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COMMENT PRENDRE L’AVANTAGE.
Ingenieur Chronographe Racer.
représentant une voiture de Formule 1.
Réf. 3785: c’est une montre qui ne connaît qu’une seule direction: droit devant. Elle est donc idéalement dotée de l’un des mouvements les plus efficaces
IWC . CO N Ç U E P O U R LE S H O M M E S .
que nous puissions of frir: le calibre 89361 dans un boîtier en acier fin. D’ailleurs, le seul coup d’œil vers l’arrière serait celui que vous pourriez jeter au dos du boîtier, qui s’orne d’une gravure
Mouvement de chronographe mécanique, Remontage automatique, 68 heures de réserve de marche après remontage complet, Affichage de la date avec réglage rapide au moyen de la couronne, Fonction stop heure, minute et seconde, Compteurs des heures et des minutes réunis dans un seul compteur à 12 heures, Fonction flyback, Petite seconde avec dispositif d’arrêt, Couronne vissée, Verre saphir plat, antireflet sur les deux faces, Étanche 12 bar, Hauteur du boîtier 14,5 mm, Diamètre 45 mm
Partenaire officiel de MERCEDES AMG PETRONAS Formula One™ Team
Gilson Hilton Hotel, Anvers, +32 32 26 74 33 | Horloges Slaets Anvers, +32 32 13 50 80 | Ginotti Anvers, +32 32 31 56 92 | De Greef Bruxelles, +32 25 11 95 98 | Gilson Bruxelles Hilton, The Hotel, Bruxelles, +32 25 12 86 99 | Hall of Time Bruxelles, +32 25 39 34 50 | Heursel Gand, +32 92 64 29 29 | Gilson Hasselt, +32 11 23 10 91, Gilson Knokke, +32 50 61 21 26 | Piron Joaillerie Liège, +32 42 23 41 78 | George Louvain, +32 16 22 28 16 | Juwelier Haesevoets Waregem, +32 56 61 07 36 | Belgian Sky Shops Bruxelles National Airport, Zaventem, +32 27 15 10 26 | J Molitor Horloger Luxembourg, +352 22 44 90 | Windeshausen Luxembourg, +352 27 44 95 91 Pour plus d’information contacter le +31 207 110 868 ou concierge.europe@iwc.com
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L’année des anniversaires La naissance et la mort sont des événements de la vie que, d’année en année, les vivants aiment à célébrer. Même si on fête chaque année – cadeaux, gâteau et cartes à l’appui – l’anniversaire d’êtres chers, de l’enfance à l’âge adulte, certains âges sont plus symboliques que d’autres : 1 an, 10 ans, 12 ans, 18 ans, 21 ans, puis 30, 40, 50 ans et ainsi de suite. Pour les entreprises, les institutions, les mariages, les montées sur le trône, etc., on célèbre volontiers les 10 ans, les 25 ans, les 50 ans et – pour ceux ou celles qui tiennent le coup –, les 75 ans, les 100 ans, les 150 ans et ainsi de suite. En cette période de crise pendant laquelle les motifs de réjouissances se font de plus en plus rares, on a l’impression que les anniversaires sont des prétextes auxquels on recourt toujours plus volontiers pour se divertir de la grisaille du quotidien. Et on est de moins en moins regardant pour ce qui est du caractère symbolique d’un anniversaire : 30 ans, 65 ans, 180 ans… qu’importe. Faire la fête, offrir des objets commémoratifs, lancer des éditions limitées, organiser des événements hors du commun : tout peut contribuer à réveiller les désirs, à entretenir une notoriété ou simplement à rendre hommage à une Maison ou à un produit. Dans cette édition de Miles, nous avons dédié un article aux anniversaires de quelques Maisons ou produits iconiques traditionnels ou récents. Et par deux fois, nous nous penchons sur le 100e anniversaire d’une véritable légende de l’automobile : l’Aston Martin. Une première fois pour un voyage du siècle à son volant et, dans la foulée, pour un trajet qui célèbre un double anniversaire, en roulant d’une manufacture à une autre : des ateliers d’Aston Martin en Angleterre à ceux de Jaeger-LeCoultre dans le Jura suisse. Les deux Maisons travaillent ensemble depuis une dizaine d’années. Si le constructeur automobile fête son 100e anniversaire, la Grande Maison horlogère célèbre elle, ses 180 ans. Bon anniversaire, donc, à tous ces grands noms. Et bon anniversaire à vous au passage, si votre date de naissance coïncide avec la sortie de ce numéro… Serge Vanmaercke
Photo cover : Peter Goossens © JP Gabriel/ Lebeau-Courally
Miles n° 9 Une production de ProduPress SCA, Av. Général Dumonceau 56 1190 Bruxelles Tél. 02/333.32.60 Fax 02/333.32.10 Editeur responsable Alain Devos Av. Général Dumonceau 56 1190 Bruxelles
Rédacteur en chef Serge Vanmaercke Coordinateur général Alain Devos Secrétariat de rédaction Jean-Paul Adam, Piet Andries, Xavier Daffe, Viviane De Kemel & Alain Devos Rédaction et collaborateurs Patrick Delaroche, Thijs Demeulemeester, Philippe Desalle, Pedro Dias, Hans Dierckx, Jules Gevaert,
Chef de production Alain Sevenne Directeur marketing Michel Mabille - MMAB Photographes Cath Conroy, Lies De Mol, Jean-Pierre Marketing Manager Gabriel, Charly Hel & Peter Robain John Jeanquart Lay-out Directeur commercial Bert Baekelandt & Floriane Donnet Michel Mabille - MMAB Scanning et production Service publicité Geoffroy Libert Bernard De Ridder Agnes Goyvaerts, Bart Lenaerts, Delphine Stefens, Anja Van Der Borght & Serge Vanmaercke
(bderidder@produpress.be Tél. 02/333.47.01) Myriam Merckx (mm@produpress.be Tél. 02/333.32.16) Comptabilité Patricia Capron (pc@produpress.be Tél. 02/333.32.36) Accueil Carine Lievens (desk@produpress.be Tél. 02/333.32.60)
3
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Il y a de l’électricité dans l’air. La nouvelle Panamera S E-Hybrid. Les belles rencontres font toujours des étincelles. Ici, c’est le dialogue entre design et technologie qui a donné naissance à un produit parfait : la nouvelle Panamera S E-Hybride. Avec 416 chevaux, une consommation de 3,1/100 km, 71 g d’émissions de CO2 et un ATN à partir de 400 € brut/mois, ce premier véhicule hybride rechargeable de Porsche offre de nombreux atouts qui en font une réussite totale, tant sur le plan fonctionnel que stylistique.
Informations environnementales (A.R. 19/03/2004) : www.porsche.be
CONSOMMATION MOYENNE (L/100 KM) : 3,1 / ÉMISSIONS CO2 (G/KM) : 71 Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Editions Automagazine SA/NV.
www.porsche.be
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SOMMAIRE
10
12
Technologie
Accessoires
14
Soins & Parfums
26
Films
28
Livres
30
Peter Goossens
‘Je ne pourrais pas vivre sans faire la cuisine.’
54
52
Bentley
Luminaires Random
74
Savoir-faire et savoir penser à La Verrière
76
Jenson Button 8
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58
Santoni
22
Musique
18
20
Wellness
Bons plans
36
Aston Martin DB9
L’art de vivre sur quatre roues
44
48
Aston Martin & Jaeger LeCoultre
Melody Gardot
62
66
Anniversaires
Mode
64
Montées en gamme
79
Agenda
82
Conseils pour gentlemen
9
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TECHNOLOGIE
PLUS QUE DE LA MUSIQUE Design, couleurs, fonctionnalités et performances: le monde des nouvelles technologies est en constante évolution. Attention à ne pas se laisser dépasser…
250 €
199 €
BOSE PASSE AU LIGHTNING Spécialement conçu pour l’iPhone 5 et les dernières générations d’iPod Touch et d’iPod Nano, le système audionumérique Bose Sounddock III est doté d’un connecteur Lightning (Apple) et fourni avec une télécommande. www.bose.be
UN VRAI OUTIL DE PRODUCTION ET DE COMMUNICATION Son format le situe à mi-chemin entre les smartphones et les tablettes. Il peut faire ce que font l’un et l’autre avec un atout supplémentaire : le Samsung Galaxy Note 8.0 est fourni avec un stylet pour faciliter la prise de notes directement sur l’écran. www.samsung.be
400 € Wi-Fi 500 € Wi-Fi + 3G
SALLE DE CONCERT PORTATIVE Pour son quatrième anniversaire, le casque P3 de Bowers & Wilkins se voit proposé dans ce bleu – il n’existait jusqu’ici qu’en noir et en blanc – qui évoque le ciel d’été. www.bowers-wilkins.eu
TÉLÉPHONIE MOBILE C’est la marque qui monte : avec son Ascend P2 (attendu dans les magasins d’ici juillet), Huawei fixe la barre très haut pour ses concurrents. Processeur quad-core 1,5 GHz, technologie LTE, écran de 4,7 pouces, batterie de 2420 mAh, appareil-photo 13 millions de pixels... www.huaweidevice.com
LOOK MINIMALISTE L’originalité de son design a valu au Loewe Reference ID de recevoir le très envié prix iF Gold Award 2013. Doté d’une vitre filtrante avec traitement antireflet, ce téléviseur 2D/3D est disponible en 40, 46 et 55 pouces. www.loewe.be A partir de 5.500 €
Prix N.C.
10
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ACCESSOIRES
BIEN SAPÉ En ville ou en vacances, l’élégance est toujours de mise. Pour une silhouette irréprochable ou relax, on choisit des basiques intemporels que l’on relève de touches estivales et colorées pour un cocktail classique revisité au goût du jour.
Prix sur demande
250 €
ÉCOLOGIQUE Ce blouson Earthkeepers® Water-Resistant Wharf Bomber SKU 1611J est tout écolo. Fabriqué à partir de nylon ultraléger ReNet provenant de filets de pêche recyclés, il arbore des détails en cuir. www.timberland.com
LES PIEDS À L’AIR Le travail de chaque tong est réalisé à la main. La semelle est adaptée au pied de l’homme ou de la femme. Les «tenhappytoes» souriront dans l’eau, dans la boue et en plein soleil ! www.tenhappytoes.com
195 €
COCORICO INCONTOURNABLE Une chemise sur mesure à Bruxelles ? Chez le maître chemisier italien Roberto Ricetti, qui s’est installé au 7 rue de l’Abbaye à 1050 Bruxelles en partenariat avec la maison Degand. www.degand.be
La Belgique et d’autres pays se portent en collier, en bracelet, en boutons de manchette, en bague ou en broche avec Just So. Le pays d’où l’on vient, celui dont on rêve, fait ainsi corps avec nous. En vente au musée Magritte. Just So Belgium Cufflinks. www.jsjustso.com
79 €
DESSOUS A l’occasion de son 45e anniversaire, la marque française de sous-vêtements et maillots de bain pour hommes Hom lance une édition limitée de son modèle culte HO1. Le boxer en soie est accompagné d’un bracelet en argent massif. www.hom.com
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45 €
www.baume-et-mercier.com
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SOINS & PARFUMS
UN AIR D’ÉTÉ En soirée, tout est autorisé. Mais durant les journées d’été, mieux vaut se parfumer léger. Parfois, la fragrance d’un produit hydratant suffit. Nombre d’eaux se sont mises au diapason de l’été.
ANNIVERSAIRE
39 € et 62 €
En l’honneur du 80e anniversaire du polo Lacoste en coton piqué, la marque lance une fragrance L.12.12 Noir, un aromatique fougère, dont les côtés du flacon renvoient au célèbre vêtement. www.lacoste.com
LA MÉDITERRANÉE SUR SOI Les déodorants Blu Mediterraneo enrichissent la gamme comprenant déjà Eau de Toilette, Lait pour le corps et Gel douche. Arancia di Capri, Mirto di Panarea, Bergamotto di Calabria, Fico d’Amalfi et Mandorlo di Sicilia. Pour sentir la Méditerranée. www.acquadiparma.com
OPULENCE Au départ : mandarine sanguine, cardamome et poivre noir brûlant avec safran, muscade et cumin. Au cœur : absolu de rose, cannelle et néroli. Puis le fond : santal, pepperwood épicé, cuir blond, beurre d’iris. Le tout dans l’écrin riche de 1 Million Intense de Paco Rabanne. www.pacorabanne.com
29 €
ATYPIQUE L’arôme de Solo Loewe Platinum est élégant et raffiné, avec des notes de thé noir et de cuir, parfaitement en équilibre avec la fraîcheur de la lavande. www.loewe.com or
69 € et 100 €
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68 € et 90 €
FIDÈLE MARK RONSON Fan di Fendi Pour Homme Acqua a été élaboré par François Demachy. Les premières notes hespéridées s’envolent pour accueillir sauge, baies roses et cardamome. Le musc s’associe, dans le fond, au bois de cèdre. Et le musicien Mark Ronson reste l’ambassadeur du jus. www.fendi.com
65 € et 80 €
14,60 €
LE TEMPS QUI PASSE Plus qu’une peau sans rides, les hommes veulent une peau ferme et saine. Pour répondre à leurs attentes, Nivea Men a développé la gamme Active Age. Elle se compose de quatre produits: le Soin Hydratant DNAge, le Baume Après-Rasage, le nouveau Soin de Jour Hydratant et le nouveau Soin de Nuit Régénérant. www.niveamen.be
De 58 € à 96 €
SOLEIL RELAX Le maître parfumeur Françoise Caron a créé Zensun for Men, une Eau de Toilette Fraîche de Shiseido. Une fragrance aquatique, hespéridée et boisée par la fraîcheur citronnée du Yuzu, mêlée à la menthe glacée pour un accord boisé sec. www.shiseido.com
PRIÈRE DE NE PAS BOIRE Ce parfum a l’aspect d’un digestif, il a l’odeur d’un digestif et on serait presque prêt à le porter aux lèvres pour contrôler s’il a aussi le goût d’un digestif. Idéal après le repas, pour donner un peu d’ivresse à une soirée galante. www.diesel.com
54 €
TOUT DOUX Avec 7 produits, Ici Paris XL Homme propose des soins pour peaux sensibles : gel moussant, mousse à raser, après-rasage sans alcool, déodorant antiperspirant fiable… Sauge et eau de glacier caractérisent la composition de chacun d’eux. www.iciparisxl.be
8,95 €
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WELLNESS
À L’EAU Source de vie et de bien-être, l’eau fraîche, l’eau minérale ou l’eau de mer nous fait du bien. Elle hydrate, nourrit et tonifie. Elle inspire, intrigue et parfois même guérit.
SEC… Un maillot de sport qui sèche très vite. Idéal pour la course et l’entraînement. www.speedo.com 42 €
…MOUILLÉ On évite de prendre froid après le bain avec un sweat-shirt à capuchon. www.rituals.com
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BRUME L’eau thermale de La Roche-Posay, aux vertus thérapeutiques reconnues, soulage les peaux sensibles. Elle apaise, adoucit et protège et se glisse facilement dans les sacs de plage et de sport. www.larocheposay.be
PLANCHE(S) On protège sa planche de surf et ses washboard abs avec une housse en tricot et le Neo Insulator sans manches en néoprène 1 mm et lycra avec UPF 50+. www.dakine.com
85 €
40 €
OCÉAN Le soin du visage régénérant et unisexe Sea Creation de Babor tire ses bienfaits des profondeurs de l’océan. Le rituel commence par un massage détente des épaules et de la nuque. Ensuite, un nettoyage en profondeur et un masque favorisent une meilleure assimilation des ingrédients actifs des produits phares : le sérum appliqué à l’aide d’un coquillage et la Rich Cream en massage. Le cuir chevelu, les bras et les mains sont également chouchoutés. Le soin dure deux heures et est disponible, entre autres, chez Waer Waters, nouvel oasis de sport et de bien-être sur 6000 m2 à Grand-Bigard. www.babor.com www.waerwaters.com
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11,45 €
Sextuple champion olympique et recordman du monde
Capturez. Partagez. Grâce à la SMART CAMERA NX300 de Samsung, vous capturez les moments les plus éphémères de votre vie dans les moindres détails et vous les partagez instantanément avec vos amis et vos proches. Hybrid Auto Focus | 1/6000sec Shutter Speed | Auto Share | Tilt Display (3.31” AMOLED) Noir
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Brun
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BONS PLANS
EN ATTENDANT… Les tiroirs et les casiers sont pratiques pour s’y retrouver quand tout a une place bien définie. Mais il y a des choses qui n’appartiennent à aucune catégorie ou qu’on n’a pas le temps de ranger, parce qu’elles arrivent au dernier moment avant qu’on ne parte, par exemple. Pour ces choses-là, nous avons créé la rubrique Bons Plans. Elles s’y retrouvent… en attendant.
399 €
SOUFFLER LE CHAUD ET LE FROID Dyson présente son nouvel AMO5 Hot + Cool™, un engin sans pales ayant pour particularité de chauffer et de rafraîchir avec une égale performance sur les deux fonctions. Chauffage ou ventilateur ? Les deux à la fois. L’appareil chauffera la pièce rapidement et de façon homogène en hiver, et rafraîchira l’air à haute vitesse en été. www.dyson.com
DE L’ESSENTIEL À L’ACCESSOIRE Jouxtant le magasin Scapa Home dans l’Arenbergstraat à Anvers, la nouvelle boutique Scapa Accessories vient compléter les collections existantes par des collections capsules : des «essentiels» en matière de sacs, de chaussures, de ceintures, d’écharpes, de foulards et de bijoux. On y trouvera aussi l’offre la plus récente de la ligne Home. www.scapafashion.com
UN FRANÇAIS À BRUXELLES Neptune, c’est le mariage des textures et des goûts, grâce à la qualité des produits et à la pureté des saveurs rendues en cuisine. On y va pour écouter les histoires que raconte dans les assiettes un jeune chef de 32 ans, Nicolas Darnauguilhem, pour qui le respect du produit et le terroir sont une seconde nature. La carte des vins est une invitation à découvrir ce qui se fait de mieux en vins naturels. Lunch: choix entre deux entrées, deux plats, deux desserts pour 26 €. Menu : 8 services pour 49 €, et 84 € avec les accords mets et vins. Grand Menu: 12 services pour 72 € et 117 € avec les accords mets et vins. Neptune, rue Lesbroussart, 48, 1050 Ixelles, tél. 0489/30.33.50. Ouvert du mardi au samedi de 19 h à 22 h (lunch du mercredi au samedi).
LA BELGIQUE AU GRAND PALAIS L’Art du Jardin, au Grand Palais à Paris, du jeudi 30 mai au lundi 3 juin, propose un nouveau concept où se côtoient tableaux végétaux, jardins créatifs, œuvres d’art monumentales et rencontres insolites tout au long d’un parcours inventif. Ce salon invitera chaque année un pays étranger. Pour cette première édition, c’est la Belgique qui est mise à l’honneur grâce à un jardin créé par l’architecte paysagiste Erik Dhont. www.grandpalais.fr
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Le nouveau
CASCADA
LE BEAU TEMPS EST UN ÉTAT D’ESPRIT. En toute saison. À tout moment.
Le moindre rayon de soleil, été comme hiver, le parfum de l’automne, la première brise printanière, la sérénité d’un paysage grandiose… Chacun de ces moments est à vous. Rien qu’à vous. Et cela tout en conduisant une voiture conçue et parachevée avec un soin extrême. Au volant du Cascada, vous redécouvrez le sens du mot « plaisir ».
www.opel.be info environnement (AR 19/03/2004): www.opel.be 5,2 - 7,2 L/100 KM 138 - 168 G/KM Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Editions Automagazine SA/NV.
MUSIQUE
MUSIC GOES GLOCAL La musique est un mode de communication universel. Quels que soient la langue et le genre, la musique d’ici s’écoute aussi ailleurs et inversement. Petit inventaire d’Amsterdam à Sydney en passant par Londres, Berlin ou Amiens. AVANT ET APRÈS Le cinquième album du groupe en une quinzaine d’années n’a pas séduit la critique des connaisseurs comparant cet album aux premiers. Mais on peut aussi écouter Comedown Machine sans références à avant. Et là, ce n’est pas mal du tout. Il est vrai que le groupe de Julian Casablancas ne se foule pas en présentations et commentaires. S’il a l’air physiquement absent ici, la musique elle, est bien là. The Strokes - Comedown Machine Sony Music
FROM DOWN UDER Ce chanteur-parolier australien a quitté sa grande île il y a trois ans pour rejoindre l’Europe. Avec une voix chaude et un jeu de guitare simple, les morceaux de cet album évoquent les conséquences de ce déracinement à la fois déchirant et salutaire. Jaimi Faulkner - Turn Me Around - V2
PAROLES OU MUSIQUE ? Salmone Rossi a tenté d’introduire la polyphonie - privilégiant la musique plutôt que les paroles - dans les synagogues comme il a influencé la composition occidentale avec une tradition musicale juive davantage axée sur le sens du chanté. Période bénie à la fin du XVIe siècle où l’Italie n’impose plus le ghetto... Salmone Rossi - Jewish Polyphony at the Gonzaga court - Ensemble Daedalus - Glossa
RESCAPÉ
VOIX DIVINES
Le Français Firminus Caron était populaire à la fin du XVe siècle pour ses compositions de messes et de chansons qui ont également séduit l’Italie. Et c’est heureux, car toutes les sources actuelles de ce musicien d’Amiens proviennent de la Péninsule. On estime que ses partitions ont disparu dans le saccage des églises lors de la Révolution de 1789. Firminus Caron - Masses & Chansons - The Sound and The Fury - Fra Bernardo
Ils sont tous là : Philippe Jaroussky, Andreas Scholl, James Bowman, Gérard Lesne, David DQ Lee, Dominique Visse, Iestyn Davies... Sans doute les contre-ténors n’auraient-ils jamais connu la vague de succès de ces dernières années sans le film Farinelli du Belge Gérard Corbiau en 1994. Les Contre-ténors - Naïve
CERTITUDES Le doute n’est pas tout à fait évacué, mais René Jacobs, lui, est convaincu que cette œuvre a été composée par Pergolèse, plus connu pour son Stabat Mater. Jacobs dirige notamment ici une merveilleuse Sophie Karthaüser, notre soprano belge, avec l’Akademie für Alte Musik Berlin. Giovanni Battista Pergolesi - Septem Verba a Christo - René Jacobs - Harmonia Mundi
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MÉCONNU Le compositeur Matthias Weckmann échappe par miracle à la mort lors de l’épidémie de peste qui ravage Hambourg en 1663. Il connaît alors la période la plus épanouie de sa carrière. La plus féconde aussi. Le Ricercar Consort et Philippe Pierlot se penchent une nouvelle fois sur un compositeur moins connu. Matthias Weckmann - Conjuratio Ricercar Consort - Mirare
MULTITALENTUEUX Tout ce qu’il fait, il le fait bien. Courtois et élégant dans la vie, crédible au cinéma et talentueux en musique, Justin Timberlake conquiert de nouveaux publics sans jamais décevoir ceux qui l’aimaient avant. Ce troisième album réalisé avec Timbaland et Jay-Z confirme son goût pour une musique ancrée dans son époque, même si l’intro de chaque morceau a des relents d’antan. Justin Timberlake The 20/20 Experience - Sony Music
TUBES REVISITÉS Henri Purcell meurt en 1695 à l’âge de 36 ans. Seule une petite partie de son œuvre avait été publiée de son vivant. C’est sa veuve Frances qui a fait imprimer de nombreux recueils posthumes. Ce disque renouvelle l’approche de ses grands «tubes». Henri Purcell - How pleasant ‘t is to Love ! Scherzi Musicali - Alpha
APPROCHES INATTENDUES L’histoire de la musique étudiée sous l’angle de l’évolution de la perception par nos oreilles : voix multiples dans la polyphonie, associations de timbres différents, modifications dues aux modes de reproduction. Et l’ingénieur du son considéré comme luthiste... Il fallait y penser. Arnaud Petit - Concertino Nervoso Harmonia Mundi
MUSIQUE PHONÉTIQUE Certains voient en lui un nouveau Jimmy Hendrix. Excellent guitariste, Gary Clarck Jr propose ici des morceaux de blues, de rock ou des ballades plutôt soul. Une musique de l’essentiel comme un texte brut qu’on écrirait de manière phonétique. Gary Clarck Jr. - Blak and Blu - Warner Music
FOLK BATAVE Una Bergin, Laurien Schreuder et Fanny de Ruiter : trois filles d’Amsterdam au passé opéra, classique ou jazz, se produisaient pour le fun aux Pays-Bas et en France avec un répertoire de vieilles chansons folk qu’elles chantent à plusieurs voix. Succès aidant, elles ont fait un premier album. Et on en redemande ! Une référence aux Fleet Foxes n’est pas déplacée. Snowapple - V2
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Elegance is an attitude
www.longines.com
Simon Baker
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The Longines Master Collection Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Editions Automagazine SA/NV.
FILMS
RÉALITÉS ET FICTIONS Devant une passion individuelle, une catastrophe d’envergure ou une affaire d’Etat, l’artiste a droit à une liberté d’interprétation que le documentaliste n’a pas. La fantaisie et la réalité nourrissent ainsi, à l’écran, des histoires qui commentent celles de la vie qui les ont inspirées… La boucle est bouclée. LES CONTRAINTES DE LA LIBERTÉ Un gardien de prison, passionné de tango, danse pendant un cours avec une femme qu’il revoit en visiteuse à la prison. Il tombe amoureux de cette femme qui visite son mari et son amant, complices derrière les barreaux. Les règles, les contraintes, la liberté sont ici respectées/bafouées comme seuls les respectent/bafouent les grands danseurs de tango. Tango Libre – Frédéric Fonteyne – Cinéart
HISTORICO-POP La critique française n’a pas trop aimé que sa compatriote Sylvie Verheyde tourne l’adaptation d’un roman d’Alfred de Musset en anglais «à la Sofia Coppola». Mais l’histoire est belle et le casting, intéressant. L’amour du grand Musset pour George Sand, interprété par des icônes pop : Charlotte Gainsbourg, Peter Doherty et Lily Cole. Confession d’un Enfant du Siècle – Sylvie Verheyde – Twin Pics
HORREUR ET COMPASSION Un couple et ses trois enfants passent des vacances d’hiver en Thaïlande. Soudain, un grondement terrifiant et un mur d’eau s’abattent sur leur hôtel. Gestes de compassion, de courage et de gentillesse accompagnent ici les moments d’horreur vécus par les victimes du tsunami en 2011 en Thaïlande. Avec Geraldine Chaplin, Ewan McGregor et Naomi Watts. The Impossible – Juan Antonio Bayona – Belga
DEUXIÈME CHOIX ? Lorsque la possible localisation de Ben Laden est révélée aux services secrets américains, la CIA envoie une équipe de militaires au Pakistan. Leur mission : attaquer la maison où il est censé s’être caché. Un bon film… pour qui n’a pas vu le précédent sur le même thème : Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow. Code Name Geronimo – John Stockwel – Belga Films
FICTION ET RÉALITÉ… La crise des otages américains en Iran en 1979 vue par Ben Affleck, un acteur et un réalisateur désormais reconnu. La version Blu-ray comporte 6 bonus avec des commentaires de ceux qui ont vécu l’affaire. Aussi passionnant que le film lui-même. Argo – Ben Affleck – Warner
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LIVRES
VACANCES ÉCLECTIQUES Tout juste avant l’été, mieux vaut se montrer éclectique dans ses emplettes «bouquins». Entre nature et culture, BD et histoire, les lectures de vacances ne sont pas forcément vouées aux genres détective ou policier... NOTRE MARINE DANS LA GRANDE GUERRE 1914-1918 en mer retrace l’histoire de navires et de marins belges pendant la Première Guerre mondiale. L’ouvrage aborde le contexte politique et économique et le rôle qu’ont joué nos malles, voiliers-écoles et navires marchands. Sans oublier les actes d’héroïsme de nos marins-pêcheurs... 14-18 en Mer - F reddy Philips - Lannoo
PORTES OUVERTES Tour du monde des plus incroyables maisons d’aujourd’hui. Le troisième volume de la série Architecture Now ! Houses de Taschen présente 60 des plus spectaculaires demeures récentes dans le monde entier et vous permet d’explorer ces maisons à l’extérieur comme à l’intérieur. Architecture Now ! Houses. Vol. 3 Philip Jodidio - Taschen
COMPILE Ce vingtième et dernier volume de l’intégrale reprend les titres suivants du héros du volant : Pour David, China Moon, Hors-piste en enfer et 24h sous influence. Le premier album de Michel Vaillant est sorti en 1957... Michel Vaillant Intégrale - Jean Graton Le Lombard
BIEN CHEZ SOI SUSPENSE POUR LE MUNDIAL La coupe du monde de football approche. L’événement aiguise les appétits financiers de mystérieux hommes de l’ombre. Des joueurs et des dirigeants de la FIFA sont soudoyés... Ceux qui refusent de céder sont éliminés. IRS Team Football Connection Stephen Desberg et Bourgne Le Lombard
Les parcs naturels sont des territoires ruraux habités qui recèlent des paysages remarquables et abritent une flore et une faune diversifiées... La Wallonie en compte neuf. Ce guide présente les spécificités de chacun (architecture, faune, flore et produits du terroir, adresses «coup de cœur» grâce aux balades proposées). Richement illustré, le guide contient neuf cartes de balades. Guide des Parcs Naturels de Wallonie Renaissance du Livre
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GASTRONOMIE PETER GOOSSENS
RETOUR À L’ESSENTIEL
E
n tête-à-tête, Peter Goossens est un homme humble et sympathique. Depuis plusieurs mois, son image est redevenue celle d’un homme élégant et raffiné en accord avec l’être qu’il est. Il a perdu du poids au propre et au figuré et se reconcentre sur l’essentiel : son restaurant Hof van Cleve. Malgré les diverses activités satellites de ces dernières années, ce trois étoiles n’a jamais souffert d’un manque d’attention. Et n’a donc jamais perdu une de ses étoiles... C’est que l’homme est très attaché à son métier. De plus, il a une femme, Lieve, dont le rôle n’est pas à sous-estimer. Quand il parle d’elle, il parle de son «pilier» et de son «fidèle refuge». C’est elle qui vous accueille personnellement au restaurant avec un taux de professionnalisme et de véritable sympathie qui rarement, se rencontrent avec autant de bonheur dans une même personne. Peter Goossens s’ancre davantage aujourd’hui sur son petit territoire à Kruishoutem. «J’ai fait des choses grand public pendant cinq ans. Mon but était d’ouvrir la gastronomie au public le plus large possible. Et à voir le succès de la gastronomie à la télévision et dans le monde de l’édition aujourd’hui, on peut dire que nous avons été des précurseurs en Belgique. Mais c’était devenu un peu beaucoup... J’ai mis un frein à tout cela aujourd’hui, pour me consacrer à nouveau à l’essentiel, à mon cœur de métier.»
Lebeau-Courally
Il est considéré comme le meilleur chef du pays. Il adore son métier et aime manger chez des confrères. Mais d’émissions de télé-réalité au nord du pays à des initiatives grand public, en passant par le piège de la célébrité – les «BV», bekende Vlamingen –, Peter Goossens avait atteint un point à ne pas dépasser. Il se recentre aujourd’hui sur l’essentiel. TEXTE: SERGE VANMAERCKE # PHOTOS: JEAN-PIERRE GABRIEL
La reconnaissance est là. Qu’est-ce qui vous motive dès lors pour continuer à faire ce métier? Mon mot d’ordre est «toujours mieux» et c’est le cas depuis plus de 25 ans. Un métier se fait avec passion et amour. Et quand on n’éprouve plus ces sentiments pour son métier, c’est fini ! Moi, j’adore le mien, même s’il est parfois très dur. On rend les gens heureux. On entend souvent dire d’un écrivain qu’il ne pourrait pas vivre sans écrire. C’est pareil pour moi. Je ne pourrais pas vivre sans faire la cuisine. Sans entrer en contact avec ces produits qui sont notre nourriture. Avec ceux qui les font, qui connaissent la terre et qui savent comment y faire pousser ces produits. 30
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L’expérience gustative n’est pas la même, selon qu’un produit est préparé par vous ou par un simple quidam... Les produits sont un bienfait en soi. Et en tant que chef, je leur donne une valeur ajoutée. Pour notre restaurant, nous sommes très pointilleux dans la sélection et l’achat de nos produits. Ils sont le plus possible originaires de la région, provenant de petits fermiers que je connais. Et ils sont évidemment toujours liés à la saison. Vous ne trouverez pas chez nous des pousses de houblon cultivées en serre ou des asperges quand ce n’est pas la saison. Je suis allé à bonne école pour tout cela. Ma mère a toujours attaché beaucoup d’importance à la table. Elle préparait évidemment des produits de la région. Et elle sélectionnait attentivement les lieux où elle achetait son poisson, sa viande, son beurre, son lait battu... Une fois qu’on a atteint votre niveau, peuton encore enrichir ses connaissances et son expérience ? Quand on n’apprend plus, on ne fait pas seulement du sur-place: on recule. Apprendre se fait aussi dans la nuance. Un produit peut varier d’une culture à l’autre. On apprend à connaître des
L’ITINÉRAIRE Peter Goossens est né le 6 avril 1964 à Zottegem. Après ses humanités, il a suivi la formation de l ’Ec ole hôtelière Ter Duinen à Coxyde. Goossens a fait ses premières armes en tant que cuisinier dans des restaurants parisiens : au Pré Catelan et au Pavillon de l’Elysée. Il ouvre le Hof van Cleve en 1992.
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GASTRONOMIE PETER GOOSSENS
produits provenant d’autres parties du monde et même si nous travaillons avec des produits de proximité, nous essayons aussi de les travailler en tenant compte de ce qui se fait ailleurs.
LES GUIDES Michelin 1 étoile en 1994 2 étoiles en 1998 3 étoiles de 2005 à aujourd’hui Gault-Millau 15/20 en 1993 17/20 en 1995 18/20 en 1998 19/20 en 2000 19,5/20 de 2004 à aujourd’hui
Qui a été le premier à reconnaître votre travail et votre talent ? Les premiers chefs avec lesquels j’ai travaillé à Paris m’ont énormément appris et beaucoup encouragé. J’ai fait mon dernier stage scolaire à Paris. C’était très dur, mais «le petit Belge» y a beaucoup appris. J’avais 19 ans, on me faisait sans cesse la leçon. Mais à ma grande surprise, après un mois de stage, on a demandé à ce petit Belge de rester. C’était au Pré Catelan. Un trois étoiles respecté. J’ai évidemment accepté. C’était ma première reconnaissance. On a besoin de se nourrir pour vivre, mais manger chez vous nourrit plutôt les émotions... On choisit toujours le type de restaurant dans lequel on se rend. On ne va pas dans un trois étoiles comme on va dans une brasserie ou dans un snack-bar. Ce que nous essayons de procurer aux gens qui viennent chez nous, c’est une véritable expérience de vie. Un ensemble de choses qui s’adressent aux sens, mais aussi à l’émotion, effectivement. Ce que l’on mange, la qualité, le goût : tout cela est primordial. Mais il y a aussi l’ambiance, le service, le décor... Un beau moment va au-delà de la dégustation des mets. L’art culinaire reste évidemment essentiel. La carte des vins est également très importante. Notre plus grand plaisir est de voir nos clients quitter les lieux avec un sourire aux lèvres. Il faut donc aller plus loin dans un trois étoiles. Le service de table, les verres, les couverts... L’environnement dans lequel on mange doit avoir quelque chose de particulier. Chez nous, le cachet belge est partout présent. Nos verres à eau sont du Val Saint-Lambert dessiné par Charles Kaisin. André Verroken a dessiné du mobilier et des objets spécialement pour nous, nos sièges sont des rééditions de Jules Wabbes datant de 1963. Nos couteaux pour le beurre sont des pièces de design industriel quasi archéologique revues par l’artisan-artiste Antoine Van Loocke. Anna Torfs a conçu les vases. Ann Van Hoey, de la céramique. Même les uniformes du personnel de salle sont du belge Scabal. Sans parler des œuvres d’art... Oui, l’art que nous aimons est partout présent, sans être dominant. Nous avons ici des œuvres de Bram Bogaert, de Lismonde, de Roger Raveel,
Hugo Klaus, Panamarenko... Tout ici correspond à ce que nous aimons. On est pourtant loin de se trouver dans une galerie ou un musée... Pour offrir ce que la gastronomie a de meilleur et pour procurer une expérience hors du commun à nos hôtes, il est important que l’environnement respire l’identité et l’esprit de notre cuisine. Nos menus sont le résultat d’un travail artisanal sur des produits provenant des meilleurs maraîchers, fermiers, éleveurs, pêcheurs, chasseurs, affineurs, etc. Par respect pour ces produits et ceux qui les proposent, nous les préparons et les servons donc dans le décor qu’ils méritent. Quels sont les classiques du Hof van Cleve ? La Joue de bœuf, qui est au menu depuis le premier jour. Cette viande est servie avec de l’estragon, de la langoustine et des champignons. Le Crabe royal au caviar osciètre, le Turbot aux crevettes de la mer du
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PALMARES
Nord et au caviar osciètre ainsi que le Turbot grillé à la béarnaise de homard. Le Pigeonneau aux truffes et le Ris de veau au homard et au foie gras. Pour le reste, nous changeons régulièrement. Quand nous avons un nouveau menu, après le travail en cuisine, on se met à table pour déguster, car le goût des plats est tout autre quand on les mange servis dans les règles de l’art que quand on les goûte debout en cuisine, par exemple. Vous avez choisi la campagne plutôt que la ville. Nous sommes assez éloignés de tout, mais je ne voudrais rien changer à notre emplacement. L’autoroute n’est d’ailleurs pas loin. Quand j’ai repris cette maison, c’était déjà un restaurant. Mais à l’origine, cette maison était une petite ferme comme on en trouve beaucoup dans la région. J’adore cette région. J’y habite aussi. Nous avons plusieurs bed & breakfasts dans les environs, où nombre de nos clients vont loger après un dîner chez nous. Nos hôtes viennent de partout en Belgique, mais aussi beaucoup du nord de la France, sans compter les visiteurs des régions
Delta d’or du meilleur chef de Belgique Grands de demain Gault Millau Relais & Châteaux relais gourmand Chef de l’année Gault Millau Benelux The world’s fifty best restaurants n°23 The world’s fifty best restaurants n°14 The world’s fifty best restaurants n°28 The world’s fifty best restaurants n°26 The world’s fifty best restaurants n°17 The world’s fifty best restaurants n°15 The world’s fifty best restaurants n°42 Pieter Verheyde Meilleur sommelier de Belgique The world’s fifty best restaurants n°25
1993 1996 2000-2004 2004 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2012 2013
les plus reculées du monde, notamment beaucoup du Japon. Notre personnel - 28 personnes au total pour 40 couverts - parle donc parfaitement le néerlandais, le français et l’anglais. Vous êtes vous-même un gourmand ? J’aime ce qui est bon. Et en cela, je suis assez représentatif des habitants de notre pays. Nous vivons dans un pays où on aime manger et faire la fête. J’aime la cuisine qui a du caractère et les produits du terroir y contribuent. Ce qui m’importe, c’est de mettre en évidence leur goût, leur arôme et leur texture. C’est une question de respect. www.hofvancleve.com 33
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EN VOYAGE ASTON MARTIN DB9
D(B)-DAY Bien sûr, il vous est loisible de trouver de l’inspiration en roulant ailleurs que sur l’asphalte de la Voie de la Liberté en France. Il existe d’autres plus belles balades qui vous mèneront à Sainte-Mère-Eglise, en Normandie, en passant par Le Mans, Reims, Verdun, Nancy, Metz, le Luxembourg et l’Ardenne belge. Mais ce n’est qu’au volant d’une Aston Martin DB9 dotée d’une mécanique valant son pesant d’or que la symbolique prend tout son sens. Vous saurez alors apprécier le prix à payer pour un peu d’indépendance.
TEXTE: BART LENAERTS # P H O T O S : LIES DE MOL
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EN VOYAGE ASTON MARTIN DB9
L
ongues-sur-Mer, un petit village endormi le long de la côte normande, entre Caen et Cherbourg. Quelques petites maisons instables qui se soutiennent mutuellement tant bien que mal. Jadis, 4 canons de 152 mm dissimulés dans des bunkers indestructibles se mirent à gronder un matin et firent exploser la vie de jeunes gars en mille morceaux. C’était le 6 juin 1944, le fameux D-Day. Aujourd’hui, ce sont 12 canons qui tonnent, logés stratégiquement sous le nez sculptural de la toute nouvelle Aston Martin DB9. Ils déplacent beaucoup moins d’air que l’artillerie de la défense allemande de l’époque et sont infiniment plus innocents, bien qu’ils puissent déchaîner quasiment autant de violence s’ils le veulent. A une vitesse incroyable, ils font feu des quatre fers dans le bloc en alu de l’Aston, envoyant 510 ch et un couple de 620 Nm aux roues arrière dans une symphonie envoûtante pour les oreilles. Le contraste ne peut être plus grand. Jadis sont tombées ici à jamais des milliers de jeunes vies,
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sacrifiées à la délivrance de l’Europe du joug nazi. Aujourd’hui, notre britannique sensuelle est caressée par un petit soleil d’hiver timide lorsqu’elle passe en chantonnant sa joie devant les canons. Malgré cela, la guerre fait toujours rage. Une guerre des tranchées meurtrière dont on ne sort victorieux qu’avec un pouvoir de résistance et une stratégie à toute épreuve. C’est une course à l’armement à un rythme soutenu, au cours de laquelle la technologie se mesure à l’innovation, laissant des vainqueurs et des vaincus. Tout comme en 1944, il est primordial d’avoir toujours beaucoup de réserves, et aussi quelques partners in crime bien armés. C’est la seule façon de mettre fin à la concurrence sans pitié. La guerre au pays de l’automobile est dure à ce point. Et c’est le D-Day pour l’Aston Martin. Comme un peu tous les jours.
LE LONG DES ROUTES FRANÇAISES A quelque 30 km de Longues se trouve la plage d’Utah Beach, mondialement connue. A cet en-
droit, sur la côte de Sainte-Mère-Eglise, trône la borne numéro 00 de la Voie de la Liberté. A l’endroit marqué par ce tout premier poteau kilométrique où l’on a vue sur la mer et où s’est achevée la vie de milliers de soldats, a commencé le voyage héroïque du général Patton et de ses troupes valeureuses allant délivrer la France et la Belgique, lorsqu’ils ont chargé sans relâche en ce jour du 6 juin, le D-Day, contre le bastion allemand. En se répartissant quasiment entre tous les points cardinaux en Normandie, les forces combattantes se sont dirigées vers Saint-Lo, Saint-Malo et Rennes, pour traverser en direction d’Angers et Le Mans. Elles sont arrivées à Chartres, Fontainebleau et Reims, la ville du champagne, pour ensuite foncer à travers la plaine vers Verdun, Nancy et Metz et s’arrêter enfin au nord de Thionville et du Luxembourg le 10 septembre, rejoignant plus tard Bastogne au terme d’une odyssée de 1.145 km. Pour perpétuer le souvenir de ce voyage héroïque, la Voie de la Liberté a été créée dès la fin de la guer-
‘LA VOIE DE LA LIBERTÉ DESSINE LA ROUTE DU GÉNÉRAL PATTON.’
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EN VOYAGE ASTON MARTIN DB9
re en retraçant toute la route suivie par Patton. Ne vous faites pas trop d’illusions. En théorie se trouve à chaque kilomètre un poteau en béton bien numéroté et mis en évidence par des couleurs indiquant dans quelle région française vous vous trouvez. La torche, quelque peu inspirée de celle de la statue de la Liberté à New York, est le symbole d’une liberté débridée à laquelle on peut parfois se brûler les doigts. Dans la pratique, de nombreux poteaux sont tombés en ruine après toutes ces années. A certains endroits, ils ont été tout bonnement enlevés lorsque les routes provinciales ont été remplacées dans les années 60 par le boom des autoroutes. Ailleurs, ils sont oubliés ou simplement démontés à cause des trop nombreux jeunes tués après les avoir percutés en voiture pendant les nuits de week-end. Il est pourtant encore possible, en assemblant les pièces du puzzle, de reconstruire la route d’origine, surtout grâce au guide Michelin qui, un jour, a publié une carte de la Voie de la Liberté. Hélas, ce n’est pas la plus belle des voies dont on pourrait rêver. Il y a bien quelques bandes asphaltées agréables en Normandie, autour de Reims et dans les Ardennes, mais pour des raisons évidentes, Patton et les siens ont choisi des chemins offrant la moindre résistance et la plus courte distance entre deux points: une voie droite et plane si possible. En temps de guerre effroyable et de combat pour sa survie, ces routes sont idéales, mais elles le sont moins quand, aujourd’hui, on veut pousser une petite pointe. Voilà pourquoi il vaut mieux chercher son bonheur sur les bandes de l’arrière-pays que sur la Voie de la Liberté.
Un exemple de bon goût truffé de beaux matériaux. Mais ici et là, l’Aston Martin rate le coche à cause d’une finition de qualité insuffisante.
À LA POURSUITE DES FAITS Quoi qu’il en soit, la toute nouvelle Aston Martin DB9 est la partenaire rêvée pour défiler sur ce parcours. Bien entendu à cause de ce qu’elle représente, car, depuis que Ford l’a mise en liquidation, cette marque paie aussi le prix fort pour son indépendance. En même temps, la trajectoire à suivre s’adapte parfaitement à la nature spécifique de la britannique stylée. Même si son corps façonné et son cri de guerre rauque font penser autrement, elle n’est toujours pas une vraie bête de course. Elle représente plutôt un moyen de transport idéal pour parcourir sans fin des kilomètres de routes faciles. Pesant à vide près de 1.800 kg, cette robuste demoiselle à la limite de l’obésité n’est cependant pas en reste face à la vivacité d’une Porsche 911, Ferrari 458 ou Lamborghini Gallardo. Elle pèse au moins 250 kg de plus qu’une autre sportive de son gabarit, un chiffre qui ne s’efface pas facilement. La suspension adaptative, le mode confort, sport ou course
La DB9 est une apparition magnifique et
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peuvent tout au moins compenser cette différence. Tout comme pour la DBS, chaque mode héberge 5 programmations sélectionnées par la voiture selon son bon vouloir en fonction du style de conduite et des conditions routières. Sur le papier, elle réagit avec toujours autant de précision au doigt et à l’œil, mais sur la route, elle a tendance à boitiller, ce qui donne un comportement routier manquant de consistance. Nous n’avons jamais été grands amateurs de cette sorte d’artifices prouvant ici encore que les ingénieurs ne réussissent pas à régler le châssis pour qu’il fonctionne tout simplement honnêtement en toute circonstance. Il y a assez de voitures qui sont des exemples du contraire. Le fait que derrière chaque menu se trouvent tant de variantes atténue fortement la différence entre confort, sport et course. Malgré cela, l’Aston présente un bel équilibre et offre une bonne motricité. La répartition du poids est quasiment parfaite du fait de la position de la boîte de vitesses derrière l’essieu arrière alors que le V12 gémit littéralement contre le tableau de bord.
COLORIER EN DEHORS DES LIGNES
l’indice d’un art de vivre sur quatre roues.
Cela fait de l’Aston la compagne parfaite pour les routes rapides en lacets. C’est justement ce que l’on trouve en Normandie, dans la région de Reims et dans les Ardennes. Mais pas sur la Voie de la Liberté: c’est plutôt dès que l’on quitte le parcours bien dessiné de Patton que l’on commence à s’amuser. Il faut improviser, comme tout bon soldat. Le plaisir est doublé dès que le bouton sport est enclenché sur la console centrale. Le V12 s’emporte sous l’impulsion de l’accélérateur, le baryton élève sa voix de quelques octaves dans l’échappement, la direction devient plus rigide et la boîte automatique à 6 rapports ose des passages plus nets. Cela rend la voiture beaucoup plus plaisante sans que le conducteur doive faire des sacrifices visibles. Il n’y a donc quasiment pas de raison de la mettre en mode sport constamment, à moins que vous ne prévoyiez une attaque surprise à la Patton. Il vaut mieux alors déboucher du coin de la rue en faisant moins de bruit. Il est regrettable que la direction, même en mode sport, soit trop légère pour inspirer plus de confiance. De plus, il est souhaitable que la communication entre les troupes au sol sur les lignes à suivre soit plus claire. Des freins, il n’y a pas matière à se plaindre. La DB9 restylée est livrée de série avec des disques en fibre de carbone grands comme des pizzas qui sont loin d’être sur la réserve même quand l’estomac a dépassé depuis longtemps les limites de la digestion. 41
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EN VOYAGE ASTON MARTIN DB9
LES ANNÉES PASSENT Bien sûr, que la DB9 est rapide. Très rapide, même. Une vitesse maximale de 295 km/h et un 0 à 100 km/h en 4,6 s, c’est impressionnant. Mais la voiture n’a pas pour autant le caractère des voitures de sport modernes. Un gentleman anglais en conviendrait certainement, elle semble retenir un peu de sa puissance sous son chapeau. Avec ses 517 ch et son couple de 620 Nm, elle peut faire front, mais tout en laissant passer l’Audi RS 6, la BMW M6 ou la Mercedes 63 AMG, pour rester fidèle au sujet, à des Allemands fortement armés. Le V12 de 6 litres, datant du temps où Aston Martin faisait encore partie du groupe Ford, consiste en fait en deux V6 de Mondeo qui approchent à grande vitesse de la date de péremption. Sa sonorité inimitable peut bien sûr vivre encore des années. Tout comme Leonard Cohen, il résonne même peut-être encore mieux avec l’âge: plus de volume, plus de profondeur et
‘L’ASTON N’A PAS UN ARMEMENT AUSSI IMPRESSIONNANT QUE CELUI DE NOMBREUSES AUTRES VOITURES DE SPORT.’
donnant encore plus la chair de poule. Avec un son harmonique qui s’emporte au fur et à mesure qu’il grimpe dans les hautes rotations. Il est vrai que la puissance ne se libère pas comme on le souhaiterait alors que la consommation de carburant n’est plus vraiment de notre époque. Même en se faufilant tout en douceur dans le trafic, elle ne descendra pas sous les 15 l/100 km. Si vous la fouettez, elle passera les 20 l/100 km. Un pilote de circuit se consolera d’une telle soif incommensurable, mais pour une GT, c’est tout bonnement inacceptable, ne serait-ce qu’à cause de l’inconfort qu’il y a à devoir s’arrêter tous les 300 km pour donner à boire à la bête. La boîte automatique à 6 rapports commence aussi à dater. Certes, les vitesses passent rapidement, mais le programme automatique ne brille pas par son raffinement, amenant la plupart du temps à jouer avec les commandes au volant. Ce n’est pas grave en soi, sauf qu’on n’a en fait vraiment pas besoin d’une boîte automatique.
Elle n’apporte sans doute pas de renouvellement. La dernière DB9 est tout au plus une Virage avec un autre nom. Et voilà, c’est tout pour cette fois
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TEMPLE DU BIEN-ÊTRE
– êtes-vous encore là ? –, une DB9 rechapée.
Ceux qui n’auront pas encore remarqué qu’il s’agit de la nouvelle DB9, ne doivent pas se rendre directement chez leur opticien pour s’offrir une paire de bifocales. Elle ressemble comme une goutte d’eau à une autre à sa devancière qui, en 2003, avait lancé un style inimitable qui colle depuis à la peau de chaque Aston. Le constructeur britannique peut faire autant de bruit qu’il veut en prétendant que 70% des pièces de carrosserie sont entièrement nouvelles, pas grandchose ne change à part les ailes un peu plus voluptueuses, les pare-chocs avant et arrière légèrement redessinés tout comme les phares de la quatre portes Rapide, les écopes d’aération supplémentaires du capot et des f lancs ainsi que le becquet arrière sensiblement relevé. Il semble qu’Aston copie la tactique d’Audi en fabriquant toujours les mêmes voitures. C’est tout à fait compréhensible: never change a winning team. C’est ainsi que Patton a pu reconquérir le continent. C’est tout aussi bien ainsi pour que cette Aston Martin puisse s’appuyer sur ses charmes extérieurs, car pour le reste, elle fait pâle figure à côté de l’opposition fortement tournée vers l’Allemagne. Elle n’a pas l’armement impressionnant des autres voitures de sport. En nombre de chevaux oui, mais pas pour les autres critères. Evidemment, le conducteur moyen d’une Aston, à l’instar de James Bond, possède un iPod ou iPad dans la poche de sa veste, autrement, il ferait figure de parent pauvre à cause de l’électronique de bord de son véhicule. Bien entendu, la DB9 a le contrôle de traction et de stabilité, mais il ne faudra pas compter sur davantage de gadgets. Pas d’alerte de dévoiement, d’affichage tête haute, de régulateur de vitesse adaptatif ou autres joujoux. Et le système de navigation intégré est tellement vieillot qu’il en redeviendrait presque charmant. Heureusement qu’Aston compense ce manque de modernisme par de très beaux matériaux dont l’aspect de bon goût est typique de la marque. Peu de voitures peuvent se targuer d’un goût si sûr, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Mais tout de même: une fois l’émerveillement passé, l’Aston doit lâcher du lest. La finition n’arrive même pas à la hauteur d’une grande Audi et, ici et là, elle tombe dans le piège d’un choix de matériaux que même Dacia n’accepterait pas. Ce sont surtout les poignées de portes et les ouïes de ventilation qui ont l’air malade. Il est charmant que l’on essaie de bluffer les clients avec un beau cuir, un Alcantara chic, un
cendrier serti en argent véritable, des aiguilles distinguées ou des boutons sur le tableau de bord moulés en verre, mais cela n’empêche pas que l’Aston est au bout du rouleau depuis que la marque doit vivre de ses propres deniers. Dans ce contexte, elle fait penser à une vieille maison aristocratique empêtrée dans le siècle passé. L’aura romantique qui s’en dégage est agréable quand on est en vacances. Mais au quotidien, on préfère un bon wi-fi efficace dans le salon aux jolies décorations.
DÉJÀ VU QUELQUE PART Quels que soient les efforts entrepris par Aston Martin, la DB9 n’arrive pas à cacher les 10 ans de son châssis. Cela montre les difficultés où se débat le constructeur maintenant qu’il ne se trouve plus sous l’aile protectrice d’un grand groupe automobile. Non seulement il faut se passer des coûteux gadgets technologiques des marques de luxe telles que Porsche, Bentley ou Maserati, qu’elles n’ont qu’à puiser dans les stocks de leur maison mère, mais il faut également faire sans le cash qui permet aux concurrents de survivre à la crise. Autrefois, tout était plus facile. Une voiture de sport pouvait se contenter de faire impression rien que par sa cavalerie. Mais aujourd’hui, une Audi RS 4 flirte avec les 450 ch et même une Skoda Superb se comporte incroyablement bien, et les marques de luxe continuent sans cesse de relever la barre. S’il ne fait aucun doute que la question financière est résolue à présent qu’un fonds d’investissement italien (qui possédait auparavant Ducati) a apporté une belle somme d’argent, un essai de la DB9 démontre qu’Aston Martin a un besoin urgent d’un partenaire technologique de grande taille. Heureusement, la marque occupe un tout petit segment du marché grâce à sa combinaison unique alliant la beauté, la puissance et l’âme. Oui, nous sommes bien conscients de reproduire le son légèrement pétillant cher au slogan de chaque Aston lorsque nous tournons l’Emotional Control Unit (en langage Aston: clé de contact) dans le tableau de bord. Et c’est la vérité. Malgré ses lacunes, il existe réellement un marché pour cette Aston. Simplement parce qu’elle est plus pratique qu’une Ferrari, moins dominante qu’une Lamborghini et mieux finie qu’une Maserati. Et parce qu’elle a plus de panache qu’une Bentley. Et aussi, bien entendu, pour son look d’enfer. Elle reste une pure beauté. En temps de guerre, cela ne sert à rien. Mais en temps de paix, cela aide à aimer certaines erreurs. 43
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ANNIVERSAIRES ASTON MARTIN & JAEGER-LECOULTRE
LE RALLYE DES MANUFACTURES Deux anniversaires, trois nouvelles montres AMVOX, quatre Rapide S à notre disposition, autant de bonnes raisons pour nous convaincre d’accompagner Aston Martin et Jaeger-LeCoultre dans un étonnant périple jubilaire. Celui qui nous a menés de Gaydon, siège du constructeur britannique, jusqu’à la Vallée de Joux, berceau de l’horloger suisse à travers trois pays et près de deux siècles d’histoire. Follow the Drive. TEXTE: PATRICK DELAROCHE # PHOTOS: CHARLY HEL/PIXHEL
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uissance, Beauté, Ame... L’esprit qui imprègne depuis exactement 100 ans cette année la rare production automobile d’Aston Martin est bien le même que celui qui guide depuis 180 ans la création horlogère de Jaeger-LeCoultre. En célébrant en commun ce double anniversaire autour de la «plus belle sportive 4 portes du monde», et de trois nouvelles montres Jaeger-LeCoultre de la collection Aston Martin, les deux manufactures ont voulu montrer que le lien qui les réunit va bien au-delà d’un simple partenariat commercial. Et pour s’en rendre compte, quoi de plus évident que d’aller
observer sur place des méthodes de travail qui, chez l’une comme chez l’autre, perpétuent un authentique savoir-faire artisanal au service d’une certaine idée de la perfection ? Cinq journalistes européens, dont votre serviteur, ont ainsi pu vivre l’expérience extraordinaire d’assister à la naissance d’une automobile d’exception avant de rallier à son volant le berceau des montres qui lui rendent hommage. Rendez-vous fut donc pris un dimanche soir au Mallory Hotel, proche du petit village de Gaydon, siège d’Aston Martin et de l’Heritage Motor Center, qui accueille dans une ancienne base
Face-à-face historique devant le siège du constructeur anglais: la plus ancienne Aston Martin existante, l’A3, et la nouvelle édition spéciale «100 e anniversaire» de la Vanquish.
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aérienne de la RAF la plus grande collection historique de voitures britanniques. Le froid et la grisaille dans lequel baignait le petit manoir anglais n’incitaient guère à flâner dans ses jardins et les hôtes des lieux se retrouvèrent vite attirés comme par magnétisme vers les fauteuils douillets d’un petit salon cerné de livres anciens. Une entrée en matière very british pour un groupe dont les membres arrivaient en ordre dispersé. Des inconnus qui se croisent dans un endroit luxueux sans savoir encore qu’ils vont partager la même aventure, on croyait vivre la scène d’ouverture d’un roman d’Agatha Christie... Finalement, tout le monde lia connaissance dans la salle de réunion où se fit la présentation des deux jours que nous allions passer ensemble. Au programme du lendemain, une rapide visite des ateliers d’Aston Martin, puis la prise en main des Rapide S avant un
14.700 €
départ pour Paris, via une navette ferroviaire transmanche. Enfin, une réception dans la grande boutique de la place Vendôme récemment ouverte par Jaeger-LeCoultre. De quoi faire de beaux rêves.
SUR MESURE En arrivant au siège d’Aston Martin, nous découvrons nos quatre Rapide S alignées sur le parking: une rouge, une blanche, une argentée et une chocolat avec un intérieur en cuir rouge - la plus belle, forcément, puisque ce sera la nôtre. En attendant d’en prendre le volant, partons à la découverte du lieu de leur naissance.
La traversée de l’immense bureau paysager qui héberge les services administratifs de la marque nous permet de découvrir au passage cent ans de création automobile. Les plus belles pièces qui ont jalonné l’histoire d’Aston Martin sont exposées tout au long du couloir qui mène aux ateliers. Parmi elles, toutes les générations de DB qui ont émaillé une saga cinématographique qui dure depuis plus de cinquante ans. Un sas sépare ce patrimoine historique des halls dans lesquels la marque traduit son héritage au présent. Les squelettes en aluminium des futurs bolides prennent forme sous nos yeux, stockés entre deux phases de réalisation sur des rayonnages titanesques sur lesquels viennent régulièrement puiser des tracteurs élévateurs. L’échelle est bien différente de celle des ateliers horlogers que nous avons l’habitude de visiter.
A gauche: Master Compressor Extreme W-Alarm Aston Martin. Boîtier de 46,3 mm en titane grade 5 satiné, support en acier poli, amortisseur de chocs. Cadran avec motif calandre. Calibre automatique JL 912, manufacturé, assemblé et décoré à la main (315 composants). Série limitée de 100 pièces. Au millieu: Master Hometime Aston Martin. Boîtier de 40 mm de diamètre en acier. Calibre automatique JL 975H, manufacturé, assemblé et décoré à la main (230 composants). A droite: AMVOX5 World Chronograph Cermet. Boîtier de 44 m de diamètre en cermet renforcé et titane. Calibre automatique JL 752/1, manufacturé, assemblé et décoré à la main (279 composants). Série limitée de 500 pièces.
7.150 €
18.300 €
Et pourtant, l’ambiance de travail n’en est guère éloignée: même calme sur les différents postes de travail, même attention scrupuleuse apportée à chaque détail. Nous ne sommes visiblement pas dans la logique productiviste qui caractérise habituellement l’industrie automobile. En 100 ans d’existence, Aston Martin n’a pas fabriqué plus de 65.000 véhicules. Pas de raison que cela change aujourd’hui, d’autant que cette façon de travailler a prouvé sa raison d’être: 90% de ces automobiles roulent toujours. Ici, comme chez Jaeger-LeCoultre, de nombreux métiers sont représentés sous le même toit, et 45
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ANNIVERSAIRES ASTON MARTIN & JAEGER-LECOULTRE
Chez Jaeger-LeCoultre comme chez Aston Martin, une même dévotion à l’art de la mécanique.
ils ne concernent pas seulement la mécanique. La zone réservée à la confection des selleries nous fournit un bel exemple de ces finitions sur mesure qui caractérisent le «bespoke» automobile d’Aston Martin. Le moment est maintenant venu de vivre ce luxe à l’anglaise de l’intérieur.
ALLURE TRANQUILLE
‘DANS UNE ASTON MARTIN, ON NE VOIT PAS NON PLUS LE MOTEUR A TRAVERS UNE GLACE.’
On entre dans une sportive anglaise comme on enfile un costume réalisé par un tailleur de Saville Row : il est un peu difficile de se glisser dedans, mais c’est ensuite comme une seconde peau. Trois ans après son lancement, la Rapide est devenue Rapide S. Ce changement de dénomination correspond notamment à un restylage de la calandre qui achève de donner à cette berline 4 portes une ligne époustouflante. L’intérieur est un véritable salon tout de cuir habillé. Tout est pensé pour le plaisir de la route, depuis les sièges baquets bien enveloppants (à l’avant comme à l’arrière) jusqu’à la superbe musicalité de la chaîne hi-fi Bose. Pourtant, avec mon partenaire français du magazine Automobiles Classiques, nous n’allumerons que rarement cette dernière, tout au plaisir d’écouter une autre sorte de musique: celle d’un V12 dont la puissance a été portée maintenant à 558 ch, ce qui lui permet de dépasser les 300 km/h en pointe. Seulement en Allemagne, bien sûr... C’est à une allure plus tranquille que notre caravane quitte Gaydon, avec comme leader le pilote officiel d’Aston Martin Racing, Darren Turner. L’occasion de découvrir, derrière le double vainqueur du Mans en GT1 (2007 et 2008), un compagnon de voyage facétieux jusque dans sa
manière de jouer son rôle d’ambassadeur lors des soirées de gala. Les embouteillages des autoroutes anglaises jusqu’à l’entrée du tunnel sous la Manche ne se prêtent guère à lâcher les chevaux. C’est donc seulement en arrivant sur le sol français que nous tâtons la bête, nous laissant glisser à l’arrière du peloton afin de pouvoir ensuite donner du gaz pour recoller. Dès que l’on abandonne la position Drive au profit des palettes au volant, l’accélération est impressionnante; le freinage aussi, ce qui est rassurant. Tous ceux qui participent au périple se sont vu prêter une montre de la collection AMVOX. Très pratique pour vérifier que notre arrivée au Park Hotel Hyatt, rue de la Paix à Paris, correspond bien au timing du roadbook... Nos Rapide S gagnent le garage, et nous la grande réception organisée à proximité, dans la nouvelle boutique Jaeger-LeCoultre de la place Vendôme: 500 m 2 sur deux niveaux, avec les plus belles pièces de la manufacture dans les vitrines et, pour les admirer, de nombreux clients et people parisiens. La soirée est brillante, mais pas question de trop traîner. Demain nous attend la partie la plus longue du trajet, et le dîner de gala prévu à notre arrivée au Sentier.
VALEURS COMMUNES La sortie de Paris est rendue difficile par la densité de la circulation. Parfois, nous faisons du surplace. Alors, quand une ambulance et une voiture de police parviennent à se frayer un chemin toutes sirènes hurlantes, mon compère français me confie malicieusement: «Il y a vingt ans, je me serais sûrement glissé entre les deux.»
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Il n’en fait rien, mais se rattrape quelques dizaines de kilomètres plus loin quand la route devient dégagée et qu’il donne du gaz. Ce n’est pas nous qui nous rapprochons des voitures précédentes, ce sont elles qui semblent foncer à notre rencontre. On se calme ! Tout le monde se retrouve à l’heure du déjeuner dans une belle auberge des environs de Beaune. La suite prévoit un itinéraire sur de petites routes touristiques menant vers le Jura. A six heures du soir, notre arrivée à l’hôtel des Horlogers au Brassus sonne la fin de l’odyssée, non sans que nous ayons auparavant vécu nos dernières montées d’adrénaline sur un tracé de montagne étroit et sinueux. Le moment est venu de prendre le chemin de la manufacture du Sentier, où nous attendent les présidents des deux marques : Jérôme Lambert (Jaeger-LeCoultre) et Ulrich Bez (Aston Martin), et leurs autres invités, dont une majorité provient d’Extrême-Orient. Notre fine équipe est conviée à la table d’honneur. Nous en profitons pour interroger Jérôme Lambert sur l’origine du partenariat que l’on célèbre ce soir-là. «En visitant nos manufactures respectives, nous avons découvert, Ulrich Bez et moi-même, que nous partagions beaucoup de valeurs. Cela nous a donné envie de travailler ensemble, ce qui a donné naissance en 2004 à la première montre AMVOX. Puis, l’année suivante, nous avons un peu plus exploré le sujet, ce qui nous a permis de renouer avec notre propre tradition de fournisseur d’instruments pour l’automobile. C’est une photo envoyée par un collectionneur qui nous a mis sur la voie. On y voit le tableau de bord d’une Aston Martin LM des années 30: juste un volant et, au milieu de la planche, un grand compteur rond sur lequel est écrit : Jaeger. Le dessin des instruments de bord très largement produits par la société horlogère au cours du XXe siècle est la source d’inspiration des cadrans des montres Aston Martin; comme les compteurs d’automobiles, tous présentent une ouverture à 270° et ne sont pas fermés dans le bas.»
C’est sous le capot, donc, en l’occurrence leur fond gravé, que se dissimulent les mécaniques horlogères sophistiquées des trois nouvelles montres dévoilées ce soir-là au Sentier. La plus fortement typée sport des trois est sans aucun doute la Master Compressor Extreme W-Alarm Aston Martin, qui, sous un diamètre de 46,3 mm, associe fonction réveil et affichage des heures universelles dans une boîte en titane grade 5 dont l’étanchéité est renforcée par l’action d’une clé de compression. La Master Hometime Aston Martin fait entrer dans la gamme dédiée au constructeur britannique une technique innovante imaginée par JaegerLeCoultre pour simplifier le réglage et la lecture simultanée du temps dans deux fuseaux horaires différents. Enfin, la montre AMVOX5 World Chronograph Cermet affiche les temps courts et les heures du monde dans une boîte rendue ultralégère et résistante par l’emploi d’un matériau high-tech constitué d’aluminium et de céramique – le cermet renforcé. Comme toujours dans cette collection, le motif de calandre d’Aston Martin complète discrètement la signature Jaeger-LeCoultre apposée sur le cadran. Subtil, mais «so chic». Ulrich Bez (Aston Martin) et Jérôme Lambert (JaegerLeCoultre) lors du dîner de gala donné à la manufacture horlogère.
Le raid est bouclé, nos Aston Martin sont désormais sagement garées devant la manufacture Jaeger-LeCoultre au Sentier.
TYPÉE SPORT Pour Jérôme Lambert, cette collection sportive permet à Jaeger-LeCoultre de s’exprimer sur le plan de la performance technique. Mais pas question pour autant d’exposer cette technicité au grand jour comme le ferait un Richard Mille. «En Aston Martin, nous voulons garder des expressions graphiques fortes, tout en restant dans une forme d’élégance classique. Dans une Aston Martin, on ne voit pas non plus le moteur à travers une glace.» 47
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PORTRAIT MELODY GARDOT
LA MUSIQUE A SAUVÉ MA VIE Il y a 10 ans, un accident à vélo a grièvement blessé la belle chanteuse de jazz qu’est Melody Gardot. Une thérapie musicale en a fait une star internationale et un modèle de courage, toujours accompagnée de sa canne. Conversation intime sur la juste cuisson d’un riz, les talons aiguilles et La Vie en Rose. TEXTE : THIJS DEMEULEMEESTER # PHOTOS : PIAGET
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aris, hôtel InterContinental. Melody Gardot (28 ans) est gracieusement allongée dans sa suite. Lunettes sombres, collants noirs, talons aiguilles, une canne, total look Lanvin et bijoux Piaget : une diva du jazz on ne peut plus américaine. Mais avec un grand cœur, un immense appétit de vivre et un smoothie aux épinards. «Je n’ai pas beaucoup de temps pour manger, je me suis donc mélangé un peu de poudre de protéines et de vitamines dans mon jus d’épinards. Vous en voulez ?» Nous déclinons poliment et apercevons dans le même temps des bougies et des fleurs partout dans la suite. Des lilas et des roses, pour être précis. «Les fleurs sont essentielles pour moi, c’est la raison pour laquelle j’ai choisi La Vie en Rose comme bande son pour le spot de Piaget, dit-elle. Cette chanson d’Edith Piaf est aussi la chanson de ma vie. Piaf n’était personne. Elle a été recueillie dans la rue. Elle a trouvé son salut dans la musique et en est devenue une star pour conquérir la scène de l’Olympia à Paris. Moi, je n’étais personne. J’ai été renversée à l’âge de 19 ans et ramassée dans la rue. J’ai guéri grâce à la musique. Et ce soir, je chante à l’Olympia. La boucle est bouclée.» Melody Gardot sourit en racontant cette belle histoire. Et de poursuivre : «La Vie en Rose représente le moment où, de noir et blanc, ma vie s’est vécue en couleur, c’était pendant ma période de revalidation. Et tout ça, grâce à la musique. Je suis tellement reconnaissante.»
LA CUISSON DU RIZ Melody Gardot est l’exemple type d’une survivor. En 2003, il y a 10 ans exactement, elle a lutté contre la mort après un accident à vélo dans les rues de Philadelphie. A l’époque, elle étudiait le piano et arrondissait ses fins de mois comme chanteuse de jazz dans des bars de la ville. «Chez moi, ou plutôt chez mes parents, ce n’était pas vraiment la gloire. Nous vivions dans une chambre plus petite que cette suite. Certains jours, je devais me contenter de boucler ma journée avec 5 dollars, mais quand je pouvais chanter dans un bar le soir, j’avais soudain 100 dollars sur moi et j’invitais tous mes amis à partager le butin.» L’accident mit brusquement fin à la vie d’étudiante de Melody. Sortie du coma, elle apprit que son diagnostic n’était pas très reluisant :
fractures plutôt graves, blessures ouvertes et dégâts au cerveau. «Ma mémoire à court et à long terme était effacée. Je parvenais à retenir les choses pendant 3 minutes, pas plus. J’ai commencé à tout noter. Relire ces notes aujourd’hui est tout simplement hallucinant. A l’époque, me cuire une portion de riz me coûtait des heures. Je lisais la recette dans un livre de cuisine, me dirigeais vers la cuisinière et, le temps d’arriver, j’avais tout oublié. Grave! J’étais en thérapie 6 jours sur 7. J’ai dû tout réapprendre. Pas à pas, de A à Z. Me laver, m’habiller, me brosser les dents, jouer de la guitare, retenir des textes de chansons. J’y allais de mes scats quand je chantais, produisant simplement quelques sons rythmiques, puisque je ne parvenais pas à mémoriser convenablement les paroles. Ma grande chance a été que je ne me souvenais pas non plus que je savais faire tout cela avant mon accident. Tout progrès était donc nouveau et excitant pour moi.»
BOÎTEUSE EN TALONS AIGUILLES Pendant sa longue période de revalidation, Melody Gardot a même enregistré un disque, le chantant à la guitare sur son lit de malade: Bedroom Sessions. Le piano n’était plus possible à cause des multiples fractures. Mais la musique se révéla une thérapie souveraine pour la bien nommée Melody. Les médecins lui avaient prescrit une thérapie musicale pour remédier à l’échec des médicaments traditionnels et des analgésiques. «La musique est vraiment un remède souverain. Elle stimule la vue, l’ouïe, le toucher et toute la motorique d’un être humain. Plus vous jouez, mieux vous vous sentez et plus vous avez envie de jouer. Mais je me suis sentie au mieux de ma forme quand j’ai à nouveau pu jouer en groupe. La musique m’a vraiment sortie d’un profond pétrin.» Même si Melody Gardot rayonne de beauté, aujourd’hui encore, elle est obligée de se promener avec une canne et de porter des lunettes solaires parce que la lumière l’éblouit trop. Au lever le matin, elle dit avoir tous les muscles raidis. «Mais avec un yoga et une kinésithérapie appropriés, je m’en sors. Je dois être en forme pendant deux bonnes heures par jour quand j’ai un concert le soir. Parfois, la douleur est encore intense, mais je ne me laisse plus démoraliser pour ça. Je dispose d’une
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PORTRAIT MELODY GARDOT
‘PARFOIS LA DOULEUR EST TRÈS FORTE ENCORE, MAIS ELLE NE M’EMPOISONNE PLUS LA VIE.’
grande énergie et j’ose bien plus qu’avant. Porter des talons aiguilles, par exemple: pas vraiment évident avec une canne, non ? Je l’ai voulu: j’y suis arrivée. Just crazy, no ?» Après Bedroom Sessions en 2005, Melody Gardot a encore enregistré trois autres albums avec des classiques langoureux du jazz et des compositions propres : «Worrisome Heart», «My One and Only Thrill» et «The Absence», un album aux résonances de bossa nova. Avec ces albums et une solide réputation en live, elle a vite conquis l’Amérique du Nord et l’Europe. Notamment la Belgique. Chez nous, elle s’est produite au festival Gent Jazz et à l’Openluchttheater Rivierenhof. «Je n’oublerai jamais mon premier passage à Jazz Gent. Je m’y produisais lors de ma toute première tournée mondiale. Après mon tour de chant à Gand, j’avais bu trois verres de suite et je me suis aussitôt endormie dans ma loge.»
CHATEAU GARDOT Melody Gardot n’est pas seulement une grande musicienne, elle a aussi un grand cœur. Son altruisme s’est même accru au fur et à mesure de son succès. «Je tiens à être un modèle de référence pour la thérapie musicale, dit-elle. Je veux m’engager aux côtés de patients qui tiennent à utiliser la musique comme mode de guérison. Tout comme je
l’ai fait, moi.» C’est la raison pour laquelle l’artiste a récemment ouvert Chateau Gardot: School of Osteopathic Medicine : un centre de thérapie musicale géré par des étudiants en collaboration avec l’université de Stratford, dans le New Jersey. «Un sponsor nous a un jour envoyé 100.000 €. Cela nous permettra de réaliser plein de choses, pensaisje. Mais quelle désillusion… Pour faire démarrer ma fondation convenablement, il nous faut au moins 2 millions d’euros. La fondation, le personnel, le matériel, l’immeuble : tout cela coûte énormément d’argent. Nous sommes donc toujours à la recherche de sponsors ou de mécènes qui seraient disposés à nous aider. Je dois avouer que c’est surtout le projet humain qui m’intéresse. Le business, les chiffres, l’argent... Moi, ma disposition d’esprit et l’argent, ça ne va pas très bien ensemble. Avoir de l’argent pour aider des gens que j’aime m’importe pourtant, car l’amour d’autrui est numéro un sur la liste de mes priorités.» Melody Gardot n’a pas l’habitude de lancer des phrases en l’air. La preuve : la veille de notre rencontre, elle était descendue dans les rues de Paris pour proposer des repas à une quinzaine de sansabri avec les restes du bus de la tournée. «Ce qui restait à manger ne représentait pas 50 €, mais de quoi aider des gens qui n’ont rien. L’argent est étrange pour moi. Je ne m’en accommode pas très
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bien. C’est pareil pour tout ce qui est possession personnelle. En tant qu’artiste, mes biens tiennent dans cinq coffres. Ils contiennent toute ma vie. Je n’ai pas besoin de plus. Je me sens comme une romanichelle. Je peux vivre de la musique, je n’ai pas besoin d’un ancrage fixe. Il m’est arrivé de vivre dans un très grand appartement à Philadelphie, mais il était complètement vide. Sans meubles ni rien. Si: un piano, un lit, une table et trois chaises de seconde main. Le tout ne m’avait pas coûté 600 €. Pas même le prix pour passer une nuit dans cet hôtel ! Maintenant que je gagne bien ma vie, je préférerais dépenser mes sous à acheter un immeuble pour Chateau Gardot que de m’acheter une maison pour moi.
TENUE BERBÈRE Avant son accident, Melody Gardot voulait devenir artiste plasticienne ou créatrice de mode. «Avant, je trouvais que des vêtements chers étaient ridicules. J’achetais des vêtements de seconde main, je les décousais et les réassemblais à ma manière. Aujourd’hui, je porte le plus souvent des vêtements de mon sponsor Lanvin. Ceux-là, je ne les découds pas, évidemment, parce que ce sont des pièces de collection. Mais je les porte à ma façon. J’utilise un bijou comme ceinture. Je porte sciemment un pull à l’envers. Je remarque qu’il reste quelque chose d’une créatrice de mode en moi. »
Melody Gardot peint aussi. Parfois. Quand elle trouve le temps dans son agenda de tournée chargé. «La peinture me manque parfois. Mais je pense alors à ma musique, qui est un art aussi. Je peins avec des mots et des notes maintenant. Avec mon groupe.» Melody Gardot est très proche de son groupe. Pas de transport à part pour elle ou de loge séparée en coulisse. L’esprit de groupe lui tient à cœur. «Notre bus est plein de musique et de matériel. On y stresse, on y rit et on y pleure ensemble. Nous sommes une bande de tsiganes, d’artistes, de poètes, de chanteurs, d’artistes de cirque, de danseurs. Euh danseur est un grand mot pour moi, en l’occurence. Je me contente de petits mouvements sensuels, sourit-elle. Faire de la musique ensemble est une vraie bénédiction pour moi. Je lutte sans cesse contre la routine. Je convoque des réunions de crise dès que nous proposons des versions de morceaux identiques plusieurs jours de suite. La routine et le confort sont mortels. Je veux sentir un courant électrique sur scène lors de chaque concert.
The lust for comfort destroys the passion of the soul. (Le goût du confort détruit la passion de l’âme.) Une leçon de vie d’une femme exemplaire de 28 ans. Melody Gardot se produit le 14 juillet à l’Openluchttheater Rivierenhof à Deurle. Infos et tickets : www.openluchttheater.be
‘L’ARGENT EST CHOSE ÉTRANGE POUR MOI, JE NE M’EN ACCOMMODE PAS BIEN.’
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DESIGN RANDOM
ET LA LUMIÈRE FUT Jan Pauwels réalise des sculptures avec des lampes à diodes électroluminescentes comme s’il s’agissait d’œuvres minimalistes: un travail sur mesure pour des clients de Dubaï à Los Angeles. Miles lui a rendu visite dans son atelier anversois Random. TEXTE: THIJS DEMEULEMEESTER
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n rapide coup d’œil dans l’atelier anversois de Jan Pauwels suffit pour se rendre compte qu’on a affaire à un artisan peu ordinaire. Cet atelier abrite une foule de sculptures lumineuses en fils d’aluminium ultrafins. En voici un exemplaire avec des roses qui se jouent des petits courants d’air. En voici un autre, aussi grand que le squelette d’une baleine, traversé de centaines de petites lampes. Et un autre destiné à un Starbucks à Los Angeles, qui avoisine un luminaire paré de petites plumes pour un client qui souhaitait une statement piece dans sa cage d’escalier. «Chaque fois que le propriétaire passera dans l’escalier, les petites plumes se mettront à bouger légèrement. Très pratique pour l’entretien, car chaque fois qu’elles bougent, ces petites plumes se débarrassent de leur poussière.» Jan Pauwels apporte à la fois poésie et glamour dans le secteur de l’éclairage. Il conçoit des sculptures lumineuses pour des restaurants, des salons d’art, des boutiques et des centres commerciaux. Mais aussi pour des clients privés ou des cheiks arabes. Toutes ses sculptures lumineuses sont réalisées sur mesure dans son atelier. «Mon entreprise a été baptisée Random pour une raison particulière. J’étais jadis copropriétaire d’une autre entreprise. Nous étions huit salariés. Mais un jour,
j’ai voulu reprendre ma liberté. J’ai revendu mes parts, fermement décidé à m’accorder une année sabbatique avant de recommencer à travailler. Après quelques semaines d’inactivité, je commençais déjà à m’énerver… J’ai donc lancé une nouvelle entreprise. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire, je l’ai donc dénommée Random – au petit bonheur la chance –, ce qui me permettait de l’orienter par la suite comme je le voulais. J’avais à nouveau un projet à moi…»
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PRÉSENCE ET DISCRÉTION Et comment Jan Pauwels en est-il arrivé à réaliser des sculptures lumineuses ? «L’histoire est tout aussi invraisemblable, sourit-il. Comme designer industriel, j’ai toujours été assez habile de mes mains. J’ai toujours aimé bricoler, inventer et construire des maquettes. Un jour, une lampe au-dessus de ma table de cuisine a rendu l’âme. Comme j’étais en année sabbatique, j’ai décidé d’en refaire une moi-même. Simplement pour le fun. Un jour, mon ancienne secrétaire est venue dîner à la maison. Elle a vu mon nouveau lustre. Elle m’a demandé de le lui prêter pour une fête qu’elle donnait un peu plus tard. Je suis allé installer le lustre chez elle. Et lors de sa fête, quelqu’un a directement voulu acheter mon «œuvre». Cet invité avait un carnet d’adresses assez fourni dans les hautes sphères et c’est ainsi que, sans m’en rendre
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1. Pauwels réalise des sculptures de lumière qui emplissent des espaces entiers, comme des cages d’escalier par exemple. 2. Une œuvre de Pauwels surmonte le bar de la Brasserie Van Loock à Anvers. 3. Chaque œuvre est faite sur mesure dans l’atelier Random à Anvers. 4. Le luminaire COBRA décore la Vismijn gantoise, complètement rénovée.
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compte je suis très vite devenu concepteur de luminaires. J’ai même dû à nouveau engager du personnel.» Le lancement officiel de Random a eu lieu en 1993. Pauwels se rendit vite compte qu’il avait découvert une niche intéressante avec son type de créations et il a décidé de mettre sur pied un événement pour se faire mieux connaître. Il a loué un hangar et y a placé 140 de ses créations. «Tout a été vendu en un soir. Et de fil en aiguille, ce qui n’était qu’un hobby est devenu mon métier.» Résultat: Pauwels ne dessine plus de collection à l’heure actuelle. Il ne réalise plus que des commandes sur mesure.
DONALD JUDD Ses créations les plus réputées sont les Stacksled-lamps, des sculptures lumineuses très graphiques faites de bouts de fil d’aluminium très fins, attachés les uns aux autres. Un système modulaire qui, lors d’un déménagement par exemple, peut être agrandi ou rétréci. Cette ligne serait-elle une référence aux fameux stacks minimalistes du célèbre artiste Donald Judd ? «En tout cas pas consciemment, mais elle est tout aussi minimaliste. Mes lampes sont ainsi voulues pour une question de transparence. Un lustre peut donner beaucoup de cachet à un espace, mais il obstrue parfois la vue. Mes lampes ont elles aussi ce cachet, mais elles sont en même temps discrètes, puisqu’on peut regarder à travers. L’effet architectural est souvent grandiose.» Jan Pauwels se considère-t-il comme un artiste? «Absolument pas. Même un concepteur de luminaires mondialement connu comme Ingo Maurer n’est pas un véritable artiste pour moi. Nous créons des lampes poétiques oui, mais nous n’avons pas de prétentions artistiques.»
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5. Un sculpture lumineuse monumentale pour la tout aussi monumentale cage d’escalier du Villers College. 6. Random fabrique des sculptures qui peuvent emplir un lobby entier comme ici à Mons. 7. Un nuage de limière tout en transparence à la Warande à Bruxelles.
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MOSQUÉE ET ÉGLISE Le choix des lampes DEL se justifie par le fait qu’elles sont tellement minuscules qu’elles peuvent être intégrées très discrètement dans les sculptures. L’homme ne semble donc nourrir aucune nostalgie pour les vieilles ampoules d’antan. «Absolument pas, non. J’admets qu’une lampe DEL ne procure par le même type de luminosité qu’une ampoule. Mais tout cela est question d’habitude. On peut encore comparer les deux aujourd’hui. Les générations futures ne passeront plus par là. Elles grandissent déjà avec ce nouveau type de lumière beaucoup plus pratique et compact. D’ailleurs, il n’y a que l’Europe septentrionale à être si fanatique de la lumière jaunâtre des ampoules. Dans les pays du sud, les gens sont habitués à une lumière solaire très intense. Et personne ne s’oppose à la lumière blanche des néons ou des DEL.» Jan Pauwels ajoute: «La lumière est très importante dans une maison, un bureau ou un restaurant, or personne ne s’en préoccupe vraiment. Quand on (re)bâtit un édifice, on doit déjà décider au moment du gros-œuvre où devront se trouver les points lumineux. Alors qu’on ne sait même pas encore comment on va aménager l’intérieur, où on va placer ses meubles…» Aujourd’hui, les luminaires Random se vendent aux quatre coins de la planète. Jan Pauwels rêve-t-il d’un lieu en particulier où placer une de ses sculptures lumineuses ? «J’ai déjà éclairé une mosquée, ce qui était fantastique. Mais à présent, j’aimerais faire quelque chose de très grand, dans une église par exemple. Ce serait magique de fasciner les fidèles avec un objet lumineux impressionnant. J’ai d’ailleurs déjà quelques idées en tête…» www.random.be
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EN VISITE LES ATELIERS BENTLEY
MÉTIERS D’ART A des années-lumière de la finition en faux bois et similicuir, les nobles Bentley n’acceptent à bord que les meilleurs matériaux sélectionnés et travaillés avec soin et goût. Incursion dans les ateliers de l’usine Bentley de Crewe. TEXTE : HANS DIERCKX # PHOTOS : PETER ROBAIN
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i, en pleine Seconde Guerre mondiale, quelqu’un avait prédit l’avenir aux habitants de Crewe, en Angleterre, il aurait tout simplement été pris pour un fou. Pourtant, «leur» usine d’où sortaient naguère les moteurs Merlin pour l’armée de l’air anglaise et qu’aucune bombe allemande n’a jamais pu atteindre est aujourd’hui propriété d’un constructeur germanique. Volkswagen est très fier de cette unité de production, d’où sortent chaque année quelque 10.000 de ces luxueux salons ambulants. La terminologie de prestige employée pour décrire les Bentley ne tient pas du hasard. A l’instar de l’ex-partenaire Rolls-Royce, la marque au «B ailé» conçoit ses automobiles incomparablement luxueuses. Le terme «usine» convient d’ailleurs peu aux bâtiments abritant l’assemblage. Evoquons plutôt un atelier, ou plutôt des ateliers où œuvrent des artisans motivés par leur sens aigu du travail soigné et l’amour pour la conception des habitacles des Continental et Mulsanne.
COUPE & COUTURE Le contraste est fascinant: les procédés industriels ultramodernes de la ligne d’assemblage ou de la tôlerie (presses) côtoient la manufacture la plus traditionnelle de ces ateliers sur lesquels notre guide focalise la visite. Il évoque la quantité de cuir
nécessaire à la création d’un intérieur, soit entre 10 et 12 peaux de taureau pour une Continental et pas moins de 17 dans le cas d’une Mulsanne. Les bêtes dont elles proviennent paissent dans des prés sans fils barbelés, qui les endommageraient. En outre, ces bovins passent leur vie dans des zones tempérées, car un climat trop chaud favoriserait la présence d’insectes, comme les moustiques, trop agressifs pour leur précieuse enveloppe. Aussi les cuirs Bentley proviennent-ils de Bavière. Au fait, pourquoi des taureaux? «Ce sont de grands animaux, qui alimentent régulièrement le marché de la viande, donc celui du cuir. Les vaches sont moins prisées, car leur cycle de vie est plus long vu leur implication dans la production de lait.» Les peaux sont teintées en Italie (le nuancier compte 24 références) pour ensuite être passées au scanner à Crewe. Enfin, elles sont découpées à la main en fonction des zones à recouvrir. Si une majorité de femmes occupent les ateliers, c’est pour leur adresse supérieure avérée dans ce type de tâche et parce que le sexe faible affectionne plus ce travail que, par exemple, le montage de moteurs 12 cylindres… Certaines coutures sont réalisées à la machine, mais si la complexité l’impose, comme dans le cas du volant, l’opération est faite à la main. C’est aussi le cas des sièges à coutures croisées.
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Chaque jour voit 46 Bentley terminées quitter l’usine.
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EN VISITE LES ATELIERS BENTLEY
Le cuir vient de Bavière et est tanné en Italie.
‘PARFOIS, NOUS COLLECTONS DES DEMANDES INTÉRESSANTES…’
TOUT EST POSSIBLE Les détails, voilà précisément ce qu’affectionne la clientèle Bentley. Notre guide prend pour exemple cette princesse arabe désireuse de s’offrir une Arnage à l’occasion d’une fête qu’elle organise. Condition: sa Bentley doit arborer la même teinte que la robe qu’elle porte ce jour-là. Agrafé au bon de commande, un morceau de l’étoffe en question sert de base aux concepteurs… Ce «bleu émeraude» est d’ailleurs aujourd’hui disponible pour la Continental Speed. Dans le genre pointilleux, il y a aussi cet homme ne supportant plus d’être confronté au bouchon de réservoir en plastique lors de chaque ravitaillement de son Azure. Il en souhaite un en métal. Plus facile à demander qu’à réaliser, car, compte tenu d’impératifs liés à la sécurité (zone inflammable), le développement de la pièce a coûté une petite fortune, facturée au client. Or, Bentley décide par après de commercialiser cet élément et, du coup, envoie un chèque d’une valeur égale au montant initialement réclamé au client, estimant que ce dernier n’a pas à supporter le coût de ce qui était devenu une option pour tous. Au lieu de l’encaisser, ledit client réagit avec panache: il encadre ce chèque d’une valeur de plusieurs dizaines de milliers de livres… Au département commandes spéciales, mieux connu sous le nom de Mulliner, les anecdotes remplissent les placards: support à pipes, aménagement
du coffre pour toiles de maître, pavillon rehaussé pour convenir à la coiffure de madame, cachettes pour armes à feu et autres objets spéciaux… Leur arrive-t-il de ne pas accéder à certaines requêtes? Par exemple si un de ces nouveaux riches venus de l’Est rêvait d’un intérieur rose à coutures jaunes? «Nous collectons parfois des demandes intéressantes…» répond diplomatiquement notre guide. Face à trop d’originalité, Bentley a prévu une équipe spéciale composée de conseillers, histoire d’éviter à certaines gaffes de devenir réalité et d’adapter la demande. Néanmoins, tout reste possible.
CAPRICES NATURELS Il va de soi qu’une telle exclusivité implique une quête constante de la perfection, en particulier pour les zones sur lesquelles le regard du propriétaire tombe le plus souvent. D’où ce contraste intéressant entre le choix de recourir à des placages en bois parmi les plus précieux et le fait de s’en remettre aux caprices de la nature, deux morceaux du même bois n’étant jamais nervurés de la même façon. Nous longeons des rayonnages remplis de fins placages (0,6 mm) issus des forêts du monde entier. Il n’existe pas meilleure qualité. D’ailleurs, parmi les professionnels du bois, il existe une sorte de «label Bentley» désignant le fin du fin. Pas moins de 16 jours sont nécessaires afin d’appliquer une lame de bois brut au tableau de bord d’une
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Bentley combine travail à la chaîne de haute technologie et artisanat authentique.
Mulsanne. Plus de deux semaines de rabotage, ponçage et polissage sans fin et millimétrés, du niveau des meilleurs ateliers de marqueterie. Parfois, le résultat final déçoit et part au rebut, comme nous le montre notre guide. Il tient en main un élément dont le dessin, sous un certain angle, reproduit la forme d’une tête de mort… Le genre de référence peu souhaitable lorsqu’un client prend possession de sa nouvelle Bentley.
ARGUMENT DE VENTE Dommage, nous avons été invités à prendre le volant de quelques Bentley avant notre visite des ateliers, et non après. Découvrir de visu la manière dont elles sont réalisées et ensuite seulement monter à bord permettrait d’apprécier plus intensément ces automobiles d’exception et la genèse de certains détails. Le son bien plein de vos phalanges tambourinant sur les placages de bois, la tension du cuir habillant le support d’iPod ou la consistance «dans la masse» des poignées de portes. Bentley l’a compris, son usine anglaise figure en tête de ses arguments de vente. Les clients hésitant encore entre une machine de Crewe ou de Maranello avant de lâcher 200.000 € sont invités à se rendre dans le berceau de Bentley. Il n’en faut généralement pas plus pour les convaincre d’apposer leur signature en bas du contrat de vente. Quant à nous, malheureusement, nous avions oublié notre stylo…
DESIGNERS BELGES «Citez 5 Belges célèbres», une question taquine que des Anglais pourraient servir à des Belges… Sauf qu’aujourd’hui, elle est dépassée. Car, en plus de quelques footballeurs de grand talent s’illustrant en Premier League, il suffit de citer les noms de Dirk Van Braeckel et Luc Donckerwolke. Le premier dessine toutes les Bentley depuis la première Continental de 2003, le second vient de reprendre la tête du style de Bentley. Donckerwolke (48 ans), dont le coup de crayon a créé les actuelles Lamborghini et Seat, a pour mission périlleuse d’imaginer l’identité des Bentley de demain. «Pas question d’entamer un virage à 180°», rassure notre compatriote. «Je considère Bentley avec le plus grand respect, il ne s’agit donc pas de casser les codes stylistiques. Sans emprunter la voie du néorétro, tout ce qui sera entrepris trouvera ses racines dans l’histoire de Bentley», poursuit le designer belge qui, précision prometteuse, apprécie particulièrement le style des années 20. Dans l’immédiat, le défi le plus intéressant de sa to-do-list concerne le projet du futur SUV. L’an dernier, Bentley dévoilait déjà les images d’un prototype (encore sous la houlette de Dirk Van Braeckel), mais l’accueil plus que mitigé a poussé les concepteurs à revoir complètement le projet. Rendez-vous en 2015.
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CHAUSSURES SANTONI
INNOVATION ET TRADIT La marque italienne Santoni fabrique des chaussures de première qualité depuis 1975. Même si le fils Giuseppe (45 ans) a repris le flambeau depuis plusieurs années, le fondateur Andrea Santoni (74) et sa femme Rosa (72) revêtent encore journellement leur tablier. Dernière nouveauté en date, le Fatto a Mano su Misura. TEXTE: SERGE VANMAERCKE
U
ne Mercedes CLS 63 AMG nous attend devant la porte d’un hôtel désuet face au port d’Ancône. «Quand le boss n’est pas là, on a le droit de la conduire», dit Guido en rejoignant le bolide blanc. Giuseppe Santoni est à l’étranger pour affaires. Nous sommes à une cinquantaine de kilomètres de Corridonia, petite commune proche de Macerata, dans les Marches, et siège de Santoni. On y sera vite... Guido sait où il doit ralentir pour ne pas se faire pincer. A côté de l’ancien bâtiment des années 1970, Giuseppe Santoni a fait construire un
nouvel immeuble tout en blanc et en transparence. Un décor idéal pour la CLS qui prend place sur son aire réservée... «Giuseppe voulait une nouvelle image pour la marque et ce quartier général avec le show-room et les bureaux y contribue, souligne Gloria Biribei,
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ION ITALIENNES l’assistante du patron, à notre arrivée. La lumière naturelle provient de partout dans cet édifice voulu ecofriendly et dont les panneaux photovoltaïques sur le toit produisent plus d’énergie que l’immeuble n’en consomme.»
UNE VIEILLE HISTOIRE «L’écologie est une vieille histoire chez Santoni, dit Gloria. D’abord sur le plan de la production, puisque la chaîne de travail chez nous est poussée par la main de l’homme une fois que son travail est fait – ici, tant la coupe du cuir que sa couture, son assemblage ou sa coloration sont des opérations effectuées à la main –, et avant ça même, sur le plan des matières premières, puisque toutes nos peaux ont subi un tannage végétal naturel. Nos teintures elles aussi, sont exclusivement naturelles. Et 90% des matériaux utilisés pour l’immeuble lui-même sont recyclables. Des jardins verticaux – arrosés bien sûr avec la récolte des eaux de pluie – contribuent quant à eux à purifier l’air et à réguler le degré d’humidité des bureaux et salles de conférence.» Le show-room de Santoni s’impose au visiteur derrière le hall de réception débordant de lumière. Ici, l’avant-garde côtoie le classique, le tout avec la tradition de production comme dénominateur commun. Si les chaussures pour femmes – timidement commencées il y a 10 ans et représentant à présent 20% de la production – sont très fashion, l’univers masculin est plutôt classique, mais avec un petit quelque chose de non conventionnel allant du shabby chic au vintage. L’informel lui, est ultracontemporain.
MARKETING CONTEMPORAIN Si le classique et la tradition occupent une place importante, la Maison ne recule pas devant des procédés et un marketing contemporains, comme le co-branding par exemple. Tiens, voilà que le bolide blanc avec lequel nous sommes arrivés ici s’explique: la Maison a produit une ligne Santoni for AMG – des chaussures sport & loisirs – qui occupe une place importante dans le show-room. Y trône à la place d’honneur le nouveau modèle
Giuseppe Santoni, CEO et fils du fondateur Andrea Santoni. Modèles de la collection Eté 2013.
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CHAUSSURES
©Maurice Haas
SANTONI
LE FATTO A MANO SU MISURA EN 10 ÉTAPES
45 dédié à la nouvelle A45, la version AMG de la Classe A. Pour le pilotage professionnel, Santoni produit aussi des paires FIA Approved à semelles en carbone pour une adhérence parfaite aux pédales. Les deux Maisons sont par ailleurs associées à une troisième : l’horloger IWC, pour qui Santoni produit des bracelets en croco. En gros, Santoni produit ici – et ici uniquement – trois collections renouvelées deux fois par an: la ligne Classique (modèles Scott, Wilson, Oscar...), la ligne Informelle (Montreal, Sydney, Vancouver, Gloria...) et la ligne Femmes. Trois équipes de design distinctes pour trois ateliers de production tout aussi distincts. Aujourd’hui, Santoni emploie
500 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 55 millions d’euros avec 300.000 paires produites par an (1.200 par jour) dans un millier de points de vente dans le monde (dont 35 en Belgique). L’Italie (25%) et le reste de l’Europe (40%) représentent ses meilleurs marchés. Une chaussure pour homme coûte en moyenne 490 €. Les sneakers reviennent à 320 € en moyenne (330 pour les AMG et A45). LE ROYAUME DE LA MAIN Il est temps de passer à l’atelier des chaussures classiques pour hommes. D’abord pour une visite dans sa caverne d’Ali Baba, où sont rassemblés tous les stocks de cuir, notamment les cuirs exotiques…
©Maurice Haas
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1. Sélection personnelle des cuirs en tannerie. 2. Création de la forme en bois et du modèle. 3. Coupe du cuir à la main. 4. Couture de la tige et de l’empeigne. 5. Pose du tout sur la forme. 6. Martellement régulier du cuir sur la forme. 7. Pâte de liège entre la première de montage et la semelle. 8. Couture et assemblage de la semelle et du talon. 9. Teinture naturelle à la main. 10. Finition et polissage à la cire d’abeille.
Quelques-unes des étapes manuelles du processus de production.
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La salle des peaux, à Corridonia, rassemble des milliers d’espèces et de couleurs de cuirs, de la vachette au crocodile ou au galuchat, en passant par l’iguane, l’autruche ou le cordovan (peau de poulain tannée à l’huile). Et puis, suivent les opérations de coupe, de couture et d’assemblage. Pour la couture à la main, les artisans produisent eux-mêmes leurs fils et l’enduisent de cire d’abeille. L’application du dessus de la chaussure (tige, empeigne) sur la forme, selon les modèles et les tailles, est une opération importante puisque le cuir, maintenu par des clous plantés sur la semelle de la forme, y restera plusieurs jours – 15 en moyenne, parfois plus – pour adopter sa forme définitive. Le dessus est alors prêt à être assemblé à sa semelle. Ici, le nec plus ultra est la couture Goodyear (9% de la production) qui, parmi ses nombreux avantages, permet par exemple de remplacer la semelle usée d’une chaussure qui ne l’est pas. En fin de processus, on en arrive à la coloration de chaque chaussure à la main avec des colorants 100% naturels. Ce poste nécessite non seulement la plus grande précision pour obtenir le même coloris sur les deux chaussures d’une même paire, il requiert aussi beaucoup de créativité. Plusieurs coloristes sont d’ailleurs issu(e)s des académies.
NON À LA STANDARDISATION !
‘QUAND LE PIED EST CONFORTABLE, LA TÊTE L’EST AUSSI.’
DEUX MOIS Tenant compte des résultats de l’essayage, la chaussure est alors terminée et livrée sur place par le même artisan, 2 mois après la première prise de mesures... si tout va bien. «C’est long, admet Silvano, mais le confort du pied est essentiel. Quand le pied est confortable, la tête l’est aussi!» Le prix – élevé, cela va sans dire: 5.000 € en moyenne – dépend de plusieurs facteurs : le cuir, mais aussi le modèle et les détails souhaités… Santoni n’offre pas ce service aux personnes portant des chaussures orthopédiques. Pour Guido Maltoni, «ce service est un antidote à la standardisation et au travail en série : un client, une histoire, pour une individualité pure parce que personne n’est pareil.» Entre le prêt-àchausser et le fait main sur mesure, Santoni propose encore sa Limited Edition avec des modèles qui empruntent tous leur nom à un célèbre vin italien. Limited Edition apporte au prêt-à-chausser tout le soin du fait main sans qu’il s’agisse pour autant de sur mesure. Mais c’est déjà très bien! www.santoni.com wwwsantoniforamg.com
©Maurice Haas
C’est derrière les postes de coloration qu’on trouve un nouveau segment de l’atelier: le Fatto a Mano su Misura. Le Fait Main sur Mesure. Du vrai de vrai et non du semi-industriel qui utilise des mélanges de tailles pour s’adapter à l’individu. Ce service est coordonné par Guido Maltoni, qui nous a conduits ici, et dirigé par Silvano Sollini, un homme qui, d’après vos mesures, sculpte la forme de votre pied au millimètre près. Opération indispensable pour que la centaine d’opérations de production nécessaires à la réalisation d’une paire sur mesure puisse se faire avec la plus gran-
de précision, dans le but d’offrir le confort le plus parfait. Pour ce service, un artisan de Santoni se déplace sur les divers marchés (chez Oger à Anvers pour la Belgique) afin de prendre les mesures des clients. La forme individuelle est ensuite réalisée à Corridonia. D’abord en bois avec des corrections en plâtre limé et poncé, avant d’être coulée pour obtenir une forme en plastique. Parmi les casiers de formes de célébrités pouvant être citées figurent déjà ici ceux de Vladimir Poutine et de Silvester Stallone. Comme pour le prêt-à-chausser, le dessus de la chaussure est alors cloué sur la forme et y restera plus ou moins longtemps selon le type de cuir, pour adopter sa forme. Suivra l’assemblage à la semelle et un premier essayage pour lequel l’artisan retourne voir le client.
RENCONTRE AVEC LE FONDATEUR Depuis 1975, Andrea et Rosa Santoni n’ont jamais vraiment quitté leur entreprise. A 72 ans, Rosa dirige toujours – en tablier rose – le service couture. Andrea lui, est tiré à quatre épingles aujourd’hui. «Quand j’ai fondé cette entreprise, le secteur de la chaussure italienne était en plein boum. C’était la course à celui qui produirait le plus. Parfois même au mépris de la qualité la plus élémentaire. De mon côté, depuis le premier jour, j’ai toujours placé la qualité avant la quantité. Et maintenant que les choses sont plus difficiles, c’est la qualité qui prime et qui connaît le succès. Nombre des entreprises jadis axées sur la quantité ont disparu aujourd’hui. Au départ, je privilégiais même la qualité plutôt que l’esthétique, mais dans le but de faire toujours mieux sur les deux plans à travers l’innovation. Qualité et innovation sont d’ailleurs les fondements de notre philosophie depuis le début.» Andrea Santoni est fils d’agriculteurs. Il a appris la qualité par lui-même. Pour lui, il ne faut pas forcément être fils de prince pour aimer la qualité et les choses bien faites. «La première année, nous proposions une collection de 24 modèles Hommes. Surtout des bottillons à talons hauts comme les portait Adriano Celentano à l’époque. Nous étions deux, un autre ouvrier et moi, et cette première année, nous produisions environ 20 à 30 paires par jour.» Andrea Santoni confie qu’il possède 230 paires de chaussures chez lui «et la plus ancienne, que je porte encore, date de 1977». Pour ce qui est de la qualité, on aurait donc tendance à le croire…
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ANNIVERSAIRES LACOSTE & CO
LA FÊTE DES CLASSIQUES Comme un anniversaire constitue toujours une occasion spéciale, nombre de marques nous font la surprise d’éditions limitées ou d’autres must-have. C’est encore le cas cette année. Voici quelques anniversaires célébrés dans le monde de la mode et des accessoires. TEXTE: ANJA VAN DER BORGHT
Le label suédois Filippa K a été créé en 1993 par Filippa Knutsson et son mari de l’époque Patrik Kihlborg. Le style de cette maison se caractérise par un minimalisme raffiné qui rend les collections intemporelles de saison en saison. Cette formule a d’emblée connu le succès. Filippa K est disponible dans une vingtaine de pays en Europe avec 50 boutiques propres, 25 shops in the shop et quelque 600 points de vente multimarques. Filippa K célèbre son anniversaire en rééditant quelques modèles emblématiques de ces 20 dernières années: un jean de 1994, un pull de 2002, une veste de 2006, une chemise et une jupe de 2007… Exclusivement pour ces messieurs, la marque propose un celebration tuxedo en édition limitée. Pour la Belgique, ces pièces seront exclusivement en vente dans la boutique d’Anvers à partir d’octobre. www.filippa-k.com
FILIPPA K - 20 ANS
BEN SHERMAN - 50 ANS La marque britannique Ben Sherman célèbre son 50 e anniversaire avec un livre «50 Years of British Style Culture» de Josh Sims, le 50th Anniversary T-shirt-project avec des photos d’icônes du monde de la musique des années 1960 à aujourd’hui prises par Jeanette Beckman et, last but not least, un projet de collaboration avec des icones en tous genres des années 1960 à 2000 auxquelles on a demandé de concevoir des prints pour les chemises blanches Oxford de la marque. Seuls 250 exemplaires par projet seront mis en vente et la totalité des bénéfices de la vente ira au Teenage Cancer Trust. Ben Sherman organise en outre un projet de courts métrages du 50th Anniversary par de jeunes réalisateurs qui présenteront une œuvre de 50 secondes illustrant à leur manière le thème Modern British. Le vainqueur recevra une somme qui l’aidera à se lancer dans une carrière cinématographique professionnelle. www.bensherman.com
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Il y a exactement 80 ans que le champion de tennis français René Lacoste a déclenché une véritable révolution sur les courts avec des «chemises» confortables en coton «petit piqu»”, mieux connues aujourd’hui comme polos Lacoste. Le petit crocodile brodé est tout aussi légendaire que le polo lui-même. Il s’agit d’une création de Robert George, un ami de René Lacoste, qui faisait ainsi référence au surnom de ce dernier après sa victoire dans un match de coupe Davis en 1927. Pour célébrer son 80e anniversaire, la marque française a créé 12 kits en édition limitée. Chaque mois de l’année, Lacoste fera découvrir un nouveau kit. A l’occasion de ce 80e anniversaire, vous pouvez, vous aussi, donner libre cours à votre créativité en indiquant sur le site w w w.lacoste-future.com de quoi aura l’air le célèbre polo dans le futur, selon vous. www.lacoste.com
LACOSTE - 80 ANS SWATCH - 30 ANS Swatch, la montre qui a changé la manière de porter l’heure au poignet, a vu le jour il y a 30 ans. Les premières montres en plastique ont gagné les rayons des magasins au printemps 1983. De l’hyper-fashionable Pop Swatch à la Swatch Scuba 200 via la récente high-tech Touch, la marque s’est toujours présentée de manière avant-gardiste, ludique, voire provocatrice. Aujourd’hui, après trois décennies d’humour, d’innovation et de véritables pièces de collection, Swatch propose un modèle du 30 e anniversaire qui n’est autre qu’une version transparente de la New Gent qui permet d’admirer le mouvement. Une roue dentée de couleur or est doublement signée du mot «Celebrate»… Une nouvelle pièce de collection, donc. www.swatch.com
© Lacoste
Même si cette marque française est plutôt discrète, les amateurs de musique pop belges la connaissent mieux que quiconque puisque Bent Van Looy, le chanteur du groupe Das Pop, a déjà conçu deux collections masculines pour ce label. Alexandre Milan, le fondateur de la marque, avait son atelier à deux pas du mont Saint-Michel, lieu mythique du nord-ouest de la France. Le choix du nom était donc vite trouvé. Les collections «Le Mont Saint-Michel» se caractérisent surtout par leur caractère sobre. Outre une collection spéciale anniversaire, la marque lance une série d’accessoires pour fêter un siècle de mode. www.lemontsaintmichel.fr
LE MONT SAINT MICHEL - 100 ANS
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MODE TENDANCES
Strellson : Premium.
G-Star lance un atelier tailleur pour des vêtements personnalisables et sur mesure.
ÇA RUE DANS Il y a bien longtemps que des marques de mode abordables du milieu de gamme invitent des grands noms de la création dans leurs rayons à des prix raisonnables. Mais voilà que le bas et le milieu de gamme commencent à se positionner toujours plus haut. Vous avez dit crise ? TEXTE : SERGE VANMAERCKE H&M : COS.
MEXX : Metropolitan.
L
es spécialistes ont parlé de «masstige» pour des produits de prestige fabriqués en masse, donc à des prix accessibles aux revenus moyens. La formule a connu et connaît toujours un succès appréciable… A côté des analystes financiers et économiques, la période que nous vivons est aussi observée par le commun des mortels. Et malgré une expertise évidemment moindre, ce dernier joue un rôle déterminant dans ce qu’on appelle l’opinion publique. Or pour l’opinion publique, c’est le milieu de gamme qui souffre le plus de la crise en ce moment. Même si on dit que LVMH a connu une perte de vitesse cette année, ses résultats sont toujours très appréciables. Pareil pour d’autres labels de luxe, Hermès en tête. Et cela semble avoir donné des idées au milieu de gamme, qui propose toujours plus de segments supérieurs dans son offre. Même si la qualité et la
finition ne pourront évidemment jamais être comparées à ce qui se fait par les grandes maisons.
NOUVELLE OFFRE Précurseur en la matière, le groupe suédois H&M a donné le ton. D’abord en invitant des grands designers à créer des lignes pour ses magasins. Ensuite en créant une toute nouvelle ligne COS, indépendante de la première et d’ailleurs vendue dans des magasins sous un label propre. Cette ligne est plus intemporelle mais contemporaine à la fois et sans atteindre les prix des grandes maisons de luxe, son tarif est supérieur à celui de H&M. COS se veut complémentaire et non un compétiteur pour H&M. Son profil est différent en matière de qualité, de prix, de service et d’environnement commercial. Les prix de COS commencent là où ceux de H&M s’arrêtent. Comme les boutiques sont plus petites, le service à la demande est aussi plus présent.
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Ben Sherman : Plectrum.
Springfield propose, pour son 25 e anniversaire, trois modèles de chemises avec trois cols démontables.
LES GAMMES D’autres marques restent, elles, bien au chaud au sein de leur propre label, mais en y offrant un produit plus personnalisé ou personnalisable. C’est ainsi que la marque de jeans néerlandaise G-Star lance un atelier tailleur pour des vêtements personnalisables et sur mesure. Le jean est disponible 48 heures après la prise des mesures et les choix de personnalisation. La chaîne de vêtements de mode Springfield appartenant au groupe espagnol Cortefiel propose, elle (pour son 25e anniversaire), un bar à chemises : trois modèles avec trois cols démontables de couleur et de forme différentes. Les boutons aussi sont interchangeables. Et pour les amateurs, quatre épinglettes permettent de «personnaliser» l’ensemble. Les prix varient de 30 à 40 €. Et la marque annonce d’autres types de personnalisation dans le courant de l’année.
TACHE D’HUILE De son côté, la chaîne Mexx a lancé l’an dernier la ligne Metropolitan, qualifiée d’urbaine, et qui s’adresse à une catégorie d’âge allant jusqu’à 45 ans. Ce qui la positionne d’emblée dans une catégorie de prix supérieure. Tissus de meilleure qualité, soin des détails de finition, six collections d’une cinquantaine de pièces par an… le tout est
présenté dans un espace dédié des enseignes Mexx. Nombre d’autres marques emboîtent le pas: Strellson propose ainsi une ligne Premium; chez Ben Sherman, c’est la ligne Plectrum qui est la cerise sur le gâteau… Le phénomène semble faire tache d’huile. Même des marques avec un tarif qu’on ne peut pas qualifier d’entrée de gamme, comme Tommy Hilfiger ou même BOSS, proposent aujourd’hui des lignes de vêtements qui se démarquent par rapport à la collection saisonnière courante. Par exemple, la ligne Runway chez Tommy Hilfiger ou le tout haut de gamme Selection chez BOSS, qui est tout à l’opposé de la ligne HUGO, tant par son look plus formel et habillé que par son prix… Quoi qu’il en soit, si le phénomène de la montée en gamme est un bienfait pour le consommateur, qui dispose ainsi d’un choix plus grand pour sa garde-robe à des prix qui restent le plus souvent raisonnables, c’est aussi un moyen pour les marques de booster leur chiffre d’affaires. Reste à voir si la sauce va prendre. www.cosstores.com www.g-star.com www.eu.spf/fr/shirtbar www.mexx.be www.strellson.com
Tommy Hilfiger : Runway.
BOSS : Selection.
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MODE & CO
WEEK-END À DEUX Formelle ou informelle, la mode d’été propose cette année un grand choix de matières, de couleurs et de silhouettes. Le choix de la voiture est fait, celui de l’hôtel aussi. Il ne reste plus qu’à décider du look pour l’accueillir. PRODUCTION ET STYLISME : PEDRO DIAS @ TOUCH PHOTOS : CATH CONROY VOITURE : AUDI RS 5 CABRIOLET TEXTE : JULES GEVAERT
LOOK 1 Costume en soie et laine ZZ Zegna, prix sur demande Chemise en coton blanche Lanvin, 399 € Cravate en soie grise Gucci, 250 € Pochette en soie rouge Hackett, 39,95 € Lunettes solaires Michael Kors, prix N.C. Montres Oris Tubbataha Limited Edition, 2.300 €
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LOOK 2 Veston en laine grise Emporio Armani, 600 € Chemise en coton noire ZZ Zegna, prix sur demande Pantalon en coton blanc Emporio Armani, 205 € Chaussures en daim beige Louis Vuitton, 515 € Montre Cartier Calibre, prix sur demande Lunettes solaires Cartier, prix N.C.
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MODE & CO
LOOK 3 Costume bleu Strellson, 399 € Chemise bleue Strellson, 79,90 € Cravate en soie bleue Hackett, 104,95 € Pochette en soie rouge Hackett, 39,95 € Chaussures noires Hugo, 249,00 € Montre Baume & Mercier, 2.500 €
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LOOK 4 Parka ocre Hackett, 450 € Foulard en lin ocre/blanc Hackett, 80 € Sweater beige ZZ Zegna, prix sur demande Pantalon en laine et soie ZZ Zegna, prix sur demande Montre Jaeger-LeCoultre Amvox2 Grand Chronograph, 29.800 €
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MODE & CO
LOOK 5 Veston bleu Louis Vuitton, 2.100 € Polo en coton bleu ZZ Zegna, prix sur demande Pantalon en lin bleu Emporio Armani, 205 € Montre IWC Aquamtimer, 3.970 €
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LOOK 6 Chemise en coton bordeaux Hugo, 115 € Pantalon en laine bordeaux Hugo, 149,95 € Ceinture en cuir brune Hugo, 119 € Cravate en soie rouge/blanche Hackett, 95 € Veston en laine Tommy Hilfiger, prix sur demande Montre Breitling Chronomat, Onyx/Acier, 7.660 €
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MODE & CO
LOOK 7 Costume en soie bleue Salvatore Ferragamo, 950 € Chemise en coton blanche Scapa, 89,95 € Cravate en soie bleue Hackett, 34,95 € Pochette en soie Hackett, 34,95 € Chaussures en cuir gris Hugo, 279 € Montre Zenith Stratos FLyback, 6.100 €
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Assistant stylisme: Hicham A Assistant photographe et opérateur numérique: Alan Jensen Hair & make-up: Elke Biedermans pour Ellis Faas @ Touch Model: Julien @ IMM Miles remercie Audi et l’Hôtel Dolce La Hulpe INFOS VÊTEMENTS Louis Vuitton 02/289.28.28 www.louisvuitton.com Hugo Boss 02/534.27.52 www.hugoboss.com Zegna 02/511.41.57 www.zegna.com Tommy Hilfiger 02/513.67.87 www.be.tommy.com Salvatore Ferragamo 02/511.46.25 www.ferragamo.com Hackett 02/502.73.24 www.hackett.com Lanvin www.lanvin.com Gucci 02/511.11.82 www.gucci.com Emporio Armani 02/551.04.04 www.armani.com Strellson www.strellson.com
INFO MONTRES ET BIJOUX Baume & Mercier www.baumeetmercier.com Cartier 02/537.51.61 www.cartier.com IWC, Zenith & Jaeger LeCoultre De Greef 02/511.47.48 www.iwc.com Breitling www.breitling.com Oris www.oris.ch
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GALERIES LA VERRIERE
L’ART COMME SAVOIR-FAIRE Des ouvriers occultaient la verrière au moment de notre rencontre avec Guillaume Désanges, le nouveau commissaire de La Verrière, galerie d’art située à l’arrière du magasin Hermès à Bruxelles. Habituée à l’ultracontemporain, cette fois, la galerie accueille une expo autour d’un artiste d’antan: Marcel Duchamp. Pas de lumière naturelle, donc. Rencontre. TEXTE : SERGE VANMAERCKE # PHOTOS : FABIEN DE CUGNAC & WORK METHOD
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es Gestes de la Pensée est une exposition qui réunit jusqu’au 13 juillet une bonne dizaine d’artistes contemporains autour de travaux de Marcel Duchamp : Elias Crespin, Hubert Duprat, HansPeter Feldmann, Michel François, Ann Veronica Janssens, Irene Kopelman, Corey McCorkle, Benoît Maire, Anna Maria Maiolino et Francisco Tropa. Ces artistes ont été sélectionnés par le Français Guillaume Désanges, qui succède cette année à Alice Morgaine comme commissaire de La Verrière, une galerie née de l’initiative de la Fondation d’entreprise Hermès. Guillaume Désanges est loin d’être un inconnu pour les amateurs d’art contemporain à Bruxelles : il a travaillé plusieurs fois dans la capitale, notamment aux Halles de Schaerbeek. «Je trouve qu’en matière d’art, il règne à Bruxelles un esprit de liberté et de curiosité qu’on trouve rarement ailleurs. Bruxelles n’est pas parsemée de structures balisées...» Mais l’homme a aussi travaillé à Gand et à Louvain. Et il s’occupera aussi de la Biennale d’art contemporain de Louvain-la-Neuve en septembre prochain. Pour sa 8e édition, le Centre culturel d’Ottignies-Louvain-la-Neuve a en effet fait appel à un duo de commissaires de renommée internationale : le plasticien belge Michel François et Guillaume Désanges. Les commissaires complices ont décidé d’y développer une vingtaine de pavillons thématiques à la manière des «expositions universelles». Contrairement aux expositions universelles classiques, ces pavillons ne vanteront cependant pas le progrès soi-disant linéaire de nos civilisations, mais ref lèteront chacun un aspect des économies et des cultures parallèles contemporaines. Amateur de liberté, Guillaume Désanges n’est pas un provocateur, même s’il n’hésite jamais devant des associations inattendues. «C’est ainsi qu’à la fois pour le monde de l’art et pour une certaine clientèle de luxe, l’association HermèsDuchamp, ça frotte un peu...», sourit-il. 74
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Guilaume Désanges, un économiste devenu commissaire d’exposition par désir et par curiosité.
ET SAVOIR PENSER
LES GESTES DE LA PENSÉE Du lundi au samedi de 11 h à 18 h LA VERRIÈRE boulevard de Waterloo 50 1000 Bruxelles www.guillaumedesanges.com
«Je suis venu à l’art contemporain par l’art conceptuel et ses artistes, pour lesquels la forme n’est pas vraiment une priorité. Or on sait qu’une œuvre d’art se traduit de toute manière toujours par une forme. Et c’est cela qui a créé une séduction pour moi et qui m’a conduit à l’idée de cette expo avec des artistes penseurs et faiseurs.» Grand connaisseur de Marcel Duchamp, autour duquel il a d’ailleurs proposé un spectacle théâtral à Beaubourg en mars dernier, Guillaume Désanges estime que cet artiste est à la fois un penseur et un faiseur.
FORME ET PENSÉE
Une œuvre de Hans-Peter Feldmann: Handprint from Ch. Wolff (Marcel Duchamp).
DÉSIR ET CURIOSITÉ Guillaume Désanges dit être venu à l’art contemporain par désir et par curiosité: «L’art échappe à tout, mais rien ne lui échappe.» Economiste de formation, il y a moins de 10 ans Guillaume Désanges a créé une société propre autour de sa
passion pour l’art : Work Method. Une petite association dont le cœur de métier est son travail de commissaire d’exposition, mais qui propose aussi l’écriture de textes et d’invitations ou qui fait monter des ouvriers sur des échelles pour monter une exposition...
APPRENDRE, MAÎTRISER ET TRANSMETTRE La fondation d’entreprise Hermès a pour but «d’accompagner celles et ceux qui apprennent, maîtrisent, transmettent et explorent les gestes créateurs pour construire le monde d’aujourd’hui et inventer celui de demain». Guidée par le fil rouge des savoir-faire et par la recherche de nouveaux usages, la fondation agit suivant deux axes complémentaires: savoir-faire et création, savoir-faire et transmission. Elle développe ainsi ses propres programmes: expositions et
résidences d’artistes pour les arts plastiques, New Settings pour les arts de la scène, prix Emile Hermès pour le design, appels à projets pour la biodiversité. Elle soutient également, sur les cinq continents, des organismes qui agissent dans ces différents domaines. Toutes les actions de la fondation d’entreprise Hermès, «dans leur diversité, sont dictées par une seule et même conviction : nos gestes nous créent». www.fondationdentreprisehermes.org
«L’imaginaire collectif retient volontiers de Marcel Duchamp l’image d’un penseur distant, pur esprit échappant au labeur de l’art pour se consacrer à des activités intellectuelles. Pourtant, on sait que Duchamp a aussi mené de vastes chantiers manuels, fondés sur la précision, la minutie et le labeur. Au revers de son caractère foncièrement jouisseur et dilettante, l’artiste a donc une face besogneuse et ascétique, qui se plaît dans la solitude et le renoncement, avec un souci maniaque de la finition.» A partir de cette figure emblématique des tensions fécondes entre forme et pensée, entre intelligence et technique, l’exposition de La Verrière inaugure une programmation qui se déclinera sur plusieurs expositions – «de 6 à 8 sur une période de 2 ans environ» –, prenant comme point de départ la figure de Marcel Duchamp vu sous l’angle de l’artisanat dévoyé, dans une continuation de la pensée au travail. L’objectif est de rassembler des pratiques contemporaines fondées sur le travail comme prolongement de la pensée. Premier volet d’un cycle au titre éponyme, Les Gestes de la Pensée se veut une étape annonciatrice de cette programmation. Après cette exposition collective, Guillaume Désanges proposera plusieurs expositions solo avec des œuvres réalisées spécialement pour La Verrière. C’était le cas avec son prédécesseur. «Je prévois d’ailleurs, en 2014, une exposition solo avec l’artiste belge Hubert Duprat, qui figure dans l’expo collective inaugurale. Et le tout se terminera à nouveau par une exposition collective, avant qu’on ne reprenne un nouveau cycle.» 75
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MODE JENSON BUTTON
FAST AND FASHIONABLE Présenter Jenson Button, c’est comme enfoncer une porte ouverte. Ce Britannique flamboyant s’est fait un palmarès impressionnant sur les circuits de formule 1. Mais à côté de ses exploits automobiles, l’homme prend également la pose pour une collection capsule McLaren de la marque allemande Hugo Boss. TEXTE: ANJA VAN DER BORGT # PHOTOS: BOSS
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enson Button (33 ans) est un des Britanniques les plus populaires du moment. Avec sa petite amie japonaise Jessica Michibata, mannequin de son état, il se fait autant remarquer dans la vie mondaine que sur les circuits de formule 1. Cela lui permet notamment – si besoin en est – d’arrondir ses fins de mois avec quelques deals de sponsoring lucratifs. Ce qui n’empêche d’ailleurs pas ce pilote sympathique de rester down to earth. Le pilote McLaren et la marque BOSS viennent de se retrouver pour le lancement de BOSS McLaren Collection Spring 2013. D’allure plutôt sophistiquée, le Britannique semble fait pour le métier de modèle quand on examine les photos de la collection.
UN HOMME SENSIBLE Qui ne connaît Jenson Button que par les circuits automobiles pourrait s’imaginer que l’homme est un bloc immuable exclusivement concentré sur son volant. Mais rien n’est moins vrai. Dans une interview, Button a récemment confié que ses véritables amis, ceux qui ont toujours cru en lui, lui sont très chers. «J’estime qu’il faut avoir des amis autour de soi. Je ne parle pas de cet entourage qui vous ressasse à longueur de journée à quel point vous êtes bon, mais de ceux qui vous font vous remémorer les meilleures choses de la vie.» Le talent de Jenson Button en tant que pilote semblait écrit dans les étoiles. Guidé par son père, champion de rallyes dans les années 1970, Jenson pilotait déjà des petits engins sur des circuits de karting à l’âge de 8 ans. Montrant toujours plus de talent, il s’est pratiquement imposé dans toutes les courses du British Cadet Kart Championship auxquelles il a participé. En 1997, Button a été le plus jeune pilote à remporter l’European Super A Championship et il a aussi gagné l’Ayrton Senna Memorial Cup. Via la formule Ford, il est passé en 1999 dans le championnat britannique de formule 3. Grâce à trois victoires, il s’est imposé comme l’élément le plus prometteur de la sai76
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MODE JENSON BUTTON
‘LA FORMULE 1 COMPTE NOMBRE DE PILOTES TRÈS TALENTUEUX. C’EST LA PRÉPARATION MENTALE QUI FAIT TOUTE LA DIFFÉRENCE.’
son. Dès l’an 2000, Jenson s’est tourné vers la formule 1 quand Williams lui a offert le bolide d’Alex Zanardi. Mais Button n’aura remporté aucun grand prix avant 2006. C’était au volant d’une Honda. Le couronnement ultime a suivi trois ans plus tard avec un titre mondial au Brawn GP. Et depuis 2010, Jenson Button fait donc les beaux jours de la prestigieuse McLaren-team.
COLLABORATION La synergie entre BOSS et McLaren ne date pas d’hier : elle existe depuis 31 ans, précisément. La marque de mode de Metzingen collabore donc depuis avec la McLaren-team. BOSS avait déjà recouru à l’image de Jenson Button l’an dernier pour son parfum BOSS Bottled Sport. Le pilote s’est dit enchanté par cette collaboration: «J’ai beaucoup apprécié de travailler avec BOSS Fragrances, car la campagne était fantastique, surtout à cause de l’idée sous-jacente qui la caractérisait: la préparation mentale. Voilà un aspect de mon métier qui m’occupe au quotidien, que ce soit en course ou pendant les entraînements. Un parfum et le concept tout autour, qui m’accompagnent dans la préparation mentale pour une course… Quand on n’est pas en mesure d’affronter un défi sur le plan
mental, il faut toujours se battre. La compétition en formule 1 compte nombre de pilotes très talentueux, mais c’est la préparation mentale qui fait toute la différence.»
TOUT NEUF, TOUT BEAU Et pour cette saison, c’est donc à la BOSS McLaren Collection Spring 2013 que Button – ambassadeur de la marque depuis 2010 – prête son image. Cette collection capsule est bien plus qu’un divertissement modieux. Il s’agit d’un prolongement d’une collection que BOSS avait déjà développée pour la McLaren-team, une ligne entièrement axée sur les exigences de l’environnement des courses de formule 1 avec des pièces state of the art, aérées et séchant très vite, compatibles à la fois avec des climats tropicaux et des températures polaires. Il s’agit d’une collection de vêtements légers sur le plan des tissus, des textures et des couleurs, avec un côté sporty and easy-to-wear à porter aussi en dehors des circuits. Le duo de photographes Hunter & Gatti a pris les photos de cette campagne et prouve ainsi qu’après les circuits, il y aura encore une nouvelle carrière possible pour Jenson Button. Si besoin en est. www.mclarenstore.com
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AGENDA Biennale de Venise
Vincent is Back II: Land van het licht
Giardini, Arsenale et partout dans la ville, Venise Du 29 mai au 24 novembre www.labiennale.org
Kröller-Müller Museum, Otterlo Jusqu’au 22 septembre www.kmm.nl
La Belgique est bien représentée à cette édition de la Biennale de Venise: Berlinde De Bruyckere occupera le pavillon belge aux Giardini, tandis que Thierry de Cordier et Patrick van Caeckenbergh ont été sélectionnés pour l’exposition principale «The Encyclopedic Palace» du commissaire d’exposition Massimiliano Gioni. L’antiquaire et marchand d’art Axel Vervoordt propose, lui, une collection de feu Antoni Tapiès au Palazzo Fortuny. Cette biennale reste une référence pour quiconque s’intéresse à l’art contemporain.
Le Kröller-Müller Museum détient la deuxième plus grande collection d’œuvres de Vincent Van Gogh. Le musée présente son travail tardif, peint dans le Sud de la France. Un complément bienvenu à la collection du musée Van Gogh d’Amsterdam, qui vient de rouvrir ses portes après d’importants travaux de rénovation et qui présente l’exposition «Vincent aan het werk», portant un regard nouveau sur les méthodes de peinture et l’emploi des matériaux de Van Gogh.
Kreupelhout / Cripplewood, Berlinde De Bruyckere. © Mirjam Devriendt
Hokusai Musée d’Art Japonais, Laeken Jusqu’au 9 juin www.kmkg-mrah.be La grande vague qui engloutit un bateau de pêche est mondialement célèbre: une image iconique du maître japonais Hokusai (1760-1849). Ce dessin fait partie d’une série de 36 vues du mont Fuji. Cette série et d’autres dessins de paysages ou d’illustrations littéraires constituent l’essentiel d’une belle exposition.
Andy Warhol, Portrait of Joseph Beuys, 1986. Courtesy the artist & Galerie Klüser
Vincent van Gogh, Korenschelven in de Provence, 1888. © Kröller-Müller Museum, Otterlo
Art Basel Basel Messe, Bâle Du 13 au 16 juin www.artbasel.com
Hokusai, 36 vues du mont Fuji: Fugakusanj-rokkei: Kanagawa okinamiura
Henry Moore Rijksmuseum, Amsterdam Du 29 juin au 1er septembre www.rijksmuseum.nl Sur le thème «800 ans d’Histoire des Pays-Bas en 8.000 objets d’art», le Rijksmuseum (le musée le plus important du pays) vient de rouvrir ses portes après 10 ans de restauration. Le conservateur du musée, Wim Pijbes, a l’intention d’exploiter au maximum le jardin des sculptures de ce musée. Son premier fait d’armes: une expositions des œuvres monumentales d’Henry Moore. Wim Pijbes et la reine Beatrix - redevenue princesse depuis - près de la Ronde de nuit au Rijksmuseum. © Rijksmuseum
La grand-messe européenne de l’art moderne et contemporain, les Jeux olympiques de l’art... Art Basel est un must. Ce salon superlatif réunit les meilleures galeries et les plus grands collectionneurs de la planète. Le programme «off» est tout aussi intéressant: parcours artistiques en ville, expos pop-up, et nombre de collections privées ouvertes aux VIP. Design Basel vaut également le déplacement, avec ses éditions limitées et le design vintage.
Giuseppe Penone Château de Versailles Du 11 juin au 30 octobre www.chateauversailles.fr Tout comme le Louvre, le château de Versailles invite régulièrement des artistes contemporains pour des expositions controversées Giuseppe Penone, Projet pour dans ses galeries. Jef f Versailles (esquisse), 2012. Koons, Takashi Murakami, © Archivio Penone Joana Vasconcelos et Xavier Veilhan y ont déjà exposé. A l’occasion du 400 e anniversaire du jardin, conçu par André Le Nôtre, l’artiste italien de l’Arte povera, Giuseppe Penone, y a reçu carte blanche. Penone a racheté des arbres condamnés du jardin et en a fait des œuvres sculptées.
Michelangelo Pistoletto: Année 1: le paradis sur terre Le Louvre, Paris Jusqu’au 2 septembre www.louvre.fr Tony Cragg, Wim Delvoye et Jan Fabre ont déjà prouvé que la juxtaposition d’art contemporain et des collections du musée Michelangelo Pistoletto, Gabbia, 1962-1973. offrent une confrontation intéressante. C’est © Cittadelarte-Fondazione Pistoletto, Biella. au tour de l’artiste italien de l’Arte povera Michelangelo Pistoletto de poursuivre l’expérience. Il est exposé dans le département d’art antique romain, grec, étrusque et d’art moyenâgeux ainsi qu’aux Tuileries. Le 1er juin, Pistoletto y reprendra une de ses performances légendaires : Anno Uno, une œuvre de 1981.
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AGENDA Robert Doisneau
Traits de Génie
Nederlands Fotomuseum, Rotterdam Du 1er juin au 1er septembre www.nederlandsfotomuseum.nl
Palais des Beaux-Arts, Lille Jusqu’au 22 juillet www.pba-lille.fr
Nombreux sont ceux qui associent Paris aux photos romantiques en noir et blanc des années 1940 et 50 de Robert Doisneau (1912-1994). Doisneau était un photographe de rue qui mettait en scène de manière poétique la vie de tous les jours. La photo du couple qui s’embrasse devant l’hôtel de Ville de Paris est devenue une des images icôniques du XXe siècle. La photo de son agent admirant la peinture d’une femme nue est devenue tout aussi légendaire.
Le palais des Beaux-Arts de Lille détient une collection permanente de peintures, dessins et sculptures exceptionnels. En particulier des dessins datant du XIVe au XVIIIe siècle. Ceux de Raphaël, Michelangelo, Cranach, Dürer, Holbein ou Botticelli sont fameux. Ces œuvres sont confrontées à «Traits de génie», une exposition de l’artiste contemporain Ernest PignonErnest qui s’inspire de figures mystiques historiques.
Giorgio Morandi, Natura morta, 1954, Firenze. Fondazione di Studi di Storia dell’Arte Roberto Longhi.
Giorgio Morandi BOZAR, Bruxelles Du 7 juin au 22 septembre www.bozar.be
Le vélo de Jacques Tati, 1947. © Robert Doisneau
Naldini, «Tête de femme, Etude de main». © Palais des Beaux-Arts Lille
Giorgio Morandi (1890-1964) est bien plus que le peintre de natures mortes dans des dégradés de gris. Cet artiste italien a également expérimenté dans le futurisme et l’expressionnisme avant d’aboutir à une forme épurée de natures mortes modernes. Son œuvre fascinante a inspiré nombre d’artistes et de réalisateurs de cinéma, car elle constitue un exercice incomparable d’échelle, de volume et de couleur. Bozar accueille parallèlement une exposition sur l’artiste belge contemporaine Valerie Mannaerts: sculptures, collages et œuvres textiles. Ron Mueck, Autoportrait. © Ron Mueck/ Anthony d’Offay, London
Herman Brood Galerie Art Depot, Bonheiden Jusqu’au 14 juillet www.artdepot.be
Ron Mueck
Quelque 70 dessins, sérigraphies et peintures de l’artiste néerlandais Herman Brood sont en vente chez Art Depot. Brood était un symbole vivant de l’artiste en tant qu’enfant terrible accro aux drogues. Ses démons imprègnent sa poésie, ses peintures, sa musique... Après son suicide, on a trouvé des centaines de dessins et de peintures de sa main, dans un style figuratif graffiti.
Fondation Cartier, Paris Jusqu’au 29 septembre www.fondation.cartier.com
Herman Brood, Jazz. © Galerie Art Depot
Avant de devenir mondialement célèbre avec ses personnages hyperréalistes, l’artiste australien Ron Mueck fabriquait des poupées pour The Muppets Show et pour le réalisateur Tim Burton. La Fondation Cartier l’avait déjà exposé en 2005. Cette fois, l’artiste confronte des œuvres anciennes à trois nouvelles, conçues spécialement pour cette exposition.
Film as Sculpture
bOb Van Reeth
Wiels, Forest Du 7 juin au 18 août www.wiels.org
BOZAR, Bruxelles Du 14 juin au 8 septembre www.bozar.be
Wiels présente une exposition thématique autour d’artistes qui s’expriment à la frontière de plusieurs disciplines: le film et la sculpture, l’image fixe et l’image en mouvement... Elena Filipovic a notamment retenu des œuvres de Rosa Barba, Ulla von Brandenburg, Rachel Harrison et Elad Lassry.
BOZAR expose l’évolution du travail de l’architecte belge bOb Van Reeth via des plans, des esquisses, des documents, des maquettes et des photos. Les commissaires d’exposition Bart Verschaffel et Christophe Van Gerrewey ont monté cette manifestation à l’occasion du 70 e anniversaire de l’architecte.
Film as Sculpture 4, Žilvinas Kempinas, 2006. Courtesy of the artist et Yvon Lambert, Paris.
Habitation bOb Van Reeth, esquisse.
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Da Vinci, the Genius La Bourse, Bruxelles Jusqu’au 1er septembre www.expo-davinci.be L’expo itinérante autour de Leonardo Da Vinci fait halte à Bruxelles. On y trouve des répliques d’environ 200 inventions, objets, peintures, maquettes et fresques de l’artiste. Pour certaines, il n’est pas interdit de les toucher. Une manière interactive intéressante de faire connaissance avec le travail de Da Vinci. Leonardo Da Vinci, Uomo Universale. © Da Vinci, the Genius
Marc Chagall, Le salut, 1914, Paris, Centre Pompidou, musée national d’art moderne / centre de création industrielle. © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL
Murano: Fragile
Chagall: Entre guerre et paix
Musée Maillol, Paris Jusqu’au 28 juillet www.museemaillol.fr
Musée du Luxembourg, Paris Jusqu’au 21 juillet www.museeduluxembourg.fr
Des artisans verriers produisent leur art depuis 600 ans sur l’île vénitienne de Murano. Le musée parisien expose aujourd’hui 200 œuvres du XVe siècle à nos jours. Des artistes modernes et contemporains sont également de la partie : Jan Fabre, César, Koen Vanmechelen, Jean-Michel Othoniel et Mona Hatoum.
Le musée du Luxembourg a rassemblé des œuvres de Marc Chagall autour du thème de la paix et de la guerre. Une grande partie de l’œuvre de cet artiste juif est d’ailleurs truffée de références aux deux Guerres Mondiales.
César, Compression Coca Cola. © Musée Maillol
Stefan Sagmeister Grand-Hornu Images, Grand-Hornu Jusqu’au 18 août www.grand-hornu-images.be Il a travaillé comme graphiste pour Lou Reed, Levi’s, BMW et David Byrne. Sa première expo solo en Belgique a lieu au Grand-Hornu. Le collectif Big-Game a réalisé la surprenante scénographie de cette exposition.
José Chavez Morado, Carnaval en Huejotzingo, 1939. Collection du Phoenix Art Museum. © DACS 2012
Mexico: A Revolution in Art Royal Academy, Londres Du 6 juillet au 29 septembre www.royalacademy.org.uk
De Etrusken - Una storia particolare. © Gallo-Romeins Museum
De Etrusken Una Storia Particolare
Stefan Sagmeister, INC Poster, 2003 © Stefan Sagmeister
Gallo-Romeins Museum, Tongres Jusqu’au 25 août www.galloromeinsmuseum.be Nombre de mythes existent autour des mystérieux Etrusques – une culture apparue en Italie vers le VIII e siècle avant Jésus-Christ. L’excellent GalloRomeins Museum développe leur histoire à l’aide de 350 découvertes tombales, objets d’art et sources historiques rares...
Parallèlement à une exposition sur l’architecte Richard Rogers, la Royal Academy de Londres propose un panorama du modernisme au Mexique. Tout comme l’Europe, le Mexique a connu, des années 1910 aux années 1940, une révolution artistique qui a conduit à une renaissance culturelle. L’expo montre des artistes mexicains (Orozco et Rivera) et des artistes et photographes occidentaux inspirés par le Mexique : Josef Albers, Henri Cartier-Bresson, Edward Weston ou Paul Strand.
Simon Hantaï Centre Pompidou, Paris Jusqu’au 2 septembre www.centrepompidou.fr
Tabula, Simon Hantaï, 1980. © Centre Pompidou / Adagp Paris
Le Centre Pompidou consacre une importante rétrospective à l’artiste Simon Hantaï, 5 ans après sa mort. Voici quelque 130 œuvres réalisées entre 1949 et les années 1990. Les toiles de cet artiste virtuose abstrait sont particulièrement en vogue actuellement, dans les foires et salons d’art ainsi que dans les ventes publiques.
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CONSEILS POUR GENTLEMEN
UN SEUL STYLE: LE BON! Il y a quelques années, Eau Sauvage de Dior publiait un Petit Manuel du Gentleman Sauvage avec des textes raffinés signés Louis de Mailly et de superbes illustrations du pinceau de Bertrand de Miollis. Une soixantaine de pages avec des conseils simples et de bon goût constituent un petit carnet devenu très rare. Dans ce numéro, nous vous en présentons une nouvelle fois les conseils les plus pertinents. TEXTE : JULES GEVAERT Un gentleman sauvage n’a qu’un style. Son élégance est personnelle et constante. Il ne suit pas la mode, mais se l’approprie. Pas de recherche ou de raffinement excessifs chez lui. V. L’ÉLÉGANCE PAR BEAU TEMPS (FIN)
Un gentleman sauvage portera une tenue élégante et adaptée au climat. A titre d’exemple, dans les pays chauds, il évitera les jeans, généralement trop épais. Le soir, il pourra poser sa veste sur les épaules sans enfiler les manches. C’est plus élégant et généralement plus moderne que le pull sur les épaules. Le panama est le chapeau d’été dont l’élégance est la plus sûre.
Le gentleman sauvage s’abstiendra de parler de sa voiture ou de s’en montrer fier auprès de Lady sauvage. Cela vaut également pour sa montre et son sport préféré. Ou pour tout autre attribut masculin, d’ailleurs…
Le gentleman sauvage ne se rend plus en Afrique pour chasser des espèces animales en voie d’extinction. C’était chic avant. De nos jours, il préférera aller passer du temps en camp de brousse masai au pied du Kilimandjaro en laissant son fusil chez lui.
Il ne doit surtout pas se sentir obligé de porter des chemises à manches courtes. Il peut porter des polos à la place…
En fait, le gentleman sauvage fera surtout exactement comme il veut.
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