Planète Robots numéro 4

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ROBOTS

PLANÈTE

SPÉCIAL ÉTÉ

JUIN-AOÛT - NUMÉRO 4

ROBOTS N O U V E L L E S

EL FARO

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LES CONCOURS

“FAIRE PROGRESSER LA ROBOTIQUE EN S’AMUSANT” Jeux vidéo Gadgets News Livres URBI DVD BD

L’entreprise du futur

LA DOMOTIQUE

VOTRE FOYER E N

2020

Maisons avant-gardistes Énergies • Cuisines

LES MACHINES DE L'ÎLE

PISCINES PISCINES Des robots nettoyeurs Des robots nettoyeurs

LA ROBOTIQUE AU SERVICE DU TOURISME

DES ROBOTS QUI TONDENT VOS PELOUSES

LES TESTS

Le robot communicant MyDeskFriend Le robot volant SkyHopper Le robot humanoïde Robosapien V2

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PLANÈTE

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édito

Planète Robots Edité par Rom Rom Rom Publishing, 18 rue Marbeuf 75008 Paris

Directeur de la publication : Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédactrice en chef : Najet Ben Bassou bassou@planeterobots.com Rédacteur en chef adjoint : Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com Rédacteurs : Cyril Drevet, Vanessa Martineau, Rémi Legris, Bastien Parent, Sébastien Jeudy, Thibault Depost, Christophe Le Blanc, Brigitte Bailleul, Nicolas Mocautel, Matthieu Destephe, Josèphe Ghenzer, Amandine Schmitt ainsi que l'association Caliban. Secrétaire de rédaction : Xul-otar Tellestim

© 2 010 Rom Rom Rom Publishing Dépôt légal à parution Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0112 K 90181 Imprimé par Deaprinting 28100 Novara - Italie La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru. Nous sommes à l'écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe.

Direction artistique : Patrick Lusinchi

contact@planeterobots.com

directeur.artistique@planeterobots.com

Crédit photos : p16 Jean-Charles Druait, P93 : Sam Kittner/kittner.com

Publicité : Aabam Consulting, 161, boulevard Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Tél. : 01 46 25 05 25 contact@aabam.fr

VERS UNE AUTOMATISATION DES TÂCHES DE LA VIE COURANTE… J’ai eu il n’y a pas si longtemps une discussion fort intéressante avec une personne ayant connu les rigueurs de la Seconde Guerre mondiale et la vie quotidienne, pas si lointaine, des années 1940. Quelle évolution depuis cette époque ! Nous avons désormais l'eau courante et l'électricité à la maison. Plus besoin d'apporter, à tour de rôle, le bois pour le poêle de l'école chaque matin ! Nous pouvons communiquer désormais à l'autre bout du monde aussi simplement qu'avec le voisin d'en face. En un peu plus de soixante ans, la vie a changé à un point tel que notre monde aurait semblé relever de la science-fiction à une personne vivant en 1940. Or, actuellement, l’évolution de la technologie se trouve dans une phase exponentielle. Nous n'aurons pas besoin d'attendre soixante ans pour accomplir un bond technologique aussi considérable. Dans moins de vingt ans, notre existence aura changé radicalement, la robotique et la domotique constituant les éléments dynamiques de cette nouvelle révolution. Préparez-vous à un changement radical dans la gestion de votre vie quotidienne pour les années à venir !… Dans ce numéro, nous allons nous intéresser plus particulièrement à la domotique et tenter de vous offrir un petit panorama des capacités d’une habitation en 2020. Un micro-ondes diffusant des vidéos tout au long de la cuisson, un réfrigérateur commandant de nouvelles briques de lait à votre supermarché, le papier peint de votre chambre qui se change aussi facilement que le fond d'écran de votre ordinateur… Ce ne sont d‘ailleurs que les prémices d'une nouvelle façon de vivre. (Les technologies les plus passionnantes et les plus indispensables n'ont même pas été encore imaginées.) Nous allons également nous attarder sur d'autres aspects de notre futur par le biais de notre visite au salon Laval Virtual, qui a présenté les dernières créations en matière de réalité virtuelle : une table basse tactile capable de piloter votre matériel multimédia, un émulateur physique de femme enceinte, une tenue capable de faire ressortir vos phobies pour mieux vous en garantir... Vous allez vite comprendre que la domotique et la réalité virtuelle peuvent œuvrer de concert pour votre plus grand confort. Les applications sont déjà là et nous vous avons concocté des tests aux petits oignons sur les robots tendance de l'été : les robots tondeuses, les robots de piscine et des robots plus ludiques. Pour finir, nous vous offrons quelques pages de jeux pour vous divertir sur la plage, en lisant votre magazine préféré. Bonnes vacances à tous et profitez bien du soleil ! ■Frédéric Boisdron

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JUIN / JUILLET / AOÛT 2010 - NUMÉRO 4 ÇA VIENT DE SORTIR

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Robots News Tout ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique. Tribune : Internet et robotique — je t'aime moi non plus L'association Caliban s'attaque cette fois-ci au monde des bots, ces robots virtuels qui peuvent être nos compagnons de recherche ou des ennemis publicitaires à abattre. Laval Virtual 2010 Laval accueille le salon du virtuel et de la réalité augmentée depuis maintenant douze ans. Planète Robots se devait d’y faire une petite visite.

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PORTRAITS

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Pas d'extinction pour Pleo Peu d'informations sont sorties de la société Jetta. C'est pourtant le propre sous-traitant d’Ugobe, qui a racheté il y a quelques mois son client. La Jetta Company est-elle donc prête à inonder le marché de nouveaux animaux robotisés ?

Test : Flytech SkyHopper WowWee a développé une gamme de robots volants un peu particuliers. Comme les oiseaux, ils battent des ailes… Robots tondeuses : mettez-vous au vert ! Avec l'été, il était important de s'attaquer aux robots tondeuses. Au cas où vous ne l’auriez pas su, les robots s'occupent de votre pelouse à votre place ! Une sacrée corvée de moins… Les robots de piscine — plongez dans le grand bain… Vous avez une piscine ? Nous en rêvons tous... Mais nous savons déjà que ce sera un robot qui la nettoiera. Il est hors de question de passer notre vie à enlever les feuilles et les lichens. Ces machines le font largement mieux que nous !

TUTORIELS

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Découvrir URBI, l'OS des robots Après une première série de cours d’apprentissage sur ce langage de programmation, il est temps d'attaquer URBI 2 par l'exemple.

LES DOSSIERS

GADGETS HIGH-TECH

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La vie quotidienne en 2020 : la domotique dans votre maison Longtemps attendue, l'automatisation de la maison débarque en force depuis quelques années. Apprêtezvous à parler à votre poubelle et à régler la température de la maison depuis votre micro-ondes. Entrez dans le monde des Machines de l'île Il se passe de drôles de choses à Nantes... Un éléphant robotisé de huit mètres balade les badauds sur son dos à travers les anciens chantiers navals, pendant que d'autres estivants pilotent un serpent de mer géant… Les concours ou comment faire progresser la robotique en s'amusant… Il fut une époque où de jeunes ados se réunissaient pour échanger leurs idées et programmer des choses extraordinaires sur leurs premiers ordinateurs. Aujourd'hui, les années ont passé et ces mêmes personnes (ou leurs enfants) font la même chose — mais avec des robots. “El Faro” par YDreams, un avant-goût du futur en entreprise Les entreprises s'équipent peu à peu en robots industriels. Fait nouveau, ellles s'équipent également en robots personnels pour accueillir les visiteurs. Zoom sur une aventure — le design de Nao Créer le design du robot Nao a été l'occasion de lancer un concours inter-écoles. CREAPOLE a tout de suite répondu présent. Le CRIIF, entre la recherche fondamentale et les applications industrielles Le CRIIF est une société qui développe des applications robotiques industrielles. Mais elle sait également s'attarder sur des projets plus personnels, comme un robot pour les enfants autistes.

VIE QUOTIDIENNE

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MyDeskFriend, le Tamagotchi robotique Un petit manchot de quelques centimètres de haut se balade sur votre bureau et vous tient au courant de tout ce qui se passe sur Internet. Pour le remercier, jouez cinq minutes avec lui — ou caressez-lui la tête ! Test : WowWee Robosapien V2 Dans ce numéro, nous avons voulu nous attarder sur un robot humanoïde éminemment sympathique.

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Gadgets et tendances à venir Une petite sélection de gadgets et d’autres produits dans le vent qui ont retenu notre attention. La curiosité est de mise…

OPEN YOUR MIND

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Actus Ciné, DVD, BD, Livres Les robots sont partout, même à l'intérieur de votre bibliothèque, de votre vidéothèque et de tout ce qui finit par « thèque ». Florilège ! Moon — objectif Lune Sam Rockwell signe un film étrange qui ressemble diablement à 2001, l’odyssée de l'espace. Une histoire où l'être humain est aux prises avec l'Intelligence artificielle. Avatar, la manière forte Les exosquelettes et autres nouvelles technologies sont légion dans le dernier Cameron. Nous allons nous attarder sur l'AMP-Suit. Cette tenue de combat se rapproche énormément du Power Loader qu'il avait imaginé dans Aliens, le retour. Rubrique Jeux Vidéo Histoire de ne pas louper ce qui se passe sur vos consoles de jeux et vos ordinateurs, voici la rubrique des fans de la manette ! Extraits de Viva la robolution Bruno Bonnell a écrit un livre. Il nous en communique aimablement les bonnes feuilles… Automobile et cybernétique : Volkswagen entre dans l'ère des robots Une voiture qui se balade toute seule et qui est capable de se garer de façon autonome, cela vous fait rêver ? Mais ça existe déjà… Balade furtive en skate électrique EVO 800 Un skateboard électrique qui avance tout seul, voilà qui est plutôt amusant ! Seul, les cheveux au vent ou assis à deux — chacun y trouve son compte ! Les jeux primés de l'été Gagnez un des nombreux cadeaux offerts par nos partenaires en vous consacrant à nos jeux de l'été.

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Vintage Robot : Tomy Dustbot À chaque numéro, nous vous présenterons en détail un robot qui a marqué son époque. C'est le robot aspirateur Dustbot qui s'y colle.

Sommaire

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Marc voit les ralentissements à plus de 5 kilomètres.

Radars

Limitations

de vitesse

fixes et mobiles

Mise à jour

automatique

Perturbations

routières

Fonction

Eclaireurs

Pertinence des

informations

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Technologie et Communauté : Coyote, c’est plusieurs centaines de milliers d’automobilistes qui, depuis 5 ans, partagent leurs informations routières, en temps réel. C’est la solution embarquée, interactive, qui permet d’être averti et d’avertir de tous les aléas de la route, pour une route plus sereine, et en toute sécurité.

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Robots

NEWS

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Le robot Nao se pare d’une nouvelle garde-robe en blanc et en gris Au tout début de son histoire, le robot Nao de la start-up parisienne Aldebaran Robotics partait conquérir le monde avec un habillage bleu et blanc. Puis notre petit robot humanoïde de 57 cm a ajouté le rouge et blanc à sa tenue originale. Depuis, plus rien. Or, avant que la Coupe du Monde de Football robotique, la Robocup, ne démarre, Aldebaran nous propose un nouveau look pour ce petit robot emblématique, utilisé lors des matchs de la ligue Standard du concours. Marine Fabre, de la société Aldebaran Robotics, nous confie d’ailleurs: « Les RoboCupers n'ont plus besoin d'avoir de différenciation couleurs bleu/rouge, ce qui nous a poussé à changer celles de ses coques. Maintenant Nao a des couleurs plus classes, qui ne sont plus dans les codes des couleurs du jouet pour enfant. » Nous pouvons donc imaginer maintenant une panoplie élaborée dans les prochaines productions du robot! Son arrivée sur le marché grand public est pour bientôt. ◗ http://www.aldebaran-robotics.com

BallIP, un robot équilibriste Plus fort que le Segway sur ses deux roues, après le robot R.E.G.I.S. sur une seule roue (selon le principe de la toupie), le docteur Masaaki Kumagai et un de ses étudiants ont mis au point le robot BallIP, qui tient en équilibre sur une boule de caoutchouc. (Masaaki Kumagai est le directeur du Laboratoire de Développement robotique de l'université japonaise de Tohoku Gakui). BallIP signifie « Ball Inverted Pendulum », à cause de son système de déplacement en pendule inversée. Le robot utilise trois roues omnidirectionnelles posées sur une boule de 20 cm de diamètre et pesant 3,6 kg. Afin d’assurer son assiette, les roues exercent des déplacements sur ladite boule en s'aidant des gyroscopes et des accéléromètres. BallIP peut également faire déplacer la boule. Le pilote a ainsi tout loisir de contrôler le robot par le biais d'une télécommande ou bien en forçant le déplacement de celui-ci, qui reprend son équilibre à chaque instant. De plus, ce petit robot de 7,6 kg pour une hauteur de 50 cm peut transporter de lourdes charges (une vidéo sur Internet le montre supportant le poids d'un parpaing de 10 kg). ◗ http://www.mech.tohoku-gakuin.ac.jp/rde/index_e.html

Le petit robot icub développé par le RobotCub Consortium est désormais doué du toucher Nous l’avons longuement présenté dans le précédent numéro de Planète Robots. Il constitue la plate-forme d'études et de développement de robotique développementale du Consortium RobotCub. Jusque-là, le robot avait appris un grand nombre de choses, comme distinguer les objets ou les personnes qui l'entourent, mais ne savait pas encore reconnaître la matière des objets ainsi que la façon de s'en emparer. Désormais, notre petit ami a les mains garnies d’une peau artificielle, composée de circuits imprimés flexibles, qui fonctionnent comme des senseurs et permettent d'identifier la texture, la température ou le poids d'un objet. Cela permettra au robot de reconnaître tout ce qu'il touchera; il agira en conséquence pour ne pas les abîmer ou exercer une pression suffisante afin de ne pas les lâcher. ◗ http://www.robotcub.org

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NEWS Robots juin / août 2010 I-Limb Pulse, la dernière prothèse de main robotisée de Touch Bionics Cette prothèse de main robotisée est l’une des premières mains entièrement articulées à être commercialisée. Sa force réside dans cinq doigts mécaniques totalement indépendants. Cela donne à la main un avantage indéniable pour saisir de petits objets comme un verre de vin, un grain de raisin ou un DVD. De plus, si un problème se manifeste sur un des doigts, il suffit de le changer en enlevant une simple vis. Sur une autre prothèse, il aurait fallu changer toute la main! La technologie utilisée pour qu’elle comprenne vos désirs est myoélectrique, c'est-àdire que les muscles des membres envoient des signaux électriques à la main via des électrodes placées sous la peau. Pour la cacher et la rendre plus humaine, une peau artificielle recouvre la main robotisée. Elle se révèle déjà très bien adaptée à la vie courante et l'utilisateur peut facilement attraper une valise, saisir une tasse, taper sur un clavier ou composer un numéro de téléphone. Le logiciel BioSim permet de personnaliser le I-Limb suivant les besoins de l’utilisateur, en ajustant le gain et les paramètres de seuil, en sélectionnant les différentes stratégies de contrôle et en activant ou désactivant les fonctions et le serrage. ◗ http://www.touchbionics.com/i-LIMB

Mindscape va bientôt lâcher le nouveau Nabaztag sous le nom de Karotz… Il y a quelques mois, la société Mindscape, créatrice de nombreux hits des jeux vidéo comme Life & Death ou Captive II a racheté Violet, la société française qui a sorti le très célèbre lapin communicant Nabaztag. Cette nouvelle avait soulagé de nombreux fans du lagomorphe (ils pensaient perdre le serveur qui gérait toute la logithèque du Nabaztag sur Internet). Mindscape annonce maintenant une nouvelle génération répondant au doux nom de Karotz. Ce modèle reprend le même design, tout en comportant quelques nouveautés (une webcam, deux ports USB…). Le WiFi et les haut-parleurs auraient été améliorés. Bien sûr, il garderait tout ce qui faisait son charme comme les oreilles qui bougent ou son lecteur RFID intégré. Un App Store va également apparaître sur la toile sous le nom de « Karotz Store ». Sortie prévue pour la rentrée de septembre. ◗ http://www.nabaztag.com

Qbo, un cousin du robot Papero en open source Développer un robot ne se révèle pas toujours facile car c'est un travail immense et fastidieux. Francisco Paz pense qu'il est inutile de réinventer la roue pour chacun des projets, et qu’il suffit de créer des technologies robotiques en open source. À l'image de Linux dans les systèmes d'exploitation, Qbo pourrait être le socle d'une robotique libre. Il arbore pour le moment une allure comparable à celle du robot PaPeRo, de NEC. L’engin de 45 cm de haut ressemble à une tête en forme de sphère, posée sur un socle roulant sans bras. Il est équipé d'une vision stéréoscopique capable de reconnaître les objets qu’on lui présente. Il sait également suivre les objets ou les visages du regard et peut comprendre quand on lui parle. Et de nombreuses autres possibilités sont en cours de développement comme la synthèse vocale, l’autorecharge, une connexion à Internet, la faculté de se déplacer en évitant les obstacles, etc. ◗ http://thecorpora.com/blog/

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NEWS

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Sea Scout, un robot d’assistance au sauvetage en mer SeaScout peut être utilisé dans tous les domaines des secteurs publics et privés, sur une plage, dans une piscine ou sur une plateforme pétrolière. Une noyade se produit quelque part dans le monde toutes les deux minutes, ce qui équivaut à peu près à quatre cent mille décès chaque année. La plupart de ces noyades se produisent dans des environnements non surveillés et surviennent dans des circonstances où la victime n'a pas l'intention d'aller dans l'eau. Quant aux processus de sauvetage, ils se révèlent souvent trop lents et pas assez précis — et les conditions météo ne sont pas toujours idéales! Ce robot pourra enregistrer un signal de détresse déclenché par une personne en danger de façon automatique. Le SeaScout possèdera également la capacité de localiser la victime par le biais du GPS, puis atteindra sa position dans un court laps de temps, la sauvera et reviendra à la base. ◗ http://andredesign.carbonmade.com/projects/46902

Chronique d’une mort annoncée… Quand la science-fiction devient seulement de la science et n’est plus du tout de la fiction, on est en droit de commencer à vraiment s’inquiéter et à se poser des questions sur l’engrenage des dérives qu’elle engendre…

DERNIÈRE HEURE, ÉDITION SPÉCIALE! Sur le campus de l’université de Northwestern, près de Chicago, Larry Birnbaum et Kris Hammond ont récemment créé un programme doté d’une Intelligence artificielle, baptisé Stats Monkey, capable de rédiger un compte-rendu sportif à la place d’un journaliste. Après qu’on lui a indiqué quel match il doit traiter, il télécharge sur le Web les tableaux chiffrés publiés par ligue sportive et y collecte diverses informations (scores, tactiques des équipes, incidents survenus en cours de match, etc.), puis les hiérarchise et reconstruit le cours du match en langage informatique, avant de le récrire en langage humain. Tout en puisant son vocabulaire dans une base de données qui contient toute une liste de phrases, d’expressions toutes faites, de figures de style et de mots revenant souvent dans la presse sportive! Il rédige alors un article sans faute et recherche aussi les photos pouvant illustrer son texte, tout cela en deux secondes. (Une version commerciale de Stats Monkey sera bientôt disponible sur Internet.) Après le domaine sportif, d’autres secteurs comme la finance et la Bourse devraient être couverts. Par ailleurs, trois autres chercheurs travaillent à la mise au point d’un autre programme, News at Seven, en vue de fabriquer des minijournaux télévisés destinés à Internet, qui seront présentés par Zoe et George, deux personnages de dessin animé…

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LE DERNIER COMBAT Stats Monkey nous est présenté par ses créateurs comme étant le « journaliste de demain » — idéal puisqu’il est ultrarapide, disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, sans aucun état d’âme, capable d’écrire dans n’importe quel style, et surtout ne coûte rien. Ce n’est malheureusement pas un rêve, puisqu’on est déjà en plein cauchemar… Faut-il rappeler qu’être journaliste est bel et bien un vrai métier (avec ses règles, ses codes et sa déontologie), qui nécessite une réflexion et mérite salaire. Alors qu’en ce début de XXIe siècle, des millions de gens luttent au quotidien et au péril de leur vie pour obtenir le droit d’expression dans des pays gouvernés par des régimes dictatoriaux, des scientifiques américains pensent améliorer le quotidien des journalistes en créant de tels programmes qui, à terme, ne feront qu’aboutir à la disparition de la profession tout entière alors qu’une de ses spécificités est justement de pouvoir témoigner de ce qui se passe dans le monde, en bien comme en mal. Une fois encore, l’adage qui dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions se vérifie… Sous couvert de vouloir faire avancer la science, ces Dr Frankenstein ne prennent, semble-t-il, jamais le temps de réfléchir aux effets pervers de leurs inventions et aux conséquences de leurs actes. En effet, outre la mort annoncée de la profession de journaliste dans un avenir plus ou moins proche, la mise en place de tels programmes ne peut malheureusement déboucher à terme que sur la disparition de la liberté d’expression et sur l’uniformisation de la pensée. Le jour où n’importe quelle information diffusée ne sera plus engendrée que par une Intelligence artificielle, qui pourra alors encore attester sa véracité?… ◗ Josèphe Ghenzer


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NEWS Robots juin / août 2010 URBI 2.0 est enfin disponible ! Le passage en open source d’Urbi, l’OS universel des robots, coïncide avec la sortie de la release finale et officielle de la version 2.0, qui vient prendre la relève des versions 1.0 et 1.5. Faisons un rapide tour des nouveautés qu’apporte cette version…

Quelles sont les nouveautés? Elles se concentrent principalement sur le langage d’orchestration urbiScript, au cœur d’Urbi. UObject reste donc globalement inchangé et compatible avec les différentes versions d’Urbi. Le langage urbiScript est avant tout un langage de script moderne qu’on peut comparer à Io ou à Python, par exemple, mais il contient également des innovations particulières et utiles à la robotique: gestion native du parallélisme, abstractions pour manipuler des événements, contrôle des flux d’exécution par « tags », affectations de trajectoires à des variables, etc. Avec ces innovations, l’évolution d’Urbi 2 a été plutôt une consolidation, la finalité n’étant pas de proposer de nouvelles idées, mais de renforcer leur cohérence et leur flexibilité. Nous ne reviendrons donc pas ici sur ces innovations, qui font tout l’intérêt d’urbiScript et qui sont par ailleurs décrites en détail dans de nombreux tutoriels ou docs en ligne. C’est plutôt sur l’architecture du langage lui-même, en tant que langage de script, que se sont portés les efforts de la version 2, en particulier sur la couche objet. Cela va permettre à Urbi 2 de supporter des projets beaucoup plus gros, ambitieux et complexes. L’OBJET DU DÉSIR Dans urbiScript 2, tout est objet. Un tag, un morceau de code, une fonction sont

tous des objets que l’on peut stocker, manipuler, échanger. Il est également possible d’interroger un objet afin d’en savoir plus sur ce qu’il contient (on appelle cela l’introspection). Les arguments d’une fonction peuvent être passés en mode « paresseux » (non évalués — ce qui en pratique permet de recoder en urbiScript des éléments de langage, comme « if », « until » ou « for »). Ledit langage devient donc totalement évolutif. L’héritage est toujours basé sur un modèle de prototype (l’ancêtre d’un objet sert de modèle si l’objet fils ne possède pas telle ou telle définition). Cet héritage peut maintenant être multiple et, bien entendu, « introspecté ». Car urbiScript reste toujours un langage dynamique, c'est-à-dire que de nombreuses résolutions sont faites à l’exécution, apportant beaucoup de flexibilité. Il se révèle possible de redéfinir n’importe quel opérateur, comme +, < ou ==, afin de créer des classes spécialisées. La gestion des « scopes » est donc maintenant parfaitement définie, avec la notion de contexte et de « lobby » empruntée à Io. Il apparaît maintenant possible de définir des variables locales à une boucle, à un corps de « at » ou à une fonction, sans aucun problème de conflit. De plus, urbiScript introduit de nouvelles structures syntaxiques pour « for » ou pour l’envoi et la réception d’événements à l’aide des symboles « ? » et « ! », habituels dans d’autres langages événementiels. En ce qui concerne les UObjects, qui sont les extensions C++ d’urbiScript, on peut maintenant charger dynamiquement un UObject directement depuis urbiScript, si cet objet est disponible sur le disque sous forme de bibliothèque partagée (*.so ou *.dll). Finalement, l’« urbiScript Standard Library » s’enrichit avec des conteneurs, des types structurés, des objets système et des ponts réalisés vers Python et la libc. Voilà sans doute le point le plus important car lorsqu’on utilise un langage, c’est avant tout sa bibliothèque standard qui se retrouve mise à l’épreuve. Et au-delà de la bibliothèque standard,

Urbi 2.0 propose également la « Gostai Standard API », qui permet de décrire de manière unifiée les noms de moteurs/capteurs ou les interfaces d’algorithmes de robotique disponibles en standard sur tous les robots « Urbi Ready » (vérifiez bien que ce label figure sur votre robot). C’est une première base sur laquelle on peut se reposer pour développer du code portable d’un robot à l’autre. Quelles plates-formes et quels robots sont-ils supportés? Actuellement, Nao, Spykee, Pioneer, Segway et le simulateur Webots. Ceux qui vont bientôt (« soon »!) être supportés sont Bioloid et les Lego Mindstorms. Aibo ne l’est plus, mais Gostai va libérer le code source des drivers OpenR/UObject afin que la communauté puisse s’en emparer — donc Aibo sous Urbi 2.0 n’est pas à exclure… Les processeurs et OS supportés sont variés: Windows (XP/Vista/7), Mac OS X > Tiger, GNU/Linux, processeur Intel, ARM. Et finalement, il est toujours possible de recompiler la version open source d’Urbi pour une cible nouvelle: il suffit pour cela de récupérer les sources, de s’assurer qu’un compilateur comme GCC par exemple est disponible — et de s’armer de patience! ◗ POUR TÉLÉCHARGER URBI ET LA DOC ASSOCIÉE, RENDEZ-VOUS SUR LE SITE COMMUNAUTAIRE D’URBI: www. urbiforge.org

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URBI est maintenant open source Le passage en open source d’Urbi, l’OS universel des robots, coïncide avec la sortie de la release finale et officielle de la version 2.0, qui vient prendre la relève des versions 1.0 et 1.5.

Qu’est-ce qu’Urbi? Urbi est un OS universel pour robots, développé par Gostai, et qui intègre des fonctions avancées de gestion du parallélisme et de la programmation événementielle. Urbi est disponible pour de nombreux robots, dont Nao, Aibo, Spykee, Lego Mindstorms ou Bioloid, et rend leur programmation très facile et portable. Vous pouvez échanger vos programmes, vos algorithmes (ils vont fonctionner d’un robot à l’autre — pour autant que leur morphologie le permette). Pourquoi l’open source? Urbi est au cœur du système et il nous paraît aujourd’hui indispensable de faire en sorte que cet élément central soit le plus ouvert possible, afin de rassurer nos utilisateurs. Le but est de garantir que la base sur laquelle vous allez développer vos programmes soit toujours disponible, ouverte, modifiable et échangeable sans contrainte dans un contexte open source, exactement comme GNU/Linux ou Android. Cela accroîtra la base d’utilisateurs d’Urbi et permettra à une large communauté de se développer. Quelle licence — précisément? Nous avons retenu la variante dite « Affero » de la licence GNU GPL ou « AGPL », qui se comporte comme la GNU GPL, mais ajoute des contraintes à l’utilisation du logiciel dans un mode serveur. En pratique, la GNU GPL impose, lorsque l’on choisit de redistribuer des développements basés sur Urbi et intégrant Urbi, de les distribuer avec la même licence GNU GPL (elle impose en particulier la distribution du code source de ces modifications). L’Affero va plus loin, en estimant qu’une utilisation côté serveur d’un logiciel AGPL est considérée comme une redistribution de ce logi-

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ciel et impose donc l’AGPL à tout le code côté serveur. Concrètement, pour donner un exemple: si Google Mail utilisait des logiciels AGPL, Google serait tenu de diffuser le code source des programmes fonctionnant sur leurs serveurs. Qu’est-ce que la « double licence »? Pour les sociétés ou partenaires ne souhaitant pas utiliser Urbi avec une licence AGPL, Gostai vend une licence dite « commerciale » qui ne pose aucune condition quant aux modalités de redistribution. Cette licence est très semblable à la licence d’utilisation qui était proposée habituellement avant le passage en open source. On a ainsi le choix: l’AGPL pour la communauté open source, et la licence commerciale pour les partenaires qui veulent s’en affranchir. C’est le business modèle que proposent de nombreuses sociétés dans le monde de l’open source. Gostai Studio est-il également open source? Non, Gostai Studio reste un logiciel « propriétaire », que l’on peut acheter auprès de Gostai et qui finance ainsi en partie les développements de la base open source de ses logiciels. Peut-on contribuer au développement d’Urbi open source? Bien sûr! C’est même l’un des points forts du passage à l’open source. Pour voir intégrées vos contributions dans les distributions officielles d’Urbi, après validation et acceptation par les équipes de Gostai, vous devrez cependant soit distribuer vos contributions dans une licence permissive de type BSD ou MIT License, soit signer l’accord de partage de propriété proposé par Gostai, par lequel vous donnez le droit d’utiliser vos contributions dans la version « commerciale » qui n’est pas open source. Vous gardez cependant le copyright de votre

code. C’est une approche classique, utilisée notamment par Sun, et dans une version plus contraignante par la Free Software Fondation, afin d’assurer au maître d’œuvre du projet une liberté d’action qu’il serait impossible de maintenir avec un code dont l’exploitation demanderait l’accord de centaines ou de milliers de contributeurs. ◗ www.urbiforge.org


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NEWS Robots juin / août 2010 Viva la robolution - Une nouvelle étape pour l’humanité Le cinq est un quantième important du mois de mai pour l’histoire du monde… C’est, accessoirement, la commémoration de la victoire, en 1862, des Mexicains sur les armées de Napoléon III à Puebla. Mais c’est surtout la date de la sortie, en 2010, du livre Viva la robolution, de Bruno Bonnell, aux éditions JC Lattès…

Un tel titre est une manière de célébrer l’avènement des robots, nouvelle étape de l’humanité d’après l’auteur. C’est le deuxième livre de l’entrepreneur visionnaire (le créateur du géant des jeux vidéo Infogrames et plus récemment de Robopolis, une société spécialisée dans la distribution et la création de robots de service). Il prédisait en 1982, à travers différents exemples, dans Pratique de l’ordinateur familial, l’impact à venir des « ordinateurs familiaux » — nom désuet qu’on donnait alors aux PC — dans notre vie quotidienne. Il a également fondé en 1995 Infonie, premier ISP et fournisseur de contenu Internet en France, qui ouvrait la voie de notre vie en ligne. Avec le même enthousiasme, il anticipe aujourd’hui la manière dont les robots vont transformer notre vie quotidienne dans les toutes prochaines années. L’ouvrage est structuré en trois parties distinctes. Dans un premier temps, Bonnell répond pédagogiquement à de nombreuses questions… Qu’est-ce qu’un robot? Un robot est-il écolo? Certaines d’entre elles ne manquent pas d’humour comme: Les robots ont-ils peur du noir? D’autres sont plus sérieuses, ainsi: Les robots seront-ils plus intelligents que les hommes? Toutes trouvent des réponses accessibles et pertinentes. Cette partie s’achève par une histoire synthétique des robots, qui décrit le chemin parcouru dans l’imaginaire collectif par ces drôles de machines (qu’il ne faut surtout pas craindre). La deuxième partie du livre nous fait découvrir les dizaines de robots élaborés dans les laboratoires ou les centres de

recherches du monde entier. Par le biais de rencontres ou de visites, l’auteur nous montre la créativité bouillonnante du secteur dans tous les domaines, du transport à l’assistance à la personne, des « robaux » — une espèce en voie d’apparition selon lui — aux exosquelettes. Il narre ses expériences personnelles avec beaucoup de détails et fait entrer le lecteur dans les ateliers ou les sièges de sociétés américaines, coréennes ou… parisiennes. Il ne faut pas rater sa rencontre surprise avec son auteur favori de S.-F., Philip K. Dick, mort il y a vingt-huit ans! Bruno Bonnell conclut par un manifeste pour la robolution. Passionné, il y souligne la nécessité pour l’Europe et la France de ne pas laisser le monopole de ladite robolution au Japon et à la Corée, qui ont établi des plans ambitieux dans ce domaine. Il prône l’initiative d’un Plan robotique national, pour que notre pays puisse relever le défi du troisième millénaire, en citant les réussites de start-up françaises dans ce secteur. Excitant challenge qui nécessite beaucoup d’énergie… et de moyens. En définitive, Viva la robolution réussit la gageure d’expliquer les bases de la robotique de service tout en nous projetant dans son évolution. De nombreuses illustrations représentant des robots ponctuent les chapitres. Elles sont l’œuvre de Noël Barbier, un vrai talent qui crayonne les machines comme des êtres vivants — à voir! Tous les lecteurs y trouveront leur compte, des plus néophytes aux spécialistes, qui apprécieront aussi l’aspect interactif de l’ouvrage. En photographiant avec son iPhone ou son BlackBerry des icônes imprimées au fil des pages, on peut visiter les sites Web de tous les robots cités et les voir en action. Ce livre « augmenté » est une belle innovation pour les technophiles. Plaisant à lire et instructif, Viva la robolution commence par une préface racontant comment l’auteur a construit son premier robot en 1968. Il avait alors dix ans! Souhaitons qu’à la lecture de ce bouquin naissent de nombreuses vocations, afin que la France devienne un acteur majeur de cette robolution que Bruno Bonnell appelle de tous ses vœux. ◗ Éditions JC Lattès, 19 euros Des extraits du livre figurent à la fin de ce numéro de Planète Robots.

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Robots

NEWS

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Le Robonaut 2 va devenir spatiale internationale

résident de la station

Le Robonaut dans sa version 2 décollera en septembre à bord de Discovery pour atteindre la Station spatiale internationale. Il sera intégré à l'équipe d'astronautes comme nouveau compagnon. Ce robot est développé conjointement par la NASA et la GM (General Motors). Ses mains très agiles lui permettront de les seconder dans leurs tâches; il sera capable d'utiliser les mêmes outils qu'eux. Cette version ne possède qu'un tronc, une tête et deux bras, mais en apesanteur, des jambes ne lui auraient été d'aucune utilité… Des robots humanoïdes comme le Robonaut 2 possèdent les capacités des êtres humains (mains agiles, adaptation…) sans souffrir des mêmes contraintes (oxygène, danger…). La NASA prévoit d'envoyer, plus tard, ce type de robot pour des explorations planétaires poussées. ◗ http://robonaut.jsc.nasa.gov

Eurobot, un robot spatial européen Thales Alenia Space vient de livrer Eurobot à l'ESA. Il pourra porter assistance à l'homme lors de sorties extravéhiculaires à partir de la Station spatiale internationale ou lors des futures missions spatiales habitées vers d'autres planètes. Eurobot, ou plutôt l’Eurobot Ground Prototype (EGP), repose sur un concept baptisé Centaure, une plate-forme mobile à laquelle on a ajouté un robot anthropomorphe. Ce dernier est affublé de deux bras articulés munis de capteurs ainsi que d’un système de vision performant. Le robot est autonome et pourra se déplacer sur le sol de la Lune, celui de Mars ou autour de l'ISS. Conçu pour être exploité à la surface d’une planète, pour préparer l’atterrissage des astronautes puis soutenir leurs activités après le débarquement, il a mené à bien quelques missions d'entraînement. En matière de robotique, l’Europe a acquis une certaine compétence — qu’elle n’a pour l’instant pas réussi à démontrer dans l’espace. EGP, Eurobot et ERA, (le bras européen qui sera lancé en 2011 pour être installé sur la partie russe de la Station) fournissent la preuve de ses avancées dans ce domaine. ◗ http://tiny.cc/eurobot

James Cameron fait installer une caméra 3D sur un robot martien James Cameron, auteur de deux des plus grands succès du cinéma (Titanic et Avatar), vient de se lancer dans un nouveau projet. Il a réussi à convaincre la prestigieuse NASA d'embarquer une caméra 3D haute définition sur le rover Curiosity, qui partira rejoindre les deux autres encore en fonction sur Mars: Spirit et Opportunity. Curiosity, le nouveau nom du « MSL-Mars Science Laboratory » devrait quitter la Terre en… mars prochain. Sa caméra stéréoscopique pourra capter son environnement à dix images par seconde. En fait, Cameron a rencontré directement Charles Bolden, l’administrateur de la NASA, en janvier dernier. Visiblement satisfait par cette entrevue, le réalisateur a confié: « C'est une mission très ambitieuse et très excitante! » Avant d'ajouter: « Les scientifiques vont répondre à beaucoup de questions fondamentales sur la possibilité pour l'homme de s'installer sur Mars. » Cameron semble n’avoir eu pas de mal à le convaincre… Le projet Curiosity, hors budget et hors délais, est constamment sous le feu des critiques aux États-Unis. Pourtant, quoi de mieux que des images 3D pour intéresser le public au projet et attiser la curiosité? La société Malin Space Science System, basée à San Diego, élabore actuellement cette caméra 3D, qui sera fixée sur le mât du robot. ◗ http://marsprogram.jpl.nasa.gov/msl/

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NEWS Robots juin / aoĂťt 2010

AGENDA

Les 3 et 4 juin : Cinquèmes JournĂŠes nationales de la robotique humanoĂŻde (Parc du Futuroscope) Elles auront lieu donc le jeudi 3 et le vendredi 4 juin 2010 Ă l’Institut de Recherche P’du CNRS, de l’universitĂŠ de Poitiers et de l’ENSMA, sur le site du Futuroscope. Ces journĂŠes ont pour objectif de rĂŠunir la communautĂŠ nationale de la recherche et de l’industrie autour des problĂŠmatiques spĂŠcifiques de la robotique humanoĂŻde, qui regroupe l’Êtude des systèmes mĂŠcaniques anthropomorphes. Si leur champ d’application s’inscrit dans le long terme, en particulier dans les secteurs de la robotique personnelle ou de la robotique d’intervention, les robots humanoĂŻdes constituent pour les laboratoires des plates-formes particulièrement riches pour le dĂŠveloppement des recherches fondamentales en robotique. â—— http://jnrh2010.conference.univ-poitiers.fr

Du 19 au 25 juin: RoboCup

Coupe du Monde de Football Robotique (Singapour) Rappel de l'arrivÊe prochaine de la RoboCup, un des ÊvÊnements majeurs dans le domaine des tournois de robotique internationaux! Elle regroupe les meilleures Êquipes de chacun des pays participants. La Coupe est divisÊe en ligues, suivant la taille et la forme du robot. La ligue Standard n'utilise que des robots Nao, les rÊsultats pris en compte Êtant liÊs à la programmation utilisÊe. De plus, d'autres compÊtitions, d’une autre nature, se retrouveront à l'honneur, comme la RoboCup Rescue, la RoboCup Junior et la RoboCup@Home. ◗ http://www.robocup2010.org

Jusqu’au 24 juillet : Exposition Homme/machine - “Que serons-nous demain ?â€? (Issy-les-Moulineaux) Un cycle de confĂŠrences, de dĂŠbats, des spectacles, des performances et deux expositions: notre futur est une source d’inspiration primordiale pour les artistes utilisant les nouveaux mĂŠdias, tout comme il l’est dans la littĂŠrature, le cinĂŠma ou la science. Les diffĂŠrentes visions sur la relation entre l’homme et la machine, qu’elles soient porteuses d’un futur radieux, ou bien annonciatrices d’une menace pour l'espèce humaine, soulignent Ă quel point le monde actuel nous livre dĂŠjĂ quelques indices sur ce que nous serons demain. Mais Ă quoi ressemblera notre monde dans cent ans? Ă€ une Terre sans humains peuplĂŠe uniquement de robots? De posthumains dotĂŠs d’une nouvelle forme d’intelligence mi-mĂŠcanique, mi-organique? Au programme, deux expositions: Derrière l'horizon et Évolution anthropomĂŠcanique, sans oublier les confĂŠrences. La dernière aura lieu le premier juin Ă 20h30: Posthumain: l’humain et au-delĂ , avec RĂŠmi Soussan. (ÂŤ La race humaine telle que nous la connaissons toucherait-elle Ă sa fin? L’ÊvĂŠnement ne prendrait pas la forme d’une catastrophe qui ĂŠliminerait notre espèce, mais se manifesterait par une transformation radicale de nos corps et de nos esprits sous l’influence de la technologie‌ Âť) â——

Juillet 2010 : Elevator : 2 010 – Climber Competition (Canada) Elevator: 2010 est une compĂŠtition primĂŠe de mĂŞme nature que l’Ansari X Prize, mais comporte un dĂŠfi particulier: dĂŠvelopper un ascenseur spatial et les technologies qui l'accompagnent. Le prix, annuel, est organisĂŠ par l'Agence spatiale amĂŠricaine (NASA) et la fondation Spaceward. Quatre millions de dollars ont ĂŠtĂŠ dĂŠbloquĂŠs sur cinq ans. Le principe de cet ascenseur: d’une station spatiale en orbite gĂŠostationnaire, on dĂŠroule un câble vers la Terre et simultanĂŠment un autre vers l’espace, attachĂŠ Ă un poids. La force centrifuge dĂŠcoulant de la rotation de ce dernier permet d’Êquilibrer le poids du câble vers la Terre et de maintenir l’ensemble en position gĂŠostationnaire, Ă la verticale du point d’ancrage sur la Terre, luimĂŞme situĂŠ quelque part sur la ligne de l’Êquateur‌ Des charges diverses pourront alors ĂŞtre acheminĂŠes le long du câble. Du boulot en perspective!‌ â—— http://www.spaceward.org/elevator2010

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Ça vient de sortir

INTERNET ET ROBOTIQUE

JE T’AIME MOI NON PLUS Internet constitue un magnifique outil et contribue indirectement au développement de la robotique : échanges de points de vue, de codes sources, diffusion de vidéos, boutiques en ligne, vitrines de fournisseurs ou encore filières de formations spécialisées ; le Net est un espace considérable de ressources pour tous les roboticiens ! Les robots sous leur forme virtuelle existent sur Internet : les bots.

connus des gamers MMORPgistes — et là encore, on parle de bots… DU RÉEL AU VIRTUEL

Mais ce partenariat technologique possèdet-il une singularité ? Se limitera-t-il à l’information, au business et à la mutualisation des connaissances ? Avant toute chose, il est indispensable de nous entendre sur la définition du mot « robot ». En effet, lorsque nous utilisons ce terme, nous désignons souvent un dispositif mécatronique embarquant un système électronique de télécontrôle — autonome ou pas. Cependant, depuis les débuts d’Internet, il existe des entités rôdant sur le réseau de façon indépendante et appelées « robots », ou plus généralement « bots », terme que nous utiliserons ici pour les qualifier. Leur nature reste obscure pour le profane, bien que leur rôle soit clairement défini. Ces bots, agents

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logiciels automatiques ou semi-automatiques, interagissent sur la Toile en mode Client (N.D.L.R. : exactement comme le ferait un être humain) et sont employés à toutes sortes d'activités, comme indexer le contenu de sites Web pour le compte de moteurs de recherche tels que Google ou Yahoo. Citons aussi la multitude de bots se baladant sur Wikipédia et jouant les petites mains pour corriger les fautes d'orthographe, générer du contenu préformaté, maintenir la cohérence des liens ou encore détecter les contributions louches des Wikipédistes... Lors de la précédente tribune, nous abordions la notion d’I.A. faibles et mettions en avant leur exploitation comme système interactif dans les jeux vidéo. En fait, ces redoutables adversaires sont bien

En fait, le domaine d’application des bots est si colossal qu’il serait vain de vouloir les présenter tous. On se rend bien compte, à l'énoncé de ces quelques exemples, que nous sommes loin de la définition du robot tel que l’imagine le passionné de mécanique. Certains iront même jusqu’à crier au scandale ! Comme oser comparer ces logiciels automates avec les robots — tout boulons, tout puces ? Mais il ne serait pas raisonnable de nier l’évidence ! Fondamentalement, la seule différence reste l'espace d'expression. Réel pour l'un, et, par opposition, virtuel pour l’autre. Leurs points communs sont en effet innombrables. Passons sur le fait que les bots et les robots ont les mêmes supports computationnels, utilisent les mêmes protocoles et les mêmes langages de programmation… Ce qui nous intéresse ici est l’évidence criante que ces deux systèmes simulent, d’une certaine façon, le comportement humain et évoluent dans des environnements non anticipés. Finalement, seul le support physique change… La robotique naissante se cherche encore, tente de définir de quelle façon elle intégrera la société dans un avenir proche. Pour cela, elle tend à s'arrimer aux niches technologiques fortes, dans tous les secteurs. Qu’il s’agisse de nanotechnologies, d'industrie spatiale ou encore de médecine, les perspectives en termes de développement sont énormes. Internet n’échappe pas à la règle et, comme tous les autres secteurs à haut degré de technicité, se retrouve dans le collimateur des roboticiens. Les bots figurent partout dans la Toile et il se révèle impossible aujourd’hui de faire fonctionner le réseau des réseaux sans


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“La question n’est donc plus de savoir ce que l’accès au monde virtuel peut apporter au robot, mais ce que le monde réel peut apporter au bot.” eux. Mais pour les bons vieux robots dont nous rêvons tous, Internet se limite-t-il à une source d’information et à un moyen de communication ?… Il est remarquable de constater que les fabricants de robots de loisirs sont tous d’accord sur le fait qu’Internet sera le premier vecteur commercial pour leurs productions. Certains exploitent déjà le filon grâce à des robots low cost de téléprésence, d’autres s’apprêtent à débouler sur le marché avec des platesformes robotisées ayant pour objectif la vente en ligne de widgets, etc. Les perspectives semblent ahurissantes. Il faut juste, paraît-il, identifier les applicatifs… Mais en y réfléchissant bien, qu’est-ce que la connectivité à Internet peut apporter de plus à la robotique ? D’ailleurs, le problème est trop souvent pris à l’envers. La frontière entre bots et robots apparaît extrêmement floue. Nous les avons définis plus haut en fonction de l’univers dans lequel ils évoluent (réel ou virtuel). Mais à quel moment passe-t-on d’un univers à l’autre ?… Prenons le cas de HAL-9000 dans le film 2001, l’odyssée de l’espace ! Superordinateur par excellence, il incarne l’I.A. forte dans toute sa splendeur et donc, en quelque sorte, le bot ultime. Mais cette I.A. est-elle effectivement un bot, et non un robot ? À mon sens, HAL-9000 est un robot car s’il s’agit avant tout d’un ordinateur, il possède bien un corps, constitué de l’ensemble du vaisseau spatial, au travers duquel il interagit avec la réalité. Ce jeu de l’esprit nous montre que le robot, tout en respectant la définition primaire que nous en avons, peut adopter une multitude d’apparences et faire voler en éclats la frontière entre virtuel et réel. Frontière finissant par disparaître complètement (le clavier de votre ordinateur est, par exemple, une interface de connexion entre le virtuel et le réel). LE CORPS… DE MON AMI/ENNEMI ? La question n’est donc plus de savoir ce que l’accès au monde virtuel peut apporter au robot, mais ce que le monde réel peut apporter au bot, système virtuel par son essence même. Tentons une métaphore… Si l’homme se résumait à son seul esprit et que celui-ci puisse accéder à tout ce qu’il désire, informations comme individus, quel avantage aurait-il à posséder un corps ? A priori pas grand-chose et pourtant… Un corps permet de modifier l’environnement et par là même d’emmagasiner

Le superordinateur du film 2001, l'odyssée de l'espace. Les bots (ici, des joueurs non humains) sont bien connus dans les MMORPGS. des connaissances, de l’expérience et de suivre ainsi le chemin de l’évolution. Nous pouvons aisément extrapoler cela dans le domaine des bots. En effet, il semble plus logique de développer une I.A. forte évoluant dans l’univers virtuel et, le moment venu, de lui fournir une interface vers le monde réel lui permettant d’interagir. Dès lors le robot devient un simple outil d’interfaçage pour le bot. Seul problème, avec un tel raisonnement, l’industrie du robot civil est mort-née, ce qui ne va pas dans le sens de ceux qui désirent en faire un business ultrarentable. Internet est un excellent argument commercial pour un robot… Mais un robot ne présente que peu d’intérêt, même à long terme, pour un bot.

En effet, si les I.A. actuelles évoluent à grande vitesse, il ne semble pas réaliste de parier sur le fait qu’elles auront nos capacités d’adaptation vis-à-vis de la réalité avant plusieurs décennies. Synthétiquement, les bots sont encore bien trop stupides pour que l’interaction avec l’extérieur présente un quelconque intérêt (de façon productive, évidemment). De plus, les bots ont d’ores et déjà un « corps » extrêmement performant, malléable à souhait et possédant d’immenses ressources : l’Humanité ! Nous abreuvons les bots de connaissances infinies dès que nous mettons en ligne la moindre photo, le moindre post sur un forum quelconque ou encore lorsque nous envoyons un simple email. Mais ce n’est pas tout… Nous sommes aussi d’excellents « effecteurs » : les bots peuvent manipuler le monde réel par notre intermédiaire. Publicité virale, recensement par Internet, savoir diffusé ou non… Nombre de nos actions sont sous l’influence directe de ce que nous trouvons sur la Toile… Toile qui est entièrement peinte par des bots utilisant la peinture que nous leur fournissons ! Qui n’a pas acheté un objet seulement parce que la critique en ligne (donc référencée) était bonne ? Qui n’a pas débattu en ligne de tel ou tel sujet grâce à un moteur de recherche lui ayant suggéré un forum particulier ? Qui ne s’est jamais questionné sur tel ou tel fait d’actualité faisant le buzz ? En fait, nous sommes déjà des outils pour les bots, n’ayant de cesse de cataloguer, hiérarchiser et juger en exigeant de l’Humanité qu’elle approfondisse certains sujets. Dès lors, pourquoi iraient-ils s’embêter à faire directement les actions de collecte et d’expérimentation via un corps robotisé là où l’humain s’en tire à merveille et constitue une fantastique extension physique ? En définitive, il apparaît probable que le robot n’aura pas grand usage de cette fameuse connectivité au Web et n’aura d’autre rôle que de soulager l’homme dans son labeur… Homme qui, bien entendu, préfèrera majoritairement utiliser d’autres hommes pour cela (coût de revient bien moindre). L’avenir de la robotique passe-t-il vraiment par une exploitation « économique » des robots ? Tous les doutes sont permis et peut-être devons-nous envisager un avenir où humains et bots collaboreront, sur le chemin de l’évolution, en utilisant Internet comme interface d’échange… Venez parler de tout cela avec nous sur Internet à http://forum.caliban-web.com/ ■Association Caliban

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LE SALON INTERN LA RÉALITÉ VIRT

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ERNATIONAL DE RTUELLE

Pour la douzième année, le chef-lieu de la Mayenne a accueilli le salon de la réalité virtuelle internationale, Laval Virtual, durant cinq jours. Les amateurs d’écrans façon Minority Report ou de tables (comme dans The Island) y auront certainement trouvé matière à nourrir leurs rêves les plus fous…

LE PALMARÈS Virtual Fantasy – Temps limité : École polytechnique de Montréal (Canada)

Interfaces et Matériels : Haptic Canvas (Bioimaging Lab. et université d'Osaka – Japon)

Virtual Fantasy – Démo et Prix IVRC : Jeu de tir sur rail immersif (École de Design Nantes Atlantique)

Personnages en temps réel et Mondes virtuels : Campagne des Céréales Nestlé par Internet (Dassault Systèmes – France)

Prix des technologies émergentes : Projecteur laser intelligent sans caméra (université de Tokyo, Laboratoire Ishikawa Komuro – Japon) Architecture, Art et Culture : Robographe (AREVENT) – Voir article pages suivantes… Design industriel et Simulation : RSFF Hybrid Design Tool (université de Twente – Pays-Bas) Médecine et Santé : Simulation Mommy Tummy de femme enceinte (Kanazawa Technical College et Institut de Technologie – Japon) Automobile, Aéronautique et Transports : Module de formation W.-C. eau claire SNCF (Nexter Training et la SNCF)

Science et Éducation : Destination Earth : The Satellite Revolution (consortium REVES – France) Ingénierie, Montage et Maintenance : ProFORMA (université de Cambridge – Grande-Bretagne) Business et Services : Appli Viz'3D (Arts et Métiers ParisTech) Jeux 3D et divertissements : Peinture musicale immersive (université de Technologie de Compiègne) Grand Prix du Jury : CRISTAL (Media Interaction Lab. – Autriche)

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Ça vient de sortir

“La première chose qui surprend le visiteur à son arrivée, c'est le grand éventail

La réalité virtuelle est une immersion de l'utilisateur dans un environnement réel ou imaginaire par la stimulation des sens : la vue, l'ouïe, le toucher — voire l'odorat et le goût. La réalité augmentée, elle, s’obtient par le biais de systèmes informatiques capables de superposer un modèle virtuel 3D ou 2D à la perception (visuelle ou proprioceptive) que nous avons de la réalité et ce en temps réel. LE VIRTUEL, UNE RÉALITÉ QUI TOUCHE LE MONDE ENTIER La première chose qui surprend le visiteur à son arrivée, c'est le grand éventail des nationalités représentées à Laval pour cet événement. Un très grand nombre d'universités japonaises ont envoyé des délégués faire valoir leurs innovations et leurs inventions. Des entreprises et des écoles de l’Europe entière s'y côtoient. L'Afrique n’est pas en reste, avec les membres d’un institut camerounais. Au cœur d’une telle diversité de pays et de cultures, la langue principalement employée est bien sûr l'anglais, ce qui donne un aspect exotique à la sortie… Le salon accueille ainsi environ quatre-vingts exposants (des sociétés, des universités, des organismes). Quelques conférences sont données un peu partout : Identité et numérisation, Art et numérisation ou encore Réalité virtuelle dans la médecine. Une des finalités de tout cela : la remise de trophées décernés par un jury international de spécialistes pour des projets intéressant les différents domaines du virtuel. Les césars de la réalité virtuelle, quoi…

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Méthode de motion capture ; besoin de combinaison spéciale.

LA 3D, ACTRICE MAJEURE DE L'ÉDITION 2 010 Les affichages 3D déboulent — ce n'est plus un simple fantasme ! Des petits, des grands, des écrans, des projections, avec ou sans lunettes, chacun exhibant sa technique avec plus ou moins de réussite, mais tous habités par l'énergie du pionnier. Cette situation apparaît comme la plus intéressante de cette nouvelle vague, avant qu’elle ne se standardise et freine ainsi toute évolution dans quelques années… De nombreux écrans LCD en 3D sont disséminés dans le salon, la plupart utilisant une des deux principales technologies qui s'affranchissent des lunettes. Philips utilise un filtre 3D

apposé sur un écran classique 2D. Le film adapté à ce filtre renvoie une image binoculaire par le biais de deux vues légèrement décalées de la même scène. Neuf vues sont diffusées au total, permettant ainsi de se déplacer latéralement face à l'écran tout en gardant une approche de la vision 3D. Sharp et Newsight ont de leur côté conçu des écrans spécifiques équipés d'une barrière parallaxe faisant appel à une alternance de lignes optiques et de lignes transparentes. Ces deux approches ne convainquent pas pour le moment car le spectateur, même placé exactement en face, a encore des difficultés à bien distinguer l'image, et la définition ne se révèle

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des nationalités représentées à Laval pour cet événement.” De gauche à droite Bubble Click : des bulles qui éclatent en feu d'artifice. Des hologrammes élaborés par « L'Œil du Chat » pour le compte du CNES. Un bras robotisé à retour de force (Haption). Cet écran diffuse en 3D sans sans qu’on ait besoin de lunettes – quel dommage que vous ne puissiez pas voir ça sur la photo !

pas toujours d'une bonne résolution. Si le centre de l'image semble à peu près correct, les bords n'apparaissent pas toujours dans les trois dimensions. Mais voilà quand même un début fort prometteur !… D'autres écrans 3D réclament, eux, l’emploi de lunettes. Ils apparaissent plus confortables pour le moment, mais il faut autant de paires de lunettes que de spectateurs… Ces écrans sont très souvent de simples écrans LCD classiques ou des projections sans modifications matérielles. Les lunettes prennent en charge le décodage de l'image déformée de l'écran en direction des deux yeux, le cerveau reconstituant l'image 3D finale. D’ailleurs, en matière d'affichage 3D, il est important de signaler le procédé holographique utilisé par « L'Œil Du Chat » pour des bornes d'information destinées au CNES (Centre national d'Études spatiales). Un écran diffuse une image qui se reflète sur une surface en verre biaisée donnant l'illusion d'hologrammes, dans une scène réelle située sous la surface de verre. Le résultat apparaît carrément bluffant, même s'il rappelle un principe déjà utilisé sur des bornes d'arcade Sega Time Traveler en 1991. LES INTERFACES HOMME/MACHINE SE MULTIPLIENT De nombreuses interfaces tactiles (des tables Microsoft Surface) proposent une multiplicité d’expériences. La société Intuilab fait l’exhibition de son savoir-faire par le biais d'applications qu'elle a créées pour équiper des assureurs ou des magasins de téléphonie portable.

Cristal (Control of Remotly Interfaced System using Touch-based Actions in Living spaces) se présente comme un concept novateur de table, permettant le contrôle des appareils électroniques d’une pièce. Une caméra surplombe ladite pièce et l'affiche en direct sur la table (par projection à Laval Virtual, mais elle peut être remplacée par une table de type Surface). L'utilisateur touchera cette image de façon naturelle pour baisser ou augmenter le volume de ses enceintes ou la luminosité. Il pourra également accéder à sa photothèque et sa vidéothèque virtuelles, les manipuler sur la table puis les envoyer d'un simple geste vers une télévision ou un cadre de photo numérique, en faisant glisser le média sur son support d'affichage virtuel affiché sur la table. Autre curiosité : un robot aspirateur Roomba a été affublé d'un tag sur le dos, ce qui permet au système Cristal de le reconnaître pour mieux le piloter. Il suffit donc d'indiquer sur la table l'endroit où le robot doit aller nettoyer pour que ce dernier s'exécute illico. Immersion, une société bordelaise, propose quant à elle un dispositif de cube multitouches, le Cubtile, qui favorise la manipulation des objets 3D sur un écran. Le placement des doigts sur le cube permet de faire tourner l'objet de façon intuitive dans tous les sens, de le déplacer ou de zoomer dessus. Pour accéder au menu, rien de plus simple : il suffit de placer dessus un petit ustensile en plastique comportant un tag sensitif que l'appareil reconnaîtra, afin de pouvoir piloter le menu de la borne. La société Antycip Simulation a déjà montré

son savoir-faire en matière de motion capture… Généralement, on se contente de se placer dans une zone de captation, surplombée de caméras infrarouges, pour que nos mouvements soient automatiquement retranscrits sur des personnages virtuels. La nouveauté de leur procédé réside dans le fait qu'il n'y a plus besoin de revêtir une combinaison équipée de boules que l'ordinateur doit voir pour générer le double numérique. Ici, il suffit d'initialiser le système en se plaçant dans une certaine position et l'ordinateur gérera alors les positions automatiquement. La start-up Haption, dérivée de CEA List, a mis au point un bras robotisé à retour de force. C’est une espèce de souris 3D, qui autorise la manipulation d’objets dans un environnement virtuel. De plus, l'utilisateur reçoit un retour de force lié à l'environnement où se place l'objet déplacé. Si l'on se cogne dans une surface dure, le bras robotisé se bloque. Il fait également ressentir la consistance des surfaces rugueuses ou molles. L'effet se révèle saisissant ! Il est utilisé dans l'édition 3D de produits industriels. CLARTE a présenté son interface dédiée au design des espaces restreints : VR4D (Virtual Reality For Design). L'interface permet de concevoir des aménagements dans des espaces restreints comme les wagons d'un train, l’intérieur d'un bateau de plaisance ou d'un camping-car. Dans l’enceinte du Laval Virtual, il était possible de voyager dans un environnement 3D (avec lunettes) projeté, qui donnait l'impression de circuler dans un bus. Un système de motion capture permettait de

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“Les Laval Virtual Awards 2 010 sont un peu les césars de la réalité virtuelle.” ORANGE CRÉE UNE INTERFACE 3D POUR FACEBOOK Orange a dans ses cartons un clone de Second Life, à utiliser à partir d’un compte Facebook. Dolphin est un univers 3D où vous évoluez avec un avatar que vous avez customisé à la manière des Miis, sur la console de salon de Nintendo. Le graphisme fait également très Wii. Il n’existe pas d'effet de clipping (affichage des détails au fur et à mesure du chargement) et la démo que nous avons testée se révèle très rapide. L'univers de Dolphin compte quelques endroits publics, mais chacun peut personnaliser un lieu ouvert aux seuls happy few. (On peut déjà tester la version alpha.) repérer sa position du regard pour modifier l'environnement. Le tout se pilote à l'aide d'un pointeur équipé de boules de captation et d'un iPod avec interface tactile accrochée au poignet. DES EXPÉRIENCES IMMERSIVES ORIGINALES Comment jouer au billard quand on débute ou qu’on est nul en mathématiques ? La solution est apportée par ARPool (Augmented Reality Pool). Les joueurs utilisent une table de billard traditionnelle au-dessus de laquelle une caméra épie les déplacements des billes, les gestes des joueurs et les manières de tenir la queue. Après chaque coup, la caméra prend une photo de l'ensemble, puis transmet à la table des informations pouvant aider le joueur via un vidéoprojecteur. Lorsque le tireur place sa queue devant une bille, le système projette aussitôt les directions que prendront les billes intéressées après le coup. Triche pour certains, cette simulation aidera les autres à améliorer leur technique. Et si les futurs papas pouvaient percevoir les sensations procurées par l’évolution d’une grossesse ? C'est désormais possible avec Mommy Tummy, une application japonaise créée par l'Institut de Technologie Kanazawa et le Laboratoire Kosaka. Le mâle de la maison enfilera une sorte de camisole. Au fil des mois (un mois virtuel dure deux minutes), le mec gravide sentira son ventre gonfler peu à peu

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(le système simule l'activité fœtale ainsi que la température). Puis le malheureux sentira les ruades lancées par le bébé, surtout s’il s'agite. Il lui suffira à ce moment-là de caresser son abdomen pour calmer le fœtus. L'expérience dure jusqu'à l'accouchement… Les exposants n'ont pas su nous dire si leur invention simulait le baby blues qui en découle. Vous souffrez de vertige ? Vous tremblez de terreur à l’idée de pénétrer dans un ascenseur ? Et si le virtuel vous aidait à surmonter ces phobies, petit à petit ?… Enozone est une entreprise basée à Laval et spécialisée dans le graphisme et les applications 3D interactives. La ville leur a commandé une expérience dans le dessein de déceler certains types de phobies et aider les personnes atteintes à s'en libérer. Le principe en est simple : plonger le patient dans un univers virtuel recréant sa phobie. À Laval Virtual, le visiteur, pendu à un treuil (à quelques dizaines de centimètres audessus du sol) et maintenu par des sangles, pouvait éprouver des sensations fortes par le biais d'un casque virtuel fournissant le son et l'image. Le patient plonge ainsi dans un espace virtuel simulant la suspension à une corde audessus du vide, le long d'une tour d'une trentaine d'étages, et visualise ainsi le reste de la ville d’une position élevée. Les pulsations sont surveillées et le cobaye peut arrêter à tout moment s'il panique. DES CONCOURS INTERNATIONAUX Virtual Fantasy est un concours réservé aux étudiants. En moins de trente heures, regroupés devant des ordinateurs, ils devaient concevoir une animation interactive utilisant un objet tiré au hasard (un pour chaque équipe), en début de compétition, comme base de l'interaction (cette année : une raquette, une spatule, un casque de cycliste, un parapluie ou une

Column Gear, conçu par l'université nippone Toyohashi. Trois utilisateurs agissent ensemble sur le mouvement du robot pour le faire avancer.

épuisette…). Une catégorie libre a permis à des étudiants de présenter des démonstrations de leurs projets, principalement des jeux vidéo innovants comme Veggies Revolution, qui prend à contre-pied le principe de la Wiimote pour faire de la motion capture et ainsi déplacer la vue du joueur selon sa position. Un autre exemple : Laz's Quest, qui reprend en partie le principe de ChuChu Rocket ! mais en permettant au joueur de déplacer vraiment les flèches de direction de son héros, sur un espace réel. Des cubes symbolisent les flèches, qui sont décorées de tags imprimés. Les Laval Virtual Awards 2 010 sont un peu les césars de la réalité virtuelle, une compétition unique ouverte à toutes les entreprises, tous les laboratoires et les particuliers qui utilisent les technologies de la réalité virtuelle ou de la réalité augmentée dans un des dix domaines proposés, comme l'architecture, le design industriel, la médecine, les jeux 3D ou les personnages en temps réel. Cette nouvelle vision du monde s ‘impose donc de plus en plus, tant dans la sphère de l'industrie que dans celle des arts. Elle s'attaque maintenant au secteur ludique et bientôt bercera complètement notre vie quotidienne. Le cru 2 010 de Laval Virtual a réservé de bonnes surprises comme le simulateur de femme enceinte, le Robographe (un bon sujet d’article) ou bien encore le simulateur de phobies. Toutefois (et peut-être que je deviens blasé à force de côtoyer ce genre d'univers), je n'ai pas trouvé qu’il existait un écart technologique énorme avec ce que nous proposent certaines vidéos sur le Net… ■Frédéric Boisdron


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AREVENT

L'ART

DES ROBOTS INDUSTRIELS

AU SERVICE DE Lorsque je les avais rencontrés une première fois, lors du festival de science-fiction Utopiales '08 à Nantes, j'avais assisté à un concert de musique classique dont le chef d'orchestre était un simple robot industriel de chez FANUC. Lors du Laval Virtual 2010, ils en ont présenté un autre, qui dessinait le personnage de Spirou comme un petit chef. Ils disposent de plus de robots qui exécutent des chorégraphies de lumières. Mais qu’est-ce qu’AREVENT nous prépare pour la prochaine fois?…

Pascal Gautier sait utiliser les compétences qu'il a acquises tout au long de sa carrière, même si celles-ci sont très éclectiques. Il a tout d'abord été violoniste avant de travailler pendant six ans pour CLARTE, une société experte en réalité virtuelle. Il a également œuvré comme free-lance 3D dans le domaine des effets spéciaux pour le cinéma et la télévision (il a ainsi contribué aux rendus du spectre dans le film Belphégor, le fantôme du Louvre). Passionné de musique clas-

sique, par la réalité virtuelle et la robotique, Pascal Gautier a donc tenté de marier ses centres d'intérêt… URBAN ORCHESTRA, UN ROBOT CHEF D'ORCHESTRE Pascal Gautier a eu l'idée de se servir du système de capture de mouvements de la société CLARTE pour numériser les mouvements d'un chef d'orchestre. Ce système comporte des caméras infrarouges, une sta-

tion d’acquisition et un joystick doté de marqueurs que l’on appelle flysticks. Les mouvements de ces marqueurs sont analysés et mesurés grâce à un système de caméras et traduits en coordonnées 3D. Afin de permettre une immersion totale de l'opérateur dans son environnement d’une manière vir tuelle, AREVENT utilise un dispositif cubique immersif dont les trois faces latérales et le sol sont constitués par des écrans. Un système de PC en réseau permet la

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AREVENT DES ROBOTS INDUSTRIELS AU SERVICE DE L'ART visualisation d’une seule et même image en temps réel, au centre du cube, et procure à l’utilisateur une vision stéréoscopique d’un univers en trois dimensions à l'échelle 1. Ce dispositif, muni de caméras infrarouges, permet ainsi d’analyser les positions des marqueurs et d’enregistrer leurs mouvements sous la forme d’un fichier ASCII comportant des coordonnées 3D. De plus, par son aspect immersif, ce système offre la sensation d’évoluer dans une scène virtuelle où l'opérateur (qui lui est réel) se trouve placé au cœur de l’image. Ce dispositif de réalité virtuelle fournit ainsi des possibilités de visualisation réalistes et interactives, notamment dans le domaine de la simulation d’environnements. Ce projet a été initié en vue de reproduire ces mouvements devant un véritable orchestre par le biais d’un simple robot normalement prévu pour l'industrie. Après un petit concert de cinq minutes, le projet Urban Orchestra a soulevé un véritable buzz dans les médias, ce qui a entraîné une série de commandes de concer ts. Pascal Gautier a fondé alors la société AREVENT, qui a déposé un brevet pour l’invention de Laredj Benchikh ; elle permet la capture des mouvements et les transforme en gestuelle humaine. Il s'en est suivi plusieurs concer ts, en mai 2008 à la Cité des Sciences, en septembre aux Utopiales de Nantes et en mai 2009 à l'Espace des Sciences de Rennes. Lors des Utopiales, j'ai assisté au concert : le robot FANUC M430 a dirigé neuf musiciens pendant vingt minutes (quatre violons, deux altos, deux violoncelles et une contrebasse). Les titres joués étaient issus du répertoire classique (Vivaldi, Corelli, Sibelius et Bartok). Les gestes du bras du robot ne constituaient pas un simple plaisir visuel, ils apparaissaient comme indispensables aux musiciens pour suivre le rythme et interpréter les nuances des morceaux. En effet, le robot reproduisait les mouvements d'un vrai chef d'orchestre, donnant des indications précises pour chaque nuance sonore, les ralentissements, les accélérations, ce qui contribuait à une interprétation originale des œuvres… Un des chefs d'orchestre choisis fut Patrick Nebulla : « Il ne faut le prendre que comme un outil de travail. Bien sûr, cela ne remplacera jamais un véritable chef d'orchestre, notamment dans tout le grand répertoire, mais cela peut être un outil pédagogique extrêmement intéressant et je suis ravi de pouvoir y contribuer. » Pascal Gautier a d’ailleurs contacté le

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Jean-Claude Fournier, le dessinateur (dans neuf épisodes) des aventures de Spirou et Fantasio, participe au projet Robographe. AreveNt a remporté le trophée « Architecture, Art et Culture » lors du Laval Virtual.

ministère de la Culture afin de proposer une numérisation des mouvements des chefs d'orchestre importants, dans le but de les conserver pour la postérité : « L'avantage des robots industriels que j'utilise, c'est qu'ils fonctionnent depuis des années dans les usines. » Ce principe de numérisation peut permettre énormément d'applications, comme la possibilité pour un chef de diriger plusieurs orchestres sur la planète en même temps !

LES ROBOTS LUMIÈRES FONT LEUR SHOW AVEC LES PLUS GRANDES STARS Employant le même principe que celui qui est utilisé pour les robots chefs d'orchestre, Pascal Gautier propose ensuite d'illuminer des plateaux de concerts et de télévision avec des robots FANUC Robotics de 1 200 kg. Les robots industriels exécutent des chorégraphies enregistrées selon la même technique de capture de mouve-


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“Ils étaient animés par un pupitre de commandes, avec des patterns de capture de mouvements, et dansaient au rythme de la musique.” De gauche à droite Le robot d’Urban Orchestra à la Cité des Sciences. Un des robots lumières lors du tournage d'un vidéoclip avec le groupe Smooth.

ments. Le groupe musical Smooth a participé aux premiers tests grandeur nature des « robots lumières » en tournant un clip le 2 mai 2009, sur une scène, avec deux machines de ce type. Ils étaient animés par un pupitre de commandes, avec des patterns de capture de mouvements, et dansaient au rythme de la musique. Le 25 juin, ces mêmes robots accompagneront David Guetta au Zénith de Paris. Puis les Transmusicales de Rennes accueilleront cette expérience inédite. LE ROBOGRAPHE REPREND LES DESSINS DE JEAN-CLAUDE FOURNIER Ce nouveau concept artistique n'est cette fois plus lié à la musique, mais au dessin. Un artiste exécute une œuvre sur une tablette graphique contrôlée par un logiciel dont la conception revient à Lare Benchmark. Le tracé du dessin est ainsi enregistré à jamais et peut être reproduit par un petit robot LR Mate de FANUC en autant d'exemplaires que l'on veut. Notre héros est un robot conventionnel à six axes, non modifié et dédié à l’industrie. Il tient un feutre noir entre ses deux pinces et vient poser délicatement la mine de celui-ci sur un chevalet qui supporte une feuille de dessin. Lors de sa présentation au Laval Virtual 2010, Jean-Claude Fournier, le dessinateur des personnages Spirou et Fantasio (dans neuf albums), de Bizu et des Crannibales, a prêté son savoir-faire pour une série de dessins. Il est donc venu manier son crayon en direct : « Je suis intéressé par tout ce qui est nouveau, même si je n'y comprends rien. Je prends un bain de magie. Et l'idée d'être le clown dans le groupe me plaît. De plus, participer à cette expérience me donne des idées pour de futurs scénarios de BD. » Il nous a expliqué qu'il aimait tenter de nouvelles expériences et voir ce gros robot délicat

reproduire ses dessins avec la levée du feutre entre chaque trait lui a fait ressentir une certaine tendresse. Aujourd'hui, il discerne encore si le trait vient du robot ou de sa propre main, car le robot dessine en lignes claires (il n'y a pas de différences de pression et donc une largeur constante dudit trait). Ce robot pourra être amélioré… Les niveaux de pression sur le crayon et sur la tablette graphique peuvent être analysés pour être retranscrits par le robot. Le dessin y gagnera en précision et surtout en naturel. Pendant le déroulement du Laval Virtual, les dessins exécutés par Jean-Claude Fournier ont été numérotés et vendus au public. Pascal Gautier pense déjà à les commercialiser via un site Internet, en permettant aux acheteurs de voir le robot exécuter le dessin de leur choix par l’intermédiaire d’une caméra opérant en streaming. CES PRESTATIONS ARTISTIQUES SONT DES VITRINES Laredj Benchikh, maître de conférences à l'université d'Évry Val d’Essonne est aussi un expert en robotique et l'auteur du brevet AREVENT… Il nous explique que ces démonstrations, en plus de leur caractère impressionnant, constituent une véritable vitrine pour la société. Car le marché réellement visé par les outils développés en interne est l'industrie. AREVENT veut être le leader de la reproduction du geste naturel. Et ses outils pourront ainsi être utilisés dans le domaine industriel pour capturer les mouvements des techniciens et les reproduire avec une grande précision. Les tâches répétitives et inintéressantes de l'industrie automobile ou agroalimentaire peuvent maintenant prétendre à une qualité de précision, manuelle, alors que la production est automatisée. L’outil AREVENT permet de réaliser des tra-

jectoires sans programmer le robot et épargne à l'opérateur la manipulation de la console de programmation. Le mouvement est reproduit exactement et précisément, d’un simple clic. Le technicien n’a donc plus besoin d’être formé à la robotique ; le gain de temps et la réduction des coûts se révèlent alors significatifs pour l’entreprise. Et devant les performances des robots pilotés par ces logiciels, on peut se demander ce que la robotique va apporter à l'industrie sur le plan humain… Eh bien, le travailleur ne sera plus assigné à des tâches répétitives, que les robots vont apprendre à exécuter ! Il s'occupera de postes plus intéressants et valorisants comme la capture, la maintenance ou la supervision. La robotique ne sera pas là pour le remplacer — mais pour l’assister… ■Frédéric Boisdron Le Robographe tient délicatement un feutre tout à fait conventionnel pendant son travail de copie.

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PAS D’EXTINCTION

POUR

PLEO ! Lorsqu’en novembre 2007, mon fils de trois ans s’est mis à dormir avec un magazine scientifique posé sur sa table de nuit, c’était bel et bien à cause de Pleo, qui figurait en bonne place dans un article sur les robots jouets. À l’époque, mon rejeton ne savait pas encore surfer sur Internet — sinon, comme moi, il aurait craqué devant les vidéos de ce robot dinosaure presque plus vrai que nature…

Les chèvres du parc « Planète Sauvage » sont intriguées par Pleo. DES DÉBUTS DIFFICILES Créé par Caleb Chung, qui avait déjà à son actif le Furby, Pleo avait tout pour plaire, et même son prix élevé (de l’ordre de 350 dollars) n’avait pas empêché la société Ugobe d’en vendre plus de cent mille exemplaires dans le monde. La qualité du produit n’a néanmoins pas suffi à sauver la société Ugobe, qui

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a fait faillite en avril 2009, au grand désespoir de tous les possesseurs de l’animal, qui ont craint alors de ne plus pouvoir se procurer d’accessoires de rechange. La nouvelle fut également accueillie avec regret dans l’univers des jouets animatroniques, Pleo étant l’un des premiers animaux réussissant l’exploit d’être à la fois attendrissant et réaliste… C’était vérita-

blement un challenge, si l’on considère qu’il est l’extrapolation d’un bébé Camarasaurus, un saurien herbivore qui vivait au jurassique supérieur, il y a environ cent cinquante millions d’années. Les actifs d’Ugobe furent finalement rachetés début juin 2009 par la société Jetta, à qui avait été confiée la fabrication depuis les débuts du produit. Jetta réaffirma aussitôt sa


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“Pleo n’est jamais décrit comme un jouet ou un robot, mais bien comme une forme de vie.” volonté de remettre le sympathique sauropode sur le marché et de continuer son développement. ENTRETENIR L’AMBIGUÏTÉ Pleo n’est jamais décrit comme un jouet ou un robot, mais bien comme une forme de vie — une créature autonome basée sur une architecture logicielle complexe qui lui permet d’évoluer au fil du temps, d’exprimer des émotions et de réagir à son environnement. Avant de l’accueillir chez soi, mieux vaut donc être prêt à s’investir affectivement dans son développement pour en faire un dinosaure bien dans sa tête, même si, contrairement à un animal domestique, il se révèle toujours possible de l’éteindre et de le ranger ! Notre bébé dinosaure est piloté par un système d’exploitation qui combine des instincts naturels (manger, dormir, explorer, communiquer) et la faculté de répondre et d’interpréter des stimuli reçus via l’ensemble des capteurs dont il est équipé. La liste est longue : caméra couleur, capteurs sonores, capteurs infrarouges, capteur d’orientation, et capteurs sensibles au toucher. Pleo peut littéralement voir un obstacle devant lui, sentir précisément les caresses qu’il reçoit, savoir s’il est posé sur le sol ou dans vos bras, et même vous entendre… Le plus fascinant de l’affaire n’étant pas qu’il soit capable de répondre à une sollicitation extérieure ou d’examiner son environnement, mais qu’il puisse apprendre progressivement, développer une personnalité ou être d’humeur joueuse (ou boudeuse) selon que vous vous occupez de lui ou que vous le délaissez. Après avoir été allumé pour la première fois, Pleo passe par deux phases — la naissance et la petite enfance (qui durent environ une heure) —, avant de devenir un jeune dinosaure dont la personnalité dépendra de l’attention et de l’affection qui lui seront prodiguées. Tout ce qu’il apprend au cœur de l’environnement dans lequel il évolue, et qui le rend unique par rapport à tous les autres, peut être temporairement remplacé par des comportements téléchargés sur le site Internet PleoWorld… Que vous souhaitiez faire une partie de croquet avec lui, le personnaliser pour Halloween, Noël, ou encore le rendre d’humeur amoureuse ou destructrice — tout est possible ! Le changement de personnalité s’opère en téléchargeant un fichier dans son système d’exploitation, via une carte SD, en quelques manipulations très simples.

Pleo ne disparaîtra pas, avec Ugobe !

Pleo est livré avec une feuille qui permet à la fois de le nourrir, de jouer avec lui et même de lui apprendre des tours. Placer la feuille devant lui vous renseignera sur son envie du moment ! Comme vous l’aurez compris à la lecture de ces lignes, ce fichier s’apparente davantage à un guide de dressage qu’à un manuel d’utilisateur (il va jusqu’à recommander de le traiter avec le même respect que celui qui est dû à un animal de compagnie). LES PLUS Si ces personnalités prédéfinies vous laissaient sur votre faim, Innvo Labs a prévu la possibilité de programmer Pleo selon vos désirs, grâce à un kit et une documentation à télécharger, là encore sur son site Internet. Des applications tierces sont également disponibles, afin de programmer la réponse du jeune sauropode à chacun des stimuli qu’il est capable de capter au sein de son environnement, ou de créer de nouvelles « routines » et des mouvements personnalisés. Et depuis octobre dernier, des Pleo nouvelle génération ont fait leur apparition sur le marché, vendus en direct via le site Internet Pleoworld. Extérieurement, les seules différences concernent la texture de la peau (qui a été améliorée, ainsi que la longévité de la peinture). D’un point de vue technique, les articulations du cou, de la queue et des jambes ont été entièrement revues en raison de problèmes récurrents. Enfin, un nouveau chargeur de batterie permet désormais de décharger complètement les batteries avant de les

recharger, ce qui permet de préserver leur durée de vie. ■Brigitte Bailleul

La société JETTA Fondée en 1977, Jetta fabrique une large gamme de jouets et de produits d’électronique et de robotique grand public. Même si elle est peu connue du client final, c’est pourtant l’un des acteurs principaux de l’industrie du jouet. Basée à Hong Kong, la société possède cinq sites de production en Chine et emploie quarante mille personnes. (Rappelons que Jetta fabriquait Pleo pour la société Ugobe avant d’en racheter les actifs.) Innvo Labs a repris les activités liées à Pleo. Son objectif : développer la prochaine génération de robots de compagnie, tous plus vivants les uns que les autres, sous le nom de Life Forms (« formes de vie »). L’idée qui gouvernera ces créations ? Rendre plus floue la démarcation entre la technologie et le vivant, afin d’apporter une part de mystère et de rêve, en créant de nouvelles espèces ou en faisant revivre d’anciennes.

Les trois lois de Pleo 1. Ressentir et véhiculer des émotions. 2. Avoir conscience de soi et de son environnement. 3. Apprendre et évoluer au fil du temps.

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LA DOMOTIQUE

LA VIE QUOTIDIENNE EN

2020

DANS VOTRE MAISON

La domotique, longtemps cantonnée au domaine du rêve, est déjà une réalité pour quelques maisons avant-gardistes. Demain (ce soir ?), elle constituera le quotidien de chacun, pour peu que l'on veuille se débarrasser de certaines tâches afin de consacrer davantage de temps à sa famille, à ses amis… ou tout simplement à ne rien faire !

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Dossier

AUTOMATISER SON FOYER — LA MAISON DEVIENT ENFIN UNE AIRE DE REPOS ! La domotique (domus en latin, domos en grec = le foyer) regroupe l'ensemble des technologies visant à automatiser et à simplifier les tâches les plus courantes de la maison, que ce soit physiquement ou virtuellement. La finalité première de la domotique consiste bien entendu à se libérer des actions répétitives que l'on doit exécuter dans une maison pour l'entretenir ou la faire vivre. Mais elle permet également d'apporter plus de confort aux habitants d’un foyer. Sa programmation peut également procurer des avantages économiques en matière d'énergie dépensée et possède donc un côté écologique. Elle prend en compte des données comme la saison, l’heure et identifie les personnes présentes. Elle adapte ensuite l'ambiance en conséquence, agit sur la lumière et le fond sonore, modifie la température de la pièce et prépare le café. Les maisons ainsi équipées bénéficient de services plus rapides : pas de perte de temps pour ouvrir les volets le matin, quelques minutes après que le réveil a sonné, c’est fait ; et le robot aspirateur va s'occuper

La domotique constitue le meilleur moyen de gérer l’énergie.

tout seul de nettoyer la maison. Ainsi, chacun peut partir rejoindre sereinement ses occupations quotidiennes au bureau ou à l'école. Lorsqu’on se trouve loin de chez soi, il est important de sentir que son foyer est en sûreté. La domotique apporte là encore son lot d'outils : surveillance en temps réel de la maison par le biais de caméras fixes ou mobiles, alertes automatiques dans le cas d’infractions ou quand un incendie débute. Un autre de ses points forts, c’est la gestion de la communication ; avec le temps gagné et le

confort que cela apporte, nous avons tout loisir de tisser des liens sociaux. Internet est désormais disponible partout, les objets deviennent communicants et nous permettent à tout moment d'avoir un contact virtuel avec nos amis ou de nouvelles connaissances. Les écrans de communication apparaissent pratiquement partout. Et pour enfoncer le clou, malgré cette débauche de technologie, la domotique vise à réduire les factures énergétiques. Les heures creuses sont utilisées à bon escient par les appareils électroménagers comme les lave-vaisselle ou les lave-linge. Le système présent dans la maison s'adapte à l’environnement et va, par exemple, couper le chauffage dans certaines pièces pour offrir au soleil une large baie vitrée qui procurera la même température à moindres frais. Les maisons domotisées de demain produiront plus d'énergie qu'elles n’en consommeront… LA DOMOTIQUE FAISAIT DÉJÀ FANTASMER MA TANTE IRÈNE EN 1950… Après la Seconde Guerre mondiale, l'Occident aspirait à un monde meilleur. Rappelez-vous ces vieux documentaires en noir et blanc mon-

MON ONCLE, DE JACQUES TATI — UN FILM EN AVANCE SUR SON TEMPS ?… La domotique a inspiré aussi des chefs-d'œuvre du cinéma comme Mon oncle, de Jacques Tati. Ce film, dont le tournage débuta en 1956, montre dans certaines scènes la villa d'un certain M. Arpel, un nanti fier de sa maison futuriste bardée de gadgets technologiques (à l'utilité pas toujours évidente) : air conditionné dans toute la maison, des alarmes contrôlant la cuisson de la nourriture dans les pièces de vie, des portes qui s'ouvrent au seul mouvement de la main, des distributeurs en tout genre. Sans oublier des ustensiles bondissants qui jaillissent des placards, une fontaine qui se met en route à la demande, un portail électrique, une télé-

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À droite, une maison domotisée imaginée par Jacques Tati dès 1956. Ci-dessus, la villa Arpel a été reconstituée grandeur nature en 2007 pour les besoins du salon Futur Intérieur.

commande à fil pilotant la lumière... L’œuvre présentait ces gadgets futuristes de façon caricaturale, soulignant l’idéal de pureté et de simplicité qui habite le héros avunculaire. La villa Arpel a été reconstituée grandeur nature en 2007 pour les besoins du salon Futur Intérieur. Elle a été ensuite exhibée dans le monde entier.


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“Cette débauche de technologie, la domotique, vise à réduire les factures énergétiques.”

Un clavier de commande PowerSeries 9045 dédié à la sécurité.

QUELQUES MAISONS EXPÉRIMENTALES…

Innoventions Dream Home, à Disneyland Resort, vous permet de visiter la maison du futur.

CastOven, un micro-ondes diffusant des vidéos You Tube durant le temps que dure la cuisson. La maison T-Com Haus, à Berlin, a servi à imaginer la maison du futur.

trant de jeunes femmes libérées de leurs tâches ménagères par des systèmes révolutionnaires. Ainsi, depuis plus de cinquante ans, la domotique constitue-t-elle une technologie perpétuellement émergente mais qui n'arrive pas à dépasser le statut de l’expérimentation. Elle a fait d’ailleurs à l’époque l'objet de prévisions optimistes encore jamais vérifiées. C’est en effet au cours des années 1950 que sont apparus les premiers concepts d'automatisation des tâches de la maison. Le linge et la vais-

selle étaient lavés par d'étranges machines au design improbable. En appuyant sur un simple bouton, la table sortait du mur, les couverts jaillissaient de leurs tiroirs et la ménagère n'avait plus qu'à accueillir, toute pimpante, son cher mari avec un grand sourire. Ces années ont d’ailleurs marqué l'histoire de la domotique avec une invention incroyable, la télécommande. La première fut dédiée à la télévision et était reliée par un fil au poste. Cette technologie dérivait des tentatives allemandes de contrôler des bateaux à distance durant la Première Guerre mondiale… On verra apparaître alors les premiers robots expérimentaux, capables d'accomplir quelques tâches simples, comme passer l'aspirateur, nettoyer la piscine (Ferdinand Chauvier, 1951) ou tondre la pelouse (MowBot, 1969). Les robots se contentaient d’accomplir ce qu'ils avaient à faire en ligne droite puis changeaient de direction dès qu'ils rencontraient un obstacle. Enfin, dès les années 1990, les plus curieux purent s'équiper pour un coût relativement acceptable grâce à des logiciels de type Majordome (Michel Donat) sur Amiga, qui agissaient sur des prises électriques et des alarmes. Cela permettait de contrôler aisément depuis son écran l'allumage et l'extinction des appareils électriques de la maison ou de surveiller l'habitation en connectant différents capteurs. On pouvait aussi accéder au panneau de contrôle de son ordinateur de l'extérieur en utilisant un modem ou le Minitel.

— Living Tomorrow à Vilvoorde, près de Bruxelles (http://www.livingtomorrow.be). — Future Life à Zug, en Suisse (http://www.futurelife.ch). — Microsoft Home Virtual à Redmond (États-Unis). — Innoventions Dream Home à Disneyland en Californie, aux États-Unis (http://tiny.cc/lug4w).

Living Tomorrow, une maison expérimentale à visiter en Belgique.

LA CENTRALISATION DES COMMANDES DE LA MAISON Pour espérer s'équiper convenablement aujourd'hui en domotique, il faut que le matériel puisse communiquer via un réseau basé sur une ou plusieurs des technologies existantes. Le plus basique étant le câble Ethernet (RJ45) ; les câbles devront être reliés à la tête de votre réseau via des hubs. Cette technologie apparaît sûre mais il faut prévoir le câblage lors de la construction ou de la rénovation de la maison. Existe ensuite un dérivé de ce dernier, le courant porteur (CPL), qui utilisera le réseau de votre installation électrique. Cette

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J’aspire sur n’importe quel sol

J’aspire le long des murs

*Modèles 520, 555 & 581

+4

millions d’utilisateurs satisfaits dans le monde

Non, je ne fais pas le ménage comme vous. Je suis un robot, je n’arrête pas de calculer, 64 fo plusieurs fois. Lorsqu’elle est parfaitement propre, je nettoie la pièce suivante*. Ou alors, je re Comme je suis facilement programmable, j’aspire où vous voulez et quand vous voulez*. Je n j’aspire la saleté, la poussière et les poils d’animaux. J’ai des tas de brevets dans le monde e performances techniques. J’ai des amis et des relations à la NASA. J’en suis fier. Mais je suis

Je m’appelle Roomba. Parfois, on me donne d’autres noms. C’est ce que vous risquez de fai

©2009 iRobot Corporation. Tous droits réservés. iRobot et Roomba sont d


J’aspire la saleté, la poussière et les débris

Je suis Roomba®, le robot qui aspire automatiquement

Je vais sous les meubles

lculer, 64 fois par seconde pour être précis, et je passe dans toute la pièce alors, je reviens à la base, à la Home Base et je me recharge. oulez*. Je nettoie les sols durs, les tapis et les moquettes ; le monde entier. J’ai reçu des prix pour ma conception et mes Mais je suis encore plus fier d’avoir été adopté par 4 millions d’utilisateurs.

quez de faire. Vous êtes humains, non ?

Distributeur exclusif

Roomba sont des marques commerciales déposées d’iRobot Corporation.

www.robopolis.com


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Dossier

DISNEY ET SES MAISONS DU FUTUR

La cuisine est un des lieux stratégiques qui seront gérés à l'avenir par la domotique.

Leçons de cuisine, sur la DS de Nintendo, vous lit en temps réel une recette de cuisine et vous le commandez par des ordres vocaux.

technologie a le vent en poupe. Si vous n'aimez pas les fils, il existe aussi certains appareils capables d'utiliser l'infrarouge ou la radio, mais comme pour les télécommandes de ce type, la portée peut se révéler courte et l'on doit les pointer dans une direction bien précise. Sinon, le WiFi et le standard Bluetooth constituent les technologies sans fil à la mode pour transmettre des données… Une fois votre réseau en place, il faudra disposer d’un panneau de commandes pour piloter tout ça. La plupart des appareils de domotique sont livrés avec une télécommande, mais n’apparaissent pas vraiment pratiques quand elles se multiplient. Il est donc conseillé d'installer très vite un panneau de contrôle général. Outre la solution de la télécommande universelle, c'est généralement l'ordinateur familial qu’on choisit pour la centralisation des commandes. Mais il est possible d'obtenir des solutions spécifiques autorisant un accès plus général sans allumer l’ordinateur, qui démarrera en deux minutes si vous voulez juste bais-

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En 1957, Disney s'intéressa de près au concept de la maison du futur et décida, pour commencer, de construire un édifice expérimental incluant les dernières technologies du moment, Disney's House of the Future. Celle-ci fut hébergée dans le célèbre parc à thème de la société, ce qui permit aux visiteurs de venir goûter aux délices réservés par l’avenir. On y découvrait différents outils simplifiant la vie de tous les jours comme une machine à laver la vaisselle utilisant les ultrasons, des placards qui s'ouvraient par le bas d’une simple pression sur un bouton, un évier qui s'adaptait à la taille de ses utilisateurs, un minirasoir à barbe sans fil

ou une brosse à dents électrique. Cette maison fut détruite en 1967… Toutefois, dans le parc futuriste Epcot, de Disney, une construction du même acabit fut édifiée sous le nom de House of Innoventions en 1994 ; mais elle n'était pas aussi révolutionnaire que la précédente et incorporait beaucoup de technologies déjà présentes dans le commerce. Elle fut cependant remise à jour régulièrement — jusqu'à sa disparition, en 2009. Et en février 2008, Disneyland Resort a bâti une nouvelle House of the Future, Innoventions Dream Home (sponsorisée par Microsoft et HP), en y multipliant les technologies les plus modernes.

ser la luminosité d'une pièce. Des outils existent, généralement des tablettes tactiles encastrables dans un mur ou bien autonomes. On dispose également de solutions logicielles pour les tablettes tactiles conventionnelles et l'on peut aisément imaginer une multiplication des softs de ce genre sur le futur iPad d'Apple… Un des points forts de la domotique et de la mise en réseau des appareils du foyer réside dans la centralisation du panneau des commandes, l’autre atout étant sa gestion déportée. De votre lieu de vacances, vous pouvez

très bien accéder au panneau afin d’en contrôler les différentes fonctions : l'ouverture des volets, le réglage de la température des pièces avant de rentrer, vérifier si le chat a tout ce qu'il faut à manger ou bien faire croire à votre présence en allumant certaines lumières. Depuis votre interface, il sera désormais possible de tout programmer. Cela ira de l'enregistrement des émissions sur magnétoscope numérique à la configuration de la climatisation et du chauffage, en passant par le contrôle des jours et des heures de passage du robot aspirateur, ou des heures de remplissage des


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“Depuis votre interface, il sera désormais possible de tout programmer. Cela ira de l'enregistrement des émissions sur magnétoscope numérique à la configuration de la climatisation et du chauffage”. RFID : UNE TECHNOLOGIE PLEINE DE PROMESSES La technologie de radio-identification appelée RFID est une méthode destinée à mémoriser et à récupérer des données à distance en utilisant des marqueurs — les puces RFID (ou radio-étiquettes) — placés sur les objets du quotidien et permettant de les identifier quand ils passent devant un lecteur (à la manière des codes-barres).

Une puce RFID. Avec le robot Asimo, Honda prépare les compagnons de votre intérieur. La robotique et la domotique sont restés longtemps un fantasme inatteignable.

Microsoft développe TouchWall, une technologie d'écran tactile s'affichant sur votre mur.

gamelles des animaux. La personnalisation vous permet également de programmer certaines ambiances (température, luminosité, musique...) suivant la présence qui est reconnue dans la pièce — et d'autres paramètres comme la météo ou l'heure. LA DOMOTIQUE, DÉJÀ PRÉSENTE DANS DE NOMBREUX DOMAINES Les premiers appareils concernés par le monde de l'automatisation sont les volets et les stores roulants, qui vont s'ouvrir ou se fermer depuis l'interface ; et même s'adapter tout seuls à la luminosité ou à la météo.

L’éclairage saura gérer vos besoins en se déclenchant dans une pièce dès qu'une personne y entrera et que la lumière naturelle aura été jugée trop faible. Que d'économies ! Le système coupera la lumière aussitôt que vous serez sorti. La domotisation d'un foyer passe également par la climatisation et le chauffage : contrôler la température de chaque pièce, à tout instant, depuis un poste central constitue un luxe difficile à abandonner en cas de déménagement. Les sources d’énergie sont également surveillées et peuvent alerter les habitants de la maison en cas de problème (fuite, surtension...). Encore de sacrées économies en perspective — tout est sous contrôle ! Les alarmes automatiques vont se multiplier — en cas d'incendie, de forte humidité ou de présence de monoxyde de carbone. Si une alerte n'est pas relayée par le propriétaire, un appel automatisé vers les pompiers peut se déclencher. Les alarmes vont également vérifier d'autres éventualités comme l'effraction. Des senseurs placés partout dans la maison déclencheront l’alerte en cas de bris de vitre, de détection de mouvements ou de chaleur. Des caméras fixes ou mobiles (robots de télésurveillance) comme le Rovio de WowWee peuvent également prendre le relais pour voir

ce qui se passe à tout moment dans la maison. Le système autonome décidera alors de prévenir la société de sécurité que vous aurez paramétrée. Les robots de télésurveillance servent également de téléprésence. Ce type de robot (comme le très ludique Spykee) entrera en communication avec une personne présente dans le logis, de n'importe où dans le monde. Via le robot, on verra et on entendra son correspondant et on le suivra dans la maison pour continuer la conversation. Si vous voulez aller voir votre lapin nain quand vous êtes au travail, connectez-vous audit robot et pilotez-le jusqu'à la cage du léporidé pour lui faire un petit coucou !… Les robots font en effet intégralement partie du parc domotique. Les robots aspirateurs ont conquis la maison depuis maintenant une dizaine d'années. Ceux qui lavent le sol, communément appelés robots serpillières, sont déjà plus récents et réclament un peu plus de présence, mais certains comme le Scooba s'en tirent déjà fort bien. Les communicants comme le Tux Droid, MyDeskFriend ou le Nabaztag vous permettent d'être toujours au courant de ce qui se passe dans votre sphère Internet. Les e-mails et les sites que vous suivez seront lus de vive voix par votre robot compagnon sans que vous ayez à vous mettre devant l’écran de l’ordinateur. Vous voulez connaître la météo ou la Bourse ? Il suffit sou-

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Dossier “L’ère des robots humanoïdes, tant rêvée par les auteurs de science-fiction, s’ouvrira.” La domotique en est encore au stade de l’éclosion, il est difficile d'imaginer les possibilités qu'elle offrira dans dix ans.

naître l’animal familier et filtrer le passage dans un sens (ou les deux) selon l'heure… Crestron s'est également attaqué à l'iPad pour y installer son logiciel de contrôle domotique.

vent de l’interroger vocalement… Quant à la tonte de la pelouse, les machines qui exécutent cette tâche de façon autonome existent depuis assez longtemps : certains, comme l’Automower Solar Hybrid (de Husqvarna), peuvent même se recharger par le biais de l'énergie solaire. En effet, le jardin s'équipe peu à peu : l'arrosage, déjà automatisable, prend en compte l'assèchement de la terre, la saison, l'heure ou la température. Et les réserves d’eau peuvent également être assurées par une gestion de la récupération des eaux pluviales. L'arrosage des plantes de la maison fait aussi partie des tâches que la domotique assure sans problème. Les autres applications sont innombrables : un livre de cuisine, par exemple, peut être remplacé par une console de poche ; la DS de Nintendo propose des logiciels qui lisent une recette au fur et à mesure de sa réalisation. Nintendo surveille également votre régime alimentaire grâce au désormais célèbre Wii Fit et à tous les autres coaches qui figurent dans le programme de la console. Les cadres de photos, maintenant numériques et désormais programmables, ont la capacité de lancer des vidéos, afin de changer l’ambiance d’une pièce. Les animaux bénéficient eux aussi de services appropriés : des distributeurs de boisson et de nourriture programmables se chargent de leurs besoins durant les déplacements de leurs propriétaires. Et plus besoin de s'occuper de la litière du chat, le Litter Robot est complètement autonome. La chatière peut recon-

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DEMAIN — LA DOMOTIQUE POUR TOUS ! Nous ne sommes qu'à l'aube de la révolution domotique et la plupart des applications possibles n'ont même pas été découvertes ou même pensées — pourtant, de nombreuses possibilités sont actuellement testées dans les laboratoires. Mais on peut déjà avoir une vague idée des avancées qui révolutionneront ce domaine et ce dans moins de dix ans. Une chose est sûre, les écrans et les interfaces tactiles vont se multiplier. Microsoft mise beaucoup sur son concept Surface et sa technologie TouchWall. Apprêtez-vous à piloter votre maison via des écrans projetés à la demande : sur la glace de la salle de bains, la vitre du micro-ondes ou du four, la porte du réfrigérateur ou de l’entrée. Il sera également possible (cela existe déjà pour certains matériels) de contrôler le tout vocalement. Et grâce à la technologie RFID (voir encadré), le lave-linge va trier et nettoyer vos affaires avec précision. Les placards et le réfrigérateur n’ignoreront plus rien de votre stock de provisions et procéderont même aux commandes. La poubelle va faire le tri des déchets et il ne sera plus nécessaire de se rappeler dans quel bac déposer tel ou tel détritus. Connaissant l'état de vos réserves, le four vous suggérera des menus adaptés tant à votre régime qu’à vos goûts. Il suffira alors de suivre les instructions qui vous seront dictées, l’appareil ayant pris soin tout seul de régler la bonne température de cuisson avant que vous n’enfourniez votre plat. Quant aux jouets, ils pourront refuser de fonctionner en attendant que les automates délaissés rejoignent leur coffre

de rangement… Sans oublier le papier peint, qui va changer au gré de l’occupant d’une pièce, comme cela se passe déjà pour le fond d'écran des ordinateurs. Et la glace de votre armoire, reliée à la météo et à votre agenda, vous suggérera une tenue adéquate (N.D.L.R. : avec des couettes ?) en respectant votre feeling vestimentaire. De plus, elle ajoutera à votre reflet ladite tenue pour vous donner une idée de l’allure que vous avez. Les robots vont également devenir légion ! Certains ne seront là que pour remplir certaines tâches précises et d'autres se révéleront plus généralistes. L'ère des robots humanoïdes, tant rêvée par les auteurs de sciencefiction, s’ouvrira. De grandes sociétés comme Honda ou Toyota l'ont compris et des petits nouveaux comme Aldebaran ou Wany leur emboîtent le pas. Bientôt, des robots dérivés de Nao ou d’Asimo s'occuperont de tout à votre domicile, en vous offrant leur plus grand sourire numérique !… LA DOMOTIQUE SERA CE QUE NOUS EN FERONS Tout comme l'électroménager autrefois (mon grand-père refusait de manger ce qui sortait du micro-ondes ou du congélateur), l'informatique il y a peu (il existe toujours des réfractaires) et les téléphones portables (il suffit de voir les campagnes lancées contre les effets délétères des ondes), la robotique et la domotique terrifieront une bonne part de la population. Mais d'autres, plus lucides, passeront outre (si ce n'est déjà fait). Car la domotique constitue un des grands défis de l'industrie dans les prochaines années… Préparez-vous à vous la couler douce ! ■Frédéric Boisdron


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Dossier

INTERVIEW DE

JEAN-PIERRE GAUTHIER Ingénieur électronicien, Jean-Pierre Gauthier, 49 ans, a commencé sa carrière dans des PME de la région nantaise, puis a été architecte de commutateurs ATM chez Philips. Après un passage chez Nortel, il tente en 2005 l’aventure entrepreneuriale avec la création de Zodianet… ÇA DÉFONCE UN MAX ! Jean-Pierre Gauthier commence sa démonstration en empruntant mon portable. Il configure la base en quelques secondes grâce à un menu ergonomique, afin qu’elle soit connectée à mon numéro. Il me demande alors de sortir et m’accompagne jusqu’à la porte. Quelle drôle de manière d’accueillir la presse !… En fait, il veut me démontrer la qualité des capteurs d’intrusion et ferme la porte, tapant d’abord discrètement, puis tentant de la défoncer d’un coup d’épaule sec — pour enfin la rouvrir normalement. Au cours de cette séquence, il me montre l’écran de mon portable, qui est resté neutre quand les premiers coups ont été portés et a reçu deux SMS ensuite. Le premier a signalé une tentative d’intrusion lorsque la porte a été violemment frappée et le second propose une vidéo des intrus enregistrée dans la Zibase. On peut ainsi surveiller à distance les allées et venues dans la maison. En observant Jean-Pierre pénétrer dans son laboratoire, je plains la pauvre porte qui sert à la démonstration et subit à chaque fois son assaut !…

Une application sur iPhone permet de gérer toute la maison.

Parfois, même les quadras osent se jeter à l’eau… Je suis le premier à lui rendre visite à son siège social, caché dans l’ancien Institut d’optique de la faculté d’Orsay. Avant de commencer l’interview, Jean-Pierre tient à me faire une démonstration de son produit, la Zibase, un central domestique capable de piloter un ensemble de capteurs et d’actionneurs placés dans la maison. Connectée à l’Internet via n’importe quelle box, la Zibase communique également avec l’extérieur et envoie des messages sur votre téléphone portable ou votre ordinateur.

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SIMPLE ET UNIVERSEL Une fois à l’intérieur, Jean-Pierre m’explique comment la Zibase peut recueillir les informations venant de différents capteurs : détecteurs de fumée, de température, de gaz ou de fuite d’eau. Elle sait en outre piloter toutes les prises de la maison, les volets roulants ou des vannes de sécurité. Elle est également capable de simuler une présence. Le premier avantage de la Zibase tient en sa capacité à se connecter de façon simplicissime et extrêmement intuitive. J’ai d’ailleurs réussi à connecter un nouveau capteur en quelques secondes. Son universalité est aussi à saluer. Elle communique avec la plupart des capteurs du marché soit en suivant les courants porteurs, soit par radiofréquence. Mais son véritable secret réside

La Zibase, un central domestique.

dans la convivialité de son interface utilisateur, à la fois sur le portable ou sur l’écran de contrôle d’un ordinateur. On peut y paramétrer un ensemble de scénarios en fonction de ses besoins. Par exemple, il se révèle possible de déclencher la séquence automatique suivante quand on rentre chez soi en voiture : à partir de son portable, on demande à la base d’allumer l’allée du jardin, de couper l’alarme, d’ouvrir la porte du garage, d’éclairer l’escalier et dès que la voiture est garée à l’intérieur, de fermer le portail… Ce modèle que nous simulons sur une maquette miniature dans le bâtiment 503 de la faculté d’Orsay est modifiable à loisir et testable en temps réel. La Zibase est d’ores et déjà disponible chez son fabricant au prix de 299 euros, auxquels il faudra ajouter le coût des capteurs disponibles sur de nombreux sites Web. Mais Jean-Pierre est déjà passé à une nouvelle étape de développement (nom de code RoboDom), un robot majordome domestique — une véritable révolution qu’il nous commente fort aimablement… Planète Robots : Jean-Pierre, en quoi RoboDom est-il différent de la Zibase ou des autres boîtiers connectés du même type, comme le MyFox ?


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Jean-Pierre Gauthier : Le RoboDom porte bien son nom… Il s’agit de transformer une carte électronique de pilotage en véritable robot capable de décision et d’action. RoboDom1 peut, en fonction de sa propre analyse des informations captées, décider d’agir sur son environnement. P.R. : Quels exemples pouvez-vous nous citer ? J.-P.G. : Il peut décider de réduire le niveau de chauffage quand personne n’est à la maison parce qu’il possède des informations sur la présence grâce à un détecteur de mouvements et sur les consommations électriques ou de gaz. Ainsi, il optimise l’énergie et allège la facture ! Il peut aussi lancer des appareils ménagers à partir d’un ordre téléphoné comme : « Simule une présence en allumant la télévision et en déclenchant des lampes !… » Il utilise le pilotage des prises ou des actionneurs infrarouges et agit comme une supertélécommande intelligente. « Est-ce que les enfants sont arrivés de l’école ? » Cette question, envoyée par texto à RoboDom1, déclenche en retour une réponse sous la forme d’une photo des bambins passant la porte.

P.R. : Est-il compliqué à mettre en place ? J.-P.G. : Le RoboDom est un système entièrement intégré, qui ne nécessite aucune installation spéciale. Il comprend d’une part le robot himself et de l’autre les capteurs à disposer en fonction des options choisies (sécurité, économie d’énergie, assistance…). Il y aura plusieurs packs commercialisés dans une échelle de prix allant de 399 à 699 euros. Nous en dévoilerons les formes dans les prochains mois… Ils seront surprenants ! P.R. : Et après ? J.-P.G. : La domotique a été un secteur décevant car nous ne disposions pas de technologies permettant à tous les éléments de fonctionner ensemble. Cela est en train de changer. Les nouvelles installations dans les maisons devraient intégrer de plus en plus de connecteurs interactifs. Ainsi naîtront de véritables maisons robots… Mais en attendant, contentons-nous d’accueillir les majordomes électroniques pour nous donner un coup de main ! ■Yves Martinez

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À Nantes, le site des anciens chantiers navals est progressivement occupé par les réalisations d’un projet innovant : Les Machines de l’île. À la croisée du monde de Jules Verne et de l’univers de Léonard de Vinci, l'histoire industrielle de cette ville renaît au moyen d’attractions mécaniques. Visite en compagnie de Fabien, le pilote de l'attraction phare : le Grand Éléphant !… UN SITE TITANESQUE

ENTREZ

Ça vient de sortir

Prenez place et pilotez ces animaux improbables, futures attractions du carrousel des Mondes marins.

La création de ce parc d’attractions a été décidée par la ville en 2004 pour redonner vie à l'île de Nantes, désertée depuis la clôture des chantiers navals dans les années 1980. Inauguré en 2007, ce projet d'urbanisme est l'un des plus vastes sites de réaménagement de France. Les anciens hangars, dans leur nouvelle disposition, ont une capacité d'accueil de 2 200 visiteurs payants par jour (visite des Nefs et promenade en éléphant). En 2009, plus de 261 000 visiteurs sont venus découvrir cet endroit unique en France ! Dans l'une de ces Nefs, on trouve l'Atelier, le lieu de création de La Machine (l'association de constructeurs et de créateurs de spectacles vivants fondée par la compagnie théâtrale Royal de Luxe). Sur plus de trois mille mètres carrés, ingénieurs, techniciens, chaudronniers, soudeurs, sculpteurs, menuisiers... travaillent les structures et les matières pour donner vie à des machines hors du commun. Depuis deux terrasses d’une hauteur de 7,50 m, le public peut observer les créateurs des machines en pleine activité dans leur monde de bois et d'acier. La construction des Mondes marins occupe une partie de l'Atelier. Le tout a représenté un budget de plus de six millions d'euros ! Allons à la rencontre des machines qui peuplent ce site unique… DES MACHINES GÉANTES Outre le musée qui permet aux visiteurs d'admirer les machines en cours de fabrication et les futurs éléments qui seront prochainement intégrés aux attractions géantes, plusieurs projets sont à l'étude.

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Les Mondes marins Un carrousel géant de vingt-cinq mètres de haut, avec vue panoramique sur la première ville des Pays de la Loire, peuplé de créatures marines sur trois niveaux : fonds marins, abysses, mer et bateaux — voilà le programme de la nouvelle attraction Les Mondes marins, qui sera implantée au bord du fleuve et aura une capacité de soixante-douze visiteurs. Une dizaine de machines exposées dans la galerie seront incorporées à ladite attraction et d’autres sont en cours de réalisation dans l’atelier. Ouverture prévue fin 2011-début 2012. L'Arbre aux hérons Projet phare des Machines de l'île, l’Arbre aux hérons sera un arbre d’acier de cinquante

mètres de diamètre et de trente-cinq mètres de haut, surmonté de deux hérons qui graviteront autour du tronc ! Les visiteurs pourront parcourir, de branche en branche, d’étonnants jardins suspendus et embarquer sous les ailes des hérons. Un prototype est d'ores et déjà ouvert au grand public. L'ouverture définitive est prévue pour 2014. Le Grand Éléphant L’Éléphant, conçu par Royal de Luxe, qui vous attend dans les Nefs culmine à douze mètres pour une largeur de huit mètres ! Il peut accueillir quarante-neuf passagers par voyage et en a transporté plus de cinquante-cinq mille l'année passée. À son bord, le visiteur découvre tout un panorama de Nantes, de Trentemoult à la place du Commerce, en


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Ça vient de sortir

REZ E NTDANS LE MONDE DES MACHINES DE L'ÎLE ! déambulant autour des hangars. Pendant le tour, les passagers ont une pleine vision du mécanisme et ressentent la moindre des vibrations à chaque pas ! L'Éléphant est d’ailleurs la première machine mobile sortie des ateliers — plongeons à présent dans les entrailles de la bête… Fabien, notre guide, posant devant le Grand Éléphant, qu'il pilote pour la joie de ses visiteurs.

Les caractéristiques d'une bête mécanique Fabien, le pilote de l'Éléphant, nous initie à la mécanique particulière de ce robot hors norme ! Plus de soixante vérins assurent les mouvements, irrigués par quatre mille litres d'huile ; tête, trompe, pattes... tous ces éléments sont pilotables indépendamment et un calculateur central gère la cohérence de l'ensemble. Un moteur diesel de 420 CV assure le mouvement des cinquante tonnes de l'ensemble ! Pas très écologique, me direz-vous… « Rapporté à un 4x4, l'éléphant consomme proportionnellement beaucoup moins », nous signale Fabien (il n'a pas tout à fait tort), qui dispose d’un volant pour la direction mais surtout, de séquences enregistrées de cinquante secondes chacune. Elles permettent de programmer les comportements de l'Éléphant : énervé, calme, en train de se gratter, etc. On peut de plus diriger entièrement la trompe La maqu pour amuser les visiteurs et les asperger contien ette du futur carrousel de 25 m de haut, qu i dra les créatures dé jà visibles dans les d'eau ! Il n'en reste pas moins que Fabien doit Nefs. faire attention aux gens qui circulent autour de hydrauliques nous immerge complètement l'animal, même s’il est aidé par des personnels dans un monde bien particulier, celui du qui assurent la sécurité dans les parages de steampunk. Désignant à l'origine un sousl’engin... Le tour s'effectue en quarante-cinq genre de la science-fiction uchronique, le minutes pour une vitesse allant d’un à quatre terme « steampunk », (littéralement « punk à kilomètres à l’heure. (L'Éléphant a été recouvapeur ») se traduit en français par futur à vert d'une peau en tulipier de Virginie, le tout vapeur. Le terme fait référence à l'utilisation dans le style steampunk.) massive des machines à vapeur au début de la révolution industrielle. Le style steampunk a Le style steampunk désormais franchi les limites de la littérature Cette machine composée d'un squelette pour s'étendre à d'autres domaines de créamétallique et d'articulations mécaniques tion et d'expression — et devenir un fandom autonome. Jules Verne, le célèbre écrivain né à Nantes, a été un des grands inspirateurs du genre. Ce type de création joue sur les rapports de la fiction et de la machine, exploite les thèmes de l'artifice et de l'automate. En définitive, le steampunk systématise et industrialise la puissance littéraire de la machine et de ses représentations… ■Christophe Le Blanc

Au premier plan, une maquette de la structure métallique du Grand Éléphant. Au second plan, La larve d'un animal des grands fonds.

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s, Après les film

l’attraction !

Expérience n°8 Danse avec les Robots Danser avec un robot pour s’étourdir de plaisir

Expérience n°20 Les Animaux du Futur Vivre un safari dans le futur


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Les dossiers

Les concours

FAIRE PROGRESSER…

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“Dans la RoboCupSoccer, plusieurs « leagues » sont proposées : Humanoïde, Petite taille, Taille moyenne, Simulation et Plate-Forme standard”.

…LA ROBOTIQUE EN S'AMUSANT ! Dans tout secteur d'activité, il existe des concours… Qu'ils soient sérieux ou complètement loufoques, ils permettent de réunir les acteurs du domaine au sein d’un événement unique ! Tour d'horizon de votre passion, la robotique… LA ROBOCUP — L'ÉTAT DE L'ART DU FOOTBALL ROBOTIQUE Le tournoi international de robotique, la RoboCup Soccer, a été créé dans un ultime but : constituer une équipe de football robotisée capable de battre l'équipe de football « humaine » championne du monde, d'ici 2 050 ! Sans oublier que d'autres compétitions sont organisées par le Comité central RoboCup… — La RoboCup Rescue. L'assistance aux personnes en danger est le thème de cette compétition. (Les équipes concourent en proposant un robot capable de répondre à une problématique donnée.) — La RoboCupJunior. Pour les jeunes roboticiens en herbe, auteurs d’un projet orienté vers l'éducation, — La RoboCup@Home. Le développement de services et de technologies d'assistance pour l’usage domestique, voilà le pitch de ce concours, qui rassemble le plus grand nombre de participants internationaux ! Mais revenons à nos footballeurs électroniques… Dans la RoboCup Soccer, plusieurs « leagues » sont proposées : Humanoïde, Petite taille,Taille moyenne, Simulation et PlateForme standard. Cette dernière, la plus courue de la catégorie, pourvoit toutes les équipes participantes d’un seul type de robot. En somme, seules les compétences en matière de programmation et de stratégie sont récompensées. Cocorico, c'est le Nao d'Aldebaran Robotics qui a été couronné par le Comité organisateur de la RoboCup ! La start-up parisienne a réussi le tour de force de s'imposer (après le retrait de Sony et de son chien Aibo). En 2009, à Graz (en Autriche), pas moins de cent robots (quatre par équipe) se sont affrontés, répartis dans les vingt-quatre équipes participant à la dernière édition de la RoboCup. Rendez-vous fut pris à Singapour à

Le robot chien Aibo, de Sony, a longtemps été le robot représentant la ligue standard de la RoboCup Soccer. En haut, la Coupe de France Robotique se déroule dans une ambiance à la fois sérieuse et très décontractée. À gauche : chaque année, la Coupe de France Robotique lance un défi original aux participants.

la fin du mois de mai pour la RoboCup 2 010 ! Devenue en plus de dix ans un événement international regroupant pendant une semaine plus de trois mille chercheurs, qui s’affrontent par le biais de robots de toutes sortes, elle reste le concours de référence en robotique ! Plus ludique, la First Lego League s'adresse aux écoliers, en fait les futurs ingénieurs en robotique… LA FIRST LEGO LEAGUE Pendant l’année scolaire, de jeunes participants (âgés de dix à seize ans) doivent réfléchir à une thématique imposée en travaillant sur un dossier de recherche. Dans le même temps, ils réalisent et programment un robot

Lego Mindstorms — constitué de briques Lego dites « intelligentes » (dotées de capteurs et d'automatismes) — capable de mener à bien une série d’épreuves dans un temps limité afin de résoudre le problème scientifique proposé. Une véritable démarche professionnelle : recherche, dialogue entre les équipes, schémas de la solution, construction d'un prototype et test ! Une seule équipe par

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est d'intéresser un vaste public à ce domaine et à ses interactions avec l'environnement et les êtres humains. Cette année, pour la première édition du challenge, les robots et les hommes évolueront dans le salon d'un appartement. Aucun objet n'est déplacé pour l'occasion, les engins devront se mouvoir comme ils pourront dans cet environnement inconnu, avec pour principal objectif d'aider les personnes présentes dans la pièce. Le jury de la compétition sera composé d'un philosophe, d'une infirmière, d'un roboticien, d'un psychologue et d'une personne choisie dans l’assistance. Associer des professionnels de différents secteurs pour juger de la performance d'un robot en situation réelle constitue une première dans un tel concours ! Passons du salon au champ de tir avec le concours coorganisé par la DGA et l'Agence nationale de la Recherche (ANR…) La RoboCup Rescue demande une très grande agilité aux robots participants

structure est autorisée à participer à cette rencontre. Lors de la dernière édition, les concurrents ont imaginé sur le thème des transports intelligents des systèmes pour véhiculer un ou plusieurs passagers, ou encore éviter chocs et

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collisions ! Vous voulez voir évoluer des robots dans des situations réelles ?… Voici Humanobot, un concours de robotique ouvert à tous, tant aux équipes professionnelles et aux laboratoires qu'aux associations de robotique. Sa vocation

DÉFI CAROTTE — ALORS QUOI DE NEUF, DOCTEUR ? Que ce soit en milieu naturel ou urbain, il est fréquent que l’environnement dans lequel évoluent les robots soit mal connu et/ou évolutif. Cette incertitude ne leur permet pas, aujourd’hui un déplacement tout à fait auto-


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“Le jury de la compétition sera composé d'un philosophe, d'une infirmière, d'un roboticien, d'un psychologue et d'une personne choisie dans l’assistance”.

Des robots en Lego pour la First Lego League.

nome. Un champ d’application important concerne l’exploration de zones dangereuses inaccessibles ou trop périlleuses pour les hommes. Dans ce contexte, des robots peuvent être utilisés pour remplacer l'être humain grâce à leurs capacités de reconnaissance. C'est ce que proposent d’accomplir la DGA et l'ANR dans le défi CAROTTE (CArtographie par ROboT d'un TErritoire). L’une des facultés clés de ces systèmes robotisés est leur aptitude à collecter de l’information sur leur environnement et de l’analyser afin de fournir des informations sur la configuration des lieux (effectuer une cartographie). Sans oublier la reconnaissance comme la localisation d’objets d’information (une maison, un fossé, etc.). L’autonomie maximale des robots doit aller de pair avec la robustesse du système vis-à-vis, par exemple, des interruptions des communications. Pour améliorer les capacités de localisation, de cartographie de bâtiments et d’analyse de terrain en milieu urbain, ce défi poursuit les objectifs suivants… — Faire progresser l’innovation et l'état de l'art en robotique dans les domaines de la perception et de la cognition pour des applications duales (défense et sécurité, protection civile, assistance à domicile, robot compagnon),

RoboCup Soccer : la ligue TeenSize regroupe des robots de la taille d'un jeune adolescent.

— Susciter des rapprochements entre chercheurs et industriels issus de la robotique et des domaines connexes (réalité augmentée, jeu, analyse d'images, indexation, sémantique, etc.). La compétition aura lieu dans un hangar où deux arènes d’environ 120 m2 seront disposées et aménagées avec des cloisons (pour représenter les pièces d’un appartement, par exemple) et contiendront divers objets. Les robots devront se montrer capables de reconnaître des objets comme des chaises, un ordinateur, un écran, des cartons, des livres, des téléphones, stylos, lampes, armes, un ballon ou même un autre robot ! De plus, un challenge de récupération de clés figurera au programme. En effet, la machine devra non seulement distinguer les précieux sésames dans un environnement complexe, mais de plus les ramasser et les rapporter à un endroit bien précis — le tout de manière complètement autonome !

Ce défi permettra de vérifier la capacité des petits robots terrestres à remplir des missions de reconnaissance en milieu fermé non totalement structuré. Des innovations sont attendues dans le domaine de l’Intelligence artificielle embarquée (perception, reconnaissance, fusion de données, cartographie sémantique, localisation en intérieur, architecture de contrôle et autonomie) avec des possibilités d’avancées dans d’autres domaines (mobilité, planification de mission et supervision, interfaces homme-machine, etc.). Chaque équipe devra réaliser un système robotisé autonome, apte à s'orienter dans un espace clos et à reconnaître les objets présents, afin de fournir une cartographie accompagnée d'annotations sémantiques en rapport avec l’espace visité. Le défi se réalise en trois phases et sur trois ans. — Première phase. Réalisation des robots : la compétition a eu lieu à la fin du mois de mai 2010, suivie d'une analyse des résultats par les organisateurs et les participants. — Deuxième phase. Développements supplémentaires en vue de participer à une deuxième compétition (courant 2 011), plus complexe (comportant des aléas, au cœur

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Les dossiers “Au fil des années, la Coupe de Robotique s'est étendue à de nombreux pays d'Europe”. Le robot coréen Hubo aurait tout à fait sa place dans le concours Humanobot.

La Coupe de France Robotique a débuté sous le nom de Coupe E=M6 du temps où la chaîne de télévision parrainait l'événement.

d’un environnement moins structuré). — Troisième phase. Dernières améliorations des systèmes pour une dernière compétition (mi-2012), incluant une complexification des situations à analyser (nouveaux types d’aléas…). Ce défi CAROTTE est le plus complexe de France. Il réunit les pointures de la robotique hexagonale dans un concours qui permettra d'aboutir à de nouvelles techniques d'exploration robotique et à la découverte de nombreux algorithmes

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LA COUPE DE FRANCE DE ROBOTIQUE, DANS UNE JOYEUSE AMBIANCE ESTUDIANTINE! La Coupe de France de Robotique (ancienne Coupe E=M6 de Robotique) est un concours organisé par l'association Planète Sciences et La Ferté-Bernard. Elle a lieu tous les ans fin mai dans cette petite ville de la Sarthe (72), surnommée la Venise de l’Ouest. Un défi ludique, mais surtout scientifique et technique : les étudiants se ren-

contrent autour de robots autonomes réalisés tout au long de l'année. Les gladiateurs électroniques des différentes équipes s'opposent dans de véritables matchs d'une durée d'une minute trente secondes chrono ! Les règles du jeu changent chaque année, ce qui impose la construction de nouveaux robots. Toutefois, des constantes subsistent : chaque machine doit être complètement autonome (tant au niveau des sources d'énergie que des actionneurs et des capteurs), et toutes les commandes à distance ou les interventions extérieures sont interdites pendant les matchs. Des contraintes de gabarit s'ajoutent également à la difficulté technique. Cent quatre-vingts équipes (constituées pour trois mille étudiants au total, formés dans des clubs d'amateurs, les écoles d'ingénieurs, les IUT, les universités, quelques lycées ou dans toute autre structure) participent à ce concours dans une ambiance chaleureuse ! En 2009, le défi consistait à construire les « Temples d'Atlantide ». Chaque robot devait édifier des colonnes au moyen de palets éparpillés sur la table. Cette année, le sujet est une opération humanitaire intitulée « Feed the World », au cours de laquelle les engins devront rivaliser d'ingéniosité pour récolter des graines, légumes et fruits — puis les trier afin de les ranger dans des bacs séparés ! Au fil des années, la Coupe de Robotique s'est étendue à de nombreux pays d'Europe, voire du monde. En 1998, le comité organisateur a donc décidé de créer EuroBot, une rencontre européenne donc, qui a regroupé, près de vingt pays la première année. Depuis, l'EuroBot Open permet de confronter les meilleures équipes mondiales dans des finales passionnantes ! La Coupe de France de Robotique est en fait un simple prétexte convivial qui permet de favoriser, autour d’un défi commun, l’expression de l’imagination technique, mais aussi les échanges d’idées, de savoir-faire, d’astuces et de connaissances scientifiques et techniques, que ce soit à travers des réalisations ou la conduite de projets — tout cela avec le plus grand fair-play… La créativité s’y trouve mise en avant et l’interdisciplinarité requise. Un événement unique à vivre, que nous vous ferons découvrir dans le prochain numéro !… ■Christophe Le Blanc


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EL FARO

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PAR YDREAMS

L’ENTREPRISE

Des robots Santander Red accueillent les visiteurs à toute heure.

Jusque-là, la robotique personnelle d'entreprise et la réalité virtuelle n’avaient produit qu'un ensemble de prototypes plus ou moins achevés. Aujourd'hui, ces technologies deviennent matures et des sociétés comme la Banco Santander (Espagne) veulent sauter le pas en les adoptant. YDREAMS PRÉPARE NOTRE ENVIRONNEMENT PROFESSIONNEL DEPUIS DIX ANS YDreams, une société portugaise de cent cinquante employés, s'évertue à promouvoir les nouvelles technologies dans l'environnement du monde professionnel. Elle s'appuie sur des technologies interactives, dotées d’un certain design. La société a déposé de nombreux brevets dans les domaines du traitement de l'image, de la réalité augmentée et des interfaces basées sur la gestuelle. Elle est déjà présente dans de nombreux pays (Portugal,

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Espagne, Brésil, États-Unis), possède un carnet de plus de cinq cents clients, comme Adidas, Vodafone, Nokia, Barclays, Coca-Cola, BBC, et travaille en partenariat avec Microsoft et Siemens — pour ne citer qu’eux. Son dernier projet (et le plus ambitieux), a consisté à transformer, en février dernier, le centre des visiteurs de la Banco Santander en une espèce de vitrine technologique avancée, façon Minority Repor t. La Banco Santander est la première banque d’Espagne et l’une des principales en Europe. À l'heure où son pays connaît lui aussi une crise, elle

demeure performante et veut en faire la preuve… DES ROBOTS VOUS MONTRENT LE CHEMIN El Faro (« le phare »), tel est le nom de l’évolution. Il faut dire que le Visitor's Center tient un rôle important dans le complexe financier de cent soixante hectares situé à Bodilla Del Monte, près de Madrid. L'impact visuel des fonctionnalités technologiques révolutionnaires a été conçu pour surprendre les visiteurs, tout en leur offrant des moyens uniques


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ÉTHIQUEMENT, CES ROBOTS HÔTESSES D'ACCUEIL NE SONTILS PAS DE VRAIS JAUNES ?…

La question peut être posée !… Mais si l'on se réfère à l’histoire de l'informatique (qui devait mettre tout le monde au chômage), on s’aperçoit qu’elle a créé davantage d'emplois qu'elle n'en a supprimé : les techniciens, les programmeurs et… les utilisateurs abondent ! De plus, les métiers ainsi créés se sont révélés plus intéressants et moins rébarbatifs que les activités des secrétaires, qui recopiaient indéfiniment le même courrier en changeant juste un nom et une adresse. La robotique va apporter la même révolution et engendrer des emplois plus valorisants et moins répétitifs. Seul point noir : la formation — mais la robotique va se simplifier au fil du temps : la question apparaît purement générationnelle…

YDREAMS A FOURNI LES TECHNOLOGIES DU PAVILLON PORTUGAIS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE SHANGHAI L'interaction guide les visiteurs du pavillon du Portugal durant l'Exposition universelle de Shanghai (jusqu'au 31 octobre). YDreams y a développé des technologies qui plongent les visiteurs au cœur de l'histoire des relations entre la Chine et le Portugal et y propose aussi une présentation des énergies renouvelables, que l’empire du Milieu commence à utiliser. Pas moins de quatre installations interactives y ont été installées (dont deux écrans géants interactifs de quatre et sept mètres). Ce dernier présente un jeu (sur le thème de l'énergie éolienne), dans lequel les participants déplacent divers éléments dans le vent par le biais d’une gestuelle.

de prendre connaissance de l'histoire du groupe bancaire espagnol, de son implantation dans le monde, des valeurs, des marchés monétaires et aussi du complexe que forme le siège social. L'expérience immersive des visiteurs les fait d’abord entrer dans un impressionnant cube de verre de trente mètres de haut (façon Apple Center), qui a donc la fonction d'antichambre. Des colonnes de LEDs affichent des messages dynamiques tout à fait artistiques et aussi les cours des valeurs. Le comité d’accueil est constitué de robots Santander Red, qui arrivent à peu près à la hauteur des genoux et arborent l’apparence de grands escargots rouge Ferrari. Ils fonctionnent en essaim grâce au système multi-agent de la plate-forme de programmation propriétaire d’YDreams. Les robots parcourent le centre des visiteurs, qui est couvert par douze capteurs de fréquences

Les robots Santander Red savent travailler en essaim.

radio (RF) en connexion avec des tags RF placés dans chacun desdits robots, ce qui leur permet de communiquer dans une langue synthétique qui leur est propre et produit également une musique ambiante. Chaque robot utilise deux étiquettes RF, combinées avec un gyroscope et un odomètre, pour cartographier avec précision sa position et son orientation. (Un ensemble de 16 sonars montés sur la coquille extérieure lui sert à la détection des objets qui se trouveraient sur son chemin.) Une borne interactive à écran tactile trône à l'entrée afin de permettre la communication avec les robots via le WiFi. Elle offre aux visiteurs la sélection d’une langue et de leur destination. Un robot approche alors de la borne et accueille le visiteur afin de le guider vers son rendez-vous. Une fois son travail accompli, il souhaite à son invité une agréable journée et retourne dans le cube. Les Santander Red possèdent une autonomie qui peut atteindre six heures. Tout comme les robots aspirateurs, ils retournent tout seuls à leur quai de recharge quand ils sont à bout d’énergie, avant de procéder à la réception d’un nouveau visiteur. DE LA RÉALITÉ AUGMENTÉE AUX QUATRE COINS DES BUREAUX ! Plus loin, un mur tactile interactif de douze mètres de long accompagne les visiteurs, qui peuvent apprendre l'histoire de la banque et s’informer de l’ampleur de son implantation dans le monde grâce à une combinaison de textes, d’images et de vidéos. Pour accéder à certains menus, il suffit de se déplacer devant l'écran, de faire quelques gestes — toutes les informations sont alors délivrées au lecteur. Adjacent à cette paroi, se dresse un modèle réduit du complexe financier. Quatre moniteurs glissent le long des bords de la maquette géante. Les écrans sont dotés de la réalité augmentée et détectent les points d'intérêt situés

en face d’eux dans la maquette du complexe ; ils y superposent alors des informations (tous les types de médias pouvant intéresser la personne qui pilote sont disponibles). Le complexe de Santander sert désormais de bâtiment témoin… L’espace conceptuel, qui intègre la robotique de pointe, des interfaces numériques, un design interactif et des peintures murales à base de LEDs, constitue une référence importante, sur le sol espagnol, pour la société portugaise. YDreams le considère comme une véritable carte de visite, qui favorisera l'utilisation créative des technologies au cœur d’un nombre toujours plus grand de secteurs traditionnels. (http://www.ydreams.com) ■Screetch

Une maquette géante du complexe est équipée d'écrans dotés de la réalité augmentée.

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SUR UNE AVENTURE : L

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Si vous suivez l’actualité de la robotique personnelle, vous gardez forcément un œil sur Nao, le robot humanoïde d’Aldebaran Robotics, start-up française. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que ledit design a été réalisé en collaboration avec des élèves de quatrième année à CREAPOLE, via un concours interne…


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: LE DESIGN DE NAO

Jardin mineral de Creapole. avec, au mur, les dessins préliminaires du design de Nao.

Et au-delà de toutes les fonctionnalités que Nao aura à offrir, que ce soit au particulier dans sa version ludique ou au professionnel de la programmation, ce qui attire immédiatement l’attention, c’est son capital sympathie. Nao a ce que l’on pourrait familièrement appeler une « bonne bouille », qui lui vient de ses créateurs, Erik Arlen et Thomas Knoll, alors étudiants en quatrième année de Master Design Produit à CREAPOLE… TRENTE-SEPT PROPOSITIONS DE DESIGN POUR UN ROBOT HUMANOÏDE Nous sommes en 2005, et l’entreprise Aldebaran Robotics commence officiellement

son activité en juillet… Les fondateurs décident alors de lancer un concours inter-écoles, dont l’objet sera le design du robot qui deviendra la figure de proue de la société. Le démarchage des écoles commence, mais CREAPOLE se montre tellement enthousiaste que le programme des étudiants de quatrième année est bouleversé pour intégrer officiellement ce défi, et le concours interécoles devient ainsi un projet pédagogique à part entière. En termes de collaboration, les étudiants de CREAPOLE rencontreront chaque semaine différents acteurs d’Aldebaran Robotics pour ne négliger aucun des aspects du cahier des charges, de l’originalité du design au respect des contraintes liées

à la future industrialisation du produit. Sur les trente-sept projets proposés en binôme par les étudiants, cinq seront retenus et récompensés de leur créativité et de leur implication au moyen d’un chèque remis par Aldebaran Robotics. Ces projets seront ensuite retravaillés et affinés avant la sélection finale, qui se fera autant au sein des bureaux d’Aldebaran Robotics qu’en écoutant les avis de blogueurs influents et des accros à la robotique. Les concepteurs de Nao, Erik et Thomas, continueront ensuite à travailler sur le projet Nao en parallèle de leur cinquième année à CREAPOLE, jusqu’à ce que le design soit parfaitement adapté aux contraintes techniques liées à son utilisation et à sa fabrication.

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Design de Nao proche du résultat final.

Questions Questions à Erik Arlen, l’un des deux designers de Nao. Erik est aujourd’hui Footwear Designer chez Nike, aux États-Unis.

ERIK ARLEN

PRIVILÉGIER LA MODULARITÉ POUR PERMETTRE LA PERSONNALISATION Et lorsque l’attention portée au design est extrême, comme ce fut le cas pour Nao, tant au niveau des étudiants de CREAPOLE que des maîtres d’œuvre, les possibilités de personnalisation sont multiples… Au fil du temps et des envies de ses acheteurs, Nao pourrait ainsi être assemblé à la demande, pour permettre par exemple à chacun de remplacer les mains du robot par divers accessoires. On pourrait même imaginer une autre couleur de base pour le robot, qui viendrait s’ajouter à la possibilité de choisir la couleur des parties amovibles de la tête et du corps de Nao. Et depuis vingt-sept ans, près d’un millier de designers professionnels ont quitté les bancs de CREAPOLE, diplôme en main, afin d’aller exercer leur métier au sein d’entreprises bien connues pour leur marketing produit et leur goût pour le design. Mais avant de voler de leurs propres ailes, les étudiants mettent en pratique les enseignements avec des études de cas et des projets de création, comme ce fut le cas avec Aldebaran Robotics, venu solliciter leur imagination créatrice afin de donner vie à son robot. ■Brigitte Bailleul

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Planète Robots : Que vous a apporté la collaboration avec Aldebaran Robotics, alors que vous n'étiez encore qu'un étudiant à CREAPOLE ? Erik Arlen : Tout d’abord, le fait d'avoir travaillé avec les ingénieurs et l'équipe d'Aldebaran Robotics m'a permis d'être confronté très jeune (j'avais 21 ans au moment du concours) à la réalité du métier et de faire face à de réelles contraintes de développement, puis de production. Et je peux vous dire que lorsque ce projet initial se trouve être le premier robot humanoïde de divertissement du monde, c'est sacrément motivant ! Cependant, cela nécessitait d'autant plus de rigueur sur le plan du travail car il nous fallait prendre en compte le volume des différents moteurs, ainsi que les angles de rotation nécessaires aux mouvements du robot. Tout cela m'a également appris à être plus précis en matière de propositions et d'idées. Aujourd'hui, cinq ans plus tard, il est très gratifiant d’entendre parler du projet via les médias du monde entier, de voir que la société a gardé le nom que nous avions donné à notre proposition, et de savoir que la France a choisi de présenter Nao à l'Exposition universelle de Shanghai cette année. Tout cela m'apporte beaucoup en termes de communication et de promotion !… P.R. : Avec le recul de votre expérience professionnelle, comment jugez-vous la formation que vous avez reçue à CREAPOLE ? E.A. : CREAPOLE m'a donné les bases de mon métier de designer en m’apprenant à gérer un projet dans son intégralité et de plusieurs manières. Ensuite, il faut que le design soit une passion, afin de s'approprier ces bases pour pouvoir gagner un concours, décrocher un stage ou trouver un emploi. Je ne pense pas que l'école soit là pour donner une recette, il faut en tous les cas être passionné et passer beaucoup d'heures sur ses projets… à penser, à créer et à exécuter. Les études de cas effectuées à l'école sont très proches des études de design pratiquées dans le milieu professionnel ; elles sont cependant plus courtes et n’aboutissent pas à la mise sur le marché d’un produit, ce qui permet d'avoir moins de contraintes dans un premier temps, et de se concentrer sur l'aspect créatif. Pour conclure, j’ai reçu une très bonne formation à CREAPOLE ; j'y ai travaillé sur beaucoup de cas concrets, et j’ai pu effectuer plusieurs stages à l'étranger, ce qui m'a beaucoup apporté en termes de savoir et d’expérience, dans des domaines variés.

aldebaran robotics au cœur de Creapole.

Questions à Philippe Le Bihan, le directeur de CREAPOLE.

PHILIPPE LE BIHAN Planète Robots : Pourquoi faire travailler les étudiants sur des cas concrets, apportés par des entreprises ? Philippe Le Bihan : Nous faisons travailler nos étudiants sur des cas concrets dès la première année. Déjà quinze à vingt projets en classe prépa et de mise à niveau en Arts appliqués pour leur faire découvrir les sept spécialisations de CREAPOLE : Mode, Communication visuelle multimédia, Design produit, Design transport, Architecture intérieure, Jeu vidéo animation, Art design… Ces projets sont menés avec une approche humaine de la cible culturelle, de l'univers de la marque, des territoires géographiques et économiques... La dimension management est intimement liée à la création, dès la première année — c'est un atout que nos étudiants apprécient à sa pleine valeur lorsqu'ils font des stages partout dans le monde. Quand nos étudiants arrivent en deuxième, troisième et quatrième années, des entreprises confient à une classe entière un projet à développer. Ils sont briefés comme des professionnels et savent que les deux ou trois meilleurs projets de la classe recevront une rémunération. Nos étudiants travaillent avec les plus grandes marques, comme NIKE, ADIDAS, PUMA, TOYOTA, SHOT, PEUGEOT, MONT-BLANC, LACOSTE, CÉLINE… La pratique de ces études de cas réels est la meilleure préparation à la vie professionnelle. P.R. : Avec quelles entreprises du secteur de la robotique — au sens large — les étudiants ontils déjà travaillé ? P.L.B. : En matière d'entreprises du secteur robotique, les étudiants de CREAPOLE ont travaillé avec l'ESA, l'Agence spatiale européenne, sur des produits robotiques intégrant de la haute technologie venue de l'espace. Ils ont également collaboré avec des équipes du M.I.T. de Boston sur des vêtements intelligents « Smart Wear », intégrant des parties automates au service de l'homme…



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LE CRIIF ENTRE LA RECHERCHE FONDAMENTALE ET LES APPLICATIONS INDUSTRIELLES

RobuDOG, un robot chien développé par le CRIIF.

Les acteurs qui participent à la robotique de demain sont nombreux et divers… Cela va des passionnés qui bricolent dans leurs garages aux grands fabricants, en passant par la presse spécialisée et les boutiques dédiées. Moins connu des consommateurs finaux, il y a aussi les organismes de recherche robotique. L'un des plus importants en France est le CRIIF, le Centre de robotique intégrée d'Île-deFrance, un organisme qui, contrairement à ce que son nom indique, a une vocation tout aussi internationale que nationale.

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Le CRIIF est un organisme privé qui a été créé dès 1987 et se définit comme étant à mi-chemin de la recherche fondamentale et des applications industrielles du monde de la robotique. Il s'appuie sur l'université Paris VI et le CNRS et propose son expertise à tous les types de structures — de la petite PME aux grands groupes publics. Le CRIIF se positionne sur de nombreux domaines d'activité pouvant nécessiter l'utilisation de robots : les industries (manufacturière, automobile ou nucléaire), la Défense, les biotechnologies ou encore la construction. La mission première du CRIIF est évidemment de conseiller ses clients dans l'intégration des technologies robotiques que réclament leurs projets, en servant de passerelle entre les résultats des recherches effectuées dans le domaine et les applications pratiques. L’organisme contribue aussi à la recherche pure, que ce soit directement en interne sur quelques sujets spécifiques, ou en redistribuant les connaissances acquises par les réalisations industrielles au sein des organismes de recherche. Et comme toute activité économique, l'essor de la robotique ne passe pas seulement par la technique : le CRIIF assiste aussi les entreprises dans le montage de projets qui bénéficient


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“Le CRIIF est l'un des 41 centres de recherche technologique”. Robot de nettoyage industriel et peluche robotisée pour enfants autistes.

Le CRIIF a mis au point un déambulateur robotisé.

d'aides publiques nationales ou européennes. Malgré tout, le cœur du travail concret du centre est la réalisation d'études exploratoires, qui peuvent parfois se prolonger jusqu'à la réalisation de prototypes. Le CRIIF est l'un des 41 centres de recherche technologique (CRT) français, c'est-à-dire qu'il est reconnu, malgré sa nature privée, comme étant un organisme de recherche d'intérêt général. Ce label sanctionne à la fois l'efficacité de la structure et sa vocation, qui est d’aider les entreprises à innover. Ses axes de recherche ont pour seul point commun d'être rattachés, d'une façon ou d'une autre, à la robotique. Comme il s’agit d'un domaine extrêmement vaste, on y trouve des choses

aussi diverses que la gériatrie, l'aide à la personne passant par la robotique, la chirurgie, l'autonomie ou la perception de la transmission d'émotions par le langage corporel. Chacun des axes de recherche se traduit par des applications pratiques. La recherche gériatrique a permis de développer de nouveaux types de déambulateurs qui permettent de prévenir les chutes, en s'adaptant en temps réel à la posture de la personne. Du côté de la chirurgie, on met au point des bras robotisés qui procurent aux spécialistes la faculté d'opérer un patient avec une précision plus importante que celle des mains humaines. Le CRIIF a également participé à la conception d'un robot autonome de traitement des surfaces contaminées. Quant

à la recherche sur la transcription des émotions du visage humain, elle se focalise sur un projet de robot humanoïde pour une PME dont le nom n'a pas été révélé. Si les laboratoires de recherche sont le maillon le moins visible et le moins connu du monde de la robotique, c'est en leur sein que s'inventent et se conçoivent certains des concepts des robots de demain. Comme aime à le répéter son constructeur, le petit humanoïde Nao est constitué de plus de composants et de technologies qu'une voiture. Combien d’entre eux sont-ils issus, directement ou indirectement, des travaux du CRIIF ?… ■Remi Legris

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INTERVIEW

RODOLPHE HASSELVANDER, DIRECTEUR DU CRIIF

Planète Robots : Monsieur Hasselvander — bonjour ! Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Planète Robots ? Rodolphe Hasselvander : Bonjour — et bonjour aux lecteurs de Planète Robots ! Je m’appelle Rodolphe Hasselvander et je suis le directeur du CRIIF. Je l’ai rejoint presque directement après l’obtention de mon diplôme d’Ingénieur en robotique en 2001, puis je suis passé par différents postes d’ingénieur R&D et devenu chef de projet avant d’être promu directeur en 2007. Concrètement, mon métier consiste à gérer tous les projets nationaux et internationaux du CRIIF — c’est-à-dire proposer du conseil en innovation et en conception de systèmes mécatroniques. P.R. : Quels sont les projets dont vous êtes le plus fier — et pourquoi ? R.H. : Je ne désignerai pas un projet en particulier, mais un ensemble qui fait la force du CRIIF : à savoir la diversité des applications développées, qui reflète tout à fait la robotique du futur — une présence permanente ! Le CRIIF prodigue de l’assistance à l’innovation aux PME comme Robosoft, leader européen en robotique mobile, mais aussi à de grands groupes comme Bouygues Construction, EDF ou le CEA. Notre équipe d’une dizaine de personnes est constituée de scientifiques et d’ingénieurs. Nous faisons de la conception/réalisation de systèmes mécatroniques et robotiques innovants. En robotique avancée, nous

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concevons des systèmes d’assistance aux personnes âgées ou handicapées, des humanoïdes ou des orthèses. En BTP, nous créons des machines autonomes affectées au démantèlement nucléaire, capables d’évoluer en milieu hostile et contaminé ou des systèmes de transport et d’intervention intelligents. Pour l’armée, nous avons conçu des robots rapides tout-terrain polyarticulés et autonomes pour l’assistance aux fantassins et l’exploration en milieu hostile. Nous touchons également à la muséographie, en mettant au point des humanoïdes pour les parcs d’attractions et divers moyens de transport de personnes automatisés… Le CRIIF est particulièrement impliqué dans le domaine de la santé car depuis plusieurs années nous avons orienté nos efforts vers l’assistance aux personnes âgées à domicile, ainsi que sur les outils de rééducation. Le CRIIF a d’ailleurs reçu récemment le premier prix des Trophées du grand âge, catégorie R&D. P.R. : Quels sont les défis techniques les plus motivants pour le CRIIF ? Sont-ils plutôt logiciels, plutôt mécaniques ou plutôt sociaux ? R.H. : Le défi technique le plus motivant est en fait de réussir à mener de front ces trois challenges. C’est ce qui sera la clef pour la réussite d’un projet d’envergure. La robotique est une discipline qui nécessite à elle seule une grande rigueur car elle intègre plusieurs spécialités qui sont la méca-

nique, l’électronique et l’informatique. Aussi bien d’ailleurs au niveau du logiciel que de la mécanique, il existe maintenant de nombreuses avancées technologiques réellement exploitables, tant pour l’industrie que pour le grand public. Cependant, la plus grande difficulté reste l’intégration des deux. Jusqu’à il y a peu, il n’y avait pas de véritable formation en robotique et l’on se retrouvait souvent face à un affrontement entre les mécaniciens et les informaticiens. Chacun ayant sa propre vision des choses. À cela s’ajoute ce dont vous parlez à juste titre : les problèmes sociaux. Il existe toujours cette peur du robot qui pourrait prendre le pouvoir ! Concernant l’aspect logiciel, on voit apparaître depuis un certain temps de plus en plus de plates-formes logicielles de développement robotique. Cela va d’URBI à Microsoft Robotics Studio en passant par ROS. Mais le problème reste que peu de gens acceptent pour le moment de se plonger dans ce qui peut leur apparaître comme des usines à gaz. L’idéal serait de réussir à obtenir une base logicielle standard qui autoriserait des développements beaucoup plus rapides. La robotique étant partout autour de nous, cela autoriserait de nombreux développement « transversaux » et permettrait de se focaliser sur d’autres problématiques. P.R. : Le CRIIF existe depuis 1987. Qu'est-ce qui a motivé sa création à l'époque ? R.H. : Le CRIIF a été créé à l’initiative de chercheurs de l’université Paris VI qui travaillaient au Laboratoire de robotique de Paris (LRP), qui a été depuis intégré à l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR) Paris VI-CNRS. À cette époque, il n’y avait quasiment pas de politique de transfert technologique ou de valorisation des travaux menés dans les laboratoires de recherche. Le CRIIF a été créé pour pallier ce manque. L’idée était d’en faire un outil de valorisation. Il n’y avait à l’époque qu’une personne qui s’en occupait mais cela permettait d’offrir des moyens de transfert technologique vers des industriels et des PME. Quelques années plus tard, le CRIIF participa à la création des CRT, les Centres de ressources technologiques. La procédure de reconnaissance CRT, visant à la qualification des structures d'appui technologique aux entreprises, a été mise en place en 1996, conjointement par le ministère chargé de la recherche et le ministère chargé de l'industrie. Elle a pour objectif de fournir aux PME-PMI la garantie que la struc-


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“Il existe toujours cette peur du robot qui pourrait prendre le pouvoir !” ture à laquelle ils s'adressent est capable de leur apporter des réponses adaptées et de qualité en matière de prestations technologiques sur mesure. P.R. : Beaucoup s'accordent à dire que depuis un ou deux ans, le monde de la robotique est en ébullition, que nous sommes au tout début de l'ère des robots. Ressentez-vous un changement au CRIIF, depuis quelques années ? À quoi l'attribuez-vous ? R.H. : En effet, depuis quelques années, on assiste réellement à l’essor de la robotique et à un changement de la perception du grand public à l’égard de cette discipline qui, très confidentielle à ses débuts, devient de plus en plus reconnue. Je ne parle pas bien sûr de la robotique manufacturière, qui a explosé bien avant ! Je pense que c’est la conjonction de plusieurs choses qui nous permet maintenant d’envisager l’avenir de la robotique avec un large sourire ! Déjà, les technologies liées à la robotique ont fait des progrès considérables tant au niveau des actionneurs, des capteurs ou des batteries que dans les systèmes de contrôle/commande, de plus en plus performants et de moins en moins encombrants. Ajoutez à cela l’industrialisation de nombreux composants de haut niveau, qui a permis de faire baisser les coûts de technologies très pointues, et vous obtenez une discipline assez mûre pour pouvoir prendre une large place au sein de notre société. Ce qui était il y a peu des systèmes très avancés qui ne fonctionnaient que dans les labos pour le plaisir de quelques chercheurs, devient maintenant accessible à tous avec des coûts beaucoup plus raisonnables et surtout une fiabilité exemplaire, à l’instar d’autres produits électroniques de masse. Ensuite, on constate un intérêt grandissant du public pour les robots. Les gens ont plus confiance qu’avant et laissent plus facilement leur imaginaire leur montrer ce que pourrait être la vie parmi lesdits robots. Bien qu’il reste quelques peurs quand il s’agit de robots anthropomorphes, il existe aussi une certaine fascination. À cela s’ajoute une sensibilisation à la robotique de plus en plus jeune. Lorsque j’étais petit, je voulais devenir ingénieur en robotique pour pouvoir donner vie à mes robots Lego et, maintenant, dans n’importe quel magasin de jouets, vous trouvez des kits robotiques de cette marque. Il est certain que nous allons voir arriver une génération pour laquelle la robotique fera partie intégrante de la vie de tous les jours, et c’est là à mon avis qu’elle prendra réellement son essor.

Robot polyarticulé mis au point ; Robosoft, lors d'un tournage pour l'émission « Ushuaia » avec Nicolas Hulot.

Enfin, il reste un point très important à aborder, celui de la démographie. En 2050, 40 % de la population européenne aura plus de 65 ans. En 2010, l’investissement dans les STIC représentera 5 % des dépenses de santé (1 % en 2000). Notre société va donc être confrontée à un enjeu socio-économique sans précédent. Il y aura forcément un manque de personnel et de moyens pour pouvoir s’occuper de ces personnes âgées et les assister au quotidien. La robotique pourra sans aucun doute apporter des réponses à cette problématique et c’est dans ce sens que vont les politiques en matière de recherche et d’investissements. Il suffit d’ailleurs de regarder ce qui se passe au Japon, un pays qui souffre déjà de cette situation et qui a engagé des moyens considérables pour développer des solutions robotiques adaptées. P.R. : Comment voyez-vous la robotique dans notre vie quotidienne, d'ici cinq à dix ans ? R.H. : Lorsqu’on regarde à l’heure actuelle, on constate qu’il y a déjà beaucoup de robots dans notre vie quotidienne. Je ne sais pas si nous verrons bientôt arriver des robots humanoïdes à tous les coins de rue, mais en ce qui concerne les robots d’assistance, nous devrions en côtoyer de plus en plus. Cela entraînera une baisse des coûts — et ainsi de suite ! Du côté des professionnels, il est certain que la demande sera croissante. Nous allons voir arriver des véhicules de plus en plus intelligents, voire autonomes, comme ce que nous faisons déjà avec l’INRIA et Robosoft. Les robots seront aussi de plus en plus utilisés pour la reconnaissance, le contrôle et plus lar-

gement pour toutes les tâches pénibles ou dangereuses. Il est fort probable aussi que lesdits robots envahissent les parcs d’attractions, comme vous le présentiez dans votre dernier numéro. Ce sont des choses sur lesquelles nous travaillons avec certains clients, notamment un créateur de parcs. Je pense cependant qu’il reste encore beaucoup d’efforts à faire sur la partie « énergie ». Les batteries, bien qu’ayant beaucoup évolué, restent le point noir de la robotique mobile, surtout lorsqu’on parle de la puissance importante qui se révèle nécessaire au fonctionnement des robots humanoïdes. P.R. : Quels rapports entretenezvous avec la science-fiction ? Les œuvres d’un auteur comme Isaac Asimov ont-elles eu une influence sur votre rapport à la robotique ? R.H. : Comme beaucoup de personnes de ma génération, j’ai été bercé par des films mythiques comme Terminator, Star Wars ou Mondwest, qui m’ont fait rêver des robots. Et à l’heure actuelle, cela reste toujours une source d’inspiration car malgré leur ancienneté, certaines de ces productions étaient vraiment visionnaires. Cependant, le revers de la médaille, c’est que ces films ont provoqué une peur du robot. Les années passent, mais cette terreur demeure. Vous trouverez toujours des personnes pour vous demander si les robots vont prendre le pouvoir ou si Skynet existe… Comptons sur les films d’animation comme Wall-E ou Robots pour bien ancrer la robotique dans le cœur du grand public… ■Propos recueillis par Remi Legris

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Vie quotidienne

MYDESKFRIEND

LE

TAMAGOTCHI ROBOTIQUE

Les animaux “assistants personnels robotiques” abondent... Après le Nabaztag et le Tux Droid, voici le MyDeskFriend d'Arimaz ! Nous l'avons testé pour vous… Verdict ! On ouvre la petite boîte rectangulaire aux couleurs de l'engin, qui contient tout le nécessaire : câble USB, le MyDeskFriend bien sûr, sa casquette, son socle de chargement et un guide minimaliste de mise en route. (On s'étonne d’ailleurs de trouver un mode d'emploi aussi minuscule, même si la tendance est au PDF sur mini-CD... En fait, le véritable mode d'emploi vous attend sur Internet, en vidéo !) L'ensemble a été bien conditionné, pas de risque de casse… Et contrairement à ses concurrents, le MyDeskFriend culmine à 6 cm ! Petit — mais costaud ! L'INSTALLATION DU MANCHOT SUR VOTRE BANQUISE (ENFIN, VOTRE BUREAU)… En effet, le MyDeskFriend est conçu pour évoluer sur votre bureau au gré de ses envies et de son humeur, tout en vous renseignant sur les news, la météo, la Bourse, vos mails et tous

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les événements Facebook. Il s'agit bien d'une banquise car la surface d'évolution du robot doit être blanche — tout du moins de couleur claire — pour qu'il puisse se repérer (ses capteurs lui permettent de s'arrêter devant un obstacle ou le vide). On peut alors raccorder la base au cordon USB et relier le tout à l'ordinateur. Ladite base est pourvue de trois diodes électroluminescentes sur le flanc gauche : la couleur rouge ou verte en clignotement alterné signale que le MyDeskFriend n'est pas relié à la base ; la couleur verte fixe informe que le robot est en cours de recharge ; la couleur rouge fixe signifie que la batterie est pleine. Et l’on n'oubliera la casquette qui habille le petit chauve et lui donne une bouille si sympathique ! Après quelques minutes de recharge sur sa base (signalons au passage que les encoches destinées à faire passer le courant apparaissent bien fragiles), il est temps de passer à l'ins-

tallation logicielle. Là, rien de plus simple ! Mis à part le fait que vous devez absolument posséder un compte Facebook, l'application se télécharge sur votre ordinateur et se pilote presque uniquement par Facebook (sauf l'alerte des mails). Allumons donc le petit bout, qui s'éveille avec un bruit mimi comme tout, en arborant de grands yeux alternativement verts et bleus. Le firmware s'installe dans le robot, ce dernier est reconnu grâce à son numéro unique et la connexion s’opère ! Puis il se configure (avec facilité) sous Facebook. CONFIGURATION DE LA BÊTE La prise en main se révèle simple et rapide. Chaque onglet permet de régler une fonctionnalité : la météo en indiquant la ville, les actualités en renseignant les flux RSS à activer, les indices boursiers à donner en temps réel, etc. Il est même possible de lui donner des ordres ! En effet, pas moins de quinze reconnaissances


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On aime… • Ses fonctionnalités riches et variées : il sait tout faire comme les grands compagnons robotiques (Nabaztag et Tux Droid). • Son côté affectueux (caresses, jeux et sommeil apportent véritablement de la vie sur un bureau). • L’API toute fraîche, pour ajouter des modules.

On aurait aimé… Les robots manchots vont envahir votre bureau.

vocales sont possibles pour obtenir les informations ou lui demander d’interpréter une chanson. Et comme il se trouve connecté en permanence à votre profil Facebook, le MyDeskFriend vous tient au courant de l’activité de votre entourage : il lit les nouveaux posts et les news, vous avertit quand un ami se connecte, etc. Une fois configuré, il apparaît donc comme un miniassistant de bureau qui vous relie au monde numérique en continu… Mais ce n'est pas tout ! Vos amis peuvent agir sur votre petit manchot depuis Facebook pour vous envoyer des messages et le robot interagit quand on le caresse ou lorsqu'on joue avec lui car il est capable de vous suivre du doigt (pas encore de l'œil mais apparemment, c’est prévu). Il faut donc s'en occuper afin qu'il ne s'ennuie pas. Enfin, rien ne vous interdit de le prendre dans vos bras et de le cajoler... UN VRAI BÉBÉ ! Manger, dormir, jouer... Il faut s'occuper régulièrement de son MyDeskFriend pour qu'il grandisse ! Au-delà des fonctions « utiles », il propose aussi un aspect ludique se rapprochant de celui d’un Tamagotchi. Le robot peut exprimer son émotion, ses sentiments ou ses envies. S’il a faim, vous trouverez dans sa panoplie de quoi lui donner à manger : biscuit, poisson ou même vitamines pour le booster. Vous pouvez également jouer avec lui, le titiller pour l’énerver, le faire ronronner en le caressant ou encore l’endormir en le berçant... Enfin, le manchot va également s’amuser à courir, danser ou chanter sur votre bureau, en faisant toujours attention à vos mouvements et en s'arrêtant au bord de la table grâce à ses capteurs. On aurait cependant aimé pouvoir désactiver cette fonction un chouia agaçante — même si le robot met véritablement l'ambiance

En guise de conclusion, on peut affirmer qu’Arimaz frappe fort avec son MyDeskFriend ! De plus, l'équipe de développement semble également très active puisqu'elle vient de lancer une nouvelle version de l'application ainsi qu'une API (Application Programming Interface — interface de programmation) qui va permettre aux développeurs de tout poil de proposer des fonctionnalités supplémentaires : on pense déjà à un client Twitter ou MSN...

• Une installation soft ne nécessitant pas un compte Facebook. • Une diction aussi sympathique que ses petits cris. • Une compatibilité Linux.

La base de rechargement du MyDeskFriend.

■Frédéric Boisdron

“Manger, dormir, jouer... Il faut s'occuper régulièrement de son MyDeskFriend”.

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Vie quotidienne

TEST

WOWWEE ROBOSAPIEN

V2

Imaginez une dizaine de petits moteurs, des capteurs en tout genre (laser, sensitifs, visuels, audio), capables d’interagir avec l’environnement et de parler français, équipant un petit humanoïde d’une cinquantaine de centimètres. Comment ne pas y voir un petit avant-goût, évidemment simplifié, du futur Nao ? Avant le moment fatidique de la première mise sous tension, intéressons-nous un peu au packaging. En sus du robot lui-même, on trouve assez peu de choses dans l’imposante boîte : une télécommande, trois quilles rouges, une balle verte — et c’est tout ! Pas de CDRom et pas de chargeur, qui auraient rendu l’utilisation du jouet bien plus agréable… et en guise de documentation, un manuel vraiment peu épais. La télécommande fournie ressemble un peu à

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une manette de console de jeux moderne, avec ses boutons sur la tranche (trois), ses deux sticks directionnels et ses huit boutons. On remarque aussi une unique diode lumineuse qui permet un retour d’information vers l’utilisateur (en fonction de sa couleur et son clignotement). ECCE ROBOT Sur le robot lui-même, on ne trouve aucune interface autre que l’interrupteur principal. Pas

de port parallèle ou USB, rien qui indique une connectique sans fil de type WiFi ou Bluetooth. Pour le contrôle, il faudra donc se contenter du peu que l’on pourra envoyer à partir des boutons de la télécommande infrarouge. Quant au poids du Robosapien, il se concentre dans ses larges pieds. Un moyen un peu facile d’obtenir un bon équilibre de l’humanoïde ! Les piles révèlent ici une partie de leur utilité, puisqu’elles constituent une bonne partie de ce lest. On remarque aussi la pré-


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“Avant même de l’allumer, on sent que le robot sera pataud…” sence d’une petite webcam, montée sur le front de la bête, ainsi que celle de quatre capteurs de pression de type « bouton-poussoir », devant et derrière ses larges petons. Enfin, on retrouve aussi deux petits micros là où auraient pu être ses oreilles… Les articulations, toutes rattachées à des servomoteurs, sont distribuées avec parcimonie. Avant même de l’allumer, on sent que le robot sera pataud : une articulation pour le torse, une par jambe pour les relier au corps (ni les chevilles ni les genoux ne sont asservis) deux sur chaque bras (épaule et poignet), une par main (chacun des quatre doigts est contrôlé par un unique servo et ne peut se déplier ou se replier indépendamment) — et enfin deux dernières pour le cou... c’est encore tout ! Aussitôt l’interrupteur activé, le robot se présente, en français, salue et recule un petit peu. L’émerveillement initial que l’on ressent en voyant l’humanoïde prendre vie retombe très rapidement vu sa manière bien peu esthétique de reculer : il gigote beaucoup, tangue et ne parvient à rester debout qu’à cause de l’inertie de sa base. Comment pourrait-il en être autrement pour une machine sans genoux ni chevilles ? En le faisant se déplacer, l’impression se confirme : même quand il « court », il se meut à l’allure d’un escargot et c’est à peine s’il parvient à tourner… On entend un bruit monstrueux de plastique entrechoqué, ça se balance, ça vibre beaucoup — mais rien à faire, ça n’avance pas vraiment (ou en tout cas pas bien vite). De plus, malgré son potentiel, le robot ne cherche pas vraiment à dépasser sa condition de jouet : il n’est absolument pas programmable. Bien sûr, on peut trouver sur Internet des passionnés qui ont réussi à effectuer quelques modifications, mais envoyer des instructions par infrarouge apparaît malaisé et réclame un niveau d’expertise technique bien plus élevé que celui que nécessite la programmation en URBI. Il faut donc se limiter à quelques instructions prédéfinies, correspondant aux boutons de la manette, en général un geste accompagné d’une phrase… Le manuel recommande de commencer par lancer l’un des programmes de démonstration. L’un d’entre eux montre le robot qui se couche, s’assied et se relève. En fait, plutôt que se coucher, le robot se laisse basculer en arrière. La façon dont il se relève apparaît en revanche plutôt impressionnante : partant d’une position allongée, il parvient à s’arc-bouter pour retomber sur ses pattes et se redresse en ahanant. L’effet est bluffant et tout

“Une articulation pour le torse, une par jambe pour les relier au corps”.

Le Robosapien V2, un vous interpelle à sa manière — bien particulière ! Le Robosapien V2, un avant goût de robot intelligent ?

aussi spectaculaire que dans le cas de Nao, également capable de cette prouesse. DES PROGRAMMES… CHANCELANTS !… Puisqu’on ne peut pas le programmer, intéressons-nous aux programmes déjà inclus. Le manuel affirme que le robot est capable de reconnaître et d’identifier les objets inclus en fonction de leur couleur : il suffirait de les placer devant lui. C’est effectivement possible mais peu concluant : s’il se rend compte immédiatement qu’on lui agite quelque chose sous le nez, percevoir la couleur de l’objet semble au-delà de ses compétences. La plupart du temps, le Robosapien reste bloqué et répète en boucle le mot « détection » en suivant du regard les déplacements de l’objet. Et pour améliorer la reconnaissance, on peut indiquer au robot le type de lumière ambiante : artificielle jaune, artificielle blanche ou lumière naturelle. Mais aucun des réglages ne permet

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Vie quotidienne

À gauche : le Robosapien V2 a un cousin multimédia, le RS Media. En bas de la page : Le Robosapien V2 est le descendant du Robosapien original.

en face de lui. Figure encore un mode Sentinelle (le robot demeure totalement immobile et émet un signal lorsqu’il entend ou voit quelque chose) et quelques animations d’interaction avec un autre Robosapien ou d’autres robots de la gamme WowWee, qui n’ont vraiment rien de particulier. (Il s’agit uniquement de gestes préprogrammés qui ne vérifient même pas la présence réelle de l’autre robot). Malgré une apparence humanoïde assez sympathique, le Robosapien ne propose rien de particulier, en dépit de ses différents moteurs

LE FONCTIONNEMENT DE LA MANETTE

On retrouve seulement onze boutons sur la manette, mais les instructions disponibles ne se limitent pas à ce chiffre. En fait, certains d’entre eux sont des boutons d’action et trois des « modifieurs ». Chaque bouton d’action correspond directement à une instruction et un ou plusieurs modifieurs peuvent être activés en même temps, afin d’obtenir d’autres instructions. Cela fonctionne comme les touches « shift » ou « ctrl » d’un ordinateur : la touche « c » de votre clavier imprime un « c », la touche « c » + la touche « shift » un « C », la touche « c » + la touche « ctrl » n’affichent rien, mais copient le texte en surbrillance.

et capteurs — le fabricant n’a pas cherché à concevoir autre chose qu’un jouet destiné aux enfants ! Dommage : programmable et doté de quelques servomoteurs de plus au niveau des genoux et des chevilles, ce produit aurait constitué une base parfaite pour une initiation à la robotique (pas besoin alors de débourser les quatre mille euros que vaut un Nao…)… D’une honnête qualité et proposé à un prix raisonnable, le Robosapien ne cherche pas vraiment à décrocher la lune… ■Frédéric Boisdron

réellement d’arriver à quelque chose de satisfaisant. Même en jouant sur l’éclairage, en changeant le robot de pièce pour obtenir plus ou moins de lumière naturelle, en allant dehors, à l’ombre, au soleil et en le tournant dans tous les sens : rien à faire, le Robosapien détecte vraiment mal ses objets. On constate également qu’en plein soleil, même dans le dos, le robot reste totalement désorienté et ne répond plus, ignorant même les ordres de la télécommande : il se met à reculer indéfiniment. Les rares fois ou il tente d’identifier un objet, il se trompe une fois sur deux. On lui en montre un vert et il répond qu’il est bleu ! Et même une fois un objet correctement détecté, il continue à n’en faire qu’à sa tête. D’après le manuel, lui montrer sa balle verte enclenche le programme Bowling. D’après nos tests, lui montrer ladite balle enclenche parfois le programme Bowling. Et souvent, il se contentera de dire : « C’est vert ! » Ou encore saisira l’objet, puis restera immobile. Même en supposant le Robosapien de bonne humeur, rien n’est encore gagné ! Imaginons des conditions idéales : l’objet est bien détecté,

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le robot se décide à déclencher le programme Bowling et demande la balle. Pour commencer, il faut réussir à la mettre dans sa main et la placer exactement entre l’index et le majeur, bien en face du pouce… Et aussi précis que l’on soit, la plupart du temps, il ne parvient pas à se rendre compte qu’il a quelque chose dans la main ! Même en admettant qu’il récupère bien la balle, il doit encore détecter ses quilles rouges… Avec énormément de patience, beaucoup de temps et après quelques lancers ratés, l’humanoïde parvient finalement à faire tomber ses quilles de bowling au moyen de sa petite balle ! Parmi les autres fonctions, on retrouve aussi un mode Programmation, qui n’a pas grandchose à voir avec son intitulé. Il s’agit simplement d’enregistrer une séquence de mouvements prédéfinis, qui seront joués en boucle sans aucune interaction avec l’environnement. C’était impressionnant en 1985 sur le Compurobot et son processeur 4 bits — mais plus tellement vingt-cinq ans après… Il existe aussi un mode Exploration, fort peu probant là encore. Le robot se contente d’avancer au hasard et de tourner quand un objet se trouve


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ee W ts u le w e e o W ’obj un pe cie c e d h d ière eille ppré c in e lyt mat t rév on a raît l'eng F a s me ts en hé e mai se p ntre m c s , p e a r i e a a g once n ma bout rom mis l et l ôle n l , c p r a ro o o ço es né eaux és b ours ci, la omp r le s ’un d sa fa n d j a c v es nou man s tou fois t un nt su ect d, par d p le e s a e a m is pu se d léco st p Cettper e volu e l’as ellu e D opo té n'e on. op e é or lib s b a u i e r t l r H t p lan r. C va ky ssiq t a nt vo cteu inno : le S cla tou pela se nt d’ nte andé e. Le rap ter. ve écha mm lant ique vole all ioco e vo écan t de rad chin te m oir e ma nsec ouv d’i se m de

H R C E E P T P Y O L F YH K S

Ce qui frappe au premier abord dans le SkyHopper : sa taille et son poids ! Alors que ce genre d'objet est généralement minuscule pour un poids quasi nul, il a la taille d'une voiture radiocommandée classique. S’il reste très léger, on le sent tout de même bien en main. Ce compromis sur le poids a permis à

WowWee d'intégrer des batteries d'une capacité supérieure à celles que l'on trouve généralement sur ce type d’appareil, portant son autonomie de vol à environ six minutes, là où nous sommes habitués à des durées d'une à deux minutes. Et le tout pour seulement dix minutes de chargement !…

Autre aspect intéressant de cette amélioration : contrairement à ses concurrents directs, le SkyHopper peut voler à l’extérieur sans valdinguer au premier courant d'air ! Heureusement, d'ailleurs, car après le chargement initial, on s’aperçoit qu’il est impossible de le faire décoller et de le manœuvrer si l’on

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Vie quotidienne Le SkyHopper s'envole plus facilement lorsqu'il est lancé

Le SkyHopper et sa télécommande. En bas : un Skyhopper dans un jardin public, c'est le succès assuré.

ne dispose pas d’une (très) grande surface : un gymnase vide, par exemple. Direction donc le jardin municipal le plus proche. C’est là que va se poser le problème principal : peu adapté au vol en espace clos, le SkyHopper ne fonctionne pas non plus de façon optimale à l’extérieur. Son poids a beau être bien plus élevé que celui de la plupart des appareils concurrents, il a tout de même tendance à être brinquebalé au gré des courants éoliens, même légers. On peut toutefois l’orienter vers la direction souhaitée : laissé à lui-même, il pivote de manière plutôt aléatoire, mais cet inconvénient reste mineur et l’on a la possibilité de le corriger au moyen de la manette de direction, et de diriger l’engin tant bien que mal. Malheureusement, définir la direction vers laquelle pointe le nez ne permet pas un véri-

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table contrôle. Aussi faible que soit le vent, il subsistera toujours quelques légères rafales qui décideront vraiment de la direction que prendra le SkyHopper. De la libellule, l’engin n’adopte pas que le look mais également la manière de voler. Peut-être irait-il vers l’avant et légèrement vers le haut en accélérant au maximum dans des conditions idéales, mais on sent bien que la majorité de l’énergie dépensée se contente de maintenir la stabilité du robot en l’air. Résultat, quelle que soit l’orientation que vous aurez choisie, il se déplacera surtout en fonction du vent, même lorsque ce dernier se réduira à un souffle. VOL AU-DESSUS D’UN NID D’ENFANTS Cela constitue-t-il vraiment un problème ? Pas forcément… Aussitôt que je me suis retrouvé dans le jardin public pour l’essayer, une bonne moitié des enfants présents ont été intéressés et ont demandé à le manipuler, à le lancer, à jouer avec... Et ont continué à s’amuser, recharge après recharge. Certes, le contrôle reste des plus approximatifs, mais on parvient tout de même à empêcher le SkyHopper de dériver trop rapidement dans le sens du vent en le faisant lutter contre celui-ci, et de voler trop haut en arrêtant le moteur quelques secondes pour le laisser planer en trajectoire descendante. On peut aussi provoquer une

petite chute avec la marche arrière lorsqu’il s’approche trop dangereusement des murs. Le SkyHopper virevolte, passe par-devant, par-derrière, par-dessus ou à côté, de manière quasi imprévisible — il semble presque doué de vie ! Rapidement, les enfants ont demandé à le piloter. Bien qu’âgés d’une dizaine d’années seulement, tous ont parfaitement maîtrisé le robot au bout de deux ou trois essais ! Les contrôles sur la télécommande sont simplicissimes : un interrupteur On-Off, un interrupteur Débutant-Avancé sur lequel on reviendra, une manette de direction Gauche-Droite, et une autre d’accélération. Une fois qu’elle est mise en fonction, il suffit de pousser ladite manette pour faire décoller l’engin : plus l’on pousse, plus le SkyHopper va haut et vite. Et en la tirant vers soi, on enclenche la marche arrière. On pousse d’ailleurs toujours la manette à fond, ce qui procure une trajectoire légèrement ascendante, et l’on relâche le tout quelques secondes lorsqu’il se trouve à trop grande hauteur, afin de le faire planer vers le sol. La manette de direction active un petit moteur placé transversalement sur la queue de l’appareil, qui l’oriente d’un côté ou de l’autre. À noter : sur notre exemplaire de test, on vire plus efficacement vers la gauche que vers la droite, même si la différence semble à peine perceptible en vol. Enfin, l’interrupteur Débutant-Avancé permet de contrôler la vitesse de ce petit moteur, et donc la vitesse angulaire des rotations. Et comme on peut s’y attendre, en mode Débutant, le contrôle apparaît plus doux et en mode Avancé plus rapide… MARCHE À L’AMBLE Contrairement à ce qui se passe pour le Bladestar, la télécommande utilise une technologie radio (et non optique) pour la communication avec le SkyHopper. Elle est donc munie d’une antenne télescopique d’une por-


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tée d’une vingtaine de mètres. Autre avantage : il n’est pas nécessaire d’avoir une ligne de vision directe (pratique quand l’engin est caché par un arbre ou un pylône), ni de maîtriser les conditions de luminosité. Ce dernier point se révèle appréciable dans le cas d’un jouet conçu pour être utilisé à l’extérieur. Quatre piles de type LR06 (indispensables et non fournies), installées dans la télécommande, fournissent l’énergie nécessaire au fonctionnement du robot. Un petit câble encastré se branche sur le dessous de la libellule et permet des recharges très rapides. Pour peu qu’un copain possède un jouet équivalent, il est même possible d’envisager une utilisation alternative, sans délai. Un vrai plus par rapport aux voitures télécommandées de notre enfance qui réclamaient à chaque fois des heures de recharge à la maison. Un autre des avantages du SkyHopper : il peut marcher ! Sur le papier, c’est alléchant mais en réalité, cela se révèle un peu décevant. Car le robot sautille à la manière d’un... oiseau ! Lentement et de manière un peu imprécise, la vitesse comme la direction étant assez varia-

À gauche : un SkyHopper sauvage dans son milieu naturel.

bles et difficilement contrôlables. En bref, ça n’a rien d’amusant. De plus, l’engin ne peut décoller que d’une certaine hauteur : il vole en zigzaguant légèrement de haut en bas, et tenter un décollage au niveau du sol le fait piquer du nez et se retourner au bout de quelques mètres. En revanche, et même si (étrangement) la notice d’utilisation déconseille ce genre de fantaisie, il apparaît très à l’aise dans les herbes un peu hautes ou les terrains accidentés. Pratique quand le SkyHopper se retrouve sous des feuillages ou sur un parterre de fleurs pour le faire revenir sans avoir besoin de crapahuter dans les buissons ou de piétiner de belles plates-bandes… De plus, à force d’agiter ses ailes et ses papattes, il parvient

Skyhopper Ailes en tandem

Hélice Protège-hélice Voyant d’alimentation DEL (situé en-dessous, à l’intérieur)

Corps robuste PPE Capteur-choc

Pattes Interrupteur et prise de courant (situé au-dessous)

dans la plupart des cas à se libérer des branches dans lesquelles il se retrouve coincé. Le SkyHopper est donc un robot qui vaut largement la soixantaine d’euros qu’il coûte, ne serait-ce que par son approche originale et bien adaptée aux plus jeunes, grâce à sa robustesse relative. Ses capacités d’ambulation ne sont peut-être pas aussi impressionnantes qu’on l’aurait voulu, d’autant qu’il se révèle à peu près impossible de le faire atterrir proprement. Son contrôle reste un peu approximatif, mais le critère qui emporte l’adhésion, c’est le fun qu’il procure. De ce point de vue, mission accomplie ! ■Remi Legris

Fiche technique Alimentation : 4 piles LR06 Durée de vol : environ 6 minutes Durée : environ 10 minutes de rechargement Déplacement latéral : non Robustesse : 4/5 Portée : environ 20 mètres (ondes radio) Environnement : extérieur recommandé Prix : 60 €

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Tondeuses robots

METTEZ-VOUS AU

VERT !

Depuis quelques années déjà, le jardinage connaît un sérieux regain d’intérêt… Voilà donc l’occasion rêvée de se laisser tenter par une tondeuse automatique, appelée aussi « tondeuse robot », qui vous épargnera la corvée de raser la pelouse au petit poil.

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“Une tondeuse automatique se révèle nettement plus économique.”

!

La tondeuse automatique présente de multiples avantages par rapport à la tondeuse traditionnelle, qu’elle soit électrique, à moteur thermique ou autoportée (tracteur de jardin), cette dernière étant généralement utilisée dans le cas d’une superficie beaucoup plus importante à couvrir. Le marché des tondeuses automatiques est surtout dominé par trois fabricants proposant chacun différents modèles plus ou moins sophistiqués, afin de satisfaire un très large éventail de consommateurs en fonction des caractéristiques de leur lopin de gazon… — Husqvarna (présent dans ce domaine depuis quinze ans déjà), avec sa gamme Automower® (210 C, 220 AC, 230 ACX, 260 ACX, Solar Hybrid). — Friendly Robotics, avec sa gamme Robomow® (RM200, RM400, RL555, RL855, RL1000, RL2000). — Zucchetti avec sa gamme Ambrogio (Line 50, Line 100, Line 200, Line 300), chacun des modèles étant décliné en trois versions (Evolution, Basic, Deluxe). Il s’agit, pour la plupart d’entre eux, de véritables petits condensés de technologie. ÉCOLOGIE ET ÉCONOMIES La tondeuse automatique est alimentée par une ou plusieurs batteries (jusqu'à quatre) au plomb ou au lithium (selon les modèles) que l’utilisateur recharge manuellement sur une simple prise de 220 V (cela ne concerne que quelques modèles d’entrée de gamme). Elle se recharge sinon toute seule sur sa station de recharge quand le niveau d’électricité est devenu trop faible, ou possède des cellules voltaïques intégrées (comme c’est le cas pour l’Automower® Solar Hybrid). Grâce à son moteur électrique, elle consomme très peu d’énergie et ne pollue pas l’air puisqu’elle ne dégage aucune émission de gaz nocifs. D’autre part, elle ne crée pas non plus de nuisance sonore (< 85 dB). Cela concerne surtout la gamme Automower®, qui ne dépasse pas les 63 dB. Donc pas de voisins hors d’eux, même s’il vous prend la fantaisie de la programmer pour la nuit… Elle fonctionne selon le système du mulching, qui exploite la vitesse importante de la lame (5 800 tours/min) pour tondre l’herbe beaucoup plus finement que ne le fait une tondeuse traditionnelle (qui, en réalité, fauche l’herbe plus qu’elle ne la coupe). L’herbe ainsi coupée en filaments très fins est immédiatement redéposée sur la pelouse, où elle se décomposera rapidement et se transformera en engrais naturel. Le sol est alors protégé du

La tondeuse robot Ambrogio Deluxe Line 300. À gauche, L'Automower® Solar Hybrid de Husqvarna, une tondeuse écologique robotisée, équipée de panneaux solaires.

s’ajouter le gain de place au niveau du rangement car la plupart des modèles sont très compacts.

dessèchement et plus besoin, surtout, de ramasser l’herbe coupée. Une tondeuse automatique se révèle nettement plus économique, tant au niveau des coûts d’utilisation (faible consommation électrique, de quelques euros seulement par mois) que d’entretien (achat des consommables). Sur certains modèles (comme la Deluxe Line 300), la consommation de la batterie est même contrôlée par un microprocesseur, afin de lui assurer une plus longue vie. À cela vient

LA SÉCURITÉ ASSURÉE À BIEN DES NIVEAUX C’est en toute tranquillité que vous pourrez la laisser fonctionner en parfaite autonomie car elle est munie de toutes sortes de systèmes de sécurité. — Des détecteurs antisoulèvement arrêtent automatiquement la lame en cas de problème (soulèvement ou renversement). La gamme des Automower® est même équipée d’un dispositif exclusif entraînant dans ce cas précis non seulement l’arrêt de la lame mais également sa rétractation. — Grâce à des détecteurs de collision situés dans le pare-chocs, quand elle entre en contact avec un obstacle, qu’il soit mobile (animal) ou inerte (arbre, pierre, poteau, etc.), elle s’écarte alors sans risque et prend un autre chemin pour continuer son travail. — De nombreux modèles sont équipés d’un système antivol et d’un système d’alarme sonore et de désactivation, qui interdisent à toute personne ignorant le code de sécurité à

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Délimiter le terrain pour éviter d’abîmer des massifs.

La Robomow® RM400, un petit budget pour petits terrains

La Bigmow de BelRobotics, un robot adapté aux très grandes surfaces.

quatre chiffres de l’utiliser. D’autres sont également munis d’un verrou de sécurité enfant. — Bien qu’ils ne craignent ni les intempéries, ni les rayons UV, la quasi-totalité des modèles sont équipés de détecteurs de pluie (ou d’arrosage) qui les arrêtent automatiquement

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pour préserver le gazon car il vaut mieux ne pas tondre l’herbe mouillée. Au contraire de leurs concurrentes, les Automower® continuent à faire leur travail sans aucun problème, même lorsqu’il se met à pleuvoir, tout en gardant une qualité de coupe exemplaire.

PRINCIPES DE BASE À l’opposé du travail effectué par une tondeuse classique conduite par un individu qui utilise beaucoup d’énergie pour raser une grande superficie en peu de temps, la tondeuse automatique coupe l’herbe sur seulement quelques centimètres de large et sur très peu de hauteur car il y a de fortes chances qu’elle soit déjà passée au même endroit peu de temps auparavant. C’est un engin de faible puissance, qui coupe très peu de gazon à la fois, mais en permanence. Elle convient parfaitement au traitement de superficies moyennes allant jusqu’à environ 3 000 mètres carrés — et même beaucoup plus pour certains modèles comme la Deluxe Line 300 (jusqu’à 5 000 mètres carrés) ou l’Automower® 260 ACX (6 000 mètres carrés). Il existe également des tondeuses automatiques capables de couvrir des superficies de plusieurs hectares comme celles qui sont fabriquées par Belrobotics (Greenmow®, Parcmow® ou Bigmow®), mais elles sont plus adaptées à de très grandes propriétés, des espaces verts de type jardin public (et surtout aux terrains de golf) qu’à de simples parcelles jouxtant une maison. La tondeuse automatique coupe l’herbe sans


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“Après avoir programmé les dates et les heures auxquelles vous désirez qu’elle tonde votre pelouse, elle se mettra au travail le moment voulu” Certains s'amusent à détourner l'utilisation des robots, ici un Automower® 260 ACX piloté par téléphone.

intervention extérieure. Après avoir programmé les dates et les heures auxquelles vous désirez qu’elle tonde votre pelouse, elle se mettra au travail le moment voulu. Une fois la tâche terminée, elle retournera directement à sa station pour y recharger ses batteries jusqu’à la prochaine tonte programmée. La pelouse sera même entretenue pendant votre absence. Petite et compacte, elle passe facilement sous les arbres, les branches basses ainsi qu’aux abords des haies et des arbustes. Sa hauteur de coupe réglable (de 2 à 8 cm) permet d’obtenir une pelouse nette et impeccable. MODE DE FONCTIONNEMENT Avant toute chose, il faut commencer par délimiter la zone (ou plusieurs dans le cas où il se révélerait nécessaire de créer des îlots à certains endroits, comme autour des parterres de fleurs) du jardin où vous souhaitez que la pelouse soit tondue, en posant au sol un câble périphérique et en le fixant à l’aide de petits piquets. Au fil des semaines, il finira par s’enfoncer dans la terre et deviendra invisible. Il est relié à un commutateur de périmètre alimenté par des piles (le câble, les piquets et le commutateur de

périmètre sont fournis avec la tondeuse). La machine reconnaît le câble grâce à ses capteurs (en général, un à l’avant et un autre à l’arrière), qui lui permettent de repérer la zone à tondre et de toujours opérer à l’intérieur de la surface ainsi délimitée. Elle s’y déplace alors librement, soit de manière aléatoire (ce qui est le cas de la grande majorité des modèles), soit de manière systématique (ce qui est le cas de certaines tondeuses comme la Robomow® RL555, qui parcourt le terrain en croisillons ; la surface est alors totalement couverte et cela permet de couper l’herbe en venant de directions différentes). Quant à la Bigmow®, elle est dotée des deux modes de fonctionnement : systématique et aléatoire. En mode aléatoire, elle assure au minimum trois passages par semaine sur chaque mètre carré de terrain, quelle que soit sa configuration. Certaines tondeuses peuvent fonctionner sans l’installation préalable d’un câble périphérique, comme la Line 50 — immédiatement opérationnelle — ou la Line 300 Basic qui se montre également capable de fonctionner sans, mais à condition qu’elle se trouve à l’intérieur d’une zone délimitée par une palissade ou un muret d’une hauteur minimale de 10 cm…

CRITÈRES DE CHOIX La topographie de la pelouse (parterres de fleurs, étangs, arbres et dimensions du terrain à tondre) est déterminante dans le choix de la machine. Sa surface doit être relativement plane, mais certains modèles peuvent opérer sans aucun problème sur des pentes relativement inclinées (de 15 à 18 % pour les Robomow®, 27 % pour ceux de la gamme Ambrogio ou encore 35 % pour les Automower®, grâce à leurs grandes roues) et sont capables de s’adapter aux terrains les plus variés ainsi qu’aux plus complexes. La fréquence et la durée de fonctionnement hebdomadaire doivent être déterminées, entre autres choses, en fonction de la conformation de la surface de travail (constituée d’une pelouse dépourvue d’obstacles ou alors d’une autre comportant de nombreux arbres, plates-bandes et sentiers), de la hauteur de l’herbe, de la température ambiante et de l’état du disque de coupe. Quant à la superficie traitée par heure, elle dépend essentiellement de l’état des lames, du type d’herbe, de la vitesse de pousse ainsi que du taux d’humidité. Le temps moyen de chargement et celui de la tonte par charge varient d’un modèle à l’autre.

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L’autre élément primordial entrant en ligne de compte au moment de l’achat est bien évidemment son prix, qui varie selon une fourchette moyenne allant de 1 000 à 4 100 euros, suivant la sophistication et les diverses prouesses techniques dont apparaît capable le modèle choisi. Depuis quelques années maintenant, divers sites Internet proposent en permanence un grand choix de modèles de différents fabricants et des promotions sur les prix : il est donc toujours intéressant de les consulter. FACILITÉ DE PROGRAMMATION Dans la gamme des Automower®, une simple pression sur un bouton suffit et la machine tondra la pelouse à votre place quand vous le désirerez grâce à sa minuterie (pour le modèle 210 C, qui est semi-automatique) ou à son programmateur (pour tous les autres modèles). Équipée d’un clavier et d’un écran d’affichage, elle se révèle très simple à utiliser. On peut la programmer pour qu’elle réponde exactement à nos besoins car elle travaille aux heures ainsi qu’aux jours qui nous conviennent et ce vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les 230 ACX et 220 AC sont entièrement autonomes et s’acquittent toutes seules de leur tâche. Grâce à leur interface utilisateur très conviviale (clavier et écran rétroéclairés, programmation…), elles sont aussi faciles à utiliser qu’efficaces. Dans la gamme des Robomow®, certains modèles, bien qu’automatiques (comme les RM200, RL555, RL855), nécessitent encore qu’on les pose sur la pelouse avant d’enclencher le bouton de mise en marche. En revanche, les RM400, RL1000 et RL2000 partent de leur station de recharge et y reviennent toutes seules. Leur écran LCD et audio, avec ses menus intuitifs, est facile à utiliser pour programmer les consignes de tonte (jour, heure, fréquence et durée). Dans la gamme des accessoires disponibles, il est également possible de se procurer une commande à distance pour tondre manuellement les passages les plus étroits. Dans la gamme Ambrogio, la Line 50 est munie d’un système avancé d’autoprogrammation, qui lui permet de reconnaître, en complète autonomie, la hauteur du gazon et de décider quand et pendant combien de temps elle va travailler. Une fois son boulot fini et en fonction du pourcentage de gazon tondu, elle se programme automatiquement pour déter-

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En haut, l'Automower® 260 ACX, le grand modèle d'Husqvarna. En bas, l'Ambrogio L50, un robot muni d'une programmation automatique.

Il existe des moyens pour cacher son robot lorsqu'il a fini son travail.

miner quand elle doit recommencer sa tâche. Grâce à ce système, elle optimise son temps de travail tout en économisant la batterie et le moteur de coupe. Quant à la Line 300, dotée d’un clavier multifonctions avec afficheur intégré (deux lignes de seize caractères chacune),

elle se révèle facilement utilisable et programmable. On peut aussi sélectionner la langue désirée (français, anglais, espagnol, allemand, italien ou portugais). Grâce au Bluetooth, elle peut également être contrôlée et programmée par l’intermédiaire d’un simple téléphone mobile ou d’un Palm Wireless. Cette année, chez Husqvarna, les Automower® 230 ACX et 220 AC prennent des couleurs avec quatre nouvelles teintes de carrosserie — chacune d’elles évoquant un des quatre éléments (chocolat pour la Terre, orange pour le Feu, bleu profond pour l’Eau, blanc crème pour l’Air). Cela donne tout loisir de relooker sa tondeuse avec l’une de ces nouvelles carrosseries métallisées, disponibles uniquement comme accessoires (au prix indicatif de 299 euros). ■Josèphe Ghenzer


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Les robots de piscine PLONGEZ DANS LE

D N A GR

N I BA Un Aquabot Fury, au look très épuré.

L’été sera bientôt là et l’heure du farniente va sonner… Se prélasser dans l’eau bleu azur d’une piscine, quel délice ! Et l’entretien, qui va s’en charger ? Mais un robot de nettoyage spécialisé, bien évidemment !… Un robot Vortex au repos avant le nettoyage de la piscine…

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“De nombreuses marques inondent désormais le marché !”

Grâce au robot piscine, il est désormais bel et bien fini, le temps où l’on se munissait d’une épuisette pour ramasser les feuilles qui flottaient à la surface, et d’un simple balai pour ôter les impuretés s’accumulaient.

POUR CHAQUE PROBLÈME, UNE SOLUTION ! Même si l’eau de votre piscine est épurée par un filtre et traitée chimiquement, il est nécessaire de nettoyer son bassin au minimum deux fois par semaine, du moins en pleine saison. Il est désormais bel et bien fini, le temps où l’on se munissait d’une épuisette pour ramasser les feuilles qui flottaient à la surface, et d’un simple balai pour ôter les impuretés s’accumulant au fond du bassin ! Voici venue l’ère de la robotisation et l’occasion de faire le tour du problème, qui se révèle plutôt complexe dans la mesure où les robots nettoyeurs de piscine se subdivisent en plusieurs catégories, fonctionnant selon différents principes, à savoir… — Le robot hydraulique ou nettoyeur automatique à aspiration. — Le robot à pression ou pulseur.

— Le robot électrique ou autonome. Chacun d’entre eux possède ses propres avantages et inconvénients, qui varient en fonction des caractéristiques de la piscine à entretenir. De nombreuses marques inondent désormais le marché (Aquabot, Aqualux, Aquaproducts, Aquatron, CTX International, Dolphin, Hayward, Hexagone, Kokido, Mareva, Maytronics, O’Clair, Pentair, Polaris, Pontoon, Procopi, Tiger Shark, Zodiac, etc.) et proposent une très large gamme de produits, plus ou moins sophistiqués et performants. Pour ne pas perdre pied et se noyer dans cette pléthore d’offres, il est donc très vivement conseillé de demander conseil à un professionnel, qui saura vous guider et pourra préconiser le modèle de robot nettoyeur le plus adapté aux particularités de votre piscine, comme son bassin (taille, forme, volume, fond

plat ou en pente, piscine enterrée ou horssol). Sans oublier le type de revêtement, ses équipements (circulation d’eau, système de filtration, puissance de la pompe ou du surpresseur), son environnement proche (relief du terrain avoisinant, qui peut avoir une incidence sur le ruissellement des eaux de pluie, proximité éventuelle de diverses plantations avec chutes plus ou moins importantes de feuilles, etc.). Il faut en outre tenir compte du budget dont vous disposez pour l’achat de votre robot, dans la mesure où les fourchettes de prix varient sensiblement d’un type de robot à un autre, ce qui n’est pas négligeable au moment de faire votre choix, d’autant que certains robots réclament l’ajout d’un surpresseur. En moyenne, il vous faudra donc compter environ de 180 à 1 100 euros pour un robot hydrau-

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Dossier Ce robot Polaris a beaucoup de travail devant lui. À droite le Polaris 280 et son sac filtrant.

lique ; de 400 à 1 500 euros pour un robot à pression ; de 750 à 3 000 euros pour un robot autonome ; et enfin de 150 à 400 euros pour un surpresseur. Il ne s’agit là que d’une fourchette de prix, sujette à des variations. Par ailleurs, il existe divers sites Internet, spécialisés dans la vente de matériel de piscine, qui proposent en permanence une très large gamme de modèles de robots nettoyeurs de différentes marques faisant assez souvent l’objet de prix promotionnels. Il peut donc être financièrement intéressant de les consulter afin d’y dénicher de bonnes occasions. Dans tous les cas, rappelons que pour des raisons de sécurité, il est impératif de retirer les robots de nettoyage du bassin lors de la baignade… Il fonctionne en utilisant l’énergie du système de filtration de la piscine afin de se mouvoir automatiquement, de manière aléatoire (il

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peut donc passer plusieurs fois au même endroit mais aussi oublier certaines zones), grâce à des chenillettes, des roues ou des hydrojets, selon le modèle choisi. Il se branche soit sur la prise balai, soit sur le skimmer par l’intermédiaire d’un tuyau flottant en PVC souple. Une fois raccordé au circuit de filtration, il se met en marche en même temps que la pompe. Immédiatement opérationnel, il ne nécessite aucune installation supplémentaire. Ce robot débarrasse le fond du bassin des saletés qui s’y sont amassées en les envoyant vers le préfiltre de la pompe. Certains modèles peuvent également aspirer les impuretés collées aux parois de la piscine mais, du fait de leurs dimensions, ils ne peuvent pas nettoyer efficacement tous les angles. Afin de ne pas obturer le filtre de la piscine trop rapidement, il est possible d’ajouter un piège à

feuilles sur le tuyau d’alimentation du nettoyeur. Les modèles les plus sophistiqués possèdent d’ailleurs un filtre intégré, lavable et démontable… Du fait de sa lenteur, ce type de robot est surtout indiqué pour les petits bassins. Pour plus d’efficacité, il est également conseillé de choisir son modèle en fonction du débit de la pompe de la piscine car plus elle est puissante, plus l’aspiration sera efficace. L’idéal consiste à brancher le robot, chaque soir, après la baignade. Une fois le nettoyage de la piscine effectué, il faut le sortir du bassin après l’avoir débranché de la pompe car il n’est pas conçu pour rester en permanence immergé. C’est en général un robot de premier équipement qui ne réclame pas de surpresseur. Ses principaux atouts sont un excellent rapport qualité-prix, ainsi qu’une très grande facilité d’installation.


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“Certains modèles peuvent également aspirer les impuretés collées aux parois.”

À droite, le Nitro Wall Scrubber en plein nettoyage des paroies. À gauche, le Kreepy Krauly, un robot hydraulique.

LE ROBOT À PRESSION Contrairement au robot à aspiration, ce pulseur est branché sur le retour d’eau de la piscine, via la prise balai transformée alors en buse de refoulement, et non sur le circuit d’aspiration, ce qui le rend plus précis et plus efficace. Du coup, le skimmer reste actif et garde toute sa capacité de filtration en surface. Ce type de robot fonctionne à partir d’une pression d’eau élevée fournie par un surpresseur (une pompe additionnelle qui propulse dans un circuit hydraulique autonome l’eau, qui ressort ensuite par une buse spéciale au niveau du bassin). Ce surpresseur récupère de l’eau dans le circuit de filtration (il doit être installé avec une tuyauterie PVC rigide afin d’éviter d’éventuels problèmes liés à la pression de l’eau), avant de la renvoyer sous pression jusqu’à la prise alimentant le robot, qui utilise alors l’énergie délivrée par la

Le Weda W50R.

conjugaison de la pompe et du surpresseur. L’installation doit être faite par un professionnel car elle nécessite d’importants travaux, qui augmentent sensiblement le prix de revient de l’ensemble. Le robot à pres-

sion ne fonctionne que si la pompe est en marche et ne nettoie que le fond de la piscine. Il se déplace de façon aléatoire dans le bassin et aspire, grâce à un effet Venturi, les saletés qu’il récupère dans un sac filtrant, ce qui épargne d’encombrer le préfiltre de la pompe. Grâce au surpresseur, le temps de nettoyage peut être programmé en dehors du cycle de filtration de l’eau. Étant doté de plusieurs programmes, il peut changer de route ou de direction à intervalles réguliers et donc couvrir une zone plus importante. Quant à son cycle de nettoyage, il est plus rapide (d’une à quatre heures) que celui d’un robot à aspiration (de trois à six heures). Du fait de son mode de fonctionnement spécifique, le robot à pression est adapté aux grands bassins et à tous les types de revêtements ainsi qu’aux piscines dont la forme comporte de nombreux angles.

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LE ROBOT ÉLECTRIQUE Il est véritablement autonome, à la fois dans ses mouvements et dans sa filtration. Contrairement aux autres types de robots nettoyeurs, il n’impose pas la présence d’un tuyau flottant. D’autre part, il est totalement indépendant du système de filtration de la piscine, puisqu’il possède son propre équipement filtrant (sac, filtre), où les saletés sont stockées jusqu’à ce qu’on s’en débarrasse. Il ne dépend pas du système de circulation de l’eau et ne réclame pas non plus l’installation d’un surpresseur. Équipé d’un moteur électrique qui fonctionne en basse tension (24 ou 30 V), sa trajectoire est entièrement programmable et il se déplace aussi bien verticalement qu’horizontalement grâce à des rouleaux, des roues ou encore des chenilles, recouverts de picots ou de mousse, en fonction du type de revêtement du bassin. Il est également doté de différents outils de nettoyage lui servant à gratter, brosser et aspirer les saletés, ce qui permet ainsi le décrassage optimal de l’intégralité de la piscine (les parois, le fond, les escaliers et la ligne d’eau). Certains modèles sont équipés d’une télécommande et se révèlent même capables d’éviter des obstacles ou de mémoriser préalablement la forme du bassin. S’il apparaît plus rapide et très efficace, son prix, en revanche, est nettement plus élevé.

PETITE SÉLECTION DE ROBOTS DE PISCINE… Nemo Jet de Kokido, un bon rapport qualité-prix Pour ceux qui recherchent avant toute chose la facilité jointe à l’efficacité, le robot Nemo Jet de Kokido apparaît comme une bonne option. Il fonctionne grâce à un très puissant moteur (le « rétro jet ») alimenté en basse tension, qui aspire l’eau au fond de la piscine en la renvoyant filtrée de ses impuretés d’un côté ou de l’autre de l’appareil. Utilisable dans les piscines à fond plat, de forme ronde, hexagonale ou ovale, il s’adapte également à tous les types de piscines (enterrées ou horssol) et de revêtements. Par ailleurs, une minuterie permet de choisir la durée du déplacement, facilité par l’inclinaison des roues.

Le Pool Vac Ultra de Hayward n'a pas besoin de supresseur Chez Hayward, le modèle Pool Vac Ultra se branche aisément sur la prise balai ou le skimmer et fonctionne par aspiration sans nécessiter de surpresseur. Grâce à son système spécifique de guidage « Aquapilot », il effectue silencieusement le nettoyage complet du bassin en deux heures trente. Il convient aux piscines à fond plat, en pente douce ou composées d’un revêtement en béton ou en liner. Sa bouche d’aspiration ultralarge facilite la collecte des débris. Et il dispose d’un piège à feuilles de grande capacité, ce qui évite l’encrassement du système de filtration de la piscine. En revanche, il a pour inconvénient de n’être qu’un robot de fond (il ne nettoie pas les escaliers, ni les parois, ni la ligne d’eau).

La gamme Astralpool de Maytronics Chez Maytronics, la gamme AstralPool propose au grand public cinq robots différents (Easykleen, Robotkleen, Superkleen, Ultrakleen et Ultrakleen Battery), très performants et particulièrement bien adaptés à divers types de piscines (selon leurs dimensions, formes et revêtements, types de fonds) enterrées ou hors-sol. Ces robots sont commandés par informatique. Un programme avancé leur permet de calculer automatiquement le meilleur trajet à effectuer en fonction des dimensions de la piscine. Quant à leur sac filtrant de cinquante microns, il est capable d’aspirer les saletés les plus fines.

■Josèphe Ghenzer

Les robots électriques ont tendances à se ressembler beaucoup, ici un Bullzer

Le Zodiac Vortex 3, puissant et rapide À la pointe de la technologie dans le domaine des robots de piscine, la marque Zodiac nous propose sans cesse des innovations comme la technologie Vortex, qui fournit une aspiration cyclonique puissante et constante tout au long du cycle de nettoyage. En créant un tourbillon surpuissant à l’intérieur d’un bac filtrant ergonomique, les débris collectés sont en permanence maintenus en suspension (évitant ainsi le colmatage du filtre) avant d’être collectés dans un bac séparé, situé en haut du robot. Une simple pression sur le capot permet ensuite de le libérer afin de le vider sans avoir de contact direct avec les saletés. Dans la gamme des produits bénéficiant de cette technologie spécifique, le modèle Vortex 3 est particulièrement performant avec son moteur incliné à 30°. Il nettoie des piscines enterrées de toutes formes (rectangulaire, ronde, ovale ou de forme libre), jusqu’à 12 x 6 m. Il convient à tous les types de fonds (plat, pente douce, pente composée, pointe diamant) et de revêtements (carrelage, liner, coque polyester, PVC armé, béton peint). Il possède, en outre, des brosses à rotation élevée permettant un nettoyage de la ligne d’eau en haut des parois ainsi qu’une bouche d’aspiration extralarge destinée à récolter tous les types de débris. Son extraction de l’eau est aisée grâce à une poignée ergonomique, située à l’avant, tandis que l’évacuation de l’eau se fait par l’arrière. En mode fond seul, il assure le nettoyage de la piscine en une heure trente et en mode fond, parois et ligne d’eau, il l’effectue en seulement deux heures trente.

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Tutoriels

BI R U RI R V U DÉCO

S E D S O ’ S L T O

B RO

Urbi vient de passer en open source… Penchons-nous quelques instants sur ce qu’il contient exactement et relevons quelles sont les innovations et possibilités apportées par cet OS, aujourd’hui compatible avec Nao, Spykee, Aibo et beaucoup d’autres robots…

Robot sous Urbi qui a permis de visiter la Cité des sciences dans son fauteuil, lors du festival « Futur en Scène ».

D’OÙ URBI VIENT-IL ? Urbi vient du monde de la recherche en robotique. Il a été créé en 2004 par Jean-Christophe Baillie, alors chercheur au laboratoire de robotique de l’ENSTA/ParisTech, dans le but de simplifier la programmation du robot Aibo de Sony. L’approche classique de la programmation des ordinateurs, avec un cycle de compilation, exécution et débogage, rend la tâche très lourde avec un robot. De plus, le parallélisme et la gestion d’événements, omniprésents en robotique, ne sont pas simples à régir avec les approches classiques. L’idée était de chercher à garder les avantages de C++ (rapidité, large choix de bibliothèques) tout en rendant plus souple la phase de mise au point, et de fournir au passage de nouveaux outils adaptés aux

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besoins typiques des roboticiens. C’est ainsi qu’Urbi et le langage urbiScript sont nés ! En pratique : Urbi est un « intergiciel » (middleware) ; il permet d’organiser et de centraliser du code écrit en C++ autour d’urbiScript, un langage de script capable d’« orchestrer » ce code C++ : organiser les échanges d’informations, exécuter plusieurs tâches en même temps, réagir à des événements. Exemple concret : supposons que j’aie écrit en C++ un composant capable de détecter des visages, un autre capable de parler et un troisième capable de commander les moteurs du bras d’un robot. Je vais pouvoir « orchestrer » ces composants à l’aide d’un petit programme en urbiScript pour dire par exemple : « Dès que je détecte un visage, j’exécute en parallèle le fait de dire “bonjour” et d’agiter le bras avec des oscillations. » Si ensuite je veux plutôt bouger la tête ou réagir uniquement si une autre condition est vérifiée, il se révélera très facile de faire évoluer d’une part la logique du comportement codée en urbiScript et d’autre part les algorithmes codés en C++ (vision, voix, moteurs, etc.). C’est exactement la même idée que l’on retrouve dans beaucoup d’architectures de programmation de jeux vidéo, avec un langage de script comme LUA ou Python, par exemple. Mais Urbi est parallèle et événementiel, ce qui facilite beaucoup le travail du roboticien. CONTRÔLER SON ROBOT AVEC URBISCRIPT Dans un premier temps, concentrons-nous sur urbiScript (nous verrons plus tard par quel moyen on peut lui « brancher » du C++ pour augmenter ses capacités). Car urbiScript est un langage orienté objet, dynamique et réflexif, qui ressemble pas mal à C++ dans sa syntaxe et à Io ou Python dans son esprit. Lorsque Urbi est livré avec un robot, urbiScript est déjà fourni avec un ensemble d’objets d’interface qui permettent de commander les moteurs, lire les capteurs, etc. En fait, ces objets sont des objets C++, nous y reviendrons, mais pour l’instant nous allons simplement les considérer du point de vue d’urbiScript. Imaginons que nous prenons le contrôle d’un robot Nao d’Aldebaran Robotics, ou de l’Aibo de Sony ;


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tre secondes) et une amplitude (20°) données. Vous remarquez que ces oscillations durent sans limite de temps. En pratique, ces deux expressions ne s’arrêtent donc jamais et fonctionnent en parallèle. C’est là qu’intervient le séparateur virgule à la fin, qui met en arrière-plan une instruction ou un ensemble d’instructions entre { }, permettant ainsi de continuer à exécuter d’autres expressions par la suite. Si j’avais utilisé un point-virgule au lieu d’une virgule, ce programme s’exécuterait, mais rien de ce que j’écrirais après ne serait pris en compte, car le point-virgule sépare des expressions séquentiellement. Fortement liée au parallélisme, la gestion des événements est également au cœur d’urbiScript. Supposons que l’on dispose d’une variable « ball.visible », vraie quand le robot voit une balle et fausse sinon. Pour avancer le bras de 10° quand l’événement « la balle devient visible » survient, on va pouvoir utiliser la construction « at (condition) action » :

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at (ball.visible) shoulderR.val += 10deg ;

voici quelques commandes moteur simples (le signe // introduit les commentaires) : motors.load = 1 ; // Démarre les moteurs (peut être lent) headYaw.val = 15deg; // Bouge le moteur « yaw » de la tête à 15 degrés. shoulderPitchR.val = -20deg time:30s; // Bouge le moteur shoulderPitchR à -20 deg en 30 sec. hipPitchL.val = 0 speed:12deg; // Bouge le moteur hipPitchL à 0 avec une vitesse de 12deg/sec. Le symbole « deg » permet d’indiquer l’unité d’angle utilisé (par défaut si rien n’est indiqué — il s’agit de radians). Pour évaluer la position d’un moteur, il suffit d’évaluer la variable « .val » (on parle du « slot » val) du moteur associé : headYaw.val; [0012475] 0.124577 Notez que la valeur retournée est en radians. Le chiffre entre crochets précédant la valeur de retour est en fait la date, en millisecondes, à laquelle la valeur a été relevée, ce qui est important quand on évalue un flot de valeurs de moteurs, pour pouvoir enregistrer une trajectoire précise ensuite. On peut ensuite combiner cela avec des boucles, des fonctions, des tests, comme dans n’importe quel langage, et animer son robot très simplement. Tout ce qu’il faut connaître, c’est le nom des objets associés à chaque moteur ou chaque capteur et utiliser leur slot « val ».

LES ÉTIQUETTES (TAGS) Un problème existe avec les exemples précédents lorsque l’on veut arrêter une instruction qui ne se termine jamais, comme l’affectation avec « sin », ou le « at ». La solution originale proposée par urbiScript est de pouvoir préfixer n’importe quel code à l’aide d’une « étiquette » (tag), qu’on peut ensuite utiliser pour mettre ce code en pause ou l’arrêter définitivement. Par exemple : myTag : at (ball.visible) shoulderR.val += 10deg ; myTag.freeze ; // L’instruction est mise en pause, le bras ne bouge plus quand la balle devient visible. myTag.unfreeze; // Le « at » reprend. myTag.stop; // Il est arrêté définitivement. Bien sûr, on peut combiner les « at » et les « stop »/« freeze »/« unfreeze » sur des étiquettes, exécuter tout cela en parallèle, utiliser plusieurs niveaux d’étiquettes imbriquées, etc. Il existe une très large panoplie d’outils permettant de réaliser le travail principal d’urbiScript : l’orchestration. ÉTENDRE URBI AVEC LE C++ Finalement, un mot sur ce qui est peut-être le plus important : comment réaliser ses propres extensions en C++ ? L’outil qui permet de le faire est une bibliothèque (library) appelée UObject. Toute classe C++ « myObj » qui hérite d’UObject va pouvoir ensuite être facilement « insérée » (plugged) dans urbiScript à l’aide de la commande en ligne « urbi-launch ». Il suffit de faire hériter myObj d’UObject, de changer légèrement le constructeur,

LE PARALLÉLISME ET LA PROGRAMMATION ÉVÉNEMENTIELLE Les expressions précédentes se terminent par un point-virgule, comme en C/C++ par exemple. Cela permet de séparer les instructions et d’indiquer qu’elles doivent s’exécuter en séquence, l’une après l’autre. En urbiScript, il est également possible de séparer des instructions par un signe &, qui indique qu’elles doivent s’exécuter en parallèle. C’est aussi simple que ça ! Voici un exemple qui fait bouger deux moteurs en même temps : headYaw.val = 10deg sin:4s ampli:20deg & headPitch.val = 0 sin:1s ampli:60deg, Comprenez que « sin:4s » et « ampli:20deg » permettent de faire osciller une valeur autour d’un point central (ici, 10°), avec une période (qua-

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Tutoriels

d’ajouter la liste des méthodes que l’on veut exporter et de recompiler le tout avec la bibliothèque UObject. On peut ensuite passer le code objet résultant en argument d’urbi-launch et la classe C++ myObj va apparaître dans urbiScript, comme s’il s’agissait d’un objet natif du langage. Exemple sous GNU/Linux (l’équivalent existe sous Mac OS X et sur Windows): $ g++ -shared myObj.cc –o myObj.so $ urbi-launch --start myObj.so

Urbi de manière entièrement graphique. Nous verrons cela dans un prochain tutoriel !… ■Akim Demaille Akim Demaille a été directeur du laboratoire de R&D de l’EPITA, il est contributeur Bison et Autoconf et enseigne la théorie des langages et de la compilation. Il a rejoint Gostai en 2007 pour piloter le développement d’Urbi 2.0.

Avec ce mécanisme, il est très facile d’ajouter de nouveaux pilotes (drivers) moteurs écrits en C++ et faisant l’interface avec le bas niveau, tout en partageant un slot « val » du côté urbiScript, ou d’ajouter un algorithme de traitement de l’image ou du son. C’est la combinaison de C++ et d’urbiScript qui fait l’originalité et l’intérêt d’Urbi. Une possibilité intéressante consiste à transformer myObj en exécutable, que l’on peut ensuite « connecter » sur un moteur Urbi à l’adresse A, et sur le port P. C’est un peu magique, tout se passe exactement comme dans le cas inséré ci-dessus, mais myObj est maintenant devenu un processus autonome qui peut se trouver sur un autre cœur de la même machine ou bien même vivre sur une machine distante, quelque part sur le réseau: $ urbi-launch --remote myObj.so -- --host A --port P

POUR ALLER PLUS LOIN… Ces quelques lignes ne constituent, bien entendu, qu’un aperçu incomplet et simplifié. Une doc en ligne très fournie est disponible sur le site de Gostai, ainsi que des vidéos. Une étape supplémentaire sera l’utilisation du logiciel Gostai Studio, qui permet de créer des comportements basés sur

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Le Create d'iRobot est un robot programmable en URBI, dérivé du robot aspirateur Roomba.



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NEWS GADGETS & TENDANCES Ă€ VENIR SLEEPTRACKER Vous avez du mal Ă vous rĂŠveiller ? Vous trouvez Clocky, le rĂŠveil robot que nous vous avions dĂŠtaillĂŠ dans Planète Robots 2, trop brutal ? Essayez le Sleeptracker ! Disponible sur sleeptracker.fr, cette montre-rĂŠveil analyse vos cycles de sommeil pour vous rĂŠveiller juste au bon moment. Le rĂŠsultat ? Vous vous levez en forme et de bonne humeur, plein d'ĂŠnergie dès les premières heures de la matinĂŠe. Prix : 159 â‚Ź

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TWEETTLE Et elle fait mĂŞme le cafĂŠ !‌ Qui ? Mais la première ÂŤ bouilloire en rĂŠseau social Âť de Mobile Inc., bien sĂťr ! Plus besoin de garder les yeux rivĂŠs sur ladite bouilloire en attendant le dĂŠclic salvateur, la Tweettle se connecte par WiFi Ă votre Freebox et vous prĂŠvient sur Twitter ou Facebook que votre aqua simplex est bouillante. Ne manque qu'un petit robot pour verser l'eau dans une tasse et ajouter un sachet de thÊ‌ Prix : 89 â‚Ź (bientĂ´t disponible)

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difficile, comme des mères seules ou des rĂŠfugiĂŠs‌ Prix : 195 â‚Ź FOURCHETTE Ă€ SPAGHETTIS, DESIGN CALAMENTE

Quel gadget allons-nous bien pouvoir dĂŠgotter Ă Planète Robots pour vous aider Ă manger des spaghettis ? Un mange-spaghettis laser Ă triple bidulotron inversĂŠ ?‌ Ou peut-ĂŞtre, tout simplement, une fourchette mĂŠtallique tout ce qu'il y a de plus classique, Ă l'exception de sa forme lĂŠgèrement modifiĂŠe, qui rend plus facile l'enroulement des pâtes. Vous le trouverez sur japantrendshop.com. Prix : 32 â‚Ź CASTOVEN

PANGOLIN BAG ĂŠtre technophile et ĂŠcolo, c'est possible avec le Pangolin Bag de Cyclus‌ Ce sac Ă dos (dont la forme s’inspire de l’aspect si caractĂŠrisque du mammifère fourmilier ĂŠcailleux [en malais pang golin, ÂŤ celui qui s’enroule Âť]), bourrĂŠ de poches et de passages pour les câbles et les ĂŠcouteurs, est constituĂŠ de chambres Ă air de camions recyclĂŠs et de restes d'aimants industriels (pour la fermeture). Il apparaĂŽt un peu cher, mais son achat n'est pas uniquement un geste ĂŠcologique puisque le fabricant met un point d'honneur Ă employer des personnes en situation

La convergence — vous connaissez ? Le concept selon lequel, Ă force d'intĂŠgrer de plus en plus de fonctions, les appareils les plus diffĂŠrents finiront par devenir identiques ?‌ Avec l'iPod, le tĂŠlĂŠphone est devenu console de jeux, avec la Wii, ladite console s’est transformĂŠe en terminal Internet, et avec le CastOven de Wanake, le four devient une tĂŠlĂŠvision et un ordinateur. SĂŠlectionnez simplement la durĂŠe de cuisson et votre four lancera automatiquement une vidĂŠo YouTube d'une durĂŠe ĂŠquivalente. Prix : non communiquĂŠ (bientĂ´t disponible) JOULE Deux mois après son lancement, les critiques ne cessent de gloser sur l'iPad. Le principal dĂŠfaut de la tablette d'Apple ? Personne n'a encore trouvĂŠ une manière agrĂŠable et ergonomique de la porter ou de la poser pendant l'utilisation. C'est pourquoi Element Case commercialise le premier support pour iPad qui ressemble vraiment Ă


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Remi Legris quelque chose. Tout en aluminium, le Joule est proposĂŠ en finition chromĂŠe ou noire. Prix : 119 â‚Ź

TABLE PÉRIODIQUE Pour tous les apprentis scientifiques un peu geeks, voici la table pÊriodique des ÊlÊments imaginaires ! Plus de cent vingt ÊlÊments fictionnels, de l'ÊlÊment X à la kryptonite, sont classÊs par genre et dÊtaillÊs. Ce tableau de Walks est disponible à la vente directement sur le site de l'artiste, russellwalks.com. Prix : 20 ₏

SERRE-LIVRES STAR WARS Dans la thĂŠmatique Star Wars, starwarsshop.com propose en exclusivitĂŠ cet ensemble de serre-livres lumineux, donnant l'illusion que vos livres sont traversĂŠs de part en part. Votre bibliothèque va vous coĂťter une fortune en piles mais après tout — on est fan Ă part entière ou on ne l'est pas !‌ Prix : 39 â‚Ź

DOCK DESK PHONE Vous ĂŞtes un peu nostalgique du XXe siècle ? Le bon vieux tĂŠlĂŠphone Ă fil vous manque ? Vous donneriez presque n'importe quoi pour pouvoir Ă nouveau claquer le combinĂŠ au nez d'un importun, mais vous n'ĂŞtes pas non plus tout Ă fait prĂŞt Ă vous passer de votre iPhone ? Pas de problème, Kee Utility Inc. a la solution ! Avec le Desk Phone, retrouvez les sensations de jadis tout en continuant Ă payer un abonnement de mobile exorbitant. Prix : 29 â‚Ź MICROSCOPE USB DINO LITE Enfant, j'ai eu un microscope qui fonctionnait rĂŠellement. J'adorais ĂŠlever des microbes dans un bouillon de culture pour les voir se multiplier et gigoter sous mes yeux. En revanche, il se rĂŠvĂŠlait très difficile d’obtenir une image exploitable : il fallait rĂŠgler l'arrivĂŠe de la lumière grâce Ă un miroir que l'on tournait de façon Ă rĂŠcupĂŠrer juste ce qu'il fallait du faisceau lumineux. De plus, il ĂŠtait hors de question de prendre en photo mes dĂŠcouvertes. Aujourd'hui, ANMO a la solution et nous offre toute une gamme de microscopes Ă petit budget que l'on branche sur le port USB de son ordinateur. MalgrĂŠ la compatibilitĂŠ Mac indiquĂŠe, je n'ai rĂŠussi Ă le brancher que sous Windows (ou via Virtual Box). Une fois le petit microscope en fonctionnement, je vous promets que vous passerez des heures et des heures Ă regarder tout ce qui existe et qui est plus petit qu'une mine de crayon... Des LEDs incorporĂŠes fournis-

sent une image toujours Ă pleine lumière et le focus est manuel. La version testĂŠe, l’AM-211, est dotĂŠe d’une dĂŠfinition faiblarde (grossissement jusqu'Ă deux cents fois tout de mĂŞme), mais donne des rĂŠsultats fort intĂŠressants, vu le prix de ce gadget Ă la fois ludique et ĂŠducatif. De plus, il est possible de rĂŠcupĂŠrer l'image sous forme de photo ou de vidĂŠo. Prix : 130 â‚Ź

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NEWS DVD, BD, livres, ciné Ciné

Toy Story 3

Disney Pictures et les célèbres studios Pixar nous ont concocté un nouvel opus de Toy Story… Ce troisième volet des aventures (en images de synthèse) de nos jouets d'enfance va désormais inclure un petit robot, Sparks. Il faut suivre l'air du temps ! Ce robot, contrairement à de nombreux autres personnages de la série, n'est pas la reprise d'un jouet existant mais bel et bien une nouveauté crée pour le film. Il s'inspire considérablement des robots d'origine japonaise des années 1940, les Tin Toys. Sparks est un petit robot en fer-blanc équipé de quelques LEDs pour les yeux et produit des étincelles sur son abdomen. Ses bras sont télescopiques et il se déplace sur une paire de chenilles. Son abdomen semble également s'étirer façon James Pond (célèbre héros de Robocod, le jeu vidéo sur Amiga). Quant à Andy, le propriétaire de Woody, il a bien grandi — si bien qu'il va entrer à l'université. Ses parents décident donc de vendre ses jouets… Buzz, le cow-boy et tous les autres se retrouvent alors embarqués dans une nouvelle aventure au sein d’un milieu très particulier : une garderie ! Survivre à la turbulence des enfants va-t-il se révéler si facile ?… Réalisateur : Lee Unkrich┃Distributeur : Walt Disney Studios Motion Pictures France┃Sortie : 14 juillet 2010

Roman

Jim 2 056

En 2056, la dernière génération d'humanoïdes proposée par la firme Tecknibot a pour mission de remplacer les humains dans certaines tâches, afin d'alléger leur charge de travail. Le temps ainsi gagné est consacré aux loisirs et à l'épanouissement de l'individu. Jim Jerricho est un jeune architecte célibataire qui profite pleinement des bienfaits de cette société jusqu'au jour où, inexplicablement, les cadavres se mettent à pousser autour de lui comme du chiendent. Le commissaire Buscado voit alors en lui un coupable idéal et le jeune homme devra mener sa propre enquête pour dénicher le ou les coupables. Pour y parvenir, il lui faudra changer sa vision des hommes et celle qu'il a de lui-même. Roman policier futuriste, Jim 2 056 nous dépeint une société hautement technologique, très proche de la nôtre, où les produits de l’Intelligence artificielle s'émancipent peu à peu de leurs créateurs. En 2056, les assassins resteront-ils des coupables ? Passionnée de science-fiction depuis l'adolescence, Malika Boulais a décidé de prendre la plume pour imaginer les futurs, les évolutions et les dérives possibles que lui inspirent les recherches sur le cerveau, les neurosciences et l'Intelligence artificielle — on parle même aujourd'hui de psyché artificielle. Quelle nouvelle espèce allons-nous créer? Quel risque y a-t-il à créer des liens entre le vivant et l'inerte? Des questions sérieuses, mais posées à ses personnages sur un ton léger et sans gravité, parce qu'« il est poli d'être gai », disait le sémillant Voltaire… Auteur : Malika Boulais┃Éditeur : Éditions Odette Tessier┃Déjà paru

BD

RanXerox, l’intégrale

Dans un futur pas si lointain, Lubna, une jeune nymphomane… toxicomane, s'ennuie à mourir ! Pour remédier à cela, ses potes lui fabriquent un robot à partir d'une photocopieuse (d'où son nom !) — ce sera le nouveau boy-friend de Lubna, l'amant idéal et infatigable qui peut tout faire (et même se défoncer avec elle). Mais RanXerox va se révéler incontrôlable, un peu trop protecteur — voire très violent ! Mais toujours fou amoureux de Lubna… RanXerox n’a peur de rien et surtout pas du ridicule. Dans une espèce de parodie du monde moderne, enlisé dans la spirale mortifère de la consommation et de l’égoïsme, RanXerox serait-il le dernier chantre de l’amour vrai, le dernier chevalier servant ? Au-delà de la provocation et du défoulement cathartiques, ne cherchez pas un sens quelconque à ces histoires épiques : elles constituent simplement un prétexte pour vous faire exploser en pleine figure une dose létale de cyberpunk, d’ultraviolence très crue et d’érotisme. L’incroyable dessin hyperréaliste de Liberatore va provoquer chez vous une persistance rétinienne plutôt troublante grâce à des images chocs. Publiée d’abord en Italie, puis en France à partir de 1981 dans L’Écho des Savanes, la série RanXerox a reçu l’Alfred de la Presse à Angoulême en 1983. En voici l’édition intégrale, enrichie de quelques dessins et recherches graphiques inédites. Auteurs : A. Chabat, S. Tamburini et T. Liberatore┃Éditeur : Drugstore┃Déjà paru

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ciné, livres, BD, DVD

NEWS Par Screetch

BD

Une brève histoire de l’avenir

(tome 2)

Cette BD est l'adaptation d'un livre de prospective commis par Jacques Attali et paru en 2006, où l'auteur racontait sa vision de l’Histoire pour les cinquante prochaines années. Le titre s’inspire de celui du livre de Stephen Hawking, Une brève histoire du temps. Cette adaptation en trois volumes a reçu en 2009 le Prix Bob Morane dans la catégorie Bande dessinée francophone. La planète va devenir un monde sans États, un marché mondial inquiétant et chaotique — l’hyperempire (l’extension de la démocratie de marché, avec ses règles impitoyables, allant jusqu’à la marchandisation du temps et du corps). Cela entraînera un conflit et le règne d’une démocratie mondiale, avec des standards revisités et un nomadisme de plus en plus important. En l’an 2032, Tom semble se ranger, Jack poursuit sa carrière de mercenaire et Mary s'enfonce un peu plus dans la drogue. Quant à Paul, ses travaux prennent de l'ampleur. Il s'apprête à faire une découverte qui pourrait bien déclencher une guerre dans un monde sur le point de subir un bouleversement radical. Et ce, dans l'ignorance et l'indifférence générales… Auteurs : Jean-Pierre Pécau et Damien┃Éditeur : Delcourt┃Déjà paru

Manga

Robot #5

Artbook japonais, ce recueil de dessins est un livre collectif consacré au thème des robots. La sélection a été opérée par Range Murata, le célèbre artiste du monde manga. C’est une superbe collection d'illustrations en couleurs et de courts mangas. Parmi les artistes présents dans ce nouvel opus : Yoshitoshi ABe (Lain, Ailes grises), Sho-U Tajima, Makoto Kobayashi, Shigeki Maishima ou encore Hiroyuki Asada. Le sixième tome devrait quant à lui sortir en novembre. Auteur : collectif┃Éditeur : Glénat┃Sortie : 21 juillet 2010

Manga

Pluto #004

Cette série est une adaptation dans un style policier/thriller de l’arc narratif Le robot le plus fort du monde, tiré du manga Astro, le petit robot d'Osamu Tezuka. Urasawa traite cette histoire selon l'angle de vision de Gesicht, un détective robot qui enquête sur des meurtres en chaîne de plusieurs robots et d’humains. La série Pluto a reçu un Prix d'Excellence dans la catégorie manga au Japan Media Arts Festival de 2005. La même année, elle a obtenu le Grand Prix du Prix culturel Osamu Tezuka. L'inspecteur Gesicht, d'Europol, est un robot fatigué et déprimé qui se voit confier une nouvelle enquête : découvrir qui assassine (et pourquoi ?) l'un après l'autre les robots les plus puissants de la planète… En dépit du fait qu'il n'est pas le héros, Astro, le personnage principal de l'ancienne version de l'histoire, figure de façon récurrente dans cette adaptation. Auteurs : Naoki Urusawa et Osamu Tezuka┃Éditeur : Big Kana┃Sortie : juillet 2010

Manga

Monju #7

Monju, au service de la justice est un « seinen manga » (manga destiné aux ados et jeunes adultes, souvent masculins) d’Hiroki Miyashita. Ce septième tome raconte la suite de cette série policière un brin comique. Monju est le prototype d'une série de robots policiers élaborés par la police japonaise. À cause d’un défaut de fabrication, toutes ces machines ont été retirées de la circulation, à part Monju, qui ne souffre pas de déficience technique apparente. Cependant, ce robot intelligent, doté d'un sens de la justice un peu trop poussé et d’un caractère un brin impulsif, n'hésite pas à utiliser les grands moyens quand il s'agit de réprimer le crime… Peu importe alors la gravité de l’infraction !! Pour cette raison, il est contraint de quitter Tokyo et se retrouve muté dans une petite ville de province. Il y fait la connaissance d’un jeune collègue obsédé par les filles (avec lesquelles il n'a aucun succès) et par la perte de ses cheveux. Ce duo a priori mal assorti finira par bien s'entendre et se lancera dans des enquêtes en tout genre… Auteur : Hiroki Miyashita┃ Éditeur : Big Kana┃Sortie : août 2010

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CINÉMA NEWS

Titre : Moon Réalisation : Duncan Jones Avec Sam Rockwell et la voix de Kevin Spacey… Sortie le 16 juin en DVD et Blu-Ray Durée : 1 h 37

MOON

OBJECTIF LUNE Après Galaxy Quest et H2G2 : le guide du voyageur galactique, Sam Rockwell revient à la S.-F. et interprète un rôle à multiples facettes, écrit tout spécialement pour lui par Duncan Jones (le fils de David Bowie), qui signe avec Moon un premier long métrage comme on n’en fait plus…

Sam et le robot Gerty, son seul compagnon.

LA TERRE QUI MEURT Dans un futur proche, l’astronaute Sam Bell vit seul dans la base lunaire de Sarang, où il supervise l’extraction de l’Hélium-3 (un gaz naturel rare capable de mettre fin à la crise énergétique qui sévit sur la Terre), assurée par d’énormes moissonneuses automatiques qui raclent le sol lunaire. Il s’occupe de la maintenance de la base et du matériel d’extraction, sa mission la plus importante consistant à expédier sur notre planète, dans des capsules propulsées par des fusées, les conteneurs d’Hélium-3 concentré qu’il a collectés. Son contrat de trois ans avec les Industries Lunar arrive à échéance et il se réjouit de rentrer bientôt sur la Terre pour y retrouver sa femme et sa fille, avec lesquelles il ne peut communiquer qu’en échangeant des messages enregistrés. Cette agréable perspective l’aide à combattre la solitude et à supporter la monotonie du quotidien. SAM, JE SUIS SAM !… Deux semaines avant son départ, sa santé se détériore brusquement : il a de violentes migraines et se retrouve sujet à des hallucinations. Alors qu’il conduit un rover, son manque de concentration provoque un grave accident. Lorsqu’il reprend connaissance, une fois de retour à la base (sans avoir aucun souvenir de

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la façon dont il y est revenu), il est confronté à une version plus jeune (et en colère) de luimême. Conscient que sa solitude et son isolement dans l’espace peuvent lui jouer des tours, Sam se demande si ses employeurs n’ont pas tout simplement décidé de le remplacer, mais sans le ramener sur la Terre. Depuis sa prise de fonctions sur la Lune, Sam n’a eu pour seul compagnon que le robot Gerty, une I.A. chargée d’assurer son bienêtre et d’égayer sa solitude, mais aussi de veiller au bon déroulement de ses missions à l’extérieur et au fonctionnement de Sarang. Faisant clairement référence au légendaire HAL de 2001, l’odyssée de l’espace, Gerty (à qui Kevin Spacey prête sa voix) a pourtant développé une psychologie et un comportement très différents de ceux de son illustre prédécesseur… JEU DE RÔLES En hommage aux classiques de la S.-F. des années 1970-1980 dont il est fan depuis son enfance, Duncan Jones a donné à son film un design rétrofuturiste. Pour les scènes se déroulant en dehors de la base lunaire, il s’est inspiré du livre Full Moon, de Michael Light, qui regroupe toute une série de photos prises par la NASA, aussi bien depuis l’espace que du sol

lunaire, lors des différentes missions Apollo. Tourné en seulement trente-trois jours dans les célèbres studios Shepperton de Londres et utilisant le bon vieux procédé des maquettes mais aussi quelques effets visuels qui sont l’œuvre de Cinesite, ce film de S.-F. indépendant à connotation philosophique — réalisé avec un budget dérisoire (cinq millions de dollars) — nous dresse le portrait intimiste d’un homme désorienté dans l’immensité de l’espace. Moon se singularise à la fois par l’excellence de la prestation de Sam Rockwell, sur les épaules duquel tout le film repose, et par son scénario solide, qui privilégie l’aspect humain par rapport à l’action pure, tout en abordant divers thèmes comme la solitude, les problèmes d‘identité, le libre-arbitre, les dérives de la technologie — ou encore les effets néfastes de la société de consommation, responsable de l’épuisement des ressources naturelles… ■Josèphe Ghenzer Sam devant le poste de contrôle du robot Gerty. Les robots tiennent un rôle important dans le film Moon.


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AVATAR

LA MANIÈRE FORTE

La sortie récente d’Avatar en DVD est l’occasion de revenir sur les spécificités de l’AMP Suit, qui n’est pas sans ressemblance avec le Power Loader piloté par Ellen J. Ripley pour combattre la reine extraterrestre dans Aliens, réalisé lui aussi par James Cameron en 1986… MENACE TOXIQUE Sur Pandora, les humains qui n’ont pas d’avatars doivent se déplacer en véhicule blindé, en hélicoptère ou à bord d’un M6 Amplified Mobility Suit, plus communément appelé AMP Suit ou Iron Lady, en raison de la toxicité de l’atmosphère de la planète. C’est en fait une plateforme ambulante hydraulique armée, pouvant aussi bien servir à des fins civiles (extraction de l’unobtarium dans les mines, exploration scientifique dans la forêt remplie de dangers) que militaires (combattre les Na’vis). Son cockpit pressurisé et doté d’un BIBS (Built-In Breathing System) permet à son pilote de travailler en toute sécurité dans l’atmosphère de Pandora. Ce gigantesque exosquelette multifonctions, doté d’un GPS et d’un écran à imagerie thermique, possède les mêmes fonctionnalités qu’un être humain avec ses deux jambes et ses deux bras munis de mains agiles. Grâce à des commandes activées vocalement, ses membres dotés de servomoteurs répondent instantanément et reproduisent de façon synchrone les

mouvements effectués par le pilote installé dans le cockpit, tout en les amplifiant. Sa force herculéenne lui permet aussi bien de déraciner un tronc d’arbre, de soulever une demi-tonne de fret que de monter rapidement une unité préfabriquée sans aide extérieure. Des gyrosenseurs, doublés du DBS (Dynamic Balance System), assurent une grande stabilité à son centre de gravité — qu’il soit en position immobile, en train de marcher (en avant ou en arrière) ou de soulever de lourdes charges car il adapte automatiquement ses mouvements à la configuration du terrain sur lequel il se déplace. Par ailleurs, si les paramètres biotélémétriques de son pilote indiquent que celui-ci est blessé ou mort, l’AMP Suit est programmé pour retourner automatiquement au QG.

niveau de la hanche d’un canon détachable de 30 mm (avec, en option, un lance-flammes), il dispose d’une impressionnante puissance de feu car il peut tirer jusqu’à 250 balles explosives à la minute. Son arsenal est complété par un jeu de lames acérées d’un mètre de long, capables de découper toutes sortes de métaux, et par un couteau de combat. En charge du design des véhicules utilisés par les SecOps dans le film, c’est Ty Ruben Ellingson qui a conçu ce formidable véhicule. Par ailleurs, les équipes de Stan Winston Studios et de Legacy Effects ont construit pour le tournage plusieurs exemplaires du monstre mécanique, dont un grandeur nature. La scène du hangar abritant les AMP Suits (certains décors ont été construits en dur, y compris les plates-formes hydrauliques sur lesquelles les machines reposent) a été tournée sur fond vert. En dehors de l’unique exemplaire (qui a été fabriqué grandeur nature), les dizaines d’autres qui sont visibles à l’écran ont été générés par ordinateur. Les scènes de combat entre l’AMP Suit, piloté par le colonel Quaritch (interprété par Stephen Lang) et les Na’vis ont d’abord été tournées en capture de performance puis en prises de vues réelles, Stephen Lang étant alors installé dans une réplique partielle et motorisée, montée sur une plate-forme animée, le tout étant filmé sur fond vert. Des plans additionnels ont été tournés ultérieurement (principalement des plans de réactions et d’autres au cours desquels il était bousculé dans tous les sens à l’intérieur). D’autres ont également été filmés, dans lesquels la machine s’écrase au sol et où le colonel Quaritch meurt brûlé vif… ■Josèphe Ghenzer

LE MAÎTRE DE GUERRE Capable d’agir tout comme un soldat d’infanterie lorsqu’il est piloté par un militaire, l’AMP Suit se transforme alors en une véritable machine de guerre tout-terrain. Équipé au

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NEWSjeux vidéo

par Cyril Drevet

le Test

SUPREME COMMANDER 2 Des armées de robots, de méchas et d’exosquelettes qui s’affrontent sur des plateaux de jeu virtuels : voici Supreme Commander 2, un jeu de stratégie pour XBOX 360 et PC ! Développé par Square Enix, le célèbre éditeur de Final Fantasy, Supreme Commander 2 vous offre le contrôle absolu d’une armée entière. À vous de choisir votre camp parmi les trois nationalités à disposition (UEF, Cybran et Illuminate) ; vous aurez ensuite la possibilité d’affronter les deux autres. Dans la veine de Command & Conquer et de Total Annihilation (pour ceux qui connaissent), ce deuxième épisode apparaît comme un pur jeu de stratégie, dans lequel il va falloir organiser et fabriquer son armée en prenant les bonnes décisions tactiques, et la mener à la victoire. En clair, pour les néophytes : ce type de jeu constitue la version informatique du Risk de notre enfance. Placez vos unités au bon endroit, attaquez vos ennemis quand vous êtes sûr de votre supériorité et faites évoluer vos sections avec à-propos… Tous les ingrédients qui font la richesse des RTS (Real Time Strategy), les jeux de stratégie en temps réel, y figurent. Ce qui veut dire que dans Supreme Commander 2, vous ne jouez pas tour par tour comme dans un jeu de rôle, mais en direct. Il faut en permanence placer, puis déplacer vos unités et leur donner des ordres. Le premier opus était réputé pour être l’un des plus durs et des plus compliqués des jeux de stratégie — ce deuxième épisode apparaît nettement plus simple et moins prise de tête ! Il faut quand même noter que la manipulation des unités se révèle légèrement plus compliquée avec la manette de la XBOX 360 qu’avec le duo « clavier-souris » des PC. De la même façon, les parties en réseau sont nettement plus passionnantes que celles qui sont effectuées en solo. Malgré cela, si l’art de la guerre n’a plus aucun secret pour vous, mener vos soldats et leurs robots à la victoire dans Supreme Commander 2 devrait vous exalter…

Supreme Commander 2 XBOX 360, PC Éditeur : Square Enix

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Et aussi

LOST PLANET 2

Nostalgie

THEXDER NEO Une guerre civile sur une planète… perdue, une race extraterrestre qui s’invite à la fête et vous avez les ingrédients simples — mais efficaces — de ce deuxième épisode de Lost Planet. En bon Space Marine, vous ne sortez jamais sans vos robots de combat… Donc, en bon lecteur de Planète Robots, vous n’hésiterez pas à les utiliser pour « dézinguer » de l’alien et vos adversaires humains. Mais comme dans tout TPS (jeu de tir vu de derrière votre personnage, par opposition aux FPS, en vue subjective) qui se respecte, vous circulerez la plupart du temps à pied, avec divers types d’armes à la main. Classique, Lost Planet 2 va surtout vous étonner par la qualité et la richesse de ses graphismes, bourrés d’éléments animés qui ajoutent au réalisme. Lost Planet 2 PlayStation 3, XBOX 360 Éditeur : Capcom

Piloter un robot dans un jeu de tir « à l’ancienne » et pour moins de huit euros, c’est possible ! Il s’agit de Thexder Neo sur PlayStation portable (la PSP) et il s’achète sur le PlayStation Store par téléchargement. Vous y accédez en connectant à Internet (au moyen du WiFi) votre PSP. Les nostalgiques retrouveront les plaisirs des jeux d’autrefois en deux dimensions, avec des commandes simples. Il se replongeront surtout dans un type de jeu qui a tendance à se faire rare aujourd’hui : le shoot’em up. Dans la tradition des Gundam, le robot de Thexder reprend le look impressionnant des robots géants (les méchas) des mangas japonais. Et plus particulièrement des Macross, une série nippone culte, dans laquelle ces robots peuvent se transformer en avions de chasse. C’est simple, c’est fun, et ce n’est pas cher — un bon petit divertissement ! Thexder Neo PSP (en téléchargement uniquement) Éditeur : Square Enix



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Open your mind

Offerts par Bruno Bonnell, l’auteur

“VIVA LA ROBOLUTION” Extraits de

UNE RENCONTRE D’EXCEPTION … J’ai eu l’occasion de rencontrer David Hanson pour la première fois le 25 juin 2005 à Chicago. Je visitais NextFest, le salon des technologies du futur organisé par le magazine Wired, où il tenait un modeste stand. Il m’a proposé, à cette occasion, de rencontrer l’écrivain de science-fiction Philip K. Dick, mon héros de toujours. Celui qui a écrit Blade Runner — dont le titre d’origine se traduit par Est-ce que les androïdes rêvent de moutons électriques ? en français. Celui dont, adolescent, je dévorais les livres et qui m’a poussé à abandonner l’allemand pour lire l’anglais car je ne pouvais attendre que les traductions de ses nouvelles sortent en français. Philip K. Dick… qui est mort d’une attaque cérébrale à Santa Ana en Californie le 2 mars 1982, il y avait plus de 23 ans ! David Hanson m’a fait entrer dans un petit pavillon installé au milieu du gigantesque hall d’exposition de Navy Pier. Nous étions dans un salon victorien aux papiers fleuris et meubles en acajou. Dès que la porte s’est fermée, un silence paisible a envahi la pièce. Sur un sofa était assis le maître, genoux croisés. Face à lui, j’étais sans voix, intimidé, incrédule, bouleversé par des émotions contradictoires.

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Alerte, il leva la tête à mon arrivée et me salua de cette voix posée que j’avais tant entendue lors d’interviews. Sur sa chemise claire, il portait un badge avec son nom. C’était bien lui qui m’accueillait avec un sourire poli en me perçant du regard. Je l’avais déjà vu maintes fois en photo. Sa barbe poivre et sel et son haut front dégarni m’étaient presque familiers… Les questions me brûlaient les lèvres, à commencer par : « Comment était-il là, dans sa ville natale, 20 ans après sa disparition ? » Voyant mon air interloqué et visiblement amusé, David me tendit alors un micro pour que je les pose. Je le saisis avec surprise et déception car je venais de comprendre que ce personnage devant moi n’était pas un sosie ou une réincarnation mais bel et bien un robot si parfait que même de près, même au contact, on pouvait le confondre avec un véritable être humain. J’étais presque honteux de m’être fait berner et je tentai alors d’embrouiller la créature en posant une question compliquée avec l’accent français. David avait tout prévu. Son robot disposait d’une reconnaissance vocale et d’une intelligence artificielle de pointe pour communiquer. La base de données du système expert générant les réponses du robot était constituée des écrits de l’auteur lui-même. Il répondait à toutes les colles de façon parfois surprenante, mais toujours « phildickienne ». Merci, David, pour ce moment d’exception !

En sortant de cette maisonnette et de sa bulle de silence, je fus assailli par les décibels de la foule et me réveillai d’un coup. Je compris instantanément pourquoi j’avais été si facilement envoûté par ce robot. David n’avait pas seulement réussi un tour de magie en me conditionnant à l’avance et en me préparant à l’impossible. Au-delà, il avait su créer une créature artificielle capable d’établir une relation émotionnelle avec son interlocuteur. Cette illusion, pour moi, était parfaite car j’y étais impliqué. Un autre que moi, pour qui Philip K. Dick n’est qu’un nom dans le Bottin téléphonique, n’aurait probablement pas eu la même attente, le même désir. Son empathie aurait été différente et sa critique vraisemblablement plus sévère… VOITURE AUTONOME … Dans le film Total Recall, sorti en 1990, des robots humanoïdes humoristiques conduisent les taxis de la ville souterraine bien qu’il n’existe aucune raison valable de gaspiller une place assise pour y loger un androïde. Une preuve du manque de projections des scénaristes d’anticipation pourtant inspirés par les plus grands visionnaires (Philip K. Dick en l’occurrence, pour la nouvelle Souvenirs à vendre, qui a inspiré le film). Les systèmes d’autopilotage n’ont pas besoin d’encombrer un habitacle réorganisé pour le confort et la sécurité des passagers. On ne roulera plus seulement face à la route mais en jouant aux cartes ou en dormant sous une couette. Pour atteindre ce nirvana du voyage, quelques étapes restent à franchir. Les travaux les plus avancés en la matière sont stimulés par la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), agence de l’armée américaine de recherche avancée. Au début du millénaire, elle a lancé l’idée de compétitions régulières opposant des véhicules autonomes dans un environnement de plus en plus complexe. Le premier DARPA Challenge a eu lieu


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“Je venais de comprendre que ce personnage devant moi n’était pas un sosie ou une réincarnation mais bel et bien un robot.” en 2004 à travers le désert du Mojave, qui s’étend de Los Angeles à Las Vegas. Il s’agissait d’équiper des voitures de multiples capteurs et de systèmes de navigation embarqués pour qu’elles puissent, sans chauffeur, atteindre un point précis de la carte. Une sorte de ParisDakar fantôme ! Cette année-là, aucun véhicule n’est arrivé jusqu’à bon port — pas un seul n’a dépassé le douzième kilomètre, victime d’un accident ou simplement perdu dans les sables rocailleux. Faire fonctionner une voiture sans pilote semblait un défi simplement impossible, compte tenu des technologies existantes. Les chercheurs sont retournés à leur planche de travail et dès l’année suivante, les véhicules autonomes ont fait meilleur effet. Lors de l’édition de novembre 2005 du DARPA Challenge, 192 véhicules ont concouru dans le désert autour de Primm, à la frontière du Nevada. Stanley, le véhicule de l’université de Stanford, qui remporta la compétition, ne franchit la ligne que dix petites minutes avant Sandstorm et Highlander, ses concurrents de l’université de Carnegie Mellon. Le « Golden State », la Californie, avait battu cette fois-ci le « Quaker State », la Pennsylvanie.

Encouragés par de tels résultats, les organisateurs de la compétition ont décidé de corser la situation. Pour l’édition du DARPA Challenge, décalée à l’automne 2008 sur la base militaire Edwards, les contraintes étaient d’un tout autre ordre : il fallait prendre en compte le trafic constitué par les autres « robomobiles », mais aussi par des automobiles conduites par des humains ! De plus, les véhicules autonomes étaient notés sur leur comportement général en plus de leur vitesse : respect des distances, des limitations de vitesse, arrêt aux feux... L’Est tint sa revanche contre l’Ouest avec la victoire de Boss, champion de l’université Carnegie Mellon, qui arriva en tête, avec une vitesse moyenne de vingt-cinq kilomètres à l’heure. L’équipe repartit avec un prix de deux millions de dollars. Les épreuves du prochain challenge vont s’enrichir de nouvelles difficultés. Des piétons qui envahissent les rues, des ambulances aux sirènes hurlantes qui réclament des priorités,

des camions qui déchargent créeront autant d’obstacles ou de confusions pour les concurrents. Les ingénieurs d’élite qui élaborent les véhicules autonomes devront repousser les limites de leur talent. L’armée américaine prend très au sérieux ce type de recherche : son ambition, officiellement affichée, vise qu’un tiers du parc des véhicules militaires soit constitué en 2015 de robots autonomes. Ils serviront en premier lieu au ravitaillement des troupes mais aussi d’éclaireurs dans les zones potentiellement à risque. Les applications civiles ne manqueront pas et si un robot peut traverser un champ d’opérations militaires, il saura trouver son chemin dans la ville… NANOROBOTS … Qu’en est-il de ceux qui choisissent les interactions de la matière pour modèle de comportement des robots ? L’objectif est d’obtenir une organisation de microscopiques robots qui se coordonnent grâce à des impulsions logicielles pour prendre différentes formes. Ainsi une table peut devenir chaise ou un vase se transformer en assiette. Le principe de ces miracles se rapproche du morphing régulièrement utilisé dans l’image de synthèse. Sur un écran, on peut modifier la forme d’une poule pour en faire une automobile en quelques étapes. La déformation, maintenant courante dans les effets spéciaux au cinéma, n’est qu’une affaire de déplacement intelligent de points. Les robots polymorphes déplacent leurs composants en suivant un programme ! Cette matière intelligente et mobile est un Graal convoité par plusieurs laboratoires, en Europe comme aux États-Unis. Elle est composée d’une multitude de minuscules composants en forme de cubes ou de boules, capables de se déplacer dans toutes les directions de façon à se mouler selon la forme voulue. À l’université de Carnegie Mellon, Seth Goldstein dirige le projet Claytronics (argile électronique). Le chercheur compare la

matière qu’il élabore à des grains de sables intelligents : « Pensez à un tas de grains de sable très spécial. Chaque grain de sable a la capacité de se déplacer, de changer sa couleur, et aussi de s’agglutiner à d’autres grains de sables. Imaginez que des milliers ou même des millions de tels cubes travaillent de concert. Toute forme peut alors être élaborée. » L’équipe de Goldstein appelle ses grains de sable des « catomes », pour atomes claytroniques. Elle les voit comme des composants de nouvelles matières. Les chercheurs de l’équipe réfléchissent aux diverses manières de bâtir ces éléments et de les programmer pour accomplir des transformations. « Comment construire une matière que nous pourrions programmer de façon à produire n’importe quelle forme physiquement possible ?, demandent-ils. Nous préférons, plutôt que de partir d’un seul bloc de matière à sculpter, par exemple, gérer un grand nombre d’entités de taille minuscule, chacune d’entre elles ayant les capacités d’un robot. » L’approche de Goldstein évoque, à une échelle miniaturisée, les essaims de robots de James McLurkin à une nuance fondamentale près : un grain de sable dans le projet Claytronics n’est pas conscient de la multitude. Il ne connaît et ne comprend que les quelques grains de sable qui se trouvent dans sa proximité directe. Aucun catome ne dirige les autres. C’est la pure démocratie de la matière ! Pour chaque grain de sable, il s’agit d’un tout petit programme mais en revanche, l’effet d’ensemble amène ces miniactions à former un objet particulier. Le rêve de Godstein est d’envoyer un message numérique à un tas de catomes pour leur ordonner de s’organiser en chaise. Une fois l’ordre disséminé à chacun des grains de sable, ces derniers se déplaceraient et s’agglutineraient de façon ad hoc : certains formeraient les pieds, d’autres formeraient le dossier, d’autres formeraient le siège…

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Open your mind Par Cyril Drevet, journaliste TV

AUTOMOBILE ET CYBERNÉTIQUE :

VOLKSWAGEN ENTRE DANS L’ÈRE DES ROBOTS !… Le VAIL (Volkswagen Automotive Innovation Lab) est un laboratoire qui se trouve à la pointe de l’application de la robotique à l’automobile, et contre toute attente, son siège n’est pas situé à Wolfsburg, mais en Californie, dans l’illustre campus de l’université de Stanford.

L'Audi TTS du VAIL qui va s'attaquer à la course du Pikes Peak.

En fait, le VAIL est le fruit de la collaboration entre Volkswagen et cette université. Le dessein avoué des chercheurs, professeurs et étudiants qui travaillent de concert au VAIL : réaliser la voiture robot parfaite, capable de se déplacer sans conducteur et sans contrôle à distance… Une voiture autonome ! Et ne croyez pas qu’il s’agit d’un gadget destiné à faire de la publicité pour la marque : voilà quelques semaines Angela Merkel, la chancelière allemande, en visite aux USA, est venue en personne officialiser l’existence du VAIL et confirmer le caractère stratégique des recherches que l’on y mène. Cela fait cinq ans que le constructeur et Stanford University œuvrent de concert — au départ leur inten-

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tion était de disputer une compétition réservée aux apprentis sorciers : le DARPA Challenge, une course organisée dans le désert et dans laquelle plusieurs voitures robots sont lâchées sur un parcours reproduisant des conditions de circulation réelles. La gagnante est celle qui s’en tire le mieux sans bogue, sans accident et en effectuant tous les challenges imposés. Un jeu pour « geeks » en apparence, mais tout de même financé par l’armée américaine !… En 2007, l’équipe commune (Volkswagen/Stanford University) a remporté le DARPA Challenge et provoqué le déclic qui a entraîné la création du VAIL. Des applications concrètes n’ont pas tardé à voir le jour, le Park Assist Vision présenté lors de la

dernière foire de Hanovre en fut le premier exemple… LA PASSAT QUI MET LES VOITURIERS AU CHÔMAGE… Le Park Assist Vision n’est encore qu’à l’état de prototype, mais fonctionne parfaitement à chacune de ses démonstrations. Une Volkswagen Passat équipée du système se gare le plus naturellement du monde, sans le moindre conducteur, devant les yeux ébahis des journalistes. La Passat est bardée de capteurs et de caméras reliés à des ordinateurs très puissants et à un logiciel d’Intelligence artificielle de haut niveau… L’alliance des cer-


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“Une Volkswagen Passat équipée du système se gare le plus naturellement du monde, sans le moindre conducteur ”.

Le véhicule Junior 3 se gare tout seul devant les yeux ébahis d'Angela Merkel. planche déjà sur un autre projet — beaucoup plus ambitieux…) UN « TT-ROBOT » À LA POINTE…

Une étudiante du VAIL discute avec ses professeurs lors de la présentation de Junior 3. veaux de Stanford avec le savoir-faire industriel des ingénieurs de Volkswagen a accompli des miracles ! (Pour l’instant, aucune date pour une éventuelle commercialisation de ce système

n’est avancée, mais il est au point et il ne reste plus qu’à le miniaturiser et à réduire son coût de revient pour qu’il puisse figurer au catalogue du constructeur. Mais au VAIL, on

Pikes Peak est l’une des courses américaines les plus célèbres du monde. Une épreuve de côte épique, longue de 20 km, qui déroule ses cent cinquante-six virages sur une montagne haute de 4301 m, située au cœur du Colorado — un véritable juge de paix pour les pilotes les plus chevronnés (le pilote Ari Vatanen y a écrit une page de légende)! Le VAIL va y inscrire cet été une Audi TTS… sans pilote. Elle devra grimper jusqu’au sommet sans conducteur donc et, bien sûr, sans téléguidage, tout en réalisant — cela va de soi — un chrono honorable. S’ils y parvenaient, les ingénieurs et étudiants de ce laboratoire sans équivalent pourraient bien entrer dans l’histoire de l’automobile (et de la robotique)… ■

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Open your mind

BALADE FURTIVE EN

SKATE ÉLECTRIQUE EVO 800

Le skate EVO 800, parfaitement à l'aise sur le bitume…

Aux beaux jours, je ne pus retenir ma joie à l’idée de tester le skateboard électrique EVO 800, la version tout-terrain et toute-puissante de la gamme EVO. C'est à travers la campagne vendéenne (où je passais quelques jours) que j'ai pris mon temps pour rouler par les chemins, les routes et les bois… TESTEUR POUR PLANÈTE ROBOTS, QUEL MÉTIER DIFFICILE !… Tester un engin comme l'EVO 800 constitue une tâche d'une réelle cruauté… Vous qui travailliez sur votre ordinateur en suant sang et eau, vous ne connaissiez pas votre bonheur. Pendant ce temps-là, j‘étais au soleil, debout sur mon skate, à avancer cheveux au vent, sous les regards admiratifs des demoiselles du coin. À Aizenay, en Vendée, il existe une ancienne ligne de chemin de fer qui a été réhabilitée en route réservée aux deux-roues et aux marcheurs. Cette piste agréable où aucune voiture ne vient vous déranger comporte de nombreux sentiers adjacents vers des bois, des étangs et des fermes. Quel meilleur endroit pour monter sur mes quatre roues électriques et gérer montées et descentes, tout comme le goudron et les chemins de terre ?

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L'EVO 800, CE N'EST PAS SEULEMENT DE LA FRIME ! EVO propose trois modèles de skates électriques. Nous ne nous attarderons ici que sur le modèle haut de gamme, doté d’une puissance de 800 Watts. Les autres modèles ont une utilisation proche mais adaptée à d'autres types de parcours. La planche du skate a une longueur de 109 cm pour une largeur de 48 cm. Elle vous place à 27 cm du sol. Les roues ont un diamètre de 22 cm, sont crantées et leur épaisseur empêche les vibrations sur une route granuleuse. Seule l’une des quatre roues, située à l'arrière, est motorisée. La manette sans fil, ressemblant à un joystick de Circuit 24 ou à une arme avec ses deux LEDs placées à l'avant, sert à régler la vitesse (par la pression que l'on exerce sur la gâchette). Pour freiner, il suffit de pousser la

gâchette dans l'autre sens. Attention aux freinages brutaux, qui peuvent provoquer une chute ! Les débutants pourront choisir de régler, dans le compartiment à piles, l'une des trois vitesses maximales de la planche à roulettes. La manette est à deux positions : l’une d’entre elles allume les deux LEDs situées à l'avant de la télécommande, ce qui signale le pilote aux autres véhicules dans la pénombre. Vu la taille de l'engin et surtout celle de ses roues, il se révèle assez difficile de tourner dans des angles obtus. Il faudra donc porter tout son poids du côté de la direction choisie. Sinon, le skate est capable de monter des pentes d’une inclinaison supérieure à quinze degrés, sans difficulté particulière. UNE STABILITÉ MAÎTRISÉE Mes premiers tests ont été faits sur le gou-


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LA GAMME EVO: UN MODÈLE POUR CHAQUE UTILISATION — EVO 150 (modèle 150 W). Ce skate électrique roule sur une bonne dizaine de kilomètres à une allure maximale de 12 km/h. De la taille d'un skate conventionnel, il se dirige très facilement et se révèle idéal pour les débutants

— EVO 600 (modèle 600 W). Cette version est beaucoup plus allongée et permet d’exécuter des pointes à plus de 25 km/h pour une autonomie de 22 km. Un skate parfaitement adapté aux longs parcours sur route !

L'engin est vraiment tout-terrain.

dron. Je n’avais jamais utilisé de skate classique et j’avais seulement procédé auparavant à quelques essais sur les autres modèles de la gamme… Je partais donc avec une petite appréhension. Or le skate apparaît d'une très grande stabilité. Rouler sur une route droite se révèle d'une simplicité enfantine, à laquelle je ne m'attendais pas. Le problème majeur se trouve donc lié à la stabilité car, revers de la médaille, le skate tourne difficilement quand on ne le maîtrise pas. Un enfant ne pourra pas tourner sur des angles courts, son poids porté n’étant pas assez important. Jugeant mes débuts intéressants, j'ai commencé à prendre un peu de vitesse. Inutile d'atteindre le maximum pour ressentir le frisson. Mais gare aux arrêts brusques: il faudra prévoir un freinage en rapport avec la vitesse atteinte car sinon le poids du pilote continue à faire avancer le skate alors qu’il se trouve en position d’arrêt, ce qui pourrait nuire à votre image de marque! En effet, le petit bruit électrique émis par le skate attire tous les regards: vous êtes sûr de ne pas passer inaperçu… Si vous saviez les réactions favorables que j’ai entendues lors de ma balade: « — Génial! — Vous l'avez acheté où? — J'en veux un! » Je me suis ensuite lancé dans des chemins de traverse, afin de tester les roues tout-terrain. Comme je l'espérais, l'EVO 800 s'en est très bien tiré, sur toutes les surfaces (cailloux, terre, herbe, voire branches et petites pierres). Le pilote ressent à peine les irrégularités du terrain et n'a plus qu'à avancer à l'allure qui lui

convient… Un défaut cependant: à vitesse modérée, j'ai voulu franchir une zone un peu boueuse et l'unique roue motrice s'est alors embourbée — il a fallu que je descende du skate pour l’extirper de la gadoue. MARIO KART… EN VRAI Même si ce n'est pas sa destination première, il est parfaitement légitime d’avoir envie de s'asseoir sur le skate… Se pencher sur le côté pour tourner se révèle tout à fait aisé, en se tenant de chaque côté de la planche. Il suffit ensuite de garder quelques doigts libres pour baisser et augmenter la vitesse. J'ai même testé ce scénario avec une deuxième personne sur la planche, l'une étant placée devant l'autre. Trouver la place pour les jambes se révèle délicat, mais une fois la position assurée, c'est parfaitement stable. Après les quelques heures de marche que j’avais infligées à ma photographe pour cet article, nous avons parcouru le chemin du retour dans ladite position. L’engin a parfaitement fonctionné durant quelques kilomètres sur cette route vierge d’automobiles. Ce fut l’occasion d’une éclate mémorable, rythmée de grands fous rires ! Dites, chef — je teste quoi, la prochaine fois?…

— EVO 800 (modèle 800 W, présenté dans le test). Il peut atteindre les 30 km/h sur autant de kilomètres. Avec ses roues à gros diamètre, il peut franchir des chemins de tous les types avec une grande facilité.

■Frédéric Boisdron Assis sur l'EVO 800, on se sent prêt à concourir sur une piste de Mario Kart.

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2p Concours_Mise en page 1 15/05/10 13:51 Page1

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Dans chaque grille, remplissez les cases vides pour que tous les chiffres de 1 à 9 soient inscrits une seule fois sur chaque ligne, chaque colonne et dans chaque carré de neuf cases, puis relevez le chiffre inscrit dans la case cerclée ; c'est la réponse au concours.

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Jeu gratuit sans obligation d’achat organisé par Rom Rom Rom Publishing, 18, rue Marbeuf 75008, Paris RCS Paris 429 407 836, du 24/05/2010 au 31/08/2010, ouvert à toute personne résidant en France métropolitaine (Corse incluse). À gagner par question + tirage au sort pour chaque jeu : pour le Sudoku 1, un coffret Pneumatic Robots (127€), un Spin Shooter (69€), un Star Shooter (49€) ; pour le Sudoku 2 : 5 packs Multiboxpwer (49€) ; pour le Futoshiki : 5 packs d’accessoires iPhone (34.90€) ; pour les Mots codés : 1 aspirateur Roomba (429€). deux SMS par jeu pour participer. Modalités de remboursement des frais de participation selon règlement déposé chez SCP SIMONIN LE MAREC GUERRIER, 54, rue Taitbout, 75009 PARIS et disponible sur simple demande auprès de l’organisateur du jeu ou de CELLFISH FRANCE – JEUX de l’été – BP 60270 AUBERVILLIERS - 93534 LA PLAINE-SAINT-DENIS. Les informations recueillies auprè des participants pourront être utilisées à titre publipromotionnel. Conformément à la loi, les participants disposent d'un droit d'accès, de rectification et de suppression de ces données auprès de CELLFISH FRANCE.


2p Concours_Mise en page 1 15/05/10 13:52 Page2

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Futoshiki

En vous aidant des indices déjà notés, remplissez les cases vides de cette grille pour que, sur chaque ligne et chaque colonne, tous les chiffres de 1 à 6 n'apparaissent qu'une fois et respectent les indications : > (plus grand que) et < (plus petit que) qui caractérisent les deux chiffres des cases voisines, puis relevez le chiffre inscrit dans la case cerclée ; c'est la réponse au concours.

Par SMS : envoyez ROBOT suivi de la lettre que vous avez découverte dans la grille au 73232 (0.5€+sms). Ex. : ROBOT D

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Envoyez la lettre que vous avez inscrite dans la case cerclée.

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Mots codés Dans cette grille de mots croisés classiques, chaque lettre a été remplacée par un nombre, toujours le même. En vous aidant des indices, retrouvez la valeur de chaque nombre et reconstituez la grille d'origine, puis relevez la lettre inscrite dans la case cerclée de l'échelle de décodage ; c'est la réponse au concours.

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PLANETE ROBOTS N°4


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VINTAGE Les robots grand public

Le robot repose sur une électronique très sommaire.

TOMY DUSTBOT : AVANT LE ROOMBA, LE DUSTBOT ASPIRAIT DÉJÀ… Nouveau numéro… nouveau vieux robot ! Cette fois-ci, nous avons retrouvé, toujours chez nos amis de l'association MO5 (le plus grand musée de l'informatique de France), l'ancêtre du Roomba !

1985

La balayette dans la main du robot n'était là que pour le look…

Conçu par Tomy et commercialisé en 1985, le Dustbot est probablement le tout premier aspirateur robotisé. Plutôt petit (à peu près les proportions et la taille d'une grande tasse à café), le robot a un aspect très personnalisé, avec ses grands yeux rouges et ses mimines qui brandissent une minibalayette purement décorative. Entièrement automatisé, il ne propose absolument aucun bouton ou aucune autre forme d'interaction possible — que ce soit via une télécommande ou autres — à l'exception de l’indispensable interrupteur marche-arrêt. PAS D’ASPIRATION… Après avoir passé une bonne heure à frotter les connecteurs de la batterie avec une brosse à dents, des bâtonnets ouatés ou encore du papier absorbeur imbibé de vinaigre (petite astuce de Planète Robots pour sauver de vieux connecteurs oxydés), première mise en route ! Autant le dire immédiatement, ce Dustbot, comme beaucoup de ces engins issus de la pre-

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mière vague de la robotique (dans les années 1980), apparaît comme un gadget amusant, mais inutile. Sa capacité à absorber la poussière se révèle à peu près nulle. Au mieux, il la déplace vaguement au moyen de son petit ventilateur (alimenté par deux piles de type LR14). D'ailleurs, il ne possède pas vraiment de réservoir étanche capable de la retenir. En fait, il semble déployer bien plus d'énergie à clignoter frénétiquement des yeux. Et puis il est absolument incapable de fonctionner sur un tapis ou de la moquette, ce qui limite sérieusement l'utilité d'un appareil qui prétend à l’aspiration… Inutile donc — mais pas forcément inintéressant ! Déjà, avoir à disposition un petit robot à prix modique qui se déplace de manière autonome dans la maison, même avec toutes les limitations qu'il présente, notamment en termes d'alimentation, c'est amusant ! Et ça peut (ç’a pu ?) laisser entrevoir différents chemins possibles en matière de robotique. Le petit Dustbot a peut-être même déclenché des passions dans le petit cœur des roboticiens d'aujourd'hui, qui sait ? En fait, il dispose tout de même de quelques fonctions à considérer : il apparaît capable de tourner lorsqu'il rencontre un obstacle et, plus étonnant, quand il se retrouve face au vide ! Oui, comme le Roomba, il ne tombera pas dans l'escalier et on pourra même le mettre en place sur une table. Ce qui aurait presque pu rendre cet aspirateur utile… s’il avait aspiré !… PAS D’ÉLECTRONIQUE ! Plus étonnant encore, après démontage, il semble qu'en dehors d'une LED et d'un unique petit moteur, il n’existe pas le moindre composant électronique ! Pas l'ombre d'un processeur ou d'un circuit imprimé… Les piles sont raccordées à un interrupteur, lequel se trouve ensuite relié au témoin lumineux, lui-même branché sur le moteur — et retour vers la batterie : le circuit se résume à ça ! Pas de capteur infrarouge, pas de senseurs quelconques ; toutes les fonctions de détection d’obstacles sont entièrement mécaniques ! Le

OU PAS ?

système de détection du vide, par exemple, est extrêmement ingénieux : il s'agit de deux roues supplémentaires montées sur des leviers. Si l'une des deux roues ne trouve pas de sol pour la bloquer immédiatement, le levier descend par simple gravité, stoppe la roue motrice concernée et la roue restante, qui reste la seule à tourner, fait pivoter le robot. C'est tout !… En définitive, si le Dustbot se montre un fidèle représentant de l'état (rudimentaire) des technologies de la robotique domestique grand public de l'époque, il marque surtout le chemin accompli en plus de vingt ans et la différence frappante qui existe entre le bouillonnement actuel et la « mode » robotique des années 1980. Voici un gadget bien sympathique — mais qui n’a rien à voir avec les robots aspirateurs contemporains, qui font de l'aspirateur classique une curiosité obsolète, une relique d'une autre époque…

■Rémi Legris

Un petit robot astucieux mais qui n'aspire pas grand-chose.


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