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HORS-SÉRIE

Hors-série

Collection

MAISONS DE CHARME LES RÉNOVATIONS LES PLUS RÉUSSIES

#7

AUTOMNE 2020

Maisons de charme

Les rénovations les plus réussies HORS-SÉRIE Campagne Décoration – 5,90 €

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Une création

ÉDITO

B

Bergerie, chapelle, ferme, hangar, manoir, longère…

Autant de bâtiments anciens qui peuvent être habilement transformés en maisons d’habitation mais encore faut-il savoir en conserver le charme et le valoriser. L’une des clés réside dans la préservation d’éléments traditionnels, traces du passé du lieu, et, dans le même temps, l’introduction de nouveaux objets, plus personnels qui lui donneront de la personnalité.

Les réalisations que nous vous proposons de découvrir dans ce hors-série ont réussi à trouver ce juste équilibre. Inspirez-vous-en !

Bonne lecture, La rédaction

CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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SOMMAIRE 03

Édito

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DANS LE LUBERON

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UNE BERGERIE SOUS UN TILLEUL CENTENAIRE DANS LES ALPES-MARITIMES

UNE CHAPELLE RECONVERTIE DANS LA MANCHE

LE RENOUVEAU D’UNE FERME MANOIR 33

EN NORMANDIE

UNE CHAUMIÈRE RESTRUCTURÉE 43

EN CORRÈZE

UN MANOIR CORRÉZIEN RÉNOVÉ 48

DANS LE LOIRET

UNE LONGÈRE RESTAURÉE 59

DANS LE CALVADOS

UN VIEUX MOULIN ÉCORÉNOVÉ

4 - CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

68

DANS LE LOT-ET-GARONNE

DU RURAL AU CONTEMPORAIN

75

DANS LE RHÔNE

81

DANS LE MORBIHAN

89

EN CHARENTE

UNE ANCIENNE FERME TRANSFORMÉE

UNE FERME RÉINVESTIE AUTORÉNOVATION EXEMPLAIRE ET ÉCOLOGIQUE

CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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S

6 - CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

UNE BERGERIE SOUS UN TILLEUL CENTENAIRE Situé sur le plateau de Claparèdes, dans le Luberon, ce cabanon de berger est un authentique témoin de l’architecture en pierre sèche de la région. En ruine, il a été rénové avec soin par sa propriétaire pour devenir un confortable gîte ouvert à la location.

Texte Sophie Giagnoni - Photos Antonio Duarte

CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE BERGERIE RÉHABILITÉE -

Avec ses murs de pierres sèches, le sol, le plan de travail et l'évier également réalisés avec des pierres locales, la cuisine dégage une ambiance très minérale que tempère la terre cuite des tuiles laissées apparentes et le bois mis en œuvre dans la charpente et les portes des placards.

L

e nom du plateau où se trouve la maison, « Claparèdes », provient de « clapier » qui signifie « tas de pierres » en provençal. Et c’est véritablement sur un tas de pierres calcaires que le berger à l’origine de cette construction l’édifia.

Partout autour, la pierre affleure, remontant sans cesse, disponible en quantité.

Et de ce fait, dans cet espace traditionnellement consacré au pastoralisme, les édifices de ce type abondent, sous forme de bories ou de cabanons, constituant autant d’abris temporaires destinés autrefois à la surveillance des troupeaux.

À l’ombre d’un tilleul Il y a quinze ans, ce cabanon était à l’abandon. Vraisemblablement construit au XIXe siècle, il conservait des murs sains, mais sa charpente et sa couverture menaçaient de s’écrouler. Personne n’osait plus entrer à l’intérieur en raison des nombreux serpents qui y avaient établi leur territoire, au milieu des détritus. Sensible au site magnifique dans lequel il s’inscrit, • • •

8 - CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

INGRID BETTON, propriétaire

UN ENDROIT MAGIQUE « Je connaissais ce cabanon bien avant de l’acheter. J’ai longtemps travaillé tout près, et il m’arrivait, lors des chaudes journées d'été, de venir faire la sieste à l’ombre de son tilleul pendant ma pause déjeuner. L’endroit est magique, apaisant.

Quand j’ai eu l’opportunité d’en devenir propriétaire, malgré son état délabré, l’absence d’eau et d’électricité, je n’ai pas hésité une seconde. Ses petites dimensions ne m’ont pas dissuadée non plus. J’ai immédiatement imaginé intégrer ses deux petits appentis à la surface habitable. Et de fait, ils l’ont doublé. Le cabanon présente aujourd’hui tout le confort nécessaire pour profiter pleinement de la nature environnante. »

CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE BERGERIE RÉHABILITÉE -

10 - CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

Afin de préserver son aspect de préau, la façade principale de la cuisine ainsi que la partie haute du pignon sont fermées par des baies vitrées façon atelier.

Ces menuiseries sont équipées de vitres à double vitrage.

Ingrid Betton a immédiatement voulu l’acquérir lorsque l’opportunité s’est présentée. C’est elle qui a conduit les travaux de rénovation, n’hésitant pas à mettre la main à la pâte et à réaliser elle-même une partie du programme.

Des dépendances intégrées Le cabanon présentait une surface au sol de 16 m2, doublé par un étage de faible hauteur. Sur sa façade arrière s’adossait un petit appentis qui servait de remise pour les outils, tandis que l’un de ses pignons recevait un abri latéral, une sorte de préau rustique. Le tout construit en pierre sèche.

Afin d’en faire un endroit habitable, la propriétaire a décidé d’intégrer ces petites dépendances au cabanon, de faire de l’appentis arrière une salle de bains et d’aménager sous le préau une cuisine.

L’enjeu était néanmoins de préserver l’apparence de la construction, son caractère traditionnel et ses proportions.

Les travaux de maçonnerie ont été réalisés à l’ancienne, avec les pierres prélevées dans le champ qui s’étend devant le cabanon.

De couleur légèrement ocre lorsqu’elles sont prélevées dans la terre, ces pierres grisent rapidement au contact de la lumière.

Dix ans plus tard, les pierres ajoutées se sont patinées et sont à peine repérables. Aucune ouverture n’a été créée dans la façade ; celle de l’étage a simplement été agrandie en hauteur pour respecter les nouvelles proportions de l’ensemble.

L’appentis et le préau ont également conservé leurs proportions d’origine.

Le pignon du second a été partiellement fermé et reçoit en partie haute une baie en fer forgé grisé. Cet esprit « atelier » se retrouve sur sa façade principale, fermée par une grande baie vitrée fabriquée sur mesure dans le même matériau, constituée de cinq ventaux, dont trois ouvrants. • • • CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE BERGERIE RÉHABILITÉE -

Les sols ont été, pour la plupart, revêtus de carreaux de terre cuite récupérés et posés sur un lit de chaux, de sable et de ciment.

— Carreaux de terre cuite et plafond en bois et plâtre reprennent les codes provençaux —

Une maison d’été La maisonnette a été reliée à ses petites annexes par le percement de portes intérieures qui n’ont nécessité pour toute reprise de structure qu’une simple installation de linteaux en bois. Ces quelques précieux mètres carrés gagnés, la propriétaire n’a pas voulu risquer de les restreindre par la mise en place d’une isolation intérieure. Les murs du cabanon et de l’ancien préau devenu cuisine n’ont donc pas été doublés.

Ceux de l’appentis, orienté vers le nord, l’ont en revanche été par un mur de briques pleines, une mesure qui a permis, en outre, d’intégrer les réseaux de plomberie.

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La réfection de la toiture du cabanon ne s’est pas non plus accompagnée de la mise en œuvre d’une isolation. La hauteur du toit, portée à son maximum au regard des proportions de l’habitation, ne le permettait pas. De la laine de mouton a simplement été tassée entre les solives de la nouvelle charpente fabriquée en vieux chêne. Cette charpente porte une nouvelle couverture en tuiles canal de récupération.

Les toitures du préau et de l’appentis ont été également refaites. Celle de l’appentis sur le modèle du cabanon, celle du préau d’une manière différente. L’enjeu était ici de conserver la sous-face originelle laissant • • •

Étroit, à quart tournant pour limiter son emprise au sol, l’escalier a une structure en béton. Ses marches sont habillées de terre cuite et le reste recouvert de plâtre.

Un petit placard a été aménagé sous ses marches.

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- UNE BERGERIE RÉHABILITÉE -

La douche se dissimule derrière un muret arrondi réalisé en briques et enduit de Katymper, une sorte de béton ciré qui assure son étanchéité.

Le sol est réalisé en pierres locales, posées sur un lit de sable.

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les tuiles apparentes. Ainsi, une nouvelle couverture a-t-elle été mise en place, constituée de la superposition de deux toitures, repérables en façade au double rang de génoises. En partie inférieure, une toiture traditionnelle à l’ancienne, avec pose des tuiles sur chevrons triangulaires, a été refaite.

Ses tuiles laissées apparentes en sous-face ont été recouvertes en surface de plaques polyuréthane à haute densité (Efisol, ép.

90 mm), avec parement étanche. Ces plaques ont été doublées au-dessus par un vide d’air, puis par un nouveau solivage, support d’une deuxième couverture en tuiles canal.

Ambiance provençale À l’intérieur, la propriétaire a également joué la carte de l’authenticité : carreaux de terre cuite au sol, plafond provençal composé de bois et de plâtre, murs enduits de plâtre ou laissant les pierres sèches apparentes forment le décor. Abondante et gratuite, la pierre du plateau a été mise en œuvre aussi souvent que possible : en plan de travail et vasque dans la cuisine, en plan de travail et support d’encastrement de robinetterie dans la salle de bains, en tablette de chevet dans la chambre.

La chambre à l'étage est équipée d'un grand meuble de rangement réalisé sur mesure, et enserré dans une structure faite de pierres sèches et de plâtre.

CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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UNE CHAPELLE RECONVERTIE Désacralisée dans les années 1970, puis laissée à l’abandon, cette chapelle des Alpes-Maritimes a récemment retrouvé sa prestance grâce à une audacieuse rénovation. Dotée de deux chambres, elle est aujourd’hui devenue un gîte confortable.

Texte Sophie Giagnoni - Photos Antonio Duarte

I

l apparaît difficile de dater la construction de cette chapelle. Ses propriétaires ont trouvé la date de 1880 gravée sur le clocher, date qui pourrait tout aussi bien renvoyer à la construction de l’édifice qu’à la réfection de son enduit. Le caractère frustre de ses maçonneries, constituées de pierres locales simplement montées à la terre, atteste néanmoins de son ancienneté.

Lorsque Mr et Mme Doireau l’ont acquise, au début de l’année 2011, sa toiture était éventrée, ses murs tagués, et sa porte scellée par une accumulation de détritus.

Son emplacement sur les hauteurs de Grasse, son site exceptionnel et le caractère noble de sa construction les ont néanmoins séduits. Avec l’aide de leurs deux enfants, ils ont intégralement réalisé les travaux de rénovation. • • •

16 - CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

MR ET MME DOIREAU, propriétaires

« Lorsque nous avons acquis cette chapelle, nous avons rapidement consulté un architecte, mais ses conseils allaient à l’encontre de nos désirs. Dans un souci d’apporter de la lumière et de valoriser au maximum les mètres carrés, il avait préconisé l’installation d’une porte vitrée ou encore la construction d’un plancher d’étage sur toute la superficie de l’édifice.

Or, nous souhaitions préserver au maximum l'apparence et l'atmosphère de la bâtisse. Après réflexion, nous avons décidé de nous en tenir à ce souhait et d'effectuer nous-même les travaux.

Pour l'entrée, nous avons déniché et installé une ancienne porte de cloître, en chêne.

Les ouvertures que nous avons créées respectent la forme et l'emplacement de petites niches existantes, et nous avons préservé le volume en aménageant une simple mezzanine plutôt qu’un étage. »

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CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE CHAPELLE RECONVERTIE -

Le plancher de la mezzanine créée au-dessus de la porte d’entrée s'appuie sur d’épaisses poutres en chêne en accord avec les bois de la charpente.

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Assainissement Le chantier a débuté par une phase d’assainissement. L’eau ruisselait sur les murs intérieurs de la chapelle, et ses enduits, de même que son sol retourné à la terre, étaient entièrement moisis. Les premiers ont été décroûtés, le deuxième excavé sur quelques centimètres : de quoi charger neuf camions de détritus, d’enduits et de terre. Les façades extérieures ont également été décroûtées, une étape qui a permis la découverte, autour de la porte d’entrée, d’une très belle voûte en pierre que les propriétaires ont immédiatement décidé de conserver apparente. Ainsi, extérieurement comme intérieurement, les maçonneries n’ont-elles pas été réenduites, mais simplement rejointoyées au sable, à la chaux et au ciment blanc. À l’intérieur, cette phase a permis le passage des gaines électriques entre les pierres.

Les murs étaient globalement sains, à l’exception de celui formant la façade arrière, fragilisé par une importante fissure.

Afin de consolider cette portion de façade, des agrafes en métal ont été posées

de part et d’autre de la fissure, le tout coulé dans un lit de béton, puis habillé en pierre.

Cette consolidation a permis d’ouvrir les deux niches ogivales situées derrière l’ancien chœur pour les transformer en fenêtres.

Elles ont été équipées de menuiseries et de vitrages réalisés sur mesure.

Le garde-corps fait d’un panneau de bois peint dissimule une structure métallique.

Le panneau de bois brut qu'il porte fait office de bureau.

Reprise de structure La charpente nécessitait aussi quelques reprises. Ses principales pièces (poutre de faîtage et de sablières, fermes) étaient en bon état. En revanche, son chevronnage et son voligeage ont dû être entièrement refaits, donnant l’occasion d’introduire une isolation sous la forme de 20 cm de laine de bois posés entre les liteaux. Afin de garantir leur étanchéité, cette charpente et cette isolation ont été recouvertes de plaques sous tuile, habillées par la suite d’un panachage de tuiles anciennes et nouvelles qui les font totalement disparaître.

Enfin, le sol, dont les dalles de marbre avaient été pillées depuis longtemps, devait être refait. Après une légère excavation, il a été isolé à l’aide de panneaux alvéolaires, • • • CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE CHAPELLE RECONVERTIE -

La grande pièce du rez-de-chaussée rassemble la cuisine, la salle à manger et le salon. Aménagée sans meubles hauts, la cuisine est particulièrement discrète.

sur lesquels a ensuite été réalisée une chape sèche, faite d’un mélange de mortier en sable et ciment. Elle a ensuite été recouverte d’un dallage en pierres de travertin.

tel le ballon d’eau chaude, mais aussi une buanderie et des rangements.

Pour y accéder, une porte a été percée dans le mur de la chapelle, à la tronçonneuse.

Une pièce technique enterrée Afin d’assainir la bâtisse en l’isolant de la terre qui recouvrait presque l’un de ses côtés, et pour gagner quelques mètres carrés, une pièce a été creusée sous terre, le long de la façade opposée à la sacristie, en profitant de la pente naturelle dans laquelle s’inscrit la chapelle. Après excavation du volume, des murs et un plafond ont été coulés en béton banché, et l’ensemble recouvert de terre. La pièce abrite les éléments techniques de la maison,

Des volumes préservés Sa structure reprise, restait à déterminer l’aménagement de cet édifice, en préservant son atmosphère si particulière liée à son histoire et à ses premières attributions. Une cuisine discrète, sans rangements hauts, a été installée le long du mur faisant face à l’entrée, ouverte sur la vaste pièce à vivre qui couvre ainsi la totalité de l’ancien espace dévolu au culte. À l’emplacement originel de l’autel se dresse aujourd’hui un îlot central, qui sert • • •

— Les niches situées derrière l’ancien autel, transformées en fenêtres, éclairent le rez-de-chaussée —

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Une niche a été creusée dans l’épaisseur du mur (environ 60 cm) pour accueillir avec discrétion un four micro-ondes.

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- UNE CHAPELLE RECONVERTIE -

de table de repas. Aucune cloison n’a été installée. Seule une mezzanine a été ajoutée au-dessus de la porte d’entrée, de la même manière que celles qui existent dans de nombreuses églises et chapelles pour accueillir l’assistance. Son plancher en sapin est posé directement sur de grosses poutres en chêne engravées dans les maçonneries latérales.

Aménagée en chambre, cette mezzanine est partiellement fermée par un garde-corps constitué d’un panneau de bois peint.

Un autre panneau, fixé à l’horizontal, forme un long bureau.

22 - CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

Matériaux nobles Une autre chambre, et une belle salle de bains ont trouvé leur place dans l’ancienne sacristie. Tous ces aménagements ont été réalisés à l’aide de matériaux nobles, naturels : bois, pierre de travertin, plâtre… qui confèrent sobriété et simplicité à cet intérieur.

Après avoir vécu dans cette chapelle pendant un an et demi, Mr et Mme Doireau en ont fait un gîte ouvert à la location, heureux de permettre ainsi à ce lieu de renouer avec sa vocation d’accueil.

Également située dans l’ancienne sacristie, la salle de bains communique avec la chambre et l’entrée. Ses aménagements sont réalisés en plâtre et habillés de pierre de travertin.

Retirée derrière d’anciennes portes de placard, aménagée dans l'ancienne sacristie, une chambre communique avec le salon. Ses murs enduits de plâtre ont été travaillés à la main, à l’ancienne.

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LE RENOUVEAU D’UNE FERME MANOIR Fortifiée, ordonnée autour d’une cour autrefois fermée, cette monumentale ferme manoir, édifiée entre les XVIe et XVIIIe siècles, vient de subir une rénovation totale. Des travaux qui ont su préserver son aspect d’antan tout en embrassant une esthétique très actuelle.

Texte Sophie Giagnoni - Photos Antonio Duarte

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D’UNE FERME Fortifiée, ordonnée autour d’une cour autrefois fermée, cette monumentale ferme manoir, édifiée entre les XVIe et XVIIIe siècles, vient de subir une rénovation totale. Des travaux qui ont su préserver son aspect d’antan tout en embrassant une esthétique très actuelle.

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- UNE FERME MANOIR TRANSFORMÉE -

Aménagée dans le bâtiment situé à gauche du porche, l’auberge abrite une grande salle à manger et une cuisine semiprofessionnelle séparées par une fresque.

Ce grand volume contenait des appartements à l’étage destinés aux ouvriers agricoles de la propriété.

L’

habitation date du XVIe siècle, les granges et autres bâtiments agricoles sont plus récents, certains ont été bâtis au XVIIIe siècle. Tous sont ordonnés autour d’une cour fermée à laquelle on accède par un porche monumental. L’ensemble, de très belle facture, a été construit en moellons de pays, de type calcaire ocrebeige, enduits à pierres vues d’un mortier de chaux. La façade du logis se distingue des autres bâtiments grâce à ses riches modénatures en pierre de taille. À l’origine, une chapelle devait agrémenter l’ensemble.

Elle a vraisemblablement été transformée, au cours des siècles, en bâtiment agricole et a ainsi progressivement perdu ses signes distinctifs. Bon an, mal an, au prix de quelques autres destructions mineures, l’ensemble a traversé les époques. Ayant perdu tout usage depuis les années 1980, les bâtiments agricoles n’étaient cependant plus guère entretenus, lorsque Susanna et Konstantin Falk s’y sont installés en 2005.

L’habitation souffrait d’un cloisonnement outrancier qui avait fractionné ses beaux volumes en une multitude de petites pièces, d’une installation électrique devenue dangereuse à force d’être désuète et de bien d’autres maux. • • •

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SUSANNA ET KONSTANTIN PROPRIÉTAIRES DES ROCHERS

« Nous ne savions pas ce que nous allions faire du bâtiment qui abrite aujourd’hui la cuisine et la salle à manger, l’auberge comme nous l’appelons. Nous avions envisagé une salle à manger d’été ouverte aux quatre vents, une salle de fête, une piscine... Le projet s’est affirmé tout seul, conditionné par la météo normande et nos usages. Nous avons fermé les ouvertures avec des menuiseries provisoires, qui sont toujours en place. Puis, nous avons fait consolider les maçonneries par un nouvel enduit pour lequel, contre notre avis, le maçon a utilisé du ciment. Finalement, nous avons décidé d’y installer une partie de la cuisine professionnelle qui avait été la nôtre en Sicile, à l’époque où nous tenions un restaurant. Pour cela, il a fallu aménager une chape en béton. Et depuis, nous y passons une grande partie de nos journées. Donc, nous avons isolé le plafond, installé un poêle... Nous adorons cette pièce, avec son patchwork de matériaux, ses rustines de ciments, ses maçonneries faillées ou encore comblées par des pavés de verre. »

Autrefois restaurateurs sur une île sicilienne, Susanna et Konstantin ont rapatrié une partie de leur cuisine professionnelle à Cerisy-la-Forêt.

Son installation dans l’auberge a nécessité le coulage d’une chape béton.

Une structure métallique comblée par du verre dépoli achève d’isoler la cuisine.

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- UNE FERME MANOIR TRANSFORMÉE -

Autrefois à usage agricole, ce bâtiment aux sols en terre battue n’avait plus de fenêtre au moment de son acquisition par Susanna et Konstantin.

Une étable pour les moutons, une autre pour les vaches, des remises pour les outils et des greniers pour le foin et les grains se partageaient l’espace. Pour les adapter à des fonctions d’habitation, ses façades ont dû être percées de multiples ouvertures qui arborent des encadrements contemporains réalisés en béton armé peints en blancs ; lesquels se marient avec les maçonneries anciennes.

— Il aura fallu une dizaine d’années de travaux pour ranimer et moderniser cette demeure historique... en préservant son âme —

À l’emplacement d’un ancien grenier se tient une chambre de 80 m2. L’un de ses murs a été conservé en pierres apparentes.

À l’issue d’un titanesque chantier de rénovation, ses nouveaux propriétaires sont parvenus à faire renaître ce merveilleux ensemble, en relevant cette gageure incroyable : ne rien sacrifier de son apparence historique tout en l’inscrivant avec force dans notre siècle, qu’il est incontestablement paré pour traverser.

Une réussite dont tout un chacun peut dorénavant profiter en séjournant dans leur chambre d’hôtes, labellisée cinq épis aux Gîtes de France.

leur maison d’habitation, ils se sont lancés, en 2010, dans la rénovation des anciennes bâtisses agricoles pour créer une grande salle de réception et quatre magnifiques chambres d’hôtes, dont la plus petite couvre 50 m2 et la plus vaste 110 m2 !

Sur l’ensemble des bâtiments, toutes les couvertures en ardoises ont été refaites, une partie de la charpente également, offrant l’occasion d’introduire une isolation constituée de 20 cm de laine de chanvre glissés entre ses chevrons.

Décroutés et sablés dans toutes les bâtisses, les murs maçonnés ont ensuite fait l’objet Restructuration totale de traitements différents de l’une à l’autre.

Il aura fallu quelque dix années de travaux Dans la plupart, ils ont été doublés par un à Susanna et Konstantin Falk pour épais enduit à la chaux, qui contribue à leur isolation en renforçant leur inertie, mais parvenir à ce résultat. Après un long et aussi leur solidité. Dans le bâtiment • • • laborieux chantier de cinq années dans

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Douche et baignoire jouent la carte de la modernité : receveur carrelé de mosaïque rouge et parois transparentes soulignées de cornières métalliques sur mesure (modèle Leroy Merlin).

Salle de bains et chambre sont séparées par un mur monté en parpaing et, pour une petite portion, en pavés de verre, sous une ferme de charpente.

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- UNE FERME MANOIR TRANSFORMÉE Aménagée dans une ancienne remise, au rez-de-chaussée, cette chambre d’hôtes de 70 m2 est constituée d’un salon cathédrale, d’une chambre et d’une salle de bains.

Sa chape béton a été carrelée de carreaux en grès cérame.

agricole qui abrite les chambres d’hôtes, la solidité des maçonneries a également profité de la réalisation d’une chape en béton ferraillée avec treillis et chainage au premier étage. Engravée dans les murs, cette dalle a solidifié leur cohésion. Celle-ci est par ailleurs renforcée de plusieurs IPN, dont la présence était rendue nécessaire par le poids des murs élevés à l’étage. Quoique peu nombreux, ceux-ci ont été montés en parpaing de 20 cm d’épaisseur, pour assurer une bonne isolation phonique à leurs occupants.

— Cet écrin, devenu chambre d’hôtes, est à la fois chic et design, chaleureux, unique, singulier même —

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Leçon de style Dans cet écrin de murs enduits se dégagent avec force des murs laissés en pierres apparentes qui arborent alors une véritable dimension sculpturale. Sculpturales, également, sont les grandes ouvertures qui laissent affluer la lumière dans les bâtiments, mais aussi les nombreux éléments forgés en métal : escaliers, passerelle, terrasse extérieure, encadrement des cabines de douches et autres éléments de mobiliers dessinés par Konstantin Falk et réalisés par un artisan. Par touches diffuses, ces éléments en métal agissent à la manière d’un fil conducteur et contribuent à donner une grande cohérence à cette réhabilitation.

Les œuvres d’art, tableaux et mobilier design constituent un autre fil directeur, cher aux propriétaires qui entendaient installer, là, un lieu ouvert, où partager leurs deux passions : l’art et la cuisine.

Chambres d’hôtes Les Rochers, cinq épis Gîtes de France. Cerisy-la-Forêt Manche. Réf. : G33369. À partir de 100 € la nuitée pour deux personnes, petit-déjeuner compris.

Comme dans la première suite, dont il est le revers, le mur pignon a été conservé apparent.

Toutes les chambres sont équipées de poêles à bois, l’unique moyen de chauffage.

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rythme des saisons, histoire de profiter plus amplement

Posée comme un joyau dans son écrin de verdure, l’ancienne grange est devenue une élégante et accueillante maison normande.

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UNE CHAUMIÉRE RESTRUCTURÉE Subtilement repensée, cette jolie maison normande répond au mode de vie de ses nouveaux occupants et s’adapte au rythme des saisons, histoire de profiter plus amplement d’un environnement empreint de sérénité.

Texte Élisabeth Delaigue - Photos Antonio Duarte.

CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE CHAUMIÈRE RESTRUCTURÉE -

Traditionnelle, la maçonnerie de craies et de briques laissées apparentes met en valeur l’ancienne cheminée aux dimensions spectaculaires.

C

ette grange avait été transformée en maison dans les années 1980 par les anciens propriétaires. Les nouveaux sont tombés sous le charme de son dallage en terre cuite, de sa grande cheminée sur fond de maçonnerie apparente et de l’atmosphère générale d’un intérieur chaleureux. Après avoir passé quelques

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années à apprivoiser le lieu, ils ont fait appel à une architecte pour les aider à créer un lieu qui leur ressemble.

Deux pôles de vie L’hiver, le grand salon où le feu crépite en permanence est un doux refuge.

Mais, au printemps, le soleil n’y entrait • • •

Placards bas et rayonnages occupent toute la surface du mur. Autour des ouvertures, les montants d’étagères adoptent un angle ouvert pour ne pas réduire l’apport de lumière, à la façon des anciennes embrasures en pierres évasées.

CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE CHAUMIÈRE RESTRUCTURÉE -

Noyées dans la bibliothèque qui tapisse le coin bureau, les poutres servent aussi de montants pour soutenir les étagères.

— Cette ancienne grange est devenue un cocon élégant et cosy —

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Dos à la cheminée, on découvre l’éventail de poutres qui, formant refend, soutiennent la charpente. Elles sont mises en valeur par contraste de couleur sur le mur de séparation peint en rouge (peintures Ressource).

qu’avec parcimonie. Tout comme dans l’ensemble de cette chaumière où les ouvertures étaient trop rares, ce qui rendait l’ambiance un peu sombre. D’autre part, côté cuisine, le pignon orienté à l’ouest ne comportait aucune ouverture. Difficile, alors, de profiter des somptueux couchers de soleil si agréables dans ce pays cauchois !

L’idée de créer un côté hiver et un côté été a donc constitué la ligne directrice de la restructuration.

Une architecture respectée Typique de la région, cette construction était, au départ, un bâtiment agricole.

Posée sur un soubassement de silex, la structure à colombages forme une enveloppe de murs qui ferme le volume.

Cette ossature porte le plancher, mais non la charpente qui, elle, prend appui sur les murs pignons et sur des fermes intermédiaires posées directement au sol. Aucun gros problème technique, donc, pour créer de nouvelles ouvertures dans les murs à colombages. Portes et fenêtres supplémentaires ont été réalisées avec art, puisqu’il est difficile de savoir lesquelles sont les nouvelles. De même, quatre lucarnes supplémentaires, faites à l’identique de l’existant, éclairent aujourd’hui généreusement les combles. • • • CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE CHAUMIÈRE RESTRUCTURÉE -

Parquet chêne massif grisé et murs clairs pour mettre en relief les poutres peintes en gris, la cuisine est assez vaste pour accueillir une grande table conviviale.

Côté toiture, les bas de pente ont été rallongés en créant un léger coyau (diminution de l’angle de pente), ce qui protège mieux le haut des murs et allège la silhouette de l’ensemble. Enfin, la coloration gris-bleuté des colombages éclaire les façades et leur donne une allure plus actuelle.

de rangements fermés, cette bibliothèque encadre les fenêtres et joue un rôle certain dans l’isolation de la paroi exposée au nord.

Depuis le salon, un large passage ouvert vers le bureau prolonge la perspective et laisse découvrir une seconde bibliothèque traitée de la même façon.

Un refuge pour l’hiver Autour de la grande cheminée adossée au mur en briques et pierres apparentes, le salon a gagné en intimité. La couleur gris-ocre des poutres allège le plafond, tandis qu’une peinture rouge sur deux des murs renforce la coloration chaleureuse de la pièce.

Le troisième mur extérieur est transformé en bibliothèque. Posée sur un soubassement

Un espace pleine lumière L’entrée principale donne directement accès aux différentes zones de la maison. À gauche le salon, à droite l’escalier qui mène aux trois chambres à l’étage. Presque en face, un passage vers le coin salon d’été, une petite pièce de transition largement éclairée côté sud. Il fait bon s’y poser en fin de matinée avec un café ou un livre pour profiter • • •

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— La maison n’a pas perdu son âme malgré quelques notes de modernité —

Organisée comme une ancienne cuisine de ferme, la pièce conçue pour cuisiner et prendre les repas est prolongée par une arrière-cuisine.

CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE CHAUMIÈRE RESTRUCTURÉE -

À chaque extrémité du comble, chaque chambre est recoupée par un cloisonnement parallèle au mur pignon. Il sert de tête de lit et dissimule un dressing.

des premiers beaux jours. Là, l’ambiance se fait plus contemporaine ! Plafond et murs blancs ou gris pâle, parquet de chêne grisé et meubles en bois clair, tout concourt à créer une ambiance plus fraîche, plus estivale. Cette atmosphère se prolonge dans la cuisine où l’on accède par un large passage nouvellement créé. Ces deux pièces occupent l’extrémité sud-ouest de la maison.

Une grande porte-fenêtre percée en pignon laisse pleinement entrer la lumière et donne accès à la grande terrasse en bois construite en prolongement. Quand la météo est de la partie, ce qui reste très fréquent, elle offre le fabuleux spectacle du soleil couchant !

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Poutres apparentes, lucarnes équipées de volets intérieurs, murs tendus de tissu et bibliothèque généreuse, le charme campagnard s’associe à un confort douillet.

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Ses propriétaires lui ont offert une réhabilitation exemplaire,

La pente de cette toiture a sans doute été modifiée, ses maçonneries avaient disparu sous un enduit au ciment. Quelques vitrages manquaient aux fenêtres, la couverture d’ardoises n’assurait plus l’étanchéité.

Autant de dommages corrigés par deux années de travaux.

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L

UN MANOIR CORRÉZIEN RÉNOVÉ Il était une fois un manoir du XVIe siècle niché au cœur de la Corrèze qui avait besoin d’une bonne rénovation.

Ses propriétaires lui ont offert une réhabilitation exemplaire, lui réservant matériaux et savoir-faire traditionnels.

En toile de fond : la simplicité et l’authenticité.

Texte Sophie Giagnoni - Photos Antonio Duarte

L

orsqu’ils découvrent le manoir, en 2006, les nouveaux propriétaires sont immédiatement séduits par son authenticité.

Les bâtiments n’ont subi aucune modification irréversible. Leur projet : lui rendre son apparence originelle. État des lieux Les derniers aménagements datent de plus d’un siècle. Ils ont scindé les majestueux volumes intérieurs du manoir en petits appartements parisiens : les pièces

ont été divisées, les cheminées coffrées pour réduire les dimensions de leurs foyers ; les maçonneries ont disparu sous des tapisseries fleuries de style Napoléon III. Plus ennuyeux, la façade extérieure a été enduite de ciment, et la couverture en ardoise est en très mauvais état. Comme les dépendances.

Le pignon d’une des granges s’est effondré, la toiture d’une autre est à refaire totalement.

Pour compléter le tableau, depuis plusieurs années, la végétation envahit les murs, menaçant la solidité des maçonneries. • • •

Le manoir a reçu une nouvelle couverture en ardoises du pays, tandis que ses dépendances ont vu leurs toitures refaites en tuiles, matériau moins noble qui rend compte de la hiérarchie entre les bâtiments.

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- UN MANOIR CORRÉZIEN RÉNOVÉ -

Vue sur la cuisine depuis le bâtiment de liaison qui a permis de relier le manoir à la dépendance voisine dans laquelle se trouve une pièce technique abritant le poêle à pellets.

Ce bâtiment de liaison a été maçonné en pierres enduites à la chaux et couvert d’une charpente traditionnelle avec un voligeage en peuplier.

En quête d’histoire Accompagnés par l’architecte Gérard Valleron, les propriétaires souhaitent rendre tout leur lustre aux éléments historiques.

Les enduits extérieurs et intérieurs sont alors décroutés pour laisser apparaître les belles pierres en granit du Compeix mises en œuvre dans les maçonneries.

Les faux plafonds sont déposés, et des plafonds à lattis qui étaient en train de pourrir sous l’effet des infiltrations d’eau sont réhabilités. Certaines poutres doivent être moisées avec du métal, tandis que d’autres reçoivent le soutien de corbeaux en pierre, certaines sont changées.

Les planchers anciens qui peuvent être conservés le sont, simplement nettoyés

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et poncés, de même que les portes intérieures. Dans le même temps, tous les coffrages et cloisons qui avaient été ajoutés au siècle passé sont supprimés, libérant les volumes, et permettant de retrouver le plan originel qui a ensuite été conservé.

Une toiture retravaillée La toiture, qui fuit, est intégralement refaite. À cette occasion, la pente est accentuée de 30° à 45° pour mieux correspondre à la typologie régionale.

Surtout, elle est plus adaptée au matériau de couverture, l’ardoise de pays. Pour cela, l’ancienne charpente qui était en bon état est conservée avec son voligeage, mais doublée par un nouveau • • •

Le sol du rez-de-chaussée de la maison, du salon à la cuisine, a été habillé d’une pierre de travertin de Turquie (Sarl Pierre Négoce à Étaule). La cuisine a été fabriquée sur mesure en médium peint par l’entreprise de menuiserie Madoumier, de Limoges.

Au centre, trône un plan de travail en harmonie avec ses 38 m2. Les plans de travail sont en granit noir du Zimbabwe, finition cuir.

Le salon a retrouvé ses beaux volumes originels : 36 m2 de surface au sol avec une hauteur de plafond culminant à 3,45 m. Il a également retrouvé sa belle et vaste cheminée qui avait été coffrée pour réduire les dimensions du foyer.

Ce dernier a néanmoins été surélevé pour permettre un meilleur tirage.

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- UN MANOIR CORRÉZIEN RÉNOVÉ Cette chambre située à l’étage arbore un très beau plancher du XVIIIe siècle simplement poncé. Les poutraisons du plafond sont d’origine. Les murs ont été débarrassés d’anciens doublages, grattés, rejointoyés et enduits à la chaux.

chevronnage et un voligeage neuf, qui portent la nouvelle couverture. Entre les deux charpentes se trouve une lame d’air dont le pouvoir isolant a été renforcé par la mise en place d’un isolant mince multicouche de Knauf. Un tel dispositif a permis de conserver apparente la charpente ancienne dans les combles.

Une modernité assumée À ce lustre ancien devait s’associer un confort moderne. Et, d’abord, un confort thermique. Si la toiture est isolée, les murs, avec leur belle épaisseur synonyme d’inertie, ne sont pas doublés. Le manoir est équipé d’un chauffage par le sol, alimenté par une chaudière à pellets. Pour l’installer, il a fallu décaisser le sol du rez-de-chaussée sur 30 cm, avec mise en place, à cette occasion, d’un isolant et passage des gaines et canalisations. Le manoir ne possédait jusquelà qu’une salle de bains, située au rez-dechaussée. Il en possède aujourd’hui cinq : une par chambre. Leur création a nécessité l’installation de descentes qui devaient rester invisibles. L’architecte les a installées dans les murs, particulièrement épais.

Architecte : Gérard Valleron, 4, rue de la Révolution, 87000 Limoges.

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Parmi les éléments systématiquement conservés et amoureusement rénovés, si nécessaire, se trouvent les portes intérieures, avec leurs ferrures anciennes.

Magnifique escalier ancien, entièrement menuisé en chêne.

Les combles n’ont été que partiellement investis par deux chambres d’enfants. Le pan de bois (à gauche de l’escalier) a été ajouré de son torchis, puis comblé de vitrages.

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UNE LONGÈRE RESTAURÉE Dans le Loiret, Franck et Angelina font l’expérience d’un chantier de longue haleine. Pièce par pièce, et après cinq ans de travaux, leur maison se transforme en une demeure pleine de charme.

La surface habitable est doublée ! Pour chauffer les 240 m2 et apporter le meilleur confort à leurs chambres d’hôtes, ils optent pour le gaz naturel.

Texte Pauline Malras - Photos Antonio Duart

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La surface habitable est doublée ! Pour chauffer

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- UNE LONGÈRE RESTAURÉE -

La cuisine est moderne (Hygena), mais le plan de travail en bois et la couleur taupe des façades des meubles restent dans le ton de la rénovation.

On utilise des carreaux de gré grand format (40 x 90 cm) pour agrandir la pièce.

F

ranck et Angelina, en quête d’une longère et d’un vaste terrain, découvrent cette ancienne ferme datée du XVIIIe siècle dans une petite commune proche de la Loire.

Ils aiment la vieille pierre et la distribution toute en longueur de la maison. Le couple élabore des plans dans cette ruine qui déborde de paille et se décide à l’acquérir pour la rénover. Le jardin est en friche.

La maison n’est pas habitable en l’état et, pourtant, elle est occupée au rez-dechaussée. Le reste est laissé à l’abandon.

Elle est particulièrement humide et • • •

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Le four ancien ne fonctionne plus, mais il est conservé pour préserver l’authenticité de la vieille bâtisse.

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- UNE LONGÈRE RESTAURÉE -

La cheminée d’origine a été remise en état.

— La maison mêle authenticité et confort moderne —

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La tomette était parfois peinte en rouge, voire recouverte de ciment, ou de moquette collée. La tomette cimentée est remplacée par des tomettes récupérées. La tomette peinte ou avec des traces de colle est nettoyée avec un produit chimique et un grattoir, puis poncée à l’aide d’un disque.

Une passe d’huile de lin et une autre d’essence de térébenthine lui rendent son aspect d’origine.

Si le séjour est ouvert, les poteaux rappellent l’ancienne distribution des pièces.

l’installation électrique est plus que dangereuse. Le chauffage au fioul est vétuste, la construction n’est pas du tout isolée.

Déterminés, Franck et Angelina s’installent dans la seule pièce utilisable et commencent les travaux. Dans ces conditions spartiates, le chantier doit avancer au plus vite, Franck se donne trois mois pour terminer la partie de la maison qu’ils occuperont à terme.

Le temps du chantier La première chose qu’ils font en entrant dans la maison, c’est de couper l’électricité.

Ils aménagent une petite chambre. Pour

l’heure, il n’y a ni salle de bains ni cuisine.

Franck est au travail la journée. Il se consacre à la rénovation chaque soir, les week-ends et pendant ses vacances. Franck commence par les démolitions et comprend très vite qu’il va falloir reprendre toutes les évacuations d’eaux usées et se raccorder au tout-àl’égout. Rien ne l’arrête, il creuse lui-même les tranchées à la pioche. Des professionnels se chargent ensuite de poser de nouvelles fenêtres. Les murs sont traités, l’isolation est déroulée, les plaques de plâtre sont mises en œuvre, le sol est restauré. Un chauffagiste installe une chaudière à gaz. • • • CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE LONGÈRE RESTAURÉE -

— Sous les toits, l’Étoile du berger accueille les voyageurs — La teinte naturelle des murs (Sesame, Tollens) et l’aspect minéral des carreaux de grès cérame sont en parfait accord avec la couleur sable de la pierre.

Franck effectue seul les travaux de couverture, il passe un mois et demi sur le toit. Après la trémie et l’escalier, il débute l’aménagement des combles qui deviendront des chambres d’hôtes. Il termine enfin avec le jardin et la construction d’un chenil. La maison d’hôtes, l’Étoile du Berger, et l’élevage canin l’Esprit de Waheela sont des projets qui n’étaient pas prévus au départ, mais, progressivement, le potentiel de la maison donne aux propriétaires l’envie de changer de vie.

Révéler l’ancien Les murs intérieurs étaient cimentés ; après piquetage, Franck et Angelina trouvent des briques et de la pierre. La brique est traitée à l’huile de lin, la pierre avec une résine qui fixe les poussières et empêche l’effritement de l’ancienne chaux.

Le produit, appliqué des deux côtés du mur, stoppe les remontées capillaires et laisse les matériaux respirer. Un éclairage led indirect, placé au droit des murs, souligne le relief de la pierre. Au sol, la tomette d’origine est restaurée. La charpente est • • •

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le du berger

Équipée d’une salle d’eau avec douche à l’italienne, la grande chambre se présente comme une vraie suite. Les fonctions sont réparties de part et d’autre de la tête de lit.

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- UNE LONGÈRE RESTAURÉE -

— Charpente et pierre dans chaque pièce de la maison —

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en très bon état. Traitée, elle est laissée apparente dans la plupart des chambres.

La maison recouvre son authenticité tout en offrant à ses hôtes un confort moderne.

Maxi confort Franck choisit une chaudière gaz à condensation, avec un gestionnaire à distance. Cette technologie de chauffage récupère la chaleur latente présente dans les fumées et la réinjecte dans le circuit de chauffage. L’énergie récupérée permet de réaliser près de 30 % d’économies en comparaison avec la consommation d’une chaudière gaz standard. Des thermostats sont ajoutés sur chacun des radiateurs, ainsi l’habitation principale et les chambres d’hôtes bénéficient-elles d’un chauffage adapté aux besoins et à l’orientation des façades. Les murs sont isolés à l’intérieur avec de la laine de verre (Acoustiplus 120 mm, Knauf). Les plafonds entre le rez-de-chaussée et l’étage reçoivent 100 mm d’isolant. Aménagés dans un second temps, les combles sont doublement isolés (2 x 100 mm). La maison est performante, et finalement, la cheminée du séjour ne sert qu’au réconfort d’un feu de bois.

Le parquet flottant (Point P), la suspension en métal et les appliques industrielles apportent un confort supplémentaire à la chambre d’hôtes.

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Les murs les plus anciens sont en pierres de schiste de dimensions variables. Les ajouts de l’époque industrielle sont faits de pierres plus régulières.

Le rejointoiement à la chaux redonne une unité à l’ensemble.

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UN VIEUX MOULIN ÉCORÉNOVÉ Ce beau moulin de plus de 300 ans a été entièrement rénové par Pascal et sa famille.

Un projet ambitieux et totalement écoresponsable, fondé sur le respect des traditions.

Par Élisabeth Delaigue - Photos Antonio Duarte

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- UN VIEUX MOULIN ÉCORÉNOVÉ -

Cette rénovation a été primée dans la catégorie Bâti Ancien du concours Architecture & Patrimoine. C’est le respect de l’architecture originelle, des savoir-faire locaux, l’utilisation de matériaux écoresponsables et de proximité qui a séduit le jury de Maisons Paysannes de France.

D

es documents historiques témoignent de sa présence au bord de la Druance depuis plus de 300 ans. D’abord moulin à farine, puis à huile de colza, il génère un revenu qui permet au meunier de l’agrandir d’une maison plus spacieuse. Mais la roue cesse de tourner à l’avènement de la lampe à pétrole qui, dans les foyers, remplace les lampes à huile dès le milieu du XIXe siècle. Le lieu est alors transformé en fromagerie semi-industrielle jusqu’à ce qu’une bombe détruise le toit en 1944.

L’ensemble, devenu annexe agricole, est finalement laissé à l’abandon. Néanmoins, son architecture intéressante et ses beaux volumes convainquent Pascal et sa famille de se lancer dans une grande restauration en 2005. • • •

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Remise en état, la roue du vieux moulin continue à tourner. Reliée à une génératrice, elle produit de l’électricité consommée par les résistances du ballon d’hydroaccumulation.

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- UN VIEUX MOULIN ÉCORÉNOVÉ -

Dans la cuisine, de gros piliers maçonnés soutiennent le plancher d’étage. Ils dessinent trois alcôves. Au centre, la cuisinière et son fourneau bouilleur chauffent toute la maison.

— La mise en valeur des matériaux anciens renforce l’authenticité du lieu — Réutiliser les matériaux Pour transformer l’ancienne partie industrielle en maison d’habitation et le vieux logis du meunier en écogîte labellisé, Pascal, aidé de son père, utilise en priorité des matériaux récupérés sur les lieux.

Les briques des cloisons intérieures servent aux encadrements des fenêtres, les anciennes menuiseries extérieures deviennent portes de placards et l’ouverture d’une grande baie dans le séjour permet de disposer de pierres pour construire la maisonnette qui abrite

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la génératrice de la roue à aubes. De même, la citerne à lait provenant de l’ancienne fromagerie fournit la tôle d’acier inoxydable qui cloisonne la douche et tapisse le mur sur lequel s’adosse la baignoire. Ce qui n’est pas disponible sur place, les propriétaires l’achètent ou le récupèrent à proximité : le dallage de la cuisine provient de deux lots de pierres de Bourgogne déclassées. Les pierres rectangulaires encadrent un tapis conçu à partir de dalles carrées aux angles recoupés, pour être posées avec des cabochons en • • •

Le passage entre cuisine et salon longe un mur percé de petites ouvertures destinées au mécanisme du moulin.

Conservées pour garder la mémoire du lieu, elles sont accompagnées du vieux tableau électrique.

L’ancien évier de pierre occupe l’alcôve de droite.

Les miroirs qui tapissent le fond des alcôves latérales agrandissent visuellement l’espace et améliorent la luminosité de la pièce.

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- UN VIEUX MOULIN ÉCORÉNOVÉ -

Plusieurs éléments de l’ancien mécanisme du moulin ont été conservés dans le décor du salon et l’on aperçoit, à travers la petite fenêtre du fond, le mouvement de la roue à aubes qui rythme le temps.

Tableau : Ruffi de Pontevès.

Au salon, la grande baie vitrée offre une belle vue sur le jardin. La poutre métallique de l’époque industrielle porte encore quelques stigmates de la bombe qui, bien qu’ayant soufflé une partie du toit, n’a pas fait chanceler le moulin.

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— Deux grandes baies vitrées superposées inondent l’intérieur de lumière —

Décomposé en plusieurs demi-niveaux, le volume intérieur offre plusieurs axes de circulation. Du salon, on peut rejoindre le palier intermédiaire de l’escalier qui, depuis l’entrée, conduit à l’étage.

terre cuite de réemploi. Quant au préau, construit dans le prolongement de l’habitation, il s’agit d’une ancienne grange qui, située dans un village voisin, allait être démolie pour des raisons de sécurité. Démontée poutre par poutre, elle est remontée, ici, selon ses assemblages d’origine.

Rendre habitable Les vieux murs de schiste, montés à l’argile, s’accommodent bien de la proximité de l’eau ; un élément qui fait d’ailleurs partie de leur équilibre. Néanmoins, pour que l’intérieur soit plus sec, les murs sont doublés d’une contre-cloison en blocs de béton cellulaire (Siporex) de 15 cm d’épaisseur avec vide d’air ventilé. En finition, ces contre-cloisons sont recouvertes d’un enduit à la chaux qui participe à la régulation hygrométrique de l’air intérieur.

Au niveau des toitures, les chevrons trop endommagés sont remplacés par des chevrons en Douglas non traités. L’isolation est assurée avec plus de 30 cm de ouate de cellulose en vrac, maintenue entre le pare-vapeur intérieur et l’écran de soustoiture. Les couvertures, en tuiles mécaniques sur l’habitation, en ardoises sur le gîte et le préau, sont faites en grande partie avec des éléments de réemploi.

Inventer un confort durable Le chauffage est basé sur un système d’hydro-accumulation. Un ballon de 1 500 litres, très bien isolé, est situé à l’étage, dans une petite pièce aménagée à la jonction des deux habitations, juste au-dessus du poêle à bois de la cuisine. En hiver, l’eau du ballon est chauffée par le poêle et peut atteindre environ 70 °C. En complément, • • • CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UN VIEUX MOULIN ÉCORÉNOVÉ -

Dans la salle de bains, l’ancienne citerne à lait en acier inoxydable s’enroule autour de la douche, habille le mur où s’adosse la baignoire et crée un flou miroitant… une atmosphère hors norme !

Au-dessus du salon, un palier intermédiaire distribue chambres, salle d’eau et petit bureau.

Le cloisonnement en ossature bois, recouvert de planches posées à joints vifs, puis peintes en blanc, crée une ambiance chaude et lumineuse.

— Lumineux, les espaces de vie sont agréablement réchaufés de bois blond — le ballon comporte une série de résistances électriques alimentées par la génératrice de la roue du moulin ; elle peut produire en moyenne 2 à 3 kW/h et jusqu’à 6 kW/h lorsqu’il y a beaucoup d’eau dans le ruisseau. L’eau chaude du ballon alimente les planchers chauffants et d’anciens radiateurs en fonte récupérés et répartis dans les deux habitations. Un système de régulation limite la température de l’eau envoyée vers les émetteurs de chaleur (35 °C maximum), ce qui surprend parfois, car les radiateurs paraissent frais au toucher, alors qu’une douce chaleur règne dans la maison.

Le ballon intègre aussi un serpentin qui préchauffe l’eau des ballons d’eau chaude sanitaire. Cette rénovation a été menée avec beaucoup d’idées, d’énergie et de volonté responsable !

Accolée à l’habitation principale, la partie écogîte du moulin est référencée n° 2990 sur le site Internet Gîtes de France du Calvados.

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À l’étage, la grande baie percée en façade éclaire abondamment la chambre d’enfant dont les murs lambrissés ont été peints en blanc à l’exception de motifs laissés en bois naturel.

Ces poétiques dessins animent l’aire de jeux et favorisent les rêves…

CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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DU RURAL AU CONTEMPORAIN Exemplaire par bien des aspects, cette rénovation est le fruit d’un projet mené main dans la main par l’architecte Dominique Dumas et la propriétaire des lieux, Anne Pourcharesse : un travail d’invention, de conception et d’adaptation qui a donné naissance à une rénovation aussi rurale que contemporaine.

Texte Sophie Giagnoni - Photos Antonio Duarte

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ORAIN tion est le fruit esse : tion qui a donné

La façade principale de la grange est constituée d’un magnifique pignon chaulé que protège une généreuse avancée de toiture en croupe. Charpente et maçonneries ont été conservées en l’état, légèrement chaulées.

CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- DU RURAL AU CONTEMPORAIN -

70 - CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

LE TÉMOIGNAGE D’ANNE POURCHARESSE

Pour moi, l’esthétique prime sur le pratique. Et il est hors de question de privilégier l’aspect pratique au détriment de l’esthétique.

Quand j’ai évoqué la possibilité de créer une douche en Corten, tout le monde m’a regardé comme une folle.

On m’a parlé de rouille, de serviettes blanches tachées... Tout le monde, sauf Dominique Dumas, mon architecte, qui a cherché et trouvé les solutions pour sa mise en œuvre. Je n’ai aucun regret. Cette douche est magnifique, je ne la voudrais pas autrement.

Le Corten s’accommode très bien de l’eau. Je n’ai à supporter aucun des désagréments annoncés. Et s’il y en avait quelques-uns, je n’aurais pas de regrets.

Le majestueux escalier à double volée dessert toutes les pièces de l’étage.

Les paliers dont l’un est habillé d’une belle boîte en métal sont indépendants, construits en porte-àfaux, intégrés à la structure métallique qui porte le plancher de l’étage.

L’

inscription qui orne le fronton de sa porte en atteste, cette grange date de 1904. Cette grange, par ses caractéristiques architecturales, est typique du Pays de Serre, région historique du Lot-et-Garonne.

Les édifices agricoles de ce territoire présentent des volumes simples et massifs.

Ils sont généralement maçonnés en moellons de calcaire blanc, et leurs couvertures sont à quatre pans, avec croupe au-dessus des pignons. Sous son faitage haut de dix mètres, l’espace était scindé dans sa hauteur par un plancher où étaient entreposées les récoltes. Les mangeoires des vaches occupaient la moitié de la surface et le reste accueillait des outils agricoles et des réserves de bois. Anne Pourcharesse en a fait l’acquisition il y a 22 ans, • • • CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- DU RURAL AU CONTEMPORAIN -

Retranché derrière une verrière ATELIER, la cuisine arbore un plan de travail en pierre porté par une structure en métal.

Les façades des placards et tiroirs sont en planches de peuplier brut.

en même temps que la maison de maître voisine dans laquelle elle habite avec sa famille depuis. Durant près de 18 ans, elle s’est contentée d’en imaginer la possible rénovation, la repoussant après la fin des travaux de la maison principale, à l’issue de l’aménagement du jardin, lorsque les enfants auront été éduqués... En 2015, Anne Pourcharesse entreprend enfin la rénovation de la grange. Elle se fait aider par un architecte dont elle apprécie la sensibilité et la créativité : Dominique Dumas. Son agence est installée à Tonneins.

Tous deux partagent les mêmes objectifs, une rénovation respectueuse des bâtisseurs, de ses origines et de sa vocation. Il s’agissait de préserver « l’esprit et l’émotion » des lieux.

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— Tout est fait pour que les hôtes se sentent bien — La porte-fenêtre qui ouvre sur la terrasse occupe une ouverture existante, autrefois comblée par une porte pleine. Ses menuiseries sont en aluminium noir.

Les murs périphériques de la grange ne sont pas isolés. Leur belle maçonnerie, dont l’enduit à la chaux beurré a été refait, reste ainsi apparente.

Faire entrer la lumière En plus de ses portes, la grange était éclairée et aérée par trois petits fenestrons percés dans sa longue façade tournée vers l’ouest. Il fallait ouvrir sans dénaturer, ne pas démultiplier le nombre d’ouvertures, « rester simple et rural ». Sur une suggestion d’Anne, Dominique Dumas décide d’ouvrir quatre grandes fentes verticales dans le mur qui comportait jusqu’alors les fenestrons.

Elles sont positionnées en fonction de la distribution intérieure : l’une d’entre elles éclaire la cuisine et la chambre qui la surmonte ; deux autres illuminent le salon ; la dernière apporte de la lumière à deux chambres superposées. Pour souligner l’intervention, ces fentes possèdent un encadrement métallique, matériaux que l’on retrouvera également dans la rénovation intérieure.

Distribution intérieure Anne Pourcharesse et Dominique Dumas ne souhaitaient pas transformer la grange en une simple maison. Ils veulent conserver les généreux volumes et monter un minimum de cloisons. Ainsi, l’espace intérieur s’organise-t-il autour d’un grand espace central, d’une superficie de 60 m2, qui se déploie sous une hauteur de plafond de 10 m. Cet espace dessert toutes les pièces du gîte : l’entrée, les quatre chambres avec salle de bains, la cuisine et les pièces techniques.

La cuisine est aménagée derrière une petite verrière qui évoque le coin atelier destiné

au bricolage, couramment présent dans ce genre de bâtisse. Les cloisons pleines sont réservées aux chambres, sanitaires et pièces techniques. Certaines d’entre elles se trouvent à l’étage, desservies par un magnifique escalier à double volée en bois et métal, dessiné par l’architecte. Sa structure est constituée de deux limons réalisés à l’aide de plats métalliques, surmontés d’un gardecorps aux motifs végétaux, coiffés d’épaisses marches en chêne.

Une maison d’été Une grange aménagée donc, et non une banale maison. Ce parti pris a déterminé d’importants choix en matière thermique.

Considérant les qualités bioclimatiques de l’édifice, la forte inertie de ses maçonneries, Anne Pourcharesse et Dominique Dumas décident de ne pas isoler les murs périphériques de l’édifice, épais de 40 à 50 cm. Seul le mur de séparation entre le gîte et la partie conservée en grange a été isolé à l’aide de panneaux de Siporex. Ils sont recouverts d’un enduit terre-chaux sur lequel sont dessinés des joints horizontaux qui évoquent les lignes d’arrêt tracées dans les murs montés en pisé. Refaite, la toiture a reçu une isolation sous la forme de 30 cm de laine de verre. Mais ce sont là les seules concessions faites au confort thermique : autrefois chauffée par les vaches, la grange ne l’est plus du tout aujourd’hui, et le gîte n’est ouvert à la location que durant les mois d’été. Il y règne alors une douce fraîcheur.

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UNE ANCIENNE FERME TRANSFORMÉE Au milieu du XIXe siècle, la bourgeoisie campagnarde aime donner aux constructions rurales un petit air de château.

Ceux qui en avaient les moyens agrémentaient leur maison de deux tours scrupuleusement symétriques.

Par Élisabeth Delaigue - Photos Antonio Duarte

I

l est aujourd’hui difficile de savoir à quoi ressemblait, à l’origine, cette maison paysanne. Ce qui est sûr, c’est qu’elle possède encore un certain nombre de caractéristiques d’une maison vigneronne. Implantée à flanc de coteau, sa cave est entièrement enterrée, alors que le premier niveau, à demi enterré, devait servir de cuvier.

Un escalier extérieur conduisait

probablement à la galerie abritée par un auvent d’où l’on accédait au logis qui, à l’arrière, bénéficiait d’un accès extérieur. Construits en équerre, deux bâtiments annexes semblent avoir été ajoutés au fur et à mesure de l’évolution de l’exploitation, donnant à l’ensemble bâti cette forme en U très caractéristique des fermes du Pays des Pierres Dorées. • • •

Reliant les deux bâtiments annexes, la verrière est devenue la nouvelle façade de la maison.

Elle a permis de créer un vaste hall d’accueil qui relie toutes les pièces du nouvel aménagement.

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- UNE ANCIENNE FERME TRANSFORMÉE -

Derrière l’immense verrière, le hall dessert toutes les pièces de la maison composée d’un corps central et de deux volumes en retour.

— Puis elle est devenue spacieuse et encore plus lumineuse...

—

Enfin, au XIXe siècle, le logis a été rehaussé de deux tours symétriques dont l’une était quasiment en ruine, lorsque la maison fut achetée à la fin des années 1980 par un couple allemand.

Une délicate reconstruction Ces nouveaux propriétaires font appel à une entreprise pour reconstruire la tour, refaire les charpentes endommagées et redonner

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à l’ensemble son unité de façade. Les murs ont été reconstruits en pierres hourdées au mortier de chaux, les charpentes en bois massif assemblées de façon traditionnelle et les ouvertures encadrées de longues pierres plates. Les toitures ont été refaites avec des tuiles canal industrielles, mais les façades enduites à pierres vues gardent la teinte dorée des constructions du pays.

Comme l’ancien logis a néanmoins • • •

La cuisine bénéficie d’un accès vers l’extérieur où le terrain aménagé forme une vaste terrasse qu’enjambe la passerelle qui conduit à la chambre d’ami située dans une des tours.

Réaménagée, la cuisine est plus fonctionnelle.

Placé sous la nouvelle ouverture, le plan cuisson se prolonge d’un plan-bar pour les repas sur le pouce. Peinture : Élisabeth Germain.

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- UNE ANCIENNE FERME TRANSFORMÉE -

— Un intérieur tout en harmonie, qui allie charme et authenticité —

Entre cuisine et salon, la salle à manger baigne dans une douce lumière.

Son ancienne poutraison et ses murs enduits au mortier de chanvre et chaux participent à cette chaleureuse ambiance. Sous l’escalier qui conduit au bureau installé dans la tour, une sculpture d’Annie d’Oréfice, du village d’Oingt.

une surface habitable trop modeste, l’étage des bâtiments annexes est aménagé, en salon dans l’aile gauche, en chambre avec salle d’eau dans l’aile droite. Aussi, pour favoriser la circulation entre ces différents volumes, l’auvent de l’ancienne galerie a-t-il été prolongé, et une immense verrière de style Art nouveau (Turpin-Longueville) mise en place à l’avant de l’ancienne façade.

Elle ferme l’espace pour créer un vaste hall d’accueil. Là, l’escalier extérieur, devenu intérieur, a été refait en béton pour gagner en légèreté. Il donne accès à une passerelle qui dessert la cuisine, puis le salon.

Depuis quelques années, la maison a encore changé de mains et les nouveaux occupants ont apporté quelques pertinentes modifications. Ils ont également aménagé les espaces extérieurs et ajouté une jolie piscine.

Un réaménagement plein d’élégance La cuisine n’était éclairée que par la façade arrière, c’est ce qui posait le plus gros problème aux propriétaires actuels. Pour bénéficier de la lumière du matin, une ouverture a été créée dans le vieux mur de

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l’ancienne façade. Cette ouverture équipée d’un châssis fixe, façon atelier, ouvre la vue vers le hall et l’horizon Est, à travers la verrière. De ce fait, la cuisine a été entièrement réaménagée et elle a gagné en fonctionnalité (réalisation : Cuisine Bernollin, à Anse). Si le salon n’a pas subi de modification, le niveau inférieur a été transformé en suite parentale. Depuis le hall, un couloir en biais donne accès à cette chambre aménagée sous l’aile gauche et à la salle d’eau située sous la maison.

Quant à la tour de droite, elle est devenue une agréable chambre d’amis disposant aussi d’une salle d’eau et d’un accès indépendant. Le terrain très pentu a aussi été judicieusement aménagé. De nouveaux espaces extérieurs ont été créés pour bénéficier de l’extérieur à toute heure de la journée en fonction des saisons. Comme il était nécessaire de terrasser ce terrain très pentu, les talus sont stabilisés avec de gros blocs de pierres dorées extraites du terrain même, lorsque la piscine a été creusée.

La preuve que les maisons de ce pays sont bien faites avec la pierre disponible sur place !

L’escalier qui donne accès à la tour permet aussi de rejoindre la piscine aménagée en haut du terrain. Au bout de sa jolie passerelle, la chambre d’amis bénéficie d’une belle vue sur la campagne à travers une fenêtre à croisées de pierres et d’une confortable salle d’eau.

La suite parentale est aménagée dans ce qui devait autrefois servir d’atelier.

Sa porte d’accès au cintre irrégulier a été refaite en planches croisées selon la tradition locale.

Au sol, une tomette artisanale (Céramiques du Beaujolais, à Villefranche-sur-Saône) est en harmonie avec le reste de la maison carrelée de terre cuite (Tuilerie de Prony). Un grand dressing (Archea) réalisé sur mesure occupe une grande partie des murs enduits au mortier de chanvre et chaux.

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À gauche, élevée sur deux étages, se trouve l’ancienne habitation de la ferme. Adossées à l’un de ses pignons, moins hautes, ses dépendances ont été construites dans son prolongement. Celle qui est mitoyenne de l’habitation était autrefois une grange de stockage pour les récoltes et les outils ; la deuxième abritait les animaux. Les différences de hauteur et de pente de toiture, ainsi que leur volumétrie, permettent de les distinguer nettement.

UNE FERME RÉINVESTIE Lorsqu’elle est rachetée, il y a cinq ans, cette ferme tombe en ruine. Les toitures des dépendances se sont effondrées et un arbre a poussé au cœur d’une d’entre elles. La maison d’habitation elle-même n’est plus hors d’eau et c’est pour régler un problème d’humidité que ses voisins mitoyens décident finalement d’acquérir les bâtiments.

Texte Sophie Giagnoni - Photos Antonio Duarte

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- UNE FERME RÉINVESTIE -

La porte pleine de la grange de stockage a été remplacée par une porte vitrée.

Toutes les menuiseries d’ouverture sont en aluminium noir, équipées de double vitrage performant et Securit.

Un des enjeux majeurs de la rénovation consistait à apporter de la lumière à cette habitation et à ses dépendances.

Au nombre de huit initialement, les ouvertures ont été portées à 23.

La plupart respectent les proportions traditionnelles des ouvertures anciennes, plus hautes que larges, et arborent des pierres de seuil et des linteaux en pierre.

La plupart, mais pas la vaste baie vitrée qui illumine la grande salle à manger de l’habitation. Celle-ci a nécessité la mise en place d’une poutre métallique sur toute sa longueur, poutre laissée apparente, qui apporte une touche contemporaine à la rénovation.

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L’épais mur pignon entre l’ancienne habitation et la grange de stockage a été ouvert de part et d’autre de la cheminée pour accentuer la fluidité entre les deux bâtisses, et multiplier les points de vue de l’une sur l’autre.

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ne gravure sur un linteau de porte atteste de l’année de construction de la maison : 1827. Et, de cette époque, elle conserve assurément ses belles maçonneries robustes en pierre granitique. Par la suite, deux dépendances ont été édifiées dans le prolongement de son pignon : une grange qui servait d’espace de stockage pour les outils et de séchage pour les récoltes, puis une écurie pour les animaux. Les trois bâtiments forment un alignement de 35 m de long ; ils sont déployés sur un terrain en pente responsable d’importantes différences de hauteur de sol de l’un à l’autre, voire

au sein de chacun. Jamais ils n’avaient disposé de circulation intérieure, et les deux dépendances – sans eau ni électricité – conservaient sous leur toiture effondrée des sols en terre battue. Lorsqu’Anaïs et Nicolas décident de racheter l’ensemble, c’est pour mettre fin à un problème d’humidité causé par cette ferme mitoyenne de leur résidence secondaire. Mais ils ne s’arrêtent pas là…

Un projet ambitieux Après son acquisition, Anaïs et Nicolas souhaitent transformer la ferme et ses dépendances en une vaste maison d’hôtes. • • • CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE FERME RÉINVESTIE -

Autrefois, chaque bâtisse disposait d’un escalier ou d’une échelle de meunier pour accéder aux étages. Aujourd’hui, un seul escalier dessert tout l’étage.

En métal et bois, fabriqué sur mesure, il est constitué d’une première volée qui dessert un palier depuis lequel s’élèvent deux volées distinctes qui permettent l’accès à deux côtés de la maison. Deux escaliers en un, avec une emprise au sol plus limitée.

— Diférents volumes composent un espace singulier inondé de lumière —

Située dans l’ancienne grange de stockage, la cuisine a conservé un aspect rustique, avec ses pierres apparentes.

Les murs intérieurs ont été piquetés et rejointoyés.

Au plafond, l’épaisse poutre est d’origine. Le plancher a été refait, mais selon des procédés traditionnels.

Sa sous-face est constituée de planches de sapin.

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Pour cela, il leur faut ouvrir la maison sur ses dépendances, créer des circulations, inventer une distribution de l’espace, percer des fenêtres, mettre en œuvre une isolation… Le travail à accomplir excède de beaucoup une simple réfection des toitures.

Après avoir consulté plusieurs architectes, ils préfèrent avoir recours aux services d’un maître d’œuvre, Georges Debray, qui les accompagne de la conception à la réalisation. L’ampleur du chantier est telle que sa durée pouvait inquiéter. Dans un souci d’efficacité, celui-ci est divisé en trois zones, permettant un roulement per manent des corps de métier qui passent

d’une bâtisse à l’autre en fonction de leur avancement. Une mesure qui a permis de ramener la durée de la rénovation à un an.

Reprise d’enveloppe La phase la plus longue concerne la maçonnerie : de nombreuses reprises sont nécessaires, des ouvertures sont percées, toutes les cloisons intérieures sont déposées ; et tous les murs sont décroutés, piquetés, rejointoyés. Les maçons utilisent des savoirfaire traditionnels. Par exemple, chaque ouverture présente des linteaux et des jambages en pierre. Les dépendances voient leur charpente et leur couverture • • • CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- UNE FERME RÉINVESTIE -

La passerelle repose sur les anciennes poutres du plancher, conservées et coupées, fichées dans une poutre métallique engravée dans les murs épais.

Le plancher a été taillé dans des billots de bois de chêne.

— Le métal, le bois et la pierre créent une atmosphère moderne et chaleureuse —

également réhabilitées à l’ancienne. Seule concession à la modernité, leurs ardoises sont posées au crochet, alors que celles de la maison d’habitation originelle demeurent posées au clou.

pu laisser l’air et les rongeurs entrer.

Par-dessus, 10 cm de laine de verre (GR100) sont posés, doublés encore de plaques de plâtre.

Quant au sol, après la mise en place d’un film sous dalle antitermite, il est recouvert Une isolation performante dans les trois bâtisses de 4 cm de polystyrène, Cette enveloppe n’avait jamais été isolée. Sa puis d’une dalle de compression de 12 cm, toiture l’est aujourd’hui grâce à 240 mm de recouverte encore d’une préchape de 8 cm en laine de verre Isoconfort. Ses murs ont été mousse de polyuréthane liquide, sur laquelle doublés par l’intérieur de 6 cm de mousse de on a posé les tuyaux d’un système polyuréthane projetée, matériau qui permet, de chauffage alimenté à l’eau chaude. d’une part, de rattraper les aplombs et, d’autre Le tout est revêtu d’une chape de finition sur part, de boucher toutes les cavités qui auraient laquelle sont appliqués les revêtements : • • •

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La cheminée a été refaite. Seule une souche subsiste en partie haute.

Un nouveau conduit métallique a été posé, qui fait office de structure habillée de pierres maçonnées à l’ancienne.

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- UNE FERME RÉINVESTIE -

— Le superbe escalier est au cœur de l’agencement des espaces —

Toutes les chambres créées disposent de leur salle de bains.

Dans l’ancienne écurie, celle-ci a trouvé place derrière une tête de lit maçonnée qui structure la pièce.

parquet à lattes larges en chêne brut dans certaines pièces, carrelage dans d’autres. Une chaudière à granulé ultraperformante, de marque Ökofen, alimente en eau chaude les systèmes de chauffage par le sol, au rez-dechaussée, et les radiateurs situés à l’étage.

Alignement corrigé et circulation facilitée La circulation entre les trois bâtisses s’effectuait jusqu’alors par l’extérieur.

Rendue indispensable, la création d’une circulation intérieure a nécessité l’ouverture de portes dans les épais pignons qui les séparaient. Ces ouvertures sont concentrées le long de la façade sud, au rez-dechaussée, le long de la façade nord, au premier étage ; un parti pris qui permet de multiplier les perspectives et les échappées

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pour le regard. Dans le bâtiment central, l’ancienne grange, le plancher d’étage a été partiellement découpé, ses poutrelles uniquement conservées sur la largeur portent, aujourd’hui, la passerelle. Entre les deux étages, la circulation se fait grâce à un escalier unique, ouvrage façonné sur mesure en métal et bois. Cet escalier est constitué d’une première volée qui dessert un palier intermédiaire, à partir duquel s’élèvent deux volées distinctes qui distribuent l’étage en le divisant en deux zones. Portes et fenêtres comprises, la ferme et ses dépendances présentaient à l’origine un total de huit ouvertures. Elles en comptent aujourd’hui 23, portes ouvertes dans les pignons comprises. La lumière, autant que les personnes et les regards circulent dorénavant avec fluidité.

D’impressionnantes dimensions, la ferme présente un corps de logis XVIIe siècle, agrandi au XVIIIe siècle, et prolongé de dépendances encore ultérieurement. Ses maçonneries en moellons calcaires enduits sont typiques de la région charentaise, tout comme sa toiture de tuiles canal.

AUTORÉNOVATION EXEMPLAIRE ET ÉCOLOGIQUE Située en Charente, non loin d’Angoulême, cette ancienne ferme du XVIIe siècle vient de connaître une nouvelle rénovation habilement menée par sa propriétaire, pourtant néophyte en la matière.

Texte Sophie Giagnoni - Photos Antonio Duarte

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- AUTORÉNOVATION EXEMPL AIRE ET ÉCOLOGIQUE -

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Comme la cuisine du gîte, celle de l’habitation est faite maison. Sa structure en béton a été coulée sur place. Le plan de travail a été taillé dans une pierre locale provenant de la localité voisine de Saint-Mêmeles-Carrières et de simples planches de bois habillent tiroirs coulissants et machine à laver.

C

onstruite au XVIIe siècle, la ferme a, depuis, été plusieurs fois agrandie et rénovée. Ses installations sanitaires dataient des années 1970, et une dernière rénovation très parcellaire avait eu lieu dans le courant des années 1990.

Reprise de structure Vétuste, la toiture a été entièrement refaite par un professionnel. Charpente et couverture ont été déposées, reconstruites à l’identique, en chêne pour le pignon, en sapin pour le reste, et tuiles mécaniques.

C’est la seule étape du chantier confiée à une entreprise. Pour le reste, Davina Weitowitz s’est débrouillée et a reçu l’aide de nombreuses bonnes volontés. C’est elle qui a isolé la nouvelle toiture par l’intérieur, posant 40 cm de laine de chanvre, revêtu de plaques OSB sans formaldéhyde laissées apparentes et peintes d’un badigeon de chaux. En bon état, les maçonneries extérieures n’ont pas été touchées. • • • CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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Peint en bleu, l’escalier a été sablé, puis laissé brut. Certaines de ses marches, en trop mauvais état, ont dû être changées, d’autres ont été consolidées par la pose d’équerres.

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— La rusticité de cette chambre d’hôtes reste un parti pris esthétique et n’altère en rien le confort des lieux —

Dans la maison d’habitation, les maçonneries ont été piquées, décroûtées et rejointoyées à la chaux.

Certaines ont été laissées apparentes, d’autres ont été recouvertes d’un épais enduit chaux chanvre qui améliore leur performance thermique.

À l’intérieur, les murs étaient doublés de plaques de plâtre. N’englobant aucune isolation, ces doublages ont été déposés, les murs piqués, décroûtés et rejointoyés à la chaux. Certains ont été laissés apparents, d’autres ont disparu sous des enduits naturels chaux chanvre.

Confort thermique Jusqu’alors, la maison était mal isolée et chauffée électriquement. Dans l’habitation principale, où les sols ont été conservés en l’état, un chauffage mural a été installé.

Celui-ci est constitué de tuyaux multicouches flexibles posés en serpentins, englobés • • • CAMPAGNE DÉCORATION - Hors-série

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- AUTORÉNOVATION EXEMPL AIRE ET ÉCOLOGIQUE -

dans un enduit épais fait de paille, d’argile et de sable (enduit prêt à poser « Terrargile »).

Les murs chauffants sont repérables dans la maison, grâce à la couleur rouge de cet enduit. Dans l’habitation annexe, transformée en chambre d’hôtes, la réfection des sols a permis l’intégration du dispositif chauffant.

Au rez-de-chaussée, les tubes multicouches ont été posés en serpentins sur un isolant en polystyrène, enrobé dans une chape de béton quartz laissé apparent. À l’étage, un frein poussière et des granulés d’égalisation Fermacell ont recouvert l’ancien plancher.

Dessus ont été posés des plaques de liège prérainuré et des réflecteurs en aluminium qui accueillent les serpentins. L’ensemble a disparu sous un nouveau plancher flottant en chêne de 15 mm d’épaisseur pour laisser passer la chaleur. Tous ces dispositifs chauffants sont alimentés à l’eau chaude, produite par une chaudière bois à double condensation. Cette chaudière est couplée à des panneaux solaires qui assurent le chauffage de l’eau sanitaire. • • •

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Dans ce vaste salon situé à l’étage, les rampants de toiture conservent apparente leur isolation en laine de chanvre. L’enduit rouge qui recouvre certains murs englobe un système de chauffage mural constitué de tuyaux souples montés sur serpentins.

Ils sont accordés à une chaudière bois à double combustion. On note, par ailleurs, la présence de tirants métalliques qui courent le long des murs et consolident les maçonneries.

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- AUTORÉNOVATION EXEMPL AIRE ET ÉCOLOGIQUE -

— Dans ces murs à l’aspect rustique se cache un astucieux système de chaufage — Accessible aux personnes à mobilité réduite, cette chambre ouvre sur une vaste salle de bains avec douche à l’italienne dont le receveur est intégré à la chape béton. Le rideau de douche coulisse sur un simple fer à béton.

Aménagement et récup Dans cette enveloppe isolée, les aménagements font la part belle aux matériaux naturels et aux idées récup : crochets de volets, casiers en ferraille, cordelettes de chanvre, planche en bois, vieilles portes, chéneau en zinc, tuiles de génoises... démontés au fil du chantier ont été retravaillés pour retrouver place dans l’habitation sous des formes originales et inspirées. Quelques rares cloisons ont été montées, toutes en ossature bois, à partir des bois de l’ancienne charpente déposés.

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Ouvrant sur la salle de bains, fenêtre et porte ont été récupérées dans une grange. Simplement brossée, la porte a été montée sur un rail haut.

La cloison voisine en pan de bois a été réalisée à partir des bois de l’ancienne charpente.

Elle est constituée de deux ossatures parallèles, entre lesquelles ont été installées des bottes de paille, le tout recouvert d’un enduit gras chaud sable.

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Photo de couverture : Felipe Scheffel, P. Oromí / Agence RBA

Maisons de charme Les reconversions les plus insolites 8, rue Barthélémy-Danjou, 92100 Boulogne-Billancourt Tél. 01 45 19 58 00 Ce hors-série de Campagne Décoration, édité par RMP, SAS au capital de 37 000 €, est un numéro spécial du magazine Campagne Décoration.

DIRECTION Directrice du publishing : Karine Zagaroli Directrice éditoriale et diversification : Aude Bunetel Directrice pôle Maison : Céline Chahi Manager éditorial : Élisa Venturini RÉALISATION Sylvie Sauvanet (ssauvanet@outlook.com) PUBLICITÉ Directrice exécutive commerciale : Élodie Bretaudeau-Fonteilles Directeur des revenus : Stanislas Delmond (sdelmond@reworld.media) DIFFUSION Directrice de la diffusion : Dorothée Rourre Directrice relation client et recouvrement : Pauline Faure (pfaure@reworld.media)

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FABRICATION Directeur de la fabrication : Bruno Matillat Chef de fabrication : Hélène Bernardi Impression : Factory BM (Espagne) – ECB Development (agent France) Origine Papier : Espagne Taux de fibres recyclées : 0 % Certification : PEFC Eutrophisation : 0,02 kg/t Distribution : France Messagerie PUBLICATION DU GROUPE REWORLD MEDIA Directeur de publication : Gautier Normand Directrice générale adjointe : Cécile Béziat Directeur des opérations presse : Germain Perinet Directeur des activités numériques : Jérémy Parola CPPAP : 0620 K 79669 ISSN : 1299-2585 Dépôt légal : à parution