NUMÉRO
www.planeterobots.com
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SIDO 2020 : retour sur l'événement tech de la rentrée PAGE 17 Cobotique : un souffle nouveau sur la robotique PAGE 60
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET ROBOTIQUE NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2020
Drones livreurs : zéro émission, zéro accident PAGE 76
SPÉCIAL NOËL QUELS VÉHICULES
AUTONOMES EN 2021 ?
NOËL 2020 L 11849 - 65 - F: 8,80 € - RD
NOTRE SÉLECTION DE ROBOTS
ROBOTS EN KIT LEGO MINDSTORMS Robot Inventor Retour gagnant
ÉDITO
La robotique, mais aussi les objets connectés, l’impression 3D ou la réalité virtuelle sont appelés à changer notre vie quotidienne au bureau et à la maison dans les prochaines années et décennies. Si vous êtes fidèle lectrice ou lecteur de Planète Robots, vous pensez peut-être que ces progrès ont du bon, en tout cas s’ils sont employés à bon escient. Lors de mes rencontres et discussions Frédéric Boisdron avec des personnes se disant progresRédacteur en chef sistes, j’ai souvent remarqué que même chez les défenseurs les plus farouches des technologies, une part de conservatisme était toujours présente. Certains ont peur de monter dans un avion ou une voiture uniquement pilotée par une intelligence artificielle ; d’autres pensent que si les robots travaillent à leur place, ils ne sauront plus quoi faire de leur temps. Ces inquiétudes, comme tant d’autres, sont parfaitement légitimes. Les technologies ne sont pas parfaites. La même découverte ou invention peut avoir des conséquences bénéfiques, mais aussi néfastes. Prenons l’exemple de la découverte de la radioactivité qui nous a permis de bénéficier d’une énergie peu chère et constante mais qu’il faut maîtriser : cette découverte a malheureusement permis la création de la bombe atomique et de centrales nucléaires basées sur la fission qui entraînent des déchets complexes à éliminer ou à revaloriser. Il y a un seuil, présent chez chacun, à partir duquel un malaise commence à naître. Il peut être lié au moment où le sujet ne maîtrise plus une technologie, parce qu’elle est éloignée de sa culture, de ses repères face à son quotidien. Il est régulièrement démontré que l’impression du « c’était mieux avant » est souvent dû à un biais cognitif, résultant d’une certaine nostalgie où des ornières intellectuelles cachent les aspects négatifs du passé pour ne garder que le meilleur. Tant qu’on maîtrise plus ou moins une technologie, qu’on s’en empare et qu’on l’utilise, elle ne nous fait pas peur. Finalement l’humain n’aime pas le changement. Aussi progressiste qu’il pense l’être, il gardera une part de conservatisme. Cette frontière que l’on pourrait appeler « seuil subjectif de progression » est bien présente chez chacun d’entre nous et à des niveaux différents. Frédéric Boisdron
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET ROBOTIQUE
Planète Robots Lexing Editions 58, boulevard Gouvion-Saint-Cyr, 75017 Paris. Directeur de la publication : Alain Bensoussan Rédacteur en chef : Frédéric Boisdron frederic-boisdron@planeterobots.com
Rédacteurs : Me Alain Bensoussan, Éric Bonnet, Christelle Boudet, Alain Clapaud, Emmanuelle Dormond, Josèphe Ghenzer et Darine Habchi. Photo Couverture : Yannick Brossard pour Groupe Renault Secrétaire de rédaction : Louise Santonnax Directrice artistique : Sophie De Vrée Publicité : Laure Saillant laure-saillant@planeterobots.com © 2020 Lexing Editions - Dépôt légal à parution. Diffusion MLP. ISSN : 2106-3133. N° de commission paritaire : 0423 K 90181. Imprimé en Italie. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation.
La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée : courrier@planeterobots.com Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru ? Nous sommes à l’écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe : contact@planeterobots.com Suivez nous sur : facebook.com/planeterobots twitter.com/planeterobots – www.planeterobots.com
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RENCONTRE
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Sommaire NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2020 - NUMÉRO 65
LE MAGAZINE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES, DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET DE LA ROBOTIQUE
DOSSIER
QUELS VÉHICULES AUTONOMES EN 2021 ?
Figure emblématique de la robotique humanoïde, Rodolphe Gelin a rejoint Renault en 2019 pour s'occuper d'IA de confiance. À ses yeux, avant d'être autonome, le véhicule intelligent posera de magnifiques questions sur l'interaction homme-machine.
SALON
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Droits des robots : adoption d'une norme internationale pour les véhicules automones
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Rencontre avec Rodolphe Gelin : « le véhicule autonome pose de magnifiques questions d'interaction homme-machine »
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Tesla : voitures autonomes et batterie lithium-ion
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Actualités Robomeetings Smart Industry 2020 Associations : Caliban réinvente ses Apérobots SIDO 2020 : retour en images sur l’événement tech de la rentrée
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DOSSIER Présidente de l'Agglo du SaintQuentinois, Frédérique Macarez, qui a pour ambition de faire de son territoire un pôle de la robotique à l'échelle européenne, nous présente l'édition 2020 de #Robomeetings Smart Industry.
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET ROBOTIQUE
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NOTRE SÉLECTION DE ROBOTS ET GADGETS À l'approche des fêtes de fin d'année, nous avons sélectionné les robots et gadgets qui ont retenu notre attention, ou ceux qui sortent à cette occasion comme le nouveau kit LEGO MINDSTORMS Robot Inventor.
Insertion_PlaneteRobots_Exotec_Sommaire.pdf 2 21/10/2020 14:04:47
DOSSIER
NOTRE SÉLECTION DE ROBOTS ET GADGETS 38
Robots 2020 : notre sélection
46 50 54
LEGO MINDSTORMS Robot Inventor Winky, un robot vulgarisateur Gadgets 2020 : notre sélection
DOSSIER
LA ROBOTIQUE COLLABORATIVE
CHEZ NOUS LA ROBOTIQUE EST PLUS QU’UNE PASSION, C’EST UNE CARRIÈRE C
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CM
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Le robot comme assistant Exosquelettes : les cobots ultimes Rencontre avec Jocelyn Peynet, directeur France d'Universal Robots Stäubli : une évolution collaborative de l’ensemble de sa gamme
MJ
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ROBOTIQUE ET IA 76 82 86 88 92
Drones livreurs : zéro émission, zéro accident É au service de l'environnement Start-up innovante : Immersive Robotics Impresion 3D : l'alternative du recours aux services en ligne Transformer son bureau en mini-usine
exotec.com/carriere
DOSSIER
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FUTUROLOGIE 96
News spatiales
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Coup d’œil dans le rétro
LA ROBOTIQUE COLLABORATIVE
Nous avons besoin de votre avis ! Participez à notre enquête de lectorat en ligne pour nous permettre d'améliorer Planète Robots afin de répondre toujours plus à votre attente.
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Autrefois cantonnés pour éviter tout risque de danger, les robots sortent de leurs cages pour travailler avec les humains.
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Actualités
KR1018, un nouveau cobot 7 axes
© Miso Robotics.
Flippy, le robot cuisinier de fast-food
peut s’adapter à n’importe quelle cuisine commerciale et collaborer avec le personnel existant. Le robot est commercialisé en leasing depuis le 5 octobre au prix de 2 000 dollars par mois. Miso Robotics est une filiale de la chaîne californienne CaliBurger.
Toyota imagine un robot fixé au plafond Les équipes du Toyota Research Institute ont sillonné le Japon, visitant des maisons de particuliers et ont recueilli leurs besoins. Ils se sont ensuite questionnés sur l’avenir de la robotique à la maison, notamment pour aider les personnes âgées ou invalides. Forte de ses réflexions, cette même équipe a créé des robots et les a mis en situation dans une maison reconstituée. C’est ainsi qu’une idée originale a germé, consistant à faire se déplacer un robot le long d’un rail fixé au plafond. Dans la vie de tous les jours, un sol peut facilement être
Avec ce robot, Kassow Robotics vise les entreprises de la métallurgie mais également d'autres domaines comme la production alimentaire. Ne pesant que 34 kg, KR1018 peut travailler dans des espaces étroits.
encombré. Accroché au plafond, le robot est libre de s’atteler aux tâches qui lui incombent.
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© Totota Research Institute.
Flippy (Miso Robotics) est un robot cuisinier autonome très à l’aise dans la restauration rapide. Dans sa nouvelle version, le robot, suspendu au plafond, va gérer la cuisson de la viande et la retourner quand il le faut. Il pourra également s’occuper de la friteuse. Flippy
© Kassow Robotics.
Après avoir cofondé Universal Robots en 2005, Kristian Kassow a poursuivi dans la voie de la robotique collaborative en créant Kassow Robotics. Le 24 septembre dernier, l’entreprise danoise présentait le dernier de ses robots collaboratifs, le KR1018. Basé sur une architecture 7 axes, celui-ci peut porter jusqu’à 18 kg sur un mètre.
ACTUALITÉS
Chasse : des robots à la place du gibier ?
Toujours dans le cadre de la proposition de loi relative à la souffrance animale, l’Assemblée nationale a examiné le 9 octobre dernier la question de l’interdiction du recours à des fauves et des dauphins dans le cadre de spectacles. Cette loi, une fois définitivement adoptée, n’entrera en vigueur que dans quelques années. D’ici là, les delphinariums vont devoir réorganiser leur activité. Des sociétés comme l’entreprise américaine Edge Innovations et Geo AR Game en profitent pour rappeler que leurs dauphins robotisés pourraient être prêts d’ici là à prendre le relais. Très proches physiquement des dauphins, ils tentent d’imiter au plus près leur comportement, au point où ils sont difficilement discernables.
© Boston Dynamics.
Des robots pour remplacer les dauphins dans les delphinariums
C’est un amendement tout à fait sérieux qu’a défendu le 8 octobre le député Damien Adam (LREM) lors de l’examen de la proposition de loi relative à la souffrance animale prévoyant la future interdiction de la chasse à courre en 2023. Le député a précisé sa proposition de remplacer les animaux
traqués lors d’une chasse à courre par un robot en ces termes : « Le développement de cette innovation permettrait, au lieu de chasser un vrai animal, de chasser un robot qui reproduirait la forme et le comportement de l'animal chassé ». La proposition a été déclarée irrecevable.
Le géant chinois, Alibaba, vient de dévoiler, lors de sa conférence annuelle Apsara, le 17 septembre dernier, son robot Xiaomanlv, un robot de livraison destiné au dernier kilomètre. Positionné géographiquement sur un quartier, il pourrait livrer jusqu’à 500 colis par jour, avec des horaires personnalisés par les clients. Son système de localisation est capable de se passer de GPS s’il ne répond plus ou lorsque le signal est faible.
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© Alibaba.
© Claudia Beer.
Un robot de livraison destiné au dernier kilomètre
Rodolphe Gelin
© Julien Oppenheim pour Groupe Renault.
INTERVIEW
Le concept-car EZ-GO de Renault.
les usages. En outre, les systèmes de perception, qui détectent l’environnement et les obstacles, reposent sur une IA basée sur l’apprentissage. C’est parce qu’il a déjà vu de nombreux piétons que le système reconnaît un nouveau piéton. Quand l’environnement évolue, par exemple quand les piétons n’ont plus de visage (à cause du masque par exemple), le système doit refaire un apprentissage pour prendre en compte le fait que les piétons peuvent ne pas avoir de visage. Ce réapprentissage a aussi un coût qu’il faudra intégrer dans celui du véhicule autonome. L’apprentissage subira donc une obsolescence qu’il faudra prévenir. Quelle évolution des véhicules autonomes percevez-vous à 5 et 10 prochaines années, en termes notamment d’acceptabilité ? Aujourd’hui beaucoup de gens pensent qu’ils conduisent mieux que n’importe quel véhicule autonome. Ils sont intéressés par des assistances, mais
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combien sont-ils prêts à payer pour que leur voiture soit complètement autonome ? Il y a également la question l’acceptabilité côté piéton : si les gens connaissaient les statistiques sur l’accidentologie et combien de fois une défaillance humaine est à l’origine d’un accident, je pense qu’ils seraient davantage rassurés par le fait que ce ne soit plus des humains qui conduisent. Pour l’instant, nous n’en sommes pas là. Il y a peu d’accidents impliquant des voitures autonomes mais, ramené au nombre de véhicule autonomes en circulation, c’est déjà trop. Mais le sens de l’histoire va inéluctablement vers les voitures autonomes car cela entraînera une chute des probabilités de risques d’accident, mais cela prendra du temps. Actuellement, un des indicateurs, celui du nombre de kilomètres parcourus sans reprise (c’est-à-dire sans que le pilote de sécurité n’intervienne pour reprendre le volant) stagne un peu. Comme dans bien des domaines, traiter 80% du problème prend 20% du temps, mais les 20% de problèmes restants risquent de prendre
DOSSIER
NOTRE SÉLECTION DE ROBOTS ET GADGETS 38 Robots 2020, notre sélection de fin d’année 46 LEGO MINDSTORMS Robot Inventor 50 Winky, un robot vulgarisateur 54 Gadgets 2020, notre sélection de fin d’année
Pour la onzième année consécutive, Planète Robots joue les intermédiaires pour les passionnés de robotique, de gadgets technologiques et des petites perles qui peuvent les séduire. Dans chaque numéro, nous proposons déjà une courte sélection, mais traditionnellement notre numéro de fin d’année propose une liste un peu plus longue au cas où vous n’auriez aucune idée pour vous ou pour offrir à vos proches. Si cette rubrique vous plaît particulièrement, rendez-vous fin 2021, vous pourriez être comblés !
C’est
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Robots collaboratifs
Si l'on peut définir un robot collaboratif comme une machine robotisée capable de fonctionner dans le même espace qu’un humain et pouvant l’assister. Avec les exosquelettes, cette définition est poussée à son paroxysme. L’humain entre à l’intérieur même de la machine qui devient un prolongement de son usager.
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© ExoAtlet.
Exosquelettes : les cobots ultimes
Les exosquelettes ExoAtlet sont conçus pour aider les patients, souffrant de troubles locomoteurs, à marcher à nouveau.
Un squelette qui se revêt comme une seconde peau La littérature et le cinéma présente des concepts d’exosquelettes depuis la mythologie grecque. Dédale aide son fils Icare à fuir le labyrinthe du Minotaure en lui confectionnant des ailes à base de cire et de plumes.
© Peter Thoeny.
Bientôt des courses d’exosquelettes géants ? C’est le rêve de la start-up canadienne Furrion Exo-Bionics qui voudrait lancer une compétition autour de ses exosquelettes Prosthesis, de quatre tonnes.
équipé d’un exosquelette ? Ces bénéfices sont très variables d’un modèle à l’autre. L’entreprise devra également évaluer les risques et les conséquences de l’introduction d’un exosquelette. L’INRS note également qu’il faudra anticiper le suivi pour s’assurer des évolutions futures du poste. La vocation d’un exosquelette n’est surtout pas d’augmenter la charge imposée à une tâche, mais plutôt d’en assouplir la fatigue au niveau de l’ouvrier. Les contraintes sont simplement mieux réparties sur l’ensemble du corps ou partagées avec une base fixe. Il convient donc, dans ce cas, de respecter les normes en vigueur concernant les limites de charges et de contraintes physiques des tâches de manutention manuelle.
Un avenir probablement radieux Même si le marché des exosquelettes n’a pas encore pris son envol, résultant de technologies encore à éprouver et de problématiques encore non résolues, les exosquelettes sont promis à un très grand avenir, dans les prochaines années ou décennies. Les technologies des exosquelettes vont continuer d’évoluer en parallèle avec les technologies robotiques dont ils émanent. La robotique fait de nombreux progrès chaque année, qui bénéficieront tôt ou tard aux exosquelettes. Nous ne sommes encore qu’aux prémices de ce procédé. Frédéric Boisdron
DAP et RAP Il existe deux catégories principales d’exosquelettes. Le RAP (Robot d’Assistance Physique) est à proprement parler un robot collaboratif. Il fonctionne avec un principe de détection de l’intention de mouvement et le plus souvent l’assistance est apportée par des actionneurs électriques. D’autre part, le DAP (Dispositif d’Assistance Physique) fonctionne sur le principe de restitution de l’énergie avec une mise en tension lors d’un mouvement. Un DAP est constitué d’un assemblage de ressorts, de lames composites et de textiles élastiques. C’est la particularité de tous ces matériaux qui permettent à son utilisateur d’être soulagé de certains efforts, répartis sur l’ensemble de son corps.
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Drones livreurs
© DHL.
Zéro émission, zéro accident
Un drone s’apprêtant à atterrir sur une plateforme sécurisée, avant de prévenir le client de son arrivée.
La logistique du dernier kilomètre, dernier maillon de la chaîne de distribution jusqu’au client final constitue un véritable défi économique et écologique. Outre son coût environnemental très élevé, il représente pour les entreprises plus de 20 % du coût global de la chaîne de livraison.
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Rappel des chiffres Les transports de marchandises en ville (TMV), coûteux en énergie et en émission, représentent 20 % des véhicules en kilomètres parcourus, dont 55% aux achats motorisés des ménages. La moitié du gazole consommé en ville sert au transport de marchandises (y compris les achats). Le transport de marchandises (dont les achats) représente 35% du CO2 émis en ville. 70% des livraisons durent moins de dix minutes. Huit véhicules de petit gabarit sont nécessaires pour acheminer le chargement d’un seul poids lourd.
Écologie scientifique
© Yvon Le Maho.
La robotique au service de l'environnement
Des robots pour percer les secrets des manchots.
Pour répondre à une problématique industrielle liée au développement durable, de suivi et de détection des espèces vivantes, et de collecte de données, la robotique se met au service de l’environnement.
Des robots moins polluants La méthode du Bilan Carbone développée par l’ADEME et l’Association Bilan Carbone (ABC) prend en compte différentes activités telles que les énergies consommées directes ou indirectes à la fabrication d’un robot et le recyclage des déchets. Les résultats évaluent les tendances des émissions afin de proposer un rapport
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précis et vérifiable (tabloïd) ainsi que des stratégies sur le long terme. Dans cette démarche de progrès en matière de gaz à effet de serre, l’écoconception permet de réduire l’impact environnemental d’un composant mécanique dès la phase de conception et durant tout son cycle de vie sans perdre pour autant en performance ! Les matériaux utilisés pour la construction et tout le circuit de fabrication peuvent s’inscrire dans une démarche de qualité écoresponsable. Vous avez certainement vu le macaron « Recyclage garanti Eco-systèmes » sur la boîte d’emballage de votre robot familier (robot aspirateur, robot lave-vitre, robot cuisine, robot tondeuse, etc.) Cela signifie que vous pouvez augmenter sa durée de vie en recyclant certaines pièces dans le cadre de l’écoparticipation ou tout simplement en prenant
NEWS SPATIALES
L’ESA A DONNÉ SON FEU VERT POUR LA CONSTRUCTION DE LA MISSION DE DÉFENSE PLANÉTAIRE HERA Hera est une mission de défense planétaire de l’ESA qui a pour objectif de participer avec la NASA à un test de déviation d’astéroïdes réalisé dans le cadre de la mission DART (Double Asteroid Redirect Test). Le vaisseau de la NASA décollera en juillet 2021 pour rejoindre un astéroïde géocroiseur binaire composé de Didymos, l’astéroïde principal de 780 m de diamètre, autour duquel orbite Dimorphos, une petite lune de 0
Il a été conçu pour se déplacer à la vitesse de mille mètres par jour terrestre et sera équipé d’un NSS (Neutron Spectrometer System) lui permettant de mesurer la quantité d'hydrogène dans la couche supérieure du régolithe. Comme il ne transportera pas de chauffage isotopique, sa batterie et son électronique embarqué ne
seront plus en mesure de fonctionner lorsque la nuit lunaire tombera et que les températures cryogéniques s'installeront. Il lui faudra donc accomplir sa mission pendant les quatorze jours terrestres ensoleillés du mois lunaire. Son panneau solaire sera orienté verticalement angles du soleil présents au pôle lunaire. Il ne pourra pas transporter une grande radio pour communiquer directement avec la Terre. Il lui faudra donc retourner jusqu’à l'atterrisseur avec lequel il établira
puisse relayer ses découvertes à la Terre. Pendant ses explorations, il n’aura donc aucun contact avec les contrôleurs sur Terre, il devra donc agir en toute autonomie.
l’impacteur cinétique de la NASA percute la surface de Dimorphos en septembre 2022 à une vitesse de près de 7 km/s, ce qui devrait Didymos et créer un important cratère. Dans un deuxième temps, le vaisseau spatial d’inspection Hera sera lancé en 2024 et atteindra 202 une étude détaillée visant à cartographier en images hauterésolution, au laser et au radar, le cratère d'impact engendré par D R détaillées de sa surface ainsi que de sa structure intérieure. Hera mesurera aussi la masse ainsi que d'autres propriétés physiques de l'astéroïde (taille, forme, volume, densité, porosité, distribution de la taille des matériaux de surface…)
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© ESA.
MoonRanger est un petit rover, développé par Carnegie Mellon University en collaboration avec Astrobotic, qui aura pour mission d’aller rechercher des signes d'eau au pôle sud de la Lune en 2022. Il sera déposé à la surface de la Lune par le XL-1 de Masten Space Systems. Dans un premier temps, il évaluera ses capacités de conduite, de navigation et de cartographie lors de courts trajets effectués à proximité de l'atterrisseur puis il réalisera ensuite une série d’explorations plus lointaines pour chercher la présence de glace.
© Carnegie Mellon University.
MOONRANGER IRA RECHERCHER DE L'EAU AU PÔLE SUD DE LA LUNE EN 2022
pour déterminer l'effet de l'impact sur son orbite. Les données ainsi recueillies permettront de déterminer si la manœuvre consistant à dévier un astéroïde dangereux de sa trajectoire de collision avec la Terre est effectivement la stratégie adéquate à déployer pour prévenir une menace réelle.
L’ESA PLANIFIE UNE NOUVELLE MISSION DE TOPOGRAPHIE DES GLACES ET DES NEIGES POLAIRES Dans le cadre du programme européen Copernicus d'observation de la Terre, l’ESA prépare la deuxième des six missions Sentinel, baptisée CRISTAL (Copernicus Polar Ice and Snow Topography Altimeter). Ce nouveau satellite d'observation de la Terre, dont le lancement est prévu en 2027, assurera une mission de topographie des glaces et des neiges polaires. Il sera chargé de la surveillance de la cryosphère s'adapter à la variabilité du climat ainsi qu’à son évolution et garantira
une petite sonde (d’environ 30 cm de diamètre pour un poids d’environ 37 kg) qui traversera ses couches nuageuses à plus de 38 000 km/h, sans parachute ni aucun système de freinage pour la ralentir. Elle disposera alors de moins de trois cents secondes pour effectuer des
mesures et transmettre les données recueillies au vaisseau Photon avant qu’elle ne se désintègre ou ne s'écrase dans la fournaise de la planète (+ 465 °C au sol). Rocket Lab collabore déjà avec Sara Seager, du MIT, qui fait partie de l’équipe ayant détecté de la phosphine dans l’atmosphère de Vénus, à une altitude où les températures et les pressions sont similaires à celles enregistrées au niveau de la mer sur Terre. Cette récente découverte, faite grâce à des radiotélescopes sur Terre, a relancé l'hypothèse que des microbes pourraient peut-être vivre dans les nuages de Vénus bien que la détection de phosphine ne constitue bien évidemment pas une preuve de vie en soi.
aussi la continuité des données de CryoSat-2. Il embarquera un altimètre radar bifréquence en bandes Ku et Ka, baptisé IRIS (Interferometric Radar Altimeter for Ice and Snow) qui sera conçu par Thales Alenia Space, ainsi qu'un radiomètre à microondes. Ils seront utilisés pour mesurer et surveiller l'épaisseur des glaces de mer, l'épaisseur de neige qui la recouvre ainsi que les variations de hauteur des calottes glaciaires et des glaciers du monde entier. Le satellite de 1,7 tonne sera équipé de six panneaux solaires 18,60 m² au total) qui lui assureront une orbite polaire à 760 km audessus de la Terre. Sa mémoire embarquée pourra stocker jusqu’à quatre térabits de données à la fois,
© Airbus.
Peter Beck, le P.-D.G. de Rocket Lab, réfléchit depuis déjà deux ans à l’envoi d’une mission d’exploration ayant pour objectif d’aller rechercher d’éventuels signes de vie extraterrestre dans l’atmosphère de Vénus (à une altitude d’environ 50 km) d'ici 2023. Pour cela, Rocket Lab utiliserait un lanceur Electron pour envoyer dans l’espace un vaisseau spatial Photon qui sera chargé de survoler Vénus puis de larguer
© Rocket Lab.
ROCKET LAB ENVISAGE D’ENVOYER UNE MISSION À DESTINATION DE VÉNUS EN 2023
une multitude d’informations tout au long de ses 7,5 années de vie. L’ESA a attribué un contrat de 300 millions d’euros à Airbus Defence and Space pour prendre la tête d’un consortium industriel regroupant des entreprises de dix-neuf pays pour mener à bien ce projet. Josèphe Ghenzer
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