L’Église messianique se lève Restaurer l’Église en revenant aux racines, à l’Alliance fondatrice ! DC. ROBERT D. HEIDLER
À la découverte de notre héritage perdu
Chapitre 1 L’Église que Dieu a créée
Actes 2.46-47 Il était une fois... une Église qui fonctionnait. Ses membres s’aimaient les uns les autres, prenaient soin des veuves et des orphelins, nourrissaient les affamés et transformaient les villes. Cette Église enseignait la Bible, amenait les croyants à maturité, et satisfaisait le désir ardent de leurs cœurs de toucher Dieu. Cette Église ne faisait pas seulement que parler de la puissance de Dieu : elle guérissait les malades, elle ressuscitait les morts et chassait les démons. Elle
culture ou à un groupe ethnique. Elle grandissait avec un pouvoir explosif quel que soit l’endroit où elle était implantée. C’est l’Église que nous cherchons tous, mais que nous ne trouvons pas... une Église que ni vous ni moi n’avons jamais vue, mais que je crois de tout mon cœur nous allons bientôt voir. Cette Église a souvent été appelée l’Église primitive, l’Église du Nouveau Testament, ou l’Église du premier siècle. Pour des raisons que nous allons bientôt évoquer, j’aime l’appeler l’Église messianique. C’est une Église qui fonctionne dans chaque génération. C’est l’Église telle que Dieu l’a voulue ! Cette merveilleuse Église n’était pas un mythe ou un conte de fée. Elle a vraiment existé. Des documents la concernant se trouvent dans des registres historiques. C’était une Église composée de vraies personnes avec de vrais problèmes, mais elle était caractérisée par une vie et une puissance auxquelles le monde ne pouvait résister. 17
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Cette première Église était l’institution la plus puissante qui ait jamais existé. Elle explosa sur la scène du monde dans Actes au chapitre deux, et rien ne put s’y opposer. Les religions païennes ne pouvaient pas rivaliser avec elle. La philosophie grecque ne pouvait pas la comprendre. Malgré les persécutions, elle grandissait encore ! Le jour de la Pentecôte, le Saint Esprit est venu sur 120 personnes dans la 3000 hommes et femmes (Actes 2). Au bout d’une année, l’Église avait plus que triplé, ayant atteint plus de dix mille personnes.1 Certains historiens estiment qu’au moment du martyr d’Étienne (deux années plus tard), l’Église de Jérusalem avait grandi jusqu’à atteindre 20 000 membres. Dans leur crainte, les responsables religieux de Jérusalem ont essayé de ralentir la croissance de l’Église en la persécutant. Ils n’y réussirent pas. Malgré de violentes persécutions, la congrégation juive messianique de Jérusalem continuait à grandir. Il est possible qu’à son maximum, la moitié de la population de la ville de Jérusalem faisait partie de l’Église. Le modèle de croissance rapide de l’Église de Jérusalem fut suivi partout où l’Église s’implanta. Beaucoup d’églises des premiers temps grandirent jusqu’à er siècle. Un bon exemple de cette croissance est l’Église d’Éphèse. Actes 19 indique que Paul est allé à Éphèse, a commencé une nouvelle Église, et est resté sur place pendant deux ans pour enseigner les nouveaux convertis. Pendant ces deux années, non seulement toute la ville d’Éphèse a été évangélisée (une ville d’environ 200 000 personnes), mais toutes les villes dans la province environnante furent également touchées. L’Église de Colosses, ainsi que les sept Églises mentionnées dans l’Apocalypse, aux chapitres deux et trois, furent probablement implantées pendant cette période de deux ans. L’Église d’Éphèse grandissait si rapidement que l’économie de la ville en fut affectée. Les fabricants locaux d’idoles perdaient des affaires parce que beaucoup de leurs clients se convertissaient au christianisme. Un des fabricants d’idoles, un orfèvre nommé Démétrius, a rassemblé d’autres personnes faisant le même métier que lui et se sont plaints : « Cet homme, Paul, a convaincu et détourné un grand nombre de personnes ici, à Éphèse et dans pratiquement toute la province d’Asie. Il dit que les dieux fabriqués par les hommes ne sont pas des dieux du tout ! »
1 Actes 4.4 dit que l’Église comptait plus de 5000 hommes (mâles). Compter les hommes adultes était une manière habituelle de dénombrer une communauté à cette époque. Si l’Église comptait cinq mille hommes, son effectif total était probablement largement au-dessus de dix mille personnes.
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Les fabricants d’idoles étaient tellement en colère par le déclin de leurs affaires qu’ils ont fomenté une révolte. Actes 19.29 nous dit « Toute la ville fut dans la confusion. » Pouvez-vous imaginer l’Église d’aujourd’hui avoir ce genre d’impact sur la ville, par la puissance de son évangélisation ? Pouvez-vous imaginer votre église avoir ce genre d’impact sur votre communauté ? Imaginez ce que ce serait si tellement de gens se convertissaient, que les dealers de drogues et ceux qui travaillent dans les sex-shops de votre ville, se rassemblaient en émeute dans les rues pour protester que leurs affaires ne marchent plus ! Au moment où Paul écrit sa première lettre à Timothée, autour de 63 après Jésus-Christ, l’Église d’Éphèse a probablement grandi jusqu’à atteindre soixante mille membres. Ce n’est pas étonnant que Timothée se sente intimidé lorsque que l’Église d’Éphèse ait atteint 100 000 membres. Les premiers chrétiens ont littéralement « pris la ville » ! En 112 après Jésus-Christ, environ quatre vingt ans après la Pentecôte, l’auteur romain Pline écrivit une lettre à l’empereur Trajan. Dans cette lettre, il se plaignait de ce que dans la province d’Asie Mineure, où se trouvait Éphèse, « ... les temples des dieux (païens) sont presque totalement abandonnés et les chrétiens sont partout une multitude. »2 Ce modèle se répétait partout dans l’empire romain. Tertullien écrit aux païens dans son Apologie (XXXVII,4), « Nous avons rempli tous les endroits qui vous appartiennent – les villes, les îles, les châteaux, les villages, les assemblées, vos propres camps, vos tribus, compagnies, palais, sénats et forums ! Nous vous laissons seulement vos temples. Nous pouvons compter vos armées ; nous sommes plus nombreux dans une seule province. »3 Selon Jean Chrysostome, la population chrétienne à Antioche en ce tempslà était d’environ 100 000, soit la moitié de toute la ville.4
Vivre le réveil perpétuel Aujourd’hui, dans le monde entier, les chrétiens jeûnent et prient pour le réveil. On a l’impression que Dieu est sur le point de « faire une percée » dans 2 Correspondance de Pline le jeune avec l’empereur Trajan, livre 10, 97-98. 3 Phillip Schaff, History of the Christian Church, chapter 1: The Spread of Christianity. §4 Hindrances and helps. [Histoire de l’Église Chrétienne, chap 1 : L’expansion du Christianisme. § 4 Obstacles et appuis.], http://www.ccel.org/s/schaff/history/2_ch01.htm [12-20-2005] 4 Philip Schaff, Nicene and Post-Nicene Fathers of the Christians Church, Chapter VI, Chrysostom as Deacon, Priest and Preacher at Antioch, A.D. 381-398.
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son Église d’une façon merveilleuse. Certains endroits vivent actuellement une mesure de ce réveil. Si vous avez étudié les grands réveils de l’Histoire, vous savez que les réveils sont des temps d’enthousiasme extraordinaire. L’Église devient vivante, avec une sensation tangible de la présence de Dieu. Il se produit des miracles, des vies sont changées, et des milliers de non croyants sont sauvés. Si le réveil dure assez longtemps, des nations entières peuvent en être transformées. Mais le réveil dure rarement longtemps. D’habitude, après quelques mois, la présence de Dieu se retire. Les choses redeviennent « normales ». Même les plus grands réveils de l’histoire moderne n’ont duré qu’un an ou deux. Ceux qui ont vécu un réveil, parfois passent le reste de leur vie à regarder en arrière et à dire combien c’était bien lorsque le réveil était là. Cependant, l’Église du Nouveau Testament vivait dans un réveil perpétuel ! La présence de Dieu venue sur l’Église à la Pentecôte ne s’était pas retirée ! L’Église primitive vivait ce qu’aucune autre branche du christianisme n’a jamais pu reproduire : un réveil perpétuel qui dura des centaines d’années. Un réveil persistant sur plusieurs générations ! Il se répandait partout, et le monde ne pouvait pas tenir contre lui. er siècle, l’Église s’était répandue jusqu’aux extrémités du monde connu alors. Elle s’étendait de l’Inde à l’Est à l’Angleterre à l’Ouest, et de l’Allemagne au Nord à l’Éthiopie au Sud. Son expansion étonnait le monde. Dans une ville, Paul et Silas sont allés se promener et les païens ont crié d’horreur : « Ces hommes, qui ont bouleversé le monde, sont aussi venus ici ! » Actes 17.6. Il était courant qu’une Église implantée dans une ville grandisse jusqu’à 20 la moitié de la population de l’empire romain s’était convertie au christianisme.5 Cette croissance s’est produite dans un monde totalement païen, dans une culture immorale, pendant des temps de très dures persécutions. Justin Martyr, autour de la moitié du deuxième siècle, écrit « Il n’y a aucun peuple, grec ou barbare, ou de n’importe qu’elle autre race, quelle que soit la bitent dans des tentes ou qu’ils voyagent en chariots couverts – parmi lesquels les 6
L’historien Philip Schaff
5 « Quelques écrivains anciens… vont jusqu’à dire que les chrétiens sont en nombre équivalent voire supérieur à celui des adorateurs païens dans l’empire ». P. Schaff, op. cit., chap 1, § 7 Extent of Christianity in the Roman Empire, notes. [chap 1, §7 Extension du christianisme dans l’empire romain, notes] 6 P. Schaff, ibid.
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chaque province et chaque ville de l’empire » et : « Selon toute probabilité, vers 7
Nous avons vu le pouvoir de l’Église, comment elle s’est développée et a « conquis » le monde, et cela en seulement 70 ans. Nous avons senti l’onction qui était sur elle. Mais à quoi ressemblait cette première Église ? Qu’est-ce qui lui donnait autant de puissance et de vie ? Dans ce qui reste de ce chapitre, j’aimerais vous donner une image d’une Église que vous n’avez jamais vue. C’est une Église que la plupart d’entre nous n’avons même jamais imaginée. Je veux que vous voyiez ce qu’était la première Église avant qu’elle ne meure. Je prie Dieu de peindre cette image dans votre esprit de façon si vivante que vous ne l’oublierez jamais. Beaucoup de chrétiens supposent que, le jour suivant la Pentecôte, Pierre est sorti, a loué un grand bâtiment, a rajouté un clocher, a accroché un écriteau qui disait « Première Église Baptiste de Jérusalem » et que les cultes ont commencé le dimanche suivant. La plupart d’entre nous ne se sont même pas arrêtés pour essayer de comprendre ce que l’Église du Nouveau Testament était vraiment. J’aimerais vous emmener avec moi pour visiter un rassemblement de la première Église. Tout ce que je vais décrire est basé sur des descriptions historiques de l’Église du premier siècle, tirées soit du Nouveau Testament, soit d’autres écrits chrétiens des tout premiers temps. Alors que nous nous apprêtons à rendre visite à cette Église, je voudrais que vous vous prépariez à avoir des surprises car vous n’allez pas voir grand chose de familier. La plupart de ce que les chrétiens d’aujourd’hui associent à l’Église n’existait pas en ce temps-là. Personne dans les premiers siècles n’avait vu un bâtiment nommé église, un clocher, des vitraux, un pupitre, une feuille d’annonces ou un panneau avec les numéros de chants. Personne ne portait de cravate, ni de manteau, et il n’y avait aucune liturgie écrite à suivre. La plupart de ces choses ne deviendront une partie de la tradition de l’Église, que plus de mille ans plus tard ! (Je ne dis pas que ces éléments ne sont pas bons, mais nous avons vraiment besoin de voir que « l’essence » d’une Église ne les inclut pas. La première Église n’avait pas tout cela, et cependant, elle avait une puissance bien au-delà de ce que l’Église d’aujourd’hui peut comprendre.) À quoi donc ressemblaient la louange et l’adoration en ce temps-là ? Imaginons que nous sommes en train de marcher dans la ville de Rome. Nous sommes en 95 après Jésus-Christ... plus de 60 ans ont passé depuis le jour de la Pentecôte. 7 P. Schaff, ibid.
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Nous sommes sur le point de rendre visite à un rassemblement typique de l’église de cette ville. L’église où nous nous rendons est une église de maison. L’Église primitive opérait à deux niveaux : l’église de maison et la congrégation. Même si l’Église grandissait jusqu’à 20 ou 30 000 membres, sa base première demeurait l’église de maison. De temps en temps, les églises de maison se rassemblaient et formaient ainsi la congrégation. La plupart du temps, cette congrégation se réunissait dehors ou dans un auditorium loué pour l’occasion. À Jérusalem, ils se rassemblaient dans la cour du Temple. premier jour de la semaine commence au coucher du soleil un samedi. L’Église journée. Nous arrivons à la porte d’une maison typique romaine et nous sommes chaleureusement accueillis par notre hôte. Laissez-moi vous avertir avant que vous n’entriez : préparez-vous à avoir un sérieux « choc culturel ». Ce à quoi nous sommes sur le point d’assister n’est pas la vie de l’Église comme vous la connaissez. Alors que nous passons la porte, de l’entrée vous voyez la grande cour ouverte intérieure de la maison. Il semble qu’une sorte de fête est en train de battre que d’autres chantent, dansent et frappent des mains. Vous regardez immédiatement tout autour de vous pour vous assurer que vous êtes bien venu dans la bonne maison ! Cependant, alors que vous écoutez les paroles des chansons, vous réalisez que c’est bien le bon endroit, car les paroles des chants sont des paroles de louange à Jésus ! Ces personnes débordent de joie parce qu’elles ont rencontré le Dieu Vivant ! Ce dont vous êtes témoin, c’est la façon dont l’Église primitive louait Dieu. Cette sorte d’adoration est étrangère à la plupart des églises aujourd’hui, mais selon les sources bibliques et historiques, c’était bien ainsi que l’Église primitive louait et adorait Dieu. C’était une célébration libre et joyeuse, avec beaucoup de chants et de danses. La plupart des rassemblements de l’Église commençaient ainsi : les gens se mettaient en cercle (ou plusieurs cercles concentriques) et dansaient des danses de style juif (comme la Hora). Voici comment des écrivains chrétiens de ce temps-là décrivaient leur louange et leur adoration : Clément d’Alexandrie de Dieu » conduisant l’Église dans une danse en cercle : « Les justes sont les
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jouent de la lyre, les anges louent, les prophètes parlent ; le son de la musique jaillit, ils courent et poursuivent la bande joyeuse ; ceux qui sont appelés se précipitent, désirant ardemment recevoir le Père ! »8 Ambroise de Milan, l’homme qui a conduit Augustin au Seigneur, (il écrivait en 390 après J.-C.) exhortait son peuple à louer et adorer avec ces mots : « Dansons comme David le faisait. N’ayons pas honte de démontrer notre adoration à Dieu. La danse élève le corps au dessus de la terre jusque dans les lieux célestes. La danse liée à la foi est un témoignage de la grâce vivante de Dieu. Celui qui danse comme David dansait, danse dans la grâce. »9 St. Basile (quatrième siècle) écrivait, « Peut-il y avoir quelque chose de plus béni que d’imiter sur la terre la danse en cercle des anges ! »10 Cette image de l’Église, se réjouissant dans le Seigneur par la danse, est une surprise pour beaucoup. Beaucoup pensent en effet que l’adoration de l’Église primitive devait être sombre, silencieuse, presque lugubre ; il est vrai que cette façon de prier a effectivement existé, mais n’est apparue dans l’Église qu’après le IVe siècle, lorsque l’Église fut envahie par l’ascétisme de la philosophie païenne. Au temps d’Augustin (400 après J.-C.), l’opposition à la danse commençait à s’élever, mais il exhortait son peuple à « garder les danses sacrées ».11 Donc, nous voilà dans une grande cour intérieure. Il y a beaucoup de chants, de danses et de réjouissance dans le Seigneur. Peu à peu les chants ralentissent et les gens tombent à genoux devant le Seigneur. La plupart élèvent les mains vers Lui. Un profond sentiment de la présence du Seigneur remplit la cour. Pendant que l’Église loue et adore, il y a des cris de louange spontanés. Certains crient « Amen ! » pour exprimer leur accord avec ce que d’autres ont dit. Plus nous entrons dans l’adoration, plus nous sommes saisis par l’amour et l’acceptation de ces gens. Après beaucoup de chants et de danses, on apporte la nourriture. Les gens s’assoient et se préparent au repas. Nous sommes surpris de voir les gens manger un repas en plein milieu d’une célébration d’église, mais c’est décrit par Paul dans 1 Corinthiens, ainsi que par Jude et Pierre. Ce repas partagé une fois par semaine s’appelait « la fête de l’amour », ou Agape. 8 Clément d’Alexandrie, Exhortation aux Païens, chap. 12 (Cet ouvrage est mieux connu par son titre grec : Le Protreptique, Sources chrétiennes, Paris, CERF, 1941, p. 182). http://www.ccel.org/ccel/schaff/anf02.vi.ii.xii.html [4-3-2006] 9 Debbie Roberts, Rejoice : A Biblical Study of the Dance, Little Rock, Ark., Revival P., 1982, p. 40 [Réjouis-toi : une étude biblique de la danse] 10 Ibid. 11 Ibid.
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Pour commencer le repas, la femme de la maison allume les bougies, en disant une prière spéciale d’action de grâce. Puis, un des responsables se lève avec une coupe, bénit le Seigneur, et la fait passer pour que tout le monde y boive. Il prend alors une miche de pain et rend grâce. On la fait aussi circuler de personne en personne. C’est le Repas du Seigneur dans son contexte originel. Le repas est un moment joyeux centré sur la consécration au Seigneur. Tout en mangeant, les croyants parlent des choses de Dieu, partagent des témoignages, récitent et discutent sur les Écritures, chantent des louanges au Seigneur. Vous êtes impressionnés de voir que, bien que très peu de personnes ont des exemplaires de quelques livres de la Bible, la plupart de ceux qui sont présents semblent connaître par cœur de larges portions de la Bible. Pendant le repas, un des responsables se lève et lit une lettre reçue dans la semaine d’un apôtre nommé Junias. Junias n’était pas un des douze premiers disciples, mais par la suite, il y eu beaucoup d’apôtres dans l’Église.12 Alors que vous être en train d’écouter la lecture de la lettre, vous êtes surpris d’apprendre que Junias est une femme ! (En Romains 16 Paul décrit une femme nommée Junias « éminente parmi les apôtres. »)13 Les responsables de cette église de maison avaient écrit à Junias plusieurs semaines auparavant pour lui demander conseil sur certaines questions, et dans sonnes présentes ont une haute opinion de Junias, car elles écoutent toutes attentivement lorsque sa lettre est lue. Une fois le repas terminé, la louange et l’adoration reprennent jusqu’à ce que, à un certain moment, un changement commence à se produire. On ressent tangible de la présence de Dieu vient et demeure en ce lieu. 1 Corinthiens chapitre 5 le décrit de cette façon : « Lorsque vous vous assemblez dans le Nom du Seigneur Jésus... et la puissance de notre Seigneur Jésus est présente… » Ceux qui ont étudié la littérature sur les réveils se rappellent que la sensation tangible de la présence de Dieu a souvent accompagné les grands réveils 12 Beaucoup de personnes ne réalisent pas que le Nouveau Testament liste d’autres apôtres que les Douze. En Actes 1.26, Matthias est désigné comme apôtre en remplacement de Judas. Actes 14.14 cite Paul et Barnabé comme apôtres. Philippiens 2.25 Epaphrodite est appelé apôtre de l’église. Ro4.6, 9 appelle Apollos, apôtre. En comparant 1 Thessaloniciens 1.1 et 2.6, nous voyons que Paul considérait Silvain et Timothée comme étant également apôtres.
une femme. Par exemple dans son commentaire de Romains 16.7, Chrysostome (4e s.) écrit : « Combien grande devait être la sagesse de cette femme qu’elle ait été jugée digne du titre d’apôtre ! ». Eldon Jay Epp, Junia : The First Woman Apostle, Minneapolis, Fortress Press, 2005, p. 32 [Junia : la première femme Apôtre. Le livre de Epp est une excellente étude sur Junia et je le recommande chaudement !]
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dans l’Histoire. La présence manifestée de Dieu est, en fait, la preuve d’un vrai réveil. Dans la présence du Dieu Saint, les pécheurs trouvent le salut, les meurtriers trouvent la repentance, et les miracles deviennent fréquents. Dans l’Église primitive, chaque semaine l’événement suivant se produisait : lorsque les membres du Corps s’assemblaient, ils venaient comme « pierres vivantes » pour former le Temple de Dieu. De la même manière que la présence de Dieu avait rempli le tabernacle de Moïse (Exode 40.34) et le Temple de Salomon (2 Chroniques 7.1-2), la présence de Dieu remplissait Son nouveau Temple, l’Église. C’est cela que Jésus promet « Lorsque deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d’eux » (Mathieu 18.20). Alors que la présence de Dieu se fait sentir dans l’assemblée, certains tombent par terre pour adorer, d’autres s’arrêtent et restent silencieux, accueillant la présence du Seigneur. Au même moment, les ministères commencent. 1 Corinthiens 14 décrit comment le Saint Esprit manifeste souverainement Ses dons alors que Son peuple est assemblé. Une femme, à l’autre extrémité de la cour, se lève et donne une parole de connaissance concernant une guérison. Un homme lève la main et des gens s’approchent pour l’entourer et prier pour lui. Il est instantanément guéri. Quelqu’un d’autre se lève et lit un passage de l’Écriture. Un autre homme, un professeur, donne une explication de ce passage. Une femme se lève et donne un merveilleux chant prophétique. Beaucoup sont tellement émus par cette beauté et par cette onction qu’ils commencent à pleurer. Des paroles prophétiques sont prononcées. On entend parler en langues et les interprétations en sont données. Toutes ces manifestations ont lieu alors que les louanges et l’adoration continuent. Ce scénario est clairement décrit en 1 Corinthiens 14.23-32. C’est ainsi que l’Église primitive se réunissait et vivait les ministères. À un autre moment, un homme présente une famille qui est restée assise, silencieusement, en arrière de la foule. Ce sont ses voisins. Vous pouvez déduire par l’expression sur leurs visages que c’est la première fois qu’ils viennent, et qu’ils ne sont pas encore très sûrs d’avoir bien fait de venir en un tel lieu. contracté une maladie qui l’a laissée complètement aveugle. Ils sont venus pour que l’Église prie pour elle. Ceux qui ont reçu le don de guérison s’approchent
joues, elle s’écrie : « Je vois ! Je vois ! » de la famille sont sauvés, donnant leur cœur à Jésus.
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Une autre parole prophétique est donnée, révélant les secrets du cœur de quelqu’un. Cette personne s’avance et dit « Je ne connais pas Jésus, mais je sais que Dieu est là. Je veux le connaître. » Les ministères continuent. C’est ainsi que l’évangélisation se passait... par la puissance miraculeuse de Dieu qui œuvrait au milieu de Son peuple. Beaucoup d’entre nous n’arrivent même pas à imaginer que cela puisse se passer, mais c’était la norme dans l’Église primitive. Irénée (qui écrivait autour de 195 après J.-C.) nous dit que de son temps, les paroles prophétiques, les langues et les miracles de guérisons étaient très courants dans l’Église. Il ajoute que fréquemment dans l’Église, les morts ressuscitaient grâce aux prières des saints ! 14 Tôt dans son cheminement avec le Seigneur, Augustin a exprimé ses doutes concernant les miracles. Cependant, après avoir lui-même été témoin de plusieurs guérisons miraculeuses dans sa propre église, il s’est publiquement ré-
croire que Christ est Seigneur. »15 Dans Le Déclin de l’Empire romain, Gibbon décrit la vie de l’Église primitive ainsi, « Les chrétiens des premiers temps marchaient perpétuellement sur un sol mystique... Ils pensaient qu’ils étaient sans cesse, et de toutes parts, attaqués miraculeusement des dangers, maladies, et même de la mort, par les supplications de l’Église. »16 Notre soirée avec l’Église primitive est maintenant bien avancée dans la nuit, mais personne ne semble s’en rendre compte. Finalement, la réunion commence à se terminer. Le sentiment de la présence de Dieu commence à se faire plus léger, mais il y a toujours quelques petits groupes qui prient. Au moment de partir, les gens s’embrassent et se serrent fort dans les bras les uns des autres. Cela ressemble beaucoup à une réunion de famille, et c’est le cas ! C’est la réunion hebdomadaire de la famille de Dieu. Aimeriez-vous faire partie d’une telle Église ? C’est ainsi que l’Église primitive vivait. C’était un Temple où la Gloire de Dieu demeurait. Chaque samedi soir, il y avait des centaines de réunions de ce style partout dans la ville de Rome.
14 Eusébius, Ecclesiastical History, Popular Edition, Grand Rapids, Baker Book House, 1973, pp. 186-187 [Eusèbe, Histoire ecclésiastique] 15 Augustine, City of God, Garden City, Image Books, 1958, Book 22, chapter 18 [Saint Augustin, La cité de Dieu, Livre 22, chapitre 18]. 16 Edward Gibbon, and D. M. Low, The Decline and Fall of the Roman Empire, 1st American ed., New York, Harcourt, Brace, 1960, vol. 1, chap. 15. [Publié en français sous le titre : Histoire du déclin et de la chute de l’empire romain]
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Des églises du même genre existaient à Antioche, Corinthe, Éphèse, Colosse et Jérusalem. C’est ce genre d’Église qui a pris d’assaut le monde connu d’alors, en une seule génération. Un apôtre comme Paul allait dans une ville, démarrait une église... et la présence de Dieu venait. En quelques années des dizaines de milliers de personnes er siècle, l’Église s’était répandue partout parce que les païens ne pouvaient pas résister à la puissance de Dieu et de Son Église. L’Église a vécu ainsi pendant plus de 300 ans.
Si les chrétiens moyens d’aujourd’hui pouvaient remonter le temps et rendre visite à l’Église du Ier siècle, ils seraient surpris par beaucoup de choses. Mais je crois que leur plus grande surprise ne serait pas les danses, les repas ou même les miracles. La chose la plus surprenante pour la plupart des chrétiens d’aujourd’hui serait le côté JUIF de cette Église. Ce que nous venons de voir est une image de l’Église AVANT qu’elle ne brise tout lien avec le judaïsme ! Même si la plupart de ceux qui étaient présents à notre « église de maison » étaient des chrétiens issus du monde païen, c’était surtout une Église messianique ! Cette église, comme la plupart des églises primitives, a été fondée par un missionnaire Juif messianique comme l’apôtre Paul. Ils citaient des passages de la Bible juive, suivaient un Messie juif et adoraient le Dieu d’Israël. La plupart des responsables étaient des Juifs messianiques. Leurs valeurs, leurs façons daïsme. Durant les premiers siècles, les chrétiens issus du monde païen qui rejoignaient l’Église savaient qu’ils se « liaient » à quelque chose de juif ! Au cours des quatre premiers siècles de l’existence de l’Église, la plupart des chrétiens issus du monde païen célébraient les fêtes bibliques. Ils observaient le samedi pour le shabbat (jour de repos), puis ils louaient et adoraient ensemble, le premier jour de la semaine, pour célébrer la résurrection de Jésus. Il existe beaucoup d’évidences qui indiquent qu’il était courant pour les chrétiens d’être très proches, très liés avec une communauté juive. En fait, il est fort probable qu’un grand nombre de ceux qui étaient venus à notre « église de maison » fréquentaient aussi régulièrement une synagogue. Marc Nanos, dans son livre Le Mystère romain écrit « Des preuves existent indiquant qu’à Rome, le christianisme et le judaïsme étaient inséparables... et ce, peut-être jusqu’au milieu du IIe siècle... ». Ailleurs, il ajoute : « Les chrétiens de 27
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Rome continuaient à appartenir aux communautés juives ainsi qu’à fréquenter régulièrement les synagogues pendant longtemps. »17 Eric Meyers, professeur de religions et d’archéologie à l’université de Duke, écrit que les tensions que la plupart des gens associent entre les Juifs et les chrétiens, ne surviennent vraiment qu’à partir du IVe siècle, lorsque le chris-
interne à la famille, entre cousins, frères et sœurs. »18 Wayne Meeks, professeur d’Études bibliques à l’université de Yale, commente, « Jusqu’aux IVe et Ve siècles, nous avons des preuves que des chrétiens fréquentaient toujours les communautés juives, et que des membres de communautés chrétiennes participaient à des célébrations juives. »19 Pour plus de documentation sur le côté juif de l’Église primitive, je vous encourage à lire l’annexe 2 Tout cela est une surprise pour beaucoup de chrétiens d’aujourd’hui. La plupart d’entre nous avons supposé que les apôtres avaient rejeté le judaïsme ! Mais en réalité... CELA NE S’EST JAMAIS PRODUIT ! Comme nous l’avons vu dans l’introduction, il était courant pour les chrétiens du premier siècle d’observer le shabbat et les fêtes bibliques, de prendre part aux rites juifs, et d’adorer dans le Temple et les synagogues. Même l’apôtre Paul – l’apôtre des païens – n’a jamais parlé de son judaïsme au passé ! Comme nous le verrons au chapitre huit, Paul prévoyait l’itinéraire de ses voyages mispharisien (Actes 22.3 et 23.6) ! Au dernier chapitre des Actes, Paul rencontre les des traditions ! Beaucoup supposent que les premiers chrétiens étaient antisémites. C’est er siècle, décrit le peuple juif comme 17 Mark Nanos, The Mystery of Romans : The Jewish Context of Paul’s Letter, Minneapolis, Augsburg Fortress Publishers, 1996. 18 PBS Online Report, From Jesus to the Christ, part 4, The First Christians, Eric Meyers, « Early Tensions Between Christians and Jews Exaggerated » web site copyright 1995-2005 wgbh educational foundation [De Jésus au Christ, 4e partie, Les premiers chrétiens : Les tensions des débuts entre chrétiens et Juifs auraient été exagérées] Un ouvrage de E. Meyers a été traduit en français : Les rabbins et les premiers chrétiens. Archéologie et histoire, Paris, CERF, 1984. 19 PBS Online Report, From Jesus to the Christ, part 4, The First Christians, Wayne Meeks, « Separation from Judaism » web site copyright 1995-2005 WGBH educational foundation. [De Jésus au Christ, 4e partie, Les premiers chrétiens : La séparation d’avec le judaïsme]
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L’Église que Dieu a créée
« l’héritage du Seigneur, et... la mesure de Son héritage. » Il écrit : « Tous les prêtres et les lévites sont sortis de Jacob (Israël)... ainsi que le Seigneur Jésus, selon la lignée des rois de Juda ; et le reste de Son peuple est honoré ! »20 Je ne sais pas pour vous, mais cela ne semble pas être une déclaration antisémite pour moi ! Clément, évêque de Rome, honore et respecte clairement les Juifs. Pour l’Église primitive, le judaïsme était la racine qui nourrissait sa vie. Par cet héritage donné par Dieu, l’Église recevait les clés vitales pour sa puissance et sie, mais ils se réjouissaient de l’héritage somptueux que Dieu leur avait donné par leurs racines juives. Pendant trois cents ans, l’Église a suivi le modèle établi par les apôtres et a vécu une vie et une puissance que le monde ne pouvait pas comprendre. Puis, au IVe siècle, à cause d’un compromis suscité par un empereur romain païen, l’Église a permis qu’on lui retire son héritage juif. Coupée de ses racines vitales, l’Église primitive est morte ! Pendant mille ans, l’Église était morte ! En l’an 500, presque rien ne demeurait de l’Église primitive. Durant ces temps obscurs, l’Église est devenue une organisation politique corrompue, ayant une immense fortune et un certain pouvoir militaire, mais sans grande réalité spirituelle. Puis, avec la Réforme protestante, Dieu a commencé un processus de restauration. Depuis ce temps, beaucoup de trésors perdus par l’Église ont été retrouvés. Dieu a restauré la Parole de Dieu et la vérité du salut par la foi. Plus récemment, Il a restauré les dons du Saint Esprit. Nous nous réjouissons de tout ce que Dieu a accompli, mais la restauration n’est toujours pas terminée ! L’Église d’aujourd’hui manque toujours de la puissance et de la vie qui se trouvait dans l’Église primitive. Comme jamais auparavant dans l’Histoire, les chrétiens demandent instamment à Dieu de restaurer TOUT ce qui a été perdu ! Je crois qu’une grande part de cette restauration concerne la restauration des racines juives de l’Église. Je crois que nous vivons un des moments les plus importants de l’Histoire. Dieu se prépare à quelque chose ! Le docteur C. Peter Wagner a déclaré que l’Église aujourd’hui est en train de vivre une transformation plus grande que lors de la Réforme protestante. Dieu est en train d’accomplir des changements partout dans Son Église. Je crois que nous vivons des « kairos », c’est-à-dire, des moments opportuns, des temps choisis par Dieu pour la restauration de Son Église. 20 Clement of Rome, The First Epistle of Clement to the Corinthians, (l Clem 32:2) Translated by J.B. Lightfoot. http://www.earlvchristianwritings.com/text/lclement-lightfoot.htinl [12-20-2005]. [Première lettre de Clément aux Corinthiens (1 Clém 32.2), disponible dans la collection “Sources chrétiennes”, n° 137 bis, Paris, Cerf, 2000] http://bibliotheque.editionsducerf.fr/par%20page/5524/acces_livre.htm#
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L’Église messianique se lève
Nous sommes témoins d’évènements pour lesquels des hommes et des femmes de Dieu ont prié pendant des centaines d’années. Les dons, les ministères et la puissance de l’Église primitive sont en train de reprendre vie. Dieu jeunes gens ont des visions, et les personnes âgées ont des songes. La face de l’Église est en train de changer. Je crois que Dieu est en train de restaurer l’héritage perdu de l’Église. La vie que l’Église a eue, elle l’aura à nouveau. Dans ce livre, nous verrons comment chaque chrétien de chaque Église peut voir l’héritage perdu restauré !
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Préface de Chuck D. Pierce
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Première Partie À la découverte de notre héritage perdu Introduction Chapitre 1 - L’Église que Dieu a créée Chapitre 2 - Les racines et les branches Chapitre 3 - La mort de l’Église primitive Chapitre 4 - Ce que l’Église a perdu Chapitre 5 - Le processus de restauration
11 13 17 31 45 59 73
Seconde Partie Retrouver notre héritage perdu Introduction Chapitre 1 - L’enseignement de Dieu Chapitre 2 - Entrer dans le repos de Dieu, Le Principe du shabbat Chapitre 3 - Les cycles de vie instaurés par Dieu Chapitre 4 - Vivre l’alliance Chapitre 5 - Marchant dans la sainteté Chapitre 6 - La Demeure de Dieu Chapitre 7 - La restauration de toutes choses
83 85 91 101 113 123 137 149 165
Annexe 1 - Le Cœur de Dieu pour les Juifs Annexe 2 - Le caractère juif de la première Église Annexe 3 - Célébrer les fêtes bibliques Annexe Trois – Première Partie - La Fête de la Pâque Annexe Trois – Deuxième Partie - La Fête de Pentecôte Annexe Trois – Troisième Partie - La Fête des Trompettes Annexe Trois – Quatrième Partie - Le Jour de l’Expiation Annexe Trois – Cinquième Partie - La Fête des Tabernacles Annexe Trois - Sixième Partie - Les dates des Fêtes
169 177 189 193 211 217 223 233 241
ISBN 978-2-916539-24-9
EPP024
17,90 â‚Ź www.premierepartie.com