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RENDEZ-VOUS CHEZ

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FOCUS

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L’atout bois

Derek van Heurck, le directeur artistique de Bellerose, dans son refuge ultrafonctionnel. Sur le sol, le parquet en lattes de wengé compose un dessin libre telle une marqueterie.

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DEREK VAN HEURCK Pari moderniste

A QUELQUES KILOMÈTRES DE KNOKKE-LE-ZOUTE, EN BELGIQUE, LE DIRECTEUR ARTISTIQUE DE LA MARQUE DE PRÊT-À-PORTER BELLEROSE A IMAGINÉ UNE MAISON INSPIRÉE DES « CASE STUDY HOUSES » AMÉRICAINES. VINTAGE ET CONTEMPORAIN S’Y CÔTOIENT EN TOUTE HARMONIE.

Profiter de la nature environnante, c’était le souhait de Derek van Heurck quand il a investi la petite maison adjacente à la ferme de son père – le fondateur de la marque de mode Bellerose –, à quelques encablures de la station balnéaire très prisée de Knokke-le-Zoute. Pour ce faire, ce grand fan d’architecture lui adjoint une extension de verre et de métal orchestrée à quatre mains avec l’architecte néerlandaise Maartje Lammers. Lieu idoine pour installer une grande cuisine-salle à manger dont la baie vitrée offre une vue imprenable sur les champs à perte de vue. « C’est une maison où je me rends surtout aux beaux jours, raconte-t-il, car je profite alors pleinement de la pièce à vivre qui s’ouvre entièrement sur l’extérieur et se prolonge en terrasse. » u

Ton sur ton

La maisonnette originelle s’est agrandie d’une cuisine-salle à manger aux grandes baies vitrées, une extension réalisée par l’architecte Maartje Lammers, inspirée des « case study houses » de la côte ouest américaine. A l’intérieur, plafond miroitant en acajou, sol en terrazzo et murs vert mousse.

RENDEZ-VOUS CHEZ DEREK VAN HEURCK

L’Inox parade en cuisine

Derek van Heurck a dessiné avec Maartje Lammers l’îlot central avec point d’eau et trétaux en acier légèrement corrodé. A gauche, un astucieux panneau en bois à étagères modulables. Au sol, la roche originelle a été conservée et contournée lors de la pose du terrazzo.

Une extension qui rappelle l’esprit des « case study houses », ces habitats modernes et fonctionnels, imaginés par la fine fleur des architectes américains – Ray et Charles Eames, Richard Neutra, entre autres – et qui ont essaimé sur la côte californienne entre 1945 et 1966.

A l’intérieur, la décoration joue une partition en parfaite symbiose avec l’environnement : les murs déclinent un vert moussu, le sol en terrazzo de la cuisine-salle à manger s’accorde avec les pierres de la terrasse, les plafonds et les parquets font l’éloge du bois – les premiers en acajou verni, et les seconds en grandes lattes de wengé. A l’honneur aussi, la passion du trentenaire pour le mobilier vintage. « J’ai un faible pour le design brésilien, mais je chine tout ce qui est beau ! », s’amuse Derek van Heurck pour signaler u

Vintage en majesté

En amateur de design et chineur invétéré, Derek van Heurck a choisi pour la salle à manger l’ensemble table et chaises “Heart”, 1960, du Danois Hans Wegner (Fritz Hansen). Applique télescopique pivotante “Triplex”, 1930, du Suédois Johan Petter Johansson. Entre la salle à manger et le salon, la pierre s’invite dans la maison. Preuve de plus de cette symbiose extérieur/intérieur.

RENDEZ-VOUS CHEZ DEREK VAN HEURCK

Tadelakt aux murs, acajou verni au plafond et wengé au sol, une mise en boîte réussie

Vert moussu et taloche

Afin d’avoir une unité intérieure, les murs en tadelakt ont été travaillés à la taloche pour un effet sablé. Bibliothèque italienne années 60 (galerie Morentz), canapé en cuir brun (initialement acheté pour une boutique Bellerose), fauteuil “Anneau AP-14” de Pierre Paulin dessiné en 1954 pour A Polak et tabouret surréaliste “Sella” composé d’une selle de course, d’une tige en acier rose et d’un socle en fonte, 1957, un « ready-made » des frères Castiglioni (Zanotta). qu’il ne s’enferme dans aucune catégorie, pays ou époque. Alors des canapés en cuir usé voisinent harmonieusement avec une table roulante héritée de ses grands-parents, des chaises et une table de salle à manger de Hans Wegner, un bureau de Jean Prouvé et une lampe palmier années 70 de Maison Jansen. Avec çà et là, des tapis en peau de zèbre ou de vache qui réchauffent l’espace. Au final, un jeu d’enfant pour celui qui, dit-il, « dessine toujours les boutiques Bellerose avec son père ». Et d’ajouter : « C’est aussi cet esprit de la marque que j’ai voulu insuffler chez moi ». En trois mots : moderne, vintage et chaleureuxQRens. p. 172.

Champs à perte de vue

Dans la chambre, la fenêtre ouvre sur la campagne. Le lit sur mesure en acajou, dont les teintes s’accordent avec le tapis en peau de vache, a été imaginé par l’architecte Maartje Lammers et Derek van Heurck. Chaise “DCM” en bois lamellé collé moulé, 1945, de Charles et Ray Eames (Vitra).

Rétro dans le viseur

Dans un coin de la chambre, un lavabo très sommaire rappelle les maisons de campagne d’antan. Il joue avec la sophistication de la porte laquée noire et le côté industriel des huisseries noires. Applique “Marseille”, 1954, du Corbusier (Nemo Lighting).

E L L E DÊCO

Le goût de la saynète

Dans le salon de cette maison à Comporta, un meuble en osier et fer forgé des années 1950 accueille une lampe seventies en résine et des céramiques portugaises. Chaise réalisée avec une vertèbre de baleine, miroir en ivoire et os marin, les deux datant du XIXe . (Le tout, Barracuda Interiors). (Voir page suivante.)

Nicolas Mathéus EN PROVENCE, À COMPORTA, À PARIS OU À BORDEAUX... PLONGÉE DANS QUATRE MAISONS QUI TENDENT LES BRAS VERS L’EXTÉRIEUR, INVITANT À UNE PAUSE BUCOLIQUE TEINTÉE D’EXOTISME.

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