PLANÈTE
ROBOTS
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in n o r o b o N CIT É INT ERN ATIO NAL E, LYO
MARS - AVRIL 2013 - NUMÉRO 20
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roBotiQUe miLitaire
Le DÉBat…
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L'HUmanoïDe QUi Venait DU froiD
Les voitures autonomes
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Les
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édito
Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Directeur de la publication : Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef : Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com Rédacteurs : Josèphe Ghenzer, Towanda, Aurélien Bisotti, Boris Kesler, Cyril Drevet, Joe Pillow, Me Alain Bensoussan, Nicolas Aberton, Nicolas Denis, Salah Amer et Screetch. Secrétaire de rédaction : Xul-otar Tellestim Direction artistique : Patrick Lusinchi directeur.artistique@planeterobots.com
Publicité : Aabam Consulting, 161, boulevard Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Tél. : 01 46 25 05 25 contact@aabam.fr © 2 013 Les Éditions d'Acamar Dépôt légal à parution
Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0413 K 90181 Imprimé par Deaprinting, 28100 Novara - Italie La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru. Nous sommes à l'écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe.
Nous sommes arrivés au numéro vingt et nous attaquons une nouvelle dizaine. C’est un grand honneur que vous nous souteniez davantage à chaque fois… Nous vous en remercions ! Dans ce magazine, nous vous offrons pour la troisième fois votre entrée au salon INNOROBO. Il suffit de le présenter en arrivant — et vous pourrez pénétrer dans le plus grand salon européen de la robotique de services. Lisez donc notre dossier de présentation, repérez les stands que vous ne voulez pas louper et, surtout, prenez un moment pour venir nous saluer à notre stand — cela nous fera plaisir ! Ce numéro vous propose également une liste des grandes écoles d'ingénieurs en robotique. (Il faut bien les étudier avant de faire son choix car chacune a ses spécialités…) Et pour faire pendant à cette instructive nomenclature, nous sommes allés visiter l'IMERIR, à Perpignan, afin de voir comment une école de ce type peut tourner. L'ambiance estudiantine y était excellente et motivante. L'esprit pionnier de la robotique possède un charme que les écoles d'ingénieurs qui enseignent d'autres matières n'ont pas forcément. Et si vous êtes des lecteurs assidus de Planète Robots, vous savez que les voitures autonomes vont bientôt investir notre quotidien. Un important dossier vous présente les avancées que de nombreux constructeurs ont accomplies dans ce domaine. Un peu plus loin, nous nous intéressons au projet Audi Connect — peut-être l'ultime pas technologique franchi par une voiture commerciale avant qu’elle ne devienne entièrement autonome… Enfin, n'hésitez pas à faire un tour sur notre site Internet pour proposer vos créations, qui pourront ainsi être mises en évidence dans un prochain numéro. Nous testons de plus le concept d'une vidéo bimestrielle qui fournira un panorama complet des dernières nouveautés robotiques — une sorte de complément bonus au magazine. Bonne lecture à tous !
contact@planeterobots.com
■Frédéric Boisdron
Faites jusqu’à 30€ d’économie La présentation de ce magazine à l’entrée du salon innorobo vous donne droit à l’entrée gratuite pour les trois jours. Étudiants uniquement le mercredi 20 mars Innorobo, Cité internationale, Lyon
PLANETE ROBOTS N°14
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Mars / Avril 2013 - NUMÉRO 20 60
ÇA VIENT DE SORTIR
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Robots News Tout ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique. NaoCar, un projet pédagogique Des étudiants d'Epitech se sont mis en tête qu'ils pouvaient faire de Nao un bon automédon ! INNOROBO 2013… Le sommet international dédié à la robotique qui fait référence en Europe Pour la troisième année, le salon de la robotique de services se tient à Lyon.Venez nous y rencontrer — ce magazine vous offre l'entrée ! PPP Robotics 2020 : à quand la robotique européenne ? Quatre-vingts milliards d'euros seront affectés au plan financier pour assurer la compétitivité européenne : la robotique a évidemment été identifiée comme l'un des pôles de compétitivité à développer… L'avenir de la robotique en France Il y a quelques mois, le PIPAME et la DGCIS ont publié les résultats d’une étude anticipant le développement industriel de la robotique personnelle et de services en France. La poursuite des aventures martiennes de Curiosity Cela fait maintenant plus de six mois que le rover Curiosity est arrivé sur Mars. Quelles ont été ses premières découvertes ?
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VIE QUOTIDIENNE
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Les robots tondeuses — le « Peuple de l'Herbe » Le printemps approche ! Il est temps de découvrir les tondeuses autonomes disponibles en ce début d'année.
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Paranello Navigator, un robot aspirateur sans prétention mais efficace ! Un nouveau robot aspirateur sans fioritures mais qui ne manque pas d'intérêt. Test : My Keepon, un poussin qui danse et qui rigole ! Le Keepon vous avait touché par ses prestations vidéo ? Découvrez son petit frère, le My Keepon.
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LES DOSSIERS
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Les filières de formation pour devenir ingénieur en robotique La fin de l'année approche et l'heure des choix d'orientation aussi. Et si la robotique était votre dada — finalement ? Nous vous offrons une petite liste des écoles de robotique les plus réputées. L’IMERIR, une école de robotique au soleil Pour compléter notre dossier sur la filière robotique, nous avons fait un petit tour dans les locaux de l’IMERIR, à Perpignan. Fanuc : la robotique industrielle en pleine évolution ! Les robots industriels continuent d'évoluer… Fanuc nous dévoile ses nouveautés ! L’association ECEBORG ECEBORG a un objectif bien précis : participer chaque année à la Coupe de France de Robotique. La robotique militaire : de la réalité aux fantasmes Nicolas Denis, le spécialiste des débats à Planète Robots, a organisé une rencontre sur le thème de la robotique militaire — des avis partagés en perspective ! Alphabot, une nouvelle étape de la robotique russe Alpha Smart Systems est une société russe spécialisée dans la création de systèmes de communication et d’I.A. Elle veut maintenant développer son propre robot. Botiful : du nouveau dans la téléprésence ! Le principe est simple mais efficace : Botiful, un nouveau robot avatar, utilise votre smartphone comme centre nerveux.
R.Bot 100, un robot de téléprésence multifonctions et performant Les Russes ont décidément le vent en poupe en ce moment. Voici le robot avatar R.Bot 100. Le HSR, un robot d'aide à la personne Nous connaissions déjà Toyota et ses robots humanoïdes très avancés. Le HSR est un robot plus simple, dédié aux services à la personne. Les robots mous pètent la forme ! Un tel principe (des robots mous — m’enfin !) peut prêter à sourire, mais on les développe bel et bien et cela pour des raisons multiples. L’avènement de la voiture autonome Dans quelques années, attendez-vous à ne plus toucher au volant de votre voiture !
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Gadgets et tendances à venir Une petite sélection de gadgets et d’autres produits dans le vent qui ont retenu notre attention. La curiosité est de mise… Concepts du futur Les objets de tous les jours constituent d'abord des concepts avant d'être ce qu'ils sont. Nous allons étudier, dans cette rubrique, les plus intéressants — ceux qui fourmillent dans la tête de nos designers. Actus Ciné, DVD, BD, Livres Les robots sont partout, même à l'intérieur de votre bibliothèque, de votre vidéothèque et de tout ce qui finit par « thèque ». Battlestar Galactica ou l'éternel recommencement… Cette série mythique narre le combat épique entre les humains et des robots de leur création — les Cylons. Robotique juridique… Les robots sont-ils responsables de leurs actes ? Explorons l'aspect juridique de la robotique grâce à l'expertise de Me Alain Bensoussan. Audi Connect : l’auto qui vous libère ! Audi développe de nouvelles technologies pour simplifier la vie des conducteurs. Rubrique Jeux Vidéo Histoire de ne pas louper ce qui se passe sur vos consoles de jeux et vos ordinateurs, voici la rubrique des fans de la manette!
“LA ROBOTIQUE
ESTET VOUS VOTRE PASSION, ÊTES FANATIQUE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES… REJOIGNEZ NOTRE ÉQUIPE
DE RÉDACTEURS ET PIGISTES.” 04
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PLANETE ROBOTS N°20
seban@planeterobots.com
Sommaire
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NEWS mars / avril 2013
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Robots
Seconde main, seconde vie… Nigel Ackland a eu un accident du travail au cours duquel son avant-bras droit fut écrasé. Il fut amputé sous le coude et équipé d'une main passive, purement esthétique, et son deuxième bras consistait en un crochet motorisé qu'il pouvait ouvrir et fermer. Il reçut ensuite un bras électrique doté d’un dispositif terminal, le « Greifer » — plus fonctionnel, mais peu esthétique (il ne ressemblait pas à une main). Aujourd'hui, Nigel est équipé d'une main bebionic2, avec un mouvement et une apparence réalistes. Il peut accomplir des tâches quotidiennes exigeant l’emploi des deux mains — comme conduire, taper sur un clavier, se laver, tenir le téléphone ou des objets relativement volumineux. La bebionic3 utilise la même puce sans fil, les mêmes superpositions de silicone personnalisables et les mêmes contrôles de vitesse que le modèle précédent, mais a été redessinée (châssis en aluminium) et peut gérer un poids allant jusqu'à quatre-vingt-dix-neuf livres, avec presque le double de poigne. Cette main bionique capte de faibles signaux électriques à travers la peau du bras et les amplifie. (Elle coûte entre 25 000 et 35 000 $.) ◗
Un robot peut-il apprendre à cuisiner ? C'est la question posée dans The Atlantic par Evan Selinger, un enseignant en philosophie, et Evelyn J.Kim, une journaliste gastronomique. Chez les humains, cuisiner relève de la connaissance tacite… Pour acquérir ce talent, il faut une longue interaction sociale. Gary MacMurray, du Georgia Tech Institute, veut contourner le problème de la découpe du poulet grâce à un système d’imagerie — en mesurant les dimensions. Mais chaque volatile a une structure musculaire propre. Si un humain expérimenté évalue immédiatement la manière de couper sans gâcher de viande, cela se révèle plus difficile pour la machine… MacMurray pense que tout est une question de temps, mais le robot pourra-t-il avoir le doigté des grands cuisiniers ?… John Regefalk, chef à Rome, a donné son avis : « Comment un robot saura-t-il si la livraison de poissons est fraîche ? » Chris Selk, un chef canadien, pense lui que « la touche humaine donne vie aux ingrédients et sa faillibilité fait leur valeur ». Quant aux auteurs, ils estiment que si un robot arrive un jour à cuisiner, il n’aura jamais la connaissance de l’expérience sublime consistant à manger… ◗
Et pendant ce temps, chez Foxconn… Quand des consommateurs ont commencé à se plaindre des conditions de travail des employés de la société taïwanaise Foxconn, son président, Terry Gou, a eu l'idée de remplacer les employés par des robots (un million en trois ans)… À la fin de l'année 2012, trente mille robots étaient déjà au travail ! Ils sont fabriqués en interne : ces FoxBots sont simples et remplissent des tâches répétitives, semblent très adaptables — mais coûtent entre 20 000 et 25 000 $, soit plus de trois fois le salaire moyen. (D’autre part, Foxconn a accordé une augmentation de 25 % en 2012 à tous ses employés.) Et là où les uns voient un danger pour le travail des humains, les autres estiment que c’est une façon d'améliorer leurs conditions de travail. (En Chine, le nombre de robots opérationnels a augmenté de 42 % entre 2010 et 2011. À ce rythme, il y en aura un million avant 2019…) ◗
Où sont donc les robots d'assistance ? Sur le site spectrum.ieee.org, Frank Tobe s'interroge sur la pénurie de robots d'assistance. Il note le poids du financement nécessaire à une telle entreprise et le fait qu'aux États-Unis ces projets reçoivent peu d'aides de l'État. Quant aux robots de téléprésence, ils se diversifient beaucoup. La capacité de transporter des objets constituerait la prochaine innovation, suivie par l'ajout d'un bras, puis d'un second et l’adjonction de toujours plus d'applications. Tandy Trower, le P-DG d'Hoaloha, a présenté les plans de conception de son robot : « À partir de fonctions présentes dans les PC, en ajoutant la mobilité autonome, des applications innovantes et un design centré sur l'homme, il permettra à l'utilisateur de rester connecté, informé et diverti, en améliorant la sécurité et l'accès aux services. Nous fournirons aussi l'intégration de solutions technologiques : dispositifs biométriques, visites médicales, télésurveillance, appels d'urgence, distribution de médicaments, services en ligne, avec une interface "naturelle" — gérant parole, vision et technologies tactiles. » ◗
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NEWS Robots mars / avril 2013 Le rapport Gallois en faveur de la robotisation Le rapport Gallois relève « l'insuffisance d'investissement de productivité et d'innovation dans le processus de production ». La robotisation est « clairement en retard »… « Trente-quatre mille cinq cents robots industriels, avec une moyenne d’âge élevée, en France — contre cent cinquante mille en Allemagne. » L'industrie est prisonnière d’une course permanente aux coûts bas pour maintenir sa compétitivité dans un milieu de gamme… Et si les grands groupes ont adopté les robots, les PME sont à la traîne, du fait d'un manque de compétences et du coût de l'équipement (120 000 € en moyenne). Le Symop a donc conçu un programme de 33 m€, baptisé Robot Start PME, pour accompagner les PME dans la robotisation. De fait, l'automatisation nourrit une activité compétitive et génératrice d'emplois : les pays les plus robotisés ont un taux de chômage bas (6 % en Allemagne pour 2011). Mohammed Oussedik, un dirigeant de la CGT, affirme : « Notre industrie a décroché parce qu'on a abandonné la filière de la machine-outil. On n'a pas pu faire la montée en gamme et seuls les secteurs les plus robotisés ont survécu. » ◗
Un robot pour explorer Fukushima En mars 2011, Makoto Ochiai approcha les réacteurs de la centrale de Fukushima. L'ingénieur de Toshiba comprit alors que son groupe devait repenser ses outils d'intervention en zone de crise pour pénétrer au plus profond de la centrale… Car les machines actuelles, montées sur roues, sont paralysées par les débris et l'eau. Quince, un robot roulant, a été perdu lors d'une mission. Après dix-huit mois, Toshiba a présenté une machine quadrupède capable de surmonter les obstacles. Elle pèse 65 kg, mesure un mètre et ressemble à un rétroprojecteur monté sur des pieds d'acier. Commandée à distance (par WiFi), elle monte des escaliers, progresse dans vingt centimètres d'eau et dépose un engin roulant plus petit, équipé de caméras et d’un dosimètre afin d'opérer dans des espaces plus confinés. Construit avec des matériaux spécifiques, le robot peut supporter 300 Gy de radioactivité et sortir des zones où il détecte une trop forte contamination. Il aboutira à une nouvelle génération de machines qui porteront des charges de 80 kg, enjamberont des obstacles de 50 cm et grimperont aux échelles. ◗
Du muscle pour les robots ! Des nanotubes torsadés de carbone peuvent soulever cent mille fois leur poids et multiplier la puissance mécanique des muscles biologiques par 85. Le principe : utiliser le changement de volume d'un liquide (comme la cire) placé dans les tubes. Le chauffage du fil, électriquement ou par un flash de lumière, provoque l'augmentation de son volume et augmente sa longueur par contraction. (Cet effet est augmenté par la torsion de la structure hélicoïdale du fil.) La contraction musculaire a lieu en vingtcinq millièmes de seconde. Et parce que les muscles ont la capacité d’être tordus ensemble et d'être tissés, tressés et noués, ils peuvent être utilisés dans des matériaux intelligents et des textiles et déployés à des températures supérieures à mille degrés, le point de fusion de l'acier, auquel aucun autre actionneur ne peut survivre… (Ce résultat est le fruit d'une collaboration entre chercheurs américains, australiens, coréens, chinois, canadiens et brésiliens.) ◗
Un robot de compagnie spatial Des chercheurs japonais ont annoncé le développement d'un robot humanoïde parlant, qui tiendra compagnie à un astronaute nippon à bord de la Station spatiale internationale (ISS). L'université de Tokyo, associée à la division robotique de Toyota, à l'Agence d'exploration spatiale japonaise (Jaxa), au groupe publicitaire Dentsu et à d'autres entreprises nippones, fabrique un robot humanoïde de 34 cm de haut, qui sera capable d'entretenir une conversation de façon naturelle (en japonais) avec l'astronaute Koichi Wakata à partir du second semestre 2013. Le robot, qui sait reconnaître les visages, devrait être achevé en février. Il ressemblera à un petit astronaute et rappellera Astro, le petit robot. Un appel public a été lancé pour lui trouver un nom (et celui de son jumeau qui restera au sol). L'objectif du projet : étudier dans quelle mesure un robot de compagnie peut apporter un soutien moral à des personnes isolées… ◗
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Robots
Comment apprendre à un robot à plier une serviette ? En lui montrant comment faire… Car on peut conduire un robot à effectuer des tâches sans programmation. C’est la théorie de Maya Cakmak, de Georgia Tech. L'idée consiste à transformer PR2, un robot open source, en robot domestique. Trente volontaires, de dix-neuf à soixante-dix ans et n’ayant aucune notion de programmation, lui ont montré comment récupérer un médicament dans une armoire et plier une serviette. Pour cela, ils ont suivi un tutoriel expliquant les manipulations à faire. Ils ont donc guidé les bras métalliques du robot pour lui montrer ce qu’il devait accomplir, tout en lui donnant des instructions vocales. Lorsque les manipulations n'étaient pas correctement exécutées, les instructeurs l’aidaient à progresser. À la manière humaine, la machine apprend à réaliser des tâches simples. (Le robot pourra faire mieux avec un fonctionnement en groupe.) Si de nombreux PR2 apprennent à réaliser des manipulations différentes, ils pourront se transmettre cet enseignement et s’enrichir mutuellement. ◗
Des règles pour les drones autonomes Le département américain de la Défense a publié une directive sur l'utilisation des systèmes d'armes destinés à sélectionner et à engager des cibles sans l'intervention d'un opérateur. Les systèmes d'armes autonomes et semi-autonomes « doivent être conçus pour permettre aux opérateurs d'exercer des niveaux appropriés de jugement humain sur l'usage de la force », dit la doctrine. « Les êtres humains doivent jouer un rôle de surveillance, avec la possibilité d'activer ou de désactiver cette fonction. » Ces systèmes seront tenus de passer par des phases de vérification et d'essais opérationnels. L'objectif est d'éviter les « engagements non intentionnels », définis comme des « dommages aux personnes ou choses que l'opérateur humain n'a pas l'intention de définir comme cibles d'opérations militaires, y compris des niveaux inacceptables de dommages collatéraux. » Les auteurs du rapport ne s'attendent pas à avoir besoin de la réglementation de sitôt, le système d'armes autonome en milieu naturel étant très en avance sur les possibilités technologiques actuelles… ◗
Aidez la boule Koule ! Plus de dix années de recherche ont abouti à Koule, une balle intelligente conçue pour encourager le jeu actif et aider les enfants autistes à acquérir des compétences émotionnelles. L'équipe de Québec Innovations cherche des fonds pour finir matériel et logiciel. Le concept propose des jeux qui visent à stimuler l'attention d'un enfant et fonctionnent en déclenchant des sons et des lumières à l'intérieur de la balle lorsque les capteurs sont touchés. Le jeu Couleurs enseigne aux enfants les différentes couleurs. Au premier niveau, le Koule roule et prononce le nom de la couleur. (Il la définira au deuxième niveau.) Au troisième, le jouet nommera une couleur, puis dira à l'enfant de le ramasser quand il aura cette couleur. Quant au jeu Émotions, il apprend les émotions en se basant aussi sur les couleurs. (Les parents peuvent utiliser leur smartphone pour dicter quelle émotion affichera Koule.) L'équipe espère que les développeurs de logiciels tiers produiront de nouveaux jeux… Pour aider Koule, un site (queinnovations.com). ◗
Robot d'égouts… écolos EcoBot III est alimenté par la transformation des eaux usées. Disposant d'une pile à combustible microbienne, le robot produit de l'électricité à partir de la décomposition des déchets organiques qui y sont présents. Il se recharge de façon autonome et offre une durée de fonctionnement virtuellement illimitée — du moment que des déchets sont à portée. Conçu par le laboratoire Bristol Robotics et Wessex Water, ce projet a pour finalité de développer des robots écologiques et autonomes. Mais EcoBot III doit gagner en autonomie… Il peut fonctionner sept jours d'affilée sans aide, en utilisant 1 % de l'énergie présente dans les déchets qu'il digère. Le processus de traitement consomme beaucoup d’énergie et la taille réduite du robot semble en l’occurrence constituer un handicap. Julien Dennis, le directeur de l'innovation et de la recherche de Wessex Water, est persuadé qu'une application à plus grande échelle permettra de proposer une équipe robotique autonome — gérant l'entretien et la manutention des systèmes d'égouts en réduisant les consommations électriques… ◗
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NEWS Robots mars / avril 2013 Vingt-quatre heures pour une maison ! Un scientifique californien a développé un robot qui peut lire les plans d'architecte et fabriquer une maison en utilisant la technologie d'impression 3D… Behrokh Khoshnevis affirme que le robot peut construire une bâtisse complète en une seule journée, avec un peu d'aide humaine, et se concentre sur les applications résidentielles, mais a aussi l'attention de la NASA pour son programme de recherche sur les systèmes utilisables pour les habitats extraterrestres. Il a imaginé la création de logements conséquemment à des catastrophes ou pour l'armée. Ses créations pourraient réduire le temps et l'argent nécessaires à la construction de structures de qualité en s’occupant également de la plomberie, de l'électricité et des conduits de ventilation. Il leur faut seulement un apport constant d'énergie et de béton semi-liquide. (Le robot est constitué d'un portique — une sorte d'échafaudage comportant des buses qui expulsent le béton en couches. Il apporte 20 % d'économies sur le financement, 25 % sur les matériaux et 50 % sur la main-d'œuvre.) ◗
Pacific Rim : du « GROS » robot… Dans un avenir proche, des légions de créatures monstrueuses, les Kaiju, émergent de la mer et une guerre commence qui pourrait coûter des millions de vies et consumer les ressources de l'Humanité (comme d'habitude)… Cette dernière va développer sa technologie pour s'en débarrasser (ouf !). Et des armes d’un genre très particulier sont conçues : d’énormes robots — les Jaegers, — contrôlés par les cerveaux de deux pilotes (pourquoi faire simple ?). Mais même les Jaegers ne peuvent rien contre le Kaiju géant (le plus méchant…). Sur le point de perdre définitivement, les forces qui défendent l'Humanité n'ont d'autre choix que de se tourner vers des héros inattendus : un ancien pilote, Charlie Hunnam, et une recrue inexpérimentée (ben voyons !), Rinko Kikuchi, qu’on associe pour piloter une ancienne version des Jaegers. L'action et les clichés sont là : il y a des monstres, des robots et un scénario qui tient sur un timbre-poste… Pacific Rim, de Guillermo del Toro, a tout du blockbuster 3D de l'été et sortira le 17 juillet 2013. ◗
Les Russes, leurs robots et l'espace… Les autorités spatiales russes relancent les projets d'exploration lunaire et certains y voient une renaissance des efforts de ce pays en matière de robotique spatiale au-delà de l'orbite terrestre basse. Des travaux sont en cours pour des orbiteurs et des atterrisseurs, tous robotisés et préludant au vaisseau spatial transporteur d'échantillons, qui ouvrira la voie à des plans plus ambitieux (comme une base lunaire). Des missions vers Vénus, Mercure et la comète de Halley sont également prévues… Il y a plus de trente-cinq ans, du temps de l'Union soviétique, les Russes avaient connu de nombreux succès en matière de missions lunaires, avec des robots et des rovers. « Ces réalisations représentent une capacité de base en développement robotique qui n'a pas été reproduite depuis, y compris par les États-Unis… » Les Russes pensent à l'avenir, en mettant l'accent sur les atterrisseurs polaires et la recherche de minéraux dans les régions polaires et quasi polaires. Ces missions impliquent le retour des minéraux à l'aide d'appareils spécialisés dans leur préservation. ◗
Des gouttelettes qui pensent Nikolaus Correll, professeur à l'université du Colorado, a développé un bloc de construction robotique qu'il espère produire en grande quantité pour développer des systèmes de plus en plus complexes. Son équipe a créé un essaim de vingt robots (appelés « gouttelettes ») — chacun de la taille d'une balle de ping-pong. Correll dit de l'essaim qu'il forme un « liquide qui pense »… Des essaims de robots pourraient être libérés pour contenir une marée noire ou s'autoassembleraient après avoir été lancés séparément dans l'espace. Il prévoit d'utiliser les gouttes pour démontrer l'autoassemblage et le comportement intelligent d'un essaim, à base de capteurs de mouvement et de changements de forme adaptative. Et espère créer une méthode de conception pour agréger les gouttelettes dans des comportements plus complexes, comme l'assemblage de pièces d'un grand télescope spatial ou d'un aéronef. Correll a reçu le soutien et des subventions de la NSF (National Science Foundation) pour le programme de recherche, de la NASA et de l'US Air Force. ◗
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Robots
Après Google, Continental Google a marqué les esprits en obtenant la première autorisation de circulation dans l’État du Nevada. L’équipementier allemand Continental avait présenté en 2012 son prototype autonome basé sur une Volkswagen Passat : pour assurer une conduite automatisée, la voiture faisait appel à des équipements high-tech en cours de développement et non à de coûteux radars et lasers comme la Google Car. La voiture de Continental est donc plus proche d’un modèle de série… Pour garantir la détection d’objets en mouvement, elle fait appel à une caméra stéréoscopique qui apparaîtra cette année sur la nouvelle Mercedes Classe S. La Passat a effectué 25 000 km de tests et a donc satisfait aux exigences de sécurité de l’État du Nevada. Elle obéira aux mêmes règles que la Google Car : avoir une plaque d’immatriculation spécifique (rouge) et une personne à la place du conducteur. Elmar Degenhart, le président de Continental, annonce la sortie de modèles partiellement autonomes dès 2016. Mais pour abandonner complètement le volant, il faudra attendre 2020… ◗
Deep Arvor : un robot à 3 500 m de profondeur Deep Arvor est un robot « profileur » développé par l'Ifremer, à Brest. Il effectue des mesures jusqu'à une profondeur de 3 500 m (contre 2 000 pour son prédécesseur). Cela permettra de recueillir plus d'informations sur les masses d'eaux abyssales. L'Ifremer a donc développé deux prototypes dans le cadre du programme Naos. Le robot doit exécuter cent cinquante cycles de dix jours, générant ainsi cent cinquante profils de salinité, de température et d'oxygène. Mais la pression constitue toujours un problème… « Nous avons travaillé sur la cylindrée de la pompe et sur l'énergie, explique Serge Le Reste, le responsable du développement technologique des profileurs. Le tube actuel est un alliage d'aluminium, nous cherchions une solution plus légère et peu volumineuse. Le nouveau est en matériaux composites… » Deux prototypes ont été mis à l'eau : le premier a réalisé quarante cycles et le second a dû être récupéré. Deux autres prototypes doivent voir le jour en 2013. (Il est prévu de tester vingt-quatre Deep Arvor en 2014, dans l’Atlantique Nord.) ◗
Le silicium de la liberté Mme Hutchinson est tétraplégique. Et pour la première fois depuis quinze ans, elle dispose d’une capacité de préhension grâce à un bras robotisé relié à un capteur placé dans son cerveau. Les actions de la machine sont contrôlées par les pensées de la patiente ; l'interface neurale se connecte donc à un capteur qui détecte les signaux émis par l’encéphale. Ces derniers sont alors transformés en signaux pour commandes numériques. Le capteur est un carré de silicium de la taille d'une aspirine, doté de cent électrodes qui enregistrent l'activité des groupes de neurones du cortex moteur. Et pour exécuter une tâche, la patiente doit s'entraîner : une série de cibles en mousse est montée en dessous d'une table, chacune apparaissant à des positions et à des hauteurs différentes. Mme Hutchinson dispose à chaque fois de trente secondes pour les saisir avec son bras robotisé. Les chercheurs envisagent un système sans fil et entièrement automatisé, qui resterait stable pendant des décennies. (Le système actuel impose que le capteur et son utilisateur soient connectés au bras par des câbles et qu'à chaque session, un technicien effectue une procédure d'étalonnage.) ◗
Roboy, le robot tendineux Le Roboy, un projet mené par le Laboratoire d'Intelligence artificielle de l'université de Zurich, sera pour la première fois exposé lors de la conférence Robots on Tour, en mars 2013. Pour l'occasion, et afin d'accélérer son développement, des espaces publicitaires ont été mis en vente, pour une somme allant de 27 000 à 55 000 $, en fonction de la taille et de la place que l'autocollant prend sur sa structure. Le Roboy est un robot domestique destiné à aider les personnes dépendantes. Ses concepteurs ne se sont pas seulement focalisés sur le fait de lui offrir une apparence humaine, mais ont également beaucoup travaillé pour que ses mouvements soient proches de ceux d'un être humain. Il est fabriqué autour d'un système de « tendons » artificiels — à l'origine de ses mouvements réalistes. Il a aussi été pensé pour être moins effrayant que d'autres machines de son type et son squelette pourra être recouvert d'une « peau » de plastique souple… ◗
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NEWS Robots mars / avril 2013 Le LS3 s'en va-t-en guerre (bientôt) Le Legged Squad Support System (LS3) est un robot quadrupède conçu par la DARPA pour assister les militaires dans leurs missions de transport. Il revient de deux semaines de tests (environnement réel) en Virginie. Autonomie et manœuvrabilité ont été améliorées : il répond maintenant aux ordres vocaux donnés par le militaire qu'il accompagne, en parfaite autonomie, en le suivant des yeux et en décidant luimême de la meilleure trajectoire. Il peut aussi aller de point en point (désignés au préalable) grâce à son GPS. Chaque LS3 peut transporter jusqu'à 400 kg de matériel et emporter suffisamment de carburant pour des missions couvrant vingt miles et une durée de vingt-quatre heures. Le projet, financé donc par la DARPA et l’US Marine Corps, réclamerait encore trente mois de développement. ◗
Des drones dans le ciel européen — enfin ? La fin de l'année 2012 a été fructueuse pour l'avenir du ciel européen. Après un début de réglementation (très stricte) de l'accès à l'espace aérien civil français en mai, après un premier rapport de la Commission européenne sur la stratégie de développement des applications civiles en septembre, UVS International — une organisation représentant les fabricants et les utilisateurs de systèmes de véhicules sans pilote — a organisé en décembre un forum sur les utilisations civiles des drones. Il a réuni des intervenants de douze pays, afin d'améliorer le dialogue avec les agences (dont la Commission européenne), informer les entreprises travaillant dans le domaine aérien (habité), montrer la diversité et le potentiel des applications civiles, communiquer sur la réglementation dans les pays européens et ses lacunes (selon les termes de la brochure de présentation), donner des renseignements précieux aux futurs clients et parler technologie (notamment de l'éternel problème des fréquences disponibles). Enfin un point de départ pour préparer l'arrivée des drones dans notre quotidien ?… ◗
CES 2013 : bonjour aux voitures autonomes ! Toyota et Audi ont profité du salon CES (Consumer Electronics Show) 2013 de Las Vegas pour effectuer la démonstration de leurs travaux en matière de circulation de véhicules sans conducteur. Pour Toyota, ce fut par l’intermédiaire de sa marque de luxe Lexus et de la présentation d’une grosse berline LS 600h bardée de capteurs et de caméras, qui peut avancer sans conducteur et s'arrêter seule si un piéton se présente devant elle. Elle repère évidemment aussi les autres voitures, les lignes blanches et les feux de signalisation. Google a déjà beaucoup travaillé avec la Lexus, mais Toyota a précisé que les projets des deux entreprises n'avaient rien à voir. Le modèle d'Audi est quant à lui capable de localiser un emplacement de parking et de s’y garer de manière autonome. La marque allemande travaille sur cette technologie sans conducteur depuis plusieurs années, notamment avec un prototype de TT Coupé qui s’est attaqué à la fameuse montée de Pikes Peak. ◗
CES 2013… Quel avenir pour la robotique ? Six thèmes technologiques ont été mis à l'honneur au CES 2013 : la télévision ultra haute définition, les voitures intelligentes, le suivi de remise en forme et de la santé, les applications mobiles, l'impression 3D et les PC convertibles… Chez les robots, les stars ont été les robots de nettoyage et de jardinage. En Europe, ce marché a rattrapé et dépassé celui des ÉtatsUnis en 2012 et d'ici à 2017, les ventes devraient encore augmenter de 50 %. Les industriels historiques de l'aspirateur ont sauté sur l’occasion et chacun a créé son produit, en dépensant des millions pour rattraper son retard. L'avenir proche du robot est toujours dans le nettoyage (tonte de pelouse, ramassage de feuilles, enlèvement de la neige, etc.) — rejoint d’ailleurs par les soins personnels (nettoyage du visage, des dents, des cheveux, etc.). Toujours selon les analystes du CES vont bientôt survenir les robots experts : une tondeuse analysant le sol, un robot de soins analysant le cuir chevelu ou les dents. ◗
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La bebionic3 — la main du futur Cette bebionic3, une main bionique (la plus avancée disponible actuellement sur le marché), est le résultat de nombreuses années de développement. De troisième génération et conçue par la société RSLSteeper, elle a bénéficié d’améliorations significatives qui la rendent plus forte, plus précise et plus facile à programmer. Offrant un parfait équilibre entre une technologie de pointe, des fonctionnalités avancées et un design d’avant-garde, cette main myoélectrique prothétique a tout pour révolutionner la vie des amputés en les aidant à retrouver leur autonomie grâce à quatorze modes sélectionnables de préhension et de position de la main. (La vitesse de préhension est personnalisable : des modèles et une force peuvent être programmés sans fil et adaptés aux besoins spécifiques de chaque utilisateur, via le tout nouveau logiciel bebalance.) Construite avec des matériaux comme l'aluminium et le carbone, elle est à la fois légère et solide. De plus, un revêtement extérieur en silicone, imitant la chair grâce à une finition micropigmentée TrueFinish, est disponible en dix-neuf teintes réalistes — et divers détails supplémentaires (sur les paumes, les jointures, les ongles et les articulations) améliorent son aspect naturel. Grâce à cette deuxième peau, bebionic3 passera inaperçue. ◗
La troisième mission du X-37B Le drone spatial américain X-37B (appelé aussi Orbital Test Vehicle) effectue sa troisième mission, après avoir décollé de Cap Canaveral, en décembre dernier, à bord d’une fusée Atlas V qui l’a envoyé dans l’espace. Conçu principalement par Boeing (en collaboration avec l’US Air Force), ce drone qui ressemble à une mininavette spatiale mesure 8,90 m de long, 2,90 m de haut pour une envergure de 4,50 m et un poids de lancement de 4,99 t. Ses panneaux solaires, qui fonctionnent avec des batteries lithium-ion, lui permettront de rester pendant de nombreux mois en orbite basse autour de la Terre. (La première mission, effectuée en 2010, avait duré deux cent vingt-quatre jours tandis que la deuxième, en 2011-2012 avec un autre OTV, s’était étalée sur quatre cent soixante-neuf jours.) Ce troisième vol d’essai, effectué par le X-37B qui avait rempli la première mission, devrait aider l’Air Force à tester divers capteurs (pour la reconnaissance radar, infrarouge et optique) mais aussi des systèmes (guidage, navigation, contrôle, protection et isolation thermique) et des aptitudes spécifiques (vol orbital, retour sur la Terre et atterrissage en toute autonomie). Avec la fin de l’exploitation des navettes spatiales, ce programme expérimental offre une occasion unique de développer de nouvelles technologies destinées à une future plate-forme spatiale de l’US Air Force qui serait fiable, réutilisable et non habitée… ◗
Rosa, le robot qui aide à soigner le cerveau C’est à Bertin Nahum, le fondateur de la société française Medtech, qu’on doit le robot Rosa, une invention révolutionnaire qui apporte aux neurochirurgiens une assistance fiable et précise. Conçu en étroite collaboration avec des équipes chirurgicales, il intègre sous une même plate-forme un logiciel de planification préopératoire neurochirurgicale, des fonctions de navigation et de robotique avancées, une technologie haptique à retour d’effort pour la manipulation d’instruments chirurgicaux et des fonctionnalités de visualisation avancée. Il apporte une forte valeur ajoutée, qui découle de l’intégration des toutes dernières technologies de GMCAO, d’une plate-forme répondant aux besoins d’une large palette d’indications chirurgicales et d’une ergonomie optimale. Il peut être utilisé dans n'importe quelle intervention crânienne réclamant, après une planification des données préopératoires, la localisation de l’anatomie du patient, le positionnement précis et la manipulation d'instruments. Grâce à Rosa, le neurochirurgien dispose d’une parfaite vision en 3D du cerveau de son patient, de la zone à atteindre et de la trajectoire à emprunter. (Il est notamment indiqué pour les biopsies, les stimulations pour le traitement de la maladie de Parkinson, les prélèvements dans les zones lésées en cas d’épilepsie ou de présence de tumeurs.) Depuis sa mise en service, il a déjà permis d’effectuer plus de six cents chirurgies du cerveau et depuis octobre dernier, une douzaine de patients ont déjà été opérés avec les deux exemplaires récemment acquis par le CHU de Nice et celui de Strasbourg… ◗
MOSAIC, un projet collaboratif pour des robots de services MOSAIC va réunir des personnes motivées et compétentes dans leur secteur ; elles auront pour objectif la conception finale de robots de services. Des personnes qui, comme Bernard Froment, l’initiateur du projet, aiment le travail bien fait mais ne peuvent envisager à leur échelle un travail d’envergure comme la conception d’un robot jusqu’à sa phase de mise sur le marché… Pour cela, Bernard Froment a créé une base robotique roulante à trois roues non holonomes, constituant la future partie propulsion et énergie du robot. Une des spécificités de cette base robotique est qu'elle peut être déplacée à la main… Mais le véritable objectif de cette capacité est l’acquisition d’un chemin par learning. Le projet est ouvert à toutes les personnes, de tout âge, de tous les pays et de tous les horizons — capables d’apporter une pierre à l’édifice du fait de leurs compétences et de leurs motivations. Pour plus d’informations, un site (www.bf-io.com). ◗
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Pages réalisées par Nicolas Denis
L’exploit de Zac Vawter et de sa prothèse bionique Lors d'une journée dédiée à la récolte de fonds pour le Centre de rééducation de Chicago, Zac Vawter (un informaticien américain de trente et un ans qui a perdu sa jambe droite dans un accident de moto il y a trois ans) a réussi à gravir avec sa prothèse bionique les cent trois étages de la Willis Tower, l’un des plus hauts buildings du monde (il culmine à 442 m), en seulement 53 min et 9 s. Zac Vawter avait commencé l’année dernière à tester ce prototype (unique en son genre) de prothèse bionique, qui s’active grâce à des capteurs implantés dans le cerveau de la personne amputée. Pour préparer son escalade, il s'est entraîné sur un petit escalier mécanique pendant que les chercheurs ajustaient les aspects techniques de la prothèse bionique pour s'assurer qu'elle répondrait bien à ses pensées. Cet exploit constituait l’occasion de présenter pour la première fois au public cette prothèse et de montrer à quel point elle pouvait être efficace. Le prototype, qui a coûté 8 M$, est notamment cofinancé par le département américain de la Défense, le MIT et l'université de Rhode Island. Grâce à cet essai concluant, son utilisation devrait se généraliser malgré un coût très élevé ; pour l’instant, sa commercialisation n'est pas prévue avant quelques années… ◗
Nao Music Band Dans le cadre du Developer Program d'Aldebaran, Franck Calzada a développé Nao Music Band, un jeu musical interactif basé sur le concept de Guitar Hero. Nao y indique des notes via la position de ses mains. Le joueur, placé en face du robot, doit alors reproduire à l'identique et en temps réel les gestes que ce dernier exécute pour simuler une note de guitare et ainsi marquer des points par le biais d’un système de combo. Le jeu présente également un mode « libre » qui permet de composer soi-même ses musiques (orgue, guitare, etc.) en disposant les mains sur un clavier virtuel. Une vidéo à consulter (http://www.youtube.com/watch?fv=_SD65do9XyE). ◗
Génération Robots distribue le robot TurtleBot 2 en Europe Le robot TurtleBot (dans sa version II), conçu par Willow Garage et ClearPath Robotics, est désormais disponible en Europe… Génération Robots en assure la distribution et le support matériel (sans oublier la fourniture des pièces détachées). Il est également prévu, courant 2013, que HumaRobotics, la branche services de Génération Robots propose des formations ROS en ligne pour enseigner à le programmer. Elles s’adresseront aux particuliers chevronnés, aux enseignants et aux chercheurs qui désirent l’utiliser dans leurs programmes de recherche. Le TurtleBot 2 bénéficie de nombreuses évolutions : plus de précision, de vitesse, d’autonomie et la possibilité d’ajouter ses propres capteurs et accessoires. Il embarque un notebook entièrement paramétré et un capteur Microsoft Kinect pour tout ce qui touche à la vision artificielle et à l’interaction homme-robot. (Le TurltleBot est un produit très utilisé par le monde de la recherche et de l’enseignement.) ◗
iRobot se lance dans les robots de piscine… Après avoir permis l'émergence du marché des robots aspirateurs — puis des robots laveurs de sol ou nettoyeurs de gouttières, iRobot se propose désormais de purger votre piscine avec le Mirra 530, qui en nettoiera le fond (en détectant la taille et la forme de votre bassin) et l’eau, tout en prenant soin d’éliminer toutes les saletés, même les plus infimes (pollens, bactéries, etc.) — jusqu’à une taille de deux microns. Il devrait être distribué à environ 1500 € à partir du printemps. ◗
RETROUVEZ-NOUS SUR www.planeterobots.com
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NAOCAR
UN PROJET PÉDAGOGIQUE NaoCar est un projet pédagogique qui a été conçu par Epitech dans le cadre des projets libres de troisième année. Les étudiants choisissent leur groupe et donc leur projet. Ils disposent de cent cinquante jours (répartis sur six mois) pour s’y consacrer.
Nao et un membre de la future génération de roboticiens.
Au sein de l'école d'ingénieurs Epitech, NaoCar a pour vocation de concrétiser un vrai projet de A à Z, que ce soit au niveau technique, au niveau de la communication (gestion du projet) ou à celui du développement. Les étudiants qui s’y consacrent entretiennent des objectifs concrets et une gestion qui couvrent tous les aspects de la robotique. NaoCar constitue une forme d’entraînement pour les EIP (Epitech Innovative Projects) les projets imposés aux étudiants de quatrième et de cinquième année (cf. https://eip.epitech.eu/).
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Nao Car est développé par un groupe d'étudiants particulièrement brillants : Melvin Laplanche, Loick Michard, Samuel Olivier et Gaël du Plessix. Deux d’entre eux ont déjà gagné des concours de développement informatique (IBM ACM, Weecod...). Et le site d'Epitech Montpellier possède un Nao, ce qui lui permet de proposer une base innovante pour l’élaboration de projets révolutionnaires. (Nao développe une aura qui plaît à la majorité des personnes qu'il rencontre et constitue un facteur d’intégration des robots dans la vie de tous les jours.) TOUT SEUL, COMME UN GRAND ! Ce groupe d'étudiants a essayé de prendre le contre-pied de Google et de tous les projets de voiture autonome — afin de voir ce que donnerait un robot capable de conduire une voiture classique. Placer Nao dans un véhicule électrique pour enfants était tout à fait adapté… Actuellement, ils utilisent une simple ligne rouge tracée sur le sol que la caméra frontale du petit robot détecte comme trajectoire pour simuler un mode autonome basique. On peut également le piloter via une manette de jeu. Une pression sur le bouton assigné Avancer — et Nao actionne la pédale
des gaz ! Et à la suite d’un simple mouvement imprimé au joystick, il tourne le volant placé devant lui à droite ou à gauche. Enfin, pour reculer, un bouton spécifique lui permet d’enclencher le levier de vitesse sur marche arrière et de remettre les gaz… Cette première étape de faisabilité technique est dorénavant validée. La suite des festivités consistera à ajouter un senseur Kinect au véhicule d'ici le mois de mars. Il échangera ses données avec Nao pour cartographier l'environnement de la voiture. Une fois cette étape franchie, le robot pourra conduire de façon totalement autonome. Dans un avenir proche, les élèves aimeraient ajouter des spécificités. L'idée : proposer de vraies courses sur circuit avec plusieurs Nao aux commandes. Chaque université et chaque programme académique en cours dans monde pourraient ainsi disputer un vaste championnat…
Pour plus d’informations… — Le site : http://naocar.com/ — La page YouTube : bit.ly/WUNTRA — Twitter : http://twitter.com/nao_car ■Joe Pillow
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LE SOMMET INTERNATIONAL DÉDIÉ À LA ROBOTIQUE QUI FAIT RÉFÉRENCE EN EUROPE INNOROBO est l’unique sommet international dédié à la robotique de services. En deux ans il est devenu, en Europe, un événement incontournable en matière de robotique et d’innovation. Il se déroulera du mardi 19 au jeudi 21 mars 2013 au Centre de congrès de la Cité internationale de Lyon… Ce sommet est représentatif de la robotique de services dans l’ensemble de son écosystème et de sa diversité (start-up, groupes internationaux, laboratoires de recherche, filières de formation et d’éducation, porteurs de projet, etc.). Il est ouvert aux professionnels de tous les secteurs d’activités (robotique, médical et santé, logistique et transports, électroménager, agriculture et élevage, services publics, éducation, loisirs, électronique grand public…). Il existe en effet de nombreuses convergences
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entre ces industries et le monde de la robotique. INNOROBO offre donc la possibilité aux dirigeants d’entreprises non robotiques d’explorer, de découvrir et d’intégrer les technologies robotiques dans leurs stratégies, pour s’ouvrir de nouvelles perspectives de croissance et attaquer de nouveaux marchés. Cet événement participe ainsi à l’émergence et au développement de la robotique de services et à la redynamisation des entreprises des autres secteurs. Outre un hall d’exposition où l’on re-
trouvera les tout derniers robots et les dernières avancées technologiques, le salon proposera également des cycles de conférences de haut niveau. (Elles constituent une source d’inspiration et d’informations et fournissent de nombreuses occasions d’échanger des points de vue avec des experts et des visionnaires mondiaux reconnus.) Les technologies et les solutions robotiques sont déjà bien présentes et de plus en plus nombreuses dans notre quotidien professionnel
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“Les technologies et les solutions robotiques sont déjà bien présentes et de plus en plus nombreuses dans notre quotidien professionnel ou personnel sans que nous nous en doutions. Quelles sont-elles ?”
3 Les robots sont fiers de venir poser devant le stand de Planète Robots ! Ici le Nec PaPeRo.
ou personnel sans que nous nous en doutions. Quelles sont-elles ? Et doit-on en avoir peur ou au contraire les accueillir d’un œil bienveillant ?… Afin de laisser le grand public se faire une opinion et de répondre à la curiosité qu’il a pour les robots, INNOROBO ouvrira ses portes à tous le mercredi après-midi de 15 heures à 20 heures. LES TEMPS FORTS D'INNOROBO 2013 INNOROBO a pour but de fournir un panorama complet de la diversité des champs d’application de la robotique, notamment dans le domaine des services professionnels (robotique d’exploration et d’intervention, robotique médicale et de santé, solutions robotiques logistiques de sécurité et surveillance, robotique agricole et robots autonomes dans les villes) ; et dans celui des services personnels (maisons intelligentes, robots d’assistance ménagère, objets connectés et sécurité…). Des conférences riches en informations et en perspectives sont prévues pour diffuser les
connaissances et partager les expériences avec des experts et des visionnaires reconnus issus des laboratoires, des universités ou des entreprises. Deux cycles de conférences distincts y
RETOUR SUR INNOROBO 2012 EN QUELQUES CHIFFRES… — Cent quatre exposants représentant la diversité des champs d’application de la robotique (douze nationalités différentes). — Douze mille entrées (+ 20 % par rapport à 2011) de visiteurs professionnels, de directeurs de l’innovation, de responsables du développement produits, de décideurs au niveau stratégique, d’investisseurs ou de représentants d’institutions internationales. — Trente-quatre pays visiteurs. — Treize mille visiteurs uniques sur le site Web, cent onze nationalités en trois jours. — Médias : cent cinquante journalistes de quinze pays. — De nombreux partenaires participant activement à l’émergence de l’écosystème robotique européen. — Vingt et un experts mondialement reconnus avaient partagé leurs expériences et leurs visions prospectives sur la robotique (sept cents auditeurs en trois jours). Le robot PR2 de Willow Garage/GDR sera présent lors de cette nouvelle édition.
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le Furo de Future Robots.
seront proposés : le premier, pour démontrer les convergences qui existent entre les différentes industries et la robotique — il est organisé en partenariat par Thésame (Innovation
En 2012, le robot humanoïde était la star d'INNOROBO.
SERONT (ENTRE AUTRES) PRÉSENTS LORS D'INNOROBO 2013… Robots professionnels Véhicules autonomes — MDP Motor (Pathfinder, le robot explorateur de la planète Mars). — R&Drone (BICA, un drone maritime HF de surface). — ECA ROBOTICS (drones terrestres Cobra MK2, Alister 9 et Margouillat). Robots guides — ODM Technologies (FURo). — BlueBotics (Guido). Médical et santé — Robotdalen, un cluster suédois (Bestic et le gant SEM de Bioservo Technologies). Agriculture — VITIROVER SAS (Vitirover). Composants et technologies robotiques — Shadow Robot Company (système Dexterous Hand). — Schunk (Powerball Lightweight Arm).
PME), Cap’Tronic et EMM Robotics ; le deuxième, pour communiquer sur les dernières innovations robotiques et leurs applications à divers marchés — il est organisé
localement par INNOECHO en collaboration avec le GDR (Groupement de recherche robotique) et à l’initiative d’EURON/EUROP : ERF (European Robotics Forum). Un appel aux start-up robotiques a été lancé et un comité d’investisseurs sélectionnera les plus prometteuses, qui présenteront chacune leur projet en conférence plénière, le mardi 19 mars. Enfin, une expérience interactive a été mise en place cette année, en collaboration avec le Laboratoire de l’inquiétante étrangeté (LIE) et l’ENSATT pour faire la démonstration des nouvelles capacités technologiques par l’intermédiaire de robots mis en scène. Un centre de convention d’affaires sera mis gratuitement à la disposition des inscrits (visiteurs professionnels, exposants, intervenants et participants aux conférences, presse et partenaires) pour participer à des ateliers à thème et prendre des rendez-vous (affaires, interviews, démos…), afin de faciliter les contacts et d’encourager les initiatives. ■Joe Pillow
Robots personnels
LES CONFÉRENCES
Objets connectés — Overdrive Robotics (SmartBot). — Big Robot (Hovis).
INNOROBO propose un cycle de conférences de haut niveau et attire des leaders et des entrepreneurs, des pionniers et des chercheurs de renommée internationale… La robotique étant pluridisciplinaire par essence, cet événement réunit donc des experts (en design, ingénierie, anthropologie, électronique, Intelligence artificielle, etc.).
Plates-formes de recherche sur les assistants personnels — Willow Garage/GDR (PR2). — Fraunhofer (Care-O-bot).
Les conférenciers dont la présence est d’ores et déjà confirmée aux EMM Robotics sont… — Bruno Bonnell (Syrobo) : cérémonie officielle d’ouverture, Robolution Capital et Investir en robotique. — Hugh Herr (iWalk Inc. et MIT) : La robotique médicale et de santé. — Dmitry Grishin (Grishin Robotics) : Investir en robotique. — Dominique Sciamma (Strate College) : L’influence du design. — Manuela Veloso (Carnegie Mellon University) : La symbiotique humaine et Interaction des robots. — Aviad Maizels (PrimeSense) : Détection 3D et Vision du robot. — Jan Westerhüs (Robert Bosch Venture Capital). — François-Xavier Meyer (Seb Alliance).
Robots ménagers et de jardin — Ecovacs (Winbot, Famibot, Deepoo). — iRobot (Looj 330, Roomba, Scooba). — Friendly Robotics (Robomow 500).
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LYON accueille
INNoROBO
19 – 21 mars Cité Centre de Congrès – Lyon
Visionnaire et responsable. « Je vois Lyon comme la ville de demain, dans laquelle les robots viennent faciliter notre quotidien et la performance technologique des entreprises. Un territoire d’innovation où l’alchimie s’installe déjà entre créativité et compétitivité économique. La « robolution » est en marche ! » Bruno Bonnell, robolutionnaire. Ensemble, allons au bout de nos idées.
www.economie.grandlyon.com
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À QUAND LA ROBOTIQUE EUROPÉENNE ? Horizon 2020 est le nom du plan financier prévu pour assurer la compétitivité de l’économie européenne. Quatre-vingts milliards d'euros y seront affectés, entre 2014 et 2020. La robotique a évidemment été identifiée comme l'un des pôles de compétitivité à développer… Dans ce cadre, la Commission européenne a souhaité la mise en place d’un PPP (partenariat public-privé), destiné à stimuler la recherche en robotique pour assurer la compétitivité des industriels et des fournisseurs de cette technologie. Le PPP européen, euRobotics, est issu de la fusion des organisations EURON et EUROP, respectivement chargées de rassembler les académiques et les industriels de la robotique en Europe. Depuis sa naissance en septembre dernier, l'association euRobotics organise des réunions d'information à travers toute l'Europe. Et celle qui s'est tenue à Saclay en décembre a réuni des représentants de l'État, de la recherche et des industriels. Le Dr Herman Bruyninckx, du département d'ingénierie mécanique de l'université de Leuven (Belgique) y représentait euRobotics.
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SORTIR DU « VILLAGE GAULOIS » Témoins de cette volonté de rapprochement entre recherche et application, les représentants de l'État étaient issus du ministère du Redressement productif pour l'un (M. Patrick Schouller, Représentant national dans les programmes européens) et du ministère de la Recherche pour l'autre (M. Frédéric Laurent). Ils ont regretté, chiffres à l'appui, la « tendance durable au faible retour sur investissement » de la filière robotique française… La France affiche en effet « une faible participation, et obtient un faible taux de réussite ». (La demande française ne représentant que 40 % de la demande allemande et le taux de réussite des entreprises françaises étant seulement de 10,8 %, contre 19,1 % en Allemagne pour une moyenne européenne de 13,9 %.) En fait, hormis le CNRS et l'INRIA, les Français
sont peu présents parmi les principaux bénéficiaires des projets européens. La conclusion, déjà présentée dans de précédents rapports, est que « la recherche française en matière de robotique est de qualité, mais qu'en fin de compte, nous ne produisons pas ». C'est une situation surprenante si l'on considère que la robotique est présentée comme un challenge industriel majeur (ce qu'a annoncé M. Montebourg lui-même en octobre, dans le magazine L’Usine nouvelle). Une explication serait que « la communauté française n’est pas dans le bon réseau ». La Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) a supporté dix projets ces cinq dernières années, avec une aide totale de 20 m€… Et les intervenants ont cité M.Bruno Bonnell, qui prédit que la robotique transformera l’industrie comme Internet a transformé l’informatique.
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“En fait, hormis le CNRS et l'INRIA, les Français sont peu présents parmi les principaux bénéficiaires des projets européens.”
L'AGV de BA Systems, un système de transport autonome destiné à circuler à l’intérieur des bâtiments.
En haut, le Dr Herman Bruyninckx, représentant euRobotics. — À gauche, le Jazz, un exemple de la production robotique française.
Mais pour en tirer parti, la communauté robotique française ne doit pas rester le village gaulois (en français, le colloque ayant lieu en anglais). Enfin, le Dr Bruyninckx tint à rappeler qu’il fallait faire vite… « Nous jouons contre les USA, la Corée (du Sud, NDLR), la Chine. S’il vous plaît, souvenez-vous-en! » DES TÉMOIGNAGES PRÉCIEUX M. Philippe Bidaud est également intervenu, en tant que directeur du GDR (Groupement de
recherche en robotique). Ce GDR a pour but de structurer la communauté scientifique et de promouvoir ses échanges avec l’industrie. Il se veut une représentation nationale de la communauté auprès des organismes et des agences. Il compte plus de soixante équipes de recherche dans différents établissements et plus de mille trois cents membres. Le GDR organise en outre des journées thématiques, des groupes de travail, des conférences nationales, des workshops internationaux et met en ligne de la documentation (www.gdrrobotique.org). Et plus particulièrement sur le sujet du PPP, il a mis sur pied un club de partenaires industriels et a produit un premier document sur le potentiel de la recherche et de l’industrie de la robotique en France. Le Dr Bruyninckx a d’ailleurs rappelé qu’il « y a beaucoup de communautés locales pour la robotique européenne, mais pas de feuille de route nationale dans la recherche à l'heure actuelle ». Premier représentant industriel, M. Julien Cau s’est exprimé au nom de BA Systèmes, une entreprise rennaise qui propose des équipements automatiques (pour le palettage, par exemple) et a construit le chariot automatique AGV (Automated Guided Vehicle), d’une durée de vie de quarante mille heures et d’une fiabilité de 99,7 %. Il a rappelé la nécessité, pour une moyenne entreprise comme la sienne, de coopérer avec le monde de la recherche, ce que BA Systèmes fait en partenariat avec CEA-List (Robagro). Il est important « d’échanger l’expérience industrielle et les inno-
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PPP ROBOTICS 2020 À QUAND LA ROBOTIQUE EUROPÉENNE ?
Julien Cau et Philippe Bidaud.
vations de la recherche ». BA Systèmes participe au club des partenaires GDR. PSA, en la personne de M. Nahid Armande, a également fait part de l’attente des grands groupes en matière d’apports de la robotique. De par sa taille, PSA a pu s’organiser en pôles de recherche. Car la robotique est une façon de « maintenir la compétitivité dans l’Europe de l’Ouest ». Les industries ont besoin de trouver des solutions pour réduire les besoins en personnel et garder les gens pour les tâches les plus qualifiées. Dans ce but, PSA a développé le projet NOVA (NOuvelles Voies d'Automatisation), qui vise à proposer des « solutions flexibles et économiques pour renforcer la compétitivité des usines européennes ». Les étapes du projet sont clairement identifiées : « robotique interactive, partage de l'espace de travail [entre l’humain et le robot], mobilité robotique, suivi visuel, perception, manipulation habile et compréhension des gestes ». Il nécessitera un fort « besoin d'intégration pour les entreprises ». « L’acceptation sociale » en est au centre. Pour cela, ce projet récent inclura des groupes sociaux de réflexion et invitera des ouvriers à travailler avec les prototypes. M. Armande est en accord avec le concept de robocalisation de M. Bruno Bonnell. Et pour le Dr Bruyninckx : « Il y a beaucoup de chercheurs en robotique humaine, mais personne ne sait quel est le niveau d'acceptabilité de ces robots. C'est un processus qui va prendre du temps, qui débute. Il est important d'avoir des retours des utilisateurs, pas seulement de faire de la recherche ou de la production. Cela va prendre des années. » UN CAP À PASSER Les interventions du public (en général averti), ont aussi posé les problématiques. Comme celle de cette responsable de CHU : « C'est un discours qui revient souvent, qui est fascinant. Mais nous n'avons qu'un seul robot, en chirurgie,
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Les robots de POB-Technology, un autre exemple de création française.
et il est américain. Nous avons du mal à imaginer le chemin à faire entre le travail que nous faisons et la solution robotique. La question est posée : Pourquoi avons-nous besoin de robots ? » Et un autre chirurgien de compléter : « Le robot dont j'ai besoin, il y en a un seul dans le monde — et il coûte deux millions d'euros… Quand les prix descendront-ils ? » Le Dr Bruyninckx a convenu que la technologie a ce cap à passer : « La situation n'est pas la même aux États-Unis, où une société comme iRobot bénéficie des soutiens via la vente à l’armée de son matériel de défense. Si le matériel a ce coût, c'est du fait de la sécurité, des besoins de certification. Mais sans cela, la confiance ne pourra pas être établie. L’Europe est la bonne échelle (géographique, NDLR) pour développer l’industrie robotique. On peut comparer cela à ce qui a été fait dans l'aéronautique. Nous espérons une structuration de la robotique, une EADS de la robotique. Une compagnie supranationale serait taillée pour la compétition avec les États-Unis ou la Chine. Évidemment, cela dépend du type d'application. En chirurgie, nous pouvons l'imaginer… L'Europe est
prête à avancer l’argent qu’il faut mais ce n'est pas qu'une question d'argent, c’est aussi une question de partenariat. » Finalement, que retenir de tout cela ?… Les acteurs sont unanimes : une coopération et une intégration sont nécessaires au niveau européen et donc supranational. Mais qu’observe-t-on actuellement ? En dehors du monde de la recherche, peu de choses… Le discours de chacun des différents intervenants, pris séparément, est des plus intéressants et des plus volontaires. Mais aucun n’a évoqué l’impact que le PPP aura dans son activité et sur ses projets, en termes pratiques, mesurables, industriels et économiques. Est-ce juste encore un peu tôt ? Espérons-le. Mais alors que les Américains légifèrent déjà pour réguler la circulation des drones dans leur espace aérien et mettent au point le matériel nécessaire pour le faire, il s’agit, comme l’a souligné le Dr Bruyninckx, de faire vite. « Souvenez-vous-en ! »
■Nicolas Denis
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L'AVENIR DE LA
ROBOTIQUE EN FRANCE
Il y a quelques mois, le PIPAME (Pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques) et la DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services) ont publié les résultats d’une étude anticipant le développement industriel de la robotique personnelle et de services en France. Ladite étude a montré que notre pays dispose malgré tout de bon nombre d’atouts pour s’imposer dans ce domaine de pointe de la technologie, malgré la forte concurrence internationale… LA DÉMOCRATISATION DE LA ROBOTIQUE Selon l’ONU, la robotique sera la révolution technologique du XXIe siècle, tout comme l'automobile et l’informatique durant le siècle précédent. Dans un avenir proche, il y aura partout des robots qui se déplaceront parmi les objets communicants de notre environnement connecté et seront donc un élément parmi tant d’autres de l’intelligence ambiante dans laquelle nous serons bientôt conduits à vivre. Au fur et à mesure que les populations vieillissent, partout dans le monde, la démographie évolue rapidement. Le rêve d'un robot compagnon assistant les humains dans leurs tâches quotidiennes ne relève désormais plus de la
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science-fiction ! Et si les chiffres du marché global de la robotique qui sont communiqués varient d’un organisme à l’autre (ministères, associations, syndicats professionnels…) et d’un pays à l’autre (États-Unis, France, Japon, Corée du Sud…) — dans la mesure où leurs critères d’évaluation ne sont jamais les mêmes —, tous s’accordent pourtant sur le fait que sa croissance sera exponentielle. Le marché de la robotique de services personnelle n’en est encore qu’à ses prémices car quasiment 90 % des robots domestiques sont pour l’instant des robots aspirateurs, mais la demande à l’échelle mondiale, stimulée par les usages privés de la robotique personnelle et de services, devrait sensiblement augmenter — d’ici cinq ans.
Si la France arrive à bien se placer dans la course effrénée pour cet enjeu majeur (et créateur de centaines de milliers d’emplois), elle aura toutes les chances de tirer son épingle du jeu… En effet, elle possède d’ores et déjà de multiples atouts comme la qualité de sa recherche théorique universitaire et académique, son excellence reconnue dans le domaine du logiciel et de la robotique humanoïde, la dualité civil/militaire de ses matériels ainsi que son tissu industriel constitué de nombreuses start-up et PME innovantes. On a d’ailleurs déjà commencé à voir les choses sensiblement bouger dans presque tous les secteurs d’activité : le transport individuel (voitures sans conducteur) et le transport collectif (rames de métro et minibus auto-
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“Si la France arrive à bien se placer dans la course effrénée pour cet enjeu majeur (et créateur de centaines de milliers d’emplois), elle aura toutes les chances de tirer son épingle du jeu…”
Le Reeti, un PC-Bot communicant développé par la jeune entreprise toulonnaise Robopec.
De gauche à droite, le robot de téléprésence Kompaï de Robosoft. — Une automobile automatisée Navia d’Induct, conçue dans la région parisienne. — Le robot iCub est le fruit des recherches menées par le consortium européen RobotCub. – Parrot, un fabricant d'appareils Bluetooth pour les automobiles s'est lancé avec succès dans la création d'un robot volant, l'AR.Drone.
matisés), le domaine médical (suivi à distance de l’état de santé des patients et utilisation des robots lors d’opérations chirurgicales). Sans oublier le domaine agricole avec l’essor de l’agriculture bio, qui entraîne le développement de l'emploi des robots (dans les champs, les étables, les vignobles…). La croissance de la robotique se produit en simultané et dans toutes les directions !
UNE GRANDE DIVERSITÉ DE COMPÉTENCES ET DE SAVOIR-FAIRE En France, le secteur de la robotique regroupe un large panel d’acteurs (centres de recherches et laboratoires universitaires, start-up, PME, pure players, distributeurs, grands groupes industriels) et se caractérise par une grande diversité de produits et/ou de services innovants. Citons notamment Awabot (avec sa plate-forme de pro-
grammation EMOX, outil unique de création d’applications robotiques qui s’adresse aussi bien aux néophytes qu’aux experts désireux d’en explorer les limites). Et BA Systèmes (avec ses AGV — des chariots de manutention sans conducteur évoluant en parfaite autonomie au sein d’usines ou de vastes entrepôts grâce à la combinaison du repérage et du guidage, ce qui leur permet de suivre une trajectoire donnée). Sans
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oublier Delta Drone (qui conçoit et fabrique des drones à usage civil), EOS Innovation (avec ses robots de surveillance et de prévention, evigilante et e-one, destinés aux entrepôts et aux sites industriels, qui ont pour mission de détecter les intrusions — grâce à un capteur laser — et d’alerter les agents de sécurité), Gostai (avec son Jazz, robot de téléprésence mobile), Induct (avec son minibus automatisé Cybergo, qui équipe déjà un certain nombre d’hôtels et de campus dans le monde entier, tout comme le Disney World d'Orlando en Floride). Mentionnons encore Medtech (avec Rosa, son robot d’assistance au geste chirurgical), NovaNano (start-up spécialisée dans les nanosatellites d'observation, dont le premier FlyMate devrait décoller cette année à bord d'une fusée Soyouz), Robopec (avec son robot expressif Reeti, dont le visage recouvert de silicone peut reproduire moult émotions différentes). Et encore Robosoft (avec son robot domestique Kompaï, destiné à venir en aide aux personnes âgées, dépendantes ou autistes), Robotswim (avec sa flottille de robots poissons Jessiko, conçus pour animer les hôtels, les restaurants de luxe et des événements publics) ou encore Violet (avec son Karotz, le lapin design et communicant, connecté à Internet, mais aussi Nanoztag et FlatNanoz). À tout cela s’ajoutent de grands groupes comme EADS, Dassault, Safran Group (Sagem) ou encore Bertin Technologies, dont les gammes de produits sont destinées aux industriels et/ou au secteur de la défense avec différents modèles de drones… L’ARGENT EST LE NERF DE LA GUERRE… Si la France dispose d’un incontestable potentiel dans le domaine de la robotique et d’excellentes compétences, reconnues au niveau mondial, grâce à ses nombreux centres et laboratoires de recherche performants (l’ISIR, le LAAS, le LIRMM, l’INRIA, le CEA LIST…) et ses start-up particulièrement innovantes, elle manque cependant cruellement des moyens financiers nécessaires pour passer à l’indispensable phase de production en masse et à la commercialisation à grande échelle. Malgré de grandes différences dans les produits et services qu’elles conçoivent ainsi que dans leur taille (de deux à deux cents salariés), la plupart des entreprises de robotique françaises ont pourtant une caractéristique en commun : celle de ne pas encore être vraiment en phase d'industrialisation… Même si la plus avancée d'entre elles, Aldebaran Robotics, a déjà vendu, depuis 2008, plus de deux mille six cents exemplaires de son Nao, à cinq cents universités et laboratoires répartis dans plus de quarante-cinq pays (l'université de Tokyo en possède trente à elle seule). Cela constitue un extraordinaire succès pour ce petit robot humanoïde, à l’aspect
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La robotique militaire française est également en pointe avec l'exosquelette Hercule. – La start-up Cybedroid, basée à Limoges, est une des nouvelles stars montantes avec son projet d'humanoïde Aria.
L’UNION FAIT LA FORCE Alors que la demande ne cesse de croître et que les évolutions technologiques s’accélèrent, bon nombre de pays comme le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis (pour ne citer que ceux-là) considèrent le secteur de la robotique comme un enjeu majeur et stratégique. Face à cette concurrence internationale qui augmente
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“Car contrairement à cer taines filières, la robotique nécessite des investissements lourds… Cependant, ses structures capitalistiques ne sont malheureusement pas encore orientées dans cette direction.”
Le robot e-Vigilante d'EOS Innovation.
sans cesse et a su mobiliser d’importantes ressources financières, il est devenu crucial pour la France de mutualiser rapidement ses compétences et son expérience en robotique, discipline complexe faisant intervenir moult secteurs d’activité et équipements divers (mécatronique, optronique, énergie, capteurs, caméras, nanomatériaux, software numérique, communications électroniques, fusion d’informations, connectique, Intelligence artificielle, IHM…) et dans laquelle l’intégration de tous ces savoir-faire apparaît essentielle. C’est dans cette optique que diverses initiatives ont vu le jour comme la création de syndicats professionnels (Syrobo, Symop), qui jouent un rôle important dans la structuration de la filière, mais aussi celle de différents pôles de compétitivité un peu partout dans l’Hexagone (Images et Réseaux en Bretagne, Minalogic en RhôneAlpes, Cap Digital à Paris, Aerospace Valley en Aquitaine, Alsace BioValley, Imaginove…), tout en se spécialisant. Il existe aussi, parallèlement, des réseaux en grappe comme Soliage, dans le domaine de l’autonomie et des gérontechnolo-
Au dessus… Romeo est un projet commun à plusieurs entreprises françaises, mené par Aldebaran Robotics. — À gauche… Awabot a mis au point un robot dédié à l'éducation, l'Emox.
gies, ou encore MECATRONIC, dans celui de la mécatronique. En 2001, le CNRS a lancé le programme Robea, tandis que le département Stic (Sciences et technologies de l'information et de la communication) était créé en parallèle. Deux ans plus tard, le centre a conçu un programme concernant la robotique humanoïde, en partenariat avec le National Institute of Advanced Industrial Science and Technology, en installant deux centres de recherche (l’un au Japon et l’autre à Toulouse). De plus, la plate-forme HRP-2, ouverte à tous, a été constituée afin de faciliter les travaux de multiples laboratoires du CNRS sur la robotique humanoïde. Et par la suite, le GDR Robotique (Groupe de recherche robotique) a succédé au programme Robea afin de poursui-
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Le drone militaire Watchkeeper de Thales.
“Toutes ces démarches ont pour objectif prioritaire de faire de la France un leader à l'échelle internationale dans le domaine de la robotique.” vre l’animation comme la structuration des laboratoires de recherche dans le domaine de la robotique, et de promouvoir et de faciliter les échanges entre la recherche et l’industrie.Toutes ces démarches ont pour objectif prioritaire de faire de la France un leader à l'échelle internationale dans le domaine de la robotique. Le meilleur exemple de cette volonté de mettre en commun leurs forces pour œuvrer ensemble à l’évolution de la robotique en France est le projet Romeo (le développement d’un robot humanoïde destiné à devenir un véritable assistant pour les personnes en perte d’autonomie). Mené par le pôle de compétitivité Cap Digital et financé à la fois par la région Île-de-France, la DGCIS et la Ville de Paris, son montant de dix millions d'euros est subventionné à hauteur de 4,9 millions. Ce robot assistant personnel de deuxième génération et de grande taille (1,43 m pour 40,53 kg) devra être capable de se déplacer correctement au sein d’un lieu réel (pas seulement en laboratoire), d'interagir avec son
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environnement et de communiquer avec des humains. Pour arriver à résoudre tous les problèmes soulevés par la complexité d’une telle tâche, il a donc fallu faire appel aux compétences d’un grand nombre d’intervenants, chacun d’eux étant spécialisé dans un domaine bien spécifique… Comme Aldebaran Robotics (chef de projet, conception mécatronique, système visuel, génération de mouvements), Acapela (synthèse et reconnaissance vocale), As An Angel (dialogue), l’INRIA (commande dynamique), l’Institut de la vision (expression du besoin et évaluation), l’ISIR (commande bio-inspirée), le LAAS (commande de l’humanoïde). Sans oublier le LIMSI (reconnaissance des émotions), le LIST (actionnement, reconnaissance d’objets, haptique), le LISV (conception mécanique), le LPPA (commande bio-inspirée), SpirOps (comportement),Télécom Paris Tech (système audio) et Voxler (interaction vocale, interaction musicale et transformation de voix)… En ce qui concerne la robotique française, il ne
s’agira pas forcément de concurrencer les pays et les produits phares déjà en place mais plutôt de créer de nouveaux marchés, de contribuer à faire émerger les leaders économiques de demain et de favoriser l’amélioration de la compétitivité de notre économie, ainsi que la réindustrialisation de nos territoires. Mais les sociétés qui fabriquent déjà des robots industriels pourraient aussi très bien se diversifier en passant à la robotique personnelle car elles en ont les compétences… Pour cela, il faudrait tout d’abord que les mentalités évoluent quelque peu car dans l'industrie française, aujourd'hui, on considère encore le robot comme le simple élément d'une chaîne. Dans le futur, à l’instar de bon nombre de robots de services (comme les robots aspirateurs ou les robots tondeuses) qui sont autonomes, les robots industriels pourraient gagner en autonomie et devenir ainsi plus multitâches. ■Josèphe Ghenzer
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LA POURSUITE DES AVENTURES MARTIENNES DE CURIOSITY Depuis son arrivée sur Mars, le 6 août 2012, le rover Curiosity continue inexorablement son chemin en direction du mont Sharp (Aeolis Mons), sa destination finale… Il s’arrête régulièrement pour procéder à toutes sortes d’expériences mais aussi pour prendre des centaines de photos de son environnement et des éclipses partielles du Soleil causées par les deux lunes de Mars: Phobos et Déimos… UNE BIEN ÉTRANGE ROCHE MARTIENNE En septembre dernier, Curiosity a sélectionné une étrange roche de forme pyramidale, d’environ 25 cm de haut (et de 40 cm de large à la base), par le biais de la ChemCam (la caméra laser juchée au sommet du mât, qui est capable de donner instantanément la composition chimique élémentaire d'un rocher ou d'un sol, à une distance maximale de sept mètres). Baptisée Jake Matijevic (en hommage à un ingénieur de la NASA récemment décédé), elle a été examinée à distance sous toutes les coutures par les divers instruments installés à l'extrémité du bras robotique de Curiosity — puis soumise à toute une batterie de tests scientifiques. Et, surprise pour les aréologues, ce minéral mar-
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tien se révèle d’un type différent de ceux qui ont été précédemment examinés par Spirit et Opportunity. En effet, il présente les mêmes caractéristiques que certaines roches volcaniques présentes sur la Terre (comme dans l ‘archipel d’Hawaii et sur l’île de Sainte-Hélène). Il contiendrait plus de sodium, d'aluminium et de potassium mais moins de magnésium, de fer et de nickel que les autres pierres présentes sur la planète rouge… LA DÉCOUVERTE DU LIT D'UNE ANCIENNE RIVIÈRE Des photos prises par Curiosity apportent la confirmation que l'eau liquide a bien coulé, un jour, sur Mars. Elles montrent l'ancien lit d'une rivière — parfaitement reconnaissable aux gra-
viers à bords arrondis qui y ont jadis été transportés. En effet, cette forme est le signe caractéristique d'une érosion provoquée par transport dans un cours d'eau. En outre, certains d’entre eux mesurent jusqu'à 4 cm de long : ils sont trop gros pour avoir été soulevés et déplacés à cet endroit par des vents martiens… Et d’après leur taille, les scientifiques estiment que l'eau devait s'écouler à une vitesse d’environ 1 m/s et arriver à un niveau situé entre la cheville et la hanche (à l’échelle humaine, bien entendu). Bien que ces cailloux soient vieux de plusieurs milliards d'années, les eaux ont pu ruisseler pendant de longues périodes (de plusieurs milliers à des millions d'années). Ce qu’a découvert Curiosity a été bien plus qu’une simple rivière et ce qu’on peut observer maintenant
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NASA/JPL-Caltech/Malin Space Science Systems.
NASA/JPL-Caltech/Malin Space Science Systems.
“Des photos prises par Curiosity apportent la confirmation que l'eau liquide a bien coulé, un jour, sur Mars. Elles montrent l'ancien lit d'une rivière.”
Dire que ce paysage vient d'une autre planète! Vue panoramique depuis Rocknest.
s’apparente davantage à ce qu’on appelle un cône alluvial, c’est-à-dire une grande structure de forme triangulaire constituée d’un amas de débris apportés par le flux d'un torrent ou d’une rivière, au débouché d’une vallée ou en contrebas d’un versant. Depuis que le rover est arrivé sur le site de Glenelg, situé à 400 m de l’endroit où il s’est posé, le paysage qui l’entoure a bien changé. Au lieu d'une plaine poussiéreuse constellée de cratères et jonchée de quelques gros cailloux, son environnement ressemble désormais à un chaos de couches rocheuses (qui correspondent au fond d'un ancien lac ou d'un ancien delta fluvial). DE PRÉCIEUSES DONNÉES SUR L’ATMOSPHÈRE MARTIENNE Parmi les divers instruments qui se trouvent à bord de Curiosity figure la station météorologique REMS (Rover Environmental Monitoring Station), qui sert à mesurer la pression atmosphérique, la direction des vents, l'humidité ou encore la composition de l'atmosphère. Grâce aux différentes analyses qu’elle a effectuées au cours des premiers mois de la mission, les chercheurs ont déjà pu observer bon nombre d'événements significatifs de la météorologie de l'atmosphère martienne. Les mesures faites par REMS ont d’ailleurs modifié les hypothèses précédemment émises à propos de la direction des vents dominants sur la planète — et la perception que les aréologues avaient des mouvements atmosphériques s'en trouve pour le coup changée. Les données ainsi recueillies ont fourni de précieux renseignements sur les variations diurnes et saisonnières des vents ainsi que sur la composition de l'atmosphère. Elles devraient permettre de modéliser le climat passé de la planète et de déterminer si les conditions y ont
Chemin parcouru par Curiosity sur Mars durant ses cent trente premiers sols (journées martiennes). — Le rocher Jake Matijevic présente des similitudes avec les roches volcaniques terriennes.
C'est dans ce tas de sable que Curiosity a détecté de l'oxygène et du chlorométhane. — Ne reconnaît-on pas les galets d'une plage de notre bonne vieille Terre?
un jour été réunies pour accueillir la vie — mais aussi de disposer de précieuses informations sur les conditions réelles qui existent au niveau du sol de la planète (très utiles pour préparer au mieux la protection des astronautes si jamais une mission humaine était envoyée sur Mars). DES INTERROGATIONS ENCORE SANS RÉPONSES C’est en analysant les dégagements gazeux, obtenus en chauffant des échantillons de sol pré-
levés dans le sable du site de Rocknest, que SAM (Sample Analysis at Mars), dont est équipé Curiosity, a détecté la présence d’oxygène et surtout de chlorométhane (CH3Cl). Cette découverte soulève bien des interrogations et a engendré diverses spéculations car cette découverte pourrait induire la présence de molécules organiques ayant réagi à chaud avec les perchlorates. Il faudra donc s’assurer qu’il ne s’agit pas là d’une simple contamination causée par des produits apportés de la Terre via le rover, en dépit de toutes les précautions qui ont été prises pour éviter ce type de problème. Si cette hypothèse était écartée, on pourrait conclure à la présence de matière organique provenant soit des micrométéorites qui bombardent constamment les planètes (on sait que 50 t de matière organique tombent chaque année sur la planète rouge), soit du sol. Dans ce dernier cas, on pourrait alors émettre l’hypothèse qu’il s’agit des traces d’une ancienne évolution prébiotique ou d’une vie martienne. (Si l’on parvient à établir que cette matière organique est bien d'origine martienne, il faudra encore s'assurer qu’elle résulte bien d'un processus biologique et non géologique… Mais n’oublions pas que près de trois cent cinquante scientifiques et ingénieurs guident en permanence, de la Terre, les évolutions de Curiosity et les travaux effectués par ses dix instruments !) ■Josèphe Ghenzer
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DE FORMATION POUR DEVENIR INGÉNIEUR EN ROBOTIQUE Si vous lisez Planète Robots, c'est que la robotique vous passionne ! Peut-être recherchez-vous un cursus précis pour la suite de vos études ou votre enfant se pose-t-il des questions sur son avenir ?… Il est vrai que la robotique est définitivement « the place to be » pour les futures décennies. Nous n'allons pas revenir sur les différents cursus (nous avons parcouru ce sujet dans le numéro trois du magazine), mais cette fois nous attarder sur les filières de formation. Le printemps arrive et les étudiants diplômants arrivent au moment fatidique où il va leur falloir décider de leur orientation. De nombreuses écoles d'ingénieurs ont ajouté des filières robotiques à la longue liste de leurs options. Certaines sont allées jusqu'à se spécialiser dans ce domaine, comme l’IMERIR (voir dossier suivant). Elles recrutent leurs élèves par concours la plupart du temps (après des BTS,
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des DUT, des classes préparatoires ou des licences professionnelles — mathématiques, informatique). Il est également possible d'entrer dans ce genre de cursus directement en seconde année si l'on est titulaire d'un bac + 3 ou + 4. Il est toutefois préférable d'avoir expérimenté une formation scientifique, informatique ou mécanique, suivant l'école que l’on veut intégrer.
DES PROGRAMMES DIFFÉRENTS SUIVANT LES ÉCOLES Ces formations sont plus ou moins spécialisées dans un domaine de la robotique qui par ticipe des trois matières originelles : informatique, mécanique ou électronique. Certaines écoles vont même jusqu'à orienter leurs études vers des spécificités plus pointues — comme le traitement de la vision ou
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“Le printemps arrive et les étudiants diplômants arrivent au moment fatidique où il va leur falloir décider de leur orientation. De nombreuses écoles d'ingénieurs ont ajouté des filières robotiques à la longue liste de leurs options.” LES ÉCOLES D'INGÉNIEURS PROPOSANT UNE OPTION ROBOTIQUE EEA TOULOUSE Université Toulouse III – Paul Sabatier, 118, route de Narbonne, 31062 Toulouse Cedex 9. Tél. : +33 (0)5 61 55 66 11 Michel Combacau : 05 61 33 69 32 (michel.combacau@laas.fr) Le parcours IRR, commun avec celui de la spécialité Intelligence artificielle et Reconnaissance des formes de la mention informatique, vise à donner un double profil d’automaticien et d’informaticien. Les compétences en traitement et analyse de données capteurs, complétées par les acquis en planification, s'intègrent aux connaissances en robotique et apportent ainsi une approche système pouvant intéresser de multiples secteurs industriels ou ceux de la recherche. EFREI – PARIS SUD École d'ingénieurs en informatique et technologies du numérique, 30-32, avenue de la République, 94 800 Villejuif. Contact : http://www.efrei.fr/contact L'Intelligence artificielle trouve de nombreuses applications pour le traitement de l'information (data mining, aide à la décision sur les stratégies d'entreprise) et pour les aspects robotiques : assistance à la personne, autonomie et intelligence des systèmes embarqués, robotique industrielle, exploration et interventions en milieu hostile, etc. ENS CACHAN Département génie mécanique (DGM), 61, avenue du Président-Wilson, 94235 Cachan Cedex. Tél. : + 33 1 47 40 53 30 Télécopie : + 33 1 47 40 22 11 Master sciences de l'ingénieur spécialité systèmes avancés et robotique. ENSAM PARIS Centre Arts et Métiers ParisTech (Paris), 151, bd de l’Hôpital, 75 013 PARIS. Tél. : 33 (0) 1 44 24 64 58
Une étudiante avec un Emox d'Awabot (IMERIR). — Cet étudiant développe une application autour d'un drone quadricoptère (IMERIR).
la gestion de projets. Les matières enseignées sont multiples et il se révèle important de réfléchir à quelle branche de la robotique on désire s’intégrer, du moins pour le temps des études. Une fois le diplôme en poche, rien ne vous oblige à rester cloisonné dans le thème que vous aurez choisi, bien évidemment. Passer de l'un à l'autre dans votre vie professionnelle pourra même se révéler bénéfique pour votre carrière.
ÊTRE ÉTUDIANT EN ROBOTIQUE, C'EST ÊTRE EN AVANCE SUR SON TEMPS ! Dans les années 1980, entrer dans une école d'informatique, c'était avoir un esprit pionnier. On découvrait un monde qui n’allait se vulgariser que quinze ans plus tard. Nous tapotions sur des claviers aux noms qui nous semblent aujourd’hui pittoresques (Micral, Goupil…). Nous nous émerveillions des animations en fil
Cette école forme des spécialistes, dans le domaine général des machines et des systèmes intelligents, capables d’intégrer les contraintes du contexte industriel en prenant en compte tous les aspects ; de proposer et de concevoir des solutions innovantes dans le domaine général des machines et des systèmes intelligents ; de diriger une équipe de bureau d’études et de réalisation dans un contexte fortement concurrentiel. ENSIMAG INP GRENOBLE BP 72, 38402 Saint-Martin-d'Hères Cedex. Fax : 04 76 82 72 99 INP contact : Elena Leibovitch (+33 (0)4 76 82 72 65).
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ENSISA 12, rue des Frères-Lumière, 68093 Mulhouse Cedex. Standard : +33 (0)3 89 33 69 00 E-mail : ensisa@uha.fr La filière Automatique & Systèmes propose une formation pluridisciplinaire de haut niveau scientifique dans les domaines de la conception des systèmes intelligents et du traitement des signaux et des images. La formation met l’accent sur l’optimisation et la commande des systèmes dynamiques, ainsi que sur l’instrumentation et le traitement des signaux et des images. ENSIAME Le Mont-Houy, 59313 Valenciennes Cedex 9. Tél. : 03 27 51 12 34 L'objectif de la formation : dispenser aux étudiants les connaissances nécessaires à l'acquisition et à la maîtrise des sciences et techniques à mettre en œuvre dans la conception d'un système mécanique intégré (éventuellement étendu aux microsystèmes) ou d'un système électronique embarqué (éventuellement contrôlable à distance), tout en favorisant une approche globale des problèmes posés. C'est dans cette optique que les enseignements de la filière sont dispensés et confortés par les modules Ingénierie mécatronique et Électronique embarquée. ENSMM 26, rue de l'Épitaphe, 25030 Besançon Cedex. Tél. : 03 81 41 27 00 Fax : 03 81 80 98 70 La robotique y est représentée par l'option mécatronique, dont l'objectif est de former des ingénieurs mécaniciens et automaticiens qui soient à l'interface entre les domaines de la mécanique et de l'électronique. Au terme de leur formation, ces ingénieurs posséderont les compétences nécessaires pour concevoir et développer des systèmes intelligents mécatroniques et micromécatroniques. ESIEA LAVAL Parc universitaire Laval-Changé, 38, rue des Docteurs-Calmette-et-Guérin, BP 0339/53 003 Laval Cedex. Tél. : +33 (0)2 43 59 24 24 Fax : +33 (0)2 43 59 24 29 www.esiea.fr accueil@esiea-ouest.fr ESIEA PARIS Campus d’Ivry-sur-Seine, 74 bis, avenue Maurice-Thorez, 94200 Ivry-sur-Seine. Tél. : +33 (0)1.43 90 21 21 Fax : +33 (0)1.43 90 21 33 www.esiea.fr accueil@esiea.fr ESILV École supérieure d’ingénieurs Léonard-de-Vinci, Pôle universitaire Léonard-de-Vinci, 92 916 Paris La Défense Cedex. Tél. : 01 41 16 70 00 Fax : 01 41 16 70 99 E-mail : contact@devinci.fr L'ESILV est une école d’ingénieurs en robotique créée en 1995 dépendant du Pôle d'enseignement supérieur Léonard-de-Vinci (Paris La Défense). Son diplôme est reconnu par l'État et elle propose un
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Étudier la robotique, cela peut être ludique grâce aux robots rencontrés, comme ici le Nao.
de fer sur les oscilloscopes et nous étions prêts à conquérir le monde avec énormément d'ambition. Aujourd'hui, si vous entrez en robotique, c'est ce même esprit pionnier qui vous animera! Vous allez apprendre à manipuler de petits humanoïdes comme le Nao, à construire des voitures autonomes miniatures, à faire voler des drones au-dessus des têtes, à découper des plaques de résine grâce à des robots industriels et à fabriquer votre propre imprimante 3D… Vous allez goûter les prémices de ce que vos amis découvriront dans une ou deux décennies.
Et durant les stages que vous ferez, vous aurez l'occasion d'entrer dans des entreprises qui elles aussi présenteront cet aspect innovant. Vous par ticiperez à l'évolution de projets motivants qui pourraient bien devenir majeurs… DES LIEUX DE RENCONTRE Le meilleur moyen de repérer les écoles et de choisir celle qui vous convient le mieux consiste à les rencontrer là où elles se proposent à votre attention. Si vous habitez près
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“Le meilleur moyen de repérer les écoles et de choisir celle qui vous convient le mieux consiste à les rencontrer là où elles se proposent à votre attention. À Lyon, venez donc voir les stands qu’elles tiendront lors du salon INNOROBO.” parcours qui met l’accent sur les enseignements théoriques et techniques fondamentaux en début de cursus, puis évolue vers des enseignements plus professionnalisants. ESTIA Technopole Izarbel, 64210 Bidart. Tél. : 05 59 43 84 00 Fax : 05 59 43 84 01 IMERIR Avenue Pascot, BP 90 443, 66004 Perpignan Cedex. Tél. : 04 68 56 80 18 Fax : 04 68 55 03 86 E-mail : imerir@imerir.com Créé en 1981 et basé à Perpignan dans les Pyrénées-Orientales (66), l’IMERIR est un institut supérieur d'informatique et de robotique préparant à de nouvelles perspectives métiers (chef de projet en informatique et robotique, intégrateur de nouvelles technologies, ingénieur de développement d’applications avancées, ingénieur R&D, etc.). ISIR Institut des systèmes intelligents et de robotique, université Pierre et Marie Curie, Pyramide –T55/65, CC 173 – 4, place Jussieu, 75005 Paris. Tél. : 01 44 27 73 13 Habilitée en mai 2006 par la CTI, une formation d'ingénieurs en robotique (la seule en France) a été ouverte en 2006 au sein de l'École polytechnique universitaire Pierre et Marie Curie. Cette spécialité constitue une offre unique dans le panorama des formations d'ingénieurs en France : elle est située au carrefour de la modélisation mécanique des systèmes, de la simulation en temps réel, des systèmes mécatroniques et de la commande. POLYTECH PARIS-UPMC Boîte courrier 135, Secrétariat pédagogique Robotique, bâtiment Esclangon (B.325, 3e étage), 4, place Jussieu, 75252 Paris Cedex 05. Tél. : +33 (0)1 44 27 37 12 Fax : +33 (0)1 44 27 35 36 E-mail : rob-polytech@upmc.fr La spécialité Robotique forme des ingénieurs pluridisciplinaires capables d’appréhender la création d’un système robotique dans son ensemble. Cette formation est tournée vers l’innovation et la haute technologie et s’appuie sur des bases de mécanique, d’électronique et d’informatique. Unique en France, ladite spécialité propose une approche intégrée des sciences de l’ingénieur — adaptée aux besoins des entreprises développant les systèmes intelligents de demain. SUPMÉCA PARIS 3, rue Fernand-Hainaut, 93400 Saint-Ouen. Tél. : 01 49 45 29 00 SUPMÉCA TOULON Place Georges-Pompidou, quartier Mayol, 83000 Toulon. Tél. : 04 94 03 88 01
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LES FILIÈRES UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL 34, avenue Carnot – BP 185, 63006 Clermont-Ferrand Cedex. Tél. : +33 (0)4 73 40 63 63 Fax : +33 (0)4 73 40 64 31 UM2 – Pôle MIPS Université Montpellier 2, place Eugène Bataillon, (case courrier 00079), 34095 Montpellier Cedex 5. Directeur: M. Gil Bernard (dir.mips@univ-montp2.fr) Tél. : +33 (0)4 67 41 86 04 Le Pôle de formation et de recherche Mathématiques, informatique, physique et systèmes (MIPS) regroupe huit unités mixtes de recherche CNRS/UM2 (six dans le quadriennal 2011-2014) et sa couverture disciplinaire le place en interaction avec l'ensemble des composantes de formation de l'UM2, dans lesquelles sont répartis les trois cent soixante enseignants chercheurs qui sont affectés à ces UMR. Le périmètre scientifique de ce pôle adresse l'ensemble des sciences dites dures à l'exception de la chimie. La composante Systèmes correspond aux disciplines relevant de l'Institut de l'ingénierie et des systèmes du CNRS, à savoir électronique et microélectronique, robotique et mécanique. UNIVERSITÉ DE PICARDIE – JULES VERNE Chemin du Thil, 80025 Amiens Cedex. Tél. 1 : 03 22 82 72 72 Tél. 2 : 03 22 82 89 89 Capacités recherchées… — Acquérir dans le domaine de la robotique et de la vision industrielle des connaissances adaptées aux évolutions technologiques. — Être capable d'utiliser et de mettre en œuvre les dernières techniques robotisées. — Développer l'aptitude à intégrer et encadrer des équipes opérationnelles. — Développer les qualités individuelles d'autonomie, d'initiative, de responsabilité, de rigueur dans la conduite de la gestion d’un projet. S'adapter rapidement à communiquer avec l'international. Négocier les solutions techniques avec le client. Métiers visés… Responsable de process, chef de département, responsable contrôle qualité, responsable de chaînes de production robotisées, intégrateur, concepteur de cellules robotisées, responsable marketing, formateur sur robots et langages, technicien robotique, de maintenance, automaticien, pilote technique (expert et coordinateur). UNIVERSITÉ DE STRASBOURG 4, rue Blaise-Pascal, CS 90 032, 67 081 Strasbourg Cedex. Tél. : 03 68 85 00 00 L'objectif du master IRIV est de former des étudiants issus des filières L3 Physique, EEA, Informatique, Écoles d’ingénieurs (par exemple INSA de Strasbourg, Télécom Physique Strasbourg [exENSPS], etc.) aux méthodes, dispositifs et systèmes pour l'acquisition et le traitement des images numériques, à la commande des systèmes complexes et au développement de solutions robotiques en vision par ordinateur, aux développements de systèmes optiques et nanophotoniques et à l’imagerie du vivant. Cette formation est donc destinée à donner au futur docteur, ingénieur ou chercheur les compétences multiples en analyse et en traitement des images, vision par ordinateur, physique, automatique, informatique, biologie, biomécanique, etc., nécessaires à la maîtrise de la conception de systèmes d’imagerie et des composants associés.
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Les étudiants travaillent seuls ou en groupe, suivant les projets (IMERIR).
de Lyon, venez donc voir les stands qu’elles tiendront lors du salon INNOROBO (cf. le dossier de ce numéro). Et si vous êtes installé dans l'ouest de la France, vous pourrez découvrir un grand nombre d’écoles de robotique — souvent représentées par des associations d’élèves — pendant la Coupe de France de Robotique (anciennement Coupe E=M6) — à La Fer té –Bernard, du 8 au 11 mai. Des salons d'orientation sont également proposés dans la plupar t des grandes villes de l’Hexagone… Il ne faut pas hésiter à venir discuter avec les professeurs et les étudiants, sur place, pour vous faire une idée de l’éventail des options.
des projets plus sophistiqués. De plus, des « Fab Labs » commencent à naître un peu par tout dans le pays. Ce sont des lieux à la portée de tout le monde, pour partager une passion qui peut vous entraîner très loin. Du statut de simple « hobbyiste », vous passerez à celui de véritable étudiant dans ce domaine en intégrant une des prestigieuses écoles de notre liste (pas forcément exhaustive). Votre expérience d’amateur prendra alors toute sa valeur en se confrontant aux connaissances que vous acquerrez pendant trois ans d'études — pour décrocher votre diplôme…
■Screetch EN ATTENDANT, SOYEZ CURIEUX ! Si la robotique est votre passion (et si vous êtes trop jeune pour accéder à ces hautes études), découvrez-la par vous-même ! Des kits robotiques comme les LEGO Mindstorms NXT ou ceux de POB-Technology constituent des moyens accessibles pour bien débuter. Quand vous commencerez à manipuler et à programmer correctement des robots évolués, vous pourrez rejoindre des groupes comme l'association Caliban — pour élaborer
À droite, photo de gauche… la robotique industrielle fait partie du programme des écoles de robotique (IMERIR).
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“Du statut de simple « hobbyiste », vous passerez à celui de véritable étudiant dans ce domaine en intégrant une des prestigieuses écoles de notre liste (pas forcément exhaustive).” UNIVERSITÉ DE VERSAILLES UVSQ 45, avenue des États-Unis, 78035 Versailles Cedex. Tél. : 01 39 25 41 12 Fax : 01 39 25 43 03 Contact : B.Cagneau (barthelemy.cagneau@uvsq.fr) Présenter les bases scientifiques de la modélisation géométrique et cinématique des manipulateurs et des systèmes de programmation des robots. UNIVERSITÉ PARIS VIII 2, rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis Cedex. Tél. : +33(0)1 49 40 67 89 Fax : +33(0) 1 48 21 04 46 La spécialité Technologies et handicap constitue une formation originale et unique qui propose une réponse aux demandes technologiques fortes de notre société et prépare des professionnels qui correspondent aux préconisations des lois existantes et de la nouvelle loi concernant l’intégration des personnes handicapées et le droit à compensation (loi du 11 février 2005). Cette spécialité repose sur l’étude de nouvelles technologies de l’information (réseaux, télématique, informatique, traitement de signal, robotique, neurophysiologie…) pour la mise en place de solutions facilitant l’intégration socio-économique des personnes handicapées physiques et sensorielles dans leur environnement social et professionnel: accessibilité du poste de travail, accessibilité Internet, programmation nomade, etc. Ces solutions techniques peuvent aussi répondre aux problèmes inhérents au maintien à domicile des personnes âgées, dont le nombre est en constante augmentation.
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UNE ÉCOLE DE ROBOTIQUE AU SOLEIL Afin de compléter notre dossier sur la filière robotique, nous sommes allés visiter l'Institut méditerranéen d'étude et de recherche en informatique et robotique (IMERIR), sis à Perpignan. Cette école forme des roboticiens spécialisés dans le logiciel. Jean-Pierre Navarro, son président, nous y a accueillis. Nous avons rencontré ensuite les professeurs et quelques élèves durant toute une journée… En 1981, Maurice Mahé, un marin visionnaire et passionné de nouvelles technologies, sentit que l'informatique et la robotique allaient être les technologies de l’avenir. Mais il n’existait pratiquement pas, à cette époque, de formation dans ces deux domaines. Pour remédier à cet état de fait, il créa l'IMERIR, sous la forme d'une SARL, pour accueillir des étudiants de niveau bac + 2 et les former en trois ans. Au début, les promotions furent confidentielles, réunissant de deux à dix élèves et les trois années étaient regroupées dans la même classe.
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Le diplôme n’était pas reconnu par l'État, mais les élèves furent rapidement embauchés comme ingénieurs dans de prestigieuses entreprises. En 1990, au moment où Maurice Mahé préparait sa retraite, l’IMERIR devint une association loi de 1901, administrée par la Chambre de commerce et d’industrie de Perpignan et des Pyrénées-Orientales, associée au Conseil régional du Languedoc-Roussillon et à celui des Pyrénées-Orientales, à la Communauté d'agglomération Perpignan Méditerranée, à la mai-
rie de Perpignan, à la DRIRE, à l'université de Perpignan Via Domitia et à l'Association des anciens élèves de l'IMERIR. L’école se consolida, s’agrandit et les promotions se succédèrent (Alan Turing, Marie Curie, Isaac Asimov, etc.). Elle acquit une certaine notoriété — notamment dans le monde de l’entreprise — et les demandes des étudiants s’amplifièrent. Puis en 1996, la commission nationale de la certification professionnelle (CNCP) valida le cursus proposé par l'IMERIR. Le diplôme de chef de projet en informatique et robotique était do-
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“Aujourd’hui, cette école forme des promotions d'une cinquantaine d'élèves sur trois ans. Deux tiers d’entre eux choisissent la voie de l'apprentissage. Et chaque promotion se voit maintenant parrainée par des personnalités de l'informatique…”
COMMENT UNE SESSION D'ADMISSION SE PASSE-T-ELLE ?
Une association des élèves participe à la Coupe de France de Robotique.
Les admissions se font de janvier à juin. Les élèves de première année sont sélectionnés parmi les étudiants en DUT, BTS, licence scientifique ou professionnelle (L2), cycle ingénieur et CPGE. Peuvent être admis directement en seconde année des étudiants en licence scientifique ou professionnelle (L3).
Un drone sous-marin sert de base de développement pour différentes applications. — Dés la rentrée prochaine, des robots Nao seront présents à l’IMERIR.
rénavant un diplôme d'État de niveau 1 (bac + 5). L’IMERIR était officiellement une école supérieure d’informatique et de robotique. UNE FORCE : L'APPRENTISSAGE Aujourd’hui, cette école forme des promotions d'une cinquantaine d'élèves sur trois ans. Deux tiers d’entre eux choisissent la voie de l'apprentissage. Et chaque promotion se voit maintenant parrainée par des personnalités de l'informatique ou de la robotique comme Serge Humpich (qui avait mis en évidence, en 1997, la faiblesse des systèmes de sécurité de la carte bancaire), Richard Stallman (l’initiateur du projet GNU) ou encore Bruno Maisonnier (le président d'Aldebaran Robotics) pour la promotion 2012-2015. Les élèves doivent être titulaires d’un bac + 2 ou + 3 scientifique pour être intégrés en première ou en seconde année. La première consiste principalement en une mise à niveau
des élèves pour les matières informatiques et valide une licence de mathématiques et d’informatique (L3). La deuxième année et la troisième correspondent à un master électronique, automatique, informatique (M1 et M2). Et grâce au partenariat établi avec l'université de Perpignan Via Domitia (UPVD), l'IMERIR propose un double diplôme, professionnel et universitaire. Deux cursus s'ouvrent aux personnes qui y entrent. Le cycle classique est une formation dont les frais de scolarité s’élèvent à 4 500 € par an — la mensualisation et le financement complémentaire sont possibles (bourses classiques, prêts, bourses d’études entreprises). Mais le cycle conseillé est plutôt celui de l'apprentissage : les frais de scolarité sont alors gratuits et l'entreprise qui accepte de prendre l'étudiant en charge le rémunère. (Le jeune passe du statut d'étudiant à celui de salarié.) Et il se révèle à tout moment possible de basculer du premier cycle au deuxième.
Après avoir rempli un dossier d'inscription sur Internet, les élèves sont convoqués à des sessions de recrutement dans l'un des quatre centres de concours : Perpignan, Paris, Bordeaux et Lyon. Le concours se présente sous la forme de QCM en mathématiques, informatique et anglais. Certains élèves devront faire une prérentrée de deux à trois semaines en septembre pour une remise à niveau. Après avoir passé un entretien de motivation, les candidats obtiendront les résultats dans la semaine qui suit la session d’admission. Ensuite, l’IMERIR formera et aidera ses étudiants à rechercher des entreprises afin de leur faciliter l’accès à l’apprentissage. L’IMERIR peut accepter des promotions de soixante étudiants (chiffre maximal). Il est aussi en partenariat avec les lycées de la région qui proposent des candidats. Ayant déjà été sélectionnés par ces lycées, leur recrutement se trouve simplifié. (Le lycée général et technologique Pablo Picasso de Perpignan, le lycée technique et professionnel privé Sainte-Louise de Marillac de Perpignan, le lycée de la CCI de Nîmes, le Pôle formation CCI de Colmar et le lycée Diderot de Paris figurent parmi les partenaires de l’école.)
LES ÉTUDIANTS À L’IMERIR Pour connaître les impressions des étudiants, l’idéal consistait à aller à leur rencontre et à leur demander ce qu'ils appréciaient au sein de l’IMERIR… J’ai donc rencontré trois élèves de troisième année. Maëlle a connu l'école lors d'un salon : « L'aspect robotique est un sacré plus. À l’IMERIR, on apprend plus dans les projets que dans les cours. » Noura, quant à elle, a connu
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UNE ÉCOLE DE ROBOTIQUE AU SOLEIL SENSIBILISER LES PLUS JEUNES À LA ROBOTIQUE Conjointement, l’IMERIR et l'association RobotÉducation travaillent à encourager la créativité des élèves des lycées (première et terminale) et à favoriser leur découverte de la robotique en proposant une compétition VEX Robotics région SUD à Perpignan. Éliminatoire pour le concours international, elle s'est disputée le 23 janvier à l'Hôtel d'Agglo. Elle revêt une certaine dimension sociale car elle rassemble des jeunes qui s'intéressent au même monde dans une ambiance constructive… Les lycées Picasso, Renouvier, Jules Fil et Champollion ont été qualifiés cette année pour participer à la finale nationale. Rappelons qu’à l’échelle mondiale, ces compétitions représentent plus de trois mille cinq cents équipes et plus de vingt-cinq mille étudiants…
UN CADRE AGRÉABLE POUR SE RESSOURCER ENTRE DEUX PROJETS… La vue qu’on peut admirer du site de l’IMERIR se révèle plus que dépaysante pour une bonne partie des nouveaux étudiants… Au sud, on peut apercevoir les pentes du pic du Canigou (Pica del Canigó en catalan), qui culmine à 2 784 m. L'hiver, quand il se couvre de neige, il invite les étudiants à se diriger vers Font-Romeu ou vers Les Angles — deux stations de ski à moins d'une heure de route. Quand approche l'été, la plage de sable de Canet-en-Roussillon, à une dizaine de kilomètres, leur permet de paresser et de se baigner. Si l'on préfère une côte rocheuse et les criques, la petite ville typique de Collioure se trouve à moins de 30 km.
l'école en faisant des recherches sur Internet : « Les projets sont motivants par leur côté ludique. Quand on était en stage, il y avait de l'entraide entre les étudiants. » Bruno, lui, est titulaire d’un BTS en mécanique industrielle : « En termes d'avenir, la robotique et l'informatique ont de quoi voir venir. J'ai peur des petits nouveaux qui sont nés directement dans cette génération, je me prépare pour être à leur hauteur. Ce qui est bien à l’IMERIR, c'est que l'on est apte à évoluer dans les différentes technologies, sans se spécialiser. » Ensuite, je suis entré dans une salle où des élèves de seconde année travaillaient sur leurs projets. Le premier est celui d’un drone sousmarin, commandé par l'aquarium de Banyulssur-Mer pour le laboratoire ARAGO, un centre de recherche de l’université Pierre et Marie Curie. Ce drone est équipé d'une caméra et piloté par une tablette sous Android. Si l'on pointe un objet sur le retour vidéo à partir de la tablette, le robot doit se diriger vers lui puis se maintenir à quelques brasses. Les étudiants œuvrent principalement sur la partie logicielle, le drone étant basé sur un robot mis au point par le MIT sous une licence open hardware. Le second groupe travaille sur un projet interne, sans client : la conception d’un drone écologique
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Des élèves de l’IMERIR en cours de développement sur des WifiBots. – Un robot Kuka attend les étudiants de pied ferme.
aérien. Il faut le programmer pour qu'il vienne ramasser les poubelles afin de les transporter dans un centre de tri avant de les replacer, une fois vidées, devant les maisons des propriétaires. (Ce sont les poubelles qui, une fois pleines, préviennent le drone.) Écoutons Céline et Alexandre : « Nous avons un peu de développement matériel, mais nos projets sont essentiellement logiciels. Pour notre projet de drone sous-marin, ce sont les étudiants de première année qui jouent le rôle des clients. Ils vont voir les véritables clients (ici l'Aquarium de Banyuls-sur-Mer) puis présen-
tent le projet à ceux de seconde année. Cela les forme à la gestion de projet. Notre cursus nous permet de mélanger la robotique, l'informatique et le management. Nous avons choisi cette voie car l'évolution de la robotique est en plein essor. » Une étudiante ajoute : « Dans cinq ans, je voudrais travailler dans la robotique humanoïde. » Enfin, sous la forme d’une association, quelques élèves de l’IMERIR se sont réunis pour se préparer et par ticiper à la Coupe de France de Robotique, ce qui va leur procurer un peu plus de savoir-faire en mécanique.
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“L'école se félicite à juste titre de ses bons résultats. En effet 100 % des diplômés de l’IMERIR trouvent un emploi dans les trois mois qui suivent la fin de leur cursus. De plus, près de 80 % des élèves signent un CDD — voire un CDI.” tique et robotique. La seconde année permet d’acquérir de nouvelles connaissances (par exemple la visionique, la CAO, la 3D…) qui serviront en dernière année à leur mise en pratique au travers de projets pluridisciplinaires. Ce programme permet aux étudiants d’acquérir les bases d'une nouvelle méthodologie dédiée à l'intégration technologique. « Nous essayons de solliciter le côté créatif et imaginatif des étudiants pour en faire des cadres porteurs d'innovations. »
Ce sont les étudiants qui ont développé ces écrans d'information, disponibles un peu partout dans l'établissement.
LE PROGRAMME DES FESTIVITÉS Blaise Madeline, docteur en Intelligence artificielle (il a notamment étudié les algorithmes génétiques), s'occupe du pôle informatique de l'école : « Nous commençons par développer les bases en algorithmique et en C sur différentes plates-formes (Linux, Windows, etc.). En seconde année, nous travaillons sur de l’algorithmique avancée à l'aide du C++ et du Java — pour lequel une simulation de fourmilière sert de base d'étude — et nous abordons les notions liées à l’Intelligence artificielle. En dernière année, les étudiants ont six projets de huit jours bloqués qui intègrent les différentes thématiques abordées dans les trois pôles de l'école, deux d'entre eux concernant l'informatique. Le premier est centré sur l'étude de différentes plates-formes matérielles et logicielles (Mac OS X, Android, .Net, J2EE, etc.), le second sur les techniques avancées d'Intelligence artificielle pour la résolution de problèmes complexes. » Yves Rancoule, quant à lui, coordonne le pôle management et pratique entreprises. Le programme développe la communication, la connaissance de l'entreprise et la gestion de projet, sur le terrain pour les apprentis et à l'école par des jeux de rôle et des simulations. Les étudiants de première année collaborent à des projets de seconde année et peuvent aussi organiser la tenue d’un stand lors d'un salon professionnel (pour présenter une société de domotique). En deuxième année, la pratique est centrée sur la production logicielle ; en troisième année, les élèves doivent livrer à des clients des projets terminés. Ce pôle comprend aussi la préparation des élèves au TOEIC (Test of English for International Communication) par le biais de cours, d'échanges Erasmus (un tiers des diplô-
més bénéficient d'une expérience internationale durant leur troisième année) et du programme de formation à l'anglais GymGlish. En troisième année également, la gestion d’entreprise est mise en application lors du concours WinStrat. L’IMERIR y présente cinq équipes dans une compétition de business games, qui place les étudiants dans différentes configurations : gestion d'entreprise, achat d'entreprise, implantation à l'étranger… Les scénarios évoluent chaque année. Le challenge apparaît de taille et les élèves concourent contre des étudiants d'écoles de commerce, mais l’IMERIR arrive toujours à bien se classer grâce à ses cours basés sur une pluricompétence technologique et managériale. Ahmed Rharmaoui, docteur en génie informatique, automatique et traitement du signal, dirige le pôle robotique qui traite des notions liées à la robotique industrielle, à la robotique mobile et à la robotique humanoïde : « Nous avons choisi de développer davantage cette orientation à l'IMERIR car dans la conjoncture actuelle, avec des progrès technologiques rapides et une compétitivité croissante, les futurs ingénieurs dans le domaine de l'informatique et de la robotique seront des intervenants indispensables dans les PME. Orienté applicatif, notre enseignement met l'accent sur l'ingénierie et l’intégration technologique. En plus des capacités à développer des API (interfaces de programmation) un diplômé de l’IMERIR pourra spécifier et concevoir des solutions logicielles et matérielles innovantes. Il aura aussi l'aptitude de comprendre et de choisir le type de solution : plate-forme robotique, système de vision, capteurs, logiciels, etc. » En première année, les élèves font une mise à niveau en mathématiques, physique, automa-
LA RÉUSSITE — UN SYMBOLE À L’IMERIR L'école se félicite à juste titre de ses bons résultats. En effet 100 % des diplômés de l’IMERIR trouvent un emploi dans les trois mois qui suivent la fin de leur cursus. De plus, près de 80 % des élèves signent un CDD — voire un CDI — avant même d’avoir le diplôme en poche. Les anciens élèves semblent avoir du mal à quitter leur environnement : une association d’anciens regroupe plus de mille « Imériens ». Chaque année, un annuaire est édité — comportant leurs coordonnées, la liste des promotions et les quatre cents sociétés qui leur ont fait confiance… ■Frédéric Boisdron
ORGANISATION DES ÉTUDES, ALTERNANCES ET STAGES — Première année (L3), validation des prérequis : 360 heures de pôle informatique, 220 heures de pôle management, 140 heures de pôle robotique. Apprentis : alternance deux mois/deux mois. Étudiants : deux projets de deux mois. — Deuxième année (M1), acquisition : 210 heures de pôle informatique, 210 heures de pôle management, 210 heures de pôle robotique. Apprentis : alternance trois mois/trois mois. Étudiants : un projet de trois mois et un stage de trois mois. — Troisième année (M2), mise en pratique et projets : 120 heures de pôle informatique, 120 heures de pôle management, 120 heures de pôle robotique, 300 heures de projet industriel. Apprentis : alternance six mois/six mois. Étudiants : un stage de six mois. — International : études ou stages possibles à l’étranger (Erasmus), de trois mois à quatre mois. Partenariats avec des universités étrangères (Finlande, Danemark, Irlande, République tchèque, Angleterre, Espagne…).
PLUS D'INFORMATIONS… IMERIR, avenue Paul-Pascot, BP 90443 66004 PERPIGNAN Cedex. Président : Jean-Pierre Navarro ; président délégué : Jean-Claude Tissié ; directeur : Laurent Denet. Tél. : 04 68 56 80 18. Fax : 04 68 55 03 86. Site (http://www.imerir.com). E-mail : imerir@imerir.com
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FANUC LA ROBOTIQUE INDUSTRIELLE EN PLEINE ÉVOLUTION ! Nous avons déjà présenté la célèbre marque jaune et son histoire dans le numéro huit de Planète Robots. Cette fois, nous partons à la découverte de l'évolution des robots Fanuc grâce aux informations que nous a livrées Nicolas Couche, le responsable produits de Fanuc France. Les nouveautés ne manquent pas… En ce début d'année 2013, le constructeur d'Oshino (Japon) agrandit son parc de robots industriels. Des équipes techniques ont été envoyées un peu partout (en France notamment) pour prendre connaissance des besoins manifestés par les entreprises grandes et petites — par le biais de réunions à l'échelle européenne — et en faire part ensuite à la maison mère. Dans un souci d'amélioration, Fanuc adapte donc sa ligne de produits aux conditions du marché européen. Résultat obtenu: huit nouveaux robots et un contrôleur remis à jour… L’orientation choisie vise l'économie d'énergie et la compacité des unités, tout en privilégiant une vitesse d’exécution accrue. L'optimisation de rigueur a même permis de faire baisser le coût des robots. LR MATE 200ID, UN BRAS À TAILLE HUMAINE Ce robot six axes, capable de transporter 7 kg,
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est destiné à des domaines de travail très variés (comme la pharmacie et l'agroalimentaire). Cette unité mécanique légère est une évolution du 200iC qui répond à la demande de productivité du marché. Le robot a gagné en vitesse et en précision grâce à un système de vision améliorée (iRVision 2D). De plus, par le biais de son bras creux, il peut cacher les câbles dans son armature. Enfin, le LR Mate 2000iD se révèle plus compact que son prédécesseur, ce qui lui permet de moins interférer avec les appareils périphériques dans un espace étroit. M-2IA, LE ROBOT DELTA DE NOUVELLE GÉNÉRATION Destiné principalement au pick-and-place (prise et dépose) dans le milieu agroalimentaire, le M2iA existe en deux versions : bras longs et bras courts. Il fonctionne au moyen de quatre axes et peut déplacer ainsi des charges allant jusqu'à
3 kg, à une très haute vitesse (3 500°/s). Comme le LR Mate 200iD, ce robot Delta utilise iRVision pour une meilleure précision. M-3IA12H, UN ROBOT DELTA POUR L'ENCAISSAGE D'une capacité supérieure à celle du M-2iA, le M-3iA12H est un robot Delta trois axes pouvant porter 12 kg. Il pourra faire du pick-andplace et de l'encaissage. M-710IC/50H, POUR LA MANIPULATION DE CHARGES À HAUTE VITESSE Ce robot possède six degrés de liberté. Il a été conçu pour manipuler des charges moyennes (de 20 à 50 kg). Grâce à un poignet fin, à un bras compact et rigide et à un faible encombrement au sol, il s’adapte à une grande variété d’applications (manutention, encaissage, chargement et
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“En ce début d'année 2013, le constructeur d'Oshino (Japon) agrandit son parc de robots industriels. Des équipes techniques ont été envoyées un peu partout (en France notamment)…” le bras restent semi-creux, autorisant donc le passage des énergies.
L'ArcMate 100iC sert de base au robot ArcMate OiA, un robot destiné aux PMEs.
déchargement des machines-outils). Il fonctionne à haute cadence (720°/s) dans un rayon d'action allant jusqu'à 2 003 mm.
Détails du robot delta M-2iA
M-900IB/700, POUR LES TRÈS FORTES CHARGES Distribué principalement dans l'univers aéronautique, ce robot six axes peut travailler sur de très lourdes charges (jusqu'à 700 kg). Il est idéal pour le perçage, le meulage, le décarottage et le parage des pièces qui nécessitent une grande précision. Ces applications ont besoin d'une solution dans laquelle le robot doit maintenir sa position lorsqu'une force est appliquée. La rigidité se révèle essentielle dans ce cas. R-2000IB/210FS, LE ROBOT AU POIGNET CREUX Ce robot fait partie de la dernière génération des robots six axes de Fanuc. Le R2000IB/210FS propose une large gamme de charges embarquées (de 100 à 210 kg) et ses hautes performances en font la solution parfaite pour de nombreuses applications. Il possède un poignet creux qui permet le passage de câbles et de tuyaux, ce qui le dote de capacités techniques comme le soudage par points, le clinchage, le rivetage et la manutention de matériaux. ARCMATE OIA, POUR LES PME Afin d’intéresser les petites et moyennes entreprises, une gamme de robots a été étudiée pour coller au mieux à leurs besoins modérés de production, sans baisse de qualité. Pas du tout low cost du point de vue technologique, ce robot six axes propose une finesse de travail impressionnante et des performances loin d’être ridicules ! Capable de travailler avec 3 kg
L'armoire de commande R-30iB.
au poignet, l’ArcMate Oia est en fait un ArcMate 100iC auquel on a simplement enlevé quelques technologies qui ne sont pas indispensables aux petites PME — comme la vision intégrée iRVision. Standardisé à l’extrême, il garde donc la même qualité de travail pour un coût moindre…
LE R-30IB, UNE NOUVELLE ARMOIRE POUR LES PILOTER TOUS ! À nouveaux robots, nouveau contrôleur… L'armoire de contrôle R-30iB offre l'avantage principal d'être 65 % plus compacte que le modèle précédent. Elle est équipée de nouvelles technologies qui permettent de faire baisser la consommation électrique d’une usine. Il semble d’ailleurs que les ingénieurs de Fanuc aient les yeux rivés sur les technologies de pointe embarquées du secteur automobile. En effet, le R30iB gère un système Stop and Go qui arrête complètement un robot entre deux utilisations. (Il faut moins d'une minute pour qu’il soit de nouveau opérationnel.) Et comme dans les véhicules électriques de nouvelle génération, ce contrôleur permet de récupérer l’énergie cinétique du freinage des mouvements. Cette énergie est alors renvoyée dans le système électrique de l'usine. Et le boîtier de commande, désormais tactile en standard, est doté d’une application de modélisation en 3D de la cellule — afin de faciliter le travail de programmation de l’opérateur et de gérer les contraintes de collision. On note également la présence d’un système de vision intégré, rendant le robot connecté plus intelligent. Son « Image 2 Points » reconnaît le pourtour des pièces pour procéder, par exemple, à un encollage de précision. Autrefois, une entreprise aurait dû développer divers systèmes pour le faire : désormais, n'importe quelle PME pourra disposer de ce type de service, directement intégré au robot. L'orientation choisie par Fanuc semble claire : permettre à toute les PME d'intégrer des robots industriels et rompre les derniers freins psychologiques qui pourraient contrarier cette évolution. La société japonaise semble plus que jamais à l'écoute de ses clients et des besoins d'un marché en pleine explosion…
■Frédéric Boisdron
Détail du bras du LR MATE 200iD.
M-20IA20M, POUR LES CHARGES DE GRANDE DIMENSION Le M-20iA20M offre une grande flexibilité pour les opérations requérant jusqu’à 20 kg de charge embarquée. Capable de fortes accélérations, il est particulièrement adapté aux opérations de manipulation, de prise/dépose et de service machine. Son poignet est creux, ce qui augmente sa capacité inertielle et lui permet de déplacer des charges plus massives. L'épaule et
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L’ASSOCIATION ECEBORG Fondé le 13 novembre 1998 au sein de l’École centrale d’électronique de Paris, le CRECE (le club de robotique de cette école d’ingénieurs) avait un objectif bien précis: concevoir chaque année un robot destiné à concourir pour la Coupe E=M6. Cependant, faute d’une présence régulière, il perdit tous ses acquis. Bien des années plus tard, en 2004, ce club décida une refonte totale de sa structure afin d’acquérir plus de dynamisme. Un an après, le 9 septembre 2005, l’association ECEBORG naquit et fusionna immédiatement avec le club d’électronique… Malheureusement, un cer tain nombre de connaissances et beaucoup de savoir-faire se perdirent lors de la fusion. La nouvelle entité fut quasiment obligée de repartir de zéro car elle avait égaré aussi bien physiquement qu’intellectuellement le fil des travaux précédents. Aujourd’hui, elle comprend une quarantaine de membres répartis dans toutes les promotions et appar tenant aux deux pôles historiques : la robotique (qui conserve pour principal produit le robot qui concourt chaque année à la Coupe de France de Robotique) et
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l’électronique, envisagée sous un angle pédagogique — avec pour ambition de faire du plus petit montage un élément simple et efficace… L’objectif majeur consiste à établir un
lieu de découver te et d’information autour des domaines en constante évolution que sont l’électronique et les systèmes embarqués… L’association ECEBORG encourage, parraine et
assiste ainsi de nombreux projets comme une serrure à carte magnétique, une base roulante asservie, un bracelet destiné aux sourdsmuets, un afficheur géant à LED, une multiprise écologique, etc. C’est aussi en son sein que sont dispensés cer tains cours de formation pour les étudiants qui le désirent. Enfin, dans le même temps, elle propose chaque année un robot qui participe à la Coupe de France de Robotique — organisée par l’association Planète Sciences et basée sur le concours européen Eurobot.
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“… L’objectif majeur consiste à établir un lieu de découverte et d’information autour des domaines en constante évolution que sont l’électronique et les systèmes embarqués…”
Mise au point des robots au sein de l'association.
non d’une autre source de lumière (soleil, néons, etc.). La liaison avec le serveur et les joueurs se fait à l’aide d’un XBee. Cette technologie nous permet d’utiliser les joueurs en relais pour être certain que l’information arrive bien au serveur malgré les obstacles. Tous ces choix nous ont permis de disposer d’une carte avec un encombrement très réduit, qui consomme peu de courant et dispose donc d’une très grande autonomie. »
Un robot mis au point par l'association à l'occasion de la Coupe de France de Robotique 2012.
LE LASER TAG PROJECT Laissons la parole aux étudiants pour décrire un des projets de pointe (et de longue haleine) de l’association : « Notre projet s’intitule Laser Tag Project (le développement hardware et software d’un Laser tag) et consiste à recréer un jeu disponible dans le commerce en améliorant ses concepts et en modifiant la technologie utilisée. Le principe du jeu est simple : il s’agit d’une guerre fictive dans un univers futuriste. Les joueurs disposent d’une arme qui émet un faisceau laser et sont équipés d’une combinaison recouverte de capteurs sensibles à ce faisceau. Est-il possible d’améliorer le concept existant en introduisant de nouvelles technologies aux Laser tags ? Nous souhaitons améliorer ce type de jeu, notamment grâce à une gestion sans fil pour que le spectateur et les joueurs soient informés des scores en temps réel, et non seulement à la fin du match — comme c’est le cas actuellement. Nous souhaitons aussi ajouter de nouveaux éléments de jeu qui permettraient d’améliorer l’expérience ludique. Aujourd’hui, cette expérience se trouve très limitée par les technologies utilisées. Le transfert de données se fait généralement par infrarouge : il est impossible de jouer en extérieur, de connaître son score pendant la partie ou de participer à des scénarios évolués. Notre solution, qui utilise un faisceau laser comme transporteur de données, permet d’améliorer tous ces points avec un taux de transfert bien plus élevé et d’envoyer plus de données en un minimum de temps. Ainsi, cela nous permet d’entrevoir des scénarios plus complexes et de propager les informations entre les joueurs plus rapidement. Nous pouvons aussi interconnecter les joueurs au serveur central, ce qui permet ensuite d’afficher les scores
LA COUPE DE ROBOTIQUE L’ECEBORG participe depuis 2006 à la célèbre compétition de robotique organisée par Planète Sciences. Cette année, ce concours est axé sur la thématique de l’anniversaire. En conséquence, son équipe de choc a déjà mis sur pied une stratégie… imparable ! Sa démarche actuelle consiste à s’occuper de la partie informatique en interne, avant de démonter le robot de l’année précédente pour développer la partie hardware. Un noyau dur composé de six personnes travaille sur le robot et trente autres personnes apportent ponctuellement leur aide. Tout cela dans une atmosphère de labeur chaleureux et acharné… Souhaitons-leur bonne chance — cette année sera peut-être celle de la consécration !…
■Boris Kesler
Un robot, ce n'est pas que de la mécanique et de l'électronique, c'est aussi du code!
sur un écran géant ou bien directement en ligne sur un site Internet. Le point clé de notre projet réside dans notre manière de récupérer l’information transmise par le rayon laser. Nous utilisons des capteurs photovoltaïques pour réceptionner le rayon laser. Une petite variation codée de luminosité est ainsi récupérée au niveau de notre microcontrôleur. Nous modulons notre rayon laser pour y incorporer les données que nous souhaitons mais surtout pour nous assurer qu’il s’agit de notre rayon et
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LA ROBOTIQUE MILITAIRE
DE LA RÉALITÉ AUX FANTASMES
Le 21 novembre de l’année dernière s'est tenu à Paris, à l'initiative de Planète Robots et du CRIIF, un débat sur la robotique militaire. Nous tenons à remercier tous ceux qui y ont participé… — Mme Eva Crück (E.C.). Appartient à la Direction générale de l'armement (DGA). S’occupe de la mission pour la recherche et l'innovation scientifique, qui est chargée de la motivation de la recherche scientifique dans le domaine militaire. Titulaire notamment d’un doctorat en mathématiques appliquées et d’un diplôme en systèmes électroniques (ENSIETA). — M. Jean-Paul Hanon (J.-P.H.). CREC Saint-Cyr (directeur du département des relations internationales). Inititiateur du projet Les robots au cœur du champ de bataille. Enseigne les fondements de la pensée stratégique à Sciences Po.
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— M. Rodolphe Hasselvander (R.H.). Directeur du CRIIF (s’occupe entre autres du développement des systèmes robotiques dans le domaine militaire). — M. Robert Millet (R.M.). Consultant expert en robotique. Appartient à GL Conseil et travaille dans le domaine de la robotique depuis trente ans. — M. Géraud de Lapasse (G.L.). Expert militaire en matière de robotique chez GL Conseil et ancien militaire. Il a travaillé chez Nexter sur des questions de robotique militaire. — M. Joël Morillon (J.M.). De Nexter (exGIAT Industries) : il y est chargé de l'activité robotique. (La restructuration de la demande militaire fait que Nexter estime qu'il est temps de constituer une offre.)
LA DÉFINITION DU ROBOT R.H. : Selon les domaines d’application, nous n’avons pas tous la même notion du robot. Dans le monde militaire, la plupart des systèmes dits « robotisés » sont en fait des véhicules télécommandés. Alors comment définir le robot militaire ? Autonome, ou téléopéré ? J.M. : Le militaire aime garder le contrôle de sa machine… L'intérêt des robots est de projeter les sens du militaire et d'économiser en personnel dans des zones à risques. Ils sont presque tous télécommandés. E.C. : Il y a une question de disponibilité de technologie pour faire des robots autonomes
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“Les États-Unis sont en train de créer une dizaine de bases de drones — au Yémen, au Pakistan, en Afrique orientale…” compagnant le fantassin, si ce dernier doit le conduire, ça n'a pas d'intérêt : il doit avoir le niveau d'autonomie d'un mulet. On recherche l'autonomie ajustable selon les phases de la mission. G.d.L. : Le robot est un combattant… Son chef, parfois, lui laisse de l'autonomie — et, parfois, voudra le suivre de près. E.C. : Le robot est un outil, un système d'armes au sens militaire. G.d.L. : Il occupe la place d'un combattant : il a des consignes, une autonomie plus ou moins grande et est intégré dans la manœuvre.
De gauche à droite : Eva Crück, Rodolphe Hasselvander et Géraud de Lapasse.
J.-P.H. : La définition du robot se construit… Au fondement de la création d'un système d'armes, il y a l'acceptation ou non de règles d'emploi déontologique et juridique. Si elles ne sont pas définies, nous y serons confrontés… Quand le robot est dans une section de combat, on attend une fiabilité absolue du logiciel. Comment la garantir ?… Le robot a-t-il une personnalité juridique ? Peut-il être considéré comme un combattant ? Et l'ingénieur qui l'a mis en œuvre ?… Ce sont des problèmes liés au degré d'autonomie ! E.C. : Il ne faut pas faire d'amalgame entre robotique militaire et robotique armée. Il y a d'autres usages dans les forces militaires, comme l'observation, le renseignement. Il n'y a pas actuellement de drones armés dans l'armée française… ÉTAT DES FORCES R.M. : Les États-Unis sont le pays leader, sans compétiteurs. J.M. : L'année prochaine, on y construira plus de drones que d'avions militaires pilotés !
Le robot ARV-A est étudié pour être armé.
ayant un intérêt sur le champ de bataille. C'est un environnement complexe — mais les militaires veulent savoir ce que va faire le robot. Ils exercent dans des milieux où l'on ne peut pas tout prévoir… On sent bien que la robotique va permettre de déployer les premières briques d'autonomie (mais ce n'était pas possible il y a quelques années). Enfin, les tâches comme le déminage sont complexes et difficiles à automatiser.
J.M. : L'autonomie n'est pas un objectif pour les militaires. On cherche à améliorer les fonctions d'assistance, mais le robot entièrement autonome n'est pas souhaité… E.C. : Il peut être autonome sur certaines phases : pour le drone, entre le décollage et l'arrivée sur zone. En arrivant, il faut se coordonner avec d'autres aéronefs, détecter et prendre des décisions : il faut un humain. Avec un robot ac-
J.-P.H. : Les États-Unis sont en train de créer une dizaine de bases de drones — au Yémen, au Pakistan, en Afrique orientale… Constituant ainsi un maillage mondial qui permet la destruction « par décapitation » d'une cible précise. Il y a la recherche d'une permanence de l'observation et de la capacité d'intervenir ponctuellement sur des cibles en tous lieux et en tout temps. Il existe d’ailleurs un projet en France, de « concept exploratoire », définissant les intérêts des robots militaires terrestres, incluant… — Une certaine autonomie fonctionnelle. — De revenir au point de départ. — De réaliser des tâches de manière répétitive. — De réduire l'exposition aux risques pour le combattant.
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LA ROBOTIQUE MILITAIRE — D’accroître l'efficacité des systèmes d'armes. — De prendre en charge les tâches répétitives et fastidieuses. C'est le cahier des charges français : ce n'est pas le même que l'américain… J.M. : On a vu longtemps la robotique comme ayant un potentiel de rupture. L'idée était de profiter d’un gap technologique pour prendre de l'avance sur l'ennemi potentiel. Aujourd'hui, on ne rêve plus du robot qui révolutionne le combat. Le discours technologique y a laissé croire trop longtemps… L'approche française se dirige vers une démarche progressive partant de petits robots, avec une moins grosse empreinte dans la doctrine et s'adaptant aux missions, en étant un prolongement des sens du combattant. C'est une automatisation progressive des moyens. E.C. : Le contexte géostratégique a changé ! On imaginait une rupture sur les tanks automatiques et cela avait du sens en pensant aux campagnes des régiments de chars dans les plaines d'Europe, où celui qui en mettait le plus gagnait. Aujourd'hui, l'environnement dans lequel se déplace le robot est complexe et changeant ! R.H. : N'y a-t-il pas aussi une question de moyens ? Si nous avions ceux des Américains, ne construirions-nous pas aussi des fantassins robotisés ? Nous en avons les compétences techniques et scientifiques. J.M. : La maturité technique n'est pas au rendez-vous… Les tourelles surveillant la frontière coréenne restent en mode manuel et aucun militaire occidental n'envisage d'autonomie de décision (c'est-à-dire pour trouver des cibles et les engager). On ne va pas plus loin parce que la technique ne le permet pas et parce que le militaire veut garder le contrôle. E.C. : La position française est que l'ennemi d'aujourd'hui peut être celui avec qui l'on va parler demain. Si l’on envoie un essaim de robots détruire son village, cela sera plus compliqué. Ce n'est pas la position américaine ! J.-P.H. : L'apparition des robots vient s'inscrire dans un mouvement — qui est le désengagement de l'État. Il y a une diminution constante des forces militaires, dans tous les pays. La robotisation participe de ce mouvement. La réduction du coût humain et celle du coût budgétaire sont au cœur des politiques de déploiement. Le robot est un collecteur d'informations : il intervient dans la centralisation du renseignement. Et à partir du moment où la prévention du conflit est au cœur du système, le robot fournit
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De gauche à droite : Joël Morillon, Robert Millet, Jean-Paul Hanon et Nicolas Denis.
une architecture déployable préventivement et qui donne les signes d'alerte nécessaires. Il faut remettre le processus de robotisation dans le cadre du système bureaucratique français — qui n'a rien à voir avec l’américain. La robotisation progressive est adaptée à la politique et aux finances françaises, mais il faudrait une réflexion globale pour savoir ce que nous sommes capables de faire… ENTRE RÉALITÉ ET FANTASMES J.M. : Très longtemps, on a laissé croire que la robotique était capable de tout, mais quand on faisait une démonstration, il y avait toujours un truc en panne. Les militaires ont pris la mesure de la dissonance entre discours et réalité… E.C. : Il y a beaucoup de fantasmes autour de la robotique, avec un imaginaire nourri par la robotique hollywoodienne, qui est loin de ce dont nous sommes capables !… J.-P.H. : J’ai listé les applications de la robotique à partir de documents internationaux : transport de charges, autonomisation des convois, surveillance, vision déportée, repérage de cible et tirs automatisés… Le transport de charges, ça paraît simple, mais nous n'en sommes pas capables en milieu naturel. On a fait miroiter un potentiel technique fabuleux, loin de la réalité, mais les chercheurs ont abandonné cette thématique, en pensant que les grandes lignes étaient mises en place. Elles sont dans un état non exploitable par les industriels. C'est symptomatique du monde de la recherche — où les thématiques suivent l'intérêt de la communauté et s'arrêtent
à un stade où l'industriel n'est pas capable de reprendre. E.C. : Le BigDog est impressionnant en matière de mobilité, mais il fait un bruit de mobylette et pour arriver à cette stabilité, il a une centrale inertielle à 50 000 €. (Pour marcher sur un chemin, mieux vaut éviter les arbres et ne pas glisser sur un lac gelé.) À ce prix-là, un mulet se révèle préférable. Si l’on y ajoute le problème du carburant ou des batteries et de la logistique pour être sûr qu'il fonctionne quand on en a besoin, le problème n'est pas simple… G.d.L. : La robotique est aujourd'hui utilisable en phase statique. Le pas suivant sera celui de la mobilité. J.-P.H. : L'échelon intermédiaire, c'est celui de la protection des infrastructures. Le degré d'autonomisation augmente dans les environnements maîtrisés. Pour le général Yakovleff, la réflexion doit privilégier la question de l'autonomisation et de l'emploi couplé. Cela suppose les budgets qui vont avec — or le budget américain est à des années-lumière de celui dont on dispose. Il y a deux échelles : la française est pragmatique, taille l'emploi selon le respect des règles, la déontologie et le budget. De l'autre côté existe une recherche plus libre, plus indépendante, plus nourrie intellectuellement et permettant la recherche spéculative. J.M. : Le problème de l'autonomie basique est que plus personne ne s'y intéresse, il y a un risque de stagnation. La vision du général Yakovleff, pour lequel le robot doit progresser en
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“Très longtemps on a laissé croire que la robotique était capable de tout, mais quand on faisait une démonstration, il y avait toujours un truc en panne.” R.H. : C'est le problème de la robotique en général… Mais les technologies deviennent de plus en plus accessibles, de plus en plus robustes. Nous assistons à une étape importante ! Les robots sont sortis des laboratoires pour devenir des produits pour le grand public et l’industrie. Il en sera de même pour la robotique militaire… J.M. : J'ai peur qu'il se passe aujourd'hui la même chose que ce qu'il s'est passé pour les drones — que l'on a considérés comme des jouets il y a dix ans. Il n'y a pas eu d'accompagnement quand les idées devenaient réalisables et aujourd'hui, nous sommes éjectés du marché. Pour le reste de la robotique aussi, le risque est de continuer à privilégier des projets qui seront géniaux demain — alors que personne ne dit : « C'est aujourd'hui qu'on en a besoin — et comment fait-on pour les réaliser ? »
Le petit robot Nerva de Nexter est actuellement en phase d'évaluation – Crédits : Nexter.
R.M. : Actuellement, il existe une orientation plus pragmatique, qu'il ne faut pas abandonner. L'armée et la DGA ont-elles les moyens de mener les deux ?… E.C. : La DGA a trois missions : équiper les forces, préparer l'avenir et accompagner l'export. Équiper se fait à la demande des militaires. Il n'y a pas eu d'achats de robots car il n'y a pas eu d'expression d’un besoin… La raison pour laquelle il y a des programmes d'études, c'est que des gens, à la DGA, pensent qu'un jour les militaires leur demanderont des robots et qu'il faut donc développer une base permettant de répondre à ces besoins. La rencontre n'a pas encore eu lieu, mais des militaires commencent à se dire que la robotique peut apporter quelque chose… Et avec les contraintes budgétaires, il faut justifier chaque euro et les arguments pour justifier qu'un euro a été bien dépensé, dans le domaine de la robotique, n'étaient pas audibles il y a quelques années! La robotique est extrêmement duale, au sens de l’intérêt civil et de l’intérêt militaire — et beaucoup de briques de la robotique militaire pourront servir dans le civil. La façon dont nous concevons les choses pour préparer l'avenir consiste donc à travailler en synergie avec la recherche civile…
Robot démineur Detonator.
troupe, est surprenante. C'est dangereux de travailler avec cet horizon glissant à quinze ans. On dit toujours que le robot sera parfait demain, mais nous n'aurons pas ces capacités avant longtemps… Soyons pragmatiques ! E.C.: Certes, mais si l’on n'investit pas aujourd'hui
dans les technologies de l'avenir, nous ne les aurons jamais… Il faut trouver un équilibre…
J.M. : On accepte davantage les limitations techniques. Si le système ne fonctionne pas en dessous de 0°C, on adapte la mission — alors qu'auparavant on cherchait des systèmes fonctionnant entre – 80 et + 50°C ! COMMUNICATION ET NAVIGATION
J.M. : Personne ne sait comment transformer l'état de l'art en solution utilisable. On dit : « Dans quinze ans, nous saurons le faire ! » Mais cela fait quinze ans qu'on le dit…
J.M. : Un des problèmes est la fragilité de la communication… Il existe trois pistes pour diminuer ce danger : l’augmentation des perfor-
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LA ROBOTIQUE MILITAIRE technologique manifeste, cela suppose aussi que l'ennemi prépare des parades qui ne se situeront pas sur le plan de la robotique…
mances de communication ; la faculté, pour le robot, quand il perd la communication, de revenir sur ses pas pour la retrouver ; des systèmes pour que le robot soit partiellement autonome et puisse suivre une route… L'autonomie, si elle n'est pas une finalité, est une réponse à des limitations technologiques sur les communications. E.C. : Les premiers drones utilisés en France étaient dérivés de cibles pour les missiles. Ils suivaient un chemin. Si l'on se trompait sur le chemin, on n'avait pas d'infos. Avec les drones, on peut interagir en temps réel pour modifier le cours de la mission. Cette évolution a rattrapé les missiles, que l'on veut pouvoir diriger jusqu'au dernier moment, pour changer leur cible. Nous sommes dans un raccourcissement des cycles de décision et dans un transfert de plus en plus rapide de l'information (mais ce n'est pas spécifique des robots). Il existe un programme appelé Action, de coopération de multivéhicules hétérogènes. Un drone pourra communiquer avec des robots terrestres pour se situer selon une carte, sans GPS. (Un critère sur lequel les militaires ne reviennent pas, c'est qu'un robot doit pouvoir se déplacer sans GPS.) Enfin, les Américains ont créé un concept, NAVWAR — la guerre de la navigation. Ils en ont assez que leurs ennemis utilisent leur GPS pour leur tirer dessus. Dans une zone donnée, seuls ceux qui auront la bonne clé crypto pourront accéder à la localisation… LES RETOMBÉES CIVILES E.C. : Le projet d'exosquelette français Hercule, financé dans le cadre du dispositif RAPID, bénéficie d'un mode de financement dual, civil et militaire. Une de ses premières applications sera certainement à destination des infirmières. R.H. : Pour pallier un handicap ou dans le BTP, le besoin sera quasiment le même que pour les militaires. Porter un exosquelette du militaire au civil nécessitera un effort minime. ÉTHIQUE ?… E.C. : Une des raisons pour lesquelles les Américains utilisent tellement de drones, c'est que lorsqu'ils sont contrôlés depuis les États-Unis, le Président n’envoie pas de soldats à l'étranger et n'a pas besoin de l'autorisation du Congrès… C'est un rêve de politicien de pouvoir appuyer sur un bouton pour taper au loin. Le fait de décider de faire une guerre préventive appartient à la décision d'un seul homme. Les assassinats ciblés sont exécutés sous le contrôle de la CIA, un organisme non militaire. Je trouve donc sain que l'armée française réfléchisse avant de prendre une décision !…
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E.C. : Je suis ingénieur à la DGA, dont l'un des métiers est de spécifier et de recetter le matériel conçu pour l'armée française. Je suis incapable d'écrire le test qui validera le fait qu'un robot a le droit de tuer. Car comment garantir son fonctionnement à 97 % ? Et comment concevoir dix ans à l'avance un logiciel qui sera employé sur un terrain inconnu pour tuer quelqu'un ? Qui est capable de dire quel est le pourcentage acceptable d'« erreurs » ?… Le robot qui surveille la frontière coréenne se trouve dans un environnement maîtrisé. On peut toujours dire que quelqu'un qui se trouve dans cette zone n'a rien à y faire…
La création du PackBot (ici en Afghanistan) par iRobot a permis à cette société d'investir ensuite la robotique de services avec le robot aspirateur Roomba.
J.-P.H. : C'est le problème de la distanciation entre l'État et l'acte lui-même ! Le fait de décider, à Washington ou à Tampa, de l'exécution de quelqu'un par un drone (dont l'opérateur peut appartenir à une société privée) est une première difficulté dans la compréhension éthique et déontologique du problème. Un second problème est celui de l'imputabilité de l'acte. Elle peut être répartie sur toute une chaîne de commandement : celui qui a commandé le logiciel, le concepteur du matériel ou du logiciel, celui qui a introduit les paramètres, celui qui a déclenché l’attaque… Il subsiste une incertitude qui ne permet pas de trancher. Car peut-on conférer un statut juridique au robot, dans la mesure où son degré d'autonomie suppose des choix de sélection et d'engagement ? Doit-on donner des droits au robot au fur et à mesure qu'il s'autonomise ? Et le technicien a-til un statut de combattant ? Enfin, qu’en est-il de son opérateur, qui se trouve à quelques milliers de kilomètres ? Nous sommes actuellement dans une situation où la « jurisprudence de l'action » établit le droit… Des réflexions s’imposent là-dessus — comme faire qu'il y ait dans le logiciel du robot des contraintes qu’il aurait à respecter. Et une deuxième chose consisterait à édicter des normes. Un troisième point est le rapport de la population au robot… Comment va-t-elle l'accepter ? La société sera-t-elle d'accord avec des actes de destruction de plus en plus massifs (il y a eu, en 2010, neuf cent quatre-vingt-quatorze exécutions par drone au Pakistan) ? Et il y a le rapport à l'ennemi : dans le cas d'une supériorité
J.-P.H. : Au-delà du droit, il y a des choses plus naturelles. Le combat repose sur une confiance absolue en l'humain qui est à vos côtés. Ce ne sera pas aussi évident pour un humain d'accorder sa confiance à un « collègue » robot. LA FRANCE FAIT LA GUERRE AU MALI « SANS METTRE D'HOMME AU SOL »… J.-P.H. : S'il y a une leçon à retenir des guerres d'Irak et d'Afghanistan, c'est que quelle que soit la technologie, le succès se fait au sol, par l'humain. Il existe une confiance naturelle dans le progrès aux États-Unis — et qui n'est pas aussi tempérée qu'en France par les questions d'éthique. Il y a un mode « techniciste » d'engager le combat : la science doit apporter une réponse et on doit développer un appareil à partir de cela. La réponse européenne est que la technologie n'est qu'un outil à tempérer par des normes… E.C. : Il y a aussi le problème de la disponibilité des humains pour faire le travail. Sans conscription, il faut des volontaires ! Il n'y en a pas suffisamment… Les Américains ont du mal à recruter ! J.-P.H. : De plus en plus de soldats reviennent, mais mutilés… En Irak, quatre mille soldats sont morts et quarante-cinq mille ont été blessés. Cela n'encourage pas les gouvernements à envoyer des gens sur le terrain. Il s'agit de diminuer le coût humain des opérations. R.H. : Les gens contre lesquels on se bat aujourd'hui auront les technologies demain, avec peut-être moins d'éthique. Nous assistons à l’émergence de l’open source — qui rend accessible à tous des technologies jadis réservées aux laboratoires.
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“Les industriels doivent proposer des équipements plus abordables, même s'ils ne répondent pas à 100 % des besoins. Un PackBot, c'est 50 000 € pour deux chenilles. Les États-Unis ont les moyens, pas la France !” J.-P.H. : La guerre n'est pas éthique, mais les règles de la guerre sont nécessaires, pour servir de cadre de référence dans des opérations apportant mort et destruction. G.d.L. : Il subsiste une difficulté : nous sommes entre un État démocratique, les États-Unis, qui accepte la notion d’assassinat ciblé — que nous nous refusons d'appliquer — et des États qui n'appliquent rien… J.-P.H.: Les États-Unis le font au nom de normes éthiques: cela s'appelle des assassinats extraterritoriaux légitimes, selon le terme du conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères américain. Ces actions relèvent du terrorisme, de personnes qui ne portent pas d'uniforme, dont on ne peut anticiper les actes et qui ne respectent pas les règles de la guerre (dont le port de l'uniforme). Il n'y a aucune raison, dans ce cas-là, de leur appliquer ces règles de la guerre.
Le SMSS américain, le plus grand véhicule télépiloté.
E.C. : C'est une décision morale au niveau de l'État : la France n'a pas les mêmes choix… PEUT-ON ENCORE PARLER DE ROBOTIQUE MILITAIRE SI L'ÉTAT CHERCHE À SE DÉRESPONSABILISER ? J.-P.H. : L'État cherche-t-il à se déresponsabiliser ou à réorienter la question de la coercition et de l'emploi de la force ? Depuis dix ans, les barrières mises entre les organisations de renseignement civiles et militaires tombent et toute la technologie autour de nous — portable, carte de crédit, carte Vitale, etc. — légitime ce besoin de surveillance… E.C. : On peut garder le vocable de « robotique militaire » pour la robotique achetée par l'État afin d’équiper ces groupes armés — et puis il y a la robotique paramilitaire. Même si ce sont les mêmes équipements… LES CONCLUSIONS E.C. : En tant que chercheur, je pense que la robotique intéresse la défense. Vous pouvez télécharger sur le portail Xarme un document politique traitant des objectifs scientifiques, qui explique les problématiques de la science et de la robotique. G.d.L. : La robotique terrestre militaire est balbutiante : tout reste à faire dans le domaine ! R.H. : Il existe un écart énorme entre ce que l'on peut voir dans les labos et ce qui est utilisable, du fait des contraintes générées par les applications et des coûts de « transfert technologique ». Il faut se donner les moyens d’aller plus loin que la recherche fondamentale
L’Alpha Dog, fruit de la recherche sur le BigDog…
et permettre aux entreprises de s’approprier des technologies robotiques. J.-P.H. : Oui, il faut continuer à lier recherche spéculative et recherche « gratuite » et les tempérer par applications, pour garder l'équilibre entre le pragmatisme et la spéculation. La question est : Où placer la priorité ?… R.M. : Il y a deux axes : l'équipement des forces et la recherche et développement — mais si les moyens d'aider les deux n’existent pas, il faut mettre la priorité sur l'équipement des forces pour obtenir les retours d'expérience. En ce qui concerne l'éthique, il faut y voir un problème concret sur l'utilisation des robots, qu'ils soient civils ou militaires : il n'y a pas de droit et de régime de responsabilité définis à ce jour…
J.M. : Avec une casquette industrielle, il est certain que la robotisation est en marche. La meilleure preuve en est que des industriels de l'armement créent des filiales robotiques, en y allant progressivement et en assurant le transfert industriel depuis les labos. R.H. : Un problème que nous avons peu abordé est celui du coût… Les industriels doivent proposer des équipements plus abordables, même s'ils ne répondent pas à 100 % des besoins. Un PackBot, c'est 50 000 € pour deux chenilles. Les États-Unis ont les moyens, pas la France ! J.M. : C'est l’un de nos objectifs !…
■Propos recueillis par Nicolas Denis
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céléromètres et de gyroscopes, il propose une autonomie de huit heures et sa vitesse de déplacement peut aller de 4 à 25 km/h, selon la configuration (bipède ou monté sur une plateforme mobile). Son utilisateur pourra le « personnaliser » en choisissant certains critères : le coloris, le mode de déplacement, le niveau d’intelligence et la capacité de la batterie… Il présente de multiples avantages : il est adaptatif et autonome, son fonctionnement est facile à comprendre et il se révèle intuitif à utiliser. De plus, il ne réclame aucun aménagement particulier du lieu de travail et son utilisation réduit les risques d’accidents, aussi bien pour les humains que pour les animaux domestiques. Grâce à ses capacités évoluées, tant visuelles qu’auditives, il se montre capable de reconnaître aussi bien des objets que les visages de différentes personnes et de communiquer des informations (donc d’apporter son aide lors de présentations ou d’expositions). Télécommandé, il répond aussi à la voix, peut donc suivre les instructions qu’on lui donne et interagir avec les humains. Ses mouvements ont un aspect naturel. Quant à son châssis modulable, rappelons-le, il lui permet de
Alphabot se frotte à l'humanité
ALPHABOT UNE NOUVELLE ÉTAPE DE LA ROBOTIQUE RUSSE Alpha Smart Systems est une société russe spécialisée dans la création de systèmes de communication et d’I.A. pour robots anthropomorphes et robots de services. Elle conçoit également des solutions innovantes dans le domaine de l’automatisation — qu’elle propose à des entreprises et à des organisations gouvernementales pour optimiser leur développement. L’ALPHABOT : UN ROBOT DE SERVICES AU LOOK TRÈS COOL Alpha Smart Systems a mis au point un robot assistant personnel, l’Alphabot, qui intègre un système d’I.A. unique en son genre, Human Reader, le rendant capable de reconnaître puis d’inter-
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préter les émotions humaines afin d’interagir avec une personne d’une manière quasi humaine. Ce robot mesure 1,60 m pour un poids de 40 à 90 kg et possède vingt-deux degrés de liberté. Équipé de microphones, de caméras stéréo, d’un scanner 3D, d’un laser, d’ultrasons, d’ac-
se déplacer soit sur deux jambes, soit sur une plate-forme mobile. Doté de deux mains très puissantes (pouvant soulever chacune jusqu’à 25 kg), il effectue sans problème des tâches éreintantes ou celles dont on n’a pas envie de se charger. Ses utilisations apparaissent diverses et variées et se prêtent à de nombreux secteurs d’activités : les hôtels restaurants (service, nettoyage, information de la clientèle), les aéroports (aide au transport des bagages et/ou à la navigation, communication avec les passagers), les hôpitaux et maisons de retraite (assistance aux personnes
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“Il présente de multiples avantages: il est adaptatif et autonome, son fonctionnement est facile à comprendre et il se révèle intuitif à utiliser.” LE « DÉTECTEUR DE MENSONGES » DU FUTUR L'augmentation exponentielle du nombre de données et celle des flux d'informations circulant au sein des entreprises se révèlent cruciales dans notre monde moderne. Une bonne gestion devient donc un avantage concurrentiel im-
Alphabot se délasse avant de se montrer.
âgées et/ou handicapées). Sans oublier les domiciles des particuliers et les locaux industriels (tâches ménagères, travaux lourds, interaction avec les personnes, jeux avec les enfants, surveillance et sécurité des lieux), l’éducation (travaux de laboratoire, cours d’introduction à la robotique), les centres commerciaux, d’affaires ou de loisirs (interaction avec les visiteurs, aide à l’information), etc. De plus, quand on l’emploie au sein d’une entreprise, cela accroît le profit du fait de sa capacité de production non-stop (un robot n’a pas besoin de se reposer et de dormir, ni de suivre des cours de formation) tout en réduisant les coûts (on ne lui verse aucun salaire, on ne paie ni charges sociales, ni impôts sur son travail). Lorsqu’il sera commercialisé, son prix devrait avoisiner les 100 000 $ en version plate-forme mobile et 300 000 en version bipède.
lisation du système Human Reader permet de diviser la durée de l'entretien d’embauche par quatre, avec une justesse dans l’évaluation du postulant allant jusqu'à 93 %. Il sert également à la validation des données personnelles — tout en protégeant la société contre la présentation de CV enjolivés ou de fausses lettres de recommandation — et à écarter des personnes ayant un comportement inadéquat ou dangereux pour ce poste. Ce système électronique lit les réactions faciales et observe les yeux du postulant pendant qu’il remplit un questionnaire ; il dresse ainsi un profil psychologique complet en se basant sur les informations verbales et non verbales. (Il permet aussi de placer les personnes recrutées dans des emplois en rapport avec leurs compétences et leur potentiel.)
Alphabot, modèle bipède et modèle sur base roulante portant car cela permet auxdites entreprises de prendre rapidement des décisions d’ordre stratégique ou tactique qui vont déterminer leur réussite à plus ou moins long terme. C’est dans cette optique qu’Alpha Smart Systems apporte à ses clients des services et des solutions innovantes pour résoudre toutes sortes de problèmes, quelle qu’en soit la complexité, et pour les aider à définir la stratégie à appliquer pour conserver leur leadership. Ces solutions très performantes sont conçues tout spécialement pour automatiser un processus spécifique à un secteur d’activité et créer un espace d'informations uniformisé. Par exemple, dans le cadre du recrutement, l’uti-
Alphabot roulant, un design digne des grands films de science-fiction
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Le mec de la sc dans ce viation Ce term géants ou plus de com armure l’ordre o souven très ava tailles e lion, Pa zinger Z
D’autre part, dans le secteur bancaire, la fonctionnalité des systèmes de notation développés par Alpha Smart Systems identifie avec précision les demandeurs de prêts peu solvables, en l’espace de vingt à trente minutes, et automatise de plus la mise à disposition de miniprêts avec un risque minimal, en évaluant la fiabilité de l’emprunteur grâce à une application spécifique intégrée au site de la banque. Enfin, dans le secteur automobile, l’intégration dans les véhicules de ce système d’évaluation de l'état psychologique et physique (capable de reconnaître la fatigue et la concentration de ceux qui sont au volant) préviendra les accidents de la route en arrêtant le véhicule quand le conducteur perdra ses moyens. Et en cas de vol, sa capacité d’authentifier l'identité du propriétaire se révélera particulièrement précieuse… ■Josèphe Ghenzer
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BOTIFUL DU NOUVEAU DANS LA TÉLÉPRÉSENCE ! Depuis que les smartphones équipés de caméras frontales ont investi notre quotidien, les conversations téléphoniques faisant appel à la vidéo (aussi bien à titre personnel que dans le cadre professionnel) se font de plus en plus fréquentes. Mais elles impliquent certains inconvénients: il faut garder son mobile en main ou le caler de manière à le placer face à soi… UN ROBOT DE TÉLÉPRÉSENCE SOCIALE ACCESSIBLE À TOUS C’est pour pallier ce problème que Claire Delaunay a conçu dans son garage, après plusieurs années de recherche, ce qu’elle appelle un robot de téléprésence sociale — le Botiful. Il est uniquement compatible avec les smartphones Android (du moins pour l’instant). Cet ingénieur français passionné par la robotique s’est installé en Californie à Palo Alto et y a d’ailleurs créé en 2010 une entreprise — Robotics Valley — qui lui permet d’apporter son expertise robotique à diverses sociétés et aussi à des entreprises de défense européennes. Monté sur trois roues (afin de se déplacer plus aisément dans tous les sens et pour être emporté plus facilement) ce minirobot pilotable comporte un petit réceptacle qui sert de support au smartphone Android — qu’il suffit de
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poser dessus et qui y est maintenu grâce à un aimant. Ce support est lui aussi motorisé, ce qui permet de faire varier l’angle de vue afin de regarder ses interlocuteurs ou de visualiser ce qui se passe autour d’eux. Le Botiful se connecte via une liaison sans fil Bluetooth ou un câble USB. On le contrôle à distance via le logiciel de voix sur Skype, que ce soit à partir d’un autre mobile
compatible, d’un ordinateur ou encore d’une tablette tactile, mais il fonctionne tout aussi bien de manière autonome. Au cours d’un appel vidéo via Skype, c’est une interface logicielle qui commande ses déplacements grâce à des flèches directionnelles (lorsqu’on se sert d’un ordinateur) ou à l’aide des doigts (si l’on utilise une tablette tactile). Et en dehors de son utilisation première (passer de simples appels vidéo pour rester en contact avec ses proches, même si ces derniers se trouvent à l’autre bout du monde), le Botiful nous réserve une multitude d’autres applications — comme assister à une réunion ou participer à une soirée sans s’y trouver réellement, inspecter en toute sécurité des endroits particulièrement inaccessibles ou encore surveiller à distance son domicile, ses enfants et ses animaux domestiques, jouer avec eux, etc. Il peut également ser-
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Crédit Photos : Claire Delaunay
“Et en dehors de son utilisation première, le Botiful nous réserve une multitude d’autres applications — comme assister à une réunion ou participer à une soirée sans s’y trouver…”
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Première version de développement du Botiful. — Le Botiful final, équipé d'un smartphone, vu de dessus.
Les supporteurs ayant donc investi via Kickstarter la somme de 199 $ dans son projet pourront acquérir un Botiful à prix réduit. Une fois commercialisé, il devrait coûter de 150 à 250 $. (Tout dépendra en fait des quantités fabriquées et du réseau de distribution qui sera finalement choisi. De plus, passer la barre des mille exemplaires vendus devrait faire baisser les coûts de fabrication. Et si tout se déroule comme prévu, les premiers exemplaires du Botiful pourraient être disponibles sur le marché à partir du deuxième trimestre 2013, y compris en France…)
Schéma général du Botiful. — À droite Le Botiful final, nu, vu de devant.
vir de base pour donner des cours de sciences, pour apprendre la programmation ou encore faire découvrir d’autres domaines bien plus spécifiques comme les algorithmes de vision, grâce à la librairie open source OpenCV… À LA RECHERCHE D’UN FINANCEMENT… Alors que les prototypes et l’interface logicielle sont déjà parfaitement opérationnels (comme on peut le constater dans les vidéos qui ont été mises en ligne sur Internet), Claire Delaunay ayant passé plusieurs années à travailler sur son petit robot, il restait à trouver un financement pour se lancer dans la phase de fabrication. Et il y a de cela quelques mois, elle a décidé de lancer un appel de fonds sur le site Kickstarter — comme le font désormais de plus en plus de créateurs pour évi-
ter de passer par les circuits traditionnels de financement. Son objectif: récolter par ce biais un minimum de 90000 $ (ce seuil a d’ores et déjà été atteint), sachant que si le montant des fonds obtenus dépassait les 100000 $, cela lui permettrait d’ajouter au minirobot la prise en charge du système d’exploitation mobile iOS d’Apple et de fonctionner en utilisant un iPhone.
UN AVENIR PROMETTEUR Le Botiful a, dès le départ, été conçu pour qu’on puisse le personnaliser de différentes manières : en choisissant son coloris parmi trois couleurs (blanc, bleu, rouge), avec la possibilité de les combiner entre elles ; en téléchargeant toutes sortes d’applications qui accroîtront ses capacités de façon quasi infinie ; et aussi en développant soi-même de nouvelles extensions qui le rendront encore plus autonome… D’autre part, un kit de développement (SDK) a été prévu pour que les développeurs aient accès à dix entrées/sorties du robot afin de lui fournir de toutes nouvelles fonctionnalités. (Il sera également possible de lui ajouter de nouveaux capteurs ou de nouveaux actionneurs.) ■Josèphe Ghenzer
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R.BOT100
UN ROBOT DE TÉLÉPRÉSENCE MULTIFONCTIONS ET PERFORMANT
Avec le récent essor de la téléprésence, il ne faut pas croire que seuls les États-Unis, le Japon ou encore l'Union européenne sont à même de proposer des robots de qualité dans ce domaine car la Russie en conçoit et en commercialise aussi de très performants — comme le R.Bot 100… LA SOCIÉTÉ 3DETECTION LABS Elle est installée à Moscou et depuis sa création, au début de 2005, plus de cinquante spécialistes, diplômés des plus importants instituts et de grandes universités russes comme la Moscow State Technological University (MSTU), le Moscow Power Engineering Institute (MPEI), le Moscow Institute of Physics and Technology (MIPT) — et bien d’autres — figurent parmi ses collaborateurs.Tout d’abord spécialisée dans divers projets industriels innovants, dans la conception de dispositifs optoélectroniques de haute technologie (Round Viewer Hemisphere, Dragon Eye), de
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systèmes de vidéosurveillance à haute altitude (JCE, JCE complexe, OKO-1, OKO-2, Home Base Ballon, Titan), elle conçoit aussi des systèmes de protection et de sécurité utilisant la reconnaissance biométrique des objets ou des personnes en images 3D (3D Guard). Dès 2008, elle a décidé d’occuper un nouveau créneau porteur en mettant au point un robot de téléprésence mobile et interactif, baptisé R.Bot (qui allie une apparence conviviale à diverses spécificités techniques pouvant s’appliquer à de multiples usages). Depuis 2010, la société n’a ensuite cessé de placer ses R.Bot
dans toutes sortes d’endroits pour leur permettre d’effectuer leur travail au sein de différents secteurs d’activité (éducation, domaine social, médecine, culture, etc.). UNE GRANDE FACILITÉ ET UNE IMPORTANTE LIBERTÉ D’ACTION Le R.Bot 100 mesure 1,05 m pour 55 cm de diamètre et pèse 40 kg. Il se déplace sur deux roues qui lui permettent de pivoter à 360° et de se mouvoir dans des endroits exigus, tandis qu’une troisième roue assure sa stabilité. Sa vitesse standard est de 1,8 km/h, celle de pointe est de
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“Il existe également une configuration plus complexe du R.Bot: elle ajoute une certaine hauteur à la partie supérieure de sa structure et le dote de deux bras…”
Ces R.Bot 100 tentent de vous séduire !
4,8 km/h. Enfin, son autonomie est de huit heures, ce qui couvre le travail d’une journée entière et le rechargement de ses trois batteries de 12 V s’effectue en un peu moins de cinq heures. Dans sa tête sont placés deux micros très sensibles et une caméra vidéo couleur HD (d’une résolution de 640 x 480 en version standard ou de 720 x 576 en version améliorée), munie d’un zoom pouvant grossir les images jusqu’à dix fois, et son corps est doté de haut-parleurs stéréo — ce qui lui assure une communication audio-vidéo en direct. Son cou dispose de quatre degrés de liberté et lui permet de bouger aussi bien horizontalement que verticalement. Il possède aussi divers capteurs qui lui épargnent de heurter des obstacles (comme les personnes ou les autres robots qu’il côtoie lors de ses prestations). Il existe également une configuration plus complexe du R.Bot: elle ajoute une certaine hauteur à la partie supérieure de sa structure et le dote de deux bras, munis de pinces simples en guise de mains; il peut ainsi saisir des objets et les remettre à des personnes présentes à ses côtés. En option (sur le ventre), il dispose d’un écran tactile couleur LCD de huit pouces, doté d’une résolution de 800 x 600, qu’on peut incliner comme on veut et qui sert à diffuser des vidéos de présentation d’un produit (préenregistrées) et toutes sortes d’informations multimédias en direct. (Il lui est encore possible, par ce biais, de participer à des vidéoconférences ou encore à des sondages.) L'opérateur, même à des milliers de kilomètres, n’a besoin que d’un PC standard, d’un ordinateur portable, d’un smartphone avec Flash Light 3.0 ou d’une tablette tactile et d’une connexion Internet sans fil (WiFi, 3G, 4G) pour le contrôler avec le logiciel qui y est installé. De plus, son maniement se révèle simple et intuitif. Et l’ensemble du dispositif permet audit opérateur de voir et d'entendre
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Une version équipée de bras. — Une curiosité pour les enfants.
Il n'y a pas que les Coccinelles qui viennent à Monte-Carlo, le R.Bot 100 aussi.
tout ce qui se passe à proximité du robot pour communiquer avec d'autres personnes ou d'autres R.Bot, tout en se déplaçant librement dans l'espace environnant, si nécessaire. (Plusieurs personnes peuvent d’ailleurs aussi se connecter en même temps avec un seul R.Bot.) CE R.BOT A LARGEMENT FAIT SES PREUVES ! Depuis sa création, le R.Bot 100 a déjà fait l’objet de très nombreux tests, notamment dans des hôpitaux militaires — où des médecins l’ont emmené dans différents services pour prêter assistance à des patients hospitalisés. Il a aussi fait l’objet de plusieurs expérimentations dans le domaine de l’enseignement à distance et procuré à des élèves qui étaient trop malades pour se rendre à l’école la possibilité d’assister à leurs cours
et d’y participer activement, comme de rester en contact avec leurs camarades de classe. On l’a également utilisé à de multiples reprises durant des expositions et dans des musées: des gens ont pu ainsi visiter les lieux virtuellement et admirer en toute quiétude, sans avoir à faire la queue, les œuvres qui y étaient exposées. Sa version standard n’est guère plus onéreuse qu'un ordinateur portable haut de gamme (environ 3000 $), ce qui le place parmi les robots de téléprésence les plus abordables du marché. On peut aussi le louer pour une courte période (de trois heures à quelques jours) pour lui faire effectuer un travail spécifique (assurer la promotion d’une marque lors d’un salon professionnel ou distribuer des prospectus dans un centre commercial). De grandes sociétés (comme Adidas, Deutsche Bank, Hyundai, Intel, Ipsen, Mercedes-Benz, Mitsubishi Motors, Microsoft, Nissan, Nokia, Orange, Rockwool ou encore Sony) ont déjà fait appel aux services d’un (ou de plusieurs) R.Bot pour promouvoir leurs gammes de produits lors de salons professionnels ou de campagnes publicitaires. Elles peuvent même choisir parmi les différents coloris disponibles et/ou personnaliser leur robot avec le logo de leur marque. (Avec le R.Bot, il leur est aussi possible de superviser à distance le travail de leur personnel commercial…)
■Josèphe Ghenzer
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HSR UN ROBOT D’AIDE À LA PERSONNE Le 26 septembre 2012, Toyota dévoilait son dernier-né, le HSR (Human Support Robot). Ce robot de la taille d'un enfant et muni d'une pince est destiné à venir en aide aux personnes âgées ou handicapées. Revue de détail…
Cela fait bien longtemps que nous parlons des robots d’assistance à domicile. Pourtant, les seuls que nous voyions en grande surface étaient des
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robots aspirateurs, tondeuses ou laveurs de carreaux… L'assistance à domicile se cantonneraitelle à ces secteurs ? La réponse est bien évidemment non — mais pour l'instant les machines les plus élaborées sont encore en cours de développement ou en phase de test dans les laboratoires. Toyota sera-t-elle la première entreprise à occuper massivement ce créneau ? En fait, c’est un peu par surprise que la société est intervenue dans ce secteur. Son projet Robot Partner n'est pas tout jeune, puisqu'il a débuté en 2007. Mais sa communication est restée très discrète et elle a seulement annoncé en 2011 qu’elle procédait à des tests. Enfin, en septembre 2012, la firme nippone a fait son show lors d'une démonstration (au cours de laquelle le robot saisissait un objet dans une armoire compartimentée, ramassait une télécommande pour l'apporter à son maître ou encore tirait les rideaux)… Techniquement, il se révèle assez précis, mais surtout lent, que ce soit dans ses gestes ou ses
déplacements. Effectivement, à cause de son poids (environ 30 kg), d’une hauteur réglable grâce à un corps télescopique (de 82 à 131 cm) et d’un diamètre de plus de 30 cm, il aurait été dangereux de le doter d’une trop grande vélocité (notamment en cas de choc). Le HSR est capable de se déplacer à 3 km/h, de grimper une pente de cinq degrés et de rouler sur un terrain comportant des écarts de niveau allant jusqu'à 9 mm. Son bras, au bout duquel est montée une pince, dispose de six degrés de liberté, peut atteindre une longueur de 76 cm et porter des objets pesant jusqu'à 1,500 kg. SES FONCTIONNALITÉS De quelle manière ce robot pourra-t-il aider concrètement les personnes âgées ou handicapées ?… Grâce à deux caméras et au capteur Kinect ProSense, il est capable de modéliser en 3D son environnement et ainsi de reconnaître les visages, de saisir des objets (qu'ils soient dans une armoire ou sur une table), de ramasser
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“Grâce à deux caméras et au capteur Kinect ProSense, il est capable de modéliser en 3D son environnement et ainsi de reconnaître les visages, de saisir des objets…”
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ceux qui sont tombés par terre et de les apporter à leur propriétaire. (Il peut aussi tirer les rideaux.) Ces tâches — qui nous semblent élémentaires — constituent une montagne pour les personnes physiquement diminuées. Mais ce type d’assistance n'est pas la seule utilité du HSR. Grâce à une tablette qu’on ajoute au niveau de sa tête, on peut procéder à des visioconférences par l'intermédiaire de Skype. Il s'agit donc également d'un robot de téléprésence. Certains de ses détracteurs lui reprochent un manque de chaleur, d’être un vecteur de déshumanisation ou tout simplement le moyen de se débarrasser d'une corvée. Mais le vieillissement accru de la population japonaise semble le rendre indispensable (un tout autre débat, qui a été le sujet d'un article dans le numéro 16 de Planète Robots)… Deux méthodes permettent de le diriger : la simple commande vocale ou l’intermédiaire d'une seconde tablette. Quant à l'interface graphique, elle reste simple et à la portée de tous. Le HSR peut être contrôlé directement par son propriétaire ou à distance par la famille — ou un médecin, si nécessaire. Effectivement, il s'agit là d'une autre application des robots de téléprésence, qui assistent ainsi les médecins dans l’établissement d’un diagnostic et peuvent éventuellement dispenser les premiers soins. Son prix et la date de sa disponibilité n’ont toujours pas été communiqués par Toyota. Seule certitude : le marché principal du HSR sera le Japon. En effet, le gouvernement du pays a récemment décidé de subventionner l'achat de
robots d'assistance à hauteur de 90 %. (Vu l'état d'avancement du HSR, il devrait être commercialisé en 2013. Quelques exemplaires pourraient être disponibles en France, mais ne comptons pas trop là-dessus…) Et en guise de conclusion, on peut affirmer que ce n’est pas le robot grand public que nous attendions. En ce qui concerne la robotique de services, il n’est pas inutile de spécifier qu’elle s'invitera chez nous, tout d’abord, par le biais de l'assistance aux personnes âgées et aux handicapés… Regardez donc la vidéo de la démonstration (https ://www.youtube.com/watch?v=mPEGDAprn7M). Les tâches que peut effectuer ce robot restent élémentaires, mais il ne s'agit que du début de l'assistance à domicile, un début qui laisse un entrevoir un avenir prometteur pour ce secteur…
■Aurélien Bisotti
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PÈTENT LA FORME !
Ces dernières années, la recherche dans le domaine des robots mous n’a cessé de prendre de l’ampleur… Ces derniers vont bientôt changer radicalement la donne en matière de robotique et d’Intelligence artificielle — tant leurs applications potentielles apparaissent nombreuses et variées ! UNE NOUVELLE CONCEPTION DE LA ROBOTIQUE Les robots traditionnels présentent bien des inconvénients : les pièces mécaniques métalliques et les matériaux rigides avec lesquels ils sont fabriqués peuvent se casser sous la contrainte, leur durée de vie dépend de l’usure de leurs pièces et de leurs composants… De plus, ils sont souvent lourds et très coûteux à fabriquer et la limitation du nombre de leurs mouvements les rend quasiment inexploitables dans des environnements hostiles et inadaptés. Il y a encore peu temps, l’intelligence en matière de robotique était évaluée, à l’image de celle des humains, à partir du modèle d’un cerveau central commandant les différentes parties et fonctions du corps. (Ce principe se révèle performant lorsque les robots doivent effectuer des tâches très répétitives — comme dans l’industrie automobile. Dans ce cas-là, chaque mou-
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vement de leurs bras et de leurs articulations est commandé par un processeur central.) Désormais, un certain nombre de roboticiens, biologistes et ingénieurs remettent en question son bien-fondé. En effet, de plus en plus de partisans de ce qu’on appelle l'informatique morphologique estiment que ce n’est pas seulement le cerveau des robots qui doit réfléchir mais aussi tout le reste de leur corps… Des chercheurs ont donc été amenés à imiter certaines aptitudes développées par le monde animal pour créer des robots mous dont la souplesse et la flexibilité permettent des changements de forme, tout en les rendant capables d’adapter leur mode de déplacement à leur environnement, de résister à des contraintes élevées et de franchir divers obstacles (insurmontables pour des robots classiques). Et cela rien qu’en faisant varier temporairement la rigidité de leurs membres. En outre, ils présen-
tent bien d’autres avantages (simplicité du design, taille réduite, faible coût de fabrication, déplacement silencieux, capacité de camouflage, complexité des mouvements, robustesse — bien qu’ils puissent connaître des accidents comme la crevaison —, grande résistance aux chocs et aux fortes pressions, ce qui les rend quasiment incassables). Signalons que bon nombre des travaux de recherche qui vont être évoqués dans cet article (sur le robot caméléon, le Meshworm, le GoQBot, le ChemBot) ont été financés, en totalité ou en partie par la DARPA, dans le cadre de divers programmes — dont le M3 (Maximum Mobility and Manipulation). LE ROBOT MOU QUI JOUE LES CAMÉLÉONS Des équipes de recherche d’Harvard, dirigées par le docteur George Whitesides et Stephen Morin, se sont inspirées de certains animaux in-
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“Des chercheurs ont donc été amenés à imiter certaines aptitudes développées par le monde animal pour créer des robots mous dont la souplesse et la flexibilité permettent des changements de forme.”
Un robot de type ChemBot développé par iRobot, le fabricant des Roomba.
De gauche à droite… le robot quadrupède Continuum Limbs, aux pattes gonflables. — Le Meshworm du MIT. — Le robot caméléon peut changer de couleur grâce à des colorants injectés dans ses canaux. – Copyrights : S. Morin, Harvard University.
vertébrés (pieuvres, calmars ou étoiles de mer, qui sont capables de courber, d’allonger ou de contracter leur corps pour se mouvoir ou changer d’apparence) pour mettre au point, en l’espace de seulement deux mois, un prototype de robot de 12,7 cm de long, fabriqué à base de polymères mous renforcés de feuilles flexibles et fonctionnant grâce à l’énergie pneumatique. Ce robot, simple de conception et peu coûteux à fabriquer (100 $), se déplace grâce au mouvement des membres de sa structure en forme de X, qui se gonflent et se dégonflent à volonté
par le biais d’un réseau de canaux à air comprimé (pouvant atteindre une pression de sept bars), situé sous la « peau ». Un système de valves contrôle et anime chacune de ses parties séparément en pompant l’air manuellement ou par un système contrôlé par ordinateur. Sa flexibilité et son agilité lui permettent d'évoluer sans problème dans des terrains difficiles en adaptant sa démarche au relief du terrain (graviers, terre, boue…) et d’effectuer toutes sortes de mouvements complexes dans toutes les directions — comme s’aplatir pour passer sous des obs-
tacles et se faufiler dans des endroits exigus inaccessibles aux robots rigides. Les chercheurs se sont aussi inspirés de la faculté de camouflage des céphalopodes chromatophores (calmar, seiche…) pour lui donner la particularité de changer de couleur à volonté (un peu comme le fait un caméléon dans la nature) afin de se camoufler ou, au contraire, de signaler sa présence. Grâce à l’injection de liquides colorés dans de microscopiques canaux de moins d’un millimètre de diamètre, placés sous la peau, il change de couleur en trente se-
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LES ROBOTS MOUS nouvelle génération ou des implants et des prothèses révolutionnaires.
condes. Et si on les mélange de manière adéquate, ils peuvent reconstituer n’importe quelle teinte ou n’importe quel motif, procurant au robot la faculté de se fondre dans un environnement hostile. Si l’on augmente ou si l’on diminue la température des liquides, il peut même devenir visible ou invisible dans le spectre infrarouge. Enfin, en lui injectant un fluide fluorescent, on peut le faire briller dans l'obscurité et même le rendre chimiluminescent. Les chercheurs ont ainsi pu démontrer qu'en utilisant des systèmes simples, en l'occurrence des microcanalisations, on obtenait d'excellents résultats en termes de camouflage ou de signalement d'un objet. Mais il leur reste encore des progrès à faire en ce qui concerne la vitesse de reptation du robot, extrêmement lente (40 m/h et 67 m/h sans la présence de liquide) et son manque d’autonomie puisque, pour l’instant, son système de pressurisation-dépressurisation pneumatique et les réservoirs de liquides sont alimentés de l’extérieur. Il leur faudra donc trouver le moyen d'intégrer la source d’énergie dans le corps du robot mou pour qu’il puisse être utilisé en dehors de leur laboratoire… L’IMPERTURBABLE MESHWORM Conçu par des équipes spécialisées en ingénierie mécanique du MIT, des chercheurs d’Harvard et de l’université nationale de Séoul, le Meshworm, fabriqué avec des matériaux déformables intelligents capables de retrouver leur forme initiale, est le dernier-né de la nouvelle génération des robots mous. Ce robot autonome, de la longueur d’une main, est constitué d’un corps tubulaire, fait d’un maillage en polymère mou ayant des propriétés similaires à celles d’un ressort, à l’intérieur duquel se trouvent des segments de muscles artificiels (circulaires et longitudinaux) en alliage de nickel-titane (NiTi), dont la mémoire de forme permet d’interagir sur la flexibilité lorsqu’on en modifie la température. Ses mouvements sont basés sur le péristaltisme (procédé utilisé par les vers de terre, escargots ou concombres de mer pour se déplacer) qui fait intervenir l’alternance de contraction et de relâchement des segments de muscles sur toute la longueur du corps. Pour créer le biomimétisme de ce mouvement, ils ont utilisé un circuit intégré et une minuscule batterie, placés dans le maillage du corps tubulaire, qui servent à chauffer ou à refroidir une partie de l’alliage — entraînant ainsi la contraction du corps du Meshworm, ce qui le propulse en avant à la manière d’un ver de terre. Il progresse ainsi d’environ 5 mm/s. Deux muscles additionnels, situés de chaque côté de son corps, lui permettent de se déplacer à gauche ou à droite. S’il ne se déplace que lentement, son principal atout réside dans une incroyable résistance qui se manifeste lorsqu’il est soumis à des chocs violents car même quand on le piétine ou quand on le
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Le robot caméléon démontre ses capacités à se déformer pour franchir un obstacle. Copyrights : R. Shepherd, Harvard University. — Système utilisé pour colorer les robots caméléons à la demande.
frappe à de multiples reprises avec un marteau, il reprend très rapidement sa forme initiale. Le Meshworm pourrait bientôt donner naissance à des robots d’exploration destinés à être utilisés dans des terrains accidentés ou des endroits exigus, mais aussi être à l'origine de la création, dans le domaine médical, d'objets interagissant avec l’homme — comme des endoscopes de
L’EXTRÊME VÉLOCITÉ DU GOQBOT En partant du constat que les mouvements des robots mous sont généralement calqués sur ceux des serpents ou des calmars (ce qui réduit fortement leur vitesse de déplacement), une équipe pluridisciplinaire de chercheurs de l’université de Tufts (Massachusetts) s’est intéressée à l’étrange comportement de fuite des chenilles (elles ont la faculté de se replier en boule très rapidement et de rouler pour échapper à leurs prédateurs). Ce processus dynamique de repli, appelé « roulement balistique », est un des modes de déplacement les plus rapides du monde animal. C’est en tentant de reproduire ce comportement sur des structures molles qu’ils ont conçu le GoQBot (baptisé ainsi en raison de la forme de Q qu’il adopte quand il s’enroule sur lui-même). Ce robot mou mesurant 10 cm de long, fabriqué en silicone et doté de mécanismes à mémoire de forme, est capable de s’enrouler en moins de deux cent cinquante millisecondes et de produire une accélération de plus d’un g à une vitesse de rotation de trois cents tours à la minute. À l’aide de cinq capteurs infrarouges placés sur ses côtés et d’un plateau sur lequel il roule, les chercheurs ont pu suivre ses déplacements en 3D et mesurer les forces engendrées au sol. Ces recherches dans le domaine du biomimétisme, qui font appel aussi bien à la biologie et au génie mécanique qu’à la nanotechnologie, sont en partie financées par des fondations privées (la Fondation W.M. Keck — à hauteur de 730000 $ — et la National Science Foundation — à hauteur de 2,7 m$ —, mais aussi la DARPA). Les travaux effectués sur le GoQBot ouvrent d’intéressantes perspectives sur les nouveaux moyens de locomotion dont pourraient être équipés de futurs robots (dont la vitesse de déplacement serait augmentée, de façon très significative) et qui leur procureraient une accessibilité maximale aux endroits les plus inaccessibles. Capables d’encaisser des chocs mécaniques, des vibrations et des compressions, ils pourraient aisément se glisser dans des espaces exigus — ce qui se révélerait vital pour porter rapidement secours à des survivants après toutes sortes de catastrophes (tsunami, tremblement de terre, explosion de réacteur nucléaire, effondrement d’immeubles…), grâce à leur capacité de rouler dans des champs de débris et d’y louvoyer sans la moindre difficulté. Et dans le domaine militaire, une telle technologie pourrait servir à concevoir un nouveau type de robot de reconnaissance, y compris en territoire ennemi, qui serait extrêmement véloce sur divers terrains et pourrait être suivi à la trace grâce aux émetteurs à infrarouge dont il serait équipé…
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“Des équipes de recherche d’Harvard, dirigées par le docteur George Whitesides et Stephen Morin, se sont inspirées de cer tains animaux inver tébrés (pieuvres, calmars ou étoiles de mer…”
Quand Octopus s'attache à une main humaine. — À droite, le GoQBot, un robot chenille.
L’INTELLIGENCE CORPORELLE DU ROBOT PIEUVRE C’est en se demandant comment un mollusque très primaire comme la pieuvre pouvait avoir un comportement complexe que Cecilia Laschi, bioroboticienne à la Scuola Superiore Sant'Anna de Pise (Italie), et ses collaborateurs ont émis l’hypothèse que son intelligence ne proviendrait pas d’un cerveau central mais serait régie par ses tentacules, la forme de son corps et sa capacité d’interagir avec l’environnement. Partant de là, ils ont tenté de mettre au point un robot pieuvre qui serait à même de restituer cette intelligence du corps. Pour cela, il leur a d’abord fallu trouver des matériaux présentant les mêmes propriétés qu’un tentacule puis modéliser la manière dont les muscles le commandent. Ils ont alors conçu un mince cône de silicone très souple, de 43 cm de long, muni de ventouses. Ses « muscles artificiels », constitués d’un alliage à mémoire de forme, lui permettent de se dilater, de se contracter ou de se courber dans n’importe quelle direction — et cela
Concept du projet Octopus
mergés dans un bassin. La prochaine étape consistera à fabriquer un robot pieuvre complet, doté de huit tentacules. Ce type de robot pourrait être utilisé lors de missions de sauvetage en mer et d’exploration sous-marine ou pour la récupération d’objets dans les profondeurs. Une version de ce même tentacule, mais de plus petite taille, pourrait aussi se révéler utile dans le domaine médical (examens exploratoires et interventions chirurgicales). quelles que soient les variations de température. Il peut reproduire tous les mouvements d’une véritable pieuvre et remue sous l’eau avec élégance. Sa dextérité et sa capacité de préhension lui procurent la faculté de saisir des objets im-
LES ROBOTS CONTINUUM LIMBS Une fois encore, ce sont les incroyables capacités des céphalopodes qui ont inspiré les travaux d’un groupe de chercheurs de l’Institut italien de
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Au-dessus… un autre modèle de Chembot, le GummiBot, créé conjointement avec la DARPA. — À gauche… un prototype de JamBot financé par la DARPA.
technologie de Gênes (Isuru S. Godage, Thrishantha Nanayakkara et Darwin G. Caldwell), travaillant en collaboration avec des scientifiques du King’s College de Londres. Ils ont imaginé un robot quadrupède, le Continuum Limbs, qui se déplace sur des sortes de tentacules mous gonflables (faisant office de pattes). Ils sont courbes et flexibles et à l’intérieur circule de l’air comprimé canalisé. Le Continuum Limbs est constitué d’un corps (12,5 x 25 x 4 cm) dont la structure légère est faite de feuilles de PVC d’un millimètre cinq cents d’épaisseur, auquel sont rattachés les quatre membres Continuum, fonctionnant chacun avec trois actionneurs pneumatiques dont on peut faire varier la longueur. Ces tubes en silicone de 4 mm de diamètre, tressés dans des gaines de nylon, fonctionnent avec une pression allant de zéro à cinq bars. Le degré de courbure de chaque membre peut être ajusté en modifiant la pression de l’air injecté dans les
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tubes (faisant office de muscles et d’os). En agissant ainsi rapidement et avec le bon timing, le robot peut avancer en ondulant sur toutes sortes de surfaces et à différentes vitesses. (L’un des principaux avantages de ce mode de locomotion est de rendre le Continuum Limbs très résistant aux chocs car il les absorbe, et devient ainsi pratiquement incassable. Deux prototypes ont été construits et on a étudié leur comportement dans le cadre d’expériences préliminaires, relatives à leur capacité d’avancer selon une trajectoire et de ramper aussi bien sur des terrains plats que sur des surfaces encombrées.) Dans le futur, de tels robots, dotés d’un nombre quasi infini de degrés de liberté, seraient capables de marcher, trotter, ramper et de faire avancer un bras pour attraper un objet ou pour contourner divers obstacles. Il serait également pratique de les employer dans des opérations de secours, pour l’exploration planétaire — sans oublier la détection des mines. LES CHEMBOTS ET LES JAMBOTS Le programme de recherche relatif aux ChemBots, financé par la DARPA à hauteur de 3,3 m$ et auquel ont participé iRobot et des chercheurs de diverses universités américaines (MIT, Harvard…), avait pour but de mettre au point des robots mous et flexibles, fabriqués
dans un matériau capable de les faire passer du stade quasi liquide au stade quasi solide (et inversement) et de compresser ainsi différents segments de leur corps, indépendamment les uns des autres, grâce à la technique du jamming. Pour qu’ils puissent se faufiler à travers de petits trous (là où des robots classiques ne pourraient se glisser) et reprendre ensuite leur forme initiale. Bien que ce programme soit achevé depuis 2011, iRobot continue ses travaux sur le jamming, qui fonctionne selon une succession de pressions faisant se distendre ou se rapprocher les granules qui composent la structure polymère flexible du robot — ce qui la solidifie ou la ramollit, à volonté. Cette technique se révèle très prometteuse en ce qui concerne la mise au point, à bas coût, de robots mous capables de manipuler de façon complexe une grande variété d’objets… De leur côté, des chercheurs du Jaeger Lab de l’université de Chicago ont travaillé (en employant cette même technique) à la mise au point d’un prototype de JamBot — un robot mou (ressemblant à un ballon dégonflé) divisé en plusieurs segments triangulaires et capable lui aussi de se mouvoir en changeant de forme. ■Josèphe Ghenzer
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L’AVÈNEMENT DE LA VOITURE AUTONOME Tout a commencé en 1980 : les véhicules autonomes relevaient encore de la science-fiction — mais plusieurs entreprises et gouvernements se lancèrent dans des projets d’envergure. Et avec l’irruption, à la télévision, de films et de séries de SF, les gens commencèrent à les trouver familiers. Enfin, en 1986, La France découvrit la série K 2000 (Knight Rider) et Kitt, la voiture dotée d’une IA ! LES VOITURES VERTES Avant même d’aborder la voiture autonome, il faut bien parler de la consommation. Depuis plusieurs années, les constructeurs automobiles ont amorcé un virage important, pour se libérer des énergies fossiles. Il fut une époque où l’image de la voiture dite « verte » était associée à celle d’un pot de yaourt incapable d’emmener son conducteur d’un point A à un point B, faute de trouver un point de chargement sur le par-
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cours. De plus, les performances du véhicule pouvaient venir à bout de la patience de n’importe quel pilote. Les temps ont bien changé : les véhicules « verts » sont maintenant capables de rivaliser avec les voitures à essence (Tesla Motors, Kepler Motion Supercar, etc.)… Dans certains pays, ils incarnent l’avenir — comme en Allemagne, où le pays vise le chiffre d’un million de véhicules propres d’ici 2020 (soit 2 % du parc automobile). Dans d’autres, ils ont déjà suscité
un véritable engouement — comme en Norvège, où le constructeur Nissan a déjà écoulé deux mille exemplaires de sa Leaf. Aussi important que soit ce virage, il ne faut cependant pas se berner d’illusions. Car la voiture ne sera pas « verte » d’un bout à l’autre de son cycle de vie (de la fabrication à la destruction en passant par l’utilisation). Une étude envisageant un risque d’explosion en cas d’utilisation intensive des véhicules électriques a démontré
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“Les véhicules autonomes passent obligatoirement par le stade de la connexion. Nous en avons déjà une expérience quotidienne avec les GPS, les aides au stationnement, les ordinateurs de bord, etc.”
La Nissan NSC-2015 peut-être appelée depuis son smartphone.
Les voitures du futur seront « vertes ». Ici, une recharge de la Nissan Leaf.
Un convoi de cinq véhicules semi-automatisés (le projet SARTRE de Volvo) a traversé l’Espagne. Seul le premier véhicule était piloté par un conducteur humain…
et peut également informer l’automobiliste sur un franchissement de ligne continue ou sur la présence d’une autre voiture qui roulerait trop près. General Motors ne compte pas se laisser distancer dans ce domaine : depuis plusieurs années, le constructeur mise massivement sur son département de R&D et prépare l’avenir du V2V (Vehicle-to-Vehicle) et celui du V2I (Vehicle-toInfrastructure Control). Il devrait fournir d’ici 2013 une dizaine de voitures s’appuyant sur ces technologies de communication afin d’effectuer des tests sur route ouverte. LES VOITURES AUTONOMES Au moyen de quoi fonctionnent-elles ? (Cette liste ne se veut pas exhaustive, la quantité d’électronique embarquée dans ces véhicules étant plus ou moins importante…) Un design impressionnant pour le concept car iiMo de Toyota, une automobile connectée.
que s’ils étaient tous mis en charge en même temps, les pics de consommation électrique pourraient à terme encourager certains pays à avoir recours aux centrales à charbon, comme certaines nuits en Allemagne… LES VOITURES CONNECTÉES Les véhicules autonomes passent obligatoirement par le stade de la connexion. Nous en avons déjà une expérience quotidienne avec les GPS, les aides au stationnement, les ordinateurs de bord, etc. Cependant, certaines marques vont encore plus loin et proposent de véritables
prouesses technologiques pour offrir aux automobilistes une expérience de conduite encore plus riche. C’est en 2011, au salon de São Paulo, que Toyota surprit tout le monde en présentant la Fun-Vii. Au Mondial de l’Automobile qui se tint la même année, la société récidiva avec iiMo, une voiture arborant une carrosserie entièrement tactile la rendant personnalisable à volonté (de l’intérieur comme de l’extérieur). Chez Nissan, on met à la disposition des clients une caméra qui leur permet d’être assistés pour manœuvrer dans un parking. Cependant cette caméra ne s’arrête pas à cela : elle s’autonettoie
— Un télémètre laser (pour fournir à l’ordinateur les informations sur la vitesse des objets qui se trouvent à proximité immédiate). — Un radar rotatif qui scanne dans toutes les directions sur une distance de 60 m ; quatre radars de proximité dans les pare-chocs avant et arrière pour la détection d’objets proches. — Une collection de caméras à faire pâlir un réalisateur de films de science-fiction. — Des capteurs à ultrasons (en complément) pour la détection des obstacles. — Un GPS pour savoir où l’on va. — Une connexion 4G, pour rester en communication avec un serveur central et obtenir des informations sur la fluidité du trafic, le temps, etc.
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L’AVÈNEMENT DE LA VOITURE AUTONOME
Une Audi TTS qui a disputé seule la fameuse course de côte de Pikes Peak.
Il existe de nombreux véhicules de série déjà équipés de ces capteurs. Mais au-delà de ces derniers, c’est surtout le logiciel qui révolutionnera l’utilisation des véhicules autonomes… L’évolution dans le temps — 1980. La DARPA lance le programme ALV (Autonomous Land Vehicle) aux États-Unis. — 1994. Daimler-Benz fait parcourir 1 000 km (à une vitesse de 80 km/h et en mode self-driving) aux véhicules de test VaMP et VITA-2. — 1995. L’université Carnegie Mellon de Pittsburgh crée le projet NavLab (dans ce véhicule, seule la direction était autonome, frein et vitesse étaient contrôlés par l’homme). — 1996. L’université de Parme met en place Argo, sur la base d’une Lancia Thema. Elle parcourt 2000 km à une vitesse de 90 km/h, toujours en self-driving; seulement 54 km sont parcourus en mode complètement autonome… — 2000. Les États-Unis mettent le turbo et c’est sous l’impulsion de la DARPA que le pays met en place un vaste concours : le
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DARPA Grand Challenge. — 2004. Premier prix : un million de dollars, mais aucun vainqueur. — 2005. Premier prix: deux millions de dollars et cette fois cinq véhicules terminent le parcours. — 2007. Le concours est modifié et devient le DARPA Urban Challenge. Les prix, pour les trois premiers, sont respectivement de deux millions, un million et cinq cent mille dollars. — 2012. Sous l’impulsion de Sergey Brin, Google commence à faire rouler des voitures autonomes sur route ouverte. — 2012. En mai, le Nevada autorise le géant d’Internet à les faire rouler au milieu du trafic. — 2012. La Californie suit le mouvement en septembre et autorise à son tour les voitures de Google à circuler dans le trafic. Les marques à la pointe du progrès BMW Le CDC (ConnectedDrive Connect) est la solution de BMW pour les voitures autonomes, mais elle
relève plutôt du self-driving, puisqu’elle ne fonctionne que sur des routes préconfigurées. Nissan C’est au CEATEC 2012 que Nissan a présenté son véhicule automatisé NSC-2015. Il possède un système de surveillance à distance qui lui permet de reconnaître l’environnement dans lequel il évolue (grâce à une caméra et à une connexion 4G plus efficace) — et de ne pas compter seulement sur le GPS. De plus, Nissan a introduit une application qui se lance à partir du téléphone du propriétaire — pour demander par exemple au véhicule de venir le chercher. Google D’autres sociétés ne se trouvent déjà plus au stade du prototype, mais en phase de test. Les Google Cars (Toyota Prius, Audi TT ou Lexus RX 450h modifiées) représentent l’avancée la plus importante dans le domaine de la voiture autonome. Depuis mai 2012, Google peut donc rou-
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“Il existe de nombreux véhicules de série déjà équipés de ces capteurs. Mais au-delà de ces derniers, c’est surtout le logiciel qui révolutionnera l’utilisation des véhicules autonomes…” 85 km/h. Les véhicules étaient reliés par WiFi (un seul conducteur) et l’espace entre les voitures n’excédait pas six mètres. Induct C’est au forum 5Plus de la Géode, le 13 novembre 2011, que la navette Cybergo a été lancée officiellement: 100 % autonome et 100 % électrique, elle peut transporter huit personnes à une allure de 20 km/h. (Le véhicule, testé à Laval, parcourt des circuits programmés: par l’intermédiaire d’une borne, vous appelez une de ces navettes et la plus proche passe vous chercher. Cependant, bloqué par la législation française, le test ne peut s’effectuer que dans des rues piétonnes…) Volkswagen Le TAP (Temporary Auto Pilot), un système de pilotage semi-automatique, se base sur des outils déjà existants et de série (régulateur de vitesse, maintien du véhicule sur la voix, surveillance des angles morts, etc). Il peut atteindre la vitesse de 130 km/h et il est actuellement testé sur les autoroutes.
Un des véhicules du DARPA Grand Challenge.
LA SITUATION EN FRANCE Un petit entretien avec Cécile Philibert, chef du bureau de relations presse au ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, nous a grandement éclairés sur ce qu’il se passe dans l’Hexagone en matière de législation pour les voitures autonomes… P.R.: Au vu des avancées américaines, la France envisage-t-elle d'assouplir sa politique en matière d'immatriculation des véhicules autonomes?
Inutile de mettre les mains sur le volant dans une BMW équipée du CDC et des routes préparées.
ler sur route ouverte au Nevada. Et la Californie a suivi en septembre. Volvo Le constructeur suédois envisage d’équiper en 2014 ses véhicules de série d’une assistance semi-automatisée pour leur permettre de se
conduire tout seuls dans certaines conditions (embouteillage, circulation réduite, etc.).Volvo a d’ailleurs fait le buzz grâce à une démonstration étonnante : faire circuler en Espagne un convoi de véhicules (cinq : deux camions et trois voitures) automatisés (le projet SARTRE). Il a parcouru 200 km à une vitesse moyenne de
C.P. : En la matière, la France, comme la plupart des pays développés, est liée par la Convention de Vienne sur la circulation routière du 8 novembre 1968, qui impose que le conducteur garde constamment le contrôle de son véhicule. Ce principe général s'oppose fondamentalement, sur route libre, à l'automatisation significative des tâches de conduite et a fortiori à l'automatisation intégrale de la conduite automobile. Dans ce cadre très contraignant, seules quelques évolutions liées à des dispositifs automatiques d'urgence en cas de danger, qui restent débrayables, ont pu voir le jour, notamment sur les poids lourds. Des adaptations de la Convention de Vienne allant dans le sens d'autoriser une compréhension moins orthodoxe du concept de contrôle par le conducteur sont en cours de discussion entre les États signataires. La position de la France va en ce sens — mais ce processus de négociation consensuelle se révèle long et complexe. (On attend de premières avancées début 2013.) Il faut noter que les États-Unis, non signataires de la Convention de Vienne, n'y sont donc pas sou-
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L’AVÈNEMENT DE LA VOITURE AUTONOME la disparition de la conduite humaine. Ces travaux portent sur le véhicule, mais aussi sur la collaboration entre véhicules, sur le dialogue infrastructures-véhicules (le concept de la « route intelligente ») et enfin sur les problématiques d'interopérabilité et de transition sous-jacentes. P.R. : Sachant que la fluidification du trafic, l'environnement et la sécurité sont les arguments majeurs qui ont justifié les financements américains dans ce domaine, la France a-t-elle intérêt à se lancer dans l’utilisation de ces véhicules ?
Le TAP de Volkswagen est un système de pilotage semi-automatique.
C.P. : Ce flux de recherche et d'expérimentation s'attache notamment à établir les gains de service (fluidité et sécurité du trafic, moindre congestion, conduite automatique, etc.) et le niveau de fiabilité potentiel qu'on peut atteindre avec des dispositifs plus ou moins ambitieux d'automatisation de la conduite. Il s'agit aussi d'éviter que des ergonomies mal conçues de l'interaction conducteurs/automatismes induisent des risques de sécurité routière nouveaux. Enfin, l'automatisation n'est pas une fin en soi qui serait liée aux opportunités technologiques, mais doit procurer des bénéfices sociaux et économiques en apportant de la valeur. Les écueils sont multiples — mais il est clair que c'est une voie prometteuse… P.R.: L'État français a-t-il connaissance de projets identiques à ceux qui sont actuellement développés de l'autre côté de l'Atlantique — avec les Google Cars et le DARPA Grand Challenge?
Un concept de voiture autonome de General Motors.
mis, ce qui leur laisse de bien plus grandes libertés d'expérimentation (ce pays participe cependant à ces discussions comme observateur). P.R. : L'État français accorde-t-il des aides aux entreprises et aux universités qui travaillent dans ce domaine ?… C.P. : Oui, bien sûr, de nombreux travaux de recherche portant sur l'automatisation partielle de
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la conduite des véhicules routiers bénéficient des aides publiques en France. Ils se concentrent souvent, à ce stade, sur des cibles qui permettent de s'affranchir des contraintes mentionnées : certaines tâches de conduite en situation critique, la circulation en site propre ou sur voie dédiée, la circulation en parking, le déchiffrage automatique de la signalisation, etc. Mais aussi sur des sujets plus « durs » (la circulation des PL en « convois » virtuels, etc.), qui préfigurent
C.P. : Bien sûr, nous suivons avec grand intérêt ces expérimentations et ces travaux réalisés aux États-Unis, tout comme d'autres en Europe (Espagne, etc.). On peut souligner que l'expérimentation « Google Car », très médiatisée, met en fait en évidence une problématique majeure du sujet : la nécessité du dialogue véhicule-infrastructures. Ou plus exactement la nécessité pour le véhicule intelligent de disposer en direct de données numérisées très complètes sur les caractéristiques et l'état de l'infrastructure dans laquelle il circule et sur la circulation qu'il rencontre ou va rencontrer — au-delà de ses propres capacités d'observation embarquées, notamment en aval immédiat de sa position (horizon électronique). Dans l'expérimentation Google, l'itinéraire est d'abord parcouru une première fois par un véhicule technique de repérage multimesures qui constitue cette banque de données, puis la Google Car « grand public » circule quelques jours plus tard en reproduisant le premier parcours grâce à une capacité étendue de réaction aux impondérables et autres situations incidentes. LES ENJEUX La voiture autonome va tout bouleverser…
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“Oui, bien sûr, de nombreux travaux de recherche portant sur l'automatisation partielle de la conduite des véhicules routiers bénéficient des aides publiques en France.”
L'équipe de développement des Google Cars.
La navette Navia/Cybergo d'Induct est en phase de test dans quelques espaces restreints, ici place de la Concorde, à Paris.
Une fois la phase d’acceptation passée, elle va modifier la façon dont nous voyons les assurances, influer aussi sur les statistiques des accidents — mais surtout elle va transformer l’image qu’on avait de la route. Côté assurances, il va falloir que les constructeurs prennent leurs responsabilités. Dans un accident, c’est généralement un homme ou l’autre qui est mis en cause. En cas de self-driving ou d’autonomous driving, c’est la voiture et le fabricant qui seront mis en cause et il faudra assumer la responsabilité de cette défaillance. À une époque pas si lointaine, les fabricants s’étaient également posé la question à propos de l’airbag. (Même s’il s’agit d’un élément de sécurité incontournable, il peut occasionner de graves séquelles en cas de déclenchement et c’est l’industriel qui doit en assumer la responsabilité.) Cela étant dit, il faudra aussi que nous (comme passagers de la voiture autonome) acceptions la possibilité d’une dysfonction. (Aux débuts du développement de l’industrie aéronautique, une phrase était dans toutes les bouches : « L’avion est trop dangereux ! ») Le danger est toujours d’actualité — mais maintenant nous l’acceptons ! En effet, 90 % des accidents sont dus à des défaillances humaines. Et si l’on prend l’exemple des Google Cars, sur plus de 600 000 km parcourus, les seuls accidents qui impliquaient ces véhicules s’étaient produits en mode manuel… Au niveau national, la révolution se produira sur deux tableaux… D’abord les routes : plus d’embouteillages — les véhicules se tiendront au courant des variations du trafic en temps
La partie électronique du système CDC de chez BMW. Il va y avoir un peu de travail pour miniaturiser tout ça à l'avenir.
réel et seront capables d’adapter leurs trajets, afin d’éviter l’engorgement du réseau. Et plus de problèmes de stationnement — les véhicules pourront se garer seuls ! (Il est même envisageable qu’ils déposent leurs passagers avant d’aller se ranger.) Ensuite, l’emploi (un virage important qu’il ne faut pas rater) : chauffeurs, moniteurs d’autoécole, livreurs, etc. — tous ces métiers liés à la conduite vont évoluer ou disparaître… Dit comme cela, ça fait peur, mais la technologie a toujours engendré la disparition des structures obsolètes. Électroniciens, développeurs, mécaniciens, formateurs (un autre genre de formation bien sûr) se convertiront certainement à la voiture autonome. La voiture autonome ne relève plus de la
science-fiction et des projets sont déjà extrêmement avancés : Google affirme pouvoir commencer à vendre ces voitures dès 2015. Et d’autres constructeurs proposent déjà des solutions de self-driving à leurs clients. D’ici cinq à dix ans (c’est très court !), ces véhicules feront partie de notre réalité… Je vous invite à vous rendre à cette adresse (http://www.proteus groupe.com/MessagesLangages/Details ?id=Autonomous-Car), qui vous permettra de contempler quelques photos du Mondial 2012 et de prendre connaissance d’informations qui viennent compléter cette présentation.
■Salah Amer
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LES ROBOTS TONDEUSES LE « PEUPLE DE L’HERBE » EN 2013
INDEGO (BOSCH) : UN CORRECTEUR DE TRAJECTOIRE INTÉGRÉ ! Alimenté par une batterie au lithium-ion de 32 V (3 Ah), l’Indego est commercialisé depuis janvier 2013. Doté d’une largeur de coupe de 26 cm, il dispose d'une autonomie de tonte de 160 m² pour un temps de charge d'une heure et demie. Ce robot tondeuse convient aux jardins d'une surface inférieure ou égale à 1 000 m² et bénéficie d'un système de tonte en parallèle (et non aléatoire, comme c’est le cas pour la plupart des robots actuels). Le réglage de la hauteur de coupe par le dessus et l'écran de programmation très intuitif en font une machine facile à utiliser : un CD-ROM est fourni afin d'aider l'utilisateur à l'installer et à le faire fonctionner. Un capteur de présence est situé à l'avant, ce qui lui permet de tondre sur des pentes présentant jusqu'à 30° d'inclinaison. Ce robot bénéficie en outre de la synergie avec les bureaux d'études de la division automobile de Bosch : citons ses capteurs d'amplitude de mouvement — YRS (Yaw Rate Sensor) —, qui garantissent une tonte très homogène ! On aime bien… Les bandes d'herbe tondue, bien parallèles ! La facilité d'emploi (écran intuitif) et l'aide à la mise en service : CD-ROM et hotline. On aime moins… Un léger chevauchement de la bande d'herbe précédemment tondue. MIIMO : LE ROBOT HONDA MADE IN FRANCE ! Ce nouveau robot tondeuse de chez Honda, le Miimo, se décline pour le moment en deux modèles destinés à des jardins de 2 200 m² et 3 000 m² au maximum. Facilement programmable, il peut tondre sur cinq zones différentes. Armé d'un disque à lames rétractables, doté d’un moteur de 58 W et de deux autres moteurs d'entraînement des roues de 25 W chacun, il dispose aussi de plusieurs capteurs de contact, de soulèvement et d'inclinaison (pentes jusqu'à 44 %). Et des ailettes, situées sur le disque de coupe, provoquent un flux d'air qui redresse l'herbe avant de la trancher. Il retourne automatiquement vers sa station de charge en suivant un fil périmétrique. Autre argument de poids : ce petit bijou de la technologie nippone sera bientôt assemblé en France, à Ormes. Des outils de diagnostic et un logiciel spécifique seront proposés aux revendeurs. Largeur de coupe : 22 cm ; poids : 11 kg ; batterie : lithium-ion Sony de 22,2 V (1 600 mAh et 1 800 mAh).
Depuis 2012, les robots tondeuses ont débarqué dans les grandes surfaces de bricolage et chez les concessionnaires spécialistes de la motoculture. Ils donnent indirectement une idée intéressante de ce que sera le formidable potentiel des robots d'assistance à la personne. Petit tour d'horizon des derniers modèles qui sont dans le commerce en ce printemps 2013…
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“Ce nouveau robot tondeuse de chez Honda, le Miimo, se décline pour le moment en deux modèles destinés à des jardins de 2 200 m² et 3 000 m² au maximum.”
Miimo (Honda).
Indego (Bosch).
Automower 330 (Husqvarna).
Circuit de fonctionnement de l'Indego.
On aime bien… Les connecteurs de rechargement, protégés de l'humidité. La diversité des zones de tonte… On aime moins… Le poids (pour la mise en service et les opérations de nettoyage). AUTOMOWER 320 ET 330 X : LA NOUVELLE GÉNÉRATION La gamme des robots tondeuses Automower s'élargit chez Husqvarna, avec deux nouveaux modèles… — L'Automower 320, qui dispose d'une minuterie adaptable et de capteurs de résistance concentrant son efficacité là où l'herbe n'a pas
(ou peu) été tondue (jardins jusqu'à 2 200 m²). — L'Automower 330 X qui peut, quant à lui, bénéficier de l'assistance GPS — une aide précieuse pour les jardins de configuration plus complexe (jusqu'à 3 200 m²). Ce dernier garde en mémoire les zones où il est déjà passé, ce qui optimise la tonte sur l'ensemble de la zone de travail. Autres nouveautés : l'écran de contrôle plus grand, le réglage électrique de la hauteur de coupe, le décrochage rapide de la coque par quatre points de fixation (pour un nettoyage plus facile) ou encore le bouton Park situé sur la base de rechargement (qui rappelle le robot à sa base). — Enfin, l'Automower 330X, qui dispose d'une carrosserie très futuriste (les deux globes situés
à l'avant pourront accueillir, dès 2014, des phares ou des sonars) — pour les jardins jonchés de nombreux obstacles). On aime bien… — La coque facilement démontable pour le nettoyage. — Le look : on peut désormais customiser son robot… — L'assistance GPS et l'interactivité à distance. On aime moins… — Le prix un peu élevé (2 999 € TTC pour l'Automower 330X). ORION (OLEO-MAC) — POUR TONDRE À VOLONTÉ ! L’Orion est très intuitif dans la programmation, grâce à un écran de contrôle LCD à huit boutons. Sa sécurité est assurée par un code PIN à quatre chiffres et un bouton d'arrêt d'urgence bloque les lames en un temps record de 0,66 s ! Équipé d'une poignée de transport et de capteurs de reconnaissance des obstacles, il permet un remplacement de la lame sans outil… Le réglage manuel de la hauteur de coupe offre de plus cinq positions (de 30 à 60 mm). Et avec un temps de charge de deux heures, il dispose
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LES ROBOTS TONDEUSES Le second convient aux surfaces plus grandes : il est conseillé pour les jardins d’une surface allant jusqu’à 3 000 m2, grâce à sa très grande largeur de coupe (56 cm), ses deux lames en acier et son moteur puissant. D'une autonomie d’une heure et demie, il fournit la possibilité d'alterner les différents cycles de tonte dans la même journée, pour un temps de charge de seulement deux heures. De plus, sa jupe rétractable lui permet de bien suivre les variations du relief, tout en sécurisant l'accès au plateau de coupe à deux lames. Enfin, équipé d’un boîtier de contrôle externe, il affiche l’activité en cours, qu’on peut contrôler à distance. Efficace même en herbe haute, le Lawnkeeper 3000 s’attaquera sans problème à la première tonte de printemps… On aime bien… — La jupe de protection des lames. — La tonte près des bordures. On aime moins… Le temps de charge du modèle Lawnkeeper 500.
En haut : Orion (Oleo-Mac). — À droite Lawnkeeper (Robomow).
d'une autonomie quasi équivalente (une heure et demie à deux heures) pour les jardins d’une surface allant jusqu'à 1 200 m². Pas moins de cent vingt composants ont été utilisés pour la fabrication de ce robot — dont cinq capteurs indépendants et trois entraînements pour la motricité. Son adhérence est renforcée par des roues crantées et un programme automatique le relance dans une autre direction lorsqu'il s'embourbe dans un trou trop profond. Autre avantage, un système de peigne (à l'avant comme à l'arrière) qui redresse les brins d'herbe avant la coupe et les « coiffe » ensuite, fournissant un résultat impeccable ! Et un système de double lame optimise la finesse de ladite coupe. L’Orion dispose aussi d'un capteur de résistance qui le fait ralentir puis reculer dans les parties plus touffues, avant de le relancer progressivement. Grâce à ses capteurs de pluie, dont on peut régler facilement la sensibilité, il peut suspendre la tonte (notamment en cas de fortes averses). Et n’oublions pas la touche Home, situé sur la borne de rechargement, qui permet de le rappeler à tout moment vers sa station. (D'autres réglages sont également possibles — comme la détermination du point d'entrée et du point de sortie de la zone de tonte. Même la luminescence de l'écran de contrôle LCD est réglable !…) On aime bien… La simplicité de programmation et d'utilisation.
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Les capteurs de résistance dans l'herbe dense. On aime moins… Les quelques jours nécessaires pour une première tonte (totale) du jardin. ROBOTS CUB CADET — POUR PETITS ET GRANDS JARDINS Ce robot est décliné en deux modèles, le Lawnkeeper 500 et le Lawnkeeper 3000, pour des surfaces allant de 500 m² à 3000 m². Pourvus d’un système de navigation et de détecteurs de collision très élaborés, ils sont fabriqués par la société Robomow (modèle RS 630). Le premier convient aux jardins d'une surface maximale de 500 m2. Équipé d’une puissante lame en acier, il offre une largeur de coupe de 20 cm (hauteur : 20 à 80 mm). Son temps de charge est de vingt heures pour une autonomie de tonte moyenne de trois heures vingt. La tonte près des bordures autorise une finition parfaite (1 cm au-delà de la roue droite). Et en fonction des paramètres indiqués, le robot propose le programme le plus adapté.
AMBROGIO L75 DELUXE : LE ROBOT OSCILLANT… Dernière nouveauté du constructeur italien Zucchetti, l’Ambrogio L75 Deluxe dispose d'un axe central flanqué de deux grandes roues crantées. Ce modèle inaugure un nouveau système d'avancement dans la grande famille des robots tondeuses Zucchetti. Conçu pour garantir une meilleure adhérence sur terrain glissant ou dans les pentes, il évolue en oscillant d'avant en arrière, ce qui réduit les risques de patinage sur terrain humide. Voilà un robot complètement automatique, qui tourne sur lui-même pour mieux gérer le franchissement de pentes allant jusqu'à 35 %. Grâce à un design particulier et à son logiciel avancé, le L75 est donc à même de reconnaître les montées et les descentes, pour adapter sa tonte. Recommandé pour des jardins dont la surface avoisine les 600 m², il est disponible à la vente dès ce printemps 2013 pour un prix d'environ 1 400 €. (Nouvelle base de recharge avec émetteur inclus et hauteur de coupe de 20 à 65 mm) On aime bien… — Le nouveau système de locomotion à balancier. — La bonne adhérence sur les reliefs… On aime moins… — Son look un peu minimaliste. STIGA AUTOCLIP : UNE GAMME ADAPTÉE AUX SURFACES La gamme Stiga se segmente en trois grandes familles… — Autoclip 100 Series. Compacts et intuitifs, ces robots à quatre roues motrices franchissent des pentes présentant jusqu'à 27° d'inclinaison et sont bardés de capteurs de détection d'herbe
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“L’Orion est très intuitif dans la programmation, grâce à un écran de contrôle LCD à huit boutons. Sa sécurité est assurée par un code PIN à quatre chiffres et un bouton d'arrêt d'urgence bloque les lames.”
Ambrogio L75 Deluxe (Zucchetti).
ou de vide — ce qui les dispense du fil périmétrique. Deux modèles sont déclinés (400– 800 m²). — Autoclip 500 Series. Quatre modèles de robots pour des jardins de 1900 m² à 3 500 m². Simples à programmer, ils peuvent traiter jusqu'à quatre zones de tonte différentes. Équipés de moteurs sans charbon et muni d'une alarme antivol, ces robots suivent un fil périmétrique et se rechargent tout seuls. — Autoclip 700 Series. Alimenté par une batterie lithium de 13 Ah, l’Autoclip 720 S peut tondre deux fois par jour avec une autonomie moyenne journalière de douze heures ! Il régule la vitesse de rotation de sa grande lame (36 cm) selon la hauteur et la densité de l’herbe. On aime bien… — Le choix d'une gamme complète de robots. — Les expériences combinées des constructeurs Zucchetti et Global Garden Products (G.G.P.) ■Nicolas Aberton
PAS DE SYSTÈME « AUTO WASH » SUR LES ROBOTS ! Au-dessus : Autoclip 100 (Stiga).
Si ces robots donnent de bons résultats sur le terrain, il faut aussi constater les limites de leur « totale autonomie »… Car sur les modèles ne possédant aucun système d'alerte en cas de problème, il faut vérifier régulièrement que le robot n'est pas coincé par un obstacle imprévu (trou, branche, etc.). De plus, on doit procéder fréquemment à un nettoyage afin qu'il puisse donner son plein rendement sur le gazon : celui des roues, des lames et de l'intérieur de la coque, quand c'est possible ! Lors de nos essais, nous avons constaté que certains modèles accumulaient des brins d'herbe entre la coque et l’intérieur, surtout par temps sec. Nous avons aussi relevé une importante élévation de la température à laquelle étaient soumises certaines parties des robots lorsqu'ils fonctionnaient en plein soleil… Ils sont prévus pour résister aux intempéries, mais il est conseillé toutefois de ne pas les faire fonctionner par temps pluvieux (on risquerait d’abîmer son jardin, dont la terre alors se ramollit)… Sous un soleil de plomb, la résistance des robots tondeuses est grandement sollicitée par l’échauffement : mieux vaut donc aussi éviter de les sortir !… Et tout appareil travaillant à l’extérieur se salit rapidement : un bon entretien et une bonne utilisation constituent les meilleurs gages de sa longévité...
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PARANELLO NAVIGATOR
UN ROBOT ASPIRATEUR SANS PRÉTENTION — MAIS EFFICACE ! Paranello est une jeune entreprise états-unienne qui, après avoir travaillé pour des grandes marques américaines, françaises et allemandes, développe maintenant ses propres produits pour le quotidien (petit électroménager, produits high-tech, accessoires de mode, etc.). En matière de robots, elle propose maintenant son troisième aspirateur autonome: le Navigator, de budget moyen (un peu moins de 280 €)… DÉCOUVERTE DE L’ASPIRATEUR D’allure classique, ce cylindre noir de 9 cm de haut apparaît assez séduisant côté esthétique avec sa poignée framboise et ses trois boutons de mise en service au centre. Il est équipé à l’avant d’un capteur infrarouge (pour les ondes du mur virtuel — livré avec). Sous le robot se trouvent deux brosses centrales (l’une en plastique, l’autre aux poils longs), une brosse latérale et une brosse balai placée à l’opposé (une brosse inhabituelle). Enfin, un couvercle transparent pour l'entrée des détritus, accouplé à une double lanière en plastique, a pris place à l’arrière des brosses centrales. (Le filtre est incrusté sous la poubelle, de petite taille.) En voyant cet ensemble de plastique et en me battant avec la poubelle pour trouver le moyen de la remettre facilement à sa place, après avoir
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testé dernièrement des robots appartenant à des gammes supérieures, mon appréciation n’a guère été favorable. Mais en réalité, c’est juste une question de coup de main — on ne peut pas demander à un aspirateur de moins de 300 € d’être aussi bien conçu qu’un robot de plus de 400 € ! De plus, inutile de chercher la base de rechargement de l’aspirateur, il n’y en a pas… En effet, il vous incombera de le charger manuellement (comme vous chargez la batterie de votre ordinateur portable ou de votre smartphone). Cette batterie, à hydrure métallique de nickel (Ni-MH), se trouve sous l’aspirateur et s’enlève facilement. UN ASPIRATEUR SIMPLE À UTILISER Ce robot bénéficie toutefois d’un atout non négligeable : sa simplicité d’utilisation. En effet,
contrairement à ce qui se passe pour certains de ses concurrents de haut de gamme, ici, pratiquement pas besoin de lire le mode d’emploi pour savoir l’utiliser convenablement ! L’absence de base de rechargement y est pour beaucoup… Après avoir mis en place le chargeur, il faut attendre quatre à cinq heures pour que l’aspirateur soit totalement alimenté en énergie (il est conseillé d’attendre huit à neuf heures les premières fois). Il ne faut donc pas être trop pressé… Une fois la charge complète, il suffit d’appuyer sur l’un des trois boutons pour qu’il puisse faire son travail. Il ne reste plus qu’à choisir des références comparables à celles de la taille des vêtements : S, M ou L. Vous l’aurez compris, suivant la taille de la pièce ou sa propreté, il ne vous reste plus qu’à choisir votre lettre ! Sur S, le robot va travailler cinq minutes sur
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“Ce robot bénéficie toutefois d’un atout non négligeable: sa simplicité d’utilisation. En effet, contrairement à ce qui se passe pour certains de ses concurrents de haut de gamme…”
Les robots aspirateurs passent là où vous ne passez pas.
une petite surface (10 à 15 m²) ; sur M : il va s’employer pendant trente minutes (idéal pour une pièce de 15 à 25 m2) ; sur L : il va fonctionner pendant plus d’une heure (à utiliser pour les surfaces dépassant 25 m²). Quand il a terminé, il émet un son de manière répétitive — jusqu’à ce que vous veniez le placer dans une autre pièce ou que vous l’éteigniez. Et s’il a épuisé toute son énergie à la fin du travail que vous lui avez demandé d’exécuter, il vaut mieux le mettre à recharger immédiatement — il vous faudra sinon attendre encore cinq heures la fois suivante… (Tant pis si le nettoyage était pressé, il ne pourra plus rien pour vous !) CE ROBOT AIME FAIRE DES SPIRALES Lorsqu’il démarre, le Navigator commence à faire des spirales jusqu’à ce qu’il rencontre un mur ou un obstacle. Il longe ensuite les plinthes ou contourne un objet jusqu’à ce qu’il ait exécuté le tour complet. Il retournera ensuite vers le centre pour repartir faire ses spirales ou se comportera de manière totalement aléatoire, jusqu’à ce qu’il rencontre un autre obstacle — et ainsi de suite… Au bout du compte, si vous Ne dirait-on pas un vaisseau spatial? — La brosse balai avez choisi le bon mode en fonction de la taille accumule la poussière. des pièces, il passera partout. Lorsqu’il rencontre un obstacle qui ne lui convient pas, il s’arrête, pas le matériel adéquat — en revanche, j’ai un prend deux secondes de « réflexion » et prend tapis à poils mi-longs ! Le Navigator monte desune autre direction. Cela dit, il n’aime pas du sus et aspire en avançant doucement. Mais dans tout les fils et sera incapable de s’en démêler. Il les angles, il se trouve parfois ralenti, voire perdu finira par se bloquer et réclamera votre aide… (comme s’il prenait les poils pour des fils — sa(Son capteur de vide l’empêchera toutefois de chez que les brosses latérales de tous les robots tomber dans les escaliers.) aspirateurs s'abîment facilement car les poils des Quant aux tapis dits « normaux », ils ne présentapis s’enroulent autour) ! On peut donc en tent pas de difficultés pour lui mais il est signalé conclure que les tapis à poils longs lui posent que les tapis trop épais ne lui conviennent pas… problème (tout comme les tapis épais). Désolée… Ça, je n’ai pu le tester : je ne possède
UN RÉSULTAT TRÈS CORRECT À la fin du nettoyage, il aura absorbé toutes les saletés, petites et grosses (poils d’animaux, pâtes alimentaires en forme de cylindre, chocolat en poudre…). Pour preuve, j’ai trouvé une pince à épiler dans sa poubelle ! Il faudra donc faire attention et ne rien laisser traîner sur le sol car les pièces d’un jeu se retrouveraient vite parmi les ordures. Et même si la poubelle est petite, elle apparaît suffisante pour contenir les déchets d’un passage ou d’une charge complète. Comme le Navigator ne peut aller se réalimenter dans l’instant, il faut de toute façon le ranger à la fin du processus. Profitez-en alors pour le nettoyer en vue de son prochain passage. Et si vous avez des animaux, en retournant l’aspirateur vous trouverez des touffes de poils prisonnières de la brosse balai, dans le réceptacle des détritus et dans la double lanière… Mais pas de problème pour se débarrasser de tout ça : les brosses sont faciles à ôter et à remettre. Un simple coup de main à prendre ! Ce robot aspirateur fait donc très bien son travail et d’une manière plutôt originale grâce à ses trois modes de fonctionnement. Seul bémol : son rechargement… ■Towanda
PETITE FICHE TECHNIQUE — Trois distances pour le mur virtuel : 0 à 3 m, 3 à 7 m, + de 7 m — Bruit : soixante-cinq décibels — Dimensions : 340 x 90 mm — Poids : 2,7 kg — Puissance : 14,4 V et 23 W (batterie Ni-MH) — Temps de charge : entre quatre et cinq heures — Autonomie : de quarante-cinq à soixante minutes (mais 90 chez moi) — Livré avec outil de nettoyage, filtre et brosse latérale de remplacement — et aussi une sorte de cuillère dont l’utilité reste pour moi un mystère…
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MY KEEPON UN POUSSIN QUI DANSE ET QUI RIGOLE ! Lorsque j’ai fait savoir sur les réseaux sociaux que My Keepon dansait sur ma musique, j’ai eu comme réponse : « À quoi sert-il ? » Comme si un robot ne pouvait pas se contenter de danser et de réagir à nos guili-guili… Il lui faudrait donc, impérativement, une fonction d’aide au ménage et à la personne ! Et le divertissement dans tout ça ?… Rappelons que My Keepon a un grand frère, Keepon Pro, un robot de recherche beaucoup plus développé qui a été conçu par deux scientifiques — le docteur Hideki Kozima (Sendai, Japon) et le docteur Marek Michalowski (San Francisco, États-Unis) — afin de travailler sur le développement social et l’autisme (cf. le numéro sept de Planète Robots). Keepon Pro eut un tel succès quand furent postées des vidéos de présentation sur la Toile que BeatBots et Wow ! Stuff joignirent leurs efforts pour créer un modèle destiné au grand public (à un tarif beaucoup plus raisonnable) ! C’est ainsi que naquit My Keepon… UN BONHOMME DE NEIGE JAUNE INSTALLÉ SUR UN SOCLE NOIR… Son aspect relève du minimalisme : deux boules en caoutchouc superposées (on dirait la struc-
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ture d’un bonhomme de neige…). Deux yeux ronds et un nez noir sont collés au milieu de la boule supérieure et l’affaire est faite. Sans fioriture et efficace, ce que j’ai rapidement appelé mon « pioupiou » séduira rapidement les petits et les grands ! Comme il danse, il lui faut une estrade pour le mettre en valeur. Le voici donc qui se tient fièrement sur son grand socle noir — et en avant la musique ! En réalité, ce poussin est plus évolué qu’il n’y paraît. Différents capteurs sont intégrés à l’intérieur des boules et un microphone qui lui permet d’entendre les sons a été placé dans le nez. On range les piles dans le socle (il en faut huit — c’est beaucoup…) ; et les moteurs qui le meuvent s’y trouvent aussi. Enfin, le bas de ce socle comporte deux boutons (pour actionner les fonctions du poussin) et un haut-parleur qui nous renvoie ses piaillements.
UN POUSSIN QUI AIME LA MUSIQUE CLASSIQUE My Keepon possède deux modes de fonctionnement : la danse et le sensoriel. Comme je suis musicienne, je lui ai joué quelques airs au piano et à l’orgue. Sur un adagio, il se dandine calmement en tournant, comme pour nous inviter à danser un slow. Sur un allegro, il préfère sautiller ou marquer plus précisément la pulsation en balançant tout son corps assez rapidement. Mais son sens du rythme n’est pas toujours au point : je pense que je vais lui payer quelques cours de solfège !… Et quand il commence à trouver la musique ennuyeuse (est-ce possible ?), il le fait savoir par un bâillement — puis s’endort !… Effectivement, quelles que soient les sources sonores qui l’environnent (il sait écouter autre chose que du Bach et du Debussy, rassurezvous !), ses réactions seront toujours les mêmes.
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“En réalité, ce poussin est plus évolué qu’il n’y paraît. Différents capteurs sont intégrés à l’intérieur des boules et un microphone qui lui permet d’entendre les sons…”
My Keepon réagit à nos airs joués au piano.
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Le mec connu d et des j gas et a ou de m tammen de form les man le cock tues pa Lesdits memen existe d plus cé dam, A
Sur une musique de fond avec quelques paroles, il va se perdre dans tout ce qu’il entend et donc bouger calmement. À moins que les conversations ne soient mouvementées ! Sur une musique plus rythmée avec des basses bien présentes, il va marquer plus précisément la pulsation. Mais confronté à un rythme trop rapide il n’arrivera plus à suivre et recommencera à exécuter son slow, comme il aime si bien le faire sur les musiques douces. De plus, il n’arrive pas à tenir le temps d’une chanson complète : en effet, il marque la pulsation pendant plusieurs longues secondes puis s’arrête, comme pour vérifier qu’il ne se trompe pas, avant de repartir de plus belle sur le même rythme ou sur un autre qui aura sa préférence. Dans tous les cas, son dandinement m’amuse beaucoup, même s’il est un piètre musicien ! Et pour tout vous avouer, quand je le vois bouger, je me surprends à l’imiter !… IL AIME LES CHATOUILLES ! Mais là où il me séduit le plus, c’est lorsqu’il réagit à mes papouilles… Le mot « pioupiou » prend alors tout son sens ! Il fait entendre ses gazouillis et j’adore ça !… Un coup sur la tête et il se met à couiner en tapant du pied ; un coup sur son côté gauche et il tourne à gauche ; une tape dans le dos, et il lève la tête pour me regarder de ses grands yeux et se lancer dans un petit discours à la pioupiou. Un coup à droite et il tourne à droite et si je lui chatouille le ventre, il se plie en deux en émettant une petite musique. Sachez aussi qu’il adore être malaxé de tous les côtés et assez rapidement. Il se met alors à rigoler à et piailler tout en continuant de se dandiner ou de sautiller ! Un véritable amusement… Et si vous le laissez seul sans l’éteindre, il vous
My Keepon et Towanda en pleine répétition à l'orgue!
crustés. De la même façon, si on le tient par la tête, il ne se désolidarise pas de son socle. Il va donc falloir faire preuve d’acharnement pour parvenir à le détruire ! Quant à mon chat, il a été très intrigué par cette forme jaune qui se trémoussait et poussait des cris. À tel point qu’il s’est contenté de le contempler sans lui donner le moindre coup de patte, pour finalement s’enfuir devant tant d’agitation… My Keepon s’adopte donc sans difficulté. Certes, il n’est pas parfait et on aimerait pouvoir lui ajouter quelques fonctions (qu’on pourrait emprunter à son grand frère), mais n’oublions pas qu’il reste un robot jouet à petit prix (moins de 50 € chez Robot-Advance)… ■Towanda
cherchera du regard et fera savoir qu’il est toujours là en poussant quelques petits cris — avant de retourner faire dodo ! PETIT MAIS COSTAUD My Keepon a beau être petit, il n’en reste pas moins costaud : un enfant peut jouer avec lui sans problème. Une des réactions du bambin consistera bien sûr à vouloir lui ôter les yeux, mais ce ne sera pas si facile car ils sont bien in-
EN plus — En achetant My Keepon, vous aidez Keepon Pro. Une partie de l’argent sera redistribuée aux chercheurs et praticiens qui se consacrent au traitement de l’autisme. — Huit piles, c’est beaucoup… Il existe toutefois la possibilité de le brancher grâce à un adaptateur secteur 12 V-1.5 A (non livré avec le pack) — mais My Keepon perd alors toute sa mobilité…
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NEWS GADGETS & TENDANCES À VENIR petits personnages robotisÊs qui reprennent certains principes du cÊlèbre Furby. Ils se montrent capables de discuter avec un enfant au moyen de phrases simples et peuvent même raconter des blagues. Il existe quatre modèles, dotÊs de personnalitÊs diffÊrentes : Willa, Sage, Logan et Serafina. Prix : 50 ₏
MECAM, UNE CAMÉRA ESPION MINIATURE Cette camÊra miniature à peine plus grande qu'un bouton de manchette (5 cm de diamètre) trompe bien son monde‌ En effet, la MeCam peut très bien être portÊe en collier ou ÊpinglÊe sur une chemise. Les vidÊos enregistrÊes sont rÊcupÊrÊes via un port USB intÊgrÊ. De plus, la MeCam filme en HD (720p) à une vitesse de trente images/seconde et sa capacitÊ est de 80 min d'enregistrement. (Existe aussi la possibilitÊ de lui ajouter une carte MicroSD pour lui permettre d’enregistrer jusqu’à quatre heures de film.) Prix : 49,99 ₏
TRAKDOT : SUIVEZ VOS BAGAGES À PARTIR DE VOTRE MOBILE ! Chaque annÊe, près de vingt-six millions de bagages se perdent (ou sont volÊs) dans les aÊroports. Pour les retrouver très vite, il suffit d'embarquer le Trakdot Luggage Tracker à l'intÊrieur des vôtres. De votre appareil sous Android ou iOS, vous pourrez connaÎtre leurs coordonnÊes en temps rÊel. Et si votre tÊlÊphone n'est pas compatible avec les deux systèmes majeurs, vous pouvez recevoir de temps en temps, à la place, des SMS ou bien visiter le site Trakdot.com‌ Prix : 58,94 $ + abonnement annuel de 12,99 $ FIJIT FRIENDS — LES NOUVEAUX MEILLEURS AMIS DE VOS ENFANTS À mi-chemin entre un My Keepon et une poupÊe parlante, les Fijit Friends sont de
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gratuites, disponibles sur iOS et sur Android.) Le panel va du jeu en solo au multijoueur (Massive Player). De nouveaux sont en cours de rÊalisation‌ Prix : 79,95 ₏
TARGUS TOUCH PEN, POUR TRANSFORMER N'IMPORTE QUEL ÉCRAN EN ÉCRAN TACTILE Vous venez d'acheter un ordinateur sous Windows 8 — mais ce système d'exploitation Êtant plus un système pour tablette que pour ordinateur de bureau, vous avez l'impression de disposer d’un produit non fini‌ Si votre Êcran d'ordinateur Êtait tactile, vous pourriez au moins pu vous servir des possibilitÊs de Windows 8 dans cet univers! Inutile d'acheter un nouvel Êcran: il suffit d'Êquiper votre ordinateur d'un Targus Touch Pen pour transformer n'importe quel Êcran en Êcran tactile. (À la place de vos doigts, ce sera un stylet que vous utiliserez‌) Prix : 99,99 $
APP-TAG, UN PISTOLET JOUET EN RÉALITÉ AUGMENTÉE CrÊÊ par l'Australien Jon Atherton (ancien officier d'un corps d'Êlite australien) et lancÊ dÊbut 2012 aux États-Unis, l'AppTag a su rapidement convaincre et s'imposer sur le marchÊ d’outre-Atlantique. (Les jeux sont en fait des applications
PROJECTEUR IPHONE 3M : PROJETEZ VOTRE ÉCRAN D'IPHONE 4 OU 4S ! Vous aimeriez montrer à vos amis le petit film que vous avez tournÊ avec vos enfants grâce à votre iPhone — mais l'Êcran est trop petit pour que tout le monde en profite‌ En rÊunion, vous aimeriez discuter d'un document que vous avez produit — mais vous n'avez pas de photocopies pour tout le monde‌ La solution a ÊtÊ inventÊe par 3M ! Cette sociÊtÊ a crÊÊ un picoprojecteur de trente-cinq lumens, logÊ dans une coque qu'il suffit d'enfiler sur son iPhone 4 ou 4S : l’appareil projettera alors sur un mur ce que vous avez à l'Êcran. Vous aurez jusqu'à 100 min d'autonomie pour prÊsenter vos documents personnels ou professionnels via la projection en qualitÊ VGA. (L'image peut atteindre 1,50 m de diagonale au maximum.) Prix : 250 ₏ HAL 9000 : REVIVEZ L'ÉPOPÉE DE STANLEY KUBRICK À LA MAISON! Le personnage principal de 2001: A Space Odyssey n'est autre qu'un ordina-
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Screetch teur, HAL 9000. Lors d'une mission d'exploration spatiale, ce dernier se rÊvolte contre les humains et tente de se dÊbarrasser de la totalitÊ de l’Êquipage. Il communiquait par l’intermÊdiaire d’une camÊra dotÊe d’une diode rouge centrale et d’un petit haut-parleur. Retrouvez donc cette interface à la maison, sur votre mur. De proportions identiques à celles qu’il avait dans film de 1968, HAL 9000 vous ressortira quinze rÊpliques mythiques du film (en version originale)‌  I'm sorry Dave, I'm afraid I can't do that!  Prix : 499 $ chez ThinkGeek
pourrait bien devenir une norme dans quelques annÊes: un Êcran de dix pouces. ReliÊ à votre rÊseau informatique par WiFi, il donne accès à un terminal sous Android. (Attention, impossible d’installer les applications que vous dÊsirez, seules celles qui sont dÊjà prÊsentes peuvent être utilisÊes: Epicurious, Weather, AP News, Twitter, Google Calendar et Evernote!) Les outils à disposition permettent donc d'avoir accès à des millions de recettes directement sur votre Êcran et vous pourrez partager vos propres concoctions et vos petits secrets culinaires sur Internet‌ Prix : 3 999 $ CUBE 3D, UNE IMPRIMANTE 3D À L'ASPECT LÉCHÉ‌ Cette imprimante 3D de Cubify possède un atout que n'ont pas les autres imprimantes de ce type à destination du grand public: une finition professionnelle. Simple à utiliser, la Cube 3D se connecte en USB à votre ordinateur ou bien peut imprimer un objet à partir d’une clÊ USB directement branchÊe. (Les objets crÊÊs peuvent atteindre un volume de 14 cm3.) Le prix des cartouches reste ÊlevÊ — mais Cubify propose jusqu'à dix couleurs diffÊrentes‌ Prix : 1 569 $
SONY HDR-TD30V, UN CAMÉSCOPE 3D Votre salon hÊberge une tÊlÊvision 3D et vous trouvez que l'offre en matière de films et de chaÎnes en 3D n'est pas assez importante ?‌ Une solution : crÊer votre propre vidÊothèque 3D ! Avec le CamÊscope HDR-TD30V, à vous les films de famille et les grosses productions avec enfants et animaux‌ De plus, le retour sur le petit Êcran 3.5’’ est Êgalement en 3D et n'a pas besoin de lunettes pour être visionnÊ. Les images filmÊes en 3D peuvent Êgalement être regardÊes en 2D (Full HD) sur votre tÊlÊvision. Et bien d’autres gadgets sont inclus : stabilisation de l'image, dÊtection de visages, tracking focus, amÊlioration de la voix et rÊduction du bruit‌ Prix : 999 $
SAMSUNG T9000: UN RÉFRIGÉRATEUR CONNECTÉ Le rÊfrigÊrateur nouveau est arrivÊ — dÊsormais connectÊ! Le T9000 se montre capable de rÊfrigÊrer ses neuf cent six litres tout en vous proposant une curiositÊ qui
NVIDIA SHIELD — UNE CONSOLE PORTABLE AVEC DES ATOUTS DE CONSOLE DE SALON‌ La Shield est une console de jeu portable pour les plates-formes ouvertes, à destination des gamers et parfaitement compatible avec les jeux Android et PC. À l’image d’un appareil Android pur, elle donne accès à n'importe quel jeu sur Google Play. Et, comme un rÊcepteur sans fil avec contrôleur, peut diffuser des jeux à partir d'un PC alimentÊ par une GeForceŽ GTX, en accÊdant directement aux titres de la ludothèque Steam, partout dans la maison. La Shield associe la puissance de traitement avancÊe de NVidia TegraŽ 4, la percÊe du jeu haut dÊbit en WiFi à la technologie HD (720p) — avec de superbes vidÊos et l’audio intÊgrÊes. Enfin, on peut s’en servir pour jouer sur son propre Êcran intÊgrÊ ou sur un grand Êcran, assis sur le canapÊ ou en voiture‌ Prix : non connu YETI 150 SOLAR CHARGER, UNE BATTERIE DE L'EXTRÊME OÚ que vous soyez, rechargez votre tÊlÊphone ou votre tablette!‌ Le Yeti 150 est une batterie de 150 W pour 5 kg — munie de prises de tous formats: USB, Êlectrique standard (norme anglaise), de type allumecigare. Vous pouvez y brancher donc à peu près tous les matÊriels qui rÊclament une ressource Êlectrique pour fonctionner. Emportez le Yeti 150 Solar Charger en camping et rechargez-le complètement — avec ses quinze panneaux solaires — en quinze heures!‌ Prix : non connu
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NEWS Innovations & Concepts du futur
AMIIGO, UN BRACELET COACH DE FITNESS En cours de financement par les internautes, le projet Amiigo est un bracelet qui suivra vos activitÊs physiques tout au long de la journÊe pour en rendre compte sur votre smartphone ou sur votre tablette. Il rÊcupère de nombreux paramètres : la frÊquence cardiaque, le taux d'oxygène dans le sang, la tempÊrature cutanÊe, le niveau d'activitÊ globale et le nombre de calories brÝlÊes. De plus, il gÊrera vos diffÊrents exercices (durÊe, vitesse et intensitÊ). Enfin, pour une plus grande motivation, vous recevrez des points quand vous atteindrez vos objectifs‌ Designer : les membres du Team Amiigo
repris le concept des imprimantes dotÊes d’un rouleau à bandes Caroll et l’a modernisÊ pour concevoir une imprimante qui n'utilise que l'espace dont elle a besoin‌ Ressemblant de loin à un dÊvidoir à papier aluminium, le Rolling Printer imprime sur un rouleau qu'il laisse couler ensuite vers le sol. Une fois l’impression terminÊe, votre document peut se dÊcouper et n'utilisera pas plus de longueur de feuille que nÊcessaire. Mais un problème subsiste : nous sommes habituÊs au standard A4 des feuilles. Peutêtre est-il temps de rÊflÊchir à la crÊation d'autres formats ?‌
d'une plate-forme escamotable).
Designer : Kim Tae-Jin
Designer : Daniel Dobrogorsky
CITI.TRANSMITTER, UN VÉHICULE PLURIDISCIPLINAIRE ET MODULAIRE Reprenant et amÊliorant le principe des pick-up, le Citi.Transmitter est un vÊhicule de taille modeste qui ne transbahute que son pilote. Suivant les usages, l'utilisateur arrimera le module dont il aura besoin : des chenilles, un coffre ou encore un habitacle qui permettra d’embarquer des passagers. Le vÊhicule de base avance en Êquilibre sur deux roues et fonctionne sur batteries. Designer : Vincent Chan
IVY GUIDE — UN PLUG-IN DE TRADUCTION POUR VOTRE CRAYON L’Ivy Guide est un outil de traduction fort pratique : l'ustensile vient tout simplement s'enfiler sur un crayon ou un stylo. Il suffit ensuite de souligner le mot dont on veut connaÎtre la traduction pour qu’il le scanne et le projette au-dessus (dans la langue que vous aurez sÊlectionnÊe). Et pour le recharger, il suffit de l'enfiler sur son dongle USB, qui est ensuite connectÊ à votre ordinateur. L'Ivy Guide se recharge via USB par induction. (De plus, des donnÊes peuvent transiter par le biais de la connexion entre ce plug-in et votre ordinateur.) Designers : Shi Jian, Sun Jiahao et Li Ke
ROLLING PRINTER, UNE IMPRIMANTE ANTIGASPI  C'est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures‌  Kim Tae-Jin a dÝ bien connaÎtre ma grand-mère ! Il a
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SKYWAY, UNE AMBULANCE À DÉCOLLAGE VERTICAL Comment sauver plus de monde à l'aide d'une ambulance ?‌ La faire voler n’apparaÎt pas suffisant, il faut qu'elle puisse se poser n'importe oÚ sans avoir besoin d'une longue piste d’atterrissage ! Le Skyway, un petit avion très maniable, peut dÊcoller et atterrir verticalement à l'aide de six puissantes turbines (une hÊlice placÊe à l'arrière lui permet d'avancer). Il embarque le pilote et un blessÊ (ce dernier est introduit par l'avant, à l'aide
L’HÉLICAPSULE : L’AVENIR DE L’ATTERRISSAGE SPATIAL Depuis les annÊes 1960, la NASA travaille sur des prototypes de capsules spatiales habitÊes capables de descendre en basse atmosphère à l'aide d'un rotor — à la manière d'un hÊlicoptère simplifiÊ. Ce genre de capsule de rentrÊe atmosphÊrique permet de se poser sur n'importe quel type de sol (Gemini et Apollo ne pouvaient se poser que dans l'eau). Ce projet avait ÊtÊ abandonnÊ à cause du dÊveloppement de la navette spatiale dans les annÊes 1970. Aujourd'hui que l'on revient sur le principe des capsules avec le programme Orion, la NASA rÊflÊchit à de nouvelles manières d’en tirer parti. (Une telle capsule permettrait aussi d’atterrir de façon plus prÊcise sur le toit d'un bâtiment.) Designers : Les Boatright et la NASA
s e u v e r s e l z e d Comman haitez recevoir que vous sou
BULLETIN DE COMMANDE À DÉCOUPER OU PHOTOCOPIER ET À RETOURNER À : PLANÈTE ROBOTS - ÉDITIONS D'ACAMAR, 161, BD HENRI-SELLIER, 92150 SURESNES ❏ ❏
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NEWS DVD, BD, livres, ciné Roman
MICRO
La société Nanigen MicroTechnologies fabrique des microrobots grâce à un générateur tensoriel qui permet de réduire aussi bien les objets que les créatures vivantes… Et son P-DG est prêt à tout pour récupérer les énormes profits que rapporterait la commercialisation de nouveaux médicaments, issus de la découverte dans la jungle d'Oahu de milliards de micro-organismes inconnus… Un groupe d’étudiants en biologie est alors invité à s’y rendre pour effectuer des recherches — mais les choses tournent mal et ils se retrouvent miniaturisés et abandonnés dans la jungle ! Face à un environnement hostile peuplé de créatures gigantesques (par rapport à leur taille), ils n'ont pour se défendre que leurs connaissances en biologie. Le temps leur est compté car tous les êtres vivants miniaturisés meurent de la maladie des caissons dans les trois jours, s'ils ne retrouvent pas leur taille normale… Auteurs : Michael Crichton et Richard Preston┃Éditeur : Michel Laffont┃Déjà paru
Roman
VERSION BÊTA (TOME 1)
Demesne est une île tropicale, modelée par des scientifiques pour atteindre la perfection — et s'y installer coûte une fortune… En raison de son atmosphère paradisiaque, les domestiques ont bien du mal à remplir leurs fonctions. Et les résidents milliardaires de l’île décident de les remplacer par des clones manufacturés selon leurs désirs, pour répondre à tous leurs caprices — mais certaines de ces créatures vont s'insurger contre les mauvais traitements et les injustices qu'ils subissent de la part de leurs propriétaires. Née à 16 ans, Elysia est le clone d'une superbe adolescente et le premier prototype d'une ligne expérimentale de versions Bêta : des adolescents parfaits dont l'horloge interne a été programmée pour qu'ils s'éteignent quelques années plus tard. Bien qu’elle ait été conçue pour être totalement insensible, Elysia ressent diverses émotions… Après avoir découvert que son destin est lié à celui de l'île, elle va devoir apprendre à choisir par elle-même avant que son compte à rebours fatal ne se déclenche. Auteur: Rachel Cohn┃Éditeur: Robert Laffont┃Déjà paru
Recueil de nouvelles
LE DERNIER DES MAÎTRES
Ce recueil regroupe onze nouvelles dans lesquelles Philip K. Dick s’interroge sur les réalités alternatives. Que se passerait-il si les jouets ou les insectes se révoltaient ? Si quelques survivants d’une guerre future se retrouvaient assiégés par un ennemi invisible ? Si une machine pouvait commettre le crime parfait ? Si l’on était convaincu, contre toute évidence, d’avoir tué sa femme ? Si des robots protégeaient les humains contre leur gré après une guerre nucléaire ? Si la radioactivité d’un centre de recherches provoquait une mutation irréversible ? Et si un flipper extraterrestre représentait une sourde menace ?… Auteur : Philip K. Dick┃Éditeur : Gallimard Folio SF┃Déjà disponible
Anthologie
RETOUR SUR L’HORIZON
Retour sur l’horizon, une anthologie parue en 2009 chez Denoël-Lunes d’Encre pour célébrer les dix ans de cette collection et cent ans de science-fiction française, rassemble quinze nouvelles sélectionnées par l’excellent Serge Lehman… Elle vient d’être rééditée par Folio SF. En dévorant ces passionnantes histoires, le lecteur chemine entre Mars et Jupiter aux basques d’une forme de vie impalpable mais aussi dans les couloirs d'un lieu contenant tous les lieux, subit un lavage de cerveau « magico-marxiste », explore l'esprit des morts en quête d'œuvres d'art inédites, prend contact avec des entités orbitales capables de changer l'Histoire et se pose aussi beaucoup de questions sur les propriétés chimiques de la potasse, la tête robotisée de Philip K. Dick et d'autres mystères plus ou moins solubles dans le réel… Éditeur : Gallimard Folio SF┃Déjà paru
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ciné, livres, BD, DVD
NEWS Josèphe Ghenzer
Livre
STAR WARS — L’ENCYCLOPÉDIE ABSOLUE
Divisée en huit chapitres thématiques, cette encyclopédie consacrée à l’histoire de Star Wars nous dévoile bon nombre de ses secrets ! En mille illustrations, images de films, planches de BD, documents inédits d'archives de Lucasfilm, croquis et esquisses, on suit pas à pas la construction des différentes étapes de la saga et l’immortalisation de ses grands moments. On découvre aussi les coulisses et les étapes de fabrication de chacun des six films, ainsi que la pléthore de produits dérivés qui en ont découlé et les progrès fulgurants de la technologie entre les deux trilogies. De plus, cette nouvelle édition nous offre quarante pages supplémentaires — de quoi ravir les inconditionnels de la saga. Que la Force soit avec eux !… Auteur : Ryder Windham┃Éditeur : Nathan ┃Déjà paru
BD
METAL HURLANT CHRONICLES — VOLUME 1
À l’occasion de la récente diffusion sur France 4 de la première saison de la minisérie Metal Hurlant Chronicles (dans l’un des épisodes — Le serment d’Anya —, on pouvait d’ailleurs admirer la plastique d’une ancienne vedette de la téléréalité, Grégory Basso), la maison d’édition Les Humanoïdes Associés ressort les histoires créées lors de la reprise, dans les années 2000, du mythique magazine Métal hurlant — et qui ont inspiré les épisodes de la série TV. (Le Métal hurlant est ce qui reste d’une planète vivante détruite par la folie de ses habitants. Ce fragment parcourt l’espace et le temps dans une complainte infinie. Lors de son passage près d’une planète, on découvre une histoire dans laquelle le fragment a eu un effet. Les différentes histoires n’ont pas de véritable lien entre elles, mais partagent un esprit commun…) Ouvrage collectif┃Éditeur : Les Humanoïdes Associés┃Déjà paru
Film manga
MARDOCK SCRAMBLE : THE SECOND COMBUSTION
Ramenée à la vie grâce à une incroyable technologie, Rune Ballot se réveille transformée en cyborg. Normalement interdite, cette manipulation cybernétique, mise au point par le docteur Easter, a été autorisée par un amendement : le Mardock Scramble 09… Sauvés de justesse des attaques de Boiled par le docteur Easter, Rune Ballot et Œufcoque sont conduits au « Paradis », un centre de haute technologie renfermant les savoirs interdits du Mardock Scramble 09, les seuls capables de sauver Œufcoque, qui est à l’agonie. Bien que bouleversée par l’état de son ami, Rune va devoir se concentrer sur sa prochaine mission : pirater le casino surprotégé de Shell, l’homme qui l’avait laissée pour morte. Réalisateur: Susumu Kudo┃Scénario: Tow Ubukata ┃Éditeur: Kazé ┃Déjà disponible en DVD et Blu-ray
Manga
KNIGHTS OF SIDONIA — TOME 1
La nouvelle œuvre de Tsutomu Nihei (BLAME !, Abara, Biomega) nous plonge dans un lointain futur : l’Humanité navigue dans l’espace depuis mille ans et explore les développements de la technologie en abordant différents thèmes (le clonage humain, l’hybridation humain-animal, la manipulation de la photosynthèse, les mechas…) Les redoutables Gaunas, de très loin supérieurs à l’Humanité, ont détruit la Terre et poursuivent sans relâche les survivants. Pour tenter de faire face à cette terrible menace, les hommes, réfugiés dans de gigantesques navires spatiaux, mettent au point une arme révolutionnaire : les Sentinelles. Né dans les entrailles du vaisseau Sidonia, Tanikaze Nagate est recruté pour piloter l’une de ces Sentinelles… Auteur : Tsutomu Nihei┃Éditeur : Glénat Manga ┃Déjà paru
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NEWSCINÉMA BATTLESTAR GALACTICA ou L’ETERNEL RECOMMENCEMENT… En 1977, avec l’idée de surfer sur le succès de Star Wars, Glen A. Larson ressortit de ses tiroirs The Adam's Arch, un projet datant des années 1960, et le transforma en Galactica. Bénéficiant (pour l’époque) d’un budget substantiel et d'effets spéciaux réalisés par John Charles Dykstra, cette série télévisée, qui débuta en 1978, a marqué la mémoire des inconditionnels de la SF…
RETOUR VERS LE FUTUR Ce space opera (un pilote de 135 min intitulé Battlestar Galactica plus les vingt et un épisodes de Galactica) — première manifestation de ce qui allait devenir une franchise — racontait la fuite d’une flotte d’astronefs hébergeant les rescapés d’un génocide perpétré à l’encontre des Douze Colonies de Kobol par une race de robots: les Cylons. Pour perpétuer l'espèce humaine, les équipages et les passagers des vaisseaux spatiaux, menés par le vaisseau amiral Battlestar Galactica (avec à sa tête le commandant Adama), allaient devoir surmonter moult épreuves. Le but de leur quête: retrouver la planète abritant la Treizième Colonie — la Terre… Au fil des épisodes, les téléspectateurs finirent par se lasser des péripéties qui mettaient surtout en scène le capitaine Apollo et le lieutenant Starbuck, en raison de scenarii trop répétitifs, d’un aspect kitschissime et de l'utilisation systématique des mêmes plans truqués! La deuxième saison fut annulée — ce qui n’empêcha pas Glen A. Larson de produire une suite, intitulée Galactica 1980, où l’on voyait la flotte en fuite découvrir la Terre, trente ans après les événements de la
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première série. (Les épisodes se déroulant alors essentiellement sur la Terre et n'ayant plus qu'un lointain rapport avec la série originelle, elle fut arrêtée au bout de dix épisodes et disparut du petit écran avant de renaître deux décennies plus tard…) RÉSURRECTION! Désireuse de réinventer Battlestar Galactica, Sci-Fi Channel s’adressa à David Eick et à Ronald D. Moore pour écrire un remake. Si le postulat de départ et des éléments de la première série furent conservés, l’histoire fut elle actualisée: on y critiquait les manœuvres politiques et l'armée mais on y abordait aussi des thématiques philosophiques liées aux religions ou à l’émergence de l'Intelligence artificielle. En 2003, une minisérie d’une durée de trois heures servit de pilote à ce remake, qui faisait preuve de modernisme en filmant, caméra à l'épaule, les combats spatiaux dans un style documentaire. Tout en conservant les influences de la première, chacune des quatre saisons (soixante-quinze épisodes diffusés de 2004 à 2009) comportait son arc d'épisodes — dont certains se suffisaient à eux-mêmes, tandis que des histoires secon-
daires permettaient de développer l'univers de Galactica. À cela s’ajoutèrent vingt-sept webisodes. Et du fait de son succès, ce remake engendra une série préquelle, intitulée Caprica, et trois téléfilms (Battlestar Galactica: Razor, Battlestar Galactica: The Plan et Battlestar Galactica: Blood & Chrome), destinés à combler les vides narratifs qui subsistaient. RETOUR AUX SOURCES Caprica nous dévoile comment les Cylons ont été créés par les hommes et l’on y découvre le fameux Cylon U-87… Cinquante ans avant l'attaque des Cylons, les Douze Colonies vivent en paix dans une société proche de la nôtre (dont Caprica est la planète capitale) en profitant d'avancées scientifiques majeures mais cet essor technologique, confronté à des problèmes sociaux et religieux, va être la cause de la première guerre entre les humains et les Cylons… Daniel Graystone, un scientifique de génie, s’est servi des derniers progrès en matière de robotique et d’I.A. pour faire revivre, avec l’aide de sa femme, leur fille Zoé, décédée lors un attentat à l’âge de seize ans. En in-
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par Josèphe Ghenzer Un Centurion, tel qu’on peut l’admirer dans le remake de 2003. — Le Cylon U-87 en compagnie de son créateur dans la série, Daniel Graystone.
mécanismes internes, qui sont visibles, se meuvent en coordination avec les mouvements du prototype. Quant à son iconique œil rouge, il sert à faire comprendre qu'une conscience humaine habite la machine…)
tégrant son âme numérisée dans un prototype de robot, il réussit à créer le Cylon originel. Et Joseph Adama, un célèbre avocat spécialisé dans la défense des libertés civiles (dont le fils William deviendra plus tard le commandant du Battlestar Galactica), va s'opposer aux expériences menées par son ami Daniel. Les deux familles vont alors s'affronter dans une rivalité qui ne connaîtra aucune limite. L’ŒIL DU MAL Si dans Caprica l’action quitte l'espace pour la terre ferme, les effets spéciaux sont toujours de mise. Les Centurions évoluent au cœur de prises de vues réelles et leurs modèles numériques sont parfaitement intégrés dans de véritables décors. (L’utilisation du logiciel Fusion a permis de les dupliquer plus facilement et d’en masquer certaines parties lorsque c’était nécessaire. Car à
Ces trois magnifiques jeunes femmes sont des robots, et si ! En tout cas dans l'univers de Battlestar Galactica.
l’opposé du comportement basique des Centurions de Battlestar Galactica (simplement voués à l’anéantissement), il fallait arriver dans Caprica à véhiculer des émotions humaines à travers un robot quasi statique. Le Cylon étant souvent désactivé, une réplique grandeur nature a été créée. Sa présence sur le plateau de tournage a ainsi permis de ne pas avoir à exécuter, en postproduction, le rendu et le compositing dans les plans où il apparaît inactif. Le design du Cylon U-87 devait être fonctionnel mais aussi se révéler capable de transmettre des émotions (tout en rendant hommage aux Cylons de la première série) et posséder assez de points communs avec les Centurions du remake pour qu’on comprît qu'il s'agissait de l'ancêtre du fléau à venir. (Son modèle 3D apparaît si détaillé que ses
ÉVOLUTION Dans Caprica, l’origine des Cylons apparaît différente de celle que l’on connaissait dans la première série. Les robots, créés au départ par Daniel Graystone afin d'équiper l'armée, ont fini par se rebeller contre les humains (ce qui a donc engendré la première guerre contre les Cylons). Ils ont ensuite évolué, passant alors du stade mécanique au niveau humanoïde. (Les Centurions résultent en fait de l’évolution des premiers modèles de Cylons entièrement robotiques. Dotés d’une apparence mécanique, ce sont de véritables machines de guerre, équipées d’armes redoutables — dont deux canons mitrailleurs dans les bras. Ils n'ont aucun sentiment mais sont experts en tactique militaire et plus rapides que leurs proies humaines. Ils servent aussi de « robots à tout faire » aux Cylons humanoïdes.) Au total, il existe treize modèles de Cylons humanoïdes, divisés en deux catégories. La première regroupe les cinq derniers Cylons terriens (il n'existe qu'un seul représentant par modèle). La seconde regroupe leurs huit créations organiques (ces modèles disposent d’un nombre quasi illimité de copies, possédant chacune leur conscience propre). Lorsque l’un d’entre eux meurt, il lui suffit de télécharger sa conscience dans une copie vide… et il ressuscite ! Quant à Hera Agathon, née de l'union d’un Cylon femelle humanoïde et d’un humain, elle est la première vraie hybride — ce qui fait d’elle un Cylon à part : elle incarne l’avenir de l’espèce…
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Droit&robotique
LES ROBOTS SONT-ILS RESPONSABLES DE LEURS ACTES ? Aussi parfaits soient-ils, les robots ne sauraient être infaillibles… Car si l’erreur est humaine, elle peut également être robotique. À terme, les robots intelligents seront donc conduits à répondre de leurs actes à mesure qu’ils acquerront de l’autonomie décisionnelle.
L'homme bicentenaire, une des œuvres emblématiques d'Isaac Asimov portées à l'écran. — Le métier à tisser Jacquard a été à l’origine d’une grande révolution mécanique au XIXe siècle.
Faire le ménage, assurer la sécurité de la maison, surveiller les enfants, prendre soin des personnes, les transporter, etc. — les robots envahissent progressivement notre quotidien. Ils sont de plus en plus intelligents et de plus en plus autonomes, ce qui conduit à s’interroger sur leur responsabilité juridique. LES TROIS LOIS DE LA ROBOTIQUE D’ASIMOV L'écrivain de science-fiction Isaac Asimov a fait preuve d’un esprit juridique avantgardiste en réfléchissant aux implications futures de la robotique dès 1942. Dans ses romans, il a rédigé trois lois de la robotique : 1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger. 2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi. 3. Un robot doit protéger son existence
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tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi. En réalité, ces lois que l’on pourrait qualifier d’« universelles » font partie des grands principes de droit posés par le
Code civil et le Code pénal pour protéger la personne humaine, à savoir… — La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie (art. 16 C. civ.). — L’interdiction de s'abstenir volontairement de porter assistance à une personne en péril (art. 223-6 C. pén.). — L’irresponsabilité pénale de la personne qui agit en état de légitime défense (art. 122-5 C. pén.). Mais les lois d’Asimov ne sont pas de véritables lois, au sens classique du terme. Il s’agit davantage de principes visant à poser un système de valeurs (un robot ne doit pas mettre en danger un humain) sans offrir de cadre juridique en termes de responsabilité. Elles sont donc insuffisantes en tant que telles pour encadrer les activités robotiques. LA RESPONSABILITÉ EST LIÉE À LA FAUTE HUMAINE La notion de responsabilité telle qu’issue du code civil est liée à la faute humaine. La jurisprudence s’est toujours refusée à imputer un fait dommageable à une machine — si perfectionnée soit-elle — qui n'en est pas l'auteur car la notion de responsabilité est liée à la question de l’autonomie décisionnelle, c’est-à-dire à la capacité de discernement. Au début du XIXe siècle, la multiplication des accidents causés par des machines a transformé peu à peu le droit de la responsabilité en un droit de l’indemnisation. Les juges ont considéré les machines (notamment les automobiles), comme présumées dangereuses. La recherche incessante de sécurité a fait évoluer la loi, de la responsabilité « pour faute » vers la responsabilité « sans faute », afin de pouvoir répondre au problème de la réparation des dommages causés « du fait des choses ». Et avec les progrès techniques, ce concept de « choses » a été interprété de plus en plus largement — jusqu’à
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par Maître Alain Bensoussan
À gauche… le robot doit être irréprochable en matière de sécurité avant sa mise sur le marché. Les humains et les robots vivent dans le même monde. Ici, le robot Golem Krang, un véritable Mac Gyver, avec Mike Stilman de Georgia Tech. — Au-dessus… les robots et les humains vont travailler ensemble dans le futur. Regardez donc ce Robonaut 2 en train de serrer la main à un cosmonaute !…
— le robot, apte à générer de manière autonome des effets juridiques liés à ses actes. Plus le robot acquiert un degré d’autonomie (d’Intelligence artificielle) et plus son utilisation engendrera de questions éthiques. C’est également une réflexion qui devra être menée avec les assureurs si l’on veut que les activités robotiques puissent se développer dans l’intérêt général. Ces derniers devront sans doute se spécialiser dans les dommages robotiques.
l’étendre aux « produits défectueux » avec la loi du 19 mai 1998. LES ROBOTS SONT-ILS DES PRODUITS DÉFECTUEUX ? La responsabilité du fait des produits défectueux est la situation dans laquelle un producteur engage sa responsabilité du fait d'un défaut de sécurité de l'un de ses produits entraînant un dommage à une personne, quelle qu'elle soit. Il s'agit d'un régime spécial de responsabilité (C. civ. art. 1386-1 et s.). Ainsi, pour les machines, le droit considère que c’est celui qui les contrôle qui en est responsable tant qu’il n’y a pas de dysfonctionnement. En cas de problème technique, c’est le constructeur qui devient responsable à condition que la machine ait été utilisée conformément au mode d’emploi.
Dans le cas de machines « autonomes », c’est-à-dire capables de réagir seules à l’environnement et à un certain degré d’imprévu, il existe aujourd’hui un vide de responsabilité dès lors qu’il est impossible de déterminer le ou les responsables. Le système de valeurs posé par Asimov ne permet pas de savoir qui sera responsable en cas d'accident causé par un robot qui anticipe mal les besoins et prend une initiative malencontreuse : — le concepteur, en cas d’architecture mal conçue ; — le programmeur, en cas de faute dans une ligne de code ; — le fabricant, en cas de défaut ou faille potentiellement dangereuse pour l’humain ; — l'utilisateur, en cas d’usage non conforme ;
VERS UN CADRE LÉGAL SPÉCIAL… Les robots feront-ils évoluer le régime de la responsabilité ? Aujourd’hui, leur situation, à mi-chemin entre l’Intelligence artificielle et la machine, fait d’eux des objets juridiques non identifiés qui n’entrent pas dans le cadre légal existant. Il faudra sans doute attendre que la jurisprudence se charge de faire évoluer la situation vers un régime spécial de responsabilité. Pour l’heure, les fabricants de robots ont le choix entre trois options de vente : — en version expérimentale ; — en produits classés dangereux ; — entre professionnels. Pour le grand public, la vente des robots doit être réservée à des personnes expérimentées car à défaut, c’est le cadre général de la responsabilité qui risque de s’appliquer, avec toutes les conséquences parfois inadaptées qui peuvent en découler.
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Par Cyril Drevet, journaliste TV
Open your mind
AUDI CONNECT
L’AUTO QUI VOUS LIBÈRE ! Lors du CES de Las Vegas,Audi a fait la démonstration de ses futures technologies en matière de voitures partiellement autonomes — regroupées sous le nom générique d’Audi Connect.Voici les deux premières applications que nous avons pu essayer au stade expérimental… Le système Audi Traffic Jam Assistant permet de ne plus s'occuper de la voiture en cas d'embouteillage.
proposé en option sur la prochaine génération Audi de haut de gamme. Le futur — c’est aujourd’hui…)
De son smartphone, on demande à sa voiture de trouver une place dans un parking puis de s'y garer.
AU DOIGT MAIS PAS « À L’ŒIL » ! La première de ces technologies répond au doux nom d’Audi Connect Piloted Parking. Les anglophones l’auront compris, il est question ici d’aide au stationnement. Car le principe de base d’Audi Connect, c’est — comme le répète inlassablement Björn Giesler, l’un des ingénieurs principaux du projet — « de ne pas de se substituer au conducteur, mais de l’exonérer des parties les plus rébarbatives de la conduite, pour ne lui laisser que les meilleurs moments »… Et justement, l’une des phases les plus rébarbatives de la vie d’un conducteur consiste à trouver une place dans un parking — et particulièrement dans un centre commercial plus que bondé le samedi aprèsmidi ! Audi compte vous dédouaner de cette contrainte grâce à une formule spectaculaire: votre voiture va se garer toute seule! Le scénario apparaît redoutablement efficace et fait rêver… Vous arrivez devant une entrée spéciale du centre, vous descendez de voiture et d’une simple pression sur
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l’application dédiée de votre smartphone (un iPhone pour la démonstration), votre véhicule va, comme par magie, démarrer et rejoindre la place qu’il trouvera libre dans un parking aménagé. Car — et c’est la seule obligation — il faut que les infrastructures dudit parking soient équipées de capteurs pour guider les autos dotées de ce système. (Les ingénieurs d’Audi prétendent pouvoir utiliser les réseaux de surveillance vidéo en guise de capteurs: on n’est plus très loin de la sciencefiction!) Pour le reste, ce sont les radars de recul classiques qui sont employés dans la voiture de test pour mettre en œuvre l’application, tout le reste n’étant qu’une histoire de programmation logicielle. Autant dire que la commercialisation du Piloted Parking n’est plus qu’une question de volonté et de mise au point… (Et encore plus bluffant, lorsque vous aurez fini votre shopping, vous appuierez de nouveau sur votre smartphone pour que votre voiture revienne d’elle-même… vous chercher! D’après nos infos, le Piloted Parking pourrait être
VIVE LES BOUCHONS! En revanche, il faudra patienter quelques années de plus pour la deuxième application, dont la démonstration nous a été faite dans les faubourgs de Las Vegas: l’Audi Traffic Jam Assistant (traffic jam se traduisant par embouteillage). Pour vous éviter la fatigue et le stress des bouchons, Audi a la solution: en analysant votre vitesse et en l’étalonnant selon la route sur laquelle vous circulez, l’ordinateur du Traffic Jam Assistant va deviner quand vous allez arriver dans un bouchon. Il suffira de presser un bouton placé sur le volant et votre voiture se conduira toute seule. (Direction, accélération, freinage, arrêt — vous ne vous occupez plus de rien: l’application se débrouille de façon totalement autonome. Dans le même temps, le système de bord débloque le visionnage d’un film ou de la TV sur l’écran principal, ou encore la visiophonie. Et rassurez-vous, il suffit de toucher le volant pour reprendre instantanément la main. Idem si la voiture détecte que l’embouteillage a pris fin.) Le Traffic Jam Assistant réclame l’installation d’un matériel plus complexe que celui du Piloted Parking (notamment un radar laser, situé à l’avant, et de multiples capteurs — d’où un certain de temps de mise au point). Mais surtout, il faudra attendre que les législations soient modifiées car hormis dans l’État du Nevada (où se trouve Las Vegas) et en Californie, il est interdit qu’une voiture roule sans conducteur ou de manière semiautonome… Alors — vivement demain ! ■
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NEWSjeux vidéo
vet par Cyril Dre
NEO-GEO X : LE REVIVAL POLYMORPHE ! En 1990, SNK sortit la plus mythique des consoles de jeux — celle que l’on surnommait à l’époque la Rolls-Royce des consoles : la Neo-Geo ! Vingt-trois ans plus tard, une console portable « transformiste » sous licence, la NeoGeo X, rend hommage à sa devancière. C’est l’objet ultra hype du moment pour les fans de jeux vidéo…
Produite en série limitée, du moins pour cette version Gold, la Neo-Geo X se compose d’une machine principale (une console portable) et de deux accessoires surprenants: le Dock et un joystick identique à celui de la console d’origine. Ce principe apparaît plutôt inédit car le Dock, qui reprend en légèrement plus petit le look de son ancêtre, s’ouvre sur le dessus pour permettre de connecter la console portable, à l’intérieur! On peut donc soit utiliser la Neo-Geo X dans la main, soit y jouer sur un écran TV via le Dock. Dans ce dernier cas, le joystick devient indispensable (c’est, comme on vous le disait, une réplique exacte des fameux joysticks de la Neo-Geo originelle — seuls les connecteurs USB et la qualité du revêtement en plastique diffèrent). LES GRANDS CLASSIQUES SNK EMBARQUÉS ! Qui dit console dit jeux ! Et il en existe de deux types sur cette console : soit vous optez pour l’un des vingt plus grands succès de la Neo-Geo — préchargés dans la mémoire de la machine (on y retrouve les cultissimes Metal Slug, Fatal Fury, Art of Fighting, NAM-1975, CyberLip, Magician Lord…), soit un port pour carte SD permettra d’acheter des jeux supplémentaires dans ce format, comme Ninja Master — inclus sans augmenta-
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FAR CRY 3
tion de prix pour ceux qui avaient précommandé la machine. AUSSI BIEN QUE LA CONSOLE ORIGINALE ?… Depuis sa sortie, la Neo-Geo X fait couler beaucoup d’encre sur la Toile et (avouonsle) se fait plutôt démolir! Est notamment en cause la piètre qualité de l’écran de la portable qui, de plus, ne respecte pas la résolution d’origine des jeux Neo-Geo et les soixante images par seconde de l’époque. Surtout, elle ne reprend pas le hardware initial: il s’agit donc d’émulation et non de jeux natifs avec les désagréments que cela implique (ralentissements, « lags », etc.) — de quoi dégoûter les puristes… Malgré cela, à deux cents dollars ou euros la version Gold, il devient quasi impossible de la trouver en Europe (et très difficile aux ÉtatsUnis). Du coup, sa cote a explosé à la revente: il s’agit donc davantage d’un objet à collectionner que d’une console de jeux…
FAR CRY 3
Neo-Geo X Prix : 199,99 $/€ Éditeur : Tommo
LES INCONTOURNABLES DU MOMENT… FAR CRY 3 C’est le FPS (jeu de tir en vue subjective) le plus exotique du marché ! Cette troisième aventure propose en plus de l’humour noir et un grain de folie — toujours dans des décors magnifiques ! (Édité par Ubi Soft, le pack de luxe est disponible sur PC, PS3 et Xbox 360…)
DEVIL MAY CRY Jeu culte sur PlayStation 2, le voici enfin sur la génération actuelle des consoles (il était d’ailleurs temps que leurs remplaçantes arrivent à la fin de l’année…). Et c’est un retour gagnant pour les amateurs de jeux d’action ! DEVIL MAY CRY
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2 JOURS + 1 NUIT à partir de
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*Tarif TTC indiqué par jour et par personne, calculé pour une famille de 2 adultes de 17 à 59 ans (2x105,50€) et 2 enfants de 5 à 16 ans inclus (2x58,50€) logés en chambre quadruple à l'Hôtel du Futuroscope 1*en séjour 2 jours 1 nuit comprenant 2 jours de visite + 1 nuit avec petit déjeuner (hors frais de gestion et assurance annulation). Tarifs TTC valables pour la saison 2013. Conditions générales de vente consultables sur futuroscope.com. Futuroscope Destination, capital 300 000 €, Parc du Futuroscope BP 3030 86130 Jaunay-Clan -RCS Poitiers B400 857 090 – Immatriculation IM086100013. Futuroscope_Creation/Fotolia/Studio Ludo/S. Laval/Robothespian-©Engineered Arts Limited 2012.
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