LES FIBRES TEXTILES
introduction
Première Vision vous propose son lexique, qui répertorie les matières textiles et identifie les caractéristiques des fibres, des plus ancestrales aux plus innovantes.
Le présent ouvrage, consacré aux fibres, constitue le premier chapitre du Lexique.
Les textiles accompagnent l’expérience humaine depuis des millénaires. Composés de fils tissés ou tricotés, ils présentent une diversité impressionnante de techniques et de matériaux.
Les fibres qui constituent le fil proviennent de différentes origines ; naturelles, artificielles ou synthétiques. Au fil du temps, ces matières premières se sont sophistiquées et multipliées, s’adaptant à l’évolution des usages et à une demande de production croissante.
Les enjeux environnement aux actuels stimulent de nouveaux développements, qui prennent en compte la raréfaction des ressources naturelles et l’impact des procédés de fabrication des textiles sur la santé et les écosystèmes.
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L’usage de fibres naturelles par l’homme remonterait à 24000 av. J.‑C. Les matières susceptibles d’être filées sont issues de trois catégories de ressources naturelles : le végétal (comme le coton ou le lin), l’animal (comme la laine ou la soie), et le minéral (l’or ou l’argent, utilisés notamment en broderie).
Bénéficiant d’un monopole pendant des millénaires, les fibres naturelles sont progressivement remplacées par des matériaux chimiques depuis plus d’un siècle.
Néanmoins, la production mondiale de fibres naturelles ne cesse d’augmenter en réponse à une consommation globale croissante. En effet, leurs caractéristiques intrinsèques répondent aux exigences de confort et de durabilité, et la progression des modèles agricoles plus écologique leur garantit une position privilégiée pour répondre aux recherches de sourcing matières à impacts réduits.
naturelles
Les fibres naturelles largement utilisées dans l’habillement se divisent en deux grandes catégories : les fibres naturelles végétales et animales.
naturelles végétales fibres
Les fibres naturelles végétales, principalement constituées de cellulose, proviennent de différentes sources.
Certaines sont issues de fruits, comme le coton ou le kapok.
Les fibres libériennes, elles, se trouvent dans la tige des végétaux comme le lin ou le chanvre.
Enfin certaines matières moins répandues à l’échelle industrielle sont extraites de feuilles, d’écorces, ou de couches fibreuses qui entourent les noix.
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origine >
< production & transformation >
naturelles végétales fibres
La fibre de coton provient des poils séminaux qui poussent à la surface des graines du cotonnier, un arbuste de la famille des Malvacées (Gossypium). À l’origine, cette plante vivace, cultivée comme une plante annuelle, était exploitée en Inde et en Afrique. Sa culture s’est ensuite répandue dans les zones tropicales et subtropicales. Aujourd’hui, 5 pays produisent 75 % du coton dans le monde : l’Inde, la Chine, les États‑Unis, le Brésil et le Pakistan. Bien que l’on distingue entre 40 et 50 espèces botaniques de coton‑ niers, quatre seulement sont destinées à la production de fibres (la variété Gossypium hirsutum représentant 95 % de la production mondiale). Le vêtement tissé en coton le plus ancien retrouvé au Pakistan est daté de 3000 avant JC. Aujourd’hui le coton est la fibre naturelle la plus utilisée dans l’industrie de la mode.
La culture du coton nécessite des conditions météorolo‑ giques très précises. Pour sa croissance, la plante a d’abord besoin de beaucoup d’eau et d’humidité, puis d’un climat chaud (entre 21° et 37°) pour arriver à maturité. Quand la capsule (le fruit) s’ouvre, le coton est récolté sous forme de « coton‑graine ». Cette appellation désigne une association de fibres, de linter (duvet), et de graines. L’égrenage permet de dissocier les fibres de la graine. Les bourres de fibres sont ensuite assemblées en balles, puis triées par qualité et envoyées en filature.
< classement >
N°04
Le classement des fibres est déterminé par trois facteurs : la longueur, la finesse et le grade (couleur, brillance, impuretés). La longueur de la fibre, critère principal pour déterminer sa qualité, oscille entre 1 et 5cm en moyenne, mais certaines sont bien plus longues. On estime que les fibres sont courtes quand elles sont inférieures à 20mm, moyennes entre 20 et 30mm, et longues lorsqu’elles dépassent les 30mm. Les variétés à longues fibres sont les plus prestigieuses, comme le coton Giza (Égypte), Sea Island (Caraïbes) et Pima (États‑Unis et Pérou). Une fois filé, un coton à longues fibres est plus durable, doux et brillant.
< caractéristiques >
AVANTAGE
À L’USAGE :
naturelles végétales fibres
INCONVÉNIENTS
À L’USAGE :
Le coton est une matière douce, confortable et légère, qui peut se porter toute l’année. Facile à teindre, à décolorer et à laver, il est solide mouillé ou sec. Il est naturellement respirant et favorise le transfert d’humidité. Il n’accumule pas d’électricité statique. Il sèche lentement et est sujet aux moisissures. Il peut rétrécir et a tendance à froisser. Lors du lavage, il peut se décolorer.
< impact de la production >
Lors de sa pousse, le cotonnier est vulnérable et résiste mal aux maladies, aux champignons et aux insectes. Sa culture intensive nécessite l’usage d’intrants, d’engrais et de pesticides.
Lorsqu’il est cultivé de manière conventionnelle, le coton peut également nécessiter également d’importants volumes d’eau pour l’irrigation et les traitements. Dans certains cas, sa culture est opérée dans des conditions sociales qui ne respectent pas les normes internationales du travail.
Progressivement, des initiatives voient le jour pour amé‑ liorer les impacts environnementaux et sociaux du coton : l’agriculture biologique, régénérative, les “fermes fami‑ liales” etc.
< origine >
< production & transformation >
naturelles végétales fibres
On distingue deux types de lin cultivé ; le lin graine, exploité pour produire de l’huile, et le lin fibre, privi légié par l’industrie textile. Les fibres de lin sont dites « libériennes », c’est à dire qu’elles sont contenues dans la tige de la plante. L’Europe est le premier producteur mondial de lin fibre, avec les trois quarts de la pro duction de fibres longues réalisée en France, en Belgique et dans les Pays‑Bas. Le lin représente moins de 0.5 % des fibres produites dans le monde. Néanmoins, cette fibre connait un regain d’intérêt ces dernières années, grâce à sa grande qualité, sa faible empreinte écologique et sa dimension locale pour le marché Européen.
Le lin est planté tous les 7 ans en moyenne, en culture rotative. Peu gourmand en azote, il favorise l’activité biologique des sols et améliore la qualité des cultures suivantes (blé, pommes de terre, colza). Les semis ont lieu en mars et en avril, et la plante atteint sa maturité au bout de 100 jours. La fleur, quant à elle, ne vit qu’une journée, s’épanouissant au matin et fanant le soir.Une fois arraché, le lin est soumis au rouissage. Cette première phase de transformation consiste à laisser les micro‑or‑ ganismes présents dans le sol éliminer la pectose, qui soude les fibres textiles à la partie ligneuse de la tige.
Puis vient la phase du teillage, lors de laquelle les fibres sont séparées du bois présent dans la tige (anas). L’intégralité de la plante est valorisée : fibres longues, courtes, anas et graines. Les fibres sont ensuite peignées, afin d’obtenir de longs rubans. Enfin, les fibres de diffé‑ rentes récoltes sont mélangées afin de garantir une qualité homogène, avant d’être envoyées en filature.
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< classement >
Les fibres de lins peuvent mesurer entre 25 et 150mm. Elles se divisent en deux catégories : les fibres longues et les fibres courtes. La longueur et la couleur des fibres varie d’une récolte à l’autre en fonction des conditions météorologiques.
AVANTAGE À L’USAGE :
< caractéristiques > Le lin est une fibre thermorégula‑ trice, respirante et qui favorise le transfert d’humidité. Elle présente un aspect lustré, une certaine fermeté et bénéficie d’une bonne affinité tinctoriale. Le lin résiste aux insectes, ainsi qu’aux fortes tem‑
INCONVÉNIENTS À L’USAGE :
pératures. C’est une fibre éco‑res ponsable car locale (pour le marché Européen), traçable, biodégradable et préservant l’eau et les sols.
Le lin est peu élastique et est réputé pour son froissé. Il est difficile à blanchir, ce qui peut parfois compli‑ quer l’obtention de couleurs pastel ou vives. Au fil du temps et des lavages, il peut être sujet à l’usure.