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RENDEZ-VOUS CHEZ
from Bbvnnjjn
Un salon à ciel ouvert
De la terrasse carrelée d’une mosaïque bleu foncé, vue sur l’église San Barnaba et le palais de justice construit sous Mussolini. J.J. Martin, habillée en La DoubleJ, sa marque chamarrée de prêt-à-porter, se fond dans le décor. Fauteuils en rotin vintage (Dimorestudio), coussins en tissu “Feroe” (Boussac chez Pierre Frey) et tables basses en bois et carreaux de céramique dessinés par Gio Ponti.
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J. J. MARTIN Une Américaine à Milan
LE VESTIAIRE CHATOYANT ET GLAMOUR DE LA STYLISTE ET FONDATRICE DE LA MARQUE DE MODE LA DOUBLEJ DONNE LE TON À SON APPARTEMENT MILANAIS OÙ RÈGNE UNE DÉCORATION COLORÉE TEINTÉE D’OPTIMISME.
Jouer avec les associations de couleurs éclatantes, d’imprimés joyeux et de matières soyeuses est la signature de la styliste J.J. Martin. Américaine de naissance, Milanaise d’adoption, elle est la parfaite ambassadrice de sa marque La DoubleJ, qui jongle entre lignes de prêt-à-porter au chic décontracté et collections maison sur le même thème : coussins, vases, bougies, arts de la table… Cet appartement – le premier qu’elle a décoré mais qu’elle a quitté depuis – révèle ses talents, à commencer par son don pour créer des assemblages audacieux pensés comme des passerelles entre la mode et la décoration. u
Table vivante
Formant un écrin brut, le béton gris, le plâtre et le bois cohabitent dans la salle à manger décloisonnée ouverte sur le salon et le bureau. Auréolé d’un plafonnier italien seventies, un bas-relief en plâtre du XVIIIe siècle chiné en Sicile affiche sa présence rassurante. Tout en contrastes, la table printanière aux notes fleuries décline ses créations maison : nappe, vases aux bouquets foisonnants, gobelets et assiettes en porcelaine (La DoubleJ). Chaises ”Triennale”, années 1950, d’Osvaldo Borsani.
RENDEZ-VOUS CHEZ J.J. MARTIN
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Situé au sixième étage d’un immeuble des années 50, l’espace séduit d’emblée la créatrice, notamment grâce à sa terrasse – tapissée d’une mosaïque bleu foncé, elle a des allures de piscine – avec vue panoramique sur l’église San Barnaba et, au loin, la dentelle de pierre du fameux Duomo. Mais également grâce à l’organisation fluide et lumineuse de son agencement. « J’ai besoin de me sentir à l’aise dans un vêtement tout comme chez moi, dit-elle. J’aime vivre dans un lieu où l’intérieur dessine des volumes sobres. Je peux ainsi laisser la part belle aux tissus imprimés hauts en couleur, à une décoration éclectique et chatoyante. » u
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1. Dans la ligne de mire
Découpe au cordeau et architecture rationaliste des années 50 dans le couloir animé par une série de photos encadrées. A gauche, une porte coulissante en bois verni blond fait office de bibliothèque. Au fond, une sculpture sicilienne du XIXe siècle en plâtre en forme d’ailes d’ange couve un fauteuil en bois courbé des années 1950, de Carlo Ratti, les deux chinés.
2. Jungle urbaine
Eclectique, le salon mêle couleurs soutenues et motifs audacieux, à commencer par les chauffeuses et leur pouf coordonné, rhabillés d’un tissu vintage fleuri (Prada), piqûre de rappel de l’univers mode de la styliste. En face, une paire de fauteuils en velours jaune, années 50 (Raimondo Garau). Au sol, une superposition de tapis, l’un violet, l’autre à motif tigre (The Rug Company). Encadrant la cheminée et ses vases jaunes en céramique, une bibliothèque accueille des livres d’art et une série de vases en verre de Murano (Venini). Toujours dans le style vintage, deux lampadaires des années 70, une table guéridon avec pichet en céramique bleu (Bitossi Ceramiche), une lampe en verre signée Carlo Scarpa, et un canapé en velours vert (De Padova). Deux planches botaniques achèvent ce tableau chatoyant.
RENDEZ-VOUS CHEZ J.J. MARTIN
1. Esprit couture
Ultraraffinée, la parure de lit illumine la chambre – draps et taies d’oreiller “Perle” et taies vert et mauve “Carnevale” (La DoubleJ). Sur la table de chevet rivetée réalisée sur mesure (Il Valore Aggiunto, à Milan), un candélabre d’église en argent du XXe siècle a été monté en pied de lampe. Au mur, le revêtement en paille blond doré (Pierre Frey) crée une atmosphère cosy. Aquarelle en noir et blanc de l’artiste cubano-américain Ruben Toledo.
2. Camaïeu marin
Dans la salle de bains, la peinture murale outremer fait écho aux tesselles de la mosaïque bleue. Série de dessins à l’encre de Chine sur le thème du pied. Tabouret “Gnome Attila” de Philippe Starck (Kartell).
3. Dressing chromatique
Feu d’artifice de couleurs et d’imprimés dans la penderie avec la série de robes signées La DoubleJ.
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RENDEZ-VOUS CHEZ J.J. MARTIN
Boudoir moderne
Dans le petit salon, sur les murs vert tendre, une série de dessins de créateurs de mode cohabite avec un tissu vintage de Stig Lindberg (années 1940), tendu comme une tapisserie. Canapé violet chiné (velours Dedar), coussins “Collection Goddess” (La DoubleJ). Tabouret “Gnome Attila” de Philippe Starck (Kartell). Tapis (The Rug Company). Appliques seventies chinées. Deux tableaux de famille.
Souvenir, souvenir
« Le bleu est ma couleur préférée, dit la styliste J.J. Il me fait penser au ciel et à l’océan Pacifique de mon enfance à Los Angeles. » Sous la tonnelle où le jasmin exhale un doux parfum, un décor de mosaïque outremer et une grande table en carreaux de céramique dessinés par Gio Ponti. Assiettes et gobelets (La DoubleJ), vase sicilien en céramique chiné. Chaises rouges vintage peintes par un carrossier (Milan Auto Body & Paint Shop).
« Je recherche une forme de passerelle entre la mode et la déco »
(J.J. Martin)
Chineuse dans l’âme, J.J. arpente depuis plus de vingt ans les brocantes, les boutiques vintage, les Puces à Paris, en Italie, à Londres ou à Los Angeles pour y dénicher vêtements, accessoires, bijoux des années 60 et 70 – « je suis une adepte de l’accumulation, j’aime donner l’impression d’un vaste fouillis. » Sa passion ? Les tissus aux motifs vintage. Depuis 2015, elle s’est d’ailleurs associée au soyeux italien Mantero, maison fondée en 1902 à Côme, pour sélectionner dans ses archives les imprimés dans lesquels elle taillera robes, jupes ou blouses. Cet art de réveiller le passé, elle l’a appliqué avec naturel à la décoration de son appartement. Pour preuve, les chauffeuses italiennes recouvertes d’une toile fleurie de Prada. Tout en optimisme, motifs et couleurs, J.J. Martin signe là son hymne à la joieQRens. p. 172.