anomalie positive,

Toute reproduction même partielle est interdite sans l’autorisation de l’éditeur (loi du 11 mars 1957)

entré dans l’histoire la veille de son 22e anniversaire. C’est un colosse avec des jambes de félin, qui a bouleversé les certitudes, changé d’époque le niveau de performances comme très rarement avant lui. Et sans doute rarement après.

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sport@presseavenue.fr

Au moment de retrouver le Vieux Continent, il est condamné. À l’exploit, aux prouesses, à l’émerveillement. S’il est battu, c’est du gâchis ; s’il gagne, c’est banal. Surhumain sinon rien ! Seuls un nouveau record, au moins, et de nouveaux titres mondiaux seront acceptables. La magie de ses exploits fait qu’il est privé, désormais, de normalité. Il se battra contre lui-même et contre le temps. Moins de 9s58 pour le 100 m, moins de 19s19 pour le 200. Et nous, nous nous les repasserons au ralenti. ■

Retrouvez sur l’iPhone et l’iPad via l’application Sport

RODOLPHE DENIS Rédacteur en chef

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mai 2011 N° 249

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sommaire 46

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Arrêt sur images

8 Humeurs 10 Projecteur 16 Sport-Business 20 EN COUVERTURE Usain Bolt Vitesse supérieure 26 30 34

ÉVÉNEMENT Vincent Clerc « Je devais prouver » RENCONTRE Fabien Pelous / Thierry Fabre Forces tranquilles gROS PlAN Karine Icher Bébé Swing

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ENTRETIEN Mickaël gelabale « Dernière chance »

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dÉCOUVERTE Mamedy doucara L’œil vif

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OBjECTIF lONdRES Amélie Cazé Un long chemin

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lÉgENdE VIVANTE Saga Pen-duick / Tabarly

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VOyAgE dublin la fière

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NATURE Base jump Essence de vie

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Arrêt sur imAges Vu du ciel

1 Vainqueur des World Series 2010 de Cliff Diving, le Britannique Gary Hunt termine 3e de la première étape 2011 à Rapa Nui (Chili). 2 Raul signe le 3e but de Schalke 04 contre l’Inter Milan (5-2 score final) en quart de finale aller et pousse le tenant de la Ligue des Champions vers la sortie. 3 Sylvain Chavanel reste dans la roue de Fabian Cancellara dans le mur de Grammont. Il terminera 2e du Tour des Flandres, avec beaucoup de regrets. 4 Trois ans après le début des travaux, le stade olympique de Londres est prêt. 5 Après 93 jours, 22h20’36’’ de course, le Virbac Paprec 3, ici au large de Wellington (NouvelleZélande), remporte la 2e édition de la Barcelona World Race. n

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humeurs

Acharnement

par Rodolphe Denis

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Coupable ! Sébastien Chabal n’a jamais prétendu être le meilleur joueur du monde. Il n’y a d’ailleurs jamais cru lui-même. Mais il a une force peu commune, une gueule, une voix, une stature et un magnétisme rares qui lui ont permis, depuis quelques années, de mettre sa famille à l’abri du besoin. Il n’a pas changé pour autant ni vendu son âme pour une séance photo ou un chèque de plus (de trop), ses amis et ses confrères le confirment. Il n’empêche : coupable ! Indigne, même, selon certaines chroniques. Depuis son retour d’Angleterre, ses performances en club l’avaient protégé d’une menace qu’il connaissait très bien. « Ici, j’ai la paix », disait-il à ce propos, làbas à Sale. Mais voilà : il n’a pas été bon lors du Tournoi et le rouleau compresseur s’est remis en marche, plein de bile et de haine, une fois de plus. Ce cas à part et sa réussite agacent, on peut le comprendre, mais de là à mettre au pilori un père de famille et un professionnel honnête, il y a un cap. Le franchir, c’est un peu comme de prétendre qu’un journaliste qui signe beaucoup de livres n’est plus capable d’analyses à chaud, de maîtrise au quotidien. De faire son travail, en somme. Un raccourci un peu rapide, non ? n

Jusqu’au 28 juillet 2012 au moins, date de l’ouverture des Jeux de Londres, Alain Bernard restera l’unique champion olympique français sur 100 m nage libre. Il est également le vice-champion du monde et double champion d’Europe en titre. Un palmarès unique en France. Et pourtant… En raison d’une densité incroyable dans le sprint tricolore, le natif d’Aubagne, quatrième de la finale du 100 m des championnats de France, ne disputera pas les championnats du monde de Shanghaï sur la distance en individuel. La dure

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par Vincent Davoli

loi du sport. Une loi que le gendarme d’Antibes a acceptée avec beaucoup de classe malgré une légitime déception : « Ce système nous oblige à être à fond dès le mois de mars alors que les championnats du monde sont au mois de juillet. C’est la règle. Ça a nagé très vite devant, il faut savoir saluer ceux qui ont gagné.» Reste à espérer que les Gilot et Meynard seront dignes de lui succéder. En attendant, en véritable champion, Bernard a donné rendez-vous : « Pour les Jeux, ce sera autre chose. » n

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La loi est dure...

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n Le 9 juillet prochain, les plages de Saint-Tropez pourraient bien être désertées pendant quelques heures. La station balnéaire du Var prendra en effet des airs de capitale britannique puisqu’une rencontre entre Bjorn Borg et John McEnroe sera organisée sur gazon, presque 20 ans après leur dernier face à face, en finale de Wimbledon. L’Américain s’était alors imposé en 4 sets (4-6, 7-6, 7-6, 6-4).

Bad n Très proche de Michael Jackson, Mohamed Al-Fayed a fait ériger une statue du chanteur devant le stade du club londonien de Fulham dont il est le propriétaire. Une décision qui n’a pas enchanté les fans de l’équipe, qui considèrent que le « roi de la pop » ne se sentait absolument pas concerné par le destin des « Cottagers ».

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Qui a vu monteR caRlo ? La petite Fiat 500 revient au Monte-Carlo ! Pas n’importe laquelle : l’Abarth 500 ! La philosophie du grand Carlo Abarth – la démocratisation du sport auto –, méritait bien une « Abarth Academy ». Réservé aux amateurs, ce concours d’Abarth-France offrira un volant pour le rallye Monte-Carlo 2012 ! Rien de moins. Pour mieux voir monter Carlo… Inscription libre sur www.abarth.fr

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n À l’heure où la NBA s’aseptise avec un code de

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À Bicyclettes Du 27 au 29 mai prochain, vous êtes invités à sortir vos vélos dans un esprit convivial. Dans toute la France, chaque commune, association sportive ou culturelle, aura la possibilité d’initier un amical rassemblement. Le parcours, familial ou sportif, sera choisi par les organisateurs. Plus d’infos sur www.feteduvelo.fr

bonne conduite de plus en plus draconien, l’entrée de Dennis Rodman au Hall of Fame a dû en amuser plus d’un. Bien que cinq fois champion NBA et sept fois meilleur rebondeur de la Ligue, l’ancien ailier fort des Bulls est plus connu pour son caractère sanguin, ses frasques et sa relation avec Madonna, que pour la trace qu’il a laissée dans le jeu.

casQue paRe-Balles L’accident de Felipe Massa en Hongrie (août 2009), qui a failli lui coûter la vie, a poussé à renforcer la sécurité des pilotes de F1. Le Brésilien avait percuté à 250 km/h un ressort échappé d’une autre voiture. Les casques sont désormais équipés d’une mini-visière en Zylon, le polymère qui a remplacé le Kevlar pour sa légèreté dans les gilets pare-balles.

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n Mesdames, réjouissez-vous.

n La boxe aux Jeux olympiques

Après le 8 mars, la municipalité de Marseille vous offre une deuxième journée de la femme, le 12 juin prochain, à l’occasion de la Marseillaise. Cette course de 5,7 km, avec départ et arrivée sur les plages du Prado, vous est exclusivement réservée. Monsieur s’occupera des enfants pendant que vous apprécierez le paysage. Plus d’infos sur www. lamarseillaisedesfemmes.com.

va prendre un tout autre visage. Wu Ching-Kuo, président de l’AIBA (International Boxing Association), a annoncé qu’après les Jeux de Londres, les combattants ne porteront plus de casque. Il a également expliqué que le système de notation serait modifié afin d’éviter les irrégularités constatées lors des dernières éditions.

Destin en or

régime sec pour Wayne les terrains ne suffisent plus. L’attaquant de Manchester United a perdu un contrat annuel estimé à 800 000 euros avec Coca Cola. L’Anglais paie ses écarts extraconjugaux mais également son attitude grossière lors d’une rencontre de championnat contre West Ham, qui lui a valu d’être suspendu pour deux matchs par sa fédération. Les canettes et bouteilles de Coca Zéro à son effigie ne seront plus distribuées. 12

n Le CIO (Comité

International Olympique) a décidé d’inclure six nouvelles disciplines (saut à skis féminin, halfpipe ski masculin et féminin, relais mixte en biathlon, patinage artistique par équipes et relais de luge) au programme des Jeux d’hiver dès 2014, à Sotchi (Russie). Quadruple médaillé d’or des X-Games en ski halfpipe, Kevin Rolland a dû accueillir la nouvelle avec appétit.

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n Les performances de Wayne Rooney sur

eddy LeMaistre/FeP/PanoraMiC

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n Pour la promotion du long métrage « Les Schtroumpfs » en 3D, dont la sortie en France est prévue pour le 3 août prochain, les « petits hommes bleus » se joignent à la caravane du Tour de France. Les Schtroumpfs parcourront ainsi les routes de France, distribuant goodies et autres bonbons aux spectateurs sur le bord des routes. En revanche aucun maillot distinctif n’a été prévu pour les coureurs de la Grande Boucle…

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CHRONIQUE Tony Parker*

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À pile ou face !...

San Antonio, premier de la conférence Ouest, aura l’avantage du terrain en play-offs. Sauf peut-être contre les Bulls de Noah...

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5 avril, 22h30. Nous quittons Atlanta dans l’avion privé des Spurs avec le sentiment du devoir accompli. La victoire face aux Hawks conforte notre 1ère place au classement, après une période trouble. Je n’avais jamais vécu ça depuis mon arrivée à San Antonio : six défaites de suite pour notre équipe, qui caracolait en tête depuis la mi-novembre ! Les Lakers, qu’on avait mis à bonne distance, ont profité de ce passage à vide pour revenir sur nos talons. Mais la bonne nouvelle est arrivée à 2h du matin à l’aéroport de San Antonio : la bande à Kobe s’est fait surprendre par les Utah Jazz. Nous avons désormais toutes les cartes en main, assurés de l’avantage du terrain durant les playoffs jusqu’à la finale de la Conférence Ouest. Reste maintenant le cas des Chicago Bulls, solides leaders à l’Est, et qui ne comptent qu’une défaite de retard sur nous. Si la saison s’arrêtait maintenant et qu’on retrouvait les Bulls en finale, nous garderions cet avantage important, contre Derrick Rose et ses coéquipiers. Mais en cas d’égalité parfaite après 82 matchs, les choses se compliquent... Première option, les confrontations directes entre nous : un partout, balle au centre. Deuxième option : le bilan de nos confrontations face aux équipes de l’Est (23 victoires pour sept défaites). Même bilan pour Chicago, contre les équipes de l’Ouest : deux partout, balle au centre. Comment la NBA va-t-elle alors nous départager, en cas d’égalité parfaite ? Ne sachant pas, j’ai demandé à Gregg Popovich, mon coach. Je n’en reviens toujours pas : les deux équipes seraient départagées par une pièce, à pile ou face !... 82 matchs disputés en moins de six mois pour dépendre d’un quarter américain. Faisons en sorte de ne pas en arriver là... * Meneur des San Antonio Spurs, des Bleus et vice-président de l’ASVEL.

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en chiffres

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L’économie du sport

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Être le premier acteur du e-commerce Sport danS 3 anS. »

Pixmania déboule dans le sport

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Le spécialiste du e-commerce se lance dans le sport. Fort de ses succès au niveau européen (897 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2009, près d’un milliard l’an passé, 30 millions de visiteurs uniques par mois), Pixmania entend bien s’imposer rapidement.

millions de billets Nouveau record pour la demande de billets d’un Euro de football. La Pologne et l’Ukraine, co-organisateurs de l’Euro 2012, ont mis en vente les 550 000 billets prévus, mais plus de 12 millions ont été commandés, à 88 % en provenance de ces deux pays. Chaque demande individuelle étant limitée à 4 billets, les rois du marché noir se sont adaptés... La billetterie devrait rapporter 100 millions d’euros au total. Côté organisateurs…

Et vous voilà avec une « boutique » sport… Oui, on a signé avec 70 marques, 10 000 références. C’est un des luxes d’Internet, ça, le choix. Nous préparons déjà notre catalogue automne-hiver, d’ailleurs, pour lequel 20 ou 30 marques de plus devraient nous rejoindre. Certaines marques ne sont pas encore avec nous, mais je suis confiant. Dans l’ensemble, elles ont compris l’importance du e-commerce, le potentiel et notre communauté leur convient très bien : des internautes consommateurs, des CSP +, qui attendaient cette offre. Elles n’avaient pas besoin d’attendre pour voir. J’ai été agréablement surpris de l’accueil, d’ailleurs. C’est vrai qu’une crédibilité s’est installée autour de Pixmania… Comment avez-vous convaincu les sceptiques ? Les marques investissent beaucoup dans le marketing mais dans le même temps, certains distributeurs poussent beaucoup leur propre marque. La visibilité se perdait, nous avons proposé une exposition forte, avec des corners, des espaces marques. « Venez chez nous, on accompagnera votre marketing. » Il y a de quoi faire, avec notre logique plus « partenaire » que « prestataire », la réactivité, l’expérience, les outils !... Environnement, 16

© FrANCk BoStoN - FotoLIA.CoM

Comment s’est préparé ce changement de cap ? Nous avons été sollicités il y a un an et demi. Le constat était simple : sur le marché du sport, plusieurs milliards d’euros, la part du e-commerce était très faible, par rapport aux 10% qu’on retrouve sur les autres secteurs. Il n’y avait pas d’offre de qualité mais un marché. ça valait le coup de travailler sur ce développement. Nous avons dialogué un an avec les marques. Il y avait une très forte résistance des distributeurs. Malgré notre entraînement sur ce type de négociation, ça a été très dur : il fallait ouvrir un marché… Mais c’est logique.

habillage, nous en ferons une « place de marché » novatrice. La stratégie, c’est plutôt « multi-spécialiste » que « généraliste », par l’importance de nos stocks. Sur vos plate-formes, vous suivez le marché… C’est un autre avantage, oui. Utile pour nous et pour les marques. L’analyse est constante. Quelle est votre ambition ? être le premier acteur européen, à l’horizon 3 ans, sur l’e-commerce dans le sport. Et côté « accompagnements » ? Nous apprécions le sport, nous avons été sponsors de l’OL, sur des bateaux, Bayonne en rugby ou des voitures de course, quand nous cherchions de l’audience. Aujourd’hui, l’idée est d’aller vers des événements, comme l’Open GDF-Suez de tennis, à Coubertin, ou les X-Games. Le running va prendre de l’importance, aussi. Mais majoritairement des événements. n

99

milliards d’euros « Le risque de voir le sport manipulé par les paris financiers est grand », a rappelé le Président de la FIFA, Joseph Blatter. C’est même une préoccupation majeure et constante pour toutes les instances sportives : le Comité international olympique y voit carrément la plus grave menace de l’histoire du sport. Selon lui, 98.6 milliards d’euros, sur les 247 que génèrent les paris sportifs, proviennent de paris illégaux.

IMAgo / PANorAMIC

Dr

Jérôme Ulric Directeur exécutif De Pixmania.com

milliards d’euros Quelques chiffres impressionnants ont été donnés par le Ministère des Sports à l’occasion de la création de l’Assemblée du Sport, « pour une meilleure gouvernance du sport et de ses acteurs. » Ainsi, la France compterait 34 millions de pratiquants, dont 15,9 millions sont licenciés. 250 000 emplois sont liés à cette passion nationale qui « pèse » 34 milliards d’euros de dépenses annuelles.

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Yann Delaigue organisateur

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Le seuL événement avec un teL potentieL en Rp. »

en chiffres

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millions d’euros L’accord sur les droits TV de la Coupe du monde de rugby signé entre TF1, détenteur exclusif, et France Télévisions et Canal +, rapporterait à la 1ère chaîne 15 millions d’euros, selon Le Figaro (dont 10 millions pour France TV). Bonne affaire pour TF1, qui avait payé 80 millions d’euros pour diffuser en direct les Mondiaux 2007 et 2011, et qui conservera 20 matches en pure exclusivité.

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sponsor officiel Microsoft Nouvelle-Zélande a rejoint le pool des sponsors officiels de la Coupe du monde de rugby 2011. Le plus grand événement sportif de l’histoire du pays atteint ses objectifs de partenariats, avec Brancott Estate, Toshiba et Land Rover comme sponsors officiels, en plus de Emirates Airline, MasterCard, Heineken, ANZ, DHL et la Société Générale comme partenaires « monde ».

Beach rugby, l’ovalie côté fête Le 4e rendez-vous parisien de beach rugby, baptisé cette année « Orangina Beach Rugby » veut allier spectacle, ambiance de fête et performances, en s’appuyant sur les valeurs traditionnelles du rugby. « Le budget global est de 500 000 € », précise Yann Delaigue, maître d’œuvre, avec Serge Benaïm, du Beach Rugby de Paris-Bercy (3 juin). « Il n’y a pas de " gros poste ", dans ce budget », ajoute son compère, « mais la salle, l’hébergement des joueurs ou leur transport, les animations s’additionnent. Je précise qu’ils ne sont pas payés. » La continuité du rendez-vous est à ce prix, en attendant les développements espérés, à moyen terme : une coupe du monde sur des plages exotiques, pour continuer à accompagner l’embellie économique du XV et le développement du rugby à VII, olympique en 2016 à Rio. 4e édition au POPB, la 9e au total, en comptant celles de Marseille puis Toulouse, ces dernières années, la compétition opposera l’équipe championne de France à des équipes composées de joueurs pro en activité comme 18

Serge Betsen ou Vincent Clerc (si Toulouse ne dispute pas la finale du Top 14 le lendemain) ou de jeunes retraités, en général internationaux, comme Christophe Dominici. À 5 contre 5, ce rugby est spectaculaire et particulièrement « lisible », pour les spectateurs. Un rendez-vous apprécié, par le public et les annonceurs« parce que c’est le seul où les partenaires peuvent vraiment passer du temps avec les joueurs, par exemple, dans un ambiance décontractée », insiste Delaigue. « Je ne connais pas d’autre événement avec une telle proximité, un tel échange. C’est le seul avec un tel potentiel en RP. » Le secret perdure côté animations, mais l’objectif avoué reste de remplir Bercy avec un appel fort vers les écoles et les clubs de rugby, pour conserver au rendez-vous son caractère festif, après une campagne de communication valorisée à plus d’1 million d’euros portée par les partenaires (Mairie de Paris, RATP, RMC,L’Équipe et SPORT). La complicité avec France Télévisions, offrira un écho médiatique important aux cavalcades attendues. Et lancera définitivement le beach rugby vers d’autres développements. n

millions d‘euros Les fédérations sportives internationales concernées par les Jeux d’été dépensent environ 35 millions d’euros par an pour la lutte anti-dopage. Un chiffre à multiplier par deux si l’on y ajoute les frais judiciaires qui en découlent souvent. Constats alarmants : le prix moyen d’une analyse (580 euros) varie beaucoup selon les laboratoires ; surtout, l’Agence mondiale antidopage (Ama) a testé deux laboratoires avec des échantillons de même origine : le premier en a trouvé un positif, l’autre sept.

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Usain Bolt est de retour en Europe pour quelques meetings, à commencer par celui de Rome, puis les Mondiaux, à Daegu (Corée du Sud), à partir du 27 août. Un beau défi pour ses concurrents, un plaisir et de l’admiration en vue pour les spectateurs et les passionnés. Et peut-être, à nouveau, un grand pas pour l’humanité. Par Rodolphe Denis

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es scientifiques aiment expliquer l’incroyable, chiffrer le bizarre, trouver les équations qui nous ramènent au cartésien. Tout. Même l’humain. Certains expliquaient ainsi il y a quelques années que nous nous approchions à grands pas de nouveaux records dans le sprint, parce que, pour résumer, la conjonction des progrès individuels, de bonnes conditions de vent et d’humidité un jour J, ajoutée à une concurrence féroce au meilleur moment, allait nécessairement pousser à un exploit et améliorer les meilleures performances mondiales. C’était évident, « mathématique », même. D’autres scientifiques, qui s’étaient penchés sur les limites physiques et physiologiques avaient estimé début 2008 le seuil sous lequel un être humain ne pourrait jamais descendre sur un 100 mètres. Cette limite était à 9s72 pour l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport de Paris. Maudit facteur humain : il aura suffi de conjuguer talent inné, physique exceptionnel, caractère rare et travail sensé pour exploser les prévisions. On pourra toujours évoquer la génétique et ses probabilités, ceci étant… Bolt courait en 9s69 en août de cette même année. Pire : quelques mois plus tard, le Jamaïcain faisait rentrer l’humanité dans une nouvelle ère, les chiffres devaient encore être revus à la baisse. Pour l’Université de Stanford, en Californie, le seuil humain est désormais à 9s49, à 9s50, soit un centième de plus, pour le CNRS. C’est risqué de s’avancer, quand même, avec ce garçon, qui n’aura d’autre objectif cette saison, justement, que de les renvoyer à leurs études pour un nouveau calcul. Usain Bolt sort largement des grilles habituelles d’analyse. À tout point de vue. Avide de nuggets et fan de l’équipe de cricket du Pakistan dans ses jeunes années, surpuissant et élastique, souple et étonnamment énergique, il avait dans ses gènes des prédispositions pour bousculer les certitudes. Les témoignages se sont accumulés, pour expliquer ces phénoménales performances. Tous ramènent au même constat : jamais dans l’histoire on n’avait vu des foulées avec un tel rapport amplitude – fréquence. Autre atout, physique toujours, « il a un pied propulsif, qui n’amortit pas », résume 22

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Rester dans son île, à l’abri du fracas et de certaines tentations, aura été la clé d’un équilibre global, dans les résultats et la constance de Bolt.

l’entraîneur français Guy Ontanon. Une machine, en somme, capable d’accélérer quand les autres plafonnent, après les 60 mètres de course, pour avaler des foulées de 2,70 m, à presque 45 km/h au moment de sa vitesse maximale. Son 100 m à lui est parcouru en 40 ou 41 foulées, contre 45 en moyenne sur cette distance pour ses concurrents. L’américain Tyson Gay, son seul rival – et encore –, ne peut qu’en convenir. Il admet être confronté à un problème insoluble : sa fréquence de pieds est la même, mais il concède quelques centimètres à chaque enjambée. Reste que tout cela aurait pu être gâché. Et plutôt deux fois qu’une. Très performant, déjà, lorsqu’il était adolescent, Usain Bolt aurait pu choisir de continuer aux États-Unis, par exemple, s’imposer un exil et un choc culturel. Il y était… cordiale-

ment invité, même. Mais il a choisi de rester sur son île, dans son cocon. Un élément-clé, au vu des récents championnats jamaïcains « Boys and Girls » (12-13 ans), une tradition centenaire en Jamaïque, où il était bien sûr invité, longtemps après les avoir disputés lui-même. 25 000 enfants étaient autour de la piste, dans une ambiance festive. Forcément, par la suite, on sait gérer la pression et être performant le jour J dans un stade, aussi gigantesque ou prestigieux soit-il. « Ce n’est pas nouveau pour moi », avait-il ainsi expliqué, après les premiers déchaînements médiatiques autour de ses records ou médailles mondiales. « J’ai été champion du monde junior à 15 ans. Pour moi, ce n’est pas différent. » Surtout, rester dans son île, à l’abri du fracas et de certaines tentations aura été la clé d’un

Parcours Usain Bolt né le 21/08/1986 à Trelawny (Jamaïque) taille : 1,96 m Poids : 88 kg Palmarès : Champion olympique 100 m, 200 m, 4x100 m (Pékin 2008) Champion du monde 100 m, 200 m, 4x100 m (Berlin 2009)

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Records : Record du monde 100 m : 9’’58 Record du monde 200 m : 19’’19 Record du 4x100 m (Jam) : 37’’10

« Des foulées de 2,70 m. »

KAREN FUCHS

Les grandes dates de La saison Championnats du monde, Daegu (CDS), du 27 août au 4 septembre. Universiades, Shenzen (CHN), du 12 au 24 Août Meetings : Le 6 mai, Doha (QAT) - Le 15 mai, Shanghai (CHN) - Le 26 mai, Rome (ITA) - Le 4 juin, Eugene (E-U) - Le 9 juin, Oslo (NOR) - Le 11 juin, New York (E-U) - Le 30 juin, Lausanne (SUI) - Le 8 juillet, Paris - Le 10 juillet, Birmingham (GB) le 22 juillet, Monaco - Le 29 juillet, Stockholm (SUE) - Les 5 et 6 août, Londres

(GBR), Le 8 septembre, Zurich (SUI) - Le 16 septembre, Bruxelles (BEL). Meetings en France : Le 7 juin, Montreuil - Le 24 juin, Nancy - Le 2 juillet, Sotteville-lès-Rouen, - Le 5 juillet, Reims - Les 17 et 18 septembre, Décastar à Talence - Le 18 septembre, DécaNations à Nice. 6-10 juillet, chts du monde cadets à Villeneuve d’Ascq - 23-24 juillet, chts de France Espoirs à Compiègne - 28-30 juillet : chts de France Élite à Albi.

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S’il vole sur la piste, c’est aussi parce que les racines sont solides et toujours proches.

équilibre global, capital dans les résultats et la constance de Bolt, notamment lorsque sa croissance (2005-2006) a provoqué nombre de blessures. Passer 4 heures à apprécier en passionné ce championnat « Boys and Girls » à Kingston, s’entraîner sous le soleil toute l’année, jouer au domino ou à la console et cohabiter avec ses potes contrebalancent idéalement les efforts et le sérieux qu’il s’impose dans sa préparation athlétique. S’il vole sur la piste, en somme, c’est aussi parce que les racines sont solides et proches. Naturellement doué (premier 100 m chronométré en 10s03…), bosseur, malin, accessible, « propre » (22s04 sur 200 à 14 ans, champion du monde Juniors à 15 ans, sous les 20s à 16 ans : aucun soupçon raisonnable ne résiste à la vérité de ses chronos d’adolescent), le petit provincial de Trelawny Parish porte bien la fierté nationale qu’il a provoquée. Une admiration bienveillante, respectueuse et peu envahissante. Gaël Leiblanc, qui prépare deux documentaires en vue des Jeux de Londres, The Fastest et The Legend (une biographie et un « compte à rebours » jusqu’à Londres, trailer à voir sur www. 24

« Vous aVez eu Descartes, nous avons Bolt. » elephant-groupe.com) a pu le constater dernièrement, en Jamaïque, lors de son dernier reportage. « On ne peut pas le rater, déjà, il fait une tête de plus que tout le monde (1,96 m). Les gens le saluent, klaxonnent, mais le laissent tranquille. Lui ne se cache pas, de toute façon, il reste simple. Cette « normalité », depuis son enfance, est importante. Il reste dans le plaisir et s’impose peu de contraintes. » C’est peu dire que les Jamaïcains sont fiers de leur représentant. « Je suis monté dans un taxi, plutôt déglingué », raconte le réalisateur. « Le chauffeur était super-enthousiaste, enflammé, même, il en parlait sans que je relance. Il a eu cette phrase, que j’ai bien aimée : " C’est l’histoire, ça, tous les 50 ou 100 ans, il y a un génie qui apparaît. Vous avez eu Descartes, nous avons Bolt. Un code génétique parfait." »

Il faut réaliser la chance que nous avons, que nous aurons encore ces prochaines semaines, de voir ça. Ce que représentent ces 10s de sprint, un peu moins en général, que nous offre Usain Bolt, depuis quelques années. Ce qu’il réalise, ce qu’il est comme athlète, comme champion ce n’est rien de moins qu’une combinaison idéale, rarissime. Pour l’astrologie chinoise, Bolt est du signe du Tigre, élément Feu. Nos astrologues à nous estiment que « avec le Lion en signe dominant, il brille naturellement de mille feux et sa loyauté, son sens de l’honneur et sa générosité le feraient presque passer pour un héros solaire de la mythologie, un Paladin ou un Seigneur d’un autre temps. » Les scientifiques se plantent et les astrologues voient juste : il se passe bien quelque chose…n

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Une combinaison idéale, rarissime.

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événement

Vincent Clerc

« Je devais prouver »

À Toulouse, il est un cadre indiscutable. En équipe de France, Marc Lièvremont l’avait mis de côté avant de le reprendre pendant le Tournoi des VI Nations. Le sélectionneur n’a pas été déçu. Entre les phases finales du Top 14 et l’annonce du groupe pour le Mondial, le mois de mai sera intense.

Parcours vincent clerc né le 7/05/1981 à Échirolles (France) taille : 1,78 m Poids : 88 kg club : Toulouse Poste : 3/4 Aile Sélections : 48 essais : 24

Le parcours de Toulouse en Top 14 a été meilleur, cette année. Pourquoi ? On a mieux négocié le début de saison, les doublons avec le Tournoi et les absences. On a un groupe très homogène qui, malgré les blessés, tourne toujours. ça fait la différence. S’éviter un match supplémentaire, avec les barrages, serait un gros atout. On y avait laissé pas mal de jus contre Castres l’année dernière. Un week-end de repos n’est vraiment pas négligeable. Régulièrement, Toulouse reste en course sur les deux tableaux au printemps. Juste une habitude ? Il y a une vraie volonté. On connaît la difficulté du Top 14 et de la H Cup, c’est donc une fierté. C’est un peu à quitte ou double, aussi, la fatigue s’accumule. Mais on a un groupe de qualité, très complet, et le turnover permet de rester compétitif. C’est agréable. Que pensez-vous de votre saison à vous ? Je vous dirai ça dans quelques mois... Elle peut être magnifique s’il y a un titre ; ratée si on n’a rien. Pour l’instant, c’est une saison plutôt complète mais c’est la fin qui compte. Ce que tu as fait avant est balayé par le résultat final. Des joueurs avec qui j’ai pas mal d’affinités vont s’en aller, en plus. On veut partager des bons moments le plus longtemps possible. À Toulouse, vous faites partie des cadres ; pas du tout en équipe de France…

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Je n’ai pas été convoqué en novembre, j’aurais dû repartir en club au début du Tournoi (ndlr : retenu dans les 30, il n’était pas dans les 23 pour l’Écosse). Mais je suis resté et j’ai eu l’occasion de jouer (ndlr : en raison du forfait de David Skrela). En club, il faut prouver d’un week-end à l’autre mais on a le temps de travailler et, presque, le droit aux contre-performances. En équipe de France non, et je n’avais pas l’occasion de m’exprimer. J’ai enfin pu le faire et j’en avais besoin. Il fallait travailler pour l’équipe en essayant de gagner ma place pour la Coupe du Monde. Il y avait des enjeux, beaucoup de pression. Vous étiez « indéboulonnable » début 2010. Ça change quelque chose de devoir encore prouver ? J’ai toujours été remis en question. C’est l’équipe de France ! Je n’ai jamais fait partie des cadres, sous l’ère Laporte ou sous l’ère Lièvremont, toujours en concurrence, dans la remise en question. C’est le cas à Toulouse aussi. Je connais ça depuis dix ans. C’est même mieux pour avancer. Marc Lièvremont avait déclaré avant le début du Tournoi que vous n’étiez plus un « match winner ». Vous aviez été touché ? Quand on se sent bien, ce sont des mots qui vexent. On essaye d’en faire plus... J’ai l’impression d’être revenu au niveau que j’avais avant. Je me fais vraiment plaisir sur le terrain et je laisse les gens me juger. Quand on est remis en question, on travaille d’autant plus. Quand ça paie, on est content.

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c’est la fin qui compte, le résultat final.

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N. LE GOUIC / FEP / PANORAMIC

ÉVÉNEMENT ■ PHASES FINALES

JB AUTISSIER / PANORAMIC

Avec Toulouse ou avec l’équipe de France, Vincent Clerc espère vivre une fin de saison chargée.

Écarté lors de la tournée d’automne puis du Tournoi, vous en avez souffert ? Oui, d’autant que la Coupe du Monde arrive et qu’on a envie de montrer qu’on peut faire partie des 30. On veut tous y aller. C’est dur de ne pas avoir sa chance, d’être jugé moins bon que les autres. On attend chaque sélection avec impatience... C’était une déception. « C’EST DUR D’ÊTRE JUGÉ MOINS BON QUE LES AUTRES » Vous étiez un deuxième choix… Complètement. Ne pas être sélectionné, ça veut dire qu’on est derrière d’autres, plus performants aux yeux des sélectionneurs. On veut savoir ce qu’on attend de nous, en plus, pourquoi on est moins bon. La blessure de David Skrela m’a permis de rester, d’être remplaçant, puis de rentrer. Ça m’a fait du bien. Avez-vous abordé vos matchs différemment ? Je les ai toujours abordés de la même façon : j’essaie d’en profiter et d’être au mieux. Il fallait m’intégrer, retrouver des repères et me fondre dans le collectif. Comme je n’étais pas dans les premiers choix, je devais prouver aussi. Vous êtes l’un des seuls arrières épargné par les critiques pendant le Tournoi. Ça témoigne de la qualité de votre jeu ? 28

Individuellement, ça s’est pas mal passé, mais il faut plus regarder l’équipe de France. Il y avait de la progression… Il faut de la cohésion, les deux mois de préparation permettront d’arriver à maturité. On n’a jamais eu de temps. C’est un gros manque. Répéter pendant deux mois les techniques et le jeu, ça ne peut qu’aider. Il y a quand même eu pas mal de satisfactions, à part ce match en Italie (défaite 22-21). Quel bilan tirez-vous du Tournoi ? On montait en puissance, il y avait des choses intéressantes mais tout ça a été gâché par cette défaite à Rome. Il y avait eu deux victoires intéressantes contre l’Écosse et en Irlande, une défaite en Angleterre dans un contexte difficile. On a sorti un match complet qu’on aurait même pu gagner. Il y a aussi eu la victoire face au Pays de Galles. Globalement, les quatre matchs sont satisfaisants mais il y a cette grosse tâche, en Italie. Ça nous a remis un coup de pied au cul : sur les bases, on peut perdre contre n’importe qui, il ne faut pas faire les choses à l’envers. C’est dommage qu’on ait dû en passer par là. On ne sort pas la tête haute, mais la tête à l’endroit. On a appris avec cette défaite. « ON VERRA LE VERDICT. ÇA SERA UN MOMENT DE STRESS » Retrouvez-vous le niveau que vous aviez en 2008 avant votre blessure au genou ?

Oui. Je m’étais vraiment senti bien pendant la Coupe du Monde 2007 et après. Il a fallu du temps pour revenir. Ça fait quelques mois que je me sens bien. Je prends pas mal de plaisir sur le terrain. C’est dur de faire une carrière sans blessure. Pour moi, elle est arrivée à ce moment-là, après la Coupe du Monde et une belle saison. Il faut savoir rebondir. Ça m’a redonné un coup de fraîcheur au niveau de l’envie de m’entraîner et de jouer. Ça remet les compteurs à zéro, au niveau psychologique. Vous étiez alors une tête d’affiche. Comment avez-vous vécu ce relatif anonymat ? Ça ne m’a pas dérangé. Je n’ai pas raisonné comme ça, je suis resté dans l’optique de revenir le plus vite possible, par le travail au quotidien. De retrouver les copains et le terrain. C’est ça qui motive, plus que les à-côtés. Rassuré sur votre niveau maintenant ? Avec du travail, ça revient. C’est rassurant et ça donne du plaisir partout. On se sent bien sur le terrain et avec l’équipe. Mes prestations sont aussi beaucoup liées à celles des autres, en tant qu’ailier. Si ça va mieux, c’est parce que les copains me donnent l’occasion de briller. Attendez-vous l’annonce du groupe, le 11 mai prochain, avec impatience ? Oui, parce que j’ai envie de jouer cette Coupe du Monde. J’ai fait ce que je pouvais. Il me reste un mois avec le club. On va essayer d’être performant et on verra le verdict. Ça sera un moment de stress. J’ai vécu la bonne nouvelle en 2007, la mauvaise en 2003 : je l’attendrai avec un peu de recul. Le choix appartient à Marc (Lièvremont). Mais j’ai pris du plaisir et j’étais content de réintégrer l’équipe de France. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS COUET

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On ne sOrt pas la tête haute, mais la tête à l’endrOit.

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RENCONTRE

FORCES TRANQUILLES FABIEN PELOUS / THIERRY FABRE

Fabien Pelous a choisi de vivre une fin de carrière sportive en découvrant le judo. Pour le plaisir, l’ancien capitaine du XV de France s’est prêté à un randori avec Thierry Fabre, rugbyman à ses heures, mais surtout médaillé de bronze aux derniers mondiaux. Par Vincent Davoli. Photos : G.Le Goff / PanoramiC

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ardi 22 mars, Institut national du judo. Entre Fabien Pelous, 1,98 m, un poids avoué entre 115 et 120 kg, et Thierry Fabre, 1,84 m, 100 kg, on s’attendait à une rencontre musclée, un partage intense et amical autour de la nouvelle passion sportive de l’ex-capitaine des Bleus, retraité des terrains de rugby depuis 2008. Ce fut sportif, oui, mais surtout joyeux. Il est arrivé le dernier – mais à l’heure – à l’Institut national du judo. Elégant et de belle humeur, Fabien Pelous a salué tout le monde avant de discuter avec Thierry Fabre qui n’attendait que ça : « Ça fait quelque chose de le rencontrer. J’en ai parlé autour de moi et tout le monde m’enviait. C’est une chance et je pense qu’on va passer un bon moment. » Le judoka a rendez-vous avec le joueur le plus capé de l’histoire du XV de France (118 sélections), qui s’est mis au judo après avoir raccroché les crampons : « J’ai plein de copains qui, après leur carrière, ont démarré des sports comme la natation, le vélo ou le golf. Un peu des trucs de vieux ! Comme j’étais encore en bon état, je me suis dit que j’allais en profiter pour faire un sport amusant. En emmenant mon fils au

judo, j’ai été séduit. J’ai retrouvé le contact, ce rapport physique où l’on se met en face et on essaie de faire tomber. C’est surtout ça qui me manquait. Le défi. C’est important, quand on a baigné dedans pendant toute une carrière professionnelle. S’en passer du jour au lendemain est difficile. Et puis, j’en ai besoin, physiquement. Ma femme me le dit : " Vas-y, vas-y ! ". » À raison de deux séances par semaine, la progression de Fabien Pelous a été plutôt rapide. Déjà ceinture marron, « une très bonne évolution » dixit MAI 2011

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rencontre n pelous / fabre

La séance s’intensifie, pour la prise de kumi-kata. Si l’allonge de Fabien Pelous est un avantage, la technique de Thierry Fabre fait la différence.

Fabre, l’ancien rugbyman vise plus haut. « Je veux monter jusqu’à la ceinture noire et montrer que je suis un bon judoka. » En attendant, il va falloir relever le défi du spécialiste. « Je ne sais pas si je vais trouver ça amusant… (rires). Oh, on va se le faire tranquille. J’ai peur pour ma personne (rires). Non, non, on va le faire tranquille. Je le prendrai par surprise... » « Ça va être sympa », prévient Fabre. « Surtout pour lui » répond Pelous en écho, grand sourire à l’appui. « Une minUte à forte intensité ? PoUr voir… » Dans le dojo, la venue de l’ex-rugbyman n’est pas passée inaperçue. Certes, les judokas installés sur le tatami n’ont pas trop le temps de s’attarder puisqu’ils passent leur Brevet d’état mais la curiosité est éveillée. Pour l’un d’entre eux, il est même indispensable de saluer l’une des légendes du rugby français. Néo-zélandais de naissance, Jason Kostner, qui s’entraîne à Paris, 32

« Ça y est, il est énervé. » a tenu à serrer la main de Fabien Pelous. Poli, l’ancien deuxième ligne de l’équipe de France ne peut retenir un petit « Sorry for the Wolrd Cup ». (En 2007, les Bleus ont sorti les Blacks en quart de finale.) Côté judo, Pelous, dans son kimono blanc, a intégré tous les codes : entrée en saluant sur le tatami, salut à son adversaire. C’est parti pour « l’échauffement judo » réclamé par le Toulousain. Pendant la séance photo, l’ambiance est encore décontractée, les mouvements lents et le judo pas vraiment engagé. Les deux sportifs échangent sur leurs disciplines respectives et sur ces gestes qu’on n’oublie jamais. « Comme le swing en golf », mime même le rugbyman. Puis la séance s’intensifie, les prises de kumi-kata (installer ses mains sur le kimono adverse) se font intenses, les blagues se raréfient jusqu’à ce qu’on n’entende

fabien PeloUs Né le 07/12/1973 à Toulouse (31) Taille : 1, 98 m Poids : 115 kg

thierry fabre Né le 05/03/1982 à Montpellier (34) Taille : 1,84 m Poids : 100 kg

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Les mondiaux à Paris Les Championnats du Monde de Judo 2011 auront lieu du 23 au 28 août au Palais Omnisport de Paris Bercy. Les Mondiaux ont déjà été organisés à 5 reprises sur le sol parisien mais, pour la première fois dans l’histoire, ils se dérouleront sur 6 jours. La France ne s’est pas classée meilleure nation de la compétition depuis 1982. C’était déjà à Paris. En 2010, au Japon, elle a raflé 5 médailles dont 2 en or, 1 en argent et 2 en bronze, se classant 2e au rang des nations derrière le pays hôte. Cette année, la délégation française aura à cœur de briller devant son public avec en têtes d’affiche Teddy Riner, Lucie Décosse, Gévrise Émane, Morgane Ribout et... Thierry Fabre. Les places sont en vente à la FFJDA par téléphone au 01.40.52.16.90. Plus d’informations sur www.ffjudo.com

plus que le souffle des deux athlètes. « Ça y est, il est énervé », plaisante Pelous, qui réclame une pause. Un peu essoufflé mais content de voir que son adversaire du jour transpire, l’ancien n°4 des Bleus veut en savoir plus. « Tu peux me faire 1 minute à forte intensité, pour que je voie comment ça fait. » Fabre s’éxécute. Pelous a du mal à se dégager, la vitesse de son adversaire le surprend. Après trente secondes, il est immobilisé au sol. « Ok, j’ai compris ! » Fin de la séance. Nos deux hommes ont le sourire. Le bilan ? Thierry Fabre est sous le charme : « J’ai passé une super-journée. Je suis essoufflé parce qu’il y a quelqu’un en face, quand même. Il sent le judo. Il est gaucher, c’est un avantage pour lui parce que c’est pénible dans le monde du judo où il y a 80% de droitiers. Il est imposant physiquement, il a de l’allonge. Quand il tire pour emmener sur une technique, ça fonctionne. On a bien rigolé, aussi. Le personnage est très agréable. » Et Monsieur 118 sélections alors ? « Quand il accélère, c’est dur. Mais je ne m’attendais pas à

Fin de séance, Fabien Pelous a bien transpiré, un peu souffert sur la fin, mais retiendra le plaisir, surtout.

« Il y a quelqu’un en face, quand même. » autre chose. On ne peut pas s’échapper. Une fois qu’il vous a attrapé, il vous a attrapé ! C’est dur mais j’ai pris beaucoup de plaisir. Quand il met de l’intensité, il n’y a pas grand-chose à faire. Tu subis et tu es bien content qu’il te laisse debout une seconde de plus. » Un prochain défi ? Avec Thierry Dusau-

toir, (ceinture noire) ? « Je lui en ai reparlé. Il lui reste quelques années de rugby mais je ne désespère pas de combattre à nouveau contre lui. La première fois, il m’avait battu, mais ça ne faisait que deux mois que j’en faisais. Aujourd’hui, je pense que je lui donnerais plus de fil à retordre. » Ça promet. n maI 2011

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BéBé Karine iCHER

swing

Enceinte de 5 mois, Karine Icher s’est classée 41e et première Française du Kraft Nabisco, début avril, un tournoi du Grand Chelem... Et encore, elle a fini sur deux bogeys qui lui coûtent 12 places. « Je peux relativiser », dit-elle. Par Étienne Pannetier

«C

e n’est pas une science exacte, on le sait bien. Nous ne l’avions pas vraiment planifié, mais on s’adapte. Donner la vie, c’est merveilleux », raconte la future maman, qui a pris un peu de repos avant de disputer la Coupe des Nations avec Virginie Lagoutte-Clément, une de ses dernières compétitions de la saison. « L’année sera plus courte, oui… Les priorités sont différentes aujourd’hui. Je peux jouer jusqu’à 7 mois de grossesse environ, mais les voyages et tout, c’est non. La santé de mon enfant prime, même si j’ai parfois envie d’en faire plus. » 2011 a commencé avec les nausées et une grande fatigue, elle se poursuit avec d’autres découvertes. « Là, je suis confrontée au problème du corps qui change. Le jeu aussi. Bon, pas trop, vu comme j’ai été malade : j’ai juste repris le poids que j’avais perdu… Pas plus, je n’ai pas d’envie particulière, chocolat ou autre… J’étais bien sur le petit jeu et maintenant je suis un peu déréglée. Mais je frappe plus fort au Drive, c’est étonnant… En tout cas, je me donne un peu plus de droit à l’erreur, même 34

si je reste compétitrice. » L’accouchement prévu début août, Karine Icher, 25e joueuse mondiale fin 2010, va bientôt mettre sa carrière entre parenthèses, quelques mois, et suivre « à la télé », les grands événements à venir, dont l’Évian Masters (21-24 juillet ), qui était un objectif important. À 32 ans, la Floridienne d’adoption va en profiter pour travailler autrement. « Depuis 10 ans, on n’a pas pris le temps de tout remettre à plat, on pourra le faire l’hiver prochain. Nous aurons 6 mois pour bosser. Et puis, je ne pense pas que j’aurai envie de repartir tout de suite à fond en tournoi, vers la Malaisie, la Corée ou le Japon, en fin d’année... Autant se préparer, travailler pour la dernière ligne droite de ma carrière. J’aurai 37 ans lors des Jeux, à Rio. Je finirai peutêtre là-bas. » En attendant, d’autres découvertes l’enchantent et sa complicité avec sa fille est partie sur de belles bases : « la nature est bien faite ! Le corps est une belle machine, vraiment. Mes nausées, je les avais du lundi au mercredi, mais pas pendant les tournois. Pareil, elle ne bouge que le soir, ou quand je suis allongée, mais pas pendant que je joue… » n

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dr JB AutissiEr / PAnOrAmiC

Avec son mari et cadet, Fred Bonnargent, Karine Icher a dû adapter sa saison 2011.

parcours

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Karine icher née le 26/01/1979 à Châteauroux (France)

Le corps est une beLLe machine.

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Victoires : Open d’Allemagne, Open de Hollande (2001), Open d’Espagne (2002), Open de Catalogne (2004, 2005). Gains en carrière: $1,848,280.00

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sur deux matchs, on peut faire la différence.

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ENTRETIEN

“ DERNIÈRE MICKAËL GELABALE

CHANCE

Revenu en France après plusieurs saisons en NBA, Mickaël Gelabale reste ambitieux. Le capitaine et leader de l’ASVEL veut gagner des titres. Aussi bien avec son club qu’en équipe de France avec laquelle il espère disputer l’Euro cet été. Après un an et demi, quel bilan personnel dresses-tu de ton retour en France ? La première année, avec Cholet, s’est super bien passée. J’ai pris un peu de temps pour retrouver mon niveau. Ensuite, on a été champion parce qu’on avait une équipe de « matcheurs », assez stable dans le jeu et un coach assez dur. Avec Villeurbanne, je suis dans un rôle que je n’ai jamais connu, comme capitaine, et comme l’un des plus anciens joueurs de l’équipe. Ça me convient. Je pensais que ça serait plus dur mais finalement, dans ce groupe, ça se passe très bien.

Un retour en NBA est envisageable ? Je n’ai tiré aucun trait. En NBA, dans une équipe

JEAN PAUL THOMAS / ICON SPORT

Ça pourrait t’inciter à rester ? Oui, mais pour le moment je n’ai rien décidé. Mon but c’est d’avoir une équipe et pas nécessairement de bouger. Je veux être dans une équipe compétitive en Euroligue et ambitieuse. À 28 ans, je n’ai pas forcément envie de changer pour changer. Je veux adhérer à un projet sur 2-3 ans.

européenne, en France, une équipe reste une équipe à mes yeux.

PARCOURS MICKAËL GELABALE Né le 22/05/1983 à Pointe-Noire en Guadeloupe Taille : 2,01 m Poids : 98 kg Club : ASVEL Poste : Ailier

As-tu trouvé le basket français en progrès ? Oui et non. Il y a eu des changements dans les deux sens. Le basket français a progressé, les joueurs sont plus adroits, on sent qu’ils ont pris en intensité. Mais il y a toujours du retard par rapport aux équipes compétitives en Euroligue. Ce n’est pas qu’une question de budget. Les clubs espagnols ou des autres nations fortes ne travaillent pas de la même manière. Ils mettent tous les moyens en œuvre pour que leurs équipes évoluent correctement sur le plan physique. En France, c’est différent. Quand j’étais au Real Madrid, par exemple, les entraînements étaient plus durs. « MALHEUREUSEMENT, C’EST VINCENT QUI A PAYÉ » Après un début de saison difficile, l’ASVEL est bien revenu. Le titre est-il un objectif réaliste ? C’est faisable. On va jouer jusqu’à la fin de la MAI 2011

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entretien n mickael gelabale

il ne faut pas chercher à scorer à tout prix.

Qu’est-ce qui a changé depuis le départ de Vincent Collet ? Vincent et moi sommes arrivés en même temps, au mois de septembre, parce que nous étions au Mondial avec l’équipe de France. À ce moment là, personne ne se connaissait vraiment dans l’équipe. Il y avait beaucoup de jeunes et la mayonnaise a mis du temps à prendre. Malheureusement, c’est Vincent qui a payé. Ça a été dur parce que c’est lui qui m’avait fait venir. Je suis venu parce que je savais qu’il y avait un bon coach et que nous avions toutes nos chances de faire quelque chose avec lui. J’étais un peu dégouté quand il s’est fait couper. 38

Il y a beaucoup de joueurs français en NBA mais certains ne jouent pas ou peu. Est-ce que les jeunes Français partent trop tôt ? Pas forcément. Ça dépend dans quelle équipe on tombe. Rodrigue Beaubois et Nicolas Batum sont partis tôt mais ils réalisent de belles choses. Pour Alexis Ajinça ou Ian Mahinmi, c’est différent. Ian n’a pas eu de chance, il a été souvent blessé. Il faut lui laisser du temps.

Tu parlais de Ian ou d’Alexis, qui jouent tous les deux à l’intérieur. C’est plus difficile pour les « grands » de s’imposer en NBA ? Sûrement. Dans le passé, Jérôme Moïso avait eu du mal. Johan Petro en a également. Mais je ne pense pas que cela soit seulement dû à la taille. Le plus gros problème c’est la volonté. S’ils bouffaient des rebonds comme Joakim Noah, ils seraient sur le terrain. Il ne faut pas

« avec l’équipe au complet, il y aura plus de maturité. » Alexis, lui, n’a pas trop joué depuis qu’il est là-bas donc c’est peut-être un mauvais choix. Mais si on fait le calcul, il y a finalement peu de jeunes Français qui ne jouent pas.

chercher à scorer à tout prix, il faut savoir se contenter de défendre et de prendre des rebonds. Un pivot qui tourne à 10 rebonds par match sera sur le terrain tous les soirs.

En tant qu’ancien que pourrais-tu leur conseiller ? Bosser, se donner à fond. Il n’y a que ça qui paie.

À l’inverse, Batum ou Beaubois connaissent une belle réussite. Tu t’y attendais ? Oui. Ce sont des joueurs qui ont beaucoup

Dragan Stankovic / icon Sport

saison avec la même intensité. J’espère qu’on pourra faire de bonnes choses. Le fait de ne pas avoir l’avantage du terrain ne sera pas gênant. Ce n’est pas comme en championnat d’Espagne ou en NBA où l’on joue des séries de 5 ou 7 rencontres. Sur 2 matchs, nous pouvons faire la différence. Cette saison, nous avons déjà battu Nancy à l’extérieur et d’autres grosses équipes. On peut créer la surprise.

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« au Real madRid, les entraînements étaient Plus Durs. »

JB Autissier / PAnorAmiC

de qualité et qui arrivent à jouer sur différents postes. C’est un avantage pour eux et comme ils défendent bien, ils correspondent à des profils recherchés. C’est pour ça qu’ils arrivent à faire leur petit chemin tranquillement. Autant de joueurs aussi forts, c’est bon pour l’équipe de France… Oui, mais nous ne sommes jamais au complet. Quand ce ne sont pas les joueurs qui déclarent forfait, c’est le coach qui ne les sélectionne pas. « tu ne Peux Pas aller contre la Volonté De ton Patron »

DrAgAn stAnkoviC / iCon sPort

Avec l’équipe de France et Tony Parker, Mickaël Gelabale espère aller au bout de l’Euro 2011 et se qualifier pour les Jeux de Londres.

Mais cet été, pour l’Euro, ce sera le cas a priori… J’espère bien. On verra. Il y a toujours des désistements de dernière minute donc j’attends de voir. Même moi je ne peux pas répondre. Personne ne m’a dit si je serais là ou pas, je n’ai pas la garantie d’être sélectionné. Seul Beaubois serait retenu par son club. Tu trouves ça normal que les franchises NBA puissent retenir des joueurs ? Oui, Mark Cuban (ndlr : propriétaire des Dallas Mavericks qui refuse de libérer Beaubois cet été), c’est son boss. Tu ne peux pas aller contre la volonté de ton patron. Le basket est le seul sport où l’on voit ça. En football c’est inimaginable. Ce n’est pas pareil. Le joueur de foot qui vient en équipe de France peut gagner autant qu’avec son club. L’an passé, Rodrigue est venu en équipe de France. Il s’est blessé, n’a pas pu jouer pendant six mois. Il a gagné quoi ? 2 000

euros ? En fin de contrat, ça lui aurait été très préjudiciable. Dans un sens, je peux le comprendre. Après, si le joueur a envie de venir, c’est sa vie. Il fait ce qu’il veut pendant son été. Mais parfois, il s’agit d’une décision qui engage la suite d’une carrière. La poule des Bleus s’annonce difficile... On préfère les matchs difficiles. Nous jouons mieux contre de grosses équipes comme l’Espagne. On est toujours plus concentré dans ces cas-là. C’est la leçon retenue du dernier Mondial. Comment éviter le relâchement de l’année dernière ? Avec l’équipe au complet, il y aura plus de maturité, plus d’expérience, donc on gèrera mieux. En plus, il s’agit de notre dernière chance de qualification aux JO. Tout ça va nous pousser à bien jouer. De toute façon on n’a plus le choix. La venue de Joakim Noah sera déterminante pour dominer à l’intérieur… Oui, c’est vrai. En Europe, c’est indispensable d’avoir un bon joueur en poste 5. À l’ASVEL, c’est ce qui nous a manqué en début de saison. Avec Joakim Noah et Ronny Turiaf dans la raquette, tu peux voir venir. En défense, ta raquette est fermée. Par rapport à l’an dernier, tu devrais être moins utilisé en attaque. C’est un problème ? Non. À mon âge je sais que le basket se joue des deux côtés du terrain. J’ai changé. J’ai envie de prendre du plaisir. Je ne vais pas aller là-bas avec des exigences. Si on me demande de défendre, je défendrai et si je dois faire autre chose, je le ferai. Comment tu la sens cette campagne ? Pour le moment, j’attends de voir la sélection. n ProPos recueillis Par Vincent DaVoli

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découverte

Mamedy Doucara

L’œiL vif Membre de l’équipe de France de taekwondo qui disputera les Mondiaux en Corée (1er-6 mai), Mamedy Doucara est également un photographe de talent. Par Louca Hugo. Photos : Mamedy Doucara

à quand remonte ta passion pour la photo ? J’ai toujours aimé la photo. Il n’y a pas eu de déclic particulier. Pour moi ça a toujours été le récit de mes aventures sur les compétitions, qu’elles se passent bien ou pas. Elles représentent des souvenirs. En 2005, j’ai eu une grave blessure aux ligaments croisés du genou qui m’a éloigné de mon activité sportive. J’ai essayé de trouver des choses pour m’occuper pendant ma convalescence. J’ai assisté un ami sur ses séances photo. C’est comme ça que je 40

suis rentré dans ce monde. J’ai commencé à m’équiper et à faire des photos pour mon plaisir, sans démarche professionnelle. C’était devenu ma deuxième passion après le sport. Quand est-ce devenu une activité professionnelle ? Au fur et à mesure des photos que je faisais, j’avais toujours de bons retours. Un jour, je me suis retrouvé avec une tonne de boulot et je me suis dit qu’il fallait que je me fasse défrayer. J’ai

pensé que cela mettrait un frein à l’ardeur des gens pour mes photos. Mais pas du tout ! Je me suis retrouvé à facturer des séances photos. Un jour, j’ai fait une séance avec Gwladys Epangue, j’ai voulu les placer dans les pages Glamour de Sport en 2008. Les photos n’avaient pas été retenues mais le directeur artistique de l’époque avait apprécié mon travail et m’avait demandé de faire une séance pour le magazine. C’est comme ça que je me suis retrouvé à faire des photos de Steve Mandanda. Ça m’a mis dans une nouvelle dynamique de travail. Ça a été un choc de voir qu’on ne nous laissait que très peu de temps pour travailler. Je n’étais pas habitué à ça. Depuis, je prépare toutes mes séances plus précisément. Comment fais-tu pour jongler entre tes deux activités ? Déjà il faut savoir que je ne gagne pas ma vie

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avec le taekwondo. C’est indispensable pour moi de travailler ! Mais les deux activités sont complémentaires parce que quand je réussis bien sportivement, on parle aussi de mon boulot de photographe. Concrètement, je ne rate presque jamais une séance d’entraînement pour faire des photos. Je cale mon emploi du temps en fonction de mon sport. Pendant les périodes de préparation à un grand événement, je fais peu de photos. Est-ce que tu pars avec ton appareil pendant les grandes compétitions ?

Jamais. Tout le monde m’y incite parce que nous rencontrons beaucoup de gens pendant nos voyages mais je ne veux pas mélanger les deux. Quand je suis dans le sport, je suis dans le sport. À la fin de ta carrière, tu te lanceras dans la photo-reportage ? Non, je n’ai pas une démarche journalistique. Mon truc c’est la photo de studio, je préfère créer mon univers. J’aspire à faire des photos d’art parce que ça me parle plus. n propos recueilli par louca hugo

« j’aspire à faire des photos d’art. »

reflet, l’exposition À partir de juin 2011, l’INSEP (Institut National du Sport de l’Expertise et de la Performance), qui soutient Mamedy depuis ses débuts dans la photographie, proposera une exposition permanente pendant 6 mois. 32 photos des représentants des différents pôles présents sur les sites de l’INSEP y seront affichées. Par ailleurs, Mamedy a tenu à remercier personnellement ceux qui lui ont fait confiance : la Fédération française de taekwondo , la Fédération française de Handball, Adidas et Getty images.

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DÉCOUVERTE ■ MAMEDY DOUCARA

TÊTES DE SPORT

MALIA METELLA

Parmi les modèles privilégiés de Mamedy Doucara : les sportifs, qui apprécient particulièrement son travail.

« La plupart des sportifs que je prends en photo sont des gens que je connais bien. La complicité rend les choses plus faciles dans la démarche artistique. Malia m’avait demandé de réfléchir à quelque chose pour son jubilé. Elle voulait une image forte pour ses cartons d’invitation. J’ai pensé tout de suite à Josephine Baker, parce qu’elle est souriante et qu’elle représente un peu le combat de plein de blacks qui réussissent dans un monde de blancs. Malia me fait penser un peu à ça. Même quand elle perdait, elle gardait le sourire. J’ai regardé dans les images de Josephine ce qu’on pourrait refaire. Malia a adhéré tout de suite. »

DAOUDA SOW « Je l’ai rencontré à l’INSEP il y a 7-8 ans. Je l’ai connu avant sa médaille aux Jeux et son passage en professionnel. Aujourd’hui, les athlètes se rapprochent de plus en plus de moi pour faire des images personnelles, afin d’attirer de nouveaux partenaires. Je ne démarche pas. C’est ce qui s’est passé avec Daouda. Avec lui, je voulais une image de boxe. Il s’est laissé bercer parce qu’il ne savait pas ce qu’il voulait. Cette image représente bien mon état d’esprit « warrior ».»

QUAND LA CONFIANCE EST INSTALLÉE...

LADJI DOUCOURÉ « C’est une demande de sa part parce qu’il n’a pas d’images. Comme il souhaite améliorer sa communication, il m’a demandé de faire une séance. Il n’avait aucune idée de la direction qu’il souhaitait prendre. J’ai fait tous les repérages, travaillé la mise en scène pour faire quelque chose qui collait le plus possible au personnage. Je ne voulais pas qu’il soit en tenue d’athlète parce qu’on le voit souvent comme ça. En revanche, en studio, posé, on le connait peu. Ça s’est super bien passé parce que je connais très bien Ladji. Quand je suis arrivé à l’INSEP en 2001, il était déjà là. Quand la confiance est installée, on travaille beaucoup mieux avec le modèle. »

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CORALIE BALMY « Ça s’est fait dans un contexte particulier. C’est une démarche d’un sponsor qui voulait faire des photos avec elle. Nous en avons profité pour faire d’autres images qui pourraient être utilisées en presse parce que son agent en avait besoin. Je ne connaissais pas Coralie. Dans ces cas-là, la pression est plus grande, surtout qu’on avait un temps assez réduit. Il a fallu prendre le temps de se connaître pour qu’elle se mette à l’aise. Malgré ça, tout s’est très bien passé parce que Coralie est quelqu’un de simple mais très pro, même si la photo n’est pas son métier. Elle a fait le boulot comme il fallait le faire et le résultat a plu à tout le monde. »

QUELQU’UN DE SIMPLE MAIS TRÈS PRO.

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OBJECTIF

LONDRES

AMÉL I E CAZÉ

UN LONG CHEMIN Nouvelle venue aux Étoiles du Sport, Amélie Cazé ne dénotait pas, l’hiver dernier, parmi les champions invités. Bien au contraire. La reine du pentathlon depuis 2007 sera une belle chance de médaille à Londres. Par Vincent Davoli

À RIO AUSSI Si Amélie Cazé disputera ses troisièmes Jeux à Londres, la Picarde ne compte pas s’arrêter là et envisage dores et déjà de se rendre à Rio de Janeiro, en 2016 : « Je pense que je repartirai pour une autre olympiade. Ma tête n’est pas prête à arrêter. On vit vraiment de belles choses à travers le sport de haut niveau, des émotions intenses qu’on ne retrouve nulle part. Il y a une dépendance qui se crée. Le bonheur d’un podium ne dure que quelques secondes mais il vaut tous les sacrifices. » La Française n’aura alors que 31 ans.

Ç

a leur fait des bonnes journées ! Enchaîner plusieurs assauts d’escrime, un 200 m nage libre, un concours de saut d’obstacle, et une épreuve mixte où se mêlent tir et course à pied dans une même journée, c’est le défi que se lancent les pentathlètes à chaque compétition. Le genre de challenge dont raffole Amélie Cazé. La Picarde est en effet la reine de la discipline depuis quatre ans. Championne du monde 2007, 2008 et 2010, il ne lui manque que la consécration olympique. « Aujourd’hui, je vise une médaille à Londres et si possible du plus beau métal, » confie-t-elle. « Mais comme à Pékin, je serai l’une des favorites, pas LA favorite. » Trop d’expérience, de rigueur et d’humilité pour se mettre en avant... Une quasiobligation pour les pentathlètes expliquée très naturellement par la double championne d’Europe (2009, 2010) : « Comme l’équitation est une épreuve très aléatoire dans la mesure où on tire le cheval au sort, on a beau se préparer parfaitement pour les autres disciplines, il y a toujours une part de hasard. C’est très frustrant parce qu’on ne contrôle pas tout mais c’est aussi une des valeurs importantes que véhicule notre sport : l’humilité. Nous devons nous

adapter au mieux. » À 26 ans, Amélie s’adapte parfaitement grâce à une exigence de tous les instants. « Je n’hésite pas à me remettre en question même quand je gagne des championnats du monde. Les compteurs sont toujours remis à zéro. » Tout a démarré à Noyon, sa ville natale, où se trouve l’un des meilleurs clubs de France. Alors qu’elle fréquente l’école de natation, le président du Noyon Pentathlon Moderne, ami de ses parents, lui propose de venir s’essayer à la discipline. Amélie signe sa première licence à 9 ans. Les résultats ne se font pas attendre. En 2004, alors qu’elle dispute les championnats de France juniors, elle se qualifie pour les Jeux d’Athènes. « J’ai dû cravacher pendant toute la saison pour y parvenir et quand je suis arrivée là-bas, j’étais très fatiguée. À 19 ans, le premier objectif était vraiment de se qualifier. Se remobiliser derrière, est un peu difficile. Les Jeux, c’est tellement impressionnant ! Ça m’a un peu sauté à la figure, j’étais étonnée et émerveillée. » Elle termine 12e. Quatre ans plus tard, à Pékin, c’est avec un tout autre statut qu’elle débarque aux Jeux. Mais l’épreuve d’équitation va éteindre ses ambitions de médaille, elle finit 8e. « Je fais une petite faute à l’entrée de la dernière ligne droite qui me coûte très cher. » Pour Londres, Amélie ne se met pas de pression. « La route est encore longue, la destination sera sans doute belle, mais le chemin pour y arriver aussi. Je ne peux pas tout effacer et ne vivre que pour les Jeux, même si c’est mon moteur principal. Je mets toutes les chances de mon côté mais ce sera l’histoire d’un jour. » Reste à lui souhaiter, vraiment une bonne journée ! ■

CE SERA L’HISTOIRE D’UN JOUR

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Dans sa version antique, le pentathlon regroupait des épreuves de course, de saut, de javelot, de disque et de lutte et bénéficiait d’un grand prestige. La version moderne a été introduite par le baron Pierre de Coubertin pour les Jeux de Stockholm en 1912. Depuis, cette discipline fait régulièrement l’objet de demandes de suppression de la part d’un certain nombre de pays où elle n’est pas très populaire ou de fédérations qui veulent intégrer les Jeux..

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LÉGENDE VIVANTE

PEN DUICK - TABARLY

L’AMOUR À BORD L’homme et ses bateaux sont inséparables, chapitres essentiels de l’Histoire de la voile sportive. C’est d’ailleurs en menant son tout premier « Pen Duick » vers un rendez-vous de « Légendes » qu’Éric Tabarly a quitté la scène en 1998. Homme et marin d’exception, il continue de forcer l’admiration. Et ça continuera, tant que le vent soufflera et que des hommes chercheront à le dompter. Par Rodolphe Denis

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n n’oublie jamais son premier amour. Parce que ses yeux se sont posés sur l’océan Atlantique, qu’il a voulu en faire un terrain de jeu et que son premier beau jouet était une vieille coque échouée dans la vase, Éric Tabarly est devenu rêveur, bâtisseur, marin d’exception, inventeur de la voile moderne. Sa « mise à l’eau » personnelle est d’ailleurs tout un symbole, à l’image de ce que sera son parcours. S’il navigue à 3 ans, c’est quatre années plus tard qu’il découvre la « petite tête noire » (« Penn Duig » en breton), qui est la première compagne importante de sa vie, sa première expérience de marin et d’homme, la première sur lesquelles ses mains, son cœur, ses bottes et son ciré se promènent, s’accrochent et se révèlent. Passée la guerre, son père souhaite revendre le bateau mais ne trouve pas preneur – certains affirment qu’Éric n’y serait pas pour rien – et finit donc par le confier à son fils. Solide, équilibré, rare, exigeant, sans superflu mais séduisant en diable, Pen Duick reste ainsi dans la famille. Ces deux-là étaient faits pour s’entendre. Restait à lui redonner vie, chose im-

L’inventeur possible, vu son état. À moins d’un coup de génie, à 21 ans… Le premier d’une longue série. La coque du voilier est pourrie, en effet. Sorti tardivement de la vase et de l’inaction, Pen Duick a vieilli trop vite. Faute de moyens, le romantique retrousse ses manches et bichonne lui-même son compère : il superpose des couches successives de tissus et de résine polyester, créant ainsi un moule pour une future coque en polyester, la première de cette taille à l’époque. Il s’engage dans la marine, aussi, pour financer ce lifting et continuer à se préparer, comme homme et comme marin. Un tour du monde sur la Jeanne d’Arc puis l’aéronavale, notamment en Indochine, et il peut reprendre ses voiles et ses régates, « détaché » qu’il est par son employeur. Il faut dire que les succès s’accumulent et la réputation s’installe vite. Le 2e coup de génie du Nantais naît de son goût pour le défi, la compétition. Dans son esprit, prendre le départ d’une course avec un bateau MAI 2011

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légende vivante n Pen Duick - Tabarly

qui n’a pas été spécifiquement préparé pour celle-ci est une bêtise. Du coup, les inventions se multiplient, qu’elles soient guidées par l’adaptation des bateaux aux conditions de course ou qu’elles soient imposées par son manque de moyens. Après le polyester de Pen Duick, vinrent le double bouchain et la coque plus longue mais plus légère de Pen Duick II pour la Transat 64 qu’il remportera en prenant le départ sous spi, chose inconcevable alors pour un homme seul. De même que la coupole, achetée dans une casse après avoir équipé un hydravion. Elle lui permettait de surveiller sa voilure depuis la cabine, assis confortablement sur une selle de moto (Harley Davidson), face au plan incliné de ses cartes ou à son réchaud suspendu, dans les deux cas pour compenser le gite. Autant d’inventions d’éléments devenus évidents dans la voile de compétition par la suite. Et la liste est longue comme une journée sans vent, à commencer par le premier trimaran de course,

« un cas à ParT, un rocher au sourire ravageur. » Pen Duick IV, qui attirera doutes, moqueries… et succès. Comme la « chaussette », qui lui permettra de déployer ou ramener seul un spinnaker, ce qu’on croyait impossible. Le souci du détail et de la précision, pour toujours plus de performances, ont poussé Éric Tabarly à donner le meilleur de lui-même, intellectuellement aussi. L’inventivité dont il a fait preuve est d’ailleurs allée bien au-delà de ses dessins, des technologies ou matériaux utilisés. Ainsi, lorsqu’il entreprend la construction de Pen Duick VI, au début des années 70, il manque comme toujours de moyens. Suivant l’idée de deux amis, il réunit autour de lui un pool de fournisseurs, qui vont du coup financer le premier voilier « sponsorisé ». Un sacré changement de cap pour la voile...

Bernard deguy

Bernard deguy

Le marin Selon ses camarades de promotion, il vit pour son bateau et pour la voile. Sa réputation s’installe d’autant plus qu’on le voit sortir quand les autres rentrent au port...

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Héros des océans sans égal, Éric Tabarly devait avoir un peu d’eau de mer dans les veines. De ses jeunes années et des premiers bords qu’il tire en compagnie de son père, il garde en tout cas un goût prononcé pour la rigueur et la précision dans les manœuvres, pour le jeu permanent avec les vents et leurs caprices. Il en garde aussi un instinct incroyable, le rendant capable de réduire une voilure – presque toujours en limite pourtant –

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Il le pensait, il l’a écrit : « Naviguer, c’est accepter les contraintes que l’on a choisies. C’est un privilège. La plupart des humains subissent les obligations que la vie leur a imposées. »

les pen duick au patrimoine En 2003, la Banque Populaire est devenue partenaire officiel de l’Association Éric Tabarly pour participer à son action pédagogique autour de la navigation et aider à la restauration des mythiques Pen Duick, préservant l’histoire et l’héritage d’Éric Tabarly. Elle met à la disposition de l’Association les moyens financiers pour entretenir et faire naviguer les Pen Duick encore existants. Elle permet aussi aux passionnés de découvrir ces monuments historiques en action lors de rassemblements et d’événements.

avant que le coup de vent soit prévisible pour ses équipiers. Viscéralement passionné par la voile, il se nourrit autant de ses plaisirs que de ses contraintes. Sa carrière naît dans la passion qu’il entretient avec son premier bateau. Son destin s’y déter-

rapporte l’un des témoignages rassemblés par l’association Éric Tabarly. Sa réputation s’installe d’autant plus qu’on le voit sortir du port à la barre de son antiquité restaurée quand les autres rentrent, pour cause de vents fougueux. Les compétitions et les succès qui s’accumulent

« le jeu PermanenT avec les vents et leurs caprices. » mine déjà. Son tempérament fera le reste. Engagé dans la Navale à Brest pour s’assurer les moyens de le restaurer tout en complétant sa formation, il garde sa «mésange» (oiseau à tête noire…) près de lui, au mouillage, dans une anse. De retour de son tour du monde à bord de la Jeanne d’Arc (1960-61), il est d’ailleurs accueilli par son père, venu à sa rencontre à la barre de Pen Duick, avec lequel il disputera ses premières courses et avec lequel il se ressourcera, très régulièrement, par la suite. Selon ses camarades de promotion, Éric vit pour son bateau et pour la voile, dort torse nu et fenêtre ouverte, même en hiver, pour s’endurcir,

confirment sa différence, son avance, sa science de la course, et son caractère s’y révèle un atout considérable. La Transat de 1964, avec Pen Duick II, est un coup d’accélérateur. Les sceptiques estimaient le bateau trop léger pour l’Atlantique nord et la voilure trop importante pour un homme seul. Malgré de nombreuses avaries, notamment son pilote automatique qui lui impose de barrer beaucoup plus longtemps que prévu, il s’impose avec 3 jours d’avance. Une victoire sur les Anglais qu’il attendait depuis ses jeunes années et ses premières régates, dominées par les marins du Royaume ! Surtout, le coup de projecteur sur mai 2011

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Sa victoire dans la Transat 1964 en a fait un héros national, celle de 1976 et tous ses records, en font une légende.

« Jamais Je n’avais connu pareille secousse. »

cette « France qui gagne » en fait un héros national, paré d’une Légion d’Honneur, et des moyens pour construire de nouveaux bateaux. Le palmarès continue de s’étoffer, la légende s’épaissit. Avec Pen Duick III, en 1967, il gagne les 9 courses et régates auxquelles il participe puis en décembre la course Sydney – Hobart, (+ Le Cap – Rio, Falmouth – Gibraltar, Los Angeles – Tahiti). Par la suite, le Pen Duick IV manque de fiabilité pour gagner la Transat 68, et il doit se « contenter » de battre des records de vitesse avant de le vendre à Alain Colas (fin 1969, rebaptisé Manureva). Il est alors déjà tourné vers la Transpacifique et Pen Duick V. Succès éclatant : au printemps 1969, il parcourt la distance entre San Francisco et Tokyo en 39 jours, soit 11 jours de moins que le second de l’épreuve. Son arrivée à Tokyo est invraisemblable…

Bernard deguy

L’homme Ce projet, il l’a porté de bout en bout, une fois de plus, allant même jusqu’à conduire lui-même le camion vers la Suisse pour aller récupérer son mât, malgré la neige. Comme en 1964 pour la Transat, le bateau de Tabarly est le seul à avoir été conçu spécifiquement pour cette course de 6 000 milles. Par le sud et les vents portants, Pen Duick V domine outrageusement la traversée, à la moyenne de 6 nœuds. Les autres sont à plus de 11 jours derrière… À tel point que personne ne l’attend, à Tokyo. Humblement et simplement, Tabarly ramène ses voiles, se trouve une place à quai et passe la nuit à bord. Le lendemain, il s’en va lui-même dans Tokyo chercher un téléphone pour prévenir les organisateurs… Vanté aussi souvent pour son courage ou sa té-

nacité que pour son humilité, sa fidélité en amitié ou son goût pour la liberté, c’est un personnage singulier qui séduit instantanément tant ses vertus, une aura et un destin exceptionnel, sont évidentes. C’est un cas à part, un rocher au sourire ravageur. Capable d’observer longuement ses voiles comme un bouddhiste en transe, assis sur le pont en silence pendant des heures, ou de chanter à tue-tête du Edith Piaf à la barre. Homme de peu de mots, sans être pour autant le « taiseux » qu’on a parfois présenté, il était aussi un compagnon merveilleux et un « maître d’école » vénéré par ses équipiers. « En croisière, nous ne savions jamais le matin où nous partions. Je crois qu’Éric ne le savait pas lui-même ! Nous jouions le jeu, ne posant jamais la question, excités par la découverte et ce sentiment de liberté profonde », raconte un des témoins sollicité par l’Association. « Aux escales, chacun faisait ce qu’il voulait, il suffisait d’être là à l’heure du départ sinon le Capitaine appareillait sans sommation ! » Olivier De Kersauson, Yves Parlier, Roland Jourdain, Philippe Poupon, Jean Le Cam, Titouan Lamazou, Pierre Lenormand et Jean-Louis Etienne, entre autres, ont navigué à ses côtés. Les témoins racontent qu’après chaque manœuvre, un coup d’œil vers le patron suffisait pour savoir s’il était satisfait ou pas. Pas besoin de mots pour ça. De plus, aucun de ses navigants – et il y en eut des dizaines au total -, quels que soient son expérience ou son investissement à bord, n’a jamais eu à subir de colère ou de reproche cinglant. Il restait aussi patient et bienveillant avec les autres qu’il pouvait être dur avec lui-même. C’est d’ailleurs par cette force de caractère unique qu’il remportera la Transat 1976, celle de tous les records, avec 120 bateaux au départ. Celle de la démesure, pour lui, à bord d’un bateau prévu pour 14 équipiers et construit pour la première Whitbread mai 2011

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bernard deguy

Son caractère unique, sa force et sa résistance physique lui ont permis de marquer l’histoire de la voile.

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(deux démâtages avaient mis fin à sa domination…). Quelques modifications, un entêtement dément, une résistance surhumaine et une victoire qui surprend et épate le monde, à nouveau, lorsqu’il sort de la brume alors qu’on le croyait perdu, comme d’autres. Peu avant, il avait fait demi-tour, renonçant à la course avant de se reprendre et de repartir de l’avant. Au cas où les autres auraient été moins solides…

Le mythe Héroïque en 1964, le voilà donc légendaire en 1976, maître à bord d’un bateau a priori impossible à mener seul, plus rapide et résistant que le reste de la flotte, qui aura subi 5 vraies tempêtes au cours de cette édition épique. C’est une nouvelle et massive médiatisation qui l’attend, dans une France qui n’a « pas de pétrole mais des idées », souvenez-vous. Et des idoles. À une France qui sort à peine de la crise pétrolière, il offre un exploit tout en courage et humilité. La fascination est nationale. Pour l’homme et son bateau. Ses bateaux, par extension. Pen Duick VI est sorti de la brume de Newport à l’aube, après 23 jours de course. Malgré les tem-

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18 mai 1986, Ostende (Belgique). Tabarly est porté en triomphe après avoir achevé le tour du monde par étapes.

pêtes, les avaries, l’inquiétude, la fatigue et les ras-le-bol. Une fois de plus, c’est dans le port, bien après la ligne d’arrivée, qu’il est accueilli, premier surpris de cette victoire, tant elle a été difficile. « La cinquième dépression a été la pire », raconte-t-il. « Le vent n’était pas plus fort, mais les vagues étaient très abruptes. Il y avait un gouffre devant le bateau, qui tombait en chute libre. Cela faisait un bruit terrible. Le bateau n’a jamais cogné aussi dur. Jamais je n’avais connu pareille secousse. Mon anémomètre, qui va jusqu’à 60 nœuds, s’est trouvé bloqué pendant des heures. Quand on voit la mer blanche d’écume soulever des volées d’embruns aux crêtes des vagues, c’est un joli spectacle. C’est aussi le signe que ça souffle vraiment fort. » Sur les 120 bateaux au départ, 44 ont abandonné, deux ont disparu. De son propre aveu, c’est sa victoire la plus difficile. L’anonymat est devenu impossible, ce qui ne l’empêche pas de continuer à naviguer et à y prendre du plaisir. « Monument historique » lui-même, Éric Tabarly s’est toujours opposé à l’inscription de « son » bateau au titre des « monuments historiques ». C’est à son bord, que dans la nuit du 12 au 13 juin 1998, il disparait en mer, lors d’un convoyage Irlande-Ecosse. Il s’y rendait pour un des nombreux rendez-vous « légendes de la voile » où lui et son bateau étaient invités… Un mois plus tôt, en mai, Pen Duick avait fêté son centenaire, en même temps que 60 ans de complicité avec son capitaine. À Bénodet, une foule d’admirateurs et d’amis étaient rassemblés. Comme pour une noce bretonne, l’anniversaire du premier et dernier bateau de Tabarly avait duré trois jours pleins. Point d’orgue de cette fête unique : la remontée de l’Odet, entre deux rives noyées de foule, de verdure et de rhododendrons rouges. Le son des cors de chasse accompagnait cette dernière haie d’honneur. n

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Belga / Icon Sport

V.MIchel/Fep / panoraMIc

légende vivante n Pen Duick - Tabarly

En savoir plus www.asso-eric-tabarly.org Bibliographie : Pen Duick, Mémoires du large, Victoire en solitaire par Éric Tabarly. Tabarly de Yann Queffelec À Éric de Jacqueline Tabarly et Daniel Gilles La saga des Pen Duick de Daniel Gilles

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LÉGENDE VIVANTE ■ PEN DUICK - TABARLY

LA SAGA Le nom « Pen Duick » a marqué les mémoires autant par l’esthétique que pour les résultats obtenus.

Pen Duick

Pen Duick III

Pen Duick VI

Pen Duick

Pen Duick II

Pen Duick III

Long de 15,10 m, construit en 1898 en Irlande pour un membre du Royal Cork Yacht Club, selon les dessins de William Fife III, il entrait alors dans la série des 36 Linear rater. Au fil des ans, ce Cotre Franc changera de propriétaire et de nom à plusieurs reprises, jusqu’en 1938 et son rachat par la famille Tabarly, qui ne le rebaptise pas. Il reste « tête noire ». C’est alors, pour le jeune Éric, l’heure des découvertes et des apprentissages à son bord. Remis à neuf 2 fois (1958 et 1983), il appartient toujours à la famille Tabarly. Esthétique rare, modernité et grande exigence physique pour sa manœuvre, il participera grandement à la légende du navigateur. Marie Tabarly, selon le vœu de son père, en est le 16e propriétaire depuis sa majorité (août 2002).

Marin respecté, Éric Tabarly entre dans l’histoire avec ce nouveau complice, en remportant la Transat anglaise de 1964. Ce n°14 mémorable est conçu pour la course, en solitaire et contre le vent. Surtout, le marin allie audace et génie par ses adaptations. Coque longue et légère (13,60 m pour 6,5 t), meilleure glisse grâce au double bouchain, voilure plus modeste et plus manœuvrable, gréé de deux mâts : jamais un homme seul n’avait mené en course un bateau aussi grand. Sur le pont, la coupole en plexiglas - dôme d’hydravion acheté chez un casseur - permet de surveiller les voiles de l’intérieur, à la barre de secours. Vendu en 1966 à l’École de Voile de Quiberon, accidenté puis béquillé à sec, il est réparé en 1993 après une souscription lancée par Éric Tabarly.

La goélette mise à l’eau en 1967 (17,45 m), construite en aluminium, gagnera toutes les courses de la saison du RORC (Royal Ocean Racing Race), en équipages. L’aluminium utilisé est une trouvaille de plus, dans la lignée du contreplaqué de Pen Duick II. Léger, « planant », avec une quille lestée de plomb, il porte une voilure supérieure. Après les sept courses du RORC, dont le Fastnet, toutes classes, il domine la Sydney-Hobart avec l’équipage le plus jeune de la course (22 ans en moyenne). La domination est historique. Bien née, la Goélette fait ensuite le bonheur d’autres marins : Loizeau (Whitbread), Poupon (Route du Rhum, Transat en double avec Patrick Tabarly), Coste (Vendée Globe 1989). De Kersauson ou Alain Colas y ont aussi débuté.

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Pen Duick V

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FEP / PANORAMIC

L’INVENTIVITÉ VA BIEN AU-DELÀ DES DESSINS, DES TECHNOLOGIES...

G.MARTIN RAGET BPCE

PEN DUICK VII – « PAUL RICARD » Plus rapide qu’un multicoque ? La réponse est simple dans l’esprit d’Éric Tabarly : un bateau qui ne touche presque plus l’eau, qui plane, limitant le frottement à l’extrême. Financement et modernité obligent, ce dernier « bébé » sera dès l’origine baptisé « Paul Ricard ». Cet oiseau de 16,50 m est équipé d’hydrofoils, qui lui permettent de sortir de l’eau à bonne allure et de voler, pratiquement, au-dessus de la surface. L’intuition est bonne, les développements menés par ses « héritiers, notamment pour le fiabiliser, vont le confirmer. Très vite.

Pen Duick IV

Pen Duick V

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Invention encore plus marquante, le grand trimaran (20 m sur 10 en aluminium) répond à un objectif de vitesse. L’instinct d’Éric Tabarly, après un convoyage à bord d’un trimaran moins racé, révolutionne la voile. Les grèves de mai 68, qui retardent construction et tests, condamnent sa Transat 68. La « pieuvre géante » (« court de tennis flottant » pour ses détracteurs) atteint la vitesse de 18 nœuds, le double du « III » (17 nœuds de moyenne pendant 9 heures…). Nombre de records tombent ensuite. Pour payer ses impôts, Tabarly le vend à Alain Colas, son complice, vainqueur météorique de la Transat 72. Colas le rebaptise « Manuréva » pour un Tour du monde par les trois Caps puis, en 1978, la première Route du Rhum. Ils disparaissent au large des Açores.

Retour au monocoque, pour disputer la Transpacifique, course San FranciscoTokyo. À nouveau, un bateau adapté à l’objectif fixé. La longueur étant limitée à 10 m, les solutions pour améliorer sa flottabilité, en marge d’un bouchain « classique » sont à chercher ailleurs : aileron de 2,30 m avec une torpille de 400 kilos, tambour enrouleur de foc et, surtout, des ballasts remplis d’eau de mer inspirés par les sacs de sable qui sont placés au vent sur les bateaux à forte voilure, pour limiter le gîte. La réussite de ces adaptations est telle qu’à son arrivée à Tokyo, personne ne l’attend. Éric Tabarly en personne prévient les organisateurs, le lendemain, par téléphone. Le 2e de la course arrivera 11 jours plus tard.

Un grand mât de 25 m, des focs de 150 m2 et des spis de 350m2 ; 22 m de long, 32 tonnes, Pen Duick VI est beau, imposant et particulièrement efficace. La construction est financée grâce à des fournisseurs-mécènes (une première). Même si deux démâtages l’empêchent de conclure en beauté la première Whitbread, en 1973, Tabarly et son équipe (dont De Kersauson et Pajot) confirment ses qualités. La Transat 76 est un triomphe, gagnée devant le 4 mâts de 72 m d’Alain Colas, après une course particulièrement dure. 120 concurrents avaient pris le départ, 45 ont abandonné, 2 ont disparu. La Marine, son employeur, le croyant perdu comme tout le monde, préparait déjà une mission de recherche. Un succès simplement « surhumain ».

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LES MATCHES NE S’ARRÊTENT PAS AU COUP DE SIFFLET FINAL.

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VOYAGE

DUBLIN LA FIÈRE Pour la première fois, l’Irlande va accueillir une finale européenne de football avec l’apothéose de la Ligue Europa le 18 mai à Dublin, à l’Aviva Stadium, qui remplace l’historique Lansdowne Road. Par Laurence Amette

SPORT / ICON SPORT - SPORTSFILE / ICON SPORT

L’Aviva Stadium a accueilli pour la première fois un Irlande-France pour le Tournoi des VI Nations en février. Les Bleus se sont imposés 25-22.

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ansdowne Road. Un nom mythique pour les sportifs et plus particulièrement pour les amateurs de rugby. La piste cendrée du stade avait été construite pour les Championnats d’athlétisme d’Irlande de 1876. Rapidement, le stade avait accueilli son premier match de rugby entre le Leinster et l’Ulster, puis en 1878 le premier test match Irlande-Angleterre. Toutefois, il aura fallu attendre la fin des années 50 pour que XV du Trèfle (qui réunit l’Irlande et l’Irlande du Nord) ne se fixe définitivement dans ce stade. Et ce n’est qu’à la fin des années 80 qu’il a également été utilisé régulièrement pour le football. Avec ses sièges en bois, ses toutes petites tribunes couvertes, sa ligne de chemin de fer sous la tribune présidentielle et sa convivialité, Lansdowne Road a toujours été considéré comme l’un des

stades européens les plus chaleureux. L’accueil y était rude sur le terrain, mais enthousiaste en tribunes, respectueux et digne. Ainsi c’est ici que le XV de la Rose, qui avait accepté de se déplacer à Dublin pour le Tournoi des V Nations, le 10 février 1973, un an après le Bloody Sunday (quatorze manifestants tués par des tirs de l’armée britannique), avait été très longuement applaudi par les spectateurs irlandais. Mais le stade ne pouvant accueillir que 49 000 spectateurs (dont 25 000 assis) en configuration rugby et 36 000 pour le football, était devenu trop vétuste. Et si aujourd’hui la rue et la station de train Lansdowne Road existent toujours dans le quartier de Ballsbridge au sud-est de la ville, le stade a été démoli durant l’été 2007 pour laisser place au flambant neuf Aviva Stadium, du nom du premier groupe d’assurance du Royaume-Uni. Cette

82 300 PLACES À CROKE PARK

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voyage n dublin

« croke park est le symbole de La résistance irLandaise aux angLais. »

enceinte d’une capacité de 50 000 spectateurs a été inaugurée le 15 mai 2010. Les chevaux très popuLaires Pendant les travaux les sélections nationales de rugby et de football ont dû déménager au nord, dans l’autre stade mythique de la capitale, le plus grand du pays : Croke Park. Jusqu’alors seuls les sports gaéliques avaient droit de cité dans ce temple : le caid ou football gaélique (un mélange de rugby à XV et de football), le hurling (une sorte de hockey sur gazon aérien très rapide) ou sa variante féminine le camogie. Propriété de la Gaelic Athletic Association, la plus grande organisation sportive du pays avec 800 000 membres (pour 4,3 millions d’habitants !), Croke Park est le quatrième plus grand stade d’Europe avec 82 300 places. Mais c’est surtout le symbole de la résistance irlandaise aux Anglais, lieu du premier Bloody Sunday. En représailles à l’assassinat d’agents secrets par l’IRA le 21 novembre 1920 (14 morts), des paramilitaires britanniques avaient ouvert le feu dans ce stade avant un match de foot, tuant quatorze personnes dont deux enfants et un joueur. Une tribune porte aujourd’hui son nom. À Dublin les matches ne s’arrêtent pas au coup de sifflet final. Après il faut faire la fête dans les innombrables pubs du très touristique quartier de Temple Bar ou dans le nouveau coin branché de Grafton Street. Avec toujours une pinte de Guinness à la main et en se demandant pourquoi les bulles de gaz de la boisson alcoolisée brune créée ici en 1759 semblent descendre au fond du verre au lieu de monter à la surface ! Les locaux en profiteront sans doute pour vous rappeler que la capitale irlandaise a toujours été au centre des mouvements indépendantistes ou vous parler de courses hippiques. Car l’Irlande est aussi réputée pour l’élevage de chevaux et les sports équestres sont très po58

pulaires dans tout le pays avec deux événements dublinois incontournable : le Irish Grand National, à Pâques, et le Dublin Horse Show, en août. Le pays compte aussi plus de 400 parcours de golf (et quelques champions), mais pas beaucoup dans le comté de Dublin où les terrains sont généralement exposés aux vents côtiers (Portmarnock), au milieu des dunes (The Island Golf Club) ou dans une zone naturelle protégée (Royal Dublin). Là encore, il y a du plaisir à prendre avant, pendant et après le sport. n

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SpOrTSfIle / IcOn SpOrT

Le hurling est l’un des sports les plus populaires en irlande.

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Avant la destruction de Lansdowne road, le caid était le sport roi à Croke Park.

Où se renseigner ? Office de tourisme Irlandais - Tél. 01 70 20 00 20 www.irlande-tourisme.fr www.discoverireland.com/fr/ mai 2011

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esCapade

Corsé ! En marge du 54e Tour de Corse, du 11 au 14 mai (rallye IRC), l’Île de Beauté est sacrément attractive. Ses montagnes, ses forêts et ses plages offrent une large gamme de plaisirs. Par Étienne Pannetier

L

a chaîne Eurosport ne s’y est pas trompée et s’en réjouit ouvertement. Le 54e rallye organisé sur l’île va offrir aux connaisseurs les routes et les pièges incomparables d’une épreuve qui a longtemps fait les beaux jours du WRC. En intégrant le calendrier de l’IRC (International Rally Challenge, l’antichambre du championnat du monde), la Corse s’offre un retour au premier plan très loin d’un simple lot de consolation. D’autant plus qu’un Français, Bryan Bouffier (Peugeot) pourrait bien être l’animateur n°1 de l’épreuve et poursuivre le duel intense que livre son écurie avec Skoda, comme à Monte-Carlo en janvier où 32 s avaient séparé les meilleurs au final. Troisième rendez-vous de la saison (après MonteCarlo et l’Espagne mi-avril, 12 rallyes au total sont prévus), le Tour de Corse est affaire de spécialistes pouvant associer sang-froid et cœur chaud. Et pour peu que d’ici là, Subaru, Ford voire Renault réduisent l’écart avec les 207 et les Fabia, le spectacle s’annonce furieux, avec des pilotes comme Loix, Sarrazin, Delecour, 60

Vouilloz, Atkison, Solberg ou Gardemeister. Tous connaissent le prestige du rendez-vous corse et n’auront pas leur pied droit dans la poche au moment de retrouver certaines routes que la FIA préférait laisser de côté pour le WRC. Mais il n’y a pas que les routes goudronnées qui offriront du plaisir dans les prochaines semaines. La Corse présente aujourd’hui dans sa gamme touristique un ensemble assez complet d’équipements sportifs ou de zones aménagées pour en profiter largement, avec le retour des beaux jours. 6 golfs presque idéalement répartis (2 au

nord, 2 au centre, 2 au sud), et surtout très variés, peuvent inviter à une semaine inoubliable, pour les passionnés. La nature préservée et sa variété offrent de même une palette assez riche d’activités à pratiquer plus ou moins intensément, seul, en famille ou en couple. Randonnées pédestres, à cheval ou à dos d’ânes (près d’Aléria par exemple), plongée, canyoning (Centre Corse), escalade ou encore parapente et VTT permettent de varier les bols d’air. Hors-saison, les découvertes n’en sont que meilleures. n

Le Tour en 2013 ? La Corse, qui s‘est portée candidate à l’organisation du départ du Tour de France en 2013, n’a jamais été aussi proche d’y parvenir. Interrogé sur la question en marge du Critérium International, organisé sur l’Ile de Beauté, Christian Prudhomme, patron de la Grande Boucle, a donné quelques signes encourageants. « On continue à travailler, on avance, avec la

Collectivité territoriale qui a confirmé sa volonté d’accueillir le Tour. Il nous reste à surmonter des difficultés logistiques, techniques, mais on évolue favorablement. » Le directeur du Tour a même laissé entendre que l’annonce pourrait être faite plus tôt que d’habitude, soit plus d’un an et demi avant le départ. La Corse sera donc fixée très prochainement.

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CLAUDE SAULNIER / DPPI

Les Peugeot devraient être à la lutte avec les Skoda lors du 54e Tour de Corse.

« Varier les bols d’air. »

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ImAgo/PANoRAmIC

La nature préservée et sa variété offrent une palette assez riche d’activités.

RenSeignemenTS : http://www.visit-corsica.com/ http://www.liguecorsedegolf.org mai 2011

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NATURE

ESSENCE DE VIE JONAS EMERY

Snowboarder pro depuis plus de dix ans, Jonas Emery s’est découvert il y a quelques années une nouvelle passion : le Base Jump… À 30 ans, le Suisse est un sportif posé et passionné de montagne. Cette pratique est pour lui un fabuleux chemin d’exploration, de réflexion et de plaisir. Par Montsé Grau

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ON PART POUR UN MOMENT DE PURE GLISSE.

PHOTOS : CHRISTOPHE MARGOT / NISSAN OUTDOOR GAMES

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nature n base jump

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e corps emmitouflé dans une large combinaison de ski, Jonas est paré pour affronter un long ride dans des abîmes incertains. Mais ce n’est pas la neige qu’il s’apprête à surfer, ce matin. Changement de saison oblige, il a troqué son snowboard contre un parachute et se dresse au sommet d’une falaise orangée, face à un vide de plus de 300 mètres. Aucun stress ne semble pourtant l’animer, son visage est tranquille. Le teint mat, l’œil malicieux et le sourire franc, Jonas hume l’air, s’approprie le lieu. « Ce petit moment de calme est indispensable. C’est le temps de l’introspection : je me connecte à la terre, je vide mon esprit de toute pensée parasite. Je vérifie que tout soit juste en moi. » Puis doucement il se rapproche du vertigineux plongeoir, jette un petit coup d’œil nonchalant audessous, comme pour vérifier que la place est libre, prend une longue inspiration. Une petite impulsion, et il plonge… Un fabuleux saut de l’ange ! Nous sommes à l’Exit de Yellow, un spot reconnu de Lauterbrunnen (SUI) pour la pratique du Base Jump. Le corps parfaitement symétrique, Jonas fuse vers le sol avant de disparaître, soudain, sous une voile multicolore. Moins d’une minute plus tard, il est posé, dans un champ en contrebas.

“ ”

« l’impulsion est l’instant magique. »

Ce Suisse au cœur solide est né au cœur des montagnes du Valais. Depuis son plus jeune âge, il répond à leur appel par une pratique frénétique du snowboard. « J’ai découvert le Base Jump, une discipline très proche du freeride, dans l’état d’esprit. Que tu te retrouves en haut d’une pente à rider ou au sommet d’une falaise, les sensations sont similaires. On se recentre sur soi-même et on part, pour un moment de pure glisse. » En sportif averti, Jonas a appris à minimiser les risques. Avant de se lancer, il s’est investi dans une formation de parachutiste : des sauts d’avion, histoire d’acquérir les bases de la chute libre, en toute sécurité et loin du sol. « Je n’avais pas envie 64

de brûler les étapes pour subir les douloureuses leçons des impacts. Si la pratique est bien faite, le Base Jump est un sport doux, contrairement au snowboard ou au VTT, où la progression passe souvent par la chute. » Puis un dimanche matin, après 500 sauts d’avion, Jonas quitte le sol rocailleux d’une falaise, pour un premier vol. Sublime, une révélation. « L’impulsion est l’instant magique. Tu quittes la terre, ton point fixe et, d’un coup, il n’ y a plus rien. Une exquise suspension dans le temps, où tout s’arrête. Plus de gravité, plus de bruit, … On s’offre au vide, la chute nous accepte et on s’en remet à elle, dans

une parfaite osmose avec Mère Nature » Se jeter dans le vide, et voler comme un oiseau, le rêve d’Icare a toujours nourri l’imaginaire collectif. Aujourd’hui, les progrès du matériel sur la sécurité et la fiabilité permettent de le concrétiser, enfin. « Mais, dans ce sport, pour bien évoluer et rester en vie, il faut se délivrer de tout esprit de compétition, ou des comparaisons. Ce qui implique une parfaite connaissance de ses capacités propres et une bonne dose d’humilité. » En effet, en Base Jump, comme dans la plupart des sports extrêmes, c’est l’égo qui mène la plupart du temps à l’accident. Le danger surgit quand la fierté ou la surestime de soi parviennent

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« Tu quittes la terre, ton point fixe et, d’un coup, il n’y a plus rien. Une exquise suspension dans le temps où tout s’arrête. »

C’EST L’ÉGO QUI MÈNE À L’ACCIDENT.

à étouffer cette petite voix au fond de nous qui appelle à la prudence. C’est pour parer à ces dérives que Jonas s’astreint à un temps de réflexion avant chaque saut. Une fois ce paramètre intégré, il ne reste qu’à profiter : « Que l’on soit grimpeur, VTTiste ou Base jumper, nous sommes tous sensibles à cet instant parfait : quand l’esprit n’a d’autre choix que d’être en totale harmonie avec le corps et peut enfin s’ouvrir aux sensations. Rares secondes de liberté sereine. »

Pour rester serein et ne pas s’exposer à un accident, Jonas s’astreint à un temps de réflexion avant chaque saut.

Car, bien au-delà du sport, le Base Jump, est un art de vivre, nourri de justesse et de précision. Alors, tant qu’à prendre de la hauteur, avis aux amateurs : « Ecoutez-vous et vivez ce que vous ressentez au fond, à fond. C’est le meilleur moyen d’être juste avec soi-même. » ■ MAI 2011

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AVENTURE TÊTIÈRE

ASCENSION HIVERNALE

-40 AU SOLEIL... °

PHOTOS : CORY RICHARDS/ THE NORTH FACE

À l’initiative de leur équipementier, The North Face, trois alpinistes ont gravi le 13e plus haut sommet de la planète en conditions hivernales. Une première épique pour ces trois hommes, dans des conditions extrêmes, sans assistance ni oxygène. Par Etienne Pannetier

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aventure n alpinisme

En raison des conditions extrêmes, les trois alpinistes progressaient par étapes dès qu’une fenêtre météo leur en offrait la possibilité. Le reste du temps, ils campaient. Parfois longtemps...

«C

ela a été très difficile mais nous allons bien ». Rassurant mais bref, Simone Moro a confirmé le 2 février dernier par téléphone satellitaire, depuis le sommet, que lui et ses deux compères avaient bel et bien réalisé l’exploit préparé pendant de longs mois. Les difficultés et contraintes accumulées pour l’organisation de leur expédition, une première, ont sérieusement amplifié la portée de l’exploit accompli. Pas de porteur, pas d’assistance, une ascension hivernale dans une fenêtre météo assez courte : l’expérience et la volonté du trio ont été capitales. Simone Moro, alpiniste italien chef d’équipe, compte déjà une quarantaine d’expéditions à son actif, dont une dizaine en hiver sur le Shishapangma (2005) et le Makalu (2009). Son complice, Denis Urubko, est lui aussi une légende. À son palmarès : les quatorze pics mondiaux de 8 000 m sans oxygène (y compris sur des itinéraires vierges). Cet alpiniste kazakh partage sa passion pour l’altitude et l’exceptionnel avec Moro depuis onze ans. Ils ont atteint ensemble le sommet du Makalu le 9 février 2009. Enfin, le 3e homme, Cory Richards, alpiniste et photographe

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américain, tenait lui le rôle du grand témoin, pas exempté cela dit des souffrances inévitables dans ce type d’aventure. Il est du coup le premier nord-américain à avoir atteint un 8 000 mètres en hiver. Le sommet, lui, 13e le plus haut de la planète, est de ceux dont la résistance n’est pas une légende mais une réalité froide, gigantesque et piégeuse. Et excessivement dangereuse, pour toutes ces raisons. Dans ce massif, aucun des cinq 8 000 n’a été gravi

ment en-deçà des -40°. Des étapes de plus en plus courtes, depuis le camp de base (5 100 m) vers les camps intermédiaires (6 500, 6 900 puis 7 300-7 500 m) avant la montée vers le sommet. Maîtres des ascensions hivernales Simone Moro et son compère Denis Urubko avaient consciencieusement élaboré leurs derniers jours d’escalade. Leur témoignage est incroyable (lire un extrait cicontre). Depuis ce succès, le 2 février, l’expédition

« nous avions ouvert les crevasses et les trous, pour ne pas les rater. » l’hiver. En partant juste après Noël, il s’agissait d’atteindre le sommet du pic Gasherbrum II (8 035 m), au Pakistan, pas très loin de la frontière chinoise, en 5 semaines. Le style alpin : progression par étapes à la moindre « fenêtre » météo ou accalmie, puis campements, parfois très longs, de plus en plus haut, jusqu’au sprint final, quand la température est large-

Txikon (Esp), Göschl (Aut) et Rousseau (Can), a dû renoncer au pied de Gasherbrum I (8 080 m) dans les mêmes conditions d’escalade. Même chose pour l’expédition polonaise au Broad Peak, après 70 jours d’efforts jusqu’à l’altitude de 7 800 m, bloquée par le mauvais temps et une énorme crevasse. n

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UNE RÉALITÉ FROIDE, GIGANTESQUE ET PIÉGEUSE. ET EXCESSIVEMENT DANGEREUSE.

SIMONE MORO : « SUR LE FIL » « Le danger, ce sont les crevasses, couvertes et imprévisibles. Nous avons été chanceux, plusieurs fois, et avons béni la corde qui nous relie. Une fois, nous étions devant une plaque de glace de la taille d’un court de tennis et elle s’est effondrée. Merci Dieu ! La première nuit, -40 °C, la deuxième -43 °. Dur, après 8 heures de combat avec la neige... Habillé dans mon sac de couchage, je sentais encore le froid. » « Ces trois jours et deux nuits sur la montagne étaient importants mais très exigeants, physiquement. Denis et moi (Cory est resté au camp de base à cause de soucis de santé) sommes montés à 6 500 en repérage. On ne s’attendait pas à « nager » comme ça dans la neige, pendant 8 heures, et lutter autant. Nous avons creusé une tranchée sur presque 2 km, pour atteindre le plateau. J’espère que la prochaine fois nous irons plus haut. » « Nous avons marché dans nos traces, c’était plus facile. Nous avions ouvert les crevasses et les trous, pour ne pas les rater, et nous avons pu revenir vers le camp en quelques heures. Il neige, c’est bien qu’on soit revenu, surtout avec la fatigue de cette reconnaissance. Dans 3 jours, si le temps le permet, nous monterons. Avec Cory. » « Aujourd’hui, départ juste après le lever vers les 8000 m. Chaque pas est plus dur que le précédent. Au sommet, je n’y crois pas, il faut du temps pour ça. La météo a été douce pendant l’ascension mais a tourné, pendant la descente, devenant mauvaise puis ingérable. C’était un de ces jours où tout est ok, mais tu es sur le fil, ça peut basculer très vite du mauvais côté. »

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PeoPle

josÉ garcia Côté sport, José Garcia est comme ses personnages : extrême. L’acteur principal de « Chez Gino » est avide de sensations fortes.

Côté sport : croyant ? Pratiquant ? Les deux ? Les deux. Je fais tous les jours de la musculation tôt le matin, pour pratiquer seul. Je cours, pratique le long-board, le kite-surf, le squash et l’aviation, tous les sports à sensations, un peu extrêmes. Le sport que vous auriez aimé pratiquer à un haut niveau ? Le surf ! Le trophée dont vous êtes le plus fier ? Ma licence de pilote d’aviation. J’en ai été très fier. Un grand moment d’émotion. Le compliment, la comparaison la plus agréable que vous ayez entendu ? À Ibiza lors du tournage de « Jet Set 2 », je dis dans une boîte de gays aux types qui étaient là : « Quand je serai gaulé comme vous, vous pourrez me suivre ! » Sur la plage, je me suis fait siffler. J’ai bien aimé, car ils sont très beaux. Un homme qui plaît aux homos plaît forcément aux femmes ! Le sport que vous ne pratiquerez jamais ? Les sports classiques comme le tennis ou la marche m’ennuient. Le golf me rend fou par sa précision. En tennis, je mets toujours hors cadre, je frappe trop fort. Je préfère le squash, j’ai besoin d’adrénaline. Votre dernière suée ? Il y a une heure, mes séries d’abdo ! La prochaine ? Le tournage du film « Les Seigneurs » d’Olivier Dahan dans le monde du foot. J’y joue un entraîneur. Votre dopage favori ? Le Red Bull, c’est moins énervant que le café. C’est très bien pour les fins de tournage. Le sport, c’est mieux au stade ou à la télé ? Ni l’un, ni l’autre. Je déteste les stades, j’aime les sports extrêmes sur les plages, les rampes, et les gens qui se dépassent d’abord eux-mêmes. Votre meilleur souvenir en tant que spectateur ? Le « FISE » 70

à Montpellier, un événement de sports extrêmes, le BMX, dont je suis le parrain pour la 2e fois cette année. J’étais placé au-dessus de la rampe. C’était fantastique. Une chose qui vous agace profondément dans le sport… La gravité des entraîneurs de foot. Ils semblent parler de la fission nucléaire ou d’affaires d’état, alors qu’il ne s’agit que de onze bonshommes courant après un ballon. Je sais qu’ils ont des pressions énormes sur les épaules, de gros enjeux financiers, mais quand même…Ce sérieux devient de plus en plus pesant, ça leur enlève toute distance ! Le sportif en activité que vous admirez le plus ? Laird Hamilton (surf). Malgré toutes ses victoires, c’est un type en recherche permanente, il n’arrête pas ! Si vous pouviez vous réincarner, le corps de quel champion choisiriez-vous ? Kelly Slater La qualité que vous préférez chez un sportif ? La fantaisie, l’impertinence, au moment où cela devient le plus difficile. On peut appeler cela la grâce, le talent ! La qualité que vous préférez chez une sportive ? Je suis admiratif de l’endurance des femmes, elles ont une tenue impressionnante, notamment après un 100 mètres. Et à l’arrivée d’un marathon, après l’effort et la douleur, une lumière transfigure leurs visages. Avec quelle sportive échangeriez-vous votre maillot ? Avec une championne de beach-volley ! Trop payés, les sportifs ? Non. C’est proportionnel au public qu’ils attirent. Un sauteur à la perche gagne moins d’argent qu’un joueur de foot. C’est comme ça. n ProPos recueillis Par Pascale athuil

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RêvES dE gOSSE « J’ai réfléchi et puis j’ai décidé il y a deux ans, de devenir parrain de l’association Rêves de gosse. Cette association aide des enfants handicapés au même titre que des enfants ordinaires, à réaliser un rêve, celui de faire un baptême de l’air. Quand on ne peut pas marcher c’est extraordinaire ! L’armée de l’air, Air France, des pilotes et des anciens pilotes participent à la tournée de Rêves de Gosse qui fait voler chaque année de nombreux enfants, handicapés ou non, en les mélangeant. Cette année, le thème est l’aéropostale. Comme pilote moi-même, je suis ravi de participer aux rêves de ces gosses ! » www.revesdegosse.com

LES SPORTS CLASSIQUES M’ENNUIENT.

MARS DISTRIBUTION

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BOUILLON DE CULTURE

JEUX-VIDÉO

SBK2011 Le nouvel opus du jeu de Superbike sort début mai avec quelques nouveautés. Si les amateurs connaissent déjà les modes de jeu comme Quick Race, Time attack, Race Weekend ou encore Championship Mode, ils apprécieront sans doute le Photo Mode et le SBK Tour. Mais la bonne nouvelle concerne la jouabilité. La différence entre les modes débutant et vétéran est enfin importante pour les pilotes virtuels qui se lanceront sur les 16 circuits officiels à bord d’une des machine proposées par les 9 constructeurs intégrés dans le jeu. SBK2011, Black Bean Games, 59,99 €.

LIBERTÉ CHÉRIE Au cinéma, dans votre canapé ou pour une sortie culturelle, le sport à toutes les sauces.

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CINÉMA

LIVRE

LOVE & GAME

LES PLUS GRANDS CHAMPIONS DE GOLF

Leslie Wright vient de décrocher le boulot de ses rêves : kinésithérapeute du basketteur Scott McKnight, star de la NBA. Elle n’avait toutefois pas prévu dans son plan de carrière de tomber amoureuse du joueur dont elle s’occupe. Ni que ce dernier serait sous le charme de sa meilleure amie, Morgan, toute prête à épouser un riche et célèbre athlète de la Ligue de basket nord-américaine. Une bonne vieille comédie romantique à l’américaine sur fond de dunks, alley-hoop et autres facéties des basketteurs américains. En salle le 18 mai.

Le livre indispensable à une bibliothèque, qu’on soit passionné de golf ou pas. Son contenu, retraçant le parcours des plus grands joueurs et joueuses, de Jack Nicklaus à Lorena Ochoa en passant par les légendes des années 20 comme Walter Hagen ou Babe Didrikson Zaharias, mais aussi son allure de balle de golf en font un objet rare, amusant et instructif. Les plus grands champions de golf, Feitjane, 19,90 €

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« Théoriquement, vous avez raison, Monsieur Fogg, mais dans la pratique… » Le 31 janvier 1993, Bruno Peyron, à bord du catamaran Commodore-Explorer (ex Jet Service V) part pour tenter d’égaler le temps de Philéas Fogg. Peter Blake sur son catamaran Enza, (ex Formule Tag) et Olivier de Kersauson sur Charal, sont partis plus tôt mais abandonnent tour à tour. C’est finalement Commodore-Explorer qui coupe la ligne de ce Trophée Jules Verne et boucle le premier tour du monde en moins de 80 jours (79 jours, 6 heures et 15 minutes).

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Au départ du deuxième Vendée Globe Challenge, le 22 novembre 1992, quatorze solitaires sont engagés. La première semaine de course traverse un golfe de Gascogne déchaîné et le bilan est très lourd : l’Anglais Nigel Burgess est retrouvé mort dans sa combinaison de survie. Le Bagages Superior d’Alain Gautier s’affirme le monocoque le plus rapide de la course et remporte ce Globe Challenge en 110 jours et 2 heures.

(1989-90) Course : Vendée Globe Skipper : Titouan Lamazou (FRA) Architecte : Bouvet-Petit Type : monocoque Open 60 Gréement : sloop Mise à l’eau : 1989 Longueur : 18,60 m Largeur : 5,30 m Déplacement : 13,5 t Voilure : 240 m2 / 470 m2

Aux Sables d’Olonne, le 26 novembre 1989, treize marins d’exception partent pour une course extrême, en monocoque, en solitaire, sans escales et sans assistance : le Vendée Globe Challenge. Titouan Lamazou sur Ecureuil d’Aquitaine II prend la tête pour ne plus la lâcher. Titouan bat tous les records en solitaire avec un chrono de 109 jours et 8 heures, soit près du tiers du temps de Robin Knox-Johnston vingt ans plus tôt.

(1989-90) Course : Whitbread Skipper : Sir Peter Blake (NZL) Architecte : Bruce Farr Type : monocoque Gréement : ketch Mise à l’eau : 1989 Longueur : 25,60 m Largeur : 5,85 m Déplacement : 30,84 t Voilure : 415 m2

Dans cette Whitbread 1989-90, le triomphe de Peter Blake est total. Sur Steinlager 2, il cumule toutes les victoires d’étapes et générales. Les Néo-Zélandais occupent les deux premières places et l’architecte Bruce Farr signe les trois voiliers sur le podium. La participation n’a jamais été aussi importante, 366 hommes ont quitté Portsmouth sur vingt-trois voiliers dont une grande majorité de Maxis.

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(1988-89) Durée : 125 j 19 h 32 min (deux escales) Skipper : Olivier de Kersauson (FRA) Architecte : Van Peteghem / Lauriot-Prévost Type : trimaran Gréement : cotre Mise à l’eau : 1986 Longueur : 23 m Largeur : 16,20 m Déplacement : 12 t Voilure : 295 m2

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(1992-93) Course : Vendée Globe Skipper : Alain Gautier (FRA) Architecte : Finot-Conq Type : monocoque Open 60 Gréement : ketch Mise à l’eau : 1992 Longueur : 18,28 m Largeur : 5,80 m Déplacement : 11 t Voilure : 293 m2 / 600 m2

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(1993) Durée : 79 j 06 h 15’ 56’’ – Trophée Jules Verne Skipper : Bruno Peyron (FRA) Architecte : Gilles Ollier Type : catamaran Gréement : sloop Mise à l’eau : 1987 Longueur : 26,30m Largeur : 13,60m Déplacement : 10,5t Voilure : 300m2 / 777m2

À force de galères et d’échecs cuisants pendant les dix dernières années, dont le naufrage du grand trimaran Kriter IV, Olivier de Kersauson se lance dans un projet de tour du monde en solitaire sur Un Autre Regard, ex Poulain qu’il a fait tout spécialement construire. Parti le 28 décembre 1988, soit un an après Philippe Monet sur son ancien Kriter, ex Jacques Ribourel, il ne le bat que de 4 jours, à la moyenne de 8,9 nœuds (soit environ 16km/h).

(1984-87) Skipper : Serge Testa (AUS) Architecte : Serge Testa Type : monocoque Gréement : sloop Mise à l’eau : 1984 Longueur : 3,55 m Largeur : 1,50 m Déplacement : 800 kg Voilure : 10 m2

Serge Testa détient le record du tour du monde sur le plus petit bateau. Son Acrohc Australis, qu’il a dessiné et construit lui-même, ne fait que 3,55 mètres. Réalisé en aluminium, équipé de cinq réserves de flottabilité, le navire peut être manœuvré de l’intérieur. Parti de Brisbane en Australie le 9 juin 1984, il rejoint par le détroit de Torres, les îles de l’Océan Indien et Le Cap en Afrique du Sud, puis le Brésil, Panama et Tahiti.

© YVan Zedda

Illustrations et textes © F. Chevalier ( 6)

expo

Les tours du monde à La voiLe La Cité de la Voile Éric Tabarly à Lorient accueille une exposition sur l’histoire des Tours du monde à la voile, organisée en 6 grandes thématiques : la grande découverte, l’épopée des clippers, les conquérants de l’inutile, les tours du monde modernes, les possibles rêves et les chasseurs de temps. Inaugurée le 15 mars, cette exposition, qui vous fera (re)découvrir les plus grands marins de l’histoire, de Magellan à Franck Cammas, s’achèvera le 31 décembre prochain. plus d’infos sur : www.citevoile-tabarly.com mai 2011

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SHOPPING ■ 2 ROUES LA DOLCE VITA

CASQUE NU

Avec la réédition du Vespa PX vous aurez l’impression de flâner dans les rues de Rome en plein milieu des années 60. À l’heure du tout automatique, la marque a même conservé l’embrayage manuel. Vespa PX, Piaggio, 3390 €, www.fr.vespa.com

Plus besoin d’intégrer des haut-parleurs à votre casque pour passer vos appels. Le kit Buhel traduit les sons en vibrations qui sont reproduites à l’intérieur du casque. On peut même écouter de la musique. Kit Buhel, Royal Moto France, 159 €, 03.25.43.37.37

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JE VEUX DU CUIR Indispensable pour le look ! Nouvelle marque française, Guns propose son blouson perfecto avec doublure intérieure, déjà adopté par de grands sportifs tels Luc Alphand ou Vincent Clerc. Blouson Perfecto, 399 €, www.gunswear.com

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BLUE JEAN Pour allier style et sécurité, Spidi propose son jean renforcé, conçu comme une combinaison. Doté d’empiècements stretch comme les combinaisons en cuir, il vous garantit une meilleure résistance que le denim traditionnel. Jean Racing, 149,90 €, www.spidi.com

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Les motards ont désormais leur GPS. Mappy propose sa version avec le mini 330 Moto. Guidé par l’oreillette Bluetooth, la navigation est simple et presque intuitive. Mini 330 Moto, Mappy, 199 €, www.support-gps.com

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Spontanée et drôle, Eva Mendes joue de l’autodérision aussi bien que de son charme, séduisant ainsi les hommes comme les femmes.

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glamour

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Une pointe de toUt…

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Belle, drôle et spontanée, Eva Mendes est en train de devenir l’une des actrices les plus en vue d’Hollywood. Normal, il ne lui manque rien.

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© MAXIME BRUNO / CANAL+

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a mode latino n’est pas près de passer. Après Jennifer Lopez et Salma Hayek, Eva Mendes est en train de s’installer comme la nouvelle petite chouchoute de l’Amérique. Récemment, l’actrice d’origine cubaine est devenue la nouvelle égérie de deux marques à forte renommée internationale : Reebok et Thierry Mugler. Bien sûr, il ne s’agit pas là des premiers contrats publicitaires de la comédienne qui avait déjà fait le bonheur de Dolce & Gabbana, Revlon ou encore Morgan, mais ils témoignent de sa popularité actuelle. Côté cinéma, elle figure sur une short-list pour succéder à Sharon Stone dans le remake du culte « Total Recall ». Pour en arriver là, Eva Mendes a des atouts. Et pas seulement physiques ! Spontanée et drôle, elle sait parfaitement ce qu’elle fait, joue de l’autodérision aussi bien que de son charme, séduisant ainsi les hommes comme les femmes. L’héritage de quelques mois d’études marketing ? Difficile à dire mais elle utilise parfaitement son

image de « bomba latina » tant dans ses films que dans ses apparitions télé. Philippe Lucas, ex-mentor de Laure Manaudou, doit conserver un souvenir ému de son passage sur le plateau du Grand Journal de Michel Denisot. Ce jour-là, l’actrice américaine portait une jolie robe (photo). Décolleté plus que plongeant, elle avait démontré, si besoin était, qu’elle n’a décidément peur de rien. Et surtout pas de choquer. « J’ai fait l’amour dans chacun des cinquante états », assume-t-elle par exemple. Pour un film, pour une publicité ou pour défendre une cause comme celle des animaux avec PETA (contre les fourrures), la native de Miami n’hésite pas à… s’investir entièrement. Même si on ne lui connaît qu’une relation avec le réalisateur George Augusto, elle revendique une vie amoureuse épanouie. « Je suis toujours à la recherche du plaisir et je crois qu’il est important de ne pas culpabiliser... La vie est trop courte. » Ce serait dommage de ne pas en profiter, en effet. ■

« IL EST IMPORTANT de ne pas culpabiliser… »

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EVA MENDES Née le 5 mars 1974 à Miami, Floride (États-Unis) Filmographie : - Last Night, - Very Bad Cops, - Bad Lieutenant, - The Women, - The Spirit, - Cleaner, - Live !, - La Nuit nous appartient, - En cloque, mode d’emploi, - Ghost Rider, - Hitch - Expert en séduction, - Deux en un, - Out of Time, - 2 Fast 2 Furious, - Training Day.

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imago / panoramic

« J’ai fait l’amour dans chacun des cinquante états », assume Eva Mendes qui revendique une vie amoureuse épanouie.

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INSIDE / PANOrAMIC

MATThEw IMPEy / PANOrAMIC

V.MIChEL / FEP / PANOrAMIC

L’agenda de

Foot Coupe de France, finale

Rugby Coupe d’Europe, finale

Le 14 mai Le stade de France accueille la 94e finale de la Coupe de France. Dans le dernier carré, Nice, Lille, le PSG et Angers se disputent le trophée Charles-Simon. Au bout de l’aventure : un ticket pour la Ligue Europa et un titre envié au palmarès du club. Ce serait une première pour Angers, pas pour le PSG (8 victoires), Lille (5) et Nice (3). n

Le 21 mai L’an passé, la finale entre Toulouse et Biarritz avait été l’apothéose d’une saison où le rugby français brillait de mille feux. Avec les Bleus lauréats du Grand Chelem, les quinzistes tricolores étaient alors sur le toit de l’Europe. En 2011, après la triste prestation du XV de France, les supporters français attendent une réaction de leurs clubs en Coupe d’Europe. n

Du 8 au 15 mai Dernière ligne droite avant RolandGarros. Après Madrid, joueurs et joueuses du circuit se retrouvent à Rome. Chez les messieurs, Nadal, vainqueur de 4 des 5 dernières éditions, sera le grand favori. Mais Djokovic, étincelant depuis le début de saison et lauréat en 2009, pourrait contrarier ses plans. Côté féminin, Francesca Schiavone, qui évoluera sur ses terres, voudra briller, comme à Paris l’an passé. n

Et aussi… Top 14 – Les 7, 13 et 14. Challenge européen – Finale le 20. Pro D2 – Les 14 et 15 : demi-finales.

Et aussi… ATP/WTA – Du 30 avril au 8 mai : Madrid. ATP – Du 16 au 22 : Nice. WTA – Du 16 au 22 : Bruxelles et Strasbourg.

Et aussi… Ligue 1 – Les 7, 11, 15, 21 et 29. Ligue Europa – ½ finales retour le 5 ; finale le 18. Ligue des Champions – ½ finales retour les 3 et 4. Le 28 : finale à Londres. 80

tEnnis Rome

golF World Match Play Championship Du 19 au 22 mai L’un des rendez-vous les plus attendus de l’année. Les meilleurs joueurs mondiaux viennent disputer un « championnat du monde de match play ». Au palmarès de ce tournoi au format singulier figurent beaucoup de noms ronflants : Palmer, Player, Nicklaus, Ballesteros, Faldo, Els... n

Et aussi… EPGA – Du 5 au 8 : Open d’Espagne. PGA – Du 12 au 15 : The Players Championship ; Du 19 au 22 : Crowne Plaza Invitational. LEPGA – Du 19 au 22 : Open d’Allemagne à Munich. Allianz Tour – Du 5 au 8 : Allianz Challenge de France à Disneyland Paris.

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Le 15 mai La France n’a plus de Grand Prix de Formule 1 mais elle accueille toujours son Grand Prix moto. C’est encore au Mans, sur le circuit Bugatti, que les meilleurs motards du monde viendront en découdre. Dans le mythique virage du Musée, les spécialistes sauront apprécier les trajectoires de Valentino Rossi, qui pilote cette année une Ducati. n

et aussi… F1 – Le 8 : GP de Turquie ; Le 22 : GP d’Espagne. Moto GP – Le 1er : GP du Portugal. WRC – Du 6 au 8 : rallye d’Italie. Motocross – Le 22 : championnats du monde MX1/MX2.

équiTaTiOn Coupe des Nations de saut d’obstacles Du 12 au 15 mai Comme chaque année, La Baule accueille la première étape outdoor du circuit international. Lauréate des deux dernières éditions de la Coupe des Nations, l’équipe de France démarre sa nouvelle campagne devant son public, dans un stade François André refait à neuf. Kevin Staut et consorts devront encore se frotter aux meilleurs cavaliers de la planète. n

et aussi… Dressage – Du 17 avril au 1er mai : finale de Coupe du monde à Leipzig (ALL). Concours complet – Du 19 au 22 mai : Concours complet international de Saumur.

JB AuTISSIER / PANoRAMIC IMAGE PHoTo / PANoRAMIC

PIERICK JEANNouToT / www.PIERIK.fR

Grand Prix de France

fEP / PANoRAMIC

oLIvIER ANDRIvoN / ICoN SPoRT

Mécanique

VOiLe Calanques Classique

aThLéTisMe Meeting de Doha

Du 6 au 8 mai 2011 Créée et organisée par la Société Nautique de Marseille depuis 2009, la régate Calanques Classique met aux prises une vingtaine de voiliers de tradition de 10 à 18 m. De Marseilleveyre aux falaises Devenson, en passant par Sormiou, ces derniers longent les côtes, de Marseille à Cassis. Les amoureux de voile ont ainsi droit à un spectacle magnifique dans un domaine naturel exceptionnel. n

Le 6 mai À Doha débute la saison des meeting estivaux avec la première étape de la Diamond League, chère aux meilleurs athlètes mondiaux. Renaud Lavillenie à la perche et Teddy Tamgho au triple saut seront les attractions françaises. C’est à Rome, quelques semaines plus tard (26 mai), que la star mondiale de la discipline, Usain Bolt, chaussera les pointes pour la première fois en compétition. n

et aussi… Aviron – Du 27 au 30 : Coupe du monde à Munich (ALL). Surf – Du 11 au 22 : Coupe du monde à Rio de Janeiro (BRE).

et aussi… Diamond League – Le 15 : Shanghai (CHN) ; Le 26 : Rome (ITA). World Challenge – Le 7 : Kingston (JAM), le 12 : Daegu (CDS), le 22 : Rio de Janeiro (BRE). mai 2011

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HEURE DE GLOIRE

NAWAL EL MOUTAWAKEL, 1ÈRE FEMME D’UN PAYS MUSULMAN SUR UN PODIUM OLYMPIQUE.

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1984

LOS ANGELES : 400 M HAIES DES JEUX OLYMPIQUES

Pour la première fois de l’histoire, les femmes courent le 400 mètres haies aux Jeux olympiques. Au couloir 3, la Marocaine Nawal El Moutawakel. Avec un meilleur temps de 55’’37, elle ne figure pas parmi les favorites de la course. Pourtant, la Marocaine va survoler la course et s’imposer en 54’’62. Nawal El Moutawakel devient ainsi la première femme d’un pays musulman médaillée olympique et la première Marocaine, tous

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sexes confondus, à se parer d’or. Sa victoire provoque une véritable liesse populaire à Casablanca où la population, malgré l’heure tardive, a suivi son exploit. Membre du CIO depuis 1998, El Moutawakel, qui a présidé la Commission des villes candidates à l’organisation des JO d’été 2012 et 2016, est devenue un symbole dans le monde entier tenant de nombreuses conférences sur la place de la femme dans le sport. ■

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Victoire symbolique

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